Magazine Sémiologie : L'art plus fort que les mots
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L’art <strong>plus</strong> <strong>fort</strong><br />
<strong>que</strong> <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Symbo<strong>les</strong><br />
Codes de l’image<br />
Mythes<br />
L18355 - 1 - N : 20/20<br />
Marina CONDEMI<br />
Licence Pro 2013
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
COMMUNICATION<br />
O<br />
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2
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
La communication<br />
Selon moi, être un bon communicant, c’est savoir analyser <strong>les</strong> cib<strong>les</strong> de communication, définir des messages adaptés et<br />
savoir <strong>les</strong> retranscrire de manière a ce qu’ils soient compris et intégrés facilement par le récepteur.<br />
Comment traduire ma pensée en une seule phrase, en un seul mot ? Comment faire passer tel ou tel message à telle cible ?<br />
Quel outil, <strong>que</strong>l ton dois-je utiliser pour lui parler ? Comment dois-je faire pour être le <strong>plus</strong> impactant ?<br />
Ce sont <strong>les</strong> <strong>que</strong>stions <strong>que</strong> <strong>les</strong> communicants se posent fré<strong>que</strong>mment à l’approche d’une nouvelle campagne par exemple. Les<br />
techni<strong>que</strong>s de communications, s’apprennent, il ne s’agit pas de savoir « bien parler » ou bien écrire. Pour communi<strong>que</strong>r il<br />
est important d’utiliser des codes et des techni<strong>que</strong>s qui vont impacter le récepteur.<br />
Le cours de sémiologie m’a appris qu’il existe d’autres moyens de toucher la cible <strong>que</strong> <strong>les</strong> <strong>mots</strong> et <strong>que</strong> l’efficacité d’un message<br />
réside aussi dans ses sens cachés et dans sa capacité à faire appel à l’inconscient du récepteur. Il existe des codes et des symbo<strong>les</strong><br />
universels qui sont connus et compris de tous qui sont parfois bien <strong>plus</strong> efficaces pour communi<strong>que</strong>r un message <strong>que</strong> des <strong>mots</strong>. J’ai<br />
appris <strong>que</strong> <strong>les</strong> consommateurs pouvaient comprendre un message et être attirés par un produit ou une mar<strong>que</strong> « inconsciemment ».<br />
Etudier l’art et <strong>les</strong> symbo<strong>les</strong>, m’a permis de m’ouvrir à une nouvelle approche de la communication, à de nouvel<strong>les</strong> idées<br />
et techni<strong>que</strong>s et m’a convaincu sur le fait <strong>que</strong> parfois l’art est <strong>plus</strong> <strong>fort</strong> <strong>que</strong> <strong>les</strong> <strong>mots</strong>.<br />
3
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Coldplay<br />
L’art de transmettre un message<br />
La liberté guidant le peuple - Eugène Delacroix (1830)<br />
Un symbole de démocratie<br />
Réalisée en 1830, cette toile représente le soulèvement populaire<br />
contre Char<strong>les</strong> X <strong>les</strong> 27, 28 et 29 juillet 1830 appelés<br />
« <strong>les</strong> trois glorieuses ».<br />
Le 25 juillet, Char<strong>les</strong> X remet en cause <strong>les</strong> acquis de la révolution.<br />
Il publie quatre ordonnances dans le but d’écraser l’opposition<br />
libérale dont la suspension de la liberté de la presse<br />
périodi<strong>que</strong>, la dissolution de la Chambre des députés des<br />
départements, la réforme du suffrage censitaire favorable<br />
à l’aristocratie et convocation des collèges électoraux pour<br />
le mois de septembre. Le peuple de Paris se révolte, et en 3<br />
jours, <strong>les</strong> bourbons sont renversés, Char<strong>les</strong> X abdi<strong>que</strong>. C’est<br />
la victoire pour le peuple.<br />
Cette toile est symbole de la démocratie.<br />
Elle représente l’assaut final vers l’hôtel de ville. Le peuple<br />
franchit <strong>les</strong> barricades et cri sa liberté dans le camp adverse,<br />
piétinant l’oppression et la tyrannie représentées par <strong>les</strong><br />
corps gisant des soldats.<br />
Une femme est à la tête de la foule, incarnant la révolte et<br />
la victoire. Elle est coiffée du bonnet phrygien symbole de<br />
la liberté et représentant la révolution de 1789. Elle porte<br />
le drapeau français ondulant comme une flamme qui représente<br />
la lutte qu’est en train de mener le peuple. Son regard<br />
semble fier et déterminé, elle regarde son peuple et <strong>les</strong> entraine<br />
vers la liberté. Ses seins nus et son fusil montrent <strong>que</strong><br />
c’est une femme libre et moderne, avec autant de caractère et<br />
de conviction pour libérer son peuple. Le tableau donne une<br />
impression de mouvement, on voit la femme appuyée sur son<br />
pied gauche, qui montre qu’elle est dans le feu de l’action.<br />
Des hommes la suivent, parmi eux des enfants qui semblent<br />
révoltés par l’injustice qui <strong>les</strong> entourent. Tous piétinent <strong>les</strong><br />
nob<strong>les</strong>, comme ils piétinent l’injustice et <strong>les</strong> privilèges.<br />
Une oeuvre qui provo<strong>que</strong> de l’émotion<br />
Elle est rempli de symbo<strong>les</strong> et de signes qui font appel à notre<br />
histoire, à nos sentiments. Ainsi, un simple bonnet peut traduire<br />
pour nous, la révolution, des seins nus, la liberté, un<br />
drapeau, la révolte… Le peintre fait appel à notre mémoire<br />
