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ii','.,, & - Association du refuge des tortues

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LAT RTUEConnaissance, et protectionétudeEd tons SOPTOI/I - NUMERO 79<strong>des</strong> to rtu esdansle mondcfii]afs 2008 6 Euros<strong>ii'</strong>,'.,, &,i :È æiair i::.Air',,y'r:i I '._-.4ifi4


CG-rLLfDË I-';\Fi{lCll-l EIexte ct [hoto$ Jérome Maran32 - LA TORTUE. N'79. Mars 2003


Biotope nqturel de h eeksigzibaB14iLet pygmées étaient let conpagnont joumolie$ de I'outeu33 - fA TORIUÊ N'79, [,]a6 2003


]DAINS Lrs.ec[t D.Ëryr.\rFlR[QUED'une superficie de 622984 km2, Ia lé[Uuiruc de Geilralfi[ue est bordéepar fe Congo Kinshasa et le Congo Brazzaville au sud, le Cameroun àl'ouest, le Tchad au nord et le Soudan à l'est. C'est dans cette anciennecolonie française (indépendante depuis 1960) située au coeur de I'Afriqueque létôme tfllan s'est récemment ren<strong>du</strong> dans I'obiectif de confirmer oud'infirmer la présenced'une no[UelleS[èGe de tortue aquatique. Cettemission s'est dérouléentre les mois de décembre 2006 et février 2007avec comme seule indication le nom de l[[0[i, petit village per<strong>du</strong> à l'est dela Centrafrique.e 2 décembrc 2006. Lâvion amorce Deu à Dcu sa<strong>des</strong>cente. Une immense étenalue de sàvane ârboréedéfile sous nos pieds, laissant place par instant à <strong>des</strong>massifs d'epaisses îorêts couv€rtes de hume. Lairbuss€ pose enfin sur le târmâc de l'aéroport iniernarional deBangui, en Centrafrique. Un voyage qui me tleni À c(Eur etqu'il a fatlu sans cesse r€pousser à cause d€ I'insiabiiiiépolitique qui sévit depuis <strong>des</strong> ânnées, notarnment dâns le nord<strong>du</strong>pâys. Début septembre 2006, suite à unepériode d'accalnieenrre les drllérenrr belligeranr.. Je décide d organter unenission dont I'obiectif est de confirmer ou d'infimerI'existence d'une nouvelle espèce de tortùe âquatique. Un€hâllenge qui està lâ hauteur de mon t€mpérâmenr avenrureux.En lsa6. LaLrenr Chir.o. herpérclogue fmnçdrs en po.re enCennaÊ:que. recolre dâns le cadre d une erude surl'herpétofàune <strong>du</strong> pays une importante collection de lézards,serpents, crocodiles et <strong>tortues</strong> qui sont envoyés âù Muséumd'Histoire Naturelle de Paris. Ce travail est fondamental cârtrès peu de recherches ont été eff€ctuées sur les reptiles de cepays ; celui-ci étant jugé dangereux et difficile d'accès. L€s<strong>tortues</strong> rapportées sont toutes identifiées pâr Roger Bour,


treillis kaki avec un tee-shifi aux mânches courtes qui laisseapparaître sur le biceps drcit ùn tatouage représentant un najaen coife, son serpeni f&iche. ll est soùriant et ses yeu\ sanscesse en mouvement trahissent une grânde curiosité. Noussympathisons sâns trop tarder autour d'une bièreLes autorisations de recherches sont obtenùes âprèsd'interminables palabres. Notre objectif est d'atteind.e parn'importe quel moyen le villâge de Mboki qui est situé à 1500km à l'est de Bangui en dir€ction dù Soudan. La tache estar<strong>du</strong>e et les épreuves sâns doute multiples. Tout cela n'entameen rien ma détermination. Laurent Chido m'arait pÉvenu :


