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Bulletin Version finale - Caritas Goma

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Numéro double 008-009<br />

Mai— Octobre 2007<br />

<strong>Bulletin</strong> trimestriel de liaison du Réseau <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et<br />

ses partenaires de l’ONU au chevet<br />

des ménages refoulés d’Angola<br />

Pp. 4-5<br />

Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les partenaires<br />

réaffirment leur volonté pour une lutte commune contre le<br />

VIH/Sida en RDC<br />

Pp.8-9<br />

Reprise de la coopération fraternelle entre <strong>Caritas</strong>-<br />

Développement Congo et Misereor: accompagnement stratégique<br />

de 8 Bureaux Diocésains de Développement<br />

p.35,37<br />

Le Plan Stratégique<br />

2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />

Congo adopté par son<br />

2ème Forum National<br />

pp.14, 16<br />

Diocèse de Butembo-Beni:<br />

situation humanitaire<br />

dramatique à cause<br />

des pillages, viols et<br />

tueries dans l’impunité<br />

p.24-25


Éditorial<br />

♦ « S’engager » au service des plus démunis………………………………………….3<br />

A la Une :<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et ses<br />

partenaires de l’ONU au chevet des ménages<br />

refoulés d’Angola...……………4‐5<br />

Activités de la Coordination Nationale<br />

♦ Les Evêques de la Commission Episcopale<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement informés<br />

sur les activités de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo………………….6<br />

♦ Des leaders des communautés de base<br />

formés par la CDC ……………………....6<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a participé<br />

à la production du Draft final de<br />

Prospectus des APPs Provinciales……. 7<br />

♦ Les Evêques catholiques, le Gouvernement<br />

et les partenaires réaffirment leur<br />

volonté pour une lutte commune contre<br />

le VIH/Sida en RDC…………………...8‐9<br />

♦ Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience<br />

sexuelle à l’âge moyen de 15 ans<br />

avec un minimum de 8 ans…...10,11, 19<br />

♦ 4 diocèses et 2 Congrégations du Katanga<br />

formés sur la gestion d’un projet d’intégration<br />

des handicapés physiques... 10<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et <strong>Caritas</strong><br />

Belgique engagées contre l’insécurité<br />

alimentaire à Kananga, Kinshasa et Basankusu………………………….12,<br />

13, 17<br />

♦ Le Plan Stratégique 2008‐2012 de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo adopté par<br />

son Le 2ème Forum National ..…....14, 16<br />

♦ Le Nonce Apostolique en RDC satisfait<br />

du travail réalisé par la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo...…………..…..15<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo assiste<br />

854 ménages victimes des affrontements<br />

de Katanda……….……………………...15<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a participé<br />

au 1er Forum social congolais……..17<br />

♦ EDS: <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

chargée de la formation des conseillers<br />

et des laboratins……..……..…………...18<br />

Nouvelles des <strong>Caritas</strong> diocésaines<br />

♦ <strong>Caritas</strong> Kisangani: assistance aux élèves<br />

et malades démunis……..……………...19<br />

♦ Assistance aux déplacés et projets de<br />

développement se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

<strong>Goma</strong>...20, 21, 24, 25<br />

♦ Lutte contre le VIH/Sida par le BDOM<br />

Buta: un engagement à soutenir…...….22<br />

♦ Le Fonds Social confie l’électrification de<br />

Walungu au BDD/Bukavu……………..22<br />

♦ <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo résoud<br />

les problèmes d’eau potable à l’Hopital<br />

Général de Référence et ses environs……………………………….……...23<br />

♦ 1.200 ménages victimes des inondations<br />

Sommaire<br />

assistés par la <strong>Caritas</strong> Manono………..25<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

2<br />

♦<br />

♦<br />

♦<br />

♦<br />

<strong>Caritas</strong> Tshumbe: réhabilitation nutritionnelle<br />

et relance agricole pour 3.795<br />

familles………..…....................................26<br />

BDD Buta: 150 tonnes de riz attendus,<br />

mais comment commercialiser………..27<br />

Lutte contre la malnutrition par la <strong>Caritas</strong><br />

Kongolo: ………..…………………...27<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia engagée<br />

dans l’auto‐prise en charge de la population<br />

démunie……………..……………..28<br />

Appel à l’aide<br />

♦ Equateur: des enfants de pugmées réclament<br />

la gratuité de l’enseignement fondamental………………………………..29<br />

♦ Mgr Fulgence Muteba plaide pour la<br />

population de Kilwa‐Kasenga………..29<br />

♦ Butembo‐Beni: situation humanitaire<br />

dramatique à cause des pillages, viols et<br />

tueries dans l’impunité…………….30‐31<br />

♦ Cri déchirant d’une femme au nord du<br />

Nord‐Kivu: « Le viol et le pillage m’attendent<br />

chaque jour au champ »…… .32<br />

♦ RDC: des femmes de Luofu en grève de<br />

la faim contre les pillages et viols…32‐34<br />

♦ Butembo‐Veni: « Les gens vivent dans<br />

une insécurité perpétuelle », déplore<br />

Mgr Sikuli……………………………. 33<br />

♦ Kole:Une pluie orageuse fait 6 mort et<br />

d’énormes dégâts à Bena‐Dibele……...33<br />

Echos de nos partenaires<br />

♦ Dr Bruno Miteyo élu Vice‐Président de<br />

<strong>Caritas</strong> Africa………................................34<br />

♦ Reprise de la coopération fraternelle entre<br />

la <strong>Caritas</strong>‐Dveloppemen Congo et<br />

Misereor……………………………..35, 37<br />

♦ CORDAID et <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo déterminées à améliorer leur partenariat<br />

au profit des plus démunis…..36<br />

♦ « La <strong>Caritas</strong>‐Déveeloeppement Congo<br />

est l’un des partebares les plus importants<br />

et les plus professionnels de la <strong>Caritas</strong><br />

Allemagne en Afrique »………….37<br />

♦ PAM et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

pour le désenclavement de la Province<br />

de l’Equateur…………………………... 38<br />

♦ Le Vice‐Président de CRS informé du<br />

travail de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo………………………………….. 38<br />

♦ <strong>Caritas</strong> Espagne réaffirme sa coopération<br />

fraternelle avec <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo……………………………………39<br />

LU POUR VOUS<br />

♦ Gâchis: 15 ans de guerres ont coûté 300<br />

milliards de dollars à l’Afrique…..….40


EDITORIAL<br />

« S’engager » au service des plus démunis<br />

Etre au service des plus démunis, voilà<br />

une tâche immense qui exige plus qu’une simple<br />

« implication ». Il faut un véritable<br />

« engagement », tant au niveau des responsables<br />

nationaux et diocésains, paroissiaux et de<br />

communautés ecclésiales vivantes de base de<br />

notre Eglise qu’à celui de divers autres partenaires<br />

publics et privés. Le Secrétaire Général<br />

de la Conférence Episcopale Nationale du<br />

Congo (CENCO) l’a souligné mercredi 15 août<br />

2007 lors de la recollection qu’il a animée au<br />

centre Nganda à l’intention des agents de la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo (CDC). Sous le<br />

thème « Repartir du Christ pour être témoin de<br />

l’Amour », l’Abbé Léonard Santedi a indiqué à<br />

ses interlocuteurs qu’il revient aux chrétiens de<br />

connaître, aimer et imiter le Christ pour transformer<br />

notre société.<br />

L’orateur a invité son auditoire à être<br />

rattaché au Christ pour devenir des témoins de<br />

l’amour au quotidien. Cette tâche noble et délicate<br />

nécessite de l’audace, de la ténacité, mais<br />

surtout l’engagement au profit de son prochain,<br />

dans une spiritualité de communion. Mr<br />

l’Abbé Santedi a exploité la parabole du Bon<br />

Samaritain pour faire passer cette recommandation<br />

de Notre Seigneur Jésus‐Christ à la famille<br />

de la Coordination Nationale de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo, qui l’a très bien<br />

accueillie, retrouvant aussi avec plaisir les exhortations<br />

du Pape Benoît XVI dans son Encyclique<br />

« Deus <strong>Caritas</strong> Est » qu’ils ont eu à méditer<br />

progressivement lors de leur rencontre spirituelle<br />

hebdomadaire. Le Nonce Apostolique<br />

en RDC le leur a rappelé au cours de sa visite.<br />

Ce témoignage de l’amour du Christ<br />

pour le développement et la paix, thème du<br />

2 ème Forum national de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo, est visible dans les<br />

différentes interventions de ce réseau national,<br />

opérationnel dans tous les 47 diocèses que<br />

compte le pays. Ce numéro double n°008‐009<br />

de <strong>Caritas</strong>‐Développement Contact s’évertue à<br />

passer en revue celles nous rapportées par<br />

quelques‐unes de nos Structures diocésaines<br />

réalisées au cours de ce dernier semestre.<br />

C’est le cas de cet Appel d’Urgence (EA)<br />

lancé par la <strong>Caritas</strong> Internationalis en vue de<br />

solliciter une assistance humanitaire en faveur<br />

des populations meurtries par les pillages,<br />

viols et tueries au nord de la province du<br />

Nord‐Kivu. C’est aussi cette assistance aux ménages<br />

expulsés de l’Angola, réalisée avec l’appui<br />

des Agences du Système de l’ONU, laquelle<br />

se poursuit en partenariat avec la <strong>Caritas</strong><br />

Allemagne afin de couvrir plusieurs autres<br />

milliers des compatriotes en situation difficile à<br />

Luebo et Luiza.<br />

L’engagement en faveur des plus démunis<br />

a poussé les Structures diocésaines du réseau<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo à réaliser<br />

plusieurs autres projets dans leurs ressorts respectifs,<br />

avec l’appui de divers partenaires. Ce<br />

bulletin de liaison vous présente notamment<br />

les activités dans les domaines des urgences,<br />

mais aussi de promotion du développement et<br />

de la santé déployées dans les diocèses de Buta,<br />

Kongolo, Manono, Kisangani, Kananga,<br />

Kinshasa, <strong>Goma</strong>, Tshumbe, Mbuji‐Mayi, Luebo,<br />

Luiza, Basankusu.<br />

Dans cette panoplie d’activités, il y a lieu<br />

de souligner la consolidation de la lutte contre<br />

le VIH/Sida que les Evêques catholiques du<br />

Congo mènent au pays, effort que le Gouvernement<br />

salue. L’engagement des diocèses de<br />

<strong>Goma</strong> et de Buta en cette matière sont épinglés<br />

dans ce bulletin. Comme les autres Structures<br />

de la Société Civile congolaise sélectionnées, la<br />

CDC vient également de finaliser la rédaction<br />

de l’Analyse Participative de la Pauvreté (APP)<br />

pour la Province Orientale et l’Equateur.<br />

Par ailleurs, plusieurs partenaires de la<br />

CDC ont eu des séances de travail avec sa<br />

Coordination Nationale. L’on pourrait citer<br />

notamment <strong>Caritas</strong> Espagne, CAFOD, COR‐<br />

DAID, CRS, mais également le PAM, l’Ambassade<br />

d’Espagne et le Ministère des Affaires<br />

Humanitaires. En outre, Misereor renoue son<br />

partenariat avec la CDC, qui a pris part au 1er<br />

Forum social congolais•<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

3


A LA UNE<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

et ses partenaires de l’ONU au chevet<br />

des ménages refoulés d’Angola<br />

Après l’aide humanitaire d’urgence<br />

qu’elles ont distribuée du 16 au 22 juillet 2007 à<br />

3.418 ménages refoulés d’Angola, la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo et ses structures diocésaines<br />

de Luebo et de Luiza, en collaboration<br />

avec Kananga, sont en pleine distribution de<br />

l’aide non alimentaire aux refoulés expulsés de<br />

l’Angola vers la RDC depuis le mois de juin<br />

2007. C’est dans ce cadre que l’UNICEF a donné<br />

une aide de 50 tonnes de kits en non vivres.<br />

Le coût de la logistique (transport et distributions)<br />

a été pris en charge par la <strong>Caritas</strong> Allemagne,<br />

a annoncé Blaise Mbo, Chargé des Projets<br />

à la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, lundi<br />

15 octobre 2007.<br />

Cette assistance est distribuée dans les diocèses<br />

de Luiza (Luiza‐Cité, Cité de Wikongo,<br />

Luambo et Mbangu, Kalamba Mbuji, ndombi)<br />

et de Luebo (Kamako et Sumbula). Il s’agit là<br />

des sites qui ont fait l’objet de l’évaluation avec<br />

les Nations Unies, mais également ceux qui<br />

n’avaient pas été secourus par la première aide,<br />

ayant un nombre élevé des femmes et enfants.<br />

et dont les frais de transport et de distribution<br />

ont été assurés par le Bureau de Coordination<br />

Mgr Léonard Kasanda, Evêque du diocèse de Luiza, remettant<br />

le kit à une femme refoulée avec son enfant, en<br />

présence, de g à d, du Président local du Comité des<br />

Refoulés, de la Logisticienne de la <strong>Caritas</strong> Luiza, du Chargé<br />

de Projet de la CDC, d’un journaliste local, de la Déléguée<br />

des Affaires Sociales, de la Police, de la Direction<br />

Générale Migration et d’un distributeur<br />

des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA).<br />

Destinée initialement à 2.100 ménages de<br />

la deuxième vague de ces expulsions, cette aide<br />

du mois de juillet dernier a servi en réalité<br />

3.418 familles, sans distinction de religion, de<br />

race, ni de tribu.<br />

La première distribution a concerné l’axe<br />

Kamako (dans le diocèse de Luebo) et celui de<br />

Luiza (à 215 Kms de Kananga) ainsi que toutes<br />

les paroisses environnantes (notamment les<br />

paroisses de Luiza, Luambo, Tshibala, Kalomba,<br />

Dimbandishi, Wikongo, Nguema, Lueta).<br />

Ces compatriotes ont ainsi reçu une aide<br />

en médicaments, kits des ménages<br />

(couvertures, jerricans pour conservation<br />

d’eau, marmites, biscuits vitaminés, savons<br />

pour la lessive, etc) et bâches, fournie respectivement<br />

par l’Organisation Mondiale de la<br />

Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour<br />

l’Enfance (UNICEF) et le Haut Commissariat<br />

des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR),<br />

Par ailleurs, les vivres ayant fait cruellement<br />

défaut lors de l’assistance susmentionnée,<br />

la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo (CDC)<br />

continue de lancer pour sa part un appel pour<br />

la mobilisation de fonds auprès des autres<br />

membres de <strong>Caritas</strong> Internationalis et pourquoi<br />

pas de la communauté humanitaire en RDC.<br />

Les personnes refoulées arrivent dans un<br />

état piteux et déclarent avoir été brutalisées<br />

lors de l’expulsion de l’Angola. Elles arrivent<br />

démunies de tout. Quant au profil, c’est une<br />

population à dominance jeune dont l’âge varie<br />

entre 17 et 35 ans .<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

4<br />

(Suite en p.5)


Des cas d’accouchement et des explorations<br />

corporelles des femmes en cours de route ont<br />

été également signalés.<br />

permanents vers l’Angola. L’agriculture pour<br />

l’axe du diocèse de Luiza et la réhabilitation<br />

des routes par la méthode HIMO (Haute Intensité<br />

de la Main‐d ’oeuvre) pour l’Axe Tshikapa<br />

sont les activités qui pourraient permettre cette<br />

réinsertion.<br />

Les besoins les plus ressentis sont les<br />

vivres, l’eau potable, l’habillement, les médicaments,<br />

la protection contre les intempéries, les<br />

équipements ménagers.<br />

D’après les équipes de <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo sur terrain, la grande<br />

préoccupation demeure la réinsertion durable<br />

des ces gens pour empêcher des mouvements<br />

Equipe diocésaine de la <strong>Caritas</strong> Luebo<br />

Une file des bénéficiaires en attente devant<br />

la paroisse de Kamako<br />

Il sied de souligner que l’aide apportée n’a pas<br />

couvert tous ces refoulés. Car, les victimes de<br />

cette troisième vague de ces refoulements<br />

d’Angola sont estimées à 15.000 ménages. Et,<br />

apparemment, le phénomène est encore loin de<br />

s’arrêter! Ce qui exige à la fois une solution<br />

politico‐diplomatique et humanitaire de ces<br />

refoulements.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

CARITAS - DEVELOPPEMENT CONTACT<br />

Editeur-Responsable:<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo (CDC)<br />

Rédacteur en Chef:<br />

Guy-Marin Kamandji<br />

Comité de Rédaction:<br />

Abbé Jean Muela, Dr Bruno Miteyo,<br />

Albert Mashika, Dr Emmanuel Mbuna,<br />

Guy-Marin Kamandji<br />

Rédaction centrale<br />

Guy-Marin Kamandji, Marie-Marguerite<br />

Djokaba (Stagiaire FCK)<br />

Correspondants occasionnels<br />

Abbé Oswald Musoni, Abbé Edouard Makimba,<br />

Albert Mashika, Jean de Dieu Kayala,<br />

Dr Félicien Mona<br />

Mise en page:<br />

Guy-Marin Kamandji<br />

Photographie:<br />

Guy-Marin Kamandji<br />

Adresse:<br />

Avenue Basoko n° 26, Commune de<br />

Barumbu, Kinshasa<br />

B.P.: 3258 Kinshasa I<br />

République Démocratique du Congo<br />

E-mail: communication@caritasdev.cd<br />

Tél.: +243 998 45 60 39,<br />

+243 9999 46 919, +243 81 526 17 83<br />

Site web: www.caritasdev.cd<br />

Impression<br />

Imprimerie C.I.C.M./KINSHASA<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

5


ACTIVITES DE LA COORDINATION NATIONALE<br />

Les Evêques de la Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>-<br />

Développement informés sur les activités de la <strong>Caritas</strong>-<br />

Développement Congo<br />

La Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement (CECD) a tenu sa réunion statutaire<br />

du 21 au 23 juin 2007 dans la salle de<br />

conférence de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo (CDC). Les Evêques membres de ladite<br />

commission se sont penchés sur plusieurs<br />

points relatifs au fonctionnement de cet organe<br />

chargé du social de l’Episcopat congolais,<br />

pour lesquels ils ont donné leurs orientations.<br />

Ils ont été ainsi informés sur le Plan<br />

Stratégique 2008‐2012 de la CDC adopté par les<br />

participants à son 2 ème Forum National en mai<br />

2007 (dans leurs volets Urgences, Développement,<br />

Santé et Revitalisation) et sur les activités<br />

réalisées au premier semestre 2007 par les Services<br />

et Cellules d’appoint de la CDC. Leurs<br />

animateurs ont aussi présenté les difficultés<br />

rencontrées et les perspectives pour le second<br />

semestre de l’année. Ils ont répondu aux préoccupations<br />

des membres de la CECD. L’occasion<br />

a été propice pour rendre compte de la<br />

mission de solidarité et de redynamisation de<br />

la CECD dans les diocèses de l’Est.<br />

Au nom de ses collègues, le Président de la<br />

CECD a félicité la Coordination Nationale et<br />

les responsables des Services et Cellules de la<br />

CDC, en les encourageant à abattre un travail<br />

toujours plus performant au service des plus<br />

démunis.<br />

A l’exception de l’Evêque de Luiza,<br />

empêché, les quatre autres membres de la<br />

CECD ont participé à cette réunion. Il s’agit de<br />

leurs Excellences Messeigneurs Louis Nzala,<br />

Evêque de Popokabaka, Administrateur Apostolique<br />

d’Idiofa et Président de la CECD ; Ferdinard<br />

Maemba, Evêque de Lolo ; Janvier Kataka,<br />

Evêque de Wamba et Jean‐Pierre Tafunga,<br />

Evêque d’Uvira.<br />

GM Kamandji<br />

Monitoring et évaluation de la Stratégie pour la Croissance et la Réduction<br />

de la Pauvreté (SCRP) en RDC :<br />

Des leaders des communautés de base formés par la CDC<br />

C onsolider<br />

les capacités des communautés<br />

locales et des organisations de la<br />

société civile qui les accompagnent, en vue de<br />

s’approprier la Stratégie pour la Croissance et<br />

la Réduction de la Pauvreté (SCRP ), est l’objectif<br />

global de la 2ème phase du séminaire‐ atelier<br />

organisé du 21 au 22 juin 2007 à Kinshasa.<br />

Cette formation des leaders des communautés<br />

de base et des membres du core‐group » venaient<br />

aussi d’être organisée dans les diocèses<br />

de Kisangani, <strong>Goma</strong> et Bukavu.<br />

Pour les Organisateurs, les communautés<br />

de base et les membres de core groups devront<br />

s’impliquer dans le suivi et évaluation de<br />

la mise en œuvre de la SCRP par le contrôle<br />

citoyen de l’action publique, par la participation<br />

au processus budgétaire et à travers des<br />

actions de plaidoyer et de lobbying.<br />

Cette étape s’inscrit dans la seconde<br />

phase du projet d’appui à la responsabilisation<br />

des communautés locales en vue du suivi et<br />

évaluation de la SCRP que la <strong>Caritas</strong>‐ Développement<br />

Congo conduit avec l’appui financier<br />

de CAFOD.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

6


Analyses Participatives de la Pauvreté :<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo a participé à la production du<br />

