Alexandre Cleven - Union Wallonne des Entreprises
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Grande enquête RH : les absences au travail<br />
• Le vent en poupe : CMI >> 04<br />
• Rencontre avec le Ministre André Antoine >> 06<br />
• Réception de l’UWE >> 24<br />
• Environnement : le savoir-faire wallon s’exporte >> 29<br />
03 .2007<br />
André Antoine >> 06<br />
Périodique mensuel de l’UWE : Chemin du Stockoy 3, 1300 Wavre - Mars 2007 - Numéro 203 - Prix 3 € -<br />
Bureau de dépôt : Namur X<br />
<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena),<br />
notre invité du mois :<br />
«Dépasser le cliché de<br />
chasse aux mala<strong>des</strong>»<br />
>> 12
Editorial<br />
Double langage<br />
Curieuse politique que celle qui prétend soutenir l’activité économique, tout en<br />
plaçant les entrepreneurs, dans l’esprit de la population, en position de délinquants<br />
permanents potentiels, à grands coups de présomption de responsabilité.<br />
Vincent Reuter,<br />
Administrateur Délégué de<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong><br />
<strong>Entreprises</strong><br />
sur les absences au travail, dont il est amplement question<br />
dans le présent numéro, livre une foule d’informations et de sujets<br />
L’étude réflexion.<br />
L’un de ceux-ci est l’apport <strong>des</strong> entreprises à la collectivité par la prise en<br />
charge de certains coûts complètement étrangers à leur activité. Il s’agit d’une<br />
sorte de contribution de solidarité tout à fait substantielle, quoique peu visible.<br />
Dans une précédente édition de Dynamisme wallon, nous avions ainsi évoqué<br />
le prélèvement du précompte professionnel pour compte de l’Etat, aux frais de<br />
l’entreprise et sous la responsabilité récemment aggravée de ses dirigeants.<br />
De même, en étudiant les nombreuses causes possibles d’absence au travail,<br />
on s’aperçoit que plusieurs d’entre elles génèrent une charge pour l’employeur<br />
alors que l’activité de l’entreprise n’est nullement en cause. Pourquoi, par<br />
exemple, l’employeur doit-il supporter une partie du coût <strong>des</strong> incapacités non<br />
professionnelles Pourquoi un accident sportif survenu dans le cours de la vie<br />
privée entraîne-t-il une charge pour l’employeur Conquête sociale, dira-t-on :<br />
on ne revient pas là-<strong>des</strong>sus.<br />
Peut-être, aussi longtemps du moins que nous aurons les moyens d’assumer<br />
nos ambitions de progrès social et à condition qu’il y ait un minimum de<br />
logique dans l’action législative.<br />
C’est précisément là que le bât blesse et que le double langage devient<br />
franchement insupportable : c’est une curieuse politique que celle qui prétend<br />
soutenir l’activité économique, tout en plaçant les entrepreneurs, dans l’esprit<br />
de la population, en position de délinquants permanents potentiels, à grands<br />
coups de présomption de responsabilité.<br />
Aucun autre acteur de la société n’a fait l’objet d’autant d’attaques ces<br />
dernières années ; et pourtant, c’est de lui que l’on attend notre avenir…<br />
Belle cohérence !<br />
Espérons malgré tout que l’idéologie ne prendra pas le <strong>des</strong>sus sur la raison et<br />
le bon sens.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
1
Sommaire 03/2007<br />
Dynamisme Wallon,<br />
le mensuel de l’<strong>Union</strong><br />
<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong>,<br />
est édité par la<br />
Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />
<strong>Wallonne</strong>s asbl<br />
Chemin du Stockoy 3<br />
B-1300 Wavre<br />
Tel: +32 (0)10.47.19.40<br />
Fax: +32 (0)10.45.33.43<br />
dynamisme.wallon@uwe.be<br />
www.dynamismewallon.be<br />
Rédaction<br />
Thierry Decloux<br />
Madeleine Dembour<br />
Vinciane Pinte<br />
prenom.nom@uwe.be<br />
Conseil de Rédaction<br />
Luc De Cordier<br />
Jean de Lame<br />
Madeleine Dembour<br />
Thierry Devillez<br />
Didier Paquot<br />
Vinciane Pinte<br />
Vincent Reuter<br />
Jean-Jacques Westhof<br />
Mise en page<br />
Interlignes Nivelles<br />
Impression<br />
Imprimerie Vase Frères<br />
Photo de couverture<br />
© Partena<br />
Régie Publicitaire<br />
Alliance Media<br />
Tel : +32 (0)10.40.13.12<br />
info@alliancemedia.be<br />
Editeur Responsable<br />
Jean de Lame<br />
Chemin du Stockoy 3<br />
B-1300 Wavre<br />
Abonnement annuel<br />
(11 numéros) :<br />
30 € à verser sur le compte<br />
de la Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />
<strong>Wallonne</strong>s 360-1149184-31<br />
02 EDITORIAL<br />
ÇA BOUGE<br />
Succès wallons II Belle Productions, GSK Biologicals, IRIS, WOW Company…<br />
04 Le vent en poupe II CMI<br />
05 La BD II Manager, mode d'emploi<br />
06 Actuel II André Antoine : "Les efforts finiront par payer"<br />
II HEC-ULg se dote d’une salle <strong>des</strong> marchés<br />
II Un bel exemple de fibre entrepreneuriale<br />
II Jump, le forum <strong>des</strong> femmes actives<br />
11 A lire II Guide du Travail, Communication interne, QualiGuide<br />
EN COUVERTURE<br />
12 Ressources humaines : les absences au travail<br />
En compagnie d’<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena), Dynamisme wallon décortique la grande<br />
enquête «Ressources Humaines» 2007. Il s’agit d’une étude chiffrée <strong>des</strong> absences au<br />
travail et de la prise en charge du coût par l’employeur ou la collectivité. L'absentéisme<br />
est en effet un phénomène coûteux qui doit être mesuré. Quelles sont les politiques<br />
mises en place par les entreprises en la matière Nos colonnes présentent quelques<br />
exemples de «bonnes pratiques» visant à diminuer l’absentéisme.<br />
Un dossier qui concerne les gran<strong>des</strong> entreprises comme les PME.<br />
LES CARNETS DE L’UWE<br />
24 II Réception de l'UWE : un moment fort de début d'année<br />
II Activité économique et recettes fiscales<br />
II Les administrateurs UWE se présentent<br />
FOCUS<br />
29 Eau-Environnement : le savoir-faire wallon s’exporte<br />
Notre focus passe en revue le secteur de l’eau, dans un contexte où l’Europe impose<br />
l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux d’ici 2015. Les acteurs wallons du marché<br />
de l’eau se positionnent en conséquence, notamment en valorisant leurs compétences<br />
à l’étranger. Dédié à la gestion de l’environnement, ce dossier évoque aussi quelques<br />
exemples d’actions visant à diminuer l’empreinte écologique <strong>des</strong> entreprises (déchets,<br />
ogistique, valorisation énergétique…).<br />
LES RUBRIQUES<br />
40 Environnement II Facture «Déchets» allégée pour ANS Bénélux<br />
41 Mobilité II La logistique chez Spa Monopole<br />
42 Manager positif II Motivation : qu’est-ce qui les fait courir <br />
43 Qualité II Dédramatiser l’ISO<br />
44 Recherche II Mons tient la forme dans les technologies vocales<br />
A. Antoine>> 06<br />
J.-L. Laurent Josi<br />
>> 27<br />
P. van der Aa<br />
>> 42<br />
Toute reproduction, même<br />
partielle, <strong>des</strong> textes et <strong>des</strong><br />
documents de ce numéro<br />
est soumise à l'approbation<br />
préalable de la rédaction.<br />
LE MOIS PROCHAIN DANS DYNAMISME WALLON<br />
• Le Hainaut en 2007<br />
• Qualité : un baromètre pour la Wallonie<br />
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(fax : 010/40.13.15, e-mail : info@alliancemedia.be).<br />
Plus d’infos sur www.dynamismewallon.be<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
3
ÇA BOUGE || LE VENT EN POUPE<br />
CMI<br />
2006, l’année de tous les records !<br />
Le Groupe CMI (Cockerill Maintenance & Ingénierie) est un groupe industriel international dont le siège social est situé<br />
à Liège, en Belgique. Il est spécialisé en ingénierie et en maintenance dans les secteurs de l’énergie, la défense et de<br />
l’industrie. Le groupe emploie plus de 2700 personnes dans le monde, dont 1.000 en Wallonie.<br />
En 2006, il a réalisé un chiffre d’affaires record de 410 millions d’euros.<br />
Par Vinciane PINTE<br />
Pour la 3 e année consécutive, le<br />
groupe belge CMI, spécialisé dans la<br />
maintenance et l’ingénierie industrielle,<br />
bat son propre record en<br />
matière d’inscriptions de comman<strong>des</strong><br />
et atteint les 613 millions d'euros<br />
(contre 430 millions en 2005).<br />
En matière de chiffre d’affaires, la<br />
croissance suit celle <strong>des</strong> inscriptions de<br />
comman<strong>des</strong>, avec un léger décalage<br />
dans le temps (habituel dans les activités<br />
d’ingénierie) : après 3 années de<br />
croissance intensive par acquisitions, il<br />
atteint le niveau record de 410 millions<br />
d'euros (contre 308 millions en 2005).<br />
Explication : une conjoncture mondiale<br />
favorable et une politique d’expansion du<br />
groupe qui consiste, comme l’explique<br />
Bernard Serin, Président et Administrateur<br />
délégué du groupe, "à aller chercher la<br />
croissance là où elle se trouve, c’est-àdire<br />
dans les économies émergentes<br />
(NDLR : le groupe s'intéresse de près à<br />
plusieurs sociétés d’ingénierie chinoises<br />
et indiennes), à innover dans <strong>des</strong> technologies<br />
de maintenance à forte valeur<br />
ajoutée, et à diversifier dans <strong>des</strong> industries,<br />
qui, par la nature même de leur<br />
produit, échappent à ce phénomène de<br />
concurrence mondiale".<br />
Le groupe, qui compte 43 business<br />
units de par le monde, fait état de perspectives<br />
d’avenir favorables puisqu’il<br />
devrait atteindre les 530 millions d'euros<br />
(+30%) de chiffre d’affaires en 2007.<br />
L’effectif du groupe profite de ces<br />
résultats positifs. La société a en effet<br />
participé à la création de 376 emplois<br />
en 2006, dont 149 en Wallonie.<br />
"L’effectif wallon, 1.070 personnes,<br />
sera stable. Nous embauchons donc<br />
pour compenser les départs volontaires<br />
et les pensions". Mais si l’activité de<br />
l’atelier chaudières à récupération<br />
d’énergie de Liège est partiellement<br />
assurée en 2007 par une importante<br />
commande passée par Intradel, la<br />
situation reste préoccupante pour la<br />
suite et la direction cherche encore<br />
<strong>des</strong> solutions qui permettront de<br />
redynamiser cet atelier. ||<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
4<br />
Pour la 3 e année<br />
consécutive, CMI a<br />
battu son propre<br />
record en matière<br />
d'inscriptions de<br />
comman<strong>des</strong> pour<br />
atteindre les 613<br />
millions d'euros.<br />
Année de création : 1982<br />
Segment : Energie, défense, industrie<br />
Effectif wallon : 1.070 personnes<br />
Chiffre d’affaires (2006) : 410 millions d'euros<br />
Localisation : Seraing<br />
Internet : www.cmi.be
ÇA BOUGE || LA BD<br />
Le Rapport d'activités 2005-2006 de<br />
l'UWE peut être commandé en ligne<br />
sur www.uwe.be (rubrique<br />
«Publications > Etu<strong>des</strong>»)<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
5
ÇA BOUGE || ACTUEL<br />
Rencontre avec le Vice-Président wallon<br />
André Antoine : "Les efforts finiront par payer"<br />
C’est à Namur que nous rencontrons André Antoine. A 47 ans, le bourgmestre de Perwez est ministre wallon du transport,<br />
du logement et du développement territorial.<br />
Un portefeuille qui comprend aussi l’énergie, les aéroports et les zonings. L’occasion de faire le point sur certains<br />
dossiers d’actualité. En commençant par la santé de la Wallonie.<br />
Propos recueillis par Madeleine DEMBOUR<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
6<br />
"L’image d’une Wallonie saine",<br />
titrait récemment un quotidien belge à<br />
propos du ministre cdH André<br />
Antoine. Sous sa casquette de Vice-<br />
Président du Gouvernement wallon,<br />
l’homme se veut rassurant. Il nous<br />
reçoit à son cabinet de Namur, accompagné<br />
de son Chef de Cabinet et son<br />
Conseiller en Energie. L’entretien<br />
débute par <strong>des</strong> propos optimistes sur<br />
l’état de la Wallonie. "Lorsque nous<br />
sommes arrivés au pouvoir en 2004,<br />
nous voulions pratiquer une politique<br />
de rupture. Celle-ci s’est manifestée<br />
dans les choix budgétaires : tous les<br />
moyens nouveaux ont été affectés<br />
avec sélectivité et concentration sur<br />
la création d’activités économiques".<br />
Grand pacte social<br />
Et le Vice-Président d’évoquer les<br />
mesures fortes prises au niveau de la<br />
suppression de la fiscalité anti-économique,<br />
mais aussi le nouveau visage<br />
de la gestion <strong>des</strong> finances publiques :<br />
"moins de dettes, moins d’encours",<br />
résume-t-il. Autre élément de rupture<br />
mis en avant par notre interlocuteur :<br />
les budgets de Recherche &<br />
Développement, en croissance de<br />
63% depuis 2004 "dans ce domaine,<br />
on dépense aujourd’hui davantage par<br />
tête d’habitants en Wallonie qu’en<br />
Flandre". Même la crise du logement<br />
social trouve grâce aux yeux du<br />
ministre :<br />
"ce coup de balai historique a débouché<br />
sur un certain renoncement du<br />
politique". Des exemples André<br />
Antoine cite la mise en place de jurys<br />
indépendants et internationaux pour<br />
les projets de recherche et les programme<br />
financés par les fonds structurels,<br />
<strong>des</strong> domaines dans lesquels<br />
"le politique doit déterminer le cadre,<br />
notamment budgétaire, mais ne doit<br />
pas participer à la mise en œuvre".<br />
Au total, André Antoine a le sentiment<br />
que ces efforts vont payer. "J’y mets<br />
André Antoine : "Jusqu’à présent, nous n’avons<br />
pas encore réussi à accroître suffisamment le<br />
nombre d’entreprises qui proposent <strong>des</strong> produits<br />
et <strong>des</strong> services dans le secteur <strong>des</strong> énergies<br />
renouvelables".<br />
deux conditions : ne pas relâcher l’effort,<br />
et surtout, bâtir un grand pacte<br />
social. Un tel pacte n’empêche ni le<br />
dialogue, ni la concertation, ni la sérénité<br />
sociale. Mais nous devons rester<br />
extrêmement vigilants car il existe <strong>des</strong><br />
comportements inappropriés, je pense<br />
notamment à <strong>des</strong> mouvements de<br />
grève sauvage dans les TEC ou autour<br />
<strong>des</strong> aéroports. Or la garantie d’une<br />
certaine paix sociale est la première<br />
chose qu’un investisseur regarde<br />
quand il envisage de s’installer<br />
quelque part.<br />
Nous devons<br />
donc rester très<br />
attentifs".<br />
Autre grand défi<br />
wallon pointé par<br />
André Antoine :<br />
le chômage. "Si<br />
nous ne parvenons<br />
pas, durant<br />
la prochaine législature, à diminuer le<br />
chômage, c’est la fin de la Belgique.<br />
La responsabilité est très large, et<br />
nous devons bâtir un «pacte fédéral»<br />
pour l’emploi, qui s’appuie sur une<br />
politique offensive et sans tabous".<br />
"Si nous ne parvenons<br />
pas, durant la prochaine<br />
législature, à diminuer le<br />
chômage, c’est la fin de la<br />
Belgique".<br />
Zonings durables<br />
Au-delà <strong>des</strong> problématiques spécifiquement<br />
belges et wallonnes, les<br />
défis qui s’annoncent relèvent en<br />
majorité de la sphère environnementale,<br />
comme c’est le cas dans tous les<br />
autres pays d’Europe. "Si on avance à<br />
reculons dans ce débat, on n’y arrivera<br />
pas", assène André Antoine.<br />
Rappelons que le ministre wallon a<br />
notamment l’aménagement du territoire<br />
dans sa sphère de compétence.<br />
Dans ce domaine, André Antoine soutient<br />
les démarches de zonings<br />
durables. Des projets sont en train de<br />
voir le jour actuellement, dans le sens<br />
d’une autonomie plus grande sur le<br />
plan énergétique, d’une activité moins<br />
polluante et qui assure en même<br />
temps la création d’emplois. "Un projet<br />
«zoning durable» est déjà prévu à<br />
Kaizerbarracke, un projet d’étude<br />
avancé existe à Mariembourg, et l’autorisation<br />
vient d’être donnée pour<br />
l’implantation de 4 éoliennes à proximité<br />
du zoning de Baileux à Chimay",<br />
explique-t-il.<br />
Sur le plan de l’énergie, précisément,<br />
les compétences wallonnes couvrent<br />
les économies d’énergie et les énergies<br />
renouvelables.<br />
Enthousiasme pour les<br />
accords de branche<br />
Au niveau <strong>des</strong> économies<br />
d’énergie, André<br />
Antoine se montre particulièrement<br />
enthousiaste<br />
vis-à-vis <strong>des</strong><br />
accords de branche qui<br />
lient aujourd’hui 13 secteurs<br />
industriels (90%<br />
de la consommation<br />
industrielle) à la Région wallonne.<br />
"C’est la preuve que l’on peut être une<br />
entreprise et participer à la dynamique<br />
du développement durable", sourit-il.<br />
Autre motif de satisfaction : les achats<br />
groupés d’énergie, qui commencent à
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
se répandre parmi les entreprises wallonnes,<br />
avec une motivation économique<br />
(payer moins cher) mais pas<br />
uniquement, car au passage beaucoup<br />
d’entreprises en profitent pour tenter<br />
de consommer moins.<br />
Toujours dans le chapitre «économies<br />
d’énergie», le gros sujet de 2007 sera<br />
indiscutablement le décret visant à<br />
promouvoir la performance énergétique<br />
<strong>des</strong> bâtiments. Le texte vient de<br />
débuter son parcours au Parlement<br />
wallon. En bref, cette réglementation<br />
vise à imposer le respect d’exigences<br />
en matière de performance énergétique<br />
en cas de construction de logements<br />
neufs ou de rénovation importante<br />
pour <strong>des</strong> bâtiments de plus de 1000<br />
m 2 . Elle vise également à imposer un<br />
certificat de performance énergétique<br />
pour les bâtiments mis en vente ou en<br />
location ainsi que pour les bâtiments<br />
ouverts au public, à l’horizon de 2009.<br />
Miser aussi sur le photovoltaïque<br />
Dans la sphère énergétique, André<br />
Antoine est également compétent<br />
pour le développement <strong>des</strong> énergies<br />
renouvelables. "Nous avons relevé les<br />
objectifs et tablons à présent sur un<br />
quota de 12% de consommation électrique<br />
d’énergies vertes en 2012",<br />
explique-t-il.<br />
Le ministre fait part de sa conviction :<br />
le renouvelable est un formidable appel<br />
d’air pour les entreprises wallonnes.<br />
"Jusqu’à présent, soyons honnêtes,<br />
nous n’avons pas encore réussi à<br />
accroître suffisamment le nombre d’entreprises<br />
qui proposent <strong>des</strong> produits et<br />
<strong>des</strong> services dans ce secteur. Mais<br />
qu’est-ce qui empêche <strong>des</strong> PME wallonnes<br />
de se lancer dans les énergies<br />
renouvelables, à en proposer une<br />
exploitation industrielle, à découvrir de<br />
nouveaux marchés, y compris à l’exportation<br />
Nous travaillons dans ce sens".<br />
Ceci étant posé, André Antoine procède<br />
brièvement à une «revue <strong>des</strong> troupes» :<br />
"On peut faire beaucoup mieux avec<br />
le photovoltaïque, c’est une filière<br />
que nous allons vraiment<br />
développer".<br />
• EAU : le potentiel hydraulique est<br />
actuellement exploité pratiquement<br />
à son maximum.<br />
• VENT : les éoliennes étaient au<br />
nombre de 17 quand je suis arrivé,<br />
elles sont maintenant 43 et j’ai signé<br />
<strong>des</strong> permis pour 96 éoliennes supplémentaires.<br />
La qualité augmente aussi<br />
fortement, avec <strong>des</strong> éoliennes de<br />
nouvelle génération infiniment plus<br />
performantes qu’il y a quelques<br />
années.<br />
• BIOMASSE : elle se porte bien mais<br />
il faut rester prudent car une même<br />
matière ne pourra être utilisée trois<br />
fois !<br />
• SOLEIL : une source d’énergie pas<br />
assez exploitée, si ce n’est pour les<br />
panneaux eau chaude et chauffage<br />
chez les particuliers (14.000 m 2 subsidiés<br />
par la Région (1) en 2006). On<br />
peut faire beaucoup mieux avec le<br />
photovoltaïque, c’est une filière que<br />
nous allons vraiment développer,<br />
j’en veux pour preuve l’installation<br />
en Wallonie de plusieurs entreprises<br />
productrices de cette technologie.<br />
Le nucléaire…<br />
En résumé, André Antoine se dit partisan<br />
d’un cocktail d’énergie – "donc oui<br />
aux énergies renouvelables" – mais il<br />
se prononce également en faveur d’un<br />
pragmatisme économique, ce qui<br />
signifie concrètement que "l’on doit<br />
pouvoir se ménager <strong>des</strong> formes plus<br />
contestées d’énergies, comme par<br />
exemple le nucléaire, un dossier dont<br />
la réouverture me paraît incontournable".<br />
Pour lui, la question n’est pas<br />
d’être pour ou contre cette forme<br />
d’énergie, mais de soutenir toutes les<br />
formes d’alternatives et d’assurer l’approvisionnement<br />
énergétique. "Je vois<br />
sur les voitures <strong>des</strong> autocollants affichant<br />
le slogan «non au nucléaire»,<br />
mais je ne vois pas «oui» à quoi…" ||<br />
(1) Certaines installations ne font pas l’objet d’une demande de subside.<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
ÇA BOUGE || ACTUEL<br />
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Santé<br />
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Brabant wallon<br />
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Le 15 février 2007, GSK Biologicals filiale<br />
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de Glaxo SmithKline, le leader mondial en<br />
...............................<br />
vaccinologie, a inauguré en gran<strong>des</strong><br />
...............................<br />
pompes son nouveau centre de contrôle<br />
...............................<br />
de qualité à Wavre. Représentant un<br />
...............................<br />
investissement de 150 millions d'euros, il<br />
...............................<br />
s'agit du plus grand bâtiment scientifique<br />
...............................<br />
jamais construit en Wallonie : d'une surface<br />
totale de 115.000 m2 pour 8 étages,<br />
...............................<br />
...............................<br />
il contient 100 laboratoires, 450 bureaux<br />