t,ùsl. r.i n.r (1 i'rri.rL.r .J' r.l.il.s fr (lf t,oùrrutrr. rir.lr.r'rn || !r. 1,,i,inL |,,\\rf lrLiL,itJ.r r I ls {1. ltùirf \l,rr.Lrifl-.'lr)aor if llxn.lrL\ t)ui ll.!L.n.fr 1.. b,Lrtxrr!,Lf\ùr lilri ù\. (.t .rrL\rrr llrnç<strong>ii'</strong> rl or !ifr !rL\,Lni jr jr,r .t.nrfr !r(ir i ol,r.rrir l( ,r \ (i.ffitrLr.f lL)ll r\t. \,riL, n]f irloL xlr. \oLi (rrrrf rtr] rll.it r.tr nfrù rr .:.\..{ (lLlùnl{,f illi\ r r lr i |.rrrr.l !,'c(rt.r rrù |hf. t,.\ jl.!rr. J rf j ..'!Lù (1.\ t.!t)!.! . ii.r .\ r. ù { bl.rli !. r. ,.rfr.t ,1..t,rL,.folLLr tl r(iLrr rbtN rL. t)!r \,irf I I ri. \ru{ txrLo \ rr. n. ùr1rrL1ùrn.r1 Llf ,trfLri\({\ thLrsur\(!rs rùj1r. r,trLLr \.r: L.\r lir .Lrrc!r,!!Lr,irjif.{l.s,l.rL\ ..fr, If.nriù r , lffr.rfr\ h.\. h tr r(f i i rr |,r.rl. N1i.rL1ù t.rL.i.rùLr.ù \o1ic ir\rfrr'c cn r\llirt.. I .!rr a1! .g!lr.r' t)fnrhr1 l..qrLùl' l.i Ir\:rrj (lLi lrLL\' .rrrl,r.ss.r1(l(,, dorf.r :L hoi . rf ùrr|ùkl . . ùn rinir ,tLi.L,if f,<strong>ii'</strong>r,r. ici lrf(.frrt,lr'\fù.rt,1 ùr b.\iin n,j(Lr ùL \L,rj.\.1'r.!i. r\rl. lf' lrl(,rrar.' i t r\r s liL .r\iLr. li,i'ir!.'rLia.. l..i c!\ r.l)ro!'s. !,rrt tLa' llltutfl\ Jinj i.r1.fi!'i,,r l h. r. \rir. fr rfrrrlr (lL ir(t,ou'sf.!r r.rh.rrlr.. trLl.\ l.LrffrLL\ (1./.br\.(rrlrrrs l,!r l.s b.r!.rs f'.! \. \tri\n.ri toLLL. rlù{l.rfi.rr\ilc(l inrrir(Nrtù,i\,Lfr \lhL,. lr rL.rrr)rr or i,rrl.Le peth rilloge de Mboki, ou a ttôuauvée il y o quelq\es atlnées untI'elusios iurcnnue. On liktil l(i pkle,:enûle dlri,till(tge"f€Jterr'l lcr"ûetveilles-cars" sat.let 5eubntoyens de uanspalt ûe ces so\anes30. LA TORTUE


angâssou est une ville pâisible édifiée en bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong>fleuve Mbomou. Ce cours d'eâu importânt maqueégalement la frontière âvec le Congo Kinshâsâ.I'nnmense pays voisin qui s'étend sur 2 345 000km*. Cette prelnière partie <strong>du</strong> voyage a été la plus facile maisà pârtir de Bangassou, la sùuation se compiique. Cert€s, lâpiste se poursuit jusqu'au Soudan mais les occasLons de se1àire irânsporter sont râres. Il faut savoir les saisir et ne pasavoir peur de voyâg€r souvent conme le feraii un équilibristesur son fil. En l'espâce d€ quelques jours, Paul parvient àobtenir deux places ( assis€s ) dans l€ 4x4 d'un comnerçântlocal qui s€ rend à Zémio, situé à 300 km plus à l'€si. Nousnous installons assis à l'arrière <strong>du</strong> véhicul€ sur une montâgnedc bâgages, de bidons et de rcues de secours. Accompâgnéspâf 16 aut.es passagers, nous nous cÉmponnons au moindrepoint d'âccroche disponible. Et nous partons, serrés l€s unscontre les autres, en pâssântdevant les habitantsde Bangassou,tous étonnés de voir le blânc dâns une situation aussiinconfortable qu'inhâbituelle. Situâtion qui â au moins lenérite d'apporter la bonne humeur partout où nous pâssons.La piste de latérite serpente à kâvers lâ savâne arborée. tesùassifs forestiers isolés, les reliefs tantôt plats tantôt vâllonnéset les cours d'eau fréquents que nous franchissons à pieds, enpirogue ou par bac. Dans les lorêts galeries denses, nousdécoùvrons <strong>des</strong> rivières