LES CAHIERS DE L'AUTONOMIE - Croix-Rouge luxembourgeoise
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<strong>LES</strong> <strong>CAHIERS</strong><br />
<strong>DE</strong> L’AUTONOMIE<br />
N° 26 • novembre 2012<br />
J’oublie <br />
Oui, mais j’existe<br />
Chaque jour se présente bien<br />
Esch/Alzette<br />
Port Payé<br />
PS/610
Sommaire<br />
éditorial<br />
Interview<br />
Interview 3<br />
Madame la Ministre Marie-Josée Jacobs<br />
La démence – Un défi sociopolitique<br />
Articles<br />
Diagnostic Démence - Un défi pour les soins 5<br />
Caroline Caudmont, Ergothérapeute 7<br />
Association Luxembourg Alzheimer 9<br />
Dr Elisabeth Höwler, Soignante,<br />
diplômée en gérontologie 11<br />
Catherine Gapenne,<br />
Directrice du service des Aides<br />
et Soins de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong><br />
<strong>luxembourgeoise</strong><br />
Marie-Josée Jacobs,<br />
Les solutions<br />
Les technologies à domicile 14<br />
HELP 24 - Solutions adaptées 15<br />
Séjours, excursions et activités 16<br />
Comité de rédaction :<br />
Les collaborateurs du réseau HELP<br />
Editeur responsable :<br />
José Luxen, coordinateur général du réseau HELP<br />
Adresse de rédaction :<br />
54, rue Emile Mayrisch<br />
L-4240 Esch-sur-Alzette<br />
tél. 26 70 26<br />
Graphisme : Alternatives Communication S.à r.l.<br />
Imprimerie : Imprimerie Centrale<br />
Photos : Réseau HELP, banque d’images<br />
Tirage : 7.000 exemplaires<br />
Les cahiers de l’autonomie paraîtront 4 fois par année.<br />
Les textes transmis sont publiés sous la responsabilité<br />
de leurs auteurs respectifs.<br />
La démence est un syndrome qui affecte la mémoire,<br />
le raisonnement et l’aptitude à réaliser les activités<br />
quotidiennes. On estime à 35,6 millions le nombre de<br />
personnes atteintes et ce nombre va doubler d’ici 2030. C’est<br />
un véritable défi sociopolitique et une priorité en termes de<br />
santé publique.<br />
A travers ce Cahier de l’Autonomie, nous avons voulu<br />
informer et sensibiliser les personnes atteintes ainsi que<br />
leurs proches aux solutions actuellement disponibles. Le<br />
diagnostic précoce, la prise en charge interdisciplinaire, les<br />
services spécialisés, les associations, la volonté politique<br />
d’agir, la formation des professionnels, l’accompagnement<br />
des proches et les nouvelles technologies sont aujourd’hui<br />
fortement développés et améliorent réellement la qualité<br />
de vie. Il reste encore à faire mais la volonté et la prise de<br />
conscience sont fortes.<br />
La démence n’est pas un stigmate, c’est une raison d’agir et<br />
de mobiliser les moyens sociaux, politiques, scientifiques et<br />
économiques.<br />
Parce que la mémoire émotionnelle des personnes atteintes<br />
subsiste, il nous incombe que leur humanité subsiste elle<br />
aussi... la démence de vivre !<br />
Catherine GAPENNE<br />
Ministre de la Famille<br />
et de l’Intégration<br />
Les maladies de démence sont sans considération,<br />
elles touchent aujourd’hui le sportif, ou<br />
l’artiste, demain le politicien, notre voisin ou<br />
nous-mêmes.<br />
Hugo Claus, Rudi Assauer, Margareth Thatcher pour ne citer<br />
que ces personnalités de la vie publique, ont dû et doivent<br />
tous faire face à leur diagnoctic « Démence » et restructurer<br />
leurs vies. Mais ce diagnostic ne concerne pas seulement les<br />
personnes atteintes de démence mais également leurs proches<br />
et leurs amis.<br />
Le nombre de personnes qui souffrent de démence va<br />
augmenter fortement dans les pays européens dans les<br />
prochaines années et ce en raison du vieillissement croissant<br />
de la population. Si aujourd’hui on peut estimer le nombre de<br />
personnes atteintes au Luxembourg à environ 5000, ce chiffre<br />
avoisinera probablement les 9000 en 2025.<br />
Même si les investissements dans la recherche se sont intensifiés<br />
pour trouver des remèdes, cela prendra certainement<br />
encore du temps !<br />
Depuis de nombreuses années, des organisations et professionnels<br />
de santé s’engagent dans notre pays pour le bien-être des<br />
personnes souffrant de démence. Dans de contexte, il convient<br />
de citer la «Validation» selon Naomi Feil, le « Böhm Modell »<br />
ainsi que le « Viandener Projekt », une initiative <strong>luxembourgeoise</strong><br />
de cette maison de soins née en coopération avec le<br />
centre « RBS- Center fir Altersfroen » désormais connue au-delà<br />
des frontières du pays. Au cours des dernières années, de nombreuses<br />
maisons de soins et centres intégrés pour personnes<br />
âgées ont amenagé des espaces de vie et des jardins pour les<br />
personnes souffrant de démence. Un autre moyen est l’installation<br />
de rampes thérapeutiques dans des bâtiments plus<br />
récents pour répondre au besoin de bouger de ces personnes.<br />
Dans ce contexte, je voudrais mentionner en particulier les<br />
projets pilotes des « Pflegeoasen ».<br />
Je voudrais remercier très chaleureusement l’équipe rédactionnelle<br />
des « Cahiers de l’Autonomie » de dédier la présente<br />
édition au sujet des soins et de l’encadrement à procurer aux<br />
personnes atteintes de maladies démentielles.<br />
Fin 2010, à mon initiative, quatre groupes de travail ont été créés<br />
avec le Ministère de la Santé pour traiter le sujet «démence».<br />
Deux sujets ont été discutés en deux groupes de travail qui ont<br />
eu différents axes de discussion.<br />
Le premier sujet, «La qualité de vie des personnes atteintes et<br />
de leurs aidants familiaux » a été analysé sous les aspects :<br />
la continuité de la chaîne médical / soins / social avec une<br />
attention particulière pour la prévention respectivement le<br />
diagnostic précoce.<br />
le soutien à l’entourage familial.<br />
Le deuxième sujet « La démence – un défi socio-politique de<br />
notre société » a analysé sous les aspects :<br />
les droits et la protection de personnes atteintes de la<br />
maladie<br />
le déni social de la maladie<br />
Le rapport final de ces travaux est prévu pour cet automne.<br />
Comme je l’ai mentionné avant, la plupart des services professionnels<br />
pour personnes dépendantes ont développé des<br />
concepts spécifiques pour répondre aux besoins particuliers de<br />
personnes souffrant de démence à un stade avancé. La plupart<br />
du temps, c’est également cette image de personnes très dépendantes<br />
