LG 174

MARS 2015 N°174
WWW.GEMENGEN.LU
PIERRE MANGERS
RESPONSABLE DU SECTEUR PUBLIC
EY LUXEMBOURG
JOURNÉES DE L’ECONOMIE
L’HEURE DES CHOIX?
ORDRE DES ARCHITECTES ET DES INGÉNIEURS-CONSEIL
«LE TRAVAIL DE LA LUMIÈRE
EST UN TRAVAIL D’AMBIANCES»
VIVIANNE ECKER
LA HAUTE INSTITUTION
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EY Luxembourg 20
LETZEBUERGER GEMENGEN
Publication éditée par Euro-Editions S.A.
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que leurs auteurs. Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et peuvent être
sujets à des variations dont l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour responsable.
EDITO
La lumière est partout
Al'initiative de l'UNESCO, et en partenariat
avec un large consortium d’acteurs issus des
mondes scientifique, technologique, éducatif
et associatif, 2015 a été déclarée Année
internationale de la Lumière et des technologies
fondées sur la lumière.
On confond souvent lumière et éclairage.
Pourtant, le spectre des applications de la
lumière est bien plus large qu’il n’y paraît de
prime abord. Si elle nous apporte du confort
dans l’exercice de nos activités quotidiennes,
sécurise nos villes et nos routes, sublime
notre environnement en soulignant la beauté
d’un détail architectural par exemple et valorise
notre patrimoine culturel, son incidence
sur le développement durable de la société
est plus profond. Les enjeux liés à la lumière
relèvent aussi bien du domaine de l'énergie,
que de l'éducation, de l'agriculture ou de la
santé. Le laser, par exemple, qui est
aujourd’hui utilisé pour détruire des tumeurs
inopérables ou corriger certains problèmes
ophtalmiques, a bouleversé les pratiques chirurgicales,
et la lumière transportée par la
fibre optique permet désormais de communiquer
via Internet vers tous les pays du
monde avec des temps de latence quasiimperceptibles.
Cette ‘Année’ sera l’occasion de commémorer
les grandes étapes qui ont jalonné l'histoire de
la science de la lumière, notamment la description
des lois de la réfraction de la lumière
au dixième siècle par le physicien arabe Ibn
Al-Haytham, qui est considéré comme le père
de l’optique moderne ou la présentation de la
théorie de la relativité par Einstein en 1915 qui
démontre que la lumière est au centre de la
structure de l’espace et du temps.
Le public visé est polymorphe: les artistes qui
jouent avec la lumière et ses contrastes, les
industriels qui l’exploitent, les chercheurs,
ingénieurs et techniciens qui lui trouvent de
nouvelles applications et les intellectuels qui
cogitent sur sa symbolique et son rôle dans
l’origine et le développement de la vie…
mais aussi et avant tout, le grand public, en
particulier les jeunes, qui sera sensibilisé aux
possibilités et aux opportunités (économiques
et autres) qu’offre la lumière et à son
importance grandissante dans la résolution
des problèmes sociétaux actuels.
Les instigateurs de cette ‘Année’ comptent en
tirer profit pour «favoriser l'éducation et la
formation dans le monde entier en mettant
l'accent sur l'Afrique, dans le but d'assurer un
accès plus universel à ces technologies». MT

Olivier Dorier 24 Marc Saluzzi 30 Patrick Wies 42
SOMMAIRE
ACTUALITÉ DU MOIS
30 Une année historique pour les fonds
d’investissement luxembourgeois
8 L’heure des choix?
10 Professeur Lionel Fontagné
ARCHITECTURE & CONSTRUCTION
Université Paris I Panthéon-Sorbonne
«Aucun des deux modèles
n’est soutenable»
42 Patrick Wies
KPMG Luxembourg
Un projet moderniste tourné vers le passé
COVERSTORY
44 Jos Dell
Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils
20 Pierre Mangers
EY Luxembourg
«Le travail de la lumière est un travail
d’ambiances»
Vers une refonte du management
dans le secteur public
48 Volker, Michael et Andreas Thiel
SIPEL
SIPEL ou l’art de faire toute la lumière
BANQUE & FINANCE
sur les produits
24 Olivier Dorier et Serkan Öztürk
MAS Luxembourg
«Préparer la transition numérique»
50 Daniel Gliedner et Jean-Luc Jungblut
Creos Luxembourg
Et la lumière fut

Source photo: OAI
Jos Dell 44 Elisabeth De Sousa 58 Vivianne Ecker 72
54 Plaidoyer contre la pauvreté énergétique
RENCONTRE DU MOIS
58 Elisabeth De Sousa et Francis Schwall
Neobuild
72 Vivianne Ecker
La Haute Institution en transformation
Le LinkedIn de la construction
62 Gagner de la place avec des systèmes
PARTENAIRES COMMERCIAUX
de parking mécaniques
EY Luxembourg, ING Luxembourg, Fonds du
Logement, Ferroknepper Buderus, ThyssenKrupp
SANTÉ & AUTONOMIE
Ascenseurs Luxembourg, Sales Lentz Participations,
AIS, ALFI, Autodistribution Losch, DACO, CLK
66 Présentation du médiateur en santé
constructions luxembourgeoises, BIL, Professional
Business Solutions, ImmoDA, KPMG Luxembourg,
68 Christophe Nardin
Luxith
«Faire plus avec les ressources disponibles»
SIPEL, Imprimerie Centrale, Fuchs Finance,
1,2,3 GO Social, MAS Luxembourg, Metalica Home,
SERVIOR, Telindus, Creos Luxembourg, IFSB,
Home Trade, Berl
70 Yves Ruppert
SERVIOR
Un service de restauration à domicile
Avec l’aimable participation de Concept Factory et
Dechmann Communication
pas comme les autres

Index - Décideurs politiques & économiques
Pierre
Mangers 20
Responsable du secteur public
EY Luxembourg
Olivier
Dorier 24
Partner
MAS Luxembourg
Serkan
Özturk 24
Director
MAS Luxembourg
Marc
Saluzzi 30
Président
ALFI
Tél. 42 124 1
7, rue Gabriel Lippmann
L-5365 Munsbach
Tél. 26 25 88 88
6C, rue Gabriel Lippmann
L-5365 Munsbach
Tél. 26 25 88 88
6C, rue Gabriel Lippmann
L-5365 Munsbach
Tél. 22 30 26 1
info@alfi.lu
12, rue Erasme
L-1468 Luxembourg
Source photo: OAI
Patrick
Wies 42
Associé
KPMG Luxembourg
Jos
Dell 44
Associé-gérant
bureau M3 Architectes
Volker
Thiel 48
Ingénieur diplômé
SIPEL
Michael
Thiel 48
Gérant
SIPEL
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39, av. J.-F. Kennedy
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15, rue Wurth-Paquet
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Tél. 31 66 60-1
42, ZAE Le Triangle Vert
L-5691 Ellange
Tél. 31 66 60-1
42, ZAE Le Triangle Vert
L-5691 Ellange
Andreas
Thiel 48
Gérant d'Hans Auler GmbH
SIPEL
Elisabeth
De Sousa 58
Responsable communication et
Project Manager // Neobuild
Francis
Schwall 58
Innovation Project Manager
Neobuild
Clément
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ThyssenKrupp Ascenseurs Luxembourg
Tél. 31 66 60-1
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Tél. 26 59 56 700
construction21@neobuild.lu
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L-3290 Bettembourg
Tél. 26 59 56 700
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5A, zae Krakelshaff
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Tél. 40 08 96
22, rue Edmond Reuter
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Directeur
Luxith
Yves
Ruppert 70
Chef de division de l'économie domestique
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Vivianne
Ecker 72
Présidente
Conseil d'Etat
Tél. 42 41 42 11
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L’heure des choix?
Véritable plateforme de réflexion sur l’économie luxembourgeoise, les Journées de
l’Economie ont porté cette année sur deux thématiques d’actualité: le développement
de l’économie digitale et les défis de la zone euro. Organisées conjointement par le
ministère de l’Économie, la Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg et
la Fedil - Business Federation Luxembourg, en collaboration avec PwC Luxembourg, ces
deux journées de conférence ont attiré cette année près de 400 participants.
“
Le Luxembourg,
qui partage et comprend
les cultures de ses deux
voisins et principaux
partenaires économiques,
alà une carte à jouer
”
Présentée comme la pierre angulaire de la diversification
économique, l’économie digitale fait l’objet
de toutes les attentions. Le rôle de l’Etat, les
enjeux et les secteurs porteurs étaient au cœur des
débats de la première journée de conférence. Les
questions européennes ont, quant à elles, occupé
la deuxième journée de débats. Les négociations
en cours entre la Grèce et l’Eurogroupe sont
venues rappeler les grands défis auxquels la zone
euroest confrontée. Face à une crise dont les effets
se font toujours sentir, le modèle à suivre pour
retrouver le chemin de la croissance pose question.
Luxembourg: terre fertile pour les «digital
entrepreneurs»
«Le secteur ICT n’en est pas à ses balbutiements
au Luxembourg. Il représente près de 7% du PIB.
L’emploi dans ce secteur a augmenté de 31%
depuis 2007 et la valeur créée de près de 45%.
Toute initiative visant à renforcer l’ICT et à positionner
le Luxembourgcomme une Smart Nation
est évidemment souhaitable et bienvenue».
C’est par ces mots que Carlo Thelen, directeur
général de la Chambre de Commerce, a
ouvert la première journée de conférence.
Créateur de valeur et générateur de gains de
productivité, le digital peut bénéficier à l’ensemble
des secteurs de l’économie : les utilisateurs,
pour qui la transformation digitale est un
vecteur de croissance, les créateurs de contenu,
et aussi les producteurs (fabricants de composants
ou entreprises des télécommunications).
Si tous les acteurs s’accordent sur la nécessité de
donner aux entreprises technologiques innovantes
les moyens de se développer, le rôle à
jouer par l’État pose question. Selon Dominique
Roux, président de la Chaire Économie numérique
de l’Université Paris Dauphine, «Tout État
désireux de développer l’économie numérique
doit avant tout proposer un environnement
favorable. Quels sont les besoins des start-up?
Trouver des talents hautement qualifiés pour
développer leurs projets, mais aussi un financement
pour commercialiser leurs services, le tout
dans un environnement ouvert car leur marché
n’est pas local ou national mais international».
8
LG - Mars 2015

Le Luxembourg est, à cet égard, bien posi-
«Le Luxembourg reste un des rares pays où
freineront tôt ou tard sa croissance: une démo-
tionné. En atteste le développement du secteur,
le dialogue est pratiqué à tous les niveaux de
graphie en berne, une croissance de la produc-
«résultat d’une politique de diversification mise
la vie économique et sociale. La stratégie du
tivité quasi-nulle, et un faible taux d’investisse-
en œuvre depuis dix ans» a rappelé Francine
pays a depuis longtemps été de s’orienter
ment. Est-ce tenable dans la durée?
Closener, Secrétaire d’État à l’Économie. Mais
vers l’international. Cela semble porter ses
Face au modèle allemand, Lionel Fontagné
la concurrence que se livrent les pays pour
fruits : selon les prévisions de la Commission
professeur d’économie à l’Université Paris I
développer et attirer les entreprises du secteur
européenne, la croissance devrait être de 3%
Panthéon-Sorbonne a souligné, lui, le para-
nécessite de maintenir les efforts. «Sur les cinq
fin 2014, ralentir à 2,4% en 2015 en raison
doxe français: avec un euro faible, un prix du
dernières années, nous avons investi près d’un
des ajustements du secteur financier en
pétrole au plus bas, les conditions de la crois-
demi-milliard d’euros. Un chiffre impression-
réponse au nouveau cadre réglementaire
sance sont réunies mais les performances res-
nant, mais absolument nécessaire pour aug-
pour repartir à la hausse en 2016, à 2,9%.»
tent décevantes. Quels en sont les facteurs de
menter nos capacités en matière d’Internet
Guntram Wolff, directeur du Bruegel Institute,
blocage? La compétitivité est au point mort
ultra-rapide et de connectivité internationale.»
voit dans la crise un révélateur des faiblesses
depuis 2006, le déficit public atteint les 4%
de la zone euro. Les divergences de points de
du PIB et le taux de chômage est proche des
Infrastructures mais aussi compétences et talents,
vue sur les causes et les solutions à apporter,
10%. L’économiste entrevoit des signes
financement, simplification des démarches admi-
ajoutées aux problèmes de gouvernance de la
encourageants avec les orientations du nou-
nistratives sont au cœur des actions du gouver-
zone, ont retardé la mise en place de réformes
veau gouvernement. La loi Macron prévoit
nement, avec l’appui des acteurs du monde de
structurelles. Déjà avant la crise, les germes de
un paquet de mesures pour «déverrouiller la
l’ICT. Pour définir et coordonner ces actions, l’ini-
la discorde étaient semés, avec un petit noyau
croissance» avec, pour les plus symboliques,
tiative Digital Lëtzebuerg réunit des experts des
dur de pays en surplus budgétaire, créancier
un assouplissement du travail le dimanche ou
secteurs privé et public sous la houlette d’Anne-
de pays «périphériques» en déficit budgétaire
l’ouverture du transport par autocar à la
Catherine Ries, conseiller, ministère d'État, Service
récurrent et endettés. Le robinet du crédit s’est
concurrence. Mais la France garde cette
des Médias et des Communications. Son objectif,
coupé net avec la crise, mettant dos à dos les
image de pays difficile à réformer.
partagé par l’ensemble des acteurs du monde
uns et les autres. Selon Monsieur Wolff,
Entre ces deux approches divergentes qui
économique de la place : renforcer le position-
l’Allemagne et la France, couple-moteur de la
tiraillent la zone euro, quelle solution adop-
nement et le rayonnement du pays comme
zone, sont emblématiques de ces divergences.
ter? Economistes et représentants des milieux
centre d’excellence dans l’ICT, avec l’État dans
Affichant un surplus budgétaire, une balance
économiques présents s’accordent sur la
son rôle de facilitateur.
commerciale excédentaire, un PIB en crois-
nécessité d’une plus grande concertation et
sance depuis près d’une décennie, l’Allemagne
coordination des politiques budgétaire, fis-
L’Europe face à la crise, le grand écart
Quel(s) modèle(s) économique(s) pour
l’Europe et pour chacun de ses pays membres?
Didier Mouget, Managing Partner chez PwC
Luxembourg, a dressé le tableau du Luxembourg en
ouverture de la deuxième journée de conférence.
atous les atours du bon élève de la zone euro.
C’est pourtant cet argument qu’Olaf
Gersemann, responsable du service Économie
de Die Welt, réfute. En faisant le choix de la
modération salariale, de la compétitivité et des
exportations, l’Allemagne a également fait une
croix sur sa demande intérieure. Durant sa présentation,
il a pointé plusieurs faiblesses qui
cale, salariale… La balle est dans le camp des
décideurs politiques. Pour les investisseurs, la
stabilité reste un gage de sécurité.
Le Luxembourg, qui partage et comprend les
cultures de ses deux voisins et principaux partenaires
économiques, a là une carte à jouer.
Communiqué par PwC Luxembourg
Source photo: PwC // Photo ©Arnaud de Villenfagne
LG - Mars 2015
9

Actualité du mois
«Aucun des deux modèles
n’est soutenable»
En marge de la neuvième édition des Journées de l’Economie organisées par PwC,
LG Magazine a pu rencontrer en exclusivité le Professeur Lionel Fontagné, membre du
Cercle des économistes et professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, qui
revient sur une des thématiques phares de la deuxième journée de l’event, les
antagonismes franco-allemands en matière de politique économique. Interview.
“
La solution pour résoudre
cette équation difficile
est l’innovation dans
toutes ses dimensions
”
Il y aurait une contradiction absolue
entre la vision économique française et
la vision économique allemande.
En France, vous affirmez que l’objet est
de soutenir la demande interne avec
pour corollaire une baisse de la compétitivité,
tandis qu’en Allemagne, l’objectif
consiste à vouloir résister à la
concurrence externe à l’UE, ceci grâce à
une main d’œuvre domestique bon
marché. Tant le premier modèle que le
deuxième modèle sont-ils soutenables
sur le long terme?
Aucun des deux modèles n’est soutenable.
S’il faut inévitablement prendre en compte la
contrainte de compétitivité vis-à-vis des pays
émergents, il ne faut pas pour autant trop
réduirela demande interne par des politiques
de rigueur salariales excessives.
La solution pour résoudre cette équation difficile
et donc résister à la concurrence internationale
est l’innovation dans toutes ses
dimensions, à savoir effectuer davantage de
R&D, mettre sur le marché de nouveaux produits,
mieux articuler la production de biens
et de services et améliorer la qualité des
biens et services. Gardons à l’esprit que dans
un monde ouvert, l’on ne peut pas maintenir
un niveau de vie élevé sans avoir une avance
technologique sur les autres.
L’Allemagne semble sur la bonne voie à
cet égard, mais souffre d’un vieillissement
de sa population et d’une
demande interne relativement faible,
cela a été dit. L’Allemagne du futur se
résumera-t-elle quelque part àdevenir
un pays peuplé de seniors et fabriquant
de très bonnes voitures?
Ce serait bien évidemment caricatural. Ce qu’il
convient de souligner, c’est que les Allemands
s’efforçent d’aller au bout de ce qui est possible
en matière d’innovation. Effectivement,
l’automobile est un secteur qui gagne toujours
plus d’importance dans l’industrie allemande
et dont le contenu technologique proposé ne
cesse de s’améliorer, mais l’industrie traditionnelle
n’est pas en reste non plus.
Professeur Fontagné, vous avez été
mandaté comme expert externe par le
gouvernement luxembourgeois il y a
plusieurs années pour accompagner les
travaux du Comité de coordination
tripartite sur le sujet de la compétitivité,
et avez à cette fin présenté un
rapport sur la position compétitive du
Luxembourg. Aussi, dans ce «match»
franco-allemand, où situeriez-vous le
Luxembourg?
10
LG - Mars 2015