Draft final de Prospectus des APPs Provinciales<br />

Les prospectus de l’Analyse Participative<br />

de la Pauvreté (APP) pour les onze provinces<br />

de la RDC ont été remis en début septembre<br />

2007 à l’Unité de Pilotage du processus de<br />

l’élaboration de la Stratégie de la réduction de<br />

la Pauvreté (UPPE‐SRP), après leur rédaction<br />

par les Structures de la Société Civile, sous la<br />

direction technique du SDD.<br />

Pour assurer la bonne élaboration de<br />

ces prospectus, un atelier éditorial des APPs<br />

Provinciales s’est ouvert ce mardi 03 juillet<br />

2007 au Centre Liloba de Kinshasa. Chacune de<br />

dix structures de la Société Civile ayant mené<br />

les consultations participatives sur la pauvreté<br />

dans les onze provinces de la RDCongo ont<br />

pris part à ces assises à travers deux experts.<br />

Cet atelier de trois jours a visé à produire, de<br />

façon collective, le draft final de Prospectus de<br />

chaque APP provinciale. <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo (CDC), qui a mené les<br />

consultations participatives de la pauvreté<br />

dans la Province Orientale et de l’Equateur y a<br />

participé. Louis Orion Dradjo, la Sœur Cathérine<br />

Monokwane, secondés par Godé Pindi ont<br />

élaboré l’APP de la Province Orientale ; tandis<br />

que Mlle Jeanne‐Marie Abanda et Mr Guy‐<br />

Marin Kamandji se sont chargé de la rédaction<br />

de l’APP de l’Equateur.<br />

Cet atelier a été organisé par Social<br />

Direct Development (SDD), une Organisation<br />

britannique. Elle a reçu mandat de DFID<br />

(Coopération britannique) pour appuyer l’Unité<br />

de Pilotage du Processus d’Evaluation de la<br />

Stratégie de la Réduction de la Pauvreté<br />

(UPPE‐SRP) à travailler avec les structures<br />

ayant conduit les consultations participatives<br />

pour la finalisation du DSCRP (Document de<br />

Stratégie de Croissance et de Réduction de la<br />

Pauvreté). Le SDD bénéficie de l’appui logistique<br />

de SERACOB (Service de Renforcement<br />

des Capacités et des Appuis aux Communautés<br />

de Base en Afrique Centrale) au niveau national.<br />

Georges Tshionza, Consultant du SDD,<br />

a indiqué que cet atelier a visé à « produire les<br />

documents qui peuvent permettre aux décideurs de<br />

comprendre différents aspects de pauvreté, spécifiques<br />

à chaque province, et qui peuvent nécessiter<br />

des solutions particulières à ces provinces là, tout<br />

en tenant compte des liens de ces problèmes au niveau<br />

national ».<br />

Pour rappel, chacune de dix structures<br />

venait de réaliser en juin 2007 un draft du prospectus<br />

de l’APP provincial. Il s’agit de BEED,<br />

COPEMECO, BERCI, SERACOB, Amis de la<br />

Santé, Facilitas Consulting, ICG, CNONGD,<br />

AFAD et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo.<br />

Les APPs Provinciales résument en fait la volonté<br />

de la population. Elles présentent chaque<br />

Une partie d’experts-rédacteurs des APP provinciales, à<br />

l’issue de l’atelier éditorial au Centre Liloba à Kinshasa<br />

province, tout en résumant les données recueillies<br />

lors des consultations participatives. Ce<br />

résumé concerne la perception et les problèmes<br />

majeurs de la pauvreté dans chaque province,<br />

les racines de la pauvreté, la diversité et vulnérabilité,<br />

les stratégies de survie ainsi que les<br />

voies de sorties.<br />

Tous ces éléments sont déjà coulés<br />

dans le DSCRP National. « Mais, c’est volumineux<br />

; difficile à digérer. D’où, il faut produire des<br />

documents de plaidoyer, c’est‐à‐dire, définir en<br />

quelques pages ce que la population a dit. Voilà notre<br />

travail », a précisé Georges Tshionza Mata.<br />

Cet atelier bénéficie de la facilitation de l’Equipe<br />

Technique dirigée par Rachel Waterhouse<br />

et Georges Tshionza, tous deux Consultants<br />

de SDD. Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

7


Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les<br />

partenaires réaffirment leur volonté pour une<br />

lutte commune contre le VIH/Sida en RDC<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo a présenté<br />

vendredi 6 juillet 2007, au Centre Interdiocésain,<br />

la synthèse des rencontres provinciales<br />

des Eveques dans le cadre de la lutte<br />

contre le VIH/Sida. Cette matinée d’échange<br />

s’est tenue en marge de la réunion ordinaire<br />

des Evêques. Elle a ainsi connu la participation<br />

active tant des Evêques de la RDCongo, de plusieurs<br />

partenaires et experts du secteur que de<br />

trois membres du gouvernement, en raison de<br />

leur contribution dans la lutte à mener. Il s’agit<br />

des Ministres de l’Information, de la Santé et<br />

de l’Education Primaire, Secondaire et Professionnelle.<br />

La séance a été présidée par Mgr<br />

Laurent Monsengwo, Archevêque de Kisangani<br />

et Président de la Conférence Episcopale<br />

Nationale du Congo (CENCO). Elle a été organisée<br />

avec l’appui financier de CORDAID<br />

Pays‐Bas et s’est réalisée sous la modération du<br />

Docteur Georges TIENDREBEOGO.<br />

Objectifs de la rencontre : évaluer le niveau<br />

d’avancement des activités de lutte contre<br />

le VIH/SIDA dans le réseau catholique en RDC,<br />

dégager des options fondamentales en rapport<br />

avec la problématique du SIDA à partir des<br />

constats faits lors des rencontres provinciales<br />

des Evêques ; s’accorder sur les termes de collaboration<br />

entre l’Eglise et l’Etat en matière de<br />

lutte contre le VIH/SIDA.<br />

Pour rappel, ces rencontres provinciales<br />

ont permis de faire un état de lieu, de proposer<br />

un modèle type multisectoriel de lutte et<br />

de cerner la vision de l’église dans la lutte<br />

contre le VIH/SIDA. Elles se sont réalisées<br />

conformément aux recommandations du Comité<br />

Permanent réuni du 7 au 9 décembre<br />

2006. Il avait chargé la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo d’organiser en marge des Assemblées<br />

provinciales des Evêques une session de deux<br />

jours avec eux et les responsables des Bureaux<br />

Diocésains des Oeuvres Médicales (BDOM)<br />

pour faire une évaluation de l’action de l’Eglise<br />

dans le cadre de lutte contre le VIH/Sida ainsi<br />

que sur le partenariat avec l’Etat dans ce domaine.<br />

Ces rencontres ont bénéficié de l’appui<br />

financier de CORDAID. Mais, l’ensemble de ce<br />

travail a connu la collaboration des autres partenaires<br />

de la CDC, en l’occurrence le PNMLS,<br />

l’ONUSIDA, CARDAID‐BAS, l’Ecole de Santé<br />

De g. à dr., Mgr Monsengwo, suivi des ministres de la Santé, de l’Information, de l’Enseignement Primaire,<br />

Secondaire et Professionnel, ainsi que de Mgr Tharcisse Tshibangu<br />

Publique de l’Université de Kinshasa et des<br />

Facultés Catholiques de Kinshasa.<br />

Les résultats issus de ces rencontres<br />

provinciales indiquent que les Evêques sont<br />

conscients de la problématique du VIH/SIDA<br />

et tiennent résolument à ce que tous les services<br />

de l’Eglise s’investissent dans la lutte. Pour<br />

les Evêques, la lutte doit être humanisante et<br />

doit tenir compte du contexte africain et de la<br />

culture de chaque peuple. La lutte contre le<br />

VIH/SIDA ne doit pas être isolée de la lutte<br />

contre la maladie en général, car les autres maladies<br />

tuent autant que le SIDA. (Suite en p.9)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

8


Les Evêques catholiques, le Gouvernement et les partenaires réaffirment<br />

leur volonté pour une lutte commune contre le VIH/Sida en RDC<br />

(Suite de la page 8) Il y a nécessité,<br />

pour eux, d’améliorer la pédagogie de la communication<br />

pour éviter toute interprétation<br />

erronée par rapport à la position de l’Eglise en<br />

matière de prévention contre la maladie du<br />

SIDA et d’intégrer un module sur le VIH/SIDA<br />

dans le cursus de la formation initiale des<br />

agents pastoraux. Il y a aussi nécessité de redynamiser<br />

la pastorale d’accompagnement des<br />

malades.<br />

Par rapport à l’Etat congolais, le rapport<br />

établi par le Service de Promotion de la<br />

santé de la <strong>Caritas</strong> –Développement Congo<br />

souligne que le paquet d’activités de lutte<br />

contre le VIH SIDA n’est d’application que<br />

dans quelques grandes villes du pays. Ce qui<br />

dénote un manque d’équité dans la prise en<br />

charge des personnes infectées ou affectées par<br />

la maladie du SIDA, insuffisance de stratégies<br />

pour protéger la cuvette d’espoir (tranche<br />

d’âge de 5 – 14 ans), manque de restitution à la<br />

base des différents rapports d’évaluation des<br />

grands financements dans le secteur de la<br />

santé et plus particulièrement dans le cadre<br />

du VIH/ SIDA, et insuffisance d’informations<br />

sur le niveau d’avancement de la recherche en<br />

Mme Thérèse Tshitende du Service de Promotion de<br />

la Santé présentant les résultats des enquêtes à l’assistance<br />

RDC.<br />

Les trois membres du Gouvernement<br />

ont chacun précisé la contribution de leurs<br />

ministères dans la lutte contre le VIH‐Sida,<br />

avant de répondre aux préoccupations des<br />

Evêques, qu’ils ont remercié pour l’opportunité<br />

leur offerte pour une synergie face à cette pandémie.<br />

Les travaux se sont poursuivis par les<br />

interventions d’autres partenaires et experts<br />

qui ont démontré des résultats effrayants et la<br />

nécessité de renforcer la lutte.<br />

Les échanges du 6 juillet ont dégagés des<br />

constants. La réponse de l’église fasse à l’épidémie<br />

du SIDA est de plus en plus organisée.<br />

L’Eglise veut élargir sa vision en matière de<br />

lutte contre le VIH/SIDA, mais en basant son<br />

action sur les aspects éthiques et pastoraux. Les<br />

différents messages en rapport avec la lutte<br />

contre le SIDA passent très difficilement, à<br />

cause entre autre : de la pollution du milieu<br />

médiatique, la pauvreté et l’écart entre l’appel<br />

de l’église à l’adoption du comportement responsable<br />

de la jeunesse et son vécu quotidien.<br />

Le recul de l’age de mariage à plus de trente<br />

ans posant le problème de la définition de la<br />

jeunesse et du contenu de la matière éducative.<br />

L’accompagnement des PVV devrait tenir<br />

compte de toute la problématique de prise en<br />

charge( ARV, projet de vie,…).<br />

De ces constats, les recommandations suivantes<br />

étaient formulées : Que l’Etat et l’Eglise<br />

mènent des actions concertées pour une lutte efficace<br />

contre le VIH/SIDA ; Que l’Etat et l’Eglise<br />

organisent une rencontre pour le contenu du<br />

programme d’éducation à la vie et la formation<br />

des formateurs . Pour l’Etat congolais, il y a<br />

nécessité d’assainir le milieu médiatique qui<br />

est pollué ; de combattre l’analphabétisme et<br />

de considérer le SIDA comme un problème de<br />

développement. Enfin, que l’Eglise travaille<br />

afin de réduire l’écart entre le message de tout<br />

le jour et le vécu quotidien des fidèles en donnant<br />

un contenu aux différentes stratégies<br />

qu’elle propose. Qu’elle cherche les meilleures<br />

solutions dans le cadre de lutte contre le VIH/<br />

SIDA, en sortant des sentiers battus par l’ innovation<br />

et la rupture du silence.<br />

Un couple vivant avec le VIH‐Sida a<br />

fait enfin un témoignage poignant sur la stigmatisation<br />

dont sont victimes les Personnes<br />

infectées et les stratégies de survie qu’elles ont<br />

développées.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

9


Le renforcement des capacités des adolescents à se protéger contre le VIH/SIDA s’impose:<br />

Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle<br />

à l’âge moyen de 15 ans avec un minimum de 8 ans<br />

La rencontre organisée par la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo vendredi 6 juillet 2007<br />

au Centre Interdiocésain a connu l’intervention<br />

de plusieurs experts en matière de lutte contre<br />

le VIH/Sida. C’est le cas notamment de la communication<br />

du Professeur Patrick Kayembe<br />

Kalambayi, de l’Ecole de la Santé Publique<br />

(ESP) de l’Université de Kinshasa. Son exposé a<br />

concerné l’enquête sur les connaissances, attitudes,<br />

comportements et les habitudes par rapport<br />

au Vih/Sida, menée par l’Ecole de la santé<br />

Publique avec l’appui de CORDAID, parmi les<br />

jeunes de 15 à 18 ans dans les milieux scolaires<br />

de la ville de Kinshasa.<br />

Ainsi, sur le plan de l’expérience<br />

sexuelle , elle indique que 59,4 % des adolescents<br />

ont déjà une expérience sexuelle. 49,9 %<br />

des adolescentes ont également<br />

une expérience sexuelle qui<br />

augmente avec l’âge. Les garçons<br />

ont eu leur 1ère expérience<br />

sexuelle à l’âge moyen de 14 ans<br />

avec un âge minimum de 9 ans.<br />

Les filles ont eu leur 1 ère expérience<br />

sexuelle à l’âge moyen de<br />

15 ans avec un âge minimum de<br />

8 ans.<br />

(Suite à la p.11)<br />

Intégration des handicapés physiques et réhabilitation<br />

des maladies mentaux : 4 diocèses et 2 Congrégations<br />

du Katanga formés sur la gestion dudit projet<br />

Du 03 au 08 septembre dernier, la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo par le biais de son<br />

service des finances, a accompagné quatre Diocèses<br />

et deux Congrégations du Katanga sur la<br />

mise en route du projet des personnes vivant<br />

avec lʹhandicap physique et celui des personnes<br />

malades mentales. Il s’agit de lʹArchidiocèse<br />

de Lubumbashi, Diocèse de Sakania‐<br />

Kipushi, Diocèse de Kolwezi, Diocèse de Kamina,<br />

de la Congrégation des Soeurs de Saint Joseph<br />

et celle des Frères de la Charité.<br />

Cet accompagnement était axé, pour<br />

cette première étape, sur la gestion administrative,<br />

financière, comptable et informatique des<br />

projets. L’objectif était de doter les Structures<br />

Diocésaines et les congrégations devant gérer<br />

les projets dʹintégration des Handicapés physiques<br />

et de réhabilitation des malades mentaux<br />

dʹun système de gestion administrative, Financière,<br />

Comptable et informatique rationnel,<br />

fiable et approprié.<br />

Durant six jours, les participants ont<br />

vu leurs capacités renforcées dans ce domaine,<br />

de manière à gérer correctement ces projets et<br />

bien dʹautres dans un élan qui leur permettrait<br />

dʹélaborer avec facilité et risques dʹerreurs limités<br />

les rapports financiers dans les meilleurs<br />

délais et les envoyer aux Partenaires.<br />

Il y a lieu de signaler que les deux projets<br />

sont financés sur les fonds propres de<br />

lʹUnion Européenne, mais, par le biais de <strong>Caritas</strong><br />

Autriche qui à son tour se sert de la<br />

Congrégation des Soeurs de Saint Joseph pour<br />

lʹexécution du projet de lʹintégration des Handicapés<br />

physiques et des <strong>Caritas</strong> Diocésaines<br />

ainsi que de la Congrégation des Frères de la<br />

Charité pour lʹexécution du projet de la prise<br />

en charge des malades mentaux. Cet atelier a<br />

été animé par Jean de Dieu Kayala et Mme Annamaria,<br />

respectivement Chargé de Finances<br />

de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et Représentante<br />

de la <strong>Caritas</strong> Autriche à Lubumbashi.<br />

Le premier s’est occupé de la gestion administrative,<br />

financière et copmtable des projets,<br />

tandis que la seconde a planché sur la gestion<br />

informatique de ces projets sur le logiciel LTD<br />

(Livre de Terrain) de l’Union européenne et les<br />

instructions financières de celle‐ci.<br />

Jean de Dieu Kayala<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

10


Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle à l’âge<br />

moyen de 15 ans avec un minimum de 8 ans<br />

A partir des listes des écoles de la ville<br />

de Kinshasa, l’Ecole de la Santé Publique a sélectionné<br />

au hasard 2 écoles catholiques, 2 écoles<br />

protestantes, 2 écoles Kimbanguiste, 2 écoles<br />

Une vue des participants suivant les exposés<br />

islamiques et 2 écoles officielles, dont une en milieu<br />

urbain et une autre en milieu semi‐urbain,<br />

pour un échantillon de 80 élèves chacune.<br />

L’objectif général de cette enquête a été<br />

d’établir un état de lieux de la situation de la<br />

lutte contre le VIH/Sida dans les milieux scolaires<br />

de Kinshasa, a indiqué le Professeur<br />

Kayembe. De manière spécifique, l’enquête a visé<br />

à évaluer le degré de couverture médiatique des<br />

thèmes du VIH/Sida auprès des jeunes écoliers<br />

âgés de 15 à 18 ans dans la ville de Kinshasa, évaluer<br />

leur perception et leur niveau de connaissances<br />

sur la sexualité et les violences sexuelles,<br />

y compris leurs connaissances, opinions, attitudes,<br />

comportement sur les VIH/Sida et les préservatifs,<br />

et évaluer la perception ainsi que les<br />

connaissances des écoliers sur les services de<br />

base au bénéfice des enfants PVV (Personnes<br />

Vivant avec le VIH) et autres dans la communauté.<br />

En matière de violence des partenaires<br />

auprès des écoliers pour le rapport sexuel, avec<br />

un partenaire sexuel sans emploi, 57 % d’adolescent<br />

disent que les rapports sexuels étaient volontaires<br />

contre 42,9 % des relations forcées.<br />

Avec un partenaire sexuel élève/étudiant, 82,3 %<br />

d’adolescent disent que les rapports sexuels<br />

étaient volontaires contre 17,7 des relations forcées.<br />

Avec un partenaire sexuel enseignant, 58,3<br />

% d’adolescents disent que les relations sexuelles<br />

étaient volontaires contre 41,7 des relations forcées.<br />

Quant au sentiment éprouvé, 50,7 % d’adolescents<br />

confirment avoir été satisfaits au<br />

cours de la 1ère expérience sexuelle. 22,2 % ont<br />

eu un sentiment de reproche, 21,2 ont développé<br />

un sentiment de culpabilité.<br />

2,4 % d’adolescents ont eu le premier<br />

rapport sexuel dans la salle de classe<br />

Par ailleurs, 33,2 % d’adolescents disent<br />

que le premier rapport sexuel a eu lieu chez un<br />

partenaire ; 23,3 % ont confirmé que ce premier<br />

rapport sexuel avait eu lieu à l’hôtel ; 2,4 % d’adolescents<br />

ont eu le premier rapport sexuel dans<br />

la salle de classe ; 34,4 % d’adolescent ont confirmé<br />

qu’ils s’étaient engagés dans le premier rapport<br />

sexuel par curiosité, 22,7 % ont dit qu’ils<br />

avaient fait cela pour rechercher un plaisir, 18,6%<br />

ont fait cela par influence des amis. Très peu<br />

l’ont fait pour l’argent (3,1 %)<br />

Dans ce contexte, évidement, 66,4 % d’adolescents<br />

contre 33,6 n’ont pas pensé utiliser un<br />

condom lors de leurs 1ers rapports sexuels.<br />

Quant au nombre des partenaires<br />

sexuels, les adolescents enquêtés ont avoué en<br />

avoir plusieurs : 2 en moyenne pour ceux âgés de<br />

15 ans , 3 en moyenne pour ceux âgés de 16 ans ,<br />

2 en moyenne pour ceux âgés de 17 ans et 2 pour<br />

ceux âgés de 18 ans. Le nombre de partenaires<br />

varie de 1 à 9.<br />

L’enquête a en outre révélé que 32,8 %<br />

d’adolescents n’ont jamais entendu parler d’abstinence<br />

et 39,4 % ne connaissent par ce qu’est<br />

l’abstinence ; 6,6% d’adolescents n’ont jamais<br />

entendu parler de fidélité et 33,1 % ne connaissent<br />

pas ce qu’est la fidélité ; 15,6 % d’adolescents<br />

n’ont jamais entendu parler de condom et<br />

49,8 ne connaissent pas ce qu’est le condom. En<br />

matière de stigmatisation des PVV, 36,1 % d’adolescents<br />

ne sont pas disposés à partager les repas<br />

avec elles ; 18 % d’adolescents ne sont pas disposés<br />

à soigner leurs parents infectés de VIH/<br />

SIDA ; 32,4 % d’adolescents disent que les élèves<br />

infectés de VIH /SIDA ne doivent pas fréquenter<br />

l’école ; 69 ;9 % d’adolescents ne peuvent pas<br />

acheter la nourriture vendue par les PVV ; 38,9<br />

d’adolescents disent que l’enseignant atteint ne<br />

doit pas donner cours. (Suite à la p.19)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

