Bulletin Version finale - Caritas Goma
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Numéro double 008-009<br />
Mai— Octobre 2007<br />
<strong>Bulletin</strong> trimestriel de liaison du Réseau <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et<br />
ses partenaires de l’ONU au chevet<br />
des ménages refoulés d’Angola<br />
Pp. 4-5<br />
Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les partenaires<br />
réaffirment leur volonté pour une lutte commune contre le<br />
VIH/Sida en RDC<br />
Pp.8-9<br />
Reprise de la coopération fraternelle entre <strong>Caritas</strong>-<br />
Développement Congo et Misereor: accompagnement stratégique<br />
de 8 Bureaux Diocésains de Développement<br />
p.35,37<br />
Le Plan Stratégique<br />
2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />
Congo adopté par son<br />
2ème Forum National<br />
pp.14, 16<br />
Diocèse de Butembo-Beni:<br />
situation humanitaire<br />
dramatique à cause<br />
des pillages, viols et<br />
tueries dans l’impunité<br />
p.24-25
Éditorial<br />
♦ « S’engager » au service des plus démunis………………………………………….3<br />
A la Une :<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et ses<br />
partenaires de l’ONU au chevet des ménages<br />
refoulés d’Angola...……………4‐5<br />
Activités de la Coordination Nationale<br />
♦ Les Evêques de la Commission Episcopale<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement informés<br />
sur les activités de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo………………….6<br />
♦ Des leaders des communautés de base<br />
formés par la CDC ……………………....6<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a participé<br />
à la production du Draft final de<br />
Prospectus des APPs Provinciales……. 7<br />
♦ Les Evêques catholiques, le Gouvernement<br />
et les partenaires réaffirment leur<br />
volonté pour une lutte commune contre<br />
le VIH/Sida en RDC…………………...8‐9<br />
♦ Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience<br />
sexuelle à l’âge moyen de 15 ans<br />
avec un minimum de 8 ans…...10,11, 19<br />
♦ 4 diocèses et 2 Congrégations du Katanga<br />
formés sur la gestion d’un projet d’intégration<br />
des handicapés physiques... 10<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et <strong>Caritas</strong><br />
Belgique engagées contre l’insécurité<br />
alimentaire à Kananga, Kinshasa et Basankusu………………………….12,<br />
13, 17<br />
♦ Le Plan Stratégique 2008‐2012 de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo adopté par<br />
son Le 2ème Forum National ..…....14, 16<br />
♦ Le Nonce Apostolique en RDC satisfait<br />
du travail réalisé par la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo...…………..…..15<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo assiste<br />
854 ménages victimes des affrontements<br />
de Katanda……….……………………...15<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a participé<br />
au 1er Forum social congolais……..17<br />
♦ EDS: <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
chargée de la formation des conseillers<br />
et des laboratins……..……..…………...18<br />
Nouvelles des <strong>Caritas</strong> diocésaines<br />
♦ <strong>Caritas</strong> Kisangani: assistance aux élèves<br />
et malades démunis……..……………...19<br />
♦ Assistance aux déplacés et projets de<br />
développement se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
<strong>Goma</strong>...20, 21, 24, 25<br />
♦ Lutte contre le VIH/Sida par le BDOM<br />
Buta: un engagement à soutenir…...….22<br />
♦ Le Fonds Social confie l’électrification de<br />
Walungu au BDD/Bukavu……………..22<br />
♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo résoud<br />
les problèmes d’eau potable à l’Hopital<br />
Général de Référence et ses environs……………………………….……...23<br />
♦ 1.200 ménages victimes des inondations<br />
Sommaire<br />
assistés par la <strong>Caritas</strong> Manono………..25<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
2<br />
♦<br />
♦<br />
♦<br />
♦<br />
<strong>Caritas</strong> Tshumbe: réhabilitation nutritionnelle<br />
et relance agricole pour 3.795<br />
familles………..…....................................26<br />
BDD Buta: 150 tonnes de riz attendus,<br />
mais comment commercialiser………..27<br />
Lutte contre la malnutrition par la <strong>Caritas</strong><br />
Kongolo: ………..…………………...27<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia engagée<br />
dans l’auto‐prise en charge de la population<br />
démunie……………..……………..28<br />
Appel à l’aide<br />
♦ Equateur: des enfants de pugmées réclament<br />
la gratuité de l’enseignement fondamental………………………………..29<br />
♦ Mgr Fulgence Muteba plaide pour la<br />
population de Kilwa‐Kasenga………..29<br />
♦ Butembo‐Beni: situation humanitaire<br />
dramatique à cause des pillages, viols et<br />
tueries dans l’impunité…………….30‐31<br />
♦ Cri déchirant d’une femme au nord du<br />
Nord‐Kivu: « Le viol et le pillage m’attendent<br />
chaque jour au champ »…… .32<br />
♦ RDC: des femmes de Luofu en grève de<br />
la faim contre les pillages et viols…32‐34<br />
♦ Butembo‐Veni: « Les gens vivent dans<br />
une insécurité perpétuelle », déplore<br />
Mgr Sikuli……………………………. 33<br />
♦ Kole:Une pluie orageuse fait 6 mort et<br />
d’énormes dégâts à Bena‐Dibele……...33<br />
Echos de nos partenaires<br />
♦ Dr Bruno Miteyo élu Vice‐Président de<br />
<strong>Caritas</strong> Africa………................................34<br />
♦ Reprise de la coopération fraternelle entre<br />
la <strong>Caritas</strong>‐Dveloppemen Congo et<br />
Misereor……………………………..35, 37<br />
♦ CORDAID et <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo déterminées à améliorer leur partenariat<br />
au profit des plus démunis…..36<br />
♦ « La <strong>Caritas</strong>‐Déveeloeppement Congo<br />
est l’un des partebares les plus importants<br />
et les plus professionnels de la <strong>Caritas</strong><br />
Allemagne en Afrique »………….37<br />
♦ PAM et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
pour le désenclavement de la Province<br />
de l’Equateur…………………………... 38<br />
♦ Le Vice‐Président de CRS informé du<br />
travail de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo………………………………….. 38<br />
♦ <strong>Caritas</strong> Espagne réaffirme sa coopération<br />
fraternelle avec <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo……………………………………39<br />
LU POUR VOUS<br />
♦ Gâchis: 15 ans de guerres ont coûté 300<br />
milliards de dollars à l’Afrique…..….40
EDITORIAL<br />
« S’engager » au service des plus démunis<br />
Etre au service des plus démunis, voilà<br />
une tâche immense qui exige plus qu’une simple<br />
« implication ». Il faut un véritable<br />
« engagement », tant au niveau des responsables<br />
nationaux et diocésains, paroissiaux et de<br />
communautés ecclésiales vivantes de base de<br />
notre Eglise qu’à celui de divers autres partenaires<br />
publics et privés. Le Secrétaire Général<br />
de la Conférence Episcopale Nationale du<br />
Congo (CENCO) l’a souligné mercredi 15 août<br />
2007 lors de la recollection qu’il a animée au<br />
centre Nganda à l’intention des agents de la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo (CDC). Sous le<br />
thème « Repartir du Christ pour être témoin de<br />
l’Amour », l’Abbé Léonard Santedi a indiqué à<br />
ses interlocuteurs qu’il revient aux chrétiens de<br />
connaître, aimer et imiter le Christ pour transformer<br />
notre société.<br />
L’orateur a invité son auditoire à être<br />
rattaché au Christ pour devenir des témoins de<br />
l’amour au quotidien. Cette tâche noble et délicate<br />
nécessite de l’audace, de la ténacité, mais<br />
surtout l’engagement au profit de son prochain,<br />
dans une spiritualité de communion. Mr<br />
l’Abbé Santedi a exploité la parabole du Bon<br />
Samaritain pour faire passer cette recommandation<br />
de Notre Seigneur Jésus‐Christ à la famille<br />
de la Coordination Nationale de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo, qui l’a très bien<br />
accueillie, retrouvant aussi avec plaisir les exhortations<br />
du Pape Benoît XVI dans son Encyclique<br />
« Deus <strong>Caritas</strong> Est » qu’ils ont eu à méditer<br />
progressivement lors de leur rencontre spirituelle<br />
hebdomadaire. Le Nonce Apostolique<br />
en RDC le leur a rappelé au cours de sa visite.<br />
Ce témoignage de l’amour du Christ<br />
pour le développement et la paix, thème du<br />
2 ème Forum national de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo, est visible dans les<br />
différentes interventions de ce réseau national,<br />
opérationnel dans tous les 47 diocèses que<br />
compte le pays. Ce numéro double n°008‐009<br />
de <strong>Caritas</strong>‐Développement Contact s’évertue à<br />
passer en revue celles nous rapportées par<br />
quelques‐unes de nos Structures diocésaines<br />
réalisées au cours de ce dernier semestre.<br />
C’est le cas de cet Appel d’Urgence (EA)<br />
lancé par la <strong>Caritas</strong> Internationalis en vue de<br />
solliciter une assistance humanitaire en faveur<br />
des populations meurtries par les pillages,<br />
viols et tueries au nord de la province du<br />
Nord‐Kivu. C’est aussi cette assistance aux ménages<br />
expulsés de l’Angola, réalisée avec l’appui<br />
des Agences du Système de l’ONU, laquelle<br />
se poursuit en partenariat avec la <strong>Caritas</strong><br />
Allemagne afin de couvrir plusieurs autres<br />
milliers des compatriotes en situation difficile à<br />
Luebo et Luiza.<br />
L’engagement en faveur des plus démunis<br />
a poussé les Structures diocésaines du réseau<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo à réaliser<br />
plusieurs autres projets dans leurs ressorts respectifs,<br />
avec l’appui de divers partenaires. Ce<br />
bulletin de liaison vous présente notamment<br />
les activités dans les domaines des urgences,<br />
mais aussi de promotion du développement et<br />
de la santé déployées dans les diocèses de Buta,<br />
Kongolo, Manono, Kisangani, Kananga,<br />
Kinshasa, <strong>Goma</strong>, Tshumbe, Mbuji‐Mayi, Luebo,<br />
Luiza, Basankusu.<br />
Dans cette panoplie d’activités, il y a lieu<br />
de souligner la consolidation de la lutte contre<br />
le VIH/Sida que les Evêques catholiques du<br />
Congo mènent au pays, effort que le Gouvernement<br />
salue. L’engagement des diocèses de<br />
<strong>Goma</strong> et de Buta en cette matière sont épinglés<br />
dans ce bulletin. Comme les autres Structures<br />
de la Société Civile congolaise sélectionnées, la<br />
CDC vient également de finaliser la rédaction<br />
de l’Analyse Participative de la Pauvreté (APP)<br />
pour la Province Orientale et l’Equateur.<br />
Par ailleurs, plusieurs partenaires de la<br />
CDC ont eu des séances de travail avec sa<br />
Coordination Nationale. L’on pourrait citer<br />
notamment <strong>Caritas</strong> Espagne, CAFOD, COR‐<br />
DAID, CRS, mais également le PAM, l’Ambassade<br />
d’Espagne et le Ministère des Affaires<br />
Humanitaires. En outre, Misereor renoue son<br />
partenariat avec la CDC, qui a pris part au 1er<br />
Forum social congolais•<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
3
A LA UNE<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
et ses partenaires de l’ONU au chevet<br />
des ménages refoulés d’Angola<br />
Après l’aide humanitaire d’urgence<br />
qu’elles ont distribuée du 16 au 22 juillet 2007 à<br />
3.418 ménages refoulés d’Angola, la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo et ses structures diocésaines<br />
de Luebo et de Luiza, en collaboration<br />
avec Kananga, sont en pleine distribution de<br />
l’aide non alimentaire aux refoulés expulsés de<br />
l’Angola vers la RDC depuis le mois de juin<br />
2007. C’est dans ce cadre que l’UNICEF a donné<br />
une aide de 50 tonnes de kits en non vivres.<br />
Le coût de la logistique (transport et distributions)<br />
a été pris en charge par la <strong>Caritas</strong> Allemagne,<br />
a annoncé Blaise Mbo, Chargé des Projets<br />
à la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, lundi<br />
15 octobre 2007.<br />
Cette assistance est distribuée dans les diocèses<br />
de Luiza (Luiza‐Cité, Cité de Wikongo,<br />
Luambo et Mbangu, Kalamba Mbuji, ndombi)<br />
et de Luebo (Kamako et Sumbula). Il s’agit là<br />
des sites qui ont fait l’objet de l’évaluation avec<br />
les Nations Unies, mais également ceux qui<br />
n’avaient pas été secourus par la première aide,<br />
ayant un nombre élevé des femmes et enfants.<br />
et dont les frais de transport et de distribution<br />
ont été assurés par le Bureau de Coordination<br />
Mgr Léonard Kasanda, Evêque du diocèse de Luiza, remettant<br />
le kit à une femme refoulée avec son enfant, en<br />
présence, de g à d, du Président local du Comité des<br />
Refoulés, de la Logisticienne de la <strong>Caritas</strong> Luiza, du Chargé<br />
de Projet de la CDC, d’un journaliste local, de la Déléguée<br />
des Affaires Sociales, de la Police, de la Direction<br />
Générale Migration et d’un distributeur<br />
des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA).<br />
Destinée initialement à 2.100 ménages de<br />
la deuxième vague de ces expulsions, cette aide<br />
du mois de juillet dernier a servi en réalité<br />
3.418 familles, sans distinction de religion, de<br />
race, ni de tribu.<br />
La première distribution a concerné l’axe<br />
Kamako (dans le diocèse de Luebo) et celui de<br />
Luiza (à 215 Kms de Kananga) ainsi que toutes<br />
les paroisses environnantes (notamment les<br />
paroisses de Luiza, Luambo, Tshibala, Kalomba,<br />
Dimbandishi, Wikongo, Nguema, Lueta).<br />
Ces compatriotes ont ainsi reçu une aide<br />
en médicaments, kits des ménages<br />
(couvertures, jerricans pour conservation<br />
d’eau, marmites, biscuits vitaminés, savons<br />
pour la lessive, etc) et bâches, fournie respectivement<br />
par l’Organisation Mondiale de la<br />
Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour<br />
l’Enfance (UNICEF) et le Haut Commissariat<br />
des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR),<br />
Par ailleurs, les vivres ayant fait cruellement<br />
défaut lors de l’assistance susmentionnée,<br />
la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo (CDC)<br />
continue de lancer pour sa part un appel pour<br />
la mobilisation de fonds auprès des autres<br />
membres de <strong>Caritas</strong> Internationalis et pourquoi<br />
pas de la communauté humanitaire en RDC.<br />
Les personnes refoulées arrivent dans un<br />
état piteux et déclarent avoir été brutalisées<br />
lors de l’expulsion de l’Angola. Elles arrivent<br />
démunies de tout. Quant au profil, c’est une<br />
population à dominance jeune dont l’âge varie<br />
entre 17 et 35 ans .<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
4<br />
(Suite en p.5)
Des cas d’accouchement et des explorations<br />
corporelles des femmes en cours de route ont<br />
été également signalés.<br />
permanents vers l’Angola. L’agriculture pour<br />
l’axe du diocèse de Luiza et la réhabilitation<br />
des routes par la méthode HIMO (Haute Intensité<br />
de la Main‐d ’oeuvre) pour l’Axe Tshikapa<br />
sont les activités qui pourraient permettre cette<br />
réinsertion.<br />
Les besoins les plus ressentis sont les<br />
vivres, l’eau potable, l’habillement, les médicaments,<br />
la protection contre les intempéries, les<br />
équipements ménagers.<br />
D’après les équipes de <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo sur terrain, la grande<br />
préoccupation demeure la réinsertion durable<br />
des ces gens pour empêcher des mouvements<br />
Equipe diocésaine de la <strong>Caritas</strong> Luebo<br />
Une file des bénéficiaires en attente devant<br />
la paroisse de Kamako<br />
Il sied de souligner que l’aide apportée n’a pas<br />
couvert tous ces refoulés. Car, les victimes de<br />
cette troisième vague de ces refoulements<br />
d’Angola sont estimées à 15.000 ménages. Et,<br />
apparemment, le phénomène est encore loin de<br />
s’arrêter! Ce qui exige à la fois une solution<br />
politico‐diplomatique et humanitaire de ces<br />
refoulements.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
CARITAS - DEVELOPPEMENT CONTACT<br />
Editeur-Responsable:<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo (CDC)<br />
Rédacteur en Chef:<br />
Guy-Marin Kamandji<br />
Comité de Rédaction:<br />
Abbé Jean Muela, Dr Bruno Miteyo,<br />
Albert Mashika, Dr Emmanuel Mbuna,<br />
Guy-Marin Kamandji<br />
Rédaction centrale<br />
Guy-Marin Kamandji, Marie-Marguerite<br />
Djokaba (Stagiaire FCK)<br />
Correspondants occasionnels<br />
Abbé Oswald Musoni, Abbé Edouard Makimba,<br />
Albert Mashika, Jean de Dieu Kayala,<br />
Dr Félicien Mona<br />
Mise en page:<br />
Guy-Marin Kamandji<br />
Photographie:<br />
Guy-Marin Kamandji<br />
Adresse:<br />
Avenue Basoko n° 26, Commune de<br />
Barumbu, Kinshasa<br />
B.P.: 3258 Kinshasa I<br />
République Démocratique du Congo<br />
E-mail: communication@caritasdev.cd<br />
Tél.: +243 998 45 60 39,<br />
+243 9999 46 919, +243 81 526 17 83<br />
Site web: www.caritasdev.cd<br />
Impression<br />
Imprimerie C.I.C.M./KINSHASA<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
5
ACTIVITES DE LA COORDINATION NATIONALE<br />
Les Evêques de la Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>-<br />
Développement informés sur les activités de la <strong>Caritas</strong>-<br />
Développement Congo<br />
La Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement (CECD) a tenu sa réunion statutaire<br />
du 21 au 23 juin 2007 dans la salle de<br />
conférence de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo (CDC). Les Evêques membres de ladite<br />
commission se sont penchés sur plusieurs<br />
points relatifs au fonctionnement de cet organe<br />
chargé du social de l’Episcopat congolais,<br />
pour lesquels ils ont donné leurs orientations.<br />
Ils ont été ainsi informés sur le Plan<br />
Stratégique 2008‐2012 de la CDC adopté par les<br />
participants à son 2 ème Forum National en mai<br />
2007 (dans leurs volets Urgences, Développement,<br />
Santé et Revitalisation) et sur les activités<br />
réalisées au premier semestre 2007 par les Services<br />
et Cellules d’appoint de la CDC. Leurs<br />
animateurs ont aussi présenté les difficultés<br />
rencontrées et les perspectives pour le second<br />
semestre de l’année. Ils ont répondu aux préoccupations<br />
des membres de la CECD. L’occasion<br />
a été propice pour rendre compte de la<br />
mission de solidarité et de redynamisation de<br />
la CECD dans les diocèses de l’Est.<br />
Au nom de ses collègues, le Président de la<br />
CECD a félicité la Coordination Nationale et<br />
les responsables des Services et Cellules de la<br />
CDC, en les encourageant à abattre un travail<br />
toujours plus performant au service des plus<br />
démunis.<br />
A l’exception de l’Evêque de Luiza,<br />
empêché, les quatre autres membres de la<br />
CECD ont participé à cette réunion. Il s’agit de<br />
leurs Excellences Messeigneurs Louis Nzala,<br />
Evêque de Popokabaka, Administrateur Apostolique<br />
d’Idiofa et Président de la CECD ; Ferdinard<br />
Maemba, Evêque de Lolo ; Janvier Kataka,<br />
Evêque de Wamba et Jean‐Pierre Tafunga,<br />
Evêque d’Uvira.<br />
GM Kamandji<br />
Monitoring et évaluation de la Stratégie pour la Croissance et la Réduction<br />
de la Pauvreté (SCRP) en RDC :<br />
Des leaders des communautés de base formés par la CDC<br />
C onsolider<br />
les capacités des communautés<br />
locales et des organisations de la<br />
société civile qui les accompagnent, en vue de<br />
s’approprier la Stratégie pour la Croissance et<br />
la Réduction de la Pauvreté (SCRP ), est l’objectif<br />
global de la 2ème phase du séminaire‐ atelier<br />
organisé du 21 au 22 juin 2007 à Kinshasa.<br />
Cette formation des leaders des communautés<br />
de base et des membres du core‐group » venaient<br />
aussi d’être organisée dans les diocèses<br />
de Kisangani, <strong>Goma</strong> et Bukavu.<br />
Pour les Organisateurs, les communautés<br />
de base et les membres de core groups devront<br />