qui influence notre pensée.<br />
Les maladies démentielles font peur à tout le monde car elles ne<br />
sont pas curables et nous privent petit à petit de nos fonctions<br />
cognitives et de notre mémoire. Cependant, peu de gens savent<br />
que les compétences émotionnelles de la personne subsistent<br />
malgré la maladie.<br />
page 2<br />
Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
page 3
Article<br />
Diagnostic Démence – Un défi pour les soins<br />
Le Comité<br />
de Coordination HELP<br />
C’est là le défi pour nous tous – un défi à notre humanité !<br />
Par une approche compréhensive de la personne atteinte, par<br />
de petites interventions dans l’orientation, il est tout à fait<br />
possible, au stade précoce de la maladie, pour ces personnes<br />
de vivre dans leur environnement habituel.<br />
De nombreuses familles, partenaires, enfants assistent leurs<br />
malades avec beaucoup de tendresse, mais n’osent parfois<br />
pas parler ouvertement de cette maladie, de crainte que la<br />
personne concernée et / ou eux-mêmes se voient repoussés ou<br />
exclus alors qu’en fait ils méritent reconnaissance et soutien.<br />
Depuis un certain nombre d’années, il y a des personnes et<br />
associations de la vie publique, notamment en Allemagne et<br />
en Belgique, qui s’engagent pour les personnes souffrant de<br />
démence. Ainsi, l’« Aktion Demenz e.V. » soutient des projets<br />
sous le label « demenzfreundliche Kommunen ». En Belgique<br />
ceci est le cas pour la Fondation « Roi Baudouin » qui cofinance<br />
des actions positives sous le titre « communes Alzheimer<br />
admis ». Le but déclaré de ces initiatives est d’informer sur la<br />
maladie, de sensibiliser le grand public pour un comportement<br />
solidaire envers les personnes atteintes et leurs familles et de<br />
faire les premiers pas concrets pour favoriser la participation<br />
des personnes concernées dans la société.<br />
Les personnes souffrant de démence et leurs<br />
familles ont besoin de relations sociales. Relevons<br />
ce défi ensemble !<br />
Les maladies de démence apparaissent dans les formes les<br />
plus différentes mais ont toutes quelque chose en commun :<br />
la perte des capacités cognitives chez le malade. Démence<br />
qui vient du latin, signifie « sans esprit » et illustre ainsi ce<br />
qui se passe effectivement chez le malade. Il perd d’un côté<br />
le contrôle sur sa mémoire et sur soi-même, d’un autre côté<br />
sa personnalité change. Le comportement ainsi que les traits<br />
de caractères sous-jacents évoluent. Ces changements rendent<br />
les relations avec le malade difficiles, surtout pour les<br />
membres de sa famille.<br />
Diagnostic : Démence<br />
La médecine définit la démence comme une maladie progressive<br />
du cerveau qui a un impact sur la mémoire, la capacité de<br />
s’orienter dans l’espace et la capacité de s’exprimer. Le début<br />
de la maladie est caractérisé par des troubles de la mémoire<br />
à court terme et la coordination de différentes tâches, par la<br />
suite le malade perd de plus en plus des capacités acquises au<br />
courant de sa vie, sa perception change ainsi que son comportement<br />
et son vécu.<br />
Lors du diagnostic mais aussi dans les soins, les proches jouent<br />
un rôle important. Ils sont en mesure de reconnaître des changements<br />
de comportement à un stade précoce ( troubles de la<br />
mémoire, de la concentration, mauvaise évaluation de situations,<br />
difficultés croissantes à gérer le quotidien ).<br />
Souvent il n’est pas facile de convaincre la personne concernée<br />
d’aller voir un médecin. Elle réagit de manière agressive<br />
ou refuse si elle est confrontés à ses difficultés et ceci surtout<br />
à un stade précoce de la maladie. Néanmoins, il convient de<br />
ne pas refouler la suspicion de démence car justement un diagnostic<br />
précoce ouvre différentes possibilités d’aide au malade<br />
et à ses proches.<br />
Reconnaître les signes d’alarme*:<br />
Oublis d’événements récents<br />
Difficultés à exécuter des tâches habituelles<br />
Difficultés de la parole<br />
Intérêt décroissant au travail, aux loisirs et aux<br />
contacts<br />
Difficultés de se retrouver dans un environnement<br />
inconnu<br />
Incapacité de gérer la situation financière<br />
Mauvaise évaluation des dangers<br />
Sautes d’humeur inconnues jusque-là, crainte<br />
permanente, excitabilité et manque de confiance<br />
Refus de reconnaître des erreurs ou des confusions<br />
*Bundesministerium für Gesundheit. Wenn das Gedächtnis nachlässt –<br />
Ratgeber : von der Diagnose bis zur Betreuun., Deutschland. 2010. p.15<br />
Le début de la maladie de démence, caractérisé par des oublis,<br />
des difficultés de concentration et des mauvaises évaluations<br />
de situations est souvent vécu de manière consciente par la<br />
personne atteinte mais sans que celle-ci puisse en évaluer<br />
l’impact important sur sa vie courante. Avec la progression de<br />
la maladie, les malades se rendent de moins en moins compte<br />
de leurs troubles ou nient leur existence. Ils deviennent incapables<br />
de gérer seuls leur quotidien et même des activités<br />
simples sont un véritable défi pour eux. Au dernier stade de<br />
la maladie, les possibilités de communication verbale sont<br />
largement restreintes mais malgré toutes ces restrictions les<br />
malades gardent leurs capacités dans le domaine émotionnel.<br />
Accompagnement et offres de soins<br />
Comme le processus de la maladie ne peut pas être arrêté et<br />
un rétablissement n’est pas possible, chaque traitement devrait<br />
viser l’amélioration de la qualité de vie du malade et de<br />
ses proches.<br />
Trois domaines se distinguent au niveau des thérapies de la<br />
démence :<br />
Thérapie médicamenteuse<br />
Interventions psycho-sociales<br />
Interventions écologiques et sociales<br />
Les médicaments peuvent retarder la progression de la maladie<br />
et de ses symptômes mais ils ne peuvent pas l’arrêter ni résoudre<br />
les problèmes qui accompagnent cette maladie. Pour<br />
cette raison l’implication de méthodes de traitement psychosocial<br />
et de comportement est très importante afin que le<br />
page 4<br />
Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
page 5
Article<br />
patient puisse rester mobile et actif tant que possible notamment<br />
par des activités, la promotion de capacités créatrices<br />
