Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau

Programme Risque Inondation
Fixation de la végétation dans le chenal
des cours d'eau
Rapport final
COORDONNATEUR : PHILIPPE BELLEUDY
LABORATOIRE D’ETUDE DES TRANSFERTS EN HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT
UMR 5564 (CNRS, INPG, IRD, UJF)
EN ASSOCIATION AVEC:
LABORATOIRE DE GEOGRAPHIE PHYSIQUE GEOLAB
UMR 6042-CNRS - Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand
LABORATOIRE ECOSYSTEMES ALPINS
Juin 2002
EA DRED 542 - UNIVERSITE JOSEPH FOURIER, GRENOBLE

sommaire - page 1
Sommaire
Avant propos............................................................................................................................ 2
Résumé.................................................................................................................................... 3
Abstract..................................................................................................................................... 3
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau.............................................. 5
1 Les enjeux......................................................................................................................... 5
2 Les objectifs initiaux........................................................................................................ 6
3 Déroulement de la recherche........................................................................................ 9
4 Avancées méthodologiques ........................................................................................10
4.1 Initiation d'une recherche ...............................................................................................10
4.2 Collaboration pluridisciplinaire .......................................................................................10
4.3 Des actions concrètes......................................................................................................11
5 Perspectives ...................................................................................................................13
Annexes..................................................................................................................................17
Annexe 1 : Publications..........................................................................................................18
Annexe 2 : hydrophone...........................................................................................................19
Annexe 3 : Séminaire SHF .....................................................................................................21
Annexe 4 : Poster réalisé pour les premières rencontres de l'OSUG le 2 juillet 2001 ..............24
Annexe 5 : Participants au projet............................................................................................26
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

Av ant propos - page 2
Avant propos
Cette recherche pluridisciplinaire a été réalisée par trois équipes. Elle est soutenue
conjointement par le programme RIO 1 et par le programme FLOBAR 2 "Floodplain
Biodiversity and Restoration - Integrated natural science and socio-economic approaches
to catchment management" E.C. contract number: ENK1-CT-1999-00031
Du fait du décalage en temps de ces deux programmes de recherche, ce rapport n'est que
partiel. Il présente principalement les travaux réalisés par l'équipe LTHE du projet.
Ce travail de l'équipe LTHE est synthétisé dans le mémoire de thèse de Catherine Allain
Jegou (30 septembre 2002). Nous joignons une copie provisoire de ce mémoire à ce
rapport.
Le présent rapport est donc structuré de la façon suivante:
• Synthèse et conclusions
• Rappel des objectifs
• Résultats méthodologiques
• Perspectives
• Publications, actions de notoriété
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

ésumé - page 3
Résumé
Le déficit sédimentaire induit par extractions et les ouvrages hydroélectriques a provoqué
l’incision du lit de nombreuses rivières de piémont. Ces rivières à lit initialement mobile
ont actuellement un chenal unique d’écoulement figé. Les bancs de galets,
anciennement mobiles, sont perchés par rapport aux lignes d’eau et ne sont plus remaniés
par les crues. Ils se sont végétalisés. Le problème est alors de savoir, en cas de crue qui
submerge ces îles, comment la végétation influence les paramètres hydrauliques (vitesses,
hauteurs d’eau, mécanismes de propagation) et plus généralement comment la
végétation, le transport solide et l’écoulement interagissent dans le lit de la rivière.
Ce phénomène est étudié sur une portion de 50 km sur l’Isère et fait intervenir différents
domaines : hydrologues, hydrauliciens, géomorphologues, biologistes. Un site
expérimental, constitué d’une île végétalisée et de son chenal d’écoulement, est suivi
depuis 1994, où l'on mesure et observe en particulier la topographie, la végétation, et les
hauteurs d’eau. D’autres mesures sont faites en cas de crue : hauteurs et granulométrie des
dépôts, direction des vitesses. Ces mesures, ajoutées à des données à l’échelle de l’Isère
(topographies, débits) ont permis d’analyser l’évolution du lit pendant la dernière décennie
en relation avec l’occupation végétale. Elles ont également permis de modéliser
l’influence du frottement dans la végétation sur les paramètres hydrauliques.
Une étude à l’échelle locale des relations entre végétation, écoulement et transport solide
complète cette approche d’un site naturel : basée sur une analyse bibliographique et sur
des expérimentations, elle permet de proposer une formulation des écoulements et du
transport solide dans une végétation rigide, en vue de comprendre l’influence de la
végétation sur les dépôts de sédiments.
Abstract
RELATIONSHIP BETWEEN VEGETATION, FLOW AND SOLID TRANSPORT IN RIVER
BEDS
Because of human modifications like hydroelectric dams or in-channel gravel mining, that
induce sedimentary deficit, mobile-bed rivers have dug their beds, often reduced to a
single channel. Gravel banks, that were mobile, remained un-reshaped on the side of
channel and have been vegetalised. In the case of important floods, the question is to
know how those islands covered by vegetation will influence hydraulic parameters such as
velocities, water level, propagation time and how vegetation, hydraulics and sediment
transport will interact .
This phenomenon is studied on the Isere river in the French Alps and implies several fields
of research like hydrologists, hydraulicians, geomorphologists and biologists. An
experimental site, made of a recently vegetalised island and its channel, has been studied
for more than 6 years. Its topography and vegetation are measured every winter and water
levels all year through. At every flooding of the site, velocities directions (thanks to prone
vegetation), maximal water levels, grain size and thickness of new sediment layer are
measured. Observations and different measures about the evolution of those islands are
made on a 50 km long section of the Isere river. The bed evolution has been studied, in
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

ésumé - page 4
relation with vegetation. A 1D transport model of 50 km long has allowed to study the
evolution of hydraulic parameters as a function of hydrology and roughness.
This study on a natural site is completed by an analysis of flow and sediment transport
through vegetation, based on a bibliographic review and experimentation. At a very local
scale, a two-layer formulation that is based on classical theories of sediment transport and
recent research about flow in grassed vegetation is proposed to analyse the effect of reeds
on sediment deposition and grain sorting.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 5
Fixation de la végétation dans le chenal
des cours d'eau
1 Les enjeux
Les rivières, en particulier de piémont, ont subi dans l'histoire récente de nombreuses
modifications de leurs conditions d'alimentation (liquide et solide) et des conditions
d'écoulement. Ces modifications ont pour conséquence une évolution des propriétés
propres du lit qui se poursuit parfois plusieurs dizaines d'années après les causes qui les
ont provoquées.
