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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiquesdu stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Indications aux auteursTypes <strong>de</strong> contributions et aspects générauxLe Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB) accepte <strong>de</strong>s articles scientifiques, <strong>de</strong>sarticles <strong>de</strong> synthèse, <strong>de</strong>s résumés <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> doctorat, <strong>de</strong>s analyses bibliographiques, <strong>de</strong>s notes et<strong>de</strong>s fiches techniques, <strong>de</strong>s revues <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> conférences, d’ateliers et <strong>de</strong> séminaires,<strong>de</strong>s articles originaux <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> synthèse, puis <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas sur <strong>de</strong>s aspectsagronomiques et <strong>de</strong>s sciences apparentées produits par <strong>de</strong>s scientifiques béninois <strong>ou</strong> étrangers. Laresponsabilité du contenu <strong>de</strong>s articles incombe entièrement à l’auteur.S<strong>ou</strong>mission <strong>de</strong> manuscritsLes articles doivent être envoyés par voie électronique et/<strong>ou</strong> en trois (3) exemplaires en version papierau comité <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication <strong>de</strong> la Recherche Agronomique (voir adresse à la pageprécé<strong>de</strong>nte). Les manuscrits doivent être écrits en français <strong>ou</strong> en anglais, tapé/saisi s<strong>ou</strong>s Winword <strong>ou</strong>Word 97-2003 <strong>ou</strong> Word docx avec la police Arial taille 10 en interligne simple sur du papier A4 (21,0cm x 29,7 cm). L’auteur doit f<strong>ou</strong>rnir <strong>de</strong>s fichiers électroniques <strong>de</strong>s illustrations (tableaux, figures etphotos) en <strong>de</strong>hors du texte. Les figures doivent être réalisées avec un logiciel p<strong>ou</strong>r les graphiques.Les données ayant servi à élaborer les figures seront également f<strong>ou</strong>rnies. Les photos doivent êtresuffisamment contrastées. Les articles sont s<strong>ou</strong>mis par le comité <strong>de</strong> rédaction à <strong>de</strong>s lecteurs,spécialistes du domaine. P<strong>ou</strong>r qu’un article soit accepté par le comité <strong>de</strong> rédaction, il doit respectercertaines normes d’édition et règles <strong>de</strong> présentation et d’écriture. Ne pas <strong>ou</strong>blier que les trois (3)qualités fondamentales d’un article scientifique sont la précision (supprimer les adjectifs etadverbes creux), la clarté (phrases c<strong>ou</strong>rtes, mots simples, répétition <strong>de</strong>s mots à éviter, phrasesactives, ordre logique) et la brièveté (supprimer les expressions creuses).TitreOn doit y retr<strong>ou</strong>ver l’information principale <strong>de</strong> l’article et l’objet principal <strong>de</strong> la recherche. Le titre doitcontenir 6 à 10 mots (22 mots au maximum <strong>ou</strong> 100 caractères et espaces) en position forte, décrivantle contenu <strong>de</strong> l’article, assez informatifs, <strong>de</strong>scriptifs, précis et concis. Il comporte les mots <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>xMedicus p<strong>ou</strong>r faciliter la recherche sur le plan mondial. Il est recommandé d’utiliser <strong>de</strong>s s<strong>ou</strong>s-titresc<strong>ou</strong>rts et expressifs p<strong>ou</strong>r subdiviser les sections longues du texte. Ils doivent être écrits enminuscules, à part la première lettre et non s<strong>ou</strong>lignés. T<strong>ou</strong>tefois, il faut éviter <strong>de</strong> multiplier les s<strong>ou</strong>stitres.Le titre doit être suivi par les prénoms et noms, puis les adresses complètes (structure, BP, Tél.,e-mail, etc.) <strong>de</strong>s auteurs. Il ne faut retenir que les noms <strong>de</strong>s chercheurs et autres ayant effectivementparticipé au programme et à la rédaction <strong>de</strong> l’article. L’auteur principal est celui qui a assuré ladirection <strong>de</strong> la recherche et le plus en mesure d’assumer la responsabilité <strong>de</strong> l’article.RésuméUn bref résumé dans la langue <strong>de</strong> l’article est nécessaire. Ce résumé doit être précédé d’un résumédétaillé dans la secon<strong>de</strong> langue (français <strong>ou</strong> anglais selon le cas) et le titre sera traduit dans cettesecon<strong>de</strong> langue. Le résumé est : un compte rendu succinct ; une représentation précise et abrégée ;une vitrine <strong>de</strong> plusieurs mois <strong>de</strong> dur labeur ; une compression en volume plus réduit <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s idées développées dans un document ; etc. Il doit contenir l’essentiel en un seul paragraphe <strong>de</strong>200 à 350 mots. Un bon résumé a besoin d’une bonne structuration. La structure apporte nonseulement <strong>de</strong> la force à un résumé mais aussi <strong>de</strong> l’élégance. Il faut absolument éviter d’enrober lelecteur dans un amalgame <strong>de</strong> mots juxtaposés les uns après les autres et sans ordre ni structurelogique. Un résumé doit contenir essentiellement : une c<strong>ou</strong>rte Introduction (Contexte), un Objectif,la Méthodologie <strong>de</strong> collecte et d’analyse <strong>de</strong>s données (Type d’étu<strong>de</strong>, Echantillonnage, Variableset Outils statistiques), les principaux Résultats obtenus en 150 mots (Résultats importants etn<strong>ou</strong>veaux p<strong>ou</strong>r la science), une c<strong>ou</strong>rte discussion et une Conclusion (Implications <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> entermes <strong>de</strong> généralisation et <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> recherches). La sagesse recomman<strong>de</strong> d’êtreefficacement économe et d’utiliser <strong>de</strong>s mots justes p<strong>ou</strong>r dire l’essentiel.Mots-clésLes mots clés suivront chaque résumé et l’auteur retiendra 3 à 5 mots qu’il considère les plus<strong>de</strong>scriptifs <strong>de</strong> l’article. On doit retr<strong>ou</strong>ver le pays (<strong>ou</strong> la région), la problématique <strong>ou</strong> l’espèce étudiée, ladiscipline et le domaine spécifique, la méthodologie, les résultats et les perspectives <strong>de</strong> recherche. Ilest conseillé <strong>de</strong> choisir d’autres mots/gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> mots autres que ceux contenus dans le titre.iii


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiquesdu stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011TexteT<strong>ou</strong>s les articles originaux doivent être structurés <strong>de</strong> la manière suivante : Introduction, Matériel etMétho<strong>de</strong>s, Résultats, Discussion/Résultats et Discussion, Conclusion, Remerciements (si nécessaire)et Références bibliographiques. Le texte doit être rédigé dans un langage simple et compréhensible.IntroductionL’introduction c’est p<strong>ou</strong>r persua<strong>de</strong>r le lecteur <strong>de</strong> l’importance du thème et <strong>de</strong> la justification <strong>de</strong>sobjectifs <strong>de</strong> recherche. Elle motive et justifie la recherche en apportant le backgr<strong>ou</strong>nd nécessaire, enexpliquant la rationalité <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et en exposant clairement l’objectif et les approches. Elle fait lepoint <strong>de</strong>s recherches antérieures sur le sujet avec <strong>de</strong>s citations et références pertinentes. Elle poseclairement la problématique avec <strong>de</strong>s citations scientifiques les plus récentes et les plus pertinentes,l’hypothèse <strong>de</strong> travail, l’approche générale suivie, le principe méthodologique choisi. L’introductionannonce le(s) objectif(s) du travail <strong>ou</strong> les principaux résultats. Elle doit avoir la forme d’un entonnoir(du général au spécifique).Matériel et métho<strong>de</strong>sIl faut présenter si possible selon la discipline le milieu d’étu<strong>de</strong> <strong>ou</strong> cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et indiquer le lienentre le milieu physique et le thème. La méthodologie d’étu<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> baliser la discussion surles résultats en renseignant sur la validité <strong>de</strong>s réponses apportées par l’étu<strong>de</strong> aux questionsformulées en introduction. Il faut énoncer les métho<strong>de</strong>s sans grands détails et faire un extrait <strong>de</strong>sprincipales utilisées. L’importance est <strong>de</strong> décrire les protocoles expérimentaux et le matériel utilisé, et<strong>de</strong> préciser la taille <strong>de</strong> l’échantillon, le dispositif expérimental, les logiciels utilisés et les analysesstatistiques effectuées. Il faut donner t<strong>ou</strong>tes les informations permettant d’évaluer, voire <strong>de</strong> répéterl’essai, les calculs et les observations. P<strong>ou</strong>r le matériel, seront indiquées t<strong>ou</strong>tes les caractéristiquesscientifiques comme le genre, l’espèce, la variété, la classe <strong>de</strong>s sols, etc., ainsi que la provenance, lesquantités, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> préparation, etc. P<strong>ou</strong>r les métho<strong>de</strong>s, on indiquera le nom <strong>de</strong>s dispositifsexpérimentaux et <strong>de</strong>s analyses statistiques si elles sont bien connues. Les techniques peu répandues<strong>ou</strong> n<strong>ou</strong>velles doivent être décrites <strong>ou</strong> bien on en précisera les références bibliographiques. T<strong>ou</strong>temodification par rapport aux protocoles c<strong>ou</strong>rants sera naturellement indiquée.RésultatsLe texte, les tableaux et les figures doivent être complémentaires et non répétitifs. Les tableauxprésenteront un ensemble <strong>de</strong> valeurs numériques, les figures illustrent une tendance et le texte meten évi<strong>de</strong>nce les données les plus significatives, les valeurs optimales, moyennes <strong>ou</strong> négatives, lescorrélations, etc. On fera mention, si nécessaire, <strong>de</strong>s s<strong>ou</strong>rces d’erreur. La règle fondamentale <strong>ou</strong> règlecardinale du témoignage scientifique suivie dans la présentation <strong>de</strong>s résultats est <strong>de</strong> donner t<strong>ou</strong>s lesfaits se rapportant à la question <strong>de</strong> recherche concordant <strong>ou</strong> non avec le point <strong>de</strong> vue du scientifiqueet d’indiquer les relations imprévues p<strong>ou</strong>vant faire <strong>de</strong> l’article un sujet plus original que l’hypothèseinitiale. Il ne faut jamais entremêler <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions méthodologiques <strong>ou</strong> <strong>de</strong>s interprétations avec lesrésultats. Il faut indiquer t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs le niveau <strong>de</strong> signification statistique <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>t résultat. T<strong>ou</strong>s lesaspects <strong>de</strong> l’interprétation doivent être présents. P<strong>ou</strong>r l’interprétation <strong>de</strong>s résultats il faut tirer lesconclusions propres après l’analyse <strong>de</strong>s résultats. Les résultats négatifs sont aussi intéressants enrecherche que les résultats positifs. Il faut confirmer <strong>ou</strong> infirmer ici les hypothèses <strong>de</strong> recherches.DiscussionC’est l’établissement d’un pont entre l’interprétation <strong>de</strong>s résultats et les travaux antérieurs. C’est larecherche <strong>de</strong> biais. C’est l’intégration <strong>de</strong>s n<strong>ou</strong>velles connaissances tant théoriques que pratiquesdans le domaine étudié et la différence <strong>de</strong> celles déjà existantes. Il faut éviter le piège <strong>de</strong> mettre tropen évi<strong>de</strong>nce les travaux antérieurs par rapport aux résultats propres. Les résultats obtenus doiventêtre interprétés en fonction <strong>de</strong>s éléments indiqués en introduction (hypothèses posées, résultats <strong>de</strong>srecherches antérieures, objectifs). Il faut discuter ses propres résultats et les comparer à <strong>de</strong>s résultats<strong>de</strong> la littérature scientifique. En d’autres termes c’est <strong>de</strong> faire les relations avec les travaux antérieurs.Il est nécessaire <strong>de</strong> dégager les implications théoriques et pratiques, puis d’i<strong>de</strong>ntifier les besoinsfuturs <strong>de</strong> recherche. Au besoin, résultats et discussion peuvent aller <strong>de</strong> pair.Résultats et DiscussionEn optant p<strong>ou</strong>r résultats et discussions alors les <strong>de</strong>ux vont <strong>de</strong> pair au fur et à mesure. Ainsi, il faut ladiscussion après la présentation et l’interprétation <strong>de</strong> chaque résultat. T<strong>ou</strong>s les aspects <strong>de</strong>l’interprétation, du commentaire et <strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong>s résultats doivent être présents. Avecl’expérience, on y parvient assez aisément.iv


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiquesdu stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011ConclusionIl faut une bonne et concise conclusion. Il ne faut jamais laisser les résultats orphelins mais il faut lesc<strong>ou</strong>vrir avec une conclusion étendant les implications <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et/<strong>ou</strong> les suggestions. Une conclusionne comporte jamais <strong>de</strong> résultats <strong>ou</strong> d’interprétations n<strong>ou</strong>velles. On doit y faire ressortir <strong>de</strong> manièreprécise et succincte les faits saillants et les principaux résultats <strong>de</strong> l’article sans citationbibliographique. Elle fait l’état <strong>de</strong>s limites et <strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> (et non celles <strong>de</strong>l’instrumentation mentionnées dans la section <strong>de</strong> méthodologie). Elle suggère d’autres avenues etétu<strong>de</strong>s permettant d’étendre les résultats <strong>ou</strong> d’avoir <strong>de</strong>s applications intéressantes <strong>ou</strong> d’obtenir <strong>de</strong>meilleurs résultats. La conclusion n’est pas l’endroit p<strong>ou</strong>r présenter la synthèse <strong>de</strong>s conclusionspartielles du texte car c’est une <strong>de</strong>s fonctions du résumé. Il faut retenir que la conclusion n’est pas unrésumé <strong>de</strong> l’article.Références bibliographiquesIl existe <strong>de</strong>ux normes internationales régulièrement mise à j<strong>ou</strong>r, la : norme Harvard : -i- West, J.M., Salm, R.V., 2003: Resistance and resilience to coralbleaching: implications for coral reef conservation and management. Conservation Biology,17, 956-967. -ii- Pandolfi, J.M., R.H. Bradbury, E. Sala, T.P. Hughes, K.A. Bjorndal, R.G.Cooke, D. McArdle, L. McClenachan, M.J.H. Newman, G. Pare<strong>de</strong>s, R.R. Warner, J.B.C.Jackson, 2003: Global trajectories of the long-term <strong>de</strong>cline of coral reef ecosystems. Science,301 (5635), 955-958. norme Vanc<strong>ou</strong>ver : -i- WEST, J.M., SALM, R.V., (2003); Resistance and resilience to coralbleaching: implications for coral reef conservation and management. Conservation Biology,vol. 17, pp. 956-967. -ii- PANDOLFI, J.M., et al., (2003); Global trajectories of the long-term<strong>de</strong>cline of coral reef ecosystems. Science, vol. 301 N° 5635, pp. 955-958.Il ne faut pas mélanger les normes <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s références bibliographiques. En ce quiconcerne le Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB), c’est la norme Harvard qui a étéchoisie. Les auteurs sont responsables <strong>de</strong> l’orthographe <strong>de</strong>s noms cités dans les référencesbibliographiques. Il faut s’assurer que les références mentionnées dans le texte sont t<strong>ou</strong>tes reportéesdans la liste <strong>de</strong>s références et inversement. La bibliographie doit être présentée en ordre alphabétiqueconformément aux <strong>de</strong>ux (2) exemples donnés ci-<strong>de</strong>ssus comme suit : nom et initiales du prénom du1 er auteur, puis initiales du prénom et nom <strong>de</strong>s autres auteurs ; année <strong>de</strong> publication (aj<strong>ou</strong>ter leslettres a, b, c, etc., si plusieurs publications sont citées du même auteur dans la même année) ; nomcomplet du j<strong>ou</strong>rnal ; numéro du volume en chiffre arabe, éditeur, ville, pays, première et <strong>de</strong>rnière page<strong>de</strong> l’article. Dans le texte, les publications doivent être citées avec le nom <strong>de</strong> l’auteur et l’année <strong>de</strong>publication entre parenthèses <strong>de</strong> la manière suivante : Sinsin (1995) <strong>ou</strong> Sinsin et Assogbadjo (2002).P<strong>ou</strong>r les références avec plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux auteurs, on cite seulement le premier suivi <strong>de</strong> « et al. » (misp<strong>ou</strong>r et alteri), bien que dans la bibliographie t<strong>ou</strong>s les auteurs doivent être mentionnés : Sinsin et al.(2007). Les références d’autres s<strong>ou</strong>rces que les j<strong>ou</strong>rnaux, par exemple les livres, <strong>de</strong>vront inclure lenom <strong>de</strong> l’éditeur et le nom <strong>de</strong> la publication. Somme t<strong>ou</strong>te selon les <strong>ou</strong>vrages <strong>ou</strong> publications, lesréférences bibliographiques seront présentées dans le BRAB <strong>de</strong> la manière suivante :P<strong>ou</strong>r les revues :Adjanoh<strong>ou</strong>n, E., 1962 : Etu<strong>de</strong> phytosociologique <strong>de</strong>s savanes <strong>de</strong> la base Côte-d’Ivoire (savanes lagunaires).Vegetatio, 11, 1-38.Grönblad, R., G.A. Prowse, A.M. Scott, 1958: Sudanese Desmids. Acta Bot. Fenn., 58, 1-82.Thomasson, K., 1965: Notes on algal vegetation of lake Kariba.. Nova Acta R. Soc. Sc. Upsal., ser. 4, 19(1): 1-31.Poche, R.M., 1974a: Notes on the roan antelope (Hippotragus equinus (Desmarest)) in West Africa. J. AppliedEcology, 11, 963-968.Poche, R.M., 1974b: Ecology of the African elephant (Loxodonta a. africana) in Niger, West Africa. Mammalia, 38,567-580.P<strong>ou</strong>r les contributions dans les livres :Whithon, B.A., Potts, M., 1982: Marine littoral: 515-542. In: Carr, N. G., Whitton, B. A., (eds), The biology ofcyanobacteria. Oxford, Blackwell.Annerose, D., Cornaire, B., 1994 : Approche physiologique <strong>de</strong> l’adaptation à la sécheresse <strong>de</strong>s espèces cultivéesp<strong>ou</strong>r l’amélioration <strong>de</strong> la production en zones sèches: 137-150. In : Reyniers, F. N., Netoyo L. (eds.). Bilanhydrique agricole et sécheresse en Afrique tropicale. Ed. John Libbey Eurotext. Paris.v


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiquesdu stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011P<strong>ou</strong>r les livres :Zryd, J.P., 1988: Cultures <strong>de</strong>s cellules, tissus et organes végétaux. Fon<strong>de</strong>ments théoriques et utilisationspratiques. Presses Polytechniques Roman<strong>de</strong>s, Lausanne, Suisse.Stuart, S.N., R.J. Adams, M.D. Jenkins, 1990: Biodiversity in sub-Saharan Africa and its islands. IUCN–The WorldConservation Union, Gland, Switzerland.P<strong>ou</strong>r les communications :Viera da Silva, J.B., A.W. Naylor, P.J. Kramer, 1974: Some ultrastructural and enzymatic effects of water stress incotton (Gossypium hirsutum L.) leaves. Proceedings of Nat. Acad. Sc. USA, 3243-3247.Lamachere, J.M., 1991 : Aptitu<strong>de</strong> du ruissellement et <strong>de</strong> l’infiltration d’un sol sableux fin après sarclage. Actes <strong>de</strong>l’Atelier sur Soil water balance in the Sudano-Sahelian Zone. Niamey, Niger, IAHS n° 199, 109-119.P<strong>ou</strong>r les abstracts :Takaiwa, F., Tnifuji, S., 1979: RNA synthesis in embryo axes of germination pea seeds. Plant Cell Physiologyabstracts, 1980, 4533.Thèse <strong>ou</strong> mémoire :Valero, M., 1987: Système <strong>de</strong> reproduction et fonctionnement <strong>de</strong>s populations chez <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong>légumineuses du genre Lathyrus. PhD. Université <strong>de</strong>s Sciences et Techniques, Lille, France, 310 p.P<strong>ou</strong>r les sites web :http:/www.iucnredlist.org, consulté le 06/07/2007 à 18 h. - http:/www.cites.org, consulté le 12/07/2008 à 09 h.Equations et formulesLes équations sont centrées, sur une seule ligne si possible. Si on s’y réfère dans le texte, un numérod’i<strong>de</strong>ntification est placé, entre crochets, à la fin <strong>de</strong> la ligne. Les fractions seront présentées s<strong>ou</strong>s laforme « 7/25 » <strong>ou</strong> « (a+b)/c ».Unités et conversionSeules les unités <strong>de</strong> mesure, les symboles et équations usuels du système international (SI) commeexpliqués au chapitre 23 du Mémento <strong>de</strong> l’Agronome, seront acceptés.AbréviationsLes abréviations internationales sont acceptées (OMS, DDT, etc.). Le développé <strong>de</strong>s sigles <strong>de</strong>sorganisations <strong>de</strong>vra être complet à la première citation avec le sigle en majuscule et entreparenthèses (FAO, RFA, IITA). Eviter les sigles reconnus localement et inconnus <strong>de</strong> la communautéscientifique. Citer complètement les organismes locaux.Nomenclature <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s noms d’espèces végétales et animalesLes noms commerciaux seront écrits en lettres capitales, mais la première fois, ils doivent être suivispar le(s) nom (s) communs(s) <strong>de</strong>s matières actives, tel que acceptés par « International Organizationfor Standardization (ISO) ». En l’absence du nom ISO, le nom chimique complet <strong>de</strong>vra être donné.Dans la page <strong>de</strong> la première mention, la société d’origine peut être indiquée par une note en bas <strong>de</strong> lapage, p .e. PALUDRINE (Proguanil). Les noms d’espèces animales et végétales seront indiqués enlatin (genre, espèce) en italique, complètement à la première occurrence, puis en abrégé (exemple :Oryza sativa = O. sativa). Les auteurs <strong>de</strong>s noms scientifiques seront cités seulement la première foisque l’on écrira ce nom scientifique dans le texte.Tableaux, figures et illustrationsChaque tableau (avec les colonnes rendus invisibles mais seules la première ligne et la <strong>de</strong>rnière lignesont visibles) <strong>ou</strong> figure doit avoir un titre. Les titres <strong>de</strong>s tableaux seront écrits en haut <strong>de</strong> chaque tableauet ceux <strong>de</strong>s figures/photographies seront écrits en bas <strong>de</strong>s illustrations. Les légen<strong>de</strong>s seront écritesdirectement s<strong>ou</strong>s les tableaux et autres illustrations. En ce qui concerne les illustrations (tableaux,figures et photos) seules les versions électroniques bien lisibles et claires, puis mises en extension jpegavec haute résolution seront acceptées. Seules les illustrations <strong>de</strong>ssinées à l’ordinateur et/<strong>ou</strong> scannées,puis les photographies en extension jpeg et <strong>de</strong> bonne qualité donc <strong>de</strong> haute résolution sont acceptées.Les places <strong>de</strong>s tableaux et figures dans le texte seront indiquées dans un cadre sur la marge. Lestableaux sont numérotés, appelés et commentés dans un ordre chronologique dans le texte. Ilsprésentent <strong>de</strong>s données synthétiques. Les tableaux <strong>de</strong> données <strong>de</strong> base ne conviennent pas. Lesfigures doivent montrer à la lecture visuelle suffisamment d’informations compréhensibles sans rec<strong>ou</strong>rsau texte. Les figures sont en Excell, Havard, Lotus <strong>ou</strong> autre logiciel p<strong>ou</strong>r graphique sans grisés et sansrelief. Il faudra f<strong>ou</strong>rnir les données correspondant aux figures afin <strong>de</strong> p<strong>ou</strong>voir les reconstruire si c’estnécessaire.vi


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Bulletin d’abonnement N°……………………………………………………………………. .Nom :……………………………………………………………..………….…………………..…………………….Prénoms :……………………………..…………………..……………….………………………………………….Organisme :………………………………….…………………………….………………………………………….………………………………………………………….………………………………………….……………………Adresse :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………….…………………………………………Ville :………………………………………..Pays :……………………….………………………………………….désire s<strong>ou</strong>scrire……………abonnement(s) au Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique <strong>de</strong> l’InstitutNational <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB)Date :………………………………………..Signature :………………………….………………………………...Paiement par (cocher la case) :Chèque à l’ordre du CRA-Agonkanmey/INRABVirement à effectuer au compte bancaire du CRA-Agonkanmey/INRAB établi comme suit :Nom :N° <strong>de</strong> compte bancaire :Banque <strong>de</strong> paiementSwift co<strong>de</strong>CRA–AGONKANMEY/INRAB – 01 BP 884 RP – Coton<strong>ou</strong> - BéninCo<strong>de</strong> bancaire Position du co<strong>de</strong> Compte N° RIB0062 01018 011720001108 66ECOBANK - Agence Etoile - 01 BP 1280 Recette Principale – COTONOU - BéninECOC BJ BJRet<strong>ou</strong>rner ce bulletin accompagné <strong>de</strong> votre règlement à :CRA-Agonkanmey/INRAB01 B.P. 884 Recette PrincipaleCOTONOU 01 (République du Bénin)E-mail : inrabdg4@bow.intnet.bj / craagonkanmey@yahoo.frTarifs p<strong>ou</strong>r un abonnement annuel donnant droit à 2 numéros pdf par voie électronique :Bénin :Hors du Bénin :Abonnement <strong>de</strong> s<strong>ou</strong>tien :Individu :Institution :Individu :Institution :4.000 F CFA (# 6 euros)15.000 F CFA (# 23 euros)30.000 F CFA (# 46 euros)50.000 F CFA (# 77 euros)70.000 F CFA (# 107 euros)vii


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Acceptabilité <strong>de</strong>s structures améliorées <strong>de</strong> stockage du maïs au Sud-BéninRésuméP. Y. Adégbola 1 , A. Ar<strong>ou</strong>na 1 et N. R. A. Ahoyo 2Le maïs constitue la principale céréale cultivée au Bénin et représente une composante importante durégime alimentaire <strong>de</strong>s populations du Sud-Bénin. T<strong>ou</strong>tefois, l’inefficacité du système traditionnel postrécoltedu maïs favorise l’augmentation <strong>de</strong>s pertes post-récolte. P<strong>ou</strong>r atténuer l’ampleur <strong>de</strong>s dégâtsdus aux ravageurs, et permettre au paysan <strong>de</strong> disposer d’un surplus <strong>de</strong> maïs commercialisablerelativement important, il est introduit en milieu paysan, <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage dontl’acceptabilité n’a cependant pas été étudiée. La présente étu<strong>de</strong>, conduite dans le Sud-Bénin s’estintéressée à l’i<strong>de</strong>ntification et à l’analyse <strong>de</strong>s facteurs déterminant l’acceptabilité <strong>de</strong>s systèmesaméliorés <strong>de</strong> stockage du maïs. Les données sont collectées grâce à <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pesréalisés avec les producteurs <strong>de</strong> maïs dans 21 villages. Le test <strong>de</strong> classement et la comparaison parpaire <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s technologies sont utilisés p<strong>ou</strong>r analyser les données. Les résultats ontmontré que l’autosuffisance alimentaire reste la première raison qui motive le paysan au Sud-Bénin àconstituer <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> maïs. Les faibles taux d’adoption sont surt<strong>ou</strong>t imputables, selon lesproducteurs agricoles, aux contraintes qui sont aussi bien propres aux structures elles-mêmes qu’auxconditions socio-économiques du producteur.Mots clés : acceptabilité, systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage, perceptions paysannes, Sud du BéninAbstractAcceptability of maize improved storage structures in S<strong>ou</strong>thern BeninMaize is the main cultivated crop in Benin and represents a main component of population diet inS<strong>ou</strong>thern-Benin. But the ineffectiveness of traditional post-harvest technologies increases the postharvestlosses. To reduce post-harvest losses and to allow farmers to have en<strong>ou</strong>gh quantity of maizefor selling, it was introduced in rural areas, improved storage technologies. However, the acceptabilityof these technologies was not so far analyzed. This study, conducted in S<strong>ou</strong>thern-Benin, searches toi<strong>de</strong>ntify and analyze the factors that <strong>de</strong>termine the acceptability of improved maize storagetechnologies. Data were collected with focus-gr<strong>ou</strong>ps in 21 villages. Ranking test and pair comparisonof technologies’ characteristics were used to analyze data. Results showed that food self-sufficiency isstill the main reason of maize storage in S<strong>ou</strong>thern-Benin. The low rates of adoption of improvedstorage technologies are due to, according to farmers, not only to the technologies characteristics butalso to farmers’ socio-economic conditions.Key words: acceptability, improved storage systems, farmers’ perceptions, S<strong>ou</strong>thern-Benin.INTRODUCTIONAvec une démographie sans cesse croissante ces <strong>de</strong>rnières années dans les pays africains, laproduction céréalière connaît plus d’importance dans les systèmes <strong>de</strong> culture au niveau <strong>de</strong>scommunautés rurales. Au Sud du Bénin, le maïs est la principale céréale <strong>de</strong>s populations. Autrefoiscultivé essentiellement p<strong>ou</strong>r la consommation, il fait auj<strong>ou</strong>rd’hui l’objet d’importantes transactionsnationales et régionales (Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong>, 2003 ; Wètohoss<strong>ou</strong>, 1995). Ainsi, le système traditionnel <strong>de</strong>production généralement pratiqué fait place à un système caractérisé par l’extension <strong>de</strong>s superficieset surt<strong>ou</strong>t par l’utilisation d’intrants performants (variété <strong>de</strong> maïs à haut ren<strong>de</strong>ment, utilisationd’engrais et <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s chimiques) avec p<strong>ou</strong>r corollaire l’augmentation <strong>de</strong> la production (Affognon etal., 2000). Si une attention particulière est accordée très tôt aux facteurs d’accroissement <strong>de</strong> laproduction du maïs, il n’en a pas été <strong>de</strong> même <strong>de</strong> son stockage et <strong>de</strong> sa conservation par lespaysans. Ainsi, entre <strong>de</strong>ux saisons <strong>de</strong> récolte, l’autosuffisance alimentaire <strong>de</strong>s communautés aussibien rurales qu’urbaines se réalise <strong>de</strong> plus en plus difficilement (Affognon et al., 2000). En effet, lestockage et la conservation <strong>de</strong>s produits agricoles en général et du maïs en particulier connaissent <strong>de</strong>1 Dr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 35 40 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA, PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77,E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin2 Dr Ir. Nestor R. A. AHOYO, Direction Scientifique (DS/INRAB), 06 BP 1105 Coton<strong>ou</strong> 06, Tél. : (+229) 21 30 02 64/(+229)97 07 54 65, E-mail : ahoyones@yahoo.com, République du Bénin


graves menaces dues à la multiplication rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ravageurs qui créent d’énormes manques àgagner aux paysans (Udoh et al., 2000). Les producteurs enregistrent chaque année <strong>de</strong>s pertes postrécoltesallant <strong>de</strong> 20 à 50% après six (6) mois seulement <strong>de</strong> stockage du maïs. Des femmesenregistrent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> perte allant jusqu’à 75% lorsqu’elles n’appliquent aucun traitementphytosanitaire (Gans<strong>ou</strong> et al., 2000 ; Hell et al., 2000). Ces taux élevés <strong>de</strong> pertes post-récoltecontribuent à l’insuffisance <strong>de</strong> l’approvisionnement <strong>de</strong> la population en <strong>de</strong>nrées alimentaires et àl’amenuisement <strong>de</strong>s revenus agricoles.Les structures inadéquates <strong>de</strong> stockage sont s<strong>ou</strong>vent à l’origine <strong>de</strong> ces pertes post-récolte. En effetles producteurs stockent leurs récoltes dans <strong>de</strong>s structures traditionnelles dont le type varie suivant leclimat, les gr<strong>ou</strong>pes ethniques et certaines conditions socio-économiques. Ces structures sont engénéral précaires, rudimentaires et peu efficaces. Elles sont construites avec <strong>de</strong>s matériaux végétauxdisponibles dans le milieu et ne durent s<strong>ou</strong>vent pas plus <strong>de</strong> trois campagnes agricoles soit environ unet <strong>de</strong>mi (Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al., 2004). Face à cette situation, plusieurs projets sont financés par différentesinstitutions p<strong>ou</strong>r essayer <strong>de</strong> réduire à un niveau acceptable les taux <strong>de</strong> pertes post-récoltes <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées alimentaires, notamment le maïs. Ces projets ont introduit en milieu paysan <strong>de</strong>s structuresaméliorées <strong>de</strong> stockage qui ont induit une réduction notable du taux <strong>de</strong> pertes à 5% et 1% après 6mois <strong>de</strong> stockage respectivement p<strong>ou</strong>r les greniers améliorés en bamb<strong>ou</strong> (Bambusa sp) <strong>ou</strong> mallotus(Mallotus sp) et les greniers améliorés en terre fermés (PADSA, 2000).Malgré les performances techniques inhérentes à ces structures améliorées, c’est-à-dire uneréduction sensible <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> perte, les producteurs restent encore attachés aux systèmestraditionnels <strong>de</strong> stockage. En effet, malgré le rec<strong>ou</strong>rs aux approches et techniques <strong>de</strong> rechercheparticipatives lors <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> ces technologies, Affognon et al. (2000) et Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al.,2004) ont rapporté que le taux d’adoption <strong>de</strong> celles-ci reste t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs faible. Comme observés ailleurs,plusieurs facteurs peuvent expliquer les réticences observées chez les producteurs. Parmi cesfacteurs, on peut citer entre autres, la rareté <strong>de</strong>s matériaux primaires, le coût <strong>de</strong> construction élevé,l’environnement socio-économique du producteur (Dimara et Skuras, 2003 ; Mendola, 2007).T<strong>ou</strong>tefois, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures au Bénin sont préliminaires (Affognon et al., 2000) et n’ontpas i<strong>de</strong>ntifié ni analyser t<strong>ou</strong>tes les contraintes liées aux greniers améliorés. Il est important <strong>de</strong> seposer <strong>de</strong>s questions sur les facteurs qui déterminent l’acceptabilité <strong>ou</strong> non <strong>de</strong>s greniers améliorés :quels sont alors les facteurs réels qui freinent <strong>ou</strong> favorisent l’acceptabilité <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong>stockage du maïs au Sud du Bénin ? Quels sont les principaux objectifs <strong>de</strong> stockage du maïs auniveau du producteur ? Quelle est la perception paysanne <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> stockage ? Quelles sontles perceptions <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage ? C’est ce qui justifie cetteétu<strong>de</strong> qui vise à analyser les facteurs déterminants l’acceptabilité <strong>de</strong>s greniers améliorés au Sud duBénin.MATERIEL ET METHODESL'étu<strong>de</strong> a porté simultanément sur les greniers paysans et les greniers améliorés en matériauxvégétaux et en terre p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs. En effet, il existe au sud du Bénin <strong>de</strong>ux typesdominants <strong>de</strong> structures paysannes. Les structures du type 1 sont réparties sur t<strong>ou</strong>te l’étendue du sudBénin. Elles sont appelées ava, sagada, et zinho dans le Mono et le C<strong>ou</strong>ffo ; ago, aha, bego dansl'Atlantique, l'Ouémé et le Plateau et zinho dans le Z<strong>ou</strong>. La toiture <strong>de</strong> ces structures est faite <strong>de</strong> paille,mais <strong>de</strong>puis quelques années certains paysans remplacent la paille par la tôle p<strong>ou</strong>r lui conférer unecertaine rigidité. La cage est <strong>de</strong> forme rectangulaire <strong>ou</strong> circulaire. Elle est faite le plus s<strong>ou</strong>vent <strong>de</strong>branchages <strong>ou</strong> <strong>de</strong> nervures <strong>de</strong> palme. Mais, d'autres matériaux peuvent être utilisés dans laconfection <strong>de</strong>s cages. Il s'agit <strong>de</strong>s lattes <strong>de</strong> bamb<strong>ou</strong>, <strong>de</strong>s brindilles et du bois. La plate-forme estbasse <strong>ou</strong> surélevée, et <strong>de</strong> forme plate <strong>ou</strong> conique. Elle est supportée par <strong>de</strong>s pieux renforcés par <strong>de</strong>smontants qui consoli<strong>de</strong>nt la cage dans sa partie moyenne et le toit dans sa partie supérieure (Photo1).Dans la catégorie du type 2, on retr<strong>ou</strong>ve une seule forme <strong>de</strong> structure qui est constituée d’une toitureen paille. Les épis entassés et bien disposés définissent un grand cylindre qui tient lieu <strong>de</strong> cage. Laplate-forme est basse <strong>ou</strong> à mis hauteur rarement, mais élevée ; le plus s<strong>ou</strong>vent plate, rarementconique. Elle est faite essentiellement <strong>de</strong> pieux disponibles dans la localité. Ce grenier se rencontredans les départements <strong>de</strong> l'Ouémé du C<strong>ou</strong>ffo et du Z<strong>ou</strong> et prend les appellations <strong>de</strong> Zingo dansl'Ouémé et l'atlantique et <strong>de</strong> Ava dans le Z<strong>ou</strong> (Photo 2).2


