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Projet Info4Dourou - Cooperation at EPFL

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LISTE DES TABLEAUXTABLEAU N°1: DISTRIBUTION DE LA POPULATION PAR DEPARTEMENT.............................................. 7TABLEAU N°2: SITUATION DES INFRASTRUCTURES SANITAIRES A PAMA ET A MADJOARI................. 9TABLEAU N° 3 : DISTRIBUTION DES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES DANS LA ZONED’ETUDE ................................................................................................................................................ 14TABLEAU N° 4 : DEBITS MOYENS ET APPORTS ANNUELS EN EAU DE SURFACE DANS LE BASSIN DELA VOLTA................................................................................................................................................................... 16TABLEAU N°5 : SITUATION DES RESERVES FORESTIERES ET FAUNIQUES DANS LA PROVINCE DEKOMPIENGA............................................................................................................................................................... 19TABLEAU N°8 : SUPERFICIES MOYENNES DES PRINCIPALES CULTURES ET RENDEMENTS (2006-2007)...................................................................................................................................................................................... 21TABLEAU N° 9 : VARIATION INTER ANNUELLE DU TAUX DE COUVERTURE DES PRODUCTIONSAGRICOLES ................................................................................................................................................................ 22TABLEAU N° 10 : DISTRIBUTION DES ZOVIC AUTOUR DES CONCESSIONS DE CHASSE ET PARCOLLECTIVITE .......................................................................................................................................................... 26TABLEAU N°11 : ESSENCES FORESTIERES ENTIEREMENT PROTEGES AU BURKINA FASO ........... 29TABLEAU N° 12 : ZONES D’EXPLOITATION CYNEGETIQUES REGLEMENTEES DANS L’AIRE D’ETUDE...................................................................................................................................................................................... 35TABLEAU N°13 : EVOLUTION DES RECETTES D’EXPLOITATION DE LA FAUNE ENTRE 1996 ET2005 ................................................................................................................................................ 36TABLEAU N°14 : AMENAGEMENTS REALISES DANS LES AIRES FAUNIQUE ENTRE 1996 ET 2005........ 38TABLEAU N°15 : PLAN DE TIR ET TAUX DE PRELEVEMENT DE LA GRANDE FAUNE ET PARESPECE POUR LA CAMPAGNE 2004...................................................................................................................... 39MAS/MDTS, 2006-2007iii


SIGLES ET ABREVIATIONSAIB :AIS :AOF :BUNASOLS :CCTP :CES :CIT :CITES :CMA :CPAT :CRAT :CVRDEAE :CSPS :CVGF :CVGT :DPECV :DPAHRH :DRS :ENEC :<strong>EPFL</strong> :FAARF :FIC :FICOD :FIL :GPS :NTIC :ONATEL :ONG :OP :PAOS :PAUCOF :PGIE :PIC :PICOFA :PPCB /PNGT2 :PNDS :DPECV :PRCCU :RAF :RN :SILEM :SOCOMA :SONABEL :SONAPOST :TIC :ZOVIC :MAS/MDTS, 2006-2007Agence d’Inform<strong>at</strong>ion du BurkinaAgent Intégr<strong>at</strong>eur de SantéAfrique Occidentale FrançaiseBureau N<strong>at</strong>ional des SolsCadre de Concert<strong>at</strong>ion Technique ProvincialConserv<strong>at</strong>ion des Eaux et des SolsCertific<strong>at</strong> Intern<strong>at</strong>ional de TranshumanceConvention sur le commerce intern<strong>at</strong>ional des espèces de faune et de floresauvages menacées d'extinctionCentre MédicalCommission Provinciale d’Aménagement du TerritoireCommission Régionale d’Aménagement du TerritoireCommission Villageoise de Règlement des Différends Entre Agriculteurs etEleveursCentre de Santé et de Promotion SocialeComité Villageoise de Gestion de la FauneCommission Villageoise de Gestion des TerroirsDirection Provinciale de l’Environnement et du Cadre de VieDirection Provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des RessourcesHalieutiquesDéfense et Restaur<strong>at</strong>ion des SolsEnquête N<strong>at</strong>ionale de l’Effectif du CheptelEcole Polytechnique Fédérale de LausanneFonds d’Appui aux Activités Rémunér<strong>at</strong>rices des FemmesFonds d’Intérêt CommunautaireFonds d’Investissement pour les Collectivités DécentraliséesFonds d’Investissement LocalSystème de Positionnement GlobalNouvelle Technologie de l’Inform<strong>at</strong>ion et de la Communic<strong>at</strong>ionOffice N<strong>at</strong>ionale de Télécommunic<strong>at</strong>ionOrganis<strong>at</strong>ion Non GouvernementaleOrganis<strong>at</strong>ion de ProducteursPlan d’Affect<strong>at</strong>ion et d’Occup<strong>at</strong>ion des SolsProgramme d’Appui à l’Unité de Conserv<strong>at</strong>ion de la FaunePlan de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du SahelPlan d’Investissement CommunalProgramme d’Investissement Communautaire en Fertilité AgricolePéri Pneumonie Contagieuse BovineProgramme N<strong>at</strong>ionale de Gestion des Terroirs (2 ième phase)Programme N<strong>at</strong>ional de Développement SanitaireDirection Provinciale de l’Environnement et du Cadre de VieProgramme de Renforcement des Capacités des Communes UrbainesRéforme Agraire et FoncièreRoute N<strong>at</strong>ionaleSahelian Integr<strong>at</strong>ed Lowland Ecosystem ManagementSociété cotonnière du GourmaSociété N<strong>at</strong>ionale Burkinabè d’ElectricitéSociété N<strong>at</strong>ionale des PostesTechnologies de l’Inform<strong>at</strong>ion et de la Communic<strong>at</strong>ion.Zones Villageoises d’Intérêt Cynégétiquev


RESUMELa présente étude « Gestion Durable des Ressources N<strong>at</strong>urelles dans le micro-bassin versant de laSingou (département de Pama et de Madjoari, Burkina Faso) avec l’aide des technologies del’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion » s’inscrit dans le cadre du <strong>Projet</strong> <strong>Info4Dourou</strong> dontl'objectif est d'aider les popul<strong>at</strong>ions à s’aider elles-mêmes, en mettant à leur disposition unsystème d’inform<strong>at</strong>ion sur le développement territorial et communal.La mise en œuvre de l’étude qui a pour objectifs de poser un diagnostic de la gestion communale,territoriale et des ressources n<strong>at</strong>urelles, d’analyser l’importance de l’inform<strong>at</strong>ion dans cettegestion, et de formuler des recommand<strong>at</strong>ions sur la structure et les str<strong>at</strong>égies d’intervention duprojet à mettre en place, s’est appuyée sur une collecte et une analyse de données documentaires,ainsi que sur des entretiens avec les différents acteurs impliqués dans la gestion actuelle desressources n<strong>at</strong>urelles.Les résult<strong>at</strong>s de ce diagnostic ont permis de montrer l’existence d’énormes potentialités enressources pédologiques, hydriques, forestières et faunistiques. Cependant les actionsd’exploit<strong>at</strong>ion et de valoris<strong>at</strong>ion de ces ressources n’ont encore permis aux popul<strong>at</strong>ions d’en tirer,et de manière durable, des revenus substantiels qui leur permettraient de sortir de l’ét<strong>at</strong> depauvreté dans lequel elles se trouvent actuellement. Les principales contraintes qui expliquent cetét<strong>at</strong> de fait sont de plusieurs ordres. D’abord, les contraintes d’ordre clim<strong>at</strong>ique (baissetendancielle de la pluviométrie) impactent nég<strong>at</strong>ivement sur les ressources forestières ethydriques, et par conséquent, sur la faune et sur l’habit<strong>at</strong> de faune, entraînant ainsi leur régression.Ensuite, sur ces ressources s’exercent des contraintes anthropiques (déboisement, extension desterres agricoles, feux de brousse, exploit<strong>at</strong>ion anarchique et non coordonnée des ressources).Enfin, la multitude d’acteurs autour de la ressource, avec des intérêts souvent divergents, et lemanque de connaissances scientifiques réelles sur le potentiel des ressources, rendent précairel’utilis<strong>at</strong>ion et la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles.Ainsi, pour asseoir une promotion durable des ressources n<strong>at</strong>urelles du micro-bassin versant de laSingou, dans un contexte de décentralis<strong>at</strong>ion et de démocr<strong>at</strong>is<strong>at</strong>ion des actions de développementau profit du grand nombre, pour aujourd’hui et demain, une connaissance accrue de l’ét<strong>at</strong> desressources, et le partage des inform<strong>at</strong>ions entre les différents acteurs restent un impér<strong>at</strong>if. Lesnouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion trouveraient donc dans lecontexte de gestion local un terrain de développement tout à fait intéressant.Mots clés :Ressources n<strong>at</strong>urelles, bassin versant, décentralis<strong>at</strong>ion, développementdurable, inform<strong>at</strong>ion, communic<strong>at</strong>ion, NTICMAS/MDTS, 2006-2007vi


INTRODUCTIONi. Contexte de l’étudeAu Burkina Faso, le processus de décentralis<strong>at</strong>ion engagé concrètement en février 1995 s’estachevé avec la mise en œuvre de la politique de communalis<strong>at</strong>ion intégrale, en avril 2006. C’estainsi que les trois départements constitutifs de la Province de la Kompienga ont été érigés encommunes rurales (Kompienga et Madjoari) et en commune urbaine (Pama). Ces nouvellescollectivités locales font face à un déficit d’inform<strong>at</strong>ion et peinent à définir des str<strong>at</strong>égies dedéveloppement. Dans ces communes à économie rurale, les revenus de l’exploit<strong>at</strong>ion desressources n<strong>at</strong>urelles sont marginaux pour les communautés locales alors que celles-ci sontgarantes de la durabilité de l’écosystème régional.Pour aider les popul<strong>at</strong>ions à s’aider elles-mêmes, le <strong>Projet</strong> <strong>Info4Dourou</strong> se propose de mettre àleur disposition un système d’inform<strong>at</strong>ion sur le développement territorial et communal. A cettefin, <strong>Info4Dourou</strong> se propose de donner aux communautés locales et aux institutions régionales desinform<strong>at</strong>ions sur les terres, sur les ressources et les activités, ainsi que des meilleures pr<strong>at</strong>iques,des indic<strong>at</strong>eurs de suivi et des aides à la gestion str<strong>at</strong>égique.C’est dans ce contexte que le <strong>Projet</strong> <strong>Info4Dourou</strong>, projet de recherche-action en phase dedémarrage, a commandité cette présente étude portant le titre « Etude prospective pour unegestion durable du micro-bassin versant de la Singou avec les technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et dela communic<strong>at</strong>ion ». Celle-ci se propose d’imaginer des solutions innovantes pour la mise enœuvre des nouvelles technologiques de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion et d’un systèmed’inform<strong>at</strong>ion plus performant dans le contexte de la décentralis<strong>at</strong>ion.Le champ géographique de l’étude se concentre sur le bassin versant de la Singou, à cheval sur lescommunes de Pama et Madjoari. Notre recherche prend place essentiellement autour de lacommune urbaine de Pama, dans le département du même nom, et de la commune rurale deMadjoari (département de Madjoari).ii.Objectifs de l’étudeL’objectif global de l’étude est donc de faire un diagnostic complet de la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles dans le bassin versant de la Singou et de proposer quelques pistes de développementd’une gestion concertée et durable de cette zone, notamment avec l’aide d’un systèmed’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion efficace, et grâce aux nouvelles technologies qui s’yrapportent. Spécifiquement, l’étude vise à :MAS/MDTS, 2006-2007 1


• Poser un diagnostic de la gestion communale, territoriale et des ressourcesn<strong>at</strong>urelles.• Analyser l’importance de l’inform<strong>at</strong>ion dans cette gestion.• Formuler des recommand<strong>at</strong>ions sur la structure du projet à mettre en place, sur laméthode d’intervention et sur les principales contraintes liées à la mise en placed’un système <strong>Info4Dourou</strong> qui soit performant et pertinent.iii.Compréhension de la mission et tâches à réaliserLa mission définie dans le cadre de la présente étude est de faire un bilan de la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles protégées dans les réserves de Pama, de Singou et de Madjoari. En effet, depar la diversité des acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans la gestion de cesressources (popul<strong>at</strong>ions, Comités villageois, autorités communales, services de l’Et<strong>at</strong>,concessionnaires de chasse), celle-ci peut s’avérer difficile et peut représenter une source deconflits, si la communic<strong>at</strong>ion n’est pas assurée. Ainsi, cette étude a eu comme objectif derecueillir les témoignages des différents acteurs de la gestion, d’identifier leur rôle, les rel<strong>at</strong>ionsentretenues avec les autres acteurs, d’évaluer les contraintes et l’ét<strong>at</strong> de la communic<strong>at</strong>ion et del’inform<strong>at</strong>ion dans ce processus, la finalité étant de proposer quelques recommand<strong>at</strong>ions quant audéveloppement d’une gestion plus durable et basée sur le partage de l’inform<strong>at</strong>ion. Pour parvenirà recommander une approche, les encadreurs de l’<strong>EPFL</strong>, institution commanditaire de l’étude, ontproposé d’élaborer, dans le chapitre final, ce à quoi ressemblerait la gestion des ressources sil’accès au TIC était assuré, et ce, dans le but de montrer quel serait l’incidence de celles-ci sur lesméthodes de gestion.Les activités ainsi réalisées, sur la base d’une approche particip<strong>at</strong>ive, ont été :- Un diagnostic de l’organis<strong>at</strong>ion territoriale, de l’exploit<strong>at</strong>ion et de la durabilité des ressourcesn<strong>at</strong>urelles ;- Un diagnostic de l’organis<strong>at</strong>ion politique décentralisée des communautés du bassin versant dela Singou ;- Une analyse du rôle de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion dans la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles et dans la gestion des collectivités ;- Une définition des str<strong>at</strong>égies pour améliorer la durabilité des ressources n<strong>at</strong>urelles et de leurgestion ;- Une analyse des principales contraintes liées à la mise en place d’un système d’inform<strong>at</strong>ionperformant ;- La recommand<strong>at</strong>ion d’une méthode d’intervention au niveau du projet qui associeplanific<strong>at</strong>ion str<strong>at</strong>égique, outils d’aide à la gestion et microprojets.iv.Résult<strong>at</strong>s <strong>at</strong>tendusLes résult<strong>at</strong>s <strong>at</strong>tendus de la mission sont les suivants :- Un bilan diagnostic de l’organis<strong>at</strong>ion territoriale et de la durabilité des ressources n<strong>at</strong>urelles ;- Un bilan diagnostic de l’organis<strong>at</strong>ion politique décentralisée des communautés du bassinversant de la Singou ;- Une analyse du rôle de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion dans la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles et dans la gestion des collectivités ;- Des str<strong>at</strong>égies pour améliorer la durabilité des ressources n<strong>at</strong>urelles et de leur gestion ;- Les principales contraintes liées à la mise en place d’un système d’inform<strong>at</strong>ion performant;- Une recommand<strong>at</strong>ion et une méthode d’intervention au niveau du projet qui associeplanific<strong>at</strong>ion str<strong>at</strong>égique, outils d’aide à la gestion et microprojets.MAS/MDTS, 2006-2007 2


v. Axes de rechercheLes trois axes de recherche que l’équipe se propose de suivre sont les suivants :1) Identific<strong>at</strong>ion et caractéris<strong>at</strong>ion des ressources n<strong>at</strong>urelles. Ce premier axe vise à donnerà l’équipe une connaissance exhaustive de l’ét<strong>at</strong> des ressources n<strong>at</strong>urelles du bassinversant de la rivière Singou, situé en même temps dans les départements de Pama etMadjoari, et à cheval sur réserves n<strong>at</strong>urelles de Pama, de Singou et de Madjoari. Danscette zone essentiellement classée, et en partie réservée à l’activité cynégétique exploitéepar des privés, les ressources sont variées et encore bien conservées. Les sols présententdes richesses considérables, alors que la ressource hydrique est tout à fait importante enpériode d’hivernage. En parallèle, les ressources faunique et florale représentent despotentiels considérables dans ces zones protégées. Ce premier axe aura comme objectifd’identifier les contraintes mais aussi les potentiels inexploités que présentent cesressources. Aussi, les différents acteurs présents sur le terrain ont-ils des intérêts différentset parfois antagoniques dans la gestion de ces ressources fragiles et constammentmenacées.2) Identific<strong>at</strong>ion des acteurs intervenant dans l’utilis<strong>at</strong>ion et la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles. Cet axe de recherche propose d’identifier avec précision les différents acteursqui participent à la gestion et à l’exploit<strong>at</strong>ion des ressources. Les acteurs institutionnels,décentralisés ou ét<strong>at</strong>iques, les privés, les popul<strong>at</strong>ions locales, la société civile ou lespartenaires au développement participent tous à des degrés divers à la gestion, àl’exploit<strong>at</strong>ion, à la préserv<strong>at</strong>ion ou à la dégrad<strong>at</strong>ion des ressources. Cet axe de recherchevise donc à déterminer les perceptions de chaque acteur vis-à-vis des ressources pourapprécier quels sont les intérêts de chacun, les contraintes présentes, les objectifs, et parconséquent les types de conflits qui peuvent naître de cette gestion partagée.3) Analyse du système d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion entre les différents acteursintervenant dans la gestion et l’utilis<strong>at</strong>ion des ressources. Ce troisième axe, quiintervient après l’identific<strong>at</strong>ion précise des ressources et des acteurs ainsi que desoppositions et conflits l<strong>at</strong>ents qui en découlent, se concentre sur le système d’inform<strong>at</strong>ionet de communic<strong>at</strong>ion en place. Il vise en effet à proposer un ét<strong>at</strong> des lieux du système decommunic<strong>at</strong>ion qui prévaut dans cette zone difficile d’accès et coupée en deux durantl’hivernage par la rivière Singou. Pour une gestion durable des ressources n<strong>at</strong>urelles etdans le but de concilier les différents intérêts, une communic<strong>at</strong>ion efficace et une collecterigoureuse des inform<strong>at</strong>ions des différentes activités sont indispensables. Ce troisième etdernier axe a donc pour but d’analyser cette situ<strong>at</strong>ion et de proposer, si faire se peut, desrecommand<strong>at</strong>ions en vue d’une amélior<strong>at</strong>ion durable du système par les TIC, lestechnologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion.vi.Approche méthodologiqueL’approche méthodologique que nous avons proposée consistait à susciter une particip<strong>at</strong>ion desdifférents acteurs afin qu’ils identifient eux-mêmes leur rôle, leur situ<strong>at</strong>ion, les contraintesactuelles à une gestion durable des ressources n<strong>at</strong>urelles, les perspectives de développement, ainsique la situ<strong>at</strong>ion de la communic<strong>at</strong>ion et du partage de l’inform<strong>at</strong>ion.Les objectifs de la recherche consistant à poser un diagnostic de la gestion communale etterritoriale, et d’analyser l’importance de l’inform<strong>at</strong>ion dans celles-ci, une étude socioéconomiqueglobale en lien avec les ressources n<strong>at</strong>urelles s’est avérée nécessaire.MAS/MDTS, 2006-2007 3


L’organis<strong>at</strong>ion territoriale, les diverses activités touristiques, économiques et productives enrel<strong>at</strong>ions avec les ressources n<strong>at</strong>urelles ont donc été au centre du champ d’étude. Le fait que lazone d’étude soit étendue et, difficile d’accès par endroits, a poussé l’équipe à concentrer sontravail sur une partie de celle-ci, c’est-à-dire entre les villes de Pama et de Madjoari, le long desroutes n<strong>at</strong>ionales RN18 et RN19. Ce choix a été motivé par «l’imperméabilité» de la réserve ellemême,et nous a permis d’aller à la rencontre des «gestionnaires» directs ou indirects desressources et réserves, d’identifier et d’analyser de manière cohérente les ressources n<strong>at</strong>urellesainsi que les rel<strong>at</strong>ions entre les différents acteurs locaux et celles-ci. La zone d’étude est située àcheval sur trois réserves n<strong>at</strong>urelles : les réserves partielles de faune de Pama et Madjoari, et laréserve totale de faune de Singou. Dans ces zones protégées, l’exploit<strong>at</strong>ion cynégétique constitueune ressource considérable tant pour les collectivités locales, que pour l’Et<strong>at</strong> et les popul<strong>at</strong>ions,mais se marie difficilement avec les activités traditionnelles des popul<strong>at</strong>ions, l’agriculture etl’élevage.La méthodologie appliquée pour cette étude a été divisée comme suit :Travaux prépar<strong>at</strong>oires à la missionL’approche méthodologique proprement dite a d’abord consisté en une recherche approfondie surles différents axes principaux de la mission. L’objectif dans cette phase a été de formuler unebonne problém<strong>at</strong>ique, de réunir les meilleures conditions pour exécuter la mission.A cet effet, comme l’étude n’était chapeautée par aucun projet installé sur zone, les principalesactivités réalisées ont consisté en la tenue de séances de travail avec les encadreurs des structurespartenaires de l’étude (responsables du PRCCU, encadreurs de l’<strong>EPFL</strong>, encadreurs du 2iE). Cesentretiens ont porté sur les termes de l’étude, les <strong>at</strong>tentes, ainsi que sur les caractéristiques de lazone, ses particularités et sa composition.Ensuite, une recherche documentaire a été menée à Ouagadougou, notamment à la Direction desforêts et chasses, au PNGT2 et auprès de Mission de Coopér<strong>at</strong>ion autrichienne.Durant cette phase, bon nombre de documents ont été collectés : les plans et monographies descommunes, les cartes hydrologiques, etc. Cette première approche a consisté en une collecte etanalyse des données secondaires, et en des séances de travail avec les responsables des différentsservices déconcentrés et des partenaires identifiés sur le terrain. Une base de données a pu êtreconstituée pour servir de «pré-diagnostic», avec l’aide d’une cartographie et d’une répartitionsp<strong>at</strong>iale détaillée des activités.Ce «pré diagnostic» a été une phase préliminaire du diagnostic particip<strong>at</strong>if qui a permis de faireune analyse contextuelle des communes, toujours en lien avec la question centrale des ressourcesn<strong>at</strong>urelles. Il a permis de mettre en exergue :- L’ét<strong>at</strong> des lieux sur les caractéristiques sociodémographiques des communes ;- Les dynamiques organis<strong>at</strong>ionnelles à l’échelle des communes ;- La capacité globale des institutions locales à prendre en charge les problém<strong>at</strong>iquesmajeures auxquelles les popul<strong>at</strong>ions sont confrontées ;- Les rel<strong>at</strong>ions de partenari<strong>at</strong> ou d’appui institutionnel qu’entretiennent les communesavec les autres acteurs (services ét<strong>at</strong>iques, acteurs privés, projets/programmes,coopér<strong>at</strong>ion décentralisée, ONG, etc.).Travail sur zone : rencontres d’introduction dans le chef lieu de la zone d’étudeAprès la rencontre introductive avec l’interlocuteur principal de l’équipe sur place, celui-ci a puintroduire à son tour l’équipe dans les institutions principales du chef lieu de la province. La phasede diagnostic a ainsi débuté par la visite des organis<strong>at</strong>ions compétentes et influentes dans lagestion des ressources n<strong>at</strong>urelles au niveau provincial.MAS/MDTS, 2006-2007 4


Une explic<strong>at</strong>ion claire de la philosophie, de la démarche et des objectifs du projet a permis d’avoirun support de ces institutions dans la recherche d’inform<strong>at</strong>ions. Nous avons ensuite opté pour uneapproche particip<strong>at</strong>ive avec les différents acteurs présents sur zone.Dans un premier temps, notre <strong>at</strong>tention s’est focalisée sur les services de l’Et<strong>at</strong> et les autoritéscommunales, afin qu’ils nous présentent, chacun selon son point de vue, les ressources n<strong>at</strong>urelles,les différents acteurs, leurs rôles, les contraintes rencontrées, le système d’inform<strong>at</strong>ion et decommunic<strong>at</strong>ion ainsi que les objectifs de développement.Cette première phase de terrain a été indispensable à l’équipe pour confirmer le « pré diagnostic »établit à l’aide des documents récoltés et des entretiens menés à Ouagadougou. Elle a permis defixer le cadre d’étude et de dresser, grâce aux différents points de vue des acteurs communaux etét<strong>at</strong>iques, un schéma des représent<strong>at</strong>ions des ressources, des rel<strong>at</strong>ions entre acteurs, descontraintes et de la communic<strong>at</strong>ion.Puis, nous avons décidé d’axer la suite de nos diagnostics particip<strong>at</strong>ifs sur les villages limitrophesaux routes n<strong>at</strong>ionales 18 et 19. En effet, celles-ci bordent le bassin versant de la Singou et longentles réserves n<strong>at</strong>urelles. Il a donc été choisi d’identifier, grâce au concours du PNGT2 de Pama, sixvillages proches des réserves. Les villages de Kabonga I, Kompienbiga, Nadiagou, Tindangou,Madjoari et Tambarga ont donc été choisis pour leur taille rel<strong>at</strong>ivement importante, la présence deComités villageois de gestion de la faune, leur proximité des réserves n<strong>at</strong>urelles, et donc desressources.Pour assurer une meilleure coordin<strong>at</strong>ion dans l’identific<strong>at</strong>ion des contraintes, des potentialités etdes besoins exprimés par les popul<strong>at</strong>ions dans les villages de la zone, le concours de personnesressources qualifiées a été nécessaire pour garantir l’efficacité de la collecte et de l’analyse desinform<strong>at</strong>ions. Nous avons donc procédé à l’identific<strong>at</strong>ion d’une personne ressource ayant unebonne connaissance de la zone, des langues locales et du français.Organis<strong>at</strong>ion de sessions de diagnostic particip<strong>at</strong>ifGrâce au concours d’un interlocuteur et au concours de partenaires connaissant bien le terroirvillageois (PNGT2), l’équipe a pu être orientée vers des acteurs clés des villages choisis etpréparer ainsi la tenue des diagnostics. Les membres des CVGT et CVGF ont premièrement étécontactés au même titre que le chef de village, des notables des villages ainsi que des cultiv<strong>at</strong>eursou éleveurs.Au cours de cette étape, nous avons veillé à l’usage des outils de diagnostic particip<strong>at</strong>if (guidesd’entretien, diagrammes, carte des ressources, etc.) les plus pertinents pour l’analyse descontraintes et des possibilités de développement.Durant les entretiens avec les comités villageois, nous avons pu procéder à une collecteapprofondie des inform<strong>at</strong>ions rel<strong>at</strong>ives à la perception et à la gestion des ressources, àl’identific<strong>at</strong>ion des contraintes et conflits entre acteurs, et au rôle de la communic<strong>at</strong>ion.vii.Organis<strong>at</strong>ion du rapportLe présent rapport est articulé en six chapitres et en trois parties bien distinctes. La première serapporte essentiellement à la présent<strong>at</strong>ion de la zone d’étude, alors que la seconde se penche endétail sur les ressources n<strong>at</strong>urelles et leur gestion par les acteurs locaux. La troisième partie, enfin,aborde la question des nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion présentesdans la zone, leur potentiel de développement, et propose en dernier lieu, un panorama« idéalisé » de ce que serait la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles si les contraintes géographiques eténergétiques étaient levées, et si les TIC étaient disponibles dans la région.MAS/MDTS, 2006-2007 5


I. TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LACOMMUNICATION ET DEVELOPPEMENTDans l’optique de notre étude sur la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles dans le bassin versant de laSingou, une <strong>at</strong>tention toute particulière sera portée sur les technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de lacommunic<strong>at</strong>ion. En effet, si l’observ<strong>at</strong>ion de la gestion, des acteurs et des contraintes du contextelocal ne représentent pas une fin en soi, c’est bien l’ét<strong>at</strong> des lieux et le potentiel des TIC dans ceprocessus de gestion que nous tenterons d’évaluer. Avant de procéder à l’étude de la zone, de sesressources et de la gestion forestière et faunique, il nous faut nous <strong>at</strong>tarder brièvement sur lestechnologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion et sur leur impact dans le contexte dudéveloppement.Premièrement, rappelons que les TIC regroupent un ensemble de procédés techniques permettantd’une part la collecte et la gestion de données inform<strong>at</strong>ives et d’autre part leur transmission et leurdiffusion à distance. Ces technologies permettent de dépasser les contraintes géographiques etpermettent la mise à disposition d’une inform<strong>at</strong>ion récoltée, synthétisée, en temps réel ou différé.L’ordin<strong>at</strong>eur, l’imagerie s<strong>at</strong>ellitaire, les systèmes de guidage par s<strong>at</strong>ellite, les systèmesd’inform<strong>at</strong>ion, le multimédia, internet ou la téléphonie mobile font partie de ces nouvellestechnologies développées depuis les années 1970 qui ont le pouvoir considérable de gérerl’inform<strong>at</strong>ion et de rapprocher les interlocuteurs. En résumé, les TIC, et plus encore les NTIC,constituent un ensemble de technologies issues aussi bien des télécommunic<strong>at</strong>ions, que del’inform<strong>at</strong>ique ou de l’audiovisuel, et de leur interaction, avec « la numéris<strong>at</strong>ion de l’inform<strong>at</strong>ioncomme dénomin<strong>at</strong>eur commun » 1 .A l'heure actuelle, le développement de ces technologies tend à mettre en place une sociétémondiale de l’inform<strong>at</strong>ion, c’est-à-dire un contexte global de partage de l’inform<strong>at</strong>ion à travers lemonde, par l’intermédiaire des systèmes de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion en réseau.L’avènement du réseau internet mondial depuis une dizaine d’année permet en effet le partage enligne d’une quantité d’inform<strong>at</strong>ion inchiffrable mise à disposition de ceux qui ont accès auxréseaux, par ceux qui y ont accès.Car là est bien le problème posé par l’avènement du « village global » dans un monde maintenantinterconnecté. En effet, la révolution numérique des années 1970 a provoqué une fracture entrepays « numérisés » et pays « non-numérisés », comparable à la fracture qu’avait créée larévolution industrielle au XIX ème siècle, mettant face à face pays industrialisés et nonindustrialisés.L’accès au numérique n’étant pas réparti de manière équitable sur la planète, unréel fossé s’est creusé, et se creuse toujours, entre les pays qui disposent de ces technologies decommunic<strong>at</strong>ion et de gestion de l’inform<strong>at</strong>ion et ceux qui n’ont pas les moyens de combler cette« fracture numérique ». Dans la question du développement, les NTIC occupent donc une placecentrale aujourd’hui, et plusieurs avis divergent. Les TIC sont-elles essentielles au développementdes pays du tiers-monde, afin que ceux-ci ne restent pas en marge du « village global » créé parl’occident ? Ou bien constituent-elles un outil inefficace préconisé par les dirigeants des paysdéveloppés ? Il n’est pas question ici de rentrer dans ce genre de considér<strong>at</strong>ions, toutefois, notreétude repose sur le potentiel de ces technologies à pouvoir améliorer la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles de la Singou de manière durable et efficace. En effet, dans une zone excentrée, vaste,peuplée de nombreux animaux, et très mal communiquée, comme nous le verrons au cours denotre étude, il semble d’emblée que les TIC puissent participer à un développement durable, c’està-direéconomique, social et environnemental, de la région. Cependant, c’est uniquement aprèsune étude approfondie de cet espace et des ses ressources que nous seront à même d’évaluercomment les TIC sont susceptibles de donner une dynamique durable à la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles.1 Repetti, Alexandre, Tech4D, cours d’introduction aux TIC, Master MDTS, 2006-2007.MAS/MDTS, 2006-2007 6


II.PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE2.1. Situ<strong>at</strong>ion géographique et localis<strong>at</strong>ion de la zone d’étudeLa zone étudiée correspond aux communes de Pama et de Madjoari. Ces communes, quicoïncident avec les départements de mêmes noms, ont été créées récemment, en avril 2006, enfaveur de la mise en œuvre de la politique de communalis<strong>at</strong>ion intégrale initiée par l’Et<strong>at</strong>burkinabè. Elles appartiennent à la Province de la Kompienga et à la région de Fada N’Gourma.La zone est limitée :- au Nord par la province du Gourma ;- à l’Est par la Province de la Tapoa ;- au Sud par la République du Bénin ;- et à l’Ouest par la Commune de Kompienga et par la Province de Koulpélogo.Située dans la région Est du Burkina, on y accède par la route n<strong>at</strong>ionale n°18 (Voir carte N°1 enannexe). La zone est frontalière du Bénin et proche de la frontière du Togo.Sur le plan du relief, les départements de Pama et de Madjoari sont marqués par quelquesform<strong>at</strong>ions de collines, surtout dans la partie Est vers le département de Madjoari. Ces form<strong>at</strong>ionsfont partie du massif du Gobnangou.Sur le plan clim<strong>at</strong>ique, la zone se situe dans le domaine sud-soudanéen, caractérisé par unealternance de deux saisons bien distinctes : une saison sèche d’octobre à mai avec une périodefroide de novembre à février, et une saison pluvieuse de juin à septembre.2.2. Milieu humainSelon le recensement administr<strong>at</strong>if de 2004, la popul<strong>at</strong>ion de la zone étudiée est estimée à 34.475habitants (Tableau n°1). L’analyse de la structure de cette popul<strong>at</strong>ion montre que les femmes,avec un total de 17274 individus représentent un peu plus de 50% de la popul<strong>at</strong>ion totale. Cettepopul<strong>at</strong>ion est répartie dans 14 villages et une commune urbaine (département de Pama) et dans 8villages (département de Madjoari).Tableau n°1: Distribution de la popul<strong>at</strong>ion par départementDépartements Commune urbaine Nombre de villages Popul<strong>at</strong>ionPama 1 6 104Pama 14 19 983Madjoari 8 8 388Total zone d’étude 1 22 34 475Source : Recensement administr<strong>at</strong>if 2004Sur le plan ethnique, on rencontre des Gourmanchés, des Mossis, des Yaanas, et des Peulhs. Desressortissants des pays voisins sont également rencontrés : Togolais, Béninois, Maliens,Nigériens. Ces différentes ethnies pr<strong>at</strong>iquent des religions diverses : Animisme, Islam etChristianisme. Chez les autochtones, la chefferie se transmet de père en fils à condition que lepère ait déjà régné.Récemment, un courant migr<strong>at</strong>oire interne dans la province est noté dans tous les départements.Les facteurs déclenchants de ce phénomène migr<strong>at</strong>oire sont :- la construction du barrage hydroélectrique de la Kompienga qui a favorisé une fortemigr<strong>at</strong>ion étrangère surtout des popul<strong>at</strong>ions voisines comme les Bozos du Mali, lesMAS/MDTS, 2006-2007 7


Haoussas du Niger, pour la pêche spécialement, mais aussi des popul<strong>at</strong>ions qui viennentdu Passoré, du Y<strong>at</strong>enga et du Ganzourgou pour le maraîchage et la production céréalière ;- l’introduction de la culture du coton surtout dans les départements de Madjoari et dePama a entraîné l’arrivée de migrants dont la majorité est constituée de Mossis ;- la recherche de pâturage par les d’éleveurs peulhs venus de tout le pays.Un courant d’émigr<strong>at</strong>ion vers les pays voisins (Togo, Ghana, Bénin, Côte d’ivoire) est remarqué,se sont surtout de jeunes hommes à la recherche de travail qui partent en saison sèche.2.3. Situ<strong>at</strong>ion des secteurs sociaux2.3.1. La santéDans la zone d’étude, les infrastructures sanitaires sont constituées d’un centre médical (CMA)dans la commune urbaine de Pama, trois (3) centres de santé et de promotion sociale (CSPS) dansle département de Pama et deux dans celui de Madjoari (Tableau n°2). Ce dispositif sanitaire estregroupé autour du district sanitaire provincial. Une unité de gestion dirigée par un médecin chefprovincial est chargée de la coordin<strong>at</strong>ion.Le pl<strong>at</strong>eau technique du centre médical de Pama est composé d’une unité de médecine etpédi<strong>at</strong>rie, d’une unité de chirurgie et d’un bloc d’hospitalis<strong>at</strong>ion, d’une m<strong>at</strong>ernité, d’un labor<strong>at</strong>oired’analyses médicales et d’un dépôt de pharmacie. Le personnel médical est constitué d’unmédecin, de huit infirmiers d’Et<strong>at</strong>, de deux sages-femmes, un magnéticien d’Et<strong>at</strong> et d’unprépar<strong>at</strong>eur d’Et<strong>at</strong>. Le centre est électrifié et dispose d’eau courante et d’un incinér<strong>at</strong>eur.L’évacu<strong>at</strong>ion sanitaire est assurée par des ambulances.Le pl<strong>at</strong>eau technique d’un CSPS est composé d’un dispensaire, d’une m<strong>at</strong>ernité d’une capacité decinq lits, d’une salle d’observ<strong>at</strong>ion, d’un dépôt de pharmacie, d’un forage et de trois logementspour le personnel. Celui-ci est composé d’un infirmier d’Et<strong>at</strong>, chef de centre, d’un agentintégr<strong>at</strong>eur de santé (AIS) et d’une accoucheuse. Chaque centre est géré par un Comité de gestion.Tous les CSPS sont fonctionnels, à l’exception de celui de Madjoari dont les travaux sont en coursd’achèvement. Sa mise en service est prévue courant 2007.Selon le chef du district sanitaire, les principales maladies prises en charge dans ces structuressanitaires sont le paludisme, les infections respir<strong>at</strong>oires et les maladies diarrhéiques. Denombreuses morsures de serpents sont aussi recensées. Les frais de consult<strong>at</strong>ion sont fixés à 50FCFA pour les enfants et à 100 pour les adultes. Suivant la gravité des cas, les évacu<strong>at</strong>ionssanitaires vers le CMA de Pama sont effectuées selon deux modalités. Pour les urgenceschirurgicales, obstétricales et les occlusions, le district prend entièrement en charge l’évacu<strong>at</strong>ion.Pour les autres cas jugés moins critiques, le district met à disposition du malade une ambulance, lecarburant étant pris en charge par le malade.En plus de ces activités routinières, des campagnes de vaccin<strong>at</strong>ion sont menées contre la diphtérie,la polio, le tétanos, la rougeole, la coqueluche, l’hép<strong>at</strong>ite B, la fièvre jaune, et l’infection àhemophilius influencé B. Des campagnes de sensibilis<strong>at</strong>ion et de dépistage volontaire duVIH/SIDA sont également effectuées. Au total, 22 cas de maladie sont actuellement recensés,dont qu<strong>at</strong>re sont sous traitement trithérapique.Les différents partenaires du service de santé sont l’Et<strong>at</strong>, la mairie et le PNGT2. L’Et<strong>at</strong>, à traversle programme n<strong>at</strong>ional de développement sanitaire (PNDS), définit la politique en m<strong>at</strong>ière desanté et affecte le personnel. En ce qui concerne la mairie, elle a contribué à l’électrific<strong>at</strong>ion duCMA de Pama. Quant au PNGT2, il a cofinancé le CSPS de Madjoari.MAS/MDTS, 2006-2007 8