s’impliquer dans le suivi et évaluation de<br />
la mise en œuvre de la SCRP par le contrôle<br />
citoyen de l’action publique, par la participation<br />
au processus budgétaire et à travers des<br />
actions de plaidoyer et de lobbying.<br />
Cette étape s’inscrit dans la seconde<br />
phase du projet d’appui à la responsabilisation<br />
des communautés locales en vue du suivi et<br />
évaluation de la SCRP que la <strong>Caritas</strong>‐ Développement<br />
Congo conduit avec l’appui financier<br />
de CAFOD.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
6
Analyses Participatives de la Pauvreté :<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo a participé à la production du<br />
Draft final de Prospectus des APPs Provinciales<br />
Les prospectus de l’Analyse Participative<br />
de la Pauvreté (APP) pour les onze provinces<br />
de la RDC ont été remis en début septembre<br />
2007 à l’Unité de Pilotage du processus de<br />
l’élaboration de la Stratégie de la réduction de<br />
la Pauvreté (UPPE‐SRP), après leur rédaction<br />
par les Structures de la Société Civile, sous la<br />
direction technique du SDD.<br />
Pour assurer la bonne élaboration de<br />
ces prospectus, un atelier éditorial des APPs<br />
Provinciales s’est ouvert ce mardi 03 juillet<br />
2007 au Centre Liloba de Kinshasa. Chacune de<br />
dix structures de la Société Civile ayant mené<br />
les consultations participatives sur la pauvreté<br />
dans les onze provinces de la RDCongo ont<br />
pris part à ces assises à travers deux experts.<br />
Cet atelier de trois jours a visé à produire, de<br />
façon collective, le draft final de Prospectus de<br />
chaque APP provinciale. <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo (CDC), qui a mené les<br />
consultations participatives de la pauvreté<br />
dans la Province Orientale et de l’Equateur y a<br />
participé. Louis Orion Dradjo, la Sœur Cathérine<br />
Monokwane, secondés par Godé Pindi ont<br />
élaboré l’APP de la Province Orientale ; tandis<br />
que Mlle Jeanne‐Marie Abanda et Mr Guy‐<br />
Marin Kamandji se sont chargé de la rédaction<br />
de l’APP de l’Equateur.<br />
Cet atelier a été organisé par Social<br />
Direct Development (SDD), une Organisation<br />
britannique. Elle a reçu mandat de DFID<br />
(Coopération britannique) pour appuyer l’Unité<br />
de Pilotage du Processus d’Evaluation de la<br />
Stratégie de la Réduction de la Pauvreté<br />
(UPPE‐SRP) à travailler avec les structures<br />
ayant conduit les consultations participatives<br />
pour la finalisation du DSCRP (Document de<br />
Stratégie de Croissance et de Réduction de la<br />
Pauvreté). Le SDD bénéficie de l’appui logistique<br />
de SERACOB (Service de Renforcement<br />
des Capacités et des Appuis aux Communautés<br />
de Base en Afrique Centrale) au niveau national.<br />
Georges Tshionza, Consultant du SDD,<br />
a indiqué que cet atelier a visé à « produire les<br />
documents qui peuvent permettre aux décideurs de<br />
comprendre différents aspects de pauvreté, spécifiques<br />
à chaque province, et qui peuvent nécessiter<br />
des solutions particulières à ces provinces là, tout<br />
en tenant compte des liens de ces problèmes au niveau<br />
national ».<br />
Pour rappel, chacune de dix structures<br />
venait de réaliser en juin 2007 un draft du prospectus<br />
de l’APP provincial. Il s’agit de BEED,<br />
COPEMECO, BERCI, SERACOB, Amis de la<br />
Santé, Facilitas Consulting, ICG, CNONGD,<br />
AFAD et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo.<br />
Les APPs Provinciales résument en fait la volonté<br />
de la population. Elles présentent chaque<br />
Une partie d’experts-rédacteurs des APP provinciales, à<br />
l’issue de l’atelier éditorial au Centre Liloba à Kinshasa<br />
province, tout en résumant les données recueillies<br />
lors des consultations participatives. Ce<br />
résumé concerne la perception et les problèmes<br />
majeurs de la pauvreté dans chaque province,<br />
les racines de la pauvreté, la diversité et vulnérabilité,<br />
les stratégies de survie ainsi que les<br />
voies de sorties.<br />
Tous ces éléments sont déjà coulés<br />
dans le DSCRP National. « Mais, c’est volumineux<br />
; difficile à digérer. D’où, il faut produire des<br />
documents de plaidoyer, c’est‐à‐dire, définir en<br />
quelques pages ce que la population a dit. Voilà notre<br />
travail », a précisé Georges Tshionza Mata.<br />
Cet atelier bénéficie de la facilitation de l’Equipe<br />
Technique dirigée par Rachel Waterhouse<br />
et Georges Tshionza, tous deux Consultants<br />
de SDD. Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
7
Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les<br />
partenaires réaffirment leur volonté pour une<br />
lutte commune contre le VIH/Sida en RDC<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a présenté<br />
vendredi 6 juillet 2007, au Centre Interdiocésain,<br />
la synthèse des rencontres provinciales<br />
des Eveques dans le cadre de la lutte<br />
contre le VIH/Sida. Cette matinée d’échange<br />
s’est tenue en marge de la réunion ordinaire<br />
des Evêques. Elle a ainsi connu la participation<br />
active tant des Evêques de la RDCongo, de plusieurs<br />
partenaires et experts du secteur que de<br />
trois membres du gouvernement, en raison de<br />
leur contribution dans la lutte à mener. Il s’agit<br />
des Ministres de l’Information, de la Santé et<br />
de l’Education Primaire, Secondaire et Professionnelle.<br />
La séance a été présidée par Mgr<br />
Laurent Monsengwo, Archevêque de Kisangani<br />
et Président de la Conférence Episcopale<br />
Nationale du Congo (CENCO). Elle a été organisée<br />
avec l’appui financier de CORDAID<br />
Pays‐Bas et s’est réalisée sous la modération du<br />
Docteur Georges TIENDREBEOGO.<br />
Objectifs de la rencontre : évaluer le niveau<br />
d’avancement des activités de lutte contre<br />
le VIH/SIDA dans le réseau catholique en RDC,<br />
dégager des options fondamentales en rapport<br />
avec la problématique du SIDA à partir des<br />
constats faits lors des rencontres provinciales<br />
des Evêques ; s’accorder sur les termes de collaboration<br />
entre l’Eglise et l’Etat en matière de<br />
lutte contre le VIH/SIDA.<br />
Pour rappel, ces rencontres provinciales<br />
ont permis de faire un état de lieu, de proposer<br />
un modèle type multisectoriel de lutte et<br />
de cerner la vision de l’église dans la lutte<br />
contre le VIH/SIDA. Elles se sont réalisées<br />
conformément aux recommandations du Comité<br />
Permanent réuni du 7 au 9 décembre<br />
2006. Il avait chargé la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo d’organiser en marge des Assemblées<br />
provinciales des Evêques une session de deux<br />
jours avec eux et les responsables des Bureaux<br />
Diocésains des Oeuvres Médicales (BDOM)<br />
pour faire une évaluation de l’action de l’Eglise<br />
dans le cadre de lutte contre le VIH/Sida ainsi<br />
que sur le partenariat avec l’Etat dans ce domaine.<br />
Ces rencontres ont bénéficié de l’appui<br />
financier de CORDAID. Mais, l’ensemble de ce<br />
travail a connu la collaboration des autres partenaires<br />
de la CDC, en l’occurrence le PNMLS,<br />
l’ONUSIDA, CARDAID‐BAS, l’Ecole de Santé<br />
De g. à dr., Mgr Monsengwo, suivi des ministres de la Santé, de l’Information, de l’Enseignement Primaire,<br />
Secondaire et Professionnel, ainsi que de Mgr Tharcisse Tshibangu<br />
Publique de l’Université de Kinshasa et des<br />
Facultés Catholiques de Kinshasa.<br />
Les résultats issus de ces rencontres<br />
provinciales indiquent que les Evêques sont<br />
conscients de la problématique du VIH/SIDA<br />
et tiennent résolument à ce que tous les services<br />
de l’Eglise s’investissent dans la lutte. Pour<br />
les Evêques, la lutte doit être humanisante et<br />
doit tenir compte du contexte africain et de la<br />
culture de chaque peuple. La lutte contre le<br />
VIH/SIDA ne doit pas être isolée de la lutte<br />
contre la maladie en général, car les autres maladies<br />
tuent autant que le SIDA. (Suite en p.9)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
8
Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les partenaires réaffirment<br />
leur volonté pour une lutte commune contre le VIH/Sida en RDC<br />
(Suite de la page 8) Il y a nécessité,<br />
pour eux, d’améliorer la pédagogie de la communication<br />
pour éviter toute interprétation<br />
erronée par rapport à la position de l’Eglise en<br />
matière de prévention contre la maladie du<br />
SIDA et d’intégrer un module sur le VIH/SIDA<br />
dans le cursus de la formation initiale des<br />
agents pastoraux. Il y a aussi nécessité de redynamiser<br />
la pastorale d’accompagnement des<br />
malades.<br />
Par rapport à l’Etat congolais, le rapport<br />
établi par le Service de Promotion de la<br />
santé de la <strong>Caritas</strong> –Développement Congo<br />
souligne que le paquet d’activités de lutte<br />
contre le VIH SIDA n’est d’application que<br />
dans quelques grandes villes du pays. Ce qui<br />
dénote un manque d’équité dans la prise en<br />
charge des personnes infectées ou affectées par<br />
la maladie du SIDA, insuffisance de stratégies<br />
pour protéger la cuvette d’espoir (tranche<br />
d’âge de 5 – 14 ans), manque de restitution à la<br />
base des différents rapports d’évaluation des<br />
grands financements dans le secteur de la<br />
santé et plus particulièrement dans le cadre<br />
du VIH/ SIDA, et insuffisance d’informations<br />
sur le niveau d’avancement de la recherche en<br />
Mme Thérèse Tshitende du Service de Promotion de<br />
la Santé présentant les résultats des enquêtes à l’assistance<br />
RDC.<br />
Les trois membres du Gouvernement<br />
ont chacun précisé la contribution de leurs<br />
ministères dans la lutte contre le VIH‐Sida,<br />
avant de répondre aux préoccupations des<br />
Evêques, qu’ils ont remercié pour l’opportunité<br />
leur offerte pour une synergie face à cette pandémie.<br />
Les travaux se sont poursuivis par les<br />
interventions d’autres partenaires et experts<br />
qui ont démontré des résultats effrayants et la<br />
nécessité de renforcer la lutte.<br />
Les échanges du 6 juillet ont dégagés des<br />
constants. La réponse de l’église fasse à l’épidémie<br />
du SIDA est de plus en plus organisée.<br />
L’Eglise veut élargir sa vision en matière de<br />
lutte contre le VIH/SIDA, mais en basant son<br />
action sur les aspects éthiques et pastoraux. Les<br />
différents messages en rapport avec la lutte<br />
contre le SIDA passent très difficilement, à<br />
cause entre autre : de la pollution du milieu<br />
médiatique, la pauvreté et l’écart entre l’appel<br />
de l’église à l’adoption du comportement responsable<br />
de la jeunesse et son vécu quotidien.<br />
Le recul de l’age de mariage à plus de trente<br />
ans posant le problème de la définition de la<br />
jeunesse et du contenu de la matière éducative.<br />
L’accompagnement des PVV devrait tenir<br />
compte de toute la problématique de prise en<br />
charge( ARV, projet de vie,…).<br />
De ces constats, les recommandations suivantes<br />
étaient formulées : Que l’Etat et l’Eglise<br />
mènent des actions concertées pour une lutte efficace<br />
contre le VIH/SIDA ; Que l’Etat et l’Eglise<br />
organisent une rencontre pour le contenu du<br />
programme d’éducation à la vie et la formation<br />
des formateurs . Pour l’Etat congolais, il y a<br />
nécessité d’assainir le milieu médiatique qui<br />
est pollué ; de combattre l’analphabétisme et<br />
de considérer le SIDA comme un problème de<br />
développement. Enfin, que l’Eglise travaille<br />
afin de réduire l’écart entre le message de tout<br />
le jour et le vécu quotidien des fidèles en donnant<br />
un contenu aux différentes stratégies<br />
qu’elle propose. Qu’elle cherche les meilleures<br />
solutions dans le cadre de lutte contre le VIH/<br />
SIDA, en sortant des sentiers battus par l’ innovation<br />
et la rupture du silence.<br />
Un couple vivant avec le VIH‐Sida a<br />
fait enfin un témoignage poignant sur la stigmatisation<br />
dont sont victimes les Personnes<br />
infectées et les stratégies de survie qu’elles ont<br />
développées.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
9
Le renforcement des capacités des adolescents à se protéger contre le VIH/SIDA s’impose:<br />
Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle<br />
à l’âge moyen de 15 ans avec un minimum de 8 ans<br />
La rencontre organisée par la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo vendredi 6 juillet 2007<br />
au Centre Interdiocésain a connu l’intervention<br />
de plusieurs experts en matière de lutte contre<br />
le VIH/Sida. C’est le cas notamment de la communication<br />
du Professeur Patrick Kayembe<br />
Kalambayi, de l’Ecole de la Santé Publique<br />
(ESP) de l’Université de Kinshasa. Son exposé a<br />
concerné l’enquête sur les connaissances, attitudes,<br />
comportements et les habitudes par rapport<br />
au Vih/Sida, menée par l’Ecole de la santé<br />
Publique avec l’appui de CORDAID, parmi les<br />
jeunes de 15 à 18 ans dans les milieux scolaires<br />
de la ville de Kinshasa.<br />
Ainsi, sur le plan de l’expérience<br />
sexuelle , elle indique que 59,4 % des adolescents<br />
ont déjà une expérience sexuelle. 49,9 %<br />
des adolescentes ont également<br />
une expérience sexuelle qui<br />
augmente avec l’âge. Les garçons<br />
ont eu leur 1ère expérience<br />
sexuelle à l’âge moyen de 14 ans<br />
avec un âge minimum de 9 ans.<br />
Les filles ont eu leur 1 ère expérience<br />
sexuelle à l’âge moyen de<br />
15 ans avec un âge minimum de<br />
8 ans.<br />
(Suite à la p.11)<br />
Intégration des handicapés physiques et réhabilitation<br />
des maladies mentaux : 4 diocèses et 2 Congrégations<br />
du Katanga formés sur la gestion dudit projet<br />
Du 03 au 08 septembre dernier, la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo par le biais de son<br />
service des finances, a accompagné quatre Diocèses<br />
et deux Congrégations du Katanga sur la<br />
mise en route du projet des personnes vivant<br />
avec lʹhandicap physique et celui des personnes<br />
malades mentales. Il s’agit de lʹArchidiocèse<br />
de Lubumbashi, Diocèse de Sakania‐<br />
Kipushi, Diocèse de Kolwezi, Diocèse de Kamina,<br />
de la Congrégation des Soeurs de Saint Joseph<br />
et celle des Frères de la Charité.<br />
Cet accompagnement était axé, pour<br />
cette première étape, sur la gestion administrative,<br />
financière, comptable et informatique des<br />
projets. L’objectif était de doter les Structures<br />
Diocésaines et les congrégations devant gérer<br />
les projets dʹintégration des Handicapés physiques<br />
et de réhabilitation des malades mentaux<br />
dʹun système de gestion administrative, Financière,<br />
Comptable et informatique rationnel,<br />
fiable et approprié.<br />
Durant six jours, les participants ont<br />
vu leurs capacités renforcées dans ce domaine,<br />
de manière à gérer correctement ces projets et<br />
bien dʹautres dans un élan qui leur permettrait<br />
dʹélaborer avec facilité et risques dʹerreurs limités<br />
les rapports financiers dans les meilleurs<br />
délais et les envoyer aux Partenaires.<br />
Il y a lieu de signaler que les deux projets<br />
sont financés sur les fonds propres de<br />
lʹUnion Européenne, mais, par le biais de <strong>Caritas</strong><br />
Autriche qui à son tour se sert de la<br />
Congrégation des Soeurs de Saint Joseph pour<br />
lʹexécution du projet de lʹintégration des Handicapés<br />
physiques et des <strong>Caritas</strong> Diocésaines<br />
ainsi que de la Congrégation des Frères de la<br />
Charité pour lʹexécution du projet de la prise<br />
en charge des malades mentaux. Cet atelier a<br />
été animé par Jean de Dieu Kayala et Mme Annamaria,<br />
respectivement Chargé de Finances<br />
de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et Représentante<br />
de la <strong>Caritas</strong> Autriche à Lubumbashi.<br />
Le premier s’est occupé de la gestion administrative,<br />
financière et copmtable des projets,<br />
tandis que la seconde a planché sur la gestion<br />
informatique de ces projets sur le logiciel LTD<br />
(Livre de Terrain) de l’Union européenne et les<br />
instructions financières de celle‐ci.<br />
Jean de Dieu Kayala<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
10
Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle à l’âge<br />
moyen de 15 ans avec un minimum de 8 ans<br />
A partir des listes des écoles de la ville<br />
de Kinshasa, l’Ecole de la Santé Publique a sélectionné<br />
au hasard 2 écoles catholiques, 2 écoles<br />
protestantes, 2 écoles Kimbanguiste, 2 écoles<br />
Une vue des participants suivant les exposés<br />
islamiques et 2 écoles officielles, dont une en milieu<br />
urbain et une autre en milieu semi‐urbain,<br />
pour un échantillon de 80 élèves chacune.<br />
L’objectif général de cette enquête a été<br />
d’établir un état de lieux de la situation de la<br />
lutte contre le VIH/Sida dans les milieux scolaires<br />
de Kinshasa, a indiqué le Professeur<br />
Kayembe. De manière spécifique, l’enquête a visé<br />
à évaluer le degré de couverture médiatique des<br />
thèmes du VIH/Sida auprès des jeunes écoliers<br />
âgés de 15 à 18 ans dans la ville de Kinshasa, évaluer<br />
leur perception et leur niveau de connaissances<br />
sur la sexualité et les violences sexuelles,<br />
y compris leurs connaissances, opinions, attitudes,<br />
comportement sur les VIH/Sida et les préservatifs,<br />
et évaluer la perception ainsi que les<br />
connaissances des écoliers sur les services de<br />
base au bénéfice des enfants PVV (Personnes<br />
Vivant avec le VIH) et autres dans la communauté.<br />
En matière de violence des partenaires<br />
auprès des écoliers pour le rapport sexuel, avec<br />
un partenaire sexuel sans emploi, 57 % d’adolescent<br />
disent que les rapports sexuels étaient volontaires<br />
contre 42,9 % des relations forcées.<br />
Avec un partenaire sexuel élève/étudiant, 82,3 %<br />
d’adolescent disent que les rapports sexuels<br />
étaient volontaires contre 17,7 des relations forcées.<br />
Avec un partenaire sexuel enseignant, 58,3<br />
% d’adolescents disent que les relations sexuelles<br />
étaient volontaires contre 41,7 des relations forcées.<br />
Quant au sentiment éprouvé, 50,7 % d’adolescents<br />
confirment avoir été satisfaits au<br />
cours de la 1ère expérience sexuelle. 22,2 % ont<br />
eu un sentiment de reproche, 21,2 ont développé<br />
un sentiment de culpabilité.<br />
2,4 % d’adolescents ont eu le premier<br />
rapport sexuel dans la salle de classe<br />
Par ailleurs, 33,2 % d’adolescents disent<br />
que le premier rapport sexuel a eu lieu chez un<br />
partenaire ; 23,3 % ont confirmé que ce premier<br />
rapport sexuel avait eu lieu à l’hôtel ; 2,4 % d’adolescents<br />
ont eu le premier rapport sexuel dans<br />
la salle de classe ; 34,4 % d’adolescent ont confirmé<br />
qu’ils s’étaient engagés dans le premier rapport<br />
sexuel par curiosité, 22,7 % ont dit qu’ils<br />
avaient fait cela pour rechercher un plaisir, 18,6%<br />
ont fait cela par influence des amis. Très peu<br />
l’ont fait pour l’argent (3,1 %)<br />
Dans ce contexte, évidement, 66,4 % d’adolescents<br />
contre 33,6 n’ont pas pensé utiliser un<br />
condom lors de leurs 1ers rapports sexuels.<br />
Quant au nombre des partenaires<br />
sexuels, les adolescents enquêtés ont avoué en<br />
avoir plusieurs : 2 en moyenne pour ceux âgés de<br />
15 ans , 3 en moyenne pour ceux âgés de 16 ans ,<br />
2 en moyenne pour ceux âgés de 17 ans et 2 pour<br />
ceux âgés de 18 ans. Le nombre de partenaires<br />
varie de 1 à 9.<br />
L’enquête a en outre révélé que 32,8 %<br />
d’adolescents n’ont jamais entendu parler d’abstinence<br />
et 39,4 % ne connaissent par ce qu’est<br />
l’abstinence ; 6,6% d’adolescents n’ont jamais<br />
entendu parler de fidélité et 33,1 % ne connaissent<br />
pas ce qu’est la fidélité ; 15,6 % d’adolescents<br />
