Evaluation floristique des îles marquisiennes dans la perspective d ...
Evaluation floristique des îles marquisiennes dans la perspective d ...
Evaluation floristique des îles marquisiennes dans la perspective d ...
- No tags were found...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Jean-François Butaud<br />
Consultant en foresterie et botanique<br />
BP 52832 Pirae 98716 Tahiti<br />
Tel. 26 14 55<br />
Email : jfbutaud@hotmail.com<br />
Direction de l'Environnement<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
<strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>perspective</strong> d'un c<strong>la</strong>ssement<br />
au patrimoine mondial de l'UNESCO<br />
Version préliminaire<br />
Vue sur les fa<strong>la</strong>ises en draperie de <strong>la</strong> vallée de Hakaui à Nuku Hiva,<br />
site paysager exceptionnel abritant de nombreuses espèces végétales endémiques<br />
Août 2009
Résumé<br />
Le projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine mondial est en cours depuis<br />
plus d'une dizaine d'années. Initialement, l'ensemble de l'archipel devait faire l'objet d'un<br />
c<strong>la</strong>ssement en site mixte culturel et naturel tandis qu'aujourd'hui une série de sites les plus<br />
remarquables sur les différentes îles est en cours d'identification.<br />
En effet, les critères de c<strong>la</strong>ssement insistent sur l'aspect exceptionnel <strong>des</strong> sites, leur intégrité<br />
ainsi que <strong>la</strong> prise en compte de leur gestion conservatoire par l'administration locales ;<br />
conditions ce qui ne peuvent être remplies sur l'ensemble de l'archipel.<br />
Le présent travail a pour but de dresser une liste de sites d'intérêt <strong>floristique</strong> pouvant faire<br />
l'objet d'un c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial. Un travail semb<strong>la</strong>ble devra être réalisé pour <strong>la</strong><br />
faune, pour les sites culturels ainsi que pour les paysages. Leurs résultats devront être<br />
confrontés les uns aux autres afin d'aboutir à une liste finale pour <strong>la</strong> proposition de<br />
candidature.<br />
Sont ainsi présentés 18 sites d'intérêt <strong>floristique</strong> sur 11 îles <strong>des</strong> 13 composant l'archipel, Motu<br />
One et Motu Nao ne possédant aucune végétation. Ces sites sont décrits pour leur flore, leur<br />
état, les menaces pesant sur eux, les actions de gestion y ayant été menée ou devant y être<br />
menées pour parvenir au c<strong>la</strong>ssement… Ils sont également évalués à l'aune <strong>des</strong> critères<br />
d'évaluation pour le c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial.<br />
Ce travail a vocation à être confronté aux analyses d'autres experts sur <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises<br />
ainsi qu'à d'autres groupes de travail comprenant scientifiques ou popu<strong>la</strong>tion marquisienne.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
2/81
I. Cadre et objectifs<br />
Le projet de c<strong>la</strong>ssement<br />
Si le projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine Mondial de l'UNESCO<br />
remonte à <strong>la</strong> fin <strong>des</strong> années 1990, ce n'est que depuis 2004 et son inscription <strong>dans</strong> <strong>la</strong> liste préindicative<br />
française qu'un réel effort de constitution du dossier a été entrepris, aboutissant en<br />
2007 au dépôt du dossier de l'île de Nuku Hiva 1 au Ministère de l'écologie, du développement<br />
et de l'aménagement durables, puis celui de Hiva Oa.<br />
Ce dossier proposait le c<strong>la</strong>ssement complet en bien mixte culturel et naturel de <strong>la</strong> commune de<br />
Nuku Hiva au Patrimoine mondial. Il a néanmoins été jugé partiel et manquant de c<strong>la</strong>rté <strong>dans</strong><br />
<strong>la</strong> définition et <strong>la</strong> hiérarchisation <strong>des</strong> éléments remarquables de l'archipel. L'état de<br />
conservation du site y apparaît également inquiétant sans visibilité <strong>des</strong> moyens mis en œuvre<br />
pour <strong>la</strong> préservation. Enfin, <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration de valeur universelle exceptionnelle n'y apparaissait<br />
pas étayée 2 .<br />
Ces remarques ont été étayées par une note de l'UICN en 2007 portant sur le projet de<br />
c<strong>la</strong>ssement 3 . Cette note mettait en évidence <strong>la</strong> pertinence du projet de c<strong>la</strong>ssement en bien<br />
mixte et <strong>la</strong> nécessité du choix d'une série de sites représentatifs de <strong>la</strong> richesse patrimoniale <strong>des</strong><br />
Marquises et possédant une valeur exceptionnelle et non du c<strong>la</strong>ssement de l'archipel <strong>dans</strong> son<br />
ensemble, du fait <strong>des</strong> conditions d'intégrité inégales <strong>des</strong> sites à travers l'archipel.<br />
Les éléments <strong>floristique</strong>s<br />
Au niveau <strong>floristique</strong>, une première synthèse <strong>des</strong> données a été réalisée en 2006 par J.Y.<br />
Meyer de <strong>la</strong> Délégation à <strong>la</strong> Recherche sur l'ensemble de l'archipel 4 . Cette synthèse met en<br />
évidence l'unicité (genre et espèces endémiques) et <strong>la</strong> valeur exceptionnelle (milieux naturels<br />
encore intègres) de <strong>la</strong> flore de l'archipel sans détailler ces richesses île par île ou site par site.<br />
Les objectifs du présent document<br />
Dans le cadre de <strong>la</strong> proposition de c<strong>la</strong>ssement en bien mixte en série de sites (et non d'îles<br />
comme présenté <strong>dans</strong> le dossier de Nuku Hiva), il a été jugé opportun par <strong>la</strong> Direction de<br />
l'Environnement (DIREN) de réaliser un document technique proposant, sur <strong>des</strong> éléments<br />
essentiellement <strong>floristique</strong>s (richesse, unicité, intégrité), une liste de sites à valeur universelle<br />
exceptionnelle (i.e. répondant aux critères présentés ci-<strong>des</strong>sous) au sein de l'archipel <strong>des</strong><br />
Marquises.<br />
1 Comité de pilotage – Direction du projet "Marquises, Patrimoine mondial de l'UNESCO". 2007. Proposition de<br />
biens en série à inscrire sur <strong>la</strong> liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO – Archipel <strong>des</strong> Marquises (Henua<br />
enana, Fenua enata) – Dossier Nuku Hiva. 72 pages.<br />
2 Lettre du ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables au haut-commissaire de <strong>la</strong><br />
République en Polynésie française datant de juin 2007. 2 pages.<br />
3 Martinez C. 2007. Note sur le projet de candidature de c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles Marquises au patrimoine mondial.<br />
Comité français UICN. 9 pages.<br />
4 Meyer J.Y. 2006. La biodiversité terrestre <strong>des</strong> îles Marquises : premiers éléments scientifiques pour<br />
l'inscription sur <strong>la</strong> liste <strong>des</strong> sites du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO. Fiche Technique.<br />
Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Tahiti.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
3/81
Ce document doit permettre aux autres acteurs de <strong>la</strong> candidature <strong>des</strong> Marquises au Patrimoine<br />
mondial :<br />
- de prendre connaissance <strong>des</strong> sites jugés exceptionnel au niveau <strong>floristique</strong> par les<br />
spécialistes en <strong>la</strong> matière,<br />
- de mettre ainsi en évidence <strong>des</strong> synergies avec <strong>la</strong> faune, <strong>la</strong> culture et les paysages et,<br />
- d'œuvrer <strong>dans</strong> le renforcement de connaissance ou de gestion de ces sites.<br />
Il s'agit d'une version préliminaire <strong>des</strong>tinée à être amendée par <strong>des</strong> experts de <strong>la</strong> flore<br />
marquisienne (DREC, IRD, NTBG, Smithsonian Institution…). Par ailleurs, les limites <strong>des</strong><br />
sites d'intérêt <strong>floristique</strong> seront précisées à l'occasion d'un nouveau travail cartographique.<br />
Critères de sélection Patrimoine mondial pour l'évaluation de <strong>la</strong> valeur exceptionnelle<br />
du bien :<br />
Dans <strong>la</strong> mesure où les 6 premiers critères concernent le patrimoine culturel, nous ne<br />
présentons que les 4 derniers re<strong>la</strong>tifs au patrimoine naturel. Parmi ceux là, les vii et viii qui<br />
relèvent <strong>des</strong> paysages et de <strong>la</strong> géologie sont conservés car une évaluation <strong>des</strong> sites sur ces<br />
critères est également proposée.<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
II. Connaissance de <strong>la</strong> flore et <strong>des</strong> sites remarquables <strong>des</strong> Marquises<br />
Flore<br />
La flore marquisienne peut être considérée comme bien connue même si <strong>des</strong> espèces<br />
nouvelles sont régulièrement découvertes. En effet, à travers différents projets comme <strong>la</strong><br />
"Flore de Polynésie française" menée par l'IRD et <strong>la</strong> "Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds" menée<br />
par <strong>la</strong> Smithsonian Institution et le National Tropical Botanical Garden (NTBG), de<br />
nombreuses missions d'exploration ont été effectuées durant les 25 dernières années. Ces<br />
missions ont ainsi permis de décrire de nouvelles espèces pour <strong>la</strong> science et de compiler <strong>la</strong><br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
4/81
flore <strong>des</strong> différentes îles. Ces informations sont aujourd'hui en grande partie disponibles au<br />
sein de deux sites internet 5,6 .<br />
Le Tableau 1 présente ainsi une synthèse de <strong>la</strong> flore indigène et endémique <strong>des</strong> différentes<br />
îles <strong>marquisiennes</strong> réalisée à partir de ces sites internet, <strong>des</strong> rapports de J.Y. Meyer de <strong>la</strong><br />
Délégation à <strong>la</strong> Recherche ainsi que d'observations et communications personnelles. La liste<br />
de <strong>la</strong> flore indigène de l'archipel et de chaque île est située en Annexe 1.<br />
Les îles ou îlots de Motu Nao (rocher Thomasset) et Motu One ne sont pas intégrés car<br />
aucune espèce végétale ne s'y est maintenue. Par ailleurs, l'espèce de palmier Pe<strong>la</strong>godoxa<br />
henryana, appartenant au genre endémique <strong>des</strong> Marquises Pe<strong>la</strong>godoxa, est considérée comme<br />
une introduction polynésienne, tout comme le cocotier Cocos nucifera et le noni Morinda<br />
citrifolia.<br />
Tableau 1 : Principales caractéristiques de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> îles Marquises<br />
Iles<br />
Surface<br />
(km²)<br />
Altitude<br />
(m)<br />
Indigènes<br />
au sens<br />
<strong>la</strong>rge<br />
Indigènes<br />
au sens<br />
strict<br />
Endémiques<br />
<strong>des</strong><br />
Marquises<br />
dont<br />
Endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires<br />
Espèces<br />
protégées<br />
Eiao 39 577 50 37 13 (26%) 0 5<br />
Hatuta'a 7 428 26 18 8 (31%) 0 3<br />
Hatu iti 0,25 220 4 3 1 (25%) 0 0<br />
Nuku Hiva 340 1224 240 135 105 (44%) 38 22<br />
Ua Huka 83 884 165 103 62 (38%) 10 11<br />
Ua Pou 105 1203 162 106 56 (35%) 5 6<br />
Fatu 'uku 0,75 361 13 11 2 (15%) 0 0<br />
Hiva Oa 315 1276 206 114 92 (45%) 19 10<br />
Tahuata 69 1050 162 95 67 (41%) 9 9<br />
Mohotani 13 531 42 30 12 (29%) 0 3<br />
Fatuiva 84 1125 173 98 75 (43%) 16 14<br />
Marquises 1056 1276 338 152 186 (55%) 97 35<br />
Indigènes au sens <strong>la</strong>rge : incluant les endémiques<br />
Indigènes au sens strict : excluant les endémiques<br />
Le projet de <strong>la</strong> "Flore de Polynésie française" mené par le taxonomiste de l'IRD Jacques<br />
Florence indique un total de 321 espèces indigènes pour l'archipel couplé avec un taux<br />
d'endémisme de l'archipel de 48% avec 155 taxons endémiques (Florence, 2007).<br />
Les chiffres pour Nuku Hiva et Hiva Oa, plus anciens, étaient respectivement de 240 et 198<br />
espèces indigènes pour 99 et 83 espèces endémiques, soit 38 et 42% d'endémisme (Moretti &<br />
Florence, …). A noter que les nombres d'endémiques insu<strong>la</strong>ires étaient de 43 pour Nuku Hiva<br />
et 22 pour Hiva Oa.<br />
En comparaison, le site internet "Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds" du Smithsonian Institution<br />
indique 337 espèces indigènes pour 49% d'endémisme (166 taxons endémiques).<br />
Ces différences proviennent <strong>des</strong> mises à jour différentes <strong>des</strong> bases de données, de l'accès à<br />
différentes sources d'information; <strong>des</strong> échantillons disponibles, de <strong>la</strong> synonymie différente<br />
5 Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques Nadeaud de l'Herbier de<br />
<strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf.<br />
6 Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en juillet 2009). Flora of the<br />
Marquesas Is<strong>la</strong>nds. http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
5/81
d'une source à l'autre mais également de différentes visions pour le statut d'indigénat de<br />
certaines espèces (une espèce peut être considérée comme indigène par une source et une<br />
introduction polynésienne par une autre).<br />
Il faut aussi compléter ce tableau de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises par <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> l'archipel de<br />
deux genres endémiques <strong>des</strong> Marquises (P<strong>la</strong>kothira avec 3 espèces sur 2 îles et Lebronnecia<br />
avec 1 espèce sur 3 îles) et de deux genres endémiques de Polynésie française (Apetahia avec<br />
4 espèces <strong>dans</strong> 3 archipels et Oparanthus avec 6 espèces <strong>dans</strong> 2 archipels).<br />
Il paraît utile de préciser les statuts UICN <strong>des</strong> différentes espèces indigènes ou endémiques<br />
<strong>des</strong> Marquises. En effet, ces derniers permettent, si ils sont à jour <strong>des</strong> connaissances<br />
scientifiques, de mettre en évidence l'état de conservation ou <strong>la</strong> fragilité de <strong>la</strong> flore d'une zone<br />
donnée. Ces statuts (Tableaux 2 et 3, Annexe 1) ont été compilés à partir du site internet de<br />
<strong>la</strong> Flore de Polynésie française 7 et de Lorence et al. (2007) 8 pour le genre Ixora. Ces statuts<br />
ont, de plus, été réactualisés à <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles (Annexe 1).<br />
Tableau 2 : Synthèse de <strong>la</strong> flore possédant les statuts UICN les plus défavorables aux<br />
Marquises<br />
Iles<br />
Indigènes<br />
au sens <strong>la</strong>rge<br />
Espèces endémiques menacées<br />
(EX, CR, EN, VU)<br />
Statuts UICN actuels<br />
Espèces endémiques menacées<br />
(EX, CR, EN, VU)<br />
Statuts UICN proposés<br />
Eiao 50 6 8<br />
Hatuta'a 25 3 4<br />
Hatu iti 4 0 0<br />
Nuku Hiva 240 24 36<br />
Ua Huka 164 9 15<br />
Ua Pou 161 5 9<br />
Fatu 'uku 13 0 1<br />
Hiva Oa 206 15 25<br />
Tahuata 162 10 12<br />
Mohotani 42 5 6<br />
Fatuiva 173 12 21<br />
Marquises 338 38 70<br />
Tableau 3 : Descriptif <strong>des</strong> statuts UICN<br />
Code<br />
EX<br />
CR<br />
EN<br />
VU<br />
LRnt<br />
LR<br />
LRlc<br />
DD<br />
NE<br />
Descriptif<br />
Eteint<br />
Gravement menacé d'extinction<br />
Menacé d'extinction<br />
Vulnérable<br />
Faible risque<br />
Quasi menacé<br />
Préoccupation mineure<br />
Insuffisamment documenté<br />
Non évalué<br />
7 Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques Nadeaud de l'Herbier de<br />
<strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf.<br />
8 Lorence D., Wagner W., Mouly A. & Florence J. 2007. Revision of Ixora (Rubiaceae) in the Marquesas Is<strong>la</strong>nds<br />
(French Polynesia). Botanical Journal of the Linnean Society 155: 581-597.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
6/81
Il faut remarquer (Annexe 1), qu'un grand nombre d'espèces possédant un statut UICN étaient<br />
insuffisamment documentées (DD) et d'autres non évaluées (NE). La réactualisation <strong>des</strong><br />
statuts a permis de faire considérablement baisser ces deux statuts, souvent au profit de statuts<br />
de conservation défavorables.<br />
Sites remarquables<br />
Les sites <strong>floristique</strong>s remarquables <strong>des</strong> Marquises ont été définis à plusieurs reprises au fur et<br />
à mesure de l'accumu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> connaissances.<br />
Aussi, peu après le c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles inhabitées et domaniales de Eiao, Hatuta'a, Motu One<br />
et Mohotani en 1971, Bernard Salvat du Muséum national d'Histoire Naturel propose, à partir<br />
<strong>des</strong> travaux <strong>des</strong> botanistes et ornithologues, une liste de zones à protéger d'urgence 9 :<br />
- Nuku Hiva : crête du p<strong>la</strong>teau de Toovii prolongée par une vallée sur <strong>la</strong> Terre-Déserte<br />
(Hakanu , Haahopu ou Hakaoa),<br />
- Nuku Hiva : ½ ha <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de Taipivai à l'emp<strong>la</strong>cement de l'aire de répartition du<br />
palmier marquisien Pe<strong>la</strong>godoxa henryana,<br />
- Ua Huka : îlot Papa,<br />
- Ua Pou : îlot Oa,<br />
- Hiva Oa : protection <strong>des</strong> monts Feani et Temetiu (le Mont Ootua est également signalé<br />
<strong>dans</strong> le texte),<br />
- Tahuata : forêt sommitale de l'île, au-<strong>des</strong>sus de Vaitahu,<br />
- Fatuhiva : forêt sommitale de l'île.<br />
En 1980, A.L. Dahl, expert conseil auprès de <strong>la</strong> Commission du Pacifique Sud (CPS) recense<br />
les sites naturels pouvant faire l'objet de projets de conservation 10 . Il reprend <strong>la</strong> liste de Salvat<br />
et y ajoute d'autres sites à partir de remarques de l'ornithologue J.C. Thibault :<br />
- Fatu 'uku,<br />
- Ua Huka : îlot Epeti,<br />
- Ua Pou : cirque de Hohoi, au-<strong>des</strong>sus de 600 m, fa<strong>la</strong>ises de Kohepu jusqu'au sommet,<br />
- Ua Pou : îlot Mokohe.<br />
Puis, en 2005, un collège d'expert (Meyer et al., 2005) 11 défini ou précise 25 sites de<br />
conservations sur l'archipel <strong>des</strong> Marquises, tant du point de vue faunistique que du point de<br />
vue <strong>floristique</strong>. Ces sites de conservation sont présentés <strong>dans</strong> le Tableau 4. Un degré de<br />
priorité de conservation est défini en se basant à <strong>la</strong> fois sur <strong>la</strong> richesse du site et son degré de<br />
menace. Ainsi, un site bien conservé pourra être crédité d'une priorité de conservation peu<br />
élevée si il n'est pas menacé. Un seul espace protégé ne figure pas <strong>dans</strong> cette liste, il s'agit de<br />
<strong>la</strong> baie <strong>des</strong> Vierges à Fatuiva, c<strong>la</strong>ssé pour son paysage.<br />
Il faut également remarquer que <strong>la</strong> plupart de ces sites ne fait l'objet d'aucune mesure de<br />
conservation par <strong>la</strong> Polynésie française.<br />
9 Salvat B. 1974. Mesures en faveur de <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature aux îles Marquises. Muséum national d'histoire<br />
naturelle – Antenne de Tahiti / Ecole pratique <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong>. Note non publiée.<br />
10 Dahl A. L. 1980. Inventaire <strong>des</strong> écosystèmes de <strong>la</strong> région du Pacifique Sud. Commission du Pacifique Sud,<br />
Nouméa.<br />
11 Meyer J.Y., Thibault J.C., Butaud J.F., Coote T. & Florence J. 2005. Sites de conservation importants et<br />
prioritaires en Polynésie française. Contribution à <strong>la</strong> Biodiversité de Polynésie française N°13. Sites Naturels<br />
d’Intérêt Ecologique V. Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
7/81
Ces sites peuvent être regroupés en trois types principaux, types qui cristallisent <strong>la</strong><br />
biodiversité marquisienne :<br />
- les îles inhabitées domaniales (5 sites),<br />
- les îlots associés aux gran<strong>des</strong> îles habitées (4 sites),<br />
- les zones sommitales comprenant <strong>des</strong> forêts de nuages (8 sites).<br />
Tableau 4 : Sites de conservation <strong>floristique</strong>s et faunistiques et espaces protégés de l'archipel<br />
<strong>des</strong> Marquises<br />
Commune Site C<strong>la</strong>ssement Priorités de conservation<br />
Nuku Hiva Ile Eiao IV depuis 1971 Prioritaire<br />
Nuku Hiva Ile Hatutaa IV depuis 1971 Haute<br />
Nuku Hiva Ile Motu One IV depuis 1971 Basse<br />
Nuku Hiva P<strong>la</strong>teau Toovii et Monts Tekao et Ooumu Aucun Prioritaire<br />
Nuku Hiva P<strong>la</strong>nèze de Terre-Déserte Aucun Prioritaire<br />
Nuku Hiva P<strong>la</strong>teau et vallons Matahamo et Vaipupui Aucun Haute<br />
Nuku Hiva Vallée de Taipivai Aucun Intermédiaire<br />
Ua Huka Vallées Hanaei et Houtuatua Aucun Haute<br />
Ua Huka Haute vallée de Vaikivi et Mont Hitikau Ia et II en partie,<br />
Haute<br />
depuis 1997<br />
Ua Huka Fa<strong>la</strong>ises de Hane et Hokatu Aucun Intermédiaire<br />
Ua Huka Ilots de Epeti, Hemeni, Teuaua, Motu papa Aucun Intermédiaire<br />
Ua Huka Ilot Tekohai Aucun Basse<br />
Ua Pou Baie de Hohoi V depuis 1952 Basse<br />
Ua Pou Hakahetau et ses pics En cours Intermédiaire<br />
Ua Pou Monts Matahenua, Oave, Teavahaakiti Aucun Haute<br />
Ua Pou Ilots Mokohe, Oa, Takaee, Papai Aucun Intermédiaire<br />
Hiva Oa Ile Mohotani IV depuis 1971 Prioritaire<br />
Hiva Oa Monts Temetiu et Feani Aucun Prioritaire<br />
Hiva Oa Mont Ootua Aucun Intermédiaire<br />
Hiva Oa Ïle Fatu 'uku Aucun Haute<br />
Tahuata Zone sommitale Haaoiputeomo Aucun Haute<br />
Tahuata Vallée de Motopu Aucun Basse<br />
Fatuiva Baie <strong>des</strong> Vierges V depuis 1952 Non évalué<br />
Fatuiva Monts Mounanui et Touaouoho Aucun Haute<br />
Fatuiva Monts et crêtes <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses Aucun Intermédiaire<br />
Fatuiva Ilot Tui Aucun Basse<br />
III. Flore culturelle<br />
Les paysages végétaux <strong>des</strong> Marquises ont été profondément marqués par l'homme depuis son<br />
arrivée, près de 1500 ans auparavant. Ces transformations ont été le fait de défrichements<br />
mais également de l'introduction de nombreuses espèces végétales à l'époque préeuropéenne.<br />
En effet, près de 70 espèces végétales ont été introduites à l'issue <strong>des</strong> migrations<br />
polynésiennes dont plus <strong>des</strong> trois quarts se sont naturalisés et font aujourd'hui partie <strong>des</strong><br />
paysages et de <strong>la</strong> flore marquisienne considérée comme "locale". Peuvent ainsi être cités le<br />
châtaignier d'Océanie ou 'Ihi (Inocarpus fagifer) qui forme <strong>des</strong> forêts <strong>dans</strong> les vallées<br />
humi<strong>des</strong> ou le bancoulier ou 'Ama (Aleurites moluccana) qui se développe un peu plus en<br />
altitude.<br />
Cette flore et ces paysages qui ne sont pas pris en compte <strong>dans</strong> <strong>la</strong> flore indigène et donc <strong>dans</strong><br />
les sites de conservation ou les futures sites <strong>floristique</strong>s candidats au c<strong>la</strong>ssement au<br />
Patrimoine mondial, pourront faire l'objet de c<strong>la</strong>ssement <strong>dans</strong> le cadre du patrimoine culturel,<br />
comme écrin aux sites archéologiques par exemple.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
8/81
IV. Réglementation<br />
La réglementation permettant <strong>la</strong> préservation de sites naturels repose à <strong>la</strong> fois sur :<br />
- le code de l'Environnement qui permet de créer <strong>des</strong> aires naturelles protégées et de<br />
protéger réglementairement <strong>des</strong> espèces, et<br />
- le code de l'aménagement à travers les P<strong>la</strong>ns Généraux d'Aménagement (PGA) qui<br />
permet de mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> zones à vocation naturelle, visant à <strong>la</strong> préservation <strong>des</strong><br />
paysages, <strong>des</strong> fonctions écologiques <strong>des</strong> écosystèmes (eau, érosion…) et de milieux<br />
naturels remarquables.<br />
Ainsi, les Iles Marquises comportent 7 sites naturels c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />
l'environnement et un site en cours de c<strong>la</strong>ssement (Tableau 5).<br />
Tableau 5 : Sites c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement<br />
Commune Site C<strong>la</strong>ssement Priorités de conservation<br />
(Meyer et al. 2005)<br />
Nuku Hiva Ile Eiao IV depuis 1971 Prioritaire<br />
Nuku Hiva Ile Hatutaa IV depuis 1971 Haute<br />
Nuku Hiva Ile Motu One IV depuis 1971 Basse<br />
Ua Huka Haute vallée de Vaikivi Ia et II depuis 1997 Haute<br />
Ua Pou Baie de Hohoi V depuis 1952 Basse<br />
Ua Pou Hakahetau et ses pics En cours Intermédiaire<br />
Hiva Oa Ile Mohotani IV depuis 1971 Prioritaire<br />
Fatuiva Baie <strong>des</strong> Vierges V depuis 1952 Non évalué<br />
Les 7 sites c<strong>la</strong>ssés sont présentés sur <strong>la</strong> Carte 1. Cette carte présente également les Zones<br />
Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>des</strong> Oiseaux (ZICO) de l'archipel qui n'ont, pour l'heure,<br />
aucune valeur réglementaire.<br />
Les PGA <strong>des</strong> communes de Nuku Hiva (hors Hatu iti, Eiao, Hatutaa, Motu One), de Ua Pou<br />
et de Hiva Oa (avec Fatu 'uku et Mohotani) ont été récemment adoptés. Ils établissent ainsi<br />
plusieurs zones naturelles dont <strong>la</strong> conservation est alors partiellement assurée.<br />
Par ailleurs, <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement et de son arrêté 306 CM du 20 février<br />
2008, 35 espèces végétales se développant aux Marquises sont protégées par <strong>la</strong><br />
réglementation (Annexe 1).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
9/81
Carte 1 : Sites c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement aux Iles Marquises<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
10/81
V. <strong>Evaluation</strong>s <strong>floristique</strong>s île par île<br />
Les évaluations ont portées sur les îles entières pour les petites îles inhabitées (Eiao, Hatuta'a,<br />
Hatu iti, Fatu 'uku et Mohotani) et sur les sites pertinents pour les 6 îles principales habitées<br />
(Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou, Hiva Oa, Tahuata et Fatuiva).<br />
Pour chacune <strong>des</strong> îles, l'analyse a été réalisée de <strong>la</strong> manière suivante :<br />
- Description succincte de l'île : superficie, altitude maximale, géomorphologie,<br />
activités humaines, grands traits de <strong>la</strong> végétation…<br />
- Réglementation : état <strong>des</strong> sites ou zones c<strong>la</strong>ssés par <strong>la</strong> réglementation en vigueur,<br />
arrêtés de c<strong>la</strong>ssement...<br />
- Bibliographie – source <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s : <strong>la</strong> bibliographie botanique re<strong>la</strong>tive<br />
à chaque île est inventoriée et commentée afin d'identifier les sources de données et<br />
l'état <strong>des</strong> connaissances pour chacune <strong>des</strong> îles ou chacune <strong>des</strong> zones.<br />
- Flore : une synthèse de <strong>la</strong> flore de chaque île est présentée en mettant en avant<br />
l'endémicité ou l'intérêt patrimonial <strong>des</strong> différentes espèces, ainsi que leur répartition<br />
<strong>dans</strong> l'île.<br />
- Site d'intérêt <strong>floristique</strong> : à partir de <strong>la</strong> bibliographie et <strong>des</strong> connaissances<br />
personnelles, un ou plusieurs sites d'intérêt <strong>floristique</strong> sont proposés, détaillés et<br />
argumentés pour chaque île ; leur délimitation est reportée sur <strong>la</strong> carte de l'île. Ils<br />
s'appuient parfois également sur les sites riches pour leur avifaune.<br />
- Enjeux et menaces : les priorités de conservation sont données île par île ou site par<br />
site en mettant en avant les menaces qui pèsent sur les sites d'intérêt (p<strong>la</strong>ntes ou<br />
animaux envahissants, activités humaines…).<br />
- Actions de conservation menées : afin de mettre en évidence <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong><br />
Polynésie française <strong>dans</strong> <strong>la</strong> conservation de ses espèces ou de ses espaces<br />
remarquables, un état <strong>des</strong> lieux <strong>des</strong> actions de conservation effectives est réalisé île par<br />
île, voire site par site. Les modalités <strong>des</strong> actions et les acteurs sont précisées.<br />
- Actions de conservation à mener : afin de faire ressortir <strong>la</strong> nécessité de gestion de<br />
certains sites, tant pour eux-mêmes qu'en faveur du projet de c<strong>la</strong>ssement UNESCO, un<br />
certain nombre d'actions de conservation nécessaires à <strong>la</strong> préservation <strong>des</strong> sites est<br />
indiqué. En effet, un site d'intérêt ne pourra être c<strong>la</strong>ssé au Patrimoine mondial que si <strong>la</strong><br />
Polynésie française a déjà effectué <strong>des</strong> actions de conservation réglementaires et<br />
effectives sur le terrain.<br />
- Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle : chaque<br />
île ou chaque site est passé en revue à l'aune <strong>des</strong> critères naturels afin de mettre en<br />
évidence une valeur universelle exceptionnelle (unicité, intégrité…).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
11/81
V.1. Eiao<br />
Description succincte<br />
L'île de Eiao culmine à 577 m et atteint une superficie de 39,2 km² (Carte 2). Elle se présente<br />
sous <strong>la</strong> forme d'un croissant dont les côtes SE et NO sont très pentues, entrecoupées de rares<br />
baies bien abritées et qui délimitent un p<strong>la</strong>teau intérieur compris entre 400 et 550 m d'altitude.<br />
La couverture végétale y est aujourd'hui très <strong>la</strong>rgement modifiée par l'action humaine avec<br />
près de 1900 hectares de sols nus et érodés causés par le surpâturage herbivore (moutons<br />
essentiellement, cochons accessoirement mais boeufs auparavant), plus de 400 ha composés<br />
d'espèces végétales introduites envahissantes (Puke - Acacia farnesiana, Atiko - Leucaena<br />
leucocepha<strong>la</strong> et Manini puteketeke - Annona squamosa), et de rares forêts relictuelles à<br />
Pu'atea - Pisonia grandis, Hau - Fau - Hibiscus tiliaceus, Ha'a - Fa'a - Pandanus tectorius,<br />
Tou - Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia populnea. Plusieurs espèces végétales rares,<br />
endémiques et/ou protégées sont néanmoins encore trouvées sur l'île tandis qu'elle ne semble<br />
plus constituer un site remarquable pour l'avifaune. L'île porte, par ailleurs, <strong>des</strong> vestiges<br />
importants d'une occupation polynésienne ancienne avec de nombreuses structures lithiques et<br />
ateliers de taille d'herminette et autres artefacts en basalte. Cette île constitue également une<br />
source de viande (moutons et cochons) et <strong>dans</strong> une moindre mesure de bois de sculpture (Tou<br />
- Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia) pour les habitants <strong>des</strong> îles habitées du groupe Nord<br />
<strong>des</strong> Marquises.<br />
Par ailleurs, Eiao a été désigné par un collège d'experts parmi les 15 sites de conservation<br />
prioritaires en Polynésie française, pour ses formations végétales mésophiles et littorales, ses<br />
espèces végétales rares ou protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong> présence d'oiseaux<br />
terrestres remarquables (Meyer et al., 2005).<br />
Réglementation<br />
L'île de Eiao a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par l'arrêté<br />
2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon de l'île<br />
de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-Vent et<br />
de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Marquises. Cet<br />
arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août 1971. Les îles et îlot<br />
de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés en aire protégée de<br />
catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong> délibération sur <strong>la</strong> protection<br />
de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000.<br />
Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />
également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />
<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />
Le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva considère l'île de Eiao comme une réserve naturelle au<br />
titre du code de l'environnement mais omet de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sser comme site naturel protégé (ND).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
12/81
Carte 2 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Eiao (île entière)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
