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1 - IREM de Grenoble - Université Joseph Fourier

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JOURNAL POUR LES ENSEIGNANTS DE MATHEMATIQUES DU<br />

PREMIER CYCLE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE<br />

Ouverture vers les Sciences et les Technologies<br />

petit x<br />

1995-1996 n° 40<br />

Comité <strong>de</strong> rédaction<br />

René Berthelot<br />

IUFM d'Aquitaine<br />

Centre <strong>de</strong> Pau<br />

Annie Bessot<br />

Laboratoire Leibniz<br />

Université J. <strong>Fourier</strong> - <strong>Grenoble</strong><br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Antoine Bodin<br />

Col1ège d'Ornans<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> Besançon<br />

Bernard Capponi<br />

Collège Le Vergeron, Moirans<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Gérard Chauvat<br />

IUT GE II<br />

Tours<br />

François Conne<br />

Chercheur en didactique <strong>de</strong>s mathématiques<br />

La Romanèche<br />

Etoy (Suisse)<br />

Ruhal Floris<br />

Collège Voltaire<br />

et FAPSE Université <strong>de</strong> Genève<br />

Carouge (Suisse)<br />

Régis Gras<br />

I.R.M.A.R.<br />

Campus <strong>de</strong> Beaulieu<br />

Rennes<br />

Denise Grenier<br />

Equipe DidaTech<br />

Université J. <strong>Fourier</strong> - <strong>Grenoble</strong><br />

Paule Kober<br />

IUFM<strong>de</strong>Nice<br />

Alain Mercier<br />

Lycée technique Jean Perrin<br />

I.R.E.M. d'Aix-Marseille<br />

Nadine·Milhaud<br />

I.P.R.<br />

Rectorat <strong>de</strong> Toulouse<br />

Robert Noirfalise<br />

lREM <strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />

Marie-Jeanne Perrin-Glorian<br />

I.R.E.M. - Université Paris VII<br />

Paris<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Rauscher<br />

Col1ège Martin Schongauer, Ostwald<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Strasbourg<br />

Secrétariat <strong>de</strong> rédaction: Annie Bessot et Bernard Capponi<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

B.P. 41 - 38402 Saint-Martin-d'Hères Ce<strong>de</strong>x<br />

© 1995-1996 - I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> - Tous droits réservés pour tous pays.<br />

ISSN 0759-9188. Directeur <strong>de</strong> publication le Directeur <strong>de</strong> l'I.R.E.M. Clau<strong>de</strong> MOSER<br />

Composition, Annie Bicais, I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.


petit x Abonnement : année 95-96<br />

Irem <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> n° 40-41-42<br />

B.P.41<br />

38402 Saint-Manin d'Hères ce<strong>de</strong>x<br />

FRANCE<br />

JOURNAL POUR LES ENSEIGNANTS DE MATHEMATIQUES DU<br />

PREMIER CYCLE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE<br />

Ouverture vers les Sciences et les Technologies<br />

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Le numéro hors série "Activités mathématiques au collège" reste disponible au prix <strong>de</strong> 70 F<br />

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D 2 ans 95-96/96-97 (du nO 40 au nO 45)<br />

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!


SOMMAIRE<br />

Mathématiques et fonnation<br />

(J.P. Kahane) . 5<br />

Réflexions à propos <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s calculatrices dans l'enseignement<br />

(Ph. Clarou) .. 15<br />

Activité Dans un cube . 40<br />

Réflexions sur inégalité triangulaire et distance d'un point à une droite à<br />

partir d'observations <strong>de</strong> classes<br />

(A. Berté) . 41<br />

Courrier aux lecteurs : Erratum .. 64<br />

Pour démarrer en géométrie et en classe <strong>de</strong> 3ème : une situation problématique<br />

(S. Pellequier, A. Bronner) .. 65<br />

Act. ., A d' . 1 d' d'l'<br />

IvIte... utour un tnang e, un qua fi atere .. 86


4<br />

Le journal «petit x» :un journal pour le collège<br />

Le journal «petit x» a été créé en 1983 par l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> pour favoriser la<br />

diffusion <strong>de</strong> réflexions, <strong>de</strong> comptes rendus <strong>de</strong> travaux et d'activités réalisés dans les<br />

classes du premier cycle <strong>de</strong> l'enseignement secondaire principalement dans le domaine<br />

<strong>de</strong>s mathématiques mais avec une ouverture vers les sciences physiques et la technologie.<br />

Ses principaux objectifs sont:<br />

- en ouvrant largement ses pages à <strong>de</strong>s approches diverses, <strong>de</strong> constituer un lieu<br />

d'échanges et <strong>de</strong> débats sur les problèmes soulevés par l'apprentissage et l'enseignement<br />

<strong>de</strong>s sciences au collège.<br />

- d'ajouter un moyen nouveau <strong>de</strong> formation continue à ceux déjà disponibles dans<br />

les <strong>IREM</strong>, et <strong>de</strong> constituer ainsi un complément aux stages <strong>de</strong> formation et aux<br />

publications thématiques déjà existantes. La revue «petit x» est ainsi un outil précieux<br />

pour les professeurs enseignant dans les IUFM.<br />

- <strong>de</strong> constituer plus particulièrement un moyen <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s travaux sur<br />

l'enseignement notamment en ce qui concerne les recherches en didactique <strong>de</strong>s<br />

mathématiques. La revue «petit x» constitue un lieu d'interactions entre les enseignants et<br />

les chercheurs.<br />

Les articles publiés sont pour l'essentiel <strong>de</strong>s types suivants:<br />

- Vécu dans les classes: présentation et <strong>de</strong>scription d'activités ou <strong>de</strong> séquences<br />

d'enseignement effectivement réalisées dans les classes <strong>de</strong> collège.<br />

- Outils et documents: dans chaque numéro présentation d'activités directement<br />

exploitables dans les classes et régulièrement <strong>de</strong> documents et <strong>de</strong> commentaires sur <strong>de</strong>s<br />

aspects historiques <strong>de</strong> notions.<br />

- Recherches et réflexions : compte rendus <strong>de</strong> travaux portant sur <strong>de</strong>s<br />

problèmes d'enseignement ou d'apprentissages en mathématiques.<br />

La revue «petit x» examine aussi tous les articles qui rentrent dans le cadre <strong>de</strong> ses<br />

préoccupations et déci<strong>de</strong> ou non <strong>de</strong> leur publication, éventuellement sous la forme <strong>de</strong><br />

courrier <strong>de</strong>s lecteurs ou <strong>de</strong> tribune libre.<br />

PROPOSITION D' ARTICLE<br />

Les articles soumis pour publication dans la revue «petit x» doivent être envoyés en<br />

trois exemplaires à l'adresse <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> que vous trouverez dans ce numéro.<br />

Indiquer si l'article a déjà été publié ou s'il a été proposé à d'autres revues.<br />

Les textes sont examinés par <strong>de</strong>ux lecteurs au moins. Dans le cas où ils sont<br />

acceptés pour publication, il est <strong>de</strong>mandé à l'auteur <strong>de</strong> fournir le texte définitif sous la<br />

forme d'un fichier infornlatique dans un traitement <strong>de</strong> texte courant.<br />

Copyright:<br />

Le «copy right» <strong>de</strong> la revue est détenu par l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> qui accor<strong>de</strong>ra cependant aux auteurs, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et<br />

sans frais, l'autorisation <strong>de</strong> faire ré-imprimer leurs articles. Ils <strong>de</strong>vront mentionner «Petit x» pour première<br />

publication, ainsi que le fait que c'est l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong> qui détient le Copyright.<br />

1<br />

i"<br />

!"


MATHÉMATIQUES ET FORMATION·<br />

Jean-Pierre KAHANE<br />

Université Paris Il - Orsay<br />

Département <strong>de</strong> mathématiques<br />

Très brièvement, cet article abor<strong>de</strong>ra une immense question : les besoins <strong>de</strong><br />

formation dans le mon<strong>de</strong> actuel et futur. Puis il se centrera sur les mathématiques: leur<br />

image, leur réalité comme science, les tendances qui se font jour dans la recherche et<br />

dans leur enseignement, quelques contradictions et paradoxes, exigences et enjeux.<br />

Les besoins <strong>de</strong> formation<br />

Pour les besoins <strong>de</strong> formation, une excellente référence est la conférence d'Antoine<br />

Casanova au colloque d'Orsay <strong>de</strong> juin 1993, intitulée «Enjeux et perspectives <strong>de</strong><br />

l'éducation 1793-1993»1. La vue <strong>de</strong> l'historien éclaire bien les enjeux du présent, et je<br />

m'en inspirerai librement.<br />

Les conventionnels, en matière d'éducation, avaient l'héritage <strong>de</strong> Rousseau,<br />

l'apport <strong>de</strong>s encyclopédistes, la contribution <strong>de</strong> Condorcret. La révolution créait <strong>de</strong>s<br />

possibilités et <strong>de</strong>s besoins nouveaux. La première exigence était d'avoir <strong>de</strong>s citoyens<br />

éclairés : sans éducation, pas <strong>de</strong> véritable citoyenneté; sans éducation, péril pour la<br />

République. Une idée <strong>de</strong> Condorcet surprend par son ambition: il faut que l'éducation<br />

ren<strong>de</strong> le citoyen capable d'anticipation 2 • Nous y reviendrons. La secon<strong>de</strong> exigence<br />

* Ce texte est la mise en forme d'une conférence donnée le 9 décembre 1993 à l'hôtel du département<br />

du Val-<strong>de</strong>-Marne, à Créteil: il a été publié dans le nO 302 <strong>de</strong> la pensée (Avril-mai-juin 1995). Il est<br />

repris dans notre revue avec l'autorisation <strong>de</strong> l'auteur et <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> la revue. Une première<br />

version est parue dans le Journal <strong>de</strong> mathématique <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> l'Ecole Normale Supérieure <strong>de</strong> Lyon.<br />

vol. nO 2, octobre 1994.<br />

1 Antoine Casanova, Enjeux et perspectives <strong>de</strong> l'éducation 1793-1993, colIaque <strong>de</strong> Campus 89,<br />

«L'enseignement : les grands idéaux <strong>de</strong>s révolutionnaires et leur confrontation avec la société<br />

contemporaine et son <strong>de</strong>venir» (Orsay, 2-5 juin 1993), pp. 91-114.<br />

2 «Vous <strong>de</strong>vez à la nation française une instruction au niveau <strong>de</strong> l'esprit du XVIII siècle, <strong>de</strong> cette<br />

philosophie qui, en éclairant la génération contemporaine, présage, prépare et <strong>de</strong>vance déjà la raison<br />

supérieure à laquelle les progrès nécessaires du genre humain appelIent les générations futures. Tels<br />

ont été nos principes et c'est d'après cette philosophie libre <strong>de</strong> toutes les chaînes, affranchie <strong>de</strong> toute<br />

autorité, <strong>de</strong> toute habitu<strong>de</strong> ancienne, que nous avons choisi et classé les objets <strong>de</strong> l'instruction<br />

«petit x» nO 40, pp. 5 à 14, 1995 - 1996


6<br />

était d'avoir <strong>de</strong>s travailleurs instruits, instruits dans la nouveauté: la Révolution crée le<br />

système métrique et, immédiatement, l'enseignement du système métrique. En<br />

démocratie, comme disait Montesquieu, «le peuple, qui a la souveraine puissance, doit<br />

faire par lui-même tout ce qu'il peut bien faire»3. L'enseignement doit lui en donner les<br />

moyens.<br />

La Révolution avait brusquement élargi l'horizon <strong>de</strong> chacun. Cependant, la vie<br />

sociale et le travail avaient <strong>de</strong>s cadres assez fixes et étroits: la famille, le village, le<br />

quartier. Tel était l'environnement <strong>de</strong>s enfants. Au siècle suivant, l'enfant <strong>de</strong><br />

Bau<strong>de</strong>laire rêvait <strong>de</strong>vant les cartes et les estampes. Aujourd'hui, les enfants passent en<br />

un instant <strong>de</strong> leur chambre à <strong>de</strong>s images télévisées <strong>de</strong> pays lointains et d'exploration<br />

spatiale. Leur environnement n'est plus seulement la famille et le quartier: c'est la<br />

planète, l'univers et aussi les microbes, le sida, le microscopique et l'invisible. Les<br />

changements d'échelle dans l'espace et le temps, les figures et les nombres sont<br />

constants. Comment s'y retrouver et comment anticiper?<br />

Plus évi<strong>de</strong>mment encore, le travail a changé. Les outils actuels exigent moins <strong>de</strong><br />

force et d'habilité, mais beaucoup d'attention, <strong>de</strong> vigilance, <strong>de</strong> responsabilité. Ce<br />

qu'ils permettent, et permettront, <strong>de</strong> développer dans l'avenir est encore inédit. Mais il<br />

paraît clair que les aptitu<strong>de</strong>s symboliques, cognitives, imaginatives <strong>de</strong>s hommes seront<br />

toujours plus sollicitées. Pour bien faire tout ce qu'il peut bien faire, que ce soit dans le<br />

travail ou dans la cité, le peuple d'aujourd'hui a besoin d'une formation bien plus large<br />

et plus variée. C'est une condition nécessaire pour tirer parti <strong>de</strong>s informations et <strong>de</strong>s<br />

nouvelles technologies.<br />

Les sciences découvrent sans cesse <strong>de</strong> nouveaux rivages, les technologies sont<br />

toujours plus flexibles dans leurs applications et dans leur conception même.<br />

L'ambition <strong>de</strong> la formation générale, initiale comme continue, peut être <strong>de</strong> permettre à<br />

tous les hommes d'être <strong>de</strong>s acteurs dans ces mouvements : <strong>de</strong> se situer, <strong>de</strong><br />

comprendre, <strong>de</strong> prévoir, <strong>de</strong> se concerter pour agir.<br />

Est-ce que les mathématiques participent à cette ambition? Ce sera le thème à<br />

explorer.<br />

Les nlathénlatiques et leur image<br />

Chacun a un rapport aux mathématiques, une image personnelle <strong>de</strong>s<br />

mathématiques: dégoût ou plaisir, souvenir d'échec, admiration, inquiétu<strong>de</strong>, haine,<br />

etc. De plus, le rôle qu'elles jouent dans la formation est dénoncé avec force et <strong>de</strong><br />

divers bords. Des physiciens comme Hubert Curien 4 et Pierre-Gilles <strong>de</strong> Gennes 5 ont<br />

dénoncé leur tyrannie. Les élèves et parents d'élèves la considèrent comme la matière à<br />

sélectionner par excellence. Des questions sont posées: est-ce bien utile? à quoi ça<br />

publique» (rapport <strong>de</strong> Condorcet à l'Assemblée législative, avril 1792, cité par Antoine Casanova, e.c.<br />

p. 1(0).<br />

3 Charles <strong>de</strong> Secondat Montesquieu, L'Esprit <strong>de</strong>s lois, première partie, II.2 : Du gouvernement et <strong>de</strong>s<br />

lois relatives à la démocratie: œuvres complètes, Le Seuil, 1964, p. 533.<br />

4 Nice-Matin<br />

5 Pierre-Gilles <strong>de</strong> Gennes, Les Objets fragiles, Plon, 1994.


7<br />

sert? Des affirmations font écho à l'opposition faite par Pascal entre esprit <strong>de</strong><br />

géométrie et esprit <strong>de</strong> fmesse : la mathématique est vieille, ari<strong>de</strong>, morte.<br />

Le rôle sélectif mérite réflexion. Il n'.est nullement scandaleux que les<br />

mathématiciens sélectionnent les mathématiciens, comme le font les pianistes, les<br />

footballeurs et beaucoup <strong>de</strong> corps <strong>de</strong>. métiers. Les mathématiques jouent un rôle<br />

contestable et contesté quand elles servent à sélectionner les mé<strong>de</strong>cins ou les<br />

architectes; mais le phénomène n'est pas limité aux mathématiques; le français joue<br />

aussi ce rôle sélectif en soulevant beaucoup moins <strong>de</strong> passion. Le plus grave me paraît<br />

être, non la sélection, mais l'élimination, l'exclusion. Quand l'élève X est déclaré<br />

inapte aux mathématiques, c'est la porte fermée, généralement sans appel. La révolte<br />

serait salutaire mais elle est rare. C'est le plus souvent la première expérience pour X<br />

<strong>de</strong> l'exclusion acceptée.<br />

Je compléterai cette remarque par <strong>de</strong>ux données. La première concerne<br />

l'enseignement supérieur. La plus grand partie <strong>de</strong>s services d'enseignement <strong>de</strong>s<br />

enseignants-chercheurs en mathématiques est effectuée auprès d'étudiants qui, non<br />

seulement ne se <strong>de</strong>stinent pas aux mathématiques, mais qui ont été considérés, et se<br />

sont considérés eux-mêmes, comme inaptes. Or, motivés par leur discipline majeure,<br />

trouvant <strong>de</strong>s portes d'entrée qu'ils ne soupçonnaient pas, il arrive très souvent que ces<br />

étudiants travaillent bien, réussissent, et même trouvent plaisir aux mathématiques<br />

qu'ils découvrent.<br />

La secon<strong>de</strong> concerne les élèves <strong>de</strong>s collèges et. lycées. A l'imitation <strong>de</strong> la<br />

compétition mathématique australienne, qui date <strong>de</strong> douze ans et qui est une gran<strong>de</strong><br />

manifestation populaire (SOO 000 candidats pour lS millions d'habitants), une<br />

compétition du même type s'est créée en France, sous le nom <strong>de</strong> Kangourou 6 • Elle en<br />

est à la quatrième année et a dépassé, cette année, les SOO 000 candidats, sur la base du<br />

volontariat aussi bien pour les candidats que pour les organisateurs. Cela semble être la<br />

preuve. qu'une compétition mathématique peut donner du plaisir.<br />

Leur spécificité<br />

Après ces remarques, je voudrais évoquer un aspect <strong>de</strong>s mathématiques mal connu:<br />

la science mathématique comme science vivante, son mouvement, sa spécificité, ses<br />

tendances.<br />

Il paraît actuellement, recensés par la revue <strong>de</strong> référence américaine Mathematical<br />

Reviews, plus <strong>de</strong> 100 000 articles <strong>de</strong> recherche mathématique par an. Il y a 40 ans,<br />

c'était 2 SOO. Le rythme <strong>de</strong> l'accroissement, exponentiel, dépasse le doublement tous<br />

les 10 ans. Cette explosion <strong>de</strong> papier - que l'informatique, bien employée, peut<br />

relayer - s'accompagne <strong>de</strong> grands changements dans les sujets traités et les<br />

métho<strong>de</strong>s. Des sujets somnolents sont soudain réactivés et conquièrent d'autres<br />

sciences (c'est le cas <strong>de</strong>s fractales), d'autres se créent à partir <strong>de</strong> pratiques actuelles<br />

(co<strong>de</strong>s, automates, langages), <strong>de</strong>s problèmes anciens sont résolus, attestant l'efficacité<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s nouvelles (le «théorème <strong>de</strong> Fermat»)..<br />

6 3615 Kang sur Minitel.


8<br />

Cependant, comparées à d'autres sciences, il n'est pas immédiat d'expliquer <strong>de</strong><br />

quoi les mathématiques s'occupent. On dit souvent que c'est à cause <strong>de</strong> l'abstraction<br />

<strong>de</strong>s concepts mathématiques. Est-ce bien le cas? Un quark, que personne n'a jamais<br />

vu, est bien aussi abstrait qu'un triangle. Mais le quark s'applique, remarquablement<br />

bien, à une réalité du mon<strong>de</strong> physique : les particules élémentaires. Le triangle, lui,<br />

intervient un peu partout : la reconstitution <strong>de</strong>s champs inondés par le Nil dans<br />

l'Égypte ancienne, le percement d'un tunnel à travers l'île <strong>de</strong> Samos dans l'Antiquité<br />

grecque, la triangulation géodésique quand, à l'époque <strong>de</strong> la Révolution française, on<br />

mesurait le méridien terrestre. La méditation sur le triangle et la somme <strong>de</strong> ses angles<br />

est à la base <strong>de</strong>s géométries non-euclidiennes, qui à leur tour fon<strong>de</strong>nt la relativité<br />

générale, et on pourrait continuer ainsi pendant longtemps. Ce que les mathématiciens<br />

appellent un groupe, une variété, une probabilité, est extrêmement général et<br />

s'applique à une foule d'objets d'autres sciences ou d'autres pratiques. Ainsi, ce qui<br />

apparaît spécifique aux mathématiques, c'est la non-spécificité <strong>de</strong> leur champ<br />

d'application. L'histoire abon<strong>de</strong> en concepts mathématiques issus d'une science ou<br />

d'une pratique et fécondant un champ tout à fait différent. L'efficacité surprenante <strong>de</strong>s<br />

concepts mathématiques (le physicien Wigner parle <strong>de</strong> l'efficacité déraisonnable <strong>de</strong>s<br />

mathématiques dans les sciences <strong>de</strong> la nature) 7 est liée, certes, à leur abstraction, mais<br />

beaucoup plus à leur généralité. Les mathématiques sont peuplées <strong>de</strong> sortes <strong>de</strong><br />

fantômes du mon<strong>de</strong> réel. Mais, dans ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> fantômes, elles classent,<br />

rassemblent, découvrent <strong>de</strong>s rapport nouveaux, élaborent <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> dépendance,<br />

élaguent, simplifient, créent au besoin <strong>de</strong>s formes nouvelles. Il n'est pas tellement<br />

étonnant, au fond, que la pensée humaine, opérant sur <strong>de</strong>s formes idéalistes <strong>de</strong> la<br />

réalité physique, découvre <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> la réalité physique non encore idéalisées.<br />

A côté <strong>de</strong> la généralité, un autre trait spécifique <strong>de</strong>s concepts mathématiques est leur<br />

permanence. Le triangle d'Eucli<strong>de</strong> est toujours notre triangle. Arrivés à un certain<br />

<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pureté, et c'est parfois long, les concepts sont fixés, immuables, au point<br />

qu'ils semblent appartenir à un mon<strong>de</strong> mathématique existant <strong>de</strong> toute éternité: c'est<br />

l'illusion platonicienne. Ce qui est vrai, c'est que les mathématiques sont beaucoup<br />

plus liées à leur histoire qu'aucune autre discipline scientifique. Ce n'est pas seulement<br />

parce qu'elles sont anciennes, mais c'est surtout parce que, pour elles, le passé n'est<br />

jamais mort. Aujourd'hui, les outils informatiques donnent <strong>de</strong>s moyens nouveaux<br />

pour revisiter les mathématiques <strong>de</strong>s siècles passés, et on voit se réactiver <strong>de</strong>s sujets<br />

anciens, comme je l'ai déjà dit. Les articles mathématiques comportent souvent <strong>de</strong>s<br />

références anciennes, les œuvres <strong>de</strong>s grands mathématiciens figurent dans les<br />

bibliothèques, le patrimoine est une ressource vivante.<br />

Enfin, le trait spécifique le plus apparent <strong>de</strong>s mathématiques est leur lien à<br />

l'enseignement. C'est vrai au cours <strong>de</strong> l'histoire. Les Éléments d'Eucli<strong>de</strong> 8 , les cours<br />

<strong>de</strong> Cauchy à l'Ecole polytechnique 9 , le traité <strong>de</strong> Bourbaki 10 , sont à la fois <strong>de</strong>s mises au<br />

point, <strong>de</strong>s mises en forme, <strong>de</strong>s synthèses, <strong>de</strong>s ouvrages d'enseignement. C'est plus<br />

7 Eugène Wigner, «The Unreasonable Effectivness of Mathematics» in The Natural Sciences.<br />

Comment in Pure an Applied Mathematics, 13 (1980), pp. 1-14.<br />

8 Eucli<strong>de</strong>, Les Eléments.<br />

9 Augustin Cauchy, Cours d'analyse <strong>de</strong> l'Ecole polytechnique.<br />

10 Nicolas Bourbaki, Eléments <strong>de</strong> mathématiques. Première partie: Les structures fondamentales <strong>de</strong><br />

l'analyse. Livre 1 - Théorie <strong>de</strong>s ensembles. Livre II - Algèbre. Livre III - Topologie générale. Livre IV<br />

- Fonctions d'une variable réelle..., Hermann, Paris, à partir <strong>de</strong> 1940.


9<br />

évi<strong>de</strong>nt encore si l'on jette un coup d'œil sur le mon<strong>de</strong> d'aujourd'hui : quelques<br />

dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> mathématiciens participant à la recherche, <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong><br />

millions d'enseignants, <strong>de</strong>s milliards d'élèves. Aucun autre champ du savoir<br />

n'entretient avec la communauté <strong>de</strong>s hommes une relation aussi étendue.<br />

L'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques est omniprésent, et il nous faudra examiner<br />

quelques aspects <strong>de</strong> sa relation avec la science qu'il est censé transmettre.<br />

Leurs tendances<br />

Auparavant, il nous faudra compléter le tableau par l'évocation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

tendances <strong>de</strong> la recherche mathématique au cours du siècle.<br />

Contrairement à ce qu'on dit parfois, le lien avec la physique et avec les<br />

applications ne s'est jamais rompu. Cependant, il est vrai que la tendance dominante<br />

<strong>de</strong>s années cinquante était une réorganisation <strong>de</strong> l'édifice mathématique sur la base <strong>de</strong><br />

la théorie <strong>de</strong>s ensembles et <strong>de</strong>s structures. C'était la gran<strong>de</strong> époque <strong>de</strong>s structures dans<br />

toutes les sciences : structures <strong>de</strong>s langues, structures <strong>de</strong>s sociétés, structures <strong>de</strong> la<br />

matière, structures <strong>de</strong> la pensée. L'ambition était considérable, la vision totalisante.<br />

Les mathématiques mo<strong>de</strong>rnes étaient portées par l'air du temps. C'était la science <strong>de</strong>s<br />

structures par excellence. L'unité <strong>de</strong> la mathématique résidait dans son fon<strong>de</strong>ment, le<br />

socle bien établi <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s ensembles, et Bourbaki <strong>de</strong>ssinait les branches<br />

maîtresses.<br />

Les choses ont bien changé. Dès les années soixante, la théorie <strong>de</strong>s ensembles<br />

apparaissait multiforme et rejoignait les autres théories mathématiques dans la variété<br />

<strong>de</strong> ses présentations et <strong>de</strong> ses applications. Par contre, entre <strong>de</strong>s branches éloignées se<br />

tissaient <strong>de</strong>s relations inattendues. L'unité était faite <strong>de</strong> ces liens entre les branches et<br />

les rameaux, ces interactions nouvelles et imprévues. Actuellement, les maîtres mots<br />

sont interactions et modèles ll . Les mathématiques interagissent entre elles, et surtout<br />

avec les autres sciences, les technologies, les pratiques; elles intéressent la finance et<br />

le militaire. On trouve <strong>de</strong>s modèles dans toutes les sciences, à commencer par<br />

l'économie. Grâce aux ordinateurs, les modèles permettent <strong>de</strong>s simulations plus<br />

rapi<strong>de</strong>s que les observations et expérimentations, <strong>de</strong>s représentations commo<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s<br />

prévisions à court terme. Les mathématiques, pour beaucoup, sont <strong>de</strong>venues la science<br />

<strong>de</strong>s modèles. En même temps qu'une efficacité nouvelle, cette tendance aux modèles<br />

va <strong>de</strong> pair avec un rétrécissement <strong>de</strong>s perspectives, <strong>de</strong>s objectifs à court terme, <strong>de</strong>s<br />

fmancements instables, une précarisation <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> la recherche.<br />

Une nouvelle tendance me semble se <strong>de</strong>ssiner. Le goût revient <strong>de</strong> la réflexion et du<br />

débat sur la place <strong>de</strong>s mathématiques dans la société. Le premier congrès européen <strong>de</strong><br />

mathématiques, en 1992 à Paris, consacrait une large place à ce thème l2 . Il s'agit<br />

naturellement <strong>de</strong> l'enseignement, <strong>de</strong> la vulgarisation, <strong>de</strong>s rapports avec le grand public,<br />

<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s jeunes filles et <strong>de</strong>s femmes par rapport aux mathématiques, <strong>de</strong><br />

11 Rapports <strong>de</strong> conjoncture du Comité national <strong>de</strong> la recherche scientifique, 1989 (CNRS 1990),1992<br />

(CNRS 1993).<br />

12 Congrès européen <strong>de</strong> mathématiques - European Mathematical Congress, Paris, juillet 1992,<br />

Proceedings, Birkhauser 1994, vol. III.


10<br />

l'industrie et <strong>de</strong>s services, <strong>de</strong>s autres sciences, <strong>de</strong> l'histoire, <strong>de</strong> l'épistémologie. La<br />

Société Mathématique <strong>de</strong> France a décidé en 1993 <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouvelles publications:<br />

l'une en histoire <strong>de</strong>s mathématiques, l'autre, panoramas et synthèses, pour fournir au<br />

public mathématique les moyens <strong>de</strong> s'informer et <strong>de</strong> se cultiver. Beaucoup d'ouvrages,<br />

quelquefois excellents Ge pense d'abord au livre <strong>de</strong> Mauduit et Tchamitchian,<br />

Mathématiques I3 ), donnent à un public assez large l'accès aux mathématiques telles<br />

qu'elles se font. Le débat philosophique reprend sur la nature <strong>de</strong>s objets<br />

mathématiques, sur le prévisible et l'imprévisible, sur invention et découverte, sur<br />

ordre et chaos. Il est encore souvent naïf, mais c'est un nouveau champ d'interaction<br />

qui s'ouvre, et l'élaboration d'une nouvelle pensée théorique.<br />

Leur enseignement ; besoins et tendances<br />

L'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques se trouve au carrefour d'exigences<br />

contradictoires. TI doit aller au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s individus et <strong>de</strong>s sociétés, qui<br />

sont pour une bonne part inconnus et, pour une autre, dévoyés par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

sociale qui exprime les intérêts <strong>de</strong>s puissants et <strong>de</strong>s nantis. Il doit viser à développer la<br />

capacité d'anticipation dont parlait Condorcet, alors que le futur est imprévisible. Il<br />

doit apporter une formation toujours plus large et plus variée, alors que les éléments<br />

semblent déjà si difficiles à acquérir. TI doit s'ouvrir à la nouveauté <strong>de</strong> la science tout<br />

en assurant l'acquisition <strong>de</strong>s notions permanentes. Il doit séduire et motiver tout en<br />

exerçant les élèves à la dure discipline <strong>de</strong> la rigueur.<br />

On lui reproche parfois son inertie. Le reproche est injustifié. L'introduction <strong>de</strong>s<br />

mathématiques mo<strong>de</strong>rnes, il y a trente ans, a été une erreur scientifique et<br />

pédagogique, mais aussi un formidable mouvement pour bousculer les habitu<strong>de</strong>s et<br />

faire du neuf ; replacé dans l'époque, c'était la vision <strong>de</strong>s structures - Piaget et<br />

Bourbaki s'épaulant mutuellement - mise en œuvre dans l'enseignement.<br />

Aujourd'hui, d'autres tendances se font jour. En voici trois qui me paraissent très<br />

prometteuses.<br />

D'abord, les calculettes et les ordinateurs sont partout. Les calculs <strong>de</strong>venant faciles,<br />

l'important n'est plus <strong>de</strong> faire un calcul, mais <strong>de</strong> savoir quel calcul faire; c'est une<br />

incitation au raisonnement, la possibilité <strong>de</strong> travailler sur <strong>de</strong>s données réelles, <strong>de</strong><br />

brancher les mathématiques scolaires sur le traitement <strong>de</strong>s données. Les fautes doivent<br />

être repérées; c'est une incitation au calcul mental, à l'estimation <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>urs. A un niveau un peu plus élevé, il faut écrire <strong>de</strong>s programmes, définir <strong>de</strong>s<br />

algorithmes, comparer <strong>de</strong>s algorithmes. Un algorithme est un procédé systématique<br />

pour la résolution d'une classe <strong>de</strong> problèmes. La notion est ancienne (on parle <strong>de</strong><br />

l'algorithme d'Eucli<strong>de</strong> pour le calcul <strong>de</strong>s plus grands communs diviseurs) ; le terme est<br />

un hommage à l'algébriste arabe al-Khwarizmi; mais la mo<strong>de</strong>rnité tient aux<br />

ordinateurs, aux automates, aux robots. Les algorithmes sont le moyen <strong>de</strong> gouverner<br />

les ordinateurs, et, du coup, ils apparaissent aussi comme un bon moyen <strong>de</strong> gouverner<br />

notre propre pensée.<br />

13 Christian Mauduit et Philippe Tchamitchian, Mathématiques, collection «La Science et les<br />

Hommes», dirigée par Paul Brouzeng, Messidor La Farandole, 1990).


