Guide technique à l'usage des collectivités - Eau et rivières de ...
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<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>technique</strong>à l’usage <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t éAujourd’hui du fait d’une uniformisation du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plusévi<strong>de</strong>nte, chacun cherche ses racines <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux <strong>de</strong> mémoire. Qui dit lieu<strong>de</strong> mémoire songe à <strong><strong>de</strong>s</strong> constructions ou <strong><strong>de</strong>s</strong> paysages marqués par l’histoire.C’est oublier que <strong>de</strong>rrière l’histoire avec un grand « H » il y a l’histoirequotidienne <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes, celle qui marque l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> civilisations<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés humaines.Les vrais lieux <strong>de</strong> mémoire ne sont pas toujours évi<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> lasociologie nous a appris qu’on en découvrait parfois davantagesur notre passé à travers <strong><strong>de</strong>s</strong> obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux considéréscomme banals qu’à se pencher sur <strong><strong>de</strong>s</strong> réalisations exceptionnelles.Ce livr<strong>et</strong> pédagogique <strong>et</strong> didactique m<strong>et</strong> en lumière l’intérêtflagrant d’un domaine oublié voire méprisé : la mare. Pasles mares célèbres comme la Mare au diable <strong>de</strong> George Sand,non, la mare ordinaire, délaissée ; celle qui dans un creux naturelou artificiel naît, croit <strong>et</strong> disparaît au fil <strong><strong>de</strong>s</strong> saisons, bien souvent dansl’indifférence générale.Avec le « progrès » <strong>et</strong> la vitesse qui en est sa jumelle nous avons désapprisà voir <strong>et</strong> à apprécier ce que nous avons sous nos yeux <strong>et</strong> à ne juger <strong>de</strong>l’intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> choses qu’en fonction <strong>de</strong> leur utilité immédiate ou <strong>de</strong> leurseul aspect extraordinaire.Nous sommes <strong>de</strong>venus <strong><strong>de</strong>s</strong> consommateurs <strong>de</strong> produits finis en oubliantque l’homme a acquis la connaissance dans l’observation, forme première<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> du savoir.Ce livr<strong>et</strong> nous réapprend à regar<strong>de</strong>r le commun, le banal apparent ; il nousm<strong>et</strong> sous les yeux ce que nous savons <strong>de</strong>puis toujours, sans en avoir forcémentconscience, le mon<strong>de</strong> est vaste, mais le mon<strong>de</strong> commence aubout du chemin…Et au bout du chemin il y a forcément une mare. Or, toute mareest un con<strong>de</strong>nsé formidable pour une leçon <strong>de</strong> choses, uneleçon <strong>de</strong> sciences naturelles, une leçon <strong>de</strong> géographiephysique, une leçon d’histoire, une leçon<strong>de</strong> vie ; il y a plus <strong>de</strong> merveilles dans la plusbanale <strong><strong>de</strong>s</strong> mares que dans les jeux lesplus sophistiqués.Si chacun prenait une mare sous saprotection le mon<strong>de</strong> n’en serait peut-êtrepas changé mais la Br<strong>et</strong>agne sûrement.Car toutes choses se tenant, on commencepar protéger une mare <strong>et</strong> onse r<strong>et</strong>rouve à s’intéresser aux rivières,aux océans, à la planète entière…Jean-François PIQUOTPorte-parole d’<strong>Eau</strong> <strong>et</strong> Rivières <strong>de</strong>Br<strong>et</strong>agnePré face(3
(6G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é smares?3PourquoiDisparition d'unemare sous <strong><strong>de</strong>s</strong>tonnes <strong>de</strong> terreFin d'une mare ou début <strong>de</strong> décharge ?les3.1 La perte<strong><strong>de</strong>s</strong> fonctionsComme nous l’avons vu dans lepremier chapitre, les mares ont assuré<strong>de</strong> nombreuses fonctions tout aulong <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> nos sociétés. Tour àtour, elles ont connu <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions vitales,religieuses, économiques, sociales,…Depuis un <strong>de</strong>mi-siècle environ, progressivement,les usages traditionnels <strong><strong>de</strong>s</strong> mares ontquasiment disparu <strong>de</strong> nos campagnes. Et il s’agitlà <strong>de</strong> la raison principale <strong>de</strong> la forte réductiondu nombre <strong>de</strong> mares aujourd’hui.réhabiliterFaute d’usages <strong>et</strong> <strong>de</strong> fonctions immédiatementi<strong>de</strong>ntifiables, on les aconsidérées, à tort, comme inutiles,voire gênantes.Et d’autres menaces