Photo 1.Type <strong>de</strong> grenier paysan en branchages appelé Ago, Aka, Zinho, Bègo, Sagada <strong>ou</strong> Ava enlangues nationales parlées au Sud-Bénin selon les localitésPhoto 2.Type <strong>de</strong> grenier paysan appelé Ava <strong>ou</strong> Zinho en langues nationales parlées au Sud-Béninselon les localitésQuant aux systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage, les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> structures suivants sont introduits :Greniers améliorés en matériaux végétaux : La toiture est faite <strong>de</strong> paille dans laquelle une<strong>ou</strong>verture est créée p<strong>ou</strong>r le chargement. La cage circulaire est faite le plus s<strong>ou</strong>vent <strong>de</strong>bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> <strong>de</strong> mallotus tressé. Une autre <strong>ou</strong>verture est aussi créée au niveau <strong>de</strong> la cage p<strong>ou</strong>rfavoriser le déchargement. La plate-forme est le plus s<strong>ou</strong>vent plate et parfois conique ;supportée par <strong>de</strong>s pieux munis d’un dispositif d’anti-rats. Ces pieux sont renforcés par <strong>de</strong>smontants <strong>de</strong> 1,5m <strong>de</strong> hauteur. Ce type <strong>de</strong> grenier est introduit dans t<strong>ou</strong>t le sud du Bénin et3


RESULTATSObjectifs paysans <strong>de</strong> stockage du maïs et gestion <strong>de</strong>s stocksL’importance accordée au stockage d'une <strong>de</strong>nrée alimentaire est le reflet du rôle que ce produit j<strong>ou</strong>edans l'alimentation et la production <strong>de</strong> capital financier. Plusieurs raisons motivent les paysans àstocker du maïs pendant <strong>de</strong> longue durée : l’alimentation <strong>de</strong> la famille, la vente à un prix élevé etl’approvisionnement en semences sont les trois principales raisons dans les villages enquêtés(Tableau 2). En effet, dans 19 villages sur 20 enquêtés (95%), l’autosuffisance alimentaire est classéecomme la première raison <strong>de</strong> stockage du maïs. Viennent ensuite la vente du maïs à un prix élevé etla disponibilité <strong>de</strong> semences qui sont respectivement classées au <strong>de</strong>uxième et troisième rang avec 75et 80% <strong>de</strong>s villages d’enquête.Tableau 2.Principales raisons <strong>de</strong> stockage du maïs (% <strong>de</strong> villages)RaisonsRang1 (N=20) 2 (N=20) 3 (N=20) 4 (N=20)Autosuffisance alimentaire 95 5 0 0Vente à un prix élevé 5 75 10 10Disponibilité <strong>de</strong> semences 0 10 80 10Epargne 0 10 10 80Selon les besoins du ménage, <strong>de</strong>s prélèvements successifs s’opèrent dans le temps au niveau <strong>de</strong>sstocks réalisés à la récolte, généralement en juillet-août. Au fur et à mesure que la pério<strong>de</strong> aprèsrécolte (la durée du stockage) <strong>de</strong>vient longue, le nombre <strong>de</strong> paysans disposant du maïs en stockdiminue (tableau 3). En effet, trois mois après la récolte ( en octobre-novembre), la gran<strong>de</strong> majorité<strong>de</strong>s paysans dispose encore du maïs en stock. 93% <strong>de</strong> ces paysans disposent du maïs en cettepério<strong>de</strong> dans l’Ouémé contre 72% dans le C<strong>ou</strong>ffo. Mais le nombre <strong>de</strong> paysans <strong>de</strong>vient relativementfaible après huit mois <strong>de</strong> stockage. Ceux-ci sont en effectif variant <strong>de</strong> 16 à 28% p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t départementconfondu pendant cette pério<strong>de</strong> allant d’avril à mai.Tableau 3.Evolution du nombre <strong>de</strong> paysans (%) disposant du maïs en stockDépartementNombre <strong>de</strong> mois après récolteTrois (Octobre-Novembre) Six (Janvier-Février) Huit (Avril-Mai)Atlantique 76 45 16Ouémé 92 59 26Plateau 93 52 25Mono 80 49 22C<strong>ou</strong>ffo 72 55 24Z<strong>ou</strong> 90 47 28Contraintes liées aux systèmes paysans <strong>de</strong> stockage et solutions appliquéesPlusieurs facteurs agissent dans le système post-récolte du maïs dans le sud Bénin. Ces facteursexercent sur ce produit <strong>de</strong>s effets négatifs se traduisant par <strong>de</strong>s dommages <strong>ou</strong> dépréciation <strong>de</strong> laqualité du grain, <strong>ou</strong> carrément par <strong>de</strong>s pertes. De ces nombreux facteurs, l’attaque <strong>de</strong>s insectes,l’attaque <strong>de</strong>s rats et le risque d’incendie constituent les trois principales contraintes qui induisent <strong>de</strong>sdégâts sérieux aux stocks paysans (tableau 4). En effet, 6 villages sur 10 (60%) ont évoqué l’attaque<strong>de</strong>s insectes comme étant la principale cause <strong>de</strong>s dommages enregistrés dans les stocks du maïs.Les rats constituent le second problème rencontré dans les stocks au sud du Bénin. Six (6) villagessur 10 (soit 60% <strong>de</strong>s villages) l’ont ressorti après les insectes. Vient au troisième rang, la menace dufeu <strong>de</strong> végétation consumant les structures <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> maïs déjà chargées. Ce qui occasionne laperte totale <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>te la récolte mise en stock. Ce facteur est évoqué par 50% <strong>de</strong>s villages enquêtés.Enfin, on enregistre au quatrième rang la précarité <strong>de</strong>s structures et au cinquième rang l’attaque <strong>de</strong>stermites. Ces facteurs sont évoqués respectivement par 50 et 30% <strong>de</strong>s villages enquêtés. Cescontraintes induisent aussi <strong>de</strong>s pertes non moins négligeables au niveau <strong>de</strong>s stocks paysans.Accessoirement, dans 19% <strong>de</strong>s villages enquêtés, les paysans ont fait mention <strong>de</strong> la faible capacité<strong>de</strong>s greniers, du vol <strong>de</strong>s produits stockés et la <strong>de</strong>struction par les animaux domestiques en divagationcomme étant aussi <strong>de</strong>s contraintes liées aux structures traditionnelles.6


<strong>de</strong>s prix sur le marché. Le reste du maïs est généralement mis sur le marché aux mois d'avril et <strong>de</strong>mai, pério<strong>de</strong> préférentielle <strong>de</strong> vente marquée par <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente intéressants. Cette étu<strong>de</strong> a révéléque 16 à 28% seulement <strong>de</strong>s producteurs disposent encore <strong>de</strong> maïs dans leur grenier jusqu'à cettepério<strong>de</strong>. Ceux-ci représentent surt<strong>ou</strong>t les gros producteurs qui animés par le s<strong>ou</strong>ci manifeste <strong>de</strong>contrôler le marché, investissent dans les technologies <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation adéquates. Euégard à leur stratégie très rig<strong>ou</strong>reuse <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s stocks, ceux-ci constituent les adoptantspotentiels <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs.Dans ce circuit du système <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs, les paysans sont confrontés àune multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraintes liées aux structures paysannes (Doss, 2006 ; Adégbola, 2010). La plusred<strong>ou</strong>table <strong>de</strong> ces contraintes est l’attaque <strong>de</strong>s insectes, notamment le coléoptère Prostephanustruncatus qui réduit le stock en p<strong>ou</strong>dre inconsommable. L’état précaire <strong>de</strong> ces structures aj<strong>ou</strong>té auxconditions atmosphériques marquées par une forte humidité <strong>de</strong> l’air favorise la multiplication rapi<strong>de</strong><strong>de</strong>s parasites qui créent d’énormes pertes (p<strong>ou</strong>rriture <strong>de</strong>s grains) aux paysans. De ce fait et face à lagravité <strong>de</strong>s pertes, l’introduction <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>velles structures est opportune et <strong>de</strong>vient même un impératif.Ainsi, <strong>de</strong>ux types principaux <strong>de</strong> greniers améliorés, l’un en matériaux végétaux et l'autre en terrefermé sont introduits dans ces zones du Sud-Bénin dans le but <strong>de</strong> réduire les dégâts enregistrés parles paysans. Les résultats obtenus sont enc<strong>ou</strong>rageants: réduction <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> 20 et 50% à 5 et 1%respectivement p<strong>ou</strong>r les structures améliorées en bamb<strong>ou</strong> et en terre fermées (PADSA, 2000). Mais,le taux d’adoption <strong>de</strong> ces greniers reste encore faible. Il est <strong>de</strong> 17% p<strong>ou</strong>r les greniers en matériauxvégétaux contre 5% p<strong>ou</strong>r les greniers en terre. L’originalité <strong>de</strong> ce travail se situe surt<strong>ou</strong>t à ce niveaucar aucune étu<strong>de</strong> antérieure ne s’est intéressée à évaluer l’adoption <strong>de</strong>s innovations introduites enmilieu réel p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs. L’explication qui p<strong>ou</strong>rrait être donnée <strong>de</strong> ce faible niveaud’adoption obtenu est que les paysans observent généralement une réticence manifeste face àl’introduction <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes innovations dans le milieu réel. Ces paysans attentistes ne sont pas s<strong>ou</strong>ventprêts à prendre <strong>de</strong>s risques consistant à engager <strong>de</strong>s frais p<strong>ou</strong>r la construction <strong>de</strong>s structuresaméliorées même si les avantages qui y sont liés restent évi<strong>de</strong>nts. Ce fait p<strong>ou</strong>rrait aussi en partie êtreexpliqué par les contraintes <strong>de</strong> diverses natures inhérentes à ces structures. Ces contraintesconstituent <strong>de</strong>s freins potentiels qui limitent l’adoption <strong>de</strong>s greniers par les paysans. En effet, la nondisponibilité <strong>de</strong> certains matériaux primaires tels que le bamb<strong>ou</strong> et le mallotus p<strong>ou</strong>r le type <strong>de</strong> grenieren matériaux végétaux et l’approvisionnement en eau et le ramassage <strong>de</strong> la terre <strong>de</strong> termitière p<strong>ou</strong>r letype en terre fermée représentent les principaux facteurs <strong>de</strong> la non adoption <strong>de</strong> ces structures. Cesproblèmes liés aux matériaux <strong>de</strong> construction indispensables sont ressortis par les travaux <strong>de</strong>Mendola (2007) sur les difficultés <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s techniques améliorées proposées par leProjet Stockage Décentralisé. Mais grâce aux travaux entrepris par le PTAA (1999), <strong>de</strong>s matériauxvégétaux alternatifs sont déjà répertoriés. L’effort primordial qui reste à f<strong>ou</strong>rnir dans ce domaine sesitue au niveau <strong>de</strong> la vulgarisation <strong>de</strong> ces n<strong>ou</strong>veaux matériaux, qui restent inconnus <strong>de</strong>s paysans. Deplus, les travaux <strong>de</strong> Fandohan (2000) préconisent comme alternative à la terre <strong>de</strong> termitière nondisponible dans le temps, l’utilisation <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> barre dont les caractéristiques physico-chimiques seprêtent bien aux types <strong>de</strong> sols requis p<strong>ou</strong>r cette fin.En <strong>ou</strong>tre, la construction <strong>de</strong> ces greniers améliorés exige un investissement initial important qui,aj<strong>ou</strong>té encore aux coûts liés au stockage et au traitement phytosanitaire ne sont pas supportables parle petit producteur. Ainsi, il revient à la recherche <strong>de</strong> proposer aussi <strong>de</strong>s structures à moyennecapacité afin <strong>de</strong> satisfaire t<strong>ou</strong>tes les catégories <strong>de</strong> producteurs du maïs.Enfin, les structures améliorées <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt p<strong>ou</strong>r leur construction un investissement en temps <strong>de</strong>travail élevé. Ce qui constitue une perturbation sérieuse dans le calendrier agricole déjà très chargédu paysan. En effet, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en stock du maïs au Sud-Bénin (juillet-août) coïnci<strong>de</strong> s<strong>ou</strong>ventavec le démarrage <strong>de</strong> la petite saison <strong>de</strong>s pluies durant laquelle les paysans sont mobilisés p<strong>ou</strong>rl’installation <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>velles cultures, notamment le maïs. Ainsi, l’activité <strong>de</strong> construction du grenier estreléguée au second rang. Dès lors, les six règles à observer p<strong>ou</strong>r un bon stockage du maïs au Sud duBénin développées par PTAA (1999) s<strong>ou</strong>s forme <strong>de</strong> fiche technique se tr<strong>ou</strong>vent compromises avecp<strong>ou</strong>r corollaire d’énormes pertes enregistrées.CONCLUSIONL’étu<strong>de</strong> analyse l’acceptabilité et les perceptions <strong>de</strong>s producteurs sur les systèmes améliorés <strong>de</strong>stockage du maïs et montre que la satisfaction <strong>de</strong> l'autosuffisance alimentaire au niveau du ménageconstitue l'objectif premier qui s<strong>ou</strong>s-tend la décision du paysan <strong>de</strong> constituer un stock <strong>de</strong> maïs au Sud-Bénin. Des stocks généralement constitués en juillet <strong>ou</strong> août à la récolte <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> saison, lespaysans en prélèvent régulièrement au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong>s quantités variables en fonction <strong>de</strong>sbesoins (alimentaires, maladie, funérailles, etc.), <strong>de</strong> la taille du ménage mais aussi <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s10


prix sur le marché. Le reste du maïs est généralement mis sur le marché aux mois d'avril et <strong>de</strong> mai quiconstituent la pério<strong>de</strong> préférentielle <strong>de</strong> vente marquée par <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente intéressants. L’étu<strong>de</strong>révèle que 16 à 28% seulement <strong>de</strong>s producteurs disposent encore du maïs dans leur grenier jusqu'àcette pério<strong>de</strong>.Le système traditionnel <strong>de</strong> stockage est caractérisé par une diversité <strong>de</strong> structures dont les formes etla nature <strong>de</strong>s matériaux varient d'une zone à une autre et d'un paysan à un autre. Dans ces greniersdont la durée <strong>de</strong> vie ne dépasse guère <strong>de</strong>ux campagnes agricoles, les ravageurs causent <strong>de</strong>s dégâtssérieux sur le maïs stocké. Dès lors, trois types <strong>de</strong> greniers améliorés : <strong>de</strong>ux en matériaux végétaux etl'autre en terre fermé sont introduits dans ces zones du Sud-Bénin dans le but <strong>de</strong> réduire les dégâtsenregistrés par les paysans. Les résultats obtenus sont enc<strong>ou</strong>rageants: réduction <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> 20 et50% à 5 et 1% respectivement p<strong>ou</strong>r les structures améliorées en bamb<strong>ou</strong> et en terre fermée. Malgréles performances techniques inhérentes à ces structures, celles-ci se heurtent à bien <strong>de</strong>s obstaclesqui freinent encore leur adoption et leur diffusion. Parmi ces facteurs, il faut noter les contraintes liéesà la disponibilité <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction (bamb<strong>ou</strong>, Mallotus et eau), les besoins en travail et entemps élevés et les conditions socio-économiques du producteur. Dans une optique d’incitation àl’adoption <strong>de</strong> ces types <strong>de</strong> structures améliorées, les actions suivantes doivent être entreprises :rendre disponibles au niveau du village les matériaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s structuresaméliorées à travers une vulgarisation <strong>de</strong>s espèces testées ayant donné <strong>de</strong>s résultatsintéressants. Ceci permettrait <strong>de</strong> réduire substantiellement le coût <strong>de</strong> construction ; cibler les gran<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> production du maïs p<strong>ou</strong>r la vulgarisation <strong>de</strong>s technologies ;octroyer <strong>de</strong> crédit en nature (matériaux) <strong>ou</strong> en espèce, en particulier aux petits producteurs etaux femmes productrices et reven<strong>de</strong>uses <strong>de</strong> maïs ;élargir la formation <strong>de</strong>s producteurs en technique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers améliorés.Cependant, la recherche doit au préalable se focaliser sur les aspects technico-économiquessuivants : évaluer l'impact <strong>de</strong>s principaux facteurs sur le taux d'adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong>stockage ; étudier la rentabilité <strong>de</strong> ces systèmes améliorés en comparaison avec les pratiquesactuelles ; faire <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’adoption et <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïsintroduits.REMERCIEMENTSLes auteurs remercient la composante publique <strong>de</strong> PADSA p<strong>ou</strong>r l’appui financier sans réserve qu’elle n<strong>ou</strong>s aaccordé t<strong>ou</strong>t au long <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdégbola, P.Y., 2010: Economic Analyses of maize storage Inovations in s<strong>ou</strong>thern Benin. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Analyse <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs au Sud-BéninRésuméA. Ar<strong>ou</strong>na 3 , P. Y. Adégbola 3 et G. Bia<strong>ou</strong> 4Le maïs constitue la base <strong>de</strong> l’alimentation <strong>de</strong>s populations du Sud-Bénin. Il fait également l’objetd’importantes transactions commerciales. Cependant, le maïs subit d’importantes pertes post-récolte.P<strong>ou</strong>r réduire ces pertes, le grenier amélioré en matériaux végétaux (bamb<strong>ou</strong> et mallotus), le grenieramélioré en terre fermé et le sofagrain ont été introduits au Sud du Bénin. Cette étu<strong>de</strong> a évalué lescoûts liés aux systèmes <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs. Il ressort <strong>de</strong>s analyses que legrenier traditionnel est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs le plus utilisé (48,9%), suivi du grenier amélioré en matériaux végétaux(40,9%). L’investissement initial <strong>de</strong>s greniers améliorés est supérieur à celui <strong>de</strong>s greniers traditionnels.Cependant, le grenier en matériaux végétaux avec sofagrain est le système le plus rentable. De plus,l’utilisation du sofagrain dans le grenier traditionnel est plus rentable que la construction du grenieramélioré. T<strong>ou</strong>tefois, la construction du grenier amélioré en matériaux végétaux et l’utilisation dusofagrain procurent plus <strong>de</strong> profit.Mots clés : Maïs, systèmes <strong>de</strong> stockage, analyse <strong>de</strong>s coûts, Sud-Bénin.AbstractAnalysis of maize storage and conservation costs in S<strong>ou</strong>thern BeninMaize is the staple food of population in S<strong>ou</strong>thern Benin. It is also a cash crop. However, importantdamages due to insects and ro<strong>de</strong>nts occur during maize storage and conservation. In or<strong>de</strong>r to reducethese losses, improved woo<strong>de</strong>n granaries (with bamboo and mallotus), improved earthen ma<strong>de</strong>granaries and sofagrain were introduced in S<strong>ou</strong>thern Benin. This study evaluates the cost involved bythe use of these improved technologies for maize storage and conservation. The analysis show thattraditional granary is still wi<strong>de</strong>ly used (48.9%) followed by the improved woo<strong>de</strong>n granaries (40.9%).The initial investments of improved granaries are higher than that of traditional granary. However, theimproved woo<strong>de</strong>n granary combined with sofagrain is the most profitable system for maize storage. Inaddition, the use of sofagrain in the traditional granary is more profitable than the construction ofimproved woo<strong>de</strong>n granary. Therefore, the improved woo<strong>de</strong>n granary combined with sofagrain remainsthe best alternative to traditional technology.Key words: Maize, storage systems, cost analysis, S<strong>ou</strong>thern-Benin.INTRODUCTIONAu Bénin, <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes les cultures vivrières, le maïs se singularise par la très large extension <strong>de</strong> son aire<strong>de</strong> culture due à la gran<strong>de</strong> facilité d’adaptation <strong>de</strong> la plante et <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> consommation (Singbo,2000). Il constitue la principale céréale cultivée au Bénin. En effet, la culture du maïs occupe près <strong>de</strong>70% <strong>de</strong> la superficie totale consacrée aux céréales au Bénin et représente environ 75% <strong>de</strong> laproduction céréalière (MAEP, 2010). La croissance annuelle <strong>de</strong> sa production avoisine 5% (MAEP,2010). Au Sud-Bénin, le maïs constitue la base <strong>de</strong> l’alimentation <strong>de</strong>s populations. Il est consommés<strong>ou</strong>s <strong>de</strong>s formes variées et rentre dans la préparation <strong>de</strong> plusieurs plats alimentaires. Il fait égalementl’objet d’importantes transactions commerciales nationales et régionales (Hell et al., 2000). Cette zonea produit en 2008 près <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> la production maïsicole du Bénin (MAEP, 2010).Le séchage <strong>de</strong>s grains en général et du maïs en particulier est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs un défi majeur (Diop et al.,1997). C’est ce qui explique, entre autres, que le maïs subit <strong>de</strong>s pertes post-récolte aussi bienqualitatives que quantitatives dues à <strong>de</strong>s dégâts. Ces dégâts contribuent ainsi à mettre à mall’approvisionnement <strong>de</strong> la population en <strong>de</strong>nrées alimentaires et à réduire les revenus agricoles. Lespertes quantitatives avoisinent parfois 30 à 40 % <strong>de</strong> la production (Affognon et al., 2000 ; PADSA,2000 ; Wêtohoss<strong>ou</strong>, 1995). Elles sont encore plus élevées au Sud-Bénin où les conditions3 Dr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77, E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 3540 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du Bénin4 Prof. Dr Ir. Gauthier BIAOU, Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomiques (FSA) <strong>de</strong> l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), 01 BP 526Coton<strong>ou</strong> 01, Tél. : (+229) 21 36 01 26 /(+229) 97 58 78 80, E-mail : gbia<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin13


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011atmosphériques sont très favorables à la prolifération <strong>de</strong>s insectes et <strong>de</strong>s moisissures. En ce quiconcerne les pertes qualitatives, elles constituent un danger p<strong>ou</strong>r la santé publique.On estime que 70 à 80% <strong>de</strong> la production céréalière, dont le maïs produit dans les pays tropicaux etsubtropicaux en développement, sont conservés au niveau villageois dans <strong>de</strong>s structurestraditionnelles <strong>de</strong> stockage, et c’est précisément à ce niveau que sont enregistrées les pertes les plusélevées (Inezdane, 2001). P<strong>ou</strong>rtant, certaines technologies traditionnelles <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong>s produits agricoles auraient pu être efficaces si elles étaient améliorées (Tchala,2001 ; Adégbola et Ga<strong>de</strong>broek, 2007). C’est justement dans cette perspective que <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>vellesapproches ont été définies.Ces approches sont fondées notamment sur la connaissance approfondie du système existant et ladéfinition <strong>de</strong>s actions à mettre en œuvre en vue <strong>de</strong> l’amélioration du meilleur système paysan <strong>de</strong>stockage et <strong>de</strong> conservation. Se basant sur cette approche, le Projet ‘‘Système <strong>de</strong> StockageDécentralisé’’ a introduit <strong>de</strong>s technologies améliorées p<strong>ou</strong>r le stockage et la conservation du maïs auSud-Bénin entre 1992 et 1996 (Diop et al., 1997). Les expériences <strong>de</strong> ce projet ont été p<strong>ou</strong>rsuivies àpartir <strong>de</strong> 1997 dans le cadre du Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole (PADSA1). Ces <strong>de</strong>ux projets ont permis <strong>de</strong> mettre au point et <strong>de</strong> diffuser diverses technologies à savoir legrenier amélioré en matériaux végétaux (bamb<strong>ou</strong> et mallotus), le grenier amélioré en terre fermé et lesofagrain p<strong>ou</strong>r le stockage et la conservation du maïs. Les expérimentations en milieu paysan ontmontré qu’après six mois <strong>de</strong> stockage, ces systèmes améliorés entraînent <strong>de</strong>s pertes seulementd’environ 1% et 5% respectivement dans les greniers en terre fermés et en matériaux végétaux avecsofagrain (Fandohan, 2000).Cependant, les performances techniques d’une technologie, fut-elle en milieu réel, ne suffisent pasp<strong>ou</strong>r préjuger <strong>de</strong> sa rentabilité (Honlonk<strong>ou</strong> et al., 1999). En effet, dans une économie marchan<strong>de</strong>,comme celle du Sud-Bénin, la préférence d’une n<strong>ou</strong>velle technologie à celle déjà existante dépen<strong>de</strong>ntre autres <strong>de</strong> son avantage en termes <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> revenu. De plus, le coût relatif d’une n<strong>ou</strong>velletechnologie par rapport aux technologies existantes constitue un facteur important susceptibled’influencer l’adoption (Diagne, 2007 ; Diagne, 2006 ; Dimara et Skuras, 2003 ; Fe<strong>de</strong>r et al., 1985).Ainsi, cette étu<strong>de</strong> vise à comparer l’investissement initial <strong>de</strong>s greniers améliorés et <strong>de</strong>s grenierstraditionnels, à quantifier les coûts <strong>de</strong>s systèmes améliorés et traditionnels <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong>conservation du maïs au Sud-Bénin, ainsi que la rentabilité <strong>de</strong> ces systèmes. Des étu<strong>de</strong>s ont été déjàeffectuées sur les systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs au Bénin (Diop et al., 1997 ;Fandohan, 2000). Mais, ces étu<strong>de</strong>s ont abordé l’importance et les causes <strong>de</strong>s pertes en grains <strong>de</strong>maïs dans les structures paysannes. Elles ont aussi mis l’accent sur les techniques <strong>de</strong> construction<strong>de</strong>s greniers en vue <strong>de</strong> réduire les dégâts. Ainsi, les aspects liés au coût et à la rentabilité <strong>de</strong>ssystèmes traditionnels et améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs n’ont été que très peu abordés.MATÉRIELS ET MÉTHODESChoix <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> et échantillonnageLa zone Sud-Bénin, située approximativement entre 6°20 et 7°30 <strong>de</strong> la latitu<strong>de</strong> Nord et entre 1°35 et2°45 <strong>de</strong> la longitu<strong>de</strong> Est, c<strong>ou</strong>vre une superficie <strong>de</strong> 17.920 km 2 , soit environ 16% du territoire national.L’effectif démographique du Sud-Bénin est <strong>de</strong> 4.078.150 habitants soit 60,4% <strong>de</strong> la populationnationale (INSAE, 2003). Cette zone est s<strong>ou</strong>mise à l’influence d’un climat tropical humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> types<strong>ou</strong>dano-guinéen marqué par <strong>de</strong>ux saisons <strong>de</strong> pluie et <strong>de</strong>ux saisons sèches. La c<strong>ou</strong>rte saison sècheque l’on observe en août tend <strong>de</strong> plus en plus à disparaître. Ce qui pose le problème <strong>de</strong> séchage <strong>de</strong>sgrains dont le maïs. La pluviométrie annuelle varie entre 800 et 1.400 mm en moyenne. Sur le planédaphique, on estime qu’environ 70% <strong>de</strong>s terres du Sud-Bénin présentent une bonne potentialitéagricole p<strong>ou</strong>r les cultures vivrières dont le maïs (INRAB, 1996).Les problèmes <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs y sont plus importants que dans le Nord-Bénin. En effet, les conditions atmosphériques du Sud-Bénin (hygrométrie élevée et températurevariant entre 22°C et 33°C) sont très favorables à la prolifération <strong>de</strong>s insectes ravageurs et <strong>de</strong>smoisissures (Diop et al., 1997). Des systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs y ont été introduits<strong>de</strong>puis les années 1960. Les producteurs ont alors une longue et riche expérience dans les systèmesaméliorés et traditionnels <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs. De plus, les exploitations <strong>de</strong> cette zonebien qu’étant t<strong>ou</strong>t d’abord orientées vers la subsistance, commercialisent aussi le maïs. C’est enraison <strong>de</strong> ces caractéristiques que la zone Sud-Bénin est choisie p<strong>ou</strong>r mener cette recherche.Cette recherche a été effectuée dans 13 villages répartis dans cinq départements (Atlantique, Plateau,Ouémé, C<strong>ou</strong>ffo et Z<strong>ou</strong>) du Sud-Bénin. Ces villages sont <strong>de</strong>s villages d’intervention du projet14