11<br />

La géométrie est partout également. A l'origine, c'est une mise en fonne <strong>de</strong> notre<br />

vision <strong>de</strong> la Terre et du Mon<strong>de</strong>. Aujourd'hui nous voyons la Terre, le Mon<strong>de</strong>,<br />

l'Univers à travers les géométries. La physique, la mécanique produisent et exploitent<br />

sans cesse <strong>de</strong> nouveaux objets géométriques. L'intuition géométrique, l'art <strong>de</strong><br />

raisonner sur <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> la pensée, <strong>de</strong>vient une exigence universelle. Les objets<br />

géométriques les plus classiques (le triangle, le cercle) sont riches <strong>de</strong> propriétés<br />

merveilleuses. Les bulles <strong>de</strong> savon, les polyèdres, les anfractuosités naturelles sont<br />

une mine <strong>de</strong> géométries nouvelles. Les changements d'échelles, si constants dans le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s enfants, se réalisent en géométrie comme une sorte <strong>de</strong> zoom intellectuel, un<br />

va-et-vient entre le global et le local qui découvre les régularités cachées dans le très<br />

petit et le très grand. Qui pourrait dire que la géométrie n'est pas actuelle?<br />

L'évaluation <strong>de</strong>s chances et <strong>de</strong>s risques, les estimations et les contrôles sur<br />

échantillons, les statistiques, font aussi partie <strong>de</strong> notre univers quotidien. Les<br />

probabilités, dont la théorie est relativement récente, s'imposent chaque fois qu'il est<br />

question <strong>de</strong> prévision, <strong>de</strong> risque, d'assurance. Les lois du hasard montrent comment<br />

l'ordre peut jaillir du chaos. Le passage d'une activité humaine - serait-ce un jeu du<br />

hasard - à sa modélisation probabiliste est un excellent exercice <strong>de</strong> l'esprit critique.<br />

Laplace jugeait déjà nécessaire, il y a <strong>de</strong>ux siècles, que les probabilités fassent l'objet<br />

d'un enseignement 14 . Aujourd'hui, l'apprentissage <strong>de</strong>s probabilités par tous les jeunes<br />

gens me paraît à l'ordre du jour.<br />

Il n'est sans doute pas nécessaire d'insister, et d'aller chercher d'autres exemples<br />

en théorie <strong>de</strong>s nombres, en algèbre, en analyse, en logique. Les mathématiques à<br />

enseigner ne sont pas un luxe <strong>de</strong> l'esprit, elles sont en prise avec les besoins<br />

fondamentaux <strong>de</strong> la formation tels que nous les avons définis tout à l'heure.<br />

Contradictions<br />

J'ai parlé d'exigences contradictoires. On peut en effet pointer <strong>de</strong>s contradictions<br />

majeures, qui me paraissent à la source <strong>de</strong>s difficultés que rencontrent les enseignants<br />

et les élèves.<br />

14 Le premier à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un enseignement <strong>de</strong> probabilités, au titre <strong>de</strong> la mathématique sociale, a été<br />

Condorcet. Laplace a donné le premier cours <strong>de</strong> probabilités à l'Ecole normale <strong>de</strong> l'an III. Cf. Pierre<br />

Crépel, De Condorcet à Arago: l'enseignement <strong>de</strong>s probabilités en France <strong>de</strong> 1786 à 1830. SABIX<br />

(bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> la bibliothèque <strong>de</strong> l'Ecole polytechnique), nO 4, mai 1989, pp. 29­<br />

55. Voici le programme <strong>de</strong> Laplace en 1795 : «Enfin, on donnera les principes <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s<br />

probabilités. Dans un temps où tous les citoyens sont appelés à déci<strong>de</strong>r du sort <strong>de</strong> leurs semblables, il<br />

leur importe <strong>de</strong> connaître une science qui fait apprécier, aussi exactement qu'il est possible, la<br />

probabilité <strong>de</strong>s témoignages, et celle qui résulte <strong>de</strong>s circonstances dont les faits sont accompagnés : il<br />

importe surtout <strong>de</strong> leur apprendre à se défier <strong>de</strong>s aperçus même les plus vraisemblables; et rien n'est<br />

plus propre à cet objet que la théorie <strong>de</strong>s probabilités, dont souvent les résultats rigoureux sont<br />

contraires à ces aperçus. D'ailleurs, les nombreuses applications <strong>de</strong> cette théorie, aux naissances, aux<br />

mortalités, aux élections et aux assurances, applications qu'il est avantageux <strong>de</strong> perfectionner et<br />

d'étendre à d'autres objets, la ren<strong>de</strong>nt une <strong>de</strong>s parties les plus utiles <strong>de</strong>s connaissances humaines». Cf.<br />

J. Dhombres (diT.), L'Ecole normale <strong>de</strong> l'an III. Leçons <strong>de</strong> mathématiques, Paris, Dunod, 1992, p. 47.


12<br />

Première contradiction. On doit tout enseigner, et on ne peut pas tout apprendre. On<br />

doit tout enseigner, c'est-à-dire ne rien perdre <strong>de</strong> la substance <strong>de</strong>s 100 000 articles qui<br />

se publient chaque année. Si l'on accepte en principe que <strong>de</strong>s parties substantielles <strong>de</strong><br />

la production mathématique échappent à toute assimilation sociale, on consent à la<br />

situation annoncée prophétiquement par Paul Langevin en 1945 pour l'ensemble <strong>de</strong> la<br />

recherche scientifique et <strong>de</strong> la société: faute d'un enseignement scientifique assez<br />

développé, une avant-gar<strong>de</strong> perdue, une arrière-gar<strong>de</strong> traînante 15 . On ne peut pas tout<br />

apprendre, c'est évi<strong>de</strong>nt. La contradiction, au premier regard, n'est qu'apparente: ce<br />

ne sont pas les mêmes étudiants qui vont apprendre toutes les connaissances <strong>de</strong> pointe.<br />

Encore faut-il que la croissance <strong>de</strong>s effectifs étudiants permette la diversification <strong>de</strong>s<br />

cursus, et qu'un nombre suffisant arrive au niveau du troisième cycle dans toutes les<br />

branches actives. Cela impose, en principe, que les effectifs étudiants croissent à un<br />

rythme comparable à la production scientifique, et, en mathématiques, nous en<br />

sommes loin. Au second regard, la contradiction <strong>de</strong>meure: à moins <strong>de</strong> consentir à un<br />

éclatement complet <strong>de</strong>s compétences, il faut assurer à tous une formation reposant sur<br />

<strong>de</strong>s acquis relativement récents. Heureusement, la science ne procè<strong>de</strong> pas seulement<br />

par accumulation, mais aussi par refonte et simplification. La formule <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong><br />

l'équation du second <strong>de</strong>gré exprime en une ligne l'essentiel <strong>de</strong> gros livres arabes du<br />

Moyen Age. L'axiomatique <strong>de</strong> Kolmogorov, en quelques lignes, les règles<br />

fondamentales sur lesquelles se base la théorie mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong>s probabilités16. Les<br />

groupes, en quelques lignes aussi, les traits communs à une foule d'objets<br />

mathématiques dont les théories s'étaient développées séparément. Un choix s'impose<br />

selon les orientations : mais la contradiction ne conduit pas nécessairement à<br />

l'éclatement.<br />

La <strong>de</strong>uxième contradiction, c'est que, si l'on commence par ce qui est le plus<br />

simple, le plus général, le plus puissant, on tire parti <strong>de</strong> la science, mais on trahit sa<br />

démarche. Historiquement, le simple est l'aboutissement d'un long processus <strong>de</strong><br />

distillation, et chaque définition mathématique est en élixir. En prenant la définition<br />

comme base, on peut marcher d'un pas sûr et rapi<strong>de</strong>, mais cela n'a rien à voir avec la<br />

marche <strong>de</strong> la découverte. n en est <strong>de</strong> même en toute science: on ne peut enseigner la<br />

science qu'en trahissant la démarche scientifique. C'est ce qu'on appelle la<br />

transposition didactique. On ne peut pas y renoncer (qui recomman<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> ne pas dire<br />

aux enfants que la Terre tourne autour du Soleil ?). Mais, pour éviter que la science ne<br />

se transforme en dogme, il faut aller assez loin pour que la richesse <strong>de</strong> la théorie<br />

rejoigne l'expérience commune et la variété <strong>de</strong>s connaissances partielles qui,<br />

historiquement, lui ont donné naissance. Il faut aussi que, sur <strong>de</strong>s sujets bien choisis,<br />

les élèves aient l'occasion d'apprécier l'immense effort qui a abouti aux notions<br />

considérées aujourd'hui comme simples et fondamentales.<br />

La troisième contradiction, c'est qu'en mathématiques ce qui est le plus simple, le<br />

plus puissant, le plus général, n'est pas accessible d'emblée. On ne peut pas introduire<br />

la notion <strong>de</strong> groupe, malgré sa simplicité formelle, avant que les élèves en aient<br />

quelques exemples significatifs. On ne peut pas, bien sûr, introduire les nombres<br />

15 Paul Langevin, «La Pensée et l'action», conférence pour l'Union française universitaire, mai 1946.<br />

La conclusion <strong>de</strong> ce texte est au positif: il faut un enseignement scientifique et un développement<br />

social sans avant-gar<strong>de</strong> perdue ni arrière-gar<strong>de</strong> traînante.<br />

16 A.N. Kolomogorov (Kolmogoroff), Grundbegriffe <strong>de</strong>r Wahrscheinlichkeitsrechnung. Berlin,<br />

Springer. 1933.


13<br />

complexes avant les nombres réels, ni les nombres réels (qui comprennent les nombres<br />

négatifs) avant les nombres positifs. Ainsi, à chaque niveau <strong>de</strong> l'apprentissage <strong>de</strong>s<br />

mathématiques, il y a tout un système <strong>de</strong> notions acquises, <strong>de</strong> représentations, <strong>de</strong><br />

processus mentaux auxquels le nouveau se confronte. Au début, cela crée <strong>de</strong>s<br />

blocages, <strong>de</strong>s fautes, un manque <strong>de</strong> confiance en soi-même et dans les nouveaux outils<br />

<strong>de</strong> pensée. Il y a <strong>de</strong>ux siècles, Lazare Carnot, qui était bon mathématicien, refusait<br />

pour cette raison qu'on enseigne les nombres négatifs: ils sont la source <strong>de</strong> trop <strong>de</strong><br />

fautes, et Carnot refusait même qu'on les appelle <strong>de</strong>s nombres l7 . Mais aujourd'hui,<br />

nous n'avons pas le choix: les enfants connaissent les thermomètres et les ascenseurs,<br />

ils ont besoin du concept <strong>de</strong> nombre négatif, quoi qu'il en coûte. On peut multiplier les<br />

exemples: les calculettes, les informations télévisées, les postes <strong>de</strong> travail imposent un<br />

niveau <strong>de</strong> connaissances inconcevable il y a cinquante ans, qu'on ne peut atteindre que<br />

par une difficile et périlleuse ascension en spirale. Les blocages scolaires, en<br />

mathématiques, <strong>de</strong>vraient être considérés comme <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s aussi naturels qu'une<br />

scarlatine ou une entorse. lis <strong>de</strong>vraient faire l'objet <strong>de</strong> dépistage, <strong>de</strong> diagnostic et <strong>de</strong><br />

soins adaptés.<br />

Jalons pour avancer<br />

Pour amorcer ma conclusion, j'évoquerai un paradoxe <strong>de</strong> Bertrand Russell et la<br />

réponse d'Émile Borel. Russell disait que les mathématiques sont la seule science où<br />

l'on ne sait jamais <strong>de</strong> quoi on parle, ni si ce qu'on dit est vrai. Borel répondait que, en<br />

mathématiques, on sait toujours exactement <strong>de</strong> quoi on parle, et on est sûr que ce<br />

qu'on dit est vrai. Naturellement, Russell se réfère à la relation <strong>de</strong>s mathématiques au<br />

réel, tandis que Borel se réfère à la construction intellectuelle. Dans cette construction,<br />

la rigueur est celle <strong>de</strong>s enchaînements: si. .., alors... La démonstration est le moyen<br />

systématique <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> l'acquis au nouveau, et elle garantit que, si l'acquis est<br />

valable, le nouveau l'est aussi : elle donne donc une certitu<strong>de</strong> conditionnelle. Les<br />

démonstrations d'Eucli<strong>de</strong> sont toujours valables, celles <strong>de</strong> Bourbaki aussi ; c'est le<br />

ciment <strong>de</strong>s constructions mathématiques.<br />

C'est aussi un aspect spécifique et majeur du raisonnement mathématique. Certes le<br />

raisonnement ne se réduit pas à la preuve, mais la preuve en est la mise en forme,<br />

l'ultime mathématisation. Si les mathématiques ne sont pas un catalogue à mémoriser,<br />

mais un système coordonné <strong>de</strong> connaissances, à comprendre, c'est grâce aux<br />

démonstrations et au raisonnement hypothético-déductif. Il faut donc s'inquiéter<br />

quand, en France, et dans tous les pays du mon<strong>de</strong>, on voit <strong>de</strong>s jeunes gens ayant<br />

terminé leurs étu<strong>de</strong>s sans comprendre ce qu'est un raisonnement mathématique. Faiton<br />

assez, <strong>de</strong>mandait Évariste Galois, pour que le raisonnement <strong>de</strong>vienne une secon<strong>de</strong><br />

mémoire 18 ? Clairement, aujourd'hui, on ne fait pas assez.<br />

Nous disposons en France d'un atout presque unique au mon<strong>de</strong>. A côté d'une très<br />

bonne école mathématique, très liée à toutes les avancées scientifiques dans le mon<strong>de</strong>,<br />

17 Cf. Charles C. Gillepsie et Adolphe P. Youschkevitch, Lazare Carnot savant, Prin, Paris, 1979,<br />

pp. 141-153 ou les citations <strong>de</strong> Carnot dans J. Dhombres, dir., Mathématiques aux cours <strong>de</strong>s âges,<br />

Gauthier-Villars, Paris, 1987<br />

18 Evariste Galois, Sur l'enseignement <strong>de</strong>s sciences, Ecrits et mémoires, édition critique intégrale (R.<br />

Bourgne, J.P. Azra), Gauthier-Villars, Paris, 1962, p. 21.


14<br />

le corps <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> mathématiques <strong>de</strong>s collèges et <strong>de</strong>s lycées est, dans une<br />

large proportion, bien formé, compétent et dynamique. J'ai cité l'aventure <strong>de</strong><br />

Kangourou, je pourrais m'étendre sur les rallyes mathématiques, les expositions, les<br />

livres, les activités liées à la recherche comme Math. en jeans, la foule <strong>de</strong>s initiatives<br />

prises dans les classes et les établissements l9 . Face à <strong>de</strong> nouvelles exigences sociales,<br />

cet atout est précieux.<br />

Or <strong>de</strong> nouvelles exigences se manifestent: c'était l'objet même <strong>de</strong> cet article. Il faut<br />

lever les blocages, multiplier les portes d'entrée vers les mathématiques, montrer les<br />

ressorts et les enjeux <strong>de</strong> la science qui se fait.<br />

Certes les enjeux <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s hommes dépassent, et <strong>de</strong> loin, la formation<br />

mathématique. Mais on ne saurait réduire la formation mathématique à une couche<br />

d'utilisateurs virtuels. La mathématique est une langue universelle, dont les éléments<br />

doivent être connus <strong>de</strong> tous les hommes; c'est un sport universel, accessible à tous les<br />

enfants; c'est une science vivante, dont le mouvement, dans ses gran<strong>de</strong>s lignes, doit<br />

pouvoir être saisi par tous les citoyens; c'est la continuation d'une longue histoire,<br />

l'annonce d'une histoire future, qui intéresse tous les êtres humains à venir. Elle a sa<br />

place, complètement et pour tout le mon<strong>de</strong>, dans la culture <strong>de</strong> notre temps.<br />

Orsay, le 2 février 1994<br />

19 Cf. note 12.


RÉFLEXIONS À PROPOS DE L'UTILISATION DES<br />

CALCULATRICES DANS L'ENSEIGNEMENT<br />

(SUITE ET FIN DE L'ARTICLE COMMENCÉ DANS LE N° 39)<br />

Philippe CLAROU<br />

IUFM <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

VA. Quelques activités avec calculatrice au collège et en secon<strong>de</strong><br />

VA.!. Approximations<br />

1°) CD Sur un compact-disque, je trouve onze morceaux avec les durées<br />

suivantes:<br />

4' 07; 6' 50; 6' 59; 4' 09; 2' 37; 3' 53; 3' 02; 6' 43; 7' 58; 7' 32; 6'<br />

18.<br />

1. Évaluez la durée totale du CD sans calculatrice. Expliquez la (ou les)<br />

métho<strong>de</strong>(s) d'approximation utilisée(s).<br />

2. Calculez à l'ai<strong>de</strong> d'une calculatrice, la durée exacte. Expliquez votre<br />

métho<strong>de</strong>.<br />

2°) Note <strong>de</strong> Super marché Spéc Laitier 3,20<br />

St Hubert 6,80<br />

Voici une note <strong>de</strong> Super marché: Stylesse 9,20<br />

Librairie 24,70<br />

Librairie 24,70<br />

1. Calculez le montant <strong>de</strong> la note sans tenir compte Carte 43,70<br />

<strong>de</strong>s centimes.<br />

Céréales<br />

27,30<br />

Miel mont 19,25<br />

Flan nappé 5,05<br />

Gélifiés x4 4,90<br />

Sachets thé 22,85<br />

Demak up 3/2 14,90<br />

2. Que pensez-vous du moyen d'approximation<br />

suivant:<br />

Au total en francs, j'ajoute 27 x 0,50 ? Escalope 11,88<br />

Escalope 23.10<br />

Oeufs 11,80<br />

3. Comparez le montant exact <strong>de</strong> la note et le montant Chips 4,90<br />

obtenu avec l'approximation. Chipster 10,50<br />

Poireaux 6,45<br />

4. Essayez la même métho<strong>de</strong> avec d'autres notes.<br />

Mélange 400g 16,80<br />

Pous' recharge 5,80<br />

Gol<strong>de</strong>n 80/85 12.35<br />

Carotte 5,35<br />

Cornichons 13,95<br />

Soupl EcoTe 11,15<br />

Malabar 12.95<br />

Persil 3,95<br />

Eau Vals 16,05<br />

«petit x» nO 40 pp. 15 à 39, 1995-1996


16<br />

V.4.2. Les grands nombres<br />

notation scientifique<br />

1°) Autour d'un milliard<br />

1 Avez-vous vécu un milliard <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>s?<br />

2 Un porte-avions coûte environ 8 milliards. Quelle hauteur <strong>de</strong> billets <strong>de</strong> 100 F<br />

cela représente-t-il ? (un billet <strong>de</strong> 100 F a une épaisseur <strong>de</strong> 0,08 mm).<br />

3 À quelle hauteur arriverait-on si chaque être humain se montait sur la tête?<br />

La comparer à la distance Terre Lune (environ 300 000 km) ?<br />

population mondiale environ 5 milliards<br />

2°) Retrouvez la notation scientifique<br />

Pour ces exercices, essayez <strong>de</strong> répondre dans un premier temps, sans utiliser<br />

une calculatrice. Vous pouvez ensuite vérifier votre réponse. En cas d'erreur,<br />

essayez <strong>de</strong> comprendre pourquoi vous vous êtes trompé.<br />

Complète: 121,23 x 105 + 4,56789 x 10 4 = 1,686789 x 10'"<br />

1,23 x 105 x 4,56789 x 10 4 = 5,6185047 x 10'"<br />

9,87 x 10--2 + 6,54 x 102 =6,540987 x W·"<br />

9,8 x 10--2 x 6,5 x 102 =6,37 x W·"<br />

10--2 + 2,3 x 10 3 + 4,5 x 10 4 =4,73 x W·"<br />

30 + 45,67 = 1,27567 x W·" 1230 x 45,67 = 5,61741 x 10'"<br />

1 x 10- 3 + 2 x 10- 2 + 3 x 10- 1 + 4 +5 x 101 + 6 x 10 2 = x 10 2<br />

3°) Le rubik's cube<br />

(D'après pour la science, mai 1981) À l'ai<strong>de</strong><br />

d'un cube hongrois dit "Rubik's cube" on peut<br />

obtenir 43 252003 274489 856000 dispositions<br />

différentes.<br />

- En supposant que l'on obtienne une<br />

disposition différente toutes les secon<strong>de</strong>s, combien<br />

faudrait-il <strong>de</strong> temps pour épuiser toutes les<br />

configurations ?<br />

- Comparer le résultat avec l'âge <strong>de</strong> l'univers:<br />

15 milliards d'année.<br />

(4 e collection Pythagore, éditions Hatier).<br />

4°) Les planètes<br />

Voici le diamètre <strong>de</strong>s planètes du système solaire: Mercure (4 878 km), Vénus<br />

(1,21 x 10 4 km), Terre (12 756 km), Saturne (12 x 104 km), Neptune (48000<br />

km), Pluton (3 500 km).<br />

- Rangez-les <strong>de</strong> la plus petite à la plus grosse.<br />

- Calculez la superficie et le volume <strong>de</strong> chacune.<br />

aire d'une sphère <strong>de</strong> rayon r : 4 1t r2 ; volume : ~ 1t r3


17<br />

5°) L'échiquier<br />

Pour le remercier <strong>de</strong> l'invention du jeu d'échecs, un roi <strong>de</strong>s Perses (ou un<br />

empereur <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s) proposa au génial inventeur <strong>de</strong> choisir une récompense.<br />

Celui-ci répondit qu'il ne voulait qu'un grain <strong>de</strong> blé pour la première case <strong>de</strong><br />

l'échiquier, <strong>de</strong>ux grains pour la secon<strong>de</strong> et ainsi <strong>de</strong> suite en doublant jusqu'à la 64 e<br />

case.<br />

- calculer le nombre <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> blé nécessaires pour la 64 e case.<br />

- sachant qu'un m 3 <strong>de</strong> blé contient environ 15 milliards <strong>de</strong> grains, évaluer la<br />

hauteur d'un grenier <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> large et <strong>de</strong> 10 m <strong>de</strong> long assez grand pour<br />

entreposer ce tas <strong>de</strong> blé !<br />

- comparer le résultat avec la distance <strong>de</strong> la Terre à la Lune (environ 300 000 km).<br />

V.4.3. Séquence <strong>de</strong> touches<br />

De la séquence <strong>de</strong> touches à l'écriture mathématique<br />

Dans cet exercice, nous désignerons par lEI la touche qui permet la mise en<br />

mémoire du nombre à l'écran. Sur les calculatrices les plus courantes on trouve<br />

1E\.1~~ JM in1, 1STO1ou ... Vous utiliserez la touche correspondante <strong>de</strong> votre<br />

calculatrice.<br />

Écrivez les expressions mathématiques correspondant à la séquence <strong>de</strong> touche<br />

suivante:<br />

1 taper un nombre x puis lEI0 o IIIE1l!10 ~RMI ElIIIEl .<br />

2 taper un nombre x puis lEI0 00ElIIIEl ~RMI E10El .<br />

3 taper un nombre x puis lEI0 ElIII ~RMI El1II1I10El .<br />

4 taper un nombre x puis lEIIIIEl III0 'RM10 ElIIIIIIEl­<br />

5 taper un nombre x puis<br />

6 taper un nombre x puis<br />

De l'écriture mathématique à la séquence <strong>de</strong> touches<br />

Écrire la séquence <strong>de</strong> touches correspondant au calcul <strong>de</strong>s expressions suivantes<br />

et vérifier votre réponse en calculant avec les valeurs x =5 et x =-7 :<br />

o 5 x + 3 x 2 - 4 0 ( x + 3 ) x ( 4 - 2 x ) + 3<br />

o ~ x - ~ x2 0 ( ..J7 x + 5)2 0 ( 5 ~ : ~3 )2<br />

2


18<br />

3°) Tonneau (d'après 4e collection Pythagore,<br />

éditions Ratier)<br />

Voici quelques procédés <strong>de</strong> calcul du volume intérieur<br />

d'un tonneau:<br />

(1) Formule <strong>de</strong> Kepler: V = ~; (2 D2 + d 2 )<br />

1tL 2<br />

(2) Formule <strong>de</strong> l'An II : V = 36 (2 D + d)<br />

"""'1<br />

........ --'<br />

(3) Formule <strong>de</strong> Dez : V = 1t L (5 D 1~ 3 dJ<br />

(4) V=~t(5D2+4d2)<br />

(5) V = ~; ( D2 + d 2 + D d )<br />

(6) V=0,8LDd<br />

(7) V = 1,0453 L (0,4 D2 + 0,2 D d + 0,15 d2 )<br />

Nous avons mesuré <strong>de</strong>ux tonneaux:<br />

une barrique <strong>de</strong> 220 litres environ : L = 80 cm, d = 50 cm, D = 65 cm<br />

une <strong>de</strong>mi-barrique <strong>de</strong> 120 litres environ: L = 66 cm, d =" 41 cm, D = 53 cm.<br />

Comparer les résultats obtenus en utilisant les 7 formules.<br />

4°) Des aires à découvrir (d'après 4e collection<br />

Pythagore, éditions Ratier).<br />

a) Calculez l'aire totale <strong>de</strong> chaque soli<strong>de</strong> dans<br />

les cas suivants: x = 2 et x = 3,5.<br />

b) Calculez l'aire totale <strong>de</strong> chaque soli<strong>de</strong> à<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> x. Calculez vos expressions pour les<br />

valeurs <strong>de</strong> x précé<strong>de</strong>ntes.<br />

~<br />

3<br />

x<br />

3<br />

x


19<br />

5°) Calculatrices et Espace<br />

a) On veut une citerne <strong>de</strong> 1000 1<strong>de</strong> l'une <strong>de</strong>s fonnes suivantes:<br />

c<br />

Quelle dimension doit-on donner suivant la fonne choisie?<br />

Quelle fonne doit-on choisir pour obtenir le plus petit échauffement possible <strong>de</strong><br />

la paroi par l'air ambiant?<br />

b) Considérons un cube <strong>de</strong> côté 2 cm.<br />

(1)<br />

(4)<br />

(3)<br />

Ce cube est inscrit en (1) dans une sphère et en (3) dans un cylindre; en (2)<br />

c'est une sphère et en (4), c'est un cylindre qui sont inscrits dans le cube. Dans<br />

chacun <strong>de</strong>s cas, quel est le rapport entre les volumes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux soli<strong>de</strong>s imbriqués.<br />

V.4.4. Calcul exact ou approché ?<br />

1°) = ou::::: ?<br />

a) Sur une calculatrice scientifique, en mo<strong>de</strong> d'écriture scientifique, pour<br />

543 x 26,987 on obtient 1,4653941 x 1()4. Complèter par le signe approprié =ou<br />

::::: en justifiant la réponse: 543 x 26,987 1,4653941 x 1()4·<br />

b) Même question: 432,1 x 567,89 2,45385269 x 105.<br />

c) Même question: 12,34 x 98,7654 1,218765036.<br />

d) Même question: 12,344 x 9,87654321 ...... 1,219160494 x 102.<br />

2°) Pour calculatrice scientifique (2e collection spirale, 1990, éditions Belin).<br />

Calculer la valeur exacte <strong>de</strong> 0,0093786 x 0,00053294.<br />

3°) Multiplication (2e collection spirale, 1990, éditions Belin).<br />

Utiliser les écritures 5247 x 103 + 624 et 1872 x 103 + 239 pour calculer la<br />

valeur exacte du produit 5247624 x 1872239.