...............................<br />
et 600 locaux de support. 400 à 500<br />
...............................<br />
personnes seront employées dans ce<br />
...............................<br />
nouveau centre, avec pour mission de<br />
...............................<br />
procéder, à chaque étape de la production,<br />
...............................<br />
au contrôle qualité de tous les vaccins<br />
...............................<br />
produits par GSK Biologicals en Belgique.<br />
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Nouvelles technologies<br />
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Brabant wallon<br />
...............................<br />
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Belle Productions, PME établie à Genval<br />
...............................<br />
comptant parmi les seules sociétés belges<br />
...............................<br />
pouvant se targuer de réaliser chaque<br />
...............................<br />
année <strong>des</strong> jeux PC commercialisés dans<br />
...............................<br />
les gran<strong>des</strong> chaînes de magasin, vient de<br />
...............................<br />
réaliser, pour le compte de la société<br />
...............................<br />
française Mindscape-Monparnasse<br />
...............................<br />
Multimedia, deux nouveaux jeux CDROM,<br />
...............................<br />
«Il était une fois l'Homme», inspiré par la<br />
...............................<br />
célèbre série télévisée, et «Franklin et le<br />
...............................<br />
Trésor du Lac», adapté du long métrage<br />
...............................<br />
éponyme sorti en décembre 2006. Quant à<br />
...............................<br />
son carnet de comman<strong>des</strong> 2007, il est déjà<br />
...............................<br />
bien rempli : son équipe – qui a la particularité<br />
de regrouper <strong>des</strong> informaticiens et<br />
...............................<br />
...............................<br />
<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinateurs de bande <strong>des</strong>sinée –<br />
...............................<br />
est en effet déjà à pied d'œuvre pour la<br />
...............................<br />
réalisation d'une BD traitant du racisme<br />
...............................<br />
dans le football, d'un projet institutionnel<br />
...............................<br />
mettant en exergue le patrimoine wallon,<br />
...............................<br />
d'un jeu vidéo en 3D basé sur une série de<br />
...............................<br />
ban<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinées très en vogue… 7<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
Dynamisme wallon Mars 2007
ÇA BOUGE || ACTUEL<br />
Unique en Communauté française<br />
HEC-ULg se dote d’une salle <strong>des</strong> marchés<br />
HEC- Ecole de Gestion de l’Université de Liège bénéficie depuis cette année d’une salle <strong>des</strong> marchés qui permettra aux<br />
étudiants d’approfondir considérablement leurs connaissances <strong>des</strong> marchés financiers et de faire de meilleurs liens<br />
entre la théorie et la pratique. Composée de 24 postes de travail, elle sera alimentée en données financières en temps<br />
quasi réel. Elle servira également aux chercheurs et aux doctorants. Il s’agit d’une première en Communauté française.<br />
Par Vinciane PINTE<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
8<br />
La salle <strong>des</strong> marchés constitue<br />
l'interface entre les investisseurs<br />
(banques, courtiers, etc.) et le marché<br />
<strong>des</strong> capitaux. C'est l'endroit de tous<br />
les échanges, de tous les paiements,<br />
de tous les contrôles.<br />
Depuis cette année, grâce au soutien de<br />
Pricewaterhouse Coopers Luxembourg,<br />
HEC-Ecole de Gestion de l’Université de<br />
Liège (1) s’est dotée d’une telle infrastructure,<br />
ce qui traduit la volonté d’interactivité<br />
d’HEC-ULg avec les entreprises et<br />
son souci de compétitivité.<br />
Avec ses 24 postes de travail reliés en<br />
réseau ainsi qu’à Internet, la salle <strong>des</strong><br />
marchés permet d’organiser <strong>des</strong><br />
séances de simulation de négociation<br />
et donnent accès à l’information financière<br />
nationale et internationale en<br />
temps quasi réel. Il s’agit d’une première<br />
en Communauté française.<br />
"Cette salle correspond à une forte<br />
demande de la part <strong>des</strong> métiers de la<br />
finance. Il nous est revenu que,<br />
notamment au Luxembourg, les<br />
banques, les sociétés d’audits …<br />
recherchent <strong>des</strong> profils financiers de<br />
pointe mais que ceux-ci ne sont pas<br />
suffisamment préparés aux conditions<br />
du terrain. Or, beaucoup de nos étudiants<br />
vont travailler au Luxembourg<br />
où nous sommes en concurrence avec<br />
<strong>des</strong> Ecoles françaises", commente<br />
Sandra Delforge, Responsable <strong>des</strong><br />
Relations <strong>Entreprises</strong>.<br />
(1) HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège résulte de la fusion il y a 2 ans<br />
entre l’Université de Liège et les HEC. Elle compte 2.500 étudiants.<br />
Des simulations de négociation<br />
à but pédagogique<br />
Reproduisant un environnement en<br />
tous points semblables à celui <strong>des</strong> établissements<br />
financiers (si ce n’est, bien<br />
sûr, que les actions <strong>des</strong> étudiants ne<br />
sont pas enregistrées), la salle <strong>des</strong> marchés<br />
de HEC-ULg permet aux étudiants<br />
d’approfondir considérablement leurs<br />
connaissances et de faire de meilleurs<br />
liens entre la théorie et la pratique. "Il<br />
s’agit du bras armé pédagogique <strong>des</strong><br />
cours liés à la finance. Cela va de la<br />
sensibilisation <strong>des</strong> bacheliers jusqu’à<br />
l’utilisation pointue par <strong>des</strong> étudiants en<br />
fin de cycle ou par d’autres cursus à la<br />
demande <strong>des</strong> banques", explique le<br />
Professeur Georges Hübner.<br />
Un poste Bloomberg sera disponible.<br />
Ce terminal est un outil complet d’analyse<br />
de l‘information financière. Il<br />
donne accès à la plupart <strong>des</strong> titres<br />
financiers transigés dans le monde. Il<br />
peut être utilisé lors d’une simulation<br />
de négociation, mais également de<br />
gestion de portefeuille et de gestion<br />
<strong>des</strong> risques financiers. "C’est le<br />
bazooka du marché financier !" s’enthousiasme<br />
Georges Hübner.<br />
HEC-ULg, <strong>des</strong> partenariats<br />
dynamiques avec les entreprises<br />
Outre la salle de marché, <strong>des</strong> partenariats<br />
dynamiques entre HEC-Ulg et les<br />
entreprises peuvent se décliner sous<br />
la forme de formations sur mesure, de<br />
missions de consultance dans tous les<br />
domaines du management, de bourses<br />
pour les étudiants, de financement de<br />
recherches, d’accueil d’étudiants<br />
(stages, projets, mémoires, missions),<br />
d’ai<strong>des</strong> au recrutement, etc.<br />
L’interactivité école-entreprises se traduit<br />
également par la création de<br />
chaires d’enseignement (comme par<br />
exemple, la Chaire Arcelor en stratégie<br />
et déploiement de projets innovants, la<br />
Chaire CERA portant sur<br />
l’Entrepreneuriat et le Management en<br />
Economie Sociale, le Professorship et<br />
Fellowship Deloitte en Financial<br />
Management, la Chaire Ethias en<br />
«Asset & Risk Management», etc.)<br />
Enfin, la formation HEC-ULg<br />
Entrepreneurs (www.hec-ulg-entrepreneurs.be)<br />
intègre le monde <strong>des</strong> entreprises<br />
à la formation universitaire<br />
grâce à une pédagogie originale basée<br />
sur 8 missions de terrain à réaliser :<br />
création d’entreprise, redressement<br />
d’entreprise en difficultés, vente &<br />
négociation, reprise & transmission<br />
d’entreprise, «bras droit», conseil en<br />
stratégie et développement, développement<br />
international et esprit d’entreprendre.<br />
"HEC-Ecole de Gestion de<br />
l’ULG mène vis-à-vis <strong>des</strong> entreprises<br />
une politique volontariste et proactive<br />
axée sur le long terme", résume<br />
Sandra Delforge. ||<br />
Plus d’infos <br />
www.hec.ulg.ac.be
Pierre Hamblenne (19 ans)<br />
Un bel exemple de fibre entrepreneuriale<br />
ÇA BOUGE || ACTUEL<br />
Pierre Hamblenne est étudiant en 2 e année de HEC-Ecole de Gestion de l’Université de<br />
Liège en option management international. Depuis l’été dernier, ce Liégeois de 19 ans a<br />
créé sa propre ligne de vêtements pour hommes, In-Joy, qu’il s’apprête à présent à diffuser.<br />
Portrait d’un jeune entrepreneur qui n’a pas froid aux yeux.<br />
Par Vinciane PINTE<br />
© Patrice Pontus<br />
Pierre Hamblenne est ce que l’on<br />
pourrait appeler un entrepreneur précoce.<br />
Dès l’âge de 15 ans, il est<br />
Manager de l’équipe nationale belge du<br />
jeu vidéo Counterstrike (jeu de tir subjectif<br />
basé sur le jeu d'équipes) qui fait<br />
fureur parmi les jeunes de sa génération.<br />
Il prend en charge le sponsoring,<br />
décroche un contrat avec Microsoft,<br />
assure la gestion de son équipe, ses<br />
déplacements lors de tournois internationaux<br />
(notamment en France,<br />
Allemagne ou Pays-Bas), et sa participation<br />
à la Coupe du Monde <strong>des</strong> Jeux<br />
Vidéos au Futuroscope de Poitiers.<br />
En 2006, à peine majeur, il crée sa<br />
propre entreprise, la s.a. «Hub2You»,<br />
grâce à laquelle il initie la vente aux<br />
Administrations communales de détecteurs<br />
de fumée.<br />
Celui qui dit "ne pouvoir rester sans rien<br />
faire" enchaîne en juillet de la même<br />
année avec un projet dans la mode,<br />
grâce aux fonds levés via la vente de<br />
quelques 180.000 détecteurs<br />
de fumée : Pierre décide de<br />
lancer sa propre marque<br />
de polos, la baptise «In-<br />
Joy» et l’enregistre au<br />
Bureau <strong>des</strong> Marques<br />
(Benelux) pour les 10 prochaines<br />
années. Il organise<br />
ensuite un concours de logos au<br />
sein de la section graphisme de<br />
la Haute Ecole Albert<br />
Jacquart (Namur). L’identité<br />
visuelle de la marque une<br />
fois acquise, et avec elle,<br />
une charte graphique, Pierre<br />
arrête 26 modèles de polos<br />
pour hommes (manches<br />
courtes, manches longues,<br />
unis ou lignés).<br />
"J’ai voulu créer une<br />
marque jeune, originale,<br />
éthique, de qualité irréprochable,<br />
y compris dans<br />
les finitions et les petits<br />
détails qui font la différence.<br />
En bref, une ligne casual et<br />
luxury".<br />
Il prend alors son envol pour 15 jours en<br />
Chine mais les conditions de travail non<br />
éthiques lui font rebrousser chemin.<br />
Après un essai sans suite avec la Turquie,<br />
Pierre arrête son choix sur le Sri Lanka où<br />
il déniche en 6 jours un établissement qui<br />
lui fabriquera les vêtements. "J’avais la<br />
certitude que le partenaire, fabricant<br />
d’une marque de polo réputée, respectait<br />
la dignité de ses travailleurs. C’est pour<br />
moi un critère essentiel. J’ai donc foncé".<br />
De retour en Belgique, Pierre met progressivement<br />
en place son réseau de<br />
distribution. A ce jour, 9 magasins en<br />
région liégeoise ont signé un contrat de<br />
distribution de la marque. "J’espère<br />
atteindre 25 à 30 points de vente d’ici la<br />
fin de l’année". Son argument "Avec<br />
mes polos, la marge bénéficiaire du<br />
commerçant n’est pas double mais<br />
triple, tout en restant dans une gamme<br />
de prix raisonnable, de 25 à 35 euros".<br />
Pierre signe ensuite un contrat de partenariat<br />
avec les Ateliers de Travail Adapté<br />
Jean Gielen (Waremme) pour la gestion<br />
<strong>des</strong> 6.000 pièces du stock et<br />
les expéditions journalières. Il<br />
enchaîne avec le volet promotionnel,<br />
en s’assurant le soutien<br />
de «people» dans le milieu du<br />
football et de la nuit, mais aussi<br />
via divers sites internet<br />
d’étudiants. Fin février,<br />
Pierre réalise le shooting<br />
photos avec<br />
photographe et<br />
mannequins professionnels.<br />
De là<br />
découlent un<br />
catalogue photo<br />
et un site internet<br />
qui vont<br />
assurer sa notoriété<br />
avec <strong>des</strong><br />
outils de grande<br />
qualité. La marque<br />
est lancée officiellement<br />
ce mois-ci.<br />
A 19 ans, Pierre Hamblenne<br />
lance sa propre marque de polos<br />
Mais comment ce garçon plein de créativité<br />
gère-t-il de front ses étu<strong>des</strong> aux<br />
HEC-Ecole de Gestion de l’ULg et son<br />
entreprise "Je n’arrête pas une minute.<br />
Quand j’ai une idée en tête, il faut que je<br />
la réalise jusqu’au bout. C’en devient<br />
une obsession. J’y pense jour et nuit.<br />
J’ai toujours un bout de papier sous la<br />
main pour noter mes idées". Et si ses<br />
parents sont parfois inquiets pour la<br />
suite de ses étu<strong>des</strong>, Pierre garde les<br />
pieds sur terre : "Mes étu<strong>des</strong> aux Hec-<br />
Ecole de Gestion de l’ULg sont un atout<br />
indispensable. Comptabilité, droit commercial,<br />
marketing… sont <strong>des</strong> compétences<br />
dont j’ai besoin. Quelle que soit<br />
la suite <strong>des</strong> événements, ce diplôme est<br />
un atout et une sécurité dont je suis<br />
bien conscient". Quand on lui demande<br />
s’il lui arrive d’avoir peur de l’échec,<br />
Pierre répond avec une surprenante<br />
maturité et une franche détermination<br />
que ses diverses expériences ne seront<br />
jamais un échec. "Si je me plante, ce<br />
sera toujours une expérience acquise.<br />
Dans la vie, il faut oser foncer !".<br />
Faire ce que l’on aime, s’en donner<br />
les moyens, persévérer et innover<br />
A son entourage scolaire qui ne comprend<br />
pas comment il arrive à concilier<br />
entrepreneuriat et étu<strong>des</strong>, Pierre a<br />
l’habitude de répondre qu’"il faut faire<br />
ce que l’on aime, s’en donner les<br />
moyens, persévérer, et innover !".<br />
Voilà une jolie définition de l’esprit<br />
d’entreprendre dans la bouche d’un<br />
jeune homme de 19 ans… "Pour être<br />
honnête, je ne me vois pas derrière un<br />
bureau ou un guichet de 8 à 17<br />
heures. Je préfère lancer mon truc<br />
tout seul, ne dépendre de personne".<br />
A bon entendeur… ||<br />
Plus d’infos <br />
www.In-Joy.be<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
9<br />
© Patrice Pontus
..............................<br />
..............................<br />
..............................<br />
ÇA BOUGE || ACTUEL<br />
..............................<br />
..............................<br />
3e Concours<br />
..............................<br />
«Environnement-<br />
..............................<br />
Construction»<br />
..............................<br />
..............................<br />
..............................<br />
En 2006, la Confédération Construction<br />
..............................<br />
<strong>Wallonne</strong> (CCW) a organisé, avec le soutien<br />
de la Région wallonne, son troisième<br />
..............................<br />
..............................<br />
concours «Environnement-Construction»,<br />
..............................<br />
qui récompense <strong>des</strong> projets innovants de<br />
..............................<br />
construction neuve ou de rénovation<br />
..............................<br />
entrant dans le cadre de la «construction<br />
..............................<br />
durable». Le Prix du Jury (6.000 €) a été<br />
..............................<br />
octroyé à la rénovation <strong>des</strong> étables de<br />
..............................<br />
l’ancien abattoir d’Eupen (Maître d’ouvrage<br />
: Die Raupe V.O.E. - <strong>Entreprises</strong> :<br />
..............................<br />
..............................<br />
Furhrmann Alfons, Michaeli Nik, Benker<br />
..............................<br />
Norbert, Becker&Sonne, Keutgen Gilbert,<br />
..............................<br />
Arens Robert Ets - Architecte : Olivier<br />
..............................<br />
Henz, Bureau FHW). Deux Mentions du<br />
..............................<br />
Jury (500 € chacune) ont été remises à la<br />
..............................<br />
transformation, rénovation et réhabilitation<br />
..............................<br />
d’une ferme construite à Sainte-Ode en<br />
..............................<br />
1751 et pastillée au catalogue du<br />
..............................<br />
Patrimoine de Belgique (Maître d’ouvrage :<br />
..............................<br />
Nathaly Pereaux – <strong>Entreprises</strong> : Jonkeau<br />
..............................<br />
SA, Keppler SPRL, Karali Omer -<br />
..............................<br />
Architecte : Kerger & Quoilin SPRL) et à la<br />
..............................<br />
construction d’une maison unifamiliale à<br />
..............................<br />
Wibrin avec système en bois massif<br />
..............................<br />
(Maître d’ouvrage : Bénédicte Bouvy –<br />
..............................<br />
Entreprise : Sacotralux SA - Architecte :<br />
..............................<br />
Patrick David).<br />
..............................<br />
..............................<br />
..............................<br />
..............................<br />
TIC<br />
..............................<br />
Brabant wallon<br />
..............................<br />
..............................<br />
..............................<br />
La société néo-louvaniste IRIS a fêté en<br />
..............................<br />
février 2007 son 20e anniversaire.<br />
..............................<br />
L'entreprise a été fondée en 1987 par<br />
..............................<br />
Pierre De Muelenaere dans le but de<br />
..............................<br />
commercialiser les recherches de sa<br />
..............................<br />
thèse de doctorat à l'Université Catholique<br />
..............................<br />
de Louvain sur la reconnaissance optique<br />
..............................<br />
de caractères (OCR). Au fil <strong>des</strong> années,<br />
..............................<br />
cette «spin-off» est devenue un leader<br />
..............................<br />
international dans son secteur et offre<br />
..............................<br />
aujourd'hui <strong>des</strong> solutions complètes pour<br />
..............................<br />
convertir les documents papier en formats<br />
..............................<br />
électroniques et pour archiver, stocker,<br />
..............................<br />
gérer et partager l'information digitale<br />
..............................<br />
(IDR-Intelligent Document Recognition :<br />
..............................<br />
reconnaissance intelligente de documents).<br />
Cotée en Bourse, IRIS réalise un<br />
..............................<br />
..............................<br />
chiffre d'affaires de 81 millions d'euros<br />
..............................<br />
(2006) et occupe 300 personnes. Ses différentes<br />
technologies sont utilisées dans<br />
..............................<br />
..............................<br />
plus de 50 pays, au sein <strong>des</strong> sociétés les<br />
..............................<br />
plus prestigieuses (HP, Kodak, Samsung,<br />
..............................<br />
Adobe…) et dans plus de 900 gran<strong>des</strong><br />
..............................<br />
10 institutions.<br />
..............................<br />
..............................<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
Les 27 et 28 avril 2007<br />
JUMP, 1 er Forum <strong>des</strong> Femmes Actives<br />
Encouragez vos salariées à participer le vendredi 27 avril 2007 à la journée<br />
spéciale «entreprise» et participez au séminaire pour professionnels <strong>des</strong><br />
Ressources Humaines sur la gestion de carrière de femmes.<br />
Par Madeleine DEMBOUR<br />
Jump est un espace de rencontre,<br />
de discussion, de réflexion, de formation<br />
et de mise en valeur <strong>des</strong> outils<br />
pour encourager l'autonomie <strong>des</strong><br />
femmes et leur réalisation. Isabella<br />
Lenarduzzi, son initiatrice, le dédicace<br />
aux femmes "qui veulent prendre du<br />
temps pour elles-mêmes, rencontrer<br />
d’autres femmes et réfléchir à leur<br />
projet professionnel. Je pense en particulier<br />
aux femmes professionnellement<br />
actives ou pour celles qui veulent<br />
le redevenir, aux entreprises qui<br />
veulent assurer leurs performances<br />
économiques par une gestion efficace<br />
de leurs talents dans une parfaite égalité<br />
entre hommes et femmes".<br />
Un événement «women only» "Pas<br />
du tout", prévient Isabella Lenarduzzi,<br />
qui attend la participation de nombreux<br />
hommes engagés vers une société<br />
plus égalitaire et qui sont porteurs de<br />
changement.<br />
C’est ainsi que le Président de l’UWE<br />
Eric Domb prendra part au séminaire<br />
professionnel <strong>des</strong> responsables de<br />
Ressources Humaines «Making better<br />
use of women’s qualifications» qui<br />
Jump en pratique<br />
Quand Vendredi 27 & Samedi 28 Avril 2007<br />
Où <br />
Centre Diamant à Bruxelles<br />
Quoi JUMP est le premier forum national, tout public,<br />
dédié à la vie professionnelle <strong>des</strong> femmes.<br />
Le Vendredi : «journée entreprise» et réseaux de femmes.<br />
Le Samedi :<br />
journée tout public.<br />
Plus d’infos <br />
info@forumjump.be, www.forumjump.be<br />
aura lieu le vendredi 27 avril de 9h30 à<br />
12h30. Les thèmes abordés lors de<br />
cette matinée :<br />
• Comment valoriser les talents de<br />
femmes <br />
• Quels sont les outils pour briser le<br />
plafond de verre et pour assurer la<br />
présence de plus de femmes au<br />
sein <strong>des</strong> comités de direction et <strong>des</strong><br />
Conseils d’Administration <br />
• Comment communiquer le potentiel<br />
de notre entreprise vers les femmes<br />
qualifiées <br />
• Quels sont les outils de conciliation<br />
