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Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRÉSUMÉCe <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse développe les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>Plan</strong>d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3). Avant-projetà l’échelle 1:10000 <strong>de</strong> la solution technique retenue pour la sécurisation<strong>du</strong> fleuve <strong>de</strong> sa source au Léman, le PA-R3 définit les mesuresparticulières d’aménagement proposées après une analyse <strong>de</strong>s variantespossibles, une sélection, puis une optimisation <strong>de</strong> la solutionretenue, le tout dans le cadre d’une démarche participative. Après laphase d’information publique, le projet <strong>de</strong> PA-R3 sera mis à jour surla base <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s remarques récoltées. Une fois approuvépar le Conseil d’Etat, il constituera un document <strong>de</strong> référence quiorientera les projets d’exécution.Une démarche similaire est effectuée sur le Canton <strong>de</strong> Vaud où le PA-R3 est groupé avec le <strong>Plan</strong> sectoriel R3 Vaud en un seul document.Un <strong>rapport</strong> d’impact sur l’environnement (1 re étape) et un avant-projet<strong>de</strong> fiche <strong>de</strong> coordination <strong>du</strong> plan directeur cantonal accompagnent ce<strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement.L’avant-projet d’aménagement <strong>du</strong> Rhône est représenté sur un planau 1:10000, édité pour chaque commune riveraine et joint à ce dossier.Ces éléments sont consultables sur le site internet www.vs.ch/rhoneUn grave déficit <strong>de</strong> sécuritéLes crues historiques <strong>du</strong> Rhône <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années, en 1987, 1993et plus particulièrement en l’an 2000, ont clairement montré les limites<strong>de</strong> capacité et <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône. Non seulement<strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues ont eu lieu, mais celles-ciont révélé <strong>de</strong>s signes d’instabilité généralisés.La répétition <strong>de</strong> crues très fortes, supérieures à celles qui avaient servi<strong>de</strong> base au dimensionnement <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> Rhône,ainsi que le fort développement <strong>de</strong>s constructions ces <strong>de</strong>rnièresdécennies, montrent que <strong>de</strong>s débits plus élevés que par le passé doiventaujourd’hui être considérés pour assurer la sécurité <strong>de</strong> laplaine. Les étu<strong>de</strong>s hydrologiques indiquent que la crue centennale(survenant en moyenne chaque 100 ans) a un débit <strong>de</strong> 1260 m 3 /sà Branson (Fully) et <strong>de</strong> 1660 m 3 /s à la porte <strong>du</strong> Scex, près <strong>du</strong>Léman. Elle est donc <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la crue 2000. Unecrue extrême (d’un temps <strong>de</strong> retour statistique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1000ans), aurait un débit <strong>de</strong> 1600 m 3 /s à Branson et 2100 m 3 /s à laPorte <strong>du</strong> Scex.Sur la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son linéaire, l’aménagement actuel <strong>du</strong>Rhône n’est pas à même <strong>de</strong> protéger la plaine contre la crue centennaledéfinie ci-<strong>de</strong>ssus. L’analyse <strong>de</strong> la capacité actuelle <strong>du</strong> fleuve le démontre.Ce manque <strong>de</strong> capacité n’est pas dû à <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> sédimentssur le fond <strong>du</strong> lit. Au contraire. Depuis le milieu <strong>du</strong> siècle passé, onobserve en général un abaissement <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône, en raison <strong>de</strong>l’activité soutenue <strong>de</strong>s gravières.Au manque <strong>de</strong> capacité <strong>du</strong> Rhône s’ajoute le très mauvais état dans lequelse trouvent ses digues: entre Brigue et le Léman, la moitié <strong>de</strong>celles-ci sont dangereuses, en raison <strong>de</strong> leur manque <strong>de</strong> stabilité(risques d’érosion interne et <strong>de</strong> renard hydraulique). A tel pointqu’elles peuvent se rompre avant même que survienne un débor<strong>de</strong>ment.Les digues actuelles datent <strong>de</strong> la 2 e correction <strong>du</strong> Rhône (1930 -1960). Elles ont été construites par-<strong>de</strong>ssus les digues <strong>de</strong> la 1 re correction(1863 - 1884).En conséquence, plus <strong>de</strong> 13000 hectares <strong>de</strong> terres sont aujourd’huimenacés d’inondation, et les dégâts pourraient se chiffrer à plus <strong>de</strong>10 milliards <strong>de</strong> francs. Environ 60% <strong>de</strong> ces dégâts potentiels résultent<strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries dans les zones menacées,36% correspon<strong>de</strong>nt aux autres surfaces bâties, et 4% aux surfacesagricoles. D’ici 30 à 50 ans, ces dégâts potentiels pourraient plus quedoubler, en raison <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong> l’usage <strong>du</strong> sol. Une 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône est donc une nécessité absolue pour la protection<strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens et pour permettre le développement économique<strong>de</strong> la plaine.Des déficits écologiques à comblerEn plus <strong>du</strong> déficit <strong>de</strong> sécurité, le Rhône présente un déficit écologiqueprononcé. En raison <strong>de</strong> la forme figée <strong>de</strong> son lit, <strong>du</strong> marnage dû auxrejets <strong>de</strong>s centrales hydroélectriques et <strong>du</strong> colmatage <strong>du</strong> fond par <strong>de</strong>slimons, les habitats aquatiques sont très appauvris et ne permettentpas, par exemple, le développement <strong>de</strong>s poissons typiques d’un fleuvealpin comme le Rhône. Les milieux naturels qui se développent sur lesberges <strong>du</strong> Rhône sont eux aussi très appauvris et morcelés. Mis à partles fonctions <strong>de</strong> biotope aquatique et <strong>de</strong> milieu riverain, le Rhône aaussi un rôle <strong>de</strong> corridor biologique à jouer. Celui-ci est interrompuen <strong>de</strong> nombreux endroits. La 3 e correction <strong>du</strong> Rhône offre la possibilité<strong>de</strong> corriger ces déficits.Un développement <strong>de</strong> la plaine à promouvoirEnfin, la plaine a <strong>de</strong> nombreuses fonctions socio-économiques à remplir:outre le bâti et les infrastructures, elle accueille une agricultureintensive et performante sur laquelle les atteintes doivent être minimiséesou, le cas échéant, compensées. La valorisation <strong>du</strong> potentielhydro-électrique <strong>du</strong> fleuve par <strong>de</strong> nouveaux aménagements sur leRhône, ainsi que le développement <strong>de</strong> tourisme <strong>de</strong> plaine, en lien avecl’amélioration <strong>de</strong> l’environnement et <strong>du</strong> paysage, font partie <strong>de</strong>s principauxéléments à coordonner.La définition <strong>du</strong> projetLe projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône a donc un triple objectif sécuritaire,environnemental et socio-économique.La vision d'ensemble <strong>du</strong> danger, <strong>de</strong> l’espace nécessaire à l’aménagement<strong>du</strong> fleuve et <strong>de</strong>s objectifs a été définie dans le <strong>Plan</strong> sectorielRhône, adopté par le Conseil d’Etat valaisan en juin 2006.Le pilotage technique est assuré par la direction <strong>de</strong> projet rattachéeau Service <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>du</strong> Canton <strong>du</strong> Valais. Elleest assurée par le Service <strong>de</strong>s Eaux, sols et assainissements pour lapartie vaudoise. Le projet est réalisé avec l’appui <strong>de</strong> la Confédération,par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement (OFEV). Des


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008conseils <strong>de</strong> pilotage (COPIL) regroupant les services techniquescantonaux concernés siègent dans chaque canton. Le COPIL valaisanassocie aussi à la démarche les représentants <strong>de</strong>s différentes associations.Finalement, le projet s’appuie au niveau local et régional sur<strong>de</strong>s commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL), qui rassemblentles communes riveraines, et les représentants <strong>de</strong>s milieux économiqueset <strong>de</strong>s groupes d’intérêt. Leurs attentes, ainsi que leur vision <strong>du</strong> développement<strong>de</strong> la plaine sur leur secteur, ont été synthétisées dans <strong>de</strong>sConcepts régionaux <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP) et prises encompte dès le début <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> définition <strong>du</strong> projet.Cette approche générale d’établissement <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement sefait en parallèle et <strong>de</strong> manière coordonnée avec le développement <strong>de</strong>mesures prioritaires initiées dans les tronçons critiques soit Viège,Sierre/Chippis, Sion, Fully et, pour le Canton <strong>de</strong> Vaud, Aigle.Les variantes étudiéesToutes les options possibles ont été considérées lors <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong>smesures permettant <strong>de</strong> rétablir un niveau <strong>de</strong> sécurité acceptable pourla plaine <strong>du</strong> Rhône. Le potentiel offert par une rétention <strong>de</strong>s crues dansles grands barrages est intéressant mais ne suffit pas à résoudre à luiseul le problème. La construction <strong>de</strong> nouveaux barrages à faible altitu<strong>de</strong>est concevable, mais leur faisabilité est problématique. La dérivationd’une partie <strong>de</strong> la crue dans une galerie souterraine serait peufiable et rendrait nécessaires <strong>de</strong>s ouvrages disproportionnés. Les seulessolutions capables <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s garanties suffisantes <strong>de</strong> faisabilitétechnique et <strong>de</strong> fonctionnement en cas <strong>de</strong> crue exceptionnelle, tout enayant un coût proportionné, passent donc par le fleuve lui-même.Celles-ci sont complétées par une gestion optimisée <strong>de</strong>s barrages permettantainsi une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els.Les analyses <strong>de</strong>s catastrophes récentes en Suisse et dans le mon<strong>de</strong>mettent en évi<strong>de</strong>nce que tout système <strong>de</strong> protection est susceptible d’êtredépassé un jour. Les principes <strong>de</strong> la protection contre les crues ont doncévolué. Il est dès lors nécessaire <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions robustes, quirésistent en cas <strong>de</strong> crues supérieures à celles prévues. Les cas <strong>de</strong> surchargedoivent être pris en compte en prévoyant <strong>de</strong>s corridors d’évacuation<strong>de</strong>s crues extrêmes. En comparaison avec les autres solutionspermettant d’augmenter le gabarit <strong>du</strong> fleuve, comme l’approfondissement<strong>du</strong> lit et le rehaussement <strong>de</strong>s berges, les élargissements sontaujourd’hui considérés comme la meilleure solution <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vuesécuritaire à cause <strong>de</strong> leur robustesse et <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> faire transiter<strong>de</strong>s débits élevés avec <strong>de</strong> faibles surélévations <strong>du</strong> niveau d’eau.L’abaissement <strong>du</strong> niveau d’eau permet aussi <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire plus efficacementle risque d’inondation émanant <strong>de</strong>s affluents et <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong>la plaine. Finalement, l’élargissement <strong>du</strong> Rhône est la seule mesurecapable <strong>de</strong> satisfaire dans un même espace les objectifs sécuritaires, etécologiques et socio-économiques <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, quireposent sur <strong>de</strong>s exigences légales. Il s’agit, pour toutes ces raisons, <strong>de</strong>la solution généralement adoptée en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s agglomérations.La solution retenueUn profil d’élargissement répondant <strong>de</strong> façon optimale aux exigencessécuritaires et légales a été établi. Il vaut 1,9 x la largeur actuelle.Toutefois, la prise en compte <strong>de</strong>s contraintes <strong>du</strong> terrain et <strong>de</strong>s attentes<strong>de</strong>s partenaires locaux a in<strong>du</strong>it une adaptation <strong>du</strong> projet selon lesconditions locales. Le projet présente finalement:• un profil <strong>de</strong> base (élargissement minimal) qui correspond à peuprès à une largeur 1,6 fois plus importante que celle <strong>du</strong> Rhôned’aujourd’hui. Ce profil assure la sécurité et améliore l’état actuel<strong>de</strong> la nature, sans toutefois répondre complètement aux exigenceslégales;• <strong>de</strong>s abaissements <strong>de</strong> fond combinés avec <strong>de</strong>s élargissements moinsimportants et <strong>de</strong>s renforcements <strong>de</strong> digues dans les zones construitesoù l’espace est ré<strong>du</strong>it,• un ensemble d'élargissements ponctuels jouant <strong>de</strong>s rôles importantspour la sécurité et permettant d’atteindre les objectifs écologiques.Le projet permet <strong>de</strong> garantir la sécurité <strong>de</strong> toute la plaine jusqu’à lacrue centennale. Les centres urbains et les gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries sontprotégés jusqu’à la crue extrême. Les corridors d’évacuation <strong>de</strong>s cruessupérieures aux crues <strong>de</strong> dimensionnement sont circonscrits pourprotéger les zones aux plus grands dommages potentiels.Les profils type <strong>du</strong> fleuve et <strong>de</strong>s digues prennent en compte le bilan<strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> chantier et la qualité <strong>de</strong>s matériaux disponibles.Les gravières seront tout autant nécessaires qu’aujourd’hui: environ270000 m 3 <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong>vront être extraits chaque année contre290000 aujourd’hui. Certains emplacements <strong>de</strong>vront être ajustés.L’entretien <strong>de</strong>s berges pourra être plus souple, puisque le fleuve nettoieralui-même son lit mineur élargi. L’intervention d’urgence seratoujours nécessaire pour jouer le rôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière ressource en cas<strong>de</strong> catastrophe.Au total, le projet nécessitera une surface additionnelle <strong>de</strong> 870 ha dont691 pour le Valais et 179 pour Vaud. Des améliorations foncières intégralessont prévues pour compenser les atteintes à l’agriculture: près <strong>de</strong>50% <strong>de</strong> la surface additionnelle nécessaire se trouve en zone agricole.Certaines infrastructures existantes, dont le quart <strong>de</strong>s ponts franchissantle Rhône, feront l’objet <strong>de</strong> déplacements ou d’adaptations. L’aménagement<strong>de</strong>s principales confluences permettra <strong>de</strong> mieux gérer lesapports soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s affluents et d'assurer une connectivité adéquate –hydraulique et environnementale – entre ceux-ci et le Rhône.Le PA-R3 définit la vision concrète <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> Rhône surle très long terme. Il se réalisera par étapes <strong>de</strong> 10 ans. Les mesures lesplus urgentes (priorité 1), à réaliser d’ici 2020, représentent 700 millions<strong>de</strong> francs et concernent les zones à hauts dégâts potentiels(Aigle-Collombey-Monthey, Fully, Sion, Chippis et Viège). Au total,1,5 milliard <strong>de</strong> francs sera investi d’ici 2030. Le coût <strong>du</strong> sol<strong>de</strong>, pour lesréalisations d’après 2030, reste difficile à estimer à ce sta<strong>de</strong> comptetenu <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s.Le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône permettra d’articuler un développement<strong>de</strong> la plaine conçu à une échelle régionale, en intégrantnotamment <strong>de</strong>s aspects liés aux eaux et à la nature (loisirs, énergie,pêche, chasse, utilisation <strong>de</strong> la nappe phréatique, assainissement<strong>de</strong> décharges), à l’aménagement <strong>du</strong> territoire, au paysage etau tourisme.


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSTRUCTURE DU DOCUMENT ET TABLE DES MATIERESBUT ET STRUCTURE DU RAPPORT DE SYNTHÈSELe <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) a pour objectif <strong>de</strong> présenterbrièvement les éléments essentiels <strong>de</strong> ce dossier. Il est structuré en trois parties pour en faciliter la prise<strong>de</strong> connaissance. Une partie générale (chap. 1 à 5), une partie thématique (chap. 6) et une partie organiséepar régions (chap. 7).La partie générale débute par le diagnostic <strong>de</strong>s déficits et l’état <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> danger actuelle <strong>du</strong> Rhône.Les bases scientifiques et légales <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, les objectifs, la démarche générale et l’organisation mise en placepour l’établissement <strong>du</strong> PA-R3 sont résumés au chapitre 2. Le chapitre 3 présente l’ensemble <strong>de</strong>s solutionsétudiées et le processus <strong>de</strong> sélection et d’optimisation. Vient ensuite, au chapitre 4, la <strong>de</strong>scription générale <strong>de</strong>la solution retenue. La démarche s’achève au chapitre 5 par l’appréciation <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré d’atteinte <strong>de</strong>s objectifset par la <strong>de</strong>scription <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement par thèmes, puis par secteurs géographiques.AVERTISSEMENT AU LECTEURMalgré <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> vulgarisation, le caractère technique <strong>du</strong> sujet peut perturber la lecture, ce que le lecteurvoudra bien nous pardonner. La structure donnée au document par un découpage aux titres expliciteset, pour les parties les plus techniques, par la mise en évi<strong>de</strong>nce graphique <strong>de</strong>s questions-clés sous forme <strong>de</strong>pavés <strong>de</strong> couleur avec question-réponse <strong>de</strong>vraient néanmoins permettre une lecture rapi<strong>de</strong> et efficace. Finalement,l’essentiel <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong> ce <strong>rapport</strong> a été résumée dans <strong>de</strong>s fiches d’information structurées <strong>de</strong>manière i<strong>de</strong>ntique que vous pourrez vous procurer sur le site www.vs.ch/rhonePARTIEGÉNÉRALEPARTIETHÉMATIQUEPARTIERÉGIONALE1 DIAGNOSTIC DES DÉFICITS ACTUELS2 BASES LÉGALES, OBJECTIFS, DÉMARCHE ET ORGANISATION3 LES SOLUTIONS ÉTUDIÉES POUR UNE PROTECTIONDURABLE CONTRE LES CRUES DU RHÔNE4 DESCRIPTION GÉNÉRALE DU PROJET5 ATTEINTE GLOBALE DES OBJECTIFS6 ASPECTS THÉMATIQUES6.1 ROUTES ET COURS D’EAU6.2 AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE6.3 AGRICULTURE6.4 NATURE6.5 ENVIRONNEMENT PHYSIQUE6.6 CHASSE ET PÊCHE6.7 ENERGIE6.8 ECONOMIE ET TOURISME6.9 PAYSAGE ET URBANISMEPARTIE REGIONALE7 VALLÉE DE CONCHES8 SECTEUR BRIGUE – SALGESCH9 SECTEUR SIERRE10 SECTEUR SION11 SECTEUR MARTIGNY12 SECTEUR CHABLAIS


