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Empreintes (automne 2007) - La maison de l'environnement de ...

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L’ACTUALITÉ EN BRÈVESL’ACTUALITÉ EN BRÈVESDANS LE MONDEE N F R A N C E28Vous avez dit combien ?C’est le nombre <strong>de</strong> résidus <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s différentsretrouvés sur <strong>de</strong>s fruits achetés dans une boutique duParlement européen. Huit fruits différents ont été analysés :fraise, abricot, pomme, poire et trois sortes <strong>de</strong> raisin. Tous lesfruits, provenant d’Europe, étaient contaminés et un recorda même été attribué à la fraise avec 14 pestici<strong>de</strong>s différentsrecensés ! Sur les 28 substances, 10 sont cancérigènes,3 neurotoxiques, 3 toxiques pour le développement ou lesystème reproducteur et 8 perturbateurs endocriniens suspectés. Cesrésultats confirment les enquêtes menées au niveau <strong>de</strong> l’Union européennequi faisait état, en France en 2006, <strong>de</strong> la contamination par pestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>48 % <strong>de</strong>s aliments, dont 5 % qui dépassaient la limite maximale <strong>de</strong> résidus.Mike et Cindy pour la vie... écolo« Mike, voulez-vous prendre pour épouse Cindy et luipromettre amour et respect <strong>de</strong> l’environnement tout aulong <strong>de</strong> votre vie…? » « Oui ! » a répondu Mike,suivi du vœu <strong>de</strong> Cindy. Le 7 juillet <strong>de</strong> cette année, àGièvres près <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong>ux amoureux <strong>de</strong> la natureont voulu aller jusqu’au bout <strong>de</strong> leurs convictionsécologiques en organisant un « mariage écologique ».Phénomène <strong>de</strong> société aux Etats-Unis, le mariagevert ou green wedding est un événement qui respectela nature, le vivant et a un minimum d’impact surl’environnement ; il est l’occasion <strong>de</strong> soutenir et <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s marchés pour lesproduits locaux, bio, recyclés et recyclables. L’importance d’une fête comme lemariage et <strong>de</strong> ses dépenses est telle que les gestes responsables et le civisme<strong>de</strong>s organisateurs ont tout leur sens. Le recours à <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> planning estmaintenant possible en France pour organiser un mariage sur cette thématique.Celles-ci ont décidé d’intégrer les valeurs clés du développement durable et <strong>de</strong>l’écologie. Ainsi, du faire-part sur papier recyclé à la lune <strong>de</strong> miel en passant parle repas biologique, la vaisselle écolo, la robe en tissus naturels, les ca<strong>de</strong>aux,le covoiturage <strong>de</strong>s invités ou le décor, le mariage offre <strong>de</strong> nombreuses façonsd’agir pour l’environnement et <strong>de</strong> partager un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Et si vous êtesmordus, pensez au « baiser bio » : eh oui, l’accélération <strong>de</strong> la respirationpendant l’acte d’amour augmente les rejets <strong>de</strong> CO 2dans l’atmosphère !Un filet <strong>de</strong> cabillaud voyage 27 500 km…Après le géant <strong>de</strong> l’alimentaire britannique Tescocet été, le distributeur français Casino, soutenupar l’A<strong>de</strong>me, annonce son projet d’informer leconsommateur sur le coût carbone <strong>de</strong> ses produitsalimentaires. Etiqueté, le calcul portera sur le taux<strong>de</strong> carbone émis tout au long du cycle <strong>de</strong> vie duproduit, du processus <strong>de</strong> fabrication à la recyclabilitéeffective <strong>de</strong> l’emballage, en passant par le choix<strong>de</strong>s matériaux utilisés et sa distance parcouruedu champ au magasin. On saura par exemple quecertains filets <strong>de</strong> cabillaud voyagent 27 500 km avantsa mise en rayon (parcours comprenant celui dupoisson, <strong>de</strong>s matières nécessaires à sa fabricationet à son emballage) ou qu’un sachet <strong>de</strong> sala<strong>de</strong>n’est pas recyclable. Alors que les discussions surl’écoresponsabilité et l’information sont en cours dansles groupes <strong>de</strong> travail du Grenelle, les ONG Agir pourl’environnement, France Nature Environnement, leRéseau Action Climat-France et le CNIID regar<strong>de</strong>ntcette démarche d’un œil intéressé. Mais la sociétécivile veut plus : elle appelle <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années àprendre en compte la consommation en ressources,les émissions <strong>de</strong> rejets, l’impact sur la santé et lesmilieux ainsi que la présence <strong>de</strong> produits chimiques,<strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s ou d’OGM.Toutes les solutions adoptées par Cindy et Mike ainsi que <strong>de</strong> nombreux lienssont disponibles sur leur blog : www.mariage-ecolo.frEN FRANCHE-COMTELe 1 er lavautomatique écolo… à Pontarlier !