de la vie de famille avec la vie professionnelle<br />
pour les femmes et<br />
pour les hommes <br />
Pour le reste, le programme s’avère<br />
extrêmement riche et varié, articulé<br />
autour de conférences, de sessions de<br />
coaching (carrière, salaire, gestion du<br />
temps, leadership… ) et de networking,<br />
d’ateliers pour femmes entrepreneurs,<br />
de moment de recrutement lors<br />
du Job Day «High Potential Women». ||
................................................<br />
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QualiGuide Wallonie 2007<br />
La Qualité est l’affaire de tous, clients, citoyens, usagers, pouvoirs<br />
publics, chefs d’entreprises, chacun se doit à son niveau, d’investir<br />
dans la compétence et la connaissance, et rechercher l’implication<br />
de tous. La septième édition du QualiGuide Wallonie Région<br />
d’Excellence est disponible : vous y trouverez, outre les normes et<br />
référentiels (ISO 9001, ISO 14001, ISO 22000, ISO 26000…), <strong>des</strong><br />
chapitres traitant de la mise en œuvre concrète de la Démarche<br />
Qualité, le tout nouvel outil « Baromètre Wallon de la Qualité », le<br />
« Prix Wallon de la Qualité » 2007, les gran<strong>des</strong> tendances au niveau<br />
<strong>des</strong> soins médicaux, maisons de repos, la responsabilité sociale/sociétale <strong>des</strong> entreprises,<br />
................................................<br />
les acteurs, les outils Qualité et les ai<strong>des</strong> en Région wallonne en matière Qualité.<br />
................................................<br />
>> Mouvement Wallon pour la Qualité, info@mwq.be, www.mwq.be<br />
................................................<br />
................................................<br />
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Guide pratique du travail 2007<br />
Randstadt vient de réaliser la onzième Edition du Guide pratique du<br />
droit du travail. Il constitue une référence claire de la réglementation<br />
en matière de mise au travail du personnel, depuis l’engagement<br />
jusqu’au départ en passant par le déroulement de la carrière.<br />
L’ouvrage apporte une réponse à une foule de questions, allant de<br />
la candidature jusqu'au terme du contrat de travail.<br />
- Quelles données un candidat doit-il fournir. A-t-il le droit de taire<br />
certaines données ou même de mentir<br />
- Quelle langue un employeur doit-il utiliser<br />
- Quid <strong>des</strong> travailleurs occupés dans un régime de travail partiel<br />
avec <strong>des</strong> horaires variables<br />
- Que devient la voiture de la firme si le travailleur est malade<br />
- Qu'en est-il du repos dominical<br />
................................................<br />
- Qui a doit au crédit-temps<br />
................................................<br />
- Le travailleur est-il protégé contre les faillites<br />
................................................<br />
- Comment la durée du congé de sollicitation se calcule-t-elle en cas de résiliation<br />
................................................<br />
du contrat de travail<br />
................................................<br />
>> Filip Tilleman, Randstad et Lanoo Campus<br />
................................................<br />
................................................<br />
La communication interne<br />
La communication interne au sein de l’entreprise demande à être<br />
gérée grâce à <strong>des</strong> outils efficaces qui permettent de donner corps<br />
à une véritable stratégie. Cet ouvrage propose une approche résolument<br />
pratique qui s’adresse aussi bien aux chefs d’entreprise<br />
qu’aux DRH et professionnels de la communication. L’auteur<br />
aborde notamment les questions d’ordre juridique en examinant la<br />
législation sur le droit d’auteur, le droit à l’image, les dangers du<br />
plagiat etc. Il passe aussi en revue les techniques les plus<br />
récentes, telles que les blogs, les webzines etc. L’ouvrage se<br />
termine en évoquant les nouvelles perspectives, entre autres<br />
la Responsabilité sociétale <strong>des</strong> entreprises et le télétravail.<br />
>> Christine Donjean, Edipro (www.edipro.info)<br />
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................................................<br />
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ÇA BOUGE || À LIRE<br />
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...............................<br />
Nouvelles technologies<br />
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Namur<br />
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...............................<br />
En 1992, Wow Company , une PME namuroise,<br />
vendait la première «boule à vagues»<br />
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...............................<br />
au Japon. Ce générateur de vagues fait<br />
...............................<br />
aujourd’hui le bonheur <strong>des</strong> petits et <strong>des</strong><br />
...............................<br />
grands dans quelque 300 piscines à travers<br />
...............................<br />
le monde : piscines publiques, aquaparcs,<br />
...............................<br />
centres de formation au sauvetage en mer<br />
...............................<br />
ou clients privés de plus de 40 pays. Tout<br />
...............................<br />
dernièrement, Wow a obtenu le 1er prix de<br />
...............................<br />
l'innovation pour son «Wave It», présenté en<br />
...............................<br />
grande première au salon mondial «Piscine<br />
...............................<br />
2006» à l’Eurexpo de Lyon. Dans ce nouveau<br />
...............................<br />
procédé, les bulles d’air ont remplacé la<br />
...............................<br />
boule et les vagues apparaissent toutes<br />
...............................<br />
seules dans la piscine. Les technologies de<br />
...............................<br />
Wow Company sont également mises en<br />
...............................<br />
œuvre pour <strong>des</strong> clients prestigieux dans<br />
...............................<br />
l’aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire,<br />
...............................<br />
la chimie, …, dans <strong>des</strong> projets d'automatisation,<br />
de robotisation, de vision industrielle<br />
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...............................<br />
ou encore de bancs de test et mesure.<br />
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Febeltex et Febelbois<br />
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s'unissent pour former<br />
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Fedustria<br />
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Depuis le 1<br />
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er janvier 2007, la fédération<br />
textile, Fébeltex, et la fédération de l’industrie<br />
du bois et de l’ameublement, Fébelbois<br />
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...............................<br />
se sont unies pour former une nouvelle<br />
...............................<br />
fédération professionnelle : Fedustria<br />
...............................<br />
(Fédération belge de l’industrie textile, du<br />
...............................<br />
bois et de l’ameublement), qui compte plus<br />
...............................<br />
de 2.600 entreprises membres (dont 85% de<br />
...............................<br />
PME), qui occupent ensemble 60.000 personnes<br />
et réalisent un chiffre d’affaires<br />
...............................<br />
...............................<br />
total de 12 milliards d’euros, dont 70% à<br />
...............................<br />
l’exportation. Parmi les points forts de la<br />
...............................<br />
nouvelle organisation, notons qu'elle représente<br />
désormais quelques 80% du marché<br />
...............................<br />
...............................<br />
belge <strong>des</strong> produits d’intérieur : tapis,<br />
...............................<br />
laminés et parquets, meubles et sièges,<br />
...............................<br />
mais également tissus d’ameublement,<br />
...............................<br />
rideaux et tissus de décoration, textile de<br />
...............................<br />
bain, linge de table et linge de lit, matelas et<br />
...............................<br />
coutil à matelas, etc.<br />
...............................<br />
11<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
Dynamisme wallon Mars 2007
EN COUVERTURE<br />
Un dossier de Madeleine DEMBOUR<br />
En compagnie d’<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena), Dynamisme<br />
wallon décortique la grande enquête «Ressources Humaines»<br />
2007. Il s’agit d’une étude chiffrée <strong>des</strong> absences au travail et<br />
de la prise en charge du coût par l’employeur ou la collectivité.<br />
L'absentéisme est en effet un phénomène coûteux<br />
qui doit être mesuré. Quelles sont les politiques mises en<br />
place par les entreprises en la matière Nos colonnes<br />
présentent quelques exemples de «bonnes pratiques»<br />
visant à diminuer l’absentéisme. Un dossier qui<br />
concerne les gran<strong>des</strong> entreprises comme les PME.<br />
Grande<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
12<br />
• <strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong>, notre<br />
invité du mois >> 13<br />
• L’étude >> 17<br />
• L’avis d’Eric Domb >> 20<br />
• Comment ils maîtrisent<br />
l’absentéisme >> 22<br />
• Motivation >> 42
|| RESSOURCES HUMAINES<br />
L’étude que nous avons réalisée avec l’UWE dépasse<br />
complètement les approches classiques, qui d’habitude se<br />
focalisent principalement sur les absences pour raisons<br />
médicales. Nous avons voulu dépasser ce cliché de «chasse<br />
aux mala<strong>des</strong>» pour arriver dans la sphère de la gestion,<br />
notamment celle <strong>des</strong> ressources humaines. On se rend<br />
compte que la problématique <strong>des</strong> absences n’est pas intégrée<br />
par les entreprises : souvent il n’y a pas de gestion prévisionnelle<br />
<strong>des</strong> absences, ce qui permettrait pourtant d’optimiser<br />
la production. Donc notre but est de fournir à chaque<br />
employeur qui le souhaite un indicateur, et d’envisager avec<br />
lui les différents moyens de<br />
enquête<br />
remédier à ce volume d’absences.<br />
RH<br />
les absences<br />
au travail<br />
Une autre originalité de l’étude<br />
est sa portée économique. Elle<br />
permet en effet d’appréhender<br />
le coût de la prise en charge<br />
<strong>des</strong> absences par l’employeur<br />
ou par la collectivité. Enfin,<br />
dans un pays de dialogue<br />
social, nous trouvions constructif<br />
le fait d’objectiver ce phénomène<br />
d’absence, et de donner<br />
ainsi <strong>des</strong> outils d’analyse au<br />
législateur et aux autorités publiques. Les chiffres qui sont à<br />
présent sur la table n’ont pas de vocation à être spécialement<br />
sympathiques ou antipathiques, mais à servir de matière première<br />
à différents acteurs, à tout niveau : monde politique,<br />
conseil d’entreprise etc.<br />
Lors de la présentation de l’étude il y a quelques semaines,<br />
beaucoup de questions ont été posées quant à un «benchmark»<br />
avec la Flandre. Actuellement, nous ne l’avons pas et<br />
ce pour une raison évidente : l’étude est une première !<br />
Maintenant que nous avons mis au point la méthodologie, il<br />
est clair que nous allons pouvoir la transposer à Bruxelles et<br />
en Flandre et ce avec la même expertise scientifique.<br />
Toutefois, nous avons effectué quelques coups de sonde sur<br />
notre clientèle et a priori, les premières impressions qui se<br />
dégagent indiquent <strong>des</strong> tendances grosso-modo identiques<br />
entre la Wallonie et les deux autres régions du pays. Les différences<br />
qui pourraient apparaître relèvent davantage du<br />
tissu économique que du clivage communautaire : par<br />
exemple il y a proportionnellement plus d’employés que<br />
d’ouvriers à Bruxelles, ce qui influence les résultats.<br />
<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong>, notre invité du mois<br />
Administrateur délégué du Secrétariat Social<br />
Partena, <strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> est un passionné<br />
<strong>des</strong> relations humaines. Après ses étu<strong>des</strong> en<br />
criminologie, il entreprend le droit, avec l’idée<br />
de diriger un jour une prison. Sa créativité le<br />
pousse finalement vers le monde <strong>des</strong><br />
entreprises, auprès du secrétariat social<br />
Assubel. Chargé dans un premier temps de<br />
tâches de gestion, il prend en charge assez<br />
rapidement la sphère juridique et celle de<br />
l’informatique. Suite à la fusion d’Assubel avec<br />
La Famille en 1997, arrive une époque de<br />
grands défis : la migration informatique, le<br />
passage à l’an 2000 puis à l’euro, la définition<br />
d’une stratégie commune… Nommé Directeur<br />
du Secrétariat Social Partena en 2000,<br />
<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> en est l’Administrateur<br />
délégué depuis 2005. Il assume aussi la gestion<br />
journalière de l'Audit Social Partena et est<br />
administrateur de Mensura ainsi que de la<br />
Chambre de Commerce et d’Industrie de<br />
Bruxelles et de l’<strong>Union</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> de<br />
Bruxelles. Il est également Conseiller social à<br />
la Cour du travail de Bruxelles.<br />
Rôles et enjeux d’un secrétariat social aujourd’hui<br />
Pourquoi avons-nous mené cette étude Notre rôle évolue<br />
fortement et l’on constate que depuis quelques<br />
années, tous les secrétariats sociaux pénètrent dans le<br />
monde <strong>des</strong> Ressources Humaines. Conséquences Nous<br />
faisons face à d’autres produits, d’autres attentes,<br />
d’autres comportements, d’autres concurrents.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
13
EN COUVERTURE<br />
Nous avons voulu<br />
dépasser ce cliché de<br />
«chasse aux mala<strong>des</strong>»<br />
pour arriver dans la<br />
sphère de la gestion<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
14<br />
J’ai à ce sujet une double vision. D’une part notre offre<br />
doit se décliner en un triptyque : les services, les outils et<br />
les conseils. Et, d’autre part, celle-ci s’exprime selon 3<br />
axes : la paie, qui est le métier classique d’un secrétariat<br />
social, le conseil juridique (voire l’audit social) toujours en<br />
ligne avec la paie, et enfin les Ressources Humaines. Ce<br />
dernier axe s’ouvre fortement car en tant que secrétariat<br />
social, nous sommes un spectateur privilégié de la vie d’un<br />
travailleur.<br />
Toutefois, en ce qui concerne les RH chez Partena, nous<br />
n’avons pas cédé à cette tentation de faire de l’outplacement,<br />
du recrutement etc. Nous avons préféré aborder le<br />
sujet via la mise en place d’une politique de partenariat –<br />
fidèle à notre nom – avec <strong>des</strong> acteurs spécialisé comme<br />
Mensura, Unique Intérim, les Editions Kluwer, Isabel,<br />
Sodexho…<br />
Le fait d’être «non coloré» (sur le plan linguistique, politique,<br />
confessionnel…) nous a d’ailleurs beaucoup servi dans la<br />
mise en œuvre de cette politique de partenariat, car nous<br />
sommes très libres dans nos mouvements.<br />
Un contexte très dur<br />
Toute cette évolution s’est réalisée<br />
avec comme toile de fond un<br />
contexte très dur. Cela a commencé<br />
en 1997 avec la fusion de Assubel et<br />
La Famille, qui a donné naissance à<br />
Partena. Ensuite il y a eu le passage<br />
à l’an 2000 et à l’euro, qui dans nos<br />
métiers ont nécessité <strong>des</strong> investissements<br />
colossaux. Ensuite, je citerai<br />
l’e-gouvernement, encore en<br />
chantier, et dans lequel les secrétariats sociaux jouent un<br />
rôle majeur, en se situant à la charnière entre le monde<br />
politique, l’administration et le monde <strong>des</strong> entreprises.<br />
Enfin je mettrai en avant les aspects technologiques, avec<br />
le fait que l’informatique a pris de plus en plus d’importance<br />
dans nos métiers.<br />
Nous avons aujourd’hui une approche multi-segments, ce<br />
qui signifie que les produits sont déclinés suivant la taille<br />
et le secteur <strong>des</strong> clients, à <strong>des</strong> années-lumière de ce qui<br />
se faisait il y a 10 ou 15 ans où le produit était unique et<br />
standardisé. Dans le futur, il faudra intégrer les nouvelles<br />
contraintes législatives, l’évolution européenne …<br />
Et chez Partena <br />
Pour en revenir à l’étude «absences», qu’en est-il chez<br />
nous Avec un réseau de 26 agences en Belgique,<br />
employant au total 700 personnes (NDLR : l'ensemble <strong>des</strong><br />
entreprises Partena compte près de 2000 collaborateurs :<br />
Les chiffres de l’étude n’ont pas<br />
de vocation à être spécialement<br />
sympathiques ou antipathiques,<br />
mais à servir de matière<br />
première à différents acteurs<br />
Mutualités, Caisse pour indépendants, Caisse<br />
d'Allocations familiales,…) le taux d’absentéisme classique<br />
(ndlr : celui qui se focalise sur les absences pour raisons<br />
médicales) chez Partena est très bas. Je pense que<br />
c’est dû au fait que nous sommes une entreprise très<br />
mobilisatrice : j’ai déjà évoqué la fusion de 1997 qui a<br />
imposé <strong>des</strong> défis au personnel et qui nous a obligé à<br />
repenser toute l’entreprise. Ensuite d’autres enjeux se<br />
sont présentés, liés à l’évolution informatique, à l’e-gouvernement<br />
etc. Finalement nous n’avons pas eu le temps<br />
de «nous installer» dans la routine !<br />
Nous évoluons aussi dans un univers où le service personnalisé<br />
est très important, chaque client ayant chez<br />
nous un gestionnaire, ce qui implique un très haut degré<br />
de responsabilisation. N’oublions pas que derrière la paie -<br />
qui reste le core-business d’un secrétariat social - il y a <strong>des</strong><br />
réalités humaines très fortes, avec <strong>des</strong> milliers de familles<br />
concernées.<br />
Si j’envisage maintenant l’absentéisme au sens large au<br />
sein de notre entreprise (ndlr : incluant les absences hors<br />
raisons médicales, par exemple le<br />
crédit-temps), c’est vrai que je<br />
constate de fortes évolutions au fil<br />
du temps, notamment au sein <strong>des</strong><br />
nouvelles générations de collaborateurs<br />
qui aspirent à une grande qualité<br />
de vie privée. Il n’y a pas de<br />
honte pour un employeur à s’en<br />
rendre compte, et à aménager son<br />
organisation afin d’intégrer cette<br />
nouvelle donne.<br />
Ceci étant dit, je serai curieux de<br />
connaître le nombre de patrons qui<br />
ont une idée claire sur le taux d’absence au sein de leur<br />
propre entreprise. A mon avis bien peu le savent. Cela me<br />
renforce dans l’idée qu’un indicateur d’absences apporte<br />
une notion d’objectivité. Dans un pays comme le nôtre,<br />
très attaché à la concertation et au pragmatisme, je pense<br />
que tous les acteurs ne peuvent que s’en réjouir. ||<br />
<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> sera prochainement l’invité spécial de la<br />
rédaction de BFM, la radio de l’économie. Ecoutez son interview<br />
sur www.uwe.be/chroniqueBFM.html
|| RESSOURCES HUMAINES<br />
Résultats de l’enquête Partena-UWE<br />
Les absences au travail sous la loupe<br />
Résumé de l’étude réalisé par Ingrid SOBANTKA<br />
Un échantillon de près de 9.000 employeurs et 75.000 travailleurs a été analysé en vue de mesurer le volume <strong>des</strong><br />
absences au travail (toutes causes confondues) et de déterminer la prise en charge financière par l’employeur et/ou<br />
la collectivité. Un premier constat s’impose : pour la période de douze mois qui a été étudiée, l'ensemble <strong>des</strong><br />
travailleurs est en moyenne présent durant les trois quarts de l'année et absent le quart restant.<br />
Le contexte<br />
De nombreuses analyses paraissent régulièrement sur la<br />
thématique de l’absentéisme en entreprise. Elles attestent<br />
du souci que cet aspect de la gestion <strong>des</strong> Ressources<br />
Humaines représente pour les entreprises. Néanmoins,<br />
ces étu<strong>des</strong> se limitent souvent à une approche classique<br />
de l’absentéisme, en se focalisant sur les absences pour<br />
raisons médicales (professionnelles ou non).<br />
L’analyse initiée par le Secrétariat Social Partena et l’<strong>Union</strong><br />
<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> (UWE) appuyée par l’expertise<br />
scientifique de HEC–Ecole de Gestion de l’Université de<br />
Liège s’inscrit dans une réflexion plus large.<br />
A l’heure où la conjoncture socio-économique force naturellement<br />
les entreprises à rechercher <strong>des</strong> éléments pour<br />
renforcer leur compétitivité, donc à maîtriser leurs coûts<br />
salariaux directs, les discussions se multiplient en matière<br />
de modération salariale, du maintien de l’indexation automatique<br />
<strong>des</strong> salaires, etc. Or, l’approche de la maîtrise de<br />
la masse salariale englobe rarement les coûts salariaux<br />
provoqués par les absences, qu’ils soient directs ou indirects,<br />
ne fût-ce que par les coûts administratifs qui en<br />
résultent.<br />
Cette étude, outre le fait qu’elle est consacrée spécifiquement<br />
à la Région wallonne, s’est voulue la plus complète possible,<br />
à portée économique et centrée sur l’entreprise.<br />
Une ambition très large<br />
L’objectif Identifier le pourcentage <strong>des</strong> absences au travail<br />
en Région wallonne et évaluer l’impact potentiel que<br />
représentent <strong>des</strong> notions telles que le statut<br />
(ouvrier/employé), le sexe <strong>des</strong> travailleurs, la taille <strong>des</strong><br />
entreprises ou encore le secteur d’activité.<br />
La répartition <strong>des</strong> absences a également été réalisée en<br />