Les principales contraintes qui sont identifiées au niveau du système sanitaire concernent :- l’insuffisance des infrastructures de santé ;- l’enclavement de certaines localités en saison humide ;- le comportement des popul<strong>at</strong>ions qui hésitent à rejoindre les centres et qui ont recoursà la médecine traditionnelle ;- le manque de collabor<strong>at</strong>ion entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne.Tableau n°2: Situ<strong>at</strong>ion des infrastructures sanitaires à Pama et à MadjoariDépartement Infrastructure Localis<strong>at</strong>ion Fonctionnalité Distance par rapport ausanitaireDistrict sanitaire (km)CMA Pama ville Fonctionnel 0PamaCSPS Nadiagou Fonctionnel 16CSPS Kompienbiga Fonctionnel 18CSPS Koualou Fonctionnel 40MadjoariCSPS Madjoari Non fonctionnel 75CSPS Tambarga Fonctionnel 71Source : District sanitaire de Pama, mars 2007.2.3.2. Educ<strong>at</strong>ion, form<strong>at</strong>ion et alphabétis<strong>at</strong>ionDans la zone d’étude, la couverture en infrastructures scolaires est assez s<strong>at</strong>isfaisante avec 28écoles primaires fonctionnelles dont 9 établissements sont à cycle complet (21 à Pama et 7 àMadjoari) 2 . L’effectif total des élèves est de 5014 élèves dont 2120 filles. Pour l’enseignementsecondaire, la commune de Pama abrite le seul lycée provincial.Les écoles disposent de cantines scolaires approvisionnées en denrées par l’Et<strong>at</strong>. Un cartableminimum (sac, cahier et stylos bics) est offert à chaque élève par l’Et<strong>at</strong>. L’éduc<strong>at</strong>ionenvironnementale est en cours avec l’appui du PNGT2. Un programme d’ouverture d’école estprévu à BonbontangouLes principales contraintes identifiées dans ce secteur 3 sont :- le manque de personnel expérimenté acceptant d’être affecté dans les régionsexcentrées, d’où un manque d’expérience du personnel enseignant ;- la fermeture précoce des salles de classe dès l’install<strong>at</strong>ion de la saison des pluiesnotamment dans le département de Madjoari ;- le manque de livres de lecture, contraignant ainsi l’instituteur à écrire le texte au tableau ;- le taux de déperdition scolaire assez élevé (4,18% sur l’année scolaire 2005-2006).Pour ce qui est de l’alphabétis<strong>at</strong>ion, les indic<strong>at</strong>eurs en la m<strong>at</strong>ière donnent un tauxd’alphabétis<strong>at</strong>ion pour la province de 22% contre 28% au niveau n<strong>at</strong>ional. Au total on dénombre43 centres (Pama 25- Madjoari 18) 4 . Les principales contraintes rencontrées dans ce secteurportent essentiellement sur :- les avantages de l’alphabétis<strong>at</strong>ion encore peu appréhendés par les popul<strong>at</strong>ions,- l’incapacité de certains villages à prendre en charge l’anim<strong>at</strong>eur,- l’incapacité de certains auditeurs à s’acheter les fournitures,2 Source : Circonscription d’Educ<strong>at</strong>ion de Base de Pama, mars 2007.3 Entretien avec Mr Adama Emmanuel TRAORE, Inspecteur d’enseignement du 1 ier degré de Pama, mars 2007.4 Monographie Commune de PAMA- septembre 2005.MAS/MDTS, 2006-2007 9


- la surcharge de travail dans certains villages pour les femmes,- les pesanteurs socioculturelles,- l’insuffisance de sensibilis<strong>at</strong>ion et de motiv<strong>at</strong>ion,- le manque/insuffisance d’anim<strong>at</strong>eurs pour certains groupes linguistiques comme lesfulaphone ou mooréphone.Des solutions préconisées pour améliorer la situ<strong>at</strong>ion de l’éduc<strong>at</strong>ion dans la province pourraientêtre de :- mettre un accent particulier sur la sensibilis<strong>at</strong>ion des popul<strong>at</strong>ions aux avantages del’alphabétis<strong>at</strong>ion ;- organiser des séances de form<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion à l’endroit des partenaires audéveloppement pour les inciter à prendre en compte cette préoccup<strong>at</strong>ion dans leursactions ;- développer des str<strong>at</strong>égies devant aboutir à un changement des mentalités et decomportement vis-à-vis de l’éduc<strong>at</strong>ion formelle et non formelle.2.4. Cadre institutionnel et organis<strong>at</strong>ionnel des communesPar la loi N° 055 portant Code Général des Collectivités Territoriales, le département de Pama aété érigé en commune urbaine et celui de Madjoari en commune rurale. Les nouveaux organes misen en place, en occurrence les mairies chargées de diriger les communes, ont un rôle d’orient<strong>at</strong>ionet de coordin<strong>at</strong>ion des différentes actions allant dans le sens du développement.Le maire est élu pour 5 ans. Il est assisté dans ses tâches par un Secrétaire Général mis àdisposition par l’Et<strong>at</strong> et des agents de la collectivité locale (un agent domanial, un agent de l’Et<strong>at</strong>civil, un agent comptable et des secrétaires). Outre cette structure administr<strong>at</strong>ive, la mairie disposed’un Conseil communal et d’un Bureau du Conseil.Le Conseil communal est l’organe délibér<strong>at</strong>if de la collectivité et comprend 32 membres auniveau de Pama et 20 membres au niveau de Madjoari. 5 Ces membres sont issus des villagesadministr<strong>at</strong>ifs des deux départements. Le Bureau du Conseil qui est l’organe exécutif est présidépar le maire et comprend 2 adjoints au maire et 3 présidents de commissions (CommissionAffaires générales, Commission Environnement et Commission Finances). Les mairies nedisposent pas de services techniques.Les mairies du micro-bassin versant de la Singou, mises en place en avril 2006, ne fonctionnentpas encore de manière optimale, faute de l’applic<strong>at</strong>ion des lois portant sur la décentralis<strong>at</strong>ion etd’un manque de moyens humains, techniques et financiers.2.5. Les cadres de concert<strong>at</strong>ion/organis<strong>at</strong>ions communautaires de baseDe nombreuses organis<strong>at</strong>ions communautaires de base sont mises en place par les popul<strong>at</strong>ionsappuyées en cela par des partenaires au développement. C’est ainsi que 22 commissionsvillageoises de gestion du terroir (CVGT) dont 14 pour Pama et 8 pour Madjoari sont mises enplace par le Programme n<strong>at</strong>ional de gestion des terroirs (PNGT2) qui est le principal instrumentde mise en œuvre de la loi portant Réorganis<strong>at</strong>ion agraire et foncière (RAF). Ces commissionsinterviennent activement dans l’aménagement de leur terroir, dans la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles, dans la planific<strong>at</strong>ion et la réalis<strong>at</strong>ion des investissements structurants de réduction delutte contre la pauvreté.5 Entretien avec les Maires de Pama et de Madjoari, mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 10


En plus, quinze comités villageois de gestion de la faune (CVGF) dont 10 à Pama et 5 à Madjoarisont créés pour gérer des zones villageoises d’intérêt cynégétique (ZoVIC). La structur<strong>at</strong>ion desCVGF s’est faite au travers de la mise en œuvre du PAUCOF. Cette forme de gestion permet auxcommunautés de redevenir des acteurs essentiels dans la gestion de la faune avec comme rôlesprincipaux de lutter contre le braconnage, les feux de brousse, la coupe abusive du bois et lesurpâturage dans les zones villageoises. Ils sont également responsables des aménagements del’habit<strong>at</strong> de faune. Cependant, force est de const<strong>at</strong>er que les comités ne s’acquittent pasentièrement de leurs rôles. L’absence de st<strong>at</strong>ut juridique et l’insuffisance des moyens m<strong>at</strong>ériels etfinanciers sont souvent évoquées par les membres des CVGF rencontrés comme l’une desprincipales contraintes à une bonne gestion de leur ZoVIC.Dans le secteur de l’élevage, 34 Organis<strong>at</strong>ions pastorales de producteurs sont identifiées dans lazone. Les différentes filières investies sont l’embouche bovine et/ou ovine et la filière laitière. Lemanque de structur<strong>at</strong>ion (11 OP ont un agrément), de form<strong>at</strong>ion et de moyens financiersconstituent autant de contraintes pour une prise en charge efficace de leurs activités.L'apparition de ces associ<strong>at</strong>ions est à lier avec la situ<strong>at</strong>ion de pauvreté des popul<strong>at</strong>ions contrelaquelle les str<strong>at</strong>égies de solutions sont axées. Celles-ci s’orientent également vers l’organis<strong>at</strong>ioncommunautaire et la recherche de partenaires d’appui technique et financier.Malgré leur dynamisme, le manque d’appui-conseil et d’assistance technique, le st<strong>at</strong>ut informel decertains groupements et les difficultés d’accès aux sources de financement, sont les principauxfacteurs qui annihilent le potentiel de développement de ces organis<strong>at</strong>ions.2.6. Le partenari<strong>at</strong> et la coopér<strong>at</strong>ion décentraliséePlusieurs partenaires au développement interviennent dans la zone pour dynamiser ledéveloppement local.2.6.1. L’Et<strong>at</strong> et ses démembrements2.6.1.1. L’Et<strong>at</strong>En tant que tutelle, l’Et<strong>at</strong> exerce le contrôle de légalité. Tous les actes pris par le Conseilmunicipal sont transmis à l’autorité compétente pour une vérific<strong>at</strong>ion de la conformité desprocédures. Et dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de communalis<strong>at</strong>ion, l’Et<strong>at</strong> doteles communes de fonds de cours et de fonds de dot<strong>at</strong>ion pour leur permettre de mettre en œuvreles compétences qui leur sont transférées. Le Haut-commissari<strong>at</strong> assure la supervision et lacoordin<strong>at</strong>ion des opér<strong>at</strong>ions de développement initiées par l’Et<strong>at</strong> au niveau provincial. Il estégalement l’instance d’approb<strong>at</strong>ion des délibér<strong>at</strong>ions issues des conseils municipaux.La préfecture fait office de tribunal départemental.2.6.1.2. Les services déconcentrés de l’Et<strong>at</strong>Les services techniques déconcentrés de l'Et<strong>at</strong> sont chargés d'appliquer les politiques sectoriellesau niveau provincial. Pama, chef-lieu de la province de Kompienga, abrite les sièges de plusieursservices. Ce sont le service Provincial de l'Action Sociale, le District Sanitaire, la DirectionProvinciale de l'Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques, la Directionprovinciale de l'Environnement et du cadre de vie, la Direction provinciale de l’Elevage, laDirection provinciale de l’Enseignement du premier degré, la Direction Provinciale del'Enseignement de Base et de l'Alphabétis<strong>at</strong>ion, le Lycée Provincial, la Gendarmerie, la DirectionProvinciale de la Police, et la Perception.MAS/MDTS, 2006-2007 11


Les problèmes communs à la quasi-totalité des services déconcentrés sont l'inadapt<strong>at</strong>ion deslocaux (vétusté, étroitesse, manque d’électricité) et l'insuffisance de personnel et de moyenslogistiques. Ces problèmes sont amplifiés par la jeunesse de la province: son st<strong>at</strong>ut de province luia conféré d'office des missions, alors que sa dot<strong>at</strong>ion en moyens n'a pr<strong>at</strong>iquement pas évolué.Cette situ<strong>at</strong>ion est générale au plan n<strong>at</strong>ional et traduit l'hi<strong>at</strong>us entre la volonté de déconcentr<strong>at</strong>ionde l'Et<strong>at</strong> pour accompagner le processus de décentralis<strong>at</strong>ion, et la modestie de ses moyens.2.6.1.3. Les programmes et projets gouvernementauxLe Programme N<strong>at</strong>ional de Gestion des TerroirsLe Deuxième Programme N<strong>at</strong>ional de Gestion des Terroirs (PNGT2) a démarré ses activités en2002 sur l’ensemble du territoire n<strong>at</strong>ional et partant dans tous les villages de Pama et de Madjoari.L’objectif global du PNGT2 est de réduire rapidement la pauvreté rurale et promouvoir undéveloppement humain durable. Pour <strong>at</strong>teindre cet objectif global, trois objectifs spécifiques luiont été assignés :- Développer les capacités en organis<strong>at</strong>ion et en gestion des villages et groupes de villages ;- Améliorer les conditions de vie des popul<strong>at</strong>ions rurales par des investissements productifset des infrastructures socioéconomiques dans les campagnes du Burkina Faso ;- Préserver et restaurer les ressources n<strong>at</strong>urelles des terroirs (eau, sol, végét<strong>at</strong>ion, faune).Le PNGT2 exécute cinq composantes pour <strong>at</strong>teindre ses objectifs :1. Le développement des capacités locales : Renforcer les capacités techniques etorganis<strong>at</strong>ionnelles des popul<strong>at</strong>ions rurales par des activités de développement.2. Le Fonds d’Investissement Local (FIL) : Financer la réalis<strong>at</strong>ion d’investissementsproductifs au profit des communautés de base au niveau des villages et à l’échellede la province.3. Le renforcement des capacités institutionnelles : Financer la form<strong>at</strong>ion,l’équipement et le fonctionnement des équipes de terrain et des prest<strong>at</strong>aires deservices ; financer les activités d’appui à la concert<strong>at</strong>ion et à la décentralis<strong>at</strong>ion.4. L’opér<strong>at</strong>ion pilote de sécuris<strong>at</strong>ion des droits : Permettre à tous les usagers de terresrurales de disposer de droits fonciers stables et équitables.5. L’administr<strong>at</strong>ion, suivi et coordin<strong>at</strong>ion du programme : Appuyer la mise en placeet le fonctionnement du cadre n<strong>at</strong>ional de concert<strong>at</strong>ion pour le Programme N<strong>at</strong>ionalde Développement Rural Décentralisé ; la coordin<strong>at</strong>ion et la gestion du <strong>Projet</strong>.Le Fonds d’Investissement pour les Collectivités DécentraliséesLe Fonds d’Investissement pour les Collectivités Décentralisées (FICOD) a pour mission de luttercontre la pauvreté et pour la promotion de la décentralis<strong>at</strong>ion. Dans le cadre de l’appui à lacoopér<strong>at</strong>ion Allemagne/Burkina Faso, il a entrepris la réalis<strong>at</strong>ion des monographies desdifférentes communes dans les régions de l’Est. En plus des Plans d’investissements communaux(PIC), principal instrument de planific<strong>at</strong>ion et de mise en oeuvre de la politique de la commune, leFICOD a entamé la construction des nouveaux locaux qui abriteront les conseils communaux. AMadjoari, ce sont les locaux de la préfecture qui abritent la mairie.Le Programme d’Investissement Communautaire en Fertilité AgricoleLe Programme d’Investissement Communautaire en Fertilité Agricole (PICOFA) initié par l’Et<strong>at</strong>intervient dans la région de l’Est. Il a pour objectif global l’amélior<strong>at</strong>ion des conditions de vie etdes capacités des popul<strong>at</strong>ions rurales pauvres, principalement des petits agriculteurs familiaux ; etla préserv<strong>at</strong>ion de l’environnement ainsi que des réserves n<strong>at</strong>urelles. Le PICOFA vise lerenversement de la tendance actuelle qui mène à la destruction du capital n<strong>at</strong>urel de productionagricole et d’élevage (sols et eau), et vise la promotion d’une gestion durable des ressourcesn<strong>at</strong>urelles et l’intensific<strong>at</strong>ion des systèmes traditionnels de culture et d’élevage pr<strong>at</strong>iqués par lespetits exploitants familiaux. Il est en cours et s’étale sur 7 ans.MAS/MDTS, 2006-2007 12


Le Programme d’Appui au Développement Local dans la Province de la KompienaInitié par l’Et<strong>at</strong> du Burkina Faso avec l’appui de la coopér<strong>at</strong>ion autrichienne pour ledéveloppement, le programme vise la valoris<strong>at</strong>ion du fort potentiel n<strong>at</strong>urel de la province à traversle maraîchage, la pêche, la gestion de la faune, le tourisme, le coton et l’élevage. Pour le moment,le programme n’intervient que dans le département de Pama.Le Fonds d’Appui aux Activités Rémunér<strong>at</strong>rices des FemmesDepuis 1998, le Fonds d’Appui aux Activités Rémunér<strong>at</strong>rices des Femmes (FAARF) appuie lapromotion d’activités génér<strong>at</strong>rices de revenus à travers : l’octroi de crédit aux groupementsféminins ou associ<strong>at</strong>ions légalement reconnues ; la form<strong>at</strong>ion des bénéficiaires en m<strong>at</strong>ière degestion financière ; l’octroi de « crédit m<strong>at</strong>ériel » aux femmes pour leur permettre de s’équiper etd’acquérir des intrants pour la culture maraîchère.2.6.1.4. Les sociétés de développementLes sociétés de développement rencontrées sont :- la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) qui encadre les producteurs de coton enleur fournissant, sous forme de crédit campagne, le paquet technologique nécessaire à laproduction agricole. Elle s’occupe également de la commercialis<strong>at</strong>ion du coton.- l’Office N<strong>at</strong>ionale de Télécommunic<strong>at</strong>ion (ONATEL).- la Société N<strong>at</strong>ionale des Postes (SONAPOST)- la Société N<strong>at</strong>ionale Burkinabè d’Electricité (SONABEL).2.6.1.5. Les sociétés privéesLes sociétés privées sont représentées dans notre zone d’étude par les concessionnaires des zonesde chasse. Leurs activités et leurs responsabilités seront développées ultérieurement dans la partierel<strong>at</strong>ive à l’exploit<strong>at</strong>ion et à la gestion de la faune.2.6.1.6. La coopér<strong>at</strong>ion décentraliséeLa commune de Pama est jumelée avec la commune de La Clusaz, dans le département françaisde Haute-Savoie. Cette coopér<strong>at</strong>ion permet à la commune de Pama de bénéficier d’un appuiinstitutionnel et d’une mise en place d’instances locales de décision, et de subventiond’équipement de production. La commune de La Clusaz est membre du cadre de concert<strong>at</strong>ionprovincial.2.6.1.7. Les associ<strong>at</strong>ions et/ou organis<strong>at</strong>ions non gouvernementalesLa principale associ<strong>at</strong>ion identifiée est l’associ<strong>at</strong>ion Tin-Tua basée à Fada N’Gourma, elleintervient dans la zone. Ses principales activités sont : l’alphabétis<strong>at</strong>ion fonctionnelle, le microcrédit,le financement d’activités génér<strong>at</strong>rices de revenus pour les femmes, l’appui institutionnel etla sécurité alimentaire. L’associ<strong>at</strong>ion est membre du cadre de concert<strong>at</strong>ion provincial.2.6.1.8. Les structures financières décentralisées (SFD)Le réseau des caisses populaires du Burkina Faso est la seule structure financière décentralisée enexercice dans la zone.MAS/MDTS, 2006-2007 13


2.7. Situ<strong>at</strong>ion des infrastructures et équipements d’appui à la production2.7.1. L’énergieL’électricité est fournie à la commune de Pama par le barrage hydro-électrique de la Kompiengaau travers du réseau de distribution de la SONABEL, la ville a été connectée au réseau en 2006.2.7.2. L’hydrauliqueL’hydraulique est constituée de 70 forages équipés de pompes et de 21 puits modernespermanents (Tableau n°3). Mais malgré ce dispositif auquel s’ajoute des puits ordinaires, le tauxde s<strong>at</strong>isfaction des besoins en eau pour les hommes n’est pas s<strong>at</strong>isfaisant eu égard à la normen<strong>at</strong>ionale qui est d’un point d'eau pour 300 habitants. En plus des disparités sp<strong>at</strong>iales quant à larépartition des points d'eau, il faut ajouter l’absence d’hydraulique pastorale qui fait que lesanimaux sont en compétition avec les hommes autour de ces points d’eau. Même si l’eau estdisponible dans les infrastructures, l’exhaure à motricité humaine rend la corvée des femmesbeaucoup plus ardue. En somme, l’accès à l’eau potable reste une préoccup<strong>at</strong>ion majeure pour laquasi-totalité des villages des deux départements soit parce que certains forages ne sont pasfonctionnels, soit parce qu’ils tarissent à un moment de l’année.Tableau n° 3 : Distribution des infrastructures hydrauliques dans la zone d’étudeDépartements Forages équipés de pompe Puits modernes permanentsPama 51 16Madjoari 19 5Total zone d’étude 70 21Source : DPAHRH, mars 2007.2.7.3. Le transportLa zone étudiée est partiellement desservie par les routes n<strong>at</strong>ionales n°18 et n°19. Le départementde Madjoari est accessible par la RN19 qui est à l’ét<strong>at</strong> de piste l<strong>at</strong>éritique. Pama est assez biendesservi par le transport routier avec l’existence d’une gare routière où sont organisés des départsquotidiens vers Fada, Kompienga et Ouagadougou d’une part, et vers les frontières du Togo et duBénin d’autre part. Toutefois, les fréquences des départs restent encore faibles. Le département deMadjoari, par contre, reste difficilement accessible en tout temps et plus particulièrement ensaison des pluies. Les pistes rurales reliant les villages aux routes principales sont en mauvais ét<strong>at</strong>et impr<strong>at</strong>icables en saison pluvieuse.2.7.5. Téléphonie et l’électrific<strong>at</strong>ion ruralesLa commune de Pama est connectée au réseau de l’On<strong>at</strong>el, la société n<strong>at</strong>ionale destélécommunic<strong>at</strong>ions. Quelques lignes privées sont installées et de nombreux télécentres ont étéouverts à Pama. Par contre, Madjoari n’est absolument pas connectée. Depuis Tindangou, àl’intersection des RN18 et 19, aucune ligne ne part en direction de Madjoari.Le réseau mobile est assez développé à Pama, Celtel et Telmob se partageant la zone. Là encore,Madjoari est totalement déconnectée. Le réseau Telmob émet jusqu’à la rivière Singou.Pour ce qui est de l’électrific<strong>at</strong>ion rurale, Pama et les villages le long de la RN18 sontapprovisionnés. Par contre, toute la région de Madjoari est dépendante de quelques groupesélectrogènes ou panneau solaires.MAS/MDTS, 2006-2007 14


III.ENVIRONNEMENT NATUREL ET RESSOURCES3.1. Et<strong>at</strong> des ressources3.1.1. Les solsLes études pédologiques réalisées par le BUNASOLS sur l’ex-ORD de l’Est en 1979 à l’échelledu 1/50 000 et les cartes des sols du Burkina Faso (Atlas 3 ème J.A.1998 à l’échelle du 1/280 000)ont montré une configur<strong>at</strong>ion pédologique du micro-bassin versant de la Singou semblable à celledu micro-bassin versant de la Kompienga (In PGIE, 2006). Trois types de sols sont ainsi définisen fonction de leurs propriétés physico-chimiques et de leurs aptitudes agronomiques :- Des sols ferrugineux tropicaux lessivés de profondeur variable, à texture sablo-limoneuse,à charge graveleuse souvent élevée. Ces sols à faible fertilité chimique et capacité derétention en eau faible représentent 53,19% de la surface totale des sols. Ils sont aptes à laculture céréalière et légumière.- Des sols hydromorphes peu humifères à gley et à pseudogley. Sols peu évolués d’apportalluvial hydromorphes, ils ont une texture variable, sableuse, limono-arigileuse, limonosableuse(sols peu évolués d’apport), limono-argileuse à argilo-limoneuse (solshydromorphes peu humifères à gley). Ils représentent 5,77% des sols et sont propices à laculture céréalière, (maïs, sorgho et riz pluvial) et à la production maraîchère.- Des vertisols sur alluvions dans les cuvettes de décant<strong>at</strong>ion et des sols brunifiés. Ce typede sols qui occupent 22,35% des terres, sont des sols profonds à texture argileuse(vertisols) et limono-agileuse à argileuse (sols brunifiés). Ils sont aptes pour lacéréaliculture et pour la culture du coton.Les sols ainsi identifiés présentent des contraintes physico-chimiques à savoir : une mauvaisestructure, une perméabilité insuffisante, une faible stabilité structurale et des teneurs en m<strong>at</strong>ièresorganiques basses. Ces contraintes couplées aux actions anthropiques (défrichements incontrôlés,surexploit<strong>at</strong>ion du couvert végétal, faible utilis<strong>at</strong>ion des méthodes de conserv<strong>at</strong>ion et derestaur<strong>at</strong>ion des sols) favorisent le ruissellement et l’érosion hydrique des sols. Les effets de cephénomène d’érosion sont le ravinement des terres agricoles en zone de terroir, le comblementdes vallées et des bas-fonds. Pour lutter contre ce phénomène et restaurer la base de la fertilité dessols, le PNGT2 a entrepris, dans les villages situés autour du micro-bassin versant de la Singou,un important programme de conserv<strong>at</strong>ion des eaux et des sols (CES), et de défense et derestaur<strong>at</strong>ion des sols (DRS).Malgré ces contraintes, les terres sont encore disponibles et fertiles. Toutefois ces terres,convoitées par les allochtones (en particulier les Mossis du pl<strong>at</strong>eau central et l’agro-business) à larecherche de nouvelles terres pour la production de coton et par les éleveurs à la recherched’espaces pastoraux, ne manquent pas de générer des conflits fonciers.3.1.2. Les ressources en eaux3.1.2.1. Les eaux de pluieL’essentiel des ressources en eau provient des pluies qui sont les seules eaux météoriques quereçoit le pays. La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 800 et 1000 mm 6 .6 Les quantités d’eau tombées dans les départements de Pama et de Madjoari, en 2005 sont respectivement de 841,3mm et 929,2 mm (DPAHRH, 2005).MAS/MDTS, 2006-2007 15


Elle est souvent caractérisée par des vari<strong>at</strong>ions interannuelles 7 et une mauvaise répartition sp<strong>at</strong>iotemporelle.Cependant, force est de const<strong>at</strong>er une tendance évolutive vers une augment<strong>at</strong>ion de lapluviométrie au cours des deux dernières années. Les pluies engendrent le ruissellement et larecharge des nappes souterraines. Les débits moyens et les apports annuels 8 à la confluence ou àla sortie du territoire pour les parties des bassins versants sur la zone d’étude figurent dans letableau n°4.Tableau n° 4 : Débits moyens et apports annuels en eau de surface dans le bassin de la VoltaBassin Superficie SousbassinDébits moyens Apports annuels à laintern<strong>at</strong>ional (%)interannuels(m 3 /s)confluence ou à la sortiedu territoire (Mm 3 )VOLTA 66 Nakambé 39,38 1 242Pendjari 20,10 634Total 1 876Source 93.1.2.2. Les eaux de surfaceLe réseau hydrographique des départements de Pama et de Madjoari est constitué pour l’essentielpar les micro-bassins versants de la Singou et de la Kompienga et de leurs principaux affluents.Cependant, ils subissent l’influence de la rivière Pendjari.La Singou et ses affluents (le Bigou et les bas-fonds transformés en cours d’eau) appartiennent aubassin intern<strong>at</strong>ional de la Volta et au sous-bassin de la Nakambé. De par ses nombreusesramific<strong>at</strong>ions, la Singou couvre la quasi-totalité des réserves de Pama, de Madjoari et de laSingou, contribuant ainsi au maintien de la flore et de la faune.Jadis en eau toute l’année, le micro-bassin versant de la Singou s’assèche presque complètement àpartir du mois de décembre. La baisse de la pluviométrie, la forte évapor<strong>at</strong>ion, l’écoulement deseaux de pluie vers la Pendjari, l’ensablement du cours d’eau et ses affluents et la dégrad<strong>at</strong>ion desforêts galeries expliqueraient ce phénomène d’assèchement de la Singou. Cette situ<strong>at</strong>ion auxconséquences écologiques énormes fait que les concessionnaires de chasse sont contraintsd’aménager des points d’eau (forages et mares) pour rendre l’eau disponible et maintenir ainsi lasauvagine en permanence dans leurs concessions.Cependant, les potentialités de mobilis<strong>at</strong>ion des eaux de pluie et de ruissellement sont encoreénormes comme en <strong>at</strong>testent les propos des popul<strong>at</strong>ions, du préfet et du maire deMadjoari entretenus à ce sujet « Pendant la saison des pluies, nous sommes complètement coupésdu reste de la province. Nous n’avons pas de téléphone et la RN 19 est coupée par les eaux de laSingou. Pour traverser ce cours d’eau qui marque la frontière entre les départements deMadjoari et de Pama, nous prenons la pirogue. La traversée en pirogue revient à 500 FCFA parpersonne et à 1000 FCFA si l’on veut traverser avec sa moto. Pour les évacu<strong>at</strong>ions sanitaires,l’ambulance dépêchée par le CMA de Pama ne peut même pas franchir le gué au risque des’embourber. Les malades sont ainsi acheminés, par pirogue jusqu’à l’autre rive… ».7 Les quantités d’eau tombées dans les départements de Pama et de Madjoari, en 2004 sont respectivement de 698,9mm et 746,6 mm (DPAHRH, 2004).8 Les débits moyens interannuels et les apports annuels sont calculés sur la période 1974-1985 considérée comme unepériode plus sèche que la décennie précédente et que la décennie suivante.9 Utilis<strong>at</strong>ion durable de l’eau, des zones humides et de la diversité biologique dans les écosystèmes partagés, Actes duSéminaire Atelier Sous-régional, novembre 1998, Tapoa, Niger.MAS/MDTS, 2006-2007 16


Face à cette situ<strong>at</strong>ion, des solutions diverses sont proposées. Pour le Conseil municipal deMadjoari, le bitumage de la route avec des ouvrages d’art pour garantir l’hydraulicité du coursd’eau est une priorité pour désenclaver la localité. Et pour Monsieur Dermé, concessionnaire deKonkombouri, la construction d’une route risque de dén<strong>at</strong>urer l’environnement et la routeimpactera nég<strong>at</strong>ivement sur la faune qui serait perturbée et voire tuée par les véhicules.Des études hydrologiques poussées devraient être effectuées sur la Singou avant d’y envisagertoute forme d’aménagement.Sur le micro-bassin versant de la Kompienga, l’Et<strong>at</strong> a réalisé un important ouvrage demobilis<strong>at</strong>ion des eaux de surface avec la réalis<strong>at</strong>ion du barrage hydro-électrique de la Kompienga.Pour une superficie variant entre 16 000 ha en période basse et 25 000 ha en période de crue, lacapacité de mobilis<strong>at</strong>ion est de 2 050 Mm 3 . L’aménagement de cette zone humide immergée eneaux courantes sur le lit majeur du cours supérieur du Mouhoun revêt une importance str<strong>at</strong>égiquepour le pays. Considéré comme l’un des principaux barrages hydro-électriques, la Kompiengafournit l’électricité à plusieurs villes dont Pama. De plus, la présence de ce barrage a permis ledéveloppement d’activités telles que la pêche, le maraîchage et le tourisme.Malgré ces multiples avantages, la présence de ce barrage empêche toute cré<strong>at</strong>ion de retenued’eau en zone de terroir du département de Pama alors que la réalis<strong>at</strong>ion d’une retenue y demeureune priorité non seulement pour la production maraîchère mais aussi pour l’abreuvement du bétailcontraint à la transhumance vers le Togo du fait du manque d’eau pendant la saison sèche.En plus de la Kompienga et de la Singou, il existe un important réseau diffus de zonesd’écoulement préférentiel des eaux actives uniquement en saison pluvieuse. Ces zonesd’écoulement sont constituées par d’anciennes vallées. Des mares temporaires se formentégalement un peu partout aussi bien dans les réserves qu’en zone de terroir. La durée de vie de cesanciennes vallées et mares dépasse rarement 5 mois (juillet à décembre). Du récit de vie despopul<strong>at</strong>ions, ces vallées aujourd’hui ensablées constituaient des cours d’eau quasiment pérennescomme se plaît à le rappeler le président du CVGF de Niadiagou : « Il y’a de cela 30 ans, lavallée de Nadiagou ne désemplissait pas. Et pendant les basses eaux, ceux sont les hommes quiassistaient les femmes et les enfants pour la traversée, à certains gués. En saison des pluies on ypêchait toutes sortes de poissons. Des crocodiles, des tortues et des aulacodes peuplaient leseaux. Prisés pour leur chair, la popul<strong>at</strong>ion les chassait. Et même en pleine saison sèche, lescrocodiles qui avaient trouvé refuge dans des terriers encore humides étaient capturés(…) ».Aujourd’hui, force est de const<strong>at</strong>er que ces anciennes vallées sont devenues des points d’eautemporaires fortement ensablés. Et pour valoriser leur potentiel agronomique, des aménagementshydro-agricoles sont entrepris, dans les zones terroirs des villages de Kabonga II et Nadiagou autravers du projet d’aménagement des bas-fonds 10 .Bien que n’appartenant pas territorialement à la zone d’étude, le sous-bassin versant de la Pendjariy joue un rôle économique et écologique majeur. La superficie du plan d’eau est estimée à 21 736ha pour une capacité de rétention de 2 milliards de mètres cubes (<strong>Projet</strong> Bilan d’Eau, 1991).Rivière pérenne, la Pendjari, qui appartient au bassin de la Volta, traverse la province de la Tapoaet se jette dans son exutoire situé sur le territoire béninois.Dans cette rivière, les popul<strong>at</strong>ions du département de Madjoari, des Maliens, Nigérians, Nigérienset des Togolais y exercent l’activité de pêche, du 1 ier décembre au 31 mai de chaque année.10 Ce projet bil<strong>at</strong>éral d’aménagement des bas-fonds à des fins de production de riz pluvial est financé l’Et<strong>at</strong> burkinabè,la coopér<strong>at</strong>ion japonaise et le Programme alimentaire mondiale (PAM).MAS/MDTS, 2006-2007 17


