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Revue Chimiste Hiver 2012 - Ordre des chimistes du Québec

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VOLUME 226NUMÉRO24HIVER ÉTÉ 2007 <strong>2012</strong>OCQCotisation<strong>2012</strong>-2013ENVIRONNEMENTApplication del’électrocinétiqueau traitement<strong>des</strong> sols polluésCHRONIQUE LÉGALEChangementsmajeurs de la loisur les brevets auxÉtats-UnisL a r e v u e d e l ’ O r d r e d e s c h i m i s t e s d u Q u é b e cINNOVATIONBiomimétismeQuand la nature fournitle mode d’emploi


MOT DU PRÉSIDENT­Chères et chers collègues,c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2Guy CollinPh. D., chimistePrésident <strong>du</strong> conseild’administration del’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>chimistes</strong><strong>du</strong> QuébecAvant de plancher sur un nouveau texte, jerelis bien sûr celui pro<strong>du</strong>it dans le derniernuméro. Je suis obligé de constater que leschoses n’évoluent pas toujours à la vitessesouhaitée. Le projet de révision de la Loisur les <strong>chimistes</strong> professionnels n’a pasété déposé comme atten<strong>du</strong> à l’Assembléenationale lors de la session d’automne.Il faudra donc attendre la prochainesession, soit vers la mi-février <strong>2012</strong>. Biensûr, cela nous rappelle que nous n’avonspas de contrôle sur le calendrier législatifde nos élus.Heureusement, nous avons d’autresmotifs de satisfaction que nous souhaitonspartager avec vous tous. En effet, le30 novembre dernier, l’<strong>Ordre</strong> a dépassé lerecord de tous les temps de 2858 membresétabli en 1993-1994. Cet événement doitnous rassurer quant à la vitalité de notreorganisation. Et les deman<strong>des</strong> d’adhésioncontinuent d’arriver. Nous projetonsatteindre le chiffre de 2900 membres à lafin de notre exercice financier se terminantle 31 mars <strong>2012</strong>.Une étude macro de cette augmentationnous permet d’identifier deux causes relativementévidentes. La première résultede nos propres actions et démarches ; laseconde de circonstances extérieures àl’organisation.Vous vous souviendrez de la consultationeffectuée <strong>du</strong>rant l’année 2008-2009 et <strong>du</strong>plan de révision <strong>du</strong> projet de loi. Cesséances de remue-méninges ont eu leureffet sur le contenu <strong>du</strong> plan stratégique2010-2013. L’un <strong>des</strong> enjeux retenus dansce plan était ainsi intitulé : « S’assurerque les organisations connaissent, comprennentet se conforment aux exigencesde la Loi sur les <strong>chimistes</strong> (les 3 C) ». Lapremière phase de l’application visait àsensibiliser toutes les organisationscomptant au moins un (1) chimisteparmi leurs employés. Bien que cettecampagne soit terminée, plusieurs dossierscontinuent d’évoluer positivement.La seconde phase prévue au pland’action 2011-<strong>2012</strong> prévoit d’effectuer lamême démarche auprès d’entreprise« orphelines », c’est-à-dire <strong>des</strong> entreprisesqui, à notre connaissance, n’emploient pasde <strong>chimistes</strong> et qui, d’après ce que noussavons de leurs activités, œuvrent dans lesecteur de la chimie, de la biochimie ou<strong>des</strong> sciences et technologie <strong>des</strong> aliments.La tâche est un peu plus compliquée, car ilfaut établir une liste le plus fiable possiblede ces organisations. La conciliation, pasnécessairement facile, entre les listes issues<strong>des</strong> ministères et <strong>des</strong> organismes fédéralet provincial est pratiquement complétée.On peut donc s’attendre à de nouvellesdeman<strong>des</strong> d’adhésion au cours de laprochaine année, une fois la sensibilisationenclenchée.La deuxième cause est, semble-t-il,tributaire <strong>du</strong> contexte géopolitique, enparticulier de celui de la Méditerranéeorientale. On observe ainsi un regainde deman<strong>des</strong> d’adhésion venant <strong>du</strong>secteur de l’immigration. Cette vaguecommande un soin particulier et untraitement approprié différent de celuiqui résulte de l’application <strong>des</strong> 3 C.Au moment où j’écris ces lignes, noussommes en pleine période <strong>des</strong> fêtes defin d’année. J’en profite pour souhaiter àchacun et chacune d’entre vous unebonne et heureuse année <strong>2012</strong> !et pour notre ordre professionnel, le pleinsuccès dans son entreprise de promotionde la chimie au Québec.4


