la lettre - Filmer en Alsace
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Les aides de <strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourget de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> lors des troisième et dernière sessions 2006Les deux commissions consultatives audiovisuel et cinéma de <strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourg et de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>se sont réunies <strong>en</strong> octobre pour leurs troisième et dernière sessions de l’année.Les films sont c<strong>la</strong>ssés par ordre alphabétique d’auteur/réalisateur. Notez que le dispositif Aide à <strong>la</strong> diffusion est un dispositif propre à <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>.Notez égalem<strong>en</strong>t qu’une case vide indique simplem<strong>en</strong>t que le producteur n’a pas prés<strong>en</strong>té le projet dans cette collectivité.Deux remarques : d’abord, si on considère l’<strong>en</strong>semble de l’année 2006, <strong>la</strong> baisse des projets docum<strong>en</strong>taires se confirme malheureusem<strong>en</strong>t par rapport aux annéesprécéd<strong>en</strong>tes. 29 projets prés<strong>en</strong>tés au lieu de 39 <strong>en</strong> 2004, première année où le nombre de projets docum<strong>en</strong>taires avait chuté. Ensuite, du côté du court métrage, lesproducteurs régionaux n’ont prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> 2006 que 6 projets sur un total de 19, seulem<strong>en</strong>t 5 films ont été aidés dont 3 émanant de structures régionales.Projets CUS Région <strong>Alsace</strong>demandé obt<strong>en</strong>u demandé obt<strong>en</strong>uDOCUMENTAIRESL’infirmier et le guérisseur, 52’ • RÉALISATION Nadège Buhler • PRODUCTEUR Ana Films 16 500 € 16 500 € 17 500 € 17 500 €L’explosion, 52’ • RÉALISATION Jérôme Champion • PRODUCTEUR Filfil films 15 000 € 10 000 € DÉJÀ OBTENU À LA 2 E SESSION-So<strong>la</strong>nge Fernex, une vie pour <strong>la</strong> vie, 26’ • RÉALISATION Daniel Coche • PRODUCTEUR Dora Films 12 000 € 12 000 € 12 660 € 12 000 €Le block 15 <strong>la</strong> musique <strong>en</strong> résistance, 80’ • RÉALISATION Attilio Cossu • PRODUCTEUR Breakout Films 31 650 € 0 € 20 000 € 20 000 €Les héros de papier ne meur<strong>en</strong>t jamais, 52’ • RÉALISATION Jean-Michel Dury • PRODUCTEUR Ere Production 15 000 € ajourné 18 000 € 18 000 €Jacques Maritain le philosophe amoureux, 52’ • RÉALISATION Jean-Yves Fischbach • PRODUCTEUR Ana films 15 000 € 10 000 € DÉJÀ OBTENU À LA 2 E SESSIONComm<strong>en</strong>t nous sommes tous dev<strong>en</strong>us américains, 52’ • RÉALISATION Sergio Ghizzardi • PRODUCTEUR Seppia 20 000 € 0 20 000 € 18 000 €L’été, le tour, chronique de juillet, 52’ • RÉALISATION Pierrick Guinard • PRODUCTEUR Éole productions - - 25 000 € 0La fée des confitures, 26’ • RÉALISATION François Koltès • PRODUCTEUR Beka - - 5 500 € 0Ils étai<strong>en</strong>t une fois… les Bushm<strong>en</strong>, 52’ • RÉALISATION Pierre Mann • PRODUCTEUR De Visu Production 12 000 € 12 000 € 12 000 € 12 000 €Des l<strong>en</strong>demains incertains, 52’ • RÉALISATION Jean-François Moris • PRODUCTEUR Les médias associés Els’anime 18 990 € 15 000 € 18 000 € 18 000 €Les yeux de Melody, 26’ • RÉALISATION Jean-Luc Nachbauer • PRODUCTEUR Les Films de l’Europe 10 000 € 0 10 000 € 10 000 €L’incroyable histoire de Pierre Brice, 52’ • RÉALISATION Oliver Schwehm • PRODUCTEUR Human Doors Films 20 000 € 20 000 € 28 000 € 20 000 €Les nomades du cercle po<strong>la</strong>ire, 52’ • RÉALISATION Andreas Voigt • PRODUCTEUR Seppia 20 000 € 15 000 € 28 000 € 25 000 €COURTS MÉTRAGESLe dernier virage, 30’ • RÉALISATION Albéric B<strong>en</strong>azeth • PRODUCTEUR Links production - - 20 000 € 0La femme aux souliers de verre, 40’ • RÉALISATION Ludovic Bergery • PRODUCTEUR Superlux - - 23 250 € 0Retour simple, 14’ • RÉALISATION Philippe Dufaux • PRODUCTEUR Les films d’Antoine - - 11 000 € 0Une girafe sous <strong>la</strong> pluie, 10’ • RÉALISATION Pascale Hecquet • PRODUCTEUR Les médias associés Els’anime 15 825 € 15 825 € DÉJÀ OBTENU À LA 2 E SESSIONParmi les visages pâles, 38’ • RÉALISATION Thomas Lanquetin • PRODUCTEUR Le deuxième souffle films & associés 15 825 € 0 - -Afrique, 40’ • RÉALISATION Hervé Lavayssière • PRODUCTEUR Nobody - - 11 500 € 11 500 €AIDE À LA DIFFUSIONTableaux de famille, 26 x 5’ • PRODUCTEUR Les médias associés Els’anime - - 7 000 € 7 000 €LONGS MÉTRAGES FICTIONSurvivre avec les loups, 110’ • RÉALISATION Vera Belmont • PRODUCTEUR Stephan films 100 000 € 50 000 € 100 000 € 100000 €Poussières d’école, 90’ • RÉALISATION Malek B<strong>en</strong>smaïl • PRODUCTEUR Unlimited 45 000 € 45 000 € 50 000 € 50000 €Prochaines dates de dépôt des dossiersAg<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> : 28 avril, 28 juillet et 24 novembre 2007Région <strong>Alsace</strong> : 20 août et 16 novembre 2007Communauté urbaine de Strasbourg : 20 août et 16 novembre 2007Nouveau fonctionnem<strong>en</strong>t des commissionsSuite aux directives du CNC, <strong>la</strong> Région a annoncé que les représ<strong>en</strong>tants des associations de producteurs et d’auteurs-réalisateurs(Apaa, Safire) ne seront plus prés<strong>en</strong>ts aux commissions. La Communauté urbaine de Strasbourg s’achemine dans le même s<strong>en</strong>s.Voir pages suivantes les argum<strong>en</strong>ts du CNC concernant ce changem<strong>en</strong>t.5
paysage audiovisuel et régionsÀ l’initiative du réseau interrégional des réalisateurs, une r<strong>en</strong>contre a été organisée avec le CNC à <strong>la</strong> Scam le 26 janvier.Le CNC était représ<strong>en</strong>té par Michel P<strong>la</strong>zanet, chef du service de l’action territoriale, qui a pris <strong>la</strong> suite de GérardPardessus (à l’initiative de <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> politique territoriale du CNC). L’échange très complet a duré plus dedeux heures, dans un climat d’écoute mutuelle. En voici <strong>la</strong> t<strong>en</strong>eur.R<strong>en</strong>contre avec le C<strong>en</strong>tre national de <strong>la</strong> cinématographie6Question : Quel est le cadre généraldes conv<strong>en</strong>tions avec les régions ?Toutes les régions de métropole et deux régionsd’outre-mer ont une conv<strong>en</strong>tion et un fondsd’aide. C’est un succès quantitatif. Aujourd’huiil existe 24 conv<strong>en</strong>tions État/CNC/Région, dontcertaines associ<strong>en</strong>t des départem<strong>en</strong>ts. En2006, dans le cadre de ces conv<strong>en</strong>tions, les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsdu CNC ont représ<strong>en</strong>té 13,7 millionsd’euros (sur 500 millions de budget CNC), ceuxdes collectivités territoriales 48,5 millions, ceuxdes Drac 5,5 millions. L’évolution depuis 2004a été considérable, les régions sont dev<strong>en</strong>uesune source non négligeable du financem<strong>en</strong>tdu cinéma et de l’audiovisuel, avec l’aide duCNC, dont les apports jou<strong>en</strong>t un effet de levier.En 2006, ce sont <strong>en</strong>viron 100 longs métragesde cinéma, 230 courts métrages, 70 téléfilmsde fiction, 65 films ou séries d’animation TV et350 docum<strong>en</strong>taires qui ont bénéficié d’une aiderégionale à <strong>la</strong> production (il y a une certaineinf<strong>la</strong>tion du nombre de docum<strong>en</strong>taires).Cep<strong>en</strong>dant, il faut être consci<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>semblede l’édifice est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t fragile, il n’est pasgravé dans le marbre. Il faut rappeler que l’aideau cinéma et à l’audiovisuel ne fait pas partiedes compét<strong>en</strong>ces obligatoires des collectivitésterritoriales. Quant à l’apport du CNC auxfonds régionaux, il provi<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> part sélectivedu compte de souti<strong>en</strong>, il n’est pas ext<strong>en</strong>sibleà l’infini, compte t<strong>en</strong>u du poids du souti<strong>en</strong>automatique.Existe-t-il une grande disparité <strong>en</strong>tre les régions ?Les montants <strong>en</strong> jeu sont différ<strong>en</strong>ts d’une régionà une autre et toutes les collectivités n’ont pas<strong>en</strong>core eu le temps de structurer leur fonds.L’objectif actuel du CNC est plutôt de remettreà niveau les différ<strong>en</strong>tes régions, <strong>en</strong> essayantde faire respecter certaines règles. En ce quiconcerne les montants des fonds régionaux,quelques-uns sont <strong>en</strong> phase d’augm<strong>en</strong>tation, <strong>la</strong>plupart <strong>en</strong> phase de stabilisation.Comm<strong>en</strong>t caractériser les re<strong>la</strong>tions<strong>en</strong>tre le CNC et les conseils régionaux ?Les régions souhait<strong>en</strong>t d’un côté avoir le maximumd’autonomie dans leur fonctionnem<strong>en</strong>t,et d’un autre côté elles cherch<strong>en</strong>t à optimiserl’apport financier <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance du CNC, ce quiest légitime. De manière générale, <strong>la</strong> coopérationfonctionne bi<strong>en</strong>, mais chaque partie doit <strong>en</strong>corefaire un effort pour compr<strong>en</strong>dre les contraintesde l’autre. Le CNC, qui, via le mécanisme du1 pour 2 apporte le tiers des fonds, souhaite nepas être oublié lorsque les régions communiqu<strong>en</strong>tsur leur politique. Le CNC souhaite être considérécomme un part<strong>en</strong>aire et non pas simplem<strong>en</strong>tcomme un guichet. Il est attaché au respectd’un certain nombre de critères afin que les fonds régionaux r<strong>en</strong>forc<strong>en</strong>tleur légitimité et leur attrait auprès des professionnels et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsiincontournables. Le CNC considère que les aides accordées par les régionsdoiv<strong>en</strong>t être sélectives (pas de caractère automatique). Et que si une aidea un caractère automatique, sans aucune sélectivité artistique, alors ilne peut pas y avoir d’apport du CNC. Il faut savoir que plusieurs régionsintervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur des crédits économiques et non plus culturels, ce qui estlégitime de leur point de vue, mais pose un certain nombre de questions.Dans le cadre des conv<strong>en</strong>tions, le CNC souhaite c<strong>en</strong>trer ses apports surl’artistique et le culturel. L’idée est de travailler sur un certain nombred’indicateurs quantitatifs (notamm<strong>en</strong>t le taux de sélectivité et le taux deconsommation des crédits) et qualitatifs.Le CNC souhaite que les régions mett<strong>en</strong>t aussi des moy<strong>en</strong>s humains etlogistiques suffisants pour gérer les fonds de souti<strong>en</strong> et accompagner lesprojets de l’amont à l’aval. On constate que lorsqu’une région a créé <strong>en</strong>interne ou souti<strong>en</strong>t une structure externe <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dédiée à <strong>la</strong> politiquecinématographique et audiovisuelle, le fonds d’aide est généralem<strong>en</strong>tbeaucoup plus efficace. Le CNC souhaite aussi que l’acc<strong>en</strong>t soit mis sur <strong>la</strong>diffusion des œuvres aidées, notamm<strong>en</strong>t vis-à-vis du jeune public.Vers quoi évolue-t-on ?En 2007 le CNC propose de nouvelles mesures dans le but d’éviter lesaupoudrage qui n’est pas structurant. Pour avoir accès au 1 € pour 2 €,les régions devront respecter des p<strong>la</strong>nchers d’interv<strong>en</strong>tion par œuvre. Cep<strong>la</strong>ncher est fixé à 100 000 € pour le long métrage, 75 000 € pour le téléfilm,15 000 € pour le court métrage et 15 000 € pour le docum<strong>en</strong>taire de 52’.Autre évolution : dans les prochaines conv<strong>en</strong>tions, nous introduisons unchapitre consacré à l’exploitation. Pour l’instant l’idée est de créer undialogue et d’harmoniser les actions <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes institutions : CNC,Drac et Régions.En 2006 l’aide du CNC au fonds d’aide s’est élevée à 13,6 millions surl’<strong>en</strong>semble des 24 conv<strong>en</strong>tions. La demande des régions est croissante etcompte t<strong>en</strong>u de ses contraintes financières, le CNC p<strong>la</strong>fonne son apport à2 millions par conv<strong>en</strong>tion et par an.Le CNC ne souhaite pas conv<strong>en</strong>tionner directem<strong>en</strong>t avec les départem<strong>en</strong>tset demande une harmonisation des procédures et des règlem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>trerégion et départem<strong>en</strong>t(s). Dans l’idéal, le CNC préfère que région etdépartem<strong>en</strong>ts(s) mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce une commission unique (c’est le cas <strong>en</strong>Poitou-Char<strong>en</strong>tes avec les départem<strong>en</strong>ts de <strong>la</strong> Char<strong>en</strong>te, de <strong>la</strong> Char<strong>en</strong>te-Maritime et des Deux-Sèvres).Quel poids fait peser le CNC sur les régions dans le cas de filmsqui serai<strong>en</strong>t aidés par les régions sans être aidés par le CNC ?Le CNC n’empêche pas les régions de donner des aides à des films quin’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans le compte de souti<strong>en</strong> (par exemple des œuvresaudiovisuelles non éligibles au Cosip parce qu’elles n’ont pas dediffuseurs).Quelle est <strong>la</strong> position du CNC quant à <strong>la</strong> composition des comités de lecture ?Le CNC souhaite que les commissions soi<strong>en</strong>t composées d’une majorité deprofessionnels, et ouvertes à des personnalités extérieures à <strong>la</strong> région. Il ya nécessité d’un règlem<strong>en</strong>t c<strong>la</strong>ir, d’un fonctionnem<strong>en</strong>t professionnel afind’apporter toutes les garanties de transpar<strong>en</strong>ce et de non-discrimination,notamm<strong>en</strong>t vis-à-vis des non-régionaux. Dans les nouvelles conv<strong>en</strong>tionsle CNC a souhaité réaffirmer certains principes, notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> règledéontologique qui fait qu’une personne impliquée dans un projet ne doitpas siéger, qu’il soit auteur, réalisateur, producteur ou diffuseur. Le CNCavec l’aide des Drac, sera de plus <strong>en</strong> plus exigeant sur le fonctionnem<strong>en</strong>tdes comités de lecture.