existent.L’altération <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau<strong><strong>de</strong>s</strong> mares existantes par <strong><strong>de</strong>s</strong>apports <strong>de</strong> pollutions d’origines diversesne fait qu’en aggraver l’image déjànégative. Qui voudrait d’un cloaqueprès <strong>de</strong> chez lui ? Personne !Donc, le <strong>de</strong>rnier recours est <strong>de</strong> la faire disparaître…L’urbanisation galopante autour <strong><strong>de</strong>s</strong> villes grignote aussitoujours un peu plus les paysages ruraux <strong>et</strong> souvent <strong>de</strong>manière aveugle. Avec les remblais, ce sont prioritairementles “trous” qui sont comblés…Comme il n’est plus question <strong>de</strong> nos jours d’utiliser les mares commeautrefois, il est donc indispensable <strong>de</strong> leur trouver <strong>de</strong> nouvelles fonctions.Car les raisons <strong>de</strong> conserver ces jolis p<strong>et</strong>its points d’eau ne manquentpas. Chacun peut y trouver un intérêt.3.2 Un intérêt écologique majeurSur ce plan, l’écosystème mare présente un intérêt incontestable.Il contribue d’une manière très forte à la biodiversité <strong>de</strong> nos campagnes <strong>et</strong>il joue également un rôle hydrologique important à l’échelle <strong><strong>de</strong>s</strong> microbassinsversants.La biodiversitéEn raison <strong>de</strong> sa taille mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa faible profon<strong>de</strong>ur,la mare est un écosystème marqué par une extrêmeinstabilité au cours d’une même année (niveauxd’eau, température <strong>de</strong> l’eau, végétation). Elle possè<strong>de</strong>notamment une forte propension à l’assèchement temporaire(phénomène normal qui profite à certains végétaux <strong>et</strong>même à certains animaux en éliminant les poissons gourmands).Pour c<strong>et</strong>te raison, les mares sont très fragiles <strong>et</strong> la flore <strong>et</strong> la faune quien dépen<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> les habitent sont souvent très particulières. Ellescontribuent à augmenter <strong>de</strong> manière spectaculaire la biodiversité duterritoire concerné. Sur une minuscule portion <strong>de</strong> l’espace, elles attirent<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent la survie d’un grand nombre d’espèces animales ou végétalessouvent protégées ; ce qui est d’autant plus remarquable au sein<strong><strong>de</strong>s</strong> régions où l’agriculture intensive prédomine.
(8G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é s?e sm a rsLa faune <strong><strong>de</strong>s</strong> maresLes amphibiens3P oFraîchement éclose,la libellule est prêteà l'envolu rq u o ib ir é h al iLes insectesLes mares abritent une faune bien particulière<strong>et</strong> souvent foisonnante lorsque les meilleuresconditions sont réunies (faciès variés, diversitéfloristique, contexte favorable,…). Les animauxles plus représentatifs sont sans conteste les insectes<strong>et</strong> les amphibiens, certains étant même dépendants <strong>de</strong>ces milieux ; cependant, bien d’autres groupes faunistiquessont représentés.rt el eUne foule d’insectes <strong>de</strong> tous ordres se développent dans les eaux stagnantes<strong><strong>de</strong>s</strong> mares. Dans la vase, sous les feuilles immergées, à la surface, parmiles hélophytes,… tous les recoins <strong>de</strong> la mare sont colonisés par ces invertébrés.Si nombre d’entre eux sont peu connus du grand public, d’autressont <strong><strong>de</strong>s</strong> incontournables. Parmi eux, les libellules trouvent en ces pointsd’eau <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux indispensables pour assurer leurcycle <strong>de</strong> vie. En eff<strong>et</strong>, l’essentiel <strong>de</strong> leur vie (<strong>de</strong> 1 à5 ans) se déroule sous l’eau, à l’état larvaire. Ladisparition <strong><strong>de</strong>s</strong> mares entraîne aujourd’hui celle <strong>de</strong>plusieurs espèces <strong>de</strong> libellules.S’il existe aujourd’hui <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux sévèrement menacés, ce sont bien lesamphibiens. Le morcellement du paysage, les pollutions diverses <strong>et</strong> ladiminution rapi<strong>de</strong> du nombre <strong>de</strong> mares obscurcissent sévèrement leuravenir. Extrêmement sensibles, ces animaux ont absolument besoin <strong>de</strong>points d’eau stagnants pour assurer leur <strong><strong>de</strong>s</strong>cendance. Comme chez beaucoup<strong>de</strong> p<strong>et</strong>its animaux peuplant la mare, le premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie est icistrictement aquatique (qui ne connaît pas les têtards ?). Les amphibiensregroupent les grenouilles, les rain<strong>et</strong>tes, les crapauds, la salamandre <strong>et</strong> lestritons. Parmi les espèces présentes dans notre région, beaucoup sont trèsmenacées. Tous ces animaux sont protégés par la loi. Leur rôle dans l’écosystèmeest très important <strong>et</strong> reconnu. Ce sont par exemple d’excellentsauxiliaires du jardin<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> cultures. Leurimage parfois négativeest aujourd’huitotalement injustifiée.Le très colorétriton alpestreLes arbustes <strong>de</strong> la marehébergent la rain<strong>et</strong>teDeux exemples <strong>de</strong> larves <strong>de</strong> libellule
