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Burkina Faso - Terre des Hommes Suisse

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terre <strong>des</strong> hommes suisse<strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>Prévenir les émeutesde la faimIndeVillagesd'adivasiEcho <strong>des</strong> écolesSemaine sur lesdroits de l'enfantVente demouchoirs6 et 7 marsn°93 février 2009


Difficile sélection parmi les 420 <strong>des</strong>sins réalisés en automne 2008 à Genève, àl’occasion de la Marche de l’espoir pour les enfants travailleurs de Gwalior en Inde.Bravo aux artistes en herbe, à leur créativité et à leurs messages de solidarité.© Anonyme © Lucile, 9 ans, Ecole Présentation de MarieJulie, 8 ans, Ecole de Roches«Votre pays est un beau pays. Prenez-en soin ! »Leïla, 9 ans, Ecole Présentation de Marie« Cette année, nous allons vous envoyer un peu la vie! »© Maud, 6 ans, Ecole Bois Gourmand © Marie, 8 ans, Ecole du ManoirValentin, 7 ans, Ecole Pré-du-camp«J’espère que vous aurez une belle école comme nous !»© Allan, 10 ans, Ecole du Val d'ArveLéa, 9 ans, Ecole de Meinier«On va vous aider, on vous aime beaucoup ! »© Maurane, 9 ans, Ecole Adrien-Jeandin © Julie, 8 ans, Ecole de RochesCorantin, 10 ans, Ecole Présentation de Marie« Pour les Indiens, je veux marcher pour vous ! »Frédéric, 9 ans, Ecole de Meinier« J’aimerais bien qu’on vous donne <strong>des</strong> maisons,<strong>des</strong> robinets, beaucoup à manger et de l’argent,et surtout beaucoup de BONHEUR ! »


Edito par Souad von Allmen 3Des raisons pourfaire la fête !Chaque année à la même période, l'arrivée duprintemps nous plonge dans une euphorie généraleet nous donne envie de croire à <strong>des</strong> lendemainsqui chantent. Oubliés les frimas climatiqueset économiques, nous nous réchauffons lecœur au doux soleil...Mais sous d'autres latitu<strong>des</strong>, ce climat peut êtredévastateur, provoquant <strong>des</strong> sécheresses criminelles.Ce fut l'une <strong>des</strong> causes, l'année dernière,du démarrage <strong>des</strong> émeutes de la faim. Merci àchacun d'entre vous qui, devant ces drames,aux côtés de ceux qui travaillent sur le terrain etde ceux qui s'engagent ici, a agi d'une façon oud'une autre : par un don, par du temps bénévole,par <strong>des</strong> compétences partagées. Et quel bonheurlorsque les résultats sont encourageants,comme ce programme de sécurité alimentairemis en place au <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> (pp. 4-5), ou cetteréserve d'eau qui permet à un fermier de Raipada,en Inde, ainsi qu'à <strong>des</strong> familles voisines,d'avoir une seconde récolte de riz (pp. 8-9) !Ne nous leurrons pas, en cette année 2009 lesproblèmes ne seront pas résolus. La crise financièreen amènera d'autres. Mais fêtons cependantensemble au moins deux anniversaires : le12 juin, le 10 e anniversaire de la Convention duBIT contre les pires formes de travail <strong>des</strong> enfantset le 20 novembre, le 20 e anniversaire de laConvention relative aux droits de l'enfant (pp.10-11). Des textes qui ont leur portée concrète sur leterrain, et dont nous aurons l'occasion de reparlerdans les prochaines éditions de ce magazine.Enfin, un « joyeux non anniversaire » tous lesautres jours de l'année, car à nous d'y célébrerl'humanité, la générosité, la solidarité !4-56-78-910 -111213Sommaire n°93<strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>Comment prévenir les émeutes de la faim ?BrésilInterview de notre coordinatricenationale, Kelly Ribeiro.IndeEn Orissa, <strong>des</strong> villages d'adivasi, peuplesde la forêt, organisent leur développement.Echo <strong>des</strong> écolesLes droits de l'enfant étudiés et fêtéspar <strong>des</strong> têtes brunes et blon<strong>des</strong>.La parole à...Jean-Luc SchneuwlyLe coin du Sud14 Infos1516Ça vous intéresse !Que coûte le journal de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong><strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> ?Vente de mouchoirs 6-7 marsEn faveur notamment <strong>des</strong> enfantsde mères en prison à Bollé au Mali.© Couverture , TdH, Inde, Souad von AllmenJournal <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>31, ch. Frank-Thomas1223 Cologny - Genèvetél. 022 736 36 36fax 022 736 15 10secretariat@tdh-geneve.chwww.terre<strong>des</strong>hommes.chccp 12-12176-2compte bancaireCH56 0483 5036 4896 2102 2crédit suisse 1211 Genève 70Rédactrices responsablesSouad von AllmenChristiane BruttinDoris CharollaisGraphismeSophie MarteauImpressionImprimerie Genevoise SATirage: 26 500 ex.<strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> est uneorganisation de coopération audéveloppement qui s’engage pourl’enfance et un développementsolidaire. Elle travaille avec sespartenaires dans 11 pays du Sud,et sensibilise le public suisse auxréalités Nord-Sud. Elle fait notammentpartie de la Fédération Internationale<strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong>et de la Fédération genevoise decoopération.TdH est membre du bureau central<strong>des</strong> œuvres de bienfaisance (ZEWO)depuis 1988.terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009


<strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> par Vincent Kaboré Coordinateur national de TdH4pour le <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> et le Mali.Prévenir les émeutesde la faim au SahelDébut 2008, l’augmentation subite <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> produits alimentaires liée à la crisemondiale a entraîné de violentes manifestations sociales appelées « émeutes de lafaim ». Au pays <strong>des</strong> « hommes intègres », <strong>des</strong> solutions durables sont nées d'unprogramme de sécurité alimentaire.terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009Le <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> compte parmi lespays africains où l’aridité du climat,les risques de sécheresse et la démographiegalopante constituent <strong>des</strong> facteursaggravant la faim et la malnutrition<strong>des</strong> populations essentiellementrurales. L’insuffisance <strong>des</strong> pluies dela saison hivernale 2007-2008 et lesmanifestations contre la vie chère enfévrier 2008 ont provoqué l'inquiétudede plus d’un <strong>Burkina</strong>bé. Outreles principales villes comme Ouagadougouet Bobo Dioulasso, certainescommunes semi-rurales ontété secouées par les émeutes de lafaim. Les populations ont manifestépour dénoncer la hausse vertigineuse<strong>des</strong> prix de denrées alimentairescomme le riz, l’huile, les intrants etautres produits entrant dans la chaînede production agricole. Les populationspeinaient alors à satisfaire leursbesoins primaires (nourriture, santé,éducation, etc.). Avec de meilleuresrécoltes cette année, l’optimismesemble de retour.Récolte 6 fois plus importanteLancé en 2006 par Promo FemmesDéveloppement Solidarité avec l’appuide <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>, unprogramme de sécurité alimentairetente de trouver <strong>des</strong> solutions durablesaux crises chroniques subies parles populations rurales.Moumouni Zongo est un jeune producteur.Ce paysan de Goulouré, villagesitué à 60 km à l’ouest de la capitaleburkinabé, vient de gagner 75 000francs CFA (168 francs suisses) par lavente d’une partie de sa productionde niébé, un haricot sec. « Avec lessemences améliorées, et surtout labonne pluviométrie de cette année,mes récoltes ont bien donné » se réjouit-il.« J’ai récolté environ 600 kgde niébé cette année, contre moinsde 100 kg l’année dernière » confieElisabeth Nana, une femme entredeux âges, assise sous un manguier.« Je compte en vendre une partiepour payer les étu<strong>des</strong> de mon fils quiest au collège » poursuit-elle avec unbrin de fierté.Du maïs en abondanceCe résultat est le fruit d’une stratégiemise en place dans quatre départementsde la province du Bulkiemdé :Siglé, Nangèla, Pella et Kokologho.Clémentine Ouedraogo, directricede Promo Femmes DéveloppementSolidarité, explique que l’objectif estd’améliorer la production agricole<strong>des</strong> ménages démunis et de contribuerà l’accroissement <strong>des</strong> revenus<strong>des</strong> femmes de ces zones rurales,particulièrement touchées par lapauvreté.« Le programme nous a appuyés avec<strong>des</strong> techniques d’aménagement <strong>des</strong>terres dégradées, que nous appelonszaï 1» rappelle Moumouni Zongo.Sont aussi mises à disposition <strong>des</strong>ménages <strong>des</strong> semences amélioréesde sorgho, de maïs et de niébé. Cessemences, qui exigent moins de soinet résistent mieux à la sécheresse, nesont souvent disponibles que dans lescentres de recherche agricole et sonttrop chères. Quant aux semences quel'on trouve sur le marché, elles sontsouvent de mauvaise qualité ou inadaptéesaux saisons <strong>des</strong> pluies devenuestrès courtes.Une stratégie visiblement payantepuisque les rendements agricoles sesont accrus considérablement. « Nousavons du maïs en abondance » témoigne,soulagée, Chantal Nikiema, unepaysanne du village de Sakoinsé qui aobtenu plus de 600 kg de maïs sur unesuperficie d’un demi-hectare.Accroissement <strong>des</strong> revenusUn système de micro-crédits (de150 000 CFA soit 336 francs suissespar groupe de quatre femmes) vienten soutien aux efforts de productionagricole pour accroître les ressources<strong>des</strong> femmes en les incitant à entreprendre<strong>des</strong> activités génératrices derevenus telles que l’élevage, le petitcommerce ou la transformation <strong>des</strong>produits agricoles.« Le programme a déjà permis à 25%<strong>des</strong> femmes <strong>des</strong> localités concernéesde sortir de la pauvreté et de la marginalisation,explique Joanny Kaboré,superviseur de la zone de Pella et Siglé,il s'agit maintenant de consoliderles acquis. »1 La technique du zaï consiste à creuser sur <strong>des</strong>terres nues pendant la saison sèche <strong>des</strong> trousd'environ 30 cm de diamètre et 10 cm de profondeurdans lesquels on met du fumier quel'on recouvre avec un peu de terre. Le reste dela terre est disposé sous forme décroissante enaval pour retenir l'eau <strong>des</strong> pluies dans le trou.Dès les premières pluies, le paysan sème dansces cavités. Une technique qui convient bienaux pays ari<strong>des</strong> où les sols sont pauvres et lespluies souvent insuffisantes.© TdH, <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>, Vincent Kaboré


La voix au Sud5Les bénéficiaires apprécient d'être considérés comme <strong>des</strong> partenaires et non <strong>des</strong> assistés. Ils sont choisis parmi les pluspauvres <strong>des</strong> villages, et notamment ceux dont les enfants sont récupérés dans les CREN (Centre de réhabilitation et d'éducationnutritionnelle). Le programme touche 400 ménages dans les quatre départements, soit environ 2500 à 3000 personnes.


