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Morzine - My Home in the Alps

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34<br />

650 KILOMèTRES DE GLISSE, 283 ROUGES, NOIRES, VERTES<br />

ET BLEUES, 197 REMONTéES, 90 RESTAURANTS SUR LES PISTES,<br />

10 SNOwPARKS… EVIDEMMENT, ON PEUT TOUJOURS PRéSENTER<br />

LES PORTES DU SOLEIL EN ALIGNANT LES CHIFFRES MARQUANTS<br />

DU DOMAINE SKIABLE. APRèS TOUT, C’EST D’ABORD LUI QUI FAIT<br />

SE DéPLACER LA MAJORITé DES VISITEURS. MAIS LE TOUT PETIT<br />

CHIFFRE 2 PEUT AUSSI VENIR EN TêTE. IL y A DEUX PORTES DU<br />

SOLEIL. CELLES DE SUISSE, ET CELLES DE FRANCE. CELLES DES<br />

VILLAGES DE MONTAGNE, ET CELLES DES STATIONS LES PLUS<br />

POINTUES. CELLES QUI SUBISSENT LES INFLUENCES DES RIVES<br />

TOUTES PROCHES DU LAC LéMAN, ET CELLES QUI SE TROUVENT<br />

NON LOIN DU MONT-BLANC. CELLES DU SKI, ET CELLES DU VTT.<br />

Dossier réalisé par <strong>My</strong>riam Cornu, Loïc Mart<strong>in</strong> et Claude Borrani (remerciements à Aurélie Bonnet et la photographe Valérie Bron)<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

PAGE<br />

40<br />

PAGE<br />

46<br />

BiENvENuE !<br />

Petite présentation des Portes du Soleil, son histoire, ses<br />

vallées, ses habitants... i 36<br />

DÉcryptaGE<br />

éléments de lecture de l’architecture des Portes<br />

du Soleil. i 38<br />

archtEcturE<br />

Jacques Labro, l’architecte d’Avoriaz. i 40<br />

coSy Story<br />

A <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, l’une des dernières ardoisières de France. i 46<br />

numéro 13 \ octoBre 2012 35<br />

PAGE<br />

36<br />

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38<br />

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52<br />

PAGE<br />

56<br />

viSitE privÉE i<br />

Au détour du chem<strong>in</strong> de la vieille Plagne, dans un vieux<br />

quartier de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, se dresse la Muraille, une imposante<br />

et fière maison de village.. i 52<br />

viSitE privÉE ii<br />

Le Nid des Merles, un cocon qui respire la force<br />

à Montriond. i 56<br />

NoS aDrESSES coSy<br />

Sélection des meilleures adresses dans les Portes du Soleil :<br />

bien manger, bien dormir, sortir... On vous dit tout ! i 60


TICKET D’ENTRÉE<br />

pour Le<br />

pArADis<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu / Photos Valérie Bron<br />

Des chiffres, encore deux, pour résumer l’histoire des Portes du Soleil. Cet<br />

immense doma<strong>in</strong>e est d’abord un rêve de liaison qu’ont fait, il y a 40 ans,<br />

12 stations. Reliées les unes aux autres, elles forment l’un des plus beaux<br />

doma<strong>in</strong>es skiables du monde. Abondance, Avoriaz, Châtel, La Chapelle<br />

d’Abondance, Les Gets, Montriond, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>-Avoriaz, Sa<strong>in</strong>t-Jean-d’Aulps,<br />

Champéry, Morg<strong>in</strong>s, Torgon, Val-d’Illiez, Les Crosets, Champouss<strong>in</strong>.<br />

Côté glisse, le créneau « market<strong>in</strong>g » local se veut simple et joyeux : le ski-safari ou le<br />

« voyage skis aux pieds, de station en station, de vallée en vallée, d’un pays à l’autre ».<br />

Avec sa basel<strong>in</strong>e Ski & Bike clairement affichée sous le logo, l’immense doma<strong>in</strong>e<br />

annonce la couleur. Les Portes du Soleil font figure de pionnier de la montagne<br />

version 2012, une montagne où le vélo de DH (VTT de descente) fait le pendant du ski,<br />

une fois les flocons disparus. « A <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, la pratique a explosé ces dernières années »,<br />

confirme Aurélie Bonnet de l’agence <strong>My</strong> home <strong>in</strong> <strong>the</strong> <strong>Alps</strong>. « Les amateurs du genre<br />

? Une faune variée mais, parmi elle, beaucoup de Britanniques de 25 à 40 ans. » Une<br />

clientèle « fish and chips » qui marque l’ambiance de la station avec, notamment, la<br />

création récente de nombreux commerces imag<strong>in</strong>és (par et) pour des Anglais. C’est<br />

notamment un certa<strong>in</strong> Roger Mand<strong>in</strong>, dit Tarzoon, qui implanta ici l’esprit VTT comme<br />

on aime. Une prouesse quand on connaît l’immobilisme des acteurs touristiques<br />

locaux, jamais vraiment imag<strong>in</strong>atifs et très peu encl<strong>in</strong>s à bouger ou communiquer. Les<br />

Gets ont également gagné leurs lettres de noblesse en la matière. L’effervescence<br />

qu’on y constate le prouve sans pe<strong>in</strong>e : le VTT fait revenir les gens en montagne, l’été.<br />

En hiver, une clientèle plus familiale vient profiter du doma<strong>in</strong>e sous l’œil complice<br />

de puristes propriétaires ici depuis 30 ans. A Avoriaz, l’hiver pousse la magie à son<br />

paroxysme. Montant jusqu’à atte<strong>in</strong>dre un plateau ple<strong>in</strong> Sud surplombant la vallée de<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, on en ouvre la porte en abandonnant la voiture au park<strong>in</strong>g. Se<br />

délestant de ce symbole d’une vie quotidienne vrombissante et polluée, on<br />

déambule dans les rues piétonnes en croisant des conducteurs de traîneaux<br />

aux airs de Père Noël. Plus simples, mo<strong>in</strong>s « branchés », Montriond<br />

et Sa<strong>in</strong>t-Jean-d’Aulps sont les repaires des locaux, qui y trouvent une<br />

vie animée à l’année autour des écoles et des places des mairies. On y<br />

trouve aussi le village des L<strong>in</strong>darets, paradis blanc déconnecté, pur.<br />

Un deuxième monde derrière les Portes<br />

En changeant de vallée, côté Abondance et la Chapelle d’Abondance,<br />

on entre dans un deuxième monde. Une culture patrimoniale très ancrée<br />

(avec un site abbatial d’exception valorisé par un musée d’art religieux),<br />

un univers plus rural qui tourne autour de l’Abondance. Le fromage<br />

donne d’ailleurs son nom à la vallée, ce qui ne saurait être neutre. Châtel,<br />

station-village labellisée Famille Plus Montagne, se trouve aussi au cœur<br />

de cette vallée labellisée « Pays d’art et d’histoire ». Châtel accueille depuis<br />

quelques années l’événement « Les Neiges Etoilées », un concours gastro-<br />

nomique orig<strong>in</strong>al imag<strong>in</strong>é par Valérie Blanc, une spécialiste, mais un peu<br />

dénaturé, une fois encore, par les acteurs touristiques locaux qui pe<strong>in</strong>ent à<br />

s’ouvrir vers l’extérieur. On file en direction de la Suisse au regard portant<br />

sur le Valais. On y découvre quelques perles qui se délectent du panorama<br />

sur les Dents du Midi : Champéry la carte postale, Morg<strong>in</strong>s et ses carillons,<br />

Torgon et sa vue sur le Léman et les paisibles Val d’Illiez, Crosets et Champouss<strong>in</strong>.<br />

« Le cachet suisse fonctionne toujours » sourit le local Xavier<br />

Léonti, skieur professionnel, « mais l’ambiance Portes du Soleil est assez<br />

homogène, avec ses stations-village de caractère. Dans le Chablais, la<br />

nature se prête volontiers au ski de randonnée, avec ses secteurs très natures,<br />

sauvages. Seule Avoriaz tranche vraiment. On aime ou on aime pas,<br />

c’est selon, mais cela frappe tout le monde, cette station n’est pas comme<br />

les autres. On y trouve, comme à <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, une clientèle cosmopolite, même<br />

si on n’est pas à Courchevel et que les Russes ne sont pas très nombreux.<br />

Les étrangers me font sourire, ils nous demandent souvent : « C’est joli ici,<br />

mais vous y habitez toute l’année ? ». La réponse est évidemment oui et,<br />

qu’on se rassure, on y vit même très bien ! »<br />

36 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

37


38<br />

VIEILLES FERMES RéHABILITéES ET « CHALETS TRADITIONNELS », LES PORTES DU SOLEIL, COMME<br />

TOUTES LES ZONES DE MONTAGNE, NE MANQUENT PAS DE CACHET ARCHITECTURAL. MAIS IL<br />

SUFFIT DE PASSER D’UNE VALLéE à L’AUTRE POUR RéALISER QU’IL N’y A PAS DE MODèLE TyPE,<br />

SEULEMENT DES CARACTéRISTIQUES LOCALES COMMUNES.<br />

Ala question, « A quoi ressemble le chalet traditionnel des Gets ? », Hervé Monnet, le sympathique<br />

architecte à l’orig<strong>in</strong>e haut-savoyarde contrôlée, nous recadre à raison ! « Parler de<br />

chalet traditionnel est une aberration. Soyons précis : le chalet n’a rien de traditionnel, c’est<br />

une <strong>in</strong>vention du monde moderne. Le chalet de loisir a été imag<strong>in</strong>é et créé de toutes pièces, il<br />

ne repose sur aucune réalité. « Traditionnellement », on habitait des fermes au faîtage parallèle<br />

aux courbes de niveaux. Une court<strong>in</strong>e - renfoncement abrité - accueillait le cheval ou les<br />

villageois en discussion, les habitants occupés à fendre les « effanles » (60 cm contre 30<br />

pour les tavaillons). Les anciens savaient très bien se jouer des éléments : les « effanles »<br />

