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Alexandre Cleven - Union Wallonne des Entreprises

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Grande enquête RH : les absences au travail<br />

• Le vent en poupe : CMI >> 04<br />

• Rencontre avec le Ministre André Antoine >> 06<br />

• Réception de l’UWE >> 24<br />

• Environnement : le savoir-faire wallon s’exporte >> 29<br />

03 .2007<br />

André Antoine >> 06<br />

Périodique mensuel de l’UWE : Chemin du Stockoy 3, 1300 Wavre - Mars 2007 - Numéro 203 - Prix 3 € -<br />

Bureau de dépôt : Namur X<br />

<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena),<br />

notre invité du mois :<br />

«Dépasser le cliché de<br />

chasse aux mala<strong>des</strong>»<br />

>> 12


Editorial<br />

Double langage<br />

Curieuse politique que celle qui prétend soutenir l’activité économique, tout en<br />

plaçant les entrepreneurs, dans l’esprit de la population, en position de délinquants<br />

permanents potentiels, à grands coups de présomption de responsabilité.<br />

Vincent Reuter,<br />

Administrateur Délégué de<br />

l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>Entreprises</strong><br />

sur les absences au travail, dont il est amplement question<br />

dans le présent numéro, livre une foule d’informations et de sujets<br />

L’étude réflexion.<br />

L’un de ceux-ci est l’apport <strong>des</strong> entreprises à la collectivité par la prise en<br />

charge de certains coûts complètement étrangers à leur activité. Il s’agit d’une<br />

sorte de contribution de solidarité tout à fait substantielle, quoique peu visible.<br />

Dans une précédente édition de Dynamisme wallon, nous avions ainsi évoqué<br />

le prélèvement du précompte professionnel pour compte de l’Etat, aux frais de<br />

l’entreprise et sous la responsabilité récemment aggravée de ses dirigeants.<br />

De même, en étudiant les nombreuses causes possibles d’absence au travail,<br />

on s’aperçoit que plusieurs d’entre elles génèrent une charge pour l’employeur<br />

alors que l’activité de l’entreprise n’est nullement en cause. Pourquoi, par<br />

exemple, l’employeur doit-il supporter une partie du coût <strong>des</strong> incapacités non<br />

professionnelles Pourquoi un accident sportif survenu dans le cours de la vie<br />

privée entraîne-t-il une charge pour l’employeur Conquête sociale, dira-t-on :<br />

on ne revient pas là-<strong>des</strong>sus.<br />

Peut-être, aussi longtemps du moins que nous aurons les moyens d’assumer<br />

nos ambitions de progrès social et à condition qu’il y ait un minimum de<br />

logique dans l’action législative.<br />

C’est précisément là que le bât blesse et que le double langage devient<br />

franchement insupportable : c’est une curieuse politique que celle qui prétend<br />

soutenir l’activité économique, tout en plaçant les entrepreneurs, dans l’esprit<br />

de la population, en position de délinquants permanents potentiels, à grands<br />

coups de présomption de responsabilité.<br />

Aucun autre acteur de la société n’a fait l’objet d’autant d’attaques ces<br />

dernières années ; et pourtant, c’est de lui que l’on attend notre avenir…<br />

Belle cohérence !<br />

Espérons malgré tout que l’idéologie ne prendra pas le <strong>des</strong>sus sur la raison et<br />

le bon sens.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

1


Sommaire 03/2007<br />

Dynamisme Wallon,<br />

le mensuel de l’<strong>Union</strong><br />

<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong>,<br />

est édité par la<br />

Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />

<strong>Wallonne</strong>s asbl<br />

Chemin du Stockoy 3<br />

B-1300 Wavre<br />

Tel: +32 (0)10.47.19.40<br />

Fax: +32 (0)10.45.33.43<br />

dynamisme.wallon@uwe.be<br />

www.dynamismewallon.be<br />

Rédaction<br />

Thierry Decloux<br />

Madeleine Dembour<br />

Vinciane Pinte<br />

prenom.nom@uwe.be<br />

Conseil de Rédaction<br />

Luc De Cordier<br />

Jean de Lame<br />

Madeleine Dembour<br />

Thierry Devillez<br />

Didier Paquot<br />

Vinciane Pinte<br />

Vincent Reuter<br />

Jean-Jacques Westhof<br />

Mise en page<br />

Interlignes Nivelles<br />

Impression<br />

Imprimerie Vase Frères<br />

Photo de couverture<br />

© Partena<br />

Régie Publicitaire<br />

Alliance Media<br />

Tel : +32 (0)10.40.13.12<br />

info@alliancemedia.be<br />

Editeur Responsable<br />

Jean de Lame<br />

Chemin du Stockoy 3<br />

B-1300 Wavre<br />

Abonnement annuel<br />

(11 numéros) :<br />

30 € à verser sur le compte<br />

de la Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />

<strong>Wallonne</strong>s 360-1149184-31<br />

02 EDITORIAL<br />

ÇA BOUGE<br />

Succès wallons II Belle Productions, GSK Biologicals, IRIS, WOW Company…<br />

04 Le vent en poupe II CMI<br />

05 La BD II Manager, mode d'emploi<br />

06 Actuel II André Antoine : "Les efforts finiront par payer"<br />

II HEC-ULg se dote d’une salle <strong>des</strong> marchés<br />

II Un bel exemple de fibre entrepreneuriale<br />

II Jump, le forum <strong>des</strong> femmes actives<br />

11 A lire II Guide du Travail, Communication interne, QualiGuide<br />

EN COUVERTURE<br />

12 Ressources humaines : les absences au travail<br />

En compagnie d’<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena), Dynamisme wallon décortique la grande<br />

enquête «Ressources Humaines» 2007. Il s’agit d’une étude chiffrée <strong>des</strong> absences au<br />

travail et de la prise en charge du coût par l’employeur ou la collectivité. L'absentéisme<br />

est en effet un phénomène coûteux qui doit être mesuré. Quelles sont les politiques<br />

mises en place par les entreprises en la matière Nos colonnes présentent quelques<br />

exemples de «bonnes pratiques» visant à diminuer l’absentéisme.<br />

Un dossier qui concerne les gran<strong>des</strong> entreprises comme les PME.<br />

LES CARNETS DE L’UWE<br />

24 II Réception de l'UWE : un moment fort de début d'année<br />

II Activité économique et recettes fiscales<br />

II Les administrateurs UWE se présentent<br />

FOCUS<br />

29 Eau-Environnement : le savoir-faire wallon s’exporte<br />

Notre focus passe en revue le secteur de l’eau, dans un contexte où l’Europe impose<br />

l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux d’ici 2015. Les acteurs wallons du marché<br />

de l’eau se positionnent en conséquence, notamment en valorisant leurs compétences<br />

à l’étranger. Dédié à la gestion de l’environnement, ce dossier évoque aussi quelques<br />

exemples d’actions visant à diminuer l’empreinte écologique <strong>des</strong> entreprises (déchets,<br />

ogistique, valorisation énergétique…).<br />

LES RUBRIQUES<br />

40 Environnement II Facture «Déchets» allégée pour ANS Bénélux<br />

41 Mobilité II La logistique chez Spa Monopole<br />

42 Manager positif II Motivation : qu’est-ce qui les fait courir <br />

43 Qualité II Dédramatiser l’ISO<br />

44 Recherche II Mons tient la forme dans les technologies vocales<br />

A. Antoine>> 06<br />

J.-L. Laurent Josi<br />

>> 27<br />

P. van der Aa<br />

>> 42<br />

Toute reproduction, même<br />

partielle, <strong>des</strong> textes et <strong>des</strong><br />

documents de ce numéro<br />

est soumise à l'approbation<br />

préalable de la rédaction.<br />

LE MOIS PROCHAIN DANS DYNAMISME WALLON<br />

• Le Hainaut en 2007<br />

• Qualité : un baromètre pour la Wallonie<br />

Réservez dès à présent vos espaces publicitaires auprès de notre régie Alliance Média au 010/40.13.12<br />

(fax : 010/40.13.15, e-mail : info@alliancemedia.be).<br />

Plus d’infos sur www.dynamismewallon.be<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

3


ÇA BOUGE || LE VENT EN POUPE<br />

CMI<br />

2006, l’année de tous les records !<br />

Le Groupe CMI (Cockerill Maintenance & Ingénierie) est un groupe industriel international dont le siège social est situé<br />

à Liège, en Belgique. Il est spécialisé en ingénierie et en maintenance dans les secteurs de l’énergie, la défense et de<br />

l’industrie. Le groupe emploie plus de 2700 personnes dans le monde, dont 1.000 en Wallonie.<br />

En 2006, il a réalisé un chiffre d’affaires record de 410 millions d’euros.<br />

Par Vinciane PINTE<br />

Pour la 3 e année consécutive, le<br />

groupe belge CMI, spécialisé dans la<br />

maintenance et l’ingénierie industrielle,<br />

bat son propre record en<br />

matière d’inscriptions de comman<strong>des</strong><br />

et atteint les 613 millions d'euros<br />

(contre 430 millions en 2005).<br />

En matière de chiffre d’affaires, la<br />

croissance suit celle <strong>des</strong> inscriptions de<br />

comman<strong>des</strong>, avec un léger décalage<br />

dans le temps (habituel dans les activités<br />

d’ingénierie) : après 3 années de<br />

croissance intensive par acquisitions, il<br />

atteint le niveau record de 410 millions<br />

d'euros (contre 308 millions en 2005).<br />

Explication : une conjoncture mondiale<br />

favorable et une politique d’expansion du<br />

groupe qui consiste, comme l’explique<br />

Bernard Serin, Président et Administrateur<br />

délégué du groupe, "à aller chercher la<br />

croissance là où elle se trouve, c’est-àdire<br />

dans les économies émergentes<br />

(NDLR : le groupe s'intéresse de près à<br />

plusieurs sociétés d’ingénierie chinoises<br />

et indiennes), à innover dans <strong>des</strong> technologies<br />

de maintenance à forte valeur<br />

ajoutée, et à diversifier dans <strong>des</strong> industries,<br />

qui, par la nature même de leur<br />

produit, échappent à ce phénomène de<br />

concurrence mondiale".<br />

Le groupe, qui compte 43 business<br />

units de par le monde, fait état de perspectives<br />

d’avenir favorables puisqu’il<br />

devrait atteindre les 530 millions d'euros<br />

(+30%) de chiffre d’affaires en 2007.<br />

L’effectif du groupe profite de ces<br />

résultats positifs. La société a en effet<br />

participé à la création de 376 emplois<br />

en 2006, dont 149 en Wallonie.<br />

"L’effectif wallon, 1.070 personnes,<br />

sera stable. Nous embauchons donc<br />

pour compenser les départs volontaires<br />

et les pensions". Mais si l’activité de<br />

l’atelier chaudières à récupération<br />

d’énergie de Liège est partiellement<br />

assurée en 2007 par une importante<br />

commande passée par Intradel, la<br />

situation reste préoccupante pour la<br />

suite et la direction cherche encore<br />

<strong>des</strong> solutions qui permettront de<br />

redynamiser cet atelier. ||<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

4<br />

Pour la 3 e année<br />

consécutive, CMI a<br />

battu son propre<br />

record en matière<br />

d'inscriptions de<br />

comman<strong>des</strong> pour<br />

atteindre les 613<br />

millions d'euros.<br />

Année de création : 1982<br />

Segment : Energie, défense, industrie<br />

Effectif wallon : 1.070 personnes<br />

Chiffre d’affaires (2006) : 410 millions d'euros<br />

Localisation : Seraing<br />

Internet : www.cmi.be


ÇA BOUGE || LA BD<br />

Le Rapport d'activités 2005-2006 de<br />

l'UWE peut être commandé en ligne<br />

sur www.uwe.be (rubrique<br />

«Publications > Etu<strong>des</strong>»)<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

5


ÇA BOUGE || ACTUEL<br />

Rencontre avec le Vice-Président wallon<br />

André Antoine : "Les efforts finiront par payer"<br />

C’est à Namur que nous rencontrons André Antoine. A 47 ans, le bourgmestre de Perwez est ministre wallon du transport,<br />

du logement et du développement territorial.<br />

Un portefeuille qui comprend aussi l’énergie, les aéroports et les zonings. L’occasion de faire le point sur certains<br />

dossiers d’actualité. En commençant par la santé de la Wallonie.<br />

Propos recueillis par Madeleine DEMBOUR<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

6<br />

"L’image d’une Wallonie saine",<br />

titrait récemment un quotidien belge à<br />

propos du ministre cdH André<br />

Antoine. Sous sa casquette de Vice-<br />

Président du Gouvernement wallon,<br />

l’homme se veut rassurant. Il nous<br />

reçoit à son cabinet de Namur, accompagné<br />

de son Chef de Cabinet et son<br />

Conseiller en Energie. L’entretien<br />

débute par <strong>des</strong> propos optimistes sur<br />

l’état de la Wallonie. "Lorsque nous<br />

sommes arrivés au pouvoir en 2004,<br />

nous voulions pratiquer une politique<br />

de rupture. Celle-ci s’est manifestée<br />

dans les choix budgétaires : tous les<br />

moyens nouveaux ont été affectés<br />

avec sélectivité et concentration sur<br />

la création d’activités économiques".<br />

Grand pacte social<br />

Et le Vice-Président d’évoquer les<br />

mesures fortes prises au niveau de la<br />

suppression de la fiscalité anti-économique,<br />

mais aussi le nouveau visage<br />

de la gestion <strong>des</strong> finances publiques :<br />

"moins de dettes, moins d’encours",<br />

résume-t-il. Autre élément de rupture<br />

mis en avant par notre interlocuteur :<br />

les budgets de Recherche &<br />

Développement, en croissance de<br />

63% depuis 2004 "dans ce domaine,<br />

on dépense aujourd’hui davantage par<br />

tête d’habitants en Wallonie qu’en<br />

Flandre". Même la crise du logement<br />

social trouve grâce aux yeux du<br />

ministre :<br />

"ce coup de balai historique a débouché<br />

sur un certain renoncement du<br />

politique". Des exemples André<br />

Antoine cite la mise en place de jurys<br />

indépendants et internationaux pour<br />

les projets de recherche et les programme<br />

financés par les fonds structurels,<br />

<strong>des</strong> domaines dans lesquels<br />

"le politique doit déterminer le cadre,<br />

notamment budgétaire, mais ne doit<br />

pas participer à la mise en œuvre".<br />

Au total, André Antoine a le sentiment<br />

que ces efforts vont payer. "J’y mets<br />

André Antoine : "Jusqu’à présent, nous n’avons<br />

pas encore réussi à accroître suffisamment le<br />

nombre d’entreprises qui proposent <strong>des</strong> produits<br />

et <strong>des</strong> services dans le secteur <strong>des</strong> énergies<br />

renouvelables".<br />

deux conditions : ne pas relâcher l’effort,<br />

et surtout, bâtir un grand pacte<br />

social. Un tel pacte n’empêche ni le<br />

dialogue, ni la concertation, ni la sérénité<br />

sociale. Mais nous devons rester<br />

extrêmement vigilants car il existe <strong>des</strong><br />

comportements inappropriés, je pense<br />

notamment à <strong>des</strong> mouvements de<br />

grève sauvage dans les TEC ou autour<br />

<strong>des</strong> aéroports. Or la garantie d’une<br />

certaine paix sociale est la première<br />

chose qu’un investisseur regarde<br />

quand il envisage de s’installer<br />

quelque part.<br />

Nous devons<br />

donc rester très<br />

attentifs".<br />

Autre grand défi<br />

wallon pointé par<br />

André Antoine :<br />

le chômage. "Si<br />

nous ne parvenons<br />

pas, durant<br />

la prochaine législature, à diminuer le<br />

chômage, c’est la fin de la Belgique.<br />

La responsabilité est très large, et<br />

nous devons bâtir un «pacte fédéral»<br />

pour l’emploi, qui s’appuie sur une<br />

politique offensive et sans tabous".<br />

"Si nous ne parvenons<br />

pas, durant la prochaine<br />

législature, à diminuer le<br />

chômage, c’est la fin de la<br />

Belgique".<br />

Zonings durables<br />

Au-delà <strong>des</strong> problématiques spécifiquement<br />

belges et wallonnes, les<br />

défis qui s’annoncent relèvent en<br />

majorité de la sphère environnementale,<br />

comme c’est le cas dans tous les<br />

autres pays d’Europe. "Si on avance à<br />

reculons dans ce débat, on n’y arrivera<br />

pas", assène André Antoine.<br />

Rappelons que le ministre wallon a<br />

notamment l’aménagement du territoire<br />

dans sa sphère de compétence.<br />

Dans ce domaine, André Antoine soutient<br />

les démarches de zonings<br />

durables. Des projets sont en train de<br />

voir le jour actuellement, dans le sens<br />

d’une autonomie plus grande sur le<br />

plan énergétique, d’une activité moins<br />

polluante et qui assure en même<br />

temps la création d’emplois. "Un projet<br />

«zoning durable» est déjà prévu à<br />

Kaizerbarracke, un projet d’étude<br />

avancé existe à Mariembourg, et l’autorisation<br />

vient d’être donnée pour<br />

l’implantation de 4 éoliennes à proximité<br />

du zoning de Baileux à Chimay",<br />

explique-t-il.<br />

Sur le plan de l’énergie, précisément,<br />

les compétences wallonnes couvrent<br />

les économies d’énergie et les énergies<br />

renouvelables.<br />

Enthousiasme pour les<br />

accords de branche<br />

Au niveau <strong>des</strong> économies<br />

d’énergie, André<br />

Antoine se montre particulièrement<br />

enthousiaste<br />

vis-à-vis <strong>des</strong><br />

accords de branche qui<br />

lient aujourd’hui 13 secteurs<br />

industriels (90%<br />

de la consommation<br />

industrielle) à la Région wallonne.<br />

"C’est la preuve que l’on peut être une<br />

entreprise et participer à la dynamique<br />

du développement durable", sourit-il.<br />

Autre motif de satisfaction : les achats<br />

groupés d’énergie, qui commencent à


© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

se répandre parmi les entreprises wallonnes,<br />

avec une motivation économique<br />

(payer moins cher) mais pas<br />

uniquement, car au passage beaucoup<br />

d’entreprises en profitent pour tenter<br />

de consommer moins.<br />

Toujours dans le chapitre «économies<br />

d’énergie», le gros sujet de 2007 sera<br />

indiscutablement le décret visant à<br />

promouvoir la performance énergétique<br />

<strong>des</strong> bâtiments. Le texte vient de<br />

débuter son parcours au Parlement<br />

wallon. En bref, cette réglementation<br />

vise à imposer le respect d’exigences<br />

en matière de performance énergétique<br />

en cas de construction de logements<br />

neufs ou de rénovation importante<br />

pour <strong>des</strong> bâtiments de plus de 1000<br />

m 2 . Elle vise également à imposer un<br />

certificat de performance énergétique<br />

pour les bâtiments mis en vente ou en<br />

location ainsi que pour les bâtiments<br />

ouverts au public, à l’horizon de 2009.<br />

Miser aussi sur le photovoltaïque<br />

Dans la sphère énergétique, André<br />

Antoine est également compétent<br />

pour le développement <strong>des</strong> énergies<br />

renouvelables. "Nous avons relevé les<br />

objectifs et tablons à présent sur un<br />

quota de 12% de consommation électrique<br />

d’énergies vertes en 2012",<br />

explique-t-il.<br />

Le ministre fait part de sa conviction :<br />

le renouvelable est un formidable appel<br />

d’air pour les entreprises wallonnes.<br />

"Jusqu’à présent, soyons honnêtes,<br />

nous n’avons pas encore réussi à<br />

accroître suffisamment le nombre d’entreprises<br />

qui proposent <strong>des</strong> produits et<br />

<strong>des</strong> services dans ce secteur. Mais<br />

qu’est-ce qui empêche <strong>des</strong> PME wallonnes<br />

de se lancer dans les énergies<br />

renouvelables, à en proposer une<br />

exploitation industrielle, à découvrir de<br />

nouveaux marchés, y compris à l’exportation<br />

Nous travaillons dans ce sens".<br />

Ceci étant posé, André Antoine procède<br />

brièvement à une «revue <strong>des</strong> troupes» :<br />

"On peut faire beaucoup mieux avec<br />

le photovoltaïque, c’est une filière<br />

que nous allons vraiment<br />

développer".<br />

• EAU : le potentiel hydraulique est<br />

actuellement exploité pratiquement<br />

à son maximum.<br />

• VENT : les éoliennes étaient au<br />

nombre de 17 quand je suis arrivé,<br />

elles sont maintenant 43 et j’ai signé<br />

<strong>des</strong> permis pour 96 éoliennes supplémentaires.<br />

La qualité augmente aussi<br />

fortement, avec <strong>des</strong> éoliennes de<br />

nouvelle génération infiniment plus<br />

performantes qu’il y a quelques<br />

années.<br />

• BIOMASSE : elle se porte bien mais<br />

il faut rester prudent car une même<br />

matière ne pourra être utilisée trois<br />

fois !<br />

• SOLEIL : une source d’énergie pas<br />

assez exploitée, si ce n’est pour les<br />

panneaux eau chaude et chauffage<br />

chez les particuliers (14.000 m 2 subsidiés<br />

par la Région (1) en 2006). On<br />

peut faire beaucoup mieux avec le<br />

photovoltaïque, c’est une filière que<br />

nous allons vraiment développer,<br />

j’en veux pour preuve l’installation<br />

en Wallonie de plusieurs entreprises<br />

productrices de cette technologie.<br />

Le nucléaire…<br />

En résumé, André Antoine se dit partisan<br />

d’un cocktail d’énergie – "donc oui<br />

aux énergies renouvelables" – mais il<br />

se prononce également en faveur d’un<br />

pragmatisme économique, ce qui<br />

signifie concrètement que "l’on doit<br />

pouvoir se ménager <strong>des</strong> formes plus<br />

contestées d’énergies, comme par<br />

exemple le nucléaire, un dossier dont<br />

la réouverture me paraît incontournable".<br />

Pour lui, la question n’est pas<br />

d’être pour ou contre cette forme<br />

d’énergie, mais de soutenir toutes les<br />

formes d’alternatives et d’assurer l’approvisionnement<br />

énergétique. "Je vois<br />

sur les voitures <strong>des</strong> autocollants affichant<br />

le slogan «non au nucléaire»,<br />

mais je ne vois pas «oui» à quoi…" ||<br />

(1) Certaines installations ne font pas l’objet d’une demande de subside.<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

