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Auvergne - Webissimo

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.5La biodiversité a conditionné notre apparition en tant quecellules, puis animaux simples, invertébrés, vertébrés, poissons,amphibiens, reptiles, mammifères, primates, grands singes,australopithèques, Homo erectus, hommes modernes enfin.(cet ultime avatar date de moins de deux cent mille ans). Ellecontinue de nous entretenir. Nous ne pourrions pas naître,grandir et transmettre nos gènes sans les milliards de milliardsde microbes qui grouillent dans le sol, l’eau et l’air, sur notrepeau et nos muqueuses, et jusqu’à l’intérieur de notre systèmedigestif. Il nous serait impossible (dirait le philosopheSpinoza) de “persévérer dans notre être” sans lesvégétaux qui nous nourrissent et renouvellentnotre oxygène, sans les animaux qui consommentles plantes et que nous inscrivons eux-mêmes ànotre menu… Groucho Marx s’exclamerait là-dessus :“Même un enfant de cinq ans comprendrait cela ; qu’onm’amène un enfant de cinq ans !”Depuis que l’écologie a “percé” sur la scène médiatique,voici moins d’une décennie (mais certains d’entre nous laportent depuis quarante ans), un mot a fait florès : “environnement”.C’est le pire de tous ceux que nous pouvionschoisir. Il a gagné la bataille du vocabulaire, mais il ment.Effrontément… Car nous n’avons pas, autour de nous, un“environnement”, une sorte de scène de théâtre sur laquellenous aurions le droit de perpétrer n’importe quel crime écologiquesans en subir les conséquences, et en regrettant du bout deslèvres d’avoir endommagé le décor. Nous incarnons une fractionconstitutive du vaste ensemble que nous polluons et que noussaccageons. Nous sommes intégrés au réseau complexe desvies qui forment notre indispensable biosphère. S’il faut uneimage, ce n’est pas celle du théâtre qui convient, mais celle dela matrice. Nous sommes le fruit des entrailles de notre mèrela Terre. Si nous abîmons la planète, nous nous mettons, nonpas dans la position de l’acteur qui pérore sur une scène, maisdans celle du fœtus qui larde de coups de couteau l’utérus quile fait vivre ; qui se persuade que la situation n’est pas si grave ;et qu’il y a de la place pour un développement durable ducoup de couteau !En matière d’écologie, il n’est déjà pas facile de discernerles enjeux du réchauffement climatique, des pollutions detoutes sortes, des épidémies émergentes ou du trou dans lacouche d’ozone – tous périls imaginables.Les effets de l’effondrement de la biodiversitésont encore plus complexes à discerner, donc àexpliquer. De quoi allons-nous souffrir, demain et aprèsdemain,si nous éliminons des quantités de plus en plusgrandes de formes vivantes dans tous les écosystèmes, sur tousles continents et dans tous les océans ? Sur les quelque dixmillions d’espèces qui se côtoient sur le globe (certains chercheursparlent de cinquante), dont nous n’avons repéré et nommé quemoins de deux millions, et qui ne représentent qu’un pour centdu milliard qui a vécu ici-bas depuis le commencement de lavie, combien pouvons-nous en faire disparaître sans en êtreaffectés gravement ?

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