Brésil 6propos recueillis parCatherine Ojalvo etSouad von AllmenKelly, coordinatrice <strong>des</strong>projets TdH au BrésilKeu Ribeiro, 32 ans, est coordinatrice nationale de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> (TdH)au Brésil depuis août 2007. À Genève pendant le mois de décembre dans le cadred’une formation en français, nous en avons profité pour rencontrer cette jeune femmeoriginaire de Pernambuco, passionnante et passionnée.TdH : Quel a été ton parcours avant de prendre ce postede coordinatrice nationale ?K.R. : J'avais peu travaillé dans le domaine <strong>des</strong> droits del’enfant avant d’intégrer <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>. Enrevanche, l’action sociale a toujours été une priorité pourmoi, en fait dès ma vie d'étudiante. Formée en administrationd’entreprises, je me suis occupée d’accompagnementsocial et d'éducation pendant une dizained’années, d’abord auprès de paysans et de femmes, puisauprès de petites et moyennes entreprises.aïeul noir. Mais dans la réalité, on constate que cettemajorité n'a pas accès à la richesse du pays. On assisteà un mouvement de lutte concernant la « négritude »,dont la question essentielle est : « En quoi le fait d’êtreblanc donne-t-il plus de chance ? » Moi qui suis d’unefamille totalement métisse, j’ai pu constater que nousTdH : Comment as-tu connu TdH ?K.R. : En 2005, j’ai souhaité réduire mon temps de travail,c’est alors que je suis tombée sur une annonce pour unposte à 25% proposé par TdH pour suivre les projets àBahìa. En 2006, j'ai également assumé la coordination <strong>des</strong>projets en Amazonie. Me voici maintenant à 80% pourcoordonner les 8 projets que TdH soutient dans le pays.TdH : En quoi consiste ton travail, quel est ton rôle ?K.R. : Il est différent selon la taille <strong>des</strong> projets. Les petitsdemandent parfois plus de présence, notamment dans lagestion. S’agissant <strong>des</strong> plus grands, souvent mieux organisés,mon rôle consiste plutôt à développer un lien avecles politiques et une mise en réseau. Plus généralement,j’essaie d’avoir une vision globale <strong>des</strong> projets et de repérerles besoins en formation. Le défi est aussi de mettreen place <strong>des</strong> indicateurs permettant d’évaluer les impacts<strong>des</strong> projets. Le rôle de la coordination nationale est enfind’identifier de nouvelles opportunités de réseaux, de nouveauxpartenariats possibles. C'est donc non seulement unrôle d’action, mais également de prospection.terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009TdH : Y a-t-il en ce moment un thème sur lequel vousvous penchez plus particulièrement ?K.R. : Nous sommes actuellement très attentifs auxquestions de « races » et de genres. Au Brésil, entre 60et 70% de la population est métisse ou noire. Officiellement,il n’y a pas de racisme, nous vivons dans unedémocratie raciale, toute personne (ou presque) a un


Interview 7n’étions que 3 étudiants sur 30 à avoir la peau foncée àl’université.Bien que la plupart de nos bénéficiaires soient noirs eten majorité <strong>des</strong> femmes, ces notions n’avaient jusqu’alorsaucune place dans les programmes.TdH: Et concrètement ?K.R. : <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> (Genève et Bâle) s’occupechacune de 8-9 projets au Brésil. De notre travailen commun est née la première formation en septembre2007, où durant une semaine, pour chaque projet, nousavons travaillé sur l'intégration de ces notions de race etde genre dans les programmes. Nous avons poursuivi cetteréflexion en juillet dernier.Ce qui est extraordinaire, c'est de voir qu'aujourd'hui cesconcepts font leur chemin. Les enseignants paysans duprojet d’école agricole au sud de Salvador les transmettentà leurs élèves. Nos partenaires de Recife, le CMC etle CMNE, les ont également intégrés dans la formationpolitique qu’ils dispensent aux femmes.Ce travail doit également se concrétiser au sein même <strong>des</strong>équipes avec lesquelles nous travaillons : les employés dela Cedeca, par exemple, dont la plupart ont un haut niveaud’étude (avocats, psychologues, etc.), sont en majoritéblancs : faut-il faire de la discrimination positive lors deprochains engagements ? Les peintures murales <strong>des</strong> crèchesavec lesquelles travaille la Caac montrent systématiquement<strong>des</strong> enfants blonds aux yeux bleus... ! À quand<strong>des</strong> métisses dansant la capoeira ?TdH : Quels enjeux d'avenir pour TdH Brésil ?K.R. : Nous devons redéfinir nos thématiques prioritaireset confirmer notre présence dans la région du Nor<strong>des</strong>te.Une autre préoccupation est celle d'avoir un bon équilibreentre les projets d'assistance directe et ceux qui développentun travail plus politique. Je crois que tous deux sontimportants, et notamment que la pression politique peutgarantir la pérennité <strong>des</strong> projets de soutien direct.TdH : Voudrais-tu partager une autre préoccupationavec les lecteurs ?K.R. : On s’interroge sur le statut de pays émergent pourle Brésil. Un certain nombre d’avancées ont été faites,notamment concernant les politiques publiques, maiselles ne sont pas bien consolidées et pas vraiment misesen œuvre. À cette étape, le rôle du mouvement social estdéterminant. Je crains que ma génération voie la fin dela coopération internationale au Brésil... Si c'est le cas, ilsera primordial de bien réfléchir aux conditions de départavant de quitter le pays.Actuellement au Brésil• Droits <strong>des</strong> enfants et <strong>des</strong> adolescentsCedeca : Centro de Defensa da Criança e Adolescente, combatl'impunité <strong>des</strong> auteurs d'homici<strong>des</strong> contre les enfants etadolescents à Salvador de Bahía.• Promotion du rôle <strong>des</strong> femmesCMNE : Centro das Mulheres do Nor<strong>des</strong>te, propose <strong>des</strong> formationset un accès à la microfinance à <strong>des</strong> femmes.CMC : Centro das Mulheres do Cabo, lutte contre les abussexuels et la prostitution dans l'Etat de Pernambuco.• Education adaptéeCaac : Centro de articulacao e apoio as creches, encourageles échanges entre les différentes crèches communautairesde Fortaleza.Efa : Escola Família Agrícola, offre aux jeunes une éducationadaptée au milieu rural à Ilhéus.Secoya : éducation bilingue pour les Yanomamis.MIEIB : Movimento Interforuns de Educacao Infantil do Brasil,lutte pour l'éducation <strong>des</strong> enfants de moins de 6 ans.AECOFABA : Associação das escolas das comunida<strong>des</strong> e famíliasagrícolas da Bahía, forme <strong>des</strong> enseignants pour les écolesagricoles.• Sécurité alimentaireSasop : Serviço de assessoría a organizações populares rurais,promet une agriculture durable et familiale dans le nor<strong>des</strong>terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009© TdH, Brésil, Silvio Cavuscens et Souad von Allmen