La question qui nous intéresse pratiquement ici est celle du développement, depuis une
quinzaine d’années, d’une végétation composée de grands arbres à l’intérieur de certains
lits fluviaux endigués au cours du 19 ème siècle. Cette végétalisation occupe principalement
le flanc des digues, mais aussi d’anciens bancs latéraux vifs stabilisés par la diminution
des transports solides. En quelques années, elle a constitué des îles boisées de façon
irréversible.
Les conséquences sont :
- Une diminution des capacités d'écoulement en crue et donc une élévation du niveau
en crue en amont et un moindre écrêtement pour l'aval, éventuellement une
accélération de la crue ;
- Une augmentation des risques à l'aval du fait de la possibilité de formation d'embâcles
par les arbres finalement arrachés au cours des grosses crues ;
- Un appauvrissement de la diversité écologique de la rivière : disparition de zones
pionnières humides, des frayères.
Ces conséquences nécessitent la mise en place d'actions d'entretien coûteuses sur ces
rivières.
Les causes de cette végétalisation sont essentiellement d'origine anthropique. En premier
rang, elle résulte d'un déficit sédimentaire important, dû notamment aux extractions de
matériaux du lit en amont et, dans certains cas, aux perturbations du régime hydraulique
par les aménagements hydroélectriques. Le déficit sédimentaire se traduit principalement
par une diminution du brassage des matériaux qui constituent les bancs et les grèves.
D'autre part, il provoque généralement un enfoncement du lit mineur et par là une
moindre fréquence de submersion de ces bancs (par les crues faibles et moyennes). Les
processus sont multiples, parmi les plus caractéristiques :
- Pavage des bancs (c'est à dire constitution par tri des matériaux d'une couche
superficielle de granulométrie plus grossière - galets). Ce pavage empêche la mobilité
des matériaux qui constituent le banc lors des crues. De plus, ce pavage est renforcé
par un colmatage et une cimentation de ces matériaux grossiers par des sédiments fins
qui se déposent au cours des crues.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 6
- Fixation de la végétation. Herbacée en premier lieu, puis rapidement de jeunes
pousses de saules, puis des essences de bois dur (Frêne, Robinier) que ne parviendront
pas à déraciner les crues plus fortes.
- Cimentation du pavage par les sédiments fins qui se déposent au cours des crues. Cette
cimentation fixe définitivement le pavage et le banc ne pourra plus être détruit que par
une attaque frontale ou latérale. Cette cimentation a été observée sur l'Isère, elle est à
l'origine des formations remarquables qui se sont développées dans le lit de la Durance
à la suite de la crue de 1994.
- Rétention des sédiments fins dans la végétation (effet de peigne).
Ce dernier phénomène en particulier provoque une exhaussement spectaculaire des
bancs : 0.50 m observé en une crue dans l'Isère, formation d'îles boisées dont l'altitude est
supérieure à la cote des digues en Loire moyenne.
Il faut souligner enfin l'abandon de certaines pratiques traditionnelles dans le lit des
rivières (essartage par exemple) qui n'ont pas été remplacées par des actions d'entretien
conséquentes.
2 Les objectifs initiaux
Rappelons les objectifs que nous nous étions fixés au début de cette recherche qui
permettra d'évaluer et d'expliquer l'évolution de la problématique. Rappelons aussi les
"termes du contrat" et nos promesses au début de cette recherche.
L'objectif de la recherche proposée est une meilleure connaissance des
conditions de l'évolution du lit de la rivière, et avant tout de la formation des
bancs et de leur transformation du fait de la végétalisation.
Cette recherche doit permettre de préciser les situations à risque et de
proposer des méthodes de gestion et d'entretien efficace du lit des cours
d'eau
♦
Territoire v isé, échelle d’étude
Le problème étudié concerne un grand nombre de cours d'eau en France. On citera ici
trois exemples : a) La Durance sur l'ensemble du cours en aval de Serre-Ponçon. A la suite
des crues de 1994 et 1995, d'importants travaux d'essartage ont été réalisés qui ont
redonné à la rivière son aspect historique, mais pour une durée limitée. b) La Loire dans
son cours moyen (à l'aval du Bec d'Allier). En plus de l'extension de la ripisylve, on
constate surtout de grands désordres irrév ersibles engendrés par les anciens ouvrages de
navigation (épis de guidage) construits au siècle dernier. c) Les rivières endiguées sont
aussi concernées. Le développement des îles de l'Isère, du Drac, du Rhône court-circuité
diminue la capacité d'écoulement. Leur végétalisation augmente les risques d'embâcle.
Cette recherche est liée à une expérimentation sur le site de l'Ile de Brignoud (Isère,
vallée du Grésivaudan). L'échelle d'étude sera en premier lieu celle de ce site (longueur
approximative 500 m). On reliera les résultats obtenus à une vision longitudinale de
rivière (dans le cas de l'Isère, un tronçon d'une quarantaine de kilomètre rassemble une
variété intéressante de formes et de caractéristiques hydro-sédimentaires)
♦
Inscription de la thématique dans l’état de l’art sur le sujet
Jusqu'à une période récente, les problèmes évoqués ici n'étaient pas ou étaient mal
formulés. La demande relativement récente provient d'organismes gestionnaires du lit des
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 7
rivières, quand ils ont une approche globale, au niveau du bassin versant, de la rivière
(par exemple dans le cadre de procédures SAGE, P.P.R., etc.).
Des études géomorphologiques et écologiques rendent compte de l'évolution des
phénomènes. Elles n'ont été que très partiellement rapprochées avec des analyses de type
hydrologique, c'est à dire des processus moteurs de la dynamique fluviale (crues).
Les études sédimentologiques proprement dites ont été réalisées principalement dans le
cadre d'aménagements (au sens large). Quand elles s'essayent à une formalisation des
concepts (par exemple pour la modélisation numérique), elles ont toujours négligé
certains aspects (en raison en particulier de leur complexité). La recherche dans ce
domaine considère largement les phénomènes de tri-granulométrique ou de pavage, mais
seulement dans les cas de sédiments non-cohésifs (hors végétation ou cimentation).