11


<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong><br />

Belgique engagées contre l’insécurité alimentaire<br />

à Kananga, Kinshasa et Basankusu<br />

Bientôt huit autres diocèses bénéficieront de ce vaste projet<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

poursuit l’exécution d’un vaste projet visant la<br />

lutte contre l’insécurité alimentaire. Elle le réalise<br />

par l’entremise de ses structures diocésaines<br />

de Kananga, Kinshasa et de Basankusu.<br />

Pour en savoir plus, <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Contact s’est entretenu avec Sylvain Katanga,<br />

Chargé de Projet à la CDC, servant d’interface<br />

entre cet organe technique de l’Eglise au<br />

Congo et les bailleurs des fonds de ce projet.<br />

En fait, c’est depuis 2002 que la <strong>Caritas</strong> Belgique<br />

a manifesté l’intérêt d’appuyer la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo dans le cadre de la sécurité<br />

alimentaire en République Démocratique<br />

du Congo (RDC). Dans un premier temps,<br />

le projet a visé l’Archidiocèse de Kananga,<br />

dont l’intérêt dans ce domaine était déjà connu.<br />

Un Programme quinquennal (2002‐2007) permettra<br />

ainsi d’en tracer l’évolution.<br />

La première étape a concerné à Kananga<br />

(2003‐2007), suivie de l’Archidiocèse de<br />

Kinshasa (où la lutte a commencé en 2004) et<br />

enfin Basankusu (depuis 2006). Le projet a démarré<br />

dans l’archidiocèse de Kananga avec<br />

l’appui de la Direction Générale de Coopération<br />

au Développement (DGCD), via la <strong>Caritas</strong><br />

Belgique. A la deuxième année, il a bénéficié de<br />

l’appui du Fonds Belge de Survie (fonds du<br />

parlement belge), toujours par l’entremise de la<br />

<strong>Caritas</strong> Belgique. Le travail a commencé effectivement<br />

en 2004 dans cet archidiocèse. Ce qui a<br />

fait que la DGCD a concentré son appui au<br />

projet exécuté dans l’archidiocèse de Kinshasa<br />

et le diocèse de Basankusu (en Equateur), laissant<br />

le Fonds Belge de Survie prendre en<br />

charge celui exécuté à Kananga.<br />

Mettre en sécurité alimentaire<br />

les producteurs eux‐mêmes<br />

Le concept de sécurité alimentaire fait<br />

référence à la disponibilité de la nourriture en<br />

quantité et qualité suffisantes, à l’accessibilité à<br />

cette nourriture pour tous, à sa stabilité tout au<br />

Source d’eau potable à Kananga<br />

long de l’année (du 1er au 31 décembre avec<br />

des périodes de soudure moins ressentie), ainsi<br />

quʹà son utilisation rationnelle en période de<br />

vache grasse ou en période de vache maigre.<br />

La notion de sécurité alimentaire est toutefois à<br />

distinguer de celle de sécurité sanitaire des<br />

aliments, qui a trait à lʹhygiène, la salubrité et<br />

lʹinnocuité des aliments.<br />

Sylvain Katanga rappelle ainsi que le<br />

peuple congolais est en général en insécurité<br />

alimentaire. Pour lui, et de manière simple, la<br />

sécurité alimentaire sous‐entend alors une stabilité<br />

dans la production des aliments, qui doivent<br />

l’être en quantité et qualité suffisante, et<br />

se répartissant sur toute l’année, surtout pour<br />

l’arrière pays.<br />

Le projet vise en effet la périphérie de<br />

trois villes précitées. Et les producteurs concernés<br />

par ce projet peuvent être des agriculteurs,<br />

éleveurs, pêcheurs, pisciculteurs, petits artisans,<br />

etc.<br />

Le premier objectif du projet, à son<br />

démarrage, a été de faire en sorte que les producteurs<br />

à la base soient eux‐mêmes sécurisés<br />

sur le plan alimentaire, durant toute l’année,<br />

de manière à pouvoir mettre le surplus à la<br />

disposition des autres. (Suite à la p.13)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

12


<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong> Belgique engagées contre l’insécurité<br />

alimentaire à Kananga, Kinshasa et Basankusu<br />

Ce qui conduit au second objectif, celui<br />

d’inonder suffisamment le marché par les aliments<br />

produits localement pour que les gens y<br />

accèdent.<br />

Appuis divers aux producteurs<br />

locaux<br />

Invité à dresser un bilan mi‐parcours<br />

de ce projet, Sylvain Katanga a passé en revue<br />

ses principaux acquis dans les trois parties du<br />

pays. Dans l’archidiocèse de Kananga, le projet<br />

a commencé avec une petite équipe : la multiplication<br />

des semences, avec un seul animateur.<br />

Quatre animateurs et un coordonnateur<br />

ont été ensuite engagés quand le projet a réellement<br />

commencé, sous l’œil vigilant d’un expert<br />

belge. Chaque animateur devait encadrer<br />

100 ménages agricoles la première année, et sur<br />

l’un des quatre axes retenus. 400 ménages agricoles<br />

(environ 8 personnes par ménage) ont été<br />

ainsi encadrés la première année.<br />

Neuf autres animateurs seront ajoutés<br />

la deuxième année, avec l’arrivée du Fonds<br />

Belge de Survie, étendant le projet jusqu’à 70<br />

Kms. « A la deuxième année, les premiers animateurs<br />

devaient ajouter 100 autres ménages<br />

sur les anciens, sans compter la part de nouveaux<br />

venus », a‐t‐il fait savoir. L’appui aux<br />

producteurs portait à la fois sur la formation,<br />

les thèmes de vulgarisation que sur les intrants.<br />

En effet, chaque ménage encadré a reçu<br />

une houe, une machette, une lime, et les semences<br />

qu’il utilise d’habitude (boutures de<br />

manioc, semences de maïs, de soja, niébé, arachide).<br />

Par ailleurs, des associations locales<br />

ont été aussi formées en multiplication des semences<br />

par axe. Toutes leurs productions<br />

étaient ensuite rachetées par le projet pour être<br />

distribuées comme semences aux ménages bénéficiaires.<br />

Car, il fallait avant aller chercher<br />

très loin les semences à distribuer aux producteurs.<br />

En outre, quelques leaders des associations<br />

ont reçu des formations spécifiques, portant<br />

notamment sur la multiplication du palmier<br />

à huile. Ces leaders répercutaient ensuite<br />

cette formation aux autres membres de leurs<br />

Périmètre maraîcher au diocèse de<br />

Kananga<br />

associations.<br />

L’entrée en<br />

lice des<br />

Fonds<br />

Belge de<br />

Survie au<br />

niveau du<br />

projet à<br />

Kananga a<br />

complété le<br />

concept<br />

sécurité<br />

alimentaire, en incorporant d’autres résultats<br />

intermédiaires attendus tels que la transformation<br />

des produits agricoles (décortiqueuse à<br />

paddy, moulin à manioc et à maïs, pressoirs<br />

pour le jus d’ananas); l’accès à l’eau potable<br />

par l’aménagement des sources d’eau, le forage<br />

avec pompe manuelle et adduction; la réhabilitation<br />

des pistes de desserte agricole; l’appui à<br />

la construction des greniers communautaires.<br />

Un tracteur pour labourer les<br />

champs des paysans encadrés<br />

Concernant l’archidiocèse de Kinshasa,<br />

le projet a démarré aussi avec quatre animateurs,<br />

un coordonnateur et un expert européen<br />

venu gérer le projet, sous la supervision du<br />

Coordonnateur de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Kinshasa, l’Abbé Claude Mbu. Quatre axes ont<br />

été retenus pour les animateurs qui devaient<br />

encadrer et accompagner chacun 100 ménages<br />

agricoles. Ce travail se réalise sur le Plateau des<br />

Bateke. Ces animateurs ajoutaient cent autres<br />

ménages chaque année. Au bout de quatre années,<br />

ils encadreront 1.200 ménages, avec un<br />

appui en intrants agricoles et en formation.<br />

Contrairement à Kananga, les paysans du Plateau<br />

de Bateke sont habitués à faire les champs<br />

avec des tracteurs. « La contribution de la Belgique,<br />

ajouté aux fonds d’un autre bailleur, a<br />

permis à la <strong>Caritas</strong>‐Développement Kinshasa<br />

d’acheter un tracteur qui laboure de manière<br />

prioritaire les champs des associations et groupements<br />

paysans encadrés par le projet..<br />

(Suite à la p.17)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

13


Le Plan Stratégique 2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />

Congo adopté par son 2ème Forum National<br />

Ouvert mercredi 16 mai dernier au Centre Nganda de<br />

Kinshasa, le 2 ème Forum National de <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo a été clôturé samedi 19 mai 2007 par Mgr Louis Nzala,<br />

Evêque de Popokabaka, Administrateur Apostolique d’Idiofa et<br />

Président de la Commission Episcopale <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement. En voici la Déclaration Finale :<br />

1. Nous, délégués des <strong>Caritas</strong>‐Développement de l’Eglise<br />

Catholique qui est en République Démocratique du Congo<br />

(RDC), rendons grâce à Dieu notre Père pour avoir permis de<br />

nous réunir du 16 au 19 mai 2007 au centre Catholique Nganda,<br />

pour échanger sur le thème de ce 2 ème forum national, à savoir : « Témoigner de l’amour de Dieu<br />

pour la paix et le développement ».<br />

2. Nous remercions les délégués des Organisations soeurs du Canada, France, Espagne, Hollande,<br />

Irlande, Etats‐Unis, Suisse, Angleterre, Allemagne, Togo et de la RDC pour leur participation et<br />

contribution à la tenue de ce forum.<br />

3. Eclairés par le Christ ressuscité et l’enseignement social de l’Eglise, nous avons évalué, dans la communion<br />

fraternelle et l’écoute mutuelle la mise en application des stratégies et des recommandations<br />

définies au premier forum. Ensuite, nous avons échangé sur le plan stratégique national, sur<br />

le processus de revitalisation, l’initiative de fonds de solidarité, la mutuelle de santé et la lutte<br />

contre le VIH/Sida. Nous avons également partagé sur les expériences des Eglises Sœurs d’Espagne<br />

et du Nigeria et de l’Université Laurentienne du Canada.<br />

4. De ces échanges, nous avons retenu les acquis suivants :<br />

• L’adoption du Plan Stratégique 2008‐2012 de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo comme<br />

référence commune pour le travail de toutes les structures de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo ;<br />

• L’élection des Bureaux Diocésains de Développement‐Relais (BDD) et des Bureaux Dio<br />

césains <strong>Caritas</strong>‐Relais (BDC) de toutes les provinces ecclésiastiques ;<br />

• La détermination à intégrer l’auto‐prise en charge comme option dans les structures de Cari<br />

tas‐Développement ;<br />

• La bonne disposition des partenaires du Nord à équilibrer leurs interventions entre tous<br />

les Diocèses de la RDC ;<br />

• La prise de conscience accrue de l’intégration de trois services en l’occurrence : BDC,<br />

BDOM (Bureaux Diocésains des Oeuvres Médicales) et BDD.<br />

• L’acquisition des outils de travail facilité par le présent forum, en l’occurrence les<br />

procédures de gestion, les statuts et le plan stratégique ;<br />

• La consolidation de travail en réseau <strong>Caritas</strong> Diocésains avec la structure nationale ;<br />

• La prise en conscience de la pertinence du fonds de solidarité ;<br />

• Le forum national comme cadre élargi de concertation entre le réseau <strong>Caritas</strong> de la RDC<br />

et les différents partenaires ;<br />

• L’affirmation de notre identité comme Organisation catholique œuvrant pour la promotion<br />

intégrale des hommes et femmes créées à l’image de Dieu ;<br />

5. Au terme de nos travaux, nous nous engageons à :<br />

• Nous approprier le Plan Stratégique 2008‐2012, et ensuite nous en inspirer pour l’élaboration<br />

des plans opérationnels diocésains ;<br />

• Améliorer les conditions de vie et de travail des animateurs de nos Structures en vue de les<br />

motiver et de les stabiliser ;<br />

• Assurer la fonctionnalité des BDD et BDC‐Relais choisis par Province ecclésiastique ;<br />

• Mettre en œuvre les orientations opérationnelles d’auto‐prise en charge pour la pérennisation<br />

des actions de nos Structures ;<br />

(Suite en p.16)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

14


Le Nonce Apostolique en RDC satisfait du travail réalisé<br />

par <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

Monseigneur Giovanni d’Aniello,<br />

Nonce Apostolique en République Démocratique<br />

du Congo (RDC), s’est dit très satisfait du<br />

travail que réalise la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo. C’était au cours de la visite qu’il a effectuée<br />

pour la première fois vendredi 28 septembre<br />

2007 à cet organe chargé de la pastorale<br />

du social de la Conférence Episcopale Nationale<br />

du<br />

Congo<br />

(CENCO).<br />

«Je vois ici<br />

tout l’engagement<br />

de<br />

l’Eglise en<br />

faveur des<br />

pauvres et<br />

De g. à dr., Mgr Louis Nzala et Mgr<br />

Giovanni d’Aniello<br />

pour le développement<br />

du pays », a‐<br />

t‐il déclaré à la fin de sa visite. Il a aussi exprimé<br />

sa gratitude à Dieu et aux hommes qui travaillent<br />

dans cet Organisme, en commençant<br />

par le Président de la Commission Episcopale<br />

<strong>Caritas</strong>‐développement (CECD) et son Secrétaire<br />

National, qui font un « travail exceptionnel».<br />

Demandant à Dieu de les fortifier davantage<br />

dans leur engagement en faveur de<br />

l’homme, créé à l’image de Dieu, le Nonce<br />

Apostolique a promis sa disponibilité à les appuyer.<br />

« Vous m’avez positivement impressionné.<br />

N’hésitez pas à solliciter mon aide », a‐<br />

t‐il ajouté en relevant également l’estime dont<br />

bénéficient la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

auprès de ses collègues Ambassadeurs accrédités<br />

en RDC.<br />

En début de la séance de travail avec le<br />

Directeur National Adjoint, les Chefs de Services<br />

et de Cellules d’Appoint, Mgr Louis Nzala,<br />

Président de la CECD, Evêque de Popokabaka<br />

et Administrateur Apostolique d’Idiofa, a brièvement<br />

présenté la CDC à l’illustre hôte, insistant<br />

sur la particulière identité de celle‐ci, sur<br />

ses actions, ainsi que sur l’intégration et la capillarité<br />

de cet Organisme au niveau de son<br />

réseau national.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

Kasaï Oriental : <strong>Caritas</strong>-Développement Congo assiste<br />

854 ménages victimes des affrontements de Katanda<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo et sa<br />

Structure diocésaine de Mbuji‐Mayi ont démarré<br />

jeudi 25 octobre 2007 à Bena Muembia, la<br />

distribution de l’assistance humanitaire d’urgence<br />

à 854 ménages victimes des affrontements<br />

de Katanda, à 60 Kms de Mbuji‐Mayi<br />

dans la Province du Kasaï Oriental. La cérémonie<br />

s’est déroulée en présence du Vice‐<br />

Gouverneur de cette province. Cette aide est<br />

financée par le réseau <strong>Caritas</strong> Internationalis,<br />

en réponse à un Appel d’Urgence (EA) lancé<br />

de Rome. Elle comprend également un lot de<br />

produits pharmaceutiques, don de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo.<br />

Chaque ménage recevra un kit composé<br />

de 1 bâche (5x4 mètres), 3 paires de draps, 1<br />

pagne de 6 yards pour femme, 2 jupes et 2 robes<br />

pour fille, 2 pantalons Jeans et deux polos<br />

pour jeune garçon, 2 chemises pour homme et<br />

4 barres de savon de lessive. La distribution se<br />

déroule sur les sites de Bena Muembia, Bena<br />

Kapuya et Bena Nshimba.<br />

Pour rappel, suite à un conflit des limites<br />

de terre, les Groupements des Bena Nshimba et<br />

Bena Muembia s’étaient affrontés du 19 au 22<br />

septembre 2007. Le bilan de ces affrontements<br />

avait fait état de 20 morts et plusieurs personnes<br />

blessées à la machette et aux flèches. Ils se<br />

sont déroulés dans le Territoire de Katanda.<br />

500 cases ont été brûlées au cours de ces affrontements.<br />

Les réserves alimentaires, vêtements,<br />

objets classiques des enfants, semences, ont été<br />

tous brûlés•<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

15


Le Plan Stratégique 2008-2012 de la <strong>Caritas</strong>-Développement<br />

Congo adopté par son 2ème Forum National<br />

(Suite de la page 14)<br />

• Dans l’espace créé à travers le cadre de concertation des agences catholiques, poursuivre le<br />

plaidoyer concernant la disposition des partenaires à étendre leurs actions dans les Diocèses<br />

trop peu ou non appuyés ;<br />

• Accompagner le processus d’intégration des Structures Diocésaines ;<br />

• Renforcer les capacités de nos BDC, BDOM et BDD – Relais pour l’animation et la consolidation<br />

des synergies dans le Réseau <strong>Caritas</strong>‐Développement ;<br />

• Promouvoir la collaboration avec la Gouvernement dans la conception, l’exécution et l’évaluation<br />

des programmes socio‐économiques et environnementaux. Pour ce faire, nous collaborerons<br />

avec le Gouvernement dans la mobilisation des ressources ;<br />

• Œuvrer pour l’actualisation et la revitalisation de la Journée <strong>Caritas</strong> dans nos différents<br />

diocèses en vue d’alimenter le Fonds de Solidarité ;<br />

• Renforcer les capacités des animateurs des Structures diocésaines par la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo sur les thèmes spécifiques suivants : Enseignement social de l’Eglise,<br />

Analyse sociale, Suivi et évaluation des budgets de l’Etat, la planification, la gestion<br />

axée sur les résultats, Nouvelles technologies de Communication et la négociation notamment<br />

;<br />

• Instaurer les bureaux d’étude pour l’analyse des problèmes socio‐économiques au niveau<br />

central d’abord et ensuite au niveau provincial ;<br />

• Pour un meilleur impact de l’action sociale de l’Eglise, promouvoir la collaboration entre<br />

les Commissions Justice et paix et <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo à tous les niveaux ;<br />

• Assurer le suivi et l’évaluation des recommandations issues du 2 ème Forum National ;<br />

• A faire part de nos préoccupations à nos Pères les Evêques afin d’obtenir d’eux leur bénédiction<br />

et encouragement.<br />

6. Pour terminer, nous nous confions au Seigneur Ressuscité pour le succès de nos engagements pris au<br />

cours de ce deuxième Forum National afin qu’Il nous bénisse et nous comble de son Esprit Saint qui renouvelle<br />

notre<br />

intelligence et<br />

nos forces pour<br />

témoigner davantage<br />

de<br />

l’amour de<br />

Dieu pour la<br />

paix et le développement<br />

de<br />

la RDC par<br />

l’intercession<br />

de la Vierge<br />

marie notre<br />

Mère.<br />

Fait à Kinshasa,<br />

le 19 mai<br />

2007 •<br />

Une attitude des participants, à la clôture du 2ème Forum national (Ph. GM Kamandji)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

16


<strong>Caritas</strong>-Développement Congo a participé au<br />

1er forum social congolais<br />

La 1 ère édition du Forum Social<br />

Congolais s’est tenue du 24 au<br />

28 juin 2007 au Cercle culturel<br />

du Zoo et au Jardin Botanique<br />

de Kinshasa, sous le thème<br />

général « UN AUTRE<br />

CONGO EST POSSIBLE,<br />

CONSTRUISONS‐LE EN‐<br />

SEMBLE ! ». <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo y participe.<br />

Ce forum s’est voulu un espace<br />

de rencontre, de débat<br />

démocratique d’idées, d’approfondissement<br />

de la réflexion,<br />

de formulation de propositions,<br />

d’échange d’expériences et d’articulation de mouvements sociaux, de réseaux, d’ONG et<br />

autres organisations de la société civile.<br />

Membre du Conseil technique du Forum Social Congolais, <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo y a<br />

tenu deux conférences. La première portera sur « les mutuelles de santé comme stratégie d’accès aux services<br />

médicaux pour les pauvres et les exclus ». La deuxième sera axée sur la « Réinsertion socio‐économique<br />

des ex‐combattants et défis majeurs pour la consolidation du processus de pacification de la RDC et de la Région<br />

des Grands Lacs », indiquait vendredi 15 juin 2007 Dr Emmanuel Mbuna, Chargé des Urgences à<br />

la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo et <strong>Caritas</strong> Belgique engagées contre ...<br />

