PÉRIODIQUE BIMESTRIEL DE L’UWE Mars-Avril 2010 | Numéro 224
L’entreprise par ceux qui la font
JEAN-FRANÇOIS HERIS
(AGC GLASS EUROPE)
Je rêve d’un verre
qui transformerait
le CO 2 en oxygène
ENQUÊTE
Ces entreprises qui
embauchent malgré la crise
GRAND ANGLE | L'Intelligence Stratégique
EXPERTISE | Spécial Environnement
Le rendezvous
à ne pas
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Editorial
Jean-Pierre DELWART,
Président de l’Union
Wallonne des Entreprises
"Les entreprises
wallonnes recrutent
encore et toujours
du personnel"
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Halte au lavage de cerveau !
C'
était l'an dernier, un peu partout la chasse au patron était lancée. Il fallait
trouver des responsables à la crise. Il ne se passait pas un jour sans
que l’on pointe du doigt le monde de l’entreprise, dont la seule finalité
serait de procéder à des restructurations, supprimer le plus d’emplois possible
et augmenter les dividendes pour des actionnaires sans foi ni loi. Un véritable
lavage de cerveau ! Et pourtant, comme vous le lirez dans ce magazine, nos
entreprises, en Wallonie, continuent d’embaucher. Malgré la crise…
Malgré la crise, les entreprises wallonnes recrutent donc encore et toujours du
personnel –des milliers d’emplois- et créent donc de la richesse pour l’ensemble
de la société wallonne et pour tous les Wallons. D’autres milliers d’emplois
restent non pourvus. Alors, pas d’emplois ? Il faudrait arrêter la «chasse aux
chômeurs» décrite par certains comme excessive voire inutile parce qu’il n’y a
pas d’emplois ? Faux : il suffit d’aller chaque jour sur la homepage du site du
Forem ou de lire quelques uns des témoignages que nous avons rassemblés.
Il y a de l’emploi. Peut-être pas pour tout le monde, mais il y en a et pas un peu…
Mais il faudrait se rendre compte que d’autres attitudes, déraisonnables,
menacent bien plus l’emploi. Elles menacent l’emploi existant et l’emploi à venir
en faisant peser des menaces sur des investissements. Elles ternissent l’image
d’une région qui n’en a pas besoin et peuvent ruiner des années d’efforts pour
attirer de nouveaux investisseurs. A ce titre, la grève menée au mois de mars
chez Techspace Aero interpelle. Dans les circonstances actuelles, en pleine
crise, l’UWE ne pouvait que s’étonner du mouvement de grève des ouvriers de
Techspace Aero, avec présence de piquets.
En effet, Techspace Aero ne comptait procéder à aucune restructuration !
Il n’y avait donc aucune perte d’emploi, malgré une légère baisse d’activités.
En demandant la prépension à 58 ans aux mêmes conditions que dans la
convention antérieure, le personnel ouvrier entendait donc quitter l’entreprise,
de sa propre initiative, prématurément, et aux frais de celle-ci et de la collectivité.
Les syndicats ouvriers disaient se battre ainsi pour l'emploi des jeunes.
S'il y avait une relation entre la prépension et l'emploi des jeunes, la Wallonie
n'aurait pas un taux de chômage des moins de 25 ans parmi les plus élevés
d'Europe. De plus, Techspace Aero a embauché 250 jeunes, toutes catégories
confondues, depuis 2006. Cherchez l’erreur !
Plus grave : Techspace Aero avait proposé des mesures alternatives afin de
ne pas priver l’entreprise de moyens pour réaliser certains investissements
indispensables à son futur et donc à celui de son personnel.
Accepter ces prépensions, c'était continuer à augmenter le coût du travail en
Wallonie et ouvrir tout grand la porte à des délocalisations dans les pays à bas
coûts. On peut peut-être supporter des salaires supérieurs à ceux de nos pays
voisins grâce à une bonne productivité, mais on ne peut obliger une entreprise
à dépenser en pure perte plus de 100.000 euros par personne pour faire partir
à 58 ans des compétences nécessaires à l'entreprise. C'est le meilleur moyen
pour convaincre les actionnaires de nos entreprises industrielles d'investir
ailleurs. Dans la période actuelle, cette demande heurtait toute logique de bon
sens. L’UWE a demandé que la raison l’emporte, sans succès au moment de
rédiger cet édito, malgré un pré-accord.
Du bon sens, c’est la philosophie du développement durable.
C’est le fil rouge de ce numéro de Dynamisme…
Jean-Pierre Delwart
Dynamisme Mars-Avril 2010 .3
E 411
A 4
De l’espace pour votre
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La Vitrine de l’éco-construction
en Région wallonne.
“Partenariat étroit avec les acteurs spécialisés
du secteur (Bois et Habitat, les clusters
Éco-Construction et Cap 2020).
“Encadrement professionnel des investisseurs
dans tous les aspects de leur projet (recherche
de partenariat financier mais aussi conseils
urbanistiques, architecturaux, énergétiques et mobilité).
“ Zone spécialisée pour les entreprises du secteur
éco-construction.
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qui s’engagent dans des démarches constructives
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L’invité / Plein feu
JEAN-FRANÇOIS HERIS,
PRESIDENT & CEO D’AGC GLASS EUROPE
Objectifs verts pour le verre !
Energie, environnement, recherche et développement, mobilité, les défis
d’un géant verrier dépassent largement le cadre de la fabrication
du verre. D’autant plus que le groupe AGC, premier verrier
mondial, est aussi actif dans la chimie et l’électronique.
Développement durable, performance et innovation sont au
cœur de la stratégie du groupe, qui installe en Belgique
son second centre de recherche au niveau mondial.
Une belle récompense de l’expertise locale et un gage
de pérennisation des activités sur notre territoire.
"LE BUT
ULTIME D’UNE
ENTREPRISE, C’EST
AMÉLIORER LA VIE
DES GENS"
par Yves-Etienne MASSART
"PLUS DE FEMMES DANS
LE COMITÉ EXÉCUTIF,
CE N’EST PAS FACILE
DANS L’INDUSTRIE, MAIS
C’EST MON CHALLENGE
POUR L’AVENIR !"
6. Dynamisme Mars-Avril 2010
peut-être un détail, mais
il est révélateur. Lorsqu’il
C’est
reçoit autour de la table du
comité exécutif d’AGC Glass Europe,
Jean-François Heris ne s’assied pas
en bout de table. Il ne préside pas
son comité, il s’assied au milieu des
équipes. Primus inter pares ? Une
approche certainement influencée par
son parcours, entièrement dédié au
groupe qui est devenu aujourd’hui AGC
Glass Europe. Un homme du sérail,
issu des équipes et qui tient à montrer
qu’il en partage toutes les valeurs.
La salle de réunion du comité exécutif
est attenante au bureau du CEO.
Jean-François Heris est donc au cœur
du centre nerveux du QG belge et
européen du numéro un mondial du
verre. Un leader mondial qui a connu
une année difficile en Europe en 2009,
car son activité est cyclique et dépend
principalement de deux gros secteurs
: la construction et l’automobile. "C’est
surtout le premier trimestre de l’année
dernière qui s’est révélé délicat : tous
les producteurs verriers ont dû mettre
en place des réductions de capacités,
puis ont connu une embellie avec
une reconstitution des stocks vers
le troisième trimestre. Pour 2010, la
situation est un peu différente, mais
elle est influencée par les «incentives»
mis en place par les gouvernements".
Notamment en ce qui concerne
l’automobile et ses plans de relance.
La Wallonie n’a pas réagi différemment
des autres régions d’implantation du
groupe, mais le contraire aurait été
étonnant. Et Jean-François Heris
de préciser : "Nos activités sont
vraiment transfrontalières : les
verres produits en Wallonie
ne sont généralement pas destinés
qu’au seul marché local et subissent
les effets du déclin généralisé de la
demande. Seule réserve et elle est
positive : la Belgique a globalement
mieux résisté que d’autres pays
européens dans la construction".
Quant à la sortie de crise, le CEO d’AGC
pointe un élément perturbateur :
"Pour la construction, on est dans
une industrie cyclique et le très long
et rigoureux hiver n’a pas aidé à la
reprise rapide. Les entrepreneurs et
nous attendons donc le printemps
avec impatience. Quant au secteur
automobile, la situation est meilleure
que dans le bâtiment, mais la fin des
incitants sera peut-être synonyme de
nouveau creux".
La stratégie face à la crise a été
double : "tout d’abord défensive,
prudente, avec les outils habituels :
nécessité de générer du cash,
gestion serrée des stocks, limitation
des investissements et réduction
des coûts tous azimuts. Approche
volontariste par contre avec
l’augmentation de nos budgets de
R&D en 2009, afin de nous préparer
à la sortie de crise. On a fait ce que
j’appelle de la gestion de dilemmes".
Pierre angulaire
et objectif prioritaire
Les plans et les stratégies
d’innovation ont été conçus pour que
le groupe sorte renforcé de la crise et
plus performant que ses concurrents.
C’est en tout cas l’analyse de Jean-
François Heris. "Avec la volonté
inébranlable d’étendre sans cesse
le registre des fonctions du verre
(confort, maîtrise de l’énergie, santé
et sécurité, esthétique,…) et d’offrir
ainsi une solution aux problèmes de
société, comme pour la problématique
du climat en particulier".
Le CEO d’AGC a déjà réussi un autre
positionnement, celui de la Wallonie
sur la carte de la recherche du
groupe AGC. Grâce à de nouvelles
installations à Gosselies, le centre
R&D d’AGC Glass Europe est en effet
appelé à devenir Centre d’Excellence
mondial en verre plat du groupe
AGC, soit son deuxième centre R&D
à côté de Yokohama (Japon).. "C’est
une reconnaissance des résultats qui
y ont été obtenus et également une
marque de confiance en l’avenir de
la part de notre actionnaire. Et puis,
très important, c’est une source de
motivation pour tout notre personnel".
Sur le plan du business, la mise sur le
marché de nouveaux produits va s’en
trouver accélérée. "Et, ce qui ne gâche
rien : nous avons pour habitude de
les mettre en pré-développement, en
pré-industrialisation, dans les usines
qui sont proches du centre R&D". Un
motif de fierté pour lui et l’ensemble
du management, car pour la Belgique
et pour la Wallonie en particulier, cela
se traduit en emplois directs dans
ce nouveau centre R&D, mais aussi
dans les usines qui y sont rattachées :
Moustier, Seneffe, Lodelinsart et Roux
en ce qui concerne la Wallonie. "Nous
étions déjà bien placés en Europe,
sachant que le Japon se consacre
davantage au verre pour displays qui
équipe par exemple les téléviseurs.
Rien n’était acquis, tout était possible,
mais au final le plus important, c’est
que ce centre R&D soit chez nous".
AGC en chiffres
Au niveau mondial, AGC est le premier
groupe verrier, aussi actif dans la chimie et
l’électronique.
• Un chiffre d’affaires de près de 9 milliards
d’euros en 2009, en régression sensible
par rapport à 2008. Résultat net : environ
150 millions d’euros.
• Un effectif mondial d’une cinquantaine de
milliers de personnes, dont 13.500 pour les
activités européennes (AGC Glass Europe),
qui génèrent un chiffre d’affaires de
1,7 milliard d’euros. Rien qu’en Belgique,
AGC emploie 3.700 personnes, dont la
majorité, environ 2.000, travaille dans
les sites wallons du groupe.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .7
L’invité / A la tribune de l’UWE
Manager c’est...
Jean-François Heris est l’incarnation de
la gouvernance humaine prônée par AGC
au niveau européen. Ingénieur civil ULB, il
a intégré l’ex-Glaverbel pour y gravir tous
les échelons. La promotion interne est la
pierre angulaire du management humain
maison. "C’est essentiel pour la motivation
du personnel et une nomination en interne
comme la mienne est un signal fort pour tous".
Pourtant, il ne s’est jamais vu à ce poste,
son accession serait le fruit d’un cocktail de
chance, de hasard, d’opportunité pour la bonne
personne au bon moment. Il se veut ouvert et
délègue facilement si la relation de confiance
est bonne. Il attend en échange que les
équipes se donnent à fond.
Autre principe de l’entreprise, la culture du
débat et la diversité, en termes de culture,
de profils et de parcours. Au niveau du
comité exécutif d’AGC Glass Europe, ce sont
par exemple 5 nationalités qui se côtoient
aujourd’hui. L’objectif du patron, c’est
d’amener l’équipe à son meilleur niveau,
personne ne pouvant être à la fois le meilleur
en termes de management et de leadership.
• garder le cap de la vision et de la stratégie
en essayant d’anticiper les tendances
• garder un focus sur la valeur ajoutée
apportée à tous les stakeholders : très
souvent l’innovation permet d’éviter des
arbitrages et des consensus mous
• bien s’entourer
• continuer à apprendre
• écouter
• garder à l’esprit les aspects humains dans
les décisions business : c’est un engagement
fort dans notre gouvernance humaine.
Management vert
L’innovation est la pierre angulaire de
la stratégie depuis de nombreuses
années. "Pouvoir s’appuyer sur
un centre de recherche proche du
centre de décision est essentiel
pour la rapidité d’exécution de la
stratégie. Et les usines wallonnes
sont très bien équipées pour
procéder à la phase systématique
de pré-industrialisation". Lorsque
le marché le demande, viennent
alors l’industrialisation et la
commercialisation au départ de
ces usines. Une deuxième phase
intervient lorsque le marché atteint
une taille critique : "on généralise
ces nouvelles technologies partout
en Europe, en s’adaptant à chaque
marché régional".
L’occasion de souligner qu’un nombre
important d’entreprises wallonnes
ont des centres de recherche et
de décision en Wallonie : "AGC
n’est pas le seul en effet. Je suis
convaincu que si on veut une
politique claire et efficace en matière
d’industrialisation en Europe, cela
passe par l’innovation. Et dans cette
approche, la proximité avec le centre
de décision est importante".
Objectifs verts
Les atouts d’AGC ? Jean-François
Heris place en premier lieu le
personnel de l’entreprise. "Et
puis, il y a aussi l’étendue de notre
gamme de produits qui, en évolution
constante, font du verre un matériau
indispensable pour le bâtiment,
l’automobile et l’industrie solaire".
De quoi permettre à l’entreprise de
poursuivre une croissance durable.
Croissance également selon trois
axes : "croissance géographique,
croissance en termes de produits et
croissance dans la chaîne de valeur".
Le bâtiment aura un rôle très
important à jouer pour atteindre
les objectifs fixés par l’Europe en
matière de rejet de CO 2 à l’horizon
2020. Et dans le bâtiment, le verre a
un rôle crucial. "Les performances
de nos verres (verre superisolant,
triple vitrage, vitrage sous vide) sont
aujourd’hui telles qu’elles égalent
celles d’un mur bien isolé !
Avec, en plus, le bénéfice de la
transparence et de l’apport de
chaleur gratuite. Et puis, au fond
de moi, je nourris toujours le rêve
qu’AGC invente un verre qui permette
de transformer le CO 2 en oxygène…"
Le sixième pôle de compétitivité,
lié aux nouvelles technologies
environnementales, est un challenge
pour le secteur, "mais il ne doit pas
être en compétition avec les cinq
autres. Nous sommes déjà très actifs
dans Mecatech et il y a bien entendu
des technologies environnementales
dans les cinq pôles existants.
Il faut donc qu’il apporte une valeur
ajoutée et de la transversalité.
A notre niveau, que ce soit en chimie
ou en construction, nous sommes
partants !". Il rejoint là d’autres
acteurs ou observateurs en insistant
pour que ce sixième pôle ne soit
pas «monopolaire», qu’il ait des
projets concrets et qu’il représente
un avantage compétitif pour pouvoir
exporter ces technologies.
Pour lui, la crise peut être une
bonne chose pour le monde si elle
permet de prendre conscience des
vrais grands défis qui se présentent.
"Certains comportements vont
changer, ce n’est pas plus mal. Au
niveau européen, cette crise doit
permettre à l’industrie de faire
comprendre qu’il est essentiel de
la défendre". En Wallonie, il pointe
dans la colonne positive le Plan
Marshall, mais en négatif, il enfonce
une porte maintes fois ouverte
par l’UWE : "il est grand temps
d’avoir un autre Plan Marshall,
mais pour l’enseignement cette
fois. Il est temps d’être proactif
et volontariste : c’est notre seul
salut en Wallonie !". Des positions
tranchées qui n’étonnent pas chez
un manager qui est très loin (c’est
un euphémisme) d’être un partisan
d’un consensus mou . Exemple à
la clé dans son entreprise : pour
éviter les débats sans fins et les
solutions alambiquées, il a mis
l’innovation au cœur de la stratégie.
Le dénominateur commun pour
garder le cap malgré les dilemmes,
c’est l’innovation.
Toute l’approche d’AGC part aussi de la recherche : "70%
de nos projets de recherche ont trait à l’environnement,
de près ou de loin. L’énergie est aussi pour nous un défi
important, car nous consommons beaucoup d’énergie,
ce qui entraîne un niveau élevé d’émissions de CO 2. Mais,
grâce à nos produits (verre pour isolation thermique et
contrôle solaire, verres pour applications solaires,…), nous
permettons à la société d’économiser plus de carbone que
nous n’en produisons. Notre bilan carbone est négatif ! Nos
procédés industriels consomment beaucoup d’énergie,
mais là aussi, l’innovation vient à point".
Innovation appliquée, puisqu’AGC a mis en place, il y a
2 ans, un four tout à fait révolutionnaire, première mondiale
en terme de combustion. Ce four réduit notamment la
consommation d’énergie de 25 %.
Une mesure spectaculaire, "qui a nécessité de prendre des
risques au niveau du comité exécutif et des actionnaires. Au
final, en terme de procédé, c’est une action porte-drapeau,
mais n’oublions pas tout ce que nous faisons en marge de
la consommation d’énergies fossiles ou autres. Le tout
couplé à d’autres objectifs environnementaux tel que la
consommation d’eau par exemple".
8. Dynamisme Mars-Avril 2010
24 heures chrono
matin
Il n’est pas particulièrement lève-tôt : le réveil est
programmé pour lui permettre de partir au bureau
vers 8h00. Il n’arrive pas avant tout le monde,
mais il repart plutôt après tout t le monde.
8h40
Arrivée au bureau, alors que le trajet lui
a souvent déjà permis de beaucoup
travailler. La matinée se passe en
réunions, mises au point d’agenda. da.
midi
Le lundi, lunch léger et réunion
du board. Les autres jours :
sandwich ou salade, en compagnie
de l’un ou l’autre collaborateur.
après-midi
L’après-midi se passe davantage en
extérieurs : en clientèle, à la fédération
ou dans d’autres réunions.
20h0000
En fonction du programme : retour
au domicile vers 20 heures
soirée
Loin d’être un couche-tôt, il tient
beaucoup à garder une vie sociale
et familiale, une «vie après le
travail» et en dehors du travail. ail.
QUAND IL N’EST PAS AU
JAPON DANS LA MAISON
MÈRE OU AILLEURS
EN EUROPE DANS
LES USINES
OU LES
FILIALES DU GROUPE,
LES JOURNÉES DE
JEAN-FRANÇOIS
HERIS SONT
BIEN ORGA-
NISÉES.
MarcoPolo : pour un transport plus vert !
AGC produit, il doit aussi transporter pour livrer. "Avec un objectif clair : réduire le nombre de camions sur
les routes. Pour y arriver, nous avons mis en place un système de transport multimodal au départ de la
gare de Chatelet vers plusieurs destinations européennes. En 2009, nous pouvons considérer que nous
avons déjà retiré de la route 4 millions de kilomètres par camion. On essaye donc de basculer toujours
plus
vers le train, tout
en combinant les avantages de la route : livraison «just-in-time», flexibilité,…
et moins d’empreinte écologique". Transporter sur le rail
un camion
chargé de verre n’était pas la
chose
la plus évidente, tant le risque de casse était important. En cause,
les jonctions entre e les
rails,
les aiguillages, les écartements entre les rails, etc. Les sc
choses se seraient améliorées : "nous avons
impliqué un prestataire logistique pour la recherche
afin d’améliorer la stabilité du chargement, avec un
résultat à la clé : le taux de casse est
aujourd’hui ui
inférieur ieur
à celui que
nous avions par transport routier
seul". Egalement impliquées : Infrabel, la SNCB Bet les opérateurs rs sd
des réseaux étrangers.