comme la musique, la peinture, le mouvement et la danse.<br />
Il est important au niveau de ces différentes méthodes de les<br />
adapter aux capacités subsistantes chez les patients afin de<br />
ne pas les stimuler trop ou trop peu. Il convient également<br />
de tenir compte de l’histoire de leur vie et de garder une approche<br />
humaine sans pression ou exagération. En raison de<br />
leur maladie, les patients sont de moins en moins capables de<br />
s’adapter à leur environnement et de gérer leur quotidien de<br />
manière autonome. Leur bien-être dépend donc de la capacité<br />
de leur environnement à s’adapter à eux. La thérapie de l’environnement<br />
qui se base sur l’adaptation des circonstances au<br />
vécu du malade tient compte de ce fait. Par ailleurs, un déroulement<br />
clairement structuré de la journée avec des heures<br />
fixes pour le repas et le coucher est très important pour les<br />
malades.<br />
Il est parfois difficile pour les proches d’accepter de l’aide car<br />
ils craignent une stigmatisation ou un rejet de la personne<br />
atteinte ou d’eux-mêmes. Néanmoins, il est important pour<br />
toutes les personnes impliquées d’accepter de l’aide externe<br />
afin de garantir un suivi optimal du patient et d’éviter une<br />
surcharge des soignants.<br />
Le réseau HELP propose toute une série de possibilités d’aide<br />
notamment un conseil et une assistance individualisés, des<br />
soins à domicile, un service d’accompagnement technique<br />
( Help24 ) jusqu’à l’accueil dans des centres de jours spécialisés.<br />
Lors d’une séance de conseil individualisé par les aides soignants,<br />
les assistants sociaux, ainsi que les psychologues, les<br />
proches peuvent obtenir des informations au sujet de la démence<br />
et parler des mesures d’assistance adaptées. Comme<br />
la plupart des malades de démence sont soignés à domicile<br />
par leurs proches, il est important d’impliquer dès le début<br />
des services de soins à domicile afin de les décharger. Les<br />
soins à domicile comportent des soins de base ( assistance<br />
pour les gestes quotidiens comme l’hygiène, l’alimentation<br />
et la mobilité notamment le matin pour se lever, se vêtir, se<br />
dévêtir, se coucher ) et de soins médicaux, comme changer<br />
un pansement, donner les médicaments, mesurer la pression<br />
sanguine etc. A côté des soins ambulants d’autres services<br />
sont proposés : repas sur roues, aides domestiques, services<br />
de nettoyage et de réparation, services de transport, le système<br />
d’appel et d’assistance Help24.<br />
Outre les services de soins et d’assistance, HELP propose aussi<br />
des services dans le domaine des nouvelles technologies à<br />
domicile. Avec le service Help24 une adaptation des espaces<br />
vitaux du malade est possible. L’offre est vaste et va de messages<br />
vocaux qui rappellent que la plaque de cuisson est<br />
restée allumée, par des détecteurs de mouvements jusqu’à<br />
la géolocalisation à l’extérieur du logement. Toutes ces solutions<br />
ne sont pas là pour surveiller le malade mais plutôt pour<br />
permettre à la personne concernée et à ses proches de réduire<br />
leurs peurs justement au sujet d’une plaque de cuisson qui<br />
reste allumée, de portes ouvertes pour éviter des sorties non<br />
prévues.<br />
Les centres de jour spécialisés font office de lien entre les soins<br />
à domicile et les soins stationnaires et forment ainsi un élément<br />
important dans l’accompagnement de patients de démence<br />
et de leurs proches. Ces centres de jour spécialisés du réseau<br />
d’aides et soins accueillent des patients et offrent des activités<br />
adaptées à leurs capacités. Les personnes malades sont ainsi<br />
accueillies pendant la semaine. Ceci inclut un service de transport,<br />
un accompagnement social, des repas, des services de<br />
soins et de thérapie. Le but est d’assister les soins à domicile, de<br />
décharger les proches soignant pendant la journée et d’éviter<br />
ou de retarder une admission stationnaire.<br />
Autres offres :<br />
Eng Hand fir déi Krank<br />
Sur une base bénévole des personnes formées<br />
dans l’interaction avec des personnes démentes<br />
viennent tenir compagnie à celles-ci pour les sortir<br />
de leur isolement.<br />
CIPA ( Junglinster )<br />
Le Centre Intégré pour Personnes Âgées à<br />
Junglinster propose un accompagnement individuel<br />
à ses habitants ainsi que des soins par du<br />
personnel qualifié, qui est spécialement formé pour<br />
s’occuper de personnes souffrant de démence.<br />
Le but déclaré de toute thérapie ou forme d’accompagnement<br />
devrait être la qualité de vie et le bien-être de personnes<br />
souffrant de démence tout en tenant compte de la santé<br />
physique et psychique des membres de famille qui soignent<br />
cette personne. Ainsi la société devrait se concentrer<br />
davantage sur l’information et la sensibilisation au sujet de<br />
la démence, réduire la stigmatisation et prendre des mesures<br />
pour impliquer le malade et ses proches dans la vie sociale.<br />
L’intervention auprès de personnes âgées présentant des<br />
troubles démentiels ou une démence avancée<br />
La place de l’ergothérapeute et de l’activité dans la vie quotidienne<br />
Caroline Caudmont,<br />
Ergothérapeute<br />
« L’action de l’ergothérapeute est globale : l’intervention<br />
passe par des actions éducatives, réadaptatives, des conseils,<br />
des suivis à l’adresse du patient, mais aussi des aidants.<br />
L’ergothérapeute et la personne vont travailler ensemble et<br />
souvent répéter les actions. Il est nécessaire de faire aussi une<br />
bonne expertise de l’habitation et des modes de vie et d’utiliser<br />
des moyens techniques (comme p.ex. la domotique proposée<br />
par le service Help24.) Dans tous les cas, l’ergothérapie se<br />
basera sur le diptyque ‘Personne – Environnement’. Lorsque<br />
l’on soigne une personne atteinte de démence, on soigne une<br />
personne âgée qui a une vie, des souvenirs, un vécu et surtout<br />
un environnement (maison, village, voisins, amis, activités,<br />
etc.) », explique Caroline Caudmont.<br />
Utilisation « d’orthèse mentale »<br />
L’orthèse mentale prévoit une adaptation environnementale<br />
pour aider la personne à compenser ses troubles cognitifs. Les<br />
objectifs sont de stimuler mais aussi de maintenir la personne<br />