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t éEt puis aussi…( 9La mare abrite aussi une multitu<strong>de</strong> d’invertébrés autres que les insectes.Les mollusques, crustacés, vers, araignées,… foisonnent dans <strong>et</strong> aux abords<strong>de</strong> l’eau. Certaines espèces sont remarquables. La couleuvre à collier, protégéeelle aussi, en fait souvent son terrain <strong>de</strong> chasse. Les oiseaux sont présentssi la mare est suffisamment accueillante (nourriture <strong>et</strong> couverturevégétale). La poule d’eau, le colvert <strong>et</strong> le grèbe castagneux peuvent installerleur nid dans la végétation <strong>de</strong>nse <strong><strong>de</strong>s</strong> rives. La mare servira <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>manger<strong>de</strong> passage à d’autres comme le héron cendré. Beaucoup d’autresviendront y boire <strong>et</strong> se baigner. De nombreux mammifères, p<strong>et</strong>its<strong>et</strong> grands, en feront <strong>de</strong> même. Enfin, contrairement à ce que l’on pourraitpenser, les poissons ne sont pas les bienvenus dans la mare. Leur pouvoir<strong>de</strong> multiplication <strong>et</strong> leur gourmandise nuit à terme à son équilibre.Introduits par l’homme ou transportés à l’état d’œufs sur les pattes <strong><strong>de</strong>s</strong>oiseaux, les poissons sont souvent présents malgré tout. Ils sont bien plusà leur place dans un étang.La mare constitue donc un écosystème très riche <strong>et</strong> peut présenter unintérêt écologique majeur, surtout lorsqu’elle subsiste en grand nombresur un p<strong>et</strong>it territoire.La mare, un lieu<strong>de</strong> vie stratégiquepour <strong>de</strong> nombreuxêtres vivants
10 (G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é s?e sm a rsLe rôle hydrologique3P ou rq u o iLes eaux pluviales du lotissement voisin sontrecueillies dans c<strong>et</strong>te mare (Commune <strong>de</strong> St Gilles)b ir é h aLes fonctions épuratrices <strong>et</strong> régulatrices <strong>de</strong> laressource en eau que remplissent les zoneshumi<strong><strong>de</strong>s</strong> sont aujourd’hui reconnues <strong>de</strong> tous. Àl’échelle <strong>de</strong> micro-bassins versants, les mares agissentaussi dans les cycles hydrologiques.En stockant l’eau, en freinant les ruissellements,en captant <strong>et</strong> en transformant les sédiments <strong>et</strong> polluants,elles participent à la lutte contre les pollutions,les inondations <strong>et</strong> l’érosion <strong><strong>de</strong>s</strong> sols.t el il erAinsi, dans certains contextes, les marespeuvent, par exemple, recueillir les eauxpluviales d'un lotissement. Les systèmes <strong>de</strong>phytoépuration par lagunage donnentaussi d'excellents résultats : la végétationaquatique <strong><strong>de</strong>s</strong> différents bassinsassure l’épuration naturelle <strong><strong>de</strong>s</strong> eauxusées d’une p<strong>et</strong>ite collectivité oumême d’une maison individuelle.Dans le contexte actuel, ce rôle estbien entendu loin d’être négligeable<strong>et</strong> doit au contraire être pris sérieusementen considération.Une superbe mare qui sert<strong>de</strong> bassin d'épurationcommunal ? C'est possible !(Commune du Sel <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne)Des lavandières au travail3.3 Un témoin <strong>de</strong> l'activité locale passéeDans tous les villages, chaque mare possè<strong>de</strong> sa propre histoire.Abandonner ou détruire c<strong>et</strong>te mare, c'est aussi faire une croix surc<strong>et</strong>te histoire. Avec elle s'enfouissent les traces d'une activitéexercée dans un passé plus ou moins récent, activité parfois trèsliée au patrimoine local.C'est l'histoire du lien étroit qui existe entre l'eau<strong>et</strong> les hommes <strong>de</strong>puis toujours qui disparaît.Pour conclure, il est important <strong>de</strong> préciser que les fonctions hydrologiques <strong>et</strong>d'accueil <strong>de</strong> la biodiversité ne seront assurées que si un réseau relativementriche <strong>de</strong> mares régulièrement entr<strong>et</strong>enues subsiste. Une mare isolée dans unenvironnement dégradé ne pourra bien évi<strong>de</strong>mment pas accomplir ces fonctions.