A propos de Marco Polo II
Ce programme européen vise à promouvoir un transport t de em
marchandises an
paneuropéen plus respectueux
de l’environnement. Suivi par la Cellule Mobilité it
de l’UWE, il
vient de lancer son nt
troisième appel à projet
au mois de mars. Les nouveautés du programme
me concernent cer
nen
notamment me
nt les
conditions d’éligibilité.
Ces ajustements permettront aux entreprises s
de et
taille le plus sr
réduite l’accès c
au programme grâce à une
diminution des seuils d’éligibilité et à une
procédure re
allégée. lég
ée.
Lenv L’enveloppe elopp
pe
allouée lou
à ce troisième appel à
projet sera quant à elle augmentée.
Marco Polo a plusieurs s axes
:
• les actions de transfert modal, pour
transférer rer
une
partie du trafic de marchandises de
la route
vers
le transport maritime à courte
distance, le rail, les
voies navigables so
ou vers
une solution combinant
nt
plusieurs urs modes
de
transport;
t;
• les actions à effet tcatalyseur très
innovatrices ayantant pour
but
de supprimer p
r les
obstacles structurels
sur
le marché
du
fret
dans sl’Un
l’Union européenne, en
ne, comme
la vitesse se insuffisante nte
des st
trains de
marchandises
ou les problèmes techniques d’interopérabilité ée
entre e différents modes
de transport;
• les actions de
mise en commun des connaissances, ances
en vue de renforcer rcer
la coopération on et dopti d’optimiser
les
méthodes et procédures de travail ai
entre e les
intervenants enants
nts
de la
chaîne de et
transport rt de fret;
• les actions en faveur des autoroutes
tes
de la mer qui substituent tu le transport rt
maritime ime
à
courte
distance au transport trout
routier, ou uq
qui
combinent nt
le transport t maritime eà courte
distance avec d’autres modes de transport, rt, pour offrir un service de
transport rt maritime
im
me
intermodal là
fréquence élevée de chargements de très gros
volume;
• les actions d'évitement de trafic, intégrant le transport rt dans
la logistique iqu
ed
de
production pour
réduire la demande en transport rt par la route.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .9
L’invité / Grand angle
L'INTELLIGENCE STRATÉGIQUE
Mieux comprendre
pour mieux décider
Méconnu en
Wallonie, le concept
d'Intelligence
Stratégique a
pour vocation
de conscientiser
les managers du
rôle crucial de
l’information et
la nécessité de
placer celle-ci au
cœur des activités
de l’entreprise.
L’Intelligence
Stratégique
renferme les outils
et pratiques qui vont
permettre d’extraire
la connaissance de
l’information brute
(revues, mails, site
internet, BDD, salons,
entretiens, comptesrendus…)
qui inonde
en permanence les
chefs d’entreprises.
par Claude LEPÈRE, ASE
La compétitivité repose de plus en plus sur
la capacité des entreprises à activer les
connaissances dont elles disposent en
interne et à identifier les zones d’ignorance tout
en étant capable de les combler. Ce dernier point
requiert une certaine ouverture sur l’extérieur,
l’international le plus souvent. Une bonne
maîtrise de l’information permettra d’éviter les
risques de fuites informationnelles via la mise en
place des mesures nécessaires de protection.
Pour bien comprendre la particularité de cette
approche et son utilité, le plus simple est de
partir de l’objectif du «Projet Intelligence
Stratégique». Les PME constituent clairement
notre cible privilégiée pour amorcer la création
de valeur et d’emploi avec elles dans notre région.
Cependant, si bonne soit la méthodologie qui
nous permettra d’accompagner et de structurer
la croissance des entreprises, celle-ci ne peut
fonctionner sans tenir compte du contexte dans
lequel nous agissons :
Tenant compte de cet objectif et des éléments de
contexte ci-dessus, l’Intelligence Stratégique s’impose
naturellement comme une méthode indispensable
pour venir en aide aux chefs d’entreprises, qui
avant toute chose sont des décisionnaires.
On entend régulièrement parler de société de
l’information, d’économie globale… En quelques
mots, il est aujourd’hui indispensable de pouvoir,
très vite, prendre les bonnes décisions, sans quoi
la compétitivité des entreprises est rapidement
mise à mal.
Dans cet échange d’information perpétuel qui
s’opère, qu’on le veuille ou non, les entreprises
qui disposent de capacités supérieures de
collecte, de traitement, de gestion et d’influence
sur leur contexte sont celles qui émergent. La
conjoncture économique actuelle renforce ce
constat car cette pratique managériale permet
aux entreprises de tirer, mieux qu’auparavant,
parti des opportunités qui se présentent à elles et
d’anticiper les éventuelles menaces.
MONDIALISATION DES ÉCHANGES > CONCURRENCE INTERNATIONALE ACCRUE
NOUVELLE DYNAMIQUE DE LA DEMANDE > CHANGEMENT DES ATTENTES/EXIGENCES
DÉVELOPPEMENT DES NTIC > SURABONDANCE DE L’INFORMATION
RATTRAPAGE DES PAYS ÉMERGENTS > CONCURRENTS NOUVEAUX
En résumé, se développer de façon secure
implique l’adoption de comportements à la fois
offensifs et défensifs vis à vis de l’information à
travers les 3 piliers de l’Intelligence Stratégique :
1. La protection de l’information est défensive
par nature : propriété intellectuelle, sécurité
physique ou informatique. Par exemple :
contrôle de l’accès aux locaux ou de la circulation
d’informations sensibles, stockage, sauvegarde
de données, brevet et dépôt de marque.
2. En matière d’influence, l’utilisation des NTIC
permet également de passer à l’offensive.
Peu importe la taille de l’entreprise, il est
aujourd’hui possible de toucher rapidement un
grand nombre d’acteurs. Ces acteurs peuvent
également aider à être mieux informé, voire
influencer certaines décisions grâce à l’effet
réseau (prescripteurs, caisse de résonnance).
10. Dynamisme Mars-Avril 2010
L’invité / Grand angle
J’ai testé pour vous : l'Intelligence Stratégique !
François Brouard, Professeur agrégé,
Sprott School of Business, Université Carleton, Canada
"L’Intelligence Stratégique demeure un concept abstrait pour les entreprises.
D’ailleurs, plusieurs entreprises, dont de nombreuses PME, effectuent des activités
d’Intelligence Stratégique sans nécessairement en être parfaitement conscientes.
C’est pourquoi il est important de relever le niveau de conscience par une meilleure
sensibilisation face à cette pratique managériale. Je suis heureux de constater que
des organismes d’aide, comme l’Agence de Stimulation Économique de Belgique,
et des dirigeants de PME s’y intéresse. Par cet intérêt, d’autres actions suivront et
permettront aux PME d’intégrer une démarche systématique d’Intelligence Stratégique dans la gestion de
leurs organisations. En étant à l’affût des changements, l’avenir a moins de chance de nous étonner, car nous
l’aurons anticipé".
Stéphane De Beni, Snel Grafics (Liège),
Imprimerie haut de gamme
"Mon métier sera peut-être tout à fait différent demain, en tant que chef
d’entreprise nous devons rester concentrés sur la finalité de ce que nous
faisons. L’Intelligence Stratégique systématise ce raisonnement et nous pousse
à nous poser des questions que nous n’avons pas l’habitude de nous poser.
L’Intelligence Stratégique nous a incités à retravailler notre positionnement
d’entreprise, notamment par rapport à nos clients. Nous travaillons beaucoup
plus sur le relationnel client. Cela nous permet d’obtenir de l’information et de mieux satisfaire leurs
besoins, cela passe également par une veille au niveau technique pour s’assurer de disposer des meilleurs
équipements. Nous sommes également devenus plus pointus dans la recherche d’informations, c'est-àdire
que nous sommes plus efficaces et exigeants, nous devons savoir où trouver l’information et comment
la pondérer. Il arrive par exemple que des informations sur la solvabilité ne soient pas correctes, les ratios
ne sont pas toujours fiables. La pondération des informations et le recoupement sont primordiaux, tandis
que nous avons naturellement tendance à la facilité. La formation m’a permis de me rendre compte que le
lobbying, c’est tout simplement faire entendre sa voix auprès des personnes qui prennent des décisions qui
impactent notre activité. Nous ne devons pas nous contenter de subir, on s’est par exemple rendu compte
que les pouvoirs institutionnels sont intéressés de connaître notre avis sur la situation de notre secteur car
il y a parfois un manque de feedback à leur niveau".
Renaud de Bruyn, Tilman (Baillonville),
Médicaments à base de plantes
"Nous souhaitons grandir mais cela doit se faire en veillant à formaliser
certaines choses. Le marché belge a ses limites et nous devons de plus en plus
chercher à gagner des parts de marché à l’export. L’Intelligence Stratégique
met en lumière beaucoup d’aspects qui sont souvent ignorés en PME. Nous
devons organiser la remontée d’information depuis le terrain. Les commerciaux
doivent se rendre compte qu’ils ont un rôle à jouer de ce point de vue également. Ils sont des observateurs
sur le terrain et doivent relayer l’information pertinente en interne".
René Salteur, Stabilame (Mariembourg),
Fabrication de maisons et d'immeubles de bureaux en bois
"La formation en Intelligence Stratégique nous a permis de mettre en place un
système de veille interne au niveau de l’entreprise. Cela permet à nos employés
de faire remonter plus facilement les informations. Nous avions tendance à rester dans nos murs, nous
sommes aujourd’hui conscients qu’il est primordial de nous intéresser à la façon dont nous sommes
perçus de l’extérieur. L’Intelligence Stratégique donne une très belle vision de ce qui se passe à l’extérieur.
Dire ce qu’on fait et en être fier est une chose, mais encore faut-il veiller à ne pas communiquer n’importe
comment. Avant, nous avions de l’information qui allait dans tous les sens. Aujourd’hui, nous veillons à
canaliser l’information et à l’organiser, l’enrichir afin qu’elle devienne le patrimoine de l’entreprise".
12. Dynamisme Mars-Avril 2010
N° 120 - Juin 2008
Les RH, un centre
de profit
N° 121 - Juillet 2008
Le top 50 des
formations
N° 122 - Septembre 2008
La composition idéale
d’un département RH
N° 123 - Octobre 2008
Personnaliser vos packages
de rémunérations
N° 124 - Novembre 2008
Talent Management:
passez en mode action!
N° 125 - Décembre 2008
HR international
N° 126 - Janvier 2009
Gouvernance humaine
N° 127 - Février 2009
Bien-être en entreprise
N° 128 - Mars 2009
Les paradoxes du
marché de l’emploi
N° 129 - Avril 2009
Dossier Spécial HRM
Night 2009
N° 130 - Mai 2009
eHR: défis et
tendances
N° 131 - Juin 2009
RH et Marketing:
osez vous vendre !
N° 132 - Juillet 2009
Le top 50 des
formations
N° 133 - Septembre 2009
21 nouvelles fonctions
RH passées au crible
N° 134 - Octobre 2009
Rémunération
N° 135 - Novembre 2009
Succession planning
N° 136 - Décembre 2009
Relations sociales
N° 137 - Janvier 2010
Engagement
N° 138 - Février 2010
Womanizing
N° 139 - Mars 2010
Dossier Spécial HRM
Night 2010
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Entreprises / Gestion durable
SI 360.000
PERSONNES
ONT CONNU UNE
MISE À L’EMPLOI
EN 2009, C’EST
PARCE QUE DES
ENTREPRISES LES
ONT RECRUTÉES !
C’est un discours
à contre-courant
de certains slogans,
mais c’est la réalité :
à côté des entreprises
qui sont obligées de
se restructurer pour
garantir leur avenir
et celui de leur
personnel, il y a une
grande majorité
d’entreprises qui
engagent, crise
ou pas.
par Yves-Etienne MASSART
LES ENTREPRISES ?
Elles créent de l’emploi
et donc de la richesse !
Pas d’emploi ? L’argument est balayé par
la réalité des chiffres : en 2009, sur les
450.000 personnes passées au Forem,
seules 90.000 sont restées dans le statut de
demandeur d’emploi. Les… 360.000 autres ont
connu au moins un épisode de mise à l’emploi.
Pas d’emploi en Wallonie ? Les chiffres parlent
donc d’eux-mêmes : si 360.000 personnes ont
connu une mise à l’emploi, c’est parce que des
entreprises les ont recrutées. Et ce n’est pas fini…
La campagne ne passe pas inaperçue : BNP Paribas
Fortis vient d’annoncer en mars sa volonté de
recruter rapidement 1.200 personnes. Les fonctions
commerciales concernent un tiers des recrutements,
mais c’est parfois par centaines que BNP recherche
des project ou process managers, des experts
Sr ou Jr en IT, finance, matières juridiques, des
employés pour des fonctions administratives ou
des candidats pour des fonctions tournées vers
l’international. 1.200 personnes, un chiffre qui
marque les esprits et qui est finalement plus élevé
que les 800 à 850 embauches annoncées début
décembre par la banque dans le cadre de son plan
industriel. Et ce n’est pas fini : elle table sur un
rythme annuel d'environ 1.000 embauches par an
à partir de l'année prochaine.
Toujours dans un secteur bancaire qui se redéploye,
"ING a déjà engagé 735 personnes et compte attirer
le même nombre de nouveaux collaborateurs
en 2010. Ils remplaceront les départs naturels,
principalement à la retraite, précise Philippe
Masset, Administrateur délégué et responsable
Commercial Banking pour ING Belgique-
Luxembourg d’ING. Nous sommes à la recherche
de collaborateurs commerciaux pour nos agences,
de spécialistes ICT, de spécialistes et relationship
managers Commercial Banking, de collaborateurs
pour nos call center... Des opportunités existent,
aussi bien pour les étudiants fraîchement diplômés
que pour des profils expérimentés. En 2010, notre
ambition est de recruter environ 80 jeunes diplômés
détenant un Master".
AG Insurance recrute aussi de manière importante
en 2010. Les fonctions sont diverses : project
management, juristes, risk managers, actuaires,
inspecteurs techniques, sales, gestionnaires....
Aussi bien des profils expérimentés que des jeunes
diplômés, soit 400 personnes au total !
Brabant en tête !
Qui dit emploi en Brabant wallon dit souvent
GSK Biologicals. Pascal Lizin, son Directeur
External and Public Affairs le confirme : 2010
devrait être un très bon cru en matière de
recrutement. "On parle d’un chiffre compris
entre 400 et 500 nouveaux emplois. La plupart
sont dans notre cœur de métier, ce qui explique
que nous recrutons un grand nombre de
techniciens (de production, de laboratoire), des
superviseurs, des opérateurs, des managers
de projets ou produits, mais aussi des profils
scientifiques : biostatisticiens, pharmaciens,
physiciens, des docteurs en biochimie, en chimie,
en immunologie, des épidémiologistes, des
économistes de la santé". Les fonctions supports
ne sont pas oubliées, que ce soit pour les
départements HR, Legal, IT...
Une autre entreprise brabançonne tire son
épingle du jeu : entreprise informatique active
dans le secteur financier en Europe, BSB y
emploie 250 personnes. Elle possède des bureaux
en Belgique, au Grand-Duché du Luxembourg,
en France et en Irlande.
14. Dynamisme Mars-Avril 2010
"BSB a pour ambition de continuer à croître afin
de devenir le leader européen sur son marché".
Malgré la crise, BSB continue à engager : en
2008, le nombre de collaborateurs est passé de
170 à 220. En 2009, la croissance du personnel
s’est poursuivie pour atteindre le nombre de 250
collaborateurs. En 2010, BSB recherche plus de
50 personnes, dont une bonne moitié d’analystes
développeurs. Figurent également en tête des
priorités de recrutement : "Des business analysts
en Banque et Assurance, project engineers,
intégrateurs en Asset Management et Assurance
Vie, consultants SAP et développeurs FLEX",
annoncent en choeur Jean Martin et Michel Isaac,
respectivement CEO et Président du CA de BSB.
Des chiffres révélateurs !
Véritable baromètre de l’emploi, le secteur de
l’interim recommence à recruter. Exemple avec
Philippe Lacroix, DG de Manpower : "En 2010,
malgré un climat économique incertain, l’entreprise
continue à croitre et une équipe de 5 recruteurs
travaillant au niveau national investit tout son
temps à la recherche de nouveaux collaborateurs
permanents". En région wallonne, plus particulièrement,
une moyenne de 5 postes vacants sont
en permanence visibles sur le site internet. En
général, les profils recherchés sont des gradués
ou des universitaires possédant une expérience
professionnelle minimum de 2 années.
Toujours dans les services, BDO cherche à
renforcer ses équipes pour ses activités de
révisorat d’entreprise : sur Bruxelles et la
Wallonie, pas moins de 25 personnes rejoindront
la société en 2010 : "conseillers juridiques
et fiscaux, experts comptables, réviseurs
d’entreprises, nous recherchons aussi bien des
managers que des séniors et aussi ce que nous
appelons des semi-seniors. S’y ajoutent une
bonne dizaine de postes d’assistants", précise
Michel Grignard, Partner chez BDO.
L’énergie n’est pas en reste : "au cours des deux
dernières années, ORES a engagé pas moins
d’une personne par jour ouvrable, précise son
DRH Etienne Poncelet. Par ailleurs, nous avons
établi un planning des effectifs à cinq ans ; celui-ci
indique que notre entreprise devra réaliser plus
de 800 engagements d’ici 2014. Parmi ceux-ci,
près de 350 concernent le remplacement de
techniciens arrivés en fin de carrière. Ce chiffre
élevé est une conséquence d’un phénomène
que connaissent actuellement la plupart des
entreprises : l’inversion de la pyramide des âges".
La Direction d’ORES a décidé, pour des raisons
de transfert des compétences, d’anticiper le
remplacement des nombreux techniciens qui
partent à la pension.
Ainsi, "en 2010, nous devrons remplacer ceux
qui nous quittent en 2010, mais aussi ceux
qui partiront en 2011 et 2012. Dès lors, cette
année, nous engagerons 150 électriciens,
électromécaniciens ou personnes ayant suivi une
formation de type chauffage-sanitaire ou soudure
pour notre activité gaz".
Autre aspect : ORES va engager une vingtaine
d’informaticiens de niveau cadre, "qu’il s’agisse de
développeurs, d’analystes business, d’architectes
business ou de gestionnaires de projets. C’est l’une
des conséquences de la création d’ORES ; nous
devons renforcer le département Informatique
pour assumer en toute indépendance la gestion
de nos propres applications". Si on y ajoute des
dessinateurs, des magasiniers, des indexiers
ou encore du personnel administratif, tout ceci
se traduira par l’engagement de plus de 300
collaborateurs en 2010.
Pas d’emplois ?
Malgré la crise, les spécialistes de la construction
sont des profils recherchés par les directions des
ressources humaines : "Chez CFE, nous sommes
en phase de recrutement et avons toujours des
fonctions plus difficiles à remplir : des employés
expérimentés dans les différents métiers de la
construction, des conducteurs expérimentés,
des chefs de projets expérimentés sont aussi
recherchés pour nos activités de Génie Civil et
de Construction de Bâtiments. Les fonctions
d'ingénieur deviseur et de métreur restent des
fonctions très difficiles à pourvoir. Nous en
recherchons plusieurs actuellement".
Autre secteur secoué, le secteur sucrier, qui a
enregistré de plein fouet les effets de la PAC. Avec
des prix en chute de 30%. "Mais, précise Guy
Paternoster, membre du Comité Exécutif de la
Raffinerie Tirlemontoise, en 2010, nous engageons
une trentaine de personnes, dont une quinzaine
d’opérateurs pour la section emballage. Les autres
profils recherchés sont également davantage
ouvriers qu’employés et cadres, mais nous recrutons
dans les trois positions. Le fait que nous recrutons
est un message positif pour tout le secteur !"
