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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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Libération. Comment pourrait­il y avoir une cause a ce qui est au­<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause et <strong>de</strong>l’effet ? Seule <strong>la</strong> connaissance — au sens oriental du terme : on connaît ce qu’on est —peut mener à l’I<strong>de</strong>ntité Suprême, l’i<strong>de</strong>ntité avec brahman.La voie consiste donc à découvrir, à dé­couvrir, enlever ce qui couvre, pour constater :« Ah! C’était déjà là... »On peut faire du bruit mais on ne peut pas faire du silence. « Faire silence » consiste àéliminer tous les bruits et tous les sons. On ne surajoute pas le silence aux bruits, onsupprime les bruits qui étaient surajoutés au silence. Seul le silence est réel, unique etpermanent. <strong>Les</strong> bruits sont irréels, naissant, mourant, disparaissant. Par conséquent, sousle bruit, sous le vacarme, le silence est toujours là. Au <strong>com</strong>ble du tintamarre, <strong>la</strong> réalité,c’est le silence. Et sous <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>s éléments (les bouddhistes disent <strong>de</strong>s dharmas)<strong>de</strong> « toutes choses créées », le vi<strong>de</strong> est toujours là. Je peux mettre tout ce que je veux dansune pièce vi<strong>de</strong>. Je ne peux pas ajouter du vi<strong>de</strong> dans une pièce déjà remplie d’objets. Jepeux seulement enlever ce qui l’en<strong>com</strong>bre. Tous les objets sont périssables et appelés àdisparaître tôt ou tard. Mais le vi<strong>de</strong> <strong>de</strong>meure. Seul le vi<strong>de</strong> est réel, unique et permanent.La réalité suprême est le silence et le vi<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> Parisiens habitués — ou mal habitués —au bruit <strong>de</strong> leur cité et aux embouteil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> ses rues s’émerveillent chaque année aumois d’août <strong>de</strong> découvrir une capitale déserte. Mais il suffit, à <strong>la</strong> saison où l’agitation <strong>de</strong><strong>la</strong> ville bat son plein, <strong>de</strong> marcher ou <strong>de</strong> conduire un dimanche vers 7 heures du matin pour« réaliser » le silence et le vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Paris. On peut à peine y croire. Eh bien, ce vi<strong>de</strong> et cesilence sont là même quand nous ne les percevons plus, sont là le soir entre 5 heures et 7heures, sont là, seules réalités immuables, sous <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>s automobiles et <strong>de</strong>spiétons et <strong>la</strong> succession <strong>de</strong>s bruits. Et le Vi<strong>de</strong> et le Silence éternels sont toujours en nous,ici et maintenant, dans le meilleur et dans le pire, sous le tumulte <strong>de</strong> nos chants d’amouret <strong>de</strong> nos cris <strong>de</strong> haine, <strong>de</strong> nos peurs et <strong>de</strong> nos pleurs, <strong>de</strong> nos rêves et <strong>de</strong> nos joies, <strong>de</strong> nosambitions et <strong>de</strong> nos amertumes, <strong>de</strong> nos triomphes et <strong>de</strong> nos désarrois. Paris à 7 heures dumatin nous donne <strong>la</strong> clé <strong>de</strong> <strong>la</strong> métaphysique.Puisqu’en chaque être humain, l’atman est entouré, enveloppé d’une série <strong>de</strong> couches (koshas) qui le conditionnent et donc le voilent, il est évi<strong>de</strong>nt que le travail doit<strong>com</strong>mencer sur les voiles les plus extérieurs. Si je suis vêtu d’un maillot, d’une chemise,d’un pull­over et d’une veste, je ne peux, pour apparaître dans ma nudité, brûler aucuneétape ni <strong>com</strong>mencer par ôter le maillot <strong>de</strong> corps afin d’aller plus vite. Quelle que soit monimpatience, je suis obligé d’enlever d’abord <strong>la</strong> veste et ainsi <strong>de</strong> suite. Mais il est vrai quebrahman, c’est <strong>la</strong> nudité absolue. Il arrive souvent qu’ayant vu le rayonnement d’un ouplusieurs sages libérés et ayant lu les <strong>de</strong>scriptions fascinantes <strong>de</strong> l’état suprême, undisciple ait une irrésistible tendance à tourner tous ses efforts dans <strong>la</strong> seule direction <strong>de</strong>cet Absolu qui lui échappe. Rien ne lui semble alors moins digne d’intérêt que lescouvertures elles­mêmes et surtout les plus extérieures, <strong>la</strong> dépendance, <strong>la</strong> non­liberté,l’aveuglement, les peurs et les mesquineries. Et il risque <strong>de</strong> vouloir se dresser vers le cielsans avoir pris appui sur <strong>la</strong> terre ferme ou <strong>de</strong> ramer <strong>de</strong> toutes ses forces dans une barquetoujours amarrée à <strong>la</strong> rive.C’est ici qu’intervient <strong>la</strong> distinction entre <strong>la</strong> voie directe, adhyatma yoga, et les voies

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