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20083


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR41.2 BASES HYDROLOGIQUES:LES CRUES DEVIENNENT PLUS FORTESLe bassin versant <strong>du</strong> RhôneA la Porte <strong>du</strong> Scex, près <strong>de</strong> son embouchure dans le Léman, le Rhônedraine une surface <strong>de</strong> 5220 km 2 . Les altitu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> bassin versant s’éten<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> 377 m à l’exutoire jusqu’à 4634 m au sommet <strong>de</strong> la PointeDufour. L’élévation moyenne se situe aux environs <strong>de</strong> 2100 m. Le bassinversant est caractérisé par la vallée <strong>du</strong> Rhône et par un grand nombre<strong>de</strong> vallées latérales perpendiculaires qui alimentent le Rhône. Unegran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> bassin versant (40% environ) est dénudée et n’a pas<strong>de</strong> sol végétal: ce sont les zones <strong>de</strong> glaciers (13% rface), <strong>de</strong> rochers etd’éboulis. Les forêts couvrent environ 18% <strong>du</strong> territoire et les surfacesimperméables (routes, bâtiments), environ 1%.Les précipitations et la formation <strong>de</strong>s cruesLes gran<strong>de</strong>s crues sont causées par l’arrivée <strong>de</strong> fronts d’air doux et humi<strong>de</strong>en provenance <strong>du</strong> Sud <strong>de</strong> l’Europe. Ils sont parfois suffisammentpuissants pour traverser les chaînes principales <strong>de</strong>s Alpes et rester stationnairespendant plusieurs jours. Cette situation, assez fréquente enautomne, se présente souvent au printemps aussi. S’ajoutent <strong>de</strong>s effets<strong>du</strong>s aux reliefs et aux phénomènes <strong>de</strong> convection (orages). Quatre facteursfavorisent la formation d’une crue importante sur le Rhône: laposition <strong>de</strong> l'isotherme <strong>du</strong> 0°C au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 3000 m, une couverture<strong>de</strong> neige minimale, la présence <strong>de</strong> chenaux d’écoulement préférentielsdans les glaciers et d’abondantes précipitations antérieures. De ce fait,les principales crues exceptionnelles <strong>du</strong> Rhône se sont pro<strong>du</strong>ites enaoût, septembre ou octobre.Les effets <strong>de</strong>s barragesLe comportement hydrologique <strong>du</strong> bassin versant <strong>du</strong> Rhône est fortementinfluencé par le nombre considérable <strong>de</strong> barrages qui ont étéconstruits dans les années 1950-1970. Ces barrages modifient la répartition<strong>de</strong>s débits moyens <strong>du</strong>rant l’année. Ils provoquent aussi <strong>de</strong>sfluctuations journalières <strong>du</strong> niveau d’eau (marnage) <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40centimètres à Viège et <strong>de</strong> 90 centimètres à Branson, qui se manifestentprincipalement en hiver. Les aménagements hydroélectriques influencentaussi l’ampleur et la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong>s crues. Pendant les crues <strong>de</strong> 1987,1993 et 2000, les barrages ont stocké respectivement environ 40, 31 et30 millions <strong>de</strong> m 3 d’eau, ce qui a considérablement ré<strong>du</strong>it les débits <strong>de</strong>pointe <strong>du</strong> Rhône. Cet effet <strong>de</strong>s barrages ne peut cependant être garantiet l’analyse hydrologique a considéré le bassin versant naturel <strong>du</strong>Rhône sans l’effet <strong>de</strong>s barrages (voir analyse détaillée au chapitre 3.2).Ce <strong>de</strong>rnier est par contre pris en compte dans la gestion <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surcharge3.5).Niveau <strong>de</strong> sécurité recherchéLes exigences sécuritaires <strong>de</strong> base pour le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong>Rhône sont définies dans les lignes directrices cantonales valaisannespour le plan d’aménagement <strong>du</strong> Rhône: l’objectif <strong>de</strong> protection généralqui s’applique à toute la plaine correspond aux crues d'un temps<strong>de</strong> retour <strong>de</strong> 100 ans. Le temps <strong>de</strong> retour est la <strong>du</strong>rée pendant laquellele débit d’une gran<strong>de</strong>ur donnnée est atteint ou dépassé en moyenneune fois sur la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cent ans. Dans la mesure <strong>du</strong> possible, leszones <strong>de</strong>nsément bâties ainsi que les grands centres in<strong>du</strong>striels et lesautres valeurs particulières <strong>du</strong> territoire seront protégés contre les cruesextrêmes, c'est-à-dire pour un temps <strong>de</strong> retour supérieur à 100 ans.L’analyse statistique <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> débitsL’analyse statistique permet d’estimer les débits <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong>s crues exceptionnellespour différents temps <strong>de</strong> retour. Pour la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône, l’estimation <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> crue se base principalement sur lesanalyses statistiques effectuées dans le cadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Ecolepolytechnique fédérale <strong>de</strong> Lausanne (EPFL). La première d’entre elles,qui faisait partie <strong>du</strong> programme «Concept <strong>de</strong> sécurité contre les crues»(CONSECRU 1) [114] , a défini les caractéristiques <strong>de</strong>s crues majeuresentre Brigue et Martigny. La <strong>de</strong>uxième (CONSECRU 2) [115] a éten<strong>du</strong>l’analyse au tronçon Martigny-Léman et a pris en compte la crue 2000.Analyse statistique <strong>de</strong>s débits <strong>du</strong> Rhône à Branson (avec inclusion <strong>de</strong>s crues récentes – débits naturelsreconstitués sans effet <strong>de</strong>s barrages).Bien que la crue survenue en 2000 ait con<strong>du</strong>it à revoir à la hausse l’estimation<strong>de</strong>s débits pour les crues rares, les différences entre les résultats<strong>de</strong> CONSECRU 1 et 2 sont faibles vis-à-vis <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> quicaractérise les estimations: celles <strong>de</strong> la première étu<strong>de</strong> ont été conservéespour le tronçon Brigue - Léman, à l’exception <strong>de</strong> Brigue où le débitobservé en l’an 2000 a été adopté comme estimation minimale <strong>du</strong>débit centennal (Q100min, voir définition p. suivante). A la Porte <strong>du</strong> Scex,le débit observé pendant la crue 2000 a également été adopté commeQ100min. Une analyse hydrologique faite dans le cadre <strong>de</strong> la préparation<strong>de</strong>s bases <strong>du</strong> PA-R3 pour la vallée <strong>de</strong> Conches [102] ainsi qu’une étu<strong>de</strong>pour le Rhône à Obergesteln [310] ont par ailleurs permis <strong>de</strong> définir lesdébits pour cette région.


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20081.3 TRANSPORT SOLIDE:UNE GESTION À AMÉLIORERLa capacité d’écoulement <strong>de</strong> l’eau dans le lit <strong>du</strong> fleuve dépend <strong>du</strong> niveau<strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône. Il peut évoluer sans que cela soit facilementvisible. Son évolution dépend <strong>du</strong> bilan entre les matériaux soli<strong>de</strong>s, sables,limons, et surtout graviers charriés par le fleuve, ceux qui se déposentou sont érodés naturellement et ceux qui sont extraits par lesgravières. On peut donc se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si <strong>de</strong>s dépôts récents <strong>de</strong> sédimentsne sont pas la cause <strong>de</strong> l’insuffisante capacité <strong>du</strong> Rhône.Le transport <strong>de</strong> matériaux soli<strong>de</strong>s par le fleuve, autrement dit le charriage,est en équilibre naturel si le fleuve emporte vers l’aval autant <strong>de</strong>matériaux qu’il en reçoit <strong>de</strong> l’amont. L’extraction par les gravières peutcontribuer à instaurer un équilibre. Elle peut aussi créer un déséquilibre.L’analyse <strong>du</strong> transport soli<strong>de</strong> dans le Rhône a con<strong>du</strong>it les experts auxconclusions suivantes:• La pente <strong>du</strong> Rhône est trop faible pour permettre l’évacuation naturelle<strong>de</strong> la très gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> matériaux amenés par les torrentset les rivières. Il n’y a pas d’équilibre naturel dans le charriage<strong>du</strong> Rhône. Sans les prélèvements <strong>de</strong>s gravières, le lit <strong>du</strong> fleuve s’élèveraitet comblerait la plaine.Variation <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône entre 1964 et 2001.• Le resserrement et la canalisation <strong>du</strong> chenal ne suffisent pas à forcerle transport <strong>de</strong>s matériaux vers l’aval. Les barrages hydroélectriques,construits sur le haut <strong>de</strong>s affluents, n’ont pas d’effetsignificatif sur l’apport <strong>de</strong> matériaux. Quant aux dépotoirs sur les rivièreset les torrents latéraux, ils laissent transiter une quantité importante<strong>de</strong> matériaux jusqu’au Rhône. Malgré ces ouvrages,l’apport <strong>de</strong> matériaux dans le Rhône reste donc toujours important.• L’évolution <strong>du</strong> lit dans les <strong>de</strong>rnières décennies a été déterminée par lesprélèvements massifs <strong>de</strong> graviers qui ont dépassé 200000 m 3 par année,soit bien plus que l’apport annuel moyen <strong>de</strong>s affluents estimé à environ180000 m 3 . Cette situation a non seulement largement compensé latendance naturelle au dépôt <strong>de</strong>s matériaux dans le lit, mais elle amême entraîné une érosion.• Depuis les extractions <strong>de</strong>s matériaux par les gravières (années 50),on observe une tendance à l’abaissement <strong>du</strong> fond. Il a subi unebaisse massive, <strong>de</strong> 2 m en moyenne entre Brigue et Steg ainsi qu’entreSion et Martigny, pour la pério<strong>de</strong> 1929 - 1997 (voir carte ci-<strong>de</strong>ssous).Les gravières ont diminué leurs prélèvements ces <strong>de</strong>rnièresannées. Ils restent en moyenne trop élevés, même si localement onpeut observer une remontée <strong>du</strong> fond.• Certaines gravières prélèvent la totalité <strong>de</strong>s graviers qui transitent,entraînant <strong>de</strong>s zones d’érosion importantes à l’amont ou à l’avalqui fragilisent la protection <strong>de</strong>s digues. De plus, les galets <strong>de</strong> petitetaille, importants notamment pour la repro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> poisson,manquent en aval.Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURIl faut trouver un équilibre entre les apports naturels <strong>du</strong> charriage etles extractions qui sont nécessaires pour maintenir la capacité <strong>du</strong> lit.Les gravières seront toujours nécessaires, mais leur gestion et leur emplacementdoivent être mieux coordonnés en fonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>la sécurité.6


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20087


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR1.4 BASES HYDRAULIQUES:LES CRUES RISQUENT DE DÉBORDERLes phénomènes <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>mentLe Rhône est confiné entre <strong>de</strong>ux digues. On les a plusieurs fois surélevéeset renforcées au fil <strong>de</strong>s catastrophes encore fréquentes jusque dansles années 50. Ces digues sont fragiles et peuvent se rompre avantmême que le Rhône ne débor<strong>de</strong>, comme le décrit le chapitre suivant.Mais un autre phénomène menace la sécurité <strong>de</strong> la plaine: la capacitéhydraulique <strong>du</strong> Rhône. En cas <strong>de</strong> forte crue, lorsque le débit d’eau augmente,le niveau d’un fleuve étroitement canalisé s’élève rapi<strong>de</strong>ment.Lorsque le volume d’eau dépasse la capacité <strong>du</strong> fleuve, il se pro<strong>du</strong>it undébor<strong>de</strong>ment. L’eau s’écoule alors avec force sur le talus extérieur <strong>de</strong> ladigue et l’éro<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment, provoquant le plus souvent l’ouvertured’une brèche. Les ponts créent <strong>de</strong>s obstacles particuliers: s’ils rétrécissentla section d’écoulement <strong>de</strong> l’eau, le plan d’eau s’élève à l’amont.Si <strong>de</strong>s arbres ou d’autres corps flottants restent accrochés sous le tablier<strong>du</strong> pont et sur les côtés (phénomène d’embâcle), le niveau <strong>de</strong>l’eau s’élève et les risques <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment s’accentuent.Carte <strong>de</strong> la capacité hydraulique <strong>du</strong> fleuve:rares sont les secteurs, entre Gletsch et le Léman, où le fleuvene présente aucun danger en cas <strong>de</strong> crue centennale.Capacité hydraulique <strong>du</strong> RhômeEnveloppe d’inondationCapacité inférieure à l’objectif minimal (Q100min)Capacité entre l’objectif minimal (Q100min) et l’objectif souhaité (Q100cible)Capacité entre l’objectif souhaité (Q100cible) et l’objectif extrême (Qext)Capacité supérieure à l’objectif extrême (Qext)La capacité est estimée suffisante lorsque subsiste encore une revanche <strong>de</strong> 50 cmentre le plan d’eau et le sommet <strong>de</strong>s digues.8


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008La capacité hydrauliqueLa capacité hydraulique est le débit qu’un tronçon <strong>de</strong> cours d’eau peut absorbersans qu’il y ait débor<strong>de</strong>ment. Pour connaître le débit que le Rhôneest capable d’évacuer, l’Ecole polytechnique fédérale <strong>de</strong> Lausanne a utiliséun modèle numérique. Il utilise les relevés <strong>de</strong> la section géométrique <strong>du</strong> lit<strong>du</strong> fleuve entre les digues, qui ont été effectués environ tous les 250 mètres.La capacité hydraulique dépend aussi <strong>de</strong> la pente <strong>du</strong> fond, difficile à modifier<strong>de</strong> manière significative, et <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong>s surfaces d’écoulement.Celle-ci est surtout liée à la taille <strong>de</strong>s pierres qui tapissent le fond <strong>du</strong> lit.Extrait <strong>de</strong> photographie aérienne <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône. On y a reporté les profils en travers, espacésd’environ 250 m, utilisés dans le modèle <strong>de</strong> calcul hydraulique <strong>du</strong> Rhône.Les observations <strong>de</strong> niveau d’eau qui ont été effectuées aux stations <strong>de</strong>mesure lors <strong>de</strong> crues historiques permettent d’ajuster le modèle (calage)et <strong>de</strong> vérifier la fiabilité <strong>de</strong> ses résultats (validation). Les différences entreles résultats <strong>du</strong> modèle et les niveaux observés lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières gran<strong>de</strong>scrues ont montré une précision satisfaisante, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 à 30 cm.L’application <strong>du</strong> modèle se fait ensuite pour les débits <strong>de</strong> référence (chap.1.2) et montre les points <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment.Profil en travers <strong>du</strong> Rhône avec résultats <strong>de</strong> calculs <strong>de</strong> capacité: dans cet exemple, la cruecentennale provoque un débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 1,5 mètres.Une capacité généralement très insuffisanteLa carte <strong>de</strong> la page précé<strong>de</strong>nte montre la capacité hydraulique <strong>du</strong>Rhône entre Brigue et le Léman, sur chacune <strong>de</strong>s rives. La majeurepartie <strong>du</strong> linéaire <strong>du</strong> fleuve (tronçons en rouge ou en orangesur la figure) est incapable d’évacuer une crue centennale (temps<strong>de</strong> retour <strong>de</strong> 100 ans, chap. 1.2 hydrologie). La crue d’octobre2000 a confirmé ce diagnostic avec ses nombreux points <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment.Or, les standards <strong>de</strong> protection actuels exigent que lessecteurs habités – soit la majeure partie <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône –soient protégés au moins contre les crues centennales.Le constat est donc clair: d’une manière très générale le Rhône actuelne permet pas l’écoulement <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> projet sans débor<strong>de</strong>ments.Le manque <strong>de</strong> capacité hydraulique a pour conséquencequ’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la plaine est menacée par les crues:13000 ha au total sont en périmètre <strong>de</strong> danger d’inondation(11000 ha pour le Valais). Certains secteurs, <strong>de</strong>nsément bâtis sontparticulièrement menacés par <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d’eau <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>2 mètres. Il s’agit <strong>de</strong> 400 ha <strong>de</strong> zones à bâtir (pour le Valais), potentiellementinconstructibles sans une réalisation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône. La carte indicative <strong>de</strong>s dangers ainsi que lesprescriptions relatives à la construction qui lui sont associées, fontpartie <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> sectoriel <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, disponiblesur www.vs.ch/rhone.vs. Elles ne sont pas détaillées ici.9


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR1.5 BASES GÉOTECHNIQUES:DES DIGUES DEVENUES DANGEREUSESDes digues très anciennesLes digues qui protègent la plaine <strong>du</strong> Rhône ont généralement étéconçues lors <strong>de</strong> la 2 e correction <strong>du</strong> Rhône. Elles ont été construites par<strong>de</strong>ssusles digues <strong>de</strong> la 1 re correction. Leur noyau est donc très ancien.Comme tout ouvrage <strong>de</strong> ce type, elles ont connu un vieillissement important,provoqué notamment par <strong>de</strong>s phénomènes d’érosion externeet interne qui entraînent les particules fines. A cela se superpose l’action<strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux fouisseurs et le tassement <strong>de</strong> la digue.Lors <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> l’an 2000, <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digue se sont pro<strong>du</strong>itesponctuellement, mais <strong>de</strong>s signes préoccupants d’instabilité tels que <strong>de</strong>sfissures, l’érosion <strong>de</strong> talus, <strong>de</strong>s exfiltrations et <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> renard(voir page suivante) se sont manifestés d’une façon très généralisée,comme ce fut le cas pour les crues <strong>de</strong> 1987 et 1993.Un danger très élevéLe très mauvais état <strong>de</strong>s digues nécessite la rénovation <strong>de</strong> la majeurepartie <strong>de</strong>s ouvrages, et cela aussi dans les quelques tronçons où la capacitéhydraulique est suffisante. C’est par exemple le cas à l’aval d’Aigle,où pratiquement toute la digue gauche <strong>du</strong> fleuve s’est avéréeparticulièrement instable. A <strong>de</strong> rares exceptions près, toutes les digues<strong>du</strong> Rhône présentent <strong>de</strong>s signes évi<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> faiblesse.Des ruptures <strong>de</strong> digues soudaines peuvent aujourd’hui survenir presquepartout, <strong>de</strong> manière aléatoire. De plus, si rien n’est entrepris, elles vontcontinuer à vieillir et le danger augmentera. Un assainissement généralest nécessaire: le but est <strong>de</strong> construire <strong>de</strong> nouvelles digues mieuxconçues pour résister aux sollicitations violentes <strong>de</strong>s crues <strong>du</strong> Rhône.Carte <strong>du</strong> danger <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> digues:une majeure partie <strong>de</strong>s digues peut cé<strong>de</strong>r avant le moindre débor<strong>de</strong>ment.Danger <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> la digue à pleine capacité <strong>du</strong> RhôneEnveloppe d’inondationDanger élevéDanger moyenDanger faibleRemblai extérieur10


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Des analyses systématiquesLes observations faites lors <strong>de</strong>s récentes crues sont préoccupantes. Descampagnes <strong>de</strong> terrain systématiques les ont affinées et confirmées. Ona par exemple sondé le corps et le pied <strong>de</strong>s digues et mesuré le niveau<strong>de</strong> la nappe phréatique. Les analyses <strong>de</strong> laboratoire, les modèles et leursinterprétations par <strong>de</strong>s spécialistes ont abouti à une cartographie <strong>de</strong>l’état et <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> Brigue au Léman. Cet inventairepermet <strong>de</strong> tirer <strong>de</strong>s conclusions quant à leur comportement faceaux dangers qui les menacent.Les phénomènes <strong>de</strong> ruptureLe phénomène le plus fréquent, grave et sournois car difficile à détecter,concerne les écoulements d’eau souterrains:• L’érosion interne <strong>de</strong> la digue: les particules fines sont entraînées parl’eau qui traverse le matériau.• Le glissement <strong>de</strong>s talus suite à la saturation <strong>de</strong> la digue.• La déstabilisation <strong>du</strong> pied <strong>de</strong> digue externe par les surpressions enpied <strong>de</strong> digue (renard hydraulique).Le processus <strong>de</strong> renard hydraulique représente un danger très marqué,d’autant plus sérieux qu’il se développe très vite. Le long <strong>du</strong> Rhône, enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, la différence <strong>de</strong> hauteur entre les eaux <strong>du</strong> fleuve et leniveau <strong>de</strong> la plaine atteint par endroits 3 à 4 mètres. L’eau traverse lacouche graveleuse très perméable qui relie le Rhône à la nappephréatique. La plaine est beaucoup plus basse que le fleuve. Et cetteLe phénomène <strong>de</strong> renard hydraulique en pied <strong>de</strong> digue:un dangereux effet <strong>de</strong> vases communicants.différence <strong>de</strong> hauteur met en pression la nappe qui est confinée par leslimons <strong>de</strong> surface présents dans presque toute la plaine. Cette surpressioncommence à éro<strong>de</strong>r les limons en pied <strong>de</strong> digue, puis le pied <strong>de</strong> ladigue lui-même jusqu’à l’effondrement complet <strong>de</strong> l’ouvrage.D’autres phénomènes <strong>de</strong> rupture peuvent se pro<strong>du</strong>ire:• Le débor<strong>de</strong>ment, qui favorise l’érosion <strong>de</strong> la partie extérieure <strong>de</strong> ladigue, celle qui fait face à la plaine. Il est la conséquence <strong>du</strong> manque<strong>de</strong> capacité hydraulique <strong>de</strong>s digues (Chap. 1.3).• L’érosion <strong>du</strong> talus <strong>de</strong> la digue, côté fleuve, sous l’effet <strong>de</strong>s courants<strong>de</strong> crue (affouillements). Le phénomène entraîne <strong>de</strong>s glissements<strong>du</strong> talus interne et finalement l’ouverture d’une brèche.• Le pied <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône côté fleuve est généralement bien protégécontre les affouillements côté fleuve. Il se situe en retrait par<strong>rapport</strong> au chenal principal d’écoulement, grâce aux épis hérités <strong>de</strong>la 1 re correction.Les conséquences d’une rupture <strong>de</strong> digueDes ruptures <strong>de</strong> digue peuvent déjà survenir avant que le débit n’atteignela capacité hydraulique maximale <strong>du</strong> Rhône. Leurs conséquencesseront d’autant plus graves que le niveau d’eau <strong>du</strong> fleuve estélevé par <strong>rapport</strong> à la plaine et que le débit déversé et le volume d’eaudébordé sont importants. Lors <strong>de</strong> la crue 2000, un débit <strong>du</strong> Rhône d’environ1000 m 3 /s à hauteur <strong>de</strong> Bieudron a suffi à provoquer un écoulementvers la plaine <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 200 m 3 /s.Les calculs l’ont confirmé : le débit à travers les brèches ne dépasse pas20 à 25% <strong>de</strong> celui <strong>du</strong> Rhône. Ceci s’explique par le fait que le fond <strong>du</strong>fleuve se trouve en général quelques mètres en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la plaine.Les effets <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> digue et donc la quantité d’eau qui quitte lechenal <strong>du</strong> Rhône par la brèche sont d’autant plus importants que lefond <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve est proche <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la plaine.Entre Chippis et la Losentse, la tranche d’eau qui s’écoule dans le fleuveest haute <strong>de</strong> 5 à 7 mètres. La différence entre le niveau <strong>de</strong> l’eau et laplaine est <strong>de</strong> 3 à 4 mètres, par endroits <strong>de</strong> 5 mètres. Entre la Losentseet la Dranse, les hauteurs d’eau sont <strong>de</strong> 5,5 à 6 mètres et le niveau <strong>de</strong>l’eau surplombe la plaine <strong>de</strong> 3 à 3,5 mètres. Dans le Chablais, la hauteurd’écoulement peut dépasser 8 m, mais par <strong>rapport</strong> au terrain, lasurélévation <strong>du</strong> plan d’eau restera comparable à celle observée dans leValais central.Les effets <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues sont toujours catastrophiques, surtoutà proximité <strong>de</strong>s zones bâties. Plus on est proche <strong>de</strong> la digue, plus ledanger est élevé, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la très gran<strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’eau. Mais le dangerpeut également être très élevé à gran<strong>de</strong> distance <strong>du</strong> fleuve, dans lesbas-fonds, où l’eau peut s’accumuler avec une gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.11


