je serais totalement non-existant. Ce qui m’intéresse, c’est cette Conscience en elle-même.Pourquoi dis-je qu’elle est située « à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique » ? Parce que c’est moi qui<strong>la</strong> limite au corps physique. Je suis conscient <strong>du</strong> corps physique mais, si je suis conscient <strong>du</strong>corps physique, <strong>la</strong> Conscience, elle, n’est pas le corps physique. La Conscience qui prend conscience<strong>du</strong> corps physique n’est pas le corps physique. « Je suis un peu triste » ; bien ; je prendsconscience que je suis un peu triste. Ou, « je suis assez gai », ou tout autre état d’âme oud’humeur changeant. La Conscience qui prend conscience ne s’identifie plus à cette tristesse,qui n’était pas là hier, qui ne sera pas là dans quelques heures ou dans quelques jours. Et puisdes pensées viennent ; je ne suis pas ces pensées ; je peux prendre conscience de ces pensées,les voir naître et les voir disparaître. Elle, <strong>la</strong> Conscience, qui perçoit ces phénomènes, n’estaucun de ces phénomènes.Maintenant, physiquement je me sens situé ici. Il n’y a aucun doute, je suis ici, je ne suispas là-bas. Mais, si je suis plus silencieux, si je cherche non plus les phénomènes mais <strong>la</strong>Conscience elle-même, je vois que <strong>la</strong> Conscience est bien plus vaste que le corps physique, àcondition de ne pas donner une dimension au mot « vaste ». Vous découvrirez cette Consciencenon située, qui n’est ni ici, ni là. Et, si vous vous dép<strong>la</strong>cez physiquement, vous pourrezsentir : Eh bien oui, le corps physique se dép<strong>la</strong>ce mais <strong>la</strong> Conscience, elle, ne se dép<strong>la</strong>ce pas,puisqu’elle n’est située nulle part. Qu’est-ce qui est situé dans l’espace ? Le corps physique uniquement,et c’est en référence au corps physique que le corps subtil est situé lui aussi dansl’espace. « Je me souviens quand j’étais en Corse... » ; c’est le corps physique qui était enCorse. « Si j’étais en Inde », ce<strong>la</strong> voudrait dire : « si mon corps physique, aujourd’hui, étaiten Inde ». Si <strong>la</strong> Conscience n’est plus identifiée au corps physique, elle n’est plus située dansl’espace et c’est l’espace qui devient situé à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience. Quand le corps physiquese dép<strong>la</strong>ce, <strong>la</strong> Conscience prend conscience des dép<strong>la</strong>cements <strong>du</strong> corps physique, éc<strong>la</strong>ireles dép<strong>la</strong>cements <strong>du</strong> corps physique, mais <strong>la</strong> Conscience, elle, est sans localisation. C’estce qu’on a appelé : « réaliser l’immobilité dans le mouvement », découvrir qu’il n’y a pas dedifférence entre l’immobilité et le mouvement. De même que je disais tout à l’heure : « <strong>la</strong>forme, c’est le vide et le vide c’est <strong>la</strong> forme », je peux dire aussi : « l’immobilité c’est le mouvement; le mouvement, c’est l’immobilité ».Je l’ai découvert de façon inoubliable pour moi en m’exerçant au « dhikr » soufi, avec satechnique d’invocation, de respiration et de mouvements extrêmement rapides <strong>du</strong> corps. Ilsne s’effectuent pas assis, les jambes croisées comme je suis en ce moment, mais à genoux. Sion essaie de « faire » le dhikr, au bout de trois minutes <strong>la</strong> tête tourne, on a le vertige, ons’étouffe, on ne peut pas respirer. Mais si le dhikr s’installe, le corps peut se lever, se baisser,se lever, se baisser très rapidement et <strong>la</strong> conscience, elle, à l’intérieur de ce qui apparaît vu <strong>du</strong>dehors comme une frénésie de mouvements, <strong>la</strong> conscience est immobile. Le mouvement sesitue à l’intérieur de <strong>la</strong> conscience.Est-ce que cette Conscience que j’évoque et à l’intérieur de <strong>la</strong>quelle ou, si vous préférez,en <strong>la</strong>quelle les phénomènes prennent p<strong>la</strong>ce, qui est absolue tandis que les phénomènes sontre<strong>la</strong>tifs, est-ce que cette Conscience peut être définitivement révélée, définitivement établie ?Si cette Conscience est à jamais en plénitude, c’est le degré suprême de <strong>la</strong> réalisation ou de <strong>la</strong>libération. Mais l’expérience a montré qu’entre le sommeil de l’identification complète et <strong>la</strong>plénitude de cette Conscience absolue, il y a (et là, nous sommes encore dans le re<strong>la</strong>tif, lesdegrés, les niveaux) des moments de Conscience, des aperçus qui sont de nouveau voiléscomme un soleil de demi-saison. Ce n’est pas le ciel complètement couvert et <strong>la</strong> pluie inces-14