n’ont jamais entendu parler de condom et<br />
49,8 ne connaissent pas ce qu’est le condom. En<br />
matière de stigmatisation des PVV, 36,1 % d’adolescents<br />
ne sont pas disposés à partager les repas<br />
avec elles ; 18 % d’adolescents ne sont pas disposés<br />
à soigner leurs parents infectés de VIH/<br />
SIDA ; 32,4 % d’adolescents disent que les élèves<br />
infectés de VIH /SIDA ne doivent pas fréquenter<br />
l’école ; 69 ;9 % d’adolescents ne peuvent pas<br />
acheter la nourriture vendue par les PVV ; 38,9<br />
d’adolescents disent que l’enseignant atteint ne<br />
doit pas donner cours. (Suite à la p.19)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
11
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong><br />
Belgique engagées contre l’insécurité alimentaire<br />
à Kananga, Kinshasa et Basankusu<br />
Bientôt huit autres diocèses bénéficieront de ce vaste projet<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
poursuit l’exécution d’un vaste projet visant la<br />
lutte contre l’insécurité alimentaire. Elle le réalise<br />
par l’entremise de ses structures diocésaines<br />
de Kananga, Kinshasa et de Basankusu.<br />
Pour en savoir plus, <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Contact s’est entretenu avec Sylvain Katanga,<br />
Chargé de Projet à la CDC, servant d’interface<br />
entre cet organe technique de l’Eglise au<br />
Congo et les bailleurs des fonds de ce projet.<br />
En fait, c’est depuis 2002 que la <strong>Caritas</strong> Belgique<br />
a manifesté l’intérêt d’appuyer la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo dans le cadre de la sécurité<br />
alimentaire en République Démocratique<br />
du Congo (RDC). Dans un premier temps,<br />
le projet a visé l’Archidiocèse de Kananga,<br />
dont l’intérêt dans ce domaine était déjà connu.<br />
Un Programme quinquennal (2002‐2007) permettra<br />
ainsi d’en tracer l’évolution.<br />
La première étape a concerné à Kananga<br />
(2003‐2007), suivie de l’Archidiocèse de<br />
Kinshasa (où la lutte a commencé en 2004) et<br />
enfin Basankusu (depuis 2006). Le projet a démarré<br />
dans l’archidiocèse de Kananga avec<br />
l’appui de la Direction Générale de Coopération<br />
au Développement (DGCD), via la <strong>Caritas</strong><br />
Belgique. A la deuxième année, il a bénéficié de<br />
l’appui du Fonds Belge de Survie (fonds du<br />
parlement belge), toujours par l’entremise de la<br />
<strong>Caritas</strong> Belgique. Le travail a commencé effectivement<br />
en 2004 dans cet archidiocèse. Ce qui a<br />
fait que la DGCD a concentré son appui au<br />
projet exécuté dans l’archidiocèse de Kinshasa<br />
et le diocèse de Basankusu (en Equateur), laissant<br />
le Fonds Belge de Survie prendre en<br />
charge celui exécuté à Kananga.<br />
Mettre en sécurité alimentaire<br />
les producteurs eux‐mêmes<br />
Le concept de sécurité alimentaire fait<br />
référence à la disponibilité de la nourriture en<br />
quantité et qualité suffisantes, à l’accessibilité à<br />
cette nourriture pour tous, à sa stabilité tout au<br />
Source d’eau potable à Kananga<br />
long de l’année (du 1er au 31 décembre avec<br />
des périodes de soudure moins ressentie), ainsi<br />
quʹà son utilisation rationnelle en période de<br />
vache grasse ou en période de vache maigre.<br />
La notion de sécurité alimentaire est toutefois à<br />
distinguer de celle de sécurité sanitaire des<br />
aliments, qui a trait à lʹhygiène, la salubrité et<br />
lʹinnocuité des aliments.<br />
Sylvain Katanga rappelle ainsi que le<br />
peuple congolais est en général en insécurité<br />
alimentaire. Pour lui, et de manière simple, la<br />
sécurité alimentaire sous‐entend alors une stabilité<br />
dans la production des aliments, qui doivent<br />
l’être en quantité et qualité suffisante, et<br />
se répartissant sur toute l’année, surtout pour<br />
l’arrière pays.<br />
Le projet vise en effet la périphérie de<br />
trois villes précitées. Et les producteurs concernés<br />
par ce projet peuvent être des agriculteurs,<br />
éleveurs, pêcheurs, pisciculteurs, petits artisans,<br />
etc.<br />
Le premier objectif du projet, à son<br />
démarrage, a été de faire en sorte que les producteurs<br />
à la base soient eux‐mêmes sécurisés<br />
sur le plan alimentaire, durant toute l’année,<br />
de manière à pouvoir mettre le surplus à la<br />
disposition des autres. (Suite à la p.13)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
12
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong> Belgique engagées contre l’insécurité<br />
alimentaire à Kananga, Kinshasa et Basankusu<br />
Ce qui conduit au second objectif, celui<br />
d’inonder suffisamment le marché par les aliments<br />
produits localement pour que les gens y<br />
accèdent.<br />
Appuis divers aux producteurs<br />
locaux<br />
Invité à dresser un bilan mi‐parcours<br />
de ce projet, Sylvain Katanga a passé en revue<br />
ses principaux acquis dans les trois parties du<br />
pays. Dans l’archidiocèse de Kananga, le projet<br />
a commencé avec une petite équipe : la multiplication<br />
des semences, avec un seul animateur.<br />
Quatre animateurs et un coordonnateur<br />
ont été ensuite engagés quand le projet a réellement<br />
commencé, sous l’œil vigilant d’un expert<br />
belge. Chaque animateur devait encadrer<br />
100 ménages agricoles la première année, et sur<br />
l’un des quatre axes retenus. 400 ménages agricoles<br />
(environ 8 personnes par ménage) ont été<br />
ainsi encadrés la première année.<br />
Neuf autres animateurs seront ajoutés<br />
la deuxième année, avec l’arrivée du Fonds<br />
Belge de Survie, étendant le projet jusqu’à 70<br />
Kms. « A la deuxième année, les premiers animateurs<br />
devaient ajouter 100 autres ménages<br />
sur les anciens, sans compter la part de nouveaux<br />
venus », a‐t‐il fait savoir. L’appui aux<br />
producteurs portait à la fois sur la formation,<br />
les thèmes de vulgarisation que sur les intrants.<br />
En effet, chaque ménage encadré a reçu<br />
une houe, une machette, une lime, et les semences<br />
qu’il utilise d’habitude (boutures de<br />
manioc, semences de maïs, de soja, niébé, arachide).<br />
Par ailleurs, des associations locales<br />
ont été aussi formées en multiplication des semences<br />
par axe. Toutes leurs productions<br />
étaient ensuite rachetées par le projet pour être<br />
distribuées comme semences aux ménages bénéficiaires.<br />
Car, il fallait avant aller chercher<br />
très loin les semences à distribuer aux producteurs.<br />
En outre, quelques leaders des associations<br />
ont reçu des formations spécifiques, portant<br />
notamment sur la multiplication du palmier<br />
à huile. Ces leaders répercutaient ensuite<br />
cette formation aux autres membres de leurs<br />
Périmètre maraîcher au diocèse de<br />
Kananga<br />
associations.<br />
L’entrée en<br />
lice des<br />
Fonds<br />
Belge de<br />
Survie au<br />
niveau du<br />
projet à<br />
Kananga a<br />
complété le<br />
concept<br />
sécurité<br />
alimentaire, en incorporant d’autres résultats<br />
intermédiaires attendus tels que la transformation<br />
des produits agricoles (décortiqueuse à<br />
paddy, moulin à manioc et à maïs, pressoirs<br />
pour le jus d’ananas); l’accès à l’eau potable<br />
par l’aménagement des sources d’eau, le forage<br />
avec pompe manuelle et adduction; la réhabilitation<br />
des pistes de desserte agricole; l’appui à<br />
la construction des greniers communautaires.<br />
Un tracteur pour labourer les<br />
champs des paysans encadrés<br />
Concernant l’archidiocèse de Kinshasa,<br />
le projet a démarré aussi avec quatre animateurs,<br />
un coordonnateur et un expert européen<br />
venu gérer le projet, sous la supervision du<br />
Coordonnateur de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Kinshasa, l’Abbé Claude Mbu. Quatre axes ont<br />
été retenus pour les animateurs qui devaient<br />
encadrer et accompagner chacun 100 ménages<br />
agricoles. Ce travail se réalise sur le Plateau des<br />
Bateke. Ces animateurs ajoutaient cent autres<br />
ménages chaque année. Au bout de quatre années,<br />
ils encadreront 1.200 ménages, avec un<br />
appui en intrants agricoles et en formation.<br />
Contrairement à Kananga, les paysans du Plateau<br />
de Bateke sont habitués à faire les champs<br />
avec des tracteurs. « La contribution de la Belgique,<br />
ajouté aux fonds d’un autre bailleur, a<br />
permis à la <strong>Caritas</strong>‐Développement Kinshasa<br />
d’acheter un tracteur qui laboure de manière<br />
prioritaire les champs des associations et groupements<br />
paysans encadrés par le projet..<br />
(Suite à la p.17)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
13
Le Plan Stratégique 2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />
Congo adopté par son 2ème Forum National<br />
Ouvert mercredi 16 mai dernier au Centre Nganda de<br />
Kinshasa, le 2 ème Forum National de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo a été clôturé samedi 19 mai 2007 par Mgr Louis Nzala,<br />
Evêque de Popokabaka, Administrateur Apostolique d’Idiofa et<br />
Président de la Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement. En voici la Déclaration Finale :<br />
1. Nous, délégués des <strong>Caritas</strong>‐Développement de l’Eglise<br />
Catholique qui est en République Démocratique du Congo<br />
(RDC), rendons grâce à Dieu notre Père pour avoir permis de<br />
nous réunir du 16 au 19 mai 2007 au centre Catholique Nganda,<br />
pour échanger sur le thème de ce 2 ème forum national, à savoir : « Témoigner de l’amour de Dieu<br />
pour la paix et le développement ».<br />
2. Nous remercions les délégués des Organisations soeurs du Canada, France, Espagne, Hollande,<br />
Irlande, Etats‐Unis, Suisse, Angleterre, Allemagne, Togo et de la RDC pour leur participation et<br />
contribution à la tenue de ce forum.<br />
3. Eclairés par le Christ ressuscité et l’enseignement social de l’Eglise, nous avons évalué, dans la communion<br />
fraternelle et l’écoute mutuelle la mise en application des stratégies et des recommandations<br />
définies au premier forum. Ensuite, nous avons échangé sur le plan stratégique national, sur<br />
le processus de revitalisation, l’initiative de fonds de solidarité, la mutuelle de santé et la lutte<br />
contre le VIH/Sida. Nous avons également partagé sur les expériences des Eglises Sœurs d’Espagne<br />
et du Nigeria et de l’Université Laurentienne du Canada.<br />
4. De ces échanges, nous avons retenu les acquis suivants :<br />
• L’adoption du Plan Stratégique 2008‐2012 de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo comme<br />
référence commune pour le travail de toutes les structures de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo ;<br />
• L’élection des Bureaux Diocésains de Développement‐Relais (BDD) et des Bureaux Dio<br />
césains <strong>Caritas</strong>‐Relais (BDC) de toutes les provinces ecclésiastiques ;<br />
• La détermination à intégrer l’auto‐prise en charge comme option dans les structures de Cari<br />
tas‐Développement ;<br />
• La bonne disposition des partenaires du Nord à équilibrer leurs interventions entre tous<br />
les Diocèses de la RDC ;<br />
• La prise de conscience accrue de l’intégration de trois services en l’occurrence : BDC,<br />
BDOM (Bureaux Diocésains des Oeuvres Médicales) et BDD.<br />
• L’acquisition des outils de travail facilité par le présent forum, en l’occurrence les<br />
procédures de gestion, les statuts et le plan stratégique ;<br />
• La consolidation de travail en réseau <strong>Caritas</strong> Diocésains avec la structure nationale ;<br />
• La prise en conscience de la pertinence du fonds de solidarité ;<br />
• Le forum national comme cadre élargi de concertation entre le réseau <strong>Caritas</strong> de la RDC<br />
et les différents partenaires ;<br />
• L’affirmation de notre identité comme Organisation catholique œuvrant pour la promotion<br />
intégrale des hommes et femmes créées à l’image de Dieu ;<br />
5. Au terme de nos travaux, nous nous engageons à :<br />
• Nous approprier le Plan Stratégique 2008‐2012, et ensuite nous en inspirer pour l’élaboration<br />
des plans opérationnels diocésains ;<br />
• Améliorer les conditions de vie et de travail des animateurs de nos Structures en vue de les<br />
motiver et de les stabiliser ;<br />
• Assurer la fonctionnalité des BDD et BDC‐Relais choisis par Province ecclésiastique ;<br />
• Mettre en œuvre les orientations opérationnelles d’auto‐prise en charge pour la pérennisation<br />
des actions de nos Structures ;<br />
(Suite en p.16)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
14
Le Nonce Apostolique en RDC satisfait du travail réalisé<br />
par <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
Monseigneur Giovanni d’Aniello,<br />
Nonce Apostolique en République Démocratique<br />
du Congo (RDC), s’est dit très satisfait du<br />
travail que réalise la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo. C’était au cours de la visite qu’il a effectuée<br />
pour la première fois vendredi 28 septembre<br />
2007 à cet organe chargé de la pastorale<br />
du social de la Conférence Episcopale Nationale<br />
du<br />
Congo<br />
(CENCO).<br />
«Je vois ici<br />
tout l’engagement<br />
de<br />
l’Eglise en<br />
faveur des<br />
pauvres et<br />
De g. à dr., Mgr Louis Nzala et Mgr<br />
Giovanni d’Aniello<br />
pour le développement<br />
du pays », a‐<br />
t‐il déclaré à la fin de sa visite. Il a aussi exprimé<br />
sa gratitude à Dieu et aux hommes qui travaillent<br />
dans cet Organisme, en commençant<br />
par le Président de la Commission Episcopale<br />
<strong>Caritas</strong>‐développement (CECD) et son Secrétaire<br />
National, qui font un « travail exceptionnel».<br />
Demandant à Dieu de les fortifier davantage<br />
dans leur engagement en faveur de<br />
l’homme, créé à l’image de Dieu, le Nonce<br />
Apostolique a promis sa disponibilité à les appuyer.<br />
« Vous m’avez positivement impressionné.<br />
N’hésitez pas à solliciter mon aide », a‐<br />
t‐il ajouté en relevant également l’estime dont<br />
bénéficient la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
auprès de ses collègues Ambassadeurs accrédités<br />
en RDC.<br />
En début de la séance de travail avec le<br />
Directeur National Adjoint, les Chefs de Services<br />
et de Cellules d’Appoint, Mgr Louis Nzala,<br />
Président de la CECD, Evêque de Popokabaka<br />
et Administrateur Apostolique d’Idiofa, a brièvement<br />
présenté la CDC à l’illustre hôte, insistant<br />
sur la particulière identité de celle‐ci, sur<br />
ses actions, ainsi que sur l’intégration et la capillarité<br />
de cet Organisme au niveau de son<br />
réseau national.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
Kasaï Oriental : <strong>Caritas</strong>-Développement Congo assiste<br />
854 ménages victimes des affrontements de Katanda<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et sa<br />
Structure diocésaine de Mbuji‐Mayi ont démarré<br />
jeudi 25 octobre 2007 à Bena Muembia, la<br />
distribution de l’assistance humanitaire d’urgence<br />
à 854 ménages victimes des affrontements<br />
de Katanda, à 60 Kms de Mbuji‐Mayi<br />
dans la Province du Kasaï Oriental. La cérémonie<br />
s’est déroulée en présence du Vice‐<br />
Gouverneur de cette province. Cette aide est<br />
financée par le réseau <strong>Caritas</strong> Internationalis,<br />
en réponse à un Appel d’Urgence (EA) lancé<br />
de Rome. Elle comprend également un lot de<br />
produits pharmaceutiques, don de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo.<br />
Chaque ménage recevra un kit composé<br />
de 1 bâche (5x4 mètres), 3 paires de draps, 1<br />
pagne de 6 yards pour femme, 2 jupes et 2 robes<br />
pour fille, 2 pantalons Jeans et deux polos<br />
pour jeune garçon, 2 chemises pour homme et<br />
4 barres de savon de lessive. La distribution se<br />
déroule sur les sites de Bena Muembia, Bena<br />
Kapuya et Bena Nshimba.<br />
Pour rappel, suite à un conflit des limites<br />
de terre, les Groupements des Bena Nshimba et<br />
Bena Muembia s’étaient affrontés du 19 au 22<br />
septembre 2007. Le bilan de ces affrontements<br />
avait fait état de 20 morts et plusieurs personnes<br />
blessées à la machette et aux flèches. Ils se<br />
sont déroulés dans le Territoire de Katanda.<br />
500 cases ont été brûlées au cours de ces affrontements.<br />
Les réserves alimentaires, vêtements,<br />
objets classiques des enfants, semences, ont été<br />
tous brûlés•<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
15
Le Plan Stratégique 2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />
Congo adopté par son 2ème Forum National<br />
(Suite de la page 14)<br />
• Dans l’espace créé à travers le cadre de concertation des agences catholiques, poursuivre le<br />
plaidoyer concernant la disposition des partenaires à étendre leurs actions dans les Diocèses<br />
trop peu ou non appuyés ;<br />
• Accompagner le processus d’intégration des Structures Diocésaines ;<br />
• Renforcer les capacités de nos BDC, BDOM et BDD – Relais pour l’animation et la consolidation<br />
des synergies dans le Réseau <strong>Caritas</strong>‐Développement ;<br />
• Promouvoir la collaboration avec la Gouvernement dans la conception, l’exécution et l’évaluation<br />
des programmes socio‐économiques et environnementaux. Pour ce faire, nous collaborerons<br />
avec le Gouvernement dans la mobilisation des ressources ;<br />
• Œuvrer pour l’actualisation et la revitalisation de la Journée <strong>Caritas</strong> dans nos différents<br />
diocèses en vue d’alimenter le Fonds de Solidarité ;<br />
• Renforcer les capacités des animateurs des Structures diocésaines par la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo sur les thèmes spécifiques suivants : Enseignement social de l’Eglise,<br />
Analyse sociale, Suivi et évaluation des budgets de l’Etat, la planification, la gestion<br />
axée sur les résultats, Nouvelles technologies de Communication et la négociation notamment<br />
;<br />
• Instaurer les bureaux d’étude pour l’analyse des problèmes socio‐économiques au niveau<br />
central d’abord et ensuite au niveau provincial ;<br />
• Pour un meilleur impact de l’action sociale de l’Eglise, promouvoir la collaboration entre<br />
les Commissions Justice et paix et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo à tous les niveaux ;<br />
• Assurer le suivi et l’évaluation des recommandations issues du 2 ème Forum National ;<br />
• A faire part de nos préoccupations à nos Pères les Evêques afin d’obtenir d’eux leur bénédiction<br />
et encouragement.<br />
6. Pour terminer, nous nous confions au Seigneur Ressuscité pour le succès de nos engagements pris au<br />
cours de ce deuxième Forum National afin qu’Il nous bénisse et nous comble de son Esprit Saint qui renouvelle<br />
notre<br />
intelligence et<br />
nos forces pour<br />
témoigner davantage<br />
de<br />
l’amour de<br />
Dieu pour la<br />
paix et le développement<br />
de<br />
la RDC par<br />
l’intercession<br />
de la Vierge<br />
marie notre<br />
Mère.<br />
Fait à Kinshasa,<br />
le 19 mai<br />
2007 •<br />
Une attitude des participants, à la clôture du 2ème Forum national (Ph. GM Kamandji)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
16
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo a participé au<br />
1er forum social congolais<br />
La 1 ère édition du Forum Social<br />
Congolais s’est tenue du 24 au<br />
28 juin 2007 au Cercle culturel<br />
du Zoo et au Jardin Botanique<br />
de Kinshasa, sous le thème<br />
général « UN AUTRE<br />
CONGO EST POSSIBLE,<br />
CONSTRUISONS‐LE EN‐<br />
SEMBLE ! ». <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo y participe.<br />
Ce forum s’est voulu un espace<br />
de rencontre, de débat<br />
démocratique d’idées, d’approfondissement<br />
de la réflexion,<br />
de formulation de propositions,<br />
d’échange d’expériences et d’articulation de mouvements sociaux, de réseaux, d’ONG et<br />
autres organisations de la société civile.<br />