étaient fendus, pas sciés, pour que l’eau s’évacue au mieux. A<strong>in</strong>si, à l’étage pour protéger les<br />

fo<strong>in</strong>s, trouve-t-on un bardage réalisé avec l’extérieur du sap<strong>in</strong> (scié d’un côté et naturellement<br />

courbe de l’autre). Cette première tranche du billot protège mieux des <strong>in</strong>tempéries. Le Centre<br />

médical des Gets, restauré, permet de bien observer le pr<strong>in</strong>cipe des modules que décl<strong>in</strong>aient<br />

ces vieilles fermes au fur et à mesure de l’agrandissement des familles. « S’il a plusieurs<br />

typologies de corps de ferme dans les Portes du Soleil, l’équation que tous les anciens avaient<br />

La station d’Avoriaz a été pas mal chahutée.<br />

Cette dest<strong>in</strong>ation renommée a perdu de son<br />

lustre une fois le Festival du Film Fantastique<br />

délocalisé. Les choses ont été reprises<br />

en ma<strong>in</strong>, avec notamment des travaux de<br />

réhabilitation.<br />

Ci-contre, la salle polyvalente de Montriond.<br />

DécryptaGe<br />

ÉLÉMENTS DE LECTURE D’ARCHITECTURE LOCALE<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu / Photo Hervé Monnet<br />

à résoudre, c’était de réussir à se protéger des contra<strong>in</strong>tes climatiques et à s’<strong>in</strong>tégrer à la<br />

pente » témoigne Hervé Marullaz du cab<strong>in</strong>et du même nom.<br />

« Sur <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, par exemple, on ne trouve pas de grosses fermes, contrairement à ce qu’on<br />

voit à la Chapelle d’Abondance. Notre vallée est plus fermée, mo<strong>in</strong>s facile à cultiver avec ses<br />

terra<strong>in</strong>s mo<strong>in</strong>s plats. Et, clairement, les gens y étaient mo<strong>in</strong>s riches à l’époque, la taille des<br />

fermes orig<strong>in</strong>elles s’en ressent » poursuit l’architecte DPLG de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>. « Avant, les gens habitaient<br />

en bas, dans le soubassement à côté de l’écurie, pour profiter de la chaleur des bêtes.<br />

Aujourd’hui c’est l’<strong>in</strong>verse, on veut habiter sous les toits. Les beso<strong>in</strong>s et envies ont changé, tout<br />

comme nous travaillons très différemment pour les gens qui vivent ici à l’année et pour les<br />

propriétaires de résidences secondaires. » Les PLU des différentes communes imposent des<br />

styles traditionnels et leur rigidité laisse les architectes forcément partagés. « Pour notre<br />

créativité, nous aimerions parfois plus de liberté mais je dois avouer qu’on doit certa<strong>in</strong>ement au<br />

PLU cet ensemble plutôt préservé, une ambiance de village conservée » se réjouit Hervé Monnet.<br />

« Si notre village ressemble encore à un village, c’est sans doute grâce à lui. »<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

bulthaup b3<br />

suit des convictions,<br />

et non des tendances éphémères.<br />

bulthaup unit précision et cuis<strong>in</strong>e<br />

hautement personnalisée.<br />

L’amour du détail joue un rôle tout aussi important<br />

que le concept architectonique global, ce qui fait<br />

de chaque cuis<strong>in</strong>e bulthaup une œuvre absolument<br />

unique, pour un travail sur mesure au<strong>the</strong>ntique, parfaitement<br />

adapté à l’espace et à tous ses occupants.<br />

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arcHitecture<br />

JACQueS LABrO<br />

« ne pAs BAnALiser LA montAgne »<br />

© Arch. Dep. Haute-Savoie 153J<br />

A 77 ANS, JACQUES LABRO, ARCHITECTE RECONNU NOTAMMENT<br />

POUR LA CONCEPTION MODERNE DE LA STATION D’AVORIAZ,<br />

POURSUIT ACTUELLEMENT SON TRAVAIL DANS LA STATION HAUT-<br />

SAVOyARDE. UN NOUVEAU LIVRE VIENT D’êTRE CONSACRé à CETTE<br />

FIGURE DE L’ARCHITECTURE AFIN DE MIEUX COMPRENDRE SON<br />

OEUVRE.<br />

La boucle est bouclée. La station d’Avoriaz était sa première commande de jeune architecte<br />

en 1964. Aujourd’hui, 48 ans après, Jacques Labro cont<strong>in</strong>ue de dess<strong>in</strong>er les bâtiments qui<br />

sortent de terre. « Je suis très attaché à Avoriaz et c’est naturellement que je suis les projets<br />

d’extension. La retraite ? Je n’aime pas ce mot. Je préfère retraiter les choses. J’ai commencé<br />

ma carrière avec Avoriaz et je la f<strong>in</strong>irai avec elle. Chaque projet est une aventure »<br />

nous confie-t-il.<br />

Toujours vif d’esprit, il fréquente la station plusieurs fois dans l’année, notamment lors du Festival de<br />

jazz. Il pratiquait autrefois le ski et le parapente. Il se contente aujourd’hui de rouler en scooter dans<br />

>><br />

Station de La Tania, La Perrière (Savoie),<br />

1989-1992 (tranche 1).<br />

Coupe transversale sur la grenouillère.<br />

helvim France, maître d’ouvrage.<br />

jacques Labro dans sa maison-atelier à Paris, en 2011. Résidence le Sosna, Avoriaz, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> (haute-Savoie), 1968-1971. Collectif architecture /<br />

Sica maître d’ouvrage.<br />

Centre de rencontre <strong>in</strong>ternational de la Facim, Courchevel 1850, Sa<strong>in</strong>t-Bon-Tarentaise<br />

(Savoie), 1973. Collectif architecture – Facim maître d’ouvrage.<br />

40 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

41<br />

Eric Dessert © Region Rhone-Alpes, Inventaire general du patrimo<strong>in</strong>e culturel – ADAGP<br />

© D. Dereani – Fondation Facim © J. F. Lyon-Caen – APM/ENSAG


arcHitecture<br />

Eric Dessert © Service de l’<strong>in</strong>ventaire general du patrimo<strong>in</strong>e culturel, Region Rhone-Alpes - ADAGP Paris 2010 et 2011<br />

Résidence le Sosna, Avoriaz, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> (haute-Savoie),<br />

1968-1971. Façade nord. Collectif architecture / Sica maître<br />

d’ouvrage.<br />

La retraite ?<br />

Je n’aime pas ce mot.<br />

Je préfère retraiter<br />

les choses.<br />

Son approche : « L’architecture appartient au paysage<br />

et le paysage appartient à l’architecture »<br />

les rues de Paris. Parmi ses admirateurs, Simon Cloutier, architecte de<br />

l’Atelier d’architecture d’Avoriaz, qui travaille avec Jacques Labro pour<br />

poursuivre son œuvre. Il ne tarit pas d’éloges pour son maître : «A l’ère de<br />

la voiture, il a su imposer une station sans voiture. C’était complètement<br />

d<strong>in</strong>gue ! Ce qui m’impressionne le plus chez lui, c’est son <strong>in</strong>dépendance.<br />

Il a une liberté d’expression dans sa façon de bâtir qui fait rêver ».<br />

Habitat de montagne : « Je regrette le manque<br />

d’<strong>in</strong>ventivité »<br />

Jacques Labro est un génie du lieu qui a révolutionné le bâti en montagne<br />

et <strong>in</strong>fluencé d’autres architectes comme Guy Rey-Millet pour la<br />

station des Arcs. Son approche : « L’architecture appartient au paysage<br />

et le paysage appartient à l’architecture ». En ville, il réalise des opérations<br />

très novatrices, avec des îlots, sans tour, ni barre, à l’opposé de ce<br />

qui se faisait à l’époque.<br />

Nous lui avons demandé quel regard il portel aujourd’hui sur l’habitat de<br />

montagne. Voilà ce qu’il nous a confié : « Je regrette qu’il n’y ait pas plus<br />

d’<strong>in</strong>ventivité. Je ne retrouve pas la s<strong>in</strong>gularité que mérite le paysage de<br />

montagne à part peut-être quelques refuges en montagne. Il ne faut pas<br />

banaliser la montagne. »<br />

>><br />

Résidence Tillia quartier de la falaise, Avoriaz, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

(haute-Savoie) 1989-1992. Détail des parois en caillebotis<br />

de bois protégeant les coursives adossées aux parois nord.<br />

Commune de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, maître d’ouvrage.<br />

Station de La Tania, La Perrière (Savoie), 1989-1992<br />

(tranche 1). Détail de la résidence Le Grand Bois. helvim<br />

France, maître d’ouvrage.<br />

Maison d’Avoriaz, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> (haute-Savoie),<br />

clocher de la chapelle.<br />

42 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

43<br />

© J. F. Lyon-Caen – APM/ENSAG (2011)<br />

Chalet Arketa, Avoriaz, <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

(haute-Savoie), 1979. vue extérieure.<br />

© J. F. Lyon-Caen – APM/ENSAG<br />

. © J. F. Lyon-Caen – APM/ENSAG


44<br />

arcHitecture<br />

arcHitecture<br />

© J. F. Lyon-Caen – APM/ENSAG (2007)<br />

>> Quant au livre, édité par le Conseil d’Architecture d’urbanisme et de<br />

l’environnement de Haute-Savoie, il décortique le parcours de Jacques<br />

Labro, nous aide à comprendre sa démarche a<strong>in</strong>si que son <strong>in</strong>tuition<br />

architecturale. L’ouvrage de 192 pages nous permet de découvrir la<br />

quantité de projets réalisés en montagne (Avoriaz, la Tania, Courchevel,<br />

Val d’Isère…), sur le littoral, en périphérie urba<strong>in</strong>e en France comme à<br />

l’étranger. Il constitue une base importante pour tous ceux qui veulent<br />

aborder l’œuvre de Jacques Labro, un architecte vraiment pas comme<br />

les autres.<br />

« Jacques Labro, architecte urbaniste, de l’imag<strong>in</strong>aire au réel », écrit par Jean-François Lyon-Caen,<br />

édité par le CAue de haute-Savoie. 192 pages couleur, 18 €. www.caue74.fr<br />

Eric Dessert © Région Rhéne-Alpes, Inventaire général du patrimo<strong>in</strong>e culturel – ADAGP<br />