COTISATION<strong>2012</strong>-2013EN LIGNELE PROCESSUS DE RENOUVELLEMENT AU TABLEAU DES MEMBRES<strong>2012</strong>* EST DÉJÀ EN LIGNE.La cotisation de membre de plein droit,pour la prochaine année, est fixée à392 $. La contribution à l’Office <strong>des</strong> professions<strong>du</strong> Québec passe à 22,45 $ et,bonne nouvelle, la prime d’assurancecollective demeure inchangée (15 $).Les cotisations pour certaines classesétablies en fonction <strong>des</strong> activitésprofessionnelles demeurent calculéesselon les ratios fixés en 2007.L’<strong>Ordre</strong> compte sur votre collaborationpour acquitter cette obligationau plus tard le 31 mars <strong>2012</strong>.NOTE IMPORTANTEToute personne détenant un B. Sc. enchimie ou en biochimie est tenue, enapplication de la Loi sur les <strong>chimistes</strong><strong>du</strong> Québec, d’être inscrite au Tableau<strong>des</strong> membres.La classe de cotisation « Membre àdroits limités » ne s’applique plus àun membre qui exerce <strong>des</strong> activitésde la chimie sous la direction d’unchimiste.La classe de cotisation « Hors <strong>du</strong>domaine de la chimie » ne s’appliqueque si les activités de l’entreprise ou del’organisation sont « hors <strong>du</strong> domainede la chimie », par exemple si vous travaillezdans une institution financière oupour un restaurant, un assureur, etc.Si vous faites partie d’une <strong>des</strong> « classesde cotisation ré<strong>du</strong>ites », telles un congéde maternité ou parental, un retrait préventif,une absence pour cause demaladie ou d’accident ou un départ àla retraite au cours de l’année, et quevous avez payé le montant régulierde la cotisation avant le 31 mars :lorsque votre situation aura changé,vous devrez nous fournir une copie <strong>du</strong>document remis à votre employeur ou<strong>du</strong> reçu de votre médecin indiquant lesmotifs et la <strong>du</strong>rée prévue de votrecongé pour obtenir le remboursementde cotisation prévu.Pour l’assurance responsabilité professionnelle,si vous êtes déjà assuréavec Encon, le courtier Marsh CanadaLimitée vous transmettra une factureavec votre certificat renouvelé pour laprochaine année.Si vous ne l’avez pas reçuau plus tard le 1 er mars <strong>2012</strong>,communiquez avec M me NadineTremblay au 514 285-5950 ousans frais au 1 800 361-9945.Selon la Loi d’accès à l’information etde la protection <strong>des</strong> renseignementspersonnels dans le secteur public etprivé, les informations contenues auTableau <strong>des</strong> membres sont de caractèrepublic et, par conséquent, ellesdoivent refléter fidèlement vos activitésprofessionnelles.De plus, depuis 2008, il est obligatoirede fournir son adresse électroniqueau travail.* Au Québec, une personne doit détenir un permis délivré par l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>chimistes</strong> <strong>du</strong> Québec et êtreinscrite au Tableau <strong>des</strong> membres pour exercer toute activité de la chimie et porter le titre de chimiste,sauf si la loi le permet.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 25


AVIS AUX MEMBRESVeuillez prendre note que le paiement de la cotisation<strong>2012</strong>-2013 se fera exclusivement par le biais <strong>du</strong> siteInternet de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>chimistes</strong> <strong>du</strong> Québec.M. Nacer Eddine Ziani, directeur <strong>des</strong> communications, estchargé de vous donner le soutien technique nécessaire sivous avez <strong>des</strong> difficultés pour effectuer votre renouvellement.Nacer Eddine Ziani, chimiste, directeur<strong>des</strong> communications de l’OCQTéléphone : 514 844-3644, poste 22Le renouvellement annuel au Tableau <strong>des</strong> membres constitue une activitélégale et certaines conditions s’appliquent, dont celles de COMPLÉTERvotre formulaire électronique, de payer votre cotisation avant l’échéance<strong>du</strong> 31 mars <strong>2012</strong> ainsi que de fournir le nom de votre assureur de laresponsabilité professionnelle.Biochimie cliniquede l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>chimistes</strong> <strong>du</strong> Québecc h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2LISTE DES HÔPITAUX AGRÉÉS POUR LES STAGES• Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHAUQ)• Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM)• Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ)• Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS)• Centre universitaire de santé McGill (CUSM)• Hôpital général juif• Hôpital Maisonneuve-Rosemont• Hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur• Hôpital Sainte-JustineUn candidat peut toutefois faire reconnaître par le Conseil d’administrationun établissement ne faisant pas partie de cette liste en application <strong>du</strong>deuxième alinéa de l’article 6 <strong>du</strong> Règlement sur les spécialistes del’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>chimistes</strong> <strong>du</strong> Québec.6


TABLEAU SYNTHÈSE<strong>2012</strong>-2013CLASSES DE COTISATION <strong>2012</strong>-2013MONTANTDE LACOTISATIONTPS(5 %)TVQ(9,5 %) TOTAL (1)ASSURANCEOFFICEDESPROFESSIONSMONTANTTOTALÀ PAYERSpécialiste 431,20 $ 21,56 $ 43,01 $ 495,77 $ 19,85 $ 22,45 $ 538,07 $Plein droit 392,00 $ 19,60 $ 39,10 $ 450,70 $ 19,85 $ 22,45 $ 493,00 $À l’entraînement 392,00 $ 19,60 $ 39,10 $ 450,70 $ 19,85 $ 22,45 $ 493,00 $Droits limités 352,80 $ 17,64 $ 35,19 $ 405,63 $ 19,85 $ 22,45 $ 447,93 $Congé de maternité/parental/retrait préventif196,00 $ 9,80 $ 19,55 $ 225,35 $ 19,85 $ 22,45 $ 267,65 $Absence pour causede maladie ou d’accident196,00 $ 9,80 $ 19,55 $ 225,35 $ 19,85 $ 22,45 $ 267,65 $Membre de 65 ans et plus 196,00 $ 9,80 $ 19,55 $ 225,35 $ 19,85 $ 22,45 $ 267,65 $Hors <strong>du</strong> domaine de la chimie 196,00 $ 9,80 $ 19,55 $ 225,35 $ 19,85 $ 22,45 $ 267,65 $Hors <strong>du</strong> Québec 98,00 $ 4,90 $ 9,78 $ 112,68 $ 19,85 $ 22,45 $ 154,98 $Membre sans travail 98,00 $ 4,90 $ 9,78 $ 112,68 $ 19,85 $ 22,45 $ 154,98 $Membre étudiantà temps pleinMembre à la retraite etne pratiquant plus la chimie98,00 $ 4,90 $ 9,78 $ 112,68 $ 19,85 $ 22,45 $ 154,98 $51,89 $ 2,59 $ 5,18 $ 59,66 $ 19,85 $ 22,45 $ 101,96 $Compagnon de Lavoisier 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 19,85 $ 22,45 $ 42,30 $Membre honoraire 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $ 0,00 $


