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2 > A L A U N E Bilan mitigé pour la session d’automne En attendant le «Printemps» parlementaire C’est déjà les vacances pour les parlementaires des deux chambres, Sénat et APN, puisque la session d’automne s’est, en effet, clôturée hier. Le bilan semble des plus mitigés, s’il n’est pas catastrophique. Les réformes qu’a initiées le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’ont finalement pas donné de crédit à l’Assemblée. Pour l’opinion publique, l’Assemblée nationale populaire (APN), tout comme le Sénat, restent des chambres d’enregistrement. Les députés issus des élections législatives du 10 mai 2012 n’ont pas fait l’exception par rapport à leurs prédécesseurs. Ils se sont contentés de dire «oui» pour tous les projets de loi soumis par le gouvernement. Leur mission essentielle, celle de proposer, a carrément fait défaut. Le manque d’initiative continue de hanter les «représentants» du peuple, pourtant forts de salaires mirobolants, qui suscitent toujours des interrogations, en comparaison avec le faible pouvoir d’achat de la majorité des Algériens. Les réformes qu’a initiées le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’ont finalement pas donné de crédit à l’Assemblée. Cette dernière est en manque de crédibilité et de légitimité, de l’avis même des ses députés. Les femmes qui ont marqué leur présence à l’occasion de cette législature, à la faveur du quota des 35%, n’ont malheureusement pas donné un plus. Côté bilan, ce sont en tout quatre projets de loi seulement et un accord, celui relatif à la délimitation des frontières maritimes avec la Tunisie qui ont été adoptés en cinq mois, par les deux chambres du Parlement. C’est dire que les députés ont vraiment chômé durant cette session entamée le 3 septembre 2012, surtout que le mois de novembre était consacré aux élections locales. Le projet de loi de finances 2013, celui du règlement budgétaire pour l’année 2010, le projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance n°76-016 du 9 décembre 1976 portant code des pensions militaires et celui relatif aux hydrocarbures, sont les quatre textes qui sont passés en revue. Mais force est de constater, malgré les assurances de Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, qui estimait, hier dans son discours, que l’adoption de cette loi, «garantira l’avenir du pays» tout en préservant l’environnement avec l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnelles, que la réalité est tout autre. L’exploitation du gaz de schiste est passée sans vraiment qu’un débat public ait eu lieu. Ce ne sont pas les 33 amendements ou les 107 interventions des députés, comme indiqué par Ould Khelifa, qui vont crédibiliser l’adoption. Des spécialistes en la matière, la société civile et les chercheurs ont été écartés du débat. Il aurait même été judicieux, pensent des observateurs, de soumettre la loi à la consultation populaire, pour les risques que cette exploitation constitue pour l’environnement. Pour le Sénat, Abdelkader Bensalah, reconduit pour un deuxième mandat à la tête de la chambre haute, il insistera dans son discours, sur «l’utilité» de l’institution qu’il préside. Cela pourrait être interprété, directement comme une mise au point aux informations faisant état de la suppression du sénat dans la future Constitution. «Contrairement à ce que pensent certains que le Conseil de la Nation est venu pour faire face à une conjoncture urgente (…), les jours ont prouvé le contraire. Le Sénat est une institution constitutionnelle qui a contribué à la promotion de l’activité parlementaire (…) garantit l’équilibre institutionnel et la stabilité dans Le pays», a-t-il fait remarquer. Le travail de contrôle que devaient exercer les députés et les sénateurs, n’a pas été palpable durant cette session. Bien que le Premier ministre Abdelmalek Sellal est venu présenter son projet devant eux et d’autres ministres auditionnés, de vraies questions sont passées inaperçues. Des scandales de corruption, l’attaque terroriste d’In Amenas, l’argent dépensé pour l’équipe nationale de football qui a échoué dans sa CAN ou encore le phénomènes des kidnappings en général, celui des enfants en particulier, sont autant de sujets sur lesquels les députés auraient dû creuser davantage. En vacances les députés ! Rendez-vous au mois de mars pour amender la Constitution en clôture aux réformes du Président. Aïssa Moussi M. Mustapha Bouchachi, député du FFS «La dernière loi sur les hydrocarbures est un danger pour l'Algérie» «Nous avons dénoncé le silence de l’APN sur les derniers événements d’In Amenas et la guerre au Mali. Nous avons publié un communiqué sur ce qui s'est passé. C’est la gestion des crises qui pose problème. Il y a eu des contradictions dans les déclarartions officielles des uns et des autres. Pour ce qui est de la session qui s’achève aujourd’hui, nous regrettons l’adoption de la loi sur les hydrocarbures proposée par le gouvernement. Je considère que cette loi représente un danger pour l'Algérie et pour les futures générations.» Nouamane Laouar, président du groupe parlementaire de l’AAV «Il est aberrant d'apporter une aide de 50 millions de dollars au Mali» « Nous avons demandé d'une façon officielle au président de l'APN pour qu'il ouvre une journée de débat concernant ce qui se passe aux frontières, d'une part, et d'autre part, ce qui s'est passé à In Amenas, pour que les choses soient claires. Mais maintenant on ne peut pas exiger au président d'ouvrir un débat. On n'a pas le choix, que voulez-vous qu'on fasse ? On a demandé un débat, mais le président n'a pas répondu, c'est le silence. Mais nous, on veut que ces choses soient faites dans la transparence totale. Ce sont les Algériens qui vont payer cette mauvaise gestion de la crise d'In Amenas. Mais l'Etat maintient ce silence ! On se demande pourquoi on donne une aide de 50 millions de dollars au Mali, normalement c'est la France qui doit payer et ce n'est pas à nous de leur donner de l'argent. Ils ont refusé la solution diplomatique, alors qu'ils assument. Aujourd'hui il y a au Mali une guerre ethnique. Alors ils sont en train d'exterminer les minorités dans cette région. En plus on leur donne de l'argent, c'est aberrant. Pour cela, il faut qu'on discute ensemble. Parce que la discussion va nous permettre d'avoir une entente nationale. Mais si chacun dit que je vais régler mon problème moi-même, alors qu'il assume ses responsabilités, on n'est pas concerné en fait.» ALGERIE NEWS Lundi 4 février 2013