J’avais en effet rédigé un rapport sur le
Luxembourg il y a dix ans dont le titre était
«Une paille dans l’acier». J’avais voulu souligner
dans ce rapport que le Luxembourg
avait un certain nombre de difficultés potentielles,
et que le modèle qui était en vigueur
àl’époque, c’est-à-dire il y a dix ans, n’était
pas soutenable. Nombre de ces difficultés
ont été corrigées, d’autres non.
Pouvez-vous préciser?
Au rayon des bonnes nouvelles, la mise sur
pied de clusters de services «haut de
gamme» autour de la finance et non uniquement
dans la finance. Inversement, en
matière d’ouverture de l’administration publique,
trop peu d’efforts ont été déployés.
D’une manière générale, je n’hésiterais pas à
dire que le Luxembourg a fait un travail formidable
et a passé l’épisode de la crise financière
et celui des conséquences en matière de
régulation financière sans trop de problèmes
grâce aux ajustements consentis auparavant.
A contrario, force est de constater que le
Grand-Duché a perdu une partie de son dialogue
social, puisque la Tripartite ne fonctionne
plus vraiment.
Pour revenir sur les deux grands voisins
luxembourgeois, vous expliquez que la
différence existante entre le PIB allemand
et le PIB français est amenée à se réduire
de façon considérable à l’horizon 2025.
Dans le même temps, vous soulignez la
dégradation rapide de la compétitivité
française depuis 2006. Qu’est-ce qui
vous permet dès lors d’affirmer le rapprochement
des PIB allemand et français?
Concrètement, cela signifie que s’il y a un choc
sur un des grands acteurs – et on pense là en
particulier aux constructeurs automobiles, les
répercussions macro-économiques seront extrêmement
importantes. Les Finlandais en ont eu
Il s’agit là d’un postulat et non d’un scénario
avéré, à savoir la croissance que l’on peut
atteindre par rapport aux ressources que l’on
détient. Si l’on se réfère àcette théorie économique,
en comparant les investissements,
le niveau d’éducation, la productivité, les
tranches d’âge de la population ou encore
l’efficacité énergétique des deux pays, la
France devrait se rapprocher considérablement
de l’Allemagne en termes de PIB. Mais
cela reste donc hypothétique.
J’irais même jusqu’à dire que, pour l’instant,
nous ne nous orientons pas vers ce scénario,
l’amère expérience avec le déclin de Nokia.
L’autre partie de son argumentairereposait sur sa
vision d’une Allemagne devenue non-coopérative
en matière de modération salariale et vis-àvis
de ses partenaires de la zone euro, ce qui a eu
des conséquences macro-économiques sur la
zone euro. Ce n’est pas faux, cependant, pour
ma part, cette politique non-coopérative a été
motivée par le sentiment allemand qu’il fallait
résister à la concurrence internationale.
Ce qu’il n’a pas dit et qu’il convient de rappeler,
c’est que l’Allemagne était le pays le plus
cher du monde avant les réformes Hartz (1).
ce qui signifie qu’il y a d’autres éléments qui
entravent la réussite de la France, soit des facteurs
de blocage tels que la baisse de la compétitivité,
le problème de la dépense publique
ou encore le marché du travail atone.
On a pu entendre durant les débats que les
«Américains font beaucoup mieux». Est-ce
vrai? Leur modèle libéral est-il enviable?
Les Américains font effectivement beaucoup
Que pensez-vous de la théorie d’Olaf
Gersemann, chef du service Economie du
quotidien allemand «Die Welt», qui voit
dans son pays un colosse au pied d’argile?
mieux que nous sur plusieurs plans, mais
moins bien sur d’autres. L’évolution des inégalités
aux Etats-Unis est quelque chose qui
n’est pas enviable en Europe et ne correspond
pas à notre vision du monde.
Certains des éléments avancés par Olaf
Gersemann sont à mon sens tout à fait justes,
comme par exemple le fait qu’il existe
des risques dans la spécialisation allemande,
ce que l’on appelle «granularité» en économie,
et que ceux-ci doivent être pris en
En revanche, la capacité américaine à rebondir
sur des nouvelles technologies et de nouveaux
bouquets de biens et de services de façon récurrente
tous les quinze ans est impressionnante.
Il n’y a d’ailleurs qu’à voir comment la crise économique
et financière a été beaucoup mieux
considération.
surmontée de l’autrecôté de l’Atlantique. PhR
(1)Les réformes du marché du travail entreprises entre 2003 et 2005 sous le mandat du chancelier Gerhard Schröder
11

Indicateurs économiques
Energie –
Divers degrés de dépendance
Selon Eurostat, la consommation intérieure
brute d’énergie du Luxembourg s’est élevée
en 2013 à 4,3 millions de tonnes équivalent
pétrole (Mtep). Plus des deux tiers (76,4%)
de son énergie proviendraient de sources
renouvelables (biomasse, énergies hydraulique,
géothermique, éolienne et solaire).
L’occasion pour l’Office européen des statistiques
de rappeler les fortes dépendances énergétiques
de l’UE (53%) et du Grand-Duché
(96,6%) vis-à-vis de l’étranger,le pays se situant
dans ce domaine juste devant Malte, mais loin
derrière l’Estonie (11,9%), le Danemark
(12,3%) ou encorela Roumanie (18,6%).
Gaz
bientôt
un marché unique
belgo-luxembourgeois
Le gouvernement annonce la création d’un
marché gazier belgo-luxembourgeois unique
et intégré, dès octobre prochain, avec
comme objectif de renforcer la sécurité
d’approvisionnement en gaz du pays et
son accès à un environnement de prix plus
compétitifs.
Cette initiative de zone Belux s’inscrit dans
la volonté de l’UE de construire un marché
gazier européen sans frontière et constituera
la première intégration de marchés
entre deux États membres.
Enovos –
L’Etat bientôt majoritaire
Enovos bientôt sous contrôle de l’Etat. Déjà
actionnaire du groupe énergétique luxembourgeois
à hauteur de 35,44%, le gouvernement
envisage le rachat des parts détenues
par les entreprises allemandes RWE et E.ON
et d’en devenir majoritaire à hauteur de 51%
du capital. Cette opération, qui valoriserait
Enovos à 2 milliards d’euros, devrait coûter
290 millions d’euros aux contribuables.
________________________________________
Etude –
Un milliard de données
piratées en 2014
Selon les derniers résultats de l’étude Breach
Level Index publiés par Gemalto, plus de
1.500 intrusions informatiques ont été recensées
en 2014, et plus d’un milliard de données
ont ainsi été dérobées. Le nombre d’informations
volées et perdues s’est accru de
78% par rapport à2013. Le vol d’identité
représente 54% des piratages, suivi de l’accès
aux données financières et aux comptes. Le
commerce de détail (44,7%), la branche
technologies (21,26%) et les services financiers
(12,83%) sont parmi les plus touchés.
Chez ces derniers, si le chiffre des failles de
données est resté relativement stable, le
nombre moyen de dossiers perdus est lui
passé de 112.000 en 2013 à 1,1 million en
2014, estime la société internationale spécialisée
dans le secteur de la sécurité numérique,
et issue en 2006 de la fusion de Gemplus
(Luxembourg) et d’Axalto (Pays-Bas).
________________________________________
Prévisions d’inflation –
0,3% en 2015
et 1,1% en 2016
Selon les dernières prévisions du STATEC, le
taux d’inflation du pays devrait culminer à
0,3% en 2015 et grimper à 1,1% en 2016,
malgré la hausse de la TVA et la baisse des
prix pétroliers. Dans ce contexte, «la prochaine
indexation n'interviendrait pas avant
la mi-2016», précise l’institut luxembourgeois
de la statistique.

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Indicateurs économiques
Crédit –
Les Luxembourgeois
champions européens
Selon une récente étude d’ING, les
Luxembourgeois recourent plus souvent
au crédit et à l’endettement que leurs voisins
européens, avec en moyenne 29.161
euros empruntés, contre 7.959 euros
dans les autres pays de l’UE. Les
Autrichiens suivent avec 15.609 euros
seulement.
Plus précisément, ce sont les Luxembourgeois
qui sont les plus grands consommateurs de
crédits, 40,6% en ont contracté un pour
un montant moyen de 35.962 euros, alors
que les résidents étrangers ne sont que
26,5% à avoir fait appel à l’endettement
personnel, pour un montant moyen de
13.637 euros seulement. Les 25-34 ans
sont également plus endettés, avec un crédit
personnel moyen de de 45.295 euros.
Autre observation de l’étude: les femmes
empruntent en moyenne 10.000 euros de
plus que les hommes.
________________________________________
Suisse –
un partenaire
commercial stable
Selon la Chambre de commerce luxembourgeoise,
la Suisse a été en 2013 le quatrième
partenaire commercial du Luxembourg à
l’exportation (hors UE). Plus précisément, le
Luxembourg a exporté plus de 4,3 milliards
d’euros de services vers la Confédération helvétique
et a importé pour quelque
5,8 milliards d’euros de ses produits et services.
Les biens importés depuis la Suisse sont principalement
les bijoux et les pierres gemmes
(pour environ 53 millions d’euros), suivis des
produits chimiques et des machines et appareils
(pour respectivement environ 39 millions
d’euros).
Depuis l’annonce par la Banque nationale
suisse (BNS) de ne plus soutenir sa monnaie,
les exportations suisses se sont renchéries,
une portée que des organisations
comme la Fedil ou la CLC semblent minimiser.
©Copyright: TESLA
Automobile –
Le secteur auto pèse
3,8 milliards d'euros
Après la clôture du51e Autofestival, l’occasion
de se pencher sur un secteur automobile
pas si morose. En 2014, le chiffre d’affaires
de l’ensemble du secteur automobile
luxembourgeois a représenté 3,8 milliards
d’euros, en hausse de 4,6% par rapport à
2013. Selon la Société nationale de circulation
automobile (SNCA), le pays compte
plus de 400.000 voitures en circulation, et a
immatriculé 49.793 véhicules en 2014. Le
secteur emploie quelque 6.500 personnes.
Les Luxembourgeois dépensent en
moyenne 29.000 euros pour une voiture
neuve et 11.000 pour une occasion. Ils
dépassent ainsi de loin leurs voisins européens.
________________________________________
Salaire annuel
de l’ouvrier agricole
Comme chaque année, le salaire des ouvriers
agricoles ou viticoles logés et nourris est
arrêté en Conseil de gouvernement. Et
comme les années précédentes, il est en
2015 fixé à 50% du salaire social minimum
de l’ouvrier qualifié, soit à 13.831,38 euros
par an.
Tourisme –
2,8 millions de nuitées
au Luxembourg
En 2014, le nombre de nuitées enregistrées
par les établissements d’hébergement touristique
luxembourgeois a été de 2,8 millions,
estime Eurostat. Comparé à 2013, ce chiffre
s’est accru de 5,3%. Les séjours d’affaires
comptent pour 65% des nuitées.
La proportion des non-résidents séjournant
dans le pays a augmenté de 5,4% au cours
de la période. Celle des résidents s’est accrue
de 4,9%.
Au niveau de l’UE, l’office européen des études
statistiques estime à quelque 2,7 milliards
le nombre de nuitées passées dans des
établissements d’hébergement touristique en
Europe en 2014, en hausse de 1,7% par rapport
à2013.
Source: Eden au Lac

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Carrières
Barbara Brecko
chez Ginkgo Solutions
Facilities
Raiffeisen –
Deux nominations
au comité de direction
MNKS –
Joëlle Marsot nommée
Human Resources Director
Yves Biewer (en charge du métier Clientèle
Retail) et Eric Peyer (responsable du Support
Opérationnel et de l’Organisation) entrent au
Comité de Direction de la banque. Licencié en
Administration des Affaires, Yves Biewer avait
rejoint la Banque Raiffeisen en 2013 après
avoir été CEO d’Experta Corporate and Trust
Services Luxembourg. Titulaire d’une maîtrise
en sciences économiques, Eric Peyer a débuté
chez Raiffeisen en 1995. Il a notamment dirigé
les travaux de mise en production du progiciel
bancaire intégré T24. Ils siègent ainsi aux côtés
Barbara Brecko prend la direction du centre
de Guy Hoffmann (Président), de John Bour
Joëlle Marsot devient Human Resources
d’affaires Ginkgo Solutions Facilities, en tant
(Vice-Président), et de Jean-Louis Barbier
Director auprès du cabinet de juristes MNKS.
que Managing Director. Auparavant business
(Membre).
Elle compte plus de dix ans d’expérience dans
development manager auprès de la fiduciaire
________________________________________
le domaine des ressources humaines. Elle avait
SGF Luxembourg, elle fut également Area
Manager puis directrice réseau auprès d’Ateac,
un autre centre d’affaires. Elle prendra part à la
création et au développement de l’activité du
groupe.
________________________________________
Gisèle Lippolis chez HRT
KPMG Luxembourg –
Alexandre Rochegude
passe associé
notamment fondé et dirigé l’équipe RH du
département Audit de Deloitte Luxembourg.
________________________________________
Kleyr Grasso –
Sandra Rapp
devient Counsel
Spécialisée en droit du travail et en droit
Gisèle Lippolis rejoint HRT Group (membre de
social, Sandra Rapp a été promue Counsel au
PKF International) en tant que senior manager
sein du département du Droit du travail de
administration interne. Executive Assistant
l’étude Kleyr Grasso. Entrée chez cette der-
pendant plus de seize ans auprès de Deloitte et
nière en 2012, elle avait auparavant travaillé
d’ArcelorMittal, elle a également été responsa-
durant six ans pour Linklaters.
ble de la communication et du marketing chez
________________________________________
Capita.
________________________________________
Foyer nomme 33 nouveaux
agents
Alexandre Rochegude, le co-fondateur et CEO
de la plateforme mobile de paiement FlashiZ,
devient associé chez KPMG Luxembourg, auprès
Sedlo Jimenez Lunz –
Pierre-Alexandre Lechantre
devient Partner
Le cabinet de droit des affaires Sedlo Jimenez Lunz
L’assureur luxembourgeois a étoffé son réseau
du département conseil dédié aux start-up et des
anommé Pierre-Alexandre Lechantre en tant que
de distribution avec 33 nouvelles recrues, qui
sociétés FinTech. Il collaborera à l’offremultidisci-
Partner.Spécialisé en droit des sociétés, il est entré
ont reçu leur agrément. Grâce à ces nouvelles
plinaire K-Start, qui propose de nouveaux servi-
chez SJL en 2011, après plusieurs années passées
nominations, Foyer compte désormais environ
700 agents répartis sur l’ensemble du territoire
luxembourgeois.
ces à destination des entreprises à forte croissance
axées sur les nouvelles technologies et plus
spécifiquement sur les sociétés FinTech.
chez Linklaters. Il conseille notamment les clients
sur les questions de fusions-acquisitions, de jointventures
et de restructurations de groupes.
Photos de presse

Plus accessible.
Plus confortable.
Toujours aussi flexible.
Toujours aussi flexible.
Lancé en 2005 par Sales-Lentz, le flexibus est un service de bus à la demande sur simple
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Mersch, Roeser, Rumelange et Walferdange, le flexibus connaît un succès
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Carrières
HITEC – Pierre Hirtt
passe Chief Scientist
HITEC Luxembourg annonce la nomination
HITEC –
Philippe Osch
nommé CTO
Ogier – Laurent Thailly,
Managing Associate
Promotion chez Ogier de Laurent Thailly au
de Pierre Hirtt comme fondateur et Chief
poste de managing associate. Entré en 2012 au
Scientist. Il consacrera toute son attention à
sein du cabinet de juristes, il est spécialisé en droit
la pérennisation et au développement à long
des sociétés et plus spécifiquement dans les
terme de la ligne de produit du noir de car-
domaines des fusions-acquisitions, de la banque
bone de HITEC Luxembourg. Détenteur d’un
et de la finance. Il travaillait précédemment chez
Master en physique et d’un Bachelor of
OPF-Partners (2006-2011) et Ashurst à Londres.
Sciences (BSc) en génie mécanique, il a
________________________________________
occupé des postes d'ingénieur chez
Goodyear Luxembourg SA et chez Cargolux
International Airlines SA. Il a été membre du
conseil d'administration du CRP Henri Tudor,
Bonn & Schmitt –
Laurent Henneresse promu
Senior Associate
institut de recherche publique au
Laurent Henneresse est nommé senior associate
Luxembourg.
HITEC Luxembourg —société spécialisée dans
au sein de l’étude d’avocats Bonn & Schmitt.
________________________________________
l'étude, l’ingénierie, le conseil, le développe-
Titulaire d’une licence en droit et diplômé de
CFL – Nouveau directeur
des ressources humaines
et organisation
ment de logiciels, les TIC et la gestion de projets—
renforce sa direction générale et nomme
Philippe Osch au poste de Chief Technology
Officer. Titulaire d’un Master of Science en
droit international des affaires, il est spécialisé
dans les domaines de la banque et de la finance,
de l’insolvabilité et des restructurations.
________________________________________
génie mécanique et d’un diplôme en gestion
de la technologie, il a travaillé auprès du cabinet
de conseil McKinsey & Company, avant de
Editus – Jérôme Guilmain
àla direction clients
rejoindre HITEC Luxembourg. Il dispose d’une
expérience de huit ans à différents postes de
conseil et de gestion dans l'industrie de haute
technologie et manufacturière.
________________________________________
OPF Partners –
1 recrutement, 8 promotions
Recrutement et promotions au sein de l’étude
Yves Baden a été nommé directeur des res-
OPF Partners. Evita Katsimani rejoint l’étude
sources humaines et organisation des CFL.
OPF Partners, en tant qu’associate au départe-
Agé de 44 ans, cet ingénieur diplômé en
ment Fonds d’investissement. Au sein du
Jérôme Guilmain prend la direction clients d’Editus.
mécanique occupe depuis 2008 différentes
département Corporate, Elodie Duchêne et
Titulaire d’un MBA obtenu en Grande-Bretagne,
responsabilités dans le domaine des res-
Pawel Hermeli_ski-Ayache sont nommés au
spécialiste du B2B, il a effectué une partie de sa car-
sources humaines au sein d’Arcelor Mittal.
poste de principal, tandis qu’Andreea
rière auprès de Kompass, d’abord comme com-
Actuellement Head of Social Relations &
Antonescu, Aline Nassoy et Carmen André
mercial puis à la direction commerciale de la filière
Recruitment Mobility Redeployment-CDR
passent senior associates. Au département Tax,
espagnole et ensuite aux États-Unis, pour dévelop-
auprès du groupe sidérurgique, il prendra
ses nouvelles fonctions le 1 er mai prochain.
Raphaële Kamoun et Ngoc-My Nguyen sont
promues senior associates, tout comme Aurore
Marchand, auprès du département Litigation.
per le réseau sur les continents nord et sud-américains,
avant de prendreen France la direction marketing
et stratégie de Kompass International.
Photos de presse