Membre du Conseil technique du Forum Social Congolais, <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo y a<br />
tenu deux conférences. La première portera sur « les mutuelles de santé comme stratégie d’accès aux services<br />
médicaux pour les pauvres et les exclus ». La deuxième sera axée sur la « Réinsertion socio‐économique<br />
des ex‐combattants et défis majeurs pour la consolidation du processus de pacification de la RDC et de la Région<br />
des Grands Lacs », indiquait vendredi 15 juin 2007 Dr Emmanuel Mbuna, Chargé des Urgences à<br />
la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong> Belgique engagées contre ...<br />
(Suite de la p.13)<br />
« La contribution de la Belgique,<br />
ajouté aux fonds d’un<br />
autre bailleur, a permis à la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Kinshasa d’acheter un tracteur<br />
qui laboure de manière<br />
prioritaire les champs des<br />
associations et groupements<br />
paysans encadrés par le projet.<br />
Il n’empêche que ce tracteur<br />
est aussi disponible p au<br />
Plateau de Bateke pour certains<br />
producteurs agricoles<br />
qui le désirent», a poursuivi<br />
Mr Katanga.<br />
Le projet de sécurité<br />
alimentaire a démarré en<br />
2006 à Basankusu, axé essentiellement<br />
sur l’agriculture et<br />
la pêche. Hormis les quatre<br />
animateurs s’occupant des<br />
agriculteurs et éleveurs sur<br />
différents axes routiers, un<br />
cinquième se consacre spécialement<br />
aux pêcheurs. Il<br />
fait des rondes sur les rivières<br />
et autres cours d’eau.<br />
En définitive, la <strong>Caritas</strong><br />
Belgique est déterminée à<br />
poursuivre son appui à la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo dans ce volet de la<br />
sécurité alimentaire. Un plan<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
17<br />
quinquennal 2008‐2013 est en<br />
préparation. Il prévoit notamment<br />
l’extension du projet<br />
à d’autres diocèses.<br />
« Nous avons présélectionné<br />
14 diocèses pour en retenir<br />
trois. Cette réunion de sélection<br />
au niveau de la <strong>Caritas</strong><br />
Belgique est reportée en octobre<br />
prochain. Mais, d’ores et<br />
déjà, l’option a été prise pour<br />
étendre ledit projet sur huit<br />
autres diocèses, au lieu de<br />
trois comme initialement<br />
prévu », a révélé Sylvain Katanga.<br />
Guy‐Marin Kamandji
Enquête Démographique et de Santé en RDC :<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo chargée de la formation<br />
des conseillers et des laborantins<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
contribue à la réalisation du projet Formation<br />
des laborantins et conseillers dans le cadre de<br />
l’Enquête Démographique et de Santé (EDS).<br />
L’objectif global de ce projet est de rendre disponible<br />
les services de conseil et dépistage<br />
pour le compte de ladite enquête.<br />
En fait, la République Démocratique<br />
du Congo (RDC), à travers le Ministère du Plan<br />
et la participation du Ministère de la Santé,<br />
organise sa première enquête démographique<br />
et de santé pendant le premier semestre 2007.<br />
De manière spécifique, il s’agira de former 180<br />
conseillers en conseil du VIH, former 180 laborantins<br />
en technique de dépistage par utilisation<br />
de test rapide, approvisionner les sites en<br />
matériel et intrant pour le CD (centre de Dépistage),<br />
superviser les conseillers et laborantins<br />
formés dans 60 sites CD, garantir l’assurance<br />
qualité des activités du CD, assurer la coordination<br />
des activités du volet CD de l’EDS au<br />
niveau national et provincial, offrir les services<br />
de CD à 18000 enquêtés qui souhaiteraient<br />
faire le test.<br />
Cette enquête (EDS‐RDC) s’inscrit dans<br />
le cadre du programme MEASURE DHS<br />
(Enquête Démographique et de Santé) de<br />
Macro International et incorporera le test sanguin<br />
pour la détection du VIH/sida au sein de<br />
la population générale. Au cours de ces enquêtes,<br />
9.000 ménages (soit 12.000 femmes et 6.000<br />
hommes) vont être enquêtés à travers l’étendue<br />
de la RDC, plus de la moitié des ménages soit<br />
13000 personnes, seront concernées par les aspects<br />
spécifiques liés au VIH/SIDA.<br />
Cette enquête d’envergure nationale<br />
prévoit également un dépistage volontaire du<br />
VIH/SIDA, avec stricte observance des aspects<br />
éthiques en rapport avec la confidentialité des<br />
résultats. Etant donné la faible couverture de<br />
service de Conseil et Dépistage Volontaire<br />
(CDV) au niveau national et devant l’immensité<br />
de la tache, MACRO a sollicité FHI pour organiser<br />
ces services. Ce dernier a trouvé à travers<br />
CARITAS ‐ Développement Congo un<br />
partenaire capable de contribuer efficacement<br />
et dans un bref délais à l’organisation des services<br />
de conseils et dépistages volontaires<br />
comme appui à la réalisation de cette enquête<br />
en tant que structure de l’Eglise catholique qui<br />
jouit d’une bonne capillarité à travers tout le<br />
territoire de la RDC.<br />
Le Service Promotion de la Santé (SPS),<br />
service spécialisé en matière de la santé de la<br />
Commission Episcopale CARITAS ‐ Développement<br />
(CECD) de la Conférence Episcopale<br />
Nationale du Congo (CENCO) qui, coordonne<br />
l’action sanitaire de l’Eglise Catholique de la<br />
RDC à travers les BDOM (Bureaux Diocésains<br />
des Œuvres Médicales), a éprouvé un grand<br />
intérêt pour la réussite de cette enquête. Il venait<br />
d’avoir l’adhésion de tous les BDOM, à<br />
travers les BDOM‐Relais, lors de l’atelier organisé<br />
en début mars dernier. Les BDOM se sont<br />
engagés à collaborer<br />
non<br />
seulement<br />
avec l’Etat (via<br />
les Inspections<br />
de santé et les<br />
Zones de santé),<br />
mais aussi<br />
avec les différents<br />
autres<br />
partenaires qui gèrent directement les FOSA à<br />
travers le pays.<br />
Dans le cadre de cette enquête trois<br />
cents sites (300) étaient ciblés parmi lesquels les<br />
résultats de l’étude ont soutenu l’existence de<br />
156 sites qui offrent déjà des services de conseil<br />
et dépistage du VIH. Il y a donc 144 sites qui ne<br />
sont pas couverts par ces services de CD pour<br />
aboutir à la réalisation de ces activités…. Le<br />
contrat de <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo couvre<br />
180 sites; les 31 restants feront l’objet d’un<br />
autre<br />
projet….<br />
(www.caritasdev.cd)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
18
<strong>Caritas</strong> Kisangani: assistance aux élèves<br />
et malades démunis<br />
L’Archidiocèse de Kisangani, en Province<br />
Orientale, connaît beaucoup de problèmes<br />
humanitaires.<br />
Mlle Micheline Mbula,<br />
Directrice de la<br />
<strong>Caritas</strong> Kisangani, l’a<br />
affirmé jeudi 11 octobre<br />
2007, au cours<br />
d’une interview nous<br />
accordée. Face à cette<br />
crise, la <strong>Caritas</strong> Kisangani<br />
apporte tant soit<br />
peu sa contribution<br />
pour soulager la misère<br />
des populations<br />
de cette partie du pays.<br />
Conformément à sa mission, la <strong>Caritas</strong><br />
Kisangani assiste les vulnérables de différentes<br />
catégories. Elle s’occupe des vieillards, des<br />
nourrissons, des malades indigents, des élèves<br />
démunis, en leur distribuant des vivres. Elle<br />
aide aussi les ménages vulnérables à se prendre<br />
en charge. C’est ainsi que, grâce à l’appui<br />
financier de la Fondation PEPPINO VISMARA<br />
(MILANO), dont le siège se trouve en Italie,<br />
elle a procédé à la distribution des intrants scolaires<br />
aux élèves démunis ; distribution des<br />
vivres aux malades démunis de l’archidiocèse<br />
de Kisangani.<br />
Très bientôt, un projet WATSAM sera<br />
financé par POOL FOUND et supervisé par<br />
UNOPS (United Nations Office for Project Services)<br />
en faveur des sinistrés d’inondation de<br />
novembre 2006 du Territoire d’Ubundu. A cet<br />
effet la <strong>Caritas</strong> Kisangani a prévu d’aménager<br />
26 sources d’eau et de creuser quatre puits.<br />
Par ailleurs, la <strong>Caritas</strong> Kisangani est<br />
butée à des nombreuses difficultés , notamment<br />
le manque de partenaire pouvant prendre<br />
en charge les différentes catégories des vulnérables<br />
de cet archidiocèse. Pour rappel, l’Archidiocèse<br />
de Kisangani comprend le vicariat<br />
de Banalia, de la ville de Yangambi et d’Ubundu,…<br />
Marie‐Marguerite Djokaba (Stagiaire FCK)<br />
Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle<br />
(Suite de la P. 11)<br />
Parents attention: des « catastrophes » peuvent<br />
se produire dans vos maisons et même<br />
en classe<br />
L’enquête se termine par une série de<br />
recommandations. En rapport avec les expériences<br />
sexuelles, les cours d’éducation à la vie portant<br />
sur la maturation des organes sexuels, l’abstinence,<br />
la fidélité et l’usage des condoms, doivent être organisés<br />
dans chaque établissement. En rapport avec la<br />
violence sexuelle, il faut aider les adolescents à développer<br />
les compétences psychosociales en leurs apprenants<br />
l’art de négocier les reports sexuels, les<br />
tactiques pour éviter les rapports sexuels avec les<br />
personnes mal intentionnées, aider les adolescents à<br />
développer la force intérieure en rapport avec la<br />
confiance en si et les aider à gérer la pression des<br />
pairs.<br />
En rapport avec le lieu et les raisons de premiers<br />
rapports sexuels, l’éducation à la vie des parents<br />
est nécessaire ; les parents devront être sensibilisé<br />
sur le fait que des catastrophes peuvent se<br />
produire dans leurs maisons et même en classe.En<br />
rapport avec la connaissance de l’abstinence, de la<br />
fidélité et l’usage du condom, les messages sur l’abstinence,<br />
la fidélité et l’usage des préservatifs sont<br />
lessocles d’éducation sexuelle visant le renforcement<br />
des capacités des adolescents à se protéger contre le<br />
VIH/SIDA. En rapport avec la stigmatisation, il<br />
faut véhiculer les messages suivants parmi les jeunes<br />
: partager les repas avec un PVV, soigner ses<br />
parents PVV, acheter la nourriture auprès des vendeurs<br />
PVV et enseigner avec le statut de PVV ne<br />
sont des facteurs de transmission du VIH/SIDA.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
19
NOUVELLES DES CARITAS DIOCESAINES<br />
Dans un contexte des affrontements à répétition au Nord-Kivu<br />
Assistance aux déplacés et projets de développement<br />
se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />
La Province du Nord‐Kivu est caractérisée par des affrontements armés à répétition. Plusieurs<br />
groupes armés s’opposent régulièrement, au mépris de la population. Celle‐ci est obligée de se déplacer<br />
sans cesse, tout en enregistrant d’énormes pertes en vies humaines, mais aussi des dégâts matériels,<br />
aggravant ainsi la pauvreté que tout le monde cherche à réduire. Hormis les éléments de l’armée régulière,<br />
l’on note la présence des troupes fidèles au général déchu Laurent Nkunda, les rebelles hutus<br />
rwandais et les miliciens Mayi‐Mayi. C’est dans ce contexte d’insécurité que l’une des Structures diocésaines<br />
de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, en l’occurrence la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong>, fidèle à<br />
la mission confiée par l’Episcopat congolais à son organe technique chargé du social, poursuit sans désemparer<br />
son assistance aux déplacés. Des projets de développement sont également exécutés au profit<br />
des populations les plus démunies.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
Depuis bientôt une<br />
année, le sud de la province<br />
du Nord‐Kivu vit dans un<br />
climat d’insécurité caractérisé<br />
par les affrontements entre<br />
les troupes des FARDC<br />
(Forces Armées de la République<br />
Démocratique du<br />
Congo) et les militaires insurgés<br />
fidèles au général Laurent<br />
NKUNDA d’une part et<br />
d’autre part entre ces derniers<br />
et les rebelles hutus<br />
rwandais de FDLR (Forces<br />
Démocratiques pour la Libération<br />
du Rwanda). Ces affrontements<br />
qui ont commencé<br />
à Sake vers la fin de<br />
l’année 2006 se sont étendus<br />
comme une traînée de poudre<br />
dans plusieurs localités<br />
des territoires de Rutshuru et<br />
de Masisi.<br />
Pour tenter de<br />
mettre fin au caractère insurrectionnel<br />
des hommes fidèles<br />
au général NKUNDA, il<br />
avait été convenu entre le<br />
gouvernement de la RD<br />
Congo et l’Etat‐Major des<br />
insurgés que les éléments<br />
réfractaires au brassage passeraient<br />
plutôt au mixage,<br />
terme qui signifie dans le<br />
jargon congolais juxtaposition<br />
des hommes issus de<br />
deux forces en présence.<br />
Grâce au mixage, les hommes<br />
du général NKUNDA<br />
ont occupé depuis le mois de<br />
février 2007 plusieurs localités<br />
du territoire de Rutshuru,<br />
notamment celles du groupement<br />
de Binza, reconnu<br />
comme étant un bastion des<br />
rebelles hutus rwandais de<br />
FDLR. Situé à environ 70 km<br />
de <strong>Goma</strong>, ce groupement a<br />
été le théâtre de plusieurs<br />
affrontements entre les insurgés<br />
et les FDLR occasionnant<br />
ainsi le déplacement des milliers<br />
de ménages qui se sont<br />
regroupés dans les sites de<br />
Kinyandonyi, Ngwenda,<br />
Nyongera, Kiwanja, Kisharo,<br />
etc. D’autres ménages ont<br />
trouvé refuge dans des familles<br />
d’accueil ou dans des centres<br />
urbains comme <strong>Goma</strong>.<br />
La situation sécuritaire<br />
est devenue plus préoccupante<br />
au début du mois<br />
de septembre 2007. Les militaires<br />
fidèles au gouvernement<br />
et les insurgés se sont<br />
affrontés dans les faubourgs<br />
de Sake ainsi qu’à Rubaya, à<br />
Katale, à Ngungu, à Kitshanga<br />
(territoire de Masisi) et à<br />
Nkokwe (près du camp militaire<br />
de Rumangabo, destiné<br />
au brassage). Alors que les<br />
personnes déplacées de longue<br />
date à la suite des<br />
conflits n’avaient pas encore<br />
envisagé le retour dans leurs<br />
milieux, d’autres sont venus<br />
grossir leur nombre aggravant<br />
davantage la situation<br />
humanitaire et ruinant l’espoir<br />
d’un développement<br />
ultérieur.<br />
En dépit de ce climat<br />
d’insécurité, la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement <strong>Goma</strong> s’est<br />
efforcée d’accomplir sa mission<br />
en venant en aide aux<br />
déplacés et en exécutant des<br />
projets diversifiés dont le<br />
timing était fixé depuis longtemps.<br />
Suite en page 21<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
20
Assistance aux déplacés et projets de développement<br />
se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />
Une vue de distribution des vivres aux déplacés<br />
sur le site de Mugunga (Ph. <strong>Caritas</strong> <strong>Goma</strong>)<br />
Suite de la p. 20 Avec l’appui de ses partenaires<br />
traditionnels (CAFOD,<br />
CARITAS Allemagne, CARITAS Luxembourg,<br />
Programme Alimentaire Mondiale, etc.), la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
<strong>Goma</strong> a assisté de mai à<br />
septembre 2007 environ 97.910 ménages en<br />
vivres et en intrants agricoles. 5.163,347 tonnes<br />
des vivres leur ont été distribuées, comprenant<br />
la farine de maïs, les petits poids, l’huile végétale,<br />
le sel de cuisine. Les non vivres étaient<br />
composés d’une part de 8.200 kits répartis en<br />
couvertures, casseroles, jerricans, gobelets, assiettes,<br />
pagnes, pantalons, savons, habits pour<br />
enfants, seaux, et d’autre part des intrants<br />
agricoles, à savoir 4.000 houes, 4.000 râteaux,<br />
800 arrosoirs et 80 kgs de semences maraîchères.<br />
Projet agropastoral de Mutanda<br />
Son département de développement<br />
– le Bureau Diocésain de Développement, BDD<br />
en sigle‐ a réalisé plusieurs autres activités durant<br />
cette même période (de mai à septembre<br />
2007). Ainsi, dans le cadre du projet agropastoral<br />
de Mutanda (territoire de Rusthuru, collectivité<br />
de Bwito), la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong><br />
a appuyé six associations locales. Elle leur a<br />
distribué 4.600 houes, 4.000 kgs de semences<br />
de haricots, 2.000 kgs de semences de maïs,<br />
2.000 kgs de semence de pommes de terre, 30<br />
chèvres, 30 moutons et 50 vaches. La distribution<br />
avait été précédée de la tenue d’une assemblée<br />
pour sensibiliser les leaders locaux<br />
ainsi que les responsables des associations bénéficiaires<br />
sur les objectifs et les stratégies du<br />
projet. En marge de ce projet, une école, en<br />
l’occurrence l’Institut Buhoga, a été construite<br />
à Mutanda.<br />
En outre, les associations intercommunautaires<br />
ont bénéficié comme par le passé de<br />
l’appui de la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong>.<br />
Aussi, quinze associations partenaires ont‐elles<br />
été formées en comptabilité élémentaire tandis<br />
que neuf autres ont reçu une formation sur la<br />
gestion des ressources naturelles. Il s’agit des<br />
associations de Mweso, de Kitshanga (Masisi)<br />
et de Birambizo (Rutshuru). En plus de ces formations,<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong> a achevé<br />
la construction des bureaux des associations<br />
CUPROFAV et ceux de deux associations de la<br />
ville de <strong>Goma</strong>. A cette occasion, les associations<br />
ont été renforcées pour produire davantage<br />
des matières premières.<br />
Aménagement des sources<br />
En ce qui concerne le projet d’aménagement<br />
des sources, trois activités principales ont<br />
été réalisées. Il s’agit de l’élaboration des chronogrammes<br />
et de la cartographie des zones<br />
d’intervention à l’intention des bailleurs des<br />
fonds (Union européenne, Secours Catholique/<br />
France, ministère français des Affaires étrangères<br />
ou MAE en sigle) ; de la formation de l’équipe<br />
technique en aménagement des sources<br />
types et de la prospection des vingt sources à<br />
Nyakariba (territoire de Masisi).<br />
Lutte contre la mosaïque de manioc<br />
Depuis une année, la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement <strong>Goma</strong> exécute un projet de<br />
lutte contre la mosaïque de manioc et le flétrissement<br />
du bananier. Quelques activités y relatives<br />
ont été menées. L’on peut citer notamment<br />
: la multiplication et la distribution des<br />
affiches et des dépliants qui renseignent sur les<br />
maladies du bananier et du manioc (en français<br />
et en kiswahili), l’implantation de six panneaux<br />
indicateurs du projet ; la mise en place de quatre<br />
champs de démonstration (Suite p.24)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
21
Lutte contre le VIH/SIDA par le BDOM/Buta:<br />
un engagement à soutenir<br />
Le Bureau Diocésain des Oeuvres Médicales<br />
de Buta (BDOM) est engagé depuis<br />
2006 dans la lutte contre le VIH/Sida. Une campagne<br />
de sensibilisation avait déjà touché huit<br />
paroisses (plus de 50 personnes par paroisse).<br />
La formation d’une vingtaine des pairs‐ éducateurs<br />
est intervenue par la même occasion,<br />
permettant ainsi la promotion du conseil de<br />
dépistage volontaire.<br />
Après le financement reçu en novembre<br />
2006 du PNMLS, (Programme National<br />
Multisectoriel de Lutte contre le Sida), le<br />
BDOM/Buta a poursuivi la formation des pairs<br />
éducateurs. Ces derniers avaient été choisis<br />
parmi les membres des associations de jeunes<br />
et de femmes pour le développement ainsi que<br />
les responsables des écoles, notamment catholiques.<br />
Ces pairs–éducateurs continuent du reste<br />
la sensibilisation contre le VIH/sida dans la cité<br />
de Buta, située à 328 Kms de Kisangani.<br />
En septembre 2007, la sensibilisation a<br />
