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Les 12 Traditions - Base

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GROUPESFAMILIAUXAl-AnonAl-Anon Groupes familiaux francophones de BelgiqueASBLN° d’entreprise : 421 532 306<strong>Les</strong> <strong>12</strong> <strong>Traditions</strong>http://www.al-anon.org/members/Bureau des Services Généraux – B.S.G. Rue de la Poste 109-111 1030 Bruxelles Tél. : 02 216 09 08


Première TraditionNotre bien commun devrait venir en premier lieu; le progrèspersonnel de la majorité repose sur l’unité.L’unité. Quel concept exceptionnel ! C’est ce dont j’ai toujours rêvé dans mon foyer affecté parl’alcoolisme, dans mes relations avec les autres, dans mon esprit et dans mon cœur. Je rêvais devivre dans une atmosphère d’unité, d’harmonie et de solidarité – dans un endroit où je me sentais ensûreté et encouragée.Cela semblait pratiquement impossible dans mon enfance et dans les premiers jours de monmariage, alors que l’alcool me séparait de ceux que j’aimais en érigeant un mur de colère, deressentiment, de tristesse, de confusion et de carence – m’empêchant de ressentir la paix. Je mesentais souvent : « en dehors de, à part, mieux que ou pire que ». Mon esprit et mon cœur étaienttoujours en désaccord. À cette époque, je pensais que si je n’agissais pas en ma faveur, rien ne sepasserait jamais. Si je n’assumais pas toutes les responsabilités, je n’allais jamais survivre ouprospérer.Par la force des choses, j’ai commencé à subvenir à mes besoins, prêtant attention à mes propresnécessités. Cette technique de survie a contribué à maintenir l’attention sur moi, mes idées, meschoix et mes désirs. Elle n’a favorisé ni la solidarité ni l’harmonie au sein de ma famille. Elle m’aégalement séparé de vous tous. Pendant tant d’années, rien d’autre ne comptait à part moi – macroissance personnelle, mon propre destin. Ma sécurité personnelle était liée à mon autonomie. Jene vous laissais pas entrer parce que le pont-levis était clos.Au cours de ces nombreuses années pendant lesquelles j’ai mis le programme Al-Anon en pratique,la Première Tradition m’a permis de découvrir la paix et la sécurité d’une façon nouvelle; une façonqui a permis à mon cœur et à mes actions de cohabiter dans l’unité. J’ai appris à être la servanted’une notion supérieure à moi-même : le bien commun.Faire ce qu’il y a de juste pour la masse me permet de ne plus me concentrer sur ma propre volonté,mes désirs ou mes idées. Le fait de prendre en considération ce qu’il y a de mieux pour la plupartm’a rapproché de ma famille, de mes amis et du programme d’une manière que je n’avais jamaisvécue auparavant. Le simple geste d’humilité que cette Tradition requiert de ma part me comblespirituellement – je me sens et je vis en accord avec un but et un bien supérieurs – un endroit oùDieu, tel que je le conçois, réside. Je suis en sécurité, j’ai de l’appui, et je me sens paisible.


Deuxième TraditionPour le bénéfice de notre groupe, il n’existe qu’une seule autorité— un Dieu d’amour tel qu’Il peut Se manifester à notre conscience de groupe. Nos dirigeantsne sont que des serviteurs de confiance — ils ne gouvernent pas.À une certaine époque, j’appartenais à un groupe Al-Anon dont la formule de réunion voulait que leReprésentant de Groupe se lève et lise les <strong>Traditions</strong> au début de chaque réunion. Ceci était fait avecpompe et cérémonie, ce qui me tapait sur les nerfs. Un soir, lors de notre réunion d’affaire, il a étédemandé au groupe si quelqu’un avait un commentaire quelconque. J’ai pensé que c’était pour moil’occasion de décharger ma frustration. J’ai exprimé que les <strong>Traditions</strong> ne me concernaient en rien.Je pensais que s’il me fallait les écouter, quelqu’un ferait mieux de trouver en quoi celles-cipouvaient se rapporter à ma vie et me l’expliquer. <strong>Les</strong> membres du groupe ont trouvé que c’étaitune idée excellente et m’ont dit : « La semaine prochaine, nous passons à la Cinquième Étape; tupeux donc prendre dix minutes pour exprimer la façon dont cette Étape se rapporte à ta viepersonnelle. » Je me trouvais contrecarrée; mais j’ai commencé ma quête pour découvrir l’usageque je faisais des <strong>Traditions</strong> dans ma vie personnelle. La semaine suivante, j’ai assisté à la réunionavec un enthousiasme accru et j’ai pu partager comment je pouvais utiliser les <strong>Traditions</strong> dans mavie personnelle.<strong>Les</strong> Étapes sont ma guérison intérieure. Mais après avoir découvert la sérénité par l’entremise desÉtapes, j’ai réalisé que j’avais encore besoin d’aide dans mes relations, et que toutes les réponses setrouvaient dans les <strong>Traditions</strong>. Elles me guident.Je crois que la Deuxième Tradition a sauvé mon mariage. Pendant des années, on m’avait dit querien de ce que je pouvais dire n’avait d’importance et que mon opinion était stupide. Je le croyais.Tantôt, j’ai commencé à garder mon opinion pour moi et à penser que j’avais toujours tort. Dansnotre famille, nous faisions les choses selon le désir de « Monseigneur».En lisant la Deuxième Tradition, j’ai appris que, pour qu’il y ait conscience de groupe, chacundevait avoir le droit de s’exprimer. Nous ne critiquons ni ne rabaissons les opinions des autres.Garder à l’esprit que, dans toute situation, chacun a quelque chose d’important à offrir, est unequestion de respect et d’ouverture d’esprit. Je n’ai pas à être d’accord avec tout, mais je n’ai pas àêtre désagréable non plus.Dans ma vie de femme mariée, je me pliais à toutes les requêtes de mon époux parce que je nevoulais pas avoir de confrontation désagréable. Dans chaque situation, il fallait qu’il y ait ungagnant et un perdant. La plupart du temps, j’étais la perdante. Je pensais vraiment que celui quiparlait le plus fort et qui avait le dernier mot sortait gagnant.Comme mes idées relatives à la conscience de groupe ont changé notre relation! À la maison, nouspratiquons chacun notre programme et nous écoutons l’autre. Il n’y a ni critique, ni dénigrement.Nous avons chacun quelque chose d’important à ajouter à la conversation. Nous respectons lesopinions de l’autre. Bien que nous soyons souvent en désaccord sur certaines choses, ce n’est plusun problème. Nous avons appris, si nécessaire, à faire des compromis et à permettre à notrePuissance Supérieure de nous guider dans nos prises de décisions.Lorsque des complications surviennent dans notre vie, j’en parle d’abord à ma PuissanceSupérieure; cela donne une nouvelle dimension à nos discussions. Je n’ai plus ce désir d’avoir