ÇA BOUGE || ACTUEL<br />

...............................<br />

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...............................<br />

Santé<br />

...............................<br />

Brabant wallon<br />

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...............................<br />

...............................<br />

Le 15 février 2007, GSK Biologicals filiale<br />

...............................<br />

de Glaxo SmithKline, le leader mondial en<br />

...............................<br />

vaccinologie, a inauguré en gran<strong>des</strong><br />

...............................<br />

pompes son nouveau centre de contrôle<br />

...............................<br />

de qualité à Wavre. Représentant un<br />

...............................<br />

investissement de 150 millions d'euros, il<br />

...............................<br />

s'agit du plus grand bâtiment scientifique<br />

...............................<br />

jamais construit en Wallonie : d'une surface<br />

totale de 115.000 m2 pour 8 étages,<br />

...............................<br />

...............................<br />

il contient 100 laboratoires, 450 bureaux<br />

...............................<br />

et 600 locaux de support. 400 à 500<br />

...............................<br />

personnes seront employées dans ce<br />

...............................<br />

nouveau centre, avec pour mission de<br />

...............................<br />

procéder, à chaque étape de la production,<br />

...............................<br />

au contrôle qualité de tous les vaccins<br />

...............................<br />

produits par GSK Biologicals en Belgique.<br />

...............................<br />

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...............................<br />

Nouvelles technologies<br />

...............................<br />

Brabant wallon<br />

...............................<br />

...............................<br />

Belle Productions, PME établie à Genval<br />

...............................<br />

comptant parmi les seules sociétés belges<br />

...............................<br />

pouvant se targuer de réaliser chaque<br />

...............................<br />

année <strong>des</strong> jeux PC commercialisés dans<br />

...............................<br />

les gran<strong>des</strong> chaînes de magasin, vient de<br />

...............................<br />

réaliser, pour le compte de la société<br />

...............................<br />

française Mindscape-Monparnasse<br />

...............................<br />

Multimedia, deux nouveaux jeux CDROM,<br />

...............................<br />

«Il était une fois l'Homme», inspiré par la<br />

...............................<br />

célèbre série télévisée, et «Franklin et le<br />

...............................<br />

Trésor du Lac», adapté du long métrage<br />

...............................<br />

éponyme sorti en décembre 2006. Quant à<br />

...............................<br />

son carnet de comman<strong>des</strong> 2007, il est déjà<br />

...............................<br />

bien rempli : son équipe – qui a la particularité<br />

de regrouper <strong>des</strong> informaticiens et<br />

...............................<br />

...............................<br />

<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinateurs de bande <strong>des</strong>sinée –<br />

...............................<br />

est en effet déjà à pied d'œuvre pour la<br />

...............................<br />

réalisation d'une BD traitant du racisme<br />

...............................<br />

dans le football, d'un projet institutionnel<br />

...............................<br />

mettant en exergue le patrimoine wallon,<br />

...............................<br />

d'un jeu vidéo en 3D basé sur une série de<br />

...............................<br />

ban<strong>des</strong> <strong>des</strong>sinées très en vogue… 7<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

Dynamisme wallon Mars 2007


ÇA BOUGE || ACTUEL<br />

Unique en Communauté française<br />

HEC-ULg se dote d’une salle <strong>des</strong> marchés<br />

HEC- Ecole de Gestion de l’Université de Liège bénéficie depuis cette année d’une salle <strong>des</strong> marchés qui permettra aux<br />

étudiants d’approfondir considérablement leurs connaissances <strong>des</strong> marchés financiers et de faire de meilleurs liens<br />

entre la théorie et la pratique. Composée de 24 postes de travail, elle sera alimentée en données financières en temps<br />

quasi réel. Elle servira également aux chercheurs et aux doctorants. Il s’agit d’une première en Communauté française.<br />

Par Vinciane PINTE<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

8<br />

La salle <strong>des</strong> marchés constitue<br />

l'interface entre les investisseurs<br />

(banques, courtiers, etc.) et le marché<br />

<strong>des</strong> capitaux. C'est l'endroit de tous<br />

les échanges, de tous les paiements,<br />

de tous les contrôles.<br />

Depuis cette année, grâce au soutien de<br />

Pricewaterhouse Coopers Luxembourg,<br />

HEC-Ecole de Gestion de l’Université de<br />

Liège (1) s’est dotée d’une telle infrastructure,<br />

ce qui traduit la volonté d’interactivité<br />

d’HEC-ULg avec les entreprises et<br />

son souci de compétitivité.<br />

Avec ses 24 postes de travail reliés en<br />

réseau ainsi qu’à Internet, la salle <strong>des</strong><br />

marchés permet d’organiser <strong>des</strong><br />

séances de simulation de négociation<br />

et donnent accès à l’information financière<br />

nationale et internationale en<br />

temps quasi réel. Il s’agit d’une première<br />

en Communauté française.<br />

"Cette salle correspond à une forte<br />

demande de la part <strong>des</strong> métiers de la<br />

finance. Il nous est revenu que,<br />

notamment au Luxembourg, les<br />

banques, les sociétés d’audits …<br />

recherchent <strong>des</strong> profils financiers de<br />

pointe mais que ceux-ci ne sont pas<br />

suffisamment préparés aux conditions<br />

du terrain. Or, beaucoup de nos étudiants<br />

vont travailler au Luxembourg<br />

où nous sommes en concurrence avec<br />

<strong>des</strong> Ecoles françaises", commente<br />

Sandra Delforge, Responsable <strong>des</strong><br />

Relations <strong>Entreprises</strong>.<br />

(1) HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège résulte de la fusion il y a 2 ans<br />

entre l’Université de Liège et les HEC. Elle compte 2.500 étudiants.<br />

Des simulations de négociation<br />

à but pédagogique<br />

Reproduisant un environnement en<br />

tous points semblables à celui <strong>des</strong> établissements<br />

financiers (si ce n’est, bien<br />

sûr, que les actions <strong>des</strong> étudiants ne<br />

sont pas enregistrées), la salle <strong>des</strong> marchés<br />

de HEC-ULg permet aux étudiants<br />

d’approfondir considérablement leurs<br />

connaissances et de faire de meilleurs<br />

liens entre la théorie et la pratique. "Il<br />

s’agit du bras armé pédagogique <strong>des</strong><br />

cours liés à la finance. Cela va de la<br />

sensibilisation <strong>des</strong> bacheliers jusqu’à<br />

l’utilisation pointue par <strong>des</strong> étudiants en<br />

fin de cycle ou par d’autres cursus à la<br />

demande <strong>des</strong> banques", explique le<br />

Professeur Georges Hübner.<br />

Un poste Bloomberg sera disponible.<br />

Ce terminal est un outil complet d’analyse<br />

de l‘information financière. Il<br />

donne accès à la plupart <strong>des</strong> titres<br />

financiers transigés dans le monde. Il<br />

peut être utilisé lors d’une simulation<br />

de négociation, mais également de<br />

gestion de portefeuille et de gestion<br />

<strong>des</strong> risques financiers. "C’est le<br />

bazooka du marché financier !" s’enthousiasme<br />

Georges Hübner.<br />

HEC-ULg, <strong>des</strong> partenariats<br />

dynamiques avec les entreprises<br />

Outre la salle de marché, <strong>des</strong> partenariats<br />

dynamiques entre HEC-Ulg et les<br />

entreprises peuvent se décliner sous<br />

la forme de formations sur mesure, de<br />

missions de consultance dans tous les<br />

domaines du management, de bourses<br />

pour les étudiants, de financement de<br />

recherches, d’accueil d’étudiants<br />

(stages, projets, mémoires, missions),<br />

d’ai<strong>des</strong> au recrutement, etc.<br />

L’interactivité école-entreprises se traduit<br />

également par la création de<br />

chaires d’enseignement (comme par<br />

exemple, la Chaire Arcelor en stratégie<br />

et déploiement de projets innovants, la<br />

Chaire CERA portant sur<br />

l’Entrepreneuriat et le Management en<br />

Economie Sociale, le Professorship et<br />

Fellowship Deloitte en Financial<br />

Management, la Chaire Ethias en<br />

«Asset & Risk Management», etc.)<br />

Enfin, la formation HEC-ULg<br />

Entrepreneurs (www.hec-ulg-entrepreneurs.be)<br />

intègre le monde <strong>des</strong> entreprises<br />

à la formation universitaire<br />

grâce à une pédagogie originale basée<br />

sur 8 missions de terrain à réaliser :<br />

création d’entreprise, redressement<br />

d’entreprise en difficultés, vente &<br />

négociation, reprise & transmission<br />

d’entreprise, «bras droit», conseil en<br />

stratégie et développement, développement<br />

international et esprit d’entreprendre.<br />

"HEC-Ecole de Gestion de<br />

l’ULG mène vis-à-vis <strong>des</strong> entreprises<br />

une politique volontariste et proactive<br />

axée sur le long terme", résume<br />

Sandra Delforge. ||<br />

Plus d’infos <br />

www.hec.ulg.ac.be


Pierre Hamblenne (19 ans)<br />

Un bel exemple de fibre entrepreneuriale<br />

ÇA BOUGE || ACTUEL<br />

Pierre Hamblenne est étudiant en 2 e année de HEC-Ecole de Gestion de l’Université de<br />

Liège en option management international. Depuis l’été dernier, ce Liégeois de 19 ans a<br />

créé sa propre ligne de vêtements pour hommes, In-Joy, qu’il s’apprête à présent à diffuser.<br />

Portrait d’un jeune entrepreneur qui n’a pas froid aux yeux.<br />

Par Vinciane PINTE<br />

© Patrice Pontus<br />

Pierre Hamblenne est ce que l’on<br />

pourrait appeler un entrepreneur précoce.<br />

Dès l’âge de 15 ans, il est<br />

Manager de l’équipe nationale belge du<br />

jeu vidéo Counterstrike (jeu de tir subjectif<br />

basé sur le jeu d'équipes) qui fait<br />

fureur parmi les jeunes de sa génération.<br />

Il prend en charge le sponsoring,<br />

décroche un contrat avec Microsoft,<br />

assure la gestion de son équipe, ses<br />

déplacements lors de tournois internationaux<br />

(notamment en France,<br />

Allemagne ou Pays-Bas), et sa participation<br />

à la Coupe du Monde <strong>des</strong> Jeux<br />

Vidéos au Futuroscope de Poitiers.<br />

En 2006, à peine majeur, il crée sa<br />

propre entreprise, la s.a. «Hub2You»,<br />

grâce à laquelle il initie la vente aux<br />

Administrations communales de détecteurs<br />

de fumée.<br />

Celui qui dit "ne pouvoir rester sans rien<br />

faire" enchaîne en juillet de la même<br />

année avec un projet dans la mode,<br />

grâce aux fonds levés via la vente de<br />

quelques 180.000 détecteurs<br />

de fumée : Pierre décide de<br />

lancer sa propre marque<br />

de polos, la baptise «In-<br />

Joy» et l’enregistre au<br />

Bureau <strong>des</strong> Marques<br />

(Benelux) pour les 10 prochaines<br />

années. Il organise<br />

ensuite un concours de logos au<br />

sein de la section graphisme de<br />

la Haute Ecole Albert<br />

Jacquart (Namur). L’identité<br />

visuelle de la marque une<br />

fois acquise, et avec elle,<br />

une charte graphique, Pierre<br />

arrête 26 modèles de polos<br />

pour hommes (manches<br />

courtes, manches longues,<br />

unis ou lignés).<br />

"J’ai voulu créer une<br />

marque jeune, originale,<br />

éthique, de qualité irréprochable,<br />

y compris dans<br />

les finitions et les petits<br />

détails qui font la différence.<br />

En bref, une ligne casual et<br />

luxury".<br />

Il prend alors son envol pour 15 jours en<br />

Chine mais les conditions de travail non<br />

éthiques lui font rebrousser chemin.<br />

Après un essai sans suite avec la Turquie,<br />

Pierre arrête son choix sur le Sri Lanka où<br />

il déniche en 6 jours un établissement qui<br />

lui fabriquera les vêtements. "J’avais la<br />

certitude que le partenaire, fabricant<br />

d’une marque de polo réputée, respectait<br />

la dignité de ses travailleurs. C’est pour<br />

moi un critère essentiel. J’ai donc foncé".<br />

De retour en Belgique, Pierre met progressivement<br />

en place son réseau de<br />

distribution. A ce jour, 9 magasins en<br />

région liégeoise ont signé un contrat de<br />

distribution de la marque. "J’espère<br />

atteindre 25 à 30 points de vente d’ici la<br />

fin de l’année". Son argument "Avec<br />

mes polos, la marge bénéficiaire du<br />

commerçant n’est pas double mais<br />

triple, tout en restant dans une gamme<br />

de prix raisonnable, de 25 à 35 euros".<br />

Pierre signe ensuite un contrat de partenariat<br />

avec les Ateliers de Travail Adapté<br />

Jean Gielen (Waremme) pour la gestion<br />

<strong>des</strong> 6.000 pièces du stock et<br />

les expéditions journalières. Il<br />

enchaîne avec le volet promotionnel,<br />

en s’assurant le soutien<br />

de «people» dans le milieu du<br />

football et de la nuit, mais aussi<br />

via divers sites internet<br />

d’étudiants. Fin février,<br />

Pierre réalise le shooting<br />

photos avec<br />

photographe et<br />

mannequins professionnels.<br />

De là<br />

découlent un<br />

catalogue photo<br />

et un site internet<br />

qui vont<br />

assurer sa notoriété<br />

avec <strong>des</strong><br />

outils de grande<br />

qualité. La marque<br />

est lancée officiellement<br />

ce mois-ci.<br />

A 19 ans, Pierre Hamblenne<br />

lance sa propre marque de polos<br />

Mais comment ce garçon plein de créativité<br />

gère-t-il de front ses étu<strong>des</strong> aux<br />

HEC-Ecole de Gestion de l’ULg et son<br />

entreprise "Je n’arrête pas une minute.<br />

Quand j’ai une idée en tête, il faut que je<br />

la réalise jusqu’au bout. C’en devient<br />

une obsession. J’y pense jour et nuit.<br />

J’ai toujours un bout de papier sous la<br />

main pour noter mes idées". Et si ses<br />

parents sont parfois inquiets pour la<br />

suite de ses étu<strong>des</strong>, Pierre garde les<br />

pieds sur terre : "Mes étu<strong>des</strong> aux Hec-<br />

Ecole de Gestion de l’ULg sont un atout<br />

indispensable. Comptabilité, droit commercial,<br />

marketing… sont <strong>des</strong> compétences<br />

dont j’ai besoin. Quelle que soit<br />

la suite <strong>des</strong> événements, ce diplôme est<br />

un atout et une sécurité dont je suis<br />

bien conscient". Quand on lui demande<br />

s’il lui arrive d’avoir peur de l’échec,<br />

Pierre répond avec une surprenante<br />

maturité et une franche détermination<br />

que ses diverses expériences ne seront<br />

jamais un échec. "Si je me plante, ce<br />

sera toujours une expérience acquise.<br />

Dans la vie, il faut oser foncer !".<br />

Faire ce que l’on aime, s’en donner<br />

les moyens, persévérer et innover<br />

A son entourage scolaire qui ne comprend<br />

pas comment il arrive à concilier<br />

entrepreneuriat et étu<strong>des</strong>, Pierre a<br />

l’habitude de répondre qu’"il faut faire<br />

ce que l’on aime, s’en donner les<br />

moyens, persévérer, et innover !".<br />

Voilà une jolie définition de l’esprit<br />

d’entreprendre dans la bouche d’un<br />

jeune homme de 19 ans… "Pour être<br />

honnête, je ne me vois pas derrière un<br />

bureau ou un guichet de 8 à 17<br />

heures. Je préfère lancer mon truc<br />

tout seul, ne dépendre de personne".<br />

A bon entendeur… ||<br />

Plus d’infos <br />

www.In-Joy.be<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

9<br />

© Patrice Pontus


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ÇA BOUGE || ACTUEL<br />

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3e Concours<br />

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«Environnement-<br />

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Construction»<br />

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En 2006, la Confédération Construction<br />

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<strong>Wallonne</strong> (CCW) a organisé, avec le soutien<br />

de la Région wallonne, son troisième<br />

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concours «Environnement-Construction»,<br />

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qui récompense <strong>des</strong> projets innovants de<br />

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construction neuve ou de rénovation<br />

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entrant dans le cadre de la «construction<br />

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durable». Le Prix du Jury (6.000 €) a été<br />

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octroyé à la rénovation <strong>des</strong> étables de<br />

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l’ancien abattoir d’Eupen (Maître d’ouvrage<br />

: Die Raupe V.O.E. - <strong>Entreprises</strong> :<br />

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Furhrmann Alfons, Michaeli Nik, Benker<br />

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Norbert, Becker&Sonne, Keutgen Gilbert,<br />

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Arens Robert Ets - Architecte : Olivier<br />

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Henz, Bureau FHW). Deux Mentions du<br />

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Jury (500 € chacune) ont été remises à la<br />

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transformation, rénovation et réhabilitation<br />

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d’une ferme construite à Sainte-Ode en<br />

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1751 et pastillée au catalogue du<br />

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Patrimoine de Belgique (Maître d’ouvrage :<br />

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Nathaly Pereaux – <strong>Entreprises</strong> : Jonkeau<br />

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SA, Keppler SPRL, Karali Omer -<br />

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Architecte : Kerger & Quoilin SPRL) et à la<br />

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construction d’une maison unifamiliale à<br />

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Wibrin avec système en bois massif<br />

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(Maître d’ouvrage : Bénédicte Bouvy –<br />

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Entreprise : Sacotralux SA - Architecte :<br />

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Patrick David).<br />

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TIC<br />

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Brabant wallon<br />

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La société néo-louvaniste IRIS a fêté en<br />

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février 2007 son 20e anniversaire.<br />

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L'entreprise a été fondée en 1987 par<br />

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Pierre De Muelenaere dans le but de<br />

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commercialiser les recherches de sa<br />

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thèse de doctorat à l'Université Catholique<br />

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de Louvain sur la reconnaissance optique<br />

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de caractères (OCR). Au fil <strong>des</strong> années,<br />

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cette «spin-off» est devenue un leader<br />

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international dans son secteur et offre<br />

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aujourd'hui <strong>des</strong> solutions complètes pour<br />

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convertir les documents papier en formats<br />

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électroniques et pour archiver, stocker,<br />

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gérer et partager l'information digitale<br />

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(IDR-Intelligent Document Recognition :<br />

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reconnaissance intelligente de documents).<br />

Cotée en Bourse, IRIS réalise un<br />

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chiffre d'affaires de 81 millions d'euros<br />

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(2006) et occupe 300 personnes. Ses différentes<br />

technologies sont utilisées dans<br />

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plus de 50 pays, au sein <strong>des</strong> sociétés les<br />

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plus prestigieuses (HP, Kodak, Samsung,<br />

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Adobe…) et dans plus de 900 gran<strong>des</strong><br />

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10 institutions.<br />

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Dynamisme wallon Mars 2007<br />

Les 27 et 28 avril 2007<br />

JUMP, 1 er Forum <strong>des</strong> Femmes Actives<br />

Encouragez vos salariées à participer le vendredi 27 avril 2007 à la journée<br />

spéciale «entreprise» et participez au séminaire pour professionnels <strong>des</strong><br />

Ressources Humaines sur la gestion de carrière de femmes.<br />

Par Madeleine DEMBOUR<br />

Jump est un espace de rencontre,<br />

de discussion, de réflexion, de formation<br />

et de mise en valeur <strong>des</strong> outils<br />

pour encourager l'autonomie <strong>des</strong><br />

femmes et leur réalisation. Isabella<br />

Lenarduzzi, son initiatrice, le dédicace<br />

aux femmes "qui veulent prendre du<br />

temps pour elles-mêmes, rencontrer<br />

d’autres femmes et réfléchir à leur<br />

projet professionnel. Je pense en particulier<br />

aux femmes professionnellement<br />

actives ou pour celles qui veulent<br />

le redevenir, aux entreprises qui<br />

veulent assurer leurs performances<br />

économiques par une gestion efficace<br />

de leurs talents dans une parfaite égalité<br />

entre hommes et femmes".<br />

Un événement «women only» "Pas<br />

du tout", prévient Isabella Lenarduzzi,<br />

qui attend la participation de nombreux<br />

hommes engagés vers une société<br />

plus égalitaire et qui sont porteurs de<br />

changement.<br />

C’est ainsi que le Président de l’UWE<br />

Eric Domb prendra part au séminaire<br />

professionnel <strong>des</strong> responsables de<br />

Ressources Humaines «Making better<br />

use of women’s qualifications» qui<br />

Jump en pratique<br />

Quand Vendredi 27 & Samedi 28 Avril 2007<br />

Où <br />

Centre Diamant à Bruxelles<br />

Quoi JUMP est le premier forum national, tout public,<br />

dédié à la vie professionnelle <strong>des</strong> femmes.<br />

Le Vendredi : «journée entreprise» et réseaux de femmes.<br />

Le Samedi :<br />

journée tout public.<br />

Plus d’infos <br />

info@forumjump.be, www.forumjump.be<br />

aura lieu le vendredi 27 avril de 9h30 à<br />

12h30. Les thèmes abordés lors de<br />

cette matinée :<br />

• Comment valoriser les talents de<br />

femmes <br />

• Quels sont les outils pour briser le<br />

plafond de verre et pour assurer la<br />

présence de plus de femmes au<br />

sein <strong>des</strong> comités de direction et <strong>des</strong><br />

Conseils d’Administration <br />

• Comment communiquer le potentiel<br />

de notre entreprise vers les femmes<br />

qualifiées <br />

• Quels sont les outils de conciliation<br />

de la vie de famille avec la vie professionnelle<br />

pour les femmes et<br />

pour les hommes <br />

Pour le reste, le programme s’avère<br />

extrêmement riche et varié, articulé<br />

autour de conférences, de sessions de<br />

coaching (carrière, salaire, gestion du<br />

temps, leadership… ) et de networking,<br />

d’ateliers pour femmes entrepreneurs,<br />

de moment de recrutement lors<br />

du Job Day «High Potential Women». ||


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QualiGuide Wallonie 2007<br />

