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Fr-25-04-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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2 > A L A U N E<br />

LE LIEN<br />

Massinissa Boudaoud<br />

Sortir des<br />

bouisbouis !<br />

Des opérateurs privés<br />

s’investissent dans le domaine<br />

de l’infrastructure hôtelière. Cela<br />

doit-il suffire pour relancer un<br />

secteur moribond ? Pas si sûr !<br />

Car, ce ne sont que des châteaux<br />

sans âme, incapables d’attirer la<br />

clientèle. La beauté des sites et<br />

des paysages ne suffit pas<br />

également à faire débarquer le<br />

touriste étranger. Il y a un savoirfaire<br />

en la matière : de l’arrivée à<br />

l’aéroport jusqu’à l’hôtel où<br />

séjournera le pensionnaire, le<br />

client doit être roi. Dans cette<br />

filière, il y a aussi un secret de<br />

polichinelle. C’est la culture<br />

touristique et l’hospitalité des<br />

habitants. Lors de leur virée<br />

dans l’Ouest, les journalistes ont<br />

constaté de visu, comment les<br />

étrangers sont accueillis par les<br />

habitants. Un accueil pas du tout<br />

encourageant ! Et pourtant la<br />

situation n’a pas été toujours<br />

pareille. Avant que l’<strong>Algérie</strong><br />

bascule dans la décennie rouge<br />

l’<strong>Algérie</strong> était une destination<br />

appréciée sans que les pouvoirs<br />

publics dégagent des sommes<br />

colossales. Ce n’est pas le cas<br />

aujourd’hui, car le plus grand<br />

défi, ce n’est pas uniquement<br />

d’embellir les rues, les façades<br />

et de construire de nouveaux<br />

pôles touristiques, mais<br />

d’inculquer la culture touristique<br />

chez les citoyens. L’exercice<br />

n’est pas une sinécure, mais il<br />

demeure nécessaire, car<br />

l’économie rentière n’est pas<br />

pérenne. Lors des deuxièmes<br />

assises <strong>national</strong>es du tourisme,<br />

les officiels et les experts<br />

reconnaissent l’existence des<br />

lacunes relatives à la qualité et à<br />

la promotion du produit<br />

touristique, dans la mise en<br />

œuvre du schéma directeur de<br />

l’aménagement touristique<br />

(SDAT). Ils ont proposé la<br />

réorganisation des priorités pour<br />

les adapter aux défis, d’autant<br />

plus que la promotion de la<br />

destination <strong>Algérie</strong> constitue une<br />

priorité absolue pour le<br />

développement <strong>national</strong>. Il est<br />

aussi important de diversifier les<br />

outils de la promotion<br />

notamment en recourant aux<br />

nouvelles technologies, sachant<br />

que 60% des produits<br />

touristiques dans le monde se<br />

vendent par internet. Les<br />

autorités sont appelées à<br />

prendre les sites touristiques de<br />

chaque wilaya en considération,<br />

à préserver le foncier touristique<br />

et à éviter de copier les schémas<br />

touristiques d’autres pays. Si<br />

des Tunisiens sont fortement<br />

sollicités pour gérer des sites<br />

touristiques, c’est que dans le<br />

corps touristique algérien, il y a<br />

toujours une vie. Il est urgent de<br />

s’atteler sérieusement. Il y va de<br />

l’avenir des générations.<br />

Alors que le besoin de la région est flagrant<br />

Eden Bel-Abbès<br />

conforte les structures<br />

d’accueil<br />

Le secteur touristique en <strong>Algérie</strong> est consolidé par la mise en<br />