TABLEAU DES MEMBRESVoici les modifications au Tableau <strong>des</strong> membrespour la période <strong>du</strong> 1 er septembre 2011 au 30 novembre 2011.Il y avait, au 30 novembre 2011, un total de 2861 membres inscritsau Tableau, dont 125 à l'entraînement, 9 Compagnons de Lavoisieret 83 spécialistes en biochimie clinique.c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 28Nom1 Abbas Nejad AzadehHaghighi2 Aboucha Jawad3 An Chaofeng4 Ayala Bribiesca Erik5 Badawy Usama6 Balta Mansilla Ana Maria7 Bekhit Mariz8 Bellahsene Amar9 Benitez Mathias Walter10 Benoit Rachel11 Bergeron Mélanie12 Berredjem Mohamed-Tahar13 Bigras Caroline14 Boisvert Martin15 Bol<strong>du</strong>c Philippe16 Bourassa Annabelle17 Bunod Jean-Daniel18 Caron Valérie19 Clavel Guillaume20 De Carvalho Liliane Aparecida21 Diarra Boureima22 Dicaire Catherine23 Dignard Annie24 Dubois Nick25 El Beddad Abdelhadi26 El Moutawakkil Sidi Ab<strong>des</strong>lamLoukili27 Filip Ofelia Dana28 Foltea Marius29 Galarneau Luc30 Gauthier NicolasNOUVEAUX MEMBRES INSCRITS AU TABLEAUPrénomNomPrénom31 Gertilus Myrva32 Girard Valérie33 Gravel Jean-François34 Grenier Dominique35 Gui Xuan36 Guo Xiaoyu37 Hadjeres Abdennour38 Hébert Daniel39 Herrera Patino Sergio Andrés40 Hobeila Sacha41 Kaouk Naela42 Konziase Benetode43 Kouassi Kouadio HuguesSosthène44 Lakhal-Ayat Cherifa45 Langlois Frédéric46 Lavigueur Christine47 Le<strong>du</strong>c Marie-Hélène48 Lemieux Étienne49 Lizee Ross Robert50 Llinas Brunet Montse51 Ma Odette52 Malaekeh Mehri53 Maltais René54 Marion Cédric55 Martínez Zárate Héctor E<strong>du</strong>ardo56 Mezazra Darine57 Meziane Fahim58 Mina Margrit59 Pageau-Crevier Étienne60 Pelletier Éric


NOUVEAUX MEMBRES INSCRITS AU TABLEAUNomPrénomNomPrénom61 Posso Osorio Angela Viviana 73 Scheffer Laurent-Pierre62 Potvin Steeves74 Schneider Solange63 Provencher Gilles75 Siaida Ab<strong>des</strong>lam64 Rahem Neel76 Stewart Krystal Dawn65 Rathod Aman Arvindbhai77 Tang Lisianne66 Rolland Yannève78 Toumi Narjes67 Roussel Maryse68 Saadi Tarik79 Tremblay Samuel69 Saint-Pierre Nathalie80 Waters Paula Joanne70 Salib Marian81 Zaher Mustapha71 Sani Souna Sido Abdelkarim 82 Zegbe Grégoire72 Sarro Domenico 83 Zhao JuyingNom1 Léger2 RocheleauRÉINSCRIPTION < 1 anPrénomSylvain P.Marie-JoséeRÉINSCRIPTION > 1 anNomPrénom1 AssaadElias2 BastienSophie3 BoudreauNadine4 GagnéSébastien5 Le Gall-DiopTatiana6 LévesqueAnn7 MireaultNicolas8 NaoumRoger9 RaymondNathalie10 VinetteYannickRADIATION − OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISENomPrénom1 KhelaMina Magdyc h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 29


CHIMISTE ET INNOVATIONBiomimétismeQuand la nature fournitle mode d’emploiparSerge AlexPh. D., chimisteLe biomimétisme est la science qui imite les organismes et les structuresprésents dans la nature, et il est en passe de devenir une nouvellebranche <strong>du</strong> savoir, tout comme la mécanique, la physique et,évidemment, la chimie ! Ce courant est né à la suite de l’étonnantecapacité <strong>des</strong> espèces animales et végétales à construire ou à utiliser<strong>des</strong> systèmes que l’être humain n’aurait jamais pu concevoir sansl’aide de ces exemples. On a juste à penser à l’utilisation de structuresen nids d’abeilles pour créer <strong>des</strong> matériaux à la fois résistants et légers,à la bande Velcro, qui n’a plus besoin de présentation, ou encore àl’étonnante solidité <strong>des</strong> fils de toile d’araignée, pourtant tissés avec unerapidité étonnante. Si la recherche moderne tire avantage aujourd’huide ces inventions uniques, nous gagnons à nous en inspirer.Cet article propose un survol de cet art de la copie.c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2L’ÊTRE HUMAIN : AUSOMMET D’UNE ÉCHELLEAUX BARREAUX FRAGILESL’homme, qui s’est longtemps considéréau sommet de l’échelle de l’évolution,a eu beaucoup de difficultésà admettre que d’autres créatures(ou créations), souvent considéréescomme primitives, puissent lui êtred’une quelconque inspiration. Onpeut même affirmer qu’à l’issue de laDeuxième Guerre mondiale, lesscientifiques comme les <strong>chimistes</strong>pensaient que tout ce qui était tiré dela nature pouvait être mieux fait parl’homme, incluant la nourriture. Cettearrogance a été freinée dans lesannées 1970-1990, l’euphorie <strong>des</strong>premières heures étant assombriepar de nombreux échecs, commecelui de l’ajout systématique de colorantset d’arômes artificiels dans lesaliments. Aujourd’hui, le biomimétismeest devenu une science quiconsiste à imiter les systèmes quasiparfaits qui existent depuis la naissancede la Terre.BIOMIMÉTISME :NOUVELLE PROPHÉTIEOU VÉRITABLE SCIENCE ?L’auteure et scientifique américaineJanine M. Benyus est considéréecomme la première à avoir mis l’accentsur le besoin fondamental d’imiterla nature pour bénéficier de sesprouesses technologiques (1) . Elle aconsigné tout cela dans un livre intituléBiomimicry: Innovation Inspiredby Nature (voir encadré I). L’idéeessentielle de cet ouvrage est de montrerque la nature est un guide et queles nombreux chercheurs qui s’en sontinspirés ont réussi à accélérer leurs10


