Talents des mines n°81 - Ecole des mines de Nantes
Talents des mines n°81 - Ecole des mines de Nantes
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Notre Newsletter > www.emn.fr Mars 2009<br />
<strong>Talents</strong><br />
<strong>mines</strong> <strong>n°81</strong><br />
l e m a g a z i n e d e l ’ E c o l e d e s M i n e s d e N a n t e s<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>mines</strong><br />
Des exercices révélateurs<br />
<strong>de</strong> compétences
Des exercices révélateu<br />
>Sommaire<br />
p 4 à 7<br />
p 8 à 10<br />
p 11<br />
p 12<br />
La culture <strong>de</strong> la pédagogie<br />
Un nouveau mo<strong>de</strong> d’évaluation<br />
Repousser ses limites<br />
Agenda<br />
2<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>
s <strong>de</strong> compétences<br />
>Savoir-faire et savoir être<br />
Edito<br />
Les écoles d’ingénieurs qui, au-<strong>de</strong>là du savoir-faire <strong>de</strong> leurs<br />
élèves, se préoccupent <strong>de</strong> leur savoir être -et je sais que l’<strong>Ecole</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> est dans ce cas- ont raison. Mon expérience<br />
au sein <strong>de</strong> Sogeti me conduit en effet à penser que là doit porter<br />
l’effort en priorité.<br />
Les futurs ingénieurs reçoivent dans l’ensemble une bonne<br />
formation scientifique. Dans notre branche <strong><strong>de</strong>s</strong> services<br />
informatiques, ils sont compétents en technologies, en<br />
administration comme en développement. En revanche, ils<br />
manquent parfois un peu <strong>de</strong> cet esprit <strong>de</strong> service qui constitue<br />
la base <strong>de</strong> notre métier. Nos clients atten<strong>de</strong>nt d’un prestataire<br />
extérieur davantage que <strong>de</strong> leurs propres employés, ce qui<br />
nous impose <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r certaines qualités liées à cet esprit<br />
<strong>de</strong> service : la capacité d’adaptation, l’audace, l’envie <strong>de</strong> prendre <strong><strong>de</strong>s</strong> risques. Et plus l’ingénieur<br />
gravit les échelons plus il a besoin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> telles compétences liées au savoir être. Un chef<br />
<strong>de</strong> projet, par exemple, est jugé davantage sur ses capacités <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship que sur sa crédibilité<br />
technologique ; ce qu’on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, c’est <strong>de</strong> savoir emmener les gens vers un objectif. Plus que<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> managers, nous attendons <strong><strong>de</strong>s</strong> lea<strong>de</strong>rs.<br />
Ces qualités peuvent-elles s’apprendre dès l’école Dans une certaine mesure, oui. À défaut, si <strong>de</strong><br />
jeunes recrues ont besoin d’un accompagnement, il faudra bien que l’entreprise s’en charge. Par<br />
exemple pour leur faire prendre conscience à quel point il est vital <strong>de</strong> s’intégrer rapi<strong>de</strong>ment à une<br />
équipe, <strong>de</strong> faire preuve d’empathie -car, contrairement à ce que l’on croit souvent, les commerciaux<br />
ne sont pas seuls à <strong>de</strong>voir en témoigner. Je recomman<strong>de</strong> plaisamment aux jeunes <strong>de</strong> se faire<br />
caméléons : s’ils travaillent dans l’ambiance feutrée d’une banque, autant porter le costume-cravate<br />
comme tout le mon<strong>de</strong> ; si une mission les amène dans la gran<strong>de</strong> distribution, ils se sentiront plus à<br />
l’aise en jean, là encore comme les autres. Le but est toujours le même : être accepté à part entière.<br />
3<br />
La démarche compétence, telle que la pratique l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>, est également une<br />
bonne métho<strong>de</strong>. Plus on monte dans la formation plus on doit s’affranchir <strong>de</strong> la note couperet pour<br />
se rapprocher <strong>de</strong> la manière dont l’entreprise évalue la maîtrise <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences. Chez Sogeti, un<br />
système appelé « Radar » en mesure six en les situant sur une échelle <strong>de</strong> un à quatre. Il permet <strong>de</strong><br />
repérer un éventuel manque, un effort à fournir par exemple sur le plan humain, alors même que le<br />
collaborateur peut montrer d’excellentes compétences fonctionnelles.<br />
À cet égard, je crois profondément à <strong>de</strong>ux valeurs : l’enthousiasme et la confiance partagée. Et je<br />
remarque avec satisfaction que lors <strong><strong>de</strong>s</strong> entretiens <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> candidats osent<br />
parler vrai. Ils avaient trop tendance à chanter leurs propres louanges, plus conscients d’ailleurs<br />
<strong>de</strong> leurs compétences technologiques que comportementales. Mais chacun peut s’améliorer, et<br />
j’apprécie qu’un candidat dise ce qu’il fait bien, et aussi ce qu’il pourrait faire mieux. Cela augure<br />
bien d’une future relation client basée sur la simplicité.<br />
Rappelons-nous ce proverbe chinois : « Celui qui ne sourit pas ne doit pas ouvrir boutique ». Non<br />
bien sûr un sourire béat, mais celui qui traduit la relation franche, le désir <strong>de</strong> bien servir qui sont au<br />
cœur du savoir être.<br />
Éric <strong>de</strong> Saqui <strong>de</strong> Sannes,<br />
Directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> Ressources Humaines <strong>de</strong> Sogeti
Des exercices révélateurs <strong>de</strong> compétences<br />
La culture <strong>de</strong> la<br />
Comment naît un ingénieur<br />
Aussi brillant que soit un élève issu d’une « prépa », il reste un produit<br />
académique peu adapté à ses futures responsabilités professionnelles. Les<br />
métho<strong><strong>de</strong>s</strong> pédagogiques originales <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> lui font<br />
mesurer et franchir la distance qui reste à parcourir.<br />
pédagogique. « Détaupiniser » un élève, c’est<br />
lui faire prendre conscience <strong><strong>de</strong>s</strong> limites <strong>de</strong><br />
ce qu’il a acquis antérieurement, en classes<br />
préparatoires : certes une culture scientifique<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité, qui a assuré son succès<br />
dans les concours les plus sélectifs, mais qui<br />
n’a pas fait <strong>de</strong> lui, et il s’en faut <strong>de</strong> beaucoup,<br />