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é3.4 Une p<strong>et</strong>ite merveille paysagèreUne mare abandonnée est une mare qui, au fil du temps, va se combler.La végétation se décompose <strong>et</strong> forme la vase qui s’accumule d’année enannée. Les saules profitent <strong>de</strong> ce substrat pour s’installer <strong>et</strong> créer un fourré<strong>de</strong>nse <strong>et</strong> impénétrable. L’eau libre disparaît peu à peu, la diversité végétalebaisse considérablement. À l’endroit multicolore <strong>et</strong> ouvert a succédé,naturellement, une saulaie monotone <strong>et</strong> fermée. La mare a disparu…Une mare en voie d’abandon est aussi souvent, malheureusement, un lieuoù l’on abandonne… toutes sortes <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>s ! « L’endroit ne sert à rien,il n’est pas esthétique ; j<strong>et</strong>ons-y nos gravats, qui cela gênera t-il ? » Et lecercle infernal est en marche. Les déch<strong>et</strong>s appellent les déch<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> lamare <strong>de</strong>vient une décharge, un cloaque.Dans les <strong>de</strong>ux cas, l’impact paysager (mais pas uniquement !) n’est pasnégligeable <strong>et</strong> peut même être désastreux.Pourtant, la mare, lorsqu’elle est respectée, entr<strong>et</strong>enue <strong>et</strong> mise en valeur,constitue un élément du paysage remarquable <strong>et</strong> fort esthétique.Qu’elle soit au détour d’un sentier forestier, au milieu d’un parc, à l’ombred’un grand chêne au cœur d’une prairie ou encore à l’entrée du village,la mare éclaire le paysage.La diversité végétale qui s’y installe spontanément implique une gran<strong>de</strong>variété <strong>de</strong> formes, <strong>de</strong> tailles, <strong>de</strong> couleurs…Les bouqu<strong>et</strong>s jaunes <strong>de</strong> l’iris, les flèches roses <strong>de</strong> la salicaire, les touchesbleues <strong><strong>de</strong>s</strong> myosotis,… <strong><strong>de</strong>s</strong>sinent le contour <strong>de</strong> la mare. Elles ponctuent<strong>de</strong> couleurs le vert luxuriant <strong><strong>de</strong>s</strong> rives. À la surface, les renoncules <strong>et</strong> lespotamots illuminent l’eau stagnante <strong>de</strong> taches blanches <strong>et</strong> émerau<strong>de</strong>. Leball<strong>et</strong> incessant <strong><strong>de</strong>s</strong> libellules contribue à égayer l’endroit.au début……<strong>et</strong> après quelques années.Évolution vers la ferm<strong>et</strong>ured'une mare non entr<strong>et</strong>enueAu fil <strong><strong>de</strong>s</strong> saisons, le théâtre <strong>de</strong>la mare évolue. Les couleurs sesuccè<strong>de</strong>nt, l’activité change.Chaque semaine qui passe voit unnouveau décor.Dans un but esthétique, il est aussipossible d’installer <strong><strong>de</strong>s</strong> plantes. Maisdans ce cas, certaines règles sont àrespecter (voir chapitre 4.3). Ilfaut se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> vouloir créerun milieu totalement artificiel.Enfin, la mare, c’est aussi un paysagesonore! L’arrivée du printempsattire une foule <strong>de</strong> virtuoses. Lesamphibiens <strong>et</strong> les oiseaux en sontbien sûr les meilleurs interprètes.Les concerts <strong>de</strong> l’aube <strong>et</strong> du crépusculeen c<strong>et</strong>te saison sont parfoisspectaculaires.( 11
12 (G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é s?e sm a rDiversité <strong>de</strong> plantes, diversité <strong>de</strong> couleurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> formess3P ou rq u o ib ir é h at el il erLa reine<strong><strong>de</strong>s</strong> présL'iris <strong><strong>de</strong>s</strong>maraisBlanchesGaill<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Galium palustre Au bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit du printemps à l’étéNénuphar blanc Nymphaea alba Flottante, floraison au printemps <strong>et</strong> en étéRenoncule aquatique Ranunculus aquatilis A la surface <strong>de</strong> l’eau, en fleur au printemps <strong>et</strong> en étéReine <strong><strong>de</strong>s</strong> prés Filipendula ulmaria Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, fleurit en étéPlantain d’eau Alisma plantago-aquatica Au bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit <strong>de</strong> l’été à l’automneJaunesPopulage <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Caltha palustris Au bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit au printempsElodès <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Hypericum elo<strong><strong>de</strong>s</strong> Dans l’eau, <strong>de</strong> l’été à l’automneIris <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Iris pseudacorus Bord <strong>de</strong> l’eau, en fleur du printemps à l’étéLysimaque commune Lysimachia vulgaris Bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit du printemps à l’étéLotier <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Lotus uliginosus Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, floraison estivaleRenoncule flamm<strong>et</strong>te Ranunculus flammula Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, en fleur au printemps <strong>et</strong> en étéUne mentheaquatiqueBleues-mauvesCresson <strong>de</strong> cheval Veronica beccabunga Vase <strong>et</strong> eau, floraison estivaleMyosotis <strong><strong>de</strong>s</strong> marais Myosotis scorpioi<strong><strong>de</strong>s</strong> Bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit au printemps <strong>et</strong> en étéToque bleue Scutellaria galericulata Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, fleurit en étéMenthe aquatique Mentha aquatica Bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit en étéLa salicaireRosesSalicaire commune Lythrum salicaria Bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit <strong>de</strong> l’été à l’automneEpilobe hirsute Epilobium hirsutum Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, fleurit en étéEupatoire chanvrine Eupatorium cannabinum Endroits humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, floraison estivaleRenouée amphibie Polygonum amphibium Hydrophyte, fleurit au printemps <strong>et</strong> en étéLe rubanierVertesPotamot sp. Potamog<strong>et</strong>on sp. Flottante, feuilles esthétiquesRubanier Sparganium erectum Au bord <strong>de</strong> l’eau, « roseau », en fleur l’étéCallitriche sp. Callitriche sp. Dans l’eau, feuilles en étoilesGlycérie aquatique Glyceria maxima Au bord <strong>de</strong> l’eau, « roseau », fleurit en étéPoivre d’eau Polygonum hydropiper Bord <strong>de</strong> l’eau, fleurit <strong>de</strong> l’été à l’automne
