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Vers de nouvelles indications en protonthérapie<br />
Depuis son ouverture en 1991, le centre de Protonthérapie<br />
a traité plus de 5 000 patients. Si le premier traitement<br />
effectué concernait un mélanome de l’œil, depuis lors les<br />
localisations prises en charge se sont diversifiées.<br />
Certaines tumeurs du cerveau chez l’adulte et chez l’enfant<br />
– et chez les très jeunes enfants depuis 2006, date de l’installation<br />
de l’anesthésie générale – pouvaient déjà bénéficier<br />
de la protonthérapie. Cette diversité des localisations<br />
va encore se développer grâce au bras isocentrique* qui<br />
permet d’orienter le faisceau autour du patient selon toutes<br />
les incidences pour traiter de nouvelles indications jusqu’à<br />
présent inaccessibles. Cette avancée technologique devrait<br />
permettre de proposer la protonthérapie à un plus grand<br />
nombre d’enfants, ce qui représente un avantage notoire en<br />
pédiatrie en raison de la limitation des effets secondaires<br />
(réduction du volume de tissus sains irradiés donc moins<br />
de séquelles orthopédiques et réduction du risque de<br />
cancer radio-induit). Dans la région Ile-de-France, en<br />
dehors du recrutement direct de l’<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong>, les patients<br />
peuvent être adressés par l’Assistance Publique-Hôpitaux<br />
de Paris et par l’<strong>Institut</strong> Gustave Roussy.<br />
UNE EXPERTISE CLINIQUE UNIQUE<br />
Plus de 3 000 patients atteints de mélanomes de l’œil ont<br />
déjà bénéficié des traitements du centre de Protonthérapie.<br />
« Actuellement les patients bénéficient d’un traitement local par<br />
protonthérapie dans 70 % des cas de mélanome de l’œil » précise<br />
le Dr Laurence Desjardins [1] , chef du service d’Ophtalmologie<br />
de l’<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong>.<br />
Première tumeur prise en charge au centre, elle reste à ce<br />
jour la plus fréquente. Le mélanome de l’œil survient le plus<br />
souvent sur la choroïde* (membrane comprise entre la<br />
rétine et la sclère, le « blanc de l’œil »), plus rarement sur<br />
l’iris, la conjonctive ou la paupière. C’est la plus fréquente<br />
des tumeurs malignes intraoculaires de l’adulte. Elle s’observe<br />
surtout après 50 ans et se traduit par une baisse de<br />
l’acuité visuelle.<br />
« Face à cette tumeur, les thérapies classiques sont assez inefficaces.<br />
Il y a bien sûr la possibilité de pratiquer une énucléation<br />
par chirurgie, mais la protonthérapie présente l’énorme avantage<br />
de conserver le globe oculaire avec une vision utile dans<br />
90 % des cas » ajoute le Dr Rémi Dendale [2] , oncologue<br />
radiothérapeute, responsable médical du NOUVEAU CENTRE<br />
DE PROTONTHÉRAPIE.<br />
Elle permet également un contrôle local de la tumeur dans<br />
Installation d’un<br />
patient pour un<br />
traitement ophtalmologique<br />
par<br />
protonthérapie.<br />
96 % des cas (A) , ce qui correspond à un risque de récidive<br />
très faible, inférieure à 5 % à dix ans, pour une tumeur<br />
aussi agressive.<br />
Le traitement se déroule en 4 séances consécutives. Des<br />
écarteurs de paupières sont placés sous anesthésie locale<br />
pour protéger ces dernières pendant l’irradiation.<br />
Jusqu’à l’ouverture du NOUVEAU CENTRE DE PROTONTHÉRAPIE,<br />
environ 100 nouveaux patients porteurs d’une tumeur cérébrale<br />
venaient chaque année au centre. Il s’agit principalement<br />
de chordomes et les chondrosarcomes, des tumeurs<br />
peu fréquentes. Les premières se développent au niveau de<br />
la base du crâne et les secondes sont des tumeurs rares<br />
d’origine cartilagineuse qui touchent surtout l’adulte jeune.<br />
Ces tumeurs ont une croissance lente, révélée souvent par<br />
la compression d’organes avoisinants, responsables de<br />
troubles neurologiques et de douleurs. Même s’ils surviennent<br />
le plus souvent chez des adultes, les enfants peuvent<br />
être concernés.<br />
« Le traitement de première intention de ces tumeurs, l’exérèse<br />
chirurgicale, est souvent limité par la proximité d’organes<br />
critiques. De plus ces structures neurologiques sont radiosensibles,<br />
ce qui ne permet pas toujours d’augmenter la dose avec<br />
la radiothérapie classique » précise le Dr Rémi Dendale. Or<br />
les chordomes et les chondrosarcomes, considérés comme<br />
radio-résistants, nécessitent des doses d’irradiation élevées<br />
(> 70 Gy). En conséquence, la radiothérapie par photons*<br />
seuls ne permet pas d’obtenir un contrôle local suffisant.<br />
Elle est généralement associée à une radiothérapie par protons.<br />
L’association de la chirurgie, de la radiothérapie classique<br />
et de la protonthérapie est alors considérée pour ce<br />
[1] [2]<br />
Les titres et le rattachement des personnes citées sont détaillés p.14<br />
[A]<br />
Les références bibliographiques sont détaillées p. 14