visé les parties situées en dehors de ladite cité.<br />
Selon la Sœur Béatrice Nzangowe, Directrice<br />
du BDOM/Buta, le but de cette formation des<br />
pairs‐éducateurs est de permettre à la population<br />
dʹavoir une connaissance suffisante du<br />
VIH/sida, pandémie aggravée par la guerre. La<br />
religieuse a ajouté que cette population pourrait<br />
ainsi être amenée au dépistage volontaire<br />
et à adopter un comportement responsable.<br />
Une centaine de personnes ont été volontairement<br />
dépistées. Cependant, la population n’accède<br />
pas régulièrement aux soins de santé à<br />
cause de faibles revenus ou dʹinsuffisance de la<br />
couverture sanitaire. Elle est alors attirée vers<br />
les prières de délivrance organisées par des<br />
pasteurs audacieux à Buta.<br />
Par ailleurs, le BDOM/Buta sʹest lancé<br />
dans la scolarisation des orphelins du sida.<br />
Commencé depuis novembre 2006, le projet a<br />
à ce jour permis de scolariser 50 enfants vulnérables.<br />
Il convient de signaler aussi que le<br />
BDOM a déjà assuré lʹaccompagnement psychosocial<br />
des personnes vivant avec le VIH/<br />
sida ou PVV (40 cas) dans la cité<br />
de Buta. La Sœur Béatrice Nzangow,<br />
de la Congrégation des filles<br />
de Marie servante de Buta, Directrice<br />
en poste depuis septembre<br />
2005, a noté que dans ce projet, le<br />
BDOM/Buta est buté au problème<br />
dʹassistance alimentaire de ces<br />
Pvv. Selon elle, le BDOM continue de présenter<br />
des projets auprès des partenaires pour arriver<br />
à avoir des structures de santé propres au diocèse<br />
de Buta (400.000 habitants).<br />
Maguy Djokaba (Stag. FCK)<br />
Le Fonds Social confie l’électrification de Walungu au BDD-<br />
Bukavu<br />
Le Fond Social de la République a signé en ce mois de septembre une convention avec le Burean Diocésain<br />
de Développement (BDD) Bukavu, par l’entremise de l’Archevêque François Xavier Maroy.<br />
Elle vise l’électrification du Territoire de Walungu. La population pourrait bénéficier de l’électricité<br />
en août 2008. (Digital TV, JT dimanche 9 septembre 2007).<br />
Visitez notre site en français et<br />
en anglais sur<br />
www.caritasdev.cd<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
22
Grâce à la générosité du Père Emilio Carlo et ses amis<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Kongolo résoud les problèmes d’eau<br />
potable à l’Hôpital Général de Référence et ses environs<br />
Mgr Oscar Ngoy, Evêque de Kongolo, a<br />
procédé mercredi 8 août 2007 à la remise de l’ouvrage<br />
pour l’adduction d’eau potable à l’Hôpital<br />
Général de Référence de Kongolo (HGR/<br />
Kongolo). Trois députés provinciaux du Territoire<br />
de Kongolo en vacances parlementaires ont<br />
rehaussé de leur présence cette cérémonie. Ce<br />
projet a été financé par le Révérend Père EMILIO<br />
CARLO RATTI, avec l’appui de ses amis et différents<br />
Bienfaiteurs. Il vise d’alimenter l’HGR/<br />
Kongolo et ses environs en eau potable afin d’améliorer<br />
les conditions de vie des malades, l’hygiène<br />
et la salubrité ainsi que lutter contre les maladies<br />
d’origine hydrique.<br />
La source d’eau Kamasansa permet bien<br />
l’alimentation gravitaire en eau potable du site<br />
d’implantation, du marché central et d’une avenue<br />
de la cité du quartier Kangoy. Cette source a<br />
un débit d’étiage estimé à 1,2 litre par seconde<br />
qui est supérieur aux besoins totaux en eau repris<br />
ci‐dessous. Malgré l’expansion démographique<br />
moyenne estimée à 15%, aucun problème ne<br />
pourrait se poser quant à la quantité d’eau pour<br />
servir les bénéficiaires. Il a été procédé sur site un<br />
levé topographique dont l’exactitude est exigée<br />
au centimètre. Cette étude a révélé que cette<br />
source a une variation d’altitude de 15,1 m à la<br />
crête.<br />
Pour rappel, une prospection avait été<br />
menée au mois de septembre 2006, par deux<br />
agents du Service National d’Hydraulique Rurale<br />
(SNHR) pour étudier la faisabilité de l’adduction<br />
d’eau par gravitation, à partir d’une source KA‐<br />
MASANSA, située à plus ou moins 7 Kms de<br />
Kongolo. Ces travaux ont été conduits par SAKA‐<br />
RANDA MUTOMB, Hydrogéologue et MUHE‐<br />
MENU TSHATA, Topographe, tous agents de<br />
SNHR basé à Lubumbashi. Le premier a permis à<br />
la <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo de connaître<br />
le débit et a procédé au captage proprement dit<br />
de la source d’eau potable tandis que le second a<br />
tracé le chemin de la canalisation et de la tuyauterie.<br />
Les matériels topographiques ont été loués à<br />
l’Unicef/Lubumbashi. Ces travaux ont pris un<br />
mois d’exécution. Le reste des travaux ont été<br />
exécutés par une entreprise locale de construction<br />
dénommée (COBAPRO). C’est elle qui a réalisé la<br />
canalisation et le placement des tuyaux. Deux<br />
chambres de décantation sont construites ainsi<br />
qu’un réservoir de 20 m³ au niveau de l’HGR/<br />
Kongolo. L’installation des robinets de service sur<br />
les points d’approvisionnement au sein de<br />
l’HGR/<br />
Kongolo<br />
fait aussi<br />
partie du<br />
projet.<br />
L’accomplissement<br />
de tous ces<br />
travaux a<br />
été rendu<br />
possible<br />
par l’étude<br />
de faisabilité dont les résultats renseignent que<br />
l’HGR/Kongolo‐ y compris l’Ecole infirmière‐ a<br />
besoin de 42.250 litres d’eau par jour, soit 0,489<br />
litre par seconde ; 3.750 litres d’eau pour le marché<br />
central de Kongolo (750 vendeurs x 5 litres) et<br />
5.500 litres d’eau pour la Cité de Kangoy ‐ une<br />
avenue (55 ménages x 100 litres). Ce qui fait un<br />
total général de 51. 500 litres d’eau par jour, soit<br />
0,596 litre par seconde.<br />
Mais, les intrants ne sont arrivés à Kongolo<br />
que plus de six mois après leurs achats.<br />
C’est ainsi que le projet a pris treize mois au lieu<br />
de six. En dépit de toutes ces difficultés, il est arrivé<br />
à terme. L’eau coule à haut débit nuit et jour<br />
à l’HGR/Kongolo. Nous lisons un grand soulagement<br />
dans les chefs des responsables de cet HGR<br />
et surtout des malades qui ne se retrouvent plus<br />
abandonnés longtemps par leurs gardes obligés<br />
naguère de sortir pour la recherche de quelques<br />
litres d’eau potable. L’HGR/Kongolo a vu ses<br />
lignes des dépenses diminuées, car l’eau n’est<br />
plus achetée, mais puisée dans ses propres murs.<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo remercie<br />
le Père EMILIO et tous ses Bienfaiteurs<br />
qui, grâce à leur générosité, lui ont permis de répondre<br />
une fois de plus à son objectif global, celui<br />
de trouver des réponses adaptées aux problèmes<br />
que rencontrent les populations du Diocèse de<br />
Kongolo et de manière particulière d’améliorer<br />
l’accessibilité aux points d’approvisionnement en<br />
eau<br />
potable.<br />
Abbé Edouard Makimba<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
23
Assistance aux déplacés et projets de développement<br />
se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />
Suite de la page 21<br />
(deux à Nyakariba et deux autres à Lushebere),<br />
la diffusion de la prévention des CMD et BXW<br />
sur les antennes de la Radio Télévision Nationale<br />
Congolaise ( RTNC) et sur Radio Umoja,<br />
ainsi que l’évaluation de la situation des<br />
champs de multiplication des boutures de manioc(<br />
32 ha) avec SENAFOR/Nord‐Kivu.<br />
Enfin, le bureau de développement de la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong> s’est investie<br />
dans les activités relatives à la création d’une<br />
IMF (institution de micro finance).La recherche<br />
d’un immeuble, la sensibilisation et la tenue<br />
des réunions, la préparation des calicots et le<br />
recrutement du personnel ont constitué les activités<br />
principales de ce projet dont le lancement<br />
officiel est intervenu le lundi 17 septembre<br />
2007.<br />
Victimes des viols prises en charge,<br />
auteurs incarcérés<br />
Par ailleurs, de mai à septembre 2007, la<br />
Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP)<br />
a réalisé plusieurs autres activités. Dans le cadre<br />
du projet de lutte contre les violences<br />
sexuelles faites aux femmes, la Commission a<br />
poursuivi son travail de sensibilisation de la<br />
population sur les méfaits des violences sexuelles<br />
faites aux<br />
f e m m e s<br />
(associations,<br />
groupes de<br />
femmes, leaders<br />
locaux,<br />
églises). 115<br />
victimes de<br />
Des femmes sensibilisées sur<br />
la dénonciation des violences violences<br />
sexuelles à <strong>Goma</strong> sexuelles ont<br />
été identifiées<br />
et orientées vers les structures qui s’occupent<br />
de la prise en charge médicale. La Commission<br />
a payé les dépenses liées à la maternité pour 15<br />
naissances issues de viols. 108 victimes de violences<br />
sexuelles ont bénéficié d’un accompagnement<br />
psychosocial. Six auteurs de violences<br />
sexuelles ont été incarcérés. Trois époux se sont<br />
réconciliés avec leurs femmes accusées à tort<br />
d’avoir favorisé contre elles‐mêmes les violences<br />
sexuelles. 72 victimes ont reçu une formation<br />
en gestion de crédit. Parallèlement à cette<br />
activité, 72 victimes ont pu bénéficier d’un crédit<br />
pour le petit commerce et de 12 machines à<br />
coudre. Nous pouvons aussi noter que 10 enquêteurs<br />
et 16 médiateurs ont reçu une formation<br />
relative à la prise en charge des femmes<br />
victimes de violences sexuelles.<br />
Les activités traditionnelles de la Commission<br />
diocésaine Justice et Paix se sont intensifiées.<br />
S a n s<br />
entrer<br />
dans les<br />
détails,<br />
nous<br />
pouvons<br />
citer les<br />
Formation des OPJ de <strong>Goma</strong> p l u s<br />
emblématiques<br />
: session de formation des animateurs<br />
locaux et des cadres de base ; session de renforcement<br />
des capacités des animateurs des commissions<br />
paroissiales Justice et Paix ; session de<br />
recyclage des OPJ en droit procédural pénal<br />
congolais. Outre ces sessions, la CDJP a réalisé<br />
les activités suivantes : traduction et vulgarisation<br />
en kiswahili de la Constitution de la III e<br />
République, débat sur le pacte de Nairobi avec<br />
des étudiants de l’Université de <strong>Goma</strong>, débat<br />
sur le protocole de Maputo avec les femmes de<br />
toutes les tendances, organisation d’une marche<br />
pacifique contre le projet de ratification du<br />
protocole de Maputo, organisation d’un atelier<br />
d’échanges entre les délégués des Commissions<br />
Justice et Paix de Bukavu, de <strong>Goma</strong> (RD<br />
Congo) et de Nyundo (Rwanda) dans le cadre<br />
du programme d’Education à la paix et à la réconciliation<br />
dans la région des Grands Lacs, organisation<br />
de quatre journées culturelles avec les<br />
jeunes sur la gouvernance participative et la<br />
paix.<br />
Suite en page 25<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
24
Manono/Katanga : 1.200 ménages victimes des<br />
inondations assistés par la <strong>Caritas</strong> Manono<br />
La <strong>Caritas</strong> Manono a débuté lundi 24<br />
septembre 2007 la distribution de lʹaide destinée<br />
à 1.200 ménages déplacés et retournés de<br />
guerre du secteur Kiluba. Il s’agit essentiellement<br />
des ménages dont les champs avaient été<br />
inondés au mois de décembre 2006 et janvier<br />
2007.<br />
Financé par l’Agence catholique DEVE‐<br />
LOPPEMENT ET PAIX, ce projet s’inscrit dans<br />
le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire.<br />
Cette distribution s’est déroulée sur deux<br />
sites : Muyumba (à 45 Kms de Manono) et Panda<br />
(à 65 Kms). Les ménages bénéficiaires ont<br />
reçu des semences de maïs, d’arachides, ainsi<br />
que des machettes et des houes.<br />
Par ailleurs, le projet de réhabilitation de<br />
l’atelier de menuiserie de la paroisse Sainte<br />
Barbe (à la Cathédrale même), de la Maison de<br />
Jeunes de la même paroisse et des bureaux de<br />
l’Ecole Primaire Tukakamane, s’est achevé. Il a<br />
été financé par Memisa Belgique.<br />
La <strong>Caritas</strong> Manono<br />
reconstruit également<br />
deux salles de<br />
Mgr Kwanga inaugurant<br />
un centre de santé à<br />
Manono<br />
classes de l’Institut<br />
Technique LELA KIN‐<br />
KATA, qui dispose une<br />
formation en coupe et<br />
couture.<br />
GM Kamandji<br />
Assistance aux déplacés et projets de développement<br />
se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />
Suite de la page 24<br />
Concernant le programme de<br />
lutte contre le VIH/SIDA, des<br />
activités de sensibilisation<br />
ont été faites en faveur de<br />
plusieurs catégories de personnes<br />
telles que les écoliers,<br />
les élèves, les animateurs des<br />
associations locales, les enfants<br />
dont les parents sont<br />
morts de sida, les enseignants,<br />
les personnes infectées,<br />
etc. Notons qu’un séminaire<br />
de recyclage a été aussi<br />
organisé en faveur de vingt<br />
(20) OPJ pour les sensibiliser<br />
sur la lutte contre la spoliation<br />
des biens des orphelins.<br />
Des enfants soldats démobilisés<br />
et réinsérés<br />
Telle est la synthèse<br />
des activités réalisées par les<br />
différents départements de la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong><br />
de mai à septembre 2007.<br />
Néanmoins, nous ne devrions<br />
pas en déduire que<br />
celles qui ne sont pas reprises<br />
dans cet article sont moins<br />
importantes. Quoiqu’ il n’y<br />
ait pas été mentionné, le prog<br />
r a m m e D D R<br />
(Démobilisation, désarmement<br />
et réinsertion sociale<br />
des enfants soldats) est en<br />
cours d’exécution depuis<br />
plus de trois ans. Des milliers<br />
d’enfants ont déjà été soustraits<br />
de rangs des forces et<br />
groupes armés pour être encadrés<br />
d’abord dans les centres<br />
de transit et d’orientation<br />
( CTO) de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement <strong>Goma</strong> et<br />
réinsérés ensuite dans le tissu<br />
social normal ( familles,<br />
écoles).<br />
Nous remercions<br />
tous les partenaires qui ont<br />
permis à la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement <strong>Goma</strong> de<br />
réaliser toutes ses activités<br />
pendant cette période. Enumérer<br />
tous les partenaires‐y<br />
compris ceux de la base‐ serait<br />
impossible, mais ne pas<br />
en citer quelques‐uns serait<br />
l’expression d’une coupable<br />
amnésie. En plus de ceux<br />
mentionnés plus haut, nous<br />
citons MANOS UNIDAS et le<br />
Groupe d’étude pour le salut<br />
intégral/Majorque (secteur de<br />
la construction et de la réhabilitation<br />
des structures médicales),<br />
l’UNICEF pour les<br />
enquêtes nutritionnelles, la<br />
FAO pour les intrants agricoles,<br />
le CRS pour la lutte<br />
contre les maladies du bananier<br />
et du manioc, SECOURS<br />
CATHOLIQUE pour le secteur<br />
de l’eau et TROCAIRE<br />
pour la microfinance.<br />
Abbé Oswald Musoni<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
25
<strong>Caritas</strong> Tshumbe: réhabilitation nutritionnelle et<br />
relance agricole au bénéfice de 3.795 familles<br />
Au‐delà de quelques activités d’assistance<br />
sociale et d’appui aux enfants orphelins pour la<br />
satisfaction de leurs besoins fondamentaux, la<br />
<strong>Caritas</strong> ‐ Tshumbe poursuit le projet de la réhabilitation<br />
nutritionnelle et relance agricole. Il<br />
vise l’amélioration générale de la santé des individus,<br />
en traitant la malnutrition et en réduisant<br />
les pratiques nutritionnelles déficientes.<br />
Des espaces ont été disponibilisés par le Diocèse<br />
en vue de créer les champs communautaires.<br />
991 enfants mal nourris sévères et 2. 804<br />
enfants mal nourris modérés de 6 à 59 mois<br />
ainsi que plus au moins 3. 795 femmes accompagnant<br />
les enfants mal nourris ont été prises<br />
en charge dans les 4 CNT (Centres Nutritionnels<br />
Thérapeutiques) et les 4 CNS (Centres de<br />
Nutrition Supplémentaires). Par ailleurs, huit<br />
jardins de démonstration ont été mis en place<br />
autour des CNT au nivaux des HGR (Hôpital<br />
Général de Référence) retenus par le projet et<br />
15 autres jardins dans les différentes aires sanitaires.<br />
En outre, des kits agricoles fournis par la<br />
FAO ont été distribués aux ménages des enfants<br />
sortis des CNS. Plus au moins 3. 795 familles<br />
ont bénéficiées des 48 séances d’éducation<br />
nutritionnelles et agricoles ainsi que de<br />
l’encadrement des agronomes sur les bonnes<br />
pratiques culturales.<br />
Concernant les infrastructures d’accueil,<br />
les pavillons de pédiatrie de l’HGR Kole et<br />
Minga ont été réhabilités et un bâtiment pour<br />
l’hospitalisation des enfants mal nourris sévères<br />
construit à Katako Kombe. Trois réfectoires,<br />
trois cuisines et trois toilettes ont été construits<br />
pour les CNS de Kole, Minga et Katako<br />
Kombe. Ensuite, le programme d’assistance<br />
sociale aux groupes vulnérables se poursuit<br />
par un appui aux vieillards, aux nécessiteux<br />
ainsi qu’aux personnes vivants avec handicap.<br />
Accès difficile aux services sociaux<br />
de base<br />
Le prix de revient des produits manufacturés<br />
est élevé dans le diocèse de Tshumbe à<br />
cause de la difficulté des moyens de transport<br />
qui sont le bateau et l’avion. Néanmoins, les<br />
ports de fortune créés par les opérateurs économiques<br />
sont situés à de longues distances des<br />
centres de consommations. Les routes sont devenues<br />
des pistes impraticables par des véhicules<br />
; les ponts et bacs sont vétustes à tel point<br />
qu’ils deviennent des ouvrages à danger public.<br />
Des écoles sont en pisés et celles construites<br />
en matériaux durables restent vétustes et<br />
continuent à s’écrouler faute d’entretien. Les<br />
hôpitaux sont aussi vétustes et manquent d’équipements<br />
; les prisons sont presque inexistantes.<br />
Les grandes agglomérations manquent de<br />
l’eau potable. La Cité de Lodja dispose d’une<br />
station de Regideso, mais le coût ne permet<br />
pas à la majorité de la population d’y accéder.<br />
Pire, le manque de carburant fait que l’eau<br />
n’est disponible que deux fois par semaine.<br />
L’électricité publique n’existe pas. La production<br />
agricole reste faible, les semences sont dégénérées,<br />
les outils aratoires rares, et les routes<br />
de desserte agricoles peu ou pas fréquentées à<br />
cause du coût d’amortissement élevé.<br />
Dr Mona Félicien<br />
Directeur<br />
<strong>Caritas</strong> Tshumbe<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
26
BDD Buta : 150 tonnes de riz attendus, mais comment<br />
commercialiser…<br />
Le Bureau Diocésain de Développement<br />
(BDD) Buta continue à apprendre les<br />
techniques culturales améliorées aux paysans<br />
de ce diocèse, situé dans la Province Orientale,<br />
à 328 Kms de Kisangani. Cette activité s’inscrit<br />
dans le cadre du projet de sécurité alimentaire<br />
qu’il exécute avec lʹappui financier de COR‐<br />
DAID.<br />
En fait, c’est depuis décembre 2005 que<br />
le BDD Buta encadre des paysans, en les organisant<br />
en associations de production. « Nous<br />
leur avons appris les techniques culturales améliorées.<br />
Cela a suscité la création de 7 associations des<br />
cultivateurs à Zobia à 193 km de Buta et 10 autres<br />
dans la paroisse de Balele, à 257 km », a affirmé<br />
l’Abbé Jules Abbé Jules GBAGBU, Directeur<br />
du BDD Buta à caritasdev.cd. Ces associations<br />
regroupent plus de 100 cultivateurs ayant semé<br />
chacun un hectare de riz. « Nous attendons<br />
donc une production du riz, estimée à au<br />
moins 150 tonnes dont une partie sera naturellement<br />
consommée et une autre commercialisée<br />
», a‐t‐il indiqué.<br />
Mais, paradoxalement, il se pose un<br />
