rapport - Faculté de Médecine

déclarer les naissances à la mairie, à aider lors des accouchements et des consultations et à faire des
tournées dans les villages une fois par semaine. Là, elles exercent les même activités mises en place
au CSPS de la ville, ainsi que des visites à domicile et le dépistage des cas de malnutrition. Le PAM
(Programme Alimentaire Mondial) fournit les denrées nécessaires pour faire les bouillies (sel, sucre,
farine et haricot) ; ces denrées sont offertes aux mères dont les enfants ont un rapport poids/taille
critique.
Ainsi, toutes les activités sont exercées par des infirmiers, des accoucheuses et des
animatrices ; il n’y a pas de médecin dans les CSPS. Ceci
nous a particulièrement marqué, sachant que les infirmiers
prennent en charge des problèmes de santé pour lesquels ils
n’ont pas eu de formation adéquate.
Par exemple, les accouchements et le suivi post-natal sont
sous la seule et unique responsabilité des accoucheuses.
Celles-ci ne prennent peu ou pas en considération les risques
hémorragiques chez la mère, puisque ces dernières ne restent
que 2 jours dans les CSPS après l’accouchement.
D’autres pathologies sont traitées par les infirmiers selon le
« Guide de stratégie de diagnostic et traitement des
affections prioritaires pour le 1 er échelon » rédigé par
l’OMS. Un nombre important de pathologies très diverses y
sont traitées (cardiologie, digestif, neurologie, pédiatrie,
allergie, etc.).Tout ceci donne une lourde responsabilité aux
infirmiers qui remplissent des tâches équivalentes à celles
d’un médecin de premier recours chez nous.
De l’autre côté de la cour se trouve le dispensaire où
ont lieu les consultations (100 FCFA = 0.25 CHF pour les
adultes, 75 FCFA pour les enfants), les hospitalisations (600
FCFA = 1.50 CHF), les vaccinations 2 fois par semaine ainsi
que les autres soins primaires. La vaccination est gratuite et
comprend la polio, BCG, DTC + hépatite B, fièvre jaune,
rougeole, ainsi que la vaccination anti-tétanos pour les femmes enceintes. Ici aussi, toutes les
activités sont effectuées par les infirmiers.
L’état de santé des enfants contraste fortement avec celui des enfants au centre Persis,
illustrant d’une part que le centre Persis accueille essentiellement les cas graves de malnutrition, et
d’autre part que les CSPS permettent un suivi et une prévention de la malnutrition à un stade plus
précoce.
Ainsi, les CSPS permettent en partie de compenser le manque de médecin, mais contribuent
également à une mauvaise médication. En effet, il nous est arrivé de voir des erreurs dans le
traitement du paludisme où la posologie prescrite par l’infirmier n’était pas adéquate ou encore une
erreur de pesée de 2kg sur 4 kg…
L’état des lieux et l’utilisation de matériel archaïque nous a également beaucoup choqué. En
particulier la salle d’accouchement avec son vieux lit et ses instruments rouillés qui ressemblait
d’avantage à une salle de torture …
Cette matinée dans le CSPS de Zoodo nous a permis de découvrir une autre facette du
système de santé. Les CSPS sont la première étape de recours aux soins et représentent la quasitotalité
des soins administrés à la population, jouant un rôle primordial dans le pays.
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