En plus de son impact sur l’économie locale, son importance dans le maintien de la faune nesouffre d’aucune contest<strong>at</strong>ion. Sa présence maintient le pâturage toute l’année dans la réserved’Arly et y rend l’eau disponible également pour les animaux. Il a été aisé de voir les animaux detoutes sortes (antilopes, buffles) s’alimenter aux alentours. Les empreintes et les crottes laisséespar les éléphants venus s’abreuver sont aussi visibles sur les berges. Cependant, la Pendjari tariten plusieurs endroits pendant la saison sèche, réduisant fortement son hydraulicité. En plus, lesberges se dégradent à cause des animaux. Le comblement du plan d’eau en certains endroits dufait de l’ensablement et de l’évapor<strong>at</strong>ion expliquerait ce tarissement ponctuel.3.1.2.3. Les eaux souterrainesLa zone d’étude, à l’instar de l’hydrogéologie du Burkina Faso, fait apparaître deux grandesform<strong>at</strong>ions aquifères : le socle cristallin et les zones sédimentaires.- Le socle cristallin occupe la majeure partie du pays (225 000 km 2 , soit 82% duterritoire). Les eaux souterraines sont liées à la fissur<strong>at</strong>ion, à la fractur<strong>at</strong>ion ou àl’altér<strong>at</strong>ion des roches. Les débits y sont généralement faibles (0,5 m 3 /h à 20 m 3 /h).- Les zones sédimentaires sont des bandes qui vont du Sud-Ouest au Nord et au Sud-Est,concernant ainsi notre zone d’étude. Les débits les plus importants pouvant être fournispar la nappe peuvent <strong>at</strong>teindre 100 m 3 /h.Les estim<strong>at</strong>ions sur le volume des réserves en eaux souterraines faites par région montrent quedans la région Est, qui intéresse le micro-bassin de la Singou, les ressources renouvelablesavoisinent 2,2 milliards de m 3 pour des ressources totales de 16,19 milliards de m 3 . Lesressources renouvelables sont estimées sur la base des recharges par infiltr<strong>at</strong>ion. Le potentielexploitable est de 13,58%. La mobilis<strong>at</strong>ion des eaux souterraines se fait par des puitstraditionnels, des puits modernes buisés à grand diamètre et des forages. Cependant,l’exploit<strong>at</strong>ion des eaux souterraines reste confrontée à des difficultés majeures que sont :- les contraintes liées à la recherche de l’eau dans le socle cristallin ;- les débits faibles des forages (0,5 m 3 /h à 20 m 3 /h) dans ces zones.3.1.3. Les ressources forestièresLa province de la Kompienga est occupée sur 2/3 de sa superficie par une savane arbustive ouarborée et par des secteurs boisés lesquels ont été classés, pendant la période coloniale, enréserves forestières et de faune soit environ 712.500ha. Correspondant au territoirephytogéographique nord-soudanien (GUINKO, 1985), la végét<strong>at</strong>ion est constituée d’une savane àgraminées annuelles, de savanes arbustive et arborée. Des forêts galeries existent aussi le long descours d’eau. Les form<strong>at</strong>ions végétales sont subdivisées en trois zones en fonction de l’usage quel’on en fait. Elles correspondent à la zone de terroirs, le domaine protégé et le domaine classé.La zone de terroirElle correspond au domaine savanicole. Cette form<strong>at</strong>ion forestière est caractéristique des zones deterroirs villageois et des forêts protégées.La zone de terroir est intensément cultivée. Elle est couverte d’une savane à graminées annuelles,d’une savane arbustive et arborée. Les essences végétales, caractéristiques du paysage agraire etqui font l’objet d’une protection par les popul<strong>at</strong>ions sont : Butyrospermum parkï, Parkiabiglobosa, Lannea microcarpa, Andansonia digit<strong>at</strong>a, Tamarindus indica, Fedherbia albida. Cesform<strong>at</strong>ions végétales sont fréquemment parcourues par les feux de brousse.MAS/MDTS, 2006-2007 18


Le domaine protégéA la limite des zones de terroir villageois, se trouve le domaine de la forêt protégée. Ce continuum duterroir agraire est caractérisé par un tapis graminéen quasi continu composé de graminées vivacesavec des arbres à faible densité de couvert. Le domaine protégé forme une transition entre le domainesavanicole et les réserves classées. Les principales essences sont identiques à celle du domainesavanicole, avec la présence de Daniella oliverii, Pterocarpus erinaceus et de nombreuses espèces decombrétacées des genres C. nigricans et C. glutinosum. Le domaine protégé constitue la zone depâturage par excellence et de ramassage de bois mort et autres produits forestiers. Il abriteégalement les zones villageoises d’intérêt cynégétique (ZoVIC). Malheureusement, cetteform<strong>at</strong>ion se dégrade continuellement du fait de la sécheresse, de la pression pastorale et des feuxde brousse qui interviennent en saison sèche et qui ravagent tout le tapis. Ces facteurs combinésempêchent l’install<strong>at</strong>ion et le développement des recrus forestiers.Le domaine des réserves de fauneLe domaine forestier classé est constitué essentiellement par des réserves de faune. Ces réservesde faune sont : Pama, Singou et Madjoari (tableau n°5). Actuellement, la réserve partielle de fauned’Arly est fusionnée à celle de Madjoari suite aux nouveaux décrets de classement de 1970portant réorganis<strong>at</strong>ion des aires protégées. Ces réserves qui couvrent une superficie totale 712.500ha appartiennent au domaine hydrogéologique du bassin versant de la Nakambé et du microbassinversant de la Singou. Ces aires classées forment un grand ensemble de form<strong>at</strong>ions mixtesforestières et graminéennes transformées, sous l’effet de la sécheresse et des feux de brousserécurrents, en un mélange de forêts claires et de savanes boisées. Elles sont pourvues d’un tapisgraminéen qui couvre partiellement le sol et d’une str<strong>at</strong>e arborescente /arborées.Les forêts claires qui sont des form<strong>at</strong>ions ouvertes avec des arbres de petite taille à deux étages(futaie et le sous-bois) constituent les aires centrales des réserves. Dans la futaie dominent lesessences telles que le kapokier à fleurs rouges (Bombax cost<strong>at</strong>um), Daniella oliveri, le palissandre duSénégal (Pterocarpus erinaceus), le micocoulier africain (Celtis integrifolia), le cailcédr<strong>at</strong> (Khayasenegalensis), le prosopis (Prosopis africana), le lingué (Afzelia africana), le prunier de mer(Ximenia americana). Dans le sous-bois, les combrétacées dominent.La savane boisée reste dominée par un important tapis graminéen (Andropogonées vivaces) parseméd’arbres et d’arbustes. Les essences ligneuses sont des combrétacées de diverses espèces etTerminalia sp. Ces espèces résistent aux feux de brousse. Au niveau des form<strong>at</strong>ions ripicoles, lesespèces soudaniennes tels que Khaya senegalensis, Daniella oliveri et Mitragyna inermis sontdominantes. Ces forêts galeries sont localisées le long des cours d’eau temporaires comme la Singou.Au moment du classement de ces réserves, les enclaves de Pama, Tindangou-Nadiagou et deMadjoari ont été abornées. Mais actuellement, de nombreux hameaux de culture sont établis àl’intérieur de ces réserves. Ce que ne manquent pas de décrier les concessionnaires de chasse.Tableau n°5 : Situ<strong>at</strong>ion des réserves forestières et fauniques dans la Province de KompiengaAires fauniquesSuperficie DépartementD<strong>at</strong>e de classement(ha)1. Réserve Partielle de faune de Pama1955 223.700puis 176/PRES du 13/8/70 149.0002. Réserve Totale de Faune de Singou Arrêté 6089/SE/EF du 3/08/55 192.800MAS/MDTS, 2006-2007 19PamaPama/Madjori3. Réserve Totale de faune de Madjoari Décret 175 du 13/04/70 17.000 Madjoari4. Réserve partielle de faune d’Arly Arrêté 8885/SE/F du 12/12/54 130.000Superficie totaleSource : PNGFAP, juillet 2006.712 500Madjoari


3.1.4. Les ressources fauniquesLa faune burkinabè compte 128 espèces de mammifères, plus de 477 espèces d’oiseaux et 60 espècesde reptiles et amphibiens (CONAGESE, 1999). Parmi celles-ci, certaines espèces emblém<strong>at</strong>iquescomme l’éléphant (Loxodonta africana), le lion (Panthera leo), le buffle (Syncerus cafferbrachyceros) ou l’hippotrague (Hippotragus equinus) sont bien représentées.Dans la zone d’étude, qui dépend administr<strong>at</strong>ivement de la Région Est du Burkina Faso, la faunemammalienne est représentée par trente-deux (32) espèces avec des st<strong>at</strong>uts différents (Tableau n°6en annexe). La faune herpétologique est constituée des nombreuses espèces de tortues, de varanset de serpents. Quant à la faune aviaire, on recense des oiseaux d’eau comme le dendrocyne veufsiffleur (Dendrocygna vidu<strong>at</strong>a) et l’oie de Gambie (Plectropterus gambiensis), des oiseaux desavane comme la pintade (Numidia meleagridis) le francolin (Francolinus bicalcar<strong>at</strong>us), la poulede roche (Ptilopachus petrosus), de nombreuses espèces de columbidés du genre Streptopelia sp,et de passériformes. Ces oiseaux constituent l’essentiel du gibier à plumes.Cette faune sauvage est inégalement répartie sur le territoire. Deux facteurs expliquent cette inégalerépartition sp<strong>at</strong>iale.- D’une part les caractéristiques écologiques différentielles du milieu font que la grande faunereste concentrée dans les zones forestières de l’Est, du Sud et de l’Ouest alors que l’avifaunemigr<strong>at</strong>rice ou sédentaire l’est plutôt dans le Nord du pays.- D’autre part le st<strong>at</strong>ut des espaces est aussi facteur d’inégalité, avec une concentr<strong>at</strong>ion logiquede la faune sauvage dans les forêts classées et les aires de faune, qui bénéficient d’unemeilleure protection et d’une gestion spécifique.Du point de vue de la faune sauvage, la région Est est la plus riche. En effet, la région renferme unparc n<strong>at</strong>ional, trois réserves totales de faune, trois réserves partielles de faune et qu<strong>at</strong>re zonescynégétiques d’une surface totale de 1.578.746 ha qui constituent un ensemble écologiquementhomogène et d’une taille suffisante pour permettre une conserv<strong>at</strong>ion durable de la faune (Tableaun°7 en annexe). Dans cet ensemble, le sous-bassin de la Pendiari et le micro-bassin versant de laSingou contribuent pour beaucoup au maintien de la sauvagine du fait des pâturages qu’ilsentretiennent et de l’eau qu’ils rendent disponible pendant une bonne partie de la saison sèche.Malgré le potentiel faunique assez considérable 11 et un bon renouvellement des peuplementsanimaux dans les concessions, le micro-bassin versant abrite de moins en moins d’espèces du faitde la pression humaine sur les ressources n<strong>at</strong>urelles et la détérior<strong>at</strong>ion de l’habit<strong>at</strong> de faune.En zone de terroir villageois, la grande faune tels que l’éléphant, le buffle, les grandes antilopes yont presque disparu. Toutefois, les antilopes et les éléphants font des apparitions dans les zones deterroirs, en saison sèche, à la recherche de l’eau et de la nourriture. C’est ainsi que les éléphantsdevenus trop nombreux du fait de la protection intern<strong>at</strong>ionale dont ils bénéficient occasionnent denombreux dégâts aussi bien dans les concessions (destruction des points d’eau aménagés) quedans les villages (destruction des champs de culture en saison des pluies et des réservesalimentaires stockées dans les greniers). Les popul<strong>at</strong>ions rencontrées à Madjoari et à Tambarga seplaignent des éléphants car aucune forme de répar<strong>at</strong>ion n’est prévue par les autorités lorsque detels dégâts sont commis par ces derniers. Cette situ<strong>at</strong>ion mériterait d’être étudiée pour que lesvictimes puissent être dédommagées. En <strong>at</strong>tendant, les popul<strong>at</strong>ions abandonnent leurs champssitués à la lisière des zones tampons, ce qui pose un problème de disponibilité des terres agricoles.11 Les inform<strong>at</strong>ions sur le potentiel faunique dans le micro-bassin de la Singou nous ont été fournies par Mr Bardet etMr Dermé, concessionnaires respectifs des réserves de chasse de Pama Centre Sud et de Konkombouri au cours denos enquêtes de terrain, mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 20


3.2. Activités liées à l’exploit<strong>at</strong>ion des ressourcesDans la zone du micro-bassin versant de la Singou, l’agriculture, l’élevage et la chasse constituentles principales activités liées aux ressources n<strong>at</strong>urelles. L’exploit<strong>at</strong>ion forestière et la pêcheconstituent des activités secondaires.3.2.1. L’agricultureL’agriculture est de loin la première activité économique de la région du fait du nombre depr<strong>at</strong>iquants et des revenus qu’elle procure. De type traditionnel, extensif et itinérant, l’agricultureest pr<strong>at</strong>iquée selon un système de production qui consiste en un système agro-pastoral.3.2.1.1. Les systèmes de productionChez les Gourmanchés comme chez les Mossis, les cultures vivrières (sorgho, maïs, mil)dominent, suivies par les cultures de rente (coton, arachide et niébé). L’igname, la p<strong>at</strong><strong>at</strong>e, lemanioc et le voandzou constituent des cultures marginales. Du riz pluvial est aussi produit dansles bas-fonds. La rot<strong>at</strong>ion des cultures est pr<strong>at</strong>iquée et bien maîtrisée. La jachère est aussi utiliséepour la restaur<strong>at</strong>ion de la fertilité des sols.3.2.1.2. Les moyens de productionPour le plus grand nombre de producteurs, le m<strong>at</strong>ériel agricole est constitué d’outils ar<strong>at</strong>oiresrudimentaires. Cependant, une phase encore timide d’équipement agricole est en cours et lem<strong>at</strong>ériel est constitué par des semoirs, des butteurs et des sarcleurs à traction bovine et asine. Lem<strong>at</strong>ériel est acquis sur fonds propre mais dans la majorité des cas, l’acquisition se fait à traversdes structures de financement de campagne agricole sous forme de crédit de campagne. Descharrettes à traction asine sont largement utilisées.3.2.1.3. Les principales cultures et productionsL’analyse des données du rapport de la campagne agricole 2006-2007 (établit par la DPAHR) dela Kompienga (Tableau n° 8) montre que les cultures vivrières occupent les premières places etdans l’ordre suivant : le sorgho, le maïs et le mil. Le coton, avec des superficies cultivées de 3751ha est en passe de devenir la principale culture de rente aux dépens de l’arachide (2195 ha). Lesautres productions sont le riz (170 ha), le soja (136 ha), le niébé (176 ha), le manioc (50 ha) et levoandzou (48 ha). Les tubercules comme l’igname, la p<strong>at</strong><strong>at</strong>e restent des cultures marginales. Pourla culture maraîchère villageoise, 110 85 ha dont 62 ha de pastèque, 24,5 ha de tom<strong>at</strong>e, 11, 1 ha deniébé et 8,8 ha d’oignon sont emblavés à travers 10 des 14 villages du département de Pama(DPAHRH, 2006).Tableau n°8 : Superficies moyennes des principales cultures et rendements (2006-2007)DépartementsMil Sorgho Maïs CotonSup Rdt P (t) Sup Rdt P (t) Sup Rdt P (t) Sup Rdt P (t)(ha) Kg/ha (ha) Kg/ha (ha) Kg/ha (ha) Kg/haPama 1950 750 1462 3800 850 3230 3300 1800 5940 2923 1500 4618Madjoari 500 600 300 580 700 350 600 800 480 828 1000 828Total 2450 1762 4380 3580 3900 6420 3751 5446Source : DPAHRH de la Kompienga. 2006MAS/MDTS, 2006-2007 21


Les productions agricoles sont suffisantes pour couvrir les besoins alimentaires de la popul<strong>at</strong>ioncomme <strong>at</strong>teste le tableau n°9 qui suit. Mais pour s<strong>at</strong>isfaire les besoins pécuniaires, les paysans onttendance à brader les récoltes. En effet 1 kg de céréales est vendu à 80 FCFA bord champ à larécolte. Ce bradage expose les paysans à des pénuries alimentaires pendant la soudure d’hivernage(juillet-août), les obligeant ainsi à s’endetter auprès de certains commerçants véreux.Tableau n° 9 : Vari<strong>at</strong>ion inter annuelle du taux de couverture des productions agricolesCampagne agricole Taux de couverture (%)2003-2004 1622004-2005 932005-2006 1072006-2007 116Source : DPAHRH, 2006Exception faite de la culture du coton qui bénéficie d’un paquet technologique approprié(semence, engrais minéral et pesticide) apportée par la Société Cotonnière du Gourma(SOCAMA), l’agriculture revêt un caractère traditionnel et extensif. Cependant, un débutd’intensific<strong>at</strong>ion y est observé avec l’utilis<strong>at</strong>ion de quelques variétés améliorées comme lesvariétés de maïs SR21, SR22 et Espoir, l’arachide TE3 et les sojas G121 et G197. Lamultiplic<strong>at</strong>ion de semences de maïs, de soja, de riz et de sorgho est actuellement réalisée par 15producteurs dans le département de Pama.En m<strong>at</strong>ière de protection des cultures, le DECIS est utilisé pour le coton et le Sialon pour leslégumineuses. L’utilis<strong>at</strong>ion des pesticides dans les champs de coton pose des problèmes à la faunequi développe des p<strong>at</strong>hologies dont l’origine serait liée, selon Mr Bardet, concessionnaire dePama centre Sud, à l’ingestion des ces produits. Il est à remarquer que les animaux sauvagescausent beaucoup de dégâts aux cultures, notamment les éléphants.Diverses technologies d’aménagement et de conserv<strong>at</strong>ion des eaux et des sols sont adoptées parles agriculteurs pour lutter contre la baisse de la fertilité des terres occasionnée par l’érosionhydrique. C’est ainsi que plusieurs sites anti-érosifs pour une superficie totale de 29 ha ont étéaménagés dans le département de Pama durant cette dernière campagne agricole et 35 bas-fondsaménagés pour la riziculture. Le billonnage est très répandu dans la zone. Cette technique quipermet l’évacu<strong>at</strong>ion du surplus d’eau en pleine saison de pluies et diminue les risques d’asphyxiedes racines est utilisée pour l’arachide, le maïs et les autres cultures.En m<strong>at</strong>ière de technologie de fertilis<strong>at</strong>ion des terres, l’apport d’engrais minéral reste limité à laculture du coton, par contre le pacage du bétail dans les champs de cases, pendant la saison sèche,est largement pr<strong>at</strong>iqué. En plus, la technologie du compost est entrain d’être vulgarisée avecl’appui du PNGT2. C’est ainsi que 55 fosses fumières ont été confectionnées et mises en servicespour la production de compost lors de la campagne agricole 2006-2007.Dans le cadre de la production de riz pluvial, les producteurs ont bénéficié de form<strong>at</strong>ion sur lestechniques de confection de diguettes en terre compactée, de planage, de production de riz (semis,démariage, repiquage), de techniques de production et d’utilis<strong>at</strong>ion des pesticides biologiques ettechniques de détermin<strong>at</strong>ion de courbes de niveau et de diguettes.Plusieurs partenaires interviennent dans l’encadrement technique et financier des producteurs. Endehors des services déconcentrés de l’Et<strong>at</strong> (DPAHRH) il y’a : (i) le PNGT2 qui est le principalpartenaire dans l’encadrement du monde rural en m<strong>at</strong>ière d’aménagement du territoire et deconserv<strong>at</strong>ion des sols, (ii) le <strong>Projet</strong> d’aménagement de bas-fonds (Gouvernement du Burkina,coopér<strong>at</strong>ion japonaise et PAM) qui intervient dans la production de riz pluvial avecMAS/MDTS, 2006-2007 22


l’aménagement des vallées de Kabonga 1 et de Nadiagou, dans la form<strong>at</strong>ion des producteurs etdans l’octroi de crédits de campagne en espèce, (iii) le PADL/Kom qui contribue au renforcementdes capacités des producteurs en m<strong>at</strong>ière de production et d’utilis<strong>at</strong>ion des pesticides biologiqueset de fonçage de puits maraîchers.Malgré tout, de nombreuses contraintes subsistent dans le secteur agricole. Il s’agit en particulier :- du sous-équipement des exploit<strong>at</strong>ions agricoles en m<strong>at</strong>ériel agricole adapté ;- de l’absence de sécurité foncière ;- des dégâts causés par les animaux sauvages et notamment les éléphants ;- des difficultés de commercialis<strong>at</strong>ion des produits maraîchers comme la tom<strong>at</strong>e produitedans la Kompienga- de la faiblesse des prix de vente des céréales ;- de l’absence de retenue d’eau pour le maraîchage de contre saison froide ;- de l’érosion hydrique ;- du faible accès aux intrants et équipements de production.Les solutions préconisées pour lever ces contraintes sont :- la subvention du m<strong>at</strong>ériel agricole pour en favoriser l’accès au plus grand nombre ;- l’organis<strong>at</strong>ion du circuit de commercialis<strong>at</strong>ion des produits agricoles ;- la cré<strong>at</strong>ion d’une unité de transform<strong>at</strong>ion de la tom<strong>at</strong>e ;- l’aménagement de retenu d’eau pour le maraîchage ;- le dédommagement des producteurs en cas de ravages des récoltes et des greniers par leséléphants.3.2.2. L’élevageL’élevage constitue la seconde activité dans la zone. Le pâturage est abondant, la pr<strong>at</strong>iquemaîtrisée par les éleveurs et le marché reste largement ouvert du fait de la forte demande des payslimitrophes tels que le Bénin, le Ghana et le Togo. Cependant, la pr<strong>at</strong>ique est encore extensiveavec quelles expériences de stabul<strong>at</strong>ion appuyées par le PNGT2.Les principales espèces élevées sont les bovins, les petits ruminants (ovins et caprins), les porcs etla volaille (poule et pigeon). Bien qu’absente des effectifs du cheptel, la pintade est du restebeaucoup élevée dans toute la zone. Le tableau n°10 (en annexe), établi à partir des résult<strong>at</strong>s del’Enquête N<strong>at</strong>ionale de l’Effectif du Cheptel (ENEC II) de juin 2003, renseigne sur la taille ducheptel, par espèce et donne également le taux de projection de certaines espèces.Le potentiel fourrager est énorme et la zone dispose encore de forêts protégées et d’une vaste zonede pâturage délimitée dans la zone de Kabonga. La conduite des troupeaux dans la vaine pâture, àtravers les zones de pâturage, est faite par un berger. L’agriculture fournit aux animaux despâturages post-culturaux. La complément<strong>at</strong>ion animale est encore timide et les rares magasins dedépôt d’aliments du bétail (dépôt du village de Madjoari par exemple) construits par l’Et<strong>at</strong> ne sontpas fonctionnels.La transhumance est une pr<strong>at</strong>ique courante dans la zone et elle est m<strong>at</strong>érialisée par l’existenced’une piste intern<strong>at</strong>ionale de la transhumance qui pénètre au Burkina à hauteur de la Province dela Tapoa (réserve d’Arly) en provenance du parc du W du Niger. Cette piste empruntée par leséleveurs du Niger et des pays limitrophes, qui coïncide avec la RN 19, traverse le département deMadjoari pour déboucher à Nadiagou où existe une aire de pacage du bétail avant de débouchersur le Togo ou le Bénin. La transhumance entraîne des conflits entre agriculteurs et éleveurssurtout pendant le retour du bétail dans leur pays d’origine, retour qui intervient entre les mois dejuin et de juillet alors que les cultures sont avancées.MAS/MDTS, 2006-2007 23


Les principales maladies animales sont la péri-pneumonie contagieuse bovine (PPCB), le charbonsymptom<strong>at</strong>ique, la pasteurellose et la trypanosomiase 12 . Pour la PPCB, des campagnes annuellesde vaccin<strong>at</strong>ion sont organisées mais le taux de couverture vaccinal ne dépasse pas 60%. En effet,seuls les candid<strong>at</strong>s à la transhumance font vacciner leur bétail dans le but d’obtenir le Certific<strong>at</strong>Intern<strong>at</strong>ional de Transhumance (CIT) indispensable pour l’entrée dans les pays d’accueil (Bénin,Togo). En ce qui concerne les autres p<strong>at</strong>hologies, les éleveurs doivent recourir à l’automédicament<strong>at</strong>ion.Dans ce domaine de la prophylaxie animale, la zone est presque dépourvue dedépôts de produits vétérinaires et le personnel d’appui dénommé ici « vulgaris<strong>at</strong>eurs volontairesvillageois » n’est formé que pour la vaccin<strong>at</strong>ion de la volaille.En m<strong>at</strong>ière d’infrastructures d’appui à la production pastorale, il faut noter que la zone estdépourvue d’infrastructures hydropastorales. Il n’y pas de retenue d’eau encore moins de puitspastoraux dans la zone de pâturage de Kabonga. Pour l’abreuvement, le bétail entre encompétition avec les hommes autour des puits alimentaires mais dans le département de Pama, lebétail accède au barrage de la Kompienga à travers des couloirs inter villageois établis avecl’appui du PNGT2. Comme infrastructures, on note l’aire de pacage de Nadiagou, et les marchésau bétail de Kompienga et de Kompienbiga organisés respectivement tous les lundis et samedis etoù beaucoup d’animaux sont achetés et acheminés vers les pays limitrophes. La tenue de cesmarchés procure des recettes aux communes de Pama et de Kompienga.Malgré un potentiel animal important, un potentiel pastoral réel et un début d’organis<strong>at</strong>ion deséleveurs, l’élevage est confronté à des problèmes qui sont entre autres :- la restriction des zones de pâture du fait de l’existence des réserves, les nouvellesconquêtes de terres agricoles et de l’existence de Zones villageoises d’Intérêt Cynégétique(ZoVIC) ;- l’occurrence des feux de brousse dans les forêts protégées qui détruisent le potentielfourrager ;- l’absence d’infrastructures hydro pastorales et le manque d’eau pour l’abreuvement dubétail ;- le manque de connaissances spécifiques en technologies de production animale ;- la faible intensific<strong>at</strong>ion de la production animale ;- la faiblesse des organis<strong>at</strong>ions d’éleveurs ;- les conflits entre agriculteurs et éleveurs.Pour solutionner ces problèmes, diverses pistes de réflexion sont indiquées par nos interlocuteursà savoir :- la poursuite des aménagements pastoraux (zone de pâture et couloirs du bétail) dans tousles villages ;- la réalis<strong>at</strong>ion d’infrastructures hydro pastorales (puits pastoraux) et retenues d’eau ;- l’ouverture de dépôts de produits vétérinaires ;- l’amélior<strong>at</strong>ion des performances zootechniques par l’embouche et l’insémin<strong>at</strong>ionartificielle ;- la form<strong>at</strong>ion des vulgaris<strong>at</strong>eurs volontaires villageois pour la prise en charge du grosbétail ;- la mise en service des dépôts d’aliments du bétail par une subvention des produits.12 Cette maladie est disséminée dans la zone par les mouvements de transhumance intern<strong>at</strong>ionaux.MAS/MDTS, 2006-2007 24


3.2.3. L’exploit<strong>at</strong>ion des ressources fauniquesAu Burkina Faso, la faune représente l’une des plus importantes richesses n<strong>at</strong>urellesrenouvelables. C’est ainsi que, avec la réforme de 1996, l’Et<strong>at</strong> a mis en place un systèmed’exploit<strong>at</strong>ion de la ressource faunique en faveur d’une particip<strong>at</strong>ion communautaire quibénéficierait aux popul<strong>at</strong>ions. Les différentes actions d’exploit<strong>at</strong>ion et de valoris<strong>at</strong>ion de laressource faunique autorisées par cette réforme sont : la chasse sportive ou safari grande chasse, lesafari petite chasse, le tourisme de vision, la chasse de subsistance, la commercialis<strong>at</strong>ion desproduits et sous-produits de la faune, l’élevage du gibier, les captures commerciales et la chasse àbut scientifique.3.2.3.1. La chasse sportiveLa grande chasse est organisée dans les zones cynégétiques ét<strong>at</strong>iques et dans les terroirsvillageois. Elle est cogérée par l’Et<strong>at</strong> à travers le service forestier et les partenaires privés, c’est àdire les concessionnaires. La saison de chasse va du 1 er décembre au 31 mai. Deux principauxacteurs sont impliquées dans cette activité : l’Et<strong>at</strong> et les concessionnaires.L’Et<strong>at</strong> est responsable :- de la délimit<strong>at</strong>ion et de la sécuris<strong>at</strong>ion des zones de la production ;- de la délivrance des documents 13 ;- de la réglement<strong>at</strong>ion des modalités de chasse et de la fix<strong>at</strong>ion des quotas d’ab<strong>at</strong>tage par espèceet par zone ;- du contrôle et de la supervision de l’exécution.Les concessionnaires prennent en charge les responsabilités suivantes :- la publicité et la conclusion des contr<strong>at</strong>s de chasse 14 ;- l’accueil, le transport, l’hébergement, l’encadrement et la sécurité des chasseurs ainsi que lesformalités d’entrée au Burkina Faso ;- le recrutement des pisteurs (6 par concession) ;- les activités d’anim<strong>at</strong>ion, de sensibilis<strong>at</strong>ion et d’organis<strong>at</strong>ion au profit des popul<strong>at</strong>ions localesriveraines des concessions.Les succès enregistrés dans cette activité reposent principalement, selon les responsables de laDPECV 15 , sur le dynamisme des concessionnaires à faire la promotion de la destin<strong>at</strong>ion et duproduit.Des difficultés sont const<strong>at</strong>ées notamment dans l’organis<strong>at</strong>ion de la chasse qui souffre decontraintes telles que le manque de connaissances scientifiques suffisantes sur la sauvagine. C’estainsi que certains indices de durabilité comme le tir systém<strong>at</strong>ique des mâles porteurs de beauxtrophées, la fix<strong>at</strong>ion des quotas d’ab<strong>at</strong>tage sans connaissance fine des popul<strong>at</strong>ions et la délivrancedes permis de chasse sans considér<strong>at</strong>ion du gibier disponible seraient à revoir. Des étudesscientifiques assez poussées sont jugées nécessaires pour une gestion durable de la faune13 Il s’agit des permis de grande chasse (120 000 F CFA) et des permis de chasse mixte (190 000 FCFA) délivrés parl’Et<strong>at</strong> aux exp<strong>at</strong>riés et permis de grande chasse (80 000 F CFA) aux exp<strong>at</strong>riés résidents.14 Le salon intern<strong>at</strong>ional « Show Country » de Paris est le principal lieu de vente de la destin<strong>at</strong>ion Burkina Faso.15 Il s’agit des appréci<strong>at</strong>ions faites par la DPECV sur ce type de partenari<strong>at</strong> (Entretiens réalisés sur le terrain en mars2007).MAS/MDTS, 2006-2007 25


3.3.3.2. La chasse de subsistance ou chasse villageoiseLa chasse de subsistance ou chasse villageoise est organisée autour de zones villageoises d’intérêtcynégétique (ZoVIC), conformément aux dispositions de l’article 2 du Raabo n° AN VII-001/FP/MET/MATS/MF du 14/08/89. Il s’agit en fait d’une législ<strong>at</strong>ion des pr<strong>at</strong>iques quotidiennesdes paysans. Cette activité exercée par les popul<strong>at</strong>ions dans les limites de leurs terroirs neconcerne que les espèces classées « petit gibier ». A ce dessein, quinze (15) zones villageoisesd’intérêt cynégétique ont été définies et r<strong>at</strong>tachées aux concessions de chasse (Tableau n°10). Lacré<strong>at</strong>ion des ZoVIC a été initiée en 2002 par le <strong>Projet</strong> d’Appui aux Unités de Conserv<strong>at</strong>ion de laFaune (PAUCOF). Dans ces ZoVIC, la chasse est mixte et le chasseur est muni d’un permisdélivré à cette fin. Il est à signaler que les popul<strong>at</strong>ions chassent très rarement dans ces zones dufait des taxes d’ab<strong>at</strong>tage jugées trop chères. Les seules retombées proviennent de leur loc<strong>at</strong>ion auxconcessionnaires et de la vente de la venaison.Tableau n° 10 : Distribution des ZoVIC autour des concessions de chasse et par CollectivitéConcession ZoVIC Collectivité localePama centre-Sud Pama, Kompiembiga, Diapienga, Oumpougbeni,Tibadi, FolpodyPamaPama SudNadjiagou, Koualou, Padjaria, TindagouKonkombouri Madjoari, Tambarga, Namadjoari, Niapt<strong>at</strong>enga,KodjoariSource : DPECV. Mars 2007MadjoariChaque ZoVIC, une par village, est gérée par un Comité de gestion villageois de la faune(CVGF), composé de dix membres. La structur<strong>at</strong>ion des CVGF s’est faite au travers de la mise enœuvre du PAUCOF. Cette forme de gestion permet aux communautés de redevenir des acteursessentiels dans la gestion de la faune avec comme rôles principaux de lutter contre le braconnage,les feux de brousse, la coupe abusive du bois et le surpâturage dans les zones villageoises. Ils sontégalement responsables des aménagements de l’habit<strong>at</strong> de faune. Cependant, force est de const<strong>at</strong>erque les comités ne s’acquittent pas de leurs rôles. L’absence de st<strong>at</strong>ut juridique et l’insuffisancedes moyens m<strong>at</strong>ériels et financiers sont souvent évoquées par les membres des CVGF rencontréscomme l’une des principales contraintes à une bonne gestion de leur ZoVIC.Pour résoudre ces problèmes, les CVGF déjà regroupés en unions provinciales (unions deMadjoari, de Pama et de Fada N’Gourma) ont entrepris, lors de notre séjour, la mise sur piedd’une fédér<strong>at</strong>ion régionale pour une meilleure défense de leurs intérêts. Malgré la défaillance dansl’accomplissement de leur mission, les popul<strong>at</strong>ions en tirent beaucoup de profits. C’est ainsi que :- le village bénéficie d’une entrée financière supplémentaire destinée à alimenter le Fondsd’Intérêt Communautaire (FIC) ;- la r<strong>at</strong>ion alimentaire est améliorée par la consomm<strong>at</strong>ion de la venaison ;- des investissements à caractère social sont réalisés avec les recettes de la chasse ;- le village dispose d’un compte d’épargne au niveau des structures financières décentralisées(SFD).3.3.3.3. Le tourisme de visionLe tourisme de vision est assez peu développé dans la zone. Il est pr<strong>at</strong>iqué par lesconcessionnaires de chasse qui le proposent à leurs clients constitués surtout d’exp<strong>at</strong>riés résidents,de personnalités en mission et d’accompagnants de chasseurs.MAS/MDTS, 2006-2007 26


La clientèle touristique motivée exclusivement par la faune est encore très faible. Selon lesconcessionnaires rencontrés dans la zone, la faiblesse des superficies comparées à celles du parckenyan du Serengeti par exemple et la qualité des infrastructures (pistes) limitent fortementl’essor de cette activité.3.3.3.4. La capture et la commercialis<strong>at</strong>ion des animaux sauvages vivantsBien que régie par des dispositions du décret N°96-061/PRES/PM/MEE/MATS/MEFP/MCIA/MTT du 11 mars 1996 portant réglement<strong>at</strong>ion del’exploit<strong>at</strong>ion de la faune au Burkina Faso, cette forme de valoris<strong>at</strong>ion de la faune demeure peuexploitée.3.3.3.5. La commercialis<strong>at</strong>ion des produits de la fauneLa viande de gibier est très consommée au Burkina Faso et la demande est non s<strong>at</strong>isfaite. Lecommerce de la viande de gibier est régi par des dispositions strictes qui exigent des commerçantsla vente de viande provenant d’ab<strong>at</strong>tage régulier alors qu’il n’existe pas de formule deprélèvement de gibier à caractère commercial (hormis les ranchs). Cette lacune existe depuisl’abrog<strong>at</strong>ion en 1936 de l’article 2 du décret du 10 mars 1925 qui avait institué un permiscommercial délivré aux personnes qui se livraient à la chasse dans un but lucr<strong>at</strong>if d’espècesreconnues nuisibles à l’agriculture.En dehors de la viande, il y a une demande importante des produits et sous-produits de la faunepour s<strong>at</strong>isfaire des besoins de santé, de rites coutumiers et d’artisan<strong>at</strong>. Le marché de ces produitset sous-produits est un domaine alimenté surtout par le braconnage. On y trouve des produits devaleur comme l’ivoire, les peaux de léopards, les peaux de crocodiles et de pythons ainsi que destrophées de grands ongulés.3.3.3.6. L’élevage des animaux sauvagesLe principe de l’élevage des animaux sauvages est acquis sur le plan législ<strong>at</strong>if (articles 146 à 152du code forestier) mais l’absence de textes d’applic<strong>at</strong>ion ne facilite pas sa généralis<strong>at</strong>ion.Malheureusement cette forme de valoris<strong>at</strong>ion de la faune est encore peu connue dans toute la zoned’étude. A l’exception de la pintade, qui est élevée dans presque tous les ménages, aucune autreforme d’élevage des animaux sauvages n’est observée. Cependant la formule de ranchingactuellement en expériment<strong>at</strong>ion dans le ranch de gibier de Nazinga avait été projetée dans laréserve totale de la Singou. Ce projet de ranching n’est pas encore opér<strong>at</strong>ionnel.La promotion de l’élevage du gibier pourrait offrir des possibilités réelles de promotionéconomique dans les zones rurales. A titre d’exemple, une pintade achetée au village entre 1000 et1200 FCFA est revendue à Pama à 1500 F CFA.3.2.4. La pêcheLa pêche n’est pas pr<strong>at</strong>iquée dans le micro-bassin versant de la Singou. Cependant quelquesindividus s’adonnent à cette activité dans le micro-bassin versant de la Kompienga et dans celuide la Pendjari, Les principales espèces capturées sont les espèces de carpe (Oreochromis niloticuset Saretherodon galiloeus), le capitaine (L<strong>at</strong>es niloticus) et les anguilles du genre Claris sp.Dans le département, les hommes et les femmes s’adonnent à la transform<strong>at</strong>ion et à lacommercialis<strong>at</strong>ion des produits de la pêche dans la Kompienga qui contribuent sans nul doute àl’amélior<strong>at</strong>ion de la qualité alimentaire mais aussi au soutien de l’économe locale.MAS/MDTS, 2006-2007 27