un ingénieur.<br />
4<br />
« Le fer à sou<strong>de</strong>r dans une main et l’ordinateur dans l’autre, notre futur ingénieur doit savoir utiliser le bon<br />
outil à bon escient. »<br />
« Détaupiniser. » Le mot paraît barbare, mais<br />
correspond à une réalité bien connue <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
enseignants <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>,<br />
et qui oriente largement leur activité<br />
«Un jeune qui intègre une école comme la<br />
nôtre a été formé à la compétition, mais<br />
n’a pas l’esprit <strong>de</strong> collaboration, note Pol-<br />
Bernard Gossiaux, responsable à l’<strong>Ecole</strong> du<br />
Centre Pédagogique <strong><strong>de</strong>s</strong> Sciences <strong>de</strong> Base.<br />
Il est habitué à être noté sur 20, possè<strong>de</strong><br />
beaucoup <strong>de</strong> savoirs, mais souvent cloisonnés,<br />
et ne voit pas bien à quoi ils lui serviront dans<br />
sa future profession. Enfin, il a peu <strong>de</strong> recul sur<br />
ses métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et apprécie la sécurité que lui<br />
donnent les problèmes fermés, où à chaque<br />
énoncé correspond une solution unique.»<br />
En quelque sorte tout le contraire d’un<br />
ingénieur, qui est amené à collaborer au sein<br />
d’équipes, doit s’adapter, décloisonner ses<br />
savoirs pour trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions relevant<br />
Camille ESPIVENT<br />
Elève <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année<br />
« À f o r c e d e c h e r c h e r … »<br />
« Le plus intéressant <strong>de</strong> ces modules est APA ( je continue à l’appeler ainsi, et certains profs également). En prépa,<br />
on n’a pas du tout l’habitu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> expérimentales, alors au début on est un peu perdu. On s’aperçoit<br />
qu’on n’obtient pas le résultat attendu et à force <strong>de</strong> chercher on découvre qu’une soudure est mal faite, qu’un<br />
composant chauffe trop, ou même qu’il a été monté à l’envers. On y passe beaucoup <strong>de</strong> temps, plus qu’il ne<br />
faudrait car il y a d’autres cours, et l’on termine parfois tard le soir. Mais prendre ainsi du recul et progresser point<br />
par point est très formateur. Et l’on apprend à travailler en équipe. »<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>
pédagogie<br />
Au commencement était APA...<br />
Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> inductives, fondées sur un mélange d’observation, <strong>de</strong><br />
réflexion théorique et d’expérimentation sont <strong>de</strong>puis longtemps<br />
au cœur <strong>de</strong> la formation nantaise. L’espace intégration est en effet<br />
l’héritier d’APA, l’apprentissage par l’action, institué comme module<br />
obligatoire dès 1996. Le but était déjà d’obliger les élèves ingénieurs<br />
à plonger dans un milieu <strong>de</strong> contraintes pour développer leur<br />
aptitu<strong>de</strong> à tester <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions, comprendre leurs échecs et en tirer<br />
les leçons, bref, à développer leur réactivité et leur créativité.<br />
<strong>de</strong> plusieurs disciplines ; et qui ne cherche<br />
plus « la » bonne réponse, comme dans les<br />
examens théoriques <strong>de</strong> sa jeunesse, mais se<br />
mesure à <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes ouverts.<br />
C’est lors <strong>de</strong> rencontres au Caltech <strong>de</strong> Pasa<strong>de</strong>na, en septembre<br />
1995, que plusieurs responsables <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> s’initient à « Hands<br />
on », la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Jerry Pine. Ils déci<strong>de</strong>nt aussitôt, avec l’ai<strong>de</strong> du<br />
professeur Charpak et grâce à l’enthousiasme <strong>de</strong> Carl Rauch, <strong>de</strong><br />
l’adapter. Dans sa version nantaise, l’élève disposait d’une mallette<br />
contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> composants et <strong><strong>de</strong>s</strong> outils permettant <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
montages électroniques <strong>de</strong> plus en plus complexes. À travers cet<br />
exercice, il développait d’une part <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> travail personnelles, d’autre<br />
part une capacité à s’engager personnellement sur un problème ; il prenait ainsi<br />
conscience <strong>de</strong> capacités personnelles qu’il avait eu tendance à sous-estimer.<br />
D’abord limité à la physique, APA a été étendu en 1999 aux mathématiques, avec<br />
un module <strong>de</strong> formation entièrement conçu à l’<strong>Ecole</strong>.<br />
La mission <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong><br />
<strong>Nantes</strong>, c’est pour une large part<br />
d’opérer cette transformation chez le<br />
futur ingénieur. Et l’on sait que, presque<br />
<strong>de</strong>puis sa création, elle a élaboré puis<br />
développé dans ce but <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
pédagogiques originales pour confronter<br />
progressivement et concrètement l’élève<br />
à ses futures situations professionnelles.<br />
APA, l’Apprentissage Par l’Action, en a été<br />
longtemps l’exemple achevé, au point que<br />
les élèves d’aujourd’hui continuent <strong>de</strong><br />
désigner sous ce terme, <strong>de</strong>meuré dans leur<br />
vocabulaire <strong>de</strong> promotion en promotion, un<br />
ensemble d’apprentissages qui se sont à la<br />
fois étendus et perfectionnés.<br />
Des problèmes complexes, ouverts,<br />
pluridisciplinaires<br />
Dans le cycle <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la formation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
ingénieurs, qui correspond aux niveaux bac+2<br />
et bac+3, ces apprentissages reposent sur<br />
quatre modules qui doivent les amener <strong>de</strong><br />
la résolution <strong>de</strong> problèmes simples, fermés<br />
et relevant d’une seule discipline à celle<br />
<strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> plus en plus complexes,<br />
ouverts et pluridisciplinaires.<br />
• L’espace d’intégration, qui est en quelque<br />
sorte l’héritier direct d’APA et a conservé<br />
le même responsable, Carl Rauch, impose<br />
dès la première année aux élèves le<br />
décloisonnement <strong><strong>de</strong>s</strong> disciplines qui restera la<br />
