Télécharger le numéro - Bretagne Economique
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BAT BE 196 part1 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:16 Page 1<br />
à 16 Focus<br />
Les casinos s‘adaptent<br />
à la concurrence<br />
Nº196àOCTOBRE-NOVEMBRE 09à4,20 E<br />
à30 Région<br />
2ème édition de la semaine<br />
des entreprises de services B to B<br />
à38 Enquête<br />
Les Bretons face aux enjeux<br />
du lobbying<br />
PROCHAIN NUMÉRO<br />
Palmarès des entreprises bretonnes<br />
édition 2009-2010<br />
Dossier<br />
Stratégie marketing en période de crise<br />
Les marques jouent-el<strong>le</strong>s gagnant
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édito<br />
sommaire<br />
ACTUALITÉS<br />
A L’AFFICHE ........................................................................................................................................................................................... 4<br />
“IN”…NOVATION : Le Thermodynamique de <strong>Bretagne</strong> ..... 14<br />
FOCUS : Les casinos bretons : rien ne va plus .......................................... 16<br />
ENTREPRISES<br />
Cedricom (35), spécialiste des progiciels e-banking .......................... 19<br />
Joubard (29), 51 ans de ga<strong>le</strong>ttes bretonnes ............................................................. 20<br />
EmulBitume (22), une référence dans l’émulsion de bitume ..... 21<br />
DOSSIER<br />
Stratégie marketing en période de crise ................................................................. 22<br />
Entreprises citées : Beaumanoir, Guy Cotten, Laiterie de Saint-Malo,<br />
Locmaria, Plancoët, Prince de <strong>Bretagne</strong>, Queguiner Matériaux,<br />
Rolland Flipi, Royer, Savéol, Triballat<br />
RÉGION<br />
2ème édition de la semaine des entreprise de services B to B<br />
organisée par <strong>le</strong>s CCI de <strong>Bretagne</strong> ................................................................................................ 30<br />
Développement durab<strong>le</strong> :<br />
L’approche carbone d’Ecofeutre (56) ....................................................................................... 37<br />
GROS PLAN<br />
Robert Françoise a créé la marque de prêt à porter Nuño .......... 36<br />
PRATIQUES<br />
ENQUÊTE : Les Bretons sont-ils lobbyistes .............................................................. 38<br />
JURIDIQUE : La réforme de la taxe professionnel<strong>le</strong> ........................... 41<br />
Ce numéro comporte un encart jeté<br />
“La semaine des entreprises de services B to B”<br />
EDITION “BRETAGNE ECONOMIQUE”<br />
CRCI : 1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT<br />
CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX<br />
e-mail : breteco@orange. fr<br />
Directeur de la publication :<br />
JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC<br />
Directeur délégué :<br />
RÉMI BILGER<br />
Comité de rédaction :<br />
JACQUES FEUNTEUNA – YOUENN LE BOULC’H<br />
VANESSA ERMEL – MARIO PIROMALLI<br />
RONAN PERENNOU – PATRICK SOLO<br />
FRANÇOIS CLÉMENT<br />
Responsab<strong>le</strong> Publication :<br />
VÉRONIQUE MAIGNANT : 02 99 25 41 39<br />
Assistante rédaction et développement :<br />
ANNIE RENAULT : 02 99 25 41 37<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
C. CHERON – J. DURAND - V. MAIGNANT<br />
S. MARSHALL – Y. POUCHARD – V. ROLLAND – C. VIART<br />
Publicité : 02 99 25 41 36<br />
Couverture : FOTOLIA<br />
Maquette de couverture : HOKUS POKUS<br />
Création, maquette & photogravure : ODÉBI<br />
Impression : CLOÎTRE IMPRIMEURS À ST THONAN<br />
Dépôt légal : OCTOBRE 2009<br />
ISSN : 0153-6028<br />
Mensuel<br />
WWW.BRETAGNE-ECONOMIQUE.COM<br />
C’est un fait : la<br />
<strong>Bretagne</strong> est une<br />
terre ferti<strong>le</strong> en<br />
entreprises de “services aux entreprises”, ou “B<br />
to B” selon <strong>le</strong> terme consacré.<br />
Cette activité représente, en effet, 180 000<br />
emplois, soit 1 sur 4 dans <strong>le</strong> secteur privé, et<br />
1 création d’entreprise sur 3 en <strong>Bretagne</strong> s’effectue<br />
sur ce créneau porteur.<br />
Au-delà de <strong>le</strong>ur impact positif sur l’emploi, <strong>le</strong>s<br />
services “B to B” représentent un élément incontestab<strong>le</strong><br />
d’attractivité du territoire breton. Les<br />
entrepreneurs en recherche d’implantation savent<br />
que la <strong>Bretagne</strong> propose une forte concentration<br />
de matière grise et un maillage dense d’experts<br />
hautement qualifiés. C’est peu dire que nous<br />
avons tous, représentants des organismes de<br />
développement économique, responsab<strong>le</strong>s d’entreprises,<br />
élus politiques, <strong>le</strong> plus grand intérêt à<br />
conforter ce réseau et à <strong>le</strong> voir se densifier.<br />
Cette analyse et ce projet conduisent <strong>le</strong>s CCI de<br />
<strong>Bretagne</strong> à organiser, du 23 au 27 novembre<br />
prochains, la “Semaine des entreprises de<br />
services B to B”. Nous ambitionnons de mettre<br />
ainsi, “sous <strong>le</strong>s projecteurs”, un secteur en évolution<br />
constante, porteur d’innovation, et de faciliter<br />
sa mise en réseau. Ce sera éga<strong>le</strong>ment<br />
l’occasion de dévoi<strong>le</strong>r “clic-services-bretagne.fr”,<br />
annuaire en ligne des prestataires bretons, que<br />
nous concevons avant tout comme un outil de<br />
développement commercial.<br />
J’ai <strong>le</strong> grand plaisir de vous donner rendez-vous<br />
sur <strong>le</strong> site www.semaine-entreprises-services.com<br />
et de vous convier aux nombreuses manifestations<br />
organisées par <strong>le</strong>s CCI de <strong>Bretagne</strong>, au<br />
plus près des attentes de <strong>le</strong>ur territoire.<br />
Jean-François LE TALLEC<br />
Président de la CRCI <strong>Bretagne</strong><br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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Le réseau des CCI<br />
ACTUALITÉS<br />
ILLE-ET-VILAINE<br />
PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES<br />
Le Cap fête ses 10 ans<br />
La pépinière d’entreprises Le Cap (comme Créer,<br />
Accompagner, Pérenniser) a soufflé ses 10 bougies <strong>le</strong> 18<br />
septembre dernier avec l’ensemb<strong>le</strong> des acteurs économiques<br />
du Pays de Saint-Malo. Pour l’occasion, <strong>le</strong>s élus ont planté un<br />
Plantation par <strong>le</strong>s élus de l’arbre symbo<strong>le</strong> de ces 10 ans<br />
arbre, “symbo<strong>le</strong> de développement de jeunes pousses”. Pour<br />
Youenn Le Boulc’h, Président de la CCI du Pays de Saint-Malo, être pépiniériste “c’est détecter <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures semences, veil<strong>le</strong>r<br />
à ce que l’atmosphère du jardin soit propice au développement des jeunes pousses, mettre des tuteurs sur <strong>le</strong>s plants qui poussent<br />
trop vite pour favoriser <strong>le</strong>ur croissance, encourager par un engrais, certifié écologique bien sûr”. Gérée par Saint-Malo<br />
Agglomération et animée par la CCI du Pays de Saint-Malo, la pépinière accueil<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>ment près de vingt entreprises. Depuis<br />
10 ans, 69 entreprises sont passées par cette structure, représentant un total de 338 emplois. Le taux de pérennité de ces entreprises<br />
est de 86 % avec 57 entreprises toujours en activité, dont 52 implantées sur <strong>le</strong> Pays de Saint-Malo.<br />
INFORMATION : www.<strong>le</strong>cap.org<br />
CÔTES D’ARMOR<br />
EVENEMENT<br />
La gastronomie<br />
bretonne à l’honneur<br />
Forte du succès de la première<br />
édition 2008 qui a attiré plus de 8 500 visiteurs,<br />
la CCI 22 organise <strong>le</strong> deuxième Salon Breton du Livre et du<br />
Gourmet. Promouvoir la gastronomie bretonne en mettant en va<strong>le</strong>ur<br />
ses chefs étoilés, ses tab<strong>le</strong>s renommées ainsi que l’édition gourmande,<br />
tels sont <strong>le</strong>s objectifs de ce voyage au pays des saveurs. Cette<br />
année, tous <strong>le</strong>s ingrédients sont de nouveau réunis pour une recette<br />
savoureuse : un cadre exceptionnel, une quarantaine d’exposants<br />
(livres de cuisine, produits gastronomiques, ustensi<strong>le</strong>s culinaires<br />
professionnels, arts de la tab<strong>le</strong>…), plusieurs gourmet-conférences,<br />
séances de dédicaces d’auteurs, trois dîners de gala… Des démonstrations<br />
culinaires seront assurées par <strong>le</strong>s chefs étoilés présents sur<br />
<strong>le</strong> salon. Alors, pour tous ceux qui aiment manier <strong>le</strong> livre et la fourchette,<br />
rendez-vous <strong>le</strong>s 27, 28 et 29 novembre au Carré Rosengart, Port du<br />
Légué à Saint-Brieuc.<br />
CONTACT : sonia.mouhoubi@cotesdarmor.cci.fr - 02 96 78 55 76<br />
MORBIHAN<br />
FORMATION CS2i<br />
En contrat d’apprentissage<br />
Evénement de la rentrée 2009 du Pô<strong>le</strong><br />
Formation de la CCI du Morbihan, la formation de<br />
Concepteur de Systèmes d’Information (CS2i)<br />
est accessib<strong>le</strong> en contrat d’apprentissage. El<strong>le</strong><br />
prépare aux fonctions de management des<br />
systèmes d’information ou au management des<br />
systèmes et réseaux.<br />
C’est la première éco<strong>le</strong> orientée en génie logiciel<br />
(entrée à Bac+2) qui donne accès au contrat d’apprentissage.<br />
L’objectif pour <strong>le</strong>s 14 nouveaux<br />
apprentis est d’intégrer rapidement <strong>le</strong> monde de<br />
l’entreprise grâce à une formation qui alterne 15<br />
jours en entreprise et 15 jours en formation. Deux<br />
stages, de deux mois consécutifs en première<br />
année et de six mois en fin de seconde année,<br />
constituent <strong>le</strong> point fort du programme puisqu’au<br />
final, <strong>le</strong> stagiaire aura passé deux tiers de son<br />
temps de formation en entreprise.<br />
CONTACT : jm.cabelguen@morbihan.cci.fr<br />
FINISTÈRE<br />
TOURISME<br />
BREST : plus de 28 500 croisiéristes en 2009<br />
Photo : CCI Brest / Y Breton<br />
Avec 19 esca<strong>le</strong>s et 28 528 passagers (+ 50 % en un an), Brest confirme sa place de<br />
première destination croisière de la façade Atlantique française. L’événement phare de l’année 2009<br />
fut la venue pour la première fois en <strong>Bretagne</strong> du Queen Mary II <strong>le</strong> 19 juil<strong>le</strong>t.<br />
Pour attirer <strong>le</strong>s compagnies, la CCI de Brest, Brest métropo<strong>le</strong> océane et l’office de Tourisme,<br />
soignent particulièrement l’accueil : bagad, commerçants installés sur <strong>le</strong> quai dans des cha<strong>le</strong>ts pour<br />
vendre des produits locaux, navettes de bus pour transporter <strong>le</strong>s passagers et l’équipage vers <strong>le</strong><br />
centre-vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> musée de la Marine. De plus, des excursions sont organisées vers <strong>le</strong> Pays des Abers,<br />
Locronan, Quimper… Le service Tourisme de la CCI a estimé à 1,6 M€ <strong>le</strong>s retombées financières<br />
pour <strong>le</strong> territoire (tourisme, commerce, services portuaires…).<br />
4<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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ACTUALITÉS<br />
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
■ CAPS entreprise (Rennes) trip<strong>le</strong> son CA en<br />
2009 pour atteindre 1,5 million d’euros<br />
et envisage dès 2010 une<br />
seconde <strong>le</strong>vée de fonds. Créée en<br />
2002 par Laurent Bertaux et François<br />
Bodin, CAPS travail<strong>le</strong> depuis 7 ans sur<br />
<strong>le</strong> développement d’outils qui facilitent<br />
la programmation multicoeurs.<br />
Soutenue depuis <strong>le</strong><br />
départ par Emergys, l’incubateur<br />
régional, la Start-up a<br />
bouclé, en 2007, un premier<br />
tour de tab<strong>le</strong> de 2,1 millions<br />
d’euros auprès d’Emertec<br />
Gestion et de Siparex Ventures<br />
pour accélérer <strong>le</strong> développement de<br />
ses produits et dynamiser ses ventes.<br />
En septembre 2008, el<strong>le</strong> est entrée dans une phase de commercialisation<br />
de son produit phare, <strong>le</strong> logiciel HMPP, “C’est<br />
une solution permettant d’exploiter la puissance de calcul<br />
des GPU, FPGA et processeurs multi-coeurs.” En parallè<strong>le</strong>,<br />
el<strong>le</strong> a doublé ses effectifs pour atteindre aujourd’hui un total<br />
de 28 personnes. Parmi ses clients, CAPS compte de nombreux<br />
grands comptes français dans <strong>le</strong>s secteurs de l’énergie,<br />
du pétro<strong>le</strong> de la défense et de la recherche. Forte de ce<br />
succès, el<strong>le</strong> se tourne désormais vers l’international qui<br />
représente 20 % de son CA 2009. En signant un premier<br />
accord de distribution aux USA avec ParaTools Inc, el<strong>le</strong> peut<br />
commercialiser en Amérique du Nord son produit <strong>le</strong>ader<br />
HMPP. De l’autre côté du globe, CAPS est éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong><br />
point de concrétiser de nouveaux partenariats<br />
avec des acteurs asiatiques du<br />
calcul haute performance. “Le<br />
Japon est <strong>le</strong> premier pays asiatique<br />
à avoir acheté une licence de<br />
notre logiciel HMPP et nous<br />
espérons d’autres ventes, dans<br />
ce pays, à très courte échéance. De<br />
plus, l’enthousiasme de nos partenaires<br />
en Chine et à Taïwan laisse présager<br />
de beaux jours pour notre activité de formation<br />
et notre produit” déclare Benoît Raoult, en<br />
charge du développement commercial Asie chez<br />
CAPS. Pour accompagner ce développement,<br />
<strong>le</strong>s dirigeants de CAPS envisagent une seconde<br />
<strong>le</strong>vée de fond fin 2009 début 2010.<br />
Contact : 02 22 51 16 00<br />
■ Rectificatif<br />
Suite à l’artic<strong>le</strong> paru dans <strong>le</strong> N°195 septembre 2009 de<br />
<strong>Bretagne</strong> <strong>Economique</strong>, traitant du projet “Mutualisation<br />
Transport IAA 56”, Philippe Paumier, directeur général TFE<br />
Ouest, précise que son entreprise “n’est pas potentiel<strong>le</strong>ment<br />
intéressée par cette démarche”.<br />
6<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
■ AMS (Guipavas-29) lance un nouveau concept en décoration d’espaces professionnels, protégé par un dépôt<br />
en propriété industriel<strong>le</strong>. Jean-Paul Riou a repris AMS en janvier 2009 après avoir, 10 années durant, parcouru <strong>le</strong> monde<br />
(Etats-Unis, Asie, Italie) dans <strong>le</strong> cadre d’une activité d’import-export en matériels de cuisine pour <strong>le</strong>s professionnels.<br />
“J’ai beaucoup appris du commerce américain, basé sur <strong>le</strong> service où tout est fait pour la quiétude du client, avec une<br />
efficacité remarquab<strong>le</strong>. J’en ai retiré quelques principes que je mets en œuvre dès ce mois-ci. Aujourd’hui, <strong>le</strong>s gens<br />
recherchent des projets clés en mains. J’ai donc créé un groupement de professionnels auprès duquel je m’appuie pour<br />
proposer une offre complète d’aménagement d’espaces professionnels. J’apporte tous <strong>le</strong>s corps de métiers, de l’espace nu<br />
à l’aménagement du bureau. Dans la foulée, et pour sortir des frontières finistériennes, je vais proposer un<br />
concept de décoration unique en France, basé sur <strong>le</strong> Feng-Shui (art chinois dont <strong>le</strong> but est d’harmoniser<br />
l’énergie d’un lieu de manière à favoriser la santé, <strong>le</strong> bien-être et la prospérité<br />
de ses occupants). Pour développer ces nouvel<strong>le</strong>s activités,<br />
je viens d’embaucher un chargé d’affaires.” En 2008, AMS a<br />
réalisé un chiffre d’affaires de 2,2 millions (9 personnes) essentiel<strong>le</strong>ment<br />
sur <strong>le</strong> Finistère. “Il en sera de même en 2009 car la<br />
crise est passée par là”, confie Jean-Paul Riou.<br />
Contact : 02 98 42 42 90<br />
ACTUALITÉS<br />
De G à D : Jean-¨Pascal et Sylvie Lamidon, <strong>le</strong>s cédants<br />
et Frédéric Rialland, <strong>le</strong> repreneur<br />
■ A la tête de la chaudronnerie Ventil’Ouest (22)<br />
(clientè<strong>le</strong> de chauffagistes sur tout <strong>le</strong> Grand Ouest qui se<br />
fournissent en gaines de ventilation), Jean-Luc Finance<br />
annonce depuis Plérin un CA “en progression” qui s’est établi<br />
pour ce dernier exercice à 2,1 millions d’euros. Avec 18 salariés,<br />
<strong>le</strong> dirigeant souligne comment “<strong>le</strong> prix des matières et <strong>le</strong><br />
coût du travail évoluent. Nous avons ainsi opéré un transfert de<br />
l’entreprise sur 1 600 m 2 avec réorganisation de nos lignes de<br />
production. D’ici la fin de cette année, nous allons grossir de<br />
200 m 2 notre partie atelier.” Soit 100 000 euros d’investissements<br />
avec <strong>le</strong>s bureaux. Chantier près de La Rochel<strong>le</strong> ou, plus<br />
près de nous, pour <strong>le</strong> compte de Bolloré, “dans <strong>le</strong> cadre de la<br />
production de sa nouvel<strong>le</strong> voiture”, Ventil’Ouest suit avant tout<br />
ses clients. “En règ<strong>le</strong> général, dans <strong>le</strong> contexte actuel, un<br />
carnet de commande à un mois, c’est déjà bien !” Le tout dans<br />
un contexte “où la concurrence est féroce. Des PME<br />
étrangères vendent 35 % moins cher que nous ! Notre manière<br />
de réagir passe par la proximité de nos clients, notre sérieux et<br />
<strong>le</strong> service… gratuit.” Le dirigeant réfléchit, aujourd’hui, à un<br />
nouveau marché : <strong>le</strong>s couvreurs ou encore <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriciens.<br />
Contact : 02 96 74 69 48<br />
■ Frédéric Rialland a repris Lamifilm routage à<br />
Me<strong>le</strong>sse (35). Jean-Pascal et Sylvie Lamidon ont créé la<br />
SAS Lamifilm en 1989 à Me<strong>le</strong>sse près de Rennes. Entreprise<br />
de routage, employant 15 salariés pour un CA 2008 de 1,1 million<br />
d’euros, Lamifilm fait de la mise sous enveloppe ou sous<br />
film depuis 20 ans. “C’est une vraie transmission, assure Jean-<br />
Pascal Lamidon. Je connais Frédéric depuis longtemps : nous<br />
nous sommes rencontrés dans <strong>le</strong> cadre du CJD. C’est notre<br />
conseil juridique qui nous a rapprochés. L’objectif est de continuer<br />
à travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> et de s’épau<strong>le</strong>r puique je dirige avec<br />
ma femme une autre entreprise de routage basée à La Ferté<br />
Bernard (72). A sa demande et selon ses besoins, je continuerai<br />
à l’accompagner.” De son côté, <strong>le</strong> repreneur n’en est pas à<br />
sa première affaire. Après avoir vendu en 2006, Odaxys, entreprise<br />
de services informatiques, au groupe Infotel, Frédéric<br />
Rialland a créé une société de rénovation, Déco Rénov Ouest,<br />
éga<strong>le</strong>ment basée à Rennes. “Je viens des services et je voulais<br />
y revenir. Lamifilm compte quelque 350 clients actifs,<br />
essentiel<strong>le</strong>ment des PME de la région. Je souhaite axer mon<br />
développement commercial sur <strong>le</strong>s grands comptes et me<br />
tourner vers Paris.” Pour <strong>le</strong> cédant comme pour <strong>le</strong> repreneur,<br />
cette transmission est un changement de direction mais ils<br />
assurent tous <strong>le</strong>s deux : “on continue comme avant”.<br />
Contact : 02 99 66 57 11<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
ACTUALITÉS<br />
Centre de tail<strong>le</strong> CMS 5 axes, dernière génération :<br />
un investissement de 750 000 euros<br />
■ Charpentes EMG à Plouagat (22) se développe dans <strong>le</strong>s bâtiments<br />
en ossature bois. Créée en 1993, l’entreprise emploie 80<br />
personnes (y compris sa filia<strong>le</strong> Métal concept - 22) pour un CA<br />
2008 de 15,2 millions d’euros. “Nous devrions approcher ce montant<br />
en 2009, sans avoir eu à licencier.” Spécialisée dans l’étude et <strong>le</strong> montage<br />
de charpentes bois lamellé collé pour <strong>le</strong>s bâtiments industriels mais aussi<br />
la couverture et <strong>le</strong> bardage pour <strong>le</strong>s bâtiments agrico<strong>le</strong>s, l’entreprise réalise<br />
une moyenne de 200 bâtiments par an. Depuis 4 ans, el<strong>le</strong> s’est diversifiée<br />
dans des réalisations en ossatures bois pour <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités, comme <strong>le</strong><br />
Parc Zoologique de Trégomeur (500 000 euros). “C’est <strong>le</strong> secteur qui<br />
monte, 2 millions d’euros de CA réalisés avec des opérations très spécifiques<br />
demandant beaucoup d’études. Le marché nous porte, nous ne nous sommes jamais fixés de seuil. Notre entreprise<br />
est très solide financièrement, nous avons 4 à 5 millions de fonds propres devant nous. Nous venons d’investir 750 000 euros<br />
dans un centre de tail<strong>le</strong> CMS 5 axes dernière génération. Il nous permet de faire des grandes séries avec une précision inégalée,<br />
mais surtout de garder <strong>le</strong>s salariés <strong>le</strong>s plus jeunes qui n’envisagent pas de col<strong>le</strong>r à la main toute <strong>le</strong>ur vie. Je suis très<br />
vigilant sur la pyramide des âges. Le bâtiment agrico<strong>le</strong> représente 40 % du CA que nous réalisons essentiel<strong>le</strong>ment hors<br />
<strong>Bretagne</strong>, faute d’une culture bois développée.” Contact : 02 98 79 54 54<br />
■ Biogas Nord (Cléguer-56) inaugurera sa première installation<br />
