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Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

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10A - QUELQUES REPÈRES CONCEPTUELSUne pipe <strong>de</strong> type bil<strong>la</strong>rd courbe sous <strong>la</strong>quelle figure une légen<strong>de</strong> : « cecin’est pas une pipe ». Trahison <strong>de</strong>s images : tel est le nom donné par le peintrebelge René Magritte à l’une <strong>de</strong> ses toiles les plus célèbres. Le paradoxe <strong>de</strong>l’œuvre est d’autant plus fort, d’autant plus choquant pour le spectateur, quecette pipe est représentée <strong>de</strong> façon particulièrement réaliste. Si elle étaitdéformée, réinterprétée par l’artiste, presque méconnaissable en regard <strong>de</strong> sonmodèle, elle n’en serait pas plus étrangère à celui-ci que <strong>la</strong> première. L’une etl’autre <strong>de</strong>meureraient i<strong>de</strong>ntiques par leur nature : <strong>de</strong>s images d’une pipe. Lemessage est simple, lumineux : une représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité n’est pas <strong>la</strong>réalité. Elle n’en resta à jamais qu’une représentation. En tant que telle, elleacquiert cependant une réalité qui lui est propre et emporte <strong>de</strong>s effets. Toutereprésentation doit donc être considérée comme telle, indépendamment <strong>de</strong> <strong>la</strong>réalité dont elle entend abusivement rendre compte.Rappelons qu’en sémiologie c<strong>la</strong>ssique, celle initiée en <strong>France</strong> parFerdinand <strong>de</strong> Saussure dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du XIX ème siècle, é<strong>la</strong>rgie etdéveloppée par Ro<strong>la</strong>nd Barthes au XX ème , cette représentation est appelée signe.Quelle qu’en soit <strong>la</strong> forme, celui-ci doit non seulement être distingué <strong>de</strong> sonréférent, comme l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> pipe doit l’être <strong>de</strong> <strong>la</strong> pipe elle-même, mais encoredécomposé. La nature <strong>de</strong> tout signe serait double en effet, résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong>conjonction signifiant, réalité matérielle perceptible par nos sens, et d’unsignifié, représentation mentale du concept associé au signe. Signifiant et signifiéapparaissent comme les <strong>de</strong>ux faces d’une même pièce qui serait le signe.Cette étu<strong>de</strong> n’a évi<strong>de</strong>mment pas vocation à entrer dans <strong>de</strong>s considérationspropres à <strong>la</strong> sémiotique. D’une part parce qu’elle n’a pas pour objet l’analyse <strong>de</strong>ssignes, <strong>de</strong> leur construction ni <strong>de</strong>s rapports qu’ils entretiennent entre eux dans lecadre d’un système <strong>de</strong> signification, d’autre part parce que l’image d’un paysrenvoie à une foule innombrable d’éléments - <strong>de</strong> signes - <strong>de</strong> nature différentequ’il serait vain et pour tout dire superflu <strong>de</strong> vouloir analyser. En outre <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s éléments qui véhiculent l’image d’un pays sont <strong>de</strong>s signes symboliques qui,comme le discours, font appel à d’autres outils méthodologiques pour êtreanalysés.D’autres particu<strong>la</strong>rités méritent d’être rappelées. Un pays est insaisissable.Pas plus qu’on ne peut voir <strong>la</strong> <strong>France</strong> ou sa popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ses propres yeux, on nepeut visualiser, entendre, toucher ou sentir les rapports sociaux ni les valeurs quepartage une communauté. Qu’il s’agisse <strong>de</strong> réalités matérielles ou immatérielles,un pays ne peut être appréhendé par les sens. Ces réalités sont obligatoirementretranscrites, formalisées, interprétées, appréciées... c’est-à-dire construites.Autre point fondamental : l’image ne se dégage que rarement d’un travail quel’on conduit soi-même. De même que l’on évoque <strong>la</strong> « relecture » pour signifier<strong>la</strong> <strong>connaissance</strong> que l’on acquiert au travers <strong>de</strong> commentaires et d’analyses quien sont faits d’œuvres que l’on n’a pas lues, les pays sont vus le plus souvent autravers du regard que d’autres portent ou ont porté sur eux. Ces médiateurspeuvent être <strong>de</strong>s journalistes, chroniqueurs, écrivains, cinéastes... ou toutsimplement <strong>de</strong>s touristes, qui brossent le portrait <strong>de</strong>s pays visités et <strong>de</strong>s

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