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011« Systèmes <strong>de</strong> stockage décentralisés » et du PADSA. L’enquête par questionnaire structuré a étéréalisée auprès <strong>de</strong>s producteurs et productrices du maïs. Au total, 479 producteurs ont été enquêtés.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockageL’approche analytique, utilisée p<strong>ou</strong>r mesurer la rentabilité, consiste à déterminer le système <strong>de</strong>stockage le plus avantageux du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s coûts (Ar<strong>ou</strong>na, 2002). Les coûts du système <strong>de</strong>stockage sont composés <strong>de</strong>s coûts fixes et <strong>de</strong>s coûts variables. Les coûts variables sont composés<strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>s différentes opérations <strong>de</strong> stockage et le coût <strong>de</strong>s pertes enregistrées lors du stockage.Du point <strong>de</strong> vue méthodologique, il s’agit d’une comparaison entre les situations « avec » et « sans »systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs. Ainsi, p<strong>ou</strong>r déterminer les avantages relatifsd’un système <strong>de</strong> stockage, on calcule la différence entre le coût total du système <strong>de</strong> référence(système traditionnel le plus utilisé) et le coût total du système alternatif. Si la différence est positive,c’est le système alternatif qui est le plus rentable, si elle est au contraire négative, le système <strong>de</strong>stockage <strong>de</strong> référence est le plus rentable. Parmi plusieurs systèmes alternatifs, le système optimalsera celui qui présente la différence positive la plus élevée. Cette différence permet également <strong>de</strong>faire un classement <strong>de</strong>s différents systèmes. Le meilleur système ayant la différence positive la plusélevée occupe la première place. Si un système <strong>de</strong> substitution occupe un rang supérieur au système<strong>de</strong> référence, alors il est avantageux d’abandonner le système <strong>de</strong> référence au profit du systèmealternatif. Lorsqu’un système alternatif occupe au contraire une place inférieure, un tel changemententraîne une perte p<strong>ou</strong>r le producteur. Cette approche nécessite la détermination <strong>de</strong>s différents coûts.La comparaison <strong>de</strong> ces coûts est faite par l’analyse <strong>de</strong> variance (ANOVA). Les différents coûts sontcalculés <strong>de</strong> la manière suivante :Coûts fixesLes coûts fixes comprennent le coût du grenier et <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> stockage. Coût du grenierCe coût prend en compte les coûts <strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong> la main-d’œuvre nécessaire p<strong>ou</strong>r laconstruction du grenier et les coûts d’entretien. La durée <strong>de</strong> vie d’un grenier peut être <strong>de</strong> plusieursannées. Ainsi, on calcule le coût moyen annuel d’un grenier <strong>ou</strong> annuité, qui est la somme <strong>de</strong>l’amortissement annuel, <strong>de</strong>s frais d’entretien annuels, ainsi qu’un certain taux d’intérêt p<strong>ou</strong>rl’immobilisation du capital. Le coût moyen annuel d’un grenier s’exprime par (Ar<strong>ou</strong>na, 2002) :K ( j) = A( j) + Z ( j) + I ( j)(1)avec j est le type <strong>de</strong> grenier, K(j) représente le coût moyen annuel du grenier, A(j) est l’amortissement,Z(j) représente l’immobilisation <strong>de</strong> capital et I(j) les frais d’entretien annuel.En raison <strong>de</strong> la longue durée d’utilisation <strong>de</strong>s greniers améliorés, il est recommandé p<strong>ou</strong>rdéterminer les coûts moyens K(j) <strong>de</strong> rec<strong>ou</strong>rir à la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul approximatif <strong>de</strong>s annuités <strong>de</strong>Schnei<strong>de</strong>r cité par Albert (1992), qui donne :( j) E + [( E B)f B] ( q ) E rn B + + * − * −1+= (2)K *où E représente le coût <strong>de</strong> construction, B est le coût <strong>de</strong> démolition, n représente la durée d’utilisation,iq − 1 = et i (en %) est le taux d’intérêt, r est le facteur(q-1) est le taux d’intérêt <strong>de</strong> calcul avec ( )100coût <strong>de</strong> réparation, f le facteur immobilisation du capital qui est calculé par la formule :nq1f =−(3)nq − 1 n ( q − 1 ) Coût <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> stockageLes équipements <strong>ou</strong> matériels <strong>de</strong> stockage sont <strong>de</strong>s objets utilisés p<strong>ou</strong>r le stockage. Il s’agit enl’occurrence <strong>de</strong> biens d’équipement, à durée d’utilisation variable, et qui nécessitent également <strong>de</strong>sbesoins en capital plus <strong>ou</strong> moins importants. Il s’agit <strong>de</strong>s bassines, <strong>de</strong>s paniers et <strong>de</strong>s sacs <strong>de</strong> jute.Ces équipements étant utilisés sur plusieurs années, le calcul du coût moyen annuel esti<strong>de</strong>ntique à celui du grenier. Ainsi, les annuités d’un équipement <strong>de</strong> stockage se calculent selon laformule suivante :C − RE ( j ) = + ⎡( C − R )* f + R ⎤ * ( q − 1 ) + C * rn⎣ ⎦(4)où C est le prix d’achat, R représente la valeur résiduelle, n la durée d’utilisation, (q-1) est le tauxd’intérêt <strong>de</strong> calcul, f le facteur d’immobilisation du capital, r le facteur (coefficient) coût <strong>de</strong> réparation.Dans le contexte du Sud-Bénin, les équipements ne sont pas réparés p<strong>ou</strong>r la plupart et sontutilisés jusqu’à ce qu’on les jette. Ainsi R=0 et r=0 et il s’ensuit que :15


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Coûts variablesCE ( j ) = + C * f * ( q − 1 )(5)nLes coûts variables comprennent t<strong>ou</strong>tes les dépenses qui sont liées à la quantité du maïs stocké àsavoir :Le Coût <strong>de</strong> préparation du maïs à stocker <strong>ou</strong> déstocké et <strong>de</strong> commercialisation : ces frais <strong>de</strong>préparation interviennent lorsqu’on modifie la forme du produit avant sa mise en stock <strong>ou</strong> avant lacommercialisation. C’est par exemple, le déspathage et l’égrenage du maïs avant le stockage dansles structures <strong>de</strong> stockage en terre fermée. De plus, la commercialisation entraîne certains coûtscomme le transport qui sont pris en compte.Le coût du stockage et du déstockage : il s’agit <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong> la main-d’œuvre nécessairep<strong>ou</strong>r mettre le maïs dans le grenier (chargement) et p<strong>ou</strong>r le déstocker (déchargement).Le coût <strong>de</strong> conservation du maïs : lorsqu’il y a utilisation <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s stocks, lescoûts <strong>de</strong> ces produits sont pris en compte <strong>de</strong> même que la fréquence <strong>de</strong> traitement, les fraisd’application et l’immobilisation du capital.La perte <strong>de</strong> stockage en valeur monétaire : cette perte, encore appelée perte financière, représentela somme chiffrée <strong>de</strong>s pertes quantitatives survenues au c<strong>ou</strong>rs du stockage avec un système <strong>de</strong>stockage donné. Ainsi, il est nécessaire <strong>de</strong> quantifier les pertes liées à chaque système <strong>de</strong> stockage.P<strong>ou</strong>r chaque système <strong>de</strong> stockage (type <strong>de</strong> grenier et mesure <strong>de</strong> conservation), la moyenne <strong>de</strong>s taux<strong>de</strong> perte a été calculée. Ainsi, p<strong>ou</strong>r calculer la perte quantitative, on multiplie la quantité stockée par letaux <strong>de</strong> perte moyen. La perte financière s’obtient en multipliant la perte quantitative par le prix moyendu maïs au moment du déstockage.L’immobilisation du capital du stock <strong>de</strong> maïs : le maïs stocké constitue une immobilisation ducapital. L’intérêt sur ce capital immobilisé fait partie également <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s coûts variables.Les coûts sont répartis en <strong>de</strong>ux catégories : les coûts financiers variables et les coûts calculés. Lescoûts financiers variables représentent les dépenses effectives p<strong>ou</strong>r le producteur, alors que les coûtscalculés ne reposent pas sur <strong>de</strong>s dépenses (Adégbola, 2010 ; Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong>, 2003).RÉSULTATS ET DISCUSSIONDescription <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs au Sud-BéninUn système <strong>de</strong> stockage est constitué d’une structure <strong>de</strong> stockage (grenier) et d’une mesure <strong>de</strong>conservation dans le but <strong>de</strong> protéger les stocks contre l’attaque <strong>de</strong>s différents ravageurs. Il existe unemultitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> greniers traditionnels au Sud-Bénin qui sont généralement catégorisés en <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes(Diop et al., 1997 ; Adégbola et Fandohan, 2001) : le type « Ago » et le type « Ava ». Les structures<strong>de</strong> type « Ago » sont rencontrées dans t<strong>ou</strong>t le Sud-Bénin. La toiture conique <strong>de</strong> ces greniers est faite<strong>de</strong> paille (Imperata cylindrica). La cage <strong>de</strong> forme rectangulaire <strong>ou</strong> circulaire est en branchage <strong>ou</strong>nervures du palmier à huile (Elaeis guineensis). Les greniers <strong>de</strong> type « Ava » sont constitués d’unetoiture en paille. Les épis <strong>de</strong> maïs non <strong>de</strong>spathés entassés et minutieusement bien disposés enc<strong>ou</strong>ches, définissent un grand cylindre qui tient lieu <strong>de</strong> cage. P<strong>ou</strong>r ce qui concerne les greniersaméliorés, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> structures ont été introduits :les greniers améliorés en matériaux végétaux : la toiture est faite <strong>de</strong> paille dans laquelle une<strong>ou</strong>verture est créée p<strong>ou</strong>r le chargement. La cage circulaire est faite le plus s<strong>ou</strong>vent <strong>de</strong>bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> <strong>de</strong> mallotus tressé. Une autre <strong>ou</strong>verture est aussi créée au niveau <strong>de</strong> la cage p<strong>ou</strong>rfavoriser le déchargement. La plate-forme est le plus s<strong>ou</strong>vent plate et parfois conique et elleest supportée par <strong>de</strong>s pieds (au nombre <strong>de</strong> 7 à 9) munis d’un dispositif anti-rats fait <strong>de</strong> feuille<strong>de</strong> tôle. Ces pieds, d’une hauteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mètres environ, sont imbibés d’huile <strong>de</strong> vidange(p<strong>ou</strong>r lutter contre l’attaque <strong>de</strong>s termites) avant d’être mis en terre ; etles greniers améliorés en terre fermés : ils sont également protégés par une toiture en paille.La cage est un corps fait <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> termitière pétrie et consolidée par <strong>de</strong>s herbes tendreshachées. Elle prend la forme d’une jarre et munie <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong> vidange dans sa partieinférieure. La plate-forme est un socle plat et bas, le plus s<strong>ou</strong>vent fait <strong>de</strong> ciment. Au Sud-Bénin, ce type <strong>de</strong> grenier est introduit dans les départements situés entre le 7 ème et le 8 èmeparallèles (C<strong>ou</strong>ffo, Z<strong>ou</strong> et Plateau). Le maïs y est stocké s<strong>ou</strong>s forme <strong>de</strong> grain dont la teneuren eau doit être inférieure <strong>ou</strong> égale à 13 % (Fandohan, 2000).16


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011T<strong>ou</strong>t comme dans le cas <strong>de</strong>s greniers, il existe aussi <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s traditionnelles et améliorées <strong>de</strong>conservation du maïs au Sud-Bénin. Les métho<strong>de</strong>s traditionnelles <strong>ou</strong> paysannes reposent sur unediversité <strong>de</strong> produits endogènes. Ces produits qui sont fonction <strong>de</strong>s zones ont un effet aussi bienpréventif que curatif contre les ravageurs. Les produits les plus répandus sont la cendre du bois, lepétrole, le gas-oil et l’eau issue <strong>de</strong> la distillation du vin <strong>de</strong> palme (Ar<strong>ou</strong>na, 2002). Les produits <strong>de</strong>conservation introduits consistent à l’utilisation du sofagrain, <strong>de</strong> l’actellic, <strong>de</strong>s feuilles et dérivées <strong>de</strong>neem (Azadirachta indica). Les producteurs utilisent également les insectici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinés à laprotection du cotonnier p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs.La combinaison <strong>de</strong> ces différents types <strong>de</strong> greniers avec les mesures <strong>de</strong> conservation a permisd’i<strong>de</strong>ntifier les systèmes <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs dans la zone d’étu<strong>de</strong> (tableau 1). Il ressort<strong>de</strong> ce tableau que neuf systèmes sont effectivement utilisés p<strong>ou</strong>r le stockage et la conservation dumaïs par les producteurs enquêtés. Le système <strong>de</strong> grenier traditionnel avec traitement aux produitslocaux (18,2%) est le système <strong>de</strong> stockage le plus utilisé et a été choisi comme système <strong>de</strong> référencep<strong>ou</strong>r l’analyse <strong>de</strong>s coûts. Le grenier traditionnel est utilisé par 48,9% <strong>de</strong>s enquêtés et 40,9% parmieux possè<strong>de</strong>nt le grenier amélioré en matériaux végétaux. Par contre, seulement 10,2% ont construitle grenier amélioré en terre fermé. Il ressort que beauc<strong>ou</strong>p <strong>de</strong> producteurs utilisent le greniertraditionnel et que le grenier amélioré en terre fermé n’a pas encore connu une large diffusion. Deplus, on ne remarque pas une différence <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s systèmes suivant le sexe.Tableau 1. Distribution <strong>de</strong>s différents systèmes <strong>de</strong> stockage selon le sexe (%)Répartition (%)Types <strong>de</strong> systèmeHomme Femme Total(n=392) (n=87) (n=479)Grenier traditionnel + Produits traditionnels 18,1 18,4 18,2Grenier traditionnel + Sofagrain 9,0 8,1 8,8Grenier traditionnel + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier 12,0 11,5 11,9Grenier traditionnel + Sans produit 10,2 9,2 10,0S<strong>ou</strong>s-total (grenier traditionnel) 49,3 47,2 48,9Grenier amélioré en matériaux végétaux + Produits traditionnels 13,8 11,5 13,4Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sofagrain 17,8 17,4 17,7Grenier amélioré en matériaux végétaux + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier 3,1 3,4 3,1Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit 7,6 2,3 6,7S<strong>ou</strong>s-total (grenier amélioré en matériaux végétaux) 42,3 34,6 40,9Grenier amélioré en terre fermé + Produits traditionnels 1 0 0 0Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain 8,4 17,2 10,0Grenier amélioré en terre fermé + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier 1 0 0 0Grenier amélioré en terre fermé + Sans produit (1) 0 1,1 0,2S<strong>ou</strong>s-total (grenier amélioré en terre fermé) 8,4 18,2 10,2Total 100 100 100(1) Systèmes non inclus dans l’échantillonStructures <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage et conservationCoûts fixesCes coûts comprennent les coûts <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong>s équipements (matériels)nécessaires dans les différentes opérations liées au stockage.Coût <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniersL’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs commence d’abord par laconstruction d’un grenier amélioré. L’investissement dans la construction <strong>de</strong>s greniers peut être diviséen <strong>de</strong>ux parties : les frais <strong>de</strong>s matériaux et les frais <strong>de</strong> la main-d’œuvre. A capacité (contenance)égale, l’investissement initial dans les greniers améliorés (en matériaux végétaux et en terre fermé)est nettement supérieur à celui <strong>de</strong>s greniers traditionnels (tableau 2).17


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Les greniers améliorés en matériaux végétaux coûtent relativement moins chers que les greniersaméliorés en terre fermés. En effet, p<strong>ou</strong>r construire un grenier amélioré en terre fermé, le producteurdoit investir près du d<strong>ou</strong>ble du coût <strong>de</strong> construction d’un grenier traditionnel. Cela confirme, commel’ont aussi montré Adégbola et Fandohan (2001), que l’investissement initial peut constituer unecontrainte à l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés surt<strong>ou</strong>t par les petits producteurs. La structure du coût<strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers montre que le grenier amélioré en terre fermé est plus exigeant en maind’œuvreque le grenier traditionnel et le grenier amélioré en matériaux végétaux (tableau 2). Laconstruction <strong>de</strong>s greniers en terre fermés s’effectue en saison sèche et est échelonnée sur plusieursmois. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> également un professionnalisme. Par exemple, dans le cadre du Projet« Système <strong>de</strong> Stockage Décentralisé », seulement d<strong>ou</strong>ze producteurs sur vingt cinq formés ont pumaîtriser la construction <strong>de</strong>s greniers améliorés en terre fermés lors <strong>de</strong>s formations organisées en1993 et 1994 (PADSA, 2000). C’est ce qui explique que p<strong>ou</strong>r construire les greniers en terre, lesproducteurs font appel à une main-d’œuvre spécialisée et, par conséquent, coûteuse.Tableau 2.Coût moyen <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers (FCFA/tonne)Type <strong>de</strong> grenierCoûtMatériaux Main-d’œuvre TotalGrenier traditionnel (n=234) 8.083 (16) 5.386 (14) 13.469 (13)Grenier amélioré en matériaux végétaux (n=196) 12.377 (17) 8.965 (11) 21.342 (10)Grenier amélioré en terre fermé (n=49) 10.639 (13) 15.819 (15) 26.458 (15)F <strong>de</strong> Fisher 69,82*** 197,19*** 143,07***n = nombre <strong>de</strong> grenier ; ( ) = Coefficient <strong>de</strong> variation en %, ***= significatif à 1%.Coût d’entretien annuel du grenierLe maintien en bon état <strong>de</strong>s greniers exige généralement <strong>de</strong>s entretiens. Ces entretiens portentprincipalement sur la réparation <strong>ou</strong> le remplacement <strong>de</strong> la toiture dont la durée <strong>de</strong> vie est très c<strong>ou</strong>rte.De même, il faut remplacer les poteaux après 2 à 3 ans en raison <strong>de</strong> l’attaque <strong>de</strong>s termites et <strong>de</strong>sborers. Il ressort <strong>de</strong> l’analyse que le coût d’entretien annuel est faible p<strong>ou</strong>r les différents types <strong>de</strong>greniers (tableau 3). Cependant, les frais d’entretien annuel <strong>de</strong>s greniers traditionnels sontrelativement plus élevés. Ceci est dû au fait que les greniers améliorés ne nécessitent pas d’entretient<strong>ou</strong>s les ans, puisque les producteurs font s<strong>ou</strong>vent <strong>de</strong>ux à trois ans au moins avant <strong>de</strong> refaire latoiture. Par contre, les greniers traditionnels sont, en raison <strong>de</strong> leur précarité, entretenus <strong>ou</strong> reprischaque année p<strong>ou</strong>r réduire les dégâts <strong>de</strong>s rongeurs et <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> pluie.Tableau 3.Coût d’entretien et coût moyen annuel <strong>de</strong>s greniers (FCFA/tonne)Type <strong>de</strong> grenierCoûts d’entretien Coût moyen annuel(FCFA/tonne) (FCFA/tonne)Grenier traditionnel (n=234) 2.191 (11) 9.528 (4)Grenier amélioré en matériaux végétaux (n=196) 1.673 (9) 6.248 (10)Grenier amélioré en terre fermé (n=49) 1.891 (13) 5.799 (9)F <strong>de</strong> Fisher 7,99*** 28,77***n= nombre <strong>de</strong> greniers, ( ) = coefficient <strong>de</strong> variation en %, ***= significatif à 1%AnnuitéL’utilisation <strong>de</strong>s greniers à durée <strong>de</strong> vie dépassant une année entraîne <strong>de</strong>s coûts annuels, que l’onappelle encore annuité. Ces annuités ont été calculées p<strong>ou</strong>r les trois types <strong>de</strong> grenier suivant lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s annuités approximatives exposée dans la partie <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s d’analyse. Il ressort <strong>de</strong>srésultats que les producteurs qui disposent <strong>de</strong> grenier traditionnel supportent un coût fixe supérieur àceux qui utilisent les greniers améliorés (tableau 3). Bien que l’investissement initial <strong>de</strong>s greniersaméliorés soit supérieur à celui <strong>de</strong>s greniers traditionnels, c’est plutôt les greniers traditionnels quiengendrent <strong>de</strong>s annuités les plus élevées. Ceci s’explique par le fait que les greniers améliorés ontune durée <strong>de</strong> vie nettement supérieure à celle <strong>de</strong>s greniers traditionnels. En effet, la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>sgreniers traditionnels n’excè<strong>de</strong> guère 3 ans en général contre 8 à 10 ans p<strong>ou</strong>r les greniers améliorésen matériaux végétaux et 15 à 20 ans voir plus p<strong>ou</strong>r les greniers améliorés en terre fermés. La longuedurée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s greniers améliorés permet <strong>de</strong> réduire la valeur <strong>de</strong>s amortissements.18


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Coûts liés aux équipements <strong>de</strong> stockageLa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s coûts moyens annuels est i<strong>de</strong>ntique à celle utilisée p<strong>ou</strong>r le calcul <strong>de</strong>sannuités <strong>de</strong>s greniers. Dans la zone d’étu<strong>de</strong>, les matériels utilisés dans l’activité <strong>de</strong> stockage sont lessacs <strong>de</strong> jute, les bassines et les paniers. Les coûts annuels liés à l’utilisation <strong>de</strong> ces matériels sont enfonction du nombre <strong>de</strong> chaque matériel (tableau 4). Les bassines ont les annuités les plus élevées(environ 2.600 FCFA).Tableau 4.Annuités <strong>de</strong>s matériels <strong>de</strong> stockage (FCFA/tonne <strong>de</strong> maïs stocké)Type <strong>de</strong> matériels Nombre Durée <strong>de</strong> vie Prix d’achat moyen Annuité par unité Annuité totale(a) (année) (FCFA)(b)(c=a*b)Panier (n= 172) 4 (11) 1,97 (8) 420 (5) 288 (9) 1152 (9)Sac <strong>de</strong> jute (n=99) 4 (8) 2,3 (5) 400 (10) 247 (7) 988 (7)Bassine (n=118) 3 (14) 6,4 (10) 3.146 (11) 864 (5) 2.592 (5)Total - - - - 4.732n= nombre <strong>de</strong> matériel, ( )= coefficient <strong>de</strong> variation en %Coûts variablesCes coûts comportent aussi bien <strong>de</strong>s coûts réels liés aux différentes opérations qui sont qualifiés <strong>de</strong>coûts financiers variables et <strong>de</strong>s pertes évaluées en argent qui représentent les coûts calculés. Lescoûts financiers représentent <strong>de</strong>s dépenses effectives p<strong>ou</strong>r le producteur.Coûts financiers variablesIl est regr<strong>ou</strong>pé s<strong>ou</strong>s ce vocable, les coûts qui représentent les dépenses réelles du producteur etdépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la quantité du maïs stocké. Ces coûts concernent les frais <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> stockage(chargement) et <strong>de</strong> déstockage (déchargement) ; les coûts <strong>de</strong> préparation du maïs <strong>de</strong>stiné austockage <strong>ou</strong> déstockage et <strong>de</strong> commercialisation ; les coûts <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservation. Les coûtsfinanciers variables sont calculés par système <strong>de</strong> stockage et p<strong>ou</strong>r une tonne <strong>de</strong> maïs stocké (tableau5).Tableau 5. Coûts financiers variables <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> stockage du maïs (FCFA/tonne équivalent grain)Coût en francs CFAType <strong>de</strong> systèmeStockage Déstockage Préparation Conservationdu maïsTotalGrenier traditionnel + Produits traditionnels(n=87)3.498(9).2042(11)10.790(15)872(4)17.202(9)Grenier traditionnel + Sofagrain (n=42)3.062 1.974 10.095 4.008 19.139(14) (11) (12) (12) (12)Grenier traditionnel + insectici<strong>de</strong>s ducotonnier (n=57)3.952(12)2.606(6)12.466(12)2.649(9)21.673(9)Grenier traditionnel + Sans produit (n=48)4.310 1.599 10.84016.7490(6) (10) (14)(10)Grenier amélioré en matériaux végétaux +Produits traditionnels (n=64)2.832(13)1.455(9)9.948(11)637(10)14.872(10)Grenier amélioré en matériaux végétaux +Sofagrain (n=85)2.958(13)1.367(10)9.541(6)3.692(8)17.558(8)Grenier amélioré en matériaux végétaux +insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=15)3.980(11)1.781(11)10.951(6)2.765(10)19.477(10)Grenier amélioré en matériaux végétaux + 4.150 1.157 9.17814.4850Sans produit (n=32)(9) (12) (10)(10)Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain(n=48)2.791(10)1.061(9)11.762(11)3.047(6)18.661(9)F <strong>de</strong> Fisher entre les systèmes 3,44** 25,69***n= effectif, ( )= coefficient <strong>de</strong> variation en %, ** et ***= significatif respectivement à 5% et 1%.19


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Il existe une différence significative entre les coûts <strong>de</strong> conservation suivant les métho<strong>de</strong>s utilisées.Ces coûts sont faibles dans le cas <strong>de</strong>s produits traditionnels. La plupart <strong>de</strong>s produits traditionnels sont<strong>de</strong>s produits non commercialisés. Néanmoins, l’application <strong>de</strong> ces produits a un coût lié à la maind’œuvre.Le sofagrain est le produit le plus cher. Son coût représente environ 4 à 5 fois le coût lié à lamétho<strong>de</strong> traditionnelle <strong>de</strong> conservation. Les opérations <strong>de</strong> chargement et <strong>de</strong> déchargementnécessitent aussi <strong>de</strong> la main-d’œuvre et ont ainsi un coût. Le chargement nécessite relativement plusd’heures <strong>de</strong> travail que le déchargement du grenier. Le déchargement du grenier amélioré en terrefermé coûte moins cher en raison <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la vanne et <strong>de</strong> la forme du produit stocké (maïsen grain). P<strong>ou</strong>r le stockage du maïs en grain, il faut prendre en compte les coûts <strong>de</strong> préparation du faitque le maïs doit être <strong>de</strong>spathé et égrené avant la mise en grenier. Dans le cas où le maïs est stockéen spath, ces opérations interviennent directement à la suite du déstockage car le maïs estgénéralement vendu en grain au Sud du Bénin. A ces coûts s’aj<strong>ou</strong>tent les coûts liés à lacommercialisation (transport, taxes <strong>de</strong> marché, etc.).Coûts calculésCes coûts comprennent la perte évaluée en argent (perte financière) et les coûts d’immobilisation ducapital.Perte financièreLa perte quantitative du maïs en stock a été convertie en valeur monétaire. Le taux <strong>de</strong> perte moyencalculé p<strong>ou</strong>r chaque système varie entre 2,8% et 18,1% après huit mois <strong>de</strong> stockage (août à mars)(Tableau 6).Tableau 6.Perte financière p<strong>ou</strong>r différents systèmes <strong>de</strong> stockage et conservation (FCFA/tonne)Type <strong>de</strong> systèmeTaux <strong>de</strong> Perte financièreperte (%) (FCFA)Grenier traditionnel + Produits traditionnels (n=87) 13,7 (8) 19.121 (8)Grenier traditionnel + Sofagrain (n=42) 7,0 (10) 9.879 (9)Grenier traditionnel + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=57) 10,8 (6) 15.496 (8)Grenier traditionnel + Sans produit (n=48) 18,1 (9) 27.692 (11)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Produits traditionnels (n=64) 8,5 (8) 12.431 (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sofagrain (n=85) 5,4 (9) 8.218 (9)Grenier amélioré en matériaux végétaux + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=15) 9,6 (8) 12.902 (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit (n=32) 14,3 (11) 19.764 (10)Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain (n=48) 2,8 (8) 4.029 (8)F <strong>de</strong> Fisher entre les systèmes 3,65*** 29,51***n= effectif, ( )= coefficient <strong>de</strong> variation en %, ***= significatif à 1%.L’effet <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur la réduction <strong>de</strong>s pertesquantitatives est remarquable. La différence entre les systèmes est hautement significative. Les pertessont plus faibles dans les systèmes améliorés que dans les systèmes traditionnels. La réduction <strong>de</strong>spertes avec les greniers améliorés en matériaux végétaux avec le traitement au sofagrain s’explique,entre autre, par le fait que le grenier amélioré est muni d’un dispositif d’anti-rat qui permet <strong>de</strong> réduire<strong>de</strong> manière significative l’attaque <strong>de</strong>s rongeurs. En effet, ces rongeurs causent environ 30% <strong>de</strong>spertes <strong>de</strong> stockage. De plus, l’utilisation du sofagrain permet <strong>de</strong> lutter contre les insectes qui, euxseuls, causent près <strong>de</strong> 44% <strong>de</strong>s pertes enregistrées au c<strong>ou</strong>rs du stockage (F<strong>ou</strong>a-Bi, 1989).Coût d’immobilisation du capital du stock du maïsLe stock du maïs représente <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>te évi<strong>de</strong>nce une immobilisation <strong>de</strong> l’argent. Ce qui a un coût. Cecoût est déterminé par les taux d’épargne en vigueur dans les institutions financières. Le taux <strong>de</strong> 3%pratiqué par la Fédération <strong>de</strong>s Caisses d’Epargne et <strong>de</strong> Crédit Agricole Mutuel (FECECAM) p<strong>ou</strong>rl’épargne a été considéré dans les calculs. S<strong>ou</strong>lignons que le taux <strong>de</strong> 3% a été choisi car laFECECAM est l’institution <strong>de</strong> microfinance (IMF) ayant le réseau le plus étendu au Bénin. De plus,près <strong>de</strong>s ¾ <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong>s IMF utilisent les services <strong>de</strong> la FECECAM (PNUD, 2007). Le prix du maïsau moment du stockage est utilisé p<strong>ou</strong>r calculer la valeur du stock. Le coût d’immobilisation du capitaldu stock est évalué à 1.580 FCFA/tonne p<strong>ou</strong>r 8 mois <strong>de</strong> stockage.20


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Analyse <strong>de</strong>s coûts totaux <strong>de</strong>s systèmesCe coût s’obtient par la somme <strong>de</strong>s coûts fixes (coût du grenier et <strong>de</strong>s matériels) et <strong>de</strong>s coûtsvariables (coûts financiers et coûts calculés) (tableau 7). Dans le cas <strong>de</strong>s greniers en terre, le coûttotal prend en compte le coût du pré-stockage qui est en moyenne 17.720 FCFA/tonne (Ar<strong>ou</strong>na,2002). La différence entre le coût du système <strong>de</strong> référence (grenier traditionnel avec produitstraditionnels) et les autres systèmes est aussi calculée. Cette différence a permis <strong>de</strong> faire unclassement <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage (tableau 8).Tableau 7.Coûts totaux <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage du maïs (FCFA/tonne <strong>de</strong> maïs stocké)Type <strong>de</strong> systèmedugrenier(1)Annuités<strong>de</strong>smatériels(2)fixetotal(3)Coût en francs CFAfinanciervariable(4)calculé(5)variabletotal (6)Grenier traditionnel + Produits traditionnels(n=87)9.528 4.732 14.260 17.202 20.701 38.903 52.163Grenier traditionnel + Sofagrain (n=42) 9.528 4.732 14.260 19.139 11.459 30.598 44.858Grenier traditionnel + insectici<strong>de</strong>s ducotonnier (n=57)9.528 4.732 14.260 21.673 17.076 38.249 52.509Grenier traditionnel + Sans produit (n=48) 9.528 4.732 14.260 16.749 29.272 46.021 60.281Grenier amélioré en matériaux végétaux +Produits traditionnels (n=64)6.248 4.732 10.980 14.872 14.011 28.883 39.863Grenier amélioré en matériaux végétaux +Sofagrain (n=85)6.248 4.732 10.980 17.558 9.798 27.356 38.336Grenier amélioré en matériaux végétaux +insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=15)6.248 4.732 10.980 19.477 14.482 33.959 44.939Grenier amélioré en matériaux végétaux +Sans produit (n=32)6.248 4.732 10.980 14.485 21.344 35.829 46.809Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain(n=48)5.799 22.452 28.251 18.561 5.609 24.170 52.421(1) Ceux sont les résultats du tableau 4 ; (2) P<strong>ou</strong>r les greniers en terre l’annuité <strong>de</strong>s matériels prend encompte le coût du pré-stockage qui est <strong>de</strong> 17720 FCFA/tonne (Ar<strong>ou</strong>na, 2002) ; (3) C’est la somme <strong>de</strong>scolonnes (1) et (2) ; (4) Ce sont les résultats du tableau 5 ; (5) C’est la somme <strong>de</strong> la perte financière(tableau 6) et du coût d’immobilisation du capital du stock du maïs ; (6) C’est la somme <strong>de</strong> (4) et (5) ; (7)C’est la somme <strong>de</strong> (3) et (6).Tableau 8.Différence entre le coût du système <strong>de</strong> référence et les autres systèmesType <strong>de</strong> systèmetotal(7)Différence avec lesystème <strong>de</strong> référence RangGrenier amélioré en matériaux végétaux + Sofagrain (n=85) 13.827 1 erGrenier amélioré en matériaux végétaux + Produits traditionnels (n=64) 12.300 2 èmeGrenier traditionnel + Sofagrain (n=42) 7.305 3 èmeGrenier amélioré en matériaux végétaux + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=15) 7.224 4 èmeGrenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit (n=32) 5.354 5 èmeGrenier traditionnel + Produits traditionnels (n=87) 0 6 èmeGrenier amélioré en terre fermé + Sofagrain (n=48) - 258 7 èmeGrenier traditionnel + insectici<strong>de</strong>s du cotonnier (n=57) - 346 8 èmeGrenier traditionnel + Sans produit (n=48) - 8.118 9 èmeLe grenier amélioré en matériaux végétaux avec traitement au sofagrain est le système le moinscoûteux et par conséquent le plus rentable <strong>de</strong>s systèmes étudiés. Ce système permet une réduction<strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 13.827 FCFA/tonne par rapport au système <strong>de</strong> référence (grenier traditionnelavec produit traditionnel). La substitution du système traditionnel par le système amélioré enmatériaux végétaux avec le sofagrain est alors financièrement rentable et profitera aux producteurs.Par contre, le grenier amélioré en terre fermé avec sofagrain est plus coûteux que le système <strong>de</strong>21