<strong>La</strong> zone commerciale <strong>de</strong> Pontarlier s’est dotée<strong>de</strong>puis peu d’une station <strong>de</strong> lavage <strong>de</strong> voiture un peuparticulière. Mises en place par Marcel Roussillon,passionné <strong>de</strong> mécanique, ces dix pistes couvertes sontà la pointe <strong>de</strong> la technologie environnementale. L’eauest récupérée et traitée <strong>de</strong> A à Z pour le lavage, puiselle est recyclée, adoucie, chlorée, puis déchlorée etosmosée. Pour le rinçage, c’est également <strong>de</strong> l’eau<strong>de</strong> pluie qui est utilisée. Cet équipement est unique auplan national et pour aller encore plus loin, cet inventeurécolo prévoit l’installation <strong>de</strong> panneaux solaires pourchauffer l’eau et remplacer ainsi le système au gaz.« Si je trie, je paie moins cher ! »Les habitants <strong>de</strong>s communautés <strong>de</strong> communes<strong>de</strong> Rougemont (25), Villersexel (70) et Montbozon(70) reçoivent actuellement <strong>de</strong>s conteneursmunis <strong>de</strong> puces électroniques. Chaque foyer, soitprès <strong>de</strong> 17 000 personnes, est i<strong>de</strong>ntifié et ses orduresménagères seront pesées à chaque collecte. « C’est unpeu comme le système <strong>de</strong>s compteurs électriques » expliqueClau<strong>de</strong> Bourgeat, maire <strong>de</strong> Grammont. Cette décision a été prisesous l’impulsion <strong>de</strong> ce militant <strong>de</strong> FCNE et HSNE : « Ce projet n’estpas facile à mettre en place mais la population est très <strong>de</strong>man<strong>de</strong>useet impatiente <strong>de</strong> commencer ». <strong>La</strong> facture sera tributaire <strong>de</strong>s fraisgénéraux, du nombre d’enlèvements et du poids <strong>de</strong>s poubelles.EMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>


«HÉRISSON QUI RITHÉRISSON QUI PLEUREUn campus durable à l’Université <strong>de</strong> Franche-ComtéObjectif campus durable »,tel est le slogan adopté parl’Université <strong>de</strong> Franche-Comté<strong>de</strong>puis un an et <strong>de</strong>mi. Sousl’impulsion <strong>de</strong> Jean-PascalAnsel, enseignant-chercheur àl’UFR Sciences et Techniques <strong>de</strong>Besançon, l’université a souhaitéfaire du développement durableun axe stratégique <strong>de</strong> son projetd’établissement : « Avec l’ai<strong>de</strong>d’un groupe <strong>de</strong> travail, composéd’un vice-prési<strong>de</strong>nt, Joël Berger,d’administratifs, d’enseignantset <strong>de</strong> quelques étudiants,nous avons mis en place unAgenda 21 ». Il s’agit d’un pland’actions programmées qui fixeles objectifs d’une collectivité,d’une entreprise ou d’uneadministration en matière <strong>de</strong>développement durable. A la suite du sommet <strong>de</strong> la terre à Rioen 1992, toutes les collectivités étaient invitées à en rédiger un.Une première étape du projet est la réalisation d’un « BilanCarbone® » <strong>de</strong> l’université. Les résultats permettront <strong>de</strong> définirses points faibles en matière <strong>de</strong> rejets <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre et <strong>de</strong>sactions prioritaires à développer pour les réduire. Mais l’universitén’a pas attendu le bilan pour commencer à changer ses habitu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> consommation. Par exemple, les services administratifss’appliquent déjà à intégrer <strong>de</strong>s critères environnementauxdans les achats usuels et lors <strong>de</strong> la préparation d’appels d’offrespour les marchés publics ; <strong>de</strong>s vélos à assistance électrique ontété achetés pour permettre au personnel <strong>de</strong> se déplacer sansutiliser un véhicule polluant dans l’agglomération bisontine ; unechaudière bois a remplacé en 2005 un modèle à charbon…L’université tente aussi <strong>de</strong>sensibiliser les étudiants auxenjeux du développement durablepar plusieurs moyens : une pagesur le livret <strong>de</strong> l’étudiant présentele projet et les écogestes à réaliserau quotidien (être attentif au tri <strong>de</strong>sdéchets, à l’eau, à l’éclairage…).Le site Internet (http://campusdurable.univ-fcomte.fr/)permet également aux étudiants<strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong>s actions ;ils peuvent y signer une charte parlaquelle ils s’engagent à respectercertaines règles <strong>de</strong> préservation<strong>de</strong> l’environnement liées auxtransports, aux énergies, auxdéchets… Ponctuellement, <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> sensibilisationsont et seront menées, commela participation à la semaine dudéveloppement durable via la mise en place <strong>de</strong> stands, <strong>de</strong>sforums et même la diffusion <strong>de</strong> films sur le sujet. Tous les étudiantsen licence <strong>de</strong> sciences peuvent également mettre en place <strong>de</strong>sprojets en lien avec le développement durable. « Un groupe avaitchoisi <strong>de</strong> recenser les espèces d’oiseaux rares sur le campus etils en ont trouvé ! » se souvient Jean-Pascal Ansel.Il ne manquera bientôt plus à la Bouloie que <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong>vélo’cité pour que tous les étudiants et administratifs <strong>de</strong>viennent<strong>de</strong> parfaits acteurs du développement durable. Pour l’instant,une amélioration du parc à vélo est envisagée et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’installation <strong>de</strong> quelques stations vélo’cité, plus proches ducampus, est semble-t-il prévue dans un <strong>de</strong>uxième temps par laville <strong>de</strong> Besançon.Coralie ErbsLes plantes génétiquement modifiées ont pris pied près <strong>de</strong>notre région. Cet été, <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> maïs OGM Monsanto ontpu être i<strong>de</strong>ntifiées en pleine zone AOC Comté dans l’Ain, sur lescantons <strong>de</strong> Coligny (54 ha), Montrevel (8 ha), Saint-Triviers <strong>de</strong>Courtes (62 ha) et Viriat (10 ha).