collective, pour nous faire passer certaines émotions.<br />
4
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Une inspiration pour Coldplay<br />
Le célèbre groupe Coldplay a repris ce fameux tableau sur la<br />
pochette de leur album intitulé Viva la Vida.<br />
Il est possible d’interpréter cela de différentes manières.<br />
On peut penser <strong>que</strong> le groupe souhaitait faire comprendre<br />
l’esprit de son album par la peinture. L’œuvre d’Eugène<br />
Delacroix fait appel à la révolution, au changement, l’album<br />
était peut–être perçu par le groupe comme une révolution<br />
de sa musi<strong>que</strong>. Les membres du groupe se sont alors battus<br />
pour trouver leur véritable identité musicale, ils ont souhaité<br />
faire oublier leur style passé pour faire connaitre et aimer<br />
un style nouveau, dans le<strong>que</strong>l ils se reconnaissent et ainsi<br />
atteindre leur liberté.<br />
Viva la vida – Frida Kahlo (1954)<br />
Viva la vida - Coldplay (2008)<br />
Les symbo<strong>les</strong> influence notre vision<br />
Cet exemple nous montre à <strong>que</strong>l point <strong>les</strong> symbo<strong>les</strong> déterminent<br />
notre façon de voir et de penser. Coldplay n’a pas<br />
choisi cette peinture au hasard mais parce qu’elle nous communi<strong>que</strong><br />
<strong>les</strong> messages <strong>que</strong> ces artistes souhaitent communi<strong>que</strong>r<br />
à leur pubic. Utiliser ce procédé est judicieux, car il<br />
permet d’éviter de s’encombrer de <strong>mots</strong>, d’explications.<br />
Au simple regard de cette pochette il nous vient tout de suite<br />
des <strong>mots</strong> tels <strong>que</strong> liberté, puissance, courage, renouveau,<br />
bataille… et ceci grâce aux symbo<strong>les</strong> qui se cachent derrière<br />
cette peinture.<br />
Cette pochette fait également appel à l’œuvre Viva la<br />
vida de Frida Kahlo<br />
Frida Kahlo, grande artiste mexicaine du 20ème siècle, a vécu<br />
dans la souffrance tout au long de sa vie. Maladies, accidents,<br />
elle a subit beaucoup de douleurs, beaucoup de conva<strong>les</strong>cences<br />
mais également des souffrances du cœur : petite elle<br />
subissait <strong>les</strong> railleries de ses camarades de classes a cause<br />
de son boitement, <strong>plus</strong> tard, son mari la trompait avec sa<br />
sœur. C’est une femme qui a du faire face à des moments très<br />
diffici<strong>les</strong>. Ce tableau peint en 1954 fût sa dernière toile. Frida<br />
Kahlo est alors atteinte d’une pneumonie et décède <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s<br />
mois <strong>plus</strong> tard.<br />
Malgré <strong>les</strong> souffrances qu’elle a enduré toute sa vie, elle avait<br />
une réelle joie de vivre, elle aimait la vie. Cette toile est un<br />
hymne à la vie, alors même qu’elle était proche de la mort.<br />
Par cette œuvre, l’artiste souhaitait sans doute dire <strong>que</strong> la<br />
vie valait d’être vécue même avec de la souffrance, qu’elle<br />
réservait des peines mais qui n’effaçait jamais toute la joie<br />
qu’elle apportait en retour.<br />
Cette toile qui paraît banale à première vue cache en réalité<br />
un message <strong>fort</strong>. Il s’agit d’une nature morte, composée<br />
de pastè<strong>que</strong>s. Sur l’une d’el<strong>les</strong> est écrit en rouge vif : « Viva<br />
la Vida ». Connaissant la vie de Frida Kahlo, nous pouvons<br />
penser <strong>que</strong> <strong>les</strong> pastè<strong>que</strong>s, natures mortes, représentent son<br />
corps inanimé, mais qu’au fond d’elle, dans son sang, dans<br />
ses tripes, il y avait un réelle amour de la vie. On peut penser<br />
<strong>que</strong> l’artiste souhaitait dire : « mon corps se meure mais mon<br />
cœur reste et se bat pour la vie ». Selon elle, il fallait aimer<br />
la vie, la mordre à pleines dents, profiter, en surmontant ses<br />
peines et ses souffrances.<br />
En choisissant ce titre, Coldplay a probablement souhaité<br />
dire à son public : « aimez la vie », vivez votre vie et profitez.<br />
Un hymne à la vie, au courage<br />
Ce message, superposé à la peinture de Eugène Delacroix<br />
représente le combat pour vivre sa vie. Cela veut dire qu’il<br />
faut se battre pour vivre comme on le souhaite et ne pas se<br />
laisser piétiner par nos souffrances ou par <strong>les</strong> autres. C’est<br />
un message <strong>fort</strong> qui appelle à la volonté et au courage.<br />
5
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Eminence,<br />
Une référence à Magritte qui frappe <strong>fort</strong><br />
"<br />
Le conquérant - René Magritte (1926)<br />
Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire <strong>que</strong> des peintures qui suscitent le mystère avec la précision<br />
et l’enchantement nécessaire à la vie des idées (René Magritte)<br />
"<br />
Magritte était un peintre au style non conventionnel. Ses<br />
peintures n’étaient jamais des représentations d’objets réels,<br />
mais l’action de sa pensée sur ces objet. Ses peintures sont<br />
des représentations de l’image mentale. Il ne peignait pas<br />
<strong>les</strong> choses tel<strong>les</strong> <strong>que</strong> ses yeux <strong>les</strong> voyaient, mais comme il <strong>les</strong><br />
imaginait et <strong>les</strong> ressentait.<br />
Dans cette œuvre, une planche de bois remplace la tête d’un<br />
personnage. Sur cette planche, on peut voir une image dessinée<br />
