16.01.2015 Views

Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie

Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie

Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DOSSIER<br />

16<br />

Après les agriculteurs eux-mêmes,<br />

l’agriculture est conditionnée par deux<br />

facteurs principaux : <strong>la</strong> terre et l’eau.<br />

Pression urbaine sur les terres agricoles<br />

La terre<br />

Les sols, peu fertiles en dehors de quelques p<strong>la</strong>ines<br />

côtières, ont besoin d’apports importants d’engrais,<br />

actuellement dans les mains des importateurs. Outre<br />

ce point important, le Renouveau Agricole insiste sur<br />

<strong>la</strong> « sécurisation foncière ». En effet, l’histoire a montré<br />

qu’un paysan ne travaille bien sa terre que s’il a le<br />

sentiment d’être « chez lui ». Or, depuis l’Antiquité, les<br />

liens entre le paysan algérien et sa terre ont été soumis<br />

à de nombreuses péripéties qui n’ont pas favorisé cette<br />

mise en valeur.<br />

Après les bouleversements de <strong>la</strong> colonisation, ces terres<br />

ont connu <strong>la</strong> collectivisation dès 1962, <strong>la</strong> révolution<br />

agraire de 1971, le retour, en 1983, de l’accession à <strong>la</strong><br />

propriété agricole… La constitution de 1989 a redéfini les<br />

catégories de propriétés. Ainsi, en 2001, sur 8 460 000 ha<br />

de SAU :<br />

• 70 % environ des terres sont des propriétés privées<br />

(melk) dont moins de 20 % appartiennent à des<br />

propriétaires individuels munis de titres de propriété,<br />

et près de 50 % sont en indivision non titrée ;<br />

• 30% des terres relèvent du domaine privé de<br />

l’État ;<br />

• 0,4% sont des terres waqf, biens de mainmorte,<br />

inaliénables, liés aux traditions de l'is<strong>la</strong>m.<br />

De cette répartition ressortent deux chantiers<br />

prioritaires :<br />

• <strong>la</strong> recherche de titres de propriété pour ceux qui<br />

n’en ont pas ;<br />

• <strong>la</strong> mise en exploitation des terres agricoles du<br />

domaine privé de l'État, par le régime de <strong>la</strong><br />

La terre et l'eau<br />

© paysansdalgerie.wordpress.com<br />

© Patrick de Boissieu<br />

concession, défini par une loi de 2010, et <strong>la</strong> création<br />

de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage.<br />

Une troisième priorité a été, ces dernières années, <strong>la</strong> lutte<br />

contre le terrorisme : pendant les années 1990, beaucoup<br />

d’agriculteurs ont dû abandonner leur exploitation. Leur<br />

retour nécessite encore beaucoup d’encouragements.<br />

L’eau<br />

En Algérie, les ressources en eau sont limitées et très inégalement<br />

réparties. Les pluies ne dépassent en moyenne<br />

400 mm par an que pour 10% du territoire, au Nord. L’irrigation<br />

conditionne donc l’agriculture.<br />

Actuellement, moins de 12 % des terres agricoles sont<br />

irriguées (voir le tableau p.14) et, parmi elles, 80% le<br />

sont à partir d’eaux souterraines : 30% par des puits<br />

traditionnels dans <strong>la</strong> nappe phréatique et 50% par des<br />

forages profonds.<br />

Beaucoup de projets reposent sur l’exploitation des<br />

eaux du sous-sol saharien, <strong>la</strong> « nappe albienne » : des<br />

eaux fossiles, non renouve<strong>la</strong>bles. Il s’agit en fait de deux<br />

énormes réservoirs, constitués il y a plus de 10 000 ans<br />

quand le climat du Sahara était plus humide, dans les<br />

couches géologiques du « continental interca<strong>la</strong>ire » et du<br />

« complexe terminal ». Des milliers de milliards de mètres<br />

cubes d’eau sont ainsi accessibles, selon les endroits,<br />

entre 50 et 2 300 mètres sous terre. Même si des études<br />

récentes montrent que les pluies actuelles peuvent<br />

réalimenter ces nappes, leur vitesse de remplissage est<br />

bien inférieure à celle de leur exploitation. Sans compter<br />

les grands projets d’alimentation en eau de villes<br />

nouvelles (comme Boughzoul, sur les Hauts P<strong>la</strong>teaux)<br />

ou de cités en plein essor (comme Tamanrasset qui vient<br />

de bénéficier d’énormes travaux), les experts prévoient<br />

que cette surexploitation épuisera les réserves dans<br />

une cinquantaine d’années. La vulgarisation de<br />

techniques d’irrigation économisant l’eau est donc<br />

primordiale.<br />

Système d'arrosage

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!