La Qualité est l’affaire de tous, clients, citoyens, usagers, pouvoirs<br />

publics, chefs d’entreprises, chacun se doit à son niveau, d’investir<br />

dans la compétence et la connaissance, et rechercher l’implication<br />

de tous. La septième édition du QualiGuide Wallonie Région<br />

d’Excellence est disponible : vous y trouverez, outre les normes et<br />

référentiels (ISO 9001, ISO 14001, ISO 22000, ISO 26000…), <strong>des</strong><br />

chapitres traitant de la mise en œuvre concrète de la Démarche<br />

Qualité, le tout nouvel outil « Baromètre Wallon de la Qualité », le<br />

« Prix Wallon de la Qualité » 2007, les gran<strong>des</strong> tendances au niveau<br />

<strong>des</strong> soins médicaux, maisons de repos, la responsabilité sociale/sociétale <strong>des</strong> entreprises,<br />

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les acteurs, les outils Qualité et les ai<strong>des</strong> en Région wallonne en matière Qualité.<br />

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>> Mouvement Wallon pour la Qualité, info@mwq.be, www.mwq.be<br />

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Guide pratique du travail 2007<br />

Randstadt vient de réaliser la onzième Edition du Guide pratique du<br />

droit du travail. Il constitue une référence claire de la réglementation<br />

en matière de mise au travail du personnel, depuis l’engagement<br />

jusqu’au départ en passant par le déroulement de la carrière.<br />

L’ouvrage apporte une réponse à une foule de questions, allant de<br />

la candidature jusqu'au terme du contrat de travail.<br />

- Quelles données un candidat doit-il fournir. A-t-il le droit de taire<br />

certaines données ou même de mentir<br />

- Quelle langue un employeur doit-il utiliser<br />

- Quid <strong>des</strong> travailleurs occupés dans un régime de travail partiel<br />

avec <strong>des</strong> horaires variables<br />

- Que devient la voiture de la firme si le travailleur est malade<br />

- Qu'en est-il du repos dominical<br />

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- Qui a doit au crédit-temps<br />

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- Le travailleur est-il protégé contre les faillites<br />

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- Comment la durée du congé de sollicitation se calcule-t-elle en cas de résiliation<br />

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du contrat de travail<br />

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>> Filip Tilleman, Randstad et Lanoo Campus<br />

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La communication interne<br />

La communication interne au sein de l’entreprise demande à être<br />

gérée grâce à <strong>des</strong> outils efficaces qui permettent de donner corps<br />

à une véritable stratégie. Cet ouvrage propose une approche résolument<br />

pratique qui s’adresse aussi bien aux chefs d’entreprise<br />

qu’aux DRH et professionnels de la communication. L’auteur<br />

aborde notamment les questions d’ordre juridique en examinant la<br />

législation sur le droit d’auteur, le droit à l’image, les dangers du<br />

plagiat etc. Il passe aussi en revue les techniques les plus<br />

récentes, telles que les blogs, les webzines etc. L’ouvrage se<br />

termine en évoquant les nouvelles perspectives, entre autres<br />

la Responsabilité sociétale <strong>des</strong> entreprises et le télétravail.<br />

>> Christine Donjean, Edipro (www.edipro.info)<br />

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ÇA BOUGE || À LIRE<br />

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Nouvelles technologies<br />

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Namur<br />

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En 1992, Wow Company , une PME namuroise,<br />

vendait la première «boule à vagues»<br />

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au Japon. Ce générateur de vagues fait<br />

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aujourd’hui le bonheur <strong>des</strong> petits et <strong>des</strong><br />

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grands dans quelque 300 piscines à travers<br />

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le monde : piscines publiques, aquaparcs,<br />

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centres de formation au sauvetage en mer<br />

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ou clients privés de plus de 40 pays. Tout<br />

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dernièrement, Wow a obtenu le 1er prix de<br />

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l'innovation pour son «Wave It», présenté en<br />

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grande première au salon mondial «Piscine<br />

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2006» à l’Eurexpo de Lyon. Dans ce nouveau<br />

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procédé, les bulles d’air ont remplacé la<br />

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boule et les vagues apparaissent toutes<br />

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seules dans la piscine. Les technologies de<br />

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Wow Company sont également mises en<br />

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œuvre pour <strong>des</strong> clients prestigieux dans<br />

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l’aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire,<br />

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la chimie, …, dans <strong>des</strong> projets d'automatisation,<br />

de robotisation, de vision industrielle<br />

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ou encore de bancs de test et mesure.<br />

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Febeltex et Febelbois<br />

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s'unissent pour former<br />

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Fedustria<br />

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Depuis le 1<br />

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er janvier 2007, la fédération<br />

textile, Fébeltex, et la fédération de l’industrie<br />

du bois et de l’ameublement, Fébelbois<br />

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se sont unies pour former une nouvelle<br />

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fédération professionnelle : Fedustria<br />

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(Fédération belge de l’industrie textile, du<br />

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bois et de l’ameublement), qui compte plus<br />

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de 2.600 entreprises membres (dont 85% de<br />

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PME), qui occupent ensemble 60.000 personnes<br />

et réalisent un chiffre d’affaires<br />

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total de 12 milliards d’euros, dont 70% à<br />

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l’exportation. Parmi les points forts de la<br />

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nouvelle organisation, notons qu'elle représente<br />

désormais quelques 80% du marché<br />

...............................<br />

...............................<br />

belge <strong>des</strong> produits d’intérieur : tapis,<br />

...............................<br />

laminés et parquets, meubles et sièges,<br />

...............................<br />

mais également tissus d’ameublement,<br />

...............................<br />

rideaux et tissus de décoration, textile de<br />

...............................<br />

bain, linge de table et linge de lit, matelas et<br />

...............................<br />

coutil à matelas, etc.<br />

...............................<br />

11<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

Dynamisme wallon Mars 2007


EN COUVERTURE<br />

Un dossier de Madeleine DEMBOUR<br />

En compagnie d’<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> (Partena), Dynamisme<br />

wallon décortique la grande enquête «Ressources Humaines»<br />

2007. Il s’agit d’une étude chiffrée <strong>des</strong> absences au travail et<br />

de la prise en charge du coût par l’employeur ou la collectivité.<br />

L'absentéisme est en effet un phénomène coûteux<br />

qui doit être mesuré. Quelles sont les politiques mises en<br />

place par les entreprises en la matière Nos colonnes<br />

présentent quelques exemples de «bonnes pratiques»<br />

visant à diminuer l’absentéisme. Un dossier qui<br />

concerne les gran<strong>des</strong> entreprises comme les PME.<br />

Grande<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

12<br />

• <strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong>, notre<br />

invité du mois >> 13<br />

• L’étude >> 17<br />

• L’avis d’Eric Domb >> 20<br />

• Comment ils maîtrisent<br />

l’absentéisme >> 22<br />

• Motivation >> 42


|| RESSOURCES HUMAINES<br />

L’étude que nous avons réalisée avec l’UWE dépasse<br />

complètement les approches classiques, qui d’habitude se<br />

focalisent principalement sur les absences pour raisons<br />

médicales. Nous avons voulu dépasser ce cliché de «chasse<br />

aux mala<strong>des</strong>» pour arriver dans la sphère de la gestion,<br />

notamment celle <strong>des</strong> ressources humaines. On se rend<br />

compte que la problématique <strong>des</strong> absences n’est pas intégrée<br />

par les entreprises : souvent il n’y a pas de gestion prévisionnelle<br />

<strong>des</strong> absences, ce qui permettrait pourtant d’optimiser<br />

la production. Donc notre but est de fournir à chaque<br />

employeur qui le souhaite un indicateur, et d’envisager avec<br />

lui les différents moyens de<br />

enquête<br />

remédier à ce volume d’absences.<br />

RH<br />

les absences<br />

au travail<br />

Une autre originalité de l’étude<br />

est sa portée économique. Elle<br />

permet en effet d’appréhender<br />

le coût de la prise en charge<br />

<strong>des</strong> absences par l’employeur<br />

ou par la collectivité. Enfin,<br />

dans un pays de dialogue<br />

social, nous trouvions constructif<br />

le fait d’objectiver ce phénomène<br />

d’absence, et de donner<br />

ainsi <strong>des</strong> outils d’analyse au<br />

législateur et aux autorités publiques. Les chiffres qui sont à<br />

présent sur la table n’ont pas de vocation à être spécialement<br />

sympathiques ou antipathiques, mais à servir de matière première<br />

à différents acteurs, à tout niveau : monde politique,<br />

conseil d’entreprise etc.<br />

Lors de la présentation de l’étude il y a quelques semaines,<br />

beaucoup de questions ont été posées quant à un «benchmark»<br />

avec la Flandre. Actuellement, nous ne l’avons pas et<br />

ce pour une raison évidente : l’étude est une première !<br />

Maintenant que nous avons mis au point la méthodologie, il<br />

est clair que nous allons pouvoir la transposer à Bruxelles et<br />

en Flandre et ce avec la même expertise scientifique.<br />

Toutefois, nous avons effectué quelques coups de sonde sur<br />

notre clientèle et a priori, les premières impressions qui se<br />

dégagent indiquent <strong>des</strong> tendances grosso-modo identiques<br />

entre la Wallonie et les deux autres régions du pays. Les différences<br />

qui pourraient apparaître relèvent davantage du<br />

tissu économique que du clivage communautaire : par<br />

exemple il y a proportionnellement plus d’employés que<br />

d’ouvriers à Bruxelles, ce qui influence les résultats.<br />

<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong>, notre invité du mois<br />

Administrateur délégué du Secrétariat Social<br />

Partena, <strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> est un passionné<br />

<strong>des</strong> relations humaines. Après ses étu<strong>des</strong> en<br />

criminologie, il entreprend le droit, avec l’idée<br />

de diriger un jour une prison. Sa créativité le<br />

pousse finalement vers le monde <strong>des</strong><br />

entreprises, auprès du secrétariat social<br />

Assubel. Chargé dans un premier temps de<br />

tâches de gestion, il prend en charge assez<br />

rapidement la sphère juridique et celle de<br />

l’informatique. Suite à la fusion d’Assubel avec<br />

La Famille en 1997, arrive une époque de<br />

grands défis : la migration informatique, le<br />

passage à l’an 2000 puis à l’euro, la définition<br />

d’une stratégie commune… Nommé Directeur<br />

du Secrétariat Social Partena en 2000,<br />

<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> en est l’Administrateur<br />

délégué depuis 2005. Il assume aussi la gestion<br />

journalière de l'Audit Social Partena et est<br />

administrateur de Mensura ainsi que de la<br />

Chambre de Commerce et d’Industrie de<br />

Bruxelles et de l’<strong>Union</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> de<br />

Bruxelles. Il est également Conseiller social à<br />

la Cour du travail de Bruxelles.<br />

Rôles et enjeux d’un secrétariat social aujourd’hui<br />

Pourquoi avons-nous mené cette étude Notre rôle évolue<br />

fortement et l’on constate que depuis quelques<br />

années, tous les secrétariats sociaux pénètrent dans le<br />

monde <strong>des</strong> Ressources Humaines. Conséquences Nous<br />

faisons face à d’autres produits, d’autres attentes,<br />

d’autres comportements, d’autres concurrents.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

13


EN COUVERTURE<br />

Nous avons voulu<br />

dépasser ce cliché de<br />

«chasse aux mala<strong>des</strong>»<br />

pour arriver dans la<br />

sphère de la gestion<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

14<br />

J’ai à ce sujet une double vision. D’une part notre offre<br />

doit se décliner en un triptyque : les services, les outils et<br />

les conseils. Et, d’autre part, celle-ci s’exprime selon 3<br />

axes : la paie, qui est le métier classique d’un secrétariat<br />

social, le conseil juridique (voire l’audit social) toujours en<br />

ligne avec la paie, et enfin les Ressources Humaines. Ce<br />

dernier axe s’ouvre fortement car en tant que secrétariat<br />

social, nous sommes un spectateur privilégié de la vie d’un<br />

travailleur.<br />

Toutefois, en ce qui concerne les RH chez Partena, nous<br />

n’avons pas cédé à cette tentation de faire de l’outplacement,<br />

du recrutement etc. Nous avons préféré aborder le<br />

sujet via la mise en place d’une politique de partenariat –<br />

fidèle à notre nom – avec <strong>des</strong> acteurs spécialisé comme<br />

Mensura, Unique Intérim, les Editions Kluwer, Isabel,<br />

Sodexho…<br />

Le fait d’être «non coloré» (sur le plan linguistique, politique,<br />

confessionnel…) nous a d’ailleurs beaucoup servi dans la<br />

mise en œuvre de cette politique de partenariat, car nous<br />

sommes très libres dans nos mouvements.<br />

Un contexte très dur<br />

Toute cette évolution s’est réalisée<br />

avec comme toile de fond un<br />

contexte très dur. Cela a commencé<br />

en 1997 avec la fusion de Assubel et<br />

La Famille, qui a donné naissance à<br />

Partena. Ensuite il y a eu le passage<br />

à l’an 2000 et à l’euro, qui dans nos<br />

métiers ont nécessité <strong>des</strong> investissements<br />

colossaux. Ensuite, je citerai<br />

l’e-gouvernement, encore en<br />

chantier, et dans lequel les secrétariats sociaux jouent un<br />

rôle majeur, en se situant à la charnière entre le monde<br />

politique, l’administration et le monde <strong>des</strong> entreprises.<br />

Enfin je mettrai en avant les aspects technologiques, avec<br />

le fait que l’informatique a pris de plus en plus d’importance<br />

dans nos métiers.<br />

Nous avons aujourd’hui une approche multi-segments, ce<br />

qui signifie que les produits sont déclinés suivant la taille<br />

et le secteur <strong>des</strong> clients, à <strong>des</strong> années-lumière de ce qui<br />

se faisait il y a 10 ou 15 ans où le produit était unique et<br />

standardisé. Dans le futur, il faudra intégrer les nouvelles<br />

contraintes législatives, l’évolution européenne …<br />

Et chez Partena <br />

Pour en revenir à l’étude «absences», qu’en est-il chez<br />

nous Avec un réseau de 26 agences en Belgique,<br />

employant au total 700 personnes (NDLR : l'ensemble <strong>des</strong><br />

entreprises Partena compte près de 2000 collaborateurs :<br />

Les chiffres de l’étude n’ont pas<br />

de vocation à être spécialement<br />

sympathiques ou antipathiques,<br />

mais à servir de matière<br />

première à différents acteurs<br />

Mutualités, Caisse pour indépendants, Caisse<br />

d'Allocations familiales,…) le taux d’absentéisme classique<br />

(ndlr : celui qui se focalise sur les absences pour raisons<br />

médicales) chez Partena est très bas. Je pense que<br />

c’est dû au fait que nous sommes une entreprise très<br />

mobilisatrice : j’ai déjà évoqué la fusion de 1997 qui a<br />

imposé <strong>des</strong> défis au personnel et qui nous a obligé à<br />

repenser toute l’entreprise. Ensuite d’autres enjeux se<br />

sont présentés, liés à l’évolution informatique, à l’e-gouvernement<br />

etc. Finalement nous n’avons pas eu le temps<br />

de «nous installer» dans la routine !<br />

Nous évoluons aussi dans un univers où le service personnalisé<br />

est très important, chaque client ayant chez<br />

nous un gestionnaire, ce qui implique un très haut degré<br />

de responsabilisation. N’oublions pas que derrière la paie -<br />

qui reste le core-business d’un secrétariat social - il y a <strong>des</strong><br />

réalités humaines très fortes, avec <strong>des</strong> milliers de familles<br />

concernées.<br />

Si j’envisage maintenant l’absentéisme au sens large au<br />

sein de notre entreprise (ndlr : incluant les absences hors<br />

raisons médicales, par exemple le<br />

crédit-temps), c’est vrai que je<br />

constate de fortes évolutions au fil<br />

du temps, notamment au sein <strong>des</strong><br />

nouvelles générations de collaborateurs<br />

qui aspirent à une grande qualité<br />

de vie privée. Il n’y a pas de<br />

honte pour un employeur à s’en<br />

rendre compte, et à aménager son<br />

organisation afin d’intégrer cette<br />

nouvelle donne.<br />

Ceci étant dit, je serai curieux de<br />

connaître le nombre de patrons qui<br />

ont une idée claire sur le taux d’absence au sein de leur<br />

propre entreprise. A mon avis bien peu le savent. Cela me<br />

renforce dans l’idée qu’un indicateur d’absences apporte<br />

une notion d’objectivité. Dans un pays comme le nôtre,<br />

très attaché à la concertation et au pragmatisme, je pense<br />

que tous les acteurs ne peuvent que s’en réjouir. ||<br />

<strong>Alexandre</strong> <strong>Cleven</strong> sera prochainement l’invité spécial de la<br />

rédaction de BFM, la radio de l’économie. Ecoutez son interview<br />

sur www.uwe.be/chroniqueBFM.html


|| RESSOURCES HUMAINES<br />

Résultats de l’enquête Partena-UWE<br />

Les absences au travail sous la loupe<br />

Résumé de l’étude réalisé par Ingrid SOBANTKA<br />

Un échantillon de près de 9.000 employeurs et 75.000 travailleurs a été analysé en vue de mesurer le volume <strong>des</strong><br />

absences au travail (toutes causes confondues) et de déterminer la prise en charge financière par l’employeur et/ou<br />

la collectivité. Un premier constat s’impose : pour la période de douze mois qui a été étudiée, l'ensemble <strong>des</strong><br />

travailleurs est en moyenne présent durant les trois quarts de l'année et absent le quart restant.<br />

Le contexte<br />

De nombreuses analyses paraissent régulièrement sur la<br />

thématique de l’absentéisme en entreprise. Elles attestent<br />

du souci que cet aspect de la gestion <strong>des</strong> Ressources<br />

Humaines représente pour les entreprises. Néanmoins,<br />

ces étu<strong>des</strong> se limitent souvent à une approche classique<br />

de l’absentéisme, en se focalisant sur les absences pour<br />

raisons médicales (professionnelles ou non).<br />

L’analyse initiée par le Secrétariat Social Partena et l’<strong>Union</strong><br />

<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> (UWE) appuyée par l’expertise<br />

scientifique de HEC–Ecole de Gestion de l’Université de<br />

Liège s’inscrit dans une réflexion plus large.<br />

A l’heure où la conjoncture socio-économique force naturellement<br />

les entreprises à rechercher <strong>des</strong> éléments pour<br />

renforcer leur compétitivité, donc à maîtriser leurs coûts<br />

salariaux directs, les discussions se multiplient en matière<br />

de modération salariale, du maintien de l’indexation automatique<br />

<strong>des</strong> salaires, etc. Or, l’approche de la maîtrise de<br />

la masse salariale englobe rarement les coûts salariaux<br />

provoqués par les absences, qu’ils soient directs ou indirects,<br />

ne fût-ce que par les coûts administratifs qui en<br />

résultent.<br />

Cette étude, outre le fait qu’elle est consacrée spécifiquement<br />

à la Région wallonne, s’est voulue la plus complète possible,<br />

à portée économique et centrée sur l’entreprise.<br />

Une ambition très large<br />

L’objectif Identifier le pourcentage <strong>des</strong> absences au travail<br />

en Région wallonne et évaluer l’impact potentiel que<br />

représentent <strong>des</strong> notions telles que le statut<br />

(ouvrier/employé), le sexe <strong>des</strong> travailleurs, la taille <strong>des</strong><br />

entreprises ou encore le secteur d’activité.<br />

La répartition <strong>des</strong> absences a également été réalisée en<br />

fonction du coût qu’elles représentent pour l’employeur<br />

et/ou la collectivité et/ou le travailleur. L’approche ne se<br />

concentre donc pas sur la responsabilité de l’absence au<br />

travail.<br />

Dans ce contexte, une définition extrêmement large de<br />

l’absence au travail a été retenue: l’absence couvre<br />

toutes les situations pendant lesquelles le travailleur<br />

ne preste pas. Sont ainsi envisagées toutes les absences<br />

obligatoires et facultatives, quel que soit le coût qu’elles<br />

représentent pour l’employeur ou la collectivité. Les<br />

observations ont été effectuées sur la base <strong>des</strong> heures<br />

prestées et non prestées par les travailleurs pour autant<br />

qu’elles aient été déclarées par les employeurs.<br />

Ainsi, l’analyse repose sur trois concepts : l’ouvrable, le<br />

prestable et le presté.<br />

➔Par temps ouvrable, on entend l’espace-temps sur<br />

lequel est répartie la durée du travail applicable dans<br />

l’entreprise (en général, sur 5 ou 6 jours par semaine) ;<br />

le niveau de l’entreprise.<br />

➔Par temps prestable, on entend la durée du travail théorique<br />

que doit prester un travailleur dans le cadre de l’espace-temps<br />

ainsi défini ; le niveau individuel. Le temps<br />

prestable correspond au temps ouvrable diminué de la<br />

durée <strong>des</strong> vacances annuelles et <strong>des</strong> jours fériés légaux<br />

qui constituent <strong>des</strong> absences obligatoires dont le nonrespect<br />

peut être sanctionné pénalement.<br />

➔Le temps presté correspond au temps prestable diminué<br />

de toutes les autres absences au travail.<br />

Autrement dit :<br />

• Heures ouvrables : 52 semaines X durée hebdomadaire<br />

conventionnelle maximum<br />

• Heures prestables : Heures ouvrables – heures d’absences<br />

obligatoires (vacances annuelles et jours fériés)<br />

• Heures prestées : Heures ouvrables – heures d’absences<br />

obligatoires – toutes les autres absences<br />

Le temps ouvrable a été réparti en 20 rubriques : les prestations<br />

effectives et 19 rubriques d’absences. Les 19 rubriques<br />

énumérant les absences ont ensuite été regroupées en 5<br />

groupes distincts en fonction de la variable «coût». (Voir<br />

tableau en haut de la page 18).<br />

Un échantillon 9.000 employeurs et 75.000 travailleurs<br />

Sont repris dans l’échantillon, les travailleurs salariés occupés<br />

par les employeurs (personnes morales et physiques)<br />

dont le lieu d’activité principal est situé en Région wallonne.<br />

L’échantillon brut concerné représente 74.638 travailleurs<br />

et 8.880 employeurs (identifiés selon un numéro<br />

matricule ONSS différent). Cet échantillon porte sur 13,3%<br />

<strong>des</strong> travailleurs identifiés dans le fichier ONSS représentatif<br />

de la Région wallonne.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

17


EN COUVERTURE<br />

L’absence au travail est déclinée selon 5 groupes distincts<br />

Les absences n’entraînant pas de coût direct pour l’entreprise ou la collectivité sont évaluées à moins de 4%<br />