Encadré 1 : Janine M. Benyus est la première auteure à avoir rationalisécette pensée dans son livre Biomimicry: Innovation Inspired by Nature.propres recherches avec succès. Autreavantage, en se servant d’exemples tirésde la nature, l’historique de leur comportementet de leur pérennité n’est plusà démontrer, le savoir étant toujoursmillénaire. À ce jeu, les in<strong>du</strong>stries, touscomme les sciences sociales et les communications,ont été plus promptes àpuiser dans cette source d’inspirationque les scientifiques. La palme revientcependant aux militaires, qui ont compristrès tôt que la nature pouvaitbeaucoup leur apprendre, cette dernièreayant souvent les mêmes préoccupations,notamment comment optimiserl’autonomie énergétique, détecter unennemi ou une proie, se protéger grâceau camouflage, résister à <strong>des</strong> climatsextrêmes, etc.PLAGIER LA NATURE :ENFIN UN PLAGIAT ÀENCOURAGERAu-delà de la simple imitation, les scientifiquesfont aussi plus d’efforts pourétudier comment fonctionnent certainesstructures naturelles dans l’espoir d’enaméliorer leur compréhension pourmieux les copier. Par exemple, le pigeonvoyageur reste encore une énigmemalgré <strong>des</strong> années d’étu<strong>des</strong>, et aucunetechnologie de transmission modernene peut rivaliser avec ce volatile. Eneffet, il gère son énergie, il possède sonpropre GPS et transmet ainsi les messagestout en déjouant les pièges ten<strong>du</strong>spar ses prédateurs ! D’ailleurs, pourl’anecdote, même les armées les plusc h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 211


et il n’a pas besoin de transporter d’airpour purger ses ballasts pour refairesurface, car il est capable de le pro<strong>du</strong>irepar voie biochimique. Il est aussi dotéd’un turboréacteur naturel dont le fonctionnementsilencieux et indépendant<strong>des</strong> variations de pression rend jalouxles sous-mariniers !De la même façon, on cherche toujoursà imiter la trompe de l’éléphant. Celle-cipossède au-delà de 50 000 muscles, etpar un simple changement d’humeur del’animal, elle peut faire office de puissantcrochet ou d’un simple pommeaude douche. Les êtres vivants, en plus deposséder <strong>des</strong> dons enviables, sont aussicapables de maîtriser l’architecturede leur environnement. Par exemple, lechien de prairie, en terminant ses galeriespar <strong>des</strong> trous surmontés de cheminéesde terre plus ou moins hautes,s’assure que l’air de ses nombreux tunnelssoit constamment renouvelé. Il aaussi le souci de bien orienter les pentesde ses terriers pour éviter les inondationsde son logis. Aussi, l’observationde ce qui nous est offert devrait nousinspirer et ceci au-delà <strong>du</strong> cloisonnement<strong>des</strong> disciplines. Par exemple, lesingénieurs mécaniciens <strong>du</strong> Shinkansen(le train à grande vitesse japonais) ontré<strong>du</strong>it les problèmes de turbulence àl’entrée <strong>des</strong> tunnels en <strong>des</strong>sinant l’avant<strong>du</strong> train en forme de bec de martinpêcheur.En effet, la forme de son becpermet à cet oiseau de pénétrer dans unmilieu plus dense sans perdre de vitesse.Ainsi, cette solution issue <strong>du</strong> mondeanimal résout un concept mécaniquesophistiqué.LE MOT DE LA FINIl reste que malgré les nombreusesétu<strong>des</strong> et recherches, nos imitations <strong>des</strong>ystèmes naturels se résument souventà un bricolage grossier par rapport àl’original. Pour l’homme, la constructionsouterraine reste un gros casse-tête.Personne n’est encore capable de jouerau caméléon, on ne peut pas encorepro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> câbles à la vitesse decelle de l’araignée et on ne comprendtoujours pas comment fait le colibripour traverser le golfe <strong>du</strong> Mexique avectrois grammes de carburant. Même lemeilleur manteau d’hiver peine à nousassurer un bon confort à -35 °C, alorsque le bison commence seulement àtrouver le fond de l’air un peu frais dansles mêmes conditions !«Malgré lesnombreuses étu<strong>des</strong>et recherches, nosimitations <strong>des</strong>ystèmes naturels»se résument souventà un bricolagegrossier par rapportà l’original.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 213


