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Jean-François Butaud<br />

Consultant en foresterie et botanique<br />

BP 52832 Pirae 98716 Tahiti<br />

Tel. 26 14 55<br />

Email : jfbutaud@hotmail.com<br />

Direction de l'Environnement<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>perspective</strong> d'un c<strong>la</strong>ssement<br />

au patrimoine mondial de l'UNESCO<br />

Version préliminaire<br />

Vue sur les fa<strong>la</strong>ises en draperie de <strong>la</strong> vallée de Hakaui à Nuku Hiva,<br />

site paysager exceptionnel abritant de nombreuses espèces végétales endémiques<br />

Août 2009


Résumé<br />

Le projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine mondial est en cours depuis<br />

plus d'une dizaine d'années. Initialement, l'ensemble de l'archipel devait faire l'objet d'un<br />

c<strong>la</strong>ssement en site mixte culturel et naturel tandis qu'aujourd'hui une série de sites les plus<br />

remarquables sur les différentes îles est en cours d'identification.<br />

En effet, les critères de c<strong>la</strong>ssement insistent sur l'aspect exceptionnel <strong>des</strong> sites, leur intégrité<br />

ainsi que <strong>la</strong> prise en compte de leur gestion conservatoire par l'administration locales ;<br />

conditions ce qui ne peuvent être remplies sur l'ensemble de l'archipel.<br />

Le présent travail a pour but de dresser une liste de sites d'intérêt <strong>floristique</strong> pouvant faire<br />

l'objet d'un c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial. Un travail semb<strong>la</strong>ble devra être réalisé pour <strong>la</strong><br />

faune, pour les sites culturels ainsi que pour les paysages. Leurs résultats devront être<br />

confrontés les uns aux autres afin d'aboutir à une liste finale pour <strong>la</strong> proposition de<br />

candidature.<br />

Sont ainsi présentés 18 sites d'intérêt <strong>floristique</strong> sur 11 îles <strong>des</strong> 13 composant l'archipel, Motu<br />

One et Motu Nao ne possédant aucune végétation. Ces sites sont décrits pour leur flore, leur<br />

état, les menaces pesant sur eux, les actions de gestion y ayant été menée ou devant y être<br />

menées pour parvenir au c<strong>la</strong>ssement… Ils sont également évalués à l'aune <strong>des</strong> critères<br />

d'évaluation pour le c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial.<br />

Ce travail a vocation à être confronté aux analyses d'autres experts sur <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises<br />

ainsi qu'à d'autres groupes de travail comprenant scientifiques ou popu<strong>la</strong>tion marquisienne.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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I. Cadre et objectifs<br />

Le projet de c<strong>la</strong>ssement<br />

Si le projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine Mondial de l'UNESCO<br />

remonte à <strong>la</strong> fin <strong>des</strong> années 1990, ce n'est que depuis 2004 et son inscription <strong>dans</strong> <strong>la</strong> liste préindicative<br />

française qu'un réel effort de constitution du dossier a été entrepris, aboutissant en<br />

2007 au dépôt du dossier de l'île de Nuku Hiva 1 au Ministère de l'écologie, du développement<br />

et de l'aménagement durables, puis celui de Hiva Oa.<br />

Ce dossier proposait le c<strong>la</strong>ssement complet en bien mixte culturel et naturel de <strong>la</strong> commune de<br />

Nuku Hiva au Patrimoine mondial. Il a néanmoins été jugé partiel et manquant de c<strong>la</strong>rté <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> définition et <strong>la</strong> hiérarchisation <strong>des</strong> éléments remarquables de l'archipel. L'état de<br />

conservation du site y apparaît également inquiétant sans visibilité <strong>des</strong> moyens mis en œuvre<br />

pour <strong>la</strong> préservation. Enfin, <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration de valeur universelle exceptionnelle n'y apparaissait<br />

pas étayée 2 .<br />

Ces remarques ont été étayées par une note de l'UICN en 2007 portant sur le projet de<br />

c<strong>la</strong>ssement 3 . Cette note mettait en évidence <strong>la</strong> pertinence du projet de c<strong>la</strong>ssement en bien<br />

mixte et <strong>la</strong> nécessité du choix d'une série de sites représentatifs de <strong>la</strong> richesse patrimoniale <strong>des</strong><br />

Marquises et possédant une valeur exceptionnelle et non du c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>dans</strong> son<br />

ensemble, du fait <strong>des</strong> conditions d'intégrité inégales <strong>des</strong> sites à travers l'archipel.<br />

Les éléments <strong>floristique</strong>s<br />

Au niveau <strong>floristique</strong>, une première synthèse <strong>des</strong> données a été réalisée en 2006 par J.Y.<br />

Meyer de <strong>la</strong> Délégation à <strong>la</strong> Recherche sur l'ensemble de l'archipel 4 . Cette synthèse met en<br />

évidence l'unicité (genre et espèces endémiques) et <strong>la</strong> valeur exceptionnelle (milieux naturels<br />

encore intègres) de <strong>la</strong> flore de l'archipel sans détailler ces richesses île par île ou site par site.<br />

Les objectifs du présent document<br />

Dans le cadre de <strong>la</strong> proposition de c<strong>la</strong>ssement en bien mixte en série de sites (et non d'îles<br />

comme présenté <strong>dans</strong> le dossier de Nuku Hiva), il a été jugé opportun par <strong>la</strong> Direction de<br />

l'Environnement (DIREN) de réaliser un document technique proposant, sur <strong>des</strong> éléments<br />

essentiellement <strong>floristique</strong>s (richesse, unicité, intégrité), une liste de sites à valeur universelle<br />

exceptionnelle (i.e. répondant aux critères présentés ci-<strong>des</strong>sous) au sein de l'archipel <strong>des</strong><br />

Marquises.<br />

1 Comité de pilotage – Direction du projet "Marquises, Patrimoine mondial de l'UNESCO". 2007. Proposition de<br />

biens en série à inscrire sur <strong>la</strong> liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO – Archipel <strong>des</strong> Marquises (Henua<br />

enana, Fenua enata) – Dossier Nuku Hiva. 72 pages.<br />

2 Lettre du ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables au haut-commissaire de <strong>la</strong><br />

République en Polynésie française datant de juin 2007. 2 pages.<br />

3 Martinez C. 2007. Note sur le projet de candidature de c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles Marquises au patrimoine mondial.<br />

Comité français UICN. 9 pages.<br />

4 Meyer J.Y. 2006. La biodiversité terrestre <strong>des</strong> îles Marquises : premiers éléments scientifiques pour<br />

l'inscription sur <strong>la</strong> liste <strong>des</strong> sites du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO. Fiche Technique.<br />

Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Tahiti.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Ce document doit permettre aux autres acteurs de <strong>la</strong> candidature <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine<br />

mondial :<br />

- de prendre connaissance <strong>des</strong> sites jugés exceptionnel au niveau <strong>floristique</strong> par les<br />

spécialistes en <strong>la</strong> matière,<br />

- de mettre ainsi en évidence <strong>des</strong> synergies avec <strong>la</strong> faune, <strong>la</strong> culture et les paysages et,<br />

- d'œuvrer <strong>dans</strong> le renforcement de connaissance ou de gestion de ces sites.<br />

Il s'agit d'une version préliminaire <strong>des</strong>tinée à être amendée par <strong>des</strong> experts de <strong>la</strong> flore<br />

marquisienne (DREC, IRD, NTBG, Smithsonian Institution…). Par ailleurs, les limites <strong>des</strong><br />

sites d'intérêt <strong>floristique</strong> seront précisées à l'occasion d'un nouveau travail cartographique.<br />

Critères de sélection Patrimoine mondial pour l'évaluation de <strong>la</strong> valeur exceptionnelle<br />

du bien :<br />

Dans <strong>la</strong> mesure où les 6 premiers critères concernent le patrimoine culturel, nous ne<br />

présentons que les 4 derniers re<strong>la</strong>tifs au patrimoine naturel. Parmi ceux là, les vii et viii qui<br />

relèvent <strong>des</strong> paysages et de <strong>la</strong> géologie sont conservés car une évaluation <strong>des</strong> sites sur ces<br />

critères est également proposée.<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

II. Connaissance de <strong>la</strong> flore et <strong>des</strong> sites remarquables <strong>des</strong> Marquises<br />

Flore<br />

La flore marquisienne peut être considérée comme bien connue même si <strong>des</strong> espèces<br />

nouvelles sont régulièrement découvertes. En effet, à travers différents projets comme <strong>la</strong><br />

"Flore de Polynésie française" menée par l'IRD et <strong>la</strong> "Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds" menée<br />

par <strong>la</strong> Smithsonian Institution et le National Tropical Botanical Garden (NTBG), de<br />

nombreuses missions d'exploration ont été effectuées durant les 25 dernières années. Ces<br />

missions ont ainsi permis de décrire de nouvelles espèces pour <strong>la</strong> science et de compiler <strong>la</strong><br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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flore <strong>des</strong> différentes îles. Ces informations sont aujourd'hui en grande partie disponibles au<br />

sein de deux sites internet 5,6 .<br />

Le Tableau 1 présente ainsi une synthèse de <strong>la</strong> flore indigène et endémique <strong>des</strong> différentes<br />

îles <strong>marquisiennes</strong> réalisée à partir de ces sites internet, <strong>des</strong> rapports de J.Y. Meyer de <strong>la</strong><br />

Délégation à <strong>la</strong> Recherche ainsi que d'observations et communications personnelles. La liste<br />

de <strong>la</strong> flore indigène de l'archipel et de chaque île est située en Annexe 1.<br />

Les îles ou îlots de Motu Nao (rocher Thomasset) et Motu One ne sont pas intégrés car<br />

aucune espèce végétale ne s'y est maintenue. Par ailleurs, l'espèce de palmier Pe<strong>la</strong>godoxa<br />

henryana, appartenant au genre endémique <strong>des</strong> Marquises Pe<strong>la</strong>godoxa, est considérée comme<br />

une introduction polynésienne, tout comme le cocotier Cocos nucifera et le noni Morinda<br />

citrifolia.<br />

Tableau 1 : Principales caractéristiques de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> îles Marquises<br />

Iles<br />

Surface<br />

(km²)<br />

Altitude<br />

(m)<br />

Indigènes<br />

au sens<br />

<strong>la</strong>rge<br />

Indigènes<br />

au sens<br />

strict<br />

Endémiques<br />

<strong>des</strong><br />

Marquises<br />

dont<br />

Endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires<br />

Espèces<br />

protégées<br />

Eiao 39 577 50 37 13 (26%) 0 5<br />

Hatuta'a 7 428 26 18 8 (31%) 0 3<br />

Hatu iti 0,25 220 4 3 1 (25%) 0 0<br />

Nuku Hiva 340 1224 240 135 105 (44%) 38 22<br />

Ua Huka 83 884 165 103 62 (38%) 10 11<br />

Ua Pou 105 1203 162 106 56 (35%) 5 6<br />

Fatu 'uku 0,75 361 13 11 2 (15%) 0 0<br />

Hiva Oa 315 1276 206 114 92 (45%) 19 10<br />

Tahuata 69 1050 162 95 67 (41%) 9 9<br />

Mohotani 13 531 42 30 12 (29%) 0 3<br />

Fatuiva 84 1125 173 98 75 (43%) 16 14<br />

Marquises 1056 1276 338 152 186 (55%) 97 35<br />

Indigènes au sens <strong>la</strong>rge : incluant les endémiques<br />

Indigènes au sens strict : excluant les endémiques<br />

Le projet de <strong>la</strong> "Flore de Polynésie française" mené par le taxonomiste de l'IRD Jacques<br />

Florence indique un total de 321 espèces indigènes pour l'archipel couplé avec un taux<br />

d'endémisme de l'archipel de 48% avec 155 taxons endémiques (Florence, 2007).<br />

Les chiffres pour Nuku Hiva et Hiva Oa, plus anciens, étaient respectivement de 240 et 198<br />

espèces indigènes pour 99 et 83 espèces endémiques, soit 38 et 42% d'endémisme (Moretti &<br />

Florence, …). A noter que les nombres d'endémiques insu<strong>la</strong>ires étaient de 43 pour Nuku Hiva<br />

et 22 pour Hiva Oa.<br />

En comparaison, le site internet "Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds" du Smithsonian Institution<br />

indique 337 espèces indigènes pour 49% d'endémisme (166 taxons endémiques).<br />

Ces différences proviennent <strong>des</strong> mises à jour différentes <strong>des</strong> bases de données, de l'accès à<br />

différentes sources d'information; <strong>des</strong> échantillons disponibles, de <strong>la</strong> synonymie différente<br />

5 Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques Nadeaud de l'Herbier de<br />

<strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf.<br />

6 Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en juillet 2009). Flora of the<br />

Marquesas Is<strong>la</strong>nds. http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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d'une source à l'autre mais également de différentes visions pour le statut d'indigénat de<br />

certaines espèces (une espèce peut être considérée comme indigène par une source et une<br />

introduction polynésienne par une autre).<br />

Il faut aussi compléter ce tableau de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises par <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> l'archipel de<br />

deux genres endémiques <strong>des</strong> Marquises (P<strong>la</strong>kothira avec 3 espèces sur 2 îles et Lebronnecia<br />

avec 1 espèce sur 3 îles) et de deux genres endémiques de Polynésie française (Apetahia avec<br />

4 espèces <strong>dans</strong> 3 archipels et Oparanthus avec 6 espèces <strong>dans</strong> 2 archipels).<br />

Il paraît utile de préciser les statuts UICN <strong>des</strong> différentes espèces indigènes ou endémiques<br />

<strong>des</strong> Marquises. En effet, ces derniers permettent, si ils sont à jour <strong>des</strong> connaissances<br />

scientifiques, de mettre en évidence l'état de conservation ou <strong>la</strong> fragilité de <strong>la</strong> flore d'une zone<br />

donnée. Ces statuts (Tableaux 2 et 3, Annexe 1) ont été compilés à partir du site internet de<br />

<strong>la</strong> Flore de Polynésie française 7 et de Lorence et al. (2007) 8 pour le genre Ixora. Ces statuts<br />

ont, de plus, été réactualisés à <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles (Annexe 1).<br />

Tableau 2 : Synthèse de <strong>la</strong> flore possédant les statuts UICN les plus défavorables aux<br />

Marquises<br />

Iles<br />

Indigènes<br />

au sens <strong>la</strong>rge<br />

Espèces endémiques menacées<br />

(EX, CR, EN, VU)<br />

Statuts UICN actuels<br />

Espèces endémiques menacées<br />

(EX, CR, EN, VU)<br />

Statuts UICN proposés<br />

Eiao 50 6 8<br />

Hatuta'a 25 3 4<br />

Hatu iti 4 0 0<br />

Nuku Hiva 240 24 36<br />

Ua Huka 164 9 15<br />

Ua Pou 161 5 9<br />

Fatu 'uku 13 0 1<br />

Hiva Oa 206 15 25<br />

Tahuata 162 10 12<br />

Mohotani 42 5 6<br />

Fatuiva 173 12 21<br />

Marquises 338 38 70<br />

Tableau 3 : Descriptif <strong>des</strong> statuts UICN<br />

Code<br />

EX<br />

CR<br />

EN<br />

VU<br />

LRnt<br />

LR<br />

LRlc<br />

DD<br />

NE<br />

Descriptif<br />

Eteint<br />

Gravement menacé d'extinction<br />

Menacé d'extinction<br />

Vulnérable<br />

Faible risque<br />

Quasi menacé<br />

Préoccupation mineure<br />

Insuffisamment documenté<br />

Non évalué<br />

7 Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques Nadeaud de l'Herbier de<br />

<strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf.<br />

8 Lorence D., Wagner W., Mouly A. & Florence J. 2007. Revision of Ixora (Rubiaceae) in the Marquesas Is<strong>la</strong>nds<br />

(French Polynesia). Botanical Journal of the Linnean Society 155: 581-597.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Il faut remarquer (Annexe 1), qu'un grand nombre d'espèces possédant un statut UICN étaient<br />

insuffisamment documentées (DD) et d'autres non évaluées (NE). La réactualisation <strong>des</strong><br />

statuts a permis de faire considérablement baisser ces deux statuts, souvent au profit de statuts<br />

de conservation défavorables.<br />

Sites remarquables<br />

Les sites <strong>floristique</strong>s remarquables <strong>des</strong> Marquises ont été définis à plusieurs reprises au fur et<br />

à mesure de l'accumu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> connaissances.<br />

Aussi, peu après le c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles inhabitées et domaniales de Eiao, Hatuta'a, Motu One<br />

et Mohotani en 1971, Bernard Salvat du Muséum national d'Histoire Naturel propose, à partir<br />

<strong>des</strong> travaux <strong>des</strong> botanistes et ornithologues, une liste de zones à protéger d'urgence 9 :<br />

- Nuku Hiva : crête du p<strong>la</strong>teau de Toovii prolongée par une vallée sur <strong>la</strong> Terre-Déserte<br />

(Hakanu , Haahopu ou Hakaoa),<br />

- Nuku Hiva : ½ ha <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de Taipivai à l'emp<strong>la</strong>cement de l'aire de répartition du<br />

palmier marquisien Pe<strong>la</strong>godoxa henryana,<br />

- Ua Huka : îlot Papa,<br />

- Ua Pou : îlot Oa,<br />

- Hiva Oa : protection <strong>des</strong> monts Feani et Temetiu (le Mont Ootua est également signalé<br />

<strong>dans</strong> le texte),<br />

- Tahuata : forêt sommitale de l'île, au-<strong>des</strong>sus de Vaitahu,<br />

- Fatuhiva : forêt sommitale de l'île.<br />

En 1980, A.L. Dahl, expert conseil auprès de <strong>la</strong> Commission du Pacifique Sud (CPS) recense<br />

les sites naturels pouvant faire l'objet de projets de conservation 10 . Il reprend <strong>la</strong> liste de Salvat<br />

et y ajoute d'autres sites à partir de remarques de l'ornithologue J.C. Thibault :<br />

- Fatu 'uku,<br />

- Ua Huka : îlot Epeti,<br />

- Ua Pou : cirque de Hohoi, au-<strong>des</strong>sus de 600 m, fa<strong>la</strong>ises de Kohepu jusqu'au sommet,<br />

- Ua Pou : îlot Mokohe.<br />

Puis, en 2005, un collège d'expert (Meyer et al., 2005) 11 défini ou précise 25 sites de<br />

conservations sur l'archipel <strong>des</strong> Marquises, tant du point de vue faunistique que du point de<br />

vue <strong>floristique</strong>. Ces sites de conservation sont présentés <strong>dans</strong> le Tableau 4. Un degré de<br />

priorité de conservation est défini en se basant à <strong>la</strong> fois sur <strong>la</strong> richesse du site et son degré de<br />

menace. Ainsi, un site bien conservé pourra être crédité d'une priorité de conservation peu<br />

élevée si il n'est pas menacé. Un seul espace protégé ne figure pas <strong>dans</strong> cette liste, il s'agit de<br />

<strong>la</strong> baie <strong>des</strong> Vierges à Fatuiva, c<strong>la</strong>ssé pour son paysage.<br />

Il faut également remarquer que <strong>la</strong> plupart de ces sites ne fait l'objet d'aucune mesure de<br />

conservation par <strong>la</strong> Polynésie française.<br />

9 Salvat B. 1974. Mesures en faveur de <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature aux îles Marquises. Muséum national d'histoire<br />

naturelle – Antenne de Tahiti / Ecole pratique <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong>. Note non publiée.<br />

10 Dahl A. L. 1980. Inventaire <strong>des</strong> écosystèmes de <strong>la</strong> région du Pacifique Sud. Commission du Pacifique Sud,<br />

Nouméa.<br />

11 Meyer J.Y., Thibault J.C., Butaud J.F., Coote T. & Florence J. 2005. Sites de conservation importants et<br />

prioritaires en Polynésie française. Contribution à <strong>la</strong> Biodiversité de Polynésie française N°13. Sites Naturels<br />

d’Intérêt Ecologique V. Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Ces sites peuvent être regroupés en trois types principaux, types qui cristallisent <strong>la</strong><br />

biodiversité marquisienne :<br />

- les îles inhabitées domaniales (5 sites),<br />

- les îlots associés aux gran<strong>des</strong> îles habitées (4 sites),<br />

- les zones sommitales comprenant <strong>des</strong> forêts de nuages (8 sites).<br />

Tableau 4 : Sites de conservation <strong>floristique</strong>s et faunistiques et espaces protégés de l'archipel<br />

<strong>des</strong> Marquises<br />

Commune Site C<strong>la</strong>ssement Priorités de conservation<br />

Nuku Hiva Ile Eiao IV depuis 1971 Prioritaire<br />

Nuku Hiva Ile Hatutaa IV depuis 1971 Haute<br />

Nuku Hiva Ile Motu One IV depuis 1971 Basse<br />

Nuku Hiva P<strong>la</strong>teau Toovii et Monts Tekao et Ooumu Aucun Prioritaire<br />

Nuku Hiva P<strong>la</strong>nèze de Terre-Déserte Aucun Prioritaire<br />

Nuku Hiva P<strong>la</strong>teau et vallons Matahamo et Vaipupui Aucun Haute<br />

Nuku Hiva Vallée de Taipivai Aucun Intermédiaire<br />

Ua Huka Vallées Hanaei et Houtuatua Aucun Haute<br />

Ua Huka Haute vallée de Vaikivi et Mont Hitikau Ia et II en partie,<br />

Haute<br />

depuis 1997<br />

Ua Huka Fa<strong>la</strong>ises de Hane et Hokatu Aucun Intermédiaire<br />

Ua Huka Ilots de Epeti, Hemeni, Teuaua, Motu papa Aucun Intermédiaire<br />

Ua Huka Ilot Tekohai Aucun Basse<br />

Ua Pou Baie de Hohoi V depuis 1952 Basse<br />

Ua Pou Hakahetau et ses pics En cours Intermédiaire<br />

Ua Pou Monts Matahenua, Oave, Teavahaakiti Aucun Haute<br />

Ua Pou Ilots Mokohe, Oa, Takaee, Papai Aucun Intermédiaire<br />

Hiva Oa Ile Mohotani IV depuis 1971 Prioritaire<br />

Hiva Oa Monts Temetiu et Feani Aucun Prioritaire<br />

Hiva Oa Mont Ootua Aucun Intermédiaire<br />

Hiva Oa Ïle Fatu 'uku Aucun Haute<br />

Tahuata Zone sommitale Haaoiputeomo Aucun Haute<br />

Tahuata Vallée de Motopu Aucun Basse<br />

Fatuiva Baie <strong>des</strong> Vierges V depuis 1952 Non évalué<br />

Fatuiva Monts Mounanui et Touaouoho Aucun Haute<br />

Fatuiva Monts et crêtes <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses Aucun Intermédiaire<br />

Fatuiva Ilot Tui Aucun Basse<br />

III. Flore culturelle<br />

Les paysages végétaux <strong>des</strong> Marquises ont été profondément marqués par l'homme depuis son<br />

arrivée, près de 1500 ans auparavant. Ces transformations ont été le fait de défrichements<br />

mais également de l'introduction de nombreuses espèces végétales à l'époque préeuropéenne.<br />

En effet, près de 70 espèces végétales ont été introduites à l'issue <strong>des</strong> migrations<br />

polynésiennes dont plus <strong>des</strong> trois quarts se sont naturalisés et font aujourd'hui partie <strong>des</strong><br />

paysages et de <strong>la</strong> flore marquisienne considérée comme "locale". Peuvent ainsi être cités le<br />

châtaignier d'Océanie ou 'Ihi (Inocarpus fagifer) qui forme <strong>des</strong> forêts <strong>dans</strong> les vallées<br />

humi<strong>des</strong> ou le bancoulier ou 'Ama (Aleurites moluccana) qui se développe un peu plus en<br />

altitude.<br />

Cette flore et ces paysages qui ne sont pas pris en compte <strong>dans</strong> <strong>la</strong> flore indigène et donc <strong>dans</strong><br />

les sites de conservation ou les futures sites <strong>floristique</strong>s candidats au c<strong>la</strong>ssement au<br />

Patrimoine mondial, pourront faire l'objet de c<strong>la</strong>ssement <strong>dans</strong> le cadre du patrimoine culturel,<br />

comme écrin aux sites archéologiques par exemple.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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IV. Réglementation<br />

La réglementation permettant <strong>la</strong> préservation de sites naturels repose à <strong>la</strong> fois sur :<br />

- le code de l'Environnement qui permet de créer <strong>des</strong> aires naturelles protégées et de<br />

protéger réglementairement <strong>des</strong> espèces, et<br />

- le code de l'aménagement à travers les P<strong>la</strong>ns Généraux d'Aménagement (PGA) qui<br />

permet de mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> zones à vocation naturelle, visant à <strong>la</strong> préservation <strong>des</strong><br />

paysages, <strong>des</strong> fonctions écologiques <strong>des</strong> écosystèmes (eau, érosion…) et de milieux<br />

naturels remarquables.<br />

Ainsi, les Iles Marquises comportent 7 sites naturels c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />

l'environnement et un site en cours de c<strong>la</strong>ssement (Tableau 5).<br />

Tableau 5 : Sites c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement<br />

Commune Site C<strong>la</strong>ssement Priorités de conservation<br />

(Meyer et al. 2005)<br />

Nuku Hiva Ile Eiao IV depuis 1971 Prioritaire<br />

Nuku Hiva Ile Hatutaa IV depuis 1971 Haute<br />

Nuku Hiva Ile Motu One IV depuis 1971 Basse<br />

Ua Huka Haute vallée de Vaikivi Ia et II depuis 1997 Haute<br />

Ua Pou Baie de Hohoi V depuis 1952 Basse<br />

Ua Pou Hakahetau et ses pics En cours Intermédiaire<br />

Hiva Oa Ile Mohotani IV depuis 1971 Prioritaire<br />

Fatuiva Baie <strong>des</strong> Vierges V depuis 1952 Non évalué<br />

Les 7 sites c<strong>la</strong>ssés sont présentés sur <strong>la</strong> Carte 1. Cette carte présente également les Zones<br />

Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>des</strong> Oiseaux (ZICO) de l'archipel qui n'ont, pour l'heure,<br />

aucune valeur réglementaire.<br />

Les PGA <strong>des</strong> communes de Nuku Hiva (hors Hatu iti, Eiao, Hatutaa, Motu One), de Ua Pou<br />

et de Hiva Oa (avec Fatu 'uku et Mohotani) ont été récemment adoptés. Ils établissent ainsi<br />

plusieurs zones naturelles dont <strong>la</strong> conservation est alors partiellement assurée.<br />

Par ailleurs, <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement et de son arrêté 306 CM du 20 février<br />

2008, 35 espèces végétales se développant aux Marquises sont protégées par <strong>la</strong><br />

réglementation (Annexe 1).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 1 : Sites c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement aux Iles Marquises<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V. <strong>Evaluation</strong>s <strong>floristique</strong>s île par île<br />

Les évaluations ont portées sur les îles entières pour les petites îles inhabitées (Eiao, Hatuta'a,<br />

Hatu iti, Fatu 'uku et Mohotani) et sur les sites pertinents pour les 6 îles principales habitées<br />

(Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou, Hiva Oa, Tahuata et Fatuiva).<br />

Pour chacune <strong>des</strong> îles, l'analyse a été réalisée de <strong>la</strong> manière suivante :<br />

- Description succincte de l'île : superficie, altitude maximale, géomorphologie,<br />

activités humaines, grands traits de <strong>la</strong> végétation…<br />

- Réglementation : état <strong>des</strong> sites ou zones c<strong>la</strong>ssés par <strong>la</strong> réglementation en vigueur,<br />

arrêtés de c<strong>la</strong>ssement...<br />

- Bibliographie – source <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s : <strong>la</strong> bibliographie botanique re<strong>la</strong>tive<br />

à chaque île est inventoriée et commentée afin d'identifier les sources de données et<br />

l'état <strong>des</strong> connaissances pour chacune <strong>des</strong> îles ou chacune <strong>des</strong> zones.<br />

- Flore : une synthèse de <strong>la</strong> flore de chaque île est présentée en mettant en avant<br />

l'endémicité ou l'intérêt patrimonial <strong>des</strong> différentes espèces, ainsi que leur répartition<br />