règle dans leur formation. Quatre domaines<br />
sont concernés : physique, électronique,<br />
mathématiques et informatique. À la fois lieu<br />
d’application <strong>de</strong> plusieurs unités <strong>de</strong> valeur<br />
thématiques, initiation à l’ingénierie et<br />
apprentissage du travail en groupe, c’est un<br />
ensemble d’exercices <strong>de</strong> difficulté croissante<br />
qui culmine en mai avec un projet complexe,<br />
par exemple <strong>de</strong> robotique, associant les<br />
quatre champs disciplinaires.<br />
• APP, l’Apprentissage Par Problèmes, se<br />
situe dans la même logique. À partir d’un<br />
minimum <strong>de</strong> notions délivrées par un cours<br />
magistral et un polycopié, les élèves, par<br />
petits groupes, doivent résoudre un problème<br />
d’électromagnétisme. « Certaines écoles<br />
conduisent quelques projets innovants, mais<br />
dispersés au milieu <strong>de</strong> cours traditionnels,<br />
remarque Pol-Bernard Gossiaux. Chez nous,<br />
c’est tout le module d’électromagnétisme qui<br />
repose sur une pédagogie nouvelle. Les élèves<br />
voient concrètement à quoi servent les outils<br />
théoriques. » L’exercice donne lieu à une<br />
soutenance collective.<br />
• MSE (Modélisation, Simulation,<br />
Expérimentation) est un module <strong>de</strong><br />
physique qui poursuit dans le même esprit en<br />
<strong>de</strong>uxième année. Pour résoudre un problème<br />
choisi par les élèves parmi <strong>de</strong>ux domaines<br />
(« génie thermique » ou « on<strong><strong>de</strong>s</strong> et vibrations »),<br />
il leur appartient <strong>de</strong> réaliser une maquette<br />
expérimentale et une simulation numérique.<br />
On a gagné en complexité, car l’exercice<br />
réclame une combinaison supérieure <strong>de</strong><br />
savoirs, et l’on se donne les moyens <strong>de</strong><br />
confronter une modélisation au réel grâce<br />
à la modélisation informatique : on apprend<br />
en quoi elle est utile, mais aussi quelles sont<br />
ses limites.<br />
• Le Projet Intégrateur, tout au long <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>uxième année, met moins l’accent sur la<br />
complexité du problème à résoudre que sur<br />
5
Des exercices révélateurs <strong>de</strong> compétences<br />
La culture...<br />
Fabien Claveau<br />
Maître-assistant au département automatique-productique<br />
À quoi servent les robots <br />
Département très transversal, automatiqueproductique<br />
joue un rôle majeur dans un projet<br />
intégrateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année : pas moins<br />
<strong>de</strong> cinq <strong>de</strong> ses enseignants s’y consacrent<br />
avec <strong><strong>de</strong>s</strong> professeurs d’informatique et <strong>de</strong><br />
sciences sociales et <strong>de</strong> gestion. Par groupes,<br />
les élèves doivent d’une part élaborer<br />
une base mobile motorisée possédant <strong>de</strong><br />
petits calculateurs embarqués, d’autre part<br />
développer un logiciel qui permet <strong>de</strong> définir<br />
sa trajectoire ; relié par fil à leur ordinateur<br />
portable, le robot <strong>de</strong>vra la suivre. Commencé<br />
en novembre-décembre, le projet aboutit à une expérimentation en juin, après<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> validations intermédiaires. On juge le suivi <strong>de</strong> la trajectoire, le temps <strong>de</strong><br />
parcours et l’ergonomie <strong>de</strong> l’interface.<br />
6<br />
À ce sta<strong>de</strong>, l’exercice requiert déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences variées : en automatique<br />
(asservissement <strong><strong>de</strong>s</strong> moteurs), en électronique pour le montage, en<br />
informatique PC (Java) et en informatique industrielle pour la programmation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> microcontrôleurs embarqués. Mais ce n’est pas tout : l’équipe enseignante<br />
leur a ajouté une dimension sociétale avec une étu<strong>de</strong> sur les applications<br />
possibles. « En leur <strong>de</strong>mandant à quoi ça peut servir, on leur fait sortir le nez <strong>de</strong><br />
la technique », explique Fabien Claveau, maître-assistant au département<br />
automatique-productique. L’objectif est d’étudier la robotique appliquée à<br />
l’assistance aux personnes âgées, en analysant l’existant (<strong>de</strong>puis <strong>de</strong> simples<br />
élévateurs jusqu’à <strong><strong>de</strong>s</strong> robots <strong>de</strong> pointe) et aussi en définissant les besoins par<br />
enquête auprès <strong><strong>de</strong>s</strong> maisons <strong>de</strong> retraite.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> la démarche compétence, l’exercice est riche en possibilités<br />
d’évaluation, à la fois dans les domaines scientifique et technique, en ingénierie,<br />
à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités personnelles et <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> au travail en équipe. « Les<br />
élèves jouent le jeu, assure Fabien Claveau ; les groupes sont animés d’un vrai<br />
esprit <strong>de</strong> compétition. » Il en va <strong>de</strong> même pour ceux qui choisissent l’autre<br />
thème d’exercice proposé par le département automatique-productique : étu<strong>de</strong><br />
et développement d’un système d’analyse d’ambiance pour le suivi thermique<br />
d’un bâtiment (à base <strong>de</strong> capteurs communiquant sans fils).<br />
son caractère ouvert et pluridisciplinaire.<br />
L’exercice impose aux élèves, regroupés<br />
en équipes <strong>de</strong> cinq ou six, <strong>de</strong> rechercher,<br />
sélectionner et mobiliser les savoirs<br />
nécessaires dans plusieurs disciplines, et<br />
ce quel que soit le projet qu’ils choisissent<br />
parmi les six qui leurs sont proposés. Pour<br />
beaucoup, il s’agit là d’un avant-goût du<br />
choix <strong>de</strong> leur future option, à laquelle ils ont<br />
à ce sta<strong>de</strong> commencé à réfléchir.<br />
Au terme <strong>de</strong> cet ultime exercice, qui vient<br />
parachever les <strong>de</strong>ux années du cycle <strong>de</strong><br />
base, l’élève doit possé<strong>de</strong>r, comme l’assure<br />
Pol-Bernard Gossiaux, « une vision claire<br />
<strong>de</strong> ses compétences. » C’est-à-dire, au<strong>de</strong>là<br />
du socle scientifique et technique<br />
qu’il aura complété, un certain nombre<br />
d’aptitu<strong><strong>de</strong>s</strong> personnelles (naviguer dans les<br />