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Coverstory
Vers une refonte du management
dans le secteur public
Même si les administrations au Luxembourg échappent aux coupes budgétaires drastiques
contrairement à leurs homologues européens, il n’en demeure pas moins qu’elles doivent
faire évoluer leur modèle de leadership. C’est l’avis de Pierre Mangers, responsable du
secteur public auprès d’EY Luxembourg. Interview.
La modernisation du secteur public à une
époque de rationalisation des dépenses
publiques est un enjeu de taille pour bon
nombre de pays du monde. Quels sont
les défis que rencontre le secteur public
luxembourgeois dans ce cadre, et en quoi
diffèrent-ils (ou pas) de ceux de nos partenaires
européens?
Certains pays européens ont dû faire face à des
coupes budgétaires significatives. Toutefois, le
Luxembourg est parvenu à maintenir un
niveau suffisant de moyens financiers pour
financer à la fois le fonctionnement et la
modernisation de son dispositif administratif.
En ce qui concerne les défis au niveau du secteur
public luxembourgeois, ils sont de plusieurs
ordres. Le Luxembourg doit avant
toute chose être considéré, tant par ses concitoyens
que par les entrepreneurs actifs sur
son sol, comme un acteur fiable, ce qui suppose
un service public efficace et efficient.
Pour ce faire, il doit se montrer proactif et
savoir anticiper les changements de demain,
ce qui passe notamment par une transposition
plus rapide de la législation européenne
au Luxembourg que dans d’autres pays
membres de l’Union européenne.
Un deuxième défi du secteur public réside
dans le maintien et le renforcement des compétences
techniques et comportementales de
son personnel dirigeant, à savoir ses hauts
fonctionnaires. Ici, force est de constater que
gérer un personnel n’est pas tâche facile dans
la mesure où la nouvelle génération des jeunes
dite «C» (Communication, Collaboration,
Connexion et Créativité) arrivant sur le marché
du travail ne présente parfois pas le
même degré de connaissances et de compétences
que celle de ses aînés. De surcroît,
cette nouvelle génération requiert plus d’interactivité
et de transparence ainsi qu’un
feedback continu sur la qualité de sa contribution
personnelle. Cette exigence plus marquée
des jeunes envers leurs chefs «chevronnés»
crée une attente à laquelle le style de
management «traditionnel» du secteur public
n’offre pas toujours les bonnes réponses.
Le troisième et dernier défi du secteur public
luxembourgeois réside dans sa capacité à
conduire des réformes, à se moderniser grâce
àl’implication de son personnel motivé pouvant
s’identifier aux objectifs stratégiques de
leurs chefs politiques. Ces défis sont certes
ambitieux mais les moyens budgétaires mis à
disposition par notre pays sont à la mesure des
efforts requis. Dans d’autres pays de l’OCDE,
le financement de la modernisation du secteur
public représente par contre le plus grand défi.
Dans ce contexte, il est souvent question
d’introduire une démarche de
«gestion par objectifs». Quelles sont
les étapes de cette démarche et ses facteurs
clés de succès?
Dans une démarche de «gestion par objectifs»,
tout ministre, chef ou directeur d’administration
doit formuler des objectifs stratégiques
à atteindre à moyen terme, qu’il doit
êtrecapable de décliner en objectifs organisationnels
par service, voire individuellement.
Pour cela, le personnel encadrant doit pouvoir
mobiliser son personnel et s’assurer de la compréhension
par ces derniers de la démarche et
des objectifs opérationnels à atteindre.
S’ensuit le déploiement d’un plan, revu à miparcours,
si nécessaire, puis un point sur les
objectifs réalisés en fin de période, qui courtle
plus souvent sur une année calendaire.
Les administrations qui revêtent un caractère
plus sophistiqué définissent par ailleurs un
inventaire de compétences composé de ce que
l’on dénomme «savoir-faire», soit les compétences
techniques, et «savoir-être», c’est-àdire
le comportement sur le lieu de travail, une
composante qui gagne en importance dans un
contexte toujours plus marqué par les échanges
interministériels et le besoin d’interactivité
requis par la jeune génération C.
In fine, la «gestion par objectifs» doit permettre
de traduire des objectifs organisationnels
en objectifs personnels et de pouvoir piloter
leur état d'avancement à travers l’évolution
des compétences managériales. Afin de
mesurer cette évolution, il faut créer une
documentation professionnelle alimentant la
gestion prévisionnelle des compétences.
En vue de couronner cette démarche du succès
qu’elle mérite, il faut combiner trois facteurs
clefs de succès: premièrement, la capacité
des ministres et hauts fonctionnaires à
définir des objectifs SMART (Spécifiques,
Mesurables, Acceptés, Réalisables et
20
LG - Mars 2015

Pierre Mangers

Temporellement définis) modernisant d’une
part le dispositif administratif, et orientant,
d’autre part, le personnel dans son développement
professionnel et personnel ; deuxièmement,
la personnalité et le temps dédié
par le personnel encadrant s'appuyant dans
le cas idéal sur un vécu de manager pour
apprécier l’atteinte d'objectifs individuels de
leurs collaborateurs ; troisièmement, l’attitude
positive du personnel considérant
l’exercice d’appréciation comme une source
de développement professionnel et personnel.
Ces trois facteurs clefs de succès devront être
construits par les dirigeants des administrations
qui adhèrent au principe «leading by
example».
Si l'un des facteurs clés de succès n'est pas
respecté, la démarche est difficile à mettreen
œuvre. Si aucun des facteurs clés de succès
n'est respecté, cette démarche est vouée à
l'échec.
Un accompagnement par des prestataires
externes est-il parfois nécessaire?
Pas nécessairement, si les dirigeants des
administrations disposent de l’éventail des
techniques de «gestion par objectifs» et peuvent
se concentrer à 100% sur la démarche
et suivre l’état d’avancement de l’évolution
de leur personnel. Or le manque d’expériences
vécues et/ou le manque de temps disponible
crée(nt) parfois la nécessité de faire
appel à des prestataires externes, tels que
des cabinets de conseil, pour aider les dirigeants
des administrations à perfectionner
leur démarche de leadership.
Un accompagnement externe facilite l’identification
et la formalisation des objectifs
stratégiques et opérationnels en les déclinant
au niveau des différents services et personnes
occupant des postes à responsabilité.
pas sans risques
“
”
Introduire une telle démarche dans le
secteur public est-ce sans risques?
Non, l’opération n’est pas sans risques. En
premier lieu, il convient au ministre et au
directeur d’administration de faire preuve
d’autorité pour asseoir cette démarche, afin
d’atteindre les objectifs politiques fixés en
amont et de savoir mobiliser les hauts fonctionnaires
et le personnel de l’ensemble de
l’organisation.
L’opération n’est
En deuxième lieu, un chef n’a qu’une seule
chance pour gagner la confiance de ses
collaborateurs qui ne pardonneront pas de
faux départs dans leur encadrement. Ainsi, il
ne faut pas sous-estimer les efforts et le
temps nécessaires au dirigeant pour préparer
l’entretien annuel de chaque collaborateur.
En troisième lieu, il y a l’attitude du personnel
à «construire». Pour espérer que le personnel
se joigne à sa cause, un chef d’administration
doit faire preuve de pédagogie et
s’assurer que le personnel ne ressente pas ce
changement d’encadrement comme une
forme de contrôle de son travail.
La démarche de «gestion par objectifs»
dans l’administration prend-elle la
même forme que dans le secteur privé?
Non, la démarche ne prend aujourd’hui pas la
même forme dans les deux cas, pour la simple
et bonne raison qu‘une entreprise privée se
doit d’être compétitive par rapport à ses
concurrents et doit améliorer en continu sa
performance, tandis qu’une administration
publique évolue dans un cadre légal et réglementaire
où l’obligation de moyens prime sur
l’obligation de résultats. N’oublions pas que la
reconnaissance personnelle d’un supérieur est
souvent considérée comme la seule récompense
visible dans le secteur public. PhR
22
LG - Mars 2015

Banque & finance
«Préparer la transition numérique»
Les grandes mesures destinées à lutter contre l’évasion fiscale auront un impact sur l’activité
des fiduciaires, explique Olivier Dorier, le Partner de la fiduciaire MAS Luxembourg.
Dans ce contexte, les initiatives gouvernementales en matière d’économie numérique
pourraient apporter au secteur de nouveaux axes de développement.
Interview.
“
L’économie numérique
et sa transversalité sur
les différents secteurs
économiques représentent
une manne pour le
Grand-Duché
”
Le secteur financier est en pleine mutation.
À quels changements majeurs les
fiduciaires se trouvent-elles confrontées?
Depuis la crise de 2008, le secteur financier a
connu une stagnation d’activité et de nouvelles
règlementations imposées par les différentes
puissances économiques mondiales.
Cette crise économique a influencé les budgets
des États, qui ont vu leurs dettes croître.
Ces derniers se sont alors attaqués aux différents
acteurs économiques, afin de récupérer
un manque à gagner au niveau fiscal.
Dans ce contexte, la première grande mesure
aété imposée par les États-Unis en matière
d’échange d’information par le biais de
FATCA, en mars 2010.
En juin 2013, l’OCDE a publié le BEPS (Base
Erosion and Profit Shifting), un plan d’action
entériné par le G20 qui se décline en plusieurs
chapitres. Son objectif est que les profits
soient taxés là où la valeur ajoutée est
créée, en évitant l’évasion fiscale, les pratiques
«fiscalement dommageables», les abus
de traités bilatéraux, ou encore les problématiques
liées à l’utilisation d’instruments de
dettes hybrides et de déductions fiscales.
Parallèlement, le Luxembourg a, le 1 er
janvier
2015, renoncé aux retenues à la source liées à
la directive européenne sur l’épargne (EUSD),
au profit du Common Reporting Standard
(CRS), une initiative de l’OCDE qui nécessite un
échange automatique d’informations très
conséquent de la part des banques, des fonds
d’investissement, des compagnies d’assurance
et des véhicules non régulés. Les obligations en
termes de transparence sont donc accrues.
Tous ces facteurs auront un impact sur la
pratique fiscale liée aux traités de non double
imposition conclus avec un grand nombre
de pays. La démarche de l’OCDE vise à
remplacer les avantages de ces traités par la
mise en place d’instruments ‘multilatéraux’.
Les changements et défis auxquels le secteur
financier devra répondre seront de plus en
plus précis, étant donné que l’OCDE veut
appliquer son plan d’action d’ici les deux
prochaines années.
Quels sont donc les impacts majeurs de
ce nouveau contexte pour les fiduciaires?
L’impact de ces changements sur le métier des
fiduciaires risque donc d’être néfaste dans la
mesure où la fiscalité et son application
actuelle jouent un rôle essentiel dans les services
professionnels délivrés par les fiduciaires.
Aussi, les différents acteurs de la Place réfléchissent
déjà aux réponses que le pays devra
apporter par rapport àBEPS, compte tenu
des éventuelles modifications règlementaires,
ainsi qu’en termes de stratégie de diversification
économique.
Dans ce contexte, l’économie numérique et sa
transversalité sur les différents secteurs économiques
représentent une manne pour le Grand-
Duché, car il existe déjà des acquis importants.
Au niveau de l’OCDE, l’économie numérique
constitue le plan d’action numéro un, tant il
est question de comprendre où, et dans
quelles mesures, les profits doivent être taxés
quand ils émergent d’une chaîne de prestataires
multiples à cheval sur plusieurs pays.
24
LG - Mars 2015

Olivier Dorier

Il est encore trop tôt pour dire comment les
fiduciaires et notre métier seront révolutionnés;
néanmoins, il reste certain que les acteurs
importants continuent à croire au Luxembourg
et développent des structures qui seront beaucoup
plus contributives au niveau local, avec
un plus fort volume d’affaires sous gestion.
Quels sont désormais leurs défis actuels?
Le défi actuel des fiduciaires est double: il est
d’une part de répondre aux nouvelles obligations
de transparence et d’échange d’informations,
et de s’adapter aux nouvelles règlementations
ainsi qu’à un volume d’informations
à traiter qui ne cesse de s’accroître et
représente un coût substantiel pour les fiduciaires.
D’autre part, il s’agit pour elles de se
préparer à une transition vers une société de
plus en plus numérique, en établissant une
stratégie et une méthodologie qui visent à
cerner les nouveaux services, métiers, axes
de développement et compétences.
Serkan Öztürk, Director
La question de l’économie numérique est très
pertinente pour identifier de nouveaux axes de
développement de nos métiers dans le secteur
financier. L’initiative du Gouvernement, telle
que présentée lors de la conférence de presse
du 20 octobre 2014, illustre bien les différentes
alternatives. En effet la mise en place d’une
stratégie numérique globale et cohérente peut
aider à identifier de nouvelles niches de compétences
(e-skills) et des nouveaux marchés
tels ceux des technologies de la santé, des
industries créatives ou encore liés à l’innovation
dans le secteur financier, le Big Data, le
Cloud Computing, les devises virtuelles…
Le potentiel d’une telle initiative pour le
Luxembourgreposerait sur le principe de considérer
les données comme une nouvelle ressource,
et de positionner le pays comme un
centre d’excellence en matière de protection et
de sécurisation des données, basées sur la confidentialité
et sur la confiance. Le Luxembourg a
une carte à jouer pour se promouvoir comme
un ‘Information Trust Center’ (ICT).
Si nous prenons en considération le développement
des technologies innovantes ces dernières
années, plusieurs thèmes qui émergent pour les
fiduciaires, tels que le commerce électronique,
les contenus numériques, le Cloud Computing,
l’archivage électronique, les plateformes virtuelles
de musique ou de vidéo, l’hébergement
de sites Web, l’environnement des serveurs
mutualisés, les infrastructures de télécommunication
ou encore les paiements électroniques…
Ces éléments pris dans leur ensemble peuvent
apporter des retombées concrètes pour les
fiduciaires, à travers une demande d’assistance
administrative et comptable par exemple.
Le Luxembourg a réalisé des investissements qui lui
permettent d’offrir une des meilleures infrastructures
en Europe en matière de technologie.
Il accueille déjà des entreprises dans le domaine des
médias, de l’ICT, des paiements électroniques.
Avec le développement de l’économie numérique,
nous pourrions voir arriver de nouvelles multinationales
sachant qu’AMAZON, PAYPAL, eBAY, ITU-
NES ou encore SKYPE sont déjà présents chez
nous et y maintiennent des effectifs conséquents.
Àquoi ressemblera la fiduciaire du futur?
Nous aimerions bien le savoir nous-même…
Cela dit une fiduciairepurement virtuelle est peu
concevable, car dans notre métier le contact
humain prédomine. Grâce aux nouvelles technologies
et à notre savoir-faire, nous allons dans
le futur continuer à améliorer l’efficacité de nos
services. Enfin, il est important de sensibiliser les
étudiants par rapport à des demandes en ressources
humaines qui seront de plus en plus exigeantes
et requerront des cursus aussi divers que
la finance ou les nouvelles technologies. La maîtrise
des principales langues étrangères au
Luxembourg restera notre force, dans un
contexte de compétition mondiale de plus en
plus féroce.
Dans ce contexte, l’initiative Digital
Lëtzebuerg peut-elle leur apporter des
solutions et des alternatives?
Concrètement, quelles pourraient être les
opportunités et les retombées de cette
stratégie gouvernementale pour les activités
et les métiers de MAS Luxembourg?
MAS Luxembourg
6C, rue Gabriel Lippmann • L-5365 Munsbach
Tél.: 26 25 88 88 1 • Fax: 26 25 88 79
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26
LG - Mars 2015

key peopLe
For key MoMenTS In
LUXeMBoUrG
FrAnCe
MAUrITIUS
UnITeD STATeS
MAS International, established in March 2003, has offices in 4 countries (Luxembourg, France, Mauritius and the United
States) and can call upon the expertise of 80 employees.
The 7 partners come from diverse backgrounds and they all work in the management of clients-companies, accounting
or audit.
Our Services:
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Banque & finance
La réglementation bancaire:
toujours plus coûteuse
28
LG - Mars 2015

La réglementation est un sujet majeur d’intérêt et d’investissement pour le secteur financier.
Le succès rencontré par l’étude menée conjointement par l’ABBL et EY Luxembourg en est la
preuve. 46 banques sur les 150 que compte la place de Luxembourg ont pris la peine de
remplir un questionnaire détaillé portant sur les coûts et investissements occasionnés par
quatorze mesures réglementaires affectant le secteur bancaire.
©Copyright: eu2005.lu/Marcel Schmitz
La représentativité de l’échantillon est particulièrement
bonne. Quelle que soit la dimension
retenue: type d’activité, taille, total
bilan, PNB (Produit Net Bancaire) ou nombre
d’employés, le taux de couverture va de
37% à 50%. Cette forte participation est
déjà un message en soi. Les banques sont
clairement préoccupées par l’ampleur du
poids de la réglementation sur leur activité et
ont à cœur de le faire savoir. En extrapolant
les chiffres reçus à l’ensemble de la place sur
base des totaux bilantaires, ce sont 382 millions
d’euros qui ont été dépensés par les
banques en 2013 pour faire face aux différentes
réglementations. Pour mettre en perspective
ce chiffre, il représente un peu moins
de 1% du PIB (Produit Intérieur Brut) du
Luxembourg et 3,6% du PNB total de la
place. En moyenne, la réglementation représente
41% des investissements effectués par
les banques. La proportion atteint même
67% des investissements pour les établissements
de plus petite taille, ce qui laisse peu
de place pour investir dans le développement
des affaires et l’amélioration des services.
En tendance, les coûts réglementaires
ont progressé de 20% par an sur les quatre
dernières années. Il est à noter que ces chiffres
ne prennent pas en compte les besoins
en fonds propres occasionnés par certaines
réglementations (EMIR (European Market
Infrastructure Regulation), CRD IV (Capital
Requirements Directive)). Sur un plan prospectif,
les établissements participants ne
voient pas une décrue des coûts réglementaires
avant 2017. AML IV (Anti Money
Laundering) et MiFID II (Markets in Financial
Instruments Directive), notamment, concentreront
les efforts du secteur dans les prochaines
années. La part du réglementaire
dans les effectifs est également considérable.
Ce sont 9% des ressources humaines du secteur
bancaire qui sont dédiées totalement au
respect de la réglementation. Pour le segment
des banques de petite taille, la proportion
monte à 20% du personnel.
On voit ici que le coût requis pour opérer une
banque de plein exercice a significativement
augmenté. On peut légitimement se poser la
question de la taille critique minimale requise
pour fonctionner en tant que banque. Les plus
petites structures sont également celles qui
supportent le plus en local les coûts des différentes
mesures réglementaires. Les six réglementations
les plus coûteuses pour les banques
sont, dans l’ordre décroissant: FATCA (Foreign
Account Tax Compliance Act), EMIR, CRD IV,
AIFMD (Alternative Investment Fund
Managers’ Directive), SEPA (Single Euro
Payments Area) et la Circulaire CSSF 12/552. Il
est frappant de constater que l’initiative la plus
coûteuse pour la place est le résultat d’une
mesure fiscale américaine sans impact positif
pour le secteur financier européen, ni pour ses
clients. Enfin, cette étude nous a permis de
recueillir l’opinion des banques sur les bénéfices
retirés de la réglementation. Réglementation
ne signifie pas uniquement coûts et contraintes.
C’est finalement la circulaire CSSF 12/552
qui recense le plus d’opinions favorables. Les
banques saluent l’effort de synthèse et de simplification
mené par la CSSF (Commission de
Surveillance du Secteur Financier). A l’autre
extrême, FATCA et EMIR arrivent en queue de
classement. Le positionnement d’EMIR est surprenant,
car son objectif premier est de renforcer
la sécurité des transactions. Cette mesure
paye sans doute le prix d’un net manque de
clarté ressenti sur certaines dimensions.
Source: ABBL et EY Luxembourg
LG - Mars 2015 29