13/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Eiao a été réalisée en 2007, comprenant une analyse<br />
bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud & Jacq, 2007).<br />
Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />
de l'île de Eiao, archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Nord. Direction de l’Environnement,<br />
Polynésie française.<br />
Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Eiao : découverte,<br />
géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités humaines…<br />
Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques, fait l'inventaire<br />
de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Eiao. Des recommandations quant à <strong>la</strong><br />
gestion de l'île sont finalement proposées.<br />
Charleux M. & Butaud J.F. 2008. Rapport sur <strong>la</strong> mission sur Eiao du 15 au 19 mars<br />
2008. Rapport non publié, Polynésie française.<br />
Au niveau <strong>floristique</strong>, ce rapport fait état du résultat de prospections botaniques menées en<br />
2008 avec <strong>la</strong> découverte de nouvelles espèces patrimoniales et d'espèces non retrouvées<br />
précédemment.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 104 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent 45<br />
indigènes et 59 introduites.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 64 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong> fois<br />
<strong>des</strong> espèces indigènes (39) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Thibault J.C. 1992. Eiao, nécessité absolue d'une réhabilitation de l'île. Le Courrier de<br />
<strong>la</strong> Nature 133: 16-21.<br />
Cet article dresse un portrait sans concession <strong>des</strong> dégradations causées sur <strong>la</strong> couverture<br />
végétale, <strong>la</strong> flore et l'avifaune l'île de Eiao par les moutons, les cochons, les chats et les rats. Il<br />
propose par ailleurs un certain nombre de recommandations afin de réhabiliter <strong>la</strong> réserve.<br />
Flore<br />
La flore de Eiao peut être considérée comme bien connue puisque huit expéditions de<br />
naturalistes s'y sont succédées entre 1922 et 2008. Elle se compose de 50 espèces indigènes<br />
dont 13 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Aucune espèces n'est propre à Eiao ; néanmoins Bidens<br />
beckiana est endémique aux îles voisines de Eiao et Hatuta'a.<br />
Parmi les 13 endémiques, 2 n'ont pas été retrouvées récemment et 8 sont strictement<br />
restreintes aux fa<strong>la</strong>ises inaccessibles aux moutons à différentes altitu<strong>des</strong>, ce qui dénote d'une<br />
importante pression de pâturage par les herbivores ensauvagés.<br />
Les mêmes constatations peuvent être émises pour les indigènes au sens strict avec 6 espèces<br />
non retrouvées récemment et plusieurs autres présentes uniquement à l'état relictuel.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
14/81
Le développement de p<strong>la</strong>ntes envahissantes est également préoccupant puisque plusieurs<br />
centaines d'hectares sont envahies par Acacia farnesiana, Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Annona<br />
squamosa. Ce développement se fait aux dépens, à <strong>la</strong> fois <strong>des</strong> zones érodées mais également<br />
<strong>des</strong> formations végétales naturelles relictuelles.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
L'île de Eiao, malgré son extrême dégradation (érosion et p<strong>la</strong>ntes envahissantes), peut<br />
toujours être considérée comme un site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour sa végétation naturelle<br />
relictuelle. En effet, elle présente <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de plusieurs espèces rares ou peu communes<br />
ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel (Heliotropium marchionicum, Achyranthes marchionica, Sesbania<br />
coccinea…) et <strong>dans</strong> certaines zones se développent <strong>des</strong> formations végétales originales.<br />
De par <strong>la</strong> grande taille de l'île (près de 40 km²) et le caractère dégradé de <strong>la</strong> plus grande partie<br />
de l'île, il pourrait être jugé pertinent de définir plusieurs sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s à Eiao.<br />
Néanmoins, nous avons décidé de considérer l'île <strong>dans</strong> sa globalité pour son statut foncier de<br />
terre domaniale et son c<strong>la</strong>ssement effectif comme aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une gestion de certains sites sera également <strong>la</strong>rgement<br />
favorable à l'île entière.<br />
Il s'agit de l'île marquisienne dont le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO peut<br />
être discuté. En effet, <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> végétation seules ne suffiront probablement pas au<br />
c<strong>la</strong>ssement mais l'intérêt archéologique indubitable de l'île pourra faire pencher <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Eiao tiennent essentiellement en <strong>la</strong> restauration de<br />
<strong>la</strong> couverture végétale et en <strong>la</strong> préservation de sites ponctuels hébergeant <strong>des</strong> espèces<br />
végétales patrimoniales. En effet, l'état de conservation de l'île est tel que <strong>la</strong> priorité consiste à<br />
stopper l'érosion. Des actions complémentaires visant à prévenir <strong>la</strong> disparition <strong>des</strong> espèces<br />
patrimoniales peuvent y être associées.<br />
Les menaces tiennent <strong>dans</strong> le surpâturage <strong>des</strong> moutons et cochons et au développement <strong>des</strong><br />
p<strong>la</strong>ntes envahissantes aux dépens de <strong>la</strong> flore locale.<br />
Actions de conservation menées<br />
Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île depuis 1971 et un certain contrôle de sa fréquentation, aucune<br />
action de conservation concertée n'a jamais été menée sur Eiao.<br />
Les habitants <strong>des</strong> Marquises Nord s'y rendent ponctuellement pour effectuer <strong>des</strong> chasses qui<br />
ne conduisent pas véritablement à diminuer les popu<strong>la</strong>tions d'herbivores. Par ailleurs,<br />
quelques p<strong>la</strong>ntations de citronniers ou de Temanu – Calophyllum inophyllum y ont été<br />
réalisées sans succès car non entretenues et livrées aux herbivores dès le départ <strong>des</strong> p<strong>la</strong>nteurs.<br />
Actions de conservation à mener<br />
D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />
charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />
Ces dernières consisteraient notamment :<br />
- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un p<strong>la</strong>n de chasse et du suivi <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions d’ongulés,<br />
- à <strong>la</strong> facilitation de l'accès de Eiao aux chasseurs,<br />
- à <strong>la</strong> mise en défens ciblée de formations végétales encore bien conservées et de<br />
popu<strong>la</strong>tions d'espèces végétales remarquables,<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
15/81
- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de dispositifs anti-érosifs et/ou de reboisements clôturés,<br />
- à <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de Eiao avec son règlement<br />
et de l'interdiction de ramassage du matériel archéologique,<br />
- à un contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île,<br />
- à l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />
- à <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives au patrimoine naturel et culturel<br />
et à leur vulgarisation et diffusion.<br />
Une réelle prise en compte de l'île <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva serait<br />
également pertinente.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
L'île inhabitée de Eiao ne présente pas de phénomène naturel ou de beauté exceptionnels du<br />
fait de l'érosion généralisée de ses sols et de <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> végétation naturelle.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Eiao fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme les<br />
autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'une <strong>des</strong> îles les plus âgées de l'archipel et<br />
d'avoir subi un basculement ce qui a conduit au soulèvement de formations calcaires de grès<br />
de p<strong>la</strong>ge à plus de 150 m d'altitude.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
L'île de Eiao n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée et aujourd'hui probablement<br />
appauvrie par le surpâturage et l'érosion.<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
L'île de Eiao contient <strong>des</strong> formations végétales originales aux Marquises (fourrés de<br />
Dodonaea viscosa) et abrite également <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes<br />
endémiques de l'archipel généralement rares à très rares partout ailleurs.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
16/81
V.2. Hatuta'a<br />
Description succincte<br />
L'aire protégée de Hatuta'a est constituée de l'île en elle même ainsi que du sol et du sous-sol<br />
de ses eaux territoriales. L'île culmine à 428 m et atteint une superficie de 6,6 km² (Carte 3).<br />
Elle se présente sous <strong>la</strong> forme d'un p<strong>la</strong>teau re<strong>la</strong>tivement peu pentu entouré de fa<strong>la</strong>ises<br />
abruptes. La couverture végétale couvre <strong>la</strong> quasi-intégralité de l'île, à l'exception <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises,<br />
et est dominée par <strong>des</strong> fourrés de Cordia lutea (36%) et <strong>des</strong> <strong>la</strong>n<strong>des</strong> de Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />
(22%). Plusieurs espèces végétales rares, endémiques et/ou protégées sont trouvées sur l'île<br />
tandis qu'elle constitue un refuge pour <strong>des</strong> colonies parfois importantes de plusieurs dizaines<br />
d'espèces d'oiseaux, rares, protégées ou en danger d'extinction. L'île porte, par ailleurs, <strong>des</strong><br />
vestiges d'une occupation polynésienne ancienne au moins ponctuelle. Il s'agit de l'un <strong>des</strong><br />
rares écosystèmes encore presque totalement vierge et conservé de Polynésie française.<br />
Par ailleurs, Hatuta'a a été désigné par un collège d'experts comme site de conservation à<br />
priorité haute en Polynésie française, pour sa végétation littorale, ses p<strong>la</strong>ntes endémiques<br />
protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong> présence d'oiseaux protégés (Meyer et al.,<br />
2005).<br />
Réglementation<br />
L'île de Hatuta'a a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par<br />
l'arrêté 2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon<br />
de l'île de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-<br />
Vent et de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles<br />
Marquises. Cet arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août<br />
1971. Les îles et îlot de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés<br />
en aire protégée de catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong><br />
délibération sur <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14<br />
août 2000.<br />
Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />
également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />
<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />
Le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva considère l'île de Hatuta'a comme une réserve<br />
naturelle au titre du code de l'environnement mais omet de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sser comme site naturel<br />
protégé (ND).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
17/81
Carte 3 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Hatuta'a (île entière)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
18/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Hatuta'a a été réalisée en 2007, comprenant une<br />
analyse bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud &<br />
Jacq, 2007).<br />
Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />
de l'île de Hatuta'a (Hatutu), archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Nord. Direction de<br />
l’Environnement, Polynésie française.<br />
Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Hatuta'a :<br />
découverte, géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités<br />
humaines… Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques,<br />
fait l'inventaire de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Hatuta'a. Des<br />
recommandations quant à <strong>la</strong> gestion de l'île sont finalement proposées.<br />
Decker B.G. 1973. Unique dry-is<strong>la</strong>nd biota under official protection in Northwestern<br />
Marquesas is<strong>la</strong>nds (Iles Marquises). Biological Conservation (5) 1 : 66-67.<br />
Cet article prend acte du c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> îles de Eiao et Hatuta'a, en soulignant les richesses et<br />
le très bon état de conservation de Hatuta'a.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 50 taxons présents à Hatuta'a, parmi lesquels figurent 24<br />
indigènes et 26 introduites.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 46 taxons présents à Hatuta'a, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (26) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Flore<br />
La flore de Hatuta'a peut être considérée comme bien connue puisque huit expéditions de<br />
naturalistes ont pu y débarquer. Elle se compose de 26 espèces indigènes dont 8 endémiques<br />
<strong>des</strong> Marquises. Aucune espèces n'est propre à Hatuta'a ; néanmoins Bidens beckiana est<br />
endémique aux îles voisines de Eiao et Hatuta'a.<br />
Parmi les 8 endémiques, 5 sont <strong>des</strong> espèces communément trouvées sur le p<strong>la</strong>teau, 2 ne se<br />
développent que sur les stations ouvertes <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises et une dernière (Abutilon sachetianum)<br />
est très localisée sur le p<strong>la</strong>teau.<br />
Parmi les espèces introduites, aucune n'est envahissante sur l'île, <strong>la</strong> plupart étant <strong>des</strong><br />
mauvaises herbes restreintes à <strong>la</strong> baie principale du Sud.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de sa flore et de sa végétation, l'île de Hatuta'a <strong>dans</strong><br />
sa globalité constitue un site d'intérêt <strong>floristique</strong> exceptionnel. En effet, il s'agit d'une île dont<br />
les formations végétales peuvent être considérées comme très proches de leur état originel,<br />
avant que l'homme ne s'établisse <strong>dans</strong> l'archipel. Dans le contexte marquisien où <strong>la</strong> végétation<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
19/81
sèche de basse altitude a systématiquement été dégradée par les activités humaines, les feux et<br />
surtout le surpâturage herbivore, l'état de Hatuta'a est alors remarquable. Les mêmes<br />
constatations peuvent être effectuées pour l'avifaune avec <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions<br />
importantes d'oiseaux de mer et d'une <strong>des</strong> deux seules popu<strong>la</strong>tions relictuelles de<br />
Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises (Gallicolumba rubescens).<br />
Du point de vue foncier, l'île est domaniale tandis qu'elle est réglementairement c<strong>la</strong>ssée aire<br />
de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />
Il s'agit de l'île marquisienne dont le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO est le<br />
plus justifié, tant son état de conservation est exceptionnel.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Hatuta'a tiennent uniquement en <strong>la</strong> préservation de<br />
ses formations végétales en l'état. En effet, l'état de conservation de l'île est tel que <strong>la</strong><br />
dynamique <strong>des</strong> espèces végétales s'y trouvant est idéale et qu'aucune ne nécessite une action<br />
ciblée. Les menaces tiennent aux risques d'introductions par l'homme de nouvelles espèces<br />
végétales (p<strong>la</strong>ntes envahissantes, mauvaises herbes agressives) ou animales (rat noir, chèvres,<br />
moutons, cochons…) qui entraîneraient une profonde modification <strong>des</strong> milieux et <strong>des</strong><br />
popu<strong>la</strong>tions d'espèces patrimoniales.<br />
Il faut également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune de Hatuta'a viendront<br />
renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />
Actions de conservation menées<br />
Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île depuis 1971 et un certain contrôle de sa fréquentation, aucune<br />
action de conservation n'a jamais été menée sur Hatuta'a.<br />
Actions de conservation à mener<br />
D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />
charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />
Ces dernières consisteraient notamment :<br />
- au rec<strong>la</strong>ssement de l'île en réserve naturelle intégrale,<br />
- à <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de Hatuta'a avec un<br />
débarquement interdit, sauf dérogation, sur l'île : affichage en mairie, panneau<br />
"Débarquement interdit" sur l'île, fascicules d'informations…,<br />
- au contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île : procédure réglementaire<br />
achevée, formation et visites régulières de contrôleurs sis à Nuku Hiva ou Eiao,<br />
instal<strong>la</strong>tion d'un système de surveil<strong>la</strong>nce (caméras )…,<br />
- à l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />
- à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un dispositif de détection et d'éradication précoce de toute<br />
nouvelle introduction sur l'île,<br />
- à <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> flore, à <strong>la</strong> faune et au<br />
patrimoine archéologique et à leur vulgarisation et diffusion.<br />
Une réelle prise en compte de l'île <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva serait<br />
également pertinente.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
20/81
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
L'île inhabitée de Hatuta'a possède une beauté naturelle exceptionnelle du fait de <strong>la</strong> présence<br />
de végétation sur <strong>la</strong> quasi-totalité de l'île, à l'exception <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises, et de l'absence de toute<br />
érosion comme c'est si souvent le cas <strong>dans</strong> l'ensemble de l'archipel. Par ailleurs, l'île apparaît<br />
grise à brune en saison sèche lorsque <strong>la</strong> végétation est réduite à son minimum, pour reverdir<br />
rapidement à <strong>la</strong> saison humide. Ce phénomène de retour de <strong>la</strong> vie avec les pluies est très<br />
impressionnant.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Hatuta'a fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'une <strong>des</strong> îles les plus âgées de l'archipel.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
L'île de Hatuta'a n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée, mais présente un intérêt<br />
certain quant au mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> formations végétales d'une île par l'avifaune. En effet, les<br />
popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux y sont importantes et contribuent à <strong>la</strong> répartition <strong>des</strong> espèces sur l'île<br />
tant du point de vue de <strong>la</strong> dissémination <strong>des</strong> semences mais également <strong>des</strong> sites de<br />
nidifications (notamment ceux situés au sol).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
L'île de Hatuta'a contient les formations végétales littorales et supralittorales les mieux<br />
conservées et les plus représentatives <strong>des</strong> Marquises. Les formations végétales de cette île<br />
sont vitales à <strong>la</strong> bonne représentation de <strong>la</strong> végétation littorale passée <strong>des</strong> îles principales de<br />
l'archipel. En effet, les formations végétales de <strong>la</strong>n<strong>des</strong> ou de fourrés <strong>des</strong> zones sèches de basse<br />
altitude <strong>des</strong> îles habitées <strong>des</strong> Marquises ont presque totalement disparu. Par ailleurs, Hatuta'a<br />
abrite également <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions importantes sinon notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes endémiques<br />
de l'archipel généralement rares à très rares partout ailleurs.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
21/81
V.3. Hatu iti (Motu iti)<br />
Description succincte<br />
Hatu iti est composé de 2 îlots totalisant près de 27 ha (Carte 4). Le plus petit, atteignant<br />
environ 3 ha, est couvert de guano du fait de <strong>la</strong> grande densité de l'avifaune marine. Il est<br />
apparemment dépourvu de végétation. Le plus grand, environ 24 ha pour 220 m d'altitude, est<br />
couvert d'une végétation herbacée et les oiseaux y sont moins abondants. Les 2 îlots sont<br />
distants de 700 m.<br />
Réglementation<br />
Le c<strong>la</strong>ssement en zone de site protégé (ND) de ces îlots domaniaux en totalité est omis <strong>dans</strong> le<br />
PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva.<br />
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique sur Hatu iti n'a été réalisée, aussi l'information botanique est<br />
disséminée <strong>dans</strong> différents ouvrages ou sites internet.<br />
Adamson A.M. 1936 (Réed. 1971). Marquesan insects: environment. Bernice P.<br />
Bishop Museum Bulletin 139. Honolulu, Hawai'i (Kraus reprint Co. N.Y.).<br />
Ce document dresse un portrait rapide de l'île et succinct de sa végétation.<br />
Mueller-Dombois D. & Fosberg F.R. 1998. Vegetation of the tropical Pacific is<strong>la</strong>nds.<br />
Springer Ver<strong>la</strong>g, New York.<br />
Cet ouvrage décrit brièvement <strong>la</strong> végétation de l'îlot principal et cite 3 espèces végétales<br />
observées par Steve Perlman en 1989.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 3 taxons présents à Hatu iti. Ces informations proviennent<br />
uniquement <strong>des</strong> échantillons récoltés le 19 septembre 1922 par W.B. Jones de <strong>la</strong> Whitney<br />
expedition et le 5 juillet 1988 par S. Perlman et J. Florence lors de <strong>la</strong> Fatuiva Expedition.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 3 taxons présents à Hatu iti, parmi lesquels figurent<br />
uniquement <strong>des</strong> espèces indigènes.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
22/81
Carte 4 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Hatu iti (île entière)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
23/81
Flore<br />
La flore de Hatu iti peut être considérée comme re<strong>la</strong>tivement bien connue puisque deux<br />
expéditions de naturalistes ont pu débarquer sur le motu principal :<br />
- le 19 septembre 1922, par l'ornithologue W.B. Jones de <strong>la</strong> Whitney Expedition qui a<br />
récolté Leptochloa xerophi<strong>la</strong>, Portu<strong>la</strong>ca lutea et Microsorum grossum,<br />
- le 5 juillet 1988, par les botanistes Steve Perlman du National Tropical Botanical<br />
Garden (NTBG) et Jacques Florence de l'Institut de <strong>la</strong> Recherche pour le<br />
Développement (IRD) qui ont récolté les mêmes espèces.<br />
Selon un habitant de Nuku Hiva, le Pisonia grandis serait également présent sur le motu<br />
principal (Sébastien Falchetto, comm. pers. 2007).<br />
Le plus petit motu ne semble présenter, quant à lui, aucune végétation.<br />
Ainsi, <strong>la</strong> flore de Hatu iti se compose de 4 espèces indigènes dont une seule endémique <strong>des</strong><br />
Marquises (Leptochloa).<br />
Végétation<br />
La végétation de Hatu iti consiste essentiellement en une formation herbacée composée de 3<br />
espèces indigènes et probablement <strong>des</strong> arbustes ou petits arbres épars <strong>dans</strong> les sites protégés.<br />
Une grande partie de <strong>la</strong> superficie consiste probablement en de <strong>la</strong> roche nue battue par les<br />
embruns.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation de Hatu iti tiennent essentiellement en l'avifaune. En effet, <strong>la</strong> flore<br />
très pauvre ne présente qu'un intérêt patrimonial limité tandis que l'avifaune y est considérée<br />
comme très abondante. Néanmoins, en l'absence d'herbivore introduit, les formations<br />
végétales herbacées peuvent être considérées comme remarquables aux Marquises ; <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />
plupart <strong>des</strong> autres îles, ces formations littorales ont été en grande partie modifiées du fait du<br />
surpâturage mais également <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes introduites.<br />
Les pêcheurs marquisiens indiquent que l'îlot principal est peuplé d'un grand nombre de rats,<br />
sans qu'il soit possible de déterminer l'espèce. Ces derniers ont probablement un impact sur<br />
l'avifaune et <strong>la</strong> flore, néanmoins difficile à quantifier.<br />
Actions de conservation menées<br />
Aucune action de conservation n'a jamais été menée sur Hatu iti.<br />
Actions de conservation à mener<br />
D'un point de vue réglementaire, il conviendrait, en plus du c<strong>la</strong>ssement en zone de site<br />
protégé du PGA, de c<strong>la</strong>sser Hatu iti <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement en tant que<br />
réserve naturelle intégrale.<br />
Des inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques devront être entrepris afin de<br />
cerner l'état initial de l'île.<br />
Enfin, l'éradication <strong>des</strong> rats du motu principal pourrait être envisagée en fonction <strong>des</strong> résultats<br />
<strong>des</strong> inventaires préa<strong>la</strong>bles.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
24/81
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Les deux îlots composant Hatu iti sont probablement très esthétiques mais ils ne constituent<br />
certainement pas une aire d'une beauté naturelle exceptionnelle, du fait de leurs faibles<br />
dimensions et de l'absence de trait géomorphologique particulier.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
Hatu iti fait partie d'un archipel volcanique provenant du fonctionnement d'un point chaud<br />
océanique intrap<strong>la</strong>que. Il s'agit d'une île arrivant presque au terme ultime de l'érosion avec une<br />
altitude faible et une superficie limitée. Dans le cadre de l'archipel, d'autres îles sont à un<br />
stade plus avancé comme Motu One <strong>dans</strong> le groupe Nord et Motu Nao <strong>dans</strong> le groupe Sud.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Hatu iti, du fait de sa flore limitée, n'est certainement pas un exemple représentatif de tels<br />
processus.<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Hatu iti, ainsi que Hatuta'a et Fatu 'uku, sont, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> limite de nos connaissances pour cette<br />
première île, les uniques exemples de <strong>la</strong> conservation de formations littorales proches de leur<br />
état originel aux Marquises. La végétation de Hatu iti est donc très représentative d'un milieu<br />
peu modifié par l'homme, sans néanmoins présenter une diversité biologique importante,<br />
exception faite de l'avifaune marine mal connue.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
25/81
V.4. Nuku Hiva<br />
Description succincte<br />
L'île de Nuku Hiva, de forme rectangu<strong>la</strong>ire, est <strong>la</strong> plus grande de l'archipel avec ses 340 km²<br />
(Carte 5). Elle culmine au Mont Tekao à 1224 m d'altitude. L'île correspond à l'emboîtement<br />
de deux volcans effondrés au Sud. Le plus ancien a formé <strong>la</strong> caldeira principale délimitant les<br />
p<strong>la</strong>nèzes externes (côtes Ouest, Nord et Est) et les vallées internes au Sud et à l'Est ; le plus<br />
récent correspond à <strong>la</strong> vallée de Taiohae et celle voisine de Ha'eotupa. Il faut également noter<br />
<strong>la</strong> présence d'un p<strong>la</strong>teau d'altitude (800 m), le p<strong>la</strong>teau de Toovii, résultant de <strong>la</strong> formation d'un<br />
<strong>la</strong>c il y a plusieurs millions d'années et drainé aujourd'hui par <strong>la</strong> cascade de Vaipo mesurant<br />
plus de 300 m de hauteur. Cinq vallées principales sont habitées : Taiohae, Taipivai, Hooumi,<br />
Hatiheu et Aakapa. Néanmoins, d'autres sites commencent à se (re)peupler comme <strong>la</strong> Terre-<br />
Déserte et Hakaui.<br />
Par ailleurs, 4 sites sur l'île de Nuku Hiva ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />
de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- vallons de Matahamo et Vaipupui pour leur végétation hygrophile de moyenne altitude<br />
comprenant plusieurs espèces endémiques, notamment l'endémique insu<strong>la</strong>ire<br />
Neisosperma brownii (priorité haute),<br />
- vallée de Taipivai pour sa forêt hygrophile de basse altitude comprenant plusieurs<br />
espèces endémiques, notamment Pelgodoxa henryana et Pisonia brownii, et plusieurs<br />
oiseaux endémiques protégés (priorité intermédiaire),<br />
- caldeira principale de Tekao – Ooumu et p<strong>la</strong>teau de Toovii pour sa grande superficie<br />
de forêt de nuages aux nombreuses espèces endémiques et protégées, ses popu<strong>la</strong>tions<br />
d'oiseaux terrestres et marins protégés, et ses escargots protégés (prioritaire),<br />
- Terre-Déserte pour ses forêts xérophiles et mésophiles aux p<strong>la</strong>ntes endémiques et<br />
protégées, et aux oiseaux ('Upe – Ducu<strong>la</strong> galeata) endémiques protégés (prioritaire).<br />
Réglementation<br />
Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva a été rendu exécutoire le 18<br />
novembre 2008. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />
- zone de protection <strong>des</strong> ressources en eau où l'urbanisation est interdite ; il s'agit<br />
essentiellement de protéger les sites de captage ou forage existants ou potentiels<br />
(NCE),<br />
- zone de site rural protégé (NDr) : protection d'un espace naturel en raison de <strong>la</strong> qualité<br />
du paysage ou <strong>des</strong> éléments naturels,<br />
- zone de site protégé du littoral (NDc) : protection d'un espace naturel, analogue à <strong>la</strong><br />
zone NDr, mais située le long du littoral jusqu'à plus de 300 m d'altitude <strong>dans</strong> certains<br />
sites, en vue de <strong>la</strong> préservation de <strong>la</strong> qualité du paysage vu de <strong>la</strong> mer,<br />
- zone de site forestier protégé (NDF) ; il s'agit de <strong>la</strong> conservation d'un site forestier, de<br />
sa mise en valeur ou de son exploitation.<br />
Il faut noter que cette dernière zone ne comprend que <strong>des</strong> formations forestières naturelles, les<br />
p<strong>la</strong>ntations forestières en étant exclues (zone NDr).<br />
L'île de Nuku Hiva ne présente aucune zone protégée <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />
l'environnement.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
26/81
Carte 5 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Nuku Hiva (2 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
27/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva n'a encore été publiée<br />
<strong>dans</strong> un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />
Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />
l'information. Néanmoins, plusieurs bi<strong>la</strong>ns de <strong>la</strong> flore de l'île ont été réalisés, tout comme une<br />
carte de <strong>la</strong> végétation à grande échelle de l'ensemble de l'île et <strong>des</strong> cartes à plus petites<br />
échelles de certaines portions.<br />
Butaud J.F. 2008. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Nuku Hiva.<br />
Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Cette florule de Nuku Hiva présente succinctement 277 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong><br />
indigènes et <strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms<br />
vernacu<strong>la</strong>ires.<br />
Butaud J.F. 2008. Expertises botaniques <strong>dans</strong> les îles de Nuku Hiva et Ua Pou.<br />
Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Ce rapport fait état <strong>des</strong> actions de conservation in situ et ex situ de 4 espèces végétales<br />
protégées sur l'île de Nuku Hiva, menées en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> DIREN et <strong>la</strong> société<br />
"Marquises Rando". Il détaille notamment les différentes espèces ciblées, les actions réalisées<br />
et <strong>la</strong> poursuite à donner aux travaux.<br />
Florence J. 1993. La végétation de quelques îles de Polynésie française. P<strong>la</strong>nches 54-<br />