savoirs, sélectionner et mobiliser ceux dont<br />
il a besoin, etc.) et interpersonnelles, en<br />
particulier son aisance à travailler en équipe.<br />
Il les appréhen<strong>de</strong> d’autant mieux que<br />
chaque exercice, même s’il est conduit en<br />
groupe, donne lieu à une double évaluation<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>
Albert Subrenat<br />
Enseignant-chercheur au département systèmes énergétiques<br />
et environnement<br />
PRIM : à chacun sa solution<br />
« Mobiliser sans trop gui<strong>de</strong>r », c’est le principe que s’est imposé Albert Subrenat,<br />
enseignant-chercheur au département systèmes énergétiques et environnement,<br />
lorsque l’an <strong>de</strong>rnier il a mis en place, dans le cadre <strong>de</strong> l’UV PRIM (Projet Intégrateur et<br />
Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Génériques), un projet <strong>de</strong> 90 heures qui court sur toute la <strong>de</strong>uxième année.<br />
En cinq groupes <strong>de</strong> cinq, les élèves doivent proposer une solution pour traiter par<br />
con<strong>de</strong>nsation cryogénique, autrement dit en le refroidissant, une vapeur <strong>de</strong> solvant<br />
contenue dans un débit d’air.<br />
L’exercice se fon<strong>de</strong> pour l’essentiel sur <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances déjà acquises, mais<br />
relevant <strong>de</strong> plusieurs disciplines (thermique, génie chimique, métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques,<br />
ingénierie…). Le travail commence par une revue <strong>de</strong> concept où les élèves complètent leurs informations par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
recherches bibliographiques sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> refroidissement. Un choix justifié doit alors être fait. La revue <strong>de</strong> détail<br />
permet la conception du système et le dimensionnement d’un échangeur, avant sa réalisation. En avril enfin, les cinq<br />
systèmes sont testés ; on mesure et compare les performances réelles avec les prévisions.<br />
« Ce projet a été bâti par une équipe pédagogique, que j’ai voulue diverse et variée, <strong>de</strong> personnes ayant <strong><strong>de</strong>s</strong> profils différents<br />
(un théoricien, un expérimentateur, <strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs <strong>de</strong> recherche), afin <strong>de</strong> mettre en contact les élèves avec <strong><strong>de</strong>s</strong> cultures,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> domaines <strong>de</strong> compétences, <strong><strong>de</strong>s</strong> langages différents », explique Albert Subrenat. Chaque groupe est suivi par un tuteur<br />
faisant partie <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> conception. Cinq ou six compétences sont évaluées à chaque étape lors <strong>de</strong> soutenance<br />
organisée comme <strong><strong>de</strong>s</strong> réunions <strong>de</strong> travail, souvent <strong>de</strong> façon collective car chaque élève doit possé<strong>de</strong>r une vision globale<br />
du projet, malgré la répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches.<br />
« L’an <strong>de</strong>rnier, tous étaient très satisfaits, assure Albert Subrenat, même un groupe qui avait mal démarré, mais a très<br />
bien mené le projet par la suite. Il est particulièrement intéressant <strong>de</strong> voir les élèves évoluer et se professionnaliser au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong> l’avancement du projet. Ce sujet est typiquement un problème n’ayant pas une bonne solution contre<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> mauvaises, mais plusieurs réponses vali<strong><strong>de</strong>s</strong>. Cela oblige les élèves à faire <strong><strong>de</strong>s</strong> choix, en connaissance <strong>de</strong> causes et <strong>de</strong><br />
conséquences. »<br />
7<br />
individuelle. Aux notes traditionnelles<br />
viennent en effet s’ajouter celles, plus<br />
finement ciblées sur ses capacités, qui<br />
relèvent <strong>de</strong> la démarche compétence (lire<br />
p. 8). Quant à la visibilité globale sur les<br />
différents enseignements, elle est elle aussi<br />
doublement assurée : à la fois par chaque<br />
professeur, qui explique les connexions <strong>de</strong><br />
son enseignement avec les autres, et par<br />
Bernard Pohlenz, responsable du cycle <strong>de</strong><br />
base à la direction <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, et à ce titre<br />
garant <strong>de</strong> la cohérence <strong>de</strong> l’ensemble.<br />
Chronomètre.<br />
En électronique : trois ans déjà<br />
L’unité <strong>de</strong> valeur d’électronique, en cycle <strong>de</strong> base, a évolué ces <strong>de</strong>rnières années<br />
en accordant une place <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong> à la pratique. Les cours magistraux<br />
n’en forment plus que le tiers, le reste étant composé <strong>de</strong> petits exercices en<br />
TD et d’un projet à réaliser lors d’une séance d’une <strong>de</strong>mi-journée <strong>de</strong> TP : un<br />
chronomètre, un voltmètre numérique, un automate capable d’orienter un<br />
panneau solaire en fonction <strong>de</strong> la position du soleil. Ces TP représentent 40 %<br />
<strong>de</strong> l’évaluation, à côté d’un <strong>de</strong>voir sur table (40 % également) et du contrôle<br />
continu en TD (20 %).<br />
Avec ce mélange <strong>de</strong> théorie et <strong>de</strong> pratique, l’UV <strong>de</strong>vait s’adapter à la démarche<br />
compétence. « Nous avons estimé pouvoir évaluer 9 compétences sur les 40,<br />
explique Dominique Thers, enseignant-chercheur à Subatech et responsable<br />
<strong>de</strong> l’UV ; elles sont notamment liées aux savoirs, au raisonnement et à<br />
l’expérimentation, plus une qui relève <strong>de</strong> l’ingénierie. » La mise en place<br />
a été progressive, d’abord avec les TP puis en aménageant les <strong>de</strong>ux<br />
autres composantes. « La première année, nous avons fait un essai sans<br />
prévenir les élèves, avoue l’enseignant, mais voici maintenant trois ans<br />
que la démarche compétence est appliquée dans l’UV. »<br />
« L’avantage est flagrant, se réjouit-il : ceux qui éprouvent <strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés<br />
en i<strong>de</strong>ntifient mieux les raisons ; même les très bons y trouvent intérêt,<br />