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é3.5 Un outil pédagogique remarquableLa mare présente aussi un intérêt pédagogique incontestable. Elle sertd’ailleurs très souvent <strong>de</strong> support à <strong>de</strong> nombreuses activités pour les écoles<strong>et</strong> collèges.Souvent très accessible <strong>et</strong> d’une taille mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te, la mare <strong>de</strong>vient un lieuprivilégié lorsqu’il s’agit d’appréhen<strong>de</strong>r un écosystème. Il est beaucoupplus facile d’étudier la p<strong>et</strong>ite mare du village que la forêt ou l’étang voisin! Et dans un mon<strong>de</strong> où l’on fait croire qu’il faut forcément faire l’acquisition<strong>de</strong> jeux ou d’outils pédagogiques coûteux, la mare rappelle qu’avecun rien, on peut apprendre énormément !Autour d’une mare, <strong>de</strong> nombreuses activités faisant appel à autant <strong>de</strong> disciplinessont donc possibles :Les sciences naturelles : étu<strong>de</strong> d'un écosystème, notion <strong>de</strong> chaînealimentaire, régimes alimentaires, observation <strong>et</strong> connaissance durègne animal <strong>et</strong> végétal,…L'histoire : les usages <strong>de</strong> lamare autrefois, recherche surl'histoire <strong>de</strong> la mare étudiée, lepatrimoine lié à l'eau,…Le Français : nouveau vocabulaireutilisé, recherche documentaire<strong>et</strong> exposé écrit,…Les mathématiques : calculs<strong><strong>de</strong>s</strong> profon<strong>de</strong>urs, périmètres,circonférences, mesures diverses,…Les arts plastiques : croquis,fresques, maqu<strong>et</strong>tes,…"L'écosystème mare"expliqué sur ce panneauÉvi<strong>de</strong>mment, la mare "parfaite" qui foisonne<strong>de</strong> vie, qui est très facile d'accès <strong>et</strong> qui neprésente aucun souci <strong>de</strong> sécurité n'est pastoujours facile à dénicher. Souvent, le pédagoguese casse le nez sur une mare à poissonsrouges, entourée <strong>de</strong> gazon <strong>et</strong> parsemée <strong>de</strong>bouteilles <strong>et</strong> autres déch<strong>et</strong>s… Les objectifsdoivent alors changer !Pourquoi alors ne pas voir la réalité en face.Si c'est ainsi, il y a une ou plusieurs raisons ;c'est l'occasion d'inciter les enfants à s'interrogersur l’histoire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mare, les raisons <strong>de</strong> son abandon. Cela doitdonc être le début d'une prise <strong>de</strong> conscience, d'une réflexion sur les changementsd'habitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> comportements à adopter.Les enfants <strong>de</strong> l'école ou d'un centre <strong>de</strong> loisirsd'une commune peuvent également êtreassociés à la restauration ou à la créationd'une mare. En s'impliquant dans d<strong>et</strong>elles réalisations concrètes, ils s'approprient<strong>et</strong> respectent d'autant plus c<strong>et</strong>temare ensuite.Le travail peut même se poursuivre par la miseen valeur <strong>de</strong> la mare par la réalisation d'aménagementstels que <strong><strong>de</strong>s</strong> panneaux d'informationou d'interprétation.( 13Les idées ne manquent pas !Toucher, sentir, observer, mesurer, comprendre…
<strong>et</strong>14 (vieG u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é smaresauxLe constat est implacable. Lesmares, faute "d'utilité économique",sont aujourd'huifortement menacées d'abandon,<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>truction <strong>et</strong> donc <strong>de</strong>disparition. Pour y remédier, ilfaut leur trouver <strong>de</strong> nouvellesfonctions. Elles existent, maispour laquelle opter?4.1 Définir <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs spécifiquesAvant <strong>de</strong> se lancer dans un chantier d'entr<strong>et</strong>ien ou <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong>mare, il est nécessaire <strong>de</strong> se fixer <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs clairs.4Aménagerdonnerune secon<strong>de</strong>Si l'on souhaite favoriser une population animale particulière, les travaux neseront pas forcément les mêmes que si l'on désire un aménagement paysager.Si la mare doit servir à <strong><strong>de</strong>s</strong> activités pédagogiques futures, il n'est pas du toutsûr que cela soit compatible avec le développement d'une plante protégée…On le voit, il peut exister <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes. Il est donc indispensable <strong>de</strong> connaître,avant les travaux, l'état <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux initial <strong>et</strong> les objectifs que l'on souhaiteatteindre. Mais il est également possible <strong>de</strong> multiplier les fonctions d'unemare. Une mare à vocation pédagogique peut avoir une forte valeur paysagère<strong>et</strong> accueillir une biodiversité remarquable. Mais pour ce faire, les aménagements<strong>de</strong>vront alors tenir compte <strong>de</strong> plusieurs paramètres.4.2 La fonction écologiqueComme on l'a vu précé<strong>de</strong>mment, la mare est susceptibled'accueillir une forte diversité végétale <strong>et</strong>/ou animale.Si la mare se situe au milieu d'une zone fortementurbanisée ou en plein cœur <strong>de</strong> cultures intensives, il y apeu <strong>de</strong> chances qu'elle abrite une biodiversité remarquable.La présence <strong>de</strong> corridors (haies ou talus boiséspar exemple) en connexion avec <strong><strong>de</strong>s</strong> zones naturellesplus éloignées est dans ce cas indispensable, notammentpour les amphibiens (voir schéma ci-contre).Les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> boisées,les fossés, les cours d'eau<strong>et</strong> les chemins sont primordiauxpour la survie <strong><strong>de</strong>s</strong> populations animalesEn revanche, la proximité d'autres points d'eau, <strong>de</strong> zonesfavorables à la reproduction, à l'hibernation <strong>et</strong> à l'alimentationaugmentera d'autant plus le potentiel biologique.