plus d’infos surwww.terre<strong>des</strong>hommes.chrubrique suisse romande, actualités, carnet de route en IndeIndeUne trentaine de villagesCard travaille dans une trentaine devillages peuplés d'habitants d'originetribale. Il s'agissait à l'origine de donparSouad von AllmenVertes collines en développementOrissa, Est de l'Inde. Des peuples de la forêt doivent lutter pour obtenir leurs droitsles plus élémentaires. Et <strong>des</strong> femmes s'engagent contre l'alcoolisme et la migrationde leurs hommes.Une chaleur humide nous enveloppealors que nous marchons surles ban<strong>des</strong> de terre un peu meublequi jouxtent deux rizières. Le regardse perd dans les champs verts qui sesuccèdent jusqu'à buter sur les collinesboisées à quelques kilomètres.Devant moi marche Manju, la coordinatricede l'association Card, partenairede <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> enOrissa. Une femme d'exception, quia créé l'association en 1987 avec sonmari, puis poursuivi courageusementsa tâche après son soudain veuvage.Elle ne compte pas ses heures, àpeine si elle connaît les mots reposou vacances. « Les besoins sont immenses,je m'investis au mieux pouraider ces peuples à s'organiser et àtrouver <strong>des</strong> perspectives de surviedans la dignité ! »© TdH, Inde, Souad von Allmenner aux enfants un accès à l'éducation,ce qui est aujourd'hui chose faite,même s'il faut parfois parcourir plusieurskilomètres pour gagner l'écolepublique, même si la discriminationenvers les adivasi (aborigènes) resteforte, même si les routes ne sont pastoujours praticables et malgré le niveauscolaire de faible qualité. Lesenjeux évoluent avec le temps. Dansla plupart <strong>des</strong> villages, les habitants sesont organisés en groupes de femmes,de paysans, de la forêt, de jeunes. Cesgroupes, lieux d'échanges et de décisions,représentent <strong>des</strong> moments deréflexion sur le passé et l'avenir. Ladémocratie vécue en actions.Nous arrivons au hameau de Raipada,soutenu depuis 8 ans par Card. Icivivent 55 familles. Un fermier nousfait visiter ses champs et la techniquepilote de récupération de l'eau depluie : « Avec cette réserve d'eau, jepeux avoir une seconde récolte de riz.Avant, nous n'avions de l'eau que lorsde la mousson, et ensuite plus rien.J'ai une famille, 4 enfants. Je devaismigrer 6-7 mois par an avec 2 de mesenfants pour aller travailler sur <strong>des</strong>chantiers de construction à Mumbai,au Gujarat, à Kolkata. Cette annéeje ne suis parti que 3 mois, avec unseul fils. Ma réserve d'eau sert aussià 5 familles voisines, j'en suis fier.Et puis on a pu mettre <strong>des</strong> poissonsdans la réserve, que je vais vendre aumarché ou que l'on mange les joursde fête. »Urmila parle <strong>des</strong> changementsau villageUn peu plus tard, je m'éclipse d'uneréunion de groupe pour aller m'asseoirdevant la porte de la cahuteen terre battue d'Urmila. Elle meparle de sa vie de tous les jours. À 40ans, elle est l'une <strong>des</strong> femmes leaderdu village. La vie quotidienne a étégrandement améliorée, les enfantsvont maintenant à l'école du village,une fontaine d'eau potable a été aménagée,les femmes se sont organiséespour gérer un fonds de microfinancequi a permis de démarrer plusieursprojets générateurs de revenus etd'assurer les besoins financiers liésaux décès, mariages, maladies. « Jeme réveille tous les matins au lever dujour, à 6h. J'envoie les enfants chercherde l'eau à la fontaine et je nettoie8terre <strong>des</strong> hommes suisse n°92 - décembre 2008