de méthanisation pour <strong>le</strong>s effluents d’é<strong>le</strong>vage<br />
et <strong>le</strong>s déchets organiques à proximité de Quimper fin<br />
2010. Créée en 2007 par Patrick Lescop (par ail<strong>le</strong>urs PDG de<br />
Bezy Contructions à Gestel), en partenariat avec <strong>le</strong> groupe<br />
Biogas Nord (3ème constructeur al<strong>le</strong>mand d’installation de<br />
méthanisation) qui détient 60 % du capital, l’activité de Biogas<br />
Nord démarre doucement avec 2 voire 3 projets pour 2010.<br />
Recruté en 2008 avec 2 autres ingénieurs, Adeline Haumont<br />
est chargée d’études au sein de cette jeune structure : “En<br />
méthanisation <strong>le</strong>s projets sont longs. Il faut compter 2 à 3 ans<br />
entre l’étude et <strong>le</strong> démarrage de l’installation. Selon la tail<strong>le</strong><br />
du projet, il faut compter entre 600 000 et 3 millions d’euros<br />
d’investissements. Nous pouvons intervenir très en amont,<br />
depuis <strong>le</strong> démarrage du projet, orienter sur <strong>le</strong>s débouchés de<br />
tel ou tel déchet en termes de cha<strong>le</strong>ur, mettre en relation <strong>le</strong>s<br />
apporteurs de déchets et <strong>le</strong>s initiateurs du projet, réaliser la<br />
demande de subvention (en moyenne 20 % du montant<br />
total), <strong>le</strong> suivi administratif, la construction puis assurer <strong>le</strong><br />
suivi biologique et la maintenance de l’installation. Notre<br />
cib<strong>le</strong> principa<strong>le</strong>, ce sont <strong>le</strong>s agriculteurs (100 vaches minimum<br />
si <strong>le</strong> projet est porté par une seu<strong>le</strong> exploitation). Pour<br />
que l’installation soit rentab<strong>le</strong>, il faut 20 à 30 % de déchets<br />
extérieurs (boues, graisses, résidus de culture, tontes de<br />
pelouse, hui<strong>le</strong>s usagées…), c’est aussi pourquoi de plus en<br />
plus de ces projets sont portés par <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités.<br />
L’é<strong>le</strong>ctricité est revendue à EDF avec un contrat de 15 ans,<br />
sur la base de 12 à 15,5 cents euros/kWh. Pour <strong>le</strong>s agriculteurs,<br />
c’est souvent un complément de revenu.” Le projet<br />
finistérien de Biogas Nord est porté par une SCL (Société<br />
Civi<strong>le</strong> Laitière) qui totalise plus de 250 vaches et des industriels<br />
de l’agro-alimentaire bretons. Il verra <strong>le</strong> jour fin 2010.<br />
Contact : 02 97 33 24 25<br />
8<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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OUEST AUDIOVISUEL STRUCTURE SON OFFRE AUTOUR DE 3 PÔLES : MÉDIAS, ÉVÉNEMENTIEL ET WEBTV<br />
Aujourd’hui tout est audiovisuel !<br />
Agence conseil en communication<br />
sur <strong>le</strong> marché de la production<br />
audiovisuel<strong>le</strong> d’entreprise, TV,<br />
publicitaire et multimédia, <strong>le</strong> Groupe<br />
ouest audiovisuel (Rennes, Nantes<br />
et Paris) présente un CA 2008 de<br />
3,1 millions d’euros. Créée en 1969<br />
avec une activité vidéo, l’entreprise<br />
affiche aujourd’hui ses 40 ans.<br />
“Désormais, quand on scénarise un<br />
événement, on est obligé de faire appel aux<br />
nouvel<strong>le</strong>s technologies. Toutes <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />
boîtes d’événementiel sont issues de<br />
l’audiovisuel. Avec 40 ans d’existence, nous<br />
sommes la plus vieil<strong>le</strong> entreprise française de<br />
ce secteur” détail<strong>le</strong> avec vigueur Olivier<br />
Lombard, codirigeant de ouest audiovisuel depuis 1994. Son<br />
offre s’est structurée au rythme de l’évolution des Tic. El<strong>le</strong> s’articu<strong>le</strong><br />
aujourd’hui autour de 3 pô<strong>le</strong>s : médias, événementiel et<br />
WebTV. L’audiovisuel on line et <strong>le</strong> Web.2 ont considérab<strong>le</strong>ment<br />
boosté l’activité du groupe et représentent 65 % de son CA. Les<br />
clients sont encore majoritairement parisiens à l’image de l’ACFCI<br />
pour laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> groupe a scénarisé et assurer la production technique<br />
pendant 2 jours, en septembre dernier, des 13 ème Universités<br />
d’été des CCI : un événement qui rassemb<strong>le</strong> plus de 500 participants.<br />
“Notre force est de pouvoir tout intégrer, d’optimiser <strong>le</strong>s<br />
médias et de proposer une offre événementiel<strong>le</strong> unique en région.<br />
Legris, Yves Rocher, Samsic, Roullier travail<strong>le</strong>nt avec nous et<br />
quand ils ont besoin d’une image ou d’une vidéo, ils savent où la<br />
trouver !”<br />
Une cellu<strong>le</strong> R&D pour <strong>le</strong> programme Anafix<br />
L’effectif du groupe s’élève à 45 équiva<strong>le</strong>nts temps p<strong>le</strong>in. Le site<br />
de Laillé, près de Rennes, dispose de 1 400 m 2 de studio avec<br />
6 sal<strong>le</strong>s de montage audio, un plateau télé, un auditorium et<br />
Les 13 èmes universités d’été des CCI à Marseil<strong>le</strong> :<br />
un évènement qui a rassemblé plus de 500 personnes<br />
en septembre dernier<br />
3 sal<strong>le</strong>s multimédia. Depuis 2008, Ouest audiovisuel a investi<br />
plus d’1 million d’euros en matériel haute définition (pour notamment<br />
des films 3D HD) et outils de diffusion. Une cellu<strong>le</strong> R&D<br />
travail<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> programme Anafix, labellisé par l’Agence nationa<strong>le</strong><br />
de la recherche et visant à proposer de nouveaux standards<br />
créatifs et techniques. “Anafix permettra à terme d’optimiser <strong>le</strong>s<br />
programmes télé, <strong>le</strong>s supports audio on-line et offline (DVD-CD<br />
rom) et l’événementiel. Il a déjà démontré qu’un film, c’est 35<br />
secondes maximum.” En matière de Web TV, l’entreprise a réalisé<br />
cel<strong>le</strong> du groupe Samsic (Rennes). Il a des projets avec <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités<br />
loca<strong>le</strong>s et travail<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>ment sur la Web-TV “e-<strong>le</strong>arning”<br />
de la Macif. Ce savoir-faire autour des contenus en nouveaux<br />
médias et audiovisuel a permis à l’entreprise de s’attacher, depuis<br />
avril dernier, <strong>le</strong>s services d’Olivier Bonnin, ex-directeur régional de<br />
France Télévision Publicité Grand-Ouest. Il aura notamment en<br />
charge <strong>le</strong>s offres TV. “Ancré en région, conclut <strong>le</strong> dirigeant, j’espère<br />
travail<strong>le</strong>r mieux avec <strong>le</strong>s Bretons et notamment avec <strong>le</strong>s<br />
col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s qui, pour certaines, choisissent toujours<br />
des agences parisiennes. Vous trouvez ça normal ”<br />
■ V.M.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
9ACTUALITÉS
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DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
ACTUALITÉS<br />
■ De Dol de <strong>Bretagne</strong>, près de Fougères, <strong>le</strong> groupe Facilasol se déploie sur tout <strong>le</strong> territoire national. Une agence<br />
ouvrira à Nantes fin 2009 et d’autres suivront courant 2010. 10 millions d’euros de CA en 2008, 30 millions attendus en<br />
2009 et 60 en 2010, Facilasol, spécialiste en installations solaires photovoltaïques, voit son carnet de commandes explosé grâce<br />
notamment aux agriculteurs qui constituent désormais 70 % de sa clientè<strong>le</strong>. En 2 ans, Facilasol, côté en bourse depuis juin 2008,<br />
est devenu <strong>le</strong> N°1 du Grand Ouest (de Lil<strong>le</strong> à Bordeaux) sur son secteur où de nombreux concurrents sont venus s’instal<strong>le</strong>r ces<br />
derniers mois. “D’ici la fin de l’année, nous serons 50 de plus, commente David Hernani, DG, ce qui fera grimper l’effectif à 150<br />
personnes. Nous serons 200 fin 2010. Les panneaux viennent d’Asie mais j’ai une équipe de 80 poseurs et c’est là tout notre<br />
force.” Si <strong>le</strong> budget moyen d’une installation d’un particulier s’élève à 20 000 euros pour 3 kWc, celui d’un agriculteur pour son<br />
exploitation s’élève 178 500 euros pour 36 kWc. “La législation favorise cet investissement, c’est l’un des meil<strong>le</strong>urs du moment.”<br />
Selon Facilasol, l’engouement du monde agrico<strong>le</strong> pour cet investissement n’est pas prêt de s’arrêter car outre l’économie réalisée<br />
sur sa facture, il constitue bien souvent un réel complément de revenu. Avec 175 000 exploitants agrico<strong>le</strong>s installés sur <strong>le</strong><br />
Grand Ouest, <strong>le</strong> potentiel de développement est très important. “Nous avions prévu, fin 2009, de couvrir <strong>le</strong> territoire national mais<br />
on a tel<strong>le</strong>ment de travail sur <strong>le</strong> marché local que nous avons pris un peu de retard,” conclut David Hernani. De toute évidence,<br />
ce n’est que partie remise.<br />
Contact : 02 99 46 49 43<br />
RÉGION<br />
■ “Ta<strong>le</strong>nts croisés” récompensent <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs<br />
binômes stagiaires et entreprises. Stagesouest.com, <strong>le</strong><br />
site Internet pour la promotion des stages en entreprise, développé<br />
par <strong>le</strong>s CRCI et <strong>le</strong>s Medef de <strong>Bretagne</strong> et Pays de la<br />
Loire, en partenariat avec Ouest-France et Ouestfranceemploi.com,<br />
organise la 2ème édition de Ta<strong>le</strong>nts Croisés. Les<br />
objectifs sont de mettre en avant <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures collaborations<br />
Entreprise/Etudiant/Eco<strong>le</strong>, au travers des stages, de sensibiliser<br />
<strong>le</strong>s entreprises, et tout particulièrement <strong>le</strong>s PME, à l’importance<br />
que revêt pour el<strong>le</strong>s l’accueil de stagiaires dans une<br />
période de pénuries de compétences. El<strong>le</strong> se donne éga<strong>le</strong>ment<br />
pour objectif de renforcer <strong>le</strong>ur attractivité auprès des<br />
étudiants et de préparer ainsi <strong>le</strong>urs futurs recrutements. Cette<br />
2nde édition sera l’occasion de valoriser plus particulièrement<br />
<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des établissements d’enseignements supérieurs dans<br />
la mise en relation du jeune avec l’entreprise. El<strong>le</strong> se dérou<strong>le</strong>ra<br />
à Saint-Nazaire, <strong>le</strong> 3 décembre prochain. Le concours est<br />
gratuit et ouvert à tous. L’entreprise, l’étudiant ou l’éco<strong>le</strong><br />
peuvent déposer un ou plusieurs dossier(s) d’inscription(s).<br />
Chaque dossier comporte 3 vo<strong>le</strong>ts à renseigner par<br />
l’entreprise, l’étudiant et l’éco<strong>le</strong>.<br />
Les inscriptions complètes doivent être adressées<br />
à Ouestfrance-emploi.com - Ta<strong>le</strong>nts Croisés<br />
ou d.herve@of2m.fr<br />
Première édition de Ta<strong>le</strong>nts Croisés, <strong>le</strong> 20 novembre 2008 à Rennes<br />
Déposez gratuitement<br />
vos offres d’emploi en ligne<br />
■ “La vente ou l’application de produits antiparasitaires<br />
à usage agrico<strong>le</strong> ou assimilés nécessitent l’obtention<br />
d’un agrément préalab<strong>le</strong> (loi 92-533 de 1992)<br />
ainsi que l’emploi de personnel qualifié”, rappel<strong>le</strong> la<br />
Direction régiona<strong>le</strong> de l’alimentation, de l’agriculture et de la<br />
forêt (Draaf). Les contrô<strong>le</strong>s, mis en place par <strong>le</strong> service régional<br />
de cet organisme, constatent que de nombreuses entreprises<br />
applicatrices ou distributrices de produits antiparasitaires,<br />
notamment cel<strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>ment créées, ignorent cette<br />
obligation. Pour entreprendre <strong>le</strong>s démarches nécessaires à<br />
<strong>le</strong>ur mise en conformité, la Draaf en région invite <strong>le</strong>s entreprises<br />
concernées à se renseigner.<br />
Contact : 02 99 28 22 50<br />
10<br />
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A BREST, ERDF OUVRE UN CENTRE DE TRAITEMENT<br />
DES DEMANDES DE RACCORDEMENTS PHOTOVOLTAÏQUES<br />
Décollage du solaire photovoltaïque<br />
Le développement très important du photovoltaïque en <strong>Bretagne</strong><br />
amène ERDF Grand Ouest, gestionnaire du réseau é<strong>le</strong>ctrique,<br />
à ouvrir, pour cette région, un centre de traitement des demandes<br />
de raccordements. Il a officiel<strong>le</strong>ment vu <strong>le</strong> jour <strong>le</strong> 1 er septembre<br />
avec un effectif de 10 personnes.<br />
“A l’Ouest et particulièrement en <strong>Bretagne</strong>, nous sommes<br />
rentrés dans une dynamique de progression du photovoltaïque qui<br />
va se poursuivre dans <strong>le</strong>s années à venir. Pour y faire face, nous<br />
venons d’ouvrir à Brest un centre de traitement de demandes de<br />
raccordements photovoltaïques. Le nombre de ces demandes<br />
passera de 1 102 en 2008 à environ 2 400 fin 2009, détail<strong>le</strong> Philippe<br />
Viala, directeur territorial ERDF pour <strong>le</strong> Finistère. Il était de 268 en<br />
2007.” Cet engouement des Bretons pour <strong>le</strong> photovoltaïque s’explique<br />
par une prise de conscience environnementa<strong>le</strong>, une structuration<br />
de l’offre, mais plus encore par des mesures incitatives<br />
comme <strong>le</strong> tarif de rachat à 0,60 €/kWh (panneaux intégrés au bâti)<br />
et un crédit d’impôt de 50 % du coût du matériel. “Le nombre<br />
d’heures de production d’é<strong>le</strong>ctricité acheté au tarif prévu par la rég<strong>le</strong>mentation<br />
est de 1 500 heures par an maximum. Les installations<br />
<strong>le</strong>s plus courantes sur des habitations étant de l’ordre de 2 à 3 kWc<br />
(entre 16 et 25 m 2 de panneaux photovoltaïques), <strong>le</strong> revenu médian,<br />
en fonction de l’enso<strong>le</strong>il<strong>le</strong>ment, se situe entre 1 200 et 1 500 euros<br />
par an”. Le client dispose alors d’un contrat de rachat avec EDF<br />
Commerce conclu pour une durée de 20 ans.<br />
pour la <strong>Bretagne</strong>, une dizaine de personnes traitent<br />
<strong>le</strong>s demandes des clients. Nous avons retenu<br />
<strong>le</strong> site de Brest car <strong>le</strong>s compétences y sont<br />
nombreuses. L’effectif devrait doub<strong>le</strong>r d’ici 2010.”<br />
Deux tiers des demandes émanent des mandataires<br />
(<strong>le</strong>s installateurs), l’autre tiers directement<br />
des particuliers. “Jusqu’ici, il se passait 6 mois<br />
entre la réception du dossier et <strong>le</strong> raccordement effectif de l’installation<br />
photovoltaïque au réseau. Notre ambition est de ramener<br />
ce délai à 4 mois.” Pour ce faire, ERDF a mis en place un<br />
numéro unique 1 pour toute personne désireuse d’avoir des explications<br />
sur <strong>le</strong>s démarches à accomplir. “L’intérêt du photovoltaïque,<br />
conclut Philippe Viala est de jouer sur <strong>le</strong> nombre car cette énergie<br />
renouvelab<strong>le</strong> restera margina<strong>le</strong> dans la production tota<strong>le</strong><br />
d’é<strong>le</strong>ctricité. Une installation photovoltaïque produit en moyenne<br />
1 à 2 kWh d’é<strong>le</strong>ctricité quand une éolienne en produit 2 MWh.”<br />
■ V.M.<br />
1<br />
0820 031 922<br />
ACTUALITÉS<br />
Ramener <strong>le</strong> délai de raccordement de 6 à 4 mois<br />
“Jusqu’au 31 août, <strong>le</strong> raccordement des petits producteurs s’opérait<br />
depuis Laval pour <strong>le</strong>s 3 régions du Grand Ouest. Aujourd’hui,<br />
RÉGION<br />
Mise en service d’un raccordement<br />
de producteur photovoltaïque<br />
es<br />
■ Inauguration du World Trade Center Rennes<br />
<strong>Bretagne</strong>. Créée à New-York dans <strong>le</strong>s années 70, l’association<br />
des World Trade Centers (WTC) est d’abord un réseau<br />
d’affaires puissant qui permet une mise en relation directe<br />
entre <strong>le</strong>s acteurs économiques du monde entier. Avec 720 000<br />
entreprises affiliées dans 92 pays, l’association compte 320<br />
World Trade Centers disséminés dans <strong>le</strong> monde. Implanté à la<br />
CCI de Rennes, ce projet a pour but de mobiliser l’ensemb<strong>le</strong><br />
des acteurs internationaux présents en <strong>Bretagne</strong>. A la pointe<br />
de l’innovation en termes d’échanges d’information et de<br />
veil<strong>le</strong> stratégique, ce réseau devrait permettre à la <strong>Bretagne</strong> de<br />
renforcer sa visibilité et cel<strong>le</strong> de ses entreprises sur <strong>le</strong> plan<br />
international aussi bien à l’import qu’à l’export. Les services<br />
proposés par <strong>le</strong> WTC vont du diagnostic personnalisé pour<br />
aider à l’élaboration d’une stratégie nationa<strong>le</strong>, à la recherche<br />
de partenaires, à l’accompagnement juridique, logistique et<br />
douanier en passant par la recherche de financements, <strong>le</strong>s<br />
conditions d’implantation etc.<br />
Contact : wtcrennes@rennes.cci.fr<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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BRETAGNE EN RÉSEAU<br />
ACTUALITÉS<br />
(<br />
OSONS L’ÉGALITÉ, UNE ASSOCIATION AU SERVICE DES JEUNES<br />
EN SITUATION DE HANDICAP<br />
Privilégier la rencontre<br />
et la différence<br />
Afin que <strong>le</strong>s projets d’études des jeunes en situation de handicap soient<br />
un véritab<strong>le</strong> tremplin pour <strong>le</strong>ur avenir, “OSONS l’égalité” organise des rencontres<br />
entre <strong>le</strong>s professionnels, <strong>le</strong>s jeunes, <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> et bien sûr tous <strong>le</strong>s intervenants<br />
exerçant en milieu scolaire. Lancée dans <strong>le</strong>s Côtes d’Armor, cette action est<br />
en train de s’étendre à l’ensemb<strong>le</strong> de la région.<br />
Bénédicte Sauer,<br />
à l’origine de l’association “OSONS l’égalité”<br />
La loi de février 2005 pour l’égalité des droits et des<br />
chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées<br />
renforce l’obligation d’emplois des travail<strong>le</strong>urs handicapés<br />
dans <strong>le</strong>s entreprises privées et publiques, avec un minimum<br />
de 6 % dans <strong>le</strong>s entreprises de +20 salariés. “La non-satisfaction<br />
de ce taux va coûter de plus en plus cher, prévient Bénédicte<br />
Sauer, à l’origine de l’association “OSONS l’égalité”, créée en<br />
avril 2008 avec <strong>le</strong> soutien de la CCI des Côtes d’Armor, de<br />
l’Education nationa<strong>le</strong> et du Conseil régional. Une hausse substantiel<strong>le</strong><br />
est prévue au 1er janvier 2010, notamment pour <strong>le</strong>s entreprises<br />
qui n’auront mené aucune action depuis 2005. Cette loi<br />
est généreuse, mais, si humainement on ne se prend pas en<br />
mains, el<strong>le</strong> restera inuti<strong>le</strong>. Ce qui m’intéresse, c’est l’orientation<br />
active des jeunes en situation de handicap, provoquer <strong>le</strong>s<br />
rencontres entre <strong>le</strong> monde scolaire et <strong>le</strong> monde économique. Je<br />
travail<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong> début en coconstruction avec l’Education<br />
nationa<strong>le</strong> ainsi que certaines entreprises loca<strong>le</strong>s comme Bodemer,<br />
Roullier ou <strong>le</strong> Crédit Agrico<strong>le</strong>. Aujourd’hui, 7 547 élèves en situation<br />
de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire en <strong>Bretagne</strong><br />
(170 000 au niveau national). L’objectif est qu’ils atteignent, au<br />
minimum, <strong>le</strong> niveau V avec des qualifications qui répondent<br />
aux besoins des entreprises privées et employeurs publics.”<br />
Réunir un groupe dynamique d’entreprises<br />
L’association qui, suite à un appel à projets national, vient de<br />
recevoir <strong>le</strong> soutien du haut commissaire à la jeunesse (avec <strong>le</strong><br />
fonds d’expérimentations pour <strong>le</strong>s jeunes), va désormais agir à<br />
l’échel<strong>le</strong> régiona<strong>le</strong>. Pour ce faire, el<strong>le</strong> va s’enrichir de deux<br />
postes, “voire trois” pour, à terme, informer et accompagner 516<br />
lycéens et entre 250 et 300 collégiens bretons en situation de<br />
handicap. La réussite de ce projet passe bien évidemment par<br />
l’engagement et <strong>le</strong> soutien des chefs d’entreprise bretons.<br />
En 2008, 60 % des entreprises bretonnes 1 ont versé une contribution<br />
à l’Agefiph pendant que 20 % des travail<strong>le</strong>urs handicapés<br />
étaient au chômage, du fait de <strong>le</strong>ur niveau de formation et<br />
qualification plus faib<strong>le</strong> que la moyenne. Comment permettre aux<br />
entreprises qui <strong>le</strong> souhaitent d’employer des personnes en<br />
situation de handicap et compétentes dans <strong>le</strong>urs métiers “En<br />
permettant à des jeunes Bretons en situation de handicap de<br />
choisir <strong>le</strong>ur orientation en fonction de <strong>le</strong>urs motivations et ce dès<br />
<strong>le</strong> collège !” répond Bénédicte Sauer.<br />
Six matinées d’échange en 2010<br />
Son principal moyen d’action est l’organisation de rencontres<br />
entre <strong>le</strong>s employeurs, <strong>le</strong>s jeunes et <strong>le</strong>urs parents et de travail<strong>le</strong>r<br />
avec professionnels en milieu scolaire (professeurs, enseignants,<br />