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é( 15Avant d'engager les travaux, il est très recommandé <strong>de</strong> réaliser un inventaire floristique <strong>et</strong> faunistique (prendrecontact avec une association <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la nature). Celui-ci perm<strong>et</strong>tra d'adapter les travaux à la présence<strong>de</strong> certaines espèces <strong>et</strong>, en refaisant un inventaire après travaux, <strong>de</strong> mesurer l'eff<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> aménagements à court <strong>et</strong> moyenterme. Il perm<strong>et</strong>tra aussi peut-être <strong>de</strong> déceler la présence d'espèces sensibles <strong>et</strong> donc d'éviter <strong><strong>de</strong>s</strong> dégâts irréversibles.Fonction écologique :Les dix conseils pour la restauration d’une mareConnaître l'origine <strong>de</strong> l'eau. S'il s'agit d'eaux <strong>de</strong> ruissellement <strong>et</strong>que la mare se situe en contrebas d'une zone recevant régulièrement<strong><strong>de</strong>s</strong> pestici<strong><strong>de</strong>s</strong> ou <strong><strong>de</strong>s</strong> engrais, il est alors nécessaire <strong>de</strong> prévoir un talusplanté (avec les matériaux d'extraction par exemple) <strong>et</strong> un fossé.Les travaux doivent avoir lieu <strong>de</strong> mi-septembre à novembre (afind'éviter les pério<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> reproduction <strong>et</strong> les intempéries hivernales).Prévoir <strong><strong>de</strong>s</strong> profon<strong>de</strong>urs variées <strong>et</strong> notamment une zone profon<strong>de</strong>(un mètre environ au maximum) afin d'éviter un gel compl<strong>et</strong>l'hiver <strong>et</strong> une évaporation totale l'été. La variation <strong><strong>de</strong>s</strong> niveauxd'eau sera profitable à la diversité végétale <strong>et</strong> donc animale.Aménager sur une bonne partie <strong>de</strong> la mare (les <strong>de</strong>ux tiers par exemple)une pente douce <strong>et</strong> progressive. Celle-ci sera favorable à l'installation<strong><strong>de</strong>s</strong> végétaux hélophytes <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra un accès aisé aux animaux.Ne pas introduire <strong>de</strong> poissons. La mare n'est pas un milieu convenablepour le poisson <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus, celui-ci cause souvent <strong>de</strong> gros dégâts<strong>et</strong> appauvrit considérablement la faune (amphibiens, insectes,…).Ne pas importer d'animaux comme les amphibiens d'unautre endroit pour "enrichir la mare". C'est d'abord interdit <strong>et</strong> celane sert à rien sinon appauvrir une population existante.Ne pas installer <strong>de</strong> plantes exotiques. Elles concurrencentsévèrement les plantes indigènes <strong>et</strong> causent <strong>de</strong> nombreux désagréments(voir par ailleurs).Éviter que la mare soit totalement ombragée. Il est nécessaire<strong>de</strong> trouver un bon compromis entre ombre <strong>et</strong> lumière. Lalumière est indispensable à la vie <strong>de</strong> la mare, mais la chaleur peutavoir <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s négatifs (température élevée, développement accru<strong>de</strong> certaines plantes,…). Les arbres, en plus <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l'ombre,peuvent aussi poser problème à l'automne, lorsque les feuillestombent. Celles-ci risquent d'accélérer le comblement <strong>de</strong> la mare.Aménager les abords <strong>et</strong> les environs <strong>de</strong> la mare. Une alternance<strong>de</strong> plantes hautes <strong>et</strong> <strong>de</strong> zones dégagées pour les libellules ;<strong><strong>de</strong>s</strong> haies, <strong><strong>de</strong>s</strong> souches <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> tas <strong>de</strong> pierres pour les amphibiens.Par la suite, les entr<strong>et</strong>iens réguliers <strong><strong>de</strong>s</strong> abords <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mareelle-même doivent bien sûr éviter impérativement l’utilisation<strong>de</strong> tout pestici<strong>de</strong>!L’application <strong>de</strong> tout pestici<strong>de</strong> à moins d’un mètred’un point d’eau (fossé, puits, mare…) est d’ailleursinterdite en Br<strong>et</strong>agne <strong>de</strong>puis le 1er mai 2005par arrêté préfectoral.