<strong>dans</strong> l'île.<br />

- Site d'intérêt <strong>floristique</strong> : à partir de <strong>la</strong> bibliographie et <strong>des</strong> connaissances<br />

personnelles, un ou plusieurs sites d'intérêt <strong>floristique</strong> sont proposés, détaillés et<br />

argumentés pour chaque île ; leur délimitation est reportée sur <strong>la</strong> carte de l'île. Ils<br />

s'appuient parfois également sur les sites riches pour leur avifaune.<br />

- Enjeux et menaces : les priorités de conservation sont données île par île ou site par<br />

site en mettant en avant les menaces qui pèsent sur les sites d'intérêt (p<strong>la</strong>ntes ou<br />

animaux envahissants, activités humaines…).<br />

- Actions de conservation menées : afin de mettre en évidence <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong><br />

Polynésie française <strong>dans</strong> <strong>la</strong> conservation de ses espèces ou de ses espaces<br />

remarquables, un état <strong>des</strong> lieux <strong>des</strong> actions de conservation effectives est réalisé île par<br />

île, voire site par site. Les modalités <strong>des</strong> actions et les acteurs sont précisées.<br />

- Actions de conservation à mener : afin de faire ressortir <strong>la</strong> nécessité de gestion de<br />

certains sites, tant pour eux-mêmes qu'en faveur du projet de c<strong>la</strong>ssement UNESCO, un<br />

certain nombre d'actions de conservation nécessaires à <strong>la</strong> préservation <strong>des</strong> sites est<br />

indiqué. En effet, un site d'intérêt ne pourra être c<strong>la</strong>ssé au Patrimoine mondial que si <strong>la</strong><br />

Polynésie française a déjà effectué <strong>des</strong> actions de conservation réglementaires et<br />

effectives sur le terrain.<br />

- Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle : chaque<br />

île ou chaque site est passé en revue à l'aune <strong>des</strong> critères naturels afin de mettre en<br />

évidence une valeur universelle exceptionnelle (unicité, intégrité…).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.1. Eiao<br />

Description succincte<br />

L'île de Eiao culmine à 577 m et atteint une superficie de 39,2 km² (Carte 2). Elle se présente<br />

sous <strong>la</strong> forme d'un croissant dont les côtes SE et NO sont très pentues, entrecoupées de rares<br />

baies bien abritées et qui délimitent un p<strong>la</strong>teau intérieur compris entre 400 et 550 m d'altitude.<br />

La couverture végétale y est aujourd'hui très <strong>la</strong>rgement modifiée par l'action humaine avec<br />

près de 1900 hectares de sols nus et érodés causés par le surpâturage herbivore (moutons<br />

essentiellement, cochons accessoirement mais boeufs auparavant), plus de 400 ha composés<br />

d'espèces végétales introduites envahissantes (Puke - Acacia farnesiana, Atiko - Leucaena<br />

leucocepha<strong>la</strong> et Manini puteketeke - Annona squamosa), et de rares forêts relictuelles à<br />

Pu'atea - Pisonia grandis, Hau - Fau - Hibiscus tiliaceus, Ha'a - Fa'a - Pandanus tectorius,<br />

Tou - Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia populnea. Plusieurs espèces végétales rares,<br />

endémiques et/ou protégées sont néanmoins encore trouvées sur l'île tandis qu'elle ne semble<br />

plus constituer un site remarquable pour l'avifaune. L'île porte, par ailleurs, <strong>des</strong> vestiges<br />

importants d'une occupation polynésienne ancienne avec de nombreuses structures lithiques et<br />

ateliers de taille d'herminette et autres artefacts en basalte. Cette île constitue également une<br />

source de viande (moutons et cochons) et <strong>dans</strong> une moindre mesure de bois de sculpture (Tou<br />

- Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia) pour les habitants <strong>des</strong> îles habitées du groupe Nord<br />

<strong>des</strong> Marquises.<br />

Par ailleurs, Eiao a été désigné par un collège d'experts parmi les 15 sites de conservation<br />

prioritaires en Polynésie française, pour ses formations végétales mésophiles et littorales, ses<br />

espèces végétales rares ou protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong> présence d'oiseaux<br />

terrestres remarquables (Meyer et al., 2005).<br />

Réglementation<br />

L'île de Eiao a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par l'arrêté<br />

2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon de l'île<br />

de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-Vent et<br />

de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Marquises. Cet<br />

arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août 1971. Les îles et îlot<br />

de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés en aire protégée de<br />

catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong> délibération sur <strong>la</strong> protection<br />

de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000.<br />

Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />

également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />

<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />

Le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva considère l'île de Eiao comme une réserve naturelle au<br />

titre du code de l'environnement mais omet de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sser comme site naturel protégé (ND).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 2 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Eiao (île entière)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Eiao a été réalisée en 2007, comprenant une analyse<br />

bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud & Jacq, 2007).<br />

Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />

de l'île de Eiao, archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Nord. Direction de l’Environnement,<br />

Polynésie française.<br />

Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Eiao : découverte,<br />

géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités humaines…<br />

Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques, fait l'inventaire<br />

de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Eiao. Des recommandations quant à <strong>la</strong><br />

gestion de l'île sont finalement proposées.<br />

Charleux M. & Butaud J.F. 2008. Rapport sur <strong>la</strong> mission sur Eiao du 15 au 19 mars<br />

2008. Rapport non publié, Polynésie française.<br />

Au niveau <strong>floristique</strong>, ce rapport fait état du résultat de prospections botaniques menées en<br />

2008 avec <strong>la</strong> découverte de nouvelles espèces patrimoniales et d'espèces non retrouvées<br />

précédemment.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 104 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent 45<br />

indigènes et 59 introduites.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 64 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong> fois<br />

<strong>des</strong> espèces indigènes (39) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Thibault J.C. 1992. Eiao, nécessité absolue d'une réhabilitation de l'île. Le Courrier de<br />

<strong>la</strong> Nature 133: 16-21.<br />

Cet article dresse un portrait sans concession <strong>des</strong> dégradations causées sur <strong>la</strong> couverture<br />

végétale, <strong>la</strong> flore et l'avifaune l'île de Eiao par les moutons, les cochons, les chats et les rats. Il<br />

propose par ailleurs un certain nombre de recommandations afin de réhabiliter <strong>la</strong> réserve.<br />

Flore<br />

La flore de Eiao peut être considérée comme bien connue puisque huit expéditions de<br />

naturalistes s'y sont succédées entre 1922 et 2008. Elle se compose de 50 espèces indigènes<br />

dont 13 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Aucune espèces n'est propre à Eiao ; néanmoins Bidens<br />

beckiana est endémique aux îles voisines de Eiao et Hatuta'a.<br />

Parmi les 13 endémiques, 2 n'ont pas été retrouvées récemment et 8 sont strictement<br />

restreintes aux fa<strong>la</strong>ises inaccessibles aux moutons à différentes altitu<strong>des</strong>, ce qui dénote d'une<br />

importante pression de pâturage par les herbivores ensauvagés.<br />

Les mêmes constatations peuvent être émises pour les indigènes au sens strict avec 6 espèces<br />

non retrouvées récemment et plusieurs autres présentes uniquement à l'état relictuel.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

14/81


Le développement de p<strong>la</strong>ntes envahissantes est également préoccupant puisque plusieurs<br />

centaines d'hectares sont envahies par Acacia farnesiana, Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Annona<br />

squamosa. Ce développement se fait aux dépens, à <strong>la</strong> fois <strong>des</strong> zones érodées mais également<br />

<strong>des</strong> formations végétales naturelles relictuelles.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

L'île de Eiao, malgré son extrême dégradation (érosion et p<strong>la</strong>ntes envahissantes), peut<br />

toujours être considérée comme un site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour sa végétation naturelle<br />

relictuelle. En effet, elle présente <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de plusieurs espèces rares ou peu communes<br />

ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel (Heliotropium marchionicum, Achyranthes marchionica, Sesbania<br />

coccinea…) et <strong>dans</strong> certaines zones se développent <strong>des</strong> formations végétales originales.<br />

De par <strong>la</strong> grande taille de l'île (près de 40 km²) et le caractère dégradé de <strong>la</strong> plus grande partie<br />

de l'île, il pourrait être jugé pertinent de définir plusieurs sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s à Eiao.<br />

Néanmoins, nous avons décidé de considérer l'île <strong>dans</strong> sa globalité pour son statut foncier de<br />

terre domaniale et son c<strong>la</strong>ssement effectif comme aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une gestion de certains sites sera également <strong>la</strong>rgement<br />

favorable à l'île entière.<br />

Il s'agit de l'île marquisienne dont le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO peut<br />

être discuté. En effet, <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> végétation seules ne suffiront probablement pas au<br />

c<strong>la</strong>ssement mais l'intérêt archéologique indubitable de l'île pourra faire pencher <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Eiao tiennent essentiellement en <strong>la</strong> restauration de<br />

<strong>la</strong> couverture végétale et en <strong>la</strong> préservation de sites ponctuels hébergeant <strong>des</strong> espèces<br />

végétales patrimoniales. En effet, l'état de conservation de l'île est tel que <strong>la</strong> priorité consiste à<br />

stopper l'érosion. Des actions complémentaires visant à prévenir <strong>la</strong> disparition <strong>des</strong> espèces<br />

patrimoniales peuvent y être associées.<br />

Les menaces tiennent <strong>dans</strong> le surpâturage <strong>des</strong> moutons et cochons et au développement <strong>des</strong><br />

p<strong>la</strong>ntes envahissantes aux dépens de <strong>la</strong> flore locale.<br />

Actions de conservation menées<br />

Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île depuis 1971 et un certain contrôle de sa fréquentation, aucune<br />

action de conservation concertée n'a jamais été menée sur Eiao.<br />

Les habitants <strong>des</strong> Marquises Nord s'y rendent ponctuellement pour effectuer <strong>des</strong> chasses qui<br />

ne conduisent pas véritablement à diminuer les popu<strong>la</strong>tions d'herbivores. Par ailleurs,<br />

quelques p<strong>la</strong>ntations de citronniers ou de Temanu – Calophyllum inophyllum y ont été<br />

réalisées sans succès car non entretenues et livrées aux herbivores dès le départ <strong>des</strong> p<strong>la</strong>nteurs.<br />

Actions de conservation à mener<br />

D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />

charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />

Ces dernières consisteraient notamment :<br />

- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un p<strong>la</strong>n de chasse et du suivi <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions d’ongulés,<br />

- à <strong>la</strong> facilitation de l'accès de Eiao aux chasseurs,<br />

- à <strong>la</strong> mise en défens ciblée de formations végétales encore bien conservées et de<br />

popu<strong>la</strong>tions d'espèces végétales remarquables,<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

15/81


- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de dispositifs anti-érosifs et/ou de reboisements clôturés,<br />

- à <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de Eiao avec son règlement<br />

et de l'interdiction de ramassage du matériel archéologique,<br />

- à un contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île,<br />

- à l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />

- à <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives au patrimoine naturel et culturel<br />

et à leur vulgarisation et diffusion.<br />

Une réelle prise en compte de l'île <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva serait<br />

également pertinente.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

L'île inhabitée de Eiao ne présente pas de phénomène naturel ou de beauté exceptionnels du<br />

fait de l'érosion généralisée de ses sols et de <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> végétation naturelle.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Eiao fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme les<br />

autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'une <strong>des</strong> îles les plus âgées de l'archipel et<br />

d'avoir subi un basculement ce qui a conduit au soulèvement de formations calcaires de grès<br />

de p<strong>la</strong>ge à plus de 150 m d'altitude.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

L'île de Eiao n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée et aujourd'hui probablement<br />

appauvrie par le surpâturage et l'érosion.<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

L'île de Eiao contient <strong>des</strong> formations végétales originales aux Marquises (fourrés de<br />

Dodonaea viscosa) et abrite également <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes<br />

endémiques de l'archipel généralement rares à très rares partout ailleurs.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

16/81


V.2. Hatuta'a<br />

Description succincte<br />

L'aire protégée de Hatuta'a est constituée de l'île en elle même ainsi que du sol et du sous-sol<br />

de ses eaux territoriales. L'île culmine à 428 m et atteint une superficie de 6,6 km² (Carte 3).<br />

Elle se présente sous <strong>la</strong> forme d'un p<strong>la</strong>teau re<strong>la</strong>tivement peu pentu entouré de fa<strong>la</strong>ises<br />

abruptes. La couverture végétale couvre <strong>la</strong> quasi-intégralité de l'île, à l'exception <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises,<br />

et est dominée par <strong>des</strong> fourrés de Cordia lutea (36%) et <strong>des</strong> <strong>la</strong>n<strong>des</strong> de Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />

(22%). Plusieurs espèces végétales rares, endémiques et/ou protégées sont trouvées sur l'île<br />

tandis qu'elle constitue un refuge pour <strong>des</strong> colonies parfois importantes de plusieurs dizaines<br />

d'espèces d'oiseaux, rares, protégées ou en danger d'extinction. L'île porte, par ailleurs, <strong>des</strong><br />

vestiges d'une occupation polynésienne ancienne au moins ponctuelle. Il s'agit de l'un <strong>des</strong><br />

rares écosystèmes encore presque totalement vierge et conservé de Polynésie française.<br />

Par ailleurs, Hatuta'a a été désigné par un collège d'experts comme site de conservation à<br />

priorité haute en Polynésie française, pour sa végétation littorale, ses p<strong>la</strong>ntes endémiques<br />

protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong> présence d'oiseaux protégés (Meyer et al.,<br />

2005).<br />

Réglementation<br />

L'île de Hatuta'a a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par<br />

l'arrêté 2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon<br />

de l'île de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-<br />

Vent et de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles<br />

Marquises. Cet arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août<br />

1971. Les îles et îlot de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés<br />

en aire protégée de catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong><br />

délibération sur <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14<br />

août 2000.<br />

Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />

également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />

<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />

Le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva considère l'île de Hatuta'a comme une réserve<br />

naturelle au titre du code de l'environnement mais omet de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sser comme site naturel<br />

protégé (ND).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

17/81


Carte 3 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Hatuta'a (île entière)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

18/81


Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Hatuta'a a été réalisée en 2007, comprenant une<br />

analyse bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud &<br />

Jacq, 2007).<br />

Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />

de l'île de Hatuta'a (Hatutu), archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Nord. Direction de<br />

l’Environnement, Polynésie française.<br />

Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Hatuta'a :<br />

découverte, géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités<br />

humaines… Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques,<br />

fait l'inventaire de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Hatuta'a. Des<br />

recommandations quant à <strong>la</strong> gestion de l'île sont finalement proposées.<br />

Decker B.G. 1973. Unique dry-is<strong>la</strong>nd biota under official protection in Northwestern<br />

Marquesas is<strong>la</strong>nds (Iles Marquises). Biological Conservation (5) 1 : 66-67.<br />

Cet article prend acte du c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles de Eiao et Hatuta'a, en soulignant les richesses et<br />

le très bon état de conservation de Hatuta'a.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 50 taxons présents à Hatuta'a, parmi lesquels figurent 24<br />

indigènes et 26 introduites.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 46 taxons présents à Hatuta'a, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (26) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Flore<br />

La flore de Hatuta'a peut être considérée comme bien connue puisque huit expéditions de<br />

naturalistes ont pu y débarquer. Elle se compose de 26 espèces indigènes dont 8 endémiques<br />

<strong>des</strong> Marquises. Aucune espèces n'est propre à Hatuta'a ; néanmoins Bidens beckiana est<br />

endémique aux îles voisines de Eiao et Hatuta'a.<br />

Parmi les 8 endémiques, 5 sont <strong>des</strong> espèces communément trouvées sur le p<strong>la</strong>teau, 2 ne se<br />

développent que sur les stations ouvertes <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises et une dernière (Abutilon sachetianum)<br />

est très localisée sur le p<strong>la</strong>teau.<br />

Parmi les espèces introduites, aucune n'est envahissante sur l'île, <strong>la</strong> plupart étant <strong>des</strong><br />

mauvaises herbes restreintes à <strong>la</strong> baie principale du Sud.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de sa flore et de sa végétation, l'île de Hatuta'a <strong>dans</strong><br />

sa globalité constitue un site d'intérêt <strong>floristique</strong> exceptionnel. En effet, il s'agit d'une île dont<br />

les formations végétales peuvent être considérées comme très proches de leur état originel,<br />

avant que l'homme ne s'établisse <strong>dans</strong> l'archipel. Dans le contexte marquisien où <strong>la</strong> végétation<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

19/81


sèche de basse altitude a systématiquement été dégradée par les activités humaines, les feux et<br />

surtout le surpâturage herbivore, l'état de Hatuta'a est alors remarquable. Les mêmes<br />

constatations peuvent être effectuées pour l'avifaune avec <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions<br />

importantes d'oiseaux de mer et d'une <strong>des</strong> deux seules popu<strong>la</strong>tions relictuelles de<br />

Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises (Gallicolumba rubescens).<br />

Du point de vue foncier, l'île est domaniale tandis qu'elle est réglementairement c<strong>la</strong>ssée aire<br />

de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />

Il s'agit de l'île marquisienne dont le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO est le<br />

plus justifié, tant son état de conservation est exceptionnel.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Hatuta'a tiennent uniquement en <strong>la</strong> préservation de<br />

ses formations végétales en l'état. En effet, l'état de conservation de l'île est tel que <strong>la</strong><br />

dynamique <strong>des</strong> espèces végétales s'y trouvant est idéale et qu'aucune ne nécessite une action<br />

ciblée. Les menaces tiennent aux risques d'introductions par l'homme de nouvelles espèces<br />

végétales (p<strong>la</strong>ntes envahissantes, mauvaises herbes agressives) ou animales (rat noir, chèvres,<br />

moutons, cochons…) qui entraîneraient une profonde modification <strong>des</strong> milieux et <strong>des</strong><br />

popu<strong>la</strong>tions d'espèces patrimoniales.<br />

Il faut également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune de Hatuta'a viendront<br />

renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />

Actions de conservation menées<br />

Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île depuis 1971 et un certain contrôle de sa fréquentation, aucune<br />

action de conservation n'a jamais été menée sur Hatuta'a.<br />

Actions de conservation à mener<br />

D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />

charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />

Ces dernières consisteraient notamment :<br />

- au rec<strong>la</strong>ssement de l'île en réserve naturelle intégrale,<br />

- à <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de Hatuta'a avec un<br />

débarquement interdit, sauf dérogation, sur l'île : affichage en mairie, panneau<br />

"Débarquement interdit" sur l'île, fascicules d'informations…,<br />

- au contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île : procédure réglementaire<br />

achevée, formation et visites régulières de contrôleurs sis à Nuku Hiva ou Eiao,<br />

instal<strong>la</strong>tion d'un système de surveil<strong>la</strong>nce (caméras )…,<br />

- à l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />

- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un dispositif de détection et d'éradication précoce de toute<br />

nouvelle introduction sur l'île,<br />

- à <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> flore, à <strong>la</strong> faune et au<br />

patrimoine archéologique et à leur vulgarisation et diffusion.<br />

Une réelle prise en compte de l'île <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva serait<br />

également pertinente.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

20/81


Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

L'île inhabitée de Hatuta'a possède une beauté naturelle exceptionnelle du fait de <strong>la</strong> présence<br />

de végétation sur <strong>la</strong> quasi-totalité de l'île, à l'exception <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises, et de l'absence de toute<br />

érosion comme c'est si souvent le cas <strong>dans</strong> l'ensemble de l'archipel. Par ailleurs, l'île apparaît<br />

grise à brune en saison sèche lorsque <strong>la</strong> végétation est réduite à son minimum, pour reverdir<br />

rapidement à <strong>la</strong> saison humide. Ce phénomène de retour de <strong>la</strong> vie avec les pluies est très<br />

impressionnant.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Hatuta'a fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'une <strong>des</strong> îles les plus âgées de l'archipel.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

L'île de Hatuta'a n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée, mais présente un intérêt<br />

certain quant au mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> formations végétales d'une île par l'avifaune. En effet, les<br />

popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux y sont importantes et contribuent à <strong>la</strong> répartition <strong>des</strong> espèces sur l'île<br />

tant du point de vue de <strong>la</strong> dissémination <strong>des</strong> semences mais également <strong>des</strong> sites de<br />

nidifications (notamment ceux situés au sol).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

L'île de Hatuta'a contient les formations végétales littorales et supralittorales les mieux<br />

conservées et les plus représentatives <strong>des</strong> Marquises. Les formations végétales de cette île<br />

sont vitales à <strong>la</strong> bonne représentation de <strong>la</strong> végétation littorale passée <strong>des</strong> îles principales de<br />

l'archipel. En effet, les formations végétales de <strong>la</strong>n<strong>des</strong> ou de fourrés <strong>des</strong> zones sèches de basse<br />

altitude <strong>des</strong> îles habitées <strong>des</strong> Marquises ont presque totalement disparu. Par ailleurs, Hatuta'a<br />

abrite également <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions importantes sinon notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes endémiques<br />

de l'archipel généralement rares à très rares partout ailleurs.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.3. Hatu iti (Motu iti)<br />

Description succincte<br />

Hatu iti est composé de 2 îlots totalisant près de 27 ha (Carte 4). Le plus petit, atteignant<br />

environ 3 ha, est couvert de guano du fait de <strong>la</strong> grande densité de l'avifaune marine. Il est<br />

apparemment dépourvu de végétation. Le plus grand, environ 24 ha pour 220 m d'altitude, est<br />

couvert d'une végétation herbacée et les oiseaux y sont moins abondants. Les 2 îlots sont<br />

distants de 700 m.<br />

Réglementation<br />

Le c<strong>la</strong>ssement en zone de site protégé (ND) de ces îlots domaniaux en totalité est omis <strong>dans</strong> le<br />

PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva.<br />

Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique sur Hatu iti n'a été réalisée, aussi l'information botanique est<br />

disséminée <strong>dans</strong> différents ouvrages ou sites internet.<br />

Adamson A.M. 1936 (Réed. 1971). Marquesan insects: environment. Bernice P.<br />

Bishop Museum Bulletin 139. Honolulu, Hawai'i (Kraus reprint Co. N.Y.).<br />

Ce document dresse un portrait rapide de l'île et succinct de sa végétation.<br />

Mueller-Dombois D. & Fosberg F.R. 1998. Vegetation of the tropical Pacific is<strong>la</strong>nds.<br />

Springer Ver<strong>la</strong>g, New York.<br />

Cet ouvrage décrit brièvement <strong>la</strong> végétation de l'îlot principal et cite 3 espèces végétales<br />

observées par Steve Perlman en 1989.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 3 taxons présents à Hatu iti. Ces informations proviennent<br />

uniquement <strong>des</strong> échantillons récoltés le 19 septembre 1922 par W.B. Jones de <strong>la</strong> Whitney<br />

expedition et le 5 juillet 1988 par S. Perlman et J. Florence lors de <strong>la</strong> Fatuiva Expedition.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 3 taxons présents à Hatu iti, parmi lesquels figurent<br />

uniquement <strong>des</strong> espèces indigènes.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 4 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Hatu iti (île entière)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Flore<br />

La flore de Hatu iti peut être considérée comme re<strong>la</strong>tivement bien connue puisque deux<br />

expéditions de naturalistes ont pu débarquer sur le motu principal :<br />

- le 19 septembre 1922, par l'ornithologue W.B. Jones de <strong>la</strong> Whitney Expedition qui a<br />

récolté Leptochloa xerophi<strong>la</strong>, Portu<strong>la</strong>ca lutea et Microsorum grossum,<br />

- le 5 juillet 1988, par les botanistes Steve Perlman du National Tropical Botanical<br />

Garden (NTBG) et Jacques Florence de l'Institut de <strong>la</strong> Recherche pour le<br />

Développement (IRD) qui ont récolté les mêmes espèces.<br />

Selon un habitant de Nuku Hiva, le Pisonia grandis serait également présent sur le motu<br />

principal (Sébastien Falchetto, comm. pers. 2007).<br />

Le plus petit motu ne semble présenter, quant à lui, aucune végétation.<br />

Ainsi, <strong>la</strong> flore de Hatu iti se compose de 4 espèces indigènes dont une seule endémique <strong>des</strong><br />

Marquises (Leptochloa).<br />

Végétation<br />

La végétation de Hatu iti consiste essentiellement en une formation herbacée composée de 3<br />

espèces indigènes et probablement <strong>des</strong> arbustes ou petits arbres épars <strong>dans</strong> les sites protégés.<br />

Une grande partie de <strong>la</strong> superficie consiste probablement en de <strong>la</strong> roche nue battue par les<br />

embruns.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation de Hatu iti tiennent essentiellement en l'avifaune. En effet, <strong>la</strong> flore<br />

très pauvre ne présente qu'un intérêt patrimonial limité tandis que l'avifaune y est considérée<br />

comme très abondante. Néanmoins, en l'absence d'herbivore introduit, les formations<br />

végétales herbacées peuvent être considérées comme remarquables aux Marquises ; <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

plupart <strong>des</strong> autres îles, ces formations littorales ont été en grande partie modifiées du fait du<br />

surpâturage mais également <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes introduites.<br />

Les pêcheurs marquisiens indiquent que l'îlot principal est peuplé d'un grand nombre de rats,<br />

sans qu'il soit possible de déterminer l'espèce. Ces derniers ont probablement un impact sur<br />

l'avifaune et <strong>la</strong> flore, néanmoins difficile à quantifier.<br />

Actions de conservation menées<br />

Aucune action de conservation n'a jamais été menée sur Hatu iti.<br />

Actions de conservation à mener<br />

D'un point de vue réglementaire, il conviendrait, en plus du c<strong>la</strong>ssement en zone de site<br />

protégé du PGA, de c<strong>la</strong>sser Hatu iti <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement en tant que<br />

réserve naturelle intégrale.<br />

Des inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques devront être entrepris afin de<br />

cerner l'état initial de l'île.<br />

Enfin, l'éradication <strong>des</strong> rats du motu principal pourrait être envisagée en fonction <strong>des</strong> résultats<br />

<strong>des</strong> inventaires préa<strong>la</strong>bles.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Les deux îlots composant Hatu iti sont probablement très esthétiques mais ils ne constituent<br />

certainement pas une aire d'une beauté naturelle exceptionnelle, du fait de leurs faibles<br />

dimensions et de l'absence de trait géomorphologique particulier.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

Hatu iti fait partie d'un archipel volcanique provenant du fonctionnement d'un point chaud<br />

océanique intrap<strong>la</strong>que. Il s'agit d'une île arrivant presque au terme ultime de l'érosion avec une<br />

altitude faible et une superficie limitée. Dans le cadre de l'archipel, d'autres îles sont à un<br />

stade plus avancé comme Motu One <strong>dans</strong> le groupe Nord et Motu Nao <strong>dans</strong> le groupe Sud.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Hatu iti, du fait de sa flore limitée, n'est certainement pas un exemple représentatif de tels<br />

processus.<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Hatu iti, ainsi que Hatuta'a et Fatu 'uku, sont, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> limite de nos connaissances pour cette<br />

première île, les uniques exemples de <strong>la</strong> conservation de formations littorales proches de leur<br />

état originel aux Marquises. La végétation de Hatu iti est donc très représentative d'un milieu<br />

peu modifié par l'homme, sans néanmoins présenter une diversité biologique importante,<br />

exception faite de l'avifaune marine mal connue.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.4. Nuku Hiva<br />

Description succincte<br />

L'île de Nuku Hiva, de forme rectangu<strong>la</strong>ire, est <strong>la</strong> plus grande de l'archipel avec ses 340 km²<br />

(Carte 5). Elle culmine au Mont Tekao à 1224 m d'altitude. L'île correspond à l'emboîtement<br />

de deux volcans effondrés au Sud. Le plus ancien a formé <strong>la</strong> caldeira principale délimitant les<br />

p<strong>la</strong>nèzes externes (côtes Ouest, Nord et Est) et les vallées internes au Sud et à l'Est ; le plus<br />

récent correspond à <strong>la</strong> vallée de Taiohae et celle voisine de Ha'eotupa. Il faut également noter<br />

<strong>la</strong> présence d'un p<strong>la</strong>teau d'altitude (800 m), le p<strong>la</strong>teau de Toovii, résultant de <strong>la</strong> formation d'un<br />

<strong>la</strong>c il y a plusieurs millions d'années et drainé aujourd'hui par <strong>la</strong> cascade de Vaipo mesurant<br />

plus de 300 m de hauteur. Cinq vallées principales sont habitées : Taiohae, Taipivai, Hooumi,<br />