L'hydrodynamique longitudinale des rivières (uni-dimensionnelle) est connue. Les outils
récents de calcul permettent de connaître avec précision le champ des vitesses (bi- et tridimensionnel)
dans le lit du fleuve et dans les zones inondées). Des premières
applications ont été faites pour exploiter ces données pour l'étude de l'évolution
morphologique du lit. Ces applications, réalisées dans le cadre d'études d'ingénierie ont
mis en évidence les problèmes majeurs posés par la végétation. Ces problèmes n'ont pas
pu être résolus dans le cadre de ces études (ils demandent une analyse et une recherche
plus fines que celles qui sont possibles dans le cadre d'un projet d'ingénierie).
♦
Méthodologie env isagée au démarrage de la recherche
Dans un premier temps on s'intéressera à une description mécaniste précise des processus
de sédimentation et de fixation de ces bancs :
- Est-ce que les paramètres et les formulations utilisées par les mécaniciens peuvent
rendre compte de l'arrachement de la végétation et du peignage des sédiments fins
- Comment caractériser la formation et les propriétés de la couche pavée, et en
particulier sa cimentation
- Comment va se déterminer l'évolution ultérieure de ces bancs Concrètement, la
description de l'écoulement en bordure du banc est-elle suffisante pour décrire sa
fragilisation Dans quelle mesure un banc végétalisé résiste-t-il à une crue
exceptionnelle
Cette recherche est aussi une occasion pour rassembler et échanger les approches
parfois div ergentes sur une préoccupation commune des géomorphologues, des
mécaniciens et des ingénieurs.
Acquis : Les travaux envisagés dans cette proposition de recherche s'inscrivent dans la
continuité d'un ensemble d'actions au LTHE d'une part, chez les autres partenaires du
projet d'autre part (voir Synergies)
Au LTHE, les observations réalisées sur l'Isère sont complétées par des mesures directes
des autres paramètres hydrauliques nécessaires pour la modélisation : levés
topographiques complémentaires dans le lit, mesures fines des vitesse d'écoulement en
crue. Une modélisation bidimensionnelle fine des écoulements est mise en œuvre et
validée. Elle fourni les caractéristiques des écoulements (niveau, champ de vitesse) sur les
grèves et sur le banc.
Analyse : On recueillera les données existantes du développement de la végétation.
Espèces, développement racinaire. Ces données seront analysées en particulier en
relation avec l'évolution du niveau de la nappe phréatique au cours des saisons et au fur
et à mesure de l'exhaussement du terrain. On analysera aussi les conditions d'alimentation
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 8
solide et l'hydrologie de la rivière pour caractériser les événements déterminants dans
l'évolution morphologique et végétative (quels régimes, quelle occurrence, en quelle
saison, etc.).
Modélisation des écoulements et du transport sédimentaire sur le site de Brignoud :
Pour les événements caractéristiques identifiés par l'analyse, on calculera les paramètres
descriptifs du transport sédimentaire (et du dépôt éventuel des sédiments) : vitesse
d'entraînement, contraintes de cisaillement. On reproduira alors les évolutions constatées
de l'île de Brignoud (dépôt, érosion, dynamique des bancs, végétalisation).
Caractérisation de la dynamique sédimentaire sur l'Isère : Les conditions à Brignoud
dépendent bien entendu de l'ensemble du contexte sédimentologique et hydraulique de
l'Isère. Pour apprécier ce contexte avec un point de vue mécaniste, on réalisera un
modèle numérique unidimensionnel de la rivière (sur un tronçon d'environ 40 km). On
connaît d'autre part la variabilité spatiale des bancs et des îles de l'Isère (thèse IGA à
paraître). Le rapprochement des conditions hydrauliques (pente, vitesse, transport solide
potentiel) permettra alors de donner des éléments de généralisation des résultats détaillés
obtenus sur l'île de Brignoud.
♦
Synergies pluridisciplinaires env isagées
Cette proposition est définie en continuité d'une approche descriptive des géographes et
des biologistes. La recherche proposée utilisera les observations collectées depuis 1994
sur le site de l'île de Brignoud (Isère, 15 km en amont de Grenoble) : suivi topographique,
hydrologique (régime des débits, apports sédimentaires fins) et biologique
(développement de la végétation, enracinement).
Les résultats de l'approche "mécanicienne" et hydraulicienne que nous proposons
permettra, en retour, de valoriser et d'orienter le travail des géographes et des biologistes.
Les autres synergies à citer dans le cadre de ce projet seront explicitées au chapitre de
l'expérience des participants du projet, en particulier dans les domaines de la
modélisation numérique et des études sédimentologiques (ingéniérie).
Les outils et les méthodes utilisés pour les études d'aménagement seront ici mis au service
d'une approche à la fois fondamentale et naturaliste.
♦
Résultats env isagés
- Caractérisation de la morphologie fluv iale. En particulier une tentative de
formalisation et d'explication des observation réalisées sur la disposition des bancs
(formes, développement ou disparition des chenaux secondaires qui individualisent les
îles) et sur des biefs plus longs (bancs alternés).
- Ev olution de cette morphologie en fonction de la végétation, de l'hydrologie, et des
interventions de l'homme (endiguements, extractions en particulier).
- Caractérisation des paramètres hydrologiques majeurs pour la formation de
structures v égétalisées dans le lit. Les paramètres courants (débits, régime
hydrologique) devront être complétés par une étude de la variabilité des alimentations
solides en fonction de la localisation sur le bassin versant des événements pluvieux qui
forment les débits.
♦
Modes de v alorisation et de transfert des connaissances env isageables auprès
des praticiens
Elle se fera dans deux directions :
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 9
- Dans une amélioration des outils d'étude, c'est à dire des méthodes et des codes de
calcul. Cette valorisation sera directement réalisée par notre projet du fait de notre
implication dans les métiers de l'ingénierie et de développement d'outils de
modélisation (bi-appartenance LTHE et LHF).
- Dans la définition d'une politique d'entretien des riv ières. Quelle doit être la charge
sédimentaire minimale en transit pour assurer l'auto-entretien des rivières Quelles
sont les situations hydrologiques "à risque" : années sèches qui permettent le pavage
des bancs et la fixation de la végétation ; crues importantes qui provoqueront les
embâcles Peut-on définir des pratiques de gestion qui soient une alternative à la
coupe fréquente de la végétation Ici encore, nos contacts directs avec les organismes
chargés de l'entretien des rivières (DIREN, DDE, Syndicats, etc.) seront le moyen
privilégié de cette valorisation.