Dans la Pendjari, la pêche est ouverte pendant la période allant du 1 ier décembre au 31 mai dechaque année, ce qui coïncide avec l’ouverture de la campagne de la chasse dans les réserves. Lasaison des pluie est considérée ici comme une période de repos biologique. Cette activité restesous la supervision du service des eaux et forêts et l’acquisition d’un permis de pêche pour 25 000FCFA par campagne donne le droit d’exercice. Et pour les consomm<strong>at</strong>eurs locaux, l’accès audébarcadère est conditionné par le paiement d’une taxe de 500 FCFA et des taxes sont aussiversées pour tout ach<strong>at</strong> de poisson frais (50 FCFA/kg) et de poisson séché (25 FCFA/kg).Les pêcheurs de la zone réunis au sein du comité de pêche du village de Tambarga décrient cettesitu<strong>at</strong>ion. Ils jugent la taxe d’accès au débarcadère exorbitante et demandent à ce qu’elle soitramenée à 200 FCFA et que le repos biologique soit respecté des deux cotés de la frontière. Eneffet, sur ce cours d’eau transfrontalier, la pêche reste autorisée toute l’année au Bénin voisinalors qu’en territoire burkinabé, elle est interdite pendant une bonne partie de l’année.3.2.5. L’exploit<strong>at</strong>ion forestièreLes popul<strong>at</strong>ions tirent de nombreux produits des ressources forestières en zone de terroir et auniveau des forêts protégées. Les différents produits forestiers sont la paille, le bois de chauffe, lebois de service. Divers produits alimentaires et de pharmacopée sont également prélevés de laforêt par les popul<strong>at</strong>ions. Bien que l’exploit<strong>at</strong>ion des produits forestiers ligneux à des finsdomestiques, commerciales et industrielles par contr<strong>at</strong> ou en régie soit autorisée par la loin°005/97/ADP du 30 janvier 1997, portant code de l’environnement, les zones de Madjoari et dePama ne sont pas encore ouvertes à l’exploit<strong>at</strong>ion commerciale et industrielle. Malgré lespotentialités que renferment ces zones, seule l’exploit<strong>at</strong>ion domestique y est menée. Cetteexploit<strong>at</strong>ion domestique des produits forestiers ligneux et non ligneux s’exerce sous forme dedroits d’usage traditionnels des popul<strong>at</strong>ions riveraines.Cette activité concerne le ramassage du bois mort ou bois de chauffe, les perches et la paille pourla confection de bottes de paille communément appelée en zone de terroir le «seco». Dans lesforêts protégées, ces droits sont étendus à la coupe du bois mort ou vivant.Conformément à la loi, l’exercice des droits d’usage traditionnels, qui est limité à la s<strong>at</strong>isfactiondes besoins personnels, individuels ou familiaux des usagers, doit se faire à titre gr<strong>at</strong>uit et sanspermis dans le respect de la réglement<strong>at</strong>ion en vigueur. Mais en réalité, les popul<strong>at</strong>ionss’acquittent de taxes auprès de la Direction provinciale de l’environnement et du cadre de vie(DPECV) pour le ramassage du bois mort et la coupe des perches. Pour un stère de bois mort, l<strong>at</strong>axe perçue par les autorités forestières est de 750 F CFA alors que pour le bois de service commeles perches, les taxes sont fonction de la longueur de celles-ci.En ce qui concerne le fauchage de la paille dans les réserves 16 , les popul<strong>at</strong>ions constituées engroupe sollicitent auprès de la Direction une autoris<strong>at</strong>ion préalable et sont accompagnées sur leslieux de fauchage par les pisteurs.La paille fauchée sert à la confection des toits des maisons et des palissades. Tressée en «seco», labotte est vendue, en fonction de la longueur, entre 1000 FCFA à 2000 F CFA auxconcessionnaires de chasse pour la réfection des infrastructures touristiques.16 Dans les réserves, contrairement aux forêts classées où les droits d’usage traditionnels se limitent au ramassage dubois mort gisant, le ramassage du bois est strictement interdit aux popul<strong>at</strong>ions riveraines.MAS/MDTS, 2006-2007 28


Bien que domestique, l’exploit<strong>at</strong>ion forestière considère les onze (11) espèces (Tableau n°11) quicontinueront de bénéficier des meures de protection particulière depuis la prise de l’arrêté n° 1762S.F. CH. du 30 décembre 1948, portant applic<strong>at</strong>ion de certaines dispositions du décret du 4 juillet1935 sur le régime forestier en Afrique Occidentale Française (AOF). Et les popul<strong>at</strong>ionsautochtones sont aussi conscientes de l’intérêt de sauvegarder, dans les espaces agraires, desplantes médicinales, alimentaires, tout en accusant les nouveaux migrants de défrichementaveugle dans les forêts protégées et les jachères.Tableau n°11 : Essences forestières entièrement protéges au Burkina FasoN° d’ordre Nom scientifique Nom français01 Faidherbia alba Cad, Kad02 Aflezia africana Lingué03 Bombax cost<strong>at</strong>um Kapokier à fleurs rouges04 Borassus fabellifer Rônier à fruits verts05 Eleais guineensis Palmier à huile06 Khaya senegalensis Caïlcédr<strong>at</strong>07 Parkia biglobosa Néré08 Prosopis africana Prosopis09 Tamarindus indica Tamarinier10 Vitellaria paradoxa Karité11 Acacia senegal Gommier blancSource : DPECV, mars 20073.2.6. L’apicultureLa zone dispose d’importantes potentialités apicoles à valoriser et les popul<strong>at</strong>ions s’adonnent à lacueillette du miel en collectant directement le miel produit dans des trous d’arbres en éloignant lesabeilles à l’aide de feu. Cette pr<strong>at</strong>ique est souvent à l’origine de feux de brousse incontrôlés quidéciment les peuplements d’abeilles. Cependant des expériences d’apiculture utilisant des ruchestraditionnelles en paille tressée et des ruches kenyanes y sont en cours.Les principales contraintes à l’essor de cette activité restent : les feux de brousse qui déciment lescolonies d’abeilles ; le manque d’eau qui ne favorise pas le maintien des colonies d’abeilles et lemanque d’organis<strong>at</strong>ions et de form<strong>at</strong>ion des apiculteurs.En plus de ces difficultés, les popul<strong>at</strong>ions rencontrées notent une raréfaction des abeilles en zonede terroir. Selon eux, les pesticides utilisés dans le traitement des champs de coton y auraientcontribué pour beaucoup.Pour promouvoir cette activité dans la zone et faire des popul<strong>at</strong>ions des apiculteurs professionnels,il faudra :- organiser et structurer des groupements de producteurs apicoles ;- vulgariser des techniques apicoles utilisant des ruches kenyanes ;- doter les producteurs de tenues protectrices complètes ;- appuyer la cré<strong>at</strong>ion des centres apicoles équipés.MAS/MDTS, 2006-2007 29


IV.GESTION ACTUELLE DES TERRES ET DES RESSOURCES NATURELLES4.1. Gestion du foncier ruralLa terre, considérée dans le Gourma comme un objet sacré et inaliénable, reste le bien du lignagedes premiers occupants et aucun homme ne peut remettre en cause les prérog<strong>at</strong>ives du dépositairedu p<strong>at</strong>rimoine foncier. Ainsi, chaque individu de la communauté, selon l’appartenance à unlignage, a droit à une parcelle de terre pour sa subsistance et peut être aussi détenteur de droitsfonciers.Deux formes de droit s’exercent sur le foncier rural :- les droits d’exploit<strong>at</strong>ion de la terre (droit d’usage) exercés par les membres du lignage ;- les droits exercés par le chef de terre qui assure au groupe une protection et uneoccup<strong>at</strong>ion paisible. Toute occup<strong>at</strong>ion de la terre doit recueillir, au préalable, l’agrémentdu chef de terre à travers des rites agraires appropriés.Plusieurs modes d’acquisition de la terre sont distingués. Pour les autochtones, l’accès à la terre sefait par le droit de hache et l’héritage. Le droit de hache s’effectue dans les terres collectivesgérées par les personnes les plus âgées du lignage et les segments du lignage. Quant auxallochtones, l’affect<strong>at</strong>ion d’une parcelle de terre se fait suite à une concert<strong>at</strong>ion entre le chef deterre et le chef du village. Toutefois, cette affect<strong>at</strong>ion doit être assortie du droit de prêt et de ritesagraires.En ce qui concerne la gestion des terres, on distingue une gestion collective et une gestionindividuelle. La gestion collective est assurée par les personnes les plus âgées du lignage et lessegments du lignage s’appliquent sur les terres collectives. Les terres individuelles sont géréesindividuellement. Toutefois, un décès peut entraîner une modific<strong>at</strong>ion sur les terres collectives etleur redistribution. La femme, considérée toujours comme étrangère dans sa belle-famille nepossède pas de terre. Ses droits sur le foncier revêtent un caractère temporaire.Aujourd’hui, la terre est devenue un enjeu majeur dans la zone du fait de l’avancée de la culturedu coton dans la région Est du Burkina et l’arrivée massive de nouveaux migrants (en particulierles Mossis du pl<strong>at</strong>eau central et l’agro-business) à la recherche de nouvelles terres. Ces derniers sevoient affecter d’importantes superficies sans consult<strong>at</strong>ion préalable des membres du lignage.Cette pr<strong>at</strong>ique est fortement décriée par les popul<strong>at</strong>ions elles-mêmes et les autorités communaleset administr<strong>at</strong>ives. Ce mode de gestion traditionnel qui ne laisse pas la place aux nouvellesautorités décentralisées, et encore moins aux autorités de l’Et<strong>at</strong>, risque d’aggraver les conflitsfonciers déjà signalés çà et là, aussi bien dans le département de Pama que dans celui de Madjoari.Suite à nos entretiens avec le maire de la commune rurale de Madjoari, la tendance actuelled’affect<strong>at</strong>ion de vastes superficies de terres aux nouveaux venus est en train de soulever desconflits au sein de la société et même au sein des lignages. Ces propos sont également repris par lepréfet du département qui est en même temps juge du tribunal départemental. Selon Mr Yonli, lescontentieux fonciers sont nombreux et pour y mettre fin, l’applic<strong>at</strong>ion du droit positif en m<strong>at</strong>ièrede gestion foncière (la loi n° 014/96 du 23 mai 1996 portant Réforme agraire et foncière) devraitêtre effective. Quant au maire, une forte implic<strong>at</strong>ion de la collectivité décentralisée dans gestiondes ressources n<strong>at</strong>urelles est à promouvoir. Le code général des collectivités territoriales confieaux nouvelles collectivités locales, notamment les communes rurales, de réelles compétences dansla gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles.MAS/MDTS, 2006-2007 30


Pour garantir une gestion durable de la ressource foncière, la réglement<strong>at</strong>ion de l’accès au foncierrural et la gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs sont à en promouvoir dans la zone. Acette fin, l’applic<strong>at</strong>ion la loi n° 014/96 du 23 mai 1996 portant Réforme agraire et foncière (RAF)doit être effectivement appliquée.On assiste cependant à un début d’applic<strong>at</strong>ion de ladite loi avec l’instaur<strong>at</strong>ion des Commissionsvillageoises de gestion des terroirs (CVGT) au niveau du village, de la Commission provincialed’aménagement du territoire (CPAT), de la Commission régionale d’aménagement du territoire(CRAT) et d’une Commission de règlement des différends entre agriculteurs et éleveurs(CRDEAE. C’est ainsi qu’avec le SILEM qui est une composante du PNGT2, les servicesdéconcentrés de l’Et<strong>at</strong>, les autorités administr<strong>at</strong>ives et décentralisées, des actions portant sur unaménagement du terroir par la cré<strong>at</strong>ion de pistes pour le bétail et la délimit<strong>at</strong>ion de zones depâturage sont en train d’être menées dans toutes les zones terroirs.En plus de l’applic<strong>at</strong>ion du droit foncier moderne, l’élabor<strong>at</strong>ion d’un Plan d’affect<strong>at</strong>ion etd’occup<strong>at</strong>ion des sols (PAOS) est développée.4.2. La gestion des espaces pastoraux et des conflits entre agriculteurs et éleveursJadis, les zones de pâturage d’hivernage ont toujours été prises en compte dans l’aménagementtraditionnel du terroir. Le pacage des animaux se faisait dans les forêts protégées et les raresconflits qui survenaient étaient gérés à l’amiable. Mais aujourd’hui, avec le rétrécissement desterroirs villageois à cause de l’extension des terres agricoles, l’arrivée massive des troupeauxvenus du pl<strong>at</strong>eau central à la recherche de pâturage et la transhumance, les conflits entreagriculteurs et éleveurs sont devenus fréquents et les règlements des différends se font au niveaudu tribunal départemental.Pour tenter de résoudre ce problème, l’Et<strong>at</strong> a légiféré au travers de la loi d’orient<strong>at</strong>ion n°034-2002/AN du 14 novembre 2002 rel<strong>at</strong>ive au pastoralisme au Burkina Faso qui fixe les principes etles modalités d’un développement durable paisible et intégré des activités pastorales,agropastorales et sylvo-pastorales. A travers cette loi, l’Et<strong>at</strong> et les collectivités territorialesgarantissent aux pasteurs le droit d’accès aux espaces pastoraux, le droit d’utilis<strong>at</strong>ion équitable desressources n<strong>at</strong>urelles et la mobilité des troupeaux.C’est ainsi qu’une zone de pâturage à caractère n<strong>at</strong>ional est en cours d’aménagement en zoneterroir de Kabonga I. Pendant notre séjour, le responsable n<strong>at</strong>ional du foncier au sein du PNGT2,la Commission régionale d’aménagement du territoire (CRAT) et la Commission provincialed’aménagement du territoire (CPAT) ont tenu, dans ce sens, une réunion dans les locaux du hautcommissari<strong>at</strong>Provincial sis à Pama.En plus, dans tous les terroirs villageois, des zones de pâture et des couloirs de passage du bétailsont en cours d’aménagement avec l’appui du SILEM et de la Commission provincialed’aménagement du territoire (CPAT) avec la particip<strong>at</strong>ion des popul<strong>at</strong>ions regroupées autour desCVGT et des Commissions Villageoises de Règlement des Différends entre Eleveurs etAgriculteurs (CVRDEA).Cependant, certaines popul<strong>at</strong>ions 17 interpellées à ce sujet craignent que les personnes qui verrontune partie de leur champ sous l’emprise des couloirs de passage du bétail ne soient pasdédommagées. Et toujours selon nos interlocuteurs, les frustr<strong>at</strong>ions qui en découleront neprofiteront pas à une gestion durable des conflits. En somme, ils pensent qu’un problème ne peutêtre résolu par la cré<strong>at</strong>ion d’un autre problème.17 Entretiens avec les CVGT de Kompienbiga et de Kabonga I, mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 31


4.3. La gestion des ressources forestièresLa forêt procure aux popul<strong>at</strong>ions divers produits indispensables à la promotion économique etsociale. Elle procure des produits destinés à l’aliment<strong>at</strong>ion, à la pharmacopée, mais aussi dufourrage aérien pour le bétail, du bois de chauffe et du bois de service, sans compter la paille pourla confection des toits en chaume des maisons. Conscientes de l’intérêt que représente la forêt, lespopul<strong>at</strong>ions autochtones ont de tout temps assuré une saine gestion de la ressource comme en<strong>at</strong>teste les jachères et les espèces forestières laissées dans les espaces agraires. Conformément à laloi (loi n°007/97/ADP du 31 janvier 1997 portant code forestier est rel<strong>at</strong>ive au régime des forêts,de la faune, de la pêche et de l’aquaculture au Burkina Faso), l’exercice des droits d’usagetraditionnels qui est limité à la s<strong>at</strong>isfaction des besoins personnels, individuels ou familiaux desusagers doit se faire à titre gr<strong>at</strong>uit et sans permis dans le respect de la réglement<strong>at</strong>ion en vigueur.Mais aujourd’hui, les popul<strong>at</strong>ions doivent s’acquitter de taxes pour pouvoir ramasser du bois dechauffe dans les forêts protégées ou obtenir, au préalable, une autoris<strong>at</strong>ion pour le fauchage de lapaille dans les réserves. Cette situ<strong>at</strong>ion est partout décriée par les popul<strong>at</strong>ions qui la considèrentcomme anormale. Le sentiment d’être expropriées de leurs propres ressources semble les animer.Et compte tenu de l’amenuisement du potentiel forestier et du couvert graminéen en zone deterroir voire dans les zones protégées du fait du surpâturage et des feux brousse, les réserves sontvues par les habitants de Tindangou comme étant les principales sources d’approvisionnement enbois de service.4.4. La gestion des ressources fauniquesLa gestion de la faune au Burkina Faso a connu une évolution marquée par trois (03) étapesimportantes liées à l’évolution historique du pays. Ces étapes sont les suivantes : la gestiontraditionnelle ancestrale, la gestion réglementaire mise en place lors de la période coloniale, et lagestion partenariale préparée à la fin des années 1980 et formalisée lors de la réforme de 1996.Ces grandes étapes ont connu chacune leurs propres évolutions qui se caractérisent par lesorient<strong>at</strong>ions de gestions, les outils techniques, les dispositions législ<strong>at</strong>ives, réglementaires,institutionnelles et le bilan.Pour l’élabor<strong>at</strong>ion de cette partie historique sur l’évolution de la gestion des ressources forestièreset fauniques, nous nous sommes appuyés sur le récent document de la direction des forêts etchasses sur la gestion durable des forêts au Burkina Faso. (RNGDFBF, 2006)4.1.1. Le mode de gestion traditionnelIntimement intégrée aux mythes et à la culture, la faune sauvage est un des éléments structurantdes cultures locales. Parfois sacralisée et toujours respectée, la faune est un des liens qui r<strong>at</strong>tacheen permanence l’homme et le monde spirituel. La faune est aussi largement employée dans unregistre symbolique et nourrit les mythes, contes et légendes qui participent au p<strong>at</strong>rimoine culturelde chaque ethnie. Du point de vue de la consomm<strong>at</strong>ion, la faune constitue, au niveau de chaquevillage, un bien communautaire géré à l’échelle villageoise et inter-villageoise selon des règles etdes conventions établies par la coutume. Les produits de la chasse sont destinés à laconsomm<strong>at</strong>ion familiale, aux échanges locaux et aux dons, à la pharmacopée et aux cérémoniesrituelles. Les seuls acteurs de ce type de gestion sont les popul<strong>at</strong>ions qui exploitent la faune et quien bénéficient, sous forme de viande ou de produits dérivés. Le pouvoir de gestion des ressourcesdes terroirs est détenu par une autorité coutumière généralement appelée chef de terre. Même enl’absence de vrais textes au sens juridique du terme, il est possible de considérer que l’ensembledes codes traditionnels et des contraintes liées à l’exercice de la chasse peut être assimilé, dumoins par ses effets, à un véritable code de la chasse.MAS/MDTS, 2006-2007 32


D’autant plus que la « totemis<strong>at</strong>ion » de certaines espèces, ou la sacralis<strong>at</strong>ion de nombreux sites,se traduisent par une protection de fait de la faune sauvage et de ses habit<strong>at</strong>s.L’exploit<strong>at</strong>ion traditionnelle de la faune sauvage ne fait pas l’objet d’un véritable aménagement,mais il est probable que les pr<strong>at</strong>iques agricoles traditionnelles ne soient pas défavorables à lafaune sauvage en lui offrant des habit<strong>at</strong>s variés. Cette exploit<strong>at</strong>ion se faisait selon deux types quicoexistaient :- la contribution à l’aliment<strong>at</strong>ion humaine ;- l’imbric<strong>at</strong>ion étroite au p<strong>at</strong>rimoine culturel, toujours visible dans les rites, les contes et lesreprésent<strong>at</strong>ions iconographiques.Le bilan de cette exploit<strong>at</strong>ion est positif et n’altère en rien le potentiel faunique. Historiquement,et malgré l’absence de véritables inventaires, il est possible de s’appuyer sur la mémoire populaireet sur les récits rapportés par les voyageurs étrangers pour estimer que la faune sauvage étaitabondante et répandue sur l’ensemble de l’actuel territoire du Burkina Faso.4.1.2. Le mode de gestion dit moderneLa gestion dite moderne de la faune apparaît avec la période coloniale qui se caractérise par unebrutale apparition de nouveaux rapports entre l’homme, le milieu n<strong>at</strong>urel en général, et la faunesauvage en particulier, où la n<strong>at</strong>ure est perçue comme un capital dont il faut tirer le meilleur partien éliminant les obstacles susceptibles de menacer cette exploit<strong>at</strong>ion. A cette fin, le colonis<strong>at</strong>eurintroduisit du m<strong>at</strong>ériel et des armements modernes, la réglement<strong>at</strong>ion et la répression. La mise enœuvre de ces outils occidentaux modernes marque le début de cette période de gestionréglementaire, née avec l’install<strong>at</strong>ion de l’administr<strong>at</strong>ion coloniale.Les principaux axes de ce type de gestion sont les suivants :- une gestion ét<strong>at</strong>ique affirmée ;- la primauté de la chasse sportive ;- l’exclusion des popul<strong>at</strong>ions dans l’organis<strong>at</strong>ion de la gestion.Ces orient<strong>at</strong>ions justifient la prédominance des dispositions protectionnistes et répressives dans ledispositif juridique et institutionnel mis en place au cours de cette période. La plupart des mesuresde cette période sont prises par le colonis<strong>at</strong>eur, mais l’avènement de l’indépendance ne modifiepas fondamentalement ce mode de gestion. Dans ce type de gestion, l’Et<strong>at</strong> est l’acteurprépondérant. La popul<strong>at</strong>ion est un acteur secondaire dont les activités sont sévèrement encadréespar les services techniques.Sur le plan institutionnel et juridique de nouvelles dispositions ont été prises par l’Et<strong>at</strong> pour unemeilleure gestion de ce p<strong>at</strong>rimoine n<strong>at</strong>ional et pour un élargissement de la concert<strong>at</strong>ion avecl’ensemble de la popul<strong>at</strong>ion. C’est ainsi que depuis 1976, la direction chargée de la gestion de lafaune a pris successivement les dénomin<strong>at</strong>ions de « Direction des parcs n<strong>at</strong>ionaux », puis« Direction des réserves de faune et des chasses ». Le besoin d’élargir la concert<strong>at</strong>ion sur un sujetqui intéresse l’ensemble de la popul<strong>at</strong>ion justifie la cré<strong>at</strong>ion et le fonctionnement d’un organeconsult<strong>at</strong>if (décret N°45-1344 du 18 juin 1945) : le Conseil supérieur de la chasse, devenu Conseilsupérieur de la protection de la n<strong>at</strong>ure, chargé de conseiller les autorités dans la définition et lamise en œuvre de la politique de la chasse puis de la protection de la n<strong>at</strong>ure. Bien qu’il n’aitjamais été dissous, ce conseil ne s’est plus réuni depuis les années 1980.Cette période a porté surtout sur la production de textes qui visent essentiellement l’encadrementdes activités et le classement des espaces.MAS/MDTS, 2006-2007 33


Sur les activitésLa réglement<strong>at</strong>ion de la chasse est le premier acte juridique posé par les autorités coloniales pourla gestion de la faune. En effet dès 1913 un arrêté du gouverneur général de l’Afrique Occidentalefrançaise portait réglement<strong>at</strong>ion provisoire de la chasse à l’éléphant dans les colonies de l’AfriqueOccidentale (arrêté du 13 novembre 1913). Cet arrêté fut suivi, en 1925, d’un décret del’Administr<strong>at</strong>eur en chef des colonies qui réglementait la chasse en général et instituait des parcsrefuges (décret du 10 mars 1925).Les plus importantes dispositions juridiques de la période coloniale intéressant la faune, ont étéprises à partir de 1933, après l’adhésion à la convention intern<strong>at</strong>ionale pour la protection de lafaune et de la flore en Afrique signée le 8 novembre 1933 à Londres et r<strong>at</strong>ifiée le 31 mai 1938 etl’ensemble des textes d’applic<strong>at</strong>ion qui ont été par la suite pris. Les révisions de ces textes ontporté surtout sur le classement des espèces, les l<strong>at</strong>itudes d’ab<strong>at</strong>tage, la période d’ouverture et lestaxes et redevances. Cette période se termine par l’ordonnance n° 80-002/PRES/CMRPN du19/12/80 portant interdiction de la chasse pour toutes les c<strong>at</strong>égories de gibier sur le territoiren<strong>at</strong>ional pour une période indéterminée, qui marque la fin des tent<strong>at</strong>ives d’exploit<strong>at</strong>ion de lafaune.Sur les espacesUn décret du 10 mars 1925 de l’Administr<strong>at</strong>eur en chef des colonies institue les parcs de refuges.En applic<strong>at</strong>ion de ce décret, il a été créé par arrêté du 16 avril 1926 les premières aires deconserv<strong>at</strong>ion de la faune en Haute-Volta : un parc refuge dans le cercle de Gaoua, un parc refugedans le cercle de Fada et trois parcs de refuges dans le cercle de Koudougou. Les parcs refuges ducercle de Koudougou correspondent aux actuelles forêts classées de Baporo, Kalio et Laba. Leparc N<strong>at</strong>ional du W est né du parc de Fada N’Gourma.Devant l’importance du braconnage, le législ<strong>at</strong>eur a aussi instauré de nombreuses aires classées dest<strong>at</strong>uts différents, pour protéger et exploiter la faune. Cette période n’a pas donnée lieu à unvéritable aménagement des habit<strong>at</strong>s. De plus, face à l’exclusion et à la brutalité de l’administr<strong>at</strong>ioncoloniale, les popul<strong>at</strong>ions ont continué de s<strong>at</strong>isfaire leurs besoins selon leurs propres coutumes,sans partager les préoccup<strong>at</strong>ions de gestion des autorités. C’est ainsi que les braconniers extérieursont bénéficié de leur indifférence et quelquefois même de leur complicité. Ce mode de gestions’est donc traduit par une sensible augment<strong>at</strong>ion des prélèvements sur le milieu n<strong>at</strong>urel, due audéveloppement de la chasse sportive et de la chasse commerciale, encouragée par le commerce dela viande et des trophées.4.1.3. La réforme dite de 1996A partir de 1980, suite à l’ordonnance n° 80-002/PRES/CMRPN du 19/12/80 portant interdictionde la chasse pour toutes les c<strong>at</strong>égories de gibier sur le territoire n<strong>at</strong>ional pour une périodeindéterminée, que les tent<strong>at</strong>ives d’exploit<strong>at</strong>ion de la faune ont été suspendues sur l’ensemble duterritoire n<strong>at</strong>ional. Il a fallut <strong>at</strong>tendre les séminaires de 1984 et 1985 pour que l’exploit<strong>at</strong>ion de lasauvagine prenne des nouvelles orient<strong>at</strong>ions. Les actes de ces séminaires ont aboutit auxconclusions suivantes :- la fermeture totale de la chasse cause des préjudices à la fois à la faune, aux cultures et àl’économie (non rentrée de devises) ;- il est nécessaire d’organiser l’exploit<strong>at</strong>ion de la faune de manière à développer toutes lesformes d’utilis<strong>at</strong>ion durables ;- il faut réviser la législ<strong>at</strong>ion pour tenir compte de la responsabilis<strong>at</strong>ion des masses ruralesdans la protection et la gestion ;- la cré<strong>at</strong>ion d’unités de conserv<strong>at</strong>ion de la faune permettra d’améliorer sa gestion.MAS/MDTS, 2006-2007 34


Suite à ces conclusions, deux recommand<strong>at</strong>ions principales ont été formulées à savoir :- la cré<strong>at</strong>ion d’associ<strong>at</strong>ions de chasseurs dans toutes les provinces ;- l’organis<strong>at</strong>ion de la chasse de subsistance au seul profit des masses rurales.Les principales orient<strong>at</strong>ions retenues pour la mise en œuvre de ces options ont été:- la diversific<strong>at</strong>ion des filières d’exploit<strong>at</strong>ion des ressources fauniques (chasse, vision,ranching, pêche, commercialis<strong>at</strong>ion d’animaux vivants etc.) ;- la responsabilis<strong>at</strong>ion des opér<strong>at</strong>eurs privés dans la gestion des aires de faune(aménagement des habit<strong>at</strong>s, valoris<strong>at</strong>ion des espaces classés) ;- l’implic<strong>at</strong>ion des communautés locales riveraines des aires de faune ;- la cré<strong>at</strong>ion des conditions favorables à une compétitivité du secteur sur le planintern<strong>at</strong>ional ;- la redistribution des retombées économiques entre les acteurs ;- l’amélior<strong>at</strong>ion de la gestion technique des aires de conserv<strong>at</strong>ion.Toutefois, la mise en œuvre de l’option chasse n’était pas autorisée dans les aires protégées, etcela jusque dans les années 1990. Cette situ<strong>at</strong>ion a engendré une concentr<strong>at</strong>ion de la faune dansles aires protégées et un déséquilibre sp<strong>at</strong>ial (PNGFA, 2006). Face à cette situ<strong>at</strong>ion, l’Et<strong>at</strong> neparvenait pas à assurer correctement la gestion desdites aires. Pour résoudre ce problème etvaloriser le potentiel faunistique, l’Et<strong>at</strong> du Burkina Faso a entrepris des réformes de l’exploit<strong>at</strong>ionde la ressource faunique, sur l’ensemble du territoire n<strong>at</strong>ional à partir de la campagne 1996-1997,en impliquant les popul<strong>at</strong>ions et des partenaires privés dans l’exploit<strong>at</strong>ion et la gestion desressources.Les objectifs visés par cette réforme ont été de conserver durablement les ressources fauniques ;d’améliorer sa contribution dans la lutte contre la pauvreté ; de favoriser la bonne gouvernancedans la gestion des ressources fauniques et de promouvoir la coopér<strong>at</strong>ion transfrontalière. Laréforme dite de 1996 préconise le principe du partage des revenus entre l’Et<strong>at</strong>, les popul<strong>at</strong>ionslocales organisées et le secteur privé représenté par les opér<strong>at</strong>eurs privés ou « concessionnaires defaune et de chasse ».C’est dans ce contexte que l’Et<strong>at</strong>, à la suite d’appels d’offres technique et financier, a aménagé,dans les réserves du micro-bassin versant de la Singou, six (06) concessions de chasse que sont :Pama Nord, Pama Centre Nord, Pama Centre Sud, Pama Sud, la Réserve totale de Singou et lazone de Konkombouri. Pour ce qui est de notre zone d’étude, les zones d’exploit<strong>at</strong>ion réglementéesont telles qu’indiquées dans le tableau n°12. La gestion de ces concessions repose sur le principedu Partenari<strong>at</strong> Public-Privé (PPP) avec des contr<strong>at</strong>s de fermage d’une durée de 10 ansrenouvelables. Chaque concession admet un plan de gestion avec un plan de tir (quota deprélèvement par c<strong>at</strong>égorie d’animaux) fixé par l’Administr<strong>at</strong>ion et un plan d’aménagement.Tableau n° 12 : Zones d’exploit<strong>at</strong>ion cynégétiques réglementées dans l’aire d’étudeAires fauniques Concessions Superficies Département(ha)1. Pama nord Zone présidentielle 81 486 Pama2. Pama centre sud Campement du buffle 49 526, 76 Pama3. Pama sud Campement du buffle rouge 59 065, 27 Pama4. Réserve partielle de Madjoari Konkombouri 64 608.16 MadjioariSource : PAUCOF, août 2002.MAS/MDTS, 2006-2007 35


Le plan de gestion renseigne sur la description de la zone, le potentiel faunique et les actions àmener pendant une durée précise pour une meilleure gestion des ressources fauniques. Le plan detir est annuellement établi par l’Et<strong>at</strong> et les concessionnaires après un dénombrement aérien et/oupédestre de la faune. Le taux de prélèvement fixé varie entre 2 et 3%. Et il ne concerne que lesvieux mâles porteurs de beau trophée.Les aménagements sur zone qui concourent à la préserv<strong>at</strong>ion de la ressource faunistique et de sonhabit<strong>at</strong> sont réalisés par les concessionnaires en collabor<strong>at</strong>ion avec le service forestierconformément à un cahier de charge établi par l’Et<strong>at</strong>. Ces aménagements sont :- l’aménagement touristique ;- la m<strong>at</strong>érialis<strong>at</strong>ion des limites de zone ;- la réalis<strong>at</strong>ion d’infrastructures d’accès (réfection de pistes, construction de digues,cré<strong>at</strong>ion de radiers) ;- l’aménagement de l’habit<strong>at</strong> de la faune par la cré<strong>at</strong>ion de points d’eau (mares) ;- l’amélior<strong>at</strong>ion des pâturages par l’applic<strong>at</strong>ion d’un plan de brûlis (réalis<strong>at</strong>ion de feuxprécoces) ;- l’enrichissement de salines ;- la construction de miradors et des postes de surveillance.4.1.4. Impacts socioéconomiques de l’exploit<strong>at</strong>ion et de valoris<strong>at</strong>ion de la fauneAprès 9 ans de mise en œuvre de ce type de partenari<strong>at</strong> public-privé appliqué dans le domaine dela gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles (GRN), il est aisé de const<strong>at</strong>er que la chasse sportive a unimpact perceptible dans l’économie n<strong>at</strong>ionale et dans la vie des communautés villageoises. Lesretombées financières au profit des acteurs croissent d’année en année (Tableau n°13).Tableau n°13 : Evolution des recettes d’exploit<strong>at</strong>ion de la faune entre 1996 et 2005Saisons de chasse Et<strong>at</strong> Popul<strong>at</strong>ions Concessionnaires Totaux1996-1997 181 408 660 13 515 440 385 807 317 580 731 4171997-1998 195 035 400 14 947 900 530 771 227 740 754 5271998-1999 245 242 130 28 396 675 694 425 611 968 064 4161999-2000 227 229 710 23 815 300 635 873 593 886 918 6032000-2001 250 967 200 25 501 955 772 557 757 1 049 026 9122001-2002 314 763 550 23 668 550 874 877 171 1 213 309 2712002-2003 224 035 850 23 223 500 1 035 753 292 1 283 012 6422003-2004 233 060 450 37 247 795 804 524 013 1 074 832 2582004-2005 239 588 100 47 812 300 1 054 137 508 1 341 537 908Source : DFC, 2005.Impacts au niveau n<strong>at</strong>ionalL’exploit<strong>at</strong>ion des ressources fauniques procure à l’Et<strong>at</strong> d’importantes sommes d’argent quiaugmentent d’une campagne à une autre (Tableau 13). Pour la saison de chasse 1996-1997, l’Et<strong>at</strong>a perçu 181 408 660 FCFA et 239 588 100 FCFA en 2004-2005. La contribution de la Provincede la Kompienga dans la form<strong>at</strong>ion de ces recettes est estimée, pour la campagne 2003-2004, à48 046 000 FCFA, soit un peu plus de 20,61% (Rapport de campagne de chasse 2004). Cessommes proviennent de plusieurs sources notamment des taxes (taxe de gestion, taxe sur leslicences d’exploit<strong>at</strong>ion, taxe sur les licences de guide de chasse, taxe sur les permis de chasse,taxe sur les permis de vision et taxe d’ab<strong>at</strong>tage du gibier) et autres sources (frais de pistage,certific<strong>at</strong>s d’origine et contentieux).MAS/MDTS, 2006-2007 36