Hatiheu et Aakapa. Néanmoins, d'autres sites commencent à se (re)peupler comme <strong>la</strong> Terre-<br />

Déserte et Hakaui.<br />

Par ailleurs, 4 sites sur l'île de Nuku Hiva ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />

de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- vallons de Matahamo et Vaipupui pour leur végétation hygrophile de moyenne altitude<br />

comprenant plusieurs espèces endémiques, notamment l'endémique insu<strong>la</strong>ire<br />

Neisosperma brownii (priorité haute),<br />

- vallée de Taipivai pour sa forêt hygrophile de basse altitude comprenant plusieurs<br />

espèces endémiques, notamment Pelgodoxa henryana et Pisonia brownii, et plusieurs<br />

oiseaux endémiques protégés (priorité intermédiaire),<br />

- caldeira principale de Tekao – Ooumu et p<strong>la</strong>teau de Toovii pour sa grande superficie<br />

de forêt de nuages aux nombreuses espèces endémiques et protégées, ses popu<strong>la</strong>tions<br />

d'oiseaux terrestres et marins protégés, et ses escargots protégés (prioritaire),<br />

- Terre-Déserte pour ses forêts xérophiles et mésophiles aux p<strong>la</strong>ntes endémiques et<br />

protégées, et aux oiseaux ('Upe – Ducu<strong>la</strong> galeata) endémiques protégés (prioritaire).<br />

Réglementation<br />

Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva a été rendu exécutoire le 18<br />

novembre 2008. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />

- zone de protection <strong>des</strong> ressources en eau où l'urbanisation est interdite ; il s'agit<br />

essentiellement de protéger les sites de captage ou forage existants ou potentiels<br />

(NCE),<br />

- zone de site rural protégé (NDr) : protection d'un espace naturel en raison de <strong>la</strong> qualité<br />

du paysage ou <strong>des</strong> éléments naturels,<br />

- zone de site protégé du littoral (NDc) : protection d'un espace naturel, analogue à <strong>la</strong><br />

zone NDr, mais située le long du littoral jusqu'à plus de 300 m d'altitude <strong>dans</strong> certains<br />

sites, en vue de <strong>la</strong> préservation de <strong>la</strong> qualité du paysage vu de <strong>la</strong> mer,<br />

- zone de site forestier protégé (NDF) ; il s'agit de <strong>la</strong> conservation d'un site forestier, de<br />

sa mise en valeur ou de son exploitation.<br />

Il faut noter que cette dernière zone ne comprend que <strong>des</strong> formations forestières naturelles, les<br />

p<strong>la</strong>ntations forestières en étant exclues (zone NDr).<br />

L'île de Nuku Hiva ne présente aucune zone protégée <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />

l'environnement.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 5 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Nuku Hiva (2 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva n'a encore été publiée<br />

<strong>dans</strong> un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />

Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />

l'information. Néanmoins, plusieurs bi<strong>la</strong>ns de <strong>la</strong> flore de l'île ont été réalisés, tout comme une<br />

carte de <strong>la</strong> végétation à grande échelle de l'ensemble de l'île et <strong>des</strong> cartes à plus petites<br />

échelles de certaines portions.<br />

Butaud J.F. 2008. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Nuku Hiva.<br />

Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Cette florule de Nuku Hiva présente succinctement 277 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong><br />

indigènes et <strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms<br />

vernacu<strong>la</strong>ires.<br />

Butaud J.F. 2008. Expertises botaniques <strong>dans</strong> les îles de Nuku Hiva et Ua Pou.<br />

Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Ce rapport fait état <strong>des</strong> actions de conservation in situ et ex situ de 4 espèces végétales<br />

protégées sur l'île de Nuku Hiva, menées en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> DIREN et <strong>la</strong> société<br />

"Marquises Rando". Il détaille notamment les différentes espèces ciblées, les actions réalisées<br />

et <strong>la</strong> poursuite à donner aux travaux.<br />

Florence J. 1993. La végétation de quelques îles de Polynésie française. P<strong>la</strong>nches 54-<br />

55. In Dupont .F. (ed.) At<strong>la</strong>s de <strong>la</strong> Polynésie française, Editions de l'ORSTOM, Paris.<br />

Ces travaux présentent les principaux types de végétation <strong>des</strong> Marquises et les principales<br />

p<strong>la</strong>ntes. Une carte de végétation de l'île de Nuku Hiva y est effectuée.<br />

Florence J. & Lorence D. 1997. Introduction to the flora and vegetation of the Marquesas<br />

Is<strong>la</strong>nds. Allertonia 7: 226-237.<br />

Cet article détaille les types de végétation rencontrés aux Marquises en se basant sur les<br />

observations et étu<strong>des</strong> réalisées à Nuku Hiva. Il insiste notamment sur les formations<br />

végétales remarquables.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 810 taxons présents à Nuku Hiva, parmi lesquels figurent à<br />

<strong>la</strong> fois <strong>des</strong> espèces indigènes (230) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Jacq F. & Butaud J.F. 2008. Proposition d’aménagement de <strong>la</strong> partie Nord du domaine<br />

de Terre-Déserte sis sur <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva. Rapport synthétique. Service du<br />

Développement rural, Polynésie française.<br />

Cette étude consiste en une proposition d'aménagement d'une terre domaniale affectée au<br />

Service du Développement Rural et correspondant à près de 4800 ha de <strong>la</strong> côte Ouest de Nuku<br />

Hiva, sur <strong>la</strong> Terre-Déserte. Après <strong>des</strong> prospections intensives de <strong>la</strong> zone d'étude s'étendant du<br />

bord de mer jusqu'au plus haut sommet de l'île à 1200 m d'altitude, <strong>des</strong> recommandations sont<br />

effectuées re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> terre domaniale.<br />

Notamment, sont proposés les c<strong>la</strong>ssements :<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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- de l'ensemble de <strong>la</strong> caldeira d'Ivipakeka (Toovii, Tekao, Ooumu) pour <strong>la</strong> préservation<br />

de ses forêts de nuages aux nombreuses espèces endémiques et protégées, et<br />

- <strong>des</strong> forêts sèches <strong>des</strong> p<strong>la</strong>nèzes et canyons de basse à moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> Terredéserte,<br />

en tant que reliques de forêts semi-sèches comprenant plusieurs espèces<br />

endémiques remarquables ou protégées.<br />

Une carte de végétation du domaine et un bi<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva y sont réalisés: 236<br />

indigènes dont 102 endémiques <strong>des</strong> Marquises dont 36 endémiques insu<strong>la</strong>ires.<br />

Jacq F. & Butaud J.F. 2008. Proposition d’aménagement du domaine Bambridge (Baie<br />

du contrôleur), sis sur <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva. Rapport synthétique. Service du<br />

Développement Rural, Polynésie française.<br />

Cette étude consiste en une proposition d'aménagement d'une terre domaniale affectée<br />

partiellement au Service du Développement Rural et correspondant à près de 1600 ha de <strong>la</strong><br />

partie Sud-Est de Nuku Hiva, entre les vallées de Taipivai et de Taiohae. Après <strong>des</strong><br />

prospections intensives de <strong>la</strong> zone d'étude s'étendant du bord de mer jusqu'à plus de 700 m<br />

d'altitude, <strong>des</strong> recommandations sont effectuées re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> terre<br />

domaniale.<br />

En l'absence de site important possédant une formation végétale primaire et riche en espèces<br />

endémiques, seules les stations de petites superficies d'espèces remarquables (Bidens<br />

cordifolia, Serianthes myriadenia) sont proposées au c<strong>la</strong>ssement.<br />

Une carte de végétation du domaine et un bi<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva y sont réalisés : 244<br />

indigènes dont 106 endémiques <strong>des</strong> Marquises dont 36 endémiques insu<strong>la</strong>ires.<br />

Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Nord (Ua Huka, Nuku Hiva) du<br />

15 au 17 juin 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />

Ce rapport fait état de prospections botaniques entreprises sur les crêtes d'altitude de Toovii<br />

ainsi que <strong>dans</strong> une forêt semi-sèche de Terre-Déserte à Vaiteheii. Il dresse le portrait <strong>des</strong><br />

différentes p<strong>la</strong>ntes naturalisées plus ou moins envahissantes. Le site <strong>des</strong> crêtes de Toovii est<br />

proposé au c<strong>la</strong>ssement en tant qu'espace naturel protégé.<br />

Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission et d'expertise botanique à Nuku Hiva<br />

(Marquises) du 27 au 28 mars 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />

Ce rapport consiste en une expertise botanique du projet de tracé d'une route reliant le p<strong>la</strong>teau<br />

de Toovii à <strong>la</strong> Terre-Déserte ainsi que de <strong>la</strong> situation de <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens<br />

à Nuku Hiva. Il met en avant <strong>la</strong> richesse <strong>des</strong> crêtes de Toovii et l'amplitude <strong>des</strong> futures<br />

<strong>des</strong>tructions occasionnées lors <strong>des</strong> travaux, et propose à nouveau le c<strong>la</strong>ssement du site en<br />

espace naturel protégé.<br />

Meyer J.Y. 2006. Climat, végétation et faune. In : Maury R.C., Guille G., Legendre C.,<br />

Savanier D., Guillou H., Rossi P. & B<strong>la</strong>is S. Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000),<br />

feuille de Nuku Hiva, Polynésie française. Orléans, BRGM. 13-17.<br />

Cette publication dresse le portrait de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises en se basant<br />

sur Nuku Hiva et en insistant sur les types de végétation, les sources de dégradation et les<br />

p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Meyer J.Y. & Florence J. 1999. Mont Mauru (Tahiti, Society Is<strong>la</strong>nds) and Toovii<br />

ridges (Nuku Hiva, Marquesas Is<strong>la</strong>nds), two natural areas of ecological interest in French<br />

Polynesia, proposed as PABITRA sites. XIX Pacific Science Congress, July 4-9, 1999,<br />

Sydney, Australia<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Cette étude met en évidence <strong>la</strong> richesse de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva et de sa forêt de nuages. En<br />

effet, cette forêt peu perturbée est hôte de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces et genres endémiques <strong>des</strong><br />

Marquises se développant sur l'île. Des projets routiers et le développement de p<strong>la</strong>ntes<br />

envahissantes constituent les principales menaces pesant sur sa bonne conservation. Le site<br />

<strong>des</strong> crêtes de Toovii est alors proposé pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une zone d'étude de type<br />

PABITRA, permettant de suivre <strong>dans</strong> le détail l'évolution <strong>des</strong> écosystèmes.<br />

Meyer J.Y. & Taputuarai R. 2005. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />

(Marquises) du 7 au 10 juin 2005. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />

Ce rapport présente les 4 sites <strong>dans</strong> lequel <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens a été localisée<br />

à Nuku Hiva ainsi qu'un inventaire <strong>floristique</strong> préliminaire <strong>des</strong> baies de Anaho et Haatuatua.<br />

Re<strong>la</strong>tivement au Miconia, il encourage fortement <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> efforts d'arrachage afin<br />

d'éradiquer l'espèce. Les baies de Anaho et Haatuatua apparaissent, quant à elles, comme <strong>des</strong><br />

sites d'intérêts paysagers et <strong>floristique</strong>s. Néanmoins, les prospections doivent y être<br />

approfondies.<br />

Meyer J.Y. & Taputuarai R. 2006. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />

(Marquises) du 6 au 9 juin 2006. Délégation à <strong>la</strong> recherche / Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />

Ce rapport dresse un état <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens à Nuku<br />

Hiva et précise <strong>la</strong> situation <strong>dans</strong> les deux sites envahis. Il estime l'éradication possible,<br />

notamment par arrachage manuel, et recommande l'introduction du champignon pathogène<br />

Cgm. Re<strong>la</strong>tivement au projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel au patrimoine mondial de<br />

l'UNESCO, il note : "Les opérations de lutte contre le miconia et de conservation in situ et ex<br />

situ de p<strong>la</strong>ntes endémiques <strong>des</strong> Marquises menacées de disparition constitueront <strong>des</strong> élémentsclef<br />

pour soutenir ce projet de c<strong>la</strong>ssement au niveau national et international".<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 488 taxons présents à Nuku Hiva, parmi lesquels figurent à<br />

<strong>la</strong> fois <strong>des</strong> espèces indigènes (229) et <strong>des</strong> espèces introduites. Il faut noter que les nouveautés<br />

taxonomiques y sont rapidement recensées.<br />

Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />

(Marquises) du 13 au 15 mars 2007 – Introduction du champignon pathogène Cgm, agent de<br />

lutte biologique contre le Miconia. Délégation à <strong>la</strong> recherche / Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete<br />

Ce rapport détaille l'introduction du champignon pathogène en question <strong>dans</strong> deux stations<br />

envahies par le miconia sur l'île de Nuku Hiva. Il recommande néanmoins vivement <strong>la</strong><br />

poursuite <strong>des</strong> efforts d'arrachage menés notamment par <strong>des</strong> gui<strong>des</strong> de randonnée sous<br />

l'initiative de <strong>la</strong> Direction de l'Environnement.<br />

Flore<br />

La flore de Nuku Hiva peut être considérée comme très bien connue puisque plusieurs<br />

dizaines d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1853 et 2009. La flore indigène<br />

atteint ainsi 240 taxons pour 44% d'endémisme. Le nombre de taxons indigènes est le plus<br />

élevé de toutes les îles <strong>marquisiennes</strong> : Hiva Oa, <strong>la</strong> seconde île par <strong>la</strong> superficie, compte en<br />

effet uniquement 206 taxons, les autres îles en comprenant moins de 180. Il faut également<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

30/81


noter que parmi les espèces endémiques, 38 espèces sont propres à l'île de Nuku Hiva, ce qui<br />

ne représente pas moins de 40% <strong>des</strong> endémiques insu<strong>la</strong>ires <strong>des</strong> Marquises.<br />

Parmi ces 38 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 30 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles<br />

d'altitude du p<strong>la</strong>teau de Toovii et de <strong>la</strong> caldeira principale de Tekao et Ooumu. En prenant en<br />

compte l'ensemble <strong>des</strong> 105 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à Nuku Hiva, ce sont alors<br />

67 taxons (65%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles. Les formations sèches de<br />

l'île possèdent également une importante spécificité avec <strong>la</strong> présence de 23 autres taxons<br />

endémiques (22%). La plupart <strong>des</strong> autres espèces endémiques se développent en forêt<br />

hygrophile de vallée.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Nuku Hiva a été victime de<br />

l'invasion de l'Acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong>, essentiellement sur <strong>la</strong> côte Sud, du niveau de<br />

<strong>la</strong> mer jusqu'à plus de 400 m d'altitude. Ses forêts sèches sont menacées par le Piti – Tecoma<br />

stans tandis que ses forêts d'altitude, encore bien conservées jusqu'alors, sont menacées par le<br />

Kehika hao'e – Syzygium jambos.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Nuku Hiva,<br />

2 sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 5). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />

grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />

constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées et dont <strong>la</strong><br />

secondarisation est limitée ou absente.<br />

Le site de Taipivai proposé par Meyer et al. (2005) n'est pas retenu du fait du statut incertain<br />

du palmier Pe<strong>la</strong>godoxa henryana ; en effet, cette espèce est probablement une introduction<br />

polynésienne aux Marquises. Par ailleurs, <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> vallée de Taipivai peut être<br />

considérée comme re<strong>la</strong>tivement banale et fortement modifiée par l'homme.<br />

Il en est de même du site de Vaipupui – Matahamo qui abrite <strong>la</strong> seule popu<strong>la</strong>tion connue de<br />

l'arbre Neisosperma brownii. Ce site semble en effet essentiellement constitué d'une<br />

végétation banale de moyenne altitude avec peu d'autres espèces remarquables.<br />

Sommets, crêtes, p<strong>la</strong>teau d'altitude et contreforts de <strong>la</strong> caldeira de Ivipakeka<br />

Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de Nuku Hiva et s'articule autour de <strong>la</strong> caldeira<br />

principale de l'île dite Ivipakeka dont les sommets Tekao et Ooumu. Il comprend également<br />

ses f<strong>la</strong>ncs Est et Ouest, entre 700 et 1224 m ainsi que <strong>la</strong> partie Nord du p<strong>la</strong>teau de Toovii et<br />

ses contreforts jusqu'à 600 m d'altitude. Ce site correspond au site de conservation de Toovii –<br />

Tekao proposé par Meyer et al. (2005).<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles (forêt de nuages)<br />

mais <strong>des</strong> formations hygrophiles sont présentes entre 600 et 800 m d'altitude. Cette grande<br />

superficie de milieux humi<strong>des</strong> a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de 30 <strong>des</strong> 38 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires et de 80 espèces endémiques <strong>des</strong> Marquises, soit plus <strong>des</strong> trois quarts de celles se<br />

développant sur l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Nuku Hiva. Par<br />

ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant<br />

le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc<br />

comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />

D'un point de vue foncier, le site est essentiellement domanial car à cheval sur les domaines<br />

de Toovii et Terre-Déserte, affectés <strong>dans</strong> leurs plus gran<strong>des</strong> parties au Service du<br />

Développement Rural. Néanmoins, les contreforts du p<strong>la</strong>teau de Toovii et de <strong>la</strong> caldeira<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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donnant sur Taipivai, Hatiheu, Aakapa, Hakaehu et Motuhee sont constitués par <strong>des</strong> terres<br />

privées. Il faut néanmoins remarquer que ces dernières sont constituées de pentes très fortes,<br />

de fa<strong>la</strong>ises ou de zones sommitales très difficiles à atteindre ou à mettre en valeur.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> quasi-totalité du site est c<strong>la</strong>ssée en site forestier protégé<br />

(NDF) <strong>dans</strong> le cadre du PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva.<br />

P<strong>la</strong>nèzes et canyons de <strong>la</strong> Terre-déserte<br />

Ce site comprend <strong>la</strong> plus grande partie de <strong>la</strong> Terre-Déserte de Nuku Hiva, entre les vallées de<br />

Hakaehu et Motuee au Nord et <strong>la</strong> pointe Motumano au Sud. Il est limitrophe du site précédent<br />

à l'Est. La grande cascade de Vaipo (plus de 300 m de chute) y est inclue tout comme les<br />

fa<strong>la</strong>ises de <strong>la</strong> vallée de Hakaui. Il correspond au site de conservation de Terre-Déserte proposé<br />

par Meyer et al. (2005).<br />

La végétation dominante est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles (ou<br />

semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />

menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />

d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />

proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />

menacées. Le développement <strong>des</strong> espèces introduites naturalisées est lié à l'ouverture du<br />

milieu par les herbivores ensauvagés. Ainsi, ce site est aujourd'hui mité par <strong>des</strong> zones<br />

couvertes par <strong>des</strong> espèces envahissantes ou <strong>des</strong> mauvaises herbes.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plus grande partie du site est domaniale (domaine de Terre-<br />

Déserte dont le Nord est affecté au Service du Développement Rural). Seules les vallées de<br />

Motuee et Hakaehu au Nord sont privées tout comme l'extrême Sud-Est avec Motu Mano et<br />

les fa<strong>la</strong>ises de Hakaui.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée en site rural protégé<br />

(NDr) <strong>dans</strong> le cadre du PGA tandis que les parties littorales figurent en site protégé du littoral<br />

(NDc). Les vallées de Tapueahu et Motuee (haute vallée uniquement) sont, par ailleurs,<br />

c<strong>la</strong>ssées en site forestier protégé (NDF).<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Nuku Hiva tiennent principalement en <strong>la</strong><br />

préservation <strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations<br />

végétales peu ou pas dégradées et <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et<br />

endémiques se développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns<br />

de conservation pour certaines espèces particulièrement menacées ont été mis en p<strong>la</strong>ce. Il faut<br />

également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à l'avifaune terrestre de Nuku Hiva (essentiellement le<br />

'Upe – Ducu<strong>la</strong> galeata) viendront renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux<br />

naturels. Il faut aussi insister sur le fait que les forêts d'altitude de Nuku Hiva sont les plus<br />

importantes en superficie et en richesse spécifique de tout l'archipel <strong>des</strong> Marquises.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Sur le site de Terre-Déserte, le surpâturage est causé par <strong>des</strong> bœufs semi-domestiqués et <strong>des</strong><br />

troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />

Ces animaux interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes (même sur les<br />

fa<strong>la</strong>ises pour les chèvres) et contribuent parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Ils favorisent par<br />

ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises herbes introduites. Les p<strong>la</strong>ntes envahissantes principales<br />

sont l'acacia - Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et le Kohai - Tecoma stans.<br />

Sur le site de <strong>la</strong> caldeira d'Ivipakeka et du p<strong>la</strong>teau de Toovii, ce sont essentiellement les<br />

cochons sauvages qui sont problématiques par leur <strong>la</strong>bourage <strong>des</strong> sous-bois et le<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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développement consécutif de mauvaises herbes. La p<strong>la</strong>nte envahissante majeure est le Kehika<br />

hao'e – Syzygium jambos, notamment disséminée par les cochons et les 'Upe – Ducu<strong>la</strong><br />

galeata.<br />

Par ailleurs, une dernière menace consiste au mitage <strong>des</strong> milieux naturels <strong>dans</strong> les sites en<br />

question par leur occupation illégale ou squat par les habitants de Nuku Hiva. C'est le cas<br />

essentiellement au sein de <strong>la</strong> Terre-Déserte pour <strong>des</strong> problématiques d'élevage mais également<br />

sur le p<strong>la</strong>teau de Toovii.<br />

Actions de conservation menées<br />

La lutte contre les espèces envahissantes sur Nuku Hiva s'est focalisée sur l'éradication du<br />

Miconia – Miconia calvescens <strong>des</strong> divers sites d'introduction, situés pour <strong>la</strong> plupart <strong>dans</strong> ou<br />

sur les bordures du site de Toovii – Ivipakeka. Après les détections initiales dès 1997, un<br />

arrachage <strong>des</strong> pieds au sein <strong>des</strong> sites infestés a été réalisé par le Service du Développement<br />

Rural jusqu'en 2006. A cette date, et jusqu'à aujourd'hui, <strong>la</strong> Direction de l'Environnement a<br />

missionné un prestataire local afin d'effectuer cette tâche <strong>dans</strong> tous les sites envahis de l'île.<br />

Parallèlement à ce programme de lutte mécanique, <strong>la</strong> Délégation à <strong>la</strong> Recherche a mis en<br />

p<strong>la</strong>ce une lutte biologique par l'intermédiaire d'un champignon cryptogamique spécifique du<br />

Miconia qui provoque <strong>des</strong> nécroses foliaires et <strong>la</strong> mort d'un certain nombre de p<strong>la</strong>ntules.<br />

La préservation d'espèces endémiques a été initiée par <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration du CIRAD et du SDR<br />

sur le projet de connaissance et de multiplication du santal marquisien (Santalum insu<strong>la</strong>re var.<br />

marchionense et var. nov.) en 1998. A cette occasion, les popu<strong>la</strong>tions naturelles situées <strong>dans</strong><br />

les deux sites proposés ont été inventoriées et suivies pour <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> récolte de fruits<br />

mâtures. Une pépinière de santal a été créée en 1998 et <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntations conservatoires ont été<br />

imp<strong>la</strong>ntées depuis 2001. Puis, depuis 2006, une col<strong>la</strong>boration entre <strong>la</strong> DIREN (par<br />

l'intermédiaire d'un prestataire) et le SDR vise à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de p<strong>la</strong>ns de conservation de<br />

plusieurs espèces endémiques : le palmier marquisien Enu – Pe<strong>la</strong>godoxa henryana, le Tueiao<br />

– Rauvolfia sachetiae, le Neisosperma brownii et le santal de basse altitude – Santalum<br />

insu<strong>la</strong>re var. marchionense. Ces p<strong>la</strong>ns visent à <strong>la</strong> préservation in situ <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions (clôture,<br />

dégagement, enrichissement…) et <strong>la</strong> constitution de p<strong>la</strong>ntations conservatoires ex situ (mise<br />

en pépinière, p<strong>la</strong>ntation, entretien…).<br />

Enfin, une cartographie précise <strong>des</strong> milieux naturels <strong>des</strong> deux sites a été entreprise au niveau<br />

du Nord de <strong>la</strong> partie domaniale de <strong>la</strong> Terre-Déserte en 2007 par le SDR, permettant en ce<strong>la</strong><br />

une meilleure connaissance et une meilleure gestion <strong>des</strong> zones remarquables.<br />

Actions de conservation à mener<br />

Dans un premier temps, il conviendrait de c<strong>la</strong>sser en espace protégé <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />

l'environnement les deux sites proposés. En effet, domaniaux en grande partie ils font l'objet<br />

d'une gestion irrégulière par l'administration et de pression d'occupation par les habitants,<br />

souvent peu compatibles avec <strong>la</strong> préservation de leur richesse.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />

parvenir à l'éradication de Miconia calvescens et un contrôle au sein <strong>des</strong> sites en question de<br />

l'Acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong>, du Kohai – Tecoma stans, du Kehika hao'e – Syzygium<br />

jambos et d'autres espèces introduites moins abondantes.<br />

Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de boeufs et de chèvres est hautement recommandée sur <strong>la</strong><br />

Terre-déserte. La chasse aux cochons sauvages <strong>dans</strong> les forêts d'altitude doit être encouragée.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

33/81


Enfin, <strong>la</strong> conservation in situ et ex situ <strong>des</strong> espèces végétales les plus menacées doit être<br />

poursuivie et é<strong>la</strong>rgie à d'autres espèces, notamment au sein du site de Terre-déserte. Des<br />

rep<strong>la</strong>ntations en milieu naturel pourront être envisagées avec le c<strong>la</strong>ssement en espace protégé<br />

<strong>des</strong> sites.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises en draperie de Hakaui, <strong>la</strong> cascade de Vaipo (plus de<br />

300 m) ainsi que les canyons entail<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> Terre-déserte contribuent de façon importante à <strong>la</strong><br />

beauté exceptionnelle <strong>des</strong> paysages de Nuku Hiva.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Nuku Hiva fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que<br />

comme les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est <strong>la</strong> constitution d'un p<strong>la</strong>teau d'altitude à<br />

800 m suite à l'existence passée d'un <strong>la</strong>c.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 44% de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 38 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />

adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Nuku Hiva <strong>dans</strong> les<br />

genres Cyrtandra (5 espèces), Melicope (4 espèces), Bidens (4 taxons), Psychotria (3<br />

espèces), Ixora (3 espèces), Coprosma (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore<br />

Oparanthus (2 espèces) et P<strong>la</strong>kothira (2 espèces).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels peu secondarisés et dont <strong>la</strong><br />

végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Nuku Hiva ainsi que<br />

plus de 75% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il<br />

en est de même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées. Il faut<br />

également insister sur le fait que les forêts d'altitude de Nuku Hiva sont les plus importantes<br />

en superficie et en richesse de tout l'archipel <strong>des</strong> Marquises.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.5. Ua Huka<br />

Description succincte<br />

L'île de Ua Huka se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant ouvert vers le Sud de 83 km² et<br />

culminant au Mont Hitikau à 884 m d'altitude (Carte 6). Les vallées principales, Vaipaee,<br />

Hane et Hokatu, sont habitées et débouchent également sur <strong>la</strong> côte Sud. Tandis que les<br />

p<strong>la</strong>nèzes <strong>des</strong> côtes Ouest, Nord et Est montent progressivement jusqu'au bord de <strong>la</strong> caldeira<br />

principale, les fonds de vallées de <strong>la</strong> côte Sud se terminent par <strong>des</strong> casca<strong>des</strong> ou par <strong>des</strong> cirques<br />

constitués de fa<strong>la</strong>ises de plusieurs centaines de mètres de hauteur. La haute vallée de Vaipaee<br />

apparaît donc perchée et ses sources sont bien individualisées en un domaine c<strong>la</strong>ssé comme<br />

espace naturel protégé, le domaine de Vaikivi. Ua Huka présente également une demidouzaine<br />

d'îlots réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes remarquables.<br />

L'île de Ua Huka est, par ailleurs, <strong>la</strong> seule île marquisienne habitée indemne de rat noir<br />