problème de conservation et de commercialisation.<br />
« Il faut des bâches et des sacs. Il faut également<br />
la réhabilitation de 138 km de route pour<br />
acheminer la production au marché de consommation.<br />
Au cas contraire, il y a risque de perte énorme<br />
du produit de travail et cela découragera certainement<br />
les initiatives », a plaidé le prêtre. Voilà<br />
pourquoi<br />
le<br />
BDD<br />
Buta<br />
cherche<br />
un<br />
appui<br />
financier<br />
pour ces paysans ayant déjà fait preuve<br />
de capacité dʹorganisation et de production,<br />
telle que le prouvent cette image.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
Lutte contre la malnutrition par la <strong>Caritas</strong> Kongolo:<br />
jardins individuels et encadrement agricole pour 401 familles<br />
Jardin de démonstration de<br />
la <strong>Caritas</strong> à Mbulula à 60<br />
Km de Kongolo<br />
La <strong>Caritas</strong> Kongolo continue à appuyer<br />
le programme de prise en charge nutritionnelle<br />
dans les deux Zones de Santé de Kongolo et de<br />
Mbulula. Elle a réorganisé de 2006 à 2007 les<br />
activités de prise en charge médiconutritionnelle<br />
des cas de mal nutrition aiguë<br />
modérée dans 3 Centres nutritionnels supplémentaires<br />
à Kongolo (Kangoy), à Katea et à<br />
Mbulula ainsi qu’au Centre de Nutrition Thérapeutique<br />
(CNT) attaché à la pédiatrie de<br />
l’Hôpital Général de Référence de Kongolo.<br />
C’est dans cette optique que la <strong>Caritas</strong><br />
Kongolo a ouvert des jardins de démonstration<br />
et y a affecté des agronomes pour la culture<br />
maraîchère à côté de chaque centre de santé.<br />
Ces jardins fonctionnent sur les 30 aires de santé<br />
de deux zones de santé du Territoire de Kongolo,<br />
dans la Province<br />
du Katanga.<br />
Les parents des<br />
enfants mal nourris<br />
y bénéficient d’un<br />
enseignement sur<br />
les techniques<br />
culturales et sur<br />
l’importance de varier<br />
les aliments.<br />
Au cours de ces 2<br />
derniers mois (juin et juillet 2007), 401 familles<br />
ont adopté cette culture et font des jardins individuels<br />
qui sont régulièrement supervisés par<br />
les agronomes de la <strong>Caritas</strong> Kongolo.<br />
Abbé Edouard Makimba<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
27
<strong>Caritas</strong>-Developpement Bunia engagée dans l’auto-prise en<br />
charge de la population démunie<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia n’a pas<br />
dérogé à sa mission de promotion de développement<br />
de la population au cours de ce dernier semestre.<br />
Son Directeur, Abbé Emmanuel Ndrundro,<br />
nous a indiqué une série d’activités réalisées<br />
entre juin et août 2007 tant dans les secteurs de<br />
développement, de la santé que des urgences.<br />
Ainsi, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia,<br />
en partenariat avec la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo (CDC) et la Commission Nationale de Démobilisation<br />
et Réinsertion (CONADER), a formé<br />
197 ex‐combattants aux techniques agricoles avec<br />
séance pratique sur des champs‐écoles. 90 autres<br />
ex‐combattants ont été formés aux techniques de<br />
menuiserie, 317 aux valeurs civiques et sur la gestion<br />
des revenus. 40 ex‐combattants ont reçu des<br />
kits et vélos (ceux n’ayant pas été servis les mois<br />
précédents). Aussi, ce projet de réinsertion des ex<br />
combattants exécuté par le BDD a procédé à la<br />
clôture officielle des activités de menuiserie ; de<br />
réinsertion dans tous les sites retenus par une<br />
évaluation ; remise de brevets aux bénéficiaires<br />
en agriculture. Après la clôture de la formation et<br />
le lancement officiel des activités d’agriculture à<br />
Bunia, le BDD a lancé officiellement les activités<br />
de menuiseries et agriculture en Territoire de<br />
Djugu à Pimbo pour les sites de Gina, Pimbo,<br />
Djugu et Fataki .<br />
En outre, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia<br />
a remis des porcelets<br />
à un premier groupe<br />
de 82 candidatséleveurs.<br />
Il s’agit de<br />
ceux ayant construit<br />
leurs porcheries, sur<br />
les 232 qui ont bénéficié<br />
d’une formation<br />
en techniques<br />
d’élevage des porcs, dans 4 paroisses. Cette intervention<br />
s’inscrit dans le cadre du projet d’introduction<br />
et de réinsertion des races améliorées de<br />
porc, financé par TROCAIRE‐Irlande. Il vise la<br />
relance de l’élevage dans le diocèse de Bunia.<br />
L’équipe du Bureau Diocésain de Développement<br />
(BDD) a d’abord mené une sensibilisation dans<br />
les huit paroisses ciblées. Des bénéficiaires sélectionnés<br />
par la suite dans quatre paroisses<br />
(Badya, Gety, Lita et Mudzi Maria) ont suivi une<br />
formation sur les techniques d’élevage des porcs.<br />
La distribution des porcelets est intervenue enfin<br />
le 08 juillet 2007. Il s’agit des 116 porcelets de race<br />
Large White achetés en Ouganda.<br />
Par ailleurs, avec l’appui de TROCAIRE‐<br />
Irlande, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia a accompagné<br />
trois communautés des retournés à<br />
l’installation des dispositifs antiérosifs dans les<br />
champs, mais aussi à celle de quatre pépinières<br />
d’arbustes agro forestiers (espèce calliandra en<br />
particulier).<br />
Durant la même période, le projet d’appui<br />
multisectoriel pour les soins de santé primaires<br />
a facilité d’une part le ravitaillement de 5 Zones<br />
de Santé Rurales (Tchomia, Drodro, Fataki et<br />
Jiba) du District sanitaire de Djugu en médicaments<br />
essentiels et d’autre part, la motivation du<br />
personnel des dites Zones de Santé en termes de<br />
prime et d’accompagnement technique. Il a bénéficié<br />
de l’appui de MEMISA Belgique.<br />
Quant à la réhabilitation à base communautaire<br />
(pour les personnes vivant avec handicaps),<br />
la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia a procédé<br />
à l’identification de personnes vivant avec handicaps,<br />
à la sensibilisation des communautés pour<br />
la solidarité envers ces dernières, à l’administration<br />
de soins aux épileptiques et aux malades des<br />
yeux, ainsi qu’au transfert des malades à Kampala<br />
pour des interventions orthopédiques. Ce projet<br />
est soutenu par Christian Blind Mission (MBC)<br />
à travers la synergie Simama (1 réseau local des<br />
institutions travaillant pour les personnes vivant<br />
avec handicaps).<br />
Il sied d’ajouter également, qu’avec<br />
l’appui de CAFOD, la <strong>Caritas</strong>–Développement<br />
Bunia a mis en place, un bureau d’accompagnement<br />
de la Société civile et des communautés de<br />
base face aux industries extractives dans la cité de<br />
Mongbwalu, bureau doté d’installation Internet<br />
pour désenclaver le milieu. Elle a enfin formé et<br />
recyclé des Animateurs Psychosociaux pour l’accompagnement<br />
psychosocial des personnes en<br />
stress post‐traumatique.<br />
Dans le domaine des urgences, la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Bunia a assisté 2.350 ménages<br />
sinistrés suite aux affrontements de décembre<br />
2006 à février 2007 entre les FARDC et des miliciens,<br />
en Territoire de Djugu, avec l’appui de CA‐<br />
FOD. Les bénéficiaires ont reçu des ustensiles de<br />
cuisine, des couvertures, du savon et des habits.<br />
Marie‐Marguerite DJOKABA (stagiaire/FCK)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
28
APPEL A L’AIDE<br />
Equateur: des enfants de pygmées réclament la gratuité de<br />
l’enseignement fondamental<br />
A 29 Kms de la ville de Mbandaka, cheflieu<br />
de la Province de l’Equateur, une communauté<br />
des Pygmées vit en harmonie avec leurs<br />
frères Bantous au village Ikengo. Leurs cases<br />
viennent juste après celles des Bantous. Tous<br />
ces Congolais d’Ikengo ont un seul chef de<br />
groupement. C’est dans ce village que <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Contact a trouvé des enfants<br />
des Pygmées et leurs parents dans le désarroi.<br />
En effet, à une semaine des épreuves de<br />
fin d’année 2006‐2007, ces enfants n’avaient pas<br />
droit à y participer, parce que leurs parents<br />
n’avaient pas réussi à payer les frais scolaires<br />
annuels, fixés à 1.650 Francs Congolais<br />
(environ 3,2 dollars US). Enfants et parents<br />
pygmées nous ont exprimé leur cri du cœur le<br />
07 juin 2007, en présence du chef de groupement.<br />
Nadeje, élève en 5ème Primaire ( avec un<br />
foulard de tête sur la photo) a parlé au nom<br />
des autres enfants: « Ce n’est pas normal. Tout<br />
le monde sait que nos parents n’ont pas eu la<br />
chance d’étudier.<br />
Au lieu de nous<br />
laisser étudier aussi<br />
comme les Bantous,<br />
on nous<br />
oblige à payer des<br />
frais qu’il nous est<br />
difficile de payer ».<br />
Finalement,<br />
c’est grâce à la générosité<br />
de notre<br />
reporter que cette<br />
fille a pu passer ses<br />
examens. Et les<br />
autres? Ils n’avaient<br />
reçu que des fournitures scolaires gratuites<br />
de l’UNICEF. Voilà pourquoi le Gouvernement<br />
tant central que provinciaux devront<br />
rendre effective la disposition constitutionnelle<br />
exigeant un enseignement fondamental gratuit<br />
et obligatoire en RDC. Il en va de l’équité et de<br />
l’avenir de la nation congolaise. GM Kamandji<br />
Mgr Fulgence Muteba plaide pour la population de Kilwa-Kasenga<br />
auprès du Ministre des Affaires Humanitaires<br />
Mgr Fulgence Muteba, Evêque de Kilwa‐<br />
Kasenga, dans la province du Katanga, a été<br />
reçu vendredi 29 juin 2007 en audience par le<br />
Ministre de la Solidarité et des Affaires Humanitaires,<br />
Jean‐Claude Muyambo, dans son cabinet<br />
de travail à Kinshasa. La situation humanitaire<br />
préoccupante dans l’ex‐Triangle de la<br />
mort a été au centre de leur entretien.<br />
Mgr Fulgence Muteba lui a rendu<br />
compte également des efforts que l’Eglise catholique,<br />
par l’entremise de son diocèse, fournit<br />
sur place pour l’encadrement et la réinsertion<br />
socio‐économique des populations, victimes<br />
de la guerre. « Le Ministre s’est montré très<br />
attentif à toutes les doléances que j’ai présentées au<br />
nom de la population de cette partie de mon diocèse…<br />
Il a promis de s’investir pour accorder, dans<br />
la mesure du possible, une aide humanitaire à cette<br />
population », a indiqué l’Evêque à la presse.<br />
Ce dernier a souligné qu’il y a environ<br />
30.000 personnes qui ont regagné la partie de<br />
son diocèse qui a été secouée par les conflits<br />
armés. « Nous devons faire face à plusieurs défis<br />
humanitaires, notamment chasser la malnutrition,<br />
aider les gens à cultiver, reconstruire des villages et<br />
infrastructures sociales, c’est‐à‐dire, les dispensaires,<br />
écoles, et tout ce qui a été détruit », a ajouté<br />
Mgr Fulgence Muteba.<br />
Pour rappel, le «Triangle de la mort », périmètre<br />
compris entre les Territoires de Manono<br />
(au Nord), de Malemba Nkulu (au Sud‐<br />
Ouest) et de Pweto (à l’Est), en passant par<br />
Mitwaba et une partie du Territoire de Bukama,<br />
garde encore les stigmates de la guerre et<br />
des atrocités du « Commandant Gédéon » et de<br />
ses miliciens.<br />
GM Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
29
Diocèse de Butembo-Beni:<br />
situation humanitaire dramatique à cause des<br />
pillages, viols et tueries dans l’impunité<br />
Sur base du rapport de la mission dʹévaluation<br />
de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo,<br />
la Confédération <strong>Caritas</strong> Internationalis a lancé<br />
le 27 septembre 2007 un Appel pour une<br />
Opération Spéciale (SOA) en vue de mobiliser<br />
tous ses membres à apporter une assistance<br />
humanitaire aux personnes déplacées et<br />
vulnérables du diocèse de Butembo‐Beni, regroupée<br />
dans les localités de Kanyabayonga,<br />
Luofu, Kayna, Bingi,...<br />
La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
(CDC) et sa Structure diocésaine de Butembo‐<br />
Beni ont en effet achevé dimanche 23 septembre<br />
2007 la mission d’évaluation initiale dans<br />
ce diocèse, étalé sur les Territoires de Lubero,<br />
Beni et Walikale (une partie) dans la Province<br />
du Nord‐Kivu, ainsi qu’une partie de Mambasa<br />
dans la Province Orientale. Son objectif a été<br />
d’identifier les besoins humanitaires d’urgence<br />
des victimes de récents affrontements dans<br />
cette partie de la RD Congo, en vue d’une assistance<br />
en leur faveur. En fait, moins médiatisée<br />
que celle autour de Sake, la crise humanitaire<br />
dans la partie nord de la Province du<br />
Nord‐Kivu oblige également une réponse urgente.<br />
Partie de Kinshasa dimanche 16 septembre<br />
2007 en passant par <strong>Goma</strong> et Butembo,<br />
la Délégation s’est rendue notamment dans les<br />
localités de Bingi (à environ 112 Kms au sudouest<br />
de Butembo contrôlée par des Mayi‐<br />
Mayi), Kirumba (à 150 Kms au sud), Kayna (à<br />
157 Kms au Sud de Butembo), Luofu (à 7 Kms<br />
au sud‐ouest de Kayna), et Kanyabayonga<br />
(à 180 Kms au sud de Butembo). Ces localités<br />
accueillent des milliers des déplacés fuyant les<br />
récents affrontements de juillet et août derniers.<br />
Il s’agit des affrontements entre d’une<br />
part deux factions des miliciens Mayi‐Mayi et<br />
d’autre part entre deux autres factions rivales<br />
des FDLR(Forces Démocratiques pour la Libération<br />
du Rwanda) autour des localités de Bingi,<br />
Luofu et Kamandi. Il y a eu aussi des combats<br />
entre les Forces Armées de la République<br />
Démocratique du Congo (FARDC) et les troupes<br />
fidèles à Laurent Nkunda dans les territoires<br />
de Masisi et de Rutshuru.<br />
Ces déplacés sont constitués en majorité<br />
des enfants, des femmes et des hommes qui<br />
arrivent fatigués, affamés, déshydratés et dépourvus<br />
de tout bien. Ils sont reçus par les autorités<br />
politico‐administratives de la place et<br />
Enfants et femmes constituent les groupes plus vulnérables<br />
dans ces localités de la partie septentrionale du<br />
Nord-Kivu (Ph. <strong>Caritas</strong>-Développement Congo)<br />
les Comités paroissiaux de la <strong>Caritas</strong> qui s’organisent<br />
à les enregistrer directement à leur<br />
arrivée. Toutefois, ils n’ont pas de moyens<br />
pour les assister, à part mettre à leur disposition<br />
certains bâtiments scolaires pour leurs<br />
abris, hormis ceux qui vont dans des familles<br />
d’accueil, elles aussi déjà vulnérables. Le nombre<br />
actuel des déplacés enregistrés est de<br />
31.261 ménagés, soit 187.566 personnes.<br />
Les localités d’accueil, à savoir, Bingi,<br />
Kayna, Luofu et Kanyabayonga, Kirumba,<br />
Mighobwe, Kaseghe, Alimbongo, Kamandi et<br />
Kikuvo ne constituent pourtant pas de havres<br />
de paix. Car, deux factions antagonistes des<br />
FDLR et deux autres factions des Mayi‐Mayi<br />
(celle de Jackson et celle de La Fontaine) y mènent<br />
à loisir des opérations contre une population<br />
déjà meurtrie par d’autres vagues d’affrontements<br />
antérieurs. Il leur suffit juste de<br />
dévaler des collines entourant ces localités<br />
pour attraper leurs « proies ».<br />
Suite en p. 31<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
30
Diocèse de Butembo-Beni: situation humanitaire dramatique à<br />
cause des pillages, viols et tueries dans l’impunité<br />
Ces FDLR ont pris en otage plusieurs milliers<br />
des réfugiés civils rwandais. Tous se livrent à<br />
l’exploitation des minerais et aux pillages des<br />
récoltes des paysans congolais. pour attraper<br />
leurs « proies ». Ces FDLR ont pris en otage<br />
plusieurs<br />
milliers<br />
des réfugiés<br />
civils<br />
rwandais.<br />
Tous se livrent à l’exploitation des minerais et<br />
aux pillages des récoltes des paysans congolais.<br />
Plusieurs milliers des compatriotes se<br />
retrouvent ainsi sous le joug des groupes armés.<br />
Ces derniers les soumettent aux pillages<br />
quasi‐quotidiens (des récoltes dans les champs<br />
ou à domicile ainsi que des biens dans les maisons),<br />
aux travaux forcés (couper le bois de<br />
chauffage, fabriquer de la braise, participer au<br />
braconnage), avec ciblage des domiciles ou des<br />
quartiers grâce à des collaborateurs locaux. La<br />
population est aussi victime du viol (dans les<br />
champs ou à domicile). A titre illustratif, la<br />
Cité de Kanyabayonga, avec une population<br />
estimée à environ 60.000 habitants, enregistre<br />
12 cas de viol déclaré par mois, avec risque de<br />
contamination au VIH/Sida dont les personnes<br />
déjà affectées ne sont pas prises en charge.<br />
Pour les mois de juillet et août 2007, l’on a enregistré<br />
113 cas déclarés de viol parmi les déplacés,<br />
dont 22 hommes. Ceux ou celles qui<br />
osent résister à ces violations des droits de<br />
l’homme sont tués sans sommation.<br />
La population résidant ces localités et<br />
celle venue d’ailleurs pour s’y réfugier se retrouvent<br />
ainsi sans aucun secours, malgré la<br />
volonté exprimée des autorités administratives<br />
locales et des chefs coutumiers, impuissants<br />
devant les atrocités de ces groupes armés. Et,<br />
ce ne sont pas des éléments de l’armée régulière,<br />
présents dans certaines de ces localités,<br />
qui les protègent… Bien au contraire, déplore<br />
la population. Selon elle, et par volonté manifeste<br />
de nuisance, ces graves violations des<br />
droits de l’homme sont commises par les<br />
FDLR, les Mayi‐Mayi et les FARDC. Généralement,<br />
ces Autorités administratives et coutumières<br />
locales, y compris certaines notabilités,<br />
vivent dans la clandestinité dès la tombée de la<br />
nuit. Car, tous ces groupes armés confondus<br />
font payer très cher les dénonciations de leurs<br />
exactions. Cela entraîne notamment la famine,<br />
l’errance, la déscolarisation, les maladies, le<br />
désespoir et le désarroi dans ces localités.<br />
Il sied toutefois de signaler la présence<br />
de quelques Organismes humanitaires qui s’efforcent<br />
de soulager la misère de cette population,<br />
bien que les besoins sur terrain soient de<br />
très loin suprieurs à l’assistance fournie jusquelà.<br />
Il s’agit de MSF/France, de Norvegian Refugee<br />
Council (NRC), Merlin, LWF/PAM<br />
(Programme Alimentaire Mondial), AAA<br />
(Agro‐Action Allemande), CEPROSSAN<br />
(Centre de Promotion Socio‐Sanitaire), Solidarités,<br />
MONUC et du Bureau Diocésain des<br />
Oeuvres Médicales (BDOM). De retour de Kanyabayonga,<br />
la Délégation de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo a rencontré jeudi 20<br />
septembre 2007, une mission conjointe OCHA<br />
(Office de Coordination des Affaires Humanitaires<br />
de l’ONU)‐HCR (Haut Commissariat des<br />
Nations Unies pour les Réfugiés) ‐NRC qui se<br />
rendait, elle aussi en évaluation dans cette<br />
zone.<br />
Il revient donc aux Institutions et Organismes<br />
compétents de secourir rapidement<br />
cette population rurale, qui a droit à la paix et<br />
au respect de sa dignité, mais devenue vulnérable<br />
à cause des groupes armés. Mais, d’ores<br />
et déjà, le Gouvernement devra assurer la protection<br />
des personnes ainsi que de leurs biens<br />
et restaurer l’autorité de l’Etat dans cette partie<br />
du pays. Tous ces tristes événements se passent<br />
au moment où le diocèse de Butembo‐Beni<br />
clôture célébration de son centenaire d’évangélisation.<br />
A cette occasion, Son Evêque, Monseigneur<br />
Melchisédech Sikuli, a effectué depuis<br />
Septembre 2006 une tournée pastorale dans les<br />
36 paroisses de son diocèse. CDC<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
31
Le cri déchirant d’une femme au nord du Nord-Kivu:<br />
« Le viol et le pillage m’attendent chaque jour au champ »<br />
Une sexagénaire a accepté de nous dire en<br />
ce mois de septembre 2007 la souffrance qu’éprouvent<br />