Banque & finance
2014, une année historique
pour les fonds d’investissement
luxembourgeois
L’année 2014 a été une année historique pour le centre luxembourgeois des fonds
d’investissement: pour la première fois, les actifs nets sous gestion auprès des fonds
d’investissement de droit luxembourgeois ont dépassé le seuil des 3.000 milliards
d’euros. Après douze mois de croissance ininterrompue, le total des actifs des fonds
domiciliés au Grand-Duché a atteint 3.095 milliards d’euros à la fin du mois de
décembre. Plus de la moitié de cette croissance (52%) était imputable à l’afflux
d’argent frais de la part des investisseurs.
“
Il est d’une importance
primordiale qu’en
2015, le secteur de la
gestion d’actifs puisse se
concentrer sur sa propre
croissance
”
Le Luxembourg pouvait consolider encore sa
position comme premier centre de fonds
d’investissement en Europe. Avec une part
de 42% des afflux nets de nouveaux capitaux
enregistrés par l’ensemble des fonds
d’investissement réglementés européens
jusqu’à la fin du mois de novembre, les placements
effectués dans les fonds de droit
luxembourgeois ont été deux fois plus élevés
que ceux attirés par le centre de fonds d’investissement
suivant. En 2013 déjà, le
Luxembourg représentait 46% des ventes
nettes réalisées par l’ensemble des fonds
d’investissement réglementés européens –
53% de plus que son concurrent direct. «En
plus, une centaine de nouveaux promoteurs
de fonds en moyenne choisissent le
Luxembourg pour y domicilier leurs fonds
chaque année, notamment après l’introduction
de la directive sur les gestionnaires de
fonds d'investissement alternatifs (AIFM).
Avec 183 gestionnaires de fonds d’investissement
alternatifs autorisés à l’heure
actuelle, nous occupons la troisième place au
niveau européen, derrière la Grande-
Bretagne et la France», a expliqué le président
de l’ALFI, Marc Saluzzi, à l’occasion de
la conférence de presse traditionnelle de
début d’année de son association au
Luxembourg.
«Après des années caractérisées par une
multitude de nouvelles législations et réglementations
– très coûteuses pour le secteur -
il est temps maintenant que l’industrie de la
gestion d’actifs puisse à nouveau porter
toute son attention sur le service à ses
clients», a dit Marc Saluzzi. «Les fonds d’investissement
permettent aux individus de
planifier leur sécurité financière à long terme,
et ils profitent à l’économie en créant de
nouveaux emplois. C’est pourquoi il est
d’une importance primordiale qu’en 2015, le
secteur de la gestion d’actifs n’ait plus à s’occuper
de l’implémentation de nouvelles
réglementations, mais qu’il puisse se concentrer
sur sa propre croissance.»
Marc Saluzzi a souligné également le rôle clé
que joue le secteur des fonds d’investissement
dans la croissance économique. «Les
fonds d’investissement mobilisent des capitaux
d’investisseurs privés, institutionnels et
publics. Ils constituent un lien essentiel entre
30
LG - Mars 2015

Marc Saluzzi, président
investisseurs et entreprises, entre banques et
agences étatiques à la recherche de moyens
financiers. Les fonds d’investissement orientent
les flux de capitaux d’un pays à l’autre,
autour du globe.»
Au niveau international, l’introduction d’une
taxe sur les transactions financières (Financial
Transaction Tax – FTT) a fait son réapparition
sur l’agenda. L’ALFI reste strictement opposée
à cette taxe.
En ce qui concerne l’initiative de l’OCDE de
limiter le transfert d'actifs et de bénéfices par
les multinationales vers des juridictions fiscales
attractives – un projet auquel le Luxembourg
participe de manière constructive – l’ALFI voit
de bonnes raisons de traiter tous les véhicules
d’investissement créés sous forme d’organisme
de placement collectif en valeurs mobilières
(OPCVM) comme des résidents et de
leur accorder le bénéfice des traités de nondouble
imposition afin d’éviter une double
imposition injustifiée tant au niveau des fonds
qu’au niveau des investisseurs.
Au niveau national, ALFI a déjà entamé des
discussions avec le Gouvernement sur le statut
fiscal des fonds d’investissement. Dans
les mois à venir, il s’agit d’analyser en détail
l’efficacité de la fiscalité des fonds d’investissement
dans un contexte concurrentiel.
L’amélioration de l’accès des fonds d’investissement
aux conventions de non-double
imposition ainsi que le positionnement du
Luxembourg dans le domaine de la ‘gestion
passive’ – en pleine croissance – constituent
des éléments critiques de ces réflexions.
L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement
veut poursuivre sa croissance
L’ALFI voit des signes d’un risque croissant
que certains pays essaient de protéger leurs
marchés contre la concurrence étrangère.
L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement
veut cependant continuer à
s’étendre sur de nouveaux marchés, notamment
au Brésil, au Mexique, en Australie et
en Chine.
L’internationalisation progressive du
Renminbi (RMB) – et le positionnement du
Luxembourg comme centre offshore RMB –
ainsi que le projet Shanghai Hong-Kong
Stock Connect reliant les Bourses de valeurs
de ces deux grandes villes chinoises nourrissent
l’espoir de voir bientôt l’ouverture progressive
du marché chinois des fonds d’investissement.
Après l’entrée en vigueur de la directive sur
les gestionnaires de fonds d'investissement
alternatifs (la directive "AIFM"), l’industrie
luxembourgeoise de la gestion collective
veut répliquer le succès qu’elle a eu avec les
OPCVM dans le domaine des fonds alternatifs.
A côté des 183 gestionnaires de fonds
alternatifs agréés à l’heure actuelle, le nombre
de 419 Limited Partnerships créés depuis
l’introduction de cette structure légale en
droit luxembourgeois est un indicateur clair
et net du grand intérêt que portent les gestionnaires
alternatifs au centre luxembourgeois
des fonds d’investissement.
Dans sa stratégie de croissance, le secteur
luxembourgeois des fonds d’investissement
met l’accent notamment sur le développement
de nouveaux produits et sur les investissements
responsables. L’ALFI salue l’initiative
de créer un cadre réglementaire pour les
Fonds européens d’investissement de long
terme (European Long-Term Investment
Funds - ELTIFs). Ces fonds privés ont pour
vocation exclusive de mettre à disposition
des capitaux pour des investissements à long
terme. Ces nouveaux produits se prêteraient
avant tout au financement d’infrastructures
dont le besoin ne cesse de croître.
Le centre luxembourgeois de fonds d’investissement
veut également développer son
infrastructure de marché avec comme but de
servir dorénavant non seulement les fonds de
droit luxembourgeois, mais également ceux
domiciliés à l’étranger et de progresser ainsi
d’un domicile de fonds vers un centre de service
complet pour fonds d’investissement.
Communiqué par l’ALFI
LG - Mars 2015
31

Brèves
KPMG Luxembourg –
Bilan 2014 en hausse
En 2014, la firme d’audit et de conseils a enregistré
un chiffre d’affaires de 152,46 millions d’euros,
en hausse de 10,8% par rapport à 2013. Les
activités audit (+16,4% à 81,6 millions d’euros)
et conseil (+11,2%, à 31,5 millions d’euros) ont
porté cette croissance. Désormais basé boulevard
Kennedy au Kirchberg, le cabinet de services professionnels
d’audit, de fiscalité et de conseil
compte 1.255 employés au Grand-Duché.
________________________________________
Lombard –
27,2 milliards sous gestion
Lombard International gère désormais quelque
27, 2 milliards d’euros d’actifs. Un nouveau
record pour le spécialiste de l’assurance-vie
au Luxembourg, qui enregistre une
progression de plus de 3,2 milliards d’euros
des nouvelles primes émises en 2014.
________________________________________
Fonds d’investissement –
Record d’actifs sous gestion
Selon l’ALFI, le montant des actifs gérés par les
fonds d'investissement de droit luxembourgeois a
franchi le cap des trois mille milliards d’euros en
2014, à 3.095 milliards (en hausse de 480 milliards
d'euros par rapport à 2013). Dans le segment des
fonds d’investissement alternatifs, le Luxembourg,
qui compte 183 gestionnaires et emploie 14.000
salariés, se place troisième au niveau européen
derrière la Grande-Bretagne et la France.
Immobilier de bureau –
Un marché à 1,08 milliard
Selon Inowai, le conseil en immobilier, 1,08
milliard d'euros a été investi en 2014 dans
l’immobilier de bureau au Luxembourg, soit
une hausse de 40% par rapport à 2013.
Durant la période, 36 transactions ont été
réalisées, comme les prises en occupation par
PwC (30.000 m 2 ,Cloche d'Or), par KPMG
(17.000 m 2 ,Kirchberg), ou par la BEI (10.754 m 2 ,
Kirchberg). Pour 2015, Inowai prévoit la
livraison de 140.000 m 2 de bureaux supplémentaires.
________________________________________
Hausse de la TVA –
Baisse de l’inflation
Selon l’Institut national de la statistique et
des études économiques (STATEC), les prix
à la consommation du mois de janvier
2015 ont décliné de 0,7%. Les soldes d’hiver
(-17,6% sur les articles d’habillement
et chaussures), et la chute des prix du
pétrole (-5%) ont compensé la hausse de
certains taux de TVA, sur les alcools
notamment. «Les prix des boissons alcoolisées
consommées dans les bars et cafés
ont augmenté de 11,4% alors que les
boissons alcoolisées ou non accompagnant
un repas au restaurant ont augmenté de
3,5%», constate le STATEC. Au final, le
taux d’inflation annuel progresse par rapport
à décembre mais reste néanmoins
négatif à -0,4%.
Source photo: KPMG
FinTech –
Un levier pour la Place
Dans une récente conférence de presse,
l'Association des professionnels de la société
de l'information (APSI) a rappelé l’importance
du développement des technologies
financières (FinTech) pour le Luxembourg.
Pour Jean Diderich, son directeur, le pays
doit clairement se positionner sur ce terrain,
et ses institutions financières doivent saisir les
opportunités d’innovation qu’apportent les
start-up, notamment dans les domaines du
paiement, du crowdfunding et des nouvelles
monnaies. Les FinTech sont un levier de
croissance et d’innovation pour le Grand-
Duché et pour la Place financière, a-t-il rappelé.
________________________________________
Assurances –
Bilan record 2014
Pour 2014, le secteur luxembourgeois des
assurances publie un résultat annuel de
401,42 millions d’euros (+20,90%), et affiche
une hausse générale de ses primes de
18,80% (+4,82% pour les branches non vie,
+20,87% pour l’assurance-vie). Le total des
primes ainsi collectées passe à 26,87 milliard
d’euros, deux milliards de plus que le précédent
record de 2010.
________________________________________
LuxLeaks –
Pas de commission
d’enquête parlementaire
Suite aux révélations sur les rulings luxembourgeois,
les principales fractions du
Parlement européen (PPE, S&D, ECR et
ALDE) ont décidé de ne pas créer de commission
d’enquête sur les pratiques d'optimisation
fiscale dans l’UE. Bien au contraire,
c’est une commission spéciale composée de
45 membres et dotée de pouvoirs d'investigation
réduits qui traitera le dossier épineux.
Par ailleurs, le Parlement européen
rédigera deux rapports d’initiative sur l’évasion
fiscale, dont l’un apportera des propositions
législatives pour lutter contre le phénomène.

Partner

Brèves
Banking Days – PwC
14 e édition du Banking Day organisée par
PwC Luxembourg et dédiée cette année
aux Fintech. Considérées comme une
«porte d’entrée simplifiée vers l’innovation
pour les banques», voire comme «une lame
de fonds que le secteur bancaire ne peut
nier», rappelle le Big Four, elles ont en
2013 canalisé pas moins de trois milliards
d’investissements de par le monde. «On
évalue à près de 150 le nombre de Fintech
au Luxembourg. Les banques ont tout intérêt
à mettre un pied à l’étrier en s’associant
à ces jeunes pousses.», prévient Laurent
Probst, associé et Economic Development
& Innovation Leader chez PwC
Luxembourg.
________________________________________
SwissLeaks –
Plus de 200 clients
du Luxembourg impliqués
Nouvelles révélations d'un système de
fraude fiscale et de blanchiment d'argent à
grande échelle élaboré par la banque britannique
HSBC via sa filiale Suisse. Entre
novembre 2006 et mars 2007, plus de 180
milliards d’euros auraient ainsi transité sur les
comptes de 100.000 clients et de 20.000
sociétés offshore de plus de 180 pays. Au
Luxembourg, 222 personnes et sociétés
seraient concernées, pour un montant de 2,9
milliards de dollars.
________________________________________
L’économie circulaire –
Une nouvelle manne
Selon une étude commanditée par le ministère
de l’Économie, l'économie circulaire
concerne au Luxembourg 7 à 15.000
emplois et représente un chiffre d'affaires
d’un milliard d'euros. A moyen terme, elle
pourrait générer pour les entreprises (principalement
de l’industrie sidérurgique et de la
construction) entre 300 millions et un milliard
d’euros d’économie annuelle en coûts
d’approvisionnement. Dans les prochaines
années, elle pourrait en outre créer plus de
2.200 emplois.
Banques –
Toujours moins d’emplois
Selon les derniers chiffres de la Banque centrale
du Luxembourg (BCL), les établissements
de crédit du pays comptaient 25.785
employés au 31 décembre 2014, soit 48 personnes
de moins qu’en septembre dernier.
Une baisse qui s’explique essentiellement par
la fermeture de cinq institutions financières
au cours de la période concernée, indique la
BCL.
________________________________________
65 ans pour Soludec
Fondée en 1949 et spécialisée dans les travaux
de gros-œuvre, les bâtiments, les
ouvrages d’art et la promotion immobilière,
Société luxembourgeoise d’entreprises et de
constructions (Soludec) a fêté ses 65 ans
d’existence. Elle compte à son actif le futur
bâtiment de la CSSF (Strassen), le complexe
administratif Dexia-Bil Belval-Ouest
(aujourd’hui RBC) ou encore le Mudam.
Employant 318 personnes, le groupe a
généré en 2014 un chiffre d’affaires de 58
millions d’euros.
________________________________________
Bénéfice stable
pour ING Luxembourg
Exercice 2014 satisfaisant pour ING
Luxembourg, avec un bénéfice net stable de
106,5 millions d’euros «dans un contexte
particulièrement chahuté et de taux d’intérêts
très bas», selon Luc Verbeken, son CEO.
Sur la période, la filiale du groupe néerlandais
enregistre également une croissance de
15% des dépôts de sa clientèle et une hausse
de 42% de ses encours de crédits.
Elle emploie 800 collaborateurs.
Source photo: PwC

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Brèves
©Copyright: eu2005.lu/Christof Weber
Luxembourg
un lieu très viable
Parmi les lieux où il est fait bon vivre pour les
expatriés, le Luxembourg arrive au 4 e
rang
(derrière Berne, Copenhague et La Haye) des
450 villes européennes passées au crible
d’ECA International, une organisation spécialisée
dans la mobilité internationale. Le
système de critères défini par cette dernière
aide les groupes à mettre en place des
indemnités de détachement appropriées
pour leurs collaborateurs envoyés à l’étranger.
Ces facteurs incluent entre autres le climat,
l’accès aux infrastructures de santé, les
conditions de logement, l’accès au réseau
social, les structures de loisirs…
________________________________________
Résultats nets en hausse
chez Banque Degroof
Banque Degroof Luxembourg a publié des
résultats nets consolidés pour 2014, en
hausse de 3,5% par rapport à 2013.
L'activité d'administration de fonds continue
àcroître, avec un montant d’actifs sous gestion
de 25,4 milliards d’euros, en augmentation
de 1,2% par rapport au dernier exercice.
La filiale de la banque privée et d’affaires
belge compte 315 collaborateurs.
Bopro s’étend
au Luxembourg
Bopro, la société belge basée à Gand et spécialisée
dans les services de gestion et de
conseil en immobilier, enconstruction et en
logement, ouvre un bureau au Luxembourg.
La filiale sera dirigée par Martin Heyse,
ancien directeur de BNP Paribas Real Estate
(Luxembourg), qui compte trente années
d’expériences dans le secteur.
________________________________________
UBS Luxembourg
meilleure banque privée
UBS Luxembourg aété élue meilleure banque
privée au Grand-Duché par le magazine
bancaire et financier Euromoney. Dans son
étude globale Euromoney survey, cette dernière
révèle que la filiale luxembourgeoise
de la banque suisse a proposé les meilleurs
services à sa clientèle Ultra High Net Worth
clients (individus ayant un patrimoine net
extrêmement important, soit plus de 30 millions
de dollars de patrimoine). Parmi les
prestations ainsi primées figurent la gestion
d’actifs, les capacités de banque d’investissement,
la recherche et le conseil en allocation
d’actifs et en planification de succession….
Family Office –
Plus de 100 professionnels
enregistrés
Depuis l’entrée en vigueur de la Loi du 21
décembre 2012 relative à l’activité de Family
Office, plus de 100 professionnels du secteur
financier, ainsi que des cabinets d’avocats et
d’experts comptables ont pris la licence de
Family Office, indique la Luxembourg
Association of Family Offices (LAFO). Fondée
en juin 2010, l’asbl assure le développement
et la promotion des activités de Family Office,
au Luxembourg et à l’étranger.
________________________________________
Luxembourg –
Hausse des créations
nettes d’emploi
Selon le ministredu Travail et de l’Emploi, Nicolas
Schmit, le chômage se stabilise et le pays créé plus
d’emplois qu’il n’en détruit. Ainsi, entre les mois
de septembre 2013 et 2014, 9.136 nouveaux
emplois salariés ont vu le jour, soit une hausse de
2,5% du nombre d’emplois sur la période,
annonce-t-il, citant les chiffres du tableau de bord
de l’Observatoire de l’emploi. Le Luxembourg
compte 2% des salariés actifs en intérim. À lui
seul, le travail intérimaire représente 19% des
recrutements et 21% des fins de contrats.