(Rattus rattus), ce qui lui a permis de conserver une avifaune originale importante avec<br />

plusieurs espèces endémiques protégées.<br />

Elle est également connue comme île aux chevaux ou île aux chèvres, du fait du grand<br />

nombre d'animaux présents en liberté tout autour de l'île, ce qui pose d'importants problèmes<br />

de surpâturage.<br />

Par ailleurs, 5 sites sur l'île de Ua Huka ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />

de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- îlots de Epiti, Hemeni, Teuaua et Motupapa pour leur végétation littorale et leurs<br />

importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité intermédiaire),<br />

- îlot Tekohai pour les mêmes raisons avec en plus <strong>la</strong> présence d'une p<strong>la</strong>nte endémique<br />

menacée (Sesbania coccinea) (priorité basse),<br />

- vallées de Hana'ei et Hanahou'ua sur <strong>la</strong> côte Est pour <strong>la</strong> présence d'espèces végétales<br />

endémiques menacées, notamment en forêt mésophile et sur les fa<strong>la</strong>ises, et d'oiseaux<br />

endémiques menacés (priorité haute),<br />

- fonds de vallée et fa<strong>la</strong>ises de Hane et Hokatu pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes<br />

endémiques rares et menacées (priorité intermédiaire),<br />

- sommet et pentes du Mont Hitikau et domaine de Vaikivi <strong>dans</strong> <strong>la</strong> haute vallée de<br />

Vaipaee pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et<br />

protégés (priorité haute).<br />

Réglementation<br />

Ua Huka est <strong>la</strong> seule île habitée de l'archipel à comprendre une aire naturelle protégée, en<br />

l'occurrence le domaine de Vaikivi, d'une superficie de 240 ha et c<strong>la</strong>ssé en 1997 par l'arrêté<br />

1472 CM du 26 décembre 1997 pour son rôle <strong>dans</strong> le maintien de <strong>la</strong> ressource en eau et de <strong>la</strong><br />

biodiversité. Cet espace naturel protégé a été divisé en deux parties : un parc territorial (Parc<br />

de Vaikivi) sous 500 m d'altitude et une réserve naturelle intégrale (Réserve de Vaikivi) audelà<br />

de 500 m. Cet arrêté est modifié par l'arrêté 980 CM du 1 juillet 2009. Il faut noter que <strong>la</strong><br />

charte de <strong>la</strong> réserve n'a toujours pas été validée.<br />

Par ailleurs, un arrêté communal interdit l'accès à l'îlot Hemeni afin d'en faire un sanctuaire<br />

pour <strong>la</strong> sterne fuligineuse dont les œufs sont récoltés sur l'îlot voisin Teuaua.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 6 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Ua Huka (3 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Ua Huka n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />

un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />

Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />

l'information.<br />

Butaud J.F. 2009. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Ua Huka.<br />

Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Cette florule de Ua Huka présente succinctement 248 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes<br />

et <strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />

Delerue F. 2003. Systèmes de gestion <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de chèvres et de chevaux aux<br />

îles Marquises Impact sur le milieu naturel - Exemple de Ua-Huka. Mémoire de DESS<br />

Gestion <strong>des</strong> systèmes Agrosylvopastoraux en zone tropicale, Université Paris XI - Val de<br />

Marne / Service du Développement Rural, Pirae.<br />

Ce mémoire présente une carte de <strong>la</strong> végétation de l'île et une <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> principaux types<br />

de végétation. Une évaluation de <strong>la</strong> charge en bétail tout comme de <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> pâturages y<br />

ont également été réalisées. Les formations végétales naturelles résiduelles apparaissent donc<br />

consister de :<br />

- forêts à Hibiscus tiliaceus et Pandanus tectorius : le fond <strong>des</strong> vallées et tout l'intérieur<br />

de l'île jusqu'aux zones sommitales ;<br />

- forêts diversifiées à Sapindus, Pisonia, Casuarina, Ficus, Cerbera, Hibiscus :<br />

essentiellement les moyennes vallées de <strong>la</strong> côte Est (Hana'ei, Hanahou'ua, Toohapu) et<br />

<strong>dans</strong> une moindre mesure celles de Katoahu, de l'Est de Hokatu, de Hiniaehi et de<br />

Haavei ;<br />

- forêts à Pisonia grandis : sur le littoral entre Haateninihu et Vaipaia, et <strong>dans</strong> les baies<br />

de Haahue et Haahevea ;<br />

- forêts à Sapindus saponaria : les moyennes vallées de Hatuana, Haavei et Vaipaee ;<br />

- forêts à Thespesia populnea : le long <strong>des</strong> cours d'eau <strong>des</strong> vallées du Sud-Ouest et du<br />

Nord-Est.<br />

Il faut noter que les formations ombrophiles d'altitude sont incluses <strong>dans</strong> les forêts à Hibiscus<br />

et Pandanus alors qu'elles auraient dû être considérées séparément.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 306 taxons présents à Ua Huka, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Meyer J.Y. 1996. <strong>Evaluation</strong> écologique du domaine de Vaikivi (Ua Huka,<br />

Marquises). Contribution à <strong>la</strong> Biodiversité de Polynésie française 3. Délégation à<br />

l'environnement, Papeete.<br />

Ce rapport présente l'île de Ua Huka de façon générale, puis décrit précisément le domaine de<br />

Vaikivi, future aire protégée, du point de vue géographique, <strong>floristique</strong> et faunistique. Il émet<br />

également un avis très favorable au c<strong>la</strong>ssement ainsi que <strong>des</strong> recommandations de gestion.<br />

Celles-ci sont re<strong>la</strong>tives aux p<strong>la</strong>ntes envahissantes (surveil<strong>la</strong>nce et éradication précoce), aux<br />

herbivores ensauvagés (pose d'une clôture le long de <strong>la</strong> limite Ouest du domaine) et aux autres<br />

animaux envahissants (escargots et insectes).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

37/81


Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Nord (Ua Huka, Nuku Hiva) du<br />

15 au 17 juin 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />

Ce rapport présente <strong>des</strong> nouveautés botaniques pour l'île de Ua Huka ainsi que certaines<br />

p<strong>la</strong>ntes menacées ou envahissantes, à partir de prospections <strong>des</strong> îlots Epiti et Tekohai, <strong>des</strong><br />

monts Moukatapu et Teanaonamaui, du fond de vallée de Hokatu et de sa crête Est, ainsi que<br />

de <strong>la</strong> haute vallée de Vaikivi. Il recommande <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un p<strong>la</strong>n de gestion concerté de<br />

l'aire protégée de Vaikivi ainsi que plusieurs actions comme <strong>la</strong> création d'une signalisation,<br />

l'é<strong>la</strong>boration d'un fascicule sur <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> faune, et <strong>la</strong> construction d'une clôture en amont de<br />

<strong>la</strong> réserve pour limiter les dégâts occasionnés par les chevaux et les chèvres.<br />

Meyer J.Y. 2004. Rapport de mission botanique à Ua Huka (Marquises Nord) du 10 au<br />

17 décembre 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />

Ce rapport présente <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription de <strong>la</strong> végétation de plusieurs sites naturels d'intérêts<br />

patrimoniaux de Ua Huka, notamment l'îlot Tekohai, les bas de fa<strong>la</strong>ises de Hokatu et Hane,<br />

ainsi que l'aire protégée de Vaikivi. Il juge les fa<strong>la</strong>ises de Hokatu et Hane comme un habitat<br />

d'intérêt <strong>floristique</strong> remarquable, encourage <strong>la</strong> <strong>des</strong>truction d'espèces végétales potentiellement<br />

envahissantes, insiste sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un panneau d'informations pour annoncer les<br />

limites de <strong>la</strong> réserve de Vaikivi et propose <strong>la</strong> mise en culture de l'espèce menacée Sesbania<br />

coccinea.<br />

Meyer J.Y. 2005. Rapport de mission botanique à Ua Huka (Marquises, groupe Nord)<br />

du 24 au 31 juillet 2005 et <strong>des</strong>cription de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore de <strong>la</strong> réserve naturelle de<br />

Vaikivi. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />

Ce rapport présente une synthèse de <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> réserve de Vaikivi (au-<strong>des</strong>sus de 500<br />

m d'altitude) et décrit <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> zone sommitale de l'île et de <strong>la</strong> vallée de Hanahou'ua.<br />

Il définit 4 sites naturels d'intérêt écologique et propose <strong>des</strong> recommandations de gestion de<br />

l'aire protégée de Vaikivi : mise en p<strong>la</strong>ce de panneaux d'information pour <strong>la</strong> réserve, création<br />

d'un poster sur <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> faune, définition du rôle, de <strong>la</strong> composition et <strong>des</strong> moyens<br />

financiers du comité de gestion. Il indique également <strong>des</strong> tentatives de multiplication<br />

d'espèces végétales menacées et d'éradication d'espèces envahissantes.<br />

Meyer J.Y. 2008. Climat, végétation, faune. In : B<strong>la</strong>is S., Legendre C., Maury R.C.,<br />

Guille G., Guillou H., Rossi P. & Chauvel C. Notice explicative, Carte géol. France (1/30<br />

000), feuille de Ua Huka, Polynésie française. Orléans, BRGM. 13-16.<br />

Cette publication dresse le portrait de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore de Ua Huka en insistant sur<br />

les espèces menacées, les espèces endémiques, les sites d'intérêt patrimonial ainsi que <strong>la</strong><br />

nécessité de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'actions de conservation.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 434 taxons présents à Ua Huka, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (155) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Flore<br />

La flore de Ua Huka peut être considérée comme très bien connue puisque pas moins de 10<br />

expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène atteint ainsi<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

38/81


165 taxons pour 38% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles de tailles<br />

simi<strong>la</strong>ires comme Ua Pou, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les espèces<br />

endémiques, 10 espèces sont propres à l'île de Ua Huka.<br />

Parmi ces 10 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 5 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles aux<br />

alentours du sommet Hitikau et 4 autres en contrebas du sommet, sur les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> fonds de<br />

vallées de Hane et Hokatu. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 62 endémiques <strong>des</strong><br />

Marquises identifiées à Ua Huka, ce sont alors 25 taxons (40%) qui sont restreints à ces<br />

formations ombrophiles et 27 autres taxons (44%) qui sont trouvés sur les fa<strong>la</strong>ises de Hane et<br />

Hokatu.<br />

La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />

Néanmoins, les formations littorales abritent un minimum de 5 autres taxons endémiques dont<br />

l'arbuste Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei restreint à l'îlot Tekohai.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Ua Huka occupe une position<br />

particulière. En effet, les milieux naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales<br />

pouvant avoir un impact sur leur conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu<br />

nombreuses sur Ua Huka et, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones habitées ou aux zones<br />

ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Ua Huka, 3<br />

sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 6). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />

grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />

constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong><br />

secondarisation est limitée ou absente.<br />

Sommet, vallons et fonds de vallée environnants, fa<strong>la</strong>ises et contreforts<br />

Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale du mont Hitikau, <strong>des</strong> vallons perchés alentours, de<br />

<strong>la</strong> réserve de Vaikivi située au-<strong>des</strong>sus de 500 m d'altitude et <strong>des</strong> contreforts du massif donnant<br />

sur <strong>la</strong> côte Est (hautes vallées de Katoahu, Hana'ei, Hanahou'ua et Toohapu) et <strong>la</strong> côte Sud<br />

(hautes vallées de Hokatu et Hane). Il s'agit de <strong>la</strong> fusion de deux sites de conservation<br />

proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs proximités géographiques et <strong>floristique</strong>s.<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations hygrophiles mais les alentours du<br />

sommet comprennent <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages tandis que les fa<strong>la</strong>ises<br />

<strong>des</strong> contreforts portent une végétation à tendance mésophile, plus sèche que les précédentes.<br />

Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 80% <strong>des</strong> espèces<br />

endémiques de l'île (dont l'espèce appartenant au seul genre endémique de Polynésie française<br />

trouvé à Ua Huka, Apetahia), ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Ua<br />

Huka. Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et<br />

comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y<br />

apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée. Les mêmes<br />

constatations pourraient être énoncées re<strong>la</strong>tivement à l'avifaune.<br />

D'un point de vue foncier, le fond de vallée constitué par Vaikivi est domanial tandis que les<br />

autres parties du site sont probablement privées. Il faut néanmoins remarquer que ces<br />

dernières sont constituées de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones sommitales très<br />

difficiles à atteindre.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> partie haute du domaine de Vaikivi est c<strong>la</strong>ssée réserve<br />

naturelle intégrale depuis 1997. Il est probable que le PGA en cours d'é<strong>la</strong>boration c<strong>la</strong>sse<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

39/81


l'ensemble du site d'intérêt <strong>floristique</strong> en zone de site protégé (ND) en fonction <strong>des</strong> pentes et<br />

de l'altitude.<br />

Vallées de <strong>la</strong> côte Est<br />

Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> vallées de Hana'ei, Hanahou'ua, Toohapu et <strong>la</strong> moyenne et<br />

haute vallée de Katoahu. Il est limitrophe du site précédent à l'Ouest. Les vallées de Toohapu<br />

et Katoahu ont été ajoutée au site de conservation de Meyer et al. (2005) grâce à <strong>la</strong> carte de<br />

végétation de Delerue (2003) qui met bien en évidence <strong>des</strong> formations végétales simi<strong>la</strong>ires.<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles<br />

(ou semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />

menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />

d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />

proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />

menacées. L'ensemble constitue <strong>des</strong> refuges pour <strong>la</strong> riche avifaune de Ua Huka. Les espèces<br />

introduites naturalisées sont, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones ouvertes et ne rentrent que<br />

peu <strong>dans</strong> les formations naturelles.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> totalité de ces vallées est probablement privée.<br />

D'un point de vue réglementaire, aucun texte n'est à signaler. Le PGA en cours d'é<strong>la</strong>boration<br />

c<strong>la</strong>ssera probablement <strong>la</strong> partie supérieure <strong>des</strong> vallées en zone de site protégé (ND).<br />

Ilôts<br />

Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Ua Huka et notamment les motu Tekohai, Epiti,<br />

Hemeni, Teuaua, Papa, Hane et Tapu. Il s'agit de <strong>la</strong> fusion de deux sites de conservation<br />

proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs proximités géomorphologiques et<br />

<strong>floristique</strong>s. En effet, historiquement le genre Sesbania était également présent sur l'îlot<br />

Hemeni en plus de l'îlot Tekohai. Par ailleurs, le fond de <strong>la</strong> flore de ces îlots est identique.<br />

L'espèce végétale phare est le Kohai – Sesbania coccinea dont deux variétés sont endémiques<br />

<strong>des</strong> Marquises mais d'autres endémiques sont également présentes. Il s'agit de formations<br />

végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et qui ont pu être préservées sur les îlots<br />

de par l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de dégradation humaine. L'autre<br />

intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions très importantes d'oiseaux<br />

marins y nichant.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />

50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> mairie de Ua Huka a déjà pris un arrêté interdisant le<br />

débarquement sur l'îlot Hemeni pour en faire une réserve à oiseaux. Le PGA en cours<br />

d'é<strong>la</strong>boration c<strong>la</strong>ssera probablement l'ensemble <strong>des</strong> îlots en zone de site protégé (ND).<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Ua Huka tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />

<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, trois sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />

peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />

développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />

conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce. Il<br />

faut également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune de Ua Huka viendront<br />

renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

40/81


Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />

troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />

Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />

parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />

herbes introduites.<br />

Enfin, Ua Huka est probablement l'île où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins nombreuses<br />

et le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent à <strong>la</strong><br />

secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique<br />

sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />

Actions de conservation menées<br />

Depuis 1997, le domaine de Vaikivi, d'une superficie de 240 ha, est c<strong>la</strong>ssé comme espace<br />

naturel protégé <strong>dans</strong> le cadre de <strong>la</strong> réglementation en faveur de <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en<br />

Polynésie française. Seuls <strong>des</strong> inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques y ont été<br />

menés jusqu'à présent, sans véritable action de conservation malgré plusieurs<br />

recommandations de scientifiques. Néanmoins, un contrôle de <strong>la</strong> fréquentation du site est<br />

effectué. Une cartographie de <strong>la</strong> végétation, <strong>des</strong> sentiers et <strong>des</strong> structures archéologiques<br />

principales est prévue en 2010 tout comme <strong>la</strong> réalisation d'un fascicule et de panneaux<br />

d'informations.<br />

L'accès à l'îlot Hemeni est réglementé par <strong>la</strong> mairie de Ua Huka depuis plus d'une dizaine<br />

d'année et les rats ont été éradiqués en 2009 de l'îlot Teuaua par <strong>la</strong> Société d'Ornithologie de<br />

Polynésie Manu.<br />

Sous l'impulsion de <strong>la</strong> mairie, plusieurs p<strong>la</strong>ntes envahissantes non encore agressives à Ua<br />

Huka ont été éradiquées : Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Spathodea campanu<strong>la</strong>ta notamment. Par<br />

ailleurs, une lutte manuelle et mécanique visant à l'éradication d'autres espèces végétales a été<br />

engagée : Eugenia uniflora, Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Flemingia strobilifera.<br />

Enfin, <strong>des</strong> essais de multiplication ex situ d'espèces endémiques ont été menées à <strong>la</strong> pépinière<br />

du service du Développement Rural de Ua Huka, notamment sur Sesbania coccinea subsp.<br />

atollensis var. quaylei, Achyranthes marchionica et Bidens polycepha<strong>la</strong>.<br />

Actions de conservation à mener<br />

Re<strong>la</strong>tivement à l'espace protégé de Vaikivi, une gestion plus active est hautement<br />

recommandée avec un budget propre alloué pour sa conservation et sa mise en valeur. Si les<br />

récentes décisions vont <strong>dans</strong> le bon sens, il conviendra de se prononcer sur <strong>la</strong> pertinence de <strong>la</strong><br />

pose de clôtures sur certaines limites du domaine afin de limiter le surpâturage herbivore.<br />

Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> îlots de Ua Huka ainsi que de <strong>la</strong> zone<br />

sommitale de Hitikau et de ses contreforts pourraient être proposés.<br />

Par ailleurs, le PGA pourrait également englober en zone de site protégé (ND) <strong>la</strong> plus grande<br />

partie <strong>des</strong> sites proposés.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />

parvenir à l'éradication de certaines pestes majeures sur d'autres îles comme Leucaena<br />

leucocepha<strong>la</strong> et Eugenia uniflora.<br />

Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chevaux et de chèvres est hautement recommandée,<br />

notamment <strong>dans</strong> les vallées de <strong>la</strong> côte Est où subsistent <strong>des</strong> formations végétales naturelles<br />

remarquables.<br />

Certains îlots pourraient être réhabilités par l'éradication <strong>des</strong> rats et <strong>la</strong> réintroduction d'espèces<br />

végétales patrimoniales.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> vallées de <strong>la</strong> côte<br />

Nord-Ouest, tant sur le littoral qu'en fond de vallée, du fait de <strong>la</strong> présence apparente (Delerue,<br />

2003) de formations végétales naturelles. Du résultat de ces prospections dépendra <strong>la</strong><br />

définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Ua Huka.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts Sud et Est du massif montagneux<br />

principal contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Ua Huka.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Ua Huka fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est <strong>la</strong> reprise du volcanisme bien après <strong>la</strong> fin de<br />

l'édification de l'édifice principal et son effondrement.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 38% de <strong>la</strong> flore de Ua Huka est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 10 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 3 sites proposés. La radiation<br />

adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Ua Huka <strong>dans</strong> les<br />

genres Cyrtandra (3 espèces), Polystichum (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore Bidens<br />

(2 sous-espèces).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les trois sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />

<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Ua Huka ainsi que plus de<br />

90% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />

même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.6. Ua Pou<br />

Description succincte<br />

L'île de Ua Pou affecte une forme à tendance conique, possède une superficie de 105 km² et<br />

culmine au Mont Oave à 1203 m d'altitude (Carte 7). Les vallées sont orientées radialement<br />

et drainent toutes <strong>la</strong> chaîne montagneuse centrale. Six vallées principales sont habitées :<br />

Hakahau, Hakahetau, Haakuti, Hakamaii, Hakatao et Hohoi. Le paysage de Ua Pou est<br />

caractérisé par ses pics aux parois atteignant plusieurs centaines de mètres de hauteur et<br />

presque tous regroupés <strong>dans</strong> le massif montagneux central. Ua Pou présente également une<br />

demi-douzaine d'îlots principaux réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes<br />

remarquables.<br />

La végétation littorale et de basse altitude a été grandement modifiée et consiste pour une<br />

grande partie de terres érodées, de <strong>la</strong>n<strong>des</strong> ou de fourrés à Acacia - Leucaena leucocepha<strong>la</strong>,<br />

p<strong>la</strong>nte envahissante au développement très important <strong>dans</strong> l'île.<br />

Par ailleurs, 4 sites sur l'île de Ua Pou ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />

conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- îlots de Mokohe, Takahe, 'Oa et Papati pour leur végétation littorale et leurs<br />

importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité intermédiaire),<br />

- <strong>la</strong> vallée de Hohoi pour ses forêts hygrophiles de basse et moyenne altitude, pour <strong>la</strong><br />

présence d'oiseaux de mer, notamment sur les fa<strong>la</strong>ises de Kohepu, et d'oiseaux<br />

endémiques éteints (priorité basse),<br />

- les pics et f<strong>la</strong>ncs de Poutetainui, Poutemoka et Poumaka pour le nombre élevé de<br />

p<strong>la</strong>ntes et d'oiseaux rares, menacés et protégés (priorité intermédiaire),<br />

- les sommets, f<strong>la</strong>ncs et vallons alentours <strong>des</strong> Mont Oave, Matahenua et Teavahaakiti<br />

pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et protégés<br />

(priorité haute).<br />

Réglementation<br />

Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Ua Pou a été rendu exécutoire le 8 juin<br />

2007. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />

- le centre de l'île a été c<strong>la</strong>ssé comme zone de site protégé (ND) afin de garantir <strong>la</strong><br />

ressource en eau <strong>dans</strong> cette île souvent sujette à sécheresse,<br />

- <strong>la</strong> zone littorale (50 pas du roi) et l'extrémité Sud de l'île ont été c<strong>la</strong>ssées en zone de<br />

site protégé (ND) en raison de <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> paysages et <strong>des</strong> richesses naturelles,<br />

- certains espaces forestiers situés à <strong>la</strong> limite de zones semi-ari<strong>des</strong> ont été c<strong>la</strong>ssés en<br />

massifs forestiers (NDF) afin de conserver <strong>la</strong> couverture forestière et alors freiner<br />

l'érosion et améliorer l'absorption d'eau.<br />

Par ailleurs, le site de <strong>la</strong> "Baie de Hohoi" est c<strong>la</strong>ssé paysage protégé depuis 1952<br />

(rec<strong>la</strong>ssement par l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000). Malheureusement, aucun périmètre n'a<br />

été indiqué précisément, ce qui <strong>la</strong>isse les zones c<strong>la</strong>ssées sujettes à interprétations.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 7 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Ua Pou (2 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Ua Pou n'a encore été publiée <strong>dans</strong> un<br />

rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de Polynésie<br />

française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de l'information.<br />

Butaud J.F. 2008. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Ua Pou.<br />

Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Cette florule de Ua Pou présente succinctement 167 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes et<br />

<strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />

Butaud J.F. 2008. Expertises botaniques <strong>dans</strong> les îles de Nuku Hiva et Ua Pou.<br />

Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Ce rapport présente plusieurs projets en cours sur l'île de Ua Pou : le zonage <strong>des</strong> sites<br />

d'intérêts écologiques de Hakahetau, le projet de zonage du paysage protégé de <strong>la</strong> baie de<br />

Hohoi, <strong>la</strong> création d'une pépinière d'espèces patrimoniales à Hakahetau et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de<br />

deux projets écotouristiques à Hohoi.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 245 taxons présents à Ua Pou, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (137) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission botanique à Ua Pou (Marquises Nord) du 16 au<br />

23 août 2003. Délégation à <strong>la</strong> Recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />

Ce rapport expose les résultats de prospections botaniques menées <strong>dans</strong> les vallées de<br />

Hakahau et de Hakahetau, au niveau de <strong>la</strong> base <strong>des</strong> pics de Poutetainui, Poumaka et<br />

Poutotamaiti, et sur le Motu 'Oa. Il établit une liste préliminaire de sites d'intérêt écologique.<br />

Meyer J.Y., Lorence D. & Wood K. 2006. Flore et végétation de <strong>la</strong> vallée de<br />

Hakahetau (île de Ua Pou, Marquises). Sites naturels d'intérêts écologiques IV. Contribution à<br />

<strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française 14. Délégation à <strong>la</strong> recherche – NTBG, Papeete.<br />

Ce rapport décrit <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> vallée de Hakahetau et recommande le<br />

c<strong>la</strong>ssement en espace naturel protégé de <strong>la</strong> partie de <strong>la</strong> vallée située à une altitude supérieure à<br />

600 m. Il insiste notamment sur le caractère paysager exceptionnel de <strong>la</strong> vallée en raison de <strong>la</strong><br />

présence <strong>des</strong> pics.<br />

OATEA & SNC Pae Tai Pae Uta. 2006. Parc patrimonial, vallée de Hakahetau, île de<br />

Ua Pou, archipel <strong>des</strong> Marquises. Dossier de présentation. Ua Pou.<br />

Ce dossier vise à <strong>la</strong> création d'un parc à <strong>la</strong> fois culturel et naturel <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de Hakahetau<br />

qui a pour objectifs, le développement durable de <strong>la</strong> vallée mais également l'inscription de<br />

tout ou partie du parc en site c<strong>la</strong>ssé (code de l'environnement, patrimoine mondial,<br />

programme homme et biosphère – MAB). Il s'agit d'une synthèse <strong>des</strong> connaissances<br />

économiques, géographiques, culturelles et naturelles sur <strong>la</strong> vallée.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

45/81


Ce site internet dresse une liste de 411 taxons présents à Ua Pou, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (160) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Flore<br />

La flore de Ua Pou peut être considérée comme bien connue puisque plus d'une demidouzaine<br />

d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène<br />

atteint ainsi 162 taxons pour 35% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles<br />

de taille simi<strong>la</strong>ire comme Ua Huka, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les<br />

espèces endémiques, 5 espèces sont propres à l'île de Ua Pou.<br />

Ces 5 endémiques insu<strong>la</strong>ires sont trouvées <strong>dans</strong> les formations hygrophiles et ombrophiles du<br />

massif montagneux central. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 56 endémiques <strong>des</strong><br />

Marquises identifiées à Ua Pou, ce sont alors 38 taxons soit 68% qui sont restreints au massif<br />

montagneux central.<br />

La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces envahissantes, l'île de Ua Pou a été <strong>la</strong> victime du développement de<br />

l'acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong> sur tout le pourtour de l'île jusqu'à plus de 400 m d'altitude<br />

sur les crêtes et p<strong>la</strong>nèzes, et <strong>dans</strong> une moindre mesure du Puke – Acacia farnesiana sur <strong>la</strong> côte<br />

Nord. Les formations hygrophiles et ombrophiles du massif montagneux central sont, quant à<br />

elles, re<strong>la</strong>tivement indemnes de p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Ua Pou, 2<br />

sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 7). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />

grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />

constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées et dont <strong>la</strong><br />

secondarisation est limitée ou absente.<br />

Sommet, pics, vallons et fonds de vallée environnants<br />

Ce site englobe <strong>la</strong> totalité du massif montagneux central et <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> pics de l'île. Il s'agit<br />

de <strong>la</strong> fusion de trois sites de conservation proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs<br />

proximités géographiques et <strong>floristique</strong>s. Ce site regroupe donc les pics et sommets de Oave,<br />

Matahenua, Tevahaakiti, Pouaki, Poutetainui, Poumaka, Poutemoka, Totaamahiti, Poutoko,<br />

Kohepu … ainsi que leurs f<strong>la</strong>ncs et les crêtes, vallons et fonds de vallée alentours. Il s'étend<br />

d'environ 450-600 m jusqu'à 1203 m d'altitude.<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations hygrophiles mais les alentours<br />

<strong>des</strong> pics les plus hauts et de <strong>la</strong> zone sommitale comprennent <strong>des</strong> formations ombrophiles ou<br />

forêt de nuages. Ces formations végétales sont les plus riches de l'île car elles comprennent <strong>la</strong><br />

totalité <strong>des</strong> endémiques insu<strong>la</strong>ires, 80% <strong>des</strong> endémiques <strong>marquisiennes</strong> (dont l'espèce<br />

appartenant au seul genre endémique de Polynésie française trouvé à Ua Pou, Apetahia) et<br />