qui peut représenter un visage. On peut penser qu’il<br />
s’agit d’un visage figé, avec toujours la même expression,<br />
comme si l’homme gardait constamment le même sentiment<br />
et le même état d’esprit. En liant cette image avec le titre « Le<br />
conquérant », on peut penser <strong>que</strong> Magritte a donné sa propre<br />
représentation d’un conquérant à savoir, une personne<br />
imperturbable, qui n’a qu’une idée en tête et <strong>que</strong> rien ne peut<br />
faire fléchir. Cette planche de bois avec un visage ou une expression<br />
dessinée, fait partie de la personne, elle représente<br />
son état d’esprit : dur, droit, froid, qui ne change pas.<br />
L’image du personnage nous fait oublier <strong>les</strong> couleurs sombres,<br />
le fond lugubre, <strong>les</strong> éléments étranges qui forment le<br />
fond. Cependant, cela peut laisser supposer <strong>que</strong> l’image du<br />
conquérant dans l’esprit de Magritte n’est pas très positive<br />
mais plutôt sombre.<br />
6
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Publicité « Eminence » (1975)<br />
Eminence et Magritte, une association « frappante »<br />
En 1975, la mar<strong>que</strong> d’eau de toilette « Eminence » fait référence<br />
à la peinture de Magritte « Le conquérant » en remplaçant<br />
la tête d’un homme par le flacon de parfum « Eminence<br />
».<br />
On constate <strong>que</strong> la publicité a voulu souligner le fait <strong>que</strong> Eminence<br />
« frappe <strong>fort</strong> », on le voit tout d’abord avec le slogan :<br />
« Eminence : l’eau de toilette qui frappe <strong>fort</strong> ». Puis, le flacon<br />
a la forme d’un marteau. Enfin, le flacon qui remplace la tête<br />
de l’homme surprend et « frappe » la personne qui regarde<br />
la publicité, d’une part car c’est une image <strong>que</strong> l’on n’est pas<br />
habitué à voir (une tête remplacée par un objet), d’autre part<br />
parce qu’elle fait écho à un célèbre peintre du 20ème siècle.<br />
L’objectif est probablement de montrer qu’Eminence est une<br />
eau de toilette qui ne laisse pas indifférent, qui interpelle <strong>les</strong><br />
personnes qui la sentent.<br />
La référence à la peinture de Magritte cache un autre sens :<br />
le parfum qui remplace la tête de l’homme représente autre<br />
chose : Eminence n’est pas qu’une eau de toilette mais un<br />
état d’esprit. Eminence, ne fait pas <strong>que</strong> l’odeur, mais la personne<br />
tout entière.<br />
En mettant Eminence, c’est l’homme qui « frappera » <strong>les</strong> personnes<br />
autour de lui, qui <strong>les</strong> surprendra et ne <strong>les</strong> laissera pas<br />
indifférents.<br />
Enfin, la publicité veut surement faire appel à la notion de «<br />
conquérant » et faire comprendre <strong>que</strong> Eminence est pour <strong>les</strong><br />
hommes « conquérants », courageux, <strong>fort</strong>s…<br />
Une eau de toilette réservée aux hommes<br />
charismati<strong>que</strong>s<br />
Cela crée tout un univers autour de la mar<strong>que</strong> et donne le<br />
sentiment <strong>que</strong> cette eau de toilette est réservée qu’à un<br />
cercle restreint d’hommes qui ont un état d’esprit bien particulier,<br />
qui sont différents des autres hommes, qui ont un<br />
charisme qui émane de leur personne et qui atteint ceux qui<br />
<strong>les</strong> entourent.<br />
La mar<strong>que</strong> a été judicieuse car elle incite <strong>les</strong> hommes à vouloir<br />
rentrer dans ce cercle d’hommes « exceptionnels » et<br />
incite à l’achat.<br />
La référence à Magritte crée un univers autour du produit.<br />
Eminence vend une eau de toilette mais également une personnalité.<br />
7
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Quand la publicité fait appel<br />
à des références universel<strong>les</strong> : <strong>les</strong> mythes<br />
La Louve capitoline XIIè - XIIIè siècle<br />
Rome et la légende de Romulus et Rémus<br />
La fondation de Rome repose sur deux légendes : l’aventure<br />
d’Énée et celle des jumeaux, Romulus et Rémus.<br />
La légende de la fondation de Rome par Romulus raconte<br />
<strong>que</strong> le dernier des rois, Amulius, est un usurpateur qui s’est<br />
emparé du trône de son frère Numitor, l’a banni, a tué ses fils<br />
et obligé sa fille, Rhea Silvia, à devenir vestale (<strong>les</strong> vesta<strong>les</strong><br />
devaient rester vierge), pour empêcher Numitor d’avoir une<br />
descendance. Mais le dieu Mars tombe amoureux de Rhea<br />
Silvia endormie au bord d’un cours d’eau. Il la féconde et elle<br />
accouche de jumeaux, Romulus et Rémus.<br />
À leur naissance, Amulius <strong>les</strong> découvre et ordonne de <strong>les</strong><br />
noyer ; ils sont alors abandonnés dans un panier sur le Tibre.<br />
Leur berceau finit par s’échouer sur <strong>les</strong> rives du Palatin. Là,<br />
une louve <strong>les</strong> recueille et <strong>les</strong> nourris. (Une autre version<br />
dit qu’ils sont sauvés par le berger Faustulus qui <strong>les</strong> remet<br />
à une femme, Acca Larentia, dont le surnom était « Lupa »<br />
(la louve), parce qu’elle se prostituait). Les jumeaux devenus<br />
adultes, renversent Amulius, rendent le trône à Numitor, et<br />
décident de fonder leur propre cité. Mais, après avoir consulté<br />
<strong>les</strong> auspices, ils se <strong>que</strong>rellent et Romulus tue Rémus. Cela<br />
aurait eu lieu le 21 avril 753 avant J.C.<br />