La liste aurait pu être plus longue, beaucoup plus
longue : Mobistar, SPE-Luminus, NMC, N-Side,
Ecobel, Synapsys, Quality Partner, bene Orafti,
BEA, Dequachim et Dequenne Chimie, CMTF,
Voyages Copine,… pour ne citer que ceux qui se
sont manifestés les premiers. Autre indicateur :
le nombre d’offres d’emplois vacants repris
sur le site du Forem : une fourchette oscillant
entre 7.600 et 7.900 depuis la mi-février. Plus
de 7.500 offres en permanence, ce n’est pas
rien…Qui donc a dit qu’il n’y avait
pas d’emploi ?
Dyn
ami
sme
Mars-
s-Avril 2010
.15
Entreprises / Gestion durable
Active depuis 1994
à l’UWE, la Cellule
des Conseillers en
Environnement (CCE)
mène des actions de
sensibilisation dans
les PME en matière
d’environnement.
par Hélène DUPLAT
NOUVELLES MISSIONS !
La "CCE" version 2010
à votre service !
Ces trois dernières années, la CCE s’est attelée
à diagnostiquer et accompagner de nombreuses
entreprises dans la gestion de leurs
déchets. En parallèle, d’autres conseillers ont établi
une méthodologie de gestion collective de l’environnement
sur les parcs d’activité économique. L’année
2010 annonçant le changement, retour à notre
expertise d’antan (diagnostics environnementaux,
aide à la compréhension du permis d’environnement,
helpdesk…) et réorganisation de la cellule.
Bilan de ces trois dernières années
Projet Life-SMIGIN
Le projet Life-SMIGIN a démontré tout l’intérêt
de mutualiser les efforts des entreprises situées
sur un même parc d’activité économique afin de
réduire leurs impacts environnementaux. Le projet
s’est clôturé avec succès en octobre 2009 par
une conférence en présence du ministre Henry
où plus de 180 personnes ont pu échanger sur
l’intérêt de la démarche. La méthodologie mise
en place sur base d’expériences de terrain est
accessible à tous sur le site www.econetwork.eu
et permet à tout acteur de se lancer dans un tel
projet. De nombreux projets similaires européens
y sont également répertoriés.
Outre sa méthodologie, Life-SMIGIN se caractérise
par de nombreuses actions concrètes mises en
place comme une navette de bus, un aménagement
éco-paysager remarquable, une gestion collective
des déchets, des séances de sensibilisation
aux modes de transports alternatifs à la voiture,
des séances de formation aux suivis des consommations
énergétiques, et bien d’autres, toutes
répertoriées sur le site Internet.
Un élément essentiel ressort de ces trois années
d’enseignement continu, les associations d’entreprises
sont un atout de taille pour mener à bien
des projets collectifs. Les responsables d’entreprises
peuvent y échanger des expériences, identifier
des besoins communs et mutualiser leurs
moyens. C’est dans cette optique qu’une dynamique
de rencontres des présidents des associations
d’entreprises s’est d’ores et déjà lancée…
Les diagnostics déchets, une de nos spécialités…
Ce sont quelque 100 diagnostics déchets que
les conseillers ont réalisés pour des entreprises
wallonnes ces trois dernières années. Suite à une
visite d’entreprise et un rapport fourni en recommandations
ciblées, l’entreprise est à même de se
mettre en conformité réglementaire, d'améliorer
la gestion de ses déchets, voire même de diminuer
ses coûts de gestion ! Si l’entreprise le souhaite,
le conseiller peut l’accompagner dans la concrétisation
de recommandations grâce à de nombreux
conseils. Cette mission reste d’actualité pour 2010.
2010, un retour aux sources
dans nos missions
Les diagnostics environnementaux
Depuis 1994, la cellule répond aux demandes des
entreprises toujours avec le même moteur, contact
direct et confidentialité. Les diagnostics environnementaux,
piliers de la démarche de sensibilisation
depuis le début des missions sont, dans ce
cadre, remis au goût du jour. Sur base d’une visite
de l’entreprise d’une à deux demi-journée(s), un
rapport d’une trentaine de pages permet de situer
l’entreprise quant à son permis d’environnement,
sa gestion des déchets, de l’énergie, des emballages,
du sol, des stockages, des consommations
d’eau ou des rejets d’eaux usées, de l’air, des bruit
et vibrations. Des recommandations et des pistes
d’actions sont proposées à l’entreprise ainsi qu’une
législation «vulgarisée» la concernant.
16. Dynamisme Mars-Avril 2010
On notera que les diagnostics environnementaux réalisés par la
CCE ont été reconnus par la Commission européenne comme
un des meilleurs exemples de programmes d’aide au respect de
l’environnement pour les PME. Pour en savoir plus, consultez le site :
http://ec.europa.eu/environment/sme/cases/case_study_fr.htm
Le permis d’environnement
Le permis d’environnement, obligation légale de l’entreprise, peut
soulever de nombreuses interrogations quant au remplissage
de son formulaire de demande. Si cela s’avérait nécessaire, les
conseillers se déplacent dans l’entreprise afin d’expliquer comment
le compléter. Les conseillers peuvent également expliquer
les différentes procédures ou répondre à toutes autres questions
y afférant.
Helpdesk général
Afin que les entreprises puissent intégrer au mieux
l’environnement dans leur gestion quotidienne, la CCE
répond à toute question y touchant de près ou de loin,
que ce soit en matière de déchets, de décret sol,
d’eaux usées, d’air, de bruit, de stockage, de permis
d’environnement, de gestion collective…
Séances de formations et d’informationon
La CCE diffuse l’information vers les entreprises par des
séminaires, des conférences, des petits-déjeuners…
où de nombreux thèmes peuvent être abordés
comme le permis d’environnement, la
législation déchets, le décret sol…
Des outils pratiques pour passer ser
à l’action dans votre entreprise
La CCE a acquis au fil des années et grâce
à son expérience de terrain une expertise
certaine en matière d’environnement pour
les entreprises. Elle a ainsi pu créer des
outils totalement adaptés aux entreprises es
pour effectuer un autodiagnostic de la
gestion des déchets, pour remplir son
permis d’environnement, pour comprendre
le décret sol… Tous ces outils sont disponibles
et libres d’utilisation sur le site
www.environnement-entreprise.be
2010, un nouveau responsable
Olivier CAPPELLIN, actif dans la cellule e
depuis sept ans, en est désormais le
nouveau responsable. Constituée de six
conseillers et d’une assistante, la CCE
aiguille au mieux les entreprises dans
la gestion de l’environnement.
Les Conseillers Energie de l’UWE
sont à votre disposition
Une bonne gestion de l’énergie permet de réduire sa
consommation et par la même occasion de réduire l’impact
économique et environnemental qui l’accompagne. Mais cette
démarche requiert du temps et des compétences qui ne sont
pas toujours disponibles dans une PME.
Pour palier à ces difficultés, les Conseillers Energie de l’UWE
sont mis à la disposition de toutes les PME wallonnes pour les
aider à faire les bons choix :
• en offrant une information ciblée ;
• en proposant des outils pratiques ;
• en donnant un avis extérieur et objectif.
Concrètement, nous proposons des outils de sensibilisation
et de gestion :
RÉALISATION D’UN PRÉ-DIAGNOSTIC ÉNERGÉTIQUE
À votre demande, un conseiller vient visiter votre
entreprise et étudie avec vous vos factures et relevés de
consommation. Suite à cela, il vous présente un rapport
dans lequel il fait le bilan de votre situation énergétique
et vous propose des pistes d’amélioration. Ce service
est gratuit et les informations fournies au conseiller sont
gardées confidentielles.
RÉALISATION ET DIFFUSION D’OUTILS PRATIQUES
L’expérience de terrain des Conseillers Energie de l’UWE leur
a permis de cibler les besoins réels des PME et de créer des
outils sur mesure pour vous aider, notamment, à réaliser
un suivi de vos consommations, à vous auto-diagnostiquer
ou à sensibiliser votre personnel. Ces outils sont téléchar-
geables gratuitement dans la rubrique «Energie» du site
www.environnement-entreprise.be
ORGANISATION DE SÉANCES DE FORMATION
ET
D’INFORMATION
Afin
de partager l’information ainsi que de créer
des
échanges entre les responsables d’entreprises
confrontés aux même difficultés, les conseillers
énergie proposent des séances de formation ou
d’information sur les différentes thématiques de
l’énergie.
HELP DESK
Les conseillers énergie restent à votre disposition
par mail ou par téléphone pour répondre à toutes vos
questions qui touchent de près ou de loin à l’énergie
ou pour vous mettre en contact avec les personnes
ressources les mieux placées pour vous aider.
CONTACTER LA CCE :
010/47.19.43 | conseillers@uwe.be
La Cellule des Conseillers en Environnement et les Conseillers en
Energie sont gérés par l'UWE et financés par la Région wallonne.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .17
Entreprises / Gestion durable
UN SECRÉTAIRE
D’ETAT ET UN
MINISTRE DANS
LE BUS AFIN
D’ÉVOQUER LES
QUESTIONS DE
MOBILITÉ ET
D’ENTREPRISES.
La Cellule Mobilité
de l’UWE organisait,
le 2 mars 2010 à
Nivelles, une séance
d’information sur les
transports collectifs
en entreprise. Lors de
cette séance, Bernard
Clerfayt, Secrétaire
d'Etat à la fiscalité
environnementale,
et Philippe Henry,
Ministre wallon de
l’Environnement, de
l’Aménagement du
Territoire et de la
Mobilité, ont passé
en revue différents
aspects relatifs au
transport collectif.
par Grégory FALISSE
TRANSPORTS COLLECTIFS PARTAGÉS
Déductibilité à 120% !
Le bus de la ligne 16 du TEC Brabant wallon
relie la zone d’activités de Nivelles-Sud à
la gare de Nivelles. Cette ligne est le fruit
d’un partenariat entre l’association d’entreprises
locale, la Région et le TEC. D’autres expériencespilotes
de ce genre sont en cours notamment à
Saintes et à Créalys (Gembloux).
Et c'est précisément ce type d'initiatives de
transports collectifs partagés que Bernard
Clerfayt et Philippe Henry ont passé en revue lors
de la séance d'information du 2 mars. Séance
à laquelle une cinquantaine de participants,
issus notamment des associations et clubs
d’entreprises wallons, des intercommunales
de développement économique et du TEC, ont
répondu présents et ainsi prouvé leur intérêt
pour les questions de mobilité au sein des zones
d’activités économiques.
Le Secrétaire d'Etat et le Ministre ont ainsi
rappelé que les pouvoirs publics soutenaient ces
initiatives, notamment au travers de mesures
fiscales et de subsides.
Si l’UWE a décidé d’organiser une telle rencontre,
c’est qu’elle avait constaté un flou dans la
législation fiscale. En effet, une entreprise qui
organise le transport collectif de ses travailleurs
depuis leur domicile ou tout autre lieu de ralliement
(gare, parking,..) peut, depuis 2001, déduire les frais
inhérents à ce transport à hauteur de 120%.
Rappelons ici que les frais concernés
par la déductibilité fiscale couvrent :
La question est de savoir si, dans le cas où
une entreprise passe par son association
d’entreprises pour organiser le transport de
ses collaborateurs, la déductibilité fiscale à
120% peut s’appliquer (voir réponse ci-contre).
Or, depuis quelques années, certaines
expériences de transport collectif partagé
sont en cours : il s’agit alors d’entreprises (sur
une zone d’activités notamment) qui se fédèrent
et organisent ensemble une navette (bus ou
taxi collectif).
En fin de séance, le Ministre Philippe Henry a fait
état de l’importance qu’il accorde à la mobilité
vers les entreprises, en ce compris à destination
des zones d’activités économiques. Il a précisé
qu’une approche globale et multimodale était
indispensable afin de limiter les effets négatifs
d’une croissance de la mobilité.
Il a précisé le rôle essentiel que les TEC jouent
dans ce dossier et, ce, dans un contexte
budgétaire difficile qui leur imposera de faire
des choix.
La séance a montré que, là où de véritables
partenariats (pas uniquement financiers mais
aussi en termes de dialogue et de promotion) se
sont mis en place, les expériences sont jugées
positives. Par ailleurs, il est utile de rappeler
que la desserte des zones d’emplois constitue
par essence une mission de service public… elle
ne doit pas systématiquement faire l’objet d’une
approche différenciée par rapport à d’autres
lignes de transport public.
• Les investissements en minibus, autobus et
autocars utilisés pour le TCO des travailleurs.
• Les frais qui ont trait directement à ces véhicules
(assurances, TC, …) à l’exclusion des frais qui ont
trait au conducteur de ces moyens de transport.
• Les dépenses payées à des entreprises qui, à la
place de l’employeur ou du groupe d’employeurs,
effectuent le TCO des travailleurs (personnel
compris, ici).
» Les présentations de la matinée du 2 mars
sont disponibles sur le site de l'UWE :
www.uwe.be/transportcollectif.
» Retrouvez les photos de cet événement
à la page 48 du présent numéro.
18. Dynamisme Mars-Avril 2010
TROIS QUESTIONS À
Bernard Clerfayt
1.
2.
3.
Vous avez participé à une séance d’information sur le transport
collectif en entreprise organisée par la Cellule Mobilité de l’UWE,
vous y avez notamment évoqué la déductibilité pour les transports
collectifs partagés. Pouvez-vous nous en dire deux mots ?
Les frais d’un employeur ou d’un groupe d’employeurs organisant le transport collectif
des membres du personnel entre le domicile et le lieu de travail sont déductibles à 120%.
Ce séminaire était l’occasion pour moi de préciser que les frais de transport collectif partagé
(via minibus, autobus ou autocar) étaient également concernés par cette déduction majorée
à 120%. Cependant, ces frais ne peuvent être déduits à la fois par l’entreprise bénéficiaire du
service et par l’association intermédiaire qui organise le transport du personnel.
Quels sont les autres projets mêlant fiscalité, mobilité et entreprise
et que vous entendez soutenir dans les prochains mois ?
Il y a déjà pas mal de projets que j’ai défendu lors du plan de relance ou du conclave budgétaire
et qui ont abouti, notamment le taux de déductibilité des voitures de société qui varie désormais
de 50 à 120% en fonction des émissions de CO 2. Ce nouveau système permet de déduire à 120%
les véhicules électriques !
Le projet sur lequel je travaille actuellement est l’avantage «éco-proximité» comme
alternative aux voitures de société. Le travailleur se verrait proposer, en plus
de son «package mobilité» (abonnement nt de transports en commun, chèques
taxis, etc.), une allocation forfaitaire de loyer ou une participation pation aux frais
d’un prêt hypothécaire s’il est domicilié à proximité de son lieu de travail ou
de transports en commun.
Le passage à une vignette autoroutière semble
inéluctable, quel rôle voyez-vous ous le fédéral jouer
dans ce débat (coordination, fiscalité) ?
Personnellement, j’espère qu’une vignette forfaitaire n’est pas
inéluctable, car elle irait à l’encontre d’une attitude écologiquement
et économiquement responsable. En effet, une fois le forfait fa
payé, le
consommateur aurait tendance à (ab)user de sa voiture, au détriment
de l’environnement, de la congestion des routes, de son pouvoir
d’achat et de sa qualité de vie.
Je plaide plutôt pour un système «intelligent» de
taxation au kilomètre en fonction du lieu, du
moment et des émissions de CO 2, sans
augmentation du niveau moyen global de
taxation, afin de réduire la congestion de
10% à très court terme, avec des effets
positifs sur le climat, sur la pollution de
l’air, et sur le stress au volant.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .19
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
ENVIRONNEMENT ET ÉN
Les priorités d
De janvier 2010 à juillet 2011, l’Espagne,
la Belgique et la Hongrie occuperont
successivement la Présidence de l’Union
européenne. Les trois Etats membres
ont élaboré un programme de travail à
18 mois. La lutte contre le changement
climatique et la politique énergétique
font partie des priorités. En Europe
Nos spécialistes font le point sur les dossiers cruciaux
pour le développement, l’attractivité et la pérennité
des entreprises : énergie, environnement, mobilité,
logistique, aménagement du territoire, gestion des
aussi, l’heure est à l’écologisation des
politiques, un thème central pour le
prochain programme communautaire
d’action pour l’environnement.
déchets...
20 ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE
Les priorités du trio européen
par André Lebrun
25 CINQ QUESTIONS À PHILIPPE HENRY
"Travaillons ensemble !"
30 ENERGIE
Le photovoltaïque wallon à l’heure du B-to-B ?
33 PLAN WALLON DES DÉCHETS
Définir des enjeux prioritaires
34 DÉCRET SOLS : UN ANS APRÈS
Poursuivre l'adaptation du décret
36 POLITIQUE FISCALE ET ENVIRONNEMENT
L'objet de nombreuses réflexions
38 2010 : ANNÉE DE LA BIODIVERSITÉ
Les entreprises aussi ont un rôle à jouer !
41 INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
Les artères du développement régional
43 DÉVELOPPEMENT DURABLE
Un défi aussi pour la recherche européenne
20. Dynamisme Mars-Avril 2010
ERGIE
u trio européen (2010-2011)
LE TRAITÉ DE
LISBONNE IDENTIFIE
LA LUTTE CONTRE
LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES COMME
L'UN DES OBJECTIFS
DE LA POLITIQUE
EUROPÉENNE
EN MATIÈRE
D’ENVIRONNEMENT.
a Présidence de l’Union européenne est
assurée par les États membres pour une
période de six mois selon un système de
rotation. L’Espagne assure la présidence depuis
le 1 er janvier. La Belgique lui succèdera en juillet,
puis ce sera au tour de la Hongrie, le 1 er janvier
2011.
Depuis plusieurs années, afin d'assurer une
plus grande continuité dans la rotation de la
présidence, le programme de travail est établi
pour 18 mois. Présenté en décembre dernier,
il comprend à la fois les pr
iorités du trio et un
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ogramme opérationnel
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période de
18 mois allant du 1 er janvier
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au 30 juin
2011.
Un nouveau
cadre
institutionnel
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Avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne,
le paysage institutionnel européen a été
complété par la création d’un poste de
Président du Conseil européen, occupé par
notre ancien Premier Ministre, Herman Van
Rompuy, et celui d’un Haut Représentant
pour les Affaires étrangères et la Sécurité,
occupé par la Britannique Catherine Ashton,
également Vice-Présidente de la Commission
européenne. Herman Van Rompuy présidera le
Conseil européen (réunion des Chefs d’Etat et de
Gouvernement) et Cathe
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le
Conseil
Affaires générales (réunion des
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Le Traité de Lisbo
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Dynamisme me
Mars-Avril sA
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2010
0 .21
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
On relèvera, à cet égard, que l’affirmation du
développement durable – la notion est apparue
en 1997 dans le cadre du Traité d’Amsterdam –
comme un des objectifs fondamentaux de l’Union
dans ses relations avec le monde extérieur est
une innovation du Traité.
En matière d’énergie, le Traité contient des dispositions
qui assignent à la politique européenne
des objectifs pour assurer le fonctionnement du
marché de l’énergie, l’approvisionnement énergétique,
la promotion de l’efficacité énergétique
et des économies d’énergie, et le développement
d’énergies nouvelles renouvelables. La promotion
de l’interconnexion des réseaux énergétiques
complète cette liste.
Le programme du trio européen s’inscrit aussi
dans le contexte du renouvellement du Parlement
européen en juin dernier et de l’installation de
la Commission Barosso II, le 10 février 2010.
27 Commissaires, parmi lesquels on citera :
Janez Potocnik Commissaire, à l’Environnement,
Günther Oettinger, Commissaire à l’Energie, et
Connie Hedegaard, Commissaire chargée de
l’action climatique.
Stratégie Europe 2020
La révision de la Stratégie de Lisbonne constitue
une priorité majeure. Lancée le 3 mars, la
nouvelle stratégie économique pour l'Europe vise
à sortir de la crise et à préparer l'économie de
l'Union pour la décennie à venir.