<strong>La</strong> contamination <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s productions agricolesconstitue un risque réel, avec <strong>de</strong>s conséquences économiques,sociales, écologiques et sanitaires imprévisibles. Elle menaceirrémédiablement toutes les appellations du secteur : le Comtébien sûr qui, avec son nouveau cahier <strong>de</strong>s charges, excluttoute utilisation d’OGM dans l’alimentation <strong>de</strong>s vaches laitières,et le bio, qui proscrit toutes les pollutions génétiques. Or, lesmélanges <strong>de</strong> récoltes dans les coopératives ren<strong>de</strong>nt inéluctablela pollution par OGM <strong>de</strong> l’alimentation <strong>de</strong>s animaux, empêchanttoute traçabilité et contaminant notre alimentation. <strong>La</strong> perte <strong>de</strong> laconfiance <strong>de</strong>s consommateurs dans l’AOC Comté constitueraitpour la Franche-Comté une catastrophe. Elle jetterait le discréditet la méfiance sur l’ensemble <strong>de</strong>s produits AOC <strong>de</strong> notre région etautres productions labellisées, et sans doute, sur les différentesAOC <strong>de</strong>s territoires voisins : poulet <strong>de</strong> Bresse, bleu <strong>de</strong> Bresse,Des OGM dans notre Comté ?etc. <strong>La</strong> contamination est également inévitable sur le plan dupollen, dont les principales victimes seraient les apiculteurs.Seule une interdiction <strong>de</strong> la culture en plein champ et uneréelle expérimentation <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong>s plantes génétiquementmodifiées sur la santé et l’environnement permettraient <strong>de</strong> sortir<strong>de</strong> la crise, en donnant à nos politiques l’occasion <strong>de</strong> mettre finà ce déni <strong>de</strong> démocratie que représente la culture <strong>de</strong>s plantesgénétiquement modifiées et <strong>de</strong>s brevets sur le vivant.Henri Renaud,membre du collectif pour une Franche-Comté sans OGMEMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>


DOSSIERDOSSIERRENCONTREavec trois producteursbio francs-comtoisAvec 3,8 % <strong>de</strong> sa surface agricole en bio, la Franche-Comté est <strong>de</strong>venue en 2005 la troisième régionfrançaise pour la production biologique, ceci essentiellement grâce à la production <strong>de</strong> lait pour le Comté.Mais quelques passionnés, maraîchers, vignerons ou transformateurs <strong>de</strong> fruits tentent <strong>de</strong> développer lafilière dans d’autres domaines. Rencontre avec trois d’entre eux.Pierre Chupin, un parcours gourmandAgrotechnicien venu d’Anjou pour suivre sa compagne nomméeà Besançon, Pierre Chupin propose aujourd’hui <strong>de</strong>s confitures surles marchés francs-comtois. Retour sur un parcours diversifié :« J’ai d’abord été préparateur en pharmacie puis j’ai quitté cemétier qui s’éloignait trop <strong>de</strong> savocation sociale à mon goût et j’aiprofité d’un bilan <strong>de</strong> compétencepour confirmer mon intérêt pourl’agriculture et l’environnement »raconte Pierre Chupin. Suiventalors <strong>de</strong>s formations dans cedomaine dont il sort muni <strong>de</strong>diplômes en agri environnementet gestion et protection <strong>de</strong> lanature. Associatif dans l’âme, il atravaillé en Anjou pour la Ligue<strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s oiseaux et leParc naturel régional <strong>de</strong> LoireAnjou Touraine. Il confirme cetengagement en rejoignant àBesançon l’association Echelpuis le Conservatoire <strong>de</strong>sespaces naturels <strong>de</strong> Franche-Comté.Mais, <strong>de</strong>puis son adolescence,Pierre Chupin cultive une autrepassion : les confitures. Geléeset marmela<strong>de</strong>s occupent ses loisirs, à tel point que les ca<strong>de</strong>auxfamiliaux s’orientent plus vers la bassine en cuivre que les petitesvoitures ou les jumelles ornithologiques. Poussé par ses proches,il pense sérieusement faire <strong>de</strong> ce loisir un métier. Un premier étalsur le marché solidaire en 2006, où ses pots <strong>de</strong> confitures seven<strong>de</strong>nt comme <strong>de</strong>s petits pains, confirme le potentiel qu’offriraitcette activité. Il se lance alors dans la transformation, tout d’abordà temps partiel. Confitures <strong>de</strong> poire, quetsche au noix, nèfle,potiron, mirabelle mais aussi <strong>de</strong> cynorrhodon, sureau, pommeaspéruleodorante issues <strong>de</strong> cueillettes sauvages, la productionest limitée mais variée, délicieuse et travaillée avec <strong>de</strong>s fruitsnon traités et du sucre bio. <strong>La</strong> certification est prévue mais elleest d’un coût élevé, 450 euros, et viendra donc plus tard. Lesamateurs d’apéritif sans alcool peuvent aussi déguster <strong>de</strong>s sirops<strong>de</strong> reine <strong>de</strong>s prés, sureau, fleurs d’acacia pour accompagner<strong>de</strong>s toasts <strong>de</strong> pesto d’ail <strong>de</strong>s