les femmes dans plusieurs localités<br />
contrôlées par les groupes armés nationaux et<br />
étrangers au nord de la Province du Nord‐Kivu.<br />
Mais, pour sa protection, notre rédaction est obligée<br />
de ne pas diffuser son village ni son identité,<br />
encore moins son image.<br />
Primo, le manque de provisions les oblige<br />
à se rendre chaque matin dans leurs champs, sur<br />
les collines envoisinant leurs villages. Secundo,<br />
ces champs font malheureusement partie des espaces<br />
contrôlés soit par les rebelles Hutus rwandais,<br />
soit par des miliciens Mayi‐Mayi. Tertio, à la<br />
lisière des champs et du village, se postent des<br />
éléments de l’armée régulière: «Les Interhamwe<br />
commencent d’abord par vous piller vos récoltes<br />
dans les champs. Parfois, ils vous violent à deux<br />
ou trois. La maigre récolte qu’ils vous auront laissée<br />
par pitié est par la suite réduite, au profit de<br />
nos propres militaires. Ces derniers, postés à l’entrée<br />
du village, procèdent à la ’déclaration de récolte’,<br />
à l’issue<br />
de la quelle<br />
ils retiennent<br />
le tiers<br />
de votre<br />
butin du<br />
jour. Quelques<br />
fois, eux aussi vous violent », raconte avec<br />
tristesse le dame. «Après un tour dans la discrétion<br />
au centre de santé, vous rentrez bredouille<br />
chez vous, en trompant les enfants, qui attendent<br />
affamés, que vous avez été poursuivie », ajoute‐telle.<br />
« Hélas, le lendemain, vous êtes obligée d’y<br />
retourner, priant Dieu que la journée soit moins<br />
traumatisante », conclut‐elle, devant huit de ses<br />
consoeurs qui ont approuvé son récit…<br />
GM Kamandji<br />
RDC: des femmes en grève de la faim contre<br />
les pillages et viols<br />
11.10.07 | 21h51<br />
Les femmes du village de Luofu, localité<br />
de lʹest de la République démocratique du Congo<br />
(RDC), ont observé une grève de la faim dʹune<br />
semaine pour protester contre les pillages et les<br />
viols quʹelles subissent au quotidien, a‐t‐on appris<br />
jeudi auprès de lʹONG <strong>Caritas</strong>‐RDC.<br />
Autour de ce village reculé du Nord‐Kivu, situé à<br />
120 km au nord‐ouest de la capitale provinciale<br />
<strong>Goma</strong>, 15 cas de viol sont signalés en moyenne<br />
chaque mois, déplore lʹONG catholique dans un<br />
communiqué, après une mission dʹévaluation<br />
réalisée en septembre.<br />
Plusieurs groupes armés locaux ou étrangers<br />
sévissent depuis des années au Nord‐Kivu,<br />
dont la partie sud‐est est depuis la fin août le<br />
théâtre de violents affrontements entre armée<br />
régulière et soldats insurgés. Des centaines de<br />
déplacés de guerre venant du sud se réfugient<br />
régulièrement dans le territoire de Lubero, où se<br />
situe Luofu. Pour les mois de juillet et août, <strong>Caritas</strong><br />
a recensé 113 cas de viol, dont 22 sur des hommes,<br />
parmi les déplacés dans ce territoire.<br />
Les victimes de ces atrocités ne sont pas prises en<br />
charge, faute de structures de santé adéquates et<br />
en lʹabsence dʹagences humanitaires sur place,<br />
selon <strong>Caritas</strong>‐RDC.<br />
ʺNous avons lancé un appel de fonds (...)<br />
afin de venir en aide à ces personnesʺ, a déclaré à<br />
lʹAFP Guy‐Marin Kamandji, chargé de communication<br />
de <strong>Caritas</strong>‐RDC. Les femmes de Luofu ont<br />
organisé une marche de protestation, puis, pendant<br />
une semaine, ont cessé de sʹalimenter, ont<br />
refusé de préparer les repas de leurs familles et<br />
dʹaller travailler dans les champs, selon <strong>Caritas</strong>.<br />
Cʹest ʺla première foisʺ que ces femmes expriment<br />
ʺnon seulement leur indignation, mais aussi leur<br />
impuissance devant une situation insupportableʺ,<br />
selon lʹONG.<br />
Quarante‐six dʹentre‐elles ont été<br />
ʺbrièvement arrêtéesʺ pendant la grève de la faim,<br />
intimidées par les forces de lʹordre, mais nʹont pas<br />
interrompu leur mouvement, souligne <strong>Caritas</strong>.<br />
(Suite à la p. 34)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
32
Nord-Kivu/Diocèse de Butembo-Beni : «Les gens vivent dans<br />
une insécurité perpétuelle », déplore Mgr Sikuli<br />
Interviewé vendredi 21 septembre<br />
2007 par <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Contact, l’Evêque<br />
de Butembo‐Beni, Mgr<br />
Melchisédech Sikuli, a confirmé<br />
la situation humanitaire<br />
dramatique dans son diocèse.<br />
«Vous avez été vous‐même au sud<br />
où, depuis plusieurs années, les<br />
enfants n’ont pas pu aller régulièrement à l’école, puisque<br />
c’est la zone qui est pratiquement investie par nos<br />
frères venus de Rwanda depuis 1994. Ils se sont rendus<br />
maîtres pratiquement de toutes ces régions ».<br />
Conséquences : « Les gens vivent dans une insécurité<br />
perpétuelle, dans les intimidations. Tout ce qu’ils<br />
cultivent est récolté par d’autres personnes ». L’Evêque<br />
a relevé la foi et l’espoir qui habitent cette<br />
population. Cette dernière croit que cette insécurité<br />
devra prendre fin puisqu’il y a eu de nouvelles<br />
Institutions démocratiquement élues.<br />
Contrairement au sud du Nord‐Kivu, la<br />
partie nord de cette province vit une insécurité<br />
permanente, même si des combats n’y sont pas<br />
réguliers. «Même si dans les medias, on ne parle peutêtre<br />
pas chaque jour d’affrontements, mais les gens<br />
vivent dans une insécurité très constante et perpétuelle<br />
: parce que leurs champs ne sont plus les leurs et<br />
leurs enfants ne peuvent pas accéder à l’école. Même<br />
s’ils cultivent, c’est d’autres qui vont récolter. Néanmoins,<br />
ils ne décrochent pas. Ils se disent, plus on<br />
cultive, il restera toujours quelque chose pour eux<br />
aussi, même si les autres leur ravissent leurs récoltes<br />
», a déploré Mgr Sikuli.<br />
Selon lui, cette population réclame la paix et des<br />
Kole/Kasaï Oriental : Une pluie orageuse fait 6 morts et<br />
d’énormes dégâts à Bena - Dibele<br />
Une pluie orageuse<br />
s’est abattue dans la nuit du<br />
dimanche 9 au lundi 10 septembre<br />
2007 sur Bena Dibele,<br />
poste d’encadrement situé à<br />
110 Kms du Territoire de Kole,<br />
dans la Province du Kasaï<br />
Oriental, faisant d’énormes<br />
dégâts, rapporte caritasdev.cd.<br />
L’on y déplore le décès de six<br />
personnes dont 4 enfants, une<br />
femme et un homme, suite à<br />
l’écroulement de leurs maisons,<br />
et quinze blessés. Selon<br />
le Directeur de la <strong>Caritas</strong> Kole,<br />
Abbé Hubert Etambalako, 58<br />
ménages sont sans abris, leurs<br />
maisons ayant été détruites.<br />
Le sinistre bilan fait<br />
état de 30 maisons écroulées et<br />
dix autres qui ont perdu leurs<br />
toitures. Les besoins pour ces<br />
victimes s’expriment en termes<br />
des vivres et non vivres<br />
intrants afin de faciliter l’agriculture qu’ils pratiquent.<br />
Il profite souvent des manifestations publiques<br />
pour demander aux hommes d’Etat de ne<br />
pas décevoir les populations qui les ont élu. Heureusement<br />
que « le soutien de l’Eglise, à travers la<br />
<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, est aussi très visible<br />
», a affirmé l’Ordinaire du lieu. La <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo est intervenue dans ce<br />
sens. «J’exprime la gratitude à tous les bienfaiteurs<br />
qui nous soutiennent à travers cet organe de la CEN‐<br />
CO, et à tous les autres bailleurs et hommes de<br />
bonne foi qui peuvent aider notre population. . Et à<br />
leur non aussi, je leur demande de continuer à nous<br />
assister parce que vous avez vu vous‐même la détresse<br />
qui règne dans cette partie du pays ».<br />
Par ailleurs, Mgr Melchisédech Sikuli a<br />
exprimé un sentiment de gratitude au Seigneur<br />
qui a permis au diocèse de célébrer les 100 ans de<br />
son évangélisation, célébration commencée le 24<br />
septembre 2006 et clôturée le 23 septembre 2007.<br />
Durant toute l’année, il a effectué des visites pastorales<br />
dans toutes les 36 paroisses (trois jours<br />
dans chacune) que compte le diocèse de Butembo‐Beni,<br />
dont certaines sont sur des zones rouges.<br />
Il en a conclu que « l’Eglise est vivante. Elle prend<br />
conscience de son identité. Et nous en avons profité<br />
pour renforcer cette idée là (…) ». Il a aussi relevé<br />
l’impact social de l’évangélisation. « L’Eglise est<br />
présente sur le Territoire du diocèse (formations médicales<br />
et écoles que nous avons). Elles fonctionnent,<br />
certes avec beaucoup de difficultés comme partout,<br />
mais l’impact est très visible », a‐t‐il ajouté.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
33<br />
(bâches, couvertures, ustensiles<br />
de cuisine, savon, habillement,<br />
etc.), mais aussi en intrants<br />
agricoles, fournitures<br />
scolaires et produits pharmaceutiques.<br />
C’est le cri d’alarme<br />
que lance la <strong>Caritas</strong> Kole en<br />
direction de l’Autorité Publique,<br />
des hommes de bonne<br />
volonté et des Structures de<br />
l’Eglise pour une assistance<br />
urgente de ces personnes vul‐
ECHOS DE NOS PARTENAIRES<br />
Directeur National Adjoint de la CDC<br />
Dr Bruno Miteyo élu Vice-président<br />
de <strong>Caritas</strong> Africa<br />
Dr Bruno Miteyo Nyenge, Directeur National<br />
Adjoint de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo, a été élu Vice‐Président de la <strong>Caritas</strong><br />
Africa. C’est l’une des décisions de la réunion<br />
de la Commission Régionale de <strong>Caritas</strong> Africa,<br />
tenue du 10 au 14 septembre 2007 à Lomé.<br />
La nouvelle a été adressée aux Présidents<br />
de toutes les Organisations nationales<br />
Membres par le Président de <strong>Caritas</strong> Africa,<br />
Mgr Cyprian K. Lwanga, dans une correspondance<br />
datée du 15 septembre 2007. « La Commission<br />
régionale a élu Dr Bruno Miteyo aux fonctions<br />
de Vice‐président de <strong>Caritas</strong> Africa, en<br />
conformité avec les statuts de <strong>Caritas</strong> Africa ». La<br />
réunion de Lomé a notamment approuvé le<br />
Plan opérationnel de <strong>Caritas</strong> Africa pour la<br />
période 2007‐2011, pris acte du rapport de passation<br />
de service entre le Secrétaire Exécutif<br />
sortant, M. Nicolas Magloire Hermann Degboué,<br />
et le Secrétaire exécutif ad interim entrant,<br />
M. Jacques Dinan. La Commission régionale<br />
a confirmé la nomination de M. Jacques<br />
Dinan au poste de Secrétaire exécutif ad interim<br />
de <strong>Caritas</strong> Africa jusqu’à la prochaine<br />
Conférence régionale de <strong>Caritas</strong> Africa. M. Jacques<br />
Dinan remplira ses fonctions à partir de<br />
son pays de résidence, l’île Maurice, et des dispositions<br />
ont été prises afin d’assurer le bon<br />
fonctionnement du Secrétariat à Lomé. M. Jacques<br />
Dinan a offert de servir la région sur une<br />
base volontaire sans percevoir de salaire. Il aura<br />
seulement droit au remboursement des frais<br />
de voyage et d’autres dépenses imprévues. La<br />
Commission a accepté l’offre et lui a exprimé la<br />
gratitude de <strong>Caritas</strong> Africa pour son geste de<br />
générosité.<br />
L’élection de Br Bruno Miteyo comme<br />
Vice‐Président de la <strong>Caritas</strong> Africa a réjoui tout<br />
le réseau national de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo, particulièrement son Directeur National,<br />
l’Abbé Jean Muela. Les uns et les autres y<br />
voient le fruit du dynamisme et l’engagement<br />
de ce compatriote, à l’instar de tout le réseau<br />
national de <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo,<br />
engagés résolument au service des plus démunis,<br />
avec la solidarité des Églises‐sœurs du<br />
Nord.<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
RDC: des femmes en grève de la faim contre les pillages et viols<br />
(Suite de la p.32) Des habitants de Luofu ont<br />
aussi fait part à lʹONG du pillage systématique<br />
de leur petit élevage, des récoltes et dʹautres<br />
biens, perpétré depuis plusieurs années par<br />
des rebelles hutus rwandais, des miliciens locaux<br />
Maï Maï mais aussi des militaires de lʹarmée<br />
régulière. Lʹunique centre de santé du village<br />
a été récemment pillé par des rebelles<br />
rwandais.<br />
<strong>Caritas</strong>‐Congo exhorte les autorités<br />
congolaises à ʺprendre au sérieux le cri du<br />
coeur des femmes de Luofu qui ont pris des<br />
risques énormes en protestant bruyamment<br />
contre leurs bourreaux, dans une zone où l’insécurité<br />
règne en permanenceʺ.<br />
bbos/sb/pyj<br />
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-<br />
32784124@7-60,0.html<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
34
Reprise de la coopération fraternelle entre <strong>Caritas</strong>-<br />
Développement Congo et Misereor: accompagnement<br />
stratégique de 8 Bureaux Diocésains de Développement<br />
Après plus de dix ans de rupture et à la suite d’un intense travail de plaidoyer, la Commission<br />
Episcopale <strong>Caritas</strong>‐ Développement (CECD) et MISEREOR/ Allemagne viennent de reprendre leur coopération<br />
fraternelle. La CECD remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la reprise de cette<br />
coopération. Cette reprise est devenue une réalité avec le démarrage du Projet triennal d’accompagnement<br />
stratégique de huit Bureaux Diocésains de Développement (BDD), conduit par le Service de Promotion<br />
du Développement..<br />
L’idée de ce Projet est partie du constat selon lequel la plupart des Bureaux Diocésains de Développement<br />
(BDD) en RDC sont souvent butés aux difficultés qui ne leur permettent pas de conduire leurs<br />
programmes/projets de manière performante, sans doute à cause des facteurs suivants : faiblesses institutionnelles<br />
de leurs organisations ; initiation insuffisante de leurs animateurs aux techniques de management<br />
des organisations ; amateurisme et donc l’insuffisance du professionnalisme de ces animateurs ; insuffisance<br />
d’outils de gestion, ce qui entraîne souvent une transparence insuffisante dans la gestion des ressources mises<br />
à leur disposition ; conflits interpersonnels ou avec d’autres services spécialisés des diocèses; connaissance<br />
limitée des valeurs et principes du partenariat ; etc.<br />
Cette situation pose de sérieux défis aux BDD en termes de leur rôle spécifique aux côtés d’autres<br />
services diocésains, de professionnalisation de la gestion de leurs programmes et de mobilisation de nouvelles<br />
ressources disponibles en RDC (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, Union européenne,<br />
Agences du Système des Nations Unies, Coopérations bilatérales,…) afin de consolider les acquis<br />
de leurs interventions et d’améliorer par le fait même l’impact de leurs interventions sur la réduction<br />
de la pauvreté des communautés locales.<br />
Du choix des diocèses<br />
Les Diocèses suivants ont été choisis dans le cadre de ce projet : Bunia, Butembo‐Beni, Dungu‐<br />
Doruma, Isiro‐Niangara, Kalemie‐Kirungu, Kongolo, Manono et Wamba. Le choix de ces diocèses était<br />
essentiellement lié aux critères suivants : existence d’un minimum de ressources humaines et matérielles;<br />
réelle volonté de s’impliquer dans le processus de revitalisation amorcé depuis juillet 2000 par le Secrétariat<br />
de la CECD (cf. Plan stratégique,…) ; intérêt à vivre et à partager avec d’autres BDD leurs expériences<br />
; souci d’apprentissage en vue d’un changement organisationnel ; préoccupation de centrer le travail<br />
sur les résultats en termes d’amélioration des conditions de vie des populations locales ; diocèses plus ou<br />
moins oubliés par la plupart de partenaires qui interviennent en RDC.<br />
Des objectifs et des résultats attendus du projet<br />
Le projet d’accompagnement stratégique des BDD s’inscrit dans la logique du renforcement des<br />
capacités. De manière spécifique, il vise à renforcer les capacités techniques et institutionnelles des Bureaux<br />
de Développement au niveau national et diocésain pour leur permettre d’accompagner de manière<br />
efficace et efficiente les initiatives locales de développement.<br />
Concrètement, il s’agit de qualifier les BDD pour qu’ils soient capables d’élaborer des projets<br />
convaincants, de gérer dans la transparence les ressources financières qu’ils pourront mobiliser et de<br />
rendre compte à la hiérarchie de l’Eglise et à leurs Partenaires / Bailleurs en produisant régulièrement<br />
des rapports de qualité.<br />
A la fin du projet, les résultats attendus se résument en ces termes : les BDD sont devenus des<br />
organisations performantes qui accompagnent de manière professionnelle les initiatives des communautés<br />
locales par la promotion du travail productif et l’utilisation des approches participatives ; les pratiques de<br />
gestion au sein des Bureaux Diocésains de Développement ont été améliorées, normalisées et maîtrisées à<br />
l’aide des techniques éprouvées et des outils appropriés pour la gestion des ressources humaines, matérielles<br />
et financières ; (Suite en p. 37)<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
35
CORDAID et <strong>Caritas</strong>-Développement Congo déterminées à<br />
améliorer leur partenariat au profit des plus démunis<br />
Le Chef de l’Equipe Amérique Latine –<br />
Afrique de CORDAID (Catholic Organization for<br />
Relief and Development Aid), Mme Edith Boekraad,<br />
s’est entretenu vendredi 19 octobre 2007<br />
avec le Directeur National de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo (CDC), Abbé Jean Muela.<br />
Elle était accompagnée de MM. Koen Versavel et<br />
Koen Wagenbuur, respectivement nouveau Directeur<br />
du Bureau de Représentation de COR‐<br />
DAID à Kinshasa<br />
et Responsable<br />
Financier au siège<br />
de CORDAID à<br />
LaHaye.<br />
Cette séance de travail, tenue au siège de la<br />
CDC à Kinshasa, a connu la participation du Directeur<br />
National Adjoint et de tous les Chefs de<br />
Service de cet organe technique chargé du social<br />
de l’Episcopat congolais.<br />
Pour Mme Edith Boekraad, cette visite<br />
vise l’amélioration des relations entre CORDAID<br />
et la CDC, particulièrement dans l’échange d’informations<br />
et la coordination des actions de ces<br />
deux <strong>Caritas</strong> – sœurs au profit des populations<br />
les plus démunies en République Démocratique<br />
du Congo (RDC). Elle a informé ses interlocuteurs<br />
sur le changement institutionnel intervenu<br />
au sein de CORDAID, conformément à son nouveau<br />
Plan stratégique. C’est ainsi que le travail de<br />
CORDAID tient compte non pas des régions,<br />
mais plutôt des secteurs d’intervention. En RDC,<br />
CORDAID œuvre essentiellement dans les secteurs<br />
de la Santé et du Bien‐Etre, de la Reconstruction<br />
ainsi que de la Réconciliation, avec une<br />
Représentation à Kinshasa et un Bureau technique<br />
à Bukavu.<br />
Complété par ses collaborateurs, l’Abbé<br />
Jean Muela a présenté la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo, les priorités de son Plan Stratégique 2008‐<br />
2012 et le travail qu’elle réalise dans ses trois secteurs<br />
: Urgences, Développement et Santé. Les<br />
deux équipes ont par la suite épinglé des défis à<br />
relever pour l’amélioration de leurs interventions<br />
au profit des populations congolaises vulnérables.<br />
La CDC a plaidé notamment pour le renforcement<br />
des capacités, une plus large couverture<br />
des interventions des Agences du Nord sur l’étendue<br />
du territoire national et la coordination<br />
des informations, essentiellement sur les urgences.<br />
Tout en saluant le soutien substantiel de<br />
CORDAID à la promotion de la Santé, la CDC a<br />
relevé sa faiblesse relative en matière de réponse<br />
aux Appels d’Urgence (E.A) sur la RDC et diffusés<br />
dans le réseau <strong>Caritas</strong> Internationalis.<br />
Le Chef de l’Equipe Amérique Latine –<br />