TABLEAU I : Quelques exemples de réalisations inspirées de la nature (1,3,7)INVENTION INSPIRÉE REMARQUESEncres photoélectrochimiquespour fabriquer<strong>des</strong> cellulesphotovoltaïquesDe la première étape de la photosynthèse<strong>des</strong> plantes (on imite lachlorophylle qui capte un photonpour libérer un électron).Pro<strong>du</strong>it de l’électricité en générant <strong>des</strong> électronsà partir de la lumière captée. Les cellulessont fabriquées par impression avec <strong>des</strong> électro<strong>des</strong>en dioxyde de titane dans un électrolytede io<strong>du</strong>re/trio<strong>du</strong>re (voir www.dyesol.com).Ban<strong>des</strong> collantesà dallesDu gecko. Les forces d’adhérencesont <strong>du</strong>es uniquement aux forcesde Van der Waals entre les sétules(minuscules poils <strong>du</strong> bout <strong>des</strong>pattes) et la surface sur laquellele gecko marche.Cela permet de fixer <strong>des</strong> dalles sans avoirrecours à <strong>des</strong> colles toxiques, et cela en facilitele remplacement (voir interfaceflor.com).Colle résistanteà l’eauDe la substance secrétée par lesfilaments d’ancrage <strong>des</strong> moules(appelés byssus) pour s’attacheraux rochers.En 2001, Kaichang Li (Université de l’Oregon)déposé un brevet, car il est arrivé à repro<strong>du</strong>irela protéine responsable de l’ancrage <strong>des</strong>moules à partir <strong>du</strong> soja. Aujourd’hui, une colleest commercialisée par Columbia Forest (voirwww.columbiaforestpro<strong>du</strong>cts.com/Content/Documents/PureBond_Brochure.pdf).Polymères nanorugueuxhydrophobes; tapisbrosse en nanotube ;peintures autonettoyantes,etc.De la feuille de lotus : celle-ci estconstituée de nano-rugosités quila rend très hydrophobe. Ainsi, lesgouttes d’eau ruissellent constammentsur sa surface et entraînenten même temps la saleté.Cela permet de fabriquer <strong>des</strong> membranesfiltrantes très hydrophobes moins chèresque le téflon (ou ses dérivés [voir www.membrana.com]) et de faire <strong>des</strong> surfaces ou<strong>des</strong> objets autonettoyants (voir www.cnanorhone-alpes.org/spip.php?article45).Capteur d’énergie<strong>des</strong> vaguesDe l’on<strong>du</strong>lation <strong>des</strong> mouvementsd’un serpent.Le système Pelamis tire son nom d’un serpentde mer géant dans la Grèce antique. Cet assemblagede caisson de 120 mètres de long pèsepas loin de 750 tonnes. La montée et la <strong>des</strong>cente<strong>des</strong> vagues actionnent ses articulations,qui convertissent les mouvements en énergieélectrique sur place (voir www.pelamiswave.com).c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2Filtres autonettoyantà haut rendementRevêtementantirefletpour tabletteélectroniqueDe la structure <strong>des</strong> fanons debaleine qui assure une filtrationfine avec de gros débit (incluantun nettoyage automatique)De la structure de l’aile <strong>du</strong> papillonmorpho, qui est un filtre interférométriquesans pareil. La bellecouleur bleue de ce papillon neprovient pas de pigments, maisd’un patron d’interférence.La firme australienne Baleen Filters vendces systèmes pour le traitement <strong>des</strong>eaux municipales et in<strong>du</strong>strielles (voir baleenfilters.com/pro<strong>du</strong>ct.asp).On a repro<strong>du</strong>it les couches réfléchissantes<strong>du</strong> morpho, ce qui permet une lecture en pleinsoleil <strong>des</strong> écrans de tablettes électroniques.14


RÉFÉRENCES ET NOTES :1. J. M. Benyus, Biomimicry: Innovation Inspired by Nature. Ed. FirstQill Edition, 301 pages, 1997. Cet ouvrage a été réédité en 2002et il est tra<strong>du</strong>it en français.2. George de Mestral, un ingénieur suisse amateur de plein air, estfasciné par l’étonnante capacité qu’ont les fruits de la bardane àse fixer sur les textiles. À partir de cette observation, il brevette lefameux système d’attache Velcro en 1951 (Vel pour velours et cropour crochet), qui repro<strong>du</strong>it d’un côté le crochet <strong>du</strong> végétal et del’autre les boucles <strong>des</strong> fibres textiles. L’utilisation de la bandeVelcro a connu une explosion dans les années 1990 (probablementà la suite <strong>du</strong> décès de son inventeur en février 1990).3. Les plantes ont de bonnes capacités d’adsorption <strong>des</strong> polluants etaujourd’hui, la phytoremédiation est une science en pleineexpansion qui se pratique à grande échelle (voir, par exemple :www.techniquesingenieur.fr/glossaire/phytoremediation et D.Miousse, B. Ponsard et S. Alex, « La phytoremédiation : unetechnologie verte » <strong>Chimiste</strong>, vol. 19 n o 3, p. 12-16, 2004). Dans lesannées 1990, les scientifiques avaient aussi montré que la plupart<strong>des</strong> plantes ornementales domestiques (langue-de-belle-mère ousansevière, schefflera, etc.) sont naturellement d’excellentscapteurs de Composés Organiques Volatils (notamment leformaldéhyde) (voir V. Borde, « Ces plantes vertes qui dépolluent »,Sciences et Avenir, janvier 1994, 1994, p. 48-51).4. Ihlan Aksay est un scientifique turc formé aux États-Unis et qui abeaucoup étudié le biomimétisme par rapport aux céramiques. Lesite : www.harunyahya.fr/livres/science/biomimetisme/ biomimetisme_02.php souligne ses travaux et présente d’autres exemples <strong>des</strong>ystèmes inspirés de la nature qui ont été copiés (ou à copier).Toutefois, les écrits de l’auteur de ces lignes, Harun Yahya (de sonvrai nom Adnan Oktar), sont très controversés dans le milieuscientifique, et dans ce site, l’auteur fait une exploitation partisane<strong>du</strong> biomimétisme que nous ne partageons pas. Malgré cela, le texteproposé reste très intéressant.5. Emmanuel Delannoy, le fondateur de la société Inspire (www.inspireinstitut.org),estime que cinq polymères ont suffi à la nature pour toutfaire. Les principaux polymères sont les polycarbohydrates (c’est-à-dire :cellulose, amidon, chitine, etc.), les protéines (c’est-à-dire : collagène,kératine, hémato-protéine, etc.), les polynucléoti<strong>des</strong> (c’est-à-dire : ADN,ATP, etc.) et les lipi<strong>des</strong> (incluant les phospholipi<strong>des</strong>).6. R. S. Trask, H. R. Williams et I. P. Bond, Self-healing polymer composites:mimicking nature to enhance performance. Ce texte est facilementdisponible en format pdf à l’adresse suivante : bg.bilkent.e<strong>du</strong>.tr/jc/papers/selfrepairpdf7.pdf.7. L. Fery, « Biomimétisme - La nature ça vous inspire ? », In<strong>du</strong>strieset Technologies, vol. 937, 2011, p. 27-40. Ce dossier consacré aumimétisme souligne les gran<strong>des</strong> idées dans ce domaine.Pour vos assurances auto et habitation,mieux vaut être à la bonne place.Un partenariat qui vous offre <strong>des</strong> tarifs préférentiels,ainsi que <strong>des</strong> protections et un service personnalisés.DEMANDEZ UNE SOUMISSION1 888 476-8737lapersonnelle.com/ocqCertaines conditions s’appliquent.La bonne combinaison.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 215


