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jeux et joueurs - 25a8

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LE DOSSIER DU MOIS• On peut repérer les empalmeursà leur main droite raide,doigts serrés, le pouce oblique.est plus facile de tricher: le nullo <strong>et</strong> lestud poker.Au nullo, il s'agit d'avoir le jeu le plusfaible pour gagner. La triche consiste àdistribuer aux adversaires des "bûches"(Val<strong>et</strong>, Dame, Roi ... ) par un "filage". Filerune carte, par exemple celle du dessous(que l'on connaît, pour J'avoir vue entenant le paqu<strong>et</strong>), c'est distribuer c<strong>et</strong>tecarte au lieu de celle du dessus.La dextérité de certains tricheurs rendinvisible c<strong>et</strong>te manipulation. Le seulmoyen de remarquer la triche, c'est àl'oreille : un bruit plus sourd, moinsfranc que celui des autres cartes, indiqueun filage.La position des mains sur le jeu estaussi importante. Au moment du filage,les mains semblent "couvrir" les cartes.• Le filage: ontient le paqu<strong>et</strong>avec la maingauche. L'in ­dex de la maingauche pousse la dernière carte en avant,pendant que l'index de la main droite latire. Simultanément, on fait mine de pousserla première carte avec les pouces. Enfait, la première carte reste sur le paqu<strong>et</strong>,<strong>et</strong> celle qui va sur la table est la "bûche".On peut aussidistribuer laseconde carteau lieu de lapremière:c'est "la donneen second".Là aussi, c'estle frottementdes cartes quiperm<strong>et</strong> de s'enrendre compte.• La donne en second: on pousse les deuxpremières cartes avec le pouce gauche, quitient le paqu<strong>et</strong>. Mais l'index droit fait glisserla deuxième sous la première pour ladonner.Comme c<strong>et</strong>te manipulation est plusfacile à réaliser avec un p<strong>et</strong>it tas de cartes,méfiez-vous du joueur qui distribuesans replacer la coupe.Au stud poker, les <strong>joueurs</strong> jouent avecdes cartes en main, <strong>et</strong> des cartes aumilieu, le flop, qui ne sont découvertesqu'au fur <strong>et</strong> à mesure, <strong>et</strong> sontcommunes à tous les <strong>joueurs</strong>. Hectorpeu.t, là aussi, se ménager un avantage:toujours selon la même technique, il replacedans le paqu<strong>et</strong> son jeu précédentsans le battre, afin de le distribuer dansle flop. Même si le flop contient 9 cartes,Hector r<strong>et</strong>ournera d'abord les troispremières, inconnues. Sur les six restantes,il en connaît cinq!artant du principe qu'onn'est jamais aussi bienservi que par soimême,le tricheur peutse livrer à une p<strong>et</strong>itemanipulation... A lafin d'un coup, Hector a deux As dansson jeu. Les <strong>joueurs</strong> rem<strong>et</strong>tent leurs cartesà Hector, qui doit mélanger <strong>et</strong> distribuerpour le tour suivant.Il s'arrange pour m<strong>et</strong>tre son anciennemain sur le dessus, en ayant pris soinauparavant de ranger ses As, en lesespaçant d'une carte s'il y a deux<strong>joueurs</strong>, de deux cartes s'ils sont trois,<strong>et</strong>c.Hector mélange le jeu compl<strong>et</strong> (à l'exceptiondes cartes du dessus), mais enregardant ,ses adversaires dans les yeux,de manière à ce que les autres <strong>joueurs</strong>ne s'occupent pas de ses mains.Soit Hector sait faire sauter la coupe(voir plus loin), soit il n'a jamais coupélorsque les autres <strong>joueurs</strong> donnaient,"question de confiance réciproque, vouscomprenez". La politesse veut donc queses partenaires ne coupent pas nonplus sa donne.Hector distribue les cartes, <strong>et</strong> s'octroieles deux As de son jeu précédent. Il n'aplus que trois cartes aléatoires. Une varianteconsiste à mélanger <strong>et</strong> à couper,pour qu'un autre donne le jeu truquésans le savoir. Ce système, qui fait desravages à deux <strong>joueurs</strong>, est considérécomme "la triche du trouillard" : Hectorne court aucun risque, puisqu'on nepeut pas lui reprocher de ranger sescartes d'une certaine manière, de mélangerou de donner.Zébulon préfère, lui, utiliser le coupclassique de garder une carte par-deverslui: au lieu de barboter un As, ilm<strong>et</strong>tra dans sa chauss<strong>et</strong>te un Huit,beaucoup moins voyant. Personne nese rend compte qu'il manque une carte,que Zébu Ion rem<strong>et</strong>tra en jeu au momentvoulu, en tenant ses cartes pourque l'on ne voie pas la sixième. Il rej<strong>et</strong>teratrois cartes au lieu de deux, parexemple ...,.est au stud-poker que• les cartes à dos marquésont le plus utiles(voir ci-dessous). Ilexiste notamment unsystème de cartes marquées,lisibles avec des lun<strong>et</strong>tes à colorationrouge qui perm<strong>et</strong>tent de voir lesinscriptions en bleu ou en vert, maisplus les dessins rouges du dos des cartes.La technique aidant, les tricheurs remplacentles lun<strong>et</strong>tes (trop voyantes) pardes lentilles de contact!