aison « pour une fois ». Je veux simplement être entendue. J’apprécie mieux les opinions d’autrui.Avoir l’ouverture d’esprit et la capacité d’écouter a enrichi ma façon de penser.Dans mon foyer, plus personne ne gouverne. Nous dialoguons, nous discutons des choses qui nousintéressent, nous ne nous critiquons pas mutuellement. Pour moi, c’est une question de respect.


Troisième TraditionLorsqu’ils se réunissent dans un but d’entraide, les parentsd’alcooliques peuvent se nommer Groupes Familiaux Al-Anon pourvu que, comme groupes,ils n’aient aucune affiliation. La seule condition requise pour faire partie d’Al-Anon, c’estqu’il y ait un problème d’alcoolisme chez un parent ou un ami.À première vue, il semblerait que la Troisième Tradition fasse uniquement référence aux groupes etaux conditions requises pour devenir membres. Qu’est-ce que cela a à voir avec monrétablissement? Beaucoup! Le fait de rattacher cette Tradition à ma vie personnelle m’a donné unsens incroyable d’identité et d’appartenance.Ayant grandi dans le contexte d’une famille affectée par l’alcoolisme, dès l’enfance, mon sensd’identité était confus et flou; j’irai même jusqu’à dire complètement faussé. Lorsque j’ai atteintl’âge adulte, je n’avais aucune idée de qui j’étais vraiment ou de ce que je voulais. Mon seulobjectif était de m’assurer que tout le monde soit heureux. Cet objectif semblait de plus en plusimpossible à atteindre parce que l’alcoolisme affectait progressivement chacun des membres de mafamille.Avec ce manque d’identité et d’objectif, je me sentais profondément perdu. Je n’avais plus lesentiment d’être à ma place nulle part. J’ai fini par vouloir devenir invisible. Lorsque j’ai finalementdécidé de me rendre à ma première réunion Al-Anon, je me sentais si seul et isolé que même le faitd’avoir un seul ami proche semblait être plus que je pouvais espérer ou mériter.Dès ma première réunion Al-Anon, j’ai été chaleureusement accueilli. Bien que je m’en inquiétais,les membres ne se préoccupaient pas de mes « qualifications ». Je leur ai confié que je n’étais passûr que ma mère fût une alcoolique, mais ils m’ont tous répondu que si sa consommation d’alcoolme préoccupait, je me trouvais au bon endroit. Le fait que mon âge, mon genre et ma relation àl’alcoolique me rendaient différent d’eux n’avait aucune importance à leurs yeux – je faisais tout demême partie du groupe. Avec le temps, ces différences ont également cessé de me préoccuper. Aucontraire, je me concentrais sur nos similarités.Finalement, en me concentrant sur moi et sur mon rétablissement, j’ai gagné un plus grand sensd’identité et d’appartenance, lequel s’est étendu à ma vie en dehors d’Al-Anon. Mon estime de soine dépendait plus de ce que les autres pensaient de moi. Finalement, j’ai pensé que si j’étais l’égaldes autres, je méritais aussi de faire partie de ce monde.Il y a une autre dimension au sentiment d’appartenance que je ressens aujourd’hui. Bien que ce soità moi de déterminer si je suis à ma place ou non, je ne pense plus que c’est ma responsabilité dedéterminer si une autre personne y est. Je crois néanmoins que j’ai la responsabilité d’encourager unsentiment d’appartenance chez les autres – que ce soit aux réunions, à la maison ou au travail – enacceptant ceux qui m’entourent tels qu’ils sont. Que mon amour pour eux soit le même ou non,j’apprends à leur démontrer la même dose de coopération, de respect et de dignité que j’aimeraismoi-même recevoir. Grâce à Al-Anon, beaucoup de personnes font partie de ma vie et un grandnombre d’entre elles sont des amis proches. J’apprends à être reconnaissant de la présence de toutesles personnes que je connais.