Nos partenaires
www.gemengen.lu

Les quatre axes
de proximité
de l’Imprimerie Centrale
La proximité client-fournisseur est une donnée indispensable à la réussite d’un projet.
C’est le gage d’un travail de qualité et la garantie de la satisfaction du client. Elle peut
prendre différentes formes, parfois surprenantes. À l’Imprimerie Centrale, la proximité
se décline sur quatre axes.
“
Même si cela semble
paradoxal, la proximité
peut aussi impliquer la
distance
”
D’abord, dans l’activité de création graphique
et, plus globalement, de prépresse.
Le ressenti du client est éminemment
personnel devant l’angle d’une
photo, les traits d’une ébauche artistique,
la couleur d’un logo ou la dramaturgie
d’une mise en pages. Il est aussi culturel,
c’est pourquoi il est primordial que son
dialogue avec le concepteur soit le plus
proche et le plus riche possible. C’est
pour optimiser cet échange que
l’Imprimerie Centrale dispose de son propre
studio de communication, fort d’une
quinzaine de professionnels de toutes les
étapes de la chaîne graphique. C’est dans
ce cadre que les échanges entre le client
et le concepteur se poursuivront jusqu’à
ce que le projet trouve sa forme définitive
et reçoive son adhésion totale.
Une fois le client conquis par le projet, il
est important qu’il bénéficie des meilleures
conditions en termes de rentabilité.
C’est pourquoi, même si cela semble
paradoxal, la proximité peut aussi impliquer
la distance. C’est le second axe.
Nous sommes en 2006. Suite à l’ouverture
des marchés, certains types de travaux
de prépresse se sont avérés assez
chers et peu compétitifs quand ils étaient
réalisés à Luxembourg. Il s’agit de travaux
récurrents, de travaux d’application de
lignes graphiques prédéfinies, de travaux
multilingues à réaliser à partir d’une langue
de base, de travaux de saisie, d’indexation
ou d’océrisation, etc. C’est pour
rentabiliser au maximum ce type de travaux
que l’Imprimerie Centrale a créé sa
structure en Roumanie: la société
DocEssensis. Elle a son siège à Cluj, ville
universitaire par excellence. Les compétences
des opérateurs prépresse roumains
sont identiques à celles des opérateurs
luxembourgeois, mais, de par le type de
travail et les lois du marché, la réalisation
du projet coûte moins cher au client.
Concrètement, les contacts entre Luxembourg
et Cluj se font par Skype, les instructions sont
données en temps réel et les résultats sont
consultables aussi facilement que s’ils avaient
été réalisés à Luxembourg. Bref, l’équipe
38
LG - Mars 2015

oumaine de l’Imprimerie Centrale est
parfaitement complémentaire à l’équipe
de Luxembourg. La distance est effacée,
la qualité est égale et la valeur ajoutée en
termes de coût est un avantage indéniable
pour le client.
Une troisième manière de décliner la
proximité est, tout simplement, de se
déplacer chez le client pour l’assister dans
la réalisation de son travail.
L’Imprimerie Centrale est prestataire de
services prépresse et impression pour la
Banque centrale européenne à Francfort.
À ce titre, elle y a ouvert un Front
Office, à quelques encablures de la
Banque, pour pouvoir réagir immédiatement
à toute sollicitation de ses chargés
de communication. C’est également
l’Imprimerie Centrale qui gère le «Print
Room» de la Banque, dans ses locaux de
Francfort.
Finalement, la proximité se décline aussi
en sens inverse, et c’est l’enjeu de toutes
les activités outsourcées.
Pour pouvoir se concentrer sur leur core
business, nombre de sociétés confient
leurs tâches de prémédia, prépresse,
impression, mailing, etc., à des prestataires
externes comme l’Imprimerie
Centrale. À ce titre, le statut PSF de la
société prend toute son importance.
Un environnement sécurisé, des procédures
rigoureuses et des audits externes
réguliers garantissent aux acteurs financiers
de la Place une qualité de production
égale à celle qu’ils auraient en leurs
propres locaux. Mais avec, en plus, la
compétence de gestion d’un parc machines
de dernière génération et les compétences
métier nécessaires.
La proximité est vraiment une philosophie
àl’Imprimerie Centrale.
Imprimerie Centrale
15, rue du Commerce
L-1351 Luxembourg
Tél. : 48 00 22-1
Fax : 49 59 63
www.ic.lu
LG - Mars 2015
39

Pierre Gramegna,
consacré «docteur honoris causa»
par la Sacred Heart University
Le ministre des Finances Pierre Gramegna s’est vu remettre la précieuse distinction de «docteur
honoris causa» par la Sacred Heart University lors d’une cérémonie à la Chambre de Commerce le
12 février dernier. Installée dans le Connecticut, la Sacred Heart University a ouvert un campus au
Luxembourg en 1990. Le ministre des Finances s’est enquis à cette occasion de faire part à l’audience
de sa vision du rôle que revêtira le ministre des Finances à l’horizon 2030.
1
2
3
4 5
6
1. James T. Morley, Chairman of the Board of Trustees of SHU ; Norbert Becker, Chairman of the Board of Regents of SHU ;
Pierre Gramegna, ministre des Finances ; Rolf Tarrach, ancien Recteur de l’Université du Luxembourg ;
Alfred Steinherr, Academic Director of SHU
2. Pierre Gramegna
3. Rolf Tarrach
4. James T. Morley et Pierre Gramegna
5. Madame Gramegna ; Marc Hansen, Secrétaire d'État à l’Éducation nationale, à l’Enfance et à la Jeunesse, Secrétaire d'État à
l'Enseignement supérieur et à la Recherche ; Carlo Thelen, Directeur Général, Chambre de Commerce de Luxembourg ;
Didier Mouget, Managing Partner, PwC Luxembourg ;Guy Harles, Co-Chairman, Arendt & Medernach
Romain Bausch, Board of Directors, SES
6. Norbert Becker

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Dir hutt Leit déi eng Wunneng brauchen?
Mir bréngen déi zwee zesummen!
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Zanter 2009 lount d’AIS eidel Wunnengen un fir se
Leit zur Verfügung ze stellen, déi sech um normalem
Marché keng leeschte kennen. Dobäi garantéiert
d‘AIS dem Proprietaire de Loyer a passt op dass seng
Wunneng an engem gudden Zoustand bleift.
Op Wonsch vun enger Gemeng kann d’AIS hier
Aktivitéit um Territoire vun der Gemeng verstäerken
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Architecture & construction
Un projet moderniste
tourné vers le passé
La société de prestations de services d'audit, fiscaux et de conseil KPMG vient de se doter
au Luxembourg d’un tout nouveau bâtiment du plus bel effet érigé dans le prestigieux
quartier du Kirchberg. Patrick Wies, associé chez KPMG Luxembourg, en charge du projet,
nous livre les réflexions qui se cachent derrière la réalisation de ce projet ambitieux.
Entretien.
“
Ce bâtiment revêtu
d’une façade porteuse
composée d’acier a quelque
chose d’inédit au
Grand-Duché
”
KPMG a inauguré fin janvier son nouveau
bâtiment, installé au Kirchberg.
Un autre Big Four déménagera prochainement
au Kirchberg. Qu’est-ce
qui motivent tant de grandes entreprises
à migrer vers le Kirchberg, dont
l’accès est pourtant déjà très difficile?
Le Kirchberg est un quartier où l’activité financière
est omniprésente et où beaucoup de nos
clients se sont installés, raison première de
notre déménagement sur ce site. Par ailleurs,
le Kirchberg affiche de grandes ambitions en
termes de développement, comme en témoignent
toute une série d’initiatives intéressantes
à nos yeux prises tant par le ministère du
Développement durable et des Infrastructures
que par le Fonds Kirchberg, notamment dans
le domaine de la mobilité.
En effet, au projet du tram, dont le tracé
passe devant notre bâtiment, s’ajoute le projet
d’un funiculaire qui reliera le Kirchberg
aux CFL via une liaison physique entre la
ligne de chemin de fer passant par le
Pfaffenthal et le plateau du Kirchberg. Dès
lors, non seulement le quartier sera très
accessible en transport public, mais, en plus,
nombre de nos collaborateurs qui rentrent
chez eux en train n’auront même pas à passer
par la gare centrale pour monter dans le
train. Au final, le Kirchberg devrait même à
terme être plus accessible que le centreville…
Quelles ont été les spécificités du
cahier des charges confié à Giorgetti,
l’entreprise générale de construction,
pour la réalisation du bâtiment?
Comment le bâtiment a-t-il été pensé?
Il nous fallait tout d’abord présenter un projet
qui réponde au mieux aux critères listés par le
Fonds Kirchberg, entre autres au niveau architectural,
l’établissement public exigeant que le
bâtiment s’intègre bien dans l’ensemble urbanistique
du quartier.
Le bureau d’architecte Hermann Valentiny nous
aprésenté un projet à caractère exceptionnel et
nous avons donc opté pour un projet tourné vers
le passé sidérurgique du Luxembourg, que nous
estimions fédérateur et susceptible d’avoir les
faveurs du Fonds Kirchberg, ce qui s’est avéré
être le cas. Ce bâtiment revêtu d’une façade porteuse
composée d’acier a quelque chose d’inédit
au Grand-Duché; il constitue un ‘landmark’ et
est immédiatement reconnaissable à son design.
Au niveau des matériaux choisis, nous souhaitions
que ceux-ci collent avec le concept de
l’économie circulaire, qui nous est très cher.
Aussi, la façade est entièrement «démontable»
et recyclable.
A l’intérieur, nous avons pris parti pour la
modernité, la technologie et l’esprit collaboratif,
qui se traduit dans la pratique par la réalisation
de grands espaces de travail et d’une multitude
de zones ludiques et de détente, tout comme
par l’accès à l’information rapide et multicanale.
42
LG - Mars 2015

Précisons d’ailleurs que plus aucun collaborateur
ou associé chez KPMG ne possède désormais
son propre bureau!
Il est intéressant pour finir de souligner
qu’une telle disposition de l’espace de travail
permet d’assurer au maximum la confidentialité
des données et également de faire la part
belle au «paperless», vers quoi nous tendons.
Patrick Wies
KPMG mise beaucoup sur le développement
durable et l’économie circulaire,
vous l’avez dit. A quelles normes
énergétiques répond le bâtiment?
Le bâtiment sera certifié BREEAM d’ici quelques
mois. Comme vous le savez, cette certification
britannique repose sur une méthode
d'évaluation du comportement environnemental
des bâtiments axée autour de la conception,
de la construction mais aussi du fonctionnement
du bâtiment.
En cela, la méthode étudie l’intégralité du
cycle de vie du bâtiment, de la planification
de celui-ci jusqu’à sa remise à neuf, en tenant
également compte de critères plus larges tels
que l’organisation du bâtiment par rapport
aux besoins de mobilité du personnel ou
encore de son utilisation par les occupants.
Au niveau des atouts, la réponse est assez
simple. Pousser aussi loin les normes de
construction d’un bâtiment nous permet en
premier lieu de nous doter d’une image
green qui s’accorde parfaitement avec notre
vision du futur, à savoir, comme évoqué,
celle du développement durable et plus particulièrement
de l’économie circulaire,
concept économique directement lié à cette
notion.
En deuxième lieu, un bâtiment à haute qualité
environnementale est synonyme d’économies
d’énergie tout comme de confort
d’utilisation.
KPMG Luxembourg, Société Coopérative
39, av. J.-F. Kennedy • L- 1855 Luxembourg
Tél.: 22 51 51-1 • Fax: 22 51 51 71
www.kpmg.lu
LG - Mars 2015
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Architecture & construction
«Le travail de la lumière
est un travail d’ambiances»
«La gestion de la lumière tant naturelle qu’artificielle occupe une place très importante
dans les projets actuels», atteste Jos Dell, qui nous explique dans cet article les subtilités
existantes entre le traitement de la lumière naturelle et l’éclairage artificiel, et décrit les
grandes tendances actuelles qui se dessinent au niveau de l’éclairage dans les projets
architecturaux.
“
Je ne pense pas
que le fait de déclarer
2015, année de la lumière
change fondamentalement
la donne
”
2015 a été décrétée «Année internationale
de la lumière» par l’UNESCO.
Quelle est la carte à jouer pour les
architectes, urbanistes et experts en
éclairage dans ce contexte?
Chaque concepteur, dans son domaine spécifique,
est amené à traiter et à prendre en considération
tous les aspects liés à la lumière. Je ne
pense pas que le fait de déclarer 2015, année de
la lumièrechange fondamentalement la donne.
On peut cependant constater depuis quelques
années une plus grande prise en compte de l’aspect
énergétique de l’éclairage artificiel. Ceci
suit parfaitement le courant visant à améliorer la
performance énergétique des bâtiments et à
créer des environnements durables.
Il est important lorsque l’on parle de lumière,
de bien distinguer lumièrenaturelle et lumière
artificielle. Je tiens à préciser par ailleurs la différence
entre lumière et éclairage. Dans la
notion d’éclairage, il est nécessaire de faire la
distinction entre éclairage «fonctionnel» et
éclairage «décoratif». Pour la dernière catégorie,
je citerais à titre d’exemple la mise en
scène du haut fourneau à Esch/Belval par
Ingo Maurer, une très belle référence en
matière de mise en valeur d’objet singulier.
Le traitement de la lumière naturelle est
essentiellement du ressort de l’architecte,
l’éclairage artificiel se conçoit de concert
entre architecte, ingénieur-conseil en technique
du bâtiment et parfois expert en
éclairage, il y en a cependant très peu à
Luxembourg.
Dans les deux cas, le travail de la lumière est
un travail d’ambiances, le jeu de l’ombre et
de la lumière, si subtilement représenté
dans l’art graphique.
Un rôle important est dévolu à la planification
urbaine. Je considère que l’essentiel
s’articule autour de deux éléments clés:
l’organisation de l’espace construit et des
espaces interstitiels. Dans le bâti, la préoccupation
première réside dans le traitement
et dans la perception de la lumière naturelle.
Comment agencer les volumes pour
tirer profit des qualités de la lumière naturelle
au maximum non seulement en
matière d’éclairage naturel mais également
en termes d’apport de chaleur. Les espaces
interstitiels sont, quant à eux, mis en
lumière par l’éclairage artificiel: places
publiques, boulevards, avenues, bâtiments
singuliers.
44
LG - Mars 2015

Source photo: OAI
Comment la lumière peut-elle influencer
la perception de l’architecture?
La lumière, qu’elle soit d’origine naturelle
ou artificielle, est à mon sens, un élément
essentiel dans l’architecture. Elle la
façonne. Lors de la conception, nous sommes
amenés à trouver des solutions pour
faire pénétrer la lumière au fin fond des différents
espaces. L’emplacement et les
dimensions des ouvertures en fonction de
l’exposition sont des éléments importants
de notre vocabulaire.
La lumière du matin, du midi ou du soir ne
possède pas les mêmes particularités, et
n’est pas perçue de la même manière. Il est
très important de jouir de la lumière du
jour. Un apport de lumière atrès souvent
comme corollaire des vues et perspectives
intéressantes vers le paysage. Il importe de
faire entrer dans un bâtiment résidentiel et
tertiaire la lumière naturelle de manière
satisfaisante tout en évitant une trop forte
pénétration des rayons solaires responsables
d’une surchauffe des pièces.
La lumière de ce fait est changeante:
ouverture complète, ouverture filtrée par
des stores, éclairage supplémentaire par
des luminaires. La lumière nous guide tout
au long de notre cheminement dans un
espace construit ou un paysage urbain.
Jos Dell
Comment un architecte aborde-t-il la
gestion de la lumière dans la réalisation
d’un bâtiment (jeux d’ombres et lumières,
optimisation de la lumière naturelle,
rapport entre lumière et qualité de vie
dans les bâtiments de bureau, etc.)?
La gestion de la lumière tant naturelle qu’artificielle
occupe une place très importante
dans les projets actuels.
Le certificat de performance énergétique (CPE) a
contribué à remettre en question notre manière
d’appréhender la gestion de la lumière et d’inscrire
ceci dans une démarche de réduction de
l’énergie et d’un environnement durable.
LG - Mars 2015
45