à gauche : îlot Nicolo (Paris 16ème), maison<br />

de ville, 1985-1989. jacques Labro,<br />

avec Bouchard et Theil architectes / R.<br />

Rongier et G. vernerey, maîtres d’ouvrage.<br />

vue oblique de la station d’Avoriaz,<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> (haute-Savoie), prise au-dessus<br />

des pentes des hauts-Forts.<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

A l’ère de la voiture,<br />

il a su imposer une<br />

station sans voiture.<br />

C’était complètement d<strong>in</strong>gue !<br />

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cosy story<br />

L’Or NOir<br />

De<br />

morZ<strong>in</strong>e<br />

FRANCK BUET FAIT PARTIE D’UNE ESPèCE EN VOIE DE DISPARITION :<br />

IL LUTTE âPREMENT POUR PRéSERVER L’UNE DES DERNIèRES<br />

ARDOISIèRES DE FRANCE. LES « 7 PIEDS » EXTRAIENT LA PIERRE<br />

DE MORZINE, LA CéLèBRE ARDOISE, L’UN DES PLUS PUISSANTS<br />

SyMBOLES DU CHALET HAUT-SAVOyARD TEL QU’ON LE RêVE. SI LE<br />

TRAVAIL NE MANQUE PAS – SIGNE DE L’ENGOUEMENT D’UNE CLIEN-<br />

TèLE SOUCIEUSE D’UTILISER DES MATéRIAUX DE GRANDE QUALITé<br />

ET D’UNE NOBLESSE INCONTESTéE – LES SOUCIS PROVIENNENT<br />

DE L’ANTHRACITE PIERRE ELLE-MêME. PARCE QU’ICI COMME<br />

AILLEURS, C’EST TOUJOURS LA NATURE QUI DéCIDE IN FINE.<br />

L’ardoise de couverture estampillée<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> est de retour ! Si l’ardoisière<br />

des « 7 pieds » a toujours proposé de<br />

la pierre de pays, d’une provenance garantie<br />

« made <strong>in</strong> Portes du Soleil », une<br />

rumeur la donnait moribonde. Or c’est seulement<br />

pour les toits que la matière première locale<br />

n’était plus utilisée. C’est que l’extraction de la<br />

pierre n’est pas une « science » exacte : comme<br />

souvent en montagne, il faut s’adapter à la nature,<br />

même si elle nous contrarie parfois ! « Nous<br />

sommes tombés sur un filon particulier et j’ai du<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu / Photos : Pascal Lebeau<br />

effectuer un virage à 90° et me mettre à importer<br />

de la pierre d’Italie ou du Brésil, pour compenser<br />

et cont<strong>in</strong>uer à faire tourner ma boutique. D’où la<br />

confusion», nous éclaire Franck Buet, propriétaire<br />

de l’ardoisière des « 7 pieds ». « L’ardoise de<br />

ma carrière, striée ces quatre dernières années<br />

de « poils », ne pouvait servir qu’à la décoration,<br />

pas à la couverture des toits de pays. » Responsables<br />

de la pénurie passagère, donc, ces « fils »<br />

blancs le long desquels la pierre se fend sous<br />

l’effet du gel et du réchauffement. Là où il fallait<br />

auparavant plusieurs mois pour excaver >><br />

Pour l’aménagement,<br />

compter entre 360€<br />

à 960€ TTC le m2 , en<br />

fonction de la complexité<br />

des découpes. Pour la<br />

couverture, les prix varient<br />

de 35€ hT le m2 en pierre<br />

du Brésil à 65€ hT en<br />

ardoise de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>.<br />

46 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

47


cosy story<br />

L’Ardoisière des 7 Pieds travaille sur un projet d’envergure, la réfection de la toiture de<br />

l’abbaye d’Abondance. Les architectes des Monuments de France savaient qu’il y avait<br />

pas mal de choses à rénover en local et ils aiment bien remettre les produits du pays, en<br />

l’occurrence l’ardoise.<br />

et écouler le stock d’ardoises « poilues », quelques sema<strong>in</strong>es suffisent<br />

aujourd’hui. Une prouesse rendue possible par la haveuse de galerie que<br />

vient d’acquérir Franck, qui n’a jamais fait appel à l’explosif pour exploiter<br />

les ressources. Trop dangereux, trop imprécis, trop « déchiquetant » alors<br />

que le câble diamanté permet, lui, de scier l’ardoise au rocher proprement,<br />

« comme dans du beurre ».<br />

Matière à… tout !<br />

Installé depuis trois ans dans un atelier conçu spécifiquement (après<br />

avoir passé qu<strong>in</strong>ze ans dans une écurie non isolée), Franck et son salarié<br />

transforment une partie des quatre-cents tonnes de matière extraites<br />

annuellement. Crédences sur-mesure, plans de travail, vasques de salles<br />

de ba<strong>in</strong>s, habillages de douche, aménagements de jard<strong>in</strong> ou de pisc<strong>in</strong>e,<br />

bancs de massage, dallages, arts de la table, objets de décoration, pierre<br />

de soutien de poëles à granules, noms de chambres ou numéros de rue,<br />

les usages de l’ardoise n’ont de limite que la créativité des clients de<br />

Franck, particuliers ou architectes, décorateurs. Si l’Ardoisière des « 7<br />

pieds » propose fourniture et pose, elle se met aussi au service d’artisans<br />

ou de vacanciers. « Certa<strong>in</strong>s m’envoient leurs cotes par mail et passent<br />

prendre possession de la marchandise quand ils viennent en vacances<br />

dans la région. Cela plaît beaucoup aux gens de pouvoir venir ici. Commander<br />

en direct ce qui sera l’une des pièces maîtresse de leur salle de<br />

ba<strong>in</strong> ou leur cuis<strong>in</strong>e.» De la chute d’ardoise à un euro à 1000 m2 de couverture<br />

pour un chantier de restauration d’un monument historique, on<br />

peut envisager toutes les utilisations, il suffit de bien choisir la matière.<br />

L’ardoise de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> – toujours d’un élégant anthracite - est constituée<br />

de schiste, celle du Val d’Aoste (noire), qu’importe Franck Buet, de granite<br />

un peu schisteux. La pierre locale, pas forcément toujours plane,<br />

revêt un aspect légèrement plus rustique que l’italienne ou la brésilienne.<br />

Cette dernière arbore des te<strong>in</strong>tes diverses (noir, prune, gris vert ou multicolore).<br />

Quelle qu’en soit la provenance, l’entretien de la pierre, aisé,<br />

s’avère le même. Après un traitement chimique hydrofuge et oléafuge<br />

réalisé par l’Ardoisière des « 7 pieds », nul beso<strong>in</strong> de trop en faire. La<br />

pierre étant nourrie en surface, le seul <strong>in</strong>cident qui puisse survenir relève<br />

de l’attaque du citron ou du v<strong>in</strong>aigre sur le traitement. Rien ne pénètre à<br />

cœur de l’ardoise, totalement étanche, contrairement au marbre ou au<br />

granite (sur lesquels on peut constater des auréoles, après une diza<strong>in</strong>e<br />

d’années d’usage). En cas de tâche de v<strong>in</strong>aigre, pas d’<strong>in</strong>quiétude pour<br />

autant. On nettoie et on passe un peu d’huile de paraf<strong>in</strong>e pour >><br />

La m<strong>in</strong>e affiche un taux<br />

d’humidité de 90 %.<br />

« quand on sort la pierre,<br />

on la laisse toujours<br />

humide de manière à ce<br />

qu’elle demeure facile à<br />

travailler. »<br />

48 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

49


cosy story cosy story<br />

50 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

51<br />

>><br />

nourrir le dépoli : la pierre redevient noire. « Avec l’ardoise de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, on<br />

est tranquille à vie, esthétiquement parlant », assure Franck Buet. « Par<br />

contre, cela reste un matériau tendre dont il faut prendre so<strong>in</strong>. Interdit<br />

de couper directement sur la pierre, il faut utiliser une planche, évidemment.<br />

Avec ce matériau non poreux, pas de souci d’hygiène : la preuve,<br />

on sert beaucoup sur ardoises aujourd’hui. » Et c’est d’ailleurs d’ici qu’est<br />

née cette tendance forte : « Les premiers à servir sur ardoises ont été<br />

Les fonta<strong>in</strong>es blanches, à Avoriaz. Des touristes passés par là en ont<br />

fait le succès qu’on connaît. Et qui fait qu’aujourd’hui, malheureusement,<br />

beaucoup de produits du genre sont manufacturés en Ch<strong>in</strong>e. Des objets<br />

qui n’ont absolument rien à voir avec la qualité et l’au<strong>the</strong>nticité de<br />

ce que nous proposons aux 7 pieds. » La présence d’ardoise véritable se<br />

sent <strong>in</strong>évitablement : rien ne peut l’altérer, ni la température, ni l’humidité.<br />

Le matériau ne connaît pas de retrait, ne bouge pas. La preuve, les plateaux<br />

des tables de billard ne sont-ils pas faits de ce « bois » ?<br />

Après une mauvaise passe de quatre ans où il lui a été impossible de fournir de l’ardoise<br />

de couverture (en raison de l’irrégularité de la pierre sur une portion), Franck Buet peut à<br />

nouveau proposer ce qui fait l’emblème des Portes du Soleil.<br />

Lauze ou ardoise ? De taille bien plus imposante, la lauze ressemble à une grosse dalle.<br />

A l’époque, les toits des habitations morz<strong>in</strong>oises pouvaient se couvrir de l’une ou de l’autre.<br />

Tout dépendait de la qualité de la pierre extraite au moment de la construction. L’ardoise,<br />

plus f<strong>in</strong>e (5 mm d’épaisseur), est aussi plus rentable. Avec une pierre trop dure à fendre,<br />

les villageois faisaient des lauzes.