car ils repèrent plus facilement ce qui reste à améliorer. » Mais dans<br />
l’UV d’électronique, le nombre important d’intervenants ne risque-til<br />
pas <strong>de</strong> provoquer <strong><strong>de</strong>s</strong> distorsions « Non, assure Dominique Thers,<br />
nous organisons <strong><strong>de</strong>s</strong> réunions d’harmonisation qui permettent <strong>de</strong> gommer les<br />
marques <strong>de</strong> subjectivité… »
Des exercices révélateurs <strong>de</strong> compétences<br />
Un nouveau mod<br />
De la note à la gamme<br />
<strong>de</strong> compétences<br />
À l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>, la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> exercices et UV <strong>de</strong> 1 ère et 2 ème année<br />
(cycle <strong>de</strong> base) donnent lieu à <strong><strong>de</strong>s</strong> appréciations renvoyant à un référentiel<br />
détaillé <strong>de</strong> 40 capacités à acquérir. De nouvelles habitu<strong><strong>de</strong>s</strong> à adopter, mais à<br />
terme un grand progrès par rapport à l’évaluation traditionnelle.<br />
et UV du cycle <strong>de</strong> base, l’enseignant<br />
attribue, outre la note habituelle qui n’a<br />
pas disparu, une appréciation relative à<br />
un certain nombre <strong>de</strong> compétences que<br />
l’élève doit avoir acquises au terme <strong>de</strong> sa<br />
formation. Elles sont 40 au total, réparties<br />
en 4 grands blocs : sciences et techniques,<br />
ingénierie, compétences interpersonnelles et<br />
intrapersonnelles. Chacune reçoit un indice :<br />
2 correspond à l’atteinte du niveau attendu,<br />
3 à un niveau supérieur, 1 traduit une<br />
insuffisance ; un zéro peut éventuellement<br />
signaler que la compétence n’a pu être<br />
observée.<br />
8<br />
Egg race : la course <strong><strong>de</strong>s</strong> oeufs ou comment se mesurer aux lois <strong>de</strong> la physique... sans faire d’omelette !<br />
À pédagogie nouvelle, métho<strong>de</strong> d’évaluation<br />
originale. Voilà déjà quelques années que<br />
l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> se sentait à<br />
l’étroit dans la notation traditionnelle sur<br />
20. Dès 2003, sous l’impulsion <strong>de</strong> Bernard<br />
Lemoult, actuel adjoint du directeur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
étu<strong><strong>de</strong>s</strong> et Jean-Paul Bourgeois, ancien<br />
directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, elle avait commencé à<br />
mettre au point une métho<strong>de</strong> qui donnerait<br />
à l’élève ingénieur une vision plus précise<br />
<strong>de</strong> ses capacités en rapport avec ses futures<br />
situations professionnelles. Mise en place<br />
dans le cycle <strong>de</strong> base à la rentrée 2005, ce<br />
que l’on appelle la « démarche compétence »<br />
répertorie précisément les compétences<br />
<strong>de</strong> divers ordres qu’il doit possé<strong>de</strong>r, ce qui<br />
doit lui permettre <strong>de</strong> suivre leur acquisition<br />
tout au long <strong>de</strong> la formation. Elle se traduit<br />
notamment par un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> notation inédit<br />
qui se répand chez les enseignants. Son<br />
extension est envisagée aux 3 ème et 4 ème<br />
années (graduate school).<br />
En pratique, comment se concrétise cette<br />
évaluation new look Pour chaque exercice<br />
On se doute qu’élaborer un référentiel<br />
complet <strong>de</strong> compétences n’est pas allé sans<br />
difficultés. Chaque domaine <strong>de</strong> formation<br />
a dû commencer par préciser celles qu’il<br />
travaillait à développer et le niveau qu’il<br />
attendait. Les précé<strong>de</strong>nts étaient assez<br />
rares. « Dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprise et<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, la démarche<br />
compétence s’est récemment répandue, mais<br />
peu dans celui <strong>de</strong> l’éducation », note Bernard<br />
Pohlenz, responsable du cycle <strong>de</strong> base à la<br />
direction <strong><strong>de</strong>s</strong> Étu<strong><strong>de</strong>s</strong>. <strong>Nantes</strong> a précisé son<br />
projet en essayant <strong>de</strong> faire du benchmarking.<br />
« Le profil que nous formons est clairement<br />
défini, explique Lionel Luquin, directeur<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Étu<strong><strong>de</strong>s</strong> : c’est un ingénieur <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à<br />
la conduite <strong>de</strong> projets technologiques ; il<br />
n’est évi<strong>de</strong>mment pas sans rapport avec<br />
l’ingénieur en général, mais possè<strong>de</strong><br />
certaines spécificités. »<br />
Une cohérence forte<br />
Le référentiel <strong>de</strong>vait répondre à <strong>de</strong>ux<br />
impératifs : être généraliste et en accord<br />
avec les standards familiers aux industriels<br />
et recruteurs. Car cette adéquation est bien<br />
sûr un autre motivation essentielle <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong>.<br />
« L’efficacité <strong>de</strong> notre formation au regard<br />
<strong>de</strong> l’employabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> diplômés n’est plus à<br />
démontrer, commente Bernard Pohlenz, mais<br />
ce n’est pas une raison pour nous endormir sur<br />
nos lauriers. »<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>
e d’évaluation<br />
Compétences : QUELQUES exemples<br />
Contrepartie du souci d’exhaustivité, l’outil <strong>de</strong><br />
saisie et <strong>de</strong> consolidation <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations, assez<br />
compliqué, a essuyé quelques critiques : pas<br />
facile <strong>de</strong> réaliser un tableau lisible résumant 40<br />
compétences avec une variété d’exercices !<br />
L’<strong>Ecole</strong> cherche à l’améliorer.<br />
Mais le jeu en vaut la chan<strong>de</strong>lle : lorsque<br />
la métho<strong>de</strong> sera appliquée par tous, une<br />
telle évaluation doit donner à l’équipe<br />
pédagogique comme à l’élève une vision plus<br />
fine <strong>de</strong> ses aptitu<strong><strong>de</strong>s</strong>. Si la note traditionnelle<br />
prétendait les synthétiser toutes dans une<br />
appréciation globale, la grille constituée par<br />
l’École les passe en revue en les distinguant.<br />
Elle ambitionne notamment <strong>de</strong> séparer ce<br />
