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Asie du Sud-Est

RDM le magazine de Rivages du monde vous propose de partir à la découverte de l'Asie du Sud-Est et de la Patagonie pour ce premier numéro.

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Nang, parlez-nous<br />

de votre parcours...<br />

J’ai 38 ans. J’ai commencé à travailler dans<br />

une agence de voyages en 1996. Mais<br />

j’adore étudier ! Alors en 2007, j’ai changé de<br />

métier et suivi une formation de guide pour<br />

me laisser <strong>du</strong> temps libre pour apprendre<br />

une langue étrangère, autre que l’anglais.<br />

Je me suis mise à l’espagnol. Impossible de<br />

rouler les « r » !<br />

C’est pour cette raison que<br />

vous avez appris le français ?<br />

En fait je voulais apprendre avec des gens<br />

<strong>du</strong> pays. Or en Birmanie, seul le français<br />

est enseigné par des professeurs venus de<br />

France. Les cours sont donnés par l’Institut<br />

français de Rangoun où j’ai étudié pendant<br />

quatre ans. Cette langue m’a beaucoup plu<br />

et j’ai lu énormément de livres disponibles à<br />

l’ambassade de France. C’est vraiment une<br />

belle langue.<br />

Vous avez étudié à Toulouse,<br />

racontez-nous cette expérience.<br />

C’était une expérience merveilleuse ! J’y<br />

suis restée trois ans. Je voulais voir la vraie<br />

vie des Français. J’habitais chez une famille<br />

d’accueil, dans leur appartement à Toulouse.<br />

J’ai rencontré des étudiants étrangers dont<br />

beaucoup ont choisi de ne pas rentrer dans<br />

leur pays. Moi j’ai toujours eu le projet de revenir<br />

en Birmanie dans ma famille.<br />

Vous avez connu une époque<br />

mouvementée…<br />

C’est certain. En 1988, j’étudiais la physique<br />

nucléaire à l’université de Rangoun. En Birmanie,<br />

on n’a pas de centrale ! Passons…<br />

Cette année-là, la ville a connu une révolte<br />

étudiante. L’université a fermé pendant quatre<br />

ans ! Du coup, j’ai travaillé pendant dix ans.<br />

En 1998, quand j’ai commencé à apprendre<br />

le français, d’abord à l’université des langues<br />

étrangères, une nouvelle révolte étudiante a<br />

eu lieu. Encore une fermeture de l’université !<br />

C’est pour cette raison que j’ai étudié à l’Institut<br />

français.<br />

EMBARQUEZ<br />

Comment se passe<br />

votre travail de guide ?<br />

Quand on part en croisière, on part quinze<br />

jours minimum. Ce qui me plait surtout, c’est<br />

de partager la connaissance. Je rencontre<br />

des gens de tous horizons et de tous les<br />

pays, ce qui me permet de connaître pas mal<br />

de coutumes.<br />

En général, la période des croisières s’étend<br />

entre novembre et avril. Et de mai à septembre,<br />

je retourne dans mon village pour<br />

mes projets.<br />

Quels sont ces projets ?<br />

Depuis l’an dernier, à côté de Mandalay, nous<br />

avons acheté avec mon mari un grand jardin<br />

pour planter des bananes et <strong>du</strong> thanaka,<br />

cultiver un potager, afin de donner <strong>du</strong> travail<br />

aux villageois. Comme il est très difficile pour<br />

eux de trouver un travail, nous avons décidé<br />

de les aider. Personnellement, je n’aime pas<br />

habiter à Rangoun. Peut-être parce que je<br />

suis née à côté <strong>du</strong> lac Inle ! Nous avons également<br />

ouvert une petite école où mon mari<br />

enseigne l’anglais. Les Birmans apprennent<br />

cette langue à l’école mais n’osent pas la<br />

parler à cause de leur accent. Nous leur permettons<br />

de s’exercer à l’oral. L’anglais est<br />

une langue qui est capitale, notamment pour<br />

le développement <strong>du</strong> pays dont le tourisme<br />

est l’un des axes prioritaires depuis ces dernières<br />

années mais aussi pour la population.<br />

Quels sont vos rapports<br />

avec les croisiéristes ?<br />

Chaque voyage apporte son lot de rencontres<br />

uniques et intéressantes. D’ailleurs,<br />

je garde le contact avec certains voyageurs.<br />

Il se tisse parfois des relations particulières<br />

et fortes. Peut-être parce que j’essaie<br />

de répondre à leur curiosité et leur soif de<br />

connaissance. Il m’arrive parfois de leur proposer<br />

de visiter des artisans par exemple. En<br />

2007, j’ai voyagé avec un groupe niçois avec<br />

qui j’ai gardé contact jusqu’à maintenant.<br />

Y a-t-il encore une censure<br />

en Birmanie pour les guides<br />

touristiques ?<br />

Aujourd’hui non. J’ai commencé après l’ouverture<br />

politique et de toutes façons, je suis<br />

assez libre de ce que je dis. Je suis quelqu’un<br />

de libre. Je dis toujours ce que je pense.<br />

Un mot sur Rivages <strong>du</strong> monde ?<br />

Oui. C’est le voyage de luxe, sur un bateau<br />

somptueux.<br />

091 N° 1 / 2015

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