Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau

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d’assurer le transit de ces sédiments vers l’aval dans le contexte hydrologique naturel ou
perturbé.
2. Essartage, déssouchage et arasement des formes v égétalisées
L’étude de l’influence végétale a montré que l’influence est réduite sur les lignes d’eau et
les paramètres hydrauliques à l’échelle d’un tronçon de rivière, du moins dans les
conditions actuelles de l’Isère. Cependant, des interventions sont nécessaires pour limiter
la croissance des formes végétalisées et rétablir des cycles de formation-destruction de ces
formes. Ces interventions ont pour avantage de limiter les risques d’embâcle et, dans une
certaine mesure, de rétablir un transport sédimentaire actif. Dans ce cas, il est plus utile
non seulement d’essarter et déssoucher la végétation (pour des raisons de repousse rapide
d’une part et de biodiversité d’autre part), mais également d’enlever les couches de sable
qui recouvrent le banc de galets initial. En effet, compte tenu de la position en terrasse de
beaucoup de ces îles, une crue qui submergerait l’île nue a peu de chances d’arriver de
survenir avant que le végétation n’ait repoussé et réamorcé le cercle vicieux. Dans le cas
de sites où les zones végétalisées se trouvent moins en surplomb au-dessus du lit principal,
les variantes de méthodes d’essartement décrites dans le chapitre 1 (mémoire de thèse
joint) permettent de varier d’une fois sur l’autre les zones essartées, les tracés de chenaux
et d’aider ainsi à l’entretien de la biodiversité. L’amorçage de chenaux peut être provoqué
par la disposition d’épis de guidage (levées en matériaux alluviaux).
3. Entretien des chenaux secondaires
L’évolution du chenal de notre site expérimental à Brignoud est un exemple de disparition
rapide, qui montre la nécessité, compte tenu des enjeux hydrauliques, de maintenir la
capacité d'écoulement de ces chenaux. Cette influence sera d’autant plus importante que
les bras secondaires offrent des sections d'écoulement larges (par exemple sur la Loire).
Les phases d’entretien doivent intégrer l'évacuation des obstacles ou obstruction tout du
long du chenal et le maintien du seuil amont, qui conditionne la mise en eau du chenal
et l’évacuation des matériaux solides.
♦
pour les études
4. Entretenir un programme régulier d'observ ation
L’étude d’un site, d’un tronçon, d’un réseau hydrographique ne peut se faire sans un
minimum de mesures topographiques et de données hydrauliques et hydrologiques. Dans
la plupart des cas, des mesures sont faites lorsque l’étude démarre, et sont alors restreintes
aux conditions hydrauliques ou hydrologiques de la période de l’étude. Notre travail a
montré l’importance et l’utilité de disposer de mesures nombreuses, éventuellement
suivies pendant plusieurs années, couvrant toutes les gammes de conditions hydrologiques
sur la rivière concernée. Le suivi minimum sur les cours d’eau comprend l’établissement et
la mise à jour de barèmes de jaugeage. Il faut y ajouter le relevé systématiques des lignes
d’eau pour différents débits (en particulier, étiage et crues). Il faut savoir rester vigilant et
”saisir” les données précieuses lors des crues (relevé soigneux des laisses de crue). Dans le
cas de sections composées (îles, bras secondaires), des mesures supplémentaires sont
souhaitables et concernent en particulier les vitesses d’écoulement. Ces campagnes
permanentes de mesures sont du ressort des collectivités gestionnaires des cours d’eau.
5. L’atout pluridisciplinaire
Les phénomènes étudiés sont complexes, et la résolution des problèmes réclame une
expertise pluridisciplinaire qui est trop peu souvent réunie. Ce cloisonnement est un frein
à la compréhension des phénomènes.
Fixation de la végétation dans le chenal des cours d'eau juin 2002
Philippe Belleudy - LTHE