europePréserver et mettre <strong>en</strong> valeur <strong>la</strong> diversité culturelle et le patrimoine cinématographique des pays de l’Union, accroître <strong>la</strong>circu<strong>la</strong>tion des œuvres audiovisuelles europé<strong>en</strong>nes, r<strong>en</strong>forcer <strong>la</strong> compétitivité du secteur audiovisuel europé<strong>en</strong> sont lesobjectifs généraux du programme MEDIA créé <strong>en</strong> 1990.8Le programme MEDIA 2007Le nouveau programme pour <strong>la</strong> période 2007-2013, intitulé MEDIA 2007,est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur le 1 er janvier dernier. Ce sera le quatrième cyclepluriannuel. Il est doté d’un budget de 755 M€ sur sept ans, dont 80 M€seront <strong>en</strong>gagés <strong>en</strong> 2007. Ses ressources se répartiss<strong>en</strong>t comme suit, <strong>en</strong>fonction de ses grandes lignes d’action : 55 % pour <strong>la</strong> distribution, 20 %pour le développem<strong>en</strong>t, 9 % pour <strong>la</strong> promotion, 7 % pour <strong>la</strong> formation,7 % pour les projets pilotes et 5 % pour MEDIA Desks et l’Observatoireeuropé<strong>en</strong> de l’audiovisuel. Les professionnels peuv<strong>en</strong>t accéder au souti<strong>en</strong>financier du programme par le biais d’une quinzaine de sous-programmesqui couvr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble de son champ d’interv<strong>en</strong>tion.Les prioritésLes objectifs généraux s’articul<strong>en</strong>t autour de quatre priorités transversales :<strong>en</strong>courager <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> valeur du patrimoine, r<strong>en</strong>forcer lesstructures de production des PME, <strong>en</strong> leur facilitant notamm<strong>en</strong>t l’accèsau financem<strong>en</strong>t, réduire les déséquilibres <strong>en</strong>tre les pays à capacité deproduction et à aire linguistique différ<strong>en</strong>tes, accompagner les évolutionstechnologiques à tous les stades de <strong>la</strong> production et de <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> marché.Les innovationsParmi les innovations qui seront progressivem<strong>en</strong>t introduites dans lecadre de MEDIA 2007, on peut citer : une aide au financem<strong>en</strong>t des “ kits ”promotionnels électroniques créés par les producteurs audiovisuels, <strong>la</strong> mise<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce d’un mécanisme de s<strong>la</strong>te funding au bénéfice des distributeursde films europé<strong>en</strong>s non-nationaux, un souti<strong>en</strong> à l’accès des producteursaux services d’intermédiaires spécialisés pour compléter leurs p<strong>la</strong>ns definancem<strong>en</strong>t, une incitation à <strong>en</strong>richir le cont<strong>en</strong>u europé<strong>en</strong> des p<strong>la</strong>teformesde VoD, un souti<strong>en</strong> à <strong>la</strong> numérisation des œuvres et à l’équipem<strong>en</strong>t dessalles <strong>en</strong> matériel de projection numérique.En outre, <strong>la</strong> simplification des procédures de gestion et de suivi des dossiersde candidature sera systématiquem<strong>en</strong>t recherchée. À titre d’exemple, lesaides au développem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dront désormais <strong>la</strong> forme de subv<strong>en</strong>tions, etnon plus d’avances remboursables.L’ag<strong>en</strong>ce EACEADepuis le 1 er janvier 2006, c’est à <strong>la</strong> nouvelle Ag<strong>en</strong>ce Exécutive Éducation,Audiovisuel et Culture (EACEA) que <strong>la</strong> Commission europé<strong>en</strong>ne a confié <strong>la</strong>tâche de <strong>la</strong> gestion opérationnelle du programme. L’unité MEDIA de cetteag<strong>en</strong>ce est plus particulièrem<strong>en</strong>t chargée de <strong>la</strong> préparation et du <strong>la</strong>ncem<strong>en</strong>tdes appels à propositions et des appels d’offres, <strong>la</strong> préparation et <strong>la</strong> signaturedes contrats et accords avec les bénéficiaires, le suivi des projets (rapportsintermédiaires et finaux), <strong>la</strong> communication et l’information auprès desbénéficiaires, et les contrôles sur p<strong>la</strong>ce.MEDIA et les professionnels alsaci<strong>en</strong>sPlusieurs sociétés alsaci<strong>en</strong>nes de production de longs métrages de cinémaou de docum<strong>en</strong>taires ont bénéficié dans un passé réc<strong>en</strong>t du souti<strong>en</strong>financier du programme au titre de plusieurs de ses sous-programmes :Nouveaux Tal<strong>en</strong>ts, Développem<strong>en</strong>t d’un projet individuel, Développem<strong>en</strong>td’un paquet de projets (S<strong>la</strong>te Funding), Diffusion TV, i2i Audiovisuel etFormation et Mise <strong>en</strong> réseaux. Citons parmi elles Unlimited, Seppia,Dora productions, Balthazar films et Le deuxième souffle films & associés.Le Forum du cinéma europé<strong>en</strong>, puis les R<strong>en</strong>contres internationales desscénaristes europé<strong>en</strong>s (RISE) avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t accédé, <strong>en</strong> leur temps, àune aide au titre du volet Promotion des marchés et Réseaux.L’ant<strong>en</strong>ne MEDIA StrasbourgBasée à <strong>la</strong> CUS, elle apporte au quotidi<strong>en</strong>information et expertise aux professionnelsdu Grand Est (<strong>Alsace</strong>, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne et Champagne-Ard<strong>en</strong>ne)et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t une re<strong>la</strong>tion privilégiée avecle Bade-Wurtemberg par le biais de <strong>la</strong> MFG(Medi<strong>en</strong>- und Filmgesellschaft) de Stuttgart,son part<strong>en</strong>aire depuis l’origine. Elle publie uneLettre d’information bilingue français-allemandqui paraît trois fois l’an et met à <strong>la</strong> dispositiondes professionnels des docum<strong>en</strong>ts (publications,études, guide des formations sout<strong>en</strong>ues parMEDIA) qui sont consultables dans ses locaux.Enfin, elle ti<strong>en</strong>t des réunions d’informationsur le programme et ses ressources et organisechaque année le R<strong>en</strong>dez-vous de <strong>la</strong> coproductionrhénane, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec <strong>la</strong> MFG, les MEDIADesks du Luxembourg et de Suisse et avec leparrainage d’Arte.Olivier TrussonLa muse du poète, extrait de Sayat novade Sergueï Paradjanov, dans Arianade Raphaëlle Wierling et Gareguin Zakoyanproduction Le deuxième souffle films et associésLe détail des souti<strong>en</strong>s accessibles,<strong>la</strong> liste des contacts à pr<strong>en</strong>dre au seindu programme MEDIA et de l’ag<strong>en</strong>ce EACEA,ainsi que les appels à propositions,les lignes directrices et les résultatssont accessibles sur le site web de l’ant<strong>en</strong>ne :www.strasbourg-film.comAnt<strong>en</strong>ne MEDIA de StrasbourgOlivier Trusson et Aurélie Réveil<strong>la</strong>udtéléphone 03 88 60 95 89media@cus-strasbourg.net
initiativePHOTO DRProduire <strong>en</strong> HDLa haute définition représ<strong>en</strong>te l’avènem<strong>en</strong>t d’une nouvelle ère, celle de <strong>la</strong> disparitionde <strong>la</strong> frontière <strong>en</strong>tre le film et <strong>la</strong> vidéo. Avec <strong>la</strong> haute définition, notre expéri<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ous montre qu’on arrive à une image proche du cinéma. La qualité magnifie lepropos, on acc<strong>en</strong>tue <strong>la</strong> dim<strong>en</strong>sion cinématographique du projet.Un autre constat s’impose : à l’horizon de 5 ans, toutes les chaînes nationales,françaises et étrangères, auront une diffusion HD.Ce pas <strong>en</strong> avant constitue pour les producteurs un investissem<strong>en</strong>t important,les chaînes ne finançant pas le surcoût lié à ce format. Il est important deprévoir une durée de tournage plus longue, une équipe technique plus importanteet plus qualifiée, du matériel plus spécifique, plus proche d’un tournagecinématographique. La postproduction nécessite des équipem<strong>en</strong>ts plus onéreux.Nous avons constaté une augm<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 25 % de nos devis. Enoutre, il y a peu de matériel HD Cam disponible <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Et <strong>la</strong> rareté du matérieldisponible limite le jeu de <strong>la</strong> concurr<strong>en</strong>ce…Comm<strong>en</strong>t, alors que les sources de financem<strong>en</strong>t n’augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas, ou peu, financerl’investissem<strong>en</strong>t et le surcoût d’une production <strong>en</strong> HD ? Comm<strong>en</strong>t choisir le bonformat répondant aux normes exigées ? Tous les sujets peuv<strong>en</strong>t-ils être tournés<strong>en</strong> HD ?Pour Seppia, l’ouverture sur <strong>la</strong> production <strong>en</strong> HD s’est faite il y a deux ans, dansle cadre d’une coproduction avec Arte France. Dans le cadre de nos recherches depart<strong>en</strong>aires pour cette production, <strong>la</strong> chaîne National Geographic s’est montrée trèsintéressée par le projet… à condition qu’il s’agisse d’une production HD. L’<strong>en</strong>tréedans <strong>la</strong> coproduction de National Geographic rég<strong>la</strong>nt déjà un des problèmes : celuidu financem<strong>en</strong>t. Restai<strong>en</strong>t les autres.Il sera difficile dans l’espace restreint d’un article de re<strong>la</strong>ter les conditions “ pratiques ”des réalisations <strong>en</strong> HD. Il est important de ne pas confondre les différ<strong>en</strong>ts formats HDcoexistants. Dans un programme reconnu comme “ HD natif ”, seules au maximum25 % des images peuv<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>ir d’autres sources. Le HDV par exemple n’est pasconsidéré comme une source haute définition. Notre choix s’est donc porté sur untournage avec une HD Cam Sony, un montage sur Final Cut HD. La postproduction,image et son, s’est faite chez France 3 <strong>Alsace</strong>. Les Pad HD Cam SR se sont faits àParis, dans un <strong>la</strong>boratoire spécialisé.Après cette première expéri<strong>en</strong>ce, Seppia a fait le choix de produire ses docum<strong>en</strong>tairesayant une dim<strong>en</strong>sion internationale <strong>en</strong> HD. Comme par exemple : La Tombe 33,Un mystère Égypti<strong>en</strong>, Les nomades du cercle po<strong>la</strong>ire ou La Paloma — long métragedocum<strong>en</strong>taire de 90’. L’<strong>en</strong>jeu est d’assurer une durée de vie aux films. Tous cesfilms seront <strong>en</strong>core diffusables dans dix ans et nous permett<strong>en</strong>t <strong>la</strong> constitution d’uncatalogue d’œuvres audiovisuelles.Aujourd’hui, pour produire <strong>en</strong> HD, <strong>la</strong> solution est soit de se tourner vers le marchéinternational, soit d’investir financièrem<strong>en</strong>t pour assurer à nos films un av<strong>en</strong>irsupérieur à deux ans. L’objectif est de faire de beaux films et de permettre à cesœuvres d’êtres vues aujourd’hui et dans les dix années qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.Pascaline Geoffroy et Cédric Bonin, producteurs, Seppia StrasbourgLes 7 de cristalLe pays de Bitche fait son cinéma… et son festivalde court métrage !C’est à Bitche à l’Espace Cassin que <strong>la</strong> première éditiondes 7 de cristal a eu lieu le 10 et le 11 février 2007. DavidBraun, passionné de cinéma, étudiant à l’IUT RobertSchumann et à l’initiative de ce festival, a réussi sonambitieux pari.Il a su embarquer dans cette av<strong>en</strong>ture aussi bi<strong>en</strong> sescollègues Marion Brun et Yann Schimmer que lesinstitutionnels et les professionnels. Ce ne sont pasmoins de 120 films qui ont été visionnés par le comitéde sélection pour <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ter au final 26 au publicet aux membres du jury. Dans une atmosphère fortsympathique, ces deux jours sont passés très vite et il afallu attribuer les quatre prix, tous récomp<strong>en</strong>sés par unprix de cristal. L’épreuve fut difficile car il s’agissait pour<strong>la</strong> plupart de premiers films. Et si au bout du compte iln’y <strong>en</strong> a que quatre qui ont été primés, beaucoup de filmsont témoigné “ de cette <strong>en</strong>vie de cinéma à tout prix ” quihabite <strong>en</strong>core les auteurs.Bi<strong>en</strong> sûr, ce premier r<strong>en</strong>dez-vous “ essuyait les plâtres ”d’une organisation toute nouvelle et même si le publicn’était pas toujours au r<strong>en</strong>dez-vous, il faut croiser lesdoigts pour que l’année prochaine nous puissions nousretrouver autour de ces œuvres courtes si souv<strong>en</strong>t invisiblesdans les circuits de diffusion cinématographique.Les 7 de cristal sont sout<strong>en</strong>us et financés par <strong>la</strong> régiede télédistribution, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec <strong>la</strong> Ville de Bitcheet TV cristal.Brigitte DaudéLes initiateurs du festival :David Braun, Marion Brun et Yann SchimmerPHOTO DRGrand prix du jury ex aequoEnsuite ils ont vieilli de S. LouisDes mots sil<strong>en</strong>cieux de Rub<strong>en</strong> AmarPrix de l’interprétationJulie Dray, dans Le Dîner de Cécile VernantPrix du meilleur scénarioFils de justicier de Nathalie SaugeonLe coup de cœur attribuépar les organisateurs du festivalest décerné à Sophia de David Perrault.9
paysage audiovisuel <strong>en</strong> région LorraineLes Lorrains contribuai<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> Lettre de <strong>la</strong> Safire.Nous les avons invités à nous rejoindre pour <strong>la</strong> Lettre de <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>.De Nancy nous arrive un état des lieux général et de Metz un écho des ciné-clubs et d’un film <strong>en</strong> tournage.10Tournage de Tout est re<strong>la</strong>tif, Monsieur Poincaré de Philippe Thomine. PHOTOS ALAIN RIESLe début de cette année 2007 marque quelques changem<strong>en</strong>ts importants <strong>en</strong>Lorraine. D’abord pour <strong>la</strong> Safire Lorraine, puis pour le paysage audiovisuellorrain dans sa globalité. L’association des auteurs-réalisateurs lorrainsa <strong>en</strong> effet un nouveau présid<strong>en</strong>t depuis janvier : le réalisateur PhilippeVi<strong>la</strong>decas, A<strong>la</strong>in Ries vou<strong>la</strong>nt passer <strong>la</strong> main après trois ans au servicede l’association. A<strong>la</strong>in Chréti<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d les fonctions de trésorier, PhilippeThomine est vice-présid<strong>en</strong>t, Juli<strong>en</strong> Drapier secrétaire et Pierre Hornbergerrejoint les administrateurs Véronika Petit, Malek Kellou et SylvainPierrel.Depuis plusieurs mois, <strong>la</strong> Safire Lorraine s’implique de plus <strong>en</strong> plus dansle réseau interrégional des auteurs-réalisateurs. Nous continuons ce travailde fédération des réalisateurs <strong>en</strong> régions, par notre prés<strong>en</strong>ce aux différ<strong>en</strong>tsr<strong>en</strong>dez-vous professionnels et par <strong>la</strong> création par Philippe Thomine d’unblog dédié : inter-rezo.Nous continuons égalem<strong>en</strong>t les actions de diffusions initiées <strong>en</strong> 2005.Les Mardis du doc (organisés avec l’association Les Yeux de l’ouïe,le part<strong>en</strong>ariat d’Addoc et sout<strong>en</strong>us par <strong>la</strong> Drac Lorraine) rassembl<strong>en</strong>tchaque mois un public fidèle et <strong>en</strong> constante augm<strong>en</strong>tation. Pour 2007,nous souhaitons r<strong>en</strong>forcer cet aspect diffusion <strong>en</strong> invitant nos membresà montrer leurs films, mais aussi <strong>en</strong> diffusant des films des filières deformation audiovisuelle de <strong>la</strong> région (Dess, prépa post-bac, écoles d’art).Cette année, <strong>la</strong> Safire Lorraine va égalem<strong>en</strong>t mettre progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce des r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>tre spécialistes et auteurs-réalisateurs sur desthématiques techniques et artistiques. Sans avoir vocation à être desformations, ces r<strong>en</strong>contres permettront de découvrir des nouveautés oud’approfondir certains domaines tels que l’usage du son 5.1, l’adaptationdes matériels d’éc<strong>la</strong>irage au tournage docum<strong>en</strong>taire ou <strong>en</strong>core <strong>la</strong> hautedéfinition <strong>en</strong> tournage et postproduction…Ces journées permettront égalem<strong>en</strong>t aux réalisateurs de retrouver etd’échanger avec les technici<strong>en</strong>s lorrains, membres associés de <strong>la</strong> SafireLorraine.Au niveau régional, les auteurs-réalisateurs sont toujours représ<strong>en</strong>tés à<strong>la</strong> commission d’aide à <strong>la</strong> production, mais force est de constater qu’<strong>en</strong>Lorraine aussi, des changem<strong>en</strong>ts structurels du paysage audiovisuelintervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. À côté du diffuseur unique France 3 Lorraine Champagne-Ard<strong>en</strong>ne, les télévisions locales lorraines se sont regroupées au sein d’ungroupem<strong>en</strong>t d’intérêt économique (GIE), proposant ainsi une nouvelleouverture pour <strong>la</strong> diffusion. En écho aux inquiétudes des professionnels<strong>en</strong> région, il est important de noter qu’<strong>en</strong> Lorraine, l’actuel directeur desprogrammes de France 3 Lorraine Champagne-Ard<strong>en</strong>ne a fait publiquem<strong>en</strong>t part de son souti<strong>en</strong>au docum<strong>en</strong>taire d’auteur. Mais pour combi<strong>en</strong>de temps ?La Région Lorraine souhaite égalem<strong>en</strong>tétudier d’autres formes d’aide et de souti<strong>en</strong> àl’audiovisuel, <strong>en</strong> dehors du docum<strong>en</strong>taire. Despistes sont ainsi ouvertes vers le souti<strong>en</strong> à d<strong>en</strong>ouvelles formes de création audiovisuelle, maisaussi vers le souti<strong>en</strong> à des nouveaux vecteurs dediffusion dans notre région.Dans un esprit d’échange <strong>en</strong>tre toutes lesbranches de l’audiovisuel lorrain, un projetde <strong>lettre</strong> interprofessionnelle (ayant pourtitre Panoramique) va bi<strong>en</strong>tôt voir le jour. Lesauteurs-réalisateurs y auront bi<strong>en</strong> sûr leurp<strong>la</strong>ce, aux côtés des producteurs, des diffuseurs(salles de cinéma, télévisions, festivals) et desinstitutionnels. Le projet Panoramique, pilotépar le Conservatoire régional de l’image (Nancy),devrait voir le jour fin mars, à l’occasion desjournées interprofessionnelles de Gérardmer.Il est difficile de synthétiser l’<strong>en</strong>semble desactions <strong>en</strong>treprises par <strong>la</strong> Safire Lorraine et sespart<strong>en</strong>aires <strong>en</strong> région, aussi je vous invite àconsulter quelques ressources <strong>en</strong> ligne :- le blog de travail de <strong>la</strong> Safire Lorraine,regroupant les annonces d’événem<strong>en</strong>ts,comptes-r<strong>en</strong>dus des projets dans lesquelsl’association est impliquée, et bi<strong>en</strong> sûr uneouverture interrégionale…safire-lorraine.hautetfort.com- le site internet de l’association Les Yeux del’ouïe, dédié à <strong>la</strong> diffusion de l’art vidéo etpart<strong>en</strong>aire de <strong>la</strong> Safire sur certaines diffusionslesyeuxdelouie.hautetfort.comJuli<strong>en</strong> Drapier