conseil<strong>le</strong>rs d’orientation etc). Six matinées d’échanges<br />
sont d’ores et déjà prévues de décembre à février 2010 sur l’ensemb<strong>le</strong><br />
de la <strong>Bretagne</strong>. “Notre souhait est aussi de réunir un<br />
groupe dynamique d’entreprises bretonnes désireuses de s’engager<br />
dans ce projet, capab<strong>le</strong>s de recevoir des jeunes chez el<strong>le</strong>s,<br />
de <strong>le</strong>ur donner <strong>le</strong>s informations et la confiance qui <strong>le</strong>ur manquent.<br />
Je rencontre peu à peu de nouvel<strong>le</strong>s entreprises et je <strong>le</strong>ur<br />
demande : “vous sentez-vous concernées par l’orientation active<br />
des jeunes en situation de handicap Au nom de la diversité,<br />
est-ce que cela vous intéresse d’agir différemment des autres ”<br />
Si vous aussi, vous souhaitez en connaître plus, il vous suffit de<br />
contacter l’association www.osons<strong>le</strong>galite.fr et retenir dès à<br />
présent la date du 3 décembre prochain pour participer à la soirée<br />
de lancement de ce dispositif régional unique en France<br />
■ Véronique Maignant<br />
1<br />
Source : Chiffres transmis par la délégation régiona<strong>le</strong> AGEFIPH<br />
dans <strong>le</strong> cadre de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées en <strong>Bretagne</strong><br />
12<br />
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AGRIVA (PONTRIEUX-22), FILIALE DU GROUPE ROULLIER, PARRAINE UN JEUNE HANDICAPÉ<br />
EN FORMATION LICENCE, OPTION RESSOURCES HUMAINES<br />
Intégrer <strong>le</strong> monde du handicap<br />
pour trouver des solutions<br />
“C’était en avril dernier,<br />
Bénédicte Sauer d’OSONS l’égalité<br />
nous a contactés pour<br />
accompagner Guillaume, un<br />
jeune en situation de handicap,<br />
en BTS et désireux de poursuivre<br />
en licence par alternance. Nous<br />
ne pouvions pas l’accueillir au<br />
sein d’Agriva mais il lui fallait un<br />
référent pour l’aider dans ses<br />
démarches et l’informer sur la<br />
fonction ressources humaines,<br />
explique Hélène Le Maréchal,<br />
DRH au sein d’Agriva (spécialiste<br />
de l’agrofourniture – 500 personnes<br />
dont 60 dans <strong>le</strong>s Côtes d’Armor). Ce projet<br />
m’intéresse car étant souvent à la<br />
recherche de technico commerciaux, je<br />
préfèrerais pouvoir employer des hommes<br />
ou des femmes en situation de handicap<br />
L’équipe RH d’Agriva (de G à D) : Hélène Le Méhaute, Guy Huet,<br />
Hélène Le Maréchal et Cathy Micheneau<br />
plutôt que de verser une taxe. Leur sousemployabilité,<br />
du fait de <strong>le</strong>ur faib<strong>le</strong> formation,<br />
me pousse à m’investir dans ce projet<br />
de rencontre entre 3 mondes (l’éducation<br />
nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s entreprises, <strong>le</strong>s jeunes handicapés)<br />
qui ne se connaissent pas ou très<br />
mal”. C’est l’ensemb<strong>le</strong> du service<br />
RH, qui s’est engagé pendant 2<br />
ans à accompagner Guillaume.<br />
“Nous sommes à son écoute et à<br />
sa disposition. Par exemp<strong>le</strong>, nous<br />
l’avons conseillé et aidé à rédiger<br />
son CV quand il lui a fallu partir à<br />
la recherche d’une entreprise pour<br />
réaliser sa licence en alternance. Il<br />
s’est bien débrouillé puisqu’il a su<br />
convaincre la direction ressources<br />
humaines de La Poste”. Pour<br />
formaliser cet engagement, Hélène<br />
Le Maréchal va prochainement<br />
signer une convention avec OSONS l’égalité<br />
qui travail<strong>le</strong> avec Handisup <strong>Bretagne</strong><br />
pour aider <strong>le</strong>s jeunes à se projeter dans<br />
des parcours dans l’enseignement<br />
supérieur.<br />
■ V.M.<br />
ACTUALITÉS<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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AGENDA<br />
■ Itech’mer, <strong>le</strong> salon<br />
des professionnels de la mer,<br />
technologie, pêche et savoir-faire<br />
naval du 22 au 24 octobre<br />
Parc des expositions<br />
du Pays de Lorient<br />
Contact : 02 97 76 88 99<br />
www.itechmer-lorient.com<br />
“IN”…novation<br />
ACTUALITÉS<br />
■ Forum Entreprises<br />
Chercheurs sur <strong>le</strong> thème<br />
Exploitation industriel<strong>le</strong> des<br />
molécu<strong>le</strong>s d’origine marine<br />
<strong>le</strong> 30 octobre à Canca<strong>le</strong><br />
www.bretagne-innovation.tm.fr<br />
■ Batimat<br />
du 2 au 7 novembre<br />
Paris Porte de Versail<strong>le</strong>s<br />
Contact : 01 47 56 51 51<br />
www.batimat.com<br />
■ 17 au 20 novembre<br />
39ème édition du Midest,<br />
salon de sous-traitance<br />
industriel<strong>le</strong><br />
Paris Nord Vil<strong>le</strong>pinte<br />
www.midest.com<br />
■ 2ème édition du Salon<br />
des entrepreneurs<br />
du Grand Ouest<br />
<strong>le</strong>s 18 et 19 novembre<br />
à la Cité internationa<strong>le</strong><br />
des congrès de Nantes<br />
Contact :<br />
www.salondesentrepreneurs.com<br />
■ Viv’expo<br />
4è édition des salons de la vie<br />
écologique : santé bien-être/éco<br />
habitat/tourisme vert<br />
du 20 au 22 novembre au parc<br />
des expo de Rennes aéroport<br />
Contact : www.vivexpo.com<br />
■ 12 décembre<br />
4ème salon Studyrama<br />
des études supérieures<br />
de Vannes<br />
Parc expo Le Chorus à Vannes<br />
Contact : www.studyrama.com<br />
■ 17 décembre : 3ème édition<br />
du Forum des réseaux<br />
à Rennes de 14h30 à 19h30<br />
Contact : CCI Rennes<br />
I. Legendre - 02 99 33 66 66<br />
(ALORS QU’ELLE VIENT DE FÊTER SES 10 ANS,<br />
LTB AFFICHE SA POLITIQUE D’INNOVATION(S)<br />
LTB sait rég<strong>le</strong>r<br />
la “clim”<br />
Des locaux de la RATP aux 80 chambres d’un hôtel de luxe,<br />
Le Thermodynamique de <strong>Bretagne</strong> (Clohars-Carnoët-29) s’échauffe mais<br />
sait aussi laisser refroidir la température. Normal pour cette entreprise<br />
spécialisée dans la conception et la fabrication de produits<br />
de climatisation-déshumidification qui entend combiner<br />
marché de niche et démarche industriel<strong>le</strong>.<br />
Commençons par la fiche d’identité de l’entreprise qui emploie 25 salariés.<br />
Secteurs travaillés : services, industrie et maritime. Interventions : magasins et<br />
ga<strong>le</strong>ries marchandes (Carrefour à La Réunion …), locaux de La Poste, centres-vil<strong>le</strong>s<br />
historiques via des “applications spécifiques” avec des condensateurs installés à<br />
l’extérieur par exemp<strong>le</strong>. Expertise : des solutions à l’extérieur des bâtiments qui<br />
s’appuient sur des machines réversib<strong>le</strong>s (chaud/froid).<br />
Mais LTB, c’est aussi des machines anti-explosives, notamment pour l’industrie<br />
(chimie fine/normes précises) où un niveau de température doit être maintenu dans <strong>le</strong>s<br />
zones de stockage de batteries et/ou de peintures… “Rappe<strong>le</strong>z-vous <strong>le</strong>s explosions<br />
survenues dans des silos à cause des poussières, il y a quelques années. Hé bien, nous,<br />
nous sommes “sur <strong>le</strong> gaz” présente Jérôme Ribault, directeur depuis 6 ans de la PME.<br />
Le Maritime Il se “distribue” entre <strong>le</strong> transport de biens (à 70 % exportés) et de<br />
14<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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passagers, des plates-formes pétrolières, “un peu de<br />
plaisance”, pour des interventions sur <strong>le</strong>s chambres<br />
froides, notamment.<br />
Le chiffre d’affaires de LTB s’élève à 3 millions d’euros, “que<br />
nous envisageons de multiplier par 5 d’ici 2014, avec,<br />
déjà, de très bel<strong>le</strong>s perspectives en 2010”, souligne <strong>le</strong><br />
directeur. Si el<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> “relativement peu en local”,<br />
l’entreprise s’illustre en revanche beaucoup à l’export : 17<br />
pays représentent 50 à 60 % de son CA. “Turquie, Europe<br />
du Nord, Chine, Vietnam, Brésil, “<strong>le</strong>s” Amériques…on se<br />
penche aussi sur l’Europe centra<strong>le</strong> qui compte beaucoup<br />
de centres-vil<strong>le</strong>s historiques avec la problématique des<br />
économies d’énergie…”<br />
Production industrialisée, réponses mutualisées :<br />
obligation “zéro défaut”<br />
Répartie sur 2 500 m 2 , suite à une réorganisation opérée<br />
en 2007 (1,5 million d’euros d’investissements), la<br />
production (2 lignes de production) et <strong>le</strong>s tests occupent<br />
12 personnes. Composants é<strong>le</strong>ctriques et frigorifiques….<br />
“Avec cette organisation “industriel<strong>le</strong>”, nous, micro-entreprise<br />
dans un monde de géants, affichons des prix encore<br />
compétitifs alors que 90 % du matériel de climatisation<br />
proviennent de Chine… Nous comptons peu de fabricants en<br />
France. Notre concurrence est surtout basée en Espagne et en<br />
Italie. Ceci dit, plus que nos concurrents européens, continuer<br />
à nous positionner sur des marchés de niche reste notre raison<br />
d’être. C’est même notre culture.”<br />
Défi en forme de nécessité économique pour l’entreprise qui<br />
s’appuie sur une R&D, plus que jamais fer de lance de son<br />
développement : “tous <strong>le</strong>s ans, 10 % de notre CA sont<br />
consacrés à la R&D et à notre bureau d’études qui emploie 4<br />
personnes.” Des effectifs jugés suffisants : “Il s’agit d’éviter <strong>le</strong><br />
produit “à l’unicité”. Dès lors qu’il y a un marché, à nous<br />
d’essayer de combiner “niche” (avec des quantités réduites) et<br />
petite ou moyenne production (20 machines par exemp<strong>le</strong>),<br />
jusqu’à la série de 120 machines ! On peut ainsi capitaliser et<br />
améliorer notre cyc<strong>le</strong> d’innovation.”<br />
Pas d’innovation de rupture<br />
mais des solutions développées<br />
Brasage de tuyauterie cuivre<br />
Machines haute température pouvant travail<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> désert<br />
jusqu’à + 50° (marché : Emirats/Arabie Saoudite) mais aussi<br />
unités de climatisation à même de s’intégrer à la gestion technique<br />
de bâtiments (fenêtres, ventilation, alarme incendie…)<br />
avec une gestion par système informatique (3 immeub<strong>le</strong>s ainsi<br />
équipés en région parisienne) : “nous ne sommes pas dans<br />
l’innovation de rupture, du fait de l’état du marché. Notre innovation<br />
porte davantage sur <strong>le</strong> développement de produits ou <strong>le</strong>ur<br />
adaptation au marché. Nous partons ainsi de notre base de<br />
produits standards ou d’une feuil<strong>le</strong> blanche quand il s’agit de<br />
réfléchir à un prototype par exemp<strong>le</strong>”.<br />
Ce qui n’a pas empêché LTB d’intégrer dans ses unités de<br />
climatisation “des notions plus poussées que ce que propose<br />
<strong>le</strong> marché en économies d’énergie…” ou encore de répondre à<br />
une problématique d’arbre à hélices rencontrée par <strong>le</strong><br />
Provalys, plus grand méthanier du monde (390 m), “en vue de<br />
maintenir une température d’hui<strong>le</strong> très stricte.” Soit 6 mois de<br />
réf<strong>le</strong>xion. “Nous avions un cahier des charges très précis. Nous<br />
avons répondu à <strong>le</strong>urs attentes.” Autres exemp<strong>le</strong>s d’innovations<br />
en forme de mutualisation : <strong>le</strong> développement de systèmes<br />
basse température pour climatisations pour des applications<br />
variées : sal<strong>le</strong> de préparation culinaire, bar, f<strong>le</strong>uriste ou encore<br />
sal<strong>le</strong> de conservation des instruments… médicaux !<br />
Dernière innovation en date au moment de ces lignes Une<br />
machine “la plus petite possib<strong>le</strong>” pour un Private Luxurious<br />
Flat : “<strong>le</strong> m 2 coûte cher à Paris. On travail<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> thermo-mécanique<br />
avec un ballon et deux pompes au profit de la machine la<br />
plus compacte possib<strong>le</strong>.” Exemp<strong>le</strong> de solution haute couture,<br />
même si LTB sait aussi s’illustrer dans <strong>le</strong> prêt-à-porter de luxe<br />
avec la climatisation des 80 chambres d’un hôtel de luxe (budget<br />
ainsi gagné : de 100 000 à 120 000 euros).<br />
Avec 5 à 6 produits ainsi “sortis” chaque année, LTB confirme :<br />
“c’est une obligation ! Notre savoir-faire tient à cette réactivité<br />
avec une solution toujours développée dans une démarche<br />
industriel<strong>le</strong> en vue de rester toujours… compétitifs !”<br />
■ Serge Marshall<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
ACTUALITÉS<br />
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FOCUS<br />
ACTUALITÉS<br />
(LA CONCURRENCE DES JEUX EN LIGNE OBLIGE<br />
LES CASINOS À DIVERSIFIER LEUR OFFRE<br />
Rien ne va plus <br />
Allons bon ! Les Français en général et <strong>le</strong>s Bretons<br />
en particulier seraient moins enclins à… dépenser plus.<br />
C’est l’observation faite par <strong>le</strong>s casinos bretons<br />
qui refusent pourtant de céder à la sinistrose.<br />
Ni doloristes, ni décalés des réalités, <strong>le</strong>s établissements<br />
de jeux enregistrent de nouvel<strong>le</strong>s évolutions,<br />
avec des joueurs plus jeunes rôdés aux jeux en ligne<br />
comme au poker à la télévision. Le tout au moment<br />
où <strong>le</strong> PMU prend son galop sur la Toi<strong>le</strong> et<br />
où la Française des Jeux va élargir son offre de loto…<br />
Le casino du Val André (22)<br />
mise sur <strong>le</strong> Pô<strong>le</strong> touristique<br />
Passab<strong>le</strong>ment énervé ce jour-là par un artic<strong>le</strong> paru chez l’un de<br />
nos confrères qui titrait “<strong>le</strong>s casinos en crise lancent un superjackpot”,<br />
Patrice Le Brun préférait désigner <strong>le</strong>s deux grues qui<br />
s’activaient en face de son établissement du Val André “parmi<br />
<strong>le</strong>s plus hautes du département. Depuis 1996, nous avons développé<br />
avec différents acteurs un vrai projet pour la station<br />
balnéaire afin de recevoir une clientè<strong>le</strong> de groupe.” D’où un<br />
théâtre/cinéma de 500 fauteuils, un restaurant de 120 couverts,<br />
69 machines à sous, parmi <strong>le</strong>s 1ères dans <strong>le</strong> département lors<br />
Le casino du Val André<br />
Les casinos bretons sont au nombre de 13 : deux en Il<strong>le</strong>et-Vilaine<br />
(Dinard et Saint-Malo), quatre dans <strong>le</strong>s Côtes d’Armor<br />
(Fréhel, Val André, Saint-Quay et Perros-Guirec), trois dans <strong>le</strong><br />
Finistère (Roscoff, Plouescat et Bénodet) et quatre dans <strong>le</strong><br />
Morbihan (Arzon Port Crouesty, Carnac, Quiberon et La Trinité<br />
sur Mer). “Le produit brut des jeux pour ces casinos est de<br />
112 673 491 euros pour la saison 2007-2008. L’exercice comptab<strong>le</strong><br />
va du 1er novembre au 31 octobre. De ce fait, nous n’avons<br />
pas encore <strong>le</strong>s chiffres pour 2008-2009”, énonce Patrice Le<br />
Brun, directeur du Casino du Val-André (22), vice-président de<br />
l’Office du Tourisme et trésorier du Syndicat des Casinos<br />
Modernes de France.<br />
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de <strong>le</strong>urs arrivées en 1992 et 69 salariés. “Les faib<strong>le</strong>sses de l’équipement<br />
résident dans <strong>le</strong> déficit hôtelier sur <strong>le</strong> Val André. C’est pour<br />
cela que nous avons assez vite préempté une pension religieuse<br />
qui se libérait à côté de nous. Nous avons parallè<strong>le</strong>ment lancé une<br />
étude sur <strong>le</strong> développement du Pô<strong>le</strong> touristique. Notre projet a<br />
été retenu.” D’où la présence des grues “avec 220 places de<br />
parking qui sortent de terre et accès direct au casino. C’est à Las<br />
Vegas que j’ai vu ça, sauf que là bas c’est pour se protéger du<br />
so<strong>le</strong>il, pas de la pluie (rires). D’une façon généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> casino est<br />
moteur dans la station mais il lui faut des options : il faut jouer l’aspect<br />
“resort avec thalasso à eau de mer” (Ingéniérie Phytomer.<br />
NDLR), ou encore via une résidence de 395 couchages, en<br />
partenariat avec <strong>le</strong> groupe HMC.”<br />
Montant global de ces investissements Non communiqué. Ce<br />
qui n’empêche pas Patrice Le Brun de par<strong>le</strong>r “sous” : “rappe<strong>le</strong>z<br />
bien à vos <strong>le</strong>cteurs que <strong>le</strong> CA d’un casino, c’est l’ensemb<strong>le</strong> des<br />
CA des différentes activités + <strong>le</strong> produit net des jeux. Et non pas<br />
<strong>le</strong> produits brut que certains journaux donnent et sur <strong>le</strong>quel l’Etat<br />
prenait il y a encore peu 50 %.”<br />
Casino de La Trinité-sur-Mer (56) :<br />
100 000 euros sur la tab<strong>le</strong><br />
L’année 2009 du côté du casino de La Trinité-sur-Mer <br />
“Excel<strong>le</strong>nte, s’enthousiasme Julien Van De Rosieren, directeur,<br />
avec 55 % de progression du CA, dont 83 % sur <strong>le</strong> seul mois<br />
d’août. Prenez notre hôtel de 15 chambres, il a très bien fonctionné<br />
à compter de juil<strong>le</strong>t avec un taux d’occupation de 80 %.”<br />
Avec ses 36 salariés, son restaurant de 50 couverts et sa sal<strong>le</strong><br />
Le casino de la Trinité-sur-Mer a enregistré<br />
cet été un taux d’occupation de 80 %<br />
pour <strong>le</strong>s 15 chambres de son hôtel<br />
de réception de 35 places, <strong>le</strong> casino de La Trinité est un “petit”<br />
équipement (ouvert en 2004) “mais avec ses 40 machines à<br />
sous, notre place n’est pas anecdotique. Je ne vous cache pas<br />
que lorsque je suis arrivé à mon poste en novembre dernier,<br />
j’entendais autour de moi : “ah bon Il y a un casino à La Trinité <br />
L’établissement communiquait fort peu. J’ai lancé une campagne<br />
dans <strong>le</strong>s abris-bus de Lorient et de Vannes, adressé <strong>le</strong> programme<br />
des animations par e-mailing et déposé dans <strong>le</strong>s commerces.<br />
Notre site Internet est régulièrement mis à jour.” Soit un<br />
investissement de 100 000 euros.<br />
Les jeux en ligne “Une vraie campagne de pub pour <strong>le</strong> poker<br />
et pour nos établissements ! Je pense qu’on en est encore aux<br />
balbutiements. La vraie ouverture aura lieu l’an prochain. Proposer<br />
directement en ligne des jeux peut nous rapporter des clients,<br />
souvent plus jeunes. Pour notre part, chez Partouche, on est déjà<br />
ACTUALITÉS<br />
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ACTUALITÉS<br />
prêt. Mais il faut une vraie force de<br />
frappe que des indépendants isolés<br />
n’ont pas forcément.”<br />
Dinard (35),<br />
<strong>le</strong> plus grand casino breton<br />
“Qu’on arrête de me par<strong>le</strong>r de la<br />
crise. Restons positifs !” Présent<br />
sur la plage “depuis 1 800 et<br />
quelque, <strong>le</strong> Casino de Dinard a<br />
toujours vu… grand, souligne Alain<br />
Biadelli, actuel directeur de l’établissement<br />
de jeux : plus grand<br />
casino de <strong>Bretagne</strong> avec une<br />
surface exploitée de 3 600 m 2 …<br />
Plus grand en nombre d’activités<br />
avec 130 machines à sous et au<br />
regard des jeux de tab<strong>le</strong>, là où d’ail<strong>le</strong>urs<br />
nous avons <strong>le</strong> plus progressé Depuis 2005, <strong>le</strong> casino de Dinard<br />
a su surfer sur la vague du poker<br />
en nombre d’entrées.” Vraiment <br />
“C’est simp<strong>le</strong>, nous sommes l’un<br />
des derniers à compter autant de tab<strong>le</strong>s de poker ouvertes<br />
chaque soir et <strong>le</strong>s seuls à organiser des tournois chaque mois.”<br />
Et tout cela grâce à Canal+ et à Patrick Bruel devenu commentateur<br />
lors des parties de Texas Hold’em Poker : “un jeu que nous<br />
avons demandé à exploiter dès mai 2005. Nous avons été <strong>le</strong>s<br />
premiers à surfer sur la vague ! Et nous avons su fidéliser un public<br />
avec de 100 à 150 personnes qui viennent assister régulièrement,<br />
dont beaucoup de jeunes.” Pro-actif. Un mot qui va comme un<br />
gant à Alain Biadelli bien décidé à ne pas se laisser laminer par<br />
la pensée dominante comme par <strong>le</strong>s coups de freins successifs<br />
qu’a connus <strong>le</strong> secteur “avec -12 % de fréquentation pour la<br />
profession depuis l’obligation de demander la pièce d’identité.<br />
Vous vou<strong>le</strong>z mon avis Les gens n’aiment pas être fliqués !” ; ou<br />
encore l’interdiction de fumer dans <strong>le</strong>s lieux publics.<br />
Les entrées aux jeux de tab<strong>le</strong> sont certes en progression (+10 %<br />
d’entrées) “mais avec des mises moindres. C’est comme <strong>le</strong>s<br />
machines à sous : <strong>le</strong>s gens y reviennent depuis avril mais ne<br />
dépensent pas encore beaucoup.” Observateur avisé, Alain<br />
Biadelli souligne comment en France, “être<br />
vu au casino reste entaché d’un jugement<br />
judéo-chrétien. Certains n’osent même pas<br />
traverser la sal<strong>le</strong> de jeux pour se rendre<br />
dans notre restaurant !” Gageons que <strong>le</strong>s<br />
séminaires sont plus décomp<strong>le</strong>xés, une<br />
autre “carte” au jeu du casino : doté de 5<br />
sal<strong>le</strong>s, l’établissement <strong>le</strong>s loue (mariages et<br />
séminaires), externalise <strong>le</strong> cas échéant la<br />
restauration auprès de traiteurs, “soit moins<br />
d’effectifs pour nous”.<br />
