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Le temps du spectateur - Histoire culturelle et sociale de l'art

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Journée d’étu<strong>de</strong><strong>Le</strong> <strong>temps</strong> <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong> :temporalités <strong>du</strong> rapportà l’oeuvre d’art visuelSamedi 26 mai 2012


HiCSA / équipe ISP (« Institutions, savoirs, poétiques »)Programme <strong>de</strong> recherche Tempus<strong>Le</strong> <strong>temps</strong> <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong> :temporalités <strong>du</strong> rapportà l’oeuvre d’art visuelsous la direction d’Etienne Joll<strong>et</strong>9h00 / Etienne Joll<strong>et</strong>, université Paris 1Panthéon-Sorbonne<strong>Le</strong> <strong>temps</strong> <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong> :mise en perspective historiographique9h30 / Valentina Sapienza, université <strong>de</strong> Tours-CESR <strong>et</strong> Università Ca’Foscari, VenisePour une réflexion autour <strong>de</strong>s ‘peinturesinvisibles’ : les <strong>Histoire</strong>s <strong>de</strong> la Passion <strong>de</strong>l’église <strong>de</strong> San Zulian à VeniseL’église San Zulian à Venise abrite un cycle<strong>de</strong> toiles représentant les <strong>Histoire</strong>s <strong>de</strong> laPassion, exécuté dans les années 1580 par ungroupe d’artistes parmi lesquels on r<strong>et</strong>iendraprincipalement les noms <strong>de</strong> Jacopo Palma leJeune, <strong>Le</strong>onardo Corona, Giovanni Fiammingo<strong>et</strong> peut-être Domenico Tintor<strong>et</strong>to. Ce cycleprésente une véritable «anomalie» quant àson statut : les peintures, positionnées sur lapartie haute <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> la nef carrée, sontvéritablement invisibles. A toute heure <strong>du</strong>jour, en toute saison <strong>et</strong> quelles que soient lesconditions (naturelles) d’éclairage, la plupart<strong>de</strong> ces toiles ne se voient pas. A partir <strong>de</strong> cecas-limite <strong>et</strong> dans ce contexte précis, je vouspropose <strong>de</strong> réfléchir autour <strong>de</strong>s mécanismes<strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>temps</strong> <strong>de</strong> jouissance <strong>de</strong> la « peintureinvisible », à savoir un décor dont la vision estpour le moins problématique.10h30 / Pause10h45 / Col<strong>et</strong>te Nativel, université Paris 1Panthéon-Sorbonne<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>temps</strong> <strong>de</strong> la lecture <strong>du</strong> tableaudans le De Pictura V<strong>et</strong>erum (1694) <strong>de</strong>Franciscus JuniusSe fondant sur la théorie <strong>de</strong> la réceptioncicéronienne, Junius propose une théorie <strong>de</strong> lalecture <strong>du</strong> tableau qui nourrira la pensée <strong>de</strong>sthéoriciens français <strong>du</strong> second XVIIe siècle.11h45 / Johannes Grave, université <strong>de</strong> BielefeldL’esthétique <strong>de</strong> la réception <strong>et</strong> la temporalité<strong>du</strong> regardInspirés par <strong>de</strong>s théoriciens <strong>de</strong> la littérature(H. R. Jauss <strong>et</strong> W. Iser), <strong>de</strong>s historiens <strong>de</strong> l’art,notamment Wolfgang Kemp, ont développé unemétho<strong>de</strong> qui se focalise sur la relation entre l<strong>et</strong>ableau <strong>et</strong> le <strong>spectateur</strong> : la « Rezeptionsästh<strong>et</strong>ik »(l’esthétique <strong>de</strong> la réception). C<strong>et</strong>te approchecherche à analyser la manière dont le <strong>spectateur</strong>est dirigé par l’œuvre même. Tandis quel’esthétique <strong>de</strong> la réception s’est largementconcentrée sur la relation spatiale entre image <strong>et</strong><strong>spectateur</strong>, la manière dont l’œuvre influence leprocessus <strong>de</strong> réception dans sa temporalité n’apas été vraiment questionnée. Nous tacheronsd’abor<strong>de</strong>r, à travers l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques œuvresromantiques, c<strong>et</strong>te temporalité <strong>du</strong> regard <strong>du</strong>« <strong>spectateur</strong> implicite ».12h45 / Pause déjeuner