Un film sur l’histoiredes ciné-clubs de MetzCiné-Art est une association messine, née <strong>en</strong> 1988, qui organise etanime des cycles de projections de films, principalem<strong>en</strong>t au cinémaCaméo-Ariel de Metz. Depuis un peu plus d’un an, cette équipe a<strong>en</strong>trepris <strong>la</strong> réalisation d’un docum<strong>en</strong>taire sur l’histoire des cinéclubsde Metz.accueil de tournagesLe mal sacréCourt métrage fiction de 13’de Grégory Boutboul avec Adri<strong>en</strong> Jolivet,Laur<strong>en</strong>t Grévill, Sophie Broustal, Xavier Laur<strong>en</strong>tLe mal sacré est un court métrage sur <strong>la</strong> jeunesse deDostoïevski. Le réalisateur Grégory Boutboul situel’action supposém<strong>en</strong>t russe de son histoire au châteaud’Angleterre à Bischheim (l’Académie du Tsar) et dans <strong>la</strong>maison forestière de l’Elmerforst, près de Oberhas<strong>la</strong>ch(<strong>la</strong> maison fait partie du domaine patrimonial del’Œuvre Notre-Dame).L’équipe s’assure les compét<strong>en</strong>ces de nombreuxtechnici<strong>en</strong>s strasbourgeois, de quelques petits rôles etfigurants (5 journées de tournage).Production Koumrame productionsAvec l’aide de <strong>la</strong> CUS, de <strong>la</strong> Régionet des deux bureaux d’accueil de tournageL’histoire cinéphilique locale est d’une richesse remarquable (lepremier ciné-club de Metz est né dans les années 30), à <strong>la</strong> foisreprés<strong>en</strong>tative de l’activité d’éducation popu<strong>la</strong>ire telle qu’elle s’estdéveloppée un peu partout dans notre pays, mais aussi spécifique,par les personnes qui l’ont animée, par les <strong>en</strong>jeux <strong>la</strong>ïcs et sociaux quieur<strong>en</strong>t lieu localem<strong>en</strong>t et par <strong>la</strong> continuité des différ<strong>en</strong>ts ciné-clubs quise sont succédé jusqu’à aujourd’hui. On peut y lire, outre une histoiredu cinéma, les transformations culturelles et sociales, l’évolution de <strong>la</strong>critique et de <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée du cinéma.C’est pourquoi, à un mom<strong>en</strong>t qu’il faut bi<strong>en</strong> appeler de crise <strong>en</strong>tre lessalles de cinéma et leur public (non pas désaffection pour le cinémalui-même qui n’a jamais été tant diffusé par des moy<strong>en</strong>s individuels,ménagers, mais véritable crise d’un public au s<strong>en</strong>s de cohér<strong>en</strong>ceculturelle), nous avons décidé de retracer cette histoire du cinémaà Metz par un docum<strong>en</strong>taire. Les témoins des cinquante dernièresannées, et même au-delà, peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core témoigner. Les lieux ontchangé : le nombre de salles s’est considérablem<strong>en</strong>t réduit (chaquequartier possédait sa salle), les grandes salles de 500 à 800 p<strong>la</strong>cesont disparu. Le plus important sans doute, outre <strong>la</strong> chronologie desévénem<strong>en</strong>ts et une certaine nostalgie des salles pleines et de débats<strong>en</strong>f<strong>la</strong>mmés, est de retracer les passions qui <strong>en</strong>tourai<strong>en</strong>t les activités desciné-clubs successifs, les débats d’idées (<strong>en</strong>tre une critique chréti<strong>en</strong>ne,une autre <strong>la</strong>ïque et morale, bazini<strong>en</strong>ne, une autre politisée avantles événem<strong>en</strong>ts de 68, militante dans les années 70, puis une autreinspirée du structuralisme) et l’incitation culturelle et créatrice qu’ontprovoqués ces débats (Jean-Marie Straub <strong>en</strong> spectateur assidu du cinéclubmessin des années cinquante). Ces ori<strong>en</strong>tations, localem<strong>en</strong>t,ne peuv<strong>en</strong>t être isolées de <strong>la</strong> situation et de l’histoire spécifiques deMetz (les annexions qui ont <strong>la</strong>issé de fortes traces, l’exist<strong>en</strong>ce d’unrégime religieux et associatif spécifique à l’<strong>Alsace</strong>-Moselle, le caractèreindustriel du sillon mosel<strong>la</strong>n, le caractère commerçant de <strong>la</strong> ville).Aussi ce docum<strong>en</strong>taire sera égalem<strong>en</strong>t, d’une certaine manière, unportrait de <strong>la</strong> ville.À l’heure actuelle, pour des raisons de survie, ne demeure plus qu’undébat <strong>en</strong>tre les multiplexes commerciaux et les réseaux des salles artet essai ; néanmoins celles-ci ne relèv<strong>en</strong>t plus de l’éducation popu<strong>la</strong>ire(avec ses bénévoles passionnés), mais d’une forme plus ouverted’exploitation de salles. Cette situation exclut plus qu’elle ne fédère. Lap<strong>la</strong>ce qu’occupe désormais le bénévo<strong>la</strong>t, dans une professionnalisationgénéralisée de <strong>la</strong> culture, devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus marginale etproblématique.Il est alors utile de se retourner un peu et de mettre <strong>en</strong> perspective, àtravers une histoire qui s’oublie, les véritables <strong>en</strong>jeux que peut apporterle cinéma dans l’id<strong>en</strong>tification culturelle. Alors que tout semble ouvert,c’est à une semi-liberté que nous semblons condamnés ; elle nous estapportée par <strong>la</strong> multiplication des accès à l’expression individuelle età <strong>la</strong> culture, téléchargem<strong>en</strong>ts de bribes d’id<strong>en</strong>tification par des moy<strong>en</strong>svirtuels ; mais elle détruit du li<strong>en</strong> social. Par manque d’échange réel.Faire ce film est une expéri<strong>en</strong>ce. Il se construit au fur et à mesure destémoignages que nous captons, paroles précieuses qui se complèt<strong>en</strong>tou s’oppos<strong>en</strong>t, remise <strong>en</strong> cause constante de ce qu’on croyait savoir ; ilse complexifie par ces apports, s’affine et oblige à <strong>la</strong> sincérité.Francis Guermannfilms sortis de fabriqueSurvivre avec les loupsLong métrage fiction de 110’de Véra Belmont avec Mathilde Goffart, Yael Abecassis,Guy Bedos, B<strong>en</strong>no Fürmann, Franck De La Personne,Anne-Marie Philippe, Michèle BernierUne partie du film a été tournée à Strasbourg etdans les Vosges, à proximité de Gérardmer. Survivreavec les loups est l’adaptation cinématographique del’autobiographie de Misha Defonseca, qui parcourutl’Europe à pied à <strong>la</strong> recherche de ses par<strong>en</strong>ts raflés parles nazis, <strong>en</strong> 1942. La fillette avait alors 10 ans.Des technici<strong>en</strong>s strasbourgeois et 190 figurantscomplèt<strong>en</strong>t cette équipe internationale (7 journées detournage).Coproduction Vera Belmont, Stephan FilmsAvec l’aide de <strong>la</strong> CUS, de <strong>la</strong> Régionet des deux bureaux d’accueil de tournageOù sont nos amoureuses ?Docum<strong>en</strong>taire de 53’ de Robin et C<strong>la</strong>udie HunzingerCe film raconte le destin de deux jeunes provinciales,Emma et Thérèse, professeurs toutes les deux dansles années 30, et qui t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de construire <strong>en</strong>sembleune vie à <strong>la</strong> fois <strong>en</strong>gagée et amoureuse. Leurémancipation va se transformer <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>tissagedouloureux puis <strong>en</strong> épreuve du feu.Coproduction Real productions, France 3,P<strong>la</strong>nète, Ère productionVivre seulDocum<strong>en</strong>taire de 52’ de Chloé HunzingerIls sont deux hommes et une femme. Ils ne seconnaiss<strong>en</strong>t pas, n’ont pas <strong>la</strong> même histoire, mais ilspartag<strong>en</strong>t quelque chose : l’expéri<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> solitude.À l’âge où <strong>la</strong> plupart viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> couple ou <strong>en</strong> famille,eux viv<strong>en</strong>t seuls – depuis des années. Alors, quelssont les paradoxes d’une vie solitaire, aujourd’hui ?Quels sont les <strong>en</strong>jeux d’un tel état ? Et, plus qu’unétat, quel est donc ce dur processus, ce voyage lucidevers soi-même, cette initiation à <strong>la</strong> fois douloureuseet joyeuse dont parl<strong>en</strong>t les trois personnages ?Ère productionAnissoroma, mes amisDocum<strong>en</strong>taire de 52’ de Christian van der Heyd<strong>en</strong>En 1978, je faisais mon premier voyage <strong>en</strong> Afrique.Un quart de siècle plus tard je retourne sur mes pasde voyageur à <strong>la</strong> recherche de ceux dont <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contreavait marqué <strong>la</strong> mémoire du jeune homme quej’étais. Beaucoup de choses ont changé, mes jeunesamis d’alors sont des adultes de mon âge. Mon amiDadé est un vieil homme aveugle qui me reçoit telun fils. Dadé me parle de son fils perdu à Paris et medemande de le retrouver.Cagifragilis11
éducation popu<strong>la</strong>ireUn archaïsme d’av<strong>en</strong>ir ?12Fondée sur un socle de valeurs communes,l’Éducation popu<strong>la</strong>ire a poursuivi tout au long deson histoire un projet social, culturel et politique,une utopie généreuse qui visait à donner à toutindividu <strong>la</strong> possibilité de développer ses aptitudes,à le mettre <strong>en</strong> situation d’un plein accès à <strong>la</strong>citoy<strong>en</strong>neté et ce, <strong>en</strong> dehors des systèmes formelsde formation et d’éducation.L’évocation de deux expéri<strong>en</strong>ces personnellesde pratique de cinéma <strong>en</strong> tant que spectateurpuis réalisateur de films (amateur) me permettrad’apporter un éc<strong>la</strong>irage, au-delà du cas d’espèce,des <strong>en</strong>jeux, du caractère toujours à réinv<strong>en</strong>ter despratiques initiées par les acteurs de l’Éducationpopu<strong>la</strong>ire dans ce domaine des pratiques artistiqueset culturelles. Itinéraire d’un amateur de cinéma.Ma première expéri<strong>en</strong>ce est celle de l’adolesc<strong>en</strong>tappelé par je ne sais quel instinct, curiosité ouinflu<strong>en</strong>ce de tel ou tel professeur à fréqu<strong>en</strong>terun ciné-club au sein d’une salle <strong>la</strong>bellisée artet essai. Le ciné Pax à Bourtzwiller 1 proposait<strong>en</strong> effet (c’était dans les années 60) une richeprogrammation d’œuvres ; je me souvi<strong>en</strong>s, parexemple, d’un cycle consacré à des films de cettegrande tradition cinématographique japonaise,alors peu connue du grand public : œuvresdes Mizoguchi, Ozu, Kurosawa… Expéri<strong>en</strong>cemarquante pour moi <strong>en</strong> ce qu’elle m’ouvrait àd’autres représ<strong>en</strong>tations du monde, à d’autresrepères, à d’autres domaines de <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilitéque celles dont je pouvais être culturellem<strong>en</strong>tl’héritier. Cet itinéraire-cinéma s’est poursuivi etdiversifié dans le circuit strasbourgeois de l’artet essai : le Club ou le studio Kléber à Strasbourg.Cette passion a bi<strong>en</strong> sûr connu quelques éclipses,d’autres pratiques sont v<strong>en</strong>ues occuper plus oumoins durablem<strong>en</strong>t mon espace m<strong>en</strong>tal et monquotidi<strong>en</strong>. Elle a opéré <strong>en</strong> moi un dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>tde regard sur <strong>la</strong> société dans <strong>la</strong>quelle je vivais,ses valeurs fondatrices et contribué à dessinerun itinéraire professionnel dans le domaine duthéâtre notamm<strong>en</strong>t.La seconde expéri<strong>en</strong>ce que je vou<strong>la</strong>is re<strong>la</strong>ter estma r<strong>en</strong>contre avec l’un des “ anci<strong>en</strong>s ” dans maprofession, Daniel Gevin, conseiller techniqueet pédagogique Cinéma à <strong>la</strong> Direction régionalejeunesse et sports d’<strong>Alsace</strong>, qui m’a ouvert par<strong>la</strong> voie des “ méthodes actives ” à <strong>la</strong> réalisation.Début des années 70, vallée de Sainte-Marieaux-Mines: Une grange transformée <strong>en</strong> studiode production et de diffusion de films, unhébergem<strong>en</strong>t rustique et chaleureux constituai<strong>en</strong>tle cadre de notre formation d’appr<strong>en</strong>tiscinéastes.Les stages d’initiation et de réalisationnous offrai<strong>en</strong>t ainsi cette possibilité rare d<strong>en</strong>ous p<strong>la</strong>cer dans une dynamique créative et d<strong>en</strong>ous préparer à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> œuvre de toutes lesPousières d’école de Malek B<strong>en</strong>smaïlétapes de cet artisanat collectif qu’est aussi le cinéma, de <strong>la</strong> conceptiondu film jusqu’à <strong>la</strong> post-synchronisation <strong>en</strong> passant par le tournage, ledérushage, et le montage – qui constituait pour moi l’une des découvertesclés de ce parcours de formation. Les mom<strong>en</strong>ts de conception et detournages (<strong>en</strong> noir et b<strong>la</strong>nc 16 mm avec des caméras Pathé Webo) étai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t scandés et mis <strong>en</strong> perspective critique par une activité nocturneà haute d<strong>en</strong>sité culturelle et émotionnelle, le ciné-club, où nous pouvionsaiguiser notre œil, notre intellig<strong>en</strong>ce, notre s<strong>en</strong>sibilité à des questionsesthétiques et politiques, par <strong>la</strong> confrontation avec des œuvres de MarcelCarné, de R<strong>en</strong>oir, de R<strong>en</strong>é Clém<strong>en</strong>t, etc.Ces deux facettes de mon expéri<strong>en</strong>ce du cinéma caractéris<strong>en</strong>t, mesemble-t-il, assez bi<strong>en</strong> <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité des apports et du projet d’émancipationculturelle porté par l’Éducation popu<strong>la</strong>ire au travers de <strong>la</strong> diversité desmouvem<strong>en</strong>ts (Ligue de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, Peuple et Culture, les MJC, foyersclubsetc.) et toutes les initiatives associatives locales qui ont pu, commel’interv<strong>en</strong>tion des conseillers techniques et pédagogiques de Jeunesse etsports, “ irriguer ” culturellem<strong>en</strong>t les territoires urbains et ruraux.Aujourd’hui, le travail de terrain initié par les mouvem<strong>en</strong>ts d’Éducationpopu<strong>la</strong>ire <strong>en</strong> matière de cinéma comme dans beaucoup d’autres domainesartistiques et culturels ne semble plus adapté aux évolutions de <strong>la</strong> sociétéactuelle. La diffusion du cinéma connaît des changem<strong>en</strong>ts profonds dontle seul énoncé montre assez les mutations des pratiques culturelles dansun contexte de consommation généralisé : rôle déterminant de <strong>la</strong> télévisionet d’internet, profusion expon<strong>en</strong>tielle des matériaux filmiques distribuéspar des canaux de plus <strong>en</strong> plus diversifiés cib<strong>la</strong>nt des publics de mieux <strong>en</strong>mieux id<strong>en</strong>tifiés par des stratégies de “ marketing au scalpel ” dominées parl’impératif économique. Cet accès quasi-instantané à un flux ininterrompude productions doit se mesurer à l’aune de nos capacités d’absorption,à nos limites psychiques et physiques. Une exposition inconsidérée àune telle “ irradiation ” ne peut-elle à terme, par ses effets de sidérationet d’addiction, si l’on n’y pr<strong>en</strong>d garde, transformer <strong>en</strong> profondeur notrerapport au monde, à l’altérité, à nous-même ?Dès lors ne se pose plus uniquem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> question de nos capacités dediscernem<strong>en</strong>t, mais aussi celle des choix plus proprem<strong>en</strong>t exist<strong>en</strong>tielsà effectuer. L’Éducation popu<strong>la</strong>ire, perçue le plus souv<strong>en</strong>t comme un<strong>en</strong>otion anachronique – dont les structures associatives sont de plus <strong>en</strong> plusinstrum<strong>en</strong>talisées par les politiques publiques – n’apparaît pas d’emblée,aujourd’hui, comme une matrice d’action possible pour développer lesantidotes, des formes de résistance collective face aux effets les plus nocifsde ces transformations.Cette vieille idée m’apparaît pourtant comme un archaïsme nécessaire etreprés<strong>en</strong>te dans ses marges les plus vivaces et les plus inv<strong>en</strong>tives, une voiede recours possible. Des pratiques anci<strong>en</strong>nes à réactualiser et de nouvellesà inv<strong>en</strong>ter, tirant parti des technologies actuelles et des possibilitésd’un travail <strong>en</strong> réseau reliant l’école, les associations, et des institutionsculturelles, ne peuv<strong>en</strong>t-elles pas déboucher sur des modes d’interv<strong>en</strong>tion etde résistance, capables de nous aider à « décoloniser nos imaginaires » 2 ?Christian Zimmermann1 Situé dans <strong>la</strong> banlieue nord de Mulhouse, à prés<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tre socioculturel.2 cf. l’ethnologue Marc Augé.