qui relève <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances acquises et du<br />
comportement personnel. « L’ingénieur est<br />
l’homme <strong><strong>de</strong>s</strong> situations socioéconomiques<br />
complexes, explique Bernard Pohlenz. Dès<br />
lors, nous <strong>de</strong>vons également apprécier sa<br />
capacité à discerner et mobiliser les moyens<br />
utiles à la résolution d’un problème. »<br />
Naturellement, la formation dispensée à<br />
l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> faisant une large<br />
place à la conduite <strong>de</strong> projets en groupe,<br />
c’est aussi l’occasion d’apprécier la manière<br />
dont le futur ingénieur se met plus ou moins<br />
en avant, s’intègre à une équipe, etc.<br />
DEFI, un autre aspect <strong>de</strong> la compétence<br />
Le contenu <strong>de</strong> la formation et la métho<strong>de</strong><br />
d’évaluation doivent afficher une cohérence<br />
forte. « Ce serait une erreur <strong>de</strong> vouloir définir<br />
les compétences attendues d’un ingénieur<br />
sans s’intéresser aux exercices qui servent<br />
à les évaluer, explique Lionel Luquin. Les<br />
élèves possè<strong>de</strong>nt un certain nombre <strong>de</strong><br />
capacités qui, dans l’action, se transforment<br />
en compétences. » La démarche a donc été<br />
Ai<strong>de</strong>r les futurs ingénieurs à apprécier leurs propres compétences - à les i<strong>de</strong>ntifier,<br />
les expliciter, les capitaliser, les mettre en valeur -, c’est <strong>de</strong>puis sa création l’objet<br />
<strong>de</strong> DEFI. Désormais étendu à toutes les personnes en formation à l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
<strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>, ce module d’accompagnement est donc naturellement très lié à la<br />
démarche compétence. « Notre rôle consiste notamment à ai<strong>de</strong>r les élèves à prendre<br />
du recul, à analyser leurs expériences, à se présenter efficacement, à élaborer leur<br />
projet professionnel et surtout à s’inscrire dans une logique compétence », explique la<br />
responsable <strong>de</strong> DEFI, Annie Jézégou. Chercheur en sciences <strong>de</strong> l’éducation, elle mène<br />
une recherche sur le développement <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences <strong><strong>de</strong>s</strong> élèves-ingénieurs.<br />
On sait que DEFI conduit les élèves à concevoir et développer un portfolio en ligne<br />
qui fournit <strong><strong>de</strong>s</strong> preuves <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences mises en avant : notes d’UV, diplômes,<br />
réalisations scolaires et extrascolaires. Mettant en perspective les expériences<br />
passées, y compris dans la vie sociale, il donne du candidat au recrutement une vision<br />
cohérente <strong>de</strong> son profil, <strong>de</strong> ses goûts et aptitu<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />
Voici à titre d’exemples 8 <strong><strong>de</strong>s</strong> 40 compétences évaluées dans quatre domaines<br />
en cycle <strong>de</strong> base.<br />
Compétences scientifiques et techniques<br />
• Acquérir une visibilité sur les relations entre la discipline et d’autres, utilisatrices<br />
ou non<br />
• Capacité à mobiliser et mettre en œuvre les connaissances et savoirs dans <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
situations i<strong>de</strong>ntifiées<br />
Compétences en ingénierie<br />
• Capacité à combiner la théorie et la pratique pour résoudre un problème<br />
d’ingénierie<br />
• Capacité à gérer, planifier et réaliser le projet en mobilisant les ressources, en<br />
respectant les spécifications et en répondant aux besoins<br />
Compétences interpersonnelles<br />
• Capacité à s’engager au sein d’une équipe<br />
• Capacité à communiquer efficacement avec toute personne impliquée dans un<br />
problème d’ingénierie<br />
Compétences intra-personnelles<br />
• Capacité à capitaliser sur ses expériences personnelles<br />
• Capacité d’engagement personnel<br />
l’occasion <strong>de</strong> faire évoluer les exercices<br />
et tous les actes pédagogiques. Le projet<br />
intégrateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année, en particulier,<br />
a été totalement refondu.<br />
Un outil d’autoévaluation<br />
Cependant, le nombre et la nature <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
exercices prêtent encore à discussions, car<br />
l’évaluation est d’autant plus difficile qu’ils<br />
sont complexes, surtout conduits en groupe.<br />
En outre, toutes les situations <strong>de</strong> travail<br />
ne peuvent être observées : il faut parfois<br />
procé<strong>de</strong>r par analogie. Enfin, pour atteindre<br />
la fiabilité voulue, chaque compétence doit<br />
être évaluée un nombre <strong>de</strong> fois significatif.<br />
C’est à cette condition que l’appréciation,<br />
même négative, sera mieux acceptée. Mais<br />
déjà Lionel Luquin sent évoluer les esprits :<br />
« Une vraie proximité est en train <strong>de</strong> se créer<br />
entre enseignants et élèves, ces <strong>de</strong>rniers<br />
n’hésitant pas à dialoguer et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
conseils au vu <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats », assure-t-il.<br />
La cohérence est également recherchée avec<br />
un autre principe cher à l’<strong>Ecole</strong> : rendre l’élève<br />
acteur <strong>de</strong> sa propre formation. On le sait, elle<br />
tient à ce que le futur ingénieur découvre<br />
9
Des exercices révélateurs <strong>de</strong> compétences<br />
Le CAPE au service <strong><strong>de</strong>s</strong> enseignants<br />
10<br />
Pour assurer pleinement le succès <strong><strong>de</strong>s</strong> pédagogies nouvelles et<br />
<strong>de</strong> la démarche compétence, l’<strong>Ecole</strong> a besoin d’y familiariser les<br />
enseignants. C’est l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> rôles du CAPE, le<br />
Centre d’Appui aux Pratiques d’Enseignement,<br />
placé sous la responsabilité <strong>de</strong> Christian<br />
Colin.<br />
Tout nouvel enseignant suit une session <strong>de</strong> trois<br />
jours pour se familiariser avec les spécificités<br />
<strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong>, notamment l’approche compétence.<br />
Pour les autres, le Centre est à leur disposition<br />
s’ils veulent réfléchir sur leurs problématiques<br />
d’enseignement et notamment sur la façon <strong>de</strong><br />