directement impacté par la chute<br />
de fréquentation (-16 %), l’établissement<br />
est essentiel<strong>le</strong>ment fréquenté<br />
par <strong>le</strong>s Brestois avec un peu de<br />
touristes français, du 14 juil<strong>le</strong>t au<br />
15 août. “Ces chiffres s’inscrivent<br />
dans la configuration actuel<strong>le</strong> avec<br />
une baisse généra<strong>le</strong> de fréquentation<br />
dans tous <strong>le</strong>s casinos. Chez nous, la<br />
baisse est concentrée sur <strong>le</strong>s<br />
machines à sous. Or, ce sont el<strong>le</strong>s<br />
qui nous font vivre !” Effet de la crise<br />
et de la baisse induite du pouvoir<br />
d’achat Mais comment expliquer<br />
que la Française des Jeux voit, el<strong>le</strong>,<br />
ses tickets de jeux s’envo<strong>le</strong>r à<br />
chaque Euromillion “C’est plus<br />
faci<strong>le</strong> d’acheter un morpion en allant<br />
prendre son pain et son journal que<br />
de faire la démarche de rentrer dans<br />
un casino. Ajouter à cela que <strong>le</strong><br />
contrô<strong>le</strong> aux entrées est désormais<br />
o-bli-ga-toire et encore plus sévère depuis deux ans. Plus question<br />
de tolérer par exemp<strong>le</strong> une personne qui se faisait interdire,<br />
encore moins <strong>le</strong>s moins de 18 ans !”<br />
“En revanche, souligne la directrice, <strong>le</strong>s jeux en ligne n’ont pas<br />
frappé directement nos établissements. Au contraire, ils nous<br />
apportent une clientè<strong>le</strong> de joueurs de poker et participent même<br />
d’une démocratisation.”<br />
Entre crispation et décontraction, <strong>le</strong> “marché” des casinos n’en<br />
est pas moins secoué. Des solutions en forme de relais de croissance<br />
sont nécessaires. “Nous avons la chance de bénéficier<br />
d’une sal<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong>. Chaque samedi, nous organisons des<br />
soirées à thème : salsa avec buffet latino et initiation à la danse<br />
par exemp<strong>le</strong>. C’est aussi chez nous que s’est déroulée l’é<strong>le</strong>ction<br />
de Miss Finistère.” Le tout accompagné d’un accueil “qui se doit<br />
d’être parfait, partout dans notre établissement.” Règ<strong>le</strong> élémentaire<br />
de tout… commerce.<br />
E<strong>le</strong>ction de Miss Finistère 2009, Audrey Lotrian, au casino de Plouescat<br />
■ Serge Marshall<br />
Le casino de Plouescat (29),<br />
soirées à thème et é<strong>le</strong>ction de Miss<br />
Ouvert depuis bientôt 15 ans, <strong>le</strong> casino de<br />
Plouescat (groupe Partouche) emploie “51<br />
salariés et demi” annonce Sandrine Baudrin,<br />
directrice en place depuis fin 2008. Avec un<br />
exercice en cours qui devrait connaitre une<br />
baisse du CA de l’ordre de 14,5 % “par<br />
rapport à n-1, soit la saison 2007-2008”,<br />
Photo : Jean-Yves Bihan<br />
18<br />
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CEDRICOM, SPÉCIALISTE DES SOLUTIONS<br />
DE COMMUNICATION BANCAIRE SÉCURISÉES<br />
Révolution<br />
dans <strong>le</strong> monde bancaire<br />
Cedricom est un groupe indépendant créé en 1991<br />
à Rennes. Il édite et commercialise des progiciels<br />
de banque à distance (e-banking). Le futur<br />
protoco<strong>le</strong> européen de communication bancaire,<br />
Ebics, applicab<strong>le</strong> dès 2011, va obliger l’ensemb<strong>le</strong><br />
des institutions financières à migrer <strong>le</strong>ur système<br />
informatique. Conséquence : <strong>le</strong> chiffre d’affaires<br />
du groupe devrait passer de 4,5 millions en 2009<br />
à 10 millions en 2011.<br />
ENTREPRISES<br />
Dès sa création par Yves Clogenson et Alain<br />
Gouvenel<strong>le</strong>, Cedricom a conçu et développé des solutions de<br />
communication bancaire sécurisées à destination des établissements<br />
financiers. “Aujourd’hui, commente Marc Lucas, directeur<br />
général, nous travaillons toujours sur cette niche à laquel<strong>le</strong><br />
se sont greffées des applications de banque à distance, Etebac<br />
3 et Etebac 5, des prestations de services associées (formation,<br />
maintenance, audit) des hébergements de solutions Web EDI et<br />
divers développements spécifiques. HSBC, Caisse d’Epargne,<br />
Crédit Agrico<strong>le</strong>, Crédit-Mutuel Arkea sont parmi nos clients.<br />
Sur <strong>le</strong>s 90 établissements financiers avec <strong>le</strong>squels nous travaillons,<br />
60 sont hébergés par nos soins. Au total, 30 000 abonnés à nos<br />
sites représentant 4,2 millions d’opérations passent par notre<br />
serveur. Notre hot line se doit d’être à la hauteur !”<br />
L’Europe des paiements,<br />
un formidab<strong>le</strong> tremplin de développement<br />
“Les banques ont décidé d’unifier <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de fonctionnement<br />
au niveau européen. El<strong>le</strong>s ont retenu <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> al<strong>le</strong>mand<br />
Ebics, applicab<strong>le</strong> dès 2011, pour gérer l’Europe des paiements<br />
(Sepa), poursuit <strong>le</strong> DG. Le protoco<strong>le</strong> français Etebac va donc<br />
devenir obsolète. L’ensemb<strong>le</strong> des banques françaises estime que<br />
<strong>le</strong> coût de migration de <strong>le</strong>urs systèmes va être équiva<strong>le</strong>nt à l’addition<br />
des deux budgets engagés lors du passage à l’an 2000<br />
et à l’Euro. Pour nous, c’est un formidab<strong>le</strong> tremplin de développement<br />
car, dès aujourd’hui, nous devons réécrire toutes nos<br />
applications dans ce protoco<strong>le</strong> pour être fin prêt pour la bascu<strong>le</strong>.<br />
C’est d’ail<strong>le</strong>urs chose faite pour <strong>le</strong> groupe Arkea (Brest) à qui nous<br />
venons de livrer <strong>le</strong> premier serveur Ebics en fonctionnement.<br />
L’enjeu pour <strong>le</strong>s établissements financiers est d’être capab<strong>le</strong>s de<br />
fournir <strong>le</strong>s premiers un produit à jour avec la nouvel<strong>le</strong> norme.”<br />
Pour suivre un niveau de croissance moyen de 10 % depuis 2<br />
Marc Lucas, directeur général<br />
ans, 45 % sur <strong>le</strong> résultat net, <strong>le</strong> groupe Cedricom a embauché<br />
27 collaborateurs pour atteindre, fin 2009, un effectif de 50<br />
personnes (40 % d’ingénieurs). “Nous devrions être 60 en 2010.”<br />
Anticiper la concentration du secteur bancaire<br />
Mais la stratégie de Cedricom à moyen et long termes s’appuie<br />
sur la diversification de sa clientè<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> a déjà engagée via<br />
ses deux autres entités “Cedricom monétique” et “Cedricom<br />
services”. La première, créée en 2001, décou<strong>le</strong> de ce qui<br />
précède. El<strong>le</strong> vend des gammes de logiciels aux clients des<br />
banques. “Sur 90 000 entreprises françaises utilisant Etebac<br />
pour gérer <strong>le</strong>urs comptes en ligne, nous en équipons 18 000 avec<br />
notre gamme Cedripack, soit 14 % de parts de marché. Notre<br />
alter ego est Sage. Notre autre gamme, “opti”, qui permet d’encaisser<br />
<strong>le</strong>s chèques et gérer <strong>le</strong>s remises, via un scanner visuel,<br />
nous a, pour sa part, ouvert <strong>le</strong>s portes de nombreux secteurs<br />
d’activité. Nous sommes, par exemp<strong>le</strong>, en train de déployer<br />
notre outil auprès de toutes <strong>le</strong>s MSA de France.”<br />
La dernière activité, “Cedricom services” représente 1/4 du<br />
CA. El<strong>le</strong> consiste à faire de l’enrichissement de fichiers pour des<br />
opérations marketing. “De par notre historique, nous avons un<br />
contrat exclusif avec France Te<strong>le</strong>com et Free. Il nous permet une<br />
connexion quotidienne à <strong>le</strong>urs serveurs pour réaliser la mise à<br />
jours des fichiers (adresses, mails, etc). On fait éga<strong>le</strong>ment du sirénage<br />
et du sirétage via un accord avec l’Insee” explique Xavier<br />
Dellys, directeur marketing. Et là encore, la mise en place de<br />
futures normes européennes doit ouvrir de multip<strong>le</strong>s perspectives<br />
au groupe rennais.<br />
■ Véronique Maignant<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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JOUBARD, 51 ANS DE GALETTES BRETONNES<br />
Une affaire de famil<strong>le</strong><br />
ENTREPRISES<br />
51 ans après sa création, la biscuiterie Joubard<br />
de Pontivy poursuit sa croissance en s’adaptant<br />
aux techniques et à la commercialisation d’aujourd’hui.<br />
L’entreprise familia<strong>le</strong> dispose d’une clientè<strong>le</strong> diversifiée<br />
et n’a connu qu’une baisse de 10 % au moment<br />
<strong>le</strong> plus fort de la crise économique.<br />
Créée en 1958, la biscuiterie Joubard fait entièrement<br />
partie du paysage pontivyen. Depuis 10 ans, el<strong>le</strong> dispose de<br />
3 000 m 2 sur <strong>le</strong> parc d’activités Pontivy Sud. En réalité, <strong>le</strong>s<br />
origines de l’entreprise remontent aux années 1920. “L’arrière<br />
grand-père de mon beau-père en fut <strong>le</strong> créateur”, raconte Yves<br />
Guillateau, dirigeant. Puis l’usine disparut durant la seconde<br />
guerre mondia<strong>le</strong>. “Un habitant de Pontivy a retrouvé une boîte<br />
de biscuits Joubard de cette époque dans la maison de sa<br />
mère et me l’a donnée. Je m’en suis inspiré pour <strong>le</strong> dessin des<br />
boîtes que nous avons sorties l’an dernier à l’occasion des 50<br />
ans de la biscuiterie”.<br />
RHF, grande distribution, VPC<br />
Rentré dans l’entreprise de son beau-père, Jean-Louis Joubard,<br />
comme salarié il y a 25 ans, Yves Guillateau l’a reprise il y a quinze<br />
ans. Monique Guillateau, son épouse, la<br />
préside. Leur fils de 24 ans est aussi salarié, comme responsab<strong>le</strong><br />
d’atelier. Jean-Louis Joubard (76 ans) est resté actionnaire<br />
majoritaire. Le dirigeant continue à faire ce que la biscuiterie<br />
Joubard a toujours fait, c’est-à-dire du biscuit à pâte sèche sous<br />
diverses formes : pa<strong>le</strong>t breton, petit beurre, ga<strong>le</strong>tte et maxi<br />
ga<strong>le</strong>tte. La biscuiterie de Kerlann à Muzillac, qui appartient<br />
aussi à la famil<strong>le</strong>, fabrique des produits complémentaires (pa<strong>le</strong>ts,<br />
mini quatre-quarts…).<br />
La clientè<strong>le</strong> de Joubard est vaste et c’est son point fort. La RHF<br />
(restauration hors foyer) en représente une grande part. Collèges,<br />
lycées et hôpitaux commandent des emballages individuels. Une<br />
autre partie correspond à la grande distribution sur <strong>le</strong> grand<br />
Ouest, et un peu en région parisienne. Joubard vend aussi aux<br />
grossistes, aux magasins d’usines et aux magasins de produits<br />
régionaux, nombreux sur <strong>le</strong> territoire breton. Via une autre filia<strong>le</strong><br />
<strong>Bretagne</strong> Gourmande, Joubard vend enfin par correspondance<br />
– notamment aux comités d’entreprise –, par l’intermédiaire de<br />
son catalogue ou de son site Internet marchand. Une partie des<br />
4, 3 millions de chiffre d’affaires est réalisée à l’export.<br />
Une gamme bio depuis un an<br />
Il y a un an, Joubard a lancé une gamme de biscuits biologiques.<br />
“Cela faisait dix ans que l’on était certifié Ecocert par <strong>le</strong> revendeur<br />
Terre et So<strong>le</strong>il. Nous avons souhaité développer notre<br />
propre gamme via la marque Chantebio pour <strong>le</strong>s grandes<br />
surfaces et la RHF”, rapporte Yves Guillateau. “Les lycées et <strong>le</strong>s<br />
collèges sont de plus en plus demandeurs et la marge de<br />
progression est importante. Côté fournisseurs, que ce soit en bio<br />
ou en traditionnel, nous faisons travail<strong>le</strong>r au maximum <strong>le</strong>s entreprises<br />
régiona<strong>le</strong>s en achetant notamment notre beurre à Quimper,<br />
nos œufs à Pontivy et notre farine à Brest.” Pour continuer à<br />
produire trois tonnes de biscuits par jour, Joubard se modernise<br />
chaque année. Fin 2009, l’entreprise aura investi entre 80 000<br />
et 100 000 euros. “La modernisation des lignes de production<br />
augmente bien sûr notre productivité, mais el<strong>le</strong> améliore aussi<br />
<strong>le</strong>s conditions de travail de nos 32 salariés, souligne Yves<br />
Guillateau. Certains ont chez nous plus de trente ans d’ancienneté<br />
! Nous voulons qu’ils continuent de venir travail<strong>le</strong>r avec<br />
plaisir. En tout cas ici la semaine se termine <strong>le</strong> vendredi midi et<br />
on ne fait pas <strong>le</strong>s 3/8…”.<br />
■ Charlotte Viart<br />
20<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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EMULBITUME, RÉFÉRENCE INTERNATIONALE DE L’ÉMULSION DE BITUME<br />
Sur <strong>le</strong>s routes<br />
du monde<br />
Discrètement installée tout près de la RN 12 à Trégueux près de Saint-Brieuc, la société EmulBitume fait peu par<strong>le</strong>r d’el<strong>le</strong><br />
mais reste pourtant une des cinq entreprises au monde à fabriquer des machines pour l’émulsion de bitume.<br />
Si la crise est aussi passée par là, <strong>le</strong> rebond s’annonce déjà.<br />
ENTREPRISES<br />
Quid de l’émulsion de bitume El<strong>le</strong> sert à construire et<br />
entretenir <strong>le</strong>s routes : quand on voit des gravillons, c’est de<br />
l’émulsion (bitume mélangé à de l’eau), sinon c’est de l’enrobé<br />
classique (bitume pur). Aujourd’hui aux mains de la deuxième<br />
génération, <strong>le</strong> frère et la sœur, EmulBitume s’est développée de<br />
façon exponentiel<strong>le</strong>. “Quand mes parents ont acheté l’entreprise<br />
à son créateur en 1994, nous pensions qu’il s’agissait d’une petite<br />
activité tranquil<strong>le</strong>, se souvient Marine Vandorme. En réalité,<br />
mon père a réalisé qu’il y avait un potentiel très important”.<br />
Forte d’un cursus de commerce international, la jeune femme<br />
met l’accent sur <strong>le</strong> commercial dès son arrivée en 1995. Le<br />
marché français étant saturé, il y a encore <strong>le</strong> reste du monde…<br />
En 15 ans, la société est passée de quelques installations en<br />
Europe et 458 000 euros de chiffre d’affaires à une présence dans<br />
65 pays sur <strong>le</strong>s 5 continents et 2,5 millions de CA (dont 80 % à<br />
l’export). Pour une TPE de 8 personnes, on se satisferait à<br />
moins. Chaque année, derrière <strong>le</strong> parement gris et blanc des bâtiments,<br />
sont fabriquées et testées une dizaine d’unités de<br />
production industriel<strong>le</strong>. Le matériel est ensuite expédié en Chine,<br />
en Australie, au Bénin ou ail<strong>le</strong>urs, accompagné d’un technicien<br />
dont la mission sera de <strong>le</strong> mettre en service et de former <strong>le</strong><br />
personnel sur place. “Depuis deux ans, l’usage de l’émulsion<br />
explose partout dans <strong>le</strong> monde, pendant qu’il diminue en France,<br />
constate Marine Vandorme. L’émulsion est à 80°, <strong>le</strong>s autres<br />
techniques peuvent atteindre 160°, et pourtant ce sont de<br />
nouveaux enrobés à 100° et plus coûteux qui viennent empiéter<br />
sur notre territoire. Les lobbies ont un pouvoir important…”<br />
En attendant, la question du jour reste la crise économique. Ici,<br />
l’activité est très saisonnière : <strong>le</strong>s routes se construisant de<br />
mars à octobre, <strong>le</strong>s<br />
commandes sont passées l’hiver. L’an dernier, <strong>le</strong> carnet de<br />
commandes ne s’est pas rempli autant que <strong>le</strong>s années précédentes.<br />
Et sur ce secteur, EmulBitume dispose de peu de<br />
moyens de <strong>le</strong>vier. “Ce sont <strong>le</strong>s états qui décident de faire des<br />
routes ou pas et débloquent des crédits nécessaires. Nos entreprises<br />
clientes ne peuvent investir que si el<strong>le</strong>s ont des marchés.<br />
Nous ne pouvons donc influencer la prise de décision.” Le nerf<br />
de la guerre Le réseau de partenariats noué avec <strong>le</strong>s clients,<br />
<strong>le</strong>s centres de recherche et <strong>le</strong>s différents acteurs du marché. Il<br />
s’agit de rester informés et de pouvoir réagir au moindre frémissement.<br />
Prospecter des marchés plus éloignés<br />
“La crise n’a pas remis en cause la pérennité de l’entreprise, mais<br />
il y a des pays auxquels nous ne nous intéressions pas, car cela<br />
semblait trop comp<strong>le</strong>xe, et que nous étudions désormais.” C’est<br />
<strong>le</strong> cas de l’Algérie par exemp<strong>le</strong>, qui entreprend de nombreux<br />
travaux routiers, ou de l’Iran où EmulBitume a désormais un agent<br />
commercial. Des délégations de ces pays sont attendues dans<br />
<strong>le</strong>s locaux de Trégueux. “Nous repartons pour la campagne<br />
d’hiver sur un marché que l’on sent moins fri<strong>le</strong>ux que l’an dernier,<br />
se réjouit Marine Vandorme. C’est très subjectif mais, déjà, <strong>le</strong>s<br />
demandes de devis sont plus importantes.” El<strong>le</strong>s restent à être<br />
suivies par des commandes fermes. Dans un avenir plus<br />
lointain, <strong>le</strong>s enjeux seront surtout techniques et se posera la<br />
question de la matière première. “Le bitume est <strong>le</strong> résultat de la<br />
distillation du pétro<strong>le</strong>, c’est ce qui reste quand on a récupéré toute<br />
la partie “nob<strong>le</strong>”. Or, nos clients constatent que la qualité du<br />
bitume diminue nettement car, étant donné <strong>le</strong> prix du baril, on<br />
en extrait <strong>le</strong> maximum. Cela n’ira pas en s’arrangeant. C’est un<br />
chal<strong>le</strong>nge pour nous, mais surtout un, pour <strong>le</strong>s fabricants de<br />
produits chimiques, qui doivent trouver des solutions<br />
techniques afin de résoudre <strong>le</strong> problème.”<br />
■ Véronique Rolland<br />
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DOSSIER<br />
STRATÉGIE MARKETING<br />
EN PÉRIODE DE CRISE<br />
Les marques<br />
jouent-el<strong>le</strong>s<br />
gagnant <br />
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En période de baisse du pouvoir d’achat,<br />
faut-il jouer la frilosité et miser<br />
sur <strong>le</strong>s marques de distributeur,<br />
voire <strong>le</strong>s premiers prix, pour maintenir<br />
ses parts de marché Non, répondent<br />
quasiment d’une seu<strong>le</strong> voix <strong>le</strong>s entrepreneurs<br />
bretons, bien décidés à défendre, éga<strong>le</strong>ment,<br />
<strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>urs marques.<br />
ENTREPRISES CITÉES<br />
• Beaumanoir<br />
• Guy Cotten<br />
• Laiterie de Saint-Malo<br />
• Locmaria<br />
• Plancoët<br />
• Prince de <strong>Bretagne</strong><br />
• Queguiner Matériaux<br />
• Rolland Flipi<br />
• Royer<br />
• Savéol<br />
• Triballat<br />
Plancoët produit 50 millions de “cols” chaque année sous deux<br />
marques : l’eau minéra<strong>le</strong> Plancoët (1/3 des volumes) et l’eau de<br />
source Ste Alix. “Cette offre permet de satisfaire deux motivations :<br />
<strong>le</strong> prix et la consommation d’une eau minéra<strong>le</strong> à un prix un peu<br />
moins é<strong>le</strong>vé que celui des marques nationa<strong>le</strong>s”, explique Nicolas<br />
Cherdronnet, directeur commercial-marketing.<br />
Filia<strong>le</strong> de Nestlé, Plancoët développe une stratégie uniquement régiona<strong>le</strong>,<br />
“de Cherbourg au Mans et jusqu’à la Vendée”. Sa communication<br />
passe par la campagne d’affichage : “avec Plancoët, je vais<br />
bien, ma région aussi”. Membre de Produit en <strong>Bretagne</strong>, Plancoët<br />
bénéficie de l’engagement des distributeurs membres de l’association<br />
à mettre en avant la marque régiona<strong>le</strong>. Plancoët est aussi sponsor<br />
de manifestations comme <strong>le</strong>s Vieil<strong>le</strong>s Charrues ou <strong>le</strong> festival du<br />
Bout du Monde et soutient la formation des jeunes sauveteurs de la<br />
SNSM.<br />
Un bémol, cependant : “Le consommateur passe environ 20 secondes<br />
devant <strong>le</strong> rayon eau ; actuel<strong>le</strong>ment, ce qui fait vivre la marque, c’est<br />
d’abord <strong>le</strong>s promotions”, reconnaît <strong>le</strong> directeur.<br />
La défense d’un terroir<br />
La création de la marque col<strong>le</strong>ctive “Prince de <strong>Bretagne</strong>” est une<br />
démarche unique en Europe (à l’exception du belge Flandria). Initiée<br />
dès la fin des années soixante, l’organisation de producteurs compte<br />
aujourd’hui 2 500 adhérents au sein de trois coopératives : la Sica de<br />
Saint-Pol (29), l’UCPT (22) et Terre de Saint-Malo (35). El<strong>le</strong> défend des<br />
va<strong>le</strong>urs communes de qualité, fraîcheur et saveur. Commercialisée<br />
dans <strong>le</strong> monde entier, la marque représente un interlocuteur de poids<br />
face à la distribution. Pas question donc de brader un capital et<br />
encore moins de miser sur des premiers prix ! “On ne peut jamais arrêter<br />
de communiquer, car la marque est sans cesse remise en question,<br />
explique Emmanuel Descloux, directeur marketing. Il faut prouver<br />
qu’el<strong>le</strong> est uti<strong>le</strong>, c’est-à-dire qu’el<strong>le</strong> génère de la va<strong>le</strong>ur ajoutée et du<br />
chiffre d’affaires supplémentaire”.<br />
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DOSSIER<br />
LAITERIE DE SAINT-MALO (35)<br />
La stratégie du contresens<br />
“Yoplait a arrêté depuis 4 ans sa<br />