d'€âux cristallines ou brunâtres. Lafraîcheur <strong>des</strong> sous-bois est ùn moment âgréâble. En pleineaprès-midi, lâ chal€ur écrasante devient sùffocânte dès que le4x4 est à l'arrêt. De petits marigots couverts de nénûphârs auxneJrs riolenes jalonnenr norre Dârcours. Fr je re pcu\m'empêcher d'imaginer quelles espèces de tortu€s ont éluJornicile dans ces bioropes propiceç à leur présence.Lexistence de nilieux marécâgeux est toujour signaiée par laprésence d'imposânts massifs de bambous dont les chaumesintefminâbles finissent par se courber cn leur sommet commepour mieux sâluer notre passâge. De lemps en tcmps, <strong>des</strong>ban<strong>des</strong> de Pinta<strong>des</strong> communes (Nru idd D€led8r,.t) se prcssentparmi Les hautes herbesjâuni€s en 1àisânt l€ désespoir dc mesconpagnons de voyage qui inscriraient bien cet oiseâù à lachair savoureuse aumenu<strong>du</strong> soir Un groupe de singes v€ns envâdrouillc s'immobilise avant de prendre la tuite dans unefuraic \orsinc Danr ces colrrecs rcc.rlèe.. ld \ie.JLraSe nccesse de s'expdrncr à l'âb.i de 1â folie <strong>des</strong>luctnce <strong>des</strong>Le matin, les villâges sont désertés pa. Ies habitants quitravaillent dans les châmps de manioc. Lâprès-midi. cesderniers se tiennent à l'ombre dans leurs petites bâbitâtionscirculaires aux toits couverts d'une épaisse couch€ de chaume.Cctte natière est fâbriquée à partir <strong>des</strong> hautes herbes de lasavânc qui sont coupées et séchées avant d'être poséesur lesro rs. I e. rrur\ sonr conlecrionnés i I ride Je brique. fouge,ou de torchis. À chacun de nos passages. les enfants qui seterrent dâns lâ frâicheur dc leur càse, courent en criant i. Je suis interloqué parle changem€nt soudâin de comportement de mes compagnoDqui se sont trânsformés en une fraction de seconde envéritables prédâteurc sanguinâires.fanimal paralysé nous regarde gueule ouv€rle en poussânt detnni<strong>des</strong> génissements qui sont autant de cris d'âvertissemenquc dc doùleur En l'observant de près, nous constatons quel'ânin1âl esl mâlâde- Nous comprenons mieux maintenanpourquoi cetleNandinie, d'ordinair cÉpuscu laire €t nocturnea été surprise dâns la joumée. Du coup, plus peNorrne nesouhâite lâ consonmer Tout lc monde regagne sa place,abandonnânt la Nârdinie âgonisântc dans les fourrés de Ia37 - LA TORTUE, N'7S. Marc 2003


savane. Mâ sensibilité m'empêche de laisser l'animal soulhirplus longtemps. Je lui porte un violent coup de bâton qui luifracasse le crâne. D€s goutles de sâng rouge perlent <strong>du</strong> museaud€ I'aninal inert€.Mboki n'a jamais été aussi proche et notre arrivée esr préruedans l€ courant de lâ nuit. Nous ne pouvons dissimuler notrejoi€ commune à l'idée de mettre un terme au voyage. Pourtânt,nous ne sommes pas arrivés au bout de nos peines. Peu avantlâ nuit, une crevaison stopp€ notre progression. La chambre àair endonmagée doit être réparée sur place. Les roues <strong>des</strong>ecours ont toules été utilisées. Assis sur <strong>des</strong> termitièreschampignons incassables, Paul et moi-même oùvrons deuxboîtes de sardines à l'huile. Nous dévomns ces