visite privée i<br />

LA MURAILLE<br />

ET SES sECRETs<br />

AU DéTOUR DU CHEMIN DE LA VIEILLE PLAGNE, DANS UN VIEUX QUARTIER DE MORZINE, SE DRESSE LA<br />

MURAILLE, UNE IMPOSANTE ET FIèRE MAISON DE VILLAGE. SES MURS VIRILS CACHENT EN LEUR SEIN UN<br />

ENDROIT « COSy » à SOUHAIT, UN DIAMANT DE 330 MèTRES CARRéS à LA DéCORATION MINéRALE NI<br />

PRéCIEUSE NI PRéTENTIEUSE, TOUTE EN éLéGANCE RACéE ET SUBTILE.<br />

Qu’est-ce qui peut bien pousser un plombier chauffagiste à<br />

acquérir un bien dans les Portes du «Soleil» orienté ple<strong>in</strong><br />

Nord ? Une maison en montagne qui ne possède pas la<br />

mo<strong>in</strong>dre parcelle de terre, pas l’ombre d’un jard<strong>in</strong> ? Sur le<br />

papier, ces «critères» pourraient faire pâlir un agent immobilier… Et pourtant,<br />

dès lors qu’on approche la bâtisse, on comprend. Les pierres de<br />

1780 parlent d’elles-mêmes : l’âme de la maison est puissante. « Quand<br />

elle a été mise en vente, j’ai décidé de l’acheter sans projet concret, simplement<br />

parce qu’elle est vois<strong>in</strong>e celle de mes parents» avoue Christophe<br />

Marcell<strong>in</strong>. « J’aime la légende qu’elle cache en son se<strong>in</strong>. A l’époque, tout<br />

le monde mettait la ma<strong>in</strong> à la pâte quand on construisait. Tous les villageois<br />

se rendaient service mutuellement. La ferme aurait du être entièrement<br />

en bois mais, une nuit, des vauriens d’un village vois<strong>in</strong> avaient<br />

volé la charpente… Les Morz<strong>in</strong>ois, solidaires, ont eu l’idée d’ériger un<br />

mur derrière lequel protéger la nouvelle charpente qui serait <strong>in</strong>stallée. »<br />

L’anecdote a baptisé la construction « La Muraille ». Le nom et les pierres<br />

sont restés.<br />

Des propriétaires <strong>in</strong>vestis<br />

L’escalier raconte tout, dès l’entrée, de l’appellation m<strong>in</strong>érale du chalet.<br />

Et caractérise bien la démarche des propriétaires, qui ont tout fait euxmêmes<br />

sans l’aide d’architectes <strong>in</strong>térieurs ou de décorateurs. « Seuls les<br />

plans extérieurs et la dépose de permis ont été réalisés par l’architecte<br />

local Hervé Marullaz. Gabrielle et moi avons imag<strong>in</strong>é l’aménagement et<br />

l’ambiance <strong>in</strong>térieure de ces 330 mètres carrés habitables et je n’aurai<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu / Photos Pascal Lebeau<br />

confié à personne le suivi du chantier ! » plaisante Christophe, dans<br />

une allusion à son statut d’artisan. La célèbre charpente et les murs<br />

extérieurs, d’une grande beauté, ont donné le la. «Nous avons vidé tout<br />

l’<strong>in</strong>térieur pour conserver la structure, la mettre en valeur. Pour rester<br />

au niveau du bel ouvrage existant, nous avons décidé d’emblée de nous<br />

positionner haut de gamme. Lors de la conception puis des travaux, nous<br />

avons particulièrement veillé aux volumes, aux espaces et à la qualité des<br />

f<strong>in</strong>itions.» Les artisans, tous choisis en local, l’ont été sur une base très<br />

simple : « Je savais qu’ils feraient ce que j’attendais d’eux… Gérer les<br />

différents corps de métier, c’est le côté délicat des travaux, non ? » glisse<br />

celui qui, pour une fois, se trouvait de l’autre côté de la barrière. L’ébéniste<br />

vernisseur de Tan<strong>in</strong>ges David Jaupard s’est chargé des<br />

>><br />

Plusieurs chambres romantiques cohabitent :<br />

Paris, vienne, venise, la très « Cosy » Sa<strong>in</strong>t-<br />

Moritz et ici la plus épurée Nagano.<br />

52 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

53


visite privée i<br />

boiseries alors que les artistes de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> Mart<strong>in</strong>e et Robert Vernet ont<br />

conçu l’escalier. « Pr<strong>in</strong>cipal po<strong>in</strong>t faible de cette maison de village : sa<br />

mitoyenneté. Il nous fallait absolument créer des puits de lumière pour<br />

compenser l’absence d’ouvertures de façade. » Neuf velux dentellent<br />

a<strong>in</strong>si la toiture, des dalles de verre po<strong>in</strong>çonnent la bibliothèque en mezzan<strong>in</strong>e<br />

ou surplombent l’entrée, qu’elles contribuent à éclairer. Dans cette<br />

optique, l’escalier a été envisagé en verre pour apporter de la clarté aux<br />

parties communes. « Les contra<strong>in</strong>tes de fixation de cet ouvrage nous ont<br />

portés vers l’acier qui, du coup, s’est un peu propagé par touches… Nous<br />

avions, de toute façon, envie d’éviter l’<strong>in</strong>ox, trop vu à notre goût. »<br />

Leur goût, c’est ce qui a guidé constamment Gabrielle et Christophe.<br />

Les propriétaires se sont <strong>in</strong>vestis comme des professionnels, courant les<br />

salons de Milan à Paris, sélectionnant des produits au Luxembourg (la<br />

fonta<strong>in</strong>e en rés<strong>in</strong>e, comme une serrure-sculpture, imite la pierre à la perfection),<br />

en Belgique (difficile, à l’époque, de trouver une table ovale de si<br />

grande taille) ou en Espagne… De ce côté-là, le fait de pouvoir acheter<br />

en direct, par son entreprise, a bien aidé Christophe à réaliser son rêve,<br />

c’est une évidence. « Improvisation sur toute la ligne, la décoration de la<br />

Muraille suit tout de même une idée directrice : chaque chambre devait<br />

nous faire voyager dans un univers. En dehors de ce prérequis, nous<br />

nous sommes laissés carte blanche. La chose qui nous tenait à cœur ?<br />

Tourner autour du cœur de la maison justement, le vieux bois, la pierre.<br />

Autour de l’existant mis en avant dans les parties communes. Lorsqu’on<br />

pousse la porte de chaque chambre, en revanche, on est happé dans un<br />

thème précis. »<br />

Une décoration sur le fil<br />

Fourrures sur les lits, lum<strong>in</strong>aires boisés, rien ne manque à l’appel des<br />

conventions actuelles de l’ambiance chalet et pourtant… Pourtant,<br />

ici, tout sonne un peu différemment. On y a la sensation d’une décora-<br />

tion « sur le fil », difficile à décrire, qui flirte avec l’art contempora<strong>in</strong> par<br />

endroits, comme avec cette sculpture-arbre <strong>in</strong>ondée de lumière. Cette<br />

visite privée nous laisse un effet d’équilibre, d’harmonie, impression que<br />

confirme le propriétaire lui-même. « On est un peu « à la limite » avec ce<br />

style qui ne laisse personne <strong>in</strong>différent. A peu de choses près, ça peut<br />

être raté. On a quand même pris pas mal de risques, je crois. F<strong>in</strong>alement,<br />

c’est un projet un peu surprenant. »<br />

Tons de bronze, cuivre au sol, transparences, lumière m<strong>in</strong>érale du verre,<br />

baignoires qu’on expose, couleurs poudrées, beige chic côtoient un sens<br />

du détail poussé à l’extrême. A<strong>in</strong>si la vitre craquelée de la salle de ba<strong>in</strong>s<br />

de la chambre Vienne fait-elle écho à sa délicate baignoire à pattes de<br />

lion. De la tapisserie façon cuir surpiqué de l’univers « Le Cap » aux élégants<br />

c<strong>in</strong>tres en crochet de la chambre romantique, ici, rien n’est laissé<br />

au hasard, la mo<strong>in</strong>dre poignée de porte répond au thème choisi… et à<br />

un grand sens de la déco. Pas forcément des <strong>in</strong>ventions mais de jolies<br />

comb<strong>in</strong>aisons et un style abouti, que Gabrielle et Christophe ont su mener<br />

de bout en bout. Seul le local technique de la cuis<strong>in</strong>e cache - outre<br />

les appareils professionnels forcément un peu disgrâcieux - un petit<br />

« regret » de leur part : « Nous avions envie d’une cave à v<strong>in</strong>s comme<br />

une geôle, avec une grille et des portes vitrées, mais nous avons préféré<br />

<strong>in</strong>staller une cuis<strong>in</strong>e semi-professionnelle. L’hiver, le chalet est loué à un<br />

tour-operator qui propose un service hôtelier. » Gabrielle et Christophe<br />

ne s’arrêtent pas là : ils vont encore frapper cet hiver avec l’ouverture d’un<br />

nouvel endroit, La vieille Crusaz au 93, rue du Bourg. « Le lieu, un peu<br />

plus « classique », s’habillera de meubles belges en bois grisés et parties<br />

métalliques, dans une ambiance plus contempora<strong>in</strong>e, avec une pièce à<br />

vivre, en haut, aux airs de loft. » Les salles de ba<strong>in</strong> y seront particulièrement<br />

léchées, preuves matérielles que Passion et Raison peuvent parfois<br />

convoler en justes noces puisqu’elles font aussi office de showroom pour<br />

l’artisan…<br />

La chem<strong>in</strong>ée, une pièce unique<br />

réalisée par des artistes de<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>, une pièce maîtresse<br />

de la décoration made <strong>in</strong><br />

Muraille. Cette création<br />

de Robert vernet n’est pas<br />

« attendue ». Elle ne ressemble<br />

en rien aux âtres de pierre et<br />

de vieux bois qu’on rencontre<br />

habituellement dans ce genre<br />

de chalet. Cette réalisation<br />

semble vêtue de z<strong>in</strong>c ou<br />

de métal mais elle est en<br />

réalité constituée de blocs de<br />

pierre reconstituée composés<br />

d'alum<strong>in</strong>e stabilisée et de<br />

silice. « La mise en oeuvre<br />

reste assez complexe avec son<br />

coulage sous plastique et sans<br />

air » expliquent Mart<strong>in</strong>e et<br />

Robert vernet. « Entre chaque<br />

bloc se trouvent des joncs en<br />

<strong>in</strong>ox. Le foyer utilise aussi de<br />

la pierre reconstituée à base<br />

d'alum<strong>in</strong>e stabilisée à haute<br />

température et de cor<strong>in</strong>don<br />

noir. La couleur anthracite et<br />

gris souris se trouve dans les<br />

composants. »<br />

54 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

55


visite privée ii<br />

NiD DeS MerLeS<br />

simpLi-cime De nAture<br />

CHEZ MONSIEUR ET MADAME MERLE, C’EST MADAME QUI FAIT LE NID. CERTES, LE MâLE PARTICIPE EN<br />

AMENANT LA MATIèRE PREMIèRE – MOUSSE, BRINDILLES ET FEUILLES - MAIS C’EST LA FEMELLE QUI<br />

AMéNAGE L’ABRI. UN COCON D’ALLURE DOUCE, UNE COUPELLE AUX FORMES BIEN DéFINIES. EST-CE LE NOM<br />

DU PROPRIéTAIRE, DOMINIQUE MERLE, QUI A INSPIRé LA DéCORATRICE ? RESTE QUE CE NID-Là, TOUT SAUF<br />

PRéCAIRE, RESPIRE FORCE, SIMPLICITé ET NATUREL. PETIT SURVOL DE CE CHALET CONFORTABLEMENT NI-<br />

CHé à MONTRIOND, à DEUX COUPS D’AILES DE MORZINE.<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu / Photos Erick Saillet<br />