Buderus sera présent
àl´ISH 2015!
Buderus, spécialiste des systèmes de chauffage
et de production d’eau chaude, exposera
pendant le prochain salon ISH, qui aura lieu du
10 au 14 mars 2015 à Francfort-sur-le-Main.
En tant que salon international pour la salle
de bains, la construction, l'énergie, la climatisation
et les énergies renouvelables, l´ISH
constitue une véritable référence dans cette
branche d´activité depuis près de cinquante
ans pour les professionnels.
De plus, la présence de plus de 2.300 exposants
spécialisés permet d´informer les visiteurs
de toutes les nouveautés existantes
dans ce domaine et de présenter des produits
innovants.
Pour tous les professionnels qui n’auront
pas la possibilité de se rendre à Francfort ou
pour les particuliers le salon «MyEnergy
Days» aura lieu une semaine plus tard, du
20 au 22 mars à la LuxExpo au Kirchberg.
Acette occasion, nos spécialistes de chauffage
seront heureux de vous conseiller et
répondre sur notre stand Ferroknepper
Buderus «9C55» à vos questions sur le
thème de l'économie d'énergie, de la rénovation
énergétique et de l'utilisation intelligente
de l'énergie renouvelable. Actif depuis
longtemps dans les technologies «basse
énergie», Buderus vous présentera des solutions
innovantes et adaptées à vos besoins.
Pour cela, n’hésitez pas à visiter le salon
«MyEnergy Days», regroupant différentes
technologies permettant à votre habitation
d´être moins énergivore.
Nous nous réjouissons de votre visite!
www.buderus.lu
Illustrations fournies par Buderus
S’il faut bien faire entrer la lumière dans les
locaux, il faut tout autant éviter la surchauffe.
Les stores de protection solaire extérieurs
sont prévus pour retenir la chaleur tout en
faisant entrer la lumière en profondeur dans
les locaux.
La commande des stores se fait de manière
automatique par différents capteurs:
Capteur solaire, anémomètres, capteur de
présence. En fonction des données relevées
par les différents capteurs, la lumière naturelle
et la lumière artificielle sont réglées pour
offrir des conditions optimales en relation
avec la fonction des espaces.
Il est un fait que les occultations extérieures
automatiques nous font ressentir parfois une
sensation d’enfermement. Dans les bureaux et
équipements publics, nous avons toujours été
habitué à des espaces ouverts vers l’extérieur,
alors que l’on constate très souvent un certain
cloisonnement dans l’environnement privé:
Rares sont les maisons sans rideaux et sans
volets. Nous constatons actuellement une tendance
à remplacer les volets par des stores.
Quelles sont les grandes tendances au
niveau de l’éclairage dans les projets
architecturaux contemporains?
Les questions d’économie d’énergie ont fondamentalement
remis en question notre
manière de voir l’éclairage artificiel.
Nombreux sont ceux qui déplorent encore la
belle lampe à tungstène.
Les tendances actuelles dans le tertiaire et les
équipements vont dans le sens de choisir des
corps lumineux discrets. Ce n’est pas l’objet
en lui-même qui est intéressant, mais l’éclairage
qu’il assure. Pour citer Mies Van der
Rohe «Less is more». Les bons réflecteurs, la
performance du luminaire sont recherchés.
Des éclairages architecturaux, des objets
«design» sont mis en œuvre uniquement
dans des situations particulières.
Dans le tertiaire les grands questionnements
actuels s’articulent autour d’une thématique:
Les luminaires doivent-ils se trouver au
niveau du plafond ou dans des lampadaires
sur pieds ou faut-il envisager une combinaison
des deux?
Nous constatons qu’au niveau de l’éclairage
urbain, un effort a été fait durant les dernières
années pour améliorer le design des candélabres,
pour concevoir de vrais nouveaux
objets qui allient les nouvelles technologies
et une certaine recherche esthétique.
La LED est sur toutes les lèvres depuis
quelques années. Peut-on dire que
celle-ci constitue une petite révolution
dans l’architecture?
On parle de la LED depuis plusieurs années.
Les premières LED ont été réalisées à petite
échelle il y a déjà une demi-douzaine d’année.
Si les premières LED avaient des problèmes
pour être acceptées esthétiquement
(petites ampoules avec une très grande discontinuité
du faisceau lumineux) et étaient
assez chères, on note pour l’instant une forte
tendance pour le Full LED. Lors de récentes
visites à des salons spécialisés en éclairage
plus de 90 % des luminaires étaient équipées
de LED. Si je peux me permettre un petit
bémol pour la fin. Nombreux sont les projets
qui seront prochainement livrés avec des certifications
environnementales. Nous constatons
que malheureusement tout éclairage
supplémentaire au-delà du strictement
nécessaire et qui apporte une autre touche
de lumière risque d’être pénalisé. Jos Dell
Ordre des Architectes et
des Ingénieurs-Conseils
Forum da Vinci
6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte
L-1330 Luxembourg
Contact: oai@oai.lu
www.oai.lu

Aalt Stadhaus Differdange
Luxlait Vitarium
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Architecture & construction
SIPEL ou l’art de faire toute
la lumière sur les produits
L’avènement de nouvelles technologies dans le domaine de l’éclairage a amené son lot de
bonimenteurs. SIPEL, société spécialisée dans la distribution et aussi la conception d’éclairage
depuis plus de cinquante ans se situe aux antipodes de ces pratiques et s’érige même en
référence en la matière. Interview de Volker Thiel, ingénieur diplômé et maître de conférence
en architecture pour technique d’éclairage, Michael Thiel, gérant de SIPEL et adjoint à la
direction d’Hans Auler GmbH, et d’Andreas Thiel, gérant d’Hans Auler GmbH.
La ‘durabilité’
ne concerne pas que les
produits
“
”
Messieurs, vous êtes à la tête de deux
sociétés spécialisées tant dans la distribution
d’éclairage que dans la conception
d’éclairage, SIPEL et Hans Auler GmbH.
Quelle est votre approche de la lumière?
VT: Les nouvelles technologies dans le
domaine de l’éclairage, telles que les LED, ont
enfanté un nombre impressionnant de bonimenteurs
sur ces créneaux très porteurs. On a
ainsi bien souvent affaire à des revendeurs qui
n’ont aucune expertise dans le domaine de
l’éclairage, qui cherchent simplement à écouler
leur stock de marchandises, sans jamais se
poser la question des besoins de leurs clients.
C’est toute la philosophie contraire qui nous
anime, en tant qu’experts dans le domaine
de l’éclairage et du câble depuis le début des
années 1960. En effet, en tant que sociétés
indépendantes de tout fabricant, nous considérons
notre métier comme une activité multidisciplinaire
nécessitant une connaissance
approfondie des technologies d’éclairage et
des produits, et également des besoins des
clients, du marché… sans oublier de l’architecture,
domaine dans lequel nous excellons
tous les trois.
Cette expertise est un prérequis incontournable
si l’on prétend fournir des conseils avisés
tant aux consommateurs finaux qu’aux
ingénieurs; elle permet de déjouer tous les
pièges du marketing des fabricants.
Pouvez-vous préciser?
MT: Pour prendre l’exemple des LED qui sont
devenues la grande tendance dans notre
métier, le marketing cible tout particulièrement
la notion de «durabilité», raison pour laquelle
nous invitons nos clients à prendre en considération
tout ce dont il n’est justement pas fait
état au niveau de la communication produit,
ceci afin d’éviter toute déconvenue dans l’exploitation
de leurs installations.
Le piège, si l’on puit dire ainsi, réside dans le
fait que les vertus annoncées des produits en
termes de longévité, consommation, émission
lumineuse, rendu de couleurs, pour n’en
citer que quelques exemples, s’avèrent souvent
infondées. En fait, nous avons trop peu
de recul vis-à-vis des nouvelles technologies,
ce qui doit nous pousser à la prudence dans
notre activité de conseil.
Précisément, face à la nouveauté de
ces technologies, comment prétendre
bien conseiller ses clients?
AT: C’est d’une part notre expérience de longue
date avec les technologies plus anciennes,
d’autre part notre collaboration étroite
avec des scientifiques de renom qui nous
permettent de jauger un produit dernier cri
et de peser le pour et le contre du recours à
48
LG - Mars 2015

Volker Thiel, Michael Thiel et Andreas Thiel
celui-ci dans une situation donnée. De fait,
nous tenons nos informations de laborantins
et non des départements marketing des
fabricants. Précisons que les distributeurs
d’éclairage SIPEL et Auler possèdent chacun
leur propre département de planification.
Ces considérations mises à part, il est intéressant
de souligner que le problème que l’on
rencontre souvent en matière d’éclairage est
que l’utilisateur n’est pas en mesure de porter
son dévolu sur un produit suivant une
décision bien déterminée mais suivant un
sentiment, une sensation, celle de se sentir à
l’aise ou pas dans un endroit éclairé. A nous,
concepteurs d’éclairage, de bien orienter le
client, de trouver la solution la plus appropriée
à ses desiderata.
Quelles sont les grandes réalisations
qui portent votre empreinte?
AT: Citons pêle-mêle le Musée d’Art Moderne
(MUDAM), l’hôpital du Kirchberg, la Chambre
de Commerce, et plus récemment l’ancienne
mairie de Differdange ou encore l’exposition
permanente au siège de Luxlait. Comme vous
pouvez le constater, ce sont autant de projets
foncièrement différents, avec des exigences très
distinctes. Si l’aspect sécurité prime pour un
hôpital, l’aspect artistique prévaut bien évidemment
pour une exposition. Idem pour l’éclairage
de nuit de l’ancienne mairie de Differdange, qui,
comme pour l’exposition permanente de
Luxlait, a fait l’objet d’une étude très poussée de
la part d’un bureau d’étude en éclairage.
Comment cette notion s’articule-t-elle
dans votre métier?
MT: Il est essentiel de garder à l’esprit que la
«durabilité» ne concerne pas que les produits.
Pour prétendre à un projet durable, il convient
de prendre en considération la durabilité dès la
phase de conseil. Plusieurs questions déterminantes
se posent d’emblée, telles que «Quelle
est la nature des besoins?», «A quoi ressemblera
le projet?», «Quelles sont les exigences en
matière de sécurité, de budget énergie, etc.?»,
autant de questions auxquelles des concepteurs
d’éclairage doivent être à même de répondre.
SIPEL adresse avant tout ses services
aux professionnels, soit aux architectes,
ingénieurs-conseils et électriciens.
Vous avez évoqué la notion de «durabilité»,
qui est amenée à jouer un rôle toujours plus
important dans l’industrie et l’artisanat.
42 ZAE, le Triangle Vert
L-5691 Ellange-Mondorf
Tél.: 31 66 60-1 • Fax: 31 66 60 64
www.sipel.lu •www.aulerlichtkabel.de
LG - Mars 2015
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Architecture & construction
Et la lumière fut
L’éclairage public apporte aux usagers confort et sécurité, mais il constitue aussi une
source potentielle de réduction de la consommation énergétique pour les collectivités
territoriales. Le département ‘éclairage public’ de Creos étudie et conçoit vos projets
d’éclairage dans leur globalité et se charge de la maintenance de votre réseau de points
lumineux.
Interview de Daniel Gliedner, responsable de l’atelier électrique et de l’éclairage public,
et de Jean-Luc Jungblut, technicien au sein du département éclairage public.
“
Le niveau d’éclairage
doit toujours être défini
au cas par cas, en fonction
de la situation sur le
terrain
”
Quelques mots sur Creos pour commencer…
JLJ: Creos est gestionnaire de réseaux d’électricité
et de gaz naturel au Luxembourg.
La société propose des prestations complémentaires,
notamment dans le domaine de
l’éclairage public et assure, par exemple,
l’entretien de l’éclairage des tunnels autoroutiers
pour le compte de l’administration
des Ponts et Chaussées. De plus, nous réalisons
la maintenance et le dépannage du
réseau d’éclairage d’une soixantaine de communes,
soit un parc de plus de 20.000 points
lumineux. Nous disposons pour ces missions
de trois équipes de deux personnes. En cas
de besoin, nous avons la possibilité de détacher
du personnel supplémentaire travaillant
sur notre site à Roost. Le suivi technique et
commercial des projets EP est assuré par
Daniel Gliedner et moi-même.
En quoi consiste l’entretien des
réseaux publics exactement?
JLJ: Il existe une différence entre les volets
entretien et dépannage. Lors de travaux
d’entretien, nos monteurs inspectent et vérifient,
suivant un calendrier défini avec les
services techniques communaux, le bon
fonctionnement des installations et l’état des
différents équipements. En cas de dysfonctionnement
quelconque constaté, nos artisans
interviennent de suite. Le dépannage
est une intervention ponctuelle sur place
pour réparer une défectuosité sur le réseau
d’éclairage public.
DG: Il est important de souligner que Creos
dispose d’un service de permanence qui
intervient 24 heures sur 24 en cas de besoin
ou d’urgence.
Existe-t-il des normes auxquelles les
communes doivent se conformer en
matière d’éclairage?
DG: Il est intéressant de relever qu’il n’y a
aucune obligation pour les communes de
mettre en place un système d’éclairage
public. Mais, à partir du moment où elles
choisissent de le faire, elles doivent en effet
respecter certaines règles.
JLJ: Aujourd’hui, les communes souhaitent
réaliser des économies d’énergie dans le
cadre de leur adhésion au Pacte climat ou à
l’Alliance pour le climat, mais elles doivent,
en même temps, conserver un niveau de
luminosité suffisant pour préserver le confort
50
LG - Mars 2015

des riverains et la sécurité des utilisateurs,
ceci en accord avec les normes et prescriptions
actuellement en vigueur, notamment la
norme EN 13201. Cette norme fixe des
valeurs d’éclairage minimales en fonction de
plusieurs critères, par exemple la nature des
voies de circulation (une route nationale au
trafic intense est classifiée autrement qu’une
rue résidentielle très peu fréquentée), les différents
types d’utilisateurs (piétons, cyclistes,
tracteurs, voitures, etc.), la vitesse de
conduite autorisée, la complexité de circulation
(circulation en double sens, présence de
carrefours ou de places de stationnement le
long des voies), ainsi que le risque de criminalité,
pour n’en nommer que quelques-uns.
Le niveau d’éclairage doit toujours être défini
au cas par cas, en fonction de la situation sur
le terrain. Nous constatons malheureusement
que de nombreuses initiatives pour
réaliser des économies d’énergie sont prises
sans réflexion. Remplacer une ampoule de
100 watts par une ampoule de 5 watts et
diminuer ainsi de 95% sa consommation
énergétique est techniquement possible,
mais la perte de luminosité amènera des problèmes
de sécurité et affectera le bien-être
des citoyens.
Beaucoup de facteurs entrent donc en
compte au début d’un projet d’éclairage
public visant principalement à réaliser
des économies. Au-delà des obligations
en matière d’efficacité énergétique et
des nouvelles technologies, les volets
conseil, conception et études sont essentiels.
LG - Mars 2015 51

Architecture & construction
“
N’étant liés
à aucun fournisseur,
nous sommes en mesure
de proposer la solution la
plus adaptée à chaque
situation, et cela en toute
indépendance
”
Pour chaque projet, nous commençons par
l’établissement d’un relevé du parc d’éclairage
existant. Ensuite, nous effectuons des
simulations pour définir l’éclairage qui
correspond le mieux à une situation donnée.
Chaque type d’éclairage a ses propres
caractéristiques techniques et nous avons
la possibilité d’agir sur différents paramètres,
par exemple: la hauteur des mâts,
leur interdistance ou encore la puissance
nominale des luminaires. En même temps,
nous garantissons que la solution proposée
respecte les exigences requises par les normes
en vigueur. N’étant liés à aucun fournisseur,
nous sommes en mesure de proposer
la solution la plus adaptée à chaque
situation, et cela en toute indépendance.
La LED est très en vogue en ce
moment. Que pensez-vous de cette
technologie? Est-elle amenée à remplacer
les technologies existantes?
JLJ: L’avantage d’une LED est certainement
sa durée de vie élevée, sous réserve
que la gestion de chaleur soit réalisée correctement.
Vu qu’elle offre une lumière
polychromatique due à sa couleur blanche,
elle présente un rendu des couleurs élevé
qui permet de distinguer un large spectre
de couleurs.
La technologie LED comporte aussi des
points faibles à cause de la difficulté à
gérer la chaleur produite qui peut influer
sur sa durée de vie de manière substantielle,
ensuite à cause de la dispersion des
couleurs liée à un processus de fabrication
délicat qui fait que, sur un même lot, les
nuances peuvent parfois être dissemblables.
Enfin, parce qu’elle représente un
investissement lourd àl’achat et à l’entretien.
DG: La technologie actuellement utilisée
pour la majorité du parc d’éclairage public
luxembourgeois est la lampe à décharge de
type sodium haute pression. Cette technologie
a fait ses preuves, non seulement en termes
de longévité, mais aussi de rendement
énergétique. De plus, un simple dysfonctionnement
sur ces luminaires peut facilement
être réparé avec des composants basiques de
la plupart des fabricants.
La technologie LED nous offre, de son côté, plus
de rendement lumineux et de confort visuel.
Mais lorsqu’un luminaire de type LED est défectueux,
l’ensemble du luminaire doit être remplacé,
ce qui représente un coût élevé.
L’industrie est cependant en train de développer
des produits plus standardisés permettant, dans
ces cas, de choisir parmi plusieurs fabricants.
Notre expérience nous montre que les produits
LED ne sont pas tous fiables. Nous vous
conseillons donc vivement de faire attention
aux conditions de vente et garanties proposées
par les fournisseurs.
Quelles sont vos valeurs ajoutées par
rapport à vos concurrents?
DG: Des équipes d’électriciens hautement
qualifiés et un parc de véhicules moderne,
nous permettent un accès rapide à toutes les
régions ainsi que des délais d’intervention
courts en cas d’urgence.
Creos Luxembourg S.A.
Z.A.C. Am Seif
L-7759 Roost/Bissen
Hotline éclairage public: 26 24 46 35
Mail: ep@creos.net
Service dépannage 24h/24: 8002 9900
52
LG - Mars 2015