A L A U N E 3 Salah Goudjil exclut le retour du SG destitué « Belkhadem devrait faire preuve d'éthique politique » Dans une déclaration qui paraît plus un appel qu'un avis personnel, Salah Goudjil, membre du Comité central du FLN, estime que le retour de Belkhadem à la tête du parti est exclu. Le sénateur du tiers présidentiel a invité, hier, l'exsecrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, à « faire preuve d'éthique politique » et laisser les membres du Comité central choisir son successeur. Approché en marge de la clôture de la session d'automne du Sénat, M. Goudjil, répondant à notre question relative à la possibilité de l'ex-homme fort du parti de se porter candidat malgré sa destitution, a déclaré : « Je ne pense pas qu'il (Belkhadem, ndlr) pourra le faire. Il est indésirable au sein du Comité central qui lui a retiré sa confiance. Et un politique qui est armé d'éthique n'oserait pas agir de la sorte ». Le même interlocuteur ajoutera qu'« il ne s'agit pas d'une question de droit, de statut ou de loi, mais de principe ». Une défiance franche de Goudjil à Belkhadem, l'invitant à respecter la volonté de la majorité des membres du Comité central. Sur la situation actuelle qui prévaut au sein du parti, Salah Goudjil reste confiant. Il rappelle que les travaux de la dernière session se sont déroulés dans les règles de l'art et de la démocratie, donc, il n'y a pas lieu de s'inquiéter et faire tout un tapage autour. Même si les redresseurs du FLN déclarent la session toujours ouverte, alors que les partisans de Belkhadem l'estiment clôturée jusqu'à convocation d'une autre session extraordinaire, le sénateur estime que la légitimité est dans le camp des redresseurs. Mais, à la vitesse avec laquelle les événements se développent à la maison FLN, où même dans le camp des opposants à Belkhadem on n’a pas encore trouvé de consensus autour d'une personne, la tendance pourrait bien se renverser en faveur des fidèles à l'exsecrétaire général. « Il n'y a pas de division au sein des redresseurs », tente de rassurer M. Goudjil, indiquant que les membres du CC sont en concertation pour un candidat qui pourrait faire l'unanimité pour le poste de secrétaire général. Il n'exclut pas que le FLN pourrait avoir un SG jeune ou même une femme. Ramdane Taazibt, chef du groupe parlementaire du PT Certains députés sont décalés de la réalité Algérie News : Quel bilan faites-vous de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale qui sera clôturée aujourd'hui dimanche ? Ramdane Taazibt : Nous retenons la loi sur le règlement budgétaire qui est la deuxième votée par l'APN depuis l'avènement du pluralisme politique en Algérie. Grâce à cette loi, nous avons découvert que certains ministères ne consomment que la moitié du budget alloué, au moment où le pays a besoin de financement pour mener à bien des projets de développement. Il y a eu aussi la loi sur les hydrocarbures. Le Parti des travailleurs a milité pour son adoption même si nous avions eu quelques réserves sur certains aspects… Comme l'exploitation du gaz de schiste ? Non, là nous sommes tout à fait d'accord, c'est l'avenir de la sécurité énergétique du pays dont il s'agit. Nous avons toujours milité pour que l'Etat utilise toutes les potentialités énergétiques du pays pour assurer la consommation interne, mais également pour assurer les exportations qui vont permettre de créer et de financer des projets du développement dans notre pays. Donc, il faut se préparer à ce défi dès maintenant. Les événements se développent à la maison FLN, où même dans le camp des opposants à Belkhadem on n’a pas encore trouvé de consensus autour d'une personne. Au sujet des informations faisant état que Abderezak Bouhara serait le futur SG du parti, Goudjil reste catégorique, déclarant qu'aucune personnalité n'est choisie à l'heure actuelle. Cependant, enchaîne-t-il, « il y aura une commission de candidature qui va statuer une fois les demandes déposées, et toute personne voulant prétendre à ce poste n'a qu'à le faire de manière officielle ». Ce qui se passe au sein du FLN, selon notre interlocuteur, n'est que le signe d’une maturité politique. Pour lui, l'ex-parti unique « doit donner l'exemple dans la pratique démocratique ». Aïssa Moussi Notre pays a vécu, ces derniers mois, plusieurs événements, notamment l'attaque terroriste contre la base gazière de Tiguentourine à In Amenas et l'autorisation de survol de notre espace aérien par les chasseurs français, des événements qui n'ont suscité aucune réaction des députés…. Non, d'abord moi, je l'ai fait au nom du groupe parlementaire du Parti des travailleurs au moment du vote de la loi sur les hydrocarbures. Nous avons dénoncé l'agression contre notre pays et, en même temps, nous avons soutenu l'Etat algérien parce que lorsqu'il s'agit de défendre la souveraineté nationale, c'est inconditionnel. Nous avons proposé l'ouverture d'un débat public sur ces questions. Je suis tout à fait d'accord pour dire que l'Assemblée ne joue pas son rôle parce qu'il y a tellement de problèmes dans le pays et les députés sont un peu en décalage. Ils ont accepté par exemple, dans la loi de finances de 2013, de réduire le budget de 17 ministères, alors que tous les secteurs ont besoin au contraire de l’augmenter. Propos recueillis par Yahia Maouchi Amine B./D. News ALGERIE NEWS Lundi 4 février 2013
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