fonction du coût qu’elles représentent pour l’employeur<br />
et/ou la collectivité et/ou le travailleur. L’approche ne se<br />
concentre donc pas sur la responsabilité de l’absence au<br />
travail.<br />
Dans ce contexte, une définition extrêmement large de<br />
l’absence au travail a été retenue: l’absence couvre<br />
toutes les situations pendant lesquelles le travailleur<br />
ne preste pas. Sont ainsi envisagées toutes les absences<br />
obligatoires et facultatives, quel que soit le coût qu’elles<br />
représentent pour l’employeur ou la collectivité. Les<br />
observations ont été effectuées sur la base <strong>des</strong> heures<br />
prestées et non prestées par les travailleurs pour autant<br />
qu’elles aient été déclarées par les employeurs.<br />
Ainsi, l’analyse repose sur trois concepts : l’ouvrable, le<br />
prestable et le presté.<br />
➔Par temps ouvrable, on entend l’espace-temps sur<br />
lequel est répartie la durée du travail applicable dans<br />
l’entreprise (en général, sur 5 ou 6 jours par semaine) ;<br />
le niveau de l’entreprise.<br />
➔Par temps prestable, on entend la durée du travail théorique<br />
que doit prester un travailleur dans le cadre de l’espace-temps<br />
ainsi défini ; le niveau individuel. Le temps<br />
prestable correspond au temps ouvrable diminué de la<br />
durée <strong>des</strong> vacances annuelles et <strong>des</strong> jours fériés légaux<br />
qui constituent <strong>des</strong> absences obligatoires dont le nonrespect<br />
peut être sanctionné pénalement.<br />
➔Le temps presté correspond au temps prestable diminué<br />
de toutes les autres absences au travail.<br />
Autrement dit :<br />
• Heures ouvrables : 52 semaines X durée hebdomadaire<br />
conventionnelle maximum<br />
• Heures prestables : Heures ouvrables – heures d’absences<br />
obligatoires (vacances annuelles et jours fériés)<br />
• Heures prestées : Heures ouvrables – heures d’absences<br />
obligatoires – toutes les autres absences<br />
Le temps ouvrable a été réparti en 20 rubriques : les prestations<br />
effectives et 19 rubriques d’absences. Les 19 rubriques<br />
énumérant les absences ont ensuite été regroupées en 5<br />
groupes distincts en fonction de la variable «coût». (Voir<br />
tableau en haut de la page 18).<br />
Un échantillon 9.000 employeurs et 75.000 travailleurs<br />
Sont repris dans l’échantillon, les travailleurs salariés occupés<br />
par les employeurs (personnes morales et physiques)<br />
dont le lieu d’activité principal est situé en Région wallonne.<br />
L’échantillon brut concerné représente 74.638 travailleurs<br />
et 8.880 employeurs (identifiés selon un numéro<br />
matricule ONSS différent). Cet échantillon porte sur 13,3%<br />
<strong>des</strong> travailleurs identifiés dans le fichier ONSS représentatif<br />
de la Région wallonne.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
17
EN COUVERTURE<br />
L’absence au travail est déclinée selon 5 groupes distincts<br />
Les absences n’entraînant pas de coût direct pour l’entreprise ou la collectivité sont évaluées à moins de 4%<br />
Absence totalement rémunérée par l’employeur Coût pour l'employeur 55,33% Par exemple les vacances<br />
Absence partiellement rémunérée par l’employeur Coût pour l'employeur 1,56% Par exemple le crédit-temps<br />
et partiellement par la collectivité<br />
+ coût collectivité<br />
Absence non rémunérée par l’employeur, coût collectivité 33,76% Par exemple le congé de maternité<br />
mais pris en charge par la collectivité<br />
Absence non rémunérée par l’employeur, coût partiel collectivité 5,93% Par exemple le congé éducation payé<br />
mais pris en charge sous certaines conditions<br />
par la collectivité<br />
Absence non rémunérée et non assimilée aucun coût ni employeur 3,42% Par exemple le congé sans solde<br />
- ni collectivité<br />
Cet échantillon, composé d’employeurs et travailleurs affiliés<br />
au Secrétariat Social Partena, a fait l’objet d’une analyse<br />
de représentativité en collaboration avec HEC-Ulg,<br />
afin de vérifier dans quelle mesure la représentativité <strong>des</strong><br />
travailleurs, selon leur sexe, leur statut, la taille et le secteur<br />
d’activité de leurs entreprises, observée dans l’échantillon,<br />
correspondait à la représentativité observée dans la<br />
population ONSS.<br />
En termes de volume <strong>des</strong> absences, il n’y a pas de différence<br />
entre les hommes (24,41%) et les femmes<br />
(24,60%). Par contre, la nature <strong>des</strong> absences recèle<br />
quelques différences significatives<br />
Les observations et constats<br />
Ce qui nous mène au constat suivant : il y a 25% d’absence<br />
en moyenne par année dont moins de 4% n’entraînent<br />
aucun coût et ce sur la période étudiée, c’està-dire<br />
entre le 1 er juillet 2005 et le 30 juin 2006.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
En termes de coût ou plus précisément de prise en charge<br />
de l’absence, les absences <strong>des</strong> femmes (52,98%) coûtent<br />
moins cher à l’employeur que celles <strong>des</strong> hommes<br />
(59,37%).<br />
Une <strong>des</strong> raisons trouve probablement son explication dans<br />
les motifs fondant l’absence. En effet, les jours de repos<br />
compensatoire - RTT - sont à charge de l’employeur ; ils<br />
représentent 1,70% pour les hommes contre 0,71% pour<br />
les femmes. Les congés liés à la maternité et à paternité<br />
(1,63% pour les femmes vs 0,11% pour les hommes) sont<br />
à charge de la collectivité, tout comme le crédit-temps<br />
(0,59% pour les hommes vs 2,82% pour les femmes).<br />
18
|| RESSOURCES HUMAINES<br />
En ce qui concerne le statut, le volume <strong>des</strong> absences chez<br />
les ouvriers (29,24%) est beaucoup plus important que chez<br />
les employés (19,41%).<br />
En termes de prise en charge, les absences <strong>des</strong> ouvriers<br />
(50,43%) coûtent beaucoup moins cher à l’employeur que<br />
celles <strong>des</strong> employés (67,30%).<br />
En effet, le chômage temporaire, régime spécifique aux<br />
ouvriers (4,07% vs 0,07%), est à charge de la collectivité ; les<br />
incapacités non-professionnelles (10,24% vs 5,54%), telles<br />
qu’une blessure le week-end à l’occasion d’une activité extraprofessionnelle,<br />
sont quant à elles à charge de la collectivité<br />
pour les ouvriers mais de l’employeur s’il s’agit d’un<br />
employé.<br />
Quand on opère un croisement statut/sexe, il apparaît que<br />
les employés (hommes : 82,81% / femmes : 78,63%) prestent<br />
davantage que les ouvriers (hommes : 71,34% /<br />
femmes : 69,07%). Ainsi, nous constatons que l’absence<br />
est davantage liée au statut plutôt qu’au sexe.<br />
Sous l’angle de la taille, plus la taille de l’entreprise augmente,<br />
plus le volume d’absences s’élève. Et, plus la taille<br />
de l’entreprise augmente, plus les congés obligatoires,<br />
c’est-à-dire les vacances annuelles et les congés légaux,<br />
sont élevés.<br />
En termes de prise en charge <strong>des</strong> coûts, plus la taille augmente,<br />
plus les absences sont à charge de l’employeur.<br />
Par contre, les absences sans coût, ni pour l’employeur ni<br />
pour la collectivité, ç-à-d les congés sans solde, sont deux<br />
fois plus importantes dans les petites entreprises<br />
Quant aux secteurs d’activités, le volume d’absence varie<br />
fortement de l’un à l’autre. Le volume d’absences est<br />
moindre dans les secteurs à prestations intellectuelles. Et<br />
une forte variabilité concerne l’importance et la nature <strong>des</strong><br />
absences. Les accidents de travail causent <strong>des</strong> absences à<br />
hauteur de 0,20% (activités financières) à 0,64% (construction)<br />
; le crédit temps va de 0,22% (construction) à 3,11%<br />
(soins de santé) et les faits de grève de 0,01% (hôtellerie et<br />
activités financières) à 0,40% (industries manufacturières).<br />
Le coût le plus élevé pour les employeurs s’élève à 68,83%<br />
dans le secteur <strong>des</strong> activités financières, tandis que le coût<br />
le moins élevé pour les employeurs, 36,90%, se situe dans<br />
le secteur de la construction.<br />
Ainsi, la prise en charge par la collectivité s’élève à 59,39%<br />
dans la construction, 46,97% dans les soins de santé,<br />
39,43% dans l’industrie hôtelière et 34,47% dans l’industrie<br />
manufacturière.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
19
EN COUVERTURE<br />
Conclusions : un indicateur fondamental<br />
Par cette étude, Partena et l’UWE souhaitent aider les<br />
entreprises à cerner et à mesurer un phénomène coûteux<br />
pour les employeurs et la collectivité : l’absence au travail.<br />
Une analyse globale <strong>des</strong> absences au travail constitue<br />
pour l’entreprise un indicateur fondamental de toutes les<br />
réalités vécues sur le terrain. L’approche permettra par<br />
ailleurs d’identifier, en fonction du type et de l’importance<br />
de l’absence, les différents leviers et moyens mis à la disposition<br />
de l’employeur au niveau stratégique ou opérationnel<br />
afin d’en limiter les effets.<br />
L’étude vise également à sensibiliser les autorités publiques<br />
en les invitant à évaluer préventivement l’impact <strong>des</strong> dispositions<br />
du droit social sur l’organisation pratique <strong>des</strong> entreprises,<br />
sur leur budget et sur celui de la collectivité.<br />
L’étude a été rédigée par Rony Baert, Jean-Pierre Christiaens,<br />
Thierry Devillez, Ingrid Sobantka et Mathieu Pleyers.<br />
Le rapport détaillé «Absences au travail – La situation en<br />
Région wallonne – De juillet 2005 à juin 2006» peut être<br />
obtenu en en remplissant le formulaire de commande sur<br />
www.partena.be/ssesso.<br />
Des formules d’adaptation de l’étude aux entreprises<br />
peuvent être envisagées avec le Secrétariat social Partena.<br />
Eric Domb, Président de l’UWE<br />
Pas d’agenda caché !<br />
Propos recueillis par Madeleine DEMBOUR<br />
Irritante, voire provocante… Ainsi a été perçue l’étude UWE-Partena par certains<br />
milieux. Le fait d’inclure les jours de congés obligatoires dans la comptabilité <strong>des</strong><br />
absences, notamment, en a choqué plus d’un. Dynamisme Wallon a demandé au<br />
Président de l’UWE quelles étaient ses motivations.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
20<br />
Eric Domb : "L’étude tord le<br />
cou à un canard : non le taux<br />
d’absence <strong>des</strong> femmes n’est<br />
pas plus important que celui<br />
<strong>des</strong> hommes ! C’est même le<br />
contraire qui est constaté<br />
dans l’étude".<br />
Eric Domb relève 4 éléments qui l’ont particulièrement<br />
interpellé dans cette étude.<br />
1/ elle confronte la perception avec la réalité. Si vous<br />
interrogez une personne dans la rue et que vous lui<br />
demandez combien de temps, à son avis, les gens sont<br />
absents de leur poste de travail – je pense que bien peu<br />
répondraient 1 jour sur 4.<br />
2/ elle tord le cou à un canard : non le taux d’absence<br />
<strong>des</strong> femmes n’est pas plus important que celui <strong>des</strong><br />
hommes ! C’est même le contraire qui est constaté dans<br />
l’étude. En outre celle-ci relève que l’absence <strong>des</strong> femmes<br />
coûte moins cher à l’employeur que celle <strong>des</strong> hommes.<br />
3/ elle est un outil intéressant pour les entreprises, car<br />
elle permet d’établir un benchmark par rapport à leur secteur<br />
d’activité, et le cas échéant de corriger le tir, par<br />
exemple en réorganisant le travail ou en retravaillant la<br />
politique de sécurité.<br />
4/ elle propose une nouvelle approche au monde politique<br />
: en mettant cette étude à disposition, nous invitons<br />
les politiques à rechercher l’objectivation et l’analyse.<br />
Nous ne poursuivons pas d’autre but que le respect <strong>des</strong><br />
faits. Nous n’avons pas d’agenda caché !
EN COUVERTURE<br />
Témoignages de CMI et Mölnlycke<br />
Comment ils maîtrisent l’absentéisme<br />
Par Madeleine DEMBOUR & Vinciane PINTE<br />
Chez CMI<br />
Le groupe CMI a décidé d’intéresser ses travailleurs à<br />
l’amélioration de la performance et aux résultats qui en<br />
découlent. Ce dispositif d’intéressement repose sur 5<br />
critères, dont celui de «présentéisme».<br />
Dès 2004, CMI (Cockerill Maintenance & Ingénierie) a<br />
été une <strong>des</strong> premières entreprises non cotées belges à<br />
mettre au point un dispositif de participation <strong>des</strong> travailleurs<br />
aux performances et d’intéressement aux bénéfices.<br />
Le dispositif DOMINO (pour Déploiement<br />
d’Objectifs et Mécanismes d’implication à tous les<br />
Niveaux de l’Organisation) repose sur 5 indicateurs : l’inscription<br />
<strong>des</strong> comman<strong>des</strong>, le besoin en fonds de roulement,<br />
les marges sur projets, les résultats sur frais et le<br />
taux de présentéisme.<br />
Ce dispositif est basé sur le principe selon lequel le progrès<br />
de l’entreprise dépend <strong>des</strong> efforts de chaque<br />
membre de son personnel et que celui-ci mérite d’en être<br />
récompensé, si cela porte ses fruits. "Ce dispositif vient<br />
bel et bien en sus de la rémunération, précise Bernard<br />
Serin, Président et Administrateur délégué de CMI, mais<br />
c’est bien plus qu’un système de prime. C’est avant tout<br />
un formidable outil de communication pour accompagner<br />
la dynamique d’implication du personnel sur les principaux<br />
enjeux de l’entreprise et ses leviers de performance".<br />
Le taux de présentéisme s’en ressent<br />
Un tel système ne fonctionne bien que s’il est bien géré,<br />
par la fixation, en amont, d’objectifs, et l’appropriation, en<br />
aval, par tous les niveaux de l’entreprise. Des plans de<br />
route de progrès (PRP) ciblent les actions susceptibles<br />
d’influencer favorablement les processus, la gestion et le<br />
résultat économique. Lorsque le résultat d’exploitation du<br />
groupe est supérieur à 1% de son chiffre d’affaires, l’effort<br />
est récompensé sous la forme d’une avance payée<br />
Bernard Serin, Président<br />
et administrateur délégué<br />
de CMI : "Entre janvier<br />
2004 et novembre 2006, le<br />
présentéisme ouvrier a<br />
augmenté de 1.5%. Ce<br />
chiffre représente quelque<br />
8.500 heures de travail,<br />
soit un coût épargné de<br />
260.000 EUR pour<br />
l’entreprise !"<br />
aux membres du personnel. Cette récompense est trimestrielle,<br />
afin de rendre la participation plus visible et à<br />
soutenir la motivation par une communication régulière.<br />
"Pour l’ensemble du personnel belge (un millier de personnes),<br />
DOMINO a permis de verser annuellement près<br />
de 1 million EUR, soit une moyenne de 700 à 1.000<br />
euros par personne".<br />
Depuis la mise au point de ce dispositif il y a 2 ans, le<br />
taux de présentéisme s’est nettement amélioré. Ainsi,<br />
entre janvier 2004 et novembre 2006, le présentéisme<br />
ouvrier a augmenté de 1.5%. Ce chiffre peut paraître<br />
anodin mais il représente quelque 8.500 heures de travail,<br />
soit un coût épargné de 260.000 EUR pour l’entreprise<br />
!<br />
"Ce système fait aujourd’hui partie <strong>des</strong> mœurs. Sa<br />
logique est simple : s’investir, s’investir à bon escient et<br />
produire <strong>des</strong> performances pour in fine, avoir un retour<br />
sur la forme d’un intéressement", résume Brigitte<br />
Coppens, Directrice de la Communication de CMI<br />
Groupe. ||<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
22<br />
Solvay est l'employeur le plus attractif en Belgique francophone<br />
Et si attractivité allait de pair avec le «présentéisme» A ce sujet, Randstad a publié le 1er mars<br />
les résultats de son enquête (septième du genre) sur l'attractivité <strong>des</strong> employeurs. Une enquête à<br />
laquelle ont répondu 10.000 personnes : l'objectif était de recueillir leur opinion sur l'attractivité<br />
<strong>des</strong> 155 plus gran<strong>des</strong> entreprises belges en tant qu'employeurs. En 2007, c'est encore Janssen<br />
Pharmaceutica qui est jugé comme l'employeur le plus attractif de Belgique. Fortis conquiert la<br />
deuxième place et recueille les fruits d'une campagne de recrutement bien pensée dans le courant<br />
de 2006. À la troisième place, Solvay fait son entrée dans le classement belge et obtient le score<br />
le plus élevé en Belgique francophone. La transformation graduelle de cette entreprise chimique<br />
en entreprise également active sur le marché pharmaceutique est sans doute la raison principale<br />
de ce succès. Ses bonnes prestations en Bourse jouent également un rôle.<br />
Ludwig Decoster (Solvay) lors<br />
de la remise du trophée
|| RESSOURCES HUMAINES<br />
Laurent Gevers, Directeur <strong>des</strong> Ressources<br />
Humaines de Mölnlycke : "Contrôler<br />
l’absentéisme garantit à tous <strong>des</strong> conditions<br />
de travail convenables: le travail est bien<br />
réparti entre tous et les congés peuvent être<br />
pris".<br />
Chez Mölnlycke<br />
C’est un peu le même système, basé sur la fixation<br />
d’objectifs, qui sous-tend la réflexion chez Mölnlycke. A la<br />
différence près que là où CMI travaille par «population»<br />
(ouvriers, employés, cadres) pour calculer le présentéisme,<br />
Mölnlycke individualise le calcul.<br />
© Danielle Pierre<br />
"Il y a quelques années, lors d’un séminaire sur l’absentéisme,<br />
une entreprise de Visé avait fait état d’un système récompensant<br />
la présence. Nous nous sommes inspirés de cette<br />
formule chez Mölnlycke et j’en suis globalement satisfait",<br />
souligne Laurent Gevers, Directeur <strong>des</strong> Ressources<br />
Humaines de cette entreprise qui emploie 300 personnes à<br />
Waremme dans la fabrication de produits stériles à usage<br />
unique <strong>des</strong>tinés aux interventions chirurgicales.<br />
Comment le système fonctionne-t-il En plus de son<br />
salaire, chaque personne perçoit tous les trimestres un incitant<br />
financier. Le montant de l’incitant varie en fonction de<br />
3 indicateurs : le rendement <strong>des</strong> machines, la qualité produite<br />
et la sécurité. Grosso-modo la prime varie entre 160 et 200<br />
euros. "Ce montant est remodulé individuellement en fonction<br />
de la présence de chaque collaborateur", explique<br />
Laurent Gevers. Ainsi, la prime est majorée d’un coefficient<br />
de 1,2 pour tout collaborateur ayant été absent maximum<br />
1 jour sur le trimestre. Plus les jours d’absence sont nombreux,<br />
plus le coefficient baisse : il s’établit à 1 pour 2 ou<br />
3 jours d’absence, à 0,7 pour 4 et 5 jours d’absence et à<br />
zéro pour plus de 5 jours d’absence. "Tous les types d’absences,<br />
en-dehors <strong>des</strong> vacances annuelles, sont comptabilisés.<br />
L’idée est de récompenser les personnes qui, en<br />
étant présentes, contribuent à atteindre les indicateurs<br />
de production".<br />
Le système, mis en place en 2006 après moultes discussions,<br />
donne pleine satisfaction à Laurent Gevers. Pour<br />
2006 le taux d’absentéisme est de 2,5% pour les<br />
employés et 3,6% pour les ouvriers (qui effectuent aussi<br />
un travail de nuit), <strong>des</strong> chiffres jugés acceptables par l’entreprise.<br />
Mais outre les aspects purement financiers, le<br />
DRH relève que "le fait de contrôler l’absentéisme garantit<br />
à tous <strong>des</strong> conditions de travail convenables : le travail est<br />
bien réparti entre tous et les congés peuvent être pris". ||<br />
L’interruption de carrière devient un outil de gestion<br />
L’étude Partena-UWE a réalisé un petit focus intéressant à propos de l’interruption de carrière.<br />
Majoritairement utilisée par les femmes (75,06%), il apparaîtrait logique que son évolution suive<br />
celle du congé de maternité, c’est-à-dire qu'elle fléchisse dans les gran<strong>des</strong> entreprises; or, c'est<br />
tout à fait le contraire qui se produit!<br />
Pour expliquer ce phénomène, l’hypothèse avancée serait que l’interruption de carrière représentant<br />
en moyenne 5,93% du total <strong>des</strong> absences constituerait un véritable outil de gestion du personnel<br />
dans les gran<strong>des</strong> entreprises (par exemple, dans le cadre de la réduction du volume de prestations<br />
en fin de carrière).<br />
Interruption de carrière et congés de maternité<br />
2,50 %<br />
2,00 %<br />
1,50 %<br />
1,00 %<br />
0,50 %<br />
0,00 %<br />
de 0 à 19 de 20 à 49 de 50 à 99 100 et+<br />
Crédit-temps<br />
Congés de maternité, de paternité, d’adoption, d’allaitement et d’écartement<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
23
LES CARNETS DE L'UWE<br />
Réception de l’UWE<br />
Un moment fort de début d’année<br />
Reportage photo : Tilt-Photographie<br />
La réception de Nouvel-An de<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> a<br />
eu lieu le 7 février au Château du<br />
Lac de Genval. Plus de 1.000<br />
personnes assistaient à ce moment<br />
fort du début d’année. Le Président<br />
Eric Domb, ici en compagnie de<br />
Joëlle Milquet, a fait part <strong>des</strong> 4<br />
axes sur lesquels l’UWE entend<br />
mettre l’accent, sans tabou, au<br />
cours <strong>des</strong> prochains mois : l’esprit<br />
d’entreprendre, la réforme du<br />
marché du travail, l’enseignement<br />
et la gouvernance publique.<br />
L’UWE avait invité à sa<br />
tribune Rudy Aernoudt,<br />
Secrétaire général de<br />
l’administration flamande<br />
(département Economie,<br />
Science et Innovation) pour<br />
un exposé sur le thème<br />
«Flandre-Wallonie : une<br />
meilleure coopération<br />
interrégionale pour une<br />
compétitivité accrue».<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
24<br />
Le chef de groupe MR du<br />
Parlement wallon Serge<br />
Kubla en grande<br />
discussion sur le devenir<br />
du Brabant wallon avec le<br />
Ministre André Antoine.<br />
Un exposé qui ne laissa pas le<br />
public indifférent, comme en<br />
témoigne cette discussion animée<br />
entre le Ministre-Président Elio Di<br />
Rupo, Jean-Jacques Verdickt qui<br />
présida l’UWE de 2000 à 2003 et<br />
André Bergen, CEO de la KBC.