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011référence. L’adoption d’un tel système entraînera évi<strong>de</strong>mment un manque à gagner au producteur. Onconstate que la rentabilité <strong>de</strong>s greniers en terre est encore problématique au Sud-Bénin.Le système formé par le grenier amélioré en matériaux végétaux avec traitement au produittraditionnel occupe la <strong>de</strong>uxième place, vient ensuite le système <strong>de</strong> grenier traditionnel avec sofagrain.Les systèmes <strong>de</strong> grenier amélioré en matériaux végétaux avec insectici<strong>de</strong>s du cotonnier et sansproduit occupent respectivement les 4 ème et 5 ème places. T<strong>ou</strong>s ces cinq systèmes sont moins coûteuxque le système <strong>de</strong> référence et l’adoption <strong>de</strong> ces systèmes est rentable p<strong>ou</strong>r le producteur. Lesystème <strong>de</strong> grenier traditionnel avec insectici<strong>de</strong>s du cotonnier <strong>ou</strong> sans produit est plus coûteux que lesystème <strong>de</strong> référence. En effet, ces <strong>de</strong>ux systèmes occupent respectivement les 8 ème et 9 ème placespar rapport au système <strong>de</strong> référence. Alors, t<strong>ou</strong>te substitution effectuée entre l’un quelconque <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux systèmes et le système <strong>de</strong> référence est une perte financière.L’utilisation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation est rentable et le sofagrain se révèle comme le produit leplus économique (tableau 8). L’utilisation <strong>de</strong>s produits locaux p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs dans lesgreniers en matériaux végétaux est plus rentable que l’utilisation <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s du cotonnier. Cesproduits chimiques ne sont pas efficaces p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs et ils sont coûteux. Leproducteur gagnerait à utiliser le sofagrain et à défaut les produits locaux au lieu d’utiliser lesinsectici<strong>de</strong>s du cotonnier qui d’ailleurs ne sont pas recommandés en raison <strong>de</strong> leur toxicité et dudanger qu’ils représentent p<strong>ou</strong>r la santé publique. L’usage <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s du cotonnier ne peuts’expliquer que par le fait qu’ils sont disponibles à crédit. Alors un mécanisme <strong>de</strong> vente à crédit dusofagrain p<strong>ou</strong>rrait aussi faciliter son utilisation par les producteurs. Ceci p<strong>ou</strong>rrait permettre ladisparition <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s du cotonnier p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs.En comparant l’efficacité <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> stockage, il ressort que les greniers améliorés enmatériaux végétaux sont plus rentables que les autres greniers. En effet, le grenier amélioré enmatériaux végétaux sans traitement occupe le rang 5 alors que le grenier traditionnel sans produit nevient qu’en 9 ème position (tableau 8). Enfin, en comparant l’efficacité <strong>de</strong>s greniers améliorés et celle dusofagrain, on constate que le sofagrain est plus rentable que les greniers améliorés. En effet, lorsquele paysan traite son grenier traditionnel au sofagrain, il réduit les coûts <strong>de</strong> 7.305 FCFA/tonne environpar rapport au système <strong>de</strong> référence, alors que la construction <strong>de</strong> grenier amélioré en matériauxvégétaux seule ne permet qu’une réduction <strong>de</strong> 5.354 FCFA/tonne. Le producteur a alors avantage, s’iltient à diviser le paquet technologique, d’utiliser le sofagrain dans son grenier traditionnel que <strong>de</strong>construire le grenier amélioré. T<strong>ou</strong>tefois, la construction du grenier amélioré en matériaux végétaux etl’utilisation du sofagrain lui procurent plus <strong>de</strong> profit.CONCLUSIONDans la recherche <strong>de</strong>s stratégies en vue <strong>de</strong> réduire les pertes post-récolte du maïs, <strong>de</strong>s systèmesaméliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs ont été introduits au Sud-Bénin. Cette étu<strong>de</strong> s’est baséesur l’analyse <strong>de</strong>s coûts p<strong>ou</strong>r évaluer la rentabilité financière <strong>de</strong>s systèmes aussi bien améliorés quetraditionnels <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs. L’investissement initial <strong>de</strong>s greniers améliorés estnettement supérieur à ce qui est nécessaire p<strong>ou</strong>r la construction <strong>de</strong>s greniers traditionnels. P<strong>ou</strong>rconstruire les greniers améliorés en terre fermés, le producteur doit investir près du d<strong>ou</strong>ble du coûtd’installation <strong>de</strong>s greniers traditionnels. Il faut noter que les producteurs ne maîtrisent pas encore bienla technique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers en terre. Ainsi, la construction <strong>de</strong> ces greniers est unmarché monopolisé par les paysans qui ont été formés. Le coût <strong>de</strong> ces systèmes améliorésreprésente un investissement initial important que le petit producteur n’arrive pas à faire en raison <strong>de</strong>ses moyens limités. Le système amélioré formé <strong>de</strong> grenier en matériaux végétaux avec traitement ausofagrain est le système le plus rentable. A contrario, le système <strong>de</strong> grenier amélioré en terre ferméavec sofagrain est moins rentable que le système paysan (grenier traditionnel avec produittraditionnel). L’adoption d’un tel système entraîne évi<strong>de</strong>mment un manque à gagner au producteur.Par ailleurs, l’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation est rentable au Sud-Bénin et le sofagrain serévèle comme le produit le plus économique. La comparaison <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s greniers améliorés et<strong>de</strong> celle du sofagrain révèle que le sofagrain est plus rentable que les greniers améliorés. Leproducteur a alors avantage, s’il tient à diviser le paquet technologique, d’utiliser le sofagrain dans songrenier traditionnel que <strong>de</strong> construire le grenier amélioré.Dans une optique d’incitation à l’adoption <strong>de</strong> ces technologies améliorées <strong>de</strong> stockage, certainesactions doivent être entreprises. Ainsi, il faut rendre disponibles au niveau <strong>de</strong>s villages, les matériaux<strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers améliorés à travers une vulgarisation <strong>de</strong>s espèces alternatives. Cecipermettrait <strong>de</strong> réduire substantiellement le coût <strong>de</strong> construction. En <strong>ou</strong>tre, il convient <strong>de</strong> mettre surpied <strong>de</strong>s structures d’octroi <strong>de</strong> crédit en nature (sofagrain) <strong>ou</strong> en espèce en particulier aux petits22


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011producteurs et aux femmes productrices et reven<strong>de</strong>uses <strong>de</strong> maïs. Enfin, il faut élargir la formation <strong>de</strong>sproducteurs en techniques <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers améliorés.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdégbola, P.Y., 2010: Economic Analyses of maize storage Inovations in s<strong>ou</strong>thern Benin. Thèse, Wageningen University,Wageningen, The Netherlands, 191p.Adégbola, P., C. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011RésuméAnalyse <strong>de</strong> la rentabilité financière <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong>conservation du maïs au Sud-BéninA. Ar<strong>ou</strong>na 5 et P. Y. Adégbola 5P<strong>ou</strong>r réduire les pertes post récolte <strong>de</strong>s produits, <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservationdu maïs ont été introduits au Sud-Bénin <strong>de</strong>puis plusieurs années. L’étu<strong>de</strong> évalue la rentabilitéfinancière et économique <strong>de</strong>s systèmes paysans et améliorés <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïsau Sud-Bénin. P<strong>ou</strong>r atteindre cet objectif, <strong>de</strong>s données ont été collectées auprès <strong>de</strong> 189 producteurset productrices du maïs. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> marge et le test F ont été utilisés p<strong>ou</strong>r analyser lesdonnées. Les résultats ont montré que <strong>de</strong>s neuf systèmes étudiés, les trois meilleurs que sont legrenier amélioré en matériaux végétaux avec sofagrain, le grenier amélioré en matériaux végétauxavec produit traditionnel, et le grenier traditionnel avec sofagrain, comportent t<strong>ou</strong>tes au moins unetechnologie améliorée. Par contre, le grenier amélioré en terre fermé avec sofagrain est plus coûteuxque le système <strong>de</strong> référence. Parmi les moyens <strong>de</strong> conservation étudiés, le sofagrain se révèlecomme le produit le plus rentable tandis que le grenier amélioré en matériaux végétaux est plusavantageux que les autres greniers.Mots clés : Grenier, matériaux végétaux, sofagrain, coût, marge nette, Bénin.Profitability analysis of maize storage and conservation systems in S<strong>ou</strong>thernBeninAbstractWith the objective to reduce post harvest losses, maize improved storage systems were introduced ins<strong>ou</strong>thern-Benin many years ago. The study aims at evaluating financial profitability of traditional andimproved maize storage and conservation systems. To achieve the objective, data were collected from189 maize producers. Net margin and F test methods were used to analyze the data. Results showedthat, among nine systems un<strong>de</strong>r survey, the three best systems, which are improved woo<strong>de</strong>n granarywith sofagrain, improved woo<strong>de</strong>n granary with traditional product, and traditional granary withsofagrain, have a least one improved technology as a component. However, earthen ma<strong>de</strong> granarywith sofagrain is more costly than the reference system. Sofagrain is the most profitable among theconservation products and woo<strong>de</strong>n granary is the most advantage<strong>ou</strong>s storage technology.Key words: Granary, plant material, sofagrain, cost, net margin, Benin.INTRODUCTIONLa culture du maïs occupe près <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> la superficie totale consacrée aux céréales et représenteenviron 75% <strong>de</strong> la production céréalière (MAEP, 2010). Cette céréale constitue la base <strong>de</strong>l’alimentation <strong>de</strong>s populations au Sud du Bénin où elle rentre dans la préparation <strong>de</strong> plusieurs platsalimentaires (b<strong>ou</strong>illie, pâte, akassa, etc.). De plus, le maïs fait l’objet d’importantes transactionscommerciales (Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al., 2004). Cependant, le séchage <strong>de</strong>s grains en général et du maïs enparticulier est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs un défi majeur. Ainsi, les producteurs et les commerçantes du maïsenregistrent d’importantes pertes post-récolte (Adda et al., 2002).Le maïs subit <strong>de</strong>s pertes post-récolte élevées oscillant entre 30 à 40 % <strong>de</strong> la production (Adda et al.,2002 ; Adégbola, 2010). Ces pertes peuvent être aussi qualitatives, constituant ainsi un dangerpotentiel p<strong>ou</strong>r la santé publique. En effet, Fandohan et Gnonlonfin (2001) ont observé <strong>de</strong>s taux élevés<strong>de</strong> fumonisines, produits cancérigène, dans les stocks <strong>de</strong> maïs au Sud-Bénin. En plus <strong>de</strong> ces pertesqualitatives, les dégâts quantitatifs contribuent à réduire les revenus agricoles. L’inadaptation <strong>de</strong>sstructures traditionnelles <strong>de</strong> stockage serait la cause principale <strong>de</strong> ces pertes post-récolte (Inezdane,2001).5 Dr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77, E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 35 40 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du Bénin24


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Plusieurs projets ont été financés <strong>de</strong>puis les années 1970 en vue <strong>de</strong> réduire à un niveau acceptableces pertes. Parmi ces projets, on a le projet « Systèmes <strong>de</strong> stockage décentralisés » qui a introduit<strong>de</strong>s greniers améliorés au Sud du Bénin entre 1992 et 1996. Les expériences <strong>de</strong> ce projet ont étép<strong>ou</strong>rsuivies <strong>de</strong>puis 1997 dans le cadre du Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole(PADSA). S’il est vrai que l’on tr<strong>ou</strong>ve plusieurs étu<strong>de</strong>s réalisées sur les systèmes <strong>de</strong> stockage auBénin (Hell et al., 2000 ; Fandohan, 2000 ; GTZ, 1998), la plupart abor<strong>de</strong>nt l’importance et les causes<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> maïs dans les systèmes paysans. Elles ont mis l’accent sur la technique <strong>de</strong> construction<strong>de</strong>s greniers p<strong>ou</strong>r réduire les pertes. Ar<strong>ou</strong>na et Adégbola (2011) ont évalué les coûts <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>stockage et conservation du maïs mais sans abordé L’évaluation <strong>de</strong> la rentabilité financière <strong>de</strong> cessystèmes n’est en revanche qu’à peine abordée <strong>ou</strong> traitée <strong>de</strong> manière insuffisante (FAO, 1994 ;Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al., 2004).C’est p<strong>ou</strong>r combler ce vi<strong>de</strong> que cette étu<strong>de</strong> a été menée. Elle vise à répondre aux questionssuivantes : les greniers améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs sont-ils plus coûteux que les greniers locauxen fonction <strong>de</strong>s capacités ? Quels sont les systèmes <strong>de</strong> stockage et conservation rentables p<strong>ou</strong>r leproducteur ? L’approche analytique utilisée est basée sur la comparaison <strong>de</strong>s coûts liés aux systèmes<strong>de</strong> stockage (Ar<strong>ou</strong>na et Adégbola, 2011). Cette étu<strong>de</strong> complète cependant l’approche utilisée dansAr<strong>ou</strong>na et Adégbola (2011) en analysant les marges nette <strong>de</strong>s différents systèmes <strong>de</strong> stockage etconservation du maïs.MATERIELS ET METHODESSystèmes <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs au Sud-BéninCette étu<strong>de</strong> porte aussi bien sur les structures <strong>de</strong> stockage que sur les mesures <strong>de</strong> conservation dumaïs utilisées au Sud du Bénin. Ainsi l’ensemble formé par une structure <strong>de</strong> stockage (grenier) et unemesure <strong>de</strong> conservation est désigné par système <strong>de</strong> stockage/conservation. En ce qui concerne lesgreniers, on distingue les greniers traditionnels et améliorés. Il existe dans la zone d’étu<strong>de</strong> unemultitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> greniers traditionnels qui sont catégorisés en <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes (Adégbola, 2010 ; Diop et al.,1997) : le type « Ago » et le type « Ava ». Les structures <strong>de</strong> type « Ago » ont une toiture conique faite<strong>de</strong> paille (Imperata cylindrica). La cage, <strong>de</strong> forme rectangulaire <strong>ou</strong> circulaire, est en branchage <strong>de</strong>palme (Elaeis guineensis) (Photo 1) p<strong>ou</strong>r stocker les épis <strong>de</strong> maïs en spath. La catégorie <strong>de</strong>s greniers<strong>de</strong> type « Ava » comporte une seule forme <strong>de</strong> structure où les épis <strong>de</strong> maïs en spath sontminutieusement alignés p<strong>ou</strong>r former un grand cylindre qui tient lieu <strong>de</strong> cage (Photo 2).P<strong>ou</strong>r ce qui est <strong>de</strong>s greniers améliorés, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> structures ont été introduites : les greniersaméliorés en matériaux végétaux et les greniers améliorés en terre fermés. Les greniers améliorés enmatériaux végétaux ont une toiture faite <strong>de</strong> paille dans laquelle une <strong>ou</strong>verture est créée p<strong>ou</strong>r lechargement/déchargement du maïs <strong>de</strong>spathé mais non égrené. La cage circulaire est faite <strong>de</strong>bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> <strong>de</strong> mallotus tressé. Les pieds (7 à 9) sont munis d’un dispositif d’anti-rats faits <strong>de</strong> feuille <strong>de</strong>tôle (Photo 3). Ce dispositif d’anti-rats n’existe pas dans les greniers traditionnels. Les greniersaméliorés en terre fermés ont une cage faite <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> termitière pétrie et consolidée par <strong>de</strong>s herbestendres hachées (Photo 4). Il est muni <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong> vidange dans sa partie inférieure. Le maïs eststocké dans ce type <strong>de</strong> grenier s<strong>ou</strong>s forme <strong>de</strong> grain dont la teneur en eau doit être inférieure <strong>ou</strong> égaleà 13 % (Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong>, 2003 ; Udoh et al., 2000 ; Fandohan, 2000). Ainsi, le maïs doit subir d’abord unséchage dans une structure <strong>de</strong> pré-stockage. Les greniers en terre fermés ont été introduits au Sud etau Nord du Bénin.Il existe également <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s traditionnelles et améliorées <strong>de</strong> conservation du maïs au Sud duBénin. Au nombre <strong>de</strong>s produits endogènes, on a la cendre du bois, le pétrole, le gas-oil, l’eau issue <strong>de</strong>la distillation du vin <strong>de</strong> palme, etc. Les mesures <strong>de</strong> conservation introduites consistent à l’utilisation dusofagrain et <strong>de</strong> l’actellic. Les paysans utilisent d’autres types <strong>de</strong> produits chimiques non recommandésp<strong>ou</strong>r la conservation du maïs. Ces produits que n<strong>ou</strong>s désignons par le vocable « autres produitschimiques » sont : les insectici<strong>de</strong>s du cotonnier, l’alpha-chlolarose, etc.25


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Photo 1.Type <strong>de</strong> grenier paysan en branchages appelé Ago, Aka, Zinho, Bègo, Sagada <strong>ou</strong> Ava enlangues nationales parlées au Sud-Bénin selon les localitésPhoto 2.Type <strong>de</strong> grenier paysan appelé Ava <strong>ou</strong> Zinho en langues nationales parlées au Sud-Béninselon les localités.26


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Photo 3.Type <strong>de</strong> grenier amélioré en matériaux végétaux (bamb<strong>ou</strong> tressé) appelé "Ago-Yovo, Zingo,Akparun-go, <strong>ou</strong> Aka" en langues nationales parlées au Sud-Bénin selon les localitésPhoto 4.Type <strong>de</strong> grenier amélioré en terre fermé appelé "Koz<strong>ou</strong>n" en fongbé une langue nationaleparlée au sud et au centre du Bénin selon les localitésMétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte et d’analyseCette recherche est effectuée dans vingt cinq (25) villages <strong>de</strong>s six (6) départements du Sud-Bénin.Ces villages sont ceux dans lesquels les tests en milieu réel et <strong>de</strong> prévulgarisation <strong>de</strong>s greniersaméliorés ont été menés (Fandohan, 2000). L’enquête par questionnaire a été réalisée auprès <strong>de</strong> centquatre vingt neuf (189) producteurs et productrices du maïs durant les mois <strong>de</strong> février et mars 2002.27


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011L’approche analytique utilisée consiste à déterminer le procédé le plus avantageux du point <strong>de</strong> vue<strong>de</strong>s coûts (Ar<strong>ou</strong>na, 2002). Les coûts du système <strong>de</strong> stockage sont composés <strong>de</strong>s coûts fixes etvariables (Marasas et al., 2003 ; Umeike, 1992). Les coûts variables comprennent les frais <strong>de</strong>sdifférentes opérations <strong>de</strong> stockage (y compris les coûts <strong>de</strong> déspathage et d’égrenage selon la forme<strong>de</strong> stockage) et le coût <strong>de</strong>s pertes enregistrées lors du stockage (perte quantitative chiffrée en argent).P<strong>ou</strong>r déterminer les avantages relatifs d’un système <strong>de</strong> stockage, la différence entre le coût total dusystème <strong>de</strong> référence (système traditionnel le plus utilisé) et le coût global du système alternatif a étécalculée. Si la différence est positive, c’est le système alternatif qui est le plus rentable, si elle est aucontraire négative, ce sera le système <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> référence. Cette différence permet aussi <strong>de</strong>faire un classement <strong>de</strong>s différents systèmes. Si un système <strong>de</strong> substitution occupe un rang supérieurau système <strong>de</strong> référence, alors il est avantageux d’abandonner le système <strong>de</strong> référence au profit dusystème alternatif. Cette métho<strong>de</strong> exige la détermination <strong>de</strong>s coûts fixes et coûts variables.Les coûts fixes comprennent le coût <strong>de</strong> la structure et <strong>de</strong>s équipements/ matériels <strong>de</strong> stockage.Coût <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> stockage (grenier) : Ce coût prend en compte les coûts <strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong>la main-d’œuvre p<strong>ou</strong>r la construction et les coûts d’entretien. Le coût moyen annuel d’un grenier, quel’on appelle encore annuité, se compose <strong>de</strong>s amortissements, <strong>de</strong>s frais d’entretien, ainsi qu’un certaintaux d’intérêt p<strong>ou</strong>r l’immobilisation du capital.Coût <strong>de</strong>s matériels <strong>de</strong> stockage : Les matériels <strong>de</strong> stockage sont <strong>de</strong>s objets mobiles, mis en œuvredans le cadre d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> stockage. Il s’agit <strong>de</strong> biens <strong>de</strong> consommation durable, à duréed’utilisation variable, et qui nécessitent également <strong>de</strong>s besoins en capital plus <strong>ou</strong> moins important. Ils’agit <strong>de</strong>s bassines, <strong>de</strong>s paniers et <strong>de</strong>s sacs <strong>de</strong> jute.Les coûts variables comprennent les frais <strong>de</strong> la main-d’œuvre p<strong>ou</strong>r l’emmagasinage et le déstockagedu maïs, ainsi que les coûts nécessaires p<strong>ou</strong>r la préparation du maïs à stocker (opérations préstockage)<strong>ou</strong> déstocker (opérations post stockage) selon la forme <strong>de</strong> stockage du maïs. Les coûts <strong>de</strong>déspathage et d’égrenage du maïs qui sont <strong>de</strong>s coûts variables ont été pris en compte dans le calcul<strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> pré-stockage et <strong>de</strong> post stockage. Par exemple, le maïs est en grain dans le grenier enterre fermé alors les coûts <strong>de</strong> déspathage et d’égrenage sont <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> pré-stockage. Par contre,le maïs est en spath dans le grenier traditionnel et les coûts <strong>de</strong> déspathage et d’égrenage sont <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong> post-stockage. Les coûts variables prennent aussi en compte les coûts liés aux mesures <strong>de</strong>protection et la perte financière. Ces coûts intègrent également un certain taux p<strong>ou</strong>r l’immobilisationdu capital du stock <strong>de</strong> maïs.RESULTATS ET DISCUSSIONDistribution <strong>de</strong>s greniersNeuf systèmes <strong>de</strong> stockage/conservation ont été i<strong>de</strong>ntifiés au sud du Bénin (tableau 1).Tableau 1. Distribution <strong>de</strong>s différents systèmes <strong>de</strong> stockage selon le sexe (%)Répartition (%)Types <strong>de</strong> systèmeHomme Femme Total(n=157) (n=32) (n=189)Grenier traditionnel + produit traditionnel 15,9 3,2 19,1Grenier traditionnel + sofagrain 5,8 1,6 7,4Grenier traditionnel + autres produits chimiques 10,5 3,2 13,7Grenier traditionnel + sans produit 10,5 2,1 12,6Grenier amélioré en matériaux végétaux + produit traditionnel 6,3 0,0 6,3Grenier amélioré en matériaux végétaux + sofagrain 10,1 4,8 14,9Grenier amélioré en matériaux végétaux + autres produits chimiques 3,2 0,5 3,7Grenier amélioré en matériaux végétaux + sans produit 8,5 0,5 9,0Grenier amélioré en terre fermé + sofagrain 12,2 1,1 13,3Total 83,0 17,0 100Le système formé <strong>de</strong> grenier traditionnel avec traitement aux produits locaux est le système <strong>de</strong>stockage le plus utilisé. Il sera donc considéré comme le système <strong>de</strong> référence. Environ 19% <strong>de</strong>spaysans enquêtés utilisent ce système. Ensuite, viennent le grenier amélioré en matériaux végétauxavec sofagrain (14,9%), le système formé <strong>de</strong> grenier traditionnel avec autres produits chimiques(insectici<strong>de</strong> coton) (13,8%), le grenier amélioré en terre fermé avec sofagrain (13,3%). Les enquêtés28


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011utilisent plus les greniers traditionnels (52,8%) et traitent en général le maïs stocké (78,4%). De plus,la totalité <strong>de</strong>s enquêtés utilisant le grenier amélioré en terre fermé conservent leur maïs avec lesofagrain. On p<strong>ou</strong>rrait donc dire que ces <strong>de</strong>rniers ont adopté t<strong>ou</strong>t le paquet technologique. Ce qui peuts’expliquer par le fait que le maïs est stocké en grain dans ces greniers en terre. Ainsi, sans mesure<strong>de</strong> conservation, les pertes dues aux insectes seront très élevées.Coûts <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniersCes coûts dépen<strong>de</strong>nt du type <strong>de</strong> grenier et <strong>de</strong> sa capacité (tableau 2). Le test F <strong>de</strong> Fisher montre quela différence entre les coûts <strong>de</strong> construction est hautement significative.Tableau 2.Coûts <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers (FCFA) en fonction <strong>de</strong> la capacitéType <strong>de</strong> grenierCapacité moyenne (kg)714 1410 2248 3701Grenier traditionnel 10696 (14) 17732 (11) 23915 (23) 31857 (14)Grenier amélioré en matériaux végétaux 20144 (19) 25682 (24) 33944 (12) 36661 (22)Grenier amélioré en terre fermé - 42818 (18) 48950 (12) 64396 (15)F <strong>de</strong> Fisher (entre type <strong>de</strong> grenier et capacité) 6,35***( ) = coefficient <strong>de</strong> variation en % ; *** = significatif à 1% <strong>ou</strong> moins.P<strong>ou</strong>r les greniers <strong>de</strong> même capacité, les greniers améliorés sont plus chers que les grenierstraditionnels. L’investissement initial <strong>de</strong>s greniers améliorés aussi bien en terre qu’en matériauxvégétaux dépasse <strong>de</strong> loin ce qui est nécessaire p<strong>ou</strong>r la construction <strong>de</strong>s greniers traditionnels. Env<strong>ou</strong>lant construire les greniers améliorés en terre fermés, le paysan doit investir près du d<strong>ou</strong>ble ducoût d’installation <strong>de</strong>s greniers traditionnels. En effet, le coût <strong>de</strong> construction d’un grenier d’unecapacité <strong>de</strong> 3.700 kg est d’environ 31.860 FCFA p<strong>ou</strong>r les greniers traditionnels contre 64.400 FCFAp<strong>ou</strong>r les greniers améliorés en terre fermés. P<strong>ou</strong>r ce qui concerne les greniers améliorés en matériauxvégétaux, l’investissement supplémentaire par rapport au grenier est en moyenne supérieur à 8.000FCFA. L’adoption <strong>de</strong> ces greniers améliorés (particulièrement en terre) p<strong>ou</strong>rrait donc être stimuler parun système <strong>de</strong> crédit remb<strong>ou</strong>rsable après la vente du maïs en raison du faible niveau <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong>sproducteurs et productrices.Analyse <strong>de</strong>s coûts totaux liés aux différents systèmes <strong>de</strong> stockage etconservation du maïsLe coût total lié à chaque système a été calculé en fonction <strong>de</strong>s capacités (tableau 3). Dans le cas <strong>de</strong>sgreniers en terre, le coût total prend en compte le coût du pré-stockage qui est en moyenne 17.720FCFA/tonne p<strong>ou</strong>r les trois classes <strong>de</strong> capacités considérées. Il ressort du test F <strong>de</strong> Fisher que ladifférence entre les coûts totaux <strong>de</strong>s neuf systèmes est hautement significative (tableau 3).Tableau 3.Coûts totaux <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage du maïs (FCFA/tonne <strong>de</strong> maïs stocké)Type <strong>de</strong> grenierCapacité moyenne (kg)714 1.410 2.248 3.701Grenier traditionnel + Pro. Tra. (n=36) 57879 (11) 51838 (8) 49241 (6) 46820 (7)Grenier traditionnel + Sofagrain (n=14) 52874 (12) 46033 (9) 42335 (8) 40005 (11)Grenier traditionnel + Aut. Pro. chi. (n=26) 61725 (10) 55084 (10) 52087 (9) 49230 (10)Grenier traditionnel + Sans produit (n=24) 65947 (8) 55932 (10) 54350 (11) 50533 (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux+Pro Tra (n=12) 50033 (8) 42393 (11) 41145 (10) 38499 (6)Grenier amélioré en matériaux végétaux+Sofagrain (n=28) 45506 (9) 37866 (8) 36618 (5) 33972 (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Aut. Pro. chi. (n=7) 53409 (8) 46769 (8) 43521 (6) 40875 (9)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit (n=17) 53979 (10) 46339 (10) 45091 (8) 42445 (8)Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain (n=25) - 50496 (7) 49625 (8) 48556 (8)F <strong>de</strong> Fisher (entre produit <strong>de</strong> conservation) 14,63***F <strong>de</strong> Fisher (entre système <strong>de</strong> stockage) 4,64***Pro. Tra. = produit traditionnel ; Aut. Pro. Chi. = autres produits chimiques, n= effectif, ( )= coefficient <strong>de</strong>variation en % ; ***= significatif à 1% <strong>ou</strong> moins.29


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Cette différence entre le coût du système <strong>de</strong> référence (grenier traditionnel avec produit traditionnel)et les autres systèmes a servi <strong>de</strong> classement <strong>de</strong>s différents systèmes (tableau 4). Le grenier amélioréen matériaux végétaux avec traitement au sofagrain est le système le moins coûteux quelle que soit lacapacité du grenier. P<strong>ou</strong>r les greniers <strong>de</strong> capacité moyenne égale à 3.700 kg, ce système optimalpermet une réduction <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> 46.820 FCFA/tonne p<strong>ou</strong>r le système <strong>de</strong> référence (greniertraditionnel avec produit traditionnel) à 33.972 FCFA/tonne soit une plus value 12.848 FCFA/tonne. Lasubstitution du système traditionnel par le système amélioré en matériaux végétaux et avec sofagrainest donc financièrement rentable. Ce résultat n’est pas loin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la FAO (1994) qui a montréqu’au Sud-Bénin l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux (bamb<strong>ou</strong>) permet d’avoirune plus value <strong>de</strong> 8.115 FCFA/tonne après six mois <strong>de</strong> stockage. Par contre, le grenier amélioré enterre fermé avec sofagrain est plus coûteux que le système <strong>de</strong> référence et occupe par conséquentdans le classement un rang supérieur à celui du système <strong>de</strong> référence (tableau 4) à l’exception <strong>de</strong>sgreniers <strong>de</strong> capacité moyenne égale à 1.410 kg. P<strong>ou</strong>r les greniers <strong>de</strong> capacité 3.701 kg, le système<strong>de</strong> grenier amélioré en terre avec sofagrain entraîne un coût supplémentaire 1.736 FCFA par tonne.Tableau 4.Hiérarchisation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockageType <strong>de</strong> grenierCapacité moyenne (kg)714 1.410 2.248 3.701Grenier traditionnel + Pro. Tra. (n=36) 6 7 6 6Grenier traditionnel + Sofagrain (n=14) 3 3 3 3Grenier traditionnel + Aut. Pro. chi. (n=26) 7 8 8 8Grenier traditionnel + Sans produit (n=24) 8 9 9 9Grenier amélioré en matériaux végétaux+Pro Tra (n=12) 2 2 2 2Grenier amélioré en matériaux végétaux+Sofagrain (n=28) 1 1 1 1Grenier amélioré en matériaux végétaux + Aut. Pro. chi. (n=7) 4 5 4 4Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit (n=17) 5 4 5 5Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain (n=25) - 6 7 7Pro. Tra. = produit traditionnel ; Aut. Pro. Chi. = autres produits chimiques, n= effectif.La rentabilité <strong>de</strong>s greniers en terre est encore problématique au Sud-Bénin. Néanmoins, une étu<strong>de</strong>réalisée par FAO (1994) a plutôt ab<strong>ou</strong>ti à une plus value <strong>de</strong> 5.450 FCFA/tonne dans la zone du Z<strong>ou</strong>-Nord. Notons que cette étu<strong>de</strong> n’a pas pris en compte certains facteurs comme le coût d’immobilisationdu capital du stock du maïs. Il faut noter aussi que les paysans au Sud du Bénin ne maîtrisent pasencore bien la technique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers en terre. Ainsi, la construction <strong>de</strong> ces greniersest un marché monopolisé par les paysans qui ont été formés. P<strong>ou</strong>r éviter cet état <strong>de</strong> chose et réduirepar conséquent le coût <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers en terre, il faut élargir la formation sur cesgreniers à plusieurs producteurs. Les résultats ont également montré que, p<strong>ou</strong>r chaque type <strong>de</strong>grenier, plus la capacité est élevée plus faible est le coût total par tonne maïs stocké. Ce qui indiquequ’il existe un ren<strong>de</strong>ment d’échelle croissant dans la construction et l’utilisation <strong>de</strong>s greniers. Lesystème <strong>de</strong> grenier amélioré en matériaux végétaux avec produit traditionnel occupe la 2 è place et lesystème <strong>de</strong> grenier traditionnel avec sofagrain occupe la 3 è place. Il ressort donc que les troismeilleurs systèmes comportent au moins une technologie améliorée. Le système <strong>de</strong> greniertraditionnel avec autres produits chimiques <strong>ou</strong> sans produit est plus coûteux que le système <strong>de</strong>référence. En effet, ces <strong>de</strong>ux systèmes occupent respectivement les places 8 et 9 après le système<strong>de</strong> référence et entraînent <strong>de</strong>s coûts supplémentaires. Alors, t<strong>ou</strong>te substitution effectuée entre l’unquelconque <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux systèmes et le système <strong>de</strong> référence est une perte.Par ailleurs, en prenant les produits <strong>de</strong> conservation, le sofagrain se révèle comme le plus rentable(tableau 3). De plus, l’utilisation <strong>de</strong>s produits locaux p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs dans les greniers enmatériaux végétaux est plus rentable que l’utilisation <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s du cotonnier. En effet, cesinsectici<strong>de</strong>s du cotonnier ne sont pas efficaces p<strong>ou</strong>r le maïs et sont encore coûteux. Donc leproducteur gagnerait à utiliser les produits endogènes au lieu d’utiliser ces produits qui d’ailleurs nesont pas recommandés en raison <strong>de</strong> leur toxicité. Mais les paysans font usage <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>coton car ces produits sont disponibles à crédit. Compte tenu <strong>de</strong> la toxicité <strong>de</strong> ces insectici<strong>de</strong>s nonrecommandés, <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> sensibilisation doivent être menées p<strong>ou</strong>r informer les producteurs surles effets néfastes <strong>de</strong> ces produits. Par ailleurs, <strong>de</strong>s actions permettant <strong>de</strong> rendre disponible lesofagrain ai<strong>de</strong>ront à réduire voir l’utilisation <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s non recommandés p<strong>ou</strong>r le stockage dumaïs.30