(Suite de la p.13)<br />

« La contribution de la Belgique,<br />

ajouté aux fonds d’un<br />

autre bailleur, a permis à la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Kinshasa d’acheter un tracteur<br />

qui laboure de manière<br />

prioritaire les champs des<br />

associations et groupements<br />

paysans encadrés par le projet.<br />

Il n’empêche que ce tracteur<br />

est aussi disponible p au<br />

Plateau de Bateke pour certains<br />

producteurs agricoles<br />

qui le désirent», a poursuivi<br />

Mr Katanga.<br />

Le projet de sécurité<br />

alimentaire a démarré en<br />

2006 à Basankusu, axé essentiellement<br />

sur l’agriculture et<br />

la pêche. Hormis les quatre<br />

animateurs s’occupant des<br />

agriculteurs et éleveurs sur<br />

différents axes routiers, un<br />

cinquième se consacre spécialement<br />

aux pêcheurs. Il<br />

fait des rondes sur les rivières<br />

et autres cours d’eau.<br />

En définitive, la <strong>Caritas</strong><br />

Belgique est déterminée à<br />

poursuivre son appui à la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo dans ce volet de la<br />

sécurité alimentaire. Un plan<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

17<br />

quinquennal 2008‐2013 est en<br />

préparation. Il prévoit notamment<br />

l’extension du projet<br />

à d’autres diocèses.<br />

« Nous avons présélectionné<br />

14 diocèses pour en retenir<br />

trois. Cette réunion de sélection<br />

au niveau de la <strong>Caritas</strong><br />

Belgique est reportée en octobre<br />

prochain. Mais, d’ores et<br />

déjà, l’option a été prise pour<br />

étendre ledit projet sur huit<br />

autres diocèses, au lieu de<br />

trois comme initialement<br />

prévu », a révélé Sylvain Katanga.<br />

Guy‐Marin Kamandji


Enquête Démographique et de Santé en RDC :<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo chargée de la formation<br />

des conseillers et des laborantins<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

contribue à la réalisation du projet Formation<br />

des laborantins et conseillers dans le cadre de<br />

l’Enquête Démographique et de Santé (EDS).<br />

L’objectif global de ce projet est de rendre disponible<br />

les services de conseil et dépistage<br />

pour le compte de ladite enquête.<br />

En fait, la République Démocratique<br />

du Congo (RDC), à travers le Ministère du Plan<br />

et la participation du Ministère de la Santé,<br />

organise sa première enquête démographique<br />

et de santé pendant le premier semestre 2007.<br />

De manière spécifique, il s’agira de former 180<br />

conseillers en conseil du VIH, former 180 laborantins<br />

en technique de dépistage par utilisation<br />

de test rapide, approvisionner les sites en<br />

matériel et intrant pour le CD (centre de Dépistage),<br />

superviser les conseillers et laborantins<br />

formés dans 60 sites CD, garantir l’assurance<br />

qualité des activités du CD, assurer la coordination<br />

des activités du volet CD de l’EDS au<br />

niveau national et provincial, offrir les services<br />

de CD à 18000 enquêtés qui souhaiteraient<br />

faire le test.<br />

Cette enquête (EDS‐RDC) s’inscrit dans<br />

le cadre du programme MEASURE DHS<br />

(Enquête Démographique et de Santé) de<br />

Macro International et incorporera le test sanguin<br />

pour la détection du VIH/sida au sein de<br />

la population générale. Au cours de ces enquêtes,<br />

9.000 ménages (soit 12.000 femmes et 6.000<br />

hommes) vont être enquêtés à travers l’étendue<br />

de la RDC, plus de la moitié des ménages soit<br />

13000 personnes, seront concernées par les aspects<br />

spécifiques liés au VIH/SIDA.<br />

Cette enquête d’envergure nationale<br />

prévoit également un dépistage volontaire du<br />

VIH/SIDA, avec stricte observance des aspects<br />

éthiques en rapport avec la confidentialité des<br />

résultats. Etant donné la faible couverture de<br />

service de Conseil et Dépistage Volontaire<br />

(CDV) au niveau national et devant l’immensité<br />

de la tache, MACRO a sollicité FHI pour organiser<br />

ces services. Ce dernier a trouvé à travers<br />

CARITAS ‐ Développement Congo un<br />

partenaire capable de contribuer efficacement<br />

et dans un bref délais à l’organisation des services<br />

de conseils et dépistages volontaires<br />

comme appui à la réalisation de cette enquête<br />

en tant que structure de l’Eglise catholique qui<br />

jouit d’une bonne capillarité à travers tout le<br />

territoire de la RDC.<br />

Le Service Promotion de la Santé (SPS),<br />

service spécialisé en matière de la santé de la<br />

Commission Episcopale CARITAS ‐ Développement<br />

(CECD) de la Conférence Episcopale<br />

Nationale du Congo (CENCO) qui, coordonne<br />

l’action sanitaire de l’Eglise Catholique de la<br />

RDC à travers les BDOM (Bureaux Diocésains<br />

des Œuvres Médicales), a éprouvé un grand<br />

intérêt pour la réussite de cette enquête. Il venait<br />

d’avoir l’adhésion de tous les BDOM, à<br />

travers les BDOM‐Relais, lors de l’atelier organisé<br />

en début mars dernier. Les BDOM se sont<br />

engagés à collaborer<br />

non<br />

seulement<br />

avec l’Etat (via<br />

les Inspections<br />

de santé et les<br />

Zones de santé),<br />

mais aussi<br />

avec les différents<br />

autres<br />

partenaires qui gèrent directement les FOSA à<br />

travers le pays.<br />

Dans le cadre de cette enquête trois<br />

cents sites (300) étaient ciblés parmi lesquels les<br />

résultats de l’étude ont soutenu l’existence de<br />

156 sites qui offrent déjà des services de conseil<br />

et dépistage du VIH. Il y a donc 144 sites qui ne<br />

sont pas couverts par ces services de CD pour<br />

aboutir à la réalisation de ces activités…. Le<br />

contrat de <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo couvre<br />

180 sites; les 31 restants feront l’objet d’un<br />

autre<br />

projet….<br />

(www.caritasdev.cd)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

18


<strong>Caritas</strong> Kisangani: assistance aux élèves<br />

et malades démunis<br />

L’Archidiocèse de Kisangani, en Province<br />

Orientale, connaît beaucoup de problèmes<br />

humanitaires.<br />

Mlle Micheline Mbula,<br />

Directrice de la<br />

<strong>Caritas</strong> Kisangani, l’a<br />

affirmé jeudi 11 octobre<br />

2007, au cours<br />

d’une interview nous<br />

accordée. Face à cette<br />

crise, la <strong>Caritas</strong> Kisangani<br />

apporte tant soit<br />

peu sa contribution<br />

pour soulager la misère<br />

des populations<br />

de cette partie du pays.<br />

Conformément à sa mission, la <strong>Caritas</strong><br />

Kisangani assiste les vulnérables de différentes<br />

catégories. Elle s’occupe des vieillards, des<br />

nourrissons, des malades indigents, des élèves<br />

démunis, en leur distribuant des vivres. Elle<br />

aide aussi les ménages vulnérables à se prendre<br />

en charge. C’est ainsi que, grâce à l’appui<br />

financier de la Fondation PEPPINO VISMARA<br />

(MILANO), dont le siège se trouve en Italie,<br />

elle a procédé à la distribution des intrants scolaires<br />

aux élèves démunis ; distribution des<br />

vivres aux malades démunis de l’archidiocèse<br />

de Kisangani.<br />

Très bientôt, un projet WATSAM sera<br />

financé par POOL FOUND et supervisé par<br />

UNOPS (United Nations Office for Project Services)<br />

en faveur des sinistrés d’inondation de<br />

novembre 2006 du Territoire d’Ubundu. A cet<br />

effet la <strong>Caritas</strong> Kisangani a prévu d’aménager<br />

26 sources d’eau et de creuser quatre puits.<br />

Par ailleurs, la <strong>Caritas</strong> Kisangani est<br />

butée à des nombreuses difficultés , notamment<br />

le manque de partenaire pouvant prendre<br />

en charge les différentes catégories des vulnérables<br />

de cet archidiocèse. Pour rappel, l’Archidiocèse<br />

de Kisangani comprend le vicariat<br />

de Banalia, de la ville de Yangambi et d’Ubundu,…<br />

Marie‐Marguerite Djokaba (Stagiaire FCK)<br />

Les filles de Kinshasa ont leur 1ère expérience sexuelle<br />

(Suite de la P. 11)<br />

Parents attention: des « catastrophes » peuvent<br />

se produire dans vos maisons et même<br />

en classe<br />

L’enquête se termine par une série de<br />

recommandations. En rapport avec les expériences<br />

sexuelles, les cours d’éducation à la vie portant<br />

sur la maturation des organes sexuels, l’abstinence,<br />

la fidélité et l’usage des condoms, doivent être organisés<br />

dans chaque établissement. En rapport avec la<br />

violence sexuelle, il faut aider les adolescents à développer<br />

les compétences psychosociales en leurs apprenants<br />

l’art de négocier les reports sexuels, les<br />

tactiques pour éviter les rapports sexuels avec les<br />

personnes mal intentionnées, aider les adolescents à<br />

développer la force intérieure en rapport avec la<br />

confiance en si et les aider à gérer la pression des<br />

pairs.<br />

En rapport avec le lieu et les raisons de premiers<br />

rapports sexuels, l’éducation à la vie des parents<br />

est nécessaire ; les parents devront être sensibilisé<br />

sur le fait que des catastrophes peuvent se<br />

produire dans leurs maisons et même en classe.En<br />

rapport avec la connaissance de l’abstinence, de la<br />

fidélité et l’usage du condom, les messages sur l’abstinence,<br />

la fidélité et l’usage des préservatifs sont<br />

lessocles d’éducation sexuelle visant le renforcement<br />

des capacités des adolescents à se protéger contre le<br />

VIH/SIDA. En rapport avec la stigmatisation, il<br />

faut véhiculer les messages suivants parmi les jeunes<br />

: partager les repas avec un PVV, soigner ses<br />

parents PVV, acheter la nourriture auprès des vendeurs<br />

PVV et enseigner avec le statut de PVV ne<br />

sont des facteurs de transmission du VIH/SIDA.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

19


NOUVELLES DES CARITAS DIOCESAINES<br />

Dans un contexte des affrontements à répétition au Nord-Kivu<br />

Assistance aux déplacés et projets de développement<br />

se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />

La Province du Nord‐Kivu est caractérisée par des affrontements armés à répétition. Plusieurs<br />

groupes armés s’opposent régulièrement, au mépris de la population. Celle‐ci est obligée de se déplacer<br />

sans cesse, tout en enregistrant d’énormes pertes en vies humaines, mais aussi des dégâts matériels,<br />

aggravant ainsi la pauvreté que tout le monde cherche à réduire. Hormis les éléments de l’armée régulière,<br />

l’on note la présence des troupes fidèles au général déchu Laurent Nkunda, les rebelles hutus<br />

rwandais et les miliciens Mayi‐Mayi. C’est dans ce contexte d’insécurité que l’une des Structures diocésaines<br />

de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, en l’occurrence la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong>, fidèle à<br />

la mission confiée par l’Episcopat congolais à son organe technique chargé du social, poursuit sans désemparer<br />

son assistance aux déplacés. Des projets de développement sont également exécutés au profit<br />

des populations les plus démunies.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

Depuis bientôt une<br />

année, le sud de la province<br />

du Nord‐Kivu vit dans un<br />

climat d’insécurité caractérisé<br />

par les affrontements entre<br />

les troupes des FARDC<br />

(Forces Armées de la République<br />

Démocratique du<br />

Congo) et les militaires insurgés<br />

fidèles au général Laurent<br />

NKUNDA d’une part et<br />

d’autre part entre ces derniers<br />

et les rebelles hutus<br />

rwandais de FDLR (Forces<br />

Démocratiques pour la Libération<br />

du Rwanda). Ces affrontements<br />

qui ont commencé<br />

à Sake vers la fin de<br />

l’année 2006 se sont étendus<br />

comme une traînée de poudre<br />

dans plusieurs localités<br />

des territoires de Rutshuru et<br />

de Masisi.<br />

Pour tenter de<br />

mettre fin au caractère insurrectionnel<br />

des hommes fidèles<br />

au général NKUNDA, il<br />

avait été convenu entre le<br />

gouvernement de la RD<br />

Congo et l’Etat‐Major des<br />

insurgés que les éléments<br />

réfractaires au brassage passeraient<br />

plutôt au mixage,<br />

terme qui signifie dans le<br />

jargon congolais juxtaposition<br />

des hommes issus de<br />

deux forces en présence.<br />

Grâce au mixage, les hommes<br />

du général NKUNDA<br />

ont occupé depuis le mois de<br />

février 2007 plusieurs localités<br />

du territoire de Rutshuru,<br />

notamment celles du groupement<br />

de Binza, reconnu<br />

comme étant un bastion des<br />

rebelles hutus rwandais de<br />

FDLR. Situé à environ 70 km<br />

de <strong>Goma</strong>, ce groupement a<br />

été le théâtre de plusieurs<br />

affrontements entre les insurgés<br />

et les FDLR occasionnant<br />

ainsi le déplacement des milliers<br />

de ménages qui se sont<br />

regroupés dans les sites de<br />

Kinyandonyi, Ngwenda,<br />

Nyongera, Kiwanja, Kisharo,<br />

etc. D’autres ménages ont<br />

trouvé refuge dans des familles<br />

d’accueil ou dans des centres<br />

urbains comme <strong>Goma</strong>.<br />

La situation sécuritaire<br />

est devenue plus préoccupante<br />

au début du mois<br />

de septembre 2007. Les militaires<br />

fidèles au gouvernement<br />

et les insurgés se sont<br />

affrontés dans les faubourgs<br />

de Sake ainsi qu’à Rubaya, à<br />

Katale, à Ngungu, à Kitshanga<br />

(territoire de Masisi) et à<br />

Nkokwe (près du camp militaire<br />

de Rumangabo, destiné<br />

au brassage). Alors que les<br />

personnes déplacées de longue<br />

date à la suite des<br />

conflits n’avaient pas encore<br />

envisagé le retour dans leurs<br />

milieux, d’autres sont venus<br />

grossir leur nombre aggravant<br />

davantage la situation<br />

humanitaire et ruinant l’espoir<br />

d’un développement<br />

ultérieur.<br />

En dépit de ce climat<br />

d’insécurité, la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement <strong>Goma</strong> s’est<br />

efforcée d’accomplir sa mission<br />

en venant en aide aux<br />

déplacés et en exécutant des<br />

projets diversifiés dont le<br />

timing était fixé depuis longtemps.<br />

Suite en page 21<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

20


Assistance aux déplacés et projets de développement<br />

se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />

Une vue de distribution des vivres aux déplacés<br />

sur le site de Mugunga (Ph. <strong>Caritas</strong> <strong>Goma</strong>)<br />

Suite de la p. 20 Avec l’appui de ses partenaires<br />

traditionnels (CAFOD,<br />

CARITAS Allemagne, CARITAS Luxembourg,<br />

Programme Alimentaire Mondiale, etc.), la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

<strong>Goma</strong> a assisté de mai à<br />

septembre 2007 environ 97.910 ménages en<br />

vivres et en intrants agricoles. 5.163,347 tonnes<br />

des vivres leur ont été distribuées, comprenant<br />

la farine de maïs, les petits poids, l’huile végétale,<br />

le sel de cuisine. Les non vivres étaient<br />

composés d’une part de 8.200 kits répartis en<br />

couvertures, casseroles, jerricans, gobelets, assiettes,<br />

pagnes, pantalons, savons, habits pour<br />

enfants, seaux, et d’autre part des intrants<br />

agricoles, à savoir 4.000 houes, 4.000 râteaux,<br />

800 arrosoirs et 80 kgs de semences maraîchères.<br />

Projet agropastoral de Mutanda<br />

Son département de développement<br />

– le Bureau Diocésain de Développement, BDD<br />

en sigle‐ a réalisé plusieurs autres activités durant<br />

cette même période (de mai à septembre<br />

2007). Ainsi, dans le cadre du projet agropastoral<br />

de Mutanda (territoire de Rusthuru, collectivité<br />

de Bwito), la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong><br />

a appuyé six associations locales. Elle leur a<br />

distribué 4.600 houes, 4.000 kgs de semences<br />

de haricots, 2.000 kgs de semences de maïs,<br />

2.000 kgs de semence de pommes de terre, 30<br />

chèvres, 30 moutons et 50 vaches. La distribution<br />

avait été précédée de la tenue d’une assemblée<br />

pour sensibiliser les leaders locaux<br />

ainsi que les responsables des associations bénéficiaires<br />

sur les objectifs et les stratégies du<br />

projet. En marge de ce projet, une école, en<br />

l’occurrence l’Institut Buhoga, a été construite<br />

à Mutanda.<br />

En outre, les associations intercommunautaires<br />

ont bénéficié comme par le passé de<br />

l’appui de la <strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong>.<br />

Aussi, quinze associations partenaires ont‐elles<br />

été formées en comptabilité élémentaire tandis<br />

que neuf autres ont reçu une formation sur la<br />

gestion des ressources naturelles. Il s’agit des<br />

associations de Mweso, de Kitshanga (Masisi)<br />

et de Birambizo (Rutshuru). En plus de ces formations,<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong> a achevé<br />

la construction des bureaux des associations<br />

CUPROFAV et ceux de deux associations de la<br />

ville de <strong>Goma</strong>. A cette occasion, les associations<br />

ont été renforcées pour produire davantage<br />

des matières premières.<br />

Aménagement des sources<br />

En ce qui concerne le projet d’aménagement<br />

des sources, trois activités principales ont<br />

été réalisées. Il s’agit de l’élaboration des chronogrammes<br />

et de la cartographie des zones<br />

d’intervention à l’intention des bailleurs des<br />

fonds (Union européenne, Secours Catholique/<br />

France, ministère français des Affaires étrangères<br />

ou MAE en sigle) ; de la formation de l’équipe<br />

technique en aménagement des sources<br />

types et de la prospection des vingt sources à<br />

Nyakariba (territoire de Masisi).<br />

Lutte contre la mosaïque de manioc<br />

Depuis une année, la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement <strong>Goma</strong> exécute un projet de<br />

lutte contre la mosaïque de manioc et le flétrissement<br />

du bananier. Quelques activités y relatives<br />

ont été menées. L’on peut citer notamment<br />

: la multiplication et la distribution des<br />

affiches et des dépliants qui renseignent sur les<br />

maladies du bananier et du manioc (en français<br />

et en kiswahili), l’implantation de six panneaux<br />

indicateurs du projet ; la mise en place de quatre<br />

champs de démonstration (Suite p.24)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

21


Lutte contre le VIH/SIDA par le BDOM/Buta:<br />

un engagement à soutenir<br />

Le Bureau Diocésain des Oeuvres Médicales<br />

de Buta (BDOM) est engagé depuis<br />

2006 dans la lutte contre le VIH/Sida. Une campagne<br />

de sensibilisation avait déjà touché huit<br />

paroisses (plus de 50 personnes par paroisse).<br />

La formation d’une vingtaine des pairs‐ éducateurs<br />

est intervenue par la même occasion,<br />

permettant ainsi la promotion du conseil de<br />

dépistage volontaire.<br />

Après le financement reçu en novembre<br />

2006 du PNMLS, (Programme National<br />

Multisectoriel de Lutte contre le Sida), le<br />

BDOM/Buta a poursuivi la formation des pairs<br />

éducateurs. Ces derniers avaient été choisis<br />

parmi les membres des associations de jeunes<br />

et de femmes pour le développement ainsi que<br />

les responsables des écoles, notamment catholiques.<br />

Ces pairs–éducateurs continuent du reste<br />

la sensibilisation contre le VIH/sida dans la cité<br />

de Buta, située à 328 Kms de Kisangani.<br />

En septembre 2007, la sensibilisation a<br />

visé les parties situées en dehors de ladite cité.<br />

Selon la Sœur Béatrice Nzangowe, Directrice<br />

du BDOM/Buta, le but de cette formation des<br />

pairs‐éducateurs est de permettre à la population<br />

dʹavoir une connaissance suffisante du<br />

VIH/sida, pandémie aggravée par la guerre. La<br />

religieuse a ajouté que cette population pourrait<br />

ainsi être amenée au dépistage volontaire<br />

et à adopter un comportement responsable.<br />

Une centaine de personnes ont été volontairement<br />

dépistées. Cependant, la population n’accède<br />

pas régulièrement aux soins de santé à<br />

cause de faibles revenus ou dʹinsuffisance de la<br />

couverture sanitaire. Elle est alors attirée vers<br />

les prières de délivrance organisées par des<br />

pasteurs audacieux à Buta.<br />

Par ailleurs, le BDOM/Buta sʹest lancé<br />

dans la scolarisation des orphelins du sida.<br />

Commencé depuis novembre 2006, le projet a<br />

à ce jour permis de scolariser 50 enfants vulnérables.<br />

Il convient de signaler aussi que le<br />

BDOM a déjà assuré lʹaccompagnement psychosocial<br />

des personnes vivant avec le VIH/<br />

sida ou PVV (40 cas) dans la cité<br />

de Buta. La Sœur Béatrice Nzangow,<br />

de la Congrégation des filles<br />

de Marie servante de Buta, Directrice<br />

en poste depuis septembre<br />

2005, a noté que dans ce projet, le<br />

BDOM/Buta est buté au problème<br />

dʹassistance alimentaire de ces<br />

Pvv. Selon elle, le BDOM continue de présenter<br />

des projets auprès des partenaires pour arriver<br />

à avoir des structures de santé propres au diocèse<br />

de Buta (400.000 habitants).<br />

Maguy Djokaba (Stag. FCK)<br />

Le Fonds Social confie l’électrification de Walungu au BDD-<br />

Bukavu<br />

Le Fond Social de la République a signé en ce mois de septembre une convention avec le Burean Diocésain<br />

de Développement (BDD) Bukavu, par l’entremise de l’Archevêque François Xavier Maroy.<br />