20<br />

4°) Multiplication en multiprécision<br />

Voici une disposition particulière<br />

<strong>de</strong> la multiplication qui permet<br />

12 345 679 x<br />

d'effectuer, en particulier avec l'ai<strong>de</strong><br />

d'une calculatrice, <strong>de</strong>s multiplications 98<br />

pour <strong>de</strong>s grands nombres et d'obtenir<br />

les résultats exacts. 765<br />

a) Compléter l'opération ci-contre<br />

et justifier le bon fonctionnement <strong>de</strong><br />

cette disposition.<br />

986 435<br />

b) Effectuer d'autres multiplications.<br />

V.4.S. Valeur exacte ou approchée<br />

1°) Calculer à la calculatrice le produit :<br />

({2 + 13 + {5) ({2 -13 + {5) ({2 + 13 - {5) ({2 -13 - {5)<br />

Ce produit P est-il entier?<br />

Ajouter 24 au résultat précé<strong>de</strong>nt. Pensez-vous toujours que P est entier?<br />

En regroupant astucieusement les facteurs <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux, calculer la valeur exacte<br />

<strong>de</strong> P.<br />

2°) Précision <strong>de</strong>s calculs (d'après l'ouvrage <strong>de</strong> 2e, 1994, éditions Belin)<br />

Soit l'expression :<br />

A = 1579932 - (1 +13) - 10 (1 + 13)2 - 100 (1 + {3)3 - 1000 (1 + {3)4 ­<br />

13)5. (1 + ooסס‎1‎<br />

a) Calculer A en utilisant la valeur affichée par une calculatrice pour 1 +13.<br />

b) Calculer A en utilisant la valeur fournie par la machine pour 1 +13.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, il est intéressant d'utiliser une mémoire.<br />

Quelques commentaires<br />

Nous avons regroupé un certain nombre d'activités, assez classiques et le plus<br />

souvent trouvées dans les manuels en usage, pour lesquelles la calculatrice est un outil<br />

efficace.<br />

Approximations. Il est intéressant <strong>de</strong> poser la question <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

d'un résultat en ayant la possibilité <strong>de</strong> comparer avec le résultat obtenu avec une<br />

calculatrice. Les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s ne sont pas considérées en compétition mais elles se<br />

complètent.<br />

Pour évaluer la durée totale du compact-disque (figurant heureusement souvent sur<br />

la pochette !), on peut ajouter au total <strong>de</strong>s minutes autant <strong>de</strong> minutes que la moitié du<br />

nombre <strong>de</strong> plages. De même pour la note <strong>de</strong> supermarché, on peut ajouter autant <strong>de</strong><br />

francs que la moitié du nombre d'articles. Cette métho<strong>de</strong> d'approximation se justifie en<br />

considérant que les durées en secon<strong>de</strong> sont en moyenne <strong>de</strong> 30s et que la valeur <strong>de</strong>s


21<br />

centimes du prix <strong>de</strong> chaque article est en moyenne <strong>de</strong> 0,50F. Pour les prix, cette<br />

estimation est plus discutable puisque les commerçants prennent soin <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s<br />

prix comme 14,95F au lieu <strong>de</strong> 15F.<br />

La plupart <strong>de</strong>s manuels <strong>de</strong> 6e ou <strong>de</strong> 5e propose <strong>de</strong> nombreux exercices <strong>de</strong> calcul<br />

"mental" ou "à faire dans la tête". TI parait intéressant, au lieu d'interdire l'usage <strong>de</strong> la<br />

calculatrice pour ces exercices, <strong>de</strong> comparer les résultats obtenus par le calcul réfléchi<br />

et avec la machine. En particulier, cela pourra mettre en évi<strong>de</strong>nce que l'usage <strong>de</strong>s<br />

calculatrices peut être lourd (dans le cas <strong>de</strong>s calculs très simples) et s'accompagner<br />

d'erreurs <strong>de</strong> frappe.<br />

Les grands nombres,. la notation scientifique. Ces exemples d'activités ont été<br />

choisis pour montrer l'utilité <strong>de</strong> la notation scientifique.<br />

Séquences <strong>de</strong> touches. On utilise les calculatrices à l'occasion <strong>de</strong> certains calculs<br />

ou pour l'évaluation d'une formule pour <strong>de</strong>s valeurs données. Il y a ici un certain<br />

nombre d'exemples qui <strong>de</strong>vrait permettre d'évaluer une certaine maîtrise <strong>de</strong> cet outil.<br />

Calcul exact ou approché. Les premiers exercices sont l'occasion <strong>de</strong> réfléchir au<br />

fonctionnement <strong>de</strong> l'algorithme traditionnel <strong>de</strong> la multiplication.<br />

v.s. Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur ; opérations sans calculatrice<br />

Pour cette série d'exercices, effectuez les vérifications à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la calculatrice,<br />

essayez ensuite <strong>de</strong> répondre en utilisant un simple raisonnement; enfin, vous pouvez<br />

éventuellement vérifier vos réponses avec la machine.<br />

1. (d'après 6e Delord, Vinrich, 1994, éditions Hachette)<br />

a) Je dois acheter 24 objets coûtant 1,95F chacun. Ai-je assez avec un billet <strong>de</strong><br />

50F?<br />

b) Le litre d'essence coûte 5,45F. Je mets 411 dans le réservoir. Ai-je assez<br />

pour payer avec 200F ?<br />

2. (d'après 6e Delord, Vinrich, 1994, éditions Hachette)<br />

Pour chacun <strong>de</strong>s produits suivants, on vous propose plusieurs résultats.<br />

Expliquez pourquoi vous pouvez être sûr que certains sont faux. Vérifiez avec la<br />

calculatrice le résultat.<br />

121 x 981 20 518 2 058 2 085 258<br />

10,83 x 471 49,01 45,21 39,1 39,01


22<br />

3. Une tache cache le <strong>de</strong>uxième facteur du produit donné pour lequel quatre<br />

résultats sont proposés. Vous savez que le nombre caché est un nombre entier.<br />

_1<br />

118 x 3 546 3 465 992 16<br />

a) Sans utiliser la calculatrice ou poser d'opération, pourquoi pouvez-vous dire<br />

qu'un seul <strong>de</strong>s résultats proposés est possible?<br />

b) En utilisant la calculatrice, à quelle condition pouvez-vous <strong>de</strong>viner le<br />

nombre caché?<br />

4. (d'après 6e Delord, Vinrich, 1994, éditions Hachette)<br />

Connaissant le résultat suivant: 542 - 213,7 = 328,3 et sans utiliser la<br />

calculatrice ni faire pratiquement aucun calcul complètez :<br />

328,3 + 213,7 = 542 - 328,3 =<br />

5420 - 2 137 = 0,542 - 0,2 137 =<br />

1 542 - 213,7 = 742 - 213,7 =<br />

542 - 203,7 = 842 - 113,7 =<br />

Expliquez vos réponses.<br />

Éventuellement, vérifiez avec votre calculatrice.<br />

5. Vérifiez que 38,26 x 1,7 = 65,042<br />

Complètez:<br />

38,26 x 17= . 3826 x 17 = .<br />

0,3826 x 170 = . 38,26 x 3,4 = .<br />

19,13 x 3,4 = . 38,26 x 51 = .<br />

65,042 = 1,7<br />

65,042<br />

38,26 = .<br />

6. v, en 'f' lez que 1J) 7,12 = 445 ,<br />

Complètez:<br />

7,12<br />

~ = ;<br />

7,12<br />

0,16 = .<br />

712 7,12<br />

16 = ; 4,45 = .<br />

7,12 7,12 =<br />

08=·················; 32 .<br />

, ,<br />

4,45 x 1,6 = ; 8,90 x 1,6 = .<br />

7. Sans calculer le produit 5,576 x 2,428, essayez <strong>de</strong> répondre aux questions<br />

suivantes:<br />

nombre <strong>de</strong> chiffres à droite <strong>de</strong> la virgule: .<br />

nombre <strong>de</strong> chiffres à gauche <strong>de</strong> la virgule: .<br />

chiffre le plus à droite: .<br />

chiffre le plus à gauche: .


23<br />

8. (d'après 6e Delord, Vinrich, 1994, éditions Hachette)<br />

Pour chacun <strong>de</strong>s quotients suivants:<br />

41,5 7,03 6,3 305<br />

10,3 0,98 2,05 6<br />

a) donnez d'abord un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur en expliquant la métho<strong>de</strong> suivie;<br />

b) vérifiez à la calculatrice.<br />

9. (d'après 6e Delord, Vinrich, 1994, éditions Hachette)<br />

1") a) vérifiez avec la calculatrice que 999 x 0,99 est inférieur à 1 000 ;<br />

b) quel raisonnement vous permet <strong>de</strong> prévoir ce résultat sans faire le calcul<br />

avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la machine.<br />

c) Et pour 999 x 0,999999999?<br />

2") a) vérifiez avec la calculatrice si 999 x l,lest plus grand que 1 ()()() ;<br />

b) même question pour 999 x 1,01 ; pour 999 x 1,001 ; pour ...<br />

c) Quel raisonnement vous permet <strong>de</strong> prévoir les réponses aux questions<br />

précé<strong>de</strong>ntes sans effectuer le calcul avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la machine ?<br />

Commentaires<br />

Ces exercices peuvent très bien être abordés au niveau 6e.<br />

Ils <strong>de</strong>vraient permettre une certaine réflexion sur l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur du résultat et<br />

plus généralement sur les opérations usuelles. Ils <strong>de</strong>vraient aussi inciter à un certain<br />

recul par rapport à la calculatrice puisque l'élève est invité à anticiper par rapport au<br />

résultat qu'il pourra lire sur l'écran. Ces objectifs ne seront atteints que si l'enseignant<br />

explique bien la consigne, la tâche attendue et s'il prend soin <strong>de</strong> faire expliciter les<br />

démarches <strong>de</strong> chacun.<br />

La mise en commun <strong>de</strong>s différentes métho<strong>de</strong>s d'approximation est importante, ne<br />

serait-ce que pour donner <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s à ceux qui n'en ont pas et qui n'arrivent pas à<br />

se dégager <strong>de</strong>s algorithmes opératoires.<br />

Exercice 1. Il est nécessaire <strong>de</strong> bien préciser la consigne : on essaye <strong>de</strong> répondre<br />

d'abord sans la calculatrice.<br />

Exercice 2. Pour 21 x 98, le résultat est évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2000. Sans<br />

effectuer l'opération, on peut être sûr que le résultat n'est pas 20518 ni 258. On peut<br />

écarter aussi <strong>de</strong> façon sûre 2 085 à cause du chiffre <strong>de</strong>s unités ou <strong>de</strong> sa parité. Donc,<br />

seul, 2 058 est vraisemblable. Mais attention, il faut faire le calcul pour être certain<br />

que le produit vaut bien 2 058.<br />

Pour 0,83 x 47, les arguments sont un peu différents. On peut prévoir que le<br />

résultat est inférieur à 47 puisque le premier facteur est inférieur à 1 ; 49,01 est donc<br />

écarté. Ce produit doit comporter <strong>de</strong>ux chiffres après la virgule puisque 7 x 3 =21. Il<br />

est plus difficile d'écarter 45,21 : on peut considérer que le produit cherché est<br />

inférieur au produit 0,9 x 50 qui vaut 45.<br />

Exercice 3. Le résultat doit être pair; nul ou supérieur ou égal à 18, multiple <strong>de</strong> 9.<br />

On peut donc écarter 3 465, 16 et 992.


24<br />

Exercice 4. C'est l'occasion ici <strong>de</strong> réfléchir au sens <strong>de</strong> la soustraction, au lien avec<br />

l'addition et sur les algorithmes <strong>de</strong>s opérations avec les décimaux.<br />

Exercices 5 et 6. Mêmes remarques à propos cette fois <strong>de</strong> la multiplication et <strong>de</strong> la<br />

division.<br />

Exercice 7. Le résultat est compris entre 5 x 2 et 6 x 3 c'est à dire entre 10 et 18 :<br />

le chiffre le plus à gauche est donc 1.<br />

V.6. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'écran <strong>de</strong> la calculatrice<br />

1. Quel est le chiffres <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> 2 1995 .<br />

2. 1°) Quel est le 1995ième chiffre après la virgule obtenu dans la division <strong>de</strong><br />

1 par 7?<br />

2°) dans la division <strong>de</strong> 10 par 97 ?<br />

3°) dans la division <strong>de</strong> 10 par 51 ?<br />

3. (D'après "plus fort que ma calculatrice" brochure Modules en 2n<strong>de</strong>, Irem<br />

<strong>de</strong> Strasbourg).<br />

1°) Quelle est la valeur exacte <strong>de</strong> 7 12 ?<br />

2°) Celle <strong>de</strong> 9 11 ?<br />

4. Rallye <strong>de</strong> la réunion 1991.<br />

Quel est le nombre <strong>de</strong> chiffres <strong>de</strong> 300 300 ?<br />

5. Différence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux carrés.<br />

1°) Calculez, sur votre calculatrice, 1234567890 2 - 1234567889 2 .<br />

Le résultat vous parait-il exact? Argumentez votre réponse.<br />

2°) Comparez le résultat obtenu avec plusieurs modèles <strong>de</strong> calculatrice.<br />

3°) Factorisez l'expression et calculez sa valeur exacte.<br />

Comparez avec les résultats obtenus précé<strong>de</strong>mment.<br />

6. Encore une différence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux carrés.<br />

1°) Calculez, sur votre calculatrice, 1 000 000 0252 - 999 999 9752.<br />

Le résultat vous parait-il exact? Argumentez votre réponse.<br />

Comparez le résultat obtenu avec d'autres modèles <strong>de</strong> calculatrice.<br />

2°) Calculez, sur votre calculatrice, 9 999 999 9252- 9 999 9998752.<br />

Le résultat vous parait-il exact? Argumentez votre réponse.<br />

Comparez le résultat obtenu avec d'autres modèles <strong>de</strong> calculatrice.<br />

3°) Développez (a + b)2 - (a - b)2.<br />

Appliquez le développement précé<strong>de</strong>nt aux expressions du 1°) et du 2°) pour<br />

trouver leurs valeurs exactes.


25<br />

Commentaires<br />

Exercice 1. Il s'agit <strong>de</strong> remarquer et d'utiliser la 2 .. 4<br />

périodicité <strong>de</strong>s chiffres <strong>de</strong>s unités dans la suite <strong>de</strong>s puissances<br />

<strong>de</strong> 2.<br />

t<br />

~<br />

6 ~<br />

Exercice 2. Il s'agit ici <strong>de</strong> remarquer et d'utiliser la périodicité <strong>de</strong>s approximations<br />

décimales d'un rationnel. Pour les <strong>de</strong>ux premiers exemples, on peut "voir" la pério<strong>de</strong><br />

sur l'écran <strong>de</strong> la calculatrice. Pour le troisième exemple, pour ~~ on obtient, sur<br />

l'écran d'une calculatrice comportant un affichage <strong>de</strong> dix chiffres, 0,196078431.<br />

Attention, la pério<strong>de</strong> n'est pas 19607843. Elle est beaucoup plus longue:<br />

1960784313725490.<br />

Tout l'intérêt <strong>de</strong> l'activité rési<strong>de</strong> dans la recherche <strong>de</strong>s différents moyens pour<br />

trouver les différents chiffres après la virgule. C'est très facile avec une calculatrice<br />

possédant la division euclidienne. On effectue la division entière <strong>de</strong> la par 51. On note<br />

le quotient O. On multiplie le reste par 10 et on effectue à nouveau la division entière<br />

par 51. Et ainsi <strong>de</strong> suite .. ,<br />

Exercice 3. Sur une calculatrice scientifique ayant 10 chiffres à l'affichage (c'est<br />

le cas <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s machines), on obtient la valeur exacte <strong>de</strong> 7 11 . Pour 7 12 , on<br />

obtient le résultat en écriture scientifique ce qui nous donne les 9 premiers chiffres. En<br />

multipliant 711 par 7 on trouve facilement tous les chiffres <strong>de</strong> 712.<br />

7 11 = 1977326743 7 12 "" 1,38412872 x 1010 comme 7 x 43 = 301 on a :<br />

7 12 = 1,3841287201 x 1010.<br />

Attention, on obtient 911 "" 3,138105961 x 1010 et 911 =3,1381059609 x 1010.<br />

Exercice 4. On a 300300 =(3 x 100)300 =3300 x 10600.<br />

3300 = (3 150)2 "" (3,6998848 x 10 71 )2<br />

"" 13,689147 x 10 142 . 300300 a donc 2 + 142 + 600 chiffres.<br />

Exercice 5. Sur une calculatrice scientifique, on obtient généralement<br />

2 500 000 000 ou 2 469 000 000.<br />

Puisque (a + 1)2 - a2 =2 a +1 on trouve 2 x 1234567889 + 1 =2 469 135779.<br />

Exercice 6. Il est intéressant d'utiliser l'i<strong>de</strong>ntité (a + b)2 + (a - b)2 =4 ab.<br />

On trouve donc pour la première expression 4 x 109 x 25 = 1011. Les calculatrices<br />

donnent généralement ce résultat.<br />

Pour la <strong>de</strong>uxième, le calcul donne: 4 x 9,9999999 x 109 x 25 =3,9999996 x 10 11.<br />

Avec une calculatrice, on obtient généralement 1012.<br />

V.7. Défi<br />

Pour relever chacun <strong>de</strong>s défis suivants, il faut trouver une séquence <strong>de</strong> touches<br />

pennettant d'effectuer le calcul donné en respectant les contraintes indiquées.<br />

Précisez bien le type <strong>de</strong> calculatrice avec laquelle vous relevez le défi (calculette,<br />

calculatrice scientifique ou bien calculatrice avec éditeur d'expression).<br />

Comparez votre résultat avec celui <strong>de</strong> vos camara<strong>de</strong>s.<br />

8


26<br />

1. Allumez votre calculatrice et affichez simplement 7 à l'écran.<br />

Comment obtenir à l'écran un nombre supérieur à 10 20 en appuyant seulement<br />

sur <strong>de</strong>ux touches?<br />

(la touche l2ndl, JShiftl ou ~ ne compte pas ainsi que la touche 'ENTER1ou<br />

IFXEI pour une calculatrice avec éditeur d'expression mais toutes les autres<br />

comptent en particulier pour une calculatrice scientifique, la touche ~).<br />

2. a) Sans utiliser la touche El (ni éventuellement la touche fraction \ZI) et sans<br />

1 1<br />

- + ­<br />

modifier l'expression,calculez i ?<br />

2- 3"<br />

(attention, vous <strong>de</strong>vez trouver 5).<br />

b) Essayez <strong>de</strong> ne pas utiliser non plus les touches l~l et III.<br />

3. Sans utiliser la touche lB ni les touches !Il et III et sans modifier<br />

1 1<br />

- + ­<br />

l'expression, calculez i ?<br />

2 3"<br />

4. Sans vous servir <strong>de</strong>s touches [El et I 1YI, X calculez 7 24 en appuyant au<br />

plus 7 fois sur une touche.<br />

Commentaires<br />

Défi 1. Sur une calculatrice scientifique possédant la fonction factorielle 7 0 81<br />

donne 6,08281 ... 1()62 !!!<br />

Si la calculatrice ne possè<strong>de</strong> pas la fonction factorielle, il ya 7 0110x 1qui donne<br />

10 49 !!!<br />

Défi 2. Il suffit d'utiliser la touche lB et <strong>de</strong> remplacer la division par le produit <strong>de</strong><br />

l'inverse.<br />

Le résultat très simple permet là aussi une vérification facile.<br />

Défi 3. Cette fois, il faut utiliser la division et un registre mémoire pour éviter le<br />

parenthésage.<br />

Défi 4. En classe <strong>de</strong> Terminale, ce défi peut être relevé en utilisant les fonctions<br />

logarithmes et exponentielles.<br />

Ici il suffit <strong>de</strong> remarquer que 28 = 8 + 16 et <strong>de</strong> calculer 7 8 x 7 16 à l'ai<strong>de</strong><br />

d'utilisation successive <strong>de</strong> la touche (ill. Cela donne par exemple:<br />

7000~0El·


27<br />

V.S. DES CONJECTURES AVEC UNE CALCULATRICE<br />

V.S.l. Avec <strong>de</strong>s carrés<br />

1°) Choisir <strong>de</strong>ux entiers consécutifs (par exemple 7 et 8). Calculer la différence<br />

<strong>de</strong> leurs carrés (ici 82 - 72). Le résultat est-il toujours impair? Effectuer plusieurs<br />

essais puis établir la réponse dans le cas général.<br />

2°) Choisir <strong>de</strong>ux entiers ayant pour différence 2 (par exemple 47 et 49).<br />

Calculer la différence <strong>de</strong> leurs carrés. Le résultat est-il toujours un multiple <strong>de</strong> 4 ?<br />

Établir la réponse dans le cas général.<br />

V.S.2. Nombres retournés<br />

1°) Vérifiez que 123 + 456 = 579 et que 321 + 654 = 975. Comparez les<br />

termes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sommes et les <strong>de</strong>ux résultats.<br />

Faites-vous la même remarque avec 246 + 732 et 642 + 237 ?<br />

2°) Pouvez-vous généraliser votre remarque? Et avec <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

chiffres?<br />

V.S.3. Produit d'entiers consécutifs<br />

Pour chacune <strong>de</strong>s questions vous effectuerez plusieurs vérifications à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

calculatrice puis vous établirez les résultats dans leur généralité en soignant<br />

l'argumentation.<br />

1°) a) Choisir trois entiers consécutifs (par exemple Il, 12 et 13). Effectuer le<br />

produit <strong>de</strong> ces entiers et le diviser par 6.<br />

Le résultat est-il entier: toujours? jamais? à condition ... (à préciser) ?<br />

b) Le produit <strong>de</strong> trois entiers consécutifs est un multiple <strong>de</strong> 24 :<br />

toujours? jamais? à condition ... (à préciser) ?<br />

c) Le produit <strong>de</strong> quatre entiers consécutifs est un multiple <strong>de</strong> 24 :<br />

toujours? jamais? à condition ... (à préciser) ?<br />

2°) a) Vérifier que 1994 x 1995 x 1996 + 1995 = 19953.<br />

b) Sur la calculatrice, calculer 1994 x 1995 x 1996 + 1995 - 19953.<br />

puis ~1994 x 1995 x 1996 + 1995 - 1995.


28<br />

V.8.4. Avec <strong>de</strong>s fractions<br />

10) Vérifier avec la calculatrice puis par le calcul que:<br />

7<br />

"5 + 1 7<br />

et que 5 ="5<br />

- + 1<br />

7<br />

2°) Peut-on généraliser ces résultats? sous quelle fonne ? Justifier la réponse.<br />

V.8.S. Somme <strong>de</strong>s carrés<br />

10 x 11 x 21<br />

1°) Vérifier que 1 2 + 2 2 + ... + 10 2 = 6<br />

, . 2 2 2 11 x 12 x 23<br />

2°) Venfierque 1 + 2 + ... + 11 = 6<br />

3°) Essayer <strong>de</strong> trouver l'égalité correspondant à 1 2 + 2 2 + ... + 20 2 et la<br />

vérifier.<br />

4°) Essayer <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner la fonnule donnant la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s n premiers<br />

entiers en fonction <strong>de</strong> n.<br />

V.8.6. Avec <strong>de</strong>s racines<br />

1°) (D'après 2e collection Terracher, 1990, éditions Hachette)<br />

a) Vérifier que '"49 + ..J36=49 - 36.<br />

b) Y a-t-il d'autres nombres pour lesquels la somme <strong>de</strong>s racines est égale à la<br />

différenceenneles nombres ?<br />

2°) a) Doit-on écrire '"325 + {52 = '" 637 ou bien '" 325 + {52 "" '" 637 ?<br />

Justifier la réponse.<br />

b) Doit-on écrire "'833 + "'612 = -..f2873 ou bien "'833 + "'612 "" "'2873 ?<br />

Justifier la réponse.<br />

c) Essayer <strong>de</strong> trouver d'aunes valeurs pour un exercice semblable.<br />

(D'après <strong>de</strong> 2e collection Terracher, 1990, éditions Hachette)<br />

Soit A, B et C trois points du plan tels que AB = '" 325, AC = ...[52 et<br />

BC = "'637.<br />

Sont-ils alignés?<br />

3°) (D'après 2e collection Pythagore, 1994, éditions Hatier)<br />

a) Soit x = 17 + 5 -f3 et y = 17 - 5 -f3.<br />

Vérifier sur une calculatrice si la somme x + y, le produit xy et la somme<br />

x2 + y2 sont <strong>de</strong>s entiers.<br />

Essayer d'établir <strong>de</strong> façon sûre ce résultat sans l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la calculatrice.<br />

b) Faire le même travail avec x =23 + 7 {S et y =23 -7 {S.<br />

c) Peut-on généraliser en considérant les nombres a + b -{C et a - b -{C?


29<br />

V.S.7. Drôle <strong>de</strong> produit<br />

1°) Calculer (~ + {3 + {5) (~-{3 + {5) (...J2 + {3 - {5) (...J2 - {3 - {5).<br />

Le résultat est-il entier? Ajouter 24 au résultat précé<strong>de</strong>nt. Pensez-vous toujours<br />

que le résultat est entier?<br />

2°) Mêmes questions pour le produit:<br />

(-../23+ m + -[[0) (-../23-m + ...J1O) (-..[23+ m - ...J1O) (-../23-m-..JTO).<br />

3°) Essayez sur votre calculatrice avec d'autres nombres puis essayez <strong>de</strong><br />

généraliser le résultat.<br />

Commentaires<br />

Avec <strong>de</strong>s carrés. Cet exercice peut avoir <strong>de</strong>s prolongements à propos d'i<strong>de</strong>ntités<br />

remarquables.<br />

Nombres retournés. Il s'agit <strong>de</strong> comparer la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres <strong>de</strong> trois<br />

chiffres avec celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux nombres "retournés". Dans les exemples proposés, on<br />

trouve 579 et 975 pour le premier et 978 et 879 pour le <strong>de</strong>uxième. Les résultats sontils<br />

toujours miroirs l'un <strong>de</strong> l'autre? Évi<strong>de</strong>mment non. Cela ne se produit que lorsqu'il<br />

n'y a pas <strong>de</strong> retenue. Il nous parait que cet exercice est l'occasion <strong>de</strong> revenir sur<br />

l'algorithme <strong>de</strong> l'addition.<br />

Produit d'entiers consécutifs. Même si les notions <strong>de</strong> diviseurs et les multiples ne<br />

sont plus explicitement au programme du collège, une réflexion sur ce thème est<br />

intéressante à mener. Il est facile d'établir les résultats <strong>de</strong>mandés en s'appuyant sur les<br />

propriétés suivantes : parmi trois entiers consécutifs, il y a toujours un multiple <strong>de</strong><br />

trois (les multiples <strong>de</strong> trois se succè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> trois en trois) ; parmi <strong>de</strong>ux entiers<br />

consécutifs, il y a un nombre pair; parmi <strong>de</strong>ux nombres pairs consécutifs, l'un d'eux<br />

est multiple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux, l'autre <strong>de</strong> quatre; parmi quatre entiers consécutifs, il y a un<br />

multiple <strong>de</strong> 4 et un multiple <strong>de</strong> 2. Pour 2°) il suffit <strong>de</strong> développer (n - 1) n (n + 1).<br />

1 1 1 1<br />

Avec <strong>de</strong>s fractions. Il suffit d'écrire 2 ~ 3 = ~ 3"' 3 x 4 = 3" - 4"' ... et <strong>de</strong><br />

simplifier les termes.<br />

Somme <strong>de</strong>s carrés. Le travail <strong>de</strong>mandé ici est surtout orienté vers la découverte<br />

d'une formule en fonction <strong>de</strong> n. Par contre, il n'est pas prévu <strong>de</strong> l'établir.<br />

Avec <strong>de</strong>s racines. 1°) L'égalité est vérifiée parce qu'il s'agit <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

entiers consécutifs. ....j a2 + -V (a + 1)2 = a2 - (a + 1)2.<br />

2°) Pour avoir une égalité il suffit <strong>de</strong> considérer n\r(r) + p\r(r) que l'on écrit \r(n2 r)<br />

+ -Vp2 r d'une part et -V (n + p)2 r d'autre part.<br />

3°) TI peut être intéressant <strong>de</strong> ne pas donner la formulation générale mais <strong>de</strong> la faire<br />

découvrir.<br />

Drôle <strong>de</strong> produit. On a ({a+..[b+{C) ({a-..[b+{C) (..Ja+..[b-{C)({a-..[b-{C) =<br />

a2 + b2 + c2 - 2 a b - 2 a c - 2 b c.


30<br />

V.9. Des clés pour <strong>de</strong>s nombres<br />

V.9.1. CCP<br />

Les numéros <strong>de</strong> compte chèque postaux (ccp) sont formés <strong>de</strong> 11 caractères<br />

comprenant <strong>de</strong> gauche à droite:<br />

- 7 chiffres pour le numéro <strong>de</strong> compte proprement dit.<br />

- 1 lettre suivie d'un zéro.<br />

- un co<strong>de</strong> à 2 chiffres désignant le centre <strong>de</strong> chèques postaux dans lequel le<br />

compte a été ouvert (co<strong>de</strong> <strong>de</strong> 20 à 38).<br />

La lettre est une clé permettant <strong>de</strong> vérifier la cohérence du numéro. Elle peut<br />

être déterminée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autres informations <strong>de</strong> la façon suivante.<br />

a) On calcule le reste <strong>de</strong> la division par 23 du nombre:<br />

(co<strong>de</strong> du centre) x 1()6 + (nO <strong>de</strong> compte).<br />

b) A ce reste on associe la lettre <strong>de</strong> l'alphabet privé <strong>de</strong> l, <strong>de</strong> 0 et <strong>de</strong> Q suivant la<br />

correspondance suivante: ABC X y Z<br />

o 1 2 20 21 22<br />

1°) Utiliser une calculatrice pour vérifier la clé du compte 153847 KO 36.<br />

(avec une TI Galaxy 40, on dispose d'une touche l:El pennettant <strong>de</strong> calculer le quotient et le<br />

reste d'une division; il est possible <strong>de</strong> l'utiliser malgré la longueur <strong>de</strong>s nombres).<br />

2°) Si vous disposez d'un autre numéro <strong>de</strong> CCP, vérifiez la clé. Essayez<br />

d'utiliser au mieux votre calculatrice pour simplifier le plus possible vos calculs.<br />

V.9.2 N° d'i<strong>de</strong>ntification INSEE<br />

Le numéro d'i<strong>de</strong>ntification INSEE (que l'on trouve sur une carte <strong>de</strong> sécurité<br />

sociale) est un nombre <strong>de</strong> 13 chiffres ainsi constitué :<br />

- le chiffre 1 pour un homme ou 2 pour une femme,<br />

- <strong>de</strong>ux chiffres correspondant à l'année <strong>de</strong> naissance (81 pour 1981),<br />

- <strong>de</strong>ux chiffres correspondant au mois <strong>de</strong> naissance (par exemple 07 pour<br />

juillet),<br />

- <strong>de</strong>ux chiffres correspondant au numéro <strong>de</strong> département du lieu <strong>de</strong> naissance,<br />

- trois chiffres correspondant au co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> naissance,<br />

- trois chiffres correspondant au numéro d'ordre sur le registre d'état civil.<br />

Si N désigne le nombre <strong>de</strong> 13 chiffres du numéro d'i<strong>de</strong>ntification national, la<br />

clé <strong>de</strong> contrôle C est calculée par la formule:<br />

C =97 - reste <strong>de</strong> la division <strong>de</strong> N par 97.<br />

1°) Vérifiez la clé <strong>de</strong> votre numéro d'i<strong>de</strong>ntification.<br />

(En réfléchissant un peu, on peut utiliser avec profit une calculatrice comme la TI Galaxy 40<br />

qui possè<strong>de</strong> une touche donnant le quotient et le reste d'une division entière même si un nombre<br />

aussi long ne peut être transcris sur la machine).<br />

2°) Quelle est, à votre avis, l'utilité <strong>de</strong> cette clé.


31<br />

V.9.3. Compte bancaire<br />

On peut observer sur un relevé d'i<strong>de</strong>ntité bancaire (rib), qu'un compte en<br />

banque est i<strong>de</strong>ntifié par 23 caractères (la plupart sont <strong>de</strong>s chiffres). Les <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>rniers chiffres <strong>de</strong> droite constitue une clé permettant <strong>de</strong> vérifier la cohérence du<br />

numéro.<br />

Les 21 premiers caractères sont formés par :<br />

-le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la banque (5 chiffres),<br />

- le co<strong>de</strong> du guichet (5 chiffres) ou <strong>de</strong> l'agence,<br />

- le numéro <strong>de</strong> compte proprement dit.<br />

Si l'un <strong>de</strong>s caractères est une<br />

lettre, co<strong>de</strong>z-la à l'ai<strong>de</strong> du tableau <strong>de</strong><br />

correspondance ci-contre.<br />

Co<strong>de</strong> numérique:<br />

A B C D E F G H 1<br />

J K L M N 0 P 0 R<br />

R S T U V W X y<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9<br />

N désignant le nombre <strong>de</strong> 21 chiffres défini ci-<strong>de</strong>ssus, la clé <strong>de</strong> contrôle C est<br />

calculée par la formule: C =97 - reste <strong>de</strong> la division <strong>de</strong> (loo x N) par 97.<br />

1°) Vérifiez la clé du<br />

numéro suivant:<br />

Banque Guichet Compte Clé<br />

18207 00071 01170925418 43<br />

2°) En ajoutant à droite les <strong>de</strong>ux chiffres <strong>de</strong> la clé <strong>de</strong> contrôle, on obtient un<br />

nombre <strong>de</strong> 23 chiffres. Vérifiez que ce nombre est un multiple <strong>de</strong> 97 autrement dit<br />

que le reste <strong>de</strong> la division par 97 est nul.<br />

3°) Essayez <strong>de</strong> trouvçr un RIB et vérifiez la clé du numéro donné.<br />

/<br />

Commentaires<br />

Un <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> cette activité est <strong>de</strong> permettre d'expliquer en partie une pratique<br />

auquel chacun a pu être confronté un jour ou l'autre: les clés <strong>de</strong> saisie informatique.<br />

Cette activité est particulièrement intéressante si on dispose d'une calculatrice<br />

donnant le quotient et le reste d'une division entière. C'est le cas notamment <strong>de</strong> la<br />

Galaxy 40 <strong>de</strong> TI. En effet, cette machine possè<strong>de</strong> une touche Œl. Mais lors <strong>de</strong> son<br />

utilisation, on peut se heurter aux problèmes <strong>de</strong> limitations d'affichages:<br />

- le nombre donné doit être inférieur à 1011 ;<br />

-le quotient ou le reste <strong>de</strong> la division entière ne doivent pas dépasser 106.<br />

Ces limitations obligent à revenir sur l'algorithme même <strong>de</strong> la division. En effet, il<br />

suffit <strong>de</strong> considérer par exemple le nombre formé <strong>de</strong>s 5 premiers chiffres du nombre<br />

donné et <strong>de</strong> chercher le reste <strong>de</strong> la division <strong>de</strong> ce nombre. On continue ensuite en<br />

prenant le nombre formé par le reste obtenu suivi <strong>de</strong>s 3 ou 4 chiffres suivants du<br />

nombre <strong>de</strong> départ. Et ainsi <strong>de</strong> suite. Une réflexion sur le fonctionnement <strong>de</strong><br />

l'algorithme traditionnel <strong>de</strong> la potence permet <strong>de</strong> résoudre ces difficultés.