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011En comparant l’efficacité <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> stockage, il ressort que les greniers améliorés enmatériaux végétaux sont plus rentables que les autres greniers. Enfin, en comparant <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>sgreniers améliorés et celle du sofagrain, on constate que le sofagrain est plus rentable que lesgreniers améliorés. En effet, lorsque le paysan traite son grenier traditionnel au sofagrain, il réduit lescoûts <strong>de</strong> 5.000 FCFA/tonne à 7.000 FCFA/tonne environ par rapport au système <strong>de</strong> référence, alorsque la construction <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux ne permet qu’une réduction <strong>de</strong>3.900 FCFA/tonne à 5.500 FCFA/tonne par rapport au système <strong>de</strong> référence. Le producteur a doncavantage, s’il tient à diviser le paquet technologique, d’utiliser le sofagrain dans son greniertraditionnel que <strong>de</strong> construire le grenier amélioré seul. Cet avantage <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> conservation parrapport à la structure serait lié au fait que la mesure <strong>de</strong> conservation permet <strong>de</strong> lutter contre lesinsectes qui causent environ 44% <strong>de</strong>s pertes (Udoh et al., 2000). Par contre, les greniers améliorés enmatériaux végétaux munis d’anti-rat protègent le stock <strong>de</strong> maïs contre les rongeurs qui causentenviron 33% <strong>de</strong>s pertes (Alz<strong>ou</strong>ma, 2001). On note ainsi que le problème <strong>de</strong> conservation se pose plusau producteur que le problème <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> stockage.Analyse <strong>de</strong> margeL’objectif visé ici est <strong>de</strong> p<strong>ou</strong>voir apprécier ce que gagnent les producteurs lorsqu’ils stockent leur maïsavec un système donné. Ainsi cette analyse permet <strong>de</strong> voir s’il faut stocker <strong>ou</strong> non et si <strong>ou</strong>i avec quelsystème <strong>de</strong> stockage. Ainsi, les marges nettes sont calculées (tableau 5). Les résultats <strong>de</strong>comparaison entre les marges sont i<strong>de</strong>ntiques à celui <strong>de</strong>s coûts et donc le système <strong>de</strong> grenieramélioré en matériaux végétaux au sofagrain est le système qui a la marge nette la plus élevéecomprise 18.494 et 30.028 FCFA/tonne suivant les capacités. De plus, il est financièrement rentable<strong>de</strong> stocker le maïs plutôt que <strong>de</strong> le vendre dès la récolte dans les conditions du sud-Bénin. En effet, àl’exception du système <strong>de</strong> grenier traditionnel sans traitement, t<strong>ou</strong>s les autres systèmes dégagent unemarge nette positive variant <strong>de</strong> 2.275 à 30.028 FCFA/tonne en fonction du système <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong>la capacité du grenier.Tableau 5.Marge nette <strong>de</strong>s différents systèmes <strong>de</strong> stockage (FCFA/tonne <strong>de</strong> maïs stocké)Type <strong>de</strong> grenierCapacité moyenne (kg)714 1.410 2.248 3.701Grenier traditionnel + Pro. Tra. (n=87)6.121 12.162 14.759 17.180(11) (10) (6) (7)Grenier traditionnel + Sofagrain (n=42)11.126 17.967 21.665 23.995(8) (5) (11) (12)Grenier traditionnel + Aut. Pro. chi. (n=57)2.275 8.916 11.913 14.770(8) (7) (7) (7)Grenier traditionnel + Sans produit (n=48)-1.497 -8.068 9.650 13.467(9) (8) (6) (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux+Pro Tra (n=64)13.967 21.607 22.855 25.501(10) (11) (5) (12)Grenier amélioré en matériaux végétaux+Sofagrain (n=85)18.494 26.134 27.382 30.028(9) (6) (6) (5)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Aut. Pro. chi. (n=15) 10.591 17.231 20.479 23.125(8) (8) (6) (8)Grenier amélioré en matériaux végétaux + Sans produit (n=32)10.021 17.661 18.909 21.555(17) (11) (6) (5)Grenier amélioré en terre fermé + Sofagrain (n=48) -13.504 14.375 15.444(8) (11) (9)F <strong>de</strong> Fisher (entre produit <strong>de</strong> conservation) 10,63***F <strong>de</strong> Fisher (entre système <strong>de</strong> stockage) 3,64***Pro. Tra. = produit traditionnel ; Aut. Pro. Chi. = autres produits chimiques, n= effectif, ( )= coefficient <strong>de</strong>variation en % ; ***= significatif à 1% <strong>ou</strong> moins.CONCLUSIONL’analyse financière <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs a été réalisée au Sud-Bénin.P<strong>ou</strong>r les greniers <strong>de</strong> même capacité, les greniers améliorés sont plus chers que les grenierstraditionnels. En v<strong>ou</strong>lant construire les greniers améliorés en terre fermés, le paysan doit investir prèsdu d<strong>ou</strong>ble du coût d’installation <strong>de</strong>s greniers traditionnels. P<strong>ou</strong>r les greniers améliorés en matériaux31


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011végétaux, l’investissement supplémentaire est en moyenne supérieur à 8.000 FCFA. Le grenieramélioré en matériaux végétaux avec traitement au sofagrain est le système le moins coûteux quelleque soit la capacité du grenier. De plus, il ressort que les trois meilleurs systèmes comportent aumoins une technologie améliorée. Cependant, le grenier amélioré en terre fermé avec sofagrain estplus coûteux que le système <strong>de</strong> référence. On constate donc que la rentabilité <strong>de</strong>s greniers en terreest encore problématique au Sud du Bénin. L’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation est rentable etle sofagrain se révèle comme le produit le plus profitable. De plus, le grenier amélioré en matériauxvégétaux est plus rentable que les autres greniers. Enfin, le sofagrain est plus rentable que lesgreniers améliorés. Le producteur a donc avantage, s’il tient à diviser le paquet technologique,d’utiliser le sofagrain dans son grenier traditionnel que <strong>de</strong> construire le grenier amélioré seul. Cetteétu<strong>de</strong> suggère d’améliorer la diffusion du système formé <strong>de</strong> greniers améliorés en matériaux végétauxavec traitement au sofagrain p<strong>ou</strong>r réduire les coûts <strong>de</strong> stockage.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdda, C., C. Borgemeister, A. Biliwa, W. G. Meikle, R. H. Markham, H. M. Poehling 2002 : Integrated pest management inpost-harvest maize: a case study from the Republic of Togo (West Africa). Agriculture, Ecosystems and Environment 93,305–321.Adégbola P.Y., 2010: Economic Analyses of maize storage innovations in s<strong>ou</strong>thern Benin. 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Bulletin <strong>de</strong> laRecherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques du stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs auSud-Bénin – Septembre 2011, 13-23.Ar<strong>ou</strong>na, A., 2002 : Impact économique <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs au sud du Bénin. Thèsed’Ingénieur Agronome. FSA/UAC. Abomey-Calavi, Bénin. 192 p.Diop, A.A., H<strong>ou</strong>nh<strong>ou</strong>ingan, D.J. et Koss<strong>ou</strong> K.D. 1997 : Conservation et transformation <strong>de</strong>s grains. Dans : Manuel <strong>de</strong>référence p<strong>ou</strong>r techniciens spécialisés : 1-140. In Diop, A. A., (éd). Technologie post-récolte et commercialisation <strong>de</strong>sproduits vivriers, PADSA/DANIDA.Fandohan, P. 2000 : Introduction du grenier fermé en terre au Sud-Bénin p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs. Rapport technique <strong>de</strong> larecherche-INRAB-PTAA. 29 p.FAO (1994). Difficultés – Acceptabilité - Eléments <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong>s techniques améliorées <strong>de</strong> stockage. Projet BEN/87/017« Systèmes <strong>de</strong> Stockage Décentralisé ». 14 p.GTZ 1998 : Mesures intégrées <strong>de</strong> conservation du maïs chez les producteurs (Zone Borg<strong>ou</strong>, Bénin). Fiche technique. 6 p.Hell, K., K. F. Cardwella, M. Setam<strong>ou</strong>, H. M. Poehling, 2000: The influence of storage practices on aflatoxin contamination inmaize in f<strong>ou</strong>r agroecological zones of Benin, West Africa. J<strong>ou</strong>rnal of Stored Products Research 36, 365-382.Inezdane, A. 2001 : Systèmes traditionnels <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires en Afrique : 58-72. In :Isabelle, A.G. 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I., 1992: Economic analysis of grain storage in Lagos State. Thèse B.Sc. Agricultural economics, University ofIbadan, Nigeria. p. 75.32


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011RésuméAnalyse <strong>de</strong>s perceptions paysannes <strong>de</strong>s problèmes et <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>stockage du maïs au Sud-BéninP. Y. Adégbola 6 , A. Ar<strong>ou</strong>na 6 et R. C. H<strong>ou</strong>edjissin 7Cette étu<strong>de</strong> conduite dans le Sud-Bénin a analysé les perceptions paysannes <strong>de</strong>s pertes post-récolteet <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs. P<strong>ou</strong>r y arriver, <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong>gr<strong>ou</strong>pes et <strong>de</strong>s enquêtes par questionnaire structuré ont été menés dans les villages d’introduction <strong>de</strong>ces systèmes. Il ressort <strong>de</strong>s résultats que les producteurs sont unanimes sur le fait que les pertesdues aux insectes et aux rongeurs sont les principaux problèmes <strong>de</strong> stockage auxquels ils sontconfrontés. Mais malgré que les systèmes améliorés, introduits p<strong>ou</strong>r solutionner ces problèmes,présentent une efficacité technique reconnue par les producteurs, ces <strong>de</strong>rniers estiment que le coût(construction du grenier, achat <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> conservation) n’est pas satisfaisant. Ce critère coûtétant considéré comme important dans l’évaluation paysanne <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage, c’est alorsun besoin urgent que cette caractéristique soit prise en compte dans les programmes d’amélioration<strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage.Mots clés : Systèmes <strong>de</strong> stockage, maïs, perceptions paysannes, Sud du Bénin.Analysis of farmers’ perceptions of maize storage constraints and systems inS<strong>ou</strong>thern BeninAbstractThis study was conducted in S<strong>ou</strong>thern-Benin to analyze farmers’ perception of post-harvest problemsand of improved maize storage technologies. To achieve this objective, focus-gr<strong>ou</strong>p and structurequestionnaire surveys were conducted in villages where the improved technologies were introduced.The results show that loses dues to insects and ro<strong>de</strong>nts are the main storage problems. Alth<strong>ou</strong>gh theimproved technologies, introduced to solve these problems, are technically efficient according tofarmers’ perception, they perceive that the costs (construction of improved granaries, purchase ofconservation product) are higher. The results also show that the technology’ cost play a great role inthe adoption process. It is therefore recommen<strong>de</strong>d taking into acc<strong>ou</strong>nt the technology’s cost during the<strong>de</strong>velopment process of new technology for maize storage.Key words: Storage technologies, maize, farmers’ perceptions, S<strong>ou</strong>thern Benin.INTRODUCTIONAvec une démographie sans cesse croissante ces <strong>de</strong>rnières années dans les pays africains, laproduction céréalière se tr<strong>ou</strong>ve accordée plus d’importance dans les systèmes <strong>de</strong> culture au niveau<strong>de</strong>s communautés rurales. Au Sud du Bénin, le maïs est la principale céréale <strong>de</strong>s populations.Cultivée autrefois essentiellement p<strong>ou</strong>r la consommation, elle fait auj<strong>ou</strong>rd’hui l’objet d’importantestransactions nationales et régionales. T<strong>ou</strong>tefois, si une attention particulière est accordée très tôt auxfacteurs d’accroissement <strong>de</strong> la production du maïs, il n’en a pas été <strong>de</strong> même au domaine dustockage et conservation par les paysans <strong>de</strong> sorte qu’auj<strong>ou</strong>rd’hui, entre <strong>de</strong>ux saisons <strong>de</strong> récolte,l’autosuffisance alimentaire <strong>de</strong>s communautés aussi bien rurales qu’urbaines se réalise <strong>de</strong> plus enplus difficilement (Affognon et al., 2000). En effet, le stockage et la conservation <strong>de</strong>s produits agricolesen général et du maïs en particulier connaissent <strong>de</strong> graves menaces dues à la multiplication rapi<strong>de</strong><strong>de</strong>s ravageurs qui créent d’énormes manques à gagner aux paysans (Adda et al., 2002). Lesproducteurs <strong>de</strong> la région enregistrent chaque année <strong>de</strong>s pertes post-récolte allant <strong>de</strong> 20 à 50 %seulement après 6 mois <strong>de</strong> stockage. Des femmes enregistrent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> perte allant jusqu’à75% lorsqu’elles n’appliquent aucun traitement phytosanitaire (Gans<strong>ou</strong> et al., 2000 ; PADSA, 2000).6 Dr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 35 40 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77,E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin7 Dr Richard C. HOUEDJISSIN, Chef Service Animation Scientifique, Direction Scientifique, Institut National <strong>de</strong>s RecherchesAgricoles du Bénin, 01 BP 884 Recette Principale, Coton<strong>ou</strong> 01, Bénin, Tél. : (+229) 21 30 02 64/(+229) 97 99 27 90, E-mail:h<strong>ou</strong>ecarich@yahoo.fr, République du Bénin33


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Ces taux élevés <strong>de</strong> pertes post-récolte contribuent à l’insuffisance <strong>de</strong> l’approvisionnement <strong>de</strong> lapopulation en <strong>de</strong>nrées alimentaires et à l’amenuisement <strong>de</strong>s revenus agricoles.Face à cette situation, plusieurs projets ont été financés par différentes institutions p<strong>ou</strong>r essayer <strong>de</strong>réduire à un niveau acceptable les taux <strong>de</strong> pertes post-récoltes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires notammentle maïs. Ces projets ont introduit en milieu paysan <strong>de</strong>s structures améliorées <strong>de</strong> stockage qui ontinduit une réduction notable du taux <strong>de</strong> pertes à 5% et 1% respectivement p<strong>ou</strong>r les greniers améliorésen bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> mallotus et les greniers améliorés en terre fermés (PADSA, 2000). Malgré lesperformances techniques inhérentes à ces structures améliorées, force est <strong>de</strong> constater que lepaysan est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs attaché fortement à ses systèmes <strong>de</strong> stockage. En effet, malgré le rec<strong>ou</strong>rs auxapproches et techniques participatives <strong>de</strong> recherche lors <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> ces technologies,Affognon et al. (2000) ont rapporté que le taux d’adoption <strong>de</strong> celles-ci reste t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs faible.Il se pose alors les questions suivantes: les problèmes <strong>de</strong> stockages ont-ils été bien élucidés avec lesproducteurs avant l’introduction <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>velles technologies ? Les n<strong>ou</strong>velles technologies sont-ellesadaptées aux conditions socio-économiques <strong>de</strong>s producteurs ? Quelles sont les contraintes d’ordretechnique et d’ordre socio-économique qui limitent l’adoption <strong>de</strong> ces innovations ? Certaines <strong>de</strong> cesquestions ont été abordées dans les étu<strong>de</strong>s antérieures (Boachene et al., 1999). Cependant, cesétu<strong>de</strong>s se sont surt<strong>ou</strong>t limitées à une énumération <strong>de</strong>s contraintes sans réellement mesurer leurinfluence sur l’adoption. De plus, dans ces étu<strong>de</strong>s comme dans la plupart <strong>de</strong>s autres une hypothèseforte qui a été s<strong>ou</strong>vent faite est que les n<strong>ou</strong>velles technologies sont performantes. Ainsi, ces étu<strong>de</strong>sn’ont pas essayé <strong>de</strong> voir si <strong>de</strong> technologies "améliorées", quoique techniquement valables, ont <strong>de</strong>scaractéristiques compatibles aux objectifs et au contexte socio-économique <strong>de</strong>s producteurs. En effet,les résultats <strong>de</strong> plusieurs années <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologies en milieu paysan ont posé ces<strong>de</strong>rnières décennies clairement la problématique <strong>de</strong> la prise en compte <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s bénéficiairesdans le processus <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s innovations. Werner (1996) affirme que les objectifs et lespréférences <strong>de</strong>s paysans, <strong>de</strong> même que leur environnement naturel et socio-économique constituentles principaux facteurs qui déterminent leur attitu<strong>de</strong> à l’égard d’une n<strong>ou</strong>velle technologie et, parconséquent <strong>de</strong>vraient gui<strong>de</strong>r les chercheurs dans le développement d’une innovation.L’adoption (<strong>ou</strong> le rejet) <strong>de</strong>s technologies par les producteurs peut s’expliquer fondamentalement parune décision rationnelle basée sur les perceptions paysannes <strong>de</strong> l’adéquation (<strong>ou</strong> <strong>de</strong> l’inadéquation)<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> ces technologies (Barham, 2004). Il est <strong>de</strong>venu important <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>scaractéristiques intrinsèques <strong>de</strong> la technologie telles que perçues par les paysans p<strong>ou</strong>r expliquerl’adoption <strong>ou</strong> le rejet <strong>de</strong> la technologie. En effet, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont montré que les caractéristiquesqualitatives telles que perçues par les paysans dans les technologies sont déterminantes dansl’adoption <strong>ou</strong> le rejet <strong>de</strong> ces technologies (Adégbola et Gra<strong>de</strong>broek, 2007 ; Honlonk<strong>ou</strong> et al., 1999 ;A<strong>de</strong>sina et Seidi, 1995). Ainsi, l’objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’analyser par une approche qualitative siles systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs répon<strong>de</strong>nt parfaitement aux besoins <strong>de</strong>sproducteurs et productrices et correspon<strong>de</strong>nt entièrement à leurs préférences.MATERIELS ET METHODESZone d’étu<strong>de</strong> et collecte <strong>de</strong> donnéesL’étu<strong>de</strong> est conduite dans le sud du Bénin qui c<strong>ou</strong>vre les départements <strong>de</strong> l’Atlantique, du Plateau, <strong>de</strong>l’Ouémé, du Mono, du C<strong>ou</strong>ffo et du Z<strong>ou</strong>. Le choix <strong>de</strong> cette zone p<strong>ou</strong>r cette étu<strong>de</strong> se justifie au fait quele maïs constitue dans cette zone, l’aliment <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s populations et une importante s<strong>ou</strong>rce <strong>de</strong>revenus monétaires. De plus, les problèmes <strong>de</strong> pertes post-récolte se posent dans cette zone avecacuité. Ce qui justifie les multiples actions d’amélioration du système <strong>de</strong> stockage paysan qui ont étéengagées dans cette zone <strong>de</strong>puis 1960. Ces actions se traduisent par l’introduction <strong>de</strong>s structuresaméliorées <strong>de</strong> stockage (grenier amélioré en matériaux végétaux et grenier amélioré en terre fermé)accompagnées <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservation du maïs en stock (sofagrain, actellic et neem).Les enquêtes ont eu lieu dans les villages où se sont dér<strong>ou</strong>lés <strong>de</strong>s tests en milieu réel et enprévulgarisation <strong>de</strong> ces technologies améliorées <strong>de</strong> stockage du maïs. Au total, 21 villages ont étéretenus à raison <strong>de</strong> 2 à 5 villages par département. Les enquêtés sont les bénéficiaires <strong>ou</strong> non <strong>de</strong>ssystèmes améliorés constitués en majorité <strong>de</strong>s producteurs et productrices du maïs, <strong>de</strong>scommerçants et commerçantes du maïs. Les données collectées sont notamment qualitatives et sontrelatives aux perceptions paysannes <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> stockage du maïs et <strong>de</strong>s systèmes améliorésintroduits, les critères paysans d’évaluation <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> stockage.Deux types d’enquêtes ont été conduits dans les villages où se sont dér<strong>ou</strong>lés <strong>de</strong>s tests en milieu réelet en prévulgarisation <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs. La première enquête est une34


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011phase exploratoire qui a permis à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> focus-gr<strong>ou</strong>p <strong>de</strong> recenser les perceptions paysannes <strong>de</strong>sproblèmes et <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage.Puis, une enquête par questionnaire a servi par la suite à collecter <strong>de</strong>s données individuelles relativesaux perceptions paysannes. Ainsi, un échantillon aléatoire <strong>de</strong> 630 producteurs et productrices (30producteurs par village) a été sélectionné p<strong>ou</strong>r la collecte <strong>de</strong>s données détaillées. Cette phase apermis <strong>de</strong> faire un classement <strong>de</strong>s principales contraintes <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> leurs causes puis lesperceptions paysannes <strong>de</strong>s principaux critères (attributs) d’évaluation <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> stockagerecensés lors <strong>de</strong> la première phase d’entretien, et comparer les attributs <strong>de</strong>s technologiestraditionnelle et améliorée en choisissant si p<strong>ou</strong>r un attribut donné la technologie améliorée estmeilleur, aussi bien <strong>ou</strong> moins bien. De plus, les <strong>ou</strong>tils <strong>de</strong> diagnostic rapi<strong>de</strong> tels que le ranking et lacomparaison par paire <strong>de</strong>s technologies ont été utilisés.Métho<strong>de</strong>s d’analyseDes métho<strong>de</strong>s qualitatives sont développées p<strong>ou</strong>r analyser les perceptions paysannes dansl’explication <strong>de</strong>s comportements d’adoption. Hintze et al. (2002) ont fait rec<strong>ou</strong>rs aux tests nonparamétriques p<strong>ou</strong>r expliquer l’influence <strong>de</strong>s perceptions paysannes sur l’adoption <strong>de</strong>s variétésaméliorées du maïs à Honduras. La logique <strong>de</strong> base <strong>de</strong> ces tests non paramétriques est <strong>de</strong> voirjusqu’à quel <strong>de</strong>gré la moyenne <strong>de</strong>s rangs donnés à chaque critère fait un consensus au niveau <strong>de</strong> lapopulation. En effet, il n’est pas seulement question <strong>de</strong> calculer la moyenne <strong>de</strong>s rangs mais aussi etsurt<strong>ou</strong>t <strong>de</strong> voir s’il y a une concordance dans les rangs attribués par les enquêtés. Une manière <strong>de</strong>mesurer la concordance est <strong>de</strong> déterminer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> convergences <strong>de</strong>s rangs attribués par lesenquêtés. Le coefficient <strong>de</strong> concordance <strong>de</strong> Kendall est un indice qui est généralement utilise p<strong>ou</strong>rmesurer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> concordance (Andy, 1992). Ainsi, le coefficient <strong>de</strong> Kendall est utilisé p<strong>ou</strong>rhiérarchiser les problèmes <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs auxquels sont quotidiennementconfrontés les producteurs au Sud du Bénin.P<strong>ou</strong>r ensuite mesurer l’appréciation paysanne <strong>de</strong>s greniers et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservationintroduites p<strong>ou</strong>r la résolution <strong>de</strong> ces problèmes, n<strong>ou</strong>s avons utilisé une approche utilisée par Sall et al.(2000). Cette approche utilise <strong>de</strong>s indices simples qui permettent <strong>de</strong> mesurer le <strong>de</strong>gré avec lequelcertaines caractéristiques précises <strong>de</strong>s technologies étudiées sont compatibles avec les préférences<strong>de</strong>s producteurs. P<strong>ou</strong>r atteindre cet objectif, trois indices sont calculés. Le premier indice est l’indice<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> (D) qui mesure ce que désirent les producteurs p<strong>ou</strong>r un critère donné. Ainsi, lespréférences <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> chaque critère sont reflétées dans l’indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Cet indicecorrespond à l’importance que les paysans accor<strong>de</strong>nt à un critère donné dans le choix d’une mesure<strong>de</strong> conservation <strong>ou</strong> d’une technologie <strong>de</strong> stockage. Le second indice est l’indice d’offre (S) et mesurecomment ce critère est perçu dans une technologie donnée. Le troisième indice confronte l’offre à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Il s’agit <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong> réalisation (W). Il donne une mesure du niveau <strong>de</strong> satisfaction que lespaysans tr<strong>ou</strong>vent, p<strong>ou</strong>r le critère considéré, dans la technologie qui leur est proposée. La valeurmaximale <strong>de</strong>s trois indices est 1. L’indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> prend sa valeur maximale 1, lorsque t<strong>ou</strong>s lespaysans pensent que le critère considéré occupe le premier rang dans les critères <strong>de</strong> choix d’unetechnologie. La valeur maximale <strong>de</strong> l’indice d’offre est obtenue lorsque t<strong>ou</strong>s les paysans pensent quela technologie qui leur est proposée est meilleure que la technologie <strong>de</strong> référence, p<strong>ou</strong>r le critèreconsidéré. L’indice <strong>de</strong> réalisation prend sa valeur maximale lorsque t<strong>ou</strong>s les paysans pensent que lecritère considéré occupe le premier rang dans les critères <strong>de</strong> choix d’une technologie, et que latechnologie qui leur est proposée est meilleure que la technologie <strong>de</strong> référence, p<strong>ou</strong>r ce même critère.P<strong>ou</strong>r mieux expliciter cette approche, n<strong>ou</strong>s allons n<strong>ou</strong>s baser sur le cas particulier <strong>de</strong>s perceptionspaysannes <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservation. Rappelons que p<strong>ou</strong>r la perception paysanne <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> conservation 7 critères avaient été considérés. Chacun <strong>de</strong>s enquêtés <strong>de</strong>vrait classer les 7 critèrespar ordre décroissant d’importance (p<strong>ou</strong>r le choix d’une mesure <strong>de</strong> conservation). Puis p<strong>ou</strong>r chaquecritère considéré, il doit indiquer si la mesure <strong>de</strong> conservation qui lui est proposée est meilleure, aussiefficace <strong>ou</strong> moins efficace qu’une mesure <strong>de</strong> référence. En considérant l’ensemble <strong>de</strong>s enquêtés, etp<strong>ou</strong>r un critère donné, on obtient la matrice <strong>de</strong>s réponses définie par le tableau 1.Tableau 1.Matrice <strong>de</strong>s réponses p<strong>ou</strong>r un critère donnéCaractéristiques 1 er 2 ème 3 ème 4 ème 5 ème 6 ème 7 ème Total ligneMeilleur n11 n12 n13 n14 n15 n16 n17 r1Aussi efficace n21 n22 n23 n24 n25 n26 n27 r2Moins efficace n31 n32 n33 n34 n35 n36 n37 r3Total colonne c1 c2 c3 c4 c5 c6 c7 N35


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Chaque élément, n ij , <strong>de</strong> cette matrice représente le nombre <strong>de</strong> paysans ayant donné le rang j aucritère considéré et l’importance i à ce même critère. N est le nombre total d’enquêtés. On a :∑ c ∑ r = ∑ ∑ n =j= NiEnsuite, p<strong>ou</strong>r l’estimation <strong>de</strong>s indices, on utilise une matrice <strong>de</strong> pondération définie par le tableau 2.La <strong>de</strong>rnière colonne <strong>de</strong> ce tableau représente les poids <strong>de</strong> l’offre, s i qui correspon<strong>de</strong>nt poids attribuésaux perceptions paysannes sur mesures <strong>de</strong> protection qui leur sont proposée. La <strong>de</strong>rnière ligne dutableau 2 donne le poids <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, d j , assignés aux perceptions paysannes <strong>de</strong> l’importance ducritère considéré (dans le choix d’une mesure <strong>de</strong> conservation). Les éléments contenus dans lescellules sont obtenus <strong>de</strong> la manière suivante : w ij = s i d j. Les poids sont choisis <strong>de</strong> manière à respecterles conditions suivantes :s > s ≥ 0 > set > d > d > d > d > d > d > 0123Tableau 2.ijd .1 2 3 4 5 6 7Matrice <strong>de</strong> pondération p<strong>ou</strong>r les mesures <strong>de</strong> conservationCaractéristiques 1 er 2 ème 3 ème 4 ème 5 ème 6 ème 7 ème Poids <strong>de</strong> l'offreMeilleur w11 w12 w13 w14 w15 w16 w17 s1Aussi efficace w21 w22 w23 w24 w25 w26 w27 s2Moins efficace w31 w32 w33 w34 w35 w36 w37 s3Poids <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7Au total, t<strong>ou</strong>s les poids attribués à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, d j , doivent être positifs. Par contre, le poids est négatifp<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>tes les offres (mesures <strong>de</strong> conservation) que les paysans tr<strong>ou</strong>vent moins efficace que lamesure <strong>de</strong> référence, p<strong>ou</strong>r le critère considéré. En considérant la matrice <strong>de</strong> pondération et lamatrice-réponse, les trois indices/scores se présentent <strong>de</strong> la manière suivante :indice <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>D=1d N17∑j=1dj c jCet indice correspond à l’importance que les paysans accor<strong>de</strong>nt à un critère donné dans le choixd’une mesure <strong>de</strong> conservation. Il prend la valeur maximale 1, lorsque t<strong>ou</strong>s les paysans pensent que lecritère considéré occupe le premier rang dans les critères <strong>de</strong> choix d’une mesure <strong>de</strong> protection. Lavaleur minimale <strong>de</strong> cet indice est (d 7 /d 1 )>0.indice <strong>de</strong> l’offreS=1s N1Cet indice correspond à l’importance que les paysans tr<strong>ou</strong>vent p<strong>ou</strong>r un critère donné dans la mesure<strong>de</strong> conservation qui lui est proposée. Sa valeur maximale est 1, et est obtenue lorsque t<strong>ou</strong>s lespaysans pensent que la mesure <strong>de</strong> protection qui lui est proposée est meilleure que la mesure <strong>de</strong>référence, p<strong>ou</strong>r le critère considéré. La valeur minimale <strong>de</strong> cet indice est (s 3 /s 1 )


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011La même approche est utilisée p<strong>ou</strong>r l’analyse <strong>de</strong> l’appréciation paysanne <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong>stockage/conservation. La seule différence ici est qu’on dispose <strong>de</strong> 20 critères, au lieu <strong>de</strong> 7 comme lecas <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection.RESULTATSSystèmes <strong>de</strong> stockage du maïs au Sud-BéninLe système <strong>de</strong> stockage désignait l’ensemble du grenier <strong>de</strong> stockage et le produit <strong>ou</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>conservation utilisé. Ces <strong>de</strong>ux composantes du système p<strong>ou</strong>vaient être traditionnelles <strong>ou</strong> améliorées<strong>ou</strong> une combinaison. Deux types dominants <strong>de</strong> greniers traditionnels sont utilisés p<strong>ou</strong>r le stockage dumaïs au Sud du Bénin. Les greniers du type 1 sont rencontrés à travers t<strong>ou</strong>te la zone d’étu<strong>de</strong>. Leurtoiture est faite <strong>de</strong> paille (Imperata cylindrica), mais <strong>de</strong>puis quelques années certains paysansremplacent la paille par la tôle p<strong>ou</strong>r lui conférer une certaine solidité. Cette toiture protège la cage qui,dans la majorité <strong>de</strong>s cas, est circulaire et rarement rectangulaire. En effet, sur 443 <strong>de</strong>s grenierstraditionnels du type 1 recensés, 93% présentent une cage <strong>de</strong> forme circulaire contre seulement 7%qui ont une forme rectangulaire. Cette cage est faite <strong>de</strong> branchages <strong>ou</strong> <strong>de</strong> nervures <strong>de</strong> Elaeisguineensis. T<strong>ou</strong>tefois, <strong>de</strong>s brindilles d’autres arbres peuvent être utilisées dans la confection <strong>de</strong>scages. La plate-forme (basse <strong>ou</strong> surélevée) est plate <strong>ou</strong> conique. Elle est supportée par <strong>de</strong>s pieuxrenforcés par <strong>de</strong>s montants qui consoli<strong>de</strong>nt la cage dans sa partie moyenne et le toit dans sa partiesupérieure. Les appellations <strong>de</strong> ces greniers varient en fonction <strong>de</strong>s régions.Une seule forme <strong>de</strong> grenier compose le type 2. Elle est constituée également d’une toiture en paille.Les épis entassés et bien disposés définissent un grand cylindre qui tient lieu <strong>de</strong> cage. La plate-formeest basse et rarement surélevée. Elle est faite essentiellement <strong>de</strong> bois disponibles dans la localité. Cegrenier se rencontre dans l'Ouémé, le C<strong>ou</strong>ffo et le Z<strong>ou</strong>. Le maïs est stocké dans les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>greniers généralement s<strong>ou</strong>s trois formes. Le stockage en spath est la forme la plus pratiquée par lespaysans (92%). Puis vient accessoirement le stockage en épis et en grain pratiqué respectivementpar environ 6% et 2% <strong>de</strong>s producteurs enquêtés. En moyenne, un grenier traditionnel est utilisé parpaysan enquêté (Tableau 3). La plupart <strong>de</strong>s enquêtés (83%) possè<strong>de</strong>nt un grenier traditionnel et 17%seulement en disposent au moins <strong>de</strong>ux. Par ailleurs, les greniers traditionnels possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>scapacités qui varient énormément <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 500 kg à plus <strong>de</strong> 3000 kg <strong>de</strong> maïs grains en fonction<strong>de</strong>s conditions socio-économiques du producteur. La capacité moyenne obtenue p<strong>ou</strong>r 466 greniersenregistrés est <strong>de</strong> 1.724,3 kg.Tableau 3.Types <strong>de</strong> grenierCaractéristiques <strong>de</strong>s principaux types <strong>de</strong> greniersNombre moyen<strong>de</strong> grenierpar enquêtéCapacitéMoyenne (kg)Quantitémoyennestockée (kg)Durée <strong>de</strong>vie (an)Grenier traditionnel (n=466) 1,18 ± 0,47 1.724,3 ± 614,7 1.198,1 ± 372,4 1-2Grenier amélioré en matériaux végétaux(n=246)1,11 ± 0,37 1.727,9 ± 716,1 1.116,6 ± 429,7 8Grenier amélioré en terre fermé (75) 1,05 ± 0,26 2.463,0 ± 297,6 1.734,3 ± 206,1 >20A l’instar <strong>de</strong>s greniers traditionnels, les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> greniers améliorés suivants sont introduits parla recherche agricole au Sud-Bénin :Grenier amélioré en matériaux végétauxLa toiture est faite <strong>de</strong> paille dans laquelle une <strong>ou</strong>verture est créée p<strong>ou</strong>r le chargement. La cage esttressée <strong>de</strong> bamb<strong>ou</strong> (Bambusa sp.) <strong>ou</strong> <strong>de</strong> mallotus (Mallotus oppositifolius). Elle présentegénéralement une forme circulaire. Près <strong>de</strong> 97% (n=246) <strong>de</strong> greniers recensés y sont construits s<strong>ou</strong>scette forme rectangulaire. Une autre <strong>ou</strong>verture est aussi créée au niveau <strong>de</strong> cette cage p<strong>ou</strong>r favoriserle déchargement. La plate-forme est supportée par <strong>de</strong>s pieux munis d’un dispositif anti-rats. Cedispositif anti-rats est conçu avec <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> tôle enr<strong>ou</strong>lés aut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s pieds p<strong>ou</strong>r empêcherl’entrée <strong>de</strong>s rongeurs dans les greniers. Les greniers améliorés en matériaux végétaux se prêtentbeauc<strong>ou</strong>p plus au stockage du maïs en spath. En effet, cette forme <strong>de</strong> stockage est rencontrée dans78% <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux i<strong>de</strong>ntifiés. Par contre, le maïs est stocké en épisdans 22% <strong>de</strong>s cas. Ce type <strong>de</strong> grenier est introduit dans t<strong>ou</strong>t le sud du Bénin <strong>de</strong>puis 1992. Lespaysans enquêtés qui possè<strong>de</strong>nt ce type <strong>de</strong> grenier en ont en général un seul (Tableau 3). Sur 246greniers recensés, on remarque que la capacité moyenne <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériauxvégétaux <strong>de</strong> même que la quantité <strong>de</strong> maïs stocké ne sont différentes <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s grenierstraditionnels (Tableau 3).37