Retour du terrain9la maison (ndlr : 2 petites pièces). Jeprépare le déjeuner et m'occupe demes 2 enfants, un garçon de 13 anset une fille de 8 ans, qui vont ensuiteà l'école, située à 2 km du village.Jusque vers 16h, je travaille dans leschamps avec mon mari ou je vais enforêt chercher du bois et <strong>des</strong> fruits.Une fois par semaine, je vais au marchévendre le riz et acheter d'autresproduits pour la famille. Je fais partiedu groupe <strong>des</strong> femmes depuis sacréation il y a 8 ans. Au début, monmari y était opposé : « Où vas-tu ?Avec qui ? Pourquoi fais-tu ça ? »Maintenant il me demande juste oùje vais, il s'occupe parfois même <strong>des</strong>enfants. On se réunit une fois par semaine,dans la pièce communautaireou sous un arbre s'il fait trop chaud.Ces derniers mois, on a surtout parlédu problème de l'alcool. Les hommesabusent de ces liqueurs artisanales,et ça amène trop de violence. Nousdénonçons les vendeurs illégaux à lapolice, nous empêchons les hommessaouls d'entrer dans le village ! La viea beaucoup changé ces dernières années,les gens <strong>des</strong> autres villages sontcurieux et viennent voir comment çase passe chez nous. »Inondations dévastatricesDurant le trajet de retour, Manju ale visage soucieux. Cette année, lamousson a été particulièrement forteet <strong>des</strong> inondations ont fait <strong>des</strong> dégâtsdans plusieurs Etats du pays. EnOrissa, un barrage qui n'arrivait plusà contenir l'eau a dû ouvrir la majoritéde ses vannes il y a quelques jours,inondant les rives du fleuve Mahadani,détruisant certains villages eten isolant d'autres. Près de 4 millionsde personnes touchées ! Les populationsont pour la plupart été avertiesà l'avance, certaines ont tout perdu :maison de terre battue, maigres possessions...D'autres ont été encercléespar les eaux que l'on n'imaginait pas siviolentes et se font livrer de la nourriturepar hélicoptère... mais souventles biscuits et le thé dérivent et tombentà l'eau... Une aide d'urgence estdébloquée par TdH pour deux villagesvoisins de ceux avec qui travailleCard : de la nourriture pour quelquesjours, ainsi que du matériel pour reconstruireles maisons une fois quel'eau sera re<strong>des</strong>cendue.Paillassons de l'avenir ?Mais il faut aller de l'avant, ne passe laisser abattre par les aléas climatiquesmême s'ils ont souvent <strong>des</strong>conséquences désastreuses pour lesfamilles, parfois pour plusieurs annéeslorsque les récoltes sont détruites! Au siège de Card, <strong>des</strong> ateliers sontorganisés régulièrement pour formerles populations à de nouvelles techniquesde production, à la valorisationd'anciennes plantes alimentairesou thérapeutiques, à l'utilisation ducompost. Dans le hangar travaillentaujourd'hui 6 jeunes femmes d'unevingtaine d'années. « J'ai été forméel'année dernière à cette technique artisanalede fabrication de paillassons(ndlr : achetés annuellement lors defêtes), me raconte Rekha. On doitêtre plusieurs pour tresser la fibrede coco, puis on tisse la corde, dontune partie que l'on a teintée avec <strong>des</strong>essences naturelles. On en produit13 par jour que l'on vend environ 30roupies pièce au marché. Au final ilne reste pas grand chose, il faut payerle matériel, le transport. Je ne peuxpas encore rentrer dans mon villagepour développer cette activité, car ilme manque l'argent pour acheter lematériel de base et depuis chez moinous n'avons pas d'accès facile à laroute. Quand nous serons plus nombreuses,nous pourrons créer unecoopérative. »Le crépuscule tombe vite, il fautpartir, je laisse derrière moi <strong>des</strong>femmes et <strong>des</strong> hommes courageuxqui avancent coude à coude. Et uneasso ciation partenaire qui se soucied'amener les plus démunis dans lechemin de l'autonomie et de l'indépendance.terre <strong>des</strong> hommes suisse n°92 - décembre 2008


Sensibilisation 11Christina présente les fleurs que les enfants ont créées.Partie intégrante d'un <strong>des</strong> ateliers, ces fleurs exprimentles droits et souhaits <strong>des</strong> enfants d'ici. À la question : Eteux, qu'est-ce que vous pensez qu'ils voudraient ? « Desjouets, fêter leur anniversaire, avoir <strong>des</strong> chaussures »,pour Mayssa. « À boire et à manger » pour Gaëlle. « Del'amour » pour Christina.Pour le nouveau directeur de l'école, M. Dagau, le bilanest positif. « Cette semaine et les activités qui se sontdéroulées remplissent un objectif de formation généralequi est de rendre chaque élève progressivementconscient de son appartenance au monde qui l'entoure,en éveillant en lui le respect d'autrui, l'esprit de solidaritéet de coopération et l'attachement aux objectifs dudéveloppement durable. » Il est également pleinementsatisfait de la collaboration avec la FED, TdH et le DIP,ainsi que de la dynamique que cela a engendré dansl'équipe enseignante.Journée <strong>des</strong> droits de l’enfantà l’Institut la Salésienne*par Martine FrançoisCette année, l’école avait décidé de faire du 20 novembreune journée de réflexion sur les droits de l’enfantet avait invité <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> à s’associer àl’événement. Une nouvelle collaboration.© TdH, Genève, Eric CabanesÀ l’aide d’un montage audiovisuel, 180 élèves ont étésensibilisés à la situation <strong>des</strong> enfants travailleurs àGwalior, en Inde. Un projet de scolarisation mis sur piedpar l’association indienne CID (Center for IntegratedDevelopment) soutenue par TdH. Ce montage a suscitéde nombreuses questions et remarques de la part <strong>des</strong>élèves, touchés par la dure situation que vivent ces enfantstravailleurs. « Cela fait plaisir de voir ces enfantsheureux d’aller à l’école » nous dit Shaan, 11 ans, dontl’un de parents est indien. Et de poursuivre : « la familleest plus importante que la richesse ».À midi, les élèves ont pu déguster un repas indien dontune partie du prix (200 francs) a été versé en faveur duprojet. Un grand merci aux élèves, parents et enseignantsde leur soutien.L'après-midi, les élèves ont tous été conviés à un momentde profonde réflexion. Durant une minute de silence,chacun était invité à penser à un enfant dont les droitssont bafoués. Puis une minute d’expression a permis àquelques élèves de livrer leur pensée : « J’ai pensé à unefillette en Inde qui doit porter du bois sur son dos », « J'aipensé à un enfant en Amérique qui est malheureux », etchacun adressa un message d’espoir à cet enfant à qui ilou elle avait pensé. Retournés dans leur classe, les élèvesont ensuite participé à <strong>des</strong> activités leur permettantde mieux connaître les droits de l’enfant.Cette chance que les élèves ont de voir une grande partiede leurs droits respectés, ils savent qu'ils peuvent aussila partager.* Ecole primaire privée à Veyrier (Genève).terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009