Toujours selon ce même rapport les 154 permis délivrés dans la province ont permis au serviceforestier d’encaisser la somme de 14 545.000 FCFA sur les permis de chasse et 627.000 FCFA surles permis de visite touristique.Impacts au niveau des collectivités localesLes recettes perçues par les communes proviennent essentiellement de taxes sur :- les permis de chasse par c<strong>at</strong>égorie (n<strong>at</strong>ionaux, exp<strong>at</strong>riés non-résidents, n<strong>at</strong>ionauxexp<strong>at</strong>riés) ;- les permis de visite touristique (1000 FCFA par touriste et par jour),- les frais de pistage ;- la contribution financière annuelle des concessionnaires (50.000 F.CFA/ an et parconcession) ;- les timbres.Les recettes indirectes ont contribué dans le budget provincial à hauteur de 842.000 FCFA.L’analyse du compte de gestion 2005 de la commune de Pama ne nous a pas permis de voir lesrecettes tirées de la chasse sportive, lesquelles recettes devraient figurer dans le compte de gestion2006 encore en cours d’élabor<strong>at</strong>ion. Avec la communalis<strong>at</strong>ion totale intervenue en avril 2006, cesrecettes se trouvent réparties à travers les communes de Pama et de Madjoari.Impacts au niveau des popul<strong>at</strong>ions localesLes villages, à travers les CVGF participent à la lutte contre : le braconnage, les feux de brousse,la coupe abusive du bois et le surpâturage dans les zones villageoises. Pour ces actions, lescomités reçoivent une quote-part dont l’assiette est constituée de :- la loc<strong>at</strong>ion de la ZoVIC pour la chasse mixte moyennant la perception d’une taxejournalière de 7500 FCFA par chasseur ;- 50% de la taxe annuelle de gestion versée par l’Et<strong>at</strong> ;- les frais de pistage ;- la vente de la venaison (le CVGF reçoit 50% de la viande du gibier capturé).Les recettes au profit des popul<strong>at</strong>ions organisées autour des concessions de Pama Sud, PamaCentre Sud et Konkombouri sont estimées pendant la saison 2003-2004 à 6 710 049 FCFA(DRECV, 2004). Ces sommes, qui constituent un Fonds d’Intérêt Communautaire (FIC), sontversées dans un compte d’épargne au niveau de la caisse populaire de Pama ouvert au nom duCGVF.La gestion de ces fonds destinés à des investissements d’intérêt communautaire villageois estconjointe. Elle est assurée par le Comité sous la supervision des services forestiers. Seules lesrequêtes de financement de projets éligibles au FIC dues et approuvées par les services forestierssont payables auprès des SFD. Le FIC a beaucoup contribué au financement de la contrepartie desconventions de financement établies entre le PNGT2 et les popul<strong>at</strong>ions. L’intégr<strong>at</strong>ion despopul<strong>at</strong>ions dans l’exploit<strong>at</strong>ion de la ressource faunique leur procure également des retombéessocioéconomiques dont :- la cré<strong>at</strong>ion de plusieurs emplois permanents parmi lesquels des pisteurs (04) parconcession qui effectuent la surveillance de la zone, des gardiens (03), un chauffeur et uncuisinier qui surveillent et entretiennent les campements ;- la cré<strong>at</strong>ion d’emplois temporaires pour une période de qu<strong>at</strong>re à six mois afin d’assurer lesservices comme l’hôtellerie, la restaur<strong>at</strong>ion, la mécanique, le nettoyage et l’entretien ducampement. Des chauffeurs sont également recrutés ;MAS/MDTS, 2006-2007 37


- la sollicit<strong>at</strong>ion d’une main d’œuvre journalière pour les travaux d’entretien des pistes, desrépar<strong>at</strong>ions des toitures et pour le portage des équipements des touristes. Le montantperçu par jour et par manœuvre s’élèverait à 1500 FCFA ;- les ach<strong>at</strong>s aux commerçants des villages environnants pour le ravitaillement descampements ainsi que des retombées liées aux prest<strong>at</strong>ions de service de la popul<strong>at</strong>ioncomme les boulangers, les maraîchers, les tailleurs, les vulganis<strong>at</strong>eurs, et autres ;- les contributions au FIC avec l’apport en viande des animaux ab<strong>at</strong>tus, 50% de la taxe degestion annuelle, les journées de chasse sur les terroirs villageois et les journées depistage du service forestier ;- les taxes communales et publicitaires qui reviennent indirectement aux popul<strong>at</strong>ions ;- l’ouverture de nombreuses pistes qui a permis le désenclavement de certaines zones ;- il y a aussi et surtout des retombées non chiffrables/ non tangibles : de nombreux touristesoffrent des dons divers à caractère social aux pisteurs, certaines popul<strong>at</strong>ions ont eu accès àdes soins et produits médicaux gr<strong>at</strong>uits de la part de touristes de passage, sensibles auxconditions de vie des popul<strong>at</strong>ions ;- enfin, les concessionnaires participent activement à la vie sociale des villages à traversdes contributions financières en n<strong>at</strong>ure et en espèces : desserte en eau potable despopul<strong>at</strong>ions riveraines, l’équipement agricole de paysans, financement des activitésculturelles, dons divers aux popul<strong>at</strong>ions.Impacts au niveau des concessionnairesLes recettes d’exploit<strong>at</strong>ion de la faune semblent importantes et en constante progression d’unesaison à l’autre (Tableau 13). Pour la saison de chasse 1996-1997 et à l’échelle n<strong>at</strong>ionale, cesrecettes tournent autour de 385 807 317 FCFA et autour de 1 054 137 508 FCFA en 2004-2005.4.1.5. Impacts environnementaux de l’exploit<strong>at</strong>ion et de valoris<strong>at</strong>ion de la fauneLe mode actuel de gestion de la faune est jugé positif par l’ensemble des acteurs. Pour lespopul<strong>at</strong>ions rencontrées, le const<strong>at</strong> est le même, cette forme de gestion a permis la restaur<strong>at</strong>ion dela faune. Pour les concessionnaires et les responsables de la DPECV, la régénér<strong>at</strong>ion de la fauneet la conserv<strong>at</strong>ion de l’habit<strong>at</strong> de faune ne font aucun doute, seulement les coûts desaménagements de l’habit<strong>at</strong> faunique sont assez élevés (Tableau n°14). Selon Monsieur Dermé,rien que pour les éléphants, plus de 750 individus sont dénombrés dans la zone cette année. Laprotection dont ils jouissent au travers de la Convention sur le commerce intern<strong>at</strong>ional des espècesde faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) 18 explique ce surnombre.Tableau n°14 : Aménagements réalisés dans les aires faunique entre 1996 et 2005.Aire faunique Existence de Pistes forestières Retenues Foragelimites légales (km)d’eau1. Pama nord Partielle 530 11 52. Pama centre nord Totale 350 12 33. Pama sud Totale 400 124. Pama centre sud Totale 250 18 35. Konkombouri Totale 360 106. Singou Total 400 2 3Source : PNGFA, 200618 http://www.cites.org/fra/disc/text.shtml#IIIMAS/MDTS, 2006-2007 38


En plus, l’activité de chasse sportive n’altère pas les potentialités fauniques. Et comme l’<strong>at</strong>testentles données du tableau n°15, les quotas destinés à l’exploit<strong>at</strong>ion ne sont jamais <strong>at</strong>teints. A titred’exemple, le taux de prélèvement de la campagne 2003-2004 est de 61,69%.Tableau n°15 : Plan de tir et taux de prélèvement de la grande faune et par espèce pour lacampagne 2004Espèces Quota Nbre d’animaux ab<strong>at</strong>tusTaux de prélèvement (%)Lion 12 5 41,66Buffle 45 41 91,11Hyppotrague 52 37 71,15Bubale 26 18 69,23Cob defassa 18 7 38,88Cob de buffon 26 15 57,69Cob redunca 19 10 52,63Guib harnaché 17 7 41,17Phacochère 48 28 58,33Ourebi 13 9 69,23Cephalope 19 5 26,31Total 295 182 61,69Source : DRECV de l’EST. Juillet 20044.1.6. Perception des acteurs sur la gestion de la faune4.1.6.1. Perception du service forestierSelon les responsables du service forestier rencontrés sur le terrain, le partenari<strong>at</strong> public-privécomme mode de gestion présente beaucoup d’avantages. Il a permis :- une meilleure réglement<strong>at</strong>ion du secteur de la faune et ainsi une bonne préserv<strong>at</strong>ion desaires fauniques (meilleure exploit<strong>at</strong>ion de l’espace n<strong>at</strong>urel et des ressources n<strong>at</strong>urelles) ;- la restaur<strong>at</strong>ion de l’habit<strong>at</strong> de faune par l’aménagement des concessions (pistes, salines,infrastructures, forages, mares, etc.) ;- une amélior<strong>at</strong>ion de la lutte contre le braconnage ;- à l’Et<strong>at</strong> d’avoir des ressources humaines, financières et m<strong>at</strong>érielles supplémentaires pour laprotection de la faune (form<strong>at</strong>ion des pisteurs, appui aux services forestiers pour le suivi,etc.).Quelques inconvénients existent cependant. Il s’agit :- de l’insuffisance des concert<strong>at</strong>ions entre acteurs (entre les concessionnaires, le serviceforestier et les popul<strong>at</strong>ions locales) ;- de l’insuffisance des moyens humains, m<strong>at</strong>ériels et financiers du service forestier pourl’encadrement ;- de l’insuffisance des points d’eau et des salines dans l’aire faunique ;- du non respect par les concessionnaires de certaines clauses du cahier des charges(form<strong>at</strong>ion des pisteurs, contribution financière qui est de 50.000 FCFA/mois et parconcession comme frais de particip<strong>at</strong>ion au fonctionnement de l’Unité de Conserv<strong>at</strong>ion dela Faune).- et de l’insécurité dans la zone du fait de la présence des réserves.MAS/MDTS, 2006-2007 39


4.1.6.2. Perception des Collectivités localesPour les Collectivités locales, même si la gestion actuelle a permis une assez bonne conserv<strong>at</strong>ionde la ressource, la gestion ne leur semble pas transparente. Et à des degrés divers, une totaleimplic<strong>at</strong>ion des mairies dans cette gestion est souhaitée. Selon le maire de Pama, les fonds générésau niveau des Zovic devraient être entièrement versés à la mairie et cela dans le cadre descompétences transférées. Pour le maire de Madjoari par contre, une répartition équitable desrecettes est souhaitable. Pour lui, la confisc<strong>at</strong>ion de cet argent va constituer une source dedémobilis<strong>at</strong>ion totale de la part des popul<strong>at</strong>ions quant à leur implic<strong>at</strong>ion dans cette gestion. Ilsuggère cependant le recrutement d’agents municipaux pour le contrôle de l’activité de chassedans les ZoVIC. Ce qui permettrait une amélior<strong>at</strong>ion des recettes au profit des popul<strong>at</strong>ions.4.1.6.3. Perception des CVGF«Bien que nous avons le sentiment d’être dépossédés de nos ressources par l’Et<strong>at</strong>, nousadmettons que le mode de gestion en vigueur présente de nombreux avantages. Il a permis larestaur<strong>at</strong>ion de la faune et nos enfants peuvent voir les animaux, de plus la faune leur permet devoir les hautes autorités de l’Et<strong>at</strong> qui viennent séjourner dans la zone » 19 .Malgré cette appréci<strong>at</strong>ion positive du mode de gestion en vigueur, les popul<strong>at</strong>ions n’ont pasmanqué de soulever les conflits d’intérêts qui existent entre les différents utilis<strong>at</strong>eurs de l’espace,surtout dans les départements de Madjoari et de Pama. Ceux qui ne sont pas favorables à cesystème de gestion, et qui voient la priv<strong>at</strong>ion de la ressource comme une forme d’expropri<strong>at</strong>ion,voudraient bien continuer à l’exploiter comme dans les périodes précédentes. Ce sentiment de sesentir dépossédé fait que certaines personnes s’adonnent au braconnage ou hébergent desbraconniers venus des pays limitrophes comme les « baribas » venus du Bénin et qui sont réputésêtre de grands braconniers. De plus, les CVGF ont fait part de l’insuffisance de form<strong>at</strong>ion et del’analphabétisme de leurs membres. Les conséquences qui en découlent sont la mauvaise gestiondes comités qui ignorent leurs droits. De même, l’absence de st<strong>at</strong>ut juridique des zonesvillageoises de chasse et l’inexistence de plan de gestion des zones villageoises réduisent lesactivités des CVGF.4.1.6.4. Perception des concessionnairesEn tant qu’opér<strong>at</strong>eurs économiques, les concessionnaires jugent l’activité rentable. Cependant, denombreuses contraintes sont relevées, à savoir :- la lourdeur des procédures administr<strong>at</strong>ives (cahier de charges, plans de gestion, versementdes taxes, etc.) ;- le manque de points d’eau permanents dans certaines zones, si bien qu’ils ont des problèmespendant les périodes de sécheresse ;- la lourdeur des investissements au niveau des zones concédées (le plan d’investissements estde 500 millions en 10 ans pour chaque concession) ;- la mauvaise perception du rôle et des mand<strong>at</strong>s des opér<strong>at</strong>eurs privés par l’administr<strong>at</strong>ion etles popul<strong>at</strong>ions (vision restrictive du concessionnaire uniquement comme « chercheurd’argent ») ;- la faible implic<strong>at</strong>ion des services forestiers dans la gestion des aires de réserve et dans laréalis<strong>at</strong>ion de certains aménagements ;- le braconnage de plus en plus fréquent dans les différentes concessions ;- l’existence de hameaux de culture dans certaines zones de concession ne facilitant pas lecontrôle du braconnage ;- le non respect des cahiers de charge par l’Et<strong>at</strong> (régime douanier) ;- l’insuffisance de concert<strong>at</strong>ion entre les concessionnaires et les autres acteurs de la faune.19 Entretien avec les CVGF de Konpienbiga, mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 40


V. LE SYSTEME D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION DANSL’UTILISATION ET LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLESAprès avoir observé en détail comment s’articule l’organis<strong>at</strong>ion politique et institutionnelle desdépartements de Pama et Madjoari, ainsi que la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles, nous allons nouspencher sur les questions de communic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion dans la zone d’étude. Dans cettetroisième partie, nous tenterons premièrement de proposer un ét<strong>at</strong> des lieux des systèmes decommunic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion qui prévalent dans la région de la Singou. Deuxièmement, nousnous proposons d’analyser le rôle de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion dans la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles et des collectivités décentralisées. Ensuite, nous nous pencherons sur lesdifférentes contraintes liées à la mise en place d’un système d’inform<strong>at</strong>ion performant et efficacequi pourrait mener à une amélior<strong>at</strong>ion sensible de la gestion des ressources.Si le projet <strong>Info4Dourou</strong> se concentre aussi sur les technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de lacommunic<strong>at</strong>ion, c’est essentiellement car une gestion durable des ressources doit passer par lacollecte, le tri, la conserv<strong>at</strong>ion et la mise à disposition de tout type d’inform<strong>at</strong>ion sur lesressources mais aussi par une communic<strong>at</strong>ion efficiente des données collectées. Les différentsacteurs de la gestion des ressources, identifiés précédemment, peuvent alors interagir, collaboreret être efficaces pour assurer aux ressources la place qu’elles méritent. Le classement du bassinversant de la Singou en plusieurs réserves n<strong>at</strong>urelles, jouxtant des zones d’habit<strong>at</strong>ion, confèrentune importance toute particulière au rôle des TIC.5.1. Et<strong>at</strong> des lieuxL’ét<strong>at</strong> des lieux de l’infrastructure en inform<strong>at</strong>ion et en communic<strong>at</strong>ion que nous nous proposonsde faire a comme objectif de présenter l’avancement des départements de Pama et Madjoari en lam<strong>at</strong>ière. Dans l’optique d’une amélior<strong>at</strong>ion de la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles par lesdifférents acteurs en présence, il nous incombe de répertorier toutes les infrastructuresinform<strong>at</strong>ives et communic<strong>at</strong>ionnelles que proposent les deux départements fraîchement créés,qu’il s’agisse des formes « traditionnelles » de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion ou desnouvelles technologies de partage des données. Pour plus de clarté, nous nous proposonsd’observer en premier lieu le système de communic<strong>at</strong>ion puis celui de l’inform<strong>at</strong>ion. Si ces deuxsystèmes sont étroitement liés, un ét<strong>at</strong> des lieux exhaustif en demande une vision différenciée.5.1.1. La communic<strong>at</strong>ion5.1.1.1. La communic<strong>at</strong>ion routièreAlors que la commune de Pama, et avec elle toute la province, ont souffert pendant longtempsd’un fort enclavement dû à l’insuffisance du réseau routier, il faut en premier lieu releverqu’aujourd’hui, la ville est parfaitement connectée. Le bitumage de la route n<strong>at</strong>ionale RN18 apermis à la ville d’être reliée à Fada N’Gourma (104 km) et Ouagadougou au Nord (225 km), et àla frontière du Bénin au sud. L’axe est fortement utilisé par les autobus de compagnies privées etpar les camions des compagnies pétrolières qui alimentent la capitale en fioul depuis le port deCotonou. De plus, la route venant du Togo par le département de Kompienga constitue aussi unaxe de communic<strong>at</strong>ion capital pour la région. Les communes de Pama et Kompienga sont doncbien communiquées entre elles, avec le reste du pays et avec tous les villages le long de la RN18(Nadiagou, Tindangou, Kabonga I et II, Kalmama, etc.). Cependant, il convient de remarquer larel<strong>at</strong>ive mauvaise desserte de la province par des autobus directs depuis Ouagadougou. Denombreuses compagnies ont récemment délaissé la desserte de Pama faute de rentabilité.MAS/MDTS, 2006-2007 41


Concernant la communic<strong>at</strong>ion routière, le troisième département de la province, Madjoari, nebénéficie de loin pas des mêmes facilités. Fortement enclavé (le département est entièremententouré par les réserves n<strong>at</strong>urelles de Pama, de Singou, d’Arly et par la forêt classée de Madjoari),le seul accès à l’enclave de Madjoari, est la RN19. Et malgré son st<strong>at</strong>ut de route n<strong>at</strong>ionale et seullien entre la Kompienga et la Tapoa, cette RN19 n’est pas bitumée. Il s’agit d’une pistedifficilement pr<strong>at</strong>icable en saison sèche et totalement impr<strong>at</strong>icable en hivernage. Madjoari et lesautres villages du département se trouvent donc totalement enclavés entre juillet et septembre.Et<strong>at</strong> de la route n<strong>at</strong>ionale N°19L’enclavement de Madjoari est d’autant plus accentué en saison des pluies que la Singou et laPentyani, cours d’eau tumultueux en hivernage et à sec en saison sèche, isolent complètement lesvillages. Il faut recourir aux pirogues pour les traverser et continuer le chemin. Les deux microbassinsversants qui rejoignent en aval le fleuve Pendjari recueillent ainsi toutes les eauxaccumulées en amont dans les réserves n<strong>at</strong>urelles et gonflent les rivières Singou et Pentayi. Auniveau de la route n<strong>at</strong>ionale, au passage du bas-fond de la Singou, la hauteur d’eau peut dépasserles 5 à 6 mètres comme le montrent les clichés suivants.Bas-fond de la rivière Singou sur l’axe Pama-Madjoari (RN19)Madjoari, chef-lieu du département éponyme, se situe donc à 75 km de Pama, dont 60 km depiste. A l’Est, 30 km le séparent d’Arly par la piste qui rejoint la Tapoa et la ville de Diapaga.Autour du chef-lieu, des pistes non entretenues et difficilement pr<strong>at</strong>icables relient les huit villagesque compte le département.MAS/MDTS, 2006-2007 42


L’infrastructure routière, point-clé de la communic<strong>at</strong>ion en milieu rural, laisse véritablement àdésirer dans le département de Madjoari. Tout le réseau se situant à l’Est de la route n<strong>at</strong>ionale 18n’est composé que de pistes en mauvais ét<strong>at</strong>. Paradoxalement, c’est uniquement dans les zonesnon habitées, dans les réserves de chasse, que les pistes sont bien aménagées. En effet, se sont lesconcessionnaires des campements de chasse qui ouvrent et entretiennent les pistes à l’intentiondes touristes. Autour des villages, l’ét<strong>at</strong> des pistes semble véritablement représenter un frein audéveloppement de la région et à une bonne communic<strong>at</strong>ion avec le reste de la province.5.1.1.2. La téléphonie/téléphonie mobileConcernant la connexion téléphonique, le département de Pama est bien relié. Les services del’Et<strong>at</strong>, le PNGT, les services communaux et quels privés et autres associ<strong>at</strong>ions bénéficient d’uneligne téléphonique. Malgré la faible ouverture, l’accès à la téléphonie est cependant en extension(le nombre de connectés privés aux services de l’ONATEL dans la ville de Pama qui était desept 20 en 2000 est passé à 28 privés et associ<strong>at</strong>ions en 2006). En zone rurale, seuls les villages deNadiagou et Kompienbiga disposaient respectivement de onze et qu<strong>at</strong>re lignes.Avec cette connexion, les différents services peuvent communiquer entre eux et avec l’autoritéexécutive communale ou provinciale mais ne peuvent pas contacter la capitale 21 . Leur ligne estrestreinte aux échanges avec les différents services de l’Et<strong>at</strong> dans la province. Malgré cela, ledirecteur du service de l’environnement et du cadre de vie affirme que le téléphone est le meilleurcanal de communic<strong>at</strong>ion dont disposent les services de l’Et<strong>at</strong>, il évite de se déplacer pour chaquerequête et permet une bonne circul<strong>at</strong>ion de l’inform<strong>at</strong>ion 22 . Quant à la grande majorité de lapopul<strong>at</strong>ion, qui n’a pas de ligne téléphonique,elle reste dépendante des télécentres locaux que l’ontrouve en nombre dans la ville de Pama, ainsi que dans les villages importants sur la RN18.Il convient aussi de remarquer que les comités villageois de gestion des terroirs et de la faune(CVGT/CVGF), acteurs essentiels de la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles dans la zone, nedisposent généralement pas de communic<strong>at</strong>ion téléphonique 23 . La communic<strong>at</strong>ion se fait par lebiais de messages délivrés, ou oralement par des représentants qui se déplacent jusqu’au chef-lieu.Pour le reste de la zone d’étude, le bassin versant de la Singou en tant que tel, la connexion auréseau téléphonique est pour ainsi dire inexistante. En effet, mis à part les connexions dontdisposent certains campements de chasse de la zone comme le campement du Buffle géré parMaurice Bardet, il n’y a pas de réseau téléphonique. C’est ainsi que le campement deKonkombouri, géré par Dermé Moumouni, est contraint d’établir un quartier téléphonique àOugadougou et à Pama pour recevoir ses fax. Ces str<strong>at</strong>égies de communic<strong>at</strong>ion ont été mises enplace par les deux concessionnaires afin de proposer à leurs clients européens un service detéléphone et afin de répondre aux réserv<strong>at</strong>ions.Il semble que les raisons en soient essentiellement économiques. En effet, les villages dudépartement de Madjoari et de Pama ne semblent pas présenter de potentiel permettant larentabilité d’une install<strong>at</strong>ion téléphonique.Mis à part les besoins exprimés par la préfecture et la mairie de Madjoari, la demande semblerel<strong>at</strong>ivement faible. L’Et<strong>at</strong> et l’ONATEL, qui devraient théoriquement dans le cadre de ladécentralis<strong>at</strong>ion connecter toutes les mairies du pays, ne jouent pour l’instant pas leur rôle de20 Monographie de la commune urbaine de Pama, 2000, www.inforoute-communale.gov.bf/21 Entretien avec le directeur du Service de l’Environnement et du cadre de vie de Pama, 3 avril 2007.22 Idem.23 Entretiens avec les représentants des CVGT et CVGF et des cultiv<strong>at</strong>eurs de Kompienbiga, Kabonga, Nadiagou etTindangou, département de Pama, 25-28 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 43


superviseurs des infrastructures. Les problèmes liés à l’isolement de la zone de Madjoari sontactuellement importants, tant au niveau de la diffusion de l’inform<strong>at</strong>ion qu’au niveau de lagestion, et des ressources n<strong>at</strong>urelles en particulier. L’install<strong>at</strong>ion du téléphone dans le départementsemble, selon les propos du préfet de Madjoari, Moussa YONLI 24 , être un des besoins les plusurgents. Une telle infrastructure permettrait une communic<strong>at</strong>ion bien plus facile qu’à l’heureactuelle, pour toutes sortes d’inform<strong>at</strong>ions.5.1.1.3. Le réseau administr<strong>at</strong>if de transmissionAujourd’hui, le département de Madjoari ne dispose, comme moyen de communic<strong>at</strong>ion avecPama et Ouagadougou, que du réseau administr<strong>at</strong>if de transmission (RAT). Ce système,fonctionnant par émission d’ondes, permet au préfet de contacter durant les qu<strong>at</strong>re (04) périodesdites de vac<strong>at</strong>ion (8h30-9h ; 11h-11h30 ; 16h-16h30 et 17h-17h30) le haut-commissari<strong>at</strong> de Pama.Pendant ces périodes de vac<strong>at</strong>ion, le préfet émet les inform<strong>at</strong>ions qu’il désire transmettre au centrede Pama, qui les réceptionne en temps réel. Ces messages codés sont ensuite reproduits sur papierpar le chargé du RAT à Pama. Ces inform<strong>at</strong>ions, de type administr<strong>at</strong>if ou personnel de la part dupréfet, doivent être transmises oblig<strong>at</strong>oirement en français pour éviter toute incompréhension etinform<strong>at</strong>ions codées en langue vernaculaire. L’inform<strong>at</strong>ion transmise par le préfet peut être captéeà Ouagadougou ou par les autres postes RAT. Le système n’assure donc aucune confidentialitédans la transmission de l’inform<strong>at</strong>ion, à moins que le préfet ne le demande expressément. De plus,les heures fixes d’émission des inform<strong>at</strong>ions ne permettent aucune marge de manœuvre dans l<strong>at</strong>ransmission, rien ne passe entre 17h30 et 8h, sauf si une urgence médicale doit être faite. Eneffet, le CSPS de Tambarga dispose lui aussi d’un système RAT pour annoncer une évacu<strong>at</strong>iond’urgence.La préfecture de Madjoari avec l’antenne du RATEn marge du RAT, il faut mentionner l’existence d’un système sensiblement similaire utilisé cettefois par les services forestiers. Il s’agit de radios portables connectées à un émetteur basé auservice de l’environnement à Pama. Ce système permet aux forestiers du poste de Pama decommuniquer entre eux dans un rayon d’environ 15 km. Cependant, ce système a lui aussi seslimites. En effet, seul le poste de Pama en bénéficie. Le poste forestier de Madjoari, situé àTambarga, à près de 70 km de Pama ne dispose d’aucun moyen de communic<strong>at</strong>ion. La lutteefficace contre le braconnage et l’exploit<strong>at</strong>ion illégale des ressources apparaît alors difficile pourdes équipes forestières en sous nombre et devant se partager un territoire de plusieurs centaines dekilomètres carrés du fait du manque de moyen de communic<strong>at</strong>ion et de coordin<strong>at</strong>ion entre lesdifférentes équipes de gardes forestiers (Pama, Tambarga et Arly).24 Entretien avec le préfet de Madjoari, 29 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 44


5.1.1.4. La téléphonie mobileAprès avoir fait l’ét<strong>at</strong> des lieux d’un système de communic<strong>at</strong>ion téléphonique déficient, il peutsembler que l’avènement de la téléphonie mobile à grande échelle dans le pays constitue unepossibilité de sortir la région de Madjoari de l’isolement dont elle pâtit. Toutefois, les difficultésde développement sont sensiblement les mêmes que pour la téléphonie fixe.A l’heure actuelle, deux entreprises intern<strong>at</strong>ionales, Celtel et Telmob, ont édifié récemment destours relais afin d’étendre leur réseau. Ce qui permet aux abonnés des départements deKompienga, de Pama et le long de la RN18 de disposer de bonnes connexions de service.Alors que l’usage du mobile se développe progressivement parmi la popul<strong>at</strong>ion de ces deuxdépartements, aucun village du département de Madjoari n’est encore couvert. Ce qui contraintparfois le préfet de Madjoari de parcourir à moto 35km jusqu’à la Singou, où le réseau Telmob estdisponible, pour communiquer avec Pama. Cependant, sur la RN19, une antenne a été dressée àson point de départ à Tindangou, mais la couverture <strong>at</strong>teint péniblement la rivière Singou et lecampement de Konkombouri à 25km de là. Dès que l’on s’avance dans la région des réserves, etdonc vers le bassin versant de la Singou, la connexion devient très faible.5.1.1.5. InternetLa connexion internet est pr<strong>at</strong>iquement inexistante dans la province de la Kompienga bien que labande haut-débit ADSL se développe pourtant à grande vitesse à travers le pays. A Pama, il n’y aguère que le haut-commissari<strong>at</strong> qui dispose d’une connexion classique à travers la lignetéléphonique. Pour se connecter à internet et utiliser une messagerie électronique, il faut sedéplacer à Fada N’Gourma, à plus de 100km pour trouver un cyber-centre proposant uneconnexion rapide et efficace. Pourtant, l’ONATEL propose des services internet dans tout le pays,mais c’est assurément le manque de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique tant chez les particuliers que dans lesservices de l’Et<strong>at</strong> qui explique le manque de demande actuelle en plus des coûts élevés de laredevance mensuelle à payer (39 400 F CFA/mois).Il faut cependant souligner que les concessionnaires de chasse comme Mr Dermé disposent d’unportail internet pour la promotion de leurs activités à Paris.5.1.1.6. Le réseau postalDepuis 2002, la ville de Pama dispose d’un bureau de poste 25 . Celui-ci propose tous les services etprest<strong>at</strong>ions de la Sonapost, la Société n<strong>at</strong>ionale des postes. Ce service permet de connecter Pamaau reste du pays par le courrier postal. La poste ne distribue pas le courrier aux particuliers, ceuxcise rendent directement au bureau.En ce qui concerne le département de Madjoari, aucun service postal n’y est fourni. Ni le maire nile préfet ne bénéficient des prest<strong>at</strong>ions directes de la Sonapost. La préfecture et la mairie deMadjoari ont leur adresse postale au haut-commissari<strong>at</strong> de Pama. De même, les habitants deMadjoari utilisent la boîte postale du haut-commissari<strong>at</strong> de Pama pour réceptionner les lettres etles colis qui leur sont adressés.25 Ministère des Postes et Télécommunic<strong>at</strong>ion du Burkina Faso, www.mpt.bfMAS/MDTS, 2006-2007 45


5.1.1.7. La messagerieEn parallèle au développement nécessaire de la poste dans la région de Pama, il faut remarquer laforte particip<strong>at</strong>ion de « messagers ». En effet, traditionnellement, face au manque d’infrastructuresde communic<strong>at</strong>ion entre les diverses parties de notre zone d’étude (notamment entre Pama,Madjoari et les villages environnants), les popul<strong>at</strong>ions, les autorités et les différents acteurs duterrain (Services forestiers, concessionnaires, services décentralisés) ont fréquemment recours àl’envoi de notes ou de messages par un tiers. Ce système consiste à profiter qu’un tiers effectue undéplacement entre deux localités non connectées, Pama et Madjoari par exemple (mais aussi entreMadjoari et Tambarga ou Mantambima), pour remettre un message soit aux autorités, soit à unparticulier.Ce procédé très simple est utilisé dans toutes sortes de cas. Qu’il s’agisse d’une convoc<strong>at</strong>ion à uneassemblée villageoise (avec les CVGT, CVGF) de la part du PNGT2 ou de demandes des comitésvillageois aux autorités, il est très fréquent qu’un messager muni d’une lettre ou simplement d’unmessage oral soit envoyé 26 . Dans ce cas, la communic<strong>at</strong>ion routière entre en jeu. En effet, unvillage comme Kabonga I, situé à quelques centaines de mètres de la RN18 aura bien plus defacilité à envoyer quelqu’un qu’un village excentré dans le département de Madjoari. Il fautrelever que les comités villageois doivent eux-mêmes assumer les frais de déplacement de leursmessagers.En plus de cette communic<strong>at</strong>ion déléguée, il faut remarquer que souvent, les différents acteurs dela gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles doivent se déplacer directement vers leurs interlocuteurs. Eneffet, les représentants du PNGT2 de Pama sont souvent contraints de se déplacer dans les villagesqui ne bénéficient pas de communic<strong>at</strong>ion pour convoquer les comités à des réunions ouassemblées. De même, les comités villageois sont souvent amenés à se déplacer eux-mêmes à lapréfecture, à la mairie ou dans les différents services de l’Et<strong>at</strong> pour communiquer leurs doléanceset convenir d’un entretien.5.1.1.8. Les médias (télévision, radio et journaux)Dans notre zone d’étude, à cheval sur Pama et Madjoari, la communic<strong>at</strong>ion de l’inform<strong>at</strong>ion par lebiais des médias laisse à désirer. Concernant la télévision, nombre de ménages possèdent unposte, mais ne captent que la télévision n<strong>at</strong>ionale. Face à cela, il faut relever le développement dela télévision par s<strong>at</strong>ellite dans la région, notamment à Pama, où l’on trouve un grand nombre deparaboles sur les toits de certaines concessions. Il s’agit donc d’une adapt<strong>at</strong>ion des personnes lesplus aisées à la télévision s<strong>at</strong>ellitaire et aux nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de lacommunic<strong>at</strong>ion. Celles-ci captent ainsi les chaînes intern<strong>at</strong>ionales, et notamment françaises.En m<strong>at</strong>ière de communic<strong>at</strong>ion radiophonique, seule la chaîne radio n<strong>at</strong>ionale (RTBF) qui est captsen ondes moyennes et courtes (AM et SW) rapproche les popul<strong>at</strong>ions et les renseigne sur larégion, sa popul<strong>at</strong>ion et les ressources n<strong>at</strong>urelles. Il n’existe en effet dans la région de Pama etMadjoari ni radio communautaire ni journal local qui permettrait de rendre compte desévénements régionaux 27 . De plus, les journaux n<strong>at</strong>ionaux peinent à parvenir jusqu’à Pama, faute,semble-t-il, de réelle demande. Il faut donc se rendre à Fada pour obtenir un journal n<strong>at</strong>ional. Ledirecteur du service de l’environnement regrette d’ailleurs le manque de communic<strong>at</strong>ion possibleentre le service et les popul<strong>at</strong>ions au sujet des ressources n<strong>at</strong>urelles.26 Entretien avec des membres des CVGF et CVGF du village de Kabonga I, 25 mars 2007.27 Entretien avec le directeur du service de l’environnement, 3 avril2007.MAS/MDTS, 2006-2007 46


Certes, l’AIB, l’agence d’inform<strong>at</strong>ion du Burkina mène parfois des reportages dans les provinces,mais communique peu sur les ressources. L’inform<strong>at</strong>ion locale n’est donc que difficilementdiffusée dans la région.Dans la région de Madjoari, la télévision et la radio n<strong>at</strong>ionales peuvent être captées avec debonnes antennes, mais la contrainte concerne là-bas l’approvisionnement énergétique. En effet,toute la zone de la Singou, depuis la RN19, jusqu’à Arly dans la Tapoa, n’est pas reliée au réseauélectrique. Quelques panneaux solaires, au CSPS et à la préfecture, permettent d’alimenterquelques infrastructures.5.1.1.8. La communic<strong>at</strong>ion inter-acteursIl semble que le mode de communic<strong>at</strong>ion et de partage de l’inform<strong>at</strong>ion le plus efficace et le pluscourant entre les différents acteurs de la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles soit encore la rencontre.En effet, le manque de moyens de communic<strong>at</strong>ion efficace dans la zone pousse les acteurs à sedéplacer et à organiser des réunions fréquentes afin de compter sur une communic<strong>at</strong>ionproductive. Le CCTP, le cadre de concert<strong>at</strong>ion technique provincial est le plus important de cesrassemblements. Il a lieu trimestriellement et réunit tous les acteurs de la province (les services del’Et<strong>at</strong>, les ONG, les programmes n<strong>at</strong>ionaux, les maires, la gendarmerie et certaines entreprisesetc).Si cet événement régulier semble permettre la communic<strong>at</strong>ion et le partage de l’inform<strong>at</strong>ion, selonle directeur du service de l’environnement, certains services dominent ces réunions 28 . Clles-ciprésentent selon lui une certaine lourdeur, car les acteurs présents sont nombreux et tous nepeuvent s’exprimer et se faire entendre. La présence massive des acteurs autres que ceux de l’Et<strong>at</strong>serait explicable par la prise en charge des frais de déplacement par le PNGT2 (400.000 FCFA parsession sont affectés à l’organis<strong>at</strong>ion). La question que l’on pourrait se poser est de savoir si cetteparticip<strong>at</strong>ion massive des acteurs au développement sera maintenue si le PNGT2 prenait fin.Au niveau local, de nombreuses rencontres sont organisées par le PNGT2 avec les commissionsvillageoises, sur la demande des unes ou des autres, pour s’entretenir sur différents problèmes etcontentieux qui apparaissent régulièrement entre éleveurs, agriculteurs et popul<strong>at</strong>ions.Normalement, un procès verbal de séance doit être produit par la CVGT concernée, et transmis auPNGT2 qui le fait suivre à Fada N’Gourma, à Ouagadougou et au haut-commissari<strong>at</strong> 29 . De l’aveudes représentants de la CVGT de Kompienbiga, ces PV sont rarement rédigés après les séances dediscussion par les villageois 30 .Face à la quasi-inexistence de modes de communic<strong>at</strong>ion modernes, il semble que les rencontresentre différents acteurs de la gestion des ressources soient la manière la plus fréquente et efficacede partager les différents points de vue et l’inform<strong>at</strong>ion. Cependant, la communic<strong>at</strong>ion n’est pastoujours facile entre ces acteurs. S’il faut relever le problème de la langue, certains villagesparlant essentiellement gourm<strong>at</strong>chéba, d’autres mooré, qui est souvent bien surmonté, il convientde remarquer qu’entre éleveurs, agriculteurs, forestiers et autorités communales, le dialogue n’estpas évident. Le PNGT2 joue souvent le rôle de médi<strong>at</strong>eur, avant que les plaignants ne seprésentent à la préfecture ou au haut-commissari<strong>at</strong>.Si les services forestiers et les concessionnaires de chasse semblent bien collaborer, tant dans lepartage de l’inform<strong>at</strong>ion que dans le travail sur le terrain, il n’en est pas de même avec les CVGFqui montrent un certains désintérêt dans leur propre zone villageoise.28 Entretien avec le directeur du service de l’environnement, 3 avril 2007.29 Entretien avec les CVGF/CVGT de Kabonga I, le 26 mars 2007.30 Entretien avec les CVGF/CVGT de Kompienbiga, 25 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 47