dans le réel et d’améliorer le vécu du patient en tant que<br />
personne à part entière. des soins par du personnel qualifié, de<br />
l’évolution de la maladie.<br />
Si votre proche a des difficultés pour retrouver les noms<br />
lors de réunions familiales : utiliser des photos avec le nom<br />
et une caractéristique qu’il aura trouvée.<br />
Si la personne a des difficultés pour se retrouver dans<br />
sa maison : mettre des noms sur les portes afin qu’elle<br />
puisse mieux se repérer dans l’espace et qu’elle ne se sente<br />
pas angoissée.<br />
Utiliser des aides-mémoire.<br />
Faire une liste des choses à faire dans la journée afin de<br />
se repérer dans le temps et ne pas avoir peur d’oublier<br />
quelque chose. Apprendre à la personne à noter lorsque<br />
l’activité est faite.<br />
Sensibiliser l’entourage et les soignants à toujours ranger<br />
les objets à la même place et si possible à un endroit qui<br />
rappelle leurs fonctions. Par exemple, si Monsieur Albert<br />
ne retrouve pas ses lunettes, les mettre sur la table où il a<br />
l’habitude de lire le journal chaque matin. On peut aussi<br />
mettre le boitier sur la table pour rappel.<br />
Le travail en groupe<br />
Les séances thérapeutiques se font en fonction des capacités<br />
et sous forme d’ateliers quotidiens, p.ex. pour les personnes<br />
fréquentant un centre de jour. Elles sont menées par des<br />
thérapeutes dont les principaux objectifs sont l’activation<br />
mnémonique, l’éveil de l’attention et la resocialisation. On<br />
peut utiliser tous les sens et les objets du quotidien. La<br />
communication y est beaucoup sollicitée. L’amélioration des<br />
relations sociales permet pour une personne en cours de<br />
désadaptation de retrouver une place dans la vie réelle et de<br />
pointer l’importance sur ses capacités plutôt que ses difficultés.<br />
L’activité comme moyen d’intervention chez<br />
les personnes ayant une démence avancée<br />
La personne ayant une démence avancée est souvent considérée<br />
comme une personne n’étant plus capable d’agir seule ou de<br />
décider pour elle-même. L’environnement physique, matériel et<br />
humain a un impact sur sa vie quotidienne. Il doit être pour<br />
elle une source de bien-être et d’identité. La participation à<br />
des activités doit s’inscrire dans un but d’appartenance à cet<br />
environnement. En effet, lorsque nous faisons, nous agissons<br />
donc nous vivons. L’activité doit être adaptée aux capacités<br />
de la personne démente mais à travers cette activité, on lui<br />
donne la possibilité d’agir et donc de vivre. L’ergothérapeute en<br />
utilisant l’activité comme moyens thérapeutiques permet à la<br />
personne de donner un sens à sa vie.<br />
La démarche thérapeutique en ergothérapie ne se limite<br />
pas à donner des conseils ou moyens mnémotechniques par<br />
des activités adaptées. La prise en charge des troubles de<br />
la mémoire est une étape à l’intérieur de beaucoup d’autres<br />
actions systématiques chez la personne âgée ayant des troubles<br />
démentiels ou non. Elle vise la qualité de vie et le confort de la<br />
personne et de son entourage.<br />
page 6<br />
Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
page 7
Article<br />
L’ergothérapie à domicile :<br />
Les ergothérapeutes à domicilie visent le maintien de la<br />
personne âgées, ayant des troubles démentiels, le plus<br />
longtemps possible dans son environnement tout en lui<br />
assurant une qualité de vie ainsi qu’à ses proches.<br />
L’Association Luxembourg Alzheimer fête ses 25 ans.<br />
Les éléments clés d’un accompagnement adapté aux<br />
personnes souffrant de démence<br />
L’ergothérapie permet de:<br />
stimuler les capacités de la personne au niveau<br />
physique, cognitif et social<br />
informer les proches de l’évolution de la maladie et<br />
les conséquences jour après jour<br />
aider à adapter les activités de la vie quotidienne<br />
adapter l’environnement aux personnes désorientées<br />
Les principes fondamentaux de l’ergothérapie :<br />
L’activité humaine change et se transforme pour répondre<br />
aux demandes internes et externes de l’individu (Hasselkus,<br />
2002) ;<br />
Le besoin d’agir de l’être humain ; il s’agit de la nature<br />
même de l’être humain dans des activités qui ont un sens et<br />
un but pour lui (Wilcock, 2006) ;<br />
L’activité humaine peut être structurée, transformée<br />
et utilisée pour remédier et/ou compenser les<br />
dysfonctionnements occupationnels ; ou, simplement<br />
maintenir une fonction occupationnelle. Elle peut être<br />
adaptée et devenir thérapeutique (Kielhofner, 2002).<br />
Contact<br />
Caroline Caudmont<br />
Ergothérapeute<br />
Responsable du service d’ergothérapie HELP – <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong><br />
<strong>luxembourgeoise</strong><br />
Tél : 27 55-3502<br />
GSM : 691 88 70 39<br />
Jean-Marie Desbordes,<br />
Membre de la direction de l’« ala »<br />
En raison de l’espérance de vie de la population<br />
toujours croissante, les maladies de démence<br />
augmentent aussi. En 2010, le nombre de<br />
personnes souffrant de démence a été estimé<br />
à 35,6 millions au niveau mondial. Un article<br />
de la « Deutsche Alzheimer Gesellschaft »<br />
parlerait de 115 millions de personnes atteintes<br />
de démence en 2050.<br />
La démence est bien plus qu’un trouble de la mémoire. La<br />
personne atteinte change, de même que sa perception et son<br />
comportement envers l’extérieur. Selon le Ministère de Santé<br />
allemand, les maladies de démence peuvent avoir plus de 100<br />
causes différentes.<br />
De manière générale, une distinction est faite entre les<br />
formes primaires et secondaires de démence. Pour les formes<br />
secondaires, la démence est la suite d’une autre maladie de base<br />
comme l’intoxication par l’alcool ou l’abus de médicaments,<br />
une dénutrition ou des maladies du métabolisme comme le<br />
diabète. Ces maladies de base sont partiellement traitables et<br />
les symptômes de la démence peuvent régresser.<br />
Pour les formes primaires de démence, le processus de la<br />
maladie commence directement dans le cerveau et reste<br />
incurable à l’état actuel de la médecine.<br />
Alzheimer – la forme la plus fréquente de<br />
démence<br />
La forme la plus fréquente de démence primaire est la maladie<br />
d’Alzheimer. Elle se caractérise par une dégradation continue des<br />