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR1.6 LE DANGER ACTUEL: PLUS DE 10 MILLIARDSDE FRANCS DE DÉGÂTS POTENTIELSLes surfaces en dangerLes surfaces menacées par <strong>de</strong>s inondations entre la source <strong>du</strong> Rhône etle Léman représentent au total plus <strong>de</strong> 13000 hectares sur les cantons<strong>du</strong> Valais et <strong>de</strong> Vaud. La plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> cette surface, soit près <strong>de</strong>60%, se trouve en zone agricole, l’agriculture étant l’usage prédominant<strong>du</strong> sol dans la plaine. Les zones bâties, où se concentrent les dégâtspotentiels, représentent néanmoins une proportion importanted’environ 30% <strong>de</strong>s surfaces menacées d’inondations.Répartition <strong>de</strong>s surfaces en danger par type d’affectation.Les zones bâties représentent 29 % <strong>de</strong>s surfaces en danger. (D’après les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> base Brigue – Léman).Les périmètres <strong>de</strong> danger constituent le premier type d’information reportésur les cartes à l’échelle 1:25000 qui accompagnent ce <strong>rapport</strong>.Le danger est représenté selon son intensité: il est élevé si la profon<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> l’eau dépasse 2 mètres ou si les vitesses d’écoulement dans laplaine sont très élevées, comme à proximité <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues. Ilest moyen à faible pour <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d’eau inférieures à 2 mètres.L’estimation <strong>de</strong>s dégâts potentielsL’estimation <strong>de</strong>s dégâts potentiels dans la vallée <strong>du</strong> Rhône a été réaliséeentre Brigue et Martigny en 1999 [100] , puis a été complétée en2005 [103] pour le tronçon Martigny – Léman. La métho<strong>de</strong> utiliséeconsiste à définir les surfaces menacées puis à les subdiviser en zonesselon l’intensité <strong>de</strong>s inondations en considérant les scénarios <strong>de</strong> rupture<strong>de</strong> digues et les débor<strong>de</strong>ments. On détermine ensuite la valeur <strong>de</strong>sconstructions et <strong>de</strong>s autres biens, y compris les cultures, situés dans lazone inondable: bâtiments d’habitation ou in<strong>du</strong>striels, surfaces agricoles,parcs <strong>de</strong> véhicules. Le taux probable <strong>de</strong> dégâts est fixé en fonction<strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> l’inondation.Cette démarche a été élaborée par la Confédération et est uniformémentappliquée pour l’estimation <strong>de</strong>s dégâts potentiels <strong>du</strong>s aux cruesen Suisse.Les données provenant <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> crues historiques ont été utiliséespour caler les valeurs <strong>de</strong> certains paramètres comme le tauxmoyen <strong>de</strong> dégâts ou la répartition entre biens assurés et non assurés.Les dégâts potentiels dans la situation actuelleLe total <strong>de</strong>s dégâts potentiels pour l’ensemble <strong>de</strong> la vallée <strong>du</strong> Rhôneentre Brigue et le Léman est estimé entre 8 et plus <strong>de</strong> 10 milliards <strong>de</strong>francs, selon que l’on utilise les estimations inférieures ou supérieures<strong>de</strong>s dégâts potentiels aux gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries.Le nombre <strong>de</strong> bâtiments en zone d’inondation a augmenté <strong>de</strong> 21% en dix ans.Cette estimation est trop faible car elle se fon<strong>de</strong> sur la <strong>de</strong>nsité bâtie en1990 pour le tronçon Brigue-Martigny, et en 2000 <strong>de</strong> Martigny auLéman. Depuis, le nombre <strong>de</strong>s bâtiments dans la plaine a déjà augmenté<strong>de</strong> 21%, comme le montre le graphique ci-contre. Comme l’activité<strong>de</strong> construction s’est encore intensifiée ces <strong>de</strong>rnières années,l’augmentation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> bâtiments est plutôt <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40%.On peut ainsi estimer que les dégâts potentiels sont aujourd’hui nettementsupérieurs à 10 milliards <strong>de</strong> francs.Répartition <strong>du</strong> coût <strong>de</strong>s dégâts potentiels par type <strong>de</strong> surface.En cas <strong>de</strong> crue, les gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries sont les plus touchées financièrement.La répartition <strong>de</strong>s dégâts potentiels le long <strong>du</strong> Rhône est présentée surla carte <strong>de</strong> la page suivante. Le graphique sépare les surfaces agricoles,les zones <strong>de</strong> construction et les objets particuliers – en général <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries comme la Lonza, Alcan ou la raffinerie <strong>de</strong> Collombey.Ces complexes représentent un peu plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s dégâtspotentiels. Ce pourcentage élevé, près <strong>de</strong> 60%, s’explique par la présence<strong>de</strong> stocks <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its et <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> très haute valeur. Les catastrophesenvironnementales qui pourraient se pro<strong>du</strong>ire en raison <strong>de</strong>la pollution n’ont pas été prises en compte. Les autres constructionsreprésentent 30 à 40% <strong>de</strong>s dégâts potentiels, alors que les surfaces agricolesn’atteignent que 3 à 4% <strong>du</strong> total.12


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008L’évolution <strong>de</strong>s dégâts potentiels dans le futurLe projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône s’inscrit dans le long terme etdoit assurer la protection <strong>de</strong>s biens pour une très longue <strong>du</strong>rée. On doitdonc analyser l’évolution <strong>de</strong>s dégâts potentiels pour les 40, 50, voireau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s 60 prochaines années: ils ne cesseront d’augmenter sousl’effet <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> la plaine. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1999 conclut que l’occupationcomplète <strong>de</strong>s zones à bâtir pourrait à terme multiplier par<strong>de</strong>ux les dégâts potentiels. Une estimation réalisée dans le cadre <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s pour la mesure urgente d’Aigle, au Chablais, a abouti à un chiffre<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 milliards <strong>de</strong> francs dans le futur pour ce secteur, alorsque les dégâts potentiels actuels sont estimés à moins d’un milliarddans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2005. Sans les mesures proposées dans le cadre <strong>de</strong> la 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône, les générations futures seraient amenées à faireface à <strong>de</strong>s dégâts potentiels encore supérieurs.Carte 1:250000 <strong>de</strong>s dégâts potentiels dans l’état actuel basée sur l’occupation <strong>du</strong> sol en 1990.Les zones urbaines et les gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries exposées concentrent la majorité <strong>de</strong>s dégâts ptentiels.(Bases: Brigue – Martigny: <strong>rapport</strong> [100] (1999); Martigny – Léman: <strong>rapport</strong> [103] (2005)).Type <strong>de</strong> dégatsMio FrsDégats aux zones agricoles 332Dégats aux zones <strong>de</strong> construction 3352Dégats aux objets particuliers (gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries) 4542 - 6495Dégats totaux 8226 - 10179Chiffres non actualisés, correspondant aux estimations <strong>de</strong> 1999 et 200513


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR141.7 SITUATION ÉCOLOGIQUE ACTUELLE:UN FLEUVE À REVITALISERPresque plus <strong>de</strong> Rhône naturelLe Rhône <strong>de</strong>vrait assurer plusieurs fonctions naturelles importantes:accueillir la vie aquatique, celle <strong>de</strong>s rives, et assurer la mise en réseau<strong>de</strong>s milieux ainsi que l’autoépuration <strong>de</strong>s eaux. Le bilan actuel <strong>de</strong> cesfonctions a été établi afin <strong>de</strong> définir ce que le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong>Rhône peut améliorer.A partir <strong>de</strong> Brigue, ici à Gamsen, le Rhône à été fortement influencépar les précé<strong>de</strong>ntes corrections.On peut distinguer <strong>de</strong>ux secteurs très différents: le Rhône <strong>de</strong> Conches,cours d’eau proche <strong>du</strong> torrent ou <strong>de</strong> la rivière alpine, puis le Rhône<strong>de</strong> Brigue jusqu’au Léman, un fleuve à part entière. Ce <strong>de</strong>rnier tronçonest fortement influencé par les précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> Rhôneet par les modifications <strong>du</strong> régime hydrologique imposées par les barrages.Les seuls secteurs naturels sont le très court tronçon le plus àl’amont, <strong>du</strong> glacier à Oberwald, les passages <strong>de</strong> gorges entre Steinhauset l'embouchure <strong>de</strong> la Binna et, dans une certaine mesure, lessecteurs <strong>de</strong> Finges et <strong>du</strong> Bois-Noir, qui sont soumis à l’influence <strong>de</strong>sactivités humaines.La morphologie et le tracé <strong>du</strong> Rhône montrent <strong>de</strong>s déficits importants.Ils se manifestent par un cours étroit, linéaire, fixe et monotone, sansstructure naturelle dynamique garante <strong>de</strong> diversité. Le fond <strong>du</strong> lit, monotoneet colmaté, ne peut servir <strong>de</strong> milieu naturel. Il ne permet pas,par exemple, le frai <strong>de</strong>s poissons. Pour évaluer l’état d’un cours d’eau,on applique une métho<strong>de</strong> appelée le «Diagnostic Environnement».Appliquée au Rhône, elle montre que le fleuve est presque partoutclassé en catégorie «dénaturée» ou «très atteinte». Moins <strong>de</strong> 20 kmseulement sont considérés comme «naturels» ou «peu atteints», soitenviron 12% <strong>du</strong> fleuve.Les déficits morphologiques <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s affluents sont égalementélevés, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> leur endiguement en plaine.Des habitats aquatiques très appauvrisLes dérivations, les accumulations et les restitutions hydroélectriquesperturbent le régime <strong>du</strong> fleuve. Cela a <strong>de</strong> nombreuses conséquencesnéfastes pour l’environnement: diminution drastique <strong>du</strong> débit hivernalsur certains tronçons <strong>de</strong>s affluents, ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s débits estivaux, augmentation<strong>de</strong>s débits en saison froi<strong>de</strong> avec une eau trouble chargéed’argile glaciaire, gran<strong>de</strong>s fluctuations journalières <strong>du</strong> niveau (marnage),apports massifs <strong>de</strong> matériaux lors <strong>de</strong>s purges <strong>de</strong>s bassins et <strong>de</strong>sprises d'eau.Près <strong>de</strong> Chippis, le Rhône est rectiligne et marqué par les brusques variations<strong>de</strong> niveau d’eau <strong>du</strong>es aux restitutions <strong>de</strong>s usines électriques (marnage).Le Rhône est particulièrement soumis au problème <strong>du</strong> marnage fortementaggravé, qui se répercute sur les marges <strong>du</strong> lit en les exondantpuis les inondant quotidiennement. Ces franges <strong>de</strong>viennent stériles <strong>du</strong>point <strong>de</strong> vue biologique.La linéarité <strong>du</strong> fleuve, l’homogénéité <strong>de</strong>s structures et la monotonie<strong>de</strong>s vitesses d’écoulement con<strong>du</strong>isent à une perte <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>sécoulements et <strong>de</strong>s milieux qui y sont associés. Les déficits sont élevésen terme <strong>de</strong> biodiversité aquatique.La faune qui vit sur le fond <strong>du</strong> lit, comme les larves d’insectes ou <strong>de</strong>crustacés, révèle une absence d’espèces caractéristiques <strong>de</strong> l’état natureld’un cours d’eau alpin comme le Rhône. Celles qu’on y trouve sonten effet peu exigeantes sur la qualité <strong>du</strong> milieu. Eloignée <strong>de</strong>s situationséquilibrées et stables, la composition <strong>de</strong> la faune tra<strong>du</strong>it <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> vie soumises à <strong>de</strong> nombreuses atteintes.La faune piscicole <strong>du</strong> Rhône présente elle aussi <strong>de</strong>s déficits importants:la diversité est extrêmement faible avec 7 espèces attestées sur les 18observées à la fin <strong>du</strong> 19e siècle. Les truites ne trouvent presque pas <strong>de</strong>lieux propices à la repro<strong>du</strong>ction: les graviers non colmatés qui leurssont nécessaires sont absents, hormis dans les secteurs <strong>de</strong> Finges et <strong>du</strong>Bois Noir. Les truitelles survivent d’ailleurs difficilement dans le Rhôneen raison <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> structures appropriées le long <strong>de</strong>s rives et aumilieu <strong>du</strong> fleuve, <strong>du</strong> marnage quotidien et <strong>de</strong> la vitesse <strong>du</strong> courant élevée.Les populations <strong>de</strong> truites <strong>du</strong> Rhône ne sont donc pas naturelles:l’effort <strong>de</strong> rempoissonnement et la pression <strong>de</strong> la pêche influencent fortementla composition <strong>de</strong> la population qui connaît dès lors <strong>de</strong>s variationsartificielles importantes. Les obstacles à la migration <strong>de</strong>s poissonscomme les barrages d’Evionnaz, Susten, Mörel, Fiesch, Gluringen etquelques seuils moins importants, à Giblätt et Viège, aggravent la situation.Ils cloisonnent le Rhône et ren<strong>de</strong>nt les secteurs situés en amont<strong>de</strong> Lavey inaccessibles aux populations vivant dans le lac, comme latruite lacustre. De même, <strong>de</strong> nombreux seuils situés aux embouchures<strong>de</strong>s affluents s’avèrent infranchissables.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Des dépôts <strong>de</strong> limons colmatent le fond <strong>du</strong> fleuve.Le Rhône endigué actuel et la plaine en général présentent égalementun déficit très marqué en milieux aquatiques annexes, qui sont constituéspar les zones d'eaux lentes ou <strong>de</strong> faible profon<strong>de</strong>ur.Des milieux riverains morcelésLes milieux riverains qui se développent sur les berges <strong>du</strong> Rhône présententune diversité souvent plus élevée que celle <strong>de</strong> la plaine. Cependant,les milieux alluviaux qui accueillent <strong>de</strong>s plantes liées à ladynamique <strong>du</strong> fleuve sont absents ou très rares. Le manque d’espace etla soustraction <strong>du</strong> lit majeur à la dynamique <strong>du</strong> Rhône en sont lescauses principales.A l'exception <strong>de</strong>s cinq zones alluviales d’importance nationale <strong>de</strong> lavallée <strong>de</strong> Conches et <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Finges et <strong>du</strong> Bois-Noir, il ne reste aujourd’huiplus que quelques lambeaux dispersés <strong>de</strong> végétation alluviale.Les <strong>de</strong>ux autres zones alluviales d’importance nationale <strong>du</strong>Chablais vaudois (Iles <strong>de</strong>s Clous et Les Grangettes) sont complètementséparées <strong>du</strong> Rhône par une digue continue: elles ont par conséquentper<strong>du</strong> toute dynamique et sont occupées en gran<strong>de</strong> partie par <strong>de</strong>s groupementsvégétaux d'eau morte, <strong>de</strong> type roselières et forêt <strong>de</strong> bois <strong>du</strong>r.De plus, ces biotopes <strong>de</strong> valeur sont isolés les uns <strong>de</strong>s autres. Les associationsvégétales riveraines sont souvent appauvris, et évoluent vers<strong>de</strong>s forêts riveraines stables. De la même manière, le lit majeur <strong>du</strong>Rhône, qui n’est pas soumis à la dynamique <strong>de</strong>s crues fréquentes, secouvre naturellement <strong>de</strong> buissons et d'arbres. On doit les couper régulièrementafin <strong>de</strong> garantir la capacité d'écoulement <strong>du</strong> fleuve lors<strong>de</strong> crues ainsi que la stabilité <strong>de</strong>s digues. Malgré la rareté ou l'absence<strong>de</strong>s espèces alluviales les plus typiques, les berges <strong>du</strong> Rhône conserventtoutefois, en comparaison avec le reste <strong>de</strong> la plaine, une diversité floristiqueélevée.Seuls quelques rares secteurs <strong>du</strong> cours supérieur <strong>du</strong> Rhône à l’amont<strong>de</strong> Brigue présentent localement une faune en partie intacte. Mêmeles zones alluviales d’importance nationale <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Conchesrévèlent une relative pauvreté en espèces les plus typiques. La diversitélimitée observée sur le corridor <strong>du</strong> Rhône est <strong>du</strong>e partiellement àla perte en biotopes annexes, et en particulier à la pauvreté biologique<strong>de</strong>s affluents.Les zones alluviales comme celle <strong>de</strong> Finges sont très rares et éloignées les unes <strong>de</strong>s autres.Un corridor biologique interrompuLe Rhône est un élément continu qui structure la plaine et permet lesdéplacements biologiques. Il constitue une liaison à la fois terrestre etaquatique et a pour vocation <strong>de</strong> former la colonne vertébrale <strong>du</strong> réseauécologique <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône, <strong>de</strong> sa source jusqu’au Léman.Le Réseau écologique cantonal (REC), concept directeur établiconjointement par les Cantons <strong>de</strong> Vaud et <strong>du</strong> Valais, indique quels sontles axes <strong>de</strong> liaison, ainsi que les zones à haute biodiversité à recréer ouà renforcer, pour assurer le fonctionnement écologique <strong>du</strong> réseau. Aujourd’hui,cette fonction <strong>de</strong> liaison est interrompue en <strong>de</strong> nombreuxendroits.Une opportunité à saisirLa 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, par sa nécessité <strong>de</strong> redimensionner le fleuvepour garantir la sécurité <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens, permettra en partieau Rhône d’assurer sa fonction <strong>de</strong> corridor biologique. Des élargissementsponctuels complémentaires utiles à la gestion <strong>de</strong>s crues et <strong>de</strong>smatériaux offriront la possibilité <strong>de</strong> création <strong>de</strong> zones relais plus riches.15