Dans cette ferme de 1900, Dom<strong>in</strong>ique Merle, ancien gérant du<br />

golf de Sa<strong>in</strong>t-Cloud, ancien restaurateur, « s’est fait plaisir à<br />

élaborer (son) petit hôtel ». S’il a, dans les premiers temps, <strong>in</strong>vesti à<br />

Courchevel, c’est sur les Portes du Soleil qu’il jette son dévolu à<br />

l’heure de la retraite. « Cet endroit correspond plus à mes aspirations du<br />

moment. <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> est un lieu très cosy. Ici, on se rapproche de la Suisse,<br />

c’est très propre. » Sa rencontre avec la montagne datant de son passage<br />

au « 7 », l’ancien Chasseur alp<strong>in</strong> du bataillon de Bourg-Sa<strong>in</strong>t-Maurice a<br />

aussi été séduit par le petit côté « peaux de phoque » du co<strong>in</strong>.<br />

« La ferme de mes rêves devait forcément avoir une « vue ». Etre bercée<br />

d’un environnement naturel d’une vraie beauté. Mais, parallèlement, se<br />

trouver à proximité de remontées mécaniques qui mènent aux plus belles<br />

pistes, pour le côté facile à vivre. On devait pouvoir rejo<strong>in</strong>dre aisément des<br />

champs de ski des plus <strong>in</strong>téressants ! », résume le propriétaire de cette<br />

bâtisse exposée ple<strong>in</strong> Sud.<br />

>><br />

Pour la décoration, Dom<strong>in</strong>ique Merle a fait<br />

appel à une spécialiste, Laurence Palayer.<br />

Son travail ? Insérer un confort moderne<br />

dans une beauté rustique.<br />

56 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

57


58<br />

visite privée ii<br />

Cette vieille montagnarde, Dom<strong>in</strong>ique tente, durant la rénovation, de<br />

la garder la plus possible « dans son jus » comme aiment à le dire les<br />

acquéreurs de biens anciens. « Je viens de prendre ma retraite, ce qui<br />

m’a permis de camper, au sens strict, sur le chantier », précise l’ancien<br />

du « bataillon de fer, bataillon d’acier ». Et c’est avec une poigne de fer,<br />

justement, qu’il a pris les choses en ma<strong>in</strong>s. « Il m’est arrivé de défaire<br />

des choses dans la nuit, qui n’étaient pas conformes à mes directives, de<br />

manière à obliger l’artisan à le refaire correctement. Mes relations avec<br />

les différents corps de métier étaient bonnes et cordiales mais j’avais à<br />

cœur d’obtenir ce que je voulais. Mon menuisier, un homme remarquable<br />

malheureusement décédé, a fait du travail extraord<strong>in</strong>aire. »<br />

Pour la décoration, Dom<strong>in</strong>ique Merle a fait appel à une spécialiste,<br />

Laurence Palayer : « Ma commande : <strong>in</strong>sérer un confort moderne dans<br />

une beauté rustique. Je ne me suis pas du tout occupé du look <strong>in</strong>térieur.<br />

C’est un métier et ce n’est pas le mien. Je me suis chargé des volumes,<br />

du côté fonctionnel, Laurence est re<strong>in</strong>e dans l’art de détourner les<br />

objets, de trouver la place qui les attendait. Je lui ai donné carte blanche…<br />

sauf pour ce qui concerne le budget ! Elle a mixé des produits haut de<br />

gamme à des objets de grande distribution mo<strong>in</strong>s onéreux, piochant sans<br />

honte des accessoires chez Ikea.» En revanche, l’ancien traiteur a veillé<br />

personnellement au côté lum<strong>in</strong>osité : « Quand on donne dans la<br />

restauration, on joue du théâtre. Recevoir des convives pour un mariage<br />

est tout un art : tout doit se révéler superbe. Il faut illum<strong>in</strong>er la mo<strong>in</strong>dre<br />

carotte pour qu’elle se donne des airs glamour. J’ai gardé de mes<br />

expériences passées une attention particulière pour les éclairages, les<br />

ambiances de lumière et j’ai fait en sorte qu’on se sente bien ici. » Mission<br />

accomplie, monsieur le chasseur alp<strong>in</strong> !<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

Page de gauche : un grand<br />

espace de vie au coeur du<br />

chalet, la cuis<strong>in</strong>e s’ouvre sur<br />

l’espace chem<strong>in</strong>ée. à noter la<br />

banquette de la grande table<br />

qui vient s’appuyer sur le muret<br />

de la mezzan<strong>in</strong>e. Astucieux !<br />

numéro 13 \ octoBre 2012 59


© Pascal Lebeau / Free Presse, DR Les Gentianettes, DR <strong>My</strong> <strong>Home</strong>s <strong>in</strong> <strong>the</strong> <strong>Alps</strong>, DR Les Rhodos, DR La Chaudanne<br />

os<br />

Dresses<br />

osy<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu<br />

hôTeL LA MArMOTTe eT ChALeT LA TAPiAz<br />

un vieux sac à dos pendu aux côtés de chaussures de montagne en cuir posées nonchalamment dans l’entrée de l’hôtel, comme au retour<br />

de « là-haut », donne tout de suite le ton : ici, on est en montagne. Dans cet établissement familial, une clientèle bigarrée se presse depuis<br />

quatre générations de Mirigay. La chef de cuis<strong>in</strong>e qui officie l’hiver, Camille Cimbault, est d’ailleurs la cous<strong>in</strong>e d’Alexis, le gérant. Elle doit<br />

une partie de son talent à l’école Paul Bocuse de Lyon, à un passage au Bernard<strong>in</strong> de New york (3 étoiles) et au Mas de Pierre (supervisé par<br />

Michel Rostang). Si le restaurant, qui sert une cuis<strong>in</strong>e dont on se souvient, n’est ouvert pour l’<strong>in</strong>stant qu’aux pensionnaires, il se pourrait que les<br />

choses évoluent, affaire à suivre… Le centre de bien-être, lui, est accessible à tous (moyennant 20 euros la journée pour les non résidents).<br />

Sauna, hammam, douche sensorielle expérience, zone de détente des pieds Kneipp très appréciée après le ski ou la randonnée, tisanerie, cet<br />

espace hydro-détente n’est pas un « argument market<strong>in</strong>g » de plus. Ses 750m2 valent vraiment le coup d’œil. Mais les baigneurs qui se prélassent<br />

dans sa pisc<strong>in</strong>e de 17 mètres par 7 se doutent-ils qu’un bijou les surplombe ? Juste au-dessus du spa se cache une nouveauté de toute beauté :<br />

60 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

61<br />

© Pascal Lebeau / Free Presse<br />

A gauche, une des chambres de<br />

La Tapiaz, le nouveau chalet-hôtel<br />

de la famille Mirigay, aux Gets.<br />

>>


62<br />

Nos aDresses cosy<br />

le chalet La Tapiaz et ses 8 nouvelles chambres, dont la plus petite mesure 29m 2 et la plus grande… 76 m 2 !<br />

Bois flotté, bois brûlé, vieux bois, ici la matière re<strong>in</strong>e est emblématique des montagnes entourant les lieux.<br />

Mixé avec pierre et béton, elle prend toute la mesure de sa modernité. Côté déco, ce matériau chaleureux<br />

<strong>in</strong>vestira d’ailleurs la salle de restaurant en passe de ré<strong>in</strong>terprétation. Côté prestations, les résidents de<br />

La Tapiaz et de la Marmotte sont servis : ici, les enfants sont rois (et les parents tranquilles !). Un restaurant<br />

est dédié aux petits où ils sont pris en charge pas une salariée spécialisée dans l’accueil de ce public<br />

exigeant. On peut aussi se dégager un petit moment de solitude en confiant ses bamb<strong>in</strong>s au maître<br />

nageur, à la pisc<strong>in</strong>e, où l’on peut les laisser seuls en toute confiance. Dès l’été procha<strong>in</strong>, un concept de<br />

multi-activités pour les 4-12 ans sera relancé mais, d’ores et déjà, les plus jeunes adorent l’hôtel. Grâce<br />

à une idée toute simple : le complexe compte deux salles de jeux, dont l’une réservée aux tout petits (on<br />

peut même y crier à son aise, rendez vous compte !) et l’autre possède un baby-foot, un p<strong>in</strong>g-pong et des<br />

jeux d’arcades. Enf<strong>in</strong>, si l’art de vivre version Mirigay vous manque, quand vous skiez, vous pouvez toujours<br />

rejo<strong>in</strong>dre La Païka sur le doma<strong>in</strong>e de la Turche pour déjeuner. Cette ferme d’altitude propose coquelet,<br />

seiche et jambonneau grillés, sur une terrasse « cosy » à souhait avec une vue sur le Praz de Lys à couper<br />

le souffle. Pour un moment d’évasion lo<strong>in</strong> du brouhaha de nos vies surchargées…<br />