55. In Dupont .F. (ed.) At<strong>la</strong>s de <strong>la</strong> Polynésie française, Editions de l'ORSTOM, Paris.<br />
Ces travaux présentent les principaux types de végétation <strong>des</strong> Marquises et les principales<br />
p<strong>la</strong>ntes. Une carte de végétation de l'île de Nuku Hiva y est effectuée.<br />
Florence J. & Lorence D. 1997. Introduction to the flora and vegetation of the Marquesas<br />
Is<strong>la</strong>nds. Allertonia 7: 226-237.<br />
Cet article détaille les types de végétation rencontrés aux Marquises en se basant sur les<br />
observations et étu<strong>des</strong> réalisées à Nuku Hiva. Il insiste notamment sur les formations<br />
végétales remarquables.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 810 taxons présents à Nuku Hiva, parmi lesquels figurent à<br />
<strong>la</strong> fois <strong>des</strong> espèces indigènes (230) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Jacq F. & Butaud J.F. 2008. Proposition d’aménagement de <strong>la</strong> partie Nord du domaine<br />
de Terre-Déserte sis sur <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva. Rapport synthétique. Service du<br />
Développement rural, Polynésie française.<br />
Cette étude consiste en une proposition d'aménagement d'une terre domaniale affectée au<br />
Service du Développement Rural et correspondant à près de 4800 ha de <strong>la</strong> côte Ouest de Nuku<br />
Hiva, sur <strong>la</strong> Terre-Déserte. Après <strong>des</strong> prospections intensives de <strong>la</strong> zone d'étude s'étendant du<br />
bord de mer jusqu'au plus haut sommet de l'île à 1200 m d'altitude, <strong>des</strong> recommandations sont<br />
effectuées re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> terre domaniale.<br />
Notamment, sont proposés les c<strong>la</strong>ssements :<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
28/81
- de l'ensemble de <strong>la</strong> caldeira d'Ivipakeka (Toovii, Tekao, Ooumu) pour <strong>la</strong> préservation<br />
de ses forêts de nuages aux nombreuses espèces endémiques et protégées, et<br />
- <strong>des</strong> forêts sèches <strong>des</strong> p<strong>la</strong>nèzes et canyons de basse à moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> Terredéserte,<br />
en tant que reliques de forêts semi-sèches comprenant plusieurs espèces<br />
endémiques remarquables ou protégées.<br />
Une carte de végétation du domaine et un bi<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva y sont réalisés: 236<br />
indigènes dont 102 endémiques <strong>des</strong> Marquises dont 36 endémiques insu<strong>la</strong>ires.<br />
Jacq F. & Butaud J.F. 2008. Proposition d’aménagement du domaine Bambridge (Baie<br />
du contrôleur), sis sur <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva. Rapport synthétique. Service du<br />
Développement Rural, Polynésie française.<br />
Cette étude consiste en une proposition d'aménagement d'une terre domaniale affectée<br />
partiellement au Service du Développement Rural et correspondant à près de 1600 ha de <strong>la</strong><br />
partie Sud-Est de Nuku Hiva, entre les vallées de Taipivai et de Taiohae. Après <strong>des</strong><br />
prospections intensives de <strong>la</strong> zone d'étude s'étendant du bord de mer jusqu'à plus de 700 m<br />
d'altitude, <strong>des</strong> recommandations sont effectuées re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> terre<br />
domaniale.<br />
En l'absence de site important possédant une formation végétale primaire et riche en espèces<br />
endémiques, seules les stations de petites superficies d'espèces remarquables (Bidens<br />
cordifolia, Serianthes myriadenia) sont proposées au c<strong>la</strong>ssement.<br />
Une carte de végétation du domaine et un bi<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva y sont réalisés : 244<br />
indigènes dont 106 endémiques <strong>des</strong> Marquises dont 36 endémiques insu<strong>la</strong>ires.<br />
Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Nord (Ua Huka, Nuku Hiva) du<br />
15 au 17 juin 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />
Ce rapport fait état de prospections botaniques entreprises sur les crêtes d'altitude de Toovii<br />
ainsi que <strong>dans</strong> une forêt semi-sèche de Terre-Déserte à Vaiteheii. Il dresse le portrait <strong>des</strong><br />
différentes p<strong>la</strong>ntes naturalisées plus ou moins envahissantes. Le site <strong>des</strong> crêtes de Toovii est<br />
proposé au c<strong>la</strong>ssement en tant qu'espace naturel protégé.<br />
Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission et d'expertise botanique à Nuku Hiva<br />
(Marquises) du 27 au 28 mars 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />
Ce rapport consiste en une expertise botanique du projet de tracé d'une route reliant le p<strong>la</strong>teau<br />
de Toovii à <strong>la</strong> Terre-Déserte ainsi que de <strong>la</strong> situation de <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens<br />
à Nuku Hiva. Il met en avant <strong>la</strong> richesse <strong>des</strong> crêtes de Toovii et l'amplitude <strong>des</strong> futures<br />
<strong>des</strong>tructions occasionnées lors <strong>des</strong> travaux, et propose à nouveau le c<strong>la</strong>ssement du site en<br />
espace naturel protégé.<br />
Meyer J.Y. 2006. Climat, végétation et faune. In : Maury R.C., Guille G., Legendre C.,<br />
Savanier D., Guillou H., Rossi P. & B<strong>la</strong>is S. Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000),<br />
feuille de Nuku Hiva, Polynésie française. Orléans, BRGM. 13-17.<br />
Cette publication dresse le portrait de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> Marquises en se basant<br />
sur Nuku Hiva et en insistant sur les types de végétation, les sources de dégradation et les<br />
p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Meyer J.Y. & Florence J. 1999. Mont Mauru (Tahiti, Society Is<strong>la</strong>nds) and Toovii<br />
ridges (Nuku Hiva, Marquesas Is<strong>la</strong>nds), two natural areas of ecological interest in French<br />
Polynesia, proposed as PABITRA sites. XIX Pacific Science Congress, July 4-9, 1999,<br />
Sydney, Australia<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
29/81
Cette étude met en évidence <strong>la</strong> richesse de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva et de sa forêt de nuages. En<br />
effet, cette forêt peu perturbée est hôte de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces et genres endémiques <strong>des</strong><br />
Marquises se développant sur l'île. Des projets routiers et le développement de p<strong>la</strong>ntes<br />
envahissantes constituent les principales menaces pesant sur sa bonne conservation. Le site<br />
<strong>des</strong> crêtes de Toovii est alors proposé pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une zone d'étude de type<br />
PABITRA, permettant de suivre <strong>dans</strong> le détail l'évolution <strong>des</strong> écosystèmes.<br />
Meyer J.Y. & Taputuarai R. 2005. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />
(Marquises) du 7 au 10 juin 2005. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />
Ce rapport présente les 4 sites <strong>dans</strong> lequel <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens a été localisée<br />
à Nuku Hiva ainsi qu'un inventaire <strong>floristique</strong> préliminaire <strong>des</strong> baies de Anaho et Haatuatua.<br />
Re<strong>la</strong>tivement au Miconia, il encourage fortement <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> efforts d'arrachage afin<br />
d'éradiquer l'espèce. Les baies de Anaho et Haatuatua apparaissent, quant à elles, comme <strong>des</strong><br />
sites d'intérêts paysagers et <strong>floristique</strong>s. Néanmoins, les prospections doivent y être<br />
approfondies.<br />
Meyer J.Y. & Taputuarai R. 2006. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />
(Marquises) du 6 au 9 juin 2006. Délégation à <strong>la</strong> recherche / Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />
Ce rapport dresse un état <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> peste végétale Miconia calvescens à Nuku<br />
Hiva et précise <strong>la</strong> situation <strong>dans</strong> les deux sites envahis. Il estime l'éradication possible,<br />
notamment par arrachage manuel, et recommande l'introduction du champignon pathogène<br />
Cgm. Re<strong>la</strong>tivement au projet de c<strong>la</strong>ssement de l'archipel au patrimoine mondial de<br />
l'UNESCO, il note : "Les opérations de lutte contre le miconia et de conservation in situ et ex<br />
situ de p<strong>la</strong>ntes endémiques <strong>des</strong> Marquises menacées de disparition constitueront <strong>des</strong> élémentsclef<br />
pour soutenir ce projet de c<strong>la</strong>ssement au niveau national et international".<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 488 taxons présents à Nuku Hiva, parmi lesquels figurent à<br />
<strong>la</strong> fois <strong>des</strong> espèces indigènes (229) et <strong>des</strong> espèces introduites. Il faut noter que les nouveautés<br />
taxonomiques y sont rapidement recensées.<br />
Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission botanique à Nuku Hiva<br />
(Marquises) du 13 au 15 mars 2007 – Introduction du champignon pathogène Cgm, agent de<br />
lutte biologique contre le Miconia. Délégation à <strong>la</strong> recherche / Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete<br />
Ce rapport détaille l'introduction du champignon pathogène en question <strong>dans</strong> deux stations<br />
envahies par le miconia sur l'île de Nuku Hiva. Il recommande néanmoins vivement <strong>la</strong><br />
poursuite <strong>des</strong> efforts d'arrachage menés notamment par <strong>des</strong> gui<strong>des</strong> de randonnée sous<br />
l'initiative de <strong>la</strong> Direction de l'Environnement.<br />
Flore<br />
La flore de Nuku Hiva peut être considérée comme très bien connue puisque plusieurs<br />
dizaines d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1853 et 2009. La flore indigène<br />
atteint ainsi 240 taxons pour 44% d'endémisme. Le nombre de taxons indigènes est le plus<br />
élevé de toutes les îles <strong>marquisiennes</strong> : Hiva Oa, <strong>la</strong> seconde île par <strong>la</strong> superficie, compte en<br />
effet uniquement 206 taxons, les autres îles en comprenant moins de 180. Il faut également<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
30/81
noter que parmi les espèces endémiques, 38 espèces sont propres à l'île de Nuku Hiva, ce qui<br />
ne représente pas moins de 40% <strong>des</strong> endémiques insu<strong>la</strong>ires <strong>des</strong> Marquises.<br />
Parmi ces 38 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 30 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles<br />
d'altitude du p<strong>la</strong>teau de Toovii et de <strong>la</strong> caldeira principale de Tekao et Ooumu. En prenant en<br />
compte l'ensemble <strong>des</strong> 105 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à Nuku Hiva, ce sont alors<br />
67 taxons (65%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles. Les formations sèches de<br />
l'île possèdent également une importante spécificité avec <strong>la</strong> présence de 23 autres taxons<br />
endémiques (22%). La plupart <strong>des</strong> autres espèces endémiques se développent en forêt<br />
hygrophile de vallée.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Nuku Hiva a été victime de<br />
l'invasion de l'Acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong>, essentiellement sur <strong>la</strong> côte Sud, du niveau de<br />
<strong>la</strong> mer jusqu'à plus de 400 m d'altitude. Ses forêts sèches sont menacées par le Piti – Tecoma<br />
stans tandis que ses forêts d'altitude, encore bien conservées jusqu'alors, sont menacées par le<br />
Kehika hao'e – Syzygium jambos.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Nuku Hiva,<br />
2 sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 5). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />
grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />
constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées et dont <strong>la</strong><br />
secondarisation est limitée ou absente.<br />
Le site de Taipivai proposé par Meyer et al. (2005) n'est pas retenu du fait du statut incertain<br />
du palmier Pe<strong>la</strong>godoxa henryana ; en effet, cette espèce est probablement une introduction<br />
polynésienne aux Marquises. Par ailleurs, <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> vallée de Taipivai peut être<br />
considérée comme re<strong>la</strong>tivement banale et fortement modifiée par l'homme.<br />
Il en est de même du site de Vaipupui – Matahamo qui abrite <strong>la</strong> seule popu<strong>la</strong>tion connue de<br />
l'arbre Neisosperma brownii. Ce site semble en effet essentiellement constitué d'une<br />
végétation banale de moyenne altitude avec peu d'autres espèces remarquables.<br />
Sommets, crêtes, p<strong>la</strong>teau d'altitude et contreforts de <strong>la</strong> caldeira de Ivipakeka<br />
Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de Nuku Hiva et s'articule autour de <strong>la</strong> caldeira<br />
principale de l'île dite Ivipakeka dont les sommets Tekao et Ooumu. Il comprend également<br />
ses f<strong>la</strong>ncs Est et Ouest, entre 700 et 1224 m ainsi que <strong>la</strong> partie Nord du p<strong>la</strong>teau de Toovii et<br />
ses contreforts jusqu'à 600 m d'altitude. Ce site correspond au site de conservation de Toovii –<br />
Tekao proposé par Meyer et al. (2005).<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles (forêt de nuages)<br />
mais <strong>des</strong> formations hygrophiles sont présentes entre 600 et 800 m d'altitude. Cette grande<br />
superficie de milieux humi<strong>des</strong> a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de 30 <strong>des</strong> 38 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires et de 80 espèces endémiques <strong>des</strong> Marquises, soit plus <strong>des</strong> trois quarts de celles se<br />
développant sur l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Nuku Hiva. Par<br />
ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant<br />
le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc<br />
comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />
D'un point de vue foncier, le site est essentiellement domanial car à cheval sur les domaines<br />
de Toovii et Terre-Déserte, affectés <strong>dans</strong> leurs plus gran<strong>des</strong> parties au Service du<br />
Développement Rural. Néanmoins, les contreforts du p<strong>la</strong>teau de Toovii et de <strong>la</strong> caldeira<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
31/81
donnant sur Taipivai, Hatiheu, Aakapa, Hakaehu et Motuhee sont constitués par <strong>des</strong> terres<br />
privées. Il faut néanmoins remarquer que ces dernières sont constituées de pentes très fortes,<br />
de fa<strong>la</strong>ises ou de zones sommitales très difficiles à atteindre ou à mettre en valeur.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> quasi-totalité du site est c<strong>la</strong>ssée en site forestier protégé<br />
(NDF) <strong>dans</strong> le cadre du PGA de <strong>la</strong> commune de Nuku Hiva.<br />
P<strong>la</strong>nèzes et canyons de <strong>la</strong> Terre-déserte<br />
Ce site comprend <strong>la</strong> plus grande partie de <strong>la</strong> Terre-Déserte de Nuku Hiva, entre les vallées de<br />
Hakaehu et Motuee au Nord et <strong>la</strong> pointe Motumano au Sud. Il est limitrophe du site précédent<br />
à l'Est. La grande cascade de Vaipo (plus de 300 m de chute) y est inclue tout comme les<br />
fa<strong>la</strong>ises de <strong>la</strong> vallée de Hakaui. Il correspond au site de conservation de Terre-Déserte proposé<br />
par Meyer et al. (2005).<br />
La végétation dominante est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles (ou<br />
semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />
menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />
d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />
proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />
menacées. Le développement <strong>des</strong> espèces introduites naturalisées est lié à l'ouverture du<br />
milieu par les herbivores ensauvagés. Ainsi, ce site est aujourd'hui mité par <strong>des</strong> zones<br />
couvertes par <strong>des</strong> espèces envahissantes ou <strong>des</strong> mauvaises herbes.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plus grande partie du site est domaniale (domaine de Terre-<br />
Déserte dont le Nord est affecté au Service du Développement Rural). Seules les vallées de<br />
Motuee et Hakaehu au Nord sont privées tout comme l'extrême Sud-Est avec Motu Mano et<br />
les fa<strong>la</strong>ises de Hakaui.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée en site rural protégé<br />
(NDr) <strong>dans</strong> le cadre du PGA tandis que les parties littorales figurent en site protégé du littoral<br />
(NDc). Les vallées de Tapueahu et Motuee (haute vallée uniquement) sont, par ailleurs,<br />
c<strong>la</strong>ssées en site forestier protégé (NDF).<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Nuku Hiva tiennent principalement en <strong>la</strong><br />
préservation <strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations<br />
végétales peu ou pas dégradées et <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et<br />
endémiques se développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns<br />
de conservation pour certaines espèces particulièrement menacées ont été mis en p<strong>la</strong>ce. Il faut<br />
également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à l'avifaune terrestre de Nuku Hiva (essentiellement le<br />
'Upe – Ducu<strong>la</strong> galeata) viendront renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux<br />
naturels. Il faut aussi insister sur le fait que les forêts d'altitude de Nuku Hiva sont les plus<br />
importantes en superficie et en richesse spécifique de tout l'archipel <strong>des</strong> Marquises.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Sur le site de Terre-Déserte, le surpâturage est causé par <strong>des</strong> bœufs semi-domestiqués et <strong>des</strong><br />
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />
Ces animaux interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes (même sur les<br />
fa<strong>la</strong>ises pour les chèvres) et contribuent parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Ils favorisent par<br />
ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises herbes introduites. Les p<strong>la</strong>ntes envahissantes principales<br />
sont l'acacia - Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et le Kohai - Tecoma stans.<br />
Sur le site de <strong>la</strong> caldeira d'Ivipakeka et du p<strong>la</strong>teau de Toovii, ce sont essentiellement les<br />
cochons sauvages qui sont problématiques par leur <strong>la</strong>bourage <strong>des</strong> sous-bois et le<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
32/81
développement consécutif de mauvaises herbes. La p<strong>la</strong>nte envahissante majeure est le Kehika<br />
hao'e – Syzygium jambos, notamment disséminée par les cochons et les 'Upe – Ducu<strong>la</strong><br />
galeata.<br />
Par ailleurs, une dernière menace consiste au mitage <strong>des</strong> milieux naturels <strong>dans</strong> les sites en<br />
question par leur occupation illégale ou squat par les habitants de Nuku Hiva. C'est le cas<br />
essentiellement au sein de <strong>la</strong> Terre-Déserte pour <strong>des</strong> problématiques d'élevage mais également<br />
sur le p<strong>la</strong>teau de Toovii.<br />
Actions de conservation menées<br />
La lutte contre les espèces envahissantes sur Nuku Hiva s'est focalisée sur l'éradication du<br />
Miconia – Miconia calvescens <strong>des</strong> divers sites d'introduction, situés pour <strong>la</strong> plupart <strong>dans</strong> ou<br />
sur les bordures du site de Toovii – Ivipakeka. Après les détections initiales dès 1997, un<br />
arrachage <strong>des</strong> pieds au sein <strong>des</strong> sites infestés a été réalisé par le Service du Développement<br />
Rural jusqu'en 2006. A cette date, et jusqu'à aujourd'hui, <strong>la</strong> Direction de l'Environnement a<br />
missionné un prestataire local afin d'effectuer cette tâche <strong>dans</strong> tous les sites envahis de l'île.<br />
Parallèlement à ce programme de lutte mécanique, <strong>la</strong> Délégation à <strong>la</strong> Recherche a mis en<br />
p<strong>la</strong>ce une lutte biologique par l'intermédiaire d'un champignon cryptogamique spécifique du<br />
Miconia qui provoque <strong>des</strong> nécroses foliaires et <strong>la</strong> mort d'un certain nombre de p<strong>la</strong>ntules.<br />
La préservation d'espèces endémiques a été initiée par <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration du CIRAD et du SDR<br />
sur le projet de connaissance et de multiplication du santal marquisien (Santalum insu<strong>la</strong>re var.<br />
marchionense et var. nov.) en 1998. A cette occasion, les popu<strong>la</strong>tions naturelles situées <strong>dans</strong><br />
les deux sites proposés ont été inventoriées et suivies pour <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> récolte de fruits<br />
mâtures. Une pépinière de santal a été créée en 1998 et <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntations conservatoires ont été<br />
imp<strong>la</strong>ntées depuis 2001. Puis, depuis 2006, une col<strong>la</strong>boration entre <strong>la</strong> DIREN (par<br />
l'intermédiaire d'un prestataire) et le SDR vise à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de p<strong>la</strong>ns de conservation de<br />
plusieurs espèces endémiques : le palmier marquisien Enu – Pe<strong>la</strong>godoxa henryana, le Tueiao<br />
– Rauvolfia sachetiae, le Neisosperma brownii et le santal de basse altitude – Santalum<br />
insu<strong>la</strong>re var. marchionense. Ces p<strong>la</strong>ns visent à <strong>la</strong> préservation in situ <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions (clôture,<br />
dégagement, enrichissement…) et <strong>la</strong> constitution de p<strong>la</strong>ntations conservatoires ex situ (mise<br />
en pépinière, p<strong>la</strong>ntation, entretien…).<br />
Enfin, une cartographie précise <strong>des</strong> milieux naturels <strong>des</strong> deux sites a été entreprise au niveau<br />
du Nord de <strong>la</strong> partie domaniale de <strong>la</strong> Terre-Déserte en 2007 par le SDR, permettant en ce<strong>la</strong><br />
une meilleure connaissance et une meilleure gestion <strong>des</strong> zones remarquables.<br />
Actions de conservation à mener<br />
Dans un premier temps, il conviendrait de c<strong>la</strong>sser en espace protégé <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />
l'environnement les deux sites proposés. En effet, domaniaux en grande partie ils font l'objet<br />
d'une gestion irrégulière par l'administration et de pression d'occupation par les habitants,<br />
souvent peu compatibles avec <strong>la</strong> préservation de leur richesse.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />
parvenir à l'éradication de Miconia calvescens et un contrôle au sein <strong>des</strong> sites en question de<br />
l'Acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong>, du Kohai – Tecoma stans, du Kehika hao'e – Syzygium<br />
jambos et d'autres espèces introduites moins abondantes.<br />
Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de boeufs et de chèvres est hautement recommandée sur <strong>la</strong><br />
Terre-déserte. La chasse aux cochons sauvages <strong>dans</strong> les forêts d'altitude doit être encouragée.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
33/81
Enfin, <strong>la</strong> conservation in situ et ex situ <strong>des</strong> espèces végétales les plus menacées doit être<br />
poursuivie et é<strong>la</strong>rgie à d'autres espèces, notamment au sein du site de Terre-déserte. Des<br />
rep<strong>la</strong>ntations en milieu naturel pourront être envisagées avec le c<strong>la</strong>ssement en espace protégé<br />
<strong>des</strong> sites.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises en draperie de Hakaui, <strong>la</strong> cascade de Vaipo (plus de<br />
300 m) ainsi que les canyons entail<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> Terre-déserte contribuent de façon importante à <strong>la</strong><br />
beauté exceptionnelle <strong>des</strong> paysages de Nuku Hiva.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Nuku Hiva fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que<br />
comme les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est <strong>la</strong> constitution d'un p<strong>la</strong>teau d'altitude à<br />
800 m suite à l'existence passée d'un <strong>la</strong>c.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 44% de <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 38 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />
adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Nuku Hiva <strong>dans</strong> les<br />
genres Cyrtandra (5 espèces), Melicope (4 espèces), Bidens (4 taxons), Psychotria (3<br />
espèces), Ixora (3 espèces), Coprosma (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore<br />
Oparanthus (2 espèces) et P<strong>la</strong>kothira (2 espèces).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels peu secondarisés et dont <strong>la</strong><br />
végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Nuku Hiva ainsi que<br />
plus de 75% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il<br />
en est de même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées. Il faut<br />
également insister sur le fait que les forêts d'altitude de Nuku Hiva sont les plus importantes<br />
en superficie et en richesse de tout l'archipel <strong>des</strong> Marquises.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
34/81
V.5. Ua Huka<br />
Description succincte<br />
L'île de Ua Huka se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant ouvert vers le Sud de 83 km² et<br />
culminant au Mont Hitikau à 884 m d'altitude (Carte 6). Les vallées principales, Vaipaee,<br />
Hane et Hokatu, sont habitées et débouchent également sur <strong>la</strong> côte Sud. Tandis que les<br />
p<strong>la</strong>nèzes <strong>des</strong> côtes Ouest, Nord et Est montent progressivement jusqu'au bord de <strong>la</strong> caldeira<br />
principale, les fonds de vallées de <strong>la</strong> côte Sud se terminent par <strong>des</strong> casca<strong>des</strong> ou par <strong>des</strong> cirques<br />
constitués de fa<strong>la</strong>ises de plusieurs centaines de mètres de hauteur. La haute vallée de Vaipaee<br />
apparaît donc perchée et ses sources sont bien individualisées en un domaine c<strong>la</strong>ssé comme<br />
espace naturel protégé, le domaine de Vaikivi. Ua Huka présente également une demidouzaine<br />
d'îlots réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes remarquables.<br />
L'île de Ua Huka est, par ailleurs, <strong>la</strong> seule île marquisienne habitée indemne de rat noir<br />
(Rattus rattus), ce qui lui a permis de conserver une avifaune originale importante avec<br />
plusieurs espèces endémiques protégées.<br />
Elle est également connue comme île aux chevaux ou île aux chèvres, du fait du grand<br />
nombre d'animaux présents en liberté tout autour de l'île, ce qui pose d'importants problèmes<br />
de surpâturage.<br />
Par ailleurs, 5 sites sur l'île de Ua Huka ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />
de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- îlots de Epiti, Hemeni, Teuaua et Motupapa pour leur végétation littorale et leurs<br />
importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité intermédiaire),<br />
- îlot Tekohai pour les mêmes raisons avec en plus <strong>la</strong> présence d'une p<strong>la</strong>nte endémique<br />
menacée (Sesbania coccinea) (priorité basse),<br />
- vallées de Hana'ei et Hanahou'ua sur <strong>la</strong> côte Est pour <strong>la</strong> présence d'espèces végétales<br />
endémiques menacées, notamment en forêt mésophile et sur les fa<strong>la</strong>ises, et d'oiseaux<br />
endémiques menacés (priorité haute),<br />
- fonds de vallée et fa<strong>la</strong>ises de Hane et Hokatu pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes<br />
endémiques rares et menacées (priorité intermédiaire),<br />
- sommet et pentes du Mont Hitikau et domaine de Vaikivi <strong>dans</strong> <strong>la</strong> haute vallée de<br />
Vaipaee pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et<br />
protégés (priorité haute).<br />
Réglementation<br />
Ua Huka est <strong>la</strong> seule île habitée de l'archipel à comprendre une aire naturelle protégée, en<br />
l'occurrence le domaine de Vaikivi, d'une superficie de 240 ha et c<strong>la</strong>ssé en 1997 par l'arrêté<br />
1472 CM du 26 décembre 1997 pour son rôle <strong>dans</strong> le maintien de <strong>la</strong> ressource en eau et de <strong>la</strong><br />
biodiversité. Cet espace naturel protégé a été divisé en deux parties : un parc territorial (Parc<br />
de Vaikivi) sous 500 m d'altitude et une réserve naturelle intégrale (Réserve de Vaikivi) audelà<br />
de 500 m. Cet arrêté est modifié par l'arrêté 980 CM du 1 juillet 2009. Il faut noter que <strong>la</strong><br />
charte de <strong>la</strong> réserve n'a toujours pas été validée.<br />
Par ailleurs, un arrêté communal interdit l'accès à l'îlot Hemeni afin d'en faire un sanctuaire<br />
pour <strong>la</strong> sterne fuligineuse dont les œufs sont récoltés sur l'îlot voisin Teuaua.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
35/81
Carte 6 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Ua Huka (3 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
36/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Ua Huka n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />
un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />
Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />
l'information.<br />
Butaud J.F. 2009. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Ua Huka.<br />
Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Cette florule de Ua Huka présente succinctement 248 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes<br />
et <strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />
Delerue F. 2003. Systèmes de gestion <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de chèvres et de chevaux aux<br />
îles Marquises Impact sur le milieu naturel - Exemple de Ua-Huka. Mémoire de DESS<br />
Gestion <strong>des</strong> systèmes Agrosylvopastoraux en zone tropicale, Université Paris XI - Val de<br />
Marne / Service du Développement Rural, Pirae.<br />
Ce mémoire présente une carte de <strong>la</strong> végétation de l'île et une <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> principaux types<br />
de végétation. Une évaluation de <strong>la</strong> charge en bétail tout comme de <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> pâturages y<br />
ont également été réalisées. Les formations végétales naturelles résiduelles apparaissent donc<br />
consister de :<br />
- forêts à Hibiscus tiliaceus et Pandanus tectorius : le fond <strong>des</strong> vallées et tout l'intérieur<br />
de l'île jusqu'aux zones sommitales ;<br />
- forêts diversifiées à Sapindus, Pisonia, Casuarina, Ficus, Cerbera, Hibiscus :<br />
essentiellement les moyennes vallées de <strong>la</strong> côte Est (Hana'ei, Hanahou'ua, Toohapu) et<br />
<strong>dans</strong> une moindre mesure celles de Katoahu, de l'Est de Hokatu, de Hiniaehi et de<br />
Haavei ;<br />
- forêts à Pisonia grandis : sur le littoral entre Haateninihu et Vaipaia, et <strong>dans</strong> les baies<br />
de Haahue et Haahevea ;<br />
- forêts à Sapindus saponaria : les moyennes vallées de Hatuana, Haavei et Vaipaee ;<br />
- forêts à Thespesia populnea : le long <strong>des</strong> cours d'eau <strong>des</strong> vallées du Sud-Ouest et du<br />
Nord-Est.<br />
Il faut noter que les formations ombrophiles d'altitude sont incluses <strong>dans</strong> les forêts à Hibiscus<br />
et Pandanus alors qu'elles auraient dû être considérées séparément.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 306 taxons présents à Ua Huka, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Meyer J.Y. 1996. <strong>Evaluation</strong> écologique du domaine de Vaikivi (Ua Huka,<br />
Marquises). Contribution à <strong>la</strong> Biodiversité de Polynésie française 3. Délégation à<br />
l'environnement, Papeete.<br />
Ce rapport présente l'île de Ua Huka de façon générale, puis décrit précisément le domaine de<br />
Vaikivi, future aire protégée, du point de vue géographique, <strong>floristique</strong> et faunistique. Il émet<br />