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR161.8 ENJEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES:PERMETTRE LE DÉVELOPPEMENT DE LA PLAINEET SE RÉAPPROPRIER LE FLEUVELe bâti et les infrastructuresDe 1950 à nos jours, les surfaces bâties sont passées <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 4% <strong>de</strong>la surface <strong>de</strong> la plaine à environ 14%. Le sentiment <strong>de</strong> sécurité faceaux crues <strong>du</strong> Rhône a favorisé l’essor <strong>de</strong> la plaine notamment par ledéveloppement <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> transport. La construction <strong>de</strong> l’autorouteet les améliorations <strong>de</strong> la ligne <strong>du</strong> Simplon en sont <strong>de</strong>s exemples récents.Ce réseau <strong>de</strong> communication performant a favorisé l’implantation<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries et le développement <strong>de</strong>s activités agricoles.Il a aussi ren<strong>du</strong> le Valais plus accessible aux grands flux touristiques.Cet essor a principalement concerné la plaine <strong>du</strong> Rhône, dont la populations’est accrue <strong>de</strong> manière importante. Sur le plan <strong>de</strong> l’aménagement<strong>du</strong> territoire, après une pério<strong>de</strong> d’urbanisation intense, onconstate une volonté <strong>de</strong> concentrer à l’avenir les zones <strong>de</strong> constructionet préserver les grands espaces ouverts. Il est admis que la planificationdoit également se faire au niveau intercommunal ou régional.Le développement <strong>de</strong> la plaine sera à l’avenir lié à sa sécurisation, maisaussi à d’autres aspects qui peuvent être favorisés par la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône, comme l’approvisionnement en eau potable et en énergie,ou l’offre en loisirs et en espaces naturels.L’agricultureL’endiguement <strong>du</strong> Rhône, la construction <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong> canaux et lesopérations d’améliorations foncières ont contribué au développement<strong>de</strong> l’agriculture. La mécanisation, les remaniements parcellaires et laconcentration <strong>de</strong> la commercialisation entre les mains <strong>de</strong> grands centres<strong>de</strong> distribution ont fortement ré<strong>du</strong>it la proportion <strong>de</strong> la main d’œuvretravaillant dans ce secteur, qui n’est plus aujourd’hui que <strong>de</strong> 3%. Ala pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires se sont récemment ajoutées <strong>de</strong>sfonctions d’intérêt public comme le maintien <strong>de</strong> la biodiversité et l’entretien<strong>du</strong> paysage. Les agriculteurs, soumis à <strong>de</strong> fortes pressions etpréoccupés par la rentabilité économique, doivent s’adapter aux nouvellesexigences <strong>du</strong> marché et <strong>de</strong> la nouvelle politique agricole.Elles impliquent notamment:• l’exploitation <strong>de</strong>s avantages comparatifs offerts par les conditionsnaturelles <strong>du</strong> Valais dans un marché plus ouvert;• l’orientation vers <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its originaux (appellations d’originecontrôlée) et <strong>de</strong> qualité (label bio);• l’affectation d’une partie non négligeable <strong>de</strong>s exploitations auxcompensations écologiques, en échange <strong>de</strong> contributions fédérales.Même si la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône cherche à limiter les emprises surles meilleures terres agricoles, le secteur agricole sera affecté par uneré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ses surfaces. Par le biais <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales,le projet cherchera toutefois à compenser cette perte autant quepossible.L’in<strong>du</strong>strie et l’hydroélectricitéL’implantation en Valais <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries, telles que Lonza, Cibaou Alusuisse, dès le début <strong>du</strong> 20 e siècle, est étroitement liée à la mise envaleur <strong>de</strong> l’énergie hydraulique. La construction <strong>de</strong>s grands barragesentre 1950 et 1970 a porté la capacité <strong>de</strong> rétention à près <strong>de</strong> 1,2 milliards<strong>de</strong> m 3 et a fait <strong>du</strong> Valais le principal pro<strong>du</strong>cteur d’énergie <strong>de</strong> laSuisse. L’énergie hydraulique représente ainsi un atout économiqueimportant qui connaît actuellement un regain d’intérêt: rehaussements<strong>de</strong> barrages et augmentations <strong>de</strong> puissance, mais aussi volontépolitique <strong>de</strong> favoriser le développement <strong>de</strong> nouvelles centrales au fil <strong>de</strong>l’eau sur le Rhône et d’installations <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> pompage-turbinageafin <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> pointe.Des synergies entre la pro<strong>du</strong>ction d’électricité et la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône sont possibles et ont été étudiées.Une autre activité économique qui s’est développée en relation étroiteavec le Rhône est celle <strong>de</strong>s gravières. Elles fournissent <strong>de</strong>s matériaux ausecteur <strong>de</strong> la construction et resteront nécessaires à l’avenir pour assurerla stabilité <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve.Finalement, ses ressources humaines qualifiées, sa bonne couvertureen services et son réseau <strong>de</strong> communication performant font <strong>de</strong> laplaine <strong>du</strong> Rhône un terrain propice à l’installation <strong>de</strong> pôles <strong>de</strong> développementtechnologique et <strong>de</strong> petites et moyennes entreprises.TourismeLongtemps confinés dans les régions <strong>de</strong> montagne, le tourisme et surtoutles loisirs se sont récemment développés en plaine grâce à l’apparition<strong>de</strong>s nombreuses activités comme le golf, les parc d’attraction, labaigna<strong>de</strong>, l’agro-tourisme, le camping, le vélo, l’équitation ou encorele rafting. Malgré la forte <strong>de</strong>nsité d’activités humaines dans la plaine,les étu<strong>de</strong>s relatives aux aspects sociaux liés au fleuve [607] concluent à unpotentiel important pour les activités <strong>de</strong> loisir et <strong>de</strong> tourisme <strong>du</strong> grandpublic, en lien avec les qualités paysagères <strong>de</strong> la plaine.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 200817


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR1.9 LA 3 e CORRECTION: UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE POURLA PROTECTION DES PERSONNES ET DES BIENSL’analyse actuelle <strong>de</strong> la capacité <strong>du</strong> fleuve et <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s diguesconfirme la gravité <strong>de</strong> la situation: ces ouvrages, souvent vieux <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> cent ans, sont fragiles et ne garantissent plus la sécurité. Les niveaux<strong>de</strong> protection ne sont pas non plus adaptés à l’occupation actuelle <strong>de</strong>la plaine, qui s’est <strong>de</strong>nsément bâtie ces cinquante <strong>de</strong>rnières années.Enfin les principes adoptés lors <strong>de</strong> la 2 e correction <strong>du</strong> Rhône ne tiennentpas compte <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> surcharge: le fleuve actuel n’est pasconçu pour permettre <strong>de</strong> limiter les dégâts lors <strong>du</strong> passage <strong>de</strong> cruesplus importantes que celles qui ont servi <strong>de</strong> référence pour le dimensionnement<strong>du</strong> lit. Dans cette situation, <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> diguespeuvent survenir presque n’importe où, en engendrant <strong>de</strong>s dégâtscatastrophiques.Eten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Le diagnostic sécuritaireest clair: l’aménagement actuel <strong>du</strong> Rhône ne suffit pas à protéger laplaine, toujours plus <strong>de</strong>nsément bâtie. Il doit être refait sur une majeurepartie <strong>de</strong> son linéaire, <strong>de</strong> sa source au Léman (160 km). Le PA-R3 présentel’avant-projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône sur ce linéaire. Il s’agit, pourla partie intercantonale <strong>du</strong> fleuve (30 km), d’un dossier commun entre lescantons <strong>de</strong> Vaud et <strong>du</strong> Valais.18


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Des risques inacceptablesEn cas <strong>de</strong> crue centennale (dont le niveau est susceptible d’être atteintou dépassé en moyenne une fois tous les 100 ans), près <strong>de</strong> 13000 hectaressont menacés. Les dégâts potentiels sont estimés à plus <strong>de</strong> 10 milliards<strong>de</strong> francs et ce montant va augmenter dans les 30 à 40prochaines années (<strong>du</strong>rée <strong>de</strong> réalisation minimale <strong>de</strong> la 3 e correction)en raison <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> la plaine. Lorsque les zones à bâtir actuellesseront construites, le montant <strong>de</strong>s dégâts pourrait doubler.Octobre 2000: les eaux <strong>du</strong> Rhône touchent le tablier <strong>du</strong> pont Alcan (source: Alcan).Les risques pour les personnes (42000 habitants en périmètre <strong>de</strong> danger)et les biens, ainsi que les importantes restrictions à la construction(allant jusqu’à l’interdiction) constituent les principales raisons <strong>de</strong> la3 e correction.L’augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s fortes crues, les probables augmentations<strong>de</strong>s débits en raison <strong>de</strong>s effets <strong>du</strong> changement climatique,le développement économique <strong>de</strong> la plaine et les nouveaux standardsen matière <strong>de</strong> protection contre les crues ren<strong>de</strong>nt aujourd’hui indispensableune intervention. Les risques doivent être diminués. Le niveau<strong>de</strong> protection sera adapté aux dégâts potentiels. Ainsi, toute laplaine sera plus sûre et les zones bâties <strong>de</strong>nses ainsi que les gran<strong>de</strong>sin<strong>du</strong>stries seront particulièrement bien protégées.Des déficits écologiques et socio-économiquesSi la nécessité <strong>de</strong> la 3 e correction est sécuritaire, les mesures <strong>de</strong> protection<strong>de</strong>vront prendre en compte les aspects environnementaux et socioéconomiques.La loi impose en effet aux autorités qui pratiquent <strong>de</strong>sinterventions <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong> rétablir leurs fonctionsécologiques. Or les corrections successives ont dégradé, voire suppriméles milieux naturels liés au Rhône, restreints aujourd’hui à quelquesvestiges. Les domaines socio-économiques liés à la plaine <strong>du</strong> Rhône,comme l’agriculture, le tourisme et l’hydroélectricité, possè<strong>de</strong>nt aussiun potentiel à valoriser.La nécessité d’une approche globaleSi les dégâts provoqués par les crues récentes ont été relativement mo<strong>de</strong>stes,ils ont en revanche confirmé que le danger d’inondation dansla plaine <strong>du</strong> Rhône est réel, et que <strong>de</strong>s mesures doivent impérativementêtre prises pour ré<strong>du</strong>ire les risques très élevés.Les déficits <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> la plaine sont non seulement élevés, maisaussi très éten<strong>du</strong>s, et leurs racines sont profon<strong>de</strong>s: elles sont liées à lavétusté <strong>de</strong>s aménagements hérités <strong>de</strong> la 1re et <strong>de</strong> la 2 e correction <strong>du</strong>Rhône, à la forte intensification <strong>de</strong> l’utilisation <strong>du</strong> sol en plaine et àune augmentation <strong>de</strong>s débits estimés pour les crues rares et extrêmes.Dans ce contexte, une approche globale s’impose, visant à définir unensemble <strong>de</strong> mesures cohérent entre la source <strong>du</strong> Rhône et le Léman,dans les <strong>de</strong>ux cantons concernés (Valais et Vaud), et en coordinationavec le travail similaire qui se fait par ailleurs sur les affluents. Cetteapproche globale permet <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r et prendre en compteles enjeux sécuritaires, environnementaux et socio-économiques liésà l’aménagement <strong>du</strong> Rhône dans le cadre d’une solution globale etéquilibrée.19


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR2. BASES LÉGALES, OBJECTIFS, DÉMARCHE ET ORGANISATION2.1 ÉVOLUTION DES PRINCIPES DE LA PROTECTIONCONTRE LES CRUES ET BASES LÉGALESLes précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> RhôneFace aux énormes dégâts que peuvent provoquer les eaux <strong>du</strong> Rhônedans la plaine, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurisation doivent être mises enœuvre. Cependant, la protection contre les crues est loin d’être unepréoccupation récente. Il est donc utile <strong>de</strong> rappeler quels furent les objectifset principes <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> Rhône avant d’abor<strong>de</strong>rles principes mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> la protection contre les crues, issues <strong>de</strong>l’expérience <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières gran<strong>de</strong>s crues.Avant les correctionsAvant les premières corrections <strong>du</strong> fleuve, les <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong> laplaine [18] présentent le Rhône comme une force <strong>de</strong> la nature, vagabondantdans la plaine. Les cartes <strong>de</strong> l’époque, notamment la carteNapoléon (1802) et les cartes Dufour (1844), montrent un Rhône formant<strong>de</strong>s tresses et <strong>de</strong>s méandres, aujourd’hui disparus. C’est le casnotamment dans le secteur <strong>de</strong> Baltschie<strong>de</strong>r-Rarogne, dans la plaine <strong>de</strong>Loèche, entre Noës et Bramois ou encore entre Saillon et Mazembroz.Extrait <strong>de</strong> la carte Napoléon à St-Léonard. Le Rhône y est représenté avec <strong>de</strong>s bras en tresse (1802).(Centre historique <strong>de</strong>s archives nationales CHAN, F/14/1091-1092, cliché M. Lechevalier).St-LéonardPour protéger leurs cultures et leurs biens contre les crues, les habitants<strong>de</strong> la plaine construisent alors <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong>s ouvragesponctuels, qui contiennent en partie les débor<strong>de</strong>ments etpermettent <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong>s terres cultivables. En témoignent les noms<strong>de</strong>s lieux-dits: «Marais Neufs», «Portions Neuves». Ces travaux n’ontque peu modifé le cours général <strong>du</strong> fleuve et sa morphologie.1 re et 2 e corrections <strong>du</strong> RhôneLa première correction <strong>du</strong> Rhône (<strong>de</strong> 1863 à 1884) a mis en place <strong>de</strong>manière systématique <strong>de</strong>ux digues parallèles en remblais qui donnentun nouveau lit et parfois un nouveau tracé au fleuve dont les limitessont fixées. Les écoulements sont concentrés vers le centre <strong>du</strong> lit par <strong>de</strong>sépis opposés et perpendiculaires à l’axe <strong>du</strong> fleuve, qui protègent égalementles rives. Cependant, certains petits affluents voient leurs eaux,bloquées par les nouvelles digues, puis s’épancher dans la plaine. Celacon<strong>du</strong>isit à l’apparition <strong>de</strong> zones marécageuses. Un réseau <strong>de</strong> canauxest donc mis en place pour la collecte et l’évacuation <strong>de</strong> ces eaux stagnantes.Sa construction débute avec la 1re correction. Elle est fortementaméliorée ente la 1re et la 2 e correction.Les crues <strong>du</strong> début <strong>du</strong> 20 e siècle - en particulier celles <strong>de</strong> 1920, 1935 et1948 – causent <strong>de</strong> nombreux dégâts qui ébranlent la confiance dansles aménagements <strong>de</strong> la 1 re correction <strong>du</strong> Rhône. Elles révèlent les faiblesses<strong>de</strong> ces ouvrages, exhaussement <strong>du</strong> lit sur certains tronçons oula mauvaise résistance <strong>de</strong>s digues.Une <strong>de</strong>uxième correction généralisée <strong>du</strong> Rhône fut donc nécessaire, <strong>de</strong>1930 à 1960. Les digues sont surélevées et la forme <strong>de</strong> la section modifiée.Un lit majeur est créé en comblant l’espace qui sépare les épis.Les eaux s’écoulent dans l’espace restant. Une rangée d’enrochementslinéaires assure la protection <strong>du</strong> lit majeur.Les précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> Rhône. L’espace entre les épis <strong>de</strong> la première correction (en haut àgauche) est comblé lors <strong>de</strong> la 2 e correction pour former un lit majeur.Ces travaux ne résolvent pas le problème <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> sédiments dansle lit. Il faut attendre l’essor <strong>de</strong>s gravières dans la <strong>de</strong>uxième moitié <strong>du</strong>20 e siècle pour que les extractions massives <strong>de</strong> matériaux permettentd’éviter l’exhaussement continu <strong>du</strong> lit.Jusqu’il y a peu, la <strong>de</strong>uxième correction <strong>du</strong> Rhône semblait avoir sécurisédéfinitivement la plaine. Il s’avère que les digues qui ont uneconception rudimentaire ont vieilli et sont désormais fragiles, que leRhône est incapable d’évacuer <strong>de</strong>s crues récentes sans débor<strong>de</strong>r. Alors,si le but <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône est fondamentalement le mêmeque celui <strong>de</strong>s 2 premières corrections - soit <strong>de</strong> protéger la plaine -, elleprend en revanche en compte les nouvelles connaissances issues <strong>de</strong>l’observation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s crues et tire les enseignements <strong>de</strong>s défautsconstatés <strong>de</strong>s anciens aménagements <strong>du</strong> fleuve.20


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008L’expérience <strong>de</strong>s crues récentesL’analyse <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong>s crues catastrophiques récentes, en Suissecomme ailleurs dans le mon<strong>de</strong>, a mené à une révision fondamentale<strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> protection contre les crues. En raison <strong>de</strong> l’augmentationrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dégâts potentiels et <strong>de</strong> la violence <strong>de</strong>s intempéries, onne peut plus se contenter <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s mesures en pensant qu’on asupprimé tout danger. Il faut aussi définir quels sont les risques quel’on peut raisonnablement accepter. La question <strong>de</strong>vient donc: quellequantité d’eau peut passer, et où? Tout en recherchant les solutionsles plus robustes, il reste nécessaire <strong>de</strong> prendre en compte <strong>de</strong>s scénarios<strong>de</strong> surcharge: que se passerait-il si les hypothèses utilisées pour le dimensionnement<strong>du</strong> lit étaient dépassées? Où l’eau débor<strong>de</strong>rait-elle?Quelles seraient les zones touchées? Comment l’eau regagnerait-ellele lit <strong>du</strong> fleuve?La sécurité absolue n’existe pasLa protection contre les catastrophes naturelles est une condition fondamentalepour le développement <strong>du</strong>rable et la prospérité d’une société.Toutefois, comme le font remarquer les directives <strong>de</strong> 2001 <strong>de</strong>l’Office fédéral <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> la géologie (OFEG), une sécurité absolueface aux crues n’existe pas. Ce constat s’est notamment imposéaprès les crues catastrophiques récentes. Elles ont montré que toutesles mesures constructives <strong>de</strong> protection ont <strong>de</strong>s limites.Le potentiel <strong>de</strong> dommages n’a cessé d’augmenter. Il est souvent dû:• à la construction dans <strong>de</strong>s zones menacées d’inondation;• aux lits rétrécis et canalisés qui accélèrent les écoulementset augmentent les débits <strong>de</strong> pointe à l’aval;• à l’insuffisance <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> rétention ou d’évacuation <strong>de</strong>s crues.On constate en même temps que les cours d’eau ont souvent été corsetésdans <strong>de</strong>s canaux uniformes et rectilignes, qui ne remplissent pasleurs fonctions écologiques et paysagères. Enfin l’occupation <strong>du</strong> sol àproximité immédiate <strong>de</strong> la rive ne laisse plus <strong>de</strong> place aux variationsnaturelles et dynamiques <strong>du</strong> cours d’eau.Cette nouvelle approche est utile à la fois à la protection contre les crueset à la préservation <strong>de</strong> la nature. Elle a con<strong>du</strong>it à une révision récente <strong>du</strong>cadre légal régissant les interventions sur les cours d’eau, tant au niveaufédéral qu’au niveau cantonal. La 3 e correction <strong>du</strong> Rhône s’inscrit dansle cadre défini par ces bases légales et par les directives qui en découlent.La législation fédérale sur la protection contre les cruesLes principales dispositions fédérales sur la protection contre les crueset l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau sont définies dans la Loi fédéralesur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau (LACE) et son ordonnance. D’autresnormes fédérales concernent ce domaine, comme la Loi fédéralesur l’aménagement <strong>du</strong> territoire, la Loi fédérale sur la protection <strong>de</strong>seaux, la Loi fédérale sur la pêche ou encore la Loi fédérale sur la protection<strong>de</strong> la nature et <strong>du</strong> paysage.La Loi fédérale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>du</strong> 21 juin 1991 apour but (art. 1) <strong>de</strong> protéger les personnes et les biens matériels importantscontre l’action <strong>de</strong>s eaux, en particulier contre les dommagescausés par les inondations, les érosions et les alluvionnements (protectioncontre les crues). Elle définit le cadre stratégique global d’intervention.Il repose sur l’analyse <strong>de</strong>s dangers, la différenciation <strong>de</strong>sbuts <strong>de</strong> protection, l’entretien, la planification appropriée <strong>du</strong> territoire,la réalisation <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> construction nécessaires et la limitation<strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els. La loi prévoit en outre (art. 4 al. 2) que:Lors d’interventions dans les eaux, leur tracé naturel doit être autantque possible respecté ou, à défaut, reconstitué. Les eaux et les rives doiventêtre aménagées <strong>de</strong> façon à ce que:a)elles puissent accueillir une faune et une flore diversifiées;b)les interactions entre eaux superficielles et eaux souterraines soientmaintenues autant que possible;c) une végétation adaptée à la station puisse croître sur les rives.L’ordonnance sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau (OACE), promulguéeen 1994 et complétée en 1999 précise certains aspects. Elle stipule (art.21) que les cantons désignent les zones dangereuses et déterminent l’espaceminimal nécessaire aux cours d’eau pour leur permettre d’assurerla protection contre les crues et la préservation <strong>de</strong>s fonctions écologiques.L’OACE précise aussi les responsabilités <strong>de</strong>s Cantons dans la surveillanceet l’entretien <strong>de</strong>s cours d’eau, ainsi que celle <strong>de</strong>s services d’alerte.Les nouveaux principes <strong>de</strong> la protection contre les cruesL’application <strong>de</strong>s bases légales fédérales est définie dans les directivessur la protection contre les crues <strong>de</strong>s cours d’eau, établies en 2001 parl’ancien Office fédéral <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> la géologie (OFEG) [500] . Ce textepose les principes permettant la détermination <strong>de</strong> l’espace nécessaireaux cours d’eau. Il indique également comment assurer la préservation<strong>de</strong> cet espace au travers <strong>de</strong>s plans directeurs cantonaux et <strong>de</strong>s plansd’affectation communaux.Pour assurer à long terme aussi bien la protection contre les crues queles fonctions écologiques <strong>de</strong>s cours d’eau, ces <strong>de</strong>ux objectifs doiventêtre traités en parallèle et en toute équité (voir diagramme page suivante).Les principes suivants, définis dans la directive <strong>de</strong> l’OFEG, s’appliquentau projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône:• Apprécier la situation <strong>de</strong> danger, en analysant les événementspassés et en établissant une carte indicative <strong>de</strong>s dangers.• Différencier les buts <strong>de</strong> protection: les objets <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeurdoivent être mieux protégés que ceux <strong>de</strong> moindre valeur. Les mesuresdoivent conserver une proportionnalité technique, économiqueet écologique avec leurs objectifs.• Créer <strong>de</strong>s sections d’écoulement suffisantes pour assurer la protectioncontre les crues tout en ré<strong>du</strong>isant les interventions pour lemaintien <strong>du</strong> bilan <strong>de</strong>s matériaux soli<strong>de</strong>s et donc assurer la stabilité<strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit.• Assurer le fonctionnement et la résistance <strong>de</strong>s ouvrages en cas <strong>de</strong>surcharge et prévoir <strong>de</strong>s corridors d’évacuation <strong>de</strong>s crues extrêmes.• Préserver ou recréer les zones naturelles <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> cruesafin d’écréter (diminuer) les pointes <strong>de</strong> crues.• Garantir l’entretien et planifier l’intervention d’urgence.• I<strong>de</strong>ntifier les déficits écologiques et y remédier. Une protectioncontre les crues <strong>du</strong>rable doit se soucier d’une végétation <strong>de</strong>s rivesprospère et laisser suffisamment d’espace pour le développementd’une diversité naturelle <strong>de</strong>s structures pour la vie aquatique, amphibienneet terrestre. Elle crée <strong>de</strong>s liaisons entre les habitats.• Garantir l’espace nécessaire au cours d’eau: l’utilisation <strong>du</strong> soldoit respecter une distance suffisante au cours d’eau.21