Absence totalement rémunérée par l’employeur Coût pour l'employeur 55,33% Par exemple les vacances<br />

Absence partiellement rémunérée par l’employeur Coût pour l'employeur 1,56% Par exemple le crédit-temps<br />

et partiellement par la collectivité<br />

+ coût collectivité<br />

Absence non rémunérée par l’employeur, coût collectivité 33,76% Par exemple le congé de maternité<br />

mais pris en charge par la collectivité<br />

Absence non rémunérée par l’employeur, coût partiel collectivité 5,93% Par exemple le congé éducation payé<br />

mais pris en charge sous certaines conditions<br />

par la collectivité<br />

Absence non rémunérée et non assimilée aucun coût ni employeur 3,42% Par exemple le congé sans solde<br />

- ni collectivité<br />

Cet échantillon, composé d’employeurs et travailleurs affiliés<br />

au Secrétariat Social Partena, a fait l’objet d’une analyse<br />

de représentativité en collaboration avec HEC-Ulg,<br />

afin de vérifier dans quelle mesure la représentativité <strong>des</strong><br />

travailleurs, selon leur sexe, leur statut, la taille et le secteur<br />

d’activité de leurs entreprises, observée dans l’échantillon,<br />

correspondait à la représentativité observée dans la<br />

population ONSS.<br />

En termes de volume <strong>des</strong> absences, il n’y a pas de différence<br />

entre les hommes (24,41%) et les femmes<br />

(24,60%). Par contre, la nature <strong>des</strong> absences recèle<br />

quelques différences significatives<br />

Les observations et constats<br />

Ce qui nous mène au constat suivant : il y a 25% d’absence<br />

en moyenne par année dont moins de 4% n’entraînent<br />

aucun coût et ce sur la période étudiée, c’està-dire<br />

entre le 1 er juillet 2005 et le 30 juin 2006.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

En termes de coût ou plus précisément de prise en charge<br />

de l’absence, les absences <strong>des</strong> femmes (52,98%) coûtent<br />

moins cher à l’employeur que celles <strong>des</strong> hommes<br />

(59,37%).<br />

Une <strong>des</strong> raisons trouve probablement son explication dans<br />

les motifs fondant l’absence. En effet, les jours de repos<br />

compensatoire - RTT - sont à charge de l’employeur ; ils<br />

représentent 1,70% pour les hommes contre 0,71% pour<br />

les femmes. Les congés liés à la maternité et à paternité<br />

(1,63% pour les femmes vs 0,11% pour les hommes) sont<br />

à charge de la collectivité, tout comme le crédit-temps<br />

(0,59% pour les hommes vs 2,82% pour les femmes).<br />

18


|| RESSOURCES HUMAINES<br />

En ce qui concerne le statut, le volume <strong>des</strong> absences chez<br />

les ouvriers (29,24%) est beaucoup plus important que chez<br />

les employés (19,41%).<br />

En termes de prise en charge, les absences <strong>des</strong> ouvriers<br />

(50,43%) coûtent beaucoup moins cher à l’employeur que<br />

celles <strong>des</strong> employés (67,30%).<br />

En effet, le chômage temporaire, régime spécifique aux<br />

ouvriers (4,07% vs 0,07%), est à charge de la collectivité ; les<br />

incapacités non-professionnelles (10,24% vs 5,54%), telles<br />

qu’une blessure le week-end à l’occasion d’une activité extraprofessionnelle,<br />

sont quant à elles à charge de la collectivité<br />

pour les ouvriers mais de l’employeur s’il s’agit d’un<br />

employé.<br />

Quand on opère un croisement statut/sexe, il apparaît que<br />

les employés (hommes : 82,81% / femmes : 78,63%) prestent<br />

davantage que les ouvriers (hommes : 71,34% /<br />

femmes : 69,07%). Ainsi, nous constatons que l’absence<br />

est davantage liée au statut plutôt qu’au sexe.<br />

Sous l’angle de la taille, plus la taille de l’entreprise augmente,<br />

plus le volume d’absences s’élève. Et, plus la taille<br />

de l’entreprise augmente, plus les congés obligatoires,<br />

c’est-à-dire les vacances annuelles et les congés légaux,<br />

sont élevés.<br />

En termes de prise en charge <strong>des</strong> coûts, plus la taille augmente,<br />

plus les absences sont à charge de l’employeur.<br />

Par contre, les absences sans coût, ni pour l’employeur ni<br />

pour la collectivité, ç-à-d les congés sans solde, sont deux<br />

fois plus importantes dans les petites entreprises<br />

Quant aux secteurs d’activités, le volume d’absence varie<br />

fortement de l’un à l’autre. Le volume d’absences est<br />

moindre dans les secteurs à prestations intellectuelles. Et<br />

une forte variabilité concerne l’importance et la nature <strong>des</strong><br />

absences. Les accidents de travail causent <strong>des</strong> absences à<br />

hauteur de 0,20% (activités financières) à 0,64% (construction)<br />

; le crédit temps va de 0,22% (construction) à 3,11%<br />

(soins de santé) et les faits de grève de 0,01% (hôtellerie et<br />

activités financières) à 0,40% (industries manufacturières).<br />

Le coût le plus élevé pour les employeurs s’élève à 68,83%<br />

dans le secteur <strong>des</strong> activités financières, tandis que le coût<br />

le moins élevé pour les employeurs, 36,90%, se situe dans<br />

le secteur de la construction.<br />

Ainsi, la prise en charge par la collectivité s’élève à 59,39%<br />

dans la construction, 46,97% dans les soins de santé,<br />

39,43% dans l’industrie hôtelière et 34,47% dans l’industrie<br />

manufacturière.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

19


EN COUVERTURE<br />

Conclusions : un indicateur fondamental<br />

Par cette étude, Partena et l’UWE souhaitent aider les<br />

entreprises à cerner et à mesurer un phénomène coûteux<br />

pour les employeurs et la collectivité : l’absence au travail.<br />

Une analyse globale <strong>des</strong> absences au travail constitue<br />

pour l’entreprise un indicateur fondamental de toutes les<br />

réalités vécues sur le terrain. L’approche permettra par<br />

ailleurs d’identifier, en fonction du type et de l’importance<br />

de l’absence, les différents leviers et moyens mis à la disposition<br />

de l’employeur au niveau stratégique ou opérationnel<br />

afin d’en limiter les effets.<br />

L’étude vise également à sensibiliser les autorités publiques<br />

en les invitant à évaluer préventivement l’impact <strong>des</strong> dispositions<br />

du droit social sur l’organisation pratique <strong>des</strong> entreprises,<br />

sur leur budget et sur celui de la collectivité.<br />

L’étude a été rédigée par Rony Baert, Jean-Pierre Christiaens,<br />

Thierry Devillez, Ingrid Sobantka et Mathieu Pleyers.<br />

Le rapport détaillé «Absences au travail – La situation en<br />

Région wallonne – De juillet 2005 à juin 2006» peut être<br />

obtenu en en remplissant le formulaire de commande sur<br />

www.partena.be/ssesso.<br />

Des formules d’adaptation de l’étude aux entreprises<br />

peuvent être envisagées avec le Secrétariat social Partena.<br />

Eric Domb, Président de l’UWE<br />

Pas d’agenda caché !<br />

Propos recueillis par Madeleine DEMBOUR<br />

Irritante, voire provocante… Ainsi a été perçue l’étude UWE-Partena par certains<br />

milieux. Le fait d’inclure les jours de congés obligatoires dans la comptabilité <strong>des</strong><br />

absences, notamment, en a choqué plus d’un. Dynamisme Wallon a demandé au<br />

Président de l’UWE quelles étaient ses motivations.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

20<br />

Eric Domb : "L’étude tord le<br />

cou à un canard : non le taux<br />

d’absence <strong>des</strong> femmes n’est<br />

pas plus important que celui<br />

<strong>des</strong> hommes ! C’est même le<br />

contraire qui est constaté<br />

dans l’étude".<br />

Eric Domb relève 4 éléments qui l’ont particulièrement<br />

interpellé dans cette étude.<br />

1/ elle confronte la perception avec la réalité. Si vous<br />

interrogez une personne dans la rue et que vous lui<br />

demandez combien de temps, à son avis, les gens sont<br />

absents de leur poste de travail – je pense que bien peu<br />

répondraient 1 jour sur 4.<br />

2/ elle tord le cou à un canard : non le taux d’absence<br />

<strong>des</strong> femmes n’est pas plus important que celui <strong>des</strong><br />

hommes ! C’est même le contraire qui est constaté dans<br />

l’étude. En outre celle-ci relève que l’absence <strong>des</strong> femmes<br />

coûte moins cher à l’employeur que celle <strong>des</strong> hommes.<br />

3/ elle est un outil intéressant pour les entreprises, car<br />

elle permet d’établir un benchmark par rapport à leur secteur<br />

d’activité, et le cas échéant de corriger le tir, par<br />

exemple en réorganisant le travail ou en retravaillant la<br />

politique de sécurité.<br />

4/ elle propose une nouvelle approche au monde politique<br />

: en mettant cette étude à disposition, nous invitons<br />

les politiques à rechercher l’objectivation et l’analyse.<br />

Nous ne poursuivons pas d’autre but que le respect <strong>des</strong><br />

faits. Nous n’avons pas d’agenda caché !


EN COUVERTURE<br />

Témoignages de CMI et Mölnlycke<br />

Comment ils maîtrisent l’absentéisme<br />

Par Madeleine DEMBOUR & Vinciane PINTE<br />

Chez CMI<br />

Le groupe CMI a décidé d’intéresser ses travailleurs à<br />

l’amélioration de la performance et aux résultats qui en<br />

découlent. Ce dispositif d’intéressement repose sur 5<br />

critères, dont celui de «présentéisme».<br />

Dès 2004, CMI (Cockerill Maintenance & Ingénierie) a<br />

été une <strong>des</strong> premières entreprises non cotées belges à<br />

mettre au point un dispositif de participation <strong>des</strong> travailleurs<br />

aux performances et d’intéressement aux bénéfices.<br />

Le dispositif DOMINO (pour Déploiement<br />

d’Objectifs et Mécanismes d’implication à tous les<br />

Niveaux de l’Organisation) repose sur 5 indicateurs : l’inscription<br />

<strong>des</strong> comman<strong>des</strong>, le besoin en fonds de roulement,<br />

les marges sur projets, les résultats sur frais et le<br />

taux de présentéisme.<br />

Ce dispositif est basé sur le principe selon lequel le progrès<br />

de l’entreprise dépend <strong>des</strong> efforts de chaque<br />

membre de son personnel et que celui-ci mérite d’en être<br />

récompensé, si cela porte ses fruits. "Ce dispositif vient<br />

bel et bien en sus de la rémunération, précise Bernard<br />

Serin, Président et Administrateur délégué de CMI, mais<br />

c’est bien plus qu’un système de prime. C’est avant tout<br />

un formidable outil de communication pour accompagner<br />

la dynamique d’implication du personnel sur les principaux<br />

enjeux de l’entreprise et ses leviers de performance".<br />

Le taux de présentéisme s’en ressent<br />

Un tel système ne fonctionne bien que s’il est bien géré,<br />

par la fixation, en amont, d’objectifs, et l’appropriation, en<br />

aval, par tous les niveaux de l’entreprise. Des plans de<br />

route de progrès (PRP) ciblent les actions susceptibles<br />

d’influencer favorablement les processus, la gestion et le<br />

résultat économique. Lorsque le résultat d’exploitation du<br />

groupe est supérieur à 1% de son chiffre d’affaires, l’effort<br />

est récompensé sous la forme d’une avance payée<br />

Bernard Serin, Président<br />

et administrateur délégué<br />

de CMI : "Entre janvier<br />

2004 et novembre 2006, le<br />

présentéisme ouvrier a<br />

augmenté de 1.5%. Ce<br />

chiffre représente quelque<br />

8.500 heures de travail,<br />

soit un coût épargné de<br />

260.000 EUR pour<br />

l’entreprise !"<br />

aux membres du personnel. Cette récompense est trimestrielle,<br />

afin de rendre la participation plus visible et à<br />

soutenir la motivation par une communication régulière.<br />

"Pour l’ensemble du personnel belge (un millier de personnes),<br />

DOMINO a permis de verser annuellement près<br />

de 1 million EUR, soit une moyenne de 700 à 1.000<br />

euros par personne".<br />

Depuis la mise au point de ce dispositif il y a 2 ans, le<br />

taux de présentéisme s’est nettement amélioré. Ainsi,<br />

entre janvier 2004 et novembre 2006, le présentéisme<br />

ouvrier a augmenté de 1.5%. Ce chiffre peut paraître<br />

anodin mais il représente quelque 8.500 heures de travail,<br />

soit un coût épargné de 260.000 EUR pour l’entreprise<br />

!<br />

"Ce système fait aujourd’hui partie <strong>des</strong> mœurs. Sa<br />

logique est simple : s’investir, s’investir à bon escient et<br />

produire <strong>des</strong> performances pour in fine, avoir un retour<br />

sur la forme d’un intéressement", résume Brigitte<br />

Coppens, Directrice de la Communication de CMI<br />

Groupe. ||<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

22<br />

Solvay est l'employeur le plus attractif en Belgique francophone<br />

Et si attractivité allait de pair avec le «présentéisme» A ce sujet, Randstad a publié le 1er mars<br />

les résultats de son enquête (septième du genre) sur l'attractivité <strong>des</strong> employeurs. Une enquête à<br />

laquelle ont répondu 10.000 personnes : l'objectif était de recueillir leur opinion sur l'attractivité<br />

<strong>des</strong> 155 plus gran<strong>des</strong> entreprises belges en tant qu'employeurs. En 2007, c'est encore Janssen<br />

Pharmaceutica qui est jugé comme l'employeur le plus attractif de Belgique. Fortis conquiert la<br />

deuxième place et recueille les fruits d'une campagne de recrutement bien pensée dans le courant<br />

de 2006. À la troisième place, Solvay fait son entrée dans le classement belge et obtient le score<br />

le plus élevé en Belgique francophone. La transformation graduelle de cette entreprise chimique<br />

en entreprise également active sur le marché pharmaceutique est sans doute la raison principale<br />

de ce succès. Ses bonnes prestations en Bourse jouent également un rôle.<br />

Ludwig Decoster (Solvay) lors<br />

de la remise du trophée


|| RESSOURCES HUMAINES<br />

Laurent Gevers, Directeur <strong>des</strong> Ressources<br />

Humaines de Mölnlycke : "Contrôler<br />

l’absentéisme garantit à tous <strong>des</strong> conditions<br />

de travail convenables: le travail est bien<br />

réparti entre tous et les congés peuvent être<br />

pris".<br />

Chez Mölnlycke<br />

C’est un peu le même système, basé sur la fixation<br />

d’objectifs, qui sous-tend la réflexion chez Mölnlycke. A la<br />

différence près que là où CMI travaille par «population»<br />

(ouvriers, employés, cadres) pour calculer le présentéisme,<br />

Mölnlycke individualise le calcul.<br />

© Danielle Pierre<br />

"Il y a quelques années, lors d’un séminaire sur l’absentéisme,<br />

une entreprise de Visé avait fait état d’un système récompensant<br />

la présence. Nous nous sommes inspirés de cette<br />

formule chez Mölnlycke et j’en suis globalement satisfait",<br />

souligne Laurent Gevers, Directeur <strong>des</strong> Ressources<br />

Humaines de cette entreprise qui emploie 300 personnes à<br />

Waremme dans la fabrication de produits stériles à usage<br />

unique <strong>des</strong>tinés aux interventions chirurgicales.<br />

Comment le système fonctionne-t-il En plus de son<br />

salaire, chaque personne perçoit tous les trimestres un incitant<br />

financier. Le montant de l’incitant varie en fonction de<br />

3 indicateurs : le rendement <strong>des</strong> machines, la qualité produite<br />

et la sécurité. Grosso-modo la prime varie entre 160 et 200<br />

euros. "Ce montant est remodulé individuellement en fonction<br />

de la présence de chaque collaborateur", explique<br />

Laurent Gevers. Ainsi, la prime est majorée d’un coefficient<br />

de 1,2 pour tout collaborateur ayant été absent maximum<br />

1 jour sur le trimestre. Plus les jours d’absence sont nombreux,<br />

plus le coefficient baisse : il s’établit à 1 pour 2 ou<br />

3 jours d’absence, à 0,7 pour 4 et 5 jours d’absence et à<br />

zéro pour plus de 5 jours d’absence. "Tous les types d’absences,<br />

en-dehors <strong>des</strong> vacances annuelles, sont comptabilisés.<br />

L’idée est de récompenser les personnes qui, en<br />

étant présentes, contribuent à atteindre les indicateurs<br />

de production".<br />

Le système, mis en place en 2006 après moultes discussions,<br />

donne pleine satisfaction à Laurent Gevers. Pour<br />

2006 le taux d’absentéisme est de 2,5% pour les<br />

employés et 3,6% pour les ouvriers (qui effectuent aussi<br />

un travail de nuit), <strong>des</strong> chiffres jugés acceptables par l’entreprise.<br />

Mais outre les aspects purement financiers, le<br />

DRH relève que "le fait de contrôler l’absentéisme garantit<br />

à tous <strong>des</strong> conditions de travail convenables : le travail est<br />

bien réparti entre tous et les congés peuvent être pris". ||<br />

L’interruption de carrière devient un outil de gestion<br />

L’étude Partena-UWE a réalisé un petit focus intéressant à propos de l’interruption de carrière.<br />

Majoritairement utilisée par les femmes (75,06%), il apparaîtrait logique que son évolution suive<br />

celle du congé de maternité, c’est-à-dire qu'elle fléchisse dans les gran<strong>des</strong> entreprises; or, c'est<br />

tout à fait le contraire qui se produit!<br />

Pour expliquer ce phénomène, l’hypothèse avancée serait que l’interruption de carrière représentant<br />

en moyenne 5,93% du total <strong>des</strong> absences constituerait un véritable outil de gestion du personnel<br />

dans les gran<strong>des</strong> entreprises (par exemple, dans le cadre de la réduction du volume de prestations<br />

en fin de carrière).<br />

Interruption de carrière et congés de maternité<br />

2,50 %<br />

2,00 %<br />

1,50 %<br />

1,00 %<br />

0,50 %<br />

0,00 %<br />

de 0 à 19 de 20 à 49 de 50 à 99 100 et+<br />

Crédit-temps<br />

Congés de maternité, de paternité, d’adoption, d’allaitement et d’écartement<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

23


LES CARNETS DE L'UWE<br />

Réception de l’UWE<br />

Un moment fort de début d’année<br />

Reportage photo : Tilt-Photographie<br />

La réception de Nouvel-An de<br />

l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> a<br />

eu lieu le 7 février au Château du<br />

Lac de Genval. Plus de 1.000<br />

personnes assistaient à ce moment<br />

fort du début d’année. Le Président<br />

Eric Domb, ici en compagnie de<br />

Joëlle Milquet, a fait part <strong>des</strong> 4<br />

axes sur lesquels l’UWE entend<br />

mettre l’accent, sans tabou, au<br />

cours <strong>des</strong> prochains mois : l’esprit<br />

d’entreprendre, la réforme du<br />

marché du travail, l’enseignement<br />

et la gouvernance publique.<br />

L’UWE avait invité à sa<br />

tribune Rudy Aernoudt,<br />

Secrétaire général de<br />

l’administration flamande<br />

(département Economie,<br />

Science et Innovation) pour<br />

un exposé sur le thème<br />

«Flandre-Wallonie : une<br />

meilleure coopération<br />

interrégionale pour une<br />

compétitivité accrue».<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

24<br />

Le chef de groupe MR du<br />

Parlement wallon Serge<br />

Kubla en grande<br />

discussion sur le devenir<br />

du Brabant wallon avec le<br />

Ministre André Antoine.<br />

Un exposé qui ne laissa pas le<br />

public indifférent, comme en<br />

témoigne cette discussion animée<br />

entre le Ministre-Président Elio Di<br />

Rupo, Jean-Jacques Verdickt qui<br />

présida l’UWE de 2000 à 2003 et<br />

André Bergen, CEO de la KBC.