ours. « J’achète mais je recueilleaussi <strong>de</strong>s fruits abandonnés, donnés par <strong>de</strong>s amis dont lesvergers familiaux croulent sous une production trop abondante »explique Pierre Chupin. Tout ceci est pour l’instant disponible surquelques marchés bien particuliers : l’altermarché <strong>de</strong> Mesmay,EMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>le marché <strong>de</strong> producteurs locaux <strong>de</strong> Battant à Besançon et <strong>de</strong>sévénementiels comme le marché solidaire.Tout en mijotant ses confitures, Pierre Chupin cherche <strong>de</strong>s terreset travaille sur une étu<strong>de</strong> prévisionnelle en vue d’une installationcomme producteur <strong>de</strong> petits fruits rouges, pommeset poires classiques mais aussi <strong>de</strong> variétésanciennes, production dont manque cruellementla Franche-Comté, qui, rappelons-le, n’a uneautonomie en pommes que <strong>de</strong> 21,5 % et pour lesautres fruits une autonomie <strong>de</strong> 3,5 % !Martine <strong>La</strong>ndryDole, la convivialitéC’est en 2002 que Jean-François Cermelli adécidé <strong>de</strong> changer d’horizon pour se rapprocher<strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la vie au grand air. Opérateurnumérique dans une usine doloise, il a entreprisune formation <strong>de</strong> « responsable d’exploitationen agriculture biologique » pour <strong>de</strong>venir en 2003maraîcher bio. Parallèlement, Bruno Artel avaitdécidé <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s personnes intéressées parl’achat local <strong>de</strong> produits naturels. Ce petit groupea alors recherché un producteur bio intéressé parle projet et contacté Jean-François Cermelli. Le projetd’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculturepaysanne) du pays dolois s’est concrétisé en janvier2006. Le principe est simple : le consommateur estassocié directement à la démarche du producteur en luipayant par avance sa comman<strong>de</strong> annuelle. <strong>La</strong> distribution<strong>de</strong>s paniers <strong>de</strong> fruits et légumes est organisée chaquesemaine et les abonnés participent directement à sa miseen place.Dès son lancement, l’AMAP <strong>de</strong> Dole a conquis unetrentaine d’abonnés. « On maintient notre nombred’abonnés à 38 personnes, bien qu’il y ait une longue listed’attente, mais les problèmes <strong>de</strong> productions aléatoiresne me permettraient pas <strong>de</strong> satisfaire plus <strong>de</strong> personnes »explique Jean-François Cermelli. Les adhérents s’engagenttoutefois à participer financièrement, même en cas <strong>de</strong>mauvaises récoltes. L’abonnement leur permettra <strong>de</strong>prendre 40 paniers, à 10 ou 15 euros, sur les 44 semaines<strong>de</strong> production. Ils peuvent définir 4 semaines, durantlesquelles ils pourront ne pas prendre leur comman<strong>de</strong>, encas <strong>de</strong> vacances par exemple. En contrepartie, le principepermet au maraîcher <strong>de</strong> prévoir plus facilement ce qu’ildoit produire et d’assurer un chiffre d’affaire stable, mêmeen cas d’aléas climatiques.


Serge Ballot, un agriculteur aux multiples talentsSerge Ballot, prési<strong>de</strong>nt du syndicat bio <strong>de</strong> Haute-Saône, arepris en 1991 l’exploitation traditionnelle familiale en cultureset élevage. Dans son projet d’installation, il voulait faire revivrele village viticole d’Hugier (70) qui comptait autrefois jusqu’à 40hectares <strong>de</strong> vignes. Il a rapi<strong>de</strong>ment planté 4 ha sur les coteauxdu village, puis converti l’ensemble <strong>de</strong> l’exploitation en agriculturebiologique. « En 1994, il y avait peu d’agriculteurs biologiques enplace mais le marché était bien structuré, donc les produits ont ététout <strong>de</strong> suite valorisés » explique Serge Ballot. « Pour se lanceren viticulture biologique, il faut savoir anticiper, notamment avec<strong>de</strong>s traitements préventifs. Il n’y a pas <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> rattrapage,donc il faut être rigoureux dans son travail ». Pour produire du vin<strong>de</strong>s fruits et <strong>de</strong>s légumesSes 1,5 ha lui permettent <strong>de</strong> fournir une quarantaine <strong>de</strong> variétés,certaines anciennes ou rares, pour faire redécouvrir auxconsommateurs <strong>de</strong>s saveurs oubliées, comme le rutabaga oule panais. « Cette semaine, mes paniers contiennent 1 kg <strong>de</strong>haricots beurre, 1 kg <strong>de</strong> carottes, 1 kg <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre et1 gros chou-fleur, le tout pour 10 euros. » Consommateurs etproducteur s’associent pour faire vivre l’association, par exempleen participant régulièrement à la gazette <strong>de</strong> l’AMAP. « Afin <strong>de</strong>présenter mon travail, j’avais organisé il y a quelques mois unpique-nique avec tous les abonnés, sur mon lieu d’exploitation »se rappelle Jean-François Cermelli. Plus qu’un simple marché,le principe <strong>de</strong> l’AMAP permet aux adhérents et au maraîcher <strong>de</strong>tisser <strong>de</strong>s liens plus étroits, dans une ambiance conviviale oùs’échangent astuces et conseils <strong>de</strong> cuisine. Depuis, d’autresAMAP se sont créées dans la région doloise, l’une <strong>de</strong> fruits etlégumes et l’autre <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>.Coralie Erbsbio, il faut travailler la vigne et la protéger avec du souffre et <strong>de</strong>la bouillie bor<strong>de</strong>laise principalement. Ses vignes ont égalementla particularité d’être en lyre, un système particulier <strong>de</strong> piquetsqui permet un ensoleillement maximum. Quant à la vinification,l’opération qui transforme le raisin en vin, elle est très simplepuisqu’il n’y a pas besoin d’ajouter <strong>de</strong> levure et le sulfitage* estminimum.Serge Ballot produit quatre cépages : le chardonnay, l’auxerrois,le gamay et le pinot noir. Chaque année, 25 000 bouteillessortent <strong>de</strong> ses caves : <strong>de</strong>s vins blancs et rouges <strong>de</strong> pays <strong>de</strong>Franche-Comté, son vin mousseux, mélange <strong>de</strong> chardonnayet d’auxerrois, obtenu selon <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s traditionnelleséquivalentes au crémant.<strong>La</strong> viticulture lui prend la moitié <strong>de</strong> son temps, le reste étantconsacré à l’élevage et à l’agriculture. Son exploitation compte untroupeau <strong>de</strong> limousins d’une quarantaine <strong>de</strong> têtes et un troupeau<strong>de</strong> 140 brebis. L’exploitation est complètement autonome cartoute l’alimentation du bétail provient <strong>de</strong>s 125 ha <strong>de</strong> terres ; lamoitié est cultivée, l’autre pâturée et il vend environ la moitié <strong>de</strong>ses céréales. « J’ai gardé quasiment la structure d’exploitation <strong>de</strong>mon grand-père ; les prairies d’il y a cinquante ans sont toujourspâturées aujourd’hui. Ce sont les cultures qui s’adaptent au solet non l’inverse. » souligne l’agriculteur.Serge Ballot a vu les choses évoluer <strong>de</strong>puis son installation, lesventes ont augmenté et le comportement <strong>de</strong>s consommateurs achangé, ils viennent aujourd’hui vers le vin bio pour rechercherl’authenticité du goût, celui du fruit, plus marqué, surtout pour lesrouges.Entre le travail <strong>de</strong>s vignes, <strong>de</strong>s champs, les récoltes, les fauches,la mise en bouteille, les vendanges, les agnelages et les ventes,le calendrier <strong>de</strong> l’agriculteur est bien calé suivant les saisons.« On s’y donne beaucoup, c’est que l’on croit en ce que l’on fait ;c’est presque un sacerdoce ! » conclut Serge Ballot.Emilie LeboucherPour acheter ses produits, la cave est ouverte le samedi matin àHugier (70). Téléphonez au 03 84 31 56 40 pour prendre ren<strong>de</strong>zvousou comman<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s caissettes <strong>de</strong> 10 kg <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>.* Ajout d’anhydri<strong>de</strong> sulfureux qui joue un rôle d’anti-oxydant etd’antiseptique.Pour plus <strong>de</strong> renseignements sur cette AMAP, vouspouvez contacter Bruno Artel au 03 84 80 05 85 ou visiterle site Internet : http://toucouch.free.fr/amap-dole/in<strong>de</strong>x.EMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>


LA PAROLE AUX ASSOCIATIONSLA PAROLE AUX ASSOCIATIONSDans les coulisses du Grenelle à BesançonInterview <strong>de</strong> Gilles Sené, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Franche-Comté Nature EnvironnementLe Grenelle <strong>de</strong> l’environnement se termine. A Besançon, le 8 octobre, s’est déroulée l’une <strong>de</strong>s réunions délocalisées <strong>de</strong> ce Grenellecomme dans 17 autres villes en France. A cette occasion, Gilles Sené, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Franche-Comté Nature Environnement nouscommente l’envers du décor…FCNE : Dans quel contexte s’est organisée cette réuniondécentralisée ?Gilles Sené : Le débat sur Besançon a été organisé dans l’urgencemais pour certaines régions, les préparations <strong>de</strong> ces réunions sesont faites dans une opacité et une inertie remarquables. L’objectif<strong>de</strong> ces Grenelles délocalisés n’étaitpas <strong>de</strong> reproduire le processus <strong>de</strong>débats et échanges, mais <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>rles propositions issues <strong>de</strong>s sixateliers présents au niveau national: climat, biodiversité, santé,agriculture, démocratie écologiqueet compétitivité emploi. Or, pource Grenelle bisontin les atelierstraitant du climat, thème très largequi comprenait les problématiquesénergie, transports et urbanisme, etcelui <strong>de</strong> la gouvernance, n’étaientinitialement pas prévus. Il a fallu négocieravec la préfecture pour qu’aumoins le groupe climat soit présent.FCNE : Concrètement, comment s’est déroulée cette journée ?Gilles Sené : Elle s’est déroulée en <strong>de</strong>ux temps, sur la seule journéedu 8 octobre. L’après-midi a été consacré à la discussion et audébat entre les membres <strong>de</strong>s cinq groupes et une séance plénièreen soirée, ouverte au public, a permis <strong>de</strong> restituer la synthèse <strong>de</strong>sdébats <strong>de</strong> l’après-midi.Les travaux <strong>de</strong> l’après-midi n’ont pas été facilités par la dispositionmagistrale <strong>de</strong>s salles : les participants étaient installés face à uneestra<strong>de</strong> et l’usage obligatoire du micro n’a pas rendu possible <strong>de</strong>stravaux