fonctions cognitives. Pendant la maladie, les cellules nerveuses<br />
du cerveau sont irréversiblement détruites. Les premiers signes<br />
d’une démence sont donc une régression lente mais progressive<br />
de la capacité cérébrale notamment la mémoire, l’orientation,<br />
la réflexion, la compréhension et l’expression linguistique et<br />
l’attention. Ces signes peuvent apparaître à l’état conscient et<br />
avoir un impact sur la vie quotidienne. De manière générale, les<br />
maladies de démence sont classées en trois degrés de sévérité.<br />
1 er degré de gravité : démence légère<br />
Le début de la maladie est à peine perceptible. La personne<br />
oublie, constate une diminution de sa capacité de discernement,<br />
a des problèmes pour s’orienter, pour parler et semble<br />
absente. Ces indications montrent que quelque chose ne va<br />
pas avec le concerné. La capacité de mémoriser régresse et la<br />
mémorisation de nouvelles informations ( mémoire courte ) est<br />
souvent impossible. Dans ce degré de gravité les symptômes<br />
restent souvent inaperçus par les proches alors que la personne<br />
atteinte enregistre ce changement. La plupart des personnes<br />
réagissent par la honte, se fâchent ou dépriment.<br />
2 è degré de sévérité : démence moyenne<br />
A ce stade, on observe la séparation du Moi. Certains<br />
domaines de la vie ne peuvent plus être assumés. Il est difficile<br />
de se rappeler du nom de ses proches. L’orientation spatiale<br />
régresse, la personne atteinte ne reconnaît parfois plus son<br />
environnement ou même son partenaire. Elle s’égare, les<br />
activités de la vie quotidienne ( hygiène corporelle, s’habiller,<br />
manger ) sont massivement réduites. La langue est réduite<br />
à des phrases toutes faites et des répétitions. La déchéance<br />
physique et psychique est visible pour tout le monde.<br />
3 è degré de sévérité : démence sévère<br />
A partir de ce moment, la personne atteinte n’est plus capable<br />
de mener une vie autonome. Les troubles sévères des capacités<br />
cognitives sont accrus par des symptômes physiques tels que<br />
l’incontinence, la perte de capacités d’expression comme le<br />
sourire ou la déglutination ainsi que la perte de la langue.<br />
Ce processus peut durer des années et seule la mort met fin à<br />
cette déchéance de la personnalité.<br />
Les restrictions, changements et pertes décrits entrainés par<br />
une démence pour la personne atteinte et la connaissance sur<br />
la complexité de la maladie permet de mieux comprendre les<br />
patients, aident à répondre à leurs besoins et à réagir. Ils forment<br />
les conditions de base du concept de soins et d’accompagnement<br />
de l’Association Luxembourg Alzheimer ( ala ).<br />
page 8<br />
Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
page 9
Article<br />
Le concept de soins et d’accompagnement de<br />
« ala »<br />
Pour les proches du patient, il est souvent difficile de se retrouver<br />
dans la situation particulière engendrée par la dépendance<br />
d’un membre de la famille. Si un membre de la famille souffre<br />
d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence, ses proches<br />
désirent dans un premier temps s’en occuper aussi longtemps<br />
que possible. Cette tâche intense devient vite permanente sur 24<br />
heures et 352 jours par an. Pendant tout ce temps, la personne<br />
atteinte de démence se trouve au centre et la vie familiale souffre.<br />
La décision de remettre une personne chère finalement entre les<br />
mains d’externes, est souvent difficile et liée à des sentiments<br />
de culpabilité, de crainte, de deuil et l’idée d’avoir fait quelque<br />
chose « de faux ».<br />
« ala » assiste les familles et proches avec des conseils, de<br />
l’assistance et est à leur écoute. Dans des cours d’accompagnement<br />
et d’informations, les collaborateurs du service social et de<br />
coordination répondent aux questions concernant la maladie,<br />
les offres d’assistance et ils aident à remplir les demandes<br />
pour l’assurance dépendance. Les collaborateurs du service<br />
psychologique assistent dans le dépassement émotionnel et<br />
aident à trouver des solutions pour les relations entre personnes<br />
qui peuvent survenir en cas de maladie de démence.<br />
Dans 6 centres de jour ( Esch-Alzette, Rumlange, Dudelange,<br />
Bonnevoie, Dommeldange, et Dahl ) « ala » offre tous les<br />
services prévus par l’assurance dépendance. Ces centres sont<br />
spécialisés dans une assistance physique et psychique humaine<br />
de personnes souffrant de démence et notamment d’Alzheimer.<br />
Que ce soit individuellement ou en petits groupes, les<br />
collaborateurs formés reconnaissent et favorisent les capacités<br />
présentes chez les patients. Un déroulement structuré de<br />
la journée et une routine quotidienne permet de donner un<br />
sentiment de sécurité et de confort. Des activités adaptées et<br />
orientées maintiennent et améliorent les capacités, l’autonomie<br />
et la joie de vivre des patients. Par ailleurs la biographie de ces<br />
patients mais aussi leur mémoire à long terme et la perception<br />
de soi jouent un rôle essentiel dans le concept de soins. Des<br />
occupations de différents types, mouvements, motivation et<br />
sensibilisation mettent les patients à l’aise et leur confèrent un<br />
sentiment de sécurité. La bonne collaboration et l’intégration<br />
des réseaux de soins de partenaires compétents comme HELP<br />
permettent et garantissent au patient et à ses proches un<br />
accompagnement de qualité pendant les heures où ces centres<br />
sont fermés.<br />
De manière générale, la personne atteinte de démence se sent<br />
le mieux dans son environnement familial. Mais les soins à<br />
domicile – même avec le soutien des offres des centres de jour<br />
d’« ala » et des aides et soins à domicile de HELP – représentent<br />
une charge physique et psychologique énorme pour les proches<br />
soignants. La progression de la maladie mène inéluctablement<br />
à une prise en charge par une maison de soins.<br />
Depuis juillet 2007 la maison de soins « Beim Goldknapp » à<br />
Erpeldange / Ettelbruck peut accueillir des personnes souffrant<br />
de démence. La planification du bâtiment a tenu compte d’un<br />
concept d’aménagement adapté à ces personnes. En petits<br />
groupes ( jusqu’à 12 personnes ) ou dans l’oase de soins, les<br />