décliner la démarche compétence dans leurs<br />
enseignements. « Cette démarche implique<br />
le changement d’une approche jusqu’alors<br />
centrée sur l’enseignement pour une approche<br />
orientée vers l’étudiant. C’est un changement profond <strong>de</strong><br />
paradigme qu’il est important d’accompagner », précise Sylvie<br />
Pires da Rocha, responsable au CAPE <strong>de</strong> l’accompagnement et<br />
<strong>de</strong> la professionnalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> enseignants. Dans ce contexte,<br />
le CAPE joue en outre un rôle d’accompagnement auprès <strong>de</strong><br />
tuteurs <strong><strong>de</strong>s</strong> projets intégrateurs ou <strong><strong>de</strong>s</strong> projets en pédagogie par<br />
projet-problème.<br />
En complément, le Centre a élaboré un outil nécessaire à la<br />
démarche compétence. C’est ainsi qu’il a permis à Campus,<br />
plate-forme d’enseignement très utilisée à l’<strong>Ecole</strong>, d’intégrer<br />
un outil spécifique <strong>de</strong> saisie et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
compétences à tous les niveaux : celui <strong><strong>de</strong>s</strong> exercices, <strong><strong>de</strong>s</strong> cours,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> UV puis <strong>de</strong> tout le cycle <strong>de</strong> base. L’objectif <strong>de</strong> la remontée<br />
et l’affichage <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations est <strong>de</strong> permettre aux élèves <strong>de</strong><br />
suivre l’évolution <strong>de</strong> leurs compétences et au corps enseignant<br />
<strong>de</strong> mieux les apprécier sur l’ensemble du cycle <strong>de</strong> base. Là aussi,<br />
le CAPE propose <strong>de</strong> brèves formations et assure en permanence<br />
un accompagnement à l’usage <strong>de</strong> l’outil.<br />
par lui-même, tout en les développant, ses<br />
aptitu<strong><strong>de</strong>s</strong> et ses préférences pour construire<br />
son projet professionnel. À cet égard, la<br />
démarche compétence doit lui fournir<br />
un outil d’autoévaluation sans égal ; s’il<br />
discerne clairement ses insuffisances, il peut<br />
s’organiser pour faire porter ses efforts là où<br />
ils sont nécessaires. « Il y a <strong>de</strong>ux sortes d’élèves<br />
moyens, que notre métho<strong>de</strong> ne risque plus <strong>de</strong><br />
confondre, explique Pol-Bernard Gossiaux,<br />
responsable à l’École du Centre pédagogique<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sciences <strong>de</strong> base : celui qui sait faire très<br />
bien un petit nombre <strong>de</strong> choses et celui qui sait<br />
tout faire à peu près bien ; dans les <strong>de</strong>ux cas, la<br />
réponse à fournir n’est pas la même. »<br />
L’évaluation par compétences a fait <strong>de</strong><br />
nombreux a<strong>de</strong>ptes, même si elle prend<br />
davantage <strong>de</strong> temps aux enseignants : en<br />
moyenne 25 % <strong>de</strong> plus qu’une notation<br />
traditionnelle. Ils se sont incontestablement<br />
approprié un outil perfectible que les élèves<br />
découvrent peu à peu. Des journées bilans<br />
vont être organisées, nouvelles occasions <strong>de</strong><br />
contacts entre les uns et les autres. Discuter<br />
<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’évaluation leur donnera<br />
à coup sûr <strong>de</strong> nouveaux éclairages sur les<br />
résultats individuels, sur les compétences<br />
qu’il s’agit <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r.<br />
Aurélie SIX<br />
Elève <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année<br />
« O n e s t l â c h é , c o m m e ç a … »<br />
« Moi qui suis entrée à l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> après trois années <strong>de</strong> fac, je mesure la différence : nous étions<br />
auparavant beaucoup plus guidés vers une solution à travers un protocole. Ici, il faut davantage trouver par soimême.<br />
On est lâché, comme ça… C’est très déroutant, mais très intéressant aussi. Je ne regrette pas cette métho<strong>de</strong><br />
car c’est formateur d’apprendre à se débrouiller. Tout <strong>de</strong> même, mon groupe a passé énormément <strong>de</strong> temps sur<br />
l’exercice MSE (Modélisation, Simulation, Expérimentation) parce que nos <strong>de</strong>rniers cours d’électronique étaient<br />
trop anciens. Si l’on nous avait un peu rafraîchi la mémoire, peut-être aurait-ce été aussi bénéfique… »<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>
Repousser ses limites<br />
” S’adapter à n’importe<br />
quelle industrie ”<br />
Si un début <strong>de</strong> carrière illustre l’intégration <strong>de</strong> plusieurs compétences<br />
applicables à <strong><strong>de</strong>s</strong> projets divers, tous plus passionnants les uns que les<br />
autres, c’est bien celui <strong>de</strong> Yann...<br />
ses déchets. » La mission a été un succès total.<br />
On en était encore à préparer le lancement à<br />
Kourou lorsqu’il part pour l’Angleterre, toujours<br />
chez Astrium.<br />
Cette fois, il est ingénieur en modélisation et<br />
simulation pour un autre projet magnifique<br />
<strong>de</strong> l’Agence Spatiale Européenne : le satellite<br />
Gaia, qui doit réaliser une cartographie en 3D<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> étoiles <strong>de</strong> notre galaxie. Il travaille sur le<br />
simulateur qui permet <strong>de</strong> tester les algorithmes<br />
<strong>de</strong> contrôle d’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce satellite. De là, il<br />
passe sans transition au projet Exomars, un<br />
robot à six roues <strong>de</strong> type astromobile qui en<br />
2013 doit explorer la planète rouge.<br />
APA, un avant-goût<br />
Yann avec le robot <strong>de</strong> type astromobile du projet Exomars.<br />
Ayant choisi l’option AII (automatique et<br />
informatique industrielle), Yann Le Hiress<br />
conduit en 2004 son projet <strong>de</strong> fin d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> chez<br />
Audi en Allemagne. Ingénieur R&D, il travaille<br />
alors sur l’ACC, un système <strong>de</strong> régulation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> distances entre véhicules, pour lequel il<br />
s’occupe <strong><strong>de</strong>s</strong> capteurs. Revenu en France, il<br />
s’intéresse à un système <strong>de</strong> régulateur <strong>de</strong><br />