en «table ron<strong>de</strong>». Il y a eu <strong>de</strong>s échanges corrects et sansanimosité sur tous les sujets mais cette disposition n’a pas permis<strong>de</strong> véritables dialogues, ni d’abor<strong>de</strong>r le fond <strong>de</strong>s problèmes, le tempsétant trop limité.FCNE : Et comment avez-vous ressenti la séance plénière ?Gilles Sené : <strong>La</strong> séance plénière a rassemblé près <strong>de</strong> 800 à 1 000personnes. Contrairement aux débats très ouverts du Grenellenational, la partie formelle et magistrale <strong>de</strong> cette réunion, ponctuéed’une heure <strong>de</strong> discours officiels, a été ressentie comme un obstacleà l’expression libre <strong>de</strong> tous les participants.Les thèmes comme les OGM, les grands chantiers d’infrastructures<strong>de</strong> transports, les agrocarburants, l’énergie nucléaire, les pestici<strong>de</strong>sou les incinérateurs ont été évoqués. Mais la salle, composée pourERRATUM : Actifs et vigilants !Dans le précé<strong>de</strong>nt <strong>Empreintes</strong> (Eté <strong>2007</strong>), nous présentions l’associationVergers Vivants (Au chevet <strong>de</strong>s vergers, page 10). En référence au travailréalisé par les Croqueurs <strong>de</strong> Pommes, une malheureuse formulationles a rendus à tort « inactifs dans la sensibilisation, l’éducation et lapréservation ». C’est bien sûr tout le contraire que nous avons vouludire, puisque le travail engagé aujourd’hui dans <strong>de</strong> nombreuses régionsest en très gran<strong>de</strong> partie dû à leur dévouement pour les fruits et vergers<strong>de</strong>puis trente ans. Toutes nos excuses à ces vigilants pionniers aussiprompts à i<strong>de</strong>ntifier les variétés <strong>de</strong> fruits que les coquilles !10EMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>la majorité d’invités <strong>de</strong> la Préfecture, s’est parfois montrée très en<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> l’importance et <strong>de</strong> l’urgence <strong>de</strong>s enjeux : <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> routessupplémentaires, impossibilité <strong>de</strong> se passer d’OGM ou <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s…On mesure le travail <strong>de</strong> sensibilisation et d’éducation quenos associations ont encore à réaliser. « Vivre mieux avec moins »est encore loin d’être compris et accepté.FCNE : Sous quelle forme lesassociations ont-elles participé audébat ?Gilles Sené : <strong>La</strong> représentationassociative comprenait quatrepersonnes par atelier et certains <strong>de</strong>nos membres étaient présents à titred’experts. Les délais <strong>de</strong> préparationont été très réduits puisque la mise àdisposition préalable <strong>de</strong>s documentsémanant du Grenelle national ne fut que<strong>de</strong> quatre jours.FCNE : Comment l’association FCNE a-tellepréparé cette journée ?Gilles Sené : Grâce à un bénévolat intense, FCNE a élaboré undocument <strong>de</strong> travail préalable très riche sur la base du document<strong>de</strong> notre fédération nationale France Nature Environnement. Lescontributions ont été assurées par <strong>de</strong> nombreuses associations,bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> celles fédérées à FCNE : l’Ajena, une associationjurassienne spécialisée sur les enjeux énergétiques, Interbio, uneassociation d’acteurs <strong>de</strong> la filière bio franc-comtoise, le réseauCocagne, association couplant insertion sociale et agriculture bio,et la LPO Franche-Comté. Le recueil <strong>de</strong> nos contributions estconsultable sur la page <strong>de</strong> l’association du site www.mre-fcomte.fr.FCNE : Désormais, qu’atten<strong>de</strong>z-vous du gouvernement ?Gilles Sené : Globalement, les participants ont bien conscience queles problèmes sont importants et urgents à traiter et ils atten<strong>de</strong>nttous du gouvernement <strong>de</strong>s mesures et objectifs précis ainsi qu’unéchéancier bien défini. Comme pour les débats nationaux, cetexercice démocratique reste <strong>de</strong> portée très limitée, loin d’unevéritable démocratie participative. Il n’est pas possible <strong>de</strong> résoudreen quelques heures <strong>de</strong>s problèmes environnementaux locauxen suspens <strong>de</strong>puis plusieurs dizaines d’années. Comme ceci aété plusieurs fois rappelé par <strong>de</strong>s intervenants, « la crédibilité duGrenelle sera jugée aux décisions fortes et courageuses prises parle gouvernement ».Bilan carbone bisontinAfin <strong>de</strong> montrer l’exemple, la Préfecture <strong>de</strong>région avait décidé d’évaluer les conséquencesenvironnementales d’une telle réunion et <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à une compensation carbone. Sur les800 personnes présentes, 416 seulement ontrépondu au questionnaire. 358 participants sontvenus en voiture dont 89 en covoiturage, 35 onteu recours au bus, 14 au train, 5 au vélo et 5 à lamotocyclette. 1 seul courageux s’est rendu à piedà Micropolis. 700 kg <strong>de</strong> papier ont été utilisés et2 200 kWh ont servi au chauffage et à l’éclairage<strong>de</strong> la salle. Au total, 14 tonnes <strong>de</strong> CO 2ont étérejetées lors <strong>de</strong> cette soirée, soit 210 euros encompensation carbone.