environnementApplicationde l’électrocinétiqueau traitement<strong>des</strong> sols polluésparAZIZ GHERROUPh. D., chercheur chimiste,Centre <strong>des</strong> technologiesde l’eau (CTE), MontréalDurant les dernières décennies, la contamination de solspar les activités in<strong>du</strong>strielles et d’autres sources estdevenue un sérieux problème et a créé un besoin urgentde trouver <strong>des</strong> solutions viables pour cette problématiquequi touche non seulement l’environnement, mais aussila santé publique. En effet, les contaminants se trouvantdans ces sols se retrouvent dans les aliments que l’onconsomme et s’infiltrent dans les différentes sources d’eau.La décontamination de ces sols polluésnécessite souvent une excavation et untransport vers <strong>des</strong> sites spécialisés oùl’on fait appel à différentes techniquesde traitement (lixiviation, traitementsthermiques, etc.). Cependant, ces opérationssont trop coûteuses, elles mobilisent<strong>des</strong> moyens matériels et humainsconsidérables, et elles requièrent <strong>des</strong>installations adaptées.Ainsi, le développement de techniquespouvant opérer une décontaminationin-situ de sols pollués devient de plusen plus indispensable. À cet effet, leprocédé de traitement par électrocinétiques’avère être <strong>des</strong> plus intéressants,tant <strong>du</strong> point de vue économique que<strong>du</strong> point de vue technique.DESCRIPTION DU PROCÉDÉc h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2Employé pour la dépollution <strong>des</strong> frichesin<strong>du</strong>strielles, le procédé d’électrocinétiqueévite l’extraction de la terre avantson traitement. Le principe reposesur l’intro<strong>du</strong>ction d’électro<strong>des</strong> inattaquablesau sein <strong>du</strong> terrain pollué (1) . Cesdernières génèrent un champ électriquequi a pour effet de déplacer lesparticules polluantes piégées dansles eaux interstitielles, et de les fairemigrer selon leur polarité vers l’une ou16


«La présencede matièresorganiques etde certains ionsnaturels peutdonner lieu à laformation de sous-»pro<strong>du</strong>its toxiquesquand on appliqueun champélectrique au sol.Photo 1 : Exemple de montage d’essais in-situ de décontamination <strong>des</strong>ol par électrocinétique (5)c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2transport <strong>des</strong> protons ne soit retardépar la capacité tampon <strong>du</strong> sol, le solentre les deux électro<strong>des</strong> sera acidifié.De cette acidification résulte unesolubilisation <strong>des</strong> contaminants. Unefois que ces contaminants sont présentssous forme ionique dans le sol,ils vont migrer vers l’électrode opposéeen polarité sous l’effet <strong>du</strong> champélectrique ou par électro-osmose,donnant lieu à l’extraction <strong>du</strong> sol <strong>des</strong>électro<strong>des</strong>.L’électro-osmose est le transport demolécules d’eau à travers la matrice<strong>du</strong> sol sous l’effet <strong>du</strong> champ électrique.Elle est utilisée aussi commeprocédé de déshydratation de sols etde boues.L’électrophorèse est relative au mouvement<strong>des</strong> particules chargées sousl’influence <strong>du</strong> champ électrique.Une fois l’électrocinétique accomplie,l’extraction et la récupération <strong>des</strong>contaminants pourraient êtres réaliséespar électrodéposition, précipitationou coprécipitation à l’électrode, ouencore par récupération et traitementde l’eau contenant les espèces contaminantesau niveau de l’électrode.L’électrocinétique est influencéemajoritairement par le gradient de pHentre les deux électro<strong>des</strong> et l’électromigration<strong>des</strong> contaminants mobilesvers l’électrode, mais elle dépendaussi de plusieurs facteurs liés auxcaractéristiques <strong>du</strong> sol (type de sol[porosité et dimension <strong>des</strong> grains],concentration et type de contaminant,mobilité ionique, solubilité <strong>des</strong>contaminants, présence de matièresorganiques, etc). Par exemple, la présencede matières organiques et decertains ions naturels peut donner18


