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Les oiseaux dans Écritures - Centre de recherche en poétique et ...

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déterminées par l’article singulier. Le glissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la valeur spécifique à la valeurgénérique est égalem<strong>en</strong>t caractéristique :La corneille au milieu <strong>de</strong>s fleurs est comme un vaseRituel posé là pour l’office du soir.Hiératique <strong>et</strong> noble, immobile <strong>et</strong> noire, elleEst aussi l’officiant. […]Elle extirpe du bec quelque chose qui estDans la terre <strong>et</strong> elle <strong>en</strong> ingurgite un morceau.Maint<strong>en</strong>ant majestueuse elle marche sousLe cerisier pareil à une giboulée. (E : 22 2)L’adverbe « maint<strong>en</strong>ant » <strong>et</strong> les verbes d’action au prés<strong>en</strong>t plac<strong>en</strong>t la corneille <strong>dans</strong>l’instant <strong>de</strong> la vision. Mais les adjectifs lui confèr<strong>en</strong>t un autre statut que celui <strong>de</strong> simpleoiseau du jardin : « hiératique, noble, majestueuse », elle est divine prêtresse <strong>et</strong> ledéterminant pr<strong>en</strong>d la valeur générique du symbole :Elle va certainem<strong>en</strong>t écrire ses p<strong>en</strong>séesÀ l’<strong>en</strong>cre viol<strong>et</strong>te avant <strong>de</strong> parapherLa page comme si c’était l’Apocalypse.Peut-être plus n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, elle atteint c<strong>et</strong>te dim<strong>en</strong>sion symbolique <strong>en</strong> 1621 :C’est le paysQui me remonte à la mémoire, où la corneilleSe déploie <strong>en</strong> ét<strong>en</strong>dard glorieux à l’heureLa plus creuse où plus ri<strong>en</strong> nulle part ne résonne.Dans ce poème <strong>de</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> du sil<strong>en</strong>ce, la corneille est traitée non pas comme oiseauindividuel <strong>et</strong> familier mais comme représ<strong>en</strong>tant d’un imaginaire symbolique,apocalyptique. Ce symbole revi<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> les vers du poème 1411 :Le ciel grince sur ses gonds : ce sont les corneillesÀ la charnière du mon<strong>de</strong> comme à la roueQui s’<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t.Par synecdoque, la corneille se limite assez souv<strong>en</strong>t à son cri : (422, 442, 1272), « lebruit » (632), le huchem<strong>en</strong>t (1042), « ce que la corneille chante » (1701). Le son, le cri, lechant actualis<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’espèce plus que d’un animal. Ainsi quand la corneilleest vue, c’est plutôt le pluriel qui la détermine : « <strong>de</strong>s corneilles sans <strong>en</strong> avoir l’airépi<strong>en</strong>t » (1651), seule occurr<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’indéfini pour c<strong>et</strong> oiseau.L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> déterminant peut faire basculer du nom commun au nom propre : l<strong>en</strong>om d’oiseau <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s propre, vocatif :Pie <strong>en</strong> haut du bouleau qui jappes11

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