offres de soins peuvent mieux s’adapter aux patients. La base<br />
d’une assistance continue est également ici le concept éprouvé<br />
de « ala » mais adapté à des soins stationnaires.<br />
Grâce à son expérience de 25 ans, « ala » peut se prévaloir de<br />
connaissances étendues dans ce domaine. Le concept de soins<br />
et d’assistance permet d’assurer aux patients qu’ils peuvent en<br />
cas de besoin compter sur des soins appropriés jusqu’à la fin<br />
de leur vie.<br />
Consulter aussi :<br />
Weyerer, Siegfried. Heft 28 Altersdemenz –<br />
Gesundheitsberichterstattung des Bundes.<br />
Robert Koch Institut – Statistisches Bundesamt. 2005.<br />
Deutschland<br />
Bundesministerium für Gesundheit. Wenn das Gedächtnis<br />
nachlässt – Ratgeber : von der Diagnose bis zur Betreuung.<br />
Association Luxembourg Alzheimer<br />
45, rue Nicolas Hein L-1721 Luxembourg<br />
Tel : 26 007-1 - Fax : 26 007-205<br />
Helpline SOS Alzheimer : 26432432<br />
Les proches qui s’occupent des personnes<br />
souffrant de démence ont une charge de soins<br />
impossible à assumer convenablement sans<br />
connaissances spécifiques. Il s’agit d’une tâche<br />
pour laquelle l’Homme n’a pas été formé.<br />
Les acteurs, dont 90% sont des femmes entre 40 et 75, ne<br />
peuvent généralement pas se référer à des bases théoriques<br />
concernant cette maladie ni à des possibilités d’assistance au<br />
niveau psychologique et social. (Boerger et al. 2001). Ainsi,<br />
des offres d’assistance domestique sous forme de propositions<br />
concrètes et des connaissances professionnelles pour aider<br />
les personnes démentes sont une mesure significative pour<br />
renforcer les soins ambulants.<br />
Ce ne sont pas les soins quotidiens qui représentent une charge<br />
particulière mais les situations psychiques et émotionnelles<br />
engendrées par l’avancement de la maladie. Des comportements<br />
inattendus comme le refus de soins, une expression verbale ou<br />
corporelle agressive dépassent les proches et peuvent avoir un<br />
impact majeur sur leur qualité de vie.<br />
Sur base de ces éléments, les chances de remplir cette tâche<br />
de manière adéquate sont bien meilleures lorsque des proches<br />
soignants sont guidés et informés sur le comportement interactif<br />
et l’évolution de la maladie dans des groupes avec des aides de<br />
professionnels formés dans le domaine géronto-psychiatrique.<br />
Ceci leur permet d’évaluer leurs forces psychiques et physiques<br />
et, à un état avancé, d’avoir recours à l’aide professionnelle des<br />
services de soins.<br />
La patience nécessaire ainsi que la compréhension pour<br />
la situation du patient semblent plus plausibles au niveau<br />
théorique qu’en pratique.<br />
Formations<br />
Dr Elisabeth Höwler,<br />
Soignante, diplômée en gérontologie<br />
Deux sujets sont importants au niveau des connaissances de<br />
base:<br />
La situation des familles des personnes<br />
souffrant de démence : défis et chances<br />
des services de soins ambulants<br />
1. Connaissances psychologiques<br />
Au niveau du contenu, il s’agit de savoir gérer des projections<br />
changeantes et des accusations injustifiées entre le patient et<br />
les proches et la capacité de s’en détacher. Des sujets tenus sous<br />
silence, tabous ou embarrassants sont transmis sur les proches<br />
par les patients. Des sujets biographiques refoulés peuvent<br />
partiellement refaire surface dans le processus de la maladie et<br />
créer des conflits et blessures chez les enfants ou les époux. Une<br />
réconciliation avec des sujets non assimilés, qui souvent ont été<br />
refoulés pendant de longues années, n’est plus possible par le<br />
malade au niveau cognitif. Les proches rapportent souvent que<br />
des sujets non-verbalisés ont un impact négatif sur l’ambiance,<br />
les soins et la relation et leur coûtent beaucoup d’énergie<br />
dans la vie quotidienne. Dans des groupes d’aide, les proches<br />
parlent des moments de lucidité des patients qui peuvent alors<br />
s’exprimer de manière orientée. S’ils sont sollicités, par exemple<br />
après une promenade, lorsqu’ils retournent à la maison de<br />
soins ou dans leur environnement quotidien, ils se perdent à<br />
nouveau dans l’oubli. Souvent les proches se demandent si le<br />
fait d’oublier est une fonction protectrice pour supporter la<br />
situation de solitude insupportable du processus de démence.<br />
Dans un groupe, avec des personnes connaissant des situations<br />
similaires, les proches peuvent trouver des réponses à des<br />
questions comme: «Qu’est-ce que je ressens dans les moments<br />
d’égarement de mes parents ou de mon époux», «Que puisje<br />
découvrir de nouveau et de connu chez moi et chez la<br />
personne», «Comment puis-je me débarrasser des sujets<br />
blessants appartenant au passé ou les traiter».<br />
2. Importance de la biographie<br />
Il convient de sensibiliser les proches aux raisons pour<br />
lesquelles la biographie, surtout des sujets critiques ou<br />
des traumas, est importante pour une relation interactive<br />
stratégique notamment lors de comportements dérangeants.<br />
La conduite d’analyses de comportement, la recherche de<br />
causes, de besoins ainsi que des recommandations écrites pour<br />
les comportements à adopter peuvent s’apprendre auprès des<br />
services de soins professionnels. Les objectifs de soins pour<br />
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Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012
atteindre un comportement désiré et une attitude interactive<br />
adaptée au quotidien sont formulés de manière ciblée mais se<br />
situent également sur le plan psychologique et social en tenant<br />
compte de la biographie du patient.<br />
Offre de soins dans les communes<br />
Il existe en Allemagne de nombreux projets d’assistance<br />
pour des proches soignant. L’année passée dix maisons dans<br />
lesquelles habitent plusieurs générations ont été sélectionnées<br />
et reconnues en Allemagne de l’Est et de l’Ouest par la<br />
« Deutsche Alzheimer Stiftung ». Neuf de ces maisons-projets<br />
se situent dans les pays de l’ouest. Une seule maison se situe<br />
actuellement dans le pays de Sachsen, à Radebeul. Ces projets<br />
bénéficient d’une aide financière par la Robert Bosch-Stiftung<br />
et forment une plateforme pour des proches soignants et des<br />
aides bénévoles ainsi que les réseaux de la commune. Des<br />