Architecture & construction
Plaidoyer contre la pauvreté énergétique
Des millions d'êtres humains perdent la vie parce qu'un cinquième de la population
mondiale n'a pas accès à l'éclairage électrique. C'est le cri d'alarme que vient de lancer
Philips, numéro un mondial de l'éclairage.
“
L'éclairage LED
solaire peut transformer
des collectivités rurales
et sauver des millions de
vies humaines
”
Plus de 1,3 milliard d'êtres humains (1) se
débattent dans la précarité énergétique parce
qu'ils n'ont pas accès à l'électricité. La plupart
ont recours à des lampes à pétrole et à des
bougies pour s'éclairer à la maison ou au travail.
Chaque année, ces sources d'éclairage
primitives coûtent la vie à 1,5 million de personnes
(2), des suites de maladies respiratoires
et d'incendies, soit autant que le nombre de
malades du sida qui décèdent chaque année.
Ce cri d'alarme retentit le jour où l'ONU marque
le début de l'Année internationale de la Lumière.
La précarité énergétique touche de larges
pans du continent africain et de l'Amérique du
Sud. Au Sud-Soudan, seuls 1,5% des habitants
(3) ont accès à l'électricité pour s'éclairer.
Dans de nombreux pays en développement,
les réseaux électriques ne sont pas viables en
raison des contraintes géographiques et finan-
54
cières liées à l'interconnexion de centaines de
zones reculées. Cependant, la technologie
LED solaire peut fournir de la lumière à une
fraction du coût de fonctionnement des lampes
à pétrole et ce, sans danger pour la santé,
la sécurité et l'environnement et sans devoir
investir massivement dans les infrastructures.
«Au XXI e siècle, il est scandaleux d'assister à
cette souffrance humaine à pareille échelle»,
s'insurge Eric Rondolat, CEO of Philips
Lighting. «L'éclairage LED solaire peut transformer
des collectivités rurales et sauver des
millions de vies humaines. Qui plus est, la
technologie existe déjà, il ne faut rien inventer.
J'appelle les politiques à s'unir et à s'engager
à éradiquer la précarité énergétique à
l'horizon 2030. L'argument économique
pour agir est imparable: la lumière est essentielle
à la prospérité de l'Humanité. Sortir 1,3
milliard d'êtres humains de la précarité énergétique
éliminera le frein au développement
socio-économique, mais se traduira aussi par
une progression du PNB mondial».
Une lanterne LED solaire ne consomme rien et
peut éclairer une pièce à un coût non récurrent
de 10 à 20 dollars, contre une facture annuelle
de 50 dollars pour une lampe à pétrole. À plus
grande échelle, on peut associer lampadaires
LED écoénergétiques et panneaux solaires
pour animer les lieux publics à la nuit tombée.
Grâce à ces Community Light Centers, les services
médicaux et les entreprises peuvent
poursuivre leurs activités après le coucher du
soleil. Ils encouragent aussi la pratique sportive
et les activités socioassociatives. Philips est en
passe d'installer 100 CLC dans douze pays
d'Afrique, où quelque 500 millions de personnes
n'ont pas accès à l'éclairage artificiel.
Communiqué par Philips
(1) Source: Agence internationale de l'énergie
(2) Source: Organisation Mondiale de la Santé
(3) Source: Banque mondiale

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Une nouvelle résidence
avec des logements pour étudiants
et une Maison des Citoyens
Le Fonds pour le développement du logement et de l’habitat était heureux d’inaugurer
le 26 janvier une nouvelle résidence pour étudiants, comprenant également une Maison
des Citoyens, réalisée pour les besoins de la Ville d’Esch-sur-Alzette au 150, boulevard
John Fitzgerald Kennedy à Esch-sur-Alzette, en présence de Maggy Nagel, ministre du
Logement, et de Vera Spautz, bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette.
“
La proximité
du centre-ville, de la gare
et de la future université
offrait les conditions idéales
pour la création de logements
pour étudiants
”
Il s’agit du quatrième projet construit par le
Fonds pour les besoins de l’Université de
Luxembourg, après ceux situés à Luxembourg
Beggen, LuxembourgLimpertsberg et Esch-sur-
Alzette Nonnewisen, comprenant respectivement
17, 73 et 42 unités de logement. A noter
qu’un ensemble supplémentaire comprenant
37 chambres pour étudiants est encours de
construction à Oberkorn.
La proximité du centre-ville, de la gare et de la
future université offrait les conditions idéales pour la
création de logements pour étudiants, ainsi qu’une
fonction complémentaire pour les besoins respectifs
du ministèrede l’Enseignement supérieur et de la
Recherche et de la Ville d’Esch-sur-Alzette.
La réalisation des logements pour étudiants
répond ainsi aux besoins de l’Université dans le
cadre de la création de la cité des Sciences à
Esch-Belval. Au total, 30 chambres individuelles
sont réparties dans sept appartements situés du
deuxième au cinquième étage de la résidence.
Chaque appartement comprend une salle de
séjour, une salle à manger, une cuisine et un
hall de nuit avec local de rangement commun
et plusieurs chambres individuelles avec une
salle de douche et WC personnels.
Chaque étage dispose d’une chambre accessible
aux personnes à mobilité réduite.
L’organisation du bâtiment permet, si besoin,
de faire évoluer, de manière aisée, les quatre
niveaux de logements pour étudiants en logements
familiaux.
La Maison des Citoyens a une fonction complémentaire
aux services de la Ville d’Esch-sur-
Alzette, regroupant diverses activités pour
enfants et adultes, telles que des cours d’alphabétisation,
d’informatique, une aide aux
devoirs, mais également une “école des
parents”. Elle prend place sur trois niveaux, du
sous-sol au premier étage, éclairée par un
puits de lumière. Les façades du rez-de-chaussée
ont été habillées par des stores mis en
valeur par l’artiste Silvano Gloesener.
Les locaux abritent des espaces de rencontre
ainsi que des espaces modulables, afin d’accueillir
des groupes de travail de différentes
tailles, avec une capacité maximale de 80 à
100 personnes. Ils comptent également une
cuisine collective. L’ensemble sera desservi par
un ascenseur et une cage d’escalier, et accessible
aux personnes à mobilité réduite.
Le bâtiment est de classe énergétique B.
La conception du projet a été confiée au
bureau d’Architecture Steinmetz & Demeyer
de Luxembourg. Les autres hommes de l’art
ayant participé sont le bureau BEST de
Senningerberg pour le génie civil, H.B.H. de
Luxembourg pour la coordination de sécuritésanté,
BLS EnergiePlan pour le génie technique,
Luxcontrol pour le contrôle technique et
AIB-Vinçotte pour le contrôle et la réception
de conformité.
Communiqué par le Fonds du Logement
LG - Mars 2015
57

Architecture & construction
Le LinkedIn de la construction
Le portail Construction21 est né de la volonté de réunir sur une même plateforme tous
les professionnels de la construction durable non seulement au Luxembourg, mais aussi
au niveau international, et de donner davantage de visibilité à leur expertise.
Une dizaine de plateformes sont déjà regroupées sous l’égide de construction21.org,
chacune représentant un pays. Elles ont enregistré ensemble plus de 300.000 visiteurs
en 2014 et visent le million pour 2015, année qui verra aussi le lancement de la
première édition des Green Building Solutions Awards au Luxembourg.
“
C’est bien
l’échange professionnel
qui est l’objectif de
Construction21
”
Ce qui différencie ce “LinkedIn de la
construction” des autres réseaux professionnels,
en plus de son caractère sectoriel, est
qu’il se concentre sur des aspects techniques.
On y partage des contacts, mais on y a aussi
accès à toute une série d’informations pertinentes
à travers des études de cas dont le
bâtiment Neobuild fait d’ores et déjà partie,
des groupes de discussion sur des thématiques
pointues comme, par exemple, le BIM
(Building Information Model) au sujet duquel
un groupe vient d’être créé, un calendrier des
formations ou encore une bibliothèque d’innovations
qui recense aussi bien des matériaux,
des équipements que des solutions.
Le portail est piloté par la profession, puisque
c’est le Conseil pour le Développement
Economique de la Construction (CDEC asbl)
qui a été désigné comme porteur national de
la plateforme et c’est Neobuild, le pôle d’innovation
technologique de la construction
durable, qui l’opère dans le cadre de sa mission
de transfert des technologies. «C’est le
rôle de Neobuild de trouver les idées où elles
sont, de les faire évoluer, de les faire vivre et
de les amener sur le marché», explique
Elisabeth De Sousa, responsable communication
et Project Manager.
Construction21.lu regroupe aujourd’hui une
centaine de membres. «Nous comptons, bien
sûr, élargir ce cercle, sachant que l’important est
de nous rejoindre pour être dans l’interactivité.
Nous voulons favoriser la promotion et l’appropriation
des pratiques innovantes dans le
bâtiment, en mettant sur pied une base de
données européenne des réalisations les plus
performantes mais aussi en permettant le partage
de professionnels à professionnels des
expériences plus ou moins réussies qu’ils peuvent
avoir eues sur diverses thématiques novatrices.
C’est la grande diversité de ce qu’on
peut y trouver qui fait la richesse de la plateforme,
d’autant plus qu’elle est connectée à
des pays auxquels on ne penserait pas de
prime abord comme le Maroc ou l’Espagne»,
indique Elisabeth De Sousa. «C’est bien
l’échange professionnel qui est l’objectif de
Construction21», résume Francis Schwall,
Innovation Project Manager chez Neobuild.
En lien avec construction21, Neobuild lancera,
le 18 mai prochain, la première édition des
Green Building Solutions Awards.
En s’inscrivant gratuitement sur la plateforme
aujourd’hui et en y entrant son étude de cas,
on fait d’une pierre deux coups: non seulement
on valorise son savoir-faire à l’échelle du site
Web, mais en plus on prépare son dossier pour
participer aux Green Building Solutions Awards.
«Nous souhaitons inviter tous les professionnels
de la construction durable au Luxembourg
àfaire cette démarche. Chacun peut déposer
une étude de cas et ceux qui l’auront fait
n’auront plus qu’une case à cocher pour être
candidats aux Green Building Solutions
Awards», souligne Elisabeth De Sousa.
58
LG - Mars 2015

Elisabeth De Sousa

Architecture & construction
Francis Schwall
«Neobuild peut les aider à introduire leur
dossier s’ils souhaitent le faire de manière
détaillée, ce qui ouvre le panel de personnes
qui peuvent s’inscrire: un architecte qui veut
présenter son projet avec des données générales,
un ingénieur de bureau d’étude qui a
développé un concept ou un industriel qui a
implanté un produit dans un bâtiment.
Construction21 leur permet de divulguer des
systèmes innovants qui ont été implantés»,
ajoute Francis Schwall.
Ce genre de prix est une grande première au
Luxembourg, entre autres par la dimension
internationale qu’il prend. En effet, les heureux
vainqueurs de chacune des six catégories
(bâtiments zeroénergie, rénovation énergétique,
Smart Buildings, énergies renouvelables,
matériaux biosourcés, santé et confort)
verront ensuite leurs projets présentés au
concours international, ce qui leur offrira une
visibilité potentielle d’un million de personnes
sur la plateforme et leur permettra de se faire
connaître sur des marchés où ils ne sont pas
encoreprésents, mais où ils peuvent certainement
trouver des intérêts. L’information sera
aussi relayée par une large opération de communication
nationale et par une campagne
de partage intense sur les réseaux socioprofessionnels.
Les participants seront départagés
par un jury composé de professionnels
de la construction, mais pas seulement, et
tous les dossiers déposés seront soumis à un
vote du public en ligne qui désignera un
gagnant supplémentaire. Ainsi, ce ne sont
pas six mais sept dossiers luxembourgeois qui
seront en lice lors du concours international
dont les gagnants seront annoncés début
décembre 2015 dans le cadre du COP 21.
Neobuild S.A.
5A, zae Krakelshaff
L-3290 Bettembourg
Tél.: 26 59 56 700
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60
LG - Mars 2015

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Architecture & construction
Gagner de la place avec des
systèmes de parking mécaniques
ThyssenKrupp Ascenseurs Luxembourg est depuis années années déjà le partenaire de
l’entreprise Wöhr au Grand-Duché. Le but? Optimiser l’espace de parking!
En partenariat avec le leader mondial de systèmes
de parking Wöhr, ThyssenKrupp
Ascenseurs Luxembourg propose toute une
gamme de solutions pour le stationnement
de voitures.
Ces systèmes permettent d’augmenter la disponibilité
de places de parking et l’optimisation
de l’espace, notamment dans les soussols.
Numéro 1 mondial de la construction, de
fourniture et d’installation de systèmes de
parkings depuis plus de 50 ans, Wöhr offre la
gamme de produits la plus vaste dans le
monde. Plus de 400.000 places de parking
installées démontrent la compétence, l’expérience
et la fiabilité dans le domaine de l’installation
de systèmes de parkings mécaniques
et automatisés.
Il y a tout d’abord les systèmes classiques
permettant de superposer les voitures sur des
plateaux. Cependant, Wöhr propose aussi
des innovations comme le Combilift, le
Parksafe et le Flurparker qui prouvent la
créativité et le savoir-faire de cette société
allemande, toujours à la pointe du progrès.
Le premier système de parking proposant
d’élever les voitures pour les garer a été présenté
en 1959. Par la suite, les innovations
n’ont plus cessé en proposant des solutions
de parking toutes plus impressionnantes les
unes que les autres. Plateformes coulissantes,
tournantes, des espaces toujours plus
grands et des étages toujours plus hauts.
Grâce au partenariat avec Wöhr pour le
Luxembourg, ThyssenKrupp Ascenseurs réunit
la gamme la plus complète de solutions
pour le bâtiment: les ascenseurs, les montecharges,
les monte-voitures, les escaliers roulants,
les produits pour les personnes à mobilité
réduite, les portes de garage automatiques,
les systèmes de parking mécaniques et
son service après-vente 24h/24.
ThyssenKrupp Ascenseurs est ainsi le partenaire
idéal pour vos projets de construction
et de transformation.
ThyssenKrupp Ascenseurs Luxembourg
Z.A. Weiergewan
22, rue Edmond Reuter •L-5326 Contern
Tél.: 40 08 96 • Fax: 40 08 99
e-mail: luxembourg@thyssenkrupp.com
www.thyssenkrupp-elevator.com
www.woehr.de

Clément Wampach
Source photos des installations: ThyssenKrupp Ascenseurs Luxembourg

Une destination rivalisant
avec les plus populaires
Le Luxembourg est peut-être la deuxième destination pour les travailleurs frontaliers
français (étude de l’Insee, février 2015), cela ne l’empêche pas d’accueillir des étudiants
de beaucoup plus loin, de Thaïlande par exemple. Stagiaire dans le département marketing
au sein d’un groupe de télécommunication britannique établi à Luxembourg, Worakrit
Ouitrakul est étudiant dans le programme MBA de Sacred Heart University.
Worakrit Ouitrakul
Pourquoi le Luxembourg?
En Thaïlande, le Luxembourg n’est pas un
pays très connu car il n’est pas mis en avant
comme destination touristique. Par contre, si
l’on se place dans une démarche plus approfondie
de l’Europe, le nombre d’avantages
que le Luxembourg propose pousse les
Thaïlandais à le découvrir et finalement à le
sélectionner comme une destination rivalisant
avec les plus populaires.
siste, ça fait beaucoup, mais je suis là pour
ça! Je suis venu ici à la fois car Sacred Heart
University bénéficiait d’une excellente réputation
(les anciens étudiants avec lesquels j’ai
pu parler me l’ont vivement recommandée)
et pour l’obtention d’une expérience professionnelle
internationale.
Avez-vous l’opportunité de vous créer
un réseau ici?
“
Ce n’est quand même
pas rien de compter un
ministre parmi les Alumni
de son université!
”
Comment s’est passée votre intégration?
Très bien. J’ai choisi de venir ici, ma démarche
est donc enthousiaste, poussée par une
soif d’apprendre, de découvrir et de me former.
Je suis arrivé forcément avec ma culture,
ce qui n’est d’ailleurs pas un inconvénient
lorsque je sors avec mes amis étudiants
de MBA. Vous n’avez qu’à leur demander
comment je m’occupe d’eux lorsque je les
convie dans un restaurant thaïlandais!
Quelle est votre journée type?
Bien remplie en tout cas! Entre les cours,
mon stage et les conférences auxquelles j’as-
Tout à fait, et c’est justement à travers les
trois activités susmentionnées que je peux y
arriver. Les cours me font connaître des étudiants
venant avec des expériences tellement
diversifiées (avocat, consultant, banquier,
artiste, traducteur, ...) et de cultures tout
aussi différentes. Dans un cours, nous pouvons
compter facilement une vingtaine de
nationalités. Mon stage, quant à lui, me permet
d’avoir des collègues de travail et de
développer des relations professionnelles.
Finalement, les activités organisées par
Sacred Heart University tout au long de l’année
sont un réel atout. Dernièrement, j’ai
assisté à la remise de diplôme honorifique du
ministre des Finances, Pierre Gramegna.
Ce n’est quand même pas rien de compter
un ministre parmi les Alumni de son université!
64
LG - Mars 2015

Tel. 26 55 00 54
repas-sur-roues@servior.lu
www.servior.lu
Iessen op Rieder

Santé & autonomie
Présentation du médiateur en santé
Sur proposition de la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, le Conseil de gouvernement a
désigné dans sa réunion du 27 février 2014, Monsieur Mike Schwebag pour occuper le
poste de médiateur en santé. Monsieur Schwebag dirigera le «Service national d’information
et de médiation dans le domaine de la santé» pour un mandat renouvelable de cinq ans.
“
L’objectif est
d’informer, de prévenir
les conflits et, en cas de
difficulté, de rapprocher
les parties et de trouver
une résolution extrajudiciaire
d’un conflit
”
Les droits et obligations du patient
La loi du 24 juillet 2014 rassemble dans un
seul texte les droits et obligations du patient
et apporte plus de visibilité et de clarté dans
les relations entre patients et prestataires de
soins de santé (professionnel ou institutions).
Elle soutient l’évolution de notre système de
soins de santé vers une relation plus partenariale,
où le patient est amené à jouer un rôle
plus actif.
Parmi les principaux droits du patient consacrés
par la loi du 24 juillet 2014, l’on peut
citer le libre choix du prestataire, l’information
du patient et la prise en compte de sa
volonté, la possibilité de désigner une personne
de confiance ou un accompagnateur,
le droit à un dossier patient soigneusement
tenu à jour et accessible au patient.
Dans ce contexte, le chapitre 3de la loi du
24 juillet 2014 relative aux droits et obligations
du patient prévoit la création d’un service
national d’information et de médiation.
Ce service constitue une structure d’information,
de conseil, et de médiation ouverte
aussi bien au patient qu’au professionnel de
santé. L’objectif est d’informer, de prévenir
les conflits et, en cas de difficulté, de rapprocher
les parties et de trouver une résolution
extrajudiciaire d’un conflit dans un esprit de
dialogue et de compréhension mutuelle.
Le service remplit aussi la fonction de point
de contact national en cas de soins transfrontaliers.
Le médiateur en santé
Âgé de 40 ans, le nouveau médiateur en santé
est juriste de formation. Il exerce depuis
novembre 2003 ses fonctions au sein du département
juridique du ministère de la Santé, dont
il est actuellement chef de service adjoint.
Monsieur Schwebag a été engagé dans la mise
en place de nombreux projets, dont le programme
eSanté, la création de la biobanque
luxembourgeoise ou les travaux relatifs au registre
national du cancer et au plan cancer 2014-
2018. Il a aussi accompagné de nombreux des
travaux législatifs et réglementaires, notamment
la refonte du Code de déontologie médicale en
2005, le plan hospitalier de 2009, la création du
Centre Hospitalier du Nord en 2009 et la création
de l’établissement public Laboratoire national
de santé en 2012, de même que les travaux
entourant la loi du 24 juillet 2014 sur les droits et
obligations du patient. Monsieur Schwebag dispose
ainsi d’une connaissance approfondie non
seulement du secteur de la santé et du social au
Luxembourg, mais aussi des droits du patient.
Au départ, le service national d’information et
de médiation santé se composera d’une petite
équipe de trois personnes. Il peut recourir à
des experts externes en cas de besoin.
L’aménagement des locaux du nouveau service,
situés au 71-73 rue Adolphe Fischer
àL-1520 Luxembourg, est en cours. L’ouverture
au public est prévue pour mi-avril 2015.
Communiqué par le ministère de la Santé
66
LG - Mars 2015