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURStratégie d’intervention sur un cours d’eau en cas <strong>de</strong> déficit <strong>de</strong> protection contre les crues et <strong>de</strong>déficit écologique simultanés. (adapté d’après les directives <strong>de</strong> l’OFEG, 2001).Situation<strong>de</strong> dangerDéterminerles objectifs<strong>de</strong> protection<strong>Plan</strong>ification<strong>de</strong>s mesures:• Entretien adapté• Mesures d’aménagement<strong>du</strong> territoire• Ouvrages <strong>de</strong> protectionAffectation(existante ouplanifiée)Définirles butsd’affectationLes mesures sontdisproportionnéesEvaluation<strong>de</strong>s mesuresLes mesures sontproportionnellesRéalisation <strong>de</strong>s mesures<strong>Plan</strong>ification et organisation <strong>de</strong>s interventions d’urgenceEtat <strong>du</strong>cours d’eauFixer lesobjectifsécologiques<strong>Plan</strong>ification<strong>de</strong>s mesures:• Mesures <strong>de</strong> soins• Mesures d’aménagement<strong>du</strong> territoire• RevitalisationLes «Idées directrices pour une politique <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> noseaux», établies en 2003 par l’Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement, <strong>de</strong>s forêtset <strong>du</strong> paysage, l’Office fédéral <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> la géologie, l’Office fédéral<strong>de</strong> l’agriculture et l’Office fédéral <strong>du</strong> développement territorial,précisent notamment les principes à respecter et les mesures à prendrepour réserver un espace suffisant aux cours d’eau.La protection contre les crues doit intégrer les objectifs écologiques, garantir<strong>de</strong>s sections et un espace suffisants au cours d’eau, et prévoir lescas <strong>de</strong> surcharge.Bases légales cantonalesLe Canton <strong>du</strong> Valais s’est doté en 2007 d’une nouvelle Loi cantonale surl’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau (LcACE). Cette loi et son ordonnanced’application (Ordonnance sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau) définissententre autres les instruments <strong>de</strong> planification nécessaires (étu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> base et plan sectoriel <strong>de</strong>s cours d’eau, plans d’aménagement <strong>de</strong>scours d’eau, zones réservées, projets d’exécution) et les règles <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>readéquates. A propos <strong>de</strong>s plans d’aménagement, la LcACE indique(art. 14):Avant l'élaboration d'un projet d'exécution, le département, les communesou les associations <strong>de</strong> communes doivent élaborer un pland'aménagement <strong>de</strong>s cours d'eau concernés relevant <strong>de</strong> leur compétence.Les plans d'aménagement <strong>de</strong>s cours d'eau définissent dans un secteurdélimité les mesures particulières d'aménagement et règlent le mo<strong>de</strong>d'utilisation <strong>du</strong> sol dans l'emprise <strong>du</strong> projet. Ils servent <strong>de</strong> base auxprojets d'exécution et contiennent principalement:a)l'emprise <strong>du</strong> projet;b)les informations appropriées sur le bassin versant et les cours d'eau;c) le cadastre <strong>de</strong>s événements et <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> protection;d)l'aperçu <strong>de</strong>s dangers naturels existants avant et après aménagement;e) les indications précises sur les secteurs ayant subi <strong>de</strong>s dommages;f) les besoins <strong>de</strong> terrain, les possibilités et variantes étudiées;g)la justification <strong>de</strong> la variante retenue;h)la nécessité <strong>de</strong>s mesures projetées;i) si nécessaire, les propositions <strong>de</strong> modification <strong>du</strong> plan d'affectation<strong>de</strong>s zones et <strong>de</strong> la réglementation y relative.L’ordonnance cantonale précise:Le plan d’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau concrétise les principes fixéspar le plan sectoriel <strong>de</strong>s cours d’eau en prenant en compte <strong>de</strong> manièreéquilibrée les intérêts sécuritaires, environnementaux et socioéconomiquesle long <strong>du</strong> cours d’eau, ainsi que les éléments <strong>de</strong> lagestion <strong>de</strong>s eaux dans le bassin versant concerné. Il prend en compteles cartes <strong>de</strong> danger et sert <strong>de</strong> base à l'élaboration <strong>de</strong>s projets d'exécution.Il est établi à l'échelle 1:10000, si nécessaire à l’échelle1:5000. Il contient, outre les exigences <strong>de</strong> l’article 14 alinéa 2 <strong>de</strong> laloi, les éléments suivants:a)l'emprise <strong>du</strong> projet et la délimitation précise <strong>de</strong> l’espace <strong>du</strong> coursd’eau;b)le relevé environnemental et une évaluation <strong>du</strong> secteur touché parl’aménagement, ainsi que les concepts régionaux <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>la nature et les réseaux biologiques;c) les composantes <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> bassin versant, notammentles captages, l’extraction <strong>de</strong>s matériaux, les purges et vidanges,les restitutions;d)une comparaison <strong>de</strong>s variantes d’aménagement envisageables sur labase <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong> projet;e) pour la variante choisie, une notice, le cas échéant un <strong>rapport</strong> d’impactsur l’environnement.Les bases légales cantonales applicables dans le Canton <strong>de</strong> Vaud sontprécisées dans le <strong>Plan</strong> sectoriel Vaud et ne sont donc pas reprises ici.22


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20082.2 OBJECTIFS ET PRINCIPES DE LA 3 e CORRECTION DURHÔNE ET DU PLAN D’AMÉNAGEMENTDécision <strong>du</strong> Grand Conseil valaisan <strong>de</strong> septembre 2000Le diagnostic <strong>de</strong> la situation actuelle ainsi que les objectifs et principes<strong>de</strong> la 3 e correction ont fait l’objet d’un <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synhtèse en juin 2000.Ils ont été présentés au Grand Conseil valaisan qui les a adoptés enseptembre 2000 et a <strong>de</strong>mandé l’extension <strong>de</strong> la 3 e correction (initialementprévue <strong>de</strong> Brigue à Martigny) <strong>de</strong> Gletsch au Léman, en collaborationavec le Canton <strong>de</strong> Vaud sur la partie intercantonale.Démarche d’établissement <strong>de</strong>s objectifsLes objecitfs et principes généraux ont été déclinés par les partenairesthématiques <strong>du</strong> projet (Services <strong>de</strong> l’Etat et associations concernés).Les objectifs <strong>de</strong> la 3 e correction sont issus <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> partenariat etont été intégrés dans la ligne directrice <strong>du</strong> projet, puis dans le <strong>Plan</strong> sectorielRhône. Tous <strong>de</strong>ux ont été adoptés par le Conseil d’Etat valaisan.Le Canton <strong>de</strong> Vaud a lui aussi adopté ses objectifs et principes en lienavec cette 3 e correction <strong>du</strong> Rhône dans le Chablais vaudois.Ces objectifs et principes sont détaillés ci-après. Leur <strong>de</strong>gré d’atteinte estprésenté au chapitre 5.Objectif général <strong>de</strong> la 3 e correctionL’objectif général <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (R3) a été défini commesuit:Contribuer aux conditions cadre <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> la plaine parun réaménagement <strong>du</strong> Rhône garantissant les fonctions <strong>du</strong> fleuve (sécurité,environnement, aspects socio-économie) <strong>de</strong> manière <strong>du</strong>rable.Cet objectif <strong>de</strong> base est précisé par une série d'objectifs, <strong>de</strong> tâches et <strong>de</strong>principes spécifiques, présentés ci-contre.Objectifs cadresGarantir le financement: Le financement <strong>du</strong> projet doit être assuré àlong terme afin <strong>de</strong> permettre la réalisation globale <strong>de</strong> cet ouvrage nécessaireau développement économique. Des démarches dans ce sensont eu lieu au niveau cantonal pour le Valais et sont en cours au niveaufédéral et au niveau cantonal pour Vaud.Réaliser un projet global selon une démarche participative: le projets’étend à tout le Rhône, <strong>de</strong> sa source au Léman. Fruit d’une collaborationentre les <strong>de</strong>ux Cantons sur la partie commune, il tient compte<strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>s différents domaines concernés ainsi que <strong>de</strong>s attentescommunales et régionales.Accompagner le processus participatif par une démarche <strong>de</strong>communication: La communication est nécessaire à la connaissance<strong>du</strong> dossier par les partenaires et vise la sensibilisation <strong>du</strong> public auxquestions <strong>de</strong> protection <strong>du</strong>rable contre les crues.Définir et réserver l’espace nécessaire au Rhône: L’espace Rhôneest défini et géré par le <strong>Plan</strong> Sectoriel Rhône, conformément aux baseslégales, directives et recommandations applicables.Organiser l’intervention d’urgence: La situation actuelle – toutcomme celle qui résultera <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône – doit être géréepar l'élaboration d'un plan d'intervention d'urgence visant à diminuerles risques en cas <strong>de</strong> crue. Dans ce domaine, le projet <strong>de</strong> 3 e correctiondoit tendre à favoriser la collaboration avec les communes et leService cantonal <strong>de</strong> la sécurité civile et militaire (SSCM) pour garantirla coordination <strong>de</strong>s interventions, ainsi qu’avec les propriétaires <strong>de</strong>sinstallations hydroélectriques.Objectifs et tâches <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagementAugmenter partout la sécurité: La sécurité <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens doitêtre augmentée partout et <strong>de</strong> manière différenciée, en correspondance avecles affluents et en gérant <strong>de</strong> manière optimale les risques rési<strong>du</strong>els.Minimiser l’entretien: le concept d’aménagement <strong>du</strong> fleuve doit permettre<strong>de</strong> maintenir la sécurité avec un entretien minimum, notammentpar la prise en compte <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> largeur <strong>de</strong> régime permettantun auto-entretien par le fleuve lui-même. Le projet participera en outreà l’élaboration d’un concept cantonal <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s matériaux.Valoriser les ressources naturelles: Les ressources naturelles <strong>du</strong>Rhône (pro<strong>du</strong>ction d’énergie, <strong>de</strong> graviers, d’eau d’extinction, renouvellement<strong>du</strong> stock d'eau potable, pêche) doivent être maintenues etvalorisées en assurant en particulier la coordination avec d’éventuelsprojets <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction hydroélectrique à buts multiples.Offrir à l’agriculture, dans les secteurs d’élargissement, les conditionsd'une exploitation <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la plaine au moyen d'améliorations foncièresintégrales (AFI). Celles-ci sont prises en charge par le projet selonles effets <strong>de</strong> la 3 e correction sur le territoire, selon les résultats <strong>de</strong> l’analysed’utilité réalisée sur tout le périmètre d’inondation et proportionnellementaux autres intérêts.Augmenter la valeur naturelle et paysagère <strong>du</strong> Rhône en participantà la constitution <strong>du</strong> réseau écologique <strong>de</strong> la plaine, en définissant le paysage<strong>du</strong> Rhône et en développant <strong>de</strong>s variantes cohérentes avec ce <strong>de</strong>rnier.Favoriser les synergies et la multi-fonctionnalité: La coordination<strong>de</strong>s projets qui ont un effet sur l'utilisation <strong>du</strong> sol doit être recherchéeau moyen d'un projet <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine basé sur <strong>de</strong>sconcepts régionaux <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP).Gérer la nappe phréatique: La gestion <strong>de</strong> la nappe doit être faite <strong>de</strong>manière à favoriser l'exploitation agricole <strong>du</strong>rable et à préserver l’alimentationen eau potable.Définir les priorités: Les priorités doivent être définies en garantissantl’amélioration simultanée <strong>de</strong>s aspects nature et sécurité.Faire <strong>du</strong> Rhône un axe touristique: Le projet doit permettre <strong>de</strong> faire<strong>du</strong> Rhône un axe touristique principal intégrant les aspects culturels,sportifs et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its locaux.Mener <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et projets <strong>de</strong> recherche: Les étu<strong>de</strong>s et recherchesnécessaires doivent être menées en favorisant la centralisation <strong>de</strong>s projetsainsi qu'en rassemblant et mettant en valeur les informations historiquesrécoltées.Objectifs par domaineEn complément <strong>de</strong>s objectifs ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong>s objectifs spécifiques par domaineont été définis avec les partenaires concernés. Leur mise enœuvre est assurée dans le cadre <strong>du</strong> projet Rhône, mais <strong>de</strong> manièreconjointe, et sous la responsabilité <strong>de</strong>s services cantonaux concernés.23


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR2.3 PROCESSUS DE LA 3 e CORRECTION DU RHÔNE ETCONTENU DU PLAN D’AMÉNAGEMENTLes principales étapes <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> RhôneLe projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône peut être divisé en quatre étapesmajeures au sein <strong>de</strong>squelles s’inscrit le <strong>Plan</strong> d’aménagement:1. Bases et synthèse <strong>de</strong>s bases• Ces documents établissent un diagnostic <strong>de</strong> l’état actuel <strong>du</strong> fleuve,selon les aspects sécuritaires et environnementaux. Il s’agit principalementd’un dossier élaboré en mars 1999 [100] , <strong>du</strong> Rapport <strong>de</strong> synthèse<strong>de</strong> juin 2000 [001] et <strong>de</strong>s différents compléments <strong>de</strong> bases (enparticulier bases Conches, Bas-Valais et canaux [102]-[106] ). Le <strong>rapport</strong><strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> juin 2000 a été présenté au Grand Conseil valaisan enseptembre 2000. Il en a validé les objectifs, les principes et les conclusions.2. <strong>Plan</strong> sectoriel (PS-R3)• Ce document <strong>de</strong> gestion territoriale contient la carte indicative <strong>de</strong>sdangers, la carte <strong>de</strong> l’espace Rhône et les règles <strong>de</strong> gestion territorialeassociées. Il a été adopté par le Conseil d’Etat Valaisan en juin 2006.• La mise en consultation <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> sectoriel a aussi permis <strong>de</strong> rassemblerles attentes communales et régionales utiles à l’élaboration<strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement.3. <strong>Plan</strong> d’aménagement (PA-R3)• Cette étape décrite au chapitre suivant fait l’objet <strong>du</strong> présent <strong>rapport</strong><strong>de</strong> synthèse.4. Projets d’exécution par secteur, mis à l’enquête publique• Ces projets préciseront, sur la base <strong>du</strong> PA-R3, la solution localementretenue.• Ils comportent plusieurs phases: dossier d’exécution mis à l’enquête,projet <strong>de</strong> détail, puis travaux.• Ils sont définis dans le temps en fonction <strong>de</strong>s priorités fixées par le PA-R3.Démarches parallèles dans le cadre <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône pour assurerune sécurisation rapi<strong>de</strong>.Toute cette démarche se fait en partenariat avec les représentants <strong>de</strong>sintérêts cantonaux et régionaux. Ce procédé offre l’avantage d’une solutionconcertée et <strong>du</strong>rable mais prend <strong>du</strong> temps. Comme la sécurisation<strong>de</strong>s sites prioritaires doit se faire à court terme, l’élaboration <strong>du</strong>plan d’aménagement et <strong>de</strong>s mesures prioritaires se sont faits en parallèle,comme l’illustre la figure ci-<strong>de</strong>ssus.Les mesures prioritairesIl s’agissait, comme représenté ci-<strong>de</strong>ssus, d’assurer une sécurisation rapi<strong>de</strong><strong>de</strong> certains sites en parallèle <strong>de</strong> la démarche générale <strong>de</strong> mise enœuvre <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Ainsi les secteurs soumis à d’importantsdégâts potentiels ont été déclarés prioritaires, et <strong>de</strong>s mesuresurgentes y ont été définies à partir <strong>de</strong> 1998. C’est le cas <strong>de</strong> Viège, Chippis,Fully et Sion. Les travaux, tout en étant compatibles avec le PA-R3,y seront réalisés en priorité. Côté vaudois, une mesure urgente prioritairea été définie pour protéger la rive droite <strong>du</strong> Rhône dans le Chablais, enparticulier la zone in<strong>du</strong>strielle d’Aigle. Son financement a fait l’objetd’une décision <strong>du</strong> Canton en juin 2006. Le renforcement <strong>de</strong>s digues seraréalisé dans une première étape uniquement dans les secteurs qui nesont en principe pas dans les élargissements prévus par le PA-R3.Des mesures d’organisation <strong>de</strong>stinées à améliorer l’intervention d’urgenceont aussi été définies et prises peu après la crue 2000, parallèlementaux travaux <strong>de</strong> remise en état <strong>de</strong>s digues.24


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Le <strong>Plan</strong> sectorielLa manière dont les objectifs <strong>de</strong> la troisième correction <strong>du</strong> Rhône serontatteints et coordonnés a été précisée pour le Canton <strong>du</strong> Valaisdans le <strong>Plan</strong> sectoriel <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PS-R3). Le PS-R3définit une politique cohérente d’aménagement <strong>du</strong> territoire et <strong>de</strong> protectioncontre les crues liées au Rhône par l’intermédiaire d’un <strong>rapport</strong>contenant <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> gestion territoriale liantes pour lesautorités, une carte indicative <strong>de</strong>s dangers liés au Rhône, la carte <strong>de</strong>l’espace Rhône à l’échelle 1:25000 et <strong>de</strong>s fiches spécifiques pourchaque commune riveraine. Il a été adopté par le Conseil d’Etat valaisanen juin 2006 suite à une procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> consultation. Une procé<strong>du</strong>reéquivalente a été engagée dans le Chablais vaudois.L’espace Rhône défini dans le PS-R3 permet <strong>de</strong> réserver la surface nécessairepour assurer la sécurité <strong>de</strong> la plaine. Il s’agit d’un périmètre inconstructibledans lequel les fonctions environnementales etsocio-économiques trouveront également leur place. Il a été définiselon les dispositions fédérales en vigueur et comprend en règle généralele Rhône actuel ainsi qu’une éten<strong>du</strong>e égale à la largeur actuelle<strong>du</strong> Rhône sur chacune <strong>de</strong>s rives s’il n’y a pas <strong>de</strong> contrainte forte. En périmètrebâti, cet espace s’élève par contre à 10 mètres <strong>de</strong> chaque côté<strong>du</strong> fleuve. Il totalise 1480 ha, dont 1100 ha pour le Valais.Le PS-R3 a ainsi fixé le périmètre à l’intérieur <strong>du</strong>quel <strong>de</strong>vait s’inscrirel’emprise <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, en prévoyant cependant <strong>de</strong>s exceptionspour les élargissements ponctuels. Dans la mesure où le <strong>Plan</strong>d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) définira plusprécisément l’emprise future <strong>du</strong> fleuve, il sera possible <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r,après son adoption, à une mise à jour <strong>de</strong> l’espace Rhône, sauf danscertains secteurs comme la Vallée <strong>de</strong> Conches et le Chablais où il estprévu <strong>de</strong> le maintenir.Contenu <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> RhôneDéfinitionLe <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) présentel’avant-projet à l’échelle 1:10000 <strong>de</strong> la solution technique retenue pourla sécurisation <strong>du</strong> fleuve <strong>de</strong> sa source au Léman. Il définit les mesuresparticulières d’aménagement proposées après une phase d’analye <strong>de</strong>svariantes d’aménagement possible, puis <strong>de</strong> sélection et d’optimisation<strong>de</strong> la variante retenue, dans le cadre d’une démarche participative.Il s’agit d’un avant-projet qui pourra être adapté, mais qui propose unevision d’ensemble concrète et sur le long terme. Une mise à jour <strong>du</strong> PA-R3 est prévue à une fréquence <strong>de</strong> 10 ans pour le Canton <strong>du</strong> Valais.Dans le Canton <strong>de</strong> Vaud, le plan sectoriel est groupé avec le plan d’aménagementen un seul document, avec un complément au plan directeurcantonal. Leur mise à jour interviendra dans le cadre <strong>de</strong> la révision<strong>du</strong> plan directeur cantonal.Le processus d’information publiqueL’information publique <strong>du</strong> PA-R3, prévue au cours <strong>de</strong> l’été 2008, <strong>de</strong> maià septembre, permettra <strong>de</strong> réunir les questions, remarques, suggestionset commentaires <strong>de</strong> tous les intéressés: communes, services cantonauxet offices fédéraux, associations, groupes d’intérêt, entreprises, particuliers,etc. Ceux-ci seront synthétisés et serviront à la mise à jour <strong>du</strong> PA-R3 qui sera adoptée par les Conseils d’Etat <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cantons.La portée <strong>du</strong> PA-R3Après adoption, le PA-R3 servira <strong>de</strong> base à l’établissement <strong>de</strong>s projetsd’exécution mis à l’enquête publique par tronçon. Le PA-R3 fixe également,par étapes, les priorités <strong>de</strong> réalisation.Les éléments <strong>du</strong> PA-R3Le PA-R3 présente l’avant-projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône àl’échelle 1:10000, il est accompagné d’un <strong>rapport</strong> d’impact sur l’environnementcorrespondant à cette phase <strong>du</strong> projet (1 re étape). Le présent<strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse, le <strong>rapport</strong> d’impact sur l’environnement et l’avantprojet<strong>de</strong> fiche <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> directeur cantonal, qui précise l’état <strong>de</strong> la coordinationspatiale <strong>de</strong> la solution retenue, représentent les principauxpro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> synthèse <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement. Les informations détailléesse trouvent dans le dossier <strong>de</strong>s plans à l’échelle 1:10000 et dansles <strong>rapport</strong>s techniques <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> PA-R3.Les données et les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> base comprennent quelque 150 documentsqui font partie <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, ainsiqu’un système d’informations spatiales comprenant une centaine <strong>de</strong>cartes et couches <strong>de</strong> données à référence spatiale.25