La Commission y distingue trois grands
moteurs de croissance, à mettre en œuvre
aux niveaux européen et nationaux au moyen
d'actions concrètes : une croissance intelligente
(promouvoir la connaissance, l'innovation,
l'éducation et la société numérique), une
croissance durable (rendre notre production
plus économe en ressources tout en dopant
notre compétitivité) et une croissance inclusive
(renforcer la participation au marché du travail,
l'acquisition de compétences et la lutte contre
la pauvreté).
Cinq objectifs ont été fixés en vue de définir la
place qui devrait être celle de l'UE d'ici 2020 et à
l'aune desquels les progrès peuvent être mesurés :
• 75% de la population âgée de 20 à 64 ans
devrait avoir un emploi;
• 3% du PIB de l'UE devrait être investi dans la R&D;
• les objectifs dits «20/20/20» en matière de
climat et d'énergie doivent être atteints;
• le taux d'abandon scolaire devrait être ramené
au-dessous de la barre des 10 % et au moins
40% des jeunes générations devraient obtenir
un titre ou un diplôme;
• réduire de 20 millions le nombre de personnes
menacées par la pauvreté.
La Stratégie Europe 2020 sera à l’agenda du
prochain Conseil européen.
Energie-Climat
La mise en œuvre du «Paquet Energie et Climat»
compte évidemment parmi les autres priorités
majeures des trois présidences.
Les services de la Commission européenne
ont été réorganisés pour créer deux nouvelles
Directions générales : la première pour l’Energie,
la seconde pour le climat. Le belge Jos Delbeke
sera à la tête de la DG Climat.
Des décisions importantes sont attendues cette
année en matière d’emission trading : règlement
sur la mise aux enchères, mesures d’exécution
relatives à l’allocation des quotas gratuits,
situation des secteurs exposés aux risques de
fuite de carbone.
Les Européens devront aussi évaluer les résultats
du sommet de Copenhague. Ils souhaitent
poursuivre les efforts pour la mise en place au
niveau international d’un cadre contraignant pour
la période de l’après Kyoto.
UN NOUVEAU PLAN
D’ACTION 2010-2014
METTRA L’ACCENT,
NOTAMMENT, SUR LA
DIVERSIFICATION
DES SOURCES
D’ÉNERGIE ET DES
SOURCES D'APPRO-
VISIONNEMENT.
22. Dynamisme Mars-Avril 2010
Un nouveau plan d’action de l’Union européenne
dans le domaine de l’énergie pour la période
2010-2014 sera élaboré, en vue de son adoption
lors du sommet de Printemps en mars 2010. Ce
plan constituera le cadre dans lequel la politique
énergétique européenne devra être développée et
renforcée.
La sécurité énergétique restera au centre des
préoccupations. L’Union européenne devrait
adopter un instrument sur la sécurité et les
infrastructures énergétiques. Ce plan mettra
l’accent sur la diversification des sources
d’énergie, des sources d’approvisionnement
et des routes de transit, ainsi que sur le
recensement et la promotion du développement
des projets d’interconnexion. Il s’agira, en
particulier, de renforcer les dispositifs de
solidarité régionaux ou bilatéraux pour remédier
aux ruptures d’approvisionnement.
Amélioration de la sécurité énergétique et lutte
contre le changement climatique passent par
l’efficacité énergétique. Un plan d’action révisé
pour l’efficacité énergétique sera adopté.
Conservation mondiale
de la biodiversité
La conservation de la nature et de la biodiversité
occupe aussi une place centrale dans les
préoccupations européennes. Pouvait-il en être
autrement en cette année internationale de la
biodiversité ? L’Union affiche sa volonté de mettre
un terme à l’appauvrissement de la biodiversité ;
cette volonté est au cœur de la Communication
de la Commission européenne présentée en
janvier dernier. Une communication qui expose
les options possibles pour l’après 2010 en ce qui
concerne la perspective et les objectifs de l’Union
européenne en matière de biodiversité.
Dans sa démarche en faveur de la biodiversité,
l’Union réserve une place importante aux
nouvelles menaces telles que les espèces
exotiques envahissantes et aux effets du
changement climatique sur la biodiversité et
les ressources naturelles.
Un cadre légal en évolution
Le programme d’action à 18 mois détaille
les avancées attendues dans les différents
compartiments de la politique environnementale.
Le programme est chargé ! Relevons quelques
éléments qui semblent les plus importants pour
la gestion des entreprises.
Les questions de pollution atmosphérique
sont abordées dans le cadre du chapitre
«Environnement et santé». Les travaux relatifs
à la révision des plafonds nationaux d’émission
pour les principaux polluants (NOx, SOx, COV,
NH3, PM), ainsi que sur la directive relative aux
émissions industrielles (révision de la directive
«IPPC») devraient progresser sous les trois
présidences.
La protection des sols requiert la mise en œuvre
effective et intégrale de la stratégie thématique
élaborée en 2006 en faveur de la protection des
sols. Espagne, Belgique et Hongrie s’efforceront
de dégager un accord sur la proposition de
directive relative aux sols, dont l’adoption est
bloquée depuis la fin 2008.
L’heure sera aussi à l’évaluation du 6 e programme
d’action communautaire en matière d’environnement
et de ses stratégies thématiques. Un travail
à mener en liaison avec la stratégie Europe 2020
et la stratégie pour le développement durable.
Viendra ensuite la préparation de ce qui sera le
7 e programme d’action en matière d’environnement
; un programme qui définira les axes de
la politique d’environnement pour les 10 prochaines
années. L’enjeu majeur restera d’intégrer
l’environnement dans l’ensemble des politiques
de l’Union européenne.
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Dynamisme Mars-Avril 2010 .23
« Autrefois, j’étais très sélective avec les garçons.
Aujourd’hui, c’est surtout avec les déchets. »
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SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
CINQ QUESTIONS À PHILIPPE HENRY
"Travaillons ensemble !"
Plusieurs dossiers récents ont mis à l’avant-plan le ministre Ecolo Philippe Henry. Stigmatisé par les uns,
soutenu par les autres, Dynamisme a voulu le rencontrer pour faire le point sur les matières qui relèvent
de sa compétence : Aménagement du territoire, Environnement et Mobilité. Un entretien-vérité sur les
grands axes de sa politique.
Propos recueillis par Yves-Etienne MASSART
Monsieur le Ministre, un récent
1. refus de délivrance de permis
pour une implantation commerciale
a fait couler beaucoup d’encre.
Quel message pourriez-vous faire
passer auprès des entreprises et
des investisseurs chez qui ce refus
a sans doute suscité quelques
craintes pour leurs propres projets ?
Etes-vous le Monsieur «NON» du
Gouvernement wallon ?
Le développement économique de la Wallonie est
une priorité et, à ce titre, il convient d’assurer la
mise à disposition de zones adéquates et adaptées
aux besoins. Ceci passe cependant par l’intégration
de divers critères, notamment le risque ou pas de
mettre en péril des pôles économiques existants,
en l’occurrence des pôles commerciaux.
Dans ce cadre, il m’est apparu très clairement
qu’un projet surdimensionné comme celui de
Città Verde risquait de perturber l’équilibre
commercial déjà fragile de la région de
Charleroi, voire d’un cercle plus large encore,
touchant notamment la Province de Namur. En
conséquence, j’ai effectivement, comme l’avait
déjà fait mon prédécesseur, refusé le projet qui
m’a été soumis.
En matière d’implantations commerciales, des
décisions positives ont été prises, comme à
Nivelles (permis d’extension du centre commercial)
et à Wavre (permis délivré au Décathlon).
En matière de zoning, j’ai, dans cette même zone
de Farciennes, Aiseau-Presle et Sambreville
approuvé le 8 février dernier le projet
d’implantation d’un premier écozoning wallon.
Celui-ci offrira un espace (130 hectares), en
bordure de Sambre, permettant l’installation de
plusieurs dizaines d’entreprises.
Par ailleurs, les sites à réaménager (qu’ils
soient pollués ou non) constituent une mine
d’opportunités pour le développement de la
Wallonie. La reconversion du site de la sucrerie
de Genappe (une friche de 145 hectares dans le
Brabant wallon) en un projet multifonctionnel
est un exemple très illustratif de la politique
d’aménagement du territoire que j’entends
mener. Une partie du site restera en zone
d’activité économique. La partie la plus proche
du centre de Genappe sera affectée à l’habitat.
Et enfin, une nouvelle zone d’activité économique
(ZAE) sera créée à proximité des nœuds de
communication routière, hors agglomération.
"AVEC MON COLLÈGUE
JEAN-CLAUDE
MARCOURT,
NOUS TENONS
À TRAVAILLER
EN ÉTROITE
COLLABORATION
AVEC L'UWE ET LES
INTERCOMMUNALES
DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE"
Phiilippe Henry
Dynamisme Mars-Avril 2010 .25
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
"IL S’AVÈRE
NÉCESSAIRE DE
DENSIFIER LES
PARCS D’ACTIVITÉ
ÉCONOMIQUE"
En outre, une trentaine de dossiers de révision de
plan de secteur en vue de l’inscription de nouvelles
zones d’extraction sont actuellement en cours au
sein de mon cabinet. Ces dossiers sont suivis avec
la même logique que celle développée avec les ZAE
et les zones de loisir : l’analyse, la concertation et
la consolidation d’un projet cohérent.
J’estime opportun de soutenir deux dossiers
carriers situés dans le Tournaisis que sont «Holcim
Rive Gauche» et «Cimescaut», l’ensemble du
secteur de la construction mais aussi de certains
secteurs de l’industrie et de l’environnement
dépendant directement des produits extraits de
notre sous-sol. Je les porterai au Gouvernement
wallon dans les prochaines semaines.
Enfin, j’ai fait adopter le 4 février par le
Gouvernement wallon la révision définitive
de plan de secteur visant l’inscription d’une
canalisation de gaz provenant d’Allemagne et
allant jusqu’à Zeebrugge. Le doublement de cette
canalisation est éminemment stratégique pour
l’approvisionnement en gaz de nos entreprises.
Voilà quelques exemples qui permettent
de se rendre compte combien assurer des
infrastructures économiques de qualité à nos
entrepreneurs me tient à cœur.
A propos des terrains destinés
2. à l’activité économique, où en
êtes-vous dans l’évaluation du plan
prioritaire de juillet 2008 qui avait
débloqué près de 2 500 nouveaux
hectares de ZAE ? Quel est le timing
que vous vous imposez pour aboutir
et, surtout, quand les modifications
de plan de secteur seront-elles
opérationnelles ? Sera-ce plus rapide
que les 7 ans évoqués régulièrement
pour ces procédures ?
Comme le prévoit la Déclaration de Politique
Régionale (DPR), l’évaluation du plan prioritaire
ZAE bis vise principalement à s’assurer de
la localisation adéquate des nouveaux parcs
d’activités face aux critères actuels de localisation
des entreprises, mais également à intégrer
les perspectives de réduction climatique et de
renchérissement de l’énergie. Je souhaite que
cette évaluation aboutisse rapidement.
Elle devra conduire à une programmation de
l’équipement futur de ces parcs afin de permettre
la mise à disposition de nouvelles zones d’activité
économique pour répondre aux besoins des
entreprises.
Elle visera également à s’assurer qu’une série de
paramètres d’implantation seront respectés et
qu’aucune alternative n’assurera une plus grande
robustesse juridique, avec comme corollaire une
meilleure acceptation de la part des riverains
et des acteurs concernés, gage d’une certaine
rapidité de leur mise en œuvre.
Parler des besoins des entreprises, c’est
également leur proposer une offre variée et
adaptée en terrains équipés. Prévoir de nouveaux
espaces dédicacés à l’activité économique, c’est
anticiper au mieux les surfaces à mobiliser, en
ville et en-dehors des villes, en les spécialisant
le cas échéant, mais également les équiper
prioritairement là où le besoin se fait le plus
sentir et en tenant compte des paramètres
économiques exprimés par les entreprises.
Il s’avère également nécessaire de densifier les
parcs d’activité économique. Le taux de densité
moyen est actuellement de 17 emplois à l’hectare
en Wallonie. Aux Pays-Bas, cette densité est de 46
emplois par hectare !
Lors du premier plan prioritaire, en 2004, plus
de 1.000 hectares de terrain ont été retenus pour
l’activité économique. Mon collègue Jean-Claude
Marcourt a précisé vouloir rapidement finaliser
les 750 hectares restant dans le cadre du Plan
Marshall 1. Lors du Plan Marshall 2.Vert, le
Gouvernement wallon a visé l’objectif indicatif de
750 hectares supplémentaires à équiper.
Ensemble, nous tenons d’ailleurs à ce que nous
puissions travailler en étroite collaboration avec
l’UWE et les intercommunales de développement
économique.
Parallèlement à ce plan prioritaire ZAE bis, nous
poursuivons les révisions de plan de secteur
visant l’inscription de zones d’activités entamées
par le précédent Gouvernement. Ces procédures
entamées représentent un potentiel d’environ
530 hectares de zones à dédier à de l’activité
économique.
26. Dynamisme Mars-Avril 2010
Le cas de la zone Orientis-Colruyt (Ghislenghien)
constitue un bel exemple. Sur ma proposition, le
Gouvernement a adopté provisoirement la révision
du plan de secteur relatif à cette implantation le
11 février 2010, soit moins d’une semaine après le
dépôt de l’étude d’incidences !
Pour rencontrer les objectifs d’une gestion
rationnelle et durable du territoire, les mesures
suivantes ont été prises: spécialisation de la zone,
énergie consommée à plus de 50% d’origine
renouvelable, réorientation du charroi vers
l’autoroute, desserte depuis 3 gares assurée par
l’opérateur, piste cyclable en site propre,… Ces
mesures ont été définies après une concertation
étroite avec la société Colruyt et avec IDETA.
En plus du volet quantitatif, pour prévoir du
terrain en suffisance pour accueillir les projets
d’implantation des entreprises, je veillerai à une
amélioration qualitative des zones existantes.
Cet objectif passe par la recherche scientifique,
notamment à travers les travaux de la CPDT
(Conférence Permanente du Développement
Territorial). Cette équipe interuniversitaire a été
chargée de définir le concept novateur d’Eco-parc
(visé par le plan Marshall 2.vert), de contribuer
à la requalification et la densification des zones
d’activité économique existantes et d’évaluer
les retombées économiques de la création de
nouveaux parcs.
Venons-en à l’environnement.
3. Vous préparez un nouveau Plan
wallon des déchets. N’est-il pas
urgent de se focaliser sur des flux
prioritaires ?
Le Plan wallon des Déchets 2020 est un chantier
important de la Déclaration de Politique
Régionale. Il comprend un volet déchets
industriels et un volet déchets ménagers. Des
études ont été lancées par l’Office wallon des
Déchets pour procéder à l’évaluation du Plan
wallon des déchets – Horizon 2010 d’une part et à
la préparation du Plan Horizon 2020, d’autre part.
Dans la préparation de ce Plan, le volet prévention
retiendra particulièrement mon attention.
En Région wallonne, nous avons déjà les axes
directeurs de prévention des déchets ménagers et
assimilés, adoptés sous la législature précédente.
C’est une partie d’un plan prévention. Il faudra
à présent veiller à articuler tous les niveaux de
pouvoir pour aboutir à un véritable plan de prévention.
Dans ce sens, la question des flux prioritaires
va être identifiée. Notons que la Déclaration
de Politique Régionale prévoit la généralisation
des collectes sélectives d’organiques. La question
des déchets industriels banals est importante, de
même que celle des déchets en provenance des
administrations, de l’Horeca, des écoles, etc.
qui constituent un gisement important.
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Dynamisme Mars-Avril 2010 .27
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
"LE PLAN
WALLON DES
DÉCHETS 2020
EST UN CHANTIER
IMPORTANT DE
LA DÉCLARATION
DE POLITIQUE
RÉGIONALE"
28. Dynamisme Mars-Avril 2010
L’évaluation du plan 2010 et diverses études en cours
telles que l’analyse de la composition des poubelles
permettront de définir des flux prioritaires.
Allez-vous définir la notion de
déchet ultime et de sous-produit ?
C’est effectivement un enjeu dans le cadre de
la transposition de la directive déchets (prévue
pour décembre 2010). La notion de déchet ultime
est importante au vu des interdictions de mise
en décharge de certains déchets, de même que
la notion de sous-produit, dès lors que certains
déchets ont une valeur économique (recyclage/
valorisation de matières et valorisation énergétique).
Qu’en est-il de l’évaluation
des obligations de reprise ?
Il s’agit d’un dossier complexe qui se traite au
niveau interrégional, chaque région ayant sa
propre législation. Par contre, les organismes de
gestion (RECUPEL, BEBAT, FOST Plus…), œuvrent
à l’échelle fédérale avec des accents régionaux
parfois différents.
Les conventions environnementales telles
que pratiquées aujourd’hui ne constituent pas
nécessairement le meilleur outil pour assurer
des objectifs environnementaux, contrôler les
flux financiers et assurer un rapportage au
Gouvernement wallon. De l’avis de nombreux
acteurs, il semble que le bon fonctionnement de
ces outils pourrait nécessiter un renforcement du
contrôle public. Ce sont ces éléments qui seront
abordés au travers de l’évaluation devant conduire,
comme la Déclaration de Politique Régionale
le prévoit, au remplacement des conventions
environnementales par des agréments lorsqu’il y a
une situation de blocage ou d’insécurité juridique.
Ce dossier sera traité en concertation avec les
secteurs concernés.
Le décret «sols» est en vigueur
4. depuis bientôt un an. Sur le
terrain, les entreprises voient
leur dossier suspendus faute d’un
cadre légal pleinement
opérationnel et de
moyens humains.
Quelles mesures
concrètes envisagezvous
pour pallier cette
difficulté et à quelle
échéance ?
Le décret du 5 décembre
2008 relatif à la
gestion des sols n’est
malheureusement pas
pleinement opérationnel
à ce jour. L’absence
de laboratoires
agréés conformément
à la nouvelle
législation et de guides
méthodologiques empêchent
actuellement la bonne réalisation
des études et projets imposés
par le décret.
Pour assurer la bonne marche des dossiers, nous
avons prévu des dispositions transitoires dans le
décret «sols» par le biais du décret-programme
adopté en première lecture par le Gouvernement
wallon ce 4 février 2010.
Ces modifications permettent à l’administration
de reconnaître les études, prélèvements et
analyses qui ont été réalisés avant publication des
guides méthodologiques.
Il est également prévu que les analyses réalisées
par des laboratoires agréés pour l’analyse des
déchets en vertu de législations antérieures
seront valables. Cette mesure permet de ne
pas pénaliser des intervenants soucieux de la
qualité de leur environnement qui ont déjà réalisé
d’initiative des études de sols.
Enfin, une disposition permet de prendre en
considération des plans de réhabilitation qui
n’auraient pas encore été introduits avant la date
de l’entrée en vigueur du décret «sols».
L’adoption définitive du décret-programme dans
les prochaines semaines devrait apaiser les
craintes légitimes des acteurs de terrain sur
l’opérationnalité réelle du décret «sols».
Terminons par une question de
5. mobilité. Le contrat de gestion
actuel du TEC prévoit une attention
particulière à une meilleure
desserte de l’activité économique en
général. Peu d’avancées ayant été
constatées sur le terrain, le contrat
est-il rempli selon vous à ce niveau ?
Le nouveau contrat de gestion
tentera-t-il de faire mieux pour les
déplacements domicile-travail ?
Comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer lors d’un
séminaire «transport collectif en entreprise»
organisé par l’UWE auquel j’ai participé le 2 mars
dernier, la question de la mobilité vers l’entreprise
est cruciale, en ce compris à destination des
zones d’activités économiques. Une approche
globale et multimodale est nécessaire : plus de
mobilité, une meilleure accessibilité, un soutien
au covoiturage et aux modes doux, la mise en
place de navettes collectives, etc.
Je souhaite élaborer un cadre de la mobilité en
concertation étroite avec l’ensemble des acteurs
concernés. Le Département de la Mobilité
du Service public de Wallonie et mon cabinet
travaillent dans ce sens, avec les cellules Mobilité
de l’UWE, de la FGTB et de la CSC.