La parole àpropos recueillis parMartine François12La parole à...Jean-Luc SchneuwlyEnseignant à l’école primaire Pré-Picot à Genève, Jean-Luc Schneuwly est très engagédans <strong>des</strong> activités visant à sensibiliser les élèves au respect <strong>des</strong> droits de l’enfant, iciet ailleurs. Avec ses collègues, il a mené de nombreuses actions pour promouvoir lasolidarité, la tolérance et l'ouverture au monde.TdH : D’où vient votrede peindre la vie <strong>des</strong> enfants de divers pays sur lesengagement ?murs de leur école.J.-L. S. : Quand j’étaisEn mai dernier, au musée d’ethnographie, les élèvesau Collège, je suis par-de deux classes ont visité l’exposition « Hors-jeu »ti vivre une année auxsur le football et se sont exercés à la confection deEtats-Unis dans le ca-ballons de foot dans le cadre d’un atelier de sensibi-dre d’un échange sco-lisation au travail <strong>des</strong> enfants réalisé par TdH. Enfin,laire avec l’associationla semaine sur les droits de l’enfant (pp.10-11) estYouth For Understan-l’activité la plus importante que nous ayons réaliséeding. J’ai rencontréensemble.<strong>des</strong> jeunes de diverspays et pris consciencede la chance que nousavions, ainsi que de l’importance de s’engager. Ce quej'ai fait à mon retour, en formant d'autres jeunes quise préparaient à partir. J'aime m’engager dans <strong>des</strong>associations, être actif et faire bouger les choses.TdH : Que vous apporte cette collaboration ?J.-L. S. : C'est une aide fantastique pour ouvrir lesenfants sur l’extérieur, leur faire prendre consciencequ’ils ne sont pas le centre du monde. Les documentspédagogiques, animations, interventions proposéspar <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> nous permettentde faire connaître la diversité culturelle. La proxi-TdH : Quel est le lien entre Pré-Picotmité géographique facilite aussi grandement leset <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>?contacts. Enfants, enseignants et membres de TdHJ.-L. S. : Depuis 10 ans que je travaille dans cettese connaissent. Nos élèves savent ce que fait cetteécole, nous avons eu diverses occasions de collabo-association.rer avec <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>. La présence deL'impact est réel. Quand on parle aux enfants, parses locaux dans notre école favorise grandement cetexemple, de la situation difficile que vivent leurs ca-échange. Il y a d’abord la Marche de l’espoir présentéemara<strong>des</strong> dans le monde, ils sont pleins de bonne vo-chaque année en septembre dans nos classes. Leslonté pour agir. Il faut voir l’enthousiasme avec lequelélèves y découvrent la vie <strong>des</strong> enfants dans d’autresils participent à la Marche de l’espoir ou au marchéterre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009© TdH, Genève, Christian Poffet et Souad von Allmenpays du monde. Les images ne sont pas misérabilistes.Malgré les difficultés qu’ils rencontrent, ces enfantssourient. Le message passe bien, les élèves sesentent impliqués et chaque année, enfants et parentssont nombreux à participer à la Marche.En 2005, dans le cadre du budget participatif, la décoration<strong>des</strong> murs de l’école a réuni dans un projetcommun tous les usagers de l’établissement: élèves,enseignants, parents, animatrices du parascolaire,de la ludothèque, <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>, etc.Financé par la ville de Genève, ce projet a permis àdeux jeunes artistes de réaliser une magnifique cartedu monde sur le mur d’entrée de TdH et aux élèvesde Noël que nous venons d’organiser. Et toutes cesactivités sont autant de petites graines semées enchaque enfant, avec lesquelles il grandira et qui donnerontplus tard leurs fruits.


Le coin du Sud 13recettejeu© TdH, illustrations, Sandy VuillaumeKamishibaïThéâtre du conteSon nom signifie théâtre d'images. Siaujourd'hui les consoles de jeux et latélévision sont très prisées par les enfants,le kamishibaï reste fortementrépandu au Japon, ainsi que sa formeadaptée dans d'autres pays. Le prin-cipe est assez simple : il s'agit d'uneconstruction en carton ou en bois quiprésente sur les deux côtés opposés posésdeux ouvertures en forme d'écran,l'une pour la visualisation <strong>des</strong> imagespar les spectateurs, l'autre pour la ture <strong>des</strong> fiches par le conteur.lec-Laissez souffler en vous la brise del'imagination : réalisez autant de fichesque votre histoire le nécessite,sur du papier épais, une illustrationau recto et le texte au verso. Numérotez-les.Le nombre d'illustrationsn'est restreint que par l'épaisseurque vous aurez laissée entre les deux« écrans ». (voir photo p.11)(EC)Milk burfiCes douceurs lactées sont typiques del'Inde. On en trouve là-bas de toutesles couleurs, savamment empilées surles stands <strong>des</strong> confiseurs.• 9 dl lait• 4 cc jus de citron• 60 g lait en poudre• 90 g sucre en poudre• 90 ml ghee (beurre fondu)• 1 cc cardamome moulue• pistaches et aman<strong>des</strong> entièrespour décorer- Dans une casserole, chauffer légèrementle lait.- Ajouter le jus de citron pour fairecailler.- Déposer un linge propre dansune grande passoire et y verser lecontenu de la casserole.- Après 2-3h, presser le linge pourôter ce qui reste d'eau. Vous obtenezalors un véritable fromage indien(paneer).- Pétrir le paneer avec le sucre et le laiten poudre puis frire dans le beurrejusqu'à ce que ce dernier se sépare.- Ajouter la cardamome.- Laisser refroidir puis pétrir en unepâte homogène.- Aplatir en un rectangle de 2 cm dehauteur et découper en rectanglesde 2,5 x 3 cm.- Décorer avec les noix. (SJ)LireLe petit marchand<strong>des</strong> ruesCréé par une auteur-illustratrice brésilienne,cet album sans texte nousm montre le quotidien d'un enfant dela rue contraint de voler et de vendreson maigre butin pour survivre.Généreux, l'enfant finit par partagersonrepas frugal avec son seul ami, unchien vivant comme lui dans la rue.L'artiste dénonce le <strong>des</strong>tin d'enfantsnés dans une société aux clivages so-ciaux importants de façon sensible etintelligente.par Angela Lago,Paris, Rue du Monde, 2005Résumé tiré de : Lectures <strong>des</strong> Mon<strong>des</strong> 2008 ,livres pour la jeunesse j – un choix pour la di-versité culturelle, Institut Jeunesse <strong>Suisse</strong>et Médias, avec la collaboration de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong><strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>.terre e <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009