Elle vise l’électrification du Territoire de Walungu. La population pourrait bénéficier de l’électricité<br />

en août 2008. (Digital TV, JT dimanche 9 septembre 2007).<br />

Visitez notre site en français et<br />

en anglais sur<br />

www.caritasdev.cd<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

22


Grâce à la générosité du Père Emilio Carlo et ses amis<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Kongolo résoud les problèmes d’eau<br />

potable à l’Hôpital Général de Référence et ses environs<br />

Mgr Oscar Ngoy, Evêque de Kongolo, a<br />

procédé mercredi 8 août 2007 à la remise de l’ouvrage<br />

pour l’adduction d’eau potable à l’Hôpital<br />

Général de Référence de Kongolo (HGR/<br />

Kongolo). Trois députés provinciaux du Territoire<br />

de Kongolo en vacances parlementaires ont<br />

rehaussé de leur présence cette cérémonie. Ce<br />

projet a été financé par le Révérend Père EMILIO<br />

CARLO RATTI, avec l’appui de ses amis et différents<br />

Bienfaiteurs. Il vise d’alimenter l’HGR/<br />

Kongolo et ses environs en eau potable afin d’améliorer<br />

les conditions de vie des malades, l’hygiène<br />

et la salubrité ainsi que lutter contre les maladies<br />

d’origine hydrique.<br />

La source d’eau Kamasansa permet bien<br />

l’alimentation gravitaire en eau potable du site<br />

d’implantation, du marché central et d’une avenue<br />

de la cité du quartier Kangoy. Cette source a<br />

un débit d’étiage estimé à 1,2 litre par seconde<br />

qui est supérieur aux besoins totaux en eau repris<br />

ci‐dessous. Malgré l’expansion démographique<br />

moyenne estimée à 15%, aucun problème ne<br />

pourrait se poser quant à la quantité d’eau pour<br />

servir les bénéficiaires. Il a été procédé sur site un<br />

levé topographique dont l’exactitude est exigée<br />

au centimètre. Cette étude a révélé que cette<br />

source a une variation d’altitude de 15,1 m à la<br />

crête.<br />

Pour rappel, une prospection avait été<br />

menée au mois de septembre 2006, par deux<br />

agents du Service National d’Hydraulique Rurale<br />

(SNHR) pour étudier la faisabilité de l’adduction<br />

d’eau par gravitation, à partir d’une source KA‐<br />

MASANSA, située à plus ou moins 7 Kms de<br />

Kongolo. Ces travaux ont été conduits par SAKA‐<br />

RANDA MUTOMB, Hydrogéologue et MUHE‐<br />

MENU TSHATA, Topographe, tous agents de<br />

SNHR basé à Lubumbashi. Le premier a permis à<br />

la <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo de connaître<br />

le débit et a procédé au captage proprement dit<br />

de la source d’eau potable tandis que le second a<br />

tracé le chemin de la canalisation et de la tuyauterie.<br />

Les matériels topographiques ont été loués à<br />

l’Unicef/Lubumbashi. Ces travaux ont pris un<br />

mois d’exécution. Le reste des travaux ont été<br />

exécutés par une entreprise locale de construction<br />

dénommée (COBAPRO). C’est elle qui a réalisé la<br />

canalisation et le placement des tuyaux. Deux<br />

chambres de décantation sont construites ainsi<br />

qu’un réservoir de 20 m³ au niveau de l’HGR/<br />

Kongolo. L’installation des robinets de service sur<br />

les points d’approvisionnement au sein de<br />

l’HGR/<br />

Kongolo<br />

fait aussi<br />

partie du<br />

projet.<br />

L’accomplissement<br />

de tous ces<br />

travaux a<br />

été rendu<br />

possible<br />

par l’étude<br />

de faisabilité dont les résultats renseignent que<br />

l’HGR/Kongolo‐ y compris l’Ecole infirmière‐ a<br />

besoin de 42.250 litres d’eau par jour, soit 0,489<br />

litre par seconde ; 3.750 litres d’eau pour le marché<br />

central de Kongolo (750 vendeurs x 5 litres) et<br />

5.500 litres d’eau pour la Cité de Kangoy ‐ une<br />

avenue (55 ménages x 100 litres). Ce qui fait un<br />

total général de 51. 500 litres d’eau par jour, soit<br />

0,596 litre par seconde.<br />

Mais, les intrants ne sont arrivés à Kongolo<br />

que plus de six mois après leurs achats.<br />

C’est ainsi que le projet a pris treize mois au lieu<br />

de six. En dépit de toutes ces difficultés, il est arrivé<br />

à terme. L’eau coule à haut débit nuit et jour<br />

à l’HGR/Kongolo. Nous lisons un grand soulagement<br />

dans les chefs des responsables de cet HGR<br />

et surtout des malades qui ne se retrouvent plus<br />

abandonnés longtemps par leurs gardes obligés<br />

naguère de sortir pour la recherche de quelques<br />

litres d’eau potable. L’HGR/Kongolo a vu ses<br />

lignes des dépenses diminuées, car l’eau n’est<br />

plus achetée, mais puisée dans ses propres murs.<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Kongolo remercie<br />

le Père EMILIO et tous ses Bienfaiteurs<br />

qui, grâce à leur générosité, lui ont permis de répondre<br />

une fois de plus à son objectif global, celui<br />

de trouver des réponses adaptées aux problèmes<br />

que rencontrent les populations du Diocèse de<br />

Kongolo et de manière particulière d’améliorer<br />

l’accessibilité aux points d’approvisionnement en<br />

eau<br />

potable.<br />

Abbé Edouard Makimba<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

23


Assistance aux déplacés et projets de développement<br />

se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />

Suite de la page 21<br />

(deux à Nyakariba et deux autres à Lushebere),<br />

la diffusion de la prévention des CMD et BXW<br />

sur les antennes de la Radio Télévision Nationale<br />

Congolaise ( RTNC) et sur Radio Umoja,<br />

ainsi que l’évaluation de la situation des<br />

champs de multiplication des boutures de manioc(<br />

32 ha) avec SENAFOR/Nord‐Kivu.<br />

Enfin, le bureau de développement de la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong> s’est investie<br />

dans les activités relatives à la création d’une<br />

IMF (institution de micro finance).La recherche<br />

d’un immeuble, la sensibilisation et la tenue<br />

des réunions, la préparation des calicots et le<br />

recrutement du personnel ont constitué les activités<br />

principales de ce projet dont le lancement<br />

officiel est intervenu le lundi 17 septembre<br />

2007.<br />

Victimes des viols prises en charge,<br />

auteurs incarcérés<br />

Par ailleurs, de mai à septembre 2007, la<br />

Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP)<br />

a réalisé plusieurs autres activités. Dans le cadre<br />

du projet de lutte contre les violences<br />

sexuelles faites aux femmes, la Commission a<br />

poursuivi son travail de sensibilisation de la<br />

population sur les méfaits des violences sexuelles<br />

faites aux<br />

f e m m e s<br />

(associations,<br />

groupes de<br />

femmes, leaders<br />

locaux,<br />

églises). 115<br />

victimes de<br />

Des femmes sensibilisées sur<br />

la dénonciation des violences violences<br />

sexuelles à <strong>Goma</strong> sexuelles ont<br />

été identifiées<br />

et orientées vers les structures qui s’occupent<br />

de la prise en charge médicale. La Commission<br />

a payé les dépenses liées à la maternité pour 15<br />

naissances issues de viols. 108 victimes de violences<br />

sexuelles ont bénéficié d’un accompagnement<br />

psychosocial. Six auteurs de violences<br />

sexuelles ont été incarcérés. Trois époux se sont<br />

réconciliés avec leurs femmes accusées à tort<br />

d’avoir favorisé contre elles‐mêmes les violences<br />

sexuelles. 72 victimes ont reçu une formation<br />

en gestion de crédit. Parallèlement à cette<br />

activité, 72 victimes ont pu bénéficier d’un crédit<br />

pour le petit commerce et de 12 machines à<br />

coudre. Nous pouvons aussi noter que 10 enquêteurs<br />

et 16 médiateurs ont reçu une formation<br />

relative à la prise en charge des femmes<br />

victimes de violences sexuelles.<br />

Les activités traditionnelles de la Commission<br />

diocésaine Justice et Paix se sont intensifiées.<br />

S a n s<br />

entrer<br />

dans les<br />

détails,<br />

nous<br />

pouvons<br />

citer les<br />

Formation des OPJ de <strong>Goma</strong> p l u s<br />

emblématiques<br />

: session de formation des animateurs<br />

locaux et des cadres de base ; session de renforcement<br />

des capacités des animateurs des commissions<br />

paroissiales Justice et Paix ; session de<br />

recyclage des OPJ en droit procédural pénal<br />

congolais. Outre ces sessions, la CDJP a réalisé<br />

les activités suivantes : traduction et vulgarisation<br />

en kiswahili de la Constitution de la III e<br />

République, débat sur le pacte de Nairobi avec<br />

des étudiants de l’Université de <strong>Goma</strong>, débat<br />

sur le protocole de Maputo avec les femmes de<br />

toutes les tendances, organisation d’une marche<br />

pacifique contre le projet de ratification du<br />

protocole de Maputo, organisation d’un atelier<br />

d’échanges entre les délégués des Commissions<br />

Justice et Paix de Bukavu, de <strong>Goma</strong> (RD<br />

Congo) et de Nyundo (Rwanda) dans le cadre<br />

du programme d’Education à la paix et à la réconciliation<br />

dans la région des Grands Lacs, organisation<br />

de quatre journées culturelles avec les<br />

jeunes sur la gouvernance participative et la<br />

paix.<br />

Suite en page 25<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

24


Manono/Katanga : 1.200 ménages victimes des<br />

inondations assistés par la <strong>Caritas</strong> Manono<br />

La <strong>Caritas</strong> Manono a débuté lundi 24<br />

septembre 2007 la distribution de lʹaide destinée<br />

à 1.200 ménages déplacés et retournés de<br />

guerre du secteur Kiluba. Il s’agit essentiellement<br />

des ménages dont les champs avaient été<br />

inondés au mois de décembre 2006 et janvier<br />

2007.<br />

Financé par l’Agence catholique DEVE‐<br />

LOPPEMENT ET PAIX, ce projet s’inscrit dans<br />

le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire.<br />

Cette distribution s’est déroulée sur deux<br />

sites : Muyumba (à 45 Kms de Manono) et Panda<br />

(à 65 Kms). Les ménages bénéficiaires ont<br />

reçu des semences de maïs, d’arachides, ainsi<br />

que des machettes et des houes.<br />

Par ailleurs, le projet de réhabilitation de<br />

l’atelier de menuiserie de la paroisse Sainte<br />

Barbe (à la Cathédrale même), de la Maison de<br />

Jeunes de la même paroisse et des bureaux de<br />

l’Ecole Primaire Tukakamane, s’est achevé. Il a<br />

été financé par Memisa Belgique.<br />

La <strong>Caritas</strong> Manono<br />

reconstruit également<br />

deux salles de<br />

Mgr Kwanga inaugurant<br />

un centre de santé à<br />

Manono<br />

classes de l’Institut<br />

Technique LELA KIN‐<br />

KATA, qui dispose une<br />

formation en coupe et<br />

couture.<br />

GM Kamandji<br />

Assistance aux déplacés et projets de développement<br />

se poursuivent à la <strong>Caritas</strong>-Développement <strong>Goma</strong><br />

Suite de la page 24<br />

Concernant le programme de<br />

lutte contre le VIH/SIDA, des<br />

activités de sensibilisation<br />

ont été faites en faveur de<br />

plusieurs catégories de personnes<br />

telles que les écoliers,<br />

les élèves, les animateurs des<br />

associations locales, les enfants<br />

dont les parents sont<br />

morts de sida, les enseignants,<br />

les personnes infectées,<br />

etc. Notons qu’un séminaire<br />

de recyclage a été aussi<br />

organisé en faveur de vingt<br />

(20) OPJ pour les sensibiliser<br />

sur la lutte contre la spoliation<br />

des biens des orphelins.<br />

Des enfants soldats démobilisés<br />

et réinsérés<br />

Telle est la synthèse<br />

des activités réalisées par les<br />

différents départements de la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement <strong>Goma</strong><br />

de mai à septembre 2007.<br />

Néanmoins, nous ne devrions<br />

pas en déduire que<br />

celles qui ne sont pas reprises<br />

dans cet article sont moins<br />

importantes. Quoiqu’ il n’y<br />

ait pas été mentionné, le prog<br />

r a m m e D D R<br />

(Démobilisation, désarmement<br />

et réinsertion sociale<br />

des enfants soldats) est en<br />

cours d’exécution depuis<br />

plus de trois ans. Des milliers<br />

d’enfants ont déjà été soustraits<br />

de rangs des forces et<br />

groupes armés pour être encadrés<br />

d’abord dans les centres<br />

de transit et d’orientation<br />

( CTO) de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement <strong>Goma</strong> et<br />

réinsérés ensuite dans le tissu<br />

social normal ( familles,<br />

écoles).<br />

Nous remercions<br />

tous les partenaires qui ont<br />

permis à la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement <strong>Goma</strong> de<br />

réaliser toutes ses activités<br />

pendant cette période. Enumérer<br />

tous les partenaires‐y<br />

compris ceux de la base‐ serait<br />

impossible, mais ne pas<br />

en citer quelques‐uns serait<br />

l’expression d’une coupable<br />

amnésie. En plus de ceux<br />

mentionnés plus haut, nous<br />

citons MANOS UNIDAS et le<br />

Groupe d’étude pour le salut<br />

intégral/Majorque (secteur de<br />

la construction et de la réhabilitation<br />

des structures médicales),<br />

l’UNICEF pour les<br />

enquêtes nutritionnelles, la<br />

FAO pour les intrants agricoles,<br />

le CRS pour la lutte<br />

contre les maladies du bananier<br />

et du manioc, SECOURS<br />

CATHOLIQUE pour le secteur<br />

de l’eau et TROCAIRE<br />

pour la microfinance.<br />

Abbé Oswald Musoni<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

25


<strong>Caritas</strong> Tshumbe: réhabilitation nutritionnelle et<br />

relance agricole au bénéfice de 3.795 familles<br />

Au‐delà de quelques activités d’assistance<br />

sociale et d’appui aux enfants orphelins pour la<br />

satisfaction de leurs besoins fondamentaux, la<br />

<strong>Caritas</strong> ‐ Tshumbe poursuit le projet de la réhabilitation<br />

nutritionnelle et relance agricole. Il<br />

vise l’amélioration générale de la santé des individus,<br />

en traitant la malnutrition et en réduisant<br />

les pratiques nutritionnelles déficientes.<br />

Des espaces ont été disponibilisés par le Diocèse<br />

en vue de créer les champs communautaires.<br />

991 enfants mal nourris sévères et 2. 804<br />

enfants mal nourris modérés de 6 à 59 mois<br />

ainsi que plus au moins 3. 795 femmes accompagnant<br />

les enfants mal nourris ont été prises<br />

en charge dans les 4 CNT (Centres Nutritionnels<br />

Thérapeutiques) et les 4 CNS (Centres de<br />

Nutrition Supplémentaires). Par ailleurs, huit<br />

jardins de démonstration ont été mis en place<br />

autour des CNT au nivaux des HGR (Hôpital<br />

Général de Référence) retenus par le projet et<br />

15 autres jardins dans les différentes aires sanitaires.<br />

En outre, des kits agricoles fournis par la<br />

FAO ont été distribués aux ménages des enfants<br />

sortis des CNS. Plus au moins 3. 795 familles<br />

ont bénéficiées des 48 séances d’éducation<br />

nutritionnelles et agricoles ainsi que de<br />

l’encadrement des agronomes sur les bonnes<br />

pratiques culturales.<br />

Concernant les infrastructures d’accueil,<br />

les pavillons de pédiatrie de l’HGR Kole et<br />

Minga ont été réhabilités et un bâtiment pour<br />

l’hospitalisation des enfants mal nourris sévères<br />

construit à Katako Kombe. Trois réfectoires,<br />

trois cuisines et trois toilettes ont été construits<br />

pour les CNS de Kole, Minga et Katako<br />

Kombe. Ensuite, le programme d’assistance<br />

sociale aux groupes vulnérables se poursuit<br />

par un appui aux vieillards, aux nécessiteux<br />

ainsi qu’aux personnes vivants avec handicap.<br />

Accès difficile aux services sociaux<br />

de base<br />

Le prix de revient des produits manufacturés<br />

est élevé dans le diocèse de Tshumbe à<br />

cause de la difficulté des moyens de transport<br />

qui sont le bateau et l’avion. Néanmoins, les<br />

ports de fortune créés par les opérateurs économiques<br />

sont situés à de longues distances des<br />

centres de consommations. Les routes sont devenues<br />

des pistes impraticables par des véhicules<br />

; les ponts et bacs sont vétustes à tel point<br />

qu’ils deviennent des ouvrages à danger public.<br />

Des écoles sont en pisés et celles construites<br />

en matériaux durables restent vétustes et<br />

continuent à s’écrouler faute d’entretien. Les<br />

hôpitaux sont aussi vétustes et manquent d’équipements<br />

; les prisons sont presque inexistantes.<br />

Les grandes agglomérations manquent de<br />

l’eau potable. La Cité de Lodja dispose d’une<br />

station de Regideso, mais le coût ne permet<br />

pas à la majorité de la population d’y accéder.<br />

Pire, le manque de carburant fait que l’eau<br />

n’est disponible que deux fois par semaine.<br />

L’électricité publique n’existe pas. La production<br />

agricole reste faible, les semences sont dégénérées,<br />

les outils aratoires rares, et les routes<br />

de desserte agricoles peu ou pas fréquentées à<br />

cause du coût d’amortissement élevé.<br />

Dr Mona Félicien<br />

Directeur<br />

<strong>Caritas</strong> Tshumbe<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

26


BDD Buta : 150 tonnes de riz attendus, mais comment<br />

commercialiser…<br />

Le Bureau Diocésain de Développement<br />

(BDD) Buta continue à apprendre les<br />

techniques culturales améliorées aux paysans<br />

de ce diocèse, situé dans la Province Orientale,<br />

à 328 Kms de Kisangani. Cette activité s’inscrit<br />

dans le cadre du projet de sécurité alimentaire<br />

qu’il exécute avec lʹappui financier de COR‐<br />

DAID.<br />

En fait, c’est depuis décembre 2005 que<br />

le BDD Buta encadre des paysans, en les organisant<br />

en associations de production. « Nous<br />

leur avons appris les techniques culturales améliorées.<br />

Cela a suscité la création de 7 associations des<br />

cultivateurs à Zobia à 193 km de Buta et 10 autres<br />

dans la paroisse de Balele, à 257 km », a affirmé<br />

l’Abbé Jules Abbé Jules GBAGBU, Directeur<br />

du BDD Buta à caritasdev.cd. Ces associations<br />

regroupent plus de 100 cultivateurs ayant semé<br />

chacun un hectare de riz. « Nous attendons<br />

donc une production du riz, estimée à au<br />

moins 150 tonnes dont une partie sera naturellement<br />

consommée et une autre commercialisée<br />

», a‐t‐il indiqué.<br />

Mais, paradoxalement, il se pose un<br />

problème de conservation et de commercialisation.<br />

« Il faut des bâches et des sacs. Il faut également<br />

la réhabilitation de 138 km de route pour<br />

acheminer la production au marché de consommation.<br />

Au cas contraire, il y a risque de perte énorme<br />

du produit de travail et cela découragera certainement<br />

les initiatives », a plaidé le prêtre. Voilà<br />

pourquoi<br />

le<br />

BDD<br />

Buta<br />

cherche<br />

un<br />

appui<br />

financier<br />

pour ces paysans ayant déjà fait preuve<br />

de capacité dʹorganisation et de production,<br />

telle que le prouvent cette image.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