32<br />

V.I0. Avec trois chiffres et une calculatrice<br />

547 547 Il<br />

o<br />

1. Choisir un nombre entier t <strong>de</strong> trois chiffres (par exemple: 547).<br />

L'écrire <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong> suite pour former un nombre entier s <strong>de</strong> 6 chiffres (dans<br />

l'exemple on obtient 547547). Chercher <strong>de</strong>s diviseurs <strong>de</strong> ce nombre s (on dit que<br />

un entier d est un diviseur du nombre entier n si la division <strong>de</strong> n par d "tombe<br />

juste" et donne un quotient entier).<br />

Trouvez-vous que 7 et Il sont <strong>de</strong>s diviseurs <strong>de</strong> votre nombre s ?<br />

2. Reprendre la question 1 en partant d'autres nombres <strong>de</strong> trois chiffres.<br />

Trouvez-vous encore que 7 et Il sont <strong>de</strong>s diviseurs du nombre <strong>de</strong> six chiffres<br />

que vous avez formé?<br />

3. Trouver au moins 5 diviseurs <strong>de</strong> tous les nombres <strong>de</strong> six chiffres que vous<br />

pouvez former en écrivant <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong> suite un nombre <strong>de</strong> trois chiffres.<br />

4. Comparez vos résultats avec ceux <strong>de</strong> vos camara<strong>de</strong>s et essayez d'expliquer<br />

pourquoi vous obteniez toujours ces mêmes diviseurs quelque soit le nombre <strong>de</strong><br />

départ.<br />

5. Pouvez-vous observer les mêmes résultats en partant <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

chiffres?<br />

Il Y a seulement <strong>de</strong>ux nombres qui sont diviseurs <strong>de</strong> tous les nombres <strong>de</strong><br />

quatre chiffres que vous pouvez former en écrivant <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong> suite un nombre<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chiffres. Essayez <strong>de</strong> les trouver.<br />

6. Prolongez vos remarques en partant cette fois d'un nombre <strong>de</strong> quatre<br />

chiffres que vous écrivez <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong> suite.<br />

Commentaires<br />

Cette activité peut être proposée en 6e. Il est intéressant <strong>de</strong> la mener en liaison avec<br />

<strong>de</strong>s travaux sur la division, le quotient <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux entiers et les multiples.<br />

La calculatrice permet <strong>de</strong> ne pas se focaliser sur la seule conduite <strong>de</strong>s algorithmes<br />

opératoires mais <strong>de</strong> privilégier la réflexion sur les résultats.<br />

Il est possible <strong>de</strong> faire découvrir aux élèves que "passer <strong>de</strong> 547 à 547 547, cela<br />

revient à multiplier 547 par 1001". li suffit alors <strong>de</strong> remarquer que 1001 =7 x 11 x 13


33<br />

pour expliquer le fait que tous les nombres obtenus sont <strong>de</strong>s multiples <strong>de</strong> 7, Il, 13,<br />

77,91 et 143.<br />

Le cas <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chiffres n'est pas intéressant puisque 101 est premier.<br />

Pour un nombre <strong>de</strong> quatre chiffres, il y a seulement trois diviseurs constants<br />

puisque 100(n =73 x 137.<br />

V.ll. Avec <strong>de</strong>s fractions<br />

1. Soit F = 5 + 1 1 . Essayez <strong>de</strong> calculer F avec votre calculatrice.<br />

4 + 1<br />

3 + "2<br />

2. Vérifiez que F = 11ri. Expliquez votre métho<strong>de</strong> (attention aux erreurs <strong>de</strong><br />

calcul possible).<br />

3. Cherchez une séquence <strong>de</strong> touches permettant <strong>de</strong> calculer F sur votre<br />

machine suivant la première expression en utilisant seulement les touches @], @],<br />

[il, [li, ~, G, œ, El et éventuellement les parenthèses.<br />

4. Toujours à partir <strong>de</strong> cette première expression <strong>de</strong> F, essayez <strong>de</strong> trouver une<br />

séquence <strong>de</strong> touches permettant <strong>de</strong> calculer F en utilisant seulement les touches<br />

@], @], @], ŒJ, ~, El, E], B et éventuellement les parenthèses.<br />

5. Il est assez facile <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> la première écriture <strong>de</strong> F (avec <strong>de</strong>s sommes<br />

d'entiers et d'inverses d'entiers) à une écriture fractionnaire <strong>de</strong> F. Cherchons à<br />

passer <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième écriture à la première.<br />

Par exemple ~; .On écrit la fraction comme somme d'un entier et d'une fraction<br />

inférieure à 1. On écrit cette nouvelle fraction sous la forme <strong>de</strong> l'inverse <strong>de</strong><br />

l'inverse et on recommence avec la nouvelle fraction:<br />

soit 53 = 1 + ~ = 1 + 1... . 47 - 7 + i =7 + ! . ~ - 1 + ! d'où 53 _ 1 + _-::..1__<br />

47 47 47' 6 - 6 § , 5 - 5 47 - 7 + _1_<br />

6 5 1 + L<br />

5<br />

Cette nouvelle écriture <strong>de</strong> ~~ (à l'ai<strong>de</strong> seulement d'entiers et d'inverse) est<br />

appelée parfois écriture sous forme <strong>de</strong> fractions continues.<br />

a) Essayez <strong>de</strong> retrouver 1 a premlere<br />

·,,·<br />

ecnture<br />

d<br />

e<br />

F'<br />

a partrr<br />

. d<br />

e<br />

157<br />

30 .<br />

, . .. 1995 31416 1414 54321<br />

b) Cherchez les ecntures en fracnons contmues <strong>de</strong> : 1981 ; WOOO; 1000; 12345 .<br />

3


34<br />

6. Expliquer comment l'on peut procé<strong>de</strong>r le plus simplement possible, pour<br />

trouver l'écriture d'une fraction sous la forme <strong>de</strong> fractions continues. Comparez<br />

votre métho<strong>de</strong> avec celles trouvées par vos camara<strong>de</strong>s.<br />

Commentaires<br />

Cette activité peut être proposée au niveau 4e. Elle présente aussi un intérêt au<br />

niveau <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> 2e avec un prolongement possible à propos d'approximation <strong>de</strong><br />

1t en fractions continues et <strong>de</strong> programmation.<br />

Elle permet <strong>de</strong> vérifier une certaine maîtrise <strong>de</strong>s calculatrices pour le calcul <strong>de</strong>s<br />

fractions.<br />

Question 1. Toutes les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul sont envisageables. Avec certaines<br />

calculatrices, il peut y avoir dépassement <strong>de</strong> capacité si on utilise plusieurs niveaux <strong>de</strong><br />

parenthésage. Si on utilise une calculatrice permettant le calcul sur les fractions, il faut<br />

tout <strong>de</strong> même organiser le calcul pour qu'il soit possible. La question reste intéressante<br />

à traiter.<br />

Question 2. Cette question oblige à envisager l'utilisation <strong>de</strong> la touche inverse. TI<br />

est possible <strong>de</strong> ne pas utiliser <strong>de</strong> parenthèses et donc <strong>de</strong> faire ce calcul avec une<br />

"calculette 4 opérations".<br />

Question 3. Cette question permet <strong>de</strong> faire le lien entre inverse et quotient.<br />

Question 4. Certaines calculatrices (par exemple la Galaxy 40 <strong>de</strong> TI) permettent<br />

d'obtenir très simplement le quotient et le reste d'une division entière. TI est aisé, dans<br />

ce cas, <strong>de</strong> trouver le développement en fraction continue <strong>de</strong> n'importe quel rationnel.<br />

La d etermmatIon<br />

, . . d<br />

e<br />

l'<br />

ecnture<br />

, .<br />

en<br />

f'<br />

ractIOns contmues<br />

. d<br />

e<br />

31416 è<br />

ooסס‎1‎ sugg re<br />

l'approximation <strong>de</strong> 1t. On peut facilement aller plus loin.<br />

Remarque : Avec une calculatrice programmable, il est assez simple <strong>de</strong> créer un<br />

programme permettant <strong>de</strong> retrouver l'écriture sous forme <strong>de</strong> fractions continues.<br />

entrée <strong>de</strong> a et b<br />

tant que b ~O<br />

calcul et affichage du quotient entier q <strong>de</strong> a par b<br />

calcul du reste r <strong>de</strong> la division entière <strong>de</strong> a par b<br />

a~ b; b ~ r.<br />

V.12. La somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s chiffres d'un nombre<br />

3 et 7 sont les chiffres du nombre 37.<br />

Le nombre 9 + 49 est bien la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s chiffres du nombre 37<br />

puisque 3 2 = 9 et 7 2 = 49.


35<br />

1. a) Observe cette "suite" <strong>de</strong> nombres. Vérifiez que chaque nombre est bien<br />

la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s chiffres du nombre qui le précè<strong>de</strong>.<br />

37 • 58 • 89 ., •••<br />

b) Recopiez et complètez cette suite en calculant les 10 nombres qui suivent. Si<br />

vous n'avez pas fait d'erreurs <strong>de</strong> calcul, vous <strong>de</strong>vez, au bout d'un moment,<br />

retrouver les mêmes nombres. Notez votre remarque.<br />

c) Disposez cette suite en forme <strong>de</strong> "bracelet" !!!<br />

2. Calculez <strong>de</strong> la même façon les nombres <strong>de</strong> la suite :<br />

7 .. 49 ••••<br />

Que remarquez-vous au bout d'un moment?<br />

3. Essayez <strong>de</strong> compléter les suites qui commencent par 2, par 3, ..., par 9. On<br />

va retrouver certaines suites. Cherchez à adopter une présentation qui évite d'écrire<br />

plusieurs fois la même suite.<br />

4. Comparez la suite que vous obtenez à partir <strong>de</strong> 37 et celle que vous obtenez<br />

à partir <strong>de</strong> 73. Comparez les suites obtenues à partir <strong>de</strong> 7 et <strong>de</strong> 70. Quelle<br />

remarque pouvez-vous faire? Complètez la présentation réalisée dans la question<br />

précé<strong>de</strong>nte en utilisant cette <strong>de</strong>rnière remarque.<br />

5. Il est possible <strong>de</strong> représenter chaque suite comportant tous les nombres<br />

compris entre 1 et 100 en réalisant <strong>de</strong>ux regroupements seulement. En répartissant<br />

le travail à plusieurs, cherchez à placer tous les nombres compris entre 1 et 100.<br />

6. Vous avez remarqué que, quelquefois, la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s chiffres<br />

d'un nombre était supérieure à ce nombre. Cependant, les sommes obtenues pour<br />

un nombre <strong>de</strong> chiffres donné ne peuvent dépasser un maximum.<br />

Trouvez ce maximum pour les nombres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chiffres ; pour les nombres <strong>de</strong><br />

trois chiffres.<br />

Pensez-vous que si vous cherchez les suites à partir d'un nombre <strong>de</strong> trois<br />

. chiffres, vous retomberez, à un moment ou à un autre, sur les mêmes nombres.<br />

Justifiez votre réponse.<br />

Commentaires<br />

Cette activité peut être proposée dès la classe <strong>de</strong> 6e. Mais dans ce cas, il faudra<br />

peut-être supprimer la <strong>de</strong>rnière question.<br />

Il nous parait intéressant <strong>de</strong> bien préciser au départ que l'on peut s'ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la<br />

calculatrice parce que justement, on se rend compte assez vite, qu'il est plus facile <strong>de</strong><br />

mémoriser le résultat <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> 1 à 9 pour éviter les erreurs et une<br />

certaine perte <strong>de</strong> temps.


36<br />

TI est important que le travail se fasse en groupe pour confronter les idées <strong>de</strong> chacun<br />

et pour pouvoir répartir le travail. Il faudra veiller à ce que les élèves adoptent <strong>de</strong>s<br />

dispositions commo<strong>de</strong>s.<br />

En remarquant que les sommes obtenues pour un nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chiffres sont<br />

inférieures à 2 x 92 soit 162 puis que celles obtenues pour un nombre <strong>de</strong> trois chiffres<br />

sont inférieures à 3 x 92 soit 243, on peut être sûr que, en calculant un certain nombre<br />

<strong>de</strong> termes d'une suite, on "bouclera".<br />

Voici une représentation <strong>de</strong>s suites obtenues à partir <strong>de</strong>s nombres inférieurs à 100 :<br />

88~12~~ 1 6 \ JO 93<br />

117/<br />

t<br />

t/~39<br />

51 ~1 33<br />

f 47 t 18.Jt"<br />

Il 1~26 ~ ~ 7/75<br />

~ ~ ~ ~~<br />

J 62-r<br />

t .. 16 »- $7<br />

24~~42(/"14*-~~58'l1(<br />

!K-56<br />

1~76<br />

?9 /f85~<br />

99 7 55 92 1~~


37<br />

•<br />

V.13. DES FORMULES POUR L'AIRE D'UN TRIANGLE<br />

Soit un triangle <strong>de</strong> côtés a, b et c.<br />

L'aire S <strong>de</strong> ce triangle est donnée par la fonnule :<br />

Si p désigne le périmètre <strong>de</strong> ce triangle, on a aussi:<br />

1<br />

S = "4..J p (p - 2a) (p - 2b) (p - 2c)<br />

1°) a) Calculez l'aire du triangle <strong>de</strong> côtés a =5 , b =6 et c =7 à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la 1ère<br />

fonnule.<br />

b) Calculez le périmètre puis l'aire du même triangle à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la 2 ième<br />

fonnule.<br />

2°) Soit le triangle <strong>de</strong> côtés a =5, b =4 et c =3.<br />

a) Pourquoi pouvez-vous être sûr que ce triangle est rectangle?<br />

b) Quelle est l'aire <strong>de</strong> ce triangle?<br />

c) Vérifiez que vous trouvez bien la même aire avec les <strong>de</strong>ux fonnules<br />

précé<strong>de</strong>ntes.<br />

3°) Dans le cas où le triangle est équilatéral, c'est à dire si a =b =c,<br />

a) Calculez la hauteur du triangle en fonction du côté a. Quelle est l'aire du<br />

triangle?<br />

b) Simplifiez l'écriture <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fonnules en tenant compte <strong>de</strong>s égalités:<br />

a = b =c.<br />

Ces fonnules "classiques" du calcul <strong>de</strong> l'aire d'un triangle sont un prétexte pour<br />

approcher la maîtrise <strong>de</strong>s calculs avec les machines.<br />

Généralement, avec une calculatrice courante, les <strong>de</strong>ux fonnules donnent le même<br />

résultat (leur différence est nulle) !<br />

Attention, avec certains modèles, suivant l'organisation adoptée pour le calcul, on<br />

peut aboutir à un dépassement <strong>de</strong> capacité. Cela nous parait intéressant que l'élève soit<br />

confronté aux limites <strong>de</strong> calculs et soit amené à réfléchir à d'autres organisations<br />

possibles.<br />

• d'après 2e collection Pythagore, 1994, éditions Ratier


38<br />

En classe <strong>de</strong> 3e ou <strong>de</strong> 2e, on peut prolonger cette activité avec un travail sur les<br />

expressions algébriques: en développant les <strong>de</strong>ux expressions, il est possible à ce<br />

niveau, <strong>de</strong> montrer l'équivalence <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux formules. Il est aussi possible <strong>de</strong><br />

montrer que les <strong>de</strong>ux formules conduisent à S =! b c dans le cas d'un triangle<br />

rectangle si on tient compte <strong>de</strong> l'égalité a2 =b2 + c2.<br />

VI. Conclusion<br />

Tous ces exemples d'activités peuvent être évi<strong>de</strong>mment développés et multipliés.<br />

En guise <strong>de</strong> conclusion, j'insisterai sur la nécessité d'ai<strong>de</strong>r les élèves à acquérir et à<br />

entretenir une certaine maîtrise <strong>de</strong>s calculatrices sans perdre <strong>de</strong> vue qu'ils ne peuvent y<br />

parvenir seuls. Cette ai<strong>de</strong> ne doit pas se limiter au collège; elle doit avoir un<br />

prolongement en lycée aussi bien au niveau du calcul que <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s<br />

calculatrices graphiques l . TI manque ici un développement d'activités plus spécifiques<br />

montrant les limites <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s nombres décimaux, celles <strong>de</strong> la représentation<br />

<strong>de</strong>s nombres dans une calculatrice et plus généralement certaines limites <strong>de</strong>s<br />

calculatrices. Il nous a paru nécessaire <strong>de</strong> donner l'occasion d'une réflexion sur la<br />

perception qu'ont les élèves <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong> nombres, sujet qui <strong>de</strong>vrait faire l'objet<br />

d'un prochain article dans la revue 2 .<br />

Bibliographie<br />

BONIN M.(1990). L'informatique en mathématiques au lycée: quelques pistes.<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.<br />

BOUVIER J.P., OLIVIER Y.(1994). Calculatrices en Mathématiques. CRDP <strong>de</strong><br />

Poitou-Charentes.<br />

DIEVAL A., LEULLIER J.L., WARIN S. (1990). La calculatrice au collège, <strong>IREM</strong><br />

<strong>de</strong> Picardie.<br />

ENGEL A. (1979). Mathématiques d'un point <strong>de</strong> vue algorithmique. COOie.<br />

KUNTZMANN J. (1987). Calcul mental <strong>de</strong> 10 à 90 ans. <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.<br />

LOZI R. Activités avec la Galaxy 9, Cycle <strong>de</strong>s approfondissements. Texas<br />

Instruments et Hachette Écoles.<br />

ORIOL lC., PAINCHAULT J., ROBERT C. (1977, 1978, 1981). Matchinettes 1,2<br />

et 3. <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.<br />

1 voir par exemple Trouche L. (1994) Calculatrices graphiques: la gran<strong>de</strong> illusion in Repères n 014<br />

2 voir Isabelle Jacquier (1994) Quelles connaissances. quelle maîtrise <strong>de</strong>s nombres. Mémoire<br />

professionnel PLC2, LU.F.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>


39<br />

TREPOT E., VERPLANCKE A.(1988). Calculettes en 6e se : Estimations et<br />

stratégies sur différents types <strong>de</strong> machines. <strong>IREM</strong> d'Orléans.<br />

VAGOST D., VERDIER J. (1991). Mathématiques au lycée avec la Tf-82. Dunod.<br />

Le lecteur trouvera aussi dans les documents et revues suivants <strong>de</strong><br />

nombreuses informations à propos <strong>de</strong>s calculatrices<br />

• Brochure APMEP n031. (1980). Calculatrices 4 opérations.<br />

• Fiches d'Activités pédagogiques avec la Galaxy 9, (1991), Texas Instruments.<br />

• Collectif ClAP Univ. J. Fourrier <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>. (1991). Fiches d'Activités<br />

pédagogiques avec la Galaxy 40 UJF. Texas Instruments.<br />

• Collectif (1992). Modules 2<strong>de</strong>. "plus fort que ma calculatrice '''. <strong>IREM</strong> <strong>de</strong><br />

Strasbourg.<br />

• Groupe !REM (1982). Activithèmes pour la classe <strong>de</strong> 2<strong>de</strong>. lREM <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong>.<br />

• (1983) compte rendu <strong>de</strong> séances d'utilisation <strong>de</strong>s calculatrices dans les classes <strong>de</strong> 1er<br />

cycle. !REM <strong>de</strong> Lorraine.<br />

• Revue Tangente. Éditions Archimè<strong>de</strong>.<br />

• Revue Hypercube Éditions Archimè<strong>de</strong>.<br />

• Revue 3'33 ; Casio Noblet.<br />

• Revue Hypothèses Texas Instruments.<br />

• Suivi scientifique 6ème (8S-86), sème (86-87), 4ème (87-88), 3ème (88-89).<br />

Bulletin Inter-Irem. édités par !'!REM <strong>de</strong> Lyon.


40<br />

ACTIVITÉ••• DANS UN CUBE<br />

Philibert CLAPPONI<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

G<br />

E~---+---------.'<br />

o D'après toi, combien peut-on enlever <strong>de</strong> «morceaux» i<strong>de</strong>ntiques à ce<br />

«coin» EABD ?<br />

un seul? <strong>de</strong>ux ? trois ? quatre ? cinq ? huit?<br />

o Et lorsque tu enlèves le plus possible <strong>de</strong> «coins» i<strong>de</strong>ntiques, reste-il<br />

quelque chose ?<br />

Pour pouvoir argumenter tes réponses :<br />

1.<br />

- <strong>de</strong>ssine le patron d'un cube (côté 4,1 cm environ) en enlevant une <strong>de</strong>s<br />

faces;<br />

- <strong>de</strong>ssine un ou plusieurs patron(s) du «coin« EABD (côté AB <strong>de</strong> 4 cm) ;<br />

- construis les volumes correspondant aux patrons et essaye <strong>de</strong> placer le plus<br />

possible <strong>de</strong> «coins» dans le cube.<br />

2.<br />

- Calcule le volume du cube.<br />

- Calcule le volume du «coin» EABD.<br />

- Compare ces <strong>de</strong>ux volumes.<br />

3.<br />

Si tu n'es pas arrivé(e) à remplir entièrement le cube avec <strong>de</strong>s «coins»<br />

i<strong>de</strong>ntiques à EABD, <strong>de</strong>ssine le patron du «morceau» qui manque.<br />


RÉFLEXIONS SUR INÉGALITÉ TRIANGULAIRE ET<br />

DISTANCE D'UN POINT A UNE DROITE À PARTIR<br />

D'OBSERVATIONS DE CLASSES<br />

AnnieBERTÉ<br />

IUFM d'Aquitaine et<br />

LADIST <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

Depuis plusieurs années et indépendamment <strong>de</strong>s programmes en vigueur, nous<br />

avons relevé en collège et jusqu'en secon<strong>de</strong> une erreur fréquente. Dans un triangle<br />

ABC certains élèves écrivent: AB + BC =AC. S'agit-il d'une faute d'inattention venant<br />

<strong>de</strong> l'oubli <strong>de</strong>s flèches dans AB + OC =AC ? Mais l'erreur se produit même avant que<br />

les élèves voient les vecteurs et, non seulement ils écrivent cette égalité, mais ils<br />

calculent effectivement AC en faisant la somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux longueurs AB et BC.<br />

Pourquoi ne pensent-ils pas à l'inégalité triangulaire? Nous avons fait quelques<br />

observations <strong>de</strong> classe en collège et en secon<strong>de</strong> sur l'enseignement <strong>de</strong> l'inégalité<br />

triangulaire qui ont confirmé la possibilité d'un questionnement didactique non pas sur<br />

l'enseignement <strong>de</strong> ce concept isolé mais sur celui d'un réseau <strong>de</strong> concepts: inégalité<br />

triangulaire, détermination d'un triangle par les mesures <strong>de</strong> ses trois côtés, positions<br />

relatives <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles et nombre <strong>de</strong> points communs à <strong>de</strong>ux cercles, distance d'un<br />

point à une droite, positions relatives d'une droite et d'un cercle. De nouvelles<br />

observations <strong>de</strong> classe nous ont permis <strong>de</strong> mettre à jour les conceptions <strong>de</strong>s élèves<br />

dans cet environnement <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire, <strong>de</strong> constater l'amalgame entre objet<br />

géométrique et <strong>de</strong>ssin et l'absence <strong>de</strong> problématisation dans l'enseignement. Trouver<br />

une problématique qui permettrait <strong>de</strong> construire le sens en instaurant <strong>de</strong>s liens entre les<br />

différentes questions suppose <strong>de</strong>s choix didactiques sur l'ordre dans lequel on les<br />

abor<strong>de</strong>.<br />

«petit x» nO 40, pp. 41 à 63. 1995 - 1996


42<br />

I. Premières observations sur l'inégalité triangulaire<br />

1.1. Observation dans une classe l <strong>de</strong> 4ième<br />

On donne trois séries <strong>de</strong> nombres aux élèves dans cet ordre:<br />

lier cas: 7, 8, 9. 2ième cas: 9, 5, 4 3ième cas: 10,5,4<br />

Le maître leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner dans chaque cas un triangle d,lnt les côtés ont<br />

pour mesure en centimètres ces trois nombres.<br />

Les élèves travaillent en petits groupes et discutent entre eux.<br />

Dans le premier cas.. tous les élèves <strong>de</strong>ssinent un triangle avec If .compas ou avec la<br />

règle pivotant autour du zéro et utilisée comme un compas. Dans t ~ <strong>de</strong>uxième cas, un<br />

groupe d'élèves arrive à <strong>de</strong>ssiner un triangle très aplati, mais pas tout à fait. La<br />

vérification <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s côtés avec la règle graduée leur paraît exacte. Malgré<br />

quelques objections timi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s autres élèves, ils s'acharnent, mesures à l'appui, à dire<br />

que le triangle existe, en d'autres termes qu'il n'est pas plat. Lors <strong>de</strong> cette première<br />

observation, la discussion sur le <strong>de</strong>uxième cas a duré très longtemps et, à la fin <strong>de</strong> la<br />

séquence, toute la classe était convaincue que le triangle 9, 5, 4 n'était pas plat!<br />

Personne n'avait eu le temps d'examiner le troisième cas.<br />

Le fait que certains élèves tracent un vrai triangle dans le cas limite n'est-il pas un<br />

effet du contrat didactique? (Brousseau 1988). Le maître a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s<br />

triangles. Les élèves croyant que toute question a une réponse, il est normal qu'ils<br />

s'acharnent à trouver un triangle dans le maximum <strong>de</strong> cas. S'ils étaient arrivés au<br />

troisième cas, ils n'auraient pas pu trouver <strong>de</strong> triangle, <strong>de</strong> sorte qu'en posant les<br />

questions dans un ordre différent (lier cas, 3ième cas, 2ième cas), on les aurait obligés<br />

à voir plus tôt un cas d'impossibilité évi<strong>de</strong>nte, certainement avant que la séquence soit<br />

finie. Penseraient-ils alors avec moins <strong>de</strong> réticence au triangle plat? Il Y avait une<br />

raison à l'ordre choisi par le maître pour les trois cas: progression formelle allant <strong>de</strong><br />

l'existence du triangle au cas limite puis à l'impossibilité. Elle n'était pas pertinente<br />

dans la situation semble-t-il ! Après avoir i<strong>de</strong>ntifié cet effet possible dû au contrat, et<br />

trouvé un moyen <strong>de</strong> le réduire, nous avons recommencé l'expérience, car nous<br />

pensions que cette explication n'épuisait pas la question. La lecture, quelque temps<br />

après, d'un document <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> du Mans (1986) relatant une observation similaire<br />

nous a encouragés à continuer, les auteurs <strong>de</strong> ce document se référant eux-mêmes à un<br />

travail antérieur <strong>de</strong> l1REM <strong>de</strong> Lyon 2 .<br />

1.2. Observation dans plusieurs classes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> 3<br />

La séquence se passe cette fois en début <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>. Le maître <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à chaque<br />

élève: "Choisissez trois nombres entre 2 et 10 et écrivez-les". Le maître renouvelle sa<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> plusieurs fois. Trois ou quatre triplets suffisent car les choix <strong>de</strong> chacun étant<br />

indépendants <strong>de</strong> ceux du voisin, on a ainsi une variété assez gran<strong>de</strong>. Il est préférable<br />

que le maître <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> choisir un triplet, <strong>de</strong> l'écrire, puis <strong>de</strong> choisir un autre triplet,<br />

1 Observation au collège <strong>de</strong> Cestas (Giron<strong>de</strong>) (classe <strong>de</strong> Michel Piquemale) en 1986 et publiée dans le<br />

document <strong>IREM</strong>, Berté et coll., Bor<strong>de</strong>aux, octobre 87<br />

2 La pratique du problème ouvert. !REM <strong>de</strong> Lyon, publication provisoire Document publié ensuite en<br />

1988 : Problème ouvert et situation-problème, Arsac, Germain, Mante.<br />

3 Ces observations ont été faites au lycée Magendie <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, chaque année <strong>de</strong> 1986 à 1990<br />

(document !REM <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, février 92)


43<br />

<strong>de</strong> l'écrire, etc...., sans indiquer à quoi cela va servir et en disant qu'il est impossible<br />

<strong>de</strong> changer ensuite. Sinon les élèves gomment, après coup, les choix qui les<br />

dérangent. En général, ils prennent uniquement <strong>de</strong>s entiers, mais ce n'est pas gênant,<br />

au contraire, car les choix étant ainsi limités pour eux, ils ont davantage <strong>de</strong> chance <strong>de</strong><br />

tomber sur les trois cas, particulièrement sur le cas limite. Le maître <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors:<br />

"Dans chaque cas, essayez <strong>de</strong> construire un triangle dont les côtés mesurent ces trois<br />

nombres en centimètres. Faites un bilan <strong>de</strong> ce qui se passe suivant les cas." Les élèves<br />

choisissant eux-mêmes les données, l'effet <strong>de</strong> contrat est moindre. Les choix sont<br />

individuels, puis les élèves se mettent par groupes <strong>de</strong> 4. Chaque groupe a ainsi un<br />

stock suffisant <strong>de</strong> triplets pour débattre du bilan à tirer. Nous avons là <strong>de</strong>s élèves plus<br />

grands que <strong>de</strong>s 4ième, qui ont normalement déjà vu cela au collège. Dans ces<br />

conditions, si certains tracent encore un vrai triangle dans le cas limite, on est en droit<br />

<strong>de</strong> penser qu'il existe un problème réel. Or cela se reproduit à chaque observation. Les<br />

élèves trouvent facilement <strong>de</strong>ux cas - le triangle existe ou le triangle n'existe pas, et la<br />

condition d'existence stricte - si a est la mesure du plus grand côté et b et c celle <strong>de</strong>s<br />

autres, le triangle existe si a


44<br />

2- Certains élèves, même en secon<strong>de</strong>, ne disposent peut-être pas du troisième<br />

cas d'isométrie <strong>de</strong>s triangles qui n'est plus institutionnalisé au collège. Ils ne voient<br />

pas <strong>de</strong> raison pour que <strong>de</strong>ux triangles qui ont leurs trois côtés respectivement <strong>de</strong> même<br />

longueur soient "les mêmes". Après tout c'est faux pour<br />

<strong>de</strong>ux triangles ayant leurs trois angles respectivement<br />

égaux.<br />

Si les triangles ont un côté commun, on peut avoir<br />

quatre triangles se déduisant l'un <strong>de</strong> l'autre par symétrie.<br />