charmantspetits poissons argentés avec <strong>des</strong> bâtons de Chigouang. C'estune sorte de bâton de manioc enveloppé dans ne plântenommée Ngongo, qui à défâut d'être ratriné pârvienr à calersolidement I'estomâc. En un peu plus d'une heure, la roue estrépaÉe. Nous repartons. A dix kilomètres de Mboki, le 4x4s'ârrête brusquement au mili€u de la piste. C'est une pannesèche. Tous les passagers <strong>des</strong>cendent <strong>du</strong> véhicule le sourire aÙ1lèvrcs. La succession de petits ennuis et la fatigue accumuléen €ntament en rien notre moral. Pendant que d'intensespapotages âniment le groupe, le chauffeur et le receveurlabriquent <strong>du</strong> carburant avec les moyens <strong>du</strong> bord : 10 litres depéhole ûélangés à fi litre d'huiie de moteur font I'âffaire. Unefois la pompe <strong>du</strong> moteur diesel amorcée, la voiture r€démarredans l'efferv€scence générale. Les alricains cùltiv€nt I'art deprivilégier le bon côté <strong>des</strong> choses même dans <strong>des</strong> situâtions quisemblent désespérées.ous arrivons à Mboki dans une nuit noire d'encre.Seules quelques larnpes à pétrole scintillent dansl'obscurité et trâhissent lâ réunion de quelqueshommesengagés dans de secrètes discussions. NousIouons une chambre dâns une mo<strong>des</strong>te auberge aux murs entorchis. Exténués de fâtigue, nous ne tardons pas à plongerdans un sommeii prcfond.Le 22 décembr€ 2006. Mboki n'aJâit jamais cessé d'êtr€ unvillage p€r<strong>du</strong> au fin fond de la brousse centrafricaine s'iln'avait pâs été décidé d'y établirun camps derétugiés <strong>des</strong>tinésà accueillir les populations <strong>du</strong> Soudan confrontées à lâ guerre.Les chrétiensont minoritaires et i'influ€nce musulmanestomniprésente. La vie <strong>du</strong> village est rlth.née pâr les allées etvenues entre le centre ville et lâ mosquée. Les musulmans etles chréti€ns vivenlen parfaite barmonie dans un village où lescortunerces se sont développés en un t€mps record. À châquecoin de rue, <strong>des</strong> dizaines d€ petites échoppesont installées.Chacun y propose ses ceufs, sâ pro<strong>du</strong>ction de légum€s, sonmanioc, ses pouleh et ses épices. Pariois, <strong>des</strong> femm€s debergers Peuls viennent acheter ou échanger <strong>des</strong> denrées rar€stel que le sucre ou le cafe. Vêtues de grands pagnes coloÉs,elles semblent glisser dans la rue poùssiéreùse principâle sousl'(eil attenlif de quelques badauds. Les méchouis attirentousles hornmes qui se regroupent autours de tables basses pourmanger <strong>du</strong> mouton grillé et boire un verre de thé brûlant. Lesovins sont égorgés par dizaines tous les mâtins et âvant midi,plus un 'eul morce<strong>du</strong> de \ iande n esl dr.ponibleNotre démarche consiste dans un premier temps à avertir tousles villageois de l'objet de notre v€nue et ensùite à dépose. <strong>des</strong>pièges dans ious les milieux aquatiques propices à la présence<strong>des</strong> <strong>tortues</strong>. Pendant huitjours, nous nous €fTorçons de mtissertoute lâ zone en utilisant <strong>des</strong> pièges placés dejour comrnc