• Cartes marquées, lisibles avec des lun<strong>et</strong>tesspéciales ...Certains tricheurs poussent l'arnaquejusqu'à m<strong>et</strong>tre dans la confidence leburaliste du coin, qui vendra les <strong>jeux</strong>marqués sous enveloppe de cellophanerecach<strong>et</strong>ée. Le "pigeon" n'y verra quedu feu.Avoir le don dedouble-vue est accessibleaussi àceux qui ne portentpas de lun<strong>et</strong>tes:c'est ce qu'onappelle la "carte àl'oeil".• Une carte aupouce <strong>et</strong> à l'œil.Pour réduire, voire annuler complètementle hasard de la distribution descartes, il n'y a pas que le filage oul'empalmage. Ainsi, pour éviter que lacoupe d'un joueur soit effective, on peutréaliser un saut de coupe (à deux mainsou une seule),ou une fausse coupe.• Le saut de coupe: une fois que le ;eu estcoupé, on fait mine de m<strong>et</strong>tre au-dessus lepaqu<strong>et</strong> du dessous, en maintenant l'indexentre les paqu<strong>et</strong>s. Un geste suffit pour réta-blir l'ordre initial. Seul un claquement descartes peut vous indiquer le saut de coupe.• La fausse coupe : le ;eu restant sur latable, on se saisit du deuxième paqu<strong>et</strong> enle tenant obliquement entre l'index <strong>et</strong> lemaïeur. On s'aide de ce paqu<strong>et</strong> commed'une pelle pour soulever l'autre, aidé dupouce. En fait, au lieu de m<strong>et</strong>tre le deuxièmepaqu<strong>et</strong> dessus, on le fait glisser dessous,ce qui annule la coupe.éfiez-vous de toute distraction,ou bavardage,d'un joueur pendantqu'un autre ramassela coupe: ce peut êtrepour détourner l'attentiondes mains du tricheur. Un tempsd'arrêt trop long entre coupe <strong>et</strong> distribution,de même que le fait de garderles deux paqu<strong>et</strong>s dans la même main,sont suspects.Le "Cambut" est un jeu préparé àl'avance. Si l'on vous propose de joueravec deux <strong>jeux</strong> différents (un bleu, unrouge) en alternance, soi-disant pourgagner du temps, attention : ça peutêtre pour avoir le temps d'arranger l'undes <strong>jeux</strong>. On peut aller plus loin en substituant,en cours de partie, un paqu<strong>et</strong>préparé au jeu normal.L'acolyte du tricheur est là pour"chauffer" les cartes du paqu<strong>et</strong> arrangéavant la substitution: il les conservedans sa poche, car il est crucial que lesautres <strong>joueurs</strong> ne puissent pas s'apercevoirdu changement de paqu<strong>et</strong> en sentantque les cartes qui entrent en jeusont plus froides que les cartes habituelles.Le "faux mélange" perm<strong>et</strong> de conserverl'ordre des cartes du Cambut. Pourrepérer un faux mélange, observez les<strong>joueurs</strong> trop méticuleux dans le ràngementdes cartes, qui refusent que vousmélangiez après eux, ou qui cassent lerythme du mélange. Attention aussiaux mains qui ont tendance à cacher lejeu au cours du mélange ...• Faux mélange <strong>et</strong> "vrai" mélange. (photosréalisées avec le concours de M. Jean Valton,membre du Syndicat National des illusionnistes<strong>et</strong> Visuels du Spectacle).our tricher au poker. iln'y a pas de rec<strong>et</strong>temiracle, ni de truc im~parable. Tout dépenddu climat de confianceque le tricheurarrive à instaurer à la table: dans certainscas, il arrive même à se distribuertranquillement six cartes!Souvent, heureusement, les tricheurssont stupides, <strong>et</strong> ont tellement confiancedans leurs talents manipulatoires qu'ilsen arrivent très fréquemment à jouerdes coups illogiques qu'ils remportent"par miracle": une accumulation decoïncidences de ce genre doit vousm<strong>et</strong>tre rapidement la puce à l'oreille ...Cependant, il faut savoir que lesgrands tricheurs, rois de l'arnaque, n<strong>et</strong>richent que rarement (une fois ou deuxpar partie, sur des gros coups) <strong>et</strong> intelligemment,car ils sont aussi de bons<strong>joueurs</strong>. Ce qui leur assure de resterindécelables ...Ann<strong>et</strong>te LACOUR<strong>et</strong> Benjamin HANNUNA34JEUX ET STRATÉGIE W 3JEUX ET STRATÉGIE W 335

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