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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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éducation s’est conservée tant bien que mal jusqu’à aujourd’hui dans certains milieux <strong>de</strong>plus en plus restreints où il m’a été donné <strong>de</strong> l’observer. L’ancienne organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>société a été abondamment décrite <strong>com</strong>me une série <strong>de</strong> cadres ou <strong>de</strong> carcans opprimantsqu’il faut briser pour s’émanciper. Mais ce qu’elle donnait, en fait, c’est <strong>la</strong> libertéintérieure. Outre le père et <strong>la</strong> mère, <strong>la</strong> famille é<strong>la</strong>rgie (joint family) , dans <strong>la</strong>quelle l’enfantnaissait et faisait ses premiers pas, <strong>com</strong>prenait les aïeux, les oncles, les tantes, les cousins,image du vaste mon<strong>de</strong> auquel l’enfant s’habituait peu à peu. Je ne peux entrer ici danstous les détails mais je peux affirmer que tout était conçu pour éviter au bébé puis àl’enfant les traumatismes, les frustrations, les difficultés d’adaptation qui sont <strong>la</strong> source<strong>de</strong>s névroses futures... La re<strong>la</strong>tion du tout­petit avec sa mère, déchargée <strong>de</strong> toute autretâche ou responsabilité que <strong>de</strong> s’occuper <strong>de</strong> lui, puis l'entrée en jeu du père, ledétachement progressif <strong>de</strong> l’une et <strong>de</strong> l’autre, tout était prévu pour permettre au petitenfant <strong>de</strong> s’adapter sans heurts au mon<strong>de</strong> extérieur. Une mère hindoue sait que, pourdonner le sein à un nouveau bébé, il faut parfois prendre d’abord le jeune aîné sur ungenou avant <strong>de</strong> faire sa p<strong>la</strong>ce au nourrisson.L’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère sur l’enfant, donc sur le futur adulte, <strong>com</strong>mence dès <strong>la</strong>grossesse. Tout trouble qui affecte <strong>la</strong> femme enceinte affecte aussi, et pour tout l’avenir,le bébé qu’elle porte en elle­même. Dans <strong>la</strong> tradition hindoue, <strong>la</strong> future mère est protégée<strong>de</strong> toutes les contrariétés et considérée <strong>com</strong>me sacrée. Au contraire, en Occi<strong>de</strong>ntaujourd’hui, les femmes enceintes se dispersent en toutes sortes d’activités et <strong>de</strong>préoccupations et ont souvent l’anxiété <strong>de</strong> voir leur mari se détacher plus ou moinsd’elles. Le <strong>de</strong>rnier vestige <strong>de</strong> l’ancien respect dû à <strong>la</strong> mère et, à travers <strong>la</strong> mère, à l’enfantet à l’homme en puissance, semble être l’idée que les envies (<strong>de</strong> fraises ou autres) doiventêtre satisfaites. Cette même vénération pour <strong>la</strong> mère se poursuit après <strong>la</strong> naissance. Pours’occuper parfaitement <strong>de</strong> l’enfant, <strong>la</strong> mère efface son ego. Mais elle est reconnue etrespectée à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> son service. Dans <strong>la</strong> graine qu’il sème, le jardiniervoit toujours <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte et <strong>la</strong> fleur. Dans le germe que <strong>la</strong> mère porte en son sein, dans lebébé, dans le petit enfant qui joue ou qui pleure, l’Oriental fidèle à sa tradition voittoujours l’homme ac<strong>com</strong>pli. Puis, vers l’âge <strong>de</strong> sept ans, l’enfant est conduit au gurukoul,c’est­à­dire mis en pension auprès d’un précepteur ou guru et non pas élevé par sesparents. Autrefois, pour subvenir aux besoins <strong>de</strong> l’institution, les enfants al<strong>la</strong>ient même,<strong>com</strong>me <strong>de</strong>s moines bouddhistes, mendier <strong>la</strong> nourriture dans les maisons <strong>de</strong> <strong>la</strong> villevoisine. Mais ils ne <strong>de</strong>vaient jamais frapper à <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> leur propre famille ou <strong>de</strong>familles apparentées. Le guru est en mesure d’avoir vis­à­vis <strong>de</strong>s enfants une attitu<strong>de</strong>objective, exempte <strong>de</strong>s réactions émotionnelles d’un père ou d’une mère en face <strong>de</strong> sonpropre enfant. Le guru voit <strong>com</strong>ment est l’enfant, un point c’est tout, et ce qui lui estnécessaire. On est loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> projection <strong>de</strong>s névroses <strong>de</strong>s parents sur les enfants qui est <strong>la</strong>plus grave ma<strong>la</strong>die du mon<strong>de</strong> actuel. Le maître ne réagit pas, il agit et chaque action est <strong>la</strong>réponse nécessaire à <strong>la</strong> situation du moment. Au gurukoul, l’enfant apprend avant tout à<strong>com</strong>prendre, à grandir, à être plus qu’à avoir, à être lui­même. On lui enseigne moins lequoi et le <strong>com</strong>ment que le pourquoi <strong>de</strong> ses actions. Et il acquiert peu à peu une maturitéd’être humain normal.Le petit enfant est le type même <strong>de</strong> l’égoïste, il ne peut que prendre et ne peut rien

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