16 (G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é smares4Aménager<strong>et</strong>4.3 La fonction paysagèreLa beauté d’une mare reste une notion subjective.Le paysagiste, par exemple, imaginera unemare à la végétation luxuriante, haute en couleurs<strong>et</strong> tirée à quatre épingles. Pourquoi pas ?Certains bassins <strong>de</strong> parcs fleuris peuvent être trèsagréables à l'œil. Cependant, c'est précisément ce quel'on évitera ici. Une mare peut être très esthétique <strong>et</strong>constituer un repère visuel intéressant sans pour autantsombrer dans le spectaculaire <strong>et</strong> l'exotique. De plus, si l'on peutconcilier objectifs paysager <strong>et</strong> écologique, pourquoi s'en priver ?unedonnerauxviesecon<strong>de</strong>Pour une mare esthétique, plusieurs points à r<strong>et</strong>enir :C'est la diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> végétaux qui donnera un intérêt visuel : plantes flottantes,bouqu<strong>et</strong>s multicolores, vivaces <strong>et</strong> annuelles sur les rives, arbustes,feuilles hautes <strong>et</strong> élancées, basses <strong>et</strong> découpées,… Plus il y a d'espèces, plusles couleurs <strong>et</strong> les formes sont variées. Sachant que chaque plante a sesconditions d'installation, il faut donc prévoir une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> faciès.En variant le profil <strong><strong>de</strong>s</strong> berges <strong>et</strong> en créant <strong><strong>de</strong>s</strong> paliers à différentes profon<strong>de</strong>urs,on a toutes les chances d'obtenir une belle diversité végétale.Si l'on installe certaines plantes, il est recommandé d'observer les végétaux<strong><strong>de</strong>s</strong> milieux aquatiques locaux (étangs, canaux, fossés) <strong>et</strong> d'utiliserces mêmes espèces. Celles-ci sont adaptées aux conditions locales,ce qui n'est pas forcément le cas <strong>de</strong> tous les végétaux aquatiques.Une mare d'agrémentluxuriante <strong>et</strong> en partieexotiqueNe pas installer <strong>de</strong> plantes exotiques! Celles-ci appauvrissent considérablementla flore indigène <strong>et</strong> peuvent à terme étouffer le milieu. Il estalors particulièrement difficile <strong>et</strong> coûteux <strong>de</strong> s'en débarrasser (nombreusessont les communes confrontées à ce problème). C'est le cas, parexemple, du Myriophylle du Brésil, <strong>de</strong> la Jussie <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Elodée.Trois fléaux à éviter ! !La jussie, aussi joliequ'envahissanteLes têtes émergentes dumyriophylle du BrésilInvasion d'élodées
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é4.4 La fonction pédagogiqueLa mare peut être un lieu d'apprentissage pour tous les publics.Cependant, ce sont souvent les enfants qui seront concernés. Il est doncimportant <strong>de</strong> tenir compte <strong><strong>de</strong>s</strong> aspects <strong>de</strong> sécurité.( 17Les risques <strong>de</strong> chutes existent ! Il est souhaitable dans ce cas <strong>de</strong> prévoir <strong><strong>de</strong>s</strong>rives en pente douce sur la totalité <strong>de</strong> la mare si possible. L'installationd'une clôture autour <strong>de</strong> la mare peut être envisagée dans certains cas(lieux très fréquentés par <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants) ; ainsi, l’accès à la mare ne peut êtreautorisé sans accompagnement.Un joli ponton enjambe c<strong>et</strong>te mareBerge abrupteou en pente douce ?Le choix semble évi<strong>de</strong>nt !Le <strong>de</strong>uxième aspect à prendre en compte est l'accessibilité àl'eau. Afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre les prélèvements <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite faune,plusieurs zones d'accès faciles doivent être prévues. Si toutesles rives sont en pente douce, le problème ne se pose pas vraiment.Cependant, afin d'éviter le piétinement <strong>et</strong> le dérangementsur toute la mare, il est indispensable <strong>de</strong> prévoirquelques zones réservées aux prélèvements. Des p<strong>et</strong>its pontons<strong>de</strong> bois peuvent être installés à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>.Enfin, si la mare est intéressante sur le plan écologique,elle le sera automatiquement sur le planpédagogique. Les activités possibles seront plusnombreuses. Cependant, il faudra absolumentprendre en compte la fragilité <strong>de</strong> certainesespèces dont les prélèvements sont interdits.Une plate-formepour accé<strong>de</strong>r auxp<strong>et</strong>ites bêtes !