Quatrième TraditionChaque groupe devrait être autonome, sauf en ce qui peut affecterun autre groupe, ou Al-Anon ou AA dans leur ensemble.J’ai remarqué que, parfois, lorsqu’on me dit quelque chose, j’ai tendance à sans cesse répéter cetteinformation comme si celle-ci était un fait établi. À mes débuts dans Al-Anon, j’ai souvent pris partaux décisions de notre groupe qui semblaient le mieux nous convenir à ce moment précis. Siquelqu’un demandait si nous avions le droit de prendre la décision en question, nous avionsl’habitude de répondre : « Conformément à la Quatrième Tradition, chaque groupe estautonome. ». Dans notre groupe, nous justifions ainsi toutes nos actions.Plus tard, j’ai lu un article dans la revue The Forum dans lequel un membre parlait durétablissement de la famille en utilisant les <strong>Traditions</strong> comme base. Cela m’a intriguée. Pour ce quiétait de ma famille, j’ai commencé à mettre les <strong>Traditions</strong> en pratique du mieux que je pouvais. Lorsde nos réunions, mon groupe Al-Anon discutait de cet article et nous partagions souvent lestriomphes qui résultaient de la mise en pratique des <strong>Traditions</strong> dans notre vie au foyer.Un jour, l’occasion d’être mutée à Londres avec mon travail s’est présentée. Ayant appris quej’étais autonome et que je pouvais prendre des décisions en ne tenant compte que de moi, j’ai penséque c’était une véritable opportunité et j’ai décidé de l’accepter. Je suis rentrée chez moi et j’aiannoncé ma décision à mon époux et à mes enfants. Cette idée n’a pas été très bien reçue, mais jene cessais de me répéter que je devais rester ferme quant à cette décision et qu’ils s’yhabitueraient.Une semaine plus tard, j’étais à ma réunion et, comme nous le faisions à l’ouverture de chaqueréunion, nous étions en train de lire les <strong>Traditions</strong>. Appliquant la volonté de ma PuissanceSupérieure, je me suis assise au bon endroit dans le cercle que nous avions formé; de sorte que j’aidû lire la Quatrième Tradition. J’ai eu un éclair de lucidité! « Chaque groupe devrait être autonome» : ce n’était pas la Tradition dans son intégralité. Il y avait une virgule, et la suite de la pensée était: « sauf en ce qui peut affecter un autre groupe, ou Al-Anon ou AA dans leur ensemble. » J’avaismanqué cette importante portion de la Tradition.Avec cette prise de conscience, j’ai réalisé que j’envisageais de prendre cette décision comme sij’étais autonome. Si je saisissais cette occasion en ne prenant en considération que moi-même, madécision aurait un impact non seulement sur moi, mais aussi sur le reste de ma famille.Nous étions une famille en rétablissement—je chérissais mon mariage, chaque membre de mafamille et l’ensemble de la famille. Après avoir pensé à tout cela, j’en ai discuté avec mon époux etmes enfants adolescents. Lorsque nous avons réexaminé tout ce que cette décision impliquait, j’airéalisé, qu’à ce moment donné, cela n’était pas la meilleure option pour ma famille dans sonensemble.Au fil des ans, nous avons également reconsidéré plusieurs des décisions que notre groupe avaitprises dans les premiers temps. Nous avons fait l’expérience des récompenses résultant de la prisede conscience que nous faisions partie d’un tout s’étendant au-delà de notre petit cercle qui seréunissait chaque samedi soir.Bien que je sois autonome, j’ai des rappels fréquents que ce que je fais affecte souvent les


personnes qui m’entourent aujourd’hui. Je suis toujours spirituellement en phase avec les autres,ma famille et les autres membres Al-Anon à travers le monde. J’ai fini par comprendre ce quesignifie le principe « être autonome, sauf en ce qui peut affecter un autre groupe, ou Al-Anon ou AAdans leur ensemble. »


Cinquième TraditionChaque groupe Al-Anon n’a qu’un but : aider les familles desalcooliques. Nous y parvenons en pratiquant nous-mêmes les Douze Étapes d’AA, enencourageant et comprenant nos parents alcooliques, et en accueillant et réconfortant lesfamilles des alcooliques.La première fois que j’ai entendu une amie Al-Anon parler de la mise en pratique des <strong>Traditions</strong>dans notre vie personnelle, je n’ai pas compris ce qu’elle voulait dire. <strong>Les</strong> Étapes étaient la base demon rétablissement individuel. <strong>Les</strong> <strong>Traditions</strong> existaient pour les problèmes de groupe. « Oui, c’estvrai, » a-t-elle dit, « mais ta famille ne représente-t-elle pas aussi un groupe d’individus? »Je n’avais jamais pensé à cela auparavant. <strong>Les</strong> <strong>Traditions</strong> pouvaient aussi bien s’appliquer à ma viefamiliale qu’à mon groupe Al-Anon.Lorsque j’ai épousé mon ex, j’étais consciente de son statut d’alcoolique en phase active. Je savaisque l’alcoolisme était une maladie et je savais qu’un conjoint se devait d’être compréhensif etcompatissant. Ce que j’ignorais, c’était que l’alcoolisme était une maladie progressive et que l’étatde mon mari était voué à se détériorer. J’ignorais aussi que, l’alcoolisme étant un mal familial, monsort allait être le même.À mesure que la maladie progressait dans notre famille, je devenais de moins en moins indulgente.J’essayais constamment de l’« encourager » à cesser de boire et aller aux Alcooliques Anonymes.J’ai adhéré à Al-Anon pour trouver un moyen de lui faire admettre qu’il avait un problème et qu’ilavait besoin d’aller aux Alcooliques Anonymes.Lorsque j’ai commencé à travailler sur les Étapes et que je me suis engagée dans le travail deservice Al-Anon, j’étais trop occupée pour l’« encourager» comme auparavant. Je suis devenue pluscompréhensive. J’ai essayé de transmettre le message Al-Anon à ses enfants. Je n’avais pas besoinde donner de conseils à qui que ce soit, au contraire, je pouvais les écouter et les réconforter.J’avais du mal à mettre les <strong>Traditions</strong> en pratique dans mon foyer. Mon approche était unilatérale.Même après qu’il soit devenu sobre, mon mari a décidé de ne pas aller à AA. J’avais présumé ques’il découvrait la sobriété, il aimerait AA tout autant que j’aimais Al-Anon. Nous serions devenusles nouveaux Bill et Lois! Nous aurions chacun mis les Douze Étapes en pratique et appliqué lesDouze <strong>Traditions</strong> dans notre foyer. Mais cela n’a pas été le cas.Je suis maintenant remariée. Mon épouse actuelle n’est ni membre Al-Anon ni membre AA. Maisnous utilisons les <strong>Traditions</strong> dans notre mariage. Elle pense que ce sont des outils formidables. Nousen discutons souvent et nous les utilisons dans notre relation. Voici la façon dont nous interprétonsla Cinquième Tradition dans notre famille :Notre famille n’a qu’un but : aider chacun des membres de notre famille à devenir la personne quenotre Puissance Supérieure nous a destiné à être. Je fais ma part en pratiquant moi-même les DouzeÉtapes, en encourageant et comprenant les alcooliques et autres membres de notre famille, et enaccueillant et réconfortant tous les membres de notre famille.