De mon point de vue, il y a évidemment une coresponsabilité
des entreprises et des pouvoirs
publics autour de cette question de l’accessibilité.
C’est la raison pour laquelle mon intention est
de proposer aux entreprises un cadre pour des
partenariats. Il s’agira de soutenir ensemble,
et dans la mesure des moyens budgétaires
disponibles, la création de navettes de transports
publics ou privés, mais également d’encourager
les entreprises et les associations d’entreprises
à promouvoir activement la marche, le vélo et le
covoiturage.
La SOFICO
PUBLI-REPORTAGE
La Sofico mise aussi sur
les énergies renouvelables
Acteur-pivot de nos réseaux (auto)routier et fluvial,
protagoniste de première importance en matière
technologique (via notamment la fibre optique), la
Sofico se distingue également ces temps-ci par la
mise en œuvre de solutions novatrices et efficaces en
matière d’énergies renouvelables.
ainsi que, début mars, la Sofico a pu mettre en service une
première centrale hydroélectrique, à Hun, sur la Haute-Meuse. Un
C’est
prototype très prometteur puisqu’il fournit déjà en énergie verte
quelque 3.000 ménages, plus qu’escompté en fait. Une deuxième centrale
suivra rapidement sur la Sambre, à Marcinelle, pour la fin de l’été sans doute,
avant 13 autres, avec un potentiel de 25 à 30.000 ménages, pour autant que
les expériences soient complètement concluantes, en ce compris pour la protection de la faune aquatique
dont les tests sont réalisés sous l’égide du Professeur Sonny de l’Université de Liège. "Au-delà de ces
deux cours d’eau, notre volonté est également d’octroyer des concessions sur les barrages de l’Ourthe
navigable", explique la société, qui tient aussi à souligner le caractère wallon du know-how développé
à cette occasion : 75% de la valeur ajoutée de ces centrales sont en effet produits en Wallonie. Et des pays
à haut potentiel comme la Suède ou la France semblent s’intéresser à ces produits bien de chez nous.
De l’eau au vents
L’éolien est une autre solution verte étudiée avec intérêt par la Sofico, désireuse de s’inscrire pleinement
dans le cadre de la déclaration de politique régionale, du plan Marshall 2.Vert et du plan Air-Climat. Suite
à une première étude commandée à une spin-off universitaire wallonne, 40 sites potentiels avaient pu
être identifiés afin d’accueillir des champs éoliens de 5 à 10 unités chacun. Une liste aujourd’hui réduite à
15 sites suite à la prise en compte de diverses contraintes, techniques comme paysagères. "Nous désirons
lancer à terme des concessions en direction de partenaires privés. Ce sont au total quelque 130 éoliennes
qui pourraient ainsi sortir de terre, ce qui aurait pour effet de quasiment doubler leur nombre en Wallonie",
se réjouit la Sofico.
Présentant un potentiel éolien scientifiquement avéré, les sites retenus font partie du domaine public et
permettront donc de concentrer les nuisances tout en assurant une maîtrise publique de l’aménagement
du territoire, tenant notamment compte de l’intégration de ces éoliennes dans la ligne de force paysagère.
Un cercle vert. Et vertueux
En produisant de l’énergie verte tout en générant des recettes permettant d’investir dans d’autres
infrastructures, la Sofico s’inscrit dans une forme de cercle vertueux, au bénéfice des citoyens wallons.
Un cercle qui n’est pas près de se réduire puisque d’autres pistes vertes sont déjà à l’étude. On pense ainsi
à la biomasse, par l’utilisation des produits de fauchage le long des routes et des autoroutes, ou à des
champs photovoltaïques, qui pourraient être placés au cœur de nœuds autoroutiers mais devront être
couplés à d’autres sources d’énergie verte afin par exemple de pouvoir fournir du carburant à de futures
voitures électriques.
On le voit : sur la route de Kyoto, la Sofico ne manque pas d’atouts…
du B-to-B ?
années, il est aujourd’hui mûr pour aborder
contrairement à ce qui se fait dans les pays
Photovoltaïque pour la région wallonne.
Technologie de pointe, mais pas pour autant
panacée. Le photovoltaïque doit être considéré
comme une approche complémentaire à
l’isolation, à l’utilisation plus rationnelle de
l’énergie, à la régulation de chauffage, à la
cogénération.
Il y a trois grands vecteurs de rentabilisation
d’un système photovoltaïque : "le premier c’est
ce qu’on vous donne parce que vous avez investi.
Dans le cas d’une société, c’est de l’aide à
l’investissement, dont le taux devrait être revu par
l’administration, c’est une question de jours !"
Une révision qui laisse sans voix les entreprises
qui viennent d’investir au cours des derniers
mois. Elles n’ont jamais été averties d’une
future révision et stigmatisent ce manque de
transparence qui les empêche d’avoir une
visibilité à long terme, sur lequel le facilitateur
préfère ne pas se prononcer.
B-to-B, marché prometteur
Second vecteur : la déduction fiscale. Les investissements
économiseurs d'énergie effectués au
cours de la période imposable (2010) qui se rattache
à l'exercice d'imposition 2011, peuvent bénéficier
d'une déduction fiscale de 13,5% de la valeur
UN SECTEUR À MATURITÉ
RBF, c’est la plateforme industrielle des énergies renouvelables. Elle défend les
intérêts d’environ 400 entreprises wallonnes actives dans la production, la distribution,
l’installation de biens et services SER (sources d’énergie renouvelables), ainsi que les
centres de recherche. "Nous ne sommes pas actifs que dans le photovoltaïque, précise
David Germani, son directeur. Mais ce secteur retient pour le moment plus l’attention.
Il faut dire qu’il est assez jeune : moins de 5 ans, mais il a explosé ! Il faut reconnaitre
qu’il a littéralement été boosté par la politique des primes. Ceci dit, c’est à noter : il
s’est très bien structuré depuis, au point que l’on puisse dire qu’il a atteint un premier
stade de maturité. Après le décollage, il tend à se stabiliser".
Le profil-type des entreprises wallonnes du secteur ? Il oscille entre des TPE et des
PME, dont certaines connaissent un développement fulgurant. "Certaines, créées
il y a deux ans, emploient déjà plus de 60 personnes ! A 99%, il s’agit d’entreprises
d’installation, puisqu’on ne recense qu’un seul constructeur". Parallèlement, le secteur
fait vivre d’autres acteurs : dans le câble, le verre, la recherche et développement…
L’arrivée à maturité de la filière est le fruit d’une législation qui en a favorisé
l’émergence, l’éclosion et la croissance. Si les entreprises veulent continuer à croître, il
faudra le leur permettre et donc faire évoluer le cadre restrictif qui a, un temps, favorisé
le développement de leur expertise. Une étape nécessaire pour qu’elles investissent le
marché qui sera le plus porteur à l’avenir.
de l'investissement. Enfin, il y a les certificats verts
et les relations avec le réseau, "c’est le fameux
compteur qui tourne à l’envers, ou alors la possibilité
de revendre de l’électricité à un fournisseur.
Les entreprises sont là mises sur pied d’égalité
avec le secteur public ou avec les particuliers".
Le futur ? "C’est d’abord la perspective, pour le
secteur, de réaliser, à l’échéance 2020, environ
3.400 mégawatts. Ce qui équivaut à dix fois ses
capacités actuelles d’installation. Deuxième
axe, un glissement de clientèle : actuellement,
le secteur s’est focalisé sur le résidentiel et
tend désormais à évoluer vers un marché mixte
résidentiel-entreprises, ce qui impliquera
des systèmes plus grands".
Dynamisme Mars-Avril 2010 .31
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
Une évolution qui impliquera de revoir les
limitations de puissance ou les taux d’octroi des
certificats verts. "Il me semble logique qu’on les
revoie, la CWAPE devra y travailler. A partir du
moment où la technologie devient moins chère,
il est normal que les deniers publics qui sont
investis dans cette filière soient réorientés pour
permettre un rééquilibrage. Rien n’est encore
fait, c’est pour 2011". Dans les grandes lignes,
on devrait probablement s’orienter vers une
réduction du taux d’octroi, toujours en lien avec
cette baisse des prix.
De quoi pousser les entreprises à investir plus
rapidement ? Pour le facilitateur, le problème est
à envisager de manière beaucoup plus large. Pour
lui, la rentabilité sera probablement équivalente,
que l’investissement soit réalisé en 2010 ou en
2015 : "Prix moindres aidant, l’entreprise investira
moins, mais elle récupèrera moins".
Le tiers-investisseur n’est pas trop développé
pour le moment, c’est pourtant une autre
perspective de développement pour la filière.
Investissez dans le solaire !
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32. Dynamisme Mars-Avril 2010
PLAN WALLON DES DÉCHETS
Horizon 2020 : définir
des enjeux prioritaires
Vieux de 10 ans, le Plan wallon des déchets Horizon 2010 vient à échéance cette année.
Un nouveau plan est en préparation pour la décennie. Administration et Consultants sont
à la tâche pour un plan à l’horizon 2020.
par Cécile NEVEN
Adopté en 1998, le Plan wallon des déchets
Horizon 2010 vient à échéance cette année.
Un nouveau plan doit être élaboré en 2010
pour les 10 prochaines années.
Le travail est en cours, pour les déchets
ménagers et pour les déchets industriels.
Administration et consultants sont à la tâche.
Elle n’est pas mince. Il s’agit d’abord d’évaluer
le plan Horizon 2010 et ses plus de 600 actions
prioritaires. La question ? Savoir comment les
quantités et les flux de déchets ont évolué depuis
10 ans. Ensuite, il faut identifier des enjeux
prioritaires autour desquels le plan «Horizon
2020» pourra s’articuler.
Evaluation du plan 2010
Depuis plus de 15 ans, les entreprises
communiquent régulièrement des données
chiffrées sur les déchets qu’elles produisent.
Les obligations de «rapportage» sont multiples :
règlement imposant la production de statistiques,
directive IPPC, plans de prévention individuels,
registre européen de transferts de polluants
(PRTR), etc. Ces obligations d’origine européenne
ont trouvé leur prolongement régional dans
l’obligation de notification périodique de données
environnementales. Cet ensemble d’informations
devrait permettre à l’Administration d’avoir une
meilleure connaissance des quantités et flux
de déchets et, par conséquent, d’améliorer les
politiques menées en la matière.
Les résultats sont plutôt bons ! La quantité de
déchets générés par le secteur industriel wallon
est valorisée à près de 90 %.
Les déchets industriels sont pour la plupart des
déchets de production bien identifiés dont le recyclage
pose peu de problèmes. Le dernier tableau
de bord de l’Etat de l’environnement wallon 2008
annonce un niveau d’éco-efficience globalement
stable pour l’indicateur équivalent au gisement de
déchets industriels par rapport à la valeur ajoutée
brute.
Identifier des flux prioritaires
Le futur plan doit se focaliser sur les flux
prioritaires en identifiant les enjeux majeurs
pour la Wallonie. Il doit être rédigé en cohérence
avec la transposition de la directive cadre
relative aux déchets. Pour celle-ci, une ligne
de conduite, selon l’UWE : s’en tenir aux
obligations strictement imposées par le texte
européen et veiller à la cohérence entre les
impositions qui seront formulées par les 3
régions. L’harmonisation de ces obligations est
essentielle.
Parmi les enjeux actuels, citons, en vrac, le
conflit potentiel entre valorisation matière et
valorisation énergétique, déjà d’actualité pour le
bois, la valorisation des déchets en agriculture,
la gestion des terres excavées, la nécessité de
définir spécifiquement certains sous-produits
par secteur (le groisil ou calcin par exemple), le
réexamen des obligations de reprise, les plans
de prévention individuels et le plan de prévention
régional, la gestion des déchets des PME, etc.
Tous ces aspects sont des «incontournables» du
nouveau plan wallon des déchets «Horizon 2020»
dont l’UWE suivra l’élaboration avec attention.
LA QUANTITÉ DE
DÉCHETS GÉNÉRÉS
PAR LE SECTEUR
INDUSTRIEL WALLON
EST VALORISÉE À
PRÈS DE 90 %.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .33
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
DÉCRET SOLS : UN AN APRÈS
Poursuivre l'adaptation du décret
Voté en décembre 2008, le décret sols est partiellement entré en vigueur en juin 2009.
Sur le terrain, l’application du décret se heurte à des obstacles variés.
par Cécile NEVEN
(1) Le CWEA, disponible en ligne sur
http://dps.environnement.wallonie.be,
est d’application depuis le 01/02/2010.
En décembre 2008, le Parlement wallon
votait le décret relatif à la gestion des sols,
un texte attendu depuis plusieurs années
qui devait mettre fin au vide juridique engendré
par une précédente réglementation jamais entrée
en vigueur.
Décret-programme
Les choses ont-elles changé depuis l’adoption du
nouveau décret ? Pas vraiment ! Les entreprises
sont satisfaites qu’un cadre légal existe enfin,
mais le texte est loin d’être opérationnel : absence
de laboratoires agréés, absence d’arrêtés
d’exécution, manque crucial de personnel au sein
de l’Administration, absence du guide de bonnes
pratiques (Code Wallon de Bonnes Pratiques,
Code Wallon d’Echantillonnage et d’Analyse (1) )
auquel toutes les étapes d’un projet d’assainissement
doivent pourtant faire référence, etc.
Le Gouvernement est conscient de ces difficultés.
Le décret-programme, adopté en première
lecture début février, contient d’ailleurs
plusieurs dispositions qui devraient y remédier :
reconnaissance à titre transitoire des agréments
des experts en matière de déchets et d’étude
de sols pour les stations-service, possibilité
d’intégrer dans les études imposées par le décret
sols les études, prélèvements ou analyses qui ont
été effectués avant la publication des guides de
bonnes pratiques, par exemple.
Favoriser la démarche volontaire
Les entreprises restent toutefois sur leur faim :
les dispositions sont sans aucun doute positives,
mais demeurent insuffisantes.
En effet, malgré le décret-programme, un
ensemble de points restent en suspens. Ainsi,
les entreprises qui ont connaissance d’une
pollution se trouvent-elles dans l’obligation
de prévenir les autorités (article 5 du décret),
mais on ignore les conséquences attachées à
la communication de cette information.
En informant l’Administration, l’exploitant ou
le propriétaire initie-t-il une démarche volontaire
qu’il pourra mener à son rythme ? Ou, au
contraire, cette information entrainera-t-elle
l’obligation systématique de mener les investigations
imposées par le décret ; ce qui constituerait
un frein tant pour l’exécution de cette obligation
d’information pourtant sanctionnée pénalement
que pour la démarche volontaire que l’on veut
encourager.
Pour l’UWE, il convient ici de permettre à la
personne qui a connaissance d’une pollution
d’en informer les autorités conformément à
l’article 5 et, parallèlement, de lui permettre
de manifester son intention de procéder à la
démarche volontaire, dans les délais et selon une
planification qui pourraient être convenus entre
les parties.
LES DISPOSITIONS
SONT SANS AUCUN
DOUTE POSITIVES,
MAIS DEMEURENT
INSUFFISANTES.
34. Dynamisme Mars-Avril 2010
Poursuivre l’adaptation du décret
Dans sa sagesse, le législateur a prévu que toutes
les dispositions du décret n’entreraient pas en
vigueur en même temps. Ainsi, la demande de
permis ou la cession d’un terrain sur lequel est
exploitée ou a été exploitée une activité suspectée
d’affecter le sol n’entraîne aujourd’hui aucune
obligation particulière liée au décret sols. En
effet, l’article 21 du décret établissant les faits
générateurs des obligations établies par le
décret n’est pas encore entré en vigueur. Lors
de l’adoption du décret en décembre 2008, on a
évoqué une entrée en vigueur dans un délai de 18
mois. Ce qui laissait le temps à l’Administration
d’établir et de rendre opérationnelles la base de
données de l’état des sols et ses applications
informatiques connexes. L’Administration
réfléchit, en outre, à une série d’indicateurs qui lui
permettraient de développer sa connaissance du
terrain et de l’évolution du traitement des dossiers,
et ainsi d’améliorer les pratiques et politiques
menées en matière de gestion des sites pollués.
On l’aura compris, le travail d’amélioration
du texte est loin d’être terminé. Nos attentes
sont simples. L’ensemble des travaux évoqués
ci-dessus doivent nous rapprocher d’une mise
en œuvre pragmatique de la législation sols.
Il faut soutenir les démarches volontaires,
permettre l’échelonnement des investigations
et garantir une communication de qualité entre
l’Administration et les entreprises. Une telle
approche permettra que les sites historiquement
pollués, qui constituent certainement un enjeu
majeur pour la Wallonie, puissent être rendus à
un aménagement de qualité.
Pour en savoir plus :
- http://dps.environnement.wallonie.be
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Dynamisme Mars-Avril 2010 .35
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
OBJET DE NOMBREUSES RÉFLEXIONS
La politique fiscale et l’environnem
La fiscalité environnementale fait l’objet de nombreuses réflexions (1) . En témoignent,
d’une part, le rapport récent du Conseil Supérieur des Finances sur «La politique fiscale et
l’environnement» (2) et d’autre part, la note de stratégie d’éco fiscalité présentée dans la foulée
par le secrétaire d’Etat à la fiscalité environnementale (3) .
par Jean de LAME
(1) Ceux qui souhaitent avoir une
information complète du droit
actuel liront avec intérêt l’ouvrage
de Vincent Sepulchre «La fiscalité
environnementale en Belgique»,
publié en 2009 aux éditions Larcier.
(2) Conseil Supérieur des Finances,
section «Fiscalité et Parafiscalité.
La politique fiscale et l’environnement»,
septembre 2009, téléchargeable
sur http://minfin.fgov.be
(3) Secrétaire d’Etat adjoint au
Ministère des Finances «L’outil
éco-fiscal : un levier pour une
croissance durable», octobre 2009,
téléchargeable sur www.clerfayt.be
Gageons que les sommets successifs
consacrés au climat relanceront le débat
à intervalle régulier.
Le rapport du Conseil Supérieur des Finances
examine la manière d’utiliser l’instrument fiscal
pour intégrer dans les prix les coûts externes liés
à l’environnement. Par «coûts externes», il y a
lieu d’entendre la facture que nous laissons à la
société et aux générations futures.
Or le constat est sans appel. Si les émissions
de gaz à effet de serre sont, pour la période
1990-2006 en baisse pour l’industrie, elles sont
en hausse pour le transport et le résidentiel.
Le Conseil suggère de laisser en dehors d’une
réforme de la fiscalité environnementale les
entreprises qui participent au système européen
d’échange de quotas d’émission et celles qui
ont souscrit des accords de branche. Les autres
secteurs verraient leur charge fiscale augmenter
de 1,6% de la valeur ajoutée.
La Belgique à la traîne
Cette augmentation reflète le taux de taxation
environnementale belge. La Commission
européenne établit chaque année un classement
des pays européens sur base des recettes
de fiscalité environnementale. Exprimées en
pourcentage du PIB, nous serions 22 e sur 27 en
2007. C’est surtout dans le domaine des taxes sur
l’énergie que nous serions à la traîne, avec une
25 e place sur 27.
Selon l’angle d’attaque, les statistiques peuvent
mener à des conclusions différentes. Si les
recettes belges sont en dessous de la moyenne
européenne, elles n’en restent pas moins
comparables à celles de nos deux grands voisins
l’Allemagne et la France. Si la moyenne pondérée
européenne se situe à 2,5 pour les 27 pays de
l’EU, elle est de 2,1 en Belgique et en France et de
2,2 en Allemagne.
Transport et logement en ligne de mire
Le Conseil ayant exclu l’industrie de son champ
d’investigation, il formule des recommandations,
principalement pour le secteur du transport et le
logement :
• Pour le logement, l’augmentation de la fiscalité
environnementale ne peut qu’accroître la
facture énergétique, surtout pour ceux qui se
chauffent au mazout. Le Conseil prône une
compensation seulement pour les bas revenus
sous forme de chèque énergie.
• Pour le transport, il apparaît que les «coûts
externes» sont supérieurs à la fiscalité actuelle.
La seule exception à ce constat est celle de
l’utilisation de la voiture aux heures creuses.