S'il y a eu action <strong>de</strong> translations ou rotations sur l'un<br />

d'eux, l'isométrie n'est plus évi<strong>de</strong>nte.<br />

L'apparition <strong>de</strong> çe "théorème - élève" sur l'influence <strong>de</strong> l'ordre dans le tracé est<br />

favorisée par les choix didactiques actuels. Les maîtres <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt souvent au collège,<br />

avant la quatrième, la construction d'un triangle en imposant les mesures <strong>de</strong>s trois<br />

côtés (toujours dans <strong>de</strong>s cas où c'est possible car on laisse l'inégalité triangulaire pour<br />

la 4ième) mais sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r dans chaque cas <strong>de</strong> donner le nombre <strong>de</strong> solutions à une<br />

isométrie près. Depuis 1978, on n'ose plus prononcer au collège le mot "isométrie"<br />

qui se trouvait dans les programmes <strong>de</strong> 1970. Donc il est normal que les élèves ne<br />

s'engagent pas dans la réflexion sur l'influence du procédé sur le nombre <strong>de</strong> triangles.<br />

On le découvre fortuitement au moment du triangle plat quand le changement dans<br />

l'ordre du tracé fait basculer, pour une raison <strong>de</strong> précision, <strong>de</strong> l'inexistence à<br />

l'existence <strong>de</strong> la solution. Le professeur peut institutionnaliser "en catastrophe" au<br />

cours <strong>de</strong> la séquence le troisième cas d"'égalité" <strong>de</strong>s triangles. Arsac et coll.(1992)<br />

notent que, "quand le problème <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>s côtés est soulevé, le professeur propose<br />

<strong>de</strong> contrôler sur un exemple et institutionnalise pour tout triangle l'indépendance <strong>de</strong><br />

l'ordre dans lequel estfait le tracé". Les auteurs soulignent que c'est insuffisant et les<br />

élèves doutent que ce soit vrai pour le "triangle exceptionnel" (5,9,4). Nos<br />

observations ont donné le même résultat. Un travail sur l'ordre dans le tracé et plus<br />

largement un travail sur le troisième cas d'isométrie <strong>de</strong>s triangles est nécessaire dans<br />

une séance spécifique avant celle-ci, avec la recherche d'une démonstration, même<br />

partielle par les élèves. Est-ce suffisant pour que le débat sur l'inégalité triangulaire<br />

aboutisse? Non car à ce sta<strong>de</strong>, les élèves qui pensent que le triangle n'existe pas<br />

doivent avoir les moyens d'argumenter pour convaincre les autres <strong>de</strong> la justesse <strong>de</strong> leur<br />

conjecture. Faire choisir les nombres par les élèves eux-mêmes évite que le débat<br />

tourne à l'avantage <strong>de</strong> l'erreur, car ils ne supposent plus a priori l'existence d'une<br />

solution sur la base du contrat. C'est un progrès. Néanmoins si les élèves n'ont pas<br />

construit auparavant le savoir nécessaire à l'argumentation, les <strong>de</strong>ux camps restent sur<br />

leur position. 5<br />

III. Examen <strong>de</strong>s preuves d'alignement<br />

111.1. Trois preuves accessibles aux élèves <strong>de</strong> 4ième<br />

Lors <strong>de</strong> notre première observation en secon<strong>de</strong>, le professeur, qui ne voulait pas<br />

que la séquence se termine sans conclusion, a pris la décision <strong>de</strong> donner lui-même une<br />

preuve en s'appuyant sur une piste lancée par un élève. Comment prouver que le<br />

triangle est plat?<br />

5 Même conclusion dans le texte déjà cité <strong>de</strong> Arsac et collaborateurs


45<br />

Soient A, B, H trois points alignés. On prend AC = AH et BC = BH.<br />

Supposons C *" H.<br />

Mathématiquement il y a trois possibilités, utilisant <strong>de</strong>s notions vues en 6ième et<br />

5ièmeet donc connues en début <strong>de</strong> 4ième.<br />

111.1.1. La médiatrice<br />

AC = AH donc A E médiatrice <strong>de</strong><br />

[CH]<br />

BC = BH donc B E médiatrice <strong>de</strong><br />

[CH]<br />

(AB) est donc la médiatrice <strong>de</strong><br />

[CH]<br />

orHE [AB]doncC=H.<br />

C<br />

A~B ~B<br />

C<br />

111.1.2. Les angles <strong>de</strong>s triangles isocèles<br />

Le triangle ACH est isocèle<br />

C<br />

donc AŒ =AHC C ~<br />

Le triangle BCH est isocèle ~ ~<br />

donc BCH = BHC A H B HAB<br />

Deux cas <strong>de</strong>figure: ACB = BCH + ACH = AHC + BHC = AHB = 180 0<br />

ou ACB = BCH - ACH = BHC - AHC =0 0<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas on peut conclure que le triangle est plat.<br />

Il faut envisager <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figures, car ici, selon la position <strong>de</strong> H, la<br />

démonstration change. Ce n'était pas le cas pour la démonstration précé<strong>de</strong>nte et ce ne<br />

sera pas le cas pour la suivante qui se lisent avec l'une ou l'autre figure.<br />

111.1.3. L'unicité du cercle déterminé par trois points<br />

S'il existe un point C, sommet du triangle hors <strong>de</strong><br />

(AB), par raison <strong>de</strong> symétrie, il y en a un autre C<br />

symétrique <strong>de</strong> C par rapport à (AB). Donc il existe<br />

trois points C, C et H à la même distance <strong>de</strong> A et à la<br />

même distance <strong>de</strong> B.<br />

Donc il existe <strong>de</strong>ux cercles différents, l'un <strong>de</strong> centre A et l'autre <strong>de</strong> centre B passant<br />

par les trois points C, H, et C. Ces cercles sont d'ailleurs ceux tracés avec le compas<br />

quand on construit le triangle. Ceci est en contradiction avec l'unicité du point <strong>de</strong><br />

concours <strong>de</strong>s médiatrices d'un triangle donc avec l'unicité d'un cercle passant par trois<br />

points.<br />

Donc C = H = C.<br />

n y a une quatrième voie pour montrer que cette figure est impossible, en utilisant le<br />

fait que la perpendiculaire est plus courte que l'oblique, résultat qui n'est pas vu<br />

aujourd'hui avant la quatrième. Nous en parlons au paragraphe V.<br />

Lors <strong>de</strong> notre première observation en secon<strong>de</strong>, le professeur a donné la troisième<br />

preuve à partir <strong>de</strong> la proposition d'un élève <strong>de</strong> montrer que les cercles avaient le seul


46<br />

point H commun. Nous en avions pris l'idée dans un ouvrage <strong>de</strong> Lucienne Félix 6 .<br />

Nous avons constaté que, même si la démonstration n'a pas été construite par les<br />

élèves mais formulée par le maître, la preuve a été accueillie avec soulagement par eux,<br />

autant par ceux qui étaient persuadés que le triangle n'existait pas que par ceux qui<br />

avaient une opinion contraire, car elle a mis fin à une tension entre les <strong>de</strong>ux parties. Si<br />

ceci doit être traité en quatrième, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si cette preuve "par l'absur<strong>de</strong>"<br />

n'est pas trop difficile pour les élèves. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils l'utilisent<br />

spontanément: "Vous dites que j'étais absent à votre cours, mais ce n'est pas vrai, car<br />

si j'avais été absent, je n'aurais pas telle chose dans mon cahier."... Même les enfants<br />

tout petits s'en servent. Nous pouvons supposer, jusqu'à démenti contraire que,<br />

quand la rigueur répond à un besoin, cette preuve n'est pas plus difficile qu'une autre,<br />

et que les difficultés ne viennent pas uniquement <strong>de</strong> là.<br />

111.2. Tentatives <strong>de</strong> preuve par les élèves et blocages<br />

En observant cette leçon plusieurs fois, dans <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, où les élèves<br />

s'expriment mieux qu'en 4ième, nous avons pu voir pourquoi ils ont <strong>de</strong>s difficultés à<br />

conclure par une preuve.<br />

111.2.1. Le point H doit apparaître<br />

Les élèves qui trouvent un vrai triangle non plat dans le cas limite, n'ont pas sur<br />

leur <strong>de</strong>ssin le point H sur (AB) et ils n'ont pas les cercles entiers en général. Ils ont<br />

seulement <strong>de</strong>ux petits arcs et le point C à leur intersection. Le débat avec leurs<br />

camara<strong>de</strong>s qui trouvent le triangle plat leur pemlet <strong>de</strong> prendre conscience <strong>de</strong> l'existence<br />

du point H. Par exemple sur un segment [AB] <strong>de</strong> mesure 9, on a nécessairement un<br />

point H avec AH =4 et HB =5 ou bien si AB =4 on a hors <strong>de</strong> [AB] un point H avec<br />

AH =5 et HB =5 + 4 =9. La simple découverte <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong> ce point, plus facile<br />

à voir quand le grand côté est horizontal et tracé en premier, peut conduire les élèves<br />

peu sûrs d'eux et persuadés qu'un problème ne peut avoir qu'une solution, à éliminer<br />

leur point C trouvé hors du segment sans plus d'examen. Mais une partie d'entre eux<br />

résiste: ce qui est construit avec les "bonnes" mesures doit être exact! Ceci permet au<br />

débat <strong>de</strong> se poursuivre. On se trouve donc avec les <strong>de</strong>ux points C et H.<br />

111.2.2 Les voies possibles<br />

1 - Certains élèves commencent souvent en disant qu'il faut prouver que (CH) est<br />

perpendiculaire à (AB) ou, quand ils ont tracé <strong>de</strong>s cercles entiers, que C, C et H sont<br />

alignés, affirmations sur lesquelles on ne sait rien a priori car le point H se place<br />

indépendamment <strong>de</strong>s points C et C. A ce sta<strong>de</strong>, pour convaincre les autres que le<br />

point C n'existe pas, ils doivent penser à la médiatrice <strong>de</strong> [CH], ou aux angles <strong>de</strong>s<br />

triangles isocèles ou aux <strong>de</strong>ux cercles. La difficulté pour les cercles vient du fait qu'ils<br />

n'ont souvent que <strong>de</strong>ux petits arcs et ils doivent imaginer ou tracer les cercles entiers.<br />

2 - Ni en secon<strong>de</strong> ni en 4ième, nous n'avons jamais vu un élève s'engager dans la<br />

voie <strong>de</strong> la médiatrice <strong>de</strong> [CH]. En effet, penser à cette médiatrice revient à voir qu'elle<br />

passe par A et B donc que [CH] n'existe pas. Un professeur a relevé dans sa classe <strong>de</strong><br />

6 "Initiation à la géométrie"; Classe <strong>de</strong> 5ième, Dunod, 1964. Nous avions suggéré cette possibilité<br />

aux maîtres dans notre publication <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 1987


47<br />

4ième la <strong>de</strong>uxième voie, celle <strong>de</strong>s triangles isocèles. Pour que les élèves s'y engagent,<br />

ils doivent être bien préparés au niveau du triangle isocèle et <strong>de</strong>s démonstrations<br />

utilisant les angles, ce qui était le cas dans cette classe.<br />

3 - Nous avons vu <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> s'engager dans la troisième voie en<br />

pensant aux <strong>de</strong>ux cercles, (cercles sécants, tangents, intérieurs ou extérieurs selon leur<br />

cas <strong>de</strong> figure). Pour conclure sur le triangle plat, il faut savoir que si <strong>de</strong>ux cercles ont<br />

un point commun sur la ligne <strong>de</strong>s centres, ils ne peuvent pas en avoir d'autres, et pour<br />

cela il faut savoir que <strong>de</strong>ux cercles ont au plus <strong>de</strong>ux points communs.<br />

Mathématiquement l'inégalité triangulaire et les positions relatives <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles ne<br />

sont qu'un même problème.<br />

On observe une angoisse chez certains élèves quand ils commencent à s'apercevoir,<br />

en imaginant <strong>de</strong>s arcs plus grands, que si <strong>de</strong>ux points existent, on pourrait en trouver<br />

beaucoup d'autres, intermédiaires, en faisant <strong>de</strong>scendre C vers H.<br />

Nous interprétons cette angoisse comme une .---~----~-------.<br />

manifestation d'un savoir implicite sur l'impossibilité ~ ~~<br />

d'avoir plusieurs triangles <strong>de</strong> côté commun [AB] et A~ _ B<br />

dont les <strong>de</strong>ux autres côtés sont les mêmes mesures, 5 H' 4<br />

ceci dans une portion <strong>de</strong> plan réduite, intérieure au premier triangle presque plat déjà<br />

tracé. Imaginer <strong>de</strong>s arcs plus grands n'est pas inutile, car cela conduit à tracer les<br />

cercles entiers.<br />

IV. Inégalité triangulaire et intersection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles<br />

IV.I. Une autre observation en 4ième<br />

Dans les observations faites jusqu'à une date récente, nous n'avions pu voir que<br />

<strong>de</strong>ux alternatives: soit les élèves avaient <strong>de</strong>ux petits arcs sécants et ils affirmaient que<br />

le triangle existait, soit ils affirmaient que le triangle était plat. En 1994 nous avons fait<br />

une observation 7 , dans une classe <strong>de</strong> 4ième où, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'année, le<br />

professeur, en accord avec nous, <strong>de</strong>mandait aux élèves <strong>de</strong> tracer les cercles entiers<br />

quand ils avaient besoin <strong>de</strong> leur intersection (par exemple pour construire au compas la<br />

médiatrice d'un segment, un triangle équilatéral, ou tout autre tracé connu <strong>de</strong>puis<br />

l'école élémentaire, mais qui se font généralement avec seulement les <strong>de</strong>ux petits arcs<br />

utiles). Nous avons observé dans cette classe les mêmes réactions <strong>de</strong>s élèves à<br />

quelques détails près:<br />

1 - Certains élèves contestaient les vrais triangles obtenus dans le cas limite par<br />

leurs camara<strong>de</strong>s qui commençaient par le plus petit côté au nom d'une "règle" <strong>de</strong>s<br />

années antérieures: "on doit commencer par le plus grand". Un enseignant avait-il<br />

donné ce conseil pour éviter trop d'erreurs dans les <strong>de</strong>ssins ?"<br />

2 - Nous avons suivi un groupe où une élève affirmait très fort aux autres que le<br />

triangle 3, 5, 8 était plat. Elle avait fait un <strong>de</strong>ssin en commençant par le grand côté.<br />

7 Collège Émile Combes <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux dans la classe <strong>de</strong> Dominique Woillez


48<br />

Dans ce groupe, le problème <strong>de</strong> l'ordre n'était pas soulevé. Elle a dit ceci : "Les<br />

nombres sont alignés donc il n'y a pas <strong>de</strong> triangle". Nous lui avons <strong>de</strong>mandé:<br />

"Pourquoi dis-tu que les nombres sont alignés ?" Réponse: "parce que 3 + 5 = 8 "<br />

C'est ainsi qu'elle affirmait l'existence du point H. La discussion entre les élèves s'est<br />

alors engagée sur les cercles, favorisée par la présence <strong>de</strong>s cercles entiers, et la même<br />

élève a affirmé: "il n'y a pas <strong>de</strong> triangle parce que les cercles n'ont pas d'intersection".<br />

Nous lui avons dit alors: "Donc ils n'ont pas <strong>de</strong> points communs ?" Réponse: "Si, ils<br />

ont un tas <strong>de</strong> points communs, mais pas d'intersection !" Question: "Où sont ces<br />

points communs ?" Elle a montré tout le voisinage du point <strong>de</strong> contact, où, dans<br />

l'épaisseur du trait, on pouvait "voir" effectivement pas mal <strong>de</strong> points communs!<br />

IV.2. Deux constats après cette observation<br />

1 - Un travail sur les positions relatives <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles qui ne figurent pas dans<br />

les programmes ni <strong>de</strong> collège ni <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> est directement lié à celui sur l'inégalité<br />

triangulaire. Pour que ce savoir soit construit, les élèves doivent faire le lien avec la<br />

détermination d'un cercle par trois points, c'est à dire le cercle circonscrit au triangle<br />

vu en 5ième et le fait que <strong>de</strong>ux cercles différents ont au plus <strong>de</strong>ux points communs.<br />

Notre hypothèse est que cela nécessite en outre un travail sur la conception du cercle<br />

comme ensemble <strong>de</strong> points.<br />

2 - Une conviction forte sur l'alignement dans le cas limite n'implique pas<br />

nécessairement une conception correcte du nombre <strong>de</strong> points communs aux cercles<br />

tangents. La conviction peut venir:<br />

- d'une conception spécifique <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s triangles. Deux petits arcs qui<br />

se croisent visiblement donnent le sommet du triangle; mais si les arcs "se touchent<br />

seulement" il n'y a pas <strong>de</strong> triangle. Si on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ces élèves <strong>de</strong> construire un<br />

triangle dont les côtés mesurent 8; 3 et 5,2 par exemple, ils ne trouvent pas non plus <strong>de</strong><br />

triangle car les cercles "se touchent" sans être sécants.<br />

- d'une conception du cas limite qui peut se développer sans référence à <strong>de</strong>s tracés<br />

<strong>de</strong> cercles: si un nombre est la somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres, il y a un point sur le segment<br />

<strong>de</strong> sorte qu'une longueur est la somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres, d'où l'alignement. Le tracé <strong>de</strong><br />

cercles n'est pas pris en compte, ni aucun lien avec les cercles tangents.<br />

Nous avons donc étudié les conceptions <strong>de</strong>s élèves sur l'intersection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

cercles.<br />

IV.3. Figure formée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles<br />

IV.3.l. Cercles sécants<br />

Soient <strong>de</strong>ux cercles se coupant en <strong>de</strong>ux points A et B. En 1976 déjà, nous avions<br />

observé qu'en posant à <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> 5ième la question: "Quelle est l'intersection <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>ux cercles ?" on obtenait parfois la réponse: "les <strong>de</strong>ux petits arcs AB". Même<br />

résultat en 1991 dans le collège 8 où nous avons fait les observations sur l'inégalité<br />

triangulaire. Des interviews d'élèves en 1976 nous avaient conduite à postuler <strong>de</strong>ux<br />

causes (Berté 1981) :<br />

8 L'observation <strong>de</strong> 1976 est faite dans un collège <strong>de</strong> Niamey (Niger) et celle <strong>de</strong> 1991 au collège Émile<br />

Combes <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux


49<br />

- une référence aux "bords <strong>de</strong> l'intersection" : les élèves voyaient les parties du<br />

plan délimitées par les cercles, en prenaient l'intersection, et le bord <strong>de</strong> l'intersection<br />

était l'intersection <strong>de</strong>s bords. Ceci pouvait venir <strong>de</strong>s diagrammes ensemblistes<br />

enseignés à l'époque, mais aussi <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong>s disques. La conception <strong>de</strong> disque<br />

est première par rapport à celle <strong>de</strong> cercle, ce qui explique que l'observation se répète<br />

dix ans plus tard.<br />

- une référence au mot section (verbe sectionner, couper). On dit : "les cercles se<br />

coupent". Les élèves nous ont dit: "c'est ce qui tombe, ce qui est sectionné", comme si<br />

on avait <strong>de</strong>ux anneaux matériels qui s'interpénètrent.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, la conception du cercle comme ensemble <strong>de</strong> points n'est pas<br />

construite, donc la recherche d'un point comme intersection <strong>de</strong> cercles ne peut pas<br />

avoir <strong>de</strong> sens.<br />

IV.3.2. Cercles tangents<br />

Voici une observation en classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> 9 où rien n'avait été fait auparavant sur<br />

l'inégalité triangulaire qui n'est pas dans le texte officiel <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>.<br />

Le professeur, en accord avec nous, propose d'étudier les positions relatives <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

cercles. Certains élèves disent: "Pour simplifier, commençons par le cas particulier <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> même rayon" et ils ajoutent: "et <strong>de</strong> même centre". Ceci s'est reproduit<br />

dans les autres classes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> à chaque observation. On a alors une infinité <strong>de</strong><br />

points communs.<br />

Une seule fois, en revanche, un élève a poursuivi: "Je<br />

déplace le centre du <strong>de</strong>uxième cercle en a', tout près <strong>de</strong> a<br />

centre du premier, et je diminue le rayon R' <strong>de</strong> la même<br />

quantité 00'." Il avait donc <strong>de</strong>ux cercles tangents<br />

intérieurement, mais il refusait <strong>de</strong> dire que ces cercles<br />

n'avaient qu'un seul point commun pour la raison<br />

suivante : "On est parti d'une infinité <strong>de</strong> points, on a<br />

modifié un tout petit peu la position. On ne peut donc<br />

"tomber" subitement à un seul point commun. Il faut<br />

passer par un intermédiaire <strong>de</strong> 100, 30, 10, points<br />

communs".<br />

En s'appuyant sur la perception induite par l'épaisseur du crayon, il s'obstinait à<br />

voir un grand nombre <strong>de</strong> points communs aux <strong>de</strong>ux cercles tangents. Par une<br />

évolution "catastrophique" le nombre <strong>de</strong> points communs passe au cours d'une petite<br />

transformation <strong>de</strong> un à l'infini. Ce pourrait être <strong>de</strong> zéro à l'infini en gardant le centre<br />

fixe et en changeant le rayon. Ceci est contradictoire avec une idée intuitive <strong>de</strong><br />

continuité qu'on utilise en mathématique dans <strong>de</strong>s conseils heuristiques. L'algèbre<br />

permet <strong>de</strong> comprendre ce qui se passe.<br />

Dans un repère d'origine le point <strong>de</strong> contact, les équations <strong>de</strong>s cercles sont x 2 + y2_<br />

2Rx =0 et x 2 + y2 - 2R'x = 0; ce qui donne pour l'intersection (R - R')x = O. Tous les<br />

points sont solution si R = R' et seule l'origine est solution si R * R'.lO L'équation du<br />

cercle n'est plus au programme <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, donc le changement <strong>de</strong> cadre n'est pas<br />

O' a<br />

9 Observation réalisée au lycée Magendie <strong>de</strong> Bordcaux en 1989<br />

10 Nos remerciements au relecteur <strong>de</strong> «petit x» qui nous a donné cette rédaction du passage au cadre<br />

algébrique. M.F. Coste-Roy nous avait fait la même remarque lors <strong>de</strong> la sortie du document <strong>IREM</strong> <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux (1992).<br />

4


50<br />

possible à ce niveau et il faut comprendre dès le collège que <strong>de</strong>ux cercles ont au plus<br />

<strong>de</strong>ux points communs.<br />

Ceci pose le problème <strong>de</strong> la confusion entre objet géométrique et <strong>de</strong>ssin. Le<br />

professeur a pu convaincre l'élève <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> en revenant au cercle circonscrit vu en<br />

5ième. Par trois points alignés, il ne passe aucun cercle et un seul par trois points non<br />

alignés. Donc si <strong>de</strong>ux cercles ont un point commun sur la ligne <strong>de</strong>s centres ils n'en ont<br />

pas d'autres car s'ils en avait un autre hors <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong>s centres, ils en auraient un<br />

troisième par symétrie. Il n'y a pas <strong>de</strong> raison que le nombre <strong>de</strong> points communs aux<br />

cercles soit plus évi<strong>de</strong>nt en 4ième qu'en secon<strong>de</strong> aussi bien pour <strong>de</strong>s cercles tangents<br />

extérieurement qu 'intérieurement.<br />

IV.4. Cercle déterminé par trois points<br />

IV.4.l. Deux conceptions contradictoires<br />

Dans une classe <strong>de</strong> terminale D Il , nous avons <strong>de</strong>mandé aux élèves: "Combien<br />

passe-t-il <strong>de</strong> cercles par trois points ?" 50% <strong>de</strong>s élèves ont répondu: "cela dépend <strong>de</strong>s<br />

points".<br />

Pour expliciter, une élève a fait ce <strong>de</strong>ssin en disant:<br />

B<br />

"Si on veut faire passer un cercle par ces trois points,<br />

vous voyez "la touche" du cercle! " Elle avait placé les<br />

trois points <strong>de</strong> sorte que l'angle ABC soit très obtus.<br />

En secon<strong>de</strong>, quand les maîtres avec qui nous travaillons ont, à notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, posé<br />

la question, ils ont constaté que presque tous les élèves pensent que l'existence du<br />

cercle dépend <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s points ! C'est exactement pareil dans toutes les<br />

classes, <strong>de</strong> la 5ième à la terminale, que le cercle circonscrit aitdéjà été vu ou non (dans<br />

les programmes c'est en 5ième). Si rien n'est fait pour changer les conceptions <strong>de</strong>s<br />

élèves, elles restent i<strong>de</strong>ntiques pour la majorité d'entre eux.<br />

Deux conceptions mathématiquement contradictoires coexistent donc chez les<br />

élèves:<br />

1 - Deux cercles dont la distance <strong>de</strong>s centres est égale à la somme ou à la<br />

différence <strong>de</strong>s rayons, peuvent très bien avoir plusieurs points communs au voisinage<br />

du point <strong>de</strong> contact.<br />

2 - Quand on choisit trois points <strong>de</strong> façon que le triangle qu'ils forment ait un<br />

angle très visiblement obtus, aucun cercle ne passe par ces trois points.<br />

La première pose le problème <strong>de</strong> la différence entre le <strong>de</strong>ssin perçu et l'objet<br />

géométrique pensé. La secon<strong>de</strong> est à relier avec la difficulté <strong>de</strong>s élèves à concevoir le<br />

centre du cercle à l'extérieur du triangle, amalgame éventuel avec le centre <strong>de</strong> gravité<br />

qui lui ne sort jamais du triangle. Dans les triangles "typiques" les points remarquables<br />

sont toujours voisins. Avant d'abor<strong>de</strong>r l'inégalité triangulaire, les élèves doivent avoir<br />

à leur disposition toutes les voies possibles pour conclure le débat sur le triangle plat,<br />

d'où la nécessité <strong>de</strong> prévoir avant une séquence sur le cercle circonscrit.<br />

Il Lycée Bertrand <strong>de</strong> Born, Périgueux (1990), Observation <strong>de</strong> Joël Brely


51<br />

circonscrit<br />

IV.4.2. Observation d'une séquence sur le cercle<br />

Nous avons fait plusieurs fois cette observation aussi bien en 5ième qu'en<br />

secon<strong>de</strong> 12 .<br />

Le maître pose successivement <strong>de</strong>ux questions aux élèves:<br />

1 - Combien passe-t-il <strong>de</strong> cercles par <strong>de</strong>ux points A et B ?<br />

Jusqu'en secon<strong>de</strong>, nous avons rencontré <strong>de</strong>s élèves qui répon<strong>de</strong>nt: "un seul!" en<br />

prenant pour centre du cercle le milieu du segment joignant les <strong>de</strong>ux points, même si le<br />

segment n'est pas tracé. Les élèves ne le tracent pas en général, mais cela ne les<br />

empêche pas <strong>de</strong> prendre les points sur une "horizontale" du cahier.<br />

Nous avons vu en secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élèves qui disent qu'il existe trois cercles parce<br />

qu'ils font l'un ou l'autre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins ci-<strong>de</strong>ssous:<br />

Le premier <strong>de</strong>ssin est obtenu en prenant pour centres le milieu <strong>de</strong> [AB], puis le<br />

point A et le rayon AB, puis le point B et le même rayon. Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cercles<br />

répon<strong>de</strong>nt à la question car certains élèves considèrent encore en secon<strong>de</strong> le centre du<br />

cercle comme un point du cercle. Le second <strong>de</strong>ssin est obtenu en prenant pour centre le<br />

milieu <strong>de</strong> [AB] puis les <strong>de</strong>ux autres centres let J à la fois sur l'axe <strong>de</strong> symétrie vertical<br />

et sur ce premier cercle tracé <strong>de</strong> manière à obtenir un joli <strong>de</strong>ssin bien équilibré. La<br />

médiatrice n'est pas tracée, mais imaginée comme simple axe <strong>de</strong> symétrie du <strong>de</strong>ssin<br />

(Berté, 1993). Un "bilan partiel" permet d'institutionnaliser une infinité <strong>de</strong> centres et la<br />

médiatrice du segment. Le maître peut poser ensuite <strong>de</strong>ux questions équivalentes:<br />

2 - Combien passe-t-il <strong>de</strong> cercles par trois points? ou bien<br />

Combien passe-t-il <strong>de</strong> cercles par les trois sommets d'un triangle?<br />

Même si la question est posée avec le mots "points", les élèves aussi bien au collège<br />

qu'en secon<strong>de</strong>, n'isolent pas <strong>de</strong>ux points pour se ramener au problème précé<strong>de</strong>nt. Ils<br />

considèrent les trois points dans leur globalité, et donc pour eux ce problème est<br />

entièrement nouveau par rapport au précé<strong>de</strong>nt 13 . Certains reviennent aux <strong>de</strong>ux points.<br />

après un certain temps <strong>de</strong> recherche. Si on a posé le problème en termes <strong>de</strong> points, les<br />

élèves commencent par le cas <strong>de</strong>s trois points alignés. Ils disent que dans ce cas il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> cercle, sans justification, et sans que cela donne lieu à débat. Si on a posé le<br />

problème en terme <strong>de</strong> triangle, ils examinent <strong>de</strong>s cas particuliers <strong>de</strong> triangles (rectangle,<br />

12 A Bor<strong>de</strong>aux dans les collèges Léonard Lenoir (Annick Appriou) et Émile Combes (Dominique<br />

Woillez) et au Lycée Magendie<br />

13 Observation <strong>de</strong> Francis Reynès, collège Grand Air, Arcachon (1992)


52<br />

équilatéral, isocèle et enfin quelconque), et arrivent, grâce au débat, à trouver le cas<br />

général (Berté, 1993). Si le problème est posé sans se référer au triangle et surtout si le<br />

maître, comme nous l'avons observé dans une classe, pour appuyer sa question, place<br />

trois points au tableau, en évitant croyant bien faire les directions privilégiées,<br />

l'examen <strong>de</strong>s cas particuliers risque <strong>de</strong> ne pas démarrer. Les élèves placent les trois<br />

points en reproduisant la disposition du tableau, sans les joindre, et ne s'autorisent<br />

plus à les faire bouger. Ils font alors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> cercles, au hasard, plus ou moins<br />

infructueux et peu éclairants, jusqu'à énervement. En revanche, les élèves laissés<br />

libres, placent très souvent les <strong>de</strong>ux premiers points sur une même horizontale du<br />

cahier, et ils pensent alors seuls en termes <strong>de</strong> triangle dès qu'ils choisissent l'autre<br />

point et surtout ils envisagent <strong>de</strong>s cas particuliers selon ce troisième point. Cela leur<br />

permet <strong>de</strong>s conjectures: triangle rectangle et équilatéral dans lesquels le centre du<br />

cercle a une position privilégiée, puis triangle isocèle quelconque dans lequel l'axe <strong>de</strong><br />

symétrie gui<strong>de</strong> la recherche. Le problème se pose sur la place du centre sur cet axe <strong>de</strong><br />

symétrie, surtout si l'angle au sommet est obtus, ce qui amène la <strong>de</strong>uxième médiatrice.<br />

On arrive ainsi à <strong>de</strong>ux médiatrices dans le triangle quelconque. C'est alors que le<br />

maître peut revenir au cas <strong>de</strong>s points alignés et au parallélisme <strong>de</strong>s médiatrices. Pour<br />

cette séquence, le savoir sur la médiatrice (définition et propriété caractéristique) doit<br />

être disponible. Les professeurs avec qui nOlis travaillons ont introduit, au moment où<br />

le problème se pose pour le triangle quelconque, la situation imaginée par Brousseau<br />