14h30 / Raphaël Rosenberg, université <strong>de</strong> VienneLa temporalité <strong>de</strong> l’œil <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong> :métaphores littéraires <strong>et</strong> réalités empiriquesPour décrire une œuvre d’art plastique, il fautranger les phrases d’un texte, ligne par ligne. Ilfaut déci<strong>de</strong>r ce qui va d’abord <strong>et</strong> ce qui suit. Denombreux auteurs ont alors fait recours à <strong>de</strong>slogiques <strong>de</strong> narration temporelles. L’une <strong>de</strong>s pluscourantes est la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la temporalité <strong>du</strong><strong>spectateur</strong>.Dans son Salon <strong>de</strong> 1767 Di<strong>de</strong>rot opposelonguement les <strong>de</strong>ux grands r<strong>et</strong>ables pour l<strong>et</strong>ransept <strong>de</strong> St. Roc <strong>de</strong>s peintres Vien <strong>et</strong> Doyen.Il plai<strong>de</strong> la supériorité <strong>de</strong> Vien <strong>et</strong> la justifiepar sa ligne <strong>de</strong> composition qui con<strong>du</strong>it l’œilagréablement en <strong>de</strong> larges circonvolutions d’unbout à l’autre <strong>du</strong> tableau. De telles analysesdétaillées <strong>de</strong> la composition sont rares au XVIIIesiècle. Elles <strong>de</strong>viennent courantes <strong>de</strong>puis la<strong>de</strong>uxième moitié <strong>du</strong> XIXe, lorsqu’il s’agit d’unemétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong>venuematière universitaire dans les universités <strong>de</strong>langue alleman<strong>de</strong>. De nombreux auteurs pensentalors que la raison d’être <strong>de</strong> la composition est <strong>de</strong>con<strong>du</strong>ire la vue <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong>. <strong>Le</strong>s mouvements<strong>de</strong> l’œil sont évoqués autant comme cause <strong>du</strong>plaisir esthétique que comme symptôme <strong>de</strong> sonépoque ou encore <strong>de</strong> la nation <strong>de</strong> l’artiste.Mon intervention va se concentrer sur lavérification expérimentale <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’œil <strong>du</strong><strong>spectateur</strong>. Je démontrerai que contrairementaux hypothèses <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot, l’on ne peut percevoirun tableau par <strong>de</strong>s mouvements continus, niencore courbes, mais que l’œil doit, pour voir,fixer coup à coup, détail par détail <strong>et</strong> que <strong>de</strong>brusques sacca<strong>de</strong>s relient les fixations. Deplus, contrairement à une hypothèse courantedans la littérature artistique, le balayage visuelne va jamais <strong>de</strong> façon systématique d’un boutà l’autre <strong>du</strong> tableau. L’œil saute <strong>de</strong> ci <strong>et</strong> <strong>de</strong> là,il répète cependant au cours <strong>du</strong> <strong>temps</strong> certainschemins <strong>et</strong> trace ainsi un parcours privilégiéqui, en moyenne, équivaut étonnamment aux<strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot <strong>et</strong> <strong>de</strong> maints d’autres.Ce constat est rassurant pour l’historien <strong>de</strong> l’art<strong>et</strong> il ouvre un nouveau champ <strong>de</strong> recherches.15h30 / Kevin Parker, université <strong>de</strong> ManchesterThe Passing of the Visual Event :Tsai Ming-liang’s Fixed Camera Long TakeThe paper will consi<strong>de</strong>r the pictorialism inherentin the f<strong>et</strong>ishization of the cut in traditional filmtheory, will draw on vision science and offer aWhitehea<strong>de</strong>an take on the thicknesses of visualawareness.16h30 / Pause16h45 / Raymond Bellour, Ecole <strong>de</strong>s hautesétu<strong>de</strong>s en sciences <strong>sociale</strong>sCorps <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong>, corps <strong>du</strong> cinéma :problèmes <strong>de</strong> temporalités<strong>Le</strong>s relations entre le corps <strong>du</strong> <strong>spectateur</strong> <strong>et</strong>le «corps <strong>du</strong> film», qui constituent le «corps <strong>du</strong>cinéma», seront étudiées au double plan microtemporel<strong>et</strong> macro-temporel.17h45 / Pascal Rousseau, université <strong>de</strong> Paris 1Panthéon-SorbonneTemporalités <strong>de</strong> l’immersion : privationsensorielle <strong>et</strong> perception dans les pratiquescontemporainesAnalyse d’un corpus d’œuvres, <strong>de</strong>s années 1960 ànos jours, proposant <strong>de</strong>s dispositifs expérimentauxoù l’expérience <strong>de</strong> « privation sensorielle » in<strong>du</strong>itune série <strong>de</strong> distorsions temporelles (suspens,hallucination négative/positive, anticipation, <strong>et</strong>c..)qui touchent directement à la question d’une« extension <strong>de</strong> la vison ».18h45 / Discussion générale


Edgar Degas, Mary Cassatt au Louvre, 1880, collection privée - atelier graphique HiCSAJournée d’étu<strong>de</strong> organisée sous la direction scientifique d’Etienne Joll<strong>et</strong>Galerie Colbert (INHA), salle VasariMétro : Bourse (ligne 3), Palais Royal-Musée <strong>du</strong> Louvre (lignes 7 <strong>et</strong> 1)Pyrami<strong>de</strong>s (ligne 7 <strong>et</strong> 14)Bus : lignes 21, 27, 29, 39, 48, 95Vélib’ : rue <strong>de</strong> la BanqueImprimé par le service reprographie <strong>de</strong> l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonnesur un papier agréé FSC / PEFC respectueux <strong>de</strong> l’environnement

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