bénévoles et des professionnels travaillent ensemble dans ces<br />
maisons. A Radebeul, le centre familial regroupe: l’aide aux<br />
étudiants, un café ouvert, le conseil aux proches, des groupes<br />
d’aide pour les proches et des formations.<br />
Dans ce centre familial de Radebeul des accompagnateurs pour<br />
seniors sont formés suivant § 45c SGBXI dans une formation de<br />
80 heures de cours. Des accompagnateurs assistent les patients<br />
et déchargent les proches soignants.<br />
Une autre offre d’assistance dans ce centre sont des<br />
accompagnateurs pour soignants. Ils assistent les proches et<br />
sont les personnes de contact en cas de problèmes domestiques.<br />
Ces accompagnateurs sont sensibilisés à la problématique de<br />
la démence et organisent comme « constructeurs de ponts »<br />
des possibilités d’assistance. Ils permettent ainsi de maintenir<br />
les soins du patient aussi longtemps que possible dans<br />
l’environnement familial. Ces accompagnateurs ne remplacent<br />
pas les services ambulants des soignants professionnels.<br />
Ces accompagnateurs sont formés pendant 60 heures sur les<br />
sujets:<br />
attitude positive envers les familles concernées,<br />
connaissances spécifiques sur la démence,<br />
connaissances de base psychologiques et<br />
connaissances des aides d’assistance dans la région.<br />
Pour conclure<br />
La multiplicité des mesures de formation, via un échange<br />
régulier dans la pratique et les supervisions, est tout aussi<br />
important que la vie active avec le patient dans sa commune<br />
pour que celui-ci et ses proches se sentent valorisés. Lorsque<br />
des proches soignants profitent des offres préventives, leur<br />
qualité de vie augmente. Seuls des proches en bonne santé<br />
psychologique et motivés peuvent assumer les tâches au<br />
niveau de ces soins et garantir une bonne qualité de soins au<br />
patient. Ces proches ont un travail de soins symbolique pour<br />
les patients car ils connaissent leur monde, leurs règles, leurs<br />
valeurs et habitudes. Ils connaissent des rituels de soins d’avant<br />
la maladie et les préférences à respecter pour ces soins. Ceci<br />
permet d’assurer une progression plus lente de la maladie de<br />
démence.<br />
Littérature<br />
Boerger, A. Pickartz, A. (2001): Bewältigungsstrategien bei<br />
pflegenden Angehörigen. In: Report Psychologie, Vol. 26,<br />
Seite 4.<br />
Höwler, E. (2007): Interaktionen zwischen Pflegenden und<br />
Personen mit Demenz. Ein pflegedidaktisches Konzept für<br />
Ausbildung und Praxis, Kohlhammer Verlag Stuttgart.<br />
Höwler, E. (2008): Herausforderndes Verhalten bei Menschen<br />
mit Demenz. Erleben und Strategien Pflegender, Kohlhammer<br />
Verlag, Stuttgart.<br />
Höwler, E. (2011): Biografie und Demenz. Grundlagen und<br />
Konsequenzen im Umgang mit herausforderndem Verhalten,<br />
Kohlhammer Verlag, Stuttgart.<br />
Höwler, E. (2012): Gerontopsychiatrische Pflege. Lehr- und<br />
Arbeitsbuch für die geriatrische Pflege. Brigitte Kunz Verlag,<br />
Hannover.<br />
Höwler, E. (2012) : Auslöser erkennen. Gerontopsychiatrie.<br />
Altenpflege Titelthema. In: Altenpflege, Vincentz-Verlag<br />
Hannover, Heft 8, Seite 23-27, 2012.<br />
http://demenzfreundliche-kommunen.de<br />
Contact<br />
Dr. rer. cur. Elisabeth Höwler<br />
Altenpflegerin, Dipl.-Pflegepädagogin, Pflegewissenschaftlerin<br />
elisabethhoewler@yahoo.de<br />
www.gerontopsychiatrie-net.de<br />
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Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012
Les solutions<br />
Les technologies à domicile :<br />
soutien pour les proches soignants<br />
Help24 – Solutions adaptées aux besoins<br />
des personnes démentes<br />
Bien des fois nous approchons la démence<br />
de façon négative et stigmatisante. Combien<br />
de vos proches ne nous raconteront pas<br />
l‘exemple du vécu d‘une personne touchée<br />
par cette maladie. Et si souvent le mot<br />
problème est exprimé. Si ce télescopage des<br />
problématiques autour de la prise en charge<br />
d’une personne démente et des nouvelles<br />
technologies semble fécond de promesses, un<br />
ensemble de raccourcis, confusions et oublis<br />
peut faire manquer les véritables enjeux des<br />
technologies contemporaines.<br />
Il semble donc important d’aborder l’évolution des nouvelles<br />
technologies à domicile par trois regroupements :<br />
1. Les solutions existantes, connues et commercialisées<br />
Un exemple est sans doute le système de téléassistance et de<br />
téléalarme qui a démarré au Luxembourg il y a 22 ans.<br />
Cette première ère touchait tout d’abord la sécurité. La<br />
personne appuye sur le bouton de télé-vigilance et entre en<br />
liaison avec un central d’appel. Il est fiable, mais est limité à<br />
l’intra-muros et à la capacité de la personne de déclencher<br />
l’appel. Sur cet appareil de base, des accessoires vont se greffer<br />
et progressivement nous allons évoluer de la sécurité vers des<br />
supports de prévention. Depuis deux ans, les systèmes d’appel<br />
s’étendent au monde extérieur, la personne circule dans un<br />
environnement et peut être à tout moment relié au central<br />
( Help24 ).<br />
2. Les installations et développements en cours de déploiement<br />
(domotique, maison intelligente, etc.)<br />
Depuis quelque temps la domotique se met de plus en plus<br />
en place. Les exemples les plus connus sont le réglage du<br />
chauffage à distance ou l’ouverture des volets. En plus d’amener<br />
le confort aux habitants, la domotique permet de mieux gérer<br />
les dépenses énergétiques. Les soignants utiliseront davantage<br />
cette technologie à l’avenir grâce aux commandes à distance.<br />
Ils interviendront aussi dans la prise en charge et l’assistance<br />
d’une personne démente et aideront à éviter des oublis de<br />
portes ouvertes, plaques de cuisson allumées, oublis de prise<br />
de médicaments, etc.<br />
3. La prospective et la réflexion sur les technologies<br />
émergentes<br />
Dans le futur, l’importance des nanotechnologies 1 et des<br />
biotechnologies 2 va sans doute croître. Elles aussi ont pour<br />
vocation de faciliter la vie de l’être humain et de trouver des<br />
solutions et remèdes pour de nombreuses problématiques qui<br />
se posent aujourd’hui pour nous : causes pour les maladies de<br />