Lutte contre la malnutrition par la <strong>Caritas</strong> Kongolo:<br />

jardins individuels et encadrement agricole pour 401 familles<br />

Jardin de démonstration de<br />

la <strong>Caritas</strong> à Mbulula à 60<br />

Km de Kongolo<br />

La <strong>Caritas</strong> Kongolo continue à appuyer<br />

le programme de prise en charge nutritionnelle<br />

dans les deux Zones de Santé de Kongolo et de<br />

Mbulula. Elle a réorganisé de 2006 à 2007 les<br />

activités de prise en charge médiconutritionnelle<br />

des cas de mal nutrition aiguë<br />

modérée dans 3 Centres nutritionnels supplémentaires<br />

à Kongolo (Kangoy), à Katea et à<br />

Mbulula ainsi qu’au Centre de Nutrition Thérapeutique<br />

(CNT) attaché à la pédiatrie de<br />

l’Hôpital Général de Référence de Kongolo.<br />

C’est dans cette optique que la <strong>Caritas</strong><br />

Kongolo a ouvert des jardins de démonstration<br />

et y a affecté des agronomes pour la culture<br />

maraîchère à côté de chaque centre de santé.<br />

Ces jardins fonctionnent sur les 30 aires de santé<br />

de deux zones de santé du Territoire de Kongolo,<br />

dans la Province<br />

du Katanga.<br />

Les parents des<br />

enfants mal nourris<br />

y bénéficient d’un<br />

enseignement sur<br />

les techniques<br />

culturales et sur<br />

l’importance de varier<br />

les aliments.<br />

Au cours de ces 2<br />

derniers mois (juin et juillet 2007), 401 familles<br />

ont adopté cette culture et font des jardins individuels<br />

qui sont régulièrement supervisés par<br />

les agronomes de la <strong>Caritas</strong> Kongolo.<br />

Abbé Edouard Makimba<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

27


<strong>Caritas</strong>-Developpement Bunia engagée dans l’auto-prise en<br />

charge de la population démunie<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia n’a pas<br />

dérogé à sa mission de promotion de développement<br />

de la population au cours de ce dernier semestre.<br />

Son Directeur, Abbé Emmanuel Ndrundro,<br />

nous a indiqué une série d’activités réalisées<br />

entre juin et août 2007 tant dans les secteurs de<br />

développement, de la santé que des urgences.<br />

Ainsi, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia,<br />

en partenariat avec la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo (CDC) et la Commission Nationale de Démobilisation<br />

et Réinsertion (CONADER), a formé<br />

197 ex‐combattants aux techniques agricoles avec<br />

séance pratique sur des champs‐écoles. 90 autres<br />

ex‐combattants ont été formés aux techniques de<br />

menuiserie, 317 aux valeurs civiques et sur la gestion<br />

des revenus. 40 ex‐combattants ont reçu des<br />

kits et vélos (ceux n’ayant pas été servis les mois<br />

précédents). Aussi, ce projet de réinsertion des ex<br />

combattants exécuté par le BDD a procédé à la<br />

clôture officielle des activités de menuiserie ; de<br />

réinsertion dans tous les sites retenus par une<br />

évaluation ; remise de brevets aux bénéficiaires<br />

en agriculture. Après la clôture de la formation et<br />

le lancement officiel des activités d’agriculture à<br />

Bunia, le BDD a lancé officiellement les activités<br />

de menuiseries et agriculture en Territoire de<br />

Djugu à Pimbo pour les sites de Gina, Pimbo,<br />

Djugu et Fataki .<br />

En outre, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia<br />

a remis des porcelets<br />

à un premier groupe<br />

de 82 candidatséleveurs.<br />

Il s’agit de<br />

ceux ayant construit<br />

leurs porcheries, sur<br />

les 232 qui ont bénéficié<br />

d’une formation<br />

en techniques<br />

d’élevage des porcs, dans 4 paroisses. Cette intervention<br />

s’inscrit dans le cadre du projet d’introduction<br />

et de réinsertion des races améliorées de<br />

porc, financé par TROCAIRE‐Irlande. Il vise la<br />

relance de l’élevage dans le diocèse de Bunia.<br />

L’équipe du Bureau Diocésain de Développement<br />

(BDD) a d’abord mené une sensibilisation dans<br />

les huit paroisses ciblées. Des bénéficiaires sélectionnés<br />

par la suite dans quatre paroisses<br />

(Badya, Gety, Lita et Mudzi Maria) ont suivi une<br />

formation sur les techniques d’élevage des porcs.<br />

La distribution des porcelets est intervenue enfin<br />

le 08 juillet 2007. Il s’agit des 116 porcelets de race<br />

Large White achetés en Ouganda.<br />

Par ailleurs, avec l’appui de TROCAIRE‐<br />

Irlande, la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia a accompagné<br />

trois communautés des retournés à<br />

l’installation des dispositifs antiérosifs dans les<br />

champs, mais aussi à celle de quatre pépinières<br />

d’arbustes agro forestiers (espèce calliandra en<br />

particulier).<br />

Durant la même période, le projet d’appui<br />

multisectoriel pour les soins de santé primaires<br />

a facilité d’une part le ravitaillement de 5 Zones<br />

de Santé Rurales (Tchomia, Drodro, Fataki et<br />

Jiba) du District sanitaire de Djugu en médicaments<br />

essentiels et d’autre part, la motivation du<br />

personnel des dites Zones de Santé en termes de<br />

prime et d’accompagnement technique. Il a bénéficié<br />

de l’appui de MEMISA Belgique.<br />

Quant à la réhabilitation à base communautaire<br />

(pour les personnes vivant avec handicaps),<br />

la <strong>Caritas</strong>‐Développement Bunia a procédé<br />

à l’identification de personnes vivant avec handicaps,<br />

à la sensibilisation des communautés pour<br />

la solidarité envers ces dernières, à l’administration<br />

de soins aux épileptiques et aux malades des<br />

yeux, ainsi qu’au transfert des malades à Kampala<br />

pour des interventions orthopédiques. Ce projet<br />

est soutenu par Christian Blind Mission (MBC)<br />

à travers la synergie Simama (1 réseau local des<br />

institutions travaillant pour les personnes vivant<br />

avec handicaps).<br />

Il sied d’ajouter également, qu’avec<br />

l’appui de CAFOD, la <strong>Caritas</strong>–Développement<br />

Bunia a mis en place, un bureau d’accompagnement<br />

de la Société civile et des communautés de<br />

base face aux industries extractives dans la cité de<br />

Mongbwalu, bureau doté d’installation Internet<br />

pour désenclaver le milieu. Elle a enfin formé et<br />

recyclé des Animateurs Psychosociaux pour l’accompagnement<br />

psychosocial des personnes en<br />

stress post‐traumatique.<br />

Dans le domaine des urgences, la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Bunia a assisté 2.350 ménages<br />

sinistrés suite aux affrontements de décembre<br />

2006 à février 2007 entre les FARDC et des miliciens,<br />

en Territoire de Djugu, avec l’appui de CA‐<br />

FOD. Les bénéficiaires ont reçu des ustensiles de<br />

cuisine, des couvertures, du savon et des habits.<br />

Marie‐Marguerite DJOKABA (stagiaire/FCK)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

28


APPEL A L’AIDE<br />

Equateur: des enfants de pygmées réclament la gratuité de<br />

l’enseignement fondamental<br />

A 29 Kms de la ville de Mbandaka, cheflieu<br />

de la Province de l’Equateur, une communauté<br />

des Pygmées vit en harmonie avec leurs<br />

frères Bantous au village Ikengo. Leurs cases<br />

viennent juste après celles des Bantous. Tous<br />

ces Congolais d’Ikengo ont un seul chef de<br />

groupement. C’est dans ce village que <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Contact a trouvé des enfants<br />

des Pygmées et leurs parents dans le désarroi.<br />

En effet, à une semaine des épreuves de<br />

fin d’année 2006‐2007, ces enfants n’avaient pas<br />

droit à y participer, parce que leurs parents<br />

n’avaient pas réussi à payer les frais scolaires<br />

annuels, fixés à 1.650 Francs Congolais<br />

(environ 3,2 dollars US). Enfants et parents<br />

pygmées nous ont exprimé leur cri du cœur le<br />

07 juin 2007, en présence du chef de groupement.<br />

Nadeje, élève en 5ème Primaire ( avec un<br />

foulard de tête sur la photo) a parlé au nom<br />

des autres enfants: « Ce n’est pas normal. Tout<br />

le monde sait que nos parents n’ont pas eu la<br />

chance d’étudier.<br />

Au lieu de nous<br />

laisser étudier aussi<br />

comme les Bantous,<br />

on nous<br />

oblige à payer des<br />

frais qu’il nous est<br />

difficile de payer ».<br />

Finalement,<br />

c’est grâce à la générosité<br />

de notre<br />

reporter que cette<br />

fille a pu passer ses<br />

examens. Et les<br />

autres? Ils n’avaient<br />

reçu que des fournitures scolaires gratuites<br />

de l’UNICEF. Voilà pourquoi le Gouvernement<br />

tant central que provinciaux devront<br />

rendre effective la disposition constitutionnelle<br />

exigeant un enseignement fondamental gratuit<br />

et obligatoire en RDC. Il en va de l’équité et de<br />

l’avenir de la nation congolaise. GM Kamandji<br />

Mgr Fulgence Muteba plaide pour la population de Kilwa-Kasenga<br />

auprès du Ministre des Affaires Humanitaires<br />

Mgr Fulgence Muteba, Evêque de Kilwa‐<br />

Kasenga, dans la province du Katanga, a été<br />

reçu vendredi 29 juin 2007 en audience par le<br />

Ministre de la Solidarité et des Affaires Humanitaires,<br />

Jean‐Claude Muyambo, dans son cabinet<br />

de travail à Kinshasa. La situation humanitaire<br />

préoccupante dans l’ex‐Triangle de la<br />

mort a été au centre de leur entretien.<br />

Mgr Fulgence Muteba lui a rendu<br />

compte également des efforts que l’Eglise catholique,<br />

par l’entremise de son diocèse, fournit<br />

sur place pour l’encadrement et la réinsertion<br />

socio‐économique des populations, victimes<br />

de la guerre. « Le Ministre s’est montré très<br />

attentif à toutes les doléances que j’ai présentées au<br />

nom de la population de cette partie de mon diocèse…<br />

Il a promis de s’investir pour accorder, dans<br />

la mesure du possible, une aide humanitaire à cette<br />

population », a indiqué l’Evêque à la presse.<br />

Ce dernier a souligné qu’il y a environ<br />

30.000 personnes qui ont regagné la partie de<br />

son diocèse qui a été secouée par les conflits<br />

armés. « Nous devons faire face à plusieurs défis<br />

humanitaires, notamment chasser la malnutrition,<br />

aider les gens à cultiver, reconstruire des villages et<br />

infrastructures sociales, c’est‐à‐dire, les dispensaires,<br />

écoles, et tout ce qui a été détruit », a ajouté<br />

Mgr Fulgence Muteba.<br />

Pour rappel, le «Triangle de la mort », périmètre<br />

compris entre les Territoires de Manono<br />

(au Nord), de Malemba Nkulu (au Sud‐<br />

Ouest) et de Pweto (à l’Est), en passant par<br />

Mitwaba et une partie du Territoire de Bukama,<br />

garde encore les stigmates de la guerre et<br />

des atrocités du « Commandant Gédéon » et de<br />

ses miliciens.<br />

GM Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

29


Diocèse de Butembo-Beni:<br />

situation humanitaire dramatique à cause des<br />

pillages, viols et tueries dans l’impunité<br />

Sur base du rapport de la mission dʹévaluation<br />

de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo,<br />

la Confédération <strong>Caritas</strong> Internationalis a lancé<br />

le 27 septembre 2007 un Appel pour une<br />

Opération Spéciale (SOA) en vue de mobiliser<br />

tous ses membres à apporter une assistance<br />

humanitaire aux personnes déplacées et<br />

vulnérables du diocèse de Butembo‐Beni, regroupée<br />

dans les localités de Kanyabayonga,<br />

Luofu, Kayna, Bingi,...<br />

La <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

(CDC) et sa Structure diocésaine de Butembo‐<br />

Beni ont en effet achevé dimanche 23 septembre<br />

2007 la mission d’évaluation initiale dans<br />

ce diocèse, étalé sur les Territoires de Lubero,<br />

Beni et Walikale (une partie) dans la Province<br />

du Nord‐Kivu, ainsi qu’une partie de Mambasa<br />

dans la Province Orientale. Son objectif a été<br />

d’identifier les besoins humanitaires d’urgence<br />

des victimes de récents affrontements dans<br />

cette partie de la RD Congo, en vue d’une assistance<br />

en leur faveur. En fait, moins médiatisée<br />

que celle autour de Sake, la crise humanitaire<br />

dans la partie nord de la Province du<br />

Nord‐Kivu oblige également une réponse urgente.<br />

Partie de Kinshasa dimanche 16 septembre<br />

2007 en passant par <strong>Goma</strong> et Butembo,<br />

la Délégation s’est rendue notamment dans les<br />

localités de Bingi (à environ 112 Kms au sudouest<br />

de Butembo contrôlée par des Mayi‐<br />

Mayi), Kirumba (à 150 Kms au sud), Kayna (à<br />

157 Kms au Sud de Butembo), Luofu (à 7 Kms<br />

au sud‐ouest de Kayna), et Kanyabayonga<br />

(à 180 Kms au sud de Butembo). Ces localités<br />

accueillent des milliers des déplacés fuyant les<br />

récents affrontements de juillet et août derniers.<br />

Il s’agit des affrontements entre d’une<br />

part deux factions des miliciens Mayi‐Mayi et<br />

d’autre part entre deux autres factions rivales<br />

des FDLR(Forces Démocratiques pour la Libération<br />

du Rwanda) autour des localités de Bingi,<br />

Luofu et Kamandi. Il y a eu aussi des combats<br />

entre les Forces Armées de la République<br />

Démocratique du Congo (FARDC) et les troupes<br />

fidèles à Laurent Nkunda dans les territoires<br />

de Masisi et de Rutshuru.<br />

Ces déplacés sont constitués en majorité<br />

des enfants, des femmes et des hommes qui<br />

arrivent fatigués, affamés, déshydratés et dépourvus<br />

de tout bien. Ils sont reçus par les autorités<br />

politico‐administratives de la place et<br />

Enfants et femmes constituent les groupes plus vulnérables<br />

dans ces localités de la partie septentrionale du<br />

Nord-Kivu (Ph. <strong>Caritas</strong>-Développement Congo)<br />

les Comités paroissiaux de la <strong>Caritas</strong> qui s’organisent<br />

à les enregistrer directement à leur<br />

arrivée. Toutefois, ils n’ont pas de moyens<br />

pour les assister, à part mettre à leur disposition<br />

certains bâtiments scolaires pour leurs<br />

abris, hormis ceux qui vont dans des familles<br />

d’accueil, elles aussi déjà vulnérables. Le nombre<br />

actuel des déplacés enregistrés est de<br />

31.261 ménagés, soit 187.566 personnes.<br />

Les localités d’accueil, à savoir, Bingi,<br />

Kayna, Luofu et Kanyabayonga, Kirumba,<br />

Mighobwe, Kaseghe, Alimbongo, Kamandi et<br />

Kikuvo ne constituent pourtant pas de havres<br />

de paix. Car, deux factions antagonistes des<br />

FDLR et deux autres factions des Mayi‐Mayi<br />

(celle de Jackson et celle de La Fontaine) y mènent<br />

à loisir des opérations contre une population<br />

déjà meurtrie par d’autres vagues d’affrontements<br />

antérieurs. Il leur suffit juste de<br />

dévaler des collines entourant ces localités<br />

pour attraper leurs « proies ».<br />

Suite en p. 31<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

30


Diocèse de Butembo-Beni: situation humanitaire dramatique à<br />

cause des pillages, viols et tueries dans l’impunité<br />

Ces FDLR ont pris en otage plusieurs milliers<br />

des réfugiés civils rwandais. Tous se livrent à<br />

l’exploitation des minerais et aux pillages des<br />

récoltes des paysans congolais. pour attraper<br />

leurs « proies ». Ces FDLR ont pris en otage<br />

plusieurs<br />

milliers<br />

des réfugiés<br />

civils<br />

rwandais.<br />

Tous se livrent à l’exploitation des minerais et<br />

aux pillages des récoltes des paysans congolais.<br />

Plusieurs milliers des compatriotes se<br />

retrouvent ainsi sous le joug des groupes armés.<br />

Ces derniers les soumettent aux pillages<br />

quasi‐quotidiens (des récoltes dans les champs<br />

ou à domicile ainsi que des biens dans les maisons),<br />

aux travaux forcés (couper le bois de<br />

chauffage, fabriquer de la braise, participer au<br />

braconnage), avec ciblage des domiciles ou des<br />

quartiers grâce à des collaborateurs locaux. La<br />

population est aussi victime du viol (dans les<br />

champs ou à domicile). A titre illustratif, la<br />

Cité de Kanyabayonga, avec une population<br />

estimée à environ 60.000 habitants, enregistre<br />

12 cas de viol déclaré par mois, avec risque de<br />

contamination au VIH/Sida dont les personnes<br />

déjà affectées ne sont pas prises en charge.<br />

Pour les mois de juillet et août 2007, l’on a enregistré<br />

113 cas déclarés de viol parmi les déplacés,<br />

dont 22 hommes. Ceux ou celles qui<br />

osent résister à ces violations des droits de<br />

l’homme sont tués sans sommation.<br />

La population résidant ces localités et<br />

celle venue d’ailleurs pour s’y réfugier se retrouvent<br />

ainsi sans aucun secours, malgré la<br />

volonté exprimée des autorités administratives<br />

locales et des chefs coutumiers, impuissants<br />

devant les atrocités de ces groupes armés. Et,<br />

ce ne sont pas des éléments de l’armée régulière,<br />

présents dans certaines de ces localités,<br />

qui les protègent… Bien au contraire, déplore<br />

la population. Selon elle, et par volonté manifeste<br />

de nuisance, ces graves violations des<br />

droits de l’homme sont commises par les<br />

FDLR, les Mayi‐Mayi et les FARDC. Généralement,<br />

ces Autorités administratives et coutumières<br />

locales, y compris certaines notabilités,<br />

vivent dans la clandestinité dès la tombée de la<br />

nuit. Car, tous ces groupes armés confondus<br />

font payer très cher les dénonciations de leurs<br />

exactions. Cela entraîne notamment la famine,<br />

l’errance, la déscolarisation, les maladies, le<br />

désespoir et le désarroi dans ces localités.<br />

Il sied toutefois de signaler la présence<br />

de quelques Organismes humanitaires qui s’efforcent<br />

de soulager la misère de cette population,<br />

bien que les besoins sur terrain soient de<br />

très loin suprieurs à l’assistance fournie jusquelà.<br />

Il s’agit de MSF/France, de Norvegian Refugee<br />

Council (NRC), Merlin, LWF/PAM<br />

(Programme Alimentaire Mondial), AAA<br />

(Agro‐Action Allemande), CEPROSSAN<br />

(Centre de Promotion Socio‐Sanitaire), Solidarités,<br />

MONUC et du Bureau Diocésain des<br />

Oeuvres Médicales (BDOM). De retour de Kanyabayonga,<br />

la Délégation de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo a rencontré jeudi 20<br />

septembre 2007, une mission conjointe OCHA<br />

(Office de Coordination des Affaires Humanitaires<br />

de l’ONU)‐HCR (Haut Commissariat des<br />

Nations Unies pour les Réfugiés) ‐NRC qui se<br />

rendait, elle aussi en évaluation dans cette<br />

zone.<br />

Il revient donc aux Institutions et Organismes<br />

compétents de secourir rapidement<br />

cette population rurale, qui a droit à la paix et<br />

au respect de sa dignité, mais devenue vulnérable<br />

à cause des groupes armés. Mais, d’ores<br />

et déjà, le Gouvernement devra assurer la protection<br />

des personnes ainsi que de leurs biens<br />

et restaurer l’autorité de l’Etat dans cette partie<br />

du pays. Tous ces tristes événements se passent<br />

au moment où le diocèse de Butembo‐Beni<br />

clôture célébration de son centenaire d’évangélisation.<br />

A cette occasion, Son Evêque, Monseigneur<br />

Melchisédech Sikuli, a effectué depuis<br />

Septembre 2006 une tournée pastorale dans les<br />

36 paroisses de son diocèse. CDC<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