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR262.4 ORGANISATION POUR L’ÉLABORATIONDU PLAN D’AMÉNAGEMENTOrganisation générale: <strong>de</strong>ux cantons pour un projetEn tant que propriétaires <strong>du</strong> fleuve, les Cantons <strong>du</strong> Valais et <strong>de</strong> Vaudsont les maîtres d’ouvrage <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Le Canton <strong>du</strong>Valais assume ce rôle à travers le Département <strong>de</strong>s transports, <strong>de</strong> l'équipementet <strong>de</strong> l'environnement. Côté vaudois, la représentation <strong>de</strong> lamaîtrise <strong>de</strong> l'ouvrage revient au Département <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> l’environnement.Dans chaque canton, le pilotage politique <strong>du</strong> projet est assuré par unConseil <strong>de</strong> pilotage (COPIL). Celui-ci est présidé en Valais par le Chef<strong>de</strong> département en charge <strong>du</strong> dossier, et sur Vaud par le Chef <strong>du</strong> Service<strong>de</strong>s eaux. Le COPIL VD-VS réunit les <strong>de</strong>ux Chefs <strong>de</strong> département.Le Canton <strong>du</strong> Valais pilote le projet. Sa con<strong>du</strong>ite technique est assuréepar la direction <strong>de</strong> projet, sise au Service <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s cours d'eau(SRCE) <strong>du</strong> Département <strong>de</strong>s transports, <strong>de</strong> l'équipement et <strong>de</strong> l'environnement,avec la collaboration d'un Comité <strong>de</strong> projet. Celui-ci est enparticulier chargé <strong>de</strong> régler toutes les questions <strong>de</strong> coordination avec lesaffluents, les routes et les ouvrages d'art.Côté vaudois, c’est le Service <strong>de</strong>s eaux, sols et assainissement (SESA) quireprésente l'administration cantonale vaudoise dans le pilotage technique<strong>du</strong> projet. Une commission intercantonale <strong>de</strong> pilotage (CICO) réunissantles représentants <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cantons, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> laConfédération, assure la coordination entre les <strong>de</strong>ux cantons.Les partenaires thématiques <strong>du</strong> projet sont les autres services cantonaux,les associations concernées ainsi que l’administration fédérale,représentée par l’OFEV; les partenaires externes sont les organisations<strong>de</strong>s communes, les bourgeoisies, les associations régionales et les autresacteurs régionaux ou locaux concernés et intéressés par le projet.Des commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL), composées <strong>de</strong> représentants<strong>de</strong>s communes riveraines, <strong>de</strong>s associations régionales et<strong>de</strong>s divers domaines concernés (agriculture, protection <strong>de</strong> la nature,économie et tourisme, pêche, etc.), assurent l'accompagnement général<strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, en particulier l’établissement<strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement, à l'échelle locale et régionale.Organigramme présentant la con<strong>du</strong>ite technique <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône:l’organisation <strong>de</strong> pilotage regroupe les <strong>de</strong>ux cantons : Vaud et Valais.COREPILCommission Régionale<strong>de</strong> pilotageValaisCEConseil d’Etat VSCoPilR3 – VSConseil <strong>de</strong> pilotageChefs service*: SRCE, SAT,SSCM, SCA, SFP, SPE,SCPF, SFH, SDE, SBMA,SC, SEN (délégué)DOP R3Direction <strong>de</strong> projet VSVSCOPILChablaisVDCICOCommission intercantonale<strong>de</strong> coordinationCOREPILCommission Régionale<strong>de</strong> pilotageChablaisTous les partenaires qui ont été associés à l’élaboration <strong>du</strong> projet pourrontégalement se prononcer dans le cadre <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re d’informationpublique.La Confédération directement impliquéeLa Confédération est directement intégrée dans les organes <strong>de</strong> con<strong>du</strong>itepolitique et technique <strong>de</strong> ce projet d’importance nationale. Une collaborationrenforcée avec les représentants <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement(OFEV) a en effet été instaurée notamment par:• la mise en place d’une coordination à l’échelon fédéral en vue d’assurerle suivi <strong>du</strong> projet et le traitement <strong>de</strong> questions spécifiques relevant<strong>de</strong> la compétence fédérale,• une validation <strong>de</strong>s principes et <strong>de</strong>s emprises <strong>du</strong> projet tel que présenté,• la participation régulière d’un représentant fédéral aux séances <strong>de</strong>direction <strong>du</strong> projet,CEConseil d’Etat VDCoPilR3 – VDConseil <strong>de</strong> pilotageSESADirection <strong>de</strong> projet VD• la validation <strong>de</strong>s principales étapes d’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagementau niveau fédéral, étant enten<strong>du</strong> que la Confédération seprononcera à nouveau dans le cadre <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re d’informationpublique.Ingénieurs et experts auteurs <strong>du</strong> projetLa nature participative <strong>du</strong> processus d’élaboration <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagementest telle que la notion d’auteurs pourrait dans ce projet s’étendreà tous les partenaires internes et externes, dans les <strong>de</strong>ux cantons.Cependant, seuls ceux qui ont réalisé la partie principale <strong>du</strong> travail techniquesont présentés ici: le maître d’ouvrage avec en particulier l’EquipeRhône rattachée au Service <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s cours d’eau, et les mandataires:le groupement <strong>de</strong> bureaux d’étu<strong>de</strong>s GR3 et le groupe d’experts.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008L’Equipe Rhône est structurée selon <strong>de</strong>ux perspectives: celle <strong>de</strong>s domainesthématiques (protection contre les crues, aménagement <strong>du</strong> territoire,agriculture, nature et paysage, hydrogéologie), et la perspectivegéographique (Bas-Valais, Valais Central et Haut-Valais) comme lemontre la figure ci-contre. A chaque domaine et à chaque secteur estassocié(e) un ou une responsable.Le groupement <strong>de</strong> bureaux d’étu<strong>de</strong>s GR3 compte 27 bureaux spécialisésdans le domaine <strong>de</strong> la protection contre les crues mais aussi dansles tâches générales comme la gestion <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données informatiquesou la direction <strong>de</strong> projet. Leur groupement a été structuré selonla même logique que l’Equipe Rhône. Chaque domaine et chaque secteurest géré par un responsable et ses adjoints, tous issus <strong>de</strong> bureauxd’étu<strong>de</strong>s spécialisés dans les domaines correspondants, et tous au bénéficed’une expérience particulière dans le secteur concerné, en relationavec l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau et la protection contre lescrues. Par ailleurs, chaque domaine <strong>de</strong> chaque secteur est attribué à unbureau d’étu<strong>de</strong>s régional spécialisé dans le domaine.La similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux équipes, <strong>de</strong>mandée par le Maîtred’œuvre, a permis <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s correspondants danschaque équipe, responsables <strong>de</strong> la coordination et <strong>du</strong> suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sdans le domaine ou le secteur concerné. Cette logique a été éten<strong>du</strong>eaux responsables <strong>de</strong>s différents pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> PA-R3 (chap. 2.6). L’étu<strong>de</strong><strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement a également été accompagnée par un grouped’experts <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> renommée couvrant les principaux domainesconcernés (hydraulique et protection contre les crues, morphologie alluviale,transport soli<strong>de</strong>, nappe, nature, paysage, hydrobiologie, agriculture,hydrogéologie, etc.). Le groupement <strong>de</strong> bureaux d’étu<strong>de</strong>s etl’Equipe Rhône ont régulièrement fait appel à leurs compétences.Finalement, un travail d’appui important a été réalisé dans le cadre<strong>de</strong> mandats séparés concernant, entre autres, l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> transport soli<strong>de</strong>(charriage), l’établissement d’un outil prédictif <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>smilieux riverains, l’établissement <strong>de</strong>s lignes directrices paysagères pourle Rhône et pour la plaine et l’appréciation <strong>du</strong> potentiel <strong>de</strong> réalisationd’améliorations foncières intégrales (AFI).Matrice montrant les principes organisationnels avec GR3 et les experts.Séance <strong>de</strong> travail réunissant l’Equipe Rhône – le groupement d’ingénieurs et les experts auService <strong>de</strong>s routes et cours d’eau à Sion.27


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Information et communicationL’information au public est un complément nécessaire à la démarcheparticipative. Elle a pour but <strong>de</strong> fournir les éléments à la populationpour permettre aux partenaires <strong>de</strong> cerner les enjeux et <strong>de</strong> prendreconnaissance <strong>de</strong>s éléments et principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la protection contreles crues. Elle a été diffusée par la Direction <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône au moyen <strong>de</strong>s outils suivants:•le rhone.vs: ce bulletin d’information est <strong>de</strong>stiné à toutes les Valaisanneset à tous les Valaisans. Il donne notamment la parole à <strong>de</strong>sreprésentants <strong>de</strong> divers milieux et apporte <strong>de</strong>s réponses aux questionsles plus fréquemment posées. Il est édité dans les <strong>de</strong>ux langues<strong>du</strong> Canton et distribué à tous les ménages (145000 exemplaires).Le numéro spécial <strong>de</strong> juin 2008 accompagnant la publication <strong>du</strong>PA-R3 est distribué sur le Chablais vaudois aussi.• Le site internet www.vs.ch/rhone.vs: ce site permet à chacun d’accé<strong>de</strong>raux principaux documents établis dans le cadre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong>la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Il a été éten<strong>du</strong> pour permettre l’accès auxdocuments <strong>du</strong> PA-R3, y compris le présent <strong>rapport</strong> et les plans.• Des expositions dans <strong>de</strong>s lieux publics ou stands d’information ad hoc.• Des conférences et communiqués <strong>de</strong> presse: ils ont ponctué les moments-clés<strong>de</strong> la démarche.• Des présentations <strong>de</strong> thèmes spécifiques ou <strong>de</strong> l’avancement <strong>du</strong> projet:les présentations <strong>de</strong> ce type ont été systématiques dans les CO-RÉPIL et le COPIL.• Un programme <strong>de</strong> communication spécifique (élaboration et diffusion<strong>de</strong> documents <strong>de</strong> différents niveaux <strong>de</strong> détail) accompagnant lamise en consultation <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement.Les bulletins d’informationrhone.vs sont édités à145000 exemplaires etdistribués à tous les ménagesvalaisans <strong>de</strong>ux fois par année.Eten<strong>du</strong>e <strong>de</strong>s commissions régionales <strong>de</strong> pilotage <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> la troisième correction <strong>du</strong> Rhône (CORÉPIL).Cinq CORÉPIL regroupant 44 communes riveraines valaisannes et 9 communes riveraines vaudoises ont été constituées afind’accompagner l’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.29


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR302.6 ÉTAPES D’ÉLABORATIONDU PLAN D’AMÉNAGEMENTDe l’analyse <strong>de</strong>s bases au <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèseL’organisation générale <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> PA-R3 et les rôles <strong>de</strong>s différents partenaires ont été présentés au sous-chapitreprécé<strong>de</strong>nt. Des lignes directrices cantonales ont été élaborées et adoptées par le Conseil d’Etat valaisan enfévrier 2006 afin d’orienter ce travail. Elles ont notamment précisé les exigences légales et techniques, les règles<strong>de</strong> participation et d’organisation ainsi que les éléments sur lesquels le partenariat <strong>de</strong>vait porter en particulier.Le <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) présente l’avant-projet <strong>de</strong> sécurisation<strong>du</strong> fleuve à l’échelle 1:10000. Sa structure générale et son contenu ont été présentés au sous-chapitre 2.3. Il estle résultat d’une démarche d’élaboration que l’on peut structurer en 10 étapes <strong>de</strong> travail, symbolisées dans leschéma ci-contre en 10 blocs, les «objets». Chaque objet comprend un certain nombre <strong>de</strong> «pro<strong>du</strong>its».Au début <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un important travail <strong>de</strong> synthèse et <strong>de</strong> mise à jour <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> base a été réalisé:d’abord les éléments historiques (crues et autres événements marquants, aménagements réalisés, profils<strong>du</strong> fleuve au fil <strong>du</strong> temps), puis techniques (débits <strong>de</strong> dimensionnement, état <strong>de</strong>s digues, zones <strong>de</strong> dangers,dégâts potentiels, caractéristiques <strong>de</strong> la nappe phréatique, état <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l’environnement, agriculture,paysage et projets <strong>de</strong> recherche). Les objectifs, les critères et les indicateurs permettant d’évaluer le projetont été définis avec le Conseil <strong>de</strong> pilotage (groupe <strong>de</strong> partenaires thématiques comprenant les Services <strong>de</strong>l’administration cantonale valaisanne et les associations) et avec les Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage(CORÉPIL) qui ont également élaboré un concept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine. Dans la <strong>de</strong>uxième phase,celle <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong> l’avant-projet, on distingue:1)l’élaboration et l’analyse <strong>de</strong>s variantes esquissées à l’échelle 1:25000 (objets 5 et 6), qui ont débouché surle choix <strong>de</strong> la solution retenue pour la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône entre sa source et le Léman;2)le développement et l’optimisation <strong>de</strong> la solution retenue, à l’échelle 1:10000 (objet 8);3)le <strong>rapport</strong> d’impact sur l’environnement 1 re étape (objets 7 et 9).La sélection <strong>de</strong> la solution retenue constitue dans le processus une étape centrale qui débute par la définitionet la sélection <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits, l’élaboration <strong>de</strong>s variantes, l’élaboration <strong>de</strong> cartes indicatives<strong>de</strong> dangers après mesures et l’estimation <strong>de</strong>s dégâts potentiels après mesures pour les différentes variantes.Au début <strong>du</strong> processus, les variantes sélectionnées ont été améliorées en recherchant <strong>de</strong>s synergies avec lesobjectifs socio-économiques (pro<strong>du</strong>it 6.1). Au terme <strong>de</strong> la sélection, la variante choisie a une nouvelle foisété optimisée (pro<strong>du</strong>it 8.1). Cela a permis <strong>de</strong> développer ensuite l’avant-projet sommaire <strong>de</strong> la solution retenueavec le <strong>de</strong>vis estimatif <strong>de</strong>s coûts, le découpage en phases <strong>de</strong> réalisation, le plan d’entretien et le pland’intervention d’urgence.L’objet 9 comprend le <strong>rapport</strong> d’impact sur l’environnement <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement et le cahier <strong>de</strong>s charges<strong>du</strong> <strong>rapport</strong> qui accompagnera les projets d’exécution.Structure globale <strong>de</strong> l’élaboration <strong>du</strong> PA-R3: les 10 «objets» et leur subdivision en une quarantaine <strong>de</strong> «pro<strong>du</strong>its».Etu<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement 3 ème correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3)1.Historique1.1. Historiquegénéral1.2. Cadastre<strong>de</strong>s événements1.3. Cadastre<strong>de</strong>s aménagements1.4. Historique<strong>de</strong>s profils<strong>du</strong> fleuve2. Synthèse et mise à jour <strong>de</strong>s bases2.1. Hydrologie et informations sur le bassin versant2.2. Géotechnique <strong>de</strong>s digues2.3. Zones <strong>de</strong> danger et dégâts potentiels2.4. Cadastre <strong>de</strong>s ouvrages et plan <strong>de</strong>s contraintesavec <strong>de</strong>gré2.5. Nappe phréatique (état général et relation)2.6. Environnement2.7. Nature2.8. Bases agriculture y compris AméliorationsFoncières Intégrales (AFI)2.9. Bases complémentaires nécessaires à acquérirdans le cadre <strong>du</strong> PA-R32.10. Prise en compte <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche2.11. Paysage : synthèse <strong>de</strong> l’analyse historiquefonction et typologie actuelle4. Concept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)4.1. Synthèse <strong>de</strong>s concepts régionaux <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine5. Variantes possibles5.1. Gestion <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els5.2. Étu<strong>de</strong> préliminaire, variantes possibles avec faisabilité et <strong>du</strong>rabilité5.3. Carte <strong>de</strong> danger état actuel et dégâts potentiels (Pro<strong>du</strong>it non réalisé)5.4. Carte indicative <strong>de</strong>s dangers après mesures et dégâts potentiels6. Analyse <strong>de</strong>s variantes6.1. Synergies avec les concepts régionaux <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine6.2. Comparaison sur base <strong>de</strong> la grille d’analyse6.3. Proposition <strong>de</strong> la variante à retenir6.4. Dossier pour partenaires6.5. Synthèse <strong>de</strong>s remarques <strong>de</strong>s partenaires sur la comparaison <strong>de</strong>s variantes6.6. Justification <strong>de</strong> la variante retenue sur base métho<strong>de</strong> multicritère8. Solution retenue8.1. Optimisation <strong>de</strong> la variante retenue sur base remarques <strong>de</strong>s partenaires8.2. Calculs hydrauliques et géomorphologiques, y compris améliorations8.3. Catalogue <strong>de</strong>s sections transversales, situation actuelle8.4. Emprise <strong>de</strong> la variante à l’échelle 1 :10'0008.5. Bilan et gestion <strong>du</strong> charriage y. c. concept <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> matériaux8.6. Devis estimatif, priorités et étapes <strong>de</strong> réalisations8.7. <strong>Plan</strong> d’entretien8.8. <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence8.9. Mise à jour <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’Affectation <strong>de</strong>s Zones (PAZ) et <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> sectoriel (PS)10. Rapport <strong>de</strong> synthèse3. Objectifs,critères etindicateurs3.1. Synthèse et analyse<strong>de</strong>s objectifs thématiques(par Conseil<strong>de</strong> pilotage <strong>du</strong> projetR3) et régionaux(par commissionsrégionales <strong>de</strong>pilotage (COREPIL))3.2. Définition <strong>de</strong>scritères, indicateurset poids3.3. Grille d’analyse <strong>de</strong>svariantes7. Cahier <strong>de</strong>scharges <strong>du</strong>Rapport <strong>de</strong>l’impact surl’environnement(RIE)7.1. Cahier <strong>de</strong>scharges <strong>du</strong>RIE 1 ère étape9. Rapport d’impactsur l’environnement(RIE)9.1. RIE 1 ère étape9.2. Cahier <strong>de</strong>sCharges <strong>du</strong>RIE 2 ème étape9.3. Suivi environnemental<strong>de</strong> laréalisation type