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Grenier amélioré en terre ferméIl possè<strong>de</strong> une toiture en paille. La cage correspond ici à un corps fait <strong>de</strong> terre <strong>de</strong> termitière à laquelleon mélange <strong>de</strong>s herbes tendres hachées p<strong>ou</strong>r qu’il se consoli<strong>de</strong>. La terre <strong>de</strong> termitière estrecommandée en raison <strong>de</strong> sa teneur en argile (en moyenne 20%) qui permet <strong>de</strong> bien lier lesparticules et <strong>de</strong> bien consoli<strong>de</strong>r la cage. Dans sa partie inférieure, cette cage est munie <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong>vidange qui constituent une innovation. En raison <strong>de</strong>s conditions climatiques, ce type <strong>de</strong> grenier estintroduit seulement entre le 7 ème et le 8 ème parallèles au sud du Bénin. Le maïs y est stocké s<strong>ou</strong>s forme<strong>de</strong> grain dont la teneur en eau doit être inférieure <strong>ou</strong> égale à 13 %. Le maïs doit subir d’abord unséchage dans une structure <strong>de</strong> pré-stockage, qui est un grenier en matériaux végétaux. En raison dufait que ce grenier est introduit en 2000 et seulement dans une partie <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il n’apas été pris en compte dans la suite <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. D’ailleurs, la majorité <strong>de</strong> ce grenier a étésubventionnée par le PADSA. Par ailleurs, les mesures paysannes <strong>de</strong> protection du maïs en stockcomprennent une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits et métho<strong>de</strong>s (Tableau 4). Les producteurs utilisent diversproduits et métho<strong>de</strong>s (piment, fumée, ratici<strong>de</strong>, solution <strong>de</strong> NaCl, pétrole, camphre, etc.) soitséparément mais le plus s<strong>ou</strong>vent en combinaison. Mais la quantité <strong>de</strong> maïs conservé avec cesmesures est plus faible que celle <strong>de</strong>s autres produits traditionnels. Les insectici<strong>de</strong>s du cotonnier, nonrecommandés en raison <strong>de</strong> leur toxicité, sont également utilisés p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs quiselon les producteurs sont disponibles à crédit. La protection phytosanitaire du maïs préconisée par larecherche et la vulgarisation se fait par l’utilisation <strong>de</strong>s insectici<strong>de</strong>s chimiques que sont le Sofagrain(1,5% pirimiphos-methyl et 0,5% <strong>de</strong>ltamethrin; Sofaco, Ivory Coast) et l’Actellic (2% pirimiphos-methyl;Zeneca, UK) et <strong>de</strong>s plantes à effet insectici<strong>de</strong> dont notamment le neem (Azadirata indica). L’Actellicn’étant plus disponible sur le marché, le Sofagrain se distingue comme le produit chimique le plusrépandu car ayant été ressorti par près <strong>de</strong> 32,1% <strong>de</strong>s producteurs enquêtés (Tableau 4). Aucunedifférence ne semblait existée entre les quantités moyennes <strong>de</strong> maïs traitées avec le sofagrain et lesfeuilles <strong>de</strong> neem. L’évolution du taux d’adoption <strong>de</strong>s technologies améliorées <strong>de</strong> stockage du maïs(Tableau 5) montrait que la diffusion <strong>de</strong> ces technologies est rapi<strong>de</strong> dans le milieu paysan. Le tauxd’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés a augmenté <strong>de</strong> 1% en 1992 à 44% en 2001. P<strong>ou</strong>r le sofagrain, cetaux est passé pendant la même pério<strong>de</strong> d’environ 8 à 48%. Cependant, le p<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong>sproducteurs ayant adopté le paquet technologique (ensemble grenier amélioré et sofagrain) étaitencore relativement faible (38% en 2001).Type <strong>de</strong> produitProduit paysanTableau 4.Principaux produits et métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation du maïs en stockProduit/métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>conservationFréquence relative (n=677)Quantité moyenne <strong>de</strong> maïs parmétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> conservation (kg)Sans traitement 15,2 1109,6 ± 853,1Insectici<strong>de</strong> coton 7,5 1386,4 ± 122,8Séchage solaire régulier 4,6 1625,0 ± 237,4Cendre 3,1 1135,0 ± 434,6Autres produits* 16,1 542,2 ± 39,1Feuille <strong>de</strong> neem 21,4 1226,1 ± 621,1Produit amélioréSofagrain 32,1 1238,0 ± 496,2*Autres produits : Piment, fumée, ratici<strong>de</strong>, solution <strong>de</strong> NaCl, pétrole, camphre, etc.Tableau 5. P<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong>s producteurs ayant adopté les technologies améliorées <strong>de</strong>stockage/conservation du maïsTechnologiesAnnée1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001Paquet Grenier amélioré en matériaux végétauxet Sofagrain0 1 1 2 7 8 15 25 33 38Grenier amélioré en matériaux végétaux 1 1 2 2 7 10 16 28 37 44Sofagrain 8 11 12 13 17 22 30 37 45 48Perceptions paysannes <strong>de</strong>s contraintes du stockage traditionnelDivers facteurs agissent dans le système paysan <strong>de</strong> stockage du maïs au Sud du Bénin. Ces facteursexercent sur ce produit <strong>de</strong>s effets négatifs se traduisant par <strong>de</strong>s dommages et surt<strong>ou</strong>t <strong>de</strong>s pertes. Ces38


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011problèmes p<strong>ou</strong>vaient être liés à une <strong>ou</strong> plusieurs causes. La signification <strong>de</strong> test <strong>de</strong> concordance W<strong>de</strong> Kendall au seuil <strong>de</strong> 1% montrait qu’il existe un consensus sur le rang moyen attribué à chacun <strong>de</strong>sproblèmes du stockage traditionnel et <strong>de</strong> leurs causes au Sud-Bénin (Tableau 6).Tableau 6.Perceptions paysannes <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> stockage du maïs et <strong>de</strong> leurs causesProblèmes Critères Rang moyen Ordre Test statistiquesDégâts d'insectes 1,50 1 Effectif 643Dégâts <strong>de</strong> rongeurs 2,72 2 W <strong>de</strong> Kendall 0,71Types <strong>de</strong> problèmesCauses <strong>de</strong>s problèmesP<strong>ou</strong>rriture du maïs 3,70 3χ23178,6Dégâts <strong>de</strong>s animaux 5,32 4 Probabilité 0,000Durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la structure 6,13 5Capacité <strong>de</strong> la structure 7,29 6Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> protection 2,14 1 Effectif 639Taux d’humidité à la récolte 2,35 2 W <strong>de</strong> Kendall 0,06Structure <strong>de</strong> stockage 2,73 3 χ2 110,9Probabilité 0,000Des six principaux problèmes <strong>de</strong> stockage du maïs retenus au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pes, ilressort que t<strong>ou</strong>s les enquêtés sont unanimes et s’accor<strong>de</strong>nt sur les trois premiers problèmes que sontpar ordre d’importance les dégâts d’insectes (référence au Prostephanus truncatus, Sitophiluszeamais et termites), <strong>de</strong>s rongeurs et la p<strong>ou</strong>rriture du maïs (Tableau 6). En effet, ce sont <strong>de</strong>s insectesqui constituent la contrainte majeure <strong>de</strong> stockage du maïs au Sud du Bénin (Adégbola, 2010). Le plusred<strong>ou</strong>table est le P. truncatus dénommé localement ‘’le m<strong>ou</strong>lin’’ qui a été introduit acci<strong>de</strong>ntellement enAfrique vers la fin <strong>de</strong>s années 1970 (Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al., 2004 ; Bell et al., 1999 ; Adda et al., 1996).Certes, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ce grand capucin <strong>de</strong> maïs, il y a également le S. zeamais qui est un ravageurhistorique et <strong>de</strong>structeur <strong>de</strong>s stocks du maïs en Afrique (Adda et al., 2002 ; Markham et al., 1994). Cetinsecte constitue un réel problème p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs et ceci est bien connu <strong>de</strong>s producteursdu maïs au Sud du Bénin. D’autres problèmes non moins importants sont, selon les perceptionspaysannes, les dégâts <strong>de</strong>s animaux domestiques et la faible durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s greniers traditionnels.Par ailleurs les enquêtés s’accor<strong>de</strong>nt également que les mesures <strong>de</strong> protection constituent lapremière cause <strong>de</strong>s contraintes inhérentes au stockage du maïs au sud du Bénin et que la structure<strong>de</strong> stockage ne vient qu’en troisième position (Tableau 6).Perception paysanne <strong>de</strong>s attributs <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> stockage du maïsLes préférences <strong>de</strong>s producteurs en termes <strong>de</strong> caractéristiques <strong>de</strong>s greniers et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>conservation du maïs sont résumées respectivement dans les tableaux 7 et 8. Les résultats <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux tableaux donnent également la mesure <strong>de</strong> comment les producteurs apprécies chaquetechnologies vis-à-vis <strong>de</strong>s critères étudiés. Sur l’ensemble d’une dizaine <strong>de</strong> critères d’évaluationpaysanne <strong>de</strong>s greniers recensés au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong>s focus-gr<strong>ou</strong>p, les taux <strong>de</strong> pertes dues aux insectes et àla p<strong>ou</strong>rriture sont par ordre d’importance les <strong>de</strong>ux premières caractéristiques que les producteursapprécient lors du choix d’un grenier p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs au Sud du Bénin (Tableau 7). L’indice<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> montre également que les producteurs accor<strong>de</strong>nt une gran<strong>de</strong> importance à d’autrescritères tels que le coût <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s greniers. Il ressort alors que le coût <strong>de</strong> constructionintervient dans la décision une fois que le grenier est efficace contre les insectes et la p<strong>ou</strong>rriture. Al’instar <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> stockage, l’efficacité contre les ravageurs est la première caractéristiquerecherchée p<strong>ou</strong>r une mesure <strong>de</strong> protection du maïs en stock (Tableau 8). Suivant l’indice <strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong>, le prix d’achat du produit est classé approximativement au même rang que le coût <strong>de</strong>construction d’une structure et intervient dans la décision finale d’adoption après que la disponibilité<strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> protection soit assurée. Il ressort que les producteurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s systèmesperformants contre les déprédateurs mais surt<strong>ou</strong>t ils mettent un accent sur l’investissement initial dontnécessitera le système <strong>de</strong> stockage.Concernant l’appréciation paysanne <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> stockage qui leur sont proposées, les indicesd’offre (Tableau 7) montraient que les producteurs en général estimaient que les greniers améliorésen matériaux permettent une réduction <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> perte dus aux insectes et à la p<strong>ou</strong>rriture parrapport aux structures traditionnelles. De même, la qualité du produit stocké est également meilleure.39


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Tableau 7.Perceptions paysannes <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> conservation et stockageAttributsIndices <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'offre la réalisationValeur Rang Valeur Rang Valeur RangTaux <strong>de</strong> pertes dues aux insectes 0,839 1 0,952 1 0,801 1Taux <strong>de</strong> pertes dues aux p<strong>ou</strong>rritures 0,764 2 0,940 2 0,724 2Qualité du produit stocké 0,677 3 0,912 3 0,607 3Besoin en main d'œuvre p<strong>ou</strong>r la construction 0,623 4 -0,228 13 -0,150 13Durée <strong>de</strong> stockage 0,619 5 0,894 4 0,567 4Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction 0,530 6 0,559 6 0,321 5Coût <strong>de</strong> construction 0,521 7 -0,168 12 -0,096 12Aération du grenier 0,496 8 0,492 8 0,303 7Facilité d'apprentissage <strong>de</strong> la technologie 0,453 9 0,031 10 0,011 9Susceptibilité au feu <strong>de</strong> br<strong>ou</strong>sse 0,418 10 0,733 5 0,319 6Disponibilité <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction 0,400 11 0,092 9 0,035 10Facilité d'utilisation 0,371 12 0,540 7 0,213 8Facilité <strong>de</strong> construction 0,289 13 -0,041 11 -0,005 11Tableau 8.Perceptions paysannes <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservationIndices <strong>de</strong>Attributsla <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'offre la réalisationValeur Rang Valeur Rang Valeur RangEfficacité contre les ravageurs 0,951 1 0,816 1 0,801 1Durée <strong>de</strong> conservation 0,736 2 0,793 2 0,602 2Disponibilité du produit 0,672 3 0,379 4 0,281 4Facilité d'utilisation 0,591 4 0,540 3 0,345 3Prix d'achat 0,399 5 0,065 7 0,032 7Risques d'intoxication 0,383 6 0,241 6 0,079 5Besoin en travail 0,269 7 0,326 5 0,072 6Ces trois premières caractéristiques correspondaient aux besoins <strong>de</strong>s paysans en matière <strong>de</strong>structure <strong>de</strong> stockage. Ainsi, les indices <strong>de</strong> réalisation montraient que les producteurs tr<strong>ou</strong>vaientsatisfaction dans les structures <strong>de</strong> stockage qui leur sont proposées, comparativement aux structurestraditionnelles. Par contre, à partir <strong>de</strong> la 4 ème caractéristique les greniers améliorés ne répon<strong>de</strong>nt plusaux attentes <strong>de</strong>s paysans. Les paysans estimaient que le coût <strong>de</strong> construction et le besoin en maind’œuvre<strong>de</strong>s greniers améliorés ne sont pas satisfaisants. Autrement dit, ils estimaient à partir <strong>de</strong>sindices d’offre et <strong>de</strong> réalisation que les structures améliorées coûtent assez chères et consommentplus <strong>de</strong> main-d’œuvre. De même, le produit amélioré proposé p<strong>ou</strong>r la conservation du maïs au Sud-Bénin n’a satisfait que partiellement l’attente <strong>de</strong>s producteurs (Tableau 8). En effet, bien que lesindices <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et d’offre montrent que le produit amélioré présente une efficacité techniquereconnue par les producteurs, ces <strong>de</strong>rniers estiment dans une gran<strong>de</strong> majorité que leur prix d’achatne leur est pas supportable. Compte tenu <strong>de</strong> fait que ce critère coût est ressorti par les producteurscomme un critère principal aussi bien p<strong>ou</strong>r les greniers que p<strong>ou</strong>r le produit <strong>de</strong> conservation, c’est alorsun besoin pressant que cette caractéristique soit prise en compte dans t<strong>ou</strong>s programmesd’amélioration du stockage du maïs.DISCUSSIONL’impérieuse nécessité <strong>de</strong> satisfaire les besoins alimentaires et financiers du ménage justifie lestockage du maïs par les producteurs. Afin d’assurer ce stockage, les producteurs font rec<strong>ou</strong>rstraditionnellement à <strong>de</strong>s greniers et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> conservation. Avec le système traditionnel <strong>de</strong>stockage et conservation du maïs, les paysans sont confrontés à diverses contraintes dont les plusimportantes sont selon les perceptions paysannes l’attaque <strong>de</strong>s insectes (Sitophilus zeamais,Prostephanus truncatus et termites) et <strong>de</strong>s rongeurs. Ces insectes causent <strong>de</strong>s pertes importantes40


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011dans les stocks <strong>de</strong> maïs. Ainsi <strong>de</strong>s greniers entiers se tr<strong>ou</strong>vent réduits en p<strong>ou</strong>dre par ces insectes.Les producteurs attribuent ces problèmes <strong>de</strong> stockage du maïs principalement à l’inefficacité <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> conservation qu’ils utilisent alors que le grenier comme une composante primordiale dusystème <strong>de</strong> stockage ne vienne qu’au troisième rang. Ainsi, l’inefficacité <strong>de</strong> ces mesures <strong>de</strong>conservation aj<strong>ou</strong>tée aux conditions atmosphériques marquées par une forte humidité <strong>de</strong> l’air pendantla pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> récolte favorisent la multiplication rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s parasites qui créent d’énormes pertes auxpaysans. De ce fait et face à la gravité <strong>de</strong>s pertes, on peut affirmer qu’il existe <strong>de</strong>s besoins réelsnotamment en mesures <strong>de</strong> protection du maïs mais aussi en structure <strong>de</strong> stockage. Des actions <strong>de</strong> larecherche ont , été menées et ont ab<strong>ou</strong>ti à l’introduction <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériauxvégétaux au Sud du Bénin. Ces greniers améliorés sont munis au niveau <strong>de</strong>s pieux d’un dispositifanti-rats qui vise à empêcher l’entrée <strong>de</strong>s rongeurs dans les stocks <strong>de</strong> maïs. Ces pieux, lors <strong>de</strong> leurmise en terre, sont également imbibés d’huile <strong>de</strong> vidange p<strong>ou</strong>r lutter contre les termites. Enfin, lesgreniers améliorés permettent l’aération du maïs en stock en ce sens que la cage faite en bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong>mallotus tressé facilite la circulation <strong>de</strong> l’air, ce qui permet un séchage continu du maïs en stock. Cequi permettra une réduction <strong>de</strong>s pertes dues à la p<strong>ou</strong>rriture. P<strong>ou</strong>r accroître l’efficacité <strong>de</strong> ces greniersaméliorés, il est recommandé <strong>de</strong> les combiner avec <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> conservation que sont lesinsectici<strong>de</strong>s Sofagrain et Actellic. L’Actellic n’étant plus disponible sur le marché, le Sofagrain sedistingue comme le produit chimique le plus répandu. Selon les perceptions paysannes, lesproducteurs accor<strong>de</strong>nt une importance à l’efficacité technique (réduction <strong>de</strong>s pertes) <strong>de</strong>s technologies<strong>de</strong> stockage mais le critère coût occupe une place importante dans la décision finale d’adoption. Ainsi,les producteurs recherchent <strong>de</strong>s systèmes performants mais ceci à un coût supportable p<strong>ou</strong>r eux,condition que semble ne pas remplir les systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïsintroduits dans la zone d’étu<strong>de</strong>. En effet, les producteurs s’accor<strong>de</strong>nt sur la réduction <strong>de</strong>s pertes duesaux insectes par le grenier amélioré en matériaux végétaux et le sofagrain. Ils estiment cependant queleur coût (construction du grenier, achat du produit <strong>de</strong> conservation) n’est pas satisfaisant. Lesgreniers améliorés exigent p<strong>ou</strong>r leur construction, l'utilisation <strong>de</strong> matériaux dont certains se raréfientdans le milieu. Ainsi, p<strong>ou</strong>r la recherche <strong>de</strong> ces matériaux (bamb<strong>ou</strong> et mallotus), le paysan est alorsobligé <strong>de</strong> parc<strong>ou</strong>rir <strong>de</strong> longues distances ; ce qui grève alors les coûts <strong>de</strong> construction qui constituentun investissement trop élevé notamment p<strong>ou</strong>r les producteurs disposant <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> moyens financiers.De plus, il faut également noter que les coûts élevés <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> grenier amélioré sont aussiliés à l'utilisation <strong>de</strong> matériaux <strong>externe</strong>s tels que cl<strong>ou</strong>s, feuille <strong>de</strong> tôle et huile <strong>de</strong> vidange dontl'acquisition constitue <strong>de</strong>s charges financières supplémentaires p<strong>ou</strong>r le paysan. Ces paysans ne sontpas s<strong>ou</strong>vent prêts à prendre <strong>de</strong>s risques consistant à engager t<strong>ou</strong>s ces frais p<strong>ou</strong>r la construction <strong>de</strong>grenier amélioré bien qu’ils reconnaissent leur efficacité. Ce critère coût qui n’a pas été pris en comptedans la conception <strong>de</strong> ces technologies constitue un frein réel à l’appropriation du grenier amélioré parles paysans.CONCLUSIONLe stockage et la conservation <strong>de</strong>s produits agricoles en général et du maïs en particulier connaissent<strong>de</strong> graves menaces dues à la multiplication rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ravageurs qui créent d’énormes manques àgagner aux paysans. Dans le but <strong>de</strong> réduire ces pertes, <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage etconservation du maïs ont été introduits au Sud du Bénin. Cette étu<strong>de</strong> a i<strong>de</strong>ntifié les contraintes postrécoltedu maïs et analysé les perceptions paysannes <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage etconservation du maïs. Il ressort <strong>de</strong>s résultats qu’avec le système traditionnel <strong>de</strong> stockage etconservation du maïs, les paysans sont confrontés à diverses contraintes dont les plus importantessont l’attaque <strong>de</strong>s insectes (Sitophilus zeamais, Prostephanus truncatus et termites) et <strong>de</strong>s rongeurs.Les producteurs attribuent ces problèmes <strong>de</strong> stockage du maïs principalement à l’inefficacité <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> conservation qu’ils utilisent. Les résultats ont également montré que les producteursaccor<strong>de</strong>nt une importance à l’efficacité technique (réduction <strong>de</strong>s pertes) <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> stockagemais le critère coût occupe une place importante dans la décision finale d’adoption. Ainsi, lesproducteurs recherchent <strong>de</strong>s systèmes performants mais ceci à un coût supportable p<strong>ou</strong>r eux,condition que semble ne pas remplir les systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïsintroduits dans la zone d’étu<strong>de</strong>. En effet, les producteurs s’accor<strong>de</strong>nt sur la réduction <strong>de</strong>s pertes duesaux insectes par le grenier amélioré en matériaux végétaux et le sofagrain. Ils estiment cependant queleur coût (construction du grenier, achat du produit <strong>de</strong> conservation) n’est pas satisfaisant. Lesgreniers améliorés exigent p<strong>ou</strong>r leur construction, l'utilisation <strong>de</strong> matériaux dont certains se raréfientdans le milieu. Ainsi, p<strong>ou</strong>r la recherche <strong>de</strong> ces matériaux (bamb<strong>ou</strong> et mallotus), le paysan est alorsobligé <strong>de</strong> parc<strong>ou</strong>rir <strong>de</strong> longues distances ; ce qui grève alors les coûts <strong>de</strong> construction qui constituentun investissement trop élevé notamment p<strong>ou</strong>r les producteurs disposant <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> moyens financiers.Dans une optique d’incitation à l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs, certainesactions doivent être entreprises. Ainsi, il faut veiller à mettre à la disposition <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong>s41


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011systèmes efficaces mais avec un investissement financier relativement faible. Il peut alors être utile <strong>de</strong>vulgariser les matériaux alternatifs <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> grenier amélioré à condition que cettesubstitution permette une réduction <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s greniers. Enfin, il ressort <strong>de</strong> ces résultats que les<strong>de</strong>ux questions suivantes restent encore posées : -i- n’existe-t-il pas d’autres facteurs socioéconomiquesqui expliquent la décision finale d’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage dumaïs au Sud du Bénin ? –ii- ces systèmes améliorés sont-ils plus rentables que les systèmestraditionnellement utilisés ?REMERCIEMENTSL’élaboration du présent papier n’aurait été possible sans l’ai<strong>de</strong> constante et les précieusescontributions f<strong>ou</strong>rnies par <strong>de</strong> nombreuses personnes et institutions que n<strong>ou</strong>s tenons à remercier.N<strong>ou</strong>s remercions t<strong>ou</strong>t spécialement la composante publique du PADSA p<strong>ou</strong>r l’appui financier sansréserve qu’elle n<strong>ou</strong>s a accordé t<strong>ou</strong>t au long <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. N<strong>ou</strong>s adressons nosprofon<strong>de</strong>s gratitu<strong>de</strong>s aux laborieux producteurs <strong>de</strong>s zones d’enquête p<strong>ou</strong>r leur disponibilitépermanente.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdda, C., C. Borgemeister, A. Biliwa, W. G. Meikle, R. H. Markham, H. M. Poehling, 2002: Integrated pest management inpost-harvest maize: a case study from the Republic of Togo (West Africa). Agriculture, Ecosystems and Environment 93,305–321.Adda, C., C. Borgemeister, W. G. Meikle, R. H. Markham, I. Olaleye, K. S. Abd<strong>ou</strong>, M. O. Zakari, 1996 : First record of thelarger grain borer, Prostephanus truncatus (Coleoptera: Bostrichidae). Bulletin of Entomology Res<strong>ou</strong>rces 86: 83-85.Adégbola P.Y., 2010: Economic Analyses of maize storage innovations in s<strong>ou</strong>thern Benin. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Analyse <strong>de</strong>s facteurs affectant l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés p<strong>ou</strong>r lestockage du maïs au Sud-BéninRésuméP. Y. Adégbola 8 , A Ar<strong>ou</strong>na 8 et N. R. A. Ahoyo 9P<strong>ou</strong>r réduire les pertes post-récolte et permettre au producteur <strong>de</strong> disposer d’un surpluscommercialisable relativement important, il a été introduit au sud du Bénin <strong>de</strong>s greniers améliorés enmatériaux végétaux p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs. La présente étu<strong>de</strong> analyse les déterminants <strong>de</strong>l’adoption <strong>de</strong> ces greniers en utilisant le modèle Probit. Les résultats montrent que les principauxfacteurs qui influencent positivement la décision d’adoption <strong>de</strong> ces greniers sont le niveau d’éducationformelle, le contact avec les agents <strong>de</strong> vulgarisation, l’orientation vers le marché, l’expérience dans laproduction du maïs, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> problème <strong>de</strong> stockage et l’aptitu<strong>de</strong> du grenier amélioré à réduire lespertes dues aux insectes. L’étu<strong>de</strong> conclut que la diffusion <strong>de</strong> ces greniers doit être supportée par <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> vulgarisation et/<strong>ou</strong> <strong>de</strong> recherche. Il préférable p<strong>ou</strong>r la vulgarisation <strong>de</strong> commencer sesactions par les producteurs ayant plus d’expérience dans l’agriculture et en particulier ceux qui ontreçu une éducation formelle.Mots clés : maïs, grenier amélioré, adoption, Probit, Sud-Bénin.Analysis of factors affecting the adoption of maize improved storage granariesin S<strong>ou</strong>thern BeninAbstractWith the objective to reduce post-harvest losses and to allow farmers to have en<strong>ou</strong>gh maize for sale,improved woo<strong>de</strong>n granaries were introduced in S<strong>ou</strong>thern Benin for maize storage. This studyanalyzed the <strong>de</strong>terminants of these granaries’ adoption using the Probit mo<strong>de</strong>l. Results showed thatthe main <strong>de</strong>terminants of the adoption of improved woo<strong>de</strong>n granaries were formal education, contactwith extension agents, market oriented, experience in maize production, level of the storage problemand the efficiency of improved granary in reduction of losses due to insects. This study conclu<strong>de</strong>s thatextension and/or research services must support the diffusion of this granary. It is better to extensionservice to target first the experienced farmers in maize production and in particular those who receivedformal education.Key words: maize, improved granary, Probit, S<strong>ou</strong>thern-Benin.INTRODUCTIONAutrefois, dans l’agriculture <strong>de</strong> subsistance, les systèmes post-récolte du maïs étaient assezperformants (PADSA, 2000). T<strong>ou</strong>tefois, le maïs étant <strong>de</strong>venu une culture <strong>de</strong> rente, ces systèmess’illustrent par leur inefficacité et leur inconvenance par rapport aux défis actuels (pauvreté, insécuritéalimentaire, augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alimentaire) <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>te l’humanité. Ainsi, avec une agriculture<strong>de</strong> plus en plus orientée vers le marché, les actions doivent conc<strong>ou</strong>rir rig<strong>ou</strong>reusement vers unaccroissement du volume <strong>de</strong> production, une attention permanente <strong>de</strong> l’état du stock (structure <strong>de</strong>stockage et <strong>de</strong> conservation) et à l’évolution <strong>de</strong>s prix sur le marché (Wêtohoss<strong>ou</strong>, 1995).Plusieurs projets intervenant dans le milieu rural, notamment le projet « Systèmes <strong>de</strong> stockagedécentralisés » et le Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole (PADSA) à travers levolet Développement <strong>de</strong>s Systèmes Post-récolte ont introduit <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>velles structures <strong>de</strong> stockage.Des résultats d’expérimentation ont montré que les pertes qui, étaient <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30% dans le greniertraditionnel, sont passées à 5% et 1% respectivement p<strong>ou</strong>r les structures améliorées en bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong>en Mallotus et en terre fermée dans les départements du Sud-Bénin (Fandohan, 2000). Le travail <strong>de</strong>Adégbola (2010) a montré que la proportion <strong>de</strong>s producteurs qui ont adopté au moins une fois legrenier amélioré en matériaux végétaux est <strong>de</strong> 48% en 2008 mais seulement 26% continuaient <strong>de</strong>8 Dr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 35 40 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA, PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77,E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin9 Dr Ir. Nestor R. A. AHOYO, Direction Scientifique (DS/INRAB), 06 BP 1105 Coton<strong>ou</strong> 06, Tél. : (+229) 21 30 02 64/(+229)97 07 54 65 , E-mail : ahoyones@yahoo.com, République du Bénin43