Photos Pascal Lebeau / Free Presse<br />

Bois flotté, bois brûlé, vieux bois,<br />

à La Tapiaz la matière re<strong>in</strong>e est<br />

emblématique des montagnes<br />

entourant les lieux.<br />

Chalet-hôtel La Marmotte / La Tapiaz<br />

61 rue du Chêne<br />

74260 Les Gets<br />

+33 (0)4 50 75 80 33<br />

www.hotel-marmotte.com<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

Photos Pascal Lebeau / Free Presse


64<br />

Nos aDresses cosy<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

MY hOMe iN The ALPS<br />

il était une fois Aurélie et Nicolas. Ces deux trentenaires orig<strong>in</strong>aires de Haute-Normandie et d’Alsace se sont rencontrés en montagne, mais pas sur la même montagne.<br />

Agents immobilier, dans les Portes du Soleil pour madame et à Chamonix pour monsieur, ils se sont croisés sur un sém<strong>in</strong>aire d’entreprise. De cette rencontre sont nés<br />

trois beaux bébés, Max, Romy et… <strong>My</strong> home <strong>in</strong> <strong>the</strong> <strong>Alps</strong>. « Je voulais changer, apporter un service plus personnalisé encore. Ce sont des clients qui m’ont donné l’idée,<br />

me faisant part de leur beso<strong>in</strong> : dénicher quelqu’un qui puisse avoir l’œil sur leur propriété tout au long de l’année, en dehors des quelques sema<strong>in</strong>es où ils y résident. »<br />

Juriste de formation, le rigoureux Nicolas gère l’adm<strong>in</strong>istratif alors que la chaleureuse Aurélie se charge plus volontiers de la communication. « Cela dit, nous n’avions<br />

encore pas fait beaucoup de promotion, c’est surtout le bouche-à-oreilles qui a fait notre réputation. » Au départ service de conciergerie, <strong>My</strong> home <strong>in</strong> <strong>the</strong> <strong>Alps</strong> s’est lancée<br />

cet été dans la location, toujours pour le compte de ses clients et sur leur demande. C’est elle qui commercialiste les Murailles, en dehors du ple<strong>in</strong> hiver (où le chalet est<br />

réservé à un tour-operator irlandais), mais aussi le Nid des Merles ou la très belle Ferme de Marie, à la Cote d’Arbroz. Le positionnement ? Clairement haut de gamme.<br />

«Nous proposons peu de biens pour le moment, mais des biens de très grande qualité. Nous souhaitons que les gens soient choyés» précise Aurélie Bonnet. Ce qui fait la<br />

différence ? Un sens du service poussé, avec disposition de cosmétiques dans les salles de ba<strong>in</strong>s, livraisons des skis à domicile, babysitter and so on. « Quand on se donne<br />

les moyens, rien n’est impossible. Je fais les choses avec le cœur et je crois qu’on touche les gens qu’on mérite quand on procède a<strong>in</strong>si. <strong>My</strong> home <strong>in</strong> <strong>the</strong> <strong>Alps</strong> se veut une<br />

sorte de plateforme entre gens qui se ressemblent. Le relationnel compte énormément pour nous : les clients ont envie que nous faisions affaire avec des locataires qui<br />

soient capables d’apprécier leur bien. » Pour réussir, le couple peut compter sur son goût sûr en matière d’architecture, des rém<strong>in</strong>iscences d’études en arts plastiques et<br />

une très bonne connaissance du territoire. Pour preuve, Aurélie nous a ouvert en grand son carnet d’adresses pour ce dossier spécial Portes du Soleil. Qu’elle en soit ici<br />

remerciée !<br />

en savoir plus : www.myhome<strong>in</strong><strong>the</strong>alps.com<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

© DR <strong>My</strong> <strong>Home</strong> In The <strong>Alps</strong>


Nos aDresses cosy<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

LA ChAuDANNe<br />

Ci-dessus, le côté bar à v<strong>in</strong>s<br />

de La Chaudanne. Ci-contre,<br />

la salle de restaurant.<br />

imag<strong>in</strong>er un élégant et confortable bar à v<strong>in</strong> en sous-sol ? Une gageure. Thierry Marchand a fait appel à des artisans italiens<br />

pour obtenir le rendu souhaité, façon cave voûtée. « Quatre types de matériau sont mis en œuvre, la pierre de Cogne, la pierre<br />

de Courtil, la pierre de Morgex et le Vert d’argent » détaille le propriétaire. Après un gros travail de terrassement, le coffrage<br />

de la voûte a été réalisé en bois très épais. Le plancher a suivi, puis les tailleurs de pierres ont collé les pièces une à une. Après six<br />

sema<strong>in</strong>es de séchage, le « moule » - la voûte boisée - a été supprimé. Une pierre s<strong>in</strong>gulière occupe une place de choix dans le bar.<br />

Estampillée BJ 1923, elle provient de la vieille grange bâtie par le grand-oncle à cet emplacement. A l’étage, dans la salle de restaurant,<br />

des vitres au sol donnent à voir le résultat, très classe. « Ces vitres sont un peu notre curiosité. Comme elles se trouvent juste<br />

à l’entrée, certa<strong>in</strong>s les contournent de peur de tomber, d’autres sont attirés par la cave qu’elles laissent apparaître. Nous essayons<br />

de proposer la plupart des cépages, nous avons pour vocation de faire découvrir des petits producteurs méconnus mais la carte<br />

ne délaisse pas les Châteaux Latour ou Châteaux Margaux, cela va sans dire. » Le breuvage, français s’il en est, a les faveurs des<br />

étrangers mais, plus orig<strong>in</strong>al, chacun peut aussi y trouver son plaisir en matière de whisky. Côté cuis<strong>in</strong>e, l’accent est porté sur la présentation<br />

et la qualité des produits. Le cœur du chef oscille entre poissons et pâtisseries. Ombles chevaliers de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> (produits<br />

par Raymond, le papa de Franck l’ardoisier), cabillauds et saumons se retrouvent rôtis, pochés ou au four. Mais ici, il se peut qu’on<br />

préfère choisir… un hamburger. Le sandwich revisité par Philippe vaut le détour avec son magret et son foie gras de canard, sa<br />

sauce aux morilles, sa compotée d’oignons au miel et ses röstis en lieu et place du pla<strong>in</strong> ! Casser les codes, chercher le raff<strong>in</strong>ement,<br />

La Chaudanne se fait une certa<strong>in</strong>e idée du « luxe » en matière de gastronomie qui se traduit par une cuis<strong>in</strong>e imag<strong>in</strong>ative, <strong>in</strong>ventive,<br />

créative. Seules les spécialités montagnardes sont considérées comme sacrées par le chef, qui ne touche pas aux recettes ancestrales<br />

: « Nos clients m’en voudraient, elles sont parfaites telles quelles » admet-il. www.lachaudanne-morz<strong>in</strong>e.com / 04 50 79 12 68<br />

© DR La Chaudanne<br />

Chapelle d’Abondance<br />

hôTeL LeS GeNTiANeTTeS<br />

hôtel cocon au se<strong>in</strong> du cadre luxuriant de la chapelle d’Abondance, les gentianettes abritent un repaire hors pair, celui de son chef, claude<br />

tr<strong>in</strong>caz. rencontre avec un cuis<strong>in</strong>ier épicé, fier de son terroir et des produits savoyards qu’il met en valeur grâce aux saveurs du monde.<br />

millefeuilles de brebis frais des alpages avec tuile au beaufort ou baba bouchon au rhum des Antilles ? Carpaccio d’espadon<br />

et sa mar<strong>in</strong>ade aux fruits de la passion, crème légère au wasabi ou duo d’omble chevalier et féra frais du Léman cuits<br />

en basse température, bocal gourmand de fenouil parfumé à l’anis ? La carte de Claude Tr<strong>in</strong>caz raconte l’histoire de sa<br />

famille, de sa provenance haut-savoyarde garantie (son père et son grand-père étaient déjà cuis<strong>in</strong>iers à la Chapelle), à son armée<br />

dans les îles, en passant par ses voyages avec Nathalie, son épouse. Féra, tomates fraîches, basilic du jard<strong>in</strong>, fenouil, huile d’olive,<br />

citron confit se mêlent avec délices au safran, à la fève du Tonka. G<strong>in</strong>gembre et citronnelle valsent avec la lavande et la verve<strong>in</strong>e, le<br />

fenouil cuit dans l’anis étoilé. Les saveurs, toujours de saison, évoquent parfois les pays lo<strong>in</strong>ta<strong>in</strong>s, les plats au goût de taj<strong>in</strong>e, parfois<br />

la Provence, les épices s’<strong>in</strong>vitent à l’improviste là où on les attend pas forcément. S’il travaille volontiers des territoires étrangers,<br />

Claude Tr<strong>in</strong>caz n’en renie pas ses rac<strong>in</strong>es montagnardes. « Nous faisons tous nos jambons et viandes séchées dans notre fumoir<br />

et faisons la part belle aux herbes sauvages : ciboulette de Bassachaux, ail des ours, cum<strong>in</strong> sauvage… La crème brûlée aux bourgeons<br />

de sap<strong>in</strong>s avec un sorbet myrtilles, ça vous a des airs de balade en forêt, c’est rafraîchissant, j’adore ! » Le chef des Gentianettes<br />

met aussi à l’honneur les fromages locaux des frères Girard à Abondance et de Michel Cruz, à Châtel, notamment dans sa<br />

décl<strong>in</strong>aison des alpages avec son <strong>in</strong>croyable glace au reblochon. « Nous proposons deux types de restauration », détaille Nathalie<br />

Tr<strong>in</strong>caz. « Une cuis<strong>in</strong>e tendance au goût du jour, élaborée, élégante, dans notre salle du haut. En bas, dans un cadre <strong>in</strong>comparable<br />

aux airs de vieux chalet, nous vous proposons de dîner dans « carnotzet », à l’ambiance qui rappelle celles des salles de ferme de la<br />