Infosterre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009« Jouons équitable » touche au butLa pétition « jouons équitable », forte de 8208 signatures,a été remise aux autorités genevoises en novembredernier, à l'occasion de la journée <strong>des</strong> droits de l'enfant.Très rapidement nous avons été auditionnés par les autoritésresponsables et différentes actions concrètes sont encours. Soutenue par une vingtaine d'associations et fédérations,cette pétition demande aux autorités genevoisescantonales et communales de s'engager à privilégier l'acquisitionde produits issus du commerce équitable lorsd'offres d'achats publiques et d'intégrer une sensibilisationau commerce équitable dans les diverses manifestationset informations <strong>des</strong>tinées au grand public.Plus d'informations : www.jouonsequitable.ch (SvA)Cadeau de Noël extraordinaireNous les appelons « petits miracles », vos dons qui nouspermettent, année après année, de donner une chance devie à <strong>des</strong> milliers d’enfants. Nous l’avons appelé « grandmiracle », ce don exceptionnel – anonyme – d’un montantde près d'1,6 million de francs que nous avons reçuquelques jours avant Noël par l’intermédiaire d’une banquede Genève. Ainsi, malgré une période difficile, alorsque <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> ressent également la crise,nous avons pu répondre « présent » auprès de nos partenaires<strong>des</strong> pays du Sud, eux qui connaissent aussi les effets<strong>des</strong> bouleversements boursiers avec, pour conséquence,un appauvrissement <strong>des</strong> plus défavorisés. Un immensemerci à ce généreux donateur « particulièrement préoccupépar la cause <strong>des</strong> enfants défavorisés. » (DC)Hollande : un petit déjeuner royal !Depuis plusieurs années, les élèves d’une école en Hollan<strong>des</strong>ont sensibilisés par leur professeur au sort de milliersd’enfants travaillant dans la domesticité en Haïti,les « restaveks ». Cette année, ils ont organisé un petitdéjeuner qui n’avait de petit que le nom ! Et ce sont 367euros qui ont été récoltés pour le Foyer Maurice Sixto, enHaïti, montant auquel s’ajoute un don anonyme de 133euros. De beaux <strong>des</strong>sins <strong>des</strong> enfants haïtiens sont venusremercier leurs amis hollandais. (DC)La photo insoliteÀ Kanya kumari, extrême-sud de l'Inde. Sur le toit d'unmémorial, ces monticules de sandales se dorent au soleilen attendant leurs propriétaires entrés se recueillir.La religion joue un rôle essentiel dans le quotidien <strong>des</strong>populations en Inde, elle influence l'architecture, laculture ; 80% sont hindous et 12% musulmans, puis sikhs,bouddhistes, jaïns, chrétiens, juifs. Malheureusement, lefondamentalisme et les tensions et violences inter-religieusesaugmentent dans ce pays connu jusqu'alors poursa tolérance. (SvA)©TdH, Inde, Anne Poffet ©Dessind'un enfant du Foyer Maurice Sixto, Haïti© TdH, Inde, Souad von Allmen© TdH, Genève, Souad von Allmen