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Variantes: les étapes menant à la solutionLes étapes <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s variantes sont décrites ici <strong>de</strong> manière succincte. Le lecteur trouveraplus <strong>de</strong> détails sur le processus et ses résultats au chapitre 3.Le développement <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> protection contre les crues <strong>du</strong> Rhône a débuté par l’analyse <strong>de</strong>s possibilités<strong>de</strong> rétention (chap. 3.2), tant dans les barrages existants que dans les nouveaux ouvrages, en plaine oudans les vallées latérales. Ces solutions amènent certes un gain <strong>de</strong> sécurité mais celui-ci n’est pas suffisantpour éviter un redimensionnement <strong>du</strong> Rhône (chap. 3.4). Les volumes d’eau en jeu sont très importants: unecrue <strong>du</strong> Rhône représente un volume équivalent à une tranche d’eau <strong>de</strong> 50 centimètres sur toute la surface<strong>du</strong> Léman. Dès lors, la protection <strong>du</strong>rable contre les crues doit être assurée par la combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mesures:le redimensionnement <strong>du</strong> fleuve, et la rétention. Les possibilités <strong>de</strong> dérivation ont aussi été étudiées,mais elles ont été abandonnées, principalement à cause <strong>de</strong> leur manque <strong>de</strong> fiabilité (chap. 3.3).Pour le redimensionnement <strong>du</strong> Rhône, plusieurs combinaisons <strong>de</strong> mesures d’aménagement <strong>de</strong> son lit ontété prises en considération (chap. 3.6 et 3.7): les élargissements, les abaissements, le renforcement et le rehaussement<strong>de</strong>s digues. En parallèle, <strong>de</strong>s scénarios <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s crues et <strong>de</strong>s débits dans la plaine ont étédéveloppés en définissant, par tronçon, les débits <strong>de</strong> dimensionnement <strong>du</strong> lit et les corridors d’évacuation <strong>de</strong>sdébits supérieurs à ces <strong>de</strong>rniers (chap. 3.9).Lors d’une première étape <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s variantes, <strong>de</strong>s critères éliminatoires ont été appliqués pour débouchersur un choix plus restreint (chap. 3.8), <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à quatre variantes par secteur <strong>de</strong> 20 km.Ces critères éliminatoires sont basés sur <strong>de</strong>s considérations techniques et légales liées à leur niveau <strong>de</strong> sécurité,à leur coût et à leur proportionnalité. Ils ont été définis avec la participation <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement(OFEV).L’évaluation <strong>de</strong>s variantes retenues, la vérification <strong>de</strong> l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs fixés par le Conseil <strong>de</strong> pilotage et lanécessaire pesée <strong>de</strong>s intérêts ont été réalisées à l'ai<strong>de</strong> d'une grille d'analyse multicritère (chap. 3.10). Cette <strong>de</strong>rnièrea été construite à partir <strong>de</strong>s critères et indicateurs pertinents dans les domaines <strong>de</strong> la sécurité, <strong>de</strong> l’environnementet <strong>de</strong>s aspects socio-économiques, définis sur la base <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong> Projet Rhône et <strong>de</strong>s partenaires.Processus d’élaboration et <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> la solution retenue.La sélection <strong>de</strong> la solution retenue a été faite dans le cadre d'un processus participatif impliquant les partenairesinternes et externes <strong>du</strong> projet. Dans le cadre <strong>de</strong>s Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL), ladémarche suivante a été retenue:• Une première rencontre entre spécialistes et membres <strong>de</strong> la commission a permis <strong>de</strong> mettre au point la métho<strong>de</strong>d’évaluation multicritères, notamment pour pondérer les sous-objectifs socio-économiques;• lors <strong>de</strong> la rencontre suivante, les variantes retenues après le filtre <strong>de</strong>s critères éliminatoires ont été présentéeset mises en discussion;• selon les besoins <strong>de</strong> la CORÉPIL, une ou plusieurs séances additionnelles <strong>de</strong> travail ont été réalisées pourrécolter les questions et apporter les premiers éléments <strong>de</strong> réponse quant au choix <strong>de</strong> la solution retenue.• Finalement, les résultats <strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong> la solution retenue ont été présentés aux CORÉPIL.Le choix <strong>de</strong> la solution retenue a été validé avec les partenaires thématiques <strong>du</strong> projet, qui sont les servicescantonaux et les associations concernés ainsi que l’Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement, dans le cadre <strong>du</strong>Conseil <strong>de</strong> pilotage <strong>du</strong> projet (COPIL).31


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3. LES SOLUTIONS ETUDIÉES POUR UNE PROTECTION DURABLE CONTRE LES CRUES DU RHÔNE3.1 ÉTUDIER TOUTES LES SOLUTIONS POSSIBLESRetenir, dériver ou augmenter la capacité?La très mauvaise qualité générale <strong>de</strong>s digues impose <strong>de</strong> les renforcerpresque partout. Cela ne suffit cependant pas à assurer la sécurité <strong>de</strong> laplaine. La capacité actuelle <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve est insuffisante. Dans unpremier temps, en commençant par l’éventail <strong>de</strong> solutions le plus largepossible, trois gran<strong>de</strong>s familles peuvent être considérées pour pallier àcette incapacité <strong>du</strong> Rhône à évacuer les crues sans débor<strong>de</strong>ment:1)Retenir, c’est-à-dire stocker temporairement une partie <strong>du</strong> volume<strong>de</strong> la crue. On peut envisager différents types <strong>de</strong> rétention:dans les barrages actuels, dans <strong>de</strong> nouveaux barrages à construiresur les affluents <strong>du</strong> Rhône ou dans la plaine, avec la création <strong>de</strong>grands casiers limités par <strong>de</strong>s digues.2)Dériver une partie <strong>de</strong>s eaux vers un autre écoulement en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong>fleuve, par exemple dans un <strong>de</strong>uxième chenal ou une galerie souterraine.3)Augmenter la capacité d’écoulement <strong>du</strong> fleuve lui-même. Troisoptions sont possibles: le rehaussement <strong>de</strong>s digues, l’abaissement <strong>du</strong>fond et l’élargissement <strong>du</strong> lit.Les <strong>de</strong>ux premières familles reposent sur <strong>de</strong>s mesures prises en <strong>de</strong>hors<strong>du</strong> Rhône. Une analyse détaillée a permis <strong>de</strong> vérifier si elles permettaient<strong>de</strong> renoncer à un réaménagement <strong>du</strong> Rhône lui-même. Cetteréflexion est résumée dans les <strong>de</strong>ux chapitres suivants.3.2 RÉTENTION: STOCKER LES CRUES TEMPORAIREMENTPOUR ÉVITER DES DÉBORDEMENTSRétention dans les barragesLes crues passées ont démontré l’utilité <strong>de</strong>s barrages pour retenir unepartie <strong>de</strong>s crues. Dans quelle mesure pourront-ils servir à l’avenir pourgérer les crues rares ou extrêmes? L’étu<strong>de</strong> MINERVE, réalisée à l’EPFLy répond (voir ci-<strong>de</strong>ssous).Les onze grands barrages interceptent les eaux d’un quart seulement <strong>du</strong> bassin versant <strong>du</strong> Rhône(partie en gris foncé sur la carte). De plus, l’efficacité <strong>de</strong> leur rétention dépend <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong> remplissageau début <strong>de</strong> la crue.Surface drainéeRetenue d’accumulationGalerie d’ad<strong>du</strong>ctionCours d’eau32


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Projet MINERVE: mieux utiliser les réservoirsque sont les barragesLe projet MINERVE (Modélisation <strong>de</strong>s Intempéries <strong>de</strong> Nature Extrême <strong>de</strong>s Rivières Valaisanneset <strong>de</strong> leurs Effets), développé pour l’Etat <strong>du</strong> Valais par l’Ecole polytechniquefédérale <strong>de</strong> Lausanne (EPFL), montre les effets <strong>de</strong>s aménagements hydroélectriquessur la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> crue <strong>du</strong> Rhône et <strong>de</strong> ses affluents.Influence <strong>de</strong>s aménagements hydroélectriques sur la crue <strong>de</strong> 1993 à Lavey et effets qu’auraienteu <strong>de</strong>s opérations préventives optimales en pour-cent (turbinage et vidanges préventifs).Cette option a l’avantage <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong>s aménagements existants.Elle permettrait <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> 20 à 30% les débits <strong>de</strong> pointe d’une cruecentennale. A condition que se conjuguent plusieurs facteurs très favorables:excellente fiabilité <strong>de</strong>s prévisions météorologiques à troisjours ou niveau <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong>s retenues pas trop élevé.Les avantages <strong>de</strong> ce système sont cependant limités. Les barrages nepeuvent retenir que les pluies qui tombent à leur amont. Celles-ci nereprésentent qu’un quart environ <strong>de</strong> la surface <strong>du</strong> bassin versant total<strong>du</strong> Rhône (voir carte ). Par ailleurs, plus le volume <strong>de</strong> la crue est important,moins le système est efficace. Pour les crues extrêmes, les volumesen jeu sont tels que les barrages sont remplis avant l’arrivée <strong>de</strong>la pointe <strong>de</strong> crue, et donc faiblement efficaces au moment le plus crucial.Enfin, le fait que les crues exceptionnelles apparaissent souvententre août et septembre, lorsque les barrages sont pleins, contribue égalementà limiter l’efficacité et la fiabilité <strong>du</strong> système.Une bonne gestion <strong>de</strong>s barrages en pério<strong>de</strong> critique, avec l’ai<strong>de</strong> d’outilsinformatiques comme ceux développés par le projet MINERVE, atténuerales dangers dans les vallées latérales, diminuera les risques enplaine, et ré<strong>du</strong>ira les dégâts provoqués par <strong>de</strong>s crues rares. Mais elle nesuffira pas à garantir la sécurité <strong>de</strong> la plaine.Nouveaux barrages sur les affluentsSi les barrages actuels n’interceptent qu’une partie <strong>de</strong>s pluies <strong>du</strong> bassinversant et que leur efficacité est incertaine, pourquoi ne pas créer<strong>de</strong> nouveaux barrages sur les grands affluents? Ils seraient construitsplus près <strong>de</strong> la plaine et dédiés spécifiquement à la protection contre lescrues. Différents sites possibles d’installation d’ouvrages <strong>de</strong> ce type ontété investigués.Un barrage <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> 60 mètres <strong>de</strong> haut sur la DranseLa région <strong>du</strong> Brocard, sur la Dranse à l’amont <strong>de</strong> Martigny, est un <strong>de</strong>s sites possibles<strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s crues avant leur arrivée en plaine. L’aménagement se composeraitd’un barrage voûte <strong>de</strong> 60 mètres <strong>de</strong> haut pour un volume utile <strong>de</strong> 6 millions <strong>de</strong> mètrescube. Il serait généralement vi<strong>de</strong>, afin <strong>de</strong> pouvoir jouer son rôle lors <strong>de</strong> très fortescrues et <strong>de</strong> permettre le transit <strong>de</strong> la route et <strong>du</strong> chemin <strong>de</strong> fer, noyés en cas <strong>de</strong> remplissage<strong>du</strong> barrage.Modèle numérique d’un barrage <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s crues sur la Dranse.(Travail <strong>de</strong> diplôme réalisé à l’EPFL par F. Hachem)Les dix aménagements hydroélectriques les plus influents <strong>du</strong> Valais ont fait l’objetd’un modèle <strong>de</strong> gestion. Les données (quantité <strong>de</strong> pluie, température) intro<strong>du</strong>itesdans le modèle proviennent <strong>de</strong>s relevés en temps réel <strong>de</strong>s stations météorologiques.Elles sont complétées par les prévisions <strong>de</strong> MétéoSuisse. Lorsqu’une crue est prévue,ce modèle propose <strong>de</strong>s mesures préventives <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s barrages comme le turbinageet la vidange. Elles per mettront <strong>de</strong> libérer <strong>du</strong> volume <strong>de</strong> rétention et d’utiliserau maximum l’effet <strong>de</strong>s barrages dans la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s crues, A terme, le modèle doitfonctionner comme un système d'ai<strong>de</strong> à la décision. Le cas échéant, il permettra auConseil d’Etat <strong>de</strong> donner l’ordre <strong>de</strong> vidanger en partie certains barrages.Le Valais compte un grand nombre d’aménagements hydroélectriquesavec <strong>de</strong>s barrages dont le volume total dépasse le milliard <strong>de</strong> mètres cube.Pourrait-on utiliser ces énormes réservoirs pour absorber l’eau <strong>de</strong>s affluentset éviter que le Rhône ne débor<strong>de</strong>?Les barrages existants ont un effet <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s crues <strong>du</strong> Rhône. Ilscontribuent à la sécurisation <strong>de</strong> la plaine par la diminution <strong>de</strong>s pointes<strong>de</strong> crues mais ne suffisent pas à éviter d’importants travaux <strong>de</strong> redimensionnement<strong>du</strong> fleuve car leur effet est limité à une petite partieseulement <strong>de</strong> la surface <strong>du</strong> bassin versant.Des ouvertures dans le barrage permettraient le passage <strong>de</strong> la route cantonale <strong>du</strong>Grand-Saint-Bernard et <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer. En cas <strong>de</strong> crue, ces ouvertures seraientfermées par <strong>de</strong>s portails.33


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURIl est très difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s sites favorables pour construire <strong>de</strong> telsbarrages dans les gran<strong>de</strong>s vallées alpines. Un d’entre eux serait celui <strong>du</strong>Brocard, sur la Dranse (voir encadré page précé<strong>de</strong>nte). On peut imaginerd’autres aménagements directement sur le Rhône dans la vallée<strong>de</strong> Conches, et sur la Vispa. L’emprise <strong>de</strong> tels projets serait néanmoinstrès importante, leur intégration complexe, et les impacts sur la natureet le paysage considérables. Les coûts seraient très élevés: environ100 millions <strong>de</strong> francs pour le barrage <strong>de</strong> la Dranse. Une somme importantepour une efficacité limitée. La retenue ne ré<strong>du</strong>irait le débit <strong>de</strong>pointe <strong>du</strong> Rhône que <strong>de</strong> 8% (voir graphique ci-<strong>de</strong>ssous.)Un barrage sur la Dranse ne ré<strong>du</strong>irait que <strong>de</strong> 8% les débits <strong>de</strong> pointe en cas <strong>de</strong> crue extrême.Mais le plus grand inconvénient est ailleurs. La fiabilité <strong>de</strong> tels ouvragesest difficile à garantir à cause <strong>de</strong>s violents processus <strong>de</strong> charriage,d’érosion et <strong>de</strong> glissements <strong>de</strong> terrains sur les affluents en cas <strong>de</strong>crue extrême. Très vite, le barrage pourrait être obstrué et partiellementcomblé par <strong>de</strong>s matériaux, et sa capacité <strong>de</strong> retenue diminuée.La conclusion est la suivante: la rétention dans les affluents n’est pasune solution fiable techniquement. De plus, ses coûts et ses impactssont beaucoup trop importants pour une efficacité très limitée.Des retenues en plaineLa création <strong>de</strong> zones d’accumulation en plaine pourrait théoriquementré<strong>du</strong>ire les débits <strong>de</strong>s crues extrêmes, et diminuer les investissementsnécessaires à l’aménagement <strong>du</strong> Rhône plus à l’aval. Il s’agirait d’immensescasiers limités par <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> 4 à 6 mètres <strong>de</strong> haut.Toutefois, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s casiers potentiels (voir encadré) révèle une difficultéimportante: la capacité maximale <strong>de</strong> rétention se situe vers 20millions <strong>de</strong> mètres cube. Au-<strong>de</strong>là, les volumes et surfaces occupées parles casiers <strong>de</strong>viennent trop importants en regard <strong>de</strong> leur efficacité ré<strong>du</strong>ite.Globalement, la rétention en plaine permettrait <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire lesdébits extrêmes <strong>de</strong> 100 mètres cube par secon<strong>de</strong> environ, voir 200 mètrescube par secon<strong>de</strong> sur certains tronçons. Cette diminution <strong>de</strong>s débitsextrêmes n’est pas suffisante. Elle ne peut remplacer les travauxd'aménagements <strong>du</strong> Rhône en aval.Les possibilités <strong>de</strong> rétention en plaine16 zones <strong>de</strong> plaine pourraient théoriquement servir <strong>de</strong> casiers pour retenir les crueset ré<strong>du</strong>ire les débits <strong>du</strong> Rhône. Pour être efficaces, ils <strong>de</strong>vraient remplir les critèressuivants:• Volume utile d’au moins 1 million <strong>de</strong> m 3• Arrière-digues <strong>de</strong> hauteur modérée• Dégâts relativement peu importants en cas <strong>de</strong> remplissage• Retour <strong>de</strong>s eaux déversées au Rhône sans difficultés techniques majeuresLes zones potentielles <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s crues dans la plaine <strong>du</strong> Rhône («casiers»).L’une <strong>de</strong>s meilleures configurations, raisonnable en termes <strong>de</strong> coûts, consisterait à utiliserle casier n° 1 près <strong>de</strong> Viège et le casier n° 10 à l’amont <strong>de</strong> Sion. Le volume <strong>de</strong>stockage atteindrait 20 millions <strong>de</strong> mètres cube. On pourrait ré<strong>du</strong>ire ainsi le débit <strong>de</strong>la crue extrême <strong>de</strong> 100 m 3 /s entre Viège et Sion (soit 7%) et <strong>de</strong> 200 m 3 /s entre Sionet Martigny (soit 12%). En aval, l’effet est moins important. Si par exemple les précipitationstouchent particulièrement la région <strong>du</strong> Grand-Saint Bernard, la diminution<strong>du</strong> débit ne serait que <strong>de</strong> 100 m 3 /s seulement (environ 5%).34


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Des rétentions combinéesLa rétention dans les barrages existants, dans <strong>de</strong> nouveaux barrages<strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong> ou dans la plaine, présente <strong>de</strong>s défauts majeurs: soitelle est peu efficace, soit elle manque <strong>de</strong> fiabilité.L’EPFL a mené une étu<strong>de</strong> pour analyser dans quelle mesure la combinaison<strong>de</strong> ces trois solutions ouvrirait une alternative au redimensionnement<strong>du</strong> fleuve. Les principales conclusions sont synthétisées ci-après.Au final, quel que soit le scénario <strong>de</strong> rétention considéré, la capacité actuelle<strong>du</strong> Rhône (inférieure ou égale à Q100min) <strong>de</strong>meure insuffisantepour garantir le transit <strong>de</strong>s crues sans débor<strong>de</strong>ment.Les retenues latérales, dont la faisabilité reste à vérifier, apportent uneré<strong>du</strong>ction locale <strong>de</strong> débit entre Viège et Branson.La présence <strong>de</strong>s aménagements hydroélectriques existants garantit parcontre une ré<strong>du</strong>ction minimale <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 12% entre Viègeet Branson, soit environ 200 m 3 /s par <strong>rapport</strong> à la valeur Qex.Peut-on construire <strong>de</strong> nouveaux barrages sur les affluents, et <strong>de</strong>s bassins<strong>de</strong> rétention en plaine pour diminuer fortement les crues <strong>du</strong> Rhône et éviterun redimensionnement <strong>du</strong> fleuve?Non, même si on réalisait plusieurs barrages sur les principaux affluentset <strong>de</strong> grands bassins <strong>de</strong> rétention dans toute la plaine agricolevalaisanne, avec <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> 4 à 6 mètres <strong>de</strong> haut, cela ne suffirait encorepas à éviter les débor<strong>de</strong>ments <strong>du</strong> fleuve et donc son redimensionnement.De plus, le fonctionnement <strong>de</strong> ces ouvrages n’est pas toujoursgaranti. Et le développement territorial <strong>de</strong> la plaine serait prétérité caril faudrait bloquer <strong>de</strong>s surfaces importantes pour les bassins <strong>de</strong> crue etleurs digues.35