80% <strong>des</strong> indigènes au sens <strong>la</strong>rge. Elles englobent ainsi <strong>la</strong> plus grande partie de <strong>la</strong> flore de l'île,<br />

et notamment <strong>des</strong> espèces patrimoniales.<br />

Il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant le moins<br />

de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc comme<br />

exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />

Par ailleurs, ce site comprend <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> pics qui confèrent son paysage<br />

caractéristique et exceptionnel à l'île de Ua Pou.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

46/81


Ainsi, pour ces raisons <strong>floristique</strong>s et paysagères, le massif central de Ua Pou constitue un site<br />

privilégié pour le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> quasi-totalité du site consiste en <strong>des</strong> terrains privés.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site a été c<strong>la</strong>ssée zone de site protégé<br />

(ND) <strong>dans</strong> le PGA tandis que le mont Kohepu et ses f<strong>la</strong>ncs font partie du site paysager<br />

protégé de <strong>la</strong> baie de Hohoi.<br />

Ilôts<br />

Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Ua Pou et notamment les motu 'Oa, Mokohe,<br />

Takaee, Tekohai et Papati, comme recommandé par Meyer et al. (2005).<br />

Ces îlots comportent <strong>des</strong> formations végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et<br />

qui ont pu y être préservées grâce à l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de<br />

dégradation humaine. L'autre intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions<br />

très importantes d'oiseaux marins y nichant.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />

50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />

Par ailleurs, le PGA a c<strong>la</strong>ssé l'ensemble <strong>des</strong> îlots en zone de site protégé (ND).<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Ua Pou tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />

<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />

peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />

développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />

conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />

troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />

Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />

parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />

herbes introduites.<br />

Enfin, Ua Pou est probablement l'île où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins nombreuses et<br />

le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent à <strong>la</strong><br />

secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique<br />

sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />

Actions de conservation menées<br />

A l'exception du c<strong>la</strong>ssement d'une grande partie <strong>des</strong> formations naturelles patrimoniales de<br />

l'île en site naturel protégé (ND) <strong>dans</strong> le cadre du PGA, aucune véritable action de<br />

conservation de <strong>la</strong> flore de Ua Pou n'a été menée.<br />

En effet, seuls sont à signaler <strong>des</strong> essais de multiplication ex situ du santal marquisien<br />

(Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense) à <strong>la</strong> pépinière du service du Développement Rural de<br />

Ua Pou.<br />

Des projets de c<strong>la</strong>ssement en espace protégé du massif principal et de création d'une pépinière<br />

d'espèces patrimoniales sont en cours mais n'ont pas encore abouti.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Actions de conservation à mener<br />

Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement de tout ou partie<br />

<strong>des</strong> îlots de Ua Pou ainsi que du massif montagneux central pourraient être proposés.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être initiée pour stopper le<br />

développement de pestes majeures comme Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Acacia farnesiana et<br />

éradiquer <strong>des</strong> pestes potentielles récemment introduites <strong>dans</strong> l'île (Tecoma stans, Lantana<br />

camara…).<br />

Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandée afin de préserver <strong>la</strong><br />

végétation d'altitude et de permettre <strong>la</strong> restauration de <strong>la</strong> végétation mésophile de basse<br />

altitude.<br />

Certains îlots pourraient être réhabilités par l'éradication <strong>des</strong> rats et <strong>la</strong> réintroduction d'espèces<br />

végétales patrimoniales.<br />

Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau de <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> îlots<br />

ainsi qu'au sein <strong>des</strong> forêts mésophiles de basse altitude qui ne sont actuellement pas<br />

représentées <strong>dans</strong> les sites proposés du fait d'un manque de connaissances de ce type de<br />

végétation à Ua Pou.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Au sein de l'archipel marquisien, le massif montagneux central de Ua Pou constitue le site<br />

paysager le plus exceptionnel de par <strong>la</strong> présence <strong>des</strong> pics si caractéristiques.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Ua Pou fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est sa géologie complexe avec <strong>la</strong> présence <strong>des</strong><br />

pics. Ces derniers constituent à <strong>la</strong> fois un paysage exceptionnel comme noté au critère<br />

précédent, mais également un élément géomorphique ayant une grande signification.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 35% de <strong>la</strong> flore de Ua Pou est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 5 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />

adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Ua Pou <strong>dans</strong> les<br />

genres Cyrtandra (3 espèces), Scaevo<strong>la</strong> (3 espèces), Psychotria (2 espèces), Cyperus (3<br />

espèces) ou encore Bidens (2 espèces).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />

<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent 5 <strong>des</strong> 6 espèces protégées présentes sur Ua Pou ainsi que plus de 80% <strong>des</strong><br />

taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de même<br />

pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.7. Fatu 'uku<br />

Description succincte<br />

Cet îlot inhabité culmine à 361 m d'altitude pour une superficie émergée de 0,75 km ², soit<br />

75 ha (Carte 8). Il se présente sous <strong>la</strong> forme d'une massue dont le manche regarde l'Ouest et<br />

comporte un p<strong>la</strong>teau sommital entouré de fa<strong>la</strong>ises difficilement franchissables. Sa côte Nord<br />

dotée d'une fa<strong>la</strong>ise non végétalisée et d'un g<strong>la</strong>cis en contrebas témoigne d'éboulements<br />

successifs et donc de l'instabilité de l'île.<br />

Cette difficulté d'accès est <strong>la</strong> cause de <strong>la</strong> méconnaissance de l'île par les scientifiques.<br />

Néanmoins, cette île est réputée pour sa popu<strong>la</strong>tion de Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises – Kotue /<br />

'Otue (Gallicolumba rubescens), oiseau protégé endémique de l'archipel et trouvé ailleurs<br />

uniquement à Hatuta'a.<br />

Par ailleurs, Fatu 'uku a été désigné par un collège d'experts comme site de conservation à<br />

priorité haute en Polynésie française, pour sa végétation littorale, ses colonies d'oiseaux de<br />

mer et <strong>la</strong> présence de <strong>la</strong> Gallicolombe, oiseau protégé (Meyer et al., 2005).<br />

Réglementation<br />

Dans le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa, l'île de Fatu 'uku est c<strong>la</strong>ssée comme site naturel<br />

protégé (zone naturelle <strong>des</strong> îlots - NDi). Son accès est limité aux chercheurs et aux personnes<br />

autorisées. Les introductions de p<strong>la</strong>ntes et d'animaux y sont interdites tandis que <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong><br />

chèvres sera entreprise afin de limiter leurs dégâts sur le milieu naturel.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 8 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Fatu 'uku (île entière)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique sur Fatu 'uku n'a été réalisée, aussi l'information botanique est<br />

disséminée <strong>dans</strong> différents ouvrages ou sites internet.<br />

Adamson A.M. 1936 (Réed. 1971). Marquesan insects: environment. Bernice P.<br />

Bishop Museum Bulletin 139. Honolulu, Hawai'i (Kraus reprint Co. N.Y.).<br />

Ce document dresse un portrait rapide de l'île et succinct de sa végétation, en citant 6 espèces<br />

végétales.<br />

B<strong>la</strong>nvil<strong>la</strong>in C. & Lernould J.M. 2002. La gallicolombe et autres oiseaux endémiques<br />

<strong>des</strong> Marquises. CEPA Magazine 8: 10-12.<br />

Cet article porte sur le recensement de <strong>la</strong> gallicolombe <strong>des</strong> Marquises, notamment à Fatu 'uku<br />

en avril 2002. Il décrit rapidement <strong>la</strong> végétation de l'île, indique <strong>la</strong> présence de rat polynésien<br />

et note <strong>la</strong> possibilité d'introduction de chèvres peu avant.<br />

Candelot J.L. 2000. Des légen<strong>des</strong> aux sciences de <strong>la</strong> terre … ou Fatu Huku et autres<br />

îles ou îlots oubliés, mythiques ou disparus de l'archipel <strong>des</strong> îles Marquises, Polynésie<br />

française. Ua Pou. Document non publié.<br />

Ce texte présente l'île de Fatu 'uku et met en évidence son instabilité au cours <strong>des</strong> 250<br />

dernières années avec <strong>la</strong> perte <strong>des</strong> 9/10 èmes de sa superficie.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 15 taxons présents à Fatu 'uku. Ces informations<br />

proviennent essentiellement <strong>des</strong> échantillons récoltés le 19 novembre 1930 par Guil<strong>la</strong>ume<br />

Lebronnec, naturaliste amateur de Hiva Oa.<br />

Seitre R. & Seitre J. 1991. Causes de disparition <strong>des</strong> oiseaux terrestres de Polynésie<br />

française. SPREP Occasional paper series 8. Nouméa, Nouvelle Calédonie.<br />

Cet article détaille l'avifaune de Fatu 'uku tout en décrivant l'île et son accès, et citant trois<br />

espèces végétales.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet ne cite qu'un seul taxon présent à Fatu 'uku, le cocotier.<br />

Flore<br />

La flore de Fatu 'uku est très mal connue du fait de <strong>la</strong> difficulté d'accès et de l'absence d'étude<br />

botanique précise. Les connaissances <strong>floristique</strong>s proviennent de plusieurs expéditions de<br />

naturalistes, essentiellement celles de <strong>la</strong> Whitney Expedition du 8 novembre 1922 et de <strong>la</strong><br />

Pacific Entomological Survey du 19 novembre 1930. Par ailleurs, les 27 mai 2006 et 29 août<br />

2007, deux tentatives de prospections dont faisait partie l'auteur ont été <strong>la</strong>ncées sans succès ;<br />

seules quelques rapi<strong>des</strong> observations incomplètes ont été réalisées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Dans l'état actuel <strong>des</strong> connaissances, l'île comporte alors un minimum de 13 espèces indigènes<br />

dont 2 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Il est néanmoins probable que ces chiffres puissent être<br />

doublés à l'issue de prospections botaniques complémentaires. La présence d'autres espèces<br />

endémiques et protégées est attendue.<br />

Végétation<br />

La végétation de Fatu 'uku peut être mieux appréhendée que <strong>la</strong> flore du fait d'observations à<br />

distance en 2006 et 2007 et de <strong>la</strong> comparaison possible avec d'autres îles <strong>marquisiennes</strong>.<br />

Les fa<strong>la</strong>ises et zones de forte pente présentent ainsi une formation essentiellement herbacée<br />

(Leptochloa xerophi<strong>la</strong>, Portu<strong>la</strong>ca lutea, Pennisetum articu<strong>la</strong>re) et comprenant de rares arbres<br />

ou arbustes (Pisonia grandis, Waltheria tomentosa). Le p<strong>la</strong>teau est en grande partie couvert<br />

d'une forêt de Pisonia grandis avec quelques autres arbres plus rares (Sapindus saponaria,<br />

Thespesia populnea).<br />

Il s'agit d'une île comprenant très peu d'espèces introduites, et alors essentiellement <strong>des</strong><br />

introductions polynésiennes naturalisées et intégrées à <strong>la</strong> végétation naturelle depuis plusieurs<br />

centaines d'années.<br />

Dans le cadre <strong>des</strong> Marquises, <strong>la</strong> végétation de Fatu 'uku peut ainsi être considérée comme<br />

proche de l'état primaire.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Fatu 'uku, mais également Hatu iti et Hatuta'a, constituent les seules îles <strong>marquisiennes</strong> dont<br />

<strong>la</strong> végétation est proche de l'état originel, avant l'arrivée de l'homme <strong>dans</strong> l'archipel. Les<br />

enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Fatu 'uku consistent ainsi essentiellement en <strong>la</strong><br />

préservation en l'état de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation, en limitant notamment les possibilités<br />

d'introduction d'espèces animales ou végétales allochtones. Le maintien de <strong>la</strong> végétation<br />

locale sera par ailleurs bénéfique à <strong>la</strong> préservation de l'avifaune.<br />

Malheureusement, depuis au moins 2001, <strong>des</strong> chèvres ont été lâchées sur Fatu 'uku par un<br />

habitant de Hiva Oa. En 2007, 4 chèvres ont ainsi été observées sur <strong>la</strong> partie Ouest de l'île. Il<br />

n'est pas certain qu'elles aient pu atteindre le p<strong>la</strong>teau sommital.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> présence de Gallicolombe indique que le rat noir, prédateur redoutable<br />

d'oiseaux et de graines, est absent de Fatu 'uku.<br />

Actions de conservation menées<br />

Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île en zone de site protégé <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa,<br />

aucune action de conservation n'a été menée à Fatu 'uku. Seules <strong>des</strong> tentatives d'évaluations<br />

<strong>floristique</strong>, faunistique et archéologique ont été menées en 2006 et 2007, sans succès. A noter<br />

qu'en 2002, une mission de <strong>la</strong> Société d'Ornithologie de Polynésie Manu s'est rendue sur Fatu<br />

'uku en hélicoptère avec une équipe de journalistes de RFO, et a effectué un certain nombre<br />

d'observations de l'avifaune, malheureusement non publiées.<br />

Actions de conservation à mener<br />

D'un point de vue réglementaire, il conviendrait, en plus du c<strong>la</strong>ssement en zone de site<br />

protégé du PGA, de c<strong>la</strong>sser l'île <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement en tant que réserve<br />

naturelle intégrale. Un tel c<strong>la</strong>ssement avait déjà été évoqué durant les années 1970 (Dahl,<br />

1980).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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L'éradication <strong>des</strong> chèvres devra impérativement être menée à bien afin d'assurer <strong>la</strong> pérennité<br />

de <strong>la</strong> couverture végétale et par là même celle de l'avifaune.<br />

Enfin, <strong>des</strong> inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques devront être entrepris afin<br />

de cerner l'état initial de l'île.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

L'île de Fatu 'uku possède, de par ses fa<strong>la</strong>ises maritimes atteignant plus de 300 m de hauteur et<br />

l'absence d'activité humaine (aucune construction ni érosion), un paysage d'une beauté<br />

exceptionnelle.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

Fatu 'uku fait partie d'un archipel volcanique provenant du fonctionnement d'un point chaud<br />

océanique intrap<strong>la</strong>que. Elle se caractérise néanmoins par <strong>des</strong> phénomènes d'érosion accélérée<br />

avec <strong>des</strong> effondrements importants entre 1774 et 1803 puis un peu avant 1940 qui lui firent<br />

perdre les 9/10 èmes de sa superficie.<br />

L'île de Fatu 'uku illustre donc les processus d'érosion auxquels sont soumises les îles<br />

volcaniques océaniques, avec d'autant plus de pertinence, que les îles <strong>marquisiennes</strong> ne<br />

présentent pas de formation corallienne ou de <strong>la</strong>gon pouvant amortir les effets de <strong>la</strong> houle.<br />

Il faut également noter que, <strong>dans</strong> les légen<strong>des</strong> <strong>marquisiennes</strong>, l'île de Fatu 'uku était autrefois<br />

habitée et connue un cataclysme majeur l'ayant mise sans <strong>des</strong>sus <strong>des</strong>sous.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

L'île est insuffisamment connue pour mettre en évidence de tels processus.<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

L'île de Fatu 'uku est, avec Hatuta'a et Hatu iti, l'île dont les formations végétales littorales à<br />

supra-littorales sont les mieux conservées de l'archipel <strong>des</strong> Marquises et au sein <strong>des</strong>quelles il<br />

est raisonnable d'identifier <strong>des</strong> espèces végétales remarquables.<br />

Re<strong>la</strong>tivement à l'avifaune, Fatu 'uku est indubitablement un site exceptionnel grâce aux<br />

popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux marins et surtout par <strong>la</strong> présence d'une <strong>des</strong> deux popu<strong>la</strong>tions relictuelles<br />

de <strong>la</strong> Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises (Gallicolumba rubescens), oiseau endémique <strong>des</strong><br />

Marquises c<strong>la</strong>ssé en danger (EN) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> liste rouge <strong>des</strong> oiseaux menacés de l'UICN.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

54/81


V.8. Hiva Oa<br />

Description succincte<br />

L'île de Hiva Oa mesure 40 km d'Ouest en Est et culmine à 1276 m au Mont Temetiu pour<br />

une superficie de 315 km² (Carte 9). Elle présente une arête dorsale orientée Ouest – Est<br />

reliant les deux principales caldeiras situées à Atuona et à Puamau et dotée de hauts p<strong>la</strong>teaux<br />

intérieurs de 300 à 600 m d'altitude entaillés par <strong>des</strong> ravins. Les principales vallées habitées<br />

sont Atuona et Taaoa sur <strong>la</strong> côte Sud-Ouest et Hanaiapa, Hanapaaoa et Puamau sur <strong>la</strong> côte<br />

Nord.<br />

Par ailleurs, 2 sites sur l'île de Hiva Oa ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />

de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- mont Ootua pour de petites étendues de forêts de nuages et le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes<br />

endémiques rares et menacées (priorité intermédiaire),<br />

- sommets et pentes <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani pour leurs gran<strong>des</strong> superficies de forêts<br />

de nuages et le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes et escargots rares, menacés et protégés<br />

(prioritaire).<br />

Réglementation<br />

Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa a été rendu exécutoire le 26 mai<br />

2009. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />

- zone de protection <strong>des</strong> ressources en eau où l'urbanisation est interdite ; il s'agit<br />

essentiellement de protéger les sites de captage ou forage existants ou potentiels<br />

(NCEc),<br />

- zone de haute montagne (NDF) ; il s'agit de <strong>la</strong> conservation <strong>des</strong> forêts naturelles<br />

coiffant les crêtes de l'île.<br />

L'île de Hiva Oa ne présente aucune zone protégée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

55/81


Carte 9 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Hiva Oa (2 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

56/81


Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Hiva Oa n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />

un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />

Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />

l'information.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 576 taxons présents à Hiva Oa, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (203) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Meyer J.Y. 1995. Rapport de mission à Hiva Oa (archipel <strong>des</strong> Marquises) 22 août – 30<br />

août 1995. Contribution à <strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française n°4. Délégation à <strong>la</strong><br />

Recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />

Ce rapport effectue une première <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> zones naturelles d'intérêt <strong>floristique</strong> et <strong>des</strong><br />

p<strong>la</strong>ntes envahissantes de Hiva Oa à partir de prospections au Mont Ootua, au Mont Temetiu et<br />

sur <strong>la</strong> côte Sud-Ouest de Taaoa. Deux sites sont alors recommandés comme zones protégées :<br />

le Mont Ootua qui possède une riche forêt de nuages à son sommet avec l'espèce endémique<br />

Apetahia longistigmata et le Mont Temetiu et ses alentours, site <strong>floristique</strong>ment le plus riche<br />

de Hiva Oa. Les impacts <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes Syzygium cumini, Psidium cattleianum et<br />

Rubus rosifolius sont mis en évidence.<br />

Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />

Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />

Ce rapport fait état de nouvelles prospections aux alentours <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani sur<br />

l'île de Hiva Oa. Il insiste sur <strong>la</strong> nécessité de c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> Monts Ootua et Temetiu et de<br />

leurs alentours. Il note par ailleurs les dégâts occasionnés par les cochons sauvages ainsi que<br />

par les p<strong>la</strong>ntes envahissantes Syzygium cumini et Psidium cattleianum.<br />

Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />

du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />

Rapport non publié.<br />

Ce rapport présente succinctement les résultats de nouvelles prospections sur les crêtes<br />

d'altitude <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani à Hiva Oa.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 526 taxons présents à Hiva Oa, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (217) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission à Fatu Hiva et Hiva Oa<br />

(Marquises sud) du 13 au 24 aout 2007 : évaluation de <strong>la</strong> situation du miconia et statut de <strong>la</strong><br />

biodiversité terrestre. Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé / Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />

Ce rapport fait état de prospections de certains sites naturels de Hiva Oa sans en détailler les<br />

résultats : vallée Hanamate, sommets Ootua et Tapeata, sentier <strong>des</strong> monts Temetiu et Feani.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

57/81


Flore<br />

La flore de Hiva Oa peut être considérée comme bien connue puisque plus d'une dizaine<br />

d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2007. La flore indigène atteint<br />

ainsi 206 taxons pour 45% d'endémisme, ce qui est moins riche que <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva qui<br />

est légèrement plus grande, et plus riche que <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> plus petites îles comme Ua Pou, , Ua<br />

Huka, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les espèces endémiques, 19 sont<br />

propres à l'île de Hiva Oa.<br />

Parmi ces 19 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 17 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles <strong>des</strong><br />

Monts Temetiu, Feani et Ootua. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 92 endémiques <strong>des</strong><br />

Marquises identifiées à Hiva Oa, ce sont alors 65 taxons (70%) qui sont restreints à ces forêts<br />

de nuages.<br />

La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Hiva Oa occupe une position<br />

particulière. En effet, les milieux naturels sont <strong>dans</strong> l'ensemble très dégradés par différentes<br />

espèces végétales dont les principales sont le pistachier – Syzygium cumini, le goyavier de<br />

Chine – Psidium cattleianum et le framboisier – Rubus rosifolius. Le tulipier du Gabon –<br />

Spathodea campanu<strong>la</strong>ta est également naturalisé tout comme une vigne – Vitis <strong>la</strong>brusca.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Hiva Oa, 2<br />

sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 9). Ces sites regroupent une grande<br />

partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont constitués<br />

essentiellement de formations naturelles peu dégradées et dont <strong>la</strong> secondarisation est limitée.<br />

Il faut néanmoins noter que du fait de <strong>la</strong> méconnaissance <strong>des</strong> vallées et p<strong>la</strong>nèzes de basse et<br />

moyenne altitu<strong>des</strong>, aucun site ne présente de formations semi-sèches.<br />

Sommets <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani, crêtes, vallons et contreforts<br />

Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de Hiva Oa comprenant les Monts Temetiu et<br />

Feani, les crêtes les reliant, les p<strong>la</strong>nèzes disséquées du Nord-Ouest ainsi que les contreforts de<br />

l'Est et du Sud donnant sur les vallées de Atuona et Taaoa. Il s'échelonne entre 600 et 1276 m<br />

d'altitude. Il s'agit du site de conservation <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani proposé par Meyer et<br />

al. (2005).<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages<br />

mais les bas de p<strong>la</strong>nèze et fa<strong>la</strong>ises comprennent également <strong>des</strong> formations hygrophiles. Cette<br />

diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 85% <strong>des</strong> espèces<br />

endémiques de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Hiva Oa. Par<br />

ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant<br />

le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc<br />

comme exceptionnellement riche et re<strong>la</strong>tivement préservée.<br />

D'un point de vue foncier, l'ensemble du site est probablement privé. Il faut néanmoins<br />

remarquer que ce dernier est constitué de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones<br />

sommitales très difficiles à atteindre.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du PGA<br />

en zone de haute montagne afin d'assurer <strong>la</strong> conservation de sa végétation remarquable.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

58/81


Monts Ootua et Tapeata, crêtes, vallons et contreforts<br />

Ce site est constitué <strong>des</strong> Monts Ootua et Tapeata et <strong>des</strong> vallons, crêtes et contreforts associés,<br />

entre 600 et 900 m d'altitude. Il s'agit du site de conservation du mont Ootua proposé par<br />

Meyer et al. (2005).<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages<br />

mais certaines zones en contrebas comprennent également <strong>des</strong> formations hygrophiles. Il<br />

s'agit de <strong>la</strong> seule station connue de l'espèce protégée Apetahia longistigmata sur Hiva Oa.<br />

D'un point de vue foncier, l'ensemble du site est probablement privé.<br />

D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du PGA<br />

en zone de haute montagne afin d'assurer <strong>la</strong> conservation de sa végétation remarquable.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Hiva Oa tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />

<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, le site <strong>des</strong> monts Temetiu et Feani est encore re<strong>la</strong>tivement peu<br />

dégradé et <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques s'y développent apparemment<br />

encore de façon satisfaisante. Par contre, le site <strong>des</strong> Monts Ootua et Tapeata est en partie<br />

envahi par <strong>des</strong> pestes végétales : <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de conservation pour certaines espèces<br />

particulièrement menacées pourraient y être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />

cochons sauvages ponctuellement chassés par les habitants. Les cochons retournent le sol,<br />

contribuent parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes remarquables et favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression<br />

<strong>des</strong> mauvaises herbes introduites.<br />

Enfin, les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont re<strong>la</strong>tivement développées à Hiva Oa. Elles contribuent<br />

ainsi à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation<br />

exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />

Actions de conservation menées<br />

Les seules actions de conservation menées ont consisté en <strong>la</strong> préservation du bois de santal<br />

marquisien (Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense) par le SDR via <strong>la</strong> récolte de semences sur<br />

les popu<strong>la</strong>tions naturelles de l'île, leur germination en pépinière et <strong>la</strong> constitution de<br />

p<strong>la</strong>ntations conservatoires depuis 2007.<br />

Actions de conservation à mener<br />

Des c<strong>la</strong>ssements en espaces protégés de <strong>la</strong> zone sommitale de Temetiu-Feani et <strong>des</strong> monts<br />

Ootua et Tapeata pourraient être proposés.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes <strong>dans</strong> les sites <strong>floristique</strong>ment remarquables<br />

doit être initiée pour parvenir au contrôle de certaines pestes majeures comme le pistachier –<br />

Syzygium cumini et le goyavier de Chine – Psidium cattleianum.<br />

Une diminution <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de cochons par <strong>la</strong> chasse est hautement recommandée <strong>dans</strong><br />

ces mêmes sites.<br />

Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> zones de basse et<br />

moyenne altitude <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord d'île, zones demeurant <strong>la</strong>rgement méconnues <strong>des</strong><br />

botanistes. Du résultat de ces prospections dépendra <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt<br />

<strong>floristique</strong> pour Hiva Oa, composé de formations végétales semi-xérophiles.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

59/81


Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les contreforts du massif montagneux principal du mont Temetiu<br />

contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Hiva Oa. Les fa<strong>la</strong>ises et cirques<br />

les composant en font un site paysager exceptionnel.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Hiva Oa fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'île <strong>la</strong> plus haute <strong>des</strong> Marquises et de<br />

consister en <strong>la</strong> jonction de deux appareils volcaniques distincts.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 45% de <strong>la</strong> flore de Ua Huka est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 19 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, une grande partie de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La<br />

radiation adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Hiva Oa<br />

<strong>dans</strong> les genres Psychotria (6 espèces), Myrsine (4 espèces), Cyrtandra (3 espèces) ou encore<br />

Melicope (2 espèces) et Coprosma (2 espèces).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels peu secondarisés et dont <strong>la</strong><br />

végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent <strong>la</strong> moitié <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Hiva Oa ainsi que plus <strong>des</strong><br />

deux tiers <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en<br />

est de même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

60/81


V.9. Tahuata<br />

Description succincte<br />

L'île de Tahuata se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant <strong>la</strong>rge au Nord et fin au Sud, ouvert<br />

vers le Sud-Est, de 69 km² et culminant au Mont Haaoiputeomo à 1050 m d'altitude (Carte<br />

10). Les vallées principales de Vaitahu, Hapatoni, Motopu et Hanatetena sont habitées. L'île<br />

conserve un caractère bien forestier, les zones sèches étant restreintes à basse altitude autour<br />

de Motopu et sur <strong>la</strong> pointe Sud. Les vallées sont généralement boisées du niveau de <strong>la</strong> mer<br />

jusque sur <strong>la</strong> caldeira centrale. Seule <strong>la</strong> vallée de Hanatetena, située du coté interne de <strong>la</strong><br />

caldeira, s'achève par une fa<strong>la</strong>ise de plusieurs centaines de mètres de hauteur, les autres<br />

vallées entail<strong>la</strong>nt progressivement les p<strong>la</strong>nèzes déjà très disséquées.<br />

Par ailleurs, 2 sites sur l'île de Tahuata ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />

conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- sommet et crêtes et vallons perchés du Mont Haaoiputeomo pour <strong>la</strong> forêt <strong>des</strong> nuages<br />

entre 800 et 1000 m et pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares,<br />

menacés et protégés (priorité haute).<br />

- vallée de Motopu et vallées environnantes pour <strong>la</strong> présence d'espèces végétales<br />

endémiques menacées, notamment en forêt mésophile à semi-xérophile (priorité<br />

basse).<br />

Réglementation<br />

La commune de Tahuata ne présente aucun espace protégé, ni <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />

l'environnement, ni <strong>dans</strong> celui du code de l'urbanisme, aucun PGA n'étant en p<strong>la</strong>ce ni <strong>la</strong>ncé.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