CARTE BLANCHE AUX BÉNÉVOLESCARTE BLANCHE AUX BÉNÉVOLESLucie a rencontré pour nous...le Père Noël écoloCette année, le Père Noël ne sera pas une ordure : les beaux joujouxqu’il se prépare à collecter pour nous seront plein <strong>de</strong> sens. Il s’engagepour le respect <strong>de</strong> ses semblables, <strong>de</strong> leurs conditions <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong>l’environnement en privilégiant tous les produits éthiques,écologiques, équitables et solidaires. Bien au chaud dans sacabane en <strong>La</strong>ponie, il surfe sur le net pour réunir les meilleurssites commerciaux impliqués dans ces démarchesécocitoyennes. Il visite ainsi le site « Eco-Sapiens »(www.eco-sapiens.com) pour les consommateursraisonnables, intéressés par la mo<strong>de</strong>, la décoration,la santé, le bricolage, l’alimentation ; comman<strong>de</strong> lecatalogue <strong>de</strong> la FRAPNA, Fédération régionale <strong>de</strong>s associations<strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> Rhône-Alpes, (www.frapna.org)pour d’autres idées ca<strong>de</strong>aux, notamment <strong>de</strong>s jeux éducatifs écolospour les enfants. De ses voyages autour du mon<strong>de</strong>, le Père Noël a vubafouer bien trop souvent les droits <strong>de</strong> l’Homme : via une économiesolidaire respectueuse du développement durable, Artisansdu mon<strong>de</strong> (www.artisansdumon<strong>de</strong>.org) travaille avec <strong>de</strong>petits producteurs et <strong>de</strong>s salariés <strong>de</strong>toutes origines et vend du café, du thé,du chocolat, <strong>de</strong>s vêtements, <strong>de</strong>s sacséthiques très «tendance», <strong>de</strong> la vaisselle,<strong>de</strong>s bijoux et même <strong>de</strong>s jouets. Le sitewww.voice-tm.com est plus axé surla <strong>maison</strong> et la mo<strong>de</strong> et celui <strong>de</strong>« won<strong>de</strong>rful mon<strong>de</strong> » (www.won<strong>de</strong>rfulmon<strong>de</strong>.com),la boutique <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> éthique,propose une collection <strong>de</strong> qualité, respectueuse<strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s salariés, biologique et sanstraitement chimique. Pendant ce temps, ses lutins démarchent lesautres commerçants engagés.Lucie Gran<strong>de</strong>mangeLes photos mystères<strong>de</strong> Magalie et Lucie1. punaise <strong>de</strong>s baies – 2. araignée – 3. pissenlitRetrouvez les photos dans leur intégralitésur : www.mre-fcomte.fr<strong>La</strong> chronique historique <strong>de</strong> Lucie :il était une fois l’écologie…DERNIER CHAPITRE ET FINEn ce jour du 28 août 1613, au Parlement <strong>de</strong> Dole, messire Luc <strong>de</strong>Saint Mauris, Procureur Général <strong>de</strong> leurs Altesses Sérénissimesdu Comté <strong>de</strong> Bourgogne, continue d’accuser Guillaume Nardin :en 1601, lors <strong>de</strong>s procès <strong>de</strong> 14 personnes accusées d’avoircoupé du bois en toute illégalité dans les forêts <strong>de</strong> Chaux et <strong>de</strong>Dampierre pour le compte <strong>de</strong> Nardin, celui-ci n’avait pas voulus’en porter garant. Ensuite, le procureur se remémore sa visitemenée dans la forêt <strong>de</strong> Chaux, près <strong>de</strong> Fraisans le 26 juin 1612,qui avait mal tourné ; François Nardin, neveu <strong>de</strong> Guillaume, avaitinjurié les représentants <strong>de</strong> la loi en refusant <strong>de</strong> les suivre et<strong>de</strong> répondre aux accusations. Après l’outrage à magistrat, sontdéveloppés plusieurs points concernant la manière frauduleusequ’il avait, lui et toute sa famille, d’exploiter les bois alentoursen ne tenant pas compte <strong>de</strong>s interdictions concernant le bois <strong>de</strong>hêtre (sélection <strong>de</strong>s arbres, grosseurs <strong>de</strong>s troncs autorisées) et enobtenant du charbon <strong>de</strong> bois en construisant en trop grand nombre<strong>de</strong> gros fourneaux. Des pans entiers <strong>de</strong> forêt laissant <strong>de</strong>rrière eux<strong>de</strong>s clairières furent détruits, privant les habitants usagers <strong>de</strong>sproduits <strong>de</strong> la forêt : le bois <strong>de</strong> chauffage et les glands, nourritureessentielle <strong>de</strong>s porcs. Le reste <strong>de</strong>s accusations abor<strong>de</strong> tous lesprofits qu’il a pu accumuler sur le dos <strong>de</strong>s souverains propriétaireset <strong>de</strong>s villageois : il vendait à ces <strong>de</strong>rniers du charbon <strong>de</strong> bois àprix d’argent tandis qu’il trompait publiquement les Souverains ensous évaluant la