également un avis très favorable au c<strong>la</strong>ssement ainsi que <strong>des</strong> recommandations de gestion.<br />
Celles-ci sont re<strong>la</strong>tives aux p<strong>la</strong>ntes envahissantes (surveil<strong>la</strong>nce et éradication précoce), aux<br />
herbivores ensauvagés (pose d'une clôture le long de <strong>la</strong> limite Ouest du domaine) et aux autres<br />
animaux envahissants (escargots et insectes).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
37/81
Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Nord (Ua Huka, Nuku Hiva) du<br />
15 au 17 juin 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />
Ce rapport présente <strong>des</strong> nouveautés botaniques pour l'île de Ua Huka ainsi que certaines<br />
p<strong>la</strong>ntes menacées ou envahissantes, à partir de prospections <strong>des</strong> îlots Epiti et Tekohai, <strong>des</strong><br />
monts Moukatapu et Teanaonamaui, du fond de vallée de Hokatu et de sa crête Est, ainsi que<br />
de <strong>la</strong> haute vallée de Vaikivi. Il recommande <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un p<strong>la</strong>n de gestion concerté de<br />
l'aire protégée de Vaikivi ainsi que plusieurs actions comme <strong>la</strong> création d'une signalisation,<br />
l'é<strong>la</strong>boration d'un fascicule sur <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> faune, et <strong>la</strong> construction d'une clôture en amont de<br />
<strong>la</strong> réserve pour limiter les dégâts occasionnés par les chevaux et les chèvres.<br />
Meyer J.Y. 2004. Rapport de mission botanique à Ua Huka (Marquises Nord) du 10 au<br />
17 décembre 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />
Ce rapport présente <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription de <strong>la</strong> végétation de plusieurs sites naturels d'intérêts<br />
patrimoniaux de Ua Huka, notamment l'îlot Tekohai, les bas de fa<strong>la</strong>ises de Hokatu et Hane,<br />
ainsi que l'aire protégée de Vaikivi. Il juge les fa<strong>la</strong>ises de Hokatu et Hane comme un habitat<br />
d'intérêt <strong>floristique</strong> remarquable, encourage <strong>la</strong> <strong>des</strong>truction d'espèces végétales potentiellement<br />
envahissantes, insiste sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un panneau d'informations pour annoncer les<br />
limites de <strong>la</strong> réserve de Vaikivi et propose <strong>la</strong> mise en culture de l'espèce menacée Sesbania<br />
coccinea.<br />
Meyer J.Y. 2005. Rapport de mission botanique à Ua Huka (Marquises, groupe Nord)<br />
du 24 au 31 juillet 2005 et <strong>des</strong>cription de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore de <strong>la</strong> réserve naturelle de<br />
Vaikivi. Délégation à <strong>la</strong> recherche, Papeete.<br />
Ce rapport présente une synthèse de <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> réserve de Vaikivi (au-<strong>des</strong>sus de 500<br />
m d'altitude) et décrit <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> zone sommitale de l'île et de <strong>la</strong> vallée de Hanahou'ua.<br />
Il définit 4 sites naturels d'intérêt écologique et propose <strong>des</strong> recommandations de gestion de<br />
l'aire protégée de Vaikivi : mise en p<strong>la</strong>ce de panneaux d'information pour <strong>la</strong> réserve, création<br />
d'un poster sur <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> faune, définition du rôle, de <strong>la</strong> composition et <strong>des</strong> moyens<br />
financiers du comité de gestion. Il indique également <strong>des</strong> tentatives de multiplication<br />
d'espèces végétales menacées et d'éradication d'espèces envahissantes.<br />
Meyer J.Y. 2008. Climat, végétation, faune. In : B<strong>la</strong>is S., Legendre C., Maury R.C.,<br />
Guille G., Guillou H., Rossi P. & Chauvel C. Notice explicative, Carte géol. France (1/30<br />
000), feuille de Ua Huka, Polynésie française. Orléans, BRGM. 13-16.<br />
Cette publication dresse le portrait de <strong>la</strong> végétation et de <strong>la</strong> flore de Ua Huka en insistant sur<br />
les espèces menacées, les espèces endémiques, les sites d'intérêt patrimonial ainsi que <strong>la</strong><br />
nécessité de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'actions de conservation.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 434 taxons présents à Ua Huka, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (155) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Flore<br />
La flore de Ua Huka peut être considérée comme très bien connue puisque pas moins de 10<br />
expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène atteint ainsi<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
38/81
165 taxons pour 38% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles de tailles<br />
simi<strong>la</strong>ires comme Ua Pou, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les espèces<br />
endémiques, 10 espèces sont propres à l'île de Ua Huka.<br />
Parmi ces 10 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 5 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles aux<br />
alentours du sommet Hitikau et 4 autres en contrebas du sommet, sur les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> fonds de<br />
vallées de Hane et Hokatu. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 62 endémiques <strong>des</strong><br />
Marquises identifiées à Ua Huka, ce sont alors 25 taxons (40%) qui sont restreints à ces<br />
formations ombrophiles et 27 autres taxons (44%) qui sont trouvés sur les fa<strong>la</strong>ises de Hane et<br />
Hokatu.<br />
La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />
Néanmoins, les formations littorales abritent un minimum de 5 autres taxons endémiques dont<br />
l'arbuste Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei restreint à l'îlot Tekohai.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Ua Huka occupe une position<br />
particulière. En effet, les milieux naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales<br />
pouvant avoir un impact sur leur conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu<br />
nombreuses sur Ua Huka et, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones habitées ou aux zones<br />
ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Ua Huka, 3<br />
sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 6). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />
grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />
constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong><br />
secondarisation est limitée ou absente.<br />
Sommet, vallons et fonds de vallée environnants, fa<strong>la</strong>ises et contreforts<br />
Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale du mont Hitikau, <strong>des</strong> vallons perchés alentours, de<br />
<strong>la</strong> réserve de Vaikivi située au-<strong>des</strong>sus de 500 m d'altitude et <strong>des</strong> contreforts du massif donnant<br />
sur <strong>la</strong> côte Est (hautes vallées de Katoahu, Hana'ei, Hanahou'ua et Toohapu) et <strong>la</strong> côte Sud<br />
(hautes vallées de Hokatu et Hane). Il s'agit de <strong>la</strong> fusion de deux sites de conservation<br />
proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs proximités géographiques et <strong>floristique</strong>s.<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations hygrophiles mais les alentours du<br />
sommet comprennent <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages tandis que les fa<strong>la</strong>ises<br />
<strong>des</strong> contreforts portent une végétation à tendance mésophile, plus sèche que les précédentes.<br />
Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 80% <strong>des</strong> espèces<br />
endémiques de l'île (dont l'espèce appartenant au seul genre endémique de Polynésie française<br />
trouvé à Ua Huka, Apetahia), ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Ua<br />
Huka. Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et<br />
comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y<br />
apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée. Les mêmes<br />
constatations pourraient être énoncées re<strong>la</strong>tivement à l'avifaune.<br />
D'un point de vue foncier, le fond de vallée constitué par Vaikivi est domanial tandis que les<br />
autres parties du site sont probablement privées. Il faut néanmoins remarquer que ces<br />
dernières sont constituées de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones sommitales très<br />
difficiles à atteindre.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> partie haute du domaine de Vaikivi est c<strong>la</strong>ssée réserve<br />
naturelle intégrale depuis 1997. Il est probable que le PGA en cours d'é<strong>la</strong>boration c<strong>la</strong>sse<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
39/81
l'ensemble du site d'intérêt <strong>floristique</strong> en zone de site protégé (ND) en fonction <strong>des</strong> pentes et<br />
de l'altitude.<br />
Vallées de <strong>la</strong> côte Est<br />
Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> vallées de Hana'ei, Hanahou'ua, Toohapu et <strong>la</strong> moyenne et<br />
haute vallée de Katoahu. Il est limitrophe du site précédent à l'Ouest. Les vallées de Toohapu<br />
et Katoahu ont été ajoutée au site de conservation de Meyer et al. (2005) grâce à <strong>la</strong> carte de<br />
végétation de Delerue (2003) qui met bien en évidence <strong>des</strong> formations végétales simi<strong>la</strong>ires.<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles<br />
(ou semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />
menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />
d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />
proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />
menacées. L'ensemble constitue <strong>des</strong> refuges pour <strong>la</strong> riche avifaune de Ua Huka. Les espèces<br />
introduites naturalisées sont, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones ouvertes et ne rentrent que<br />
peu <strong>dans</strong> les formations naturelles.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> totalité de ces vallées est probablement privée.<br />
D'un point de vue réglementaire, aucun texte n'est à signaler. Le PGA en cours d'é<strong>la</strong>boration<br />
c<strong>la</strong>ssera probablement <strong>la</strong> partie supérieure <strong>des</strong> vallées en zone de site protégé (ND).<br />
Ilôts<br />
Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Ua Huka et notamment les motu Tekohai, Epiti,<br />
Hemeni, Teuaua, Papa, Hane et Tapu. Il s'agit de <strong>la</strong> fusion de deux sites de conservation<br />
proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs proximités géomorphologiques et<br />
<strong>floristique</strong>s. En effet, historiquement le genre Sesbania était également présent sur l'îlot<br />
Hemeni en plus de l'îlot Tekohai. Par ailleurs, le fond de <strong>la</strong> flore de ces îlots est identique.<br />
L'espèce végétale phare est le Kohai – Sesbania coccinea dont deux variétés sont endémiques<br />
<strong>des</strong> Marquises mais d'autres endémiques sont également présentes. Il s'agit de formations<br />
végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et qui ont pu être préservées sur les îlots<br />
de par l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de dégradation humaine. L'autre<br />
intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions très importantes d'oiseaux<br />
marins y nichant.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />
50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> mairie de Ua Huka a déjà pris un arrêté interdisant le<br />
débarquement sur l'îlot Hemeni pour en faire une réserve à oiseaux. Le PGA en cours<br />
d'é<strong>la</strong>boration c<strong>la</strong>ssera probablement l'ensemble <strong>des</strong> îlots en zone de site protégé (ND).<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Ua Huka tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, trois sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />
peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />
développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />
conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce. Il<br />
faut également noter que les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune de Ua Huka viendront<br />
renforcer cette nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
40/81
Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />
Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />
parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />
herbes introduites.<br />
Enfin, Ua Huka est probablement l'île où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins nombreuses<br />
et le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent à <strong>la</strong><br />
secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique<br />
sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />
Actions de conservation menées<br />
Depuis 1997, le domaine de Vaikivi, d'une superficie de 240 ha, est c<strong>la</strong>ssé comme espace<br />
naturel protégé <strong>dans</strong> le cadre de <strong>la</strong> réglementation en faveur de <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en<br />
Polynésie française. Seuls <strong>des</strong> inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques y ont été<br />
menés jusqu'à présent, sans véritable action de conservation malgré plusieurs<br />
recommandations de scientifiques. Néanmoins, un contrôle de <strong>la</strong> fréquentation du site est<br />
effectué. Une cartographie de <strong>la</strong> végétation, <strong>des</strong> sentiers et <strong>des</strong> structures archéologiques<br />
principales est prévue en 2010 tout comme <strong>la</strong> réalisation d'un fascicule et de panneaux<br />
d'informations.<br />
L'accès à l'îlot Hemeni est réglementé par <strong>la</strong> mairie de Ua Huka depuis plus d'une dizaine<br />
d'année et les rats ont été éradiqués en 2009 de l'îlot Teuaua par <strong>la</strong> Société d'Ornithologie de<br />
Polynésie Manu.<br />
Sous l'impulsion de <strong>la</strong> mairie, plusieurs p<strong>la</strong>ntes envahissantes non encore agressives à Ua<br />
Huka ont été éradiquées : Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Spathodea campanu<strong>la</strong>ta notamment. Par<br />
ailleurs, une lutte manuelle et mécanique visant à l'éradication d'autres espèces végétales a été<br />
engagée : Eugenia uniflora, Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Flemingia strobilifera.<br />
Enfin, <strong>des</strong> essais de multiplication ex situ d'espèces endémiques ont été menées à <strong>la</strong> pépinière<br />
du service du Développement Rural de Ua Huka, notamment sur Sesbania coccinea subsp.<br />
atollensis var. quaylei, Achyranthes marchionica et Bidens polycepha<strong>la</strong>.<br />
Actions de conservation à mener<br />
Re<strong>la</strong>tivement à l'espace protégé de Vaikivi, une gestion plus active est hautement<br />
recommandée avec un budget propre alloué pour sa conservation et sa mise en valeur. Si les<br />
récentes décisions vont <strong>dans</strong> le bon sens, il conviendra de se prononcer sur <strong>la</strong> pertinence de <strong>la</strong><br />
pose de clôtures sur certaines limites du domaine afin de limiter le surpâturage herbivore.<br />
Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> îlots de Ua Huka ainsi que de <strong>la</strong> zone<br />
sommitale de Hitikau et de ses contreforts pourraient être proposés.<br />
Par ailleurs, le PGA pourrait également englober en zone de site protégé (ND) <strong>la</strong> plus grande<br />
partie <strong>des</strong> sites proposés.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />
parvenir à l'éradication de certaines pestes majeures sur d'autres îles comme Leucaena<br />
leucocepha<strong>la</strong> et Eugenia uniflora.<br />
Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chevaux et de chèvres est hautement recommandée,<br />
notamment <strong>dans</strong> les vallées de <strong>la</strong> côte Est où subsistent <strong>des</strong> formations végétales naturelles<br />
remarquables.<br />
Certains îlots pourraient être réhabilités par l'éradication <strong>des</strong> rats et <strong>la</strong> réintroduction d'espèces<br />
végétales patrimoniales.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
41/81
Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> vallées de <strong>la</strong> côte<br />
Nord-Ouest, tant sur le littoral qu'en fond de vallée, du fait de <strong>la</strong> présence apparente (Delerue,<br />
2003) de formations végétales naturelles. Du résultat de ces prospections dépendra <strong>la</strong><br />
définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Ua Huka.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts Sud et Est du massif montagneux<br />
principal contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Ua Huka.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Ua Huka fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est <strong>la</strong> reprise du volcanisme bien après <strong>la</strong> fin de<br />
l'édification de l'édifice principal et son effondrement.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 38% de <strong>la</strong> flore de Ua Huka est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 10 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 3 sites proposés. La radiation<br />
adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Ua Huka <strong>dans</strong> les<br />
genres Cyrtandra (3 espèces), Polystichum (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore Bidens<br />
(2 sous-espèces).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les trois sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />
<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Ua Huka ainsi que plus de<br />
90% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />
même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
42/81
V.6. Ua Pou<br />
Description succincte<br />
L'île de Ua Pou affecte une forme à tendance conique, possède une superficie de 105 km² et<br />
culmine au Mont Oave à 1203 m d'altitude (Carte 7). Les vallées sont orientées radialement<br />
et drainent toutes <strong>la</strong> chaîne montagneuse centrale. Six vallées principales sont habitées :<br />
Hakahau, Hakahetau, Haakuti, Hakamaii, Hakatao et Hohoi. Le paysage de Ua Pou est<br />
caractérisé par ses pics aux parois atteignant plusieurs centaines de mètres de hauteur et<br />
presque tous regroupés <strong>dans</strong> le massif montagneux central. Ua Pou présente également une<br />
demi-douzaine d'îlots principaux réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes<br />
remarquables.<br />
La végétation littorale et de basse altitude a été grandement modifiée et consiste pour une<br />
grande partie de terres érodées, de <strong>la</strong>n<strong>des</strong> ou de fourrés à Acacia - Leucaena leucocepha<strong>la</strong>,<br />
p<strong>la</strong>nte envahissante au développement très important <strong>dans</strong> l'île.<br />
Par ailleurs, 4 sites sur l'île de Ua Pou ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />
conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- îlots de Mokohe, Takahe, 'Oa et Papati pour leur végétation littorale et leurs<br />
importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité intermédiaire),<br />
- <strong>la</strong> vallée de Hohoi pour ses forêts hygrophiles de basse et moyenne altitude, pour <strong>la</strong><br />
présence d'oiseaux de mer, notamment sur les fa<strong>la</strong>ises de Kohepu, et d'oiseaux<br />
endémiques éteints (priorité basse),<br />
- les pics et f<strong>la</strong>ncs de Poutetainui, Poutemoka et Poumaka pour le nombre élevé de<br />
p<strong>la</strong>ntes et d'oiseaux rares, menacés et protégés (priorité intermédiaire),<br />
- les sommets, f<strong>la</strong>ncs et vallons alentours <strong>des</strong> Mont Oave, Matahenua et Teavahaakiti<br />
pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et protégés<br />
(priorité haute).<br />
Réglementation<br />
Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Ua Pou a été rendu exécutoire le 8 juin<br />
2007. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />
- le centre de l'île a été c<strong>la</strong>ssé comme zone de site protégé (ND) afin de garantir <strong>la</strong><br />
ressource en eau <strong>dans</strong> cette île souvent sujette à sécheresse,<br />
- <strong>la</strong> zone littorale (50 pas du roi) et l'extrémité Sud de l'île ont été c<strong>la</strong>ssées en zone de<br />
site protégé (ND) en raison de <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> paysages et <strong>des</strong> richesses naturelles,<br />
- certains espaces forestiers situés à <strong>la</strong> limite de zones semi-ari<strong>des</strong> ont été c<strong>la</strong>ssés en<br />
massifs forestiers (NDF) afin de conserver <strong>la</strong> couverture forestière et alors freiner<br />
l'érosion et améliorer l'absorption d'eau.<br />
Par ailleurs, le site de <strong>la</strong> "Baie de Hohoi" est c<strong>la</strong>ssé paysage protégé depuis 1952<br />
(rec<strong>la</strong>ssement par l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000). Malheureusement, aucun périmètre n'a<br />
été indiqué précisément, ce qui <strong>la</strong>isse les zones c<strong>la</strong>ssées sujettes à interprétations.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
43/81
Carte 7 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Ua Pou (2 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
44/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Ua Pou n'a encore été publiée <strong>dans</strong> un<br />
rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de Polynésie<br />
française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de l'information.<br />
Butaud J.F. 2008. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de Ua Pou.<br />
Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Cette florule de Ua Pou présente succinctement 167 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes et<br />
<strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />
Butaud J.F. 2008. Expertises botaniques <strong>dans</strong> les îles de Nuku Hiva et Ua Pou.<br />
Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Ce rapport présente plusieurs projets en cours sur l'île de Ua Pou : le zonage <strong>des</strong> sites<br />
d'intérêts écologiques de Hakahetau, le projet de zonage du paysage protégé de <strong>la</strong> baie de<br />
Hohoi, <strong>la</strong> création d'une pépinière d'espèces patrimoniales à Hakahetau et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de<br />
deux projets écotouristiques à Hohoi.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 245 taxons présents à Ua Pou, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (137) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission botanique à Ua Pou (Marquises Nord) du 16 au<br />
23 août 2003. Délégation à <strong>la</strong> Recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé, Papeete.<br />
Ce rapport expose les résultats de prospections botaniques menées <strong>dans</strong> les vallées de<br />
Hakahau et de Hakahetau, au niveau de <strong>la</strong> base <strong>des</strong> pics de Poutetainui, Poumaka et<br />
Poutotamaiti, et sur le Motu 'Oa. Il établit une liste préliminaire de sites d'intérêt écologique.<br />
Meyer J.Y., Lorence D. & Wood K. 2006. Flore et végétation de <strong>la</strong> vallée de<br />
Hakahetau (île de Ua Pou, Marquises). Sites naturels d'intérêts écologiques IV. Contribution à<br />
<strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française 14. Délégation à <strong>la</strong> recherche – NTBG, Papeete.<br />
Ce rapport décrit <strong>la</strong> flore et <strong>la</strong> végétation de <strong>la</strong> vallée de Hakahetau et recommande le<br />
c<strong>la</strong>ssement en espace naturel protégé de <strong>la</strong> partie de <strong>la</strong> vallée située à une altitude supérieure à<br />
600 m. Il insiste notamment sur le caractère paysager exceptionnel de <strong>la</strong> vallée en raison de <strong>la</strong><br />
présence <strong>des</strong> pics.<br />
OATEA & SNC Pae Tai Pae Uta. 2006. Parc patrimonial, vallée de Hakahetau, île de<br />
Ua Pou, archipel <strong>des</strong> Marquises. Dossier de présentation. Ua Pou.<br />
Ce dossier vise à <strong>la</strong> création d'un parc à <strong>la</strong> fois culturel et naturel <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de Hakahetau<br />
qui a pour objectifs, le développement durable de <strong>la</strong> vallée mais également l'inscription de<br />
tout ou partie du parc en site c<strong>la</strong>ssé (code de l'environnement, patrimoine mondial,<br />
programme homme et biosphère – MAB). Il s'agit d'une synthèse <strong>des</strong> connaissances<br />
économiques, géographiques, culturelles et naturelles sur <strong>la</strong> vallée.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
45/81
Ce site internet dresse une liste de 411 taxons présents à Ua Pou, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (160) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Flore<br />
La flore de Ua Pou peut être considérée comme bien connue puisque plus d'une demidouzaine<br />
d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène<br />
atteint ainsi 162 taxons pour 35% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles<br />
de taille simi<strong>la</strong>ire comme Ua Huka, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les<br />
espèces endémiques, 5 espèces sont propres à l'île de Ua Pou.<br />
Ces 5 endémiques insu<strong>la</strong>ires sont trouvées <strong>dans</strong> les formations hygrophiles et ombrophiles du<br />
massif montagneux central. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 56 endémiques <strong>des</strong><br />
Marquises identifiées à Ua Pou, ce sont alors 38 taxons soit 68% qui sont restreints au massif<br />
montagneux central.<br />
La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces envahissantes, l'île de Ua Pou a été <strong>la</strong> victime du développement de<br />
l'acacia – Leucaena leucocepha<strong>la</strong> sur tout le pourtour de l'île jusqu'à plus de 400 m d'altitude<br />
sur les crêtes et p<strong>la</strong>nèzes, et <strong>dans</strong> une moindre mesure du Puke – Acacia farnesiana sur <strong>la</strong> côte<br />
Nord. Les formations hygrophiles et ombrophiles du massif montagneux central sont, quant à<br />
elles, re<strong>la</strong>tivement indemnes de p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Ua Pou, 2<br />
sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 7). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />
grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />
constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées et dont <strong>la</strong><br />
secondarisation est limitée ou absente.<br />
Sommet, pics, vallons et fonds de vallée environnants<br />
Ce site englobe <strong>la</strong> totalité du massif montagneux central et <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> pics de l'île. Il s'agit<br />
de <strong>la</strong> fusion de trois sites de conservation proposés par Meyer et al. (2005) du fait de leurs<br />
proximités géographiques et <strong>floristique</strong>s. Ce site regroupe donc les pics et sommets de Oave,<br />
Matahenua, Tevahaakiti, Pouaki, Poutetainui, Poumaka, Poutemoka, Totaamahiti, Poutoko,<br />
Kohepu … ainsi que leurs f<strong>la</strong>ncs et les crêtes, vallons et fonds de vallée alentours. Il s'étend<br />
d'environ 450-600 m jusqu'à 1203 m d'altitude.<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations hygrophiles mais les alentours<br />
<strong>des</strong> pics les plus hauts et de <strong>la</strong> zone sommitale comprennent <strong>des</strong> formations ombrophiles ou<br />
forêt de nuages. Ces formations végétales sont les plus riches de l'île car elles comprennent <strong>la</strong><br />
totalité <strong>des</strong> endémiques insu<strong>la</strong>ires, 80% <strong>des</strong> endémiques <strong>marquisiennes</strong> (dont l'espèce<br />
appartenant au seul genre endémique de Polynésie française trouvé à Ua Pou, Apetahia) et<br />
80% <strong>des</strong> indigènes au sens <strong>la</strong>rge. Elles englobent ainsi <strong>la</strong> plus grande partie de <strong>la</strong> flore de l'île,<br />
et notamment <strong>des</strong> espèces patrimoniales.<br />
Il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant le moins<br />
de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc comme<br />
exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />
Par ailleurs, ce site comprend <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> pics qui confèrent son paysage<br />
caractéristique et exceptionnel à l'île de Ua Pou.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
46/81
Ainsi, pour ces raisons <strong>floristique</strong>s et paysagères, le massif central de Ua Pou constitue un site<br />
privilégié pour le c<strong>la</strong>ssement au patrimoine mondial de l'UNESCO.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> quasi-totalité du site consiste en <strong>des</strong> terrains privés.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site a été c<strong>la</strong>ssée zone de site protégé<br />
(ND) <strong>dans</strong> le PGA tandis que le mont Kohepu et ses f<strong>la</strong>ncs font partie du site paysager<br />
protégé de <strong>la</strong> baie de Hohoi.<br />
Ilôts<br />
Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Ua Pou et notamment les motu 'Oa, Mokohe,<br />
Takaee, Tekohai et Papati, comme recommandé par Meyer et al. (2005).<br />
Ces îlots comportent <strong>des</strong> formations végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et<br />
qui ont pu y être préservées grâce à l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de<br />
dégradation humaine. L'autre intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions<br />
très importantes d'oiseaux marins y nichant.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />
50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />
Par ailleurs, le PGA a c<strong>la</strong>ssé l'ensemble <strong>des</strong> îlots en zone de site protégé (ND).<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Ua Pou tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />
peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />
développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />
conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />
Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />
parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />
herbes introduites.<br />
Enfin, Ua Pou est probablement l'île où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins nombreuses et<br />
le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent à <strong>la</strong><br />
secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique<br />
sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />
Actions de conservation menées<br />
A l'exception du c<strong>la</strong>ssement d'une grande partie <strong>des</strong> formations naturelles patrimoniales de<br />
l'île en site naturel protégé (ND) <strong>dans</strong> le cadre du PGA, aucune véritable action de<br />
conservation de <strong>la</strong> flore de Ua Pou n'a été menée.<br />
En effet, seuls sont à signaler <strong>des</strong> essais de multiplication ex situ du santal marquisien<br />
(Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense) à <strong>la</strong> pépinière du service du Développement Rural de<br />
Ua Pou.<br />
Des projets de c<strong>la</strong>ssement en espace protégé du massif principal et de création d'une pépinière<br />
d'espèces patrimoniales sont en cours mais n'ont pas encore abouti.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
47/81
Actions de conservation à mener<br />
Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement de tout ou partie<br />
<strong>des</strong> îlots de Ua Pou ainsi que du massif montagneux central pourraient être proposés.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être initiée pour stopper le<br />
développement de pestes majeures comme Leucaena leucocepha<strong>la</strong> et Acacia farnesiana et<br />
éradiquer <strong>des</strong> pestes potentielles récemment introduites <strong>dans</strong> l'île (Tecoma stans, Lantana<br />
camara…).<br />
Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandée afin de préserver <strong>la</strong><br />
végétation d'altitude et de permettre <strong>la</strong> restauration de <strong>la</strong> végétation mésophile de basse<br />
altitude.<br />
Certains îlots pourraient être réhabilités par l'éradication <strong>des</strong> rats et <strong>la</strong> réintroduction d'espèces<br />
végétales patrimoniales.<br />
Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau de <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> îlots<br />