denuit. Nous rendons visite à tous les villageois, les chefs dequartiers et les autorités locales. Aucune piste n'est sousestimée.Le moindre témoignage peut être déterminant dans laquête qui nous anime. Les premièr€s informâtions ne tardentpas à arriver et corroborent bien nos observations de terrain :la Cinixys de Bell de l'Est (Kinitlys be iana belia a) e* tJèscommune dans la région. Des enfants mâis aussi <strong>des</strong> chasseursnoùs âpportent <strong>des</strong> <strong>tortues</strong> vi ntes ainsi que <strong>des</strong> cârâpaces.Mâispas lamoinôe tortue aquatique. Et nospjègesontvi<strong>des</strong>.Le 30 décembre 2006. Un pêcheur prétend détenir un secretinportant au sujet d'une espèce de tortue mre. Accompagnépâr une dizâine de ses canara<strong>des</strong>, le vieil homne vient memconter son histoire hors <strong>du</strong> conlrnun- Nous prenons place àI'ombre d'unbosquet de hauts palmiers. D'une voix enrouéethésirânc, il nous fait part de son se,Jer : < J étdis sv lartuièrc pour rclewr nes Jikts. C'est une riyièrc située loind'ici pat àelà lalôftL Ce jout là, mes lilets n'ant sasné aucunpoisson. J atais la nalchance. Sù ]e chenin .lu rctaut, j'aiattrapé à la ligne une très {osse tortue. Je I'ai hissée d(lns I.lpirogue. J étais très heureÆ et je chantais Jbrt ma cha ce.Mais juste avant d'aftirer 6u yi age, la toû.rc s'est révei éeet e e s'est ewalée sous nes reÆ. Je n ai pas pu Ia rauraperElle est rctonbëe quelques nètres plus loin dans I eau de ldrtuièrc.|/oilà, mon secret, l4aunzou,je connais la ririèrc où les<strong>tortues</strong> ont <strong>des</strong> ailes et wlent aussi bien qu'un oiseau >.Lesyeux <strong>du</strong> vieil honn11e sont comme injectés de sang e! indiquentsa faiblesse pour ie Ngoulj, une eau de vie locale très fort€ ett.ès recherchée pêr les hommes. Lbistoire ne précise pas laquantité de Ngouli qu'il fâùt âbsorber pour assister à l'envold'une tortue aquatique.En longeant la rivière pour relever les pièges, nous capturonsDn s\perbe Naja nelanol?,/cd dont les prélèvements de peauefectués seront envoyés plus tard au Dr lvan Ineich <strong>du</strong>Muséum de Paris. Aujourd'hui. plusieurs torru€s aquatiquessont trouvé€s dans l€s nasses posées la veille au fond d€ I'eau.La pluie important€ tombée p€ndant la nuit a cerlainem€ntexciré les chéloniens. Lâ dizaine de torlues capturéesonrtoutes <strong>des</strong> Péluses de Chapjn (Pelusios chapinir. Ceïe tottueaqùâtique dont l'aire de répartition est circonscrite à l'AfriqueCentrâle (Centraftique, Cameroun, Gabon, Congo Bûzzaville,Congo Kinshâsâ) se rencontre dans les savanes. Elle y est trèsmême litre que la Cinixys de Bell de l'Est(Kinirys belliana heliana\ et la Pélomé<strong>du</strong>se rcùssâtre(Petone<strong>du</strong>sa subtulà).os efforts commencent à porter leurs fiuits. Tous lesjoùrs, de plus en plus de pêcheurs, de châsseurs.d'€nfânts et de cultivateurs nous apportent <strong>des</strong>tonues âquatiques. En règle générale, Ies <strong>tortues</strong> nesont pas rccherchées par les centrafricains rnais ils n'hésitentpas à les ramasser ou à les pêcher si l'opponunité se présente.EUes sont mangées dans les jours qui suivent ou conservéesplusieursemaines oumois <strong>du</strong>rant. Elles permeftront de pallier33 - LA TORTUE, N'70, Jr,iâ6 2003