LES CARNETS DE L'UWE<br />

Bonne humeur très liégeoise entre<br />

le Gouverneur Michel Foret et le<br />

très souriant Jean-Pierre Delwart,<br />

CEO d’Eurogentec et Président de la<br />

section liégeoise de l’UWE.<br />

C’est sur un ton badin que Muriel Gerkens, députée fédérale Ecolo et Jean-<br />

Michel Javaux, secrétaire fédéral Ecolo interpellent le Ministre Jean-Claude<br />

Marcourt.<br />

Petit aparté très sérieux entre Elio<br />

Di Rupo et Jean Stéphenne<br />

(GlaxoSmithKline), qui a été<br />

Président de l’UWE de 1998 à 2000.<br />

Les jeunes générations étaient largement représentés à Genval, issues <strong>des</strong><br />

Clubs d’Etudiants Entrepreneurs qui réunissent sur 11 campus <strong>des</strong> étudiants<br />

de toutes disciplines, désireux de se sensibiliser à l’entreprenariat ou de se<br />

lancer en affaire.<br />

Le chef de cabinet du Roi, Jacques van Ypersele de Strihou, en grande<br />

discussion avec le Vice-Premier et Ministre <strong>des</strong> Finances Didier Reynders et<br />

Rodolphe Collinet (Administrateur Délégué de Carmeuse).<br />

Vous y étiez <br />

Visionnez le reportage complet !<br />

➔Grâce à notre partenaire Tilt-Photographie, nous vous invitons<br />

à visionner le reportage complet de l’événement sur le site<br />

www.dynamismewallon.be.<br />

➔ Les présentations de Rudy Aernoudt et de Eric Domb sont<br />

disponibles sur www.uwe.be.<br />

La rencontre de trois entrepreneurs : Marc du Bois (Spadel), Michel Croisé<br />

(Sodexho) et Eric Mestdagh (groupe Mestdagh)<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

25


Activité économique et recettes fiscales<br />

Quel est le point de rencontre idéal <br />

Il existe bel et bien, en Belgique, un «effet retour» important <strong>des</strong> diminutions<br />

d’impôts. Le défi <strong>des</strong> différents gouvernements est dès lors de déceler les<br />

taux d’impôts idéaux, à savoir ceux qui combinent à long terme<br />

développement économique et recettes fiscales «au maximum du<br />

raisonnable».<br />

Par Jean de LAME<br />

En revenant sur le parcours de<br />

l’impôt <strong>des</strong> sociétés ces dernières<br />

années, on peut dégager 2 constats :<br />

1. La mise en place d’un mécanisme<br />

incitatif de donation de biens<br />

meubles en Wallonie (taux 39,5%,<br />

7%) a fait exploser les recettes <strong>des</strong><br />

droits d’enregistrement de 20 millions<br />

d’euros en 2005 à 75 millions<br />

d’euros en 2006.<br />

2. Les deux diminutions successives<br />

du taux maximum d’impôt <strong>des</strong><br />

sociétés ont généré plus de<br />

recettes que de pertes.<br />

Les dirigeants d’entreprises se souviendront<br />

que le taux maximum d’impôt<br />

<strong>des</strong> sociétés était en 2002 de<br />

40,17% (39% + 3 centimes additionnels<br />

«de crise»). Ce taux a été réduit<br />

en 2003 à 33,99%. Le coût estimé de<br />

cette réduction était évalué à 1,2 milliards<br />

d’euros. Dès lors, <strong>des</strong> mesures<br />

compensatoires avaient été prises à<br />

concurrence du même montant. Il ressort<br />

toutefois d’un rapport de la Cour<br />

<strong>des</strong> Comptes du 1 er mars 2006 que les<br />

recettes impôts <strong>des</strong> sociétés 2003 ont<br />

augmenté de 600 millions d’euros.<br />

Dès lors la diminution du taux a bel et<br />

bien généré <strong>des</strong> recettes supplémentaires.<br />

Une deuxième modification à l’impôt<br />

<strong>des</strong> sociétés est entrée en vigueur en<br />

2006. Par le biais <strong>des</strong><br />

intérêts notionnels, le<br />

taux maximum d’impôt<br />

<strong>des</strong> sociétés de 33,99%<br />

était réduit dans les faits<br />

aux alentours de 26 à<br />

27%. Les intérêts notionnels<br />

permettent de<br />

déduire de la base imposable à l’impôt<br />

<strong>des</strong> sociétés 3,781% <strong>des</strong> fonds<br />

propres (1) .<br />

La diminution de la pression fiscale sur<br />

les sociétés n’a apparemment eu<br />

aucune conséquence sur les recettes<br />

fiscales, les versements anticipés<br />

2006 étant du même niveau que les<br />

La modification du<br />

régime <strong>des</strong> donations<br />

a fait exploser les<br />

recettes<br />

versements anticipés 2005.<br />

Par contre il a entraîné un flux de capitaux<br />

non négligeable vers la Belgique<br />

et généré au cours <strong>des</strong> 9 premiers mois<br />

de 2006, selon la Banque nationale, un<br />

montant record de 32,1 milliards d’euros<br />

d’augmentation de capital (dont<br />

30,8 milliards pour les sociétés non<br />

cotées) soit 3 à 4 fois plus qu’en 2002,<br />

2003 et 2005 et deux fois plus qu’en<br />

2004.<br />

La réflexion mérite d’être élargie à<br />

l’impôt <strong>des</strong> personnes physiques.<br />

Un taux marginal de 40% (majoré <strong>des</strong><br />

additionnels communaux et cotisations<br />

de sécurité sociale personnelles)<br />

frappe le revenu imposable d’un isolé<br />

à partir du 10.571 e euro annuel. Une<br />

aussi lourde taxation à partir d’un tel<br />

revenu (et une taxation en <strong>des</strong>sous de<br />

ce revenu) n’est elle pas génératrice<br />

d’une trop faible différence entre les<br />

«revenus du travail» et les «revenus<br />

de remplacement» <br />

Un <strong>des</strong> défis du prochain gouvernement<br />

sera de fixer les taux idéaux<br />

d’impôts <strong>des</strong> personnes physiques<br />

générant un maximum d’activité<br />

économique et <strong>des</strong> recettes «raisonnables».<br />

Les exemples <strong>des</strong> modifications<br />

en matière de droits de donation<br />

et d’impôt <strong>des</strong> sociétés pourraient<br />

l’inspirer… ||<br />

(1) Ce taux varie chaque année, il est lié au rendement <strong>des</strong> OLO à 10 ans. Il est<br />

majoré de 0,5 point pour les petites entreprises au sens du code <strong>des</strong> sociétés.<br />

...............................<br />

...............................<br />

LES CARNETS DE L'UWE<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

Les administrateurs de<br />

...............................<br />

l’UWE se présentent<br />

JACQUES<br />

DE SMET<br />

Jacques de Smet a<br />

notamment été directeur<br />

administratif et financier<br />

de Chamebel, directeur<br />

financier du groupe<br />

D’Ieteren et du groupe<br />

...............................<br />

Ziegler et est depuis deux ans administrateur<br />

...............................<br />

indépendant de plusieurs sociétés du groupe<br />

Duferco. Connu pour son organisation commerciale<br />

extrêmement forte, ce groupe est un <strong>des</strong><br />

...............................<br />

...............................<br />

plus grands «traders» d’aciers du monde. Le<br />

...............................<br />

groupe s’est tourné vers la production il y a une<br />

...............................<br />

dizaine d’années, notamment avec le rachat en<br />

...............................<br />

1997 de Clabecq, de La Louvière puis de Carsid à<br />

...............................<br />

Charleroi. Employant près de 3.500 personnes<br />

...............................<br />

dans notre pays, Duferco poursuit une stratégie<br />

de niches : petites quantités, qualité, produit à<br />

...............................<br />

haute valeur ajoutée, flexibilité, proximité… sont<br />

...............................<br />

quelques-uns <strong>des</strong> maîtres-mots qui participent à<br />

...............................<br />

sa réussite. L’entreprise s’est lancée dernièrement<br />

...............................<br />

dans <strong>des</strong> activités de diversification, comme la<br />

...............................<br />

réhabilitation de sites industriels, l'environnement<br />

...............................<br />

et la production d’énergie.<br />

...............................<br />

Jacques de Smet est également administrateur<br />

...............................<br />

indépendant d’Elia et Président du «Financial<br />

...............................<br />

Executives Institute of Belgium», une organisation<br />

qui regroupe plus de 150 directeurs financiers. Par<br />

...............................<br />

son engagement au sein de l’UWE, Jacques de<br />

...............................<br />

Smet entend travailler à l’élaboration d’un environnement<br />

juridique le plus stable possible.<br />

...............................<br />

...............................<br />

JEAN-LOUIS<br />

LAURENT JOSI<br />

Jean-Louis Laurent Josi<br />

(37 ans) est diplômé de<br />

l'Institut d'Administration<br />

et de Gestion de l'UCL et<br />

diplômé en sciences<br />

actuarielles. Il possède<br />

...............................<br />

un MBA du College of Insurance de New-York. Sa<br />

...............................<br />

carrière professionnelle a débuté en 1994 au sein<br />

...............................<br />

<strong>des</strong> Assurances Groupe Josi, puis de Winterthur.<br />

...............................<br />

Il a ensuite élargi son expérience en passant dans<br />

l'univers <strong>des</strong> «start-up», en exerçant différentes<br />

...............................<br />

responsabilités en tant qu'administrateur directeur<br />

de Keytrade Bank et FinShop. Il rejoint l'uni-<br />

...............................<br />

...............................<br />

vers <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> entreprises en 2005 au sein du<br />

...............................<br />

Comité Exécutif de Winterthur. Depuis janvier<br />

...............................<br />

2007, et suite au rachat de Winterthur par Axa, il<br />

...............................<br />

rentre au Comité Exécutif d'Axa Belgium en tant<br />

...............................<br />

que responsable de la multidistribution, direction<br />

regroupant les activités hors courtage.<br />

...............................<br />

...............................<br />

Pour Jean-Louis Laurent Josi, l'un <strong>des</strong> rôles<br />

importants de l'UWE est de mettre en place <strong>des</strong><br />

...............................<br />

étu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> analyses factuelles sur les principales<br />

faiblesses de la Wallonie, notamment en<br />

...............................<br />

...............................<br />

matière de contrôle du chômage et d'éducation,<br />

...............................<br />

et de pouvoir émettre sur cette base <strong>des</strong> recommandations<br />

constructives et non ambiguës. Une<br />

...............................<br />

...............................<br />

<strong>des</strong> autres missions de l'UWE mise en avant par<br />

...............................<br />

Jean-Louis Laurent Josi est de pouvoir être le<br />

reflet de ce qui change en Wallonie et de mettre<br />

...............................<br />

en évidence les forces de cette région belge. 27<br />

...............................<br />

...............................<br />

...............................<br />

Dynamisme wallon Mars 2007


Pas besoin de jouer les cow-boys pour devenir<br />

chasseur de primes. Un coup d’œil sur ce<br />

qui se passe avec les déchets d’emballages<br />

de votre entreprise suffit… Le bois, le carton<br />

et le plastique sont triés et jetés dans les sacs<br />

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FOCUS || RUBRIQUE<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

Eau-Environnement<br />

Le savoir-faire<br />

wallon s’exporte<br />

Voir aussi nos rubriques :<br />

• Une facture «déchets» en<br />

nette diminution (page 40)<br />

• La logistique chez Spa<br />

Monopole (page 41)<br />

Notre focus passe en revue le secteur de l’eau, dans un contexte où l’Europe impose<br />

l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux d’ici 2015. Les acteurs wallons du marché de<br />

l’eau se positionnent en conséquence, notamment en valorisant leurs compétences à<br />

l’étranger. Dédié à la gestion de l’environnement, ce dossier évoquera aussi quelques<br />

exemples d’actions visant à diminuer l’empreinte écologique <strong>des</strong> entreprises (déchets,<br />

logistique, valorisation énergétique…).<br />

Par Madeleine DEMBOUR<br />

Pour les acteurs wallons du marché de l’eau, le potentiel<br />

d’activités va s’orienter de plus en plus vers l’étranger. "Les<br />

grands investissements wallons seront terminés d’ici 2010,<br />

donc nous devons aller chercher <strong>des</strong> marchés ailleurs", indiquent<br />

Jacques van Eetvelde et Guillaume de Gaiffier,<br />

Conseillers auprès de la Cellule Marketing International de<br />

l’UWE.<br />

Chargée d’amener les PME à l’exportation, la Cellule UWE<br />

identifie <strong>des</strong> fournisseurs de biens et de services pour un<br />

secteur d'activités. Après un screening approfondi de leurs<br />

compétences, ces PME forment une «grappe» d'entreprises :<br />

ce système leur offre de nouveaux débouchés à l’exportation,<br />

qui seraient probablement restés inaccessibles si elles<br />

avaient joué «perso».<br />

Depuis 2005, l’UWE s’attache à constituer une grappe environnement.<br />

"Dans un premier temps, nous cherchons à<br />

réunir les compétences dans le domaine de l’eau, car il s’agit<br />

d’une demande explicite <strong>des</strong> entreprises, indiquent Jacques<br />

van Eetvelde et Guillaume de Gaiffier. S’appuyant sur un<br />

noyau de base constitué de quelques entreprises – CFE<br />

Ecotech, De Smedt Environnement, le bureau d’étu<strong>des</strong><br />

SHER et TPF Utilities – nous avons essayé de comprendre<br />

qui faisait quoi dans notre région".<br />

Privé et public<br />

Ce tour d’horizon passe nécessairement par Verviers, capitale<br />

de l’Eau, où est installée la SPGE (Société Publique de<br />

Gestion de l’Eau), acteur public qui agit dans le domaine de<br />

l’assainissement <strong>des</strong> eaux usées et la protection <strong>des</strong> captages.<br />

C’est à Verviers également qu’est établi le Polygone<br />

de l’Eau, chargé de diffuser les technologies de l’eau vers les<br />

entreprises et d’organiser, sous la responsabilité du Forem,<br />

<strong>des</strong> formations aux métiers du secteur. Des rencontres ont<br />

aussi eu lieu avec les universités et centres de recherche,<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

29


FOCUS<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

notamment l’Aquapôle de Liège, centre interuniversitaire<br />

de la R&D dans le domaine de<br />

l’eau en Wallonie.<br />

Au niveau du secteur privé, <strong>des</strong> contacts ont<br />

été pris avec une série d’entreprises détentrices<br />

de techniques et de savoir-faire exportables,<br />

avec notamment une dizaine d’entre<br />

elles regroupées au sein de l’asbl EWE<br />

(<strong>Entreprises</strong> <strong>Wallonne</strong>s de l’Eau) présidée par<br />

Vincent Pissart, de la société Balteau. "Au total,<br />

nous avons pu établir une liste d’une cinquantaine<br />

d’entreprises wallonnes. En nous<br />

appuyant sur l’AWEX, notre but est d’amener<br />

ces entreprises vers les marchés étrangers",<br />

expliquent Jacques van Eetvelde et<br />

Guillaume de Gaiffier.<br />

Concrètement, la SWDE – la plus importante<br />

société publique de distribution d’eau en<br />

Wallonie – peut jouer un rôle de catalyseur en<br />

vue d’ouvrir certains marchés. "Le secteur de<br />

l’eau n’est pas comme les autres : la toute grande<br />

majorité <strong>des</strong> clients ressort du secteur public (les villes, les<br />

agglomérations…) et dès lors l’intervention d’une société<br />

publique wallonne est en mesure de faciliter les choses. En<br />

outre interviennent souvent <strong>des</strong> bailleurs de fonds tels que<br />

l’<strong>Union</strong> européenne, la Banque Européenne d’Investissement,<br />

la Banque mondiale, la Banque Européenne pour la<br />

Reconstruction et le Développement …, qui ont <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />

de fonctionnement que nos entreprises ne connaissent pas<br />

nécessairement. C’est un «mode d’emploi» très spécifique<br />

que nous devons les aider à débroussailler".<br />

Un premier test : l’Algérie<br />

Pour «tester» ce schéma d’exportation basé sur la mise en<br />

commun <strong>des</strong> efforts publics et privés, un premier essai va<br />

être tenté avec l’Algérie. Pourquoi ce pays "Les besoins y<br />

sont énormes, à tous les niveaux : captation, épuration, pompage,<br />

assainissement, traitement <strong>des</strong> boues… Malgré leurs<br />

difficultés, les Algériens paient très bien. La SWDE y possède<br />

déjà de bonnes introductions, notamment au sein de<br />

l’Algérienne <strong>des</strong> Eaux. En outre, il s’agit d’un pays francophones<br />

et pas trop éloigné géographiquement, les entreprises<br />

wallonnes y sont bien vues, parce que jouissant d’une<br />

réputation de compétence et sans le handicap du passé historique…"<br />

"Certes, nous n’avons<br />

pas, en Wallonie, de<br />

grands acteurs capables<br />

de gérer <strong>des</strong> projets de<br />

collectivités de 4 à 5 millions<br />

d’habitants. Mais<br />

par contre, nous avons<br />

développé <strong>des</strong> techniques<br />

et de l’expertise<br />

dans la gestion d’agglomérations<br />

de 10.000 à 1<br />

million d’habitants. Il y a<br />

Dans le domaine de l’eau,<br />

les grands investissements<br />

wallons seront terminés<br />

d’ici 2010, donc nous<br />

devons aller chercher <strong>des</strong><br />

marchés ailleurs<br />

un énorme gisement de marchés potentiels auprès <strong>des</strong> nouveaux<br />

adhérents de l’<strong>Union</strong> européenne".<br />

Outre l’Algérie, Jacques Van Eetvelde et Guillaume de<br />

Gaiffier ambitionnent d’approfondir les contacts pris fin 2006<br />

en Bulgarie et en Roumanie. "Nous devons convaincre les<br />

entreprises wallonnes, dont beaucoup démarrent seulement<br />

à l’exportation. Mais le jeu en vaut la chandelle : nous avons<br />

en Wallonie une véritable expertise à faire valoir". ||<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

30


|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />

La politique <strong>des</strong> eaux et l’assainissement en Wallonie<br />

Un méga-chantier évolutif<br />

Par Francis CARNOY, Directeur général Confédération Construction <strong>Wallonne</strong> (CCW)<br />

La directive relative au «traitement <strong>des</strong> eaux urbaines résiduaires» prescrit la généralisation, sur le territoire de l'<strong>Union</strong><br />

Européenne, du traitement <strong>des</strong> eaux usées urbaines. Elle impose l’obtention d’un «bon état» de toutes les eaux<br />

communautaires d’ici 2015. C’est pour tenter de satisfaire à ces exigences que, dès 1999, le Gouvernement wallon a mis en<br />

place la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE). Et d’autres opportunités encore se présentent.<br />

L’assainissement fait appel à un important travail en<br />

matière de voirie (égouts, collecteurs...), de génie civil (bassins<br />

et gran<strong>des</strong> structures) et de bâtiments (locaux techniques,<br />

ateliers, bureaux), ainsi qu’à <strong>des</strong> compétences spécifiques<br />

propres à l’assainissement. Ces métiers sont liés à la<br />

conception, à la fabrication, à la mise en œuvre <strong>des</strong> installations<br />

d’épuration de toutes tailles, mais également à leur<br />

maintenance.<br />

Les entreprises de construction<br />

sont ainsi largement sollicitées en<br />

ce qui concerne la réalisation <strong>des</strong><br />

ouvrages d’assainissement, avec<br />

un lien d’association ou de soustraitance<br />

avec <strong>des</strong> entreprises spécialisées<br />

en électromécanique pour<br />

la partie de process (électro-mécanique).<br />

La politique d’assainissement <strong>des</strong><br />

eaux est donc étroitement liée au<br />

secteur de la construction. Un dossier<br />

à ce propos vient de paraître<br />

dans la «Tribune de l’Eau», avec la<br />

contribution de la CCW. Dynamisme<br />

Wallon en a pointé les grands axes.<br />

Quelques aspects technicojuridiques<br />

Les travaux d’assainissement<br />

nécessitent <strong>des</strong> techniques diversifiées<br />

et intéressent donc <strong>des</strong><br />

entreprises de catégories<br />

d’agréation différentes : pose <strong>des</strong><br />

égouts et collecteurs, construction<br />

<strong>des</strong> stations d’épuration… La<br />

pose <strong>des</strong> collecteurs pouvant<br />

représenter 50% <strong>des</strong> budgets<br />

d’épuration, on assiste généralement<br />

à une séparation <strong>des</strong> marchés<br />

pour ces deux activités : la définition de lots ou de<br />

chantiers de tailles différentes offre un accès aux marchés<br />

à un large éventail d’entreprises. De même pour les stations<br />

d’épuration, la séparation entre génie civil et process<br />

électromécanique permet, le cas échéant, à un plus grand<br />

nombre d’entreprises de soumissionner. Toutefois, <strong>des</strong><br />

sociétés momentanées se sont régulièrement constituées<br />

afin de répondre aux spécificités <strong>des</strong> marchés d’assainissement.<br />

Jusqu’à 2010, <strong>des</strong> investissements importants seront réalisés<br />

pour l’achèvement <strong>des</strong> programmes de la SPGE. Mais au-delà<br />

de cette date, la plupart <strong>des</strong> stations d’épuration seront en<br />

place.<br />

Une autre forme de collaboration consiste à travailler par<br />

sous-traitance. La question est alors de savoir quel est le leader<br />

dans cette association. Bien que la valeur ajoutée vienne<br />

plutôt du process, la part du chiffre d’affaires relative au<br />

génie civil représente souvent plus de 60% dans la construction<br />

<strong>des</strong> stations, ce qui explique l’attribution du marché à<br />

l’entreprise de génie civil, l’auteur du process étant le soustraitant.<br />

Les entreprises relèvent parfois<br />

<strong>des</strong> problèmes dans la passation<br />

<strong>des</strong> marchés d’assainissement.<br />

Ainsi, les difficultés de programmation<br />

sont dues à la durée parfois<br />

excessive pour l’acquisition <strong>des</strong><br />

emprises (expropriations), les<br />

déplacements d’installations souterraines<br />

(impétrants), l’obtention<br />

d’un permis d’environnement ou<br />

d’urbanisme. Ces formalités peuvent<br />

générer <strong>des</strong> problèmes de planification<br />

pour les entreprises.<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

La création bienvenue de la<br />

SPGE<br />

Avec la mise en place en 1999 de la<br />

SPGE (Société Publique de Gestion<br />

de l’Eau), les entreprises ont pu<br />

bénéficier d’une meilleure programmation<br />

<strong>des</strong> travaux et consolider<br />

leur position sur une partie <strong>des</strong><br />

marchés régionaux. En effet, pour<br />

être à même de développer une<br />

offre compétitive et de qualité<br />

(acquisition de matériel, recrutement<br />

et formation de maind’œuvre…),<br />

les entreprises doivent<br />

pouvoir prévoir l’ampleur <strong>des</strong> investissements<br />

et les orientations technologiques<br />

futures.<br />

La création de la SPGE a permis à deux programmes d’investissements<br />

se mettre en place, le premier (2000-2004)<br />

pour un montant de 968 millions d'euros, le deuxième (2005-<br />

2009) pour un montant de 792 millions d'euros. En moyenne<br />

annuelle, sur l’ensemble de la période, le chiffre d’affaires<br />

<strong>des</strong> entreprises privées provenant <strong>des</strong> investissements de la<br />

SPGE représente 3,5% du chiffre d’affaires total de la<br />

construction wallonne, mais un pourcentage beaucoup plus<br />

élevé pour les entreprises concernées.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

31


FOCUS<br />

Des avancées technologiques se sont<br />

développées en Wallonie, car le programme<br />

d’assainissement a suscité une concurrence, non<br />

seulement financière, mais aussi technique entre<br />

les entreprises privées du secteur de l’eau.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