31


Le cri déchirant d’une femme au nord du Nord-Kivu:<br />

« Le viol et le pillage m’attendent chaque jour au champ »<br />

Une sexagénaire a accepté de nous dire en<br />

ce mois de septembre 2007 la souffrance qu’éprouvent<br />

les femmes dans plusieurs localités<br />

contrôlées par les groupes armés nationaux et<br />

étrangers au nord de la Province du Nord‐Kivu.<br />

Mais, pour sa protection, notre rédaction est obligée<br />

de ne pas diffuser son village ni son identité,<br />

encore moins son image.<br />

Primo, le manque de provisions les oblige<br />

à se rendre chaque matin dans leurs champs, sur<br />

les collines envoisinant leurs villages. Secundo,<br />

ces champs font malheureusement partie des espaces<br />

contrôlés soit par les rebelles Hutus rwandais,<br />

soit par des miliciens Mayi‐Mayi. Tertio, à la<br />

lisière des champs et du village, se postent des<br />

éléments de l’armée régulière: «Les Interhamwe<br />

commencent d’abord par vous piller vos récoltes<br />

dans les champs. Parfois, ils vous violent à deux<br />

ou trois. La maigre récolte qu’ils vous auront laissée<br />

par pitié est par la suite réduite, au profit de<br />

nos propres militaires. Ces derniers, postés à l’entrée<br />

du village, procèdent à la ’déclaration de récolte’,<br />

à l’issue<br />

de la quelle<br />

ils retiennent<br />

le tiers<br />

de votre<br />

butin du<br />

jour. Quelques<br />

fois, eux aussi vous violent », raconte avec<br />

tristesse le dame. «Après un tour dans la discrétion<br />

au centre de santé, vous rentrez bredouille<br />

chez vous, en trompant les enfants, qui attendent<br />

affamés, que vous avez été poursuivie », ajoute‐telle.<br />

« Hélas, le lendemain, vous êtes obligée d’y<br />

retourner, priant Dieu que la journée soit moins<br />

traumatisante », conclut‐elle, devant huit de ses<br />

consoeurs qui ont approuvé son récit…<br />

GM Kamandji<br />

RDC: des femmes en grève de la faim contre<br />

les pillages et viols<br />

11.10.07 | 21h51<br />

Les femmes du village de Luofu, localité<br />

de lʹest de la République démocratique du Congo<br />

(RDC), ont observé une grève de la faim dʹune<br />

semaine pour protester contre les pillages et les<br />

viols quʹelles subissent au quotidien, a‐t‐on appris<br />

jeudi auprès de lʹONG <strong>Caritas</strong>‐RDC.<br />

Autour de ce village reculé du Nord‐Kivu, situé à<br />

120 km au nord‐ouest de la capitale provinciale<br />

<strong>Goma</strong>, 15 cas de viol sont signalés en moyenne<br />

chaque mois, déplore lʹONG catholique dans un<br />

communiqué, après une mission dʹévaluation<br />

réalisée en septembre.<br />

Plusieurs groupes armés locaux ou étrangers<br />

sévissent depuis des années au Nord‐Kivu,<br />

dont la partie sud‐est est depuis la fin août le<br />

théâtre de violents affrontements entre armée<br />

régulière et soldats insurgés. Des centaines de<br />

déplacés de guerre venant du sud se réfugient<br />

régulièrement dans le territoire de Lubero, où se<br />

situe Luofu. Pour les mois de juillet et août, <strong>Caritas</strong><br />

a recensé 113 cas de viol, dont 22 sur des hommes,<br />

parmi les déplacés dans ce territoire.<br />

Les victimes de ces atrocités ne sont pas prises en<br />

charge, faute de structures de santé adéquates et<br />

en lʹabsence dʹagences humanitaires sur place,<br />

selon <strong>Caritas</strong>‐RDC.<br />

ʺNous avons lancé un appel de fonds (...)<br />

afin de venir en aide à ces personnesʺ, a déclaré à<br />

lʹAFP Guy‐Marin Kamandji, chargé de communication<br />

de <strong>Caritas</strong>‐RDC. Les femmes de Luofu ont<br />

organisé une marche de protestation, puis, pendant<br />

une semaine, ont cessé de sʹalimenter, ont<br />

refusé de préparer les repas de leurs familles et<br />

dʹaller travailler dans les champs, selon <strong>Caritas</strong>.<br />

Cʹest ʺla première foisʺ que ces femmes expriment<br />

ʺnon seulement leur indignation, mais aussi leur<br />

impuissance devant une situation insupportableʺ,<br />

selon lʹONG.<br />

Quarante‐six dʹentre‐elles ont été<br />

ʺbrièvement arrêtéesʺ pendant la grève de la faim,<br />

intimidées par les forces de lʹordre, mais nʹont pas<br />

interrompu leur mouvement, souligne <strong>Caritas</strong>.<br />

(Suite à la p. 34)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

32


Nord-Kivu/Diocèse de Butembo-Beni : «Les gens vivent dans<br />

une insécurité perpétuelle », déplore Mgr Sikuli<br />

Interviewé vendredi 21 septembre<br />

2007 par <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Contact, l’Evêque<br />

de Butembo‐Beni, Mgr<br />

Melchisédech Sikuli, a confirmé<br />

la situation humanitaire<br />

dramatique dans son diocèse.<br />

«Vous avez été vous‐même au sud<br />

où, depuis plusieurs années, les<br />

enfants n’ont pas pu aller régulièrement à l’école, puisque<br />

c’est la zone qui est pratiquement investie par nos<br />

frères venus de Rwanda depuis 1994. Ils se sont rendus<br />

maîtres pratiquement de toutes ces régions ».<br />

Conséquences : « Les gens vivent dans une insécurité<br />

perpétuelle, dans les intimidations. Tout ce qu’ils<br />

cultivent est récolté par d’autres personnes ». L’Evêque<br />

a relevé la foi et l’espoir qui habitent cette<br />

population. Cette dernière croit que cette insécurité<br />

devra prendre fin puisqu’il y a eu de nouvelles<br />

Institutions démocratiquement élues.<br />

Contrairement au sud du Nord‐Kivu, la<br />

partie nord de cette province vit une insécurité<br />

permanente, même si des combats n’y sont pas<br />

réguliers. «Même si dans les medias, on ne parle peutêtre<br />

pas chaque jour d’affrontements, mais les gens<br />

vivent dans une insécurité très constante et perpétuelle<br />

: parce que leurs champs ne sont plus les leurs et<br />

leurs enfants ne peuvent pas accéder à l’école. Même<br />

s’ils cultivent, c’est d’autres qui vont récolter. Néanmoins,<br />

ils ne décrochent pas. Ils se disent, plus on<br />

cultive, il restera toujours quelque chose pour eux<br />

aussi, même si les autres leur ravissent leurs récoltes<br />

», a déploré Mgr Sikuli.<br />

Selon lui, cette population réclame la paix et des<br />

Kole/Kasaï Oriental : Une pluie orageuse fait 6 morts et<br />

d’énormes dégâts à Bena - Dibele<br />

Une pluie orageuse<br />

s’est abattue dans la nuit du<br />

dimanche 9 au lundi 10 septembre<br />

2007 sur Bena Dibele,<br />

poste d’encadrement situé à<br />

110 Kms du Territoire de Kole,<br />

dans la Province du Kasaï<br />

Oriental, faisant d’énormes<br />

dégâts, rapporte caritasdev.cd.<br />

L’on y déplore le décès de six<br />

personnes dont 4 enfants, une<br />

femme et un homme, suite à<br />

l’écroulement de leurs maisons,<br />

et quinze blessés. Selon<br />

le Directeur de la <strong>Caritas</strong> Kole,<br />

Abbé Hubert Etambalako, 58<br />

ménages sont sans abris, leurs<br />

maisons ayant été détruites.<br />

Le sinistre bilan fait<br />

état de 30 maisons écroulées et<br />

dix autres qui ont perdu leurs<br />

toitures. Les besoins pour ces<br />

victimes s’expriment en termes<br />

des vivres et non vivres<br />

intrants afin de faciliter l’agriculture qu’ils pratiquent.<br />

Il profite souvent des manifestations publiques<br />

pour demander aux hommes d’Etat de ne<br />

pas décevoir les populations qui les ont élu. Heureusement<br />

que « le soutien de l’Eglise, à travers la<br />

<strong>Caritas</strong>‐Développement Congo, est aussi très visible<br />

», a affirmé l’Ordinaire du lieu. La <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo est intervenue dans ce<br />

sens. «J’exprime la gratitude à tous les bienfaiteurs<br />

qui nous soutiennent à travers cet organe de la CEN‐<br />

CO, et à tous les autres bailleurs et hommes de<br />

bonne foi qui peuvent aider notre population. . Et à<br />

leur non aussi, je leur demande de continuer à nous<br />

assister parce que vous avez vu vous‐même la détresse<br />

qui règne dans cette partie du pays ».<br />

Par ailleurs, Mgr Melchisédech Sikuli a<br />

exprimé un sentiment de gratitude au Seigneur<br />

qui a permis au diocèse de célébrer les 100 ans de<br />

son évangélisation, célébration commencée le 24<br />

septembre 2006 et clôturée le 23 septembre 2007.<br />

Durant toute l’année, il a effectué des visites pastorales<br />

dans toutes les 36 paroisses (trois jours<br />

dans chacune) que compte le diocèse de Butembo‐Beni,<br />

dont certaines sont sur des zones rouges.<br />

Il en a conclu que « l’Eglise est vivante. Elle prend<br />

conscience de son identité. Et nous en avons profité<br />

pour renforcer cette idée là (…) ». Il a aussi relevé<br />

l’impact social de l’évangélisation. « L’Eglise est<br />

présente sur le Territoire du diocèse (formations médicales<br />

et écoles que nous avons). Elles fonctionnent,<br />

certes avec beaucoup de difficultés comme partout,<br />

mais l’impact est très visible », a‐t‐il ajouté.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

33<br />

(bâches, couvertures, ustensiles<br />

de cuisine, savon, habillement,<br />

etc.), mais aussi en intrants<br />

agricoles, fournitures<br />

scolaires et produits pharmaceutiques.<br />

C’est le cri d’alarme<br />

que lance la <strong>Caritas</strong> Kole en<br />

direction de l’Autorité Publique,<br />

des hommes de bonne<br />

volonté et des Structures de<br />

l’Eglise pour une assistance<br />

urgente de ces personnes vul‐


ECHOS DE NOS PARTENAIRES<br />

Directeur National Adjoint de la CDC<br />

Dr Bruno Miteyo élu Vice-président<br />

de <strong>Caritas</strong> Africa<br />

Dr Bruno Miteyo Nyenge, Directeur National<br />

Adjoint de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo, a été élu Vice‐Président de la <strong>Caritas</strong><br />

Africa. C’est l’une des décisions de la réunion<br />

de la Commission Régionale de <strong>Caritas</strong> Africa,<br />

tenue du 10 au 14 septembre 2007 à Lomé.<br />

La nouvelle a été adressée aux Présidents<br />

de toutes les Organisations nationales<br />

Membres par le Président de <strong>Caritas</strong> Africa,<br />

Mgr Cyprian K. Lwanga, dans une correspondance<br />

datée du 15 septembre 2007. « La Commission<br />

régionale a élu Dr Bruno Miteyo aux fonctions<br />

de Vice‐président de <strong>Caritas</strong> Africa, en<br />

conformité avec les statuts de <strong>Caritas</strong> Africa ». La<br />

réunion de Lomé a notamment approuvé le<br />

Plan opérationnel de <strong>Caritas</strong> Africa pour la<br />

période 2007‐2011, pris acte du rapport de passation<br />

de service entre le Secrétaire Exécutif<br />

sortant, M. Nicolas Magloire Hermann Degboué,<br />

et le Secrétaire exécutif ad interim entrant,<br />

M. Jacques Dinan. La Commission régionale<br />

a confirmé la nomination de M. Jacques<br />

Dinan au poste de Secrétaire exécutif ad interim<br />

de <strong>Caritas</strong> Africa jusqu’à la prochaine<br />

Conférence régionale de <strong>Caritas</strong> Africa. M. Jacques<br />

Dinan remplira ses fonctions à partir de<br />

son pays de résidence, l’île Maurice, et des dispositions<br />

ont été prises afin d’assurer le bon<br />

fonctionnement du Secrétariat à Lomé. M. Jacques<br />

Dinan a offert de servir la région sur une<br />

base volontaire sans percevoir de salaire. Il aura<br />

seulement droit au remboursement des frais<br />

de voyage et d’autres dépenses imprévues. La<br />

Commission a accepté l’offre et lui a exprimé la<br />

gratitude de <strong>Caritas</strong> Africa pour son geste de<br />

générosité.<br />

L’élection de Br Bruno Miteyo comme<br />

Vice‐Président de la <strong>Caritas</strong> Africa a réjoui tout<br />

le réseau national de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo, particulièrement son Directeur National,<br />

l’Abbé Jean Muela. Les uns et les autres y<br />

voient le fruit du dynamisme et l’engagement<br />

de ce compatriote, à l’instar de tout le réseau<br />

national de <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo,<br />

engagés résolument au service des plus démunis,<br />

avec la solidarité des Églises‐sœurs du<br />

Nord.<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

RDC: des femmes en grève de la faim contre les pillages et viols<br />

(Suite de la p.32) Des habitants de Luofu ont<br />

aussi fait part à lʹONG du pillage systématique<br />

de leur petit élevage, des récoltes et dʹautres<br />

biens, perpétré depuis plusieurs années par<br />

des rebelles hutus rwandais, des miliciens locaux<br />

Maï Maï mais aussi des militaires de lʹarmée<br />

régulière. Lʹunique centre de santé du village<br />

a été récemment pillé par des rebelles<br />

rwandais.<br />

<strong>Caritas</strong>‐Congo exhorte les autorités<br />

congolaises à ʺprendre au sérieux le cri du<br />

coeur des femmes de Luofu qui ont pris des<br />

risques énormes en protestant bruyamment<br />

contre leurs bourreaux, dans une zone où l’insécurité<br />

règne en permanenceʺ.<br />

bbos/sb/pyj<br />

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-<br />

32784124@7-60,0.html<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

34


Reprise de la coopération fraternelle entre <strong>Caritas</strong>-<br />

Développement Congo et Misereor: accompagnement<br />

stratégique de 8 Bureaux Diocésains de Développement<br />

Après plus de dix ans de rupture et à la suite d’un intense travail de plaidoyer, la Commission<br />

Episcopale <strong>Caritas</strong>‐ Développement (CECD) et MISEREOR/ Allemagne viennent de reprendre leur coopération<br />

fraternelle. La CECD remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la reprise de cette<br />

coopération. Cette reprise est devenue une réalité avec le démarrage du Projet triennal d’accompagnement<br />

stratégique de huit Bureaux Diocésains de Développement (BDD), conduit par le Service de Promotion<br />

du Développement..<br />

L’idée de ce Projet est partie du constat selon lequel la plupart des Bureaux Diocésains de Développement<br />

(BDD) en RDC sont souvent butés aux difficultés qui ne leur permettent pas de conduire leurs<br />

programmes/projets de manière performante, sans doute à cause des facteurs suivants : faiblesses institutionnelles<br />

de leurs organisations ; initiation insuffisante de leurs animateurs aux techniques de management<br />

des organisations ; amateurisme et donc l’insuffisance du professionnalisme de ces animateurs ; insuffisance<br />

d’outils de gestion, ce qui entraîne souvent une transparence insuffisante dans la gestion des ressources mises<br />

à leur disposition ; conflits interpersonnels ou avec d’autres services spécialisés des diocèses; connaissance<br />

limitée des valeurs et principes du partenariat ; etc.<br />

Cette situation pose de sérieux défis aux BDD en termes de leur rôle spécifique aux côtés d’autres<br />

services diocésains, de professionnalisation de la gestion de leurs programmes et de mobilisation de nouvelles<br />

ressources disponibles en RDC (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, Union européenne,<br />

Agences du Système des Nations Unies, Coopérations bilatérales,…) afin de consolider les acquis<br />

de leurs interventions et d’améliorer par le fait même l’impact de leurs interventions sur la réduction<br />

de la pauvreté des communautés locales.<br />

Du choix des diocèses<br />

Les Diocèses suivants ont été choisis dans le cadre de ce projet : Bunia, Butembo‐Beni, Dungu‐<br />

Doruma, Isiro‐Niangara, Kalemie‐Kirungu, Kongolo, Manono et Wamba. Le choix de ces diocèses était<br />

essentiellement lié aux critères suivants : existence d’un minimum de ressources humaines et matérielles;<br />

réelle volonté de s’impliquer dans le processus de revitalisation amorcé depuis juillet 2000 par le Secrétariat<br />

de la CECD (cf. Plan stratégique,…) ; intérêt à vivre et à partager avec d’autres BDD leurs expériences<br />

; souci d’apprentissage en vue d’un changement organisationnel ; préoccupation de centrer le travail<br />

sur les résultats en termes d’amélioration des conditions de vie des populations locales ; diocèses plus ou<br />

moins oubliés par la plupart de partenaires qui interviennent en RDC.<br />

Des objectifs et des résultats attendus du projet<br />

Le projet d’accompagnement stratégique des BDD s’inscrit dans la logique du renforcement des<br />

capacités. De manière spécifique, il vise à renforcer les capacités techniques et institutionnelles des Bureaux<br />

de Développement au niveau national et diocésain pour leur permettre d’accompagner de manière<br />

efficace et efficiente les initiatives locales de développement.<br />

Concrètement, il s’agit de qualifier les BDD pour qu’ils soient capables d’élaborer des projets<br />

convaincants, de gérer dans la transparence les ressources financières qu’ils pourront mobiliser et de<br />

rendre compte à la hiérarchie de l’Eglise et à leurs Partenaires / Bailleurs en produisant régulièrement<br />

des rapports de qualité.<br />

A la fin du projet, les résultats attendus se résument en ces termes : les BDD sont devenus des<br />

organisations performantes qui accompagnent de manière professionnelle les initiatives des communautés<br />

locales par la promotion du travail productif et l’utilisation des approches participatives ; les pratiques de<br />

gestion au sein des Bureaux Diocésains de Développement ont été améliorées, normalisées et maîtrisées à<br />

l’aide des techniques éprouvées et des outils appropriés pour la gestion des ressources humaines, matérielles<br />

et financières ; (Suite en p. 37)<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

35


CORDAID et <strong>Caritas</strong>-Développement Congo déterminées à<br />

améliorer leur partenariat au profit des plus démunis<br />

Le Chef de l’Equipe Amérique Latine –<br />

Afrique de CORDAID (Catholic Organization for<br />

Relief and Development Aid), Mme Edith Boekraad,<br />

s’est entretenu vendredi 19 octobre 2007<br />

avec le Directeur National de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo (CDC), Abbé Jean Muela.<br />

Elle était accompagnée de MM. Koen Versavel et<br />

Koen Wagenbuur, respectivement nouveau Directeur<br />

du Bureau de Représentation de COR‐<br />

DAID à Kinshasa<br />

et Responsable<br />

Financier au siège<br />

de CORDAID à<br />

LaHaye.<br />

Cette séance de travail, tenue au siège de la<br />

CDC à Kinshasa, a connu la participation du Directeur<br />

National Adjoint et de tous les Chefs de<br />

Service de cet organe technique chargé du social<br />

de l’Episcopat congolais.<br />

Pour Mme Edith Boekraad, cette visite<br />

vise l’amélioration des relations entre CORDAID<br />

et la CDC, particulièrement dans l’échange d’informations<br />

et la coordination des actions de ces<br />

deux <strong>Caritas</strong> – sœurs au profit des populations<br />

les plus démunies en République Démocratique<br />

du Congo (RDC). Elle a informé ses interlocuteurs<br />

sur le changement institutionnel intervenu<br />

au sein de CORDAID, conformément à son nouveau<br />

Plan stratégique. C’est ainsi que le travail de<br />

CORDAID tient compte non pas des régions,<br />

mais plutôt des secteurs d’intervention. En RDC,<br />

CORDAID œuvre essentiellement dans les secteurs<br />

de la Santé et du Bien‐Etre, de la Reconstruction<br />

ainsi que de la Réconciliation, avec une<br />

Représentation à Kinshasa et un Bureau technique<br />

à Bukavu.<br />

Complété par ses collaborateurs, l’Abbé<br />

Jean Muela a présenté la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo, les priorités de son Plan Stratégique 2008‐<br />