lieu à la formation de sous-pro<strong>du</strong>itstoxiques (chlore, trihalométhanes,acétone, etc.) quand on applique unchamp électrique au sol.Tout consiste donc à intervenir sur lesparamètres réglables, comme le courant,le pH, la température, etc., demanière à favoriser la mobilité, letransfert ou l’extraction d’un contaminantdonné.QUELQUES APPLICATIONSMême si le principe de l’électrocinétiqueest connu dès le début <strong>du</strong> siècledernier, ce n’est que vers les années1980 qu’ont commencé à paraîtreles premières étu<strong>des</strong> à échelle laboratoire.En effet, après les premiersessais de Lageman et al (3) , la décontaminationélectrocinétique a surtoutété développée théoriquement etpratiquement au cours de la dernièredécennie. Une efficacité intéressantede ce procédé a été démontrée pourune grande variété d’espèces chimiquescomme les métaux lourds,qui ont été largement étudiés (2) et lescomposés organiques (4) .Certains métaux lourds (Pb, Hg, Cd,Ni, Cu, Zn, Cr), espèces radioactives(Cs137, Sr90, Co60, Ur), anions(nitrates, sulfates), cyanures, hydrocarburespétroliers, explosifs, mélanges decontaminants organiques et inorganiques,hydrocarbures halogénés etpolluants organiques non halogénés(BTEX) ont fait l’objet d’étu<strong>des</strong> derécupération par électrocinétique.La photo 1 montre un exemple d’installationde traitement in situ par électrocinétique.Les quelques essais au stade pilote etsur le terrain ont été appliqués enEurope et aux États-Unis (1,5) . AuCanada, <strong>des</strong> travaux de recherche«Une efficacitéintéressante dece procédé a étédémontrée pourune grandevariété d’espèces»chimiques commeles métaux lourdset les composésorganiques.Photo 2 : Unité Cinetik de déshydratation de boues par électro-osmose.Source : www.ovivowater.com.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 219


«Une compagnieQuébécoise basée àSherbrooke,Les TechnologiesElcotech Inc.,a exploité unevariante del’électrocinétique,pour la»déshydratation<strong>des</strong> boues <strong>des</strong>tations d’épurationmunicipales.sont réalisés et publiés par <strong>des</strong> équipesde recherche canadiennes et signalésdans la littérature (6,7) . Par contre, sur leplan <strong>des</strong> technologies, très peu d’informationssont disponibles.Par ailleurs, une compagnie québécoisebasée à Sherbrooke, Les TechnologiesElcotech inc. (compagnie qui aété achetée par GLV inc), a exploitéBIBLIOGRAPHIE :1. S. Tellier, M. Astruc, Info. Chim. Mag.,2000, 422, 120.2. Y. B. Acar, A. N. Alshawabkeh, J. Geotech.Eng., 1996, 3, 173.3. R. Lageman, W. Pool, G. Seffinga, Chem.Ind., 1989, 13, 585.4. Y. B. Acar, H. Li, R. J. Gale, J. Geotech. Eng.,1992, 11, 1837.5. In-situ electrokinetic remediation of metalcontaminated soils technology status, USArmy Environmental Center, Reportnumber : SFIM-AEC-ET-CR-99022,juillet 2000.6. M. Elektorowicz, M. Hakimpour, HybridElectrokinetic Method Applied to mixcontamination clayey soil, EREM, 3 rdSymposium and status report onelectrokinetic remediation, Karlsruhe,Allemagne, avril 2001.une variante de l’électrocinétique,pour la déshydratation <strong>des</strong> boues <strong>des</strong>tations d’épuration municipales.L’unité de traitement développéeappelée Cinetik (voir photo 2) permeten même temps un enlèvement <strong>des</strong>métaux présents dans la boue, unedéshydratation de cette dernière et,par conséquent, une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong>volume de la boue.7. M. Elektorowicz, S. Habibi, CanadianJournal of Civil Engineering, 2005, vol. 32n o 1, p.164-169AUTRE BIBLIOGRAPHIE TRAITANT DU SUJET :• Electrochemical remediation technologiesfor polluted soils, sediments andgroundwater, Krishnar A. Reddy, ClaudioCameselle, John Willey and Sons Inc.,2009, p. 719.• I.K. Iskandar, Environmental Restorationof Metals-Contaminated Soils, CRC Editor,septembre 2000.• J. Virkutyte, M. Sillanpää, P. Latostenmaa b ,«Electrokinetic soil remediation-criticaloverview», Science of The TotalEnvironment, Vol. 289, n os 1-3,22 avril 2002, p. 97-121.ERRATANous portons à votre attention les quelques erreurs typographiquessuivantes, qui se sont glissées dans l’article intitulé « Le manganèse dansl’eau potable serait nuisible à la santé <strong>des</strong> enfants. Comment s’endébarrasser ? » et paru dans l’édition de la revue <strong>Chimiste</strong>, volume 26,numéro 3, Automne 2011.c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2Au tableau 1 de la page 20, il manque le signe « + » à la charge de Mn 2+au niveau <strong>des</strong> trois premières réactions chimiques, et le symbole <strong>du</strong>chlore est évidemment Cl et non pas CL.Par ailleurs, au dernier paragraphe de la page 22, il faudra lire plutôt :« […] celle de 50 g/l recommandée par Santé Canada,[…] ».Partout dans le texte, il faudra lire « directives de l’OMS » au lieu de« normes de l’OMS ».20