61/81


Carte 10 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Tahuata (2 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

62/81


Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Tahuata n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />

un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />

Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />

l'information.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 206 taxons présents à Tahuata, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (136) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />

du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />

Rapport non publié.<br />

Ce document rapporte les prospections effectuées entre le niveau de <strong>la</strong> mer et 600 m d'altitude<br />

<strong>dans</strong> les vallées de Vaitahu, Hapatoni, Hanatetena et Motopu sur l'île de Tahuata. Il met en<br />

évidence <strong>la</strong> présence de beaux vestiges de forêts mésophiles.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 296 taxons présents à Tahuata, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (163) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Flore<br />

La flore de Tahuata peut être considérée comme re<strong>la</strong>tivement bien connue puisqu'une demidouzaine<br />

d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène<br />

atteint ainsi 162 taxons pour 41% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles<br />

de tailles simi<strong>la</strong>ires comme Ua Pou, Ua Huka et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les<br />

espèces endémiques, 9 espèces sont propres à l'île de Tahuata.<br />

Parmi ces 9 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 6 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles aux<br />

alentours de <strong>la</strong> crête sommitale Haaoiputeomo et une autre sur ses contreforts Est, en bas de<br />

fa<strong>la</strong>ise. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 67 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à<br />

Tahuata, ce sont alors 40 taxons (60%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles.<br />

La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Tahuata occupe une position<br />

particulière. En effet, les milieux naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales<br />

pouvant avoir un impact sur leur conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu<br />

nombreuses sur Tahuata et, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones habitées ou aux zones<br />

ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Tahuata, 2<br />

sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 10). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

63/81


grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />

constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong><br />

secondarisation est limitée ou absente.<br />

Sommet de Haaoiputeomo, crêtes et vallons perchés environnants, fa<strong>la</strong>ises et<br />

contreforts<br />

Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale du mont Haaoiputeomo, <strong>des</strong> vallons perchés<br />

alentours et <strong>des</strong> contreforts du massif donnant sur <strong>la</strong> côte Sud-Est (haute vallée de<br />

Hanatetena). Il s'agit du site de conservation du Mont Haaoiputeomo proposé par Meyer et al.<br />

(2005).<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles tandis que les<br />

fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts portent une végétation à tendance hygrophile, plus sèche que les<br />

formations précédentes. Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus<br />

de 75% <strong>des</strong> endémiques <strong>marquisiennes</strong> de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus<br />

riche de Tahuata. Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores<br />

ensauvagés et comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La<br />

végétation y apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plus grande partie du site est probablement située en terres<br />

privées. Il faut néanmoins remarquer que ces dernières sont constituées de pentes très fortes,<br />

de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones sommitales très difficiles à atteindre ou mettre en valeur.<br />

D'un point de vue réglementaire, le site ne comporte aucune spécification particulière.<br />

Vallées de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord-Est<br />

Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> vallées de Ivaiva iti, Ivaiva nui, Hanahio, Hanapeto et<br />

Vaipuha ainsi que les hautes vallées de Motopu et Oehau, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nèze située entre Ivaiva nui et<br />

Vaitahu et le f<strong>la</strong>nc Sud-Est de <strong>la</strong> caldeira principale entre Hanatetena et Moteve. Il est<br />

limitrophe du site précédent au Nord. Il s'agit d'une extension du site de conservation de<br />

Motopu de Meyer et al. (2005) aux vallées situées à l'Ouest et à l'Est.<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles<br />

(ou semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />

menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />

d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />

proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />

menacées. Les formations littorales sont également remarquables. L'ensemble constitue <strong>des</strong><br />

refuges pour le Pahi ou Martin-Chasseur <strong>des</strong> Marquises. Les espèces introduites naturalisées<br />

sont, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones ouvertes et ne rentrent que peu <strong>dans</strong> les formations<br />

naturelles.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> totalité de ces vallées est probablement privée.<br />

D'un point de vue réglementaire, aucun texte n'est à signaler.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Tahuata tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />

<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />

peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />

développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />

conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

64/81


Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />

troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />

Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />

parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />

herbes introduites.<br />

Enfin, Tahuata est probablement l'une <strong>des</strong> îles où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins<br />

nombreuses et le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent<br />

à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation<br />

exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />

Actions de conservation menées<br />

A notre connaissance, aucune action de conservation n'a été menée sur Tahuata. Seules <strong>des</strong><br />

graines de santal ont été récoltées à partir de 1999 par le SDR à <strong>des</strong> fins de multiplication à <strong>la</strong><br />

pépinière de Hiva Oa.<br />

Actions de conservation à mener<br />

Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> vallées sèches de <strong>la</strong> partie Nord de<br />

l'île ainsi que de <strong>la</strong> zone sommitale de Haaoiputeomo et de ses contreforts pourraient être<br />

proposés.<br />

Par ailleurs, un PGA futur pourrait également englober en zone de site protégé (ND) <strong>la</strong> plus<br />

grande partie <strong>des</strong> sites proposés.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être envisagée, au moins pour <strong>des</strong><br />

actions ponctuelles préventives.<br />

Un contrôle <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandé.<br />

Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> sites proposés mais<br />

également de <strong>la</strong> pointe Sud de l'île. Il s'agit en effet de l'île dont <strong>la</strong> végétation est <strong>la</strong> moins<br />

connue, notamment à basse altitude <strong>dans</strong> les vallées sèches. Du résultat de ces prospections<br />

dépendront <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Tahuata et <strong>la</strong> délimitation<br />

précise <strong>des</strong> sites <strong>floristique</strong>s remarquables proposés.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts Sud-Est du massif montagneux<br />

principal contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Tahuata.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Tahuata fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

65/81


ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 41% de <strong>la</strong> flore de Tahuata est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 9 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />

adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Tahuata <strong>dans</strong> les<br />

genres Psychotria (4 espèces), Pteris (4 espèces), Cyperus (4 espèces), Cyrtandra (3 espèces),<br />

Myrsine (3 espèces), ou encore Bidens (2 espèces).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />

<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Tahuata ainsi que plus de<br />

90% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />

même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.10. Mohotani<br />

Description succincte<br />

L'île de Mohotani culmine à 531 m et atteint une superficie de 12,8 km² (Carte 11). Elle se<br />

présente sous <strong>la</strong> forme d'un p<strong>la</strong>teau re<strong>la</strong>tivement peu pentu entouré de pentes fortes et fa<strong>la</strong>ises<br />

abruptes à l'Est et de petites fa<strong>la</strong>ises et baies à l'Ouest. La couverture végétale y est<br />

re<strong>la</strong>tivement variée avec une remarquable forêt cathédrale de Pu'atea - Pisonia grandis, <strong>des</strong><br />

formations à Tou - Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia populnea mais également plus de<br />

370 hectares (29% de <strong>la</strong> surface de l’île) de sols nus et érodés causés par le surpâturage <strong>des</strong><br />

moutons introduits. Plusieurs espèces végétales rares, endémiques et/ou protégées sont<br />

trouvées sur l'île (notamment le genre endémique Lebronnecia - Fautea) tandis qu'elle<br />

constitue un refuge pour une espèce d'oiseau endémique, le Monarque de Mohotani. L'île<br />

porte, par ailleurs, <strong>des</strong> vestiges d'une occupation polynésienne ancienne au moins ponctuelle.<br />

Cette île constitue également une source de viande (moutons) et de bois de sculpture (Tou -<br />

Cordia subcordata et Mi’o - Thespesia populnea) pour les habitants <strong>des</strong> îles voisines de Hiva<br />

Oa et Tahuata et <strong>des</strong> opérations officielles de récolte y sont menées.<br />

Par ailleurs, Mohotani a été désigné par un collège d'experts parmi les 15 sites de<br />

conservation prioritaires en Polynésie française, pour ses formations végétales mésophiles et<br />

littorales, ses espèces végétales rares ou protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong><br />

présence du Monarque de Mohotani, oiseau endémique protégé (Meyer et al., 2005).<br />

Réglementation<br />

L'île de Mohotani a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par<br />

l'arrêté 2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon<br />

de l'île de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-<br />

Vent et de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles<br />

Marquises. Cet arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août<br />

1971. Les îles et îlot de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés<br />

en aire protégée de catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong><br />

délibération sur <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14<br />

août 2000.<br />

Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />

également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />

<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />

Par ailleurs, <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa, l'île de Mohotani est c<strong>la</strong>ssée comme<br />

site naturel protégé (zone naturelle <strong>des</strong> îlots - NDi). Son accès est limité aux chercheurs et aux<br />

personnes autorisées. Les introductions de p<strong>la</strong>ntes et d'animaux y sont interdites tandis que <strong>la</strong><br />

gestion <strong>des</strong> moutons sera entreprise afin de limiter leurs dégâts sur le milieu naturel.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 11 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Mohotani (île entière)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Mohotani a été réalisée en 2007, comprenant une<br />

analyse bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud &<br />

Jacq, 2007).<br />

Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />

de l'île de Mohotani, archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Sud. Direction de l’Environnement,<br />

Polynésie française.<br />

Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Mohotani :<br />

découverte, géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités<br />

humaines… Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques,<br />

fait l'inventaire de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Mohotani. Des<br />

recommandations quant à <strong>la</strong> gestion de l'île sont finalement proposées.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 71 taxons présents à Mohotani, parmi lesquels figurent 36<br />

indigènes et 35 introduites.<br />

Meyer J.Y. 1996. L'île de Mohotani (Motane) : état de <strong>la</strong> biodiversité et principales<br />

menaces. Contribution à <strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française n°2. Délégation à<br />

l'Environnement. Tahiti. Rapport non publié.<br />

Ce rapport effectue une première synthèse <strong>floristique</strong> et faunistique de Mohotani, pointe du<br />

doigt les menaces aux formations végétales et à l'avifaune et propose <strong>des</strong> recommandantions<br />

de gestion.<br />

Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />

Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />

Ce rapport fait état de nouvelles espèces végétales récoltées sur l'île de Mohotani et de <strong>la</strong><br />

nécessité de mise en p<strong>la</strong>ce d'une clôture autour de <strong>la</strong> forêt de Pisonia grandis pour <strong>la</strong> protéger<br />

<strong>des</strong> moutons.<br />

Sachet M.H., Schäfer P.A. & Thibault J.C. 1975. Mohotani : une île protégée aux<br />

Marquises. BSEO 193: 557-568.<br />

Cet article dresse un état <strong>des</strong> lieux de l'île de Mohotani, notamment un inventaire <strong>floristique</strong> et<br />

une première carte de végétation sommaire. Il fait également état <strong>des</strong> activités humaines<br />

passées et présentes sur l'île.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 75 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong> fois<br />

<strong>des</strong> espèces indigènes (42) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Flore<br />

La flore de Mohotani peut être considérée comme bien connue puisque dix expéditions de<br />

naturalistes s'y sont succédées entre 1922 et 2007. Elle se compose de 42 espèces indigènes<br />

dont 12 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Aucune espèce n'est propre à Mohotani ; néanmoins cette<br />

île comprend les seules popu<strong>la</strong>tions importantes de Lebronnecia kokioi<strong>des</strong>, arbre appartenant<br />

à un genre endémique <strong>des</strong> Marquises et restreint à Mohotani, Tahuata et Nuku Hiva.<br />

Parmi les 12 endémiques, une seule n'a pas été retrouvée récemment et 6 sont strictement<br />

restreintes aux fa<strong>la</strong>ises inaccessibles aux moutons, ce qui dénote d'une pression de pâturage<br />

re<strong>la</strong>tivement importante mais qui demeure <strong>la</strong>rgement moindre qu'à Eiao.<br />

Néanmoins, les popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces végétales sont encore <strong>dans</strong> un état<br />

satisfaisant et les <strong>perspective</strong>s de restauration du milieu sont très optimistes.<br />

Enfin, l'absence de p<strong>la</strong>ntes envahissantes est à noter ; seules de mauvaises herbes communes<br />

ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel sont présentes.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de sa flore et de sa végétation, l'île de Mohotani <strong>dans</strong><br />

sa globalité constitue un site d'intérêt <strong>floristique</strong> exceptionnel. En effet, malgré les zones<br />

dégradées par le surpâturage <strong>des</strong> moutons, elle présente encore <strong>des</strong> formations naturelles<br />

littorales et supralittorales remarquables (forêts cathédrales de Pu'atea - Pisonia grandis,<br />

forêts ancestrales de Tou – Cordia subcordata et Mi'o – Thespesia populnea) et très rares sur<br />

les autres îles, susceptibles de restauration autonome dès l'éradication ou le contrôle <strong>des</strong><br />

popu<strong>la</strong>tions de moutons. Dans le contexte marquisien où <strong>la</strong> végétation sèche de basse altitude<br />

a systématiquement été dégradée par les activités humaines, les feux et surtout le surpâturage<br />

herbivore, l'état de Mohotani est alors remarquable. Les mêmes constatations peuvent être<br />

effectuées pour l'avifaune avec <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions importantes d'oiseaux de mer et<br />

d'une espèce de Monarque endémique (Pomarea motanensis).<br />

Du point de vue foncier, l'île est domaniale tandis qu'elle est réglementairement c<strong>la</strong>ssée aire<br />

de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Mohotani tiennent essentiellement en <strong>la</strong><br />

préservation <strong>des</strong> formations végétales arborescentes du p<strong>la</strong>teau et du versant Ouest. En effet,<br />

les autres formations sont protégées d'elles-mêmes par leur situation sur fa<strong>la</strong>ises. Dans une<br />

moindre mesure, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de conservation pour certaines espèces sensibles (Abutilon<br />

sachetianum et Ixora marquesensis par exemples) peuvent être initiés.<br />

Enfin, les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune terrestre de Mohotani viendront renforcer cette<br />

nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />

Les menaces tiennent au surpâturage herbivore et aux risques d'introductions par l'homme de<br />

nouvelles espèces végétales (p<strong>la</strong>ntes envahissantes, mauvaises herbes agressives) ou animales<br />

(rat noir, chèvres, cochons…) qui entraîneraient une profonde modification <strong>des</strong> milieux et <strong>des</strong><br />

popu<strong>la</strong>tions d'espèces patrimoniales. Il faut noter que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de mouton semble<br />

décroître de façon importante ces dernières années suite à <strong>la</strong> pression de chasse.<br />

Par ailleurs, le bois mort de Tou et Mi'o est ponctuellement exploité par <strong>des</strong> artisans <strong>des</strong> 3 îles<br />

habitées du groupe Sud grâce à <strong>des</strong> autorisations administratives. Des excès pourraient<br />

conduire à l'exploitation de bois vert.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Actions de conservation menées<br />

Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île en réserve naturelle depuis 1971 et son c<strong>la</strong>ssement en site<br />

naturel protégé (NDi) par le PGA de Hiva Oa depuis 2009 et un certain contrôle de sa<br />

fréquentation, aucune véritable action de conservation n'a jamais été menée sur Mohotani.<br />

Des chasses sont régulièrement autorisées au profit <strong>des</strong> habitants <strong>des</strong> 3 îles habitées du groupe<br />

Sud mais visent essentiellement à fournir de <strong>la</strong> viande et non à diminuer le cheptel.<br />

Actions de conservation à mener<br />

D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />

charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />

Ces dernières consisteraient notamment à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce :<br />

- d'une clôture englobant <strong>la</strong> plus grande partie <strong>des</strong> forêts et espèces remarquables,<br />

- d'une gestion par <strong>la</strong> chasse du troupeau de mouton <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone consacrée,<br />

- du reboisement <strong>des</strong> zones les plus sévèrement dégradées et érodées,<br />

- d'un dispositif de détection et d'éradication précoce de toute nouvelle introduction,<br />

- d'une exploitation raisonnée et contrôlée du bois d'essences d'ébénisterie,<br />

- de <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de l'île avec son règlement,<br />

- d'un contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île,<br />

- de l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />

- de <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives au patrimoine naturel et<br />

culturel et à leur vulgarisation et diffusion.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

L'île inhabitée de Mohotani ne présente pas de phénomène naturel ou de beauté exceptionnels<br />

du fait de l'érosion <strong>des</strong> sols et de <strong>la</strong> disparition d'une partie de <strong>la</strong> végétation naturelle.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Mohotani fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que<br />

comme les autres îles de l'archipel.<br />

ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

L'île de Mohotani n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

L'île de Mohotani contient les formations végétales arborescentes littorales et supralittorales<br />

les plus préservées et représentatives <strong>des</strong> Marquises. En effet, ces types de forêts ont presque<br />

totalement disparu <strong>des</strong> îles habitées <strong>des</strong> Marquises. Par ailleurs, Mohotani abrite également<br />

<strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions importantes sinon notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes endémiques de l'archipel<br />

généralement rares à très rares partout ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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V.11. Fatuiva<br />

Description succincte<br />

L'île de Fatuiva se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant ouvert vers l'Ouest, de 84 km² et<br />

culminant au Mont Touaouoho à 1125 m d'altitude (Carte 12). Les vallées principales sont<br />

Omoa et Hanavave sur <strong>la</strong> côte Ouest et Ouia sur <strong>la</strong> côte Est ; seules les deux premières sont<br />

habitées. Le relief peut être considéré comme très abrupt, ainsi qu'en témoignent les fa<strong>la</strong>ises<br />

littorales de plusieurs centaines de mètres et les pentes <strong>des</strong> vallées. Seul un p<strong>la</strong>teau d'altitude<br />

(500 – 600 m) modère le relief entre les vallées de Omoa et Hanavave. Fatuiva présente<br />

également une demi-douzaine d'îlots réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes<br />

remarquables.<br />

Par ailleurs, 3 sites sur l'île de Fatuiva ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />

conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />

- l'îlot Motutui pour sa végétation littorale (dont Sesbania marchionica) et ses<br />

importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité basse),<br />

- les monts désignés sous le nom d'aiguilles rocheuses au-<strong>des</strong>sus de Omoa et les fa<strong>la</strong>ises<br />

associées pour les vestiges de forêt semi-sèche et <strong>la</strong> présence de plusieurs espèces<br />

remarquables et protégées (priorité intermédiaire),<br />

- les sommets et pentes <strong>des</strong> Monts Mounanui et Touaouoho pour le nombre élevé de<br />

p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et protégés (priorité haute).<br />

Le rocher Thomasset, ou Motu Nao, n'est pas considéré <strong>dans</strong> cette évaluation du fait de sa très<br />

petite taille et de l'absence de végétation.<br />

Réglementation<br />

La commune de Fatuiva présente un paysage protégé consistant à <strong>la</strong> baie de Hanavave ou baie<br />

<strong>des</strong> vierges. Ce monument naturel est c<strong>la</strong>ssé depuis 1952, l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000 le<br />

rec<strong>la</strong>ssant en paysage protégé. Malheureusement, aucun périmètre n'a été indiqué<br />

précisément, ce qui <strong>la</strong>isse les zones c<strong>la</strong>ssées sujettes à interprétations.<br />

Aucun autre espace n'est protégé, ni <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement, ni <strong>dans</strong> celui<br />

du code de l'urbanisme, aucun PGA n'étant en p<strong>la</strong>ce ni <strong>la</strong>ncé.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Carte 12 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Fatuiva (2 en rouge)<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />

Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Fatuiva n'a encore été publiée <strong>dans</strong> un<br />

rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de Polynésie<br />

française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de l'information.<br />

Butaud J.F. & Vaki S. 2009. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de<br />

Fatuiva. Direction de l'environnement, Papeete.<br />

Cette florule de Fatuiva présente succinctement 269 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes et<br />

<strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />

Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />

Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />

Ce site internet dresse une liste de 422 taxons présents à Fatuiva, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (174) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />

Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />

Ce rapport présente le résultat de prospections botaniques menées sur les sites de <strong>la</strong> piste de<br />

Ouia, au voisinage <strong>des</strong> monts Tekou et Touaouoho, sur le p<strong>la</strong>teau Mapuha et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de<br />

Omoa. La station de découverte du Miconia a également été visitée. L'île apparaît comme<br />

<strong>floristique</strong>ment très riche avec de nombreuses espèces endémiques. Il est recommandé<br />

l'éradication du rat noir tout comme une lutte contre les p<strong>la</strong>ntes envahissantes suivantes<br />

Miconia calvescens, Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Psidium cattleianum.<br />

Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />

du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />

Rapport non publié.<br />

Ce rapport présente le résultat de prospections botaniques menées sur les sites de <strong>la</strong> piste de<br />

Ouia, du Mont Mounanui, de <strong>la</strong> vallée de Hanapuoo et de <strong>la</strong> crête Tefatutea. La station de<br />

découverte du Miconia a également été visitée. Le rapport insiste sur <strong>la</strong> nécessité d'efforts de<br />

conservation visant à <strong>la</strong> lutte contre les espèces envahissantes et sur <strong>la</strong> richesse <strong>floristique</strong> de<br />

l'île. Il localise une popu<strong>la</strong>tion de Apetahia seigelii sur le Mont Mounanui.<br />

Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />

juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />

http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />

Ce site internet dresse une liste de 395 taxons présents à Fatuiva, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />

fois <strong>des</strong> espèces indigènes (173) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />

Taputuarai R. 2009. Rapport de mission à Fatu Hiva (Marquises Sud) du 22 au 30<br />

mars 2009. Manature – Rapport pour <strong>la</strong> Direction de l'Environnement non publié.<br />

Ce rapport établit l'état <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte envahissante Miconia calvescens depuis<br />

sa découverte <strong>dans</strong> l'île au milieu <strong>des</strong> années 1990 jusqu'à aujourd'hui. Il met au point le<br />

programme d'action de lutte contre cette espèce par un prestataire local missionné par <strong>la</strong><br />

DIREN. D'autres espèces envahissantes prioritaires sont également désignées : Psidium<br />

cattleianum, Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Syzygium cumini.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Plusieurs espèces remarquables protégées sont détaillées tout comme un site <strong>floristique</strong>ment<br />

remarquable, le mont Mounanui.<br />

Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission à Fatu Hiva et Hiva Oa<br />

(Marquises sud) du 13 au 24 aout 2007 : évaluation de <strong>la</strong> situation du miconia et statut de <strong>la</strong><br />

biodiversité terrestre. Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé / Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />

Ce rapport fait le point sur l'invasion de Miconia calvescens <strong>dans</strong> l'île et atteste de <strong>la</strong> présence<br />

du champignon cryptogamique utilisé pour <strong>la</strong> lutte biologique contre cette espèce. Il détaille<br />

également les prospections menées aux alentours du col de Teavapuhiau, du Mont Mounanui<br />

et <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses.<br />

Flore<br />

La flore de Fatuiva peut être considérée comme bien connue puisque près de 10 expéditions<br />

naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène atteint ainsi 173 taxons<br />

pour 43% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles de tailles simi<strong>la</strong>ires<br />

comme Ua Pou, Tahuata et Ua Huka. Il faut également noter que parmi les espèces<br />

endémiques, 16 espèces sont propres à l'île de Fatuiva, ce qui dénote d'une originalité<br />

importante par rapport aux îles de mêmes dimensions qui en comptent tout au plus une<br />

dizaine.<br />

Parmi ces 16 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 11 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles se<br />

développant au voisinage <strong>des</strong> différents sommets au-delà de 700 m d'altitude tandis que 3<br />

autres sont localisés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> milieux plus secs sur pente forte ou fa<strong>la</strong>ise à plus basse altitude..<br />

En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 75 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à Fatuiva, ce<br />

sont alors 35 taxons (47%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles.<br />

La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />

Néanmoins, les formations littorales abritent un minimum de 5 autres taxons endémiques dont<br />

l'arbuste Sesbania marchionica restreint à l'îlot Motutui.<br />

Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Fatuiva présente <strong>des</strong> débuts<br />

d'invasions par plusieurs espèces, notamment au niveau du p<strong>la</strong>teau entre Hanavave et Omoa :<br />

Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco, Psidium cattleianum et Miconia calvescens. Néanmoins, les milieux<br />

naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales pouvant avoir un impact sur leur<br />

conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu nombreuses sur Fatuiva et, pour <strong>la</strong> plupart,<br />

restreintes aux zones habitées ou aux zones ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />

Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />

A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Fatuiva, 2<br />

sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 12). Ces sites regroupent une<br />

grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont constitués<br />

essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong> secondarisation est<br />

limitée ou absente.<br />

Il faut noter que le site <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses proposé par Meyer et al. (2005) n'est pas<br />

retenu à l'heure actuelle en raison <strong>des</strong> importantes dégradations causées sur son f<strong>la</strong>nc Nord par<br />

les incendies et l'absence de vision correcte <strong>des</strong> formations mésophiles à semi-xérophiles de<br />

Fatuiva. En effet, il est vraisemb<strong>la</strong>ble qu'un site comportant <strong>des</strong> formations végétales sèches<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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de versants ou fa<strong>la</strong>ises soit proposé à Fatuiva mais les prospections <strong>floristique</strong>s manquent à<br />

l'heure actuelle pour ce faire.<br />

Sommets, crêtes, vallons et contreforts de <strong>la</strong> caldeira centrale <strong>des</strong> Monts Touaouoho<br />

et Mounanui<br />

Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de l'île de Fatuiva et englobe l'ensemble de <strong>la</strong><br />

caldeira de l'île, de ses sommets jusqu'à ses contreforts, généralement au-delà de 600 m<br />

d'altitude. Il correspond au site de conservation du même nom proposé par Meyer et al.<br />

(2005).<br />

La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêts de nuages<br />

mais les contreforts comprennent <strong>des</strong> formations mésophiles à hygrophiles en fonction de<br />

l'exposition. Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 75% <strong>des</strong><br />

espèces endémiques de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Fatuiva.<br />

Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et<br />

comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y<br />

apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />

D'un point de vue foncier, il est probable que l'ensemble du site soit probablement privé. Il<br />

faut néanmoins remarquer que ce site est constitué de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou de<br />

zones sommitales très difficiles à atteindre.<br />

D'un point de vue réglementaire, aucune spécification n'existe sur le site.<br />

Ilôts<br />

Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Fatuiva et notamment Motutui et les motu Matapua,<br />

Pahi, Motuua, Mopii, Takiei et Motuoikao. Il s'agit de l'extension du site de conservation de<br />

Motutui proposé par Meyer et al. (2005).<br />

L'espèce végétale phare est le Kohai – Sesbania marchionica dont deux variétés sont<br />

endémiques <strong>des</strong> Marquises mais d'autres endémiques sont également présentes. Il s'agit de<br />

formations végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et qui ont pu être préservées<br />

sur les îlots de par l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de dégradation<br />

humaine. L'autre intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions très<br />

importantes d'oiseaux marins y nichant.<br />

D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />

50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />

D'un point de vue réglementaire, aucune spécification n'existe.<br />

Enjeux - Menaces<br />

Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Fatuiva tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />

<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />

peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />

développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />

conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />

herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />

troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />

Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />

parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />

herbes introduites.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Enfin, plusieurs p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont en expansion sur l'île à partir de popu<strong>la</strong>tions<br />

encore re<strong>la</strong>tivement limitées et contrô<strong>la</strong>bles. Il s'agit essentiellement de Miconia calvescens,<br />

Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco, Psidium cattleianum et <strong>dans</strong> une moindre mesure de Leucaena<br />

leucocepha<strong>la</strong> et Eugenia uniflora. Ce faible développement actuel est un atout pour cette île<br />

car les pestes végétales contribuent à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur<br />

remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />

Actions de conservation menées<br />

Les seules actions de conservation menées concernent <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte envahissante<br />

Miconia calvescens depuis 1997 et jusqu'à aujourd'hui. Les agents du SDR ont en effet visité<br />

régulièrement les stations de cette espèce jusqu'en 2007. Depuis 2009, un prestataire privé est<br />

missionné par <strong>la</strong> DIREN pour l'arrachage du Miconia et éventuellement <strong>la</strong> lutte contre d'autres<br />

p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />

Actions de conservation à mener<br />

Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> îlots de Fatuiva ainsi que de <strong>la</strong> zone<br />

sommitale de Mouanui - Touaouoho et de ses contreforts pourraient être proposés.<br />

La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />

parvenir à l'éradication de certaines pestes majeures sur d'autres îles comme Miconia<br />

calvescens, Psidium cattleianum et Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco.<br />

Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandée.<br />

Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> zones basse et<br />

moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Est, Sud et Nord de l'île. Du résultat de ces prospections<br />

dépendra <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Fatuiva.<br />

Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />

vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />

importance esthétique exceptionnelles<br />

Par ses nombreuses fa<strong>la</strong>ises maritimes et intérieures, ses lignes de crêtes étroites, ses pitons<br />

rocheux <strong>dans</strong> les vallées principales, le paysage de Fatuiva est indéniablement d'une beauté<br />

exceptionnelle.<br />

viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />

y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />

signification<br />

L'île de Fatuiva fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />

les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est sa jeunesse : il s'agit en effet de l'île <strong>la</strong> plus<br />

jeune de l'archipel. Ce<strong>la</strong> se traduit par une verticalité marquée, l'abondance de pentes fortes et<br />

de fa<strong>la</strong>ises ainsi que <strong>des</strong> phénomènes érosifs impressionnants (glissement de terrain et raz de<br />

marée de 1999).<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />

cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />

d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />

Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />

océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />

En effet, 43% de <strong>la</strong> flore de Fatuiva est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 16 endémiques<br />

insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />

adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Fatuiva <strong>dans</strong> les<br />

genres Cyrtandra (5 espèces), E<strong>la</strong>phoglossum (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore<br />

Bidens (2 espèces) et Psychotria (2 espèces).<br />

x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />

conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />

menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />

conservation.<br />

Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />

<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />

originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />

préservée, abritent <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Fatuiva ainsi que plus de<br />

60% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />

même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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VI. Bi<strong>la</strong>n<br />

Les îles Marquises comprennent indéniablement <strong>des</strong> sites naturels exceptionnels et à <strong>la</strong> valeur<br />

patrimoniale universelle, tant d'un point de vue <strong>des</strong> paysages, de <strong>la</strong> flore ou de <strong>la</strong> faune.<br />

Souvent, ces différentes composantes de l'unicité et de <strong>la</strong> diversité se retrouvent au sein d'un<br />

même site. Ainsi, certains sites proposés peuvent présenter <strong>des</strong> paysages grandioses et<br />

posséder une flore et une avifaune riche en espèces endémiques et évoluant <strong>dans</strong> un<br />

écosystème proche de l'état primaire.<br />

Par ailleurs, ces sites naturels <strong>floristique</strong>s peuvent s'articuler avec les sites naturels<br />

faunistiques (bien que <strong>dans</strong> une certaine mesure, <strong>la</strong> richesse de l'avifaune a été considérée<br />

<strong>dans</strong> le présent travail) mais également avec les sites culturels pour donner plus de poids au<br />

c<strong>la</strong>ssement d'une zone donnée.<br />

Le Tableau 6 présente, de façon synthétique, les valeurs patrimoniales <strong>des</strong> sites proposés ou<br />

proposables pour leur richesse <strong>floristique</strong>. Les sites d'intérêt pour l'avifaune ou <strong>la</strong> faune en<br />

général tout comme les paysages exceptionnels devront faire l'objet de travaux leurs étant<br />

consacrés, mais une première évaluation a été effectuée et est intégrée au tableau.<br />

La définition de <strong>la</strong> série de sites marquisiens proposés pour <strong>la</strong> candidature au Patrimoine<br />

mondial devra prendre en compte non seulement les sites d'intérêt <strong>floristique</strong> ici présentés<br />

mais surtout les recoupements <strong>des</strong> sites sélectionnés <strong>dans</strong> les différents domaines.<br />

VII. Remerciements<br />

Nous tenons à remercier Frédéric Jacq pour <strong>la</strong> conception <strong>des</strong> fonds de carte ainsi que <strong>la</strong><br />

DIREN pour l'initiative de ces travaux concourrant au c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial de<br />

tout ou partie de l'archipel marquisien.<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Tableau 6 : Valeurs patrimoniales <strong>des</strong> sites <strong>floristique</strong>s marquisiens potentiellement inscriptibles au patrimoine mondial de l'UNESCO<br />

Iles Sites Flore Végétation Avifaune Avifaune<br />

marine terrestre<br />

Paysages Géomorphologie<br />

Eiao Ile entière + - + + ++ ++<br />

Hatuta'a Ile entière ++ +++ +++ +++ ++ +<br />

Hatu iti Ile entière + ++ ++ - + +<br />

Nuku Hiva<br />

Sommets, crête sommitale, p<strong>la</strong>teau d'altitude et contreforts +++ +++ ++ +++ +++ +++<br />

Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> côte Ouest ++ ++ ++ +++ ++ ++<br />

Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ +++ ++ ++<br />

Ua Huka Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> côte Est ++ ++ + +++ ++ +<br />

Ilots ++ ++ +++ - ++ +<br />

Ua Pou<br />

Sommet, pics, crêtes sommitales et contreforts +++ +++ ++ + +++ +++<br />

Ilots + ++ +++ - ++ +<br />

Fatu 'uku Ile entière + +++ +++ ++ +++ +++<br />

Hiva Oa<br />

Sommet, crête sommitale et contreforts +++ ++ ++ + +++ ++<br />

Monts Ootua et Tapeata ++ ++ + + + +<br />

Tahuata<br />

Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ + ++ ++<br />

Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord-Est ++ +++ + ++ ++ +<br />

Mohotani Ile entière ++ ++ ++ +++ ++ +<br />

Fatuiva<br />

Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ ++ +++ +++<br />

Ilots ++ ++ +++ - ++ +<br />

- : non pertinent ; + : commun ; ++ : remarquable ; +++ : exceptionnel<br />

<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />

Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />

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Annexe 1<br />

Flore indigène <strong>des</strong> Iles Marquises


Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />

Abrodictyum asae-grayi Cephalomanes asae-grayi Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Abutilon sachetianum Dicotylédones Malvaceae<br />

Achyranthes marchionica Dicotylédones Amaranthaceae<br />

Allophylus marquesensis Dicotylédones Sapindaceae<br />

Alphitonia marquesensis Dicotylédones Rhamnaceae<br />

Alsophi<strong>la</strong> tahitensis Cyathea affinis Ptéridophytes Cyatheaceae<br />

Alstonia marquisensis Dicotylédones Apocynaceae<br />

Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis Alyxia stel<strong>la</strong>ta Dicotylédones Apocynaceae<br />

Angiopteris marchionica Angiopteris evecta Ptéridophytes Marattiaceae<br />

Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum Ptéridophytes Vittariaceae<br />

Antrophyum subfalcatum Ptéridophytes Vittariaceae<br />

Apetahia longistigmata Sclerotheca longistigmata Dicotylédones Campanu<strong>la</strong>ceae<br />

Apetahia seigelii Dicotylédones Campanu<strong>la</strong>ceae<br />

Arachnio<strong>des</strong> aristata Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Ascarina marquesensis Dicotylédones Chloranthaceae<br />

Asplenium amboinense Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium austra<strong>la</strong>sicum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium caudatum Asplenium caudatum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium contiguum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium insiticium Asplenium affine, A. acuminatum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium quaylei Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium rapense Asplenium macraei Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Asplenium tenerum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />

Astelia tovii Monocotylédones Asteliaceae<br />

Bacopa monnieri Dicotylédones P<strong>la</strong>ntaginaceae<br />

Barringtonia asiatica Dicotylédones Lecythidaceae<br />

Belvisia mucronata var. mucronata Ptéridophytes Polypodiaceae<br />

Bidens beckiana Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens bipontina Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens cordifolia Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens fatuhivaensis Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens henryi Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens microcepha<strong>la</strong> Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong> Dicotylédones Asteraceae<br />

Bidens uapensis Dicotylédones Asteraceae<br />

Blechnum capense Blechnum silvaticum Ptéridophytes Blechnaceae<br />

Blechnum nukuhivense Ptéridophytes Blechnaceae<br />

Blechnum vulcanicum Ptéridophytes Blechnaceae<br />

Boehmeria virgata Dicotylédones Urticaceae<br />

Boerhavia acutifolia Boerhavia repens Dicotylédones Nyctaginaceae<br />

Boerhavia repens Dicotylédones Nyctaginaceae<br />

Caesalpinia bonduc Dicotylédones Fabaceae<br />

Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />

Calymnodon grantii Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Canavalia rosea Dicotylédones Fabaceae<br />

Carex feanii Monocotylédones Cyperaceae<br />

Celtis pacifica Dicotylédones Cannabaceae<br />

Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus Monocotylédones Poaceae<br />

Cerbera manghas Dicotylédones Apocynaceae<br />

Chamaesyce sachetiana Dicotylédones Euphorbiaceae<br />

Chei<strong>la</strong>nthes concolor Chei<strong>la</strong>nthes concolor Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Cheirodendron bastardianum Cheirodendron marquesense Dicotylédones Araliaceae<br />

C<strong>la</strong>oxylon ooumuense Dicotylédones Euphorbiaceae<br />

Colubrina asiatica var. asiatica Dicotylédones Rhamnaceae<br />

Coprosma esulcata Dicotylédones Rubiaceae<br />

Coprosma fatuhivaensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Coprosma feaniana Dicotylédones Rubiaceae<br />

Coprosma nephelephi<strong>la</strong> Dicotylédones Rubiaceae<br />

Coprosma reticu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Rubiaceae<br />

Coprosma temetiuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Cordia lutea Dicotylédones Boraginaceae<br />

Cordia subcordata Dicotylédones Boraginaceae<br />

Crepidomanes digitatum Trichomanes taeniatum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Crepidomanes minutum Trichomanes minutum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

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Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />

Crepidomanes pallidum Trichomanes pallidum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Crossostylis biflora Dicotylédones Rhizophoraceae<br />

Ctenopteris purpurascens Grammitis purpurascens Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Cyclophyllum barbatum Canthium barbatum Dicotylédones Rubiaceae<br />

Cyclosorus castaneus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus heterocarpus Sphaerostephanos heterocarpus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus invisus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus longissimus Chingia longissima Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus opulentus Amphineuron opulentum Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus savaiensis Plesioneuron marquesicum Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus subpectinatus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyclosorus uahukaensis Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Cyperus feani Monocotylédones Cyperaceae<br />

Cyperus marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />

Cyperus moutona Monocotylédones Cyperaceae<br />

Cyperus sp. nov. Monocotylédones Cyperaceae<br />

Cyrtandra feaniana Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra jonesii Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra nukuhivensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra ootensis var. mollissima Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra ootensis var. ootensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra ootensis var. quaylei Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra revoluta Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra sp. nov. Cyrtandra jonesii Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra tahuatensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra thibaultii Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Cyrtandra toviana Dicotylédones Gesneriaceae<br />

Decaisnina forsteriana Dicotylédones Loranthaceae<br />

Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum Dicotylédones Fabaceae<br />

Deparia petersenii subsp. congrua Ptéridophytes Athyriaceae<br />

Deparia timetensis Ptéridophytes Athyriaceae<br />

Dianel<strong>la</strong> intermedia Monocotylédones Hemerocallidaceae<br />

Dicranopteris linearis Ptéridophytes Gleicheniaceae<br />

Digitaria setigera Monocotylédones Poaceae<br />

Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong> Ptéridophytes Athyriaceae<br />

Dodonaea viscosa Dicotylédones Sapindaceae<br />

Doodia marquesensis Ptéridophytes Blechnaceae<br />

Dryopteris fatuhivensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Dryopteris macropholis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Dryopteris sweetorum Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />

E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />

E<strong>la</strong>phoglossum tovii Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />

Entada phaseoloi<strong>des</strong> Dicotylédones Mimosaceae<br />

Fagraea berteroana var. marquisensis Fagraea berteriana Dicotylédones Gentianaceae<br />

Ficus prolixa var. prolixa Ficus prolixa Dicotylédones Moraceae<br />

Fimbristylis cymosa Monocotylédones Cyperaceae<br />

Fimbristylis juncea var. nukahivensis Monocotylédones Cyperaceae<br />

Fimbristylis juncea var. tertia Monocotylédones Cyperaceae<br />

Fimbristylis marquesana Monocotylédones Cyperaceae<br />

Fimbristylis sachetiana Monocotylédones Cyperaceae<br />

Freycinetia arborea Monocotylédones Pandanaceae<br />

Freycinetia impavida Monocotylédones Pandanaceae<br />

Gahnia marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />

Geanthus cevuga Etlingera cevuga Monocotylédones Zingiberaceae<br />

Geniostoma gagneae Dicotylédones Gentianaceae<br />

Geniostoma hallei var. fatuhivense Dicotylédones Gentianaceae<br />

Geniostoma hallei var. hallei Dicotylédones Gentianaceae<br />

Geniostoma hallei var. hivaoense Dicotylédones Gentianaceae<br />

Glochidion hivaoaense Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />

Glochidion marchionicum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />

Glochidion marchionicum x G. tooviianum Glochidion x marquesarum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />

Glochidion tooviianum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />

Gossypium hirsutum var. taitense Dicotylédones Malvaceae<br />

Grammitis cincta Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Grammitis maireaui Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Grammitis marquesensis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

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Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />

Grammitis miltiblepharis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Grammitis uapensis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Guettarda speciosa Dicotylédones Rubiaceae<br />

Habenaria marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />

Habenaria tahitensis Monocotylédones Orchidaceae<br />

Haplopteris elongata Vittaria elongata, Vittaria incurvata, Vittaria rigida Ptéridophytes Vittariaceae<br />

Haplopteris scolopendrina Ptéridophytes Vittariaceae<br />

Heliotropium foertherianum Dicotylédones Boraginaceae<br />

Heliotropium marchionicum Dicotylédones Boraginaceae<br />

Hernandia nukuhivensis Dicotylédones Hernandiaceae<br />

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Hibiscus tiliaceus Dicotylédones Malvaceae<br />

Histiopteris incisa Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />

Homalium moto Dicotylédones F<strong>la</strong>courtiaceae<br />

Huperzia phlegmaria Lycopodium phlegmaria Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />

Hydrocotyle feaniana Dicotylédones Apiaceae<br />

Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Hymenophyllum javanicum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Hymenophyllum polyanthos Hymenophyllum polyanthos Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong> Hypolepis tenuifolia Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />

Ilex anoma<strong>la</strong> Dicotylédones Aquifoliaceae<br />

Ipomoea littoralis Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />

Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />

Ipomoea vio<strong>la</strong>cea Ipomoea macrantha Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />

Ixora jourdanii Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora marquesensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora ooumuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora spathoidea Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora tahuataensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora uahukaensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Ixora uapoensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Jossinia reinwardtiana Eugenia reinwardtiana Dicotylédones Myrtaceae<br />

Kadua lichtlei Dicotylédones Rubiaceae<br />

Kadua lucei Dicotylédones Rubiaceae<br />

Kadua nukuhivensis Kadua nukuhivensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Kadua tahuataensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong> Dicotylédones Viscaceae<br />

Lebronnecia kokioi<strong>des</strong> Dicotylédones Malvaceae<br />

Lellingeria subcoriacea Xiphopteris subcoriacea Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Lepidium bidentatum var. bidentatum Dicotylédones Brassicaceae<br />

Lepinia marquesensis Dicotylédones Apocynaceae<br />

Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis Styphelia tameiameiae var. marquesensis Dicotylédones Ericaceae<br />

Leptochloa marquisensis Eragrostis marquisensis Monocotylédones Poaceae<br />

Leptochloa xerophi<strong>la</strong> Eragrostis xerophi<strong>la</strong> Monocotylédones Poaceae<br />

Lindsaea propinqua Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />

Lindsaea repens var. marquesensis Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />

Liparis clypeolum Liparis clypeolum var. marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />

Lomagramma cordipinna Ptéridophytes Lomariopsidaceae<br />

Lycopodiel<strong>la</strong> cernua Lycopodium cernuum Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />

Lycopodium henryanum Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />

Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong> C<strong>la</strong>dium meyenii (Kunth) Drake Monocotylédones Cyperaceae<br />

Machaerina nukuhivensis C<strong>la</strong>dium nukuhivense F. Br. Monocotylédones Cyperaceae<br />

Macropiper <strong>la</strong>tifolium Dicotylédones Piperaceae<br />

Marattia salicina Ptéridophytes Marattiaceae<br />

Maytenus crenatus Maytenus crenatus, Ce<strong>la</strong>strus crenatus Dicotylédones Ce<strong>la</strong>straceae<br />

Melicope fatuhivensis Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope hivaoaensis Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope inopinata Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope nukuhivensis Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope perlmanii Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope revoluta Dicotylédones Rutaceae<br />

Melicope tekaoensis Dicotylédones Rutaceae<br />

Meryta sp. nov. Dicotylédones Araliaceae<br />

Metrosideros collina var. feanii<br />

Myrtaceae<br />

Metrosideros collina var. fruticosa Dicotylédones Myrtaceae<br />

Metrosideros collina var. nukuhivensis Dicotylédones Myrtaceae<br />

Metrosideros collina var. villosa Dicotylédones Myrtaceae<br />

Microsorum grossum Microsorum scolopendria Ptéridophytes Polypodiaceae<br />

Microsorum membranifolium Microsorum membranifolium Ptéridophytes Polypodiaceae<br />

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Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />

Microtatorchis sp. nov. Monocotylédones Orchidaceae<br />

Morinda myrtifolia Morinda umbel<strong>la</strong>ta Dicotylédones Rubiaceae<br />

Mucuna sloanei var. sloanei Mucuna gigantea var. gigantea Dicotylédones Fabaceae<br />

Mucuna stanleyi Mucuna p<strong>la</strong>typyl<strong>la</strong> Dicotylédones Fabaceae<br />

Myrsine adamsonii Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Myrsine gracilissima Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Myrsine grantii Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Myrsine nukuhivensis Myrsine grantii var. toviiensis Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Myrsine tahuatensis Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Neisosperma brownii Neiosperma brownii Dicotylédones Apocynaceae<br />

Nephrolepis acutifolia Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />

Nephrolepis biserrata var. subferruginea Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />

Nephrolepis cordifolia Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />

Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong> Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />

Nicotiana fatuhivensis Nicotiana fragrans var. fatuhivensis Dicotylédones So<strong>la</strong>naceae<br />

Ochrosia fatuhivensis Dicotylédones Apocynaceae<br />

Ochrosia nukuhivensis Dicotylédones Apocynaceae<br />

Oleandra sibbaldii Ptéridophytes Oleandraceae<br />

Oparanthus hivoanus Dicotylédones Asteraceae<br />

Oparanthus teikiteetinii Bidens teikiteetinii Dicotylédones Asteraceae<br />

Oparanthus tiva Dicotylédones Asteraceae<br />

Oparanthus woodii Dicotylédones Asteraceae<br />

Operculina brownii Merremia turpethum Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />

Ophioglossum nudicaule var. nudicaule Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />

Ophioglossum pendulum fa. falcatum Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />

Ophioglossum pendulum fa. pendulum Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />

Oxalis gagneorum Dicotylédones Oxalidaceae<br />

Oxalis simplex Dicotylédones Oxalidaceae<br />

Paesia rugosu<strong>la</strong> Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />

Pandanus tectorius var. tectorius Pandanus tectorius var. taepa Monocotylédones Pandanaceae<br />

Paspalum vaginatum Monocotylédones Poaceae<br />

Pennisetum articu<strong>la</strong>re Pennisetum simeonis Monocotylédones Poaceae<br />

Pennisetum henryanum Monocotylédones Poaceae<br />

Pennisetum marquisense Monocotylédones Poaceae<br />

Peperomia adamsonia Dicotylédones Piperaceae<br />

Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda Dicotylédones Piperaceae<br />

Peperomia marchionensis Dicotylédones Piperaceae<br />

Peperomia oliveri Dicotylédones Piperaceae<br />

Peperomia pallida Dicotylédones Piperaceae<br />

Peperomia tooviiana Dicotylédones Piperaceae<br />

Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />

Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus Dicotylédones Urticaceae<br />

Pipturus henryanus Dicotylédones Urticaceae<br />

Pipturus schaeferi Dicotylédones Urticaceae<br />

Pipturus toovianus Dicotylédones Urticaceae<br />

Pisonia brownii Pisonia umbellifera Dicotylédones Nyctaginaceae<br />

Pisonia grandis Dicotylédones Nyctaginaceae<br />

P<strong>la</strong>kothira frutescens Dicotylédones Loasaceae<br />

P<strong>la</strong>kothira parviflora Dicotylédones Loasaceae<br />

P<strong>la</strong>kothira perlmanii Dicotylédones Loasaceae<br />

Plumbago zey<strong>la</strong>nica Dicotylédones Plumbaginaceae<br />

Polyphlebium borbonicum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Polyphlebium endlicherianum Trichomanes endlicherianum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Polystichum kenwoodii Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Polystichum marquesense Polystichum marquesensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Polystichum uahukaensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Portu<strong>la</strong>ca lutea Dicotylédones Portu<strong>la</strong>caceae<br />

Premna serratifolia Premna obtusifolia, P. taitensis Dicotylédones Lamiaceae<br />

Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta Procris peduncu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Urticaceae<br />

Prosaptia contigua Ctenopteris contigua, Grammitis contigua Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Psilotum nudum Ptéridophytes Psilotaceae<br />

Psychotria adamsonii Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria florencei Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria gagneorum Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria hivaoana Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria marchionica Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria mumfordiana Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria oliveri Dicotylédones Rubiaceae<br />

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Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />

Psychotria schaeferi Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria taupotinii Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria temetiuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria toviana Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria uahukensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psychotria uapoensis Dicotylédones Rubiaceae<br />

Psydrax odorata Dicotylédones Rubiaceae<br />

Pteris comans Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Pteris hivaoaensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Pteris marquesensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Pteris tahuataensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Pteris tripartita Ptéridophytes Pteridaceae<br />

Rauvolfia sachetiae Dicotylédones Apocynaceae<br />

Reynoldsia marchionensis Dicotylédones Araliaceae<br />

Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense Santalum insu<strong>la</strong>re var. deckeri Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1 Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2 Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />

Sapindus saponaria Dicotylédones Sapindaceae<br />

Scaevo<strong>la</strong> marquesensis Dicotylédones Goodeniaceae<br />

Scaevo<strong>la</strong> subcapitata Dicotylédones Goodeniaceae<br />

Scaevo<strong>la</strong> taccada Dicotylédones Goodeniaceae<br />

Schizaea dichotoma Ptéridophytes Schizaeaceae<br />

Schizaea fistulosa Ptéridophytes Schizaeaceae<br />

Scleroglossum pusillum Ptéridophytes Grammitidaceae<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> arbuscu<strong>la</strong> Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />

Selliguea feeioi<strong>des</strong> Selliguea p<strong>la</strong>ntaginea Ptéridophytes Polypodiaceae<br />

Serianthes myriadenia Dicotylédones Fabaceae<br />

Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei Dicotylédones Fabaceae<br />

Sesbania marchionica Dicotylédones Fabaceae<br />

Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum Dicotylédones Aizoaceae<br />

Sida fal<strong>la</strong>x Dicotylédones Malvaceae<br />

Sophora tomentosa Dicotylédones Fabaceae<br />

Sphaeropteris feanii Ptéridophytes Cyatheaceae<br />

Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris Cyathea medul<strong>la</strong>ris Ptéridophytes Cyatheaceae<br />

Sphenomeris chinensis subsp. chinensis Odontosoria chinensis Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />

Sporobolus virginicus Monocotylédones Poaceae<br />

Stephania japonica var. timoriensis Dicotylédones Menispermaceae<br />

Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />

Streblus anthropophagorum Dicotylédones Moraceae<br />

Tectaria hymeno<strong>des</strong> Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Tectaria jardinii Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Tectaria marchionica Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />

Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii Dicotylédones Combretaceae<br />

Thelypteris marquesensis Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Thelypteris quaylei Coryphopteris quaylei Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />

Thespesia populnea Dicotylédones Malvaceae<br />

Tmesipteris gracilis Tmesipteris marquesensis Ptéridophytes Tmesipteridaceae<br />

Trema discolor Dicotylédones Ulmaceae<br />

Tribulus cistoi<strong>des</strong> Dicotylédones Zygophyl<strong>la</strong>ceae<br />

Trimenia marquesensis Dicotylédones Trimeniaceae<br />

Trimenia nukuhivensis Dicotylédones Trimeniaceae<br />

Vaccinium cereum var. adenandrum Dicotylédones Ericaceae<br />

Vitex trifolia Dicotylédones Lamiaceae<br />

Vittaria zosterifolia Ptéridophytes Vittariaceae<br />

Waltheria tomentosa Waltheria lophantus Dicotylédones Malvaceae<br />

Weinmannia marquesana var. angustifolia Dicotylédones Cunoniaceae<br />

Weinmannia marquesana var. marquesana Weinmannia parviflora Dicotylédones Cunoniaceae<br />

Weinmannia marquesana var. myrsinites Dicotylédones Cunoniaceae<br />

Weinmannia tremuloi<strong>des</strong> Dicotylédones Cunoniaceae<br />

Wikstroemia coriacea Dicotylédones Thyme<strong>la</strong>eaceae<br />

Wikstroemia johnplewsii Dicotylédones Thyme<strong>la</strong>eaceae<br />

Xylosma suaveolens subsp. pubigerum Dicotylédones Salicaceae<br />

Zehneria mucronata Dicotylédones Cucurbitaceae<br />

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Espèce<br />

Abrodictyum asae-grayi<br />

Abutilon sachetianum<br />

Achyranthes marchionica<br />

Allophylus marquesensis<br />

Alphitonia marquesensis<br />

Alsophi<strong>la</strong> tahitensis<br />

Alstonia marquisensis<br />

Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis<br />

Angiopteris marchionica<br />

Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum<br />

Antrophyum subfalcatum<br />

Apetahia longistigmata<br />

Apetahia seigelii<br />

Arachnio<strong>des</strong> aristata<br />

Ascarina marquesensis<br />

Asplenium amboinense<br />

Asplenium austra<strong>la</strong>sicum<br />

Asplenium caudatum<br />

Asplenium contiguum<br />

Asplenium insiticium<br />

Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium<br />

Asplenium quaylei<br />

Asplenium rapense<br />

Asplenium tenerum<br />

Astelia tovii<br />

Bacopa monnieri<br />

Barringtonia asiatica<br />

Belvisia mucronata var. mucronata<br />

Bidens beckiana<br />

Bidens bipontina<br />

Bidens cordifolia<br />

Bidens fatuhivaensis<br />

Bidens henryi<br />

Bidens microcepha<strong>la</strong><br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong><br />

Bidens uapensis<br />

Blechnum capense<br />

Blechnum nukuhivense<br />

Blechnum vulcanicum<br />

Boehmeria virgata<br />

Boerhavia acutifolia<br />

Boerhavia repens<br />

Caesalpinia bonduc<br />

Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis<br />

Calymnodon grantii<br />

Canavalia rosea<br />

Carex feanii<br />

Celtis pacifica<br />

Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus<br />

Cerbera manghas<br />

Chamaesyce sachetiana<br />

Chei<strong>la</strong>nthes concolor<br />

Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia<br />

Cheirodendron bastardianum<br />

C<strong>la</strong>oxylon ooumuense<br />

Colubrina asiatica var. asiatica<br />

Coprosma esulcata<br />

Coprosma fatuhivaensis<br />

Coprosma feaniana<br />

Coprosma nephelephi<strong>la</strong><br />

Coprosma reticu<strong>la</strong>ta<br />

Coprosma temetiuensis<br />

Cordia lutea<br />

Cordia subcordata<br />

Crepidomanes digitatum<br />

Crepidomanes minutum<br />

Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />

Ind. 1<br />

Marquises Protégée VU EN 1 1 1<br />

Marquises Nord Protégée CR CR 1 1<br />

Marquises DD LR<br />

Marquises LRlc VU 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LR LRnt 1<br />

Marquises NE LRnt 1<br />

Marquises LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Protégée VU VU 1<br />

Fatuiva Protégée CR CR<br />

Ind. 1<br />

Marquises VU VU 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LR 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Nord NE LR 1 1<br />

Nuku Hiva DD LR 1<br />

Nuku Hiva CR CR 1<br />

Fatuiva<br />

DD<br />

Marquises Sud DD DD<br />

Fatuiva<br />

DD<br />

Marquises DD LR 1<br />

Ua Huka<br />

LR<br />

Nuku Hiva LR LRnt 1<br />

Ua Pou LR LR<br />

Ind. 1<br />

Nuku Hiva DD VU 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1 1<br />

Fatuiva Protégée DD VU<br />

Ind. NE 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LR LRnt 1<br />

Ind. LRlc 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises VU VU 1 1 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LRlc LR 1<br />

