Fr-24-08-2013 - Algérie news quotidien national d'information
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2 > A L A U N E<br />
LE LIEN<br />
Yacine Chabi<br />
Intervention<br />
(isme)<br />
C’est la première fois,<br />
depuis la destitution par les<br />
urnes de Belkhadem, que<br />
l’administration s’invite<br />
dans le conflit au sein de la<br />
maison FLN. Le ministre de<br />
l’Intérieur a fini par accorder<br />
une autorisation de la tenue<br />
d’une cession du Comité<br />
Central du parti en fin de<br />
mois. Selon l’ordre du jour<br />
présenté dans la demande, il<br />
s’agit d’élire un nouveau<br />
secrétaire général. Ainsi,<br />
Ould Kablia prend de court<br />
le coordinateur du Bureau<br />
politique, Abderramane<br />
Belayat. Ce dernier, après<br />
avoir remporté une demievictoire<br />
dans le dossier<br />
« Instance de l’APN », nous<br />
a affirmé hier qu’il ne<br />
s’opposerait pas à la<br />
décision de l’administration.<br />
Toutefois, et pour avoir la<br />
conscience tranquille, il<br />
réunit aujourd’hui le B.P une<br />
dernière fois. Cependant, il<br />
met en garde tous les cadres<br />
du FLN et appelle à ce que<br />
chacun puisse assumer ses<br />
responsabilités. Il est facile<br />
d’imaginer la déception du<br />
coordinateur et surtout sa<br />
résignation. Ne pouvant pas<br />
mener deux batailles<br />
simultanées, l’une contre<br />
ses détracteurs interne et<br />
l’autre contre<br />
l’administration, il est fort<br />
probable qu’il remette son<br />
tablier de coordinateur<br />
aujourd’hui, signant la fin de<br />
cette période de transition<br />
qui n’en finit pas. Cette<br />
situation prouve encore une<br />
fois que les affaires internes<br />
d’un parti politique en<br />
<strong>Algérie</strong> ne sont pas<br />
imperméables aux<br />
interventions externes, de<br />
quelque nature qu’elles<br />
soient. Du côté du dauphin,<br />
le RND, la situation n’est<br />
pas meilleure. Les<br />
redresseurs qui ne<br />
manquent pas de se gratifier<br />
du fait qu’ils soient à<br />
l’origine du départ de<br />
Ahmed Ouyahia n’ont pas<br />
réussi à fructifier cette «<br />
victoire ». Sous la direction<br />
de Bensalah, absent pour<br />
des raisons diplomatiques<br />
ce week-end, ils ont eu<br />
l’impression que les choses<br />
n’ont pas vraiment changé<br />
au RND et que la vieille<br />
garde est toujours aux<br />
commandes. Dans le cas<br />
RND, l’administration n’a<br />
pas encore mis son nez,<br />
mais selon certaines<br />
sources, cela ne saurait<br />
tarder. La politique ne<br />
supporte pas l’immobilisme,<br />
surtout à la veille d’une<br />
échéance électorale capitale<br />
comme la présidentielle.<br />
Enchainés à la décision du<br />
Président sortant, quant à sa<br />
candidature ou pas pour un<br />
quatrième mandat, les deux<br />
partis « coussins » de<br />
Abdelaziz Bouteflika payent<br />
aujourd’hui un certain<br />
manque de personnalité et<br />
d’identité politique. Aux<br />
militants d’apprécier.<br />
La majorité toujours en crise à l’approche de la présidentielle<br />
Un week-end décisif<br />
C’est un week-end politique très chaud qui s’annonce pour les deux partis « piliers » de la<br />
majorité présidentielle et parlementaire. D’un côté comme de l’autre, des interventions<br />
« externes » risquent de changer la donne et éclaircir, à quelques mois de la présidentielle,<br />
les horizons.<br />
Jamais les partis au pouvoir<br />
n’ont connu une telle situation<br />
de blocage, voire de<br />
risques sérieux d’implosion,<br />
à l’approche d’une échéance<br />
présidentielle censée constituer<br />
l’objectif numéro 1 des acteurs<br />
politiques, en vue de se maintenir<br />
et d’en sortir vainqueur. Or, le<br />
FLN et le RND sont plutôt occupés<br />
par le règlement des différends<br />
entre militants, divisés sur<br />
les personnes qui remplaceront<br />
Belkhadem et Ouyahia. Ces divergences<br />
organiques accentuent les<br />
divisions au fil du temps. Jusqu’à<br />
présent, les deux partis n’ont pas<br />
encore tranché sur les orientations<br />
et positions à adopter par<br />
rapport à la présidentielle. Entre<br />
temps, les autres formations<br />
peaufinent déjà les programmes<br />