LES CARNETS DE L'UWE<br />
Bonne humeur très liégeoise entre<br />
le Gouverneur Michel Foret et le<br />
très souriant Jean-Pierre Delwart,<br />
CEO d’Eurogentec et Président de la<br />
section liégeoise de l’UWE.<br />
C’est sur un ton badin que Muriel Gerkens, députée fédérale Ecolo et Jean-<br />
Michel Javaux, secrétaire fédéral Ecolo interpellent le Ministre Jean-Claude<br />
Marcourt.<br />
Petit aparté très sérieux entre Elio<br />
Di Rupo et Jean Stéphenne<br />
(GlaxoSmithKline), qui a été<br />
Président de l’UWE de 1998 à 2000.<br />
Les jeunes générations étaient largement représentés à Genval, issues <strong>des</strong><br />
Clubs d’Etudiants Entrepreneurs qui réunissent sur 11 campus <strong>des</strong> étudiants<br />
de toutes disciplines, désireux de se sensibiliser à l’entreprenariat ou de se<br />
lancer en affaire.<br />
Le chef de cabinet du Roi, Jacques van Ypersele de Strihou, en grande<br />
discussion avec le Vice-Premier et Ministre <strong>des</strong> Finances Didier Reynders et<br />
Rodolphe Collinet (Administrateur Délégué de Carmeuse).<br />
Vous y étiez <br />
Visionnez le reportage complet !<br />
➔Grâce à notre partenaire Tilt-Photographie, nous vous invitons<br />
à visionner le reportage complet de l’événement sur le site<br />
www.dynamismewallon.be.<br />
➔ Les présentations de Rudy Aernoudt et de Eric Domb sont<br />
disponibles sur www.uwe.be.<br />
La rencontre de trois entrepreneurs : Marc du Bois (Spadel), Michel Croisé<br />
(Sodexho) et Eric Mestdagh (groupe Mestdagh)<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
25
Activité économique et recettes fiscales<br />
Quel est le point de rencontre idéal <br />
Il existe bel et bien, en Belgique, un «effet retour» important <strong>des</strong> diminutions<br />
d’impôts. Le défi <strong>des</strong> différents gouvernements est dès lors de déceler les<br />
taux d’impôts idéaux, à savoir ceux qui combinent à long terme<br />
développement économique et recettes fiscales «au maximum du<br />
raisonnable».<br />
Par Jean de LAME<br />
En revenant sur le parcours de<br />
l’impôt <strong>des</strong> sociétés ces dernières<br />
années, on peut dégager 2 constats :<br />
1. La mise en place d’un mécanisme<br />
incitatif de donation de biens<br />
meubles en Wallonie (taux 39,5%,<br />
7%) a fait exploser les recettes <strong>des</strong><br />
droits d’enregistrement de 20 millions<br />
d’euros en 2005 à 75 millions<br />
d’euros en 2006.<br />
2. Les deux diminutions successives<br />
du taux maximum d’impôt <strong>des</strong><br />
sociétés ont généré plus de<br />
recettes que de pertes.<br />
Les dirigeants d’entreprises se souviendront<br />
que le taux maximum d’impôt<br />
<strong>des</strong> sociétés était en 2002 de<br />
40,17% (39% + 3 centimes additionnels<br />
«de crise»). Ce taux a été réduit<br />
en 2003 à 33,99%. Le coût estimé de<br />
cette réduction était évalué à 1,2 milliards<br />
d’euros. Dès lors, <strong>des</strong> mesures<br />
compensatoires avaient été prises à<br />
concurrence du même montant. Il ressort<br />
toutefois d’un rapport de la Cour<br />
<strong>des</strong> Comptes du 1 er mars 2006 que les<br />
recettes impôts <strong>des</strong> sociétés 2003 ont<br />
augmenté de 600 millions d’euros.<br />
Dès lors la diminution du taux a bel et<br />
bien généré <strong>des</strong> recettes supplémentaires.<br />
Une deuxième modification à l’impôt<br />
<strong>des</strong> sociétés est entrée en vigueur en<br />
2006. Par le biais <strong>des</strong><br />
intérêts notionnels, le<br />
taux maximum d’impôt<br />
<strong>des</strong> sociétés de 33,99%<br />
était réduit dans les faits<br />
aux alentours de 26 à<br />
27%. Les intérêts notionnels<br />
permettent de<br />
déduire de la base imposable à l’impôt<br />
<strong>des</strong> sociétés 3,781% <strong>des</strong> fonds<br />
propres (1) .<br />
La diminution de la pression fiscale sur<br />
les sociétés n’a apparemment eu<br />
aucune conséquence sur les recettes<br />
fiscales, les versements anticipés<br />
2006 étant du même niveau que les<br />
La modification du<br />
régime <strong>des</strong> donations<br />
a fait exploser les<br />
recettes<br />
versements anticipés 2005.<br />
Par contre il a entraîné un flux de capitaux<br />
non négligeable vers la Belgique<br />
et généré au cours <strong>des</strong> 9 premiers mois<br />
de 2006, selon la Banque nationale, un<br />
montant record de 32,1 milliards d’euros<br />
d’augmentation de capital (dont<br />
30,8 milliards pour les sociétés non<br />
cotées) soit 3 à 4 fois plus qu’en 2002,<br />
2003 et 2005 et deux fois plus qu’en<br />
2004.<br />
La réflexion mérite d’être élargie à<br />
l’impôt <strong>des</strong> personnes physiques.<br />
Un taux marginal de 40% (majoré <strong>des</strong><br />
additionnels communaux et cotisations<br />
de sécurité sociale personnelles)<br />
frappe le revenu imposable d’un isolé<br />
à partir du 10.571 e euro annuel. Une<br />
aussi lourde taxation à partir d’un tel<br />
revenu (et une taxation en <strong>des</strong>sous de<br />
ce revenu) n’est elle pas génératrice<br />
d’une trop faible différence entre les<br />
«revenus du travail» et les «revenus<br />
de remplacement» <br />
Un <strong>des</strong> défis du prochain gouvernement<br />
sera de fixer les taux idéaux<br />
d’impôts <strong>des</strong> personnes physiques<br />
générant un maximum d’activité<br />
économique et <strong>des</strong> recettes «raisonnables».<br />
Les exemples <strong>des</strong> modifications<br />
en matière de droits de donation<br />
et d’impôt <strong>des</strong> sociétés pourraient<br />
l’inspirer… ||<br />
(1) Ce taux varie chaque année, il est lié au rendement <strong>des</strong> OLO à 10 ans. Il est<br />
majoré de 0,5 point pour les petites entreprises au sens du code <strong>des</strong> sociétés.<br />
...............................<br />
...............................<br />
LES CARNETS DE L'UWE<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
Les administrateurs de<br />
...............................<br />
l’UWE se présentent<br />
JACQUES<br />
DE SMET<br />
Jacques de Smet a<br />
notamment été directeur<br />
administratif et financier<br />
de Chamebel, directeur<br />
financier du groupe<br />
D’Ieteren et du groupe<br />
...............................<br />
Ziegler et est depuis deux ans administrateur<br />
...............................<br />
indépendant de plusieurs sociétés du groupe<br />
Duferco. Connu pour son organisation commerciale<br />
extrêmement forte, ce groupe est un <strong>des</strong><br />
...............................<br />
...............................<br />
plus grands «traders» d’aciers du monde. Le<br />
...............................<br />
groupe s’est tourné vers la production il y a une<br />
...............................<br />
dizaine d’années, notamment avec le rachat en<br />
...............................<br />
1997 de Clabecq, de La Louvière puis de Carsid à<br />
...............................<br />
Charleroi. Employant près de 3.500 personnes<br />
...............................<br />
dans notre pays, Duferco poursuit une stratégie<br />
de niches : petites quantités, qualité, produit à<br />
...............................<br />
haute valeur ajoutée, flexibilité, proximité… sont<br />
...............................<br />
quelques-uns <strong>des</strong> maîtres-mots qui participent à<br />
...............................<br />
sa réussite. L’entreprise s’est lancée dernièrement<br />
...............................<br />
dans <strong>des</strong> activités de diversification, comme la<br />
...............................<br />
réhabilitation de sites industriels, l'environnement<br />
...............................<br />
et la production d’énergie.<br />
...............................<br />
Jacques de Smet est également administrateur<br />
...............................<br />
indépendant d’Elia et Président du «Financial<br />
...............................<br />
Executives Institute of Belgium», une organisation<br />
qui regroupe plus de 150 directeurs financiers. Par<br />
...............................<br />
son engagement au sein de l’UWE, Jacques de<br />
...............................<br />
Smet entend travailler à l’élaboration d’un environnement<br />
juridique le plus stable possible.<br />
...............................<br />
...............................<br />
JEAN-LOUIS<br />
LAURENT JOSI<br />
Jean-Louis Laurent Josi<br />
(37 ans) est diplômé de<br />
l'Institut d'Administration<br />
et de Gestion de l'UCL et<br />
diplômé en sciences<br />
actuarielles. Il possède<br />
...............................<br />
un MBA du College of Insurance de New-York. Sa<br />
...............................<br />
carrière professionnelle a débuté en 1994 au sein<br />
...............................<br />
<strong>des</strong> Assurances Groupe Josi, puis de Winterthur.<br />
...............................<br />
Il a ensuite élargi son expérience en passant dans<br />
l'univers <strong>des</strong> «start-up», en exerçant différentes<br />
...............................<br />
responsabilités en tant qu'administrateur directeur<br />
de Keytrade Bank et FinShop. Il rejoint l'uni-<br />
...............................<br />
...............................<br />
vers <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> entreprises en 2005 au sein du<br />
...............................<br />
Comité Exécutif de Winterthur. Depuis janvier<br />
...............................<br />
2007, et suite au rachat de Winterthur par Axa, il<br />
...............................<br />
rentre au Comité Exécutif d'Axa Belgium en tant<br />
...............................<br />
que responsable de la multidistribution, direction<br />
regroupant les activités hors courtage.<br />
...............................<br />
...............................<br />
Pour Jean-Louis Laurent Josi, l'un <strong>des</strong> rôles<br />
importants de l'UWE est de mettre en place <strong>des</strong><br />
...............................<br />
étu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> analyses factuelles sur les principales<br />
faiblesses de la Wallonie, notamment en<br />
...............................<br />
...............................<br />
matière de contrôle du chômage et d'éducation,<br />
...............................<br />
et de pouvoir émettre sur cette base <strong>des</strong> recommandations<br />
constructives et non ambiguës. Une<br />
...............................<br />
...............................<br />
<strong>des</strong> autres missions de l'UWE mise en avant par<br />
...............................<br />
Jean-Louis Laurent Josi est de pouvoir être le<br />
reflet de ce qui change en Wallonie et de mettre<br />
...............................<br />
en évidence les forces de cette région belge. 27<br />
...............................<br />
...............................<br />
...............................<br />
Dynamisme wallon Mars 2007
Pas besoin de jouer les cow-boys pour devenir<br />
chasseur de primes. Un coup d’œil sur ce<br />
qui se passe avec les déchets d’emballages<br />
de votre entreprise suffit… Le bois, le carton<br />
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FOCUS || RUBRIQUE<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
Eau-Environnement<br />
Le savoir-faire<br />
wallon s’exporte<br />
Voir aussi nos rubriques :<br />
• Une facture «déchets» en<br />
nette diminution (page 40)<br />
• La logistique chez Spa<br />
Monopole (page 41)<br />
Notre focus passe en revue le secteur de l’eau, dans un contexte où l’Europe impose<br />
l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux d’ici 2015. Les acteurs wallons du marché de<br />
l’eau se positionnent en conséquence, notamment en valorisant leurs compétences à<br />
l’étranger. Dédié à la gestion de l’environnement, ce dossier évoquera aussi quelques<br />
exemples d’actions visant à diminuer l’empreinte écologique <strong>des</strong> entreprises (déchets,<br />
logistique, valorisation énergétique…).<br />
Par Madeleine DEMBOUR<br />
Pour les acteurs wallons du marché de l’eau, le potentiel<br />
d’activités va s’orienter de plus en plus vers l’étranger. "Les<br />
grands investissements wallons seront terminés d’ici 2010,<br />
donc nous devons aller chercher <strong>des</strong> marchés ailleurs", indiquent<br />
Jacques van Eetvelde et Guillaume de Gaiffier,<br />
Conseillers auprès de la Cellule Marketing International de<br />
l’UWE.<br />
Chargée d’amener les PME à l’exportation, la Cellule UWE<br />
identifie <strong>des</strong> fournisseurs de biens et de services pour un<br />
secteur d'activités. Après un screening approfondi de leurs<br />
compétences, ces PME forment une «grappe» d'entreprises :<br />
ce système leur offre de nouveaux débouchés à l’exportation,<br />
qui seraient probablement restés inaccessibles si elles<br />
avaient joué «perso».<br />
Depuis 2005, l’UWE s’attache à constituer une grappe environnement.<br />
"Dans un premier temps, nous cherchons à<br />
réunir les compétences dans le domaine de l’eau, car il s’agit<br />
d’une demande explicite <strong>des</strong> entreprises, indiquent Jacques<br />
van Eetvelde et Guillaume de Gaiffier. S’appuyant sur un<br />
noyau de base constitué de quelques entreprises – CFE<br />
Ecotech, De Smedt Environnement, le bureau d’étu<strong>des</strong><br />
SHER et TPF Utilities – nous avons essayé de comprendre<br />
qui faisait quoi dans notre région".<br />
Privé et public<br />
Ce tour d’horizon passe nécessairement par Verviers, capitale<br />
de l’Eau, où est installée la SPGE (Société Publique de<br />
Gestion de l’Eau), acteur public qui agit dans le domaine de<br />
l’assainissement <strong>des</strong> eaux usées et la protection <strong>des</strong> captages.<br />
C’est à Verviers également qu’est établi le Polygone<br />
de l’Eau, chargé de diffuser les technologies de l’eau vers les<br />
entreprises et d’organiser, sous la responsabilité du Forem,<br />
<strong>des</strong> formations aux métiers du secteur. Des rencontres ont<br />
aussi eu lieu avec les universités et centres de recherche,<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
29
FOCUS<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
notamment l’Aquapôle de Liège, centre interuniversitaire<br />
de la R&D dans le domaine de<br />
l’eau en Wallonie.<br />
Au niveau du secteur privé, <strong>des</strong> contacts ont<br />
été pris avec une série d’entreprises détentrices<br />
de techniques et de savoir-faire exportables,<br />
avec notamment une dizaine d’entre<br />
elles regroupées au sein de l’asbl EWE<br />
(<strong>Entreprises</strong> <strong>Wallonne</strong>s de l’Eau) présidée par<br />
Vincent Pissart, de la société Balteau. "Au total,<br />
nous avons pu établir une liste d’une cinquantaine<br />
d’entreprises wallonnes. En nous<br />
appuyant sur l’AWEX, notre but est d’amener<br />
ces entreprises vers les marchés étrangers",<br />
expliquent Jacques van Eetvelde et<br />
Guillaume de Gaiffier.<br />
Concrètement, la SWDE – la plus importante<br />
société publique de distribution d’eau en<br />
Wallonie – peut jouer un rôle de catalyseur en<br />
vue d’ouvrir certains marchés. "Le secteur de<br />
l’eau n’est pas comme les autres : la toute grande<br />
majorité <strong>des</strong> clients ressort du secteur public (les villes, les<br />
agglomérations…) et dès lors l’intervention d’une société<br />
publique wallonne est en mesure de faciliter les choses. En<br />
outre interviennent souvent <strong>des</strong> bailleurs de fonds tels que<br />
l’<strong>Union</strong> européenne, la Banque Européenne d’Investissement,<br />
la Banque mondiale, la Banque Européenne pour la<br />
Reconstruction et le Développement …, qui ont <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />
de fonctionnement que nos entreprises ne connaissent pas<br />
nécessairement. C’est un «mode d’emploi» très spécifique<br />
que nous devons les aider à débroussailler".<br />
Un premier test : l’Algérie<br />
Pour «tester» ce schéma d’exportation basé sur la mise en<br />
commun <strong>des</strong> efforts publics et privés, un premier essai va<br />
être tenté avec l’Algérie. Pourquoi ce pays "Les besoins y<br />
sont énormes, à tous les niveaux : captation, épuration, pompage,<br />
assainissement, traitement <strong>des</strong> boues… Malgré leurs<br />
difficultés, les Algériens paient très bien. La SWDE y possède<br />
déjà de bonnes introductions, notamment au sein de<br />
l’Algérienne <strong>des</strong> Eaux. En outre, il s’agit d’un pays francophones<br />
et pas trop éloigné géographiquement, les entreprises<br />
wallonnes y sont bien vues, parce que jouissant d’une<br />
réputation de compétence et sans le handicap du passé historique…"<br />
"Certes, nous n’avons<br />
pas, en Wallonie, de<br />
grands acteurs capables<br />
de gérer <strong>des</strong> projets de<br />
collectivités de 4 à 5 millions<br />
d’habitants. Mais<br />
par contre, nous avons<br />
développé <strong>des</strong> techniques<br />
et de l’expertise<br />
dans la gestion d’agglomérations<br />
de 10.000 à 1<br />
million d’habitants. Il y a<br />
Dans le domaine de l’eau,<br />
les grands investissements<br />
wallons seront terminés<br />
d’ici 2010, donc nous<br />
devons aller chercher <strong>des</strong><br />
marchés ailleurs<br />
un énorme gisement de marchés potentiels auprès <strong>des</strong> nouveaux<br />
adhérents de l’<strong>Union</strong> européenne".<br />
Outre l’Algérie, Jacques Van Eetvelde et Guillaume de<br />
Gaiffier ambitionnent d’approfondir les contacts pris fin 2006<br />
en Bulgarie et en Roumanie. "Nous devons convaincre les<br />
entreprises wallonnes, dont beaucoup démarrent seulement<br />
à l’exportation. Mais le jeu en vaut la chandelle : nous avons<br />
en Wallonie une véritable expertise à faire valoir". ||<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
30
|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />
La politique <strong>des</strong> eaux et l’assainissement en Wallonie<br />
Un méga-chantier évolutif<br />
Par Francis CARNOY, Directeur général Confédération Construction <strong>Wallonne</strong> (CCW)<br />
La directive relative au «traitement <strong>des</strong> eaux urbaines résiduaires» prescrit la généralisation, sur le territoire de l'<strong>Union</strong><br />
Européenne, du traitement <strong>des</strong> eaux usées urbaines. Elle impose l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux<br />
communautaires d’ici 2015. C’est pour tenter de satisfaire à ces exigences que, dès 1999, le Gouvernement wallon a mis en<br />
place la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE). Et d’autres opportunités encore se présentent.<br />
L’assainissement fait appel à un important travail en<br />
matière de voirie (égouts, collecteurs...), de génie civil (bassins<br />
et gran<strong>des</strong> structures) et de bâtiments (locaux techniques,<br />
ateliers, bureaux), ainsi qu’à <strong>des</strong> compétences spécifiques<br />
propres à l’assainissement. Ces métiers sont liés à la<br />
conception, à la fabrication, à la mise en œuvre <strong>des</strong> installations<br />
d’épuration de toutes tailles, mais également à leur<br />
maintenance.<br />
Les entreprises de construction<br />
sont ainsi largement sollicitées en<br />
ce qui concerne la réalisation <strong>des</strong><br />
ouvrages d’assainissement, avec<br />
un lien d’association ou de soustraitance<br />
avec <strong>des</strong> entreprises spécialisées<br />
en électromécanique pour<br />
la partie de process (électro-mécanique).<br />
La politique d’assainissement <strong>des</strong><br />
eaux est donc étroitement liée au<br />
secteur de la construction. Un dossier<br />
à ce propos vient de paraître<br />
dans la «Tribune de l’Eau», avec la<br />
contribution de la CCW. Dynamisme<br />
Wallon en a pointé les grands axes.<br />
Quelques aspects technicojuridiques<br />
Les travaux d’assainissement<br />
nécessitent <strong>des</strong> techniques diversifiées<br />
et intéressent donc <strong>des</strong><br />
entreprises de catégories<br />
d’agréation différentes : pose <strong>des</strong><br />
égouts et collecteurs, construction<br />
<strong>des</strong> stations d’épuration… La<br />
pose <strong>des</strong> collecteurs pouvant<br />
représenter 50% <strong>des</strong> budgets<br />
d’épuration, on assiste généralement<br />
à une séparation <strong>des</strong> marchés<br />
pour ces deux activités : la définition de lots ou de<br />
chantiers de tailles différentes offre un accès aux marchés<br />
à un large éventail d’entreprises. De même pour les stations<br />
d’épuration, la séparation entre génie civil et process<br />
électromécanique permet, le cas échéant, à un plus grand<br />
nombre d’entreprises de soumissionner. Toutefois, <strong>des</strong><br />
sociétés momentanées se sont régulièrement constituées<br />
afin de répondre aux spécificités <strong>des</strong> marchés d’assainissement.<br />
Jusqu’à 2010, <strong>des</strong> investissements importants seront réalisés<br />
pour l’achèvement <strong>des</strong> programmes de la SPGE. Mais au-delà<br />
de cette date, la plupart <strong>des</strong> stations d’épuration seront en<br />
place.<br />
Une autre forme de collaboration consiste à travailler par<br />
sous-traitance. La question est alors de savoir quel est le leader<br />
dans cette association. Bien que la valeur ajoutée vienne<br />
plutôt du process, la part du chiffre d’affaires relative au<br />
génie civil représente souvent plus de 60% dans la construction<br />
<strong>des</strong> stations, ce qui explique l’attribution du marché à<br />
l’entreprise de génie civil, l’auteur du process étant le soustraitant.<br />
Les entreprises relèvent parfois<br />
<strong>des</strong> problèmes dans la passation<br />
<strong>des</strong> marchés d’assainissement.<br />
Ainsi, les difficultés de programmation<br />
sont dues à la durée parfois<br />
excessive pour l’acquisition <strong>des</strong><br />
emprises (expropriations), les<br />
déplacements d’installations souterraines<br />
(impétrants), l’obtention<br />
d’un permis d’environnement ou<br />
d’urbanisme. Ces formalités peuvent<br />
générer <strong>des</strong> problèmes de planification<br />
pour les entreprises.<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
La création bienvenue de la<br />
SPGE<br />
Avec la mise en place en 1999 de la<br />
SPGE (Société Publique de Gestion<br />
de l’Eau), les entreprises ont pu<br />
bénéficier d’une meilleure programmation<br />
<strong>des</strong> travaux et consolider<br />
leur position sur une partie <strong>des</strong><br />
marchés régionaux. En effet, pour<br />
être à même de développer une<br />
offre compétitive et de qualité<br />
(acquisition de matériel, recrutement<br />
et formation de maind’œuvre…),<br />
les entreprises doivent<br />
pouvoir prévoir l’ampleur <strong>des</strong> investissements<br />
et les orientations technologiques<br />
futures.<br />
La création de la SPGE a permis à deux programmes d’investissements<br />
se mettre en place, le premier (2000-2004)<br />
pour un montant de 968 millions d'euros, le deuxième (2005-<br />
2009) pour un montant de 792 millions d'euros. En moyenne<br />
annuelle, sur l’ensemble de la période, le chiffre d’affaires<br />
<strong>des</strong> entreprises privées provenant <strong>des</strong> investissements de la<br />
SPGE représente 3,5% du chiffre d’affaires total de la<br />
construction wallonne, mais un pourcentage beaucoup plus<br />
élevé pour les entreprises concernées.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
31
FOCUS<br />
Des avancées technologiques se sont<br />
développées en Wallonie, car le programme<br />
d’assainissement a suscité une concurrence, non<br />
seulement financière, mais aussi technique entre<br />
les entreprises privées du secteur de l’eau.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
32<br />
Que se passera-t-il après 2010 <br />
Jusqu’à 2010, <strong>des</strong> investissements importants seront donc<br />
réalisés pour l’achèvement <strong>des</strong> programmes de la SPGE.<br />
Mais au-delà de cette date, la plupart <strong>des</strong> stations d’épuration<br />
seront en place. Le marché de l’assainissement restera soutenu,<br />
mais prendra alors une autre tournure pour les entreprises<br />
de la construction.<br />
• Entretien et rénovation <strong>des</strong> stations d’épuration<br />
Les stations d’épuration doivent faire l’objet d’une maintenance<br />
: l’entretien électromécanique et l’entretien <strong>des</strong> bassins,<br />
aires de travail et bâtiments techniques représenteront<br />
une proportion croissante de l’activité. Certaines<br />
stations d’épuration pourraient se voir améliorées par une<br />
épuration tertiaire spécifique de manière à rencontrer les<br />
objectifs de la directive européenne prévus pour 2015. De<br />
plus, vu que les stations d’épuration deviennent obsolètes<br />
au-delà de 25 ans, beaucoup d’anciennes stations seront à<br />
rénover ou moderniser.<br />
• Rénovation et réhabilitation <strong>des</strong> égouts et collecteurs<br />
Les égouts et collecteurs sont aujourd’hui plus que centenaires<br />
dans plusieurs centres urbains, générant e.a. <strong>des</strong> problèmes<br />
de pollution faute d’étanchéité. Des inspections, <strong>des</strong><br />
réparations, <strong>des</strong> réhabilitations occuperont une part croissante<br />
<strong>des</strong> travaux d’assainissement. C’est ainsi que <strong>des</strong><br />
techniques spécifiques telles que fonçage et chemisage, se<br />
sont développées. Les difficultés croissantes <strong>des</strong> chantiers<br />
liées au trafic routier et aux délais d’exécution toujours comprimés,<br />
suscitent un développement de techniques de réhabilitation<br />
ne nécessitant pas l’ouverture de la voirie.<br />
• Assainissement autonome<br />
Tout ce qui précède concerne l’assainissement <strong>des</strong> agglomérations<br />
de plus de 2.000 EH. Mais l’assainissement vise<br />
également les petites agglomérations. Le secteur de la<br />
construction intervient aussi en matière d’assainissement<br />
individuel (fabrication <strong>des</strong> systèmes d’épuration et d’unités<br />
de traitement, pose et mise en œuvre de ces unités). Pour<br />
voir évoluer ce créneau tant sur le plan financier que sur le<br />
plan technique, il est indispensable que les autorités compétentes<br />
en la matière définissent préalablement les modalités<br />
(administratives, financières et techniques) d’assainissement.<br />
Quelque 200.000 habitations (voire jusqu’à<br />
400.000) doivent être équipées d’un système d’épuration<br />
individuelle.<br />
• Égouttage séparatif<br />
La technique de l’égouttage séparatif (séparation <strong>des</strong> eaux<br />
de pluie et <strong>des</strong> eaux usées) va vraisemblablement amener<br />
un volume complémentaire de travaux pour les entreprises<br />
de voirie dans certains cas précis, tels que de nouveaux<br />
lotissements. En effet, elle permet d’atteindre de meilleurs<br />
rendements épuratoires <strong>des</strong> stations d’épuration situées<br />
en aval. Elle réduit le risque de coup d’eau de même que la<br />
taille potentielle <strong>des</strong> stations d’épuration.<br />
• Dragage <strong>des</strong> rivières et assainissement <strong>des</strong> boues de<br />
dragage<br />
L’assainissement inclut le dragage <strong>des</strong> rivières et cours<br />
d’eau, qui vise e.a. la dépollution et/ou la navigabilité <strong>des</strong><br />
voies d’eau. L’extraction, le regroupement et le traitement<br />
<strong>des</strong> boues de dragage polluées constituent une activité environnementale<br />
à haut potentiel dans le giron de la construction<br />
- pour autant que <strong>des</strong> centres de regroupement soient<br />
disponibles, ce qui pose encore problème en Wallonie.<br />
• Activités à l’exportation<br />
Les bureaux d’étu<strong>des</strong> belges (privés ou publics) participent<br />
aux échanges et à la circulation du potentiel wallon dans le<br />
domaine de l’assainissement. L’évolution <strong>des</strong> techniques<br />
acquises par les recherches pures ou au sein <strong>des</strong> entreprises<br />
(e.a. lagunage) a suscité de l’intérêt de la part de<br />
pays plus ou moins éloignés. Des marchés obtenus à<br />
l’étranger ont permis la création de synergies entre<br />
bureaux d’étu<strong>des</strong> belges à l’étranger ou entre bureaux<br />
d’étu<strong>des</strong> et entreprises belges. Le secteur de la construction<br />
acquiert ainsi de nouveaux marchés, de nouvelles<br />
expériences et une notoriété accrue (voir article sur l’exportation<br />
en page 29).<br />
L’emploi généré dans le secteur privé<br />
Le programme d’investissements de la SPGE a assuré la<br />
création et le maintien de plusieurs centaines d’emplois supplémentaires<br />
dans la construction. Le rythme moyen d’investissements<br />
publics en assainissement garantit actuellement,<br />
dans le secteur privé, l’emploi de quelque 1.700 salariés sur<br />
base annuelle. Un <strong>des</strong> principaux problèmes du marché de<br />
l’eau est le manque de personnel qualifié. L’accélération<br />
concomitante <strong>des</strong> travaux d’égouttage communal et de distribution<br />
d’eau ne fait qu’accroître ce besoin. Les autorités<br />
régionales compétentes en matière d’emploi et de formation,<br />
avec lesquelles la CCW entretient <strong>des</strong> contacts étroits, en<br />
sont conscientes et développent, en partenariat avec le secteur<br />
(notamment l’asbl Construtec-Wallonie) ainsi que le<br />
Polygone de l’Eau, plusieurs actions visant à combler les<br />
pénuries de main-d’œuvre.