3 Déroulement de la recherche
Le travail réalisé confirme certains choix méthodologiques initiaux, et répond à plusieurs
des question que nous nous posions au début de cette recherche. La méthodologie et le
travail réalisé diffèrent aussi des objectifs initiaux sur plusieurs aspects.
♦
Un site : l'Isère dans le Grésiv audan
Le site de Brignoud et l'Isère ont l'avantage de la proximité. Nous avons aussi choisi ce
site parce que nous y disposions d'un suivi et d'une expérience qui devaient être valorisés
dans notre projet.
Cependant, la mobilité des formes et la survivance des bras secondaires qui avaient
inspiré ce projet ne sont pas le caractère principal sur l'Isère, ces thèmes n'ont été que
partiellement abordés dans notre travail. Nous avons délaissé aussi certains de nos
objectifs initiaux : l'étude d'autres rivières, les relations entre hydrologie et morphologie en
particulier.
Par ailleurs, des conditions hydrologiques exceptionnelles ont permis d'observer
plusieurs événements de submersion des îles végétalisées. Nous avons recueilli des
données sur les écoulements et le dépôt des sédiments fins dans la végétation. Nous
avons naturellement développé les thèmes de l'étude de la modification des conditions
d'écoulement dans la v égétation ainsi que celui de la formation des îles.
♦
Différentes approches
Le travail effectué est présenté dans le mémoire joint en quatre points:
• Le travail de terrain. Les moyens d'observation et de mesure mis en œuvre.
• Une analyse de l'évolution de la rivière à l'échelle globale de plusieurs dizaines de
kilomètres qui est conforme aux mécanismes des équilibres entre l'hydrologie et la
capacité de transport solide. Nous avons aussi abordé à cette échelle l'influence de la
végétation sur la propagation des crues.
• Une analyse locale, à l'échelle du banc de Brignoud. Cette partie comprend l'analyse
du suivi morphologique et des observations réalisées à l'issue des crues. Cette analyse
est faite en relation avec le suivi et le travail réalisé sur l'évolution de la végétation.
Elle est complétée par des simulations numériques des écoulements autour de l'île et
sur celle-ci.
• Un travail plus fondamental de recherche bibliographique et d'expérimentation en
laboratoire sur l'étude des écoulements dans les milieux végétalisés. Ce travail permet
une quantification des pertes de charge dans la végétation. Il nous a conduit ensuite
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 10
vers une tentative de modélisation bicouche du transport en suspension et de la
sédimentation dans cette même végétation.
De façon parallèle, une recherche exploratoire a été conduite pour étudier les possibilités
de la détection du seuil de début de transport par charriage dans le lit des rivières. Cette
recherche s'inscrit bien évidemment dans le thème initialement fixé : le déficit
sédimentaire est directement responsable de la fixation des bancs par la végétation. Cet
élément de notre recherche s'est concrétisé par le travail de DEA de Benjamin Graff (voir
liste des publications en annexe 1 et le résumé de cette action en annexe 2).
4 Avancées méthodologiques
4.1 Initiation d'une recherche
Une pratique des études d'impact ou d'aménagement ont été à l'origine de cette
recherche. Ces études ont été conduites à bon terme, mais avec des incertitudes et des
questions que nous devions résoudre pour progresser et nous affirmer dans les études
suivantes.
Cette recherche s'est donc développée dans deux directions complémentaires :
(a) La compréhension d'un ensemble de mécanismes complexes qui ne sont la plupart du
temps abordé que de manière partielle autant dans le milieu de la recherche (en
raison de l'éparpillement des compétences dans ce domaine pluridisciplinaire) que
celui de l'application opérationnelle (éparpillement des compétences là aussi mais
aussi rivalités commerciales des consultants)
(b) L'approche de questions méthodologiques. En particulier dans le passage d'une
expertise fondée sur l'expérience à une pratique soutenue par l'usage de nouveaux
moyens (simulation numérique). Le travail aborde aussi les méthodes de validation
des ces outils numériques.
Nous avons répondu à certaines des questions initiales. Nous avons affiné nos méthodes et
notre expertise. Mais notre travail a produit naturellement plus de nouvelles questions…
4.2 Collaboration pluridisciplinaire
Bien qu'il ne soit pas un résultat scientifique ou méthodologique en soi, la collaboration
pluridisciplinaire qui a été engagée est une avancée de ce projet.
Notre travail a cherché dès le début et tout au long de sa réalisation à faire se rejoindre
- Les préoccupations opérationnelles des maîtres d'ouvrages: protection contre les crues,
protection des ouvrages, entretien des lits.
- Le travail et les méthodes des ingénieurs: répondre aux questions du maître d'ouvrage
(correction du lit, étude d'ouvrage, évaluation des impacts d'un aménagement). Les
outils, les données nécessaires, l'évaluation des résultats.
Signalons que, hors projet, la continuation des activités d'ingénieur et de consultance a
aussi maintenu les liens avec les préoccupations de ces deux groupes.
- La connaissance du milieu de la recherche : les influences respectives des différents
phénomènes nécessitent de rapprocher les savoirs et de faire collaborer des équipes de
disciplines différentes et qui s'ignorent souvent : hydrologues, mécaniciens,
géomorphologues, biologistes.
Ce projet a permis la concrétisation et le prolongement de ces collaborations dans des
actions de notoriété nationale ou internationale:
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 11
- engagement des équipes du projet dans le projet européen FLOBAR 2 "Floodplain
Biodiversity and Restoration - Integrated natural science and socio-economic
approaches to catchment management" E.C. contract number: ENK1-CT-1999-00031
- animation de la section "transport solide de la Société Hydrotechnique de France" :
- participation au Comité de Pilotage de la 166ème session du Comité Technique
de la SHF - "Gestion des sédiments: de la source à la mer", mars 2001, Lyon.
- organisation d'un séminaire sur le thème Végétation, Transport solide et Hydrologie
en, novembre 2000 (voir annexe 3)
- participation au comité de pilotage et d'organisation : INTERNATIONAL SEMINAR -
16th-18th September 2002 -Sediment Management in River Systems: Basin-Scale
Approaches - Ecosite du Val de Drôme ( Eurre, France) < http://www.univlyon3.fr/umr5600/actu/semsep02.htm>
- participation au Comité Scientifique du congrès international IWCRER 2002. Third
International Conference on Water Resources and Environment Research - Subtitle:
Water Quantity & Quality Aspects in Modelling and Management of Ecosystems - 25-29
July 2002, Dresden, Germany
- participation au Comité Scientifique du congrès international River Flow 2002 :
International Conference on Fluvial Hydraulics, September 4 - 6, 2002, Louvain-la-
Neuve, Belgium
4.3 Des actions concrètes
Ce travail a été défini à partir d’une demande précise des organismes gestionnaires des
rivières et de besoins méthodologiques pour la résolution des questions posées lors des
études d’impact et d’aménagement. Il est donc légitime de conclure par des idées
concrètes pour l’entretien des rivières et pour la méthodologie des études.