2012 et le travail qu’elle réalise dans ses trois secteurs<br />

: Urgences, Développement et Santé. Les<br />

deux équipes ont par la suite épinglé des défis à<br />

relever pour l’amélioration de leurs interventions<br />

au profit des populations congolaises vulnérables.<br />

La CDC a plaidé notamment pour le renforcement<br />

des capacités, une plus large couverture<br />

des interventions des Agences du Nord sur l’étendue<br />

du territoire national et la coordination<br />

des informations, essentiellement sur les urgences.<br />

Tout en saluant le soutien substantiel de<br />

CORDAID à la promotion de la Santé, la CDC a<br />

relevé sa faiblesse relative en matière de réponse<br />

aux Appels d’Urgence (E.A) sur la RDC et diffusés<br />

dans le réseau <strong>Caritas</strong> Internationalis.<br />

Le Chef de l’Equipe Amérique Latine –<br />

Afrique de CORDAID a justifié la concentration<br />

des interventions de son Agence par le souci de<br />

l’efficacité face aux moyens disponibles. Elle s’est<br />

dit toutefois consciente de cette disparité et a signalé<br />

que des discussions dans ce sens continuent<br />

au niveau de son Organisation. Par ailleurs,<br />

CORDAID fait un effort pour appuyer ses partenaires<br />

au Congo, en réalisant un travail de lobbying<br />

en Hollande auprès du Gouvernement hollandais<br />

et autres partenaires, y compris au niveau<br />

de l’Union européenne, a‐t‐elle indiqué. « Notre<br />

plaidoyer se fait alors à trois niveaux pour appuyer le<br />

travail au Congo. Le premier résultat est le renforcement<br />

des capacités des partenaires afin qu’ils travaillent<br />

efficacement dans leurs milieux au profit de leurs<br />

populations… », a ajouté Mme Edith Boekraad,<br />

annonçant qu’un plan y relatif est en train d’être<br />

élaboré. Elle a saisi l’occasion pour plaider pour<br />

une présence plus accrue des femmes dans l’équipe<br />

de la CDC. <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

a rappelé que la question du Genre est bien tenue<br />

en compte et s’inscrit même dans le cadre du renforcement<br />

des capacités pour lequel elle continue<br />

à plaider auprès de ses partenaires. Le Directeur<br />

du Bureau de Représentation de CORDAID à<br />

Kinshasa a pour sa part promis de renforcer la<br />

communication entre la CDC et le Bureau chargé<br />

des Urgences de CORDAID, installé à Bukavu,<br />

tout comme en direction du siège en Hollande.<br />

Pour mémoire, lʹengagement de COR‐<br />

DAID dans le secteur de la Santé en RDCongo est<br />

le plus important. Il intervient au niveau de deux<br />

programmes: accès aux soins de santé et lutte<br />

contre le VIH/Sida. En plus de ses fonds propres,<br />

CORDAID collabore avec le Fonds Mondial et<br />

lʹUnion Européenne. Dans ce travail, CORDAID<br />

sʹappuie de manière significative au réseau catholique<br />

<strong>Caritas</strong>/Bureaux Diocésains des Oeuvres<br />

Médicales (BDOM).<br />

La séance de travail s’est achevée dans<br />

une ambiance fraternelle, avec les remerciements<br />

du Directeur National de la CDC pour la participation<br />

de CORDAID à son 2 ème Forum National<br />

tenu en mai 2007. Guy‐Marin Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

36


Christoph Klitsch-Ott : « la <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

est l’un des partenaires les plus importants et les plus<br />

professionnels de la <strong>Caritas</strong> Allemagne en Afrique »<br />

« Nous de la <strong>Caritas</strong> Allemagne, sommes<br />

très contents de notre collaboration avec la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo (CDC). Nous avons parcouru<br />

quand même un bon chemin depuis 17 ans maintenant.<br />

Nous avons investi aussi dans la professionnalisation<br />

de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo, dans<br />

la formation, dans le développement<br />

organisationnel<br />

et on voit maintenant le<br />

fruit de ce travail en commun<br />

». Ces propos sont<br />

ceux de Mr Christoph<br />

Klitsch‐Ott, Responsable<br />

du Département Afrique<br />

et Moyen‐Orient au sein<br />

de la <strong>Caritas</strong> Allemagne,<br />

interviewé par <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Contact<br />

lors du 2 ème Forum National<br />

de la CDC en mai<br />

2007. Il s’occupe aussi<br />

depuis plus de 10 ans des<br />

projets financés par la<br />

<strong>Caritas</strong> Allemagne en République Démocratique<br />

du Congo (RDC). Il a expliqué sa participation<br />

à ces assises, par le fait que, « pour les<br />

activités de la CDC, la <strong>Caritas</strong> Allemagne est le<br />

plus grand bailleur des fonds ». Pour lui, il était<br />

très important, voire « une obligation » de participer<br />

et « même de donner mes contributions et<br />

observations » à cette réunion « qui est très importante<br />

pour la planification et la validation de son<br />

Plan Stratégique pour les année avenir ».<br />

Le Responsable du Département Afrique<br />

et Moyen‐Orient de la <strong>Caritas</strong> Allemagne a<br />

aussi parlé du partenariat de son Agence avec<br />

les autres <strong>Caritas</strong> du Sud : « La CDC est l’un des<br />

partenaires les plus importants pour nous en Afrique,<br />

et même l’un des partenaires les plus professionnels.<br />

Nous avons ainsi demandé à plusieurs<br />

reprises aux membres de nous aider dans d’autres<br />

pays comme au Niger, au Tchad pour travailler<br />

avec nos partenaires de là‐bas ».<br />

Christoph Klitsch‐Ott connaît le Congo<br />

depuis plus de 10 ans, y voyageant une ou<br />

deux fois l’année. Il a justifié l’appui substantiel<br />

de la <strong>Caritas</strong> Allemagne à la CDC par la<br />

stratégie de son Organisation. Le travail avec<br />

les partenaires locaux a commencé en RDC<br />

depuis 1994 à l’Est du pays. Mais, très vite et<br />

avec la <strong>Caritas</strong> nationale et d’autres partenaires,<br />

ce travail s’est étendue jusqu’au centre du<br />

pays, avec de nombreux projets dans le domaine<br />

d’aides d’urgence organisées par la <strong>Caritas</strong><br />

Nationale. Il a souligné par ailleurs que<br />

« la population de l’Allemagne a contribué sensiblement<br />

au financement de ces projets et la bonne<br />

partie de ce que nous avons investi ici vient du<br />

Gouvernement Allemand et de l’Eglise Catholique<br />

de la conférence Episcopale Allemande ».<br />

Guy‐Marin Kamandji<br />

(Suite de la p.35) Reprise de la coopération fratenrlle entre CDC et Misereor...<br />

les techniques d’accompagnement des initiatives des communautés de base ont été améliorées au sein des<br />

Bureaux Diocésains de Développement et des Associations et Initiatives Locales de Développement qu’ils<br />

accompagnent grâce aux approches participatives ; les capacités des BDD en matière de gestion du cycle<br />

de projets, de négociation et de mobilisation des ressources dans le cadre des relations qui les lient à leurs<br />

différents partenaires (Organisations des Eglises sœurs du Nord, Organisations internationales,…) ont été<br />

améliorées à tous les niveaux par la formation continue et les échanges professionnels ; les capacités de<br />

mobilisation des ressources et la visibilité du Service de Promotion du Développement ont été accrues en<br />

vue d’un accompagnement stratégique des BDD(…)<br />

A ce jour, un diagnostic de tous les huit BDD a déjà eu lieu. Mr. Andreas Wienmann, Consultant de<br />

Misereor, a aussi participé au diagnostic à Isiro et à Dungu. Actuellement, le Projet se trouve dans sa<br />

deuxième phase, celle concernant l’accompagnement effectif des BDD dans la mise en œuvre du Plan de<br />

renforcement organisationnel.<br />

Albert Mashika.<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

37


PAM et <strong>Caritas</strong>-Développement Congo pour le désenclavement<br />

de la Province de l’Equateur<br />

Le Directeur Pays et Représentant du<br />

Programme Alimentaire Mondial des Nations<br />

Unies (PAM) pour la RDC,Charles Vincent, et<br />

les Responsables de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo (CDC) ont convenu jeudi 27 septembre<br />

2007 de joindre leurs efforts pour le désenclavement<br />

de la Province de l’Equateur.<br />

Tous ont reconnu<br />

que le<br />

désenclavement<br />

constitue<br />

un frein<br />

pour le développement<br />

de cette province,<br />

riche<br />

en rivières et fleuve, mais, malheureusement<br />

non exploitées pour le transport. « Nous avons<br />

l’idée de construire quelques piroguesbaleinières<br />

à fond plat de 10 à 15 tonnes qui<br />

peuvent aller très loin dans la province », a<br />

déclaré Charles Vincent.<br />

C’est dans ce contexte qu’il a requis la<br />

participation de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo pour la gestion de ces unités de transport<br />

à construire. Il a reconnu le « travail exceptionnel<br />

» que la CDC réalise sur terrain, nonobstant<br />

quelques problèmes dans certains<br />

coins du pays. Il s’est dit ainsi « content de la<br />

collaboration du PAM avec la <strong>Caritas</strong> ».<br />

Au nom de ses collaborateurs, Mgr<br />

Louis Nzala a d’abord relevé l’excellence des<br />

rapports avec le PAM, même au niveau international,<br />

avant de souligner l’action et l’expérience<br />

de la <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo<br />

pour le désenclavement des villes et territoires<br />

du pays, aux côtés d’autres acteurs au développement.<br />

C’est le cas des bateaux humanitaires<br />

Boboto lors de la guerre entre 1998 et 2003 et<br />

actuellement encore pour la reprise du trafic<br />

fluvial entre Kindu et Ubundu. La CDC et la<br />

<strong>Caritas</strong> Allemagne ont en outre mené des études<br />

pour la réhabilitation du trafic ferroviaire<br />

entre Aketi – Bumba. Tenant compte de l’expérience<br />

et de la capillarité de son Institution,<br />

Mgr Louis Nzala a enfin souligné la volonté de<br />

la CDC de prendre le leadership pour la gestion<br />

de ces unités de transport à construire<br />

pour le désenclavement de la province de l’Equateur.<br />

GM Kamandji<br />

Le Vice–Président de CRS informé du travail de<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

Prendre la température des conditions de<br />

travail de Catholic Relief Services (CRS) et des<br />

rapports avec ses différents partenaires sur le<br />

terrain, c’est l’ un des objectifs de la visite de son<br />

Vice‐Président, Mr Callahan. Ce dernier a tenu<br />

aussi à s’informer sur la situation humanitaire et<br />

les problèmes majeurs des pays de Grands Lacs,<br />

notamment de la RD Congo, afin de bien préparer<br />

le plaidoyer de CRS au profit des populations<br />

concernées auprès du Gouvernement américain.<br />

C’est dans ce contexte qu’il s’est entretenu mercredi<br />

17 octobre 2007<br />

avec la Coordination<br />

Nationale de la <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

Congo (CDC). Il était<br />

accompagné de<br />

Mmes Dorothy Madison‐Seck<br />

et de Nicole<br />

Poirier, représentant CRS respectivement en<br />

Afrique Centrale et en RDC.<br />

Après avoir écouté ses interlocuteurs et<br />

visité notamment le Kenya, Burundi, Rwanda et<br />

la RDC ( Bukavu et <strong>Goma</strong>), le Vice‐Président de<br />

CRS a relevé des points autour desquels devraient<br />

s’articuler son plaidoyer auprès des Américains:<br />

violences par des groupes armés contre la<br />

population, surtout les femmes et les enfants,<br />

rôle de l’Eglise pour secourir les personnes vulnérables,<br />

lutte contre le VIH/Sida, partenariat avec<br />

l’Eglise locale, vaste étendue de la RDC, souci<br />

populaire de vivre en paix pour mieux produire.<br />

Remerciant ses hôtes, le Directeur de la<br />

CDC a usé d’un adage africain pour conclure:<br />

« Quand on partage une triste nouvelle, on se<br />

sent soulagé », évidemment dans l’espoir de la<br />

solidarité de l’interlocuteur.<br />

GM Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

38


<strong>Caritas</strong> Espagne réaffirme sa coopération fraternelle<br />

avec <strong>Caritas</strong>-Développement Congo<br />

Conduite par Mgr Juan<br />

José Omella, Evêque de Calahorra<br />

ainsi que La Calzada‐<br />

Logroño et Président de la<br />

Commission Episcopale de<br />

Pastorale Sociale, la Délégation<br />

de la <strong>Caritas</strong> Espagne a<br />

participé activement au 2 ème<br />

Forum National de la <strong>Caritas</strong>‐<br />

Développement Congo<br />

(CDC), tenu du 16 au 19 mai<br />

2007 au Centre Catholique<br />

Nganda de Kinshasa. Vendredi 25 mai 2007, l’Archevêque<br />

de Kisangani et Président de la Conférence<br />

Episcopale Nationale du Congo (CENCO),<br />

Mgr Laurent Monsengwo, lui a offert un repas<br />

fraternel au Centre Interdiocésain, à la veille de<br />

son retour en Espagne. Le Président de la Commission<br />

Episcopale <strong>Caritas</strong>‐Développement<br />

(CECD), Mgr Louis Nzala, les Secrétaires Généraux<br />

de la CENCO, Secrétaires Nationaux des<br />

Commissions Episcopales et les Chefs de Service<br />

de la CDC y ont été conviés.<br />

Outre Mgr Omella, la délégation de la <strong>Caritas</strong><br />

Espagne comprenait D. José Luis Pérez Larios<br />

(Directeur de <strong>Caritas</strong> Espagne), P. Carlos<br />

Marcilla, (qui a travaillé longtemps comme missionnaire<br />

à Isiro) et Christina Todeschini<br />

(Responsable du Département RDC). La Délégation<br />

a eu plusieurs séances de travail lors de son<br />

séjour, notamment celle du jeudi 24 mai 2007<br />

avec la Coordination Nationale de la CDC, à son<br />

siège de la commune de Barumbu. Vendredi<br />

18 mai 2007, Mgr Juan José Omella a entretenu les<br />

participants au 2ème Forum National sur “les<br />

défis du partenariat de l’Eglise d’Espagne avec les<br />

Eglises soeurs du Sud”. Se disant heureux de participer<br />

à ces assises, il a souligné que « <strong>Caritas</strong> Espagne<br />

désire continuer son travail de coopération fraternelle<br />

avec <strong>Caritas</strong>‐Développement Congo. Nos relations<br />

sont vraiment cordiales, animées par un grand<br />

respect et une réelle collaboration. Nous désirons<br />

continuer dans la même ligne ».<br />

Préférant l’expression « coopération fraternelle<br />

» au « partenariat », l’orateur a noté que<br />

celui‐ci plonge ses racines, au point de vue théologique<br />

et spirituel, dans ce comportement divin<br />

qui sait se dépouiller de tout et partager tout avec<br />

celui que ne possède rien. Pour vivre la Coopération<br />

Fraternelle (le « partenariat »), il est absolument<br />

indispensable de reconnaître les hommes et<br />

femmes de l’hémisphère Sud comme des frères et<br />

de soeurs, les voir et les traiter comme des frères<br />

et soeurs, a‐t‐il martelé. Face à la situation de<br />

pauvreté extrême d’un certain nombre de pays<br />

d’Afrique et consciente de sa mission universelle,<br />

l’Eglise en Espagne, essaie de répondre aux défis<br />

qu’ils présentent à travers ses Institutions, parmi<br />

lesquelles se trouve <strong>Caritas</strong>, sans oublier les Œuvres<br />

Pontificales Missionnaires, Manos Unidas, le<br />

Fond de Nouvelle Evangélisation et toute une<br />

variété d’organisations dépendantes des Congrégations<br />

Religieuses et d’autres mouvements chrétiens.<br />

Dans le domaine de la Coopération Internationale,<br />

<strong>Caritas</strong> Espagnole essaie de sensibiliser<br />

les communautés chrétiennes face aux souffrances<br />

des frères et sœurs du Tiers Monde, a poursuivi<br />

Mgr Omella. Elle tâche aussi de s’engager,<br />

par la dénonciation prophétique, contre toutes les<br />

situations d’injustice dans le monde, surtout là où<br />

nos églises sœurs souffrent davantage. Elle tâche,<br />

en outre, de promouvoir un modèle de développement<br />

basé sur la coopération fraternelle et solidaire.<br />

Elle tient compte de l’aspect du codéveloppement<br />

pour éviter que les gens soient<br />

obligés de quitter leurs pays d’origine, leurs familles,<br />

leurs langues et leurs coutumes, à la recherche,<br />

souvent dans des situations très dures,<br />

d’un travail qui leur permette de vivre et de disposer<br />

des moyens de subsistance pour leurs familles<br />

qui attendent leur retour.<br />

Toutes les interventions de <strong>Caritas</strong> Espagne dans<br />

les « pays partenaires » sont orientées par les recommandations<br />

de <strong>Caritas</strong> Internationalis, selon<br />

les désirs des <strong>Caritas</strong> du Sud (en premier lieu par<br />

ceux des <strong>Caritas</strong> Nationales des pays récepteurs),<br />

et suivant les critères des <strong>Caritas</strong> diocésaines en<br />

Espagne, a noté l’orateur. C’est ainsi qu’il a jugé<br />

admirable l’engagement de l’Église au Congo<br />

dans la difficile tâche de maintenir toujours allumée<br />

le flambeau de l’espérance au sein d’un peuple<br />

frappé par les fléaux de la violence, de la<br />

guerre, des déplacements forcés et de la mort. Il a<br />

fini sa communication en assurant ses interlocuteurs<br />

de l’amitié et du désir de <strong>Caritas</strong> Espagnole<br />

de continuer sa relation fraternelle d’amitié et<br />

d’aide avec <strong>Caritas</strong> Congo. GM Kamandji<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

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A cause des conflits entre 1990 et 2005 dans 23 pays<br />

Gâchis : 15 ans de guerres ont coûté 300 milliards de<br />

dollars à l’Afrique<br />

Une étude publiée jeudi 11 octobre<br />

2007 par lʹONG britannique Oxfam et deux<br />

groupes qui combattent la prolifération des<br />

armes à feu, Safeworld et lʹInternational Action<br />

Network on Small Arms, démontre l’impact<br />

négatif des guerres sur le développement en<br />

Afrique. Entre 1990 et 2005, 23 pays africains<br />

ont été impliqués dans des conflits. Les auteurs<br />

du rapport évaluent le coût total de ces guerres<br />

à environ 300 milliards de dollars (214 milliards<br />

dʹeuros), a rapporté Todd Pitman d’Associated<br />

Press (AP).<br />

ʺIl sʹagit dʹun énorme gâchis, à peu<br />

près équivalent à lʹaide internationale totale à<br />

lʹAfrique des plus importants donateurs durant<br />

la même périodeʺ, souligne le rapport. Enfin,<br />

constatant quʹenviron 95% des armes utilisées<br />

dans ces conflits sont importées, à commencer<br />

par lʹomniprésente Kalashnikov, les ONG accusent<br />

les acteurs du commerce international<br />

de lʹarmement dʹalimenter les violences. ʺLes<br />

causes originelles des conflits armés en Afrique,<br />

telles que la pauvreté, la mauvaise gouvernance<br />

et lʹinégalité, doivent être prises en<br />

compteʺ, plaident‐elles, ajoutant ironiquement<br />

que ʺces facteurs peuvent en effet conduire à<br />

une augmentation de la demande en armesʺ.<br />

Si lʹAfrique nʹavait été ravagée par de<br />

si nombreux conflits ces 25 dernières années, le<br />

continent aurait pu se muer en un espace de<br />

croissance au lieu dʹêtre le plus pauvre du<br />

monde, font valoir les trois organisations humanitaires<br />

dans ce rapport qui évalue le coût<br />

des guerres à environ 18 milliards de dollars<br />

LU POUR VOUS<br />

(13 milliards dʹeuros) par an (…).<br />

ʺCes sommes sont gigantesques: le prix<br />

que paie lʹAfrique pourrait couvrir le coût de la<br />

résolution de la crise VIH‐SIDA en Afrique ou<br />

fournir une éducation, de lʹeau et de la prévention<br />

et des traitements contre la tuberculose et<br />

la malariaʺ, écrit la présidente du Liberia Ellen<br />

Johnson Sirleaf dans lʹintroduction de lʹétude.<br />

ʺDes milliers dʹhôpitaux, dʹécoles et de routes<br />

pourraient être construites.ʺ(…).<br />

En moyenne, les économies des pays<br />

africains en proie aux conflits ont perdu 15<br />

points de croissance pendant la période des<br />

combats, selon ce rapport, qui se base sur les<br />

prévisions de croissance quʹauraient eues ces<br />

pays hors conflit. Par exemple, pendant la<br />

guerre en Guinée‐Bissau de 1989 à 1999, les<br />

prévisions tablaient sur un taux de croissance<br />

de 5%. En dix ans, lʹéconomie de ce pays a<br />

pourtant enregistré un recul de 10%. ʺCette<br />

méthodologie aboutit presque certainement à<br />

une sous‐estimationʺ, relèvent les ONG dans<br />

un communiqué conjoint. ʺElle nʹinclut pas<br />

lʹimpact économique sur les pays voisins, qui<br />

pourraient souffrir dʹune insécurité politique<br />

ou dʹun afflux soudain de réfugiés. Lʹétude ne<br />

couvre que les périodes de véritables combats,<br />

mais certains coûts de la guerre, comme des<br />

dépenses militaires accrues et une économie<br />

mise à mal, persistent longtemps après la fin<br />

des combatsʺ. Le rapport ne traite pas du cas<br />

de la Somalie, pour laquelle aucune statistique<br />

nʹest aujourdʹhui disponible.<br />

CDC/AP<br />

Visitez notre site en français et<br />

en anglais sur<br />

www.caritasdev.cd<br />

<strong>Caritas</strong>-Développement Contact n°008-009 Mai-Octobre 2007<br />

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