La louve romaine, une légende universelle<br />
Cette statue symbolise la création de Rome, pour beaucoup,<br />
et particulièrement <strong>les</strong> européens qui connaissent la légende.<br />
Le mythe de Romulus et Rémus est célèbre, et la louve<br />
et <strong>les</strong> deux jumeaux sont associés à la fondation de Rome.<br />
C’est un symbole <strong>fort</strong> pour <strong>les</strong> italiens comme pour ceux qui<br />
connaissent la légende.<br />
La louve est un symbole de fécondité. Ses mamel<strong>les</strong> remplies,<br />
elle représente aussi la protection, l’instinct maternel,<br />
la louve nourricière qui nourrit ses bébés. C’est également<br />
un animal « chtonien » qui se rapporte à la terre.<br />
Quand aux jumeaux, ils ont une image symboli<strong>que</strong> dans la<br />
création. Ils symbolisent <strong>les</strong> oppositions internes (il ne peut<br />
y avoir deux maîtres) et le sacrifice nécessaire pour <strong>les</strong> surmonter,<br />
puis le triomphe obligatoire de l’un sur l’autre.<br />
L’œuvre symbolise le mythe mais est peut-être là aussi pour<br />
rappeler <strong>que</strong> la construction de Rome est due à <strong>plus</strong>ieurs<br />
facteurs : la protection et l’aide maternelle, le combat et le<br />
sacrifice pour régner.<br />
8
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Ce mythe a été repris dans une publicité de la célèbre mar<strong>que</strong> de café « Lavazza ».<br />
L’esprit de la mar<strong>que</strong><br />
Publicité Lavazza (2009)<br />
Lavazza est une mar<strong>que</strong> ambassadrice de « l’art italien ». Elle<br />
cherche souvent à traduire son authenticité et son savoir faire<br />
italien mais également sa modernité. Ces deux tendances<br />
pourraient paraitre contradictoires mais la mar<strong>que</strong> arrive<br />
tout à fait à <strong>les</strong> associer dans des publicités assez étonnantes.<br />
La publicité<br />
C’est ce qu’elle cherche à faire passer dans la publicité ci-dessus.<br />
En effet, la référence au mythe de Romulus et Rémus,<br />
ainsi <strong>que</strong> le colisée en décor renvoient à la tradition italienne.<br />
Les traits physi<strong>que</strong>s de la femme rappelle aussi l’Italie (teint<br />
halé, yeux clairs, regard profond, brune).<br />
La mar<strong>que</strong> veut montrer sa modernité, tout d’abord en prouvant<br />
qu’elle n’a pas peur de « cho<strong>que</strong>r ». Elle prend le ris<strong>que</strong><br />
<strong>que</strong> <strong>les</strong> consommateurs ne perçoivent pas tous <strong>les</strong> sens de<br />
la publicité et ne retiennent <strong>que</strong> le sexisme et la sexualité<br />
qui s’en dégagent. C’est un ris<strong>que</strong> <strong>que</strong> seule une mar<strong>que</strong> moderne<br />
et avant-gardiste peut prendre. La modernité se perçoit<br />
aussi dans le fait <strong>que</strong> la publicité n’est pas concentrée<br />
sur le produit. En effet, la tasse de café Lavazza est petite, elle<br />
ne se voit pas au premier coup d’œil. La mar<strong>que</strong> insiste sur<br />
son origine plutôt <strong>que</strong> son produit.<br />
On voit qu’elle cherche à attirer aussi une cible jeune et moderne<br />
en insérant une forme de sensualité et de sexualité<br />
avec la femme dénudée, qui lance un regard suggestif aux<br />
consommateurs.<br />
Quel message ?<br />
Lavazza est une mar<strong>que</strong> internationale. Elle cherche donc<br />
à utiliser un langage simple et compréhensible par tous : le<br />
mythe de Romulus et Rémus parle à ceux qui connaissent<br />
la légende, pour <strong>les</strong> autres, Lavazza a choisi de faire figurer<br />
dans le fond un élément <strong>que</strong> le monde entier associe à l’Italie:<br />
le colisée.<br />
On peut penser qu’en s’intégrant dans le mythe de la fondation<br />
de Rome, Lavazza veut montrer qu’elle est au cœur de<br />
l’Italie, traversant <strong>les</strong> épo<strong>que</strong>s et faisant partie de son histoire.<br />
Elle témoigne de son ancienneté et de son savoir faire,<br />
tout en démontrant sa modernité et sa capacité d’adaptation<br />
aux différentes épo<strong>que</strong>s.<br />
La cible<br />
La cible est sans doute assez jeune pour apprécier la coté<br />
moderne de la publicité, la sensualité qui s’en dégage, cultivée<br />
pour comprendre le message et faire référence au mythe<br />
de Romulus et Rémus et ouverte d’esprit ; pour accepter de<br />
voir <strong>plus</strong> loin et de ne pas voir <strong>que</strong> le coté « choquant de la<br />
publicité ».<br />
Une stratégie publicitaire originale<br />
Cette publicité est performante, elle mêle authenticité et modernité,<br />
en promettant au consommateur du savoir faire, le<br />
véritable goût de l’Italie tout en apportant de la nouveauté.<br />
Cette affiche peut cho<strong>que</strong>r au premier abord, mais quand on<br />
s’y intéresse on découvre qu’elle cache <strong>plus</strong>ieurs symbo<strong>les</strong><br />
et sens.<br />
Selon moi, c’est une stratégie intéressante, car elle attire l’œil<br />
du consommateur par son caractère choquant, et l’invite à<br />
s’arrêter et à la regarder pour ensuite faire appelle à son inconscient,<br />
à ses connaissances et lui offrir une autre interprétation.<br />
Cette affiche fait partie d’une série de visuels créés pour être<br />
diffusés un par un mais également pour constituer un calendrier<br />
Lavazza.<br />