démences, comment diminuer les effets de cette maladie, voire<br />
possibilités de guérisons pour des générations futures atteintes<br />
des multiples formes de démence.<br />
1 Les nanotechnologies regroupent la conception, la<br />
caractérisation, la production, ainsi que l’application de<br />
structures et systèmes par leur taille et leur forme à très<br />
petite échelle. Les nanotechnologies interviennent dans de<br />
nombreuses branches de la science comme p. ex. la chimie,<br />
la mécanique ou encore la biologie.<br />
2 Le domaine de la santé fait de plus en plus appel<br />
aux biotechnologies dans le but de comprendre le<br />
fonctionnement d’organismes afin de découvrir, tester<br />
et produire des remèdes à de nombreuses maladies ( ex.<br />
vaccins, thérapie cellulaire et génique ).<br />
Afin d’au mieux aider le patient, il est essentiel<br />
d’aborder la problématique du domicile<br />
avec le patient, ses proches, le médecin et les<br />
intervenants professionnels. Le dialogue, une<br />
évaluation et une coordination sont primordiaux.<br />
Ainsi les solutions seront adaptées au<br />
mieux aux besoins individuels de la personne<br />
démente. Le choix des solutions retenues sera<br />
évolutif en fonction de l’état de santé de la<br />
personne concernée.<br />
La personne démente préfère continuer à vivre dans son<br />
environnement habituel, mais nécessite de plus en plus<br />
d’assistance dans les tâches quotidiennes. Il lui est difficile de<br />
planifier des actions sociales et de se souvenir des activités à<br />
réaliser. Une habitation équipée intelligemment pourrait aider.<br />
Exemple :<br />
L’environnement intelligent perçoit les actions de l’habitant. Il<br />
analyse l’adéquation entre ce qui est réalisé et ce qui devrait<br />
être réalisé en fonction de différents éléments. L’assistance<br />
peut viser à contrer les risques immédiats ( chute, dégâts des<br />
eaux ou incendie ), mais également accompagner la personne<br />
dans les activités quotidiennes. Les différents dispositifs sont<br />
programmables et peuvent communiquer entre eux et sont<br />
relativement simples dans leur utilisation et peuvent donc<br />
diminuer des craintes et renforcer le sentiment de sécurité.<br />
Pour donner quelques exemples :<br />
La personne rentre à domicile après une promenade. Une<br />
voix lui signale que les clés sont restées sur la porte d’entrée<br />
et que celle-ci n’est pas fermée.<br />
La plaque de cuisson n’est pas éteinte. Après 5 minutes, une<br />
voix informe la personne que la plaque est toujours allumée.<br />
Géolocalisation permettant de localiser la personne égarée.<br />
Le but est dans tous les cas de promouvoir l’autonomie des<br />
personnes concernées, d’aider à la communication entre les<br />
personnes et maintenir un canevas relationnel et non pas de<br />
remplacer le contact humain par un robot.<br />
Il s’agira, pour établir des pistes de réflexions, de prendre en<br />
compte la spécificité concrète des démences, et certainement<br />
pas de la limiter à une « maladie de la vieillesse ».<br />
Nous ne pouvons conclure cet article sans aborder les<br />
problématiques de la vie privée. Egalement présente dans les<br />
cas de géolocalisation, ce type de question apparaît également<br />
dans le domaine de la domotique, de la maison intelligente,<br />
qui communique des informations ( activité, déplacement )<br />
pour assister le patient. Qui dispose de ces informations, quelle<br />
maîtrise peut-on avoir sur elles, touchent-elles à la vie privée de<br />
manière problématique <br />
Il apparaît que les questions, si elles sont de natures diverses,<br />
se modifient en fonction de l’avancée et de la disponibilité de<br />
la technologie.<br />
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Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
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Séjours, excursions et activités novembre - décembre 2012<br />
Important : Les dates et lieux des destinations sont susceptibles de changements en rapport avec des événements exceptionnels.<br />
Novembre<br />
22 novembre à 14h30 : Kino mat Härz a mat Kaffi.<br />
« Perl oder Pica ». La jeunesse des années 60 à Esch :<br />
une chronique émouvante et poétique de la vie de Norbi<br />
Welscheid. D’après un roman de Jhemp Hoscheit. Prix par<br />
personne : 8,50 e. Cinémathèque de Luxembourg-Ville.<br />
29 novembre à 14h30 : Kino mat Härz a mat Kaffi.<br />
« Perl oder Pica ». Prix par personne : 8,50 e.<br />
Cinémathèque Cloche d’Or. La salle est accessible aux<br />
personnes à mobilité réduite.<br />
Décembre<br />
4 et 5 décembre : Mini-séjour spécial Marché de<br />
Noël à Maastricht. Hôtel NH. Départ le 4 déc. à 08h00,<br />
retour le 5 déc. vers 20h00. Prix par personne : 235 e.<br />
Supplément chambre simple : 35 .. La demi-pension, le<br />
service et les taxes, l’assurance voyage et l’accompagnement<br />
sont compris dans le prix.<br />
13 décembre de 14h00 à 17h00 : Kino a Kaffi.<br />
« Les Intouchables ». Nous programmons spécialement<br />
à votre attention une séance de cinéma en après-midi dans<br />
le cadre historique de la Kulturfabrik à Esch. Prix par<br />
personne : 8,50 e .L’après-midi cinématographique se<br />
clôture par un goûter au café littéraire « Ratelach ».<br />
Kinosch / Kulturfabrik, route de Luxembourg à Esch / Alzette.<br />
20 décembre à 14h30 : Kino mat Härz a mat Kaffi.<br />
« Rendez-vous nach Ladenschluss ». Un classique<br />
romantique autour de Noël avec le couple Sullavan et<br />
Stewart. Prix par personne : 8,50 e. Cinémathèque de<br />
Luxembourg-Ville.<br />
24 au 27 décembre : Mini-séjour spécial Noël.<br />
« Victor’s Residenz-Hotel Schloss Berg », Perl-Nennig / Mosel<br />
( Allemagne ). Départ le 24 déc. vers 11h00, retour le 27 déc.<br />
vers 16h00. Prix par personne : 845 e. Supplément chambre<br />
simple : 135 .. Sont inclus dans le prix : 3 nuits en demipension,<br />
un cadeau de Noël, le réveillon au restaurant<br />
« Bacchus », les déjeuners du 24, 25 et 27 décembre ainsi<br />
que le brunch du 26.Le service et les taxes, la prise en<br />
charge à domicile, l’assurance voyage et l’accompagnement<br />
sont compris dans le prix.<br />
Pour plus d’informations sur nos activités et loisirs ou pour<br />
confirmer votre participation à une des activités proposées,<br />
contactez-nous à la Helpline HELP 26 70 26.<br />
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