♦
pour l'entretien des riv ières
1. Respecter la continuité sédimentaire et maintenir le flux solide
C'est à dire considérer le flux de sédiments de l'amont vers l'aval dans la rivière et
l'équilibre naturel entre la quantité et la qualité (granulométrie) des sédiments arrivant de
l'amont et la morphologie de la rivière (en particulier sa pente et sa largeur) qui
permettent d'assurer le transit de ces sédiments vers l'aval. La rupture est parfois naturelle :
apport solides importants depuis un affluent, contrôle de la pente par le substratum par
exemple. Mais elle est aussi souvent d'origine artificielle : endiguement étroit, actions de
curage répétées, modification du régime des crues, etc. On assiste alors à une réponse du
lit de la rivière qui tend à ajuster son lit aux nouvelles conditions d'apport solide venant de
l'amont. Ceci se traduit dans certains cas par des dépôts solides et un engravement (la
capacité de transport est réduite localement et la rivière cherche à la reconstituer). A
l'inverse la rivière va tendre à réduire sa capacité de transport en cas de déficit.
Si la continuité des écoulements est une notion maintenant acquise dans les politiques et
les projets d'aménagement des rivières. La continuité sédimentaire est en revanche
beaucoup moins perceptible, en particulier du fait des échelles de temps caractéristiques
des perturbations qu'entraîne sa rupture. Ces perturbations sont perceptibles longtemps et
sont parfois difficiles à distinguer de celles de nouvelles perturbations.
Des méthodes de gestion respectueuses de la rivière devraient intégrer le flux de
sédiments de l’amont vers l’aval dans la rivière, ainsi que l'équilibre naturel entre la
quantité et la qualité (granulométrie) des sédiments arrivant de l’amont, d’une part, et
d’autre part la morphologie de la rivière (en particulier sa pente et sa largeur) qui permet
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 12
d’assurer le transit de ces sédiments vers l’aval dans le contexte hydrologique naturel ou
perturbé.
2. Essartage, déssouchage et arasement des formes v égétalisées
L’étude de l’influence végétale a montré que l’influence est réduite sur les lignes d’eau et
les paramètres hydrauliques à l’échelle d’un tronçon de rivière, du moins dans les
conditions actuelles de l’Isère. Cependant, des interventions sont nécessaires pour limiter
la croissance des formes végétalisées et rétablir des cycles de formation-destruction de ces
formes. Ces interventions ont pour avantage de limiter les risques d’embâcle et, dans une
certaine mesure, de rétablir un transport sédimentaire actif. Dans ce cas, il est plus utile
non seulement d’essarter et déssoucher la végétation (pour des raisons de repousse rapide
d’une part et de biodiversité d’autre part), mais également d’enlever les couches de sable
qui recouvrent le banc de galets initial. En effet, compte tenu de la position en terrasse de
beaucoup de ces îles, une crue qui submergerait l’île nue a peu de chances d’arriver de
survenir avant que le végétation n’ait repoussé et réamorcé le cercle vicieux. Dans le cas
de sites où les zones végétalisées se trouvent moins en surplomb au-dessus du lit principal,
les variantes de méthodes d’essartement décrites dans le chapitre 1 (mémoire de thèse
joint) permettent de varier d’une fois sur l’autre les zones essartées, les tracés de chenaux
et d’aider ainsi à l’entretien de la biodiversité. L’amorçage de chenaux peut être provoqué
par la disposition d’épis de guidage (levées en matériaux alluviaux).
3. Entretien des chenaux secondaires
L’évolution du chenal de notre site expérimental à Brignoud est un exemple de disparition
rapide, qui montre la nécessité, compte tenu des enjeux hydrauliques, de maintenir la
capacité d'écoulement de ces chenaux. Cette influence sera d’autant plus importante que
les bras secondaires offrent des sections d'écoulement larges (par exemple sur la Loire).
Les phases d’entretien doivent intégrer l'évacuation des obstacles ou obstruction tout du
long du chenal et le maintien du seuil amont, qui conditionne la mise en eau du chenal
et l’évacuation des matériaux solides.
♦
pour les études
4. Entretenir un programme régulier d'observ ation
L’étude d’un site, d’un tronçon, d’un réseau hydrographique ne peut se faire sans un
minimum de mesures topographiques et de données hydrauliques et hydrologiques. Dans
la plupart des cas, des mesures sont faites lorsque l’étude démarre, et sont alors restreintes
aux conditions hydrauliques ou hydrologiques de la période de l’étude. Notre travail a
montré l’importance et l’utilité de disposer de mesures nombreuses, éventuellement
suivies pendant plusieurs années, couvrant toutes les gammes de conditions hydrologiques
sur la rivière concernée. Le suivi minimum sur les cours d’eau comprend l’établissement et
la mise à jour de barèmes de jaugeage. Il faut y ajouter le relevé systématiques des lignes
d’eau pour différents débits (en particulier, étiage et crues). Il faut savoir rester vigilant et
”saisir” les données précieuses lors des crues (relevé soigneux des laisses de crue). Dans le
cas de sections composées (îles, bras secondaires), des mesures supplémentaires sont
souhaitables et concernent en particulier les vitesses d’écoulement. Ces campagnes
permanentes de mesures sont du ressort des collectivités gestionnaires des cours d’eau.
5. L’atout pluridisciplinaire
Les phénomènes étudiés sont complexes, et la résolution des problèmes réclame une
expertise pluridisciplinaire qui est trop peu souvent réunie. Ce cloisonnement est un frein
à la compréhension des phénomènes.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 13
Dans notre recherche, la collaboration entre hydrauliciens, géomorpholoques et
biologistes a permis de déterminer des méthodes d’entretien des zones végétalisées
satisfaisantes, au vu de critères écologiques et hydrauliques et de mieux comprendre
l’évolution du lit de l’Isère.