Les autres visuels font également référence à des symbo<strong>les</strong><br />
italiens célèbres pour bien ancrer dans l’esprit des consommateur<br />
<strong>que</strong> Lavazza est au coeur de la tradition italienne.<br />
9
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Place st Marc<br />
Mas<strong>que</strong> du carnaval<br />
de Venise<br />
Cliché italien :<br />
<strong>les</strong> spaghettis<br />
On constate <strong>que</strong> pour toute la campagne et tous <strong>les</strong> visuels, Lavazza à voulu convaincre <strong>les</strong> consommate<br />
Sur tous <strong>les</strong> visuels, nous pouvons trouver des symbo<strong>les</strong>, images, clichés italiens qui conduisent autom<br />
tradition italienne.<br />
Mode Italienne<br />
Décor : vétements<br />
Dolce Gabbana<br />
10
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
L’homme de Vitruve<br />
Léonard de Vinci (1492)<br />
urs qu’elle est une mar<strong>que</strong> à la fois moderne et qui traduit tout le savoir faire et le goût de l’Italie.<br />
ati<strong>que</strong>ment notre esprit à penser <strong>que</strong> le produit est qualitatif, au goût uni<strong>que</strong> car réalisé dans la pure<br />
Scène culte du film<br />
« la dolce Vita »<br />
Federico Fellini (1960)<br />
Séduction à l’italienne<br />
Décor :<br />
Tibre + St Pierre de Rome<br />
11
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Un même symbole<br />
Deux interprétations contradictoires<br />
Une icône peut générer <strong>plus</strong>ieurs interprétations.<br />
Dans cette partie, je vous présente une œuvre et une publicité qui ne sont pas associées. El<strong>les</strong> utilisent le même<br />
symbole : l’araignée. Cependant, l’œuvre choisie présente le coté positif de ce symbole et la publicité présentée, fait<br />
ressortir son coté négatif.<br />
Il s’agit d’une sculpture d’une araignée d’environ 10m de<br />
hauteur réalisée par Louise Bourgeois. Sous son corps, on<br />
peut voir un sac contenant 26 œufs en marbre.<br />
Ici l’araignée est associée à la maman, la maternité. Elle représente<br />
le soin, la protection. L’araignée capture <strong>les</strong> nuisib<strong>les</strong> et<br />
protège son foyer. Elle est symbole de travail, d’habileté.<br />
La mère de Louise Bourgeois, Joséphine Bourgeois, réparait<br />
des tapisseries dans l’atelier de restauration textile de son<br />
mari à Paris. Elle était tisserande comme l’araignée.<br />
L’artiste à décidé de mettre en valeur toutes <strong>les</strong> qualités de<br />
l’araignée pour rendre un hommage à sa mère disparue.<br />
Maman - Louise Bourgeois (1999)<br />
On porte alors un regard doux, apaisé et positif sur cette araignée<br />
géante.<br />
Cette campagne AIDS utilise également le symbole de<br />
l’araignée mais cette fois dans son coté sombre et négatif.<br />
En effet, ici, il ne s’agit pas de représenter la protection,<br />
l’habileté, le soin de l’araignée, mais son coté «<br />
tueuse » et son aspect répugnant. Cette campagne fait<br />
appel à la terreur <strong>que</strong> provo<strong>que</strong> l’araignée. Elle associe<br />
le Sida avec le venin d’une araignée qui peut être<br />
très nocif ou tuer.<br />
Dans l’œuvre précédente, l’artiste souhaite susciter<br />
de l’émotion de la part des visiteurs, elle fait appel à<br />
leur souvenir d’enfance, au lien qu’ils ont avec leur<br />
mère. Tandis <strong>que</strong> la campagne AIDS renvoie à la peur<br />
du public, à leur phobie. L’objectif est de <strong>les</strong> effrayer<br />
et de faire en sorte qu’ils se protègent pour rester le<br />
<strong>plus</strong> loin possible du Sida, comme ils se tiennent loin<br />
des araignées.<br />
Cette étude prouve qu’une mise en scène, qu’un décor,<br />
peut tout changer quant à l’interprétation d’un symbole.<br />
Cela montre qu’un symbole universel peut être<br />
utilisé et compris de différentes manières.<br />
La mise en scène et le contexte qui entourent un symbole<br />
est aussi important <strong>que</strong> le symbole lui-même.<br />
Campagne AIDS – TBWA Paris (2004)<br />
12
t<br />
e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Le logo<br />
Un symbole qui peut traduire toute une identité<br />
Les mar<strong>que</strong>s choisissent souvent des images, des symbo<strong>les</strong> pour traduire leur identité. Les logos représentent parfois<br />
à eux seuls, la personnalité de la mar<strong>que</strong>. Leur signification est peu perceptible à première vue mais touche<br />
probablement l’inconscient du public.<br />
C’est le cas du logo Amazon.<br />
La flèche jaune représente un sourire, on suppose <strong>que</strong> cela représente le sourire <strong>que</strong> souhaite provo<strong>que</strong>r Amazon à ses<br />
clients. Cela montre <strong>que</strong> la mar<strong>que</strong> réserve une attention particulière à la satisfaction de ses clients. On peut penser également<br />
qu’il s’agit d’une garantie : la garantie qu’en choisissant Amazon, vous ne pourrez qu’être satisfait.<br />
On peut voir <strong>que</strong> la flèche relie le A et le Z. L’expression « de A à Z » signifie « la totalité », cela veut donc dire qu’Amazon propose<br />
« tout » ce <strong>que</strong> <strong>les</strong> consommateurs recherchent.<br />
Le logo des Galerie Lafayette cache un symbole connu de tous : la tour Eiffel. En effet, <strong>les</strong> deux « t » du mot Lafayette forme<br />
une tour Eiffel et l’objectif est d’associer le nom de l’enseigne à Paris. Comme Paris est connue dans le monde entier pour<br />