production d’emprésuré (2 000 t par an),<br />
nous en commercialisons 1 200 t, souligne<br />
Michel Guigo, directeur commercial de la laiterie,<br />
rachetée il y a un an par <strong>le</strong> groupe Sill.<br />
Nous avons 60 ans de yaourt derrière nous,<br />
des générations ont été nourries au “Malo”<br />
et sur un marché très diffici<strong>le</strong>, la marque<br />
s’envo<strong>le</strong>. L’an dernier, la progression a été<br />
de 40 % en volume et de 15 % sur <strong>le</strong>s pots<br />
carton, c’est exceptionnel.”<br />
Avec 130 salariés, Malo a enregistré un<br />
chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en<br />
2008 (en 2006 l’entreprise produisait neuf<br />
millions de pots pour un chiffre d’affaires<br />
de 20 millions d’euros). “Ce sont des<br />
va<strong>le</strong>urs fortes comme la qualité et la tradition<br />
qui ouvrent des perspectives de<br />
croissance.” Pour soutenir la marque,<br />
Malo a choisi <strong>le</strong> contact direct avec <strong>le</strong><br />
consommateur à travers l’organisation de<br />
dégustations en magasins et aux péages,<br />
la participation aux salons notamment<br />
celui de l’Agriculture, et <strong>le</strong> sponsoring<br />
voi<strong>le</strong> : “Nous participons à toutes <strong>le</strong>s<br />
Routes du Rhum, ce qui nous a ouvert <strong>le</strong><br />
marché des Dom Tom”. La production du<br />
nouveau site industriel ouvert en 2002 a<br />
amené l’entreprise à écou<strong>le</strong>r environ la<br />
moitié de sa production sous MDD : “Nous<br />
n’allons pas sur <strong>le</strong> premier prix, nous<br />
regardons <strong>le</strong>s conditions de l’appel d’offres<br />
avant de répondre”.<br />
Pour l’heure, l’entreprise va vite et loin :<br />
présente en Europe, la marque “est à<br />
Dubai depuis deux mois”.<br />
Baptême du trimaran<br />
Prince de <strong>Bretagne</strong><br />
<strong>le</strong> 19 septembre<br />
au port de Morlaix<br />
L’innovation soutient<br />
la marque<br />
La communication ne varie pas en fonction de la conjoncture.<br />
“L’organisation de producteurs fixe un objectif de communication<br />
et des moyens. C’est ainsi que nous nous sommes engagés<br />
pour cinq ans dans <strong>le</strong> sponsoring d’un bateau”. En utilisant<br />
tous <strong>le</strong>s relais possib<strong>le</strong>s, “la notoriété assistée de la marque est<br />
de 70 % sur <strong>le</strong> plan national”.<br />
Pour soutenir l’intérêt et la demande, Prince de <strong>Bretagne</strong> joue<br />
sur deux sources d’innovation, la génétique et la présentation.<br />
Par exemp<strong>le</strong>, en chou-f<strong>le</strong>ur, “en éliminant deux couronnes de<br />
feuil<strong>le</strong> et en <strong>le</strong> conditionnant au champ dans un sachet ouvert,<br />
on a réduit la tail<strong>le</strong> des colis et augmenté <strong>le</strong> volume transporté<br />
de 38 % par camion. Le bilan carbone du chou-f<strong>le</strong>ur a été divisé<br />
par deux. On ne peut se passer de marque. C’est un vrai atout<br />
à l’international, car el<strong>le</strong> repose sur des faits réels dont nous<br />
tirons notre originalité. C’est ce qui nous permet de commercer<br />
avec près de 30 pays et d’y réaliser 45 % de notre chiffre<br />
d’affaires”.<br />
On retrouve la même mise en<br />
avant d’un terroir chez Savéol. Créée<br />
en 1981, Savéol ne travail<strong>le</strong> que sous<br />
marque propre et s’est fait reconnaître<br />
grâce à une démarche d’innovation. “Le<br />
marché est occupé à 80 % par la tomate vrac<br />
et grappe. Chez Savéol, la répartition est inverse (<strong>le</strong>s<br />
tomates rondes font 25 % des ventes, <strong>le</strong>s grappes<br />
25 % et <strong>le</strong>s produits segmentés 50 %). Nous avons<br />
choisi de proposer un produit emballé (avec un grammage<br />
précis et une protection du légume) en mettant<br />
en avant <strong>le</strong> goût, la texture ou des occasions de consommation<br />
particulières (<strong>le</strong> “snacking” sain). Les coûts de<br />
production sont plus é<strong>le</strong>vés donc nous nous positionnons<br />
sur <strong>le</strong> haut de gamme. Nous répondons visib<strong>le</strong>ment<br />
à une demande car <strong>le</strong>s ventes progressent de 3 %<br />
l’an depuis plusieurs années. Notre chiffre d’affaires à<br />
l’export représente 23% de notre activité, dont 80 % sur <strong>le</strong> marché<br />
al<strong>le</strong>mand”, souligne Catherine Legal, en charge du marketing.<br />
Savéol consacre moins de 2 % du chiffre d’affaires à<br />
sa promotion. El<strong>le</strong> est pourtant la première marque en notoriété<br />
spontanée en fruits et légumes frais<br />
Le fond et la forme<br />
La marque peut aussi se détacher de l’image régiona<strong>le</strong> parce<br />
qu’el<strong>le</strong> a “beaucoup à dire”. C’est la démarche du groupe<br />
Triballat (Noyal-sur-Vilaine). “L’entreprise s’est développée sur<br />
une logique de différenciation : la qualité et l’innovation,<br />
explorant de nouveaux concepts pour répondre à l’attente<br />
des consommateurs, poursuit Olivier Clanchin, directeur<br />
général. Nous avons promu nos marques (Vrai, Sojasun, Petit<br />
Billy et Merzer) pour que <strong>le</strong> consommateur comprenne <strong>le</strong>urs<br />
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différences et <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs qui y sont attachées. Il y avait un<br />
imaginaire à créer. Aujourd’hui, nos premiers concurrents sont<br />
nos clients (la grande distribution). Ils veu<strong>le</strong>nt très rapidement<br />
une copie de nos innovations. Pour ne pas couper la branche<br />
sur laquel<strong>le</strong> l’entreprise est assise, nous refusons souvent et ça<br />
crée des tensions, surtout en période de baisse du pouvoir<br />
d’achat. A la demande de la distribution, mais aussi pour garder<br />
<strong>le</strong> lien avec <strong>le</strong> consommateur, nous investissons en communication<br />
(media grand public, internet, club<br />
consommateur…), en marketing, en innovation (packaging)<br />
pour soutenir nos marques. Nous ne sommes jamais sur une<br />
politique de premier prix. Nous sommes sur des marchés qualitatifs,<br />
où l’on nous attend sur de nouveaux sujets comme <strong>le</strong><br />
développement durab<strong>le</strong>. La marque doit prouver qu’el<strong>le</strong> a du<br />
fond et de la cohérence entre son discours et son mode de production”.<br />
Faire évoluer <strong>le</strong> discours de marque est aussi <strong>le</strong> moyen employé<br />
par Locmaria pour renforcer ses liens avec <strong>le</strong> consommateur.<br />
Distribuée par la GMS, la restauration hors domici<strong>le</strong> (RHD) et<br />
par des distributeurs à l’international, la marque réalise un<br />
chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et emploie 285 salariés.<br />
El<strong>le</strong> bénéficie d’une communication directe mais différenciée :<br />
sponsoring voi<strong>le</strong>, presse, affichage, événementiel (présence<br />
dans différents festivals bretons). C’est sur ce dernier support<br />
que l’entreprise a lancé sa nouvel<strong>le</strong> offre “Bon naturel<strong>le</strong>ment”.<br />
“En dépit des aléas de la situation économique, il y a obligation<br />
d’innovation, pour se remettre en perspective avec <strong>le</strong>s<br />
“MIEUX VENDRE BRETAGNE”<br />
Soutenir <strong>le</strong>s IAA<br />
dans <strong>le</strong>ur démarche<br />
marketing<br />
Partant du constat que <strong>le</strong>s PME bretonnes ont besoin de<br />
renforcer <strong>le</strong>urs compétences et pratiques du marketing, la<br />
CRCI et <strong>le</strong>s CCI bretonnes, en partenariat avec l’Etat, la<br />
Région et l’Abea, proposent aux entreprises du secteur<br />
agro-alimentaire de participer à l’opération “Mieux vendre<br />
<strong>Bretagne</strong>”. Le programme se décline sous deux aspects.<br />
Vingt-quatre PME ont bénéficié de l’accompagnement<br />
individualisé d’un<br />
consultant, notamment<br />
pour travail<strong>le</strong>r sur <strong>le</strong><br />
positionnement de<br />
<strong>le</strong>urs marques. Des ateliers<br />
col<strong>le</strong>ctifs, animés<br />
par un expert, ont<br />
accueilli 220 participants<br />
dans <strong>le</strong> cadre<br />
d’informations et<br />
d’échanges d’expériences<br />
sur <strong>le</strong>s outils du<br />
marketing (réussir un<br />
lancement, analyser un panel, organiser une promotion<br />
gagnante...) et <strong>le</strong>s conditions d’accès aux marchés (<strong>le</strong> bio,<br />
la restauration hors domici<strong>le</strong>, la GMS).<br />
Pour en savoir plus : www.mieuxvendrebretagne.com<br />
attentes des consommateurs, souligne Marie Tacquard. Pour<br />
répondre à l’explosion du bio, nous avons misé sur une différenciation<br />
plus éthique de nos produits (recette, emballage).<br />
Nous n’allons pas sur <strong>le</strong>s premiers prix car nous ne voulons pas<br />
dégrader nos recettes. Nous sommes présents sur <strong>le</strong>s marchés<br />
d’Amérique du Nord, d’Afrique du Nord, du Moyen Orient,<br />
d’Asie, et en Europe, en présentant notre identité française.<br />
Dans <strong>le</strong> cas particulier du sponsoring, nous développons une<br />
communication de proximité sur des va<strong>le</strong>urs sportives,<br />
durab<strong>le</strong>s, en accord avec <strong>le</strong>s attentes du consommateur. La<br />
marque, qui va avoir 90 ans, représente un capital de confiance<br />
que l’on se doit d’entretenir.”<br />
Même pas peur<br />
Locmaria s’est appuyé sur <strong>le</strong>s festivals bretons<br />
pour lancer sa nouvel<strong>le</strong> offre “Bon naturel<strong>le</strong>ment”<br />
La marque peut aussi s’effacer comme chez Rolland Flipi<br />
(Landerneau). Le groupe est présent sur <strong>le</strong>s marchés de la restauration<br />
et de la grande distribution. Il travail<strong>le</strong> sous MDD (90 %<br />
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DOSSIER<br />
de son activité) et sous licence<br />
avec des industriels reconnus<br />
: Carambar, Andros,<br />
Cadburry-848 et même la<br />
Warner Bros, “qui nous a<br />
concédé la marque<br />
Scoubidou, personnage de<br />
dessin animé, pour toucher la<br />
cib<strong>le</strong> des enfants”, décline<br />
Patrick Menez, responsab<strong>le</strong><br />
marketing.<br />
Le groupe a quasiment renoncé<br />
à sa marque sauf sur des produits très<br />
connus comme <strong>le</strong> “sabot de Noël”. Mais<br />
pas à l’innovation : “C’est notre stratégie.<br />
Nous sommes <strong>le</strong> premier fabricant français<br />
en glaces et sorbets face aux géants mondiaux<br />
(Nestlé ou Uni<strong>le</strong>ver). Pour entretenir une notoriété,<br />
nous nous appuyons sur des partenariats<br />
avec des marques fortes et un plan media<br />
fort. Pour ne pas s’enfermer dans un rapport<br />
prix produit face à la distribution, nous gardons<br />
une réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong> packaging et la publicité<br />
en accord avec la licence. Notre service R&D<br />
comprend 12 salariés et un conseil<strong>le</strong>r culinaire, ce<br />
qui permet à nos commerciaux de présenter tous <strong>le</strong>s deux<br />
ans un book de tendances à tous nos canaux de distribution,<br />
y compris en Europe (30 % de notre activité). Nous sommes<br />
en effet capab<strong>le</strong>s de répondre aux appels d’offres des grandes<br />
enseignes (Cesco, Lidl…). Et ce n’est pas une stratégie de premier<br />
prix : la crise nous affecte peu, nous sommes dans la<br />
séduction et dépendons surtout de la météo.”<br />
Le temps qu’il fait<br />
“Un point commun unit la glace et la chaussure, c’est la saisonnalité,<br />
explique Anne Royer, Groupe Royer (Fougères). Mais aussi<br />
la résistance de la marque à la baisse du prix. Le groupe s’est<br />
spécialisé dans <strong>le</strong> négoce sous licence de chaussures et s’est<br />
organisé autour de trois marchés : <strong>le</strong> mass market (35 % de son<br />
chiffre d’affaires réalisés auprès de la grande distribution, généraliste<br />
et spécialisée) ; <strong>le</strong> retail market, en boutiques sur des<br />
Le groupe Royer s’est spécialisé marques comme Jourdan, Kélian,<br />
dans <strong>le</strong> négoce sous licence<br />
de chaussures<br />
Paul et Joe Sister, Morgan,<br />
Converse, Lee Cooper (40% du CA)<br />
et <strong>le</strong>s juniors (25 %), avec Kedsou<br />
Hello Kitty. Dans chaque accord<br />
de licence, une clause définit <strong>le</strong><br />
pourcentage des ventes qui doit<br />
être consacré à la communication,<br />
<strong>le</strong> design et la création sont<br />
contrôlés par <strong>le</strong>s marques. Nos<br />
clients sont <strong>le</strong>s magasins et <strong>le</strong><br />
soutien des marques passe par<br />
une aide à la mise en place, l’animation<br />
sur <strong>le</strong>s points de vente,<br />
<strong>le</strong> catalogue, <strong>le</strong>s affiches en<br />
magasin… L’adaptation à la baisse<br />
du pouvoir d’achat est du ressort du magasin, mais<br />
nous n’avons pas <strong>le</strong> ressenti de la baisse du pouvoir<br />
d’achat et nous continuons à soutenir<br />
nos marques par une présence renforcée<br />
auprès de nos points de<br />
vente.”<br />
Cultiver son potentiel<br />
Le groupe Beaumanoir a été créé<br />
en 1985 par Roland Beaumanoir<br />
autour de la marque “Cache-cache”, en mutualisant <strong>le</strong>s achats<br />
et fédérant un réseau de boutiques indépendantes. Depuis l’origine,<br />
l’entreprise produit exclusivement sous marque propre.<br />
Le groupe compte aujourd’hui 1 600 magasins dans <strong>le</strong> monde,<br />
dont 830 magasins Cache-cache. Le groupe Beaumanoir s’est<br />
étoffé en rachetant Patrice Bréal (265 magasins) et Scottage (110<br />
magasins) entre 2002 et 2004. En décembre 2006, il lance<br />
Bonobo, marque qui s’est transformée en enseigne sur 155<br />
magasins. La notoriété spontanée de Cache-cache, selon une<br />
enquête Ipsos d’avril 2009 auprès des femmes de 20 ans et plus,<br />
est de 12 % . El<strong>le</strong> a progressé de 30 % en un an.“La récente<br />
acquisition de Morgan répond à la stratégie internationa<strong>le</strong> du<br />
groupe, souligne Olivier Gil<strong>le</strong>t, directeur marketing. Morgan bénéficie<br />
de la plus forte notoriété assistée (64 %), au plan national,<br />
et complète l’offre d’un groupe se situant plutôt dans <strong>le</strong> coeur de<br />
gamme. El<strong>le</strong> vient aussi renforcer <strong>le</strong> réseau international. Présent<br />
dans 47 pays, Beaumanoir a ouvert 220 magasins en Chine,<br />
50 en Italie, 30 en Espagne, 30 en Pologne et 20 au Moyen<br />
Orient. En 20 ans, <strong>le</strong> secteur de la mode s’est considérab<strong>le</strong>ment<br />
structuré et il faut trouver un modè<strong>le</strong><br />
de développement propre face aux géants comme<br />
H&M ou Inditex (Zara). Si <strong>le</strong>s plus grands travail<strong>le</strong>nt<br />
l’image grâce à de lourds investissements<br />
publicitaires, Beaumanoir a choisi <strong>le</strong> déploiement<br />
de son réseau en s’implantant dans <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s<br />
petites et moyennes”. Avec <strong>le</strong> succès<br />
que l’on sait.<br />
L’innovation prime sur la marque<br />
chez Rolland Flipi qui s’appuie<br />
sur une R&D de 12 personnes et<br />
un conseil<strong>le</strong>r culinaire, Eric Souchu<br />
■ Clotilde Chéron<br />
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QUEGUINER MATÉRIAUX (29)<br />
Le B to B a plus d’une marque<br />
dans sa manche<br />
Installé à Landivisiau (29), <strong>le</strong><br />
groupe Quéguiner comprend deux entités<br />
: Celtis (fabrication) et Quéguiner<br />
Matériaux (négoce et distribution).<br />
Celtis s’est fait remarquer par ses innovations<br />
dont Rexlan, un béton allégé spécia<strong>le</strong>ment<br />
adapté aux appuis de fenêtres et<br />
diffusé dans toute l’Europe.<br />
Membre du groupement d’achat MCD,<br />
Quéguiner Matériaux a développé depuis<br />
1999 une marque propre “<strong>le</strong>s indispensab<strong>le</strong>s”,<br />
“une offre de qualité, fiab<strong>le</strong>, respectueuse<br />
des normes et d’un excel<strong>le</strong>nt<br />
rapport qualité/prix qui s’adresse en priorité<br />
aux professionnels”, souligne Prisca<br />
Léon, directrice marketing.<br />
Pas question de brader ses “grands classiques,<br />
600 références positionnées en<br />
moyenne gamme et utilisées tous <strong>le</strong>s jours<br />
dans <strong>le</strong> gros-oeuvre, second œuvre, la<br />
décoration, <strong>le</strong> carrelage, l’isolation.”<br />
Le lancement, il y a deux ans, de “Moboa”<br />
participe de la même logique. Pour faire<br />
sa place sur <strong>le</strong> marché en développement<br />
de la maison bois, la gamme bénéficie<br />
d’un site internet propre, d’une force<br />
Quéguiner Matériaux a développé depuis 1999<br />
une marque propre “<strong>le</strong>s indispensab<strong>le</strong>s”<br />
commercia<strong>le</strong> spécialisée, d’un catalogue<br />
et d’une politique d’information passant<br />
par des journées ou soirées professionnel<strong>le</strong>s.<br />
“La marque est un gage de<br />
confiance et on tient à être reconnus”.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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DOSSIER<br />
Depuis 2004, Guy Cotten s’intéresse<br />
à de nouveaux marchés dans <strong>le</strong> vêtement<br />
marin et de loisirs<br />
Créé il y a un peu plus de quarante<br />
cinq ans à Concarneau, l’entreprise<br />
emploie plus de 300 personnes dans <strong>le</strong><br />
monde. El<strong>le</strong> s’est développée autour de<br />
la volonté d’apporter toujours plus de<br />
confort, de solidité et de sécurité aux professionnels<br />
de la mer, de l’agriculture et<br />
aux amateurs de loisirs en extérieur.<br />
A partir de 2004, l’entreprise s’intéresse<br />
à de nouveaux marchés comme <strong>le</strong>s vêtements<br />
marins pour enfants (Kid Cotten et<br />
GUY COTTEN (29)<br />
Le “rescapé européen”<br />
Chantepluie), pour <strong>le</strong>s femmes, et élargit<br />
sa gamme hommes. Distribués dans <strong>le</strong>s<br />
magasins “L’abri du marin”, plus de 200<br />
artic<strong>le</strong>s conjuguent l’astuce et <strong>le</strong>s détails<br />
qui font la différence. Guy Cotten est présent<br />
dans une grande partie du monde,<br />
sur <strong>le</strong> marché des vêtements de mer,<br />
grâce à ses filia<strong>le</strong>s en Grande-<strong>Bretagne</strong>,<br />
en Espagne, aux Etats-Unis, en Suède et<br />
grâce à un très large réseau de distributeurs.<br />
Guy Cotten a fait <strong>le</strong> pari d’une fabrication<br />
100 % loca<strong>le</strong> et l’adaptation de prix à la<br />
crise <strong>le</strong> rend sceptique : “nous ne cherchons<br />
pas à concurrencer <strong>le</strong>s importateurs<br />
de produits fabriqués dans des pays à<br />
bas coûts salariaux. On peut nous reprocher<br />
un certain manque de soup<strong>le</strong>sse<br />
mais c’est aussi ce qui permet de fidéliser<br />
<strong>le</strong> consommateur avec des produits<br />
très innovants, brevetés comme la<br />
capuche qui tourne ou <strong>le</strong> ciré anti-condensation”,<br />
précise <strong>le</strong> dirigeant. “C’est bien<br />
l’avance technologique qui nous permet<br />
de marquer des points à l’export et assure<br />
notre crédibilité. Sur un secteur en crise,<br />
qu’il s’agisse de la pêche, notre principal<br />
marché, ou du vêtement de loisir, nous<br />
maintenons nos résultats. En 1968, il y<br />
avait 26 fabricants de cirés en France,<br />
nous sommes <strong>le</strong> rescapé européen, seul<br />
notre savoir-faire nous permettra de<br />
garder <strong>le</strong> cap”.<br />
Présence<br />
à travers<br />
<strong>le</strong> monde sur<br />
<strong>le</strong> marché des<br />
professionnels<br />
de la mer<br />
Photo : Alain Le Cloarec<br />
28<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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ENTRETIEN AVEC OLIVIER DROULERS,<br />
PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS EN MARKETING À L’UNIVERSITÉ<br />
DE BRETAGNE SUD (UBS), SPÉCIALISTE DE LA STRATÉGIE PRODUIT<br />
ET DU PACKAGING<br />
“Les PME bretonnes doivent<br />
défendre <strong>le</strong>urs marques”<br />
Quel intérêt peuvent trouver <strong>le</strong>s entreprises<br />
bretonnes à investir dans <strong>le</strong>urs marques,<br />
alors que la baisse du pouvoir d’achat pousse<br />
<strong>le</strong>s consommateurs à s’intéresser<br />
aux produits premier prix <br />
La force des entreprises bretonnes repose à la fois sur<br />
<strong>le</strong>ur marque et la qualité de <strong>le</strong>urs produits, la baisse des prix ne<br />
rentre pas dans <strong>le</strong>ur stratégie. El<strong>le</strong>s ont même tout intérêt à<br />
renforcer <strong>le</strong>ur démarche de communication auprès du<br />
consommateur. On constate en effet une véritab<strong>le</strong> révolution dans<br />
la politique des enseignes de distribution, au détriment du<br />
producteur.<br />
Jusqu’ici en effet, <strong>le</strong>s marques de producteurs faisaient<br />
l’innovation et créaient <strong>le</strong> trafic en magasin. Aujourd’hui, el<strong>le</strong>s<br />
n’apportent plus qu’un complément de gamme et un premier<br />
prix. La différence entre deux points de vente ne se fait plus sur<br />
<strong>le</strong>s marques mais sur <strong>le</strong>s gammes des distributeurs qui ont<br />