Ça vous intéresse ! par Souad von Allmen15Le journal de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong><strong>Suisse</strong> : un luxe ?Nous sommes les premiers à être préoccupés par la limitation de nos dépenses nondirectement attribuées aux populations bénéficiaires sur le terrain. Cette préoccupationest également celle, légitime, de nos donateurs. Le point sur la production dece journal d'information <strong>des</strong>tiné aux donateurs et au grand public.L'impressionÀ l'origine, le journal était imprimé sur rotative en noir + une couleur, puis quelques années plus tard avec une pagesur deux en quadrichromie. Il a subi peu de modifications, sauf de mise en page, jusqu'en septembre 2003, dateà laquelle nous avons choisi de travailler avec une imprimerie genevoise de dimension humaine. Nous quittionsalors la rotative pour la formule magazine, avec un aspect extérieur qui peut sembler un peu luxueux. Il faut savoircependant qu'aujourd'hui, les frais de l'impression en quadrichromie (3 teintes de base : cyan, magenta et jaune +noir) sont à peine plus élevés que ceux d'une impression en noir + une couleur, puisque les machines qui permettentd'imprimer à grand tirage sont souvent déjà préformatées pour la couleur.Le papierLe premier numéro du Journal de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> date de mai 1978. Un format A3 imprimé sur papier dit« journal ». Très écologique, recyclé, mais qui convient davantage à un quotidien qu'à un trimestriel censé restersur la table du salon ou dans les salles d'attente <strong>des</strong> médecins. Grâce à de substantiels rabais sur certains papiersen gros, la formule magazine n'a que légèrement augmenté les frais d'achat du papier. Et depuis le dernier numéro,nous avons adopté un papier plus écologique, le BVS mat labellisé FSC 1.L'équipe rédactionnelleLa rédaction et la relecture sont réalisées principalement par une équipe de bénévoles, tandis que les illustrations etles images nous sont propres ou offertes gracieusement. La graphiste et l'imprimeur nous font <strong>des</strong> tarifs exceptionnels.La mise sous pli est assurée principalement par <strong>des</strong> travailleurs handicapés <strong>des</strong> ateliers d'Epsetera / Etablissementspublics pour l'intégration (EPI). Au total, le coût de revient unitaire du journal est donc compris entre 0.45 et0.50 francs, selon le tirage (en moyenne de 25 000 ex.). À l'envoi, incluant la mise sous pli et les frais postaux, il coûteentre 0.95 et 1.10 francs. Une somme plus que raisonnable pour une publication dont l'objectif est de vous donnerenvie de lire, de comprendre, d'agir !1 Le label FSC (Forest Stewardship Council) garantit aux consommateurs que le papier provient de forêts aménagées de façon durable. Il reposenotamment sur le respect <strong>des</strong> traités internationaux concernant les droits <strong>des</strong> peuples autochtones, <strong>des</strong> travailleurs forestiers et <strong>des</strong> communautéslocales. Le respect de la diversité biologique <strong>des</strong> écosystèmes et de l'environnement en général est également au centre <strong>des</strong> préoccupations, notammentla restauration et la conservation <strong>des</strong> forêts naturelles.Merci à ceux qui effectuent un don régulier,que ce soit une ou plusieurs fois par année.Merci aussi de diffuser ce journal autour de vous,à vos proches, à vos amis, chez votre médecin.D'autres numéros peuvent vous être envoyés surdemande ou adressés aux personnes de votre choix.Appelez-nous au 022 736 36 36terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009


Vente en ligne et infos surwww.terre<strong>des</strong>hommes.chManifestationpar Eric Cabaneset Patricia Armadales 6 et 7 marsVente de mouchoirsLe produit de la vente de mouchoirs de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> à Genève sera cetteannée principalement attribué à la crèche de la prison de Bollé au Mali, qui accueilleune trentaine d'enfants de femmes détenues.16Naître dans un univers carcéral n'est pas le plus beau cadeaude naissance que l'on puisse recevoir. L'associationMaya Ton, partenaire de <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> auMali, cherche à garantir les conditions de vie <strong>des</strong> femmeset <strong>des</strong> mineurs détenus dans les deux centres carcéraux deBollé, une banlieue de Bamako.Elle a, entre autres, ouvert une crèche pour accueillir lesenfants de ces femmes détenues. Les plus jeunes ont quelquesjours, les plus âgés trois ans. Dès qu’ils ont dépassécet âge, les enfants sont confiés soit à leur famille, soit à<strong>des</strong> structures spécialisées lorsque la maman n’a plus decontact avec ses proches. Pour ces enfants, la crèche estun lieu d’éveil et d’épanouissement dans lequel ils bénéficientd'une alimentation et de soins adaptés à leur âge,tout cela dans un cadre carcéral ! De nombreuses activitésy sont organisées : sortie hebdomadaire, <strong>des</strong>sin, bricolage,jeux, chant, danse, lecture, etc. Actuellement, la crècheaccueille 29 enfants.Tandis que leurs enfants sont confiés à une monitrice,les mamans participent à <strong>des</strong> activités telles que le jardinage,la couture, la teinture, la fabrication de savon et debogolan (teinture traditionnelle sur coton). Elles suiventégalement <strong>des</strong> cours d'alphabétisation, <strong>des</strong> séances surl’éducation sanitaire, les maladies sexuellement transmissibles,l'hygiène, la nutrition, l'éducation et les soinsà dispenser à leurs enfants, et reçoivent <strong>des</strong> conseils enplanification familiale.Maya Ton encourage aussi l'apprentissage de nouveauxcomportements et offre une assistance juridique. Lesdétenues sont souvent mineures, 12% d'entre elles sont<strong>des</strong> jeunes filles issues de milieux ruraux, non scolariséeset sans formation professionnelle. Les liens avec les familles,les employeurs, les associations locales et les autoritéssont alors entretenus dans un objectif de réinsertionréussie à leur sortie de prison.La vente de mouchoirs est devenue au fil <strong>des</strong> ans unetradition printanière dans les rues de Genève. Plus d'unequarantaine de stands sont répartis dans la ville, mobilisant<strong>des</strong> dizaines de bénévoles. L'occasion pour <strong>Terre</strong> <strong>des</strong><strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong> de récolter <strong>des</strong> fonds pour ses projets,mais aussi de rencontrer et sensibiliser le public à sontravail et aux enjeux qu'elle défend, notamment les droitsde l'enfant.Vous aussi, vous pouvez agir ! Achetez un ou plusieurspaquets de mouchoirs ou commandez-en pour les distribuerdans votre entourage, dans votre entreprise.Nous cherchons encore <strong>des</strong> bénévoles pour rejoindrel'équipe de vendeurs !terre <strong>des</strong> hommes suisse n°93 - février 2009Je commande ......... paquets de mouchoirsà 2 francs pièce (10 paquets auminimum, port non compris).Je souhaite participer à la ventecomme bénévole.Nom :Prénom :Rue/Nº :NPA :Ville :Tél :Email pour confirmation :Talon-réponse à retourner à : <strong>Terre</strong> <strong>des</strong> <strong>Hommes</strong> <strong>Suisse</strong>, ch. Frank-Thomas 311223 Cologny - Genève ou tél : 022 737 36 08 / fax : 022 736 15 10 / benevoles@tdh-geneve.ch

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