<strong>Alsace</strong> Cinémas,un réseau pour le cinéma régionalLe cinéma, c’est d’abord dans une salle obscure que ce<strong>la</strong> se passe. Maiscomme aujourd’hui de nouveaux supports sont arrivés, depuis <strong>la</strong> télévisionjusqu’au DVD, sans parler de ce qui s’annonce, ce rapport se transformefondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t et le spectateur accède à un pouvoir de maîtrise – unfantasme dont on n’a pas <strong>en</strong>core mesuré tous les effets. A-t-on <strong>en</strong>corebesoin de salles de cinéma ? Nous sommes quelques-uns à le p<strong>en</strong>ser…<strong>Alsace</strong> Cinémas est une jeune association. Créée <strong>en</strong> 1999, elle a pour objectif de« mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce un réseau de salles afin de promouvoir le cinéma de proximité, dediffuser le cinéma d’art et d’essai, d’assurer le déploiem<strong>en</strong>t des dispositifs nationauxd’éducation à l’image et d’organiser un événem<strong>en</strong>t fédérateur ». Avec ces trois motsclés – proximité, art et essai, éducation – on voit bi<strong>en</strong> <strong>la</strong> d<strong>en</strong>sité de ses missions etles strates de ses actions.La première strate est représ<strong>en</strong>tée par ses adhér<strong>en</strong>ts : des exploitants de sallesindép<strong>en</strong>dantes (non rattachées à un réseau national type UGC ou Pathé) de toute <strong>la</strong>région, 23 actuellem<strong>en</strong>t, sont de <strong>la</strong> partie.La seconde strate concerne <strong>la</strong> coordination de plusieurs dispositifs nationauxd’éducation au cinéma, conçus pour les publics sco<strong>la</strong>ires, qui lui a été confiée aussibi<strong>en</strong> par le CNC que par les collectivités territoriales. Ainsi de Lycé<strong>en</strong>s au cinéma,mis <strong>en</strong> orbite <strong>en</strong> 1998 avec l’aide de l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong>. Depuis sa mise<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce, le nombre d’établissem<strong>en</strong>ts participants est <strong>en</strong> constante progression (deprès de 5 000 élèves à plus de 6500 cette dernière année, avec 34 lycées concernés).La coordination du dispositif Collège au cinéma ne concerne pour le mom<strong>en</strong>t quele Haut-Rhin, et est assurée par l’Espace Grün de Cernay avec le re<strong>la</strong>is culturelde Thann. Ces deux dispositifs impliqu<strong>en</strong>t des journées de formation auxquellesparticip<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>seignants impliqués.Le dispositif Un été au ciné/Cinéville concerne le “ hors temps sco<strong>la</strong>ire ”: au départ, ils’agissait d’inviter les jeunes à retrouver le p<strong>la</strong>isir du cinéma sur grand écran (<strong>en</strong> pleinair et <strong>en</strong> salles) au sein de structures socioculturelles ou de loisirs, et de participerà des ateliers de réalisation. La “ politique tarifaire ” a évolué vers <strong>la</strong> découverte ducinéma d’auteur <strong>en</strong> salle. Quant aux ateliers, <strong>en</strong>core peu nombreux, ils ont commecondition de faire appel à des professionnels expérim<strong>en</strong>tés de <strong>la</strong> région. Cinéville est<strong>en</strong> pleine mutation, son nom vi<strong>en</strong>t de changer : Passeurs d’images.Si on ajoute à ce<strong>la</strong> que le dernier dispositif <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce au p<strong>la</strong>n national, École etcinémas est géré par deux autres de ses adhér<strong>en</strong>ts, le cinéma Bel Air à Mulhouse etle cinéma Star à Strasbourg, on aura compris que l’association a un rôle ess<strong>en</strong>tielpour l’av<strong>en</strong>ir du cinéma dans <strong>la</strong> région et tout particulièrem<strong>en</strong>t dans les petitesvilles et les zones rurales.La troisième strate est le cinéma d’art et essai. Le réseau que constitue <strong>Alsace</strong>Cinémas permet une mutualisation pour que, sur l’année, une quarantaine de filmsainsi c<strong>la</strong>ssés puiss<strong>en</strong>t circuler dans le réseau sur trois voire quatre semaines. En2006, ils ont réuni ainsi une vingtaine de milliers de spectateurs.Dernière initiative, le festival Aug<strong>en</strong>blick consacré au cinéma de <strong>la</strong>ngue allemande.Il est le prolongem<strong>en</strong>t de ce réseau, car son originalité réside bi<strong>en</strong> dans cetteirrigation du territoire. Se constitue ainsi une démarche qui est dev<strong>en</strong>ue finalem<strong>en</strong>tévid<strong>en</strong>te, alors qu’elle ne va pas tellem<strong>en</strong>t de soi. Le cinéma allemand – comme lesautres cinémas d’Europe – a du mal à sortir de ses frontières.Toutes ces actions sont portées par une équipe sa<strong>la</strong>riée peu nombreuse : deuxperman<strong>en</strong>ts, dont l’un, Éti<strong>en</strong>ne Wehrlin, est plus spécialem<strong>en</strong>t chargé de mission pourles dispositifs Lycé<strong>en</strong>s au cinéma et Cinéville, une personne à temps partiel, chargéedu réseau des salles adhér<strong>en</strong>tes ; des r<strong>en</strong>forts pour <strong>la</strong> formation et Aug<strong>en</strong>blick.Le présid<strong>en</strong>t est C<strong>la</strong>ude Brasseur, d’Erstein-Cinéma, secondé par Jacques Boura,de l’Espace Grün de Cernay. <strong>Alsace</strong> Cinémas bénéficie de l’aide du ministère de <strong>la</strong>Culture (Drac <strong>Alsace</strong>), de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et des deux Départem<strong>en</strong>ts.Dans une prochaine Lettre, nous demanderons à C<strong>la</strong>ude Brasseur de nous éc<strong>la</strong>irersur les questions qui travaill<strong>en</strong>t l’association actuellem<strong>en</strong>t, d’expliciter les <strong>en</strong>jeuxclés et les li<strong>en</strong>s avec le réseau <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>.Georges Heckwww.alsace-cinemas.orgfilms sortis de fabriquefilms sortis de fabriqueLa casa à <strong>la</strong> rueDocum<strong>en</strong>taire de 45’ de Daniel Coche et Simone FluhrÀ <strong>la</strong> manière d’un carnet de notes et d’images, t<strong>en</strong>u<strong>en</strong>tre 2000 et 2006, ce film témoigne des dérives àtravers Strasbourg de groupes de demandeurs d’asile.À <strong>la</strong> fois parcours d’<strong>en</strong>durance administratif et défiléprotestataire, <strong>la</strong> triste équipée de personnes isolées etde familles <strong>en</strong> quête d’un abri et d’une reconnaissance.Quand les lieux familiers de <strong>la</strong> ville devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le théâtrede <strong>la</strong> détresse sociale, hantés par des corps fatiguéstraversés de regards perdus.Dora filmsL’homme de l’airDer Luftm<strong>en</strong>shDocum<strong>en</strong>taire de 52’ de Mariette FeltinCette figure importante du judaïsme diasporique, rejetéepar les sionistes, nous invite à un voyage hors des s<strong>en</strong>tiersbattus de <strong>la</strong> culture yiddish. À Strasbourg, où se pose<strong>la</strong> question de <strong>la</strong> transmission de cette culture pour unpublic non-connaisseur ; <strong>en</strong> Israël, où sa table rase pourcréer un homme sans passé, nouveau et fort, a créé ungrand vide, et au Canada, où le yiddish reste une valeurincontournable pour le judaïsme.Coproduction Balthazar films, France 3 <strong>Alsace</strong>Ils étai<strong>en</strong>t une foisles Bushm<strong>en</strong>Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Pierre MannLe soleil se lève sur le désert du Ka<strong>la</strong>hari. Un petit groupede chasseurs bushm<strong>en</strong> quitte le vil<strong>la</strong>ge de Nhoma. Ilspart<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> brousse à <strong>la</strong> recherche de gibier pournourrir leurs familles. P<strong>en</strong>dant ce temps, l’aînée du c<strong>la</strong>nse remémore un passé moins clém<strong>en</strong>t, où <strong>la</strong> survie étaitchaque jour remise <strong>en</strong> question par des persécutions, parle manque d’eau et de nourriture, par le climat hostilede ce désert inhospitalier. Le c<strong>la</strong>n de Nhoma a accepté <strong>la</strong>prés<strong>en</strong>ce à leur côté du réalisateur Pierre Mann, visagefamilier qui depuis tr<strong>en</strong>te ans leur r<strong>en</strong>d régulièrem<strong>en</strong>tvisite, filme leurs coutumes, l’évolution de leur vil<strong>la</strong>geCoproduction De Visu productions,France 3 <strong>Alsace</strong>, France 5, Images PlusR.I.P.Animation de 13 x 2’ (première saison) de Bruno ColletChaque épisode est un vibrant hommage aux c<strong>la</strong>ssiquesdu cinéma thriller.Nuit après nuit un serial killer fait éruption dans sonappartem<strong>en</strong>t, décidé à assassiner son colocataire, dérangétous les jours alors qu’il regarde <strong>la</strong> TV ou qu’il dort. Letueur a beau user de tous les stratagèmes, ri<strong>en</strong> n’y fait, ils’agit plus d’un serial loser que d’un serial killer, lorsquesa bêtise doublée de sa ma<strong>la</strong>dresse manque chacunde ses att<strong>en</strong>tats. Une série d’animation qui parodie lesgrands c<strong>la</strong>ssiques du film d’horreur dans un esprit plusproche de Tex Avery que des Griffes de <strong>la</strong> nuit.Visionnage d’épisodes surwww.tcm.com/2006/RIP/index.jsp?videoName=GAREAUGORILLECoproduction Vivem<strong>en</strong>t Lundi !,Megafilms.net, Turner USA13
Tournage de Pétunia & Naphtaline de Franck VialleLes paris d’une joyeuse <strong>en</strong>duranceLe deuxième souffle films & associés produit des courts métrages et met lecap sur des longs. Au gouvernail de cette maison de production, Franck Vialle,un gars têtu, décidé à déf<strong>en</strong>dre coûte que coûte des écritures filmiquesoriginales.Le court métrage pour moi, c’est avant tout un espace où on a <strong>la</strong> possibilitéde faire des paris démesurés. Dans ce format, avec sa brièveté inhér<strong>en</strong>te, onpeut tout se permettre, énerver, émouvoir, <strong>en</strong>nuyer… D’autant plus qu’ilest dégagé des impératifs commerciaux. C’est un cinéma à <strong>la</strong> recherchede son propre <strong>la</strong>ngage, pour lequel le <strong>la</strong>ngage cinématographique est lesujet du film. Quand je produis des films, je cherche à les produire defaçon ambitieuse. De toute façon le cinéma est un sport cher, qu’il soitde recherche ou commercial. De fait, les périodes de développem<strong>en</strong>t desfilms sont de plus <strong>en</strong> plus longues car je cherche une production qui <strong>la</strong>isseune liberté maximale au réalisateur. Généralem<strong>en</strong>t il faut deux ans <strong>en</strong>trel’écriture et le tournage et on épuise toutes les possibilités de financem<strong>en</strong>tavant d’y aller. Et souv<strong>en</strong>t pour les projets ambitieux, <strong>la</strong> production assumeles dépassem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> temps de travail.Le court est une étape nécessaire pour passer au long, pas seulem<strong>en</strong>t pourse faire connaître – ça c’est <strong>la</strong> partie visible de l’iceberg –, mais parceque c’est un appr<strong>en</strong>tissage de <strong>la</strong> conc<strong>en</strong>tration et de l’<strong>en</strong>durance, uneexpéri<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> fatigue. Pour un long, il faut au moins quatre ans… Cequi m’intéresse avec un auteur c’est quand il développe un monde dansson film, quand il trouve son expression propre sur <strong>la</strong> durée du film, etqu’il m’emmène quelque part où peut-être je ne serais jamais allé sans lui.Si j’avais à définir les films que je produis <strong>en</strong> fiction, je dirais que ce sontdes films de génération, des films dont le sujet est inscrit et circonscrit(ce qui fait parfois leurs qualités ou leurs défauts) dans les hantises et lesperspectives de <strong>la</strong> génération de l’auteur.Le deuxième souffle est une famille de réalisateurs, de technici<strong>en</strong>s, noustravaillons toujours avec les mêmes g<strong>en</strong>s plus d’autres qui petit à petitvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t agrandir <strong>la</strong> famille. La famille, ça veut dire que les g<strong>en</strong>s sont làquand il y a de l’arg<strong>en</strong>t et aussi quand il y <strong>en</strong> a moins. Ils sont là, fidèles,car nous sommes cont<strong>en</strong>ts de travailler <strong>en</strong>semble. Nous avons comm<strong>en</strong>céet grandi <strong>en</strong>semble. Nous avons voulu faire de cette boîte ce qu’elle estdev<strong>en</strong>ue. Et on fait att<strong>en</strong>tion à ne pas épuiser les énergies ni les amitiés.Chez nous pas de journées de tournage de seize heures, on ne fait pas lesfilms dans <strong>la</strong> douleur ni à l’arraché. On préfèresoigner <strong>la</strong> préparation. Et nous faisons du courtpour passer au long avec les mêmes réalisateurs.Par exemple le prochain film de Clém<strong>en</strong>tCogitore sera un long métrage. Ce qui fait notreforce c’est que nous adorons ça, nous vivons desfilms au propre comme au figuré.Faire du court métrage est viable parce que nousne perdons jamais de vue pourquoi nous faisonsles choses, et parce que nous sommes une équipemobilisable dans <strong>la</strong> minute pour des activités deproduction exécutive <strong>en</strong> dehors de <strong>la</strong> productionhabituelle, du long métrage fiction par exemple oudes publicités ou des films institutionnels, nousavons une capacité d’adaptation très importantedans <strong>la</strong> diversification de nos activités. Au lieude chercher à r<strong>en</strong>trer dans le cadre on <strong>en</strong> a crééde multiples. Ça ne m’intéresse pas de produirepour <strong>la</strong> télé, de produire des 26’ <strong>en</strong> trois mois,ce n’est pas un jugem<strong>en</strong>t qualitatif mais ce n’estpas le même métier. Les <strong>en</strong>jeux des films ne sontpas les mêmes. En cinq ans je n’ai pas produit unseul film que je n’avais pas <strong>en</strong>vie de faire.Philippe Garrel dit que chaque film correspondà une trace de sa propre vie, ça ressemble aussià ce que dit Chantal Ackermann quand elle ditque ses films rempliss<strong>en</strong>t un trou de sa proprebiographie. Les préoccupations de ces cinéastesm’intéress<strong>en</strong>t, peut-être plus que leur manièrede faire. Je me s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> phase avec l’école deCassavetes, des g<strong>en</strong>s qui <strong>en</strong> famille et <strong>en</strong> dépitde tout faisai<strong>en</strong>t des films. Esthétiquem<strong>en</strong>t il n’ya pas de correspondance mais c’est ce schémalàqui me p<strong>la</strong>ît. Je me demande si aujourd’huice n’est pas <strong>la</strong> seule manière de faire du cinémalibre.Propos recueillis par Marie Frering15
portraitPierre Mann,l’av<strong>en</strong>ture de <strong>la</strong> pati<strong>en</strong>ceEst-il <strong>en</strong>core nécessaire de prés<strong>en</strong>ter Pierre Mann aupublic de <strong>la</strong> région ? Il est l’un des rares Alsaci<strong>en</strong>s àavoir créé de son vivant sa propre lég<strong>en</strong>de, celle d’unmonsieur Afrique, voyageur av<strong>en</strong>turier qui ramènedans ses valises des témoignages inoubliables d’un<strong>en</strong>ature sauvage et fragile. Cinéaste animalier,réalisateur et producteur, Pierre Mann a suconjuguer, chose rare, une exemp<strong>la</strong>ire carrière dansle secteur de <strong>la</strong> banque et ses deux véritablespassions : le voyage et le cinéma animalier.PHOTOS ARCHIVES PIERRE MANN16FilmographiesélectiveDocum<strong>en</strong>tairesanimaliersSouv<strong>en</strong>irs d’Afrique,<strong>lettre</strong> à un amiSérie de films animaliers.10 x 52’, 2002Uma Kuyang,<strong>la</strong> maison de l’orang-outan52’, 16 mm, 2002Okavango.<strong>en</strong>tre chi<strong>en</strong>s et loups52’, 16 mm, 1998Naître et survivre52’, 16 mm, 1998Gardi<strong>en</strong>s de l’Ed<strong>en</strong>52’, 16 mm, 1996Sauvages et innoc<strong>en</strong>ts52’, 16 mm, 1994,prix meilleur son directdu festival du filmanimalier de Rou<strong>en</strong>.La poussière et le sang52’, 16 mm, 1994Griffe d’or du festivalinternationaldu film animalier desSaintes-Maries-de-<strong>la</strong>-MerPoint d’eau52’, 16 mm, 1991Les seigneurs de <strong>la</strong> mort52’, 16 mm, 199080° Latitude Nord52’, 16 mm, 1988Derniers matins d’Afrique52’, 16 mm, 1985Bretzel d’or 1987,Institut des artset traditions d’<strong>Alsace</strong>Je côtoie Pierre Mann depuis quelques années.Notre amitié s’est forgée autour d’une vieille tableAt<strong>la</strong>s 16 mm où il figno<strong>la</strong>it le montage de sondocum<strong>en</strong>taire sur les orangs-outans d’Indonésie.Pour moi, jeune réalisateur “ né ” dans <strong>la</strong> vidéo,<strong>la</strong> beauté des images arg<strong>en</strong>tiques des forêts deSumatra et de ces êtres magiques et troub<strong>la</strong>ntsque sont les orangs-outans, attisa plus que monadmiration, ma gratitude, pour une découvertecapitale : l’importance de <strong>la</strong> pellicule dans <strong>la</strong>perception des images. Car, quoi qu’on <strong>en</strong> dise,sa “ réaction ” face à <strong>la</strong> lumière, sa compositionmême à base de graisse animale, sa vitessede défilem<strong>en</strong>t, tous ces élém<strong>en</strong>ts font qu’ellereste inégalée quant à <strong>la</strong> beauté de son r<strong>en</strong>du.Je suis persuadé qu’elle nous révèle <strong>la</strong> natureautrem<strong>en</strong>t.Les mains de Pierre Mann manipu<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t avecdextérité les dizaines de mètres d’images. Cetoucher était tout aussi nouveau pour moi.Certes je connaissais le principe, mais j’ignorais<strong>la</strong> magie. Celle qui, par <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong>matière, rapproche le cinéaste du sculpteur. Quelfossé séparait le montage virtuel – yeux rivés àl’écran, main accrochée à <strong>la</strong> souris, immobilitédu corps – de celui dont, pour <strong>la</strong> première fois,j’étais témoin ! Les deux mains caressai<strong>en</strong>t <strong>la</strong>pellicule, l’éta<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t, l’<strong>en</strong>rou<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t, le corps,debout, traversait <strong>la</strong> salle puis s’asseyait ànouveau. La colle col<strong>la</strong>it aux doigts, les yeuxignorai<strong>en</strong>t le stress dû au scintillem<strong>en</strong>t etvoyai<strong>en</strong>t, sans autre obstacle, l’image projetée.Le corps participait <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> création dufilm.Ce perpétuel mouvem<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> salle de montageétait <strong>la</strong> continuation d’un autre mouvem<strong>en</strong>tplus général, qui <strong>en</strong>globait <strong>la</strong> réalisation dufilm <strong>en</strong> cours. Si tout tournage est physique, letournage d’un docum<strong>en</strong>taire animalier dépassepar l’<strong>en</strong>durance requise celui des autres g<strong>en</strong>res.<strong>Filmer</strong> les rares orangs-outans qui rest<strong>en</strong>t dansles rares forêts de Bornéo et de Sumatra est unetâche de titan. Ces derniers évoluant dans lesommet des arbres, à <strong>en</strong>viron une c<strong>en</strong>taine demètres de hauteur, il est indisp<strong>en</strong>sable que <strong>la</strong>caméra soit hissée et reste p<strong>en</strong>dant des heuresimmobile dans <strong>la</strong> canopée. Des journées <strong>en</strong>tièresde marche sont nécessaires pour arriver jusqu’aurepère att<strong>en</strong>du des orangs-outans. Le tauxd’humidité frôle les 100 % et <strong>la</strong> températur<strong>en</strong>e desc<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> dessous de 30 °C. Dès lorstoute caméra électronique est proscrite, seule <strong>la</strong>pellicule résiste à ces conditions extrêmes, ainsique le corps, robuste, du réalisateur.Si le résultat d’une telle démarche est incertain –on n’est jamais sûr de pouvoir filmer un animaldans son milieu naturel – lorsqu’il est réussi ildépasse, à mon avis, <strong>en</strong> beauté et <strong>en</strong> auth<strong>en</strong>ticitétoute autre image animée. D’abord à cause de <strong>la</strong>nature même de <strong>la</strong> chose filmée : l’animal “ est ”,inconsci<strong>en</strong>t de toute représ<strong>en</strong>tation. Ensuite àcause du statut témoin de cette image. <strong>Filmer</strong>aujourd’hui des animaux dans leur milieunaturel, sans mise <strong>en</strong> scène, est dev<strong>en</strong>u uneaction politique. Et dans le cas des orangsoutansdont <strong>la</strong> disparition prochaine est avérée,plus que jamais.Pierre Mann construit son film sur <strong>la</strong> durée, sanslimitation de temps jusqu’à ce que <strong>la</strong> caméracapte ce qu’il y a de plus précieux dans le filmethnographique, et peut-être dans le cinéma toutcourt, une auth<strong>en</strong>ticité sans faille.Cette méthode de travail va à l’<strong>en</strong>contre d’unecertaine standardisation des procédés exigée
initiativeaujourd’hui par les chaînes de télévision – etpar les mécanismes d’aide – qui réc<strong>la</strong>m<strong>en</strong>t uncal<strong>en</strong>drier précis, une date de remise du PAD,un suivi tacite des étapes de fabrication sousm<strong>en</strong>ace de non remise de fonds. Pierre Mannfilme longtemps, p<strong>en</strong>dant de nombreusesannées, il filme tant que <strong>la</strong> matière vraie n’est pasimprimée sur <strong>la</strong> pellicule. Puis il écrit son filmau montage. Il ne plie pas <strong>la</strong> nature aux capricesd’un scénario, d’un concept. Il se plie lui-mêmeet le film <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir aux exig<strong>en</strong>ces de <strong>la</strong> nature.Cette méthode de travail requiert forcém<strong>en</strong>t unetotale indép<strong>en</strong>dance et d’abord financière, quesa double vie professionnelle lui fournit.Les docum<strong>en</strong>taires animaliers subiss<strong>en</strong>taujourd’hui de plein fouet <strong>la</strong> “ disney<strong>la</strong>ndisation ”de <strong>la</strong> télévision. Chacun d’eux est construit surun concept, sur une idée de mise <strong>en</strong> scène – aus<strong>en</strong>s basique du terme – qui sert <strong>en</strong>core une foisà impressionner et à accrocher le spectateur. Lesdocum<strong>en</strong>taires ethnographiques sont dev<strong>en</strong>usdes docum<strong>en</strong>taires dits de “ découverte ”, touterigueur d’observation sci<strong>en</strong>tifique est bannie.Les films de ce vieux dinosaure ne sont peut-êtreplus dans le coup de <strong>la</strong> mode télévisuelle. Ils sontsouv<strong>en</strong>t austères dans leur forme et exigeants parleur cont<strong>en</strong>u. Mais avant tout ce sont ses filmstels qu’il les a voulus, sans allégeance aucune à<strong>la</strong> mode ou aux standards télévisuels.C’est que Pierre Mann est le témoin d’une autr<strong>en</strong>ature, d’une autre époque où le spectacu<strong>la</strong>ir<strong>en</strong>’était pas le fruit d’une mise <strong>en</strong> scène maisd’une longue et assidue observation du monde.Un monde, pourtant si proche, sans chaînescâblées ni vols charters.Luis MirandaCaravane de cinéma mobile au CongoDans le cadre de <strong>la</strong> semaine Soleils d’Afrique de Hagu<strong>en</strong>au, le studio MalembeMaa prés<strong>en</strong>tait le 26 janvier au c<strong>en</strong>tre socioculturel Robert Schuman unfilm suivi d’un débat sur sa caravane de cinéma mobile pour le Sankuru qui,depuis 2004, sillonne chaque été les routes du Sankuru avec un matérielcinématographique très performant pour am<strong>en</strong>er le cinéma dans cette région<strong>en</strong>c<strong>la</strong>vée, privée d’accès à l’audiovisuel, de <strong>la</strong> République démocratique duCongo.Ils sont huit, six au Congo et deux <strong>en</strong> Europe à organiser cette caravane de cinémamobile. Catherine Lion-Berl, <strong>en</strong>seignante et responsable de <strong>la</strong> section école et cinémadans un collège de Bischwiller, se charge de l’organisation et de <strong>la</strong> programmation etJean-Michel Kibushi Ndjate Wooto, auteur-réalisateur de films d’animation installé <strong>en</strong>Belgique est le créateur et le coordinateur de cette belle av<strong>en</strong>ture.Courts et longs métrages, films de fiction et docum<strong>en</strong>taires se succèd<strong>en</strong>t au cours deces soirées. Les films sont comm<strong>en</strong>tés et traduits <strong>en</strong> tete<strong>la</strong>, les projections sont toujourssuivies de débats très animés avec le public. Tard dans <strong>la</strong> nuit, <strong>la</strong> fête s’achève avec unepartie musicale.C’est un multiple défi que l’équipe du studio Malembe Maa <strong>la</strong>nce au septième art avecsa caravane de cinéma mobile : celui des nouvelles technologies, <strong>en</strong> utilisant du matérielnumérique léger et performant, celui de porter les images jusqu’à son public dans descontrées isolées et celui de sortir le cinéma africain des cinémathèques europé<strong>en</strong>nes etdes festivals dans lesquels il est souv<strong>en</strong>t cantonné <strong>en</strong> donnant à voir ces œuvres à un<strong>la</strong>rge public <strong>en</strong> Afrique.La projection de qualité sur grand écran implique int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t les spectateurs. Elleinstaure un rapport physique, visuel et auditif, qui sollicite fortem<strong>en</strong>t leur att<strong>en</strong>tion.Outre <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> forme d’expression artistique qu’est le cinéma, les spectateursdécouvr<strong>en</strong>t dans les films prés<strong>en</strong>tés d’autres sociétés et pays africains. La s<strong>en</strong>sibilité desspectateurs aux grands thèmes de société que soulèv<strong>en</strong>t, sous des formes diverses, lesgrands films africains prés<strong>en</strong>tés est très forte : corruption et bureaucratie, développem<strong>en</strong>téconomique et social, démocratie, savoirs et éducation, p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> femme et de l’<strong>en</strong>fantdans <strong>la</strong> société, pratiques traditionnelles, rapports <strong>en</strong>tre tradition et modernité.La caravane de cinéma mobile pour le Sankuru apporte ainsi sa pierre à <strong>la</strong> lutte contrel’ignorance et <strong>la</strong> pauvreté et pour le développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> démocratie. Le droit à <strong>la</strong>culture pour tous ne doit pas rester <strong>lettre</strong> morte. L’énergie de l’équipe de <strong>la</strong> caravaneet le dynamisme du public très att<strong>en</strong>tif, qui réagit, s’exc<strong>la</strong>me, comm<strong>en</strong>te, questionne etdébat, contribu<strong>en</strong>t à faire de ce droit fondam<strong>en</strong>tal une réalité dans le Sankuru.Contacts :studiomaa@hotmail.comcatherine.lion-berl@wanadoo.fr17
chroniqueDe mois <strong>en</strong> mois, que ce soit avec Vidéo les beaux jours, l’universitéMarc Bloch ou <strong>la</strong> Safire, Jean-Louis Comolli, cinéaste et p<strong>en</strong>seur ducinéma, nous <strong>en</strong>traîne sur les chemins de l’analyse de films. Retour ici<strong>en</strong> sa compagnie sur Dans <strong>la</strong> chambre de Vanda de Pedro Costa dontnous att<strong>en</strong>dons avec impati<strong>en</strong>ce <strong>la</strong> sortie du dernier film, En avantjeunesse, coproduit par Unlimited.Nous faudrait-il regarderle soleil <strong>en</strong> face ?Le voile de Maya serait-il un objet <strong>en</strong> voie de disparition ? Ce précieuxvoile de l’illusion, qui selon Nietzsche peut seul nous préserver de <strong>la</strong>réalité, forcém<strong>en</strong>t insupportable, s’il n’est plus d’usage, nous r<strong>en</strong>voie defaçon viol<strong>en</strong>te un horizon barré de tout espoir.L’illusion par excell<strong>en</strong>ce… l’usine à rêves… le cinéma… Comolli nousa rappelé qu’il avait bel et bi<strong>en</strong> été inv<strong>en</strong>té pour assouvir un nouveaupouvoir : transformer “ ce qui est ” <strong>en</strong> “ ce qui sera ”, fabriquer des images quisurviv<strong>en</strong>t à ceux qui les ont fabriquées. Les théorici<strong>en</strong>s du cinéma aurai<strong>en</strong>ttrès vite compris ce déni de <strong>la</strong> mort inhér<strong>en</strong>t au cinéma, sa mission deréparation.Or le cinéma, aujourd’hui, quand il pr<strong>en</strong>d le risque de créer au plus prèsdu monde, peut-il <strong>en</strong>core remplir cette fonction ? Le cinéma peut-il <strong>en</strong>cor<strong>en</strong>ous sauver du monde ? Le film que Jean-Louis Comolli nous a montrénous a r<strong>en</strong>voyés de front à ce questionnem<strong>en</strong>t. Comolli une fois de plus amis le doigt là où ça fait mal, et là, précisém<strong>en</strong>t à notre désir de changerle monde.Nous étions prév<strong>en</strong>us qu’au cours de ce séminaire, les films qu’il al<strong>la</strong>itnous montrer, ça ne serait pas une partie de p<strong>la</strong>isir. Fi de l’<strong>en</strong>tertainm<strong>en</strong>t !Dans <strong>la</strong> chambre de Vanda réalisé par Pedro Costa, att<strong>en</strong>dait depuis unmom<strong>en</strong>t dans ma vidéothèque. Une t<strong>en</strong>tative de visionnage, seule, chezmoi, s’était soldée par un échec. La séqu<strong>en</strong>ce inaugurale du film m’avait<strong>la</strong>issé présager une épreuve que j’ai préféré différer. Avec ce passeurd’objets filmiques non c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés, cette expéri<strong>en</strong>ce vécue avecd’autres m’a introduite dans un questionnem<strong>en</strong>t sans appel.Avant <strong>la</strong> traversée du film, Comolli nous a livré une information ess<strong>en</strong>tielle.Pedro Costa, à <strong>la</strong> fin du tournage de son précéd<strong>en</strong>t film, Ossos, une fiction,aurait relevé le défi <strong>la</strong>ncé par une de ses comédi<strong>en</strong>nes. Vanda lui a proposéde <strong>la</strong> filmer <strong>en</strong> docum<strong>en</strong>taire, invoquant que « <strong>la</strong> vraie vie était ailleurs »que dans <strong>la</strong> fiction qu’elle v<strong>en</strong>ait de tourner avec lui. Cette propositiona r<strong>en</strong>contré une exig<strong>en</strong>ce de réalité qui préexistait chez le réalisateur.Pour Comolli, « Vanda a demandé au cinéma d’affronter plus fortem<strong>en</strong>tle monde. » Cette donnée a d’emblée évacué pour moi <strong>la</strong> dim<strong>en</strong>sionvoyeuriste. Ma première question quand j’avais vu seule <strong>la</strong> premièreséqu<strong>en</strong>ce du film, je dois l’avouer, c’était : mais comm<strong>en</strong>t a-t-il pu filmerça ? Comm<strong>en</strong>t une personne a-t-elle pu accepter d’être filmée comme ça ?La question reste bi<strong>en</strong> sûr posée, mais comme le film part d’une demandede Vanda, elle nous amène beaucoup plus loin.Cette séqu<strong>en</strong>ce inaugurale qui m’avait rebutée, est une scène tournée dansune chambre, où se trouv<strong>en</strong>t Vanda et sa sœur. Vanda répand de l’héroïnesur une feuille d’aluminium, cherche fébrilem<strong>en</strong>t un briquet qui fonctionne,inhale, et recomm<strong>en</strong>ce. Les deux filles sont sur le lit, s’<strong>en</strong>gueul<strong>en</strong>t, Vandatousse, déchire ses poumons, vous transperce. Cette séqu<strong>en</strong>ce revi<strong>en</strong>t dansle film, elle insiste. C’est <strong>la</strong> mort au travail. Cette “ scène Vanda”, c’est sa“ vraie vie ”. Les deux autres “ scènes ” du film (au s<strong>en</strong>s où elles appell<strong>en</strong>tdes mises <strong>en</strong> scène différ<strong>en</strong>tes) je ne les évoquerai pas ici. Cette scène serépète à différ<strong>en</strong>ts mom<strong>en</strong>ts du film, sans évolution, sans transformation,dans un surp<strong>la</strong>ce atone.La répétition des scènes de drogue, c’est <strong>la</strong> limite de notre désir. Notredésir de spectateur se trouve ici confronté à son impuissance. L’esprit“ missionnaire ” du cinéma, barré ! Nous n’y pouvons ri<strong>en</strong>, le cinéman’y peut ri<strong>en</strong>, Vanda demande un film et elle met ça <strong>en</strong> scène, dans unmouvem<strong>en</strong>t contradictoire. Pour Comolli, <strong>la</strong> force du film, c’est que PedroCosta l’a compris très vite, et a décidé de ne pas interv<strong>en</strong>ir.Pour Comolli, Dans <strong>la</strong> chambre de Vandanous pousse à nous interroger sur ce que nousdésirons, nous, <strong>en</strong> tant que spectateurs. Savoir« à quoi sert le cinéma aujourd’hui ? » seraitune question ess<strong>en</strong>tielle, que <strong>la</strong> plupart desfilms élud<strong>en</strong>t. Dans <strong>la</strong> chambre de Vanda, àdéfaut d’être une partie de p<strong>la</strong>isir, serait unede ces exceptions. Et c’est là que <strong>la</strong> questionde savoir « comm<strong>en</strong>t pouvoir filmer ça » ou« comm<strong>en</strong>t accepter d’être filmé ainsi » basculevers un questionnem<strong>en</strong>t plus vertigineux, loindu voyeurisme dans sa dim<strong>en</strong>sion habituelle.