service d’un nouvel établissement du groupe Eden à la ville de<br />

Sidi Bel-Abbès. Situé à 2 km du centre-ville, l’hôtel dispose de 152<br />

chambres et suites en plus de salles de conférence qui peuvent<br />

ainsi diminuer le besoin de la ville dans les structures d’accueil.<br />

L’investissement dans le secteur<br />

touristique est un défi pour lequel le<br />

groupe Eden compte mettre la main<br />

à la poche afin de pallier le déficit en<br />

matière d’infrastructure hôtelière,<br />

qui est loin de répondre aux<br />

standards requis. Selon son P-DG, l<br />

e moment est venu pour saisir les<br />

opportunités offertes afin de relancer<br />

un secteur en léthargie, notamment<br />

dans les villes, disposant de<br />

potentiels.<br />

<strong>Algérie</strong> News : Pouvez-vous nous présenter la<br />

chaîne Eden ?<br />

Chérif Karim : La chaîne hôtelière Eden est<br />

composée de cinq établissements, en plus du<br />

village touristique éponyme, qui est un village<br />

arabo-andalou de cinquante-huit bungalows,<br />

réalisé en 1996. Nous possédons aussi à Oran<br />

l’Eden Phoenix et l’Eden Airport qui sont deux<br />

hôtels urbains situés à proximité de l’aéroport<br />

Es Senia, d’une capacité de 464 chambres, et<br />

respectivement de quatre et trois étoiles de<br />

gamme. Nous avons ouvert notre premier hôtel<br />

en 1990, et jusqu’à présent, nous sommes à six<br />

établissements dans les deux wilayas de l’Ouest.<br />

Nous sommes la première chaîne hôtelière privée<br />

<strong>national</strong>e. Cependant, en termes de capacité<br />

d’accueil, nous ne sommes pas classés en pole<br />

position.<br />

Al’occasion du lancement de cet hôtel, le<br />

groupe Eden a organisé dimanche dernier<br />

un Educator en faveur de la presse <strong>national</strong>e.<br />

Une occasion pour le groupe de faire<br />

découvrir l’ensemble de ses établissements, tout en<br />

nous faisant découvrir Oran et Sidi Bel-Abbès.<br />

Deux villes qui ont un grand potentiel touristique<br />

vu les sites historiques qu’elles possèdent et<br />

qui datent du seizième siècle. Les édifices culturels<br />

comme les théâtres sont un patrimoine qui leur<br />

donne un cachet d’une époque où la culture bat<br />

son plein.<br />

Le sanctuaire de Sidi el Djilali juste au-dessus<br />

de l’église Santa Cruz donne au visiteur une vue<br />

exceptionnelle sur la baie et la ville d’Oran. Les<br />

touristes, notamment les Pieds-noirs, ne manquent<br />

jamais l’occasion de visiter cette ville qui a<br />

servi, pour rappel, de base arrière aux forces de<br />

l’Otan à la Seconde Guerre mondiale.<br />

Cependant, malgré les facilitations que l’Etat<br />

met à la disposition des investisseurs, toutes ces<br />

capacités ne sont pas exploitées d’une manière<br />

adéquate pour faire de la ville une destination<br />

rêvée pour les touristes. Selon un spécialiste et<br />

guide touristique de la ville d’Oran «la culture touristique<br />

est presque absente chez les <strong>Algérie</strong>ns,<br />

c’est un obstacle qui doit être levé par la promotion<br />

du tourisme dans la région». Par ailleurs, malgré<br />

ses atouts, le manque d’infrastructures rend la<br />

ville d’Oran inaccessible, les hôtels affichent complet<br />

et les visiteurs sont obligés de réserver leur<br />

chambre bien avant leur arrivée à la ville. Un facteur<br />

qui rend les prix des séjours et des réservations<br />

trop chers loin des familles moyennes.<br />

Le tourisme d’affaires en force<br />

Si la clientèle touristique qui visite la ville<br />

d’Oran est hétérogène, « celle qui vient aux hôtels<br />

est généralement d’affaires » précise Hamza<br />

Amine, directeur général de l’hôtel Eden Phoenix<br />

d’Oran. En effet, avec la multipication des événements<br />

économiques (salon, foires, séminaires et<br />

conférence, etc.) organisés dans la ville d’Oran ces<br />

dernières années, les demandes sont en hausse.<br />

L’installation de nombreuses sociétés étrangères<br />

dans la ville constitue aussi un atout pour les établissements<br />

d’accueil d’hôtels qui sont appelés à<br />

fournir encore plus d’effort pour améliorer la<br />

qualité de l’accueil.<br />

Khelifa Litamine<br />

Chérif Karim, P-DG de la chaîne hôtelière «Eden»<br />

«Il faut inciter l’investissement touristique»<br />

Pourquoi avez-vous choisi la filière hôtelière ?<br />

C’est un choix économique après qu’on eut<br />

constaté un manque flagrant en la matière bien<br />

que notre famille ait commencé à investir dans<br />

le domaine industriel. Nous avions aussi<br />

constaté des possibilités et un potentiel non<br />

négligeable en tourisme. En fait, l’idée est venue<br />

d’un constat : on n’avait pas où loger nos invités<br />

étrangers, alors nous avons décidé de<br />

construire notre propre hôtel. Et c’était la première<br />

pierre édificatrice. Vingt-trois ans après,<br />