18 (G u i d e t e c h n i q u e à l ’ u s a g e d e s c o l l e c t i v i t é smares4Aménager<strong>et</strong>unedonnerauxvie4.5 Les lavoirsEssentiellement utilisé par les femmes, le lavoirest avant-guerre un lieu <strong>de</strong> labeur très fréquenté,mais aussi l'endroit où l'on échange confi<strong>de</strong>nces<strong>et</strong> secr<strong>et</strong>s… Il s'y exprime une vie socialeintense. Vers 1950, chaque ménage acquiert progressivementune machine à laver le linge <strong>et</strong> les lavoirssont progressivement délaissés.secon<strong>de</strong>Aujourd'hui, ceux-ci sontencore bien présents dans noscampagnes, au cœur <strong>de</strong> nos villes <strong>et</strong>villages. Très divers d’un point <strong>de</strong> vuearchitectural, ils sont cependanten majorité à l'abandon<strong>et</strong> en mauvais état.Aménagement écologiqueSouvent, la végétation s'y développe <strong>et</strong> une faune caractéristique <strong><strong>de</strong>s</strong>mares s'y installe volontiers. Mais il y a un problème ! Les berges sontici souvent remplacées par <strong><strong>de</strong>s</strong> rebords abrupts empierrés ou bétonnés.Et l'accès <strong>de</strong>vient périlleux pour certains animaux attirés (les amphibienspour se reproduire <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its mammifères pour y boire).Ou pire, le lavoir <strong>de</strong>vient un piège. Chaque année, nombre <strong>de</strong> salamandres<strong>et</strong> hérissons s'y noient.La para<strong>de</strong> consiste alors à aménager un <strong><strong>de</strong>s</strong>bords en pente inclinée ou alors à disposerune planche large en biais. Ceci perm<strong>et</strong>tra à<strong>de</strong> nombreux animaux d'accé<strong>de</strong>r <strong>et</strong> <strong>de</strong> sortiraisément <strong>de</strong> l'eau. Et le lavoir <strong>de</strong>viendraune oasis potentielle pour <strong>de</strong> nombreusesespèces menacées comme les tritons.Comme pour lesmares, l'évolution <strong>de</strong>notre société a vu leslavoirs perdre leur utilité.Et pour éviter leur disparition programmée,il faut également leurtrouver <strong>de</strong> nouvelles fonctions.Un vieux lavoir après entr<strong>et</strong>ien :un paradis pour la salamandre !Certains sont aujourd'hui mis en valeur lorsqu'ils sont restaurés <strong>et</strong> qu'ilss'inscrivent dans un parcours d'interprétation ou un circuit culturel. Maisc'est surtout vrai pour les plus importants d'entre eux. Les plus mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tesn'ont pas c<strong>et</strong>te chance !R<strong>et</strong>our à "l'état sauvage"pour c<strong>et</strong>te fontaine-lavoir.
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t éLa mare abandonnée a été restaurée. C'est une bonne chose, maisce n'est pas suffisant ! Il ne faut pas oublier que si celle-ci vit <strong>de</strong>nouveau, c'est grâce au travail <strong>et</strong> à la clairvoyance <strong>de</strong> l'homme.La mare est avant tout un écosystème “semi-artificiel”qui nécessite un entr<strong>et</strong>ien périodique. Régulièrement, il seradonc nécessaire <strong>de</strong> lui redonner un coup <strong>de</strong> jeune par <strong><strong>de</strong>s</strong>débroussaillages <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> curages légers. Évi<strong>de</strong>mment, là aussi,plusieurs règles sont à respecter. Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong>, les dates, <strong>et</strong>c…Il est également intéressant d'instaurer un suivi écologique <strong>de</strong> la mare :évolution <strong>de</strong> la colonisation par les végétaux <strong>et</strong> les animaux, espèces présentes,…Une association <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la nature peut assurer ce suivi.Comme indiqué dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, les écoles peuvent être associéesà l'entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> à la mise valeur <strong>de</strong> la mare. Sur <strong>de</strong> tels proj<strong>et</strong>s, un partenariatpeut être mis en place entre la commune, les établissements scolaires<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> associations.Tout peut donc être aisément mis en œuvre aujourd'huipour offrir un second souffle aux mares.Chacun peut y trouver un intérêt.C'est l'occasion d'associer plusieurspartenaires sur une action5concrète <strong>et</strong> positive.L'avenir d'une partie <strong>de</strong>notre patrimoine culturel<strong>et</strong> naturel en dépend.Etapr ès…( 19BibliographieDeux excellents livr<strong>et</strong>s édités par les clubs CPN (Connaître <strong>et</strong> protéger la nature)• Créer une mare (tous les conseils <strong>technique</strong>s pour la création<strong>et</strong> l'aménagement d'une mare)• Gérer une mare (contient <strong><strong>de</strong>s</strong> fiches pratiques <strong>de</strong> gestion au cas par cas)Fédération <strong><strong>de</strong>s</strong> Clubs CPN Maison <strong><strong>de</strong>s</strong> CPN F 08240 BOULT-AUX-BOISUne mare naturelle dans votre jardin - H. Wilke, Terre vivanteCréer une réserve éducative - Y. Borremans, WWF belgeRadioscopie <strong><strong>de</strong>s</strong> mares - A. TEISSIER-ENSMINGER ET B. SAJALOLI, l’HarmattanLe Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rivière, parcours pédagogique au fil <strong>de</strong> l’eau, CRDP <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agneIllustrations : Michel RIOU, <strong>et</strong> Anaïg DELAHAYEPhotos : Michel RIOU (couverture, p. 6, 7, 8, 10, 11, 12, 16, 18), Franck PAYSANT (p.8),CPN Antirouille (p.18), Musée <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne (p. 13), Pierre-Yves PASCO (p. 17), Laurent PICQUET (p. 6, 13, 17)
Contact<strong>Eau</strong> <strong>et</strong> Rivières <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne(une délégation dans chaque département br<strong>et</strong>on)Délégation régionale : Venelle <strong>de</strong> la caserne - 22 200 Guingamp - Tél/fax : 02 96 21 38 77E-mail : erb@eau-<strong>et</strong>-rivieres.asso.frCentre d’initiation à la Rivière22 810 Belle-Isle en Terre - Tel : 02 96 43 08 39 - Fax : 02 96 43 07 29E-mail : crir@eau-<strong>et</strong>-rivieres.asso.frAvec le concours <strong>de</strong> :