« Vanda nous <strong>la</strong>isse à <strong>la</strong> vanité d’être vivant. » 1Avec ce film, nous dit Comolli, une maille asauté dans le désir qui nous reliait au cinéma. Nepas toucher à <strong>la</strong> possibilité d’un av<strong>en</strong>ir ne <strong>la</strong>issesubsister que <strong>la</strong> dureté d’un prés<strong>en</strong>t. La notionde prochain, dans les deux s<strong>en</strong>s du terme, n’aplus de raison d’être. L’autre et le possible sontévacués d’un même geste. Une cinématographieapparaît qui se fait malgré le spectateur, quimet <strong>en</strong> cause notre désir de voir des films. Quinous dit que le monde que nous occupons est<strong>en</strong> cours de destruction, que le cinéma ne peuty changer grand chose, et qui nous le montre.Cette extrême consci<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> perte questionnele dev<strong>en</strong>ir de <strong>la</strong> société, quand il n’y a pas deremède pour l’action.Avons-nous <strong>en</strong>vie de voir cette vérité-là, quin’est pas remédiable ? Pour ceux qui sont prêtsà affronter cette vérité, Georges Heck nous aproposé d’autres séances <strong>en</strong> compagnie deComolli pour une traversée <strong>en</strong> plus de neufheures avec le film de Wang Bing À l’Ouestdes rails puis autour du cinéma d’Avi Mograbi.Éc<strong>la</strong>irés par <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée de ce passeur att<strong>en</strong>tif aumonde et au s<strong>en</strong>s du cinéma.C’est bi<strong>en</strong> sûr important de pr<strong>en</strong>dre acte de ça,et je remercie notre passeur pour cette traverséeque je n’aurais su faire seule. Ainsi, j’ai su « quoifaire » avec ce film, <strong>en</strong> mesurer les <strong>en</strong>jeux quim’échappai<strong>en</strong>t au vu de <strong>la</strong> première séqu<strong>en</strong>ce,<strong>la</strong>quelle touchait ma limite de spectatrice. Cetteséance m’a confirmé l’importance des passeursde cinéma et du “ voir <strong>en</strong>semble ”.Mais toujours, <strong>en</strong> tant que réalisatrice, je résiste,je ne me s<strong>en</strong>s capable que de t<strong>en</strong>ter de continuerà faire des films où quelque chose du désirpersiste, où Eros et Thanatos s’évertu<strong>en</strong>t à seprêter main forte, « à <strong>la</strong> vie, comme à <strong>la</strong> mort »,comme on disait <strong>en</strong>fant.Lucidité contre illusion. Match nul ?Mariette Feltin1 In Voir et pouvoir, l’innoc<strong>en</strong>ce perdue : cinéma, télévision,fiction, docum<strong>en</strong>taire de Jean-Louis Comolli, éditions Verdier18 À l’Ouest des rails de Wang Bing
etour de…Premier salondu cinéma à ParisLe premier salon du cinéma s’est t<strong>en</strong>u du 12 au 14 janvier 2007 au parc des expositionsà Paris. Une première <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière car si le cinéma connaît déjà bon nombre der<strong>en</strong>dez-vous tout au long de l’année, réservés aux professionnels exclusivem<strong>en</strong>t,c’est au grand public que le septième art a dévoilé ses coulisses. Tous les corps demétiers avai<strong>en</strong>t répondu prés<strong>en</strong>t pour cette première édition et le public aussi. De7 à 77 ans, tous mordus de cinéma, ils sont v<strong>en</strong>us découvrir comm<strong>en</strong>t se fontles films et tous les ingrédi<strong>en</strong>ts nécessaires pour faire ce qui les émerveille surgrands et petits écrans. Ce r<strong>en</strong>dez-vous organisé à <strong>la</strong> hâte a surpris aussi bi<strong>en</strong> lesorganisateurs que les interv<strong>en</strong>ants tant <strong>la</strong> foule s’y est pressée durant ces troisjours… L’<strong>Alsace</strong> y était représ<strong>en</strong>tée sur le stand Film France, qui regroupe l’<strong>en</strong>sembledes bureaux d’accueil <strong>en</strong> France, par ses deux bureaux, celui de <strong>la</strong> Communautéurbaine de Strasbourg et celui de l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong>. Ce fut plus l’occasiond’expliquer <strong>en</strong> quoi consistait le travail de repérages, d’accompagnem<strong>en</strong>t desprojets que de vanter les atouts alsaci<strong>en</strong>s. Cette “ immersion ” fortuite ne peut qu<strong>en</strong>ous rappeler que sans le public le cinéma n’existerait pas.Brigitte Daudéwww.salonducinema.comFestival internationaldu court métrage de Clermont-FerrandLa 29 e édition du festival du court métrage de Clermont-Ferrand s’est déroulée du26 janvier au 3 février 2006. Les p<strong>la</strong>ces sont chères à Clermont lorsque l’on réalise uncourt : pour 5 600 candidats, seulem<strong>en</strong>t 475 films sont sélectionnés. Divisés <strong>en</strong> troissélections : nationale, internationale et <strong>la</strong>bo, les programmes concoctés par l’équipede Sauve qui peut le court métrage recouvr<strong>en</strong>t tous les g<strong>en</strong>res et provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de 99nationalités différ<strong>en</strong>tes. « Une sélection qui se veut le reflet hétéroclite et sans partipris des t<strong>en</strong>dances actuelles du court métrage ».Cette année, le festival consacrait son édition aux super héros, mais surtout ausurpr<strong>en</strong>ant cinéma belge. L’histoire mouvem<strong>en</strong>tée et <strong>la</strong> triple id<strong>en</strong>tité des Belgessont peut-être <strong>la</strong> cause de ce cinéma à l’humour décapant, tout <strong>en</strong> auto-dérision,absurde voire sur-surréaliste. Mais ce qui m’a surprise à Clermont, c’est le vif<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t avec lequel le public voit les films. Réalisateurs dans <strong>la</strong> salle oupas, il rev<strong>en</strong>dique haut et fort ce qu’il p<strong>en</strong>se. Du sifflem<strong>en</strong>t à l’app<strong>la</strong>udissem<strong>en</strong>tjusqu’au sil<strong>en</strong>ce abasourdi, ici le public n’est pas indiffér<strong>en</strong>t et souhaite exprimerson s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t.C’est sous l’impulsion de l’association Sauve qui peut le court métrage que <strong>la</strong>forme courte du film est reconnue à Clermont-Ferrand. Presque 30 ans d’images<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, presque 30 ans d’éducation à l’image, à force de voir et revoir, lepublic a appris à regarder et à apprécier. Le court métrage pour les Clermontois estdans les mœurs des habitants, ces courts qui pourtant viv<strong>en</strong>t dans l’exception. Eneffet, <strong>la</strong> forme courte ne trouve quasim<strong>en</strong>t pas d’autres moy<strong>en</strong>s de diffusion que lesfestivals, elle est bi<strong>en</strong> trop souv<strong>en</strong>t considérée comme un passage obligatoire avantle long métrage. P<strong>en</strong>dant le festival, s’est t<strong>en</strong>ue, comme les années précéd<strong>en</strong>tes,<strong>la</strong> commission nationale réunissant les représ<strong>en</strong>tants des 13 pôles régionauxd’éducation artistique et de formation au cinéma, à l’audiovisuel et au multimédiasous l’égide du CNC et <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de conseillers Drac. Vidéo Les Beaux Joursreprés<strong>en</strong>tait le pôle alsaci<strong>en</strong>. Ce fut l’occasion pour ces acteurs de m<strong>en</strong>er uneréflexion sur les <strong>en</strong>jeux et objectifs d’un pôle au sein d’une région.Mes coups de cœur :La traversée de Maëva Poli, FranceLe Mozart des pickpockets de Philippe Pollet-Vil<strong>la</strong>rd, FranceFais un vœu de Cheri<strong>en</strong> Dabis, PalestineDreams and Desires - Family Ties, de Joanna Quinn, Royaume-Uni, Pays de GallesCharlotte Béfortwww.clermont-filmfest.comfilms primés, films sélectionnésEnsuite,ils ont vieilliFiction de 17’de S. LouisGrand prix ex aequoLes 7 de cristal,Bitche 2007Prix spécial du jury5 jours tout court,Ca<strong>en</strong> 2005Grand prix du juryImages <strong>en</strong> Région,V<strong>en</strong>dôme 2004M<strong>en</strong>tionspéciale du juryÉcrans du réel,Premier Doc,Le Mans 2006Compétitionofficielle- festival ducourt métrage,Clermont-Ferrand2006- Nouveau Cinéma,Montréal 2005- Aye Aye,Nancy 2005- Entrevues,Belfort 2004CoproductionLe deuxième soufflefilms & associés,Les Films Hatari,Arte GEIE19films primés sélectionnésLa fine del mareFiction de 110’ de NoraHoppe- Sélectionnéau festival internationaldu film de RotterdamCoproductionFlying MoonFilmproduktion,Unlimited, RevolverAtt<strong>en</strong>teFiction de 25’de Gontran Froehly- Hors-compétitionLes 7 de cristal,Bitche 2007- Fipatel,Biarritz 2006- Vidéoforme,Clermont-FerrandCoproductionLe deuxième soufflefilms & associés,Radio Brem<strong>en</strong> (Allemagne),Arte GEIE19
lecturesL’activité éditoriale dans le champ des images est loin d’être inexistante. Cep<strong>en</strong>dant, il est souv<strong>en</strong>t dommage qu’ellepasse inaperçue, et tout particulièrem<strong>en</strong>t des professionnels, tout aussi concernés – sinon davantage ! – que les simplescitoy<strong>en</strong>s. Pour cette première série, nous avons voulu signaler plusieurs ouvrages parus récemm<strong>en</strong>t qui précisém<strong>en</strong>tinterrog<strong>en</strong>t <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> télévision.Le philosophe Jean Baudril<strong>la</strong>rd, témoin actif de son temps, vi<strong>en</strong>tde s’éteindre. Il avait beaucoup observé <strong>la</strong> “ société du spectacle ” :« Nous ne sommes plus des téléspectateurs critiques, ce quisupposerait <strong>en</strong>core un espace d’intellig<strong>en</strong>ce et une distance. […]Nous sommes dans l’écran mondial. Notre prés<strong>en</strong>t se confond avecle flux des images et des signes, notre esprit se dissout dans <strong>la</strong>surinformation et l’accumu<strong>la</strong>tion d’une actualité perman<strong>en</strong>te quidigère le prés<strong>en</strong>t lui-même. »20La fin de <strong>la</strong> télévisionde Jean-Louis Missikaéd. du Seuil, coll. La République des idées, 2006, 110 p.Jean-Louis Missika, spécialiste des médias,<strong>en</strong>seigne <strong>la</strong> communication politique à Sci<strong>en</strong>cesPo Paris. Il avait déjà été le co-auteur <strong>en</strong> 1983avec Dominique Volton de La Folle du logis. Latélévision dans les sociétés démocratiques. Letitre de son ouvrage, La fin de <strong>la</strong> télévision, n’estpas si provocateur qu’il y paraît, car il s’appuiesur un constat que l’on peut faire un peu pluschaque jour : les jeunes générations se tourn<strong>en</strong>tvers les nouveaux médias (ba<strong>la</strong>deur, blog,chat, etc.) qui satisfont plus leurs att<strong>en</strong>tes. Latélévision ne joue donc plus son rôle de “ fabriquede li<strong>en</strong> social ”, notre consommation culturelles’est individualisée. Le média rassembleur qu<strong>en</strong>ous connaissons s’est multiplié, fractionné etfinalem<strong>en</strong>t disparaît.Progressivem<strong>en</strong>t, on assiste à une sorte“ d’internetisation ” de <strong>la</strong> télévision consomméesur différ<strong>en</strong>ts supports, via différ<strong>en</strong>ts réseaux,sur le mode de <strong>la</strong> consultation. Ce<strong>la</strong> fait déjàun mom<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion du téléspectateurà <strong>la</strong> télévision s’est progressivem<strong>en</strong>t modifiéevers toujours plus d’autonomie, d’interactionet aussi de dés<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t, jusqu’à dev<strong>en</strong>irinconstante et précaire.Ce livre est consacré à « l’exploration des débutsde cette révolution. Pourquoi et comm<strong>en</strong>t <strong>la</strong>télévision disparaît-elle ? Que se passera-t-il surles écrans quand le média dominant cesserad’être dominant ? À quoi ressemblera notresociété sans ce li<strong>en</strong> social obligatoire, dev<strong>en</strong>upresque une habitude et un pli de <strong>la</strong> consci<strong>en</strong>cecollective ? »La télécratiecontre <strong>la</strong> démocratie.Lettre ouverteaux représ<strong>en</strong>tants politiquesde Bernard StieglerDocum<strong>en</strong>t actions, F<strong>la</strong>mmarion, 2006, 269 p.Bernard Stiegler, philosophe, dirige actuellem<strong>en</strong>tle départem<strong>en</strong>t du développem<strong>en</strong>t culturel duC<strong>en</strong>tre Pompidou. Dans La télécratie contre <strong>la</strong>démocratie, livre d’anticipation politique, ildresse d’abord un bi<strong>la</strong>n pour le moins a<strong>la</strong>rmant :notre pays passe par une crise majeure, celle del’épuisem<strong>en</strong>t de sa démocratie au profit d’une“ télécratie ” où le débat social et politique de fonda cédé <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à celui, formel et spectacu<strong>la</strong>ire,d’une campagne, c<strong>en</strong>trée sur les personnalités etles intonations de leurs messages bi<strong>en</strong> plus quesur le cont<strong>en</strong>u de leurs programmes. L’opinionest dev<strong>en</strong>ue par là même une audi<strong>en</strong>ce.La télécratie qui règne désormais <strong>en</strong> Francecomme dans <strong>la</strong> plupart des pays industrielsruine <strong>la</strong> démocratie : elle remp<strong>la</strong>ce l’opinionpublique par les audi<strong>en</strong>ces, court-circuite lesappareils politiques et détruit <strong>la</strong> citoy<strong>en</strong>neté.À travers ce que l’on appelle les industries deprogrammes, c’est <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion politique ellemêmequi est dev<strong>en</strong>ue un nouveau marché, etce marketing confine aujourd’hui à <strong>la</strong> misèrepolitique : au cours de <strong>la</strong> dernière déc<strong>en</strong>nie,l’appareil télécratique a développé un populismeindustriel qui semble conduire inéluctablem<strong>en</strong>tau pire.Cet ouvrage affirme qu’un sursaut démocratiquecontre les abus de <strong>la</strong> télécratie est possible, etappelle l’opinion publique à se mobiliser contre<strong>la</strong> dictature des audi<strong>en</strong>ces. À <strong>la</strong> fois <strong>lettre</strong> ouverteaux politiques et p<strong>la</strong>idoyer pour l’inv<strong>en</strong>tiond’une nouvelle citoy<strong>en</strong>neté, ce livre invite à« faire face à <strong>la</strong> télécratie et reconstituer uneforce démocratique qui <strong>la</strong> dépasse ».
La société et son double.Ethnographie d’une journée de télévisiondiffusée <strong>en</strong> France au début du XXI e sièclede Éric Macéco-édité par Armand Colin et l’INA, 2006, 320 p.Éric Macé, chercheur à l’École des hautes études <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>cessociales, maître de confér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> sociologie à l’université Paris 3,avait auparavant publié <strong>en</strong> 2005 avec Éric Maigret, P<strong>en</strong>ser lesmédiacultures. Les médias constitu<strong>en</strong>t désormais une parttrès importante de nos représ<strong>en</strong>tations collectives comme d<strong>en</strong>otre mémoire <strong>la</strong> plus intime. Or, leur étude a pris <strong>en</strong> Franceun important retard <strong>en</strong> raison de <strong>la</strong> domination d’une p<strong>en</strong>séecritique se cont<strong>en</strong>tant de dénoncer <strong>la</strong> “ mystification des masses ” parles médias. Si on accepte de considérer les représ<strong>en</strong>tations culturellesmédiatiques comme l’expression d’un imaginaire social contemporain,que nous dis<strong>en</strong>t les programmes ordinaires de télévision ? L’auteur s’estsaisi ainsi d’une journée ordinaire de télé, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant au hasard celle du28 janvier 2000, <strong>la</strong> considérant comme un monde social à part <strong>en</strong>tière,pour y étudier ce qui était visible ou pas, acceptable ou non <strong>en</strong> termesde normes et de conduites… Il <strong>en</strong> dégage quelques <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tstrès intéressants : qu’il n’y a pas de demande, mais uniquem<strong>en</strong>t del’offre, que celle-ci ne fait que répondre aux att<strong>en</strong>tes conformistesdu mom<strong>en</strong>t que les programmateurs suppos<strong>en</strong>t être celles du publicmajoritaire. De même pour l’audimat, outil efficace de négociation destarifs publicitaires, il n’exprime <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> une “ demande ” du public,pas même ses goûts, son degré d’att<strong>en</strong>tion devant le poste ou <strong>la</strong>diversité de ses modes d’interprétation : ce n’est pas l’audi<strong>en</strong>ce quidétermine <strong>la</strong> programmation télévisuelle, mais les “paris ” que font lesprofessionnels sur ce qu’ils estim<strong>en</strong>t être intéressant pour un “ grandpublic ” lui-même imaginé.Il s’agit de faire de <strong>la</strong> télévision non pas un média qui surplombe lemonde social, mais une médiation par <strong>la</strong>quelle, de façon à <strong>la</strong> foiscomplexe et conflictuelle, <strong>la</strong> réalité du monde dans lequel nous vivonsest configurée. Et de responsabiliser les professionnels des médias,puisqu’il n’y a, <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière, que de l’offre.Télévision de Stéphane Bretonéd. Hachette coll. Littérature, 2005, 261 p.Stéphane Breton, anthropologue et réalisateur de films docum<strong>en</strong>taires(Eux et moi, Le ciel dans un jardin…), maître de confér<strong>en</strong>ces à l’École deshautes études <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces sociales, livre le témoignage d’un ethnologuequi t<strong>en</strong>terait de regarder <strong>la</strong> télé comme un objet singulier et méconnu,comm<strong>en</strong>çant par « remarquer qu’on y voyait toujours <strong>la</strong> même chose,que le ton était toujours anonyme, les choses toujours dites et vues parle même “ auteur ” indiffér<strong>en</strong>t et froid, c’est-à-dire par personne ».Ce regard permet de développer une interrogation des plus roboratives :l’exam<strong>en</strong> est sans comp<strong>la</strong>isance, le propos maniant assez volontiersl’ironie n’<strong>en</strong> est pas moins rigoureux et décrit avec pertin<strong>en</strong>ce etimpertin<strong>en</strong>ce cet objet aussi familier que redoutable. La boucle estbouclée : il y a bi<strong>en</strong> une urg<strong>en</strong>te nécessité de reconquérir ce média quinous apparti<strong>en</strong>t, faut-il le rappeler ? « La télé ressemble à un bâtim<strong>en</strong>timp<strong>en</strong>sé, à un édifice construit au cours des années, sans p<strong>la</strong>n niarchitecte, comme le fur<strong>en</strong>t les cathédrales, sans qu’aucun ouvrier aitjamais su à quoi elle devait finalem<strong>en</strong>t ressembler, comme une ville ouune <strong>la</strong>ngue : <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’auteur mais pas d’usager. »Georges Heckfilms primés, films sélectionnésPétunia& NaphtalineFiction de 45’de Franck ViallePrix spécial du juryImages <strong>en</strong> Région,V<strong>en</strong>dôme 2006- Hors-compétitionAye Aye (clôture),Nancy 2006- Portobello CounterCulture Film Festival,Londres 2006- Compétition officielleCôté courtde Pantin 2007Le deuxième soufflefilms & associésSacrées bouteillesDocum<strong>en</strong>taire de 26’de Fitouri BelhibaPrix spécial du juryfestival internationalde CarthagePrix de l’Unescopour le développem<strong>en</strong>tdurable festival panafricaindu Cinéma et de <strong>la</strong> télévisionde Ouagadougou(Burkina Faso)Fil Fil filmsfilms primés sélectionnés21
formationsbrèves22École europé<strong>en</strong>ne de managem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> télévisionUn directeur de projet est <strong>en</strong> cours de recrutem<strong>en</strong>t pour assurer le <strong>la</strong>ncem<strong>en</strong>t de l’écoleet <strong>la</strong> poursuite de <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des part<strong>en</strong>ariats français et internationaux. Un comitéd’ori<strong>en</strong>tation stratégique, préfiguration de <strong>la</strong> structure de gouvernance de l’école réunira lespart<strong>en</strong>aires professionnels et institutionnels d’ores et déjà impliqués dans le projet. L’écolea le souti<strong>en</strong> de l’ACT, association des télévisions commerciales <strong>en</strong> Europe qui regroupe lesprincipaux industriels de <strong>la</strong> télévision. Elle formera aux compét<strong>en</strong>ces-clés de <strong>la</strong> télévision :publicité et marketing, programmation, production et achats de programmes, businessdevelopm<strong>en</strong>t. Ouverte à l’international, dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t comme dans le recrutem<strong>en</strong>tgrâce à des part<strong>en</strong>aires europé<strong>en</strong>s, elle pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> diversité des chaînes detélévision, privées ou publiques, commerciales à péage, généralistes et thématiques. Une<strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ce sera donnée aux nouvelles technologies, vidéo à <strong>la</strong> demande, web TV, TV surmobile. La formation initiale de deux ans ouverte aux étudiants de niveau Bac + 3 débuteraà <strong>la</strong> r<strong>en</strong>trée 2008. Dès <strong>la</strong> fin 2007, des séminaires courts de formation seront programmésà l’att<strong>en</strong>tion des professionnels de <strong>la</strong> télévision sur des thèmes tels que l’av<strong>en</strong>ir de <strong>la</strong>télévision éducative, le développem<strong>en</strong>t de formats à l’international, les nouvelles sourcesde rev<strong>en</strong>us de <strong>la</strong> télévision, l’évolution des modes de consommation, les facteurs clés de <strong>la</strong>migration numérique, le marché europé<strong>en</strong> de <strong>la</strong> télévision.www.iconoval.frNaissance d’une nouvelle écoleCréée par l’Institut national de l’audiovisuel, Ina’Sup, l’école supérieure de l’audiovisuelet du numérique a pour objectif de répondre aux nouveaux besoins du monde de <strong>la</strong>production et de <strong>la</strong> valorisation des cont<strong>en</strong>us audiovisuels. Ina’Sup s’appuie sur lescompét<strong>en</strong>ces, les moy<strong>en</strong>s et les réseaux professionnels et universitaires de l’Ina, et proposedes formations de référ<strong>en</strong>ce au niveau europé<strong>en</strong>, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> étroit avec tous les acteurs dupaysage audiovisuel français et international. L’école bénéficie de l’adhésion de l’Ina auC<strong>en</strong>tre international de liaison des écoles de cinéma et de télévision (Cilect). Ina’Sup ouvrirases portes <strong>en</strong> octobre 2007 à Bry-sur-Marne (94). Cette école, installée au sein de l’Ina,propose deux formations de niveau master (bac + 5) : gestion-conservation des patrimoinesaudiovisuels et numériques et production-édition audiovisuelle et numérique. Ina’Sup estouverte aux titu<strong>la</strong>ires d’un diplôme de niveau bac + 3 minimum, ou équival<strong>en</strong>t, françaisou étranger ; elle délivre des diplômes du ministère de <strong>la</strong> Culture et de <strong>la</strong> Communicationà l’issue de deux années d’études. Le diplôme Patrimoine offre des débouchés dans lesdomaines de <strong>la</strong> conservation et valorisation de collections audiovisuelles ou numériques,dans des organismes de type médiathèque, dans des institutions patrimoniales ou des<strong>en</strong>treprises dét<strong>en</strong>ant des fonds audiovisuels ou numériques. Le diplôme Production offredes débouchés dans l’industrie audiovisuelle : directeur de production, producteur d’œuvresde fiction, de docum<strong>en</strong>taires… et de cont<strong>en</strong>us pour les médias numériques ; responsabledu développem<strong>en</strong>t de projets ; responsable des coproductions ; programmateur de chaînesde télévision généralistes ou thématiques ; chef de projet vidéo/DVD ; responsable desacquisitions ; conseiller des programmes.Inscriptions du 12 février au 30 avril 2007, dossier de candidature sur www.ina.frR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts inasup@ina.frMaster pro réalisation docum<strong>en</strong>taireLe Master pro forme des professionnels capables d’intégrer ou d’animer une équipe deréalisation, de concevoir et de réaliser des œuvres audiovisuelles. L’équipe pédagogiqueest composée d’universitaires et de professionnels installés à Strasbourg : réalisateursdocum<strong>en</strong>taristes, producteurs indép<strong>en</strong>dants, directeurs d’ant<strong>en</strong>ne de chaînes de télévision,responsables d’organismes audiovisuels. La durée des études est de deux semestres et <strong>la</strong>capacité d’accueil de vingt étudiants (conditions : être titu<strong>la</strong>ire d’une maîtrise ou issu d’unepremière année de master et avoir suivi un cursus d’études audiovisuelles compr<strong>en</strong>ant uneinitiation à <strong>la</strong> pratique ou avoir une expéri<strong>en</strong>ce professionnelle de 5 ans dans les métiersde l’audiovisuel). L’admission se fait par présélection sur dossier, puis <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> devant unjury d’universitaires et de professionnels de l’audiovisuel et épreuve écrite. Le programmed’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t est articulé autour de trois grandes ori<strong>en</strong>tations pédagogiques : l’écritured’un projet de docum<strong>en</strong>taire et <strong>la</strong> participation à plusieurs réalisations au cours de l’annéede formation, une réflexion sur le cinéma docum<strong>en</strong>taire et le cinéma du réel, l’appr<strong>en</strong>tissagedes processus de production et de diffusion du cinéma docum<strong>en</strong>taire et <strong>la</strong> découvertedes contraintes du milieu professionnel à travers les stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises.Retrait du dossier à partir du 3 avril 2007, dépôt du dossier 31 mai 2007Début des cours : septembre 2007, r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts www-umb.u-strasbg.frUn nouveau fondsLe ministre de <strong>la</strong> Culture et de <strong>la</strong> Communication et leministre délégué à <strong>la</strong> Promotion de l’égalité des chancesont prés<strong>en</strong>té une communication re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce du fonds Images de <strong>la</strong> diversité. Géré par l’Ag<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale pour <strong>la</strong> cohésion sociale et le CNC, ce fondsest destiné à sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> création cinématographique etaudiovisuelle traitant de <strong>la</strong> diversité de <strong>la</strong> France et del’égalité des chances. Ce fonds souti<strong>en</strong>dra <strong>la</strong> productiond’œuvres dont le récit, pour les œuvres de fiction, ou lesujet, pour les docum<strong>en</strong>taires ou les magazines, a trait à <strong>la</strong>diversité de <strong>la</strong> France. Il permettra égalem<strong>en</strong>t d’abonder,sous forme de souti<strong>en</strong> additionnel, les projets ret<strong>en</strong>uspar les commissions d’attribution des aides sélectives duCNC, dès lors que ceux-ci ont trait à <strong>la</strong> diversité et à <strong>la</strong>cohésion sociale, que ce soit au stade de l’écriture, dudéveloppem<strong>en</strong>t, de <strong>la</strong> production ou pour favoriser leurdiffusion auprès du plus <strong>la</strong>rge public.Ce fonds est doté d’un budget de 10 millions d’euros,répartis à égalité <strong>en</strong>tre les deux établissem<strong>en</strong>ts. Undécret fixera, avant <strong>la</strong> fin de l’année, <strong>la</strong> composition et lesrègles de fonctionnem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> commission Images de <strong>la</strong>diversité, chargée d’examiner l’<strong>en</strong>semble des demandes etprojets susceptibles d’être aidés par ce fonds. 500 projetspourront être aidés chaque année.Pour <strong>en</strong> savoir plus :FASILD : http://www.ancsec.gouv.frCNC : http://www.cnc.frMarchand d’art de Philippe Piguet et Thomas IslerDora productions change de nomet devi<strong>en</strong>t Bix filmsC’est sous une nouvelle dénomination et sans les associéshistoriques, que Josiane Schauner et Laur<strong>en</strong>t D<strong>en</strong>é, assistésde Frédéric Burgun, poursuiv<strong>en</strong>t depuis le mois de janvier lesactivités de production de <strong>la</strong> société créée il y a 10 ans.Trois films – Marchand d’art de Philippe Piguet et Thomas Isler,Bon Papa de Leï<strong>la</strong> Férault et Bourtzwiller, chronique d’unedisparition de Zouhair Chebbale – dont il a déjà été questiondans <strong>la</strong> Lettre, seront achevés d’ici l’été. De nouveaux projetssont <strong>en</strong> cours : Vi<strong>en</strong>i nel Mare de Serge Fretto, Meis<strong>en</strong>thal deXavier Trutti et Jean-Paul Fargier, premier numéro d’une sériedocum<strong>en</strong>taire consacrée aux manufactures d’art, Le bout dutunnel de Régis Cael, <strong>en</strong> coproduction avec Ere production,Affaires à suivre de Pierre Toussaint ou <strong>en</strong>core différ<strong>en</strong>tsprojets notamm<strong>en</strong>t avec Philippe Poirier ou Isabelle Marina.Nouvelles coordonnéesbix@bixfilms.fr et www.bixfilms.fr
doc & pitchLa deuxième édition aura lieu le 27 juin 2007 à La Rochelle au Sunny Side of the Doc(marché international du film docum<strong>en</strong>taire 26-29 juin). Forte du succès de <strong>la</strong> premièreédition <strong>en</strong> 2006 où cinq producteurs ont prés<strong>en</strong>té leurs projets de film docum<strong>en</strong>taire àune dizaine de responsables de programmes de chaînes étrangères, iconoval a décidé deréitérer l’expéri<strong>en</strong>ce. Le<strong>en</strong>a Pasan<strong>en</strong>, directrice de l’European Docum<strong>en</strong>tary Network (EDN),programme sout<strong>en</strong>u par MEDIA, a décidé de poursuivre l’av<strong>en</strong>ture doc & pitch <strong>en</strong> acceptantde participer au comité de sélection et d’animer cette deuxième session. Comme l’annéedernière, les producteurs sélectionnés auront quinze minutes maximum pour prés<strong>en</strong>terleur projet incluant un temps d’échange avec les responsables des programmes.www.sunnysideofthedoc.com et www.iconoval.frclem<strong>en</strong>t-thecle@iconoval.frAndré Weckmann,une poignée d’ortiesde Daniel Cochedora filmsdora films fête cette année sa vingtième année d’exist<strong>en</strong>ce ; présidée p<strong>en</strong>dant de nombreusesannées par Françoise Gros, puis Pascale Hauger, l’association a un nouveau présid<strong>en</strong>t avecC<strong>la</strong>ude Braun, artiste p<strong>la</strong>stici<strong>en</strong>. Au programme notamm<strong>en</strong>t de 2007, <strong>la</strong> sortie de L’Att<strong>en</strong>tede Dami<strong>en</strong> Fritsch, un long métrage docum<strong>en</strong>taire, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> production des Enfantsdu Laos un docum<strong>en</strong>taire de Daniel Coche, un travail d’édition DVD sur plusieurs titresréc<strong>en</strong>ts et une att<strong>en</strong>tion à toutes les formes de diffusion. Ainsi le film André Weckmann,une poignée d’orties de Daniel Coche continue sa carrière à <strong>la</strong> Bibliothèque nationaleuniversitaire de Strasbourg dans le cadre de l’exposition consacrée au poète alsaci<strong>en</strong> <strong>en</strong>trele 22 mars et le 15 mai.Il n’y a plus qu’une structure utilisant le patronyme dora ; <strong>en</strong> effet, l’association dorafilms a cédé ses parts dans l’ex-Sàrl Dora productions avec obligation pour les nouveauxactionnaires de changer de nom. dora films continue <strong>la</strong> production de films et <strong>la</strong> valorisationd’un catalogue d’une quarantaine de titres dont notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> quasi totalité des films deDaniel Coche et Dami<strong>en</strong> Fritsch.Nouvelles coordonnéesproduction@dorafilms.com et www.dorafilms.comfestivalsLes docum<strong>en</strong>taires se sont taillé <strong>la</strong> part du lion dans le palmarès de <strong>la</strong> dernière édition dufestival mulhousi<strong>en</strong>, Espoirs <strong>en</strong> 35 mm. Le prix du Conseil régional a été attribué à We feedthe world de Erwin Wag<strong>en</strong>hofer (Autriche) — les paradoxes de l’industrie agro-alim<strong>en</strong>taireeuropé<strong>en</strong>ne — et celui du Conseil général du Haut-Rhin est rev<strong>en</strong>u au film Les Lip deChristian Rouaud — <strong>la</strong> grêve des ouvriers des usines Lip et leur expéri<strong>en</strong>ce d’autogestiondans les années 70. Deux films qui sortiront <strong>en</strong> salle le 21 mars pour le second et le 25 avrilpour le premier. Prix Ircos pour un court métrage de fiction, Le dîner de Cécile Vernant.www.cinebe<strong>la</strong>ir.orgL’association Forum desjeunes organise avec <strong>la</strong>Ville d’Altkirch, son sixièmefestival du court métrage,toujours sur le thème Humanitéet condition hu maine,du 9 au 13 mai 2007.Il est sout<strong>en</strong>u par <strong>la</strong> Drac<strong>Alsace</strong>, <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et leDépartem<strong>en</strong>t du Haut-Rhin.Dotée de 3 prix de 450 à1500 €, <strong>la</strong> sélection se ferasur <strong>la</strong> base des films reçusavant le 15 mars.Contact : mairie d’AltkirchG<strong>en</strong>eviève Risterucci,téléphone 03 89 08 36 03festival@mairie-altkirch.comLe r<strong>en</strong>dez-vous franco-allemand du court métrage<strong>en</strong> est à sa huitième édition. Du 26 au 29 juin serontprés<strong>en</strong>tés des courts métrages et surtout une sélection deplusieurs films v<strong>en</strong>us des deux côtés du Rhin (et aussi dePologne cette année) <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des réalisateurs qui sevoi<strong>en</strong>t proposer une journée de séminaire dans les locauxd’Arte. Ce séminaire a ceci d’important qu’il permetd’étudier les démarches de chacun (au vu du résultat)et de réfléchir sur le pourquoi et le comm<strong>en</strong>t du cinémad’aujourd’hui. Depuis l’année dernière, <strong>la</strong> Filmakademiedu Bade-Wurtemberg est le part<strong>en</strong>aire, avec Arte de <strong>la</strong>manifestation qui se déroulera <strong>en</strong> partie à Ludwigsburget <strong>en</strong> partie à Strasbourg.Deux soirées au Mamcs sont déjà à ret<strong>en</strong>ir : le mardi 26 juinavec les coups de cœur du court métrage allemand dudernier festival international de Clermont-Ferrand et lev<strong>en</strong>dredi 29 juin avec les films sélectionnés dans le cadredu séminaire qui se déroulera cette même journée.www.videolesbeauxjours.orgfilms primés, films sélectionnésL’étrange NoëlDocum<strong>en</strong>taire de 52’de Vinc<strong>en</strong>t FroehlyCompétition officielle- Traces de vies,Vic-Le-Comte 2006- Prix Farel,Neuchâtel 2006- Fipatel,Biarritz 2006CoproductionLe deuxième soufflefilms & associés,Ere production,France 3 <strong>Alsace</strong>films primés sélectionnésClosingYour EyesDocum<strong>en</strong>taire de 53’de Robin HunzingerPrix spécial du juryfestival Libertésà Bruxelles 2006Sélection :- Festival du monde arabe,Montréal, Canada 2006- Cinéma du réel,compétition française,Paris 2006- Festival franco-arabe,Amman, Jordanie 2006- États générauxdu film docum<strong>en</strong>taire,Lussas 2006- Cork Film Festival,Ir<strong>la</strong>nde 2006- Festival du cinémaméditerrané<strong>en</strong>,Bruxelles 2006- Festival internationaldu cinéma méditerrané<strong>en</strong>,Montpellier 2006- Festivalinternational du film,Rotterdam 2007CoproductionReal productions,Voix S<strong>en</strong>art, KTO,France 3 LorraineChampagne-Ard<strong>en</strong>ne23