ainsi qu'au sein <strong>des</strong> forêts mésophiles de basse altitude qui ne sont actuellement pas<br />
représentées <strong>dans</strong> les sites proposés du fait d'un manque de connaissances de ce type de<br />
végétation à Ua Pou.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Au sein de l'archipel marquisien, le massif montagneux central de Ua Pou constitue le site<br />
paysager le plus exceptionnel de par <strong>la</strong> présence <strong>des</strong> pics si caractéristiques.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Ua Pou fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est sa géologie complexe avec <strong>la</strong> présence <strong>des</strong><br />
pics. Ces derniers constituent à <strong>la</strong> fois un paysage exceptionnel comme noté au critère<br />
précédent, mais également un élément géomorphique ayant une grande signification.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 35% de <strong>la</strong> flore de Ua Pou est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 5 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />
adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Ua Pou <strong>dans</strong> les<br />
genres Cyrtandra (3 espèces), Scaevo<strong>la</strong> (3 espèces), Psychotria (2 espèces), Cyperus (3<br />
espèces) ou encore Bidens (2 espèces).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
48/81
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />
<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent 5 <strong>des</strong> 6 espèces protégées présentes sur Ua Pou ainsi que plus de 80% <strong>des</strong><br />
taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de même<br />
pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
49/81
V.7. Fatu 'uku<br />
Description succincte<br />
Cet îlot inhabité culmine à 361 m d'altitude pour une superficie émergée de 0,75 km ², soit<br />
75 ha (Carte 8). Il se présente sous <strong>la</strong> forme d'une massue dont le manche regarde l'Ouest et<br />
comporte un p<strong>la</strong>teau sommital entouré de fa<strong>la</strong>ises difficilement franchissables. Sa côte Nord<br />
dotée d'une fa<strong>la</strong>ise non végétalisée et d'un g<strong>la</strong>cis en contrebas témoigne d'éboulements<br />
successifs et donc de l'instabilité de l'île.<br />
Cette difficulté d'accès est <strong>la</strong> cause de <strong>la</strong> méconnaissance de l'île par les scientifiques.<br />
Néanmoins, cette île est réputée pour sa popu<strong>la</strong>tion de Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises – Kotue /<br />
'Otue (Gallicolumba rubescens), oiseau protégé endémique de l'archipel et trouvé ailleurs<br />
uniquement à Hatuta'a.<br />
Par ailleurs, Fatu 'uku a été désigné par un collège d'experts comme site de conservation à<br />
priorité haute en Polynésie française, pour sa végétation littorale, ses colonies d'oiseaux de<br />
mer et <strong>la</strong> présence de <strong>la</strong> Gallicolombe, oiseau protégé (Meyer et al., 2005).<br />
Réglementation<br />
Dans le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa, l'île de Fatu 'uku est c<strong>la</strong>ssée comme site naturel<br />
protégé (zone naturelle <strong>des</strong> îlots - NDi). Son accès est limité aux chercheurs et aux personnes<br />
autorisées. Les introductions de p<strong>la</strong>ntes et d'animaux y sont interdites tandis que <strong>la</strong> gestion <strong>des</strong><br />
chèvres sera entreprise afin de limiter leurs dégâts sur le milieu naturel.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
50/81
Carte 8 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Fatu 'uku (île entière)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
51/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique sur Fatu 'uku n'a été réalisée, aussi l'information botanique est<br />
disséminée <strong>dans</strong> différents ouvrages ou sites internet.<br />
Adamson A.M. 1936 (Réed. 1971). Marquesan insects: environment. Bernice P.<br />
Bishop Museum Bulletin 139. Honolulu, Hawai'i (Kraus reprint Co. N.Y.).<br />
Ce document dresse un portrait rapide de l'île et succinct de sa végétation, en citant 6 espèces<br />
végétales.<br />
B<strong>la</strong>nvil<strong>la</strong>in C. & Lernould J.M. 2002. La gallicolombe et autres oiseaux endémiques<br />
<strong>des</strong> Marquises. CEPA Magazine 8: 10-12.<br />
Cet article porte sur le recensement de <strong>la</strong> gallicolombe <strong>des</strong> Marquises, notamment à Fatu 'uku<br />
en avril 2002. Il décrit rapidement <strong>la</strong> végétation de l'île, indique <strong>la</strong> présence de rat polynésien<br />
et note <strong>la</strong> possibilité d'introduction de chèvres peu avant.<br />
Candelot J.L. 2000. Des légen<strong>des</strong> aux sciences de <strong>la</strong> terre … ou Fatu Huku et autres<br />
îles ou îlots oubliés, mythiques ou disparus de l'archipel <strong>des</strong> îles Marquises, Polynésie<br />
française. Ua Pou. Document non publié.<br />
Ce texte présente l'île de Fatu 'uku et met en évidence son instabilité au cours <strong>des</strong> 250<br />
dernières années avec <strong>la</strong> perte <strong>des</strong> 9/10 èmes de sa superficie.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 15 taxons présents à Fatu 'uku. Ces informations<br />
proviennent essentiellement <strong>des</strong> échantillons récoltés le 19 novembre 1930 par Guil<strong>la</strong>ume<br />
Lebronnec, naturaliste amateur de Hiva Oa.<br />
Seitre R. & Seitre J. 1991. Causes de disparition <strong>des</strong> oiseaux terrestres de Polynésie<br />
française. SPREP Occasional paper series 8. Nouméa, Nouvelle Calédonie.<br />
Cet article détaille l'avifaune de Fatu 'uku tout en décrivant l'île et son accès, et citant trois<br />
espèces végétales.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet ne cite qu'un seul taxon présent à Fatu 'uku, le cocotier.<br />
Flore<br />
La flore de Fatu 'uku est très mal connue du fait de <strong>la</strong> difficulté d'accès et de l'absence d'étude<br />
botanique précise. Les connaissances <strong>floristique</strong>s proviennent de plusieurs expéditions de<br />
naturalistes, essentiellement celles de <strong>la</strong> Whitney Expedition du 8 novembre 1922 et de <strong>la</strong><br />
Pacific Entomological Survey du 19 novembre 1930. Par ailleurs, les 27 mai 2006 et 29 août<br />
2007, deux tentatives de prospections dont faisait partie l'auteur ont été <strong>la</strong>ncées sans succès ;<br />
seules quelques rapi<strong>des</strong> observations incomplètes ont été réalisées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
52/81
Dans l'état actuel <strong>des</strong> connaissances, l'île comporte alors un minimum de 13 espèces indigènes<br />
dont 2 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Il est néanmoins probable que ces chiffres puissent être<br />
doublés à l'issue de prospections botaniques complémentaires. La présence d'autres espèces<br />
endémiques et protégées est attendue.<br />
Végétation<br />
La végétation de Fatu 'uku peut être mieux appréhendée que <strong>la</strong> flore du fait d'observations à<br />
distance en 2006 et 2007 et de <strong>la</strong> comparaison possible avec d'autres îles <strong>marquisiennes</strong>.<br />
Les fa<strong>la</strong>ises et zones de forte pente présentent ainsi une formation essentiellement herbacée<br />
(Leptochloa xerophi<strong>la</strong>, Portu<strong>la</strong>ca lutea, Pennisetum articu<strong>la</strong>re) et comprenant de rares arbres<br />
ou arbustes (Pisonia grandis, Waltheria tomentosa). Le p<strong>la</strong>teau est en grande partie couvert<br />
d'une forêt de Pisonia grandis avec quelques autres arbres plus rares (Sapindus saponaria,<br />
Thespesia populnea).<br />
Il s'agit d'une île comprenant très peu d'espèces introduites, et alors essentiellement <strong>des</strong><br />
introductions polynésiennes naturalisées et intégrées à <strong>la</strong> végétation naturelle depuis plusieurs<br />
centaines d'années.<br />
Dans le cadre <strong>des</strong> Marquises, <strong>la</strong> végétation de Fatu 'uku peut ainsi être considérée comme<br />
proche de l'état primaire.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Fatu 'uku, mais également Hatu iti et Hatuta'a, constituent les seules îles <strong>marquisiennes</strong> dont<br />
<strong>la</strong> végétation est proche de l'état originel, avant l'arrivée de l'homme <strong>dans</strong> l'archipel. Les<br />
enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Fatu 'uku consistent ainsi essentiellement en <strong>la</strong><br />
préservation en l'état de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation, en limitant notamment les possibilités<br />
d'introduction d'espèces animales ou végétales allochtones. Le maintien de <strong>la</strong> végétation<br />
locale sera par ailleurs bénéfique à <strong>la</strong> préservation de l'avifaune.<br />
Malheureusement, depuis au moins 2001, <strong>des</strong> chèvres ont été lâchées sur Fatu 'uku par un<br />
habitant de Hiva Oa. En 2007, 4 chèvres ont ainsi été observées sur <strong>la</strong> partie Ouest de l'île. Il<br />
n'est pas certain qu'elles aient pu atteindre le p<strong>la</strong>teau sommital.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> présence de Gallicolombe indique que le rat noir, prédateur redoutable<br />
d'oiseaux et de graines, est absent de Fatu 'uku.<br />
Actions de conservation menées<br />
Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île en zone de site protégé <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa,<br />
aucune action de conservation n'a été menée à Fatu 'uku. Seules <strong>des</strong> tentatives d'évaluations<br />
<strong>floristique</strong>, faunistique et archéologique ont été menées en 2006 et 2007, sans succès. A noter<br />
qu'en 2002, une mission de <strong>la</strong> Société d'Ornithologie de Polynésie Manu s'est rendue sur Fatu<br />
'uku en hélicoptère avec une équipe de journalistes de RFO, et a effectué un certain nombre<br />
d'observations de l'avifaune, malheureusement non publiées.<br />
Actions de conservation à mener<br />
D'un point de vue réglementaire, il conviendrait, en plus du c<strong>la</strong>ssement en zone de site<br />
protégé du PGA, de c<strong>la</strong>sser l'île <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement en tant que réserve<br />
naturelle intégrale. Un tel c<strong>la</strong>ssement avait déjà été évoqué durant les années 1970 (Dahl,<br />
1980).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
53/81
L'éradication <strong>des</strong> chèvres devra impérativement être menée à bien afin d'assurer <strong>la</strong> pérennité<br />
de <strong>la</strong> couverture végétale et par là même celle de l'avifaune.<br />
Enfin, <strong>des</strong> inventaires <strong>floristique</strong>s, faunistiques et archéologiques devront être entrepris afin<br />
de cerner l'état initial de l'île.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
L'île de Fatu 'uku possède, de par ses fa<strong>la</strong>ises maritimes atteignant plus de 300 m de hauteur et<br />
l'absence d'activité humaine (aucune construction ni érosion), un paysage d'une beauté<br />
exceptionnelle.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
Fatu 'uku fait partie d'un archipel volcanique provenant du fonctionnement d'un point chaud<br />
océanique intrap<strong>la</strong>que. Elle se caractérise néanmoins par <strong>des</strong> phénomènes d'érosion accélérée<br />
avec <strong>des</strong> effondrements importants entre 1774 et 1803 puis un peu avant 1940 qui lui firent<br />
perdre les 9/10 èmes de sa superficie.<br />
L'île de Fatu 'uku illustre donc les processus d'érosion auxquels sont soumises les îles<br />
volcaniques océaniques, avec d'autant plus de pertinence, que les îles <strong>marquisiennes</strong> ne<br />
présentent pas de formation corallienne ou de <strong>la</strong>gon pouvant amortir les effets de <strong>la</strong> houle.<br />
Il faut également noter que, <strong>dans</strong> les légen<strong>des</strong> <strong>marquisiennes</strong>, l'île de Fatu 'uku était autrefois<br />
habitée et connue un cataclysme majeur l'ayant mise sans <strong>des</strong>sus <strong>des</strong>sous.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
L'île est insuffisamment connue pour mettre en évidence de tels processus.<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
L'île de Fatu 'uku est, avec Hatuta'a et Hatu iti, l'île dont les formations végétales littorales à<br />
supra-littorales sont les mieux conservées de l'archipel <strong>des</strong> Marquises et au sein <strong>des</strong>quelles il<br />
est raisonnable d'identifier <strong>des</strong> espèces végétales remarquables.<br />
Re<strong>la</strong>tivement à l'avifaune, Fatu 'uku est indubitablement un site exceptionnel grâce aux<br />
popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux marins et surtout par <strong>la</strong> présence d'une <strong>des</strong> deux popu<strong>la</strong>tions relictuelles<br />
de <strong>la</strong> Gallicolombe <strong>des</strong> Marquises (Gallicolumba rubescens), oiseau endémique <strong>des</strong><br />
Marquises c<strong>la</strong>ssé en danger (EN) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> liste rouge <strong>des</strong> oiseaux menacés de l'UICN.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
54/81
V.8. Hiva Oa<br />
Description succincte<br />
L'île de Hiva Oa mesure 40 km d'Ouest en Est et culmine à 1276 m au Mont Temetiu pour<br />
une superficie de 315 km² (Carte 9). Elle présente une arête dorsale orientée Ouest – Est<br />
reliant les deux principales caldeiras situées à Atuona et à Puamau et dotée de hauts p<strong>la</strong>teaux<br />
intérieurs de 300 à 600 m d'altitude entaillés par <strong>des</strong> ravins. Les principales vallées habitées<br />
sont Atuona et Taaoa sur <strong>la</strong> côte Sud-Ouest et Hanaiapa, Hanapaaoa et Puamau sur <strong>la</strong> côte<br />
Nord.<br />
Par ailleurs, 2 sites sur l'île de Hiva Oa ont été désignés par un collège d'expert comme sites<br />
de conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- mont Ootua pour de petites étendues de forêts de nuages et le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes<br />
endémiques rares et menacées (priorité intermédiaire),<br />
- sommets et pentes <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani pour leurs gran<strong>des</strong> superficies de forêts<br />
de nuages et le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes et escargots rares, menacés et protégés<br />
(prioritaire).<br />
Réglementation<br />
Le p<strong>la</strong>n général d'aménagement de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa a été rendu exécutoire le 26 mai<br />
2009. Il présente plusieurs zones naturelles :<br />
- zone de protection <strong>des</strong> ressources en eau où l'urbanisation est interdite ; il s'agit<br />
essentiellement de protéger les sites de captage ou forage existants ou potentiels<br />
(NCEc),<br />
- zone de haute montagne (NDF) ; il s'agit de <strong>la</strong> conservation <strong>des</strong> forêts naturelles<br />
coiffant les crêtes de l'île.<br />
L'île de Hiva Oa ne présente aucune zone protégée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
55/81
Carte 9 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Hiva Oa (2 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
56/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Hiva Oa n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />
un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />
Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />
l'information.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 576 taxons présents à Hiva Oa, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (203) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Meyer J.Y. 1995. Rapport de mission à Hiva Oa (archipel <strong>des</strong> Marquises) 22 août – 30<br />
août 1995. Contribution à <strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française n°4. Délégation à <strong>la</strong><br />
Recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />
Ce rapport effectue une première <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> zones naturelles d'intérêt <strong>floristique</strong> et <strong>des</strong><br />
p<strong>la</strong>ntes envahissantes de Hiva Oa à partir de prospections au Mont Ootua, au Mont Temetiu et<br />
sur <strong>la</strong> côte Sud-Ouest de Taaoa. Deux sites sont alors recommandés comme zones protégées :<br />
le Mont Ootua qui possède une riche forêt de nuages à son sommet avec l'espèce endémique<br />
Apetahia longistigmata et le Mont Temetiu et ses alentours, site <strong>floristique</strong>ment le plus riche<br />
de Hiva Oa. Les impacts <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes Syzygium cumini, Psidium cattleianum et<br />
Rubus rosifolius sont mis en évidence.<br />
Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />
Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />
Ce rapport fait état de nouvelles prospections aux alentours <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani sur<br />
l'île de Hiva Oa. Il insiste sur <strong>la</strong> nécessité de c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> Monts Ootua et Temetiu et de<br />
leurs alentours. Il note par ailleurs les dégâts occasionnés par les cochons sauvages ainsi que<br />
par les p<strong>la</strong>ntes envahissantes Syzygium cumini et Psidium cattleianum.<br />
Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />
du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />
Rapport non publié.<br />
Ce rapport présente succinctement les résultats de nouvelles prospections sur les crêtes<br />
d'altitude <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani à Hiva Oa.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 526 taxons présents à Hiva Oa, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (217) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission à Fatu Hiva et Hiva Oa<br />
(Marquises sud) du 13 au 24 aout 2007 : évaluation de <strong>la</strong> situation du miconia et statut de <strong>la</strong><br />
biodiversité terrestre. Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé / Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />
Ce rapport fait état de prospections de certains sites naturels de Hiva Oa sans en détailler les<br />
résultats : vallée Hanamate, sommets Ootua et Tapeata, sentier <strong>des</strong> monts Temetiu et Feani.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
57/81
Flore<br />
La flore de Hiva Oa peut être considérée comme bien connue puisque plus d'une dizaine<br />
d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2007. La flore indigène atteint<br />
ainsi 206 taxons pour 45% d'endémisme, ce qui est moins riche que <strong>la</strong> flore de Nuku Hiva qui<br />
est légèrement plus grande, et plus riche que <strong>la</strong> flore <strong>des</strong> plus petites îles comme Ua Pou, , Ua<br />
Huka, Tahuata et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les espèces endémiques, 19 sont<br />
propres à l'île de Hiva Oa.<br />
Parmi ces 19 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 17 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles <strong>des</strong><br />
Monts Temetiu, Feani et Ootua. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 92 endémiques <strong>des</strong><br />
Marquises identifiées à Hiva Oa, ce sont alors 65 taxons (70%) qui sont restreints à ces forêts<br />
de nuages.<br />
La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Hiva Oa occupe une position<br />
particulière. En effet, les milieux naturels sont <strong>dans</strong> l'ensemble très dégradés par différentes<br />
espèces végétales dont les principales sont le pistachier – Syzygium cumini, le goyavier de<br />
Chine – Psidium cattleianum et le framboisier – Rubus rosifolius. Le tulipier du Gabon –<br />
Spathodea campanu<strong>la</strong>ta est également naturalisé tout comme une vigne – Vitis <strong>la</strong>brusca.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Hiva Oa, 2<br />
sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 9). Ces sites regroupent une grande<br />
partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont constitués<br />
essentiellement de formations naturelles peu dégradées et dont <strong>la</strong> secondarisation est limitée.<br />
Il faut néanmoins noter que du fait de <strong>la</strong> méconnaissance <strong>des</strong> vallées et p<strong>la</strong>nèzes de basse et<br />
moyenne altitu<strong>des</strong>, aucun site ne présente de formations semi-sèches.<br />
Sommets <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani, crêtes, vallons et contreforts<br />
Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de Hiva Oa comprenant les Monts Temetiu et<br />
Feani, les crêtes les reliant, les p<strong>la</strong>nèzes disséquées du Nord-Ouest ainsi que les contreforts de<br />
l'Est et du Sud donnant sur les vallées de Atuona et Taaoa. Il s'échelonne entre 600 et 1276 m<br />
d'altitude. Il s'agit du site de conservation <strong>des</strong> Monts Temetiu et Feani proposé par Meyer et<br />
al. (2005).<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages<br />
mais les bas de p<strong>la</strong>nèze et fa<strong>la</strong>ises comprennent également <strong>des</strong> formations hygrophiles. Cette<br />
diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 85% <strong>des</strong> espèces<br />
endémiques de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Hiva Oa. Par<br />
ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et comprenant<br />
le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y apparaît donc<br />
comme exceptionnellement riche et re<strong>la</strong>tivement préservée.<br />
D'un point de vue foncier, l'ensemble du site est probablement privé. Il faut néanmoins<br />
remarquer que ce dernier est constitué de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones<br />
sommitales très difficiles à atteindre.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du PGA<br />
en zone de haute montagne afin d'assurer <strong>la</strong> conservation de sa végétation remarquable.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
58/81
Monts Ootua et Tapeata, crêtes, vallons et contreforts<br />
Ce site est constitué <strong>des</strong> Monts Ootua et Tapeata et <strong>des</strong> vallons, crêtes et contreforts associés,<br />
entre 600 et 900 m d'altitude. Il s'agit du site de conservation du mont Ootua proposé par<br />
Meyer et al. (2005).<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêt de nuages<br />
mais certaines zones en contrebas comprennent également <strong>des</strong> formations hygrophiles. Il<br />
s'agit de <strong>la</strong> seule station connue de l'espèce protégée Apetahia longistigmata sur Hiva Oa.<br />
D'un point de vue foncier, l'ensemble du site est probablement privé.<br />
D'un point de vue réglementaire, <strong>la</strong> plus grande partie du site est c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du PGA<br />
en zone de haute montagne afin d'assurer <strong>la</strong> conservation de sa végétation remarquable.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Hiva Oa tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, le site <strong>des</strong> monts Temetiu et Feani est encore re<strong>la</strong>tivement peu<br />
dégradé et <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques s'y développent apparemment<br />
encore de façon satisfaisante. Par contre, le site <strong>des</strong> Monts Ootua et Tapeata est en partie<br />
envahi par <strong>des</strong> pestes végétales : <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de conservation pour certaines espèces<br />
particulièrement menacées pourraient y être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />
cochons sauvages ponctuellement chassés par les habitants. Les cochons retournent le sol,<br />
contribuent parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes remarquables et favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression<br />
<strong>des</strong> mauvaises herbes introduites.<br />
Enfin, les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont re<strong>la</strong>tivement développées à Hiva Oa. Elles contribuent<br />
ainsi à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation<br />
exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />
Actions de conservation menées<br />
Les seules actions de conservation menées ont consisté en <strong>la</strong> préservation du bois de santal<br />
marquisien (Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense) par le SDR via <strong>la</strong> récolte de semences sur<br />
les popu<strong>la</strong>tions naturelles de l'île, leur germination en pépinière et <strong>la</strong> constitution de<br />
p<strong>la</strong>ntations conservatoires depuis 2007.<br />
Actions de conservation à mener<br />
Des c<strong>la</strong>ssements en espaces protégés de <strong>la</strong> zone sommitale de Temetiu-Feani et <strong>des</strong> monts<br />
Ootua et Tapeata pourraient être proposés.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes <strong>dans</strong> les sites <strong>floristique</strong>ment remarquables<br />
doit être initiée pour parvenir au contrôle de certaines pestes majeures comme le pistachier –<br />
Syzygium cumini et le goyavier de Chine – Psidium cattleianum.<br />
Une diminution <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de cochons par <strong>la</strong> chasse est hautement recommandée <strong>dans</strong><br />
ces mêmes sites.<br />
Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> zones de basse et<br />
moyenne altitude <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord d'île, zones demeurant <strong>la</strong>rgement méconnues <strong>des</strong><br />
botanistes. Du résultat de ces prospections dépendra <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt<br />
<strong>floristique</strong> pour Hiva Oa, composé de formations végétales semi-xérophiles.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
59/81
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les contreforts du massif montagneux principal du mont Temetiu<br />
contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Hiva Oa. Les fa<strong>la</strong>ises et cirques<br />
les composant en font un site paysager exceptionnel.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Hiva Oa fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est d'être l'île <strong>la</strong> plus haute <strong>des</strong> Marquises et de<br />
consister en <strong>la</strong> jonction de deux appareils volcaniques distincts.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 45% de <strong>la</strong> flore de Ua Huka est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 19 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, une grande partie de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La<br />
radiation adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Hiva Oa<br />
<strong>dans</strong> les genres Psychotria (6 espèces), Myrsine (4 espèces), Cyrtandra (3 espèces) ou encore<br />
Melicope (2 espèces) et Coprosma (2 espèces).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels peu secondarisés et dont <strong>la</strong><br />
végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent <strong>la</strong> moitié <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Hiva Oa ainsi que plus <strong>des</strong><br />
deux tiers <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en<br />
est de même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
60/81
V.9. Tahuata<br />
Description succincte<br />
L'île de Tahuata se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant <strong>la</strong>rge au Nord et fin au Sud, ouvert<br />
vers le Sud-Est, de 69 km² et culminant au Mont Haaoiputeomo à 1050 m d'altitude (Carte<br />
10). Les vallées principales de Vaitahu, Hapatoni, Motopu et Hanatetena sont habitées. L'île<br />
conserve un caractère bien forestier, les zones sèches étant restreintes à basse altitude autour<br />
de Motopu et sur <strong>la</strong> pointe Sud. Les vallées sont généralement boisées du niveau de <strong>la</strong> mer<br />
jusque sur <strong>la</strong> caldeira centrale. Seule <strong>la</strong> vallée de Hanatetena, située du coté interne de <strong>la</strong><br />
caldeira, s'achève par une fa<strong>la</strong>ise de plusieurs centaines de mètres de hauteur, les autres<br />
vallées entail<strong>la</strong>nt progressivement les p<strong>la</strong>nèzes déjà très disséquées.<br />
Par ailleurs, 2 sites sur l'île de Tahuata ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />
conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- sommet et crêtes et vallons perchés du Mont Haaoiputeomo pour <strong>la</strong> forêt <strong>des</strong> nuages<br />
entre 800 et 1000 m et pour le nombre élevé de p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares,<br />
menacés et protégés (priorité haute).<br />
- vallée de Motopu et vallées environnantes pour <strong>la</strong> présence d'espèces végétales<br />
endémiques menacées, notamment en forêt mésophile à semi-xérophile (priorité<br />
basse).<br />
Réglementation<br />
La commune de Tahuata ne présente aucun espace protégé, ni <strong>dans</strong> le cadre du code de<br />
l'environnement, ni <strong>dans</strong> celui du code de l'urbanisme, aucun PGA n'étant en p<strong>la</strong>ce ni <strong>la</strong>ncé.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
61/81
Carte 10 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Tahuata (2 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
62/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Tahuata n'a encore été publiée <strong>dans</strong><br />
un rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de<br />
Polynésie française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de<br />
l'information.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 206 taxons présents à Tahuata, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (136) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />
du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />
Rapport non publié.<br />
Ce document rapporte les prospections effectuées entre le niveau de <strong>la</strong> mer et 600 m d'altitude<br />
<strong>dans</strong> les vallées de Vaitahu, Hapatoni, Hanatetena et Motopu sur l'île de Tahuata. Il met en<br />
évidence <strong>la</strong> présence de beaux vestiges de forêts mésophiles.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 296 taxons présents à Tahuata, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (163) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Flore<br />
La flore de Tahuata peut être considérée comme re<strong>la</strong>tivement bien connue puisqu'une demidouzaine<br />
d'expéditions naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène<br />
atteint ainsi 162 taxons pour 41% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles<br />
de tailles simi<strong>la</strong>ires comme Ua Pou, Ua Huka et Fatuiva. Il faut également noter que parmi les<br />
espèces endémiques, 9 espèces sont propres à l'île de Tahuata.<br />
Parmi ces 9 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 6 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles aux<br />
alentours de <strong>la</strong> crête sommitale Haaoiputeomo et une autre sur ses contreforts Est, en bas de<br />
fa<strong>la</strong>ise. En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 67 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à<br />
Tahuata, ce sont alors 40 taxons (60%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles.<br />
La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Tahuata occupe une position<br />
particulière. En effet, les milieux naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales<br />
pouvant avoir un impact sur leur conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu<br />
nombreuses sur Tahuata et, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones habitées ou aux zones<br />
ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Tahuata, 2<br />
sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 10). Ces sites regroupent <strong>la</strong> plus<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
63/81
grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont<br />
constitués essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong><br />
secondarisation est limitée ou absente.<br />
Sommet de Haaoiputeomo, crêtes et vallons perchés environnants, fa<strong>la</strong>ises et<br />
contreforts<br />
Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale du mont Haaoiputeomo, <strong>des</strong> vallons perchés<br />
alentours et <strong>des</strong> contreforts du massif donnant sur <strong>la</strong> côte Sud-Est (haute vallée de<br />
Hanatetena). Il s'agit du site de conservation du Mont Haaoiputeomo proposé par Meyer et al.<br />
(2005).<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles tandis que les<br />
fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts portent une végétation à tendance hygrophile, plus sèche que les<br />
formations précédentes. Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus<br />
de 75% <strong>des</strong> endémiques <strong>marquisiennes</strong> de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus<br />
riche de Tahuata. Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores<br />
ensauvagés et comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La<br />
végétation y apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plus grande partie du site est probablement située en terres<br />
privées. Il faut néanmoins remarquer que ces dernières sont constituées de pentes très fortes,<br />
de fa<strong>la</strong>ises ou <strong>des</strong> zones sommitales très difficiles à atteindre ou mettre en valeur.<br />
D'un point de vue réglementaire, le site ne comporte aucune spécification particulière.<br />
Vallées de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord-Est<br />
Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> vallées de Ivaiva iti, Ivaiva nui, Hanahio, Hanapeto et<br />
Vaipuha ainsi que les hautes vallées de Motopu et Oehau, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nèze située entre Ivaiva nui et<br />
Vaitahu et le f<strong>la</strong>nc Sud-Est de <strong>la</strong> caldeira principale entre Hanatetena et Moteve. Il est<br />
limitrophe du site précédent au Nord. Il s'agit d'une extension du site de conservation de<br />
Motopu de Meyer et al. (2005) aux vallées situées à l'Ouest et à l'Est.<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations mésophiles et semi-xérophiles<br />
(ou semi-sèches). Il s'agit <strong>des</strong> forêts qualifiées de "sèches" <strong>des</strong> Marquises qui sont gravement<br />
menacées par le surpâturage herbivore et qui comprennent quelques bijoux botaniques au sein<br />
d'une végétation re<strong>la</strong>tivement commune. Les fa<strong>la</strong>ises situées <strong>dans</strong> le fond <strong>des</strong> vallées ou à<br />
proximité <strong>des</strong> crêtes abritent, quant à elles, de nombreuses endémiques plus ou moins<br />
menacées. Les formations littorales sont également remarquables. L'ensemble constitue <strong>des</strong><br />
refuges pour le Pahi ou Martin-Chasseur <strong>des</strong> Marquises. Les espèces introduites naturalisées<br />
sont, pour <strong>la</strong> plupart, restreintes aux zones ouvertes et ne rentrent que peu <strong>dans</strong> les formations<br />
naturelles.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> totalité de ces vallées est probablement privée.<br />
D'un point de vue réglementaire, aucun texte n'est à signaler.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Tahuata tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />
peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />
développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />
conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
64/81
Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />
Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />
parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />
herbes introduites.<br />
Enfin, Tahuata est probablement l'une <strong>des</strong> îles où les p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont le moins<br />
nombreuses et le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent<br />
à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur remp<strong>la</strong>cement par une végétation<br />
exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />
Actions de conservation menées<br />
A notre connaissance, aucune action de conservation n'a été menée sur Tahuata. Seules <strong>des</strong><br />
graines de santal ont été récoltées à partir de 1999 par le SDR à <strong>des</strong> fins de multiplication à <strong>la</strong><br />
pépinière de Hiva Oa.<br />
Actions de conservation à mener<br />
Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> vallées sèches de <strong>la</strong> partie Nord de<br />
l'île ainsi que de <strong>la</strong> zone sommitale de Haaoiputeomo et de ses contreforts pourraient être<br />
proposés.<br />
Par ailleurs, un PGA futur pourrait également englober en zone de site protégé (ND) <strong>la</strong> plus<br />
grande partie <strong>des</strong> sites proposés.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être envisagée, au moins pour <strong>des</strong><br />
actions ponctuelles préventives.<br />
Un contrôle <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandé.<br />
Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> sites proposés mais<br />
également de <strong>la</strong> pointe Sud de l'île. Il s'agit en effet de l'île dont <strong>la</strong> végétation est <strong>la</strong> moins<br />
connue, notamment à basse altitude <strong>dans</strong> les vallées sèches. Du résultat de ces prospections<br />
dépendront <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Tahuata et <strong>la</strong> délimitation<br />
précise <strong>des</strong> sites <strong>floristique</strong>s remarquables proposés.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Au sein <strong>des</strong> sites proposés, les fa<strong>la</strong>ises <strong>des</strong> contreforts Sud-Est du massif montagneux<br />
principal contribuent de façon importante à <strong>la</strong> beauté <strong>des</strong> paysages de Tahuata.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Tahuata fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
65/81
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 41% de <strong>la</strong> flore de Tahuata est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 9 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />
adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Tahuata <strong>dans</strong> les<br />
genres Psychotria (4 espèces), Pteris (4 espèces), Cyperus (4 espèces), Cyrtandra (3 espèces),<br />
Myrsine (3 espèces), ou encore Bidens (2 espèces).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />
<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent <strong>la</strong> totalité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Tahuata ainsi que plus de<br />
90% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />
même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
66/81
V.10. Mohotani<br />
Description succincte<br />
L'île de Mohotani culmine à 531 m et atteint une superficie de 12,8 km² (Carte 11). Elle se<br />
présente sous <strong>la</strong> forme d'un p<strong>la</strong>teau re<strong>la</strong>tivement peu pentu entouré de pentes fortes et fa<strong>la</strong>ises<br />
abruptes à l'Est et de petites fa<strong>la</strong>ises et baies à l'Ouest. La couverture végétale y est<br />
re<strong>la</strong>tivement variée avec une remarquable forêt cathédrale de Pu'atea - Pisonia grandis, <strong>des</strong><br />
formations à Tou - Cordia subcordata et Mi'o - Thespesia populnea mais également plus de<br />
370 hectares (29% de <strong>la</strong> surface de l’île) de sols nus et érodés causés par le surpâturage <strong>des</strong><br />
moutons introduits. Plusieurs espèces végétales rares, endémiques et/ou protégées sont<br />
trouvées sur l'île (notamment le genre endémique Lebronnecia - Fautea) tandis qu'elle<br />
constitue un refuge pour une espèce d'oiseau endémique, le Monarque de Mohotani. L'île<br />
porte, par ailleurs, <strong>des</strong> vestiges d'une occupation polynésienne ancienne au moins ponctuelle.<br />
Cette île constitue également une source de viande (moutons) et de bois de sculpture (Tou -<br />
Cordia subcordata et Mi’o - Thespesia populnea) pour les habitants <strong>des</strong> îles voisines de Hiva<br />
Oa et Tahuata et <strong>des</strong> opérations officielles de récolte y sont menées.<br />
Par ailleurs, Mohotani a été désigné par un collège d'experts parmi les 15 sites de<br />
conservation prioritaires en Polynésie française, pour ses formations végétales mésophiles et<br />
littorales, ses espèces végétales rares ou protégées, ses colonies d'oiseaux de mer et <strong>la</strong><br />
présence du Monarque de Mohotani, oiseau endémique protégé (Meyer et al., 2005).<br />
Réglementation<br />
L'île de Mohotani a été c<strong>la</strong>ssée <strong>dans</strong> le cadre du code de l'aménagement du Territoire par<br />
l'arrêté 2559 DOM du 28 juillet 1971 portant c<strong>la</strong>ssement en vue de leur préservation du <strong>la</strong>gon<br />
de l'île de Manuae ou Scilly dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles Sous-le-<br />
Vent et de divers îles et îlots dépendant de <strong>la</strong> circonscription administrative <strong>des</strong> îles<br />
Marquises. Cet arrêté a été publié au Journal Officiel de <strong>la</strong> Polynésie française le 15 août<br />
1971. Les îles et îlot de Eiao, Hatuta'a, Motu One et Mohotani ont ultérieurement été rec<strong>la</strong>ssés<br />
en aire protégée de catégorie IV (aire de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces) selon <strong>la</strong><br />
délibération sur <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> nature en Polynésie française, par l'arrêté 1225 PR du 14<br />
août 2000.<br />
Il faut par ailleurs noter que le domaine public maritime de ces îles <strong>marquisiennes</strong> est<br />
également c<strong>la</strong>ssé, ce qui englobe le sol et le sous-sol <strong>des</strong> eaux territoriales atteignant une<br />
<strong>la</strong>rgeur voisine de 22 km autour <strong>des</strong> côtes de l'île même<br />
Par ailleurs, <strong>dans</strong> le PGA de <strong>la</strong> commune de Hiva Oa, l'île de Mohotani est c<strong>la</strong>ssée comme<br />
site naturel protégé (zone naturelle <strong>des</strong> îlots - NDi). Son accès est limité aux chercheurs et aux<br />
personnes autorisées. Les introductions de p<strong>la</strong>ntes et d'animaux y sont interdites tandis que <strong>la</strong><br />
gestion <strong>des</strong> moutons sera entreprise afin de limiter leurs dégâts sur le milieu naturel.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
67/81
Carte 11 : Site d'intérêt <strong>floristique</strong> proposé sur l'île de Mohotani (île entière)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
68/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Une synthèse <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s de Mohotani a été réalisée en 2007, comprenant une<br />
analyse bibliographique, un inventaire <strong>floristique</strong> et une carte de <strong>la</strong> végétation (Butaud &<br />
Jacq, 2007).<br />
Butaud J.F. & Jacq F. 2007. Eléments pour servir au p<strong>la</strong>n de gestion de l'aire protégée<br />
de l'île de Mohotani, archipel <strong>des</strong> Marquises, groupe Sud. Direction de l’Environnement,<br />
Polynésie française.<br />
Ce rapport effectue <strong>la</strong> synthèse de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> connaissances portant sur Mohotani :<br />
découverte, géographie, géologie, climatologie, flore, végétation, faune, archéologie, activités<br />
humaines… Re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> flore, il résume exhaustivement les prospections botaniques,<br />
fait l'inventaire de <strong>la</strong> flore et dresse <strong>la</strong> première carte de végétation de Mohotani. Des<br />
recommandations quant à <strong>la</strong> gestion de l'île sont finalement proposées.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 71 taxons présents à Mohotani, parmi lesquels figurent 36<br />
indigènes et 35 introduites.<br />
Meyer J.Y. 1996. L'île de Mohotani (Motane) : état de <strong>la</strong> biodiversité et principales<br />
menaces. Contribution à <strong>la</strong> biodiversité de Polynésie française n°2. Délégation à<br />
l'Environnement. Tahiti. Rapport non publié.<br />
Ce rapport effectue une première synthèse <strong>floristique</strong> et faunistique de Mohotani, pointe du<br />
doigt les menaces aux formations végétales et à l'avifaune et propose <strong>des</strong> recommandantions<br />
de gestion.<br />
Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />
Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />
Ce rapport fait état de nouvelles espèces végétales récoltées sur l'île de Mohotani et de <strong>la</strong><br />
nécessité de mise en p<strong>la</strong>ce d'une clôture autour de <strong>la</strong> forêt de Pisonia grandis pour <strong>la</strong> protéger<br />
<strong>des</strong> moutons.<br />
Sachet M.H., Schäfer P.A. & Thibault J.C. 1975. Mohotani : une île protégée aux<br />
Marquises. BSEO 193: 557-568.<br />
Cet article dresse un état <strong>des</strong> lieux de l'île de Mohotani, notamment un inventaire <strong>floristique</strong> et<br />
une première carte de végétation sommaire. Il fait également état <strong>des</strong> activités humaines<br />
passées et présentes sur l'île.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 75 taxons présents à Eiao, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong> fois<br />
<strong>des</strong> espèces indigènes (42) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
69/81
Flore<br />
La flore de Mohotani peut être considérée comme bien connue puisque dix expéditions de<br />
naturalistes s'y sont succédées entre 1922 et 2007. Elle se compose de 42 espèces indigènes<br />
dont 12 endémiques <strong>des</strong> Marquises. Aucune espèce n'est propre à Mohotani ; néanmoins cette<br />
île comprend les seules popu<strong>la</strong>tions importantes de Lebronnecia kokioi<strong>des</strong>, arbre appartenant<br />
à un genre endémique <strong>des</strong> Marquises et restreint à Mohotani, Tahuata et Nuku Hiva.<br />
Parmi les 12 endémiques, une seule n'a pas été retrouvée récemment et 6 sont strictement<br />
restreintes aux fa<strong>la</strong>ises inaccessibles aux moutons, ce qui dénote d'une pression de pâturage<br />
re<strong>la</strong>tivement importante mais qui demeure <strong>la</strong>rgement moindre qu'à Eiao.<br />
Néanmoins, les popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces végétales sont encore <strong>dans</strong> un état<br />
satisfaisant et les <strong>perspective</strong>s de restauration du milieu sont très optimistes.<br />
Enfin, l'absence de p<strong>la</strong>ntes envahissantes est à noter ; seules de mauvaises herbes communes<br />
ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel sont présentes.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de sa flore et de sa végétation, l'île de Mohotani <strong>dans</strong><br />
sa globalité constitue un site d'intérêt <strong>floristique</strong> exceptionnel. En effet, malgré les zones<br />
dégradées par le surpâturage <strong>des</strong> moutons, elle présente encore <strong>des</strong> formations naturelles<br />
littorales et supralittorales remarquables (forêts cathédrales de Pu'atea - Pisonia grandis,<br />
forêts ancestrales de Tou – Cordia subcordata et Mi'o – Thespesia populnea) et très rares sur<br />
les autres îles, susceptibles de restauration autonome dès l'éradication ou le contrôle <strong>des</strong><br />
popu<strong>la</strong>tions de moutons. Dans le contexte marquisien où <strong>la</strong> végétation sèche de basse altitude<br />
a systématiquement été dégradée par les activités humaines, les feux et surtout le surpâturage<br />
herbivore, l'état de Mohotani est alors remarquable. Les mêmes constatations peuvent être<br />
effectuées pour l'avifaune avec <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions importantes d'oiseaux de mer et<br />
d'une espèce de Monarque endémique (Pomarea motanensis).<br />
Du point de vue foncier, l'île est domaniale tandis qu'elle est réglementairement c<strong>la</strong>ssée aire<br />
de gestion <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> espèces.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Mohotani tiennent essentiellement en <strong>la</strong><br />
préservation <strong>des</strong> formations végétales arborescentes du p<strong>la</strong>teau et du versant Ouest. En effet,<br />
les autres formations sont protégées d'elles-mêmes par leur situation sur fa<strong>la</strong>ises. Dans une<br />
moindre mesure, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de conservation pour certaines espèces sensibles (Abutilon<br />
sachetianum et Ixora marquesensis par exemples) peuvent être initiés.<br />
Enfin, les enjeux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> riche avifaune terrestre de Mohotani viendront renforcer cette<br />
nécessité de préservation <strong>des</strong> milieux naturels.<br />
Les menaces tiennent au surpâturage herbivore et aux risques d'introductions par l'homme de<br />
nouvelles espèces végétales (p<strong>la</strong>ntes envahissantes, mauvaises herbes agressives) ou animales<br />
(rat noir, chèvres, cochons…) qui entraîneraient une profonde modification <strong>des</strong> milieux et <strong>des</strong><br />
popu<strong>la</strong>tions d'espèces patrimoniales. Il faut noter que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de mouton semble<br />
décroître de façon importante ces dernières années suite à <strong>la</strong> pression de chasse.<br />
Par ailleurs, le bois mort de Tou et Mi'o est ponctuellement exploité par <strong>des</strong> artisans <strong>des</strong> 3 îles<br />
habitées du groupe Sud grâce à <strong>des</strong> autorisations administratives. Des excès pourraient<br />
conduire à l'exploitation de bois vert.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
70/81
Actions de conservation menées<br />
Hormis le c<strong>la</strong>ssement de l'île en réserve naturelle depuis 1971 et son c<strong>la</strong>ssement en site<br />
naturel protégé (NDi) par le PGA de Hiva Oa depuis 2009 et un certain contrôle de sa<br />
fréquentation, aucune véritable action de conservation n'a jamais été menée sur Mohotani.<br />
Des chasses sont régulièrement autorisées au profit <strong>des</strong> habitants <strong>des</strong> 3 îles habitées du groupe<br />
Sud mais visent essentiellement à fournir de <strong>la</strong> viande et non à diminuer le cheptel.<br />
Actions de conservation à mener<br />
D'un point de vue réglementaire, il conviendrait de créer et d'activer le comité de gestion en<br />
charge de <strong>la</strong> réserve afin de pouvoir mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> actions de conservation.<br />
Ces dernières consisteraient notamment à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce :<br />
- d'une clôture englobant <strong>la</strong> plus grande partie <strong>des</strong> forêts et espèces remarquables,<br />
- d'une gestion par <strong>la</strong> chasse du troupeau de mouton <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone consacrée,<br />
- du reboisement <strong>des</strong> zones les plus sévèrement dégradées et érodées,<br />
- d'un dispositif de détection et d'éradication précoce de toute nouvelle introduction,<br />
- d'une exploitation raisonnée et contrôlée du bois d'essences d'ébénisterie,<br />
- de <strong>la</strong> diffusion de l'information re<strong>la</strong>tive au statut de réserve de l'île avec son règlement,<br />
- d'un contrôle aussi strict que possible de l'accès à l'île,<br />
- de l'interdiction d'introduction de nouvelles espèces animales et végétales sur l'île,<br />
- de <strong>la</strong> poursuite <strong>des</strong> investigations scientifiques re<strong>la</strong>tives au patrimoine naturel et<br />
culturel et à leur vulgarisation et diffusion.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
L'île inhabitée de Mohotani ne présente pas de phénomène naturel ou de beauté exceptionnels<br />
du fait de l'érosion <strong>des</strong> sols et de <strong>la</strong> disparition d'une partie de <strong>la</strong> végétation naturelle.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Mohotani fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que<br />
comme les autres îles de l'archipel.<br />
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
L'île de Mohotani n'est pas exceptionnelle pour sa flore trop limitée.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
71/81
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
L'île de Mohotani contient les formations végétales arborescentes littorales et supralittorales<br />
les plus préservées et représentatives <strong>des</strong> Marquises. En effet, ces types de forêts ont presque<br />
totalement disparu <strong>des</strong> îles habitées <strong>des</strong> Marquises. Par ailleurs, Mohotani abrite également<br />
<strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions importantes sinon notables de plusieurs p<strong>la</strong>ntes endémiques de l'archipel<br />
généralement rares à très rares partout ailleurs <strong>dans</strong> l'archipel.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
72/81
V.11. Fatuiva<br />
Description succincte<br />
L'île de Fatuiva se présente sous <strong>la</strong> forme d'un croissant ouvert vers l'Ouest, de 84 km² et<br />
culminant au Mont Touaouoho à 1125 m d'altitude (Carte 12). Les vallées principales sont<br />
Omoa et Hanavave sur <strong>la</strong> côte Ouest et Ouia sur <strong>la</strong> côte Est ; seules les deux premières sont<br />
habitées. Le relief peut être considéré comme très abrupt, ainsi qu'en témoignent les fa<strong>la</strong>ises<br />
littorales de plusieurs centaines de mètres et les pentes <strong>des</strong> vallées. Seul un p<strong>la</strong>teau d'altitude<br />
(500 – 600 m) modère le relief entre les vallées de Omoa et Hanavave. Fatuiva présente<br />
également une demi-douzaine d'îlots réputés pour leurs popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et de p<strong>la</strong>ntes<br />
remarquables.<br />
Par ailleurs, 3 sites sur l'île de Fatuiva ont été désignés par un collège d'expert comme sites de<br />
conservation en Polynésie française (Meyer et al., 2005) :<br />
- l'îlot Motutui pour sa végétation littorale (dont Sesbania marchionica) et ses<br />
importantes colonies d'oiseaux de mer (priorité basse),<br />
- les monts désignés sous le nom d'aiguilles rocheuses au-<strong>des</strong>sus de Omoa et les fa<strong>la</strong>ises<br />
associées pour les vestiges de forêt semi-sèche et <strong>la</strong> présence de plusieurs espèces<br />
remarquables et protégées (priorité intermédiaire),<br />
- les sommets et pentes <strong>des</strong> Monts Mounanui et Touaouoho pour le nombre élevé de<br />
p<strong>la</strong>ntes, oiseaux et escargots rares, menacés et protégés (priorité haute).<br />
Le rocher Thomasset, ou Motu Nao, n'est pas considéré <strong>dans</strong> cette évaluation du fait de sa très<br />
petite taille et de l'absence de végétation.<br />
Réglementation<br />
La commune de Fatuiva présente un paysage protégé consistant à <strong>la</strong> baie de Hanavave ou baie<br />
<strong>des</strong> vierges. Ce monument naturel est c<strong>la</strong>ssé depuis 1952, l'arrêté 1225 PR du 14 août 2000 le<br />
rec<strong>la</strong>ssant en paysage protégé. Malheureusement, aucun périmètre n'a été indiqué<br />
précisément, ce qui <strong>la</strong>isse les zones c<strong>la</strong>ssées sujettes à interprétations.<br />
Aucun autre espace n'est protégé, ni <strong>dans</strong> le cadre du code de l'environnement, ni <strong>dans</strong> celui<br />
du code de l'urbanisme, aucun PGA n'étant en p<strong>la</strong>ce ni <strong>la</strong>ncé.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
73/81
Carte 12 : Sites d'intérêt <strong>floristique</strong> proposés sur l'île de Fatuiva (2 en rouge)<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
74/81
Bibliographie – Sources <strong>des</strong> données <strong>floristique</strong>s<br />
Aucune synthèse botanique de l'ensemble de <strong>la</strong> flore de Fatuiva n'a encore été publiée <strong>dans</strong> un<br />
rapport technique ou un article scientifique bien que les sites internet de l'herbier de Polynésie<br />
française ou du Smithsonian Institution permettent l'accès à l'essentiel de l'information.<br />
Butaud J.F. & Vaki S. 2009. Guide de reconnaissance <strong>des</strong> principales p<strong>la</strong>ntes de<br />
Fatuiva. Direction de l'environnement, Papeete.<br />
Cette florule de Fatuiva présente succinctement 269 p<strong>la</strong>ntes, en grande partie <strong>des</strong> indigènes et<br />
<strong>des</strong> introductions polynésiennes, trouvées sur l'île, en indiquant leurs noms vernacu<strong>la</strong>ires.<br />
Florence J., Chevillotte H., Ollier C. & Meyer J.-Y. 2007. Base de données botaniques<br />
Nadeaud de l'Herbier de <strong>la</strong> Polynésie française (PAP). http://www.herbier-tahiti.pf<br />
Ce site internet dresse une liste de 422 taxons présents à Fatuiva, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (174) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Meyer J.Y. 2000. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Fatu Hiva,<br />
Mohotani) du 6 au 20 février 2000. Délégation à <strong>la</strong> recherche. Tahiti. Rapport non publié.<br />
Ce rapport présente le résultat de prospections botaniques menées sur les sites de <strong>la</strong> piste de<br />
Ouia, au voisinage <strong>des</strong> monts Tekou et Touaouoho, sur le p<strong>la</strong>teau Mapuha et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de<br />
Omoa. La station de découverte du Miconia a également été visitée. L'île apparaît comme<br />
<strong>floristique</strong>ment très riche avec de nombreuses espèces endémiques. Il est recommandé<br />
l'éradication du rat noir tout comme une lutte contre les p<strong>la</strong>ntes envahissantes suivantes<br />
Miconia calvescens, Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Psidium cattleianum.<br />
Meyer J.Y. 2003. Rapport de mission aux Marquises Sud (Hiva Oa, Tahuata, Fatuiva)<br />
du 28 janvier au 11 février 2003. Délégation à <strong>la</strong> recherche/Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé. Tahiti.<br />
Rapport non publié.<br />
Ce rapport présente le résultat de prospections botaniques menées sur les sites de <strong>la</strong> piste de<br />
Ouia, du Mont Mounanui, de <strong>la</strong> vallée de Hanapuoo et de <strong>la</strong> crête Tefatutea. La station de<br />
découverte du Miconia a également été visitée. Le rapport insiste sur <strong>la</strong> nécessité d'efforts de<br />
conservation visant à <strong>la</strong> lutte contre les espèces envahissantes et sur <strong>la</strong> richesse <strong>floristique</strong> de<br />
l'île. Il localise une popu<strong>la</strong>tion de Apetahia seigelii sur le Mont Mounanui.<br />
Smithsonian Institution & National Tropical Botanical Garden. 2009 (consultation en<br />
juillet 2009). Flora of the Marquesas Is<strong>la</strong>nds.<br />
http://botany.si.edu/pacificis<strong>la</strong>ndbiodiversity/marquesasflora/<br />
Ce site internet dresse une liste de 395 taxons présents à Fatuiva, parmi lesquels figurent à <strong>la</strong><br />
fois <strong>des</strong> espèces indigènes (173) et <strong>des</strong> espèces introduites.<br />
Taputuarai R. 2009. Rapport de mission à Fatu Hiva (Marquises Sud) du 22 au 30<br />
mars 2009. Manature – Rapport pour <strong>la</strong> Direction de l'Environnement non publié.<br />
Ce rapport établit l'état <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte envahissante Miconia calvescens depuis<br />
sa découverte <strong>dans</strong> l'île au milieu <strong>des</strong> années 1990 jusqu'à aujourd'hui. Il met au point le<br />
programme d'action de lutte contre cette espèce par un prestataire local missionné par <strong>la</strong><br />
DIREN. D'autres espèces envahissantes prioritaires sont également désignées : Psidium<br />
cattleianum, Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco et Syzygium cumini.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
75/81
Plusieurs espèces remarquables protégées sont détaillées tout comme un site <strong>floristique</strong>ment<br />
remarquable, le mont Mounanui.<br />
Taputuarai R. & Meyer J.Y. 2007. Rapport de mission à Fatu Hiva et Hiva Oa<br />
(Marquises sud) du 13 au 24 aout 2007 : évaluation de <strong>la</strong> situation du miconia et statut de <strong>la</strong><br />
biodiversité terrestre. Institut Louis Ma<strong>la</strong>rdé / Délégation à <strong>la</strong> Recherche, Papeete.<br />
Ce rapport fait le point sur l'invasion de Miconia calvescens <strong>dans</strong> l'île et atteste de <strong>la</strong> présence<br />
du champignon cryptogamique utilisé pour <strong>la</strong> lutte biologique contre cette espèce. Il détaille<br />
également les prospections menées aux alentours du col de Teavapuhiau, du Mont Mounanui<br />
et <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses.<br />
Flore<br />
La flore de Fatuiva peut être considérée comme bien connue puisque près de 10 expéditions<br />
naturalistes y ont été effectuées entre 1921 et 2009. La flore indigène atteint ainsi 173 taxons<br />
pour 43% d'endémisme, ce qui est très semb<strong>la</strong>ble aux flores <strong>des</strong> îles de tailles simi<strong>la</strong>ires<br />
comme Ua Pou, Tahuata et Ua Huka. Il faut également noter que parmi les espèces<br />
endémiques, 16 espèces sont propres à l'île de Fatuiva, ce qui dénote d'une originalité<br />
importante par rapport aux îles de mêmes dimensions qui en comptent tout au plus une<br />
dizaine.<br />
Parmi ces 16 endémiques insu<strong>la</strong>ires, 11 sont trouvées <strong>dans</strong> les formations ombrophiles se<br />
développant au voisinage <strong>des</strong> différents sommets au-delà de 700 m d'altitude tandis que 3<br />
autres sont localisés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> milieux plus secs sur pente forte ou fa<strong>la</strong>ise à plus basse altitude..<br />
En prenant en compte l'ensemble <strong>des</strong> 75 endémiques <strong>des</strong> Marquises identifiées à Fatuiva, ce<br />
sont alors 35 taxons (47%) qui sont restreints à ces formations ombrophiles.<br />
La plupart <strong>des</strong> autres espèces sont re<strong>la</strong>tivement communes à basse et moyenne altitu<strong>des</strong>.<br />
Néanmoins, les formations littorales abritent un minimum de 5 autres taxons endémiques dont<br />
l'arbuste Sesbania marchionica restreint à l'îlot Motutui.<br />
Re<strong>la</strong>tivement aux espèces naturalisées et envahissantes, l'île de Fatuiva présente <strong>des</strong> débuts<br />
d'invasions par plusieurs espèces, notamment au niveau du p<strong>la</strong>teau entre Hanavave et Omoa :<br />
Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco, Psidium cattleianum et Miconia calvescens. Néanmoins, les milieux<br />
naturels sont re<strong>la</strong>tivement indemnes de pestes végétales pouvant avoir un impact sur leur<br />
conservation. Ces p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont peu nombreuses sur Fatuiva et, pour <strong>la</strong> plupart,<br />
restreintes aux zones habitées ou aux zones ouvertes par le surpâturage à basse altitude.<br />
Sites d'intérêt <strong>floristique</strong><br />
A <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> connaissances actuelles de <strong>la</strong> flore et de <strong>la</strong> végétation de l'île de Fatuiva, 2<br />
sites d'intérêts <strong>floristique</strong>s principaux apparaissent (Carte 12). Ces sites regroupent une<br />
grande partie de <strong>la</strong> flore indigène de l'île et <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> endémiques. Ils sont constitués<br />
essentiellement de formations naturelles peu ou pas dégradées, dont <strong>la</strong> secondarisation est<br />
limitée ou absente.<br />
Il faut noter que le site <strong>des</strong> Aiguilles rocheuses proposé par Meyer et al. (2005) n'est pas<br />
retenu à l'heure actuelle en raison <strong>des</strong> importantes dégradations causées sur son f<strong>la</strong>nc Nord par<br />
les incendies et l'absence de vision correcte <strong>des</strong> formations mésophiles à semi-xérophiles de<br />
Fatuiva. En effet, il est vraisemb<strong>la</strong>ble qu'un site comportant <strong>des</strong> formations végétales sèches<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
76/81
de versants ou fa<strong>la</strong>ises soit proposé à Fatuiva mais les prospections <strong>floristique</strong>s manquent à<br />
l'heure actuelle pour ce faire.<br />
Sommets, crêtes, vallons et contreforts de <strong>la</strong> caldeira centrale <strong>des</strong> Monts Touaouoho<br />
et Mounanui<br />
Ce site est constitué de <strong>la</strong> zone sommitale de l'île de Fatuiva et englobe l'ensemble de <strong>la</strong><br />
caldeira de l'île, de ses sommets jusqu'à ses contreforts, généralement au-delà de 600 m<br />
d'altitude. Il correspond au site de conservation du même nom proposé par Meyer et al.<br />
(2005).<br />
La végétation dominante y est constituée par <strong>des</strong> formations ombrophiles ou forêts de nuages<br />
mais les contreforts comprennent <strong>des</strong> formations mésophiles à hygrophiles en fonction de<br />
l'exposition. Cette diversité de milieux a conduit à <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> ce site de plus de 75% <strong>des</strong><br />