Vallée d’Abondance, nous proposons une carte de grillades sur plancha, de pierrades, le célèbre berthoud, etc. » En dehors des <strong>in</strong>contournables,<br />

la carte change toutes les saisons. Les filets de cannettes aux pêches de vigne de Mar<strong>in</strong> succèdent, l’été venu, aux<br />

légumes oubliés, top<strong>in</strong>ambour, endives et panais. Les premiers testeurs de ses associations gourmandes, sa charlotte d’écrevisses<br />

et bisque de brochet du Léman, son foie gras en panna cota au vieux porto et crumble de spéculoos ou poêlé aux fraises des bois<br />

? Sa femme et ses enfants. Sandr<strong>in</strong>e, en tête. Après une formation à l’Ecole hôtelière de Thonon, comme papa, la jeune femme a<br />

travaillé à Sa<strong>in</strong>t-Barth, en Floride, au Vietnam, en Suisse, à Vancouver et à Orlando. La complice du chef veille au gra<strong>in</strong> et aux v<strong>in</strong>s,<br />

qui occupent évidemment une place importante. Les vignobles savoyards sont très représentés dans la carte où po<strong>in</strong>te l’humour<br />

de Sandr<strong>in</strong>e. A<strong>in</strong>si peut-on lire à propos d’un v<strong>in</strong> rouge du Doma<strong>in</strong>e Grisard « Qui boit la Mondeuse benne la dameuse ». Nathalie,<br />

l’épouse du chef, ne cache pas sa fierté : « La relation de ma fille et du chef, son papa, nous tire vers le haut. Le niveau de confort,<br />

les prestations, font venir les gens, c’est sûr mais leur cuis<strong>in</strong>e les fait revenir ! ». www.gentianettes.fr / 04 50 73 56 46<br />

66 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

67<br />

© DR Les Gentianettes<br />

L’un des salons de l’hôtel.<br />

Ci-contre, Claude Tr<strong>in</strong>caz,<br />

l’hôte de ces lieux.


68<br />

Nos aDresses cosy<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

LeS rhODOS – LiNDAreTS<br />

on s’élève au-dessus de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> et, à une diza<strong>in</strong>e de m<strong>in</strong>utes de route à pe<strong>in</strong>e,<br />

le hameau des L<strong>in</strong>darets nous fait entrer dans un autre monde. Le hameau<br />

semble appartenir aux chèvres auxquelles il faut d’ailleurs prendre garde en<br />

repartant : elles se couchent à l’ombre des voitures stationnées là. Ce n’est pas pour<br />

cette ambiance bucolique que nous sommes venus mais pour découvrir le restaurant<br />

des Rhodos. Christel et Gilles sont réputés pour leur gentillesse mais c’est par le biais<br />

du concours Neiges étoilées de Châtel que nous les avons repérés. Le chef, Christel,<br />

affiche d’emblée la couleur : bleue ! « Je vais vous faire une truite au bleu, le poisson,<br />

c’est mon dada ! » Face à mon <strong>in</strong>culture, Christel, va<strong>in</strong>queur du concours avec une<br />

féra à l’oseille, m’explique que le plat n’a aucun rapport avec un fromage : « Je poche<br />

la truite sortie tout droit de notre vivier, donc absolument fraîche, dans un bouillon<br />

aromatique et ce mode de cuisson donne une belle couleur ciel au poisson. Je ne sers<br />

pas une cuis<strong>in</strong>e compliquée, bien au contraire, je me focalise sur le goût. » Pour ma<br />

part, je n’aurai d’ailleurs pas le temps pour un menu complet mais ses carottes toutes<br />

simples – de véritables sucreries - et sa purée de patate douce m’ont largement fait<br />

Photos <strong>My</strong>riam Cornu<br />

office de dessert. « Dans ce petit trésor ouvert par mes grands-parents en 1956, je fais<br />

en sorte de respecter le produit, surtout. Je choisis avec so<strong>in</strong> mon comté pour la fondue,<br />

je sélectionne des pommes de terre chez les paysans pour ma tartiflette, je prépare<br />

mes lardons moi-même. Je n’utilise pas de produits tout faits qui facilitent la vie,<br />

le résultat n’est pas le même. » Très attachée à la cuisson de ses légumes, elle fait des<br />

saveurs sa priorité. « des clients qui me disent « J’ai encore le goût de votre omelette<br />

aux girolles en bouche ! ». Je ne peux pas rêver mieux comme commentaire. » Pendant<br />

que ses clients se détendent devant l’apéritif maison aux framboises fraîches, Christel<br />

s’affaire devant ses ustensibles typiquement savoyards : « Je ne me sers que de ça,<br />

le jury du concours avait d’ailleurs bien ri en me voyant arriver avec ma batterie de<br />

caquelons ! ». L’hiver venu, le village des chèvres fait le bonheur des skieurs : « Depuis<br />

le plateau, nous allons en Suisse, à Châtel, à Avoriaz, le restaurant est situé sur une<br />

plaque tournante mais l’endroit demeure sauvage. On n’a pas l’impression d’être dans<br />

ce monde moderne des remontées mécaniques. » Un <strong>in</strong>stant aux Rhodos ou la possibilité<br />

d’une île… Plus d’<strong>in</strong>fos : 04 50 74 07 86<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

La Marmotte Depuis 1947<br />

La Tapiaz<br />

Chalet-hôtel La Marmotte<br />

61 rue du chêne - 74260 Les Gets - Haute-Savoie - France<br />

Tél. 00 33 (0) 450 75 80 33 - Fax 00 33 (0) 450 75 83 26<br />

<strong>in</strong>fo@hotel-marmotte.com<br />

www.hotel-marmotte.com<br />

Hôtels & SPA<br />

Les Gets - Portes du Soleil<br />

De la tradition à la modernité


Nos aDresses cosy<br />

Photos Atout Coeur<br />

<strong>Morz<strong>in</strong>e</strong><br />

NAThALie CONverSeT<br />

savant mélange d’aptitudes manuelles transmises de famille (« nos mères faisaient l’école ménagère, elles savaient tout faire,<br />

couture comprise ») et de créativité (elle a fait les Beaux-Arts à Annecy), l’expérience de nathalie converset est protéiforme.<br />

« Depuis toujours, j’ai les ma<strong>in</strong>s dans les réalisations de toutes sortes, subjuguée par les matières, les couleurs. toute petite,<br />

je faisais déjà mes propres bijoux. je couds depuis que j’ai 13 ans », sourit la créatrice basée sur un joli plateau de morz<strong>in</strong>e, un cadre<br />

« <strong>in</strong>spirant ». « haut-savoyarde d’orig<strong>in</strong>e, je suis venue m’<strong>in</strong>staller en station parce que j’aime les jolis lieux géographiques… pour le<br />

choix du métier aussi, les choses étaient simples : il n’y a que devant une mach<strong>in</strong>e à coudre que je suis bien ! toute mon expression<br />

sort par mes ma<strong>in</strong>s. » Dess<strong>in</strong>, modelage de la terre, tissu, bois, te<strong>in</strong>tes de toutes sortes, nathalie se trouve dans la plénitude de ce<br />

qu’elle voulait « faire dans la vie ». skipper, elle répare des voiles, couds du cuir, des sangles, répare l’irréparable mais son beso<strong>in</strong> de<br />

créer la pousse vers la décoration d’<strong>in</strong>térieur. « ce qui m’exalte, c’est de pénétrer un <strong>in</strong>térieur pour la première fois, y rencontrer les<br />

propriétaires. » suit un temps d’attente puis, souda<strong>in</strong>, l’évidence jaillit. « en réalité, ce sont les gens qui trouvent leurs propres idées, vers<br />

lesquelles je les emmène. mon plaisir, c’est qu’ils trouvent leur voie. je me charge des états techniques, je porte la responsabilité d’exécution,<br />

j’accompagne, eux s’éclatent. » La décoratrice, qui dit savoir « jusqu’à la couleur des yeux des gens », s’<strong>in</strong>téresse à leur image, leur personnalité, pour créer un décor<br />

qui soit vraiment le leur, pas une simple transposition de son propre goût dans un lieu qui ne lui appartient pas. Le résultat ? un <strong>in</strong>térieur ultra contempora<strong>in</strong> ou un mazots<br />

transformé en maison d’heïdi, selon le brief même de sa propriétaire. si elle confectionne elle-même tout ce qui tourne autour de la couture (il arrive que des clients lui<br />

fournissent leurs propres tissus), elle accompagne également le choix du mobilier. « je suis en tra<strong>in</strong> de me former dans l’éclairage, la sculpture de la lumière toujours dans<br />

l’esprit Beaux-Arts pour amener mes clients à faire quelque chose de très personnel. neuf ou rénovation, je m’adapte au contexte et au budget mais je les tire toujours vers le haut, ensuite ils décident. » Ambiances de couleurs un<br />

peu froides ou atmosphère montagnarde plus typique, au f<strong>in</strong>al, ce qu’offre le regard et le travail de nathalie, c’est toujours l’harmonie. www.nathalie-c.com / 06 86 44 10 37<br />

Les Gets<br />

ATOuT Cœur<br />

Atout Cœur, la boutique<br />

« généreuse » de Gaël Degout.<br />

sa boutique affiche d’emblée la couleur : cœur ! Piquée de déco, Gaël Degout<br />

a choisi comme symbole ce qui est l’un des premiers éléments stylistiques<br />

<strong>in</strong>troduits dans le chalet montagnard (pour « percer » les granges et a<strong>in</strong>si<br />

les aérer). Symbole de générosité, il fait office de ligne directrice : « Mon magas<strong>in</strong><br />

s’est étoffé avec le temps, au fil de mes coups de cœur » explique Gaël qui avait<br />

envie d’une « maison généreuse qui prend en compte tout le monde, du tout petit<br />

à l’ancien. » Le corner enfant, peu courant en station, en est l’une des illustrations.<br />

La peluche, la chambre, le vêtement, on trouve ici tout ce qu’il faut pour des<br />

cadeaux ou pour sa tribu. Côté grands, on trouve tout également : arts de la table,<br />

l<strong>in</strong>ge de maison, décoration de salon, toutes les facettes de la maison se sont<br />

<strong>in</strong>sérées petit à petit. La boutique ayant trouvé son rythme de croisière, la jeune<br />

femme s’est tournée vers le suivi de chantier pour quelques clients « triés sur le<br />

volet », en fonction de l’adéquation de leur projet avec les goûts de Gaël toujours<br />