Si le Conseil plaide pour une suppression
progressive du régime fiscal particulier des
voitures de sociétés, il recommande néanmoins
de ne pas revenir sur le principe de la déduction
des frais de déplacement du domicile au lieu de
travail, qui constituent des dépenses à charge
des salariés. Il se dit également favorable
au maintien des avantages octroyés pour
l’utilisation des moyens de transports les moins
polluants et l’introduction d’une gradation entre
les transports en commun et le co-voiturage
• Pour le transport des marchandises, le
Conseil prône une tarification au kilomètre qui
a le mérite de mettre sur le même pied les
transporteurs nationaux et étrangers et évite
donc le problème de compétitivité.
Et pourtant…
Face à ces différentes réflexions, rappelons
toutefois que la fiscalité environnementale est
loin d’être absente en Belgique. Le niveau fédéral
prélève une part importante de ses recettes au
travers des accises sur les énergies fossiles,
sans parler de la taxe frappant les producteurs
d’électricité nucléaire. Il prélève également une
écotaxe sur les appareils photos jetables, les
piles ainsi que les récipients contenant certains
produits industriels à usage professionnel. Une
cotisation d’emballage frappe par ailleurs des
récipients pour boissons.
Dans nos Régions existent des taxes sur les
déchets, les eaux usées, les sites économiques
désaffectés, les automates, le transport de gaz et
d’électricité (sous forme de redevance de voirie),…
Les camions voient leur coût d’utilisation majoré
par l’eurovignette et les voitures par des «écomali»,
fonction des émissions de CO 2, qui ont pour
effet d’augmenter les taux des taxes de mise en
circulation. Il en va de même des avantages en
nature pour utilisation de voitures qui sont aussi
fonction des émissions CO 2.
Par ailleurs, des impositions «en nature»
prennent la forme de limitation de production de
CO 2 ou de fourniture de certificats verts par les
producteurs d’électricité «grise» pour réduire
le coût des producteurs d’électricité «verte»,
sous peine de se voir frappé d’amendes «non
déductibles fiscalement».
36. Dynamisme Mars-Avril 2010
ent
Toutes ces impositions en nature et en monnaie
sonnante ont pour effet d’augmenter le coût des
énergies et matières utilisées.
40 nouvelles mesures
Le Secrétaire d’Etat à la fiscalité environnementale
a fait le relevé de plus de 40 mesures pouvant
contribuer à la réduction de notre production de
(2)
CO 2 .
Parmi celles-ci relevons que certaines mesures
favorables aux contribuables sont déjà entrées en
vigueur. Citons à titre d’exemple :
• les prêts verts (avec réduction des taux d’intérêt)
• une circulaire exonérant certains
investissements économiseurs d’énergie d’une
majoration du revenu cadastral
L’idée du Secrétaire d’Etat Clerfayt est de
diminuer la charge fiscale pesant sur le travail
pour la remplacer par une augmentation des
taxes frappant la consommation d’énergie
fossile. Certains lui ont fait remarquer qu’en cette
période de déficit budgétaire important, l’exercice
risquait de ne pas être neutre budgétairement.
Taxés deux fois ?
Par ailleurs, nous devrons apprendre à décrypter
ces nouvelles mesures. Un exemple simple. Il est
question d’introduire une taxe CO 2 de 17€ la tonne.
Dans le même temps, la règle du cliquet permet
lors de la baisse du prix du pétrole d’augmenter
les accises à concurrence de 50% de cette baisse.
Or, 1.000 litres de diesel génèrent 2,66 tonnes de
CO 2. Si grâce au cliquet les accises sur le diesel
augmentent de 45 euros la tonne, cela équivaut
à l’introduction d’une taxe CO 2 de 17€. Dès lors
si une taxe CO 2 est introduite en maintenant le
mécanisme du cliquet le risque est de se voir taxé
deux fois grâce à deux mécanismes distincts.
Et en Wallonie ?
Notons aussi que la Région wallonne n’est
pas restée inactive dans le domaine de sa
compétence fiscale. Ainsi, à titre d’exemple,
citons les rénovations d’habitations en maisons
passives qui sont exonérées partiellement et
temporairement de précompte immobilier
(décret du 10 décembre 2010 d’équipé fiscale
et d’efficacité environnementale pour le parc
automobile et les maisons passives).
Dynamisme Mars-Avril 2010 .37
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
LES ENTREPRISES AUSSI ONT UN RÔLE À JOUER
2010, Année de la biodiversité
L’année 2010 a été consacrée année internationale de la biodiversité. C’est l’occasion pour
Dynamisme de faire le point sur la relation entreprises-biodiversité, au moment où l’Europe
réfléchit à une nouvelle stratégie.
par Cécile NEVEN
(1) Marc Mormont (Univ. Lg,
opportunités d’une approche
d’évaluation éco-systémique,
exposé CESRW, mai 2008).
La biodiversité est une priorité essentielle
pour l’Union européenne en matière
d’environnement et ses objectifs sont
intégrés dans la stratégie de développement
durable de l’UE. En 2001, l’Union européenne s’est
fixé comme objectif d’enrayer la diminution de la
biodiversité dans l’UE à l’horizon 2010. Cet objectif
a donné lieu au développement d’un plan d’action
en faveur de la biodiversité (2006) ainsi qu’à des
efforts plus intenses déployés dans l’application
des directives «Oiseaux» et «Habitats». Ces
directives constituent la pierre angulaire de
la législation de l’Union européenne dans le
domaine de la conservation de la nature et le
réseau Natura 2000, qui couvre 17% du territoire
européen, représente le plus grand réseau de
zones protégées au monde.
Pour résumer, l’objectif était d’enrayer la
diminution de biodiversité d’ici 2010, de
réduire les effets nuisibles du commerce
international, de lutter contre le changement
climatique, de renforcer le processus décisionnel
communautaire, et d’améliorer la participation
du public. En dépit des efforts consentis, il
apparaît que l’objectif fixé pour 2010 ne sera pas
atteint, quoique certaines améliorations aient été
constatées.
C’est dans ce contexte, qu’en mars 2009, le
Conseil des Ministres de l‘environnement a décidé
de doter l’UE d’une nouvelle perspective et de
nouveaux objectifs en matière de biodiversité dans
le cadre d’une stratégie qui doit être adoptée d’ici
la fin 2010 pour mettre en œuvre la Convention
des Nations-Unies sur la diversité biologique.
LES DIRECTIVES
«OISEAUX» ET
«HABITATS»
CONSTITUENT
LA PIERRE
ANGULAIRE DE
LA LÉGISLATION
DE L’UNION
EUROPÉENNE
DANS LE
DOMAINE DE LA
CONSERVATION
DE LA NATURE
38. Dynamisme Mars-Avril 2010
A l’heure où la Commission réfléchit à cette
nouvelle stratégie (une première communication
a été adoptée en janvier dernier), nous nous
sommes demandé comment les entreprises
étaient aujourd’hui concernées par la question
de la biodiversité. Les réponses sont multiples.
Code de l’environnement
A l’heure actuelle, en Région wallonne,
la protection de la biodiversité passe
essentiellement par la désignation de sites
protégés (Natura 2000). Le statut de protection
Natura 2000 est attribué à des sites qui
constituent près de 13% du territoire wallon (alors
que l’activité industrielle n’en occupe qu’1%).
Cependant, l’approche Natura 2000 est vue,
par certains, comme obsolète, car figée et
uniquement «conservative». Selon cette thèse,
cette approche ne suffirait plus à répondre aux
objectifs internationaux, en d’autres termes, il
serait impératif de protéger la nature «ordinaire»
en plus de la nature «sacrée» . Il semble qu’il
faille créer la notion de services écologiques
et évaluer la valeur des écosystèmes et des
services rendus. A l’UWE, nous pensons qu’il
faut veiller à ne pas systématiquement donner
un statut comparable à l’ensemble des autres
zones (hors Natura 2000), zones dans lesquelles il
conviendrait plutôt d’inciter les entreprises
à développer des actions proactives.
Du point de vue législatif, les industriels sont
confrontés à la nécessité d’évaluer l’impact de
leurs activités sur la biodiversité, ce qui se traduit
par la rédaction de chapitres de plus en plus
étoffés sur la faune et la flore environnant le
site convoité, particulièrement si l’on se situe à
l’intérieur ou à proximité d’un site «Natura 2000».
Les entreprises sont aussi soumises à d’autres
dispositions du Code de l’Environnement relatives
à la responsabilité environnementale, qui
les obligent à réparer tout dommage environnemental
dont elles seraient responsables. Ceci
dit, l’absence de dispositions quant à l’évaluation
de ces dommages pourrait engendrer des
situations très variables. C’est une crainte des
entreprises.
Enfin, l’ensemble des législations environnementales
sectorielles (eau, air, bruit, sol, déchets, paysage
etc.) ont également pour objectif de préserver
l’environnement, et par conséquent la biodiversité.
Stratégie belge
En Belgique, la «stratégie nationale pour la
conservation de la diversité biologique,
l’utilisation durable des ressources naturelles
et la répartition équitable des avantages
qui résultent de l’utilisation des ressources
génétiques» établit un cadre pour atteindre
l’objectif européen essentiel : stopper la perte
de biodiversité.
Gembloux
Louvain
Lokeren
Sol
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Environnement
www.tauw.be
wallonie@tauw.be
Prélèvements, analyses et
conseils environnementaux pour l’entreprise
Apporter des solutions durables pour un environnement meilleur
Dynamisme Mars-Avril 2010 .39
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
Ce texte vise à s’assurer que les écosystèmes
restent capables de maintenir les services
écologiques desquels dépendent à la fois la
biodiversité et les êtres humains.
Un Plan fédéral pour l’intégration de la
biodiversité dans 4 secteurs fédéraux clés a été
rédigé, en application de cette stratégie.
La thématique «Biodiversité et entreprises» y est
abordée de deux façons : d’une part localement
(toitures vertes isolantes, installations de recyclage
de l’eau, exploitation forestière responsable, pêche
et agriculture durables, etc.), et d’autre part, en
axant la politique sur les chaînes de production
(responsabilité sociétale des entreprises etc.)
Une des pistes envisagées consiste à encourager
les entreprises privées à rechercher elles-mêmes
la meilleure façon de promouvoir la biodiversité
au niveau local ou mondial
Au niveau wallon, le Ministre Lutgen, en charge
(notamment) de la ruralité, de la nature, de la
Forêt et du Patrimoine, est occupé à la rédaction
d’un Plan «Nature», articulé autour de 3 axes :
intégration de la protection de la biodiversité dans
tous les secteurs d’activité (dont les parcs d’activité
économique), augmentation des zones protégées
et protection des espèces menacées couplée à la
lutte contre les espèces invasives. Le plan devrait
se traduire très prochainement par la rédaction
d’une trentaine de fiches comprenant objectifs,
actions et planning concrets. On cite notamment
l’objectif consistant à doubler en 5 ans la superficie
des réserves naturelles (soit y ajouter 10.000 ha).
Le Ministre axe aussi clairement son action sur la
sensibilisation du grand public, avec le site www.
biodiversite52.be réalisé par la Direction générale
de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de
l’Environnement.
Approche pilote
L’UWE, dans le cadre du projet LIFE consacré à la
gestion collective de l’environnement au sein des
parcs d’activités économiques (PAE), a développé
des actions intéressantes en matière de biodiversité.
Les PAE sont en effet souvent considérés comme
des zones souffrant d’un manque d’aménagement
et d’entretien d’espaces tant au niveau des
parcelles privées (entreprises) qu’au niveau des
parcelles publiques.
De plus, les entreprises qui verdissent leur
parcelle privée réalisent des aménagements
classiques : quelques arbres, de la pelouse rase,
des engrais et des pesticides. Ce type d’entretien
a un impact environnemental : dégradation de la
qualité des eaux, fragmentation des espaces de
nature, faible biodiversité.
L’enjeu du projet était de considérer l’entreprise
et le PAE comme un élément du maillage
et de promouvoir l’éco-aménagement et la
gestion différenciée sur les parcelles privées et
publiques. Ces actions en faveur de la biodiversité
apparaissent bénéfiques pour l’entreprise et le
parc d’activités de façon globale : attractivité
paysagère et image de marque, bien-être des
salariés, réduction des coûts d’entretien des
espaces (plus d'infos sur www.econetwork.eu).
40. Dynamisme Mars-Avril 2010
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
Les artères du
développement régional
par Samuël SAELENS
L’intérêt porté quasi quotidiennement par les médias aux voies fluviales, ferroviaires ou
routières en est une des multiples preuves : les infrastructures de transport participent de
façon décisive au développement économique et social d’un territoire. Pour les entreprises, il
est impératif de mettre ces infrastructures au cœur de toute stratégie économique régionale,
pour notamment leur permettre d’assurer leurs investissements et compétitivité futurs.
La question des infrastructures de transport
est centrale pour la Wallonie. Centrale
parce que les entreprises situées en
Wallonie ont besoin d’un système performant de
transport pour vivre et se développer. Centrale
parce que la Wallonie est en concurrence avec
de nombreuses régions voisines pour l’accueil
d’investisseurs pour lesquels la qualité des
infrastructures occupe une place de choix
dans leur grille de décision. Centrale parce
que la Wallonie est dans le cœur logistique de
l’Europe. Centrale parce que les infrastructures
conditionnent aussi, par leur qualité, les
possibilités de report modal et dès lors l’impact
du transport sur son environnement.
Mais quel est le constat aujourd’hui ? Petit tour
des trois principaux modes de transport.
Le réseau routier régional fait les frais de
nombreuses années de sous-investissements,
en particulier dans son entretien et ce, malgré
une augmentation notable du poste « entretien
» ces dernières années. Cette carence conduit
à la dégradation lente mais profonde du réseau
routier wallon et, dès lors, à une importante perte
de qualité des déplacements tant en termes de
circulation que de sécurité ou encore d’image.
Le plan de relance imaginé sous l’ancienne
législature par le gouvernement wallon, prévoit
d’injecter 600 millions d'euros dans la rénovation
et l’entretien des routes wallonnes. Ces 600
millions d’euros sont destinés à 1.175 chantiers
jugés prioritaires par la Région. Or, il apparait
aujourd’hui, notamment après l’hiver que nous
avons subi, que ce montant sera plus proche du
milliard. L’UWE apprécie la volonté affichée du
Gouvernement wallon de remise à niveau de notre
réseau routier mais regrette les sous-investissements
dont ce réseau a été l’objet pendant de
longues années (tant en termes de nouveaux projets
que d’entretien) et la forme de «moratoire»
sur certains investissements nouveaux.
Toutefois, si les choses semblent être prises
en main pour améliorer le réseau routier, la
multiplication des chantiers sur une durée très
courte fait craindre de graves problèmes de
fluidité sur le réseau. La gestion de ces chantiers
se devra donc d’être extrêmement bien réfléchie.
Les enjeux de l’amélioration du réseau des voies
navigables wallonnes quant à eux symbolisent à
merveille ceux de l’ensemble des réseaux de transport
: amélioration de l’infrastructure et de l’exploitation
du réseau, connexion aux voisins européens.
LA WALLONIE NE
PEUT SE PERMETTRE
DE RETARDER LES
INDISPENSABLES
TRAVAUX SUR LES
VOIES NAVIGABLES
AU RISQUE D’ÊTRE MISE
À L’ÉCART DES GRANDS
FLUX LOGISTIQUES
EUROPÉENS.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .41
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
UNE PARTIE DU
RÉSEAU FERROVIAIRE
SE TROUVE À L’HEURE
ACTUELLE À 80% DE
SA CAPACITÉ (PROCHE
DE LA SATURATION).
Les voies navigables sont face à de formidables
défis notamment représentés par la construction
du Canal Seine-Nord Europe en France et par
les partenariats que peuvent tisser nos ports
intérieurs wallons avec les grands ports de mer.
Les travaux pour parvenir à relever ces défis
sont identifiés au niveau régional. Bien que
les montants évoqués soient conséquents, la
Wallonie ne peut se permettre de retarder les
indispensables travaux sur les voies navigables
au risque d’être mise à l’écart des grands flux
logistiques européens. Les conséquences pour
de nombreuses entreprises implantées en
Wallonie et pour l’attrait d’investisseurs seraient
très importantes. L’UWE insiste donc sur la
planification, l’engagement budgétaire (public
ou PPP) et la mise en chantier adéquatement
échéancée de l’ensemble des travaux répertoriés.
Finissons ce tour incomplet par le rail. Selon les
données d’une étude en cours pour Infrabel, une
partie du réseau se trouve à l’heure actuelle à
80% de sa capacité (proche de la saturation). Cela
engendrera, à court et moyen termes, un certain
nombre de problèmes. A plus long terme, le
réseau ferroviaire belge ne pourrait plus absorber
la charge de trafic supplémentaire lié au transfert
des marchandises de la route vers le rail souhaité
par les autorités. Des travaux d’investissements
et d’entretien sont donc nécessaires. Dans
ce cadre, l’UWE plaide premièrement pour le
respect des travaux et budgets prévus aux plans
d’investissement d’Infrabel et de la SNCB, seuls
capables d’assurer la pérennité de ce mode
de transport. L’UWE souhaite également le
développement de partenariats public-privé pour
les infrastructures ferroviaires libérant ainsi des
montants nouveaux susceptibles de permettre
ou d’accélérer les investissements. Enfin, l’UWE
plaide pour que les choix des autorités régionales
soient plus équilibrés et se fassent davantage au
profit du réseau et du transport de marchandises.
La Wallonie dispose d’un réseau dense et
relativement exceptionnel d’infrastructures de
transport mais qui souffre de réelles carences
d’entretien et de mises à niveau. Ces réseaux
pèsent certes lourd dans le budget régional mais
ils sont absolument essentiels au développement
de la Wallonie et de ses entreprises par les
rôles de levier et d’attractivité qu’ils jouent sur
l’économie. La mise à niveau et l’amélioration
de l’ensemble des infrastructures de transport
sont aujourd’hui indispensables et urgents. La
qualité des infrastructures de transport doit
être un objectif prioritaire du Gouvernement.
Le manque de moyens et la crise ne peuvent
être prétextés, au contraire, les enjeux sont
trop importants. Par exemple, une planification
claire des travaux est un élément clé pour les
décisions d’investissement et la programmation
des activités des entreprises Il faut dès lors
une véritable rationalisation de l’utilisation
des moyens publics et une vision régionale
prospective, ambitieuse et décloisonnée de
ce sujet..
POSITION PAPER
DE L'UWE
Toutes ces considérations
sont détaillées dans une note
que l’UWE a adressée au
Gouvernement wallon. La note
contient également des points
de vue sur les aéroports, les
plateformes multimodales et
le réseau de canalisations,
trop souvent oublié.
La note est téléchargeable
sur www.uwe.be, rubrique
«Publications».
Un port intérieur
tourné vers l’extérieur
© SPW-DPVNI
© PAL - EXPERIENCE COMMUNICATION
© SOMEF
Quai de Maestricht, 14 • 4000 Liège
Tél.: +32 4 232 97 97 • Fax: +32 4 223 11 09 • E-mail: portdeliege@skynet.be • Site Internet: http://www.portdeliege.be
© SOMEF
42. Dynamisme Mars-Avril 2010
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Un défi aussi pour
la recherche européenne
L’Union européenne vient de présenter sa nouvelle vision stratégique, intitulée «Europe 2020».
Elle doit poser les fondations d’une croissance intelligente (basée sur la connaissance et
l’innovation), durable (plus verte) et inclusive (favorisant l’emploi et la formation et luttant
contre la pauvreté). La recherche en matière de développement durable supporte cette vision
et contribue à apporter des solutions via des technologies plus propres ou de remédiation.
L’objectif est de s’assurer que le développement socio-économique actuel ne compromette pas notre avenir.
par Stéphane WAHA et Isabelle TREUTTENS
Le septième Programme-cadre européen
de Recherche et Développement (7 e PCRD)
doit permettre à la recherche européenne
de répondre aux besoins de R&D exprimés dans
la stratégie européenne de développement
durable renouvelée en juin 2006. Cette dernière
met en exergue le besoin de renforcer la
recherche et le développement technologique
pour traduire les 7 défis fondamentaux du
développement durable en actions concrètes.