Nous const<strong>at</strong>ons donc que les technologies de la communic<strong>at</strong>ion dites «traditionnelles» (nerelevant pas du numérique : téléphone, radio, journaux, télévision, etc.) sont encore difficiled’accès dans certaines régions de la zone d’étude. Si la ville de Pama et les villages limitrophes dela RN18 (Nadiagou, Tindangou) bénéficient d’un développement considérable de certainesnouvelles TIC (essentiellement la téléphonie mobile), il est évident que dans la zone de Madjoari,l’infrastructure en communic<strong>at</strong>ion est totalement insuffisante. Qu’il s’agisse des systèmes routier,téléphonique ou postal, tout semble manquer dans la zone située à l’Est de la RN18. Certes, cettezone est essentiellement constituée de réserves n<strong>at</strong>urelles protégées, mais plus de 10.000personnes vivraient à ce jour dans l’enclave de Madjoari et dans les hameaux de culturedisséminés le long de la RN19.Le bilan de l’ét<strong>at</strong> des lieux du système de communic<strong>at</strong>ion dans la zone de la Singou est donc clair.Mis à part dans la ville de Pama, où manquent toutefois de nombreuses infrastructures decommunic<strong>at</strong>ion essentielles (internet, courrier électronique, ligne n<strong>at</strong>ionale de téléphone pour lesservices de l’Et<strong>at</strong>, voire même électricité), les villages de l’intérieur de la zone du bassin versantde la Singou sont totalement sous-communiqués. Il n’y a guère que le RAT qui relie Madjoari etles CSPS au reste de la province. Dans une région en pleine expansion démographique, de parl’arrivée de nombreux migrants, il semble nécessaire que le système de communic<strong>at</strong>ion tant intradépartementalqu’inter-départemental soit sensiblement développé.5.1.2. L’inform<strong>at</strong>ionAprès avoir fait un bref ét<strong>at</strong> des lieux du système de communic<strong>at</strong>ion qui prévaut dans notre zoned’étude, il nous incombe de nous pencher sur la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion, sur ses carences et lesnécessités de développement qui la concernent.Dans la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles, il est indispensable que l’inform<strong>at</strong>ion collectée par lesdifférents acteurs, que sont les services forestiers, les comités villageois, les collectivités locales,ou les concessionnaires de chasse, soit répertoriée, classée, saisie puis diffusée.Dans un souci de clarté, nous organiserons l’ét<strong>at</strong> des lieux de la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion paracteur. Ceci nous permettra d’observer comment chacun d’entre eux gère l’inform<strong>at</strong>ion dont ildispose sur la ressource. Les termes « système de l’inform<strong>at</strong>ion » faisant essentiellement référenceà la gestion de données numériques, nous ne pourrons, dans la mesure où l’inform<strong>at</strong>ique est trèspeu développée dans la région de Pama, utiliser cette terminologie. Nous parlerons donc plutôt degestion de l’inform<strong>at</strong>ion, de la collecte à la diffusion, que de réel système de l’inform<strong>at</strong>ion.5.1.2.1. Les services de l’Et<strong>at</strong>Les différents services de l’Et<strong>at</strong> impliqués dans la gestion des ressources présents à Pama sont leservice de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement, et le PNGT2. Ces différents services,réunis au sein de la Commission Provinciale d’aménagement du territoire (CPAT) instituée par laloi portant Réorganis<strong>at</strong>ion agraire et foncière, sont régulièrement amenés à travaillerconjointement pour tenter de gérer de manière durable les ressources n<strong>at</strong>urelles de la région.Au sujet de la collecte de l’inform<strong>at</strong>ion, ce sont les services déconcentrés de l’Et<strong>at</strong> et les servicesdépartementaux qui recueillent les données spécifiques concernant l’ét<strong>at</strong> des ressources et lesproblèmes de gestion.Les services de l’agriculture et de l’élevage, qui ne participent pas directement à la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles à proprement parler, récoltent des inform<strong>at</strong>ions sur les terres exploitées, lecheptel, ou les conflits qui surviennent entre les éleveurs, les agriculteurs, la faune et la floreprotégées.MAS/MDTS, 2006-2007 48


Le service forestier, quant à lui, compte sur les inform<strong>at</strong>ions transmises par les postes forestiersdépartementaux au service provincial. Les données concernent principalement les cas debraconnage, l’évolution des ressources faunique et forestière, et le problème des feux de brousse.5.1.2.2. La collecte et la saisie de l’inform<strong>at</strong>ionLes services déconcentrés de l’Et<strong>at</strong> (agriculture, environnement et élevage) sont tous confrontésau même problème de financement. En effet, dans l’optique d’une gestion moderne et efficace desressources, il conviendrait de disposer de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique pour saisir et stocker les données.Or aucun de ces services ne dispose actuellement d’ordin<strong>at</strong>eurs, ni même d’électricité 31 . Les troisreprésent<strong>at</strong>ions de l’Et<strong>at</strong> ne sont en effet pas connectées au réseau de la Sonabel qui alimentepourtant la ville de Pama depuis 2006. Celles-ci sont donc dans l’impossibilité de saisir sursupport numérique les données collectées sur le terrain. Dans le cas du service del’environnement, deux ordin<strong>at</strong>eurs récupérés avaient pourtant été offerts par le concessionnaire dechasse Maurice Bardet, mais l’absence d’électricité les rend inutilisables. Une des prioritéss’avère donc être le raccordement au réseau. Régulièrement, les projets de développement quitouchent à leur fin laissent leur m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique sur place à disposition des services de l’Et<strong>at</strong>,mais ceux-ci ne peuvent les utiliser 32 .Les directeurs généraux des trois services possèdent des ordin<strong>at</strong>eurs personnels pour leur propreusage et ces derniers se trouvent bien souvent contraints d’utiliser leurs appareils pour élaborer lesdocuments du service, ou de solliciter le PNGT2 33 . Au service de l’agriculture, nombre derapports sont encore rédigés à la main et reproduits en photocopie. Au service de l’environnement,le directeur utilise son propre ordin<strong>at</strong>eur portable pour saisir les rapports de service. Il est ensuitecontraint d’imprimer ces derniers chez un proche qui dispose d’une imprimante. Le manque dem<strong>at</strong>ériel se fait donc réellement sentir dans les services de l’Et<strong>at</strong>.5.1.2.3. Type d’inform<strong>at</strong>ion produite et destin<strong>at</strong>airesAu niveau de l’inform<strong>at</strong>ion collectée, les différents services sont tenus de publier des rapportspériodiques (mensuel, trimestriel et annuel) et spécifiques sur leurs activités ainsi que sur desthèmes particuliers. Les services de l’agriculture et l’élevage produisent régulièrement desrapports et tableaux quant à leur activité.Le service de l’élevage reproduit les données concernant les organis<strong>at</strong>ions d’éleveurs, leur filièred’activité et leur localis<strong>at</strong>ion dans la province. En outre, il fait usage des données de l’Enquêten<strong>at</strong>ionale de l’effectif du cheptel (ENEC) pour suivre l’évolution de la composition et de la tailledes élevages.De son côté, le service de l’agriculture tient des rapports réguliers sur la production agricole, lerendement des terres, la superficie des terres cultivées, les semences utilisées, l’activitémaraîchère, la pluviométrie ou encore la conserv<strong>at</strong>ion des sols. Ces inform<strong>at</strong>ions, recueillies sur leterrain puis traitées par le service, sont conservées sous form<strong>at</strong> papier (souvent manuscrit) etremises ensuite au PNGT2 qui peut en disposer pour ses activités.Quant à lui, le service de l’environnement, qui chapeaute la gestion des ressources, produit desrapports trimestriels sur la base du programme annuel d’activités. Le service rédigeessentiellement des documents sous form<strong>at</strong> papier en rapport avec la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles au sein des réserves et avec l’interaction des popul<strong>at</strong>ions dans les zones protégées.31 Entretien avec le directeur du service de l’environnement, Sibiri Ganaba, le 3 avril 2007.32 Idem.33 Idem.MAS/MDTS, 2006-2007 49


Les actes de braconnage commis par les popul<strong>at</strong>ions locales ou par des braconniersintern<strong>at</strong>ionaux, les feux de brousses et autres brûlis, les conflits entre différents intervenants dansles réserves sont répertoriés et collectés par les forestiers dans les rapports du service. Cespublic<strong>at</strong>ions sont soit initiées par le service lui-même soit par des partenaires de la gestion desressources.Un des premiers partenaires du service de l’environnement de Pama se trouve être leconcessionnaire de chasse. En effet, depuis 1996, les concessionnaires de chasse se partagent lagestion des zones d’exploit<strong>at</strong>ion cynégétique situées dans les réserves partielles. Ils sont donc lespremiers intéressés à ce que la gestion de la ressource faunique, mais aussi florale et hydrologiquesoit efficace. Le service de l’environnement juge donc capitale la collabor<strong>at</strong>ion avec lesconcessionnaires.5.1.2.4. Utilis<strong>at</strong>ion des NTICCette collabor<strong>at</strong>ion, qui a permis l’utilis<strong>at</strong>ion de nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de lacommunic<strong>at</strong>ion, a récemment conduit à délimiter précisément les superficies des concessions dechasse dans les réserves. Ainsi, sur l’initi<strong>at</strong>ive du PAUCOF, le projet d’appui aux unités deconserv<strong>at</strong>ion de la faune, et des concessionnaires, le service de l’environnement a pu procéder aupointage par GPS des zones cynégétiques et des enclaves habitées. C’est donc grâce à lacollabor<strong>at</strong>ion des trois intervenants qu’a été possible la mise en place d’un pointage précis deszones de chasse, des zones d’habit<strong>at</strong>ion et leur marquage sur le terrain à l’aide de panneaux. Leservice de l’environnement n’a ni les moyens financiers ni les moyens techniques de procéder àdes opér<strong>at</strong>ions impliquant des NTIC. La maîtrise des TIC conventionnelles (téléphone, radiolocale, électricité) n’étant à l’heure actuelle pas encore acquise, le service doit recourir à desacteurs extérieurs pour mener certaines opér<strong>at</strong>ions.Grâce à la délimit<strong>at</strong>ion précise par GPS des zones, les concessionnaires et les services forestierspeuvent collaborer de manière plus étroite sur le terrain. Les limites des concessions sontclairement indiquées et les pisteurs engagés par les concessionnaires sont en mesure de mieuxtravailler avec les gardes forestiers contre le braconnage et l’ab<strong>at</strong>tage sauvage de bois.Le service de l’environnement de Pama utilise actuellement les cartes produites par cetteopér<strong>at</strong>ion de pointage GPS pour leur travail sur la zone. Elles constituent un outil de travailimportant dans la gestion des ressources.Par contre, il convient de relever qu’aucun autre usage des nouvelles technologies del’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion n’est utilisé par le service. Si l’imagerie s<strong>at</strong>ellitaire fourniepar l’institut géographique du Burkina ainsi que les photographies aériennes de la zone peuventêtre utilisées, ni géom<strong>at</strong>ique, ni imagerie ou autres bases de données numériques ne sontaujourd’hui mises à disposition du service. Le gros du travail se fait sur le terrain, par les pisteurs,les gardes forestiers et avec la collabor<strong>at</strong>ion des différents acteurs.5.1.2.5. Activité du PNGT2Sur le plan du recueil de l’inform<strong>at</strong>ion, l’action du PNGT2 est tout à fait importante.Effectivement, le PNGT2 de Pama, dans le cadre de son approche du faire-faire, recueille toutesles public<strong>at</strong>ions des services de l’Et<strong>at</strong>, agriculture, élevage et environnement en tête, et en fait unecompil<strong>at</strong>ion au niveau provincial. Le PNGT2 conserve les rapports de services, les rapportsd’activités et les stocke dans une base de donnée numérique.MAS/MDTS, 2006-2007 50


En recueillant les documents numériques sur des clés USB, le PNGT2 les conserve non seulementà la délég<strong>at</strong>ion provinciale de Pama mais aussi au centre de Ouagadougou 34 . Pour les documentsmanuscrits reproduits, une photocopie et une synthèse sont conservées.En définitive, c’est au PNGT2 que revient le soin de compiler tous les documents ayant trait à lagestion des terroirs, dont fait partie la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles. Cependant, comme il n’ya pas de connexion internet, le système ne peut fonctionner en réseau direct. Les employés duPNGT2 doivent, de passage à Ouagadougou, remettre les documents au centre n<strong>at</strong>ional pour queles données soient conservées sous form<strong>at</strong> numérique dans une base de donnée commune.Tous les rapports sont donc disponibles au PNGT2 de Ouagadougou et de Pama. Il constitue unesorte de bibliothèque des différentes activités de la province en m<strong>at</strong>ière de gestion des terroirs.5.1.2.6. Les concessionnaires de chasseLes concessionnaires de chasse se révèlent être des acteurs tout à fait importants de la gestion desressources. Au niveau de leur utilis<strong>at</strong>ion des technologies de l’inform<strong>at</strong>ion, ils bénéficient demoyens bien supérieurs à ceux des services de l’Et<strong>at</strong>. En premier lieu, les concessionnairesdisposent en général d’ordin<strong>at</strong>eurs et produisent annuellement, au mois de septembre, un rapportd’activité. Ce document retrace la comptabilité du campement, le nombre d’animaux ab<strong>at</strong>tus, lesquotas, le nombre de chasseurs, et donc fait part de l’évolution de la ressource faunique. Lesinform<strong>at</strong>ions recueillies dans ces rapports d’activités sont compilées par les pisteurs descampements, chargés de compter les animaux ab<strong>at</strong>tus et d’arrêter les braconniers, et leconcessionnaire lui-même qui participe à la chasse. Ces rapports sont donc saisis sur supportnumérique, imprimés puis remis au service de l’environnement qui les conserve et peut enexploiter les données. Les concessionnaires disposent donc en form<strong>at</strong> numérique de toutes lesdonnées concernant l’activité cynégétique dans leur zone de chasse.Le service de l’environnement dispose lui des rapports de toutes les concessions (Pama centre-Sud, dit Campement du Buffle, Pama Sud, dit Campement du Buffle rouge, Réserve présidentielleet Campement de Konkombouri) mais sur form<strong>at</strong> papier. Si le service disposait de m<strong>at</strong>érielinform<strong>at</strong>ique, l’inform<strong>at</strong>ion pourrait être traitée numériquement, mais les contraintes identifiéesprécédemment l’empêchent. En marge de ces rapports, il faut relever que la plupart desconcessionnaires proposent leurs services sur des sites internet gérés depuis Ouagadougou. Tousles concessionnaires ne disposent pas de connexion internet, mais ils gèrent leur portail depuis lacapitale pour drainer les touristes vers leur zone d’activité.Ils proposent en outre des réserv<strong>at</strong>ions par courrier électronique et doivent être parmi les raresbénéficiaires de ce type de prest<strong>at</strong>ions dans la région. Leur usage des NTIC semble plutôt êtredestiné à des fins de marketing, opér<strong>at</strong>ion oblig<strong>at</strong>oire afin de se faire connaître, et d’amener destouristes dans cette région reculée. Cependant, dans certains cas, le recours des concessionnairesaux NTIC pour la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles est presque indispensable. En effet, pourobserver le plus précisément possible l’évolution de la ressource forestière, indispensable aumaintien de la faune, certains concessionnaire, comme ici Monsieur Moumouni Dermé ducampement de Konkombouri, ont fait appel à la l’imagerie par s<strong>at</strong>ellite.34 Entretien avec Lambert Djeguemdé, PNGT2 de Pama, 3 avril 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 51


Carte s<strong>at</strong>ellite de végét<strong>at</strong>ion, campement de Konkombouri, UICN/Burkina Safari Club, 2005.Cette représent<strong>at</strong>ion montre précisément les pistes aménagées pour la chasse, les zones brûlées pardes feux criminels en noir, les zones dénudées en rose, ainsi que la végét<strong>at</strong>ion selon sa densité, dujaune au vert foncé. Cette image s<strong>at</strong>ellite, commanditée par le campement Burkina Safari Club deKonkombouri, a été produite grâce à l’UICN, Union mondiale pour la n<strong>at</strong>ure. Les NTIC montrentici leurs avantages et parfois leur caractère indispensable pour une bonne gestion des ressources.Si sur le terrain les parties brûlées ou dégradées sont visibles, nous l’avons const<strong>at</strong>é le long de laroute RN19, il est nécessaire de pouvoir en avoir une vue d’ensemble pour estimer la dégrad<strong>at</strong>ionet préparer une intervention localisée. Le concessionnaire a, en l’occurrence, eu recours au NTICpour produire cette image et en a fait une impression en form<strong>at</strong> poster. Il a collecté l’inform<strong>at</strong>ionpar le biais des NTIC, a mémorisé l’inform<strong>at</strong>ion et en fait la diffusion par impression grandform<strong>at</strong>. Les services forestiers peuvent alors consulter cette carte et orienter leur travail sur leterrain en fonction de la dégrad<strong>at</strong>ion. Les concessionnaires peuvent donc s’avérer des acteurs toutà fait utiles de la gestion forestière, non seulement sur le terrain en formant des pisteurs, maisaussi en destinant des fonds à la collecte d’inform<strong>at</strong>ion et à la production de documents issus desNTIC.Effectivement, les concessionnaires ont tout à gagner à ce que la gestion des ressources (fauniquemais aussi hydrologique et florale) soit optimale. Pour le bon fonctionnement de leur campement,pour que les animaux soient aux rendez-vous des touristes, il est indispensable que lacommunic<strong>at</strong>ion et le partage l’inform<strong>at</strong>ion fonctionnent dans la zone. C’est pourquoi lesconcessionnaires, dont le but est de dégager un bénéfice, semblent se préoccuper de lacommunic<strong>at</strong>ion, et soutiennent plusieurs programmes dans leur zone.Par exemple, nous l’avons dit, le concessionnaire du « Buffle rouge » a cédé deux ordin<strong>at</strong>eurs auservice de l’environnement, assurément dans l’optique d’améliorer le traitement de l’inform<strong>at</strong>iondans ces activités. Par ailleurs, ce même concessionnaire a participé au tournage d’un filmdocumentaire sur la préserv<strong>at</strong>ion des ressources n<strong>at</strong>urelles dans la région de Pama, opér<strong>at</strong>ioninitiée par l’Et<strong>at</strong> et le PAUCOF.MAS/MDTS, 2006-2007 52


De son côté, le concessionnaire du campement de Konkombouri reçoit régulièrement des élèvesdes écoles de Madjoari pour les sensibiliser à la problém<strong>at</strong>ique de la préserv<strong>at</strong>ion des ressources.Il confectionne également des supports didactiques, sur la faune et l’environnement, distribuésgr<strong>at</strong>uitement aux écoles à des fins d’éduc<strong>at</strong>ion environnementale.Ces différentes actions démontrent l’intérêt que portent les concessionnaires à une gestion durableet concertée des ressources. Si ceux-ci voient un intérêt financier évident à ce que lacommunic<strong>at</strong>ion et le partage de l’inform<strong>at</strong>ion soient meilleurs dans la zone, il faut remarquerqu’ils consacrent temps et argent à l’amélior<strong>at</strong>ion de cet aspect clé dont dépend leur activité.5.1.2.6. Les comités villageoisConcernant les questions de communic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion, il semble que les comités villageoissouffrent d’un manque d’implic<strong>at</strong>ion évident. Premièrement, il faut rappeler que les CVGF, lescomités villageois de gestion de la faune, crées avant la décentralis<strong>at</strong>ion, sont censés gérer etcontrôler les zones villageoises d’intérêt communautaire (ZoVIC).Cependant, au cours de nos entretiens, nous avons remarqué que tel n’était pas vraiment le cas.Les membres du CVGF ne semblent pas s’impliquer comme ils devraient à la protection de leurzone villageoise, notamment face aux braconniers et aux coupeurs de bois, qui bien souvents’avèrent être des villageois dont la forêt est depuis toujours le grenier. Le fait est que lesmembres des CVGF n’ont qu’une connaissance restreinte de ce qui se passe réellement dans leurzone. Ils ne collectent et ne disposent d’aucune inform<strong>at</strong>ion sur le nombre de braconniers, surl’ét<strong>at</strong> de leur ressource encore moins sur le nombre de chasseurs qui séjournent dans leur ZoVIC,et semblent souvent fermer les yeux ou même participer à l’exploit<strong>at</strong>ion pourtant illégale de lazone.Evidemment, cette <strong>at</strong>titude peut se comprendre, car les villages de Madjoari par exemple sonttotalement encerclés par les réserves n<strong>at</strong>urelles et face à la pression démographique, et parconséquent foncière, les popul<strong>at</strong>ions sont poussées à exploiter les ressources pour leur propresubsistance.Cependant, les CVGF ne semblent pas communiquer de manière optimale avec les autres acteursde la gestion des ressources, et ils ne bénéficient pas de l’inform<strong>at</strong>ion dont disposent les autresacteurs. En effet, les représentants des CVGF de Madjoari et Tambarga ont affirmé ne pas avoirconnaissance des rapports publiés par les concessionnaires de chasse dont nous avons parlé. Alorsque ces rapports présentent clairement le nombre de chasseurs par saison, le nombre de bêtesab<strong>at</strong>tues et les taxes payées, c’est-à-dire des inform<strong>at</strong>ions qui concernent au premier chef lesCVGF, car ceux-ci dépendent financièrement de ces rentrées, ces derniers ignorent jusqu’àl’existence de ces documents. Comment imaginer alors que les CVGF sachent quelles sont lessommes d’argent qu’ils sont en droits de demander s’ils ne connaissent pas les rapports de chasse,et donc les retombées économiques qui leur sont dues ?Cet exemple est représent<strong>at</strong>if du manque de communic<strong>at</strong>ion et de disposition d’inform<strong>at</strong>ion dontpâtissent les CVGF. Ces comités ne sont que très peu au courant de l’inform<strong>at</strong>ion qui est àdisposition, tant au PNGT2 que dans les services de l’Et<strong>at</strong>. Ils ne semblent pas concevoir que cetteinform<strong>at</strong>ion puisse leur être utile dans la préserv<strong>at</strong>ion des ressources.5.1.2.7. Les autorités communalesEn ce qui concerne les autorités communales et leur maîtrise de l’inform<strong>at</strong>ion et de lacommunic<strong>at</strong>ion, il convient de relever que la mairie ne dispose pas de moyens supérieurs à ceuxdes services de l’Et<strong>at</strong>. Elle ne bénéficie pas de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique et tous les rapports sont tapéssur d’anciennes machines à écrire. Les public<strong>at</strong>ions communales concernent les délibér<strong>at</strong>ions duconseil municipal.MAS/MDTS, 2006-2007 53


Les ordres du jour et les procès-verbaux du conseil sont saisis à la machine puis envoyés parcourrier aux différents villages de la commune. Un système d’archivage des documentscommunaux est mis en place. La mairie dispose donc d’un classement chronologique desinform<strong>at</strong>ions communales. Elle dispose aussi de lignes téléphoniques pour contacter les différentsservices de Pama ainsi que le haut-commissari<strong>at</strong>. Il faut toutefois relever qu’un nouveau bâtimentqui abritera prochainement la mairie de Pama (Madjoari est dans le même cas) est enconstruction 35 , ce qui peut présager d’une amélior<strong>at</strong>ion considérable des infrastructures.A l’heure actuelle, à Pama, la préfecture dispose des mêmes infrastructures et est localisée dans lemême bâtiment que la mairie. Les préfectures de Pama et de Madjoari, qui communiquentessentiellement via le RAT, le réseau administr<strong>at</strong>if de transmission, conservent tous les messagesreçus par ce biais, ainsi que ceux délivrés par les messagers, sous form<strong>at</strong> papier. Les messagesRAT devant être déchiffrés par le préfet, ils sont reproduits sur machine à écrire et conservés à lapréfecture. Au niveau de la communic<strong>at</strong>ion entre les acteurs, il convient de relever les propos dumaire de Pama, Aimé Onadja, qui souligne un manque de clarté et de communic<strong>at</strong>ion entre leservice de l’environnement, les popul<strong>at</strong>ions et les communes. Selon lui, l’inform<strong>at</strong>ion a du mal àpasser et la collabor<strong>at</strong>ion entre les acteurs en pâtit 36 . En effet, toutes les inform<strong>at</strong>ions ne seraientpas diffusées à tous les protagonistes de la gestion, notamment aux comités villageois.5.2. Analyse du système et identific<strong>at</strong>ion des contraintesL’ét<strong>at</strong> des lieux des systèmes d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion que nous avons effectué nouspermet de relever la présence d’un très faible équipement communic<strong>at</strong>ionnel, de saisie, detraitement, de conserv<strong>at</strong>ion et de partage de l’inform<strong>at</strong>ion. En effet, comme nous l’avons vu, lesystème de communic<strong>at</strong>ion reste à l’heure actuelle essentiellement basé sur la communic<strong>at</strong>ionorale, directe, les messages manuscrits, ou le téléphone. Aujourd’hui, aucun mode decommunic<strong>at</strong>ion utilisé dans la région de Pama et Madjoari, mis à part l’utilis<strong>at</strong>ion de la téléphoniemobile dans les zones limitrophes de la RN18, ne dépend des NTIC, c’est-à-dire « d’un ensembled’outils et de techniques résultant de la combinaison des télécommunic<strong>at</strong>ions, de l’inform<strong>at</strong>ique,et de l’audiovisuel, avec la numéris<strong>at</strong>ion de l’inform<strong>at</strong>ion comme dénomin<strong>at</strong>eur commun» 37 . Ilfaut remarquer que le développement de ces technologies est très dépendant de l’apport enénergie. Or, nous l’avons vu, la majorité des services communaux et ét<strong>at</strong>iques ne disposent pasd’électricité. Pama n’a elle-même été électrifiée qu’en 2006, et seul l’axe principal est éclairé.Quelques privés et services administr<strong>at</strong>ifs (comme le Trésor public) disposent de courant. C’estévidemment une des contraintes principales à la mise en place d’un système d’inform<strong>at</strong>ion et decommunic<strong>at</strong>ion. Tant au niveau de la collecte de l’inform<strong>at</strong>ion, que de son stockage et de sadiffusion, le manque d’électricité est un frein à une bonne disponibilité de l’inform<strong>at</strong>ion.Si le PNGT2 intervient de manière considérable dans le traitement de l’inform<strong>at</strong>ion et dans sonstockage, il convient de souligner aussi que le manque de moyens financiers dont pâtissent tousles services de l’Et<strong>at</strong> et les autorités communales est une des causes fondamentales de la situ<strong>at</strong>ionactuelle. Le PNGT2 est le seul organe qui numérise véritablement l’inform<strong>at</strong>ion et la rende ainsidisponible tant à Pama qu’à Ouagadougou. Il synthétise les inform<strong>at</strong>ions qu’il reçoit des différentsservices, produit des documents numériques résumés afin d’éviter une surabondance de données,et met ainsi en place une base de donnée synthétique et facilement utilisable. Ces documents sousform<strong>at</strong> numérique peuvent alors être transmis au centre du PNGT2 de Ouagadougou lors desdéplacements vers la capitale, via un support USB.35 Les nouveaux locaux des maries de Pama et de Madjoari sont construits avec l’appui financier du FICOD (Fondsd’Investissement pour les Collectivités Décentralisées)36 Entretien avec le maire de Madjoari, 28 mars 2007.37 Repetti, Alexandre, Tech4D, op.cit., MDTS 2006-2007.MAS/MDTS, 2006-2007 54


Dans l’acception technique des termes « système d’inform<strong>at</strong>ion », il est possible de dire que lePNGT2 représente la base du système d’inform<strong>at</strong>ion dans la région de Pama, au sujet de la gestiondes ressources n<strong>at</strong>urelles. Effectivement, si l’inform<strong>at</strong>ion est acquise sur le terrain par lesdifférents services de l’Et<strong>at</strong> (service de l’environnement, de l’agriculture, de l’élevage) et lesautres acteurs impliqués (concessionnaires de chasse, CVGT et CVGF), et que le premiertraitement de celle-ci est effectué par ces derniers, le PNGT2 se charge de tout le travail denuméris<strong>at</strong>ion, de synthèse, de stockage, de mémoris<strong>at</strong>ion et de mise à disposition de l’inform<strong>at</strong>ion.Tout le système d’inform<strong>at</strong>ion, de la collecte de l’inform<strong>at</strong>ion à sa disponibilité sur supportnumérique, constitue donc un processus incluant les acteurs de terrain et le PNGT2.Concernant le système de communic<strong>at</strong>ion, il semble que les principales contraintes rencontréesdans la zone de Pama et Madjoari soient d’ordre financier et géographique. Effectivement, si lesdifférents villages pouvaient disposer d’une ligne téléphonique, ce qui a souvent été décrit commeun besoin indispensable par les comités villageois, la communic<strong>at</strong>ion avec le chef-lieu, avec lespréfectures, les mairies et les services de l’Et<strong>at</strong> serait tout à fait différente. Le fait que toutel’enclave de Madjoari soit coupée du reste de la province tant géographiquement (surtout enhivernage) qu’au niveau communic<strong>at</strong>ionnel (le RAT excepté), rend d’autant plus nécessairequ’une ligne téléphonique y soit disponible.Concernant la téléphonie mobile, de nombreuses contraintes s’opposent à son développement.Effectivement, selon les dires de plusieurs acteurs sur le terrain, notamment le concessionnaire ducampement de Konkombouri et le préfet de Madjoari, il y a peu de chance que le réseau cellulairese développe prochainement dans la région de Madjoari. En effet, le très faible « potentiel deconsomm<strong>at</strong>ion » de la popul<strong>at</strong>ion du département ne suffirait pas à convaincre les opér<strong>at</strong>eursprivés de se développer dans la région. Sur les 10.000 à 12.000 habitants que compte actuellementle département, quelques dizaines tout au plus seraient des clients potentiels. Si l’on conçoit lecoût d’une install<strong>at</strong>ion cellulaire à 35 millions de FCFA (75.000 €), il est peu probable qu’uneentreprise, même bénéficiant d’une situ<strong>at</strong>ion de monopole sur la zone de couverture, ne prenne lerisque d’investir. Cependant, malgré ces contraintes sur la question de la rentabilité de l’opér<strong>at</strong>ion,deux sociétés se sont intéressées, selon le concessionnaire de chasse Moumouni Dermé, ducampement de Konkombouri, à la région de Madjoari 38 . Sodetel et Celtel semblent en effet s’êtrepenchées sur le raccord de Madjoari au réseau mais ont dû abandonner faute de potentiel deconsomm<strong>at</strong>ion suffisant.Toutefois, il est intéressant de const<strong>at</strong>er que la popul<strong>at</strong>ion de Pama se tourne progressivement versla téléphonie mobile sans être passée par la téléphonie traditionnelle. Cette <strong>at</strong>titude est observabledans de nombreux pays en développement, où l’évolution rapide des technologies, et de l’offre,crée une demande croissante malgré des prix élevés. Dans la ville de Pama, l’utilis<strong>at</strong>ion destéléphones portables augmente, et deux opér<strong>at</strong>eurs concurrents dynamisent la consomm<strong>at</strong>ion. Onpourrait imaginer qu’un investissement dans le département de Madjoari crée une demande danscette région dont la popul<strong>at</strong>ion croît rapidement.D’autre part, au vu de l’augment<strong>at</strong>ion considérable de la popul<strong>at</strong>ion dans la zone de Madjoari, ilapparaît de plus en plus urgent, aux dires des comités, que la piste de la RN19 soit réaménagée.Si le bitumage n’est pas indispensable aux yeux de tous, il ressort des différents entretiens qu’uneamélior<strong>at</strong>ion considérable de la piste est nécessaire. Selon les dires du maire de Madjoari, unprojet de bitumage de la RN18 serait à l’étude au ministère des travaux publics. Ce projet seraitfinancé par la Banque mondiale à l’horizon 2010 et assurerait une réfection totale del’infrastructure routière entre la RN18 et Arly, en construisant des ponts au dessus des bas-fondsde la Singou et de la Pentyani.38 Entretien avec Dermé Moumouni, concessionnaire de chasse « Campement de Konkombouri », 28 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 55


5.3. Contraintes liées à la mise en place d’un système de communic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ionperformantAprès avoir fait l’ét<strong>at</strong> de la communic<strong>at</strong>ion et de la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion dans notre zoned’étude, il convient de se pencher sur les potentiels de développement dans ce domaine et lescontraintes liées à la mise en place d’un système de communic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion performant.En premier lieu, il faut relever que les potentiels de développement sont importants, dans lamesure où l’infrastructure existante est faible.D’abord, c’est dans l’équipement des différents acteurs chargés de la gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles que le potentiel de développement est le plus important. En effet, pour que la collectede l’inform<strong>at</strong>ion soit faite de manière efficace, il semble nécessaire que les acteurs de terrainpuissent compter sur un m<strong>at</strong>ériel de recueil d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion de bonne qualité.Concernant les services de l’Et<strong>at</strong>, c’est avant tout le service de l’environnement qui devraitdisposer de m<strong>at</strong>ériel de collecte, de classific<strong>at</strong>ion, de traitement et de stockage.Il faut en effet souligner le manque de moyens des gardes forestiers. Comme nous l’avons dit, iln’y a pas de moyen de communic<strong>at</strong>ion entre les différentes brigades, celles-ci n’ont que peu demoyens de déplacement dans la réserve, et ne disposent pas de GPS, d’imagerie s<strong>at</strong>ellite ounumérique pour apprécier l’évolution de la ressource. De son côté, le service de l’environnementne bénéficie pas de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique pour synthétiser et conserver les données. Pour lesautres services, les problèmes sont sensiblement les mêmes.En ce qui concerne les acteurs représentant la popul<strong>at</strong>ion, les comités villageois, leur déficit encommunic<strong>at</strong>ion est évident. L’isolement dont ils pâtissent, notamment dans l’enclave de Madjoari,est une contrainte majeure à l’amélior<strong>at</strong>ion de leur activité. Pour ce qui est de la collected’inform<strong>at</strong>ion sur leur propre ressource n<strong>at</strong>urelle, il semble que le plus important soit que lesCVGF eux-mêmes soient plus concernés par la détérior<strong>at</strong>ion de la ressource. Effectivement, au fildes entretiens, il ressort que les membres de CVGF ont tous bien conscience que les réserves sontdes zones protégées mais ils ne semblent pas protéger cet espace comme ils devraient.L’inform<strong>at</strong>ion qu’ils seraient en mesure de transmettre n’est donc pas disponible.La première contrainte que rencontre le développement d’un système d’inform<strong>at</strong>ion et decommunic<strong>at</strong>ion performant est donc d’ordre financier. En m<strong>at</strong>ière de budget, l’Et<strong>at</strong> a des prioritésautres que la fourniture de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique aux services provinciaux. Les plans de fourniturene touchent que peu les services déconcentrés et il semble y avoir, selon le directeur du service del’environnement, un manque de volonté de l’Et<strong>at</strong> d’améliorer les systèmes en place à Pama 39 . Ducôté du privé aussi, le problème se pose. Comment convaincre des opér<strong>at</strong>eurs de téléphoniemobile de se développer dans la région de Madjoari pour un nombre de clients qui ne suffiraitpeut-être pas à rentabiliser l’install<strong>at</strong>ion ? Ce serait sûrement à l’Et<strong>at</strong> burkinabè de construirel’infrastructure de télécommunic<strong>at</strong>ion dans les communes décentralisées qu’il a lui-même créées.Mais la région de Madjoari paraît, notamment pour le maire de la commune 40 , une zone oubliée etdélaissée par l’Et<strong>at</strong>. Pour lui, l’Et<strong>at</strong> considère toujours la région comme une zone de réservesn<strong>at</strong>urelles protégées où peu d’habitants cohabitent avec la ressource faunique. Mais la réalité esttoute autre, un fort solde migr<strong>at</strong>oire vient densifier la région, les terres cultivables se font de plusen plus rares, et les habitants interviennent toujours plus dans les réserves. Il est donc temps qu’unréel système de communic<strong>at</strong>ion et d’inform<strong>at</strong>ion soit édifié pour que la gestion des ressources, etla cohabit<strong>at</strong>ion entre les hommes, leurs diverses activités, et les animaux sauvages puissent êtrepossible.39 Entretien avec le directeur du service de l’environnement de Pama, 3 avril 2007.40 Entretien avec le maire de Madjoari, 28 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 56


