11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

souffre <strong>de</strong> ne pas être indépendant intérieurement sera attiré par une femme trèsindépendante, etc. Si aujourd’hui tant d’hommes et <strong>de</strong> femmes veulent encore fairel’amour à un âge avancé, c’est parce qu’à cause <strong>de</strong> leur état névrotique et <strong>de</strong> leurincapacité à être parfaitement et consciemment « ici et maintenant », ils n’ont jamaisvraiment connu l’acte sexuel, l’eussent-ils fait tous les jours pendant quarante ans.Mieux je peux vivre le « ici et maintenant », plus mon penser est pur, donc mieux je «vois » re<strong>la</strong>tivement. Moins je vis dans mon mon<strong>de</strong>, plus je vis dans le mon<strong>de</strong>. Car si « Je» peut voir l’infinie manifestation, le mental ne connaît et ne reconnaît que son mon<strong>de</strong> àlui. La vision réelle est celle qui voit toutes choses <strong>com</strong>me égales (sama darshan) maisnon uniformes (d’une seule forme). Plus un homme possè<strong>de</strong> cette vision égale, mieux ilpeut voir les différences car il n’est plus condamné à ne voir partout que <strong>la</strong> projection <strong>de</strong>son mon<strong>de</strong> intérieur. Si le sage ne voit que lui partout, c’est-à-dire ne voit partout que leSoi impersonnel, l’ego ne voit partout que son petit moi individuel. Si « Je » est neutre, lemental est fait <strong>de</strong> goûts et <strong>de</strong> dégoût, <strong>de</strong> « j’aime » et « je n’aime pasLa nécessité <strong>de</strong> voir et d’entendre ce qui est — ou plutôt <strong>la</strong> tragique incapacité <strong>de</strong>l’homme à voir et à entendre librement — est <strong>la</strong> source <strong>de</strong> l’immense malentendu quiconcerne les mots français aimer et amour.Je précise les mots français car, dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues anciennes oucontemporaines, plusieurs termes distincts correspon<strong>de</strong>nt aux sentiments et émotions biendifférents que traduit le seul verbe « aimer ». Ceci est vrai non seulement pour <strong>de</strong>s<strong>la</strong>ngues que nous associons à <strong>de</strong>s cultures évoluées, <strong>com</strong>me le sanscrit ou le grec, maisaussi pour <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngages <strong>de</strong> « peup<strong>la</strong><strong>de</strong>s » ou <strong>de</strong> « tribus », notamment africaines, prouvantpar là que leur humanisme n’est pas si inférieur au nôtre qu’on l’a prétendu.Ce que nous appelons aimer peut être soit l’expression du sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation, soitl’expression du sens <strong>de</strong> l’unité. Or le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’unité est <strong>la</strong> <strong>com</strong>préhension et lefon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>com</strong>préhension est <strong>la</strong> vision objective.Quand nous allons au lit pour dormir, nous nous apprêtons à rentrer en nous-mêmes, àretourner à nous-mêmes. C’est pourquoi le védanta a toujours accordé une Si gran<strong>de</strong>importance à l’état <strong>de</strong> conscience du sommeil sans rêves. Mais, à part le sommeil ou cesommeil vigi<strong>la</strong>nt qu’est <strong>la</strong> méditation sans formes, <strong>la</strong> vie est toujours re<strong>la</strong>tion, rapportentre un moi et un non-moi, entre un sujet et un objet. Voir cette re<strong>la</strong>tion est le premiersol ferme sur lequel l’homme peut s’appuyer pour agir et pour croître, le point <strong>de</strong> départ<strong>de</strong> toute progression spirituelle. Alors le vrai problème se pose immédiatement <strong>com</strong>mentêtre libre <strong>de</strong> sa propre coloration <strong>de</strong>s faits, <strong>de</strong> son attente et <strong>de</strong> ses espoirs, <strong>de</strong> ses goûts et<strong>de</strong> ses aversions ? Il faut d’abord accepter et apprendre à reconnaître que chaque re<strong>la</strong>tionconcrète implique bien plus que son motif apparent. Elle met en jeu tout un arrière-p<strong>la</strong>ninconscient, se rattachant à notre histoire individuelle particulière en même temps qu’auxgrands thèmes, mythes ou « archétypes »<strong>com</strong>muns à tous les hommes.Si le désir (je veux quelque chose, j’attends quelque chose <strong>de</strong> quelqu’un) est tropcontraignant, il n’y a plus aucune possibilité <strong>de</strong> voir, <strong>de</strong> voir l’autre, <strong>de</strong> voir ses*

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!