espèces endémiques de l'île, ce qui en fait le site d'intérêt <strong>floristique</strong> le plus riche de Fatuiva.<br />
Par ailleurs, il s'agit <strong>des</strong> milieux les moins perturbés par les herbivores ensauvagés et<br />
comprenant le moins de p<strong>la</strong>ntes introduites naturalisées ou envahissantes. La végétation y<br />
apparaît donc comme exceptionnellement riche et remarquablement préservée.<br />
D'un point de vue foncier, il est probable que l'ensemble du site soit probablement privé. Il<br />
faut néanmoins remarquer que ce site est constitué de pentes très fortes, de fa<strong>la</strong>ises ou de<br />
zones sommitales très difficiles à atteindre.<br />
D'un point de vue réglementaire, aucune spécification n'existe sur le site.<br />
Ilôts<br />
Ce site comprend l'ensemble <strong>des</strong> îlots de Fatuiva et notamment Motutui et les motu Matapua,<br />
Pahi, Motuua, Mopii, Takiei et Motuoikao. Il s'agit de l'extension du site de conservation de<br />
Motutui proposé par Meyer et al. (2005).<br />
L'espèce végétale phare est le Kohai – Sesbania marchionica dont deux variétés sont<br />
endémiques <strong>des</strong> Marquises mais d'autres endémiques sont également présentes. Il s'agit de<br />
formations végétales ayant disparu ou presque de l'île principale et qui ont pu être préservées<br />
sur les îlots de par l'absence d'herbivore, de rat, de p<strong>la</strong>nte envahissante ou de dégradation<br />
humaine. L'autre intérêt majeur de ces îlots consiste en <strong>la</strong> présence de popu<strong>la</strong>tions très<br />
importantes d'oiseaux marins y nichant.<br />
D'un point de vue foncier, <strong>la</strong> plupart, voire <strong>la</strong> totalité de ces îlots sont domaniaux du fait <strong>des</strong><br />
50 pas du roi, ce qui facilite leur c<strong>la</strong>ssement et leur gestion.<br />
D'un point de vue réglementaire, aucune spécification n'existe.<br />
Enjeux - Menaces<br />
Les enjeux de conservation <strong>floristique</strong>s de Fatuiva tiennent principalement en <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>des</strong> milieux naturels. En effet, deux sites principaux comprennent <strong>des</strong> formations végétales<br />
peu ou pas dégradées <strong>dans</strong> lesquels <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et endémiques se<br />
développent apparemment encore de façon satisfaisante. Néanmoins, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de<br />
conservation pour certaines espèces particulièrement menacées pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce.<br />
Les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> végétation <strong>des</strong> sites d'intérêt consistent du surpâturage<br />
herbivore et du développement <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Le surpâturage <strong>dans</strong> ou à proximité <strong>des</strong> sites en question est causé essentiellement par les<br />
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.<br />
Les chèvres interdisent toute régénération de <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> espèces indigènes et contribuent<br />
parfois à <strong>la</strong> mort <strong>des</strong> pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs <strong>la</strong> progression <strong>des</strong> mauvaises<br />
herbes introduites.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
77/81
Enfin, plusieurs p<strong>la</strong>ntes envahissantes sont en expansion sur l'île à partir de popu<strong>la</strong>tions<br />
encore re<strong>la</strong>tivement limitées et contrô<strong>la</strong>bles. Il s'agit essentiellement de Miconia calvescens,<br />
Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco, Psidium cattleianum et <strong>dans</strong> une moindre mesure de Leucaena<br />
leucocepha<strong>la</strong> et Eugenia uniflora. Ce faible développement actuel est un atout pour cette île<br />
car les pestes végétales contribuent à <strong>la</strong> secondarisation <strong>des</strong> milieux naturels, voire à leur<br />
remp<strong>la</strong>cement par une végétation exotique sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.<br />
Actions de conservation menées<br />
Les seules actions de conservation menées concernent <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte envahissante<br />
Miconia calvescens depuis 1997 et jusqu'à aujourd'hui. Les agents du SDR ont en effet visité<br />
régulièrement les stations de cette espèce jusqu'en 2007. Depuis 2009, un prestataire privé est<br />
missionné par <strong>la</strong> DIREN pour l'arrachage du Miconia et éventuellement <strong>la</strong> lutte contre d'autres<br />
p<strong>la</strong>ntes envahissantes.<br />
Actions de conservation à mener<br />
Des c<strong>la</strong>ssements en espace protégé de tout ou partie <strong>des</strong> îlots de Fatuiva ainsi que de <strong>la</strong> zone<br />
sommitale de Mouanui - Touaouoho et de ses contreforts pourraient être proposés.<br />
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour<br />
parvenir à l'éradication de certaines pestes majeures sur d'autres îles comme Miconia<br />
calvescens, Psidium cattleianum et Chrysoba<strong>la</strong>nus icaco.<br />
Une diminution <strong>des</strong> troupeaux de chèvres est hautement recommandée.<br />
Enfin, <strong>des</strong> évaluations <strong>floristique</strong>s devraient être entreprises au niveau <strong>des</strong> zones basse et<br />
moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Est, Sud et Nord de l'île. Du résultat de ces prospections<br />
dépendra <strong>la</strong> définition d'un nouveau site d'intérêt <strong>floristique</strong> pour Fatuiva.<br />
Réponse aux critères naturels pour une valeur universelle exceptionnelle<br />
vii – représenter <strong>des</strong> phénomènes naturels ou <strong>des</strong> aires d’une beauté naturelle et d’une<br />
importance esthétique exceptionnelles<br />
Par ses nombreuses fa<strong>la</strong>ises maritimes et intérieures, ses lignes de crêtes étroites, ses pitons<br />
rocheux <strong>dans</strong> les vallées principales, le paysage de Fatuiva est indéniablement d'une beauté<br />
exceptionnelle.<br />
viii – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs <strong>des</strong> grands sta<strong>des</strong> de l’histoire de <strong>la</strong> terre,<br />
y compris le témoignage de <strong>la</strong> vie, de processus géologiques en cours <strong>dans</strong> le développement<br />
<strong>des</strong> formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande<br />
signification<br />
L'île de Fatuiva fait partie d'un archipel volcanique issu d'un point chaud intrap<strong>la</strong>que comme<br />
les autres îles de l'archipel. Sa particu<strong>la</strong>rité est sa jeunesse : il s'agit en effet de l'île <strong>la</strong> plus<br />
jeune de l'archipel. Ce<strong>la</strong> se traduit par une verticalité marquée, l'abondance de pentes fortes et<br />
de fa<strong>la</strong>ises ainsi que <strong>des</strong> phénomènes érosifs impressionnants (glissement de terrain et raz de<br />
marée de 1999).<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
78/81
ix – être <strong>des</strong> exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en<br />
cours <strong>dans</strong> l’évolution et le développement <strong>des</strong> écosystèmes et communautés de p<strong>la</strong>ntes et<br />
d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins<br />
Les sites proposés sont tout à fait représentatifs <strong>des</strong> processus de colonisation d'une île<br />
océanique par <strong>la</strong> flore ainsi que de <strong>la</strong> spéciation et de <strong>la</strong> radiation adaptative qui s'ensuivent.<br />
En effet, 43% de <strong>la</strong> flore de Fatuiva est endémique <strong>des</strong> Marquises avec 16 endémiques<br />
insu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> plupart de ces taxons étant présents <strong>dans</strong> les 2 sites proposés. La radiation<br />
adaptative est visible au niveau de l'archipel mais également au niveau de Fatuiva <strong>dans</strong> les<br />
genres Cyrtandra (5 espèces), E<strong>la</strong>phoglossum (3 espèces), Cyperus (3 espèces) ou encore<br />
Bidens (2 espèces) et Psychotria (2 espèces).<br />
x – contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour <strong>la</strong><br />
conservation in situ de <strong>la</strong> diversité biologique, y compris ceux où survivent <strong>des</strong> espèces<br />
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de <strong>la</strong> science ou de <strong>la</strong><br />
conservation.<br />
Les deux sites proposés sont constitués par <strong>des</strong> milieux naturels très peu secondarisés et dont<br />
<strong>la</strong> végétation peut être considérée à de nombreux endroits comme proche de <strong>la</strong> végétation<br />
originelle. Ces formations végétales, dont <strong>la</strong> dynamique naturelle est en grande partie<br />
préservée, abritent <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> espèces protégées présentes sur Fatuiva ainsi que plus de<br />
60% <strong>des</strong> taxons c<strong>la</strong>ssés défavorablement pour leurs statuts UICN (CR, EN et VU). Il en est de<br />
même pour les espèces indigènes ou endémiques non menacées ou protégées.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
79/81
VI. Bi<strong>la</strong>n<br />
Les îles Marquises comprennent indéniablement <strong>des</strong> sites naturels exceptionnels et à <strong>la</strong> valeur<br />
patrimoniale universelle, tant d'un point de vue <strong>des</strong> paysages, de <strong>la</strong> flore ou de <strong>la</strong> faune.<br />
Souvent, ces différentes composantes de l'unicité et de <strong>la</strong> diversité se retrouvent au sein d'un<br />
même site. Ainsi, certains sites proposés peuvent présenter <strong>des</strong> paysages grandioses et<br />
posséder une flore et une avifaune riche en espèces endémiques et évoluant <strong>dans</strong> un<br />
écosystème proche de l'état primaire.<br />
Par ailleurs, ces sites naturels <strong>floristique</strong>s peuvent s'articuler avec les sites naturels<br />
faunistiques (bien que <strong>dans</strong> une certaine mesure, <strong>la</strong> richesse de l'avifaune a été considérée<br />
<strong>dans</strong> le présent travail) mais également avec les sites culturels pour donner plus de poids au<br />
c<strong>la</strong>ssement d'une zone donnée.<br />
Le Tableau 6 présente, de façon synthétique, les valeurs patrimoniales <strong>des</strong> sites proposés ou<br />
proposables pour leur richesse <strong>floristique</strong>. Les sites d'intérêt pour l'avifaune ou <strong>la</strong> faune en<br />
général tout comme les paysages exceptionnels devront faire l'objet de travaux leurs étant<br />
consacrés, mais une première évaluation a été effectuée et est intégrée au tableau.<br />
La définition de <strong>la</strong> série de sites marquisiens proposés pour <strong>la</strong> candidature au Patrimoine<br />
mondial devra prendre en compte non seulement les sites d'intérêt <strong>floristique</strong> ici présentés<br />
mais surtout les recoupements <strong>des</strong> sites sélectionnés <strong>dans</strong> les différents domaines.<br />
VII. Remerciements<br />
Nous tenons à remercier Frédéric Jacq pour <strong>la</strong> conception <strong>des</strong> fonds de carte ainsi que <strong>la</strong><br />
DIREN pour l'initiative de ces travaux concourrant au c<strong>la</strong>ssement au Patrimoine mondial de<br />
tout ou partie de l'archipel marquisien.<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
80/81
Tableau 6 : Valeurs patrimoniales <strong>des</strong> sites <strong>floristique</strong>s marquisiens potentiellement inscriptibles au patrimoine mondial de l'UNESCO<br />
Iles Sites Flore Végétation Avifaune Avifaune<br />
marine terrestre<br />
Paysages Géomorphologie<br />
Eiao Ile entière + - + + ++ ++<br />
Hatuta'a Ile entière ++ +++ +++ +++ ++ +<br />
Hatu iti Ile entière + ++ ++ - + +<br />
Nuku Hiva<br />
Sommets, crête sommitale, p<strong>la</strong>teau d'altitude et contreforts +++ +++ ++ +++ +++ +++<br />
Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> côte Ouest ++ ++ ++ +++ ++ ++<br />
Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ +++ ++ ++<br />
Ua Huka Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> côte Est ++ ++ + +++ ++ +<br />
Ilots ++ ++ +++ - ++ +<br />
Ua Pou<br />
Sommet, pics, crêtes sommitales et contreforts +++ +++ ++ + +++ +++<br />
Ilots + ++ +++ - ++ +<br />
Fatu 'uku Ile entière + +++ +++ ++ +++ +++<br />
Hiva Oa<br />
Sommet, crête sommitale et contreforts +++ ++ ++ + +++ ++<br />
Monts Ootua et Tapeata ++ ++ + + + +<br />
Tahuata<br />
Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ + ++ ++<br />
Formations de basse et moyenne altitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> côtes Ouest et Nord-Est ++ +++ + ++ ++ +<br />
Mohotani Ile entière ++ ++ ++ +++ ++ +<br />
Fatuiva<br />
Sommet, crête sommitale et contreforts +++ +++ ++ ++ +++ +++<br />
Ilots ++ ++ +++ - ++ +<br />
- : non pertinent ; + : commun ; ++ : remarquable ; +++ : exceptionnel<br />
<strong>Evaluation</strong> <strong>floristique</strong> <strong>des</strong> îles <strong>marquisiennes</strong><br />
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique<br />
81/81
Annexe 1<br />
Flore indigène <strong>des</strong> Iles Marquises
Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />
Abrodictyum asae-grayi Cephalomanes asae-grayi Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Abutilon sachetianum Dicotylédones Malvaceae<br />
Achyranthes marchionica Dicotylédones Amaranthaceae<br />
Allophylus marquesensis Dicotylédones Sapindaceae<br />
Alphitonia marquesensis Dicotylédones Rhamnaceae<br />
Alsophi<strong>la</strong> tahitensis Cyathea affinis Ptéridophytes Cyatheaceae<br />
Alstonia marquisensis Dicotylédones Apocynaceae<br />
Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis Alyxia stel<strong>la</strong>ta Dicotylédones Apocynaceae<br />
Angiopteris marchionica Angiopteris evecta Ptéridophytes Marattiaceae<br />
Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum Ptéridophytes Vittariaceae<br />
Antrophyum subfalcatum Ptéridophytes Vittariaceae<br />
Apetahia longistigmata Sclerotheca longistigmata Dicotylédones Campanu<strong>la</strong>ceae<br />
Apetahia seigelii Dicotylédones Campanu<strong>la</strong>ceae<br />
Arachnio<strong>des</strong> aristata Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Ascarina marquesensis Dicotylédones Chloranthaceae<br />
Asplenium amboinense Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium austra<strong>la</strong>sicum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium caudatum Asplenium caudatum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium contiguum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium insiticium Asplenium affine, A. acuminatum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium quaylei Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium rapense Asplenium macraei Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Asplenium tenerum Ptéridophytes Aspleniaceae<br />
Astelia tovii Monocotylédones Asteliaceae<br />
Bacopa monnieri Dicotylédones P<strong>la</strong>ntaginaceae<br />
Barringtonia asiatica Dicotylédones Lecythidaceae<br />
Belvisia mucronata var. mucronata Ptéridophytes Polypodiaceae<br />
Bidens beckiana Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens bipontina Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens cordifolia Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens fatuhivaensis Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens henryi Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens microcepha<strong>la</strong> Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong> Dicotylédones Asteraceae<br />
Bidens uapensis Dicotylédones Asteraceae<br />
Blechnum capense Blechnum silvaticum Ptéridophytes Blechnaceae<br />
Blechnum nukuhivense Ptéridophytes Blechnaceae<br />
Blechnum vulcanicum Ptéridophytes Blechnaceae<br />
Boehmeria virgata Dicotylédones Urticaceae<br />
Boerhavia acutifolia Boerhavia repens Dicotylédones Nyctaginaceae<br />
Boerhavia repens Dicotylédones Nyctaginaceae<br />
Caesalpinia bonduc Dicotylédones Fabaceae<br />
Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />
Calymnodon grantii Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Canavalia rosea Dicotylédones Fabaceae<br />
Carex feanii Monocotylédones Cyperaceae<br />
Celtis pacifica Dicotylédones Cannabaceae<br />
Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus Monocotylédones Poaceae<br />
Cerbera manghas Dicotylédones Apocynaceae<br />
Chamaesyce sachetiana Dicotylédones Euphorbiaceae<br />
Chei<strong>la</strong>nthes concolor Chei<strong>la</strong>nthes concolor Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Cheirodendron bastardianum Cheirodendron marquesense Dicotylédones Araliaceae<br />
C<strong>la</strong>oxylon ooumuense Dicotylédones Euphorbiaceae<br />
Colubrina asiatica var. asiatica Dicotylédones Rhamnaceae<br />
Coprosma esulcata Dicotylédones Rubiaceae<br />
Coprosma fatuhivaensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Coprosma feaniana Dicotylédones Rubiaceae<br />
Coprosma nephelephi<strong>la</strong> Dicotylédones Rubiaceae<br />
Coprosma reticu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Rubiaceae<br />
Coprosma temetiuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Cordia lutea Dicotylédones Boraginaceae<br />
Cordia subcordata Dicotylédones Boraginaceae<br />
Crepidomanes digitatum Trichomanes taeniatum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Crepidomanes minutum Trichomanes minutum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Page 1 de 15
Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />
Crepidomanes pallidum Trichomanes pallidum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Crossostylis biflora Dicotylédones Rhizophoraceae<br />
Ctenopteris purpurascens Grammitis purpurascens Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Cyclophyllum barbatum Canthium barbatum Dicotylédones Rubiaceae<br />
Cyclosorus castaneus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus heterocarpus Sphaerostephanos heterocarpus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus invisus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus longissimus Chingia longissima Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus opulentus Amphineuron opulentum Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus savaiensis Plesioneuron marquesicum Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus subpectinatus Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyclosorus uahukaensis Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Cyperus feani Monocotylédones Cyperaceae<br />
Cyperus marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />
Cyperus moutona Monocotylédones Cyperaceae<br />
Cyperus sp. nov. Monocotylédones Cyperaceae<br />
Cyrtandra feaniana Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra jonesii Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra nukuhivensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra ootensis var. mollissima Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra ootensis var. ootensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra ootensis var. quaylei Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra revoluta Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra sp. nov. Cyrtandra jonesii Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra tahuatensis Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra thibaultii Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Cyrtandra toviana Dicotylédones Gesneriaceae<br />
Decaisnina forsteriana Dicotylédones Loranthaceae<br />
Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum Dicotylédones Fabaceae<br />
Deparia petersenii subsp. congrua Ptéridophytes Athyriaceae<br />
Deparia timetensis Ptéridophytes Athyriaceae<br />
Dianel<strong>la</strong> intermedia Monocotylédones Hemerocallidaceae<br />
Dicranopteris linearis Ptéridophytes Gleicheniaceae<br />
Digitaria setigera Monocotylédones Poaceae<br />
Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong> Ptéridophytes Athyriaceae<br />
Dodonaea viscosa Dicotylédones Sapindaceae<br />
Doodia marquesensis Ptéridophytes Blechnaceae<br />
Dryopteris fatuhivensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Dryopteris macropholis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Dryopteris sweetorum Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />
E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />
E<strong>la</strong>phoglossum tovii Ptéridophytes E<strong>la</strong>phoglossaceae<br />
Entada phaseoloi<strong>des</strong> Dicotylédones Mimosaceae<br />
Fagraea berteroana var. marquisensis Fagraea berteriana Dicotylédones Gentianaceae<br />
Ficus prolixa var. prolixa Ficus prolixa Dicotylédones Moraceae<br />
Fimbristylis cymosa Monocotylédones Cyperaceae<br />
Fimbristylis juncea var. nukahivensis Monocotylédones Cyperaceae<br />
Fimbristylis juncea var. tertia Monocotylédones Cyperaceae<br />
Fimbristylis marquesana Monocotylédones Cyperaceae<br />
Fimbristylis sachetiana Monocotylédones Cyperaceae<br />
Freycinetia arborea Monocotylédones Pandanaceae<br />
Freycinetia impavida Monocotylédones Pandanaceae<br />
Gahnia marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />
Geanthus cevuga Etlingera cevuga Monocotylédones Zingiberaceae<br />
Geniostoma gagneae Dicotylédones Gentianaceae<br />
Geniostoma hallei var. fatuhivense Dicotylédones Gentianaceae<br />
Geniostoma hallei var. hallei Dicotylédones Gentianaceae<br />
Geniostoma hallei var. hivaoense Dicotylédones Gentianaceae<br />
Glochidion hivaoaense Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />
Glochidion marchionicum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />
Glochidion marchionicum x G. tooviianum Glochidion x marquesarum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />
Glochidion tooviianum Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />
Gossypium hirsutum var. taitense Dicotylédones Malvaceae<br />
Grammitis cincta Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Grammitis maireaui Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Grammitis marquesensis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Page 2 de 15
Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />
Grammitis miltiblepharis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Grammitis uapensis Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Guettarda speciosa Dicotylédones Rubiaceae<br />
Habenaria marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />
Habenaria tahitensis Monocotylédones Orchidaceae<br />
Haplopteris elongata Vittaria elongata, Vittaria incurvata, Vittaria rigida Ptéridophytes Vittariaceae<br />
Haplopteris scolopendrina Ptéridophytes Vittariaceae<br />
Heliotropium foertherianum Dicotylédones Boraginaceae<br />
Heliotropium marchionicum Dicotylédones Boraginaceae<br />
Hernandia nukuhivensis Dicotylédones Hernandiaceae<br />
Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus Hibiscus tiliaceus Dicotylédones Malvaceae<br />
Histiopteris incisa Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />
Homalium moto Dicotylédones F<strong>la</strong>courtiaceae<br />
Huperzia phlegmaria Lycopodium phlegmaria Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />
Hydrocotyle feaniana Dicotylédones Apiaceae<br />
Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Hymenophyllum javanicum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Hymenophyllum polyanthos Hymenophyllum polyanthos Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong> Hypolepis tenuifolia Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />
Ilex anoma<strong>la</strong> Dicotylédones Aquifoliaceae<br />
Ipomoea littoralis Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Ipomoea vio<strong>la</strong>cea Ipomoea macrantha Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Ixora jourdanii Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora marquesensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora ooumuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora spathoidea Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora tahuataensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora uahukaensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Ixora uapoensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Jossinia reinwardtiana Eugenia reinwardtiana Dicotylédones Myrtaceae<br />
Kadua lichtlei Dicotylédones Rubiaceae<br />
Kadua lucei Dicotylédones Rubiaceae<br />
Kadua nukuhivensis Kadua nukuhivensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Kadua tahuataensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong> Dicotylédones Viscaceae<br />
Lebronnecia kokioi<strong>des</strong> Dicotylédones Malvaceae<br />
Lellingeria subcoriacea Xiphopteris subcoriacea Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Lepidium bidentatum var. bidentatum Dicotylédones Brassicaceae<br />
Lepinia marquesensis Dicotylédones Apocynaceae<br />
Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis Styphelia tameiameiae var. marquesensis Dicotylédones Ericaceae<br />
Leptochloa marquisensis Eragrostis marquisensis Monocotylédones Poaceae<br />
Leptochloa xerophi<strong>la</strong> Eragrostis xerophi<strong>la</strong> Monocotylédones Poaceae<br />
Lindsaea propinqua Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />
Lindsaea repens var. marquesensis Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />
Liparis clypeolum Liparis clypeolum var. marquisensis Monocotylédones Orchidaceae<br />
Lomagramma cordipinna Ptéridophytes Lomariopsidaceae<br />
Lycopodiel<strong>la</strong> cernua Lycopodium cernuum Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />
Lycopodium henryanum Ptéridophytes Lycopodiaceae<br />
Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong> C<strong>la</strong>dium meyenii (Kunth) Drake Monocotylédones Cyperaceae<br />
Machaerina nukuhivensis C<strong>la</strong>dium nukuhivense F. Br. Monocotylédones Cyperaceae<br />
Macropiper <strong>la</strong>tifolium Dicotylédones Piperaceae<br />
Marattia salicina Ptéridophytes Marattiaceae<br />
Maytenus crenatus Maytenus crenatus, Ce<strong>la</strong>strus crenatus Dicotylédones Ce<strong>la</strong>straceae<br />
Melicope fatuhivensis Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope hivaoaensis Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope inopinata Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope nukuhivensis Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope perlmanii Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope revoluta Dicotylédones Rutaceae<br />
Melicope tekaoensis Dicotylédones Rutaceae<br />
Meryta sp. nov. Dicotylédones Araliaceae<br />
Metrosideros collina var. feanii<br />
Myrtaceae<br />
Metrosideros collina var. fruticosa Dicotylédones Myrtaceae<br />
Metrosideros collina var. nukuhivensis Dicotylédones Myrtaceae<br />
Metrosideros collina var. villosa Dicotylédones Myrtaceae<br />
Microsorum grossum Microsorum scolopendria Ptéridophytes Polypodiaceae<br />
Microsorum membranifolium Microsorum membranifolium Ptéridophytes Polypodiaceae<br />
Page 3 de 15
Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />
Microtatorchis sp. nov. Monocotylédones Orchidaceae<br />
Morinda myrtifolia Morinda umbel<strong>la</strong>ta Dicotylédones Rubiaceae<br />
Mucuna sloanei var. sloanei Mucuna gigantea var. gigantea Dicotylédones Fabaceae<br />
Mucuna stanleyi Mucuna p<strong>la</strong>typyl<strong>la</strong> Dicotylédones Fabaceae<br />
Myrsine adamsonii Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />
Myrsine gracilissima Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />
Myrsine grantii Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />
Myrsine nukuhivensis Myrsine grantii var. toviiensis Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />
Myrsine tahuatensis Dicotylédones Primu<strong>la</strong>ceae<br />
Neisosperma brownii Neiosperma brownii Dicotylédones Apocynaceae<br />
Nephrolepis acutifolia Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />
Nephrolepis biserrata var. subferruginea Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />
Nephrolepis cordifolia Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />
Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong> Ptéridophytes Nephrolepidaceae<br />
Nicotiana fatuhivensis Nicotiana fragrans var. fatuhivensis Dicotylédones So<strong>la</strong>naceae<br />
Ochrosia fatuhivensis Dicotylédones Apocynaceae<br />
Ochrosia nukuhivensis Dicotylédones Apocynaceae<br />
Oleandra sibbaldii Ptéridophytes Oleandraceae<br />
Oparanthus hivoanus Dicotylédones Asteraceae<br />
Oparanthus teikiteetinii Bidens teikiteetinii Dicotylédones Asteraceae<br />
Oparanthus tiva Dicotylédones Asteraceae<br />
Oparanthus woodii Dicotylédones Asteraceae<br />
Operculina brownii Merremia turpethum Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Ophioglossum nudicaule var. nudicaule Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />
Ophioglossum pendulum fa. falcatum Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />
Ophioglossum pendulum fa. pendulum Ptéridophytes Ophioglossaceae<br />
Oxalis gagneorum Dicotylédones Oxalidaceae<br />
Oxalis simplex Dicotylédones Oxalidaceae<br />
Paesia rugosu<strong>la</strong> Ptéridophytes Dennstaedtiaceae<br />
Pandanus tectorius var. tectorius Pandanus tectorius var. taepa Monocotylédones Pandanaceae<br />
Paspalum vaginatum Monocotylédones Poaceae<br />
Pennisetum articu<strong>la</strong>re Pennisetum simeonis Monocotylédones Poaceae<br />
Pennisetum henryanum Monocotylédones Poaceae<br />
Pennisetum marquisense Monocotylédones Poaceae<br />
Peperomia adamsonia Dicotylédones Piperaceae<br />
Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda Dicotylédones Piperaceae<br />
Peperomia marchionensis Dicotylédones Piperaceae<br />
Peperomia oliveri Dicotylédones Piperaceae<br />
Peperomia pallida Dicotylédones Piperaceae<br />
Peperomia tooviiana Dicotylédones Piperaceae<br />
Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus Dicotylédones Phyl<strong>la</strong>nthaceae<br />
Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus Dicotylédones Urticaceae<br />
Pipturus henryanus Dicotylédones Urticaceae<br />
Pipturus schaeferi Dicotylédones Urticaceae<br />
Pipturus toovianus Dicotylédones Urticaceae<br />
Pisonia brownii Pisonia umbellifera Dicotylédones Nyctaginaceae<br />
Pisonia grandis Dicotylédones Nyctaginaceae<br />
P<strong>la</strong>kothira frutescens Dicotylédones Loasaceae<br />
P<strong>la</strong>kothira parviflora Dicotylédones Loasaceae<br />
P<strong>la</strong>kothira perlmanii Dicotylédones Loasaceae<br />
Plumbago zey<strong>la</strong>nica Dicotylédones Plumbaginaceae<br />
Polyphlebium borbonicum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Polyphlebium endlicherianum Trichomanes endlicherianum Ptéridophytes Hymenophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Polystichum kenwoodii Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Polystichum marquesense Polystichum marquesensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Polystichum uahukaensis Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Portu<strong>la</strong>ca lutea Dicotylédones Portu<strong>la</strong>caceae<br />
Premna serratifolia Premna obtusifolia, P. taitensis Dicotylédones Lamiaceae<br />
Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta Procris peduncu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Urticaceae<br />
Prosaptia contigua Ctenopteris contigua, Grammitis contigua Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Psilotum nudum Ptéridophytes Psilotaceae<br />
Psychotria adamsonii Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria florencei Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria gagneorum Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria hivaoana Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria marchionica Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria mumfordiana Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria oliveri Dicotylédones Rubiaceae<br />
Page 4 de 15
Espèce Synonymes Embranchement Famille<br />
Psychotria schaeferi Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria taupotinii Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria temetiuensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria toviana Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria uahukensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psychotria uapoensis Dicotylédones Rubiaceae<br />
Psydrax odorata Dicotylédones Rubiaceae<br />
Pteris comans Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Pteris hivaoaensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Pteris marquesensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Pteris tahuataensis Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Pteris tripartita Ptéridophytes Pteridaceae<br />
Rauvolfia sachetiae Dicotylédones Apocynaceae<br />
Reynoldsia marchionensis Dicotylédones Araliaceae<br />
Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis Monocotylédones Cyperaceae<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense Santalum insu<strong>la</strong>re var. deckeri Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1 Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2 Dicotylédones Santa<strong>la</strong>ceae<br />
Sapindus saponaria Dicotylédones Sapindaceae<br />
Scaevo<strong>la</strong> marquesensis Dicotylédones Goodeniaceae<br />
Scaevo<strong>la</strong> subcapitata Dicotylédones Goodeniaceae<br />
Scaevo<strong>la</strong> taccada Dicotylédones Goodeniaceae<br />
Schizaea dichotoma Ptéridophytes Schizaeaceae<br />
Schizaea fistulosa Ptéridophytes Schizaeaceae<br />
Scleroglossum pusillum Ptéridophytes Grammitidaceae<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> arbuscu<strong>la</strong> Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta Ptéridophytes Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>ceae<br />
Selliguea feeioi<strong>des</strong> Selliguea p<strong>la</strong>ntaginea Ptéridophytes Polypodiaceae<br />
Serianthes myriadenia Dicotylédones Fabaceae<br />
Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei Dicotylédones Fabaceae<br />
Sesbania marchionica Dicotylédones Fabaceae<br />
Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum Dicotylédones Aizoaceae<br />
Sida fal<strong>la</strong>x Dicotylédones Malvaceae<br />
Sophora tomentosa Dicotylédones Fabaceae<br />
Sphaeropteris feanii Ptéridophytes Cyatheaceae<br />
Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris Cyathea medul<strong>la</strong>ris Ptéridophytes Cyatheaceae<br />
Sphenomeris chinensis subsp. chinensis Odontosoria chinensis Ptéridophytes Lindsaeaceae<br />
Sporobolus virginicus Monocotylédones Poaceae<br />
Stephania japonica var. timoriensis Dicotylédones Menispermaceae<br />
Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta Dicotylédones Convolvu<strong>la</strong>ceae<br />
Streblus anthropophagorum Dicotylédones Moraceae<br />
Tectaria hymeno<strong>des</strong> Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Tectaria jardinii Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Tectaria marchionica Ptéridophytes Dryopteridaceae<br />
Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii Dicotylédones Combretaceae<br />
Thelypteris marquesensis Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Thelypteris quaylei Coryphopteris quaylei Ptéridophytes Thelypteridaceae<br />
Thespesia populnea Dicotylédones Malvaceae<br />
Tmesipteris gracilis Tmesipteris marquesensis Ptéridophytes Tmesipteridaceae<br />
Trema discolor Dicotylédones Ulmaceae<br />
Tribulus cistoi<strong>des</strong> Dicotylédones Zygophyl<strong>la</strong>ceae<br />
Trimenia marquesensis Dicotylédones Trimeniaceae<br />
Trimenia nukuhivensis Dicotylédones Trimeniaceae<br />
Vaccinium cereum var. adenandrum Dicotylédones Ericaceae<br />
Vitex trifolia Dicotylédones Lamiaceae<br />
Vittaria zosterifolia Ptéridophytes Vittariaceae<br />
Waltheria tomentosa Waltheria lophantus Dicotylédones Malvaceae<br />
Weinmannia marquesana var. angustifolia Dicotylédones Cunoniaceae<br />
Weinmannia marquesana var. marquesana Weinmannia parviflora Dicotylédones Cunoniaceae<br />
Weinmannia marquesana var. myrsinites Dicotylédones Cunoniaceae<br />
Weinmannia tremuloi<strong>des</strong> Dicotylédones Cunoniaceae<br />
Wikstroemia coriacea Dicotylédones Thyme<strong>la</strong>eaceae<br />
Wikstroemia johnplewsii Dicotylédones Thyme<strong>la</strong>eaceae<br />
Xylosma suaveolens subsp. pubigerum Dicotylédones Salicaceae<br />
Zehneria mucronata Dicotylédones Cucurbitaceae<br />
Page 5 de 15
Espèce<br />
Abrodictyum asae-grayi<br />
Abutilon sachetianum<br />
Achyranthes marchionica<br />
Allophylus marquesensis<br />
Alphitonia marquesensis<br />
Alsophi<strong>la</strong> tahitensis<br />
Alstonia marquisensis<br />
Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis<br />
Angiopteris marchionica<br />
Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum<br />
Antrophyum subfalcatum<br />
Apetahia longistigmata<br />
Apetahia seigelii<br />
Arachnio<strong>des</strong> aristata<br />
Ascarina marquesensis<br />
Asplenium amboinense<br />
Asplenium austra<strong>la</strong>sicum<br />
Asplenium caudatum<br />
Asplenium contiguum<br />
Asplenium insiticium<br />
Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium<br />
Asplenium quaylei<br />
Asplenium rapense<br />
Asplenium tenerum<br />
Astelia tovii<br />
Bacopa monnieri<br />
Barringtonia asiatica<br />
Belvisia mucronata var. mucronata<br />
Bidens beckiana<br />
Bidens bipontina<br />
Bidens cordifolia<br />
Bidens fatuhivaensis<br />
Bidens henryi<br />
Bidens microcepha<strong>la</strong><br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong><br />
Bidens uapensis<br />
Blechnum capense<br />
Blechnum nukuhivense<br />
Blechnum vulcanicum<br />
Boehmeria virgata<br />
Boerhavia acutifolia<br />
Boerhavia repens<br />
Caesalpinia bonduc<br />
Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis<br />
Calymnodon grantii<br />
Canavalia rosea<br />
Carex feanii<br />
Celtis pacifica<br />
Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus<br />
Cerbera manghas<br />
Chamaesyce sachetiana<br />
Chei<strong>la</strong>nthes concolor<br />
Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia<br />
Cheirodendron bastardianum<br />
C<strong>la</strong>oxylon ooumuense<br />
Colubrina asiatica var. asiatica<br />
Coprosma esulcata<br />
Coprosma fatuhivaensis<br />
Coprosma feaniana<br />
Coprosma nephelephi<strong>la</strong><br />
Coprosma reticu<strong>la</strong>ta<br />
Coprosma temetiuensis<br />
Cordia lutea<br />
Cordia subcordata<br />
Crepidomanes digitatum<br />
Crepidomanes minutum<br />
Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />
Ind. 1<br />
Marquises Protégée VU EN 1 1 1<br />
Marquises Nord Protégée CR CR 1 1<br />
Marquises DD LR<br />
Marquises LRlc VU 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LR LRnt 1<br />
Marquises NE LRnt 1<br />
Marquises LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Protégée VU VU 1<br />
Fatuiva Protégée CR CR<br />
Ind. 1<br />
Marquises VU VU 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LR 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Nord NE LR 1 1<br />
Nuku Hiva DD LR 1<br />
Nuku Hiva CR CR 1<br />
Fatuiva<br />
DD<br />
Marquises Sud DD DD<br />
Fatuiva<br />
DD<br />
Marquises DD LR 1<br />
Ua Huka<br />
LR<br />
Nuku Hiva LR LRnt 1<br />
Ua Pou LR LR<br />
Ind. 1<br />
Nuku Hiva DD VU 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1 1<br />
Fatuiva Protégée DD VU<br />
Ind. NE 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LR LRnt 1<br />
Ind. LRlc 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises VU VU 1 1 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LRlc LR 1<br />
Nuku Hiva LR LR 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ua Pou DD VU<br />
Fatuiva<br />
DD<br />
Hiva Oa<br />
EN<br />
Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />
Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />
Hiva Oa<br />
DD<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Page 6 de 15
Espèce<br />
Crepidomanes pallidum<br />
Crossostylis biflora<br />
Ctenopteris purpurascens<br />
Cyclophyllum barbatum<br />
Cyclosorus castaneus<br />
Cyclosorus heterocarpus<br />
Cyclosorus invisus<br />
Cyclosorus longissimus<br />
Cyclosorus opulentus<br />
Cyclosorus savaiensis<br />
Cyclosorus subpectinatus<br />
Cyclosorus uahukaensis<br />
Cyperus feani<br />
Cyperus marquisensis<br />
Cyperus moutona<br />
Cyperus sp. nov.<br />
Cyrtandra feaniana<br />
Cyrtandra jonesii<br />
Cyrtandra nukuhivensis<br />
Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis<br />
Cyrtandra ootensis var. mollissima<br />
Cyrtandra ootensis var. ootensis<br />
Cyrtandra ootensis var. quaylei<br />
Cyrtandra revoluta<br />
Cyrtandra sp. nov.<br />
Cyrtandra tahuatensis<br />
Cyrtandra thibaultii<br />
Cyrtandra toviana<br />
Decaisnina forsteriana<br />
Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum<br />
Deparia petersenii subsp. congrua<br />
Deparia timetensis<br />
Dianel<strong>la</strong> intermedia<br />
Dicranopteris linearis<br />
Digitaria setigera<br />
Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong><br />
Dodonaea viscosa<br />
Doodia marquesensis<br />
Dryopteris fatuhivensis<br />
Dryopteris macropholis<br />
Dryopteris sweetorum<br />
E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense<br />
E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum<br />
E<strong>la</strong>phoglossum tovii<br />
Entada phaseoloi<strong>des</strong><br />
Fagraea berteroana var. marquisensis<br />
Ficus prolixa var. prolixa<br />
Fimbristylis cymosa<br />
Fimbristylis juncea var. nukahivensis<br />
Fimbristylis juncea var. tertia<br />
Fimbristylis marquesana<br />
Fimbristylis sachetiana<br />
Freycinetia arborea<br />
Freycinetia impavida<br />
Gahnia marquisensis<br />
Geanthus cevuga<br />
Geniostoma gagneae<br />
Geniostoma hallei var. fatuhivense<br />
Geniostoma hallei var. hallei<br />
Geniostoma hallei var. hivaoense<br />
Glochidion hivaoaense<br />
Glochidion marchionicum<br />
Glochidion marchionicum x G. tooviianum<br />
Glochidion tooviianum<br />
Gossypium hirsutum var. taitense<br />
Grammitis cincta<br />
Grammitis maireaui<br />
Grammitis marquesensis<br />
Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. DD 1<br />
Ind. LR 1<br />
Nuku Hiva LR 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. LRlc 1<br />
Ind.<br />
LRlc<br />
Ua Huka<br />
DD<br />
Marquises LRnt 1<br />
Marquises LRlc LR 1 1 1<br />
Marquises DD LRnt 1<br />
Tahuata<br />
DD<br />
Marquises LR LRnt 1<br />
Ua Huka Protégée LR CR<br />
Marquises Nord LRlc LR 1<br />
Fatuiva DD DD<br />
Marquises Sud DD DD<br />
Marquises Sud DD DD<br />
Ua Huka DD DD<br />
Fatuiva DD DD<br />
Nuku Hiva EN 1<br />
Tahuata DD DD<br />
Marquises Nord LRlc LRlc 1<br />
Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Hiva Oa DD DD<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Marquises LR 1<br />
Fatuiva<br />
DD<br />
Marquises Sud<br />
DD<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind.<br />
Marquises LR LRnt 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Nuku Hiva DD LRnt 1<br />
Marquises DD LRnt 1 1 1<br />
Nuku Hiva DD DD 1<br />
Nuku Hiva DD 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises DD VU<br />
Fatuiva DD DD<br />
Marquises DD LRnt 1<br />
Hiva Oa DD DD<br />
Hiva Oa Protégée NE VU<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Nuku Hiva DD 1<br />
Nuku Hiva LR LRnt 1<br />
Ind. Protégée DD 1 1<br />
Marquises NE LRnt 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises NE DD 1<br />
Page 7 de 15
Espèce<br />
Grammitis miltiblepharis<br />
Grammitis uapensis<br />
Guettarda speciosa<br />
Habenaria marquisensis<br />
Habenaria tahitensis<br />
Haplopteris elongata<br />
Haplopteris scolopendrina<br />
Heliotropium foertherianum<br />
Heliotropium marchionicum<br />
Hernandia nukuhivensis<br />
Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus<br />
Histiopteris incisa<br />
Homalium moto<br />
Huperzia phlegmaria<br />
Hydrocotyle feaniana<br />
Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum<br />
Hymenophyllum javanicum<br />
Hymenophyllum polyanthos<br />
Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong><br />
Ilex anoma<strong>la</strong><br />
Ipomoea littoralis<br />
Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis<br />
Ipomoea vio<strong>la</strong>cea<br />
Ixora jourdanii<br />
Ixora marquesensis<br />
Ixora ooumuensis<br />
Ixora spathoidea<br />
Ixora tahuataensis<br />
Ixora uahukaensis<br />
Ixora uapoensis<br />
Jossinia reinwardtiana<br />
Kadua lichtlei<br />
Kadua lucei<br />
Kadua nukuhivensis<br />
Kadua tahuataensis<br />
Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong><br />
Lebronnecia kokioi<strong>des</strong><br />
Lellingeria subcoriacea<br />
Lepidium bidentatum var. bidentatum<br />
Lepinia marquesensis<br />
Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis<br />
Leptochloa marquisensis<br />
Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />
Lindsaea propinqua<br />
Lindsaea repens var. marquesensis<br />
Liparis clypeolum<br />
Lomagramma cordipinna<br />
Lycopodiel<strong>la</strong> cernua<br />
Lycopodium henryanum<br />
Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong><br />
Machaerina nukuhivensis<br />
Macropiper <strong>la</strong>tifolium<br />
Marattia salicina<br />
Maytenus crenatus<br />
Melicope fatuhivensis<br />
Melicope hivaoaensis<br />
Melicope inopinata<br />
Melicope nukuhivensis<br />
Melicope perlmanii<br />
Melicope revoluta<br />
Melicope tekaoensis<br />
Meryta sp. nov.<br />
Metrosideros collina var. feanii<br />
Metrosideros collina var. fruticosa<br />
Metrosideros collina var. nukuhivensis<br />
Metrosideros collina var. villosa<br />
Microsorum grossum<br />
Microsorum membranifolium<br />
Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />
Nuku Hiva DD DD 1<br />
Marquises NE DD<br />
Ind. 1<br />
Ind. Protégée DD 1<br />
Ind. Protégée 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Nord VU VU 1 1<br />
Marquises LRlc LRnt 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Sud LR VU<br />
Ind. 1<br />
Hiva Oa DD CR<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Marquises EN EN 1<br />
Marquises EN EN 1<br />
Nuku Hiva CR CR 1<br />
Hiva Oa CR CR<br />
Tahuata EN EN<br />
Ua Huka CR CR<br />
Ua Pou EN EN<br />
Ind. 1 1<br />
Ua Huka<br />
CR<br />
Fatuiva Protégée EN EN<br />
Nuku Hiva Protégée VU EN 1<br />
Tahuata Protégée EN EN<br />
Ind.<br />
Marquises Protégée CR EN 1<br />
Ind. LRlc 1<br />
Ind.<br />
Fatuiva Protégée DD CR<br />
Nuku Hiva LR 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. Protégée 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1 1<br />
Ind.<br />
DD<br />
Ind. 1<br />
Nuku Hiva VU VU 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1 1<br />
Fatuiva Protégée CR CR<br />
Marquises Sud LR VU<br />
Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />
Nuku Hiva LR VU 1<br />
Hiva Oa NE DD<br />
Nuku Hiva LRlc VU 1<br />
Nuku Hiva Protégée NE LR 1<br />
Hiva Oa<br />
VU<br />
Marquises NE VU 1<br />
Ind. 1<br />
Nuku Hiva NE LR 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Page 8 de 15
Espèce<br />
Microtatorchis sp. nov.<br />
Morinda myrtifolia<br />
Mucuna sloanei var. sloanei<br />
Mucuna stanleyi<br />
Myrsine adamsonii<br />
Myrsine gracilissima<br />
Myrsine grantii<br />
Myrsine nukuhivensis<br />
Myrsine tahuatensis<br />
Neisosperma brownii<br />
Nephrolepis acutifolia<br />
Nephrolepis biserrata var. subferruginea<br />
Nephrolepis cordifolia<br />
Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong><br />
Nicotiana fatuhivensis<br />
Ochrosia fatuhivensis<br />
Ochrosia nukuhivensis<br />
Oleandra sibbaldii<br />
Oparanthus hivoanus<br />
Oparanthus teikiteetinii<br />
Oparanthus tiva<br />
Oparanthus woodii<br />
Operculina brownii<br />
Ophioglossum nudicaule var. nudicaule<br />
Ophioglossum pendulum fa. falcatum<br />
Ophioglossum pendulum fa. pendulum<br />
Oxalis gagneorum<br />
Oxalis simplex<br />
Paesia rugosu<strong>la</strong><br />
Pandanus tectorius var. tectorius<br />
Paspalum vaginatum<br />
Pennisetum articu<strong>la</strong>re<br />
Pennisetum henryanum<br />
Pennisetum marquisense<br />
Peperomia adamsonia<br />
Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda<br />
Peperomia marchionensis<br />
Peperomia oliveri<br />
Peperomia pallida<br />
Peperomia tooviiana<br />
Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus<br />
Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus<br />
Pipturus henryanus<br />
Pipturus schaeferi<br />
Pipturus toovianus<br />
Pisonia brownii<br />
Pisonia grandis<br />
P<strong>la</strong>kothira frutescens<br />
P<strong>la</strong>kothira parviflora<br />
P<strong>la</strong>kothira perlmanii<br />
Plumbago zey<strong>la</strong>nica<br />
Polyphlebium borbonicum<br />
Polyphlebium endlicherianum<br />
Polystichum kenwoodii<br />
Polystichum marquesense<br />
Polystichum uahukaensis<br />
Portu<strong>la</strong>ca lutea<br />
Premna serratifolia<br />
Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta<br />
Prosaptia contigua<br />
Psilotum nudum<br />
Psychotria adamsonii<br />
Psychotria florencei<br />
Psychotria gagneorum<br />
Psychotria hivaoana<br />
Psychotria marchionica<br />
Psychotria mumfordiana<br />
Psychotria oliveri<br />
Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />
Marquises LRnt 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises DD LR 1<br />
Hiva Oa DD DD<br />
Marquises LRlc DD<br />
Marquises LRlc LR 1<br />
Tahuata DD DD<br />
Nuku Hiva Protégée CR CR 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises Protégée VU VU 1 1 1<br />
Fatuiva Protégée EX EX<br />
Nuku Hiva Protégée EX EX 1<br />
Ind. LR 1<br />
Hiva Oa VU VU<br />
Nuku Hiva Protégée LR VU 1<br />
Tahuata<br />
DD<br />
Nuku Hiva LR 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Protégée VU VU 1 1<br />
Ua Huka<br />
EN<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises DD VU 1 1<br />
Marquises VU VU 1<br />
Nuku Hiva DD DD 1<br />
Hiva Oa DD DD<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises LRlc LRlc<br />
Marquises VU LR 1<br />
Ind. LR 1<br />
Marquises LR LR 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Nord DD LR 1<br />
Marquises Sud VU VU<br />
Nuku Hiva LR LRnt 1<br />
Nuku Hiva Protégée VU 1<br />
Ind. 1 1 1 1<br />
Nuku Hiva VU 1<br />
Fatuiva Protégée VU<br />
Nuku Hiva Protégée EN 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1<br />
Ua Huka<br />
DD<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ua Huka<br />
DD<br />
Ind. 1 1 1 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ua Pou<br />
CR<br />
Nuku Hiva VU VU 1<br />
Hiva Oa CR CR<br />
Marquises Sud VU VU<br />
Marquises Sud NE DD<br />
Hiva Oa DD DD<br />
Tahuata<br />
DD<br />
Page 9 de 15
Espèce<br />
Psychotria schaeferi<br />
Psychotria taupotinii<br />
Psychotria temetiuensis<br />
Psychotria toviana<br />
Psychotria uahukensis<br />
Psychotria uapoensis<br />
Psydrax odorata<br />
Pteris comans<br />
Pteris hivaoaensis<br />
Pteris marquesensis<br />
Pteris tahuataensis<br />
Pteris tripartita<br />
Rauvolfia sachetiae<br />
Reynoldsia marchionensis<br />
Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2<br />
Sapindus saponaria<br />
Scaevo<strong>la</strong> marquesensis<br />
Scaevo<strong>la</strong> subcapitata<br />
Scaevo<strong>la</strong> taccada<br />
Schizaea dichotoma<br />
Schizaea fistulosa<br />
Scleroglossum pusillum<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta<br />
Selliguea feeioi<strong>des</strong><br />
Serianthes myriadenia<br />
Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei<br />
Sesbania marchionica<br />
Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum<br />
Sida fal<strong>la</strong>x<br />
Sophora tomentosa<br />
Sphaeropteris feanii<br />
Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris<br />
Sphenomeris chinensis subsp. chinensis<br />
Sporobolus virginicus<br />
Stephania japonica var. timoriensis<br />
Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta<br />
Streblus anthropophagorum<br />
Tectaria hymeno<strong>des</strong><br />
Tectaria jardinii<br />
Tectaria marchionica<br />
Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii<br />
Thelypteris marquesensis<br />
Thelypteris quaylei<br />
Thespesia populnea<br />
Tmesipteris gracilis<br />
Trema discolor<br />
Tribulus cistoi<strong>des</strong><br />
Trimenia marquesensis<br />
Trimenia nukuhivensis<br />
Vaccinium cereum var. adenandrum<br />
Vitex trifolia<br />
Vittaria zosterifolia<br />
Waltheria tomentosa<br />
Weinmannia marquesana var. angustifolia<br />
Weinmannia marquesana var. marquesana<br />
Weinmannia marquesana var. myrsinites<br />
Weinmannia tremuloi<strong>des</strong><br />
Wikstroemia coriacea<br />
Wikstroemia johnplewsii<br />
Xylosma suaveolens subsp. pubigerum<br />
Zehneria mucronata<br />
Statut Réglem. UICN UICN proposé Eiao Hatuta'a Hatu iti Nuku Hiva<br />
Hiva Oa<br />
DD<br />
Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />
Marquises Sud<br />
DD<br />
Nuku Hiva LRlc LRlc 1<br />
Ua Huka<br />
DD<br />
Ua Pou<br />
VU<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Hiva Oa<br />
DD<br />
Marquises Sud<br />
DD<br />
Tahuata<br />
DD<br />
Ind. 1<br />
Marquises Protégée CR CR 1<br />
Marquises LRlc LR 1<br />
Marquises DD LR 1<br />
Marquises Protégée VU VU 1<br />
Nuku Hiva Protégée VU 1<br />
Fatuiva Protégée EN<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises LRlc DD<br />
Marquises LRlc LR 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1<br />
Ind.<br />
Ind.<br />
DD<br />
Ind. LRlc 1<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises NE LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. DD 1<br />
Marquises Nord Protégée CR 1<br />
Marquises Protégée DD EN<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Marquises Sud LRlc LR<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. NE 1<br />
Marquises LR LRlc 1<br />
Marquises NE LRlc 1<br />
Marquises LR VU 1 1<br />
Hiva Oa<br />
DD<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1 1 1<br />
Ind. 1<br />
Ind.<br />
Ind. 1 1<br />
Marquises Sud LR LR<br />
Marquises Nord LRlc LR 1<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. 1<br />
Ind. LRlc 1 1 1<br />
Tahuata<br />
DD<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Hiva Oa NE DD<br />
Fatuiva EN EN<br />
Ind. LRlc 1<br />
Hiva Oa NE VU<br />
Marquises LRlc LRlc 1<br />
Ind. 1<br />
Page 10 de 15
Espèce<br />
Abrodictyum asae-grayi<br />
Abutilon sachetianum<br />
Achyranthes marchionica<br />
Allophylus marquesensis<br />
Alphitonia marquesensis<br />
Alsophi<strong>la</strong> tahitensis<br />
Alstonia marquisensis<br />
Alyxia stel<strong>la</strong>ta var. marquesensis<br />
Angiopteris marchionica<br />
Antrophyum p<strong>la</strong>ntagineum<br />
Antrophyum subfalcatum<br />
Apetahia longistigmata<br />
Apetahia seigelii<br />
Arachnio<strong>des</strong> aristata<br />
Ascarina marquesensis<br />
Asplenium amboinense<br />
Asplenium austra<strong>la</strong>sicum<br />
Asplenium caudatum<br />
Asplenium contiguum<br />
Asplenium insiticium<br />
Asplenium <strong>la</strong>serpitiifolium<br />
Asplenium quaylei<br />
Asplenium rapense<br />
Asplenium tenerum<br />
Astelia tovii<br />
Bacopa monnieri<br />
Barringtonia asiatica<br />
Belvisia mucronata var. mucronata<br />
Bidens beckiana<br />
Bidens bipontina<br />
Bidens cordifolia<br />
Bidens fatuhivaensis<br />
Bidens henryi<br />
Bidens microcepha<strong>la</strong><br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. jardinii<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. perlmanii<br />
Bidens polycepha<strong>la</strong> subsp. polycepha<strong>la</strong><br />
Bidens uapensis<br />
Blechnum capense<br />
Blechnum nukuhivense<br />
Blechnum vulcanicum<br />
Boehmeria virgata<br />
Boerhavia acutifolia<br />
Boerhavia repens<br />
Caesalpinia bonduc<br />
Ca<strong>la</strong>nthe tahitensis var. marquisensis<br />
Calymnodon grantii<br />
Canavalia rosea<br />
Carex feanii<br />
Celtis pacifica<br />
Cenchrus calicu<strong>la</strong>tus<br />
Cerbera manghas<br />
Chamaesyce sachetiana<br />
Chei<strong>la</strong>nthes concolor<br />
Chei<strong>la</strong>nthes tenuifolia<br />
Cheirodendron bastardianum<br />
C<strong>la</strong>oxylon ooumuense<br />
Colubrina asiatica var. asiatica<br />
Coprosma esulcata<br />
Coprosma fatuhivaensis<br />
Coprosma feaniana<br />
Coprosma nephelephi<strong>la</strong><br />
Coprosma reticu<strong>la</strong>ta<br />
Coprosma temetiuensis<br />
Cordia lutea<br />
Cordia subcordata<br />
Crepidomanes digitatum<br />
Crepidomanes minutum<br />
Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />
1<br />
1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
Page 11 de 15
Espèce<br />
Crepidomanes pallidum<br />
Crossostylis biflora<br />
Ctenopteris purpurascens<br />
Cyclophyllum barbatum<br />
Cyclosorus castaneus<br />
Cyclosorus heterocarpus<br />
Cyclosorus invisus<br />
Cyclosorus longissimus<br />
Cyclosorus opulentus<br />
Cyclosorus savaiensis<br />
Cyclosorus subpectinatus<br />
Cyclosorus uahukaensis<br />
Cyperus feani<br />
Cyperus marquisensis<br />
Cyperus moutona<br />
Cyperus sp. nov.<br />
Cyrtandra feaniana<br />
Cyrtandra jonesii<br />
Cyrtandra nukuhivensis<br />
Cyrtandra ootensis var. fatuhivensis<br />
Cyrtandra ootensis var. mollissima<br />
Cyrtandra ootensis var. ootensis<br />
Cyrtandra ootensis var. quaylei<br />
Cyrtandra revoluta<br />
Cyrtandra sp. nov.<br />
Cyrtandra tahuatensis<br />
Cyrtandra thibaultii<br />
Cyrtandra toviana<br />
Decaisnina forsteriana<br />
Dendrolobium umbel<strong>la</strong>tum<br />
Deparia petersenii subsp. congrua<br />
Deparia timetensis<br />
Dianel<strong>la</strong> intermedia<br />
Dicranopteris linearis<br />
Digitaria setigera<br />
Dip<strong>la</strong>zium harpeo<strong>des</strong><br />
Dodonaea viscosa<br />
Doodia marquesensis<br />
Dryopteris fatuhivensis<br />
Dryopteris macropholis<br />
Dryopteris sweetorum<br />
E<strong>la</strong>phoglossum austromarquesense<br />
E<strong>la</strong>phoglossum marquisearum<br />
E<strong>la</strong>phoglossum tovii<br />
Entada phaseoloi<strong>des</strong><br />
Fagraea berteroana var. marquisensis<br />
Ficus prolixa var. prolixa<br />
Fimbristylis cymosa<br />
Fimbristylis juncea var. nukahivensis<br />
Fimbristylis juncea var. tertia<br />
Fimbristylis marquesana<br />
Fimbristylis sachetiana<br />
Freycinetia arborea<br />
Freycinetia impavida<br />
Gahnia marquisensis<br />
Geanthus cevuga<br />
Geniostoma gagneae<br />
Geniostoma hallei var. fatuhivense<br />
Geniostoma hallei var. hallei<br />
Geniostoma hallei var. hivaoense<br />
Glochidion hivaoaense<br />
Glochidion marchionicum<br />
Glochidion marchionicum x G. tooviianum<br />
Glochidion tooviianum<br />
Gossypium hirsutum var. taitense<br />
Grammitis cincta<br />
Grammitis maireaui<br />
Grammitis marquesensis<br />
Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1<br />
Page 12 de 15
Espèce<br />
Grammitis miltiblepharis<br />
Grammitis uapensis<br />
Guettarda speciosa<br />
Habenaria marquisensis<br />
Habenaria tahitensis<br />
Haplopteris elongata<br />
Haplopteris scolopendrina<br />
Heliotropium foertherianum<br />
Heliotropium marchionicum<br />
Hernandia nukuhivensis<br />
Hibiscus tiliaceus subsp. tiliaceus<br />
Histiopteris incisa<br />
Homalium moto<br />
Huperzia phlegmaria<br />
Hydrocotyle feaniana<br />
Hymenophyllum f<strong>la</strong>bel<strong>la</strong>tum<br />
Hymenophyllum javanicum<br />
Hymenophyllum polyanthos<br />
Hypolepis dicksonioi<strong>des</strong><br />
Ilex anoma<strong>la</strong><br />
Ipomoea littoralis<br />
Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis<br />
Ipomoea vio<strong>la</strong>cea<br />
Ixora jourdanii<br />
Ixora marquesensis<br />
Ixora ooumuensis<br />
Ixora spathoidea<br />
Ixora tahuataensis<br />
Ixora uahukaensis<br />
Ixora uapoensis<br />
Jossinia reinwardtiana<br />
Kadua lichtlei<br />
Kadua lucei<br />
Kadua nukuhivensis<br />
Kadua tahuataensis<br />
Korthalsel<strong>la</strong> p<strong>la</strong>tycau<strong>la</strong><br />
Lebronnecia kokioi<strong>des</strong><br />
Lellingeria subcoriacea<br />
Lepidium bidentatum var. bidentatum<br />
Lepinia marquesensis<br />
Leptecophyl<strong>la</strong> tameiameiae var. marquesensis<br />
Leptochloa marquisensis<br />
Leptochloa xerophi<strong>la</strong><br />
Lindsaea propinqua<br />
Lindsaea repens var. marquesensis<br />
Liparis clypeolum<br />
Lomagramma cordipinna<br />
Lycopodiel<strong>la</strong> cernua<br />
Lycopodium henryanum<br />
Machaerina mariscoi<strong>des</strong> subsp. mariscoi<strong>des</strong><br />
Machaerina nukuhivensis<br />
Macropiper <strong>la</strong>tifolium<br />
Marattia salicina<br />
Maytenus crenatus<br />
Melicope fatuhivensis<br />
Melicope hivaoaensis<br />
Melicope inopinata<br />
Melicope nukuhivensis<br />
Melicope perlmanii<br />
Melicope revoluta<br />
Melicope tekaoensis<br />
Meryta sp. nov.<br />
Metrosideros collina var. feanii<br />
Metrosideros collina var. fruticosa<br />
Metrosideros collina var. nukuhivensis<br />
Metrosideros collina var. villosa<br />
Microsorum grossum<br />
Microsorum membranifolium<br />
Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
Page 13 de 15
Espèce<br />
Microtatorchis sp. nov.<br />
Morinda myrtifolia<br />
Mucuna sloanei var. sloanei<br />
Mucuna stanleyi<br />
Myrsine adamsonii<br />
Myrsine gracilissima<br />
Myrsine grantii<br />
Myrsine nukuhivensis<br />
Myrsine tahuatensis<br />
Neisosperma brownii<br />
Nephrolepis acutifolia<br />
Nephrolepis biserrata var. subferruginea<br />
Nephrolepis cordifolia<br />
Nephrolepis hirsutu<strong>la</strong><br />
Nicotiana fatuhivensis<br />
Ochrosia fatuhivensis<br />
Ochrosia nukuhivensis<br />
Oleandra sibbaldii<br />
Oparanthus hivoanus<br />
Oparanthus teikiteetinii<br />
Oparanthus tiva<br />
Oparanthus woodii<br />
Operculina brownii<br />
Ophioglossum nudicaule var. nudicaule<br />
Ophioglossum pendulum fa. falcatum<br />
Ophioglossum pendulum fa. pendulum<br />
Oxalis gagneorum<br />
Oxalis simplex<br />
Paesia rugosu<strong>la</strong><br />
Pandanus tectorius var. tectorius<br />
Paspalum vaginatum<br />
Pennisetum articu<strong>la</strong>re<br />
Pennisetum henryanum<br />
Pennisetum marquisense<br />
Peperomia adamsonia<br />
Peperomia b<strong>la</strong>nda var. floribunda<br />
Peperomia marchionensis<br />
Peperomia oliveri<br />
Peperomia pallida<br />
Peperomia tooviiana<br />
Phyl<strong>la</strong>nthus pacificus<br />
Pipturus argenteus var. <strong>la</strong>nosus<br />
Pipturus henryanus<br />
Pipturus schaeferi<br />
Pipturus toovianus<br />
Pisonia brownii<br />
Pisonia grandis<br />
P<strong>la</strong>kothira frutescens<br />
P<strong>la</strong>kothira parviflora<br />
P<strong>la</strong>kothira perlmanii<br />
Plumbago zey<strong>la</strong>nica<br />
Polyphlebium borbonicum<br />
Polyphlebium endlicherianum<br />
Polystichum kenwoodii<br />
Polystichum marquesense<br />
Polystichum uahukaensis<br />
Portu<strong>la</strong>ca lutea<br />
Premna serratifolia<br />
Procris peduncu<strong>la</strong>ta var. peduncu<strong>la</strong>ta<br />
Prosaptia contigua<br />
Psilotum nudum<br />
Psychotria adamsonii<br />
Psychotria florencei<br />
Psychotria gagneorum<br />
Psychotria hivaoana<br />
Psychotria marchionica<br />
Psychotria mumfordiana<br />
Psychotria oliveri<br />
Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1 1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
Page 14 de 15
Espèce<br />
Psychotria schaeferi<br />
Psychotria taupotinii<br />
Psychotria temetiuensis<br />
Psychotria toviana<br />
Psychotria uahukensis<br />
Psychotria uapoensis<br />
Psydrax odorata<br />
Pteris comans<br />
Pteris hivaoaensis<br />
Pteris marquesensis<br />
Pteris tahuataensis<br />
Pteris tripartita<br />
Rauvolfia sachetiae<br />
Reynoldsia marchionensis<br />
Rhynchospora sclerioi<strong>des</strong> var. marquisensis<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. marchionense<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 1<br />
Santalum insu<strong>la</strong>re var. nov. 2<br />
Sapindus saponaria<br />
Scaevo<strong>la</strong> marquesensis<br />
Scaevo<strong>la</strong> subcapitata<br />
Scaevo<strong>la</strong> taccada<br />
Schizaea dichotoma<br />
Schizaea fistulosa<br />
Scleroglossum pusillum<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> banksii<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> <strong>la</strong>xa<br />
Se<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong> protracta<br />
Selliguea feeioi<strong>des</strong><br />
Serianthes myriadenia<br />
Sesbania coccinea subsp. atollensis var. quaylei<br />
Sesbania marchionica<br />
Sesuvium portu<strong>la</strong>castrum<br />
Sida fal<strong>la</strong>x<br />
Sophora tomentosa<br />
Sphaeropteris feanii<br />
Sphaeropteris medul<strong>la</strong>ris<br />
Sphenomeris chinensis subsp. chinensis<br />
Sporobolus virginicus<br />
Stephania japonica var. timoriensis<br />
Stictocardia campanu<strong>la</strong>ta<br />
Streblus anthropophagorum<br />
Tectaria hymeno<strong>des</strong><br />
Tectaria jardinii<br />
Tectaria marchionica<br />
Terminalia g<strong>la</strong>brata var. brownii<br />
Thelypteris marquesensis<br />
Thelypteris quaylei<br />
Thespesia populnea<br />
Tmesipteris gracilis<br />
Trema discolor<br />
Tribulus cistoi<strong>des</strong><br />
Trimenia marquesensis<br />
Trimenia nukuhivensis<br />
Vaccinium cereum var. adenandrum<br />
Vitex trifolia<br />
Vittaria zosterifolia<br />
Waltheria tomentosa<br />
Weinmannia marquesana var. angustifolia<br />
Weinmannia marquesana var. marquesana<br />
Weinmannia marquesana var. myrsinites<br />
Weinmannia tremuloi<strong>des</strong><br />
Wikstroemia coriacea<br />
Wikstroemia johnplewsii<br />
Xylosma suaveolens subsp. pubigerum<br />
Zehneria mucronata<br />
Ua Huka Ua Pou Fatu 'uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva<br />
1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1<br />
1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1 1<br />
1 1 1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
1<br />
1 1 1 1 1<br />
Page 15 de 15