(1983). Sur le papier, l'intersection <strong>de</strong>s trois médiatrices est un petit triangle et le<br />

maître <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produire un <strong>de</strong>ssin pour le rendre plus visible. Il s'agrandit quand<br />

on passe le <strong>de</strong>ssin à la photocopieuse. En revanche, si on fait le <strong>de</strong>ssin au compas en<br />

agrandissant le triangle <strong>de</strong> départ, la petite tache d'intersection <strong>de</strong>s médiatrices ne<br />

s'agrandit pas, au contraire!<br />

C'est une situation fondamentale à finalité triple:<br />

a - pour passer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins matériels aux concepts géométriques. Un point en<br />

géométrie est représenté par une petite tache qui ne peut pas s'agrandir par<br />

proportionnalité. C'est le problème <strong>de</strong> la modélisation sur lequel nous reviendrons plus<br />

loin.<br />

b - pour déclencher la recherche d'une preuve <strong>de</strong> l'unicité du centre du cercle.<br />

Sans cela les élèves se contentent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux médiatrices et ne se posent pas le problème<br />

<strong>de</strong> la troisième.<br />

c - pour fon<strong>de</strong>r la preuve géométrique sur une axiomatique sur laquelle on<br />

s'accor<strong>de</strong>, ici la caractérisation <strong>de</strong> la médiatrice. Si on admet la propriété caractéristique<br />

<strong>de</strong> la médiatrice, l'existence et l'unicité du cercle en découlent nécessairement.<br />

IV.4.3. Conclusion pour les choix didactiques<br />

1 - Ce qui est mis en scène dans les observations que nous relatons est l'énoncé<br />

suivant: "si trois nombres a, b, c, vérifient a


53<br />

possibilité <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s triangles, donc sur le théorème réciproque sert<br />

d'introduction, et c'est le théorème direct qui est institutionnalisé, comme si c'était<br />

équivalent.<br />

Si a, b, c, sont les longueurs <strong>de</strong>s trois côtés,<br />

a


54<br />

d'une situation-problème telle qu'ils la définissent, et proposent pour le collège <strong>de</strong> la<br />

6ème à la 3ème, le texte suivant: "Choisis trois nombres. Construis un triangle dont<br />

les côtés ont pour longueur ces trois nombres. Fais d'autres essais. Note-les dans un<br />

tableau." Effectivement, dire dans le texte aux élèves <strong>de</strong> collège, voyant ceci pour la<br />

première fois, qu'il y a <strong>de</strong>s conditions à trouver, didactifie la situation. Notre <strong>de</strong>uxième<br />

observation (<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, 1992) se place en secon<strong>de</strong>. Pour cette raison, sans<br />

toutefois prononcer le mot "conditions", nous avons <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> choisir tous les<br />

triplets, sans dire ce qu'on allait en faire, d'essayer <strong>de</strong> construire les triangles, puis <strong>de</strong><br />

tirer <strong>de</strong>s conclusions par groupe, ceci pour susciter un débat dans les groupes puis<br />

entre groupes. Par notre observation antérieure nous savions bien qu'il y aurait débat.<br />

Arsac et coll. (1992) s'interrogent eux aussi sur le choix <strong>de</strong> l'énoncé et changent la<br />

forme donnée par l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Lyon en 1988 qui était: "Choisis trois nombres a, b, c.<br />

Est-il toujours possible <strong>de</strong> trouver un triangle dont les mesures <strong>de</strong>s côtés soient ces<br />

trois nombres?" Ils adoptent finalement: "Existe-t-il un triangle dont les côtés<br />

mesurent 5 cm, 9 cm et 4 cm ?"<br />

b - Fabrication <strong>de</strong> triangles avec un matériel<br />

Une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> l'échec dans notre première expérimentation, vient du fait que le<br />

maître avait <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> construire seulement un triangle, puis un autre, alors qu'un<br />

stock assez grand <strong>de</strong> triplets est nécessaire pour tirer <strong>de</strong>s conclusions. Pour arriver à<br />

beaucoup <strong>de</strong> triplets on peut fournir <strong>de</strong>s spaghettis aux élèves. Ils les cassent, au<br />

hasard, et essaient <strong>de</strong> faire un triangle avec trois morceaux. On leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> tirer<br />

ensuite en groupe les conclusions. Cette situation est différente <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte. Elle<br />

porte sur le théorème direct et réciproque. Ce n'est pas une situation <strong>de</strong> construction<br />

géométrique avec <strong>de</strong>s mesures choisies. On a à la fois <strong>de</strong>s triangles matériels fabriqués<br />

au hasard sur lesquels on doit conjecturer une inégalité entre les mesures <strong>de</strong>s côtés, et<br />

<strong>de</strong>s cas d'impossibilité <strong>de</strong> fabrication à expliquer. Les élèves feront <strong>de</strong>s mesures<br />

décimales <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> spaghettis avec <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s et ils peuvent trouver<br />

uniquement <strong>de</strong>s cas où on sait si le triangle existe ou n'existe pas <strong>de</strong> façon évi<strong>de</strong>nte, ou<br />

bien <strong>de</strong>s cas proches du cas limite sans y être exactement. Dans la construction<br />

géométrique, les erreurs dans les <strong>de</strong>ssins physiques existent <strong>de</strong> la même façon, mais<br />

les élèves peuvent s'engager en premier lieu dans le débat mathématique car on discute<br />

sur <strong>de</strong>s mesures choisies a priori avec au moins un cas limite tranché. Ils peuvent<br />

comprendre ensuite que ce qui leur est arrivé dans le <strong>de</strong>ssin provient d'incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

mesures si un travail préalable sur la figure, signe d'un objet géométrique, a été fait<br />

(différence entre un point et sa représentation par une tache). Avec les spaghettis, le<br />

problème physique en premier plan suppose qu'on l'écarte pour construire d'abord le<br />

modèle mathématique, puis qu'on revienne à la modélisation physique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

plus complexe. En classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, on peut passer au cadre graphique: couper un<br />

spaghetti en trois, nommer a et b la longueur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plus petits morceaux, placer le<br />

point <strong>de</strong> coordonnées a et b dans un repère orthonormé. Si on peut construire un<br />

triangle avec les trois morceaux, marquer le point en rouge, sinon, marquer le point en<br />

bleu 14 • Pour obtenir un grand nombre <strong>de</strong> triangles, nous avions suggéré aux maîtres<br />

<strong>de</strong>s spaghettis ou <strong>de</strong>s baguettes dans notre publication <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux (1987).<br />

14 Ce passage au cadre graphique nous a été donné par le relecteur <strong>de</strong>


55<br />

Imaginons <strong>de</strong>ux baguettes que l'on écarte<br />

petit à petit. On a ainsi une infinité <strong>de</strong> triangles<br />

par déformation continue. Il faut imaginer le<br />

côté AB variable. Les points A et B s'écartent<br />

ou se rapprochent à volonté<br />

Les <strong>de</strong>ux cas limites sont:<br />

a<br />

A<br />

B<br />

b a b<br />

Valeur maximum AB =a+ b<br />

Valeur minimum AB = a - b<br />

On retrouve:<br />

la-bl


56<br />

Pour l'oblique, l'erreur est plus fréquente dans le cas d'un triangle rectangle isocèle<br />

<strong>de</strong>ssiné sur le quadrillage du cahier: par exemple dans le <strong>de</strong>ssin ci-<strong>de</strong>ssus OH = HA =<br />

OA = 3. Le quadrillage découpe la diagonale en trois parties <strong>de</strong> longueur prise pour<br />

unité comme si elle était égale à celle du côté du carré unité. Cela revient à se poser à<br />

nouveau le problème sur un petit carreau, à plus petite échelle.<br />

II.2. Liens entre ttla perpendiculaire est plus courte que l'oblique tt<br />

(1) et l'inégalité triangulaire sens direct (2)<br />

II.1.2. L'énoncé (1) permet <strong>de</strong> démontrer l'énoncé (2)<br />

En effet, dans le cas où la hauteur [BH] est<br />

intérieure au triangle:<br />

si AH < AB et HC < BC<br />

alors AH + HC < AB + BC<br />

or AC=AH+HC<br />

donc<br />

AC < AB +BC<br />

Si on admet que dans un triangle la hauteur relative au plus grand côté est toujours<br />

intérieure l'inégalité triangulaire dans le sens direct est démontrée. On peut éviter <strong>de</strong> le<br />

supposer, en envisageant les <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figures. Il faut alors utiliser les mesures<br />

algébriques et l'inégalité triangulaire dans: IAQ = IAH + HC'1 $ /AH! + M<br />

Cette démonstration avec les mesures algébriques figurait dans les manuels <strong>de</strong><br />

1970. Un manuel actuel <strong>de</strong> l'<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Lorraine la reprend sans les mesures<br />

algébriques en supposant la hauteur à l'intérieur. Ce manuel s'appuie sur le cosinus<br />

d'un angle aigu vu assez tôt en 4ième conformément à l'écriture du programme 15 .<br />

On admet que ce cosinus positif est inférieur à 1, et on s'en sert.<br />

II· 2 2. L'énoncé (2) permet <strong>de</strong> démontrer l'énoncé (1)<br />

H<br />

On veut montrer que AB > AH. Soit A' symétrique <strong>de</strong> A par<br />

rapportàH:<br />

AB + BA' > AA' donc 2AB > 2AH donc AB > AH<br />

Ceci se trouve dans <strong>de</strong>s manuels actuels différents du<br />

précé<strong>de</strong>nt et s'explique par l'ordre d'écriture <strong>de</strong>s<br />

programmes 16 .<br />

A<br />

H 1----" B<br />

A'<br />

D'un point <strong>de</strong> vue académique la notion <strong>de</strong> distance entre un point et un ensemble<br />

<strong>de</strong> points (la droite) (1) est plus élaborée que la distance entre points, (inégalité<br />

triangulaire) (2). Ceci est-il la raison implicite <strong>de</strong> l'ordre d'écriture du texte <strong>de</strong>s<br />

programmes? Majoritairement les manuels 1 ? vont donc prendre (2) comme un<br />

axiome, et ensuite, certains, pour la faire vivre, vont s'en servir dans la partie<br />

"distance d'un point à une droite", ce qui se traduit par la démonstration <strong>de</strong> (1) grâce à<br />

(2). Beaucoup <strong>de</strong> manuels admettent à la fois (1) et (2) car rien n'est précisé sur les<br />

15 Le programme <strong>de</strong> quatrième débute par : "1 - Dans le plan, projection sur une droite selon une<br />

direction, projection orthogonale, cosinus comme opérateur <strong>de</strong> projection orthogonale."<br />

16 Le programme se poursuit par : "2 - Problèmes <strong>de</strong> plus courte distance: inégalité triangulaire,<br />

distance d'un point à une droite."<br />

17 Ce n'est pas le cas du manuel <strong>de</strong> l'!REM <strong>de</strong> Lorraine qui sur ce point comme sur d'autres prend <strong>de</strong>s<br />

initiatives marginales par rapport aux autres manuels.


57<br />

démonstrations à faire. En revanche, tous les manuels utilisent l'inégalité triangulaire<br />

en démontrant que la médiatrice d'un segment partage le plan en <strong>de</strong>ux régions<br />

caractérisées par <strong>de</strong>s inégalités, savoir exigée par les commentaires officiels du<br />

programme (voir annexe 1). Dans la majorité <strong>de</strong>s manuels on définit le cosinus dans<br />

un premier chapitre en admettant ou ignorant qu'il est inférieur à 1, puis après avoir<br />

démontré ou admis plus loin que la perpendiculaire est plus courte que l'oblique on ne<br />

fait le lien ni avec le cosinus ni avec le théorème <strong>de</strong> Pythagore. Le manuel <strong>IREM</strong> <strong>de</strong><br />

Lorraine, unique par la progression adoptée, après avoir démontré l'inégalité<br />

triangulaire avec le cosinus inférieur à 1, démontre encore que la perpendiculaire est<br />

plus courte que l'oblique, dans un chapitre plus loin intitulé distance d'un point à une<br />

droite. Il le fait en utilisant le théorème <strong>de</strong> Pythagore, vu en début d'année,<br />

contrairement aux autres manuels et au programme qui le placent plus tard: Si AB2 =<br />

AH2 + HC2 alors AB2 > AH2 donc AB > AH. C'est, sous une autre forme, la même<br />

démonstration que celle utilisée en 1970 où le seul axiome <strong>de</strong> la symétrie du rapport k<br />

<strong>de</strong> projection orthogonale (ou cosinus) permettait <strong>de</strong> démontrer le théorème <strong>de</strong><br />

Pythagore (k2+ k' 2 =1) et donc que k::; 1 (voir annexe 2)<br />

Dans les programmes <strong>de</strong> 1964 et les programmes antérieurs, l'inégalité triangulaire<br />

dans le sens direct était démontrée en supposant que les angles égaux d'un triangle<br />

isocèle sont aigus (voir annexe 3). Puis la perpendiculaire plus courte que l'oblique<br />

était démontrée par le théorème <strong>de</strong> Pythagore. La réciproque <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire<br />

l'était en caractérisant les positions <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles par disjonction <strong>de</strong>s cas. C'est en<br />

1978, que l'inégalité triangulaire (2) et la distance d'un point à une droite (1),<br />

considérées comme évi<strong>de</strong>ntes, ont disparu <strong>de</strong>s programmes. Elles y sont revenues en<br />

1987, l'inégalité triangulaire en premiere position dans le texte. Les énoncés (1) et (2)<br />

ne sont ni plus ni moins "évi<strong>de</strong>nts" l'un que l'autre. Pourquoi les démontrer dans leur<br />

généralité plutôt que les admettre? C'est l'égalité seule qui pose problème aux élèves.<br />

II.2.3. Démonstrations pour le cas limite<br />

Une démonstration semblable à celle du cas limite <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire prouve<br />

que la perpendiculaire ne peut être égale à l'oblique:<br />

- soit si OH =OA, et par symétrie OH =OA'<br />

Par trois points alignés At, H, A, passerait un cercle<br />

<strong>de</strong> centre 0 Ne pas le savoir implicitement est-il en<br />

relation avec une faiblesse dans la conception du cercle ?<br />

Il faut "voir" que si une baguette pivote autour <strong>de</strong> 0, elle<br />

se soulève du sol.<br />

A H A'<br />

- soit si OH =OA, le triangle OHA est isocèle, donc OHA =90°.<br />

Donc (OH) et (OA) sont parallèles. Ne pas le savoir implicitement, est-il en relation<br />

avec une faiblesse sur le triangle isocèle? (égalité <strong>de</strong>s angles à la base)<br />

A propos <strong>de</strong> la distance d'un point à une droite, émerge ainsi tout un tissu <strong>de</strong><br />

relations à construire. On voit en particulier l'importance du cercle conçu comme ligne<br />

<strong>de</strong> niveau ou ensemble <strong>de</strong> points, du triangle isocèle et <strong>de</strong> ses angles à la base (déjà<br />

utilisé dans la démonstration <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire <strong>de</strong>s années 60) et <strong>de</strong> la<br />

médiatrice dont nous avons parlé à propos du cercle circonscrit. Un travail sur le<br />

triangle isocèle est primordial pour les conceptions : selon le problème, on doit<br />

considérer la médiatrice comme un axe <strong>de</strong> symétrie portant le sommet principal


58<br />

équidistant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres avec l'égalité <strong>de</strong>s angles à la base ou le cercle <strong>de</strong> centre le<br />

sommet, les <strong>de</strong>ux autres sommets étant <strong>de</strong>s points du cercle l8 .<br />

II.3. Positions relatives d'une droite et d'un cercle en classe <strong>de</strong><br />

Sième<br />

Après avoir travaillé le cercle comme ensemble <strong>de</strong> points, nous avons <strong>de</strong>mandé aux<br />

élèves (Berté, 1981)19 <strong>de</strong> placer sur une droite (0) un point H le plus près possible<br />

d'un point 0 extérieur à la droite.<br />

Soit les élèves ont placé le point H sans tracer<br />

effectivement la perpendiculaire, simplement dans un<br />

voisinage du pied <strong>de</strong> cette perpendiculaire mais un peu<br />

au hasard, soit ils ont pris leur compas et ont tracé <strong>de</strong>s<br />

cercles <strong>de</strong> rayon <strong>de</strong> plus en plus grand en nous disant :<br />

"à un certain moment, un <strong>de</strong>s cercles touche la droite et<br />

c'est là que se trouve le point H." Le cercle est conçu ici<br />

comme une ligne <strong>de</strong> niveau (OM =k). Il n'y a pas eu <strong>de</strong><br />

débat sur l'existence <strong>de</strong> plusieurs points H possibles. Il<br />

a paru évi<strong>de</strong>nt à tous ceux qui ont proposé cette solution<br />

qu'il y avait un seul point H.<br />

H<br />

Cette observation est à rapprocher <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> certains élèves <strong>de</strong> 6ième ou<br />

5ième pour tracer une droite parallèle à une droite donnée (0) et à une distance donnée<br />

a <strong>de</strong> cette droite.<br />

Ils tracent plusieurs cercles centrés sur la<br />

droite (D) et <strong>de</strong> rayon a. La droite cherchée est<br />

la tangente commune à ces cercles tracée par<br />

7'"'<br />

tâtonnement.<br />

Cette métho<strong>de</strong> fournit un <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> bonne<br />

précision<br />

TI est implicite chez les élèves qu'une droite peut toucher un cercle en un seul point.<br />

Quand on leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> tracer une droite tangente à un cercle donné et passant par<br />

un point donné extérieur au cercle, ils disent: "je trace une droite qui frôle le cercle" et<br />

le font par tâtonnement sans recourir à la propriété <strong>de</strong> la tangente d'être perpendiculaire<br />

au rayon. Si on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux élèves <strong>de</strong> donner tous les cas possibles pour<br />

l'intersection d'une droite et d'un cercle, on trouve sans problème les trois cas: pas <strong>de</strong><br />

points communs, un point commun et <strong>de</strong>ux points communs. La seule erreur constatée<br />

lors <strong>de</strong> plusieurs observations est l'apparition d'un quatrième cas: trois points<br />

communs. C'est le cas où la droite est un diamètre du cercle. Le centre du cercle est le<br />

troisième point. Cette conception du cercle comme une ligne et un point au centre est<br />

peut-être induite par l'usage du compas, non pas du fait <strong>de</strong> l'instrument lui-même mais<br />

du fait que les maîtres exigent <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> marquer le centre avant <strong>de</strong> poser la pointe<br />

du compas. Le <strong>de</strong>ssin obtenu ainsi est toujours un rond avec un point au centre. Nous<br />

18 Voir l'article: Triangles isocèles et cercles au collège, A.Berté et D. Woillez, «petit x» n038<br />

19 Cette observation a été faite dans un collège à Niamey, et répétée dans <strong>de</strong> nombreuses classes <strong>de</strong><br />

5ième en Giron<strong>de</strong> entre 1990 et 1992


59<br />

avons déjà signalé une erreur produite par cette conception lors <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong>s<br />

cercles passant par <strong>de</strong>ux points donnés.<br />

Ces observations nous conduisent à penser que, pour les élèves, le fait que la<br />

perpendiculaire est plus courte que l'oblique (1) pourrait être construit simultanément<br />

avec les positions relatives d'une droite et d'un cercle, <strong>de</strong> même que l'inégalité<br />

triangulaire (2) pourrait être construite simultanément avec les positions relatives <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux cercles. Un lien académique <strong>de</strong> cause à conséquence entre (1) et (2) peut être fait,<br />

dans un sens ou dans l'autre selon les axiomes choisis. Mais une telle démonstration<br />

magistrale est insuffisante pour certains élèves pour créer le tissu <strong>de</strong> relations<br />

nécessaire à la construction du sens. Comprendre que la perpendiculaire est plus courte<br />

que l'oblique semble plus "facile" parce que les positions relatives d'une droite et d'un<br />

cercle sont plus simples que celles <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles, ne serait-ce que par le nombre plus<br />

limité <strong>de</strong> cas possibles. Savoir que la perpendiculaire est plus courte que l'oblique<br />

donne aux élèves la possibilité d'une quatrième voie pour se convaincre que les points<br />

sont alignés dans le cas limite <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire. Donc les <strong>de</strong>ux résultats sur la<br />

distance d'un point à une droite et l'inégalité triangulaire pourraient arriver l'un à la<br />

suite <strong>de</strong> l'autre dans cet ordre et prendre du sens par l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relations entre eux.<br />

Ceci suppose une progression différente <strong>de</strong> celle suivie par la majorité <strong>de</strong>s manuels <strong>de</strong><br />

la classe <strong>de</strong> 4ième conformes à l'ordre d'écriture du programme.<br />

III. Quelques hypothèses pour conclure<br />

111.1. Le problème <strong>de</strong> la modélisation géométrique<br />

R. Berthelot et M-H. Salin (1992) se réfèrent à notre travail à propos <strong>de</strong> l'inégalité<br />

triangulaire dans leur thèse. La reprise qu'ils ont faites <strong>de</strong> nos publications lREM <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux (1987 et 1992) nous permet aujourd'hui <strong>de</strong> préciser nos hypothèses. Nous<br />

voulons montrer entre autres la nécessité d'un enchaînement <strong>de</strong> situations et examiner<br />

les problèmes <strong>de</strong> gestion que cela pose pour enseigner quelques notions <strong>de</strong> géométrie<br />

métrique plane. R. Berthelot et M-H. Salin (1992) ont bien i<strong>de</strong>ntifié le problème<br />

central <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la géométrie, ou comment enseigner la modélisation <strong>de</strong><br />

l'espace. Cette modélisation implique la compréhension par les élèves <strong>de</strong> la différence<br />

entre les figures <strong>de</strong>ssinées ou les objets fabriqués dans l'espace sensible et les concepts<br />

abstraits <strong>de</strong> la géométrie avec lesquels on construit la théorie.<br />

Ce problème est connu <strong>de</strong>puis longtemps. Ils font référence à Poincaré et à Fréchet.<br />

On l'observe effectivement <strong>de</strong> façon typique au moment <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire,<br />

mais pas seulement. Tous les problèmes <strong>de</strong> construction géométrique abordés dès le<br />

collège, portent en eux la confusion <strong>de</strong> contrat possible: faut-il produire un <strong>de</strong>ssin<br />

dans l'espace sensible (ce que l'élève peut comprendre a priori) ou bien faire une<br />

construction géométrique justifiée par les propriétés <strong>de</strong>s objets abstraits? (Chevallard<br />

et lullien, 1991 ; Reynès, 1991). Le langage usuel ne fait pas la distinction. On dit aux<br />

élèves <strong>de</strong> tracer un cercle, un triangle et non leurs représentations (Artigue, 1984).<br />

C'est pour cela qu'un problème <strong>de</strong> construction avec discussion <strong>de</strong> cas, quel qu'il soit,<br />

ne peut pas être posé sans préparation à une classe dans laquelle trop peu d'élèves ont<br />

commencé à comprendre qu'on se trouve dans un autre contrat. Ceci ne veut pas dire<br />

qu'il ne doit pas être posé du tout pour travailler le cas limite <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire.


60<br />

En effet, un débat a toujours lieu à ce propos, quelles que soit les observations, dans<br />

les nôtres comme dans celles citées plus haut. Donc nous ne nous intéressons pas aux<br />

conditions <strong>de</strong> naissance du débat, qui a toujours lieu, mais nous nous intéressons aux<br />

conditions qui permettent son aboutissement amenant ainsi les élèves à entrer dans la<br />

géométrie. Certains élèves modélisent avant d'autres. Ce décalage entre les élèves<br />

permet l'enseignement.<br />

Notre première hypothèse est la suivante : Le passage <strong>de</strong> l'espace sensible à<br />

l'espace modélisé peut se produire ou se renforcer selon les élèves à l'occasion du<br />

débat scientifique entre eux au moment <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire, car certains<br />

modélisent spontanément et tous sont prêts à le faire quand <strong>de</strong>s conditions précises<br />

sont remplies. Ces conditions sont l'objet <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux hypothèses suivantes.<br />

111.2. Le choix <strong>de</strong> l'ordre d'enseignement<br />

La disparition <strong>de</strong> certains objets d'enseignement <strong>de</strong>s programmes actuels (isométrie<br />

<strong>de</strong>s triangles, positions <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles), la disparition momentanée <strong>de</strong> certains autres<br />

(inégalité triangulaire, distance d'un point à une droite), leur réapparition récente et la<br />

façon dont ils vivent, sont <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> transposition didactique. (Chevallard,<br />

1991) Cela va poser <strong>de</strong>s problèmes aux maîtres plus ou moins explicitement. Notre<br />

<strong>de</strong>uxième hypothèse est que les conceptions sur les isométries <strong>de</strong>s triangles, le nombre<br />

<strong>de</strong> points communs à <strong>de</strong>ux cercles, les différentes conceptions du cercle, doivent être<br />

travaillées et les résultats institutionnalisés avant l'ouverture du débat sur le triangle<br />

plat pour que celui-ci aboutisse.<br />

Notre troisième hypothèse est qu'une <strong>de</strong>s conditions à la construction du sens,<br />

rési<strong>de</strong> dans la réalisation par le maître d'un enchaînement <strong>de</strong> situations, donc dans le<br />

choix d'un ordre pour abor<strong>de</strong>r les concepts géométriques, <strong>de</strong> manière que tel obstacle<br />

soit franchi avant tel autre, que tel débat puisse être engagé avant tel autre. Plusieurs<br />

ordres sont mathématiquement possibles, et ils sont d'autant plus nombreux qu'on<br />

déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> choisir une axiomatique surabondante. Avec une très forte axiomatique,<br />

l'ordre peut même être quelconque pour les concepts <strong>de</strong> base. Or <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong><br />

classe, et une théorie didactique, les <strong>de</strong>ux fonctionnant <strong>de</strong> façon dialectique - une<br />

observation, l'interprétation <strong>de</strong>s faits, une <strong>de</strong>uxième observation en changeant les<br />

conditions - nous ont conduits à <strong>de</strong>s nécessités d'enchaînement qui semblent exclure<br />

une juxtaposition dans un ordre quelconque et nous ont permis, au cours <strong>de</strong>s années,<br />

<strong>de</strong> poser quelques jalons. Dans notre observation en secon<strong>de</strong>, le débat sur le triangle<br />

plat est conclu par le maître qui apporte la démonstration. La nécessité <strong>de</strong> cette<br />

intervention du maître est venue entre autres du fait que la condition sur l'enchaînement<br />

<strong>de</strong>s situations n'était pas remplie. Le débat peut aboutir sans que le maître didactifie si<br />

lour<strong>de</strong>ment la situation. Les élèves ont plusieurs possibilités <strong>de</strong> preuve, ce qui<br />

augmente leurs chances <strong>de</strong> réussite s'ils peuvent s'en saisir. Il suffira au maître <strong>de</strong><br />

recadrer les arguments ou d'en provoquer la reformulation dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> bilan<br />

partiel. Pour cela, il faut que certains résultats aient été institutionnalisés avant, sinon il<br />

y aura trop d'implicite, autant pour ceux qui ont <strong>de</strong>s conceptions justes et qui doivent<br />

mettre en place une argumentation convaincante, que pour ceux qui ont <strong>de</strong>s<br />

conceptions erronées et qui doivent comprendre leurs camara<strong>de</strong>s. Cette condition sur<br />

l'ordre est une condition nécessaire.