Sixième TraditionNos Groupes Familiaux ne devraient jamais ni appuyer nifinancer aucune entreprise extérieure, ni lui prêter notre nom, de peur que les questionsd’argent, de propriété et de prestige ne nous détournent de notre but spirituel premier.Cependant, bien qu’étant une entité séparée des Alcooliques Anonymes, nous devrionstoujours coopérer avec eux.À mes débuts dans Al-Anon, à la lecture des <strong>Traditions</strong>, comme beaucoup de membres, j’entendais :« bla bla bla bla bla bla… ».J’ai vite compris qu’Al-Anon avait certaines « directives » pour les groupes : la formule debienvenue, la lecture de la documentation, les Étapes, les annonces de groupe, etc. Tout celasemblait typique à toutes les réunions. Je n’y prêtais pas grande attention; j’étais là pour m’occuperde moi et de mes problèmes, et pour redresser la vie du buveur problème qui faisait partie de mavie.En plus du congrès Al-Anon de ma Circonscription, j’ai été invitée à participer à des évènementsdurant le week-end qu’on appelle des « colloques » ou des « conférences », auxquels participaientaussi bien des membres Al-Anon que des membres AA. J’allais également visiter un groupe d’aidepsychosociale, et je participais à des ateliers dans un centre de traitement de ma localité. Selon moi,toutes ces activités faisaient partie de mon rétablissement et je n’éprouvais pas le besoin de lesdifférencier. J’avais une Marraine pleine de sagesse qui m’a expliqué que mon rétablissementindividuel pouvait inclure tout ce qui pouvait m’être utile, mais lorsque nous nous retrouvons dansdes réunions Al-Anon, nous parlons seulement de documentation Al-Anon, de questions de groupeet d’évènements Al-Anon. Je réalise maintenant qu’elle était en train de m’expliquer la nature de laSixième Tradition. Elle n’avait pas utilisé de mots comme « appuyer » ou « entreprise extérieure » –je ne pense pas que j’aurais pu les comprendre. Mais ces simples notions sont devenues claires pourmoi : dans les réunions Al-Anon, nous discutons et annonçons seulement les affaires relatives à Al-Anon. Je n’ai jamais considéré cela comme une entrave parce qu’il y avait dans Al-Anon assez deressources à utiliser aux réunions.À mesure que j’en apprenais plus sur le programme et les <strong>Traditions</strong>, mon idée de la SixièmeTradition s’est développée. Je pouvais bien voir que cette Tradition était un peu plus complexe quela simple idée que je m’en faisais. J’ai appris comment elle s’appliquait à notre travail decommunications avec le public. Nous ne nous affilions ni ne donnons notre appui à aucune entitéextérieure, tels les centres de traitement, ou la documentation qui n’est pas Al-Anon. Nos groupesne financent pas d’autres organisations ou ne permettent pas que celles-ci utilisent notre nom. J’aipu voir les divers modes de coopération avec AA : de l’invitation d’un groupe AA à la réunionanniversaire de mon groupe à la visite d’un hôpital en compagnie d’un membre AA pour donner desinformations concernant Al-Anon pendant une réunion des membres du personnel.Comment est-ce que je mets la Sixième Tradition en pratique dans ma vie personnelle? Celle-cis’applique à nos groupes Al-Anon – je suis libre de participer individuellement à d’autres activitéscomme je l’entends. Toutefois, les besoins de mon rétablissement individuel et spirituel ont lapriorité dans ma vie et je dois m’assurer que ceux-ci viennent en premier lieu. Avant de joindre ungroupe, d’appuyer une cause ou de faire un don à qui que ce soit, j’estime comment cela s’appliqueà ma vie. J’évalue si cela sera bénéfique à mon rétablissement et si cela représente vraiment une


chose à laquelle je désire être associée. Récemment, deux de mes amies étaient en train de négocierun contrat mettant en jeu de l’argent et de l’immobilier. Toutes deux sont de bonnes amies, et jepouvais entrevoir qu’une des deux amitiés pourrait être compromise si j’appuyais ou prêtais monnom à l’une ou l’autre. Alors, je me suis retirée afin de les laisser trouver une solution.J’applique quotidiennement la dernière partie de la Tradition. Avant Al-Anon, je n’étais pas uneentité distincte des alcooliques et autres personnes qui faisaient partie de ma vie. Si on medemandait comment je me portais, j’avais l’habitude d’expliquer comment IL se portait.Aujourd’hui, je sais coopérer avec les membres de ma famille, mes amis, mes collègues et mesvoisins, mais je demeure une entité séparée. Parfois, il m’arrive de faire une erreur, mais la plupartdu temps, je parviens à demeurer une entité séparée et à coopérer lorsque c’est nécessaire. J’ai unevie formidable!


