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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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éunion d’une tariqa et on me fit remarquer sur les côtés <strong>de</strong>s cellules où les soufispouvaient pratiquer <strong>la</strong> retraite <strong>de</strong> quarante jours appelée tchel<strong>la</strong>. Il n’y a aucun moyentechnique ordinaire qui permette <strong>de</strong> déceler <strong>la</strong> présence ou l’absence du sacré dans un lieuou un objet. C’est une question <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>s à <strong>la</strong>quelle on est ou on n’est pasréceptif. C’est le fruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance intérieure et <strong>de</strong> <strong>la</strong> méditation.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>stinés spécialement à l’ascèse auprès d’un maître, le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>vie quotidienne elle­même obéit ou non aux lois <strong>de</strong> l’harmonie. Dans une maisonindienne <strong>de</strong> construction mo<strong>de</strong>rne où l’architecture <strong>com</strong>me l’ameublement avaient perdutout caractère traditionnel, le seul lieu qui fut encore conforme à l’ordre juste <strong>de</strong>s chosesétait <strong>la</strong> cuisine et <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s aliments y était pratiquée à peu près selon les règlesanciennes. Une jeune femme parisienne, venue en In<strong>de</strong> pour y étudier auprès d’un maîtreet plus habituée à nos belles cuisines mo<strong>de</strong>rnes qu’aux foyers en terre et aux récipients <strong>de</strong>vil<strong>la</strong>ge, fut frappée par <strong>la</strong> beauté qui, pour elle, se dégageait <strong>de</strong> cette humble pièce où unema (mère) et un jeune serviteur mê<strong>la</strong>ient les épices aux légumes, talkaris et currys. Cetteperception <strong>de</strong> l’ordre juste, certains <strong>la</strong> possè<strong>de</strong>nt et d’autres ne l’ont pas. Parfois elle a étéformée dès l’enfance Si celle­ci s’est déroulée dans un mon<strong>de</strong> encore conforme à <strong>la</strong>tradition. Elle s’acquiert à mesure que s’affine notre propre appréciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>simpressions en fonction <strong>de</strong> l’accès aux niveaux supérieurs <strong>de</strong> l’être. Cette connaissanceintuitive est indispensable sur <strong>la</strong> voie. Dans le prochain chapitre je vais essayerd’expliquer <strong>la</strong> conception ésotérique <strong>de</strong> l’être telle qu’elle se révèle à ceux qui dépassentle mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s apparences. On verra <strong>com</strong>ment l’être est le produit <strong>de</strong>s réactions entre lesinfluences extérieures et les données intérieures, <strong>com</strong>ment cet être se constitue, dégénèreou se régénère à chaque instant.Nous sommes le résultat du cadre dans lequel nous avons vécu, <strong>de</strong>s amis que nousavons rencontrés, <strong>de</strong>s récits que nous avons lus. Nous nous faisons à tout moment. Ce<strong>la</strong>,l’homme ordinaire ne le sait pas. Il pense qu’il est Untel et que Untel fait ceci, voit ce<strong>la</strong>,dit ceci, entend ce<strong>la</strong>, sans en être particulièrement affecté. C’était « moi » il y a dix ans,c’est « moi » aujourd’hui, ce sera « moi » <strong>de</strong>main. Non. De secon<strong>de</strong> en secon<strong>de</strong> noussommes autre, nous involuons ou évoluons. C’est dire notre dramatique responsabilitévis­à­vis <strong>de</strong> nous­mêmes si nous ne voulons pas manquer <strong>com</strong>plètement le but et le sensvéritables <strong>de</strong> l’existence humaine. Nous sommes, dit l’In<strong>de</strong>, le « résultat subtil <strong>de</strong> <strong>la</strong>nourriture ». Mais aussi sarvam annam, « tout est nourriture ». Sur ce point l’Orient,malgré sa déviation, a encore quelque chose à nous apprendre. Mais il faut faire vite car<strong>de</strong>s connaissances précieuses sont en train <strong>de</strong> se perdre et <strong>de</strong> s’oublier. En ce qui concernearchitecture, peinture et sculpture, c’est fini en In<strong>de</strong>. Restent <strong>la</strong> musique et <strong>la</strong> danse. <strong>Les</strong>Tibétains et Bhoutanais ont, à cet égard, mieux préservé leur héritage traditionnel.Parmi les Tibétains <strong>com</strong>me chez les Bhoutanais, <strong>de</strong>s sculpteurs, aujourd’hui encore,modèlent les mêmes statues <strong>de</strong>s mêmes divinités tantriques, selon les mêmes canonsimmuables d’un art vieux <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> mille ans. <strong>Les</strong> Occi<strong>de</strong>ntaux disent volontiers quec’est là un art qui n’a pas conquis sa liberté et <strong>de</strong>s artistes qui doivent gagner leurindépendance. Pourtant c’est un art dont tout le but et toute <strong>la</strong> signification sont <strong>de</strong> menerà <strong>la</strong> Libération par <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s forces à l’œuvre dans l’univers et au plus profond<strong>de</strong> l’inconscient <strong>de</strong> chaque homme. De même, aucun peintre <strong>de</strong> thankas ne cherche à

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