investi dans <strong>le</strong>s packagings et portent de plus en plus souvent<br />
l’innovation. Prenons l’exemp<strong>le</strong> du réseau U : <strong>le</strong>s vins sont<br />
vendus “à l’américaine”, par cépage, accompagnés d’une<br />
mention qui suggère une expérience de consommation<br />
“expression de mûre, de cassis et de vanil<strong>le</strong>”, et d’une photo<br />
de fruit. Sur ces trois points, Système U est en rupture avec<br />
<strong>le</strong>s codes classiques du segment.<br />
Si <strong>le</strong>s distributeurs ont investi dans <strong>le</strong>s packagings en faisant<br />
appel aux meil<strong>le</strong>ures agences et sont à même de distribuer<br />
des volumes très importants, donc de générer un chiffre d’affaires<br />
significatif sous <strong>le</strong>ur propre marque, alors <strong>le</strong> producteur<br />
doit défendre sa marque !<br />
Est-ce vraiment la meil<strong>le</strong>ure façon de répondre<br />
aux attentes du consommateur <br />
Oui, car si <strong>le</strong> consommateur est sensib<strong>le</strong> au prix, il veut<br />
aussi de l’imaginaire, une relation émotionnel<strong>le</strong> à la marque.<br />
Même avec une MDD très attractive, <strong>le</strong> consommateur a<br />
évolué. Il est sorti de la phase de fascination, <strong>le</strong> magasin reste<br />
pour lui un entrepôt qui ne peut rivaliser encore avec une<br />
marque régiona<strong>le</strong> enracinée dans un terroir. A cet égard, je<br />
trouve <strong>le</strong>s entreprises bretonnes souvent trop timides dans <strong>le</strong>ur<br />
démarche, quand bien même <strong>le</strong> packaging est souvent <strong>le</strong> seul<br />
médium qui <strong>le</strong>ur soit accessib<strong>le</strong> en termes de coût (par rapport<br />
au prix d’un spot télé, par exemp<strong>le</strong>).<br />
La marque est-el<strong>le</strong> aussi un élément<br />
de développement à l’international <br />
L’expérience démontre amp<strong>le</strong>ment qu’une marque sera<br />
d’autant mieux vendue qu’el<strong>le</strong> sera ancrée régiona<strong>le</strong>ment.<br />
La <strong>Bretagne</strong> peut véhicu<strong>le</strong>r une image forte qui touchera plutôt<br />
<strong>le</strong>s segments moyenne et haut de gamme <strong>le</strong>s plus rentab<strong>le</strong>s.<br />
Pour des entreprises qui n’ont pas <strong>le</strong>s moyens d’investir dans<br />
des structures lourdes à l’export, des démarches col<strong>le</strong>ctives<br />
comme cel<strong>le</strong> menée par l’association Produit en <strong>Bretagne</strong><br />
représentent une bel<strong>le</strong> opportunité.<br />
Mais, pour réussir, une marque doit éga<strong>le</strong>ment avoir une<br />
démarche personnel<strong>le</strong>, la marque n’est pas un simp<strong>le</strong> logo de<br />
plus sur l’emballage.<br />
Sur ce plan, Internet ouvre des perspectives vraiment<br />
intéressantes pour <strong>le</strong>s PME. C’est <strong>le</strong> choix qu’a fait, par exemp<strong>le</strong>,<br />
la Bel<strong>le</strong> Iloise. L’entreprise a développé à la fois un réseau<br />
de magasins implantés dans <strong>le</strong>s ports et un site marchand sur<br />
Internet : une façon d’être présent dans <strong>le</strong> monde entier et de<br />
nourrir une relation directe avec <strong>le</strong> consommateur.<br />
■ Propos recueillis par Clotilde Chéron<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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LES CCI DE BRETAGNE ACCOMPAGNENT LES ENTREPRISES<br />
DE SERVICES B TO B DU 23 AU 27 NOVEMBRE 2009<br />
RÉGION<br />
2 ème édition de la semaine<br />
des entreprises de services B to B<br />
A l’initiative du réseau consulaire, la 2ème édition de la semaine<br />
des entreprises de services B to B aura lieu en <strong>Bretagne</strong><br />
du 23 au 27 novembre prochain avec 32 manifestations organisées<br />
sur tout <strong>le</strong> territoire. Cette nouvel<strong>le</strong> édition sera éga<strong>le</strong>ment l’occasion<br />
de lancer “clic-services-bretagne.fr”, un annuaire en ligne<br />
des prestataires bretons de services B to B.<br />
Du conseil en informatique<br />
en passant par l’ingénierie, la propreté<br />
ou l’intérim, sans oublier <strong>le</strong><br />
transport de marchandises et<br />
<strong>le</strong>s activités logistiques, financières<br />
et immobilières, <strong>le</strong> secteur<br />
des services B to B<br />
emploie en <strong>Bretagne</strong><br />
180 000 personnes, soit 1<br />
emploi sur 4 du secteur privé. Bénéficiant<br />
de l’externalisation et d’un besoin croissant<br />
de matière grise et d’expertise, <strong>le</strong>s<br />
services aux entreprises créent depuis 10<br />
ans 6 000 emplois par an en <strong>Bretagne</strong> et<br />
contribuent au tiers de la va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />
créée en <strong>Bretagne</strong>. Une entreprise sur 3<br />
qui se créent est un prestataire de services<br />
aux entreprises. Ce sont des métiers<br />
d’avenir qui se développent très vite.<br />
Conscientes du poids économique grandissant<br />
de ce secteur représentant 25 000<br />
prestataires de services et ressortissants<br />
consulaires (23 % des établissements inscrits<br />
au RCS), <strong>le</strong>s CCI bretonnes ont<br />
organisé dès 2008, la première édition<br />
de la semaine des services. El<strong>le</strong> avait<br />
réuni quelque 800 participants sur tout <strong>le</strong><br />
territoire.<br />
Cette 2 ème édition devrait accroître la visibilité<br />
des entreprises de ce secteur en<br />
forte croissance mais très atomisé. Une<br />
série de manifestations, organisées à <strong>le</strong>ur<br />
intention durant toute la semaine, vise à<br />
<strong>le</strong>ur apporter des informations à forte<br />
va<strong>le</strong>ur ajoutée au travers d’interventions<br />
d’experts et de témoignages d’entreprises.<br />
El<strong>le</strong> sera aussi l’occasion de lancer l’annuaire<br />
des entreprises de services, clicservices-bretagne.fr,<br />
un outil de mise en<br />
relation des prestataires avec <strong>le</strong>urs clients<br />
à l’échel<strong>le</strong> régiona<strong>le</strong>.<br />
En accès gratuit, ces forums ou réunions<br />
aborderont de nombreuses thématiques :<br />
“Gestion de la relation clients : comment<br />
mettre <strong>le</strong> client au cœur de l’entreprise ”,<br />
“Comment réussir sa participation à un<br />
salon ”, “Les nouveaux <strong>le</strong>viers d’internet”,<br />
“Comment construire une offre commercia<strong>le</strong><br />
attrayante ”, “Répondre aux<br />
appels d’offres dématérialisés”, etc. Pour<br />
connaître l’intégralité du programme et<br />
s’inscrire à ces rendez-vous, il suffit de<br />
vous rendre sur <strong>le</strong> site www.semaineentreprises-services.com<br />
■ Véronique Maignant<br />
30<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
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CLIC-SERVICES-BRETAGNE.FR<br />
L’annuaire des entreprises de services B to B<br />
TÉMOIGNAGES<br />
Véritab<strong>le</strong> outil de mise en relation des<br />
prestataires de services avec <strong>le</strong>urs<br />
clients, cet annuaire est géré par la CRCI<br />
<strong>Bretagne</strong> avec <strong>le</strong> concours des 8 CCI<br />
bretonnes. Il s’agit d’un moteur de<br />
recherche multicritères, déployé à son<br />
origine par la CCI du Morbihan, qui vous<br />
permet de trouver un prestataire de service<br />
installé dans l’un des 4 départements<br />
bretons, selon <strong>le</strong> domaine d’activité<br />
exercé (conseil, ingénierie,<br />
environnement, transport, logistique,<br />
gestion etc.). 25 000 prestataires ressortissant<br />
CCI auront dès <strong>le</strong> mois prochain<br />
la possibilité d’accéder à ce service<br />
gratuit et bénéficier d’un réseau et d’une<br />
communication uniques. Pour ce faire, il<br />
suffira de renseigner sa fiche (coordonnées,<br />
activité, références), avant sa mise<br />
en ligne par chaque CCI. Cette base de<br />
données qualifiée sera bien sûr en accès<br />
libre pour tout internaute à la recherche<br />
d’une entreprise de services B to B loca<strong>le</strong><br />
ou régiona<strong>le</strong>.<br />
ABAKA CONSEIL / BRUZ (35) / CABINET CONSEIL EN RECRUTEMENTS<br />
A chacun son domaine d’expertise<br />
RÉGION<br />
Marie-Laure Col<strong>le</strong>t<br />
Créé en 2002 par Marie-Laure Col<strong>le</strong>t, Abaka Conseil est un cabinet de recrutement de<br />
cadres et dirigeants qui compte, aujourd’hui, 20 collaborateurs. Avec quelque 350<br />
clients répartis sur l’Ouest et Paris, il affiche une croissance annuel<strong>le</strong> de l’ordre de 20 %.<br />
1<br />
Syndicat qui fédère quelque 150 cabinets de recrutement au niveau national<br />
et dont Marie-Laure Col<strong>le</strong>t est déléguée régiona<strong>le</strong> depuis mai 2009<br />
pour <strong>le</strong>s régions <strong>Bretagne</strong> et Pays de la Loire.<br />
“En matière de services,<br />
dans <strong>le</strong>s ressources humaines<br />
(RH), on ne peut pas être compétents<br />
dans tous <strong>le</strong>s domaines,<br />
être ce que j’appel<strong>le</strong> un couteau<br />
suisse, commente Marie-Laure<br />
Col<strong>le</strong>t. Mon expertise à moi,<br />
c’est <strong>le</strong> recrutement. Pour<br />
répondre aux besoins variés de<br />
mes clients, j’ai fait <strong>le</strong> choix, au<br />
fil du temps de m’entourer de collaborateurs ayant chacun <strong>le</strong>ur<br />
propre domaine d’excel<strong>le</strong>nce en RH (bilan de compétences,<br />
bilan professionnel, outplacement individuel, accompagnement<br />
des restructurations, gestion prévisionnel<strong>le</strong> des emplois et des<br />
compétences, accompagnement managérial…)”<br />
Disposant de 4 sites (Rennes, Quimper, Paris et Nantes), par souci<br />
de proximité et de réactivité vis-à-vis de ses clients, la dirigeante<br />
affirme répondre à une charte éthique et de qualité à travers<br />
son engagement au sein du Syntec Recrutement 1 . “C’est<br />
la colonne vertébra<strong>le</strong> du cabinet, notre gage de sérieux, poursuitel<strong>le</strong>.<br />
En adhérant au Syntec, je m’engage à recevoir <strong>le</strong>s candidats<br />
avec honnêteté et objectivité. Il n’y a pas de bons ou de mauvais<br />
candidats, mais la notion d’adéquation entre l’entreprise et<br />
son besoin. Que je recrute un dirigeant pour un groupe de 3 000<br />
personnes ou un ingénieur commercial pour une entité de 4<br />
personnes, mon engagement est <strong>le</strong> même.” Le CA 2008 d’Abaka<br />
Conseil s’é<strong>le</strong>vait à 1 million d’euros et <strong>le</strong> prévisionnel 2009 se chiffre<br />
à 1,25 million, malgré une chute d’activité entre mai et août,<br />
“mais depuis début septembre, l’activité repart !”<br />
Le cabinet se veut généraliste avec des experts en RH pour optimiser<br />
l’organisation humaine au sein de chaque entreprise<br />
cliente. “Je recrute mes collaborateurs sur <strong>le</strong>ur conscience professionnel<strong>le</strong>.<br />
Beaucoup de nos clients ne nous considèrent plus<br />
comme des prestataires mais comme faisant partie de la famil<strong>le</strong>.<br />
Confiance et connivence sont à la base de nos relations”.<br />
V.M.<br />
LA VALIDATION<br />
DES ACQUIS<br />
DE L'EXPÉRIENCE<br />
Véritab<strong>le</strong> outil de gestion des ressources humaines et<br />
des compétences, la démarche VAE est un atout<br />
pour l’entreprise car el<strong>le</strong> repose sur l’intérêt partagé<br />
Employeur-Salariés et <strong>le</strong>ur engagement mutuel.<br />
Le Service Formation Continue vous propose :<br />
■ De répondre à vos projets d’entreprise en inscrivant<br />
la VAE dans une démarche col<strong>le</strong>ctive<br />
■ De vous accompagner à chaque étape de la procédure<br />
La VAE est une véritab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur ajoutée pour :<br />
■ Motiver et fidéliser vos salariés<br />
■ Valoriser l’image de professionnalisme<br />
de votre entreprise<br />
■ Pérenniser vos savoir-faire<br />
■ Améliorer votre compétitivité<br />
■ Optimiser <strong>le</strong>s parcours de formations<br />
Avec <strong>le</strong> soutien financier<br />
du Fonds social européen<br />
Pour tout renseignement, contactez <strong>le</strong><br />
Service Formation Continue<br />
Université Rennes 2 Haute <strong>Bretagne</strong><br />
02 99 14 20 63<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
31
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 32<br />
De G à D : Marcel Jourden, directeur développement Ouest<br />
et Dominique Gadonneix, président<br />
RÉGION<br />
LE GOUPE ABER PROPRETÉ SE DÉPLOIE SUR LES 3/4 DE LA FRANCE<br />
GRÂCE À UNE STRATÉGIE ACCRUE DE DÉCENTRALISATION<br />
La proximité,<br />
un facteur essentiel<br />
pour durer<br />
Depuis plus de 25 ans, <strong>le</strong> groupe Aber propreté n’a cessé de<br />
se développer pour compter aujourd’hui près de 4 000 salariés<br />
répartis dans 30 établissements. A l’origine de cette croissance,<br />
un Finistérien, Dominique Gadonneix, qui, en 1983, a racheté<br />
une entreprise brestoise de services de nettoyage B to B<br />
avec 40 salariés.<br />
“Solonet 1 est ma dernière acquisition, opérée en avril<br />
2009 dans <strong>le</strong> Sud de la France, développe Dominique Gadonneix,<br />
président, basé à Bruz près de Rennes, lieu du siège social du<br />
groupe. Ma prioriété dans <strong>le</strong>s semaines à venir est de la restructurer<br />
et d’ouvrir de nouvel<strong>le</strong>s agences. Je crois à la décentralisation<br />
et souhaite un établissement dans<br />
chacune des vil<strong>le</strong>s où nous sommes présents.<br />
Chaque responsab<strong>le</strong> a <strong>le</strong>s mêmes<br />
pouvoirs qu’un DG et peut donc être très<br />
réactif à tous <strong>le</strong>s niveaux. Il dispose d’une<br />
vraie équipe pour <strong>le</strong> seconder (assistante,<br />
“Chaque responsab<strong>le</strong> d’agence<br />
a <strong>le</strong>s mêmes pouvoirs qu’un DG”<br />
inspecteur technique et agents de propreté soit environ une<br />
centaine de personnes par agence). La proximité avec <strong>le</strong>s clients<br />
est essentiel<strong>le</strong>, c’est la clé de notre longévité. En cas de problème,<br />
on a tout de suite <strong>le</strong>s retours et on peut alors intervenir très rapidement.<br />
La qualité du service rendu va de paire”. La formu<strong>le</strong> semb<strong>le</strong><br />
lui réussir puisqu’avec un CA consolidé de 45 millions d’euros<br />
(arrêté au 30.09.09), à périmètre constant, la croissance de<br />
son groupe s’établit à 8 % par rapport à l’exercice précédent<br />
(2007/2008). Avec 8 établissements, l’Ouest (<strong>Bretagne</strong> + Nantes<br />
+ Laval) réalise pour sa part un CA de 18,3 millions d’euros et<br />
emploie 1 400 personnes.<br />
Pour être, aujourd’hui, dans <strong>le</strong> top 20<br />
des sociétés de services de nettoyage<br />
de locaux en France, Aber Propreté a<br />
procédé à des rachats et suivi ainsi <strong>le</strong><br />
mouvement de concentration des donneurs<br />
d’ordre. “Désormais, reprend Dominique Gadonneix, <strong>le</strong>s<br />
référencements sont supra régionaux ou nationaux comme<br />
dans la distribution. Ce sont mes clients et mes équipes qui me<br />
poussent à avancer. Mais vous rendez-vous compte, j’explose<br />
à 56 ans !”<br />
L’autre facteur de réussite de l’entreprise est sa capacité à<br />
fidéliser ses clients (4 % à 5 % de rotation sur un an), constitués<br />
aux 3/4 d’entreprises privées avec une grosse implantation<br />
dans <strong>le</strong>s PME bretonnes. En 30 ans, l’image d’Aber propreté<br />
ne s’est pas altérée et <strong>le</strong> recrutement d’agents de propreté<br />
fonctionne beaucoup sur <strong>le</strong> bouche-à-oreil<strong>le</strong>. “Le respect du personnel<br />
est primordial. Plus on voit <strong>le</strong>s salariés, plus on <strong>le</strong>s fidélise<br />
et plus ils nous <strong>le</strong> rendent. Dans notre secteur, ils ont<br />
rarement la reconnaissance par <strong>le</strong> salaire, donnons <strong>le</strong>ur au<br />
moins la reconnaissance humaine.” Ecoute, formation, livret<br />
d’accueil, journal interne, comité d’entreprise participent de<br />
cette démarche qui veut que chaque agence soit au milieu de<br />
son personnel et de ses clients.<br />
V.M.<br />
1<br />
Solonet groupe qui réunit trois entités en Méditerranée ,Rhônes Alpes et Massif central et<br />
compte 1 500 personnes<br />
32<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 33<br />
Mon expert-comptab<strong>le</strong> m’informe<br />
RÉFORME DE LA TAXE PROFESSIONNELLE :<br />
OÙ EN EST-ON <br />
Avec près de 28 milliards d’euros pré<strong>le</strong>vés en 2007,<br />
la taxe professionnel<strong>le</strong> est la première ressource<br />
fisca<strong>le</strong> des col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s. Cet impôt local<br />
est assis sur deux éléments.<br />
Un premier élément est constitué par la va<strong>le</strong>ur<br />
locative des biens passib<strong>le</strong>s de taxe foncière que<br />
l’entreprise utilise pour <strong>le</strong>s besoins de son activité<br />
dans chacune des communes où el<strong>le</strong> possède un<br />
établissement. Cette va<strong>le</strong>ur locative est établie par <strong>le</strong>s<br />
centres des impôts fonciers. Pour <strong>le</strong>s commerces, il<br />
est fait référence au loyer normal dû en 1970. Pour <strong>le</strong>s<br />
établissements industriels, la va<strong>le</strong>ur est établie en<br />
appliquant un taux de 8 % au prix de revient supporté<br />
lors de l’acquisition du local par l’entreprise. Ces<br />
va<strong>le</strong>urs sont ensuite actualisées pour tenir compte de<br />
l’évolution du marché depuis 1970.<br />
Un deuxième élément est constitué par la va<strong>le</strong>ur<br />
locative des équipements utilisés par l’entreprise<br />
pour <strong>le</strong>s besoins de son activité.<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de l’examen de la loi de finances pour<br />
2010, il est proposé de supprimer purement et<br />
simp<strong>le</strong>ment la taxe professionnel<strong>le</strong> et de la<br />
remplacer par une nouvel<strong>le</strong> contribution, la<br />
cotisation économique territoria<strong>le</strong> (CET).<br />
Cette dernière serait composée de deux cotisations :<br />
• la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) qui<br />
correspondrait à une «taxe professionnel<strong>le</strong>» dont <strong>le</strong>s<br />
bases seraient limitées aux seu<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />
locatives cadastra<strong>le</strong>s des biens passib<strong>le</strong>s d’une taxe<br />
foncière,<br />
• la cotisation complémentaire (CC) à laquel<strong>le</strong><br />
seraient soumises toutes <strong>le</strong>s entreprises dont <strong>le</strong> CA<br />
annuel serait supérieur à 500 000 €. La cotisation<br />
serait calculée à partir de la va<strong>le</strong>ur ajoutée de<br />
l’entreprise. Les taux seraient progressifs et <strong>le</strong><br />
montant de la cotisation ne serait pas diminué de<br />
la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité.<br />
Pour <strong>le</strong>s titulaires de bénéfices non commerciaux,<br />
<strong>le</strong>s agents d’affaires et <strong>le</strong>s intermédiaires de<br />
commerce qui emploient moins de 5 salariés et ne sont<br />
pas soumis à l’IS, la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité serait<br />
basée sur la va<strong>le</strong>ur locative cadastra<strong>le</strong> et 6 % des<br />
recettes. En contrepartie, ces redevab<strong>le</strong>s seraient<br />
exonérés de la cotisation complémentaire.<br />
La CET serait plafonnée par rapport à la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée de l’entreprise.<br />
Le montant perçu au titre de la CLA reviendrait aux<br />
communes, celui de la contribution complémentaire<br />
aux régions. Toutefois, cette répartition est d’ores et<br />
déjà contestée par <strong>le</strong>s communes qui entendent percevoir<br />
éga<strong>le</strong>ment une partie de la contribution complémentaire.<br />
Si ce dispositif est adopté, il modifiera en profondeur<br />
la position des entreprises au regard des impôts<br />
locaux. Les entreprises qui, aujourd’hui, ne sont pas<br />
imposées en raison de <strong>le</strong>urs équipements ne devraient<br />
pas voir <strong>le</strong>ur situation profondément modifiée dans<br />
la mesure où el<strong>le</strong>s ne réalisent pas un chiffre d’affaires<br />
suffisant pour être imposées au titre de la cotisation<br />
complémentaire. Toutefois, <strong>le</strong>s bases retenues pour<br />
<strong>le</strong> calcul de la CLA, contrairement à cel<strong>le</strong>s de la taxe<br />
professionnel<strong>le</strong>, ne bénéficieraient plus de<br />
l’abattement général de 16 %. Seront donc <strong>le</strong>s plus<br />
affectées <strong>le</strong>s entreprises qui cesseront d’être<br />
imposées au titre de <strong>le</strong>urs équipements et qui seront<br />
désormais imposab<strong>le</strong>s à la cotisation complémentaire<br />
basée sur <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur ajoutée. Parmi ces<br />
entreprises, cel<strong>le</strong>s ayant une activité de services<br />
devraient être <strong>le</strong>s plus touchées.<br />
Signalons enfin que <strong>le</strong> débat se complique du fait de<br />
l’introduction de la taxe carbone. Cette dernière<br />
viserait non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s particuliers mais<br />
éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s entreprises autres que cel<strong>le</strong>s<br />
