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Les oiseaux dans Écritures - Centre de recherche en poétique et ...

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fatalem<strong>en</strong>t condamnés à appeler la divinité, <strong>et</strong> leur chant perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> les i<strong>de</strong>ntifier, <strong>de</strong> leurdonner un nom. Ils font partie du temple :Temple où la lumière <strong>en</strong> musique nous vi<strong>en</strong>t : là 8Le souffle anime les hauts fûts verticaux, orguesQu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d amplifier le sil<strong>en</strong>ce ; plain-Chant où sav<strong>en</strong>t bro<strong>de</strong>r les gosiers <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> :Il fut là proféré le poème dont nulN’était exclu. (E : 134 2)Pour c<strong>et</strong>te raison, Robert Marteau interroge les textes fondateurs, pour repr<strong>en</strong>dreune terminologie scolaire :Que dit là-<strong>de</strong>ssus Aristophane avant saintFrançois d’Assise ? Et <strong>dans</strong> l’un <strong>de</strong>s quatre évangilesN’est-il pas question <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> <strong>de</strong> l’air commeDes lis <strong>de</strong>s champs proposés à l’homme sortiDe la sem<strong>en</strong>ce d’Adam <strong>et</strong> du v<strong>en</strong>tre d’Eve ? (E : 45 2)Par les <strong>oiseaux</strong>, les Écritures <strong>de</strong> Marteau peuv<strong>en</strong>t relayer d’autres écritures, les saintes<strong>de</strong> François d’Assise <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Évangiles <strong>et</strong> les profanes d’Aristophane, notamm<strong>en</strong>t sa pièceles Oiseaux, où <strong>de</strong>s hommes cherch<strong>en</strong>t à monter une affaire commerciale avec les <strong>oiseaux</strong>contre les dieux. C’est <strong>dans</strong> la préface du Parlem<strong>en</strong>t volatil, traduction <strong>de</strong> the Parliam<strong>en</strong>tof Fowls <strong>de</strong> Geoffrey Chaucer que Robert Marteau évoque un parchemin peint par T’orosRoslin <strong>en</strong> 1268, « <strong>de</strong>ux pages <strong>de</strong> dédicace <strong>de</strong> l’Évangile <strong>de</strong> Matat’ya », évangile réalisé,est-il dit, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du catholicos Constantin, pour le jeune prince Héthoun. 9 » Cespages représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>, <strong>de</strong>ux échassiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux faucons célébrant Le Christ.Robert Marteau invoque Attar <strong>et</strong> sa Confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong>, qu’il relie <strong>en</strong>suite à Mozart <strong>et</strong>sa Flûte <strong>en</strong>chantée, puis à l’ornithologue rythmici<strong>en</strong>, Olivier Messia<strong>en</strong>. La fascinationqu’il a pour ces p<strong>et</strong>its animaux est double : fascination pour l’animal, gracile <strong>et</strong> léger, auchant <strong>en</strong>chanteur <strong>et</strong> pour ce qu’il représ<strong>en</strong>te. Dans une interview à France Culture,Olivier Messia<strong>en</strong> expliquait que l’oiseau chantait pour trois raisons : pour conserver sonterritoire (côté martial du chant), <strong>dans</strong> la para<strong>de</strong> amoureuse ; mais aussi juste pour leplaisir d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa voix. Olivier Messia<strong>en</strong>, ferv<strong>en</strong>t catholique a construit son œuvre surl’écoute <strong>de</strong>s <strong>oiseaux</strong> ; Robert Marteau s’inscrit <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te filiation (ici contemporanéiste)8 Et je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’il n’y a pas polysémie du là, certes adverbe <strong>de</strong> lieu, si on le rattache au vers suivant ;mais ne doit-on pas y voir aussi la note ? <strong>Les</strong> <strong>oiseaux</strong> vocatifs ne donn<strong>en</strong>t-ils pas le la ?9 Geoffrey Chaucer, Le parlem<strong>en</strong>t volatil [The Parliam<strong>en</strong>t of Fowls] traduit <strong>de</strong> l’anglais par Robert Marteau,Champ Vallon, 2008, p.13.6

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