Septième TraditionChaque groupe devrait subvenir entièrement à ses besoins etrefuser les contributions de l’extérieur.Lorsqu’on aborde le sujet de cette Tradition, on parle généralement d’argent; et selon moi, l’argentreprésente une des facettes de cette Tradition, mais pas l’ensemble. Pour qu’un groupe subvienneentièrement à ses besoins, il doit s’engager dans le travail de service Al-Anon, donner son appui àson Représentant de Groupe, et être disposé à écouter les informations que le district, laCirconscription et Al-Anon au niveau mondial transmettent au groupe.J’utilise également la Septième Tradition dans ma vie personnelle. Lorsque je suis arrivée àAl-Anon, je ne savais rien de la notion « subvenir à ses besoins ». Mon estime de soi était plusbasse que jamais. Je me suis mariée à l’âge de 17 ans et, de mes parents qui me disaient quoi faire,je suis passée à un conjoint qui me disait quoi faire. Je reposais sur lui pour tous mes besoinsspirituels, émotifs et physiques. Cette situation a semblé me convenir pendant quelques années,mais la maladie de l’alcoolisme est alors devenue très évidente. Je me disais que je n’étais pas assezbelle ou intelligente. Il devait bien y avoir quelque chose qui clochait en moi, sinon je n’aurais pasun mari qui buvait et qui avait des problèmes avec la justice. À l’école, j’avais été une élève modèleet on m’avait désigné comme une des élèves douées, mais aujourd’hui, j’avais le sentiment d’être lafemme la plus sotte qui soit. Je ne prenais jamais de décision par crainte de ne pas prendre la bonne.À cette époque, nous avions trois enfants; j’allais travailler tous les jours et je lui ramenais ma payepour qu’il puisse me dire quoi en faire. J’avais échangé la Puissance Supérieure avec laquellej’avais grandi contre un alcoolique très malade.Lorsque j’ai découvert Al-Anon après dix-neuf ans de mariage, je ne pensais pas qu’il y avait quoique ce soit de bon en moi. Je ne pense pas que j’aurais rejoint le programme si quelqu’un ne m’yavait pas amenée. Pendant longtemps, j’avais en moi trop de larmes pour pouvoir dire ne serait-ceque : « Bonjour, je m’appelle Doris. » Dans Al-Anon, j’ai appris que j’étais l’enfant de Dieu et onm’a dit que Dieu ne faisait pas de camelote. J’ai découvert que j’étais une personne digned’attention, que je pouvais prendre des décisions, et que je pouvais apprendre comment prendre soinde moi. Après environ six mois dans le programme – et beaucoup de prière et de méditation –, j’aipu prendre la décision de mettre fin au mariage, une décision qui aurait dû être prise plusieursannées auparavant.Depuis lors, ma vie n’a pas toujours été formidable. Je ne suis pas devenue autonome du jour aulendemain. Lorsque j’ai appris comment vivre en appliquant les principes du programme Al-Anon,j’ai lentement commencé à changer. Après environ cinq ans, j’ai épousé un membre AA abstinent,mais avant de le faire, j’ai dû me prouver que je pouvais m’en sortir toute seule, sans la présencedes autres pour m’assister.Aujourd’hui je sais que je suis seule responsable de ma spiritualité, de mes émotions et de mesbesoins physiques. Je ne serai jamais parfaite, mais je suis satisfaite de qui je suis aujourd’hui. Jesubviens à mes besoins et je ne repose que sur ma Puissance Supérieure et le programme Al-Anonqui, je suis convaincue, m’a sauvé la vie.


Huitième TraditionLe travail de Douzième Étape Al-Anon devrait toujoursdemeurer non professionnel, mais nos centres de services peuvent engager des employésqualifiés.Lorsque j’ai commencé à assister aux réunions des Groupes Familiaux Al-Anon, mon espritrebondissait comme une balle de ping-pong à un match de tennis de table intense. Je suis restéedans le brouillard pendant longtemps. Je savais bien que ma vie était incontrôlable, mais je n’étaispas prête à admettre que j’étais impuissante. Pas à ce moment-là. Ma technique d’adaptation était decentrer mon intérêt sur tout et n’importe quoi capable de détourner mon attention des chosesauxquelles je refusais de faire face.Chaque semaine, une grande distraction survenait invariablement en début de réunion : mon groupelisait les <strong>Traditions</strong> – et oui, nous lisions les Douze dans leur totalité, pas seulement la« Tradition du mois ». Mon attention était plus particulièrement fixée sur la Huitième Tradition et jeme posais intérieurement la question : « Qui sont ces employés qualifiés? »Quand j’ai entrepris mon rétablissement dans Al-Anon, le brouillard a lentement commencé à sedissiper. En apprenant à mettre l’accent sur moi, les distractions que j’avais moi-même créées sesont manifestées de plus en plus rarement, mais ces serviteurs de confiance étaient toujours unmystère pour moi. Je n’ai posé la question à personne parce que je présumais que tout le mondesavait qui ils étaient.J’avais derrière moi deux années de programme Al-Anon quand ma Représentante de Groupe arésolu le mystère, alors qu’elle faisait son rapport suivant une réunion de l’Assemblée de laCirconscription. Elle a rapporté que le Service d’Information Al-Anon local recherchait un employérémunéré à temps partiel – et j’ai immédiatement compris que cet employé serait un « employéqualifié ».Au fil de mes années dans Al-Anon, j’ai tâché d’appliquer les <strong>Traditions</strong> à ma vie. J’ai récemmentcommencé à me concentrer sur la Huitième Tradition. C’est différent de mes débuts dans lerétablissement, où j’essayais de détourner mon attention de ce qui se passait aux réunions; c’estmaintenant pour moi une façon de me faire à l’état de santé de mon père et de l’accepter. Je suisimpuissante devant ce que mes frères, mes sœurs et moi pensons être une certaine forme dedémence sénile. À 79 ans, la mémoire de mon père n’est pas très bonne, et une des choses qu’iloublie, c’est de prendre ses médicaments pour le diabète; chose qui pourrait mettre sa vie en péril.Mes frères, mes sœurs et moi vivons dispersés dans différents coins des États-Unis – je suis la plusproche de papa, à près de 800 km. Nous avons créé « un groupe de réflexion » pour évaluer lesoptions envisageables, et demander à notre père et à notre belle-mère ce que nous pouvons fairepour les aider. L’idée d’engager un « employé qualifié » pour l’assister nous plait beaucoup – que cesoit un système d’alarme quelconque pour rappeler à mon père de prendre son insuline, uneauxiliaire qui lui rendrait visite pendant la journée pour l’aider lui et ma belle-mère, ouéventuellement une aide à la vie autonome, si mon père et ma belle-mère sont prêts à considérercette solution.J’ignore ce que nous ferons. Je sais qu’un des plus merveilleux cadeaux que j’ai reçus du fait d’être