|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />
Quelques développements techniques<br />
Des avancées technologiques se sont développées en<br />
Wallonie, car le programme de la SPGE a suscité une concurrence,<br />
non seulement financière, mais aussi technique entre<br />
les entreprises privées du secteur de l’eau (bureaux<br />
d’étu<strong>des</strong>, entrepreneurs…). Ces dernières<br />
ont mis leur créativité à profit<br />
lors <strong>des</strong> appels d’offres, ce qui a<br />
engendré une saine concurrence sans<br />
pour autant déroger à la qualité <strong>des</strong> produits.<br />
Les différents acteurs de<br />
recherche (universités, bureaux<br />
d’étu<strong>des</strong>, centres de recherche, entreprises)<br />
ont donc doté la Wallonie de personnes.<br />
connaissances technologiques variées<br />
couvrant les différents aspects de l’assainissement.<br />
Par exemple, le Centre Scientifique et Technique de la<br />
Construction effectue <strong>des</strong> recherches sur la technologie du<br />
béton et sur les techniques de réparation <strong>des</strong> bétons. Il prépare<br />
un code de bonne pratique qui constituera une base pour<br />
la formation d’installateurs d’unité d’épuration. Parallèlement,<br />
une recherche sur les toitures vertes permettra de revoir le<br />
dimensionnement <strong>des</strong> évacuations de toitures plates.<br />
Le Centre de Recherches Routières participe à la rédaction <strong>des</strong><br />
cahiers <strong>des</strong> charges-type de travaux de voirie (qui incluent <strong>des</strong><br />
chapitres égouttage, collecteurs, distribution d’eau…). Une<br />
guidance technologique sur les techniques de rénovation et de<br />
pose de réseaux d’égouttage est en cours. Le CRR influe le<br />
cadre normatif relatif à la pose ou à l’inspection <strong>des</strong> égouts et<br />
collecteurs par un nouveau code de bonne pratique.<br />
Les investissements publics<br />
en assainissement garantissent<br />
chaque année l’emploi de 1.700<br />
Conclusion<br />
La diminution <strong>des</strong> grands travaux traditionnels d’assainissement<br />
collectif pousse le secteur de la construction vers une<br />
proportion croissante de marchés de modernisation, de rénovation<br />
et d’entretien <strong>des</strong> ouvrages,<br />
ainsi que de marchés d’assainissement<br />
autonome.<br />
Les adaptations de génie civil et de voirie<br />
de nature à mieux gérer les phénomènes<br />
de précipitations exceptionnelles<br />
et lutter contre les inondations<br />
(revêtements de sol perméables, zones<br />
de rétention, égouttage séparatif, bassins<br />
d’orage…) susciteront un intérêt<br />
croissant dans un contexte de changement<br />
climatique accéléré, sans oublier les innovations au<br />
niveau <strong>des</strong> bâtiments (toitures adaptées, collecte <strong>des</strong> eaux<br />
de pluie…). Il convient d’y ajouter les enjeux relatifs aux infrastructures<br />
de captage, de transport et de distribution d’eau :<br />
étanchéité du réseau, élimination <strong>des</strong> canalisations en plomb<br />
et renouvellement du réseau…<br />
Il subsistera donc bien un important marché wallon de l’eau,<br />
mais davantage diversifié, évolutif et ouvert à la concurrence<br />
extérieure. Le potentiel d’activité s’orientera de plus en plus<br />
vers l’étranger, en ce compris la grande exportation. La gestion<br />
de l’eau devient un grand enjeu mondial du 21e siècle.<br />
Le rôle <strong>des</strong> pouvoirs publics wallons reste donc essentiel<br />
pour doter les entreprises régionales de références techniques<br />
valorisables à l’étranger. ||<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
33
FOCUS<br />
Industrie cimentière belge<br />
Premier Rapport environnemental<br />
Par Madeleine DEMBOUR<br />
Les grands dossiers environnementaux font la une de l’actualité et suscitent <strong>des</strong> interrogations légitimes de la part de<br />
nombreux citoyens. Les trois cimentiers opérant en Belgique estimaient leurs actions environnementales trop méconnues<br />
du grand public. Aujourd’hui, ils ont décidé de les communiquer ensemble, par le biais de leur Fédération.<br />
Réunis au sein de Febelcem – la<br />
Fédération de l’Industrie Cimentière<br />
belge – les 3 groupes cimentiers<br />
opérant en Belgique ont voulu faire<br />
état <strong>des</strong> actions qui témoignent de<br />
leur volonté de diminuer au mieux<br />
l'empreinte écologique du secteur.<br />
Ce rapport de 24 pages détaille<br />
entre autres les questions relatives<br />
au réaménagement <strong>des</strong> carrières, à<br />
la réduction <strong>des</strong> émissions atmosphériques,<br />
au traitement <strong>des</strong> eaux<br />
usées, à une forte diminution de la<br />
consommation d’énergie fossile et<br />
de matières premières grâce à la<br />
valorisation <strong>des</strong> déchets en cimenterie,<br />
etc.<br />
Le rapport de 24 pages révèle, notamment, qu'un tiers de<br />
l’énergie nécessaire pour faire tourner les fours <strong>des</strong><br />
cimenteries provient de la combustion de déchets (vieux<br />
papiers, pneus, bois de palettes, huiles usagées…) et que<br />
chaque tonne de ciment produite aujourd'hui nécessite 6,5%<br />
d’énergie en moins qu’en 1999 et émet 7,3% de CO 2 en moins.<br />
Grands consommateurs d’énergie,<br />
les cimentiers relèvent par exemple<br />
qu’un tiers de l’énergie nécessaire pour faire tourner leurs<br />
fours provient de la combustion de déchets : vieux papiers,<br />
pneus, bois de palettes, huiles usagées… "Ce qui permet au<br />
passage d’économiser <strong>des</strong> combustibles classiques et d’éviter<br />
les émissions ultérieures de CO 2 . En outre, ces déchets<br />
ne doivent pas être éliminés ailleurs et ne viennent pas grossir<br />
les volumes mis en décharge", souligne Michel Calozet,<br />
Directeur du département écologie industrielle de Febelcem.<br />
Autre source de satisfaction pour les cimentiers : la réduction<br />
de la consommation d’énergie et <strong>des</strong> émissions de CO 2 . Les<br />
résultats sont là : chaque tonne de ciment produite nécessite<br />
6,5% d’énergie en moins qu’en 1999, et cette même tonne<br />
émet 7,3% de CO 2 en moins. "Il faut<br />
y voir le résultat de l’accord de<br />
branche signé avec la Région wallonne,<br />
analyse Michel Calozet. Suite<br />
à cet accord, les cimentiers ont fait<br />
réaliser <strong>des</strong> audits énergétiques sur<br />
chacun de leurs sites. Ces contrôles<br />
ont permis d’identifier de nouveaux<br />
potentiels d’amélioration, leur faisabilité<br />
et leur rentabilité pour chaque<br />
entreprise. C’est sur base de ces<br />
audits que différentes mesures ont<br />
été mises en œuvre. Elles concernent<br />
notamment l’utilisation accrue<br />
de combustibles de substitution et<br />
de biomasse, l’augmentation de la<br />
teneur en cendres volantes dans le<br />
cru, la meilleure gestion de la<br />
consommation électrique, l’optimisation<br />
de la marche <strong>des</strong> fours, etc."<br />
L’avenir n’est pourtant pas dénué de préoccupations pour les<br />
cimentiers. Citons, parmi les dossiers «chauds» : l’attribution<br />
<strong>des</strong> quotas CO 2 , la mise en œuvre de l’IPPC au niveau <strong>des</strong><br />
installations, l’accès au gisement, etc. Autant de paramètres<br />
qui, malgré les incertitu<strong>des</strong> et l’insécurité juridique, doivent<br />
pourtant être intégrés par les industriels dans leurs plans<br />
d’investissement. "Une gymnastique pas toujours facile ! ",<br />
conclut Michel Calozet. ||<br />
La localisation <strong>des</strong> cimenteries est<br />
imposée par la structure géologique.<br />
C’est pourquoi les cimenteries (où<br />
travaillent 1.300 personnes) sont<br />
concentrées en Wallonie, dans les<br />
régions de Tournai, Mons et Liège, à<br />
proximité <strong>des</strong> sites d’extraction <strong>des</strong><br />
matières premières.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
34<br />
Plus d’infos <br />
www.febelcem.be
|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />
Une étude européenne relance le débat<br />
Brûler le bois ou le transformer <br />
Par Madeleine DEMBOUR<br />
Une récente étude européenne relance le débat de la<br />
valorisation du bois, en montrant que la valeur ajoutée<br />
et les emplois générés par une filière matière telle que<br />
celle du papier est de loin supérieure à celle de la<br />
filière énergétique.<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />
Que faire <strong>des</strong> sous-produits de la forêt Résidus de scierie,<br />
branchages, copeaux… La question est simple, la réponse<br />
l’est moins. En résumé, deux possibilités s’entrechoquent :<br />
soit brûler le bois pour produire de l’énergie (un procédé<br />
appelé «bois-énergie» et qui relève de la biomasse), soit utiliser<br />
ce bois comme matière première, comme le font entre<br />
autres l’industrie papetière ou les producteurs de panneaux.<br />
Le «hic», c’est que les réserves de sous-produits forestiers<br />
ne sont pas extensibles à l’infini. Ce qui entraîne donc une<br />
compétition entre les deux types de valorisation, et donc <strong>des</strong><br />
tensions sur les marchés, notamment au niveau <strong>des</strong> prix.<br />
"Dans le contexte belge, une <strong>des</strong> principales sources d'énergie<br />
renouvelable est la biomasse, et notamment les sous-produits<br />
de l'exploitation forestière et de l'industrie du bois, ...<br />
qui constituent précisément également les matières pre-<br />
mières de notre secteur", explique Firmin François, administrateur<br />
délégué de Cobelpa, la fédération qui représente les<br />
fabricants de pâtes, papiers et cartons de Belgique, soit 14<br />
entreprises dont 7 sont situées en Wallonie.<br />
Les papetiers rappellent régulièrement le principe de priorité<br />
de la valorisation matière par rapport à la valorisation énergétique,<br />
argumentant que la filière papetière prolonge le stockage<br />
du carbone dans ses produits, au lieu de le libérer plus<br />
rapidement dans l'atmosphère par combustion. Au niveau<br />
socio-économique, l'ensemble de la valeur ajoutée et <strong>des</strong><br />
emplois générés par une filière matière telle que celle du<br />
papier serait de loin supérieure (4 fois pour la valeur ajoutée<br />
et 6 fois pour les emplois) à celui de la filière énergétique<br />
beaucoup plus courte, comme le montre une étude européenne<br />
indépendante présentée le 30 janvier 2007. ||<br />
Cette étude est disponible<br />
sur le site www.cepi.org.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
35
FOCUS<br />
Recherche<br />
Des subsi<strong>des</strong> européens en faveur de l’environnement<br />
Par Isabelle TREUTTENS<br />
Le 1 er janvier dernier, l’<strong>Union</strong> européenne lançait son 7 e Programme-cadre de Recherche et Développement (7 e PCRD). Il<br />
s’agit du principal outil dont dispose l’Europe pour soutenir <strong>des</strong> activités de recherche et de développement, l’objectif étant<br />
qu’elle occupe ou maintienne la première place dans la plupart <strong>des</strong> disciplines scientifiques. L’environnement, en ce<br />
compris les changements climatiques, constitue l’une <strong>des</strong> thématiques soutenue : une enveloppe de 1.890 milliard d'euros<br />
pour la R&D dans ce domaine y sera consacrée au cours <strong>des</strong> 7 prochaines années.<br />
Depuis quelques années, l’<strong>Union</strong> européenne est<br />
confrontée au défi suivant : assurer une croissance permanente<br />
et durable tout en réduisant les incidences négatives<br />
de cette croissance sur l’environnement. La coopération à<br />
l’échelle européenne se justifie donc par le fait que les différents<br />
pays sont confrontés aux mêmes problèmes environnementaux.<br />
Cette coopération facilitera l’élaboration d’une<br />
planification commune, ainsi que le développement d’indicateurs<br />
communs, de métho<strong>des</strong> d’évaluation, de systèmes<br />
d’observation et de prévision cohérents.<br />
Les thématiques environnementales pour lesquelles les<br />
équipes de recherche pourront prétendre à un subside européen<br />
tournent autour <strong>des</strong> changements climatiques, de la<br />
pollution et <strong>des</strong> risques, de la gestion durable et <strong>des</strong> ressources,<br />
<strong>des</strong> écotechnologies et <strong>des</strong> outils d’observation et<br />
d’étude de la Terre.<br />
Dans les programmes de travail du 7 e PCRD, une attention<br />
particulière sera accordée aux relations entre les problèmes<br />
environnementaux mondiaux et les problèmes de développement<br />
régionaux et locaux concernant :<br />
1. Les ressources naturelles ;<br />
2. La biodiversité ;<br />
3. L’utilisation <strong>des</strong> sols ;<br />
4. Les catastrophes et les risques naturels et anthropiques<br />
5. Les changements climatiques ;<br />
6. Les technologies environnementales<br />
(actions généralement en faveur <strong>des</strong> PME) ;<br />
7. L’environnement et la santé ;<br />
8. Les outils d’analyse <strong>des</strong> politiques.<br />
La coopération avec les pays industrialisés améliorera l’accès<br />
à l’excellence en matière de recherche au niveau mondial. La<br />
recherche contribuera aussi aux développements technologiques<br />
visant à améliorer le positionnement commercial <strong>des</strong><br />
entreprises européennes, notamment les PME, dans les écotechnologies.<br />
||<br />
Plus d’infos <br />
NCP-Wallonie : 010/48.50.39<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
36<br />
Et les PME <br />
Voici quelques exemples de thèmes «PME» ouverts par l’Europe dans un premier appel<br />
à propositions. Il y aura en moyenne un appel à propositions ouvert par an pendant 7 ans :<br />
• ENV.2007.3.1.1.1: Innovative technologies and services for sustainable water use<br />
in industries (SME relevant topic) – Funding scheme: collaborative projects (largescale<br />
integrating projects) – Community contribution from 4 up to 10 million €)<br />
• ENV.2007.3.1.2.2: Development of technologies and tools for soil contamination<br />
assessment and site characterization, towards sustainable remediation (SME and<br />
Policy relevant topic) – Funding scheme: collaborative projects – Community contribution<br />
up to 3,5 million €).<br />
• ENV.2007.3.1.3.1: Development of integrated waste management technologies for<br />
maximising material and energy recovery/recycling of the organic (humid) fraction of<br />
municipal solid waste (SME relevant and Policy relevant topic) – Funding scheme:<br />
collaborative projects (large-scale integrating projects) – Community contribution<br />
from 4 up to 10 million €).<br />
Les thèmes cités sont repris en pages 39, 40 et 41 du programme de travail (work<br />
programme) du premier appel à propositions. Ce programme de travail peut être<br />
téléchargé sur le site de Cordis (http://cordis.europa.eu/fp7), rubrique «Find a call»<br />
(suivez le lien «Environment (including Climate Change)» dans l'onglet<br />
«Cooperation» à droite).<br />
© belpress.com - Banque d’images en ligne
|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />
Activités de recherche en matière d’environnement<br />
soutenues par l’Europe<br />
• Changements climatiques, pollution et risques<br />
- Pressions sur l’environnement et le climat<br />
- Environnement et santé<br />
- Risques naturels<br />
• Gestion durable <strong>des</strong> ressources<br />
- Conservation et gestion durable <strong>des</strong> ressources naturelles et anthropiques<br />
- Evolution <strong>des</strong> environnements marins<br />
• Ecotechnologies<br />
- Ecotechnologies pour la gestion durable et la conservation<br />
de l’environnement naturel et anthropique<br />
- Evaluation, vérification et expérimentation <strong>des</strong> technologies<br />
• Outils d’observation et d’étude de la Terre<br />
- Observation de la Terre<br />
- Outils d’évaluation pour un développement durable<br />
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Dynamisme wallon Mars 2007<br />
37
FOCUS<br />
Exemples récents<br />
Les nuisances industrielles soumises aux tribunaux <br />
Par Damien JANS<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
38<br />
Tout exploitant sait le soin qu’il convient d’apporter à<br />
ses deman<strong>des</strong> de permis d’environnement. Il sait aussi les<br />
difficultés qu’il y a, parfois, à obtenir ces autorisations, spécialement<br />
lorsque le voisinage est hostile au projet. Le permis<br />
obtenu peut encore faire l’objet d’un recours devant le<br />
Gouvernement wallon. Si le Gouvernement confirme le permis,<br />
demeure le risque d’un recours au Conseil d’Etat. Ces<br />
mêmes recours sont évidemment offerts à l’exploitant en cas<br />
de refus de permis.<br />
En outre, un permis d’environnement comporte d’ordinaire<br />
<strong>des</strong> conditions particulières d’exploiter. Ces conditions peuvent<br />
être modifiées en cours d’exploitation. Aux termes d’un<br />
arrêté récent du Gouvernement wallon, elles doivent même<br />
être réexaminées d’office pour le 30 octobre 2007 au plus<br />
tard, pour certains types d’établissements (industries d’activités<br />
énergétiques, production et transformation <strong>des</strong> métaux,<br />
industrie minérale, industrie chimique, gestion <strong>des</strong> déchets<br />
et quelques autres activités) (1) .<br />
Ces aspects de la vie administrative <strong>des</strong> entreprises ne<br />
concernent cependant que le contrôle exercé préventivement<br />
sur les nuisances industrielles, avant ou pendant l’exploitation.<br />
Ceci n’exclut pas que, même en respectant les<br />
dispositions du permis enfin octroyé et ses condition particulières<br />
d’exploitation, l’entreprise, ou l’entrepreneur, puisse<br />
voir sa responsabilité engagée. A fortiori si les conditions du<br />
permis ne sont pas respectées.<br />
Quelles sont les actions civiles et pénales qui peuvent être<br />
intentées contre l’exploitant ou l’établissement <br />
La responsabilité civile<br />
L’exploitant peut être poursuivi par <strong>des</strong> riverains sur la simple<br />
base de la responsabilité civile. Si le voisinage, ou une association<br />
protectrice de l’environnement, parvient à prouver la<br />
faute de l’exploitant, si cette faute a occasionné un dommage<br />
au voisinage ou au but poursuivi par l’association, et<br />
que ce dommage est la conséquence de cette faute, l’exploitant<br />
peut être amené à le réparer. La faute peut simplement<br />
être déduite de l’absence de permis ou du non-respect<br />
de ses dispositions. Tel est par exemple le cas jugé par la<br />
Cour d’appel de Mons, qui a condamné l’exploitant d’une<br />
salle de danse, lequel méconnaissait depuis quinze ans les<br />
conditions auxquelles son permis lui avait été délivré (2) .<br />
Même si le permis est respecté, l’exploitant reste tenu d’une<br />
obligation générale de prudence et d’attention vis-à-vis du<br />
voisinage et de l’environnement. Les permis sont en effet<br />
délivrés "sans préjudice du droit <strong>des</strong> tiers", selon la formule<br />
consacrée. Si le permis est respecté, la faute sera plus difficile<br />
à établir, sans que ce soit impossible. Une Cour d’appel a<br />
ainsi condamné un exploitant, alors même que son exploitation<br />
était autorisée, en rappelant qu’"il ne suffit pas de<br />
répondre aux normes spécifiques imposées dans le permis<br />
pour satisfaire à cette obligation générale de précaution" (3) .<br />
Ceci, ajoute la Cour, peut amener l’exploitant "à limiter ou<br />
arrêter la production à certains moments ou dans certaines<br />