Nuku Hiva LR LR 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ua Pou DD VU<br />

Fatuiva<br />

DD<br />

Hiva Oa<br />

EN<br />

Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />

Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />

Hiva Oa<br />

DD<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Page 6 de 15


Espèce<br />

Crepidomanes pallidum<br />

Crossostylis biflora<br />

Ctenopteris purpurascens<br />

Cyclophyllum barbatum<br />

Cyclosorus castaneus<br />

Cyclosorus heterocarpus<br />

Cyclosorus invisus<br />

Cyclosorus longissimus<br />

Cyclosorus opulentus<br />

Cyclosorus savaiensis<br />

Cyclosorus subpectinatus<br />

Cyclosorus uahukaensis<br />

Cyperus feani<br />

Cyperus marquisensis<br />

Cyperus moutona<br />

Cyperus sp. nov.<br />

Cyrtandra feaniana<br />

Cyrtandra jonesii<br />

Cyrtandra nukuhivensis<br />

Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis<br />

Cyrtandra ootensis var. mollissima<br />

Cyrtandra ootensis var. ootensis<br />

Cyrtandra ootensis var. quaylei<br />

Cyrtandra revoluta<br />

Cyrtandra sp. nov.<br />

Cyrtandra tahuatensis<br />

Cyrtandra thibaultii<br />

Cyrtandra toviana<br />

Decaisnina forsteriana<br />

Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum<br />

Deparia petersenii subsp. congrua<br />

Deparia timetensis<br />

Dianel<strong>la</strong> intermedia<br />

Dicranopteris linearis<br />

Digitaria setigera<br />

Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong><br />

Dodonaea viscosa<br />

Doodia marquesensis<br />

Dryopteris fatuhivensis<br />

Dryopteris macropholis<br />

Dryopteris sweetorum<br />

E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense<br />

E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum<br />

E<strong>la</strong>phoglossum tovii<br />

Entada phaseoloi<strong>des</strong><br />

Fagraea berteroana var. marquisensis<br />

Ficus prolixa var. prolixa<br />

Fimbristylis cymosa<br />

Fimbristylis juncea var. nukahivensis<br />

Fimbristylis juncea var. tertia<br />

Fimbristylis marquesana<br />

Fimbristylis sachetiana<br />

Freycinetia arborea<br />

Freycinetia impavida<br />

Gahnia marquisensis<br />

Geanthus cevuga<br />

Geniostoma gagneae<br />

Geniostoma hallei var. fatuhivense<br />

Geniostoma hallei var. hallei<br />

Geniostoma hallei var. hivaoense<br />

Glochidion hivaoaense<br />

Glochidion marchionicum<br />

Glochidion marchionicum x G. tooviianum<br />

Glochidion tooviianum<br />

Gossypium hirsutum var. taitense<br />

Grammitis cincta<br />

Grammitis maireaui<br />

Grammitis marquesensis<br />

Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. DD 1<br />

Ind. LR 1<br />

Nuku Hiva LR 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. LRlc 1<br />

Ind.<br />

LRlc<br />

Ua Huka<br />

DD<br />

Marquises LRnt 1<br />

Marquises LRlc LR 1 1 1<br />

Marquises DD LRnt 1<br />

Tahuata<br />

DD<br />

Marquises LR LRnt 1<br />

Ua Huka Protégée LR CR<br />

Marquises Nord LRlc LR 1<br />

Fatuiva DD DD<br />

Marquises Sud DD DD<br />

Marquises Sud DD DD<br />

Ua Huka DD DD<br />

Fatuiva DD DD<br />

Nuku Hiva EN 1<br />

Tahuata DD DD<br />

Marquises Nord LRlc LRlc 1<br />

Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Hiva Oa DD DD<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Marquises LR 1<br />

Fatuiva<br />

DD<br />

Marquises Sud<br />

DD<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind.<br />

Marquises LR LRnt 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Nuku Hiva DD LRnt 1<br />

Marquises DD LRnt 1 1 1<br />

Nuku Hiva DD DD 1<br />

Nuku Hiva DD 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises DD VU<br />

Fatuiva DD DD<br />

Marquises DD LRnt 1<br />

Hiva Oa DD DD<br />

Hiva Oa Protégée NE VU<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Nuku Hiva DD 1<br />

Nuku Hiva LR LRnt 1<br />

Ind. Protégée DD 1 1<br />

Marquises NE LRnt 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises NE DD 1<br />

Page 7 de 15


Espèce<br />

Grammitis miltiblepharis<br />

Grammitis uapensis<br />

Guettarda speciosa<br />

Habenaria marquisensis<br />

Habenaria tahitensis<br />

Haplopteris elongata<br />

Haplopteris scolopendrina<br />

Heliotropium foertherianum<br />

Heliotropium marchionicum<br />

Hernandia nukuhivensis<br />

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus<br />

Histiopteris incisa<br />

Homalium moto<br />

Huperzia phlegmaria<br />

Hydrocotyle feaniana<br />

Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum<br />

Hymenophyllum javanicum<br />

Hymenophyllum polyanthos<br />

Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong><br />

Ilex anoma<strong>la</strong><br />

Ipomoea littoralis<br />

Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis<br />

Ipomoea vio<strong>la</strong>cea<br />

Ixora jourdanii<br />

Ixora marquesensis<br />

Ixora ooumuensis<br />

Ixora spathoidea<br />

Ixora tahuataensis<br />

Ixora uahukaensis<br />

Ixora uapoensis<br />

Jossinia reinwardtiana<br />

Kadua lichtlei<br />

Kadua lucei<br />

Kadua nukuhivensis<br />

Kadua tahuataensis<br />

Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong><br />

Lebronnecia kokioi<strong>des</strong><br />

Lellingeria subcoriacea<br />

Lepidium bidentatum var. bidentatum<br />

Lepinia marquesensis<br />

Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis<br />

Leptochloa marquisensis<br />

Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />

Lindsaea propinqua<br />

Lindsaea repens var. marquesensis<br />

Liparis clypeolum<br />

Lomagramma cordipinna<br />

Lycopodiel<strong>la</strong> cernua<br />

Lycopodium henryanum<br />

Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong><br />

Machaerina nukuhivensis<br />

Macropiper <strong>la</strong>tifolium<br />

Marattia salicina<br />

Maytenus crenatus<br />

Melicope fatuhivensis<br />

Melicope hivaoaensis<br />

Melicope inopinata<br />

Melicope nukuhivensis<br />

Melicope perlmanii<br />

Melicope revoluta<br />

Melicope tekaoensis<br />

Meryta sp. nov.<br />

Metrosideros collina var. feanii<br />

Metrosideros collina var. fruticosa<br />

Metrosideros collina var. nukuhivensis<br />

Metrosideros collina var. villosa<br />

Microsorum grossum<br />

Microsorum membranifolium<br />

Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />

Nuku Hiva DD DD 1<br />

Marquises NE DD<br />

Ind. 1<br />

Ind. Protégée DD 1<br />

Ind. Protégée 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Nord VU VU 1 1<br />

Marquises LRlc LRnt 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Sud LR VU<br />

Ind. 1<br />

Hiva Oa DD CR<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Marquises EN EN 1<br />

Marquises EN EN 1<br />

Nuku Hiva CR CR 1<br />

Hiva Oa CR CR<br />

Tahuata EN EN<br />

Ua Huka CR CR<br />

Ua Pou EN EN<br />

Ind. 1 1<br />

Ua Huka<br />

CR<br />

Fatuiva Protégée EN EN<br />

Nuku Hiva Protégée VU EN 1<br />

Tahuata Protégée EN EN<br />

Ind.<br />

Marquises Protégée CR EN 1<br />

Ind. LRlc 1<br />

Ind.<br />

Fatuiva Protégée DD CR<br />

Nuku Hiva LR 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. Protégée 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1 1<br />

Ind.<br />

DD<br />

Ind. 1<br />

Nuku Hiva VU VU 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1 1<br />

Fatuiva Protégée CR CR<br />

Marquises Sud LR VU<br />

Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />

Nuku Hiva LR VU 1<br />

Hiva Oa NE DD<br />

Nuku Hiva LRlc VU 1<br />

Nuku Hiva Protégée NE LR 1<br />

Hiva Oa<br />

VU<br />

Marquises NE VU 1<br />

Ind. 1<br />

Nuku Hiva NE LR 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Page 8 de 15


Espèce<br />

Microtatorchis sp. nov.<br />

Morinda myrtifolia<br />

Mucuna sloanei var. sloanei<br />

Mucuna stanleyi<br />

Myrsine adamsonii<br />

Myrsine gracilissima<br />

Myrsine grantii<br />

Myrsine nukuhivensis<br />

Myrsine tahuatensis<br />

Neisosperma brownii<br />

Nephrolepis acutifolia<br />

Nephrolepis biserrata var. subferruginea<br />

Nephrolepis cordifolia<br />

Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong><br />

Nicotiana fatuhivensis<br />

Ochrosia fatuhivensis<br />

Ochrosia nukuhivensis<br />

Oleandra sibbaldii<br />

Oparanthus hivoanus<br />

Oparanthus teikiteetinii<br />

Oparanthus tiva<br />

Oparanthus woodii<br />

Operculina brownii<br />

Ophioglossum nudicaule var. nudicaule<br />

Ophioglossum pendulum fa. falcatum<br />

Ophioglossum pendulum fa. pendulum<br />

Oxalis gagneorum<br />

Oxalis simplex<br />

Paesia rugosu<strong>la</strong><br />

Pandanus tectorius var. tectorius<br />

Paspalum vaginatum<br />

Pennisetum articu<strong>la</strong>re<br />

Pennisetum henryanum<br />

Pennisetum marquisense<br />

Peperomia adamsonia<br />

Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda<br />

Peperomia marchionensis<br />

Peperomia oliveri<br />

Peperomia pallida<br />

Peperomia tooviiana<br />

Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus<br />

Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus<br />

Pipturus henryanus<br />

Pipturus schaeferi<br />

Pipturus toovianus<br />

Pisonia brownii<br />

Pisonia grandis<br />

P<strong>la</strong>kothira frutescens<br />

P<strong>la</strong>kothira parviflora<br />

P<strong>la</strong>kothira perlmanii<br />

Plumbago zey<strong>la</strong>nica<br />

Polyphlebium borbonicum<br />

Polyphlebium endlicherianum<br />

Polystichum kenwoodii<br />

Polystichum marquesense<br />

Polystichum uahukaensis<br />

Portu<strong>la</strong>ca lutea<br />

Premna serratifolia<br />

Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta<br />

Prosaptia contigua<br />

Psilotum nudum<br />

Psychotria adamsonii<br />

Psychotria florencei<br />

Psychotria gagneorum<br />

Psychotria hivaoana<br />

Psychotria marchionica<br />

Psychotria mumfordiana<br />

Psychotria oliveri<br />

Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />

Marquises LRnt 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises DD LR 1<br />

Hiva Oa DD DD<br />

Marquises LRlc DD<br />

Marquises LRlc LR 1<br />

Tahuata DD DD<br />

Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises Protégée VU VU 1 1 1<br />

Fatuiva Protégée EX EX<br />

Nuku Hiva Protégée EX EX 1<br />

Ind. LR 1<br />

Hiva Oa VU VU<br />

Nuku Hiva Protégée LR VU 1<br />

Tahuata<br />

DD<br />

Nuku Hiva LR 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Protégée VU VU 1 1<br />

Ua Huka<br />

EN<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises DD VU 1 1<br />

Marquises VU VU 1<br />

Nuku Hiva DD DD 1<br />

Hiva Oa DD DD<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises LRlc LRlc<br />

Marquises VU LR 1<br />

Ind. LR 1<br />

Marquises LR LR 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Nord DD LR 1<br />

Marquises Sud VU VU<br />

Nuku Hiva LR LRnt 1<br />

Nuku Hiva Protégée VU 1<br />

Ind. 1 1 1 1<br />

Nuku Hiva VU 1<br />

Fatuiva Protégée VU<br />

Nuku Hiva Protégée EN 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1<br />

Ua Huka<br />

DD<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ua Huka<br />

DD<br />

Ind. 1 1 1 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ua Pou<br />

CR<br />

Nuku Hiva VU VU 1<br />

Hiva Oa CR CR<br />

Marquises Sud VU VU<br />

Marquises Sud NE DD<br />

Hiva Oa DD DD<br />

Tahuata<br />

DD<br />

Page 9 de 15


Espèce<br />

Psychotria schaeferi<br />

Psychotria taupotinii<br />

Psychotria temetiuensis<br />

Psychotria toviana<br />

Psychotria uahukensis<br />

Psychotria uapoensis<br />

Psydrax odorata<br />

Pteris comans<br />

Pteris hivaoaensis<br />

Pteris marquesensis<br />

Pteris tahuataensis<br />

Pteris tripartita<br />

Rauvolfia sachetiae<br />

Reynoldsia marchionensis<br />

Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2<br />

Sapindus saponaria<br />

Scaevo<strong>la</strong> marquesensis<br />

Scaevo<strong>la</strong> subcapitata<br />

Scaevo<strong>la</strong> taccada<br />

Schizaea dichotoma<br />

Schizaea fistulosa<br />

Scleroglossum pusillum<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta<br />

Selliguea feeioi<strong>des</strong><br />

Serianthes myriadenia<br />

Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei<br />

Sesbania marchionica<br />

Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum<br />

Sida fal<strong>la</strong>x<br />

Sophora tomentosa<br />

Sphaeropteris feanii<br />

Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris<br />

Sphenomeris chinensis subsp. chinensis<br />

Sporobolus virginicus<br />

Stephania japonica var. timoriensis<br />

Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta<br />

Streblus anthropophagorum<br />

Tectaria hymeno<strong>des</strong><br />

Tectaria jardinii<br />

Tectaria marchionica<br />

Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii<br />

Thelypteris marquesensis<br />

Thelypteris quaylei<br />

Thespesia populnea<br />

Tmesipteris gracilis<br />

Trema discolor<br />

Tribulus cistoi<strong>des</strong><br />

Trimenia marquesensis<br />

Trimenia nukuhivensis<br />

Vaccinium cereum var. adenandrum<br />

Vitex trifolia<br />

Vittaria zosterifolia<br />

Waltheria tomentosa<br />

Weinmannia marquesana var. angustifolia<br />

Weinmannia marquesana var. marquesana<br />

Weinmannia marquesana var. myrsinites<br />

Weinmannia tremuloi<strong>des</strong><br />

Wikstroemia coriacea<br />

Wikstroemia johnplewsii<br />

Xylosma suaveolens subsp. pubigerum<br />

Zehneria mucronata<br />

Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />

Hiva Oa<br />

DD<br />

Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />

Marquises Sud<br />

DD<br />

Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />

Ua Huka<br />

DD<br />

Ua Pou<br />

VU<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Hiva Oa<br />

DD<br />

Marquises Sud<br />

DD<br />

Tahuata<br />

DD<br />

Ind. 1<br />

Marquises Protégée CR CR 1<br />

Marquises LRlc LR 1<br />

Marquises DD LR 1<br />

Marquises Protégée VU VU 1<br />

Nuku Hiva Protégée VU 1<br />

Fatuiva Protégée EN<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises LRlc DD<br />

Marquises LRlc LR 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1<br />

Ind.<br />

Ind.<br />

DD<br />

Ind. LRlc 1<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises NE LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. DD 1<br />

Marquises Nord Protégée CR 1<br />

Marquises Protégée DD EN<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Marquises Sud LRlc LR<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. NE 1<br />

Marquises LR LRlc 1<br />

Marquises NE LRlc 1<br />

Marquises LR VU 1 1<br />

Hiva Oa<br />

DD<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1 1 1<br />

Ind. 1<br />

Ind.<br />

Ind. 1 1<br />

Marquises Sud LR LR<br />

Marquises Nord LRlc LR 1<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. 1<br />

Ind. LRlc 1 1 1<br />

Tahuata<br />

DD<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Hiva Oa NE DD<br />

Fatuiva EN EN<br />

Ind. LRlc 1<br />

Hiva Oa NE VU<br />

Marquises LRlc LRlc 1<br />

Ind. 1<br />

Page 10 de 15


Espèce<br />

Abrodictyum asae-grayi<br />

Abutilon sachetianum<br />

Achyranthes marchionica<br />

Allophylus marquesensis<br />

Alphitonia marquesensis<br />

Alsophi<strong>la</strong> tahitensis<br />

Alstonia marquisensis<br />

Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis<br />

Angiopteris marchionica<br />

Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum<br />

Antrophyum subfalcatum<br />

Apetahia longistigmata<br />

Apetahia seigelii<br />

Arachnio<strong>des</strong> aristata<br />

Ascarina marquesensis<br />

Asplenium amboinense<br />

Asplenium austra<strong>la</strong>sicum<br />

Asplenium caudatum<br />

Asplenium contiguum<br />

Asplenium insiticium<br />

Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium<br />

Asplenium quaylei<br />

Asplenium rapense<br />

Asplenium tenerum<br />

Astelia tovii<br />

Bacopa monnieri<br />

Barringtonia asiatica<br />

Belvisia mucronata var. mucronata<br />

Bidens beckiana<br />

Bidens bipontina<br />

Bidens cordifolia<br />

Bidens fatuhivaensis<br />

Bidens henryi<br />

Bidens microcepha<strong>la</strong><br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii<br />

Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong><br />

Bidens uapensis<br />

Blechnum capense<br />

Blechnum nukuhivense<br />

Blechnum vulcanicum<br />

Boehmeria virgata<br />

Boerhavia acutifolia<br />

Boerhavia repens<br />

Caesalpinia bonduc<br />

Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis<br />

Calymnodon grantii<br />

Canavalia rosea<br />

Carex feanii<br />

Celtis pacifica<br />

Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus<br />

Cerbera manghas<br />

Chamaesyce sachetiana<br />

Chei<strong>la</strong>nthes concolor<br />

Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia<br />

Cheirodendron bastardianum<br />

C<strong>la</strong>oxylon ooumuense<br />

Colubrina asiatica var. asiatica<br />

Coprosma esulcata<br />

Coprosma fatuhivaensis<br />

Coprosma feaniana<br />

Coprosma nephelephi<strong>la</strong><br />

Coprosma reticu<strong>la</strong>ta<br />

Coprosma temetiuensis<br />

Cordia lutea<br />

Cordia subcordata<br />

Crepidomanes digitatum<br />

Crepidomanes minutum<br />

Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />

1<br />

1 1<br />

1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1<br />

1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1<br />

1 1 1 1 1<br />

1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1<br />

1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1<br />

1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1 1<br />

1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1 1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1 1 1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1<br />

1<br />

Page 11 de 15


Espèce<br />

Crepidomanes pallidum<br />

Crossostylis biflora<br />

Ctenopteris purpurascens<br />

Cyclophyllum barbatum<br />

Cyclosorus castaneus<br />

Cyclosorus heterocarpus<br />

Cyclosorus invisus<br />

Cyclosorus longissimus<br />

Cyclosorus opulentus<br />

Cyclosorus savaiensis<br />

Cyclosorus subpectinatus<br />

Cyclosorus uahukaensis<br />

Cyperus feani<br />

Cyperus marquisensis<br />

Cyperus moutona<br />

Cyperus sp. nov.<br />

Cyrtandra feaniana<br />

Cyrtandra jonesii<br />

Cyrtandra nukuhivensis<br />

Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis<br />

Cyrtandra ootensis var. mollissima<br />

Cyrtandra ootensis var. ootensis<br />

Cyrtandra ootensis var. quaylei<br />

Cyrtandra revoluta<br />

Cyrtandra sp. nov.<br />

Cyrtandra tahuatensis<br />

Cyrtandra thibaultii<br />

Cyrtandra toviana<br />

Decaisnina forsteriana<br />

Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum<br />

Deparia petersenii subsp. congrua<br />

Deparia timetensis<br />

Dianel<strong>la</strong> intermedia<br />

Dicranopteris linearis<br />

Digitaria setigera<br />

Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong><br />

Dodonaea viscosa<br />

Doodia marquesensis<br />

Dryopteris fatuhivensis<br />

Dryopteris macropholis<br />

Dryopteris sweetorum<br />

E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense<br />

E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum<br />

E<strong>la</strong>phoglossum tovii<br />

Entada phaseoloi<strong>des</strong><br />

Fagraea berteroana var. marquisensis<br />

Ficus prolixa var. prolixa<br />

Fimbristylis cymosa<br />

Fimbristylis juncea var. nukahivensis<br />

Fimbristylis juncea var. tertia<br />

Fimbristylis marquesana<br />

Fimbristylis sachetiana<br />

Freycinetia arborea<br />

Freycinetia impavida<br />

Gahnia marquisensis<br />

Geanthus cevuga<br />

Geniostoma gagneae<br />

Geniostoma hallei var. fatuhivense<br />

Geniostoma hallei var. hallei<br />

Geniostoma hallei var. hivaoense<br />

Glochidion hivaoaense<br />

Glochidion marchionicum<br />

Glochidion marchionicum x G. tooviianum<br />

Glochidion tooviianum<br />

Gossypium hirsutum var. taitense<br />

Grammitis cincta<br />

Grammitis maireaui<br />

Grammitis marquesensis<br />

Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

1 1 1 1<br />

1 1 1 1 1<br />

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Espèce<br />

Grammitis miltiblepharis<br />

Grammitis uapensis<br />

Guettarda speciosa<br />

Habenaria marquisensis<br />

Habenaria tahitensis<br />

Haplopteris elongata<br />

Haplopteris scolopendrina<br />

Heliotropium foertherianum<br />

Heliotropium marchionicum<br />

Hernandia nukuhivensis<br />

Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus<br />

Histiopteris incisa<br />

Homalium moto<br />

Huperzia phlegmaria<br />

Hydrocotyle feaniana<br />

Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum<br />

Hymenophyllum javanicum<br />

Hymenophyllum polyanthos<br />

Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong><br />

Ilex anoma<strong>la</strong><br />

Ipomoea littoralis<br />

Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis<br />

Ipomoea vio<strong>la</strong>cea<br />

Ixora jourdanii<br />

Ixora marquesensis<br />

Ixora ooumuensis<br />

Ixora spathoidea<br />

Ixora tahuataensis<br />

Ixora uahukaensis<br />

Ixora uapoensis<br />

Jossinia reinwardtiana<br />

Kadua lichtlei<br />

Kadua lucei<br />

Kadua nukuhivensis<br />

Kadua tahuataensis<br />

Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong><br />

Lebronnecia kokioi<strong>des</strong><br />

Lellingeria subcoriacea<br />

Lepidium bidentatum var. bidentatum<br />

Lepinia marquesensis<br />

Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis<br />

Leptochloa marquisensis<br />

Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />

Lindsaea propinqua<br />

Lindsaea repens var. marquesensis<br />

Liparis clypeolum<br />

Lomagramma cordipinna<br />

Lycopodiel<strong>la</strong> cernua<br />

Lycopodium henryanum<br />

Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong><br />

Machaerina nukuhivensis<br />

Macropiper <strong>la</strong>tifolium<br />

Marattia salicina<br />

Maytenus crenatus<br />

Melicope fatuhivensis<br />

Melicope hivaoaensis<br />

Melicope inopinata<br />

Melicope nukuhivensis<br />

Melicope perlmanii<br />

Melicope revoluta<br />

Melicope tekaoensis<br />

Meryta sp. nov.<br />

Metrosideros collina var. feanii<br />

Metrosideros collina var. fruticosa<br />

Metrosideros collina var. nukuhivensis<br />

Metrosideros collina var. villosa<br />

Microsorum grossum<br />

Microsorum membranifolium<br />

Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />

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Espèce<br />

Microtatorchis sp. nov.<br />

Morinda myrtifolia<br />

Mucuna sloanei var. sloanei<br />

Mucuna stanleyi<br />

Myrsine adamsonii<br />

Myrsine gracilissima<br />

Myrsine grantii<br />

Myrsine nukuhivensis<br />

Myrsine tahuatensis<br />

Neisosperma brownii<br />

Nephrolepis acutifolia<br />

Nephrolepis biserrata var. subferruginea<br />

Nephrolepis cordifolia<br />

Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong><br />

Nicotiana fatuhivensis<br />

Ochrosia fatuhivensis<br />

Ochrosia nukuhivensis<br />

Oleandra sibbaldii<br />

Oparanthus hivoanus<br />

Oparanthus teikiteetinii<br />

Oparanthus tiva<br />

Oparanthus woodii<br />

Operculina brownii<br />

Ophioglossum nudicaule var. nudicaule<br />

Ophioglossum pendulum fa. falcatum<br />

Ophioglossum pendulum fa. pendulum<br />

Oxalis gagneorum<br />

Oxalis simplex<br />

Paesia rugosu<strong>la</strong><br />

Pandanus tectorius var. tectorius<br />

Paspalum vaginatum<br />

Pennisetum articu<strong>la</strong>re<br />

Pennisetum henryanum<br />

Pennisetum marquisense<br />

Peperomia adamsonia<br />

Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda<br />

Peperomia marchionensis<br />

Peperomia oliveri<br />

Peperomia pallida<br />

Peperomia tooviiana<br />

Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus<br />

Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus<br />

Pipturus henryanus<br />

Pipturus schaeferi<br />

Pipturus toovianus<br />

Pisonia brownii<br />

Pisonia grandis<br />

P<strong>la</strong>kothira frutescens<br />

P<strong>la</strong>kothira parviflora<br />

P<strong>la</strong>kothira perlmanii<br />

Plumbago zey<strong>la</strong>nica<br />

Polyphlebium borbonicum<br />

Polyphlebium endlicherianum<br />

Polystichum kenwoodii<br />

Polystichum marquesense<br />

Polystichum uahukaensis<br />

Portu<strong>la</strong>ca lutea<br />

Premna serratifolia<br />

Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta<br />

Prosaptia contigua<br />

Psilotum nudum<br />

Psychotria adamsonii<br />

Psychotria florencei<br />

Psychotria gagneorum<br />

Psychotria hivaoana<br />

Psychotria marchionica<br />

Psychotria mumfordiana<br />

Psychotria oliveri<br />

Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />

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Espèce<br />

Psychotria schaeferi<br />

Psychotria taupotinii<br />

Psychotria temetiuensis<br />

Psychotria toviana<br />

Psychotria uahukensis<br />

Psychotria uapoensis<br />

Psydrax odorata<br />

Pteris comans<br />

Pteris hivaoaensis<br />

Pteris marquesensis<br />

Pteris tahuataensis<br />

Pteris tripartita<br />

Rauvolfia sachetiae<br />

Reynoldsia marchionensis<br />

Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1<br />

Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2<br />

Sapindus saponaria<br />

Scaevo<strong>la</strong> marquesensis<br />

Scaevo<strong>la</strong> subcapitata<br />

Scaevo<strong>la</strong> taccada<br />

Schizaea dichotoma<br />

Schizaea fistulosa<br />

Scleroglossum pusillum<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa<br />

Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta<br />

Selliguea feeioi<strong>des</strong><br />

Serianthes myriadenia<br />

Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei<br />

Sesbania marchionica<br />

Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum<br />

Sida fal<strong>la</strong>x<br />

Sophora tomentosa<br />

Sphaeropteris feanii<br />

Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris<br />

Sphenomeris chinensis subsp. chinensis<br />

Sporobolus virginicus<br />

Stephania japonica var. timoriensis<br />

Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta<br />

Streblus anthropophagorum<br />

Tectaria hymeno<strong>des</strong><br />

Tectaria jardinii<br />

Tectaria marchionica<br />

Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii<br />

Thelypteris marquesensis<br />

Thelypteris quaylei<br />

Thespesia populnea<br />

Tmesipteris gracilis<br />

Trema discolor<br />

Tribulus cistoi<strong>des</strong><br />

Trimenia marquesensis<br />

Trimenia nukuhivensis<br />

Vaccinium cereum var. adenandrum<br />

Vitex trifolia<br />

Vittaria zosterifolia<br />

Waltheria tomentosa<br />

Weinmannia marquesana var. angustifolia<br />

Weinmannia marquesana var. marquesana<br />

Weinmannia marquesana var. myrsinites<br />

Weinmannia tremuloi<strong>des</strong><br />

Wikstroemia coriacea<br />

Wikstroemia johnplewsii<br />

Xylosma suaveolens subsp. pubigerum<br />

Zehneria mucronata<br />

Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />

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