nous sommes arrivés à construire l’hôtel de Sidi<br />

Bel-Abbès, considéré comme un établissement<br />

hors-wilaya d’Oran. Pour répondre aux standards<br />

internationaux, il faut des investissements<br />

sérieux. En <strong>Algérie</strong>, il y a 1 350 hôtels à<br />

travers le territoire <strong>national</strong>, soit l’équivalent de<br />

93 000 lits exploitables. Or, en Tunisie ils sont à<br />

270 000 et 195 000 pour le Maroc. Donc le<br />

développent du secteur touristique passe<br />

d’abord par la multiplication des infrastructures<br />

d’hébergement. Il faut, à ce titre, mettre en<br />

place une politique d’incitation dans ce sens.<br />

ALGERIE NEWS Jeudi <strong>25</strong> avril <strong>2013</strong><br />

D. News<br />

Leurs expériences<br />

vivement sollicitées<br />

Des Tunisiens<br />

pour gérer<br />

des hôtels<br />

algériens<br />

Ayant une expérience reconnue<br />

dans la gestion des établissements<br />

touristiques, les managers<br />

hôteliers tunisiens se font désirer dans<br />

plusieurs pays qui espèrent développer<br />

leur secteur touristique. En effet, suite<br />

à la crise qui secoue actuellement le<br />

secteur du tourisme en Tunisie notamment<br />

après la révolution, plusieurs établissements<br />

sont contraints de revoir<br />

leurs objectifs à la baisse. Aussi par là,<br />

ils sont obligés de céder leurs managers<br />

qu’ils n’arrivent plus à payer. Une<br />

occasion inouïe pour les hôtels algériens<br />

qui n’ont pas hésité à faire appel<br />

à ces compétences afin de les placer à la<br />

tête des établissements hôteliers et<br />

profiter ainsi de leur expérience dans<br />

le domaine. Le cas du groupe Eden<br />

spécialiste dans l’investissement touristique<br />

qui a recruté cette année, deux<br />

directeurs tunisiens pour gérer ces<br />

deux hôtels d’Oran et de Bel-Abbès.<br />

Pour son P-DG, karim Chérif, «cette<br />

stratégie nous permet d’acquérir un<br />

savoir-faire opérationnel et ainsi assurer<br />

une bonne formation dans la gestion<br />

à nos cadres». En effet, la formation<br />

dans le secteur de la gestion touristique<br />

connaît un déficit flagrant en<br />

<strong>Algérie</strong>, qui dispose d’à peine une<br />

école supérieure dans la formation<br />

managériale des établissements touristiques.<br />

K. L.<br />

Comptez-vous lancer d’autres investissements<br />

à l’intérieur ou au sud du pays ?<br />

C’est une piste exploitable, d’autant plus que<br />

l’hôtel de Sidi Bel-Abbès nous a permis de jauger<br />

nos capacités de déploiement en dehors de<br />

la ville d’Oran. Il nous a prodigué également de<br />

l’expérience. C’est pour cela que notre établissement<br />

s’attelle à lancer d’autres projets. Le premier<br />

à Annaba et le deuxième à Skikda. Le troisième<br />

pourrait, d’ici à la fin de l’année, voir le<br />

jour dans la wilaya de Aïn Témouchent.<br />

Mais dans le Sud algérien, nos hôtels ne sont<br />

pas spécifiés au tourisme saharien. Dans nos<br />

perspectives, nous envisageons de lancer un<br />

projet en Kabylie.<br />

Quel genre de clientèle vise votre chaîne ?<br />

Chaque hôtel de notre chaîne a sa clientèle<br />

spécifique. Eden Palace, par exemple, est dédié à<br />

une clientèle de plaisance, balnéaire et estivale.<br />

Quant à ceux de l’aéroport, ils sont destinés à la<br />

clientèle urbaine et passagère. Toutefois, nos<br />

hôtels ne se limitent pas seulement aux réservations<br />

aux clients bien indiqués. Il faut savoir<br />

aussi qu’actuellement, l’<strong>Algérie</strong> ne connaît pas<br />

un tourisme de masse, mais seulement deux<br />

types de tourisme, <strong>national</strong> et étranger.<br />

On constate un déficit en termes d’infrastructures<br />

hôtelières. Pensez-vous que cela a un<br />

impact négatif sur le climat des affaires en<br />

<strong>Algérie</strong> ?<br />

Il faut souligner qu’auparavant, l’investissement<br />

dans le domaine touristique n’est pas une<br />

sinécure à cause des contraintes bureaucratiques<br />

et des obstacles bancaires. L’investissement<br />

lui-même nécessite du courage et de la patience<br />

de la part des entrepreneurs, car le retour des<br />

capitaux investis s’effectue dans le long terme.<br />

Mais avec les nouvelles démarches d’accès au<br />

foncier dans le secteur du tourisme, devenues<br />

plus souples et les contrats de gré à gré offerts,<br />

l’exercice est devenu fort intéressant. Ce sontlà,<br />

les dernières mesures incitatives prises par la<br />

tutelle. C’est aussi un tremplin pour s’engager<br />

davantage dans ce secteur. Au niveau des crédits<br />

aussi, les banques commencent à nous offrir<br />

des crédits à long terme donc c’est mieux<br />

qu’avant et c’est encourageant pour les investisseurs.<br />

Entretien réalisé par Khelifa Litamine

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