circonstances". Inversement, le non-respect du permis n’entraîne<br />
pas ipso facto une nuisance industrielle, comme l’a<br />
souligné la Cour européenne de sauvegarde <strong>des</strong> droits de<br />
l’homme (4) . Il appartient donc au juge de se livrer à une analyse<br />
<strong>des</strong> circonstances concrètes.<br />
Une voie plus souvent choisie par les riverains est celle <strong>des</strong><br />
"troubles excessifs de voisinage". Cette action, basée sur le respect<br />
du droit de propriété, ne nécessite pas de prouver la faute<br />
de l’exploitant, mais bien d’établir que l’activité cause une nuisance<br />
qui dépasse ce que l’on doit normalement supporter en<br />
tant que voisin. Le caractère « excessif » du trouble de voisinage<br />
est une affaire d’appréciation du juge, qui tiendra compte<br />
<strong>des</strong> intérêts en présence. Ainsi, dans le contentieux bien connu<br />
<strong>des</strong> nuisances sonores occasionnées par les avions, la Cour<br />
d’appel de Bruxelles a rappelé que "<strong>des</strong> inconvénients de voisinage<br />
qui, s’ils étaient le fait <strong>des</strong> particuliers, seraient anormaux,<br />
peuvent ne pas l’être quand ils trouvent leur raison d’être et<br />
leur justification dans l’intérêt de la collectivité" (5) .<br />
Un exploitant peut enfin être poursuivi sur la base de la responsabilité<br />
de celui qui a sous sa garde une chose qui cause<br />
dommage à autrui. En Belgique, contrairement à la France, il<br />
faut cependant établir que la «chose» qui a provoqué le dommage<br />
présentait un vice. Des nuisances industrielles dont la<br />
cause réside dans un dysfonctionnement de l’entreprise,<br />
sous la «garde» de l’exploitant, peuvent ainsi fonder la responsabilité<br />
de celui-ci. Selon la Cour de cassation, en effet,<br />
"est gardien d'une chose celui qui en use pour son propre<br />
compte ou qui en jouit ou la conserve avec pouvoir de surveillance,<br />
de direction et de contrôle" (6) , ce qui est bien le cas<br />
d’un exploitant par rapport à son entreprise. Ce type de responsabilité<br />
concerne notamment les transporteurs d’énergie.<br />
Une rupture du moyen technique de transport, tel un câble<br />
électrique dans une affaire jugée par la Cour d’appel de<br />
Bruxelles, si elle entraîne un dommage, rendra responsable<br />
le gestionnaire du réseau (7) .<br />
La responsabilité pénale<br />
L’exploitation d’un établissement peut aussi constituer une<br />
infraction, c’est-à-dire engager la responsabilité pénale.<br />
L’infraction peut être prévue par une disposition environnementale,<br />
ou simplement être poursuivie sur la base du Code<br />
pénal, au titre <strong>des</strong> coups et blessures involontaires, voire de<br />
l’homicide par imprudence. Depuis la loi du 4 mai 1999 (8) ,<br />
l’établissement, personne morale, peut aussi bien être<br />
condamné que l’exploitant, personne physique.<br />
Un Tribunal correctionnel a, par exemple, reconnu coupable<br />
d’infractions aux dispositions environnementales pertinentes,<br />
une entreprise «Seveso», dès lors que "le déroulement<br />
<strong>des</strong> faits le jour de la première émission accidentelle<br />
met en évidence une absence totale de communication au
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Droit de l’environnement et nuisances<br />
industrielles : approche comparée avec le<br />
droit du travail<br />
Damien JANS est l’auteur d’un ouvrage récent consacré au droit de<br />
l’environnement et <strong>des</strong> nuisances industrielles. Il s’agit de la version<br />
éditée et mise à jour de sa thèse de doctorat soutenue à l’UCL en<br />
octobre 2006.<br />
L’ouvrage explore l’une <strong>des</strong> deux branches du droit de l’environnement,<br />
celle consacrée aux nuisances industrielles. Il se<br />
penche spécialement sur les risques sanitaires qui leur sont<br />
liés. Remontant jusqu’à Hippocrate, l’auteur expose de la sorte<br />
les origines de la compréhension de l’influence du milieu sur la<br />
santé. Il aborde ensuite les réponses que le droit administratif<br />
a apportées aux nuisances générées par les différentes révolutions<br />
industrielles. Souvent peu satisfaisantes, ces réponses<br />
continuent toutefois d’inspirer partiellement le droit de<br />
l’environnement moderne. Depuis la fin de la Seconde Guerre<br />
mondiale, l’apparition de nouveaux risques sanitaires – prolifération<br />
<strong>des</strong> substances dangereuses, accidents majeurs, énergie<br />
nucléaire, organismes génétiquement modifiés, gaz à effet<br />
de serre, ... – oblige cependant le droit de l’environnement à<br />
imaginer <strong>des</strong> mécanismes originaux. L’auteur les analyse ici en<br />
détail, soulignant l’apport <strong>des</strong> droits fondamentaux à cette<br />
évolution (droit à la protection d’un environnement sain, droit<br />
à la santé, droit au respect de la vie privée, droits procéduraux).<br />
A l’intérêt de l’ouvrage, tant pour le chercheur que pour le<br />
praticien, s’ajoute une originalité. Damien Jans conduit en effet<br />
son analyse en la comparant avec le droit du bien-être.<br />
sein de l’entreprise et ce tant entre les différents travailleurs<br />
de même niveau qu’entre les différents échelons de la hiérarchie<br />
de l’entreprise. Les faits n’ont pas été rapportés à<br />
l’extérieur et ce n’est que lorsque le défendeur a été interpellé<br />
par les services de police que les services publics ont<br />
été mis au courant de l’émission". Le Tribunal épingle, en<br />
d’autres termes, "un problème de communication grave et<br />
structurel", tant interne qu’externe, à l’origine de l’infraction<br />
et du dommage (9) .<br />
Une même décision judiciaire peut aussi condamner l’établissement<br />
et acquitter l’exploitant. Tel est le cas d’une<br />
affaire jugée par le Tribunal correctionnel de Liège (10) . En l’espèce,<br />
une pollution aux hydrocarbures était apparue dans une<br />
voie d’eau voisine, à hauteur de l’entreprise soupçonnée d’en<br />
être l’auteur. La société se trouve condamnée, sur pied d’une<br />
disposition relative à la protection <strong>des</strong> eaux de surface contre<br />
la pollution. Les personnes physiques, poursuivies pour<br />
entrave à la mission de surveillance de la police de l’environnement,<br />
sont en revanche acquittées, dès lors que tout prévenu,<br />
à partir du moment où le dommage est consommé, a<br />
droit à garder le silence.<br />
Prudence donc. Mais, on le voit, ces décisions concernent<br />
principalement <strong>des</strong> dommages aux personnes ou à leurs<br />
biens. S’agissant du préjudice à l’environnement lui-même, la<br />
transposition, en Région wallonne, de la directive 2004/35/CE<br />
sur la responsabilité environnementale pourrait assurer que<br />
le respect du permis permette de dégager la responsabilité<br />
de l’exploitant. ||<br />
>> Damien JANS, Droit de l’environnement et nuisances industrielles –<br />
Approche comparée avec le droit du travail, Bruxelles,<br />
La Charte, 2007 (446 pages).<br />
Voir aussi : www.lacharte.be<br />
(1) Voir à cet égard l’arrêté du Gouvernement wallon du 8 février 2007, M.B., 16 février 2007.<br />
(2) Mons (8e ch.), 17 mai 2001, Cah. dr. Imm., 2001, liv. 5, p. 9.<br />
(3) Gand (10e Ch.), 8 novembre 2001, T.M.R. 2001, p. 474.<br />
(4) Cour eur. D. H., arrêt FADEÏEVA C. RUSSIE, 9 juin 2005.<br />
(5) Bruxelles, 24 janvier 1997, Amén. 1997, p. 305.<br />
(6) Cass. (1re ch.), 20 mars 2003.<br />
(7) Bruxelles (5e ch.), 26 septembre 2005, Rev. Jur. Imm., 2006, liv. 1, p. 5.<br />
(8) Loi du 4 mai 1999 instaurant la responsabilité pénale <strong>des</strong> personnes morales, M.B., 22 juin 1999.<br />
(9) Corr. Gand, 7 septembre 2004, NjW, liv. 90, 1283 et note L. LAVRYSEN.<br />
(10) Corr. Liège, 4 mai 2004, Amén., 2005, p. 148.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
39
RUBRIQUE || ENVIRONNEMENT<br />
Gestion collective <strong>des</strong> déchets<br />
Facture «déchets» allégée pour ANS Bénélux<br />
Nous évoquions récemment le cas de ces 10 entreprises du zoning de Saintes, en Brabant wallon,<br />
qui ont décidé de gérer collectivement leurs déchets.<br />
Sous la houlette de l’UWE, le projet vient de se concrétiser.<br />
Rencontre avec Benoît del Marmol, le patron de ANS Bénélux, très satisfait de la nouvelle formule.<br />
Par Brigitte DE VOS<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
40<br />
L’entreprise ANS<br />
Bénélux est installée dans<br />
le Parc Industriel de Saintes<br />
depuis 2000. L’activité principale<br />
de la firme est la<br />
vente et la location de<br />
matériels de connectivité<br />
pour réseaux informatiques<br />
de toutes marques en<br />
reconditionné ou neuf mais<br />
à prix réduits. ANS emploie<br />
14 personnes en Belgique<br />
et possède <strong>des</strong> filiales au<br />
Luxembourg, en France et<br />
en Espagne. De par ses<br />
activités, l’entreprise génère essentiellement<br />
<strong>des</strong> déchets d’emballage : du<br />
carton, du film étirable, du plastique,<br />
quelques palettes et un petit flux de<br />
déchet dit ménager. Le tout représentait<br />
en moyenne un container de 1.100<br />
litres par semaine.<br />
Force de négociation<br />
En 2006 a démarré sur le zoning de<br />
Saintes, un projet de gestion collective<br />
<strong>des</strong> déchets dits non dangereux (voir à<br />
ce sujet le Dynamisme Wallon de<br />
novembre 2006). Benoît del Marmol,<br />
Manager de l’entreprise, a tout de<br />
suite été séduit par cette initiative :<br />
"Mon entreprise produit peu de<br />
déchets. Même en triant mes déchets,<br />
je ne pouvais bénéficier de tarifs préférentiels<br />
pour leurs évacuations. A<br />
moi tout seul, je n’avais aucune force<br />
de négociation ! C’est pourquoi le projet<br />
de gestion collective <strong>des</strong> déchets<br />
initié par la Cellule <strong>des</strong> Conseillers en<br />
Environnement de l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> m’a tout de suite paru<br />
avantageux !".<br />
Après avoir réalisé une évaluation à la<br />
fois quantitative et qualitative <strong>des</strong><br />
divers flux de déchets auprès <strong>des</strong> 10<br />
entreprises membres de la commission<br />
du Parc d’activités économiques<br />
de Saintes, un appel d’offre a été<br />
lancé auprès <strong>des</strong> prestataires de services.<br />
Le choix s’est porté sur une<br />
Installée dans le parc industriel de Saintes depuis 2000, ANS Bénélux emploie<br />
14 personnes en Belgique et possède <strong>des</strong> filiales au Luxembourg, en France et<br />
en Espagne.<br />
entreprise qui proposait à la fois <strong>des</strong><br />
services flexibles et <strong>des</strong> tarifs intéressants.<br />
ANS Bénélux a donc signé un nouveau<br />
contrat pour la gestion de ses déchets<br />
en septembre 2006. "Lors du changement<br />
de contrat, j’ai instauré un mode<br />
de gestion <strong>des</strong> déchets plus respectueux<br />
de l’environnement. En effet, je<br />
trie à présent scrupuleusement chaque<br />
déchet : le papier/carton est évacué<br />
dans un container de 1.100 litres<br />
toutes les 2 semaines, les films plastiques<br />
sont stockés dans un sac de<br />
400 litres évacué une fois par mois et<br />
les déchets de cantine représentent 2<br />
sacs poubelle communaux par<br />
semaine. De plus, je bénéficie de tarifs<br />
calculés sur la mutualisation <strong>des</strong> flux<br />
<strong>des</strong> 10 entreprises participantes !".<br />
Une facture « déchets » diminuée<br />
de 60% !<br />
Après 4 mois, Benoît del Marmol a fait<br />
ses comptes : "Le fait de trier a permis<br />
d’espacer les fréquences d’enlèvement<br />
(tous les 15 jours au lieu de<br />
chaque semaine). Si on ajoute à cela<br />
les tarifs préférentiels dont je bénéficie<br />
maintenant, ma facture d’enlèvement<br />
<strong>des</strong> déchets a diminué de près<br />
de 60% ! De plus, avec le système<br />
précédent, on retrouvait régulièrement<br />
LIFE<br />
<strong>des</strong> déchets «extérieurs»<br />
(employés, dépôts sauvages,…)<br />
Avec le tri et le<br />
cadenas sur le container, ce<br />
n’est plus le cas. Il a juste<br />
fallu une petite semaine aux<br />
employés pour se familiariser<br />
avec le système de tri.<br />
Mais comme c’est pour une<br />
bonne cause, à la fois environnementale<br />
et économique,<br />
leur adhésion au projet<br />
a été très rapide !".<br />
A présent, cette initiative<br />
s’inscrit dans un projet plus<br />
vaste (appelé SMIGIN) soutenu à la<br />
fois par la Région wallonne et la<br />
Commission <strong>des</strong> Communautés<br />
Européennes (voir à ce sujet le<br />
Dynamisme wallon de Janvier 2007).<br />
Les conseillers de l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> vont créer de nouvelles<br />
synergies entre entreprises du<br />
Parc d’activités économiques de<br />
Saintes autour <strong>des</strong> thématiques suivantes<br />
: la mobilité, l’aménagement<br />
paysager, l’énergie<br />
et centrale d’achat. Affaire à suivre<br />
donc! ||<br />
Le Projet Life – SMIGIN (Sustainable<br />
Management by Interactive Governance and<br />
Industrial Networking) bénéficie d’un<br />
financement du Programme Life de la<br />
Commission Européenne, et <strong>des</strong> subventions que<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> reçoit de la<br />
Région wallonne pour ses missions de<br />
sensibilisation à la prévention <strong>des</strong> pollutions, à<br />
l’utilisation rationnelle de l’énergie et à<br />
l’aménagement du territoire. Il est géré par<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> et est mené en<br />
partenariat avec la Chambre de Commerce et<br />
d’Industrie du Valenciennois.<br />
Olivier Kassi (Responsable du projet)<br />
• Tél. 010/47.19.43<br />
• E-mail : olivier.kassi@uwe.be
RUBRIQUE || MOBILITE<br />
Une veille permanente<br />
«L’eau-gistique» spadoise<br />
Gérer la logistique d’une entreprise telle que Spa suppose une gestion<br />
tout au long de la supply chain : du planning de production à la gestion<br />
<strong>des</strong> approvisionnements, de la réception de la production au<br />
chargement et la livraison <strong>des</strong> produits finis.<br />
Par Grégory FALISSE<br />
Michel François et Serge<br />
Melisen (photo), respectivement Chef<br />
de Département Logistique et Chef du<br />
Service Manutention et Magasin de<br />
Spa Monopole, ont présenté à<br />
Dynamisme Wallon les gran<strong>des</strong> tendances<br />
liées au transport de l’eau<br />
minérale.<br />
Trois éléments importants tout<br />
d’abord. La mise en bouteille d’eau est<br />
une activité fortement saisonnière.<br />
L’expédition peut passer du simple au<br />
double en fonction de la haute ou la<br />
basse saison (de 2 millions de litres<br />
par jour à environ 5 millions/jour). En<br />
outre, compte tenu de son appellation<br />
d’eau «minérale», la mise en bouteille<br />
doit se faire obligatoirement sur le site<br />
d’embouteillage, à Spa. Enfin, les<br />
approvisionnements représentent environ<br />
15% du total <strong>des</strong> marchandises<br />
qui transitent par l’usine de Spa.<br />
Une part importante de la production<br />
est acheminée par camion vers trois<br />
sites de stockage situés aux Hauts-<br />
Sarts, à Renory et à Weert au Pays-Bas.<br />
La livraison <strong>des</strong> plateformes de stockage<br />
se fait via <strong>des</strong> navettes routières<br />
à raison d’une vingtaine de camions<br />
par jour vers les Hauts-Sarts, d’une<br />
cinquantaine vers Weert et de 3<br />
camions par semaine vers Renory.<br />
Si la moitié <strong>des</strong> ventes sont réalisées<br />
sur les marchés belge et luxembourgeois,<br />
les Pays-Bas constituent le premier<br />
client «étranger» de l’entreprise<br />
puisque quelque 47% de la production<br />
y sont écoulés. Le solde part à la<br />
grande exportation via Renory pour, le<br />
cas échéant, être acheminé par barges<br />
jusqu’Anvers.<br />
Le site de Spa Monopole étant situé le<br />
long de la voie ferrée, un projet de<br />
<strong>des</strong>serte ferroviaire de ces plateformes<br />
a naturellement été imaginé.<br />
Des coûts importants d’aménagement<br />
en gare de Spa, de Pepinster et de<br />
Weert (Pays-Bas), la distance relativement<br />
courte entre l’usine et les<br />
centres de distributions, le coût prohibitif<br />
<strong>des</strong> ruptures de charge rendent<br />
actuellement l’investissement trop<br />
onéreux. Le surcoût est en effet d’environ<br />
35% par rapport à la route. Spa<br />
Monopole n’a pas renoncé totalement<br />
au projet mais celui-ci ne sera mis en<br />
œuvre que si le coût du transport routier<br />
devenait trop important. Par<br />
ailleurs, la capacité du transport du rail<br />
se limitait à 60% du volume embouteillé<br />
pour le marché hollandais. Enfin,<br />
le transport ferroviaire n’offrait pas<br />
assez de flexibilité, la majorité <strong>des</strong><br />
clients exigeant un délai de livraison à<br />
J+1, voire J+2 dans le meilleur <strong>des</strong> cas.<br />
Soucieuse de son image d’entreprise<br />
durable, Spa Monopole se dit par<br />
ailleurs très intéressée par les tests<br />
sur les éco-combis, ces combinaisons<br />
routières plus longues (25,25 m) et<br />
plus lour<strong>des</strong> (masse maximale autorisée<br />
de 60 tonnes) que la normale mais<br />
qui limitent le nombre de véhicules sur<br />
les routes et réduisent la consommation<br />
globale à la tonne transportée. En<br />
effet, il suffit de deux trains routiers<br />
pour remplacer 3 combinaisons<br />
conventionnelles. S’ils sont déjà en circulation<br />
sur <strong>des</strong> itinéraires précis en<br />
Finlande et en Suède, s’ils sont en<br />
cours de test au Pays-Bas (Spa participe<br />
à ce test, via son tractionnaire) et<br />
en Allemagne, la Belgique demeure,<br />
sur ce sujet, à la traine.<br />
Une autre étude est actuellement en<br />
cours pour analyser la <strong>des</strong>serte du<br />
centre de distribution de Weert par la<br />
voie d’eau depuis la future darse<br />
d’Hermalle-sous-Argenteau.<br />
La traçabilité <strong>des</strong> produits finis est<br />
assurée depuis 1996, alors que celle<br />
<strong>des</strong> matières premières l’est depuis<br />
2005, tous deux grâce à un système<br />
de co<strong>des</strong>-barres. Le système RFID<br />
(identification par fréquences radio)<br />
est à l’étude. Les premières barrières<br />
ont été levées, comme le fait que<br />
l’eau fait naturellement obstacle au<br />
passage <strong>des</strong> on<strong>des</strong>. Le prix reste à ce<br />
jour trop élevé pour passer à ce système.<br />
La prochaine étape envisagée<br />
par Spa est la traçabilité <strong>des</strong> vidanges<br />
qui rentrent directement depuis les<br />
clients. Ceci en dépit de la régression<br />
programmée de ce secteur : les Pays-<br />
Bas passent progressivement au système<br />
de collecte <strong>des</strong> bouteilles plastiques.<br />
Un dernier élément relevé lors de l’entretien<br />
est que l’entreprise connaît,<br />
occasionnellement et en haute saison,<br />
<strong>des</strong> problèmes de capacité de transport.<br />
Elle regrette que les transporteurs<br />
ne s’organisent pas davantage<br />
afin d’offrir leurs capacité excédentaires,<br />
notamment lors <strong>des</strong> retours.<br />
On le voit, Spa Monopole assure une<br />
«veille logistique» intensive qui entend<br />
assurer de manière conjointe la qualité<br />
de son service aux clients, mais également<br />
une réduction de l’impact<br />
environnemental et de ses coûts<br />
d’expédition. ||<br />
Route, voie d’eau, mer,…<br />
l’eau de Spa opte pour la<br />