Le traitement pluridisciplinaire permet également d’enrichir l’étude de la problématique
de départ et les conclusions résultantes. Le travail en équipe pluridisciplinaire, à l’opposé
du cloisonnement, demande cependant un effort général pour accommoder les langages
et les approches, il est indispensable aujourd’hui dans le cadre de la gestion intégrée des
milieux.
♦
pour la recherche : dév elopper les moyens de mesure
6. conditions de début de transport
Il n’existe que très peu de moyens directs de connaître le débit solide dans un cours d’eau,
ni même de savoir si le transport a lieu ou non, par des mesures directes. Les débits
correspondant aux petites crues sont les plus actifs en terme de morphologie. Leur
importance est renforcée par les phénomènes de tri : c’est pour ces conditions que les
différences de capacité de transport sont les plus contrastées entre les granulométries.
7. La v itesse
La compréhension et l’étude des transports et des mouvements sédimentaires sont
complexes dès que la topographie du lit est diversifiée (seuils, mouilles, bras secondaires,
courbes, ouvrages). Une description précise des conditions de transport et en particulier de
la vitesse est nécessaire à cette compréhension. S’il existe des instruments pour mesurer la
vitesse, ceux-ci sont rarement utilisables dans les situations les plus intéressantes pour
l’étude de ce genre de problème, et en particulier au moment des crues.
5 Perspectives
Notre recherche n'est pas terminée et laisse des chantiers ouverts. Le terrain d'études que
sont l'Isère et le site de Brignoud en particulier sont d'un grand intérêt pour la
compréhension de phénomènes encore mal connus ou la mise au point de nouvelles
méthodes de mesure.
♦
Connaissance des phénomènes
Erosion des berges
La présence de l’île à Brignoud a provoqué l’érosion de la berge opposée. La stabilité des
berges mérite d’être étudiée, en fonction de l’hydrologie, de la présence ou non de formes
dans le lit (îles, bancs). Les conditions de destruction des îles doivent être précisées, en
particulier lors de la concentration des écoulements consécutifs à la migration des formes
mobiles (bancs).
Embâcles
C'est un problème lié au précédent. Il est nécessaire, compte tenu des risques pour
Grenoble dans notre cas, et pour les conséquences des embâcles sur les ouvrages en
général, d’étudier les conditions de formations des embâcles et d’évaluer les risques liés.
Fonctionnement des bras secondaires
Les chenaux ou bras secondaires présentent dans la plupart des cas un seuil amont (sur
l'Isère, mais aussi en général, sur la Loire, l'Ain, le Rhône, etc.). Ce seuil conditionne leur
inondation et régule les entrées de matériaux. Les mécanismes de formation, d'évolution
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 14
au moment de la crue et de survie de ces seuils sont mal connus, en particulier leur lien
avec l’hydrologie, les conditions de transport par charriage, les matières en suspension.
La crue, les stocks
La continuité sédimentaire dont nous proposons le respect dans les opérations d'entretien
reste cependant difficile à cerner, en particulier dans la mobilisation des sédiments du lit
pendant la crue. Ce thème nécessite par ailleurs le développement de méthodes de
mesure particulières.
♦
Mesures
Il s'agit ici de perspectives décrites ci dessus au chapitre des "actions concrètes".
Le début du transport
Le travail préliminaire que nous avons fait dans le cadre de cette recherche a montré la
faisabilité et les possibilités d'une mesure acoustique (cf annexe 2: hydrophone) du
transport solide. Nous entendons poursuivre ce thème de recherche dans deux directions
complémentaires:
• L'analyse du signal : confirmation des méthodes, distinction de la granulométrie
transportée, à terme quantification du transport. Cette direction s'enrichira bien
évidemment d'une collaboration pluridisciplinaire avec les spécialiste du traitement
du signal.
• Une démarche hydrologique : extension de la mesure à différentes rivières. Mise en
relation des propriétés de début de transport avec les autres caractères de la rivière :
pente, diamètre moyen, débits caractéristiques, géométrie. Essais de régionalisation.
La v itesse
Il s'agit d'un thème de recherche déjà engagé au LTHE sur la mise en œuvre de méthodes
radar pour la mesure du champ d'écoulement à distance (depuis la berge, un pont,
héliportées).
♦
Modèles
Des thèmes de recherche, avec un objectif de recherche ; mais aussi des perpectives et
des bénéfices directs pour les applications.
Rugosité de v égétation
L'écoulement dans une végétation naturelle complexe reste peu abordé et difficilement
modélisable de façon opérationnelle. Dans notre recherche et dans le cas de l'Isère, on a
remarqué souligné l'influence de la végétation sur la sédimentation. Dans d'autres cas,
pour les études d'inondation ou dans le cas de bras secondaires importants, l'effet direct
sur les écoulements et la prise en compte correcte par les modélisation de la végétation
doit être amélioré.
Simulation numérique du transport solide
Trois directions en particulier:
• Pour mémoire la poursuite de la validation des méthodes et des outils de simulation
numériques unidimensionnels.
• La validation des développements que nous avons faits précisément ici d'une
modélisation bicouche de l'écoulement et du dépôt de sédiments fions dans la
végétation. Dans un premier temps à partir de la réalisation et la simulation
d'expérimentations de laboratoire.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

texte de sy nthèse - page 15
• Le développement de méthodes de calcul du charriage dans les simulations
bidimensionnelles qui prendraient en compte la diversité granulométrique et qui
distingueraient le transport par charriage (forte dépendance avec le lit localement), et
le transport en suspension (advection de particules plus fines par les courants et dépôt
importants dans les zones particulières comme la végétation).
Simulation des grandes durées
C'est un problème qui n'a pas été abordé ici, mais que l'on peut deviner à l'issu du travail
présenté. L'évolution du lit d'une rivière intègre des phénomènes rapides (la propagation
de la crue, les écoulements, les érosions et dépôts lors des crues) sur de longues durées.