La mise sur place d’un système de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion performant pourrait dansla zone améliorer considérablement la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles mais aussi permettre undéveloppement de bon nombre de services. En effet, les secteurs de l’éduc<strong>at</strong>ion, de la santé, dutourisme ou de l’économie bénéficieraient directement de la mise sur pied d’un système efficacealliant collecte de l’inform<strong>at</strong>ion, numéris<strong>at</strong>ion, stockage et diffusion (on peut notamment penserau développement de la télémédecine ou du téléenseignement).Cependant, il y a d’autres contraintes qui rendent difficile l’install<strong>at</strong>ion d’un tel système. En effet,si comme nous l’avons vu, une telle mise en place nécessiterait d’énormes investissements eninfrastructures de communic<strong>at</strong>ion et de numéris<strong>at</strong>ion, il convient aussi de relever la contraintehumaine de cette entreprise. En effet, un système d’inform<strong>at</strong>ion consiste certes en une base dedonnées numériques mise à disposition, mais celle-ci repose aussi sur des personnes ressourceschargées de la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion, c’est-à-dire de la collecte, de la mémoris<strong>at</strong>ion et dutraitement de l’inform<strong>at</strong>ion. Or, à l’heure actuelle, les personnes disponibles dans la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles des départements de Pama et Madjoari, sont en nombre insuffisant et n’ont, àl’exception des employés du PNGT2, pas de form<strong>at</strong>ion dans la gestion d’un systèmed’inform<strong>at</strong>ion performant. Il conviendrait donc de recruter et former du personnel qui serait alorsen mesure de mener à bien l’entreprise. Que se soit sur le terrain, dans la collecte de l’inform<strong>at</strong>ion,que dans la gestion même du système, un nombre important de personnes compétentes estnécessaire. Si nous prenons l’exemple du service de l’environnement, comme nous l’avons vu,seuls deux forestiers sont en place à Tambarga. Il sont munis de bicyclettes, dépourvus de radio etont des dizaines de kilomètres carrés à leur charge. Ni une gestion durable des ressources ni unecollecte sûre de l’inform<strong>at</strong>ion ne sont pas possibles dans ces conditions.Dans l’optique de la mise en place d’un système efficace, une des contraintes principales àprendre en considér<strong>at</strong>ion, outre l’infrastructure inform<strong>at</strong>ique, concerne la form<strong>at</strong>ion et lerecrutement de personnel actif à la base du système d’inform<strong>at</strong>ion et dans sa gestion.MAS/MDTS, 2006-2007 57


VI.BILAN ET RECOMMANDATION6.1. Impact du système de gestion sur la durabilité des ressourcesLe système de gestion que nous avons décrit, tant au niveau des différents acteurs et de leurengagement dans la préserv<strong>at</strong>ion de la ressource, qu’au niveau de la gestion commune et de lacommunic<strong>at</strong>ion, montre des signes de faiblesse. En effet, la gestion telle qu’elle est menée àl’heure actuelle ne permet pas une préserv<strong>at</strong>ion optimale des ressources faunique, florale,hydraulique et géologique.En observant les différentes ressources n<strong>at</strong>urelles et en estimant la durabilité de la gestion qui lesconcerne, nous tenterons dans ce sixième chapitre d’évaluer l’impact du système en place sur lapréserv<strong>at</strong>ion de celles-ci. Dans un deuxième temps, nous proposerons quelques pistes quipourraient améliorer un tant soit peu la durabilité du système de gestion des ressources n<strong>at</strong>urellesdans la zone du bassin versant de la Singou.Concernant la ressource forestière, le système mis en place depuis la réforme de 1996 n’est pasvraiment concluant. Si celui-ci permet la gestion commune des concessionnaires, des forestiers etdes popul<strong>at</strong>ions, ce qui est plutôt bien, il faut remarquer que les différents acteurs se plaignent dela situ<strong>at</strong>ion actuelle. En effet, les popul<strong>at</strong>ions dénoncent l’interdiction de puiser dans la forêt leurbois de chauffe, la paille et autres ressources. Pour elles, la forêt est un domaine leur appartenantdepuis toujours et face au fort flux migr<strong>at</strong>oire que connaît la région, elles sont contraintesd’empiéter sur la réserve. Aujourd’hui, de nombreux villageois dénoncent les prix qu’il faut payerpour remplir une charrette de bois sec et n’hésitent pas à entrer illégalement dans les réserves. Ilsemble que les membres des CVGT et CVGF ferment les yeux sur certaines pr<strong>at</strong>iques desvillageois. A l’heure actuelle, avec la divag<strong>at</strong>ion des animaux, les feux de brousse illégaux et lesurpâturage, les habitants n’ont d’autre choix que de puiser aussi dans les réserves. Cette situ<strong>at</strong>ionne s’inscrit pour l’heure pas dans la durabilité car il semble y avoir déséquilibre entre les besoinsd’une popul<strong>at</strong>ion croissante et les terres qui lui sont accordées. L’enclave de Madjoari est la plustouchée par cette situ<strong>at</strong>ion, car de tous côtés, son territoire est bordé par des réserves gérées parles concessionnaires et surveillées par des gardes forestiers et des pisteurs peu formés, qui ont laréput<strong>at</strong>ion de ne pas hésiter à faire usage de la force. Ecologiquement et socialement parlant, cettesitu<strong>at</strong>ion ne semble pas convenir.De leur côté, les forestiers et les concessionnaires de chasse veillent à ce que personnen’intervienne dans la réserve, pour protéger la flore et donc conserver l’habit<strong>at</strong> des animaux intact.Pour la ressource forestière, il est évident que le classement de zones étendues en réservespartielles ou totales est très positif, à condition que l’homme y intervienne au minimum. Or àl’heure actuelle, les hommes font plus qu’empiéter sur le territoire protégé, comme le prouvel’image s<strong>at</strong>ellite de la concession de Konkombouri étudiée plus haut. Soit par incompréhensiondes interdictions légales, soit par simple nécessité de subsistance, les popul<strong>at</strong>ions interviennentdans ces réserves et en perturbent forcément l’écosystème. Le déplacement sur la RN19 suffit àfaire prendre conscience de l’impact humain sur la ressource forestière.MAS/MDTS, 2006-2007 58


Impact de l’activité humaine dans la réserve, le long de la RN19 entre Madjoari et la Singou.Il est donc judicieux de se demander si la configur<strong>at</strong>ion actuelle des réserves est bien adaptée. Eneffet, le découpage des zones protégées a commencé dans les années 1930, sous la réglement<strong>at</strong>ioncoloniale puis a été revue en 1970, après l’Indépendance. Avec la réforme de 1996, les villagesdisposent d’une zone de chasse mais leur espace d’activité reste enclavé dans les réserves. Malgréle fort flux migr<strong>at</strong>oire qui touche la région et le passage des pistes intern<strong>at</strong>ionales detranshumance, les terres disponibles pour les autochtones n’ont pas évolué depuis le zonage de larégion. Si la popul<strong>at</strong>ion venait à croître davantage, comme le prévoient le préfet et le maire deMadjoari, il faudrait s’interroger sérieusement sur la viabilité d’une telle situ<strong>at</strong>ion, non seulementpour la durabilité des ressources, mais aussi pour le bien être des popul<strong>at</strong>ions. Il faut en effetrappeler que l’isolement de la région de Madjoari contraint les habitants à vivre en quasi autarcie,c’est-à-dire en ne comptant que sur les productions locales. Il est effectivement très difficiled’acheminer des denrées jusque dans les villages de l’enclave.Les mêmes considér<strong>at</strong>ions peuvent être faites concernant la ressource faunique, à la différenceprès que celle-ci intervient directement dans le quotidien des popul<strong>at</strong>ions. En effet, une desconséquences majeures de la promiscuité des animaux et des hommes est que les bêtes, et surtoutles éléphants, investissent les terres cultivées et s’approchent dangereusement des villages. Tousles CVGF des villages visités nous ont présenté ce problème comme la contrainte numéro un de laproximité des réserves. Mais ce n’est pas la seule. Au même titre que les popul<strong>at</strong>ions puisent dansles réserves le bois de chauffe et la paille, elles s’introduisent dans les réserves pour chasser depetits mammifères pour leur apport en protéines. Les terres de la région ne suffisent effectivementpas à nourrir tout le monde. Ce « braconnage villageois » porte évidemment <strong>at</strong>teinte à la ressourcen<strong>at</strong>urelle mais il est sans commune mesure avec le braconnage intern<strong>at</strong>ional qui s’<strong>at</strong>taque auxanimaux de grande taille, aux buffles, aux lions et aux éléphants. Ce problème commun à toutesles réserves animales du continent africain est dans la région de Pama amplifié par le manque demoyens de gardes forestiers. Cet aspect que nous avons souvent souligné apparaît comme une descontraintes majeures à la durabilité de la gestion actuelle des ressources, et ce malgré lacollabor<strong>at</strong>ion avec les pisteurs des concessions et avec les CVGF.Il semble que les actes de grand braconnage soient fréquents dans la zone. Les braconniersviennent souvent du Bénin voisin mais doivent disposer de complices burkinabè qui les aident àcontourner les p<strong>at</strong>rouilles et à évacuer au plus vite la viande et l’ivoire. De plus, si les braconnierslocaux risquent une bonne correction de la part des pisteurs (souvent peu formés et parfoisviolents selon certains témoignages), les braconniers intern<strong>at</strong>ionaux, armés et équipés, n’ont quepeu de risques d’être contraints à une confront<strong>at</strong>ion directe avec les pisteurs.MAS/MDTS, 2006-2007 59


Enfin, le système judiciaire n’étant que peu efficace dans la région et les procédures pouvant durerdes années, peu de braconniers se sentent menacés par une condamn<strong>at</strong>ion. Le risque pris sur leterrain semble valoir la peine.La gestion actuelle de la faune ne semble donc pas être à la hauteur de la zone. Non seulement lecorps des gardes forestiers est insuffisant, mais en plus les zones tampons entre les enclavespeuplées et les réserves sont trop réduites. L’espace ne semble plus suffire aux popul<strong>at</strong>ions qui serapprochent des zones réservées. L’empiètement des habitants porte <strong>at</strong>teinte à l’environnementdes animaux et ces derniers détériorent constamment les récoltes et les greniers des paysans. Si lesconcessionnaires font beaucoup pour conserver la faune et la flore intactes dans les réserves, lefléau qu’est le braconnage, l’augment<strong>at</strong>ion constante de l’activité humaine, et surtout le manquede moyens pour régler les problèmes qui s’y rapportent, mettent en danger la durabilité desressources mais aussi l’équilibre social de la zone.Au sujet des ressources pédologiques et des ressources en eau, il est difficile d’évaluer si lagestion actuelle s’inscrit dans la durabilité. Ce que l’on peut dire toutefois, c’est que les feux debrousses et autres brûlis pr<strong>at</strong>iqués souvent de manière anarchique le long et dans les réserves,abîment considérablement les sols. En effet, les feux ont tendance à asphyxier les sols et à lesdégrader. De plus, les popul<strong>at</strong>ions, dans l’optique de gagner un peu plus d’argent, troquent peu àpeu la culture maraîchère contre les cultures de rentes comme celle du coton. Or cette culture peuadaptée à la région, en bordure des réserves animalières, s’avère être selon les dire duconcessionnaire Maurice Bardet, une c<strong>at</strong>astrophe 41 . Non seulement les sols se dégradent, mais lespopul<strong>at</strong>ions défrichent la forêt pour agrandir leurs cultures et se privent en outre d’une productionalimentaire nécessaire. Enfin, il faut relever que le coton est une plante qui se prête mal à laproximité des animaux. Par ingestion, celle-ci peut causer la mort de nombreuses espèces.Pour les ressources hydriques, il faut relever qu’aucun cours d’eau ne subsiste en saison sèche(hiver) et que durant la saison des pluies, les rivières et bas-fonds gonflent considérablement.On ne peut pas dire qu’il y ait à l’heure actuelle de réelle gestion des ressources pédologiques eten eau. Cependant, les concessionnaires sont les premiers concernés par le problème. En effet,pour garder les animaux dans leur zone de chasse en saison sèche, lorsque la saison est ouverte, ilfaut conserver des mares remplies, pour que les animaux viennent s’y abreuver. Or toutes lesmares tarissent en saison sèche. Les concessionnaires ont donc chacun leur méthode pourconserver l’eau. Au campement de Konkombouri, Dermé Moumouni préfère aménager desretenues d’eau qui se remplissent en juillet-août et tiennent toute la saison. A Pama centre-sud,M.Bardet opte lui pour des forages profonds, afin d’alimenter des mares artificielles ouréaménagées (avec un fond en béton) et d’arroser des zones de pâtures. Avec ces install<strong>at</strong>ions, lesanimaux restent dans la zone toute l’année et comblent les touristes. Toutefois, dans des zonesrel<strong>at</strong>ivement sèches en hiver, où l’eau ne se trouve qu’en sous-sol dans la nappe phré<strong>at</strong>ique, nouspouvons nous interroger sur la durabilité de ces aménagements. Avec la diminution de chutes depluie et le déplacement des isohyètes vers le sud, il est évident que l’écosystème des zonessahéliennes va évoluer avec le temps. Mais les concessionnaires sont contraints, à des coûtsimportants, d’aménager des infrastructures pour garder les animaux. Mais le pompage de la nappeen période de sécheresse pour remplir des mares semble, dans une optique de durabilité de lagestion des ressources, assez discutable. Si elle assure une certaine durabilité économique par laconserv<strong>at</strong>ion d’une activité annuelle génér<strong>at</strong>rice d’emploi, cette méthode de remplissage artificieldes mares grâce à des pompes diesel va à l’encontre de la durabilité environnementale.41 Entretien avec Maurice Bardet, concessionnaire de chasse de Pama centre sud, 21 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 60


6.2. <strong>Info4Dourou</strong>, recommand<strong>at</strong>ions pour une gestion durable du bassin de la SingouS’il est difficile, après la récolte des témoignages, leur analyse et l’identific<strong>at</strong>ion des contraintes,de proposer une réelle méthode d’intervention pour améliorer substantiellement la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles grâce aux technologies de l’inform<strong>at</strong>ion, il nous est toutefois possible defaire quelques recommand<strong>at</strong>ions pour une gestion plus efficace et durable. En effet, grâce àl’expression de la part des acteurs d’axes de développement prioritaires, et grâce aux contraintesque nous avons identifiées, il nous est possible de concevoir quelques pistes d’actionsfondamentales dans l’amélior<strong>at</strong>ion de la durabilité de la gestion.Pour l’élabor<strong>at</strong>ion de suggestions concernant la mise en place d’un système d’inform<strong>at</strong>ion et decommunic<strong>at</strong>ion performant, nous nous proposons de mettre de côté un instant les lourdescontraintes dont pâtit la région pour imaginer ce que pourrait apporter un système de gestionincorporant les TIC.En effet, à l’heure actuelle, la zone du bassin versant de la Singou souffre d’un total déficit encommunic<strong>at</strong>ion et en apport énergétique. Ces contraintes sont pour l’heure un obstacle évident àl’install<strong>at</strong>ion d’un système d’inform<strong>at</strong>ion. C’est pourquoi, nous proposons d’imaginer que la zonedispose d’un réseau électrique performant, idée réalisable rapidement grâce à la proximité dubarrage de la Kompienga, et que l’accès aux télécommunic<strong>at</strong>ions soit une réalité dans la région.Téléphones mobiles, ordin<strong>at</strong>eurs, réseau internet et radios cb (citizen band), seraient accessiblesaux différents acteurs de la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles. Si nous posons le problème ainsi,c’est pour tenter de répondre à la question du potentiel que détiennent les nouvelles technologiesde l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion pour améliorer un système basique de gestion desressources n<strong>at</strong>urelles. En effet, le système qui prévaut dans la zone de la Singou est très simple etn’a que peu recours aux TIC. Il est basé sur une collecte manuelle de l’inform<strong>at</strong>ion, sur l’oralité etsur un stockage de l’inform<strong>at</strong>ion peu développé.Mais a priori, rien ne nous assure que le système serait plus performant grâce au concours denouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion. C’est pourquoi nous allons tenterde concevoir comment les TIC pourraient améliorer la gestion des ressources si les contraintesfinancières, géographiques, et énergétiques que nous avons identifiées comme étant des freinsconsidérables au développement d’un système performant, n’intervenaient pas. Il convient pourcet exercice délic<strong>at</strong> de procéder par acteur, pour tenter d’imaginer qui aurait besoin de quelletechnologie, pour améliorer le stockage de quelle inform<strong>at</strong>ion et à quel dessein. En effet, tous lesacteurs de la gestion des ressources ne nécessitent pas toutes les technologies et l’objectif ici estde voir dans quelle mesure l’accès à certaines d’entre elles peut contribuer à l’amélior<strong>at</strong>ion dusystème d’inform<strong>at</strong>ion. Ces considér<strong>at</strong>ions seront bien évidemment dépendantes de la facultéd’appropri<strong>at</strong>ion des technologies par les différents acteurs, mais nous ne concevons ici que lepotentiel d’amélior<strong>at</strong>ion des NTIC, non leur applic<strong>at</strong>ion pr<strong>at</strong>ique.Les forestiersPremièrement, concentrons nous sur les acteurs mobiles, potentiellement les plus sujets ànécessiter un système de communic<strong>at</strong>ion efficace. Les gardes forestiers participent sur le terrain,non seulement à la lutte contre le braconnage, mais aussi contre la coupe abusive de bois, ladivag<strong>at</strong>ion des animaux, ou les feux de brousse. Nous avons, à maintes reprises, souligné lemanque de moyens de communic<strong>at</strong>ion dont ils pâtissent à l’heure actuelle, notamment lesbrigades de Madjoari et d’Arly qui ne peuvent communiquer entre elles. Avec un système decommunic<strong>at</strong>ion performant, passant soit par la téléphonie mobile soit par un système de radioefficace (type cb ou radio talk-talk longue distance), ceux-ci seraient capables de transmettre entemps réel leur position, leur avancement, afin d’être complémentaires dans la traque desbraconniers.MAS/MDTS, 2006-2007 61


Les gardes forestiers de Madjoari, au nombre de deux, concédaient ne pas savoir quellesopér<strong>at</strong>ions menaient leurs collègues de Pama et Arly, et avouaient même retrouver leurs tracesdans les réserves, preuve de leur passage au même endroit 42 . Avec un système de communic<strong>at</strong>ionmobile, il serait possible de préparer des opér<strong>at</strong>ions de protection de la faune, de traque desbraconniers ou de sensibilis<strong>at</strong>ion des popul<strong>at</strong>ions à la préserv<strong>at</strong>ion des ressources de manièrecohérente et conjointe.En outre, la mise à disposition des forestiers d’appareils de guidage par s<strong>at</strong>ellite comme endisposent certains services de l’Et<strong>at</strong> à Ouagadougou, leur permettrait de pointer les lieux où desinfractions ont été commises afin de dresser une carte précise des zones d’action des braconniers,des coupeurs de bois, et des bouteurs de feux de brousse. Si le service de l’environnementdisposait de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique, il pourrait alors retranscrire les données des forestiers sur descartes numérisées et éditer des plans très précis des impacts du braconnage, de la coupe illégale,des feux de brousse et de l’avancée des terres cultivées dans les zones protégées. Il serait ensuitepossible de mettre toutes ces données en réseau et permettre ainsi aux autres acteurs de s’eninspirer. Ainsi, les concessionnaires, mais aussi les CVGF, pourraient utiliser ces données pouravoir une connaissance précise des aires affectées par l’activité humaine et par les actes debraconnage. A l’heure actuelle, ce sont les concessionnaires qui doivent, avec l’aide d’organismescomme l’UICN, recourir aux NTIC pour obtenir ces données. Avec l’emploi de technologiescomme la géom<strong>at</strong>ique, l’imagerie s<strong>at</strong>ellite ou de synthèse, le service de l’environnement pourraitreporter numériquement les données GPS et les observ<strong>at</strong>ions de terrain sur des cartes thém<strong>at</strong>iqueset constituer, après analyse, une véritable base de données sp<strong>at</strong>iale et st<strong>at</strong>istique.Parallèlement, on pourrait imaginer le développement d’un dispositif de marquage de certainsanimaux avec des émetteurs suivis par radar, comme cela se fait ailleurs, pour connaîtreprécisément leurs habitudes, leurs déplacements et leur impact sur les zones habitées. Grâce à cesnouvelles technologies de collecte et de numéris<strong>at</strong>ion de l’inform<strong>at</strong>ion, ainsi que decommunic<strong>at</strong>ion sur le terrain, le service de l’environnement pourrait chapeauter de manière bienplus directe et efficace toute intervention dans les réserves. Il serait possible de voir une meilleurecoordin<strong>at</strong>ion des actions menées par les forestiers, et une meilleure collabor<strong>at</strong>ion avec lesconcessionnaires.Mais il faut ici faire une précision quant à la délég<strong>at</strong>ion des responsabilités. En effet, si lesréserves n<strong>at</strong>urelles, transformées en zones de chasse, sont aujourd’hui sous la responsabilité desconcessionnaires, c’est surtout car avant la réforme de 1996, l’Et<strong>at</strong> ne parvenait pas à gérer demanière s<strong>at</strong>isfaisante ces espaces. Il a donc délégué cette tâche à des privés, chargés d’entretenirles ressources tout en exploitant le potentiel cynégétique. Les concessionnaires ont donc mis enplace leur propre système de gestion, avec leurs pisteurs, leur collecte des données et leurstockage de l’inform<strong>at</strong>ion.Or si les services forestiers, qui collaborent aujourd’hui avec les concessionnaires, parvenaient àdisposer de technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion comme nous l’avons imaginé,une gestion plus directe des ressources n<strong>at</strong>urelles et donc des réserves pourrait leur revenir. Lesforestiers pourraient, avec des effectifs bien sûr revus à la hausse, diriger une gestion centraliséedes ressources, car fondée sur une collecte de l’inform<strong>at</strong>ion efficace, un stockage numérisé, unediffusion en réseau et une communic<strong>at</strong>ion directe. Il n’est pas question ici d'évoquer la disparitiondes concessions, bien trop lucr<strong>at</strong>ives et rentables pour l’Et<strong>at</strong> burkinabè, cependant, avec lesmoyens techniques dont nous imaginons pourvoir les forestiers, un système de gestion mieuxregroupé autour du service de l’environnement, et peut-être plus efficace, pourrait voir le jour.42 Entretien avec les gardes forestiers de Tambarga, 28 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 62


Les rapports entre forestiers et concessionnaires s’en trouveraient alors modifiés. Alorsqu’aujourd’hui les concessions sont contrôlées de manière indépendante par leursconcessionnaires, les forestiers seraient alors à même de faire le lien dans la gestion desressources entre les différentes concessions. Une lutte dynamique contre le braconnage et lesdépréd<strong>at</strong>ions faites à la n<strong>at</strong>ure pourrait voir le jour. L’apparition des NTIC dans la zone semble,dans le cas des forestiers, être une opportunité de développement considérable. Dans cetenvironnement local difficile, géographiquement dispersé, l’accès aux NTIC, qu’elles concernentla communic<strong>at</strong>ion ou l’inform<strong>at</strong>ion, représente pour les services forestiers un pas en avantconsidérable dans la mise en place d’une gestion durable et efficace.Le PNGT2Comme le PNGT2, qui est un programme n<strong>at</strong>ional temporaire, est le seul service à bénéficier destechnologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion, notamment de m<strong>at</strong>ériel inform<strong>at</strong>ique et detéléphonie mobile, il est imaginable que si la région disposait de systèmes de communic<strong>at</strong>ion et decollecte d’inform<strong>at</strong>ion, celle-ci puisse se passer des services du PNGT en m<strong>at</strong>ière de gestion desressources.Les CVGFConcernant les Comités villageois de gestion de la faune, il semble que l’accès à une connexiontéléphonique, mobile ou fixe, puisse considérablement changer la situ<strong>at</strong>ion. Au cours desentretiens, les comités villageois ont souvent fait part de l’importance que représenterait pour euxune connexion téléphonique, notamment pour le contact avec les préfets et les maires de Pama etMadjoari 43 . Il faut garder à l’esprit qu’à l’heure actuelle, les représentants des CVGF doivent sedéplacer sur une piste à la limite du carrossable pour communiquer avec les autorités. Une lignetéléphonique leur permettrait de dépasser la contrainte géographique et faire part de leursdoléances et de la situ<strong>at</strong>ion qui prévaut dans leur zone de gestion. Sur la gestion même de la zonede terroir, les CVGF pourraient se voir doter de moyens de collecte de l’inform<strong>at</strong>ion et decommunic<strong>at</strong>ion un peu plus performants. Nous avions identifié comme contrainte au bonfonctionnement des CVGF, leur manque d’engagement et de motiv<strong>at</strong>ion à contrôler la zone. Si lesTIC étaient disponibles dans les zones villageoises, il est certain que la communic<strong>at</strong>ion seraitfacilitée comme c’est le cas dans les villages de Nadiagou et Tindangou, qui, situés sur la RN18,bénéficient de connexions téléphoniques fixes et des réseaux mobiles.Toutefois, cela ne veut pas dire que la compréhension entre acteurs serait meilleure. En effet, aucours de notre entretien avec le CVGF de Nadiagou, village disposant de téléphone, il est ressortique malgré les contacts fréquents avec les services de l’Et<strong>at</strong>, la compréhension faisait toujoursdéfaut 44 . La communic<strong>at</strong>ion téléphonique, si elle rapproche les gens et fait fi des distances, elle nepermet pas pour autant d’harmoniser des points de vue différents sur des sujets tels que la gestionde la faune ou des terres agricoles. Il s’agit là évidemment d’une limite des NTIC. Ellespermettent le rapprochement des acteurs pour améliorer le développement de la gestion desressources, mais se heurtent aux incompréhensions qui prévalent dans la zone. Si l’Et<strong>at</strong> ne veutpas entendre les doléances des villageois, et les problèmes d’espace auxquels ils sont confrontés,un bon accès aux télécommunic<strong>at</strong>ions ne pourra pas arranger la situ<strong>at</strong>ion. Tout ce qu’il pourrafaire, c’est permettre des échanges plus fréquents, dynamiser les rel<strong>at</strong>ions et éviter desdéplacements parfois infructueux. Par contre, la téléphonie pourrait contribuer à mieux relier lesCVGF entre eux. Nous avons dit que ceux-ci souffrent d’un manque de reconnaissance et tententde se réunir en union. Les NTIC pourraient alors permettre aux membres des CVGF de secontacter et de mieux préparer leur action commune (le téléphone et le courrier électroniqueseraient ici d’une importance capitale).43 Entretien avec les CVGF de Tambarga et Madjoari, 27 mars 2007.44 Entretien avec les CVGF de Nadiagou, le 26 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 63


Il en ressortirait une union plus forte grâce à une communic<strong>at</strong>ion directe et fréquente, n’endéplaise peut-être aux services de l’Et<strong>at</strong>, qui à l’heure actuelle ne prennent que peu en compte lesdemandes des comités villageois et profitent d’une certaine manière de la quasi-inexistence destélécommunic<strong>at</strong>ion. Il est possible que le rapport de force entre les services ét<strong>at</strong>iques et lescomités villageois soit modifié par l’apparition des NTIC, car mieux organisés, ces dernierspourraient mieux défendre leurs requêtes. La communic<strong>at</strong>ion alors démocr<strong>at</strong>isée, le pouvoir desdifférents acteurs s’en verrait assurément modifié.On peut imaginer aussi que si les services forestiers disposaient des NTIC, et notamment de GPS,ceux-ci pourraient intervenir dans les zones de terroir en compagnie des CVGF pour recenser lesdépréd<strong>at</strong>ions commises par les animaux, surtout les incursions des éléphants, considérées par lespopul<strong>at</strong>ions comme un des principaux problèmes posés par la proximité des réserves. Avec unebonne utilis<strong>at</strong>ion d’instruments des nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion, et le recours à l<strong>at</strong>éléphonie mobile, les zones sujettes aux incursions des éléphants, qui détruisent champs etgreniers à céréales, pourraient être répertoriées et cartographiées. Car s’il est nécessaire d’utiliserles NTIC dans la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles, c’est bien pour améliorer la cohabit<strong>at</strong>ion entreune popul<strong>at</strong>ion locale en constante augment<strong>at</strong>ion et la ressource faunique, elle aussi, semble-t-ilen nombre croissant. Si les services forestiers pouvaient effectuer ce travail, il faudrait alors aussique les comités villageois puissent avoir accès à l’inform<strong>at</strong>ion collectée, saisie et numérisée par leservice. Dans la mesure où ce sont les CVGF qui sont chargés de gérer la zone villageoise, le faitde mettre à leur disposition via des ordin<strong>at</strong>eurs une inform<strong>at</strong>ion précise sur leur territoire lespousserait à prendre en charge de manière plus efficace la gestion de leurs propres ressources.Les autorités communalesDans le processus de décentralis<strong>at</strong>ion, la place des autorités communales est prépondérante. Lamairie occupe en effet une place considérable dans la gestion communale. Si elle disposait d’unbon système d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion, elle pourrait renforcer son rôle de collectivitédécentralisée. En effet, avec un bon réseau de communic<strong>at</strong>ion, la mairie pourrait se rapprocherconsidérablement des villages qui sont sous son autorité, et entretenir des contacts plus fréquentsavec les chefs de terre et chefs de villages. Le problème rencontré actuellement à Madjoariconcerne la transmission de terres en zone protégée par les chefs de villages à des agriculteursmigrants 45 . Ceux-ci déboisent et y cultivent. Avec un bon système de communic<strong>at</strong>ion, le mairepourrait alors faire respecter de manière plus efficace l’autorité de la mairie sur le domainecommunal et restreindre cette opposition entre pouvoir coutumier et municipal.Au niveau de l’inform<strong>at</strong>ion, on peut imaginer que si la mairie bénéficiait de moyensinform<strong>at</strong>iques, elle pourrait jouer un rôle bien plus important dans la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion. Eneffet, en tant que collectivité décentralisée, elle pourrait, avec un système d’inform<strong>at</strong>ion efficaceet des ordin<strong>at</strong>eurs pour stocker les données numériques, jouer un rôle centralis<strong>at</strong>eur de stockaged’inform<strong>at</strong>ion. Les services de l’Et<strong>at</strong>, de l’agriculture, de l’élevage ou de l’environnement,pourraient remettre à la mairie les inform<strong>at</strong>ions collectées sur le terrain que nous avons évoquéesplus haut. La mairie jouerait alors pleinement le rôle qui est le sien, celui d’intermédiaire entre lespopul<strong>at</strong>ions et l’Et<strong>at</strong> central. La mairie est peut-être plus à même de se rapprocher despopul<strong>at</strong>ions, des comités villageois, d’écouter leurs demandes et de trouver des compromis entreles différents acteurs qui interviennent dans la gestion des ressources. Avec un accès efficace auxtechnologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion, il nous semblerait judicieux de doter lamairie d’infrastructures de stockage d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion.45 Entretien avec le maire de Madjoari, 28 mars 2007.MAS/MDTS, 2006-2007 64


En définitive, avec un accès « idéal » aux NTIC, le paysage local de gestion des ressourcesn<strong>at</strong>urelles se verrait passablement modifié. Dans la logique du processus de décentralis<strong>at</strong>ionintégrale, la mairie hériterait donc de la gestion de la base de données recueillie sur le territoirecommunal. Elle centraliserait l’inform<strong>at</strong>ion et la diffuserait par l’intermédiaire d’un portailcommunal internet accessible aux popul<strong>at</strong>ions, et principalement aux CVGF et auxconcessionnaires. Ceux-ci, en tant que gestionnaires d’une zone délimitée (ZoVIC et concession),utiliseraient les relevés et données numérisés collectés par le service de l’environnement, afind’organiser un plan de gestion précis des ressources, suivant leur ét<strong>at</strong> et leur évolution, de concertavec les services forestiers.Ce schéma prospectif, et certes fortement idéalisé, démontre néanmoins l’impact que pourraitavoir un le développement des nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ionsur le contexte local du bassin versant de la Singou. Avec une centralis<strong>at</strong>ion des moyens decollecte numérique aux services forestiers, un rassemblement de toute l’inform<strong>at</strong>ion rel<strong>at</strong>ive auxressources à la mairie et une mise en réseau, la gestion de l’inform<strong>at</strong>ion s’en trouveraitgrandement simplifiée. Le rôle des CVGF et concessionnaires pourrait alors plus s’orienter versune collabor<strong>at</strong>ion avec les forestiers à chaque intervention de ces derniers dans leur zone degestion. Les CVGF seraient plus proches de leur ressource car mieux impliqués dans la gestion etmieux communiqués, alors que les concessionnaires laisseraient une plus grande place auxforestiers dans la collecte des données et la protection des zones protégées.MAS/MDTS, 2006-2007 65


CONCLUSIONNotre étude du fonctionnement de la gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles dans le micro-bassinversant de la Singou, nous a permis de proposer une présent<strong>at</strong>ion détaillée de l’ét<strong>at</strong> actuel desressources, du mode de gestion qui prévaut et ses imperfections, de l’usage des technologies danscelle-ci, ainsi que le potentiel d’amélior<strong>at</strong>ion du système par les TIC. Il ressort de notre rechercheque la gestion actuelle des ressources est rel<strong>at</strong>ivement complexe, car fractionnée entre diversacteurs, les concessionnaires, le service de l’environnement et les comités villageois. Force est deconst<strong>at</strong>er que cette division de la gestion, si elle soulage les services forestiers, n’est pas efficace.En effet, si la faune semble bien se porter dans les réserves n<strong>at</strong>urelles, malgré une recrudescencedes actes de braconnage, il n’en est pas de même pour la ressource forestière et donc l’habit<strong>at</strong>faunique. La gestion actuelle semble mettre en opposition le service de l’environnement, et lescomités villageois. Les premiers défendant la place des animaux (et ce, en partie en faveur desconcessionnaires de chasse), les seconds défendant les intérêts d’une popul<strong>at</strong>ion croissante. Cemanque de communic<strong>at</strong>ion et de compréhension est un frein évident à une gestion durable desressources.Les nouvelles technologies de l’inform<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion trouveraient donc dans lecontexte de gestion local un terrain de développement tout à fait intéressant. En effet, si la gestionactuelle souffre d’un manque d’efficacité, c’est parce que les acteurs qui la mènent sontdépourvus de moyens efficaces de communic<strong>at</strong>ion et de collecte de l’inform<strong>at</strong>ion. Avec un usagediversifié de nouvelles technologies, de collecte pour les forestiers, de gestion pour les autoritéscommunales et de communic<strong>at</strong>ion pour les comités villageois, une répartition précise des rôlesserait envisageable. La mairie, l’autorité décentralisée, aurait une place de choix dans la gestion etla diffusion de l’inform<strong>at</strong>ion, et incarnerait, grâce à un accès à la ressource inform<strong>at</strong>ique, lesuperviseur de l’inform<strong>at</strong>ion recueillie sur le territoire communal. Elle serait à même de faire lelien entre le service de l’environnement et les représentants des popul<strong>at</strong>ions. Dans le contexteparticulier de la région de Pama et Madjoari, zone étendue et essentiellement protégée, nouspouvons affirmer que les NTIC représentent un réel potentiel de développement de la gestion desressources. Si les rapports de force entre les différents acteurs sont susceptibles de changer avec ledéveloppement des NTIC 46 , car la contrainte géographique serait partiellement levée, il n’endemeure pas moins que cette évolution rétablirait un certain équilibre entre ceux-ci. La portée desNTIC serait d’abord capitale dans le développement d’un système d’inform<strong>at</strong>ion digne de ce nommais influencerait directement l’organis<strong>at</strong>ion du paysage institutionnel de la région.46 Glassey, Olivier, Pfister Giauque, Barbara, Liens numériques, lien social ? Analyse des rapports entre innov<strong>at</strong>ionstechnologiques et dynamique sociale, Colloque : TIC et inégalités : les fractures numériques, Paris 2004.MAS/MDTS, 2006-2007 66


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ANNEXE 1 :GUIDES D’ENTRETIENGUIDE D’ENTRETIEN ADMINISTRE AUX CONCESSIONNAIRES DE CHASSED<strong>at</strong>e d’implant<strong>at</strong>ion dans la zoneSuperficie de la concessionModalités d’accès et n<strong>at</strong>ure du contr<strong>at</strong>Existence d’un cahier de chargeCARACTERISATION DES RESSOURCESEt<strong>at</strong> des ressourcesSitu<strong>at</strong>ion de l’habit<strong>at</strong> de la fauneStr<strong>at</strong>égies de conserv<strong>at</strong>ion et de restaur<strong>at</strong>ion des ressources fauniques, hydrique et alimentairesdéveloppéesFORMES D’EXPLOITATION ET MOYENS DE PROMOTIONDifférentes formes d’exploit<strong>at</strong>ion de la ressource fauniqueLes clients et leurs originesStr<strong>at</strong>égies de marketing et de promotion de la destin<strong>at</strong>ion Burkina Faso développéesQuels sont les supports d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion à votre disposition ?MPACTS DE L’ACTIVITEPour l’Et<strong>at</strong>Pour le concessionnairePour les CVGFPour les popul<strong>at</strong>ionsPour la communeSur l’environnementConditions de durabilitéAPPRECIATION DES LES FORMES DE COLLABORATION EN TERME D’AVANTAGEET DE CONTRAINTESAvec les services forestiersAvec les CVGFAvec les communesAvec les popul<strong>at</strong>ionsSYSTEME D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION- Et<strong>at</strong> des lieux du système- Modes de communic<strong>at</strong>ion- Str<strong>at</strong>égies de recueil d’inform<strong>at</strong>ions sur les ressources- Contraintes dans le système d’inform<strong>at</strong>ion (n<strong>at</strong>urelles, techniques, financières)- Objectifs d’amélior<strong>at</strong>ion dans le systèmeMAS/MDTS, 2006-2007 68


