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cpj42-entier - Prospective Jeunesse

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DOSSIER : PARENTS-ENFANTS : QUAND LA JUSTICE S’EN MÊLEtionnel que les services de police setrouvent confrontés à de telsproblèmes, même s' il n'est pas possibled'évaluer le nombre de plaintesdéposées par des parents. En effet, lapolice dresse le plus souvent unprocès-verbal à charge du mineur sides faits délictueux sont dénoncés parle parent, ou un procès-verbal “mineuren danger” si le parent rencontresimplement des difficultés avecl'enfant.De tels incidents interpellent. Commentexpliquer que des parents puissent enarriver à un tel type de démarcheauprès d'un service de police ?D'une manière générale, la pratiquerévèle une augmentation sensible dunombre de parents qui rencontrent desdifficultés à exercer leur autoritéparentale. L'importance du phénomèneest même telle que la télévision s'en estemparée. L'émission de télévisiond'origine anglo-saxonne, “SuperNanny”, qui passe sur une chaînefrançaise, propose à des parentsdébordés de venir mettre de l'ordredans leur famille. Comme le bandeaupublicitaire de l'émission l'annonce :“Parents, prenez-en de la graine… avecSuper Nanny, vos enfants vont filerdroit !”. Et de fait, “Super Nanny” serend dans la famille, se mêle à la viefamiliale pendant deux semaines etenseigne aux parents comment il fautélever un enfant. De bons conseils sontdonnés à l'antenne ce qui permet aupublic d'en profiter.De la sphère privée vers ledomaine du collectifPar delà le caractère caricatural del'émission et le brin de voyeurisme qui lasous-tend, ce qui me frappe toutd'abord c'est que les enfants ainsisupposés échapper à tout contrôle desparents sont parfois relativementjeunes. Ce qui me frappe ensuite, c'estque les parents concernés semblenttrouver normal de charger un tiers derésoudre la difficulté à leur place.Pareils en cela aux parents, que j'aiévoqués, qui déposent leurs enfants autribunal ou dans un commissariat, ilssemblent considérer qu'ils ont le droitde passer la main à un tiers. Il y a là unglissement de perspective. Le domainede l'éducation quitte la sphère du privévers le domaine du collectif. Il n'estplus demandé à la société d'aider lesparents mais, en quelque sorte, deprendre le relais de ceux-ci.Faut-il y voir dans cette tendance lesigne qu'un nombre croissant d'adultesse révèlerait aujourd'hui incapabled'assumer le métier de parents ? Faut-ilau contraire y voir une conséquence dufait que notre société exigerait tropdes parents ? Certains y verront uneconséquence de la difficulté pour lesparents de trouver leur place dans unesociété aux apparences de labyrinthe.D'autres insisteront sur la démission deparents incapables de se conformer aumodèle de parent parfait imposé parnotre société. Pour ma part, j'insisteraisur le fait que le mot “parents” est unmot qui s'écrit le plus souvent au pluriel.A cet égard, le modèle parental n'estplus celui d'hier. Père et mère (leprincipe est d'ailleurs consacré par laloi) exercent désormais conjointementl'autorité parentale. Les mères sontappelées d'ailleurs souvent à mener unevie professionnelle. Ne serait-ce quepar nécessité, elles laissent une placeimportante aux pères dans l'éducationet la vie quotidienne de l'enfant. C'estd'ailleurs conforme au paradigme que lasociété nous renvoie.Malheureusement, parmi les difficultésde vivre qui caractérisent notresociété, la difficulté de vivre une unionstable constitue un écueil important.Quand vient la séparation, chacun (etLes Cahiers de <strong>Prospective</strong> <strong>Jeunesse</strong> - N° 42 - Mars 20079

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