cette réalisation ? Mais vous n’y aspirerez que si une voix en vous affirme : « C’est possible ;oui, je le sens, c’est possible pour moi... »Swâmiji m’avait dit un jour : « Le véritable chemin commence quand vous sentez : C’està portée de ma main ! » Le vrai chemin commence, parce que <strong>la</strong> compréhension est réelle, <strong>la</strong>méditation est réelle, vous êtes vraiment intéressé. Mais, aujourd’hui, ce<strong>la</strong> vous paraît siloin : « Oh, qu’est-ce que je peux ? Je suis trop pris par mes problèmes, j’ai trop de soucis,c’est très beau tout ça mais c’est tellement difficile... » Le vrai chemin commence quand vousêtes convaincu : il n’y a pas de raison pour que je n’y arrive pas ; je vais essayer une fois, deuxfois, dix fois, mais je dois y arriver. Comme un enfant qui veut coudre et qui veut enfiler unfil dans le trou d’une aiguille. Essayez une fois, deux fois, dix fois. Qu’est-ce qui fait que jen’y arrive pas ? Le fil n’est pas assez pointu au bout. Eh bien je peux le lécher, comme on lefait, ou bien le recouper. Puis, peut-être que l’enfant va voir : « Ah, pourquoi ai-je <strong>la</strong> mainqui tremble ? Parce que je m’énerve ! Que faire pour ne plus m’énerver ? » De fil en aiguille –c’est le cas de le dire – vous allez découvrir les autres aspects de l’enseignement. Voilà ce quiest nécessaire, voilà ce qui est en travers de mon chemin. Et pour réaliser ce dont nous parlonsou pour concevoir qu’on puisse le réaliser en dix minutes, il vous faudra peut-être dixans ; c’est une autre question.Mais je souhaite que, de temps en temps, cet intérêt particulier pour l’absolu se lève envous. « Je vais essayer, je vais prendre conscience, je vais voir ce qui voile <strong>la</strong> Conscience, cequi lui donne une forme ou une autre, ce qui <strong>la</strong> soumet ou plutôt paraît <strong>la</strong> soumettre – à l’espace,au temps et aux causes pro<strong>du</strong>isant des effets. » Je vous promets que cette Consciencen’est pas un mythe ni un leurre. Et, si j’ai tant soit peu su m’exprimer aujourd’hui, vous pouvezmême sentir – « Mais ce<strong>la</strong> ne peut pas être un mythe et un leurre ; ce<strong>la</strong> ne peut pas êtreautrement ; cette Conscience ne peut pas ne pas exister. »Comment peut-il y avoir de telles confusions et discordes entre les spiritualistes, lesathées, les matérialistes, les scientifiques, les philosophes, les <strong>du</strong>alistes et les non-<strong>du</strong>alistes ?Comment peut-il y avoir ces multiples phénomènes de conscience : peur, joie, tristesse, cesinnombrables motivations, ces pensées, ces émotions qui font qu’on se marie, qu’on divorce,qu’on choisit une situation, qu’on l’abandonne, qu’on s’installe à <strong>la</strong> ville, qu’on s’installe à <strong>la</strong>campagne, qu’on aime et qu’on tue, comment peuvent naître toutes ces formes de consciencere<strong>la</strong>tives sans qu’il y ait inévitablement <strong>la</strong> Conscience ? Comment peut-il y avoir des vaguessans océan, ou si vous préférez, sans eau ? La conviction doit s’établir : « Mais ce<strong>la</strong> ne peutpas ne pas être vrai ! Et si c’est vrai, c’est qu’effectivement <strong>la</strong> métaphysique est vraie, le réelc’est l’absolu, le re<strong>la</strong>tif est re<strong>la</strong>tif, et tout ce que comporte pour moi l’existence est re<strong>la</strong>tif. »Le point de vue se transforme complètement. « Mais comment puis-je ne tenir compte que<strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif et non de l’absolu qui le sous-tend ? Comment puis-je insérer moi-même monexistence à l’intérieur <strong>du</strong> vieillissement, des rancunes ou des nostalgies <strong>du</strong> passé, des espoirset des craintes pour l’avenir, <strong>la</strong> douleur de <strong>la</strong> séparation, <strong>la</strong> révolte contre les causes pro<strong>du</strong>isantdes effets en tous genres au niveau de chaque kosha, alors que tout se passe à l’intérieurde <strong>la</strong> Conscience libre et infinie ? »La Conscience ne dépend pas <strong>du</strong> temps. Les phénomènes dépendent <strong>du</strong> temps mais non<strong>la</strong> Conscience. Elle est vraiment absolue. Ma perception <strong>du</strong> temps – hier, aujourd’hui, demain– est re<strong>la</strong>tive. La Conscience EST. Je vois bien qu’hier est situé dans <strong>la</strong> Conscience qui,elle, ne varie pas, ne change pas. Même si je remontais le temps en arrière, <strong>la</strong> naissance a lieuà l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience, donc <strong>la</strong> mort a lieu à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience – et le temps,16