somme <strong>de</strong> la rente, dont il était re<strong>de</strong>vable, enéchange <strong>de</strong> son usage <strong>de</strong>s moulins, <strong>de</strong>s écluses, <strong>de</strong>s foules etbattoirs.Informée <strong>de</strong> tous ces outrages et délits, la Cour le condamne àplusieurs amen<strong>de</strong>s : 50 000 francs <strong>de</strong> dommages et intérêts, 400à 500 livres <strong>de</strong> rente pour sa concession entière, 400 livres pourles concessions <strong>de</strong>s moulins, foules, battoirs, étangs et tailles et500 pour le droit <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s forges, couper du bois, prendre duminerai <strong>de</strong> fer et dresser <strong>de</strong>s chemins. Il sera aussi privé et déchudu fruit <strong>de</strong> ses concessions.Ce procès marque la prise <strong>de</strong> conscience et le souci <strong>de</strong>s autoritésd’entretenir et <strong>de</strong> conserver la forêt <strong>de</strong> Chaux afin qu’elle puissese rééquilibrer et continuer à alimenter en matière première lesindustries naissantes ; un nouveau mo<strong>de</strong> d’exploitation réfléchis’installe et tout désordre est menacé <strong>de</strong> punition. FINLucie Gran<strong>de</strong>mangeEMPREINTES n°8 - Automne <strong>2007</strong>11


AGENDAAGENDAÉvénementDu 5 au 10 novembreSemaine <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s déchetsDans le cadre <strong>de</strong> la Semaine nationale <strong>de</strong> réduction<strong>de</strong>s déchets, Franche-Comté Nature Environnement,Doubs Nature Environnement, Haute-Saône NatureEnvironnement et Dole Environnement organisentune action « Achats futés = moins <strong>de</strong> déchets » dans<strong>de</strong>s hypermarchés en Franche-Comté.Pour informer les consommateurs, les associationsplaceront dans les rayons <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong>saffichettes indiquant que certaines gammes <strong>de</strong>produits permettent <strong>de</strong> faire moins d’emballageset <strong>de</strong> déchets. Elles proposeront égalementquelques animations : <strong>de</strong>s stands d’information,une pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong> déchets, un quiz, <strong>de</strong>s expositions, <strong>de</strong>s caddies« mini déchets » et « maxi déchets ». Comme l’annonce la campagne A<strong>de</strong>me« Réduisons vite nos déchets, ça débor<strong>de</strong> ! », il est urgent d’agir !Actions à Carrefour Chalezeule (25), dans les Intermarchés <strong>de</strong> Navenne (70) et<strong>de</strong> Dole (Les Epenottes – 39).Pour en savoir plus : www.mre-fcomte.fr ou tél. 03 81 80 92 98.Samedi 10 novembreChut, c’est un chamois !Clau<strong>de</strong> Le Pennec, naturaliste, photographe et auteur<strong>de</strong> livres, vous emmènera sur la piste d’un animalemblématique <strong>de</strong> la montagne : le chamois. <strong>La</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>samours <strong>de</strong>s chamois sera l’occasion <strong>de</strong> les observer et <strong>de</strong>mieux les connaître sur le massif <strong>de</strong> la Dôle.Ren<strong>de</strong>z-vous àSaint-Clau<strong>de</strong>.Inscriptions au CPIEdu Haut-Jura.Tél. 03 84 42 85 96.Sortie natureNous avons besoin <strong>de</strong> votre soutienPour agir, Franche-Comté Nature Environnement a besoin<strong>de</strong> fonds. Les ai<strong>de</strong>s publiques sont en voie <strong>de</strong> disparition,les associations <strong>de</strong>s espèces très menacées !Ai<strong>de</strong>z-nous à continuer notre combat pour un environnementsain et une nature préservée.□ Pour soutenir l’action <strong>de</strong> FCNE en faveur <strong>de</strong> l’environnement,je fais un don <strong>de</strong> :□ 20€ □ 30€ □ 50€ □ 100€□ autre montant :Je recevrai 4 numéros d’<strong>Empreintes</strong>, un livret sur la récupération<strong>de</strong>s eaux pluviales et un reçu fiscal (votre don est déductible <strong>de</strong>vos impôts à 66 %, un don <strong>de</strong> 75 euros ne coûte en réalité que26 euros).□ Je m’abonne à <strong>Empreintes</strong> pour un an (4 numéros)□ à partir du n°8 (<strong>automne</strong> <strong>2007</strong>)□ à partir du n°9 (hiver 2008)Je joins un chèque <strong>de</strong> 10 euros à l’ordre <strong>de</strong> Franche-ComtéNature Environnement, <strong>maison</strong> régionale <strong>de</strong> l’Environnement15 rue <strong>de</strong> l’industrie - 25000 BesançonABONNEMENTEMPREINTESMes coordonnées : □ Mme □ M.Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Co<strong>de</strong> postal : . . . . . . . . . . . .E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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