vitesse, cette fois pour Peugeot-Citroën. Le<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>ign <strong>de</strong> la nouvelle loi <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> qu’il<br />
met au point sera adopté et mis en série sur<br />
tous les véhicules hybri<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> Citroën à partir<br />
<strong>de</strong> 2007.<br />
Sa mission achevée, il passe <strong>de</strong> l’automobile<br />
à l’espace en intégrant en 2006 la filiale<br />
d’EADS aujourd’hui appelée Astrium, aux<br />
Mureaux. Sa nouvelle mission : la qualification<br />
<strong>de</strong> l’ATV (automated transfer vehicle). « Le<br />
vaisseau le plus complexe jamais réalisé par<br />
l’Agence Spatiale Européenne, commentet-il.<br />
Lancé en 2007 par Ariane 5, il a rejoint la<br />
station internationale et s’est arrimé au côté<br />
russe <strong>de</strong> façon totalement automatique pour<br />
la ravitailler, rehausser son orbite et la vi<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
La cohérence <strong>de</strong> ce début <strong>de</strong> carrière en fanfare <br />
« Les problématiques interdistance entre <strong>de</strong>ux<br />
voitures présentaient une certaine analogie avec<br />
la régulation entre l’ATV et la station, assuret-il.<br />
De toute façon, l’<strong>Ecole</strong> nous apprend à<br />
nous débrouiller, en France et à l’international,<br />
et nous donne <strong><strong>de</strong>s</strong> outils qui permettent <strong>de</strong><br />
s’adapter à n’importe quelle industrie. Chez<br />
PSA, j’ai revu mes cours <strong>de</strong> modélisation et loi <strong>de</strong><br />
comman<strong>de</strong> ; chez Astrium, mes connaissances<br />
en informatique et mon background en<br />
automatique m’ont servi ; le mélange <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux<br />
donne <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances soli<strong><strong>de</strong>s</strong>, applicables<br />
à tous les domaines… » On ne saurait mieux<br />
vanter les mérites <strong>de</strong> l’espace intégration, qui<br />
pourtant n’était pas encore introduit à l’<strong>Ecole</strong><br />
lors <strong>de</strong> sa formation : on en était encore à<br />
APA, l’apprentissage par l’action. « Aussi bien<br />
chez Audi que PSA et Astrium, j’ai souvent été<br />
confronté, seul ou en binôme, à <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes<br />
techniques et <strong><strong>de</strong>s</strong> choses qui ne marchaient<br />
pas, se souvient-il. Il faut bien alors trouver une<br />
solution, on est là pour ça. De ce point <strong>de</strong> vue,<br />
APA m’a donné un avant-goût. »<br />
Yann est loin d’être rassasié <strong>de</strong> nouveautés. « Je<br />
me lève le matin avec le sourire, car j’ai toujours<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> choses à apprendre, assure-t-il. D’ailleurs,<br />
j’espère encore changer dans le futur. Pourquoi<br />
pas le médical, ou l’énergie »<br />
11
Agenda<br />
16 avril<br />
Conférence <strong><strong>de</strong>s</strong> Jeudis <strong>de</strong> l’Optimisation<br />
Deux sujets seront abordés au cours <strong>de</strong> cette conférence<br />
«Planification optimale <strong><strong>de</strong>s</strong> réseaux» et «Optimisation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
systèmes concurrentiels» par Matthieu Chardy et Olivier<br />
Klopfenstein d’Orange Labs.<br />
A l’ <strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>.<br />
Amphithéâtre Georges Besse <strong>de</strong> 14h30 à 16h30.<br />
Ces conférences sont gratuites sur inscription :<br />
Auprès <strong>de</strong> Frédérique Pinson au 02 51 85 81 28<br />
Par mail : contact-joptim@emn.fr<br />
En savoir plus : http://www.emn.fr/x-info/joptim<br />
14 mai<br />
Grand séminaire informatique<br />
avec R. DI COSMO<br />
Des places en admission<br />
sur titre<br />
Vous êtes titulaires d’une Licence (L3) ou d’un<br />
Master 1 <br />
Vous avez la possibilité d’intégrer l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong><br />
<strong>Nantes</strong> pour décrocher le diplôme d’ingénieur d’une<br />
gran<strong>de</strong> école.<br />
A l’occasion d’une journée <strong>de</strong> rencontre avec Alliance<br />
Libre (http://www.alliance-libre.org), le pôle d’expertise<br />
en logiciels libres <strong>de</strong> la région nantaise, l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
<strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> accueillera Roberto Di Cosmo, professeur à<br />
l’Université Paris 7, pour une conférence intitulée<br />
« Maîtriser la complexité <strong><strong>de</strong>s</strong> logiciels libres : le cas <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
distributions Linux. »<br />
Membre fondateur <strong>de</strong> l’AFUL, l’association francophone<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> utilisateurs <strong>de</strong> Linux et <strong><strong>de</strong>s</strong> logiciels libres, Roberto Di<br />
Cosmo est connu pour son implication dans le domaine du<br />
logiciel libre et pour ses talents <strong>de</strong> pédagogie. Il intervient<br />
activement dans le débat citoyen et est <strong>de</strong>venu célèbre lors<br />
<strong>de</strong> la publication sur le Net d’un pamphlet en 1998 : « Piège<br />
dans le cyberespace. »<br />
A l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong>, Amphi Kastler, à 14h.<br />
Contact : sem-info@emn.fr<br />
Ministère <strong>de</strong> l’Economie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi.<br />
Lettre d’information <strong>n°81</strong> - Mars 2009 - 4 numéros par an - Editeur : <strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong><br />
Service <strong>de</strong> la communication - 4, rue Alfred Kastler - La Chantrerie - B.P. 20722 - 44307 <strong>Nantes</strong> ce<strong>de</strong>x 3<br />
Tél. 02 51 85 81 92 - Fax 02 51 85 81 99 - e-mail : sec-com@emn.fr - Directeur <strong>de</strong> la Publication :<br />
Stéphane Cassereau - Responsable <strong>de</strong> la Publication : Nathalie Le Calvez - Rédaction : ADH,<br />
Fabienne Millet-Dehillerin - Maquette : Céline Querniard - Impression : Goubault imprimeur /<br />
La Chapelle sur Erdre - Document imprimé sur Cyclus Print Mat par Goubault imprimeur certifié PEFC<br />
<strong>Talents</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines<br />
le magazine <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> <strong>Nantes</strong> - Mars 2009 - <strong>n°81</strong>