La simulation de ces phénomènes s'adapter aux phénomènes rapides (simulation de
longues séries hydrologiques avec un faible pas de temps) ou-bien peut-elle se résumer à
la juxtaposition de situations types aux quelles ont affecte les durées correspondant aux
fréquences
♦
Risque pollution
L’influence de la végétation sur le transfert et le stockage de sédiments fins amène
inévitablement aux problèmes de pollution qui liés à ces sédiments. Dans ce cadre, il
s’agit de mieux comprendre les mécanismes de fixation et de transfert des polluants par
rapport aux sédiments. Une telle recherche devrait aussi aborder la remobilisation
éventuelle des stocks sédimentaires et l'éventuelle mise en transport de stocks pollués
anciens.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 17
Annexes
Annexe 1 : Publications................................................................................................... 18
Annexe 2 : hydrophone .................................................................................................... 19
Annexe 3 : Séminaire SHF............................................................................................... 21
Annexe 4 : Poster réalisé pour les premières rencontres de l'OSUG le 2 juillet 2001 ....... 24
Annexe 5 : Participants au projet ..................................................................................... 26
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 18
Annexe 1 : Publications
Biologie (pour mémoire, affecté au programme FLOBAR2):
Girel, J., Manneville, O., 1998- Present species richness of plant communities in Alpine
stream corridors in relation to historical river management- Biological Conservation, 85 (1-
2), 21-33.
Girel, J., Vautier, F., Peiry, J.-L., (2002, accepté)- Biodiversity and land-use history of the
Alpine riparian landscapes (the example of the Isère river, France)- in: U. Mander & M.
Antrop (eds) Multifunctional Landscapes, Vol 3: Continuity and Changes in Landscape,
Serie: Advances in Ecological Sciences, WIT-Press, Southampton.
Hydraulique et transport sédimentaire
Jégou, C., Belleudy , Ph., 2002, "Two lay er modelling of f low and sediment transport in an emergent
or submerged rigid v egetation", Accepté pour publication, Journal of Hy drology
Jégou, C., Belleudy , Ph., 2002, "Longitudinal observ ing and modelling of f low and solid transport
conditions in presence of v egetated bars", European Geophy sical Society , XXVII General Assembly ,
Nice, France, 21 - 26 April 2002
Jégou, C., Belleudy , Ph., 2002, "Flow, sediment transport and dev elopment of v egetation in riv er
beds ", 3rd International Conf erence on Water Resources and Env ironment Research, Water quantity
and quality aspects in modelling and management of ecosy stems, 22 - 25 July 2002 Dresden,
Germany
Belleudy , Ph., 2001, "Le transport solide en riv ières : lacunes de connaissance et besoins
méthodologiques" , Mémoire d'Habilitation à diriger des recherches, INPG
Graf f , B., 2001, "Débit de début d'entraînement des matériaux en riv ière : mise en place d'une
méthode d'év aluation in-situ", DEA de Mecanique des Milieux Géophy siques et Env ironnement
(MMGE), INP Grenoble, sept.2001
Belleudy , Ph., Lef ort, Ph., 2001, "La continuité sédimentaire et sa rupture", La Houille Blanche, n°
8/2001, pp. 29-34
Belleudy , Ph., Lef ort, Ph., 2001, "La continuité sédimentaire et sa rupture", Colloque de la Société
Hy drotechnique de France - "La gestion du transport solide : de la source à la mer " - Ly on 28-29
mars 2001
Jégou, C., Belleudy , Ph., 2001, "Two lay er modelling of f low and sediment transport in an emergent
or submerged rigid v egetation", European Geophy sical Society , XXVI General Assembly , Nice,
France, 25 - 30 March 2001
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 19
Annexe 2 : hydrophone
l'hydrophone : une méthode pour la détection du transport solide en rivière
hydrophone for detection of solid transport in rivers
Laboratoire d'étude des Transferts en Hydrologie et Env ironnement
Cette présentation reprend les travaux et les résultats réalisés dans le
cadre du DEA Mécanique des Milieux Géophysiques et
Envitronnement (MMGE) en 2001 par :
Benjamin GRAFF
Débit de début d'entraînement des matériaux
en rivière :
mise en place d'une méthode d'évaluation insitu
en collaboration avec le groupe "SIGNAUX et IMAGES des
MILIEUX NATURELS" du LIS (Laboratoire des Images et des
Signaux)
Le transport sédimentaire en rivière s'effectue principalement au
moment des hautes eaux et lors des crues. Les différents matériaux
qui couvrent le fond sont alors mobilisés progressivement par
l'écoulement, en fonction de leur taille, de leur agencement et de
leur localisation dans le lit. La difficulté majeure rencontrée dans la
détermination des conditions de mise en mouvement des sédiments
réside dans la connaissance du débit de début d'entraînement qui
constitue encore un obstacle à la maîtrise des phénomènes de
transit sédimentaire. En outre, la quantification du transport solide
souffre également d'une certaine indétermination pour les débits
intermédiaires.
Ce travail exploratoire a été conduit pour évaluer les possibilités
d'utilisation de mesures acoustiques en vue de déterminer ce seuil
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 20
de début de transport.
Des enregistrements ont été réalisés au laboratoire (canal en boucle
du LHF à SOGREAH) et en nature (Isère, en particulier lors de la
crue décennale du 22 mars 2001).
Dans cette première étape on a surtout cherché à affiner le protocole de mesure :
caractérisation et vérification de la chaîne d'acquisition, emplacement des mesures,
caractéristiques des enregistrements.
L'analyse du spectre des fréquences du "bruit" enregistré montre des signatures
caractéristiques selon le débit (voir figure et enregistrement : avec et sans transport), et la
taille des particules en transport. Certains enregistrements permettent de "visualiser" les
mouvements individuels. On enregistre par ailleurs les autres "bruits" de l'écoulement :
tourbillons, frottements sur le fond par exemple.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 21
Annexe 3 : Séminaire SHF
Résumés des communications disponibles sur :
http://lthent1.hmg.inpg.fr/~belleudy/seminaireSHF.htm
séminaire de la section transport
solide
Interactions entre l'évolution des cours d'eau
et la végétation
jeudi 9 nov embre 2000 Univ ersité Lumière Lyon 2, campus de Bron
(salle de conférences de l'IUT)
Les thèmes et les communications
L'interaction entre l'évolution des cours d'eau et la végétation du chenal et de ses bras est
un domaine abordé par plusieurs spécialités : géomorphologues, biologistes,
hydrauliciens, hydrologues, mécaniciens, ingénieurs. Il intéresse des communautés
diverses : gestionnaires, ingénieurs, chercheurs. Il est à l’origine de la confrontation
d’intérêts parfois contradictoires : qualité écologique du cours d'eau, gestion des risques
d’inondation, entretien des rives et de la plaine d’inondation, ingénierie des cours d'eau.