61<br />

Un <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> la didactique est d'étudier les possibilités <strong>de</strong>s enseignants pour<br />

construire et gérer en classe les enchaînements <strong>de</strong> situations, compte-tenu <strong>de</strong>s<br />

contraintes du système : programmes, manuels, habitu<strong>de</strong>s, influences et pressions<br />

diverses.<br />

Bibliographie<br />

ARTIGUE M. et ROBINET J. (1982). Conceptions du cercle chez les enfants <strong>de</strong><br />

l'école élémentaire, RDM, vol. 3/1, <strong>Grenoble</strong>: La Pensée Sauvage<br />

ARTIGUE M. (1984). Contribution à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la reproductibilité <strong>de</strong>s situations<br />

didactiques, Thèse <strong>de</strong> Doctorat d'État, Université Paris 7<br />

ARSAC G. CHAPIRON G. COLONNA A. GERMAIN G. GUICHARD Y.<br />

MANTE M. (1992). Initiation au raisonnement déductif au collège, Presses<br />

Universitaires <strong>de</strong> Lyon<br />

BERTÉ A.(1981). Observations dans les classes du développement <strong>de</strong> l'activité<br />

mathématiques <strong>de</strong>s élèves du premier cycle <strong>de</strong> l'enseignement secondaire. Thèse <strong>de</strong><br />

troisième cycle, Université <strong>de</strong> Paris 7<br />

BERTÉ A.(1989). Rôle et conception <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> mathématiques ­<br />

Enchaînement dynamique <strong>de</strong> quelques situations didactiques, Actes <strong>de</strong> la<br />

C./.E.A.E.M., 41 ième Rencontre, Bruxelles<br />

BERTÉ A. (1993). Mathématiques dynamiques, Collection Perspectives didactiques,<br />

Nathan Pédagogie<br />

BERTHELOT R. et SALIN M.H. (1992).L'enseignement <strong>de</strong> l'espace et <strong>de</strong> la<br />

géométrie dans la scolarité obligatoire, Thèse, Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 1<br />

BROUSSEAU G.(1983). Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> questions d'enseignement. Un exemple: la<br />

géométrie, Séminaire <strong>de</strong> didactique <strong>de</strong>s mathématiques et <strong>de</strong> l'informatique, LSD2­<br />

IMAG, <strong>Grenoble</strong><br />

BROUSSEAU G. (1986). Théorisation <strong>de</strong>s phénomènes d'enseignement <strong>de</strong>s<br />

mathématiques, Thèse <strong>de</strong> Doctorat d'État, Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 1<br />

BROUSSEAU G. (1988). Le contrat didactique, le milieu. R.D.M., vol 9/3,<br />

<strong>Grenoble</strong>: La Pensée Sauvage<br />

CHEVALLARD Y.(1991). La transposition didactique du savoir savant au savoir<br />

enseigné, <strong>Grenoble</strong>: La Pensée Sauvage<br />

CHEVALLARD Y. et JULLIEN M.(l991). Autour <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la géométrie<br />

au collège, Petit x, nO 27, <strong>IREM</strong> <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

FELIX L.(1964). Initiation à la géométrie en classe <strong>de</strong> cinquième, Dunod


62<br />

<strong>IREM</strong> DE BORDEAUX (1987). réédition revue et augmentée en 1992- Berté et coll.:<br />

Enseignement <strong>de</strong>s mathématiques utilisant la "réalité", Bor<strong>de</strong>aux 1<br />

<strong>IREM</strong> DES PAYS DE LOIRE (1986). L'enseignement <strong>de</strong>s mathématiques par les<br />

situations problèmes au collège, Le Mans<br />

REYNES F. (1991). Géométrie ou trahison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, Petit x, n026, <strong>IREM</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Grenoble</strong><br />

ANNEXE 1<br />

Médiatrice et inégalité triangulaire<br />

Propriété caractéristique <strong>de</strong> la médiatrice d'un segment [AB}. Le maître peutfaire<br />

ainsi:<br />

1 - Les élèves <strong>de</strong>ssinent [AB], et plient <strong>de</strong> sorte que A vienne sur B Pour tout<br />

point M du pli, la trace du segment [MA] se superpose à celle du segment [MB]. On<br />

admet que tout point <strong>de</strong> la médiatrice est équidistant <strong>de</strong> A et B<br />

2 - Réciproquement, tracer [AB] et construire au compas dix points équidistants<br />

<strong>de</strong> A et B. Ils semblent alignés. On admet que tout point équidistant <strong>de</strong> A et B étant à<br />

l'intersection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> même rayon <strong>de</strong> centre A et B est sur l'axe <strong>de</strong> symétrie<br />

<strong>de</strong> [AB]<br />

Dans les manuels avant 1970,. on démontrait le point 2 en démontrant sa<br />

contraposée avec l'inégalité triangulaire. Soit M n'appartenant pas à la médiatrice <strong>de</strong><br />

[AB] notée (D) :<br />

MA = MI + lA = MI + lB > MB donc MA > MB<br />

En conséquence: M é (D) =} MA "# MB<br />

donc MA =MB =} M E (D)<br />

Aujourd'hui ceci ne sert plus à démontrer 2 qui est<br />

admis antérieurement. C'est <strong>de</strong>venu un exercice pour faire<br />

vivre l'inégalité triangulaire puisqu'on on la voit après. A B<br />

(D)<br />

M


63<br />

ANNEXE 2<br />

Démonstration du théorème <strong>de</strong> Pythagore au collège<br />

(programmes <strong>de</strong> 1970)<br />

La démonstration se présente ainsi:<br />

On projette A en H et B en A<br />

Œ=CA=k<br />

CA CB Ceci est un axiome<br />

- -<br />

donc CH = k CA = k 2 CB<br />

De même: HB = k' 2 CB don CH + HB = CB = (k2+ k' 2) CB donc k 2 + k'2 = 1<br />

C'est du théorème <strong>de</strong> Pythagore sous cette forme k 2 + k' 2 =1 dont on déduit:<br />

1 k 1 :::; 1.<br />

ANNEXE 3<br />

Démonstration <strong>de</strong> l'inégalité triangulaire sens direct<br />

(manuels avant 1970 )<br />

1 - On admet qu'un triangle isocèle a ses angles à la base aigus.<br />

2 - On démontre que dans un triangle ayant un angle droit ou obtus, le côté<br />

opposé à cet angle est plus grand que les <strong>de</strong>ux autres.<br />

BAC obtus ou droit et BC = a<br />

A<br />

On porte la longueur BD = BA = c<br />

~<br />

Le triangle BAD étant isocèle, BAD est aigu,<br />

donc il se trouve à l'intérieur <strong>de</strong> BAC. Donc D se B<br />

trouve entre B et C donc c < a. I<strong>de</strong>m pour b < a<br />

c D C<br />

3 - Soit un triangle quelconque tel que a > b et a > c<br />

On porte la longueur BD = c donc DC = a - c<br />

~<br />

Le triangle ABD est isocèle donc ADB aigu,<br />

donc ADC est obtus<br />

Dans le triangle ADC, b> a - c donc a < b + C<br />

B C D 8-C C


64<br />

COURRIER AUX LECTEURS<br />

ERRATUM<br />

Nous avons reçu une lettre <strong>de</strong> François CONNE à propos <strong>de</strong> son article intitulé<br />

«Ricochets» paru dans «petit x» nO 39. Nous en publions ci-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s extraits. (Le<br />

<strong>de</strong>ssin est <strong>de</strong> Serge Cecconi)<br />

Je viens <strong>de</strong> recevoir avec grand plaisir le <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> «petit x». Merci à la<br />

rédaction pour la nette amélioration typographique qu'elle y a apporté.<br />

Hélas, rien n'est parfait. J'ai ressenti un petit pincement <strong>de</strong> cœur à voir le titre<br />

amputé.<br />

Je crains maintenant que les lecteurs ne sachent plus pourquoi cet article<br />

s'intitule «Ricochets». Ricochets ... et alors?<br />

,.- . ,.-.<br />

..'--=-=- -. "'" ..':.-=-::- -."",<br />

Dommage. Outre que j'avais trouvé un moyen élégant d'indiquer les mots clés, il<br />

y a ricochets, comme au bord <strong>de</strong> l'eau, mais ici <strong>de</strong> manière transpositive entre:<br />

concept ~ théorie ~ modèle ~ situation ~ question ~ problème ~ représentation<br />

concept :<br />

théorie<br />

modèle :<br />

mesure <strong>de</strong>s longueurs et <strong>de</strong> distances, rapports <strong>de</strong> mesures, unités <strong>de</strong> mesure<br />

le traitement mathématique <strong>de</strong> ce concept<br />

celui qu'on tire <strong>de</strong> la théorie et qui prési<strong>de</strong> à la construction <strong>de</strong> la situation<br />

et <strong>de</strong> ses variables<br />

situation<br />

«la situation <strong>de</strong>s distances»<br />

question : posée aux groupes d'élèves: «qui a la plus gran<strong>de</strong> distance ?»<br />

problème:<br />

celui qui suscite la comparaison <strong>de</strong> distances mesurées avec <strong>de</strong>s unités<br />

distinctes<br />

représentation qui lie distances, unités <strong>de</strong> longueurs, reports, nombre <strong>de</strong> reports; et au<br />

travers <strong>de</strong> laquelle se manifeste le conOit qui crée le problème suscité par la<br />

question<br />

Bon, ceci dit, n'en parlons plus, passons. Merci d'avoir publié ce texte, d'en<br />

avoir amélioré la présentation et laissons donc à l'astuce <strong>de</strong>s lecteurs le soin <strong>de</strong><br />

découvrir pourquoi je l'ai intitulé: Ricochets.<br />

François Conne<br />

"petit x» N° 40, P. 64, 1995-1996


POUR DÉMARRER EN GÉOMÉTRIE<br />

ET EN CLASSE DE 3ème : Une situation problématique<br />

Sylvie PELLEQUER et Alain BRüNNER<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Montpellier<br />

Groupe Didactique<br />

Introduction<br />

Le démarrage <strong>de</strong> l'année est toujours une aventure et les premiers contacts sont<br />

souvent décisifs autant au niveau relationnel qu'au niveau du type <strong>de</strong> fonctionnement<br />

en classe.<br />

Quel enseignant ne s'est-il jamais <strong>de</strong>mandé comment il allait commencer l'année?<br />

Quels contenus et quels objectifs?<br />

Par <strong>de</strong>s révisions systématiques pour pallier à l'érosion <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s vacances?<br />

Par <strong>de</strong>s exercices ? Par quelles démarches ?<br />

Nous proposons un démarrage possible expérimenté dans une classe <strong>de</strong> troisième<br />

dont les objectifs principaux visent le repérage <strong>de</strong>s acquis et l'apprentissage du<br />

raisonnement en géométrie. Ce type <strong>de</strong> situation peut cependant être repris dans<br />

l'année.<br />

I. Problématique<br />

Notre intention est <strong>de</strong> démarrer l'année en prenant en compte dès le début les<br />

objectifs suivants:<br />

- connaître les acquis et les difficultés <strong>de</strong>s élèves sur certains domaines <strong>de</strong><br />

connaissances et commencer <strong>de</strong>s remédiations ;<br />

- repérer leur rapport à la démonstration et engager un apprentissage en troisième;<br />

- mettre en place un certain contrat pédagogique et didactique dans la classe<br />

(Brousseau, 1986).<br />

«petit x» nO 40, pp. 65 à 85, 1995 - 1996 5


66<br />

Commencer l'année sur <strong>de</strong>s révisions systématiques, plus ou moins exhaustives,<br />

ne nous paraît pas un moyen efficace pour remédier à d'éventuelles difficultés, ne<br />

donne pas l'impression aux élèves qu'ils ont changé <strong>de</strong> classe et risque <strong>de</strong> laisser <strong>de</strong>s<br />

mathématiques une image <strong>de</strong> "déjà vu". Au contraire, il nous a semblé important<br />

d'essayer <strong>de</strong> motiver les élèves autour d'une situation dans laquelle, ils sont moteurs<br />

vis à vis <strong>de</strong> leurs réflexions et <strong>de</strong> leurs décisions. La nouveauté n'est pas dans le<br />

contenu mathématique abordé (ici les définitions et théorèmes <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong><br />

quatrième), mais dans la façon <strong>de</strong> les abor<strong>de</strong>r.<br />

Nous avons cherché à proposer aux élèves une situation assez riche favorisant:<br />

- une recherche <strong>de</strong> problème où les élèves sont les acteurs;<br />

- la mise en jeu <strong>de</strong> nombreux concepts mathématiques issus <strong>de</strong>s enseignements<br />

précé<strong>de</strong>nts;<br />

- une prise en compte <strong>de</strong> l'hétérogénéité <strong>de</strong>s élèves par une différenciation <strong>de</strong>s<br />

tâches proposées ;<br />

- <strong>de</strong>s types d'activités <strong>de</strong> nature différente (raisonnement, calcul, rédaction, ...).<br />

Les problèmes scolaires d'application du "cours", où figurent directement, après les<br />

donnés, <strong>de</strong>s questions du type "calculer telle distance ou tel angle" ou "démontrer que<br />

..." ne nous convenaient pas. De plus la gestion <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> travaux dirigés où on<br />

propose <strong>de</strong> résoudre une liste <strong>de</strong> petits exercices suivis <strong>de</strong> correction par un élève ou le<br />

professeur, ne satisfaisait pas à nos intentions.<br />

On ne pouvait utiliser <strong>de</strong>s situations-problèmes au sens <strong>de</strong> Douady (1986) puisque<br />

notre but n'est pas <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong> nouvelles connaissances au moyen <strong>de</strong><br />

certaines conditions sur les problèmes.<br />

Des problèmes ouverts (Arsac et al, 1988) ne correspon<strong>de</strong>nt pas à nos objectifs,<br />

même si nous si nous ne rejetons pas le développement d'une démarche scientifique<br />

telle que "faire <strong>de</strong>s essais, conjecturer, tester, prouver". D'autre part il ne s'agit pas<br />

d'attendre <strong>de</strong>s démarches originales dans <strong>de</strong>s problèmes possédant les caractéristiques<br />

d'un problème ouvert, mais bien <strong>de</strong> repérer si certaines connaissances et métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

la classe <strong>de</strong> quatrième sont disponibles.<br />

Nous avons donc été amenés à proposer une situation satisfaisant aux conditions<br />

suivantes:<br />

- La situation s'appuie sur un énoncé-problématique: nous entendons ainsi un<br />

énoncé où figurent <strong>de</strong>s données géométriques et/ou numériques sans question<br />

précisée. Cet énoncé doit permettre <strong>de</strong> faire émerger <strong>de</strong> nombreuses questions<br />

produites par les élèves eux-mêmes. Les questions doivent mettre en jeu <strong>de</strong> nombreux<br />

. concepts mathématiques et pouvoir être traitées avec les connaissances visées dans les<br />

apprentissages précé<strong>de</strong>nts.<br />

- L'opérationnalisation d'un tel énoncé en classe doit conduire à la mise en place<br />

d'un milieu (Brousseau, 1986) avec lequel l'élève va interagir. Nous essayons <strong>de</strong><br />

favoriser un fonctionnement a-didactique (Brousseau, 1986) à travers <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />

communication et <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> validation. Plus précisément les élèves seront<br />

amenés successivement:<br />

• à émettre <strong>de</strong>s questions à partir <strong>de</strong> l'énoncé;


67<br />

• à proposer à d'autres élèves une question, à préciser les théorèmes, qui<br />

permettent son traitement, et les informations utiles <strong>de</strong> l'énoncé;<br />

• à analyser et critiquer la résolution du groupe récepteur, à comparer avec leur<br />

propre démarche <strong>de</strong> résolution.<br />

Nous faisons l'hypothèse que dans une telle situation:<br />

- on favorise un riche questionnement et <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> problèmes,<br />

sans nécessairement prendre <strong>de</strong>s problèmes complexes et mettre en jeu <strong>de</strong> nouvelles<br />

connaissances;<br />

- on peut apprécier le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> capitalisation <strong>de</strong> connaissances, métho<strong>de</strong>s et<br />

situations sur un domaine déjà étudié par les élèves;<br />

- on permet aux élèves une meilleure prise en compte <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong> l'enseignant<br />

sur l'activité mathématique et le fonctionnement <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> mathématique;<br />

- on permet à l'enseignant une meilleur connaissance <strong>de</strong> ses élèves et on favorise<br />

un début <strong>de</strong> mise en place d'un contrat didactique en classe.<br />

II. Nos positions sur l'apprentissage <strong>de</strong> la démonstration<br />

Elles s'appuient sur les analyses <strong>de</strong> R. Duval et M.A. Egret (1991) qui montre<br />

qu'un pas déductif met en œuvre trois propositions.<br />

La structure ternaire d'un pas déductif est illustrée par le scéma ci-<strong>de</strong>ssous:<br />

Théorème<br />

~mrnl<br />

Conditions<br />

d'accès<br />

Conclusion<br />

Les trois flèches qui relient les conditions d'accès au théorème montrent qu'il en<br />

faut autant que <strong>de</strong> conditions requises par le théorème. Le nombre <strong>de</strong> conditions pour<br />

appliquer un théorème varie donc en fonction du théorème et il faut s'assurer que l'on<br />

retrouve bien, dans l'exercice, toutes les conditions nécessaires à l'application du<br />

théorème, c'est à dire la partie "Si ..." du théorème.<br />

De plus le théorème utilisé ne peut être pris que dans un ensemble <strong>de</strong> théorèmes<br />

déjà construits théoriquement et connus (le cours <strong>de</strong>s enseignements précé<strong>de</strong>nts et <strong>de</strong>s<br />

classes précé<strong>de</strong>ntes). Il faut amener les élèves à bien concevoir ces énoncés comme<br />

toujours vrais.<br />

Enfin il n'y a qu'une seule conclusion possible, celle qu'on détache du théorème (la<br />

partie "alors..." du théorème) et qu'on applique à l'exercice. Ces trois éléments n'ont<br />

<strong>de</strong> sens dans le raisonnement que globalement et en interaction, mais pour mieux faire<br />

sentir ces trois étapes aux élèves, <strong>de</strong>s situations peuvent être conçues pour bien mettre<br />

en évi<strong>de</strong>nce chacune d'elles.


68<br />

Concernant la rédaction <strong>de</strong> la démonstration, nos choix sont <strong>de</strong> laisser les élèves<br />

organiser ces étapes sans pour autant imposer d'ordre dans les divers éléments <strong>de</strong><br />

chaque pas déductif. Cependant nous sommes exigeants sur la structure ternaire d'un<br />

pas déductif.<br />

Dans une rédaction <strong>de</strong> démonstration, il nous semble important <strong>de</strong> retrouver:<br />

- toutes les conditions d'accès au théorème, liées à la question, bien marquées;<br />

- le théorème utilisé, cité hors contexte, représentant le savoir mathématique;<br />

- la conclusion, liée à l'exercice, bien citée.<br />

L'essentiel est que la logique interne du pas ternaire soit respectée: un élève peut<br />

rédiger en commençant par la conclusion et raisonner juste. Par contre, il faut essayer<br />

<strong>de</strong> faire comprendre à l'élève qu'une affirmation, qui ne s'appuie pas sur un théorème<br />

ou sur une reconnaissance <strong>de</strong>s données, reste du domaine <strong>de</strong> l'opinion et pas <strong>de</strong> celui<br />

<strong>de</strong>s mathématiques.<br />

III. Objectifs <strong>de</strong> la situation expérimentée<br />

La situation choisie est une activité géométrique centrée sur le raisonnement<br />

déductif, mais on peut différencier plusieurs types d'objectifs.<br />

111.1. Au niveau du raisonnement<br />

- Connaître la position <strong>de</strong>s élèves sur le raisonnement déductif: le sens <strong>de</strong>s<br />

théorèmes (du type "si ... alors ...") et leurs utilisations, le statut <strong>de</strong> la figure, et la<br />

rédaction <strong>de</strong> démonstrations;<br />

- Donner <strong>de</strong>s références communes aux élèves sur le raisonnement déductif et<br />

continuer l'apprentissage <strong>de</strong> la démonstration.<br />

111.2. Au niveau <strong>de</strong>s contenus<br />

- Repérer les connaissances <strong>de</strong>s élèves sur les théorèmes <strong>de</strong> géométrie;<br />

- Réactiver lesthéorèmes <strong>de</strong> quatrième les plus utiles pour la troisième;<br />

- Connaître les rapports <strong>de</strong>s élèves avec le théorème <strong>de</strong> Pythagore et la notion <strong>de</strong><br />

racine carrée (par exemple l'utilisation du radical) ;<br />

- Avoir <strong>de</strong>s informations sur la disponibilité <strong>de</strong> l'outil "cosinus" et sur la conclusion<br />

qu'ils donnent pour lecalcul d'un angle; en particulier voir leur niveau <strong>de</strong> réflexion<br />

sur les notions <strong>de</strong> "valeur exacte" et "valeur approchée" ;<br />

- Donner <strong>de</strong>s pistes pour les remédiations, prolongements, et approfondissements<br />

dans les domaines du programme <strong>de</strong>s classes antérieures et celui <strong>de</strong> troisième.<br />

111.3. Au niveau du contrat <strong>de</strong> travail<br />

- Habituer les élèves à une certaine rigueur dans les raisonnements, le vocabulaire<br />

et les rédactions ;<br />

- Faire repérer les attentes <strong>de</strong> l'enseignant dans les rédactions <strong>de</strong> démonstrations;<br />

- Habituer les élèves au travail en groupe, aux échanges entre pairs sur les<br />

mathématiques, et favoriser l'écoute <strong>de</strong>s autres;


69<br />

- Inverser le contrat traditionnel pour : "le savoir n'est pas du seul ressort <strong>de</strong><br />

l'enseignant". A certains moments ce n'est plus le professeur qui vali<strong>de</strong>, mais les<br />

connaissances mathématiques <strong>de</strong>s élèves. Ils doivent interroger le savoir, l'utiliser et<br />

avancer dans la résolution <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> manière autonome.<br />

IV. Description <strong>de</strong> la situation<br />

IV.1. L'énoncé-problématique<br />

Il s'agit <strong>de</strong> la figure ci-<strong>de</strong>ssous<br />

.<br />

Le choix <strong>de</strong> cette figure est d'abord justifié par le fait que nous voulions une<br />

situation qui permette <strong>de</strong> mobiliser les connaissances <strong>de</strong>s classes antérieures sur les<br />

triangles (et les triangles rectangles en particulier), le théorème <strong>de</strong> Pythagore et sa<br />

réciproque, les divers théorèmes <strong>de</strong>s milieux dans un triangle, le théorème du cercle<br />

circonscrit à un triangle rectangle, le cosinus d'un angle, la notion <strong>de</strong> racine carrée.<br />

Ensuite elle favorise un questionnement sur les "inconnues" <strong>de</strong> la figure, puis le<br />

traitement <strong>de</strong> nombreuses questions et par là <strong>de</strong>s raisonnements.<br />

Elle est très riche quant au nombre <strong>de</strong> questions possibles et <strong>de</strong> théorèmes à utiliser.<br />

De plus il peut y avoir <strong>de</strong>s questions "très simples", même pour <strong>de</strong>s élèves en<br />

difficulté. Elle peut aussi permettre un questionnement sur les notions <strong>de</strong> "valeur<br />

exacte" et "valeur approchée" d'un nombre.<br />

L'activité est basée sur un questionnement à partir <strong>de</strong> la figure codée; sans question<br />

posée par le professeur. Ce choix est motivé par le fait qu'elle favorise un travail <strong>de</strong><br />

réflexion sur la figure et son statut:<br />

- la figure est un moyen pour "chercher" <strong>de</strong>s solutions;<br />

- mais elle n'est pas un moyen pour démontrer;<br />

- une figure codée montre la "force" <strong>de</strong>s codages et <strong>de</strong>s "non" codages;<br />

- et ainsi ai<strong>de</strong> à différencier ce qu'on voit <strong>de</strong> ce que l'on sait <strong>de</strong> façon sûre;


70<br />

- cela permet aussi <strong>de</strong> passer en revue <strong>de</strong> futures conditions d'accès.<br />

IV.2. Le dispositif et le déroulement <strong>de</strong> la situation<br />

L'expérimentation a eu lieu en tout début d'année dans une classe <strong>de</strong> troisième <strong>de</strong><br />

l'un <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> l'article. La classe est constituée <strong>de</strong> 26 élèves qui seront partagés<br />

en 4 groupes <strong>de</strong> 4 élèves et 2 groupes <strong>de</strong> 5 élèves. Lors <strong>de</strong> cette première situation les<br />

groupes se font par regroupement géographique puisque le professeur ne connaît pas<br />

encore ses élèves.<br />

La situation s'est déroulée sur trois séances d'une heure. La première a permis<br />

l'émergence <strong>de</strong> questions et le repérage <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> la structure ternaire <strong>de</strong>s pas<br />

déductifs. L'objectif <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième séance est le traitement <strong>de</strong>s questions issues <strong>de</strong><br />

l'énoncé, par l'intermédiaire <strong>de</strong> phases <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> validation entre les<br />

groupes d'élèves. La troisième séance vise un travail sur la rédaction en géométrie.<br />

IV.2.1. Première séance<br />

• Phase 1 (20 minutes environ)<br />

objectifs<br />

Mener une réflexion sur le statut <strong>de</strong> la figure et sur les données, et éventuellement<br />

modifier ce statut. Apprendre à lire les informations codées sur une figure et prendre<br />

conscience <strong>de</strong> l'intérêt du codage d'une figure.<br />

Dégager les futures conditions d'accès (pour les phases 2 et 3) <strong>de</strong>s conséquences<br />

probables, faire la différence entre données (sûres) et informations visibles ou<br />

probables, conjectures.<br />

consignes<br />

"Ecris toutes les informations que la figure te donne et dont tu es sûr".<br />

déroulement<br />

La figure est distribuée à chaque élève <strong>de</strong> la classe.<br />

Dans un premier temps le travail est individuel et dure environ 10 minutes.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps le professeur organise un bilan.<br />

Au tableau le professeur écrit la liste <strong>de</strong> toutes les informations prises sur la figure<br />

par la classe. Chaque proposition va être discutée. Le professeur anime un débat avec<br />

la classe entière sur l'acceptation ou le rejet <strong>de</strong> certaines informations. Il ne tranche<br />

qu'en <strong>de</strong>rnier recours.<br />

La discussion a porté sur les questions:<br />

- Peut-on considérer BDC comme un triangle rectangle ou bien F est-il milieu <strong>de</strong><br />

[DB] ?<br />

- Peut-on écrire directement que E milieu <strong>de</strong> [AD] ou que les droites (AB) et (EF)<br />

sont parallèles ?<br />

(Voir en annexe 7 les informations <strong>de</strong> l'élève Bes).<br />

Le fait <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> questions dès le début <strong>de</strong> l'année permet <strong>de</strong> clarifier<br />

les exigences et attentes du professeur, et <strong>de</strong> préciser le contrat dans la classe <strong>de</strong><br />

mathématique.


71<br />

Le professeur doit clairement laisser entendre que les propositions doivent être<br />

rejetées ou acceptées par la classe et qu'il gère le débat entre les élèves.<br />

A la fin du bilan, chaque élève <strong>de</strong> la classe peut abor<strong>de</strong>r la phase suivante en<br />

disposant <strong>de</strong>s mêmes informations que tous ses camara<strong>de</strong>s, ce qui permet une certaine<br />

régulation au niveau <strong>de</strong>s élèves.<br />

Cette phase permet <strong>de</strong> mettre en place le milieu <strong>de</strong> la situation avec lequel l'élève va<br />

être confronté.<br />

• Phase 2 (40 minutes)<br />

objectifs<br />

Mener une réflexion sur le raisonnement déductif et faire prendre conscience <strong>de</strong> la<br />

structure ternaire d'un pas déductif. Continuer le travail sur le statut <strong>de</strong> la figure.<br />

Repérer la disponibilité <strong>de</strong> certaines connaissances géométriques et numériques.<br />

consignes<br />

a - Imagine une question que tu pourrais poser à un autre groupe.<br />

b - Ecris à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quel(s) théorème(s) on peut y répondre.<br />

c- Ecris les informations utiles <strong>de</strong> la figure pour cette question.<br />

d- Cherche le plus <strong>de</strong> questions possibles.<br />

déroulement<br />

La recherche se fait maintenant par groupe. Le rôle du professeur dans cette phase<br />

est <strong>de</strong> faire respecter les consignes et le contrat du travail en groupe qui doit se mettre<br />

en place dans la classe.<br />

La tâche du groupe est <strong>de</strong> trouver et traiter le plus <strong>de</strong> questions possibles liées à<br />

cette figure. Pour préparer la phase suivante le professeur va donner son accord sur<br />

une question à poser à un autre groupe.<br />

Dans cette phase, le rôle du professeur est crucial. Il passe <strong>de</strong> groupe en groupe,<br />

pour s'assurer du bon fonctionnement <strong>de</strong> travail du groupe, et pour s'informer sur la<br />

façon <strong>de</strong> chercher, <strong>de</strong> débattre dans le groupe, mais aussi pour mesurer l'avancée du<br />

travail et le type <strong>de</strong> questions proposées et traitées. Mais il ne répond jamais à une<br />

question concernant le savoir mathématique. A chaque fois qu'il est interpelé dans ce<br />

sens, il renvoit la question au groupe. Le professeur n'est plus à ce moment le<br />

responsable du savoir en jeu, il ne vali<strong>de</strong> pas les solutions <strong>de</strong>s élèves, mais ce sont les<br />

élèves ici qui doivent prendre cette responsabilité. La règle du jeu doit être annoncée<br />

aux élèves, mais le professeur doit exercer sa vigilance pendant toute la séance.<br />

Il est souvent difficile <strong>de</strong> gérer les différences <strong>de</strong> rythme <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s élèves. Dans<br />

ce type d'activité la régulation est facilitée car il suffit d'inciter les groupes à chercher<br />

d'autres questions.<br />

Le professeur assure la régulation <strong>de</strong>s connaissances par le choix <strong>de</strong>s questions à<br />

poser aux groupes. Ce choix est déterminé par les <strong>de</strong>ux principaux critères: avoir <strong>de</strong>s<br />

questions non triviales pour tous les groupes, <strong>de</strong>s questions non trouvées par l'autre<br />

groupe et <strong>de</strong>s questions intéressantes à développer en classes entière. Par exemple les<br />

groupes n'ayant pas pensé au "cosinus", ont une question dans ce sens. La phase<br />

suivante prolongera aussi la régulation entre les élèves.


72<br />

Les questions apparues et les solutions sont reprises et analysées au<br />

paragraphe V.<br />

IV.2.2. Deuxième séance<br />

• Phase 3 (30 minutes)<br />

Cette phase se déroule toujours en groupe et va comporter trois étapes.<br />

objectifs<br />

Les objectifs précé<strong>de</strong>nts sont poursuivis, plus spécifiquement: faire émerger les<br />

critères <strong>de</strong>s élèves concernant une bonne rédaction.<br />

Le travail est maintenant centré sur la résolution d'une question choisie par le<br />

professeur et la validation <strong>de</strong> la structure ternaire <strong>de</strong>mandée dans la phase 2 <strong>de</strong> la<br />

séance précé<strong>de</strong>nte.<br />

consignes<br />

Résoudre la question reçue et rédiger le plus soigneusement possible la solution<br />

choisie par le groupe. Cette solution sera envoyée au groupe qui a émis la question.<br />

(premier temps).<br />

Reprendre la question envoyée et la réponse <strong>de</strong> l'autre groupe. "Corriger" l'autre<br />

groupe avec les critères suivants:<br />

Est-ce juste ou faux?<br />

La rédaction est-elle correcte?<br />

La démarche est-elle i<strong>de</strong>ntique? Sinon expliquer la vôtre.<br />

déroulement<br />

Premier temps<br />

La tâche <strong>de</strong> chaque groupe est <strong>de</strong> résoudre et <strong>de</strong> rédiger une solution au problème<br />

correspondant à la question posée par un autre groupe.<br />

Deuxième temps<br />

Ensuite le groupe émetteur reçoit la solution d'un autre groupe à sa question et la<br />

confronte à sa propre solution selon les consignes données par le professeur.<br />

Dans cette phase le professeur donne les nouvelles consignes et explique le<br />

fonctionnement <strong>de</strong> la classe qui peut ne pas être habituel pour les élèves. Il transmet les<br />

questions, puis les solutions dans le <strong>de</strong>uxième temps <strong>de</strong> la phase.<br />

Il s'assure <strong>de</strong> la compréhension <strong>de</strong>s consignes et gar<strong>de</strong> la vigilance sur le<br />

fonctionnement et le contrat <strong>de</strong> travail en groupe.<br />

Troisième temps (assez bref)<br />

On effectue un <strong>de</strong>rnier échange et chaque groupe reprend sa solution corrigée à la<br />

question posée par le groupe émetteur. Ce groupe peut ainsi réagir à la correction et<br />

voir éventuellement une autre démarche.<br />

Le professeur est la courroie <strong>de</strong> transmission pour passer les questions ou renvoyer<br />

les solutions entre certains groupes, et il fait respecter le contrat. Il continue à jouer<br />

pendant cette phase un rôle d'observateur <strong>de</strong> l'apprentissage et du travail <strong>de</strong>s groupes.<br />

La régulation entre les groupes reste facilitée car le professeur peut proposer aux<br />

groupes les plus rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rédiger une autre question.


73<br />

Chaque groupe reste responsable <strong>de</strong> son travail. Les diverses communications entre<br />

les groupes permettent, à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents, une certaine rétroaction du travail <strong>de</strong><br />

chacun, sans le besoin indispensable <strong>de</strong> validation par le professeur dans cette phase.<br />

• Phase 4 (30 minutes)<br />

objectifs<br />

Prendre conscience aux élèves du pas ternaire dans les démonstrations et faire<br />

poursuivre la régulation entre les élèves à propos <strong>de</strong> la démonstration et <strong>de</strong> certains<br />

contenus mathématiques.<br />

C'est une phase <strong>de</strong> bilan où <strong>de</strong>ux questions vont être reprises:<br />

- La nature du triangle BDC<br />

- Le calcul <strong>de</strong> l'angle ABD<br />

En particulier les conditions d'accès du théorème seront précisées ainsi que le<br />

théorème lui même. Le choix <strong>de</strong> la première question permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />

l'utilisation implicite <strong>de</strong> la contraposée dans certaines questions (sans institutionnaliser<br />

cette notion).<br />

Un <strong>de</strong>uxième objectif est <strong>de</strong> mener une réflexion sur les notions <strong>de</strong> "valeur exacte"<br />

et <strong>de</strong> "valeur approchée" à propos du cosinus, et plus généralement sur le traitement<br />

<strong>de</strong>s écritures correctes ou fausses apparues dans la première question.<br />

déroulement<br />

Le professeur reprend au tableau avec la classe entière les <strong>de</strong>ux questions retenues.<br />

C'est la classe entière maintenant qui va faire le point sur ce qu'on attend comme<br />

solution aux <strong>de</strong>ux questions. Le professeur reprend en fin <strong>de</strong> séance la responsabilité<br />

<strong>de</strong> façon à expliciter ses premières exigences et attentes sur la démonstration et sur les<br />

connaissances mathématiques en jeu dans la situation.<br />

Les théorèmes sont décontextualisés <strong>de</strong> la situation et écrits dans le cahier <strong>de</strong> cours.<br />

Cette phase est centrée sur la validation <strong>de</strong>s raisonnements, <strong>de</strong>s solutions et <strong>de</strong><br />

certaines écritures mathématiques. Elle est délicate à gérer dans la mesure où le<br />

professeur essaie <strong>de</strong> rester au maximum en retrait par rapport à l'évaluation <strong>de</strong>s<br />

propositions <strong>de</strong>s élèves. En général la classe (les élèves) a pu argumenter correctement<br />

et se mettre d'accord sur la démonstration <strong>de</strong>s questions. A partir d'un certain moment<br />

le professeur a fait usage <strong>de</strong> sa responsabilité pour faire le point sur le raisonnement<br />

déductif et pour trancher sur certains résultats, notamment pour les réponses attendues<br />

sur le cosinus et soulever le problème <strong>de</strong>s valeurs approchées. Cette <strong>de</strong>rnière question<br />

sera retravaillée tout le long <strong>de</strong> l'année.<br />

• Phase 5 (une heure)<br />

IV.2.3. Troisième séance<br />

objectif<br />

Continuer le travail sur le sens <strong>de</strong> la démonstration en centrant l'activité sur les<br />

problèmes <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong> démonstrations.