<strong>la</strong> totalité <strong>du</strong> temps, se déploie à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience. Ce qui, pour vous, représenteles deux grandes données <strong>du</strong> temps : <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> mort, se situe à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience.Et brusquement vous réaliserez : Ce que disent Ramana Maharshi et les autres sagesest vrai. « Je ne suis jamais né, par conséquent je ne mourrai jamais. » L’atman ne naît ni nemeurt. Comme enseignait Swâmiji : « There are countless births and deaths but, in truth, thereis no birth and no death. » « Il y a d’innombrables naissances et morts mais, en vérité, il n’y ani naissance ni mort. » Même <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> mort prennent p<strong>la</strong>ce à l’intérieur de <strong>la</strong> Conscience.Où est le défaut dans ce que j’énonce aujourd’hui ? Vous pouvez rétorquer : « Arnaud,ce<strong>la</strong> vous est en effet facile de parler avec une certaine autorité puisque vous savez que vousavez pour vous toute <strong>la</strong> sagesse universelle, le bouddhisme, l’hindouisme, les maîtres tibétains,les maîtres soufis, les yogis ; vous êtes en bonne compagnie. » Heureusement que je nesuis pas le seul à le dire ! Et je ne vois pas où est <strong>la</strong> faille dans cette affirmation <strong>du</strong> bouddhismeet de l’hindouisme. En tout cas, il doit vous paraître qu’il y a dans cette approche métaphysiqueune possibilité de certitude plus grande que dans <strong>la</strong> croyance religieuse habituelle.Mais dans toutes les traditions proprement religieuses qui parlent <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif,c’est-à-dire d’un homme infime per<strong>du</strong> par rapport à l’infini et à l’illimité, vous trouverez aussiun <strong>la</strong>ngage métaphysique. Que signifient les mots « vie éternelle » de l’Évangile de saintJean ? « En Lui, vous avez l’être, le mouvement et <strong>la</strong> vie. »Mais voyez <strong>la</strong> beauté des Upanishads, au moins pour ceux qui ont accès à une très bonnetra<strong>du</strong>ction et se les font expliquer par un véritable sanscritiste qui soit en même temps unsage. Si on élimine les passages qui sont de <strong>la</strong> polémique par rapport à certaines compréhensionserronées des vedas et qui ne nous concernent pas, les Upanishads majeures, qu’on appelleles Grandes Upanishads mais qui ne font que quelques pages, réussissent à nousconvaincre. Des milliers d’hindous ont fondé leur vie sur ces certitudes métaphysiques quiont été pour eux ce que <strong>la</strong> foi religieuse a été pour les chrétiens ou les musulmans : <strong>la</strong> lumièrede leurs existences, <strong>la</strong> certitude que <strong>la</strong> vie avait un sens, une profonde espérance. Et même, àtravers les tra<strong>du</strong>ctions ang<strong>la</strong>ises, des Occidentaux ont trouvé dans les Upanishads <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tionqu’ils attendaient, <strong>la</strong> suprême métaphysique exprimée en <strong>la</strong>ngage accessible au lieu <strong>du</strong><strong>la</strong>ngage obscur ou confus des philosophes. Je ne sais plus qui a dit : « Si vous posez unequestion à un philosophe, quand il vous répond, non seulement vous ne comprenez pas saréponse, mais vous ne comprenez même plus <strong>la</strong> question que vous lui avez posée ! » Cetteboutade me vengeait, moi qui me suis tellement tracassé autrefois à lire tant d’ouvrages philosophiques.Les Upanishads nous donnent <strong>la</strong> suprême vérité, bien sûr, sans <strong>la</strong> dégrader mais sansnous <strong>la</strong> rendre inaccessible : « Tu es CELA », « je suis brahman », « tout cet univers est brahman». Bien sûr, sinon l’absolu n’est plus l’absolu. Et les Upanishads elles-mêmes disent :quand vous recevez l’enseignement, entendez-le, réfléchissez et, quand vous êtes convaincu,vivez-le.Je pense qu’une vérité doit être maintenant assez c<strong>la</strong>ire pour vous, non seulement parceque je l’ai répétée bien des fois mais parce que vous devez commencer à le sentir par vousmême: votre ascèse consiste à enlever ce qui est en trop et non pas à créer ou à gagner quel-p17
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En tenant ce langage, parce que nou
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créateur. Vous jouez le rôle de V
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CINQDe l’enfant au sageJ e voudra
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ou votre mari et moins infantiles d
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sage. Je ne dis même pas : le chem
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J’accepte la transformation, j’
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« J’ai un corps subtil et je peu
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Pour en savoir plusL e centre anim