soumises à la rég<strong>le</strong>mentation sur <strong>le</strong>s quotas<br />
d’émission de CO 2 . Si des mesures de compensation<br />
sont prévues en faveur des particuliers, il n’en va pas<br />
de même pour <strong>le</strong>s entreprises qui de ce fait<br />
supporteraient une charge fisca<strong>le</strong> supplémentaire.<br />
www.bretagne.experts-comptab<strong>le</strong>s.fr
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 34<br />
TRANSPORT LE RAY LOGISTIQUE (PLOËRMEL-56)<br />
Maîtriser <strong>le</strong>s flux<br />
d’informations<br />
RÉGION<br />
Avec 22 500 m 2 de plates-formes réparties entre<br />
Ploërmel, Rennes et Paris, <strong>le</strong>s transports Le Ray ont<br />
acquis, depuis <strong>le</strong>ur création en 1971, un savoir-faire<br />
important en logistique. Ces deux dernières années, l’entreprise<br />
a investi pas moins de 200 000 euros en informatique<br />
embarquée et progiciels pour satisfaire des<br />
clients à la recherche de délais toujours plus courts.<br />
Marcel Le Ray, pdg<br />
Après avoir gagné 11 points de croissance en 2008 et<br />
atteint un CA de 12,3 millions d’euros, Marcel Le Ray, PDG des<br />
transports éponymes, s’attend à une baisse de ses résultats sur<br />
l’exercice 2009 car, “à périmètre égal, nous sommes à -6 % (au<br />
15 septembre). Tous <strong>le</strong>s secteurs sont en baisse et notamment<br />
l’automobi<strong>le</strong> avec laquel<strong>le</strong> nous travaillons régulièrement depuis<br />
des années.”<br />
Sur <strong>le</strong> site de Chartres de <strong>Bretagne</strong> près de Rennes, une bonne<br />
partie des 2 000 m 2 de plates-formes est consacrée à alimenter<br />
en flux tendus <strong>le</strong>s 2 chaînes de production du site PSA, situé juste<br />
en face. “Nous réceptionnons et entreposons <strong>le</strong>s réservoirs à<br />
essence de certains modè<strong>le</strong>s de voitures qui, après être assemblés<br />
sur place, sont acheminés par nos soins sur la chaîne de production<br />
de la Janais quand <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> est arrivé à ce stade du<br />
montage. C’est <strong>le</strong> juste à temps. Nous apportons ainsi des solutions<br />
complètes à nos clients qui intègrent <strong>le</strong> transport en amont,<br />
<strong>le</strong> stockage et la livraison en bord de ligne chez <strong>le</strong> constructeur”,<br />
commente <strong>le</strong> PDG. La logistique représente aujourd’hui 29 % du<br />
CA de la SA. Principa<strong>le</strong> activité de l’entreprise, <strong>le</strong> transport de<br />
marchandises en lots comp<strong>le</strong>ts ou semi lots représente 45 % de<br />
l’activité avec 45 camions sillonnant toute la moitié Nord de la<br />
France. La distribution et la ramasse de fret pa<strong>le</strong>ttisé complètent<br />
ce pô<strong>le</strong> et assurent 26 % de l’activité.<br />
Une solution France entière via <strong>le</strong> réseau Flo<br />
“En matière de distribution ou de messagerie industriel<strong>le</strong> (1 à 5<br />
pa<strong>le</strong>ttes),15 camions assurent une navette quotidienne de l’Ouest<br />
vers Paris et inversement. Pour satisfaire <strong>le</strong>s clients qui souhaitent<br />
distribuer au-delà de cette ligne géographique, j’ai adhéré<br />
dès 1996 à France Lots (Flo), un réseau constitué d’environ 70<br />
transporteurs. Grâce à ce groupement, je suis capab<strong>le</strong> d’assurer<br />
à mon client que sa pa<strong>le</strong>tte sera rendue en 24 h à Lyon ou dans<br />
<strong>le</strong> Nord et en 48 h ou 72 h dans <strong>le</strong>s départements plus diffici<strong>le</strong>s<br />
d’accès. Nous offrons une solution France entière, malgré que<br />
nous soyons des PME. Le réseau accompagne aussi commercia<strong>le</strong>ment<br />
chaque adhérent en <strong>le</strong> sensibilisant aux notions de<br />
qualité de service, de respect des délais, de non litige sur la marchandise<br />
et de traçabilité par exemp<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong>s-ci sont devenues<br />
inhérentes au métier de transporteur. Les tarifs ont tendance à<br />
baisser, seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s entreprises qui respecteront une politique de<br />
qualité assureront <strong>le</strong>ur pérennité.” Certifiés Iso 9001 depuis 2005,<br />
<strong>le</strong>s transports Le Ray ont investi depuis 2008 dans des moyens<br />
informatiques importants en dotant <strong>le</strong>urs camions d’un système<br />
embarqué assurant une complète traçabilité des marchandises.<br />
La géo-localisation permet d’anticiper tout retard de<br />
livraison. Un progiciel de gestion des stocks de l’ensemb<strong>le</strong><br />
des entrepôts permet à chaque client de suivre, via Internet, l’état<br />
de ses stocks en temps réel et d’avoir accès au camion qui<br />
transporte sa marchandise.<br />
Avec 1 000 clients actifs par an émanant de tous secteurs<br />
(industrie et agro-alimentaire, Marcel Le Ray estime<br />
qu’“aujourd’hui, si on n’entre pas dans ces logiques d’information<br />
en temps réel, on est disqualifié. En apportant un service<br />
de haut niveau, cela nous permet de vendre notre prestation au<br />
juste prix. Avant de maîtriser <strong>le</strong>s flux physiques, il faut bien<br />
maîtriser <strong>le</strong>s flux d’information.”<br />
V.M.<br />
34<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 35<br />
DE LANNION, NEXCOM SYSTEMS PROPOSE DES SOLUTIONS DE CONVERGENCE VOIP/WEB<br />
Valoriser l’expertise technologique<br />
Créée en 2005 à Lannion par Jean-Pierre Pinal et Thomas<br />
Leseney, Nexcom Systems est spécialisée dans <strong>le</strong>s<br />
nouveaux services de communication multimédia<br />
associant <strong>le</strong> web et <strong>le</strong> réseau téléphone.<br />
“Nous avons été <strong>le</strong>s premiers à lancer la formation IMS 1<br />
pour <strong>le</strong>s nouveaux réseaux de télécommunication utilisant la<br />
Voix sur IP (Voip). Aujourd’hui, nous sommes <strong>le</strong>ader en France<br />
et formons en moyenne 500 personnes par an. Nos clients sont<br />
<strong>le</strong>s principaux opérateurs télécoms, Orange, SFR, Neuf-Cegetel<br />
mais aussi des constructeurs comme Alcatel ou Comverse.”<br />
explique Thomas Leseney. L’expertise technologique des deux<br />
fondateurs a éga<strong>le</strong>ment permis <strong>le</strong> développement de logiciels de<br />
services de communication multimédia SIP et Web 2.0.<br />
Aujourd’hui, l’effectif de Nexcom s’élève à 10 ingénieurs pour un<br />
CA 2008 d’1 million d’euros.<br />
“Grâce à notre expertise et notre capacité à nous adapter au<br />
contexte de chacun de nos clients, nous avons acquis une très<br />
bonne réputation auprès des responsab<strong>le</strong>s formation. Nous<br />
sommes désormais référencés auprès d’eux et pour certaines formations<br />
comme l’IMS, nous détenons même, quelquefois, l’exclusivité.”<br />
Nexcom est éga<strong>le</strong>ment éditeur de logiciels de<br />
télécommunication via <strong>le</strong> développement de plates-formes de<br />
services téléphoniques basées sur des techniques issues du<br />
monde du Web. “C’est ce qu’on appel<strong>le</strong> la convergence, une technologie<br />
de plus en plus utilisée car moins chère et plus f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>.<br />
Aujourd’hui, cette activité d’éditeur représente 70 % du CA. Les<br />
acteurs sont <strong>le</strong>s mêmes. Nous avons, par exemp<strong>le</strong>, réaliser pour<br />
Orange <strong>le</strong> cœur du centre d’appels de renseignements téléphoniques,<br />
<strong>le</strong> “118”, qui gère pas moins de 200 000 appels/jour.<br />
Les contraintes opérationnel<strong>le</strong>s sont très fortes mais depuis 3 ans<br />
que <strong>le</strong>s services sont déployés, nous n’avons rencontré aucun<br />
problème. La qualité de service est indispensab<strong>le</strong>. Nous<br />
subissons des audits internes avec des certifications propres à<br />
nos clients.” Aujourd’hui, avec une cinquantaine de clients dont<br />
5 “gros”, Nexcom est en passe de restructurer son offre<br />
commercia<strong>le</strong> et recrutera dès 2010 un nouveau DG.<br />
V.M.<br />
1<br />
L’IMS (IP Multimedia Subsystem) forme <strong>le</strong> soc<strong>le</strong> des futures infrastructures<br />
des réseaux de télécommunications. Ces réseaux tout IP permettront<br />
la mise en place de réels services de convergence voix-données et fixe-mobi<strong>le</strong>.<br />
RÉGION<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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Ils ont créé <strong>le</strong>ur “boîte”<br />
ROBERT FRANÇOISE A CRÉÉ SA MARQUE DE PRÊT-À-PORTER MASCULIN<br />
Afficher une bel<strong>le</strong> tenue<br />
GROS PLAN<br />
Ancien footbal<strong>le</strong>ur aujourd’hui animateur sportif à Pacé (35), Robert Françoise s’est attelé en 2006 à créer<br />
sa marque de prêt à porter masculin : Nuño. Du casual chic qu’il entend positionner par la qualité des mélanges utilisés,<br />
un stylisme pointu et un référencement en boutiques déjà engagés. Mais qui restent à confirmer.<br />
“Le problème avec Le Printemps, c’est que vous<br />
pouvez faire un malheur au centre Alma lors de la Semaine des<br />
Créateurs mais vous ne serez pas pour autant référencé par <strong>le</strong>ur<br />
centra<strong>le</strong> d’achats nationa<strong>le</strong>. C’est toujours descendant – ce qui<br />
marche à Paris descend en province –, jamais ascendant !” Et<br />
pourtant, présent en 2007 dans <strong>le</strong> magasin de l’agglomération<br />
rennaise pour présenter sa première col<strong>le</strong>ction, Robert<br />
Françoise avait fait aussi bien, “voire mieux en termes de<br />
ventes” que <strong>le</strong>s autres marques (réputées) qui l’environnaient.<br />
On <strong>le</strong> sait, dans <strong>le</strong> texti<strong>le</strong> en général, et <strong>le</strong> prêt-à-porter en particulier,<br />
entre <strong>le</strong>s grands groupes dotés de moyens marketing<br />
considérab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s “jeaneurs-copain-des-peop<strong>le</strong>”, rien de plus<br />
diffici<strong>le</strong> que de s’imposer. Avec un bon business plan 1 , mais<br />
aussi parce qu’il a su taper dans <strong>le</strong> ballon, Robert a gardé, lui,<br />
quelques bons réf<strong>le</strong>xes en forme de “touches” : “j’ai pu m’appuyer<br />
sur des joueurs qui portaient mes col<strong>le</strong>ctions ou encore<br />
sur des clubs qui, pour <strong>le</strong>urs relations publiques, m’ont acheté<br />
des modè<strong>le</strong>s. Le problème, c’est que <strong>le</strong>s contrats des joueurs<br />
sont de plus en plus verrouillés : ils ne sont même plus libres<br />
de porter ce qu’ils veu<strong>le</strong>nt.”<br />
A l’image des chemises et polos de Nuno.<br />
Une ligne volontairement courte – une<br />
chemise, un polo, deux cou<strong>le</strong>urs –,<br />
même si ceinture et ligne de bagages<br />
ont déjà <strong>le</strong>urs prototypes et que des<br />
pulls (laine et soie mélangées) feront<br />
partie de la col<strong>le</strong>ction automne-hiver<br />
(près de 10 000 euros d’investissements<br />
pour 1 500 pièces).<br />
“Dessinées par un styliste, je<br />
voulais des lignes ajustées qui<br />
se différencient mais dans une gamme de prix abordab<strong>le</strong>.<br />
Encore que s’imposer dans <strong>le</strong> moyen haut de gamme est délicat<br />
: <strong>le</strong> marché est tiré par l’entrée de gamme ou <strong>le</strong> luxe.”<br />
“On ne lance pas sa marque pour satisfaire son ego”<br />
La qualité (et <strong>le</strong>s quotas de production) : grosse partie “de<br />
négo” avec <strong>le</strong>s fournisseurs aux quatre coins du globe : “j’ai<br />
commencé à travail<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong> Portugal, un gros avantage : <strong>le</strong> pays<br />
est dans la zone euro. Mais <strong>le</strong>s fournisseurs m’imposaient 900<br />
pièces pour un polo en 3 cou<strong>le</strong>urs ! Même chose avec la Chine.”<br />
Direction la Turquie. “Le pays travail<strong>le</strong> de beaux cotons avec une<br />
bel<strong>le</strong> qualité de popeline et assure des séries courtes.”<br />
Cette rentrée, Nuño sera référencé dans une seconde<br />
boutique rennaise après un positionnement ce printemps chez<br />
Crazy Republic, l’une des boutiques <strong>le</strong>s plus courues de la<br />
vil<strong>le</strong>. La suite “A compter de cette rentrée, je serai au Printemps<br />
de Tours jusque janvier 2010 et j’ai un commercial qui assure mon<br />
développement dans tout <strong>le</strong> Grand Ouest.” De quoi donner des<br />
ai<strong>le</strong>s à Robert Françoise Au début de l’été, il s’envolait pour<br />
Istanbul voir ses fournisseurs mais aussi “en vue d’implanter la<br />
marque”. Via des ventes privées Cela lui est arrivé à Dubaï où<br />
il a connu une anecdote révélatrice des aléas du métier. “Un<br />
intermédiaire qui implante des produits haut de gamme dans <strong>le</strong>s<br />
pays du Golfe m’avait proposé de me distribuer dans un “mall”.<br />
En fait, il voulait me racheter ma marque ! Je n’étais pas contre<br />
à condition de rester en charge de la production avec un<br />
pourcentage sur <strong>le</strong> chiffre d’affaires réalisé. Ça n’a pas abouti<br />
mais des collaborateurs m’ont demandé de <strong>le</strong>ur vendre<br />
des pièces. Quoi qu’il en soit, je dois aujourd’hui me<br />
faire accompagner dans mon développement pour<br />
rester cohérent et efficace. Actuel<strong>le</strong>ment, je<br />
m’occupe de tout : <strong>le</strong> matin avant d’al<strong>le</strong>r au<br />
travail et <strong>le</strong> soir en rentrant. Et c’est moi qui<br />
assure encore la réception de la marchandise et<br />
la distribue. A terme, mon idée est de tout faire<br />
livrer depuis l’usine. Ce qui m’intéresse, c’est<br />
moins la rapidité de mon développement que<br />
l’idée de <strong>le</strong> pérenniser.”<br />
Marquer un essai, c’est bien. Le transformer,<br />
c’est encore mieux.<br />
■ Serge Marshall<br />
1<br />
Mise de départ (pour production des lignes,<br />
déplacements à l’étranger) : 50 000 euros dont 20 000<br />
dégagés sur fonds propres. Prêt bancaire : 6 000 euros.<br />
Dispositifs venus abonder : PCE/ Conseil régional<br />
et garantie Sofaris (21 000 euros)<br />
36<br />
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Développement durab<strong>le</strong><br />
ECOFEUTRE A DÉVELOPPÉ UN PROCÉDÉ QUI RÉDUIT LES BESOINS EN TRANSPORT<br />
L’approche carbone s’appuie sur la R&D<br />
RÉGION<br />
À l’origine, Ecofeutre (Naizin-56) a été créée en 1998<br />
pour fabriquer des boîtes à œuf destinées au groupe Glon.<br />
Aujourd’hui, l’entreprise produit beaucoup d’emballages<br />
en cellulose moulée, de calage, destinés à des entreprises<br />
de l’é<strong>le</strong>ctro-ménager, de l’informatique, du luxe…<br />
“Nous baignons dans <strong>le</strong> développement durab<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong><br />
départ dans la mesure où nos produits sont fabriqués à partir de<br />
papier recyclé. L’ensemb<strong>le</strong> de nos matières premières sont 100 %<br />
recyclées et nous <strong>le</strong>s récoltons dans un rayon de 50 km”, souligne<br />
Bruno Deluzet, directeur général d’Ecofeutre.<br />
Un ingénieur “économie planète”<br />
au sein du groupe<br />
“Cette culture de départ nous a<br />
très vite amenés à penser<br />
l’innovation et l’impact environnemental,<br />
deux sujets<br />
complètement liés”, confie<br />
Bruno Deluzet. Cela a vraiment<br />
pris tout son sens<br />
lorsque <strong>le</strong> groupe Alain<br />
Glon a embauché en<br />
2007 un ingénieur<br />
“Economie planète”<br />
pour mettre en application<br />
une démarche<br />
environnementa<strong>le</strong> au<br />
sein de chaque société<br />
du groupe. Le jeune homme est diplômé de l’Institut national agronomique<br />
de Paris-Grignon. Durant un an et demi, il a réfléchi avec<br />
l’équipe R&D d’Ecofeutre à un nouveau procédé de production.<br />
“Le fait d’internaliser cette compétence a permis une réel<strong>le</strong><br />
expertise scientifique, spécifique à notre métier. Un prestataire<br />
Ademe n’aurait pas permis de tels résultats”. Oseo a soutenu ce<br />
programme d’innovation et Ecofeutre a obtenu des fonds européens.<br />
Moins de transport, moins de logistique<br />
L’entreprise produit aujourd’hui beaucoup d’emballages pour <strong>le</strong>s appareils é<strong>le</strong>ctroménagers<br />
Aujourd’hui en application, ce nouveau procédé révolutionne<br />
Ecofeutre. “La qualité des produits que nous sortons nous permet<br />
d’en mettre deux fois plus sur une pa<strong>le</strong>tte”, se réjouit Bruno<br />
Deluzet. Concrètement, nos produits s’empi<strong>le</strong>nt mieux. Notre<br />
procédé de fabrication nous permet d’obtenir un surfaçage des<br />
produits lisse et une haute répétabilité des dimensions.<br />
Conséquence : nous faisons d’importantes économies de transport,<br />
puisque <strong>le</strong>s produits prennent moins de place dans <strong>le</strong>s<br />
camions. Les émissions de CO2 dégagées sont divisées par<br />
deux. La logistique est, el<strong>le</strong> aussi, diminuée. Pour nos clients, c’est<br />
pareil.” D’autre part, 100 % de l’eau<br />
utilisée dans la production est réutilisée<br />
par Ecofeutre. “Ce procédé<br />
ne rejette aucun effluent sur l’environnement”,<br />
soutient Bruno<br />
Deluzet.<br />
Ce programme recherche et<br />
développement a coûté 3,5 millions<br />
d’euros à l’entreprise. Pour<br />
autant, Ecofeutre n’a pas augmenté<br />
ses tarifs. Le retour sur<br />
investissement est conséquent,<br />
iI concerne la renommée<br />
du nouveau procédé :<br />
Ecofeutre séduit désormais<br />
de grands comptes, comme<br />
Ranx Xerox qui lui commande<br />
des emballages de cartouches pour photocopieuse. L’entreprise<br />
de Naizin vend aussi maintenant des lignes de production, notamment<br />
chez trois partenaires <strong>le</strong>ttons et deux russes.<br />
■ Charlotte Viart<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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Enquête<br />
LES BRETONS FACE AUX ENJEUX DU LOBBYING<br />
Le grand méchant lobby<br />
PRATIQUES<br />
Pour beaucoup, Bruxel<strong>le</strong>s est un repaire de technocrates éloignés de la réalité,<br />
et complaisants vis-à-vis de lobbyistes qui ne défendent que <strong>le</strong>urs intérêts particuliers.<br />
Entièrement faux selon <strong>le</strong>s acteurs de l’économie bretonne qui ont eu affaire<br />
aux fonctionnaires européens. Toutes <strong>le</strong>s entreprises, aussi loca<strong>le</strong>s et petites soient-el<strong>le</strong>s,<br />
peuvent se faire entendre, et même jouer un rô<strong>le</strong> auprès des institutions européennes.<br />
En France, contrairement aux autres pays européens,<br />
<strong>le</strong> lobbying a mauvaise presse. Beaucoup <strong>le</strong> voit comme une<br />
façon de faire passer en force des projets ou des points de vue<br />
qui ne sont pas forcément <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs. Pourtant, à Bruxel<strong>le</strong>s,<br />
la transparence est de mise et <strong>le</strong>s jugements sont rendus par<br />
des experts indépendants.<br />
Les groupes de pression dont la place et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> ne font plus<br />
débat au sein de l’Union Européenne fournissent à <strong>le</strong>urs membres<br />
des informations uti<strong>le</strong>s, spécialisées, et acquises sur <strong>le</strong> terrain.<br />
A<strong>le</strong>xandre Colomb, responsab<strong>le</strong> d’Entreprise Europe<br />
Ouest, réseau européen de soutien aux entreprises basé à la<br />
CRCI <strong>Bretagne</strong>, témoigne : “il faut que <strong>le</strong>s entreprises bretonnes<br />
aient conscience que tous <strong>le</strong>s fonctionnaires européens<br />
qui travail<strong>le</strong>nt sur des dossiers pointus sont en demande d’informations<br />
de la part des professionnels”.<br />
Des institutions à l’écoute des professionnels<br />
Chaque année, Entreprise Europe Ouest organise des rencontres<br />
à Bruxel<strong>le</strong>s entre des entrepreneurs et des fonctionnaires<br />
européens. Dominique Cloarec, juriste au sein du groupe Even,<br />
a plusieurs fois participé à ces déplacements. “C’est intéressant,<br />
nous sommes en contact direct avec <strong>le</strong>s auteurs de textes<br />
rég<strong>le</strong>mentaires et obtenons ainsi des précisions de <strong>le</strong>ur part. Nos<br />
autres rencontres avec des techniciens nous permettent de<br />
remonter <strong>le</strong>s difficultés rencontrées sur <strong>le</strong> terrain. Ils sont très<br />
intéressés par ce vécu.”<br />
Cependant, si <strong>le</strong>s fonctionnaires européens sont ouverts, <strong>le</strong>ur<br />
éloignement géographique reste un handicap. A l’image<br />
d’Entreprise Europe Ouest, de nombreux intermédiaires existent<br />
pour conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s entreprises sur l’Europe. Ainsi, la délégation<br />
permanente de la <strong>Bretagne</strong> à Bruxel<strong>le</strong>s, créée en octobre<br />
2006, a pour objet de promouvoir <strong>le</strong>s intérêts de la région et de<br />
ses acteurs socio-économiques. Selon Ségolène Martin, sa<br />
chargée de mission, “<strong>le</strong>s entreprises ne doivent pas hésiter à<br />
se tourner vers Bruxel<strong>le</strong>s car de nombreuses structures existent<br />
pour <strong>le</strong>s aider.”<br />
Photos : Par<strong>le</strong>ment européen<br />
Mission d’entreprises agroalimentaires à Bruxel<strong>le</strong>s,<br />