à une période de disette. Toutes les to<strong>du</strong>es âmenées sontésalement <strong>des</strong> Péluses de Chapin. Le doute s'installe et unequestion me taraude sans cesse l'€sprit , .La réponse à cette intenogation occupe mon esprit jusqu'aujour où ùnjeune pêcheurm'appo e ùne Péluse de Chapin dontles dimensionsont similair€s à la cârapace récolté en 1996par Chirio. Cette opportunité me permet d€ compffer l€s deu'(spécimens €t de conclure, non sans un petit r€gret, qu'il s'agitbien de la même espèce. En fait, la tortue de Chirio est unePéluse de Chapin. Les Pelusios crapiri suba<strong>du</strong>ltes de cetterégion présentent <strong>des</strong> caracéristiques morphologiquesparticulières qui ne se retrouvent pas aillews. Les torhres dontla longùeur est inférieure à I 80 mm possèdent <strong>des</strong> maryinaiessaillantes en dents de scie, d€s écailles v€rtébrâlesprotubérânt€s et ull lobe antérieur coult. Ces carâcteristiquesévoquent sup€rficiellenent d'aut es espèc€s comme Peturiorsinuatus otr Pelusios r|illiansi. Malgré cett€ déceptioninhérente à toute investigation de cette nâture, norls sommessatisfaits <strong>des</strong> info.mations récoltées qui contribueront à mieuxconnaître la repartition <strong>des</strong> <strong>tortues</strong> Fésentes dans la partie Estde la République de Centrafiique. Notte mission terminée, ilnous laut maintenant rejoinahe Bangui avant que l€s plui€s d€la saison humide rendent l€ chemin <strong>du</strong> retour imprâticâble.Contact : HYPERLINKierome.mff an@vânadoo.ft"Jérôme MaranREMERCIEMENTSPour leur orécieuse collaboration, nous remercions vivement :Roger BOUR (MNHN), Laurent CHlRlO, lsabslle COSSE, lvanINEICH (MNHN). Paul MAKOLOWODE el Aline TURBIN. PourI'aid€ au financ€menl de celie mission, nous rcnercionsAI!4ERICAFER (Étienne DESPOUY), I association ATGO(Dominique HUBERT), CEI/IEX (particulièrement CyilGIRAUD el Marie BMSCH) ainsi oue le VILLAGE DESTORTUES {Bernafd DEVAUX).BIBLIOGRAPHIEChirio, L. & lneich, l- 2006. Biogeography of the Reptiles of theCentral African Republic. African Jaurnal of Hemelology 55(1):23-59.Devaux, B. 2000. La tortue qui pleure. The crying lorloise.Geochelone sulcâta (Millel 1779). chelonij, \olume 1, 87pages.Jogei U. 1990. Ths herpetofâunâ of the CentÉl Afric€nRepublic, with <strong>des</strong>cription of a new species of Rhinotyphlops(Serpêntes: Typhlopidae). Pp 85-102. In G. Peters and R.Hutterer (Eds.), Vertebrates in the topics, lvuseum AlexanderKoenig, Bonn, 1990."Toutce qui possède <strong>des</strong> pattes est bor à tnonger", et cettebrochette de petits rongeu$ rcpÉsente une protnestegdstononique poù ce petit centrolricain.Lo Knixvs helliane belliana est ttès connune dant lar$or. Bel aîinal encorc ieune, aver <strong>des</strong> ploqûes de couleu$ bienrwquees et coÎtt1stèes,Lovêndge, A. & E.E. Williams. 1957. Revision of the Africantortoises ând turtles of the suborder Cfyptodi|a-- Bùll. Mùs.Comp. Zool. Harv ll5r 161-557.l\,laÉn. J.. Pauwels. O.S.G. 2007. Nouvglles obseNations <strong>des</strong><strong>tortues</strong> de la République de Ce.,tallique (Chelonli: Pelone<strong>du</strong>ldae'fianychidae, Tesû inidde'). Chéloniens 8, Dec. 2007, 24-3839 . l lORlUE, N'79. MaG 2008