Ces «key challenges» sont les suivants: le
changement climatique et l’énergie propre,
le transport durable, la production et la
consommation durable, la meilleure gestion
des ressources naturelles, les menaces en
matière de santé publique, l’inclusion sociale,
la démographie et la migration et enfin, la lutte
contre la pauvreté.
Concrètement, la recherche européenne peut
aider à concrétiser ces enjeux à trois niveaux.
Tout d’abord, elle peut aider les décideurs
politiques à fixer des seuils et des standards
adéquats pour rencontrer les objectifs sociétaux,
comme ceux liés à la sécurité de nos chaînes
alimentaires ou encore à la préservation de nos
ressources. L’exemple le plus connu reste sans
doute l’objectif de limitation des gaz à effet de
serre afin de restreindre l’augmentation attendue
des températures à un niveau tolérable.
Un autre exemple vient du projet IBIOLAB, dans
lequel plusieurs sociétés wallonnes ont été
impliquées (voir article p. 49). Il a débouché sur
la formulation de lubrifiants respectueux de
l’environnement et leur labellisation au niveau
européen.
"LA NOTION DE
DÉVELOPPEMENT
DURABLE EST AMBIGÜE
ET RELÈVE DES
CHAMPS SCIENTIFIQUE,
TECHNIQUE, MORAL
ET POLITIQUE"
Nicole DEWANDRE,
Direction Générale de la
Recherche, Union Européenne
Dynamisme Mars-Avril 2010 .43
SPÉCIAL ENVIRONNEMENT
La recherche produit également des solutions
technologiques aux problèmes environnementaux.
Par exemple, les recherches sur les matériaux
composites menées dans les projets aéronautiques
permettent d’alléger les structures et de réduire la
consommation en carburant. La société Wetlands a
quant à elle développé, dans le projet SOPHIED, des
voies de production de molécules de colorants textiles
à base de champignons, molécules qui peuvent
remplacer les colorants actuellement en utilisation
mais dont la charge polluante est très élevée.
La recherche permet aussi d’élever le débat
sur la notion-même du développement durable,
en questionnant nos modèles d’organisations
économiques et sociaux et en vue de tester de
nouveaux business models qui intègrent plus
naturellement les différentes composantes
du développement durable. "La notion de
développement durable est ambigüe et relève
des champs scientifique, technique, moral et
politique, estime Nicole Dewandre, cheffe de l’unité
«Développement durable» à la Direction générale
de la Recherche. Il faut trouver un chemin entre
le catastrophisme et le déni, et faire droit à la
question du sens au
même titre qu'à l'arbitrage
entre les différents intérêts en
présence".
e".
Enfin, un autre pan de la recherche erch
vise
à
développere des
outils pour la politique du
développement emen
en
durable, à savoir des outils
d'évaluation et de monitoring orin
ing (indicateurs).
icat
Afin d'évaluer la contribution du 7 e PCRD à la
stratégie européenne du développement durable,
une grille, en phase de finalisation, permettra
de faire le lien entre les sujets du 7 e PCRD et les
enjeux du développement durable. "Cette matrice
nous offre une lecture croisée entre la stratégie
du développement durable et le PCRD, explique
Nicole Dewandre. Elle nous permettra de voir
quels sont les projets financés du 7 e PCRD qui
rencontrent les key challenges et d’en dériver
le besoin pour des recherches ciblées sur des
enjeux qui seraient mal couverts".
A terme, cet exercice pourra être réalisé au
niveau de notre région, et permettra de mesurer
l’intégration de la Wallonie dans la stratégie
européenne de développement durable.
Par ailleurs, la DG Recherche de la Commission
européenne a récemment lancé l’initiative
RD4SD (Recherche et Développement au profit
du Développement durable) afin de voir comment
la recherche européenne, au-delà du 7 e PCRD,
peut s’atteler au développement durable et, aussi,
comment cette contribution peut être mesurée.
En s’attelant ant à l’exercice, le NCP-Wallonie espère
pouvoir contribuer utilement à la définition du
périmètre du 6 e pôle de compétitivité tivi
té et à sa
connexion aux enjeux internationaux.
nation
a
44. Dynamisme Mars-Avril 2010
Actions / International
CELLULE MARKETING INTERNATIONAL DE L'UWE
Une nouvelle grappe à l'exportation
par Etienne COLLIN
C’est l’une des conséquences de la crise et de la mondialisation : la bataille sur les prix
fait rage. Pour nos entreprises industrielles, la concurrence est chaque jour plus dure
avec les pays émergents. L’occasion de se positionner autrement, via la consultance .
L’UWE teste actuellement une nouvelle grappe autour de cette expertise pointue..
LA MÉTHODOLOGIE
DES GRAPPES OUVRE
DES DÉBOUCHÉS
PROBABLEMENT
INACCESSIBLES
POUR DES
ENTREPRISES
PRISES
INDIVIDUELLEMENT.
nous avançons dans
ce projet avec une association de
"Actuellement,
consultants, WalldoWell, qui réunit
des experts en ressources humaines, en
management, en mise à niveau d’entreprises,
en certification, en supply chain, en gestion,…
leurs compétences sont reconnues ici et nous
sommes occupés à tester la manière dont
elles sont reçues à l’étranger". précise Etienne
Collin, Conseiller au sein de la Cellule Marketing
International de l’UWE.
Il a donc été décidé de créer une grappe
«consultance». La première mission exploratoire,
qui devait donc valider la faisabilité de l’opération,
emmène la Cellule Marketing International de
l’UWE en pré-mission au Maroc. Deux étapes
à la clé : Rabat et Casablanca. "En fonction
des résultats, nous pourrions alors repartir en
mission, mais cette fois avec des consultants
de la grappe".
L’objectif serait multiple pour les membres
de la grappe : trouver à s’associer avec des
experts locaux, voire décrocher des contrats
en direct avec des sociétés marocaines. "Notre
interlocuteur est le patronat marocain, le
CGEM, avec lequel l’UWE a signé des accords
de collaboration. Mais sur place, notre agenda
prévoit des rencontres avec les chambres de
commerce de Casablanca et Rabat. Sans négliger
les grands donneurs d’ordre. Nous devons aussi
voir s’il y a des attentes particulières par rapport
à certains profils ou à certaines expertises en
consultance".
Force et faiblesse de cette grappe, la taille
des sociétés qui la composent : du consultant
indépendant au bureau de consultance, la taille
de l’effectif peut varier fortement. "Raison pour
laquelle l’approche groupée sera plus que jamais
essentielle".
WallDoWell
Wall do Well se définit comme l'association wallonne de référence de conseil aux entreprises. Elle existe depuis
mai 2006. L’institution regroupe tous les secteurs de la consultance. Sa structure est fédérative, sur une base
associative et participative. Un secteur de services intellectuels (tertiaire avancé) de très haute qualité.
Les grappes à
l’exportation de
l’UWE
La grappe est un ensemble
d’entreprises complémentaires
produisant des services et
des biens pour un secteur
déterminé sélectionnées
avec l’aide d’entreprises
leaders. Certaines sont en
développement : la grappe
"consultance" est la dernière
en date, aux côtés de la
grappe "transport ferroviaire"
et de la grappe "transport
d'électricité". Quant aux
grappes existantes, elles
sont au nombre de 10 :
• grappe cimentière
• grappe environnement
• grappe équipements
alimentaires
• grappe ingrédients
alimentaires
• grappe mines et carrières
• grappe pétrochimique
• grappe pharmaceutique
• grappe sidérurgique
• grappe sucrière
• grappe verrière
Dynamisme Mars-Avril 2010 .45
Missions princières : un effet levier !
Y aller ou pas ? Telle est la question que se posent nombre d’entreprises lors du choix de telle ou
telle mission à l’étranger. Entre contraintes du protocole et effet d’aspiration, l’équilibre est souvent
subtil. Mais le constat est unanime : une mission princière ouvre des portes et même plus !
Guillaume de Gaiffier est conseiller à la cellule Marketing International de l’UWE. Il a vécu de l’intérieur la mission
princière au Maroc. Pour lui, il n’y a pas de doute : "Certaines entreprises peuvent légitimement se demander
quelle place leur sera réservée au milieu des contraintes protocolaires et politiques. Mais c’est oublier que leur
arrivée et leur programme sur place sont préparés p par les attachés économiques et commerciaux de l’Awex, ,qui
peuvent s’y consacrer totalement. Car c’est l’Ambassade qui gère le reste. Et puis, les grosses entreprises ont,
généralement leur propre structure dédiée à l’exportation et elles ne passent plus nécessairement pas l’Awex.
Tout profit donc pour les plus petites…"
A son niveau, Guillaume de Gaiffier conçoit généralement ces missions princières comme des missions
exploratoires, qui doivent surtout lui permettre de rencontrer de hauts dirigeants loca
ux ou des donneurs d’ordre
de premier plan. "Ce n’est que dans un deuxième temps que je reviens
sur place avec les entreprises de nos
grappes. Cette organisation en grappe est complémentaire de l’approche
de l’Aw
Awex : nous parlons de synergies et
de complémentarités, absolument pas de concurrence".
Retombées concrètes
Au Maroc, il incombait d’approfondir le travail de la grappepe ferroviaire, qui s’était déjà rendue sur
place
en 200
7.
Des
conta
cts avaient été noués, certaines entreprises étaient retourn
ées ensuite en solo, o, mai
s cette e fois
s-ci
l’occasion était trop belle pour
la grappe
de po
uvoir profiter à plein de l’effetfet d’aspiratio
n de la miss
issioni du
Prince Philippe : au milieu de 2000 industr
iels belges, les 11 représ
senta
nts d’entreprises
actives dans le secteur ferroviaire re ont pu bénéfiicier
d’un nprog
ogramme alléchant : une
journée complète de séminaire ave
c les res
ponsables de
l’ONCF, la «SNCB» locale.
"Chaque entreprise avait un agenda rempli
de rendez-vous B-to-B, avec des ingénieurs
ou des
acheteurs marocains de sa spécialité,
et les représentant
s de l’UWE ont,
eux, rencontré
le top-ma
nagement de l’ONCF".
Derrière l’effe
t de grappe et le
parrainage d’une grosse entrepris
se d
u s
ecteureu pour
«ouvrir r des portes
» à ses fournisseurs et sous-traitants, se cachai
it un
aut
re obj
ectif :
"Démontrer qu
e la complémentarité au sein
d’une grappe perme
etta
tait
d’offrir du
cl
é-sur-porte au client, par exemple au niveau de so
us-ens
embl
es, comm
e
les plafonds : le client préfère recevoi
oir unepièce usinée
, entièrementt câbl
ée
et équipée, plutôt qu’une sorte de puz
zle dont la compatibilité
n’
est
garantie que sur papier". Concrètem
ment
, cela donne aussi des asso-
d’offre inaccessibles en solo : c’e
’es
tl
le cas d’un dossier encore confi-
dentiel. Les entreprises semblent
avoir bien compri
s tout
l’intérêt
de cette approche. Si elleses disposen
ent parfois de leur proprep service
export, elles gagnent parfois à être
prése
ntes dans une grappe avec
l’une de leurs filiales ou avec une activi
vité
de
niche.
ciations moment
anées pour répondr
ndre,
collectivement,
à des
appels
Autre retombée : les invitations d’acheteurs.
Casa
Tra
nsp
ort, l’en
-
treprise publique chargée de la gest
ion du transport en commun
du Grand Casablanca et donc
futur gestionnaire du tramway
de
Cas
ablanca s’est montrée intéressée é de pouvoi
oi
r renc
encont
ontrer
les
industriels, les fabricants be
lges de syst
stème
èmes et infrastructures
liés. Ils ont aussi émis
le so
uhait
de rencontrer leurs clients
locau
aux :
les
explo
itants
belge
lges que sont la STIB, mais
aussi les TEC
et
De Lij
ijn.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .47
Actions / En direct
PARTNERING EVENT
Collaboration Catalogne-Wallonie
par Isabelle TREUTTENS
Le Louvain-la-Neuve Science Park, membre de SPoW (Science Parks of Wallonia) et le
NCP-Wallonie ont organisé, le 4 mars dernier, un partnering event réunissant près de
40 entreprises et centres de recherche catalans et wallons. L'occasion leur a été donnée d'y
présenter leurs idées de projets et d'y rencontrer, en «face to face», des partenaires potentiels.
Fort de ses contacts avec le Parc scientifique
de Gérone, le Louvain-la-Neuve Science
Park, membre de SPoW (Science Parks
of Wallonia) a initié cet événement, auquel le
NCP, qui y a présenté les diverses opportunités
de participer à des projets internationaux
de recherche collaborative, a apporté sa
méthodologie et ses contacts wallons. C’était par
ailleurs la première fois qu’un partnering event
était organisé spécifiquement dans le cadre d’une
collaboration entre parcs scientifiques, avec
le soutien de leurs agences de développement
économique respectives : ACC10 et l'AWEX.
Les synergies entre les deux régions ne sont pas
négligeables puisque Wallons et Catalans ont
collaboré à 99 projets du 6e Programme-cadre
européen de Recherche et Développement
(6 e PCRD) et à déjà 19 projets du 7 e PCRD, qui
court jusque 2013.
Il n'en reste pas moins que pour les sociétés,
la participation à ce type d'événement constitue
l'une des pistes privilégiées pour trouver des
partenaires. "Il est difficile d'entrer en contact avec
une société et d'y trouver la bonne personne pour
votre thématique, déclarait Marco Brinkman, de la
société catalane Airborne Composites. La Wallonie
a une compétence certaine dans le secteur de
l'aéronautique et des composites. La Sonaca
constitue un objectif pour nous. Nous n'avons
jamais eu la possibilité de les rencontrer en «face
to face». Ils sont ici et ce sera l'endroit idéal pour
leur parler et leur expliquer notre projet".
Même son de cloche du côté de Denisa Gibovic
(SAM - Catalogne) : "Cet événement constitue
une belle opportunité pour nous. Nous espérons y
trouver des partenaires. Ce qui est important, c'est
le «face to face». C'est beaucoup plus facile de
communiquer avec quelqu'un que vous avez déjà
vu que de tenter d'entrer en contact par e-mail
avec quelqu'un que vous ne connaissez pas".
Autre avantage de ce type d'événement, selon
Philippe Mack, de Pepite: "il y a une «présélection"
des participants qui est faite par le NCP et
qui nous facilite la vie. J'aurais pu trouver des
partenaires qui ont la même envie que nous de
développer la recherche, mais j'y aurais passé des
journées complètes. J'ai rencontré des personnes
intéressantes ici. Pas forcément pour faire de la
recherche, mais du développement commercial".
Si vous avez une idée de projet et que vous
souhaitez trouver les partenaires adéquats
pour former votre consortium, n'hésitez pas à
prendre contact avec l'équipe du NCP-Wallonie
(0800.1.6279). Elle organise régulièrement
des événements de ce type. Tenez-vous informés
via ses newsletters (www.ncpwallonie.be).
PRÈS DE 40
ENTREPRISES
ET CENTRES DE
RECHERCHE CATALANS
ET WALLONS ONT
EU L'OCCASION DE
PRÉSENTER LEURS
IDÉES DE PROJETS
ET DE RENCONTRER,
EN «FACE TO FACE»,
DES PARTENAIRES
POTENTIELS.
Dynamisme Mars-Avril 2010 .49
Actions / Recherche européenne
VALBIOM
En route vers des lubrifiants
respectueux de l’environnement !
Le projet IBIOLAB, qui s’est clôturé en septembre 2009, a débouché
sur la formulation de nouveaux biolubrifiants. L’objectif est
maintenant d’aller jusqu’au marché.
par Isabelle TREUTTENS
Aider les PME à développer de nouveaux
biolubrifiants, accroître leur présence
sur le marché et obtenir l’Ecolabel leur
permettant d’accéder à une large gamme de
secteurs industriels, tels sont les objectifs du
projet IBIOLAB, auquel a participé l’association
wallonne ValBiom. Cette dernière compte, parmi
ses membres, des sociétés, des centres de
recherche, des associations et des particuliers
dans le domaine de la valorisation non-alimentaire
de la biomasse.
Les lubrifiants constituent un élément clé de tout
équipement mécanique. Ils sont utilisés dans
les secteurs du bâtiment (huiles de décoffrage),
du bois (huile de chaîne de tronçonneuse), des
transports (huiles moteur) et des systèmes
hydrauliques (fluides hydrauliques). Actuellement,
plus de 95% des lubrifiants sont à base d’huiles
minérales, qui polluent l’environnement. Il est
donc primordial de leur trouver une alternative
plus écologique. D’où l’intérêt du projet IBIOLAB,
financé sous le 6 e Programme-cadre européen
de Recherche et Développement (6 e PCRD –
Recherche collective : voir encadré). "Nous
sommes intervenus à trois niveaux dans ce projet,
qui a débuté en 2006 : la veille technologique
et économique, la communication et enfin, la
dissémination et l’exploitation des résultats,
précise Julie Roïz, Project Manager chez
ValBiom. Ce dernier point a représenté une partie
importante de notre travail".
Une philosophie particulière
En effet, ce projet collectif présente un caractère
particulier puisque les résultats de la recherche
n’appartiennent pas aux PME mais aux quatre
associations partenaires du projet (les IAG, voir
encadré). "Il a été difficile de faire comprendre la
philosophie du projet aux partenaires, reconnaît
Julie Roïz. Au début, il y avait une certaine
réticence des PME.
Le NCP-Wallonie a été le seul à pouvoir nous
apporter le soutien dont nous avions besoin à
ce niveau-là. Nos compétences en propriété
intellectuelle étaient minimes. Il nous a épaulés
dans la construction du PUDK (Plan for Using
and Disseminating the Knowledge)".
Ce document résume la stratégie commune
des 22 partenaires du projet en matière de
dissémination et d’exploitation des résultats.
Il comporte également les questions relatives à
la propriété intellectuelle, dont la bonne gestion
est cruciale dans ce type de projet. En effet,
tout en veillant à disséminer largement certains
résultats de la recherche parmi les acteurs
industriels du secteur concerné, il faut veiller à
préserver les intérêts légitimes des entreprises
qui ont contribué au succès du projet. C’est un
exercice d’équilibriste auquel s’est livré ValBiom
avec l’aide du NCP-Wallonie.
"IBIOLAB est clôturé depuis septembre 2009,
mais le travail de ValBiom et de nos partenaires
se poursuit, en collaboration avec des juristes",
poursuit Julie Roïz.
Un marché porteur
Les lubrifiants d’origine végétale s’avèrent être un
marché porteur puisque leur utilité est indéniable
dans les applications où la récupération des
lubrifiants est quasi-impossible. Pour anticiper
cette progression du marché, plusieurs
partenaires du projet envisagent de participer
à un projet du programme CIP Eco-innovation
pour établir une filière d’approvisionnement de la
base de biolubrifiants développée dans le projet
IBIOLAB et pour la commercialiser. "Nous avons
présenté les résultats scientifiques du projet
à la Commission européenne qui pourrait leur
donner une suite, commente Julie Roïz. L’idée
est de combler le vide entre la recherche et le
développement industriel. L’objectif est d’aller
jusqu’au marché".
"L’IDÉE EST DE
COMBLER LE
VIDE ENTRE LA
RECHERCHE ET LE
DÉVELOPPEMENT
INDUSTRIEL"
Julie ROÏZ (ValBiom)
IBIOLAB :
22 partenaires
dont 6 Wallons
Parmi les 22 partenaires du
projet IBIOLAB (coordonné
par l’ITERG), 6 sont wallons.
Il s’agit de ValBiom, Lubrix,
Vandeputte Oleochemicals,
Sogelub, BfB Oil Research
et la Faculté universitaire
des Sciences agronomiques
de Gembloux (aujourd’hui
Gembloux Agro-Bio Tech).