organisée par la CRCI <strong>Bretagne</strong> et l’Adria en mars 2008<br />
Lobbying rég<strong>le</strong>mentaire<br />
et lobbying de projet<br />
Mener des activités de lobbying auprès<br />
des institutions européennes est donc<br />
possib<strong>le</strong>. Mais quel est l’intérêt pour une<br />
PME bretonne On distingue deux formes<br />
de lobbying : <strong>le</strong> lobbying rég<strong>le</strong>mentaire<br />
qui vise à influencer la législation européenne<br />
dans <strong>le</strong> sens de ses intérêts et <strong>le</strong><br />
lobbying de projet mené par ceux qui<br />
répondent à un appel d’offre européen.<br />
Nutrialys (Rennes) a fait <strong>le</strong> choix de se<br />
tourner vers <strong>le</strong> législateur. Créée en 2006,<br />
la SA conçoit et fabrique des produits en<br />
nutrition clinique. Bruno Chevallier, directeur<br />
général de cette société qui emploie<br />
8 personnes explique : “toute la rég<strong>le</strong>men-<br />
38<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 39<br />
TEAMCAST (35) PARTICIPE À LA DÉFINITION DES NORMES EUROPÉENNES<br />
Etre en avance sur son marché<br />
“Certaines de nos idées sont d’ores<br />
et déjà intégrées aux normes de diffusion<br />
terrestre”, s’exclame Gérard Faria, directeur<br />
général de TeamCast. Comment cette<br />
société créée à Saint-Grégoire près de<br />
Rennes en 2003 a-t-el<strong>le</strong> réussi à influer sur<br />
des normes supranationa<strong>le</strong>s <br />
TeamCast conçoit et commercialise des<br />
“modulateurs numériques” pour <strong>le</strong>s émetteurs<br />
qui diffusent des signaux de radio et<br />
télévision numérique terrestre. Ses dirigeants<br />
participent aussi au forum<br />
European Te<strong>le</strong>communications Standards<br />
Institute (ETSI), dont <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> est de produire<br />
des normes de télécommunications pour<br />
<strong>le</strong> présent et <strong>le</strong> futur. “La plupart des<br />
normes européennes sont conçues dans<br />
des forums industriels tels que l’ETSI,<br />
explique Gérard Faria. Ces groupes de<br />
travail constitués de professionnels proposent<br />
des idées aux instances législatives<br />
européennes, qui <strong>le</strong>s utilisent ou non.”<br />
“Notre participation aux travaux de normalisation<br />
se passe de la meil<strong>le</strong>ure manière<br />
possib<strong>le</strong>. Le processus de décision est<br />
démocratique et la priorité est donnée aux<br />
compétences. Si une idée est bonne, el<strong>le</strong><br />
est retenue.” Il n’y a donc pas besoin<br />
d’être un grand groupe, ni de mener des<br />
actions de lobbying compliquées et<br />
mystérieuses pour influencer <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />
européennes.<br />
“C’est un travail de longue ha<strong>le</strong>ine, mais qui<br />
finit par payer, conclut Gérard Faria. Nos<br />
modulateurs numériques sont un succès<br />
parce qu’ils sont commercialisés dès que<br />
la norme qui définit la forme d’onde numérique<br />
est publiée. Notre participation aux<br />
travaux de normalisation est donc indispensab<strong>le</strong><br />
pour maintenir notre avance par<br />
rapport aux besoins du marché.”<br />
PRATIQUES<br />
tation sur la formulation et l’utilisation de nos produits se fait<br />
au niveau européen. Il est donc impératif de nous faire entendre<br />
à cette échel<strong>le</strong>. La thérapie nutritionnel<strong>le</strong> n’existant pas<br />
encore dans la législation actuel<strong>le</strong>, nous glissons, pour <strong>le</strong><br />
moment, nos produits dans la case “nutrition clinique”. Nous<br />
organisons éga<strong>le</strong>ment une veil<strong>le</strong> rég<strong>le</strong>mentaire. C’est loin<br />
d’être satisfaisant mais la législation a du mal à suivre <strong>le</strong>s innovations<br />
rapides comme <strong>le</strong>s nôtres.”<br />
Breiz Europe défend l’agro-alimentaire breton<br />
à Bruxel<strong>le</strong>s<br />
En 1987, A<strong>le</strong>xis Gourvennec, <strong>le</strong> fondateur de Brittany Ferries,<br />
crée l’association Breiz Europe, pour faciliter l’exportation de<br />
la production agrico<strong>le</strong> bretonne. Sa mission : défendre <strong>le</strong>s intérêts<br />
de ses membres face aux institutions européennes.<br />
Aujourd’hui encore, la <strong>Bretagne</strong> reste la seu<strong>le</strong> région française<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 40<br />
Réunion <strong>le</strong>s 6 et 7 juil<strong>le</strong>t à Genoa en Italie à l’entreprise Ansaldo STS,<br />
partenaire du projet Greentransport TV (programme PCRD)<br />
PRATIQUES<br />
dont <strong>le</strong>s intérêts agro-alimentaires sont représentés<br />
devant l’UE par un lobby professionnel.<br />
Deux personnes y travail<strong>le</strong>nt et selon son président,<br />
Jean Le Vourch, ce lobby est reconnu par<br />
<strong>le</strong>s institutions. “On nous demande régulièrement<br />
notre position. Nous expliquons aux fonctionnaires<br />
la situation vécue sur <strong>le</strong> terrain et<br />
<strong>le</strong>ur indiquons quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s améliorations<br />
possib<strong>le</strong>s à apporter. Grâce à nos solides arguments,<br />
nous sommes considérés comme des<br />
gens sérieux et crédib<strong>le</strong>s.” L’action de Breiz<br />
Europe dans l’actuel<strong>le</strong> crise du lait illustre bien<br />
cette position. “Nous travaillons beaucoup<br />
actuel<strong>le</strong>ment à informer nos adhérents sur la<br />
situation généra<strong>le</strong> du marché laitier en Europe<br />
et sur ses enjeux, poursuit Jean Le Vourch. Les<br />
chefs d’Etat ont acté une hausse des quotas laitiers<br />
de 1 % par an, jusqu’à <strong>le</strong>ur disparition en<br />
2015. Il me semb<strong>le</strong> illusoire de lutter pour <strong>le</strong>ur<br />
maintien et <strong>le</strong>s producteurs auraient tout intérêt<br />
à prendre <strong>le</strong>urs dispositions pour faire face à cette hausse<br />
plutôt que de faire grève. De l’autre côté, nous insistons auprès<br />
de la Commission Européenne pour qu’ils n’ail<strong>le</strong>nt pas trop loin<br />
dans la dérégulation des marchés agrico<strong>le</strong>s.”<br />
Une PME peut participer à un projet européen<br />
Quand certaines entreprises font pression pour que la législation<br />
européenne évolue en fonction de <strong>le</strong>urs intérêts, d’autres<br />
défendent <strong>le</strong>urs projets pour obtenir des aides financières. Dès<br />
<strong>le</strong>s années 80, l’Union lance des programmes de financement<br />
pour encourager la recherche européenne. Le Programmecadre<br />
pour la recherche et <strong>le</strong> développement technologique<br />
(PCRDT) voit <strong>le</strong> jour. Des domaines prioritaires sont définis<br />
pour une certaine période et selon <strong>le</strong>urs compétences, <strong>le</strong>s<br />
PME et centres de recherche y accèdent via un mécanisme<br />
d’appel à projets.<br />
Plusieurs entreprises bretonnes ont été incitées à participer à<br />
un de ces projets car el<strong>le</strong>s disposaient d’un vrai savoir-faire.<br />
“Malgré <strong>le</strong>ur potentiel, souligne Hélène Morin de <strong>Bretagne</strong><br />
Innovation, el<strong>le</strong>s n’auraient pas pris l’initiative d’y al<strong>le</strong>r toutes<br />
seu<strong>le</strong>s. Pourtant une tel<strong>le</strong> participation permet de travail<strong>le</strong>r<br />
avec <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs au niveau européen, de réfléchir à sa stratégie,<br />
et bien sûr, d’obtenir des financements.”<br />
Selon une enquête de <strong>Bretagne</strong><br />
Innovation, 95 % des entreprises bretonnes<br />
qui ont participé à un projet<br />
européen sont prêtes à <strong>le</strong> refaire.<br />
Dominique Meunier est aussi directeur exécutif de la plate-forme<br />
Networked and E<strong>le</strong>ctronic Media (NEM). Cel<strong>le</strong>-ci est une association<br />
de droit européen créée en 2004. El<strong>le</strong> regroupe 600<br />
industriels et scientifiques des médias é<strong>le</strong>ctroniques en réseau.<br />
Son but est d’influencer <strong>le</strong>s orientations européennes en matière<br />
de recherche. “Le NEM travail<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>ment à un agenda stratégique<br />
pour 2020. Il sera utilisé par la Commission pour définir<br />
<strong>le</strong>s appels à projet du prochain PCRDT, explique-t-il. Les<br />
retombées de ce travail, déjà réalisé <strong>le</strong>s années précédentes,<br />
sont grandes : <strong>le</strong>s appels d’offres de l’actuel PCRDT correspondent<br />
aux besoins de nos membres, et notamment ceux du<br />
Pô<strong>le</strong> Images et Réseaux.”<br />
S’il peut paraître diffici<strong>le</strong> pour une PME loca<strong>le</strong> de participer à<br />
l’élaboration du prochain PCRDT ou de diriger un projet collaboratif<br />
européen, el<strong>le</strong> peut néanmoins s’impliquer dans un projet<br />
comme simp<strong>le</strong> membre. El<strong>le</strong> peut aussi se positionner comme<br />
validateur de projet, c’est-à-dire essayer la technologie mise en<br />
place par <strong>le</strong>s porteurs du projet pour vérifier qu’el<strong>le</strong> fonctionne.<br />
“Tout <strong>le</strong> monde peut donc participer à un projet européen, à<br />
condition de trouver sa juste place,” conclut Hélène Morin.<br />
■ Julie Durand<br />
Jean-Dominique Meunier à Bruxel<strong>le</strong>s<br />
lors d’une rencontre de la Commission européenne<br />
avec <strong>le</strong>s plates-formes technologiques européennes<br />
40<br />
Informer et s’informer<br />
Pour <strong>le</strong> lobbying de projet, <strong>le</strong> maître<br />
mot est l’information. Pour s’assurer<br />
que son projet correspond parfaitement<br />
à la demande formulée dans la<br />
proposition de l’appel d’offres, il est<br />
possib<strong>le</strong> de participer à la définition<br />
des programmes de recherche européens.<br />
Une autre forme de lobbying<br />
se met alors en place. Vice-président du<br />
Pô<strong>le</strong> Images et Réseaux, Jean-<br />
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Juridique<br />
LOI DE FINANCES 2010<br />
La réforme de la taxe professionnel<strong>le</strong><br />
Conformément à l’annonce du Président de la<br />
République en février dernier, la loi de Finances 2010<br />
devrait remplacer la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong> par<br />
une nouvel<strong>le</strong> contribution, “la cotisation économique<br />
territoria<strong>le</strong>” (CET) composée de deux éléments : la cotisation<br />
loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) et la cotisation complémentaire<br />
(CC).<br />
La cotisation loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) :<br />
La CLA correspondrait à la part de l’actuel<strong>le</strong> taxe professionnel<strong>le</strong><br />
assise sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs locatives foncières. Les règ<strong>le</strong>s de détermination<br />
de ces va<strong>le</strong>urs locatives resteraient <strong>le</strong>s mêmes qu’aujourd’hui<br />
à l’exception de cel<strong>le</strong> des immeub<strong>le</strong>s à usage industriel<br />
qui serait diminuée de 15 %.Les règ<strong>le</strong>s relatives à la période de<br />
référence (N-2) et à l’annualité de l’impôt devraient être maintenues.<br />
En revanche, la part correspondant aux équipements et<br />
biens mobiliers serait définitivement supprimée. Les titulaires de<br />
bénéfices non commerciaux employant moins de cinq salariés<br />
continueraient de bénéficier d’un régime spécial d’imposition<br />
dans la mesure où <strong>le</strong>ur CLA aurait pour base, d’une part, la va<strong>le</strong>ur<br />
locative de <strong>le</strong>ur immobilisations re<strong>le</strong>vant de la taxe foncière et<br />
d’autre part, une fraction éga<strong>le</strong> à 6 % de <strong>le</strong>urs recettes comme<br />
aujourd’hui. Ces derniers seraient en revanche dispensés de cotisation<br />
complémentaire.<br />
Entrée en vigueur de la cotisation économique<br />
territoria<strong>le</strong> (CET) :<br />
Cette cotisation économique territoria<strong>le</strong> entrerait en vigueur<br />
dès 2010. Compte-tenu de son fort impact budgétaire, ce projet<br />
de réforme prévoit d’ores et déjà <strong>le</strong> versement d’un acompte<br />
exceptionnel d’impôt sur <strong>le</strong>s sociétés au plus tard <strong>le</strong> 31 décembre<br />
2010 pour <strong>le</strong>s entreprises retirant un gain de ce nouveau<br />
régime : <strong>le</strong> calcul de cet acompte reste à définir. Parallè<strong>le</strong>ment,<br />
plusieurs aménagements seraient prévus pour limiter l’impact<br />
de la réforme sur <strong>le</strong>s entreprises peu imposées aujourd’hui :<br />
- abattement annuel pour <strong>le</strong>s entreprises au chiffre d’affaires inférieur<br />
à 2 000 000 € ;<br />
- plafonnement de l’assiette de la va<strong>le</strong>ur ajoutée à 80 % du<br />
chiffre d’affaires pour <strong>le</strong>s entreprises à forte masse salaria<strong>le</strong> ;<br />
- lissage sur 5 ans de l’augmentation de cette cotisation par rapport<br />
à la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>: cette cotisation ne<br />
devrait pas augmenter de plus de 500 € ou 10 % en 2010 par<br />
rapport à la taxe professionnel<strong>le</strong> 2009.<br />
En conclusion et contrairement à la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>,<br />
cette réforme qui exonèrerait <strong>le</strong>s investissements productifs<br />
(machines, outillages, …) pour taxer plus lourdement la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée devrait favoriser <strong>le</strong> secteur industriel au détriment notamment<br />
des entreprises de services.<br />
Une gestion fisca<strong>le</strong> adaptée à cette nouvel<strong>le</strong> cotisation devra<br />
donc être mise en place dans <strong>le</strong>s entreprises dès la finalisation<br />
de cette réforme.<br />
Jean-Baptiste Appriou,<br />
Juris Domus, société d’Avocats<br />
PRATIQUES<br />
l<strong>le</strong>s<br />
nne<br />
nes<br />
La cotisation complémentaire (CC) :<br />
La CC serait due par toutes <strong>le</strong>s personnes exerçant une activité<br />
imposab<strong>le</strong> à la CLA (à l’exception des titulaires de bénéfices non<br />
commerciaux précités), dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires annuel est<br />
supérieur à 500 000 €.Comme la cotisation minima<strong>le</strong> de taxe professionnel<strong>le</strong><br />
en fonction de la va<strong>le</strong>ur ajoutée applicab<strong>le</strong> aujourd’hui<br />
aux redevab<strong>le</strong>s réalisant un chiffre d’affaires supérieur à<br />
7 600 000 €, la CC serait assise sur la va<strong>le</strong>ur ajoutée produite<br />
par l’entreprise : son calcul n’est pas définitivement arrêté<br />
aujourd’hui mais el<strong>le</strong> devrait être assez proche de la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée actuel<strong>le</strong>. Le taux de cette CC serait progressif en fonction<br />
du chiffre d’affaires de l’entreprise. Il devrait plafonner à 1,5 %<br />
pour <strong>le</strong>s entreprises dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires est supérieur à<br />
50 000 000 €.<br />
A la différence notab<strong>le</strong> de la cotisation minima<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong> de taxe<br />
professionnel<strong>le</strong> en fonction de la va<strong>le</strong>ur ajoutée, cette CC s’ajouterait<br />
à la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité ce qui impliquerait pour <strong>le</strong>s<br />
entreprises notamment de négoce dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires est<br />
é<strong>le</strong>vé une progression de <strong>le</strong>ur contribution par rapport à <strong>le</strong>ur<br />
charge actuel<strong>le</strong> de taxe professionnel<strong>le</strong>.<br />
La cotisation économique territoria<strong>le</strong> (CLA + CC) devrait néanmoins<br />
profiter d’un mécanisme de plafonnement en fonction de<br />
la va<strong>le</strong>ur ajoutée comparab<strong>le</strong> à celui applicab<strong>le</strong> aujourd’hui à la<br />
taxe professionnel<strong>le</strong>.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
41
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PRATIQUES<br />
Mis en place en 2008 et couvrant 40 pays, “Enterprise Europe” est <strong>le</strong> réseau<br />
officiel de la Commission européenne d’appui à l’innovation et la compétitivité<br />
des PME.<br />
En <strong>Bretagne</strong> et Pays de la Loire, <strong>le</strong>s Chambres régiona<strong>le</strong>s de commerce et<br />
d’industrie, Oséo Innovation et <strong>Bretagne</strong> Innovation ont allié <strong>le</strong>urs expertises<br />
au sein d’“Entreprise Europe Ouest” pour accompagner <strong>le</strong>s entreprises dans<br />
<strong>le</strong>urs projets d’innovation et d’internationalisation.<br />
Retrouvez ci-dessous, une sé<strong>le</strong>ction d’opportunités de partenariats<br />
Si vous vou<strong>le</strong>z être mis en relation, recevoir <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s opportunités ou si vous<br />
souhaitez diffuser vous-même une annonce dans <strong>le</strong> réseau Entreprise Europe,<br />
contactez-nous : Tél. 02 99 25 41 57 ou par mél : een@bretagne.cci.fr<br />
Opportunités de partenariats technologiques<br />
Contact : Caro<strong>le</strong> TAFFUT<br />
Nautisme-TIC : Une PME espagno<strong>le</strong> spécialisée dans la<br />
maintenance des bateaux de loisirs est à la recherche<br />
d’une application logiciel<strong>le</strong> pour la gestion (contrô<strong>le</strong>, planification<br />
et suivi) de l’entretien préventif des bateaux en<br />
hivernage. La société est ouverte à différentes formes de<br />
coopérations.<br />
Réf : 07 ES SEIF 0IP8<br />
Environnement : Une PME italienne recherche une expertise<br />
technologique et du savoir-faire pour <strong>le</strong> traitement des<br />
polluants produits lors du processus de combustion. La<br />
PME souhaite acquérir ou co-développer un procédé technologique<br />
de mesure en temps réel de la dioxine.<br />
Réf : 08 IT 53V2 0IX5<br />
Cosmétique : Une multinationa<strong>le</strong> basée à Bruxel<strong>le</strong>s<br />
cherche des solutions novatrices (p<strong>le</strong>inement ou partiel<strong>le</strong>ment<br />
développées) pour assurer une performance de<br />
longue durée de parfum dans <strong>le</strong>s produits de soins de<br />
beauté. Accord commercial avec assistance technique.<br />
Réf : 09 BE 0213 3EYN<br />
TIC : Un consortium anglais gère un projet FP7 TIC-2009<br />
“4.3 Intelligent Information Management” et recherche<br />
un partenaire pour renforcer sa proposition pour <strong>le</strong> prochain<br />
appel. Le partenaire doit posséder des ensemb<strong>le</strong>s<br />
de données volumineux nécessitant une analyse sémantique<br />
qui jouera <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’utilisateur final à des fins de<br />
développement commercial. Date limite pour cet appel<br />
au 26 Octobre 2009.<br />
Réf : 09 GB 42O1 3F1U<br />
Emballage-IAA : Une entreprise suédoise d’aquaculture<br />
cherche des partenaires travaillant avec des équipements<br />
et des solutions d’emballage adaptées pour <strong>le</strong>s mou<strong>le</strong>s<br />
b<strong>le</strong>ues. Les solutions d’emballages pourraient être adaptées<br />
à l’industrie alimentaire ou pour <strong>le</strong> consommateur.<br />
Réf : 09 SE 67CL 3DW2<br />
Opportunités de partenariats commerciaux<br />
Contact : Caro<strong>le</strong> WAGNER<br />
Agroalimentaire : Société polonaise spécialisée dans la<br />
distribution d’ingrédients et d’additifs alimentaires<br />
recherche nouveaux fournisseurs d’ingrédients innovants<br />
axés sur la santé.<br />
Réf : 20090630087<br />
Arts de la tab<strong>le</strong> : Société danoise est à la recherche de<br />
fournisseurs d’assiettes, verres à vins, couverts ornés de<br />
f<strong>le</strong>urs ou de dorures.<br />
Réf : 20090910013<br />
Construction : Une société écossaise est à la recherche<br />
de fournisseurs de grès, calcaire et granit.<br />
Réf : 20090806022<br />
Cosmétique : Entreprise belge spécialisée dans <strong>le</strong>s cosmétiques<br />
est à la recherche d’un fournisseur de flacons<br />
en verre.<br />
Réf : 20090805024<br />
E<strong>le</strong>vage : Société espagno<strong>le</strong> spécialisée dans l’importexport<br />
de matières premières pour l’alimentation anima<strong>le</strong><br />
offre ses services de représentation.<br />
Réf : 20090608021<br />
Energie : PME hongroise recherche fournisseurs de<br />
pompes à cha<strong>le</strong>ur (géothermie, eau, air), énergie éolienne,<br />
cellu<strong>le</strong>s photovoltaïques, col<strong>le</strong>cteurs solaires…<br />
Réf : 20090602046<br />
Texti<strong>le</strong> : Société autrichienne disposant d’un large réseau<br />
en Europe et en Asie se propose de distribuer des produits<br />
de maroquinerie et texti<strong>le</strong>s.<br />
Réf : 20090813006<br />
TIC : Société de distribution dans <strong>le</strong> domaine des TIC<br />
propose d’agir en tant que distributeur pour des produits<br />
informatiques et é<strong>le</strong>ctroniques via son site e-commerce<br />
et autres réseaux de distribution.<br />
Réf : 20090804031<br />
42<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009
BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 43<br />
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