sante : les nuages découvrent un peu le soleil, il y a une éc<strong>la</strong>ircie, un petit coin de ciel bleuapparaît. Le ciel bleu et le soleil, ils ont toujours été derrière les nuages. Le ciel bleu et videest l’image <strong>la</strong> plus universelle de l’absolu, et les nuages sont les images le plus souvent utiliséespour pointer dans <strong>la</strong> direction d’une compréhension nouvelle de nos limitations et denos formes changeantes de conscience.Après ce que je viens de dire jusqu’à présent, je pourrais m’arrêter là ; je vous ai retransmisaujourd’hui le message des Upanishads. Comment se fait-il alors que des gourous aientprononcé tant de paroles depuis tant de siècles et que les bibliothèques des monastères regorgentde livres ? Et pourquoi parle-t-on <strong>du</strong> chemin, des vicissitudes <strong>du</strong> chemin, des épreuves<strong>du</strong> chemin ? Pourquoi des mythologies entières décrivent-elles notre propre chemin intérieur? Que signifie ce mot : « chemin » (« marg » en sanscrit), qui est une image tellementgéographique, tellement spatiale, donc tellement re<strong>la</strong>tive ? Pourquoi cet éveil n’est-il pasimmédiatement possible, dès qu’on nous en a indiqué <strong>la</strong> possibilité et <strong>la</strong> direction ?La Conscience. La Conscience, non pas le corps physique. La Conscience, pas <strong>la</strong> pensée,pas l’émotion. La Conscience, <strong>la</strong> Conscience pure. La Conscience pure ? Bien sûr, <strong>la</strong> Consciencepure n’est plus située dans l’espace, n’est plus située dans le temps, n’est plus affectéepar les causes pro<strong>du</strong>isant des effets, par conséquent elle n’est ni hier, ni demain, ni ici, ni làet les phénomènes apparaissent à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience et « Je suis CELA », « ahambrahmasmi », « je suis brahman ». Comment se fait-il qu’il faille plus de cinq ou dix minutespour être définitivement libéré ?Je voudrais reprendre un <strong>la</strong>ngage aussi terre à terre que celui <strong>du</strong> Bouddha, qui décourageaitles spécu<strong>la</strong>tions philosophiques : « Eh bien, c’est comme ça !... » C’est ainsi. Il est inutilede lire des livres de bouddhisme ou de vedanta ou même d’entendre une causerie commecelle-ci qui parle d’autre chose que <strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif lui-même (comment améliorer un peu notresituation à l’intérieur de ce re<strong>la</strong>tif), si vous n’en faites rien et si vous ne mettez pas en pratique.Si vous vous sentez le moins <strong>du</strong> monde touché, intéressé, essayez, pratiquez.On m’a souvent demandé pourquoi je n’enseignais pas plus d’exercices de méditation.J’ai indiqué un exercice fondamental consistant à essayer de prendre conscience de soi et desénergies, des sensations, des émotions, des pensées, en tournant l’attention vers l’intérieur,qui permet de commencer à discerner, dans les conditions d’immobilité, comment on fonctionne.Mais <strong>la</strong> méditation ne prend son véritable sens que si on est touché par ce que j’ai ditaujourd’hui. Si vous ne vous sentez pas encore concernés, ce<strong>la</strong> signifie – ou bien que je mesuis très mal exprimé – ou bien que vous n’êtes pas encore mûrs pour <strong>la</strong> méditation. Ce n’estpas <strong>la</strong> peine de vous <strong>la</strong>isser fasciner par ce mot « méditation » et par l’archétype <strong>du</strong> yogi immobilecomme une statue. Si ces paroles ont un écho pour vous, vous aurez naturellementenvie de vous éveiller, de découvrir <strong>la</strong> Conscience, et vous mesurerez <strong>la</strong> force de votre inertie,de votre lourdeur, de votre torpeur. « Je n’y arrive pas, je n’arrive pas à cette prise de conscienceintérieure, à ce silence ; je commence à sentir des douleurs dans le dos, des envies debouger, des tas de pensées viennent dans lesquelles je suis emporté ; j’essaie de m’en détourner...Eh bien, ce<strong>la</strong> va être plus difficile que je ne l’avais imaginé... » Allez-vous tout de suitevous décourager ? Ou est-ce que vous ne pouvez pas vous décourager, tant vous aspirez àp15
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créateur. Vous jouez le rôle de V
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« J’ai un corps subtil et je peu
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Pour en savoir plusL e centre anim