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artisans 13 - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des Bouches-du ...

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e qu’elle aime par-<strong>de</strong>ssus tout, Marianne<br />

Chopin, ce sont les peintures <strong>et</strong> les<br />

portraits <strong>du</strong> XVII e siècle. « À l’époque,<br />

être peintre était un métier, ils avaient<br />

vraiment un savoir-faire <strong>et</strong> les peintures<br />

comme les matières étaient <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité ».<br />

Mais dans son atelier, c<strong>et</strong>te jeune restauratrice<br />

talentueuse reçoit <strong>de</strong>s peintures sur tous supports,<br />

bois, papier, sculpture en plâtre, tableaux, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

toutes les époques. De peintres régionaux comme<br />

<strong>de</strong>s peintures d’église ou <strong>de</strong>s toiles <strong>de</strong> maître, telles<br />

qu’un port normand <strong>de</strong> Boudin. Une signature<br />

qu’elle a découverte lors d’une <strong>de</strong> ses premières<br />

restaurations. Mais pour Marianne, peu importe<br />

que les œuvres soient signées ou non. « Toute<br />

œuvre est un moment <strong>de</strong> notre histoire, il faut la<br />

faire <strong>du</strong>rer <strong>et</strong> l’emmener dans le temps. »<br />

C’est dans son chaleureux atelier <strong>de</strong> la rue Sainte-<br />

Croix à Mortagne-au-Perche (Orne) que se<br />

côtoient plusieurs dizaines <strong>de</strong> tableaux. Placi<strong>de</strong>s<br />

sur leurs cheval<strong>et</strong>s ou accrochés au mur, ils sont<br />

en attente d’être examinés, traités, entr<strong>et</strong>enus <strong>et</strong><br />

bichonnés par les mains expertes <strong>de</strong> Marianne. À<br />

à peine 30 ans, c<strong>et</strong>te jeune artisan est déjà rompue<br />

à la restauration-conservation. C’est vers 18 ans,<br />

alors qu’elle travaille dans le décor peint <strong>et</strong> les<br />

trompe-l’œil, que Marianne doit trouver un restaurateur<br />

pour une fresque murale. C’est la révélation.<br />

Sensible aux choses anciennes plus qu’à<br />

la création, la jeune femme découvre sa vocation.<br />

Depuis, son expertise <strong>et</strong> son doigté l’ont con<strong>du</strong>ite<br />

à restaurer <strong>et</strong> à sauvegar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s milliers d’œuvres<br />

peintes ou obj<strong>et</strong>s polychromes <strong>et</strong> bois dorés <strong>du</strong><br />

patrimoine régional institutionnel <strong>et</strong> privé.<br />

Après avoir établi un constat d’état <strong>et</strong> un diagnostic<br />

compl<strong>et</strong>, Marianne s’attache à n<strong>et</strong>toyer<br />

le tableau pour faire apparaître tout ce qui n’est<br />

pas original. Viennent ensuite le rentoilage, le<br />

refixage, le masticage, l’allégement <strong>du</strong> vernis,<br />

l’enlèvement <strong>de</strong>s repeints, le traitement <strong>de</strong>s<br />

déchirures, les r<strong>et</strong>ouches <strong>et</strong> la réintégration picturale.<br />

Par sa patience, sa précision, son respect,<br />

Marianne Chopin gar<strong>de</strong> vivant notre patrimoine.<br />

Son travail ? Respecter l’authenticité <strong>de</strong>s œuvres<br />

qu’elle a entre les mains : « On n’est pas là pour<br />

interpréter ou pour créer <strong>et</strong> dénaturer les œuvres<br />

mais pour les conserver au maximum dans leur<br />

état d’origine. » Pour cela, elle fait <strong>de</strong>s recherches<br />

iconographiques, s’attache à gar<strong>de</strong>r la matière<br />

d’origine <strong>et</strong> à rendre réversibles ses interventions.<br />

Une manière <strong>de</strong> « respecter le tableau, le peintre<br />

qui l’a créé <strong>et</strong> l’Histoire. »<br />

Tous les jours, <strong>de</strong>s particuliers, <strong>de</strong>s collectionneurs,<br />

antiquaires <strong>et</strong> brocanteurs, <strong>de</strong>s mairies, <strong>de</strong>s<br />

églises <strong>et</strong> <strong>de</strong>s monuments historiques font appel à<br />

son talent pour restaurer <strong>de</strong>s œuvres qui leur sont<br />

chères. Pas besoin pour elle <strong>de</strong> se faire connaître<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s Salons <strong>de</strong>s métiers d’art <strong>et</strong> <strong>de</strong>s antiquaires<br />

qu’elle affectionne, le bouche-à-oreille<br />

fonctionne très bien <strong>et</strong> la clientèle afflue dans son<br />

atelier. D’autant qu’elle n’hésite pas à animer <strong>de</strong>s<br />

conférences sur son métier ou à ouvrir son atelier<br />

lors <strong>de</strong>s journées <strong>du</strong> patrimoine.<br />

Charlotte <strong>de</strong> Saintignon

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