et réussissent, comme c’est le cas<br />
des islamistes, à trouver des plates-formes<br />
communes. Au FLN, il<br />
n’est un secret pour personne que<br />
les partisans du retour aux commandes<br />
d’un Amar Saïdani, sont<br />
les mêmes qui veulent faire la promotion,<br />
si ce n’est d’un quatrième<br />
mandat, d’un prolongement du<br />
mandant actuel du Président<br />
Bouteflika, néanmoins « président<br />
d’honneur» du parti.<br />
L’intervention du ministère de<br />
l’Intérieur et des Collectivités<br />
locales sonne comme un signal<br />
fort qu’en haut lieu, il n’est plus<br />
question de garder le vieux parti<br />
en l’état actuel à huit mois de<br />
l’élection présidentielle.<br />
Pourtant, en autorisant la<br />
tenue d’une session ordinaire du<br />
Comité central (CC) les 29 et 30<br />
du mois en cours, à la demande de<br />
Ahmed Boumehdi, membre du<br />
bureau de la dernière session, le<br />
département de Dahou Ould<br />
Kablia n’a fait que corser davantage<br />
la crise. Le FLN est désormais<br />
déchiré, si l’on ajoute à l’aile<br />
Boumehdi et celle de Belayat,<br />
l’appel de Tahar Khaoua à une<br />
réunion du groupe parlementaire<br />
du parti, pour après demain.<br />
Première force politique représentée<br />
au sein des assemblées<br />
élues, l’ex-parti unique ne peut<br />
être, en 2014, plus influent que<br />
son ombre. Au cas où d’autres<br />
partis politiques nouvellement<br />
créés seraient « appelés » à jouer<br />
un rôle de premier plan en 2014,<br />
ALGERIE NEWS Samedi <strong>24</strong> août <strong>2013</strong><br />
ce serait la fin de la domination<br />
du FLN. Ce dernier qui ne s’est<br />
pas encore positionné, quant au<br />
soutien d’un candidat ou la présentation<br />
de son propre cavalier,<br />
peut toujours s’appuyer sur un<br />
Benflis, un Hamrouche ou même<br />
un Belkhadem au pire des cas.<br />
Ceci, bien entendu, en prenant en<br />
considération le fait que l’actuel<br />
chef de l’Etat ne serait pas partant,<br />
une quatrième fois, pour la<br />
course à El-Mouradia. A présent,<br />
Dans cette histoire, le RND, quant à lui,<br />
n’est pas épargné. Alors que son congrès<br />
<strong>national</strong> est prévu pour la fin du mois de<br />
décembre, le parti n’arrive toujours pas à<br />
régler les conflits d’ordre<br />
organisationnel.<br />
il faut attendre que le successeur<br />
de Belkhadem soit connu pour y<br />
voir plus clair. A moins que le<br />
FLN ait un secrétaire général<br />
« présidentiable », il soutiendra le<br />
candidat des <strong>national</strong>istes républicains.<br />
L’entrée en jeu du FFS<br />
dans ce cas de figure est très probable.<br />
Dans cette histoire, le RND,<br />
quant à lui, n’est pas épargné.<br />
Alors que son congrès <strong>national</strong> est<br />
prévu pour la fin du mois de<br />
décembre, le parti n’arrive toujours<br />
pas à régler les conflits d’ordre<br />
organisationnel. La méthode<br />
Bensalah dans la désignation de<br />
cadres proches de l’ex-homme<br />
fort de la maison, Ahmed<br />
Ouyahia, au sein des commissions<br />
de wilaya, qui auront à élire les<br />
congressistes, est décriée par les<br />
redresseurs menés par l’ancien<br />
ministre, Yahia Guidoum.<br />
Comme au FLN, il n’y a toujours<br />
pas au sein du RND une personnalité<br />
capable de remplacer<br />
Ouyahia qui avait jeté l’éponge en<br />
janvier <strong>2013</strong>, sentant qu’il était<br />
indésirable. L’ancien Premier<br />
ministre, reste, pourtant, aux yeux<br />
des observateurs, l’un des « candidats<br />
potentiels » à la présidentielle<br />
2014. Lui qui garde le silence,<br />
depuis sa démission, s’est toujours<br />
dit « prêt à servir son pays ».<br />
En tout état de cause, les crises<br />
qui secouent les deux partis de la<br />
majorité ne sont pas un coup du<br />
hasard, encore moins l’image<br />
d’une démocratie à l’intérieur de<br />
ces formations politiques, de surcroît<br />
habituées à soutenir et rien<br />
qu’à soutenir. Si à l’approche de<br />
l’échéance présidentielle, les deux<br />
maisons n’arriveraient pas à trouver<br />
la stabilité, c’est qu’un vent de<br />
redistribution des cartes sur la<br />
scène politique soufflera…<br />
Aïssa Moussi