Les oiseaux dans Ãcritures - Centre de recherche en poétique et ...
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ec / Ouvert happant parfois une goutte. » (E : 172). Indiffér<strong>en</strong>ciés, saisis <strong>dans</strong> leurglobalité, ils peuv<strong>en</strong>t être actualisés, les <strong>oiseaux</strong> <strong>de</strong> ces bois où le poète se trouve, maisn’<strong>en</strong> rest<strong>en</strong>t pas moins <strong>de</strong>s officiants. En tant que tels, ils sont anthropomorphisés : ilsparl<strong>en</strong>t, se réjouiss<strong>en</strong>t comme <strong>de</strong>s humains : « L’asc<strong>en</strong>sion du soleil / Réjouit les <strong>oiseaux</strong>.Sans se lasser ils dis<strong>en</strong>t, / Sans que nous puissions ri<strong>en</strong> connaître <strong>de</strong> ce qui / Leur futconfié », (E : 442). « Certains ont même prét<strong>en</strong>du que les <strong>oiseaux</strong> / Y aurai<strong>en</strong>t précédé lesdieux les annonçant / Par la langue qu’ils chantai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haut <strong>dans</strong> les arbres » (292).L’oiseau est inscrit <strong>dans</strong> la fable parce qu’il traverse les temps. Le terme « carinates 5 »est révélateur ; un groupe d'<strong>oiseaux</strong> qui compr<strong>en</strong>d les <strong>oiseaux</strong> actuels (Neornithes) <strong>et</strong>certaines espèces éteintes parmi ce groupe <strong>et</strong> celui <strong>de</strong>s chthyornithiformes. Le terme estune sous-catégorie <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>, <strong>de</strong> terminologie sci<strong>en</strong>tifique qui traverse les époques.… <strong>de</strong> qui on doit tout appr<strong>en</strong>dreEn bref, on a tout à appr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> : d’abord, les langues. Le latin, <strong>et</strong> legrec, que l’on récite <strong>en</strong>core <strong>dans</strong> les forêts. Ils connaiss<strong>en</strong>t la langue universelle, celleque recherchait Rimbaud, par exemple. Ils connaiss<strong>en</strong>t le langage poétique ; <strong>dans</strong>Louange 6 , le rouge-gorge « mesure sa prose <strong>et</strong> répond à l’autre qui chante »,<strong>dans</strong> LeTemps ordinaire 7 , « appuyé sur un brin <strong>de</strong> bois le rouge-gorge/ S’<strong>en</strong>chante, <strong>et</strong> on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dqui roule les pépites / Dans son gosier pour les répandre <strong>en</strong> tropes brefs ». Si aucomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t était le Verbe, il était universel ; les hommes ont connu la malédiction<strong>de</strong> Babel, <strong>et</strong> « le savoir n’est pas plus que balbutiem<strong>en</strong>t / D’amnésique ; où ce qui futappelé le Verbe/ En toute langue vernaculaire apparaît / Incontestable clé qui ouvrel’av<strong>en</strong>ir. » (TO : 102). La fête <strong>de</strong> la P<strong>en</strong>tecôte qui commémore le jour <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>te <strong>de</strong>l’Esprit Saint <strong>et</strong> la compréh<strong>en</strong>sion universelle malgré la diversité <strong>de</strong>s langues est trèssouv<strong>en</strong>t (systématiquem<strong>en</strong>t relevée) <strong>dans</strong> le cal<strong>en</strong>drier du poète, rêve d’un r<strong>et</strong>our àl’origine :Chaque chanteur ti<strong>en</strong>t sa partie : <strong>en</strong> sa musiqueDe P<strong>en</strong>tecôte, chacun à l’autre répond. […]Si, d’uneTortue animal premier né, à l’origineLa musique humaine a divinem<strong>en</strong>t jailli,C’est <strong>de</strong> la tourte au collier roux qu’a pris naissanceLa langue <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>. (L : 201 2, Ville d’Avray, lundi <strong>de</strong> P<strong>en</strong>tecôte, 20 mai 1991).5 Robert Marteau, Liturgie, op. cit., 18 2.6 Robert Marteau, Louange, Champ Vallon, 1996, 36 2.7 Robert Marteau, Le Temps ordinaire, Champ Vallon, 2002, 10 1.4