32<br />

Que se passera-t-il après 2010 <br />

Jusqu’à 2010, <strong>des</strong> investissements importants seront donc<br />

réalisés pour l’achèvement <strong>des</strong> programmes de la SPGE.<br />

Mais au-delà de cette date, la plupart <strong>des</strong> stations d’épuration<br />

seront en place. Le marché de l’assainissement restera soutenu,<br />

mais prendra alors une autre tournure pour les entreprises<br />

de la construction.<br />

• Entretien et rénovation <strong>des</strong> stations d’épuration<br />

Les stations d’épuration doivent faire l’objet d’une maintenance<br />

: l’entretien électromécanique et l’entretien <strong>des</strong> bassins,<br />

aires de travail et bâtiments techniques représenteront<br />

une proportion croissante de l’activité. Certaines<br />

stations d’épuration pourraient se voir améliorées par une<br />

épuration tertiaire spécifique de manière à rencontrer les<br />

objectifs de la directive européenne prévus pour 2015. De<br />

plus, vu que les stations d’épuration deviennent obsolètes<br />

au-delà de 25 ans, beaucoup d’anciennes stations seront à<br />

rénover ou moderniser.<br />

• Rénovation et réhabilitation <strong>des</strong> égouts et collecteurs<br />

Les égouts et collecteurs sont aujourd’hui plus que centenaires<br />

dans plusieurs centres urbains, générant e.a. <strong>des</strong> problèmes<br />

de pollution faute d’étanchéité. Des inspections, <strong>des</strong><br />

réparations, <strong>des</strong> réhabilitations occuperont une part croissante<br />

<strong>des</strong> travaux d’assainissement. C’est ainsi que <strong>des</strong><br />

techniques spécifiques telles que fonçage et chemisage, se<br />

sont développées. Les difficultés croissantes <strong>des</strong> chantiers<br />

liées au trafic routier et aux délais d’exécution toujours comprimés,<br />

suscitent un développement de techniques de réhabilitation<br />

ne nécessitant pas l’ouverture de la voirie.<br />

• Assainissement autonome<br />

Tout ce qui précède concerne l’assainissement <strong>des</strong> agglomérations<br />

de plus de 2.000 EH. Mais l’assainissement vise<br />

également les petites agglomérations. Le secteur de la<br />

construction intervient aussi en matière d’assainissement<br />

individuel (fabrication <strong>des</strong> systèmes d’épuration et d’unités<br />

de traitement, pose et mise en œuvre de ces unités). Pour<br />

voir évoluer ce créneau tant sur le plan financier que sur le<br />

plan technique, il est indispensable que les autorités compétentes<br />

en la matière définissent préalablement les modalités<br />

(administratives, financières et techniques) d’assainissement.<br />

Quelque 200.000 habitations (voire jusqu’à<br />

400.000) doivent être équipées d’un système d’épuration<br />

individuelle.<br />

• Égouttage séparatif<br />

La technique de l’égouttage séparatif (séparation <strong>des</strong> eaux<br />

de pluie et <strong>des</strong> eaux usées) va vraisemblablement amener<br />

un volume complémentaire de travaux pour les entreprises<br />

de voirie dans certains cas précis, tels que de nouveaux<br />

lotissements. En effet, elle permet d’atteindre de meilleurs<br />

rendements épuratoires <strong>des</strong> stations d’épuration situées<br />

en aval. Elle réduit le risque de coup d’eau de même que la<br />

taille potentielle <strong>des</strong> stations d’épuration.<br />

• Dragage <strong>des</strong> rivières et assainissement <strong>des</strong> boues de<br />

dragage<br />

L’assainissement inclut le dragage <strong>des</strong> rivières et cours<br />

d’eau, qui vise e.a. la dépollution et/ou la navigabilité <strong>des</strong><br />

voies d’eau. L’extraction, le regroupement et le traitement<br />

<strong>des</strong> boues de dragage polluées constituent une activité environnementale<br />

à haut potentiel dans le giron de la construction<br />

- pour autant que <strong>des</strong> centres de regroupement soient<br />

disponibles, ce qui pose encore problème en Wallonie.<br />

• Activités à l’exportation<br />

Les bureaux d’étu<strong>des</strong> belges (privés ou publics) participent<br />

aux échanges et à la circulation du potentiel wallon dans le<br />

domaine de l’assainissement. L’évolution <strong>des</strong> techniques<br />

acquises par les recherches pures ou au sein <strong>des</strong> entreprises<br />

(e.a. lagunage) a suscité de l’intérêt de la part de<br />

pays plus ou moins éloignés. Des marchés obtenus à<br />

l’étranger ont permis la création de synergies entre<br />

bureaux d’étu<strong>des</strong> belges à l’étranger ou entre bureaux<br />

d’étu<strong>des</strong> et entreprises belges. Le secteur de la construction<br />

acquiert ainsi de nouveaux marchés, de nouvelles<br />

expériences et une notoriété accrue (voir article sur l’exportation<br />

en page 29).<br />

L’emploi généré dans le secteur privé<br />

Le programme d’investissements de la SPGE a assuré la<br />

création et le maintien de plusieurs centaines d’emplois supplémentaires<br />

dans la construction. Le rythme moyen d’investissements<br />

publics en assainissement garantit actuellement,<br />

dans le secteur privé, l’emploi de quelque 1.700 salariés sur<br />

base annuelle. Un <strong>des</strong> principaux problèmes du marché de<br />

l’eau est le manque de personnel qualifié. L’accélération<br />

concomitante <strong>des</strong> travaux d’égouttage communal et de distribution<br />

d’eau ne fait qu’accroître ce besoin. Les autorités<br />

régionales compétentes en matière d’emploi et de formation,<br />

avec lesquelles la CCW entretient <strong>des</strong> contacts étroits, en<br />

sont conscientes et développent, en partenariat avec le secteur<br />

(notamment l’asbl Construtec-Wallonie) ainsi que le<br />

Polygone de l’Eau, plusieurs actions visant à combler les<br />

pénuries de main-d’œuvre.


|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />

Quelques développements techniques<br />

Des avancées technologiques se sont développées en<br />

Wallonie, car le programme de la SPGE a suscité une concurrence,<br />

non seulement financière, mais aussi technique entre<br />

les entreprises privées du secteur de l’eau (bureaux<br />

d’étu<strong>des</strong>, entrepreneurs…). Ces dernières<br />

ont mis leur créativité à profit<br />

lors <strong>des</strong> appels d’offres, ce qui a<br />

engendré une saine concurrence sans<br />

pour autant déroger à la qualité <strong>des</strong> produits.<br />

Les différents acteurs de<br />

recherche (universités, bureaux<br />

d’étu<strong>des</strong>, centres de recherche, entreprises)<br />

ont donc doté la Wallonie de personnes.<br />

connaissances technologiques variées<br />

couvrant les différents aspects de l’assainissement.<br />

Par exemple, le Centre Scientifique et Technique de la<br />

Construction effectue <strong>des</strong> recherches sur la technologie du<br />

béton et sur les techniques de réparation <strong>des</strong> bétons. Il prépare<br />

un code de bonne pratique qui constituera une base pour<br />

la formation d’installateurs d’unité d’épuration. Parallèlement,<br />

une recherche sur les toitures vertes permettra de revoir le<br />

dimensionnement <strong>des</strong> évacuations de toitures plates.<br />

Le Centre de Recherches Routières participe à la rédaction <strong>des</strong><br />

cahiers <strong>des</strong> charges-type de travaux de voirie (qui incluent <strong>des</strong><br />

chapitres égouttage, collecteurs, distribution d’eau…). Une<br />

guidance technologique sur les techniques de rénovation et de<br />

pose de réseaux d’égouttage est en cours. Le CRR influe le<br />

cadre normatif relatif à la pose ou à l’inspection <strong>des</strong> égouts et<br />

collecteurs par un nouveau code de bonne pratique.<br />

Les investissements publics<br />

en assainissement garantissent<br />

chaque année l’emploi de 1.700<br />

Conclusion<br />

La diminution <strong>des</strong> grands travaux traditionnels d’assainissement<br />

collectif pousse le secteur de la construction vers une<br />

proportion croissante de marchés de modernisation, de rénovation<br />

et d’entretien <strong>des</strong> ouvrages,<br />

ainsi que de marchés d’assainissement<br />

autonome.<br />

Les adaptations de génie civil et de voirie<br />

de nature à mieux gérer les phénomènes<br />

de précipitations exceptionnelles<br />

et lutter contre les inondations<br />

(revêtements de sol perméables, zones<br />

de rétention, égouttage séparatif, bassins<br />

d’orage…) susciteront un intérêt<br />

croissant dans un contexte de changement<br />

climatique accéléré, sans oublier les innovations au<br />

niveau <strong>des</strong> bâtiments (toitures adaptées, collecte <strong>des</strong> eaux<br />

de pluie…). Il convient d’y ajouter les enjeux relatifs aux infrastructures<br />

de captage, de transport et de distribution d’eau :<br />

étanchéité du réseau, élimination <strong>des</strong> canalisations en plomb<br />

et renouvellement du réseau…<br />

Il subsistera donc bien un important marché wallon de l’eau,<br />

mais davantage diversifié, évolutif et ouvert à la concurrence<br />

extérieure. Le potentiel d’activité s’orientera de plus en plus<br />

vers l’étranger, en ce compris la grande exportation. La gestion<br />

de l’eau devient un grand enjeu mondial du 21e siècle.<br />

Le rôle <strong>des</strong> pouvoirs publics wallons reste donc essentiel<br />

pour doter les entreprises régionales de références techniques<br />

valorisables à l’étranger. ||<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

33


FOCUS<br />

Industrie cimentière belge<br />

Premier Rapport environnemental<br />

Par Madeleine DEMBOUR<br />

Les grands dossiers environnementaux font la une de l’actualité et suscitent <strong>des</strong> interrogations légitimes de la part de<br />

nombreux citoyens. Les trois cimentiers opérant en Belgique estimaient leurs actions environnementales trop méconnues<br />

du grand public. Aujourd’hui, ils ont décidé de les communiquer ensemble, par le biais de leur Fédération.<br />

Réunis au sein de Febelcem – la<br />

Fédération de l’Industrie Cimentière<br />

belge – les 3 groupes cimentiers<br />

opérant en Belgique ont voulu faire<br />

état <strong>des</strong> actions qui témoignent de<br />

leur volonté de diminuer au mieux<br />

l'empreinte écologique du secteur.<br />

Ce rapport de 24 pages détaille<br />

entre autres les questions relatives<br />

au réaménagement <strong>des</strong> carrières, à<br />

la réduction <strong>des</strong> émissions atmosphériques,<br />

au traitement <strong>des</strong> eaux<br />

usées, à une forte diminution de la<br />

consommation d’énergie fossile et<br />

de matières premières grâce à la<br />

valorisation <strong>des</strong> déchets en cimenterie,<br />

etc.<br />

Le rapport de 24 pages révèle, notamment, qu'un tiers de<br />

l’énergie nécessaire pour faire tourner les fours <strong>des</strong><br />

cimenteries provient de la combustion de déchets (vieux<br />

papiers, pneus, bois de palettes, huiles usagées…) et que<br />

chaque tonne de ciment produite aujourd'hui nécessite 6,5%<br />

d’énergie en moins qu’en 1999 et émet 7,3% de CO 2 en moins.<br />

Grands consommateurs d’énergie,<br />

les cimentiers relèvent par exemple<br />

qu’un tiers de l’énergie nécessaire pour faire tourner leurs<br />

fours provient de la combustion de déchets : vieux papiers,<br />

pneus, bois de palettes, huiles usagées… "Ce qui permet au<br />

passage d’économiser <strong>des</strong> combustibles classiques et d’éviter<br />

les émissions ultérieures de CO 2 . En outre, ces déchets<br />

ne doivent pas être éliminés ailleurs et ne viennent pas grossir<br />

les volumes mis en décharge", souligne Michel Calozet,<br />

Directeur du département écologie industrielle de Febelcem.<br />

Autre source de satisfaction pour les cimentiers : la réduction<br />

de la consommation d’énergie et <strong>des</strong> émissions de CO 2 . Les<br />

résultats sont là : chaque tonne de ciment produite nécessite<br />

6,5% d’énergie en moins qu’en 1999, et cette même tonne<br />

émet 7,3% de CO 2 en moins. "Il faut<br />

y voir le résultat de l’accord de<br />

branche signé avec la Région wallonne,<br />

analyse Michel Calozet. Suite<br />

à cet accord, les cimentiers ont fait<br />

réaliser <strong>des</strong> audits énergétiques sur<br />

chacun de leurs sites. Ces contrôles<br />

ont permis d’identifier de nouveaux<br />

potentiels d’amélioration, leur faisabilité<br />

et leur rentabilité pour chaque<br />

entreprise. C’est sur base de ces<br />

audits que différentes mesures ont<br />

été mises en œuvre. Elles concernent<br />

notamment l’utilisation accrue<br />

de combustibles de substitution et<br />

de biomasse, l’augmentation de la<br />

teneur en cendres volantes dans le<br />

cru, la meilleure gestion de la<br />

consommation électrique, l’optimisation<br />

de la marche <strong>des</strong> fours, etc."<br />

L’avenir n’est pourtant pas dénué de préoccupations pour les<br />

cimentiers. Citons, parmi les dossiers «chauds» : l’attribution<br />

<strong>des</strong> quotas CO 2 , la mise en œuvre de l’IPPC au niveau <strong>des</strong><br />

installations, l’accès au gisement, etc. Autant de paramètres<br />

qui, malgré les incertitu<strong>des</strong> et l’insécurité juridique, doivent<br />

pourtant être intégrés par les industriels dans leurs plans<br />

d’investissement. "Une gymnastique pas toujours facile ! ",<br />

conclut Michel Calozet. ||<br />

La localisation <strong>des</strong> cimenteries est<br />

imposée par la structure géologique.<br />

C’est pourquoi les cimenteries (où<br />

travaillent 1.300 personnes) sont<br />

concentrées en Wallonie, dans les<br />

régions de Tournai, Mons et Liège, à<br />

proximité <strong>des</strong> sites d’extraction <strong>des</strong><br />

matières premières.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

34<br />

Plus d’infos <br />

www.febelcem.be


|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />

Une étude européenne relance le débat<br />

Brûler le bois ou le transformer <br />

Par Madeleine DEMBOUR<br />

Une récente étude européenne relance le débat de la<br />

valorisation du bois, en montrant que la valeur ajoutée<br />

et les emplois générés par une filière matière telle que<br />

celle du papier est de loin supérieure à celle de la<br />

filière énergétique.<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

Que faire <strong>des</strong> sous-produits de la forêt Résidus de scierie,<br />

branchages, copeaux… La question est simple, la réponse<br />

l’est moins. En résumé, deux possibilités s’entrechoquent :<br />

soit brûler le bois pour produire de l’énergie (un procédé<br />

appelé «bois-énergie» et qui relève de la biomasse), soit utiliser<br />

ce bois comme matière première, comme le font entre<br />

autres l’industrie papetière ou les producteurs de panneaux.<br />

Le «hic», c’est que les réserves de sous-produits forestiers<br />

ne sont pas extensibles à l’infini. Ce qui entraîne donc une<br />

compétition entre les deux types de valorisation, et donc <strong>des</strong><br />

tensions sur les marchés, notamment au niveau <strong>des</strong> prix.<br />

"Dans le contexte belge, une <strong>des</strong> principales sources d'énergie<br />

renouvelable est la biomasse, et notamment les sous-produits<br />

de l'exploitation forestière et de l'industrie du bois, ...<br />

qui constituent précisément également les matières pre-<br />

mières de notre secteur", explique Firmin François, administrateur<br />

délégué de Cobelpa, la fédération qui représente les<br />

fabricants de pâtes, papiers et cartons de Belgique, soit 14<br />

entreprises dont 7 sont situées en Wallonie.<br />

Les papetiers rappellent régulièrement le principe de priorité<br />

de la valorisation matière par rapport à la valorisation énergétique,<br />

argumentant que la filière papetière prolonge le stockage<br />

du carbone dans ses produits, au lieu de le libérer plus<br />

rapidement dans l'atmosphère par combustion. Au niveau<br />

socio-économique, l'ensemble de la valeur ajoutée et <strong>des</strong><br />

emplois générés par une filière matière telle que celle du<br />

papier serait de loin supérieure (4 fois pour la valeur ajoutée<br />

et 6 fois pour les emplois) à celui de la filière énergétique<br />

beaucoup plus courte, comme le montre une étude européenne<br />

indépendante présentée le 30 janvier 2007. ||<br />

Cette étude est disponible<br />

sur le site www.cepi.org.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

35


FOCUS<br />

Recherche<br />

Des subsi<strong>des</strong> européens en faveur de l’environnement<br />

Par Isabelle TREUTTENS<br />

Le 1 er janvier dernier, l’<strong>Union</strong> européenne lançait son 7 e Programme-cadre de Recherche et Développement (7 e PCRD). Il<br />

s’agit du principal outil dont dispose l’Europe pour soutenir <strong>des</strong> activités de recherche et de développement, l’objectif étant<br />

qu’elle occupe ou maintienne la première place dans la plupart <strong>des</strong> disciplines scientifiques. L’environnement, en ce<br />

compris les changements climatiques, constitue l’une <strong>des</strong> thématiques soutenue : une enveloppe de 1.890 milliard d'euros<br />

pour la R&D dans ce domaine y sera consacrée au cours <strong>des</strong> 7 prochaines années.<br />

Depuis quelques années, l’<strong>Union</strong> européenne est<br />

confrontée au défi suivant : assurer une croissance permanente<br />

et durable tout en réduisant les incidences négatives<br />

de cette croissance sur l’environnement. La coopération à<br />

l’échelle européenne se justifie donc par le fait que les différents<br />

pays sont confrontés aux mêmes problèmes environnementaux.<br />

Cette coopération facilitera l’élaboration d’une<br />

planification commune, ainsi que le développement d’indicateurs<br />

communs, de métho<strong>des</strong> d’évaluation, de systèmes<br />

d’observation et de prévision cohérents.<br />

Les thématiques environnementales pour lesquelles les<br />

équipes de recherche pourront prétendre à un subside européen<br />

tournent autour <strong>des</strong> changements climatiques, de la<br />

pollution et <strong>des</strong> risques, de la gestion durable et <strong>des</strong> ressources,<br />

<strong>des</strong> écotechnologies et <strong>des</strong> outils d’observation et<br />

d’étude de la Terre.<br />

Dans les programmes de travail du 7 e PCRD, une attention<br />

particulière sera accordée aux relations entre les problèmes<br />

environnementaux mondiaux et les problèmes de développement<br />

régionaux et locaux concernant :<br />

1. Les ressources naturelles ;<br />

2. La biodiversité ;<br />

3. L’utilisation <strong>des</strong> sols ;<br />

4. Les catastrophes et les risques naturels et anthropiques<br />

5. Les changements climatiques ;<br />

6. Les technologies environnementales<br />

(actions généralement en faveur <strong>des</strong> PME) ;<br />

7. L’environnement et la santé ;<br />

8. Les outils d’analyse <strong>des</strong> politiques.<br />

La coopération avec les pays industrialisés améliorera l’accès<br />

à l’excellence en matière de recherche au niveau mondial. La<br />

recherche contribuera aussi aux développements technologiques<br />

visant à améliorer le positionnement commercial <strong>des</strong><br />

entreprises européennes, notamment les PME, dans les écotechnologies.<br />

||<br />

Plus d’infos <br />

NCP-Wallonie : 010/48.50.39<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

36<br />

Et les PME <br />

Voici quelques exemples de thèmes «PME» ouverts par l’Europe dans un premier appel<br />

à propositions. Il y aura en moyenne un appel à propositions ouvert par an pendant 7 ans :<br />

• ENV.2007.3.1.1.1: Innovative technologies and services for sustainable water use<br />

in industries (SME relevant topic) – Funding scheme: collaborative projects (largescale<br />

integrating projects) – Community contribution from 4 up to 10 million €)<br />

• ENV.2007.3.1.2.2: Development of technologies and tools for soil contamination<br />

assessment and site characterization, towards sustainable remediation (SME and<br />

Policy relevant topic) – Funding scheme: collaborative projects – Community contribution<br />

up to 3,5 million €).<br />

• ENV.2007.3.1.3.1: Development of integrated waste management technologies for<br />

maximising material and energy recovery/recycling of the organic (humid) fraction of<br />

municipal solid waste (SME relevant and Policy relevant topic) – Funding scheme:<br />

collaborative projects (large-scale integrating projects) – Community contribution<br />

from 4 up to 10 million €).<br />

Les thèmes cités sont repris en pages 39, 40 et 41 du programme de travail (work<br />

programme) du premier appel à propositions. Ce programme de travail peut être<br />

téléchargé sur le site de Cordis (http://cordis.europa.eu/fp7), rubrique «Find a call»<br />

(suivez le lien «Environment (including Climate Change)» dans l'onglet<br />

«Cooperation» à droite).<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne


|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />

Activités de recherche en matière d’environnement<br />

soutenues par l’Europe<br />

• Changements climatiques, pollution et risques<br />

- Pressions sur l’environnement et le climat<br />

- Environnement et santé<br />

- Risques naturels<br />

• Gestion durable <strong>des</strong> ressources<br />

- Conservation et gestion durable <strong>des</strong> ressources naturelles et anthropiques<br />

- Evolution <strong>des</strong> environnements marins<br />

• Ecotechnologies<br />

- Ecotechnologies pour la gestion durable et la conservation<br />

de l’environnement naturel et anthropique<br />

- Evaluation, vérification et expérimentation <strong>des</strong> technologies<br />

• Outils d’observation et d’étude de la Terre<br />

- Observation de la Terre<br />

- Outils d’évaluation pour un développement durable<br />

© belpress.com - Banque d’images en ligne<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

37


FOCUS<br />

Exemples récents<br />

Les nuisances industrielles soumises aux tribunaux <br />

Par Damien JANS<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

38<br />

Tout exploitant sait le soin qu’il convient d’apporter à<br />

ses deman<strong>des</strong> de permis d’environnement. Il sait aussi les<br />

difficultés qu’il y a, parfois, à obtenir ces autorisations, spécialement<br />

lorsque le voisinage est hostile au projet. Le permis<br />

obtenu peut encore faire l’objet d’un recours devant le<br />

Gouvernement wallon. Si le Gouvernement confirme le permis,<br />

demeure le risque d’un recours au Conseil d’Etat. Ces<br />

mêmes recours sont évidemment offerts à l’exploitant en cas<br />

de refus de permis.<br />

En outre, un permis d’environnement comporte d’ordinaire<br />

<strong>des</strong> conditions particulières d’exploiter. Ces conditions peuvent<br />