Recherche collective: principes de base
Sous le 6 e PCRD, le dispositif de recherche collective était spécialement adapté aux associations et groupements de PME qui
étaient les titulaires exclusifs des droits de propriété intellectuelle. La diffusion des résultats à de grands ensembles de PME
et la formation du personnel étaient une composante majeure de ces projets. Le consortium devait, au minimum, être
composé de trois associations/groupements indépendants de PME (IAG), au moins deux universités ou centres de recherche
(RTD performers), et de 2 à 5 PME particulières. Ce type de projet existe toujours sous le 7 e PCRD, mais sous une autre
dénomination: il s’agit des projets intitulés «Recherche au profit des PME».
Pour tout support dans
l’élaboration de vos projets de
recherche européens, n’hésitez
pas à prendre contact avec l’équipe
du NCP-Wallonie : 0800 1 6279
www.ncpwallonie.be
50. Dynamisme Mars-Avril 2010
Réseaux / E-Wallonie
L’ENTREPRISE
EN LIGNE
Développez votre entreprise
grâce aux Technologies
de l’Information et de la
Communication.
Une rubrique proposée
par l’Agence Wallonne des
Télécommunications.
ACCÈS FIXES ET MOBILES
Comment choisir
son accès à internet
A l'heure où disposer d'un accès Internet semble
une évidence, l'AWT fait le point sur les différentes
technologies d'accès fixes et mobiles à Internet.
LE CHIFFRE
81%
En 2008, 81% des entreprises
étaient connectées à Internet
via l’adsl. Pour les entreprises
wallonnes, l'évolution vers
le très haut débit n'est pas
encore à l'ordre du jour sauf
pour les grandes entreprises.
Cela tient principalement
au fait que 94,5% des
entreprises qui emploient
5 à 50 travailleurs, n'ont
pas la masse critique pour
rentabiliser cette technologie.
ON THE WEB
www.seriousgame.be
Le 4 mai 2010 à Imagix-
Mons, l'AWT organise avec
le MIC, les clusters TIC et
Twist, le Be-ODL, le Forem,
les Centres de compétences
TIC, Belle productions, Now.
be et See&Touch, la 1ère
conférence sur le jeu sérieux
en Belgique francophone.
L’exploitation du jeu en
contexte dit «sérieux»
(marketing, communication,
formation, simulation, etc.) est
en plein essor! Les exemples
d’application ne cessent de se
multiplier dans l’entreprise,
l’enseignement, l’armée, le
monde médical, etc.
Les utilisations peuvent être classées en
deux grandes catégories: soit à partir
d'un lieu d'accès fixe, comme le siège de
l'entreprise, soit d'un lieu d'accès mobile, ce qui
est fréquent dans certains métiers. Il ne s'agit
toutefois pas d'une stricte distinction entre
connexions filaires et non filaires. Il est en effet
possible d'employer une technologie de liaison
sans fil, comme par exemple le satellite, pour
se connecter à Internet à partir d'un lieu fixe.
Connexions "fixes"
La ligne téléphonique classique
C’est la première solution apparue sur
le marché. Elle consiste à se raccorder à
Internet via la ligne téléphonique ordinaire
par l'intermédiaire d'un modem analogique.
Cette formule est désormais abandonnée
par la majorité des fournisseurs d'accès.
Les technologies xDSL et câble
Evolution technologique majeure, les
technologies xDSL ont été déployées
massivement depuis le début des années
2000. La technologie la plus connue, car
la plus répandue est l'ADSL. C'est une
technologie asymétrique: le débit de
téléchargement de données est nettement
plus élevé que le débit d'envoi. Outre l'ADSL
avec ses variantes plus rapides (ADSL2,
ADSL2+), il faut également citer le VDSL et
du VDSL2. Comparable à l'ADSL, il permet
des débits nettement supérieurs. Le câble
et l'ADSL apparaissent donc actuellement
comme une solution optimale au niveau
du rapport qualité/prix pour la plupart
des besoins d'indépendants, de PME et de
petites structures publiques ou associatives.
La ligne louée
Avant l'apparition de la fibre optique et du
SDSL, la ligne louée (sur la paire de cuivre)
était la solution typique pour des connexions
à très haute disponibilité. Elle bénéficie
généralement d'un service de monitoring du
réseau 24 heures sur 24 et d'une garantie
d'intervention rapide en cas de panne. Par
contre, il s'agit d'une solution plus chère
que le SDSL. Environ 3% des PME wallonnes
utilisent ce type de connexion.
La fibre optique
Même si les technologies xDSL sont
performantes, seule la fibre optique offre
toutes les garanties pour les capacités
toujours plus grandes en bande passante
qui sont nécessaires. Ce phénomène ne
fera que s'amplifier avec l'émergence
d'applications telles que le cloud computing
ou la télévision à la demande. En Belgique,
aucune véritable offre grand public n'existe
encore, à l'exception de deux projets pilotes
très limités. Par contre, plus d'un millier
d'entreprises disposent d'un tel accès pour
Internet, souvent pour leur téléphonie ou
l'interconnexion de bâtiments distants.
Le satellite
On signalera également les liaisons via une
antenne satellite. Cette solution est très peu
présente en Belgique compte tenu du bon
déploiement de l'ADSL et de l'Internet via le
câble de télédistribution.
Les connexions "mobiles"
Le réseau téléphonique cellulaire
Depuis le début des années 2000, les
connexions à très bas débit à Internet via
un modem intégré au GSM ont fait place
au GPRS et à Edge, permettant un accès
permanent à Internet tout en laissant la
possibilité de téléphoner ou de recevoir
un appel. La véritable révolution mobile
coïncide avec l'apparition de la 3G. Le confort
d'utilisation devient comparable à l'ADSL.
Le WiFi
Le WiFi est une solution de connexion sans
fil à courte distance (quelques dizaines de
mètres) à une antenne elle-même raccordée
à une liaison permanente à Internet (ADSL par
exemple). Ce type de connexion, lorsqu'elle
est disponible, permet de consulter Internet
avec un grand confort d'utilisation.
Le WiMAX
Porté par Intel en association avec d'autres
industriels, le WiMAX propose un accès
de grande portée. Il se positionne ainsi à
la fois comme un concurrent de la 3G et,
accessoirement, de l'ADSL et du WiFi.
Retrouvez l’article complet sur le portail des Technologies
de l’Information et de la Communication: www.awt.be
Dynamisme Mars-Avril 2010 .51
Réseaux / Manager positif
QUELLES ENTREPRISES GAGNANTES ?
Réparer la planète : la révolution
de l’économie positive
Les managers doivent être à la tête du changement. Quels bénéfices
économiques peut-on attendre d’une transition à une croissance plus durable ?
Ce qui est remarquable dans cette approche, c’est que chacun d’entre nous,
grâce aux choix qu’il pose lorsqu’il accomplit quelque chose, peut être acteur
du changement et du passage à l’économie positive.
par Maximilien ROUER, président de BeCitizen (www.becitizen.com)
"TOUT CE QUE L’HOMME
A DÉTRUIT, IL PEUT LE
RÉPARER À CONDITION
DE DÉMARRER
MAINTENANT"
Maximilien Rouer, expert APM
Imaginons un peu l’environnement dans
lequel l’essentiel d’entre nous vivrons
dans les années qui viennent et ce que
cela implique comme évolutions pour
les sociétés et les écosystèmes. D’après
le CNRS, en France, en 2030, le climat
sera en moyenne celui de l’été 2003. Ceux
qui ont passé les quinze premiers jours
de la canicule d’août 2003 en ville sans
climatisation apprécieront l’information.
Tous les acteurs économiques ne sont pas
égaux face à cette évolution. Certains vont
être capables d’en tirer profit, d’autres non
et ils disparaîtront. La règle de l’évolution
des entreprises, comme celle des espèces
ou des territoires, reste immuable : dans
un environnement donné, seuls les plus
adaptés survivent. Une entreprise qui dure
est une entreprise qui a su s’adapter à son
nouvel environnement, que celui-ci soit la
globalisation ou le changement climatique.
Et, justement, les gagnants du changement
climatique sont, en quelque sorte,
prévisibles. Les entreprises gagnantes
fourniront à leurs clients les produits ou
services leur permettant de réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre, ou
d’adapter leurs territoires aux évolutions
climatiques, ou encore de stocker du
carbone. Toutes les entreprises ne sont
pas concernées avec la même intensité.
Les plus sensibles sont celles dont la
consommation d’énergie est la plus forte,
à savoir les industries lourdes (chimie,
sidérurgie, papeterie, verrerie, cimenterie,
production d’électricité…), les transports,
le bâtiment et l’agriculture. Les moins
vulnérables, à priori, sont les entreprises de
service dont le métier est d’accompagner
les précédents d’un monde à l’autre (ce qui
les rend solidaires). Pour les entreprises
gagnantes, donnons quelques exemples...
Les entreprises permettant de réduire les
émissions de gaz à effet de serre sont celles
qui vendent de l’efficacité énergétique. Par
exemple, dans le bâtiment, il s’agit des
entreprises d’isolation. Évoquons aussi
les produits de substitution aux énergies
fossiles, tels que biocarburants, panneaux
solaires, géothermie, hydraulique, éolien et
nucléaire. Rappelons aussi une évidence :
si une entreprise peut se déplacer,
un territoire ne le peut pas. En cas de
changement de son climat, le territoire
doit donc s’adapter, c’est-à-dire adapter
ses infrastructures, ses logements et ses
réseaux. Des entreprises seront nécessaires
pour l’y aider. Dans l’un ou l’autre cas, les
entreprises utilisant du bois ou d’autres
produits issus de la photosynthèse pour
réduire la consommation d’énergie ou
pour adapter le territoire stockeront aussi
du carbone. Votre entreprise fait-elle
partie de celles qui vont aider l’économie
à réduire ses émissions, à s’adapter aux
changements climatiques ou à stocker
du carbone ? De la réponse à cette
question dépend en partie votre avenir.
Expérience
SOPHIE BERTHOLET EST MEMBRE DU COMITE DE DIRECTION DE
RANDSTAD BELGIUM ET PRESIDENTE DU CLUB APM LIEGE SIMENON.
"Depuis quelques années, beaucoup d’entre nous se désolent de voir la
planète aller de plus en plus mal. Et voilà qu’arrivent Maximilien Rouer
et son concept d’économie positive : on peut réparer la planète à travers
le développement d’activités économiques rentables (comme construire
des maisons qui rendent de l’énergie à la communauté) : une pierre,
deux coups ! Fantastique, non ? Surtout quand on est grand-mère et que
la perspective ne se limite pas à notre existence mais englobe soudain
des vies futures. Vivement que Néo et Zia grandissent et que je puisse
leur expliquer que notre génération a commencé à réparer la planète".
APM BeLux - Rue Bois Saint-Jean 29 - 4102 OUGREE
04/232.10.36 - apm.belux@skynet.be
52. Dynamisme Mars-Avril 2010
Réseaux / Les brèves de la Qualité
LE CHIFFRE
140
entreprises sont certifiées
ISO 14001 (Management
environnemental)
en Région wallonne.
Ces chiffres sont issus du
«Baromètre Qualité», sur
base de données fournies
par douze organismes
certificateurs accrédités
par Belac, organisation
belge d’accréditation.
Ces entreprises se
répartissent géographiquement
de la façon
suivante : 5 entreprises
en province de Luxembourg,
10 en province de
Namur, 12 en Brabant
wallon, 54 en Hainaut et
59 en province de Liège.
QUELQUES
BONNES
ADRESSES
Portail Environnement
de Wallonie :
http://environnement.
wallonie.be
Conseil Wallon de
l’Environnement pour le
développement durable
(CWEDD) :
www.cwedd.be
Inter-Environnement
Wallonie :
www.iewonline.be
Agence européenne
pour l’Environnement :
www.eea.europa.eu
Portail Environnement :
www.portailenvironnement.com
LA QUALITÉ, ANALYSER ET MESURER
SON IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT !
Les enjeux environnementaux rendent de plus en plus indispensable la mise
en œuvre du management environnemental. La certification ISO 14001 au
sein des entreprises en est un outil judicieux.
par Stéphanie Dubois – Collaboratrice Communication MWQ
Evolution de la norme ISO
14001:2004 au niveau mondial
Malgré la crise financière qui a débuté
en 2007 et qui s’est étendue à la
plupart des pays et secteurs de
l’économie en 2008, «L’Etude ISO 2008»
révèle une activité de certification selon
une ou plusieurs normes de systèmes de
management de l’ISO dans 176 pays. L’ISO
fait observer que cela démontre clairement
que ces normes sont devenues des outils
essentiels pour l’économie mondiale et
demeurent prisées des organismes même
en temps de crise. Il est également possible
que les organismes et entreprises se
tournent encore plus vers les systèmes de
management pour appuyer leurs objectifs
dans une période de crise.
Lu pour vous
«Certification ISO 14001 – Les 10 pièges à éviter»
©MWQ
Et la position de l’ISO 14001:2004 ?
L’ISO 14001:2004 définit les exigences
relatives aux systèmes de management
environnemental et confirme sa pertinence
mondiale pour des organismes qui
souhaitent opérer d’une manière favorable au
développement durable. Fin décembre 2008,
au moins 188.815 certificats ISO 14001:2004
avaient été délivrés dans 155 pays. Le total
2008 indique une augmentation de 34.243
certificats (+22%) par rapport au total de 2007,
qui était de 154.572 certificats dans 148 pays.
Les services représentent 34% des certificats,
contre 29% en 2007.
En savoir plus : www.iso.org
Votre entreprise souhaite se faire certifier ISO 14001 ? Pour cela, il faut que votre entreprise
réponde aux exigences de la norme et d’en éviter les pièges qu’elle vous tend. Dans la
première partie, cet ouvrage présente les raisons et enjeux d’une démarche environnementale,
en développant plus particulièrement les aspects juridiques, les responsabilités en matière
d’environnement et les sanctions administratives, pénales et civiles. Pour vous aider, dans
cette démarche, les auteurs ont recensé, dans une seconde partie, les 10 pièges qui, sur le
terrain, posent le plus de difficultés d’application. Chaque chapitre aborde successivement :
les principales questions posées par l’auditeur, les principaux écarts à éviter lors d’un audit, ce
que dit la norme ISO 14001 :2004, les évolutions de la norme, comment répondre aux exigences
de la norme, les éléments de preuve à apporter lors d’un audit. Après lecture de cet ouvrage,
votre entreprise pourra envisager de manière plus confiante de se faire certifier.
Auteur : L. Vaute et M.-P. Grevêche – Date de parution : Mars 2009
Réf. : 3465916 – ISBN : 978-2-12-465916-6– Edition : AFNOR
Mouvement Wallon pour la Qualité
Parc CREALYS, @trium, 2 rue Camille Hubert, 5032 Isnes, 081/63.49.09, www.mwq.be
Dynamisme Mars-Avril 2010 .53
Réseaux / Dynathèque
ECOMANAGEMENT : UN MANAGEMENT DURABLE
POUR DES ENTREPRISES VIVANTES
Déjà auteur de «RH et développement durable», Francis Korolewicz (Cabinet FMK Consulting) publie
un nouvel ouvrage consacré au management durable. Préfacé par Nicolas Hulot, l’ouvrage présente
des méthodes et des pratiques managériales pour combiner performance durable et mieux-être des
salariés. Il est organisé autour du concept d’écomanagement lequel offre la possibilité aux acteurs
RH, et plus généralement aux cadres, de faire le lien entre l’impératif économique et les besoins des
salariés, en particulier le besoin de reconnaissance et de croissance.
Francis KAROLEWICZ, Editions DE BOECK (www.deboeck.com), 2010, 182 pages, 25 EUR
VADE-MECUM DU FINANCEMENT DES PME
Comment réussir le financement d'une entreprise ? C'est à cette question que le vade-mecum apporte
des réponses concrètes et opérationnelles, par le biais d'une approche pédagogique, privilégiant le concret
et l'exemple. Clair et exhaustif, le Vade-mecum du financement des PME est l’ouvrage de référence pour
tout qui s'intéresse, directement ou indirectement, au financement des entreprises. Il est indispensable
au chef d’entreprise voulant optimiser sa gestion financière, au candidat entrepreneur cherchant un guide
pour l’aider à naviguer dans un monde qu’il découvre, au professionnel du conseil à l’entreprise souhaitant
rafraîchir certains concepts ou cherchant l’inspiration pour améliorer la structure financière d'un projet qu’il
accompagne, à l’étudiant s’initiant à cette discipline passionnante et désirant en appréhender tous les contours.
Ouvrage collectif, Editions DE BOECK et LARCIER (www.larcier.com), 2010, 494 pages
Des produits au service
des hommes
ACIDE PHOSPHORIQUE,
SELS PHOSPHATÉS
ET SPÉCIALITÉS
Prayon s.a.
Siège social
rue J. Wauters, 144
B - 4480 Engis
+32 4 273 92 11
+32 4 273 96 35
contact@prayon.be
www.prayon.com
www.prayon.com
54. Dynamisme Mars-Avril 2010
Réseaux / Dynathèque
ECOMANAGEMENT : UN MANAGEMENT DURABLE
POUR DES ENTREPRISES VIVANTES
Déjà auteur de «RH et développement durable», Francis Korolewicz (Cabinet FMK Consulting) publie
un nouvel ouvrage consacré au management durable. Préfacé par Nicolas Hulot, l’ouvrage présente
des méthodes et des pratiques managériales pour combiner performance durable et mieux-être des
salariés. Il est organisé autour du concept d’écomanagement lequel offre la possibilité aux acteurs
RH, et plus généralement aux cadres, de faire le lien entre l’impératif économique et les besoins des
salariés, en particulier le besoin de reconnaissance et de croissance.
Francis KAROLEWICZ, Editions DE BOECK (www.deboeck.com), 2010, 182 pages, 25 EUR
VADE-MECUM DU FINANCEMENT DES PME
Comment réussir le financement d'une entreprise ? C'est à cette question que le vade-mecum apporte
des réponses concrètes et opérationnelles, par le biais d'une approche pédagogique, privilégiant le concret
et l'exemple. Clair et exhaustif, le Vade-mecum du financement des PME est l’ouvrage de référence pour
tout qui s'intéresse, directement ou indirectement, au financement des entreprises. Il est indispensable
au chef d’entreprise voulant optimiser sa gestion financière, au candidat entrepreneur cherchant un guide
pour l’aider à naviguer dans un monde qu’il découvre, au professionnel du conseil à l’entreprise souhaitant
rafraîchir certains concepts ou cherchant l’inspiration pour améliorer la structure financière d'un projet qu’il
accompagne, à l’étudiant s’initiant à cette discipline passionnante et désirant en appréhender tous les contours.
Ouvrage collectif, Editions DE BOECK et LARCIER (www.larcier.com), 2010, 494 pages
Des produits au service
des hommes
ACIDE PHOSPHORIQUE,
SELS PHOSPHATÉS
ET SPÉCIALITÉS
Prayon s.a.
Siège social
rue J. Wauters, 144
B - 4480 Engis
+32 4 273 92 11
+32 4 273 96 35
contact@prayon.be
www.prayon.com
www.prayon.com
54. Dynamisme Mars-Avril 2010
Ne laissez pas les huiles usagées envoyer
l’environnement au diable.
Faites reprendre vos huiles usagées par un opérateur agréé.
Une seule goutte d’huile usagée peut polluer
1.000 litres d’eau. C’est pourquoi, en tant
qu’utilisateur professionnel d’huile, vous avez
l’obligation de faire reprendre vos huiles usagées
par un opérateur agréé. Encore faut-il
y satisfaire de manière adéquate. En effet :
les seules procédures de collecte qui permettent
de recycler vos huiles en respectant
l’environnement, sont celles de l’OWD, de l’IBGE
et de l’OVAM. Par exemple, il ne faut pas mêler
vos huiles à d’autres déchets, car cela complique
sérieusement le recyclage. La collecte de
vos huiles usagées est également avantageuse
pour votre portefeuille. Les petites quantités
collectées vous donnent en effet droit, sous
certaines conditions, à des compensations
forfaitaires. Alors ? N’êtes-vous pas diablement
convaincu ?
D’abord lubrifier, puis recycler
Valorlub est une initiative du secteur privé et a été reconnu ou accepté par les trois autorités régionales.