Changements majeursde la loi sur les brevetsaux États-Unischronique légaleLe 16 septembre 2011, après plus d’une décennie d’efforts législatifsaux États-Unis, le président Barack Obama a ratifié une nouvelle loi,le « America Invents Act » 1 , qui modifie en profondeur le systèmeaméricain <strong>des</strong> brevets. Certains changements sont entrés en vigueurle 26 septembre 2011, alors que d’autres entreront en vigueur dansles mois qui suivront. Parmi les changements apportés, certains ont<strong>des</strong> implications importantes pour les Canadiens qui désirent protégerleurs inventions aux États-Unis.CHANGEMENTSDÉJÀ EN VIGUEURLes taxes réglementaires, incluant,entre autres, les frais de dépôt, dedélivrance, de renouvellement et deprolongation d‘échéances, ont étémajorés de 15 %.De plus, tout comme au Canada, il estmaintenant possible d’accélérer laprocé<strong>du</strong>re d’examen aux États-Unisen acquittant une taxe réglementaire(4 800 US$ pour une « grande entité »ou 2 400 US$ pour une « petiteentité »), sans avoir à justifier larequête en accélération. Cependantau Canada, la taxe réglementaire correspondanten’est que de 500 $, et ilest aussi possible de demander l’accélérationsans frais, soit si l’inventionest dans le domaine <strong>des</strong> technologiesvertes 2 , soit si un brevet correspondanta été accordé dans un pays aveclequel le Canada a signé une entente.Depuis le 16 septembre 2011, lesbrevetés ne doivent plus nécessairementindiquer le numéro <strong>des</strong> brevetsassociés à un article sur celui-ci ousur son emballage afin d’aviser <strong>des</strong>tiers <strong>du</strong> fait que le pro<strong>du</strong>it est breveté.Il est maintenant possibled’identifier l’article ou son emballageavec la seule mention « patent »ou son abréviation, « pat. », et defournir un lien vers un site Internet,accessible au public gratuitement,où le ou les brevets applicables àl’article sont identifier par leurnuméro. De plus, les risques depoursuite pour faux-marquage auxÉtats-Unis ont grandement diminuépuisque le demandeur doit maintenantprouver avoir subi un préjudiceafin de pouvoir réclamer <strong>des</strong> dommages-intérêts.Ainsi, les Patent trolls 3 auront moinsde latitude pour poursuivre un contrefacteuret ne pourront plus poursuivreparDOMINIQUEPOMERLEAUIng. jr., Ph. D.Agente de brevetsau Canada etaux États-Unis,associée <strong>du</strong>cabinet ROBICS.E.N.C.R.L.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 221


plusieurs défendeurs différents dansun même litige. Ils seront donccontraints de multiplier les litiges, etdonc les frais, et dans chacun de ceslitiges, la validité <strong>du</strong> brevet sur la base<strong>du</strong>quel le patent troll a intenté la poursuitepourra être remise en cause.Bien que la loi sur les brevets auxÉtats-Unis ait déjà été interprétéecomme excluant l’octroi de brevetssur <strong>des</strong> êtres humains, la nouvelle loirend cette interdiction explicite. Plusspécifiquement, la délivrance d’unbrevet incluant une revendication dirigéevers ou englobant un être humainest interdite, tout comme au Canada.CHANGEMENTS À VENIRIl est accompagné d’une révision importantede la définition de l’art antérieur etde la détermination de la date de dépôteffective. Ainsi, avant l’arrivée de la nouvelleloi, les inventeurs disposaient d’unan à partir de la première divulgationou de l’utilisation publique de l’inven -tion aux États-Unis pour déposer unedemande de brevet. Par conséquent, lesutilisations ou les offres de vente faitesailleurs qu’aux États-Unis ne constituaientpas une divulgation publique.Bien que préservée avec la nouvelle loi,la période de grâce débute maintenantavec la première divulgation ou utilisationpublique n’importe où dans lemonde, ce qui rend la pratique américainesimilaire aux exigences canadiennes.Il est important de rappelerqu’un grand nombre de pays, notammentles pays membres de l’Office européen<strong>des</strong> brevets exigent le critère dela nouveauté absolue, c’est-à-dire qu’aucunedivulgation ou utilisation publiquen’ait eu lieu avant le dépôt de lademande de brevet prioritaire.Une catégorie dite de « micro-entité »sera ajoutée à celle <strong>des</strong> petites entités.Cette catégorie doit inclure lestrès petites entreprises et les universités,sous certaines conditions. Lesdemandeurs se qualifiant à titre de« micro-entité » pourront bénéficierd’une ré<strong>du</strong>ction de 75 % <strong>des</strong> taxesréglementaires.c h i m i s t e » H i v e r 2 0 1 2De plus, comme au Canada et dans lamajorité <strong>des</strong> pays, à partir <strong>du</strong> 16 mars2013, un brevet américain sera maintenantaccordé au premier inventeur àdéposer une demande de brevet pourl’invention (« first-to-file »), et non plusau premier inventeur (« first-toinvent»). Ceci représente sans doutele changement le plus important.Afin de bénéficier de plusieurs dispositionsavantageuses de la nouvelle loiincluant, entre autres, le statut demicro-entité, si applicable, et une dispositionrelative aux déclarations d’invention,il est donc important que lesemployés d’une entreprise ou d’uneuniversité soient contractuellementobligés de céder leurs droits sur leursinventions.Tout comme pour le brevet européen,une période d’examen postdélivrancede neuf mois sera ouvertepour permettre à quiconque decontester le brevet américain en faisantvaloir ses arguments. Cettemodification entrera en vigueur le16 mars 2013.Aux États-Unis, si une contrefaçonintentionnelle est démontrée, la courpourra augmenter les dommagesintérêtsjusqu’à trois fois leur montant.À partir <strong>du</strong> 16 septembre <strong>2012</strong>,un défaut d’un contrefacteur d’obtenirun avis juridique sur la possible contre-22


façon d’un brevet ne pourra plus êtreemployé pour démontrer la volonté oul’intention d’inciter à la contrefaçon, cequi est une excellente nouvelle pour lesCanadiens faisant <strong>des</strong> affaires auxÉtats-Unis.Le présent article est un résumé <strong>des</strong>principaux changements apportéslors de l’entrée en vigueur de lanouvelle loi. Nous vous invitons àcommuniquer avec l’auteure de cetarticle, spécialiste en propriété intellectuellechez Robic, afin d’obtenir<strong>des</strong> précisions supplémentaires, ainsique pour évaluer les impacts de ceschangements sur votre stratégie depropriété intellectuelle en matière debrevets.Références :1. http://www.uspto.gov/aia_implementation/index.jsp2. Marine Kéraron, Chroniquelégale, <strong>Chimiste</strong>, Vol. 26,n o 2, Été 2011.3. Gabrielle Moisan,Chronique légale, <strong>Chimiste</strong>,vol. 26, n o 3, automne 2011.c h i m i s t e » h i v e r 2 0 1 223

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