Mike Schwebag
Source photo: Ministère de la Santé

Santé & autonomie
«Faire plus avec
les ressources disponibles»
Groupement d’Intérêt Economique créé en 2013 pour mutualiser les projets informatiques
des hôpitaux de soins aigus, Luxith a permis à la Fédération des Hôpitaux
Luxembourgeois de se doter d’une organisation qui soit adaptée à la gestion d’une
structure opérationnelle et qui le fasse de manière dynamique.
Interview de Christophe Nardin, directeur de Luxith GIE.
“
La sécurité est
extrêmement importante
pour nous et elle est en
constante progression
”
Quels sont les services qui sont déjà
actifs?
Notre premier projet a été de gérer un réseau
informatique à très haut débit qui relie tous
les hôpitaux et leur permette de communiquer
entre eux. Ce réseau était la base
nécessaire à mettre en place avant toute
mutation.
En parallèle, nous avons lancé un système de
gestion des ressources humaines commun à
tous les hôpitaux, qui s’appelle Sirhius.
Ce système est en place depuis trois ans.
Il couvre déjà la gestion administrative, la
formation, les salaires ou le recrutement.
Un ‘self service’ permettant aux employés de
consulter eux-mêmes les formations qu’ils
ont suivies, leur statut actuel ou leur planning,
est en cours de mise en place.
Nous sommes également sous-traitants de
l’agence e-santé pour l’intermédiation du
programme mammographie mené par le
ministère de la Santé, un service qui était au
départ presté par le CRP Henri Tudor.
Et les principaux projets qui sont en
cours?
Notre projet majeur pour cette année est la
mutualisation de l’archive de l’imagerie médicale.
Aujourd’hui, chaque hôpital gère ses propres
archives d’imagerie et, comme la loi n’est pas
claire sur ce qui doit être gardé et pour combien
de temps, on conserve tout, pour une
durée indéterminée, ce qui représente des
volumes énormes de fichiers dans chaque
hôpital. D’où notre décision de les centraliser.
Cette décision est également à mettre en
lien avec l’instauration du dossier de soins
partagé (DSP), dont un des volets sera l’imagerie.
Tout en assurant la confidentialité des
données nous avons prévu que l’Agence
e-Santé puisse accèder directement à cette
archive pour la transmettre aux patients et
aux médecins dans le cadre du DSP. Chaque
hôpital aura donc accès à ses propres images,
mais aussi à celles des autres hôpitaux via
l’interface d’e-santé. Cela évitera de faire
subir plusieurs fois le même examen à un
patient. Un appel d’offre public a été lancé.
Nous sélectionnerons ensuite trois candidats
qui seront mis en lice dans le cadre d’un dialogue
compétitif qui durera neuf mois et permettra
d’aboutir à la meilleure solution technique
avant l’année prochaine.
Un autre projet est la mutualisation des data
centers. Actuellement, chaque établissement
dispose de deux salles-machines, pour assurer
la redondance des données, au sein de
ses infrastructures. Nous allons rassembler
tous ces data centers pour créer un Cloud
hospitalier, qui ne devrait pas coûter plus
68
LG - Mars 2015

Christophe Nardin
cher que la solution actuelle, mais offrira plus
de performance, de sécurité et de résilience.
Le choix de l’opérateur fera lui aussi l’objet
d’un appel d’offre public qui devrait avoir
lieu dans le courant de cette année.
Ensuite, en tant que “repository” pour toutes
les données médicales, notamment hospitalières,
l’Agence e-Santé impose, à juste
titre, des standards d’échange d’informations.
Or, les systèmes qui sont en place
dans les établissements n’ont pas encore
nécessairement atteint ce niveau de standard.
Le rôle de Luxith sera de mettre en
place un ‘message broker’ entre les hôpitaux
et e-Santé. L’avantage est que cela
épargnera de lourds investissements aux
hôpitaux.
L’objectif de tous ces projets est-il
purement pécuniaire?
Dépenser moins tout en maintenant le
niveau de qualité n’est pas facile, surtout
dans notre secteur d’activité. L’idée est plutôt
de faire plus avec les ressources disponibles.
Par exemple, lorsque nous avons
développé le réseau haut-débit interhospitalier,
nous avons multiplié par dix, voire
cent, la vitesse de chaque ligne, en reprenant
les différents contrats des hôpitaux
sous un seul et même contrat.
Quid de la sécurité des données?
La sécurité est extrêmement importante pour
nous et elle est en constante progression. Nous
nous sommes récemment soumis à un audit
informatique qui a révélé que nous avons
encore un certain nombre de points à améliorer
en la matière. Nous organisons régulièrement
des “penetration testing”, ainsi que des
campagnes de sensibilisation qui passent, par
exemple, par du hacking social. Nous envisageons
de devenir tiers archiveur de confiance
quand la loi sur le statut PSDC sera finalement
votée et nous avons un projet sur deux ans
pour entrer dans une démarche de certification
27001. Il est également prévu de créer une
cellule de sécurité commune à l’ensemble des
hôpitaux au sein de Luxith.
MT
LG - Mars 2015
69

Santé & autonomie
Un service de restauration
àdomicile pas comme les autres
«Grâce à notre grande expertise dans le milieu stationnaire, nous sommes à même d’offrir
également des services à domicile aux personnes âgées, qui sont la transposition d’offres
de qualité destinées spécifiquement à ce public cible», affirme Yves Ruppert, chef de
division de l’économie domestique auprès de SERVIOR, qui fait notamment référence à
l’offre «repas sur roues» proposée par le groupe. Interview.
Yves Ruppert
SERVIOR, leader luxembourgeois dans
la prise en charge de la personne âgée
en milieu stationnaire, propose un service
baptisé «repas sur roues». De quoi
s’agit-il?
SERVIOR est effectivement leader luxembourgeois
en matière d'hébergement de la
personne âgée. Et grâce à notre grande
expertise dans le milieu stationnaire, nous
sommes à même d’offrir également des services
à domicile aux personnes âgées, qui sont
la transposition d’offres de qualité destinées
spécifiquement à ce public cible. Le «repas
sur roues» en est la parfaite illustration.
Le concept de «repas sur roues», qui a vu le
jour il y a plus de dix ans, est parti d’un
constat très simple, à savoir qu’il y a un
besoin de restauration chez les personnes
âgées habitant toujours dans leur domicile,
qui n’est pas ou mal satisfait.
En effet, il s’avère que bon nombre de clients
se retrouvaient jadis derrière un repas tiède,
préparé longtemps à l’avance et mal conditionné.
C’est de là qu’est née l’idée de proposer
une solution alternative, des repas préparés
en «liaison froide» et réchauffés à
domicile du client dès lors aptes à conserver
toutes les valeurs nutritives et la qualité gustative,
ce qui est un élément essentiel de
notre concept.
70
LG - Mars 2015

Comment ce concept se décline-t-il dans
la pratique?
Notre contractant n'est pas le client final
mais les communes avec lesquelles nous
signons des conventions. Les habitants intéressés
par le repas sur roues s’adressent à
l’administration compétente dans leur commune
de résidence ou directement à SER-
VIOR. Précisons que chaque commune
applique sa propre grille tarifaire à ses administrés
pour ce service.
Un formulaire est envoyé par nos soins à toute
personne en faisant la demande, où figurent
des choix de menus hebdomadaires, à savoir
deux propositions composées de soupe, salade,
plat principal et dessert, ainsi que la possibilité
d’opter pour un menu spécialement conçu pour
les diabétiques, un menu végétarien ou un
menu sans sel. Soulignons que nous sommes le
seul prestataire de repas sur roues à proposer
des plats dont la composition repose sur de
nombreux produits luxembourgeois, répondant
àla convention «Sou schmaacht Lëtzebuerg».
Le client détermine la fréquence à laquelle il
souhaite faire appel au service et l'heure à
laquelle il souhaite prendre son repas. En
effet, quarante minutes avant de passer à
table, le client appuie sur une touche de la
plaque à induction pour réchauffer un boîtier
spécialement adapté contenant le menu.
Qui assure la gestion du service,
notamment la livraison du repas?
Apart la plaque à induction, qui est mise à la
disposition du client par la commune, toute la
gestion du service est assurée par SERVIOR,
de la mise au point des menus par des nutritionnistes
à la livraison par nos propres chauffeurs
en passant par la mise à disposition de
la vaisselle ou de la gestion administrative.
Nos cuisiniers professionnels préparent les
repas tous les jours dans notre CIPA «Op der
Léier» à Esch-sur-Alzette, que nos quatorze
chauffeurs livrent ensuite aux quatre coins
du pays. Deux personnes sont employées
pour assurer les tâches administratives liées
au service.
J’aimerais ajouter que le travail de nos chauffeurs-livreurs
dépasse le seul cadre du transport
et de la livraison du plateau repas. De
fait, ceux-ci ont pour consigne d’assurer un
service complet au client fortement axé sur le
contact social. Les chauffeurs-livreurs peuvent
être amenés à disposer le plateau repas
sur la table du client et l’aider à le faire
réchauffer sur la plaque à induction. Il leur
revient également de récupérer la vaisselle
du client lors de la tournée suivante.
Ce service «repas sur roues» connaît-il
un réel engouement?
Oui, nous connaissons chaque année une
croissance certes modeste mais constante du
nombre de clients depuis les débuts de l’initiative.
Aujourd’hui, nous livrons 450 repas
par jours, et 650 clients sont sur nos listes
dans 25 communes. Chaque année en
moyenne, une commune supplémentaire fait
appel à nos services.
“
Nos repas conservent
les valeurs nutritives et la
qualité gustative, ce qui
est un élément essentiel
de notre concept
”
SERVIOR
Repas sur roues
Tél.: 26 55 00 54
Contact: repas-sur-roues@servior.lu
www.servior.lu
Source illustrations des prestations: SERVIOR
LG - Mars 2015
71

Rencontre du mois
La Haute Institution en transformation
Le Conseil d’Etat, qui est en passe de subir des réformes, joue au Grand-Duché
quelque part le rôle de sénat en l’absence de système législatif bicaméral. Celui-ci s’est
doté d’un nouveau président… ou plutôt d’une nouvelle présidente au mois de décembre
en la personne de Vivianne Ecker, également cheffe du service «Affaires juridiques»
de la direction de l’immigration auprès du ministère des Affaires étrangères, qui aura
fort à faire devant les changements qui attendent l’institution. Interview.
Madame Ecker, vous avez succédé à
Victor Gillen au poste de président du
Conseil d’Etat depuis le mois de décembre.
En premier lieu, quelles sont les activités
et les attributions du Conseil d’Etat?
Le Conseil d’Etat est un organe consultatif qui
est appelé à donner son avis sur les projets et
propositions de loi tout comme sur les règlements
grands-ducaux – sauf en cas d’urgence,
ainsi que sur toutes autres questions qui lui
sont déférées par le gouvernement ou par les
lois. En cela, sa mission consultative est comparable
à celle de ses homologues européens.
En revanche, en l’absence de système législatif
bicaméral, le Conseil d’Etat luxembourgeois
revêt également la compétence de la dispense
du second vote constitutionnel, ce qui lui
confère quelque part également la fonction de
sénat. Autrement dit, il revient au Conseil d’Etat
d’accepter ou pas une dispense du second vote
d’un texte par la Chambre des Députés qui,
dans ce cas, devra procéder à un deuxième vote
après un laps de temps de trois mois.
Quel est le rôle du président?
Le rôle du président est fixé dans le règlement
d’ordreintérieur du Conseil d’Etat. Le président
représente le Conseil d’Etat à l’extérieur, et
organise les travaux de l’institution à l’intérieur.
Concrètement, il fixe l’ordre du jour des séances
plénières et des séances publiques A cette
fin, tous les projets d’avis et de délibération lui
sont soumis préalablement. Le Président préside
les séances publique et plénièreduConseil
et en dirige les délibérations. La police des
séances lui appartient. Il assiste, s’il le trouve
convenir, aux réunions des commissions.
Le pouvoir décisionnel, quant à lui, est dans
les mains de tous les membres, c’est-à-dire
21 conseillers réunis en séance plénière. Les
décisions doivent être prises à la majorité.
Comptez-vous inscrire votre mission
dans la droite lignée de celle de votre
prédécesseur? Qu’est-ce qui vous distingue
de celui-ci (vision, style), qu’est-ce
qui vous unit?
Dans mon discours d’investiture, j’ai souligné
l’importance que j’accorde à l’esprit de continuité,
notamment au niveau de l’autonomie
et de l’indépendance de cette institution que
je souhaite à tout prix conserver.
Cependant, qu’on le veuille ou non, le changement
a bel et bien lieu, que l’on change de
président ou pas d’ailleurs. Le nouveau gouvernement
milite pour le «paperless» dans
l’administration luxembourgeoise dans son
ensemble, et il va falloir que nous aussi, nous
nous pliions à ces injonctions.
Par ailleurs, le Gouvernement souhaite réformer
l’institution en revoyant la représentation
politique en son sein et en abaissant la
durée des mandats des conseillers de quinze
ans à douze ans, ceci alors que sept conseillers
doivent être remplacés cette année, soit
quasiment le tiers des membres. Aussi, sans
doute plus que par le passé, le président
devra veiller à la bonne intégration des
conseillers dans l’équipe, ce qui est à mes
yeux essentiels au sein d’un organe collégial.
Le Conseil d'État peut appeler l'attention
du Gouvernement sur l'opportunité
de nouvelles lois ou de nouveaux
règlements ou de modifications à
introduire dans les lois et règlements
existants. Quelles ont été les questions
les plus sensibles ces dernières
années?
Le plus gros des recommandations du
Conseil d’Etat concerne la formulation des
articles de loi, qui peut s’avérer perfectible.
Sinon, signalons que nous avons récemment
attiré l’attention du gouvernement et de la
Chambre des Députés sur un article dans la
Constitution qui restreint le pouvoir réglementaire,
lequel mériterait selon nous d’être
assoupli afin de conférer davantage de
liberté au pouvoir réglementaire.

Vivianne Ecker

“
Dans mon discours
d’investiture, j’ai souligné
l’importance que j’accorde
àl’esprit de continuité
”
Outre votre fonction de présidente du
Conseil d’Etat, vous êtes également cheffe
du service «Affaires juridiques» de la direction
de l’immigration auprès du ministère des
Affaires étrangères et aussi une des fondatrices
de l’asbl Femmes en détresse tout
comme experte en droit sur l’égalité des
chances. Peut-on en conclure que le social et
l’intégration occupent une place de premier
ordre à vos yeux dans une société moderne?
Des sujets plus délicats ont largement
été médiatisés, comme le retoquage du
budget annuel initial pour l’exercice
2014 voté par la Chambre…
Les médias ont malheureusement mal expliqué
les raisons de ce retoquage, qui n’étaient
pas de nature politique. En effet, le Conseil
d’Etat n’est pas habilité à s’opposer à des
points concernant la nature du budget. Si le
texte a été retoqué, c’est parce qu’il comprenait
des dispositions contraires à une norme
supérieure.
Comment qualifieriez-vous votre «collaboration»
avec les gouvernements en place?
Que ce soit avec l’actuel gouvernement ou
les gouvernements précédents, la collaboration
est bonne, même si ceux-ci ne partagent
pas forcément notre point de vue.
Nous avons eu périodiquement des réunions
interinstitutionnelles qui permettent de
nouer un dialogue permanent.
Dans quelle mesure la nature de vos
missions a-t-elle évolué ces dernières
décennies avec le renforcement de l’intégration
européenne, la signature de
toujours plus de traités bilatéraux et
internationaux, etc.? De quelle marge
de manœuvre les gouvernements européens
disposent-ils encore pour mener
àbien leur programme politique?
La transposition des directives européennes
en droit national représente une partie très
importante du travail législatif Dès lors, les
avis du Conseil d’Etat portent très souvent
sur ces questions de plus en plus complexes
et techniques. Le Conseil d’Etat doit dès lors
pouvoir compter sur des collaborateurs très
expérimentés en droit européen.
Je suis très sensible à la notion de cohésion
sociale, et donc touchée par le problème des
inégalités et par les difficultés que rencontrent
de nombreux étrangers dans leur effort
d’intégration. Ce sont des sujets qui doivent
faire l’objet d’une attention toute particulière…
…Y a-t-il selon vous matière àredire
au niveau des politiques luxembourgeoises
tant de cohésion sociale que
d’intégration des étrangers?
Il reste incontestablement des efforts à fournir
dans ces deux domaines, mais pas seulement,
si l’on ne veut pas qu’une frange de la
population continue à vivre en marge de la
société, ce qui est regrettable dans tout pays
qui se veut moderne. En effet, les politiques
de logement et de l’emploi doivent s’inscrire
en complémentarité aux politiques sociales
et d’intégration si l’on veut espérer réduire
les inégalités et ne pas laisser des individus
au bord de la route.
PhR
74
LG - Mars 2015

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