multimodalité.<br />
Cellule Mobilité de l’UWE<br />
Samuël Saelens et Grégory Falisse<br />
• Tél. 010/48.94.08<br />
• E-mail : mobilite@uwe.be<br />
• www.uwe.be/mobilite<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
41
RUBRIQUE || MANAGER POSITIF<br />
Un thème proposé par le Club APM Namur<br />
Motivation : qu’est-ce qui les fait courir <br />
Nul ne peut vouloir pour l’autre, et de ce fait nous ne pouvons imposer à l’autre la<br />
moindre motivation, surtout si nous faisons l’hypothèse que nous travaillons pour nous<br />
réaliser ultérieurement comme être paresseux. Pourquoi remettre à plus tard la paresse<br />
que nous pourrions satisfaire le jour même …<br />
Par Norbert CHATILLON<br />
Activer les facteurs de motivation<br />
Nous ne pouvons réduire notre représentation<br />
de l’entreprise au modèle<br />
d’un système mécanique. Ce modèle<br />
ne désigne que <strong>des</strong> fonctionnements,<br />
et ne rend compte ni de l’évolution collective<br />
ni de la créativité <strong>des</strong> personnes.<br />
Freud a mis en évidence 3 composantes<br />
de cette énergie de vie, qui sont :<br />
• le narcissisme : quelle image de<br />
moi me renvoient mon métier, mon<br />
activité, mon statut, mon entreprise <br />
Attacher plus d’importance à sa<br />
position sur l’organigramme, ou aux<br />
signes manifestes de reconnaissance<br />
– surface de bureau, modèle<br />
de voiture de service ou de fonction,<br />
etc. – sont <strong>des</strong> indicateurs de la<br />
place prise par le narcissisme au<br />
cœur du travail. Si l’image que chacun<br />
a de soi-même est essentielle<br />
et déterminante, elle soulève <strong>des</strong><br />
questions à la limite de la pathologie<br />
lorsqu’elle envahit le champ de<br />
conscience et inverse les priorités<br />
de sa conduite au travail.<br />
• l’érotisme : c’est le rapport au plaisir.<br />
Celui de faire, de travailler<br />
ensemble, de « prendre son pied »<br />
dans son activité. Avec l’âge, l’expérience,<br />
cette dimension prend naturellement<br />
le pas sur le souci de son<br />
image, nécessaire pour se situer<br />
dans un premier temps, mais auquel<br />
se figer et fixer constitue un handicap<br />
et un frein à l’épanouissement.<br />
• le goût du défi, de la confrontation,<br />
que Freud désigne par agressivité,<br />
terme à entendre dans le sens d’une<br />
dynamique tournée vers la résolution<br />
<strong>des</strong> épreuves et <strong>des</strong> difficultés. C’est<br />
la jouissance de l’informaticien devant<br />
le «bug», du technicien de maintenance<br />
devant la «belle panne», du<br />
financier devant la quadrature <strong>des</strong><br />
chiffres. C’est l’excitation du dirigeant<br />
à créer une affaire, à la redresser. Le<br />
même qui peut ensuite s’ennuyer<br />
lorsque l’affaire tourne rond.<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
42<br />
Les paradoxes de la motivation<br />
Ils sont essentiellement de deux<br />
ordres :<br />
• passer d’une activité opérationnelle<br />
à une activité d’encadrement change<br />
la représentation de son image.<br />
L’impression de courir partout, de<br />
n’avoir pas vraiment «fait» génère<br />
une fragilisation de l’image de soi. Il<br />
en est de même du vécu de la<br />
confrontation, moins valorisant : le<br />
job de manager est un job de<br />
«réducteur d’aléas». Là, le dirigeant<br />
se doit d’accompagner la remotivation<br />
et de mettre en lumière la plusvalue<br />
de cette nouvelle position :<br />
faire en sorte que les écarts entre<br />
l’activité réelle et le travail initialement<br />
prescrit soient maîtrisés avant<br />
que l’étape ultérieure du travail en<br />
soit affectée ou altérée.<br />
• changer de technologie, de mode<br />
d’organisation sont <strong>des</strong> moments<br />
qui bouleversent le rapport à l’image<br />
de soi, au plaisir de travailler et à la<br />
confrontation à l’insurmontable. Le<br />
technicien qui ne répare plus et doit<br />
se contenter de substituer une carte<br />
électronique sur une installation voit<br />
se transformer son rapport au travail<br />
et à lui-même.<br />
La place de la sanction dans la<br />
motivation<br />
Sanctionner n’est ni punir ni pénaliser,<br />
et tout manquement exige sanction.<br />
Sanctionner, c’est s’intéresser à l’autre<br />
en l’associant à la recherche et à la correction<br />
<strong>des</strong> facteurs qui ont conduit au<br />
manquement ou à la faute. C’est agir<br />
sur l’organisation avec la personne sans<br />
punir cette personne. Une vraie sanction<br />
constitue une voie et un moyen<br />
où, ensemble, celui qui décide la sanction<br />
et celui à qui elle s’applique retrouvent<br />
<strong>des</strong> valeurs partagées. ||<br />
Attention permanente !<br />
Paul van der Aa est administrateur et<br />
directeur général de ANALIS, une entreprise<br />
spécialisée dans la distribution et<br />
la fabrication d’instruments scientifiques<br />
à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> laboratoires. Il est<br />
adhérent au club APM Namur.<br />
"Sur le plan commercial, ce sont les collaborateurs<br />
qui font la plus grande part de<br />
la valeur ajoutée. Leur rayonnement est<br />
déterminant. «We want to make the difference<br />
with you» est notre credo”. Mais<br />
comment faites-vous pour motiver les<br />
troupes "Il s’agit de comprendre le changement<br />
de rapport au travail qui n’est<br />
plus la pierre angulaire de la vie. Il en fait<br />
partie, au côté de la vie sentimentale,<br />
familiale, du cocooning, <strong>des</strong> loisirs, etc.<br />
Si je veux un engagement de mes collaborateurs,<br />
je dois donc être attentif à ce<br />
qui permet leur bon équilibre de vie. Pour<br />
l’un, ce seront <strong>des</strong> congratulations, pour<br />
l’autre un bonus financier, un troisième<br />
sera plus sensible au temps libre (…)<br />
Plusieurs personnes ont par exemple<br />
récemment sollicité un 4/5 temps ; je<br />
constate un engagement confirmé et parfois<br />
plus de créativité“. Si l’on individualise<br />
les déclencheurs de motivation, le<br />
patron doit y consacrer plus de temps <br />
"En effet. Mais il faut organiser cette personnalisation,<br />
avec la DRH et les chefs<br />
d’équipe. Notamment, au moins une fois<br />
par an, chacun a l’occasion de faire le<br />
point sur son évolution, ses attentes…"<br />
Pas de grand show mais une attention<br />
permanence donc. "Tout meneur<br />
d’Hommes est bien un réducteur d’aléas,<br />
il doit créer de la fluidité", conclut Paul<br />
van der Aa.<br />
APM (Association Progrès du Management)<br />
L’APM est le réseau <strong>des</strong> 4000 dirigeants qui<br />
travaillent ensemble à l’amélioration de leur<br />
métier, convaincus que le progrès du<br />
manager, c’est le progrès de l’entreprise.<br />
• Tél. : 04/232.10.36<br />
• E-mail : apm.belux@skynet.be<br />
• www.apmbelux.org
RUBRIQUE || QUALITÉ<br />
Jumo Automation à Eupen<br />
Dédramatiser l’ISO<br />
La grande difficulté<br />
rencontrée est de démontrer<br />
au personnel que l’ISO est<br />
d’abord un outil et non une<br />
arme que la direction peut<br />
retourner contre celui-ci.<br />
Employant 31 personnes à Eupen, l’entreprise Jumo Automation figure dans le<br />
top 3 mondial <strong>des</strong> son<strong>des</strong> de températures et <strong>des</strong> régulateurs. Son Directeur,<br />
Bruno Radermacher, explique les apports de la certification ISO 9001 à sa<br />
société.<br />
Par Bruno RADERMACHER (Jumo), article proposé par le MOUVEMENT WALLON POUR LA QUALITÉ<br />
La société Jumo Automation est<br />
située à Eupen et occupe 31 personnes.<br />
C’est une filiale directe de la<br />
société Jumo dont la maison mère est<br />
localisée en Allemagne. L’ensemble du<br />
groupe emploie environ 1.600 personnes<br />
et possède <strong>des</strong> filiales sur les<br />
5 continents.<br />
Jumo développe, réalise et commercialise<br />
<strong>des</strong> produits dans le domaine<br />
de l’instrumentation; ne citons à titre<br />
d'exemple que les son<strong>des</strong> de températures<br />
et les régulateurs. Dans ces<br />
domaines nous figurons parmi le top<br />
3 au niveau mondial.<br />
Les filiales les plus importantes, dont<br />
fait partie l'implantation Belge, sont<br />
<strong>des</strong> entités dites «intégrées», c'est-àdire<br />
qu’elles sont autonomes et surtout<br />
qu'elles proposent non seulement<br />
une interface commerciale compétente<br />
mais aussi un service après-vente et<br />
une production propre de son<strong>des</strong> de<br />
températures. Une attention particulière<br />
est accordée aux entités produisant<br />
en Europe : la proximité géographique<br />
<strong>des</strong> clients induit une plus<br />
grande flexibilité, qualité et rapidité.<br />
Actuellement, nous sommes certifiés<br />
ISO 9001-2000. Faisant partie d’un<br />
groupe international, la maison mère<br />
possède son propre département ISO<br />
et nous auditionne séparément chaque<br />
année. L’obtention de la certification<br />
ISO était pour nous, non seulement<br />
une évidence, mais aussi une obligation<br />
vis-à-vis de notre clientèle issue<br />
principalement du monde industriel.<br />
La mise en place s’est réalisée en<br />
deux temps. Tout d'abord, la certification<br />
ISO 9001 concernait la mise en<br />
place de procédures qui avaient trait<br />
essentiellement à la qualité <strong>des</strong> produits.<br />
Dans un second temps, c'est le<br />
management et surtout l’implication et<br />
la sensibilisation du personnel au<br />
développement de la société qui ont<br />
été examinés dans le but de l'obtention<br />
de l'ISO 9001-2000.<br />
Économie d’énergie de 70% via le<br />
nouvel éclairage<br />
Bien entendu, l'obtention d’un certain<br />
type de certification n’empêche en<br />
aucun lieu de réaliser <strong>des</strong> efforts dans<br />
d’autres domaines sans pour autant en<br />
faire un objectif majeur (par exemple<br />
l'obtention de la certification ISO<br />
14001). C'est ainsi qu'en 2006, nous<br />
avons investit un montant important<br />
dans le renouvellement de notre éclairage.<br />
Par ce biais, nous avons non<br />
seulement réalisé une économie<br />
d’énergie substantielle (diminution de<br />
70%) mais aussi augmenté grandement<br />
la qualité de notre éclairage.<br />
La grande difficulté rencontrée est de<br />
démontrer au personnel que l’ISO est<br />
d’abord un outil et non une arme que<br />
la direction peut retourner contre celuici.<br />
La dédramatisation de la nouvelle<br />
norme a donc été nécessaire pour<br />
ensuite la valoriser et en faire comprendre<br />
le sens, de manière à en faire<br />
un levier d’information et surtout d’actions.<br />
En effet, celle-ci non seulement<br />
responsabilise l’ensemble <strong>des</strong> acteurs<br />
de la société, mais aussi précise<br />
mieux les objectifs de chacun dans les<br />
différents processus inhérent à l’entreprise.<br />
De plus, la plus grande partie<br />
<strong>des</strong> données récurrentes à l’ISO peuvent<br />
servir à l’élaboration du Balanced<br />
ScoreCard qui s'avère un outil très<br />
utile pour chaque dirigeant d’entreprise.<br />
Trois règles d’or<br />
Si nous avions quelques conseils à<br />
donner, ce serait :<br />
• Ne «formaliser» en aucun cas la certification<br />
ISO pour ne pas en faire<br />
une charge de travail supplémentaire<br />
ou un obstacle mais plutôt y voir<br />
l’opportunité de motiver le personnel<br />
à la qualité et non le contraire.<br />
• Bien structurer l’ISO et être réaliste<br />
quant aux objectifs à réaliser. Par<br />
exemple, dans le cadre de l’application<br />
de l’ISO 9001-2000, la mise en<br />
place <strong>des</strong> «traceurs» a duré près<br />
d'un an afin que ceux-ci soient non<br />
seulement réalistes mais surtout<br />
interpellent le personnel.<br />
• Régulièrement motiver les cadres de<br />
manière à ce qu’ils commentent,<br />
analysent et au besoin redéfinissent<br />
les objectifs.<br />
En guise de conclusion : la certification<br />
ISO est d’abord un outil qui peut<br />
réellement apporter une valeur ajoutée<br />
à chaque entreprise. De plus, pour un<br />
dirigeant d’entreprise elle peut, ou<br />
devrait, être une opportunité et non<br />
une contrainte. ||<br />
ERRATUM<br />
Suite à l’article paru dans le Dynamisme<br />
Wallon du mois de Janvier 2007 au sujet<br />
du «Baromètre Wallon de la Qualité», un<br />
rectificatif s’impose concernant la cartographie<br />
présentée (nombre d’organismes<br />
certifiés ISO 9001 au niveau provincial).<br />
Cette illustration est issue de la<br />
phase test de l’outil et est actuellement<br />
en cours d’actualisation. Le Mouvement<br />
Wallon pour la Qualité est en effet en<br />
train de collecter les informations auprès<br />
<strong>des</strong> certificateurs et ce afin de compléter<br />
les données existantes. Le<br />
«Baromètre Wallon de la Qualité» est<br />
accessible via www.mwq.be.<br />
Pour toute information ou question complémentaire,<br />
n’hésitez pas à contacter le<br />
Mouvement Wallon pour la Qualité.<br />
Mouvement Wallon pour la Qualité<br />
Conçu sous la forme d'un réseau, le MWQ<br />
développe, stimule et encourage la recherche<br />
de l'excellence pour tous en Région wallonne.<br />
• Tél. : 081/63.49.09<br />
• E-mail : info@mwq.be<br />
• www.mwq.be<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
43
RUBRIQUE || RECHERCHE<br />
Les projets européens d’Acapela<br />
Mons tient la forme dans les technologies vocales<br />
Babel Technologies, spin-off de la Faculté Polytechnique de Mons, s’est associée à <strong>des</strong> Suédois et <strong>des</strong> Français pour<br />
créer le Groupe Acapela, leader européen dans les solutions de la parole. Employant 45 personnes, dont 23 à Mons,<br />
Acapela améliore les systèmes de reconnaissance de paroles pour les rendre moins sensibles à l’accent, à la vitesse<br />
d’élocution, aux intonations…<br />
Par Isabelle TREUTTENS<br />
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
44<br />
Entièrement consacré au développement<br />
et au déploiement d’interfaces<br />
de langage naturel, le groupe Acapela<br />
est le leader européen dans les solutions<br />
de la parole. Fondé en janvier<br />
2004, Acapela est né de l’association<br />
stratégique de trois entreprises européennes<br />
spécialisées dans les technologies<br />
vocales : Babel Technologies,<br />
spin-off de la Faculté Polytechnique de<br />
Mons lancée en 1997, Infovox (Suède)<br />
et Elan Speech (France). Le groupe a<br />
réalisé, en 2005, un chiffre d’affaires de<br />
4,8 millions d'euros et emploie actuellement<br />
45 personnes, dont 23 à Mons.<br />
S’inscrivant dans une démarche qui se<br />
veut avant tout proactive, le groupe<br />
Acapela participe à un projet de<br />
recherche du 6e Programme-cadre<br />
européen de Recherche et<br />
Développement : «DIVINES». Ce projet<br />
vise à augmenter la qualité <strong>des</strong><br />
systèmes automatiques de reconnaissance<br />
de la parole et à les rendre<br />
moins sensibles à l’accent, à la vitesse<br />
d’élocution, aux intonations…<br />
Reconnaître les accents régionaux<br />
"En 2002, nous avons déposé un projet<br />
en reconnaissance vocale avec<br />
Multitel, explique Olivier Deroo,<br />
Administrateur du groupe Acapela.<br />
Nous avons contacté d’autres partenaires,<br />
à savoir Eurécom et<br />
l’Université allemande d’Oldenburg<br />
afin de profiter de leur expérience respective<br />
dans le domaine de la parole<br />
et de l’audiologie. Nous nous sommes<br />
rendus compte que nous avions<br />
besoin d’industriels pour donner plus<br />
de crédibilité au projet car, à l’époque,<br />
Acapela (NDLR : à l’époque, Babel<br />
Technologies) ne comptait que 20 personnes<br />
et n’était pas aussi reconnu<br />
Amusant : sur www.acapela-group.com<br />
qu’aujourd’hui. Les industriels que<br />
nous avons contactés couvraient<br />
d’autres domaines d’activités que<br />
nous. Ils ont aussi amené une perspective<br />
un peu plus internationale au<br />
projet".<br />
Grâce à son implication dans ce projet<br />
européen, le groupe Acapela a pu<br />
développer <strong>des</strong> niches de marché,<br />
adapter son produit de reconnaissance<br />
vocale à la sphère <strong>des</strong> jeux<br />
d’enfants et introduire dans sa<br />
gamme un système permettant<br />
d’adapter le système<br />
aux accents régionaux.<br />
"Une participation<br />
européenne apporte un<br />
accès à différentes techniques<br />
de R&D qui ne sont pas encore<br />
sur le marché et qui permettent de<br />
gagner, par rapport à nos concurrents,<br />
une avance sur certains<br />
produits, poursuit Olivier Deroo. Cela<br />
nous offre également un état <strong>des</strong> lieux<br />
par rapport à la concurrence en Europe<br />
et hors Europe, car on voit où en sont<br />
nos partenaires et quels sont les axes<br />
de recherche qu’ils privilégient".<br />
Une PME dans le maquis européen…<br />
Bien qu’il soit satisfait du bilan de<br />
«DIVINES» qui, après deux ans de vie,<br />
engrange déjà <strong>des</strong> résultats – délivrables<br />
fournis et deux brevets déposés<br />
– le responsable <strong>des</strong> projets chez<br />
Acapela reconnaît qu’il n’est pas toujours<br />
aisé de décrocher un financement<br />
européen. "Nous sommes toujours<br />
entrés dans une proposition<br />
grâce à <strong>des</strong> personnes qui nous<br />
connaissaient directement ou indirectement<br />
et qui avaient soit besoin de<br />
nos connaissances techniques dans le<br />
domaine de la parole, soit d’un acteur<br />
rédigez un petit texte dans la rubrique «démos» et vous entendrez ce même texte lu à<br />
haute voix. Au choix : voix d’homme, voix de femme, lecture lente ou rapide…<br />
industriel reconnu dans ce domaine.<br />
Cependant, pour quelqu’un qui n’est<br />
pas dans le giron de la recherche, ce<br />
n’est pas facile d’entrer dans un projet.<br />
Il faut donc utiliser tous les supports<br />
qui existent : NCP, universités,<br />
centres de recherche…" Et Olivier<br />
Deroo de poursuivre : "Nous avons<br />
tenté de participer à un projet en tant<br />
que coordinateur, mais nous<br />
avons été recalés. Je crois que<br />
la Commission ne nous a pas<br />
fait confiance pour le coordonner<br />
car il y avait 9 ou 10 partenaires<br />
dans le consortium. Suite à cette<br />
expérience, je n’ai plus<br />
essayé de coordonner un<br />
projet, car cela demande un<br />
effort de rédaction et<br />
Le groupe<br />
Acapela est le<br />
leader européen<br />
dans les<br />
solutions de la<br />
parole<br />
NCP-Wallonie<br />
• Tél. : 010/48.50.39<br />
• E-mail : ncp-wallonie@uwe.be<br />
• www.ncpwallonie.be<br />
d’investissement très<br />
important.<br />
Maintenant, on entre<br />
dans <strong>des</strong> projets en<br />
tant que partenaires,<br />
même si on reste le<br />
moteur dans certaines<br />
propositions. Ce n’est pas un si mauvais<br />
choix pour une PME".<br />
Le responsable <strong>des</strong> projets d’Acapela<br />
en veut pour preuve sa participation<br />
dans deux projets en préparation. Le<br />
premier vise le développement d’un<br />
système mobile <strong>des</strong>tiné aux personnes<br />
âgées ayant <strong>des</strong> troubles de la<br />
mémoire, le deuxième devrait quant à<br />
lui aboutir à la création d’un robot qui<br />
pourra entretenir une discussion<br />
ouverte avec les visiteurs <strong>des</strong> musées.<br />
Ce dernier projet vient d’ailleurs d’obtenir<br />
l’accord de la Commission européenne<br />
pour son financement. ||
Dynamisme wallon Mars 2007<br />
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