être « la ville de la mode », c’est un avantage pour la mar<strong>que</strong> d’associer son nom à cette ville. Ainsi dans l’inconscient des<br />
personnes et notamment des touristes, le magasin <strong>les</strong> Galeries Lafayette est une référence de la mode parisienne. Cela attire<br />
<strong>les</strong> consommateurs.<br />
Cette analyse montre qu’il est possible de faire passer <strong>plus</strong>ieurs messages importants et de représenter une identité de<br />
mar<strong>que</strong> avec des symbo<strong>les</strong>. Pas forcement visib<strong>les</strong> à première vue, ils pénètrent notre inconscient pour nous faire adhérer à<br />
la mar<strong>que</strong>. C’est un travail important pour retraduire une identité et des messages clés en une seule image et obtenir l’adhésion<br />
du public.<br />
13
L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Le Pop Art<br />
Un mouvement artisti<strong>que</strong> dans la publicité<br />
Un mouvement populaire<br />
Le Pop Art est un mouvement artisti<strong>que</strong> lancé en Grande-<br />
Bretagne au milieu des années 1950, par Richard Hamilton<br />
et Eduardo Paolozzi.<br />
C’est un mouvement du 20ème siècle anti-conventionnel qui<br />
enlève le matériel de son contexte et isole l'objet, ou le combine<br />
avec d'autres objets. Le concept du Pop Art se présente<br />
<strong>plus</strong> dans l'attitude donnée à l'œuvre <strong>que</strong> par l'œuvre ellemême.<br />
Caractérisé par des thèmes et des techni<strong>que</strong>s tirés de la<br />
culture de masse populaire : la publicité, <strong>les</strong> bandes dessinées<br />
et <strong>les</strong> objets culturels mondains, le Pop Art est interprété<br />
comme une réaction aux idées dominantes de l'expressionnisme<br />
abstrait (considéré comme prétentieux et trop<br />
rigide).<br />
Le Pop Art, comme la musi<strong>que</strong> pop, vise à utiliser des images<br />
populaires par opposition à la culture élitiste dans l'art.<br />
Ce qui caractérise profondément ce mouvement est la représentation<br />
de la société de consommation. C'est le principe,<br />
<strong>que</strong> <strong>les</strong> artistes vont mettre en évidence, de l'influence <strong>que</strong><br />
peuvent avoir la publicité, <strong>les</strong> magazines, <strong>les</strong> bandes dessinées<br />
et la télévision sur nos décisions de consommateurs.<br />
Par la suite, le mouvement va s'étendre et toucher d'autres<br />
domaines tel <strong>que</strong> la mode, l'architecture, le dessin, etc.<br />
À la fin des années 1950, le Pop Art américain émerge avec<br />
Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns, James<br />
Rosenquist et le célèbre Andy Warhol.<br />
Une criti<strong>que</strong> contre la société de consommation<br />
On peut constater <strong>que</strong> cette œuvre reflète effectivement la<br />
société de consommation. On peut voir deux personnages<br />
au corps parfait. L’artiste à certainement voulu traduire<br />
l’importance <strong>que</strong> l’on donne à l’apparence, à la jeunesse et à<br />
la beauté dans la société contemporaine. Autour de ces personnages,<br />
on peut voir une accumulation d’objets modernes<br />
et parfois « gadgets » : un appareil permettant d’écouter la<br />
musi<strong>que</strong>, un téléphone (sur l’écran de la télévision), une télévision.<br />
L’image contient également le visuel d’une femme<br />
qui passe l’aspirateur. Sur le mur, est affichée une page d’un<br />
magazine ou d’une bande dessinée. Un journal est posé sur<br />
le bureau en premier plan. A travers la fenêtre, on aperçoit la<br />
façade d’un cinéma.<br />
Cette image est composée d’une multitude de symbo<strong>les</strong> sur<br />
la société de consommation et la culture populaire industrielle.<br />
Son œuvre est certainement une criti<strong>que</strong> contre la société<br />
qui consomme trop et devient trop matérialiste.<br />
Un style différent au sein du même mouvement<br />
Analyse d’une œuvre du mouvement Pop Art<br />
Marylin Monroe - Andy Warhol (1967)<br />
Just What Is It that Makes Today’s Homes So<br />
Different, So Appealing – Richard Hamilton<br />
(1956)<br />
Andy Warhol a réalisé une série de portraits à l’effigie de<br />
l’actrice Marilyn Monroe. Ces tableaux basés sur une photo<br />
publicitaire du film «Niagara», ont été réalisés en utilisant la<br />
sérigraphie, qui permet d’imprimer un sujet de façon répétitive.<br />
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e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
L’objectif d’Andy Warhol à travers cette série de portraits,<br />
est de prouver <strong>que</strong> l’on peut faire de l’art un produit de<br />
consommation courant et jetable. Un portrait est habituellement<br />
réalisé dans le but de capter <strong>les</strong> traits précis d’un<br />
visage, le regard, le caractère pour être une œuvre « uni<strong>que</strong><br />
». Or dans cette œuvre, Marilyn Monroe devient un produit,<br />
un visage vide, pur, parfois effacé, reproduit indéfiniment.<br />
L’artiste nous révèle la mort de l’image en parallèle à la mort<br />
de Marylin Monroe. Les visages de Marylin Monroe sont alignés<br />
comme des produits dans un supermarché. L’actrice est<br />
dépersonnalisée et associée à un produit de consommation<br />
de masse qui ne reflète <strong>que</strong> le désir des consommateurs et<br />
non sa vraie personnalité.<br />
Le Pop Art au service d’Apple<br />