LES TORTUES DE CENTRAFRI(cartes pagesuivantes)2006). EIle cst commure surl'ensemble <strong>du</strong> territoire oirelle.ccLrpc rous lcs n)ilieu\ âqJarjqJes lemporJiresitués en sâvâne. Pelon"<strong>du</strong>sa subrufa se rencontre enmarge de lâ lorét équâtoriale mais elle est en revancheabsente <strong>du</strong> domain€ forestier strict.Liste comnentée <strong>des</strong> espèces presentes en CentrafiiqueEn l'état actuel de nos conraissances, 1a République de Centrâfriqucabrite douz€ €spèces de Chéloniens (8 espèces de <strong>tortues</strong> aquatiqueset 4 espèces de torhres terrestres). Les informêtions reportées ci<strong>des</strong>sousprennent en considémtion nos observations personnelles ainsique ceiles publiées pâr Chirio & Ineich (2006), Joge. (1990.) etLoveridse & williâms (1957).Ceite espèce esl connue seulement de la régiorbioclimatique <strong>des</strong> steppeso dano-sâhariennes (Chirio& Ineich, 2006). Les deux localilés mentionnées sontsituées à l'extrême nord <strong>du</strong> pâys, l'une er bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong>fleuve Bahr Oulou @nao) et l'âuire à lâ frontière avecle Soùdan (Tizi-Fongoro).La présence de cette espèce a été nolée dans les quatre régionsbioclimatiques de la Républiquede Centrafrique (Chirio & lneich,Pelusios castaneut a êtê observée daûs la régioùbiochnâdque <strong>des</strong> savânesoùdâniennesméridionales(Chirio& Ineich, 2006).Cete espèce €st comue de trcis régions bioclimatiquesde lâ République de C€ntrâfrique (Chirio & Inei€h.2006). Pelusios dapni est fréquente dans tous lesmilieux aquatiques présents en zone de sâvane : dânslc: fleuve. et leurs amLenrs ainsi que dans le. n\ ières.les marigots, les marécages, les mares et lacsdissûninés à tmvers les mjlieux ouverts. EUe n'est pasprésente en zone forestière,Pelusios gabonensis est présente dans la régionbioclinatiqùe <strong>des</strong> forêts congo-guinéennes (Chi.io &Ineich, 2006). Cette tortue aquatiqu€ est inféodée auxfleuves, rivières et maÉcages forcstiers. Sa présence ensâvanes mésiques congo-guinéennes (notammeDt àNgaoda) est liée à l'€xistence de biotopes favorablesconstitués par les forêts gale.ies qui se détachent <strong>du</strong>mâssif fore$ier congo-guinéen. En îoÉt comm€ ensavane sèche, Pelrrirr gaàor"r$r vit dans d€s milieuxaquâtiques caractérisés par <strong>des</strong> eaux pouvânt être tântôtbmnes ou tântôt claires (rivière lbengué, préfecture dela Lobaye).Cycloderna <strong>du</strong>bryi est présente dâns la régionbioclimêtjque <strong>des</strong> foréts congo-guinéennes (Chirio&,o. LAloRluE N'79, Mars 2oo3