être modifiées en cours d’exploitation. Aux termes d’un<br />

arrêté récent du Gouvernement wallon, elles doivent même<br />

être réexaminées d’office pour le 30 octobre 2007 au plus<br />

tard, pour certains types d’établissements (industries d’activités<br />

énergétiques, production et transformation <strong>des</strong> métaux,<br />

industrie minérale, industrie chimique, gestion <strong>des</strong> déchets<br />

et quelques autres activités) (1) .<br />

Ces aspects de la vie administrative <strong>des</strong> entreprises ne<br />

concernent cependant que le contrôle exercé préventivement<br />

sur les nuisances industrielles, avant ou pendant l’exploitation.<br />

Ceci n’exclut pas que, même en respectant les<br />

dispositions du permis enfin octroyé et ses condition particulières<br />

d’exploitation, l’entreprise, ou l’entrepreneur, puisse<br />

voir sa responsabilité engagée. A fortiori si les conditions du<br />

permis ne sont pas respectées.<br />

Quelles sont les actions civiles et pénales qui peuvent être<br />

intentées contre l’exploitant ou l’établissement <br />

La responsabilité civile<br />

L’exploitant peut être poursuivi par <strong>des</strong> riverains sur la simple<br />

base de la responsabilité civile. Si le voisinage, ou une association<br />

protectrice de l’environnement, parvient à prouver la<br />

faute de l’exploitant, si cette faute a occasionné un dommage<br />

au voisinage ou au but poursuivi par l’association, et<br />

que ce dommage est la conséquence de cette faute, l’exploitant<br />

peut être amené à le réparer. La faute peut simplement<br />

être déduite de l’absence de permis ou du non-respect<br />

de ses dispositions. Tel est par exemple le cas jugé par la<br />

Cour d’appel de Mons, qui a condamné l’exploitant d’une<br />

salle de danse, lequel méconnaissait depuis quinze ans les<br />

conditions auxquelles son permis lui avait été délivré (2) .<br />

Même si le permis est respecté, l’exploitant reste tenu d’une<br />

obligation générale de prudence et d’attention vis-à-vis du<br />

voisinage et de l’environnement. Les permis sont en effet<br />

délivrés "sans préjudice du droit <strong>des</strong> tiers", selon la formule<br />

consacrée. Si le permis est respecté, la faute sera plus difficile<br />

à établir, sans que ce soit impossible. Une Cour d’appel a<br />

ainsi condamné un exploitant, alors même que son exploitation<br />

était autorisée, en rappelant qu’"il ne suffit pas de<br />

répondre aux normes spécifiques imposées dans le permis<br />

pour satisfaire à cette obligation générale de précaution" (3) .<br />

Ceci, ajoute la Cour, peut amener l’exploitant "à limiter ou<br />

arrêter la production à certains moments ou dans certaines<br />

circonstances". Inversement, le non-respect du permis n’entraîne<br />

pas ipso facto une nuisance industrielle, comme l’a<br />

souligné la Cour européenne de sauvegarde <strong>des</strong> droits de<br />

l’homme (4) . Il appartient donc au juge de se livrer à une analyse<br />

<strong>des</strong> circonstances concrètes.<br />

Une voie plus souvent choisie par les riverains est celle <strong>des</strong><br />

"troubles excessifs de voisinage". Cette action, basée sur le respect<br />

du droit de propriété, ne nécessite pas de prouver la faute<br />

de l’exploitant, mais bien d’établir que l’activité cause une nuisance<br />

qui dépasse ce que l’on doit normalement supporter en<br />

tant que voisin. Le caractère « excessif » du trouble de voisinage<br />

est une affaire d’appréciation du juge, qui tiendra compte<br />

<strong>des</strong> intérêts en présence. Ainsi, dans le contentieux bien connu<br />

<strong>des</strong> nuisances sonores occasionnées par les avions, la Cour<br />

d’appel de Bruxelles a rappelé que "<strong>des</strong> inconvénients de voisinage<br />

qui, s’ils étaient le fait <strong>des</strong> particuliers, seraient anormaux,<br />

peuvent ne pas l’être quand ils trouvent leur raison d’être et<br />

leur justification dans l’intérêt de la collectivité" (5) .<br />

Un exploitant peut enfin être poursuivi sur la base de la responsabilité<br />

de celui qui a sous sa garde une chose qui cause<br />

dommage à autrui. En Belgique, contrairement à la France, il<br />

faut cependant établir que la «chose» qui a provoqué le dommage<br />

présentait un vice. Des nuisances industrielles dont la<br />

cause réside dans un dysfonctionnement de l’entreprise,<br />

sous la «garde» de l’exploitant, peuvent ainsi fonder la responsabilité<br />

de celui-ci. Selon la Cour de cassation, en effet,<br />

"est gardien d'une chose celui qui en use pour son propre<br />

compte ou qui en jouit ou la conserve avec pouvoir de surveillance,<br />

de direction et de contrôle" (6) , ce qui est bien le cas<br />

d’un exploitant par rapport à son entreprise. Ce type de responsabilité<br />

concerne notamment les transporteurs d’énergie.<br />

Une rupture du moyen technique de transport, tel un câble<br />

électrique dans une affaire jugée par la Cour d’appel de<br />

Bruxelles, si elle entraîne un dommage, rendra responsable<br />

le gestionnaire du réseau (7) .<br />

La responsabilité pénale<br />

L’exploitation d’un établissement peut aussi constituer une<br />

infraction, c’est-à-dire engager la responsabilité pénale.<br />

L’infraction peut être prévue par une disposition environnementale,<br />

ou simplement être poursuivie sur la base du Code<br />

pénal, au titre <strong>des</strong> coups et blessures involontaires, voire de<br />

l’homicide par imprudence. Depuis la loi du 4 mai 1999 (8) ,<br />

l’établissement, personne morale, peut aussi bien être<br />

condamné que l’exploitant, personne physique.<br />

Un Tribunal correctionnel a, par exemple, reconnu coupable<br />

d’infractions aux dispositions environnementales pertinentes,<br />

une entreprise «Seveso», dès lors que "le déroulement<br />

<strong>des</strong> faits le jour de la première émission accidentelle<br />

met en évidence une absence totale de communication au


|| EAU-ENVIRONNEMENT<br />

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Droit de l’environnement et nuisances<br />

industrielles : approche comparée avec le<br />

droit du travail<br />

Damien JANS est l’auteur d’un ouvrage récent consacré au droit de<br />

l’environnement et <strong>des</strong> nuisances industrielles. Il s’agit de la version<br />

éditée et mise à jour de sa thèse de doctorat soutenue à l’UCL en<br />

octobre 2006.<br />

L’ouvrage explore l’une <strong>des</strong> deux branches du droit de l’environnement,<br />

celle consacrée aux nuisances industrielles. Il se<br />

penche spécialement sur les risques sanitaires qui leur sont<br />

liés. Remontant jusqu’à Hippocrate, l’auteur expose de la sorte<br />

les origines de la compréhension de l’influence du milieu sur la<br />

santé. Il aborde ensuite les réponses que le droit administratif<br />

a apportées aux nuisances générées par les différentes révolutions<br />

industrielles. Souvent peu satisfaisantes, ces réponses<br />

continuent toutefois d’inspirer partiellement le droit de<br />

l’environnement moderne. Depuis la fin de la Seconde Guerre<br />

mondiale, l’apparition de nouveaux risques sanitaires – prolifération<br />

<strong>des</strong> substances dangereuses, accidents majeurs, énergie<br />

nucléaire, organismes génétiquement modifiés, gaz à effet<br />

de serre, ... – oblige cependant le droit de l’environnement à<br />

imaginer <strong>des</strong> mécanismes originaux. L’auteur les analyse ici en<br />

détail, soulignant l’apport <strong>des</strong> droits fondamentaux à cette<br />

évolution (droit à la protection d’un environnement sain, droit<br />

à la santé, droit au respect de la vie privée, droits procéduraux).<br />

A l’intérêt de l’ouvrage, tant pour le chercheur que pour le<br />

praticien, s’ajoute une originalité. Damien Jans conduit en effet<br />

son analyse en la comparant avec le droit du bien-être.<br />

sein de l’entreprise et ce tant entre les différents travailleurs<br />

de même niveau qu’entre les différents échelons de la hiérarchie<br />

de l’entreprise. Les faits n’ont pas été rapportés à<br />

l’extérieur et ce n’est que lorsque le défendeur a été interpellé<br />

par les services de police que les services publics ont<br />

été mis au courant de l’émission". Le Tribunal épingle, en<br />

d’autres termes, "un problème de communication grave et<br />

structurel", tant interne qu’externe, à l’origine de l’infraction<br />

et du dommage (9) .<br />

Une même décision judiciaire peut aussi condamner l’établissement<br />

et acquitter l’exploitant. Tel est le cas d’une<br />

affaire jugée par le Tribunal correctionnel de Liège (10) . En l’espèce,<br />

une pollution aux hydrocarbures était apparue dans une<br />

voie d’eau voisine, à hauteur de l’entreprise soupçonnée d’en<br />

être l’auteur. La société se trouve condamnée, sur pied d’une<br />

disposition relative à la protection <strong>des</strong> eaux de surface contre<br />

la pollution. Les personnes physiques, poursuivies pour<br />

entrave à la mission de surveillance de la police de l’environnement,<br />

sont en revanche acquittées, dès lors que tout prévenu,<br />

à partir du moment où le dommage est consommé, a<br />

droit à garder le silence.<br />

Prudence donc. Mais, on le voit, ces décisions concernent<br />

principalement <strong>des</strong> dommages aux personnes ou à leurs<br />

biens. S’agissant du préjudice à l’environnement lui-même, la<br />

transposition, en Région wallonne, de la directive 2004/35/CE<br />

sur la responsabilité environnementale pourrait assurer que<br />

le respect du permis permette de dégager la responsabilité<br />

de l’exploitant. ||<br />

>> Damien JANS, Droit de l’environnement et nuisances industrielles –<br />

Approche comparée avec le droit du travail, Bruxelles,<br />

La Charte, 2007 (446 pages).<br />

Voir aussi : www.lacharte.be<br />

(1) Voir à cet égard l’arrêté du Gouvernement wallon du 8 février 2007, M.B., 16 février 2007.<br />

(2) Mons (8e ch.), 17 mai 2001, Cah. dr. Imm., 2001, liv. 5, p. 9.<br />

(3) Gand (10e Ch.), 8 novembre 2001, T.M.R. 2001, p. 474.<br />

(4) Cour eur. D. H., arrêt FADEÏEVA C. RUSSIE, 9 juin 2005.<br />

(5) Bruxelles, 24 janvier 1997, Amén. 1997, p. 305.<br />

(6) Cass. (1re ch.), 20 mars 2003.<br />

(7) Bruxelles (5e ch.), 26 septembre 2005, Rev. Jur. Imm., 2006, liv. 1, p. 5.<br />

(8) Loi du 4 mai 1999 instaurant la responsabilité pénale <strong>des</strong> personnes morales, M.B., 22 juin 1999.<br />

(9) Corr. Gand, 7 septembre 2004, NjW, liv. 90, 1283 et note L. LAVRYSEN.<br />

(10) Corr. Liège, 4 mai 2004, Amén., 2005, p. 148.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

39


RUBRIQUE || ENVIRONNEMENT<br />

Gestion collective <strong>des</strong> déchets<br />

Facture «déchets» allégée pour ANS Bénélux<br />

Nous évoquions récemment le cas de ces 10 entreprises du zoning de Saintes, en Brabant wallon,<br />

qui ont décidé de gérer collectivement leurs déchets.<br />

Sous la houlette de l’UWE, le projet vient de se concrétiser.<br />

Rencontre avec Benoît del Marmol, le patron de ANS Bénélux, très satisfait de la nouvelle formule.<br />

Par Brigitte DE VOS<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

40<br />

L’entreprise ANS<br />

Bénélux est installée dans<br />

le Parc Industriel de Saintes<br />

depuis 2000. L’activité principale<br />

de la firme est la<br />

vente et la location de<br />

matériels de connectivité<br />

pour réseaux informatiques<br />

de toutes marques en<br />

reconditionné ou neuf mais<br />

à prix réduits. ANS emploie<br />

14 personnes en Belgique<br />

et possède <strong>des</strong> filiales au<br />

Luxembourg, en France et<br />

en Espagne. De par ses<br />

activités, l’entreprise génère essentiellement<br />

<strong>des</strong> déchets d’emballage : du<br />

carton, du film étirable, du plastique,<br />

quelques palettes et un petit flux de<br />

déchet dit ménager. Le tout représentait<br />

en moyenne un container de 1.100<br />

litres par semaine.<br />

Force de négociation<br />

En 2006 a démarré sur le zoning de<br />

Saintes, un projet de gestion collective<br />

<strong>des</strong> déchets dits non dangereux (voir à<br />

ce sujet le Dynamisme Wallon de<br />

novembre 2006). Benoît del Marmol,<br />

Manager de l’entreprise, a tout de<br />

suite été séduit par cette initiative :<br />

"Mon entreprise produit peu de<br />

déchets. Même en triant mes déchets,<br />

je ne pouvais bénéficier de tarifs préférentiels<br />

pour leurs évacuations. A<br />

moi tout seul, je n’avais aucune force<br />

de négociation ! C’est pourquoi le projet<br />

de gestion collective <strong>des</strong> déchets<br />

initié par la Cellule <strong>des</strong> Conseillers en<br />

Environnement de l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> m’a tout de suite paru<br />

avantageux !".<br />

Après avoir réalisé une évaluation à la<br />

fois quantitative et qualitative <strong>des</strong><br />

divers flux de déchets auprès <strong>des</strong> 10<br />

entreprises membres de la commission<br />

du Parc d’activités économiques<br />

de Saintes, un appel d’offre a été<br />

lancé auprès <strong>des</strong> prestataires de services.<br />

Le choix s’est porté sur une<br />

Installée dans le parc industriel de Saintes depuis 2000, ANS Bénélux emploie<br />

14 personnes en Belgique et possède <strong>des</strong> filiales au Luxembourg, en France et<br />

en Espagne.<br />

entreprise qui proposait à la fois <strong>des</strong><br />

services flexibles et <strong>des</strong> tarifs intéressants.<br />

ANS Bénélux a donc signé un nouveau<br />

contrat pour la gestion de ses déchets<br />

en septembre 2006. "Lors du changement<br />

de contrat, j’ai instauré un mode<br />

de gestion <strong>des</strong> déchets plus respectueux<br />

de l’environnement. En effet, je<br />

trie à présent scrupuleusement chaque<br />

déchet : le papier/carton est évacué<br />

dans un container de 1.100 litres<br />

toutes les 2 semaines, les films plastiques<br />

sont stockés dans un sac de<br />

400 litres évacué une fois par mois et<br />

les déchets de cantine représentent 2<br />

sacs poubelle communaux par<br />

semaine. De plus, je bénéficie de tarifs<br />

calculés sur la mutualisation <strong>des</strong> flux<br />

<strong>des</strong> 10 entreprises participantes !".<br />

Une facture « déchets » diminuée<br />

de 60% !<br />

Après 4 mois, Benoît del Marmol a fait<br />

ses comptes : "Le fait de trier a permis<br />

d’espacer les fréquences d’enlèvement<br />

(tous les 15 jours au lieu de<br />

chaque semaine). Si on ajoute à cela<br />

les tarifs préférentiels dont je bénéficie<br />

maintenant, ma facture d’enlèvement<br />

<strong>des</strong> déchets a diminué de près<br />

de 60% ! De plus, avec le système<br />

précédent, on retrouvait régulièrement<br />

LIFE<br />

<strong>des</strong> déchets «extérieurs»<br />

(employés, dépôts sauvages,…)<br />

Avec le tri et le<br />

cadenas sur le container, ce<br />

n’est plus le cas. Il a juste<br />

fallu une petite semaine aux<br />

employés pour se familiariser<br />

avec le système de tri.<br />

Mais comme c’est pour une<br />

bonne cause, à la fois environnementale<br />

et économique,<br />

leur adhésion au projet<br />

a été très rapide !".<br />

A présent, cette initiative<br />

s’inscrit dans un projet plus<br />

vaste (appelé SMIGIN) soutenu à la<br />

fois par la Région wallonne et la<br />

Commission <strong>des</strong> Communautés<br />

Européennes (voir à ce sujet le<br />

Dynamisme wallon de Janvier 2007).<br />

Les conseillers de l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> vont créer de nouvelles<br />

synergies entre entreprises du<br />

Parc d’activités économiques de<br />

Saintes autour <strong>des</strong> thématiques suivantes<br />

: la mobilité, l’aménagement<br />

paysager, l’énergie<br />

et centrale d’achat. Affaire à suivre<br />

donc! ||<br />

Le Projet Life – SMIGIN (Sustainable<br />

Management by Interactive Governance and<br />

Industrial Networking) bénéficie d’un<br />

financement du Programme Life de la<br />

Commission Européenne, et <strong>des</strong> subventions que<br />

l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> reçoit de la<br />

Région wallonne pour ses missions de<br />

sensibilisation à la prévention <strong>des</strong> pollutions, à<br />

l’utilisation rationnelle de l’énergie et à<br />

l’aménagement du territoire. Il est géré par<br />

l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> et est mené en<br />

partenariat avec la Chambre de Commerce et<br />

d’Industrie du Valenciennois.<br />

Olivier Kassi (Responsable du projet)<br />

• Tél. 010/47.19.43<br />

• E-mail : olivier.kassi@uwe.be


RUBRIQUE || MOBILITE<br />

Une veille permanente<br />

«L’eau-gistique» spadoise<br />

Gérer la logistique d’une entreprise telle que Spa suppose une gestion<br />

tout au long de la supply chain : du planning de production à la gestion<br />

<strong>des</strong> approvisionnements, de la réception de la production au<br />

chargement et la livraison <strong>des</strong> produits finis.<br />

Par Grégory FALISSE<br />

Michel François et Serge<br />

Melisen (photo), respectivement Chef<br />

de Département Logistique et Chef du<br />

Service Manutention et Magasin de<br />

Spa Monopole, ont présenté à<br />

Dynamisme Wallon les gran<strong>des</strong> tendances<br />

liées au transport de l’eau<br />

minérale.<br />

Trois éléments importants tout<br />

d’abord. La mise en bouteille d’eau est<br />

une activité fortement saisonnière.<br />

L’expédition peut passer du simple au<br />

double en fonction de la haute ou la<br />

basse saison (de 2 millions de litres<br />

par jour à environ 5 millions/jour). En<br />

outre, compte tenu de son appellation<br />

d’eau «minérale», la mise en bouteille<br />

doit se faire obligatoirement sur le site<br />

d’embouteillage, à Spa. Enfin, les<br />

approvisionnements représentent environ<br />

15% du total <strong>des</strong> marchandises<br />

qui transitent par l’usine de Spa.<br />

Une part importante de la production<br />

est acheminée par camion vers trois<br />

sites de stockage situés aux Hauts-<br />

Sarts, à Renory et à Weert au Pays-Bas.<br />

La livraison <strong>des</strong> plateformes de stockage<br />

se fait via <strong>des</strong> navettes routières<br />

à raison d’une vingtaine de camions<br />

par jour vers les Hauts-Sarts, d’une<br />

cinquantaine vers Weert et de 3<br />

camions par semaine vers Renory.<br />

Si la moitié <strong>des</strong> ventes sont réalisées<br />

sur les marchés belge et luxembourgeois,<br />

les Pays-Bas constituent le premier<br />

client «étranger» de l’entreprise<br />

puisque quelque 47% de la production<br />

y sont écoulés. Le solde part à la<br />

grande exportation via Renory pour, le<br />

cas échéant, être acheminé par barges<br />

jusqu’Anvers.<br />

Le site de Spa Monopole étant situé le<br />

long de la voie ferrée, un projet de<br />

<strong>des</strong>serte ferroviaire de ces plateformes<br />

a naturellement été imaginé.<br />

Des coûts importants d’aménagement<br />

en gare de Spa, de Pepinster et de<br />

Weert (Pays-Bas), la distance relativement<br />

courte entre l’usine et les<br />

centres de distributions, le coût prohibitif<br />

<strong>des</strong> ruptures de charge rendent<br />

actuellement l’investissement trop<br />

onéreux. Le surcoût est en effet d’environ<br />

35% par rapport à la route. Spa<br />

Monopole n’a pas renoncé totalement<br />

au projet mais celui-ci ne sera mis en<br />

œuvre que si le coût du transport routier<br />

devenait trop important. Par<br />

ailleurs, la capacité du transport du rail<br />

se limitait à 60% du volume embouteillé<br />

pour le marché hollandais. Enfin,<br />

le transport ferroviaire n’offrait pas<br />

assez de flexibilité, la majorité <strong>des</strong><br />

clients exigeant un délai de livraison à<br />

J+1, voire J+2 dans le meilleur <strong>des</strong> cas.<br />

Soucieuse de son image d’entreprise<br />

durable, Spa Monopole se dit par<br />

ailleurs très intéressée par les tests<br />

sur les éco-combis, ces combinaisons<br />

routières plus longues (25,25 m) et<br />

plus lour<strong>des</strong> (masse maximale autorisée<br />

de 60 tonnes) que la normale mais<br />

qui limitent le nombre de véhicules sur<br />

les routes et réduisent la consommation<br />

globale à la tonne transportée. En<br />

effet, il suffit de deux trains routiers<br />

pour remplacer 3 combinaisons<br />

conventionnelles. S’ils sont déjà en circulation<br />

sur <strong>des</strong> itinéraires précis en<br />

Finlande et en Suède, s’ils sont en<br />

cours de test au Pays-Bas (Spa participe<br />

à ce test, via son tractionnaire) et<br />

en Allemagne, la Belgique demeure,<br />

sur ce sujet, à la traine.<br />

Une autre étude est actuellement en<br />

cours pour analyser la <strong>des</strong>serte du<br />

centre de distribution de Weert par la<br />

voie d’eau depuis la future darse<br />

d’Hermalle-sous-Argenteau.<br />

La traçabilité <strong>des</strong> produits finis est<br />

assurée depuis 1996, alors que celle<br />

<strong>des</strong> matières premières l’est depuis<br />

2005, tous deux grâce à un système<br />

de co<strong>des</strong>-barres. Le système RFID<br />

(identification par fréquences radio)<br />

est à l’étude. Les premières barrières<br />

ont été levées, comme le fait que<br />

l’eau fait naturellement obstacle au<br />

passage <strong>des</strong> on<strong>des</strong>. Le prix reste à ce<br />

jour trop élevé pour passer à ce système.<br />

La prochaine étape envisagée<br />

par Spa est la traçabilité <strong>des</strong> vidanges<br />

qui rentrent directement depuis les<br />

clients. Ceci en dépit de la régression<br />

programmée de ce secteur : les Pays-<br />

Bas passent progressivement au système<br />

de collecte <strong>des</strong> bouteilles plastiques.<br />

Un dernier élément relevé lors de l’entretien<br />

est que l’entreprise connaît,<br />

occasionnellement et en haute saison,<br />

<strong>des</strong> problèmes de capacité de transport.<br />

Elle regrette que les transporteurs<br />

ne s’organisent pas davantage<br />

afin d’offrir leurs capacité excédentaires,<br />

notamment lors <strong>des</strong> retours.<br />

On le voit, Spa Monopole assure une<br />

«veille logistique» intensive qui entend<br />

assurer de manière conjointe la qualité<br />

de son service aux clients, mais également<br />

une réduction de l’impact<br />

environnemental et de ses coûts<br />

d’expédition. ||<br />

Route, voie d’eau, mer,…<br />

l’eau de Spa opte pour la<br />

multimodalité.<br />

Cellule Mobilité de l’UWE<br />

Samuël Saelens et Grégory Falisse<br />

• Tél. 010/48.94.08<br />

• E-mail : mobilite@uwe.be<br />

• www.uwe.be/mobilite<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

41


RUBRIQUE || MANAGER POSITIF<br />

Un thème proposé par le Club APM Namur<br />

Motivation : qu’est-ce qui les fait courir <br />

Nul ne peut vouloir pour l’autre, et de ce fait nous ne pouvons imposer à l’autre la<br />