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011l’utilisé effectivement 2008. Ainsi, il y a eu <strong>de</strong>s abandons (c’est-à-dire ceux qui ont utilisé une fois legrenier mais l’ont abandonné par la suite) qui représentent un taux <strong>de</strong> 22% <strong>de</strong>s producteurs enquêtés.Adégbola et al. (2011) ont également analysé la perception <strong>de</strong>s producteurs sur les caractéristiques<strong>de</strong> systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs. Cependant, aucune étu<strong>de</strong> n’a étéréalisée p<strong>ou</strong>r i<strong>de</strong>ntifier et analyser les différents facteurs p<strong>ou</strong>vant déterminer l’adoption <strong>ou</strong> l’abandon<strong>de</strong> ces systèmes. Le présent travail vise à combler ce vi<strong>de</strong> en i<strong>de</strong>ntifiant parmi la multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> facteursrecensés lors <strong>de</strong>s exploratoires, les principaux qui déterminent l’adoption <strong>de</strong> ces innovations. Ainsi,les questions spécifiques posées par cette étu<strong>de</strong> sont : quels sont les principaux facteursresponsables <strong>de</strong> l’adoption <strong>ou</strong> du rejet <strong>de</strong>s greniers améliorées <strong>de</strong> stockage du maïs ? Quels sont leseffets <strong>de</strong> ces facteurs sur le taux d’adoption ? Y a-t-il <strong>de</strong>s mesures susceptibles <strong>de</strong> permettrel’accroissement du taux d’adoption <strong>de</strong> ces technologies ? Cette étu<strong>de</strong> utilise le modèle Probit p<strong>ou</strong>rrépondre à ces questions comme l’ont fait d’autres auteurs (Adégbola, 2010 ; Alavalapati et al., 1995 ;Manyong et al., 1996 ; Polson et Spencer, 1991) qui ont utilisé <strong>de</strong> ce modèle économétrique p<strong>ou</strong>ri<strong>de</strong>ntifier les facteurs déterminant l’adoption <strong>de</strong>s technologies.MATERIELS ET METHODESTypes <strong>de</strong> greniers étudiésIl existe au Sud du Bénin aussi bien les greniers traditionnels que <strong>de</strong>s greniers améliorés. Lesgreniers traditionnels rencontrés dans cette zone sont généralement catégorisés en <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes(Diop et al., 1997) : le type « Ago » et le type « Ava ». Les structures <strong>de</strong> type « Ago » sont présentesdans t<strong>ou</strong>t le Sud du Bénin et ont une toiture conique faite <strong>de</strong> paille (Imperata cylindrica). La cage <strong>de</strong>forme rectangulaire <strong>ou</strong> circulaire est en branchage <strong>ou</strong> nervures <strong>de</strong> palme (Elaeis guineensis). Lacatégorie <strong>de</strong>s greniers <strong>de</strong> type « Ava » comporte une seule forme <strong>de</strong> structure où les épis <strong>de</strong> maïsnon <strong>de</strong>spathés entassés et minutieusement bien disposés en c<strong>ou</strong>ches, définissent un grand cylindrequi tient lieu <strong>de</strong> cage. P<strong>ou</strong>r ce qui est <strong>de</strong>s greniers améliorés, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> structures ont étéintroduits : le grenier amélioré en matériaux végétaux et le grenier amélioré en terre fermé. Le grenieramélioré en terre fermé est introduit seulement dans les départements situés entre le 7 ème et le 8 èmeparallèles (C<strong>ou</strong>ffo, Z<strong>ou</strong> et Plateau). Cette étu<strong>de</strong> porte sur les greniers améliorés en matériauxvégétaux qui sont introduits dans t<strong>ou</strong>t le Sud du Bénin. Ces greniers ont une toiture faite <strong>de</strong> pailledans laquelle une <strong>ou</strong>verture est créée p<strong>ou</strong>r le chargement. La cage circulaire est faite le plus s<strong>ou</strong>vent<strong>de</strong> bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> <strong>de</strong> mallotus tressé. Une autre <strong>ou</strong>verture est aussi créée au niveau <strong>de</strong> la cage p<strong>ou</strong>rfavoriser le déchargement. Les pieds (7 à 9) sont munis d’un dispositif d’anti-rats fait <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong>tôle.Zone d’étu<strong>de</strong>Le Sud du Bénin situé entre 6°20 et 7°30 <strong>de</strong> la lati tu<strong>de</strong> Nord et entre 1°35 et 2°45 <strong>de</strong> la longitu<strong>de</strong> Est ,c<strong>ou</strong>vre une superficie <strong>de</strong> 17.920 km 2 . L’effectif démographique du Sud Bénin est <strong>de</strong> 4.078.150habitants soit 60,4% <strong>de</strong> la population nationale (INSAE, 2003). Le climat tropical humi<strong>de</strong> est <strong>de</strong> types<strong>ou</strong>dano-guinéen avec <strong>de</strong>ux saisons <strong>de</strong> pluie et <strong>de</strong>ux saisons sèches. La c<strong>ou</strong>rte saison sèche que l’onobserve en août tend <strong>de</strong> plus en plus à disparaître. Ce qui pose le problème <strong>de</strong> séchage <strong>de</strong>s grainsdont le maïs. La pluviométrie annuelle varie entre 800 et 1400 mm en moyenne. Cette recherche a étéeffectuée dans soixante dix (70) villages <strong>de</strong>s six (6) départements du Sud-Bénin. Ce sont <strong>de</strong>s villagesd’intervention du projet « Systèmes <strong>de</strong> Stockage Décentralisés » et du PADSA. L’enquête parquestionnaire a été réalisée auprès <strong>de</strong> six cent quatre vingt quatre (684) producteurs et productricesdu maïs.Modèle théoriqueLes modèles les plus c<strong>ou</strong>ramment utilisés p<strong>ou</strong>r l’étu<strong>de</strong> d’adoption sont au nombre <strong>de</strong> trois, à savoir lesmodèles Probabilité linéaire, Logit et Probit (Tansels et Bircam, 2006 ; Adéotie et al., 2002 ;Alavalapati et al., 1995). Très tôt le modèle Probabilité linéaire a été abandonné parce qu’il pose <strong>de</strong>nombreux problèmes tels que la présence d’hétéroscédasticité, les valeurs <strong>de</strong> la probabilité peuventêtre négatives <strong>ou</strong> excé<strong>de</strong>r 1, etc. (Blun<strong>de</strong>ll et Dias, 2002). Les modèles Probit et Logit sont plusappropriés p<strong>ou</strong>r analyser les variables dépendantes binaires. Le choix entre les <strong>de</strong>ux formes (Probit etLogit) est s<strong>ou</strong>vent difficile. En effet, Tansel et Bircan (2006) et Ola<strong>de</strong>le (2005) sont arrivés à laconclusion que les modèles Probit et Logit conduisent à <strong>de</strong>s résultats i<strong>de</strong>ntiques et la base <strong>de</strong> choixentre les <strong>de</strong>ux est très limitée. Selon Manyong et al. (1996), en dépit <strong>de</strong> la différence entre lescoefficients estimés, les modèles Probit et Logit peuvent se substituer car elles conduisent auxmêmes recommandations. Ainsi, l’examen à la fois <strong>de</strong>s coefficients estimés et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’ajustement permettent une bonne décision. C’est fort <strong>de</strong> ces raisons, que n<strong>ou</strong>s avonsestimé au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, les <strong>de</strong>ux modèles (Probit et Logit) p<strong>ou</strong>r comparer les résultats.44


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Finalement, seuls les résultats du modèle Probit ont été présenté dans cet article en raison du fait qu’iln’y pas <strong>de</strong> différence significatives entre paramètres estimés par les <strong>de</strong>ux modèles (Probit et Logit).P<strong>ou</strong>r expliciter le modèle Probit, considérons un individu i cherchant à opérer un choix entre <strong>de</strong>uxtechnologies (grenier amélioré et grenier traditionnel). L’individu choisit la technologie qui optimise safonction d’utilité U i . Cette fonction (U i ) peut être la réduction du taux <strong>de</strong> perte, le gain espéré, le profit<strong>ou</strong> un autre indicateur d’utilité.Posons Y i =1 si l’individu choisit le grenier amélioré et Y i =0 si son choix porte sur une autre structure<strong>de</strong> stockage (grenier traditionnel) ; U i1 la valeur <strong>de</strong> l’utilité dérivée du choix du grenier amélioré et U i0celle dérivée du choix alternatif. P<strong>ou</strong>r un individu rationnel, la décision <strong>de</strong> choix s’opère <strong>de</strong> la manièresuivante :Yi⎪⎧ 1 si U > U= ⎨⎪⎩ 0 si U ≤ Ui1 i0i1 i0U i n’est pas observable mais on peut faire une approximation en le remplaçant par la réduction dutaux <strong>de</strong> perte, le gain espéré, le profit <strong>ou</strong> un autre indicateur d’utilité. Notons Ii l’indice <strong>de</strong> gain (utilité<strong>ou</strong> profit) qui est observable. Cet indice est fonction <strong>de</strong>s plusieurs facteurs et peut s’écrire s<strong>ou</strong>s laforme :=∑Ii β iXiK(2)kavec X iK le vecteur <strong>de</strong>s variables dépendantes p<strong>ou</strong>vant déterminer le choix fait par l’individu i. Enprenant une fonction <strong>de</strong> probabilité F, on a :Pi= F X β(3)'(i)avec Pi, la probabilité p<strong>ou</strong>r que l’individu i choisisse l’alternative 1, c’est-à-dire le grenier amélioré.En fait, on parle <strong>de</strong> Probit lorsque la loi <strong>de</strong> probabilité utilisée F(.) est la loi normale. Ainsi, la fonction<strong>de</strong> probabilité cumulée F(.) définie dans l’équation (3) suit une loi normale. Ainsi, l’équation (3) qui estla probabilité d’adoption d’une technologie par un individu i <strong>de</strong>vient :t 2Ii −P(Y = 1) = P(Ii* ≤Ii)= F(Ii)= 1∫ e2−∞avec t la variable normale centrée et réduite. L’équation (4) est estimée par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> maximum<strong>de</strong> vraisemblance. Les estimations obtenues ont <strong>de</strong>s propriétés asymptotiques (valables p<strong>ou</strong>r leséchantillons <strong>de</strong> taille supérieure à 100).Modèle empiriqueLa variable dépendante ADOPT du modèle est le statut d’adoption <strong>de</strong> l’enquêté. Elle prend la valeur1, lorsque l’enquêté a au moins un grenier amélioré en matériaux végétaux au moment <strong>de</strong> l’enquête et0 sinon. Le nombre <strong>de</strong> catégories <strong>de</strong> facteurs susceptibles d’influencer l’adoption d’une technologiedépend du type d'innovation étudié. Comme d’autres auteurs, tels que Sodjin<strong>ou</strong> (2011), Barham et al.(2004) et Sall et al. (2000), <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> facteurs sont prises en compte dans cette étu<strong>de</strong> : lesfacteurs propres aux producteurs (facteurs socio-économiques) et les facteurs liés aux technologies(perception paysanne <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> stockage). Les variables explicatives considérées danschaque catégorie, leur niveau <strong>de</strong> mesure ainsi que les signes espérés sont définies (tableau 1) etprésentées comme suit :SEX est la variable sexe <strong>de</strong> l’enquêté qui prend la valeur 1 si l’enquêté est un homme et 0 sinon. Leshommes p<strong>ou</strong>r la plupart chef <strong>de</strong> ménage sont les premiers garants <strong>de</strong> la subsistance du ménage. Ilsseraient alors plus enclins à chercher l’information sur les technologies, à l’obtenir et à adopter plusque les femmes (Honlonk<strong>ou</strong>, 1999). On espère un signe positif p<strong>ou</strong>r le coefficient <strong>de</strong> la variable SEX.EDUCF est une variable binaire qui prend la valeur 1 lorsque l’enquêté est scolarisé et 0 sinon.Plusieurs étu<strong>de</strong>s ont montré que les producteurs ayant reçu une éducation formelle adoptent plus lesinnovations (Norris et Batie, 1987 ; A<strong>de</strong>sina, 1996). On s’attend à ce que l’éducation formelle réduisele risque d’innovation perçu et augmente le <strong>de</strong>gré d’<strong>ou</strong>verture aux innovations. On suppose quel’éducation influence positivement l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux.2πdt(1)(4)45


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011ANEXAG est une variable continue qui mesure le nombre d’années d’expérience dans l’agriculture.On pense que plus on est expérimenté dans agriculture, plus on adopte les innovations agricoles. Onattend un signe positif p<strong>ou</strong>r le coefficient <strong>de</strong> ANEXAG.MECAS est une variable binaire qui est égale à 1 si le producteur est membre d’une coopérative <strong>ou</strong>d’une association et 0 sinon. On pense que ces associations constituent <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> circulationd’information car elles permettent un brassage entre les membres. On espère p<strong>ou</strong>r cette variable uncoefficient positif.CONT prend la valeur 1 si l’enquêté a <strong>de</strong> contact avec les vulgarisateurs et 0 sinon. Il est supposéque plus le producteur a <strong>de</strong> contact avec les vulgarisateurs, plus il va acquérir <strong>de</strong> l’informationconcernant la technologie et moins le risque subjectif perçu est élevé (Honlonk<strong>ou</strong>, 1999). Ainsi, cettevariable <strong>de</strong>vrait avoir une influence positive sur l’adoption.VENTE est une variable binaire qui prend la valeur 1 si au moins une partie du maïs stocké est<strong>de</strong>stinée à la vente et 0 sinon. Lorsque le maïs est <strong>de</strong>stiné à la commercialisation, le producteur estintéressé à vendre son produit à un prix élevé. Il sera amené à adopter les greniers améliorés. Lesigne attendu p<strong>ou</strong>r cette variable est le signe positif.ACRED indique l’accessibilité du producteur au crédit. On suppose que l’accès au crédit peutpermettre <strong>de</strong> prendre la décision d’adopter les greniers améliorés. On prévoit un signe positif p<strong>ou</strong>r lecoefficient <strong>de</strong> cette variable.RTRAV <strong>ou</strong> l’indice <strong>de</strong> Chayanov (1990) prend la valeur 1 si le rapport du nombre <strong>de</strong> consommateursau nombre d’actifs s<strong>ou</strong>s la tutelle du producteur est supérieur à <strong>de</strong>ux et 0 sinon. Plus ce nombre estélevé, plus le producteur a <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>ches à n<strong>ou</strong>rrir par actif agricole. Le maïs étant l’aliment <strong>de</strong> base auSud du Bénin, le producteur qui a un fort indice <strong>de</strong> Chayanov sera moins disposé à adopter lesgreniers améliorés. On en déduit que le signe du coefficient <strong>de</strong> cette variable serait un signe négatif.PROSTOC est la variable qui mesure le niveau <strong>de</strong> problème <strong>de</strong> stockage tel que ressenti par leproducteur avant l’introduction <strong>ou</strong> la connaissance <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux. On espèreune relation positive entre cette variable et l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux.Autrement dit, n<strong>ou</strong>s supposons que les producteurs qui avaient plus <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> stockage avantl’introduction <strong>ou</strong> la connaissance <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux vont plus adoptés cesgreniers.TPI et TTP sont respectivement les variables réduction <strong>de</strong> pertes dues aux insectes et réduction <strong>de</strong>pertes dues à la p<strong>ou</strong>rriture par le grenier amélioré (Adégbola et al., 2011). Elles prennent la valeur 1 sile grenier amélioré permet une réduction <strong>de</strong>s pertes dues aux insectes <strong>ou</strong> à la p<strong>ou</strong>rriture et 0 sinon.On suppose que si les structures améliorées peuvent ai<strong>de</strong>r les producteurs à enrayer ces <strong>de</strong>uxcontraintes, alors elles p<strong>ou</strong>rront être adoptées. On s’attend à <strong>de</strong>s coefficients positifs p<strong>ou</strong>r ces <strong>de</strong>uxvariables.NTS est la variable nécessité <strong>de</strong> travail supplémentaire. Elle est égale à 1 si le grenier amélioré estmeilleur en matière <strong>de</strong> besoin <strong>de</strong> travail supplémentaire et 0 sinon. En effet, les producteurs ne vontpas adopter le grenier amélioré s’il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un travail supplémentaire élevé (Adégbola et al., 2011).On suppose que le signe du coefficient <strong>de</strong> NTS serait positif.COST représente la variable coût <strong>de</strong> stockage dans le grenier amélioré et est égale à 1 lorsque cecoût est meilleur p<strong>ou</strong>r le grenier amélioré et 0 dans le cas échéant. Compte tenu du faible <strong>de</strong> revenu<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s producteurs, ces <strong>de</strong>rniers ont <strong>de</strong> l’aversion au risque. Ils préfèrent une technologie àfaible niveau d’investissement (Adégbola et al., 2011). Ainsi, on espère une relation positive.FACAP mesure la facilité d’apprentissage <strong>de</strong> l’utilisation du grenier amélioré. On suppose en généralqu’une technologie moins complexe à plus <strong>de</strong> chance d’être adoptée. Ainsi, il est espéré que le signedu coefficient FACAP soit positif.LIMP est une variable binaire qui prend la variable 1 lorsque le lieu d’implantation <strong>de</strong>s greniersaméliorés est supposé bon par l’enquêté et 0 sinon. Les greniers traditionnels installés au champ sontexposés au feu <strong>de</strong> br<strong>ou</strong>sse et surt<strong>ou</strong>t au vol. Il est supposé qu’un grenier amélioré exempt <strong>de</strong> cescontraintes sera plus adopté. Ainsi, une relation positive est espérée entre cette variable et l’adoptiondu grenier amélioré.46


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Tableau 1.Liste <strong>de</strong>s variables indépendantes (par catégorie), niveau <strong>de</strong> mesure et signe attendusp<strong>ou</strong>r les greniers améliorés en matériaux végétaux au Sud du BéninCatégories Variables DésignationExplication et niveau <strong>de</strong> SignesmesureattendusSexe SEX 1=masculin, 0= féminin +Niveau d’instruction EDUCF 1=scolarisé, 0= non scolarisé +Nombre d’année d’expérience enNombre d’année d’expérienceANEXAGagriculture(mesure en années)+Appartenance à une coopérative <strong>ou</strong>FacteursMECAS 1= <strong>ou</strong>i, 0=non +associationsocio-Existence <strong>de</strong> contact avecéconomiquesCONT 1= contact, 0=sinon +vulgarisateur <strong>ou</strong> chercheurVente <strong>de</strong> maïs VENTE 1= vente, 0=sinon +Accès au crédit ACRED 1= accès, 0= sinon +Rapport nombre <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>ches à n<strong>ou</strong>rrirsur nombre d’actifsRTRAV Rapport en valeur absolue -Problèmes <strong>de</strong> stockagePROSTOC1=à un problème <strong>de</strong> stockage,0= sinon+Pertes dues aux insectesTPI1=meilleur p<strong>ou</strong>r le grenier+Variables<strong>de</strong>perceptionNécessité <strong>de</strong> travauxsupplémentairesCoût <strong>de</strong> stockageFacilité d’apprentissage <strong>de</strong> latechnologieLieu d’implantation du grenierRESULTATS ET DISCUSSIONNTSCOSTFACAPLIMPamélioré, 0=sinon1=meilleur p<strong>ou</strong>r le grenieramélioré, 0=sinon1=meilleur p<strong>ou</strong>r le grenieramélioré, 0=sinon1=meilleur p<strong>ou</strong>r le grenieramélioré, 0=sinon1=meilleur p<strong>ou</strong>r le grenieramélioré, 0=sinonDéterminants <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétauxLes résultats du modèle Probit utilisé p<strong>ou</strong>r i<strong>de</strong>ntifier les déterminants <strong>de</strong> l’adoption du grenier amélioréen matériaux végétaux sont présentés dans le Tableau 2. Le test du ratio <strong>de</strong> vraisemblance esthautement significatif (au seuil <strong>de</strong> 1%). On en déduit que l’hypothèse nulle selon laquelle t<strong>ou</strong>s lescoefficients sont simultanément nuls est rejetée au profit <strong>de</strong> l’hypothèse alternative selon laquelle aumoins un <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>s variables indépendantes est non nul. De plus, avec un p<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong>prédiction correcte <strong>de</strong> 77%, le modèle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes qualités prédictives.Les variables EDUCF, ANEXAG, CONT, VENTE, PROSTOC et TPI ont eu <strong>de</strong>s coefficientssignificativement différents <strong>de</strong> zéro au seuil <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> 1% et les variables NTS et LIMP ont <strong>de</strong>scoefficients significatifs au seuil <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> 5%. Enfin, CTRAV et SEX sont égalementsignificatifs au seuil <strong>de</strong> 10%. En <strong>ou</strong>tre, t<strong>ou</strong>tes ces variables ayant <strong>de</strong>s coefficients significativementdifférents <strong>de</strong> zéro ont <strong>de</strong>s signes conformes à ceux attendus. Par contre, parmi les variables <strong>de</strong>coefficients non significativement différents <strong>de</strong> zéro, ACRED et COST ont <strong>de</strong>s signes contraires àceux attendus.P<strong>ou</strong>r analyser l’implication <strong>de</strong> ces résultats, n<strong>ou</strong>s allons surt<strong>ou</strong>t n<strong>ou</strong>s focaliser sur les variables dontles coefficients sont significatifs au moins à 5%. Dans cette catégorie, on retr<strong>ou</strong>ve les variables tellesque EDUCF, ANEXAG, CONT, VENTE, PROSTOC, TPI, NTS et LIMP. L’éducation (EDUCF) a uneffet positif sur la probabilité d’adoption. Ainsi, si l’on parvient à assurer l’éducation <strong>de</strong>s producteurs,on p<strong>ou</strong>rra améliorer la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniers en matériaux végétaux. De plus, le nombred’années d’expérience dans l’agriculture (ANEXAG), et plus particulièrement dans la culture du maïs,a une influence positive sur la probabilité d’adoption <strong>de</strong> ces greniers améliorés. Ainsi, ceux qui ontplus d’années d’expérience dans l’agriculture vont adopter plus la technologie que ceux qui viennent<strong>de</strong> commencer. Il est, par conséquent, préférable p<strong>ou</strong>r la vulgarisation <strong>de</strong> commencer ses actionsrelatives à l’introduction <strong>de</strong> ces greniers améliorés par les exploitants ayant plus d’expérience dans laculture du Maïs. Le contact <strong>de</strong>s producteurs avec les agents <strong>de</strong> vulgarisation, les chercheurs <strong>ou</strong>agents d’ONG influe positivement la probabilité d’adoption. L’implication <strong>de</strong> ce résultat est que la++++47


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011vulgarisation <strong>de</strong>s greniers améliorés doit être supportée soit par <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> vulgarisation <strong>ou</strong> <strong>de</strong>recherche. Les variables telles que la vente, le problème <strong>de</strong> stockage et le taux <strong>de</strong> pertes dues auxinsectes ont également une influence positive sur la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés enmatériaux végétaux. Il en déc<strong>ou</strong>le que les producteurs qui produisent p<strong>ou</strong>r la vente vont plus adopterque les paysans dont la production est <strong>de</strong>stinée à l’autoconsommation. Cela n<strong>ou</strong>s semble t<strong>ou</strong>t à faitlogique dans la mesure où ceux produisant p<strong>ou</strong>r la vente auront tendance à stocker leur productionafin <strong>de</strong> les revendre en différé, c’est-à-dire lorsque les prix vont augmenter sur le marché. Enfin, lesvariables NTS et LIMP ont également une influence positive sur la probabilité d’adoption. Il s’ensuitque moins les greniers en matériaux végétaux nécessiteront <strong>de</strong> travaux supplémentaires plus ilsseront adoptés. Par ailleurs, le résultat obtenu p<strong>ou</strong>r la variable NTS, c’est-à-dire la nécessité <strong>de</strong>travaux supplémentaires, n<strong>ou</strong>s semble t<strong>ou</strong>t à fait logique dans la mesure où les producteurs onts<strong>ou</strong>vent plus <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>che à n<strong>ou</strong>rrir que d’actifs. Ils auront tendance à privilégier les technologiesnécessitant moins <strong>de</strong> main-d’œuvre.Impact <strong>de</strong>s variables significatives sur la probabilité d’adoptionLes variables significatives n’ont pas t<strong>ou</strong>tes le même impact sur la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniersaméliorés en matériaux végétaux. Les élasticités à la moyenne permettent <strong>de</strong> connaître le niveaud’impact <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s variables sur la probabilité d’adoption (Tableau 2). Ainsi, le taux <strong>de</strong> pertesdues aux insectes (TPI) a le plus grand effet marginal sur la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniers enmatériaux végétaux. En effet une augmentation <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces greniers améliorés à réduire letaux <strong>de</strong> pertes dues aux insectes <strong>de</strong> 1% entraînera une augmentation <strong>de</strong> la probabilité d’adoption <strong>de</strong>1,53%. De même une amélioration du contact <strong>de</strong>s producteurs avec les agents <strong>de</strong> vulgarisation <strong>ou</strong> <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong> 1%, provoquera une augmentation <strong>de</strong> la probabilité d’adoption <strong>de</strong> 1,36%. La mêmeaugmentation au niveau <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces greniers améliorés à rés<strong>ou</strong>dre les problèmes <strong>de</strong>stockage, améliorera la probabilité d’adoption <strong>de</strong> 1,24%. T<strong>ou</strong>tes ces quatre variables ont uneinfluence plus que proportionnelle sur la probabilité d’adoption. Par contre, une amélioration <strong>de</strong> 1%<strong>de</strong>s autres variables EDUCF, ANEXAG, NTS et LIMP, entraînera respectivement une augmentation<strong>de</strong> la probabilité d’adoption <strong>de</strong> 0,27% ; 0,47% ; 0,14% et 0,22%.Tableau 2.Modèle Probit p<strong>ou</strong>r l’adoption <strong>de</strong>s greniers en matériaux végétauxVariablesCoefficients estimés Erreurs standard T-ratio SignificationElasticité à la moyenneSEX 0,332 0,200 1,655 0,095 0,308EDUCF 0,771 0,184 4,191 0,000 0,270ANEXAG 0,020 0,007 2,890 0,004 0,470MECAS 0,153 0,220 0,697 0,499 0,139CONT 1,439 0,272 5,285 0,000 1,358VENTE 0,483 0,176 2,736 0,007 0,150ACRED -0,119 0,170 -0,699 0,481 -0,055PROSTOC 0,859 0,171 5,019 0,000 1,338TPI 1,437 0,431 3,337 0,001 1,532NTS 0,454 0,175 2,595 0,010 0,143COST -0,064 0,229 -0,280 0,783 -0,011FACAP 0,027 0,195 0,137 0,894 0,007LIMP 0,392 0,167 2,346 0,019 0,217RTRAV -0,092 0,050 -1,859 0,059 -0,259Constante -5,370 0,647 -8,298 0,000 -6,211% <strong>de</strong> prédictions exactes 77,33%R² Maddala 0,3102R² McFad<strong>de</strong>n 0,28168Log-likelihood -187,962χ 147,413****** Significatif à 1%.48


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011CONCLUSIONL’analyse <strong>de</strong>s facteurs déterminants l’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux a étéeffectuée au Sud du Bénin. L’objectif est en fait <strong>de</strong> p<strong>ou</strong>voir, à partir <strong>de</strong>s modèles économétriques,i<strong>de</strong>ntifier les principaux facteurs qui influent sur la décision d’adoption <strong>de</strong> ces greniers. Le choix <strong>de</strong>construire ce type <strong>de</strong> grenier est en partie déterminé par les variables suivantes : le niveaud’éducation du producteur, le nombre d’années d’expérience dans la production du maïs, le contactdu producteur avec les agents <strong>de</strong> vulgarisation, la <strong>de</strong>stination du maïs, l’existence <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong>stockage, la réduction <strong>de</strong>s pertes dues aux insectes et le lieu d’implantation du grenier. T<strong>ou</strong>tes cesvariables ont une influence positive sur la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériauxvégétaux. Par ailleurs, <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes ces variables qui influent sur l’adoption, seules les variablesréduction <strong>de</strong>s pertes dues aux insectes, contact du producteur avec les agents <strong>de</strong> vulgarisation <strong>ou</strong> <strong>de</strong>recherche, la potentialité à réduire les pertes <strong>de</strong> stockage ont une influence plus que proportionnellesur la probabilité d’adoption <strong>de</strong>s greniers améliorés en matériaux végétaux. De ce fait, la diffusion <strong>de</strong>ces greniers doit être supportée par <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> vulgarisation <strong>ou</strong> <strong>de</strong> recherche. De plus, il estpréférable p<strong>ou</strong>r la vulgarisation <strong>de</strong> commencer ses actions relatives à la diffusion <strong>de</strong>s greniersaméliorés en matériaux végétaux par les producteurs ayant plus d’expérience dans l’agriculture et enparticulier qui ont reçu une éducation formelle.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdégbola, P.Y., 2010: Economic Analyses of maize storage innovations in s<strong>ou</strong>thern Benin. PhD Thesis, WageningenUniversity, Wageningen, 191 p.Adégbola, P.Y., A. Ar<strong>ou</strong>na, R. C. H<strong>ou</strong>edjissin, 2011. Analyse <strong>de</strong>s perceptions paysannes <strong>de</strong>s problèmes et <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>stockage du maïs au Sud-Bénin. Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspectséconomiques du stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011, 33-42.Adéoti, R., O. C<strong>ou</strong>libaly, M. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Sall S., D. Norman, A.M. Featherstone, 2000: Quantitative assessment of improved rice variety adoption: the farmer’sperceptive. Agricultural system, 66, 129-144.Sodjin<strong>ou</strong>, E., 2011: P<strong>ou</strong>ltry-Based Intervention as Tool for Poverty Reduction and Gen<strong>de</strong>r Empowerment: EmpiricalEvi<strong>de</strong>nce from Benin. PhD Thesis, University of Copenhagen, Denmark, 239 p.Tansel, A., Bircan, F., 2006: Demand for education in Turkey: A tobit analysis of private tutoring expenditures. Economics ofEducation Review, 25, 303–313.Wêtohoss<strong>ou</strong>, C., 1995: Stratégies paysannes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> maïs : le cas du Bénin : 228-231. In : CIRAD et FSA-UNB (eds.) Production et valorisation du maïs à l’échelon villageois en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest. Actes du séminaire «Maïsprospère» tenu à Coton<strong>ou</strong> (Bénin), 25-28 janvier 1994.50


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Impact <strong>de</strong>s revenus issus <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservationdu maïs sur le bien-être <strong>de</strong>s producteurs au BéninRésuméA. Ar<strong>ou</strong>na 10 , P. Y. Adégbola 10 et S. A. Adékambi 10L’approvisionnement <strong>de</strong> la population en <strong>de</strong>nrées alimentaires présente un décalage temporel etspatial entre la production et la consommation. Ce décalage est comblé par le stockage <strong>de</strong>s produitsagricoles. T<strong>ou</strong>tefois, ces produits dont le maïs subissent <strong>de</strong>s pertes importantes <strong>de</strong> stockage. P<strong>ou</strong>ratténuer ces pertes, il est introduit au Bénin <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation dumaïs. Cette étu<strong>de</strong> a évalué l’impact <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong> ces systèmes sur le bien-être <strong>de</strong>s producteurs auBénin en utilisant <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> régressions. Il ressort que le revenu supplémentaire issu <strong>de</strong>l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs a permis une augmentation <strong>de</strong>s dépensesd’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels par le ménage, une amélioration <strong>de</strong>s investissements sur le capitalhumain (santé et éducation) et dans la production agricole. Compte tenu <strong>de</strong> ces avantages, l’étu<strong>de</strong>conclut que <strong>de</strong>s actions doivent être menées p<strong>ou</strong>r une meilleure diffusion et une large adoption <strong>de</strong> cestechnologies.Mots clés : Impact, économique, stockage, maïs, Bénin.Impact of maize improved storage and conservation income on farmers’welfare in BeninAbstractThe provision of the population in food commodities is ma<strong>de</strong> by a temporal and spatial shift betweenproduction and consumption. This shift is filled by the agricultural product storage. Therefore,important losses were occurred in this storage. To reduce these losses, maize improved storagesystems were introduced in Benin. This survey assessed the impact of these systems on producers’welfare. The results showed that the income provi<strong>de</strong>d by the improved storage systems has permittedan increase of the expenditure on domestic material, an improvement of investment on human capital(health and education) and an increase of agricultural production. Based on these advantages, thissurvey conclu<strong>de</strong>s that actions must be led further for a better diffusion and a large adoption of thesetechnologies.Key words: Impact, economic, storage, maize, Benin.INTRODUCTIONAu Bénin, <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes les cultures vivrières, le maïs se singularise par la très large extension <strong>de</strong> son aire<strong>de</strong> culture. La culture du maïs occupe près <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> la superficie totale consacrée aux céréales etreprésente environ 75% <strong>de</strong> la production céréalière (MAEP, 2010). Cette céréale constitue la base <strong>de</strong>l’alimentation au Sud du Bénin et est également cultivée au Nord comme culture <strong>de</strong> rente. De plus,cette céréale fait l’objet d’importantes transactions nationales et régionales (Wétohoss<strong>ou</strong>, 1995).Cependant, le maïs subit <strong>de</strong>s pertes post-récolte allant <strong>de</strong> 20 à 50 % après six mois <strong>de</strong> stockage(Diop et al., 1997 ; Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong> et al., 2004 ; PADSA, 2000). Selon plusieurs auteurs, ces pertesseraient liées à l’inadaptation <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> stockage ‘‘traditionnelles’’ (Hell et al., 2000).Dans la recherche <strong>de</strong>s stratégies p<strong>ou</strong>r réduire les pertes post-récolte du maïs, le Projet ‘‘Système <strong>de</strong>Stockage Décentralisé’’ a introduit <strong>de</strong>s greniers améliorés au Bénin entre 1992 et 1996. Lesexpériences <strong>de</strong> ce projet sont p<strong>ou</strong>rsuivies par le Programme <strong>de</strong> Technologie Agricole et Alimentaire(PTAA) et le Programme Analyse <strong>de</strong> la Politique Agricole (PAPA) <strong>de</strong>puis 1997 dans le cadre <strong>de</strong> lapremière phase <strong>de</strong>s activités du Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole (PADSA1). Ces structures améliorées permettent la réduction du taux <strong>de</strong> perte du stockage jusqu’à 1% et 5%respectivement p<strong>ou</strong>r les greniers en terre fermés et en matériaux végétaux (Fandohan, 2000). De10 Dr Ir. Amin<strong>ou</strong> AROUNA Programme d’Analyse <strong>de</strong>s Politiques Agricoles (PAPA), Centre <strong>de</strong> Recherches Agricolesd’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey), Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), BP 128 Porto-Novo,Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 96 07 97 77, E-mail : ar<strong>ou</strong>na_amin<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du BéninDr Ir. Patrice Y. ADEGBOLA, PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 3540 56, E-mail : patrice.a<strong>de</strong>gbola@yahoo.fr, République du BéninIr. S<strong>ou</strong>leïmane A. ADEKAMBI, PAPA/CRA-Agonkanmey/INRAB, BP 128 Porto-Novo, Tél. : (+229) 20 21 27 73/(+229) 97 5778 57, E-mail : a<strong>de</strong>ks<strong>ou</strong>l@yahoo.fr51