74<br />

Donner <strong>de</strong> l'importance à la rédaction <strong>de</strong> la démonstration et la détacher du temps<br />

<strong>de</strong> recherche.<br />

Mesurer l'impact <strong>de</strong>s phases précé<strong>de</strong>ntes et faire émerger certains critères<br />

indispensables (voir II.) à une bonne rédaction d'une démonstration.<br />

déroulement<br />

Quatre rédactions d'élèves <strong>de</strong> certaines questions sont retenues (annexe 6).<br />

Dans cette phase le travail se fait d'abord en groupe, puis en classe entière.<br />

La tâche <strong>de</strong>s élèves est <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong>s conditions d'acceptation ou <strong>de</strong> refus <strong>de</strong>s<br />

rédactions.<br />

La situation aurait pu se terminer après le bilan <strong>de</strong> la phase précé<strong>de</strong>nte, mais il nous<br />

a semblé important <strong>de</strong> travailler un autre aspect, la présentation <strong>de</strong> la solution. En effet<br />

on constate régulièrement dans les classes que c'est une difficulté importante pour <strong>de</strong><br />

nombreux élèves. De plus la rédaction est généralement négligée car les élèves<br />

s'arrêtent souvent à la solution sans chercher à la mettre en forme. Même si pendant<br />

les phases précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> notre situation, le problème <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> solutions est<br />

intervenu plus ou moins explicitement, une phase explicitement centrée sur ce<br />

problème nous semble nécessaire.<br />

Si nous ne souhaitons pas imposer <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> rédactions, nous préciserons<br />

certaines exigences en rapport à nos positions et choix sur la démonstration (voir<br />

paragraphe II). Cet aspect sera bien entendu repris selon les besoins dans d'autres<br />

séances.<br />

Le choix <strong>de</strong> la rédaction 1 est dû au fait que toutes les conditions d'accès au<br />

théorème sont incomplètes au début et elles sont complètement oubliées dans<br />

l'enchaînement <strong>de</strong>s pas.<br />

Dans la rédaction 2 ne figure aucune condition d'accès qui justifierait l'utilisation<br />

d'un théorème.<br />

La rédaction 3 correspond à nos critères (malgré un léger oubli concernant la<br />

condition d'accès au premier théorème - se placer dans le triangle ABD), même si la<br />

lisibilité et la présentation peuvent être améliorées. Enfin dans la rédaction 4 les élèves<br />

ont oublié le <strong>de</strong>uxième théorème. On n'a pas choisi <strong>de</strong>s rédactions trop mauvaises, car<br />

elles seraient trop facilement rejetées. Celles-ci pouvaient être acceptées par les élèves<br />

ou du moins amener une confrontation importante entre les divers points <strong>de</strong> vue.<br />

V. Analyse <strong>de</strong> quelques productions d'élèves<br />

Les questions suivantes ont été proposées par les élèves:<br />

- Calculer la longueur <strong>de</strong>s segments [AF], [EF], et <strong>de</strong>s côtés du triangle BFG ?<br />

- Calculer le périmètre du triangle BFG ?<br />

- Les droites (FG) et (CD) sont-elles parallèles?<br />

- Calculer l'angle ABD?<br />

- Calculer l'angle ADB?<br />

- F est-il le centre du cercle circonscrit à ABD?<br />

- Quelle est la nature du triangle BCD ?


75<br />

V.1. Le calcul <strong>de</strong> AF (4 élèves, Chal, Pers, Bois, Mat)<br />

La métho<strong>de</strong> choisie repose sur le fait que [AP] est un rayon du cercle circonscrit au<br />

triangle rectangle ADB et sur le calcul du diamètre DB. Il n'apparaît pas d'erreur <strong>de</strong><br />

contenus ou <strong>de</strong> calcul. En particulier l'utilisation du théorème <strong>de</strong> Pythagore est correcte<br />

et les élèves utilisent convenablement le radical pour conclure. Cela les conduit au bon<br />

résultat pour DB.<br />

Ces quatre élèves ont indiqué que le triangle rectangle est inscrit dans un cercle <strong>de</strong><br />

diamètre l'hypoténuse.<br />

En revanche au niveau du raisonnement <strong>de</strong>s implicites apparaissent:<br />

- un élève (Cha) considère directement que F est le milieu <strong>de</strong> [BD] ou que [AF] est<br />

une médiane. (voir rédaction en annexe 1)<br />

- Tous les élèves considèrent que les droites (AB) et (EF) sont parallèles.<br />

Est-ce dû au statut <strong>de</strong> la figure, ou bien ce parallélisme leur paraît-il évi<strong>de</strong>nt avec les<br />

hypothèses? Ce point sera discuté avec les élèves dans le bilan (phase 4).<br />

Au niveau <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> la démonstration les principales difficultés sont:<br />

- l'absence du théorème utilisé;<br />

- le théorème sur le cercle circonscrit à un triangle rectangle (Mat, Chal, Pers);<br />

- le théorème <strong>de</strong> Pythagore (Bois, Mat);<br />

- un théorème <strong>de</strong>s milieux (Mat) ;<br />

- la précision <strong>de</strong>s conditions d'accès au théorème utilisé (explicitement ou<br />

Ïplplicitement) :<br />

- Pour le calcul <strong>de</strong> DB, on ne précise pas que le triangle est rectangle<br />

(Mat, Bois) ;<br />

- Pour montrer que F est le milieu <strong>de</strong> [DB] (Bois) ;<br />

-l'indication <strong>de</strong> la question (Chal).<br />

V.2. Le calcul <strong>de</strong> EF (3 élèves, Ho, Sh, Bes)<br />

Deux métho<strong>de</strong>s sont repérées:<br />

- utilisation uniquement <strong>de</strong>s théorèmes <strong>de</strong>s milieux dans le triangle et en particulier<br />

EF est la moitié <strong>de</strong> AB (Bes, Ho) ;<br />

- utilisation <strong>de</strong>s théorèmes <strong>de</strong>s milieux pour montrer que F est le milieu <strong>de</strong> [BD], et<br />

ensuite utilisation du théorème <strong>de</strong> Pythagore dans les triangles ADB et DEF (Sh).<br />

Il n'apparaît pas d'erreur <strong>de</strong> contenu ou <strong>de</strong> calcul.<br />

Sh et les théorèmes : L'utilisation du théorème <strong>de</strong> Pythagore par Sh est correcte,<br />

mais il a <strong>de</strong>s difficultés avec les manipulations symboliques et en particulier avec le<br />

radical. Les résultats sont cependant corrects pour DB et EF. Signalons qu'il cite le<br />

théorème <strong>de</strong> Thalès au lieu <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Pythagore, mais applique bien ce <strong>de</strong>rnier. Pour<br />

cet élève le fait que les droites (AB) et (EF) sont parallèles semblent implicites.<br />

Les élèves Bes et Ho ont ressenti la nécessité <strong>de</strong> démontrer le parallélisme <strong>de</strong>s<br />

droites à partir <strong>de</strong>s données sur les droites orthogonales.<br />

Au niveau <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> la démonstration dans ce groupe tous les théorèmes<br />

sont cités, sauf pour le parallélisme <strong>de</strong> (AB) et (EF).


76<br />

En effet le théorème portant sur "les droites perpendiculaires à une même troisième"<br />

n'est pas cité et on a droit ici à une rédaction <strong>de</strong> la démonstration dans un co<strong>de</strong><br />

symbolique:<br />

(AB).l(AE)} AB EF<br />

(AE).l(EF) / /<br />

On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s'il n'y a pas un effet didactique dû aux corrections au<br />

tableau. Y a-t-il cohérence entre la rédaction <strong>de</strong>mandée et la présentation au tableau<br />

d'exemple <strong>de</strong> démonstration ou <strong>de</strong> correction d'exercices par les professeurs (ou les<br />

élèves) ?<br />

La principale difficulté reste la précision <strong>de</strong>s conditions d'accès au théorème utilisé:<br />

- Pour montrer que F est le milieu <strong>de</strong> [DB] (Sh, Ho) ;<br />

- Pour le calcul <strong>de</strong> EF , on ne précise pas le triangle et surtout les informations sur<br />

les milieux (Bes, Ho) (Voir la rédaction <strong>de</strong> Bes en annexe 2).<br />

Concernant la difficulté <strong>de</strong> préciser les conditions d'accès d'un théorème :<br />

On remarque ici que cet "oubli" se manifeste plus fréquemment entre <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong><br />

déduction, que pour le premier pas <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> la démonstration.<br />

L'hypothèse que l'on peut avancer est qu'une fois qu'ils ont écrit les données et<br />

conséquences <strong>de</strong> certains pas, les élèves ne ressentent plus le besoin <strong>de</strong> reprendre à<br />

chaque pas les conditions d'accès du théorème utilisé.<br />

Si cela est une exigence pour nous, elle ne paraît pas naturelle et spontanée pour les<br />

élèves et doit donc faire l'objet d'un apprentissage.<br />

V.3. Le calcul <strong>de</strong>s côtés du triangle BFG (2 élèves, Gras, Fré)<br />

Cette question nécessite <strong>de</strong> nombreux raisonnements et calculs, analogues à ceux à<br />

la fois <strong>de</strong>s questions a) et b).<br />

Pour BF une métho<strong>de</strong> conduit à montrer que F est le milieu <strong>de</strong> [BD] et à utiliser le<br />

calcul <strong>de</strong> BD par le théorème <strong>de</strong> Pythagore. Ensuite pour [FG] on peut utiliser un<br />

théorème <strong>de</strong> milieux comme pour la question b). Ces métho<strong>de</strong>s semblent bien<br />

comprises pour ces <strong>de</strong>ux élèves, mais Gras présente une qualité supérieure <strong>de</strong><br />

rédaction. On ne note pas d'implicite, ni d'imprécision au niveau <strong>de</strong>s théorèmes ou <strong>de</strong>s<br />

conditions d'accès.<br />

Au niveau du symbolisme apparaît chez Gras la difficulté à gérer les notations sur<br />

les segments, distances, longueurs; et <strong>de</strong>s formulations du genre BG = 1/2 <strong>de</strong> BC.<br />

Rappelons par ailleurs que cet élève a une rédaction très claire et semble bien<br />

maîtriser les contenus sous-jacents. Ceci nous interpelle sur les difficultés propres à<br />

l'usage <strong>de</strong>s notations.<br />

Faut-il les accepter "encore" en 3ème, amener progressivement les élèves à un<br />

usage correct ou bien être intransigeant sur ce point?<br />

Fré a <strong>de</strong>s difficultés pour présenter sa rédaction (voir annexe 4).<br />

Des implicites apparaissent sur le fait que F est le milieu <strong>de</strong> [BD]. De plus cet élève<br />

semble "tourner en rond" en voulant préciser les conditions d'accès d'un théorème <strong>de</strong>s<br />

milieux. Le théorème <strong>de</strong> Pythagore n'est pas donné.


77<br />

Dans le calcul <strong>de</strong> BF il Ya <strong>de</strong>s infonnations inutiles qui semblent, peut être, venir<br />

<strong>de</strong> confusions avec l'usage intempestif <strong>de</strong>s théorèmes <strong>de</strong> milieux.<br />

VA. F est le centre du cercle circonscrit à ABD (3 élèves, Sin, Bel, x)<br />

Il Ya moins <strong>de</strong> travail a priori ici car il suffit <strong>de</strong> montrer que F est le milieu <strong>de</strong> BD,<br />

ce qui a été en général démontré dans les questions précé<strong>de</strong>ntes.<br />

Deux élèves ont bien vu que l'exercice repose sur la propriété du centre circonscrit<br />

à un triangle rectangle et qu'il faut montrer que F est le milieu <strong>de</strong> BD. Par contre au<br />

niveau du raisonnement l'implicite fort du parallélisme <strong>de</strong>s droites (AB) et (EF)<br />

apparaît dans les trois copies et aucun ne fait référence à l'orthogonalité <strong>de</strong> certaines<br />

droites.<br />

Le théorème <strong>de</strong>s milieux est donné, par contre pour la propriété du centre les<br />

comportements sont plus variés. Seul Sin cite le théorème, tandis que x ne donne pas<br />

<strong>de</strong> théorème mais l'applique correctement.<br />

Bel ne semble pas percevoir clairement le théorème d'appui <strong>de</strong> la déduction (voir<br />

annexe 4).<br />

Les conditions d'accès sont données en général.<br />

V.S. Le calcul <strong>de</strong>s angles ABD (7 élèves, Dez, Iso, Ana, Bar, y, Cas,<br />

Tamb) et ADB(ou EDF) (3 élèves, All, Bra, Gran)<br />

La métho<strong>de</strong> ne semble pas posée <strong>de</strong> problème à ces élèves. Ils ont tous bien vu que<br />

le calcul passait par celui <strong>de</strong> BD (obtenu sans difficulté par le théorème <strong>de</strong> Pythagore),<br />

celui du cosinus <strong>de</strong> l'angle considéré. Enfin ils ont conclu en utilisant la touche<br />

appropriée <strong>de</strong> la machine, sauf pour un élève.<br />

La mobilisation du théorème <strong>de</strong> Pythagore est correcte et les élèves utilisent<br />

convenablement le radical pour conclure. Cela les conduit au bon résultat pour DB.<br />

Au niveau <strong>de</strong> la rédaction le théorème est cité (sauf Tarn et Bra) et très souvent<br />

énoncé. Un élève (Gra) donne un énoncé imprécis en ne précisant pas les côtés <strong>de</strong><br />

l'angle droit. Quelques élèves ne donnent pas la condition d'entrée du théorème (Ana,<br />

Bar, y, Tarn).<br />

Deux <strong>de</strong>s élèves se placent dans le triangle EDF, et fournissent <strong>de</strong>s démonstrations<br />

assez longues et laborieuses (Alla, mais surtout Bra).<br />

Le calcul du cosinus <strong>de</strong>s angles ne pose pas <strong>de</strong> problème. Les élèves laissent<br />

parfois les résultats sous fonne fractionnaire, parfois donnent l'écriture décimale<br />

3<br />

par exemple cos (EDF) = - ou 0,6.<br />

. 5<br />

Par contre peu d'élèves signalent les conditions d'accès à la fonnule donnant le<br />

cosinus (Cas, Tarn, All, Bra seulement).<br />

Ils utilisent correctement la machine pour avoir l'angle cherché. Un élève (Gra)<br />

explicite le procédé:<br />

liA l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la machine (inverse cosinus) j'obtiens l'angle EDF qui est égal à :"<br />

53,13° 11 •


78<br />

Au niveau <strong>de</strong>s résultats les formulations et valeurs pour l'angle sont assez diverses,<br />

et montrent le flou sur ce calcul.<br />

En général les élèves donnent l'égalité entre une valeur décimale et l'angle.<br />

On trouve pour l'angle ABD les formulations:<br />

Elève Thlz Bar Y Tarn Ana Iso Cas<br />

Valeur =36,86° =36,9° =36,87 ~36,8 =36,86<br />

"" 37°<br />

et pour l'angle EDF les formulations:<br />

=36,86<br />

=37°<br />

=36°9<br />

Elève Gras Alla Bra<br />

Valeur : 53,13° ==53° == 53,3°<br />

L'angle EDF fait 53,3°<br />

Beaucoup d'élèves donnent une égalité avec une valeur approchée. Il est difficile <strong>de</strong><br />

préciser les critères <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>s valeurs approchées à part le fait d'être entière, ou<br />

décimale à une ou <strong>de</strong>ux décimales.<br />

Notons que pour certains l'approximation apparaît quand ils prennent un entier<br />

comme résultat. Enfin un élève (Iso) marque l'égalité avec <strong>de</strong>ux valeurs approchées<br />

(voir annexe 5). On peut ainsi se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quel est le statut <strong>de</strong> cette égalité ou du<br />

signe == dans le cadre <strong>de</strong> cette recherche d'angle.<br />

Cela semble, somme toute, assez normal par rapport au contrat (assez flou) en<br />

vigueur en 4ème concernant le calcul d'angle par le cosinus et la calculatrice.<br />

D'ailleurs qu'auraient-ils donné avec le calcul <strong>de</strong> distance par le théorème <strong>de</strong><br />

Pythagore si on avait choisi <strong>de</strong>s nombres non carrés parfaits?<br />

Deux comportements attirent notre attention:<br />

AB 8<br />

(Iso) - =- =cos(ABD) =36,86<br />

DB 10 .<br />

8<br />

(Tarn) ABD =cos-=cosO,8 =36,8 =36,86<br />

10<br />

Ces réponses montrent bien la difficulté pour ces élèves <strong>de</strong> gérer les écritures entre<br />

le cosinus et la fonction réciproque (ou plutôt une procédure réciproque) pour obtenir<br />

l'angle.<br />

Un certain contrat doit ainsi être précisé en 3ème sur ces questions avec les élèves.<br />

Ce contrat va t-il <strong>de</strong> soi? Pour les élèves sûrement pas comme on le voit.<br />

Est-il le même pour tous les professeurs? Il n'est pas certain qu'il en soit ainsi.


79<br />

VI. Conclusion<br />

Après cette première activité <strong>de</strong> début d'année <strong>de</strong>s séquences spécifiques sur le<br />

théorème <strong>de</strong> Thalès, la trigonométrie et le calcul littéral ont été abordées. Elles ont pris<br />

appui sur ce premier travail <strong>de</strong> l'année et elles en constituent un prolongement et un<br />

approfondissement au niveau <strong>de</strong>s contenus et du raisonnement.<br />

Certaines séances ont été gérées comme celles décrites plus haut et un certain<br />

contrat <strong>de</strong> fonctionnement dans la classe a pu s'établir <strong>de</strong> sorte qu'elles n'aient pas <strong>de</strong><br />

caractère anecdotique. D'autres situations-problématiques ont été ainsi proposées aux<br />

élèves dans <strong>de</strong>s domaines différents.<br />

Les résultats <strong>de</strong>s élèves trois mois après cette activité et le contrat ainsi établi nous<br />

confortent dans notre hypothèse <strong>de</strong> l'impact d'une première activité du type décrit en<br />

tout début d'année:<br />

D'une part elle nous a donnés, dès les premières séances, beaucoup d'informations<br />

sur les élèves eux mêmes, leurs acquis et leurs difficultés.<br />

Un travail <strong>de</strong> fond a été effectué sur le raisonnement déductif et en plus tous les<br />

théorèmes important <strong>de</strong> Quatrième ont été réactivés.<br />

D'autre part cette activité, par sa présentation et son fonctionnement, rompt le<br />

"contrat habituel" <strong>de</strong> la classe pour interpeller les élèves et les faire réagir dans le sens<br />

souhaité.<br />

La première rupture vient du type même <strong>de</strong> tâche qui est proposée aux élèves,<br />

énoncer <strong>de</strong>s questions et non résoudre directement <strong>de</strong>s exercices ou faire <strong>de</strong>s calculs<br />

comme dans le "contrat habituel".<br />

Au niveau <strong>de</strong>s contenus et du raisonnement le contrat doit aussi se négocier. Les<br />

élèves disposent d'une situation avec <strong>de</strong>s informations. Ils sont invités à partir <strong>de</strong><br />

celle-ci à repérer d'autres informations que l'on peut déduire <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes. Ainsi<br />

dans une situation géométrique, il y a <strong>de</strong>s éléments données, d'autres qui sont alors<br />

"déterminés" et parmi ceux-ci certains que l'on peut connaître par l'usage <strong>de</strong> théorèmes<br />

et <strong>de</strong> déductions.<br />

Ce n'est plus l'enseignant qui est le seul pilote, mais les élèves peuvent aussi<br />

accé<strong>de</strong>r à un certain niveau <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en interrogeant et en utilisant le savoir. Par<br />

exemple dans la situation ce n'est pas le professeur qui déci<strong>de</strong> que (EF) Il (AB), mais<br />

c'est le savoir.<br />

Nous avons ainsi tenté une "dévolution" : un transfert d'une certaine responsabilité<br />

aux élèves vis à vis du savoir. N'est-ce pas là une condition nécessaire à un<br />

apprentissage mathématique?<br />

Une certaine autonomie doit être acceptée par moments par les élèves, ce qui n'est<br />

pas facile à obtenir. Cela nécessite la mise en place d'un certain milieu favorisant ce<br />

transfert <strong>de</strong> responsabilité. La recherche <strong>de</strong> situations et <strong>de</strong> conditions favorisantes est<br />

une préoccupation constante, et c'est ce que nous avons tenté dans le cadre <strong>de</strong> nos


80<br />

objectifs, en nous situant panni certains résultats <strong>de</strong>s recherches en didactique <strong>de</strong>s<br />

mathématiques.<br />

Bibliographie<br />

ARSAC G., GERMAIN G., MANTE M. (1988) Problème ouvert et situationproblème,<br />

<strong>IREM</strong> <strong>de</strong> Lyon.<br />

BROUSEAU G. (1986) Fon<strong>de</strong>ments et Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la didactique <strong>de</strong>s Mathématiques.<br />

RDM Vol. 7.2, la pensée sauvage. '<br />

DOUADY R. (1986) Jeux <strong>de</strong> cadres et dialectique outil-objet. RDM Vol. 7.2, la<br />

pensée sauvage.<br />

DUVAL R. (1991), Structure du raisonnement déductif et apprentissage <strong>de</strong> la<br />

démonstration, Educational Studies in Mathematics, Vol. 22 - nO 3, pp. 233-261.


81<br />

Annexe 1 : rédaction <strong>de</strong> l'élève "Cha" pour le calcul <strong>de</strong> AF<br />

CHAt<br />

AfJ) "bt.lOA\~ 'Jt~I\~ ~l\ Pt- ÙlS~t db ~.Q. ~<br />

c~& <strong>de</strong> t/J ) e)~ .<br />

-----Lé ç) t'\~d·iom.e..~ ~ ft .<br />

.l>cnc.. ·Ar .·=.:J>F.<br />

C:Jcul~ Je) ". .<br />

J)s ~ tùan.'~·i~~~. " A&D;<br />

~ro.i-~~rt'to\.


_<br />

82<br />

Annexe 3 : rédaction <strong>de</strong> l'élève "Fré" pour le calcul <strong>de</strong>s côtés du triangle (BFG)<br />

-~ -ee.u..e Je. g'-4~~~---------.-­<br />

~D~oee ~'~Q. ~~,,-~_11?~-B-1}-:-o-----.<br />

------B U '2.. - A e'). +- A J)'2. .. _ .<br />

___-=-~~'1 _ '6 4 _:t3~ - .-toô .<br />

---B.oD---=-~ --tcb =_1.P,#---.--- .. B.:D~-1Q .c..nn. __. . 0<br />

. --Ca-.e~.. ~(L.- __B.f__=_--.­ __. .. . .0_. _<br />

- -D.6-:ee..-~.Rrz.....LLJLeY-~-Rte.-J32. A-!,­ __ . . . _<br />

-<br />

..<br />

t":' '.f!.1p. .l r A~<br />

,<br />

_.~._4XLJ. ~_..cl.r4.t.~ ~ -~=-~ '~--"\)------------'-<br />

_.-.$-: ~,~-k-[B-U1 ---- ._ ..------00<br />

o_. __ ~ __ ~. __._=î '_'0'_ 0---"'­ --­<br />

---B.!>--::. ~~_~ ._AD.Y\.c:.....2Lr..::.... ~Q. -=.5 ..~ .... __ B_F_=-.5~-_--_.-.<br />

2.


••••• _<br />

•<br />

_._•• 0 •••••<br />

_<br />

83<br />

Annexe 4 : rédaction <strong>de</strong> l'élève "Bel" pour montrer que f est le centre du cercle<br />

circonscrit au triangle (ABD)<br />

"* .:l)icY'Onhe.r- ~02. F ed- ~ œrk ~<br />

~ c.Ùt.~~r è.u.. -ill~\a ~~?<br />

[fl13J /1 [f.F J .<br />

Ë mi\((d.L œ. [~CJ<br />

f1~O<br />

cl \~ ~<br />

~_~_<br />

J~ ck tl\\\\Ell­<br />

ck.~ OJ<br />

dsuc... F ~ -Q mi\\'~<br />

( ~ C2-~.\- ~ {'(\\ \\'Q.\...\. ek (QO]<br />

! [E ç.J -L tH 0.3<br />

\ .~ l=" Q1:y\- .\è œn\-re. cÀ.u- ~<br />

\. ~ cB(\ ~_1-_d" Cll1.. .ix.; Cl.f\~\ra. fit ~ () _<br />

.J~ du. œ;l;QU. ~<br />

'a~ \.u..~ d,.\\..\::Q. ~ /1 Q... j ~ d~u. '\"\<br />

::L.~ ~ (h-~ fbA- \e «\i\i~ c\ \.\\.'YI cm.~<br />

cê'k: Qto~ Q.ijg, (.~ ~"3Q.. Ltt~· ~n ~<br />

tY\dl


84<br />

Annexe 6: Les rédactions retenues pour la phase 5<br />

;46 =- 11 e-.,<br />

:~o-e :l'E-t-=-:~=-~-_-I<br />

••• o. •••• •<br />

~. Co.2~ da. bB ~ k l\\I ck p~~ G> k. ~<br />

cLz.. e: ~po~ Q.b~~. 0.. lA. ~'htN!.. ~ ~<br />

c1.J.c:, ~ Q.M.~ c.ôbSe. .d,.' u.m.~ .....c~)<br />

~.It':: A~lo ... Mf<br />

.. B,nJ. = ~1 t 62­<br />

(­<br />

\:'---'OD~= 6:"4.."--3(,.<br />

. l?»nz.= 100 .BD= ViëO·· BI>=- iO<br />

tk~<br />

1· ....A\l(.C:k..th.(~.':1i~~"lD- ~k ~ p11'o- .~<br />

.~. Uc> "'- UN\ ~~k t.tIIc.~\a.. l4. """;'\L.-. c.\.C. l'~po<br />

t.hil'\.~ Cl5l \cl. ~ dM. .~ ~~.<br />

~c. C3..U.t..c.. CA. -\:l\. "'"'. \ ~ .: ..~.~<br />

:..~~~-' ".-o~::ëDl=j(':.:.=:-t-Af.:;'~=: =~~::-:---':'::.-=": - ~::':.<br />

~A~t::: 'r)F- ~:.Bt~S~'·- . :-.. ---._ ..::" :.. . : :' ::'.:'_ ':.<br />

__ A~6C/YY\ "_--=-:=.:.. -.. __ _ :....:-..::..:.:.::.:...­<br />

.. . .... ... ...-. -- -_ ... --- ..<br />

~ :::.~=~.~====-~::. ~·"':.~K ~_..'~. ..-...... ":. .:'.~':. _.. . .<br />

:~>~n~./.l~~b~~~~; =L~~=.~P:i~8~{:. .. ::..:~.<br />

;~.~~~OjRA -.~.I!:.~ ~:~~. ~ : :~.~: ..:.. :


85<br />

~q.u.Q. FQ::t QG ~ cl..u- cercQe.<br />

~.au.~ ReD.<br />

..JJF~ d2lOOJ -~:<br />

I:h~~:<br />

S~ ,J.UY\Q ciJ:SJe gd- Il ci: .J céé d '.J ~Qa<br />

.or~ ~ \)a. ~.d J.J O,! t%Q ciJé. cCi::Ju:;J<br />

~ cs! .~ Q:2 ~ a9&Q. QY) .9:eV\. ~~.<br />

(Ae,J II[EF] L·o-QsxJ ~~~ÔQ.. ~J<br />

écmL~cR.fol 5 .<br />

SL: FAA.~c.2~ }<br />

@<br />

~ ~ Fg;J-\è~<br />

Aeo Od~ltQ:}<br />

clù.. Q2VcQ2 ~t:<br />

1


86<br />

ACTIVITÉ... AUTOUR D'UN TRIANGLE,<br />

D'UN QUADRILATÈRE<br />

Philibert CLAPPONI<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

1. Dans un triangle<br />

Construis une triangle quelconque et trace une médiane.<br />

Établis que la médiane détermine <strong>de</strong>ux aires égales.<br />

c<br />

2. Autour d'un triangle<br />

Soit ABC un triangle.<br />

1°) Construis le point A', symétrique <strong>de</strong> A par rapport à B ;<br />

le point B', symétrique <strong>de</strong> B par rapport à C ;<br />

le point C', symétrique <strong>de</strong> C par rapport à A.<br />

2°) Compare les aires <strong>de</strong>s triangles ABC et A'B'C'.<br />

C'<br />

....<br />

....<br />

A'<br />

«petit x» nO 40, pp. 86 à 87, 1995-1996


87<br />

3. Autour d'un parallélogramme<br />

Soit ABCD un parallélogramme.<br />

1°) Construis le point A' symétrique <strong>de</strong> A par rapport à B ;<br />

le point B' symétrique <strong>de</strong> B par rapport à C ;<br />

le point C' symétrique <strong>de</strong> C par rapport à D.<br />

le point D' symétrique <strong>de</strong> D par rapport à A<br />

L~----<br />

A'<br />

B'<br />

2°) Montre que l'aire <strong>de</strong> A'B 'C'D' est égale à cinq<br />

fois l'aire du parallélogramme ABCD.<br />

4. Autour d'un quadrilatère<br />

Soit ABCD un quadrilatère quelconque.<br />

1°) Construis le point A' symétrique <strong>de</strong> A par rapport à B ;<br />

le point B' symétrique <strong>de</strong> B par rapport à C ;<br />

le point C' symétrique <strong>de</strong> C par rapport à D.<br />

le point D' symétrique <strong>de</strong> D par rapport à A<br />

k::-=-=----­<br />

B'<br />

A'<br />

2°) Compare les aires <strong>de</strong>s quadrilatères ABCD et A'B 'C'D'.


88<br />

LISTE DES AUTEURS AYANT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO<br />

Annie Berté<br />

LR.E.M. <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

Université Bor<strong>de</strong>aux 1 - LF.E.<br />

40, rue Lamartine<br />

33400 Talence<br />

Alain Bronner<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> Montpellier<br />

Place E. Bataillon<br />

34095 Montpellier Ce<strong>de</strong>x<br />

Philippe Clarou<br />

LU.F.M <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

31 avenue Marcellin Berthelot<br />

38100 <strong>Grenoble</strong><br />

Jean-Pierre Kahane<br />

Département <strong>de</strong> mathématique<br />

Université Paris Il - Orsay<br />

Sylvie Pellequer<br />

I.R.E.M. <strong>de</strong> Montpellier<br />

Place E. Bataillon<br />

34095 Montpellier Ce<strong>de</strong>x<br />

LOUIS-JEAN<br />

avenue d'Embrun, 05003 GAP ce<strong>de</strong>x<br />

Tel.: 9253.17.00<br />

Dépôt légal: 20 - Janvier 1996<br />

Imprimé en France

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