Thème 1: Végétalisation des lits fluv iaux: un phénomène nouv eau
Les préoccupations liées à l'entretien du lit des cours d'eau semblent récentes. Le phénomène est-il
nouveau Les rythmes d'évolution se sont-ils accélérés Des facteurs ou des enjeux autrefois
secondaires ont-ils pris une importance déterminante Le problème de l'entretien doit être
évidemment lié aux enjeux, au premier rang desquels on trouvera la capacité du lit de la rivière à
évacuer les crues. Ce thème est une mise en perspective des préoccupations de la journée, au
travers de témoignages et d'approches historiques.
Jean-Luc PEIRY
Etienne MULLER
Laboratoire de Géographie
Physique
Université Blaise Pascal -
Clermont-Ferrand
Centre d’Ecologie des Systèmes
Aquatiques Continentaux
CNRS / Université P. Sabatier -
Introduction du thème 1
Evolution des besoins et des procédés
d'entretien du lit de la Garonne
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 22
Toulouse III
Franck VAUTIER En recherche d’emploi Historique de la végétalisation du lit de
l'Isère
Thème 2: Les milieux de la v égétalisation et les spécificités/contraintes qu'ils engendrent
La croissance de la végétation dans les lits fluviaux concerne différents milieux: bancs, îles, bras
secondaires, espaces inondables récemment colonisés par la végétation. Quel est le rôle de la
végétation dans la transformation du lit et des processus fluviatiles En quoi est ce que ces
changements induisent des modifications durables des formes et biotopes et favorisent de
nouvelles contraintes pour le gestionnaire ou, au contraire, augmentent l’intérêt écologique de ces
rivières.
Hervé PIEGAY
Thierry CORNIER
CNRS - Faculté de géographie,
d'histoire, histoire de l'art et
tourisme, Lyon 2
IMACOF, Centre universitaire de
Chinon, Université de Tours
Introduction du thème 2
Caractérisation écologique de la
végétation impliquée dans les processus
géomorphologiques du lit mineur de la
Loire
Emmanuelle
GAUTIER
CNRS, Laboratoire de géographie
physique, Meudon
Evaluation de la vitesse de sédimentation
et des modes de dépôt des particules
solides sur 25 ans de Loire moyenne
Thème 3: Les mécanismes hydrauliques et géomorphologiques conduisant à la v égétalisation
(dynamique des systèmes)
Nous avons a priori identifié trois "familles" de mécanismes qui interviennent dans la végétalisation
(et qui la subissent aussi) ; mais peut-on les découpler
• le régime hydrologique : ses caractéristiques (variabilité), les cas où il a été modifié ;
• les sédiments fins (matières en suspension), avec ses interactions, ses rythmes et les processus
de dépôt particuliers ; en quoi la présence de végétation modifie-t-elle l'écoulement et
favorise-t-elle le dépôt
• le charriage, en particulier dans un rôle principal de compétition avec la végétation
(remaniement, destruction).
Bernard COUVERT SOGREAH Introduction du thème 3
Vincent KOULINSKI Ingénieur Conseil, ETRM
Les problèmes liés à la végétation dans les
torrents et les rivières torrentielles
Pierre GADIOLET
Catherine ALLAIN
Chargé de Mission du contrat de
rivière Azergues
Laboratoire d'Etudes des
Transferts en Environnement,
Grenoble
Le cas de la basse rivière Azergues
Les phénomènes de dépôts de sédiments
fins dans les îles de l'Isère
Stéphane
RODRIGUES
Laboratoire de Géologie des Relations entre végétation et
Environnements Aquatique sédimentation dans différents milieux de la
Continentaux, Université de Tours Loire moyenne
Thème 4: La gestion et l'entretien des lits v égétalisés
Moyens et limites des techniques mises en œuvre actuellement. L'analyse des mécanismes peutelle
nous ouvrir des perspectives (auto-entretien, espace de liberté, restauration de la dynamique,
etc.)
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 23
Mireille BOYER CCEAU Introduction du thème 4
Yves GIULIANI CNR Politique d'entretien actuelle sur le Rhône
Jacky GIREL
Bertrand MOULIN
Laboratoire des écosystèmes
alpins, UJF Grenoble
Gestion de la végétation dans la combe de
Savoie et impact sur la biodiversité
La dynamique du bois mort à l'échelle de
bassin versant
Synthèse de la journée
Philippe LEFORT
SHF
40
35
30
25
20
15
10
5
0
35
c hercheurs et
étudiants
Origine des participants
27
gestionnaires et
administration
21
ingénieurs et
consultants
Qui a participé
Organisation du séminaire
Philippe Belleudy
Laboratoire d'Etude des Transferts en Hydrologie et Environnement, +33(0)4 76 82 70 12
SOGREAH, Division LHF, +33(0)4 76 33 40 63
philippe.belleudy@inpg.fr , http://www.lthe.hmg.inpg.fr/~belleudy
Jean-Noël Gautier
Equipe Pluridisciplinaire Plan Loire Grandeur Nature, +33(0)2 38 69 18 28
jn.gautier@equipe-plan-loire.org
Jean-Luc Peiry
Laboratoire de Géographie Physique, Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand, +33(0)4
73 34 65 82
j-luc.peiry@univ-bpclermont.fr , http://www.univ-bpclermont.fr/LABOS/geolab/
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 24
Annexe 4 : Poster réalisé pour les premières rencontres de
l'OSUG le 2 juillet 2001
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 25
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE

annexes - page 26
Annexe 5 : Participants au projet
LABORATOIRE D’ETUDE DES TRANSFERTS EN HYDROLOGIE ET
ENVIRONNEMENT
UMR 5564 (CNRS, INPG, IRD, UJF)
Philippe BELLEUDY, Professeur associé (PAST ).
Philippe BOIS, Professeur, expertise hydrologique
NGUYEN Dong T rieu, Maître de conférences, de 1998 à 2000.
Catherine ALLAIN-JEGOU, Etudiante 3 ème cycle (DEA et T hèse), de 1999 à 2002.
Philippe VIENOT , Etudiant DEA, 1998
Benjamin GRAFF, Etudiant DEA, 2001
Michel RICARD, Ingénieur de recherche : mesures, appareillages
Stéphane BOUBKRAOUI, Adjoint T echnique : mesures, appareillages
LABORATOIRE DE GEOGRAPHIE PHYSIQUE GEOLAB
UMR 6042-CNRS - Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand
Jean-Luc PEIRY, Professeur
Franck VAUT IER, Doctorant
LABORATOIRE ECOSYSTEMES ALPINS
EA DRED 542 - UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER, GRENOBLE
Jacky GIREL, Chargé de Recherche
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE