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4 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre critiquesmise <strong>en</strong> scènede Frank WedekindStéphane Braunschweigdu 4 novembre au 23 décembre 2010demise <strong>en</strong> scèneles trois sœursmise <strong>en</strong> scèneVolodia Serre4 › 2o nov 2o1ola cerisaiemise <strong>en</strong> scènePaul Desveaux25 nov › 11 déc 2o1oo1 53 o5 19 19ath<strong>en</strong>ee-theatre.comSimon Steph<strong>en</strong>s<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Gutmanndu 18 novembre au 18 décembre 2010www.colline.fr - 01 44 62 52 52critique Chez les nôtresComposant, à partir de différ<strong>en</strong>ts matériaux dramaturgiques, unspectacle intellig<strong>en</strong>t, drôle et impeccablem<strong>en</strong>t scénographié, laCompagnie Moukd<strong>en</strong>-théâtre impose l’insol<strong>en</strong>te évid<strong>en</strong>ce de son tal<strong>en</strong>t.Toute époque trouve chez ses artistes et sesintellectuels les moy<strong>en</strong>s de son élucidation maisrares sont ceux qui parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à créer les miroirsefficaces permettant une réflexion véritablem<strong>en</strong>tféconde. Notre société, qui a confisqué le spectaculaireau point de lénifier voire d’anesthésier créateurset p<strong>en</strong>seurs, survit dans la paix appar<strong>en</strong>tequ’assur<strong>en</strong>t les dispositifs d’arraisonnem<strong>en</strong>t et leurrépression invisible : la scène n’offre qu’exceptionnellem<strong>en</strong>tl’occasion d’une véritable mise <strong>en</strong> questionde l’aboulique aujourd’hui. Quelques miraclesont lieu néanmoins et le travail de la CompagnieMoukd<strong>en</strong>-théâtre est de ceux qui <strong>en</strong> produis<strong>en</strong>t. Acet égard, Chez les nôtres est un spectacle à voird’urg<strong>en</strong>ce tant la pertin<strong>en</strong>ce des analyses politiquesqu’il prés<strong>en</strong>te s’allie à une intellig<strong>en</strong>ce dramaturgiqueet scénographique rare. Il est de surcroît servipar une troupe de jeunes comédi<strong>en</strong>s éblouissantsde justesse et d’aisance, de vérité et de précision.Ceux qui ne sont pas <strong>en</strong>core tout à fait morts de neplus lutter dans ce « monde sans bataille » qu’estdev<strong>en</strong>u le nôtre, trouveront dans ce spectacle roboratifet <strong>en</strong>thousiasmant de quoi soigner l’anorexiepolitique et artistique du mom<strong>en</strong>t.Une insurrectionesthétique et politiquesalvatrice et joyeuseLe Moukd<strong>en</strong>-théâtre révolutionne le plateau.gériale : les avatars historiques de la réunion révolutionnairedessin<strong>en</strong>t leur spécificité, leur originalité etleur échec par le dialogue avec l’œuvre romanesquede Gorki, <strong>La</strong> Mère, qui décrit les étapes du prolétariatvers la consci<strong>en</strong>ce de classe et le r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t dupouvoir d’Etat à travers la figure de Pélagie Vlassova.A ces élém<strong>en</strong>ts, s’<strong>en</strong> ajout<strong>en</strong>t d’autres : souv<strong>en</strong>irs desyndicalistes retraités et d’une militante désabuséedes années 70, textes du Comité Invisible. L’<strong>en</strong>semblecompose un kaléidoscope d’impressions et deparoles auquel le dispositif scénique offre des fondem<strong>en</strong>tsvisuels d’une magistrale et économe limpidité.Entre le nouvel esprit décomplexé et régressif ducapitalisme postmoderne, les difficultés à organiserS’emparant de divers matériaux dramaturgiques pourinterroger les moy<strong>en</strong>s et le s<strong>en</strong>s de l’action révolutionnaire,le Moukd<strong>en</strong>-théâtre revisite la question Quefaire ?, posée par Lénine <strong>en</strong> 1902, et organise, <strong>en</strong>un tuilage savant, les différ<strong>en</strong>tes réponses héritéesdu xx e siècle et que nos contemporains tâch<strong>en</strong>t derepr<strong>en</strong>dre ou d’effacer. Cellule de la CGT, comitéd’étudiants-chercheurs, journée de formation manal’actionde ceux qu’elle tétanise, l’amertume et lesdésillusions, apparaiss<strong>en</strong>t la complexité et la difficultéde notre époque qui ne parvi<strong>en</strong>t pas à inv<strong>en</strong>terle moy<strong>en</strong> critique de son propre dépassem<strong>en</strong>t.Dans un monde qui les dissout et les digère tous,ce spectacle est un véritable événem<strong>en</strong>t, jubilatoire,drôle, profond et pétillant : une grande bouffée d’intellig<strong>en</strong>ceet de tal<strong>en</strong>t dont la forme est à la hauteurd’exig<strong>en</strong>ce du fond qu’elle interroge.Catherine RobertChez les nôtres, d’après <strong>La</strong> Mère, de Maxime Gorki,des paroles docum<strong>en</strong>taires et des textes du ComitéInvisible ; conception, montage et dramaturgie d’OlivierCoulon-Jablonka et Eve Gollac ; mise <strong>en</strong> scèned’Olivier Coulon-Jablonka. Le 25 novembre 2010 à19h, les 26 et 27 novembre à 20h30 ; le 2 décembre à19h, les 3 et le 4 décembre à 20h30. Forum du Blanc-Mesnil, 1-5, place de la Libération, 93150 Le Blanc-Mesnil. Réservations au 01 48 14 22 00. Durée :1h35. Spectacle vu lors de sa création à l’échangeurde Bagnolet.critique <strong>La</strong> Vieille et la bêteIlka Schönbein installe sur le plateau de la paille, quelques pommes, ladéfroque d’un âne bi<strong>en</strong>tôt r<strong>en</strong>du à la vie et ce génie de la marionnettequi <strong>en</strong> fait l’une des meilleures pratici<strong>en</strong>nes de son art.C’est la mort qui met <strong>en</strong> scène ce spectacle, dupropre aveu d’Ilka Schönbein qui semble dét<strong>en</strong>irà son propos des secrets cachés au commun desmortels… Voyante ou visionnaire, sorte de pythiemalicieuse ou de chamane capable de dialogueravec les esprits, Ilka Schönbein est une artiste à partqui imagine des spectacles dont la beauté formelleet la perfection des images créées compos<strong>en</strong>t ununivers mystérieux où chacun projette et retrouvesouv<strong>en</strong>irs, angoisses, rêves et fantômes. Les spectateursde <strong>La</strong> Vieille et la bête sont accueillis par leclavier malicieux d’Alexandra Lupidi, voix d’ange etsourire sarcastique, sorte de luciféri<strong>en</strong>ne prés<strong>en</strong>cequi semble garder le temple fabuleux dont vont surgirles personnages fantasmagoriques qu’anime lamarionnettiste. Mort qui rôde, mort qui guette, mortinvitée comme pour l’apprivoiser, mort qui joue etdont on peut se jouer, Ilka Schönbein ose affronterl’irreprés<strong>en</strong>table et crée une ambiance int<strong>en</strong>se où lat<strong>en</strong>dresse et la délicatesse parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à subjuguerles démons convoqués par ce spectacle cathartique,à la fois terrifiant et consolateur.Théâtredes mystèresUne petite ballerine dont le rêve est de dev<strong>en</strong>ir étoileet qui le poursuit jusqu’au bout de ses pointes etde ses forces, une vieille femme agonisante jouantà cache-cache avec une mort matée à coups depommes, un âne fils de roi et joueur de luth amoureuxd’une princesse : Ilka Schönbein pousse l’interprétationjusqu’à l’id<strong>en</strong>tification. Elle mêle son corpsà celui de sa marionnette, lui prête ses bras, sesjambes, créant un mélange fabuleux <strong>en</strong>tre l’esprit//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Marine Fromanger© Giampaolo Sama© Mario del Curtola terrasse / novembre 2010 / N°182 / 5critiques théâtrecritique Le Cas de la famille Coleman<strong>La</strong> compagnie arg<strong>en</strong>tine Timbre 4 – emm<strong>en</strong>ée par son directeur, l’auteuret metteur <strong>en</strong> scène Claudio Tolcachir – nous plonge dans le quotidi<strong>en</strong>d’une famille foutraque et saugr<strong>en</strong>ue. Entre tragique et grotesque,un travail sur le réalisme qui déjoue les pièges de la caricature.Un vieux canapé <strong>en</strong> cuir, une table à repasser, dulinge qui traîne partout, des chaises de-ci de-là,un buffet de grand-mère… L’idée est celle d’unintérieur désordonné, l’intérieur d’un de ces appartem<strong>en</strong>tstrop petits dans lesquels s’<strong>en</strong>tass<strong>en</strong>t desfamilles trop nombreuses. Ici, viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet, lesuns sur les autres, une grand-mère, sa fille, et troisde ses petits-<strong>en</strong>fants. C’est la famille Coleman,Le Cas de la famille Coleman, un spectacle de la compagnie arg<strong>en</strong>tine Timbre 4.une famille modeste, une famille sans pères. Unefamille biscornue, bancale, déstructurée, au seinde laquelle – hormis la figure tutélaire qu’incarnela grand-mère – chacun semble avoir bi<strong>en</strong> du malà trouver une façon de s’inscrire dans le monde.Ces personnages s’agit<strong>en</strong>t devant nous, à traversles événem<strong>en</strong>ts de leur quotidi<strong>en</strong>, des plus banalsaux plus décalés, tous les dérèglem<strong>en</strong>ts, les frottem<strong>en</strong>tset les échappatoires de leurs exist<strong>en</strong>cesrouillées. Le cas de la famille Coleman repose ainsisur de toutes petites choses, de petites touchesd’ordinaire qui, <strong>en</strong>flammées par les discordes etsecouées par les déséquilibres, sculpt<strong>en</strong>t sans <strong>en</strong>avoir l’air la matière d’un théâtre vif et singulier.Un théâtre de l’effleurem<strong>en</strong>tet de l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>tPourtant, les premières impressions qui se dégag<strong>en</strong>tdu spectacle de Claudio Tolcachir pourrai<strong>en</strong>tfaire p<strong>en</strong>ser à quelque chose d’une comédie decafé-théâtre. Jeu volontariste, esthétique de récupération,quotidi<strong>en</strong>neté des dialogues… Mais, peuà peu, un mouvem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>d corps, une forme ded<strong>en</strong>sité se déploie. Tout va trop vite, tout passe,revi<strong>en</strong>t et s’<strong>en</strong>tremêle comme si ri<strong>en</strong> de ce qui étaitIlka Schönbein et son ânon joueur de luth.et la matière, comme si elle insufflait au golem lesouffle de la vie <strong>en</strong> plaquant sur son front le versetmystérieux que constitue l’histoire racontée. Théâtredes métamorphoses que celui d’Ilka Schönbein, dumixte et du monstre, de la transgression des frontièreset des taxons, théâtre de masques qui révèl<strong>en</strong>tplus qu’ils ne cach<strong>en</strong>t : y assister participe autantde l’expéri<strong>en</strong>ce métaphysique que de la jouissanceesthétique tant ce qui s’y montre relève de ces mystèresque la plupart craign<strong>en</strong>t et évit<strong>en</strong>t et que seuldit n’avait vraim<strong>en</strong>t vocation à être approfondi. LeCas de la famille Coleman nourrit <strong>en</strong> effet un théâtrede l’effleurem<strong>en</strong>t et de l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t. Unthéâtre concret, polyphonique, qui joue du réalismesans jamais verser dans l’explicatif ou le cliché, quiéclaire un <strong>en</strong>trelacs de sujets sans vraim<strong>en</strong>t les traiter- sujets agissant comme autant de substancesà diffusion l<strong>en</strong>te. Car, derrière les allures <strong>en</strong>jouées,facétieuses de son spectacle, Claudio Tolcachirt<strong>en</strong>d les fils du tragique. Il le fait de manière touchanteet délicate, <strong>en</strong> recomposant sur scène despans <strong>en</strong>tiers de réel, <strong>en</strong> faisant émerger les ambival<strong>en</strong>ceset les complexités de la vie.Manuel Piolat SoleymatLe Cas de la famille Coleman (<strong>La</strong> Omisión de lafamilia Coleman – spectacle <strong>en</strong> espagnol, surtitré<strong>en</strong> français), texte et mise <strong>en</strong> scène de ClaudioTolcachir. Du 16 octobre au 13 novembre 2010, à21h. Les dimanches à 15h30. Relâche les lundis et le11 novembre. Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av<strong>en</strong>ueFranklin-D.-Roosevelt, 75008 Paris. Réservationsau 01 44 95 98 21 et sur www.theatredurondpoint.fr. Spectacle programmé dans le cadre du Festivald’Automne à Paris. Durée de la représ<strong>en</strong>tation : 1h40.En tournée du 23 au 27 novembre 2010 au Théâtr<strong>en</strong>ational de Strasbourg, les 2 et 3 décembre auThéâtre Garonne à Toulouse, du 6 au 8 décembre auThéâtre de la Manufacture à Nancy, les 10 et11 décembre à la Scène Watteau à Nog<strong>en</strong>t-sur-Marne, le 18 mars 2011 au Théâtre de Cornouaille àQuimper, les 22 et 23 mars à la Comédie de Val<strong>en</strong>ce.le véritable artiste sait approcher.Catherine Robert<strong>La</strong> Vieille et la bête, d’Ilka Schönbein. Du 27novembre au 17 décembre 2010. Mardi et jeudià 19h30 ; mercredi, v<strong>en</strong>dredi et samedi à 20h30 ;dimanche à 16h. Relâches les 2 et 7 décembre.Théâtre de la Commune, 2, rue Edouard-Poisson,93300 Aubervilliers. Réservations au 01 48 33 16 16.Spectacle vu au Grand Parquet.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////THÉÂTRE NANTERRE-AMANDIERSDU 18 NOVEMBREAU 18 DÉCEMBRE010TEXTEDARIO FOMISE EN SCÈNEMARC PRINGÉRALD CESBRONANNE DUPUISCÉLINE DUPUISMILENA ESTURGIEGILLES OSTROWSKYWWW.NANTERRE-AMANDIERS.COM01 46 14 70 00THÉÂTRE NANTERRE-AMANDIERSDU 3 AU 5DÉCEMBRE010D’APRÈS «LES TROIS SŒURS» ET «LES PAYSANS»D’ANTON TCHEKHOVADAPTATION ET MISE EN SCÈNEFRANK CASTORFNACHMOSKAU!NACHMOSKAU!À MOSCOU! À MOSCOU!KATHRIN ANGERERBÄRBEL BOLLEMARGARITA BREITKREIZFRANCK BÜTTNERSIR HENRYMICHAEL KLOBEMARIA KWIATKOWSKYMILAN PESCHELTRYSTAN PÜTTERSILVIA RIEGERLARS RUDOLPHMEX SCHLÜPFERBERNHARD SCHÜTZJEANETTE SPASSOVAHARALD WARMBRUNNWWW.NANTERRE-AMANDIERS.COM01 46 14 70 00


10 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Rachid AkbalHistoires d’amour et dedouleur, <strong>en</strong>tre deux rivesConteur et homme de théâtre, Rachid Akbal clôt sa trilogie surl’Algérie, explorant les complexes rouages de la relation <strong>en</strong>treterre d’origine et terre d’exil, avec Alger Terminal 2.Art mobile - novembreBlonba - novembreRoland Shön - décembreRichard Demarcy - janvier26000 COUVERTS - févrierELF, LA POMPE AFRIQUENicolas <strong>La</strong>mbert - marsFranck Lepage - marsGibault/Bezace-avrilAntonio Da Silva - avrilTro-Héol - maiR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations :01 40 05 01 50www.legrandparquet.netLe Grand Parquet20bis rue du Départem<strong>en</strong>t - 75018 Parismétro : <strong>La</strong> chapelle - Marx DormoyComm<strong>en</strong>t caractérisez-vous les trois voletsde votre trilogie ?Rachid Akbal : Dans le premier volet, Ma mèrel’Algérie, un <strong>en</strong>fant construit son imaginaire algéri<strong>en</strong>à travers les histoires de sa mère et plongedans les souv<strong>en</strong>irs d’un conte populaire. C’estune histoire d’amour pour une héroïne : la mèreet la mère patrie. Dans le deuxième volet s’exprimel’amour d’un <strong>en</strong>fant pour son père. Baba« Je veux ménager àla fin une ouverturevers un nouveaupossible. » Rachid Akballa France (mon père la France) raconte l’exil d’unimmigré qui arrive <strong>en</strong> 1948 <strong>en</strong> France p<strong>en</strong>dant laguerre d’Algérie et se fait emporter par la spiralede la guerre, alors que lui est simplem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>uconstruire sa vie d’homme. L’écriture cycliquepasse du passé au prés<strong>en</strong>t. Dans le troisièmevolet, j’ai voulu parler des <strong>en</strong>fants de l’immigrationde la troisième génération, qui ont vingt ansaujourd’hui, et sont souv<strong>en</strong>t élevés dans le cultedu pays et le mythe du retour. Kaci, personnageprés<strong>en</strong>t dans les trois pièces, a 50 ans. Il r<strong>en</strong>tre<strong>en</strong> Algérie pour marier son fils versé dans lapratique musulmane. Mais chercher une épouseà son fils est un prétexte. Il se souvi<strong>en</strong>t de sonpropre passé.Comm<strong>en</strong>t Kaci vit-il ce retour au pays après25 ans d’abs<strong>en</strong>ce ?R. A. : Tout le passé refait surface, son malaiseet ses errances, ses amours et ses colères. Ilse souvi<strong>en</strong>t de son adolesc<strong>en</strong>ce de junkie. Il sesouvi<strong>en</strong>t de son service militaire <strong>en</strong> Algérie, qu’ila dû effectuer car étant né avant 1962, il ne pouvaitpas être français, conformém<strong>en</strong>t aux accordsd’Evian. Kaci a participé au reboisem<strong>en</strong>t de l’Algérieet a planté des arbres sur une montagne.Il se souvi<strong>en</strong>t d’Aïcha, prostituée, son amour dejeunesse assassinée par les islamistes lors desterribles massacres de Relizane, dénombrant<strong>en</strong>viron mille victimes. <strong>La</strong> fiction et la réalité semêl<strong>en</strong>t, une bande sonore et des séqu<strong>en</strong>cesvidéo réalistes dont de multiples images d’archivesr<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte de ce mélange, que Juli<strong>en</strong>Bouffier met <strong>en</strong> scène avec aussi une performeuse,Margarida Guia. Les rires et les sil<strong>en</strong>cespesants se succèd<strong>en</strong>t.Comm<strong>en</strong>t se définiss<strong>en</strong>t son id<strong>en</strong>tité et sonappart<strong>en</strong>ance ?R. A. : Il est doublem<strong>en</strong>t immigré. C’est difficilepour un immigré de se retrouver <strong>en</strong> Algérie <strong>en</strong> tantque Français, et difficile d’être immigré algéri<strong>en</strong><strong>en</strong> France, d’autant que ce sont deux sociétésdiffér<strong>en</strong>tes, à de nombreux égards. Cep<strong>en</strong>dant jeveux ménager à la fin une ouverture vers un nouveaupossible, loin des drames meurtriers et de laguerre civile qui a plombé les années 90.Propos recueillis par Agnès SantiAlger Terminal 2, de et avec Rachid Akbal,du 17 au 28 novembre du mercredi au samedi à20h30, dimanche à 17h, au Théâtre de l’Opprimé,75012 Paris. Tél. 01 43 45 81 20.<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Eti<strong>en</strong>ne PommeretPeter Handke,une consci<strong>en</strong>ce amplifiéeGrand admirateur de l’écriture de Peter Handke, Eti<strong>en</strong>ne Pommeretmet <strong>en</strong> scène Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue au Conseil d’administration, un échosubversif et profond à la crise actuelle, mettant à jour de façon“extraordinaire” la consci<strong>en</strong>ce de soi <strong>en</strong> ce monde. Le spectateurdevi<strong>en</strong>t témoin et acteur de l’expéri<strong>en</strong>ce vécue.Qu’admirez-vous dans l’écriture de PeterHandke ? En quoi cette écriture vous hantet-elle?Éti<strong>en</strong>ne Pommeret : Ce que j’aime dans cette écriturec’est sa liberté, c’est une écriture qui r<strong>en</strong>d libre,qui <strong>en</strong>lève la peur, qui donne confiance aux intuitionsdu lecteur, une écriture qui brise toutes sortes detabous et r<strong>en</strong>d au lecteur sa part de complexité. Eneffet chaque mom<strong>en</strong>t important de la vie est composéed’une infinité de s<strong>en</strong>sations, de perceptions quis’<strong>en</strong>trechoqu<strong>en</strong>t pour créer une p<strong>en</strong>sée singulière,une consci<strong>en</strong>ce amplifiée. Cette écriture me hanteparce qu’elle dégage des horizons infinis, un voyageintérieur s’ouvre sur le monde, sur les autres, sur leregard apeuré d’un <strong>en</strong>fant. C’est une écriture pleineet fluide qui s’inscrit dans l’imaginaire du lecteur.Cette écriture vous paraît-elle particulièrem<strong>en</strong>tadaptée à une incarnation dans l’espace ?E. P. : L’écriture dramatique pose cette question àl’acteur : comm<strong>en</strong>t dire, comm<strong>en</strong>t jouer cette parolesans tomber dans les travers du jeu naturaliste, réaliste? C’est une écriture du corps, de la didascalie.Quand l’acteur ne dit ri<strong>en</strong>, qu’il lève le bras et qu’ildétourne la tête, que dit-il ? Les réponses sont ouvertes…Pour cette mise <strong>en</strong> scène, je travaille d’abordsur la nudité de la salle, de cet espace vide où seulesdes dizaines de chaises serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours d’installation,repr<strong>en</strong>ant le rapport décrit dans la nouvelle : unadministrateur prépare la salle où sont conviés lesspectateurs. Mais le spectateur ress<strong>en</strong>tira commeun trouble. Tout ne marche pas comme il se doit, unincid<strong>en</strong>t est probable, voire immin<strong>en</strong>t. L’accumulationde ces incid<strong>en</strong>ts transformera le rire du spectateur etle mettra au bord d’un danger quasi imperceptible…Pour créer ce spectacle, je me suis <strong>en</strong>touré d’uneéquipe que je connais bi<strong>en</strong> : Jean Pierre <strong>La</strong>rrochecomme scénographe, Jean Yves Courcoux à la//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 11théâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t GutmannTragique transgressionAprès Horiza Hirata, Ke<strong>en</strong>e et Slavkine, <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Gutmann met <strong>en</strong>scène Pornographie, pièce d’un auteur anglais de notre temps, SimonSteph<strong>en</strong>s, dont l’œuvre singulière, déjà prisée <strong>en</strong> Allemagne, traitede la viol<strong>en</strong>ce sociétale.A quoi fait référ<strong>en</strong>ce la pièce de Steph<strong>en</strong>s ?<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Gutmann : Pornographie se p<strong>en</strong>che surla première semaine londoni<strong>en</strong>ne du mois de juillet2005, une semaine sous les projecteurs politiqueset médiatiques. Le 2 juillet, un concert caritatif –Live Eight London – était organisé à Hyde Park, unr<strong>en</strong>dez-vous populaire avec la pop music, U2, PinkFloyd… Le 6 juillet, Londres était choisie commeville organisatrice des Jeux Olympiques de 2012.Le 7 juillet, quatre att<strong>en</strong>tats dans le métro et le buslondoni<strong>en</strong>s ont fait 56 morts. Ces événem<strong>en</strong>ts mar-qu<strong>en</strong>t un mom<strong>en</strong>t décisif de l’Histoire de Londres,un horizon qui a décl<strong>en</strong>ché l’écriture de la pièce.L’id<strong>en</strong>tité des terroristes, nés <strong>en</strong> Angleterre,a surpris et effaré l’opinion…L. G. : Les terroristes étai<strong>en</strong>t de bons fils, ils avai<strong>en</strong>tfait de bonnes études. Comm<strong>en</strong>t la pulsion suicidaireet meurtrière a-t-elle pu toucher ces citoy<strong>en</strong>s,des anglais comme les autres ? <strong>La</strong> question effectivem<strong>en</strong>teffraie. Simon Steph<strong>en</strong>s dépasse le sujet duterrorisme et expose diverses transgressions dansson œuvre. <strong>La</strong> pièce est composée de 7 tableaux,7 histoires de transgression secrète : espionnageindustriel, agression physique, voyeurisme, inceste,préparation d’un att<strong>en</strong>tat dans le métro. Un père defamille quitte un matin sa femme et ses <strong>en</strong>fants, lesembrasse et va faire sauter une bombe. L’œuvrelumière, Valérie Bajcsa au son, Cidalia da Cotsa aucostume, Alexandros Markéas et Héléne Schwartz àla musique, et bi<strong>en</strong> sûr Marc Ernotte au jeu.Pourquoi avoir choisi de monter Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ueau Conseil d’administration, écrit <strong>en</strong> 1967 ?De quelle façon résonne-t-il aujourd’hui ?E. P. : Après avoir mis <strong>en</strong> scène Dors mon petit<strong>en</strong>fant, Vivre dans le secret et Kant de Jon Fosse,je désirais travailler sur des textes qui prés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>tnotre société actuelle et les crises dans lesquellesnous sommes <strong>en</strong>gluées. Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue au Conseild’administration fait écho à notre situation de criseaiguë. Comm<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>ter cette résonance d’événem<strong>en</strong>tshistoriques dans une parole poétique ?Peter Handke a écrit un texte subversif, et il metlaisse place à un sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vahissant et morbide.Steph<strong>en</strong>s est un auteur à peine quarant<strong>en</strong>aire, inscritdans son époque ; il ne juge pas de l’extérieurni n’adopte de position de surplomb. Père de trois<strong>en</strong>fants, il aime sa ville. Pornographie fait le constatde la solitude, de la fragm<strong>en</strong>tation et de l’atomisationde l’homme dans la société.Comm<strong>en</strong>t expliquez-vous ce titre énigmatique?L. G. : <strong>La</strong> représ<strong>en</strong>tation sexuelle est pornographi-« Pornographie fait leconstat de la solitude,de la fragm<strong>en</strong>tationet de l’atomisationde l’homme dans lasociété. » <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Gutmannque dès que l’homme devi<strong>en</strong>t objet ou marchandise.De même, la société fait évoluer les hommesde sorte qu’ils perd<strong>en</strong>t contact avec la réalité, avecles autres qui sont réifiés, chosifiés. <strong>La</strong> sociétécontemporaine <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t le fantasme de la transpar<strong>en</strong>ceabsolue : chacun se ti<strong>en</strong>t sous le regard del’autre, dev<strong>en</strong>u voyeur. Or, la vie est faite d’opacité,et pour échapper à cette surexposition de tous lesregards, l’individu use de la transgression et sauve,<strong>en</strong> quelque sorte, l’intime. Ce théâtre a vocation des’adresser au plus grand nombre. Pornographieparle de la viol<strong>en</strong>ce de notre temps, la nôtre, à traversune perte de contact implicite avec la réalitéinscrite dans une mégalopole occid<strong>en</strong>tale.Propos recueillis par Véronique HottePornographie, de Simon Steph<strong>en</strong>s, traductionde Séverine Magois ; mise <strong>en</strong> scène de <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>tGutmann. Du 18 novembre au 18 décembre 2010, dumercredi au samedi à 21h, mardi à 19h, dimanche à16h. <strong>La</strong> Colline Théâtre National 15, rue Malte-Brun75020 Paris. Réservations : 01 44 62 52 52.« Une écriture quibrise toutes sortesde tabous et qui r<strong>en</strong>dau lecteur sa part decomplexité. » Éti<strong>en</strong>ne Pommeret<strong>en</strong> scène le spectateur qui se retrouve, le tempsde la représ<strong>en</strong>tation, à att<strong>en</strong>dre le bilan financierd’une société occid<strong>en</strong>tale dont il est actionnaire,et bi<strong>en</strong> sûr les divid<strong>en</strong>des qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t. Le v<strong>en</strong>ts’est levé, il neige, les charp<strong>en</strong>tes bruiss<strong>en</strong>t de plus<strong>en</strong> plus, la tempête est immin<strong>en</strong>te, la catastropheaussi… Dans l’écriture de Peter Handke le lecteur seretrouve souv<strong>en</strong>t dans un espace m<strong>en</strong>tal constituéde multiples informations qui se télescop<strong>en</strong>t. Ce quiest extraordinaire chez cet auteur c’est sa facultéà décrire la consci<strong>en</strong>ce de soi dans le monde qu<strong>en</strong>ous traversons. Nous sommes <strong>en</strong> même temps letémoin et l’acteur de la vie que nous partageons. Lespectateur est au c<strong>en</strong>tre du monde…Propos recueillis par Agnès SantiBi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue au Conseil d’administration, de PeterHandke, traduction G.-A. Goldschmidt, mise <strong>en</strong> scèneEti<strong>en</strong>ne Pommeret, du 18 au 28 novembre, lundi,mardi, jeudi, v<strong>en</strong>dredi à 20h30, samedi à 17h et20h30, dimanche à 17h, relâche mercredi, auThéâtre des Déchargeurs, 59 av. du Général-de-Gaulle,93 Bagnolet. Tél. 01 43 62 71 20.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Théâtre <strong>en</strong> CieSDu 16 novembreau 7 décembre 2010Le r<strong>en</strong>dez-vous de la découverte d’auteurs,de metteurs <strong>en</strong> scène et de comédi<strong>en</strong>s émerg<strong>en</strong>tsde la scène belge francophone.Du 16 au 23 novembre à 19 h,le dimanche 21 novembre à 17 hLE CARRÉ DES COSAQUESDurée : 1h15Spectacle pour un comédi<strong>en</strong> et 30 fantômes autourd’une <strong>en</strong>fance pas banale.Hommage irrévér<strong>en</strong>cieux aux oubliés de la peloused’un cimetière belge: quatre rangées de croixorthodoxes à l’oblique, une litanie de nomsimprononçables : de simples cosaques, une baronne polonaise, des réfugiés slovènes,…© Véronique VerchevalTexte : François Houart, Brigitte Bailleux. Mise <strong>en</strong> scène : Brigitte Bailleux.Interprétation : François HouartUne création de <strong>La</strong> Maison Ephémère <strong>en</strong> coproduction avec le manège.mons et la Fabrique de Théâtre. Avec l’aide du C<strong>en</strong>tre Culturel deBraine-le-Comte, du Foyer Culturel de Péruwelz et le souti<strong>en</strong> du C<strong>en</strong>tre Culturel du Brabant Wallon. <strong>La</strong> compagnie est sout<strong>en</strong>ue par laCommunauté française Wallonie-Bruxelles, la Province du Brabant Wallon et le Théâtre des TanneursDu 16 au 23 novembre à 21 h,le dimanche 21 novembre à 19 hCAUSERIE SURLE LEMMINGDurée : 1h15Confér<strong>en</strong>ce loufoque par un orateur sci<strong>en</strong>tificodérangé.Une comédie où se distille un certainsavoir, un rêve où le dormeur n’est pas celui quiregarde…Un truc qui fait quand même un peu peur… Cette délirante causerie ti<strong>en</strong>t à la foisd’exploration du monde et du train fantôme.© Lou HérionTexte : Elisabeth Ancion et François-Michel van der Rest. Mise <strong>en</strong> scène : Elisabeth Ancion.Interprétation : François-Michel van der RestCoproduction : Le Groupe®-Transhumance-Théâtre de la Place de Liège (Belgique) avec l'aide de la Communauté française de Belgique,Service du Théâtre.Du 26 novembre au 3 décembre à 19 h,le dimanche 28 novembre à 17 hLE CHAGRIN DES OGRES(Prix Odéon-Télérama et prix du publicdu Festival Impati<strong>en</strong>ce) Durée : 1h15C’est le récit d’une journée au cours de laquelle des<strong>en</strong>fants vont cesser d’être des <strong>en</strong>fants.© Cici OlsonCette pièce explore le malaise d’une génération ets’adresse à la part d’<strong>en</strong>fance tapie dans un coin de l’esprit du spectateur, souv<strong>en</strong>t étouffée parla responsabilité et les lois qui le conditionn<strong>en</strong>t.Texte : Fabrice Murgia, d’après Bastian Bosse. Mise <strong>en</strong> scène : Fabrice Murgia, assisté deCatherine Hance. Interprétation : Emilie Hermans, David Murgia, et <strong>La</strong>ura SépulUne production du Théâtre National (Bruxelles), avec l’aide de Théâtre et Publics, du Festival de Liège, et de la cie Artara.Du 26 novembre au 3 décembre à 21 h,le dimanche 28 novembre à 19 hMONOCLE, PORTRAITDE S. VON HARDENDurée : 1h15Performance autour du personnage féminin d’untableau célèbre d’Otto Dix.Une immersion dans la tête et le corps d’une icôneberlinoise des années 1920, autant qu’une prom<strong>en</strong>ade dans l’œuvre singulière d’Otto DixConception, texte, mise <strong>en</strong> scène, lumières: Stéphane Ghislain Roussel, Luc Schiltz.Interprétation : Luc SchiltzUne production du Théâtre National du Luxembourg, Compagnie Ghislain RousselDu 6 au 7 décembre à 19 h et 21 h <strong>La</strong> scène de demainPrés<strong>en</strong>tation des créations autour de textes d’auteurs contemporains réaliséespar le Conservatoire royal de Mons, le Conservatoire de Liège, le Conservatoire du8 e arrondissem<strong>en</strong>t et de l’ESAD (école Supérieure d’Art Dramatique) de Paris.© Cécile PitoisRéservations : spectacles@cwb.fr ou 01 53 01 96 96Tarifs: 10 €, 8 € (réduit), 5 € (groupe). Pass « soirée » : 15 €. Pass « festival » : 25 €.<strong>La</strong> scène de demain: <strong>en</strong>trée libreC<strong>en</strong>tre Wallonie-Bruxelles Direction Christian BourgoignieSalle de spectacles : 46, rue Quincampoix – 75004 ParisMétro : Châtelet-les-Halles, Rambuteau, Hôtel de Villewww.cwb.fr


14 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Magali Léris<strong>La</strong> jeunesse de ShakespeareArtiste associée au Théâtre Jean Arp de Clamart depuis septembre2009, Magali Léris y crée Roméo et Juliette dans une mise <strong>en</strong>scène dépouillée, c<strong>en</strong>trée sur les corps et la jeunesse des hérosamoureux.Pourquoi avoir choisi cette pièce et pourquoiinsister sur la jeunesse de ses personnages ?Magali Léris : Cela fait un mom<strong>en</strong>t que je tourneautour de Roméo et Juliette. En 2007 j’ai assuré ladramaturgie et la direction d’acteurs pour les danseursde Sébasti<strong>en</strong> Lefrançois, chorégraphe hiphop de Roméo(s) et Juliette(s). A cette occasion, j’aitravaillé avec des danseurs très jeunes. J’ai aussitravaillé la pièce avec des jeunes comédi<strong>en</strong>s auConservatoire de Clermont-Ferrand et dans la classelibre de l’Ecole Flor<strong>en</strong>t. Parallèlem<strong>en</strong>t, j’ai beaucouptravaillé <strong>en</strong> action culturelle à Choisy avec des jeunesg<strong>en</strong>s. Roméo et Juliette ont quatorze et quinzeans : ce sont des adolesc<strong>en</strong>ts. Je me suis aperçuque dans la bouche des adolesc<strong>en</strong>ts, la langue deShakespeare racontait plein de choses actuelles.Quels g<strong>en</strong>res de choses ?M. L. : Shakespeare a mis dans la bouche de JulietteCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36de EdmondRostandT H É Â T R E D E L ’ O U E S T P A R I S I E NB O U L O G N E - B I L L A N C O U R TN O V E M B R Edes mots incroyables sur le désir d’une jeune fillequi n’a pas <strong>en</strong>core fait l’amour. Comm<strong>en</strong>t a-t-il puinv<strong>en</strong>ter à ce point un langage aussi sublime quisemble né du v<strong>en</strong>tre et du sang de son personnage? J’ai travaillé avec des jeunes filles qui sansdoute étai<strong>en</strong>t vierges comme l’est Juliette dans lapièce et les mots de Shakespeare semblai<strong>en</strong>t leurdire ce qu’elles ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t. Tous les jeunes g<strong>en</strong>savec qui j’ai parlé étai<strong>en</strong>t emballés par cette pièce, larepr<strong>en</strong>ant à leur compte, tous d’accord par exemplepour dire que les par<strong>en</strong>ts ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’à l’arg<strong>en</strong>t !Dans cette pièce, la p<strong>en</strong>sée des adultes est moche,sale, vulgaire, alors que sort de la bouche des jeunesune langue châtiée, très construite, magnifique : leurlangage leur sert d’arme contre la vulgarité ambiante.Ce qu’ils dis<strong>en</strong>t sur l’amour est très pur et très beau.Souv<strong>en</strong>t, quand les adultes parl<strong>en</strong>t aux jeunes, ilssont vulgaires pour avoir l’air branché : cela heurteles jeunes ! Les adultes oubli<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t ce que lamise <strong>en</strong> scèneGilles Bouillon<strong>La</strong> terrasse_novembre 3:Mise <strong>en</strong> page 1 07/10/2010 11:21 Page 1LEPROFESSIONNELDe DUŠAN KOVAČEVIĆMise <strong>en</strong> scène Philippe <strong>La</strong>ntonDu jeudi 4 au mardi 9LE MALADEIMAGINAIREDe MOLIÈREMise <strong>en</strong> scène Alain GautréDu v<strong>en</strong>dredi 12 au dimanche 21LA NUITLES BRUTESDe FABRICE MELQUIOTMise <strong>en</strong> scène Roland AuzetLes 25, 26 et 2701 46 03 60 44 / www.top-bb.frNOUVELLEPRODUCTIONTHÉÂTRE DE L’OUEST PARISIEN -1 place Bernard Palissy 92100 Boulogne-BillancourtMétro ligne 10 – Boulogne Pont de Saint-Cloud - Parking rue du Parchamp à 5 min du TopCRÉATION9 novembre > 12 décembrer<strong>en</strong>contre amoureuse a de pur et de sublime. Jeveux essayer de monter cette pièce avec un regardtravaillé avec et par les jeunes.Est-ce la raison de ce choix d’une nouvelletraduction ?M. L. : Cette pièce a la réputation d’être vieillotte etsurannée. Or, ce n’est pas le cas. Les jeunes g<strong>en</strong>sinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un langage, inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des gestes, inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tle monde <strong>en</strong> faisant l’amour. Trop souv<strong>en</strong>t, elleest mal traduite, dans un style ampoulé. <strong>La</strong> nouvelletraduction de Blandine Pelissier fait à la fois <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drel’humour paillard de Shakespeare, ses vannestriviales et son langage raffiné. C’est une pièce à lafois sublime et très drôle, une pièce joyeuse où onretrouve cette joie fondam<strong>en</strong>tale du théâtre, cettejoie à jouer. Shakespeare y est fiévreux, incandesc<strong>en</strong>t: il faut le pr<strong>en</strong>dre à bras-le-corps. Cette piècea le rythme cardiaque d’un adolesc<strong>en</strong>t et Shakespearel’a sans doute écrite dans cet état-là !Quelle scénographie avez-vous choisie ?M. L. : J’avais <strong>en</strong>vie de travailler sur la verticalité.Dans une rue de Vérone, des maisons se font face.Leurs façades sont recouvertes par des échafaudages.Le décor disparaît dans les cintres : il està la fois imposant et très léger. <strong>La</strong> verticalité ouvresur des toits comme des échappatoires et marquel’avidité d’une jeunesse prête à tout pour monter© D. R.« Cette pièce ale rythme cardiaqued’un adolesc<strong>en</strong>t. »Magali Lérisjusqu’à sa belle. Les acteurs circuleront sur leséchafaudages avec l’agilité d’un âge qui peut toutet ne craint ri<strong>en</strong>.Comm<strong>en</strong>t travaillez-vous avec les comédi<strong>en</strong>s?M. L. : Même s’il y a des signes de modernité,même si les costumes et les décors se rapproch<strong>en</strong>tde notre temps, ma façon de diriger lesacteurs est très classique et très physique. Il n’ya pas de volonté d’actualisation dans la directiond’acteurs : l’actualisation vi<strong>en</strong>t toute seule, simplem<strong>en</strong>tparce que le propos est actuel. Tous lescomédi<strong>en</strong>s qui jou<strong>en</strong>t les adultes sont des comédi<strong>en</strong>savec lesquels j’ai déjà travaillé. C’est un peuma bande : des g<strong>en</strong>s que j’aime et avec qui j’aimetravailler. Pour les jeunes, j’ai fait des auditions : jevoulais qu’ils ai<strong>en</strong>t l’air jeune et <strong>en</strong> même temps,c’est des rôles qui nécessit<strong>en</strong>t des comédi<strong>en</strong>sexpérim<strong>en</strong>tés. Je les voulais aussi <strong>en</strong> grande formephysiquem<strong>en</strong>t, parce que la jeunesse, c’est descorps. Et ceux qui vont jouer ces jeunes g<strong>en</strong>s sontde jeunes acteurs absolum<strong>en</strong>t formidables.Propos recueillis par Catherine RobertRoméo et Juliette, de William Shakespeare ; mise <strong>en</strong>scène de Magali Léris. Du 9 au 20 novembre 2010.Les dimanches et le jeudi 11 à 16h et le jeudi 18 à19h30. Relâche le lundi. Théâtre Jean Arp, 22, ruePaul Vaillant-Couturier, 92140 Clamart. Réservationsau 01 41 90 17 02. Tous publics à partir de 11 ans.Navettes aller-retour depuis Paris les mercredis etv<strong>en</strong>dredis soirs (départ à 19h devant le Théâtre dela Ville, place du Châtelet). Reprise au Théâtre JeanVilar de Suresnes du 26 au 28 novembre, puis les 3et 4 décembre à Choisy-le-Roi, puis le 11 décembreà la Ferme du Bel Ebat à Guyancourt puis du 3 au 30janvier au TQI, à Ivry.<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Cécile TournesolAu bord du borddu mondeCécile Tournesol met <strong>en</strong> scène Les Echelles de nuages de DominiquePaquet, mêlant le jeu et la manipulation marionnettique pour un voyageinitiatique au cœur de la nuit, sur le lit de deux <strong>en</strong>fants chinois.Pourquoi avoir choisi de monter cettepièce ?Cécile Tournesol : C’est l’histoire d’une fugue :deux <strong>en</strong>fants fui<strong>en</strong>t Pékin pour voir si le mondea un bord. Ce qui m’a séduit dans ce texte, cesont les grands espaces et les voyages qu’il évoque.Et puis, il y a quelque chose de formidabledans cette quête initiatique. Petits ou grands,on a tous un jour rêvé de fuguer… J’avais lu cetexte il y a plusieurs années et je l’ai retrouvéquand je cherchais un spectacle pour le jeunepublic qui pourrait voyager avec Homme pourhomme de Brecht, que nous montions avec laCompagnie L’art mobile. Et puis, surtout, ce quime plaît dans ce texte, c’est qu’il est écrit dansune langue d<strong>en</strong>se, <strong>en</strong> contrepoint avec le jeunepublic habituel où l’on trouve peu de propositionstextuelles. Il y a aujourd’hui une défiance à l’égarddu mot. Or, dans cette pièce, on trouve une vraiedramaturgie, des personnages d<strong>en</strong>ses, un textetrès riche et des thématiques philosophiques etpoétiques fortes qui permett<strong>en</strong>t aussi aux adultesde s’y retrouver.Tous les publics sont donc conviés à assisterà ce spectacle…C. T. : Oui, et ce qui a été intéressant à constater,c’est que les très jeunes s’y retrouv<strong>en</strong>t autant queles adultes. Le spectacle est supposé s’adresseraux <strong>en</strong>fants à partir de sept ans, mais pour l’avoirjoué à Vill<strong>en</strong>euve <strong>en</strong> Scène, j’ai constaté qu’il étaittrès bi<strong>en</strong> reçu par des <strong>en</strong>fants plus jeunes avecune qualité d’écoute qui m’a vraim<strong>en</strong>t surprise.Il y a quelque chose d’apaisant dans ce spectacle,un rythme très l<strong>en</strong>t, pas de brutalité, pasd’angoisse : ça m’importait beaucoup. C’est unspectacle qui permet d’échapper au temps frénétiquequ’on subit beaucoup et qu’on fait subiraux <strong>en</strong>fants.Pourquoi avoir choisi de mêler les marionnetteset le jeu ?C. T. : Je suis comédi<strong>en</strong>ne et metteur <strong>en</strong> scènepar ext<strong>en</strong>sion. Le croisem<strong>en</strong>t et le mélange deslangages m’intéress<strong>en</strong>t. Les marionnettes se sontimposées parce que j’avais à la fois <strong>en</strong>vie d’uneproposition visuelle forte et de mettre de l’air dansce texte d<strong>en</strong>se. Les marionnettes à gaine chinoise,tellem<strong>en</strong>t mignonnes, toutes petites, très acrobatiques,très vives, peuv<strong>en</strong>t exprimer plein de choses.Mêler les marionnettes et le jeu permet de créer uneffet d’échelle et de dialogue et les marionnettesouvr<strong>en</strong>t des espaces intérieurs oniriques et voyag<strong>en</strong>ttrès bi<strong>en</strong> dans l’espace scénique.Comm<strong>en</strong>t cet espace scénique s’organiset-il?C. T. : Je voulais un espace de castelet et de//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 15<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Agnès MariettaAnatomie du coupleAgnès et Michel Marietta, l’une à l’écriture, l’autre à la mise <strong>en</strong> scène,auscult<strong>en</strong>t l’amour, le bonheur et le désir. Le Théâtre de l’Usine etL’Apostrophe s’associ<strong>en</strong>t pour mettre <strong>en</strong> lumière leur travail.Comm<strong>en</strong>t l’idée de ce triptyque est-ell<strong>en</strong>ée ?Agnès Marietta : Notre compagnie est associéeau Théâtre de l’Usine depuis dix ans. HubertJappelle m’a proposé d’organiser un cycle avecquelques-unes de mes pièces, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecl’Apostrophe, de novembre à janvier, tous les lundis.Jean Joël Le Chapelain <strong>en</strong> a choisi deux etnous clôturerons le cycle avec une création auThéâtre de l’Usine. Ce part<strong>en</strong>ariat mom<strong>en</strong>tané<strong>en</strong>tre ces deux structures est à la fois une belleav<strong>en</strong>ture et l’occasion de montrer le travail d<strong>en</strong>otre compagnie.Y a-t-il un thème commun à ces trois pièces?A. M. : Les trois pièces sont hantées par la questiondu bonheur. Dans Verre brisé, les trois personnagesont tout pour être heureux mais viv<strong>en</strong>tdans une insatisfaction harcelante, récurr<strong>en</strong>te.C’est une pièce sur le s<strong>en</strong>s de la vie : on les voit« Un spectacle quipermet d’échapperau temps frénétique. »Cécile Tournesoljeu. Le lit s’est avéré un espace génial. Un litqui se transforme et devi<strong>en</strong>t une jonque, unecabane, un bivouac au cours du voyage. Un litsur roulettes autour duquel tout se passe. Cequi peut aussi r<strong>en</strong>dre l’idée que ce voyage estpeut-être un voyage immobile dans la chambre,peut-être un jeu, un rêve. Car il n’est questionque de cela dans cette pièce : de la création,du jeu et de la liberté qui naît de ce qu’on peutcréer.Propos recueillis par Catherine RobertLes Echelles de nuages, de Dominique Paquet ;mise <strong>en</strong> scène de Cécile Tournesol. Du 3 au28 novembre 2010. Mercredi et dimanche à 15h.Le Grand Parquet, 20bis, rue du Départem<strong>en</strong>t,75018 Paris. Tél. 01 40 05 01 50.pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce du vide de leur exist<strong>en</strong>ce,de leur solitude et du fait qu’ils sont piégés pareux-mêmes puisqu’ils ont choisi leurs vies. DansCœur de cible, autour d’un couple référ<strong>en</strong>t, gravit<strong>en</strong>tquatre personnages qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résonanceavec lui autour des thèmes du couple et du désir.Eux non plus n’ont pas lieu de se plaindre maissont affamés par quelque chose sans savoir quoi,dans un chassé-croisé <strong>en</strong>tre satisfaction et frustration,posant et reposant la question de savoir si le« Les trois piècessont hantées parla question dubonheur. » Agnès Mariettabonheur est jouissance ou cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t.Quelle est la réponse que vous apportezvous-même à cette question ?A. M. : Pour moi, il y a une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lajouissance et le bonheur. <strong>La</strong> jouissance est un instantimmédiat, forcém<strong>en</strong>t suivi d’une desc<strong>en</strong>te.Le bonheur quant à lui est forcém<strong>en</strong>t relatif, avecdes mom<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>nui, des mom<strong>en</strong>ts où on estsur la touche. Je crois que le bonheur, c’est d’êtrecont<strong>en</strong>t, c’est-à-dire de se cont<strong>en</strong>ter. L’expressionsemble péjorative mais je trouve que c’estun joli mot et une belle idée que de se cont<strong>en</strong>terde l’instant prés<strong>en</strong>t, de l’ici et maint<strong>en</strong>ant. Je nesais pas si on est capable d’avoir la possibilité oula sagesse d’être dans cette acceptation du ri<strong>en</strong>d’extraordinaire, parce qu’on est happé, on estvivant, on doute toujours de ses choix.Qu’évoque Suite par<strong>en</strong>tale, que vous créerez<strong>en</strong> janvier ?A. M. : C’est une pièce sur la place de l’illusion,du virtuel dans nos vies où le proche s’éloigne etle lointain nous semble proche. Quand on éteintl’ordinateur, on est seul <strong>en</strong>core et celui qui estproche devi<strong>en</strong>t un poids et perd de sa valeur. Celuiqu’on coupe paraît plus précieux que celui quiest là. On se supprime, s’invite, s’ignore avec unetotale cruauté et on se chosifie avec cette formede communication.Comm<strong>en</strong>t travaillez-vous avec MichelMarietta ?A. M. : C’est une av<strong>en</strong>ture conjugale <strong>en</strong> mêmetemps que théâtrale et c’est vraim<strong>en</strong>t une av<strong>en</strong>tureà deux. Quand j’écris pour le théâtre, j’écris sur lecouple et c’est mon mari qui met <strong>en</strong> scène. Il y aaussi ce questionnem<strong>en</strong>t sur le couple <strong>en</strong>tre nousmême si notre théâtre ne se réduit pas à une thérapieconjugale ! <strong>La</strong> démarche de Michel consisteà d’abord servir le texte et faire <strong>en</strong> sorte que lespersonnages exist<strong>en</strong>t et que les spectateurs puiss<strong>en</strong>ts’id<strong>en</strong>tifier. Notre bonheur, c’est quand lesg<strong>en</strong>s se reconnaiss<strong>en</strong>t, ri<strong>en</strong>t d’eux-mêmes et <strong>en</strong>discut<strong>en</strong>t.Propos recueillis par Catherine RobertTriptyque Agnès Marietta, Intérieur(s) couple (Commedans du verre brisé, Cœur de cible, Suite par<strong>en</strong>tale),mise <strong>en</strong> scène de Michel Marietta. Commedans du verre brisé, les 8, 15 et 22 novembre 2010à 20h30. L’Apostrophe, Théâtre des Arts, place desarts, Cergy-c<strong>en</strong>tre. Réservations au 01 34 20 14 14.Cœur de cible, 29 novembre, 6 et 13 décembre à20h30. L’Apostrophe, Théâtre des Arts, place desarts, Cergy-c<strong>en</strong>tre. Réservations au 01 34 20 14 14.Suite par<strong>en</strong>tale, création les 14, 15, 16, 18, 21, 22et 23 janvier 2011 au Théâtre de l’Usine, 3 chemind’Andrésy, 95610 Éragny-sur-Oise. Réservations au01 30 37 01 11.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////601-15 pub 122x367 <strong>en</strong>nemi terrasse-V-BAT 20/10/10 9:28 Page 1D’APRÈSUn Ennemi du peupleDE h<strong>en</strong>rik ibs<strong>en</strong>MISE EN SCÈNEthierry roisinTRADUCTION ET ADAPTATIONfrédéric révér<strong>en</strong>dCOLLABORATION ARTISTIQUEolivia burtonAVECxavier brossardéric carusoyannick choiratnoémie develay-ressiguierdidier dugastdominique laidetflor<strong>en</strong>ce masureLA COMÉDIE DE BÉTHUNE / LE PALACEDU 30 NOVEMBREAU 10 DÉCEMBREÀ 20H, RELÂCHE DIM 5 DÉCÀ PARTIR DE 15 ANSUn homme seulpeut-il changer le monde ?h<strong>en</strong>rik ibs<strong>en</strong> / thierry roisin<strong>La</strong> Comédie de Béthune – C<strong>en</strong>tre Dramatique National Nord – Pas-de-Calais est financée par le Ministère de la cultureet de la communication, le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, le Conseil général du Pas-de-Calais et Artois Comm.théâtreCRÉATIONconception graphique, photos : françois saint remy


16 / N°182 / novembre 2010 / la terrassefocus • saison 2010-2011 • tnba de bordeauxUn théâtre pour se p<strong>en</strong>seret p<strong>en</strong>ser le mondeQu’il s’agisse de répertoirelittéraire ou de formes scéniquesradicalem<strong>en</strong>t innovantes, lesspectacles du Théâtre nationalde Bordeaux <strong>en</strong> Aquitaine ont unpoint commun : un regard affûtésur les questionnem<strong>en</strong>ts humains. En novembre, la ville <strong>en</strong>tière est brassée par novart bordeaux 2010, bi<strong>en</strong>nale des arts de la scène internationale.et au fil de la saison, de belles créations suscit<strong>en</strong>t la réflexion et ouvre l’imaginaire. Pour un partage du s<strong>en</strong>s politique et poétique.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 17saison 2010-2011 • tnba de bordeaux • focuseee Qui va interpréter le rôle de Gervaise ?Qui sont les comédi<strong>en</strong>s ?D. C. : Il n’y aura pas une actrice qui joue Gervaisedu début à la fin. Tous les acteurs jouerontun personnage influ<strong>en</strong>cé par l’univers deZola, sans être à proprem<strong>en</strong>t parler une dramatispersonae tirée de Zola. Chacun d’eux joueradivers personnages qui racont<strong>en</strong>t l’histoire deGervaise, et par conséqu<strong>en</strong>t interprétera leshommes, les femmes, et parfois Gervaise. Enplus de l’histoire de Gervaise, nous verronsl’histoire de six jeunes g<strong>en</strong>s, qui se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>tdans un bar et boiv<strong>en</strong>t. Ils sont influ<strong>en</strong>cés parles relations existant <strong>en</strong>tre les personnages deL’Assommoir, comme eux ils ont leurs problèmesavec le bonheur, l’amour et aussi l’<strong>en</strong>vie.Mon but est de laisser ces deux situations agirl’une sur l’autre. Les six acteurs font partie dela première promotion 2007-2010 de l’ESTBA.Nous nous sommes r<strong>en</strong>contrés lors d’un atelierà Berlin <strong>en</strong> octobre 2009. Je suis très heureuxd’avoir la possibilité de continuer à travailleravec eux. J’ai une vision concrète du spectacle,mais je veux que les acteurs particip<strong>en</strong>t,résist<strong>en</strong>t et développ<strong>en</strong>t mes idées <strong>en</strong> allantplus loin. L’adaptation finale n’existera pasavant la première.Propos recueillis et traduits par Agnès SantiL’Assommoir, d’Emile Zola, mis <strong>en</strong> scène DavidCzesi<strong>en</strong>ki, du 27 janvier au 5 février à 20h (relâchedimanche et lundi).<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Dominique PitoisetEnvergure nationaleet ancrage localDirecteur du Théâtre national de Bordeaux <strong>en</strong> Aquitaine (TnBA) depuisjanvier 2004, Dominique Pitoiset a rec<strong>en</strong>tré les activités de ce c<strong>en</strong>tredramatique national autour de son école (l’ESTBA, créée <strong>en</strong> 2007) etde la création. Après le succès remporté par Qui a peur de VirginiaWoolf ?, la saison dernière, le metteur <strong>en</strong> scène repr<strong>en</strong>d ce spectaclepour trois représ<strong>en</strong>tations.Quelle ligne artistique a ori<strong>en</strong>té la programmationde la saison 2010/2011 du TnBA ?Dominique Pitoiset : Tout simplem<strong>en</strong>t la ligneartistique qui découle du projet que j’ai mis <strong>en</strong>place dans ce théâtre lorsque j’<strong>en</strong> ai pris la direction<strong>en</strong> 2004. Cette ligne vise à toujours r<strong>en</strong>forcerla place de la création, cela <strong>en</strong> s’organisant autourd’une colonne vertébrale constituée par le théâtrede texte, mais <strong>en</strong> s’ouvrant égalem<strong>en</strong>t aux autresdisciplines artistiques que sont la danse, le nouveaucirque, le théâtre d’objet, les créations jeunepublic… Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour l’éclectisme s’accompagned’un autre objectif : prés<strong>en</strong>ter à la foisles œuvres incontournables du répertoire classiqueet les nouvelles écritures de la création contemporaine,les formes les plus inv<strong>en</strong>tives et innovantes.Le but de toute l’équipe est vraim<strong>en</strong>t de trouverles équilibres qui peuv<strong>en</strong>t permettre à notre programmationd’être la plus large, la plus diverse etla plus exigeante possible. Ces équilibres font duTnBA un théâtre à dim<strong>en</strong>sion nationale qui veille àêtre <strong>en</strong>raciné dans la proximité.Quel est ce théâtre de texte que vous déclarezêtre au cœur de l’id<strong>en</strong>tité artistique duTnBA ?D. P. : C’est le théâtre du verbe, du s<strong>en</strong>s, del’énonciation, un théâtre dans lequel l’être se révèleà travers ce qu’il dit, ce qu’il manifeste. C’est aussile théâtre qui permet à chacun de s’id<strong>en</strong>tifier, dansson statut d’humain, à partir de ce que l’autreénonce, le théâtre qui permet de se réfléchir et dese p<strong>en</strong>ser à travers les mots de l’autre. Je me suistoujours s<strong>en</strong>ti résolum<strong>en</strong>t lié à la question de lagros plan Novart Bordeaux 2010Bi<strong>en</strong>nale des arts de la scène – théâtre, danse, musique etinstallations –, Novart Bordeaux 2010, dont la direction artistiqueest confiée à Dominique Pitoiset, prés<strong>en</strong>te du 10 au 21 novembre descréations ou des premières françaises v<strong>en</strong>ues de divers horizonsesthétiques et pays d’Europe, qui chacune élabore de façon singulièreun regard artistique et critique sur notre monde.Les vingt spectacles programmés, éclectiques etinv<strong>en</strong>tifs, combin<strong>en</strong>t radicalité artistique, innovationdes formes scéniques, et une certaine impertin<strong>en</strong>ce.Tous port<strong>en</strong>t un regard lucide et sansconcession sur notre monde qui n’est pas avarede brutalités et sur nos vies chahutées par toutessortes de problèmes, et nourriss<strong>en</strong>t les spectateursde leurs questionnem<strong>en</strong>ts âpres ou poétiques.Dominique Pitoiset décrit la manifestation comme« l’absolu du neuf », « appel, provocation et donintime, geste de générosité et inv<strong>en</strong>tion imprévisibled’une prés<strong>en</strong>ce », et souligne par là l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ttotal des créateurs prés<strong>en</strong>ts. Des artistes v<strong>en</strong>usde Hongrie, Belgique, Suisse, Russie, Canada,Grande-Bretagne côtoi<strong>en</strong>t des artistes résidant<strong>en</strong> Aquitaine, et le temps du festival Bordeauxdevi<strong>en</strong>t un creuset de créativité artistique et unespace d’échanges et de dialogues, sout<strong>en</strong>u parde multiples part<strong>en</strong>aires culturels du réseau localcomme du réseau europé<strong>en</strong>. Spectacle inaugural,Fauves de Michel Schweizer, artiste inclassable,caustique et hautem<strong>en</strong>t désireux de partager sonexpéri<strong>en</strong>ce avec le public, fait vivre les corps <strong>en</strong>dev<strong>en</strong>ir d’adolesc<strong>en</strong>ts, leur inscription sociale et<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / David Czesi<strong>en</strong>kiL’Assommoirou la lutte contrel’adversité de la vieAvec six jeunes acteurs issus de l’ESTBA – Ecole Supérieure de ThéâtreBordeaux Aquitaine -–, le metteur <strong>en</strong> scène David Czesi<strong>en</strong>ki porte à lascène le célèbre roman de Zola.Pourquoi avez-vous voulu monterL’Assommoir ?David Czesi<strong>en</strong>ki : J’admire le style de Zola etla puissance de sa narration depuis longtemps.Il caractérise ses personnages par une viol<strong>en</strong>ceextraordinaire et bascule rapidem<strong>en</strong>t des descriptionsépiques aux situations dramatiques, souv<strong>en</strong>técrites comme si c’était pour le théâtre. L’Assommoirest une description magnifique de l’adversitéde la vie dans une société capitaliste. Les personnagesfouillés, la dramaturgie stupéfiante etle langage somptueux de Zola font du roman unmatériau extraordinairem<strong>en</strong>t riche pour la scène,un matériau qui raconte une histoire sur le dangerlangue et des écritures. J’ai été formé à l’école duthéâtre concret, du théâtre de la langue incarnée,du théâtre de la communauté et de la citoy<strong>en</strong>neté.C’est l’esprit de ce théâtre-là - qui est nourri parl’utopie des Lumières - que j’essaie d’insuffler auxélèves de l’ESTBA. <strong>La</strong> création de cette école estl’une de mes plus grandes fiertés.Qu’est-ce qui vous a décidé à mettre <strong>en</strong>scène Qui a peur de Virginia Woolf ?, spectacleque vous repr<strong>en</strong>ez cette saison ?D. P. : Ce spectacle est le premier volet d’unetrilogie que j’ai souhaité consacrer aux grandsauteurs américains du XXème siècle, des auteursgrâce auxquels j’ai eu <strong>en</strong>vie d’explorer un théâleurrapport au désir. (Voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>) Autre pièceà découvrir qui nous interpelle tous, Plus tard j’aifrémi au léger effet de réverbe sur “I feel like a groupof one” (Suite Empire) de R<strong>en</strong>aud Cojo interroge lacommunication sur soi générée par les nouvellestechnologies et les réseaux sociaux. On peut faireconfiance à R<strong>en</strong>aud Cojo pour disséquer sur scènele vertige de l’id<strong>en</strong>tité virtuelle, pour exposer unefragm<strong>en</strong>tation cacophonique de cette id<strong>en</strong>tité deplus <strong>en</strong> plus éparpillée. Comédi<strong>en</strong>s réels et amisdu net se crois<strong>en</strong>t et dialogu<strong>en</strong>t…Archétype mis à nuDans Hard to be a god, le Hongrois Kornél Mundruczomontre de façon crue et réaliste l’horreurdu traffic d’être humains. Edit Kaldor met <strong>en</strong> scènecinq comédi<strong>en</strong>s chinois dévoilant leur langue etleur parcours. A voir aussi une création du MelkiorThéâtre d’Eric Da Silva, et Enfants perdus par lacompagnie des Limbes. En danse, B<strong>en</strong>oît <strong>La</strong>chambreexplore le corps humain dans sa perméabilitéà la mémoire et aux désirs. Thomas Hauert interrogela relation <strong>en</strong>tre liberté individuelle et cohésionde la désolidarisation dans notre conception dela vie. <strong>La</strong> question de l’alcool qui <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>che unedéchéance sociale fait aussi de L’Assommoir unprojet très intéressant, et nous devons trouver unefaçon de traiter ce sujet sans s’empêtrer dans desclichés.Comm<strong>en</strong>t caractérisez-vous le personnageprincipal, Gervaise ?© Frédéric Desmesure© Robert Hartmann« Je me suis toujourss<strong>en</strong>ti résolum<strong>en</strong>tlié à la questionde la langue et desécritures. » Dominique Pitoisettre de l’immédiat, un théâtre performant, <strong>en</strong> prisedirect avec le réel. Qui a peur de Virginia Woolf ?est une pièce qui place face à face des visionsopposées du monde. Les valeurs sur lesquellesle personnage de George (homme de lettres et du« passé ») a voulu fonder sa vie sont battues <strong>en</strong>brèche par le pragmatisme froid d’un jeune <strong>en</strong>seignantqu’il invite chez lui (homme des sci<strong>en</strong>ces etde l’« av<strong>en</strong>ir »). Tout cela résonne de façon évid<strong>en</strong>teaujourd’hui. Bi<strong>en</strong> sûr, les sujets se sont unpeu déplacés par rapport au contexte de l’Amériquedes années 1960, mais la guerre aux millefacettes qui se joue dans ce texte est <strong>en</strong>core ettoujours actuelle.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Manuel Piolat SoleymatQui a peur de Virginia Woolf ?, d’Edward Albee(texte français de Daniel Loayza) ; mise <strong>en</strong> scèneet scénographie de Dominique Pitoiset.Du 4 au 6 novembre 2010.sociale. Kris Verdonck met <strong>en</strong> scène la dialectique<strong>en</strong>tre liberté et contraintes, quatre danseuses sontsusp<strong>en</strong>dues à une grande machine et <strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>tsolo, duo, trio et pas de quatre. Coraline <strong>La</strong>maisoninterpelle le public sur le thème du narcissisme, deses dérives et fantasmes. L’archétype de la femmeidéale se met à nu… En musique, les <strong>en</strong>semblesProxima C<strong>en</strong>tauri et S:I.C font <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la musiqued’aujourd’hui. A écouter aussi le dandy Arno, lerock fiévreux et sauvage de The Jim Jones Revue,le collectif Yes Igor et ses exercices de play-back,la folk pop bohème de PacoVolume. Des installationsdu collectif Ferraille Productions, de CécileLéna et de Kris Verdonck sont aussi à découvrir.Une manifestation foisonnante, <strong>en</strong> prise directeavec notre monde, prouvant que les arts vivantssav<strong>en</strong>t s’emparer des caractéristiques, contradictionset dérives de notre monde avec une évid<strong>en</strong>tepertin<strong>en</strong>ce artistique.Agnès SantiNovart Bordeaux 2010, du 10 au 21 novembre 2010,dans une dizaine de lieux différ<strong>en</strong>ts.« Une histoire surle danger de ladésolidarisation dansnotre conceptionde la vie. » David Czesi<strong>en</strong>kiD. C. : Zola a créé avec Gervaise un personnagequi lutte et rejette l’idée d’être étiquetée. Elle n’estni un ange, qui se fait dépecer par les personnagesautour d’elle, ni une personne faible portantcomplètem<strong>en</strong>t la responsabilité de son destin.Mais elle <strong>en</strong>dosse aussi une petite part de tousles défauts qui cré<strong>en</strong>t ce monde cruel et brutalautour d’elle. C’est ce qui fait d’elle un formidablepersonnage pour la scène.eee<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Johannes Von MatuschkaP<strong>en</strong>thésilée, oules désordres politiquesdu cœurKleist s’empare du mythe des Amazones et réécrit l’histoire decet amour dévorant <strong>en</strong>tre P<strong>en</strong>thésilée et Achille, duel amoureuxsublime et barbare qui conti<strong>en</strong>t « des poussées nocturnes du sang »,selon les mots de Juli<strong>en</strong> Gracq. Johannes von Matuschka a apprivoiséla démesure flamboyante de cette pièce avec les jeunes acteurs issusde l’Ecole supérieure de théâtre du TnBA.Qu’est-ce qui se joue dans la relationd’Achille et P<strong>en</strong>thésilée ?Johannes von Matuschka : Le tragique partd’une situation banale : deux êtres tomb<strong>en</strong>t amoureux.Mais cet état, assez commun, se greffe surune structure archaïque posée par la mythologiequi pousse les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts à l’incandesc<strong>en</strong>ce. P<strong>en</strong>thésilée,reine des Amazones, et Achille, chef deguerre des Grecs, sont des héros. L’un comme<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Michel SchweizerNotre société a-t-elledompté la jeunesse ?Déroutant les frontières de g<strong>en</strong>res tout comme les assignationsdisciplinaires, Michel Schweizer œuvre depuis des années aux margestroubles de la société et du spectacle. Dans Fauves, il explore lemonde des adolesc<strong>en</strong>ts dans une comédie musicale… pas banale.Vous développez des processus de créationqui sort<strong>en</strong>t des schémas habituels de la productionspectaculaire. Qu’est-ce qui vous am<strong>en</strong>é à cette démarche ?Michel Schweizer : J’ai essayé auparavant dem’inscrire dans les modes conv<strong>en</strong>tionnels decréation, avec des professionnels. Humainem<strong>en</strong>tet artistiquem<strong>en</strong>t, ce travail ne me satisfaisaitpas. Je me suis alors affranchi de ce quim’<strong>en</strong>combrait, notamm<strong>en</strong>t l’inscription obligéedans des champs disciplinaires reconnus, etj’ai reconfiguré ma démarche pour trouver un<strong>en</strong>ouvelle organisation du vivant sur scène quidéjoue les att<strong>en</strong>tes préconçues. J’ai alors comm<strong>en</strong>céà r<strong>en</strong>contrer des personnes qui ont ungoût pour l’exhibition à travers des savoir-fairel’autre vit dans une société très figée qui exclut lesémotions, impose des rapports et des rôles <strong>en</strong>trehomme et femme très codifiés. Leur amour transgresseces lois et provoque une crise politique. Ledésordre des cœurs, le bouleversem<strong>en</strong>t personnel,mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> crise l’organisation de la société et seprolong<strong>en</strong>t dans la lutte guerrière.<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Fadhel JaïbiArt et politiquePhares contestataires de la scène tunisi<strong>en</strong>ne et artistesmondialem<strong>en</strong>t reconnus, Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar continu<strong>en</strong>td’élucider la condition de « l’homo tunisianus » avec Amnesia.Que raconte Amnesia ?Fadhel Jaïbi : C’est l’histoire d’un grand hommepolitique et de son limogeage dans une républiquedattière, et de sa desc<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>fers. Limogé, ilsombre dans une dépression, s’<strong>en</strong>ferme dans sonbureau et un jour sa bibliothèque brûle. Suicide ouatt<strong>en</strong>tat ? Il <strong>en</strong> réchappe et devi<strong>en</strong>t l’objet d’uneconfusion m<strong>en</strong>tale dans laquelle, comme dans uncauchemar, il voit surgir ses démons. Enfermé àl’hôpital, il se retrouve dans un monde interlope,trop réel pour être réel et trop cauchemardesquepour r<strong>en</strong>voyer à la réalité. Sorte d’arroseur arrosé,le grand homme devi<strong>en</strong>t victime du système qu’il amis <strong>en</strong> place. Cette pièce burlesque et tragique estune radioscopie plutôt qu’un règlem<strong>en</strong>t de comptes: elle pose des questions auxquelles le pouvoirde notre pays autoritaire qui va à vau-l’eau nerépond jamais. C’est de la morale politique dont ilest question dans ce spectacle.Où <strong>en</strong> êtes-vous avec la c<strong>en</strong>sure ?F. J. : Nous vivons dans un pays schizophrèneoù il n’y a de parole et de mémoire qu’officielles.Or nos spectacles interpell<strong>en</strong>t la consci<strong>en</strong>ceindividuelle et collective. Si le pouvoir nous laissetranquilles, c’est parce que nous sommes son alibisans rapport ou peu avec une pratique artistique.Qu’est-ce qui vous intéresse dans le « monde »des jeunes que vous explorez ici ?M. S. : J’aime convoquer des prés<strong>en</strong>ces quime pos<strong>en</strong>t question, aller vers des univers queje connais mal pour t<strong>en</strong>ter d’<strong>en</strong> saisir les composantes.J’ai abordé le monde adolesc<strong>en</strong>tdepuis ma place d’homme mature, d’artiste, degéniteur, avec aussi mes a priori. Au printempsdernier, j’ai passé une annonce pour un castingà Paris et Bordeaux pour créer une sortede comédie musicale. J’ai choisi dix jeunes de16 à 18 ans, autant pour leurs qualités artistiquesque pour leur désir de se lancer dans© Max Conrad© Max Conrad© Ludovic AlussiLe titre « P<strong>en</strong>thésilée, à bout de souffle » évoqueforcém<strong>en</strong>t le film de Godard. Quel écho<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous avec la pièce de Kleist ?J. M. : Godard raconte aussi un amour impossible…une tragédie grecque dans le quotidi<strong>en</strong>des années 60. A bout de souffle r<strong>en</strong>voie égalem<strong>en</strong>tau subtil travail sur la langue à l’œuvre danscette pièce. Kleist cherche un langage du cœuret montre l’impossibilité des mots à embrasserles tumultes intimes, complexes de l’être. « Lesmots ne peuv<strong>en</strong>t pas créer une langue de l’âme »écrit-il dans <strong>La</strong> cruche cassée. Achille et P<strong>en</strong>thésilé<strong>en</strong>e parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à s’exprimer par le verbeet parl<strong>en</strong>t par leurs instincts. <strong>La</strong> langue crée dumal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.« Une radioscopieplutôt qu’un règlem<strong>en</strong>tde comptes. » Fadhel Jaïbipour faire croire que la liberté d’expression existeet parce qu’il peut craindre des retours de bâtons’il nous c<strong>en</strong>sure car le succès et la reconnaissancemondiale nous protèg<strong>en</strong>t. L’actuel Ministrede la Culture, un peu plus avisé que son prédécesseur,a essayé de marchander des coupes.cette expéri<strong>en</strong>ce et leurs questionnem<strong>en</strong>ts surle monde.Comm<strong>en</strong>t avez-vous travaillé avec eux ?M. S. : Nous partageons d’abord une av<strong>en</strong>turehumaine. Je fais le pari de les laisser au plus près dece qu’ils sont, car dès qu’ils se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène,ils se dénatur<strong>en</strong>t, ils se dévitalis<strong>en</strong>t. Ils « jou<strong>en</strong>t »dans un spectacle mais j’essaie qu’ils rest<strong>en</strong>t vraiset leur laisse des espaces libres dans une partitionpar ailleurs très écrite. Ils sont confrontés à unerumeur du monde et un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t politique« <strong>La</strong> langue créedu mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du »Johannes von MatuschkaComm<strong>en</strong>t avez-vous travaillé avec ce groupede treize jeunes acteurs ?J. M. : Les six femmes incarn<strong>en</strong>t tour à tour P<strong>en</strong>thésilée,de même que sept hommes se gliss<strong>en</strong>tdans le rôle Achille. Le couple ainsi formé variesans cesse, comme s’il ne parv<strong>en</strong>ait jamais à setrouver, comme si un virus se propageait pour ledésagréger. Ce travail demande une forte conniv<strong>en</strong>cedu groupe et passe par des improvisationspour faire tomber les inhibitions, le regard sur soi,pour atteindre une réalité de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t physiquesur scène. En fait, je cherche toujours lapersonne derrière le personnage…Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola DavidP<strong>en</strong>thésilée, à bout de souffle, de Kleist, mise <strong>en</strong>scène Johannes von Matuschka. Du 2 au 11 décembre2011, à 20h (relâche dimanche et lundi).Mais c’était tout ou ri<strong>en</strong> et le spectacle a eu lieu.Le spectacle doit donc sa survie à l’autorisationdu chef de l’Etat et le Ministre de la Culture s’<strong>en</strong>targue !Dans quelle mesure la tragédie antique voussert-elle de modèle, comme vous l’affirmez ?F. J. : Dans la tragédie grecque, face à laconsci<strong>en</strong>ce collective, l’individu est soit totalem<strong>en</strong>tintégré à la communauté, soit il se rebelle et estécrasé, soit il se détache du groupe et <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>dissid<strong>en</strong>ce. Les spectacles que nous fabriquonsinterrog<strong>en</strong>t ces rapports. Ils provoqu<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre<strong>en</strong>tre art et politique : le propos t<strong>en</strong>u est radicalet les moy<strong>en</strong>s artistiques très avancés. C’est cetter<strong>en</strong>contre qui plaît au public et fait notre succès.Propos recueillis par Catherine RobertYahia yaïch Amnesia, scénario, dramaturgie et textede Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi ; mise <strong>en</strong> scène deFadhel Jaïbi. Du 26 au 29 janvier 2011 à 20h.« Trouver une nouvelleorganisation du vivantsur scène quidéjoue les att<strong>en</strong>tespréconçues. » Michel Schweizerque j’amène et qui les oblig<strong>en</strong>t à réagir <strong>en</strong> direct.Ce dispositif est une manière de compr<strong>en</strong>dre leurniveau de consci<strong>en</strong>ce sur leur place dans la société,de voir si et comm<strong>en</strong>t ils sont neutralisés par le marché,les représ<strong>en</strong>tations dominantes, voire dev<strong>en</strong>usdes fauves inoff<strong>en</strong>sifs…Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola DavidFauves, conception de Michel Schweizer.Du 10 au 13 novembre 2010, mercredi à 19h,jeudi 21h, v<strong>en</strong>dredi 18h et samedi 21h.Dans le cadre de Novart Bordeaux 2010.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Théâtre national de Bordeaux <strong>en</strong> Aquitaine, Squarejean Vauthier à Bordeaux. Tél. 05 56 33 36 80.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


20 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / José Pliya<strong>La</strong> question si ordinaire du MalAvec notamm<strong>en</strong>t Roland Bertin et Christiane Coh<strong>en</strong>dy, Hans PeterCloos met <strong>en</strong> scène Une Famille ordinaire de José Pliya, qui met à jourla proximité du mal à travers le quotidi<strong>en</strong> d’une famille allemandep<strong>en</strong>dant la seconde guerre mondiale.Quel est le sujet d’Une Famille ordinaire etqu’est-ce qui a décl<strong>en</strong>ché son écriture ?José Pliya : Le sujet de la pièce, c’est celui duquotidi<strong>en</strong> d’une famille ordinaire, la mi<strong>en</strong>ne, la vôtre,celle de M. et Mme tout le monde, un quotidi<strong>en</strong>fait de frustrations et de non-dits avec ses petitesjoies et ses petits secrets, mais qui se trouve prisdans un contexte historique extraordinaire : uneguerre. Le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de son écriture vi<strong>en</strong>t demon interrogation sur la question du Mal, ce diableque nous portons <strong>en</strong> nous et qui a t<strong>en</strong>dance à sedémultiplier <strong>en</strong> temps de guerre. Ce que je voulaismettre <strong>en</strong> lumière au départ c’était une famille Hutudans la guerre civile rwandaise de 1994. Mais lesujet était trop frais historiquem<strong>en</strong>t, trop prochedans le temps et sans recul pour que je le traitesans pathos. <strong>La</strong> seconde guerre mondiale m’offraitce recul et cette distanciation.Cartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36Dim. 7 nov. à 17hL’OiseauvertCarlo GozziSandrine AngladeDim. 21 nov.à 17hRoméoet Juliette /ProkofievOrchestre Nationald’Ile de FranceV<strong>en</strong>. 26, Sam. 27nov. à 21hDim. 28 nov. à 17hRoméoet Juliette /ShakespeareMagali LérisMer. 10 nov.à 14h30MobyDickJeune publicMorisse et C ieVous dites que la pièce n’est pas une pièce historiquemais une pièce sur l’amour, ses abs<strong>en</strong>ces,ses défaillances. Qu’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous par là ?J. P. : Effectivem<strong>en</strong>t, l’Histoire et la seconde guerremondiale sont dans cette pièce un prétexte, unécrin qui me permett<strong>en</strong>t d’installer un principede réalisme, de vraisemblance. Le véritable sujet cesont les li<strong>en</strong>s qui se tiss<strong>en</strong>t au sein d’une famille etqui, selon moi, peuv<strong>en</strong>t être facteurs d’héroïsme oude monstruosité. Je vi<strong>en</strong>s d’une famille nombreuseoù il y a eu beaucoup d’amour. Pourtant, les démonsque je portais <strong>en</strong> moi aurai<strong>en</strong>t pu, à l’adolesc<strong>en</strong>ce,me faire basculer dans la délinquance. Lorsque je mesuis retrouvé au bord du gouffre, c’est ce contextefamilial d’amour qui m’a sauvé… Ce que je dis làn’est pas systématique, ce n’est pas du déterminisme,c’est juste mon histoire et mes peurs quej’ai voulu raconter <strong>en</strong> négatif : et si j’étais ce JuliusMar. 16, Mer. 17et Jeu. 18 nov.à 21hLe QuatuorDanseurs de cordesdePetr Zel<strong>en</strong>katexte françaisJaromir Janecek etJean-François Loezmise <strong>en</strong> scèneet interprétationCollectif DRAOLe Tourdu mondede RabbiEliC ie Adamaet invités01 46 97 98 10www.theatre-suresnes.fr13 novembre > 12 décembreDim. 14 nov. à 17h© Photos : Chris Maluszynski/Ag<strong>en</strong>ce Vu - Morisse & C ie -C ie Adama - Joseph Szabo - Didier Pallagès.Graphisme : P. Milville / C. G<strong>en</strong>ey. Lic<strong>en</strong>ce n° 1-1018335.Abraham privé d’expression d’amour et d’affection,surtout par son père, que serais-je dev<strong>en</strong>u ?Comm<strong>en</strong>t la grande Histoire et les histoiresindividuelles se crois<strong>en</strong>t-elles dans la pièce ?J. P. : J’ai eu pour principale référ<strong>en</strong>ce historique, lasomme de Daniel Jonah Goldhag<strong>en</strong> Les bourreauxvolontaires d’Hitler. Un implacable – et polémique –réquisitoire sur la responsabilité du peuple allemanddans le génocide juif. <strong>La</strong> thèse de cet histori<strong>en</strong> américainconsiste à dire que la shoah n’a pu se faireavec cette ampleur sans la participation volontairede l’allemand ordinaire. Docum<strong>en</strong>ts et preuves àl’appui, il déroule son parti pris. Ma conviction vaplus loin et elle est camusi<strong>en</strong>ne : nous sommestous, collectivem<strong>en</strong>t, responsables de la mort d’unhomme qui meurt assassiné quelque part sur cetteterre. J’ai essayé de croiser responsabilité individuelleet responsabilité collective ou historique parune dramaturgie simple qui met des personnages<strong>en</strong> prise avec des obstacles intimes ou publics.Trois générations se côtoi<strong>en</strong>t : les par<strong>en</strong>ts, lefils et la belle fille et leur fille. Comm<strong>en</strong>t intervi<strong>en</strong>tla plus jeune ? Comm<strong>en</strong>t traitez-vous letemps dans la pièce ?<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Michel JolivetPourquoi faut-il raconterdes histoires ?Le collectif Mondoral célèbre le conte et les arts de la parole auThéâtre de l’Odéon et à L’Université Paris VII-Diderot. Entreti<strong>en</strong> avecMichel Jolivet, directeur de la Maison du Conte de Chevilly-<strong>La</strong>rue.Pourquoi cette double manifestation ?Michel Jolivet : L’événem<strong>en</strong>t est m<strong>en</strong>é par Mondoralqui réunit quatre lieux mettant <strong>en</strong> visibilitél’art du conte et les arts de la parole et vise àmettre <strong>en</strong> lumière le troubadour d’aujourd’hui. Êtreaccueilli par Olivier Py et son équipe est un signefort car l’Odéon est un lieu exceptionnel de l’artde la parole poétique, politique et polémique. Deuxjours après, les manifestations à l’Université Paris-Diderot permettront de resserrer l’interrogation<strong>en</strong> ateliers, <strong>en</strong> échanges et <strong>en</strong> débats sur l’art duconteur et celui de la transmission de la parole.Pouvez-vous préciser le cont<strong>en</strong>u de cesmanifestations ?M. J. : A l’Odéon, quatre parties de c<strong>en</strong>t vingtminutes chacune accueilleront huit participants(personnalités artistiques, écrivains, sci<strong>en</strong>tifiques,psychanalystes, conteurs) qui exposeront leursréponses à la question « Pourquoi faut-il raconterdes histoires ? ». Ces exposés seront suivis d’undébat et chaque partie s’ouvrira avec une histoiredite par un conteur. A L’Université Paris-Diderot,sous le patronage de Bernadette Bricout, sommitéde l’art du conte, du collectage, seront organisésdes ateliers dans plusieurs salles <strong>en</strong>tre lesquelleson pourra naviguer.Qu’est-ce qu’un conteur ?M. J. : Le conteur est un auteur, une personnalitéqui a un répertoire, <strong>en</strong> plus d’un narrateur. Ce quifait le conteur, ce sont ses grands récits dont il© D. R.« Les li<strong>en</strong>s quise tiss<strong>en</strong>t au sein d’unefamille et qui, selonmoi, peuv<strong>en</strong>t êtrefacteurs d’héroïsme oude monstruosité. » José PliyaJ. P. : <strong>La</strong> plus jeune, Vera, est à la fois extrêmem<strong>en</strong>tconcrète et totalem<strong>en</strong>t allégorique. On peutconsidérer qu’elle parle depuis un prés<strong>en</strong>t atemporel,a-historique. C’est la voix de l’ici et du maint<strong>en</strong>antqui par-delà la réalité des secrets et des mochetéscommises par ses par<strong>en</strong>ts – que savons-nous ouque voulons-nous vraim<strong>en</strong>t savoir de la vie de nospar<strong>en</strong>ts ? – ouvre un chemin vers la réconciliation.Mais c’est aussi une voix intérieure, celle de l’<strong>en</strong>fant<strong>en</strong> nous qui se raconte ses mythologies pour survivreà l’horreur. Dans le texte, il y a le temps historique de39-45 et le temps poétique, celui de Véra.Avez-vous r<strong>en</strong>contré le metteur <strong>en</strong> scèneHans Peter Cloos et les comédi<strong>en</strong>s ?J. P. : Oui, c’est grâce à une comédi<strong>en</strong>ne et amie, <strong>La</strong>raSuyeux, que j’ai r<strong>en</strong>contré Hans Peter. Ensemble nousavons participé à une lecture qui réunissait déjà l’ess<strong>en</strong>tielde l’actuelle distribution. Si je regrette qu’au bout ducompte, <strong>La</strong>ra ne fasse plus partie de l’av<strong>en</strong>ture, je suisheureux que ce texte trouve le chemin d’une nouvellecréation, avec <strong>en</strong> tête l’imm<strong>en</strong>se Roland Bertin.Propos recueillis par Agnès SantiUne Famille ordinaire, de José Pliya, mise <strong>en</strong> scèneHans Peter Cloos, du 4 au 27 novembre, mercrediet v<strong>en</strong>dredi à 20h30, mardi, jeudi et samedi à 19h30,dimanche et le 11 novembre à 15h, au Théâtre del’Est Parisi<strong>en</strong>, 159 av. Gambetta, 75020 Paris.Tél. 01 43 64 80 80. Et le 1 er décembre à l’Avant-Seine de Colombes. Tél. 01 56 05 00 76.est l’adaptateur ou l’auteur. C’est une bibliothèqueambulante qui conti<strong>en</strong>t des récits mais aussiquelqu’un qui sait parler de l’histoire des histoires.C’est un homme de transmission et l’art duconte est un art de la relation. Un conteur est unhomme de théâtre, comédi<strong>en</strong>, metteur <strong>en</strong> scène,mais aussi poète. Souv<strong>en</strong>t, la reconnaissance d’un« L’art du conte estun art de la relation. »Michel Jolivetartiste passe par la scène. Quelques conteursabord<strong>en</strong>t la scène mais beaucoup travaill<strong>en</strong>t surdes territoires qui ne sont pas des scènes traditionnelles,<strong>en</strong> milieu rural, dans les quartiers,//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Jean-Louis Fernandezla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 21théâtre<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Richard BrunelHommes et femmeschez Feydeau : une relationtrès mouvem<strong>en</strong>tée !Richard Brunel, directeur de la Comédie de Val<strong>en</strong>ce, met <strong>en</strong> scène J’ai lafemme dans le sang, commande de Pauline Sales et Vinc<strong>en</strong>t Garanger duCDR de Vire. Un montage piquant des petites pièces de Feydeau, histoirede rire des relations houleuses <strong>en</strong>tre l’homme et la femme.Comm<strong>en</strong>t Feydeau dépeint-il les rapportshommes-femmes ?Richard Brunel : Le vaudevilliste Georges Feydeau,bouleversé dans sa vie privée, réfléchit à traversla folie théâtrale au mécanisme de la relation<strong>en</strong>tre l’homme et la femme. Les pièces de Feydeaurévèl<strong>en</strong>t, de manière absurde et délirante, les disputesamplifiées et les conflits exacerbés à l’intérieurdu couple. Le schéma bourgeois ne contourne pasla dualité ancestrale qui partage la sphère fémininede la sphère masculine - les femmes rest<strong>en</strong>t à lamaison et les hommes vont au bureau. Aujourd’hui<strong>en</strong>core, l’affaire est loin d’être réglée, certains sté-partout où il y a de la vie, chez les g<strong>en</strong>s. Il y a<strong>en</strong> France <strong>en</strong>tre cinq et huit c<strong>en</strong>ts conteurs ditsprofessionnels, soit une dizaine par départem<strong>en</strong>t.Ils travaill<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans des lieux peu mis <strong>en</strong>lumière. En tant que directeur d’un lieu, j’ai pourma part beaucoup œuvré à aider les conteurs às’exprimer sur scène mais ils investiss<strong>en</strong>t d’autreschamps, mettant parfois tout un territoire <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tcomme l’a fait par exemple Yannick Jaulinà Pougne-Hérisson.Quelle est l’importance de cet art de laparole ?M. J. : Nous sommes construits par des récits etla qualité de ces récits fait celle de notre transmission.<strong>La</strong> parole est née du besoin de raconter. Aucomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t était non pas le verbe mais l’histoire.Ceux qui ont été baignés par des histoires,et pas seulem<strong>en</strong>t par des conteurs, sont des g<strong>en</strong>splus fortem<strong>en</strong>t construits. On l’observe ainsi dansles écoles maternelles : chez les <strong>en</strong>fants, le niveaud’art de la parole est prépondérant pour les acquisitionsfutures. Cette parole d’homme à homme, cetéchange, cette relation physique, charnelle, cet artpremier est capital pour la construction d’un être.Propos recueillis par Catherine RobertPourquoi faut-il raconter des histoires ?Transmettre ? Le 6 décembre 2010, de 10h à 22h.Théâtre de l’Odéon. Place de l’Odéon, 75006 Paris.Réservations au 01 44 85 40 40. Les 1001 vies duconte. Les 8 (de 10h à 20h30), 9 (de 10h à 18h) et10 décembre (de 17h à 20h30) à l’Université Paris VII-Diderot, Hall A, bâtim<strong>en</strong>t des Grands Moulins,5, rue Marguerite-Duras, 75013 Paris. Réservationsau 01 49 08 50 85. Journées organisées par lecollectif Mondoral (Conservatoire de Littérature Oralede V<strong>en</strong>dôme, Maison du Conte de Chevilly-<strong>La</strong>rue,C<strong>en</strong>tre des Art du Récit <strong>en</strong> Isère, associationParoles Traverses à R<strong>en</strong>nes). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts surwww.conte-artsdelaparole.orgréotypes subsist<strong>en</strong>t. Feydeau r<strong>en</strong>d compte des rapportshommes-femmes avec passion et férocité.Le titre J’ai la femme dans le sang n’est pasune œuvre de Feydeau mais une réplique« <strong>La</strong> parole elle-mêmerelève d’une coliqueincontrôlable :on ne s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dni ne s’écoute,on déjette des mots,sans réfléchir ». Richard Bruneltirée du Dindon. Comm<strong>en</strong>t avez-vous élaboréle montage du texte ?R. B. : Avec Pauline Sales, on a adapté trois petitespièces, Léonie est <strong>en</strong> avance, On purge Bébé,Mais ne te promène donc pas toute nue, trois actesauxquels ont été ajoutés des extraits du Dindon,de la correspondance de Feydeau et d’un dramede jeunesse, L’amour doit se taire. L’arrière-planbiographique de Feydeau est prés<strong>en</strong>t, comme unecorrespondance <strong>en</strong>tre la vie et l’œuvre sans qu’il yait de reconstitution, une biographie imagée, unere-visitation de sa vie. J’ai la femme dans le sangest le montage d’une saga familiale. Léonie est <strong>en</strong>avance concerne la naissance du héros, On purgeBébé son <strong>en</strong>fance, Mais ne te promène pas toutnue ! sa maturité.<strong>La</strong> question du corps grotesque est récurr<strong>en</strong>te,elle fait allusion aux préoccupationsles plus triviales.R. B. : Les problèmes de constipation, de défécationet de relâchem<strong>en</strong>t des intestins sont métaphoriquesde la morale des personnages. De même, la vulgaritédes accessoires : un seau d’eaux sales, unpot de chambre. <strong>La</strong> parole elle-même relève d’unecolique incontrôlable : on ne s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d ni ne s’écoute,on déjette des mots, sans réfléchir. Niées dans leurvérité et confinées dans leur rôle social, les femmes<strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t de leur intimité le terrain professionneldes hommes <strong>en</strong> humiliant ces derniers. Le députédans Mais ne te promène pas toute nue ! ne supportepas que son épouse soit dévêtue devant sonpropre fils. <strong>La</strong> situation est un cauchemar. Le père necesse de subir l’humiliation de l’épouse.C’est une purgation cruelle, une catharsispar les humeurs. Plus la conv<strong>en</strong>tion bourgeoisebride les corps, plus le corps pr<strong>en</strong>dle pas sur le langage !R. B. : L’ironie et l’amertume de l’écriture est diaboliquepour les interprètes, elle leur échappe, neconti<strong>en</strong>t ni grâce ni épaisseur psychologique. <strong>La</strong>parole subit un naufrage, et les êtres viv<strong>en</strong>t la catastrophe.L’espace intime contamine le public. Et celadécl<strong>en</strong>che le rire…Propos recueillis par Véronique HotteJ’ai la femme dans le sang, d’après GeorgesFeydeau ; mise <strong>en</strong> scène de Richard Brunel.Du 5 au 27 novembre 2010. Lundi, v<strong>en</strong>dredi, samedià 20h30, mardi et jeudi à 19h30, dimanche à 17h.Nouveau Théâtre de Montreuil CDN10, place Jean-Jaurès 93100 Montreuil.Réservations : 01 48 70 48 90 etwww.nouveau-theatre-montreuil.com//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////LES THÉÂTRALES CHARLES DULLINFESTIVAL DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE EN VAL-DE-MARNEÉDITIONNOVEMBREDÉCEMBRE5 NOV >12 DÉC5 20h30 MOTOBÉCANE Choisy-le-Roi5 10h et 14hLE PETIT CHAPERON ROUGE Villejuif6 15h5 14h306 18h10 19h11 16h1411h3015h17h20h30L’ŒUF ET LA POULEPINOCCHIOFANTAISIESPRODUCTLES VIPÈRES SE PARFUMENT AU JASMINAU MILIEU DU DÉSORDREChevilly-<strong>La</strong>rueVitry-sur-SeineFont<strong>en</strong>ay-sous-Bois7 17h TRAVELING 94Fresnes15 20h30 JEAN LE FORT / MÉTROPOLISSaint-Mauriceproduction29 20h30 Théâtrales Charles DullinArcueil20 10h MASTER CLASS avec Ariane Mnouchkine Cartoucherie de Vinc<strong>en</strong>nes19 20h30 NOTRE BESOIN DE CONSOLATION Orly19 20h3020 20h30LE CHAGRIN DES OGRESSaint-Maur20 18h et 21h CONCERT À LA CARTE Rungis20 20h30 ON AIR Le Kremlin-Bicêtre20 20h45 SACCO ET VANZETTI Maisons-Alfort23 20h30DIALOGUE D’UN CHIENLe Perreux-sur-Marne27 20h30 AVEC SON MAÎTRE…Le Kremlin-Bicêtre25 20h3026 20h30NOTRE TERREURNog<strong>en</strong>t-sur-Marne26 20h30 INFINIMENT LÀ Chevilly-<strong>La</strong>rue26 21h SANS AILES ET SANS RACINES Vill<strong>en</strong>euve-Saint-Georges27 15h LES VIVANTS ET LES MORTS Vitry-sur-Seine2 19h303 19h304 19h302 21h3 21h4 21hCAPITAL CONFIANCEUNE GUERRE PERSONNELLECréteilCréteil3 20h30 HOBB STORY, SEX IN THE (ARAB) CITY Cachan5 17h UN JOUR J’IRAI À VANCOUVER G<strong>en</strong>tilly7 20h30 PRODUCT Orly8 20h309 20h3010 20h3011 20h30SALETÉ8 20h MY SECRET GARDEN9 19h événem<strong>en</strong>t11 21h12 16hTOUS DES GAGNANTSSaint-Maur13 20h FORUM DES COLPORTEURS ArcueilIvry-sur-SeineVitry-sur-SeineLe pass Théâtrales à 10 donne accès à tous les spectaclesau tarif de groupe <strong>en</strong> vigueur dans chaque salle.> j’achète le pass Théâtrales (pass nominatif) à 10 auprès du festival,des colporteurs ou sur www.lestheatrales.com/pass.<strong>pdf</strong>> je réserve ma place de spectacle directem<strong>en</strong>t auprès du lieu de représ<strong>en</strong>tation> <strong>en</strong> retirant ma place, je prés<strong>en</strong>te le pass Théâtrales et bénéficie du tarif réduitJEUNE PUBLICCONTEMPORAINLES VOIXSINGULIÈRESÉCRITURESDE PLATEAUNOUVELLESÉCRITURES TEXTUELLESSPECTACLESÉTRANGERSPETITESFORMESRENSEIGNEMENTSwww.lestheatrales.com01 48 84 40 53EXE_PUB_TERRASSE_NOV-77X117.indd 1 22/10/10 11:47:54


22 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre critiquesT h é â t r e d e l ’ É p é e d e B o i sLA FABRIQUE À THÉÂTRE <strong>en</strong> coréalisation avec LE THÉÂTRE DE L’ÉPÉE DE BOISprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>teclatsbaroques1 8 n o v e m b r e 1 8 d é c e m b r e 2 0 1 0CLES FEMMES S AVANTESM o l i è r ePERRAULT,CONTES BAROQUEST h é â t r e & c l a v e c i nLES FOLIES FRANÇAISES<strong>La</strong> Fontaine & CouperinAMOURS, GUERRE & PAIXa u t e m p s d e L o u i s X I VThéâtre, chant & musiqueO D Y S S É E SThéâtre, chant & musiqueVISIONNAIREST h é â t r e & m u s i q u eDirection artistique Jean-D<strong>en</strong>is Monorywww.epeedebois.comwww.fabriqueatheatre.comLocation 01 48 08 39 74THÉÂTRE VICTOR HUGO14, Av<strong>en</strong>ue Victor Hugo • 92220 BagneuxDR <strong>La</strong> Fabrique à théâtre - I. Moline / Photos K. Itanicritique <strong>La</strong> CerisaieUn ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>diablée, une troupe juvénile et joyeusedes années 70 investit l’espace scénique de <strong>La</strong>Cerisaie : jupe légère et colorée au g<strong>en</strong>ou pourles jeunes filles <strong>en</strong> bottines, pantalon et veste librepour les jeunes g<strong>en</strong>s. Tous s’assoi<strong>en</strong>t à terre, lesjambes déployées dans des postures <strong>en</strong>fantines.Un livre à la main, ou bi<strong>en</strong> att<strong>en</strong>tifs à un subtil pasde danse, ils sont là qui se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t ou bi<strong>en</strong>s’évit<strong>en</strong>t. Lioubov (Océane Mozas), la maîtresse dudomaine, revi<strong>en</strong>t, après plusieurs années, auprès deson frère rêveur Gaev (Daniel Delabesse), surveillépar le vieux Firs (Jean-Claude Jay), livrée noire chaplinesqueet accessoires blancs. Les jeunes fillesparad<strong>en</strong>t, Ania, Varia, et l’éternel étudiant Trofimov,sans oublier les familiers de la maison. Le séduisantLopakhine (Christophe Grégoire) est prés<strong>en</strong>t aussi,anci<strong>en</strong> moujik et acheteur press<strong>en</strong>ti. <strong>La</strong> fresque à lafois rustre et poétique de Paul Desveaux séduit leregard, agrippé par l’esquisse d’un parquet <strong>en</strong> obliqueque traverse un tapis persan, arrêté par la perspectived’une maison de campagne brute. L’étageest découpé <strong>en</strong> écharde avec un toit <strong>en</strong>dommagépour que pénètr<strong>en</strong>t le plein air et l’imm<strong>en</strong>sité du ciel,mêlant un v<strong>en</strong>t de liberté au néant de l’oppression.Une échelle de bois <strong>en</strong> guise d’escalier intérieur etquelques fauteuils d’époque meubl<strong>en</strong>t l’espace,veillé par un arbre de métal énigmatique aux branchesgéométriques, mi-Beckett mi-Tinguely.C’est pourtant au prés<strong>en</strong>tqu’il faut vivre, bâtir et agir<strong>La</strong> demeure semble dévastée, guerre, exode, exil :les habitants errants sont de probables g<strong>en</strong>s du<strong>La</strong> Cerisaie <strong>en</strong>chantée par les souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance et le désir de vivre.Paul Desveaux invite la famillefugitive de <strong>La</strong> Cerisaie à labelle étoile, <strong>en</strong>tre mélancolie et gaieté. Une leçon tchékhovi<strong>en</strong>ned’exist<strong>en</strong>ce et de poésie.miroirs et de mises <strong>en</strong> abyme, et les très beauxcostumes install<strong>en</strong>t les conditions d’une représ<strong>en</strong>tationdélectable, qui montre avec délice lestroubles et les av<strong>en</strong>tures des protagonistes. Del’obscurité surgiss<strong>en</strong>t les fantômes, apparaiss<strong>en</strong>tles personnages fougueux et vivants. Que faut-ilcroire de ses yeux ? Peut-on croire autre choseque ce que voi<strong>en</strong>t nos yeux ? Une problématiquequi traverse l’Histoire du théâtre et les questionvoyage,munis de leur valise. <strong>La</strong> bande sonore fait<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le leitmotiv rebattu de la crise économiqueet de la récession. Paul Desveaux inscrit sa Cerisaiedans le prés<strong>en</strong>t, à la limite du gouffre <strong>en</strong>tre lepassé et l’av<strong>en</strong>ir, au plus près de la lutte <strong>en</strong>tre lerepli ou l’action : « <strong>La</strong> Russie tout <strong>en</strong>tière est notrejardin… nous sommes au moins de deux c<strong>en</strong>ts ans<strong>en</strong> retard… nous n’avons aucune attitude positiveà l’égard de notre passé, nous ne faisons que philosopher…». C’est pourtant au prés<strong>en</strong>t qu’il fautvivre, bâtir et agir. <strong>La</strong> cerisaie pourrait être transformée<strong>en</strong> datchas dont les estivants devi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t lespropriétaires. À la condition obligée de préférer la loide la consommation et du profit à l’exig<strong>en</strong>ce de lap<strong>en</strong>sée et des idéaux de justice et de devoir social.Échapper à soi apparaît sans nul doute, comme uneutopie. Pour Lioubov, il est douloureux de r<strong>en</strong>oncerà sa chambre d’<strong>en</strong>fance pour sortir de l’<strong>en</strong>nui etdécouvrir le monde. Et Lopakhine a de l’arg<strong>en</strong>t pleinles poches, il ne voyage pas, il travaille ; il célèbrel’instant prés<strong>en</strong>t, sans att<strong>en</strong>dre d’hypothétiques bonheurs.Face à cette alternative sans retour, le désirfait tourner le monde léger et le bal final chorégraphiédéroule ses chants dans une grâce onirique.Véronique Hotte<strong>La</strong> Cerisaie, d’Anton Tchékhov ; traduction AndréMarkowicz et Françoise Morvan, mise <strong>en</strong> scène dePaul Desveaux. Du 25 novembre au 11 décembre2010 à 20h. Athénée Théâtre Louis Jouvet 7 rueBoudreau, Paris. Réservations : 01 53 05 19 19Spectacle vu à Louviers, Scène Nationale, dans lecadre du Festival Automne <strong>en</strong> Normandie.© Éric Bénard© Bellamyla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 23critiques théâtrecritique L’Illusion comiqueUne mise <strong>en</strong> scène parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisée d’Elisabeth Chailloux de cet“étrange monstre” cornéli<strong>en</strong>. Le charme du théâtre est éternel !Un père à la recherche de son fils disparu, bannipar sa sévérité et son injuste rigueur. Un magici<strong>en</strong>qui connaît l’av<strong>en</strong>ir et les choses passées, cousindramaturge de Prospéro. Un guerrier couardivre de ses paroles glorieuses et de son irrésistiblepouvoir de séduction, spl<strong>en</strong>dide et grotesqueMatamore. Des intrigues amoureuses, avec désirfiévreux, rodomontades, conflits filiaux, jalousie,trahison… <strong>La</strong> pièce de Corneille, « étrange mons-Une mise <strong>en</strong> scène limpide et savoureuse de L’illusion comique.tre » selon les mots de son auteur, comédie extravaganteponctuée d’événem<strong>en</strong>ts tragiques – réelsou imaginaires… – et combinant divers registresest un sacré défi pour un metteur <strong>en</strong> scène. ElisabethChailloux, co-directrice du Théâtre des Quartiersd’Ivry avec Adel Hakim, parvi<strong>en</strong>t à unifier cetassemblage hétéroclite et à équilibrer l’<strong>en</strong>sembleavec une parfaite maîtrise, célébrant tous les artificesdu théâtre sans jamais verser dans l’excèsou la grandiloqu<strong>en</strong>ce, mais avec délicatesse etjustesse de ton, l’exagération des caractères étanttoujours bi<strong>en</strong> dosée, et le susp<strong>en</strong>se bi<strong>en</strong> ménagé.Car si véhém<strong>en</strong>ce il y a, ce n’est pas dans la mise<strong>en</strong> scène mais bi<strong>en</strong> dans la caractérisation savoureuseet piquante des personnages. D’emblée, leciel nocturne et une lune toute shakespeari<strong>en</strong>necré<strong>en</strong>t une atmosphère d’étrange crépuscule cinématographique,bi<strong>en</strong>tôt troublée par l’agitation deshommes.Magie du théâtre<strong>La</strong> scénographie, les jeux d’ombres et de lumières,les aboiem<strong>en</strong>ts ou cris d’oiseaux, les jeux d<strong>en</strong>em<strong>en</strong>ts sur m<strong>en</strong>songe et vérité, distanciation etid<strong>en</strong>tification. Mirage de l’illusion, ancrée pourtantdans le monde réel et des personnages de chairet d’os ! Ce qui demeure, c’est la magie du théâtre,et la beauté de la langue de Corneille, dontles comédi<strong>en</strong>s s’empar<strong>en</strong>t à merveille. FrançoisLequesne (Pridamant, le père), Malik Faraoun (lemage Alcandre), Frédéric Cherbœuf (Clindor, lefils), Jean-Charles Delaume (formidable Matamore),Eti<strong>en</strong>ne Coquereau (Géronte et le geôlier),Isabelle (Raphaèle Bouchard) et Lyse (<strong>La</strong>ra Suyeux)compos<strong>en</strong>t une impeccable partition. <strong>La</strong> grotte dumage devi<strong>en</strong>t scène de théâtre, le père de Clindorautant que le public assist<strong>en</strong>t à la représ<strong>en</strong>tation.Le monde est un théâtre… et réciproquem<strong>en</strong>t.Agnès SantiL’Illusion comique, de Pierre Corneille, mise <strong>en</strong> scèneElisabeth Chailloux, du 4 novembre au 1 er décembredu mardi au samedi à 20h sauf jeudi à 19h,dimanche à 16h, au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez,au Théâtre des Quartiers d’Ivry,1 rue Simon-Dereure à Ivry. Tél. 01 43 90 11 11.édition 2010Bagneux, du 5 au 13 novembreécritures pour ré-inv<strong>en</strong>terR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 01 46 65 94 30Réservations : 01 41 17 48 12www.auteurs<strong>en</strong>acte.comPlaquettede saisonsur demande.critique <strong>La</strong> Chutede la maisonUsherC’est un objet insolite que cetteChute de la maison Usher mise <strong>en</strong>scène par Sylvain Maurice. Uneexpéri<strong>en</strong>ce théâtrale et musicalequi pr<strong>en</strong>d finalem<strong>en</strong>t le chemind’un certain classicisme.L’<strong>en</strong>vie et le plaisir d’un metteur <strong>en</strong> scène consist<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t à rechercher la difficulté. En s’attaquantà une nouvelle d’Edgar Allan Poe, traduitedans la langue de Baudelaire, Sylvain Maurice avoulu faire passer la rampe à un texte dépourvu dethéâtralité dont l’action baigne dans une atmosphèrefantastique toujours pleine d’écueils pourla mise <strong>en</strong> scène. A ces deux obstacles, il <strong>en</strong> arajouté un troisième : créer un spectacle mêlantmusique et théâtre, une sorte de pièce-concert oùchaque art aurait sa part égale. Certes, Debussyavait <strong>en</strong>visagé <strong>en</strong> son temps de faire un opérade cet écrit de Poe, l’<strong>en</strong>treprise n’était donc passi incongrue. L’histoire de cette maison Usheremprunte des chemins connus du g<strong>en</strong>re fantastique: Rodrigue, anci<strong>en</strong> camarade de classe dunarrateur, est l’héritier d’une vaste demeure. Il s’ymorfond <strong>en</strong> compagnie de sa sœur, que l’on nevoit jamais, coincé <strong>en</strong>tre des murs pleins de tristesseet un étang aux vapeurs méphistophéliques.Le narrateur, v<strong>en</strong>u du monde extérieur, lui r<strong>en</strong>dvisite. Tout un univers gothique se déploie - unchâteau isolé, une nature sauvage et habitée, unmort-vivant - auquel se superpose une imageriesymboliste qui offre <strong>en</strong>tre autre à l’art (et aux substancesopiacées) le pouvoir d’agir profondém<strong>en</strong>tsur l’âme, et à l’artiste celui d’accéder aux Idées.Comme souv<strong>en</strong>t chez Poe, le récit fonctionne <strong>en</strong>gigogne et les événem<strong>en</strong>ts rest<strong>en</strong>t possiblem<strong>en</strong>tle résultat d’hallucinations psychotropes. Restaità mettre <strong>en</strong> scène une telle matière.Habileté prestidigitatriceDans le rôle du narrateur-personnage, Jean-Baptiste Verquin pr<strong>en</strong>d le parti bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>ti d’unphrasé <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce peu théâtralisé qui laisse<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la poésie du texte sans <strong>en</strong> faire unobjet d’admiration. Sylvain Maurice intercaledes scènes où le domestique de la maison interprétépar Philippe Rodriguez-Jorda montre unehabileté prestidigitatrice à manipuler des objets© Elisabeth CarecchioThéâtre-concert fantastique.et alim<strong>en</strong>te un fantastique qui ne se pr<strong>en</strong>d pastrop au sérieux. <strong>La</strong> rapidité des changem<strong>en</strong>ts, descène à scène, contribue égalem<strong>en</strong>t à créer uns<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’étrangeté. On regrettera parfois quela vidéo ne permette pas d’installer un universvisuel plus inv<strong>en</strong>tif. Les activités artistiques deRodrigue, seuls remparts à sa mélancolie, offr<strong>en</strong>tà la musique et à la chanteuse androgyne JeanneAdded, un moy<strong>en</strong> naturel de s’intégrer à la narration.Tout est bi<strong>en</strong> dosé, harmonieusem<strong>en</strong>t équilibré,et petit à petit se construit un spectaclesimple et singulier, très agréable, tout <strong>en</strong> petitestouches, <strong>en</strong> impressions, qui r<strong>en</strong>d un bel hommageau texte et à ce que l’art, par l’inv<strong>en</strong>tion,permet de ressusciter.Éric Demey<strong>La</strong> Chute de la maison Usher, d’après une nouvelled’Edgar Allan Poe, mise <strong>en</strong> scène de Sylvain Maurice.Création au Nouveau Théâtre de Besançon.Le 23 novembre à 20h30, au Fanal, à Saint-Nazaire.Tél. 02 40 22 91 36. Le 25 novembre à 20h30 à l’Arcà Rezé. Tél. 02 51 70 78 00. Le 2 décembre à 20h30à <strong>La</strong> Commanderie à Dole. En mars à L’Avant-Scène,Théâtre de Colombes, <strong>en</strong> avril au Théâtre de <strong>La</strong>Commune et à la Maison de la Poésie de Paris.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


24 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre critiques© Joseph SZABODU MARDI 9 AU SAMEDI 20 NOVEMBREROMÉOET JULIETTEDe William ShakespeareMise <strong>en</strong> scène Magali LérisTHÉÂTRE JEAN ARP - CLAMARTSCÈNE CONVENTIONNÉEWWW.FNAC.COM ET WWW.THEATREONLINE.COMRÉSERVATIONS : 01 41 90 17 02WWW.THEATREARP.COMNAVETTES GRATUITES 2/SEMAINE DEPUIS PARIS<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Marc PrinL’irrésistible tragédie dela condition ouvrière<strong>La</strong> verve aiguisée par la rage toujours à vif de déculotter les bonnesconsci<strong>en</strong>ces et d’éveiller la combativité à coups de rire, Dario Fopousse le réel dans sa folle logique et trousse un vaudeville politiqueterriblem<strong>en</strong>t hilarant : un grand industriel, Agnelli, est retrouvédéfiguré après une t<strong>en</strong>tative d’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t et se voit confondu avecl’ouvrier qui l’a sauvé. Le metteur <strong>en</strong> scène Marc Prin s’empare deKlaxon, trompettes… et pétarades et mène la farce à train d’<strong>en</strong>fer.<strong>La</strong> pièce est créée <strong>en</strong> 1981, alors que lesannées de plomb pès<strong>en</strong>t sur toute l’Italie,traumatisée par l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t et l’assassinatd’Aldo Moro, chef de la DémocratieChréti<strong>en</strong>ne, par les Brigades rouges. Quelest son écho aujourd’hui ?Marc Prin : Dario Fo press<strong>en</strong>t l’avènem<strong>en</strong>t del’omnipot<strong>en</strong>ce du pouvoir économico-financier surla chose publique et le r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t du politique,qui conduit notamm<strong>en</strong>t à la résignation collectiveface aux délocalisations et aux lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>tsmassifs justifiés par des restructurations. Il montrela colère des laissés pour-compte, qui éclateaujourd’hui <strong>en</strong> actes désespérés, comme l’attaquede la sous-préfecture de Compiègne par desouvriers de Contin<strong>en</strong>tal à Clairoix ou la séquestrationd’un dirigeant de l’usine Molex à Villemur-sur-Tarn par des employés. Car la lutte des classes n’apas disparu. Elle est moins frontale, moins portéepar l’idéologie, mais reste une réalité. L’exploitationest plus sourde, car le capitalisme s’est transformé: le patron n’a plus de visage comme autemps de la gestion paternaliste. L’ouvrier ne saitplus contre qui, contre quoi, se retourner. Il estfarci, au s<strong>en</strong>s propre et au figuré, et de plus <strong>en</strong>plus abruti par le divertissem<strong>en</strong>t télévisuel.En quoi la satire selon Dario Fo est-elle hautem<strong>en</strong>tsubversive ?M. P. : C’est un génial affabulateur qui pioche<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Gérard Mordillat<strong>La</strong> face politiquede la littératureEn écrivant Les Vivants et les Morts, Gérard Mordillat a signéun roman résolum<strong>en</strong>t politique, un roman vivant et vibrant quis’attache à redonner une histoire et une vie à des individus victimesde l’oppression capitaliste. Après l’adaptation que l’auteur a réaliséepour la télévision, diffusée sur France2 <strong>en</strong> octobre, reprise à Vitryde la mise <strong>en</strong> scène de Juli<strong>en</strong> Bouffier.Quel a été, pour vous, le point de départ decette fresque sociale ?Gérard Mordillat : Chaque jour, nous sommestémoins d’une guerre qui ne dit pas son nom, uneguerre dont on égrène le nombre de victimes de façoncomptable et <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t déshumanisée : 400 lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>tsici, 300 lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts là. A travers Les Vivantset les Morts, j’ai voulu rappeler que ces destructionsd’emplois correspond<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à des destructions devies. Ainsi, porter un éclairage sur la brutalité de notresystème économique est une manière de r<strong>en</strong>dre leurhistoire - et finalem<strong>en</strong>t leur vie - à des personnes à quion a non seulem<strong>en</strong>t supprimé un travail, mais aussiune mémoire, un champ social et relationnel. Il fautbi<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que, symboliquem<strong>en</strong>t, unlic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t n’est ri<strong>en</strong> d’autre qu’une mort.critique Something WildeAnne Bisang adapte Salomé, le poème tragique d’Oscar Wilde exaltantla détermination inflexible de la jeune fille. Une représ<strong>en</strong>tation quisuscite l’<strong>en</strong>nui, sauf lorsqu’elle adopte une vision burlesque etdistanciée de l’intrigue.<strong>La</strong> pièce d’Oscar Wilde, rédigée <strong>en</strong> français <strong>en</strong>1891, inspirée du théâtre de Maeterlinck, met <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce trois personnages principaux : Salomé,jeune fille éprise d’absolu, exprimant son désiravec une rare force de caractère, le Tétrarque deJudée Hérode, qui ne cesse de regarder la jeunefille et veut qu’elle danse pour lui, et son épouseHérodias, mère de Salomé. Iokanaan le Prophèteest prés<strong>en</strong>t aussi par sa voix et par les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tsextrêmes qu’il fait naître chez les protagonistes :l’amour chez Salomé, la peur chez Hérode, larancœur chez Hérodias. Salomé dansera pourHérode, qui promet de lui accorder ce qu’ellevoudra. Elle réclamera la tête de Iokanaan, qui arefusé son amour car il se voue à Dieu à l’heure duPour vous, la littérature peut donc <strong>en</strong>core,aujourd’hui, représ<strong>en</strong>ter un espace de combatpolitique…G. M. : Oui, et je dirais même que le roman m’apparaîtcomme l’un des derniers espaces à l’intérieur desquelspeut s’exercer une réelle liberté d’expression.Contrairem<strong>en</strong>t au cinéma, à la télévision et même,dans une certaine mesure, à la presse écrite, très peude contraintes financières ou idéologiques pès<strong>en</strong>tsur la littérature. Pourtant, les romans politiques sonttrès loin de représ<strong>en</strong>ter l’ess<strong>en</strong>tiel de la productionromanesque française, ils sont même assez rares.Je p<strong>en</strong>se que le rôle de l’écrivain est de se tournervers l’extérieur plutôt que de se regarder soi-même,d’ôter le tain de nos miroirs pour donner à voir le réelqui nous fait face, pour mettre <strong>en</strong> lumière ce que noschristianisme naissant. Une tête qui sera apportéedans un “bassin d’arg<strong>en</strong>t”, dont elle baisera labouche. Lors de la saison londoni<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 1892,c’est Sarah Bernhardt qui devait interpréter le rôle,mais Lord Chamberlain a interdit la pièce car ellemettait <strong>en</strong> scène des personnages bibliques.Une forme de grandiloqu<strong>en</strong>ceAnne Bisang s’est <strong>en</strong> partie inspirée du film muetde Charles Bryant avec Alla Nazimova dans lerôle-titre, et apprécie le champ de jeux multiples<strong>en</strong>tre symbolisme, humour noir, décalagesburlesques et confrontations brutales qu’offrela pièce. <strong>La</strong> mise <strong>en</strong> scène oscille <strong>en</strong>tre deuxapproches : une restitution pleinem<strong>en</strong>t tragique//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Hélène Tobler © D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 25théâtreautant chez Molière qu’Aristophane. Il pousse latragédie du réel dans ses logiques jusqu’à l’absurdepour dévoiler le sinistre grotesque et laviol<strong>en</strong>ce de ce que nous vivons au quotidi<strong>en</strong> :domination cynique de l’arg<strong>en</strong>t, mainmise sur lajustice, mépris de la p<strong>en</strong>sée et de la culture… Ilpart de situations concrètes et met <strong>en</strong> branle lafolie du pouvoir, les mécanismes sociaux qui lessous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t et qui broi<strong>en</strong>t les humains. Dario Foest subversif justem<strong>en</strong>t parce qu’il se sert de lafarce, vecteur populaire. Il <strong>en</strong> démonte les ressorts,y injecte une visée politique et les remonte<strong>en</strong> un vaudeville militant.« Le rôle de l’écrivainest d’ôter le tainde nos miroirs pourdonner à voir le réelqui nous fait face. »Gérard Mordillatsociétés cherch<strong>en</strong>t à laisser dans l’ombre. Et le succèsde mon livre – qui s’est v<strong>en</strong>du à plus de 160 000exemplaires – est la preuve que ce g<strong>en</strong>re de messagespeut parv<strong>en</strong>ir à un large public. Car, contrairem<strong>en</strong>tSalomé et Hérode (Lolita Chammah et Georges Bigot) :un jeu dangereux.de l’histoire, et une vision burlesque et distanciéedes relations paroxystiques des personnages.Or la tragédie ici ne passe pas et susciteplutôt l’<strong>en</strong>nui, peut-être parce que le style lapidaireet imagé d’Oscar Wilde demeure éloignéde la majesté du vers racini<strong>en</strong> ou de l’exceptionnelleprofondeur de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts exprimée« Dario Fo estsubversif justem<strong>en</strong>tparce qu’il se sertde la farce, vecteurpopulaire. » Marc PrinComm<strong>en</strong>t emm<strong>en</strong>ez-vous les acteurs danscette farce ?M. P. : Le théâtre de Dario Fo repose sur l’artde l’acteur. D’ailleurs, tout est joué à vue danscette mise <strong>en</strong> scène. Il faut avant tout jouer lessituations, t<strong>en</strong>ir le rythme, proche parfois de lasuffocation, sans se poser la question du s<strong>en</strong>spolitique. Il surgit de la mécanique théâtrale ellemême,quand elle mène le tragique au maximumde sa viol<strong>en</strong>ce, de sa déraison.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola DavidKlaxon, trompettes… et pétarades, de Dario Fo,mise <strong>en</strong> scène de Marc Prin. Du 18 novembre au18 décembre 2010, à 20h30, sauf dimanche à 15h30,relâche lundi. Théâtre Nanterre-Amandiers,7 av<strong>en</strong>ue Pablo-Picasso, 92022 Nanterre.R<strong>en</strong>s. 01 46 14 70 00 et www.nanterre-amandiers.com. Navette assurée par le théâtre avant etaprès la représ<strong>en</strong>tation.à ce que l’on voudrait nous faire croire, les g<strong>en</strong>s sontloin d’être stupides : ils sont capables de voir ce quiva leur permettre d’agir sur leur vie, de la p<strong>en</strong>ser. Maispour cela, il faut bi<strong>en</strong> sûr qu’ils ai<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t quel’on parle d’eux, et pas seulem<strong>en</strong>t sur le mode de lacompassion ou de la charité.Comm<strong>en</strong>t pourriez-vous caractériser votreécriture ?G. M. : On associe souv<strong>en</strong>t mon travail à celuid’Emile Zola. Bi<strong>en</strong> sûr, cette comparaison est extrêmem<strong>en</strong>tflatteuse, mais elle me semble inexacte. Car letal<strong>en</strong>t de Zola résidait dans une analyse psychologiquetrès fine des personnages à travers un regard extérieur àl’action. Or, dans mes romans, tout passe par l’action. <strong>La</strong>psychologie est perçue par le biais de ce qui se vit et cequi se dit, <strong>en</strong> dehors de la p<strong>en</strong>sée d’un auteur omnisci<strong>en</strong>tqui délivrerait ses analyses. Ce qui m’intéresse, c’estde traverser les destins individuels des personnages,d’investir leur chair, leurs réflexions, leurs s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, detranscrire le tremblem<strong>en</strong>t et la chaleur de leur vie.Propos recueillis par Manuel Piolat SoleymatLes Vivants et les Morts, de Gérard Mordillat,mise <strong>en</strong> scène Juli<strong>en</strong> Bouffier, Saison 1 le19 novembre à 19h30 et le 21 à 16h, Saison 2 le 26à 10h30 et le 28 à 16h (4h avec <strong>en</strong>tracte), Intégrale le27 à 15h (9h), au Théâtre Jean-Vilar à Vitry-sur-Seine.Tél. 01 55 53 10 60.par Shakespeare. Peut-être aussi parce que lamise <strong>en</strong> scène se laisse piéger par une forme degrandiloqu<strong>en</strong>ce qui ne peut pas véritablem<strong>en</strong>tincarner le feu de la jeunesse indomptable. <strong>La</strong>scène de la fameuse danse des sept voiles, tropillustrative, demeure<strong>en</strong> deçà des effets escomptés...Les acteurs, Georges Bigot <strong>en</strong> tête dansle rôle d’Hérode, ainsi que Lolita Chammah <strong>en</strong>Salomé et Vanessa <strong>La</strong>rré <strong>en</strong> Hérodias, font pourtantla preuve de leur tal<strong>en</strong>t. Mais ce n’est quelorsqu’ils jou<strong>en</strong>t finem<strong>en</strong>t la carte du burlesqueque la représ<strong>en</strong>tation devi<strong>en</strong>t piquante. CetteSalomé, par sa grandiloqu<strong>en</strong>ce et sa véhém<strong>en</strong>ceaffichées, d’allure moderne, évoque d’ailleurs ledandy Wilde lui-même, qui allait bi<strong>en</strong>tôt connaîtrela geôle de Reading…Agnès SantiSomething Wilde, d’après Salomé, d’Oscar Wilde,mise <strong>en</strong> scène d’Anne Bisang. Du 19 octobre au14 novembre, mardi à 20h, mercredi et jeudi à 19h,v<strong>en</strong>dredi à 20h30, samedi à 16h et 20h30, dimancheà 16h. Théâtre Artistic Athévains, 45bis, rue Richard-L<strong>en</strong>oir, 75011 Paris. Tél. 01 43 56 38 32.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© Philippe Chardon© Pascal FrançoisPôleculturelA L F O R T V I L LESALLE DE SPECTACLESTHEATRE CLASSIQUE<strong>La</strong> vieest un songeMise <strong>en</strong> scèneWilliam MesguichSamedi 20 novembre 2010 à 20h30Pedro Calderón,cousin de Shakespeare et par<strong>en</strong>t de Hugo,signeici un texte magistral sur les méandres exist<strong>en</strong>tiels d’un père faceà son fils.Création 2010de la Compagnie Philippe G<strong>en</strong>tyVOYAGEURSIMMOBILESSamedi 27 novembre 2010 à 20h30Il sont huit voyageurs <strong>en</strong> mouvance réunis sur une embarcation précaire.Ils sont huit magnifiques acteurs, danseurs, chanteurs, manipulateursd’objets et marionnettistes,tour à tour créatures énigmatiques,apparitionsde contes de fées ou de cauchemars. Ils travers<strong>en</strong>t leurs paysagesintérieurs,évoluant dans un désert fait de kraft et dans une mer de plastique.Une sublime métaphore de l’humanité.Billetterie/Abonnem<strong>en</strong>ts 01 58 73 29 18RER D 7 mn de la Gare de Lyon Station Maisons-Alfort/Alfortvillewww.pole-culturel.frde Pedro CalderónTHEATRE VISUEL


26 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre critiquescritique / RepriseLe Faiseur de théâtrePatrick Schmitt signe une mise <strong>en</strong> scène remarquablem<strong>en</strong>t aboutie dela pièce grinçante de Thomas Bernhard, avec un Jean-Luc Debatticeépoustouflant dans le rôle principal.Formidable alliage de grotesque et de sublime, grandiosereprés<strong>en</strong>tation qui moque infinim<strong>en</strong>t la représ<strong>en</strong>tationthéâtrale et dénie le théâtre, Le Faiseur dethéâtre de Thomas Bernhard (1931-1989) compteparmi ses œuvres les plus grinçantes, féroces eticonoclastes. D’autant plus que cette interrogationironique et drolatique de l’art va bi<strong>en</strong> sûr de pair avecune dénonciation furieuse de la société autrichi<strong>en</strong>ne,abhorrée par l’auteur. Rappelons que l’écrivain ainterdit par clause testam<strong>en</strong>taire la représ<strong>en</strong>tationde son théâtre <strong>en</strong> Autriche jusqu’<strong>en</strong> 2059. <strong>La</strong> mise<strong>en</strong> scène de Patrick Schmitt, que l’on espère voir<strong>en</strong> tournée dans de nombreux lieux tant elle estremarquablem<strong>en</strong>t aboutie, réussit justem<strong>en</strong>t à donnercorps à cette dim<strong>en</strong>sion sublime et grotesque,comique et percutante, sans verser dans l’outranceou l’extravagance, célébrant le théâtre ici nié (savoureuxparadoxe) grâce à un judicieux souci du détail, àdes personnages secondaires particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>stylisés et incarnés, et à une époustouflante performancede l’acteur principal Jean-Luc Debattice, quia la parole quasim<strong>en</strong>t du début à la fin de la pièce.Quel acteur, quelle voix et quelle langue, instrum<strong>en</strong>td’une colère et d’une détestation, de ressassem<strong>en</strong>tset de dénonciations, déversant sans frein les tumultesde la p<strong>en</strong>sée tel un fleuve ou un souffle fulminantet pourtant dérisoire.“Perversité” millénairedu théâtreBruscon, dramaturge et comédi<strong>en</strong> d’Etat, “faiseurde théâtre” depuis le plus jeune âge, auteur d’unepièce sublime qu’il va donner ce soir au Cerf Noir, <strong>La</strong>Roue de l’histoire, débarque avec femme et <strong>en</strong>fantsà Utzbach. 280 habitants, cloaque abominable, néantculturel et anéantissem<strong>en</strong>t où cohabit<strong>en</strong>t « des c<strong>en</strong>tresà <strong>en</strong>graisser les cochons, des églises et desnazis », pour repr<strong>en</strong>dre la terminologie de Bruscon.Jean-Luc Debattice, époustouflant Bruscon déplorantl’impossibilité de l’art.Au cœur de ce trou atroce, de cette auberge minableet poussiéreuse de bric et de broc, Bruscon, tyranniqueet mégalomaniaque, se démène. « Shakespeare,Voltaire et moi. » Il déplore l’anti-tal<strong>en</strong>t de son épousethéâtre ag<strong>en</strong>daC’estcomme çaet me faitespas chier////// Rodrigo Garcia ////////////////////////////////////////////////////Rodrigo Garcia brise la ganguedes mots pour faire éclater lelangage des corps, <strong>en</strong>tre théâtre etperformance.© D. R.et de sa fille autant que la stupidité de son fils. Ilréprouve la “perversité” millénaire du théâtre, absurdeet m<strong>en</strong>songer. Il a des exig<strong>en</strong>ces, dont certainesinavouables. Il demande au capitaine des pompiersl’autorisation de couper l’éclairage de secours à lafin de la pièce (tout comme Thomas Bernhard l’avaitdemandé à Hambourg <strong>en</strong> 1975 pour L’Ignorant etle fou). <strong>La</strong> scène est un monde, et la scène est un<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t, où l’extinction et les ténèbres sont lemot de la fin… A Utzbach la représ<strong>en</strong>tation n’aurapas lieu, mais à <strong>La</strong> Forge de Nanterre, le public (quia beaucoup ri !) a assisté à une représ<strong>en</strong>tation dehaute t<strong>en</strong>ue. Remarquable pantomime théâtrale etexist<strong>en</strong>tielle bavarde à écouter autant qu’à voir !Agnès SantiLe Faiseur de théâtre, de Thomas Bernhard, mise <strong>en</strong>scène Patrick Schmitt, du 19 novembre au 5 décembredu mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 16h,à <strong>La</strong> Forge, 19 rue des Anci<strong>en</strong>nes mairies, à Nanterre.Tél. 01 47 24 78 35.Et puis je m’<strong>en</strong>fous, vas-y,pr<strong>en</strong>ds-lama bagnole !////// <strong>La</strong>ura Scozzi ///////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong>ura Scozzi et Olivier Sferlazzabouscul<strong>en</strong>t à coups de rire leslimites de la normalité dans unesociété de plus <strong>en</strong> plus formatée.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 27ag<strong>en</strong>da théâtregros plan / Valère NovarinaUn poète <strong>en</strong> plein cœurL’Odéon installe Novarina au cœur de sa saison et offre l’occasionde découvrir l’œuvre protéiforme de ce maître limoneux et chtoni<strong>en</strong>du langage, de ses premiers textes à sa dernière création.Valère Novarina est le poète luciféri<strong>en</strong> d’un verbeprotéiforme, d’avant le temps, quand le logosn’était pas seulem<strong>en</strong>t la racine du rationnel. Il parlela langue imprononçable et matricielle, celle dutétragramme terrible et fulgurant, celle des associationsaudacieuses, des élisions osées, des violscons<strong>en</strong>tis et jouissifs de la syntaxe. Pourtant, dansla paradoxale alliance de l’éternité et de l’écoulem<strong>en</strong>t,il parle aussi de l’époque et des hommes quil’habit<strong>en</strong>t. Ses textes sont loin d’un discours désincarnéet il n’y a pas plus charnels que les mots qu’ilinv<strong>en</strong>te et pas plus s<strong>en</strong>suelle que la langue qui estla si<strong>en</strong>ne. Loin des logorrhées et des logomachiesque nous impose la modernité qui s’embourbe dansl’ins<strong>en</strong>sé, Valère Novarina œuvre avec la justesse deValère Novarina, un remède à la logopathie ambiante.son verbe et sa parole d’intellig<strong>en</strong>ce, jubilatoire etinsol<strong>en</strong>te. Parole ess<strong>en</strong>tielle, donc, dans la mesureoù elle fonde, au-delà du verbe, son s<strong>en</strong>s même.Le théâtre d’un inv<strong>en</strong>teurPour vaincre Python, c’est cette langue qu’Apollondut sans doute employer. Sur scène comme dansl’espace sacré du sacrifice, pour y permettre l’explorationde l’homme, de l’homme des mots, del’homme social que son <strong>en</strong>veloppe cérémonieusemet trop souv<strong>en</strong>t à l’abri d’une telle mise à nu, surgitla criante vérité que Novarina dévoile : il n’y a pas deprofondeur hors de la surface, et ce qui se déplie estaussi ce qui se déploie, comme s’expos<strong>en</strong>t les toilesqu’il peint et qu’on retrouvera dans un projet inédit,Le Vrai sang dont il dirigera la création mondiale àl’Odéon. Créateur d’une lumière inédite et originalequi raille les ténèbres, coupe le souffle comme unmaelström, ressuscite le logos <strong>en</strong> sa force poétique,le travail absolu de Valère Novarina apparaît commeun génial remède à la logopathie ambiante.Catherine RobertL’Opérette imaginaire, mise <strong>en</strong> scène ValèreNovarina. Du 9 au 13 novembre 2010. Théâtre del’Odéon. Le Vrai sang, mise <strong>en</strong> scène Valère Novarina.Du 5 au 30 janvier 2011. Théâtre de l’Odéon.Valère Novarina, lecture par Guillaume Galli<strong>en</strong>ne dela Comédie-Française. Le 4 novembre 2010 à 20h.L’Envers de l’esprit, lecture par Valère Novarina le 5novembre 2010.D i r e c t i o nGuy Pierre CouleauC<strong>en</strong>tre dramatiquerégional d’Alsace6 route d‘Ingersheim, 68027 Colmar03 89 24 31 78, reservation@comedie-est.comwww.comedie-est.comCoréalisationRodrigo Garcia saccage l’ordre du théâtre.« En général le théâtre c’est ça : des congrèsde morts qui vont dans les théâtres pour regarderdes morts. Je fais partie de ces morts, alorsje fais ce que je peux pour être <strong>en</strong> vie. » lanced’un trait net Rodrigo Garcia : planté <strong>en</strong> pleinv<strong>en</strong>tre mou de la culture jolim<strong>en</strong>t tirée à quatreépingles. C’est comme ça et me faites paschier. Voilà qui est dit. Le titre, balancé directcomme libre bravade, donne le ton. RodrigoGarcia ne s’embarrasse pas des bonnes mœursthéâtrales et manie <strong>en</strong> maître l’art de dérangerles lisières du réel et de la fiction pour molesterles certitudes. « Je travaille avec des élém<strong>en</strong>tsde performance mais je les structure demanière théâtrale » explique-t-il. Dans ce nouvelopus, écrit pour un acteur aveugle MelchiorDerouet, l’auteur et metteur <strong>en</strong> scène madrilènedépèce le vecteur de la dramaturgie occid<strong>en</strong>tale: la parole. En scène, les trois comédi<strong>en</strong>scrois<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sées philosophiques et descriptiondes fresques du peintre Masaccio. Dans cettetrinité singulière, peu à peu se révèle la tragiqueéchappée du réel, qui sans cesse s’<strong>en</strong>fuit desmots.Gw. DavidC’est comme ça et me faites pas chier, texte,mise <strong>en</strong> scène et espace scénique, Rodrigo García.Du 5 au 14 novembre 2010, à 20h30, sauf mardi19h30, dimanche 15h, relâche lundi et jeudi.Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, auThéâtre de G<strong>en</strong>nevilliers, 41 av<strong>en</strong>ue des Grésillons,92230 G<strong>en</strong>nevilliers. R<strong>en</strong>s. 01 41 32 26 26et www.theatre2g<strong>en</strong>nevilliers.com ou 01 53 45 17 17et www.festival-automne.com.© Christian BerthelotOlivier Sferlazza interprète tour à tour tous les rôles.« Allez accroche-toi, il n’y a que les médiocres quiatteign<strong>en</strong>t le maximum. » L’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t, épinglé<strong>en</strong> note d’int<strong>en</strong>tion, va droit au cœur… C’est sûr quele bonhomme, poussé cahin-caha sur les petits cheminsde la vie, <strong>en</strong>chaîne avec une régularité obstinéede virtuoses ratages et sérieux mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus. « Il ades rapports difficiles avec les g<strong>en</strong>s parce qu’il a unelogique différ<strong>en</strong>te, singulière. Il est toujours à côté detout, à la marge, des filles, des si<strong>en</strong>s. Il est dyslexique,il confond les mots comme les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts », expliqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong> chœur Olivier Sferlazza et <strong>La</strong>ura Scozzi. Cesdeux-là se connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, complices inséparablesdepuis leur r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong> 1988, à l’Ecole Internationaledu Mimodrame de Paris Marcel Marceau. Plus devingt ans et plusieurs spectacles après, ils poursuiv<strong>en</strong>tl’av<strong>en</strong>ture avec ce solo écrit et joué par lui et mis <strong>en</strong>scène par elle. Et puis je m’<strong>en</strong> fous, vas-y, pr<strong>en</strong>ds-lama bagnole ! parcourt l’exist<strong>en</strong>ce d’un personnage<strong>en</strong> marge, qui peu à peu franchit les limites de la normalitépour dev<strong>en</strong>ir un monstre. « <strong>La</strong> question ici estsimple, et cruciale : dans un monde où chacun estplus ou moins formaté, comm<strong>en</strong>t trouver sa placequand on n’est pas dans la logique partagée par tous,établie par la société et les habitudes ? » Réponse, s’ily a, sur la scène…Gw. DavidEt puis je m’<strong>en</strong> fous, vas-y, pr<strong>en</strong>ds-la ma bagnole !,texte et interprétation d’Olivier Sferlazza, mise <strong>en</strong>scène de <strong>La</strong>ura Scozzi. Du 2 au 27 novembre 2010,à 21h, sauf dimanche 15h30, relâche lundi etles 7 et 11 novembre. Théâtre du Rond-Point,2 bis av<strong>en</strong>ue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.R<strong>en</strong>s. 01 44 95 98 21 ou 0 892 701 603 (0,34 €/mn)et sur www.theatredurondpoint.fr© D. R.© Luis Sartori Do Valegros plan / CirqueIn Vitro 09Archaos, compagnie lég<strong>en</strong>daireparmi les pionniers du nouveaucirque, recrée In Vitro avec desartistes issus d’écoles supérieures brésili<strong>en</strong>nes et europé<strong>en</strong>nes.« Cirque de caractère ». C’est bardée de ce slogan<strong>en</strong> guise de manifeste qu’une tribu cosmopolited’artistes indisciplinés fonda Archaos <strong>en</strong>1986. M<strong>en</strong>ée par Pierrot Bidon et Guy Cararara,la compagnie inv<strong>en</strong>te alors un cirque <strong>en</strong> prise avecl’époque, ébouriffe toutes les conv<strong>en</strong>tions et croiseCamillle Francisci sur la corde molle.<strong>en</strong> liberté insol<strong>en</strong>ce rock, poésie funambule, esthétiquede la déglingue et dérision pétaradante. Lesuccès fulgurant, <strong>en</strong> France comme à l’étranger,hisse d’emblée cette av<strong>en</strong>ture au rang de lég<strong>en</strong>de.Tisonnant questions sociétales et politiques avecun s<strong>en</strong>s spectaculaire détonnant, Archaos n’hésitepas à s’attaquer au choc des cultures dans Métalclown (1991) ou à l’emprise des nouvelles technologiesdans Game over (1995). En 1999, trois ansaprès la naissance de « Dolly », premier mammifèrecloné sur des cellules adultes, In Vitro imagine lesdérives possibles des techniques du vivant. « Ce quim’avait fasciné, c’était la réaction des journalistes,des philosophes et des théologi<strong>en</strong>s sur le phénomènede société que constitu<strong>en</strong>t ces découvertessci<strong>en</strong>tifiques, sur le fait, <strong>en</strong>tre autres, que la sociétéallait peut-être pouvoir se passer du sexe pour lareproduction » raconte Guy Carrara (1).Parodie de la condition del’artisteDix ans après, Guy Carrrara et Raquel Rache deAndrade ont créé une nouvelle version pour neufinterprètes sortant de l’Ecole nationale de cirquede Rio de Janeiro, du Cnac <strong>en</strong> France, de l’Esac<strong>en</strong> Belgique et de The Circus Space <strong>en</strong> Grande-Bretagne. D’une esthétique plus épurée, In Vitro09 s’appuie sur une structure scénique inédite :un kiosque tournant utilisé comme un agrès decirque, où s’inscriv<strong>en</strong>t le mât chinois, la danse,le jonglage, l’acrobatie et la corde molle. On yretrouve Ferdelans, savant dévoyé, qui, dans sonlaboratoire clandestin, manipule la génétique pourcréer des êtres hybrides, mi-hommes mi-animaux,plus compétitifs. De ce récit d’anticipation, où leburlesque le dispute à l’effroi, affleure une parodiemétaphorique sur la condition d’artiste comme« bête de cirque ». « L’artiste de cirque n’est pasun gladiateur que l’on sacrifie et remplace au jourle jour par une créature plus compétitive sortie du« laboratoire » », clame Guy Carrara. Une déclarationqui vaut nouveau manifeste.Gwénola David(1) A lire : Archaos, de Martine Maleval, collection Quelcirque ?, coédition Actes Sud-Papiers / Cnac, novembre2010. <strong>La</strong> pièce de cirque, In Vitro ou la lég<strong>en</strong>de desclones, est publiée aux Editions L’<strong>en</strong>tretemps.In Vitro 09, mise <strong>en</strong> scène de Guy Carrara et RaquelRache de Andrade. Du 24 novembre au 26 décembre2010, à 20h30, jeudi à 19h30 et dimanche à 16h,relâche lundi, mardi et matinée exceptionnelle lesamedi 25 décembre à 16h. Espace Chapiteaux, Parcde la Villette, Porte de la Villette, 75019 Paris. R<strong>en</strong>s.01 40 03 75 75 et www.villette.com.Création à Colmar16.11. – 03.12.2010En tournée :14.12. –16.12.2 0 1 0Le FestinC e n t r eD r a m a t i q u eNationald e M o n t l u ç o n14.01.–13.02.2011Théâtrede la TempêteC a r t o u c h e r i ede Vinc<strong>en</strong>nes –Paris21.04.2011Le PréauC<strong>en</strong>treDramatiqueRégionalde Vire//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


28 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>dagros plan Les Fourberies de ScapinLe tal<strong>en</strong>t éclatant d’Omar Porras revigore la comédie de Molière.Une course trépidante, hilarante et haletante dans un décorcartoonesque.Des comédi<strong>en</strong>s masqués, des corps qui viv<strong>en</strong>tet s’exprim<strong>en</strong>t de manière trucul<strong>en</strong>te et <strong>en</strong>diabléecomme dans une une commedia dell’arte,le quotidi<strong>en</strong>, ses rites et ses objets détournés defaçon drôle, t<strong>en</strong>dre ou caustique, et une époustouflanteet virevoltante énergie qui emporte lesspectateurs. L’éclatant tal<strong>en</strong>t d’Omar Porras créeun théâtre populaire dont la puissance expressiveutilise de multiples atouts visuels et corporels,où le verbe souv<strong>en</strong>t dominant a perdu desa superbe primauté. Le Teatro Malandro de cesuissso-colombi<strong>en</strong> universel, né à Bogota et installéà G<strong>en</strong>ève, s’est emparé de diverses œuvresclassiques : Ay ! Quixote ! d’après Cervantès, <strong>La</strong>visite de la vieille Dame d’après Dürr<strong>en</strong>matt, ElDon Juan d’après Tirso de Molina, Maître Puntilaet son Valet Matti d’après Brecht, des adaptationslibres, mordantes et luxuriantes suscitant le rireautant que l’émotion, qui ont connu la faveur detournées internationales.Folie et fantaisieLes Fourberies de Scapin, créées l’an dernier,fourniss<strong>en</strong>t un cadre idéal au tal<strong>en</strong>t de laUne mise <strong>en</strong> scène virevoltante et éclatante des Fourberies de Scapin, qui dynamite joyeusem<strong>en</strong>t les rapports père/filset maîtres/valets !<strong>La</strong> Nuit de lamarionnette////// Nuit blanche ///////////////////////////////////////////////////////Le Théâtre Jean-Arp de Clamartpropose, pour la deuxièmeannée consécutive, une nuit<strong>en</strong>tière consacrée aux arts de lamarionnette.Les Mégères, par la compagnie Furiosa, spectacle prés<strong>en</strong>télors de <strong>La</strong> Nuit de la marionnette.L’événem<strong>en</strong>t n’avait pas vocation à être réitéré.Créée <strong>en</strong> 2009 à l’occasion des 10 ansdu festival MAR.T.O., la Nuit de la Marionnetteva pourtant de nouveau voir le jour <strong>en</strong> cettefin d’année 2010. Ainsi, le 27 novembre, de20h à l’aube, nous voilà tous invités à participerà une « déambulation spectaculaire »qui nous mènera aux quatre coins du ThéâtreJean-Arp (théâtre dev<strong>en</strong>u, <strong>en</strong> juillet dernier,« Scène conv<strong>en</strong>tionnée pour la marionnette,le théâtre d’objets et autres formes mêlées »).© D. R.troupe. Le fourbe Scapin, habile ouvrier de ressortset d’intrigues, acquiert ici un relief étourdissant! Et le traditionnel conflit <strong>en</strong>tre les filset les pères, à cause d’unions non autoriséesdont on sait qu’elles trouveront ici une parfaiterésolution, donne lieu à une comédie déliranteet inv<strong>en</strong>tive, pleine de folie et fantaisie, et laissantvoir la satire mordante. Deux pères avaricieuxfont face à deux fils amoureux ard<strong>en</strong>tsdes élues de leur cœur : larmes et joies sontau programme, et la morale autoritaire <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dpour son grade. Car Scapin le valet tire lesficelles et règne <strong>en</strong> maître au fil d’une coursetrépidante et hilarante, avec musiques, danseset chants. A voir <strong>en</strong> famille !Agnès SantiLes Fourberies de Scapin, de Molière, mise <strong>en</strong>scène Omar Porras, du 4 au 13 novembre au Théâtre<strong>La</strong> Piscine, 254 av<strong>en</strong>ue de la Division Leclerc àChât<strong>en</strong>ay-Malabry. Tél. 01 41 87 20 84. Et les 1 er ,3 et 4 décembre à 21h, le 2 à 19h30 au Théâtre deSartrouville et des Yvelines, place Jacques-Brel àSartrouville. Tél. 01 30 86 77 79.Une déambulation au cours de laquelle 16spectacles seront prés<strong>en</strong>tés par 10 compagnies,parmi lesquelles deux compagnies toutspécialem<strong>en</strong>t mises à l’honneur, avec chacunequatre créations : la compagnie belge GareC<strong>en</strong>trale (Troubles, Power of love, Rubby rubbish,Irregular) et la S.O.U.P.E. Compagnie(Sous le jupon, Vanités, Orphée manipulations,Au plaisir d’offrir).M. Piolat Soleymat<strong>La</strong> Nuit de la marionnette, le 27 novembre 2010, de20h à l’aube. Théâtre Jean-Arp, 22, rue Paul Vaillant-Couturier, 92140 Clamart. Réservations au 01 41 9017 02. Dans le cadre du festival MAR.T.O, programmecomplet sur www.festivalmarto.comNotre besoindeconsolation////// Julie Bérès /////////////////////////////////////////////////////////C’est au cœur des mutations de lasociété que Julie Bérès puise lamatière de son théâtre s<strong>en</strong>soriel.Dans Notre besoin de consolation,elle se p<strong>en</strong>che sur les <strong>en</strong>jeux de labioéthique.Procréation à la demande, clonage, banquesde spermes étalonnés, mères porteuses,cryogénisation… Autant de nouvelles « techniques» qui boulevers<strong>en</strong>t notre rapport au//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Marc Vanappelghem© Alain Monot© Marc Ginotla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 29ag<strong>en</strong>da théâtreUne « humanité mutante ».monde et notre façon de p<strong>en</strong>ser l’humain.Fragm<strong>en</strong>té, loué, disséqué, v<strong>en</strong>du par pièce, lecorps devi<strong>en</strong>t un objet marchand, négocié etcalibré sur gabarit. Toujours <strong>en</strong> quête d’un art<strong>en</strong> prise avec les transformations de société,Julie Bérès questionne la hantise de la finitude,les <strong>en</strong>jeux de la bioéthique et les dérives quepourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer les découvertes génétiquessur la manipulation du vivant. « Cesmutations reflèt<strong>en</strong>t l’angoisse face à la mort,la si<strong>en</strong>ne et celles des autres. <strong>La</strong> sci<strong>en</strong>ce et lemarché apport<strong>en</strong>t une forme de consolation,comme la religion à sa manière. » D’où le titre,Notre besoin de consolation qui r<strong>en</strong>voie autexte du Danois Stig Dagermag… Au fil desmois, Julie Bérès a collecté des informationshistoriques, juridiques, sci<strong>en</strong>tifiques ainsi quedes faits-divers et des témoignages. A partirde ces matériaux docum<strong>en</strong>taires, elle a traméune fiction onirique, qui procède par digressions,association d’images, métamorphoseset métaphores, qui révèle toute la complexitédes évolutions vers cette « humanitémutante ».Gw. DavidNotre besoin de consolation, conception et mise<strong>en</strong> scène de Julie Bérès. Du 9 au 13 novembre 2010,à 20h30. Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesse,75018 Paris. R<strong>en</strong>s. 01 42 74 22 77 etwww.theatredelaville-paris.com. Le 17 novembre,à 20h30, C<strong>en</strong>tre culturel Aragon-Triolet, 1 placedu Fer-à-Cheval, 94310 Orly, rés. 01 48 52 40 85et www.c<strong>en</strong>tre-culturel-orly.fr.gros plan Les ThéâtralesCharles DullinFestival de création contemporaine du prés<strong>en</strong>t au prés<strong>en</strong>t, LesThéâtrales Charles Dullin offre aux productions contemporainesmieux qu’une vitrine : un champ d’expérim<strong>en</strong>tations, de r<strong>en</strong>contres,de découvertes et d’inv<strong>en</strong>tions.Guillaume Hasson, directeur artistique des ThéâtralesCharles Dullin, définit ainsi ce festival, lesspectateurs et les artistes qui lui donn<strong>en</strong>t corps :« un point de r<strong>en</strong>contres à tous ces voyageurs,prospecteurs, découvreurs, où ils pourrai<strong>en</strong>t (…)livrer la somme de leur quête éperdue, de leursnée lecture et débat (le 23 octobre, de 14 à 18hau Théâtre du Val d’Osne, sur le thème « Ecrirele territoire », autour des œuvres de Carole Thibautet Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre) etune master class dirigée par Ariane Mnouchkine(le 20 novembre au Théâtre du Soleil). Six voletsLes Vivants et les morts, mis <strong>en</strong> scène par Juli<strong>en</strong> Bouffier, dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin.images et souv<strong>en</strong>irs glanés, partager le butinde leurs colères et de leurs espoirs avec ceux àqui ils apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi, faire cadeau de leurprés<strong>en</strong>ce peau de chagrin, avant que le v<strong>en</strong>tturbul<strong>en</strong>t de l’éphémère n’emporte leurs parolesvivantes, et de repartir <strong>en</strong>core pour d’autres fêtesfédératrices et humaines ». Née <strong>en</strong> 1967 sousl’impulsion du directeur du Théâtre Romain-Rollandde Villejuif, Raymond Gerbal, les R<strong>en</strong>contresdu Jeune Théâtre, rebaptisées depuis R<strong>en</strong>contresCharles Dullin, sont installées <strong>en</strong> réseau dans toutle Val-de-Marne.Sout<strong>en</strong>ir l’initiativespectaculaire,de la création à la réceptionElles mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière des textes dont les thèmesrecoup<strong>en</strong>t les préoccupations et les aspirationsd’aujourd’hui et dont la forme, souv<strong>en</strong>toriginale et inédite, parie sur le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tdes écritures dramatiques et scéniques, préférant« les av<strong>en</strong>turiers de l’époque » aux « académistestamponnés, conformistes complaisants, parnassi<strong>en</strong>sadeptes des beautés impersonnelles etdistanciées, branchés du mouv’ et de la mode »,comme dit Guillaume Hasson. Cette année, lefestival propose vingt-sept spectacles, une jourthématiquesorganis<strong>en</strong>t les spectacles de cetteédition 2010 : le jeune public contemporain, lesvoix singulières, les écritures de plateau, les nouvellesécritures textuelles, les spectacles v<strong>en</strong>usde l’étranger et les petites formes. <strong>La</strong> manifestationse clôturera le 13 février avec le Forumdes « colporteurs », spectateurs-relais des Théâtralesqui se font passeurs de théâtre dans toutle Val-de-Marne et se retrouveront à Anis Grasà Arcueil. Car l’esprit des Théâtrales excède lavolonté de diffusion sur un territoire. Le but dece festival est d’installer le théâtre <strong>en</strong> rhizome etde faire <strong>en</strong> sorte que la sortie culturelle ne soitpas seulem<strong>en</strong>t un exercice solitaire mais « avanttout un temps de sociabilité et de convivialité »,autrem<strong>en</strong>t dit, l’occasion d’un rapport citoy<strong>en</strong> à laculture découvrant sur la scène non seulem<strong>en</strong>t ceque la société contemporaine donne à voir maisaussi ce qui nous reste à faire, non seulem<strong>en</strong>t cequi est, mais ce qui pourrait être…Catherine RobertLes Théâtrales Charles Dullin – festival dela création contemporaine, édition 2010.Du 5 novembre au 12 décembre 2010<strong>en</strong> Val-de-Marne. Tél. 01 48 84 40 53 etsur www.lestheatrales.com//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Conception graphique Limbus Studio (septembre 2010) • Visuel © Limbus Studio • Virginie Desmoulins© Cie Imaginaire © Sylvain Granjon© Jeff Busby© Christian Caz<strong>en</strong>aveThe SpaghettiWestern Orchestraà partir de 3 anstout publicS A I S O N 2 0 1 0 2 0Formule Duo la 2 nde place demi tarifChœur VariatioBrahms, valses d’amour et chants tziganesMiam MiamUn spectacle de Edouard BaerLocations : Fnac - Carrefour0 892 68 36 22 (0,34€/min)www.fnac.comZboïngCompagnie ImaginaireNOVEMBREMARDI1620h45NOVEMBREJEUDI1820h4511NOVEMBREVENDREDI520h45DÉCEMBREMERCREDI814h30I NFORMATIONS& RÉSERVATIONS01 49 66 68 90billetterie.cac@mairie-meudon.frAdministration : 01 49 66 68 8015 bd des Nations-Unieswww.ville-meudon.frTram T2 Meudon-Sur-SeineRER C Meudon Val FleurySNCF Meudon(10mn de Paris Montparnasse)


30 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>daComme il vous plairaShakespeareCie Barbès 35 > Création 2010Nouvelle Traduction > Pascal CollinMise <strong>en</strong> scène > C<strong>en</strong>dre ChassanneMusique > Roudoudou> éditions ThéâtralesComédiepour 10 acteurs& 8 chansons> 19 novembre 2010 20 h 30Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi (94)> du 25 novembre au 6 décembre 2010Théâtre Berthelot à Montreuil (93)Rés. 01 41 72 10 35> 4 mars 2011 à 21 hThéâtre Jean Vilar de Suresnes (92)Nada Strancarchante Brecht/Dessau etDidier Sandredit « <strong>La</strong> Messelà-bas »de Claudel////// Christian Schiaretti /////////////////////////////////////////////Deux comédi<strong>en</strong>s exceptionnels pourdeux œuvres d’exception.Avec > Nathalie Bitan, Xavier Czapla, C<strong>en</strong>dre Chassanne, > 8 mars 2011 à 20h30Nada Strancar chante Brecht / Dessau.Agnès Fabre, Isabelle Fournier, Jean-Baptiste Gillet, CaroleGuittat, Daniel K<strong>en</strong>igsberg, Philippe Saunier, Stéphane Szestak Théâtre municipal de Rousset (13)Dramaturgie & assistanat > Nathalie Cau> du 15 au 23 mars 2011 à 20 hLe metteur <strong>en</strong> scène Christian Schiaretti ti<strong>en</strong>tScénographie > Agnès Marin<strong>La</strong> Comédie CDN de Saint-Eti<strong>en</strong>ne (42)depuis longtemps intime conversation avec lesLumières > Maurice FouilhéCostumes > Céline Marin> 26 mars 2011 à 21 hgrandes œuvres du répertoire, qu’il aime à fréqu<strong>en</strong>terPerruques > Cécile G<strong>en</strong>tilinSon > Louise GibaudAdministration > Christelle KriefDiffusion > Olivia Peressetch<strong>en</strong>skyATP Terres du Sud au Grau-du-Roi (13)> 31 mars 2011 à 20 h 30Théâtre de Thouars (79)<strong>en</strong> troupe au Théâtre National Populairede Villeurbanne. Il a aussi noué au fil du tempsdes li<strong>en</strong>s privilégiés avec des acteurs de tal<strong>en</strong>ts.Presse > Olivier Saksik> 7 avril 2011 à 20 h 30Ainsi de Nada Strancar. <strong>La</strong> comédi<strong>en</strong>ne a déjàProduction: Cie Barbès 35, avec l’aide à la production d’ARCADI,le souti<strong>en</strong> de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de- Gallia Théâtre de Saintes (17)servi Brecht brillamm<strong>en</strong>t et aujourd’hui chante laFrance – Ministère de la Culture et de la Communication; de la Ville deMontreuil, du Nouveau Théâtre de Montreuil C<strong>en</strong>tre Dramatique National > 21 et 22 avril 2011 à 20 h 30verve <strong>en</strong>gagée du dramaturge allemand sur leset de l’ADAMI. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National./ Coproduction : Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi, Association Théâtre de Vi<strong>en</strong>ne (38)partitions de Paul Dessau, dont les compositionsS’il vous plaît/Théâtre de Thouars, Théâtre Jean Arp de Clamart,Scènes Conv<strong>en</strong>tionnées.> 10 mai 2011 à 20 h 30mêl<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>ces multiples, depuis la chansonContact : ciebarbes35.public@gmail.com ATP de Poitiers > TAP (86)populaire, Bach jusqu’au dodécaphonisme de11-2010L’actualitéVIVANTSsur : facebook.com/ciebarbesET MORTS:1007 <strong>Terrasse</strong> DOUBLE INCONSTANC 20/10/10 19:05 Page Schönberg. 1 Ainsi <strong>en</strong>core de Didier Sandre, quilui se glisse dans les volutes mystiques du verbeclaudéli<strong>en</strong>. <strong>La</strong> Messe là-bas, que le poète écrit <strong>en</strong>1937 à son arrivée au Brésil, exalte les chagrinsd’exil et le repli intérieur au plus incandesc<strong>en</strong>t dela foi dans un lyrisme flamboyant. Nada Stancar etDidier Sandre donn<strong>en</strong>t corps et voix à l’utopie de« ces deux grandes âmes qui ont tâché chacunede résoudre un rêve poétique absolu où musiqueset paroles s’<strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t l’un l’autre.» Gw. DavidLES VIVANTSET LES MORTSTHÉÂTRE JEAN-VILARVITRY-SUR-SEINE 01 55 53 10 60Gérard Mordillat I Juli<strong>en</strong> Bouffierdzvdu 19 au 28 novembre 201011 ÈRE SAISON (4h)VENDREDI 19 À 19H30DIMANCHE 21 À 16H2 ÈME SAISON (4h)VENDREDI 26 À 19H30DIMANCHE 28 À 16HINTÉGRALE (9h Repas offert)SAMEDI 27 À 15H> NAVETTE AR depuis Paris> AVANT-PREMIÈREJuli<strong>en</strong> Bouffier vous faitdécouvrir le nouveauroman de Mordillat,ROUGE DANS LA BRUME,dimanche 7 novembre.+ d’infos surwww.theatrejeanvilar.comz1Nada Strancar chante Brecht / Dessau et DidierSandre dit « <strong>La</strong> Messe là-bas » de Claudel,mises <strong>en</strong> scène Christian Schiaretti. Du samedi27 novembre au dimanche 19 décembre 2010,Nada Strancar, mardi et mercredi à 20h45, jeudi à20h. Didier Sandre, v<strong>en</strong>dredi et samedi à 20h45,dimanche à 17h. Les Gémeaux, 49 av. Georges-Clém<strong>en</strong>ceau, 92300 Sceaux. R<strong>en</strong>s. 01 46 61 36 67 etwww.lesgemeaux.comJulius Caesar////// Arthur Nauzyciel /////////////////////////////////////////////////Arthur Nauzyciel plante la tragédiede Shakespeare au cœur del’Amérique glorieuse des années 1960pour révéler toute la dissolution dudiscours dans l’image.Smokings, jazz, champagne et tout sourire. L’atmosphèretintinnabule légèrem<strong>en</strong>t dans le palais deJules César. Rev<strong>en</strong>u couvert de gloire de la guerre,le vainqueur de Pompée est réélu consul pour laquatrième fois et proclamé dictateur à vie. Derrièreles chics appar<strong>en</strong>ces, passions, haines et complotsmèn<strong>en</strong>t pourtant l’intrigue <strong>en</strong> coulisses. Lutted’ambitions, batailles de mots : le peuple se manieet se retourne au gré de ses émotions. « C’estune pièce politique, où le langage et la rhétoriqueti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la première place, où la force du discourspeut changer le cours de l’Histoire, où l’écume desmots ne fait que révéler, tout <strong>en</strong> la dissimulant, leurextraordinaire prés<strong>en</strong>ce » analyse Arthur Nauzyciel.© Christian GanetTout est chic, cruel et glamour…Invité <strong>en</strong> 2008 par l’American Repertory Theater, liéà l’université de Harvard, pour créer Julius Caesar,le metteur <strong>en</strong> scène a planté la pièce de Shakespeareau cœur de l’Amérique des années 1960,époque où l’image comm<strong>en</strong>ce à l’emporter surla parole. Dans un décor aux lignes épurées, lesacteurs serp<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t avec nuance dans les arcanesde cette tragédie du pouvoir, de la manipulation, dela trahison.Gw. DavidJulius Caesar, de Shakespeare, mise <strong>en</strong> scèneArthur Nauzyciel. Du 15 au 28 novembre 2010à 19h30, samedi 18h, dimanche 16h, relâche mardi.Théâtre Gérard Philipe, 59 boulevard Jules Guesde,93200 Saint-D<strong>en</strong>is. R<strong>en</strong>s. 01 48 13 70 00 etwww.theatregerardphilipe.com.Spectacle <strong>en</strong> anglais surtitré. Après le spectacleNavette retour vers Paris (dernier arrêt Châtelet).Les Peintresau charbon////// Marion Bierry //////////////////////////////////////////////////////Marion Bierry met <strong>en</strong> scène ladernière pièce de Lee Hall quetraduit Fabrice Melquiot, offrantà une solide pléiade de comédi<strong>en</strong>sl’occasion de touchants portraitss<strong>en</strong>sibles autour des pouvoirsde l’art.Les Peintres au charbon : l’art par et pour le peuple.Dans l’Angleterre des années 30, un groupe demineurs veut s’inscrire à des cours du soir <strong>en</strong> économie.Ils sont finalem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>és à suivre descours d’histoire de l’art et découvr<strong>en</strong>t un mondedont il ignorait tout. Abandonnant la théorie pourla pratique, ils se révèl<strong>en</strong>t doués de vocation et detal<strong>en</strong>t au point qu’une riche collectionneuse remarqueleurs travaux. Péripéties cocasses dans cetteinitiation drôle et émouvante, portraits s<strong>en</strong>sibles etquestionnem<strong>en</strong>t sous-jac<strong>en</strong>t fin et nuancé sur lespouvoirs libérateurs et épanouissants de l’art : LeeHall repr<strong>en</strong>d dans cette pièce le thème du film BillyElliot dont il a écrit le scénario, film dans lequel lefils d’un mineur découvrait la danse. Montée pourla première fois <strong>en</strong> français avec une distributionfranco-suisse, Les Peintres au charbon campe deshéros populaires, dev<strong>en</strong>us rares dans le théâtrecontemporain, comme le remarque Marion Bierryqui trouve chez Lee Hall le mouvem<strong>en</strong>t de sa mise<strong>en</strong> scène, « celui de quelqu’un qui veut se mettredebout ».C. RobertLes Peintres au charbon, de Lee Hall, inspirédu roman de William Feaver ; adaptation et mise<strong>en</strong> scène de Marion Bierry. Du 19 novembre au22 décembre 2010. Mardi à 20h ; mercredi et jeudià 19h ; v<strong>en</strong>dredi à 20h30 ; samedi à 16h et 20h30 ;dimanche à 16h. Théâtre Artistic Athévains,45bis, rue Richard-L<strong>en</strong>oir, 75011 Paris.Réservations au 01 43 56 38 32.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Frédéric Nauczyciel© David Marchon© Cici Olson© Nicolas Guérinla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 31gros plan Théâtre <strong>en</strong> CieSR<strong>en</strong>dez-vous de la scène belge francophone, Théâtre <strong>en</strong> CieS permet dedécouvrir à Paris des artistes particulièrem<strong>en</strong>t inv<strong>en</strong>tifs, reconnus<strong>en</strong> Belgique, mais <strong>en</strong>core peu prés<strong>en</strong>ts sur les scènes hexagonales.Le Carré des Cosaques de François Houart, directem<strong>en</strong>tinspiré de l’<strong>en</strong>fance de l’auteur dans un homebelge de réfugiés russes, désigne un coin de cimetièreoù s’align<strong>en</strong>t des croix orthodoxes et des nomsimprononçables. Seul <strong>en</strong> scène, François Houartconvoque les “chers fantômes” de son <strong>en</strong>fance,réfugiés échoués <strong>en</strong> Belgique après moult péripéties,survivant grâce à la charité et la débrouille,et leur r<strong>en</strong>d un hommage irrévér<strong>en</strong>cieux, t<strong>en</strong>dre etromanesque. Causerie sur le lemming de François-Michel van der Rest et Elisabeth Ancion se déploiecomme une causerie délirante, un voyage incongruet délectable qui, de digressions <strong>en</strong> progressions,passe par Jørn Riel et ses histoires du Gro<strong>en</strong>land,des phoques, des harpons, les Inuits, Walt Disney,Wittg<strong>en</strong>stein, etc. Petit rongeur connu pour l’importancede ses migrations, le lemming serait unadepte du suicide collectif, un mythe dém<strong>en</strong>ti parde nombreuses études, mais filmé <strong>en</strong> 1958 par WaltDisney grâce à des trucages. Le monde est tou-Le Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia, plongée dansun monde imaginaire et s<strong>en</strong>soriel.jours surpr<strong>en</strong>ant ! Équipé de feutres colorés et d’unrétroprojecteur, le confér<strong>en</strong>cier <strong>en</strong>thousiaste nousemporte aux confins du monde connu…Fuite éperduedans l’imaginaireLe Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia a déjà étéapplaudi <strong>en</strong> France à diverses occasions, et notamm<strong>en</strong>tau Festival Impati<strong>en</strong>ce du Théâtre de l’Odéon.<strong>La</strong> pièce met <strong>en</strong> scène deux jeunes sur le point dequitter l’<strong>en</strong>fance, t<strong>en</strong>tés par une fuite dans l’imaginaire,<strong>en</strong> proie au désespoir, comme devant unprécipice. Point de départ : un fait divers de 2006<strong>en</strong> Allemagne où un jeune garçon, Bastian Bosse,qui t<strong>en</strong>ait un blog sur internet où il a annoncé songeste, pénètre armé dans son lycée, tire al<strong>en</strong>touret se suicide. Autre protagoniste : <strong>La</strong>etitia, qui ti<strong>en</strong>tun journal intime sous la forme d’une vidéo et seréveille sur son lit d’hôpital. « Le théâtre est pour moiun lieu d’exploration s<strong>en</strong>sorielle. Dans ce spectacle,l’équipe (vidéo, son, lumière, comédi<strong>en</strong>s…) travailleà traduire sur scène des perceptions s<strong>en</strong>sorielles »confie le jeune metteur <strong>en</strong> scène. Stéphane Rousselcrée Monocle, Portrait de S. Von Hard<strong>en</strong>, qui sefonde sur le tableau Portrait de la journaliste Sylviavon Hard<strong>en</strong> peint par Otto Dix <strong>en</strong> 1926, qui marque« l’avènem<strong>en</strong>t de la “nouvelle femme” ». Toute uneépoque ! Luc Schiltz interprète ce monologue singulier,explorant « l’émanation psychique » de Sylviaet les polarités masculines et féminines. En clôture,des étudiants comédi<strong>en</strong>s issus d’écoles françaiseset belges prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs créations. A découvrir !Agnès SantiThéâtre <strong>en</strong> CieS, du 16 novembre au 7 décembre, auC<strong>en</strong>tre Wallonie-Bruxelles, 127-129 rue Saint-Martin,75004 Paris. Tél. 01 53 01 96 96.gros plan Le Louvre invitePatrice ChéreauC’est à un véritable Festival, à multiples facettes, que nous conviePatrice Chéreau. Sous le titre Les visages et les corps, le désir de l’artistedonne vie à des spectacles, concerts, expositions et r<strong>en</strong>contres.C’est une invitation qui ressemble à un imm<strong>en</strong>seprivilège et un imm<strong>en</strong>se défi à la fois. “Grandinvité”, programmateur, maître de cérémonie,visiteur aimant et secret, devant investir de sacréativité et d’une multitude de signes vivants etincarnés un lieu exceptionnel. Comme une mise<strong>en</strong> scène d’un nouvel ordre, une extériorisationminutieusem<strong>en</strong>t organisée de ses émotions etp<strong>en</strong>sées devant l’art. Le programme annoncé, foisonnant,convie d’émin<strong>en</strong>ts participants. En théâtred’abord, Rêve d’Automne de Jon Fosse, dansun décor de Richard Peduzzi, avec notamm<strong>en</strong>tValeria Bruni-Tedeschi, Pascal Greggory, BulleOgier et Bernard Verley, pièce jouée <strong>en</strong>suite auThéâtre de la Ville. A découvrir <strong>La</strong> Nuit juste avantles forêts de Bernard-Marie Koltès avec RomainDuris, In der Kindheit früh<strong>en</strong> Tag<strong>en</strong> avec WaltraudMeier, parcours musical dans les salles de peintureespagnoles et itali<strong>en</strong>nes du xvii e siècle, Coma dePierre Guyotat avec Patrice Chéreau.Théâtre et musique filmésUn père peintre et une mère dessinatrice ont faitconnaître à l’artiste le Louvre très tôt, et l’expositionLes visages et les corps qu’il conçoit rassembleune quarantaine d’œuvres Salle Restout.En musique, Daniel Bar<strong>en</strong>boim et son West EasternDivan Orchestra combin<strong>en</strong>t le Concerto dechambre d’Alban Berg et L’Histoire du Soldat deStravinski, avec Patrice Chéreau comme récitant.Trois soirées de danse permett<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t àThierry Thieû Niang, Mathilde Monnier, EmmanuelleHuynh et Boris Charmatz de déployer leurinv<strong>en</strong>tivité. Des séances de théâtre et musiquefilmés sont aussi au programme, ainsi que d<strong>en</strong>ombreuses r<strong>en</strong>contres. Une manifestation passionnante!Agnès SantiLe Louvre invite Patrice Chéreau. Les visages et lescorps. Du 2 novembre au 31 janvier au Musée duLouvre. Tél. 01 40 20 50 50.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////annonce-presse 4:mondoral 20/10/10 12:02 Page 1MonDoraLprés<strong>en</strong>tepourquoi FauT-ILraconTerdes HisToires ?L ’ ODEOnTHEATREDE L ’ eurOpeTRANSMETTRELUNDI 6DÉC.201010H30 >22H30RÉCITSDÉBATSINVITÉSo Kamel Abdouo Anna Angelopouloso Mimi Barthélémyo Enis Baturo Jean Baumgart<strong>en</strong>o Muriel Blocho Marcel Bozonneto Jean-Claude Carrièreo Plilippe-Jean Catinchio Yves Cittono Boris Cyrulniko Jihad Darwicheo Raphaël Enthov<strong>en</strong>o Yannick Jaulino Olivier Germain Thomaso H<strong>en</strong>ri Gougaudo Ivry Gitliso Abdelfattah Kilitoo Hassane Kassi Kouyatéo Didier Kowarskyo Dany <strong>La</strong>ferrièreo Alain Mabanckouo Daniel Maximino Timour Mihudineo Olivier Morino Rose-Marie Moroo Myriam Pellicaneo Pierre Péjuo Olivier Pyo Atiq Rahimio Fabi<strong>en</strong>ne Raphozo Nicole Revelo Nahal TajadodInFOS/RÉSAPOUR L’ODÉONT > 01 44 85 40 00L’Odéon, Théâtre de l’Europe,2 rue Corneille / 75006 Parisag<strong>en</strong>da théâtreUnIVERSITEPARISDIDEROTLES 1001 VIESDU CONTEMER.8 DÉC.JEU.9 DÉC.VEN.10 DÉC.2010ATELIERSRENCONTRESINVITÉSFatima AïtboutGuillaume AlixMuriel Bloch<strong>La</strong>etitia BloudValérie BriffodMarc DémereauFlor<strong>en</strong>ce DesnouveauxMatthieu EppLinda EsdjöPraline Gay-ParaAchille GrimaudSergio GrondinAgnès HollardCatherine JauniauxDidier KowarskyFrançois <strong>La</strong>valléeNathalie LoizeauBruno de <strong>La</strong> SalleAlain Le GoffPépito MatéoDelphine NolyAbbi PatrixMyriam PellicaneFred PougeardNidal QannariChristian TardifMari<strong>en</strong> Tilleto Jean-François VrodPOUR L’UNIVERSITÉT > 01 49 08 50 85Université Paris Diderot (<strong>en</strong>trée A)5 rue Marguerite Duras / 75013 ParisPROGRAMME DÉTAILLÉ DE LA MANIFESTATION SURwww.conte-artsdelaparole.orgMondoral réunit le Conservatoire contemporain deLittérature Orale de V<strong>en</strong>dôme <strong>La</strong> Maison du Contede Chevilly-<strong>La</strong>rue, le C<strong>en</strong>tre des arts du récit <strong>en</strong>Isère, Paroles Traverses / Festival Mythos à R<strong>en</strong>nesmathieu desailly wwwlejardingraphique.com / prise de vue nicolas joubard


32 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>daBorisGodounov////// Declan Donnellan ////////////////////////////////////////////////Dans le cadre de l’année France-Russie 2010, Declan Donnellanrepr<strong>en</strong>d Boris Godounov avec lesacteurs russes. A ne pas manquer !Le Tsar Boris Godounov, usurpateur du pouvoir.© D. R.Reprise exceptionnelle de Boris Godounov (1831)par Declan Donnellan, avec ses comédi<strong>en</strong>s de Moscou,des acteurs extraordinaires que le metteur <strong>en</strong>scène admire parce qu’ils sav<strong>en</strong>t d’emblée jouersans avoir peur, <strong>en</strong>semble, et ils sav<strong>en</strong>t combi<strong>en</strong> lesespaces <strong>en</strong>tre les acteurs sont aussi importants quele jeu même. Comme dans l’époustouflant Macbethprés<strong>en</strong>té avec les acteurs anglais <strong>en</strong> février dernierà Sceaux, - l’un des meilleurs spectacles de la saisonpassée -, les acteurs déploi<strong>en</strong>t dans ce chefd’œuvrede Pouchkine une partition captivante,montrant les complexes rouages qui régiss<strong>en</strong>t lescomportem<strong>en</strong>ts humains. Au cœur de ce dramehistorique, l’attrait et le goût du pouvoir détermin<strong>en</strong>tles destins et <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t une guerre sans merci,transformant les hommes <strong>en</strong> criminels, et le prixà payer est terrible. Devant le peuple de Moscou,deux personnages s’affront<strong>en</strong>t, deux imposteursambitieux exposés au public. L’un porte le fardeaudu pouvoir et sa culpabilité, l’autre accourt pourpr<strong>en</strong>dre la place. Le tsar Boris Godounov représ<strong>en</strong>tele pouvoir officiel après avoir pris la place del’héritier qu’il a assassiné, et le moine Grigori sefait passer pour Dimitri, le fils légitime disparu. Unereprés<strong>en</strong>tation des t<strong>en</strong>tations du pouvoir à la foishistorique et actuelle…A. SantiBoris Godounov, d’Alexandre Pouchkine, mise <strong>en</strong>scène Declan Donnellan, du 9 au 16 novembre, dumardi au samedi à 20h45, dimanche à 15h30 et20h45, au théâtre Les Gémeaux, 49 av Georges-Clém<strong>en</strong>ceau à Sceaux. Tél. 01 46 61 36 67.<strong>La</strong> vie estun songe////// William Mesguich ////////////////////////////////////////////////William Mesguich met <strong>en</strong> scènela pièce mythique de Calderon,vertigineux jeu de dupes etd’illusions.Un fils et son père dans la tourm<strong>en</strong>te. (William Mesguichet Zbigniew Horoks).Les astres, la raison ou l’amour gouvern<strong>en</strong>t-ils leshommes ? Écrite par Calderon lors du Siècle d’Orespagnol, <strong>La</strong> vie est un Songe (1635) évoque parson titre l’univers shakespeari<strong>en</strong>. Le début de l’histoire,implacable, semblable à un épisode des Milleet une nuits, ouvre de singulières perspectivesdialectiques sur les thèmes de déterminisme et© D. R.liberté, innoc<strong>en</strong>ce et culpabilité. Un fils naît au roide Pologne, Basyle. <strong>La</strong> mère meurt <strong>en</strong> couches etle roi voit dans le ciel des signes funestes annonçantque l’<strong>en</strong>fant devi<strong>en</strong>dra un jour tyran. Pouréchapper au présage, le roi déclare Sigismondmort-né et l’<strong>en</strong>ferme dans une tour. William Mesguichinterprète ce fils honni, cobaye <strong>en</strong>fermé dansune cage <strong>en</strong> plexiglas, et met <strong>en</strong> scène ce “jeu deboîtes, de dupes, où les personnages décid<strong>en</strong>t defabriquer et transformer eux-mêmes leurs destins”.Drame exist<strong>en</strong>tiel…A. Santi<strong>La</strong> Vie est un songe, de Pedro Calderon, mise <strong>en</strong>scène William Mesguich, le 20 novembre à 20h30au Pôle culturel d’Alfortville, Parvis des Arts, 94Alfortville. Tél. 01 58 73 29 18.CirqueLe CirqueInvisible////// Victoria Chaplin //////////////////////////////////////////////////Un spectacle d’une grande beautéservi par des interprètes créateursd’exception : tout repose sur lamagie du couple Chaplin-Thierrée.Un monde d’images, une fantasmagorie, unrêve éveillé… Le Cirque Invisible est un universà lui seul, une proposition artistique à nulle autrepareille. Théâtre, cirque, magie ? Peu importe,c’est du spectaculaire <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, promptà plonger le spectateur dans un imaginairebouillonnant, <strong>en</strong> constante transformation. Lespectacle a été créé <strong>en</strong> 1990 et doit sa longévitéà son r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t au fil du temps. Mais onatt<strong>en</strong>d tout de même avec grande impati<strong>en</strong>te leprochain opus de Victoria Chaplin, qui, pour ladeuxième fois, offrira une scène à sa fille Aurélia.Début 2011, Murmures des murs s’inscrira<strong>en</strong>core dans la tradition familiale d’une lignéed’artistes dont le tal<strong>en</strong>t se transmet de génération<strong>en</strong> génération.N. Yokelposséder le pouvoir naturel d’interférer dans la viehumaine », explique leur créateur. Fruit de la collaboration<strong>en</strong>tre le plastici<strong>en</strong>, l’auteur Jean Cagnardet la metteure <strong>en</strong> scène Sylvie Baillon, Tarzan in thegard<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d la forme d’une confér<strong>en</strong>ce qui nousguide sur les pas de ces personnages aux us etcoutumes singuliers. « Les Sylvestres, c’est toutun monde, une utopie mais aussi une archéologie,déclare Sylvie Baillon. Quand Jean-Marc Chamblayraconte ses trouvailles, ses inv<strong>en</strong>tions, il estbord du théâtre. Et ses personnages sont au borddes marionnettes. » Un monde « au bord de » ausein duquel la fantaisie côtoie les zones les pluslibres de l’imaginaire.M. Piolat SoleymatTarzan in the gard<strong>en</strong>, de Jean Cagnard ; mise <strong>en</strong>scène de Sylvie Baillon ; création des sculptures etscénographie de Jean-Marc Chamblay. Les 30novembre, 2, 3, 7 et 9 décembre 2010 à 14h et20h30 ; les 1 er au 10 décembre à 14h ; les 4, 5 et11 décembre à 15h et 18h ; les 14, 15 et 16 décembreà 20h30. Théâtre Jean-Arp, 22, rue Paul Vaillant-Couturier, 92140 Clamart. Réservations au01 41 90 17 02. Dans le cadre du festival MAR.T.O.Durée du spectacle : 1h.Les Troissœurs////// Volodia Serre //////////////////////////////////////////////////////Après Oncle Vania et avant <strong>La</strong>Cerisaie, le Théâtre de l’Athénéepoursuit son cycle Tchekhov(manifestation organisée dans lecadre de l’Année France-Russie 2010)avec une mise <strong>en</strong> scène des Troissœurs signée Volodia Serre.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 33gros plan Éclats baroquesAprès le défi d’un premier festival, il y a trois ans, au Ranelagh,<strong>La</strong> Fabrique à théâtre illustre et consacre la beauté savante duthéâtre baroque p<strong>en</strong>dant un mois, au Théâtre de l’Epée de Bois.Jean-D<strong>en</strong>is Monory et <strong>La</strong> Fabrique à théâtre ressuscit<strong>en</strong>tl’esprit du Grand Siècle <strong>en</strong> des spectaclesraffinés et précis, r<strong>en</strong>dant tout leur éclat à la gestuelleet à la diction baroques, retrouvant les règlesde la déclamation canonique, l’alphabet ritualisé etla grammaire scénique de la rigueur classique etl’esthétique austère et délicate du xvii e siècle. Plusrocailleuse, plus chantante, plus <strong>en</strong>jouée, la langueest restituée dans ses sonorités et sa d<strong>en</strong>sité premières; la gestuelle propose une sémantique ducorps, qui bi<strong>en</strong> que très stylisée, évite lourdeur etcomponction ; le jeu se fait selon la ligne frontale dela scène et les acteurs traduis<strong>en</strong>t les expressions etles situations selon l’alphabet ritualisé de l’étiquettebaroque. Maquillages d’époque, costumes chatoyants,lumière des bougies et accompagnem<strong>en</strong>tmusical sur instrum<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s : tout concourt àretrouver l’émotion originelle des textes et composedes tableaux caravagistes puissamm<strong>en</strong>t poétiques.Verbe et notesdu Grand SiècleDu 18 novembre au 18 décembre 2010, la Fabriqueà théâtre proposera ses dernières créations aupublic parisi<strong>en</strong>. Les Femmes savantes retrouv<strong>en</strong>t laspiritualité de leurs origines. <strong>La</strong> compagnie, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dantla langue à ses raffinem<strong>en</strong>ts premiers, redonneaussi toute son acuité à la question de l’éducationdes filles <strong>en</strong> actualisant le débat sur ce thème pardes r<strong>en</strong>contres et des débats apéritifs du spectacle.Dans Perrault, Contes baroques, Jean-D<strong>en</strong>isMonory et Olivier Baumont, claveciniste de r<strong>en</strong>omméeinternationale, offr<strong>en</strong>t une deuxième jeunesseaux Contes de ma mère l’Oye. Dans Les Foliesfrançaises, Couperin, « le plus poètes des musici<strong>en</strong>s», r<strong>en</strong>contre <strong>La</strong> Fontaine, « le plus musici<strong>en</strong>des poètes ». Dans Odyssées, Charp<strong>en</strong>tier, Lully,Bataille, Clérambault, Poisson, Corneille et Racinesont à l’honneur, de l’opéra aux airs de cour, de latragédie à la comédie. Visionnaires explore les récitschimériques des héros fabulateurs du Grand Siècle,malade imaginaire, amoureux <strong>en</strong> idée ou matamorefou. Enfin, dans Amours, guerre et paix au tempsde Louis XIV, jaillit tout l’esprit d’un siècle déclaratifqui, <strong>en</strong>tre diplomatie et carte du T<strong>en</strong>dre, sutsi bi<strong>en</strong> exprimer la complexité des affects. Autantd’occasions de découvrir la vivacité et la beautéimmarcescible des classiques !Catherine RobertÉclats baroques. Du 18 novembre au 18 décembre2010. Théâtre de l’Epée de Bois, Cartoucherie, 75012Paris. Les Femmes savantes, de Molière, mise<strong>en</strong> scène de Jean-D<strong>en</strong>is Monory. Du mercredi ausamedi à 21h (relâche le jeudi 9 décembre). Séancesspéciales sur réservation à 14h les 19, 23, 25, 26et 30 novembre et les 2 et 16 décembre. Perrault,Contes baroques, tirés des Histoires et contes dutemps passé, mise <strong>en</strong> scène de Jean-D<strong>en</strong>is Monory.A 16h les 21, 24 et 28 novembre et les 1er, 5, 8, 12et 15 décembre. Les Folies françaises, fables de <strong>La</strong>Fontaine et musique de Couperin, de et avec Jean-D<strong>en</strong>is Monory et Armelle Roux. Le 20 novembre et le11 décembre à 19h. Odyssées, Grands récits lyriqueset théâtraux du xviie siècle. Le 27 novembre etle 18 décembre à 19h. Visionnaires, Fabulateurs duxviie siècle. Le 3 décembre à 19h. Amours, guerre etpaix au temps de Louis XIV. Le 4 et le 17 décembreà 19h. R<strong>en</strong>contres et débats. Les 18, 19, 24, 25 et 26novembre et les 1 er , 2, 8, 10 et 15 décembre. Tél. 0148 08 39 74. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur www.epeedebois.com et sur www.fabriqueatheatre.lautre.netannonce_terrasse mary stuartqxp_annonce_sortir.qxd 22/10/10 15:10 Page1REPRISE EXCEPTIONNELLEÀ LILLE ET EN TOURNÉEMARY STUARTDE FRIEDRICH SCHILLERMISE EN SCÈNE STUART SEIDEProduction THÉÂTRE DU NORDag<strong>en</strong>da théâtreDU 8 AU 17 novembre 2010THEATRE DU NORD, LILLELe Cirque Invisible, de Victoria Chaplin, le 18 novembreà 19h30, les 19 et 20 novembre à 21h au Théâtrede Sartrouville, place Jacques-Brel, 78 Sartrouville.Tél. 01 30 86 77 79. Les 22 et 23 novembre à 20h30à l’Avant-scène, 88 rue Saint-D<strong>en</strong>is, 92700 Colombes.Tél. 01 56 05 00 76. Les 26 et 27 novembre à 20h30,le 28 à 16h, à l’Espace Jacques Prévert,134 rue Anatole-France, 93600 Aulnay-sous-Bois.Tél. 01 48 68 49 90.Tarzan inthe gard<strong>en</strong>////// Sylvie Baillon //////////////////////////////////////////////////////Sylvie Baillon et la compagnieChes Panses Vertes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t uneconfér<strong>en</strong>ce marionnettique insoliteet loufoque. Un spectacle qui nousplace face à d’étranges créatures…Tarzan in the gard<strong>en</strong>, une confér<strong>en</strong>ce loufoque signéepar la compagnie Ches Panses Vertes.Ce sont des Sylvestres, être hybrides – <strong>en</strong>trevégétaux et animaux – qui se cach<strong>en</strong>t dans lesarbres, créatures inv<strong>en</strong>tées par le scénographe etplastici<strong>en</strong> Jean-Marc Chamblay. « A la fois aussisimple qu’une herbe et peut-être beaucoup plussavant que nous le supposons, le Sylvestre semble© D. R.Les Trois sœurs, une histoire de famille.C’est un projet familial que Volodia Serre proposeau public du Théâtre de l’Athénée pour cedeuxième spectacle du cycle Tchekhov. Un projetau sein duquel le metteur <strong>en</strong> scène interpréteralui-même le personnage d’Andreï Prozorov,aux côtés de ses trois propres sœurs dans lesrôles d’Olga, de Macha et d’Irina. « Ce choix melivre une arme scénique puissante, explique-t-il,une matière humaine d<strong>en</strong>se pour proposer unevision très personnelle de la représ<strong>en</strong>tation dela fratrie. (…) <strong>La</strong> richesse de nos archives, <strong>en</strong>particulier les films Super 8 de notre <strong>en</strong>fance,servira de matériau, de terreau pour racontercelle de la pièce. » Puisant ainsi dans leurpropre histoire familiale, Volodia, Alexandrine,Joséphine et Léopoldine Serre souhait<strong>en</strong>t mettreleurs souv<strong>en</strong>irs et leurs secrets « au service dece que Tchekhov ne cesse de vouloir raconter<strong>en</strong>tre les lignes de sa pièce ». M. Piolat SoleymatLes Trois sœurs, d’Anton Tchekhov ; mise <strong>en</strong> scènede Volodia Serre. Du 4 au 20 novembre 2010.Le mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h,matinées exceptionnelles le dimanche 14 novembre à16h, le samedi 20 novembre à 15h. Athénée ThéâtreLouis-Jouvet, square de l’Opéra Louis-Jouvet,7, rue Boudreau, 75009 Paris. Réservationsau 01 53 05 19 19 ou sur www.ath<strong>en</strong>ee-theatre.comEn tournée le 23 novembre 2010 à l’Espace culturelBoris-Vian aux Ulis, le 25 novembre au ThéâtreRomain-Roland de Villejuif, le 9 décembre aux TroisPierrots à Saint-Cloud, le 11 décembre au C<strong>en</strong>treculturel des portes de l’Essonne à Athis-Mons, le 14décembre à la Scène nationale 61 à Al<strong>en</strong>çon.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Sébasti<strong>en</strong> Libessart© Katell Itani© Thomas FaberjonLes Femmes savantes ressuscit<strong>en</strong>t l’étiquette baroque.As you like it////// C<strong>en</strong>dre Chassanne //////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> drôle de comédie pastorale dugrand Will, dans un monde dérangé<strong>en</strong>tre légèreté et mélancolie, mise<strong>en</strong> scène par C<strong>en</strong>dre Chassanne.As you like it mise <strong>en</strong> scène de C<strong>en</strong>dre ChassaneÉcrite peu de temps avant Hamlet, cette drôlede comédie pastorale du grand William mêle unetonalité légère et gaie et une mélancolie irréversibleet tourm<strong>en</strong>tée. Dans un monde “parsemé de ronces”,les rivalités fraternelles, les désirs amoureuxet la symphonie désaccordée des attachem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t le travestissem<strong>en</strong>t des id<strong>en</strong>tités, lafuite dans la forêt des Ard<strong>en</strong>nes, la propagationdu virus de l’amour, et une confusion générale.C<strong>en</strong>dre Chassanne a demandé à Pascal Collinune nouvelle traduction révélant l’insol<strong>en</strong>ce et ladrôlerie de la pièce, et considère que la pièce parlede « nous, hommes et femmes <strong>en</strong> lutte avec unesociété essoufflée ». Une histoire à partager iciet maint<strong>en</strong>ant avec le public, avec les fous (dontTouchstone) disant « comme des sages ce que leshommes font comme des fous ». Savoir se moquerde l’exist<strong>en</strong>ce est un art…A. SantiAs you like it, Comme il vous plaira, de WilliamShakespeare, traduction Pascal Collin, mise <strong>en</strong> scèneC<strong>en</strong>dre Chassanne, le 19 novembre à 20h30 auThéâtre Paul éluard à Choisy-le-Roi. Tél. 01 48 90 8979. Du 25 novembre au 6 décembre, tous les joursà 20h30 relâche le dimanche, au théâtre Berthelot àMontreuil-sous-Bois. Tél. 01 41 72 10 35.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////EN TOURNÉEDu 23 au 26 novembre 2010Comédie de G<strong>en</strong>èveà Château Rouge AnnemasseDu 1 er au 4 décembre 2010Théâtre National de ToulouseDu 14 au 17 décembre 2010Nouveau Théâtre d’AngersDu 12 au 28 janvier 2011Théâtre National de StrasbourgThéâtredu NordCREATION-TRANSMISSIONThéâtre National Lille TourcoingRégion Nord Pas-de-CalaisDirection Stuart Seide03 20 14 24 24 - www.theatredunord.frPhoto Pidz


34 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>daPetitesHistoiresde la folieordinaire////// Collectif DRAO ////////////////////////////////////////////////////Le répertoire contemporainest l’objet de désir théâtral duCollectif DRAO. Après <strong>La</strong>garce,Schimmelpf<strong>en</strong>nig, Paravadino, voicil’heure du Pragois Petr Zel<strong>en</strong>kaavec ses Petites Histoires de la folieordinaire.Petites Histoires de la folie ordinaire au téléphone.© Danica BijeljacPierre se réveille un matin, les poches pleines decheveux de femme. On p<strong>en</strong>se immédiatem<strong>en</strong>t àla situation burlesque de L’Affaire de la rue deLourcine de <strong>La</strong>biche. L’épopée du tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aired’aujourd’hui, héros de la pièce de Zel<strong>en</strong>ka,n’a ri<strong>en</strong> à voir avec ce monde étriqué de petitsbourgeois,même si le Collectif DRAO qui met<strong>en</strong> scène ces Petites Histoires de la folie ordinaireparle aussi d’un monde kafkaï<strong>en</strong> virant aucauchemar. Chez Zel<strong>en</strong>ka, l’<strong>en</strong>droit du naufrage,c’est la cellule familiale et le registre amoureux.L’auteur donne vie ainsi à une petite compagniede par<strong>en</strong>ts, de voisins, d’amoureuses et depatron, exemples mêmes de la déraison quotidi<strong>en</strong>nelors des réunions familiales, mêlant lesinv<strong>en</strong>tions érotiques d’un ami au réveil postcommuniste.Comm<strong>en</strong>t échapper à l’infinie tristesse,à la solitude ? Des Petites Histoires qui frai<strong>en</strong>tforcém<strong>en</strong>t avec la grande Histoire, <strong>en</strong> passantpar l’art du cinéma. « Notre désir est de mettrel’acc<strong>en</strong>t sur l’expression de l’instant prés<strong>en</strong>t etla réception de cette immédiateté par le spectateur.» Bravo, le DRAO.V. HottePetites Histoires de la folie ordinaire, de PetrZel<strong>en</strong>ka, traduction Jaromir Janecek et Jean-FrançoisLoez ; mise <strong>en</strong> scène du Collectif DRAO. Du 13novembre au 12 décembre 2010. Du mardi au samedià 20h30, dimanche à 16h30. Théâtre de la TempêteCartoucherie 75012 Paris. Réservations : 01 43 28 3636. Texte publié aux Éditions Théâtrales.régionYakich etPoupatchée////// Frédéric Bélier-Garcia /////////////////////////////////////////Frédéric Bélier-Garcia s’attaqueà cette “comédie désespérée”d’Hanoch Levin, odyssée cruelle etgrotesque sur la question du désir.Les nombreuses pièces du grand dramaturgeHanoch Levin, de plus <strong>en</strong> plus prés<strong>en</strong>tes sur lesscènes hexagonales, travers<strong>en</strong>t divers g<strong>en</strong>res : dutragique épuré à la satire exubérante et mordante.Jamais <strong>en</strong> tout cas il n’abandonne sa vision dumonde dés<strong>en</strong>chantée et pourtant compréh<strong>en</strong>sive,vision extrêmem<strong>en</strong>t caustique voire féroce, où lespersonnages se débatt<strong>en</strong>t et s’agit<strong>en</strong>t contre l’adversitéet le plus souv<strong>en</strong>t ne r<strong>en</strong>onc<strong>en</strong>t pas à vivre mêmedans des conditions extrêmes ! Comique et cruel à lafois… Après le savoureux Yaacobi et Leid<strong>en</strong>tal, FrédéricBélier-Garcia s’attaque à Yakich et Poupatchée,pièce moins connue, conte grotesque aux acc<strong>en</strong>tsfellini<strong>en</strong>s tant l’épopée des protagonistes relève dela bouffonnerie cocasse et capricieuse. Comme lesouligne le metteur <strong>en</strong> scène, « Levin écrit ici l’odysséevertigineuse et catastrophique du pauvre désir ,confronté à toutes ces forces qui le dépass<strong>en</strong>t etl’épuis<strong>en</strong>t : pulsions, rêves, fantasmes, obligationreproductrice, langueur matrimoniale, poids du père,exaspération de toutes les mères… » Yakich et Poupatchéesont deux êtres jeunes, pauvres et très laids,<strong>en</strong> manque d’amour. Un étrange marieur proposede les unir, mais les noces tourn<strong>en</strong>t au cauchemarburlesque, virée nocturne ponctuée de courses etdanses. A voir ! A. SantiYakich et Poupatchée, de Hanokh Levin, mise <strong>en</strong>scène Frédéric Béler-Garcia, création du 12 au 25novembre au Quai à Angers. Tél. 02 41 22 20 20. Etdu 30 novembre au 4 décembre au Nouvel Olympia àTours. Tél. 02 47 64 50 50.CirqueCirca////// Compagnie Circa /////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> compagnie australi<strong>en</strong>ne Circaporte haut et loin une certainevision du cirque : clinquante,virtuose, mais moderne.Circa, une grande compagnie de cirque australi<strong>en</strong>ne àdécouvrir à Rungis.Circa est la compagnie de cirque australi<strong>en</strong>ne laplus visible sur nos scènes europé<strong>en</strong>nes : elledéf<strong>en</strong>d les couleurs d’un cirque très spectaculairedéf<strong>en</strong>du par le directeur artistique Yaron Lifschitz.Le style se reconnaît par la grande place donnéeà l’acrobatie et par la dim<strong>en</strong>sion très gestuellede leur démarche. Un mix <strong>en</strong>tre cirque et dansecontemporaine, que la compagnie n’hésite pas àpousser vers l’épure, et à promouvoir à traversleur propre école. Musique très prégnante, lumièreset projections très travaillées, le spectacle seveut total. Ici, la proposition porte le nom de lacompagnie et propose à ses sept interprètes derevisiter le répertoire de Circa.N. YokelCirca, par la compagnie Circa, le 5 novembre à 21h àl’Arc-<strong>en</strong>-Ciel, Théâtre de Rungis, 1 place du Généralde-Gaulle94150 Rungis. Tél. 01 45 60 79 00.Le Souffledesmarquises////// Muriel Bloch ///////////////////////////////////////////////////////L’auteure Muriel Bloch, lecompositeur Jean-Charles Richardet le metteur <strong>en</strong> scène OlivierBalazuc cré<strong>en</strong>t Le Souffle desmarquises, un spectacle musicalpour une conteuse et quatresaxophonistes.Texte de prés<strong>en</strong>tation du saxophone pour le Muséede la Musique, lecture publique accompagnéed’instrum<strong>en</strong>ts, feuilleton radiophonique, roman àépisodes… Le Souffle des marquises a connu d<strong>en</strong>ombreuses vies avant de dev<strong>en</strong>ir un spectacle àpart <strong>en</strong>tière. Un spectacle musical qui nous mène,du milieu du xix e siècle au début des années folles,du côté des fanfares municipales du Nord de laFrance et des cabarets du Nouveau Monde. C’est© D. R.Muriel Bloch, accompagnée de deux saxophonistes,dans Le Souffle des marquises.son auteur, Muriel Bloch, qui nous conte ce textemis <strong>en</strong> musique par Jean-Charles Richard et mis <strong>en</strong>scène par Olivier Balazuc. Aux côtés d’un quatuorféminin composé de jeunes saxophonistes (MorganeCarnet, Anna Korbinska, Camille Maussion etMichaela Stapleton), Muriel Bloch poursuit ainsi lechemin qui est le si<strong>en</strong> depuis tr<strong>en</strong>te ans : revisiterl’art du conte à la lumière de ses autres passions,<strong>en</strong> particulier la musique. M. Piolat SoleymatLe Souffle des marquises, de Muriel Bloch ; mise<strong>en</strong> scène d’Olivier Balazuc ; création musicale deJean-Charles Richard. Les 24 novembre 2010 à 15h,le 25 novembre à 19h30, le 26 novembre à 20h30 etle 27 novembre à 18h. Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines - Scène nationale, Place Georges Pompidou,Montigny-le-Bretonneux, 78054 Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines. Réservations au 01 30 96 99 00.Le Terrier////// D<strong>en</strong>is Plassard ////////////////////////////////////////////////////Aux côtés de Natalie Royer, D<strong>en</strong>isPlassard mêle danse et théâtredans une adaptation scéniquedu Terrier de Franz Kafka. Uneexploration des rapports possibles<strong>en</strong>tre le texte, le geste et laquestion du s<strong>en</strong>s.Natalie Royer et D<strong>en</strong>is Plassard donn<strong>en</strong>t corps au Terrierde Franz Kafka.Créée <strong>en</strong> 1991 par le danseur et chorégraphe D<strong>en</strong>isPlassard, la Compagnie Propos prés<strong>en</strong>te des créationsvisant à « tisser des li<strong>en</strong>s dynamiques <strong>en</strong>trela parole et le mouvem<strong>en</strong>t ». Cela <strong>en</strong> se confrontantà d’autres esthétiques, <strong>en</strong> se plongeant dansd’autres univers, <strong>en</strong> recherchant les frottem<strong>en</strong>tset les r<strong>en</strong>contres artistiques. Ainsi, dans Le Terrier– texte de Franz Kafka dans lequel un narrateurmi-humain mi-animal s’est réfugié dans un habitatconçu pour le protéger des agressions du mondeextérieur – D<strong>en</strong>is Plassard superpose texte et mouvem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> compagnie de la comédi<strong>en</strong>ne NathalieRoyer. « Cette mise <strong>en</strong> scène charnelle et sophistiquéereprés<strong>en</strong>te pour moi un équilibre magique<strong>en</strong>tre écriture chorégraphique et discours théâtral »,déclare-t-il. Un équilibre qui, à travers l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tphysique des deux artistes, travaille à r<strong>en</strong>dre palpable« la montée de l’angoisse ou du délire » inscritedans le récit de Franz Kafka. M. Piolat SoleymatLe Terrier, de Franz Kafka ; mise <strong>en</strong> scène de D<strong>en</strong>isPlassard (avec la complicité de Nathalie Royer).Les 10, 12 et 13 novembre 2010, à 21h. Théâtre 95,Allée du Théâtre, 95 000 Cergy-Pontoise. Réservationsau 01 30 38 11 99. Spectacle programmédans le cadre du Festival théâtral <strong>en</strong> Val d’Oise.Égalem<strong>en</strong>t le 14 novembre 2010, à l’Espace Luci<strong>en</strong>-Jean de Marly-la-Ville, le 16 novembre au Théâtre deChartres, le 26 novembre au Théâtre Paul-Eluard deBezons, les 9 et 10 février 2011 à L’Arc (71) au Creusot.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Alexandra Lebon© Christian Ganet© Pierre Dolzani© B<strong>en</strong>oîte Fantonla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 35gros plan Festival théâtraldu Val-d’Oise– V<strong>en</strong>ts d’ailleursDu 5 novembre au 12 décembre, le Festival théâtrale du Val-d’Oisefête sa 28 e édition. Une édition qui, tout <strong>en</strong> répondant à la missionde proximité et d’<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t territorial de cette manifestation,s’ouvre à la création africaine.Créé, <strong>en</strong> 1983, par Françoise Kohler Chevrot,le maire d’Enghi<strong>en</strong>-les-Bains de l’époque, et lecomédi<strong>en</strong> Alain Léonard, le Festival Théâtral duVal-d’Oise s’est affirmé, <strong>en</strong> 27 ans, comme l’undes principaux r<strong>en</strong>dez-vous des arts de la scèneorganisés <strong>en</strong> Ile-de-France. Durant 5 semaines,32 spectacles (soit 131 représ<strong>en</strong>tations) serontainsi prés<strong>en</strong>tés cette année, dans 52 villes et 77En clôture du Festival théâtral du Val-d’Oise, Tempête sous un crâne, par la compagnie Air de Lune.structures culturelles du Val d’Oise. « Les <strong>en</strong>jeuxde notre festival ne sont pas de s’affirmer commeun énième lieu ou temps de diffusion », déclareBernard Mathonnat, directeur de la manifestationdepuis 2009. « Nous avons, bi<strong>en</strong> plus, l’ambitionet la volonté de fédérer [les spectateurs] autourd’un mom<strong>en</strong>t exceptionnel de prise de risquesartistiques. »Des v<strong>en</strong>ts v<strong>en</strong>us d’Afriquesubsahari<strong>en</strong>neSoucieux de positionner ce festival comme unacteur de production de niveau national, BernardMathonnat souhaite « œuvrer à la mise <strong>en</strong> valeurde nouvelles écritures scéniques », « réunir l’excell<strong>en</strong>ceartistique <strong>en</strong> [s’]appuyant sur la diversitéet la complém<strong>en</strong>tarité des lieux part<strong>en</strong>aires ».Quatre à 4////// Marjorie Nakache ////////////////////////////////////////////////Marjorie Nakache s’attaque à Quatreà 4 de Michel Garneau. Quatre destinsde femmes, intergénérationnels,issus de la prise de parole desfemmes au Québec dans les années70. Un théâtre humaniste derev<strong>en</strong>dication joyeuse.Quatre têtes imbriquées de femmes.<strong>La</strong> pièce québécoise de Michel Garneau proposeau spectateur de visiter le gr<strong>en</strong>ier intimeet chaleureux de sa propre mémoire. C’est uneréponse poétique aux questions exist<strong>en</strong>tiellesque pose le théâtre – la vie, la mort, l’amour.L’épreuve du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t amoureux rapprocheAprès une édition 2009 qui plaçait le théâtred’objets au cœur de sa programmation, le FestivalThéâtral du Val-d’Oise met à l’honneur cetteannée des créations v<strong>en</strong>ues d’Afrique subsahari<strong>en</strong>ne.Un tiers des spectacles de cette nouvelleédition seront ainsi <strong>en</strong> li<strong>en</strong>, de façon directe ouindirecte, avec cette région du monde. Le Maladeimaginaire de Molière, mis <strong>en</strong> scène par AlainGautré avec des comédi<strong>en</strong>s-danseurs et desmusici<strong>en</strong>s africains ; Au bord du fleuve Congo,du conteur Abdon Fortuné Koumbha Kaf ; Bones(Les Os) de Kay Adshead, par la compagnie sudafricaineYorick ; Ouaga-Paris, de la compagnieburkinabè CréatureS… Ces spectacles portéspar des v<strong>en</strong>ts v<strong>en</strong>us d’ailleurs <strong>en</strong> côtoieront bi<strong>en</strong>d’autres, notamm<strong>en</strong>t Une Ch<strong>en</strong>ille dans le cœurde Stéphane Jaubertie et Pour rire pour passer letemps de Sylvain Levey, les deux auteurs invitésde cette édition 2010.Manuel Piolat SoleymatFestival théâtral du Val-d’Oise – V<strong>en</strong>ts d’ailleurs.Du 5 novembre au 12 décembre 2010.Programmation complète sur www.thea-valdoise.org.Tél. 01 34 20 01 08.les femmes comme elle sépare les mères deleurs filles et r<strong>en</strong>d complices grand-mère etpetite-fille. <strong>La</strong> poésie des émotions comme lalangue de Garneau fait vibrer la petite musiquede l’âme, cette douce voix intérieure quisemble v<strong>en</strong>ir d’un paradis perdu de l’<strong>en</strong>fance.Il s’agit de faire chanter le langage, « un verbecru aux acc<strong>en</strong>ts populaires » que les comédi<strong>en</strong>nesse feront un plaisir de porter à la scène.Le public est invité, grâce à la mise <strong>en</strong> scèneinv<strong>en</strong>tive de Marjorie Nakache à l’écoute dumonde, à goûter « le délire charnu des mots »et « l’imm<strong>en</strong>se son joyeux de tous les jargonsde la terre ». Avec quatre femmes décidéesdont la metteuse <strong>en</strong> scène elle-même jamais àcourt d’idées, et Nabiha Akkari, Agnès Debordet Nicole Dogue.V. HotteQuatre à 4, de Michel Garneau ; mise <strong>en</strong> scène deMarjorie Nakache. Du 16 novembre au 18 décembre2010. Les mardis 16 et 23 novembre à 14h, le jeudi16 décembre à 14h. À partir du 25 novembre :les jeudis, v<strong>en</strong>dredis et samedis à 20h45.Les dimanches 5 et 12 décembre à 15h. Au StudioThéâtre de Stains 19, rue Carnot 93240 StainsRéservations : 01 48 23 06 61 etcontact@studiotheatrestains.fr.Durée du spectacle : 1h10//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Pub ftvo la terrasse 122x182 22/10/10 10:05 Page 130 SPECTACLES INEDITS - 167 REPRESENTATIONS DANS 48 VILLESCIRKIPOPDU 27 NOV AU 19 DEC 2010ag<strong>en</strong>da théâtreCIRQUE FRATELLINIGrand spectacle de NoëlAcrobatie, clown, voltige équestre,danse, jonglage, fil, mât chinois ////mise <strong>en</strong> scène COLINE SERREAUréservation 0825 250 735, FNAC et rev<strong>en</strong>deursRER D Saint-D<strong>en</strong>is Stade de France ///////////////////www.academie-fratellini.com ///////////////////////////Réalisation Conseil Graphique - Editions du Valhermeil


36 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>dagros plan Shun-kinVéritéde soldat////// Patrick Le Mauff /////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> compagnie BlonBa s’empare dela mémoire de Soungalo Samaké,<strong>en</strong>tré dans l’histoire pour avoirarrêté Modibo Keïta, et compose unspectacle qui interroge le Mali etl’héritage politique africain.Adama Bagayoko interprète le capitaine SoungaloSamaké livrant sa Vérité de soldat.Le 19 novembre 1968, l’arrestation de ModiboKeïta, premier présid<strong>en</strong>t de la République du Mali,par Soungalo Samaké, sous-officier parachutiste,met fin à l’expéri<strong>en</strong>ce socialiste et contribue àl’installation du régime militaire de Moussa Traoréqui dirigera le Mali jusqu’<strong>en</strong> 1991. SoungaloSamaké aurait pu être un paisible cultivateur maisles hasards de la vie et de l’histoire <strong>en</strong> ont faitun des maîtres d’œuvre du système répressif durégime autoritaire de son pays. Son récit, édité parAmadou Traoré, anci<strong>en</strong> responsable du Mali socialisteet lui-même torturé sous ses ordres, éclairecrûm<strong>en</strong>t l’histoire moderne des Etats africains etconstitue un témoignage unique et inouï. Adaptéspar Jean-Louis Sagot-Duvauroux, cofondateur deBlonBa, les mots du capitaine Soungalo Samakéconstitu<strong>en</strong>t la trame d’un « docufiction théâtral »mis <strong>en</strong> scène par Patrick Le Mauff et interprété parAdama Bagayoko, Michel Sangaré (qui joue le rôled’Amadou Traoré), et Maïmouna Doumbia et DiarrahSanogo, <strong>en</strong> alternance dans le rôle de Catherine,née des viols de Djikoroni auxquels Soungaloa été mêlé, qui veut compr<strong>en</strong>dre la tragédie qui l’amise au monde et t<strong>en</strong>te de dissuader l’éditeur depublier ce texte ess<strong>en</strong>tiel et dérangeant. C. RobertVérité de soldat, texte de Jean-Louis Sagot-Duvauroux, inspiré du récit de Soungalo Samaké,Ma vie de soldat (<strong>La</strong> Ruche à livres, Bamako) ;mise <strong>en</strong> scène de Patrick Le Mauff. Du 4 au28 novembre 2010. Jeudi, v<strong>en</strong>dredi et samedi à 20h ;dimanche à 18h. Grand Parquet, 20bis,rue du Départem<strong>en</strong>t, 75018 Paris. Réservationsau 01 40 05 01 50. Site : www.legrandparquet.netCirqueBach<strong>en</strong> balles////// Éric Bellocq et Vinc<strong>en</strong>t de <strong>La</strong>v<strong>en</strong>ère //////////////////////Le luthiste Eric Bellocq et lejongleur Vinc<strong>en</strong>t de <strong>La</strong>v<strong>en</strong>ère<strong>en</strong>châss<strong>en</strong>t musique et gestuellesur les partitions de Bach.« Jonglerie musicale »… A peine lancée, l’expressiondessine mille arabesques et folles gambadesd’imaginaire, <strong>en</strong>laçant au bond trajectoireset mélodies. Dès leur premier opus commun, LeChant des balles <strong>en</strong> 2000, Vinc<strong>en</strong>t de <strong>La</strong>v<strong>en</strong>ère,jongleur issu du Cnac, et Eric Bellocq, luthistev<strong>en</strong>u de l’<strong>en</strong>semble baroque Les Arts florissants,traçai<strong>en</strong>t les contours toujours mouvants d’uneréflexion autour d’un langage musical de la jonglerie.Ils se retrouv<strong>en</strong>t aujourd’hui sur les Suites pourluth de Bach, réputées injouables telles qu’écrites.Quelques balles <strong>en</strong> ouvrirai<strong>en</strong>t-elles la lecture? « Ses compositions sont une « quadraturedu geste », une mise <strong>en</strong> scène, à sa façon, desplus subtils mouvem<strong>en</strong>ts des doigts sur l’instru-© D. R.« <strong>La</strong> véracité des êtres se trouve dans le m<strong>en</strong>songe» grava Jun’ichiro Tanizaki (1886-1965)au creux d’une nouvelle. L’écrivain japonais sanscesse griffa la c<strong>en</strong>sure des pudeurs pour toucherla nature humaine, <strong>en</strong> tailler les sombres reflets,les perversions secrètes et les attraits vénéneux,au-delà de toute préoccupation morale, religieuseou spirituelle. Dans Shun-Kin, esquisse d’un portrait(1933), il peint à fines touches les amours cruellesd’une riche héritière, qui, dev<strong>en</strong>ue aveugle à neufSimon McBurney associe jeu d’acteurs et technique du bunraku.m<strong>en</strong>t, laissant transparaître un goût pour le gesteirréel, pour l’exploit » not<strong>en</strong>t les deux compères.En scène, ces poètes du geste font sonner toutesles notes écrites et donn<strong>en</strong>t à voir le mouvem<strong>en</strong>tmême de la musique.Gw. DavidBach <strong>en</strong> balles, d’Eric Bellocq et Vinc<strong>en</strong>t de <strong>La</strong>v<strong>en</strong>ère,du 10 au 13 novembre 2010, à 20h30, sauf jeudi à16h. Théâtre de la Commune, 2 rue Edouard-Poisson,93304 Aubervilliers. R<strong>en</strong>s. 01 48 33 16 16 et www.theatredelacommune.comLes Nuagesretourn<strong>en</strong>tà la maison////// Justine Heynemann /////////////////////////////////////////////Une r<strong>en</strong>contre improbable <strong>en</strong>treune prostituée albanaise et unefemme de ménage <strong>en</strong> Italie, c’est lesujet de Les Nuages retourn<strong>en</strong>t à lamaison de <strong>La</strong>ura Forti dont JustineHeynemann signe la mise <strong>en</strong> scène.<strong>La</strong> comédi<strong>en</strong>ne Federica Martucci interprète avecStéphanie Colonna Les Nuages retourn<strong>en</strong>t à lamaison de <strong>La</strong>ura Forti, pièce qu’elle a traduitepour la mise <strong>en</strong> scène de Justine Heynemann. Toutsemble séparer les deux personnages féminins :Le Théâtre de Complicité de SimonMcBurney retrouve la troupedu Théâtre Setagaya de Tokyo, dans une adaptation de nouvelles deTanizaki autour d’une fascinante histoire d’amour.ans, se consacre à l’art du shamis<strong>en</strong>, et finit parl’<strong>en</strong>seigner à son jeune domestique Sakuke, quidevi<strong>en</strong>t son amant, humilié autant que chéri. « C’estune façon de pousser la situation dans ses limitesles plus extrêmes pour voir comm<strong>en</strong>t l’humainréagit » comm<strong>en</strong>te Simon Mc Burney. « C’est trèspuissant parce que nous n’avons pas l’habitude devoir des personnages pris dans ce type de relation.À savoir une relation extrêmem<strong>en</strong>t brutale qui est <strong>en</strong>même temps une histoire d’amour très forte. En uncertain s<strong>en</strong>s cela dessine le parcours d’une histoired’amour telle que tout le monde peut la connaître.L’amour ce n’est pas un lac tranquille. »<strong>La</strong> passionse mêle au sadismeLe metteur <strong>en</strong> scène se glisse dans les replis de cettefascinante passion mêlée de sadisme avec la troupedu Théâtre Setagaya de Tokyo, qu’il avait déjà dirigéedans The Elephant Vanishes, <strong>en</strong> 2004. En scène, il<strong>en</strong>chevêtre ce récit, quelques pages de L’Eloge del’ombre, autre chef-d’œuvre de Tanizaki, et le tempsprés<strong>en</strong>t. Les époques et les lieux se télescop<strong>en</strong>t, leslangues se chevauch<strong>en</strong>t, les niveaux d’écriture s’<strong>en</strong>tremêl<strong>en</strong>t.Bousculant la logique linéaire, Shun-Kintresse étroitem<strong>en</strong>t plusieurs sources : le passé et lesannées 1930, le xix e siècle et le Japon d’aujourd’hui,les souv<strong>en</strong>irs intimes de l’acteur Yoshi Oida, leséchos contemporains du bunraku et du nô… Cettehistoire de ténébreux désir dévoile l’étrange d’unebeauté qui ne se trouve pas dans la lumière, maisdans l’obscurité. « Parce que l’idée que l’obscuritéreprés<strong>en</strong>te la connaissance n’apparti<strong>en</strong>t pas à notregrammaire d’Occid<strong>en</strong>taux, ajoute Simon McBurney.C’est pour ça que j’ai voulu monter ce texte. Je voulaisessayer de compr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> quoi consiste réellem<strong>en</strong>tce que nous appelons le s<strong>en</strong>s. »Gwénola DavidShun-Kin, d’après Jun’ichirô Tanizaki, mise <strong>en</strong> scènede Simon McBurney. Du 18 au 23 novembre 2010, à20h30, samedi 15h et 20h30, relâche dimanche, dansle cadre du Festival d’automne à Paris.Théâtre de la Ville, 2 place du Châtelet, 75004 Paris.R<strong>en</strong>s. 01 42 74 22 77 et www.theatredelaville-paris.com ou 01 53 45 17 17 et www.festival-automne.com.Les comédi<strong>en</strong>nes Federica Martucci et StéphanieColonna.d’un côté, la figure de la prostituée albanaise, néedans un pays communiste, écorchée ; de l’autre,l’itali<strong>en</strong>ne occid<strong>en</strong>tale, plutôt préservée et idéaliste.<strong>La</strong> r<strong>en</strong>contre provoque complicité et méfiance dansun rapport trouble à l’autre. Au-delà de l’actionsituée dans une chambre d’hôtel, la question del’immigration clandestine concerne l’actualité dela France comme celle de l’Italie. L’auteure s’estinspirée des témoignages de la communauté albanaisevivant à Flor<strong>en</strong>ce. Les femmes croyai<strong>en</strong>t àl’opul<strong>en</strong>ce de l’occid<strong>en</strong>t et au respect des droits del’homme. Mais une fois la frontière passée, « leursrêves se sont brutalem<strong>en</strong>t heurtés à une réalitééconomique, mafieuse et sexiste… » Un théâtre<strong>en</strong>gagé et att<strong>en</strong>tif.V. HotteLes Nuages retourn<strong>en</strong>t à la maison, de <strong>La</strong>ura Forti ;traduction et adaptation de Federica Martucci,mise <strong>en</strong> scène de Justine Heynemann, du 17 au 20//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© Tsukasa Aoki© D. R.<strong>La</strong> compagnie CirkVOST est née du désir decinq circassi<strong>en</strong>s, après la dispersion des ArtsSauts, de continuer une av<strong>en</strong>ture commune.L’av<strong>en</strong>ture de l’<strong>en</strong>vol, des limites d’un corpsaéri<strong>en</strong> poussé toujours plus haut et plus loin.Aujourd’hui, Epicycle signe une nouvelle mise<strong>en</strong> danger, autour d’une structure spécial<strong>en</strong>ovembreet du 25 au 27 novembre à 20h30, les 21et 28 à 15H30 au Théâtre les Enfants Terribles,157rue Pelleport 75020 Paris. Réservations : 01 46 3619 66. A noter : Table ronde sur la prostitution etl’immigration à l’issue de la représ<strong>en</strong>tation du 21/11,Parution du texte français chez Actes Sud-Papiers le3 novembre 2010.CirquePan-Pot oumodérém<strong>en</strong>tchantant////// Collectif Petit Travers //////////////////////////////////////////Le Collectif Petit Travers réussitune pièce 100 % jonglage, 100 %virtuose, tout <strong>en</strong> emportant lespectateur dans un univers riche etsingulier.Du jonglage comme s’il <strong>en</strong> pleuvait avec Pan Pot, ducollectif Petit Travers.Belle performance pour cette jeune équipe de circassi<strong>en</strong>s,qui se sont croisés à l’école de cirquede Besançon avant de travailler d’arrache-piedsur ce projet p<strong>en</strong>dant deux ans et demi. Soixantesemaines de plateau plus tard, voici Pan-Pot, unetrès belle découverte pour une pièce d’une rare exig<strong>en</strong>cedégageant toute la beauté et la virtuosité dupur jonglage. Ici, c’est le rythme et la ligne qui domin<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> coïncid<strong>en</strong>ce totale avec les propositions dupiano qui regarde le plateau <strong>en</strong> avant-scène. Lesballes fus<strong>en</strong>t, tout autant verticales qu’horizontales,dans une mécanique excessivem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> huilée,jusqu’à la profusion et le chaos. Les protagonistess’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t à cœur joie, n’hésitant pas à traînerdu côté de l’absurde <strong>en</strong> invitant un personnage desplus étranges. N. YokelPan-Pot ou modérém<strong>en</strong>t chantant, par le collectifPetit Travers, le 9 novembre à 20h30 au Théâtre desBergeries, 5 rue Jean Jaurès, 93130 Noisy-le-Sec.Tél. 01 41 83 15 20.From Siberiawith love////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Théâtre, danse, vidéo, musique,performances… Durant 3 jours (du19 au 21 novembre) Les Subsistancesmett<strong>en</strong>t Lyon à l’heure russe àtravers 13 spectacles et 80 artistesv<strong>en</strong>us de Sibérie.From Siberia with love, le portrait d’une culture russe <strong>en</strong>pleine mutation.Pr<strong>en</strong>ant part au projet « Sibérie inconnue » (festivalmultidisciplinaire organisé par la fondationProkhorov, du 15 au 21 novembre à Lyon,© Philippe Cibille© D. R.© Philippe Cibillela terrasse / novembre 2010 / N°182 / 37ag<strong>en</strong>da théâtregros plan / cirqueCirkipopUn an après Hip <strong>en</strong>volée Hop,Coline Serreau récidive pour Noëlsur le thème de la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les arts du cirque et le hip hop.Coline Serreau a déjà derrière elle une longueav<strong>en</strong>ture avec le cirque. Élevée au trapèze, elle ausé ses guêtres sur la piste de l’école du cirqued’Annie Fratellini. Dev<strong>en</strong>ue l’auteur et la réalisatriceque l’on connaît, elle a toujours gardé des étoilesplein les yeux et n’a jamais délaissé le spectaclevivant. A l’Académie Fratellini, elle <strong>en</strong>dossele rôle de metteur <strong>en</strong> piste, pour donner vie àl’énorme chapiteau <strong>en</strong> étoile du lieu et confronterles appr<strong>en</strong>tis artistes aux processus de la création.Cirkipop s’inscrit dans la veine du précéd<strong>en</strong>t spectacleHip <strong>en</strong>volée Hop : une grande forme pourpetits et grands donnée à l’occasion de Noël, etun métissage sur le plan des techniques corporellesqui accueill<strong>en</strong>t la danse hip hop au mêmetitre que les autres disciplines circassi<strong>en</strong>nes. Où ilest question de virtuosité et de prouesses avanttoute chose…Combinaisonsde styles et d’artistesPour ce faire, dix artistes de l’Académie côtoi<strong>en</strong>ttrois danseurs hip hop, deux jeunes diplômés del’Ecole des Arts du Cirque de Bruxelles, et deuxacrobates au mât chinois de la compagnie Equivoque,Ode Rosset et Charlotte Pouvreau. A ladans le cadre de l’année croisée France-Russie2010), Les Subsistances consacr<strong>en</strong>t trois joursà la création contemporaine russe. Trois joursde théâtre, de musique, de cinéma, de performances,d’invitations au chaos, de révolutiondans la rue, de poésie sous t<strong>en</strong>sion…, au coursdesquels le public lyonnais pourra découvrir« l’émerg<strong>en</strong>ce explosive d’un ailleurs de la créationqui se pose sans cesse la question de sapropre singularité ». Entre attirance pour l’Europeet ancrage dans leur tradition nationale,les 80 artistes v<strong>en</strong>us de Sibérie (qui, pour laplupart, jou<strong>en</strong>t pour la première fois <strong>en</strong> France)dresseront le portrait d’une culture russe <strong>en</strong>pleine mutation.M. Piolat SoleymatFrom Siberia with love, week-<strong>en</strong>d de créationsrusses. Les 19, 20 et 21 novembre 2010. LesSubsistances, 8 bis, quai Saint-Vinc<strong>en</strong>t, 69001 Lyon.Programme complet et horaires sur www.les-subs.com. Réservations et r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsau 04 78 39 10 02.CirqueÉpicycle////// Compagnie CirkVOST ///////////////////////////////////////////Une grande forme de cirque autourd’un agrès géant : c’est le pari t<strong>en</strong>uet gagné par la compagnie CirkVOST.Épicycle, un agrès monum<strong>en</strong>tal pour une av<strong>en</strong>ture devoltige.manière d’une conteuse, Coline Serreau s’appuiesur une histoire pour décrire un univers <strong>en</strong>tre rêveet réalité. Au c<strong>en</strong>tre, une femme clown (hommageà Fratellini mère et fille ?), qui pr<strong>en</strong>d ses distancesavec la vie citadine pour <strong>en</strong>trer dans un mondemystérieux. L’atmosphère végétale tranche avecl’agressivité de la ville, et c’est <strong>en</strong> découvrantdes individus hors norme que ce personnages vas’intégrer à une nouvelle société et à ses codes.Un scénario onirique et naïf, propice à dépeindredes comportem<strong>en</strong>ts plus étranges et délurés lesuns que les autres, incarnés par la jeunesse et lavirtuosité des interprètes. On passe des dansesprimitives à des jeux aéri<strong>en</strong>s qui symbolis<strong>en</strong>t leséchanges <strong>en</strong>tre les peuples, au-delà de la noirceurdes conflits. Voyons comm<strong>en</strong>t, dans ce désir desymbole et de métaphore sur le rapprochem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre les peuples à travers l’imaginaire et le métissage,Coline Serreau pourra faire du cirque un artdu spectacle du xxi e siècle.Nathalie YokelCirkipop, de Coline Serreau, du 27 novembre au 19décembre à l’Académie Fratellini, rue des cheminots,93210 Saint-D<strong>en</strong>is <strong>La</strong> Plaine. Tél. 0825 250 735.www.academie-fratellini.comm<strong>en</strong>t conçue à la fois comme scénographie etcomme agrès. Une roue monum<strong>en</strong>tale où setélescop<strong>en</strong>t les trapèzes, support d’un mondeétrange. Confortablem<strong>en</strong>t installé dans destransats, le public découvre une communautémi-urbaine mi-animale, vêtue de costumes toutdroit sortis d’une bande dessinée futuriste.Dans cet univers très marqué, on s’affaire àfaire exister son monde, sa mécanique. Dansla constante peur de la chute, la voltige au millimètrerappelle sans cesse la précarité d’unesociété constamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>trehumanité et machine.N. YokelÉpicycle, par la compagnie CirkVOST, du 3 au 23décembre à l’Espace Cirque d’Antony, rue GeorgesSuant, 92160 Antony. Tél. 01 41 87 20 84.El Vi<strong>en</strong>to<strong>en</strong> un violin////// Claudio Tolcachir ////////////////////////////////////////////////L’artiste arg<strong>en</strong>tin Claudio Tolcachirsonde les relations ambiguës d’ungroupe d’individus serrés par leshasards de la vieSans doute n’aurai<strong>en</strong>t-ils jamais croisé leurschemins si les hasards de la vie n’avai<strong>en</strong>t finipar dérouter leurs destins à force d’accid<strong>en</strong>ts…V<strong>en</strong>us de mondes différ<strong>en</strong>ts, quelques individusse retrouv<strong>en</strong>t à partager une même situation.Ceux-là que tout séparait – leur personnalité,leur histoire, leur classe sociale, leurs désirs, vontpourtant se relier au plus intime : par la v<strong>en</strong>ued’un <strong>en</strong>fant, qui soudera cette collection compositede solitudes <strong>en</strong> proie au désespoir. Acteur,formé aussi au mime et à l’acrobatie, puis auteuret metteur <strong>en</strong> scène, Claudio Tolcachir fabriquedes histoires qui touch<strong>en</strong>t au cœur s<strong>en</strong>sible del’humain, dans le dénuem<strong>en</strong>t de ses li<strong>en</strong>s auxautres, à la famille, à l’id<strong>en</strong>tité. « Avec cette pièce,j'ai <strong>en</strong>vie de proposer un fil d'espoir. Dans unmonde social séparé par les distances économiques,culturelles – cet espoir sera <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré parl'amour » précise le dramaturge arg<strong>en</strong>tin. Avecla troupe de Timbre 4, compagnie fondée voicidix ans, à la fois théâtre et école installée dansle Boedo, un des quartiers typiques de Bu<strong>en</strong>osAires, il a patiemm<strong>en</strong>t dessiné les personnages//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////YAKICH ET POUPATCHÉEComédie cruedeHanokh Levintexte français de <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce S<strong>en</strong>drowiczla pièce est publiée aux éditions Théâtrales, Théâtre choisi V, Comédies cruesmise <strong>en</strong> scèneFrédéric Bélier-GarciaavecEvelyne El Garby KlaiD<strong>en</strong>is FouquereauJan Hamm<strong>en</strong>eckerOphélia KolbAlexis <strong>La</strong>meda WaksmanGed MarlonDavid MigeotChristine PignetAfra Waldhörassistante à la mise <strong>en</strong> scène Magali Thomasscénographie Sophie Perez assistée de Xavier Boussironcostumes Corinne Petitpierre et Sophie Perezlumières Jean-Luc Chanonatson Bernard Vallérymusique Reinhardt Wagnermaquillage Catherine Nicolastechnique Lucie Guilpin, Jean-Christophe Bellier, Vinc<strong>en</strong>t Bedouet,Arnaud Olivier, Gabriel Boué, Jocelyn Davièretechnici<strong>en</strong> <strong>en</strong> jeu Jean-Pierre Prud’hommeproduction Nouveau Théâtre d’AngersC<strong>en</strong>tre Dramatique National Pays de la Loirecréation à AngersLe Quai-forum des arts vivantsdu v<strong>en</strong>dredi12 au jeudi25 novem breet lundi21 et mardi 22 marstournÈ e nationaleTOURS - Le Nouvel Olympia - CDR - 30 novembre au 4 décembreLILLE - Théâtre du Nord - CDN - 25 au 30 marsSAINT-ETIENNE - Comédie de Saint-Eti<strong>en</strong>ne - CDN - 5 au 8 avrilNANTES - Le Grand T - 19 au 21 avrilPARIS - Nouveau Théâtre de Montreuil - CDN - 28 avril au 10 maiMARSEILLE - Théâtre <strong>La</strong> Criée - Théâtre National - 19 au 21 maiLe Nouveau Théâtre d’Angers CDN Pays de la Loireest au Quai-forum des arts vivantsqui réunit le NTA, le CNDC, et l’EPCC Le QuaiLe Quai -17 rue de la Tannerie - 49000 AngersTél. 02 44 01 22 44 - Fax 02 44 01 22 55contact@nta-angers.fr - www.nta-angers.fr


A voir <strong>en</strong> famille38 / N°182 / novembre 2010 / la terrassethéâtre ag<strong>en</strong>daau gré d’improvisations. El Vi<strong>en</strong>to <strong>en</strong> un violincontinue d’explorer les relations complexes,ambiguës, au sein d’un groupe, où les amours,les espoirs, les luttes souv<strong>en</strong>t se fond<strong>en</strong>t dans lesélans désordonnés de l’exist<strong>en</strong>ce. Gw. DavidEl Vi<strong>en</strong>to <strong>en</strong> un violin, texte et mise <strong>en</strong> scène deClaudio Tolcachir. Du 16 au 20 novembre 2010, à20h30, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.Maison des Arts, place Salvador All<strong>en</strong>de, 94000Créteil. R<strong>en</strong>s : 01 45 13 19 19. et www.mac.comou 01 53 45 17 17 et www.festival-automne.com.Spectacle <strong>en</strong> espagnol surtitré.CirqueVoyageursimmobiles////// Philippe G<strong>en</strong>ty et Mary Underwood ///////////////////////Philippe G<strong>en</strong>ty et Mary Underwoodont créé un périple <strong>en</strong>chanteur oùs’invit<strong>en</strong>t la danse, le théâtre, lemime et la marionnette.C’est <strong>en</strong> tout cas un théâtre d’images et depoésie que construis<strong>en</strong>t ces deux créateurs, quivont s’appliquer à recomposer sous nos yeuxune humanité, d’abord étrangem<strong>en</strong>t disloquée.Dans la fragilité du papier et du carton, élém<strong>en</strong>tsconstitutifs de l’univers de Voyageurs immobiles,DèsSur le corpsdu monde////// Pedro Pauwels ////////////////////////////////////////////////////Corps piétinés, aplatis, malm<strong>en</strong>és :un réquisitoire pour laredécouverte de la capacité ducorps à résister.Les pièces de Pedro Pauwels vis<strong>en</strong>t toujours à mettourà tour radeaux, rochers, abri ou maison, lespersonnages se dessin<strong>en</strong>t peu à peu, de transformation<strong>en</strong> transformation. Ils sont les témoinsd’une communauté échouée <strong>en</strong>tre solidarité etintolérance, et dépeign<strong>en</strong>t avec une douce aciditéce qui pourrait être le reflet de notre société.Entre rêve et cauchemar, Voyageurs immobilesest à la fois un récit de vies et l’histoire de nousmêmes,spectateurs immobiles, mais happés parune belle féerie visuelle. N. YokelVoyageurs immobiles, de Philippe G<strong>en</strong>ty, le 25novembre à 20h30 au Théâtre de Cachan, 21 av<strong>en</strong>ueLouis-Georgeon, 94230 Cachan. Tél. 01 45 47 72 41.Et le samedi 27 novembre à 20h30 au Pôle cultureld’Alfortville, Parvis des Arts, 94 Alfortville.Tél. 01 58 73 29 18.Sans Objet////// Auréli<strong>en</strong> Bory //////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> création singulière d’Auréli<strong>en</strong>Bory dépose sur le plateauun imm<strong>en</strong>se robot articuléqu’accompagn<strong>en</strong>t deux interprètesacrobates. Qui de l’homme, qui de lamachine ?Auréli<strong>en</strong> Bory n’<strong>en</strong> a pas fini de nous surpr<strong>en</strong>dreavec ses créations inouïes. En compagniede deux comédi<strong>en</strong>s agiles et sveltes, OlivierHors-série mars/avril 2011Formations artistiquesQuelles formations pour quelles perspectives d’emploi ?Quelles formations pour quelle société ?6Diffusion : 100 000 ex.Contact : 01 53 02 06 60 et la.terrasse@wanadoo.frEspace Jacques Prévert *Théâtre d’Aulnay-sous-BoisLes 26 & 27/11 à 20h30 - Le 28/11 à 16hansDe et par Jean-Baptiste Thiérrée et Victoria ChaplinTarifs - plein : 19 €, réduit : 16 €, - 25 ans : 10 €Réservations : 01 48 66 49 90Espace Jacques Prévert - 134 av<strong>en</strong>ue Anatole France93600 Aulnay-sous-Bois www.aulnay-sous-bois.comAccès RER B - Station Aulnay-sous-Bois - à 15 mn depuis la gare du Nord© Jean-Louis Fernandez / Pisteluigi m CeratiUne drôle de machine à configuration humaine.Al<strong>en</strong>da et Olivier Boyer, t<strong>en</strong>ue sombre et chemiseblanche, un robot d’acier massif évolue sur unescène surélevée : la machine se meut, un pas<strong>en</strong> avant, un pas <strong>en</strong> arrière, tourne et virevoltedans des crissem<strong>en</strong>ts significatifs au milieu dusil<strong>en</strong>ce de la salle susp<strong>en</strong>due à une vision d’<strong>en</strong>fer.Cet Homme de Fer revisité est longiligne etdoué d’un bras articulé <strong>en</strong> forme de pince apteà saisir sa proie. Le fantôme ferrailleux dessinedans l’ombre un être gigantesque et lumineuxqui tourne métalliquem<strong>en</strong>t sur lui-même, élèveun membre supérieur et l’abaisse puis changed’axe pour finalem<strong>en</strong>t s’aplatir. Familier ou bi<strong>en</strong>retraité de la construction automobile, l’hommeaux allures de monstre mythologique des bellesannées de l’Industrie moderne, protège l’intimitéde sa caverne scénique, habitée par ses deuxcompagnons de jeu. Le Cerbère semble respirerbruyamm<strong>en</strong>t, souffle, se plaint, gémit. Un êtredont l’humanité profonde touche le public. Auréli<strong>en</strong>Bory face à sa créature d’acier est Pygmalionface à Galatée. Un don d’inv<strong>en</strong>tion et de créationà découvrir d’urg<strong>en</strong>ce.V. HotteSans Objet, conception, scénographie, mise <strong>en</strong> scèned’Auréli<strong>en</strong> Bory. Du 16 novembre au 19 novembre2010 ; les 16 et 19 à 20h30, les 17 et 18 à 19h30.Scène Nationale de Sénart, la Coupole, rue Jean-François Millet, 77380 Combs-<strong>La</strong>-Ville.Réservations : 01 60 34 53 60.Les 9 et 10 décembre à 21h. L’Onde, 78140 Vélizy-Villacoublay. Réservations : 01 34 58 03 35Vauban,<strong>La</strong> tourdéf<strong>en</strong>d le roi////// Flor<strong>en</strong>ce Camoin /////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> directrice artistique du Théâtrede Saint-Maur signe le texte etla mise <strong>en</strong> scène de Vauban, <strong>La</strong>tour déf<strong>en</strong>d le roi, un spectaclehistorique d’après la vie de Vauban.Vauban, <strong>La</strong> tour déf<strong>en</strong>d le roi, de Flor<strong>en</strong>ce Camoin.Créé <strong>en</strong> 2007, à l’occasion de la commémorationdu tric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la mort de Vauban (1633-1707), Vauban, <strong>La</strong> tour déf<strong>en</strong>d le roi nous inviteRetrouvez-nouschaque mois survotre Ipad >>>© Aglaé Bory© D. R.à redécouvrir, par le biais de son neveu, la personnalité,les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts politiques et philosophiquesde celui que Louis XIV nomma Maréchalde France. « J’ai choisi de faire un travail surle s<strong>en</strong>s afin de t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> haleine les spectateurssur les <strong>en</strong>jeux déf<strong>en</strong>dus par Vauban, expliqueFlor<strong>en</strong>ce Camoin. Cet homme, av<strong>en</strong>turier pleind’humour et de bon s<strong>en</strong>s qu’on imagine commeun ingénieur militaire austère, est avant tout ungrand séducteur. Grand voyageur, il n’a cesséd’écrire ses observations sur la France d’<strong>en</strong> bas,cherchant des solutions pour améliorer son quotidi<strong>en</strong>.» Les comédi<strong>en</strong>s R<strong>en</strong>é Camoin, MichelChalmeau, Alain <strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ce et <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Feuilleboisinterprèt<strong>en</strong>t les illustres personnages de cettepage d’histoire.M. Piolat SoleymatVauban, <strong>La</strong> tour déf<strong>en</strong>d le roi, texte et mise <strong>en</strong> scènede Flor<strong>en</strong>ce Camoin. Les 5, 13 et 18 novembre 2010 à20h30 ; les 6, 14 et 20 novembre à 17h30. Théâtre deSaint-Maur, 20 rue de la liberté, 94100 Saint-Maurdes-Fossés.Réservations au 01 48 89 99 10.Auteurs<strong>en</strong> Acte////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Un festival revigorant et audacieuxorganisé par Marcos Malavia etMuriel Roland de la compagnieSourouS, avec le théâtre VictorHugo et la ville de Bagneux.Tout foutre <strong>en</strong> l’air ! de Filip Forgeau ré-inv<strong>en</strong>te larévolte.Comme son nom l’indique, ce festival sedémarque nettem<strong>en</strong>t de la simple mission deprogrammation pour véritablem<strong>en</strong>t partageravec le public l’expéri<strong>en</strong>ce d’un théâtre deproximité, revigorant, audacieux et inatt<strong>en</strong>du,<strong>en</strong> prise directe avec le monde ou avec l’intérioritéd’un artiste, un théâtre luttant contre leprêt-à-p<strong>en</strong>ser, la volupté consommatrice et l<strong>en</strong>ivellem<strong>en</strong>t des révoltes. Ainsi près de 15 spectacles,et plus de 60 artistes sont réunis autourdes “écritures pour Ré-inv<strong>en</strong>ter”. Ré-inv<strong>en</strong>ter lemonde du travail, à travers les mineurs maghrébins,les ouvrières cigarières (Carm<strong>en</strong>seitas),les métallos. Ré-inv<strong>en</strong>ter la révolte, le mondede la psychiatrie, des troubles neurologiques(L’Enc<strong>en</strong>s et le Goudron de Violaine de Carné),la poésie gestuelle (CORpsTEXte de MarcosMalavia), sans oublier deux spectacles madein Bagneux et le débat Paroles <strong>en</strong> acte sousla bannière de l’Appel des Appels. A ne pasmanquer !A. SantiAuteurs <strong>en</strong> Acte, du 5 au 13 novembre àBagneux dans divers lieux. Tél. 01 46 65 94 30ou 01 41 17 48 12.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Jacques Hoepffnerla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 39danse<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Boris CharmatzLe neutre commeforce active« On a défini comme relevant du Neutre toute inflexion qui esquiveou déjoue la structure paradigmatique, oppositionnelle, du s<strong>en</strong>s, etvise par conséqu<strong>en</strong>t à la susp<strong>en</strong>sion des données conflictuelles dudiscours. » C’est ainsi que Roland Barthes, officiant au Collège deFrance <strong>en</strong> 1978, subjuguait les catégories préjugées et transformait laplate image du Neutre <strong>en</strong> valeur forte. Avec Levée des conflits, BorisCharmatz, directeur du Musée de la danse à R<strong>en</strong>nes, met <strong>en</strong> actes cett<strong>en</strong>otion <strong>en</strong> un canon chorégraphique de vingt-quatre danseurs.De quels conflits s’agit-il ici ?Boris Charmatz : Dans ses leçons, Roland Barthesdéfinit le neutre comme le « désir de la levéedes confits ». J’ai trouvé dans son approche unécho à la recherche que je m<strong>en</strong>ais sur une « chorégraphieimmobile », sur ce que serait une installationde danse, sans début ni fin, dégagée desformats du spectacle, sorte de ronde de mouvem<strong>en</strong>ts,sans cesse tournoyante mais qui pourtantne progresse pas. Ce paradoxe <strong>en</strong>tre la mobilitéet la s<strong>en</strong>sation d’immobilité de l’<strong>en</strong>semble, commeles vagues se fondant dans l’imm<strong>en</strong>sité étale dela mer, m’intéresse.Le conflit constitue classiquem<strong>en</strong>t l’un desmoteurs du drame théâtral. Une installationappelle une dramaturgie particulière. Quel regardcherchez-vous à convoquer chez le spectateur ?critique Gard<strong>en</strong>iaIls sont sept, travestis ou transsexuels tannés parles années, qui tous dérog<strong>en</strong>t aux canons habituels.L’un est infirmier pédiatre, un autre employéde bureau à Bruxelles, un troisième coiffeur, tapissieret peintre… Ils ont <strong>en</strong>tre 55 et 65 ans. Il y aaussi une femme et un jeune garçon russe. Le soir,certains se produisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> amateurs ou semi-proB. C. : Cette pièce travaille plus les nuances queles contrastes ou les t<strong>en</strong>sions, plus les transitionsque les oppositions franches. Elle fonctionnecomme un canon chorégraphique : les vingt-quatredanseurs effectu<strong>en</strong>t vingt-cinq mouvem<strong>en</strong>ts tourà tour. Les gestes se form<strong>en</strong>t peu à peu et finiss<strong>en</strong>tpar s’imbriquer les uns dans les autres parceque nous oscillons de l’un à l’autre. Nous quittonsun mouvem<strong>en</strong>t très progressivem<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>trerdans le suivant de manière tout aussi progressive.De fait, toutes les parties de la chorégraphie sontvisibles <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce simultaném<strong>en</strong>t. Au début,je croyais que les mouvem<strong>en</strong>ts oscillants serai<strong>en</strong>tlégers, souples, petits, non fatigants. En réalité,durant les trois semaines de répétions à R<strong>en</strong>nes,nous avons développé collectivem<strong>en</strong>t des oscillationsextrêmes, très physiques. <strong>La</strong> répétition, lesjeux de balancier, les allers-retours, l’oscillation,Vanessa Van Durme mène la revuedans un étrange cabaret quibouscule les visions de la normalitéet dévoile les êtres dans leur fragile et poignante humanité.dans des boites de nuit. D’autres font leurs premierspas sur le plateau. Tous bi<strong>en</strong> mis dans leurscomplets gris sol<strong>en</strong>nels, ils vont se métamorphoseret revêtir leurs costumes de scène, donnerleur dernière représ<strong>en</strong>tation au Gard<strong>en</strong>ia. Dans cecabaret ringard, usé à force de recycler les artificesd’un bonheur pailleté, ils s’effeuill<strong>en</strong>t joyeusem<strong>en</strong>tet devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t femmes, puis se transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vedettes, <strong>en</strong> icônes, jouant à être Liza Minnelli ouMarlène Dietrich, le temps d’un Boléro de Ravel.Zones troubles de lamasculinité et de la féminitéC’est l’actrice Vanessa Van Durme, transsexuellepionnière, qui a porté l’utopie de ce projet hors normes,inspiré du film docum<strong>en</strong>taire Yo soy asi (Jesuis comme ça) de Sonia Herman Dolz sur la fermetured’un cabaret pour travestis de Barcelone. Danscette pièce douce-amère, se choqu<strong>en</strong>t tous les clichés: les strass, robes de princesses, perruqueset maquillages outrés, la vie d’artiste et la misèredu marginal travelo… Alain Platel, qui signe la mise<strong>en</strong> scène avec son complice Frank Van <strong>La</strong>ecke,sait montrer la vie dans son humanité gouailleuse,trucul<strong>en</strong>te, à la fois dérisoire et sublime, fragileet increvable, sans tabou mais avec pudeur. Cesêtres livr<strong>en</strong>t des éclats quotidi<strong>en</strong>s, souv<strong>en</strong>irs d’antan,histoires d’amour, li<strong>en</strong>s familiaux… se perd<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t dans l’anecdote mais suscit<strong>en</strong>t l’empathie.Sous les paillettes brille l’humanitépoignante d’êtres <strong>en</strong> rupture.Balançant <strong>en</strong>tre savoir-faire de professionnels etmaladresse d’amateurs, ils dénud<strong>en</strong>t un peu lescahots de leurs parcours, laissant fuser des boufféesdélirantes par delà le rire et l’angoisse, commeun baroud d’honneur, dernière salve avant la soupe-télé-char<strong>en</strong>taise.« On continue à espérer quandon est vieux et on espère de mieux <strong>en</strong> mieux, deplus <strong>en</strong> plus fort » dit Vanessa Van Durme. Ceux-lànous le montr<strong>en</strong>t généreusem<strong>en</strong>t.Gwénola DavidGard<strong>en</strong>ia, mise <strong>en</strong> scène d’Alain Platel et Frank Van<strong>La</strong>ecke sur une idée de Vanessa Van Durme.Du 17 au 27 novembre 2010, à 20h30 saufle 27 novembre 21h et dimanche 15h30, relâchelundi. Théâtre national de Chaillot, 1 place duTrocadéro 75116 Paris. R<strong>en</strong>s. 01 53 65 30 00et www.theatre-chaillot.fr. Puis le 30 novembre,à 20h30, Espace Michel-Simon, 36 rue de laRépublique, 93160 Noisy-le-Grand,R<strong>en</strong>s. 01 49 31 02 02 et www.espace-michel-simon.frSpectacle vu au Festival d’Avignon.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© Caroline Ablain© Vinc<strong>en</strong>t Jeannotla dép<strong>en</strong>se énergétique produis<strong>en</strong>t un peu l’effetd’une drogue sur le cerveau. Levée des conflitsressemble finalem<strong>en</strong>t davantage à une transe,tout <strong>en</strong> s’appuyant sur un travail formel, extrêmem<strong>en</strong>tprécis et complexe dans les placem<strong>en</strong>ts, lesactions, le rythme. Cette pièce a des résonancespolitiques, sociales, historiques évid<strong>en</strong>tes et sansdoute finalem<strong>en</strong>t est-ce la plus dansée, au s<strong>en</strong>sclassique, que j’ai faite !<strong>La</strong> position neutre et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politiquepos<strong>en</strong>t deux termes a priori plutôt opposés.Comm<strong>en</strong>t les reliez-vous ?B. C. : Barthes explique que le neutre est samanière de chercher à être <strong>en</strong> phase avec les luttespolitiques de son temps. Par nature, j’aimeles contrastes, les confrontations. Le neutre meManège////// Nathalie Pubellier ///////////////////////////////////////////////« Entre deux individus, l’harmoni<strong>en</strong>’est jamais donnée, elle doitindéfinim<strong>en</strong>t se conquérir » :Nathalie Pubellier cite Simonede Beauvoir et nous invite à uneréflexion dansée sur le couple.Un manège de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts.<strong>La</strong> compagnie L’Estampe, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au Théâtredu Lierre, prés<strong>en</strong>te Manège, sa nouvelle création,pour deux danseurs et un musici<strong>en</strong>. Nathalie Pubellierpoursuit dans cette pièce la recherche qu’elle ainitiée il y a bi<strong>en</strong>tôt dix ans, autour de la mémoires<strong>en</strong>sorielle. Un processus physique et m<strong>en</strong>tal misau service d’une réflexion sur la nature du couple,interprétée par la chorégraphe et par Patrick Valero :séduction, provocation, conflits… Des fragm<strong>en</strong>tsd’intimité, qui sont autant d’états et de li<strong>en</strong>s r<strong>en</strong>ouvelés,accompagnés par la musique interprétée <strong>en</strong>direct par Izidor Leitinger. M. ChavanieuxManège, de Nathalie Pubellier, du 24 novembreau 3 décembre à 20h30 (19h30 le jeudi, 15h ledimanche) au Théâtre du Lierre, 22 rue du Chevaleret,Paris 13 e . Réservations : 01 45 86 55 83.© Ville de Limoges« Ce paradoxe <strong>en</strong>trela mobilité etla s<strong>en</strong>sationd’immobilitéde l’<strong>en</strong>semble (…)m’intéresse. » Boris Charmatzparaissait une recherche vaine, car l’individu esttoujours dans un contexte, coloré par l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet les g<strong>en</strong>s. Mais Barthes tourne autourde ce qu’il définit comme le neutre et évoque <strong>en</strong>fait le désir de neutre. C’est cette t<strong>en</strong>tative quifait écho <strong>en</strong> moi. Par ailleurs, réaliser aujourd’huiune pièce avec vingt-quatre danseurs affirme unpositionnem<strong>en</strong>t, car c’est une démarche artistiquemais aussi un choix économique fou aujourd’hui !Le neutre désignerait ce désir de trouver un <strong>en</strong>droitoù la société peut s’épanouir dans un systèmecollectif.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Gwénola DavidLevée des conflits, conception de Boris Charmatz.Du 26 au 28 novembre 2010, à 19h, sauf dimancheà 15h, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.Théâtre de la Ville, place du Châtelet, 75004 Paris.R<strong>en</strong>s. 01 42 74 22 77 et www.theatredelaville-paris.com.C’est par l’union que le corps appr<strong>en</strong>d à résister.tre les spectateurs <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sée,qu’ils soi<strong>en</strong>t chargés d’éclairer la pièce (dans Etal,le public était muni de torches) ou se retrouv<strong>en</strong>t lesyeux bandés dans Parcours s<strong>en</strong>soriel, qui proposaitd’ouvrir les s<strong>en</strong>s et de diversifier la perception de ladanse. Avec Sur le corps du monde, il s’agit pour lechorégraphe d’attirer notre regard sur la place ducorps dans notre société. Un rappel vibrant, dansun monde où l’incitation à la consommation est lavaleur phare, et où les impératifs d’efficacité t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tà faire oublier le nécessaire respect de l’autreet de son corps. M. ChavanieuxSur le corps du monde, chorégraphie de PedroPauwels, les 3 et 4 décembre à 20h30 à l’Espace1789, 2-4 rue Alexandre-Bachelet, 93400 St-Ou<strong>en</strong>.Réservations : 01 40 11 50 23Giant City////// Mette Ingvarts<strong>en</strong> ////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> chorégraphe danoise MetteIngvarts<strong>en</strong> capte les influx del’espace urbain sur l’humain.Flux, passages, accélérations, circulations, contournem<strong>en</strong>ts,détournem<strong>en</strong>ts… Les mouvem<strong>en</strong>ts urbainsdessin<strong>en</strong>t de secrètes chorégraphies où se reflèt<strong>en</strong>tles comportem<strong>en</strong>ts collectifs et les champs de t<strong>en</strong>sionde la ville. Explorant depuis plusieurs annéesà travers la danse les interactions <strong>en</strong>tre le matérielet l’immatériel, l’organique et le mécanique, MetteIngvarts<strong>en</strong> s’av<strong>en</strong>ture dans les interstices de nos lieuxpublics. « L’espace n’est pas seulem<strong>en</strong>t ce qui est<strong>en</strong>tre les murs, l’espace n’est pas seulem<strong>en</strong>t le videqui est <strong>en</strong>tre nous, explique-t-elle. Le vide <strong>en</strong>tre nousest plein de t<strong>en</strong>sion, de s<strong>en</strong>sations, de connotationset de souv<strong>en</strong>irs, de codes culturels et de schémascomportem<strong>en</strong>taux. » Pour composer Giant City, la


40 / N°182 / novembre 2010 / la terrassedanseMCJP_noism_terrasse_122Lx182H_C2:Projet 19/10/10 12:32 Page 1CONCEPTION GRAPHIQUE · Graphique-lab / PHOTO · © Kishin ShinoyamaEn somme !chorégraphie Marion Lévytexte Fabrice MelquiotCie Didascalie12|11 20|11Le Monfort | ThéâtreÉtablissem<strong>en</strong>t culturelde la Ville de Paris106, rue Brancion, 75015 Paris01 56 08 33 88 | www.lemonfort.frterrasse-somme.indd 1 14/10/10 15:43:01JEUDI 2> SAMEDI 4DÉC 201020HNINASACRIFICEMATÉRIALISÉ(VER. BLACK)MAISON DE LA CULTUREDU JAPON À PARIS101bis, quai Branly75015 ParisM° Bir-HakeimRER Champ de Marswww.mcjp.frRéservation >01 44 37 95 95AVEC LE SOUTIEN DETHE TOKYO CLUB, SHISEIDO CO., LTD.ET DE L’ASSOCIATION POUR LA MCJPCHORÉGRAPHIE > Jô KanamoriNoism 1chorégraphe a écouté les bruissem<strong>en</strong>ts de la citérésonner dans les corps, les a reliés à des s<strong>en</strong>sationsphysiques, à la spatialité de la mémoire. Sur le plateaunu, les huit danseurs boug<strong>en</strong>t et sont bougés,transform<strong>en</strong>t la scène <strong>en</strong> zone instable où les gestes,déplacem<strong>en</strong>ts et métamorphoses r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t visible cetinvisible mouvant de la ville.Gw. DavidGiant City, chorégraphie de Mette Ingvarts<strong>en</strong>.Du 18 au 20 novembre 2010, à 20h30, dans le cadredu Festival d’Automne à Paris. Théâtre de la Citéinternationale, 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris.R<strong>en</strong>s. 01 43 13 50 50 et www.theatredelacite.comou 01 53 45 17 17 et www.festival-automne.com.Résistanceau droit////// François B<strong>en</strong> Aïm ////////////////////////////////////////////////Une pièce de François B<strong>en</strong> Aïm quianime notre propre capacité àrésister dans le grondem<strong>en</strong>t et letumulte de la vie.Un groupe aux prises avec la posture du guerrier selonFrançois B<strong>en</strong> Aïm.Engagés dans un parcours de compagnie àdouble tête, Christian et François B<strong>en</strong> Aïm n’<strong>en</strong>mèn<strong>en</strong>t pas moins des projets de création personnels.Initiée par Christian avec You’re a bird, now !,et conduite par François sur cette Résistance audroit, cette libre échappée ne trahit pas les fondem<strong>en</strong>tsde la compagnie : une danse basée sur uncorps physiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé, un propos qui puisedans des actes, des histoires, des événem<strong>en</strong>ts.Résistance au droit invite quatre danseurs et unfilm à parler des attitudes de chacun d’<strong>en</strong>tre nousà faire valoir son bon droit, et pr<strong>en</strong>d la postureinverse. Mais résister à son droit, c’est aussi danscette pièce se glisser dans la peau d’un guerrier,comme une « espèce <strong>en</strong> voie de disparition »,prompte à tous les débordem<strong>en</strong>ts que peut offrirle plateau.N. YokelRésistance au droit, de François B<strong>en</strong> Aïm,le 26 novembre à octobre à 20h30 à la Ferme deBel ébat, 1 place de Bel-ébat, 78000 Guyancourt.Tél. 01 30 48 33 44.Le <strong>La</strong>cdes Cygnes////// Ballet de l’Opéra de Paris /////////////////////////////////////Depuis 1895, la figure du cygnehante l’imaginaire de la danseuseclassique.Le <strong>La</strong>c des cygnes par le Ballet de l’Opéra national de//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////ParisEn 1895, Marius Petipa repr<strong>en</strong>d la partition du <strong>La</strong>cdes Cygnes de Tchaikovski, créée <strong>en</strong> 1877. Il <strong>en</strong> faitun chef-d'œuvre, dont la version de Noureev – queprés<strong>en</strong>te aujourd’hui le Ballet de l’Opéra – donne unelecture freudi<strong>en</strong>ne : le prince Siegfried, qui fuit la réalité,découvre un lac imaginaire et tombe amoureuxd’Odette, transformée <strong>en</strong> cygne blanc par un mauvaisgénie. Il jure de l’épouser. Mais il tombe <strong>en</strong>suitedans le piège d’Odile, la fille du génie, qui pr<strong>en</strong>dl’allure d’un cygne noir : trompé par la ressemblancedes deux femmes, il lui offre son amour et provoquela mort d’Odette. <strong>La</strong> danseuse principale incarned’abord la femme-cygne, <strong>en</strong> pleine métamorphose,<strong>en</strong>tre deux états ; puis elle devi<strong>en</strong>t Odile et investit uncaractère on ne peut plus différ<strong>en</strong>t. Un défi physiqueet dramatique, qui donne toute la mesure du tal<strong>en</strong>tdes interprètes. M. ChavanieuxLe <strong>La</strong>c des cygnes, par le Ballet de l’Opéra nationalde Paris, du 29 novembre au 5 janvier à l’OpéraBastille, 75012 Paris. Tél. 08 92 89 90 90<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Marion LévyEn somme !Marion Lévy ne dort pas. D’un trouble quotidi<strong>en</strong>, elle a imaginé unspectacle <strong>en</strong> collaboration avec l’auteur Fabrice Melquiot. Un voyagecomme un rêve, propice à l’abandon…<strong>La</strong> thématique du spectacle est pour chacuntrès évocatrice. Mais comm<strong>en</strong>t avez-vousimaginé son pot<strong>en</strong>tiel artistique ?Marion Lévy : C’est <strong>en</strong> écoutant les médecins, quim’ont raconté les symptômes des troubles du sommeil,et leur manifestations physiques : la cataplexie,les chutes, la narcolepsie, les apnées du sommeil, lesyndrome des jambes sans repos… J’ai essayé detransposer cela <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>ts, à partir des termessci<strong>en</strong>tifiques. Il s’agissait de voir comm<strong>en</strong>t je pouvaisles digérer et les restituer avec mon métier.Après ce travail de corps, pourquoi avoir faitappel à un auteur ?M. L. : Depuis très longtemps je travaille avecdes metteurs <strong>en</strong> scène de théâtre. Il m’a sembléassez évid<strong>en</strong>t d’associer un auteur, pour transformercette matière sci<strong>en</strong>tifique dont je m’abreuvais<strong>en</strong> matière poétique. Fabrice Melquiot a d’abordcomm<strong>en</strong>cé à m’<strong>en</strong>voyer des textes. Mais assezvite il a eu <strong>en</strong>vie de travailler différemm<strong>en</strong>t – sansrépondre à une commande sur la narcolepsie oula cataplexie –, désirant que le texte naisse des© Phil Journécorps. On s’est donc mis <strong>en</strong>semble <strong>en</strong> studio. Sontexte est sorti de nos mouvem<strong>en</strong>ts.Comm<strong>en</strong>t utilisez-vous cette matière surscène ?M. L. : Le spectacle comm<strong>en</strong>ce par une confér<strong>en</strong>cesci<strong>en</strong>tifique. Petit à petit il va de plus <strong>en</strong> plus dansle corps, comme vers la nuit profonde, les cauchemars,et la part d’animalité qui peut surgir. Il y a troisdanseurs et deux comédi<strong>en</strong>s, dont l’un est zoomorphe,et j’avais <strong>en</strong>vie que tous mes personnages setransform<strong>en</strong>t, évolu<strong>en</strong>t tout au long du spectacle.J’ai essayé de faire se r<strong>en</strong>contrer la musicalité dumouvem<strong>en</strong>t et la musicalité du texte : parfois le texteest dit <strong>en</strong> dansant, ou bi<strong>en</strong> seul, ou projeté… Celacomm<strong>en</strong>ce comme au théâtre, puis le texte r<strong>en</strong>tredans les corps, ou le texte est expulsé des corps.Cela traduit-il quelque chose de votre parcours,où s’éloigne-t-on, avec ces projectionsimaginaires, de l’autobiographie ?M. L. : En traversant d’autres corps que le mi<strong>en</strong>,ça s’est transformé. Avec eux, j’ai ouvert d’autres© Maurizio Petrone / Opéra national de Paris© D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 41danseLe <strong>La</strong>cdes Cygnes////// Ballet Tchaikovski de Perm //////////////////////////////////Le chef-d'œuvre de Petipa monté parune étoile du Kirov.Le <strong>La</strong>c des cygnes par le Ballet de Perm. © Anton ZavyalovDeux <strong>La</strong>cs des Cygnes sont à l’affiche au mois d<strong>en</strong>ovembre : celui de l’Opéra de Paris et celui du BalletTchaikovski de Perm. C’est l’occasion de plongerdans l’un des plus grands plaisirs qu’offre le balletclassique : celui de la variation et de la relecture d’uneœuvre, à la fois préservée au sein d’un répertoire,et constamm<strong>en</strong>t réinv<strong>en</strong>tée. <strong>La</strong> compagnie russe,fondée il y a 135 ans, danse Le <strong>La</strong>c des cygnesdepuis 1931, et <strong>en</strong> a monté plusieurs versions différ<strong>en</strong>tes.<strong>La</strong> production qu’elle propose à Pontoiseest signée Natalia Makarova, imm<strong>en</strong>se danseuseétoile qu’on applaudissait notamm<strong>en</strong>t au Kirov : c’esttoute la tradition russe, unissant la rigueur techniqueà la puissance théâtrale et émotionnelle, que nousapporte le Ballet de Perm. M. ChavanieuxLe <strong>La</strong>c des cygnes, par le Ballet Tchaikovski de Perm,le 17 novembre à 20h30 et le 18 novembre à 19h30à l’Apostrophe/Théâtre des Louvrais, place de la Paix,Pontoise. Réservations : 01 34 20 14 14Nuda Vita////// Carlotta et Caterina Sagna ///////////////////////////////////<strong>La</strong> réunion des sœurs Sagna ausein d’une seule et même compagniepr<strong>en</strong>d forme dans cette nouvellecréation.Ensemble ou séparém<strong>en</strong>t, Carlotta et CaterinaSagna ont m<strong>en</strong>é chacune leur barque sur lesrives de la danse et du théâtre, <strong>en</strong> accostantd’ailleurs, très souv<strong>en</strong>t, au Théâtre de la Bastille.« Cela comm<strong>en</strong>cecomme au théâtre,puis le texte r<strong>en</strong>tredans les corps, oule texte est expulsédes corps. » Marion Lévyportes. Il y a eu une souffrance pour moi, maisdepuis le spectacle, je dors beaucoup mieux !On ress<strong>en</strong>t de la difficulté, mais aussi du plaisirà s’allonger dans un grand lit, avec toute la douceurdu duvet, de la couette. <strong>La</strong> scénographieinvite à cela, et petit à petit, les mouvem<strong>en</strong>ts© D. R.On ne change pas un tel équipage, même s’il estdésormais réuni sous le même drapeau. Nuda Vitaest par ailleurs une histoire de famille ou de clan,saisie par quatre personnages. On y bavarde, ony échange des banalités, on construit ses relationssur une médiocrité acceptée par tous. Mais,comme toujours avec la mécanique Sagna, leschoses bi<strong>en</strong> huilées ou trop conv<strong>en</strong>ues cach<strong>en</strong>t unmal-être lat<strong>en</strong>t. Cette famille bi<strong>en</strong> trop lisse, bi<strong>en</strong>trop familière à nos yeux, verse peu à peu dans lamonstruosité, quand l’être <strong>en</strong>semble produit unemicro-société où même les conv<strong>en</strong>tions socialesou l’éducation n’ont plus lieu d’être. N. YokelNuda Vita, de Carlotta et Caterina Sagna, du 17au 25 novembre à 21h, le dimanche à 17h, relâche le22, au Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette,75011 Paris. Tél. 01 43 57 42 14.Bitter sugar////// Raphaëlle Delaunay /////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> danseuse et chorégrapheRaphaëlle Delaunay libère lessaveurs douces amères de la dansejazz dans une revue contemporaine.Raphaëlle Delaunay se réapproprie les codes de ladanse jazz.Lindy hop, fox trott, shim sham… ces mots déjàswingu<strong>en</strong>t à tue-tête et forc<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>train des jambespar leur joie communicative. « En découvrant lafameuse scène de danse des lindy hoppers dans lefilm Hellzapoppin (H. C Potter, 1941), j’ai eu le désird’aller visiter les danses sociales de la communautéafro-américaine des années 20/30 » confie RaphaëlleDelaunay. Formée à l’Opéra de Paris, elle s’est frotté<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t à l’art de Pina Bausch, Jiri Kylianou Alain Platel avant de passer à la chorégraphie.Dans Bitter sugar, elle gratte sous le plaisir virtuosedes danses jazz pour révéler les tonalités insolem-sont contaminés par le décor. De la dureté onpasse à l’abandon. C’est la r<strong>en</strong>contre du trèsintime et du commun, du singulier et du pluriel.On a une relation très intime et très personnelleavec son sommeil, et <strong>en</strong> même temps c’estce qui nous réunit tous. Dans le spectacle ontrouve des mom<strong>en</strong>ts de solitude et des mom<strong>en</strong>tsoù tout le monde est rassemblé dans quelquechose de commun.Propos recueillis par Nathalie YokelEn somme ! de Marion Lévy, du 12 au 20 novembreà 20h30, le dimanche à 16h, relâche le lundi, auMonfort Théâtre, parc Georges Brass<strong>en</strong>s, 106 rueBrançion, 75015 Paris. Tél. 01 56 08 33 88.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr //// V<strong>en</strong>dredi 5 novembre à 20h30Michèle-Anne de MeySinfonia eroïcaMercredi 17 novembre à 20h30Gregory Maqoma Southern comfort& Sidi <strong>La</strong>rbi Cherkaoui Bound(création 2010)Samedi 20 novembre à 20h30,Dimanche 21 novembre à 16h30Pierre Rigal – Compagniedernière minute AsphalteRER A - Station Nanterre-VilleInformations 39 92Location par Internetwww.nanterre.fr/Envies/Culture(paiem<strong>en</strong>t sécurisé par carte bancaire)Autres points de v<strong>en</strong>te : magasinsFnac-Carrefour 0892 68 36 22ou www.fnac.comMercredi 15 décembre à 20h30Hiroaki UmedaHaptic & Adapting for distorsionEt aussiles Bobines du mardi à 19h :série de portrait <strong>en</strong> imagesde stars de la danse :Sidi <strong>La</strong>rbi Cherkaoui (mardi9 novembre), Rudolf Noureev(mardi 7 décembre) et PhilippeDécouflé (mardi 11 janvier).8, rue des Anci<strong>en</strong>nes-Mairies 92000 Nanterre


42 / N°182 / novembre 2010 / la terrassedansegros plan Les InaccoutumésDans les blancs espaces de la Ménagerie de Verre, les Inaccoutumésse sont imposés comme le r<strong>en</strong>dez-vous de l’avant-gardechorégraphique.Les Inaccoutumés, cette année, sembl<strong>en</strong>t d’abordhabités par une interrogation sur le temps et sur lesrelations. Ivana Müller, qui n’était pas montée sur scènedepuis 2002, prés<strong>en</strong>te ses 60 minutes of opportunism(11 au 13 nov.) ; deux jeunes artistes, Alix Eynaudi etFem #24, un bon coup defouet, ça remet les idées <strong>en</strong>place, de Cécile Proust.Agata Maszkiewicz expos<strong>en</strong>t Long long short long short,« courte pièce longue faite de longues parties », qui estaussi l’occasion d’explorer les li<strong>en</strong>s qui les uniss<strong>en</strong>t l’uneà l’autre (9-10 nov.). Un projet qui fait écho à celui deJuan Dominguez et Amalia Fernandez, qui souhait<strong>en</strong>tmettre <strong>en</strong> scène non seulem<strong>en</strong>t un processus de création,mais le processus de leur relation (18 au 20).Chorégraphie / théâtre :dépasser les frontièrestitre « Objet chorégraphique contemporain » ne doitpas nous abuser : parmi les artistes invités, ThomasFerrand (16-17 nov.) est plutôt metteur <strong>en</strong> scène,Sylvain Decure (23 et 24 nov.) vi<strong>en</strong>t du monde ducirque ; le trio Jeune Fille Orrible propose une sorteOn att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce égalem<strong>en</strong>t Hydra, version« colorisée » du récital que Cecilia B<strong>en</strong>golea etFrançois Chaignaud ont composé suite à leur découvertede la danse libre (30 nov-1 er déc.). Le sousdeperformance sonore improvisée (30 nov.-1 er déc.).Jacques Hoepffner et Cécile Proust – qui prés<strong>en</strong>tela suite de son fameux projet Femmeuses - propos<strong>en</strong>tun spectacle, mais aussi une installation (25au 27 nov.), et le collectif Les Chi<strong>en</strong>s de Navarr<strong>en</strong>ous convie à une « performance gymnastico-o<strong>en</strong>ologique» (2 au 4 déc.). Des expressions différ<strong>en</strong>tesqui, une fois réunies, compos<strong>en</strong>t une réjouissanteréinv<strong>en</strong>tion des formats du spectaculaire.Marie ChavanieuxLes Inaccoutumés, du 9 novembre au 4 décembre2010 à la Ménagerie de Verre, 12-14, rue de Léchevin,75011 Paris. Tél. 01 43 38 33 44mardi 30 novembre à 20h30© Jacques Hoepffnerm<strong>en</strong>t joyeuses qui s’échapp<strong>en</strong>t de ces années folleslézardées par la ségrégation. Loin de verser dans lanostalgique imitation, elle dégage l’ess<strong>en</strong>ce de cepatrimoine et le relie aux mouvances actuelles duhip hop. Entourée de quatre danseuses <strong>en</strong> scène,elle mène cette revue comme « l’expression joyeuseet délurée d’une histoire au goût amer ». Gw. DavidBitter Sugar, de Raphaëlle Delaunay. Les 25 et26 novembre 2011, 21h. Théâtre de Sartrouville,place Jacques-Brel, 78505 Sartrouville.R<strong>en</strong>s. 01 30 86 77 79 et www.theatre-sartrouville.com. Le 27 novembre, à 19h. Théâtre Louis Aragon,24, bd de l’Hôtel-de-Ville, 93290 Tremblay-<strong>en</strong>-France.R<strong>en</strong>s. 01 49 63 70 58 et www.theatrelouisaragon.frSoapéra////// Mathilde Monnier et Dominique Figarella //////////////Mathilde Monnier et DominiqueFigarella empliss<strong>en</strong>t le plateaud’une matière qui se répandinéluctablem<strong>en</strong>t. Une scénographieà couper le souffle.Soapéra, corps et matière.Peut-on p<strong>en</strong>ser la scène comme un tableau ? Comm<strong>en</strong>tles modes de travail du peintre et du chorégraphepeuv<strong>en</strong>t-ils se r<strong>en</strong>contrer ? Pour sa dernièrepièce, créée à Montpellier au mois de juillet, MathildeMonnier – passée maître dans l’art des collaborationsavec d’autres artistes – a œuvré avec le plastici<strong>en</strong>Dominique Figarella. De leurs réflexions communesest née l’idée d’une scénographie mouvante. <strong>La</strong>matière se répand sur le plateau, occupe progressivem<strong>en</strong>ttout l’espace. L’effet visuel est d’une extraordinairebeauté. Les quatre danseurs réagiss<strong>en</strong>t,s’adapt<strong>en</strong>t, évolu<strong>en</strong>t : des corps <strong>en</strong> transformation,dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui invite à une respirationet à un mouvem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ouvelés. M. ChavanieuxSoapéra, de Mathilde Monnier et Dominique Figarella,du 17 au 21 novembre à 20h30 au C<strong>en</strong>tre Pompidou,place Georges-Pompidou, Paris 4 e .Réservations : (0)1 44 78 12 33.Cambiode Tercio////// Angel Rojas et Carlos Rodriguez ///////////////////////////Les deux chorégraphes Angel Rojaset Carlos Rodriguez débarqu<strong>en</strong>t auCasino de Paris pour porter haut lefolklore du flam<strong>en</strong>co.Du folklore flam<strong>en</strong>co version grand show avec Cambiode Tercio au Casino de Paris.Angel Rojas et Carlos Rodriguez ont créé la compagnieNuevo Ballet Español <strong>en</strong> 1995 à Madrid. Ilss’inscriv<strong>en</strong>t dans l’histoire d’un flam<strong>en</strong>co à grandspectacle, usant du style pour flirter avec la grandiloqu<strong>en</strong>ce,le lyrisme et l’emphase conjugués au© Marc Coudrais© Nuevo ballet espanolmode « ballet ». Pour cette nouvelle pièce, quatredanseuses, deux chanteuses et quatre musici<strong>en</strong>sse lanc<strong>en</strong>t dans un impressionnant catalogue dedanses réunies <strong>en</strong> dix tableaux : cantinas, sevillanas,fandangos, rumbas, bamberas, bulerias, tanguilloset seguidillas… Ri<strong>en</strong> ne manque à l’appeld’un spectacle qui convoque le folklore tout <strong>en</strong>appelant à la modernité. Une modernité qui s<strong>en</strong>iche dans tous les ressorts du spectacle avec seslumières, ses changem<strong>en</strong>ts de costumes… Moderniténe sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas contemporanéité, portéedifféremm<strong>en</strong>t par les Galvan ou Marin. N. YokelCambio de Tercio, par le Nuevo Ballet Español, du16 au 21 novembre, à 20h30 du mardi au samedi,à 17h30 le dimanche, au Casino de Paris, 16 rue deClichy 75009 Paris. Tél. 08 926 98 926.Tyler Tyler////// Yasuko Yokoshi ///////////////////////////////////////////////////Une découverte à faire cet automneau Théâtre de la Ville : la plusnewyorkaise des japonaises, YasukoYokoshi, offre une pièce belle eténigmatique.Une découverte à faire au Théâtre de la Ville : le travailde Yasuko Yokoshi.C’est <strong>en</strong>tre tradition et modernité que se situe YasukoYokoshi avec cette création, dont c’est la première<strong>en</strong> France. Déjà bi<strong>en</strong> repérée outre-Atlantique, honoréede deux Bessie Awards pour des précéd<strong>en</strong>ts travaux,elle fait la part belle <strong>en</strong>tre sa culture (Yasuko estnée à Hiroshima, elle a étudié le Kabuki et le K<strong>en</strong>do)et l’apport de danseurs américains qui se sont jetéscorps et âme dans le mouvem<strong>en</strong>t hyper codifié etritualisé du kabuki. A cela s’ajout<strong>en</strong>t les musiquesde Ryuichi Sakamoto et les images vidéo glanées aucours de ses voyages au Japon. A découvrir pour lechoc doux, tamisé et harmonieux des cultures queTyler Tyler provoque et pour le li<strong>en</strong> de transmissionque la chorégraphe parvi<strong>en</strong>t à établir. N. YokelTyler Tyler, de Yasuko Yokoshi, du 16 au 20 novembreà 20h30, au Théâtre de la Ville, 2 place du Châtelet,75004 Paris. Tél. 01 42 74 22 77.Asphalte////// Pierre Rigal ////////////////////////////////////////////////////////D’un petit format conçu pourSuresnes Cités Danse, Pierre Rigala transformé l’essai et fait naîtreune pièce pour cinq danseurs, <strong>en</strong>trehip hop et pop art.Danse et effets de lumière habill<strong>en</strong>t les personnagesd’Asphalte.D’abord un mur, puis un défilé de personnages.Ceux-là sont des jeunes g<strong>en</strong>s lookés urbain, dontla marche puis la course traduis<strong>en</strong>t une certaineurg<strong>en</strong>ce de tracer sa propre route. Chacun y va de© Shimpei Takeda© Pierre Grosbois© Marc Ginotla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 43dansegros plan / RégionInstances 8Anne Teresa de Keersmaeker revi<strong>en</strong>t à Instances<strong>en</strong> ouverture du festival avec la pièce créée cet étéau Festival d’Avignon. En At<strong>en</strong>dant faisait écloreles lignes d’une danse d’une grande pureté dansles méandres d’un univers musical très marqué.Un « concert de danse » comme elle aime à nousles livrer… De son côté, Boris Charmatz joue àLe festival de danse de l’Espacedes Arts de Chalon-sur-Saônepropose cinq jours de grands spectacles, <strong>en</strong>tre figures désormaisincontournables de la danse et chorégraphes de la nouvellegénération.As far as, par Alban Richard.son hip hop, de son id<strong>en</strong>tité, n’hésitant pas à seconfronter l’un à l’autre, parfois dans des rapportsfilles-garçons t<strong>en</strong>dus. Mais le sixième personnage,omniprés<strong>en</strong>t, se trouve dans la lumière : <strong>en</strong> faisantdu mur un monolithe luminesc<strong>en</strong>t à l’origined’atmosphères et d’états de corps très divers, <strong>en</strong>jouant sur les flashes, les effets stroboscopiques,les silhouettes découpées, les sources coloréeset bondissantes, Pierre Rigal réalise une véritablechorégraphie de la lumière, au même titre qu’ilécrit l’histoire des corps. Ceux-ci, pris dans ununivers <strong>en</strong> constante transformation, <strong>en</strong>doss<strong>en</strong>t lecostume d’êtres hybrides, tout droit sortis d’unebande dessinée ou d’un délire pop art. N. YokelAsphalte, de Pierre Rigal, le 20 novembre à 20h30 etle 21 à 16h30, à la Maison de la Musique de Nanterre,8 rue des Anci<strong>en</strong>nes-Mairies, 92000 Nanterre.Tél. 01 41 37 94 20.© Nicolas Joubardfond la carte de son Musée de la Danse (l’appellationde son C<strong>en</strong>tre Chorégraphique National) <strong>en</strong>créant un spectacle hommage à Merce Cunninghamqui emprunte sa matière aux photographiesdes pièces du grand maître. Un Flip Book qui portebi<strong>en</strong> son nom, et qui pose d’une étrange façon laquestion du patrimoine et de la transmission.Inexorabilité du tempsAlban Richard s’attache égalem<strong>en</strong>t aux images,dans des pièces aux processus extrêmem<strong>en</strong>triches et rigoureux. Luisance est allé chercherdans l’iconographie des hystériques de <strong>La</strong> Salpetrièreet dans les poses d’extases religieusesdu baroque. Un corps modélisé et remodelé surdes bases rythmiques ultra-précises qui happ<strong>en</strong>tle spectateur dans sa propre contemplation. Asfar as se regarde comme un film <strong>en</strong> forward etrewind, offrant au regard une altération de chaqueséqu<strong>en</strong>ce, et des corps pris dans l’inexorabilitédu temps, comme dans une forme de désastre<strong>en</strong> mouvance perpétuelle. Un désastre que metégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène Ali Salmi dans une forme<strong>en</strong>tre intérieur et extérieur, une création sur laquestion du témoignage et de sa représ<strong>en</strong>tation.A voir aussi Hervé Robbe, Tatiana Gordeeva,Johanne Saunier…Nathalie YokelInstances 8, du 16 au 20 novembre à l’Espacedes Arts, 5 bis rue Nicéphore Niepce,71100 Chalon-sur-Saône. Tél. 03 85 42 52 12et www.espace-des-arts.comEncor de Catherine Diverrès, dans le grand cycle de lavie chorégraphique.Encor////// Catherine Diverrès //////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> nouvelle création de CatherineDiverrès revi<strong>en</strong>t sur la volontéde créer, <strong>en</strong>core et <strong>en</strong>core, etde danser, quels que soi<strong>en</strong>t lescourants et les v<strong>en</strong>ts contraires.Cette pièce est née de la toute dernière Bi<strong>en</strong>nalede la Danse de Lyon, et partage avec elle son titreplein d’allant et résolum<strong>en</strong>t tourné vers demain.Catherine Diverrès, chorégraphe emblématiquede la vague des années 80, longtemps associée àBernardo Montet, est pourtant dev<strong>en</strong>ue rare sur lesscènes françaises. Avec cet hymne au r<strong>en</strong>ouveau,elle fait appel à différ<strong>en</strong>ts courants de la danse, lesmixe, les télescope… Les danseurs chang<strong>en</strong>t depeau aux rythmes de séqu<strong>en</strong>ces qui s’achèv<strong>en</strong>tdans un grand bain rouge sang. Cette pièce estcomme un voyage, qui porte les « <strong>en</strong>core » dansle grand cycle de la vie et de l’éternel recomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t.A voir à l’aune de tout son parcours dechorégraphe, retracé dans l’ouvrage d’Irène Filiberti: Catherine Diverrès, mémoires passantes,une coédition CND / L’œil d’or. Le 20 novembre,l’auteure et la chorégraphe prés<strong>en</strong>teront et signerontle livre à 19h dans le grand foyer. N. YokelEncor, de Catherine Diverrès, du 18 au 20 novembreà 20h30 au Théâtre National de Chaillot, placedu Trocadéro, 75016 Paris. Tél. 01 53 65 30 00.Catherine Diverrès, mémoires passantes d’IrèneFiliberti, coédition CND / L’œil d’orVladimirGolubevet HélèneIratchetau CND////// Vladimir Golubev /////////////////////////////////////////////////Soirée <strong>en</strong> deux temps où l’insol<strong>en</strong>cerusse de Vladimir Golubev ledispute à l’absurde grimé parHélène Iratchet.Une chaise, un air d’accordéon, quelques pasSamedi 27 novembreUne soirée, trois spectaclesTHÉÂTRE LOUIS ARAGONtremblay-<strong>en</strong>-francescène conv<strong>en</strong>tionnée pour la dans<strong>en</strong>ous lesfemmes…Bitter SugarCie Raphaëlle DelaunayFlorès / Membros<strong>La</strong> Dame aux Camélias (extrait)Avec les Danseurs de l’Opéra de ParisM<strong>en</strong>’s worldSamedi 2 avrilConcert d’un homme décousuCompagnie salia nï seydouMeio Fio / Compagnie Membros<strong>La</strong>cis (live) / Ensemble L’Abruptje suis qui je seraiet devi<strong>en</strong>draiSamedi 7 maiMy God / Compagnie OnstapKawa / Compagnie Chatha<strong>La</strong> Bête sauvage voilà voilàà notre image vit et respire(contre-performance)Ensemble L’AbruptDès 17h30 : R<strong>en</strong>contres, films, trainings…À 19h : Les spectacles01 49 63 70 58www.theatrelouisaragon.frTarifs : de 5 à 17 Navette gratuite depuis la station Vert-Galant, RER B(20 min depuis Gare du Nord)Théâtre Louis Aragon / 24, bd de l’Hôtel-de-Ville93 290 Tremblay-<strong>en</strong>-FrancePhotographies : Philippe Savoir / D.R.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Nocturnes-122x367.indd 2 21/10/10 15:27:33


44 / N°182 / novembre 2010 / la terrassedansede traverse et du tal<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pagaille ! Passé parle Chelybinsk Contemporary Dance Theater,l’acteur et danseur Vladimir Golubev mélangeles g<strong>en</strong>res sans complexe. Son irrévér<strong>en</strong>cieuxNon-solo découd les ficelles narratives du spectacleet ti<strong>en</strong>t autant du mini concert que de labouffonnerie <strong>en</strong>fantine et de la danse. Après cegai prélude, c’est Hélène Iratchet, formée auC<strong>en</strong>tre de Développem<strong>en</strong>t Chorégraphique deToulouse puis au Fresnoy-Studio national desarts contemporains, qui détourne les outils duthéâtre - lumières, machineries, costumes etmaquillage, pour transfigurer cet objet banalqu’est le corps. Trois femmes et un hommeexplor<strong>en</strong>t les combinaisons fortuites de posturesdans l’espace, variant les attitudes et les situationsde regard <strong>en</strong> une suite de tableaux vivantsou immobiles. Ce surpr<strong>en</strong>ant Hommage d’undemi-dimanche à un Nicolas Poussin <strong>en</strong>tier,démonte la mécanique gestuelle repoussée <strong>en</strong>une inquiétante étrangeté.Gw. DavidNon-solo, chorégraphie de Vladimir Golubev, etHommage d’un demi-dimanche à un NicolasPoussin <strong>en</strong>tier, chorégraphie d’Hélène Iratchet,les 25 et 26 novembre 2010, à 20h30, au C<strong>en</strong>treNational de la Danse, 1 rue Victor-Hugo, 93507 Pantin.R<strong>en</strong>s. 01 41 83 98 98 et www.cnd.fr.L’Homme àtête de chou////// Jean-Claude Gallotta ///////////////////////////////////////////Gallotta convoque sur scène troismonstres sacrés : Serge Gainsbourg,son personnage de journalistemiteux, et Bashung, dernierinterprète de L’Homme à tête de chou.Gallotta cherche à faire coïncider son écriture avec cellede Gainsbourg et avec la voix de Bashung.Une chaise vide pour signifier l’abs<strong>en</strong>ce, trèsprégnante, d’Alain Bashung. Autour, les danseursde Jean-Claude Gallotta pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à brasle-corpsl’histoire de Marilou, shampouineusegros plan Nocturne # 1<strong>La</strong> première Nocturne de la saison,au Théâtre Louis-Aragon, afficheun thème éloqu<strong>en</strong>t : « Nous lesfemmes… »A l’heure où l’on rappelle, dans le débat social etpolitique, combi<strong>en</strong> les inégalités perdur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre leshommes et les femmes, il n’est sans doute pas inutilede se demander quelle est la place des femmesdans l’art. Et, tout particulièrem<strong>en</strong>t, dans la danse :où <strong>en</strong> sont les femmes dans cette expression qui,depuis le xix e siècle, est considérée comme prioritairem<strong>en</strong>tféminine ? C’est la question que pose leThéâtre Louis-Aragon le 27 novembre lors d’uneNocturne, c’est-à-dire une soirée composée de plusieursévénem<strong>en</strong>ts et de plusieurs façons de goûter ladanse. On découvrira ainsi Bitter sugar (sucre amer),de Raphaëlle Delaunay.Swing, hip-hop et classiquePour cette pièce, elle est allée explorer les dansesswing des années 1920-30 : avec l’univers du jazz© Yves Petitet objet du désir de L’Homme à tête de chou.Chacun, fille et garçon, va <strong>en</strong>dosser l’un etl’autre des personnages de l’album de Gainsbourgdans une gestuelle tout à tour explosive,s<strong>en</strong>suelle, parfois exubérante. Les mouvem<strong>en</strong>tsd’<strong>en</strong>semble donn<strong>en</strong>t à la pièce des allures devéritable ballet, contrebalancés par des duosplus charnels. Dans cette adaptation chorégraphiqued’une musique déjà mythique, Jean-Claude Gallotta a pris le parti du mouvem<strong>en</strong>t àfoison, masquant la part de mystère et la noirceurdu projet initial.N. YokelL’Homme à tête de chou, de Jean-Claude Gallotta,le 17 novembre à 20h30 et le 18 à 19h30, au Théâtrede Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines, scène nationale, placeGeorges-Pompidou, 78000 Montigny-le-Bretonneux.Tél. 01 30 96 99 00.Bound etSouthernComfort////// Gregory Maqoma et Sidi <strong>La</strong>rbi Cherkaoui //////////////Deux duos, signés par de jeuneschorégraphes prestigieux, port<strong>en</strong>tun regard à la fois incisif etplein d’humour sur les relationshumaines.Southern Comfort, ou comm<strong>en</strong>t nos idées reçues nousgouvern<strong>en</strong>t.Gregory Maqoma, chorégraphe sud-africain, etSidi <strong>La</strong>rbi Cherkaoui, chorégraphe belge, ont<strong>en</strong> commun – outre le succès qu’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>ttous deux sur la scène internationale – une formationà PARTS (Performing Arts Research andTraining Studios), l’école créée par Anne TeresaDe Keersmaeker. Ils s’y sont r<strong>en</strong>contrés il y adix ans et sont dev<strong>en</strong>us amis. Dans Bound, Sidi<strong>La</strong>rbi Cherkaoui met <strong>en</strong> scène Gregory Maqoma,<strong>en</strong> duo avec Shanell Winlock, issue de la compagnied’Akram Khan : ils explor<strong>en</strong>t la notionde li<strong>en</strong> (<strong>en</strong>tre les personnes, <strong>en</strong>tre nous-mêmesUn féminisme chorégraphié.et la (re)découverte des danses sociales de cetteépoque (fox-trot, lindy hop…), c’est aussi l’histoirede la communauté afro-américaine et de sesluttes qui surgit. L’idée de lutte et d’affirmationde soi traverse aussi Florès, par la compagnieMembros : la chorégraphe Taís Vieira réunit deship-hopeuses brésili<strong>en</strong>nes et françaises et donneà voir une id<strong>en</strong>tité féminine toute <strong>en</strong> dynamisme.Mais cette Nocturne sera aussi l’occasion deplonger dans un imaginaire féminin particulière-© John Hogget notre passé…). Les deux mêmes interprètespos<strong>en</strong>t dans Southern Comfort (chorégraphiépar Gregory Maqoma) la question de la résistanceet de l’acceptation : qui contrôle qui ?Dans ces questions ambitieuses, les danseurssont accompagnés par trois instrum<strong>en</strong>tistesremarquables, au violoncelle, au sarod et auxpercussions.M. ChavanieuxBound et Southern Comfort, de Gregory Maqoma etSidi <strong>La</strong>rbi Cherkaoui, le 17 novembre à 20h30 à laMaison de la musique, 8 rue des Anci<strong>en</strong>nes-Mairies.Tél. 01 41 37 94 20.Vanessa Le Matet Marie-<strong>La</strong>ureAgrapart////// Vanessa Le Mat et Marie-<strong>La</strong>ure Agrapart //////////////Le C<strong>en</strong>tre National de la Danse donnela parole à deux chorégraphes<strong>en</strong>core peu diffusées, avec deux duosqui attis<strong>en</strong>t notre curiosité.Transmut-2 soli de Marie-<strong>La</strong>ure Agrapart.Elles ont <strong>en</strong> commun d’avoir un parcours d’interprètesdans les plus grandes compagnies :Le Béjart Ballet <strong>La</strong>usanne, le Ballet de l’Opérade Lyon et la Ballet de Francfort (Forsythe) pourVanessa Le Mat, et le Ballet Royal de Flandre oula Rambert Company pour Marie-<strong>La</strong>ure Agrapart.Pourtant, leurs projets sont le reflet d’universtrès personnels : ici deux pièces courtesqui pouss<strong>en</strong>t leurs interprètes dans des posturesfouillées qui dégag<strong>en</strong>t une écriture chorégraphiquesingulière. Vanessa Le Mat joue sur lagémellité de deux femmes jusqu’à troubler laperception du spectateur. Marie-<strong>La</strong>ure Agrapartoffre à deux interprètes la même partition chorégraphique.L’utilisation des pointes crée unétrange personnage porté par la musique dePatti Smith.N. YokelCabinet des figures, de Vanessa Le Mat, etm<strong>en</strong>t prégnant dans le monde chorégraphique,à savoir la figure de la danseuse telle qu’elle aété construite dans l’univers du ballet, depuis leromantisme : pour l’occasion, des danseurs del’Opéra de Paris sont égalem<strong>en</strong>t invités…Marie ChavanieuxNocturne #1, samedi 27 novembre à 19h au ThéâtreLouis-Aragon, 24 bd de l’Hôtel-de-ville, 93290Tremblay-<strong>en</strong>-France. Tél. 01 49 63 70 58.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Philippe SavoirTransmut-2 soli, de Marie-<strong>La</strong>ure Agrapart,les 2 et 3 décembre à 20h30 au C<strong>en</strong>tre National de laDanse, 1 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin.Tél. 01 41 83 98 98.Call it… kissedby the sun…better stillthe rev<strong>en</strong>ge ofgeography…////// Robyn Orlin /////////////////////////////////////////////////////////Robyn Orlin a offert à IbrahimaSissoko, chorégraphe hip hop,l’opportunité d’une beller<strong>en</strong>contre et d’un solo très imagé.Ibrahima Sissoko aux prises avec l’écriture de RobynOrlin sur fond de crise des banlieues.On reconnaît tout à fait la signature de la chorégraphedans cette collaboration qui s’appuieégalem<strong>en</strong>t sur la prés<strong>en</strong>ce du dessinateurMaxime Rébière. Au cœur du projet, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tmilitant qui fait aussi tout le sel du travailde Robyn Orlin, ici appliqué à l’actualitéréc<strong>en</strong>te : elle pose <strong>en</strong> effet un regard sur la crisedes banlieues à travers ce danseur aux prisesavec un univers très imagé, acculé à un mur decarton qui reflète les dessins et croquis réalisés<strong>en</strong> temps direct. <strong>La</strong> question de l’id<strong>en</strong>tité,de l’individu dans le conflit et de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tpolitique se lie intimem<strong>en</strong>t à un solo où l’intimitéresurgit parfois de façon ludique. N. YokelCall it… kissed by the sun… better still the rev<strong>en</strong>geof geography, de Robyn Orlin, le 20 novembre à20h30 au Théâtre des Bergeries, 5 rue Jean-Jaurès,93130 Noisy-le-Sec. Tél. 01 41 83 15 20.Just to dance…////// Héla Fattoumi et Eric <strong>La</strong>moureux //////////////////////////<strong>La</strong> dernière pièce de groupe dutandem Fattoumi-<strong>La</strong>moureuxsavoure le plaisir de la danse.Just to dance, <strong>en</strong>tre solos individualistes et dansesfestives.<strong>La</strong> pièce débute par un magma de corps, mi-hommesmi-insectes, pris dans une ronde comme dansun rituel de danse primitive. Changem<strong>en</strong>t radicaltrès rapide : nous voici face à un groupe de jeunesg<strong>en</strong>s dont on fait la connaissance à travers unecourte prés<strong>en</strong>tation. Id<strong>en</strong>tité, prov<strong>en</strong>ance (multiple),puis solos et duos qui s’<strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>t dans lesimple plaisir de danser ou de défier l’autre avecson corps. On se cherche, on se frôle, et chacunse dévoile petit à petit. <strong>La</strong> pièce glisse <strong>en</strong>suite versun mode spectaculaire où tout le monde maîtrise© Yann Le Hérisse© <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Philippela terrasse / novembre 2010 / N°182 / 45gros plan Temps fort hip hopChaillot met <strong>en</strong> lumière le champ du hip hop à travers unepar<strong>en</strong>thèse de quinze jours, où se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t grosses machines etjeunes pousses.Ça comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> trombe avec la v<strong>en</strong>ue de la tout<strong>en</strong>ouvelle création de Mourad Merzouki, directeur duC<strong>en</strong>tre Chorégraphique National de Créteil. Boxe Boxeinvite un hip hop combattant à se fondre dans l’universde la boxe. Ri<strong>en</strong> de plus facile pour cet art du défi, siDernière née des pièces de Mourad Merzouki, Boxe Boxe est à Chaillot.jolim<strong>en</strong>t accompagné d’une scénographie au charmesuranné et d’un quatuor Debussy jouant pleinem<strong>en</strong>t lejeu d’une mise <strong>en</strong> scène mouvante. Dans ce spectacle,on boxe <strong>en</strong> dansant, tandis que l’on danse <strong>en</strong> boxant…Champions des battles, les chall<strong>en</strong>gers de R.A.F. Crewréussiront-ils quant à eux à déjouer les pièges du spectaculairedans leur création R. A. F. City’z ?Écriture formelleet créativePlus risquée, la création de Kader Attou délaisse lalégèreté qu’on lui connaissait dans Petites Histoires.com. <strong>La</strong> Symphonie n°3 de Gorecki est le nouveaules codes du festif et de l’apparat. Mais la citations’arrête là, contrairem<strong>en</strong>t à 1000 départs demuscles où s’épuisait la thématique du corps glorieux.Ici, c’est un véritable voyage porté par desindividualités saisissantes qui s’achève sur unecommunauté <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, dans la jubilation dedanser.N. YokelJust to dance… d’Héla Fattoumi et Eric <strong>La</strong>moureux,le 6 novembre à 20h30 à l’Espace 1789,2/4 rue Alexandre Bachelet, 93400 Saint-Ou<strong>en</strong>.Tél. 01 40 11 50 23.Dansesouvertes////// Dominique Rebaud //////////////////////////////////////////////Réinv<strong>en</strong>ter le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre ladanse amateur et la danseprofessionnelle : c’est le projetde Dominique Rebaud avec Dansesouvertes. Un pari à saluer.Aux yeux de Dominique Rebaud, il existe une« communauté de la danse ». Elle est composéede tous ceux qui mett<strong>en</strong>t le mouvem<strong>en</strong>tau cœur de leur exist<strong>en</strong>ce : ce choix, qui va àrebours de bi<strong>en</strong> des diktats d’aujourd’hui, peutêtre vu comme un acte de résistance. C’est àterrain de jeu pour ses dix danseurs, traversés par laforce d’une œuvre, et témoin d’une belle ouverturedu hip hop. Tout aussi singulier, le travail de DelphineCaron reste très empreint des techniques propres auhip hop, tout <strong>en</strong> retravaillant les aspects spatiaux ettemporels. Air Pose est une pièce à visiter d’urg<strong>en</strong>cepour la place qu’elle donne aux corps et à une écritureformelle, abstraite mais créative, très éloignéepar exemple du travail des Wanted Posse qui reposesur un impact direct mais peu nuancé – Racines.Quant à Bouba <strong>La</strong>ndrille Tchouda, il prés<strong>en</strong>te le duoMurmures, création explorant des passerelles <strong>en</strong>tremonde clos et monde ouvert.Nathalie YokelHip Hop, du 29 novembre au 13 octobre au ThéâtreNational de Chaillot, 1 place du Trocadéro, 75016Paris. Tél. 01 53 65 30 00. www.theatre-chaillot.frla r<strong>en</strong>contre de cette communauté de la danseque la chorégraphe se r<strong>en</strong>d dans le cadre de« parcours chorégraphiques », auxquels particip<strong>en</strong>tde nombreuses associations de danse dudépartem<strong>en</strong>t de l’Essonne. Le spectacle Dansesouvertes est l’aboutissem<strong>en</strong>t de ces parcoursqui se développ<strong>en</strong>t depuis plus d’un an : lesdanseurs amateurs rejoign<strong>en</strong>t les danseurs dela compagnie Camargo. Danse ori<strong>en</strong>tale, traditionnelle,hip-hop, contemporaine, indi<strong>en</strong>ne,portugaise, afro-antillaise… Une r<strong>en</strong>contre parle corps et la chorégraphie, qui questionne lesmultiples formes de cet irrépressible « besoin dedanser ». M. ChavanieuxDanses ouvertes, chorégraphie de Dominique Rebaud,les 16 et 17 novembre à 20h au Théâtre de l’Agora- scène nationale d’Evry et de l’Essonne, Place del’Agora à Evry. Réservations : 01 60 91 65 65.Hors-série mars/avril 2011Formations artistiquesQuelles formations pour quelles perspectives d’emploi ?Quelles formations pour quelle société ?Diffusion : 100 000 ex.Contact : 01 53 02 06 60 et la.terrasse@wanadoo.fr© D. R.Le plaisir partagé de la danse.CMYCMMYCY© Michel CavalcaCMYKFlip Book de Boris Charmatz © B<strong>en</strong>oîte FantonL<strong>Terrasse</strong>1011BAT.<strong>pdf</strong> 11/10/10 17:13:27FESTIVAL DE DANSEINSTANCES16 – 20 nov. 20108Alban Richard / Boris Charmatz / Anne Teresa De Keersmaeker /Scali Delpeyrat / Vladimir Golubev / Tatiana Gordeeva /Hervé Robbe / Edmond Russo, Shlomi Tuizer / Ali Salmi /Johanne Saunier, Jim Clayburgh, Arturo Fu<strong>en</strong>tesTél : 03 85 42 52 12www.espace-des-arts.comFnac – Carrefour – Géant – Ticketnetdanse


46 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiqueHINDEMITHConcoursLong-Thibaud////// Compétition ////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> compétition voit, cette année,s’affronter des jeunes violonistesdu monde <strong>en</strong>tier.David Grimal est l’un des membres du jury du ConcoursLong-Thibaud.Depuis 1943, le Concours Long-Thibaud est dédié,d’une année à l’autre, au violon ou au piano. Cetteannée, c’est au tour des jeunes virtuoses de l’archetde v<strong>en</strong>ir concourir à Paris. Il est peu de direque l’épreuve a tout d’un parcours du combattant.Après une présélection sur CD (où l’interprète doitnotamm<strong>en</strong>t jouer un Caprice de Paganini et desextraits d’une Partita de Bach), les heureux élus seretrouv<strong>en</strong>t pour les éliminatoires (<strong>en</strong> public, du 5 au7 novembre au CRR de Paris), avec du Paganini oudu Ernst, une sonate de Mozart et une pièce plusmoderne (Prokofiev, Stravinsky ou Bartok). <strong>La</strong> demifinale(<strong>en</strong> public, les 8 et 9 novembre au CRR deParis) impose aux candidats une œuvre de Bach,le finale du Concerto de Kurt Weil, la Romance deFauré et une œuvre au choix. Les finalistes devront,quant à eux, affronter d’une part l’épreuve du récital(<strong>en</strong> public, le 11 novembre à Gaveau), compr<strong>en</strong>antnotamm<strong>en</strong>t une création contemporaine, etd’autre part l’épreuve du concerto (<strong>en</strong> public, le13 novembre à l’Opéra Comique). Le concert degala se déroulera <strong>en</strong>fin le 15 novembre à l’OpéraComique. A noter que dans les concertos, les jeunesvirtuoses seront accompagnés par l’Orchestrephilharmonique de Radio France dirigé par JaimeMartin. Quant au jury, il réunit, sous la présid<strong>en</strong>cede Dévy Erlih, quelques beaux noms du violon, deDavid Grimal à Thomas Brandis. A. PecqueurDu 5 au 15 novembre à Paris. Tél. 01 42 66 66 80.BrunoMantovani////// Compositeur ///////////////////////////////////////////////////////Nouvellem<strong>en</strong>t nommé directeurdu Conservatoire de Paris, lecompositeur Bruno Mantovani esttrès prés<strong>en</strong>t ce mois-ci dans lesprogrammes de concerts parisi<strong>en</strong>s.Cinq occasions de découvrir la musique du prolifiquecompositeur Bruno Mantovani, du piano soloà l’orchestre.Si le poste de directeur du Conservatoire a pu, parle passé, être un refuge pour l’académisme, ce nesera probablem<strong>en</strong>t pas le cas avec le jeune compositeur– il est né <strong>en</strong> 1974 – du Livre des illusions,dont l’activité créatrice est débordante. Illustrationce mois-ci avec pas moins de cinq r<strong>en</strong>dez-vousparisi<strong>en</strong>s autour de son œuvre : Pierre Boulezdirige la création de Postludium à la Salle Pleyel (le© D. R.© C. Daguet / Éditions H<strong>en</strong>ry Lemoine6 novembre), l’orchestre OstinatO repr<strong>en</strong>d le Cycledes gris créé <strong>en</strong> 2005 par Emmanuel Krivine (le20 à Vinc<strong>en</strong>nes), Dominique Visse l’associe à unprogramme de « Cris », de Clém<strong>en</strong>t Janequin ànos jours (Péniche Opéra, le 29) et à l’Auditoriumdu Louvre (le 2 décembre) son interprète de prédilection,la pianiste Varduhi Yeritsyan, joue JazzConnotation (ainsi que Debussy, Chausson, Ravelet Bach). Enfin, égalem<strong>en</strong>t chef d’orchestre, BrunoMantovani dirige l’Ensemble intercontemporaindans son propre Concerto de chambre, créé <strong>en</strong>juin à Berlin (le 27 novembre). Au programme égalem<strong>en</strong>t: Rihm, Dufourt et Kourliandski.J.-G. LebrunSamedi 6 novembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.Samedi 20 novembre à 20h30 à l’AuditoriumCœur de Ville à Vinc<strong>en</strong>nes (94). Tél. 01 43 98 68 33.Places : 25 à 39 €.Samedi 27 novembre à 20h à la Cité de la musique.Tél. 01 44 84 44 84. Places : 18 €.Lundi 29 novembre à 20h30 à bord de la PénicheOpéra. Tél. 01 53 35 07 77. Places : 24 €.Jeudi 2 décembre à 12h30 à l’Auditorium du Louvre.Tél. 01 40 20 55 00. Places : 10 €.Brechtet Weill////// Voix et orchestre /////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> Cité de la musique consacreun cycle à Brecht et sesmusici<strong>en</strong>s, dont bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>tle compositeur de L’Opéra dequat’sous.HK Grüber, compositeur, chef d’orchestre et chansonnier,r<strong>en</strong>d hommage à Bertolt Brecht et Kurt Weill.Connue pour leurs œuvres scéniques (L’Opéra dequat’sous, Mahagonny, Les Sept Péchés capitaux),la collaboration de Bertolt Brecht avec KurtWeill s’ét<strong>en</strong>d à bi<strong>en</strong> d’autres g<strong>en</strong>res où l’ironiemordante et <strong>en</strong>gagée du dramaturge r<strong>en</strong>contre laverve et l’expression très directe du compositeur.C’est le cas <strong>en</strong> particulier pour le Berliner Requiemde 1928, leur premier ouvrage réalisé <strong>en</strong> commun,que dirige ici HK Grüber à la tête de l’Orchestrephilharmonique de Radio France (il dirige aussi lacréation française de son concerto pour trompetteBusking avec <strong>en</strong> soliste Hakan Hard<strong>en</strong>berger). Lecompositeur, chef et chansonnier avait l’an dernierdonné une interprétation très juste de L’Opéra dequat’sous au Théâtre des Champs-Élysées. Le7 novembre, l’<strong>en</strong>semble Damals und heute prés<strong>en</strong>ted’autres œuvres contemporaines du BerlinerRequiem, dont Der Lindberghflug. J.-G. LebrunDimanche 7 novembre à 16h30, mercredi 10novembre à 20h à la Cité de la musique.Tél. 01 44 84 44 84. Places : 18 à 24 €.Philippe Aïcheet GordanNikolitch////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Deux violonistes pass<strong>en</strong>t à ladirectionDe la chaise de premier violon au podium dechef… il n’y a parfois qu’un pas ! Un pas que se//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 47<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Patrick GalloisDe la flûte à la directiond’orchestreAux côtés de Philippe Bernold, le flûtiste joue à la Salle Pleyel leConcerto pour deux flûtes d’Emil Tabakov, sous la direction ducompositeur avec l’Orchestre National d’Ile-de-France. R<strong>en</strong>contreavec ce musici<strong>en</strong> atypique, égalem<strong>en</strong>t chef de l’orchestre SinfoniaFinlandia. Dans le cadre des Paris de la Musique.Pouvez-vous nous prés<strong>en</strong>ter le Concertopour deux flûtes d’Emil Tabakov, un compositeurtrès peu joué <strong>en</strong> France…Patrick Gallois : Je connais le compositeur etchef d’orchestre Emil Tabakov depuis une tr<strong>en</strong>tained’années. J’ai beaucoup joué sous sa direc-tion, notamm<strong>en</strong>t le Concerto pour flûte de Marcel<strong>La</strong>ndowski. Une fois, j’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du l’un de sesconcertos et je lui ai demandé s’il ne voulait pas<strong>en</strong> écrire un pour flûte. Comme je donnais à cemom<strong>en</strong>t-là un concert avec une jeune flûtiste bulgaretrès douée, il a écrit un concerto pour deuxflûtes ! C’est une pièce composée dans le styleslave, assez proche de Khatchatourian. Le premiermouvem<strong>en</strong>t joue sur un effet d’écho <strong>en</strong>tre les deuxflûtes et le finale est, quant à lui, très dansant.Quel rapport <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ez-vous plus globale-Philippe Aïche dirige des œuvres de Grieg.sont empressés de franchir, un beau jour, PhilippeAïche, Violon solo de l’Orchestre de Paris,ou <strong>en</strong>core Gordan Nikolitch, qui occupa longtempsle même poste au sein du London SymphonyOrchestra. Le premier pr<strong>en</strong>d la baguette àla tête de ses collègues parisi<strong>en</strong>s pour un concertdominical et familial à la Salle Pleyel consacré àGrieg (Concerto pour piano de Grieg avec ElisabethLeonskaïa, extraits de Peer Gynt de Grieg)tandis que le second part <strong>en</strong> tournée avec sonorchestre français préféré, l’Orchestre nationald’Ile-de-France, dans un magnifique programmerésolum<strong>en</strong>t British consacré à la Fantaisie sur unthème de Tallis de Vaughan Williams, la Sérénadepour ténor, cor et cordes de Britt<strong>en</strong> (avec NickySp<strong>en</strong>ce et Robin Paillette) et la Symphonie n° 104« Londres » de Haydn. J. LukasDimanche 7 novembre à 11h à la Salle Pleyel.Places : 8 €.V<strong>en</strong>dredi 26 novembre à 20h45 au Théâtre du Vésinet(78). Tél. 01 30 15 66 00.Jeudi 2 décembre à 20h à la Salle Gaveau.Tél. 01 43 68 76 00.V<strong>en</strong>dredi 3 décembre à 20h45 à l’AuditoriumSainte-Marie d’Antony (92). Tél. 01 40 96 72 82.© D. R.m<strong>en</strong>t avec la musique contemporaine ?P.G. : Je ne suis pas sectaire. Je joue aussi bi<strong>en</strong>le concerto de Kagel, des pages de Nicolas Bacrique l’œuvre de Tabakov. Je p<strong>en</strong>se néanmoins que,p<strong>en</strong>dant un certain temps, la musique contemporainea eu t<strong>en</strong>dance à trop se détacher du public.« Je préfère toujoursquelque chose qui nesoit pas parfait maisvivant. » Patrick GalloisCe dernier souhaite <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une musique agréableet belle, ne l’oublions pas.Vous êtes égalem<strong>en</strong>t chef d’orchestre.Comm<strong>en</strong>t conciliez-vous vos deux activités ?P.G. : C’est une continuité. J’ai souv<strong>en</strong>t remarquéque dans un concerto, il y a une grande liberté dusoliste alors que dans la symphonie, tout est trèscarré. J’essaie, notamm<strong>en</strong>t avec mon orchestre<strong>en</strong> Finlande, de retrouver cette souplesse dans lesœuvres symphoniques. Il y a beaucoup de chefs,par exemple dans l’école finlandaise, qui sont trèsdirigistes. Je privilégie pour ma part l’imaginaire etje préfère toujours quelque chose qui ne soit pasparfait mais vivant.Propos recueillis par A. PecqueurSamedi 13 novembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.DanielBar<strong>en</strong>boim////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////A l’Auditorium du Louvre, lemaestro dirige l’Orchestre duDivan occid<strong>en</strong>tal-ori<strong>en</strong>tal dans desœuvres de Stravinski et de Berg.Daniel Bar<strong>en</strong>boim à la baguette.Après Pierre Boulez et Umberto Eco, le grandinvité du Louvre est cette année Patrice Chéreau.Autour du thème « Les visages et les corps »sont programmés des expositions, des lectures,des pièces de théâtre, ainsi que des concerts.Il ne faudra pas manquer la soirée réunissant,dans L’Histoire du Soldat de Stravinski, PatriceChéreau <strong>en</strong> récitant et Daniel Bar<strong>en</strong>boim à labaguette. Le célèbre chef dirigera ses musici<strong>en</strong>sde l’Orchestre du Divan occid<strong>en</strong>tal-ori<strong>en</strong>tal, uneformation politiquem<strong>en</strong>t ambitieuse mêlant musici<strong>en</strong>sarabes et israéli<strong>en</strong>s. En première partie,on pourra <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le Concerto de chambre deBerg, avec <strong>en</strong> soliste le violoniste Michael Bar<strong>en</strong>boimet le pianiste Karim Said. Seul hic : le prixastronomique des places, bi<strong>en</strong> loin de l’ouverture//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////MyFaır<strong>La</strong>dyMusiqueFrederick LoeweLivret et lyricsAlan Jay LernerMusical inspiré de la piècede George Bernard Shawet du film de Gabriel PascalPygmalionMise <strong>en</strong> scène de la productionoriginale de Moss HartNouvelle productionEn anglais, surtitréDirectionKevin FarrellMise <strong>en</strong> scèneRobert Cars<strong>en</strong>DécorsTim HatleyCostumesAnthony PowellChorégraphieLynne PageLumièresAdam SilvermanSarah Gabriel /Christine ArandAlex J<strong>en</strong>ningsMargaret TyzackNicholas Le PrevostDonald MaxwellJ<strong>en</strong>ny GallowayEd Lyon /Pascal CharbonneauOrchestrePasdeloupChœur du Châteletclassique9 décembre 2010 –2 janvier 2011chatelet-theatre.com01 40 28 28 40


48 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiqueVos spectacles préféréssont à la FnacRéservationsMagasins Fnac etOPÉRADIDON ET ENÉEDE HENRY PURCELLMISE EN SCENE ET SCENOGRAPHIE DENIS CHABROULLETDIRECTION MUSICALE JEAN-MARIE PUISSANTVEN 19 ET SAM 20 NOV / 21HRESERVATIONS 01 34 58 03 35 www.londe.frl’Onde / espace culturel / 8 bis, av<strong>en</strong>ue Louis-Breguet 78140 Vélizy-Villacoublaygraphisme : et d’eau fraîche / © Christophe Raynaud de <strong>La</strong>ge / Lic<strong>en</strong>ces 1-1006658 - 2-1006659 - 3-1006660sociale propre à la démarche artistique de DanielBar<strong>en</strong>boim.A. PecqueurLundi 8 novembre à 20h à l’Auditorium du Louvre.Tél. 01 40 20 55 00. Places : 80 €.Les mardisd’Animato////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Deux belles soirées à la Salle Cortot<strong>en</strong> compagnie de jeunes espoirs dupiano international, tous lauréatsréc<strong>en</strong>ts de grandes compétitions.Le pianiste François Dumont joue Mozart, Chopin etDebussy, le 9 novembre 20h30 à la Salle Cortot.En préambule à la douzième édition du Concoursde piano « Grand Prix Animato » qui se déroulera àParis du 4 au 7 décembre sous la co-présid<strong>en</strong>ce deDan Zhao Yi (grand pédagogue chinois du piano,qui fut <strong>en</strong> particulier le professeur de Yundi Li) etMarian Rybicki, la série de concerts des « Mardisd’Animato » nous invite à la découverte de nouveauxtal<strong>en</strong>ts de l’instrum<strong>en</strong>t. Fidèle à sa vocationde découvreur de tal<strong>en</strong>ts, Rybicki ouvre la scènede la Salle Cortot (le 9/11) à la coré<strong>en</strong>ne Kho WoonKim, qui vi<strong>en</strong>t de remporter à 25 ans le Premier Prixdu Concours Vladimir Horowitz, puis au françaisFrançois Dumont, lauréat du Concours Reine Elisabeth2010 et du Concours Clara Haskil 2009…Deux semaines plus tard, toujours à Cortot, unesoirée exceptionnelle permettra de découvrir « àchaud », un mois tout juste après la finale à Varsovie,les jeunes tal<strong>en</strong>ts récomp<strong>en</strong>sés lors du prestigieuxConcours Chopin 2010. J. LukasLes 9 et 23 novembre 20h30 à la Salle Cortot (78 rueCardinet Paris 17 e ). Tél. 01 45 55 93 92. Site : www.animato.org. Entrée libre avec libre participation àl’issue du concert.Orchestresymphoniquede la SWR////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Intéressante confrontation, sousla direction de Sylvain Cambreling,<strong>en</strong>tre deux grands architectes del’écriture orchestrale.Sylvain Cambreling dirige <strong>La</strong>ch<strong>en</strong>mann et Bruckner à laSalle Pleyel.Depuis sa fondation dans l’immédiat après-guerre,l’Orchestre symphonique de la SüdWestRundfunk,basé à Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong> et Fribourg, s’est toujoursmis au service de la musique contemporainedont, hier comme aujourd’hui, il est le brillantambassadeur auprès de nombre de festivals (de© D. R.© Marco BorggreveDonauesching<strong>en</strong> à Musica). Démonstration <strong>en</strong> estde nouveau faite avec cette invitation du Festivald’Automne à Paris : sous la direction de SylvainCambreling, il interprète Nun, fresque concertante(avec flûte, trombone et voix d’hommes) à la l<strong>en</strong>teurassumée. Son p<strong>en</strong>dant, plus traditionnellem<strong>en</strong>torchestral mais non moins mystique, <strong>en</strong> serala Troisième Symphonie de Bruckner. J.-G. LebrunV<strong>en</strong>dredi 12 novembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.OrchestrePasdeloup////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Un intéressant programme mêlantgrand répertoire et création(Klartraum de Noriko Baba), puisexpéri<strong>en</strong>ce « crossover » autour dela Valse et du jazz sont à l’affiche<strong>en</strong> novembre.Le Vi<strong>en</strong>nois Wolfgang Doerner, fidèle de l’OrchestrePasdeloup, accueille le grand pianiste Paul Badura-Skoda à la Salle Pleyel.Avec discrétion mais constance, le Vi<strong>en</strong>nois WolfgangDoerner mène avec l’Orchestre Pasdeloup untrès efficace travail de fond, qui a redonné un lustrecertain à la vénérable association symphonique (fondée<strong>en</strong> 1861). Chef et orchestre sont <strong>en</strong> bonne compagniepour ce concert avec Paul Badura-Skoda : lepianiste vi<strong>en</strong>nois, l’un des pionniers de l’interprétationdu répertoire classique sur instrum<strong>en</strong>ts d’époque, estle soliste du Quatrième Concerto de Beethov<strong>en</strong> (surinstrum<strong>en</strong>t moderne). Par vocation, l’orchestre seconsacre avant tout au grand répertoire (ici, Préludeet Mort d’Isolde de Wagner et Roméo et Juliette deTchaïkovski), mais il prés<strong>en</strong>te aujourd’hui, dans lecadre des « Paris de la musique », la création deKlartraum, œuvre d’une jeune Japonaise qui a suiviil y a quelques années le cursus de composition del’Ircam. Deux semaines plus tard, au Châtelet, l’OrchestrePasdeloup décidém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> verve <strong>en</strong> ce moisde novembre prés<strong>en</strong>te un inv<strong>en</strong>tif et jazzy programmeautour de la valse intitulé « Mille temps, mille feux ».Ce concert « <strong>en</strong> trois temps, trois mouvem<strong>en</strong>ts et àtrois » rassemblera le comédi<strong>en</strong> Jacques Gamblin(dans des extraits de son texte de théâtre Le toucherde la hanche), le jazzman Franck Tortiller à latête de son groupe et <strong>en</strong>fin l’Orchestre Pasdeloup etsa palette symphonique, toujours sous la directionde Doerner. Un nouveau visage du plus anci<strong>en</strong> desorchestres français… J.-G. Lebrun / J. LukasSamedi 13 novembre à 16h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 45 €.Samedi 27 novembre à 15h30 au Théâtre duChâtelet. Tél. 01 40 28 28 40.KronosQuartet////// Quatuor à cordes ////////////////////////////////////////////////Le retour du Quatuor de SanFrancisco.Infatigable dans sa capacité à r<strong>en</strong>ouveler laforme du concert et rarem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> défaut surla pertin<strong>en</strong>ce de ses choix de répertoire, le KronosQuartet poursuit sa route depuis 1973 avecune constance qui force l’admiration. Longtemps© D. R.© Jean Radella terrasse / novembre 2010 / N°182 / 49gros plan Hommage àJean-Louis BarraultHomme de théâtre, Jean-Louis Barrault a aussi largem<strong>en</strong>t contribuéà la naissance de deux grandes institutions musicales, le Domainemusical de Pierre Boulez et les Concerts du dimanche matin de JeanineRoze, qui célèbr<strong>en</strong>t cette saison le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa naissance.En 1975, Jean-Louis Barrault accueillait dans sonthéâtre de la Gare d’Orsay les premiers « Concertsdu dimanche matin » organisés par Jeanine Roze,av<strong>en</strong>ture ininterrompue qui s’est <strong>en</strong>suite déplacée,suivant le metteur <strong>en</strong> scène au théâtre duRond-Point, puis desc<strong>en</strong>dant l’av<strong>en</strong>ue Montaignejusqu’au Théâtre des Champs-Élysées. Enhommage à Jean-Louis Barrault, le r<strong>en</strong>dez-vousdominical s’ouvre à tous les arts : danse avecJosé Martinez sur les « musiques à danser de laCompagnie R<strong>en</strong>aud-Barrault » le 14 novembre,lecture le 12 décembre avec le comédi<strong>en</strong> D<strong>en</strong>isPodalydès – qui dans son livre Voix off adresseun hommage à celui qui l’a précédé de plus d’undemi-siècle à la Comédie-Française – et <strong>en</strong>finmusique le 29 mai avec le pianiste François-R<strong>en</strong>éPierre Boulez r<strong>en</strong>d hommage à Jean-Louis Barrault auThéâtre de l’Odéon le 19 novembre.applaudi à Paris exclusivem<strong>en</strong>t sur la scène duThéâtre de la Ville, David Harrington et ses troupesréapparaiss<strong>en</strong>t aujourd’hui au Théâtre de Sartrouville,plus que jamais « cool et dérangeant » selonson credo. On le sait, le spectre musical du quartetde San Francisco est des plus large, riche de plusde 500 compositions « glanées » au fil de tr<strong>en</strong>tecinqans de carrière et de commandes. A découvrirou redécouvrir à leur programme aujourd’hui :des œuvres de Raz Mesinai (Crossfader), MissyMazzoli (Harp and Altar), JG Thirlwell (Eremikophobia),Thierry Pécou (nouvelle œuvre jouée <strong>en</strong> premièremondiale), Terry Riley (Good Medicine fromSalome Dances for Peace) et John Zorn (extraitsde The Dead Man).Jean LukasMardi 16 novembre à 21h au Théâtre de Sartrouville(78). Tél. 01 30 86 77 79.Orchestrede Paris////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////David Zinman, invité régulierde l’Orchestre de Paris, dirigeDalbavie, Beethov<strong>en</strong> (avec Steph<strong>en</strong>Kovacevich pour ses débuts avecl’orchestre) et Schubert.Ces deux concerts de l’Orchestre de Paris sontconstruits autour de la r<strong>en</strong>contre de deux musici<strong>en</strong>sérudits autour du Premier Concerto de Beethov<strong>en</strong> :Steph<strong>en</strong> Kovacevich est l’un de ces (rares) pianistesqui parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à toujours surpr<strong>en</strong>dre, y comprisdans le grand répertoire ; David Zinman nourritquant à lui ses lectures des grands classiques desa curiosité pour les œuvres du xx e siècle (il avaitdirigé ici même un époustouflant Prince de bois de© David ThomasDuchâble dans un programme de Bach à Milhaud<strong>en</strong> passant par Joseph Kosma.Nouveaux espaces musicauxCep<strong>en</strong>dant, s’il est un musici<strong>en</strong> qu’il fallait associerà cet hommage, c’est bi<strong>en</strong> Pierre Boulez, <strong>en</strong>gagédès 1946 par Jean-Louis Barrault, qui lui offrira plustard au Petit Marigny un écrin pour les concerts duDomaine musical. Autre lieu du « pèlerinage R<strong>en</strong>aud-Barrault », le Théâtre de l’Odéon accueille l’Ensembleintercontemporain le 19 novembre pour Sur Incisesde Boulez, merveille de virtuosité, d’inv<strong>en</strong>tion et detranspar<strong>en</strong>ce ; le chef y ajoute – théâtre oblige – cettemusique de tréteaux qu’est l’Histoire du soldat deStravinsky avec l’actuel maître du lieu, Olivier Py, <strong>en</strong>récitant. Dernier clin d’œil <strong>en</strong>fin le 7 décembre, àla Gare d’Orsay dev<strong>en</strong>ue musée, avec la Symphoniefantastique de Berlioz, que Jean-Louis Barraultincarna dans le film de Christian-Jaque.Jean-Guillaume LebrunLes dimanches 14 novembre, 12 décembreet 29 mai à 11h au Théâtre des Champs-Élysées.Tél. 01 49 52 50 50. Places : 25 €.V<strong>en</strong>dredi 19 novembre à 20h au Théâtre de l’Odéon.Tél. 01 44 85 40 00. Places : 6 à 40 €.Mardi 7 décembre à 20h au Musée d’Orsay.Tél. 01 40 49 47 50. Places : 5,5 €.Une exposition « Jean-Louis Barrault et la musique »se ti<strong>en</strong>t au Théâtre des Champs-Élysées jusqu’au31 décembre.Programme complet sur le site :www.c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airejeanlouisbarrault.frSteph<strong>en</strong> Kovacevich, lég<strong>en</strong>de vivante du piano, interprètele Quatrième Concerto de Beethov<strong>en</strong> avec l’Orchestrede Paris.Bartók <strong>en</strong> 2007). Il dirigera égalem<strong>en</strong>t la NeuvièmeSymphonie dite « <strong>La</strong> Grande » de Schubert, ainsiqu’une œuvre de Marc-André Dalbavie (né <strong>en</strong> 1961),compagnon de route de l’Orchestre de Paris, luiaussi grand érudit et passionné d’histoire musicalecomme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t ces Variations orchestralessur une œuvre de Janácek.J.-G. LebrunMercredi 17, jeudi 18 novembre à 20h à la SallePleyel. Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 45 €.Hors-série mars/avril 2011FormationsartistiquesQuelles formationspour quellesperspectives d’emploi ?Quelles formationspour quelle société ?Diffusion : 100 000 ex.Contact : 01 53 02 06 60et la.terrasse@wanadoo.frdu 20 / 11 au 23 / 11 / 2010Oratorio de Noëlde Johann Sebastian Bach<strong>La</strong> Chapelle RhénaneDirection B<strong>en</strong>oït HallerTél . 01 46 61 36 67classique//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////ANNONCES_GOUDONOV_HALLER_OCT-2010.indd 2 20/10/10 17:50:11


50 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiqueJean-EfflamBavouzetet <strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ceFoster////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////Dans le cadre des « Paris de lamusique » organisés par Musiqu<strong>en</strong>ouvelle <strong>en</strong> liberté, <strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ceFoster dirige l’Orchestrephilharmonique de Radio France.et <strong>en</strong> finesse, s’ingénie à <strong>en</strong> dévoiler la légèretéet l’élégance des timbres : l’adagio du Concerto<strong>en</strong> sol de Ravel, qu’il interprète avec l’excell<strong>en</strong>tJean-Efflam Bavouzet, pourrait avoir été écrit pourlui, de même que les lignes claires de la Symphonie<strong>en</strong> ut de Dukas (un compositeur que lesorchestres parisi<strong>en</strong>s redécouvr<strong>en</strong>t avec raison).En ouverture, le chef américain crée Volcaniquesde Vinc<strong>en</strong>t Paulet (né <strong>en</strong> 1962). J.-G. LebrunV<strong>en</strong>dredi 19 novembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.Jay Gottlieb////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Deux r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong> terresaméricaines autour de la musiquede Philip Glass.la diffusion du film docum<strong>en</strong>taire Looking Glassd’Eric Darmon et Frank Mallet .J. LukasV<strong>en</strong>dredi 19 novembre à 19h et dimanche 28 à 16h30à la Maison de la musique de Nanterre (92).Tél. 39 92.OrchestreColonne////// Violon, violoncelle et orchestre ////////////////////////////<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Petitgirard dirige un beauprogramme Ravel, Brahms etDutilleux à la tête de l’OrchestreColonne.Folle nuitMirare////// Festival de piano /////////////////////////////////////////////////Les artistes du label discographiquede R<strong>en</strong>é Martin se produis<strong>en</strong>tl’espace d’un week-<strong>en</strong>d à la SalleGaveau.Shani Diluka est l’une des pianistes invités à la Foll<strong>en</strong>uit Mirare.© D. R.BRUNO MANTOVANI - Concerto de chambre (création)DMITRI KOURLIANDSKI - Objets impossibles (création),WOLFGANG RIHM - Gejagte FormHUGUES DUFOURT - Les chasseurs dans la neige d’après BruegelENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN / BRUNO MANTOVANI, direction27 NOVEMBRE 2OH - CITÉ DE LA MUSIQUERéservations : 01.44.84.44.84 / www.cite-musique.frCité de la musique : 221 av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès – M°Porte de PantinInfos et extraits musicaux sur www.<strong>en</strong>sembleinter.comLSOSTOXNº1<strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ce Foster, toujours inspiré par la musique française.<strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ce Foster est souv<strong>en</strong>t à son aise dans lamusique française. Sa direction, toute <strong>en</strong> fluiditéHors-série mars/avril 2011FormationsartistiquesQuelles formationspour quellesperspectives d’emploi ?Quelles formationspour quelle société ?Diffusion : 100 000 ex.Contact : 01 53 02 06 60et la.terrasse@wanadoo.frLic<strong>en</strong>ce 756227 – polylogueLAURENT PETITGIRARDOLIVIER CHARLIER* Prix <strong>en</strong> 1 re catégorie, à partir de 5 concerts.Hors abonnem<strong>en</strong>t : places de 10 à 30 €Orchestre ColonneDirecteur musical <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t PetitgirardSaison 2010 ~ 2011DIRECTIONHENRI DEMARQUETTEVIOLONVIOLONCELLESALLE PLEYELSAMEDI 20 NOVEMBRE 2010 20 H252, RUE DU FBG ST-HONORÉ, 75008 PARIS – MÉTRO TERNESAbonnez-vous pour 10 € par concert *© Marc GinotEx-élève de Nadia Boulanger, le pianiste franco-américainest l’invité de la Maison de la musique de Nanterre.Spécialiste de la musique américaine, les « répétitifs» <strong>en</strong> tête (Glass, Adams, Reich, Riley, etc…),musici<strong>en</strong> visionnaire et lumineux, Jay Gottlieb s’invitepar deux fois à Nanterre pour porter la bonneparole d’un compositeur dont il s’est fait l’ambassadeurpartout dans le monde : Philip Glass. Le19, son « Salon de Musique » (<strong>en</strong> <strong>en</strong>trée libre)sera dédié à « <strong>La</strong> musique répétitive américaine » ;le 28, son concert exceptionnel sera précédé de01 42 33 72 89www.orchestrecolonne.fr© D. R.<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Petitgirard et l’Orchestre Colonne interprèt<strong>en</strong>t laPremière Symphonie de Dutilleux.<strong>La</strong> Première Symphonie d’H<strong>en</strong>ri Dutilleux (1951),même si elle obéit <strong>en</strong>core à un schéma formelclassique dont le compositeur n’aura de cesse,<strong>en</strong>suite, de s’éloigner, ouvre déjà – dès la passacailleinitiale – sur ce « mystère des sons »qui devi<strong>en</strong>dra une véritable signature. Dans ceprogramme de l’Orchestre Colonne, elle r<strong>en</strong>voietant au génie des timbres de l’Alborada del graciosoqu’à la perfection architecturale du DoubleConcerto de Brahms, interprété ce soir par levioloniste Olivier Charlier et le violoncelliste H<strong>en</strong>riDemarquette.J.-G. LebrunSamedi 20 novembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.Marlon Titre////// Guitare ///////////////////////////////////////////////////////////////Voyage musical au cœur durépertoire guitaristique.Le guitariste Marlon Titre signe son premier concertparisi<strong>en</strong> au Théâtre des Abbesses.Le Théâtre des Abbesses est l’une des très raressalles parisi<strong>en</strong>nes qui ouvre ses portes à la guitareclassique et lui reste fidèle. <strong>La</strong> guitaristesarde Filom<strong>en</strong>a Moretti y a déjà donné quatreconcerts qui ont marqué les esprits et captivétant les guitarophiles que les mélomanes. Cetteannée, c’est au tour de Marlon Titre. Ce jeuneguitariste hollandais a <strong>en</strong>tamé un beau parcoursà travers son pays natal mais aussi les États-Unis ou <strong>en</strong>core l’Allemagne. Pour sa premièredate parisi<strong>en</strong>ne, et pour séduire la ville où offici<strong>en</strong>tquelques « monstres » de la guitare commeAlberto Ponce, Roland Dy<strong>en</strong>s ou Rafael Andia,Marlon Titre propose un répertoire à son image :international, varié et dynamique, passant deVilla-Lobos à Bach puis de Sor à Tàrrega et deMertz à Brouwer.S. LlinaresSamedi 20 novembre à 17h au Théâtre des Abbesses.Tél. 01 42 74 22 77. Places : 13 à 18 €.© D. R.© D. R.Att<strong>en</strong>tion, événem<strong>en</strong>t : la Folle journée débarqueà Paris dans la Salle Gaveau ! Le concept de la« Folle nuit Mirare » n’est néanmoins pas exactem<strong>en</strong>tle même que celui <strong>en</strong> vigueur à Nantes. Sil’on retrouve l’idée d’un week-<strong>en</strong>d « marathon deconcerts », du samedi 20 novembre 11h au dimanche21 novembre à 19h, la manifestation ne réunit,cette fois-ci, que des pianistes. Et surtout, il s’agituniquem<strong>en</strong>t d’artistes <strong>en</strong> contrat chez Mirare, lelabel discographique fondé par R<strong>en</strong>é Martin, créateurde la Folle journée. Cette « Folle nuit Mirare »peut aussi se voir comme une bonne stratégie <strong>en</strong>temps de crise de l’industrie discographique. Entout cas, une chose est sûre : le casting est alléchant.On ne manquera pas Adam <strong>La</strong>loum, lauréatdu Concours Clara Haskil (samedi à 11h), ShaniDiluka, au toucher aussi s<strong>en</strong>sible qu’intellig<strong>en</strong>t(samedi à 13h), Luis Fernando Perez, qui revisiteavec tal<strong>en</strong>t le répertoire espagnol (samedi à 17h)ou <strong>en</strong>core l’extravagant Iddo Bar-Shaï (dimancheà 13h). Les pianistes ne sont pas toujours seulssur scène : Brigitte Engerer s’associe au comédi<strong>en</strong>Daniel Mesguich (samedi à 19h et 21h), tandis quele concert « nocturne » réunit pas moins de sixpianistes (samedi à 23h). Le week-<strong>en</strong>d s’annoncechargé !A. PecqueurLes 20 et 21 novembre à la Salle Gaveau.Tél. 01 49 53 05 07.<strong>La</strong> ChapelleRhénane////// Musique baroque ////////////////////////////////////////////////B<strong>en</strong>oît Haller aborde le célèbreOratorio de Noël de JohannSebastian Bach.<strong>La</strong> Chapelle Rhénane, <strong>en</strong>semble de chanteurs et desolistes sur instrum<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s.À l’occasion d’une réc<strong>en</strong>te interview, le nouveaudirecteur de l’Orchestre de Paris Paavo Järvidéclarait fort justem<strong>en</strong>t que le temps est un part<strong>en</strong>aireess<strong>en</strong>tiel pour établir une réelle affinité <strong>en</strong>treun interprète et un grand compositeur. Ainsi, dixannées ont été nécessaires à Järvi pour <strong>en</strong>registrerson intégrale des symphonies de Beethov<strong>en</strong>.Aujourd’hui, chaque programme doit être monté leplus rapidem<strong>en</strong>t possible et il est très rare de pouvoirtravailler dans de telles conditions. C’est pourtantla voie du travail <strong>en</strong> profondeur qu’a choisie le© D. R.artwork is Fake (ww.fake.fr) - photo : © Philippe GontierUne création deDmitri Kourliandskiet "Abstract Birds",dirigée par Bruno Mantovani//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////


52 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiquetal<strong>en</strong>tueux B<strong>en</strong>oît Haller avec J.S. Bach. Après lesquatre Cantates profanes, la Passion selon saintJean et la Passion selon saint Matthieu, les musici<strong>en</strong>sde la Chapelle Rhénane proposeront au théâtreLes Gémeaux leur interprétation de l’Oratorio deNoël. Sans céder aux sirènes de l’éclectisme et dugrand brassage, ni s’<strong>en</strong>fermer dans un historicismefroid et figé, B<strong>en</strong>oît Haller se taille une place à partdans le paysage baroque.S. LlinaresLes 20, 22 et 23 novembre à 20h, le 21 novembreà 17h au théâtre Les Gémeaux à Sceaux.Tél. 01 46 61 36 67. Places : 14 à 32 €.PhilippeBernold////// Flûte et cordes ////////////////////////////////////////////////////Invité de l’Orchestre national d’Ilede-Francela semaine précéd<strong>en</strong>te,Philippe Bernold prolonge cemom<strong>en</strong>t de complicité <strong>en</strong> formationde chambre.Le flûtiste Philippe Bernold chante son amour de lamusique française aux côtés des solistes de l’Orchestr<strong>en</strong>ational d’Ile-de-France.Le flûtiste interprète la Sonate pour flûte, alto etharpe, merveilleuse d’inv<strong>en</strong>tion, moderne jusquedans ses clins d’œil au passé, et où l’esprit mêmeAntti Puuhaaraconte musical avec marionnettesTuomela / Hubeau, Caille-Perret / Musicatreizedu 8 au 14 novembre 2010Place du Théâtre / station RER E Nog<strong>en</strong>t-Le Perreux01 48 72 94 94graphisme Philippe Bouana illustration Dami<strong>en</strong> Caille-Perret - lic<strong>en</strong>ces d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacles : 1-1036179, 2-1036180, 3-1036181© Bernard Richebéde la musique française semble s’incarner, puisle très poétique Voyage au pays de T<strong>en</strong>dre deGabriel Pierné (pour flûte, harpe et cordes). Auprogramme égalem<strong>en</strong>t, le Quatuor « Lettres intimes» de Janacek et le Sextuor de « Capriccio »de Strauss par les instrum<strong>en</strong>tistes à cordes del’orchestre.J.-G. LebrunLundi 22 novembre à 19h30 à l’Auditorium Saint-Germain. Tél. 01 43 68 76 00. Places : 10 €.ChristianThielemann////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Le chef allemand dirige l’intégraledes symphonies de Beethov<strong>en</strong> avecl’Orchestre philharmonique deVi<strong>en</strong>ne.Pour ceux qui aim<strong>en</strong>t les interprétations romantisantesde Beethov<strong>en</strong> : Christian Thielemann !L’année dernière, le Théâtre des Champs-Elyséesproposait une intégrale des symphonies de Beethov<strong>en</strong>par la Philharmonie de chambre allemandesous la direction de Paavo Järvi : une version <strong>en</strong>effectif réduit, dynamique et analytique, où l’ons<strong>en</strong>tait l’influ<strong>en</strong>ce du mouvem<strong>en</strong>t sur instrum<strong>en</strong>tsanci<strong>en</strong>s. Changem<strong>en</strong>t complet de style avec l’intégralebeethovéni<strong>en</strong>ne donnée cette saison parChristian Thielemann dans le même théâtre del’Av<strong>en</strong>ue Montaigne. Le chef allemand s’inscrit, lui,dans l’héritage d’une certaine tradition germanique,incarnée notamm<strong>en</strong>t par le mythique Furtwängler.Sonorité généreuse et rubato expressif (excessif ?)caractéris<strong>en</strong>t cette vision, servie ici par l’Orchestrephilharmonique de Vi<strong>en</strong>ne (<strong>en</strong> grand effectif, sansnul doute !). Preuve qu’<strong>en</strong> matière d’interprétation,les symphonies du Maître de Bonn n’ont pas fini defaire parler d’elles.A. PecqueurDu 23 au 28 novembre au Théâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 165 €.Le ConcertSpirituel////// Musique baroque ////////////////////////////////////////////////Programme de musique sacréepar Hervé Niquet au grand templeprotestant de l’Oratoire du Louvre.Le Concert Spirituel célèbre le faste des cathédrales duGrand Siècle.Avec son <strong>en</strong>semble Le Concert Spirituel, HervéNiquet est dev<strong>en</strong>u une référ<strong>en</strong>ce incontournabledans l’interprétation de la musique baroque. Cechercheur musicologue méticuleux a développé aufil des années un son et une approche bi<strong>en</strong> spécifiques.Il est ainsi passé maître dans l’art d’insufflerl’énergie qui sublime la musique sacrée française.© D. R.© Satochi AoyagiParfaitem<strong>en</strong>t dans son élém<strong>en</strong>t, il prés<strong>en</strong>tera lorsde ce concert des compositions de trois anci<strong>en</strong>smaîtres de chapelle : le Requiem de Bouteiller – àdécouvrir car très rarem<strong>en</strong>t joué –, le De Profundisde Charp<strong>en</strong>tier et le Stabat Mater de Brossard. Unetrès bonne occasion d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre un répertoire tropsouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>goncé dans sa tradition, et de constaterque l’époque de Louis XIV fut aussi somptueusecôté sacré que côté profane. S. LlinaresMercredi 24 novembre à 20h30 à l’Oratoire du Louvre.Tél. 01 48 24 16 97. Places : 20 à 35 €.Jean-ChristopheSpinosi////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Le chef de l’<strong>en</strong>semble Matheusdirige l’Orchestre de Paris dansHaydn et Mozart.Jean-Christophe Spinosi à la tête de l’Orchestre deParis : le choc des cultures !Le nouveau directeur artistique de l’Orchestre deParis, Didier de Cottignies, ti<strong>en</strong>t à inviter régulièrem<strong>en</strong>tdes chefs issus de la mouvance surinstrum<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s. Cette saison, la phalangesera ainsi dirigée par Jean-Christophe Spinosi, levibrionnant chef de l’Ensemble Matheus. Le pariest risqué : ses options <strong>en</strong> matière de tempo, dephrasé ou d’articulation suscit<strong>en</strong>t soit l’adhésiontotale soit un rejet complet. Après la Symphoni<strong>en</strong>°82 « L’Ours » de Haydn, Spinosi dirige deuxœuvres de Mozart : le Concerto n° 10 pour deuxpianos (avec Maria-João Pires et David Bismuth) etla Messe du couronnem<strong>en</strong>t (avec les voix de MaritaSolberg, R<strong>en</strong>ata Pokupic, Maximilian Schmitt etNahuel di Pierro). <strong>La</strong> saison prochaine, l’Orchestrede Paris accueillera un autre chef « baroqueux » :Thomas H<strong>en</strong>gelbrock.A. PecqueurMercredi 24 et jeudi 25 novembre à 20h à la SallePleyel. Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 85 €.KristjanJärvi////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Le chef d’origine estoni<strong>en</strong>nedirige l’Orchestre national deFrance dans des œuvres d’Adams,Stravinski et Rachmaninov.Kristjan Järvi à la baguette : un show à ne pas manquerau Théâtre des Champs-Elysées !Après avoir pu apprécier plusieurs concerts dePaavo Järvi avec l’Orchestre de Paris, dont il estle tout nouveau directeur musical, nous pouvons,ce mois-ci, aller voir son frère Kristjan diriger l’OrchestreNational de France. Le contraste est complet<strong>en</strong>tre les fils de Neeme Järvi (qui vi<strong>en</strong>t, quant à//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© D. R.© Juli<strong>en</strong> Mignot lic<strong>en</strong>sed to Virgin Classics© IRCAM - Andrew Gerzsola terrasse / novembre 2010 / N°182 / 53gros plan Le Quatuor Ebène etle goût de l’improvisationLes dix ans d’un quatuor à cordes français épris de liberté <strong>en</strong>compagnie de Fanny Ardant, Luz Casal, Natalie Dessay et Stacey K<strong>en</strong>t.Sous le titre « Fiction », le Quatuor Ebène, déjàremarqué par le New York Times comme « unquatuor à cordes pouvant facilem<strong>en</strong>t se transformer<strong>en</strong> groupe de jazz », rassemble dansun nouvel album (chez Virgin Classics) et surla scène des Folies Bergères une belle sériede standards de jazz ou pop revisités avec lacomplicité des voix de Fanny Ardant, Luz Casal,Natalie Dessay et Stacey K<strong>en</strong>t. Dix ans aprèsses débuts, le Quatuor Ebène se souvi<strong>en</strong>t : « Ausoir, <strong>en</strong>core dans nos salles de cours, un stan-Le jeune quatuor français avec la chanteuse espagnoleLuz Casal.lui, d’être nommé chef de l’Orchestre de la Suisseromande) : Paavo a une gestique sobre et acérée,tandis que Kristjan fait montre d’une énergie exubérante.Véritable showman, dans la lignée d’unBernstein, Kristjan Järvi, actuel conseiller artistiquede l’Orchestre de chambre de Bâle, a choiside diriger l’Orchestre national de France dans Thechairman dances d’Adams, le Capriccio pour pianoet orchestre et le Concerto pour piano de Stravinski(avec <strong>en</strong> soliste Alexander Toradze), et les Dansessymphoniques de Rachmaninov. A. PecqueurJeudi 25 novembre à 20h au Théâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 45 €.IRCAM////// Musique - danse contemporaine - électronique /////Un duplex Paris-Graz pour desperformances musicales etchorégraphiques.À l’IRCAM, la technologie des réseaux s’immisce dansla création.L’espace scénique fait aujourd’hui partie despréoccupations majeures de la création musicale.Comm<strong>en</strong>t sortir d’un rapport frontal avec lepublic ? Est-il possible de concevoir de nouvellessalles modulables et ergonomiques pour toutesles scénographies réc<strong>en</strong>tes ? L’IRCAM est logiquem<strong>en</strong>tpartie pr<strong>en</strong>ante de cette réflexion. Avecle projet CO-ME-DIA, elle élargit le champ despossibles. Cette soirée consiste à synchroniserdeux scènes, l’une à Graz <strong>en</strong> Autriche, l’autre àl’espace parisi<strong>en</strong> de projection de l’IRCAM. Sur© Mats Lundquistdard de jazz, une chanson étai<strong>en</strong>t prétextes àimproviser et surtout à mesurer les possibilitésdu quatuor… » De quoi aiguiser, pas à pas, desappétits nouveaux de musique et des <strong>en</strong>viesd’élargir le spectre des répertoires, des r<strong>en</strong>contreset des humeurs…Un rêve dev<strong>en</strong>u réalité« Nos arrangem<strong>en</strong>ts naiss<strong>en</strong>t ainsi, nourris parnos expéri<strong>en</strong>ces respectives dans des groupes dejazz, de rock ou de pop. Au travers de cette musiqueet au fil des années, nous développons ainsiune partie de notre id<strong>en</strong>tité : de mini-sets de jazzimpromptus, des concerts où Miles Davis et Ravelse partag<strong>en</strong>t l’affiche, un goût naissant pour l’improvisation,des r<strong>en</strong>contres avec des jazzm<strong>en</strong>… »<strong>La</strong> r<strong>en</strong>contre avec Richard Héry, batteur-coloristeet véritable « cinquième homme » chambriste duprojet, finira de convaincre les Ebène d’aller aubout de leur projet et de leur rêve : « Fiction, cemot représ<strong>en</strong>te pour nous ce rêve, cette fausseréalité d’un quatuor à cordes jouant et improvisantpour retrouver cette liberté si propre à tous lesmusici<strong>en</strong>s classiques du passé ».J. LukasLundi 15 novembre à 20h aux Folies Bergère.Tél. 0892 68 16 50chaque scène, solistes et danseurs dialoguerontsimultaném<strong>en</strong>t grâce à l’utilisation de réseaux hautdébit. Deux pièces seront prés<strong>en</strong>tées pour l’occasion: NetTrike, du compositeur Bernard <strong>La</strong>ng etde la chorégraphe Christine Gaigg, et Zoom-Upd’Andrea Cera.S. LlinaresJeudi 25 novembre à 20h à l’IRCAM.Tél. 01 44 78 12 40. Places : 5 à 14 €.Alan Gilbert////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Le chef américain dirige l’Orchestrephilharmonique de Radio Francedans deux œuvres inspirées deMaeterlinck : Pelléas et Mélisandede Scho<strong>en</strong>berg et des lieder deZemlinsky (avec la contraltoYvonne Naef).Désormais directeur musical à New York, Alan Gilbertrevi<strong>en</strong>t diriger l’Orchestre philharmonique de RadioFrance dans un programme vi<strong>en</strong>nois.Quelques mois après son passage à Paris à la têtedu New York Philharmonic dont il est dev<strong>en</strong>u l’andernier le directeur musical, Alan Gilbert retrouve laSalle Pleyel et l’Orchestre philharmonique de RadioFrance, une formation avec laquelle il a collaboré d<strong>en</strong>ombreuses fois déjà – et toujours dans des programmestrès inv<strong>en</strong>tifs. Il se p<strong>en</strong>che ici sur Vi<strong>en</strong>neà l’orée du xx e siècle, quand Scho<strong>en</strong>berg avec sonPelléas et Mélisande (1903) est <strong>en</strong>core marqué parl’influ<strong>en</strong>ce d’un romantisme exacerbé. Et Zemlinsky,son ami, son professeur aussi, prolonge la tradition//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////<strong>Terrasse</strong>_sept2010:Mise <strong>en</strong> page 1 8/10/10 18:16 Page 1Gil Shaham,joue Prokofiev et Walton,les concertos des années 30SaisonMercredi 1 er et jeudi 2 décembre20h Salle PleyelLiadov Le <strong>La</strong>c <strong>en</strong>chanté, poème symphoniqueProkofiev Concerto pour violon n° 2Stravinski PetrouchkaDima Slobod<strong>en</strong>iouk directionGil Shaham violonTarifs : 85€ | 65€ | 45€ | 30€ | 10€2010 /2011classiqueMercredi 6 et jeudi 7 avril20h Salle PleyelSibelius FinlandiaWalton Concerto pour violonProkofiev Symphonie n° 5Sakari Oramo directionGil Shaham violonTarifs : 60€ | 45€ | 34€ | 22€ | 10€Réservations : 01 42 56 13 13www.orchestredeparis.comEncart <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>/Antti Puuhaara.indd 1 4/10/10 16:28:29


54 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiqueLes jeux du marketing musical priv<strong>en</strong>t parfois desartistes d’<strong>en</strong>vergure d’une aura méritée au profitd’autres au profil artistique plus discutable et sexy…Parmi ces nouveaux grands pianistes à connaîtreabsolum<strong>en</strong>t figure indiscutablem<strong>en</strong>t Nicolas Stavy,35 ans, formé à Paris et G<strong>en</strong>ève, protégé de Br<strong>en</strong>delet lauréat <strong>en</strong>tre autres du Concours Chopin àVarsovie <strong>en</strong> 2000… « J’essaie d’éviter toute spécialisation.Après avoir gagné le Prix Spécial auConcours Chopin, j’ai <strong>en</strong>registré un disque Chodulied romantique avec ses Six chants sur despoèmes de Maeterlinck, orchestrés avec un merveilleuxraffinem<strong>en</strong>t (1913-1921).J.-G. LebrunV<strong>en</strong>dredi 27 novembre à 20h à la Salle Pleyel. Tél. 0156 40 15 16. Places : 10 à 45 € (à 11h, « concert <strong>en</strong>famille » avec l’œuvre de Scho<strong>en</strong>berg et la récitanteValérie de la Rochefoucauld. Places : 8 €).Les PetitsRi<strong>en</strong>set Don Juan////// Ballets ///////////////////////////////////////////////////////////////L’Opéra Royal et le C<strong>en</strong>tre demusique baroque de Versaillespropos<strong>en</strong>t une soirée consacrée auballet placée sous la direction deFrançois-Xavier Roth, directeur del’orchestre Les Siècles.François-Xavier Roth, un chef d’orchestre tout-terrain,qui vi<strong>en</strong>t de signer pour le label Les Siècles Liveun disque consacré à Camille Saint-Saëns.Bach, Brahms et Schumann sont au programmeL’orchestre Les Siècles collabore cette fois-ci avec du fascinant Grigory Sokolov.la compagnie de danse baroque l’Év<strong>en</strong>tail. Il nouspropose une reprise des Petits Ri<strong>en</strong>s, ballet de Grigory Sokolov affectionne ces récitals faits de courtespièces où il peut donner libre cours à son s<strong>en</strong>sMozart et Gossec, et poursuit son exploration duballet <strong>Terrasse</strong>_oct10:Mise du xviii e siècle avec le <strong>en</strong> Don page Juan de 1 Gluck. 8/10/10de la 18:09 nuance Page et de la 1variation. Comme souv<strong>en</strong>t, leDavid Zinman dirige“<strong>La</strong> Grande” de SchubertMercredi 17 etjeudi 18 novembre20h Salle PleyelDalbavie Variations orchestrales surune œuvre de Janáček, création françaiseBeethov<strong>en</strong> Concerto pour piano n° 1Schubert Symphonie n° 9, “<strong>La</strong> Grande”David Zinman directionSteph<strong>en</strong> Kovacevich pianoTarifs : 45€ | 35€ | 25€ | 17€ | 10€Une coréalisation de l’Orchestre de Paris et Musique Nouvelle<strong>en</strong> Liberté, dans le cadre des “Paris de la musique”Réservations : 01 42 56 13 13www.orchestredeparis.com© D. R.Comme toujours à Versailles, ces productionsbénéfici<strong>en</strong>t d’une démarche musicologique trèspointue qui permet de recréer les œuvres le plusfidèlem<strong>en</strong>t possible. Ainsi, le peintre-décorateurAntoine Fontaine a conçu pour l’occasion un décorà l’anci<strong>en</strong>ne. L’orchestre jouera bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du surinstrum<strong>en</strong>ts d’époque et la chorégraphie de Marie-G<strong>en</strong>eviève Massé sera habitée par les gestesdu siècle des Lumières. Les amateurs de cettepériode seront comblés. S. LlinaresMardi 30 novembre et samedi 4 décembre à 21h,dimanche 5 décembre à 17h30 à l’Opéra Royal deVersailles. Tél. 01 30 83 78 89. Places : de 18 à 88 €.GrigorySokolov////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Retour du pianiste russe sur lascène du Théâtre des Champs-Élysées. Le programme, commetoujours, est merveilleuxd’intellig<strong>en</strong>ce.2010 /Saison2011© D. R.génial pianiste russe bâtit des ponts <strong>en</strong>tre les époques: pour cette tournée d’automne, il associe Bach(Partita BWV 826), Brahms (les sept Fantaisies op.116) et Schumann (Humoreske op.20 et, beaucoupplus rares, les Scherzo, gigue, romance et fuguetteop. 32, clin d’œil aux partitas de Bach).J.-G. LebrunMardi 30 novembre à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 65 €.PhilippeJaroussky////// Voix ///////////////////////////////////////////////////////////////////Philippe Jaroussky et le ConcertoKöln interprèt<strong>en</strong>t Caldara auThéâtre des Champs-Élysées.Philippe Jaroussky, nommé Artiste lyrique de l’annéeaux Victoires de la Musique Classique.<strong>La</strong> redécouverte du répertoire et des instrum<strong>en</strong>ts desxvii e et xviii e siècles a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré de nouvelles pratiquesd’interprétation, de nouveaux modes de jeu et,avant tout, de nouvelles façons de chanter. Les voixde contre-ténor ont aujourd’hui retrouvé l’importancequ’elles avai<strong>en</strong>t à l’époque baroque. <strong>La</strong> douteusemode des anci<strong>en</strong>s castrats, très v<strong>en</strong>deuse et racoleuse,n’est pas pour ri<strong>en</strong> dans cette asc<strong>en</strong>sion. PhilippeJaroussky est impressionnant dans ce g<strong>en</strong>re derépertoire. Il possède <strong>en</strong> effet une prés<strong>en</strong>ce vocaleunique, reconnaissable dès les premières notes. Sontimbre particulier lui permet de visiter des répertoiresqui, avant lui, n’étai<strong>en</strong>t pas explorés par les voixde contre-ténor, comme <strong>en</strong> témoigne son disqueOpium consacré à la mélodie française. Au Théâtredes Champs-Elysées, il s’attaquera à une sélectiond’airs du compositeur véniti<strong>en</strong> Caldara. S. LlinaresMercredi 1 er décembre à 20h au Théâtre desChamps-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50.Places : 5 à 95 €.RogerMuraro etJun Märkl////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////Concert « prométhé<strong>en</strong> » del’Orchestre national de Lyon avecl’évocation musicale du mytheselon Beethov<strong>en</strong>, Liszt et Scriabine.Le pianiste Roger Muraro est le soliste de l’étonnantquasi-concerto de Scriabine, Prométhée.Sa familiarité avec la musique d’Olivier Messia<strong>en</strong>,qu’ont <strong>en</strong>core soulignée, <strong>en</strong> 2008, les célébrationsdu c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance du compositeur, nesaurait faire oublier à quel point l’art de Roger Muraroconvi<strong>en</strong>t aussi aux virtuosités romantiques – et notamm<strong>en</strong>tà celles de Liszt ou Rachmaninov. Il s’attaque ici© Simon Fowler© D. R.à Scriabine et à son Prométhée (1910), œuvre hybride<strong>en</strong>tre le concerto pour piano et la spéculation symphonique(avec l’interv<strong>en</strong>tion égalem<strong>en</strong>t d’un « orgue delumières » !). Le programme proposé par l’Orchestr<strong>en</strong>ational de Lyon et son chef Jun Märkl est d’ailleurson ne peut plus cohér<strong>en</strong>t avec le poème symphoniqueProméthée de Liszt et des pages du ballet Les Créaturesde Prométhée de Beethov<strong>en</strong>, ainsi qu’avec Mortet transfiguration de Strauss. J.-G. LebrunJeudi 2 décembre à 20h à la Cité de la musique.Tél. 01 44 84 44 84. Places : 20 à 24 €.DanielHarding////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Le jeune chef dirige l’Orchestrephilharmonique de Radio Francedans Webern, Berg et Zemlinsky.Programme de musique autrichi<strong>en</strong>ne sous la directionde Daniel Harding.Après avoir fait ses armes dans le répertoire classique(on se souvi<strong>en</strong>t d’un Don Giovanni de Mozartdépoussiéré au Festival d’Aix), Daniel Harding seconc<strong>en</strong>tre aujourd’hui sur le répertoire du xx e siècle.A Berlin, nous l’avons récemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du dans unconcert Bartok-Britt<strong>en</strong>-Richard Strauss, dirigé demanière inspirée mais parfois un peu artificielle dansles phrasés. On se réjouit néanmoins de le retrouverà Paris avec l’Orchestre philharmonique de RadioFrance dans un programme très bi<strong>en</strong> construit, avecles Six pièces opus 6 de Webern, la Suite lyrique deBerg et la Symphonie lyrique de Zemlinsky (avecAngela D<strong>en</strong>oke et Peter Mattei). Une plongée dansl’expressionnisme vi<strong>en</strong>nois. A. PecqueurV<strong>en</strong>dredi 3 décembre à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.NicolasStavy////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Le pianiste français <strong>en</strong> terresromantiques.Prolongem<strong>en</strong>t de son réc<strong>en</strong>t et superbe <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tparu sur le label Hortus, Nicolas Stavy interprète lesQuatre ballades opus 10 de Brahms.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Alvaro Yanez / Accord Universal© D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 55gros plan / festivalParis de la musique<strong>La</strong> septième édition de ce festival mêlant musique classique etcontemporaine s’annonce très symphonique.Connu comme romancier et producteur de radio,B<strong>en</strong>oît Duteurtre est aussi le directeur d’une associationconsacrée à la musique contemporaine :Musique nouvelle <strong>en</strong> liberté. C’est cette structurequi, tous les deux ans, organise le Festival des« Paris de la musique », mêlant grand répertoire etcréation contemporaine. Auteur du Requiem pourune avant-garde (éd. Les belles lettres), B<strong>en</strong>oîtDuteurtre est un anti-boulézi<strong>en</strong> notoire. Ri<strong>en</strong>d’étonnant donc à ce que Musique nouvelle <strong>en</strong>liberté fasse la part belle aux compositeurs néo-to-Création française de la Quatrième symphonie d’ArvoPärt le 10 novembre.pin et on me demandait tout le temps de jouer samusique. Mais j’ai préféré rebondir sur une autreépoque ! J’aime alterner les répertoires connus etles œuvres rares. Il y a bi<strong>en</strong> sûr des musiques quime sont évid<strong>en</strong>tes, comme celle de Brahms <strong>en</strong> cemom<strong>en</strong>t » confie le pianiste. Un compositeur quifigure au programme très romantique de son prochainrécital parisi<strong>en</strong> (Variations <strong>en</strong> ré mineur op.18 d’après le mouvem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t du premier sextuor ;Quatre ballades op. 10), voisin logique au mêmeprogramme de Liszt (<strong>La</strong> Vallée d’Obermann, Bénédictionde Dieu dans la solitude). J. LukasV<strong>en</strong>dredi 3 décembre à 20h à l’Institut hongrois deParis. Tél. 01 43 26 06 44. Places : 15 et 19 €.MichelPiquemal////// Chœur ////////////////////////////////////////////////////////////////A la tête du Chœur régionalVittoria d’Ile-de-France, le chefdirige des œuvres de Haydn,M<strong>en</strong>delssohn, Schumann, Wolf etReger.Michel Piquemal : une leçon de sincérité.Michel Piquemal nous propose un voyage au cœurdu romantisme allemand, de sa naissance avecHaydn jusqu’à ses derniers feux avec Wolf etReger, <strong>en</strong> passant par M<strong>en</strong>delssohn et Schumann.Aux côtés du Chœur Vittoria d’Ile-de-France, onpourra <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> soliste la mezzo-soprano Clém<strong>en</strong>ce<strong>La</strong>veggi, le violoncelliste Eric Zorgniottiet la pianiste Christine <strong>La</strong>jarrige. Nul doute quel’<strong>en</strong>thousiasme et la sincérité qui caractéris<strong>en</strong>t la© D. R.naux. On remarquera néanmoins que la septièmeédition des « Paris de la musique » affiche uneplus grande diversité de styles musicaux que lesannées précéd<strong>en</strong>tes.Horizons élargisOlari Elts dirige l’Ensemble orchestral de Parispour la création française de la Quatrième symphonie« Los Angeles » du compositeur minimalisteestoni<strong>en</strong> Arvo Pärt (10 novembre). L’OrchestrePasdeloup, qui fête ses 150 ans, interprètepour sa part une création de la franco-japonaiseNoriko Baba (13 novembre). Sous la baguettede David Zinman, l’Orchestre de Paris retrouveMarc-André Dalbavie, qui fut <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce aveccette phalange de 2001 à 2005, pour la créationfrançaise de Variations orchestrales sur uneœuvre de Janacek (17 novembre). L’OrchestrePhilharmonique de Radio France et <strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ceFoster propos<strong>en</strong>t quant à eux une création deVinc<strong>en</strong>t Paulet intitulée Volcaniques (19 novembre).Le seul concert du festival qui ne soit passymphonique est donné par le Quatuor Diotima,qui jouera notamm<strong>en</strong>t le Quatuor à cordes n°3 deGilbert Amy (15 novembre).A. PecqueurDu 10 au 19 novembre. Tél. 0 892 683 622.démarche de Michel Piquemal insuffleront un élanpassionné à ces œuvres vocales. A. PecqueurLes 3 décembre au Perreux, 5 décembre à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, 12 décembre à Saint Mandé.Tél. 01 42 65 08 02.John EliotGardiner////// Chœur et orchestre /////////////////////////////////////////////À la tête des <strong>en</strong>sembles qu’il afondés, le chef britannique revisiteà la Cité de la musique quelquesunesdes cantates d’église de Bach.Avec le Monteverdi Choir et les English Baroque Soloists,John Eliot Gardiner interprète les cantates de Bach.John Eliot Gardiner a <strong>en</strong>trepris il y a dix ans uneexceptionnelle av<strong>en</strong>ture <strong>en</strong> se lançant dans l’interprétationet l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t de la totalité des cantatesde Bach. Ce pari discographique un peu fouse doublait d’une idée plus folle <strong>en</strong>core : interpréterchacune de ces œuvres au jour même du cal<strong>en</strong>drierliturgique pour lequel elle avait été écrite. De ce« pèlerinage » – c’est le terme qu’il avait alors utilisé– le chef britannique a retiré une connaissance desplus intimes de cet univers musical et des teintes,sombres ou glorieusem<strong>en</strong>t lumineuses, que pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tau fil des célébrations ces cantates d’église. Avec leMonteverdi Choir et les English Baroque Soloists, il<strong>en</strong> donne un aperçu <strong>en</strong> deux concerts. J.-G. LebrunSamedi 4 décembre à 20h, dimanche 5 décembre à16h30 à la Cité de la musique. Tél. 01 44 84 44 84.Places : 30 à 39 €.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Photos : Opéra Royal © RMN; Rinaldo © H. Smajkalova; Preljocal © JC Carbonne; Vivica G<strong>en</strong>aux © DR; Cecilia Bartoli © Deca - U. Weber; John Malkovich © B. <strong>La</strong>combe; William Christie © DR; Philippe Jaroussky © S. Fowler - Lic<strong>en</strong>ces 2/10212O - 3/102121Bolchoï - PreljocajCONCERTSVIVICA GENAUX : ROSSINIOrchestre de Chambre de BâleAttilio Cremonesi19 décembre > 17hBACH : ORATORIO DE NOËLCollegium Vocale de GandConcerto Köln - Marcus Creed21 décembre > 20h30Chapelle RoyaleHAENDEL : LE MESSIEChœur et Orchestre The Sixte<strong>en</strong>Harry Christophers22 décembre > 20h30Chapelle RoyaleBIZET : CARMEN - GRANDS AIRSStéphanie d’OustracLuca Lombardo, Chang-Han LimOrchestre Pasdeloup - Philippe HuiV<strong>en</strong>dredi 14 janvier > 21hRAMEAU ET L’ ORCHESTREDE LOUIS XVLe Concert des Nations - Jordi Savall16 janvier > 15hCHERUBINI : REQUIEMÀ LA MÉMOIRE DE LOUIS XVIChœur Acc<strong>en</strong>tus - Hervé Niquet21 janvier > 19h et 21hChapelle RoyaleRinaldoOPÉRASHAENDEL : RINALDOCollegium 1704 - Vaclav LuksThéâtre National de PragueMise <strong>en</strong> scène Louise Moaty11 et 12 janvier > 20hOFFENBACH : ORPHÉE AUXENFERSOrchestre Pasdeloup - Samuel JeanMise <strong>en</strong> scène Yves BeaunesneFestival d’Aix <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce23 janvier > 15h25, 26 janvier > 20hBALLETwww.chateauversailles-spectacles.fr01.30.83.78.89Vivica G<strong>en</strong>auxBALLET PRELJOCAJTHÉÂTRE DU BOLCHOÏSuivront 1000 ans de calmeAngelin Preljocaj<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Garnier - Subodh Gupta27, 28, 29, 30 décembre > 20h30VENISE VIVALDI VERSAILLES24 JUIN - 17 JUILLET 2011 Un part<strong>en</strong>ariat Château de Versailles Spectacles,Naïve et Établissem<strong>en</strong>t Public du Château de VersaillesCecilia Bartoli Philippe Jaroussky William ChristieCECILIA BARTOLIVIVALDI À VERSAILLESEnsemble MatheusJean Christophe Spinosi27 juin, Galerie des Glaces > 20h3029 juin, Opéra Royal > 20h30JORDI SAVALLTEUZZONE, OPÉRA DE VIVALDILe Concert des Nations24 et 26 juinJOHN MALKOVICHCASANOVA OU LES VARIATIONSGIACOMOMise <strong>en</strong> scène Michael SturmingerWi<strong>en</strong>er AkademieDirection Martin Haselböck3 juillet > 18h304, 5 et 6 juillet > 20h30LOCATIONOUVERTE !PHILIPPE JAROUSSKYVIVALDI SACRÉ5 juillet, Chapelle Royale > 21hclassiqueWILLIAM CHRISTIEATYS, TRAGÉDIE LYRIQUE DE LULLYLes Arts FlorissantsMise <strong>en</strong> scène Jean Marie Villégier14 et 15 juillet > 18h17 juillet > 15hLES FÊTES VÉNITIENNES - GRAND CANAL24 juin, 1 er , 8 et 15 juillet > 22hParade de gondoles, pyrotechnie, feuxet jeux d’eauLE CARNAVAL DE VENISE - ORANGERIE9 juillet > Minuit à l’aube


56 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiqueMusiqueà l’Athénée////// 2 pianos /////////////////////////////////////////////////////////////Claire-Marie Le Gay et Eric Le Sagedialogu<strong>en</strong>t dans Liszt, Stravinsky,Philippe Hersant et Brahms.Le pianiste Eric Le Sage est accueilli à l’Athénée dans lecadre de la résid<strong>en</strong>ce de Claire-Marie Le Gay.<strong>La</strong> musique a pris ses aises dans le théâtre cher àLouis Jouvet… où la pianiste Claire-Marie Le Gaypoursuit une résid<strong>en</strong>ce heureuse et généreuse, <strong>en</strong>taméeil y a un petit peu plus de deux ans… « Sonregard si singulier sur la musique, son désir de partagerses goûts et ses émotions, sa capacité de proposerdes av<strong>en</strong>tures musicales inédites nous paraiss<strong>en</strong>têtre les gages d’un beau voyage que nous nousréjouissons d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre avec elle » confie PatriceMartinet, directeur des lieux. Pour son prochain r<strong>en</strong>dez-vous,elle convie un autre pianiste, Eric Le Sage,pour un programme intitulé « face à face » et consacréà des œuvres de Liszt (Préludes), Stravinsky (Pétrouchka),Philippe Hersant (Haïku) et Brahms (Sonate).« <strong>La</strong> musique est un art aussi beau qu’exigeant, aussigénéreux que mystérieux, aussi expressif qu’abstrait,aussi vivant qu’éternel, aussi réel qu’immatériel. C’estcette richesse et la force de la musique que je souhaitepartager lors de ma résid<strong>en</strong>ce à l’Athénée… »confie Claire-Marie Le Guay.J. LukasLundi 6 décembre à 20h à l’Athénée Théâtre-LouisJouvet. Tél. 01 53 05 19 19.et aussi…Sigiswald Kuijk<strong>en</strong>Le chef de la Petite Bande inscrit au programmede son concert à l’Oratoire du Louvre deux compositeursd’Allemagne du Nord antérieurs à Bach :Heinrich Schütz (Musikalische Exequi<strong>en</strong>) et DietrichBuxtehude (Membra Jesu Nostri). J. L.Mardi 9 novembre à 20h30 à l’Oratoire du Louvre. Tél.01 48 24 16 97. Places : 20 à 35 €.Sinfonia VarsoviaProgramme « de routine » au TCE qui accueille un plateau100 % polonais composé du Sinfonia Varsovia,meilleure formation du pays, placée sous la directiondu vénérable et impeccable Jerzy Semkov avec lejeune pianiste Rafal Blechacz, 1 er Prix du ConcoursChopin <strong>en</strong> 2005. Chopin et son Concerto pour pianon° 1 sont (surprise !) au programme, associé à la« Grande » Symphonie n° 9 de Schubert. J. L.Le 10 novembre à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 85 €.Jean-Guih<strong>en</strong> QueyrasÉmin<strong>en</strong>ce et poète du violoncelle « made inFrance », l’ex-soliste de l’EIC n’excelle pas uniquem<strong>en</strong>tdans les œuvres du xx e siècle mais culmineaussi dans Haydn (ah ! ses concertos chez HarmoniaMundi…) et bi<strong>en</strong> sûr Bach. Invité du ThéâtreJean-Vilar, il relève le défi de jouer l’intégrale deses célébrissimes Suites pour violoncelle au coursdu même concert. Impressionnant ! J. L.V<strong>en</strong>dredi 3 décembre à 21h au Théâtre Jean-Vilar deVitry (94). Tél. 01 55 53 10 60.Mark Padmoreet Till Fellner<strong>La</strong> r<strong>en</strong>contre dans le cycle <strong>La</strong> Belle meunière deSchubert du ténor britannique Mark Padmore –interprète magnifique d’élégance, d’intellig<strong>en</strong>ce© D. R.dans la manière de faire résonner le texte, desubtilité dans l’émission et de clarté dans la diction– et du pianiste vi<strong>en</strong>nois Till Fellner, discipleindiscuté d’Alfred Br<strong>en</strong>del, donc schuberti<strong>en</strong> parexcell<strong>en</strong>ce. Imparable. J. L.Lundi 15 novembre à 20h30 à la Salle Gaveau. Tél. 0149 53 05 07. Places : 20 à 45 €.Racha Arodaky<strong>La</strong> formidable pianiste française d’origine syri<strong>en</strong>ne,disciple de Murray Perahia, a imaginé un programmevoyageur <strong>en</strong> compagnie du chanteur et oudiste tunisi<strong>en</strong>Fadhel Messaoudi. Ensemble, ils ouvr<strong>en</strong>t undialogue complice et subtil <strong>en</strong>tre les Partitas de Bachet Ha<strong>en</strong>del et la musique classique arabe. J. L.Mardi 30 novembre à 21 à l’Onde de Vélizy (78). Tél.01 34 58 03 35.OPéRAAnttiPuuhaara////// Conte musical /////////////////////////////////////////////////////L’<strong>en</strong>semble Musicatreize prés<strong>en</strong>teune œuvre du Finlandais TapioTuomela pour huit voix et septmusici<strong>en</strong>s, mise <strong>en</strong> scène par Dami<strong>en</strong>Caille-Perret.L’<strong>en</strong>semble Musicatreize poursuit son cycle de contesmusicaux du monde <strong>en</strong>tier avec un monodrame de TapioTuomela.Comme avant lui Sibelius (Lemminkäin<strong>en</strong>, Kullervo),Einojuhani Rautavaara (Le Vol du Sampo) ou AulisSallin<strong>en</strong> (Kullervo <strong>en</strong>core), Tapio Tuomela (né <strong>en</strong>1958) a trouvé dans les lég<strong>en</strong>des finlandaises unesource intarissable d’inspiration. Il avait déjà composé<strong>en</strong> 2000, pour Musicatreize une œuvre tiréedes recueils du Kalevala et de la Kantélétar. Sonmélodrame avec chœur Antti Puuhaara raconte levoyage initiatique du héros, rev<strong>en</strong>ant de la forêt dePohjola, au-delà de la rivière des morts (Tuonela),où l’avait abandonné son père adoptif (Œdipe n’estpas loin !). Le compositeur complète ainsi la déjàriche collection de contes musicaux des quatrecoins du monde initiée depuis 2006 par RolandHayrabedian et l’<strong>en</strong>semble Musicatreize. Pour faireexister cet univers magique et inquiétant, Dami<strong>en</strong>Caille-Perret, qui signe la mise <strong>en</strong> scène, convoquemarionnettes et jeux d’ombre. J.-G. LebrunLes 8, 10, 12 et 13 novembre à 20h30, le 10 à 14h30et le 14 à 16h à <strong>La</strong> Scène Watteau de Nog<strong>en</strong>t-sur-Marne (94). Tél. 01 48 72 94 94. Places : 7 à 15 €.Otellode Rossini////// Version de concert //////////////////////////////////////////////L’Opéra national de Lyon prés<strong>en</strong>te<strong>en</strong> version de concert l’opéra<strong>en</strong> trois actes de Rossini sous ladirection d’Evelino Pidò, dont lesapparitions parisi<strong>en</strong>nes dans cerépertoire sont souv<strong>en</strong>t appréciées.Placée, dans la production lyrique très fournie deRossini, <strong>en</strong>tre Le Barbier de Séville et <strong>La</strong> C<strong>en</strong>er<strong>en</strong>tola,son Otello, d’après Shakespeare, détonne. Créée<strong>en</strong> 1816 au Théâtre San Carlo de Naples, l’œuvrea depuis souffert de la comparaison avec le chef-© Guy Vivi<strong>en</strong>Chef rossini<strong>en</strong> émérite, Evelino Pidò dirige Otello auThéâtre des Champs-Élysées.d’œuvre de Verdi, composé quelque soixante-dix ansplus tard, qui bénéficia d’un livret autrem<strong>en</strong>t plus dramatiqueque celui que Rossini obtint de FrancescaMaria Berio. Cep<strong>en</strong>dant, et même si l’on ne peut ytrouver la verve des opéras bouffes du compositeur,cet opera seria de bonne facture réserve quelquesmom<strong>en</strong>ts brillants pour l’orchestre et surtout pourles voix : l’écriture se fait particulièrem<strong>en</strong>t virtuosepour les deux rôles de ténors (Otello et Iago) et recèlequelques mom<strong>en</strong>ts de pure magie, telle la déplorationde Desdémone (« Assisa a piè d’un salice ») autroisième acte, dont le rôle est ici confié à la grandeAnna Caterina Antonacci.J.-G. LebrunJeudi 11 novembre à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 95 €.Cadmuset Hermione////// Tragédie lyrique //////////////////////////////////////////////////L’opéra comique repr<strong>en</strong>d Cadmus etHermione.Les costumes luxuriants de Cadmus et Hermione sontsignés Alain Blanchot.En 1673, Lully composait Cadmus et Hermione surun poème de Philippe Quinault inspiré des Métamorphosesd’Ovide. Cette tragédie, créée pour Louis XIV,devait marquer les débuts de l’opéra français. Enouvrant sa saison par un festival gravitant autourde cette œuvre majeure, interprétée ici par Vinc<strong>en</strong>tDumestre et son <strong>en</strong>semble Le Poème Harmonique,l’Opéra Comique réinterroge <strong>en</strong> quelque sorte sesracines. Dans ce festival, <strong>en</strong>tre autres réjouissances,nous découvrirons égalem<strong>en</strong>t Cachafaz, uneintrigante pièce d’Oscar Strasnoy créée au Théâtrede Cornouaille <strong>en</strong> novembre 2010. Le metteur <strong>en</strong>scène B<strong>en</strong>jamin <strong>La</strong>zar fera <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> résonance lesdeux tragédies, révélant à chacune le souffle lyriquepassionné qu’elles ont <strong>en</strong> commun. Ce joyeux dialogue<strong>en</strong>tre deux époques nous rappelle que l’artbaroque ne se limite pas à une perpétuelle redécouverted’œuvres du passé. Bi<strong>en</strong> au contraire, sonfoisonnem<strong>en</strong>t accid<strong>en</strong>té, l’expressivité exacerbée quile caractérise, ont toute leur place dans la créationcontemporaine.S. LlinaresDu 29 novembre au 3 décembre à 20h et le 5 décembreà 15h à l’Opéra Comique. Tél. 01 42 44 45 40.Places : de 6 à 108 €.MarcMinkowski////// Opéra <strong>en</strong> version de concert ////////////////////////////////Ha<strong>en</strong>del à l’honneur au Théâtredes Champs-Élysées.<strong>La</strong> carrière de Marc Minkowski donne le vertige.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Élisabeth CarecchioAvec son excell<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble Les Musici<strong>en</strong>s duLouvre, il sillonne le monde et parcourt les répertoires.Sa vision pétillante et dramaturgique de lamusique conquiert le public dans tous les stylesqu’il aborde. S’il s’est fait une spécialité de jouerla musique française, de Rameau à Debussy <strong>en</strong>Après Les Noces de Figaro <strong>en</strong> 2009, retour au Théâtredes Champs-Élysées pour Marc Minkowski.passant par Gounod, Bizet, Off<strong>en</strong>bach ou Meyerbeer,son compositeur fétiche reste Georg FriedrichHa<strong>en</strong>del. Marc Minkowski a consacré douze<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts au grand compositeur baroque dela voix, qui l’a révélé à la scène comme au disque.Sa dernière parution <strong>en</strong> date est un Water Musicétonnant de brillance et de précision (chez Naïve).Au Théâtre des Champs-Elysées, « Minko » revi<strong>en</strong>drasur Alcina, qui compte parmi les plus grandssuccès d’Ha<strong>en</strong>del. Le rôle-titre sera incarné par labelle soprano allemande Anja Harteros.S. LlinaresLundi 29 novembre à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 95 €.Mathisle peintre////// Nouvelle production ////////////////////////////////////////////Après Cardillac, dans la superbemise <strong>en</strong> scène d’André Engel,l’Opéra Bastille ouvre de nouveauses portes à un ouvrage majeur dePaul Hindemith (1895-1963), cettefois confié à Olivier Py et dirigé parChristoph Esch<strong>en</strong>bach.Matthias Goerne interprète Matthias Grünewald dansl’opéra d’Hindemith, Mathis le peintre, à l’Opéra Bastille.On connaît surtout de Mathis le peintre la symphoniequ’<strong>en</strong> a tirée le compositeur. Cet opéra monum<strong>en</strong>tal<strong>en</strong> sept tableaux, évocation de la vie et de l’art deMatthias Grünewald (auteur du célèbre retable d’Iss<strong>en</strong>heim),mérite cep<strong>en</strong>dant d’être porté sur scène,même si ce n’est pas tant l’action qui importe, maissurtout le parcours d’un homme qui traversa letumulte de son siècle (la Réforme et la « Guerre despaysans ») avant de se réfugier dans la solitude del’art et de la foi. En contrepoint, l’Amphithéâtre Bastilleaccueille deux concerts consacrés à la musique dechambre du compositeur et altiste (Antoine Tamestit le23 novembre, Quatuor Danel le 30) tandis qu’à la Citéde la musique, l’Ensemble intercontemporain rapprocheHindemith de ses contemporains et héritiers :Weill, Eisler et Heiner Goebbels (le 13). J.-G. LebrunLes 16, 19, 22, 25 novembre, 1 er , 3 et 6 décembre à19h, le 28 novembre à 14h30 à l’Opéra Bastille. Tél.08 92 89 90 90. Places : 5 à 140 €.Mardis 23 et 30 novembre à 20h à l’amphithéâtreBastille. Tél. 08 92 89 90 90. Places : 25 €.Samedi 13 novembre à 20h à la Cité de la musique.Tél. 01 44 84 44 84. Places : 18 €.© Marco Borggreve© Marco Borggreve© Christophe Raynaud de <strong>La</strong>gela terrasse / novembre 2010 / N°182 / 57Dossier / Opéra <strong>en</strong> théâtreLes metteurs <strong>en</strong> scène de théâtre sont de plus <strong>en</strong> plus nombreuxà s’intéresser au répertoire lyrique. Certains n’hésit<strong>en</strong>t d’ailleurspas à adapter les opéras pour aboutir à des créations originales etsouv<strong>en</strong>t transdisciplinaires. Sélection des temps forts de cette find’année.Didon et EnéeD<strong>en</strong>is Chabroullet met <strong>en</strong> scènel’opéra de Purcell à l’Onde deVélizy.D<strong>en</strong>is Chabroullet mêle chanteurs et comédi<strong>en</strong>s dansson Didon et Enée.En mettant <strong>en</strong> scène Didon et Enée de Purcell, D<strong>en</strong>isChabroullet s’av<strong>en</strong>ture pour la première fois dans lemonde de l’opéra. Le directeur du Théâtre de laMezzanine est connu pour ses spectacles théâtrauxsans paroles, d’une poésie toujours percutante. Ununivers qu’on retrouvera sans doute dans sa visionde cet opéra baroque, d’autant que D<strong>en</strong>is Chabroulleta choisi de faire appel, <strong>en</strong> plus des chanteurs, àdeux comédi<strong>en</strong>s. <strong>La</strong> distribution vocale réunit, sousla direction de Jean-Marie Puissant, de jeunes voixprometteuses, notamm<strong>en</strong>t Anne Rodier et Thill Manterodans les rôles-titres.A. PecqueurV<strong>en</strong>dredi 19 et samedi 20 novembre à 21h à l’Ondede Vélizy. Tél. 01 34 58 03 35. Places : 23 €.<strong>La</strong> Flûte<strong>en</strong>chantéeLe chef-d’œuvre de Mozart revisitépar la compagnie Ecla Théâtre etson directeur Antoine Herbez.Il y aura du monde sur la scène du Théâtre de laPorte Saint Martin : des musici<strong>en</strong>s, des chanteurslyriques, mais aussi des comédi<strong>en</strong>s, des danseurs,des acrobates et même un magici<strong>en</strong> ! Cette belleéquipe est réunie pour une nouvelle productionde <strong>La</strong> Flûte <strong>en</strong>chantée de Mozart. <strong>La</strong> compagnieEcla Théâtre souhaite ainsi retrouver la dim<strong>en</strong>sionpopulaire originale de l’œuvre de Mozart, loin decertaines symboliques franc-maçonnes. <strong>La</strong> mise<strong>en</strong> scène est signée Antoine Herbez, nouveaupatron d’Ecla Théâtre auquel il souhaite insufflerune dynamique nouvelle, et la direction musicaleconfiée à Didier B<strong>en</strong>etti, égalem<strong>en</strong>t connu commetimbalier de l’Orchestre National de France. A noterque ce spectacle est conçu pour être accessibleaux <strong>en</strong>fants à partir de 9 ans. A. PecqueurDu 24 octobre au 16 janvier. Tél. 01 42 72 00 33.Places : 32 €.Didon et EnéeUne nouvelle version de l’opéra dePurcell produite par la compagnieManque Pas d’Airs.<strong>La</strong> compagnie Manque Pas d’Airs, qui a obt<strong>en</strong>u lePrix Paris jeunes tal<strong>en</strong>ts 2010, s’est donné pourmission de démocratiser l’opéra. Un <strong>en</strong>jeu colossaltant les préjugés d’élitisme coll<strong>en</strong>t toujoursau répertoire lyrique. Cette nouvelle productiondu Didon et Enée de Purcell, mise <strong>en</strong> scène parAlexandra <strong>La</strong>croix, s’annonce particulièrem<strong>en</strong>tintime. L’orchestre est remplacé par un clavecin,les parties du chœur sont chantées par les voixsolistes (de jeunes chanteurs tous rompus au style© D. R.© D. R.© Colm HoganAlexandra <strong>La</strong>croix signe la mise <strong>en</strong> scène de Didon etEnée au Théâtre Mouffetard.baroque). Une vision à échelle humaine de l’un desplus grands mythes de l’opéra. A. PecqueurDu 10 novembre au 8 janvier au Théâtre Mouffetard(du mercredi au samedi à 19h, le dimanche à 15h).Tél. 01 43 31 11 99. Places : 24 €.Divine FémininUn drame musical conçu à partirde musiques de films par le TrafficQuintet.Le compositeur de musiques de film Alexandre Desplatassure la direction artistique du spectacle DivineFéminin.Créé <strong>en</strong> 2009 au Festival Musica, le spectacle DivineFéminin évoque les grandes actrices de l’histoiredu cinéma à travers une sélection de musiques defilms. C’est d’ailleurs le compositeur Alexandre Desplat,à qui l’on doit récemm<strong>en</strong>t les BO de FantasticMr Fox ou The Ghost Writer, qui assure la directionartistique du projet. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra des thèmes deBernard Herrmann (le compositeur attitré d’Hitchcock),du minimaliste américain Philip Glass, maisaussi de Gabriel Yared, Pascal Dusapin et bi<strong>en</strong> sûrAlexandre Desplat. Des partitions interprétées par lequintette à cordes Traffic Quintet, avec comme leaderla violoniste Dominique Lemonnier. Ce spectacleoffre par ailleurs l’occasion d’apprécier une créationvidéo audacieuse d’Ange Leccia. A. PecqueurLundi 6 décembre à 20h30 au Théâtre des Bouffes duNord. Tél. 01 46 07 34 50. Places : 23 €.Une flûte<strong>en</strong>chantéePeter Brook adapte l’opéramozarti<strong>en</strong> aux Bouffes du Nord.Peter Brook amène l’opéra aux Bouffes du Nord.Peter Brook poursuit son exploration des opéras//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////classique


58 / N°182 / novembre 2010 / la terrasseclassiquede Mozart : après un Don Giovanni d’anthologieau Festival d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1998, il se lancecette saison dans <strong>La</strong> Flûte <strong>en</strong>chantée. Ou plusexactem<strong>en</strong>t dans Une flûte <strong>en</strong>chantée, commel’indique l’affiche, car le metteur <strong>en</strong> scène anglaisa adapté très librem<strong>en</strong>t l’ouvrage mozarti<strong>en</strong>, avecl’aide du compositeur Frank Krawczyk et de ladramaturge Marie-Hélène Esti<strong>en</strong>ne. L’orchestre estremplacé par un piano (<strong>en</strong> alternance Alain Planèset Matan Porat), et l’équipe de jeunes chanteursest rejointe par deux comédi<strong>en</strong>s. Comme il l’avaitfait <strong>en</strong> adaptant si magistralem<strong>en</strong>t Hamlet de Shakespeare,le grand maître de la direction d’acteursnous révélera sans nul doute des faces <strong>en</strong>corecachées de ce chef-d’œuvre. A. PecqueurDu 9 novembre au 31 décembre. Tél. 01 46 07 34 50.Places : 20 à 35 €.Hors-série mars/avril 2011FormationsartistiquesQuelles formationspour quellesperspectives d’emploi ?Quelles formationspour quelle société ?Diffusion : 100 000 ex.Contact : 01 53 02 06 60et la.terrasse@wanadoo.frHOrS-SérIejazz | musiques du monde | chansonAu NewMorning////// Club ///////////////////////////////////////////////////////////////////Temps forts dans une place fortedu jazz parisi<strong>en</strong>.Le guitariste et chanteur Roland Tchakounté.Le club de « rue des Petites Ecuries » n’est peutêtreplus tout à fait <strong>La</strong> Mecque du jazz à Paris maisla programmation continue de jouer les gros brasavec <strong>en</strong>tre autres <strong>en</strong> novembre : l’afro-blues duCamerounais Roland Tchakounté (le 9), l’électrojazzasticieux et groovy d’Electro Deluxe (le 12),le guitariste lég<strong>en</strong>daire Marc Ribot et la démesurecoltrani<strong>en</strong>ne de son groupe Sunship (le 13), le duoAndré Charlier (batterie) et B<strong>en</strong>oît Sourisse (orgue),fidèle tandem passé maître dans l’art d’un grooveimpeccable et solaire (le 17), les guitaristes BjornBerge, t<strong>en</strong>dance « heavy blues » (le 20) et Pat Martino,maître es post-bop (le 22), sommités de l’instrum<strong>en</strong>t,et <strong>en</strong>fin le New Quartet du vibraphonisteGary Burton, qui vi<strong>en</strong>t de faire ses débuts <strong>en</strong> club<strong>en</strong> scène(s) 2011+ de 250 spectacles sélectionnés et prés<strong>en</strong>tés par la rédactionThéâtre, danse, cirque, musiques, jeune public, etc.Le “mode d’emploi” de référ<strong>en</strong>ce du Festival d’Avignon et d’Avignon Offpour le public et les professionnels.Portraits, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s critiques, <strong>en</strong>quêtes, débats…Préparé par le m<strong>en</strong>suel <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> / Premier média arts vivants <strong>en</strong> France / existe depuis 1992Diffusion 80/100 000 exemplaires (diffusion contrôlée et certifiée OJD)© D. R.au Blue Note à New York, compr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> particulierle guitariste Julian <strong>La</strong>ge (le 28). J.-L. CaradecA 21h au New Morning. Tél. 01 45 23 51 41.Au Duc desLombards////// Club ///////////////////////////////////////////////////////////////////Un mois de programmation trèsrelevée à l’angle de la rue desLombards.Le saxophoniste Chris Potter <strong>en</strong> quartet, du 15 au17 novembre au Duc des Lombards.Ouverture vocale avec la sublime Jane Monheitaccompagnée de son trio régulier pour la sortiede son nouvel album « Home », son dixième(déjà !) sous son nom, marqué par un retour auxstandards (le 6). A suivre : vieille connaissance dela chanteuse (il était prés<strong>en</strong>t sur son deuxième opus« Come Dream With Me » <strong>en</strong> 2001) et référ<strong>en</strong>ce deson instrum<strong>en</strong>t, le trompettiste Tom Harrell, musici<strong>en</strong>douloureux et fascinant (il souffre d’une maladiem<strong>en</strong>tale), <strong>en</strong>chaîne <strong>en</strong> quintet (les 8 et 9) ; le saxophonisteJacques Schwartz-Bart pour une virée NuSoul avec la chanteuse Stéphanie Mc Kay (le 11) ;Chris Potter , référ<strong>en</strong>ce absolue du jazz actuel avecsaxophone, souffle sur les braises de son groove« Underground » avec Adam Rogers à la guitare,Craig Taborn au F<strong>en</strong>der Rhodes et Nate Smith à labatterie (du 15 au 17) ; arrivé inconnu de Brooklyn,le groupe Kneebody fait résonner pour la premièrefois à Paris son rock-jazz extirpé d’une percutanteformule sax-trompette-basse-batterie (les 18 et19) ; la révélation sophistiquée et chic de la scèneanglaise, Portico Quartet (signé par Peter Gabrielhimself), phénomène sout<strong>en</strong>u par la critique autantque par le public, fait tournoyer son séduisant jazzatmosphérique (du 23 au 25) ; <strong>en</strong>fin, familier - maiscomm<strong>en</strong>t se lasser d’une prés<strong>en</strong>ce musicale aussifiévreuse et virtuose -, le pianiste Antonio Faraò segarde le mot de la fin <strong>en</strong> trio avec Dominique DiPiazza et André Ceccarelli (le 26). J.-L. CaradecAu Duc des Lombards. Tél. 01 42 33 22 88.JohnScofield////// Virtuose émérite /////////////////////////////////////////////////En trio avec Steve Swallow et BillStewart, un esthète éclectique.© Drew Gor<strong>en</strong> :personnage plus complexe qui cessa de rêver fairecarrière dans le blues <strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant Jimi H<strong>en</strong>drix, lemême qui fréqu<strong>en</strong>ta le velouté Gerry Mulligan, puisle plus acide Charlie Mingus, ou <strong>en</strong>core le cador duténor Joe Lovano. Pas de doute, « Sco » n’est pasdu g<strong>en</strong>re à circonscrire son désir de musiques à unstyle. Et s’il est une formation qui sied parfaitem<strong>en</strong>tà son éclectisme esthète, c’est bi<strong>en</strong> celle du trioqu’il forme depuis des lustres avec le s<strong>en</strong>sible bassisteSteve Swallow et le subtil batteur Bill Stewart,une paire d’experts hors pairs.J. D<strong>en</strong>isLundi 8 novembre à 20h30 au New Morning.Tél. 01 45 23 51 41. Places : 25 €.Jean-JacquesMilteau////// Star de l’harmonica /////////////////////////////////////////////L’une des rares stars del’harmonica à l’heure actuelledans des conversations très soul.Il a accompagné <strong>en</strong>tre autres tous les grands noms dela chanson française d’Yves Montand à Barbara.S’il y a bi<strong>en</strong> quelqu’un à propos de qui on peut déclarersans m<strong>en</strong>tir que « toute la musique qu’il aime, ellevi<strong>en</strong>t de là, elle vi<strong>en</strong>t du blues », c’est Jean-JacquesMilteau. Empereur incontesté de l’harmonica depuistrois déc<strong>en</strong>nies, le Parisi<strong>en</strong> fait véritablem<strong>en</strong>t chanterl’instrum<strong>en</strong>t popularisé par Bob Dylan dans les sixties.Le chant, il <strong>en</strong> est d’ailleurs grandem<strong>en</strong>t questiondans ce répertoire tiré du CD « Soul Conversation» puisqu’il nous fait découvrir deux grandesvoix : Michael Robinson et Ron Smyth. M. DurandMercredi 10 novembre à 21h30 au Petit JournalMontparnasse. Tél. 01 43 21 56 70.Samedi 20 novembre à 20h45 au festival Jazz etBlues d’Ozoir <strong>La</strong> Ferrière. Tél. 01 60 02 94 95.V<strong>en</strong>dredi 26 novembre à 20h30 au Théâtre du Garde-Chasse aux Lilas. Tél. 01 43 60 41 89.Samedi 4 décembre à 20h30 au théâtre Victor Hugode Bagneux. Tél. 01 46 63 10 54.B<strong>en</strong> Sidran////// Subtilem<strong>en</strong>t rocailleux ////////////////////////////////////////Le pianiste, chanteur et histori<strong>en</strong> dela musique américaine chante BobDylan.© Thomas Dorn / Lég<strong>en</strong>de :© Sylvain Gripoix© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 59gros plan Les grands espritsse r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>tUne création gargantuesque avec la crème du jazz français m<strong>en</strong>éepar l’époustouflant Andy Emler.Depuis sa naissance <strong>en</strong> 2003, la fédération d’orchestres« Grands Formats » travaille avec un<strong>en</strong>thousiasme contagieux à favoriser le développem<strong>en</strong>tdes formations XXL du jazz et des musiquesimprovisées. Grâce à eux, le public français eteuropé<strong>en</strong> tombe sous le charme d’<strong>en</strong>sembles jubilatoiresaux univers on ne peut plus éclectiques :du Sacre du Tympan de Fred Pallem au CaratiniJazz Ensemble <strong>en</strong> passant par le Pandémoniumde François Jeanneau ou le Gros Cube d’AlbanDarche. Et c’est dev<strong>en</strong>u une tradition captivanteAndy Emler et sa formidable équipe du MegaOctet,lauréats de la Victoire du Jazz 2010 du meilleur disqueinstrum<strong>en</strong>tal.par cette voix inimitable, subtilem<strong>en</strong>t rocailleuse etgracieusem<strong>en</strong>t traînante…J.-L. CaradecDu 11 au 13 novembre à 21h Sunset-Sunside.Places : 22 et 25 €.Dimanche 14 novembre à 16h à L’Onde de Vélizy(complet).Lundi 15 novembre à 21h à L’Espace Carpeaux deCourbevoie (complet).Nuit du jazz////// Festival dans le festival ///////////////////////////////////////Avec Eddie Gomez, Cesarius Alvim etle trio de Charles LloydLe contrebassiste Eddie Gomez.perpétuée tous les ans, Grands Formats fait « sar<strong>en</strong>trée » lors d’une soirée de gala, baptisée cettefois-ci « Prés<strong>en</strong>ces d’esprits ».Démonstrationde forcesPour cette saison 2010-2011, l’association profited’une commande exceptionnelle de RadioFrance à Andy Emler pour célébrer un mariagealléchant <strong>en</strong>tre deux des (méga) octettes lesplus audacieux et séduisants du mom<strong>en</strong>t, deuxorchestres qui transc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les frontières <strong>en</strong>treles g<strong>en</strong>res musicaux : Archiemusic m<strong>en</strong>é par lesaxophoniste-flûtiste Jean-Rémy Guédon et lemaint<strong>en</strong>ant célèbre MegaOctet d’Andy Emler. Unesoirée <strong>en</strong> trois temps qui s’annonce comme l’undes événem<strong>en</strong>ts de cette r<strong>en</strong>trée : le MegaOctetinterprétera un « best of » de son dernier disque« Crouch, Touch, Engage », Archiemusic célébrerale Marquis de Sade <strong>en</strong> compagnie de la formidableElise Caron (consacrée meilleure chanteuse auxVictoires du Jazz), et <strong>en</strong>fin une création inéditecomposée par Andy Emler sera jouée par les deuxgrands orchestres. Une soirée qui s’annonce riche<strong>en</strong> surprises et <strong>en</strong> émotions.Mathieu DurandSamedi 27 novembre à 17h30 au Studio CharlesTr<strong>en</strong>et de la Maison de la Radio. Tél. 01 56 40 15 16.de spiritualité, prés<strong>en</strong>te son « Sky Trio » composédu contrebassiste Reub<strong>en</strong> Rogers (déjà remarquéauprès de Wynton Marsalis ou Joshua Redman) etdu percussionniste Eric Harland. J.-L. CaradecV<strong>en</strong>dredi 12 novembre à 20h30 à L’Apostrophe/Théâtre des Louvrais de Pontoise (95).Tél. 01 34 20 14 14.JazzMigration2011////// À découvrir /////////////////////////////////////////////////////////Trois jeunes groupes à découvrir àla Dynamo.jazz pub-<strong>La</strong><strong>Terrasse</strong>:Mise | musiques <strong>en</strong> page 1 19/10/10 du 18:14 monde Page1 | chansonPHOTOGRAPHIE : HEDI SLIMANE / TRUNKARCHIVE.COM • GRAPHISME : ELEMENT-SOrchestre DANIELYVINECSHUT UP AND DANCENOUVEL ALBUM DISPONIBLEDIRECTION ARTISTIQUE DANIEL YVINECCOMPOSITION JOHN HOLLENBECKBEE042Shut UpAndDanceNationalORCHESTRE NATIONAL DE JAZZARTISTIC DIRECTION DANIEL YVINECMUSIC BY JOHN HOLLENBECKde JazzEN CONCERT05/11/10 AROUND ROBERT WYATTRENCONTRES INTERNATIONALES D’JAZZ Maison de la Culture • Nevers (58)Guest Erik Truffaz07/11/10 BROADWAY IN SATINJAZZFEST BERLIN 2010 Allemagne10/11/10 BROADWAY IN SATINFESTIVAL TENDANCES Salle Fiolet • Berck-sur-Mer (62)Guest David Linx13/11/10 BROADWAY IN SATINFESTIVAL JAZZTRANSFER Maison des Cultures Frontières • Freyming-Merlebach (57)Guest David Linx16/11/10 SHUT UP AND DANCE PREMIÈRE MONDIALELONDON JAZZ FESTIVAL Royaume-Uni • In association with BBC Radio 3Guest John Holl<strong>en</strong>beck17/11/10 SHUT UP AND DANCE PREMIÈRE FRANÇAISEREIMS JAZZ FESTIVAL Domaine Pommery (51)Guest John Holl<strong>en</strong>beck07/12/10 BROADWAY IN SATINL’ALLAN SCÈNE NATIONALE Montbéliard (25)21/01/11 SHUT UP AND DANCETHÉÂTRE PÔLE SUD Strasbourg (67)25/01/11 SHUT UP AND DANCE + BROADWAY IN SATINTHÉÂTRE DU CHÂTELET Paris (75)ONJ & GUESTSBEE JAZZCHOCTéléramaDisponible <strong>en</strong> téléchargem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> qualité Studio Masters surwww.qobuz.com/beejazzUn outil de repérage indisp<strong>en</strong>sable, omniprés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de diffusion,familier du public exigeant à la recherche de spectacles de qualité.égalem<strong>en</strong>t disponible sur www.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.fr……et pour la première fois sur iPhone et iPad<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> | 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra 75012 ParisTél. 01 53 02 06 60 | Email : la.terrasse@wanadoo.frDirecteur de la publication : Dan AbitbolDirecteur délégué du hors-série : Jean-Luc CaradecLe guitariste John Scofield le 8 novembre auNew Morning.Certes, il a fréqu<strong>en</strong>té assidûm<strong>en</strong>t l’université MilesDavis. Certes, ce virtuose émérite s’est depuislongtemps imposé comme l’un des plus brillantsguitaristes du jazz fusion. Pour autant, peut-onlimiter John Scofield à de tels états de service ? Un© D. R.Bonne nouvelle : les explorations « dylanesques » deB<strong>en</strong> Sidran se poursuiv<strong>en</strong>t au disque et sur scène…Du disque au rayon frais… A peine sorti du NewMorning fin avril dernier et d’un concert <strong>en</strong> compagniede Rodolphe Burger et Erik Truffaz <strong>en</strong> invités,B<strong>en</strong> Sidran signe un « live » témoin de cette soiréemémorable sur le label Bonsai Music. Au programme,la suite de ses av<strong>en</strong>tures « Dylan Differ<strong>en</strong>t »et la formidable pertin<strong>en</strong>ce, subtilité et inv<strong>en</strong>tion deschansons de Mister Robert All<strong>en</strong> Zimmerman, servi© D. R.Véritable « festival dans le festival », cette superbe« Nuit du Jazz » à L’apostrophe-Théâtre des Louvraisprés<strong>en</strong>tée dans le cadre du festival « Jazz auFil de l’Oise » propose une double affiche exceptionnelleautour du thème de la contrebasse. <strong>La</strong> soirées’ouvre avec un duo voyageur construit autourd’une personnalité lég<strong>en</strong>daire de l’instrum<strong>en</strong>t : EddieGomez, <strong>en</strong>tré dans l’histoire du jazz pour ses onzeans de collaboration avec Bill Evans. Il dialogue ici,comme sur l’album réc<strong>en</strong>t « Forever » qu’il vi<strong>en</strong>tde signer chez Plus Loin Music, avec son vieuxcomplice le pianiste (ex-contrebassiste) brésili<strong>en</strong>Cesarius Alvim, égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> valeur dans cetalbum <strong>en</strong> qualité de compositeur. En deuxième partiede soirée, autre musici<strong>en</strong> phare, découvreur deKeith Jarrett et de Michel Petrucciani, le saxophonisteCharles Lloyd, inv<strong>en</strong>teur hors mode <strong>en</strong> quête© D. R.Le Power Jazz Trio nantais Sidony Box <strong>en</strong> concert le30 novembre à la Dynamo. Énergisant !Dixième édition de l’opération m<strong>en</strong>ée par l’AFIJMA(Association des Festivals Innovants <strong>en</strong> Jazz et MusiquesActuelles) pour détecter et diffuser les projets dejeunes musici<strong>en</strong>s issus de la scène jazz française. Endix ans, 30 formations ont été repérées et sout<strong>en</strong>ueset plus de 350 concerts organisés ! Prochains r<strong>en</strong>dezvousà <strong>La</strong> Dynamo de Pantin avec les heureux élus2011, à savoir les groupes Q-2011, Sidony Box etMétal-o-Phone, qui partiront <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> tournée unpetit peu partout <strong>en</strong> France. J.-L. CaradecMardi 30 novembre à 20h30 à <strong>La</strong> Dynamo de Pantin.Tél. 01 49 22 10 10.Toujours disponible :Album AROUND ROBERT WYATT sorti <strong>en</strong> avril 2009 BEE JAZZ / Abeille MusiqueVICTOIRES DU JAZZ 2009 Meilleur album de l'annéewww.onj.orgBEEJAZZ//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse //// //// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


60 / N°182 / novembre 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chansonla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 61musique • focusTHÉÂTRE VICTOR HUGO14, Av<strong>en</strong>ue Victor Hugo • 92220 Bagneux01.46.63.10.54 | 01.41.17.48.12et reservth@mairie-bagneux.frEliane Elias////// Voix et piano au tal<strong>en</strong>t rare //////////////////////////////////<strong>La</strong> grande chanteuse brésili<strong>en</strong>nerevi<strong>en</strong>t à ses premières amours, labossa nova.maître à jouer, le clarinettiste Fred Pouget, l’exprime<strong>en</strong> ces termes : « j’ai suivi le cahier des charges :une r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre deux orchestres emblématiques,le Bagad breton et la Ripataoulère gasconne,le tout mêlé de cuivres. Ce qui a changé, c’est l<strong>en</strong>ombre et la polyval<strong>en</strong>ce des musici<strong>en</strong>s, mais aussiAULNAY BLUES FESTIVALEn trois éditions à peine, le Aulnay All Blues Festival, dev<strong>en</strong>u célèbre dans le monde <strong>en</strong>tier grâce à la nomination aux Grammy Awards dudisque “Chicago Blues, A Living History” produit par le festival, s’est imposé comme une référ<strong>en</strong>ce. Et ce grâce à l’audace et l’originalitéd’un événem<strong>en</strong>t qui ne se veut pas pourvoyeur de concerts, mais émulateur de projets inédits.l’<strong>en</strong>vie d’accroître la qualité visuelle. » Agacé par lesmusique du mondeîle de la réunionSamedi 20 novembreà 20 h 30Plaquette de saisonsur demande.Gilberto Gil, Caetano Veloso, Gal Costa : elle a joué avectous les grands noms de son pays de naissance.Si elle est dev<strong>en</strong>ue célèbre pour sa participation augroupe de jazz fusion Steps Ahead, Eliane Elias esttombée très jeune dans le bain de la bossa nova. A17 ans, elle accompagnait déjà les figures lég<strong>en</strong>dairesque sont Toquinho et Vinícius de Moraes. Au fil desa carrière, elle a souv<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du hommage au pèrede la bossa nova, Antonio Carlos Jobim, et ce, presquetous les dix ans : “Plays Jobim” <strong>en</strong> 1989, “SingsJobim” <strong>en</strong> 1998 jusqu’au réc<strong>en</strong>t “Bossa Nova Stories”.Une voix et une pianiste au tal<strong>en</strong>t rare. M. DurandMardi 23 novembre à 21h au Prisme d’Elancourt.Tél. 01 30 51 46 06.Carla Bley////// Événem<strong>en</strong>t /////////////////////////////////////////////////////////Une compositrice exceptionnelleescortée de deux prestigieuxmusici<strong>en</strong>s.C’est tout simplem<strong>en</strong>t l’une des compositrices lesplus importantes de l’histoire du jazz. Aux côtés de© D. R.Carla Bley, <strong>en</strong> concert unique <strong>en</strong> Île-de-France auThéâtre de Sartrouville.Paul Bley, Charlie Had<strong>en</strong> ou <strong>en</strong>core Robert Wyatt,elle a tissé une foule de mélodies et arrangem<strong>en</strong>tstour à tour <strong>en</strong>sorcelants, r<strong>en</strong>versants ou surpr<strong>en</strong>ants.<strong>La</strong> v<strong>en</strong>ue de la pianiste Carla Bley à Sartrouville estun événem<strong>en</strong>t à noter dans tout ag<strong>en</strong>da. D’autantqu’elle sera accompagnée de deux musici<strong>en</strong>s inspiréset inspirants : le bassiste Steve Swallow et lesaxophoniste Andy Shepperd. M. DurandMardi 23 novembre à 21h au Théâtre de Sartrouville.Tél. 01 30 86 77 79.PorticoQuartet////// Quartette phénomène //////////////////////////////////////////Le quartette phénomène v<strong>en</strong>ud’outre-Manche qui réconcilie lesfans de jazz, de pop et de rock.Le premier opus du Portico Quartet a été nommé <strong>en</strong>2007 au Mercury Prize aux côtés de Radiohead etRobert Plant.Si les hymnes de Radiohead, par l’<strong>en</strong>tremise de© D. R.© Toby Summerskillconcerts où les musici<strong>en</strong>s se dispers<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant lessolos des uns ou les monologues des autres, L’Occid<strong>en</strong>talede Fanfare cherche dorénavant à tout fairepour que le public se conc<strong>en</strong>tre sur sa musique, uniqueet jubilatoire. Avec des nouvelles compositionsoù les univers du jazz et des musiques traditionnellescohabit<strong>en</strong>t sans hiatus, cette fanfare dédiée à l’Ouestde la France reste impossible à catégoriser. Il n’estpas rare de reconnaître des clins d’œil au reggaeou à la funk et même à l’Histoire de la formation :« dans l’écriture, j’ai fait des clins d’œil à l’anci<strong>en</strong>directeur artistique » confie Fred Pouget, avant d’annoncer,l’air de ri<strong>en</strong>, qu’« à l’av<strong>en</strong>ir », il ne serait pasétonnant que des voix fass<strong>en</strong>t leur <strong>en</strong>trée dans cettefanfare <strong>en</strong>thousiasmante et (vraim<strong>en</strong>t) pas commeles autres.M. DurandMercredi 24 novembre à 21h au New Morning.Tél. 01 45 23 51 41.Jean-MarieMachado////// Grande fraternité musicale //////////////////////////////////« Danzas », une formation de neufmusici<strong>en</strong>s au service d’un pianiste,leader et compositeur nourri parle rêve d’une grande fraternitémusicale.© V Beushaus<strong>en</strong> :<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Christophe Ubelmann« Le blues parle à tous »Le co-fondateur et directeur du festival nous raconte comm<strong>en</strong>t lapassion du blues de quelques Aulnaysi<strong>en</strong>s a donné naissance à unévénem<strong>en</strong>t mondialem<strong>en</strong>t connu.Quelle est l’histoire de ce festival ?Christophe Ubelmann : Au début, trois fans deblues se sont r<strong>en</strong>contrés : <strong>La</strong>rry Skoller, musici<strong>en</strong> deblues de Chicago installé <strong>en</strong> France, Mohamed Beldjoudi,directeur à l’époque de la salle des musiquesactuelles à Aulnay (le Cap) et moi-même, directeurde l’Espace Jacques Prévert. Au détour d’un concert« Le maître mot,c’est la r<strong>en</strong>contre. »Christophe Ubelmannau Cap, on s’est mis à rêver à un festival et commeon n’avait pas de moy<strong>en</strong>s, nous sommes allés directem<strong>en</strong>tà Chicago voir les musici<strong>en</strong>s pour monterdes groupes et faire naître des créations avec eux.A-t-il été difficile d’installer un festival deblues à Aulnay sous Bois ?C. U. : Au niveau local, la mayonnaise a pris assezvite. Toutes les musiques que l’on peut écouteraujourd’hui sont fortem<strong>en</strong>t inspirées par le blues.C’est une musique qui vi<strong>en</strong>t des tripes, le bluesparle à tous, à tout âge. Et la nomination de l’albumque nous avons produit aux Grammy Awardsa <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré une vraie fierté aulnaysi<strong>en</strong>ne : quelquesannées après les images des émeutes de 2005,les g<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t très cont<strong>en</strong>ts de voir qu’on parlaitd’Aulnay pour autre chose que les viol<strong>en</strong>ces.Quelle est la ligne directrice de cette qua-© D. R.jumelage avec le Chicago Blues Festival, l’un desplus grands festivals au monde. Qu’une petite villefrançaise travaille sur la mémoire d’une musiqu<strong>en</strong>ée aux Etats-Unis, c’est pour les Américains quelquechose de fou ! On va travailler aussi le rapport<strong>en</strong>tre l’Afrique et le blues, à travers notamm<strong>en</strong>t unerésid<strong>en</strong>ce au Cap avec des musici<strong>en</strong>s africains etdes bluesm<strong>en</strong> afro-américains.Comm<strong>en</strong>t définiriez-vous l’état d’esprit dufestival ?C. U. : Le maître mot, c’est la r<strong>en</strong>contre. R<strong>en</strong>contred’une musique, r<strong>en</strong>contre de cultures différ<strong>en</strong>tes,r<strong>en</strong>contre de musici<strong>en</strong>s qui vont s’installer p<strong>en</strong>dantune semaine <strong>en</strong> ville. D’année <strong>en</strong> année on veutaller plus loin dans la r<strong>en</strong>contre des publics, aller© D. R.Un Festival producteurde disques majusculesCe qui fit d’abord l’originalité dufestival est dev<strong>en</strong>u sa réputation :le Aulnay All Blues est aussi unproducteur de disques comblé.Pour se démarquer des autres festivals de blues quine font souv<strong>en</strong>t qu’accueillir des artistes <strong>en</strong> tournée,le Aulnay All Blues Festival a depuis sa naissancecherché à créer des projets uniques et <strong>en</strong>thousiasmants,au point de se métamorphoser égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> label discographique. L’an dernier, leur disque« Chicago Blues : A Living History » a été nominéaux prestigieux Grammy Awards et a raflé quasim<strong>en</strong>ttous les prix possibles et imaginables (meilleuralbum blues pour l’Académie du Jazz de France etpour le Living Blues Magazine). Fort de ce succès,le festival profite du concert du groupe multipriméle 20 novembre pour sortir le volume 2 : « The (R)evolution Continues »… et annonce déjà pour 2011la parution d’un concert phare de l’édition 2009 :« Heritage Blues Orchestra ». M. DurandLe pionnierHowlin’ WolfBête de scène, ce drôle d’animalvaut bi<strong>en</strong> un concert hommage.Avant de dev<strong>en</strong>ir « loup », son véritable nom fut ChesterArthur Burnett.© D. R. © D. R.Le groupe spécialem<strong>en</strong>t créé pour l’édition 2008 dufestival.joué avec les plus fameux, de Bo Diddley à WillieDixon. Tous sont dépositaires d’une tradition néedans l’immédiat après-Guerre à Chicago : unson de blues électrique mais rustique, des textesancrés dans la rude réalité d’une ville guère épargnéepar les crises économiques, et <strong>en</strong>core moinspar les soubresauts de la vie politique. J. D<strong>en</strong>isLe jeudi 18 novembre à 18h à l’Oréal, le samedi 20 à21h à l’Espace Jacques-Prévert et le dimanche 21 à16h à l’Espace Jacques-Prévert.Le blues <strong>en</strong> versionoriginelleLe projet African Mountain Bluesfouille du côté des racines du bluespour inv<strong>en</strong>ter une bande-son.Brad Mehldau, ont depuis longtemps fait leurEntrez dans la danse avec Jean-Marie Machado…trième édition ?dans des lieux inatt<strong>en</strong>dus, pour que toute la villeCe projet créé spécialem<strong>en</strong>t pour le festival réunira<strong>en</strong>trée dans l’univers du jazz, peu de groupesC. U. : Le festival est <strong>en</strong> grande partie axée surs’approprie le festival.Au panthéon des lég<strong>en</strong>des du blues, le « Loup<strong>en</strong>tre autres Cheick Hamala Diabaté et Bill Sims Jr.avai<strong>en</strong>t réussi à intégrer dans leurs propres com-Le projet « Danzas » <strong>en</strong> grande formation du pia-le blues de Chicago. On réfléchit d’ailleurs à unPropos recueillis par Mathieu DurandHurlant » ti<strong>en</strong>t une bonne place… Non loin despositions l’art de l’arrangem<strong>en</strong>t et de la mélodi<strong>en</strong>iste français, déjà maintes fois applaudi sur scènetutélaires Charley Patton et Sonny Boy William-De la compilation « Mali To Memphis » au romandu groupe de Thom Yorke. C’est maint<strong>en</strong>antcomme lors de la dernière édition de Banlieuesson, qui l’ont respectivem<strong>en</strong>t initié à la guitare et à« Banjo » signé Claude McKay, du « Mali au Mis-chose faite : jeune combo anglais signé sur lelabel de Peter Gabriel (Realworld), le PorticoQuartet délivre une musique bercée par les mélodiespop, les improvisations jazz et le minimalismeà la Steve Reich. Groupe original où le hang(percussion rare à la sonorité singulière prochedu steel drum) joue un rôle ess<strong>en</strong>tiel, le PorticoBleues, nous parvi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin dans sa version <strong>en</strong>registrée! Le disque vi<strong>en</strong>t de sortir chez Bee Jazz etla « Fiesta Nocturna » se poursuivra comme il sedoit sur scène pour deux concerts exceptionnels.Ce vaste et universel « poème dansé » se décline<strong>en</strong> tableaux contrastés et chatoyants, du Tangrockau Reggae chinois, danses imaginées, imaginairesRonnie Baker Brooks :tel père tel fils !Ce guitariste a de qui t<strong>en</strong>ir : son pèreest <strong>en</strong>tré depuis belle lurette dansle Hall of Flame du blues. Lui <strong>en</strong>délivre une version plus musclée.un goût prononcé pour les éclairs électriques, unblues pour le moins énergique. Avec « The Torch »,<strong>en</strong> 2006, le chanteur affiche ses ambitions. « Vousne m’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drez pas interpréter des work songsinspirés par la vie dans les champs ou essayerde rejouer la musique du Delta, parce que c<strong>en</strong>’est pas ma vie ! En revanche, vous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drezl’harmonica, au mom<strong>en</strong>t de la grande dépression.En 1945, à 35 ans, il se lance dans la voie de lamusique. Howlin’ Wolf est l’un des tout premiers àadopter la guitare électrique, tout <strong>en</strong> conservant lefeeling de ses origines rurales. Il déploie un chantpuissant et « monte » à Chicago, <strong>en</strong> 1952. Il signealors sur Chess, le label phare dont il devi<strong>en</strong>t l’unsissippi » de Scorsese au luth n’goni des griots,l’histoire qui unit les Africains et leurs cousinsafro-américains est largem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>tée. Dansles cales de l’Atlantique noir, des millions fur<strong>en</strong>tdéportés, emportés par un océan qui noya leurmémoire. C’est pourtant de cet oubli que va surgirle blues, le son de l’autre Amérique. Ce blues, ruralQuartet s’est très vite imposé comme la révéla-voire inimaginables, réinv<strong>en</strong>tées toujours <strong>en</strong> tout casdes chansons qui racont<strong>en</strong>t la vie d’un type ayantdes héros, <strong>en</strong>chaînant les singles et succès. Avantpuis électrique, éternel et universel, va <strong>en</strong>fanter letion jazz de l’année grâce à « Isla », disque majeurpar la grâce de la plume experte de Machado et legrandi dans le South Side de Chicago. Ce sontde sombrer dans un relatif oubli, d’où le sortirarock’n’roll et le jazz, mais aussi irriguer les musi-de quatre garçons dans le v<strong>en</strong>t.M. Durandcharisme d’une formation élargie composée autourcertes des expéri<strong>en</strong>ces différ<strong>en</strong>tes, mais c’est tou-la nouvelle vague du blues à l’anglaise (Rollingques électroniques, tout <strong>en</strong> continuant à creuserd’instrum<strong>en</strong>tistes de premier plan (Didier Ithursarry,jours le blues. »Jacques D<strong>en</strong>isStones et Eric Clapton <strong>en</strong> tête), permettant à ceson sillon, retournant par un subtil jeu d’aller etDu mardi 23 au jeudi 25 novembre au Duc desJean-Charles Richard, Gueorgui Kornazov, Françoiscolosse du blues de rev<strong>en</strong>ir aux avant-postes,retour <strong>en</strong> Afrique, où naîtra une nouvelle filiation.Lombards. Tél. 01 42 33 22 88.Merville…).J.-L. CaradecLe mardi 16 novembre à 21h au Cap.jusqu’à sa mort <strong>en</strong> 1976.J. D<strong>en</strong>isC’est de cette épopée, qui part du grand DeltaLes mercredi 8 et jeudi 9 décembre à 21h30 auxGémeaux à Sceaux. Tél. 01 46 61 36 67.L’Occid<strong>en</strong>talede Fanfare////// Impossible à catégoriser /////////////////////////////////////<strong>La</strong> formidable formation dédiéeaux musiques de l’Ouest del’Hexagone fait un retour… <strong>en</strong>fanfare !Oyez, oyez, mélomanes admirateurs des explosifsmélanges des g<strong>en</strong>res, L’Occid<strong>en</strong>tale de Fanfare sortde son sil<strong>en</strong>ce. Après trois années de « pause », suiteà l’<strong>en</strong>vie de Francis Mounier de « passer le relais »,la formation débarque avec un nouveau répertoireet de nouvelles ambitions artistiques. Son nouveauLes 23 et 24 novembre à 20h30 au Studio de l’Ermitage.Tél. 01 44 62 02 86. Places : 12 €.Carte blancheaux labelsFuturaet Marge////// Club ///////////////////////////////////////////////////////////////////Quatre soirs de concerts au Sunsetpour retrouver sur scène lesartistes de ces labels historiquesdu jazz libre <strong>en</strong> France.Le Sunset déroule son tapis rouge (Suite page 63)//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.Les « Fifth Annual Real Blues Awards » l’ont consacrémeilleur nouvel artiste de blues.Le blues, Ronnie Baker Brooks l’a dans le sang.Il <strong>en</strong> est biberonné depuis tout petit : son pèr<strong>en</strong>’est autre que le chanteur et guitariste louisianaisLonnie Brooks, un des illustres vétérans qui fit lesbeaux jours du Pepper’s Hideout dans le SouthSide, le ghetto de Chicago, et posa quelquessérieux jalons sur Alligator, label de grande qualité.C’est d’ailleurs aux côtés de son paternel que lejeune homme va se faire les doigts et trouver savoix, officiant dix ans dans son orchestre. Avant des’affranchir, pour signer sous son nom un premieralbum « Golddigger » <strong>en</strong> 1998, suivi trois ans plustard par « Take Me Witcha » où le rejeton afficheDu blues partoutPorté par le succès de sesprécéd<strong>en</strong>tes éditions, le festivalinvestit toute la ville d’Aulnay,des restaurants aux écoles.Confér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> association avec l’Université deChicago, concerts dans les restaurants, événem<strong>en</strong>tdans le Foyer Club André Romand pours<strong>en</strong>iors, actions culturelles avec les scolaires : leAulnay All Blues investira tous les lieux de la villefrancili<strong>en</strong>ne pour initier tout un chacun à cettemusique universelle. Et, cerise sur le gâteau, lasoirée d’ouverture aura un parfum tout particulierpuisque le concert de Bill Sims Jr. et MatthewSkoller sera précédé par l’attachant film adaptéde la pièce autobiographique de Rub<strong>en</strong> Santiago-Hudson: <strong>La</strong>ckawanna Blues.Mathieu DurandConcert hommage avec Nora Jean Wallace et BillSims Jr. le jeudi 18 novembre à 21h à l’EspaceJacques-Prévert.Une traditionbi<strong>en</strong> vivanteL’histoire de la Cité des v<strong>en</strong>ts s’écritdepuis des décades aux mots ditsblues.« Chicago Blues, A Living History », c’est bi<strong>en</strong> plusque la réunion sur disque de plusieurs générationsd’hommes « bleus », de tous ceux qui compt<strong>en</strong>tpour la ville. C’est tout simplem<strong>en</strong>t la preuve quecette musique a <strong>en</strong>core et toujours une réalité etun av<strong>en</strong>ir sur les bords pollués du lac Michigan.C’est cela que l’harmoniciste Billy Boy Arnold, leguitariste John Primer, les chanteurs Billy Branchet Lurrie Bell incarn<strong>en</strong>t depuis des lustres, ayantpour remonter à la source, dont parle cette r<strong>en</strong>contrequi réunit des musici<strong>en</strong>s v<strong>en</strong>us aussi bi<strong>en</strong>de Bamako que des Appalaches. J. D<strong>en</strong>isLe v<strong>en</strong>dredi 19 novembre à 21h au Cap.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Festival Aulnay All Blues 2010 du 13 au 21 novembreà Aulnay-sous-Bois.Espace Jacques Prévert 134 rue Anatole-France.Tél. 01 48 66 49 90Le Cap 56 rue Auguste-R<strong>en</strong>oir. Tél. 01 48 66 94 60Foyer club André Romand 13 rue André-Romand.Tél. 01 48 79 66 37New Resto 24 rue Jules-Princet. Tél. 01 48 69 97 97<strong>La</strong> Grande Brasserie C<strong>en</strong>tre commercial O’Parinor.Tél. 01 49 47 67 04Université de Chicago 6 rue Thomas-Mann, 75013Paris. Tél. 01 53 94 78 83///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


62 / N°182 / novembre 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chansongros plan Eddy Louiss, un demi-sièclede jazz multicoloreCinquante ans de carrière ! A l’aube de ses soixante-dix ans, le « multital<strong>en</strong>tueux» Eddy Louiss propose un tour de son univers, anci<strong>en</strong>nescompositions et thèmes plus réc<strong>en</strong>ts.L’OCCIDENTALE DE FANFARE“version originale” Nouvel Album et tournéeSortie nationale et concertle mercredi 24 novembreau New Morning à 20H30L’Occid<strong>en</strong>tale de Fanfareinvite Jean-Marc PadovaniEn première partie : Le Neuf têtes etTrio Ifriqiya “Mangeurs de soleil”L’Occid<strong>en</strong>tale de Fanfare <strong>en</strong> tournée <strong>en</strong> novembre/décembre 2010 :21/11 à Tulle (19) ; 25/11 au Gallia Théâtre (Saintes, 17) ; 26/11 à G<strong>en</strong>cay (86) ;27/11 à Thouars (79) ; 28/11 à Melle (79) ; 02/12 à l’Amadeus (Bordeaux, 33) ;03/12 à Niort (79) ; 04/12 à Angoulême (16).Et à suivre <strong>en</strong> 2011 : le 19/02 à Fougères (35)…“Mangeurs de soleil” <strong>en</strong> concert le 05/11 à la Scène Nationale d’Aubusson (23)Production LE MAXIPHONE Collectif avec le souti<strong>en</strong> de :Le New Morning : 7/9 rue des Petites Ecuries 75010 PARIS. Métro Château d’Eau.Tarifs : 12 (plein tarif) et 5 (tarif réduit) R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations : 01 45 23 51 41www.lemaxiphone.comContact scène & r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 05 55 20 74 08 Contact disque - Geste distribution : 05 49 05 83 50Photos : Doumé © - Conception : C. Boisson - Gravures : Jean-Luc Le Balp« Eddy Louiss est l’un des quatre vraim<strong>en</strong>tgrands organistes au monde ! » En la manière,le batteur K<strong>en</strong>ny Clarke savait de quoi il jaugeait.Fils d’un émin<strong>en</strong>t swingman martiniquais,le claviériste a occupé les avant-postes du jazzà Paris au sortir des années 50. C’est l’époquedu Caméléon, du Chat qui Pêche et du Tabouoù il obti<strong>en</strong>t son premier cachet, avec DanielHumair. C’est le début d’une longue carrièrepour l’autre monsieur Eddy, qui s’illustre avecles Double-Six, dans le grand orchestre d’YvanJulli<strong>en</strong>, avec les futures stars du jazz made inFrance mais aussi les étoiles américaines depassage. Sans oublier d’accompagner certainesdes grandes voix de l’époque, à comm<strong>en</strong>cerpar Claude Nougaro. Et bi<strong>en</strong>tôt tantd’autres, dont Stan Getz qui le qualifiera de« génie »…Musici<strong>en</strong>métisJusqu’<strong>en</strong> 1977, où le prolixe prodige opère unchangem<strong>en</strong>t radical : après être parti <strong>en</strong> Côted’Ivoire, il s’installe dans le Poitou. Dès lors,il convertit son tal<strong>en</strong>t de musici<strong>en</strong> éclectiqueau tout électrique, tout <strong>en</strong> se connectant auxmusiques métisses. Ce sera sa Fanfare FeelingMulticolore qui dans la frénésie de ses élansgénéreux ne manque jamais de swinguer. Lesintitulés de ses disques sonn<strong>en</strong>t alors commedes déclarations d’int<strong>en</strong>tions esthétiques, oùson s<strong>en</strong>s du groove majuscule se conjugue à sesorigines de « sang mêlé », pour repr<strong>en</strong>dre l’undes <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts réédités l’an passé dans lesuperbe coffret « D’un jour à l’autre », paru surle même label que son réc<strong>en</strong>t « Taurorque », quimarque le retour de ce totémique compositeuret chef d’orchestre, après des années de galèresde santé.Jacques D<strong>en</strong>isLe mardi 9 novembre, à L’Olympia, à 20h30.Infos : 08.92.68.33.68. Places : de 30 à 70 €.Pour ce concert exceptionnel, Eddy Louiss prometdes surprises, avec d’illustres invités.gros plan Pierre Bertrands’<strong>en</strong>vole <strong>en</strong> leaderPierre Bertrand, le saxophoniste co-fondateur du Paris Jazz BigBand, prés<strong>en</strong>te sur scène un premier disque <strong>en</strong>thousiasmant sousson nom.Avec la reconnaissance de son Paris Jazz BigBand (Victoire du Jazz et Django d’Or 2005) etses commandes pour la télévision et le cinéma,on a souv<strong>en</strong>t eu t<strong>en</strong>dance à mettre davantage<strong>en</strong> lumière le compositeur prolifique, le chefd’orchestre très demandé (de la Star Ac’ auxCésars) ou l’arrangeur tout-terrain (d’Obispo àNougaro), plutôt que l’instrum<strong>en</strong>tiste tal<strong>en</strong>tueuxpassé par l’école du classique. Celui qui attrapale virus du jazz lors d’un concert au festival deNice (« je suis tombé amoureux sur le champ duson du sax et du rythme du jazz, c’était une pulsion,bi<strong>en</strong> plus qu’une démarche intellectuelle »)voulait avec “Caja Negra” (Cristal Records/HarmoniaMundi) rev<strong>en</strong>ir à ses premières amours,l’instrum<strong>en</strong>t créé par Adolphe Sax : « on nem’avait jamais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du <strong>en</strong> tant que saxophonistesur tout un disque ».de formidablesimprovisateursCe disque, il lui a volontairem<strong>en</strong>t donné unecoloration hispanique : depuis sa r<strong>en</strong>contreavec Sharon Sultan <strong>en</strong> 2002, le flam<strong>en</strong>co s’estimposé comme l’un des chocs de sa vie. Pourelle, il composera d’ailleurs un opéra chorégraphiquebaptisé Madre, mis <strong>en</strong> scène et scénographiépar Jean-Antoine Hierro, son « meilleurami, un peintre et plastici<strong>en</strong> qui avait créé desrobes géantes pour l’occasion. Depuis il <strong>en</strong> estobsédé ! » D’où la pochette du CD garnie degrandes robes colorées : « j’ai été extrêmem<strong>en</strong>tsurpris au début, et puis je ne pouvais plus m’<strong>en</strong>passer ! » Pour “Caja Negra”, le saxophonisteL’an dernier, il a composé la B.O. de <strong>La</strong> Grande Vie d’EmmanuelSalinger.n’a composé que trois thèmes inédits car il l’aimaginé comme une anthologie réarrangée desmélodies favorites de son propre répertoire. Et,alors qu’il avait l’habitude de tout écrire de A àZ avant d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> studio, il a laissé aux formidablesimprovisateurs qu’il a soigneusem<strong>en</strong>tsélectionnés (de Minino Garay à Louis Winsberg)la liberté de faire vivre ses mélodies hypnotiques.« On part de ce qu’on connaît, on va sefrotter à de nouvelles choses et, au final, on <strong>en</strong>sort changés – ce n’est pas le voyage touristique,mais le voyage initiatique. » Dépaysem<strong>en</strong>tet frissons garantis.Mathieu DurandLundi 6 décembre au Café de la Danse.Tél. 01 47 00 57 59.//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© David K<strong>en</strong> / Lég<strong>en</strong>de :© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 63(Suite de la page 60) au double label Futura etMarge, lancé par Gérard Terronès il y a plus de 40ans et dédié aux jazz contemporains et improvisésles plus audacieux. Les grandes voix du cataloguesont à l’affiche : le saxophoniste Joe Mc PheeJoe Mc Phee <strong>en</strong> concerts avec dans son actualité discographiqueun prometteur “Tribute to Albert Ayler”.<strong>en</strong> trio avec Raymond Boni à la guitare (le 1 er ) ;le saxophoniste Hal Singer et le pianiste BobbyFew <strong>en</strong> trio (le 2) ; le saxophoniste Evan Parker,le contrebassiste Paul Rogers et le batteur PaulLytton <strong>en</strong> trio (le 3) ; et <strong>en</strong>fin le trio du saxophonisteJohn Tchicai (le 4). Tous sign<strong>en</strong>t de nouveauxalbums à l’occasion de cette série de concerts.Des géants du free jazz… J.-L. CaradecDu 1 er au 4 décembre au Sunset. Tél. 01 40 26 46 60.Places : 22 et 25 €.Festivals<strong>en</strong> brefR<strong>en</strong>contres D’jazz de NeversUn classique de l’automne du jazz (pas si classique!) <strong>en</strong> festival… 26 concerts et 130 artistes sontl’affiche de la programmation de Roger Fontanelqui affiche pour cette 24 e édition la volonté de fairesouffler un v<strong>en</strong>t de fraîcheur marqué par l’ouvertureaux musiques du monde et des détours ducôté du rock avec par exemple le Z’tett de BernardStruber pour un hommage à Frank Zappa ou BobDylan revisité par Jef Lee Johnson… J.-L. C.Du 5 au 13 novembre à Nevers (58). Site : www.neversdjazz.comJazz au Fil de l’OiseQuinze déjà que le jazz déroule son beau rubanbleu le long des rives de l’Oise, à quelques dizainesde kilomètres à peine au Nord de notre capitale…Un mois de jazz orchestré par Isabelle Mechali quisouhaite nous <strong>en</strong>traîner « sur les chemins audacieuxde la création musicale » <strong>en</strong> compagnie d’artistes« catalyseurs d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et de fraternité ». Beauprogramme qui pr<strong>en</strong>dra vie dans le souffle, la voixou sous les doigts de Sylvain Rifflet, artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce,Dhafer Youssef, Tigran Hamasyan, RobertoFonseca, Harold Lopez-Nussa, Louis et FrançoisMoutin, Trilok Gurtu, etc… J.-L. C.Du 5 novembre au 5 décembre. Tél. 01 34 48 45 03.Festival Sons NeufsDeuxième édition de ce festival « coup de cœur »inv<strong>en</strong>té par le hautboïste Jean-Luc Fillon et tournévers les instrum<strong>en</strong>ts rares du jazz et des musiquesimprovisées. Avec le violoncelliste Vinc<strong>en</strong>t Courtois,Guillaume Kervel et ses steel-drums, la violonisteRosalie Hartog, le flûtiste Carl Schlosser <strong>en</strong> trio,l’accordéoniste Didier Ithursarry, Claude Barthélémy(oud, guitare), Pablo Cueco (zarb), le bassonisteBrice Martin <strong>en</strong> trio (avec Médéric Collignon et B<strong>en</strong>atAchiary), ou <strong>en</strong>core Gilles Chab<strong>en</strong>at, spécialiste de lavielle à roue… Des sons neufs pour le jazz ! J.-L. C.Du 2 au 7 novembre à Paris. Site : http://paris.sonsneufs.comJazzycolorsHuitième édition du festival de jazz des C<strong>en</strong>tres culturelsétrangers à Paris, placé <strong>en</strong>tre de bonnes mains puisqueprésidé par Daniel Humair et parrainé par Bojan Z… <strong>La</strong>programmation est comme toujours un conc<strong>en</strong>tré dedécouvertes de groupes v<strong>en</strong>us du monde <strong>en</strong>tier, du Portugalà la Corée, du Québec à la Turquie. Des concerts© D. R.© Rita Carmode qualité à petits prix et dans des lieux à l’écart descircuits traditionnels du jazz parisi<strong>en</strong>. J.-L. C.Du 11 au 27 novembre à Paris. Site : www.jazzycolors.netMusiquesdu mondeCheikh Lô////// Sénégal //////////////////////////////////////////////////////////////Après cinq ans de sil<strong>en</strong>ce, lecharismatique Cheikh Lô revi<strong>en</strong>tà l’avant-scène avec un disque« panafricain ».Dans le grand bain de la world music, le SénégalaisCheikh Lô affiche haut une différ<strong>en</strong>ce de style.« C’est un creuset ! Comme un grand panier, avec dufromage, du pain, du chocolat et un cocktail avec.Il y <strong>en</strong> a pour tout le monde ! » Pas de doute, letroubadour sénégalais empreint du soufisme locala fait un nouveau (grand) pas avec « Jamm ». Richede toute la diversité musicale qui façonne sa p<strong>en</strong>sée,un recueil fait résonner <strong>en</strong>tre les lignes les multiplesinflu<strong>en</strong>ces du chanteur aux longues dreadlocks. Flam<strong>en</strong>coet funk, rumba et m’balax, reggae et highlife,incantations mystiques et hommage à ThomasSankara… Sa recette est à l’image de ses t<strong>en</strong>uesbariolées : haute <strong>en</strong> couleurs, forte <strong>en</strong> s<strong>en</strong>sations.En deux mots : éclatante et éclatée. J. D<strong>en</strong>isMardi 9 novembre à 20h au Divan du Monde (75).Tél. 01 42 52 02 46. Places : 25 €.Deolinda////// Portugal /////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> v<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> France du groupephare de la Nouvelle Vague de lamusique portugaise.« Deux timbres et un tampon » (« Dois Selos e umCarimbo ») proclame avec humour leur second disque,celui de la confirmation.Deolinda, c’est l’histoire des deux frères Martins. L’unest scénariste, l’autre un fondu de guitare. Ensemble,ils décid<strong>en</strong>t de dépoussiérer l’int<strong>en</strong>se musique ancestralede leur pays, le fado. Pour cela, ils inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lepersonnage de Deolinda, une jeune célibataire lisboètequi passe ses journées à observer sa ville <strong>en</strong> compagniede son poisson rouge et de ses deux chats. Etcette narratrice est l’occasion pour leur chanteuse decousine, la formidable Ana Bacalhau, de faire étalagede toute la palette de son tal<strong>en</strong>t sur des textes à lafois drôles et émouvants. Les voici de retour deux ansaprès leur premier disque, “Canção ao <strong>La</strong>do”, qui avaitfait chavirer le cœur et les tympans des Portugais. Undélicieux banquet mélodique et convivial. M. DurandSamedi 13 novembre à 20h au Café de la Danse.Tél. 01 47 00 57 59.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////jazz | musiques du monde | chanson© Hege Saebjorns<strong>en</strong>NatachaAtlas////// Singularité cosmopolite ///////////////////////////////////////« <strong>La</strong> rose pop du Caire » vi<strong>en</strong>t designer un retour gagnant avec« Mounqaliba », un album à lacroisée de toutes ses id<strong>en</strong>tités.Depuis quinze ans, l’ex-chanteuse de TransglobalUnderground alim<strong>en</strong>te sa musique de ces racinesori<strong>en</strong>tales.Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du Natacha Atlas si inspirée. Paru à la finde l’automne, ce nouvel album remet <strong>en</strong> perspectivetoutes les musiques qui ont composé lasingularité cosmopolite de la native de Bruxelles.De l’Occid<strong>en</strong>t électro-pop aux cordes s<strong>en</strong>siblesdu Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t, la chanteuse bi<strong>en</strong> secondéepar Samy Bishai donne ainsi sa version dumonde, à l’image du morceau-titre, « une lam<strong>en</strong>tationqui est dev<strong>en</strong>ue un instrum<strong>en</strong>tal avec voixmais sans paroles ». Un univers aussi d’interludessonores où s’<strong>en</strong>trelac<strong>en</strong>t le chaos urbainet les samples de « Zeitgeist », docum<strong>en</strong>taireréfér<strong>en</strong>ce de Peter Joseph.J. D<strong>en</strong>isLundi 15 novembre à 20h à l’Alhambra (75).Tél. 01 40 20 40 25. Places : 35 €.Pub Galliano-la <strong>Terrasse</strong>:59x182 12/10/1Edition limitée CD+DVD bonusdisponible le 29 novembreA l’occasion de son60 e anniversaireet de son 1 er Olympia,Richard Galliano<strong>en</strong> concert avecLe Sextet,Le New Meeting Quartet,Le Tangaria Quartet et un invité demarque : Luci<strong>en</strong> Galliano.Avec un répertoire d’une richesseétonnante : les œuvres de Bach,de Piazzolla, musiques latines, jazz...OLYMPIA : 28 Bd des Capucines - 75009 PARISLocations : Fnac - Carrefour - Géant - Magasins U : 0 892 68 36 22(0.34eur/min) - www.fnac.com


64 / N°182 / novembre 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chansonGilScott-Heron////// états-Unis //////////////////////////////////////////////////////////Retour <strong>en</strong> grande forme du songwriteraméricain après 15 ans desil<strong>en</strong>ce discographique.Un auth<strong>en</strong>tique événem<strong>en</strong>t : Gil Scott-Heron <strong>en</strong> liveaprès « I’m New Here », l’album très réussi de sonretour.Fin 2009. <strong>La</strong> rumeur se propage sur la Toile : GilScott-Heron est de retour avec un album, le premierdepuis plus de quinze ans. Son titre : « I’m NewHere », moins de tr<strong>en</strong>te minutes où son sombre chantse pose sur des beats electro. Printemps 2010. Leprophète de la révolution soul, avec le visionnaire« The Revolution Will Not Be Televised », est de passageà Paris. Une nuit, deux concerts, où de mémoired’amateurs on ne l’avait pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du à de tels sommets.Encore plus sublime, minimal, pas de doute :le poète est de retour. Immanquable. J. D<strong>en</strong>isJeudi 18 novembre à 20h30 à la Maison de laMusique de Nanterre (92). Tél. 39 92. Places : 22 €.Sya////// R<strong>en</strong>contre //////////////////////////////////////////////////////////Une r<strong>en</strong>contre de deux grandsmusici<strong>en</strong>s, le Burkinabé MoussaHéma et le Français FrançoisMerville.Le batteur sans frontières François Merville joue autantpour Pierre Boulez que pour Martial Solal.« Sya » signifie « vibration » dans le langage desGoins, une ethnie du Burkina Faso. Le décor estposé : ce dialogue musical ne sera pas placé sous lesigne du métissage artificiel ou de la fusion de façade.Pour vivre de l’intérieur la culture musicale de MoussaHéma, le tal<strong>en</strong>tueux batteur-percussionniste FrançoisMerville est parti <strong>en</strong> immersion dans le village nataldu balafoniste virtuose. Chacun s’est donc nourri del’autre pour accoucher d’une musique par-delà lestraditions jazz et africaines.M. DurandSamedi 20 novembre à 20h30 au Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines. Tél. 01 30 96 99 00.V<strong>en</strong>dredi 26 novembre à 20h30 à la Maison de laMusique de Nanterre. Tél. 39 92.Davy Sicard////// <strong>La</strong> Réunion /////////////////////////////////////////////////////////L’<strong>en</strong>voûtant chanteur réunionnaiscontinue de faire voyager sesmélodies et mots au long cours.Multi-instrum<strong>en</strong>tiste, auteur, chanteur, compositeur,Davy Sicard cumule les tal<strong>en</strong>ts avec une simplicitédéroutante. Sur son dernier disque, le jeune hommerev<strong>en</strong>diquait haut et fort le tribut qu’il devait au maloya,© Mischa Richter© Christophe Alarygros plan AfroCubism, la quadraturedu grooveUne r<strong>en</strong>contre au sommet del’émotion et de la belle humeur<strong>en</strong>tre Cuba et le Mali.Quand le célèbre producteur du label World Circuit- Nick Gold - rassembla les musici<strong>en</strong>s quidonnèr<strong>en</strong>t naissance à l’un des projets les plusflamboyants de ces dernières années (le Bu<strong>en</strong>aVista Social Club), il le fit malgré lui. À l’origine,le Monsieur voulait organiser une r<strong>en</strong>contre<strong>en</strong>tre musici<strong>en</strong>s cubains et artistes mali<strong>en</strong>s.Pour une obscure histoire de visas, ces derniersdur<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncer à participer à l’av<strong>en</strong>ture.Près de quinze plus tard et après le succèsphénoménal du « Bu<strong>en</strong>a Vista », Nick Gold réaliseson rêve initial. Sa nouvelle « dream team »débarque sur les scènes mondiales avec unesacrée allure : <strong>en</strong> plus du chanteur-guitaristegros plan / Groove Lélé & Ernst Reijsegerla créationd’un monde<strong>La</strong> MC 93 et le festival Africolorinvit<strong>en</strong>t à une r<strong>en</strong>contredu troisième type baptiséeZembrocal, un show bouillantsuivi par le tutélaire DanyelWaro, qui r<strong>en</strong>ouvelle le maloyapar la racine.la musique ess<strong>en</strong>tielle de la Réunion (où il est né etpuise son inspiration). Portées par une voix tour à tourfrappante ou caressante, ses chansons (écrites le plussouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> créole) dégag<strong>en</strong>t lumières et ombres <strong>en</strong>un même souffle ravageur. A découvrir. M. DurandSamedi 20 novembre à 20h30 au théâtre Victor Hugode Bagneux. Tél. 01 46 63 10 54.I Muvrini////// Corse /////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> voix (ou plutôt les voix) de laCorse prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sur scène leursdernières mélopées.Leur dernier disque “Gloria” est marqué par la prés<strong>en</strong>cede Grand Corps Malade et Thomas Dutronc.En plus de tr<strong>en</strong>te ans de carrière, le groupe créépar les frères Bernardini est dev<strong>en</strong>u quasim<strong>en</strong>tsynonyme de polyphonie corse dans l’inconsci<strong>en</strong>tcollectif (et pas seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France). Fondé à lafin des années 70, I Muvrini bâtiss<strong>en</strong>t leur réputationsur une maîtrise unique du style traditionnel© D. R.phare du Bu<strong>en</strong>a Vista (l’homme au chapeauEliades Ochoa) accompagné d’une équipe demusici<strong>en</strong>s cubains aguerris, le producteur auxdoigts d’or a su toucher cinq maîtres de lamusique mali<strong>en</strong>ne : le joueur de kora compliced’Ali Farka Touré Toumani Diabaté, le roi dun’goni Bassekou Kouyaté, le fameux chanteurgriot Kasse Mady Diabaté, le guitariste du RailBand Djelimady Tounkara et le balafoniste <strong>La</strong>ssanaDiabaté. Et le résultat est à la hauteurdes espérances : kora et guitare électrique semari<strong>en</strong>t à merveille, répertoires hispanique etafricain se mélang<strong>en</strong>t sans hiatus et le collectifopère un retour vivifiant et <strong>en</strong>sorcelant auxsources de la musique afro-cubaine. Rarem<strong>en</strong>tle terme « musique du monde » n’aura été aussiapproprié : des mélodies et des rythmes quiZembrocal pr<strong>en</strong>d appui sur la tradition du maloya pourconcocter une formule inédite.Née <strong>en</strong> 2008 sur l’Ile de la Réunion, perpétuée <strong>en</strong>juillet 2009 à Bordeaux, sanctifiée d’un disque <strong>en</strong>février 2010, l’av<strong>en</strong>ture Zembrocal se poursuit désormaisà Africolor, le grand r<strong>en</strong>dez-vous afro avant d’<strong>en</strong>trerdans les froideurs de l’hiver. Avant d’être un projetmusical, le zembrocal est un plat typique de l’Ile de laRéunion où riz, grains, viande et épices s’imprègn<strong>en</strong>tles uns des autres tout <strong>en</strong> gardant chacun leur spécificité.Telle est l’ambition de cette r<strong>en</strong>contre musicalequi a pour cœur le maloya de Groove Lélé, le groupecorse : un minimalisme d’où naît l’émotion. Avec letemps, le groupe s’ouvre aux musiques du mondeet à d’autres instrum<strong>en</strong>ts, comme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>tleurs morceaux <strong>en</strong>registrés avec Sting, VéroniqueSanson ou MC Solaar.M. DurandSamedi 4 décembre à 20h30 au Pôle Cultureld’Alfortville. Tél. 01 58 73 29 18.RahulSharma////// Inde ///////////////////////////////////////////////////////////////////Le fils de l’illustre PanditShivkumar Sharma illustre àmerveille la transmission de lamusique classique indi<strong>en</strong>ne.Séduit par « la pati<strong>en</strong>ce et l’écoute » des publics occid<strong>en</strong>taux,Rahul Sharma r<strong>en</strong>ouvelle à son tour l’approchedu santour dans la tradition hindoustanie.Trois générations que cette famille donne ses lettresde noblesse au santour, l’instrum<strong>en</strong>t folklorique du//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© KamrouzLe disque “AfroCubism” est sorti fin octobre chez WorldCircuit/Harmonia Mundi.s’adress<strong>en</strong>t à toutes les parties du corps, de latête aux pieds <strong>en</strong> passant par le cœur.Mathieu DurandDimanche 5 décembre à 18h au Bataclan.Tél. 01 43 14 00 30.constitué des <strong>en</strong>fants de feu Granmoun Lélé, hérosde la scène locale mort <strong>en</strong> 2004. A leur recette vigoureusem<strong>en</strong>tépicée, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t donc s’ajouter d’autresingrédi<strong>en</strong>ts des plus relevés : le violoncelliste hollandaisErnst Reijseger, poteau mitan de la scènedes musiques libres et esthète friand de croisem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re, et la voix wolof de Mola Sylla, chanteursénégalais installé à Amsterdam depuis 1987,lui aussi adepte des mélanges savoureux. Sommetoute, cette tambouille des plus goûteuses, à l’imagedes alchimies de la Réunion, sera la parfaite mise <strong>en</strong>bouche pour le concert de Danyèl Waro, un artistede conviction au caractère bi<strong>en</strong> trempé qui a su préserverle blues de son île, le maloya, des mélassestiédasses de la world music.Jacques D<strong>en</strong>isLe dimanche 5 décembre à 15h30 à la MC93 deBobigny (93). Tél. 01 41 60 72 78. Place : de 8 à 15 €.Cachemire qui figure désormais aux côtés des prestigieuxsitar et sarod. Il y eut le grand-père, Uma DuttSharma, et puis Shivkumar Sharma, le visionnaire quiparvint à réaliser le crossover. Il y a désormais Rahul,son fils que l’on a découvert dans ce même théâtre,aux côtés de ce père qui est aussi son maître. Néle 25 septembre 1972, le dernier de cette lignée amis les mains sur les mailloches à douze ans. Cesera le début d’un long appr<strong>en</strong>tissage pour celui quia <strong>en</strong>registré depuis quinze ans plus de tr<strong>en</strong>te-cinqalbums où il conjugue avec le même savoir-faire larigueur formelle d’un héritage familial et le désir d’innovation.J. D<strong>en</strong>isDimanche 21 novembre à 17h au Théâtre de la Ville(75). Tél. 01 42 74 22 77. Places : 13 à 18 €.chansonMilly////// Coup de cœur /////////////////////////////////////////////////////Découverte d’une formidabl<strong>en</strong>ouvelle « voix » de la chansonfrançaise avec un premier albumintitulé « Des histoires d’hommes ».Loin, très loin des standards ambiants et du « prêt àsonner » de la scène française branchée mais rarem<strong>en</strong>tbranchante, cette nouvelle v<strong>en</strong>ue ravit immédiatem<strong>en</strong>tpar l’évid<strong>en</strong>ce et le naturel de son tal<strong>en</strong>t et deson tempéram<strong>en</strong>t. Les ingrédi<strong>en</strong>ts de l’art de ce petitbout de chanteuse ? Pas grand-chose <strong>en</strong> somme !Juste une voix au timbre magnifique et accrocheur,des chansons parfaitem<strong>en</strong>t écrites, des mélodies© D. R.© Jean-Baptiste Mondino © D. R.© D. R.la terrasse / novembre 2010 / N°182 / 65jazz | musiques du monde | chanson<strong>La</strong> fraîcheur d’un nouveau et évid<strong>en</strong>t tal<strong>en</strong>t dela chanson.astucieuses, des arrangem<strong>en</strong>t (acoustiques) limpideset efficaces et, <strong>en</strong>fin, un caractère bi<strong>en</strong> trempéet un cœur gros comme ça qui, sur scène, finiss<strong>en</strong>td’emporter la mise… Des « presque ri<strong>en</strong> » (si souv<strong>en</strong>tintrouvables) qui mis bout à bout font bel et bi<strong>en</strong> deMilly un de nos rares et vrais coups de cœur chantantsde cette r<strong>en</strong>trée.J.-L. CaradecMercredi 10 novembre à 20h30 au Studio de l’Ermitage.Tél. 01 44 62 02 86.R<strong>en</strong>an Luce////// Grâce juvénile /////////////////////////////////////////////////////Diseur d’histoires et poète del’anecdotique, <strong>en</strong> fin de tournée du« Clan des Miros ».R<strong>en</strong>an Luce, omniprés<strong>en</strong>t sur les scènes d’Ile-de-Franceet de Navarre.R<strong>en</strong>an Luce se paie le luxe tranquille de plaire sans secomplaire dans la facilité. Il travaille le s<strong>en</strong>s à coupsde césures, de métaphores et de coups de théâtre.Grâce juvénile, textes drôles faussem<strong>en</strong>t simples, sonstyle se reconnaît à son timbre râpé sans être fatigué,au mot juste pourtant surpr<strong>en</strong>ant, et aux tours dephrases d’une badinerie très sérieuse... V. FaraMardi 9 novembre à 20h30 au Théâtre Molière àPoissy. Tél 01 39 79 03 03. Places : de 18 à 30 €.Mercredi 10 novembre à 20h à l’Espace culturel duParc à Drancy. Tél. 01 48 31 95 42.Places : 15,60 à 20,10 €.Samedi 20 novembre à 20h à l’Espace Carpeaux àCourbevoie. Tél. 01 46 67 70 00. Places : 20 et 25 €.Samedi 4 décembre à 21h à l’Onde à Vélizy.Tél. 01 34 58 03 35. Complet.L’homme à latête de chou////// Voix profonde /////////////////////////////////////////////////////Gainsbourg, Bashung, Gallotta : uneaffiche de rêve pour un spectacle<strong>en</strong>sorcelant.En hommage au rockeur disparu, un fauteuil de bureauà roulettes tourne à vide sur scène. © Guy DelahayeCette nouvelle création du directeur du C<strong>en</strong>trechorégraphique national de Gr<strong>en</strong>oble comm<strong>en</strong>ce© D. R.par une abs<strong>en</strong>ce : Alain Bashung devait participerà cette « mise <strong>en</strong> corps » du concept-albumde Serge Gainsbourg, “L’Homme à la Tête deChou”, l’histoire de la shampouineuse Marilou quifait tourner la tête (de chou) de son amant. Lecrooner clair-obscur s’<strong>en</strong> est allé, mais reste cettevoix profonde qui réinterprète avec brio ces versbouillants de Gainsbourg sur une chorégraphietroublante de Jean-Claude Gallotta. M. DurandMercredi 17 novembre à 20h30 et le jeudi 18à 19h30 au Théâtre de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines.Tél. 01 30 96 99 00Eva Marchal////// Trame musicale arachné<strong>en</strong>ne ///////////////////////////////Ambiances électro pop <strong>en</strong> demiteintes.Eva Marchal, du home studio à la scène des TroisBaudets.Une pop aux mélodies élém<strong>en</strong>taires et aux arrangem<strong>en</strong>tstrip hop, une voix fluette qui s’égare et seretrouve <strong>en</strong> pauses, acc<strong>en</strong>ts aigus et soupirs : EvaMarchal saupoudre d’effets sucrés une trame musicalearachné<strong>en</strong>ne. Auteur, compositeur et interprète,elle façonne avec son nouvel album « Mon ballonrouge » (Bulldog Music / Socadisc) un style dépouilléaux teintes angéliques et nostalgiques. V. FaraLundi 22 novembre à 20h30 aux Trois Baudets.Tél 01 42 62 33 33. Places : 15 €.Khalid Ket sonKhalid osKope////// Sampling <strong>en</strong> live /////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> nouvelle création de Khalid K :une performance visuelle, vocale,musicale et percussive au Théâtred’Ivry.Dans son précéd<strong>en</strong>t spectacle, « le Tour du Monde<strong>en</strong> 80 voix », Khalid K nous avait r<strong>en</strong>du son universfamilier, un univers de boucles audio, de matièremusicale et sonore <strong>en</strong>registrée et samplée <strong>en</strong> direct.Passé maître de ce procédé riche <strong>en</strong> possibilités, ilrajoute pour ce « Khalid o sKope » la composantevidéo, basée sur un même principe de sampling<strong>en</strong> live. Mettre un tel spectacle <strong>en</strong> place relève dupuzzle <strong>en</strong>tre arts et techniques : « Le spectacle estau premier abord un concert, avec un interprète etun opérateur, Charles Sadoul. En jouant sur la dualitéde nos rôles et la prés<strong>en</strong>ce de Charles sur scène, lepublic intègre rapidem<strong>en</strong>t les techniques audiovisuellescomme élém<strong>en</strong>ts de la narration. Le personnagec<strong>en</strong>tral est dans un espace sous surveillance, et <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>d peu à peu consci<strong>en</strong>ce jusqu’à réussir à <strong>en</strong>jouer. L’idée est de mettre <strong>en</strong> scène l’esclavage faceà l’image. Sur scène, le corps humain et les technologiesjou<strong>en</strong>t <strong>en</strong> accord l’un avec les autres ». Uneplongée dans un petit monde ludique et romanesque,pétri d’imagination s<strong>en</strong>sible et d’humour. V. FaraTout public, de 6 à 106 ans. Du 30 novembre au 19décembre, les mercredis à 14h30, samedis à 18het dimanches à 11h au Théâtre d’Ivry Antoine Vitezd’Ivry-sur-Seine (94). Tél. 01 46 70 21 55.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////S A I N T - Q U E N T I N - E N - Y V E L I N E SLe Prismeune place pourla création musicaleL’affaire SummertimeUne <strong>en</strong>quête rocambolesqueau cœur de l’histoire du jazzVinc<strong>en</strong>t Touchard - batterieThomas B<strong>en</strong>oit - conte et contrebasseStéphane Tsapis - pianno et arrangem<strong>en</strong>ts<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Dessaints - trompette et saxophonemardi 16 novembre 20h30mercredi 17 novembre 14h30samedi 20 novembre 17hBon gré Mal gréTour de chant spectaculaireMetteur <strong>en</strong> scène Julia ViditAuteur, compositeur et interprète Emanuel BémerPianiste Nicolas Duclouxv<strong>en</strong>dredi 3 et samedi 4 décembre 21hChaque mois lisez aussi<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> sur votre IPADpartout dans le mondeINFOS SPECTACLES, VIDÉOS, BILLETTERIE EN LIGNE01 30 51 46 06 • leprisme.agglo-sqy.frLe Prisme, C<strong>en</strong>tre de développem<strong>en</strong>t artistiqueQuartier des sept mares • 78990 ÉlancourtCréation jazz jeune publicCréation chanson / musique


66 / N°182 / novembre 2010 / la terrassejazz | musiques du monde | chansonBon GréMal Gré////// Moitié vide du verre ////////////////////////////////////////////Tour de chant spectaculaired’Emanuel Bémer et Julia Vidit.Emmanuel Bémer <strong>en</strong> proie aux vanités dans « Bon GréMal Gré » au Théâtre Firmin Gémier.Bémer nous avait déjà habitué à voir la moitié vide duverre, par son prisme cynique et drolatique. Julia Viditvi<strong>en</strong>t cristalliser cette lat<strong>en</strong>ce pessimiste <strong>en</strong> mettant<strong>en</strong> scène un duo tragi-comique chant-piano (avecNicolas Ducloux) au cœur de l’interrogation bi<strong>en</strong> trophumaine de la destinée. Vanitas, vanitatis... V. FaraA partir de 12 ans. Mercredi 1 er décembre à 20h30au Théâtre Firmin Gémier / la Piscine à Antony.Tél. 01 41 87 20 84. Places : de 10 à 22 €.Et les 3 et 4 novembre à 21h au Prisme ,quartier des Sept Mares, 78990 élancourt.Tél. 01 30 51 46 06.Mousset Hakim////// Ex-Zebda ////////////////////////////////////////////////////////////Les deux frères ex-membres deZebda célèbr<strong>en</strong>t leurs vingt annéesde combats musicaux.Après Zebda, ils ont monté 100 % Collègues et ont sortile remarquable “Origines Contrôlées”.S’ils se sont fait connaître du grand public par lesuccès phénoménal de Zebda à la fin des années90, Mustapha et Hakim Amokrane n’<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>tpas à leur coup d’essai. Les deux frangins écrèm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> effet les scènes de l’Hexagone depuisplus de vingt ans. Et le meilleur moy<strong>en</strong> de soufflerles bougies d’un tel gâteau, c’était bi<strong>en</strong> sûr de lefaire <strong>en</strong> public. D’où leur dernier disque live, “Vingtd’honneur”, où le duo égrène ses morceaux lesplus marquants, <strong>en</strong>tre humour, <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, joiede vivre et émotion.M. DurandSamedi 4 décembre à 20h30 au Théâtre Jean Arp deClamart. Tél. 01 41 90 17 02Moriarty////// Folk-country ///////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> formation folk-countryrévélation de ces dernières annéesfait son grand retour sur scène.Après un premier opus paru <strong>en</strong> 2007 (“GeeWhiz But This Is a Lonesome Town”), Moriartya <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>chaîné les succès et les festivalsles plus prestigieux. Un disque d’or et une tournéequi les a fait voguer du Montreal Jazz Festivalaux Eurocké<strong>en</strong>nes de Belfort <strong>en</strong> passantpar le Japon : le groupe emm<strong>en</strong>é par la voix© David Delaval© D. R.<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Serge Utgé-RoyoEnfant d’amour,de révolte et de Léo FerréDepuis 35 ans qu’il chante l’amour, la vie, l’anarchie, la poésie,Serge Utgé-Royo portait <strong>en</strong> lui secrètem<strong>en</strong>t cet hommage au grandLéo Ferré. C’est dire si ce nouveau projet de l’auteur-compositeurinterprète,fils d’exilés de la guerre d’Espagne, représ<strong>en</strong>tait pour luiun défi important. L’album « D’amour et de révolte, Utgé-Royo chanteFerré » est une magnifique réussite, portée par la voix s<strong>en</strong>sible etpuissante du chanteur et rehaussée par les arrangem<strong>en</strong>ts et ladirection musicale de Léo Nissim.Comm<strong>en</strong>t décririez-vous votre li<strong>en</strong> particulieravec l’univers de Léo Ferré ?Serge Utgé-Royo : Le li<strong>en</strong> qui unit mon expressionartistique à celle de Léo Ferré est la languefrançaise (celle dans laquelle je m’exprime le moinsmal !) pour sa beauté, mais aussi pour sa précision,sa poésie et sa construction universelle, laligne mélodique pour porter les mots. L’universde Léo est littéraire, musicalem<strong>en</strong>t mélodique, <strong>en</strong>plus d’une orchestration de tal<strong>en</strong>t et d’une libertéde p<strong>en</strong>sée politique, sociale, symbolique, etc. Ilutilise la chanson pour l’art, mais aussi pour dire leréel, le désir d’av<strong>en</strong>ir, la colère, la peine, l’amour, lebonheur… Il est une sorte d’alchimie <strong>en</strong>tre poésieet musique ancrée dans la réalité ; c’est assez rare.<strong>en</strong>voûtante de Rosemary a su séduire un largepublic par-delà les chapelles musicales. Lesvoici de retour <strong>en</strong>fin avec de nouvelles mélopéescountry-folk.M. DurandSamedi 4 décembre à 20h30 à la Scène Nationale deSénart. Tél. 01 60 34 53 60.J’aime l’idée de t<strong>en</strong>ter modestem<strong>en</strong>t de marchersur ses chemins.Vous êtes, à votre façon, un « <strong>en</strong>fant de Léo » :l’<strong>en</strong>fant espagnol <strong>en</strong> quelque sorte, car l’Espagneest très prés<strong>en</strong>te dans son univers…S. U.-R. : Ferré a été au côté des Espagnols exilésdès le début avec <strong>en</strong> particulier le concert à laMutualité <strong>en</strong> 1946… Le sort de ces vaincus l’a touchétout au long de sa vie : c’était pour moi et lesmi<strong>en</strong>s un grand frangin solidaire. Mais j’ai appris àsortir de l’Espagne douloureuse pour parler de mavaste société, comme lui-même l’a fait, bi<strong>en</strong> plusbrillamm<strong>en</strong>t et fortem<strong>en</strong>t que moi. Sa dim<strong>en</strong>sionartistique et littéraire ouverte à la réalité des hommes,<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / B<strong>en</strong>oît Blue BoyLe Blues vu d’iciC’est l’une des figures les plus attachantes et originales du bluesfrançais. Harmoniciste et chanteur flamboyant, il revi<strong>en</strong>t avec unnouvel album escorté de ses éternels Tortilleurs et d’un invité demarque, le roi de la lap steel, Freddie Roulette.C’est par l’harmonica que vous avez attrapéle virus du blues ?B<strong>en</strong>oît Blue Boy : Oui, j’<strong>en</strong> avais toujours un dansla poche quand j’allais à l’école ! À cette époque,au milieu des années 50, personne n’<strong>en</strong> jouait <strong>en</strong>France, personne ne pouvait me r<strong>en</strong>seigner. J’aidonc appris tout seul <strong>en</strong> jouant tout le temps ! Etpuis, à un mom<strong>en</strong>t, je me suis dit : « il faut partiraux Etats-Unis ». Et je suis parti suivre les harmonicistes,voir comm<strong>en</strong>t ils faisai<strong>en</strong>t.Leur patronyme fait référ<strong>en</strong>ce au célèbre héros de Sur laRoute de Kerouac, Dean Moriarty.© G<strong>en</strong> MurakoshiEn faisant le choix de chanter <strong>en</strong> français,vous vous êtes tout de suite démarqué desautres bluesm<strong>en</strong>. On dit souv<strong>en</strong>t que c’estune langue difficile à faire « sonner », qu’<strong>en</strong>p<strong>en</strong>sez-vous ?B. B. B. : Quand je suis parti <strong>en</strong> Louisiane, j’ai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du les mecs chanter <strong>en</strong> français. Il suffitd’avoir le phrasé de chez soi : moi, je chante <strong>en</strong>parisi<strong>en</strong>, je coupe la moitié des mots comme lamanière de parler qu’on a ici. Chanter du blues<strong>en</strong> français <strong>en</strong> écrivant des chansons comme sic’était une poésie de Rimbaud, ce n’est pas possible.Une chanson, ce n’est pas fait pour être écrit,mais pour être chanté. Parce que je suis dyslexique,je n’écris pas mes morceaux, je les chantetout de suite. Je m’arrange pour que le phrasécolle dans la musique dont j’ai <strong>en</strong>vie. Et s’il faut« Pour moi, le blues,c’est une autremanière de faire durock’n’roll. » B<strong>en</strong>oît Blue Boyque j’<strong>en</strong>lève trois syllabes à un mot, je les <strong>en</strong>lève,ça ne me dérange pas !Chanter <strong>en</strong> français, c’était aussi une manièred’assumer qui vous êtes ?B. B. B. : J’habite la moitié de l’année <strong>en</strong> Inde, jesuis toujours <strong>en</strong> train de voyager, mais je suis parisi<strong>en</strong>! Je suis né <strong>en</strong> 46 : les Américains étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France, mais si ça avait été les Russes, peut-êtreque j’aurais chanté autre chose ! (rires) On écoutaitL&Oet ShaniDiluka////// D’une rive à l’autre //////////////////////////////////////////////Au sein du festival de Radio France,r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre piano classique etchanson.Au Petit Palais à midi, aux Trois Baudetsle soir, le festival de Radio France permet« d’une rive à l’autre » la r<strong>en</strong>contre d’artistesdu classique aux musiques actuelles etdu monde. Le 2 décembre, la pianiste ShaniDiluka partage la scène du groupe de chansonL&O, groupe empruntant aux univers lyriques,tziganes, rock ou jazz. De M<strong>en</strong>delssohn à lapop métisse, de Schubert aux rythmes gitans,//// pour recevoir la terrasse par internet, <strong>en</strong>voyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr <strong>en</strong> objet : recevoir la terrasse ////« Léo Ferré est unbon compagnond’expression. » Serge Utgé-Royoet son courage de pamphlétaire me touch<strong>en</strong>t profondém<strong>en</strong>t.Il est un bon compagnon d’expression. Onpeut l’étudier, le faire connaître, le « redistribuer »…Propos recueillis par Jean-Luc Caradec.Dimanche 21 novembre à 18h et lundi 22 à 20h àl’Europé<strong>en</strong>. Tél. 01 43 87 97 13. Places : 12 à 22 €.Nouvel album : “D’amour et de révolte” (chez EditoMusiques).Le titre de son nouveau disque “Funky Aloo” (Tempo/Socadisc), clin d’œil à l’Inde et ses pommes de terreépicées.les chants français et américains, cela m’a toujourssemblé normal… Pour moi, le blues, c’est une autremanière de faire du rock’n’roll : je suis né <strong>en</strong> écoutantRay Charles d’un côté et les Chaussettes Noiresde l’autre. Et à un mom<strong>en</strong>t je me suis dit : j’aihabité aux Etats-Unis p<strong>en</strong>dant assez longtempspour savoir que je ne suis pas américain et que j<strong>en</strong>e veux pas l’être. Donc quand je suis r<strong>en</strong>tré ici, j<strong>en</strong>e pouvais que chanter <strong>en</strong> français.Propos recueillis par Mathieu DurandMercredi 1er décembre au New Morning.Tél. 01 45 23 51 41Nouvel album : “Funky Aloo” (Tempo/Socadisc).Le couple Slabiak de L&O invité du Festival D’une Riveà l’Autre.la combinaison promet bi<strong>en</strong> des <strong>en</strong>volées dedélicatesse.V. FaraJeudi 2 décembre à 12h30 au Petit Palais, à 20h30aux Trois Baudets. Tél. 01 42 62 33 33. : 12 à 15 €.© D. R.© Béatrice Chevalier© Valérie Arch<strong>en</strong>o© Art10© Éric Vernazobresla terrasse / novembre 2010 / N°182 / 67jazz | musiques du monde | chansongros plan / Sophie HungerOmbreuse coqueluchebernoiseCatapultée icône <strong>en</strong> tout juste deux albums et deux ans de tournée,la jeune Suissesse déchaîne les curiosités.<strong>La</strong> voix est juste, folk, ultra timbrée, rompant les finsde phrase ou les susp<strong>en</strong>dant à bon esci<strong>en</strong>t. Le styleest alternatif, ondulant du rock à la pure rythmique,de la pop planante à la chanson brute, de l’acoustiqueà l’électro. <strong>La</strong> langue est multiple, fidèle au berceauhelvétique et aux référ<strong>en</strong>ces anglo-saxonnes.Sophie Hunger à la Piscine, <strong>en</strong>tre « no future » et purebeauté.Alexis HK////// Diction distincte voire distinguée /////////////////////////Alexis HK clôture sa tournée des« Affranchis » au Théâtre d’Ivry et àl’OlympiaAlexis HK, dernières scènes de la tournée des« Affranchis ».Reconnaissable à cette diction distincte voire distinguée,Alexis HK travaille toujours ses textes sur lefond narratif et une forme sonore ouvragée. Inspiréd’un imaginaire cinématographique à la Scorcese,l’album explore un spectre large de g<strong>en</strong>res, decollaborations et d’ambiances, où les mandolinesnapolitaines répond<strong>en</strong>t aux guitares folk et pop,voire aux rythmes hip hop, sublimant les habitudeschansonnières du jeune homme. V. FaraSamedi 4 décembre à 20h30 au Théâtre d’IvryAntoine Vitez. Tél. 01 46 70 21 55.Places : 15 et 20 €.Lundi 6 décembre à 20h à l’Olympia.Tél. 01 47 42 25 49. Places : de 33 à 44 €.EmploiUrg<strong>en</strong>t<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantesavec voiturepour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18h30 et 19h30.Tarif horaire : 13 €/brut+ 6 € d'indemnité de carburantTéléphonez au 01 53 02 06 60ou email : la.terrasse@wanadoo.fr© Line GaudierUn premier album disque d’or, une tournée sold out,une médiatisation europé<strong>en</strong>ne, une belle collaborationavec Peter Brook, et voici le personnage Hungersur la sellette, att<strong>en</strong>due autant qu’écoutée.Nous ne sommes pas libres. Nouspouvons exploser à tout mom<strong>en</strong>t.Sophie Hunger marche sur un fil artistique qui ploiemais ne rompt pas, un fil ténu <strong>en</strong>tre adéquation auxxi e siècle et proposition toute personnelle. Au-delàd’une description littérale de l’album « 1983 » (UniversalMusic), deuxième album dont le titre flirte avecun morbide R.I.P. et un autoportrait concis, au-delàd’un cynisme exist<strong>en</strong>tiel transpirant de l’ambiance etdes textes, on ne peut qu’écouter interdit sans tropchercher à décrypter le pourquoi du surmoi, et cetteétrange douceur pessimiste à laquelle on s’attachepar la force tranquille de la musique.Vanessa FaraMardi 23 novembre à 20h30 au Théâtre FirminGémier / <strong>La</strong> Piscine à Antony. Tél. 01 41 87 20 84.Places : de 7 à 22 €.Albinde la Simone////// Âme mordante ////////////////////////////////////////////////////Pianiste et touche-à-tout, Albin dela Simone à l’aise et <strong>en</strong> solo.Albin de la Simone <strong>en</strong> répertoire solo au Théâtre desBergeries.Discret mais omniprés<strong>en</strong>t aux côtés des uns ousur le devant de la scène, De la Simone peaufineun petit monde d’images musicales et de sonoritéstravaillées. Arrangeur de la simplicité précise, auteurdu mot doux qui pique, clavier <strong>en</strong> ét<strong>en</strong>dard et faux<strong>en</strong>fantillages <strong>en</strong> bandoulière, il chantonne de sa voiximparfaite et claire les frivolités intellectuelles d’uneâme mordante <strong>en</strong> quête de candeur. V. FaraDu 1 er au 3 décembre à 20h30 au Théâtre desBergeries à Noisy-le-Sec. Tél 01 41 83 15 20.Places : 7 à 13 €.annonces classéesEmploi<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantespour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18 h 30 et 19 h 30.Disponibilité quelques heures par mois.Tarif horaire : 8,86 €/brut+ 2 € indemnité déplacem<strong>en</strong>t.Envoyer photocopies carte d’étudiant+ carte d’id<strong>en</strong>tité + carte de sécu et coordonnéesà <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service diffusion,4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra, 75012 Paris.ou email : la.terrasse@wanadoo.fr© D. R.gros plan Fabi<strong>en</strong> Bœuf, bête de scèneAnimal solitaire aimant frayer avec ses pairs, Fabi<strong>en</strong> Boeuf metl’acc<strong>en</strong>t – landais – sur les textes, <strong>en</strong>robés d’int<strong>en</strong>sité musicale.Souv<strong>en</strong>t croisé <strong>en</strong> duo ou <strong>en</strong> groupe sur les routesdu Sud-Ouest et d’ailleurs, Fabi<strong>en</strong> Boeuf a,au premier abord, l’air de ne pas y toucher. Unesilhouette discrète, un look sage… Le regard estFabi<strong>en</strong> Boeuf <strong>en</strong> version groupe à la Reine Blanchepourtant éloqu<strong>en</strong>t, et c’est sitôt monté sur scèneque le garçon déploie sa panoplie d’artiste, <strong>en</strong>l’occurr<strong>en</strong>ce une verve spirituelle, voire fasci-Directeur de la publication :Dan AbitbolRédactionOnt participé à ce numéroThéâtre :Gwénola David, Véronique Hotte,Manuel Piolat Soleymat,Catherine Robert, Agnès SantiDanse :Nathalie Yokel, Gwénola David,Marie ChavanieuxMusique classique et opéra :Jean Lukas, Jean-GuillaumeLebrun, Sébasti<strong>en</strong> Llinares,Antoine PecqueurJazz -musiques du monde :Jean-Luc Caradec,Jacques D<strong>en</strong>is, Mathieu Durand,Vanessa FaraDirecteur délégué des rubriquesclassique / jazz et deshors-séries Avignon-<strong>en</strong>-scèneset Saison classique <strong>en</strong> France :Jean-Luc CaradecResponsable des part<strong>en</strong>ariatsclassique / opéra :Emmanuel CharletSecrétariat de rédaction :Agnès SantiMaquette : Luc-Marie Bouët01.42.71.12.64Couverture : Agnès DahanWebmaster : Ari AbitbolDiffusion : Nicolas KapetanovicImprimé par :Imprimerie Saint-Paul,LuxembourgPublicité et annonces classéesau journalTél. : 01.53.02.06.60.www.journal-laterrasse.frwww.avignon-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>es.frwww.saisonclassique.frFax : 01.43.44.07.08.E-mail : la.terrasse@wanadoo.frTirageCe numéro est distribuéà 80 000 exemplairesDéclaration de tiragesous la responsabilitéde l’éditeur soumise àvérification de l’OJD. Dernièrepériode contrôlée année 2009,diffusion moy<strong>en</strong>ne 74 500 ex.Chiffres certifiés sur www.ojd.com.Éditeur : Eliaz éditions,4, av<strong>en</strong>ue de Corbéra75012 ParisE-mail : la.terrasse@wanadoo.fr<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> est une publicationde la société Eliaz éditions.Gérant : Dan AbitbolI.S.S.N 1241 - 5715Toute reproduction d’articles, annonces,publicités, est formellem<strong>en</strong>t interdite et <strong>en</strong>gageles contrev<strong>en</strong>ants à des poursuites judiciaires.Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t "Oui, je m’abonne à <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> pour 59 e(soit 10 numéros, hors-séries non compris)Écrire <strong>en</strong> lettres capitales, merciNom :Prénom :Adresse :Code postal :Ville :Téléphone :Email : nante, une prés<strong>en</strong>ce électrique, le tout transformantde bons titres studio <strong>en</strong> véritables tubes deconcert. « En live, je m’autorise plus de lâché surla voix, les mélodies rest<strong>en</strong>t un peu les mêmes,mais je peux jouer sur la dynamique, <strong>en</strong>chaîner untitre très - voire très très - calme, et un morceauplus banané. Je ne suis pas un showman, maispropose un truc assez vivant à ma façon. »Album peaufiné,jeu de scène instinctifFabi<strong>en</strong> Boeuf a sorti à la r<strong>en</strong>trée un nouvelalbum, « les Premiers Papillons » (Jabba / Differ-Ant).Un opus très écrit, des <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tstravaillés et mixés avec une précision quasi académique,le tout avec guitares folk et électrique,riffs de cuivre, clavier et section rythmique plutôtrock. Au final, le répertoire de chansons popmériterait autant le tube radio que le vrai succèsd’estime.Vanessa FaraSamedi 13 novembre au Théâtre de la Reine Blanche.Tél. 01 40 05 06 96. Places : 12 à 15 €.Coupon à retourner à<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service abonnem<strong>en</strong>t, 4 av<strong>en</strong>ue de Corbéra - 75012 Paris.Commander par téléphone au 01 53 02 06 60Je règle aujourd’hui la somme deCi-joint mon règlem<strong>en</strong>t par chèque CCP mandat à l’ordre de <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> LA TERRASSE 182Imprimez aussi notre formulaire d’abonnem<strong>en</strong>t sur www.journal-laterrasse.fr


Photo : © B<strong>en</strong>oîte Fanton / WikiSpectacle, Hervé Bellamy

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