Certaines mar<strong>que</strong>s ont intégré ce mouvement artisti<strong>que</strong><br />
dans leur campagne publicitaire. C’est le cas de la mar<strong>que</strong><br />
Apple avec son iPod Nano.<br />
Publicité iPod Nano<br />
La mar<strong>que</strong> réutilise <strong>les</strong> codes du mouvement Pop Art : couleurs<br />
vives, images en série. En réutilisant ces codes, la<br />
mar<strong>que</strong> souhaite populariser l’iPod et le faire entrer dans<br />
le quotidien des consommateurs. L’objectif est de le rendre<br />
universel et accessible à tous. La mar<strong>que</strong> veut probablement<br />
s’associer au Pop Art pour montrer <strong>que</strong> son produit est moderne,<br />
innovant et populaire.<br />
On peut voir <strong>que</strong> Monoprix reprend <strong>les</strong> codes du Pop Art<br />
avec ses couleurs vives, le fait <strong>que</strong> <strong>les</strong> produits soient simplement<br />
nommés, sans visuel, sans caractéristi<strong>que</strong>s particulières<br />
(comme c’était le cas dans <strong>les</strong> portraits de Marylin<br />
Monroe d’Andy Warhol). On peut supposer <strong>que</strong> la référence<br />
à ce mouvement avait <strong>plus</strong>ieurs objectifs : Créer la surprise<br />
en revisitant tous <strong>les</strong> packagings des produits, intéresser <strong>les</strong><br />
consommateurs en s’associant à un mouvement moderne<br />
et populaire. Peut-être <strong>que</strong> la mar<strong>que</strong> souhaitait également<br />
faire passer un message aux consommateurs, en leur montrant<br />
qu’elle offre des produits de qualité et accessib<strong>les</strong> à<br />
tous. Elle souhaitait probablement s’éloigner de cette image<br />
de produits « chers », de magasin élitiste pour montrer<br />
qu’elle s’adressait à tous <strong>les</strong> consommateurs.<br />
La référence à un mouvement artisti<strong>que</strong> pour traduire<br />
une idée<br />
En reprenant <strong>les</strong> codes du mouvement Pop Art dans <strong>les</strong> publicités,<br />
<strong>les</strong> mar<strong>que</strong>s cherchent à ce <strong>que</strong> <strong>les</strong> consommateurs<br />
<strong>les</strong> associent aux artistes représentant ce mouvement et surtout<br />
à leur manière de penser. El<strong>les</strong> essayent de transmettre<br />
leur message en s’associant à ce mouvement.<br />
Pop Art, pour beaucoup, évo<strong>que</strong> la modernité, un mouvement<br />
populaire et accessible, qui ne cherchent pas à toucher<br />
seulement une catégorie « élite » de la population mais<br />
s’adresse à tous.<br />
L’objectif pour <strong>les</strong> mar<strong>que</strong>s est d’attirer la sympathie des<br />
consommateurs et de <strong>les</strong> fidéliser en s’associant au Pop Art<br />
qui est moderne et populaire.<br />
De <strong>plus</strong>, <strong>les</strong> codes de ce mouvement attirent le regard et l’envie<br />
avec un graphisme simple et des couleurs vives.<br />
Monoprix a redéfini <strong>les</strong> packagings de ses différents<br />
produits selon <strong>les</strong> codes du Pop Art<br />
Packaging Monoprix (2011) Ohhh...Alright - Roy Lichtenstein (1964)<br />
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L’art <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Mon parcours en communication<br />
Evolution de mes idées et de mes aspirations<br />
2010<br />
Mon entourage me conseille de poursuivre mes études dans « la communication ». La communication ? C’est<br />
quoi ? Toutes <strong>les</strong> personnes communi<strong>que</strong>nt cha<strong>que</strong> jour et pourtant ça n’est pas leur métier. Les métiers de communicant<br />
me paraissent flous. Pourtant, je décide de suivre <strong>les</strong> conseils de mes proches et d’aller voir ce qu’il se<br />
cache derrière ce mot. Je parcours pour la énième fois mon magazine de l’Etudiant, lors<strong>que</strong> je tombe sur la page<br />
: BTS Communication. Ca a l’air sympa ! Beaucoup de matières, variées, intéressantes... et dans la rubri<strong>que</strong> futurs<br />
métiers je lis « événementiel ». Evénementiel = organisation de soirée = fête = travail sympathi<strong>que</strong>. Je dépose un<br />
dossier.<br />
2011<br />
Cela fait 1 an <strong>que</strong> j’ai commencé mes études dans la communication et mon esprit commence à s’ouvrir. Je me<br />
rends compte <strong>que</strong> la communication ne se résume pas qu’à l’événementiel. Il existe <strong>plus</strong>ieurs sortes de communication,<br />
<strong>plus</strong>ieurs sortes de métiers. La communication ça se travaille et ne se fait pas « au feeling », il faut analyser<br />
le contexte qui entoure une communication, savoir pourquoi, pour qui diffuser tel ou tel message. Un plan de<br />
communication se construit autour d’une mécani<strong>que</strong> déterminée. Il ne suffit pas d’être créative et sociable, mais<br />
il faut être cohérente, réfléchie, organisée. La communication c’est bien <strong>plus</strong> compliqué <strong>que</strong> ce <strong>que</strong> je pensais et<br />
aussi bien <strong>plus</strong> intéressant. L’événementiel ? Pourquoi ne pas faire autre chose… à voir…<br />
2012<br />
Je passe mon BTS. Bilan de l’année : j’ai appris énormément de choses. Comment créer une stratégie de communication,<br />
<strong>les</strong> différents moyens média/hors média, j’ai analysé <strong>plus</strong>ieurs campagnes de mar<strong>que</strong>s célèbres et<br />