– et de sa disponibilité : « J’accepte peu de missions de ce genre, pour ne pas me<br />

disperser, le conseil en décoration demandant beaucoup de temps. » Mais comme<br />

elle ne manque pas d’énergie, cette fille ple<strong>in</strong>e d’atouts est en tra<strong>in</strong> de se lancer<br />

dans la reprise d’activités de certa<strong>in</strong>s de ses fournisseurs. Quand décoration rime<br />

avec création…<br />

hôTeL LABrADOr<br />

à l’hôtel Labrador, cosy rime avec gastronomie. « Le bien-être de nos clients,<br />

nous l’envisageons évidemment par la qualité de nos équipements mais aussi<br />

par les bons moments qu’ils passent à la table de notre jeune chef», souligne<br />

la propriétaire, Madame Gallay. Jonathan Marzocca travaille une cuis<strong>in</strong>e de pays, sur<br />

la base du bœuf issu de l’élevage de Monsieur Gallay. Directement du producteur au<br />

consommateur, la traçabilité ne peut être meilleure pour les viandes ! Mais homard<br />

et sa<strong>in</strong>t-jacques sont aussi servis. « La star, chez nous, c’est le produit. » L’autre<br />

marque de fabrique Labrador réside dans ce côté « maison de famille ». « Nous faisons<br />

en sorte que les gens se sentent ici comme chez eux », confirme la propriétaire<br />

de cet établissement idéalement situé à proximité des pistes mais au calme, lo<strong>in</strong> des<br />

rues passantes. Très typé haut-savoyard, le décor fait la part belle au patrimonial,<br />

les cloches des troupeaux du propriétaire s’offrant fièrement au regard, revendiquant<br />

la culture locale. « Faisant fi de la mode du contempora<strong>in</strong>, nous n’avons pas<br />

voulu changer le style que nous avons créé avec mon mari et <strong>in</strong>tensifié au fil du<br />

temps autour des te<strong>in</strong>tes chaudes, du rouge au chocolat. Nous sommes restés dans<br />

notre jus ! », plaisante Madame Gallay, « Nos clients de Bruxelles ou d’Angleterre se<br />

sentent dépaysés, ils se savent ici et pas ailleurs. » D’antiques pat<strong>in</strong>s à glace immaculés<br />

pendus à l’âtre d’une chem<strong>in</strong>ée centrale vêtue de bois, une vieille comtoise qui<br />

trône sere<strong>in</strong>ement dans le grand salon où se délasser confortablement <strong>in</strong>stallé dans<br />

l’un des dodus fauteuils clubs de cuir vieilli : l’ambiance prête à la détente, au premier<br />

coup d’œil. Et lorsque cela ne suffit pas, le spa et la pisc<strong>in</strong>e <strong>in</strong>térieure ont raison<br />

du stress le plus récalcitrant. www.labrador-hotel.com / 04 50 75 80 00<br />

70 numéro 13 \ octoBre 2012 numéro 13 \ octoBre 2012<br />

71<br />

Les Gets<br />

Photos Hotel Labrador<br />

Nos aDresses cosy


© Valerie Bron<br />

72<br />

Nos aDresses cosy<br />

vALérie BrON PhOTOGrAPhie<br />

d<br />

e ses compositions léchées, mettant en scène des éléments typiques de nos contrées, Valérie<br />

fait des images fortement évocatrices qui alimentent sa bien-nommée collection «Là haut sur<br />

la montagne». Toiles, albums, cartes postales, marque-pages et autres petites beautés égrènent<br />

son catalogue, qu’on peut télécharger sur Internet (www.lahautsurlamontagne.fr). Cette maman de trois enfants<br />

possède, comme sa sœur Nathalie du spa Un cocon, plusieurs cordes à son arc : en plus de ses métiers<br />

de photographe et de monitrice de ski, elle tient le gîte La cordée (http://cordee.fr). Elle nous fait la gentillesse<br />

d’illustrer une partie de ce spécial Portes du Soleil : qu’elle en soit ici chaleureusement remerciée !<br />

Par <strong>My</strong>riam Cornu et Aurélie Bonnet<br />

© Valerie Bron<br />

uN<br />

r<br />

COCON Au PAYS DeS FLOCONS<br />

arement spa n’aura si bien porté son nom, certes dû à l’emplacement de l’établissement en ple<strong>in</strong><br />

cœur des Portes du Soleil mais aussi à l’autre métier de Nathalie Bron, la maman de ce « cocon »,<br />

monitrice de ski. A 20 ans, brevet d’état ski et BTS d’esthétique en poche, elle parcourt le monde<br />

avant de revenir dans ses montagnes. « Faire de la thalasso a toujours été mon rêve, alors il y a 12 ans, j’ai<br />

créé des cab<strong>in</strong>es dans les hôtels, avant de tout centraliser dans mon spa, il y a 5 ans ». Dans ce cadre chic<br />

d’ardoise vêtu, où le wengé chaleureux le dispute à l’énergétique rouge, elle a mis tout son cœur. Surmontant<br />

les nombreuses embuches, elle a réussi son pari d’ouvrir cet espace bien-être et cab<strong>in</strong>et d’esthétique<br />

tout à la fois. La star de cet <strong>in</strong>stitut-spa ? La table en marbre où se succèdent gommages, enveloppements<br />

et massages sous l’eau. Les c<strong>in</strong>q esthéticiennes ont fort à faire puisque, dorénavant, les clientes<br />

s’occupent de leur épilation et autres considérations esthétiques en arrivant en station : « Elles nous disent<br />

que c’est plus sympa de faire cela ici que de courir partout avant de boucler les bagages ! » Prendre so<strong>in</strong><br />

de soi, n’est-ce pas l’objectif numéro 1 des vacances, après tout ? www.uncoconaupaysdesflocons.com / 04 50 75 81 29<br />

Chez<br />

r<br />

rOGer<br />

oger, dans le milieu, c’est tout simplement Tarzoon. Pionnier du deux-roues en montagne,<br />

il a créé le Mondial du VTT, un événement organisé depuis par les 2 Alpes, ce qui n’a<br />

pas été forcément pour plaire aux autorités locales. Mais Tarzoon est plus fort que la<br />

politique et ses frontières : son bar à v<strong>in</strong> morz<strong>in</strong>ois plaît énormément aux Britanniques qui voient<br />

en lui un « caractère » qui baragou<strong>in</strong>e trois mots d’anglais sans complaisance, un personnage « so<br />

French ». Petit et cosy à souhait, son antre reçoit donc aussi bien les amateurs de bon v<strong>in</strong> que les<br />

puristes passionnés de VTT venus rendre visite au « my<strong>the</strong> » Tarzoon.<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

The premier onl<strong>in</strong>e design review<br />

Une source d'<strong>in</strong>spiration unique<br />

www.yooko.fr<br />

Décoration, design, architecture d'<strong>in</strong>térieur


© Valerie Bron<br />

74<br />

Nos aDresses cosy<br />

JArDiFLOre TAverNier<br />

d<br />

ans cette affaire familiale, Denis Tavernier, sa femme, sa fille et son gendre sont aux petits<br />

so<strong>in</strong>s pour leurs clients, et sur tous les fronts, quels que soient leurs projets d’aménagement.<br />

Paysagisme, jard<strong>in</strong>erie, magas<strong>in</strong> de déco, ils ont tout ce qu’il faut pour la maison et ses environs.<br />

Leur très talentueuse fleuriste/décoratrice Fanny n’est pas non plus pour rien dans la réputation de<br />

l’enseigne.<br />

AGeNCe<br />

a<br />

Créer eT réNOver<br />

l’orig<strong>in</strong>e du concept, trois frères, Jean-Guillaume, Benjam<strong>in</strong> et Julien. Avec le soutien non<br />

négligeable de leurs épouses qui s’<strong>in</strong>vestissent avec eux, ils ont créé plusieurs sociétés, reflets<br />

de leur goût pour la construction et la rénovation (menuiserie, pe<strong>in</strong>ture, isolation extérieure,<br />

carrelage...). De leur sens du service est née l’agence Créer & Rénover. Basée au centre de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong>,<br />

elle regroupe l’ensemble des activités, de l‘agence immobilière Call <strong>Home</strong> à la construction/rénovation<br />

en passant par le cab<strong>in</strong>et d’architecture pour des gestions de projets de A à Z.<br />

BAr CréPuSCuLe eT reSTAurANTS LOTThYS eT ChANGABANG<br />

l<br />

e Changabang, c’est d’abord l’histoire de deux amis orig<strong>in</strong>aires du Havre arrivés il y a plusieurs<br />

années avec leurs petites familles sous le bras. Ils ont réussi ce qui ressemble à un tour de force<br />

en montagne, en s’imposant dans l’univers prisé des nuits de <strong>Morz<strong>in</strong>e</strong> et de la restauration sur<br />

les pistes. Plus que les murs de ces établissements chaleureux, ce sont l’accueil des hôtes, Nicolas et<br />

V<strong>in</strong>cent, et le sourire omniprésent qui en font des endroits <strong>in</strong>contournables !<br />

Ski-MOBiLe.COM<br />

s eule compagnie à livrer et récupérer le matériel de location directement sur le lieu de résidence<br />

des skieurs, ski-mobile propose un service « confort » moderne à souhait. C’est aussi ça, l’art<br />

de vivre en montagne : se délester d’un maximum de soucis, de préoccupations. Avec Luc et<br />

Olivier, f<strong>in</strong>i le cauchemar de l’arrivée en station : vous savez ce moment où on pourrait se détendre un<br />

peu du voyage mais où, stupeur, on réalise qu’on a plutôt <strong>in</strong>térêt à aller faire la queue au magas<strong>in</strong>, si on<br />

veut pouvoir skier le lendema<strong>in</strong>. Là, vous passez un petit coup de fil, et hop, on vient vous livrer à l’heure<br />

du petit-déjeuner. Si essayer ses chaussures depuis son canapé semble parfaitement convenir à la<br />

clientèle britannique, nul doute que nous, les Frenchies, sommes tout à fait habilités à en profiter aussi !<br />

numéro 13 \ octoBre 2012<br />

!<br />

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