Afrique de CORDAID a justifié la concentration<br />
des interventions de son Agence par le souci de<br />
l’efficacité face aux moyens disponibles. Elle s’est<br />
dit toutefois consciente de cette disparité et a signalé<br />
que des discussions dans ce sens continuent<br />
au niveau de son Organisation. Par ailleurs,<br />
CORDAID fait un effort pour appuyer ses partenaires<br />
au Congo, en réalisant un travail de lobbying<br />
en Hollande auprès du Gouvernement hollandais<br />
et autres partenaires, y compris au niveau<br />
de l’Union européenne, a‐t‐elle indiqué. « Notre<br />
plaidoyer se fait alors à trois niveaux pour appuyer le<br />
travail au Congo. Le premier résultat est le renforcement<br />
des capacités des partenaires afin qu’ils travaillent<br />
efficacement dans leurs milieux au profit de leurs<br />
populations… », a ajouté Mme Edith Boekraad,<br />
annonçant qu’un plan y relatif est en train d’être<br />
élaboré. Elle a saisi l’occasion pour plaider pour<br />
une présence plus accrue des femmes dans l’équipe<br />
de la CDC. <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
a rappelé que la question du Genre est bien tenue<br />
en compte et s’inscrit même dans le cadre du renforcement<br />
des capacités pour lequel elle continue<br />
à plaider auprès de ses partenaires. Le Directeur<br />
du Bureau de Représentation de CORDAID à<br />
Kinshasa a pour sa part promis de renforcer la<br />
communication entre la CDC et le Bureau chargé<br />
des Urgences de CORDAID, installé à Bukavu,<br />
tout comme en direction du siège en Hollande.<br />
Pour mémoire, lʹengagement de COR‐<br />
DAID dans le secteur de la Santé en RDCongo est<br />
le plus important. Il intervient au niveau de deux<br />
programmes: accès aux soins de santé et lutte<br />
contre le VIH/Sida. En plus de ses fonds propres,<br />
CORDAID collabore avec le Fonds Mondial et<br />
lʹUnion Européenne. Dans ce travail, CORDAID<br />
sʹappuie de manière significative au réseau catholique<br />
<strong>Caritas</strong>/Bureaux Diocésains des Oeuvres<br />
Médicales (BDOM).<br />
La séance de travail s’est achevée dans<br />
une ambiance fraternelle, avec les remerciements<br />
du Directeur National de la CDC pour la participation<br />
de CORDAID à son 2 ème Forum National<br />
tenu en mai 2007. Guy‐Marin Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
36
Christoph Klitsch-Ott : « la <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
est l’un des partenaires les plus importants et les plus<br />
professionnels de la <strong>Caritas</strong> Allemagne en Afrique »<br />
« Nous de la <strong>Caritas</strong> Allemagne, sommes<br />
très contents de notre collaboration avec la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo (CDC). Nous avons parcouru<br />
quand même un bon chemin depuis 17 ans maintenant.<br />
Nous avons investi aussi dans la professionnalisation<br />
de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo, dans<br />
la formation, dans le développement<br />
organisationnel<br />
et on voit maintenant le<br />
fruit de ce travail en commun<br />
». Ces propos sont<br />
ceux de Mr Christoph<br />
Klitsch‐Ott, Responsable<br />
du Département Afrique<br />
et Moyen‐Orient au sein<br />
de la <strong>Caritas</strong> Allemagne,<br />
interviewé par <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Contact<br />
lors du 2 ème Forum National<br />
de la CDC en mai<br />
2007. Il s’occupe aussi<br />
depuis plus de 10 ans des<br />
projets financés par la<br />
<strong>Caritas</strong> Allemagne en République Démocratique<br />
du Congo (RDC). Il a expliqué sa participation<br />
à ces assises, par le fait que, « pour les<br />
activités de la CDC, la <strong>Caritas</strong> Allemagne est le<br />
plus grand bailleur des fonds ». Pour lui, il était<br />
très important, voire « une obligation » de participer<br />
et « même de donner mes contributions et<br />
observations » à cette réunion « qui est très importante<br />
pour la planification et la validation de son<br />
Plan Stratégique pour les année avenir ».<br />
Le Responsable du Département Afrique<br />
et Moyen‐Orient de la <strong>Caritas</strong> Allemagne a<br />
aussi parlé du partenariat de son Agence avec<br />
les autres <strong>Caritas</strong> du Sud : « La CDC est l’un des<br />
partenaires les plus importants pour nous en Afrique,<br />
et même l’un des partenaires les plus professionnels.<br />
Nous avons ainsi demandé à plusieurs<br />
reprises aux membres de nous aider dans d’autres<br />
pays comme au Niger, au Tchad pour travailler<br />
avec nos partenaires de là‐bas ».<br />
Christoph Klitsch‐Ott connaît le Congo<br />
depuis plus de 10 ans, y voyageant une ou<br />
deux fois l’année. Il a justifié l’appui substantiel<br />
de la <strong>Caritas</strong> Allemagne à la CDC par la<br />
stratégie de son Organisation. Le travail avec<br />
les partenaires locaux a commencé en RDC<br />
depuis 1994 à l’Est du pays. Mais, très vite et<br />
avec la <strong>Caritas</strong> nationale et d’autres partenaires,<br />
ce travail s’est étendue jusqu’au centre du<br />
pays, avec de nombreux projets dans le domaine<br />
d’aides d’urgence organisées par la <strong>Caritas</strong><br />
Nationale. Il a souligné par ailleurs que<br />
« la population de l’Allemagne a contribué sensiblement<br />
au financement de ces projets et la bonne<br />
partie de ce que nous avons investi ici vient du<br />
Gouvernement Allemand et de l’Eglise Catholique<br />
de la conférence Episcopale Allemande ».<br />
Guy‐Marin Kamandji<br />
(Suite de la p.35) Reprise de la coopération fratenrlle entre CDC et Misereor...<br />
les techniques d’accompagnement des initiatives des communautés de base ont été améliorées au sein des<br />
Bureaux Diocésains de Développement et des Associations et Initiatives Locales de Développement qu’ils<br />
accompagnent grâce aux approches participatives ; les capacités des BDD en matière de gestion du cycle<br />
de projets, de négociation et de mobilisation des ressources dans le cadre des relations qui les lient à leurs<br />
différents partenaires (Organisations des Eglises sœurs du Nord, Organisations internationales,…) ont été<br />
améliorées à tous les niveaux par la formation continue et les échanges professionnels ; les capacités de<br />
mobilisation des ressources et la visibilité du Service de Promotion du Développement ont été accrues en<br />
vue d’un accompagnement stratégique des BDD(…)<br />
A ce jour, un diagnostic de tous les huit BDD a déjà eu lieu. Mr. Andreas Wienmann, Consultant de<br />
Misereor, a aussi participé au diagnostic à Isiro et à Dungu. Actuellement, le Projet se trouve dans sa<br />
deuxième phase, celle concernant l’accompagnement effectif des BDD dans la mise en œuvre du Plan de<br />
renforcement organisationnel.<br />
Albert Mashika.<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
37
PAM et <strong>Caritas</strong>-Développement Congo pour le désenclavement<br />
de la Province de l’Equateur<br />
Le Directeur Pays et Représentant du<br />
Programme Alimentaire Mondial des Nations<br />
Unies (PAM) pour la RDC,Charles Vincent, et<br />
les Responsables de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo (CDC) ont convenu jeudi 27 septembre<br />
2007 de joindre leurs efforts pour le désenclavement<br />
de la Province de l’Equateur.<br />
Tous ont reconnu<br />
que le<br />
désenclavement<br />
constitue<br />
un frein<br />
pour le développement<br />
de cette province,<br />
riche<br />
en rivières et fleuve, mais, malheureusement<br />
non exploitées pour le transport. « Nous avons<br />
l’idée de construire quelques piroguesbaleinières<br />
à fond plat de 10 à 15 tonnes qui<br />
peuvent aller très loin dans la province », a<br />
déclaré Charles Vincent.<br />
C’est dans ce contexte qu’il a requis la<br />
participation de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo pour la gestion de ces unités de transport<br />
à construire. Il a reconnu le « travail exceptionnel<br />
» que la CDC réalise sur terrain, nonobstant<br />
quelques problèmes dans certains<br />
coins du pays. Il s’est dit ainsi « content de la<br />
collaboration du PAM avec la <strong>Caritas</strong> ».<br />
Au nom de ses collaborateurs, Mgr<br />
Louis Nzala a d’abord relevé l’excellence des<br />
rapports avec le PAM, même au niveau international,<br />
avant de souligner l’action et l’expérience<br />
de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />
pour le désenclavement des villes et territoires<br />
du pays, aux côtés d’autres acteurs au développement.<br />
C’est le cas des bateaux humanitaires<br />
Boboto lors de la guerre entre 1998 et 2003 et<br />
actuellement encore pour la reprise du trafic<br />
fluvial entre Kindu et Ubundu. La CDC et la<br />
<strong>Caritas</strong> Allemagne ont en outre mené des études<br />
pour la réhabilitation du trafic ferroviaire<br />
entre Aketi – Bumba. Tenant compte de l’expérience<br />
et de la capillarité de son Institution,<br />
Mgr Louis Nzala a enfin souligné la volonté de<br />
la CDC de prendre le leadership pour la gestion<br />
de ces unités de transport à construire<br />
pour le désenclavement de la province de l’Equateur.<br />
GM Kamandji<br />
Le Vice–Président de CRS informé du travail de<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
Prendre la température des conditions de<br />
travail de Catholic Relief Services (CRS) et des<br />
rapports avec ses différents partenaires sur le<br />
terrain, c’est l’ un des objectifs de la visite de son<br />
Vice‐Président, Mr Callahan. Ce dernier a tenu<br />
aussi à s’informer sur la situation humanitaire et<br />
les problèmes majeurs des pays de Grands Lacs,<br />
notamment de la RD Congo, afin de bien préparer<br />
le plaidoyer de CRS au profit des populations<br />
concernées auprès du Gouvernement américain.<br />
C’est dans ce contexte qu’il s’est entretenu mercredi<br />
17 octobre 2007<br />
avec la Coordination<br />
Nationale de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
Congo (CDC). Il était<br />
accompagné de<br />
Mmes Dorothy Madison‐Seck<br />
et de Nicole<br />
Poirier, représentant CRS respectivement en<br />
Afrique Centrale et en RDC.<br />
Après avoir écouté ses interlocuteurs et<br />
visité notamment le Kenya, Burundi, Rwanda et<br />
la RDC ( Bukavu et <strong>Goma</strong>), le Vice‐Président de<br />
CRS a relevé des points autour desquels devraient<br />
s’articuler son plaidoyer auprès des Américains:<br />
violences par des groupes armés contre la<br />
population, surtout les femmes et les enfants,<br />
rôle de l’Eglise pour secourir les personnes vulnérables,<br />
lutte contre le VIH/Sida, partenariat avec<br />
l’Eglise locale, vaste étendue de la RDC, souci<br />
populaire de vivre en paix pour mieux produire.<br />
Remerciant ses hôtes, le Directeur de la<br />
CDC a usé d’un adage africain pour conclure:<br />
« Quand on partage une triste nouvelle, on se<br />
sent soulagé », évidemment dans l’espoir de la<br />
solidarité de l’interlocuteur.<br />
GM Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
38
<strong>Caritas</strong> Espagne réaffirme sa coopération fraternelle<br />
avec <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />
Conduite par Mgr Juan<br />
José Omella, Evêque de Calahorra<br />
ainsi que La Calzada‐<br />
Logroño et Président de la<br />
Commission Episcopale de<br />
Pastorale Sociale, la Délégation<br />
de la <strong>Caritas</strong> Espagne a<br />
participé activement au 2 ème<br />
Forum National de la <strong>Caritas</strong>‐<br />
Développement Congo<br />
(CDC), tenu du 16 au 19 mai<br />
2007 au Centre Catholique<br />
Nganda de Kinshasa. Vendredi 25 mai 2007, l’Archevêque<br />
de Kisangani et Président de la Conférence<br />
Episcopale Nationale du Congo (CENCO),<br />
Mgr Laurent Monsengwo, lui a offert un repas<br />
fraternel au Centre Interdiocésain, à la veille de<br />
son retour en Espagne. Le Président de la Commission<br />
Episcopale <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />
(CECD), Mgr Louis Nzala, les Secrétaires Généraux<br />
de la CENCO, Secrétaires Nationaux des<br />
Commissions Episcopales et les Chefs de Service<br />
de la CDC y ont été conviés.<br />
Outre Mgr Omella, la délégation de la <strong>Caritas</strong><br />
Espagne comprenait D. José Luis Pérez Larios<br />
(Directeur de <strong>Caritas</strong> Espagne), P. Carlos<br />
Marcilla, (qui a travaillé longtemps comme missionnaire<br />
à Isiro) et Christina Todeschini<br />
(Responsable du Département RDC). La Délégation<br />
a eu plusieurs séances de travail lors de son<br />
séjour, notamment celle du jeudi 24 mai 2007<br />
avec la Coordination Nationale de la CDC, à son<br />
siège de la commune de Barumbu. Vendredi<br />
18 mai 2007, Mgr Juan José Omella a entretenu les<br />
participants au 2ème Forum National sur “les<br />
défis du partenariat de l’Eglise d’Espagne avec les<br />
Eglises soeurs du Sud”. Se disant heureux de participer<br />
à ces assises, il a souligné que « <strong>Caritas</strong> Espagne<br />
désire continuer son travail de coopération fraternelle<br />
avec <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo. Nos relations<br />
sont vraiment cordiales, animées par un grand<br />
respect et une réelle collaboration. Nous désirons<br />
continuer dans la même ligne ».<br />
Préférant l’expression « coopération fraternelle<br />
» au « partenariat », l’orateur a noté que<br />
celui‐ci plonge ses racines, au point de vue théologique<br />
et spirituel, dans ce comportement divin<br />
qui sait se dépouiller de tout et partager tout avec<br />
celui que ne possède rien. Pour vivre la Coopération<br />
Fraternelle (le « partenariat »), il est absolument<br />
indispensable de reconnaître les hommes et<br />
femmes de l’hémisphère Sud comme des frères et<br />
de soeurs, les voir et les traiter comme des frères<br />
et soeurs, a‐t‐il martelé. Face à la situation de<br />
pauvreté extrême d’un certain nombre de pays<br />
d’Afrique et consciente de sa mission universelle,<br />
l’Eglise en Espagne, essaie de répondre aux défis<br />
qu’ils présentent à travers ses Institutions, parmi<br />
lesquelles se trouve <strong>Caritas</strong>, sans oublier les Œuvres<br />
Pontificales Missionnaires, Manos Unidas, le<br />
Fond de Nouvelle Evangélisation et toute une<br />
variété d’organisations dépendantes des Congrégations<br />
Religieuses et d’autres mouvements chrétiens.<br />
Dans le domaine de la Coopération Internationale,<br />
<strong>Caritas</strong> Espagnole essaie de sensibiliser<br />
les communautés chrétiennes face aux souffrances<br />
des frères et sœurs du Tiers Monde, a poursuivi<br />
Mgr Omella. Elle tâche aussi de s’engager,<br />
par la dénonciation prophétique, contre toutes les<br />
situations d’injustice dans le monde, surtout là où<br />
nos églises sœurs souffrent davantage. Elle tâche,<br />
en outre, de promouvoir un modèle de développement<br />
basé sur la coopération fraternelle et solidaire.<br />
Elle tient compte de l’aspect du codéveloppement<br />
pour éviter que les gens soient<br />
obligés de quitter leurs pays d’origine, leurs familles,<br />
leurs langues et leurs coutumes, à la recherche,<br />
souvent dans des situations très dures,<br />
d’un travail qui leur permette de vivre et de disposer<br />
des moyens de subsistance pour leurs familles<br />
qui attendent leur retour.<br />
Toutes les interventions de <strong>Caritas</strong> Espagne dans<br />
les « pays partenaires » sont orientées par les recommandations<br />
de <strong>Caritas</strong> Internationalis, selon<br />
les désirs des <strong>Caritas</strong> du Sud (en premier lieu par<br />
ceux des <strong>Caritas</strong> Nationales des pays récepteurs),<br />
et suivant les critères des <strong>Caritas</strong> diocésaines en<br />
Espagne, a noté l’orateur. C’est ainsi qu’il a jugé<br />
admirable l’engagement de l’Église au Congo<br />
dans la difficile tâche de maintenir toujours allumée<br />
le flambeau de l’espérance au sein d’un peuple<br />
frappé par les fléaux de la violence, de la<br />
guerre, des déplacements forcés et de la mort. Il a<br />
fini sa communication en assurant ses interlocuteurs<br />
de l’amitié et du désir de <strong>Caritas</strong> Espagnole<br />
de continuer sa relation fraternelle d’amitié et<br />
d’aide avec <strong>Caritas</strong> Congo. GM Kamandji<br />
<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />
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A cause des conflits entre 1990 et 2005 dans 23 pays<br />
Gâchis : 15 ans de guerres ont coûté 300 milliards de<br />
dollars à l’Afrique<br />
Une étude publiée jeudi 11 octobre<br />
2007 par lʹONG britannique Oxfam et deux<br />
groupes qui combattent la prolifération des<br />
armes à feu, Safeworld et lʹInternational Action<br />
Network on Small Arms, démontre l’impact<br />
négatif des guerres sur le développement en<br />
Afrique. Entre 1990 et 2005, 23 pays africains<br />
ont été impliqués dans des conflits. Les auteurs<br />
du rapport évaluent le coût total de ces guerres<br />
à environ 300 milliards de dollars (214 milliards<br />
dʹeuros), a rapporté Todd Pitman d’Associated<br />
Press (AP).<br />
ʺIl sʹagit dʹun énorme gâchis, à peu<br />
près équivalent à lʹaide internationale totale à<br />
lʹAfrique des plus importants donateurs durant<br />
la même périodeʺ, souligne le rapport. Enfin,<br />
constatant quʹenviron 95% des armes utilisées<br />
dans ces conflits sont importées, à commencer<br />
par lʹomniprésente Kalashnikov, les ONG accusent<br />
les acteurs du commerce international<br />
de lʹarmement dʹalimenter les violences. ʺLes<br />
causes originelles des conflits armés en Afrique,<br />
telles que la pauvreté, la mauvaise gouvernance<br />
et lʹinégalité, doivent être prises en<br />
compteʺ, plaident‐elles, ajoutant ironiquement<br />
que ʺces facteurs peuvent en effet conduire à<br />
une augmentation de la demande en armesʺ.<br />
Si lʹAfrique nʹavait été ravagée par de<br />
si nombreux conflits ces 25 dernières années, le<br />
continent aurait pu se muer en un espace de<br />
croissance au lieu dʹêtre le plus pauvre du<br />
monde, font valoir les trois organisations humanitaires<br />
dans ce rapport qui évalue le coût<br />
des guerres à environ 18 milliards de dollars<br />
LU POUR VOUS<br />
(13 milliards dʹeuros) par an (…).<br />
ʺCes sommes sont gigantesques: le prix<br />
que paie lʹAfrique pourrait couvrir le coût de la<br />
résolution de la crise VIH‐SIDA en Afrique ou<br />
fournir une éducation, de lʹeau et de la prévention<br />
et des traitements contre la tuberculose et<br />
la malariaʺ, écrit la présidente du Liberia Ellen<br />
Johnson Sirleaf dans lʹintroduction de lʹétude.<br />
ʺDes milliers dʹhôpitaux, dʹécoles et de routes<br />
pourraient être construites.ʺ(…).<br />
En moyenne, les économies des pays<br />
africains en proie aux conflits ont perdu 15<br />
points de croissance pendant la période des<br />
combats, selon ce rapport, qui se base sur les<br />
prévisions de croissance quʹauraient eues ces<br />
pays hors conflit. Par exemple, pendant la<br />
guerre en Guinée‐Bissau de 1989 à 1999, les<br />
prévisions tablaient sur un taux de croissance<br />
de 5%. En dix ans, lʹéconomie de ce pays a<br />
pourtant enregistré un recul de 10%. ʺCette<br />
méthodologie aboutit presque certainement à<br />
une sous‐estimationʺ, relèvent les ONG dans<br />
un communiqué conjoint. ʺElle nʹinclut pas<br />
lʹimpact économique sur les pays voisins, qui<br />
pourraient souffrir dʹune insécurité politique<br />
ou dʹun afflux soudain de réfugiés. Lʹétude ne<br />
couvre que les périodes de véritables combats,<br />
mais certains coûts de la guerre, comme des<br />
dépenses militaires accrues et une économie<br />
mise à mal, persistent longtemps après la fin<br />
des combatsʺ. Le rapport ne traite pas du cas<br />
de la Somalie, pour laquelle aucune statistique<br />
nʹest aujourdʹhui disponible.<br />
CDC/AP<br />
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