moindre motivation, surtout si nous faisons l’hypothèse que nous travaillons pour nous<br />

réaliser ultérieurement comme être paresseux. Pourquoi remettre à plus tard la paresse<br />

que nous pourrions satisfaire le jour même …<br />

Par Norbert CHATILLON<br />

Activer les facteurs de motivation<br />

Nous ne pouvons réduire notre représentation<br />

de l’entreprise au modèle<br />

d’un système mécanique. Ce modèle<br />

ne désigne que <strong>des</strong> fonctionnements,<br />

et ne rend compte ni de l’évolution collective<br />

ni de la créativité <strong>des</strong> personnes.<br />

Freud a mis en évidence 3 composantes<br />

de cette énergie de vie, qui sont :<br />

• le narcissisme : quelle image de<br />

moi me renvoient mon métier, mon<br />

activité, mon statut, mon entreprise <br />

Attacher plus d’importance à sa<br />

position sur l’organigramme, ou aux<br />

signes manifestes de reconnaissance<br />

– surface de bureau, modèle<br />

de voiture de service ou de fonction,<br />

etc. – sont <strong>des</strong> indicateurs de la<br />

place prise par le narcissisme au<br />

cœur du travail. Si l’image que chacun<br />

a de soi-même est essentielle<br />

et déterminante, elle soulève <strong>des</strong><br />

questions à la limite de la pathologie<br />

lorsqu’elle envahit le champ de<br />

conscience et inverse les priorités<br />

de sa conduite au travail.<br />

• l’érotisme : c’est le rapport au plaisir.<br />

Celui de faire, de travailler<br />

ensemble, de « prendre son pied »<br />

dans son activité. Avec l’âge, l’expérience,<br />

cette dimension prend naturellement<br />

le pas sur le souci de son<br />

image, nécessaire pour se situer<br />

dans un premier temps, mais auquel<br />

se figer et fixer constitue un handicap<br />

et un frein à l’épanouissement.<br />

• le goût du défi, de la confrontation,<br />

que Freud désigne par agressivité,<br />

terme à entendre dans le sens d’une<br />

dynamique tournée vers la résolution<br />

<strong>des</strong> épreuves et <strong>des</strong> difficultés. C’est<br />

la jouissance de l’informaticien devant<br />

le «bug», du technicien de maintenance<br />

devant la «belle panne», du<br />

financier devant la quadrature <strong>des</strong><br />

chiffres. C’est l’excitation du dirigeant<br />

à créer une affaire, à la redresser. Le<br />

même qui peut ensuite s’ennuyer<br />

lorsque l’affaire tourne rond.<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

42<br />

Les paradoxes de la motivation<br />

Ils sont essentiellement de deux<br />

ordres :<br />

• passer d’une activité opérationnelle<br />

à une activité d’encadrement change<br />

la représentation de son image.<br />

L’impression de courir partout, de<br />

n’avoir pas vraiment «fait» génère<br />

une fragilisation de l’image de soi. Il<br />

en est de même du vécu de la<br />

confrontation, moins valorisant : le<br />

job de manager est un job de<br />

«réducteur d’aléas». Là, le dirigeant<br />

se doit d’accompagner la remotivation<br />

et de mettre en lumière la plusvalue<br />

de cette nouvelle position :<br />

faire en sorte que les écarts entre<br />

l’activité réelle et le travail initialement<br />

prescrit soient maîtrisés avant<br />

que l’étape ultérieure du travail en<br />

soit affectée ou altérée.<br />

• changer de technologie, de mode<br />

d’organisation sont <strong>des</strong> moments<br />

qui bouleversent le rapport à l’image<br />

de soi, au plaisir de travailler et à la<br />

confrontation à l’insurmontable. Le<br />

technicien qui ne répare plus et doit<br />

se contenter de substituer une carte<br />

électronique sur une installation voit<br />

se transformer son rapport au travail<br />

et à lui-même.<br />

La place de la sanction dans la<br />

motivation<br />

Sanctionner n’est ni punir ni pénaliser,<br />

et tout manquement exige sanction.<br />

Sanctionner, c’est s’intéresser à l’autre<br />

en l’associant à la recherche et à la correction<br />

<strong>des</strong> facteurs qui ont conduit au<br />

manquement ou à la faute. C’est agir<br />

sur l’organisation avec la personne sans<br />

punir cette personne. Une vraie sanction<br />

constitue une voie et un moyen<br />

où, ensemble, celui qui décide la sanction<br />

et celui à qui elle s’applique retrouvent<br />

<strong>des</strong> valeurs partagées. ||<br />

Attention permanente !<br />

Paul van der Aa est administrateur et<br />

directeur général de ANALIS, une entreprise<br />

spécialisée dans la distribution et<br />

la fabrication d’instruments scientifiques<br />

à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> laboratoires. Il est<br />

adhérent au club APM Namur.<br />

"Sur le plan commercial, ce sont les collaborateurs<br />

qui font la plus grande part de<br />

la valeur ajoutée. Leur rayonnement est<br />

déterminant. «We want to make the difference<br />

with you» est notre credo”. Mais<br />

comment faites-vous pour motiver les<br />

troupes "Il s’agit de comprendre le changement<br />

de rapport au travail qui n’est<br />

plus la pierre angulaire de la vie. Il en fait<br />

partie, au côté de la vie sentimentale,<br />

familiale, du cocooning, <strong>des</strong> loisirs, etc.<br />

Si je veux un engagement de mes collaborateurs,<br />

je dois donc être attentif à ce<br />

qui permet leur bon équilibre de vie. Pour<br />

l’un, ce seront <strong>des</strong> congratulations, pour<br />

l’autre un bonus financier, un troisième<br />

sera plus sensible au temps libre (…)<br />

Plusieurs personnes ont par exemple<br />

récemment sollicité un 4/5 temps ; je<br />

constate un engagement confirmé et parfois<br />

plus de créativité“. Si l’on individualise<br />

les déclencheurs de motivation, le<br />

patron doit y consacrer plus de temps <br />

"En effet. Mais il faut organiser cette personnalisation,<br />

avec la DRH et les chefs<br />

d’équipe. Notamment, au moins une fois<br />

par an, chacun a l’occasion de faire le<br />

point sur son évolution, ses attentes…"<br />

Pas de grand show mais une attention<br />

permanence donc. "Tout meneur<br />

d’Hommes est bien un réducteur d’aléas,<br />

il doit créer de la fluidité", conclut Paul<br />

van der Aa.<br />

APM (Association Progrès du Management)<br />

L’APM est le réseau <strong>des</strong> 4000 dirigeants qui<br />

travaillent ensemble à l’amélioration de leur<br />

métier, convaincus que le progrès du<br />

manager, c’est le progrès de l’entreprise.<br />

• Tél. : 04/232.10.36<br />

• E-mail : apm.belux@skynet.be<br />

• www.apmbelux.org


RUBRIQUE || QUALITÉ<br />

Jumo Automation à Eupen<br />

Dédramatiser l’ISO<br />

La grande difficulté<br />

rencontrée est de démontrer<br />

au personnel que l’ISO est<br />

d’abord un outil et non une<br />

arme que la direction peut<br />

retourner contre celui-ci.<br />

Employant 31 personnes à Eupen, l’entreprise Jumo Automation figure dans le<br />

top 3 mondial <strong>des</strong> son<strong>des</strong> de températures et <strong>des</strong> régulateurs. Son Directeur,<br />

Bruno Radermacher, explique les apports de la certification ISO 9001 à sa<br />

société.<br />

Par Bruno RADERMACHER (Jumo), article proposé par le MOUVEMENT WALLON POUR LA QUALITÉ<br />

La société Jumo Automation est<br />

située à Eupen et occupe 31 personnes.<br />

C’est une filiale directe de la<br />

société Jumo dont la maison mère est<br />

localisée en Allemagne. L’ensemble du<br />

groupe emploie environ 1.600 personnes<br />

et possède <strong>des</strong> filiales sur les<br />

5 continents.<br />

Jumo développe, réalise et commercialise<br />

<strong>des</strong> produits dans le domaine<br />

de l’instrumentation; ne citons à titre<br />

d'exemple que les son<strong>des</strong> de températures<br />

et les régulateurs. Dans ces<br />

domaines nous figurons parmi le top<br />

3 au niveau mondial.<br />

Les filiales les plus importantes, dont<br />

fait partie l'implantation Belge, sont<br />

<strong>des</strong> entités dites «intégrées», c'est-àdire<br />

qu’elles sont autonomes et surtout<br />

qu'elles proposent non seulement<br />

une interface commerciale compétente<br />

mais aussi un service après-vente et<br />

une production propre de son<strong>des</strong> de<br />

températures. Une attention particulière<br />

est accordée aux entités produisant<br />

en Europe : la proximité géographique<br />

<strong>des</strong> clients induit une plus<br />

grande flexibilité, qualité et rapidité.<br />

Actuellement, nous sommes certifiés<br />

ISO 9001-2000. Faisant partie d’un<br />

groupe international, la maison mère<br />

possède son propre département ISO<br />

et nous auditionne séparément chaque<br />

année. L’obtention de la certification<br />

ISO était pour nous, non seulement<br />

une évidence, mais aussi une obligation<br />

vis-à-vis de notre clientèle issue<br />

principalement du monde industriel.<br />

La mise en place s’est réalisée en<br />

deux temps. Tout d'abord, la certification<br />

ISO 9001 concernait la mise en<br />

place de procédures qui avaient trait<br />

essentiellement à la qualité <strong>des</strong> produits.<br />

Dans un second temps, c'est le<br />

management et surtout l’implication et<br />

la sensibilisation du personnel au<br />

développement de la société qui ont<br />

été examinés dans le but de l'obtention<br />

de l'ISO 9001-2000.<br />

Économie d’énergie de 70% via le<br />

nouvel éclairage<br />

Bien entendu, l'obtention d’un certain<br />

type de certification n’empêche en<br />

aucun lieu de réaliser <strong>des</strong> efforts dans<br />

d’autres domaines sans pour autant en<br />

faire un objectif majeur (par exemple<br />

l'obtention de la certification ISO<br />

14001). C'est ainsi qu'en 2006, nous<br />

avons investit un montant important<br />

dans le renouvellement de notre éclairage.<br />

Par ce biais, nous avons non<br />

seulement réalisé une économie<br />

d’énergie substantielle (diminution de<br />

70%) mais aussi augmenté grandement<br />

la qualité de notre éclairage.<br />

La grande difficulté rencontrée est de<br />

démontrer au personnel que l’ISO est<br />

d’abord un outil et non une arme que<br />

la direction peut retourner contre celuici.<br />

La dédramatisation de la nouvelle<br />

norme a donc été nécessaire pour<br />

ensuite la valoriser et en faire comprendre<br />

le sens, de manière à en faire<br />

un levier d’information et surtout d’actions.<br />

En effet, celle-ci non seulement<br />

responsabilise l’ensemble <strong>des</strong> acteurs<br />

de la société, mais aussi précise<br />

mieux les objectifs de chacun dans les<br />

différents processus inhérent à l’entreprise.<br />

De plus, la plus grande partie<br />

<strong>des</strong> données récurrentes à l’ISO peuvent<br />

servir à l’élaboration du Balanced<br />

ScoreCard qui s'avère un outil très<br />

utile pour chaque dirigeant d’entreprise.<br />

Trois règles d’or<br />

Si nous avions quelques conseils à<br />

donner, ce serait :<br />

• Ne «formaliser» en aucun cas la certification<br />

ISO pour ne pas en faire<br />

une charge de travail supplémentaire<br />

ou un obstacle mais plutôt y voir<br />

l’opportunité de motiver le personnel<br />

à la qualité et non le contraire.<br />

• Bien structurer l’ISO et être réaliste<br />

quant aux objectifs à réaliser. Par<br />

exemple, dans le cadre de l’application<br />

de l’ISO 9001-2000, la mise en<br />

place <strong>des</strong> «traceurs» a duré près<br />

d'un an afin que ceux-ci soient non<br />

seulement réalistes mais surtout<br />

interpellent le personnel.<br />

• Régulièrement motiver les cadres de<br />

manière à ce qu’ils commentent,<br />

analysent et au besoin redéfinissent<br />

les objectifs.<br />

En guise de conclusion : la certification<br />

ISO est d’abord un outil qui peut<br />

réellement apporter une valeur ajoutée<br />

à chaque entreprise. De plus, pour un<br />

dirigeant d’entreprise elle peut, ou<br />

devrait, être une opportunité et non<br />

une contrainte. ||<br />

ERRATUM<br />

Suite à l’article paru dans le Dynamisme<br />

Wallon du mois de Janvier 2007 au sujet<br />

du «Baromètre Wallon de la Qualité», un<br />

rectificatif s’impose concernant la cartographie<br />

présentée (nombre d’organismes<br />

certifiés ISO 9001 au niveau provincial).<br />

Cette illustration est issue de la<br />

phase test de l’outil et est actuellement<br />

en cours d’actualisation. Le Mouvement<br />

Wallon pour la Qualité est en effet en<br />

train de collecter les informations auprès<br />

<strong>des</strong> certificateurs et ce afin de compléter<br />

les données existantes. Le<br />

«Baromètre Wallon de la Qualité» est<br />

accessible via www.mwq.be.<br />

Pour toute information ou question complémentaire,<br />

n’hésitez pas à contacter le<br />

Mouvement Wallon pour la Qualité.<br />

Mouvement Wallon pour la Qualité<br />

Conçu sous la forme d'un réseau, le MWQ<br />

développe, stimule et encourage la recherche<br />

de l'excellence pour tous en Région wallonne.<br />

• Tél. : 081/63.49.09<br />

• E-mail : info@mwq.be<br />

• www.mwq.be<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

43


RUBRIQUE || RECHERCHE<br />

Les projets européens d’Acapela<br />

Mons tient la forme dans les technologies vocales<br />

Babel Technologies, spin-off de la Faculté Polytechnique de Mons, s’est associée à <strong>des</strong> Suédois et <strong>des</strong> Français pour<br />

créer le Groupe Acapela, leader européen dans les solutions de la parole. Employant 45 personnes, dont 23 à Mons,<br />

Acapela améliore les systèmes de reconnaissance de paroles pour les rendre moins sensibles à l’accent, à la vitesse<br />

d’élocution, aux intonations…<br />

Par Isabelle TREUTTENS<br />

Dynamisme wallon Mars 2007<br />

44<br />

Entièrement consacré au développement<br />

et au déploiement d’interfaces<br />

de langage naturel, le groupe Acapela<br />

est le leader européen dans les solutions<br />

de la parole. Fondé en janvier<br />

2004, Acapela est né de l’association<br />

stratégique de trois entreprises européennes<br />

spécialisées dans les technologies<br />

vocales : Babel Technologies,<br />

spin-off de la Faculté Polytechnique de<br />

Mons lancée en 1997, Infovox (Suède)<br />

et Elan Speech (France). Le groupe a<br />

réalisé, en 2005, un chiffre d’affaires de<br />

4,8 millions d'euros et emploie actuellement<br />

45 personnes, dont 23 à Mons.<br />

S’inscrivant dans une démarche qui se<br />

veut avant tout proactive, le groupe<br />

Acapela participe à un projet de<br />

recherche du 6e Programme-cadre<br />

européen de Recherche et<br />

Développement : «DIVINES». Ce projet<br />

vise à augmenter la qualité <strong>des</strong><br />

systèmes automatiques de reconnaissance<br />

de la parole et à les rendre<br />

moins sensibles à l’accent, à la vitesse<br />

d’élocution, aux intonations…<br />

Reconnaître les accents régionaux<br />

"En 2002, nous avons déposé un projet<br />

en reconnaissance vocale avec<br />

Multitel, explique Olivier Deroo,<br />

Administrateur du groupe Acapela.<br />

Nous avons contacté d’autres partenaires,<br />

à savoir Eurécom et<br />

l’Université allemande d’Oldenburg<br />

afin de profiter de leur expérience respective<br />

dans le domaine de la parole<br />

et de l’audiologie. Nous nous sommes<br />

rendus compte que nous avions<br />

besoin d’industriels pour donner plus<br />

de crédibilité au projet car, à l’époque,<br />

Acapela (NDLR : à l’époque, Babel<br />

Technologies) ne comptait que 20 personnes<br />

et n’était pas aussi reconnu<br />

Amusant : sur www.acapela-group.com<br />

qu’aujourd’hui. Les industriels que<br />

nous avons contactés couvraient<br />

d’autres domaines d’activités que<br />

nous. Ils ont aussi amené une perspective<br />

un peu plus internationale au<br />

projet".<br />

Grâce à son implication dans ce projet<br />

européen, le groupe Acapela a pu<br />

développer <strong>des</strong> niches de marché,<br />

adapter son produit de reconnaissance<br />

vocale à la sphère <strong>des</strong> jeux<br />

d’enfants et introduire dans sa<br />

gamme un système permettant<br />

d’adapter le système<br />

aux accents régionaux.<br />

"Une participation<br />

européenne apporte un<br />

accès à différentes techniques<br />

de R&D qui ne sont pas encore<br />

sur le marché et qui permettent de<br />

gagner, par rapport à nos concurrents,<br />

une avance sur certains<br />

produits, poursuit Olivier Deroo. Cela<br />

nous offre également un état <strong>des</strong> lieux<br />

par rapport à la concurrence en Europe<br />

et hors Europe, car on voit où en sont<br />

nos partenaires et quels sont les axes<br />

de recherche qu’ils privilégient".<br />

Une PME dans le maquis européen…<br />

Bien qu’il soit satisfait du bilan de<br />

«DIVINES» qui, après deux ans de vie,<br />

engrange déjà <strong>des</strong> résultats – délivrables<br />

fournis et deux brevets déposés<br />

– le responsable <strong>des</strong> projets chez<br />

Acapela reconnaît qu’il n’est pas toujours<br />

aisé de décrocher un financement<br />

européen. "Nous sommes toujours<br />

entrés dans une proposition<br />

grâce à <strong>des</strong> personnes qui nous<br />

connaissaient directement ou indirectement<br />

et qui avaient soit besoin de<br />

nos connaissances techniques dans le<br />

domaine de la parole, soit d’un acteur<br />

rédigez un petit texte dans la rubrique «démos» et vous entendrez ce même texte lu à<br />

haute voix. Au choix : voix d’homme, voix de femme, lecture lente ou rapide…<br />

industriel reconnu dans ce domaine.<br />

Cependant, pour quelqu’un qui n’est<br />

pas dans le giron de la recherche, ce<br />

n’est pas facile d’entrer dans un projet.<br />

Il faut donc utiliser tous les supports<br />

qui existent : NCP, universités,<br />

centres de recherche…" Et Olivier<br />

Deroo de poursuivre : "Nous avons<br />

tenté de participer à un projet en tant<br />

que coordinateur, mais nous<br />

avons été recalés. Je crois que<br />

la Commission ne nous a pas<br />

fait confiance pour le coordonner<br />

car il y avait 9 ou 10 partenaires<br />

dans le consortium. Suite à cette<br />

expérience, je n’ai plus<br />

essayé de coordonner un<br />

projet, car cela demande un<br />

effort de rédaction et<br />

Le groupe<br />

Acapela est le<br />

leader européen<br />

dans les<br />

solutions de la<br />

parole<br />

NCP-Wallonie<br />

• Tél. : 010/48.50.39<br />

• E-mail : ncp-wallonie@uwe.be<br />

• www.ncpwallonie.be<br />

d’investissement très<br />

important.<br />

Maintenant, on entre<br />

dans <strong>des</strong> projets en<br />

tant que partenaires,<br />

même si on reste le<br />

moteur dans certaines<br />

propositions. Ce n’est pas un si mauvais<br />

choix pour une PME".<br />

Le responsable <strong>des</strong> projets d’Acapela<br />

en veut pour preuve sa participation<br />

dans deux projets en préparation. Le<br />

premier vise le développement d’un<br />

système mobile <strong>des</strong>tiné aux personnes<br />

âgées ayant <strong>des</strong> troubles de la<br />

mémoire, le deuxième devrait quant à<br />

lui aboutir à la création d’un robot qui<br />

pourra entretenir une discussion<br />

ouverte avec les visiteurs <strong>des</strong> musées.<br />

Ce dernier projet vient d’ailleurs d’obtenir<br />

l’accord de la Commission européenne<br />

pour son financement. ||


Dynamisme wallon Mars 2007<br />

c3

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