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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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Ces affirmations sont présentées <strong>com</strong>me <strong>de</strong>s vérités dont nous pouvons fairel’expérience personnelle immédiate, l’expérience « libératrice ». Elles ont pour elles leprestige <strong>de</strong> l’ancienneté et ce que les rishis, les sages <strong>de</strong>s Upanishads, enseignaient il y atrois mille ans à leurs disciples est transmis, aujourd’hui encore, par <strong>de</strong>s maîtres euxmêmes « libérés ». Ces enseignements, nous, Occi<strong>de</strong>ntaux, les découvrons avec unementalité qui s’est formée dans un mon<strong>de</strong> absolument différent. Comment en faire notreprofit sans nous déguiser en Orientaux et sans <strong>com</strong>mencer notre recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité parle mensonge qui consisterait à renier ce que nous sommes ? Je voudrais essayer <strong>de</strong>montrer en quoi cette tradition, apparemment étrangère, nous concerne personnellement.Toutes les doctrines orientales enseignent <strong>com</strong>ment se libérer <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance. Lasouffrance provient toujours du refus <strong>de</strong>s faits. Je voudrais ceci; ceci ne se produit pas ; jerefuse le fait que ceci ne se produit pas et je souffre. Ou, inversement, je crains ce<strong>la</strong> ; ce<strong>la</strong>se produit; je refuse le fait que ce<strong>la</strong> se produit et je souffre.Pour s’éveiller à <strong>la</strong> Réalité, le fait fondamental à accepter est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformationincessante <strong>de</strong> toutes choses. On peut l’exprimer <strong>com</strong>me on veut, en vers, en prose, encharabia philosophique, on peut dire que « rien ne dure », que « tout est transitoire » ou,avec une consonance bouddhique, que « tout est impermanent ». Le fait est là. Ce quenous appelons l’être, c’est le <strong>de</strong>venir, le flux, le courant, le jeu perpétuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> création et<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction, à l’infini.<strong>Les</strong> êtres humains qui nous entourent, ceux que nous aimons et ceux que nousdétestons, ne sont que <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> changement et celui ou celle dont nous noussommes sentis si proche il n’y a qu’un instant est déjà <strong>de</strong>venu un autre ou une autre.Cette instabilité, ce caractère éphémère <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> création échappent à l’hommeordinaire. C’est en ce<strong>la</strong> essentiellement que consiste l’ignorance, dont les Orientaux font<strong>la</strong> source <strong>de</strong> tous les maux. Nous nous trompons et croyons à un mon<strong>de</strong> soli<strong>de</strong> et tangible.Cette ignorance a, <strong>com</strong>me corol<strong>la</strong>ires immédiats, l’attachement et <strong>la</strong> dépendance. Nousvoulons pouvoir <strong>com</strong>pter sur ce qui nous importe. Nous voulons que nos biens soient «durables », qu’il s’agisse d’un pneu <strong>de</strong> voiture ou d’une paire <strong>de</strong> chaussures. Nousvoulons que certains instants bénis se prolongent éternellement. Nous voulons que lesêtres qui nous entourent <strong>de</strong>meurent les mêmes. Ce<strong>la</strong> constituerait sûrement un mon<strong>de</strong>rassurant. Mais ce<strong>la</strong> n’est pas. Rien ne reste jamais i<strong>de</strong>ntique à soi­même. Par conséquentl’adaptation parfaite à l’impermanence générale est <strong>la</strong> condition sine qua non d’unbonheur et d’une paix qui soient, eux, « durablesIl ne faut pas une préparation particulière pour constater que les gens vieillissent et quetombent les feuilles <strong>de</strong>s arbres mais, dans un certain état <strong>de</strong> conscience ou <strong>de</strong> vision <strong>de</strong> <strong>la</strong>réalité, il est possible <strong>de</strong> percevoir que toute <strong>la</strong> création est en mouvement, <strong>de</strong> percevoir <strong>la</strong>mort et <strong>la</strong> naissance simultanées <strong>de</strong> chaque élément <strong>com</strong>posant chaque objet et chaquepersonne. Cette expérience se situe au­<strong>de</strong>là du temps, dans l’éternel présent, puisque toutedurée <strong>de</strong> quoi que ce soit en a disparu. Le temps n existe que pour ce qui <strong>de</strong>meure, pourcelui qui croit qu’il <strong>de</strong>meure pareil à lui­même, pour celui qui croit que les choses*

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