membre Al-Anon est de découvrir que je peux pratiquer les Étapes, les <strong>Traditions</strong> et les Concepts deService dans tous les domaines de ma vie, pas seulement avec un alcoolique. Tout commel’employé qualifié dans un Service d’Information Al-Anon fait un travail que les membres et legroupe auraient des difficultés à accomplir quotidiennement, un employé qualifié dans la vie demon père pourrait accomplir les tâches qu’il ne peut plus accomplir lui-même.


Neuvième TraditionNos groupes, comme tels, ne devraient jamais être organisés;cependant, nous pouvons constituer des conseils ou des comités de service directementresponsables envers ceux qu’ils servent.À mes débuts dans Al-Anon, je pensais que les <strong>Traditions</strong> s’appliquaient uniquement aux personnesque je croyais être« des responsables ». À cette époque, tout ce qui m’intéressait, c’était de découvrir comment rendrel’alcoolique sobre. Je ne voyais pas comment les <strong>Traditions</strong> étaient en quoi que ce soit reliées à lasobriété.Heureusement pour moi, j’ai eu une Marraine qui avait été Déléguée. Elle m’a aidée à comprendrecomment les <strong>Traditions</strong> étaient un élément nécessaire et important du programme Al-Anon. <strong>Les</strong><strong>Traditions</strong> fournissent au groupe des directives pour l’unité et l’harmonie, et par la même, lastabilité et le progrès.Après quelques années dans le programme, j’ai assisté à une réunion dont le sujet était l’utilisationdes <strong>Traditions</strong> dans notre vie personnelle. Ce sujet m’a vraiment ouvert les yeux. Je n’avais jamaispensé à utiliser les <strong>Traditions</strong> de cette façon. Mais en relisant les <strong>Traditions</strong>, j’ai réalisé qu’elless’appliquaient effectivement à ma vie. La Neuvième Tradition me dit que l’équilibre et l’ordre sontnécessaires à la gestion du foyer. Elle me dit également que la division des responsabilités estl’occasion pour les membres de la famille de progresser et de se sentir inclus dans la famille.Par exemple, la Neuvième Tradition parle de « … comités de service directement responsablesenvers ceux qu’ils servent ». J’ai commencé à me demander : avons-nous un comité dans notrefoyer? Oui, nous en avions un! J’étais moi-même le comité! Avais-je jamais considéré que l’autrepersonne (mon mari) faisait également partie du comité? Lui demandais-je son avis sur les décisionsfamiliales? À cause de l’alcoolisme, j’étais devenue « l’autorité » par nécessité. C’était un rôleauquel j’avais du mal à renoncer. Mais à cette époque, nous vivions dans une atmosphère desobriété et il était très actif dans AA. Il me fallait respecter le rôle qu’il jouait dans la dynamiquefamiliale.Nous nous sommes assis et avons discuté de la façon dont nous pouvions diviser les tâches et lesresponsabilités nécessaires au bon fonctionnement de notre foyer. J’avais un peu de mal à lâcherprise sur certaines des choses que je faisais depuis les quelques dernières années, mais j’étais prête àessayer. Cela n’a pas toujours été facile puisque mon mari ne fait pas toujours les choses comme jepense qu’il le devrait!Un exemple était lorsqu’il faisait le lit. Il avait accepté cette responsabilité, mais il ne semblaitjamais le faire comme je le voulais; il ne semblait jamais tirer les draps correctement, ou ajuster lecouvre-lit de sorte qu’il soit symétrique. Alors, j’ai commencé à attendre qu’il aille dans la douchepour rapidement refaire le lit. Un jour, je me suis retournée et il était debout en train de m’observer;il m’a dit très doucement : « Je n’ai vraiment pas besoin d’essayer de faire quoi que ce soit ici,n’est-ce pas? Tu n’es jamais satisfaite de la façon dont je fais les choses. » Ces mots m’ont vraimentmarquée. Comme il avait raison! Nous avions convenu de partager les responsabilités et jecontinuais quand même à essayer d’être la « chef ». Je lui enlevais sa dignité. Depuis ce jour-là, jen’ai jamais refait le lit! C’est vraiment un petit exemple, mais il résume la façon dont je voyais leschoses.


