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Actes - Forums du Champ Lacanien

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Manuelle KRINGSCe que la psychose nous empêche dřoublierCe que la psychose nous empêche d’oublierManuelle KRINGSLiègeAvant d'organiser ce colloque, nous discutions avec Christian Demoulin de ce qui caractérisait une cliniquepsychanalytique abordant la psychose schizophrénique dans une pratique à plusieurs, et qui maintientla place <strong>du</strong> symptôme. Je me suis attachée à répondre à cette question.La psychanalyse, quel que soit le dispositif qui sřen réfère, prend en compte lřimpossible d'un complet bienêtreet on peut dire que depuis Freud puis Lacan, le « malaise dans la santé mentale » est lié à la prise encompte <strong>du</strong> symptôme plutôt quřà lřélimination de celui-ci. Symptôme qui est « défini par la façon dont chacunjouit de son inconscient en tant que l’Inconscient le détermine » nous dit Lacan 1 .Une clinique qui prend en compte la façon dont le sujet jouit de son inconscient nous amène à préciser et àinterroger le lien particulier qui se tisse dans le transfert avec le sujet schizophrène. A partir de là, il importede caractériser ce qui est proprement psychanalytique dans cet abord de la schizophrénie. Pour cela, il y alieu dřidentifier des symptômes et dřélaborer une théorie explicative propre à la psychanalyse. Tout ce travailtente de définir un dispositif à plusieurs qui respecte le psychotique en tant quřhomme libre c'est-à-direcomme sujet ne sřinscrivant pas dans la fonction phallique. Un dispositif qui, néanmoins, ouvrirait sur un liensocial dont on sait quřil est problématique dans la schizophrénie.Si notre époque nřest plus celle des « fous de cour », ceux qui ont le droit de dire au souverain les vérités quidérangent, le fou nřa rien per<strong>du</strong> de sa capacité de dire les vérités à celui qui accepte de le rencontrer.Le schizophrène ferait aussi loupe sur notre pratique de « psy ».Ma pratique, inscrite dans un contexte institutionnel, sřadresse à des patients psychotiques a<strong>du</strong>ltes, pour laplupart schizophrènes, dans leur milieu de vie. Elle sřinspire de la psychothérapie institutionnelle telle queFrançois Tosquelles et Jean Oury lřont conceptualisée à partir des années septante, si ce nřest quřelle ne sesitue pas à lřintérieur dřun établissement psychiatrique mais dans un réseau ouvert au sein de la cité.Au Club André Baillon, nous proposons un dispositif thérapeutique à plusieurs à chaque patient qui fréquentele centre de santé mentale, mais seuls certains y participent. Les paranoïaques ou les paraphrènes selimitent en général aux liens indivi<strong>du</strong>els et utilisent peu le dispositif « Club ». Ce sont surtout les patientsschizophrènes auxquels la pro<strong>du</strong>ction délirante nřapporte pas dřapaisement suffisant, ainsi que certainsnévrosés, qui lřutilisent le plus souvent.En partant des observations cliniques, il sřagit pour moi dřarticuler les données de la psychothérapieinstitutionnelle avec les éléments apportés par Lacan dans la théorie des discours, des nœuds borroméens,de la suppléance au nom <strong>du</strong> Père et <strong>du</strong> sinthome en tant que nouage dans la psychose 2 cřest-à-dire ladeuxième période de lřenseignement de Lacan qui permet de dépasser lřhypothèse structuraliste, laquellesitue le sujet psychotique <strong>du</strong> coté de la forclusion <strong>du</strong> Nom <strong>du</strong> Père, impliquant une non accession à lacastration, un accès impossible au désir, au fantasme et au transfert.Lřhypothèse de la clinique borroméenne, avec la possibilité de la suppléance, ouvre en effet plus deperspectives permettant de prendre en compte les parcours singuliers des sujets schizophrènes. Parexemple, lorsque la psychose est non déclenchée, recompensée ou stabilisée dans la paraphrénie.La suppléance étant : « ce qui permet au sujet psychotique de se tenir dans le cadre de la réalité, et dans le1 J. Lacan, RSI, leçon <strong>du</strong> 18-02-75.2 J. Lacan, Le sinthome, Séminaire XXIIIAssociation des <strong>Forums</strong> <strong>du</strong> <strong>Champ</strong> <strong>Lacanien</strong> de Wallonie (Belgique)Colloque <strong>du</strong> 20 octobre 2007ACTES15

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