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6 Le MondeDimanche 30 - Lundi 31 décembre 2007ACTUALITÉFrance 2 adapte Alexandre DumasMichel Hassan tourne « La Dame de Monsoreau » au château de Chambord. Une fiction à découvrir en 2008CHÂTEAU de Chambord, dansla salle du trône, le roi Henri III(Patrick Fierry), assis sous undais, écoute Morignac (GillesMasson), le chef des protestants,qui promet d’honorer les victimesdu massacre de la Saint-Barthélemy.« Coupez ! C’était très bien »,lance le réalisateur MichelHassan (« Plus belle la vie » et« Le Réveillon des bonnes » surFrance 3). Il fait 0 ˚C sous lesplafonds à relief du château. Lescomédiens se précipitent sur lescouvertures et les anoraks, l’équipeet les figurants se blottissentprès des cheminées. « E n place,on reprend ! Action figuration ! »Pas le temps de souffler. Le tournagede cette libre adaptationdu roman d’Alexandre DumasLa Dame de Monsoreau pourFrance 2 se termine le 14 décembre,après seulement quarantejours de tournage, dont dix auchâteau de Chambord, où lefameux escalier à double hélices,les terrasses et la chambre du roi,ont servi de décor.« Les tournages ici sont plutôtrares », indique la productrice deTelfrance, Michelle Podroznik. Ledernier était Louis, enfant roi, deRoger Planchon (1993). « NousCi-dessus :Esther Nubioladans le rôle-titre.Ci-contre : ThomasJouannet, MichelHassan et FrédéricVan Den Driessche.sommes subventionnés à hauteurde 70 000 euros par les régions Centreet Pays de la Loire. D’habitude,faute de budget, nous devons réaliserce type de tournage à l’étranger», poursuit Michelle Podroznik.Avant Chambord, la productiona tourné dans nombre d’édificesprestigieux de l’Anjou :Brissac, Plessis-Macé, Plessis-Bourré, Brézé, Fontevraud,Montreuil-Bellay… Mais pas àMonsoreau même. Le châteauest entièrement aménagé pour lavisite et l’adapter au tournageaurait demandé trop de travail.La production de ce téléfilmn’est pourtant pas exclusivementfrançaise. Diane de Méridor estincarnée par Esther Nubiola. Unegageure pour cette actrice espagnole,contrainte d’apprendrel’équitation et l’escrime en dixjours. « Je dois masquer monaccent en répétant mon texte indéfiniment.C’est un travail de patienceet de concentration », souritEsther. La distribution comptedes habitués du petit écran. FrédéricVan Den Driessche (« LouisPage », sur France 2) campe unduc de Bussy sauvage et cruel,très convaincant. Le baron deMéridor est incarné par PierreMondy.Pour adapter un roman de huitcents pages en deux épisodes dequatre-vingt-dix minutes, la scénaristeAlexandra Daman a dû prendredes libertés avec le roman.« Mais pas avec le sens de l’histoire,précise-t-elle. J’ai pris la mêmeliberté avec le livre de Dumas quelui-même avec la vérité historique.» Elle a gommé l’aspect tropléger, parfois burlesque despersonnages originels, au profitdes intrigues majeures. Quant àDiane de Méridor (Esther Nubiola),l’héroïne féminine, la scénaristeen a fait « une victime moins passiveet plus révoltée, donc plus prochede nos contemporains ». Lefilm reste globalement fidèle aulivre. « Toutes les grandes scènesde l’œuvre retrouvent leur placecomme par magie dans mon adaptation,comme on ne pouvait pastrahir la logique de Dumas ! »La Dame de Monsoreau devraitêtre diffusé à la rentrée 2008.Nicolas BenardAntoine de Maximy s’invite à HollywoodLe réalisateur prépare une déclinaison cinéma de sa série « J’irai dormir chez vous », diffusée sur France 5 et VoyageUNE MINI-CAMÉRA fixée àl’épaule pour filmer les passantsqu’il accoste dans la rue, unedeuxième emmanchée au boutd’une perche et fichée dans uneceinture ventrale pour se filmeren même temps lui-même et unetroisième à la main : c’est ainsiharnaché qu’Antoine de Maximya traversé les Etats-Unis pour sonprochain long métrage, J’irai dormirà Hollywood, produit parFrance 5, Buena Vista, WildBunch, Canal+, et qui devrait sortiren salles en septembre 2008.Pour ce périple de plus de troismois entre Côte est et Côte ouest,le réalisateur n’a rien changé à laformule de sa série de documentaires,« J’irai dormir chez vous »,diffusée sur France 5 et Voyage.Le principe : partir à la découverted’un pays « de manière totalementimprovisée » en se filmantlui-même. A son arrivée dans cespays et ces villes qu’il ne connaîtpas, son équipement hétérocliteintrigue et interpelle les passant.Dès lors, avec curiosité, intelligenceet humour, un dialogue chaleureuxs’engage entre Antoine deMaximy et ses rencontres de passageau point que ces derniersl’invitent souvent à passer la nuitchez eux.Approche de l’autre, parfoissans autre langage commun queles gestes, premiers regards etmots échangés, tâtonnements etrebuffades, échanges sur le quotidienavec ceux que la vue de cethomme-aux-trois-caméras n’effraiepas… avant, peut-être, le partaged’un repas et d’un coin oùétendre son sac de couchage. C’estcela que filme Antoine de Maximy,dans une démarche qui exigeautant de culot que d’empathie.Concernant les Etats-Unis,remarque-t-il, « on ressent uneDu culot, de l’humouret l’expérienced’un « vieux routier »du reportage…BONNE PIOCHEatmosphère, la dureté du système –pas de pitié pour les faibles –, avec,en même temps, des séquences quivont à l’encontre des idées reçuesqui ont cours en France, par exemplesur le système de soins. » Cesrencontres américaines, drôles,émouvantes ou inquiétantes,« reflètent de manière exacerbéece que les Etats-Unis ont vécu cesdernières années », note encorele réalisateur.« Vieux routier » du reportagede guerre, puis du journalismescientifique et animalier, Antoinede Maximy avait réalisé ouprésenté de nombreuses sériesdocumentaires avant de devenirauteur de télévision avec « J’iraidormir chez vous ». Il se retrouveaujourd’hui à la tête d’une nouvelleentreprise : couper et monterles quelque trois cents heuresde tournage de son road moviepour le sortir au moment duFestival du film américain deDeauville, en 2008.Martine Delahaye