Maintenant, nous essayons de respecter nos rôles mutuels. Nous ne le faisons pas toujoursparfaitement. Parfois, j’ai du mal à accepter la façon dont il s’acquitte ou non de ses tâchesménagères. Je suis sure que parfois, ma façon de faire les choses le dérange. Mais en travaillantensemble, la Neuvième Tradition a apporté de l’équilibre, de la cohésion et du respect dans notrevie.


Dixième Tradition<strong>Les</strong> Groupes Familiaux Al-Anon n’ont aucune opinion sur les questions étrangères à lafraternité; par conséquent,notre nom ne devrait jamais être mêlé à des controversespubliques.Un de mes premiers groupes d’appartenance était un groupe d’étude qui utilisait le livre <strong>Les</strong> DouzeÉtapes et les Douze <strong>Traditions</strong> d’Al-Anon (FB-8). Nous lisions le livre paragraphe par paragraphe,chaque membre ayant tour à tour l’occasion de donner son témoignage. Terminer le livre a prisplusieurs années à ce petit groupe; mais à la fin, je pensais avoir une compréhension relativementbonne sur la façon d’appliquer les <strong>Traditions</strong> à mon groupe d’appartenance.<strong>Les</strong> appliquer à ma vie au foyer était une autre affaire. La Troisième Tradition définit un GroupeFamilial Al-Anon et les limites de cette relation. La Cinquième Tradition exprime clairement notrebut premier et la façon dont nous aidons les familles des alcooliques. Mais ma famille n’avait pasune définition claire de ce qu’était une famille; il n’y avait pas de directive familiale pour identifierquels étaient les problèmes familiaux et quels étaient les problèmes individuels ou les problèmes del’extérieur. Tout le monde se mêlait des affaires des autres, et exprimait librement ses opinions surtout et n’importe quoi, qu’on leur ait demandé leur avis ou non. Il va sans dire qu’il en résultaitsouvent de la controverse.Je pensais que tous les problèmes qui me touchaient d’une manière ou d’une autre étaient miens. Jeconsidérais tous les problèmes comme des problèmes familiaux et selon la situation, que c’était maresponsabilité de donner des conseils ou de critiquer. Au tout début de notre mariage, mon mari etmoi avions déménagé à près de quarante kilomètres pour aller vivre dans une autre vallée du sud dela Californie; ce qui mettait un petit peu de distance entre nous et nos familles respectives. Je réalisemaintenant que le déménagement était une façon d’établir une limite physique entre nous et notrefamille, parce qu’il n’y avait pas de limites affectives et que nous tentions d’échapper à lacontroverse familiale.Une des premières choses que ma Marraine m’a aidée à déterminer était ce qui était mon affaire etce qui était celle des autres. J’ai appris à faire la distinction entre mes problèmes personnels et mesproblèmes familiaux. Ma décision de rester à la maison pour élever notre fille était une décisionfamiliale. La décision qui faisait de mon époux le seul soutien financier de la famille était aussi unedécision familiale. Ce que je ne comprenais pas, c’était que la société pour laquelle il travaillait et letype de travail qu’il faisait n’étaient pas des décisions familiales. C’était sa décision personnelle,tout comme les activités du jour étaient mes décisions personnelles dans la mesure où je m’occupaisde ma fille et de notre foyer.Tout comme la Dixième Tradition prévient la fraternité Al-Anon de se mêler des problèmes del’extérieur, appliquer la Dixième Tradition à ma vie personnelle a résolu de multiples controverseshypothétiques avant même qu’elles puissent prendre racine. Bien que mon mari et moi ne soyonsplus ensemble, notre rapport familial en ce qui a trait à notre fille a été clairement défini. Nousavons tous les trois profité des bienfaits (tout comme le reste de notre famille) parce que nousmaintenons une interaction cordiale lorsque nous assistons à des rassemblements familiaux et parceque nous ne nous mêlons pas aux controverses publiques et n’en créons pas nous-mêmes.