èvesPHOTO DRNaissance du ROD :réseau des organisations du docum<strong>en</strong>taireRéunissant auteurs, réalisateurs et producteurs de docum<strong>en</strong>taires, le ROD a été créé pour« assurer <strong>la</strong> pér<strong>en</strong>nité et l’essor du docum<strong>en</strong>taire sur les chaînes des télévisions publiques.Sa vocation est de se préoccuper des politiques publiques <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taire.Ses objectifs immédiats sont de pr<strong>en</strong>dre position, de promouvoir et d’attirer l’att<strong>en</strong>tiondes pouvoirs publics, des responsables de <strong>la</strong> télévision, de <strong>la</strong> presse, voire des publics sur<strong>la</strong> nécessité d’une diversité des formes, des cont<strong>en</strong>us, des approches, des regards etdes programmations sur les chaînes de télévision de service public, sur les <strong>en</strong>jeux de <strong>la</strong>(re)définition de <strong>la</strong> notion d’œuvre audiovisuelle et les risques affér<strong>en</strong>ts aux glissem<strong>en</strong>tsde s<strong>en</strong>s des notions de “ docum<strong>en</strong>taire ” et de “ création ”. Ces appel<strong>la</strong>tions r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à desterminologies officielles qui détermin<strong>en</strong>t les mécanismes de financem<strong>en</strong>t du docum<strong>en</strong>taire.La vocation du ROD est égalem<strong>en</strong>t d’interpeller les pouvoirs publics et les politiques,notamm<strong>en</strong>t les candidats aux élections, sur <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> télévision publique et sur <strong>la</strong>politique culturelle et de création <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taires. »Le réseau interrégional des auteurs-réalisateurs de docum<strong>en</strong>taires réunissant lesassociations régionales (dont <strong>la</strong> Safire <strong>Alsace</strong>) a d’ores et déjà rallié le ROD.Pour <strong>en</strong> savoir plus et signer <strong>la</strong> <strong>lettre</strong> ouverte :www.reseau-docR<strong>en</strong>contres interprofessionnellessur le cinéma et l’audiovisueldans les régions du Grand-EstPour cette édition 2007 qui a lieu le 21 mars à Gérardmer,le point est mis sur un travail avec les régions composant leGrand-Est, à savoir <strong>la</strong> Champagne-Ard<strong>en</strong>ne, <strong>la</strong> Bourgogne, <strong>la</strong>Franche-Comté, l’<strong>Alsace</strong> et <strong>la</strong> Lorraine, afin de mettre <strong>en</strong> réseaudes décideurs et des professionnels autour de <strong>la</strong> structurationde <strong>la</strong> filière régionale du cinéma et de l’audiovisuel. Lesconfér<strong>en</strong>ces regroup<strong>en</strong>t des professionnels régionaux desdiffér<strong>en</strong>ts secteurs d’activité du cinéma et de l’audiovisuel :exploitation, production, diffusion, créateurs, des personnalitésqualifiées extérieures à <strong>la</strong> région, le CNC, et les collectivitésterritoriales part<strong>en</strong>aires. Le Grand-Est est dev<strong>en</strong>u uneéchelle de travail pertin<strong>en</strong>te dans de nombreuses disciplinesartistiques. Les cinq régions sont re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t simi<strong>la</strong>ires dansleurs caractéristiques géographiques, économiques et socialeset leurs problématiques liées au cinéma et à l’audiovisuel ontde nombreux points communs.Les <strong>en</strong>jeux du travail sont de confronter des points de vue etdes pratiques régionales, de mutualiser des moy<strong>en</strong>s sur desprojets communs ou simi<strong>la</strong>ires, de coordonner les ressourcesexistantes sur les territoires et de structurer un réseauprofessionnel à un niveau interrégional.Lors de cette confér<strong>en</strong>ce, plusieurs problématiques serontabordées comme les difficultés de production face auxdiffuseurs, <strong>la</strong> question des télévisions locales, les archivesrégionales, <strong>la</strong> valorisation et <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion des œuvres,l’exploitation. Nous r<strong>en</strong>drons compte de ces r<strong>en</strong>contres dans<strong>la</strong> prochaine Lettre.24Le docum<strong>en</strong>taire animalier<strong>en</strong> voie de disparition« Comme vous le savez sans doute, à l’exception de France 5qui <strong>en</strong> produit trois par an (pour une case de diffusionquotidi<strong>en</strong>ne !), toutes les grandes chaînes hertzi<strong>en</strong>nes ontsupprimé leurs budgets de production de docum<strong>en</strong>tairesanimaliers : de Canal +, pourtant pionnière dans ce domaine, <strong>en</strong>passant par France 2 et plus récemm<strong>en</strong>t France 3. Ces chaînesne command<strong>en</strong>t plus du tout de films <strong>en</strong> production. Maiscomme il faut bi<strong>en</strong> alim<strong>en</strong>ter l’ant<strong>en</strong>ne et que ce g<strong>en</strong>re nonseulem<strong>en</strong>t p<strong>la</strong>ît au public mais prés<strong>en</strong>te de nombreux autresavantages, ce<strong>la</strong> se traduit <strong>en</strong> réalité par une augm<strong>en</strong>tationconséqu<strong>en</strong>te du nombre d’achats… à l’étranger, <strong>en</strong> particulierà <strong>la</strong> BBC et autres National Geographic.Il nous a paru indisp<strong>en</strong>sable d’organiser rapidem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> résistancecontre <strong>la</strong> disparition décidée du docum<strong>en</strong>taire animalierfrançais à <strong>la</strong> télévision. Pour coordonner le mouvem<strong>en</strong>t nousavons créé RENARD : RÉalisateurs Naturalistes AnimaliersRefusant de Disparaître ! Cette <strong>lettre</strong> ouverte est destinée àêtre signée par les réalisateurs, naturalistes et par tous ceuxqui se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t concernés par le docum<strong>en</strong>taire animalier. […] »Les RENARDs appell<strong>en</strong>t à signer leur pétition <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyantun mail avec nom, prénom à Marie-Hélène Baconnet :ecomedia@wanadoo.frR<strong>en</strong>contres de l’image 2007Les r<strong>en</strong>contres de l’image initiées par iconoval <strong>en</strong> 2006 sepoursuiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2007 sur Strasbourg mais égalem<strong>en</strong>t surMulhouse où <strong>la</strong> Maison de l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur (CCI de Mulhouse)accueillera 3 ou 4 r<strong>en</strong>contres. Prochains r<strong>en</strong>dez-vous le12 juin à Mulhouse, La réalité virtuelle, les 12 avril et10 mai à Strasbourg, Les aides de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> etImages et Métrologie, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec PRISM3.Inscription www.e-alsace.net “rubrique ag<strong>en</strong>da”Communiqué du collectif de sa<strong>la</strong>riés de France 3« À vous, qui avez signé <strong>la</strong> pétition pour <strong>la</strong> déf<strong>en</strong>se d’un audiovisuel public régional, <strong>en</strong>core unefois : merci ! Votre souti<strong>en</strong> n’a pas été vain. Il a permis, <strong>en</strong>fin, de mettre sur <strong>la</strong> table <strong>la</strong> questionde <strong>la</strong> nécessité d’une télévision publique <strong>en</strong> région. Nous rev<strong>en</strong>ons aujourd’hui vers vous, car àFrance 3 les attaques contre <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce régionale sont de plus <strong>en</strong> plus inquiétantes.Un an après <strong>la</strong> suppression hebdomadaire de 2 h 30 de programmes régionaux, FranceTélévisions s’attaque à prés<strong>en</strong>t, et de manière radicale, aux moy<strong>en</strong>s de production régionaux.Autrem<strong>en</strong>t dit, Paris <strong>en</strong>visage pour les régions <strong>la</strong> réduction de leurs activités aux journauxd’information : les régions devront donc faire une croix sur presque tout le reste.Avec une telle politique, c’est inéluctable, <strong>la</strong> production docum<strong>en</strong>taire va se réduire commepeau de chagrin, les émissions tournées <strong>en</strong> région égalem<strong>en</strong>t. C’est donc tout un tissu culturelrégional qui est aujourd’hui m<strong>en</strong>acé ! Toute une vision de <strong>la</strong> démocratie locale qui est remise<strong>en</strong> cause, avec un citoy<strong>en</strong> mis de plus <strong>en</strong> plus à distance de ses représ<strong>en</strong>tants culturels,politiques ou économiques. À juste titre, les producteurs et réalisateurs <strong>en</strong> région s’inquièt<strong>en</strong>t,tout comme les acteurs politiques, culturels et associatifs qui perd<strong>en</strong>t autant de créneaux delibre expression.À l’heure où <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>tralisation est prés<strong>en</strong>tée comme une valeur moderne, <strong>la</strong> direction deFrance Télévisions a donc décider de tout re-c<strong>en</strong>traliser vers Paris, <strong>la</strong>issant ainsi le champlibre aux investisseurs privés, qui eux ne souhait<strong>en</strong>t qu’une chose : repr<strong>en</strong>dre à leur comptece secteur de médias régionaux qui est économiquem<strong>en</strong>t prometteur. Car le problème n’estévidemm<strong>en</strong>t pas un problème économique. Il apparaît aujourd’hui c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t comme unréel problème de volonté politique. Aujourd’hui, tout le monde a bi<strong>en</strong> compris que le débatétait beaucoup plus <strong>la</strong>rge que celui de <strong>la</strong> télévision régionale… Tout le monde sauf… Patrickde Carolis, présid<strong>en</strong>t de France Télévisions, qui mainti<strong>en</strong>t contre v<strong>en</strong>ts et marées, sa politiquejacobine de désertification régionale.Nous sommes aujourd’hui <strong>en</strong> pleine campagne présid<strong>en</strong>tielle. C’est le mom<strong>en</strong>t où jamais deredire à nos élus et à nos candidats à quel point <strong>la</strong> télévision régionale est un élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tielà <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>tralisation et à <strong>la</strong> démocratie locale. Nous n’espérons évidemm<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> de FranceTélévisions quant à <strong>la</strong> médiatisation des problèmes que connaiss<strong>en</strong>t aujourd’hui les régions deFrance 3. Les syndicats de France 3, de leur côté, <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t des actions dans les jours à v<strong>en</strong>ir.Nous, par notre site et notre web-radio, nous t<strong>en</strong>terons de vous informer au mieux sur lesévénem<strong>en</strong>ts à v<strong>en</strong>ir. »Signataires : Collectif de sa<strong>la</strong>riés de France 3, association L’Ant<strong>en</strong>ne est à vousSite http://b<strong>la</strong>b<strong>la</strong>sur<strong>la</strong>3.free.frWebradio <strong>la</strong>radiodeb<strong>la</strong>b<strong>la</strong>Forum de discussion http://b<strong>la</strong>b<strong>la</strong>sur<strong>la</strong>3.free.fr/forum
Safire : les prochaines séances de l’invité(toujours à l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> à Sélestat)Samedi 12 maiDaniel DeshaysDaniel Deshays est ingénieurdu son, responsable del’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du son àl’École nationale des arts ettechniques du théâtre deLyon et à l’École nationalesupérieure des beaux-artsde Paris. Il travaille sur lerapport du son et de l’espace.Il a col<strong>la</strong>boré au cinéma avecAgnés Jaoui, Robert Kramer,Robert Bober, PhilippeGarrel, Pierre Dumayet, etc.Il a égalem<strong>en</strong>t produit etréalisé <strong>la</strong> prise de son de plusde 250 disques.Vidéo Les Beaux JoursDu 20 mars au 4 avril 2007Histoire(s) de télévisionLittérature <strong>en</strong> images :portraits d’écrivainsPour <strong>la</strong> troisième année consécutive, Vidéo Les Beaux Joursrevisite <strong>la</strong> télévision publique dans ce qu’elle a produit etdiffusé de meilleur au cours de ses quelque cinquanteannées de son histoire. L’Ina assure <strong>la</strong> conservation et<strong>la</strong> valorisation de tout ce qui a été diffusé ; nous nousattachons avec eux à donner <strong>la</strong> possibilité de découvrirce qui constitue aujourd’hui un patrimoine unique.Il est question cette année de littérature, de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>cequ’elle y a eue — et qu’elle a moins, non pas tant dansles nombreuses adaptations des grandes œuvres de <strong>la</strong>littérature que <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilisation et <strong>la</strong> connaissance d’uneœuvre, d’un auteur. La télévision publique a toujours<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u avec <strong>la</strong> littérature une re<strong>la</strong>tion paradoxale :intérêt pour un domaine réservé à un public d’initiés,mais aussi véritable défi face à sa mission culturelleoriginelle : celui de transmettre quelque chose qui va audelàdu simple savoir. De nombreuses séries ont forméavec le temps de véritables collections : Lecture pour tous(1953-68) piloté par Pierre Dumayet et Pierre Degraupes,Portrait souv<strong>en</strong>ir (1960-65) par Roger Stéphane, Le Tempsde lire (1970-73) et Lire c’est vivre (1975-87) du mêmePierre Dumayet, Les hommes livres (depuis 1988) deJérôme Prieur, jusqu’au Siècle d’écrivains (1995-2001) deBernard Rapp, sans oublier l’incontournable Apostrophes(1975-90) de Bernard Pivot.La manifestation a pour part<strong>en</strong>aires l’Ina, <strong>la</strong> Scam,l’université Marc Bloch, l’académie de Strasbourg, leMamcs, <strong>la</strong> BMS, le TNS.D’autres r<strong>en</strong>dez-vous seront aussi proposésà <strong>la</strong> maison de l’image et notamm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> mai, plusieurscartes b<strong>la</strong>nches à des jeunes artistes de <strong>la</strong> région.www.videolesbeauxjours.orgMois de l’imageSamedi 16 juinJean-Louis Comolli et Ronnie RamirezLes utopies télévisuellesJean-Louis Comolli qui a réalisé La dernière utopie : <strong>la</strong>télévision selon Rossellini, va se faire le passeur du projetde Rossellini, qui a réalisé dans les années 60 <strong>en</strong> Italiel’utopie d’une télévision éducative et culturelle, projetfinancé par <strong>la</strong> télévision publique itali<strong>en</strong>ne.Ronnie Ramirez, réalisateur bruxellois d’origine chili<strong>en</strong>ne,<strong>en</strong>seigne le cinéma docum<strong>en</strong>taire et est interv<strong>en</strong>ucomme formateur au V<strong>en</strong>ezue<strong>la</strong> à Vive TV, nous inviteraà découvrir le fonctionnem<strong>en</strong>t et le cont<strong>en</strong>u d’une desnombreuses télévisions communautaires nées <strong>en</strong> réactionaux chaînes privés.Inscriptions <strong>la</strong>safire@free.fr (nouvelle adresse)Adresse postale : Safire, Maison de l’image31 rue Kag<strong>en</strong>eck 67000 Strasbourgtéléphone 03 88 31 78 03Appel à tousL’annuaire de <strong>la</strong> productionFilms <strong>Alsace</strong> 2005-2006est <strong>en</strong> chantier. Pour ce<strong>la</strong>nous faisons appel à tous,producteurs bi<strong>en</strong> sûr, maisaussi réalisateurs, diffuseurs,collec tivités qui financ<strong>en</strong>tles projets, organismes quiles souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, bref tousceux qui contribu<strong>en</strong>t d’unemanière ou d’une autre àce que cette activité quiest au cœur — il faudraitmême dire : <strong>la</strong> raison d’être— de notre travail, fass<strong>en</strong>tremonter à Vidéo Les BeauxJours, maître d’œuvre de cesannuaires, les informationsles plus complètes possiblessur ce qui s’est créé lesdeux dernières années :fiche technique, résumé(<strong>en</strong> français, mais aussi<strong>en</strong> ang<strong>la</strong>is et autant quepossible <strong>en</strong> allemand),visuels du film, date(s) dediffusion et si ce n’est pasdéjà le cas une copie DVD…tout ceci courant avril.Contact : R<strong>en</strong>aud Sachet,Vidéo Les Beaux Jourstéléphone 03 88 23 86 53info@videolesbeauxjours.orgLes quatre autres annuairesdéjà parus (de 1995 à 2004)sont à disposition sursimple demande(frais d’<strong>en</strong>voi <strong>en</strong> sus).iconoval est part<strong>en</strong>aire du Mois de l’Image du Vaisseau (du 6 mars au 1 er avril) pourl’organisation de deux projections : le 28 mars à 17 h des films d’étudiants (Arts déco, UMB,IUT…) et le 31 mars à 17 h, projection de films d’animation produits <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>.prix jeunes tal<strong>en</strong>ts <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> 2006Scènesde rueFilm de 2’51de Suk-Young OhPrix jeunes tal<strong>en</strong>ts<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> 2006École des artsdécoratifsde StrasbourgRécit d’exilDocum<strong>en</strong>taire de 20’d’Amélie DeymierPrix jeunes tal<strong>en</strong>ts<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>2006- Sélection FIPA,Biarritz 2007Master proréalisationdocum<strong>en</strong>taire,université Marc Bloch25jeunes tal<strong>en</strong>ts 2006