A gouche : termitières chompignons ddns Ia tovdne bûlée,Ci-<strong>des</strong>sut: en Jqit, la toftue de Chirio seruit une Pelusios chapihi, tortued'eau tÈs fr&luerte dans tous les nilieux aqudtiques en zane de savqne.Incich,2006). Elle est corlllue seulement <strong>des</strong> n€uves Oubânguict Lobâye. La faiblesse de nos connâissances concemâût sârépaftition en Centrafriquest <strong>du</strong>e à sa grand€ discrétion qri{rernc L ôn, Jcruh er.efl 5on obsendrion sur le rerr n.À I'instar de la Péluse de ,SchwciSgcr. O./d,o/ltssenegalehsis a été observêe uniquenent dâns lâ rôgionbioclimalique <strong>des</strong> savanesoudaniennes méridionâles (Chirjo& Ii€ich, 2006).La Ci,rjxys de Beilde l'Est estprésente dans les quatre régionsbioclinâtiques de la République de Centrafrique (Chirio &Ineich, 2006). Cexe tortue tcnestrc sc rcDcontrc dans tous lesmilieux de type sâ\,ane. De pârl l'élcndrc dc son habitat deprédilection, l(nLll,s belliana b? iona esl lrès comrnunc crCentrafiique. Chirio a récolté à Brândjâ (savânes soudânlenncméridionales) et à Koumbala Gteppes soudâno-s:rbâdcnndeux torrues pfésentant <strong>des</strong> caractérisliques morphologiqueirtermédiaires enrre Krrnl,r belli&a beUiund eI KininsI'cllid\d any.ri Tr RefLrt,'que de .enLrrfnque pourmrconslituer une zone nâturellc d'intcryradation entre ces deuxhiaryr triutlguis à êré observéc dâns une scull. 1ocÂlité dc lârégion bioclimatique <strong>des</strong> savânesondânicnnes(Ch'rio& lneich, 2006).La tonue sillonnée es1 connue sculemcnt de Ia régionbiocljmâlique <strong>des</strong> steppes soudâno-sahârlennes (Chirio &lnelch,2006). Lunique locâlité mcntioûnéc est située ài'extrême nord <strong>du</strong> pays €n bor<strong>du</strong>re dr ne !c Bâhr Oulou(tsjmo). A propos de la répartition de I'espèce en Cenlrâffque,Dcvaux écrivait (2000) : < On nanquait.l iklôtmtttiots sur cepdys ju.tttlt etl 1999 Mr L. Chiria, auaché au MuséLn1.l'Histoirc Ndtùelle de Paris, a obserû stu le te !in, &slenières amées, dans Ia pa4ie Nanl <strong>du</strong> pals, d'inpo antselJèc1i.h de G.elcata >. Des recherches oomplémentairesontnécessâircs pour établi. avec précision l'impoftance el ]arépartition <strong>des</strong> populâlioùs sâuvâges d€ to.tues siLlonnées.Kinix)s ercsa est présente dans la région bioclimâtique <strong>des</strong>forêts congo gllinéennes (Chirio& Ineich. 2006). Cette tortueterreslre se rcncontre dâns les zoùcs forestièrcs prjncipalemenmais on lâ relrouve égalenrent dâns lcs forêls galc.ics le long<strong>des</strong> coors d'eau en sâvane.Kiki\))s honeand est connu seulement de ia fégionbioclimâtjque <strong>des</strong> forôts congo-guinéenûcs (Chirio& Ineich.2006). Lâ mcntion de cette espèce à Bagandou concerne unseul spécincn récolté clr 1995. EIle n'a pas été retrcuvéed€pois mâlgré nos recherclres dàns lâ zonc considéréo.4l - LÀ TORTUE, N'79. L4êrs 2C03


{iSOUt]AN5LÈpp 1!a dr,o i:,i,.ii.,,.!REPUBL QUF DLI,'1OCRATIQU tDU CO NGOCAl\,lE ROU N\rvriLr ,.!di r. r,.; ré, I ônr..51:i.!r,ei qrÙ ron!. !., f ..nresCO NGOF.raL..i?.!!a !,.,rr!?a chettkude ptéte<strong>du</strong>è. .r4 rt\ùt:.. !:. | 4 ,Répartition <strong>des</strong> <strong>tortues</strong> en Répr-lblique Démocrati42 IAIORTUE, N 7S Ma6 2003


.t Irr -irrùi,LL/ t . ] ( l ] i l i t i l l ' ] ! L Ii , 6/. tl<strong>du</strong>Congo43 . LA TORTUE, N.79 Mâ6 2OO3

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