Onzième TraditionNotre politique en relations publiques est basée sur l’attrait plutôtque sur la réclame; nous devons toujours garder notre anonymat personnel aux niveaux de lapresse, de la radio, du cinéma et de la télévision. Nous devons protéger avec un soin spéciall’anonymat de tous les membres AA.Lorsque j’étais nouvelle dans Al-Anon, j’ai eu la chance d’assister à des réunions qui discutaientnon seulement des Étapes, mais aussi des <strong>Traditions</strong> et des Concepts de Service. J’ai vu commentles membres utilisaient les Héritages pour construire des relations mutuelles et avec le mondeextérieur, tout en gardant pour objectif de partager un message spirituel. La maladie de l’alcoolismeme dit que je ne suis pas assez bien; que je suis une moins que rien; mon défaut, c’est de donnercrédit à cette voix. Lorsque j’essaie trop fort de faire en sorte qu’on m’aime, je n’ai pas de limites etje sacrifie mes valeurs juste pour obtenir l’approbation des autres. Je repousse les autres lorsquej’exprime mes opinions à maintes reprises pour me promouvoir moi ou une cause.Je pratique l’humilité en écoutant la voix d’Al-Anon qui me dit de m’accepter telle que je suis, deme traiter moi et les autres avec respect, et d’avoir confiance que Dieu s’exprime à travers noustous. J’ai une belle vie quand j’écoute sans juger, quand j’ai un sentiment de valeur personnelle etque j’ai des relations harmonieuses avec les autres. Je peux accomplir ceci en appliquant lesprincipes spirituels de l’anonymat, du courage et de la gratitude dans ma vie quotidienne (conjugale,professionnelle et à Al-Anon). La Onzième Tradition me dit de maintenir l’anonymat à tous lesniveaux des médias. Je m’y conforme sans problème. Ce faisant, j’ai le sentiment de contribuer àl’intégrité d’Al-Anon.La Onzième Tradition ne dit pas que je doive garder Al-Anon anonyme; elle dit qu’aucun membrene devrait s’exprimer au nom d’Al-Anon. Quel soulagement! Le message d’espoir d’Al-Anon peuts’exprimer en mettant l’accent sur les principes, non les personnalités. Naturellement, cela nesignifie pas que je ne doive jamais parler à qui que ce soit de la fraternité. Tendre la main auxpersonnes qui souffrent et qui demandent de l’aide est une des façons dont notre programmefonctionne. Une autre façon de transmettre le message est d’expliquer à mon médecin et monministre du culte ce qu’est Al-Anon, et comment ma compréhension personnelle et des autres estmeilleure grâce à ce programme. Je peux déposer les revues The Forum et Al-Anon face àl’alcoolisme ou des dépliants dans les aéroports, les salles d’attente, les chambres d’hôtel, etc. Jepeux encourager mon groupe à placer des articles concernant Al-Anon et la façon de trouver desréunions dans notre journal local. Je peux faire des contributions au BSM pour aider à transmettre lemessage aux personnes que je ne puis atteindre.Lorsque je raconte mon histoire, je prends soin de raconter la mienne – et non celle de l’alcoolique.En partageant comment la maladie de l’alcoolisme a affecté mon comportement et commentl’utilisation des principes m’offre le cadeau inestimable de la sérénité, j’aide les autres à reconnaîtreet à comprendre que l’alcoolisme est un mal familial. Le principe de l’anonymat m’aide à garderl’accent sur moi et à ne pas faire de commérage. Il me rappelle que je ne peux pas choisir pour lesautres et que je suis impuissante face à l’alcoolisme. Il me rappelle aussi de respecter la vie privéed’autrui, de garder l’esprit ouvert et d’agir selon ma propre conscience.


Douzième TraditionL’anonymat est la base spirituelle de toutes nos <strong>Traditions</strong>, nousrappelant toujours de placer les principes au-dessus des personnalités.La première fois que j’ai lu cette Tradition, je me suis concentrée sur l’anonymat, une façon de meprotéger pour que le monde extérieur ne découvre pas que j’étais affectée par l’alcoolisme. C’est undes concepts de la Tradition; cependant, en progressant dans le programme, je me suis renducompte que son sens était bien plus riche. Dans le livre <strong>Les</strong> voies du rétablissement, on peut lire que« <strong>Les</strong> éléments clés de la Douzième Tradition sont l’anonymat, la base spirituelle et les principes audessus des personnalités. » (p. 237)Le message implicite que la Douzième Tradition me donne est que nous avons tous le mêmepotentiel spirituel. Notre Puissance Supérieure éprouve de l’affection et de l’amour pour nous etveut ce qu’il y a de mieux pour nous. J’en suis venue à comprendre que ceci est non seulement vraipour tous les membres Al-Anon, mais aussi pour l’ensemble de la race humaine. Ainsi, en tant quemembre Al-Anon mettant la Douzième Tradition en pratique, c’est ma responsabilité de traiterchaque personne comme un enfant de Dieu, digne de la plus haute expression de respect et decourtoisie. Ce n’est néanmoins pas toujours une tâche facile pour moi; j’oublie souvent de placer lesprincipes au dessus des personnalités. Parfois, je suis consciente de mon comportement, maissouvent, je ne me rends pas compte du manque de respect qui transparaît dans mes actions et moncomportement.Un soir, j’étais en train de commander un café au service au volant avec ma mère. La serveusechargée de préparer les cafés me posait de nombreuses questions et je lui répondais sur un tonlaconique et impersonnel. Lorsqu’elle m’a demandé d’avancer au comptoir, ma mère m’a dit quej’avais été impolie envers elle. Je lui ai répondu que telle n’avait pas été mon intention et que je nepensais vraiment pas que c’était le cas. Pourtant, tandis que ma mère continuait de me faire part deses sentiments, j’ai été forcée de repenser à la façon dont je lui avais parlé. Arrivée au comptoir, jeme suis excusée auprès de la jeune femme parce que j’ai dû reconnaître que ma mère avait raison.Je lui avais parlé comme si elle m’agaçait; mon attitude exprimant du dédain. Alors que je faisaisamende honorable, la serveuse m’a répondu : « Oh, ne vous inquiétez pas, nous avons l’habitudedes gens mal élevés. » Ce n’est assurément pas le concept spirituel que transmet la DouzièmeTradition.Bien qu’il soit évident que je n’ai pas encore perfectionné la pratique de cette Tradition, je me suisaméliorée. À mesure que les principes continuent de s’ancrer dans mon esprit, plutôt qued’influencer les personnes que j’aime à être telles que pense qu’elles devraient être, j’apprends àleur permettre de devenir les personnes que leur Puissance Supérieure aimerait qu’elles soient.Ma compagne est membre d’un programme en douze étapes. Bien que j’aimerais partager monopinion sur la façon dont elle devrait mettre le programme en pratique, je me rends compte que saPuissance Supérieure la tient dans la paume de Sa main. Si elle a l’occasion d’atteindre sonpotentiel spirituel, ce n’est pas mon rôle de m’interposer. Tous les principes d’Al-Anon, mais plusparticulièrement les principes spirituels de la Douzième Tradition continuent de me rappeler que maPuissance Supérieure demeure ma réponse.

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