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011plus, les étu<strong>de</strong>s socio-économiques ont montré que le taux d’adoption <strong>de</strong> ces structures amélioréesest croissant <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s activités du PADSA 1. Cependant, les performances techniquesd’une technologie, fut-elle en milieu réel, ne suffisent pas p<strong>ou</strong>r préjuger <strong>de</strong> son impact sur lesperformances <strong>de</strong>s adoptants (Honlonk<strong>ou</strong>, 1999) et sur leur bien-être. En effet, l’objectif principal <strong>de</strong>l’introduction <strong>de</strong>s technologies n<strong>ou</strong>velles et techniquement efficaces est d’augmenter la productivité, lerevenu et le bien-être (Allogni et al., 2004). Les paysans sont sensibles aux technologies n<strong>ou</strong>vellesrentables et sont aussi intéressés par l’amélioration <strong>de</strong> leur productivité, <strong>de</strong> leur revenu et <strong>de</strong> leurbien-être (Ar<strong>ou</strong>na, 2002). Mais, les technologies techniquement efficaces ne permettent pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rsd’atteindre ces objectifs communs aux chercheurs et aux paysans (Nwajiuba, 1995). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>seffets sociaux et économiques <strong>de</strong> technologies introduites est un défi p<strong>ou</strong>r la recherche. Il s’avèrealors nécessaire <strong>de</strong> quantifier les gains potentiels liés à l’adoption d’une technologie. Par conséquent,la présente étu<strong>de</strong> vise à évaluer l’impact <strong>de</strong>s revenus issus <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage etconservation sur le bien-être <strong>de</strong>s producteurs au Bénin. Les <strong>de</strong>ux questions <strong>de</strong> recherche posées sontles suivantes :Quel est l'impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur l'acquisition<strong>de</strong>s biens matériels et sur les besoins sociaux (investissement sur le capital humain) ?Quels sont les effets d'entraînement <strong>de</strong>s revenus issus <strong>de</strong> ces systèmes améliorés sur lesautres unités <strong>de</strong> production (production <strong>de</strong>s autres cultures vivrières, activités <strong>de</strong>transformation, la commercialisation) ?L’objectif principal <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> déterminer les effets liés au revenu supplémentaire (Ar<strong>ou</strong>na etAdégbola, 2011) induit par l'adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs auBénin. Il s’agit spécifiquement : d’analyser les effets du revenu <strong>de</strong> ces systèmes sur les dépenses surle capital humain (santé, éducation, etc.) et sur les biens matériels ; <strong>de</strong> déterminer les effetsd'entraînement <strong>de</strong>s revenus issus <strong>de</strong>s systèmes améliorés sur les autres unités <strong>de</strong> production(production <strong>de</strong>s autres cultures vivrières, activités <strong>de</strong> transformation, la commercialisation).MATERIEL ET METHODESMatérielL’étu<strong>de</strong> est conduite en <strong>de</strong>ux phases. La première est une phase exploratoire qui s’est dér<strong>ou</strong>lée enfocus gr<strong>ou</strong>ps. Cette phase a été réalisée aussi bien dans les départements du Sud, du Centre que duNord-Bénin. A l’ai<strong>de</strong> d’un gui<strong>de</strong> d’entretien, un entretien <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pe a été organisé dans 23 villages.Les gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> discussion sont composés <strong>de</strong>s adoptants et <strong>de</strong>s non adoptants (hommes et femmes)<strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> conservation du maïs. Ces gr<strong>ou</strong>pes sont constitués <strong>de</strong> 7 à10 hommes et <strong>de</strong> 3 à 5 femmes. P<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s producteurs et productrices, il aété organisé <strong>de</strong>ux focus gr<strong>ou</strong>pes dans cinq villages d’enquête. Au total, 28 gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> discussionsont été animés dans 23 villages. La <strong>de</strong>uxième phase qui est la phase d’enquête proprement dite a étéeffectuée par questionnaire structuré dans 23 villages du Bénin (Tableau 1).Tableau 1.Nombre et répartition <strong>de</strong>s villages d’étu<strong>de</strong>NombreNombreDépartementsCommunes VillagesDépartementsCommunes Villages<strong>de</strong> villages <strong>de</strong> villagesAllada Sèdjè-Dén<strong>ou</strong>ZaffèAtlantique2 Collines Glaz<strong>ou</strong>é2Zê Soyo MadingbéAyétêdj<strong>ou</strong>TcheinBorg<strong>ou</strong> Nikki2GangnigonKassakpéréPlateau Két<strong>ou</strong>4Igbo-Il<strong>ou</strong>kanAlibori Banikoara Arbonga 2EwêKokeyAgbonaBareiOuémé Bon<strong>ou</strong>2 Donga Dj<strong>ou</strong>g<strong>ou</strong>2Ouéboss<strong>ou</strong>Kpéb<strong>ou</strong>koDjakotomey Z<strong>ou</strong>z<strong>ou</strong>v<strong>ou</strong>Atacora Péhunco Doh 2AgnanvoWassa-MaroC<strong>ou</strong>ffo3Dogbo Ayomi-centreKassèhloZ<strong>ou</strong> Djidja2Mons<strong>ou</strong>r<strong>ou</strong>Total 11 Total 12Total général = 11 + 12 = 2352


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Ces villages choisis sont ceux où le maïs occupe une place importante dans le revenu et où lesétu<strong>de</strong>s socio-économiques ont été déjà faites sur les systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs. Lesenquêtés au nombre <strong>de</strong> 400 (adoptants et non adoptants <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage dumaïs) sont <strong>de</strong>s producteurs et <strong>de</strong>s productrices, <strong>de</strong>s collecteurs, <strong>de</strong>s reven<strong>de</strong>urs et <strong>de</strong>s commerçantsqui stockent le maïs dans les structures améliorées et/<strong>ou</strong> traditionnelles <strong>de</strong> maïs. Enfin <strong>de</strong>s donnéessecondaires sont également collectées.Métho<strong>de</strong>sP<strong>ou</strong>r évaluer l’impact <strong>de</strong>s revenus supplémentaires issus <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong>stockage du maïs sur le bien-être, n<strong>ou</strong>s utiliserons la contribution du revenu du maïs dansl’investissement sur le capital humain (dépenses sociales) (Djinad<strong>ou</strong> et al., 2009) et l’acquisition <strong>de</strong>sbiens matériels (Self, 2007 ; Doss, 2006 ; Allogni et al., 2004). L’investissement sur le capital humainreprésente les dépenses consenties sur les membres <strong>de</strong> ménage (Djinad<strong>ou</strong> et al., 2009). Dans le cas<strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, l’investissement sur le capital humain prend en compte les dépenses <strong>de</strong> scolarisation<strong>de</strong>s enfants et les dépenses <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s membres du ménage. Selon Dewalt et al. (1990), les biensmatériels sont <strong>de</strong>s objets ayant <strong>de</strong> valeur dans la société et que l’on retr<strong>ou</strong>ve dans les ménages <strong>ou</strong>exploitation. Les biens matériels sont alors <strong>de</strong>s biens dont la possession détermine le rang social etéconomique du ménage (Sanginga et al., 1999). Dans la zone d’étu<strong>de</strong>, les biens ayant <strong>de</strong> valeur dansla société sont les maisons en briques avec <strong>de</strong>s tuiles <strong>ou</strong> tôles, le vélo, la moto, la radio, etc.P<strong>ou</strong>r étudier l’impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur les biensmatériels et l’investissement sur le capital humain, il est établi un modèle <strong>de</strong> régressionéconométrique <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> chaque exploitation p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels et lesdépenses sociales. N<strong>ou</strong>s espérons que les dépenses sociales et d’acquisition <strong>de</strong>s biens matérielssoient liées au statut d’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs(ADOPT), au sexe du chef <strong>de</strong> l’exploitation (GENR) et à son niveau d’instruction (INST) et aussi aurevenu <strong>de</strong>s autres activités en <strong>de</strong>hors du maïs (REN). Le modèle <strong>de</strong> régression linéaire p<strong>ou</strong>rl’estimation <strong>de</strong> ces dépenses peut s’écrire (Ar<strong>ou</strong>na, 2002) :( i) = β ADOPT + β GENR + β REV + β INST + εDEPB1 234(1)avec : DEPB = variable dépenses par équivalent adulte ; i = type <strong>de</strong> dépense avec i = 1 p<strong>ou</strong>r les biensmatériels et i = 2 p<strong>ou</strong>r les dépenses sur le capital humain ; ADOPT = variable adoption qui prend lavaleur 0 p<strong>ou</strong>r non adoptant et 1 p<strong>ou</strong>r adoptant ; GENR = variable genre <strong>de</strong> l’enquêté avec GENR = 0p<strong>ou</strong>r femme et 1 p<strong>ou</strong>r homme ; REN = variable revenu annuel par équivalent adulte (ce revenu neprend pas en compte le revenu du maïs) ; INST = variable niveau d’éducation formelle du chef <strong>de</strong>l’exploitation qui est égale à 0 p<strong>ou</strong>r sans éducation formelle et 1 si non. Les coefficientsreprésentent les paramètres <strong>de</strong> régression à estimer et ε est le terme d’erreur. Dans l’équation (1),c’est le coefficient β1qui permet <strong>de</strong> mesurer l’impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïssur les biens matériels et sur l’investissement sur le capital humain.Le <strong>de</strong>uxième objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’analyser les effets d'entraînement <strong>de</strong>s revenus issus <strong>de</strong> cessystèmes améliorés sur les autres unités <strong>de</strong> production (production agricole, activités <strong>de</strong>transformation, la commercialisation). P<strong>ou</strong>r ce qui concerne la production végétale, l’impact sera vupar rapport à l’investissement sur les facteurs <strong>de</strong> production. Ainsi, n<strong>ou</strong>s visons quantifier l’impact <strong>de</strong>ces systèmes sur les dépenses <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production (capital, main d’œuvre, terre). Autrementdit, quelle est la contribution <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs surl’acquisition <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production ? P<strong>ou</strong>r y arriver, les dépenses p<strong>ou</strong>r l’achat <strong>de</strong>s engrais, p<strong>ou</strong>r lamain-d’œuvre salariée et p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong> la terre (achat, location, etc.) ont été calculées etramenées par équivalent adulte. N<strong>ou</strong>s estimons que ces dépenses varient en fonction du statutd’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs (ADOPT), du sexe du chef <strong>de</strong>l’exploitation (GENR) et <strong>de</strong> son niveau d’instruction (INST) et aussi du revenu <strong>de</strong>s autres activités en<strong>de</strong>hors du maïs (REN). Le modèle <strong>de</strong> régression linéaire p<strong>ou</strong>r l’estimation <strong>de</strong> ces dépenses peuts’écrire :DEPFAC = λ ADOPT + λ2GENR+ λ3REV+ λ4INST+ µ1(2)avec : DEPFAC = dépenses liées aux facteurs <strong>de</strong> production en FCFA par équivalent adulte ; ADOPT= variable adoption avec ADOPT = 0 p<strong>ou</strong>r non adoptant et 1 p<strong>ou</strong>r adoptant ; GENR = variable genre<strong>de</strong> l’enquêté avec GENR = 0 p<strong>ou</strong>r femme et 1 p<strong>ou</strong>r homme ; REV = variable revenu annuel en FCFApar équivalent adulte (à l’exception du maïs) ; INST = variable niveau d’éducation formelle du chef <strong>de</strong>βj53


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011l’exploitation qui est égale à 0 p<strong>ou</strong>r sans éducation formelle et 1 si non. Les coefficientsreprésentent les paramètres <strong>de</strong> régression à estimer et µ est le terme d’erreur. Dans l’équation (2),c’est le coefficient λ1qui permet <strong>de</strong> mesurer l’impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïssur les autres unités <strong>de</strong> production (production agricole, activités <strong>de</strong> transformation, lacommercialisation).RESULTATS ET DISCUSSIONCette partie du rapport présente globalement les résultats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Ainsi, lesanalyses issues <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> la phase exploratoire sont abordées dans un premier temps avantles résultats <strong>de</strong>s enquêtes structurées.Analyse <strong>de</strong>s données qualitatives <strong>de</strong> la phase exploratoireAu c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> la phase exploratoire, il a été question <strong>de</strong> collecter brièvement <strong>de</strong>s données sur l’impactdirect <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs au Bénin. L’impact direct (<strong>ou</strong>premier) d’une n<strong>ou</strong>velle technologie est basée sur la notion <strong>de</strong> valeur aj<strong>ou</strong>tée. Cette valeur aj<strong>ou</strong>téereprésente l’augmentation nette en valeur directement liée à l’adoption et à l’utilisation <strong>de</strong>s systèmesaméliorés <strong>de</strong> stockage du maïs. L’impact direct résulte <strong>de</strong> la différence entre les bénéfices et les coûtsliés à l’adoption <strong>de</strong>s n<strong>ou</strong>velles technologies. Dans la phase qualitative, c’est la perception <strong>de</strong>sproducteurs qui est pris en compte. Cette analyse complète l’analyse <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> producteurssur les caractéristiques <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs (Adégbola et al., 2011). Ainsi,selon la perception <strong>de</strong>s producteurs et productrices du maïs les effets directs <strong>de</strong>s systèmes améliorés<strong>de</strong> stockage peuvent être mesurés à travers les bénéfices et les coûts suivants :les bénéfices liés aux systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage sont : la réduction <strong>de</strong>s pertescausées par les insectes (cette réduction est liée à l’utilisation du sofagrain) ; la réduction <strong>de</strong>sdégâts provoqués par les rongeurs ; une durée <strong>de</strong> vie plus longue <strong>de</strong>s structures améliorées<strong>de</strong> stockage. Les systèmes améliorés permettent <strong>de</strong> mieux protéger le maïs par rapport auxsystèmes traditionnels. On gar<strong>de</strong> le maïs plus en stock avec l’utilisation <strong>de</strong>s systèmesaméliorés et la vente se fait lorsque le prix <strong>de</strong>vient élevé sur le marché. Cependant cet impactdépend directement <strong>de</strong> l’urgence <strong>de</strong>s problèmes financiers du producteur et <strong>de</strong> ses capacités<strong>de</strong> production. Le grenier amélioré permet également <strong>de</strong> réduire le vol <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> maïs carle tressage <strong>de</strong> la cage et le bamb<strong>ou</strong> utilisé font que la cage n’est pas facilement détruitecomme c’est le cas p<strong>ou</strong>r certains greniers en branche <strong>de</strong> palme. Il y a encore : réduction dutravail (car on ne reconstruit pas le grenier chaque année comme le cas du grenier ‘‘Zingo’’qui est une structure traditionnelle) ; la possibilité <strong>de</strong> prendre une petite quantité <strong>de</strong> maïs dansle stock p<strong>ou</strong>r satisfaire un besoin ponctuel car avec le ‘‘Zingo’’ et les plates formes utilisésp<strong>ou</strong>r stocker localement le maïs, il n’est pas facile <strong>de</strong> prendre une petite quantité <strong>de</strong> maïsdans le stock s<strong>ou</strong>s peine <strong>de</strong> détruire le toit et alors d’exposer le maïs à la pluie.les coûts liés aux systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs sont : les frais payés à lamain-d’œuvre p<strong>ou</strong>r c<strong>ou</strong>per et transporter le bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> autre matériel <strong>de</strong> construction(‘‘Wèba’’) et les frais <strong>de</strong> construction qui sont plus élevés que ceux nécessaires p<strong>ou</strong>r lessystèmes traditionnels. Il y a aussi les coûts d’achat du bamb<strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r ceux qui n’en disposentpas. Les coûts liés à la conservation sont les frais du sofagrain qui <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en pluscher selon les paysans (<strong>de</strong> 175 FCFA le paquet utilisé p<strong>ou</strong>r traiter 100 kg <strong>de</strong> maïs grain on estpassé à 500 FCFA). D’autres paysans utilisent les feuilles <strong>de</strong> neem en raison du coût élevé dusofagrain et aussi <strong>de</strong> sa non disponibilité.Selon les producteurs, l’importance <strong>de</strong> ces coûts et <strong>de</strong> ces bénéfices varie suivant les types <strong>de</strong>systèmes traditionnels et suivant les villages. Cependant, les producteurs avec qui n<strong>ou</strong>s avons menésles entretiens sont unanimes sur le fait que les bénéfices <strong>de</strong>s systèmes améliorés sont nettementsupérieurs aux coûts associés à ces systèmes, et aussi les bénéfices nets obtenus sont supérieurs àceux <strong>de</strong>s systèmes traditionnels <strong>de</strong> stockage du maïs comme cela a été montré par Ar<strong>ou</strong>na etAdégbola (2011). Alors, la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong>s entretiens <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pe et la plus importante a porté surles effets induits par l’augmentation du revenu. En général, les paysans après la vente du maïsdéstocké dépensent leur revenu p<strong>ou</strong>r l’achat <strong>de</strong>s biens matériels, p<strong>ou</strong>r la production végétale et p<strong>ou</strong>rles obligations sociales. Dans t<strong>ou</strong>s les villages, l’augmentation du revenu liée aux systèmes améliorés<strong>de</strong> stockage a permis : l’achat <strong>de</strong>s biens matériels : construction <strong>de</strong>s maisons en briques avec <strong>de</strong>s tuiles <strong>ou</strong> tôles ;achat <strong>de</strong> vélo, <strong>de</strong> moto, <strong>de</strong> radio, <strong>de</strong> vêtement, ustensiles <strong>de</strong> cuisine, etc.λj54


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011l’augmentation <strong>de</strong> la production : par l’achat d’engrais, <strong>de</strong> terre et le recrutement <strong>de</strong> la maind’œuvresalariée ; etla satisfaction <strong>de</strong>s obligations sociales (cérémonies funèbres et mariage).Le revenu est aussi utilisé p<strong>ou</strong>r acheter <strong>de</strong>s aliments non produits <strong>ou</strong> non disponibles dans le ménageet p<strong>ou</strong>r l’instruction <strong>de</strong>s enfants (achat <strong>de</strong> kaki, f<strong>ou</strong>rnitures et payement <strong>de</strong>s frais s’inscription scolaire).Une bonne partie du revenu supplémentaire est aussi utilisé p<strong>ou</strong>r les soins sanitaires, le petitcommerce (vente d’akassa, <strong>de</strong> pâte, etc.) et commercialisation (achat, stockage et vente) <strong>de</strong>s produitsagricoles. L’augmentation <strong>de</strong> revenu est aussi utilisée p<strong>ou</strong>r augmenter l’effectif du cheptel <strong>de</strong>s petitsruminants et p<strong>ou</strong>r construire d’autres greniers améliorés. En résumé, on remarque que selon laperception paysanne l’effet induit par l’augmentation du revenu peut se mesurer à travers : l’achat <strong>de</strong>s biens matériels ; l’alimentation ; l’investissement sur le capital humain ;la production végétale et les autres activités génératrices <strong>de</strong> revenu ; etles obligations sociales.Dans ce qui suit, <strong>de</strong>s modèles quantitatifs seront utilisés p<strong>ou</strong>r évaluer les effets du revenusupplémentaire issu (Ar<strong>ou</strong>na et Adégbola, 2011) <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong>stockage/conservation sur le bien-être <strong>de</strong>s producteurs.Impact sur le bien-êtreP<strong>ou</strong>r évaluer l’impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs sur le bien-être, la contribution durevenu du maïs dans l’investissement sur le capital humain (dépenses sociales) et l’acquisition <strong>de</strong>sbiens matériels sera utilisée. Les dépenses p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels concernent les biensqui ont <strong>de</strong> valeur dans la société et que l’on retr<strong>ou</strong>ve dans les ménages <strong>ou</strong> exploitations. Il s’agit entreautres : moto, vélo, radio, construction <strong>de</strong> maison, ustensiles <strong>de</strong> cuisine et les habits <strong>de</strong> fête. Lesdépenses sociales <strong>ou</strong> <strong>de</strong> l’investissement sur le capital humain concernent les frais supportés par leménage p<strong>ou</strong>r l’éducation <strong>de</strong>s enfants, les soins sanitaires, le mariage, les cérémonies funèbres. Lesrésultats <strong>de</strong> régression p<strong>ou</strong>r les dépenses sur le capital humain et p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biensmatériels sont présentés respectivement dans les tableaux 2 et 3.Le modèle était globalement significatif car F était significative à 1% (tableau 2). De plus, lesdépenses sociales sont liées à l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs.L’adoption <strong>de</strong> ces systèmes permet une augmentation <strong>de</strong>s dépenses sociales d’environ 9.800 FCFApar équivalent adulte. L’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage a permis une augmentation <strong>de</strong>l’investissement sur le capital humain. Les adoptants ont amélioré leurs dépenses concernant parexemple la santé et l’éducation.Tableau 2.Impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur les dépenses surle capital humainVariables Coefficients t <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>ntConstante 10635 2,58**Adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation dumaïs (ADOPT)9807 3,20***Sexe du chef <strong>de</strong> l’exploitation (GENR) 2924 0,73 nsRevenu <strong>de</strong>s autres activités en <strong>de</strong>hors du maïs (REN) 0,027 2,07**Niveau d’instruction (INST) -2503 -0,79 nsEffectif 3452R 0,08F <strong>de</strong> Fisher 3,96***** et *** = significatif respectivement à 5% et 1%, ns = non significatif à 10%.Le tableau 3 présentait les résultats du modèle économétrique dans le cas où les dépenses p<strong>ou</strong>rl’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels constituent la variable dépendante (i=2). Le modèle était aussiglobalement significatif au seuil <strong>de</strong> 1% (tableau 3). De plus, la statistique t montrait que le coefficient55


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011<strong>de</strong> la variable adoption est significatif à 5%. Alors, les dépenses p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biens matérielssont liées à l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs. L’adoption <strong>de</strong> cessystèmes a permis aux producteurs <strong>de</strong> dégager une somme d’environ 41.500 FCFA par équivalentadulte p<strong>ou</strong>r l’achat <strong>de</strong>s biens matériels (moto, vélo, construction <strong>de</strong> maison, ustensiles <strong>de</strong> cuisine,habit, etc.). Les systèmes améliorés permettent alors d’améliorer le statut social <strong>de</strong>s adoptants. Cesbiens matériels, par exemple la moto et le vélo, sont aussi <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> déplacement et peuventj<strong>ou</strong>er beauc<strong>ou</strong>p d’autres rôles. Ils peuvent même être <strong>de</strong>s s<strong>ou</strong>rces <strong>de</strong> revenus. Par exemple, avec ledéveloppement du phénomène <strong>de</strong> taxi moto (« Zémidjan »), les paysans utilisent leur moto p<strong>ou</strong>r sefaire <strong>de</strong> l’argent, même si ce n’est pas une activité à plein temps. Il en est <strong>de</strong> même p<strong>ou</strong>r les vélos quisont surt<strong>ou</strong>t utilisés p<strong>ou</strong>r le transport <strong>de</strong>s marchandises. T<strong>ou</strong>t ceci représente <strong>de</strong>s effets indirects quisont liés aux systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs. De plus, la variable sexe estaussi liée aux dépenses p<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels. Les résultats montrent que leshommes dépensent environ 69400 FCFA par équivalent adulte plus que les femmes. Ceci peut êtreexpliqué par le faible niveau <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong>s femmes rurales comparativement aux hommes. Au total, ilressort que l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs a contribué àl’acquisition <strong>de</strong>s biens matériels et à l’investissement sur le capital humain et par conséquent àl’amélioration du bien-être.Tableau 3.Impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur les dépensesp<strong>ou</strong>r l’acquisition <strong>de</strong>s biens matérielsVariables Coefficients t <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>ntConstante 3,660 0,19 nsAdoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservationdu maïs (ADOPT)41,520 2,54**Sexe du chef <strong>de</strong> l’exploitation (GENR) 69,427 3,82***Revenu <strong>de</strong>s autres activités en <strong>de</strong>hors du maïs (REN) 0,04 0,66 nsNiveau d’instruction (INST) -13,148 -0,82 nsEffectif 3452R 0,14F <strong>de</strong> Fisher 5,34***** et *** = significatif respectivement à 5% et 1% ; ns = non significatif à 10%.Impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage/conservation du maïs sur lesfacteurs <strong>de</strong> productionCette partie vise à quantifier l’impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage sur la production végétale.La variable proxy utilisée est la dépense sur <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production (capital, main-d’œuvre, terre).P<strong>ou</strong>r y arriver, les dépenses p<strong>ou</strong>r l’achat <strong>de</strong>s engrais, p<strong>ou</strong>r la main-d’œuvre salariée et p<strong>ou</strong>rl’acquisition <strong>de</strong> la terre (achat, location, etc.) ont été calculées et ramenées par équivalent adulte. Lesrésultats <strong>de</strong>s régressions p<strong>ou</strong>r les dépenses sur les facteurs <strong>de</strong> production sont présentés dans letableau 4.Tableau 4.Impact <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs sur les dépenses en facteurs <strong>de</strong>productionVariables Coefficients t <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>ntConstante 18,340 1,85*Adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage etconservation du maïs (ADOPT)36,760 4,77***Sexe du chef <strong>de</strong> l’exploitation (GENR) 38,843 3,94***Revenu <strong>de</strong>s autres activités en <strong>de</strong>hors du maïs (REN) 0,48 1,48 nsNiveau d’instruction (INST) -9576 -1,16 nsEffectif 345R² 0,13F <strong>de</strong> Fisher 10,34***** et *** = significatif respectivement à 5% et 1% ; ns = non significatif.56


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Le modèle était globalement significatif à 1% (tableau 4). Le coefficient <strong>de</strong> la variable adoption estégalement hautement significatif. Alors dans l’échantillon enquêté, l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés<strong>de</strong> stockage/conservation du maïs est un élément explicatif <strong>de</strong>s dépenses sur les facteurs <strong>de</strong>production. De plus ce coefficient est positif et montre que l’adoption <strong>de</strong> ces systèmes améliorés apermis une augmentation <strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production. Les adoptants dépensentenviron 36.700 FCFA par équivalent adulte <strong>de</strong> plus que les non adoptants. Les systèmes amélioréspermettent une augmentation <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production et par conséquent la production. Il s’agit làd’un impact indirect mais important. Cet effet <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage permet uneaugmentation du revenu <strong>de</strong>s producteurs.CONCLUSIONAu terme <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il convient <strong>de</strong> noter que selon la perception <strong>de</strong>s paysans, l’utilisation <strong>de</strong>ssystèmes améliorés <strong>de</strong> stockage procure un revenu nettement supérieur à celui <strong>de</strong>s systèmes locaux.Ce revenu supplémentaire est lié au fait que les bénéfices liés aux systèmes améliorés <strong>de</strong> stockagesont très importants par rapport aux coûts nécessaires et ce qui n’est pas le cas <strong>de</strong>s systèmes locaux.De plus les producteurs reconnaissent que ce revenu permet entre autre l’acquisition <strong>de</strong>s biensmatériels, l’investissement sur le capital humain, l’augmentation <strong>de</strong> la production agricole,l’investissement dans les autres activités génératrices <strong>de</strong> revenu, la satisfaction <strong>de</strong>s obligationssociales et l’achat <strong>de</strong>s produits alimentaires non produits par le ménage. L’analyse quantitative par<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> régression économétrique a permis une confirmation <strong>de</strong>s perceptions paysanne.Ainsi, les résultats ont montré que l’adoption <strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs a permisaux producteurs adoptants d’acquérir plus <strong>de</strong> bien matériels que les non adoptants. Il en est <strong>de</strong> mêmep<strong>ou</strong>r l’investissement sur le capital humain. En effet, les adoptants ont profité <strong>de</strong>s avantages liés auxsystèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs p<strong>ou</strong>r augmenter les dépenses liées à l’éducation, à la santé,etc. Les producteurs qui ont adopté les technologies améliorées <strong>de</strong> stockage et conservation du maïsont vu leur bien-être social s’amélioré. L’adoption <strong>de</strong> ces systèmes améliorés ont également contribuéà l’augmentation <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production (terre, capital, main d’œuvre). Ces systèmes ont aidé lesproducteurs à améliorer le niveau <strong>de</strong> production agricole.L’étu<strong>de</strong> montre l’existence d’un impact positif <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s revenus induits par l'adoption <strong>de</strong>ssystèmes améliorés <strong>de</strong> stockage du maïs sur l'acquisition <strong>de</strong>s biens matériels, l’investissement sur lecapital humain et sur la production. Des actions doivent être menées davantage p<strong>ou</strong>r une meilleurediffusion et une large adoption <strong>de</strong> ces technologies améliorées <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs.Par exemple au terme <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, les agents <strong>de</strong> vulgarisation doivent continuer à sensibiliser lesproducteurs sur les effets positifs <strong>de</strong> ces technologies. Comme les étu<strong>de</strong>s d’adoption l’ont montré, <strong>de</strong>srecherches doivent continuer en vue <strong>de</strong> réduire à un niveau acceptable le coût <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>sgreniers améliorés. Enfin, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s socio-économiques doivent être menées p<strong>ou</strong>r quantifier l’effet<strong>de</strong>s systèmes améliorés <strong>de</strong> stockage et conservation du maïs non plus sur le producteur individuelmais sur la société entière (effet sur les producteurs et les consommateurs).REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAdégbola, P.Y., A. Ar<strong>ou</strong>na, R. C. H<strong>ou</strong>edjissin, 2011. Analyse <strong>de</strong>s perceptions paysannes <strong>de</strong>s problèmes et <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>stockage du maïs au Sud-Bénin. Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspectséconomiques du stockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011, 33-42.Allogni, W., O. C<strong>ou</strong>libaly, A. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin - Numéro spécial 2 : Aspects économiques dustockage et <strong>de</strong> la conservation du maïs au Sud-Bénin – Septembre 2011Doss, C. R., 2006: Analyzing technology adoption using microstudies: limitations, challenges and opportunities forimprovement. Agricultural Economics 34, 207-219.Fandohan, P., 2000 : Introduction du grenier fermé en terre au Sud-Bénin p<strong>ou</strong>r le stockage du maïs. Rapport technique <strong>de</strong> larecherche- INRAB- PTAA. 29 p.Hell, K., K. F. Cardwella, M. Setam<strong>ou</strong>, H. M. Poehling, 2000: The influence of storage practices on aflatoxin contamination inmaize in f<strong>ou</strong>r agroecological zones of Benin, West Africa. J<strong>ou</strong>rnal of Stored Products Research 36 : 365-382.Honlonk<strong>ou</strong>, N.A. 1999 : Impact économique <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> fertilisation <strong>de</strong>s sols : cas <strong>de</strong> la jachère mucuna au Sud duBénin. Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> troisième cycle. CIRES, Université Nationale <strong>de</strong> Côte d’Ivoire.Mab<strong>ou</strong>d<strong>ou</strong>, A.G., P.Y. Adégbola, O. C<strong>ou</strong>libaly, K. Hell, M.E. Am<strong>ou</strong>z<strong>ou</strong>, 2004: Factors affecting the use of improved clay storefor maize storage in the central and northern Benin. In : Fischer, T. (ed). New directions for a diverse planet. Proceedings ofthe 4th International Crop Science Congress, Brisbane, Australia, 26 September – 1 October 2004.MAEP (Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture, <strong>de</strong> l’Elevage et <strong>de</strong> la Pêche), 2010 : Annuaire <strong>de</strong> la statistique : campagne 2009-2010.Coton<strong>ou</strong>, Bénin.Nwajiuba, C.U., 1995: Socio-economic impact of cassava post harvest technologies on smallhol<strong>de</strong>rs in S<strong>ou</strong>theasternNigeria. Thèse, Hohenheim University, Allemagne, 134 p.PADSA (Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole), 2000 : Evaluation à mi parc<strong>ou</strong>rt du PADSA. Rapportfinal. PADSA/DANIDA, Coton<strong>ou</strong>, Bénin, 80 p.Sanginga, P.C., A.A. A<strong>de</strong>sina, V.M. Manyong, O. Otite, K.E. Dashiell, 1999: Social impact of soybean in Nigeria’s s<strong>ou</strong>thernGuinea savanna. Working paper, 16 p.Self, S., Grabowski, R., 2007: Economic <strong>de</strong>velopment and the role of agricultural technology. Agricultural Economics 36,395–404.Wêtohoss<strong>ou</strong>, C., 1995 : Stratégies paysannes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> maïs : le cas du Bénin : 228-231. In : CIRAD et FSA-UNB (eds.) Production et valorisation du maïs à l’échelon villageois en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest. Actes du séminaire «Maïsprospère» tenu à Coton<strong>ou</strong> (Bénin), 25-28 janvier 1994.58


BULLETIN DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DU BENINNuméro Spécial 2 : Aspects économiques du stockage et <strong>de</strong> laconservation du maïs au Sud-Bénin - Septembre 2011Réalisation et mis en ligne sur Site Web <strong>de</strong> l’Inrab : http://www.inrab.bj.refer.orgService Informatique Scientifique et Biométrique (PIS-B) du CRA-Agonkanmey/INRAB01 BP 884 Recette Principale, Coton<strong>ou</strong>, République du BéninTél.: (229) 21 30 02 64 / 21 13 38 70 / 21 03 40 59 ; E-mail : inrabdg4@intnet.bj / craagonkanmey@yahoo.fr

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