GUIDE D’ENTRETIEN ADMINISTRE AUX CVGF1. Organis<strong>at</strong>ion et fonctionnement du CVGF- D<strong>at</strong>e d’institution- Nombre de membres- Structure et fonctionnement- Réunions et document<strong>at</strong>ion- Existence d’un compte- P<strong>at</strong>rimoine du comité2. Mission et bilan des activités- Missions assignées au CVGF- Domaines d’activités- Bilan des réalis<strong>at</strong>ions (aménagement de la Zovic, réalis<strong>at</strong>ion d’infrastructuressocio-économiques de base)3. Partenaires d’appui au développement- Existence de partenaires et domaines d’appui- Types d’appui- Mécanismes de collabor<strong>at</strong>ion (n<strong>at</strong>ure de la contribution des popul<strong>at</strong>ions)- Appréci<strong>at</strong>ion du niveau de s<strong>at</strong>isfaction de la collabor<strong>at</strong>ionles services forestiersla communesles popul<strong>at</strong>ionsles concessionnaires4. Perception des ressources- Potentialités et perceptions des ressources (par le CVGF et par les popul<strong>at</strong>ions)- Principales utilis<strong>at</strong>ions, acteurs et exploit<strong>at</strong>ion des ressources (par le CVGF et parles popul<strong>at</strong>ions)- Perception de l’évolution des ressources (par le CVGF et par les popul<strong>at</strong>ions)- Contraintes liées à l’exploit<strong>at</strong>ion des ressources (conflits, réglement<strong>at</strong>ion).- Objectifs de développement5. Système d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion- Et<strong>at</strong> des lieux du système- Modes de communic<strong>at</strong>ion- Str<strong>at</strong>égies de recueil d’inform<strong>at</strong>ions sur les ressources- Contraintes dans le système d’inform<strong>at</strong>ion (n<strong>at</strong>urelles, techniques, financières)- Objectifs d’amélior<strong>at</strong>ion dans le systèmeMAS/MDTS, 2006-2007 69


GUIDE D’ENTRETIEN ADMINISTRE AUX CVGT1. Organis<strong>at</strong>ion et fonctionnement du CVGTa. D<strong>at</strong>e d’institutionb. Nombre de membresc. Structure et fonctionnementd. Réunions et document<strong>at</strong>ione. Existence d’un comptef. P<strong>at</strong>rimoine du comité2. Mission et bilan des activités- Missions assignées au CVGT- Domaines d’activités- Bilan des réalis<strong>at</strong>ions (GRN, infrastructures socio-économiques de base,renforcement des capacités)3. Partenaires d’appui au développement- Existence de partenaires et domaines d’appui- Types d’appui- Mécanismes de collabor<strong>at</strong>ion (n<strong>at</strong>ure de la contribution des popul<strong>at</strong>ions)- Appréci<strong>at</strong>ion du niveau de s<strong>at</strong>isfaction de la collabor<strong>at</strong>ion4. Perception des ressources- Potentialités et perceptions des ressources (par le CVGT et par les popul<strong>at</strong>ions)- Principales utilis<strong>at</strong>ions, acteurs et exploit<strong>at</strong>ion des ressources (par le CVGT et parles popul<strong>at</strong>ions)- Perception de l’évolution des ressources (par le CVGT et par les popul<strong>at</strong>ions)- Contraintes liées à l’exploit<strong>at</strong>ion des ressources (conflits, réglement<strong>at</strong>ion).- Objectifs de développement5. Système d’inform<strong>at</strong>ion et de communic<strong>at</strong>ion- Et<strong>at</strong> des lieux du système- Modes de communic<strong>at</strong>ion- Str<strong>at</strong>égies de recueil d’inform<strong>at</strong>ions sur les ressources- Contraintes dans le système d’inform<strong>at</strong>ion (n<strong>at</strong>urelles, techniques, financières)- Objectifs d’amélior<strong>at</strong>ion dans le systèmeMAS/MDTS, 2006-2007 70


ANNEXE 2 :CARTES PARTICIPATIVESMAS/MDTS, 2006-2007 71


ANNEXE 3 :LISTE DES PERSONNES RENCONTREESSeydou SANKARA Secrétaire général du Haut Commissari<strong>at</strong> de la Province de laKompiengaSaïdou SAWADOGO Préfet du département de PamaMoussa YONLIPréfet du département de MadjoariAimé Maxime ONADJA Maire de PamaMahamadou ODOBA Maire de MadjoariAlain Désiré PARE Secrétaire général de la mairie de PamaSibiri GANABADirecteur provincial de l’environnement et du cadre de vie de laKombiengaAdama Emmanuel TRAORE Inspecteur d’enseignement du 1 ier degré de PamaDésiré OUEDRAOGO Directeur provincial de l’élevageJean Pascal KABORE PNGT2, Coordin<strong>at</strong>ion n<strong>at</strong>ionale, OuagadougouLambert DJIGUEMDE Chargé du foncier et de l’éduc<strong>at</strong>ion environnemental. EMP/PNGT2.KombiengaJoseph ILBOUDO Chargé du suivi-évalu<strong>at</strong>ion et de la communic<strong>at</strong>ion. EMP/PNGT2.KombiengaGuillaume SANOU Charge du SILEM. EMP/PNGT2. KombiengaJoseph YOUMACoordin<strong>at</strong>ion du Programme cadre de gestion durable des ressourcesforestières et fauniques au Burkina Faso (PNGFAP)Maurice BARDET Concessionnaire de Pama Cenre SudMoumouni DERME Concessionnaire de KonkombouriVillage de KompienbigaPrénoms et NomsFonction1. Yemiama KIEMKODOGO Chef de village2. Bourahima ONADJA Chef de terre et membre du CVGF3. Lemdaogo KIEMKODOGO Président CVGT4. Pedagba SIBIDI Vice président CVGF5. Tampoudi DJAGOUNDI Membre CVGF6. Yemtama THIOMBIANO Notable du village7. Baléli KIEMKODOGO Notable du village8. Marcoma BOUKARI Notable du villageEntretien du 25 mars 2007Village de Kabonga IPrénoms et NomsFonction1Kpendja KIEMKODOGOChef de village2. Djingri DIAPA Président CVGT3. Pkalali LAMPO Membre CVGT et membre CVGF4. Barthélémy DIAPA Cultiv<strong>at</strong>eur5. Eloi ZOUNGRANA Eleveur6. Emmanuel TOUGMAN Cultiv<strong>at</strong>eur7. Daniel SAWADOGO Cultiv<strong>at</strong>eur8. Adama BAMOGO Cultiv<strong>at</strong>eur9. Abdou DJABLI Eleveur10. Bourahima DAMAYA Cultiv<strong>at</strong>eurEntretien du 26 mars 2007MAS/MDTS, 2006-2007 72


Village de NadiagouPrénoms et NomsFonction1. Madia ONADJA Trésorier CVGT2. Djaboulou ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur3. Nassouri ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur4. Boudandja ONADJA Président CVGT5. Lenli Issa ONADJA Conseiller municipal6. Lenli ONADJA Président CVGF7. Souleymane SAWADOGO Commerçant de céréales8. Namandja ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur9. Dabdani THIOMBIANA Secrétaire adjoint CVGT10. Lalbaaba ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur11. Yssouf Campandi ONADJA Chef du village12. Wamonli ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur13. Djibril SAFO Responsable organis<strong>at</strong>ion des jeunes14. Mahamado ONADJA ElèveEntretien du 27 mars 2007Village de TindangouPrénoms et NomsFonction1. Boulenli DJAKOUMA Secrétaire du CVGF2. Djayombo YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur3. Talenli YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur4. Lissiéni DJAKOUMA Secrétaire du CVGT5. Malenli DJAKOUMA Cultiv<strong>at</strong>eur6. Nidja DJAKOUMA Secrétaire adjoint du CVGF7. Boundja DJAKOUMA Président du CVGF8. Djassibo KONDJA Vice Président du CVGF9. Maldia YONLI Inform<strong>at</strong>eur du CVGF10. Mindamba YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur11. Madja YONLI Boucher12. Yalenli YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur13. Célestin WANGO Cultiv<strong>at</strong>eur14. Houténi YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur15. Djandjia YONLI Cultiv<strong>at</strong>eur16. Talardia ONADJA Cultiv<strong>at</strong>eur17. Lebidini DOUSSA Cultiv<strong>at</strong>eur18. Djabdja TANDAMBA Cultiv<strong>at</strong>eur19. Djassibo YONLI Cultiv<strong>at</strong>eurEntretien du 28 mars 2007Village de MadjoariPrénoms et NomsFonction1. Moussa YONLI Préfet de Madjoari2. Moussa THIOMBIANO Secrétaire CVGF3. Salifou BAAMOGO Pêcheur4. Harouna SAWADOGO Notable du villageEntretien du 29 mars 2007MAS/MDTS, 2006-2007 73


Village deTambargaPrénoms et NomsFonction1. Mahamadou ODOBA Maire de Madjoari2. Ousmane KOARE Président CVGF3. Dramane YONLI Secrétaire du CVGF et trésorier de l’uniondépartementale des CVGF de Madjoari4. HarounaYAMEOGOEntretien du 30 mars 2007MAS/MDTS, 2006-2007 74


Annexe 4 : Espèces de mammifères et leur st<strong>at</strong>ut dans la zone d’étude (Tableau 6)N° Nom scientifique Nom vernaculaire St<strong>at</strong>utd’ordre01 Loxodonta africana Eléphant Intégralement protégée02 Hippopotamus equinus Hippopotame Intégralement protégée03 Syncerus caffer brachyceros Buffle Partiellement protégée04 Hippotragus equinus koba Hippotrague Partiellement protégée05 Alcelaphus buselafus major Bubale Partiellement protégée06 Damaliscus lun<strong>at</strong>us korrigum Damalisque Intégralement protégée07 Kobus ellepsipyrymnus defassa Cob Defassa Partiellement protégée08 Kobus kob Cob de Buffon Partiellement protégée09 Redunca redunca Cob Redunca Partiellement protégée10 Tragelaphus scriptus scriptus Guib harnaché Partiellement protégée11 Gazelle dama Intégralement protégée12 Gazella dorcas Gazelle dorcas Intégralement protégée13 Ourebi ourebia quadriscopa Ourébi Partiellement protégée14 Cephalophus grimmia grimmia Céphalophe de Grimm Partiellement protégée15 Cephalophus rufil<strong>at</strong>us Céphalophe. à flancs roux Partiellement protégée16 Phacochoerus africanus Phacochère Partiellement protégée17 Panthera leo Lion Partiellement protégée18 Panthera pardus Léopard Intégralement protégée19 Guépard Intégralement protégée20 Caracal caracal Caracal Partiellement protégée21 Felis serval Serval Partiellement protégée22 Felis c<strong>at</strong>us Ch<strong>at</strong> commun Partiellement protégée23 Crocuta crocuta Hyène tachetée Partiellement protégée24 Hyaena hyaena Hyène rayée Partiellement protégée25 Lycaon Intégralement protégée26 Viverra civetta Civette Partiellement protégée27 Mellivora capensis R<strong>at</strong>el Partiellement protégée28 Erythrocebus p<strong>at</strong>as p<strong>at</strong>as Singe rouge ou p<strong>at</strong>as Partiellement protégée29 Cercopithecus aethiops sabaeus Singe vert ou calitriche Partiellement protégée30 Galago senegalensis Galago du Sénégal Partiellement protégée31 Mycteropus afer Oryctérope Intégralement protégée32 Hystric crist<strong>at</strong>a Porc-épic Partiellement protégéeMAS/MDTS, 2006-2007 75


Annexe 5 : Situ<strong>at</strong>ion des aires fauniques dans la région Est du Burkina Faso (Tableau n° 7)Aires fauniques1. Parc n<strong>at</strong>ional du W2. Réserve totale de fauned’Arly3. Réserve partielle defaune d’Arly4. Réserve Totale deFaune de Singou5. Réserve totale de laKourtiagou6. Réserve Totale defaune de Madjoari7. Réserve Partielle defaune de PamaTextedeclassementArrêté 2606/SEdu 14/04/53Arrêté 6009/S/ET du 4/08/54Arrêté 8885 du23/12/54Arrêté 8885/SE/Fdu 12/12/54Arrêté6089/SE/EF du3/08/55Arrêté 3146/SE/Fdu 29/03/57Décret 175 du13/04/701955 puis176/PRES du13/8/70Superficie(ha)350.000235.000Zoneclim<strong>at</strong>iqueSoudano-sahélienBassinsversantsNigerNakambéSecteur phytogéographiqueNord soudanien76.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien130.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien192.800 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien51.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien17.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien223.700149.000Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien1a. Zone cynégétique dePagou-TandougouDomaine protégé 35.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien2a. Zone cynégétique deOuamou (Ougarou)Domaine protégé 64.246 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanien3a. Zone cynégétique deTapoa DjermaDomaine protégé 30.000 Soudano-sahélien Niger Nord soudanien4a. Zone cynégétique deKoakranaDomaine protégé 25.000 Soudano-sahélien Nakambé Nord soudanienSource : PNGFAP, juillet 2006Annexe 6 : Taille et composition du cheptel dans les départements de Pama et deMadjoari (Tableau n°10)Département Bovin Ovin Caprin Porcin Asin Lapin Dindo Canard Poule PigeonnPama 7230 8503 8736 4470 1497 267 131 349 19036 597Madjoari 4498 8230 8411 371 244 122 94 232 13841 406TotalTaux de2 3 3 2 2 - - - - -projection ducheptel (%)Source : ENEC II. Juin 2003MAS/MDTS, 2006-2007 76


Annexe 7 : Environnement politique, législ<strong>at</strong>if et réglementaire dans la gestion es ressourcesn<strong>at</strong>urellesLa gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles au Burkina Faso a fait l’objet d’une politique n<strong>at</strong>ionalelongtemps entreprise par l’Et<strong>at</strong>. Et pour en réglementer l’accès et l’utilis<strong>at</strong>ion, l’Et<strong>at</strong> a légiféré etr<strong>at</strong>ifié de nombreuses conventions. Les actes législ<strong>at</strong>ifs et réglementaires et certaines conventionsen cours d’applic<strong>at</strong>ion sont brièvement présentés ici, en annexe.La décentralis<strong>at</strong>ionLa loi n°055 portant Code Général des Collectivités Territoriales confie aux nouvellescollectivités locales, notamment les communes rurales, de réelles compétences dans la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles.Le cadre Str<strong>at</strong>égique de lutte contre la pauvretéLe cadre str<strong>at</strong>égique de lutte contre la pauvreté constitue l’outil de référence pour toutes lesactivités de développement sectoriel. Les objectifs prioritaires de développement fixés dans leCSLP sont :- la croissance fondée sur l’équité ;- l’accès des pauvres aux services sociaux de base ;- l’opportunité de cré<strong>at</strong>ion d’emplois et d’activités génér<strong>at</strong>rices de revenus pour lespauvres ;- la bonne gouvernance et la lutte contre la pauvreté.La lettre de politique de développement rural décentraliséeLa lettre de politique de développement rural décentralisée (LPDRD) définit les principesfondamentaux en m<strong>at</strong>ière de développement rural. Ces principes sont :- la responsabilis<strong>at</strong>ion des communautés de base ;- l’élargissement du champ des investissements financés ;- le développement du partenari<strong>at</strong> ;- la dynamis<strong>at</strong>ion des cadres de concert<strong>at</strong>ion à différents niveaux ;- l’adoption d’une approche modulaire à même d’adapter les outils de financement enfonction des différents niveaux d’intervention et selon les spécificités locales ;- le renforcement de l’Et<strong>at</strong> dans ses fonctions de mise en place d’un cadre législ<strong>at</strong>if etréglementaire, de suivi et d’évalu<strong>at</strong>ion des projets et programmes.Avec la mise en place du Cadre de Concert<strong>at</strong>ion des Partenaires du Développement Rural(CCPDR), la concert<strong>at</strong>ion de l’ensemble des acteurs du développement rural se fait à travers uncadre officiel.Le Document d’Orient<strong>at</strong>ion Str<strong>at</strong>égique et le Plan Str<strong>at</strong>égique Opér<strong>at</strong>ionnelLe Document d’Orient<strong>at</strong>ion Str<strong>at</strong>égique (DOS) a définit les axes str<strong>at</strong>égiques suivants :- favoriser le développement de l’économie de marché en milieu rural et moderniser lesexploit<strong>at</strong>ions agricoles ;- favoriser la professionnalis<strong>at</strong>ion des acteurs et renforcer leur rôle ;- assurer une gestion des ressources n<strong>at</strong>urelles ;- accroître la sécurité alimentaire et améliorer signific<strong>at</strong>ivement le st<strong>at</strong>ut économique de lafemme rurale ;- recentrer le rôle de l’Et<strong>at</strong> et favoriser l’initi<strong>at</strong>ive privée de l’agriculture et de l’élevage.Quant au Plan Str<strong>at</strong>égique Opér<strong>at</strong>ionnel (PSO), il définit les priorités suivantes :- la fertilité des sols ;- la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;- la modernis<strong>at</strong>ion de l’agriculture ;- le soutien aux producteurs et opér<strong>at</strong>eurs et à leurs organis<strong>at</strong>ions et l’appui institutionnel.MAS/MDTS, 2006-2007 77


La Réorganis<strong>at</strong>ion Agraire et FoncièreLa loi n°014/96 du 23 mai 1996 portant Réforme Agraire et Foncière (RAF) régit la gestion desressources n<strong>at</strong>urelles (terres, eaux, forêts, faune, pêche, mines, substances de carrières) au BurkinaFaso. Elle définit le Domaine Foncier n<strong>at</strong>ional (DFN) et organise les instances de gestion. La RAFa instauré les Commissions villageoises de gestion des terroirs (CVGT), les Commissionsrégionales de l’aménagement du territoire (CRAT) et les Commissions provinciales del’aménagement du territoire (CPAT). Les cadres de concert<strong>at</strong>ion technique provinciauxregroupent tous les services déconcentrés de l’Et<strong>at</strong>, les autorités administr<strong>at</strong>ives et les autoritésdécentralisées, les projets et programmes en cours, les ONG et autres associ<strong>at</strong>ions assurent l’appuitechnique aux CPAT.Le Code de l’EnvironnementLa loi n°005/97/ADP du 30 janvier 1997 portant code de l’environnement énonce les principes etrègles générales de maintien des équilibres écologiques, de la protection et de l’amélior<strong>at</strong>ion de laqualité des écosystèmes et du cadre de vie en général.Le Code ForestierLa loi n°007/97/ADP du 31 janvier 1997 portant code forestier est rel<strong>at</strong>ive au régime des forêts,de la faune, de la pêche et de l’aquaculture au Burkina Faso.La loi d’orient<strong>at</strong>ion rel<strong>at</strong>ive à la gestion de l’eauLa loi d’orient<strong>at</strong>ion n°002-2001/AN du 8 février 2001 portant loi rel<strong>at</strong>ive à la gestion de l’eau auBurkina Faso affiche le caractère précieux de la ressources Eau et l’impér<strong>at</strong>if n<strong>at</strong>ional de sagestion durable. Cette gestion de l’eau a pour but, dans le respect de l’Environnement et despriorités définies par la loi :- d’assurer l’aliment<strong>at</strong>ion en eau potable de la popul<strong>at</strong>ion ;- de s<strong>at</strong>isfaire ou concilier les exigences de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et del’aquaculture, de l’extraction des substances minérales, de l’industrie, de la productiond’énergie, des transports, du tourismes, des loisirs ainsi que toutes autres activitéshumaines légalement exercées ;- de préserver et restaurer la qualité des eaux ;- de protéger les écosystèmes aqu<strong>at</strong>iques.La loi d’orient<strong>at</strong>ion rel<strong>at</strong>ive au pastoralismeLa loi d’orient<strong>at</strong>ion n°034-2002/AN du 14 novembre 2002 rel<strong>at</strong>ive au pastoralisme au BurkinaFaso fixe les principes et les modalités d’un développement durable paisible et intégré desactivités pastorales, agropastorales et sylvo-pastorales. A travers cette loi, l’Et<strong>at</strong> et lesCollectivités territoriales garantissent aux pasteurs le droit d’accès aux espaces pastoraux, le droitd’utilis<strong>at</strong>ion équitable des ressources n<strong>at</strong>urelles et la mobilité des troupeaux.Document de str<strong>at</strong>égie de développement rural à l’horizon 2015Elaboré en janvier 2004, le Document de str<strong>at</strong>égie de développement rural à l’horizon 2015 est encohérence avec le CSLP. Son élabor<strong>at</strong>ion est guidée par le souci de faire face à :- la vulnérabilité due aux aléas clim<strong>at</strong>iques ;- l’insécurité alimentaire et économique des ménages ruraux ;- la mobilis<strong>at</strong>ion limitée des facteurs de production et la dégrad<strong>at</strong>ion continue desressources n<strong>at</strong>urelles liées à la faiblesse des investissements publics et privés.MAS/MDTS, 2006-2007 78


Les str<strong>at</strong>égies et plans d’action adoptés en applic<strong>at</strong>ion des conventions issues de laConférence de Rio (1992)Le Burkina Faso est sign<strong>at</strong>aire des Convenions de Rio sur la Conserv<strong>at</strong>ion de diversité biologique,les changements clim<strong>at</strong>iques et la lutte contre la désertific<strong>at</strong>ion.Le Burkina Faso est aussi sign<strong>at</strong>aire des conventions suivantes :- Convention sur le commerce intern<strong>at</strong>ional des espèces de faune et de flore sauvagesmenacées d'extinction (CITES) ;- Convention de Ramsar.MAS/MDTS, 2006-2007 79


#ANNEXE 8 :CARTES DE LA SITUATION ET D’OCCUPATION DES SOLS#Kodjonti #MadeniPayegao####Tiandiaga#NaymangaMangoudeni##SietougouSanipangaBoungou GOURMAFADA N'GOURMAMATIACOALIPARTIAGA#SITUATIONDE LA ZONE D'ETUDEBURKINA FASONWENanissongo TagouS##N<strong>at</strong>iabouaniRéserve total de SingouTAMBAGATAPOALocalis<strong>at</strong>ion du bassin deSingou (Région de l'Est)Réserve Partielle de PamaLOGOBOUSOUDOUGUIKoudiorgo### Gouabagou#### SisseNakiantanga##KOULPELOGOSing ouPAMAKOMPIENGAKortikiogoKOMPIENGANioumonga# #Kompiembiga#PAMA#Nabangou# Oumpougdeni##Koulsonde# #SomboualiKoyangaDiamanga Diamangre## Naloanga##TindangouDiamanga###Diabiga GourmaFolpodi NadiagouTagou Nalonti### PadialiDiabiga Yanga##TambarbougouGanzadoureKondagouPankoagaBounou##Mardeni# ObougouKompianaNabamboula# TanbargaNyabitankouagouMartambimaNiamanga Tanli#Kodjoari Nomba###Singou#Réserve Partielle de l'Arli#FafariTougouMADJOARI##Kobotougou####ModjoariF.C. de MadjoariREPUBLIQUE DU BENINLEGENDEVillageRoute N<strong>at</strong>ionaleCours d'eau principalLimite du bassin versant du SingouLimite de département5 0 5 10 KmSource : BNDT (IGB)Edition cartographique : DSELimite de provincePlan d'eauF.C. de MadjoariR. Partielle de PamaRéserve Partielle de l'ArliRéserve total de SingouAVRIL 200780


#Payegao##Boungou#SanipangaFADA N'GOURMAPROVINCE DU GOURMAMATIACOALIPARTIAGACARTE DU BASSIN VERSANTDE SINGOUNanissongo Tagou#TAMBAGABURKINA FASONWE#N<strong>at</strong>iabouaniPROVINCE DELA TAPOASLOGOBOULocalis<strong>at</strong>ion du bassin deSingou (Région de l'Est)SOUDOUGUIKoudiorgo###PAMAKortikiogoKOMPIENGANioumonga# #Kompiembiga#PAMA#Nabangou# Oumpougdeni##Koulsonde# #SomboualiKoyangaDiamanga Diamangre##Naloanga##TindangouDiamanga###Diabiga GourmaFolpodiNadiagouTagou Nalonti### PadialiDiabiga Yanga ##TambarbougouGanzadoureKondagou#Pankoaga# Gouabagou Bounou###### Sisse Mardeni# ObougouNakiantangaNabamboulaKompianaPROVINCEDU KOULPELOGOSing ouPROVINCE DE LA KOMPIENGASingou### TanbargaNyabitankouagouMartambimaNiamanga Tanli#Kodjoari NombaFafari###TougouMADJOARI##Modjoari#Kobotougou###REPUBLIQUE DU BENIN#5 0 5 10 KmSource : BNDT (IGB)Edition cartographique : DSELEGENDEVillageRoute n<strong>at</strong>ionaleCours d'eau principalLimite de provinceLimite de départementBassin versant de SingouBassin versant de la KompiengaAVRIL 2007#Kodjonti #MadeniPayegao####Tiandiaga#NaymangaMangoudeni## SietougouSanipangaBoungou GOURMAFADA N'GOURMAMATIACOALIN<strong>at</strong>ougouPARTIAGA#OCCUPATION DES TERRES AUNIVEAU DE BASSIN VERSSANTDE SINGOUBURKINA FASOWNE#Nanissongo Tagou#Z de chasse de Pama nordN<strong>at</strong>iabouaniRanch de gibier de SingouTAMBAGATAPOASLocalis<strong>at</strong>ion du bassin deSingou (Région de l'Est)LOGOBOUKoudiorgo#SOUDOUGUI###KOULPELOGOCampement aux lionsKortikiogoKOMPIENGANioumonga# #Kompiembiga#PAMA#Nabangou# Oumpougdeni##Koulsonde# #SomboualiKoyangaDiamanga Diamangre#Naloanga#Tindangou#Diabiga GourmaFolpodiNadiagou##PadialiDiabiga YangaGanzadoureKondagouPankoaga##Diamanga##Tagou Nalonti### Tambarbougou#Gouabagou Bounou# ## Sisse Mardeni#Nakiantanga# NabamboulaZC de Pama Centre-nord#ObougouKompiana#PAMASing ouZC de Pama Centre-sudKOMPIENGAZ de chasse de KonkombouriKodjoari Gourma#Kodjoari Bariba #Singou (Tapieni)Zone de chasse de Pama sud##FafariMADJOARI#TanbargaNyabitankouagouMartambimaNiamanga Tanli#Nomba###Kobotougou###VillageRoute N<strong>at</strong>ionaleTougou#ModjoariBassin versant du SingouCours d'eau principalLimite de départementLimite des airesLimite de provinceOccup<strong>at</strong>ion des terresAutre végét<strong>at</strong>ion clairseméeCours et voies d'eau temporairesCultures pluvialesExtraction de m<strong>at</strong>ériauxREPUBLIQUE DU BENINLEGENDE5 0 5 10 KmSource : BNDT (IGB) &BDOT 2002(PNGT2)Edition cartographique : DSEForêt claireForêt galérieHabit<strong>at</strong> ruralPlan d'eauPrairies marécageusesSavane arboréeAVRIL 2007Savane arbustiveSavane herbeuseSols nus (érodés, dénudés, cuirasses, etc.)Territoires agroforestiersTerritoires principalement occupés par l'agriculture,avec présence d'espaces n<strong>at</strong>urels81


#KodjontiMadeniPayegaoBoungou GOURMA#TiandiagaNaymangaMangoudeni# SietougouSanipangaFADA N'GOURMAMATIACOALIPARTIAGAORGANISATION ACTUELLEDES AITRES DE FAUNEDANS LA ZONE D'ETUDEBURKINA FASONWENanissongo Tagou#TAMBAGASZ de chasse de Pama nordN<strong>at</strong>iabouani#Ranch de gibier de SingouTAPOALocalis<strong>at</strong>ion du bassin deSingou (Région de l'Est)LOGOBOU#SOUDOUGUI#KOULPELOGOKoudiorgoPAMAZC de Pama Centre-nordKOMPIENGASing ouZC de Pama Centre-sudKortikiogoKOMPIENGANioumonga# #Kompiembiga#PAMA#Nabangou# Oumpougdeni##Koulsonde# #SomboualiKoyangaDiamanga Diamangre##Naloanga##TindangouDiamanga###Diabiga GourmaFolpodi NadiagouTagou Nalonti###PadialiDiabiga Yanga ## TambarbougouGanzadoureKondagou#Pankoaga# Gouabagou Bounou## #### Sisse Mardeni# ObougouNakiantangaKompiana# NabamboulaZ de chasse de KonkombouriSingouZone de chasse de Pama sud### TanbargaNyabitankouagouMartambimaNiamanga Tanli#Kodjoari NombaFafari###TougouMADJOARI##Kobotougou#####ModjoariREPUBLIQUE DU BENINLEGENDEVillageRoute N<strong>at</strong>ionaleCours d'eau principalLimite de provinceBassin versant du SingouLimite de départementPlan d'eau5 0 5 10 KmSource : BNDT (IGB)Edition cartographique : DSERanch de gibier de SingouZone de chasse de KonkombouriZone de chasse de Pama nordZone de chasse de Pama Centre-nordZone de chasse de Pama Centre-sudZone de chasse de Pama sudAVRIL 200782


KogogniCARTE N°9 : ZONE DE CHASSE DE PAMA NORDNamano%LBoubouanga%PotiamouBouloumboudiM%NTan wa lbou goBuNCRanch de gibier du SingouD iaboulm aBoudjoagou%Sin g ouVers FadaSingouKPK 52%HDec ouda%ti aniIPK 60%Vers PamaJZone de chasse de Pama Centre NordDSingouLEGENDE%LocalitéCourbe de niveauCours d'eau semi permanentCours d'eau secondaireRoute n<strong>at</strong>ionale revêtuePisteZone de chasse de Pama NordLimite de concessionEchelle : 1 : 2700002000 0 2000 4000 MetersElaborée à partir de relevés de terrain au GPSFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte de données sur le terrain: B.A. ADOUABOU;C. TIEMOUNOU;D. SABA; F.B. SORGO; J.B.OUEDRAOGOEdition cartographique: B.A. ADOUABOUCOMMANDITAIRE: PAUCOFREALISATION : PROJET CARTOAOUT 200283


CARTE N°8 : ZONE DE CHASSE DE PAMA CENTRE NORDVers FadaHIDécouda %Kog otianiJNPK 60%DBigouSingouB a pi erg aLEGENDEPama_cn.dbf% LocalitéRoute n<strong>at</strong>ionale revêtueCourbe de niveauGMFEVers PamaCours d'eau semi permanentCours d'eau temporaireZone de chasse de Pama Centre NordEchelle : 1 : 2500002000 0 2000 4000 MetersElaborée à partir de relevés de terrain au GPSFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte de données s ur le t errain: B.A. ADOUABOU;F. B. SORGO; J.B. OUEDRAOGOEdition cartographique: B.A. ADOUABOUCOMMANDITAIRE: PAUCOFREALISATION : PROJET CARTOAOUT 2002CARTE N°12 : ZONE DE CHASSE DE PAMA CENTRE SUDVers FadaZONE DE CHASSEDE PAMA CENTRE NORDGMO p ke m b ouloFENLEGENDEKalmama%NVers Pama% Localitéñ CampementRoute n<strong>at</strong>ionale revêtueRoute n<strong>at</strong>ionale non revêtuePisteCours d'eau semi permanentCours d'eau temporaireCourbe de niveauZone de chasse de Pama Centre SudEnclaveENCLAVE DE PAMAñEchelle: 1: 250 000O2000 0 2000 4000 Met ersPieTndié go uPQElaborée à partir de relevés de terrain au GPSFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte de données sur le terrain: B.A. ADOUABOU;F. B. SORGO; J.B. OUEDRAOGOEdition cartographique: B.A. ADOUABOUB o nko ua n diENCLAVE DETINDANGOUNADIAGOUSamboanliR%ZONE DE CHASSEDE PAMA SUDZONE DE CHASSEDE KONKOMBOURICOMMANDITAIRE: PAUCOFREALISATION : PROJET CARTO AOUT 2002Sñ84


CARTE N°13 : ZONE DE CHASSE DE PAMA SUDZone de Chasse de KonkoBKodjari%C D EFKNamounyouri%GNLEGENDE% LocalitéZone de chassePama Centre SudSamboanliRoute n<strong>at</strong>ionale revêtueRoute n<strong>at</strong>ionale non revêtuePisteCourbe de niveauTindangouEnclave de% TindangouNadiagouNadiagou%Vers PaA%Ném<strong>at</strong>oulayeL%Maboua no uSing ouPendjariREPUBLIQUE DU BECours d'eau permanentCours d'eau semi- permanentCours d'eau temporaireZone de chasse de Pama SudEnclaveEchelle : 1 : 250 0003000 0 3000 6000 MetersJCampement de ChasseFaso SafariñElaborée à partir de relevés de t errain au GPSFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte de données s ur le t errain: B.A. ADOUABOU;F. B. SORGO; J.B. OUEDRAOGOEdition cart ographique: B.A. ADOUABOUIVers PCOMMANDITAIRE: PAUCOFREALISATION : PRJET CARTOAOUT 2002CARTE N°7 : ZONE DE CHASSE DE KONKOMBOURIQPParc N<strong>at</strong>ional d'ArliNPentianiVAOUT 2002RZone de chassePama Centre sudRanch de Gibier de SingouVers TindangouSingouSñZone de chassePama sud%Konkombou ri%KodjariTUEnclave de MadjoariMadjoariElaborée à partir de relevés de terrain au GPSc%TambargaFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte de données sur le terrain: B.A. ADOUABOU;C. TIEMOUNOU;D. SABAEdition cartographique: B.A. ADOUABOU%WOLEGENDE% LocalitéPoste forestiercñ CampementVers TansargaCours d'eau semi permanentCours d'eau temporaireRoute n<strong>at</strong>ionale non revêtueCourbe de niveauZone de chasse de KonkombouriEchelle : 1 : 2600003000 0 3000 6000 MetersCOMMANDITAIRE: PAUCOFREALISATION : PRJET CARTO85


Namano%Bouloumboudi%BoubouangaPO TIAM O U%cCARTE N°5 : RANCH DE GI BIER DE SINGOUñCAMPEMENTDU RANCH DE SINGOUBZONE DE CHASSEDE WAMOUCDOU B OUDOANSINGOUZONE DE CHASSEDE PAMA NORDQPP.N. ARLIPENTIANIDZONE DE CHASSEDE PAMA CENTRE NORDRIKONKOUMB OUZONE DE CHASSEDE KONKOMBOURIZONE DE CHASSEDE PAMA CENTRE SUDERCOMMANDITAIRE : PAUCOFREALISATION : PROJET CARTOAOUT 20022000 0 2000 4000 MetersEchelle : 1: 375 000Elaborée à partir de relevéés de terrain au G PSFond cartographique: BNDT 200 (IGB)Collecte des données sur le terrain: B.A. ADOUABOUC. TIEMOUNO U; D. S ABAEdition cartographique: B.A. ADOUABOUñcLEGENDE% LocalitéCampementPoste forestierRoute n<strong>at</strong>ionale non revêtueReliefCours d'eau semi permanentCours d'eau temporaireRanch de gibierde Singou86


ALBUM PHOTOSPhoto 1 :Session de diagnostic particip<strong>at</strong>if à KompienbiagaPhoto 2 :Session de diagnostic particip<strong>at</strong>if à Kabonga I87


Photo 3 : Et<strong>at</strong> des ressources forestières en zone de terroir de Kabonga IPhoto 4 : Et<strong>at</strong> de conserv<strong>at</strong>ion des ressources forestières dans la réserve de Pama88


Photo 5 :Feu de brousse dans la réserve de PamaPhoto 6 :Impact des feux de brousse dans la réserve de Madjoari89


Photo 7 :Bas-fond de la vallée de Nadiagou aménagé dans la cadre du projet PIVPhoto 8 : <strong>Projet</strong> Renforcement de la capacité régionale pour la mise en valeur des bas-fondscommunautaires et parcelles irriguées villageois à Kabonga I90


Photo 9 :Lit majeur de la Singou dans la réserve de MadjoariPhoto 10 :Niveau extrême d’humections de la Singou pendant la saison des pluies91


Photos 11 et 12 : Rivière de la Pendjari dans la réserve d’Arly en saison sèche92


Photo 13 :Aménagement de piste dans la concession de chasse de KonkombouriPhoto 14 :Signalis<strong>at</strong>ion des limites entre la concession de chasse de Konkombouriet la zone villageoise d’intérêt cynégétique de Tambarga93


Photo 14 : Supervision du décompte du gibier ab<strong>at</strong>tu par le service forestier à KonkombouriPhoto 15 : Activité de pêche dans la Pedjari94


Photo 16 : Zone de pâturage dans la forêt protégée (zone de Kaonga)95

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