j’ai compris la cohérence de leur choix de publicité. Je me rends compte <strong>que</strong> j’apprécie beaucoup de travailler<br />
sur l’ensemble d’un projet, en commençant par définir la stratégie puis en la mettant en application. Mes projets<br />
futurs ont évolué, je ne souhaite <strong>plus</strong> faire uni<strong>que</strong>ment de l’événementiel mais participer à la communication<br />
d’une entreprise dans son ensemble. Je ne sais pas encore dans <strong>que</strong>l entreprise ou agence je veux travailler, ni<br />
si je souhaite travailler en communication interne ou externe. Cependant je sais <strong>que</strong> je veux être chef de projet<br />
pour jouer un rôle dans la stratégie comme dans l’opérationnel.<br />
2013<br />
Fin de ma licence de communication à Paris Descartes. Une année riche, au cours de la<strong>que</strong>lle j’ai appris à m’organiser<br />
dans mon travail de manière professionnelle. Si avant je connaissais <strong>les</strong> différentes étapes d’une stratégie<br />
de communication, aujourd’hui je sais comment aborder un brief, comment travailler pour avoir une réflexion<br />
logi<strong>que</strong>, cohérente, adaptée.<br />
Certains cours m’ont ouvert l’esprit, en me faisant comprendre qu’il est important de s’intéresser aux choses<br />
dans leur globalité et ne pas s’arrêter au premier regard et à la première interprétation. Mon BTS m’a permis<br />
d’acquérir <strong>les</strong> bases pour communi<strong>que</strong>r, mais la licence m’a enseigné une autre vision et une autre manière de<br />
réfléchir en me permettant d’être <strong>plus</strong> cohérente et <strong>plus</strong> impactante dans ma communication, faisant de moi une<br />
communicante prête à entrer dans le monde professionnel.<br />
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e <strong>les</strong> <strong>mots</strong><br />
Bilan du cours<br />
de sémiologie<br />
Ce cours m’a appris à regarder et analyser <strong>les</strong> images différemment, à aller au-delà du « j’aime / j’aime pas » pour interpréter<br />
<strong>les</strong> images et comprendre <strong>les</strong> messages qu’el<strong>les</strong> communi<strong>que</strong>nt. Il m’a permis de comprendre qu’il ne fallait pas s’arrêter à<br />
ce qu’on voit au premier regard, mais essayer de comprendre pourquoi tel ou tel élément a été utilisé, pourquoi dans cette<br />
position etc.<br />
Ce cours m’a donné d’autres outils et d’autres possibilités pour communi<strong>que</strong>r. Il m’a montré <strong>que</strong> parfois, utiliser un symbole<br />
ou une icône peut être <strong>plus</strong> intéressant et efficace <strong>que</strong> des <strong>mots</strong>. Il arrive <strong>que</strong> l’on trouve une publicité absurde car elle utilise<br />
des images a priori en totale incohérence avec le produit présenté, je comprends maintenant <strong>que</strong> ces images ne sont pas là<br />
au hasard et qu’el<strong>les</strong> traduisent en réalité l’esprit du produit ou de la mar<strong>que</strong>.<br />
Cet enseignement m’a donné une réelle envie de découvrir <strong>plus</strong> profondément <strong>les</strong> symbo<strong>les</strong> et icones, pour avoir <strong>les</strong> cartes<br />
en main pour pénétrer l’inconscient des consommateurs et être efficace dans ma communication.<br />
Mes qualités<br />
en communication<br />
Grace à mon enseignement et à mes expérience en entreprise, je pense être organisée et méticuleuse. Je suis capable d’analyser<br />
une problémati<strong>que</strong> et de définir une stratégie cohérente et adaptée. J’aime créer des messages visuels (Posters, logos,<br />
pla<strong>que</strong>ttes…) mais également textes (artic<strong>les</strong>, slogans…) dans le but d’impacter une cible particulière.<br />
Ma formation et mes expériences m’ont permis de travailler pour des cib<strong>les</strong> de communication différentes : internes, externes,<br />
grand public, professionnels, de savoir analyser leurs attentes et de définir des messages adaptés et efficaces tout en<br />
restant cohérents avec l’identité de l’entreprise. J’ai pu comprendre l’importance de la notion du travail en équipe, tout en<br />
sachant faire preuve d’initiatives en prenant, quand <strong>les</strong> nécessités l’exigeaient, des décisions seule.<br />
Et après ?<br />
Je souhaite m’orienter vers la communication publicitaire (spots radio, télé, affichage). Créer des slogans, visuels, images<br />
selon une cible particulière étudiée, tout en veillant au respect de l’identité de la mar<strong>que</strong> m’intéresse particulièrement. Je<br />
m’intéresse beaucoup aux messages inconscients <strong>que</strong> cachent <strong>les</strong> différentes publicités et je trouve <strong>que</strong> c’est un réel défi de<br />
trouver comment générer de l’attention puis de l’adhésion en 1 affiche ou en 30 secondes de spots radio ou télévision.<br />
Après être passée par la communication externe puis interne, je sais <strong>que</strong> je souhaite travailler en communication externe et<br />
créer des messages dans un but commercial. Participer à l’augmentation des ventes d’un produit est un défi <strong>que</strong> j’aimerais<br />
relever. Mon objectif est donc de trouver un emploi dans un service de communication externe ou dans une agence de communication<br />
spécialisée dans la publicité, ou de continuer mes études en master communication avec une option publicité.<br />
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