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20083.3 DÉRIVER LES CRUES POUR ÉVITERDE TOUCHER AU FLEUVEDérivation souterraineLorsque la capacité d’écoulement <strong>du</strong> Rhône est insuffisante, pourraitondériver l’excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s eaux dans une galerie souterraine ? Une tellesolution limiterait à première vue les emprises territoriales nécessairesà la sécurisation <strong>de</strong> la plaine et pourrait remplir plusieurs fonctions:accueillir <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>ites d’eau potable et d’énergie, renforcer la digue<strong>du</strong> Rhône et limiter les brusques variations <strong>de</strong> niveau provoquées parles retenues hydro-électriques. Cette option exigerait toutefois <strong>de</strong> trèsgran<strong>de</strong>s galeries, et coûterait très cher, une somme plusieurs fois supérieureà celle <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Sa faisabilité techniqueest quant à elle très problématique, en raison <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> gérerles alluvions et les flottants, le transit <strong>de</strong> la crue se faisant en souterrainsans que l’on puisse anticiper les problèmes ni intervenir.Certains aspects constructifs comme la traversée <strong>de</strong>s villes et le croisement<strong>de</strong>s affluents sont très complexes. Cette solution pose surtout unproblème très important: si la crue amène <strong>de</strong>s débits supérieurs à ceuxqui ont servi au dimensionnement <strong>de</strong> la galerie, aucune solution n’estprévue pour gérer les cas <strong>de</strong> surcharge: la catastrophe peut survenirn’importe où et par surprise. Il ne s’agit donc pas d’une option viable.Peut-on dériver le surplus d’eau que le Rhône n’arrive pas à écouler dansun nouveau chenal distant <strong>du</strong> Rhône ou dans une galerie souterraine?Non, <strong>de</strong> Viège au Léman, ce surplus représente en moyenne 700 m 3 /sdans différents secteurs stratégiques comme les traversées <strong>de</strong> villes. Or,c’est à peu près ce que peut évacuer le Rhône aujourd’hui. A traversSion par exemple, il faudrait, en théorie, une section en béton <strong>de</strong> 30mètres sur 4 pour évacuer les 650 m 3 /s nécessaires, ce qui correspondà trois fois la taille d’une galerie autoroutière, et sur une distance beaucoupplus longue. Par ailleurs, le fonctionnement en crue <strong>de</strong> ce typed’infrastructure n’est pas fiable, ce qui la rend inappropriée à la sécurisation<strong>de</strong> la plaine. Les canaux sont quant à eux incapables d’accepter<strong>de</strong> tels débits: les plus grands n’en évacuent que 10%.Un <strong>de</strong>uxième chenal d’écoulementLa création d’un <strong>de</strong>uxième chenal d’écoulement a été présentée dansle Rapport <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> juin 2000 [001] (voir illustration ci-<strong>de</strong>ssous).Cette solution est flexible, peut s’adapter en taille et en parcours aux besoinset aux contraintes locales. Elle permet <strong>de</strong> créer un couloir pourl’évacuation <strong>de</strong>s crues extrêmes, entre le Rhône et le nouveau chenal.Cette solution ménage l’environnement, en permettant la création <strong>de</strong>milieux naturels et d’un corridor <strong>de</strong> liaison.La construction <strong>de</strong> galeries souterraines pour évacuer les crues <strong>du</strong> Rhône n’est pasenvisageable à cause <strong>de</strong> son manque <strong>de</strong> fiabilité.Ses dimensions poseraient par ailleurs <strong>de</strong>s difficultés d’implantation. Le <strong>de</strong>uxième chenal: une emprise au sol trop importante (source: Rapport <strong>de</strong> synthèse 2000 [001] )Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSes coûts sont toutefois très importants car cette solution impose laconstruction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouvelles digues pour limiter le nouveau chenaldont l’emprise serait toujours supérieure à celle nécessaire à un élargissement<strong>du</strong> Rhône. Et cela n’éviterait pas l’assainissement <strong>de</strong>s vieillesdigues <strong>du</strong> Rhône actuel qui sont en mauvais état.Il s’agit donc d’une solution faisable, mais qui ne serait pas rationnelleen termes <strong>de</strong> coût et d’espace. Elle peut quand même s’avérerutile dans certains cas bien particuliers, lorsque <strong>de</strong>s contraintes fortesne permettent pas d’intervenir sur le Rhône et qu’un corridor alternatifpeut être créé pour évacuer une partie <strong>de</strong>s crues.La dérivation pour la pro<strong>du</strong>ction Hydro-électriqueLes Forces Motrices Valaisannes (FMV) ont étudié un cas <strong>de</strong> dérivationdans le cadre d’un projet hydroélectrique entre Saillon et Lavey. Une galerie<strong>de</strong> 7 à 10 mètres <strong>de</strong> diamètre, longue <strong>de</strong> 4 kilomètres, achemineraitune partie <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> Rhône à la centrale <strong>de</strong> Lavey, qui <strong>de</strong>vrait êtreagrandie. La galerie dériverait 300 à 350 mètres cube par secon<strong>de</strong> en situation<strong>de</strong> crue, et ré<strong>du</strong>irait l’ampleur <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône entre Rid<strong>de</strong>s et Saint-Maurice. Le coût <strong>du</strong> percement d’une tellegalerie est très élevé, alors qu’une part importante <strong>de</strong> la chute est déjà exploitéepar l’actuel aménagement hydroélectrique <strong>de</strong> Lavey. Enfin, safiabilité serait incertaine en cas <strong>de</strong> crue exceptionnelle, avec notammentun risque <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> sédiments ou d’obstruction <strong>de</strong> la prise d’eau et<strong>de</strong>s grilles qui en protègeraient l’entrée. Comme les autres solutions <strong>de</strong>dérivation, cette alternative n’épargnerait pas l’assainissement <strong>de</strong>s digues<strong>du</strong> Rhône et son bilan écologique serait défavorable.36


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.4 LE BILAN DE LA RÉTENTIONET DE LA DÉRIVATION DE CRUESLes solutions <strong>de</strong> dérivation ne sont pas une alternative possible à l’augmentation<strong>de</strong> la capacité <strong>du</strong> lit: elles sont peu fiables ou leur emprisesur le sol est trop élevée.Les solutions <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> crue, même exploitées au maximum etcomplétées avec la création <strong>de</strong> nouveaux barrages et <strong>de</strong>s casiers <strong>de</strong>plaine omniprésents, ne suffisent pas à assurer la protection contre lescrues <strong>de</strong> la plaine. Ce sont cependant <strong>de</strong>s solutions complémentairesintéressantes à combiner avec un redimensionnement <strong>du</strong> fleuve pourgérer correctement les risques rési<strong>du</strong>els.3.5 LA BONNE SOLUTION: UNE GESTION DES CRUESÀ TROIS NIVEAUXLa rétention <strong>de</strong>s barrages ne peut à elle seule garantir la sécurité <strong>de</strong> laplaine. Il faut la combiner avec un redimensionnement <strong>du</strong> fleuve.La 3 e correction <strong>du</strong> Rhône vise une gestion intégrale <strong>de</strong>s risques: on netient pas seulement compte <strong>de</strong> la capacité d’écoulement <strong>du</strong> fleuve. Onanalyse aussi ce qui se passe à <strong>de</strong>s débits supérieurs, pour limiter les dégâtspar <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> territoire, d’entretien et d’interventionsd’urgence. Pour un système aussi grand que le Rhône à l’amont<strong>du</strong> Léman, cela nécessite la combinasion <strong>de</strong> plusieurs mesures <strong>de</strong> protection(voir figure ci-<strong>de</strong>ssous).RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Premièrement, le redimensionnement <strong>du</strong> Rhône doit à lui seul permettrel’évacuation sans danger <strong>de</strong>s crues centennales sur tout son parcours.Leur probabilité d’occurrence est <strong>de</strong> 100 ans. Ensuite, en cas <strong>de</strong>crue supérieure, le système <strong>de</strong> prévision et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s crues MI-NERVE décrit au chapitre 3.2 est utilisé pour favoriser la rétention dansles barrages et ré<strong>du</strong>ire les pics <strong>de</strong> débit. Si ces <strong>de</strong>ux systèmes ne suffisentpas, le «corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el» est activé: les surplusd’eau débor<strong>de</strong>nt dans <strong>de</strong>s points définis où se trouvent <strong>de</strong>s diguessubmersibles, résistantes à l’érosion et éloignées <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>nsémentconstruits ou habités. L’eau s’écoule à travers <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> moindresdommages, avant <strong>de</strong> regagner le lit <strong>du</strong> fleuve.Les figures ci-<strong>de</strong>ssous illustrent la gestion <strong>de</strong>s crues extrêmes à trois niveaux:1. Le redimensionnement <strong>du</strong> fleuve permet partout l’évacuation <strong>de</strong>s crues centennales en faisant passer lacapacité actuelle d’environ 900 m 3 /s à 1200 m 3 /s (dans l’exemple <strong>de</strong> la figure).2. La rétention <strong>de</strong>s crues dans les barrages, optimisée par le système MINERVE, permet d’absorber <strong>de</strong>s cruessupérieures sans débor<strong>de</strong>ment dans la plaine.3. Quand l’effet <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s barrages est dépassé, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments dans la plaine peuvent survenir,mais sans rupture intempestive <strong>de</strong> digues (grâce à <strong>de</strong>s digues submersibles résistantes aux débor<strong>de</strong>ments)et sont circonscrits par <strong>de</strong>s arrière-digues protégeant les secteurs les plus <strong>de</strong>nsément bâtis.37


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.6 LES DIFFÉRENTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES POURAUGMENTER LA CAPACITÉ HYDRAULIQUE DU FLEUVE:REHAUSSER, ABAISSER OU ÉLARGIR.Les paragraphes précé<strong>de</strong>nts ont mis en évi<strong>de</strong>nce la nécessité <strong>de</strong> redimensionnerle fleuve pour lui permettre d’évacuer sans débor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s cruesplus importantes que celles qu’il peut absorber aujourd’hui. Il s’agit enrègle générale <strong>de</strong> permettre l’évacuation d’un débit <strong>de</strong> 1,5 fois supérieurà la situation actuelle, ce qui correspond par exemple à une augmentation<strong>de</strong> 400 mètres cubes par secon<strong>de</strong> dans la région <strong>de</strong> Martigny. Ce redimensionnementpeut théoriquement se faire en hauteur, en profon<strong>de</strong>urou en largeur. Ces trois solutions ont donc été étudiées et comparées.Le rehaussement <strong>de</strong>s diguesLe renforcement et le rehaussement <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône ont été les solutionsappliquées lors <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes corrections <strong>du</strong> Rhône. L’objectif <strong>de</strong> cesdigues resserrées et hautes était surtout d’augmenter au maximum la capacité<strong>du</strong> fleuve à transporter les matériaux qu’il charrie. Les conséquencesd’une crue supérieure à la capacité n’étaient pas prises en compte.Aujourd’hui, une surélévation <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> 1,5 mètres permettraitd’augmenter la capacité <strong>du</strong> fleuve <strong>de</strong> 400 mètres cubes par secon<strong>de</strong>. Paradoxalement,cela serait très défavorable <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la sécuritéglobale, car le niveau <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> fleuve en crue – exutoire naturel<strong>de</strong> toutes les eaux <strong>du</strong> Valais – serait encore plus haut qu’aujourd’hui,avec les conséquences suivantes:• Toutes les digues <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong>vraient être surélevées.• Toutes les digues <strong>de</strong>s affluents dans les secteurs d’embouchure <strong>de</strong>vraientêtre surélevées.• Tout débor<strong>de</strong>ment ou rupture <strong>de</strong> digue libérerait les eaux encore plusrapi<strong>de</strong>ment sur la plaine, et avec une énergie et un volume plus grands.• L’intégration <strong>de</strong>s digues actuelles, vieillissantes et fragiles, engendreraitun risque accru <strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong>s digues.• De plus, cette solution <strong>de</strong> rehaussement n’offre aucune souplesse pourpermettre par exemple aux générations futures d’augmenter la capacité<strong>du</strong> fleuve afin <strong>de</strong> faire face aux changements climatiques ou encorepour mieux protéger <strong>de</strong> nouveaux investissements dans la plaine.L’expérience montre que, loin <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong> manière satisfaisante lesproblèmes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> crues, cette mesure, losqu’elle est mise enœuvre systématiquement, les a souvent aggravés en entraînant <strong>de</strong>sdommages catastrophiques. Elle n’est pas conforme à la stratégie <strong>de</strong>protection contre les crues définie dans les lois et les lignes directrices fédérales.De plus, elle ne permet pas d’atteindre les objectifs environnementauxexigés par la loi fédérale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau.Cette option n’est acceptable qu’à titre exceptionnel, sur <strong>de</strong> très courtstronçons, lorsque, en raison <strong>de</strong> contraintes fortes, aucune autre mesurene permet d’assurer les capacités requises.Pourquoi ne pas simplement surélever les digues, comme on l’a déjà faitpour la 2 e correction?Les digues actuelles font déjà 4 à 5 mètres et menacent la plaine. En cas<strong>de</strong> rupture ou <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment, elles empêchent l’eau <strong>de</strong> revenir vers leRhône. Les surélever encore pour atteindre 6 mètres et plus augmenteraitces problèmes et les reporterait sur les affluents.L’abaissement <strong>du</strong> fondComme le rehaussement <strong>de</strong>s digues, l’option <strong>de</strong> l’abaissement <strong>du</strong> fondmaintient le cours d’eau dans un espace restreint. A l’inverse <strong>du</strong> rehaussement,l’abaissement permet cependant un abaissement <strong>de</strong>s niveauxd’eau <strong>de</strong> crue par <strong>rapport</strong> à l’état actuel, ce qui est trèsintéressant pour la sécurité. Un abaissement <strong>du</strong> fond <strong>de</strong> 2 à 3 mètrespermettrait une hausse <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> 50 %, soit environ 400 mètrescubes par secon<strong>de</strong> vers Martigny.La mesure ne peut se limiter au creusement <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit: elle rend nécessairela prolongation <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s berges (épis,enrochements) en profon<strong>de</strong>ur, sur les <strong>de</strong>ux rives.Rehaussement <strong>de</strong>s digues (état actuel en noir, nouvelles mesures en rouge):une solution qui augmente potentiellement le danger.Abaissement <strong>du</strong> fond (état actuel en noir, nouvelles mesures en rouge): une solution intéressantemais souvent difficile à mettre en œuvre à cause <strong>de</strong> son effet sur le niveau <strong>de</strong> la nappe phréatique.38


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il faut aussi rappeler que la surexploitation <strong>de</strong>s gravières a déjàcon<strong>du</strong>it, au cours <strong>de</strong>s cinquantes <strong>de</strong>rnières années, à un abaissementmoyen important <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône, <strong>de</strong> 1 à 2 mètres (chap. 1.3), <strong>de</strong> sorteque le fond est déjà aujourd’hui très bas, menaçant la stabilité <strong>de</strong> certainstronçons <strong>de</strong> digue.L’adaptabilité et la robustesse <strong>de</strong> cette solution sont donc limitées. Pour<strong>de</strong>s débits très élevés, le comportement d’un tronçon abaissé est moinsfavorable que celui d’un tronçon élargi: pour un même accroissement<strong>de</strong> débit, le niveau <strong>de</strong> l’eau monte plus rapi<strong>de</strong>ment.Un abaissement peut avoir <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces fortes et difficiles à gérer surla nappe phréatique qui est souvent en lien avec le Rhône: risques généralisés<strong>de</strong> tassements <strong>de</strong>s bâtiments fondés sur <strong>de</strong>s sols fins ou encoreassèchement <strong>de</strong>s installations qui y prélèvent <strong>de</strong> l’eau pour l’agricultureou la consommation.L’effet <strong>de</strong>s abaissements <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône sur le niveau <strong>de</strong> la nappe adonc été évalué. Il en résulte les observations suivantes:• Un abaissement systématique <strong>du</strong> fond <strong>de</strong> 2 à 2,5 mètres <strong>de</strong> Brigue auLéman, en alternative à <strong>de</strong>s élargissements, n’est pas possible en raison<strong>de</strong> son effet trop important sur la nappe phréatique.• Les conséquences d’un tel abaissement <strong>de</strong> la nappe sont surtout importantesdans les secteurs à matériaux fins, mais sont plus faiblesdans les secteurs <strong>de</strong> cône <strong>de</strong> déjection composés <strong>de</strong> matériaux graveleuxpeu sensibles aux tassements.Cette option d’abaissement généralisé ne permettrait pas non plus <strong>de</strong>satisfaire les exigences environnementales légales à l’intérieur <strong>du</strong> périmètre<strong>de</strong>s digues et <strong>de</strong>vrait être accompagnée <strong>de</strong> compensation externesdont les surfaces seraient supérieures ou égales à cellesnécessaires pour un élargissement.Elle est toutefois à préférer en cas <strong>de</strong> contraintes latérales fortes dans<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> cônes <strong>de</strong> déjection à matériaux grossiers (souvent le casau voisinage <strong>de</strong>s villes), peu sensibles aux modifications <strong>de</strong> nappe, enassociation avec <strong>de</strong>s mesures d’équilibrage écologique en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> lit<strong>du</strong> fleuve.L’élargissementL’élargissement consiste essentiellement en un agrandissement latéral<strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve avec, en principe, le déplacement <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s digues<strong>du</strong> Rhône seulement. La capacité nécessaire est donc atteinte par uneaugmentation <strong>de</strong> la largeur d’écoulement. Cette solution offre <strong>de</strong>savantages en termes <strong>de</strong> sécurité et d’exploitation:• Elle permet d’abaisser significativement les niveaux d’eau en cas <strong>de</strong>crue: la menace qui pèse sur la plaine en cas <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment ou <strong>de</strong>rupture <strong>de</strong> digue est donc moindre car les vitesses d’inondation sontplus lentes, l’éten<strong>du</strong>e et les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> l’inondation moins importanteset les crues <strong>de</strong>s affluents plus facilement gérées.• Le niveau <strong>de</strong> l’eau dans le lit monte également moins vite, ce qui faciliteles interventions d’urgence.• Il s’agit d’une solution plus robuste et adaptable en cas <strong>de</strong> besoin.• Les variations <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> sédiments apportées par le Rhône etses affluents sont plus faciles à gérer: les dépôts ou les érosions sefont sur une plus gran<strong>de</strong> largeur.• L’entretien <strong>de</strong>s berges est moins contraignant.Ces raisons font qu’au niveau suisse et international, il y a un largeconsensus <strong>de</strong>s spécialistes en protection contre les crues en faveur <strong>de</strong>cette solution, qui permet par ailleurs d’atteindre les objectifs environnementauxexigés par la loi fédérale sur l’aménagement <strong>de</strong>s coursd’eau en intégrant les aspects liés à la nature à l’intérieur <strong>de</strong> l’espacenécessaire à la sécurité. L’élargissement est donc la meilleure optionpour assurer une sécurité <strong>du</strong>rable.Pourquoi ne pas abaisser le fond, le draguer?Pour évacuer les crues en jeu, il faudrait abaisser le fond <strong>de</strong> plusieursmètres. Ce n’est la plupart <strong>du</strong> temps plus possible car la nappe phréatiqueserait fortement modifiée avec <strong>de</strong>s tassements consécutifs importantspour les sols et donc <strong>de</strong>s risques élevés <strong>de</strong> fissures auxbâtiments. Cette mesure reste cependant intéressante sur certains tronçonsappropriés, lorsque l’effet sur la nappe phréatique le permet.Elargissement <strong>du</strong> lit (état actuel en noir, nouvelles mesures en rouge): une solution robustequi permet d’abaisser le niveau d’eau en crue.39


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.7 L’ÉLARGISSEMENT: LA MEILLEURE SOLUTION POURLA SÉCURITÉ DE LA PLAINELa surélévation <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône nécessite la surélévation <strong>de</strong>sdigues <strong>de</strong>s canaux sur plusieurs kilomètres et <strong>de</strong>s affluents sur plusieurscentaines <strong>de</strong> mètres, ce qui est souvent impossible compte tenu<strong>du</strong> bâti et <strong>de</strong> l’occupation <strong>du</strong> sol, comme par exemple pour le canalVissigen à Sion.L’abaissement <strong>du</strong> fond pour sa part n’est possible que dans <strong>de</strong>s conditionsparticulières <strong>de</strong> nappe phréatique. L’élargissement permet le transit<strong>de</strong> crues importantes sans surélever la ligne d’eau, ce qui facilite larecherche <strong>de</strong> solutions sur les affluents et garantit une sécurisation <strong>du</strong>rable<strong>de</strong> la plaine. C’est le profil répondant au mieux aux objecifs sécuritaires<strong>du</strong> projet ainsi qu’aux lois et directives <strong>de</strong> protection contreles crues.Ce type d’aménagement <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s surfaces supplémentaires maispermet, étant donné son caractère multifonctionnel, l’utilisation <strong>de</strong> lasurface dévolue à la sécurité par d’autres usages, comme la nature etles loisirs-détente.L’élargissement: une emprise nécessaire pour la sécurité mais utile pour les aspects environnementaux et économiques.Rhône actuel© Etat <strong>du</strong> Valais-Projet RhôneElargissement nécessaire à la sécurité <strong>du</strong>rable© Etat <strong>du</strong> Valais-Projet Rhônedigueprotection<strong>de</strong> bergelit mineurprotection<strong>de</strong> bergedigueSÉCURITÉmilieuxsecsmilieuxriverainsmilieux humi<strong>de</strong>smilieuxriverainsmilieuxsecsNATUREtourisme et loisirsgravières, pêche, navigation, hydroélectricitétourisme et loisirsSOCIO-ÉCONOMIQUE40


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 200841


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.8 DE COMBIEN ÉLARGIR ?De combien faut-il élargir le fleuve afin d’atteindre les objectifs <strong>de</strong> la 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône, étant enten<strong>du</strong> que l’emprise doit être limitée austrict nécessaire pour préserver les surfaces agricoles?L’élargissement sécuritaire minimalLes fleuves ont une largeur <strong>de</strong> lit mineur naturelle, appelée la largeur<strong>de</strong> régime, à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle les crues fréquentes, celles qui surviennenttous les <strong>de</strong>ux à cinq ans en moyenne, ne laissent pas se développer<strong>de</strong> végétation importante. Les crues nettoient cette section àintervalles réguliers et les bancs <strong>de</strong> graviers qui s’y forment sont régulièrementdéplacés. Si l’endiguement d’un fleuve ré<strong>du</strong>it sa largeur en<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> régime, les <strong>de</strong>ux berges doivent être massivementprotégées contre l’érosion, c’est-à-dire contre l’attaque par les eaux quicherchent à rétablir la largeur <strong>de</strong> régime <strong>du</strong> fleuve. Cette largeur <strong>de</strong> régimeconstitue la largeur minimale à donner à un cours d’eau lors d’unélargissement, <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue hydraulique et <strong>de</strong> stabilité <strong>du</strong> profil. Ellepermet d’avoir <strong>de</strong>s hauteurs d’eau minimales et donc aussi <strong>de</strong>s hauteurs<strong>de</strong> digues relativement faibles. Pour le Rhône, la largeur <strong>de</strong> régimeest <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 mètres à Brigue, et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 80 à 90 mètresà l’aval <strong>de</strong> Sion. Il faut ajouter à cela, au minimum, la largeur nécessaireà la protection <strong>de</strong>s berges et la largeur <strong>de</strong>s digues. La protection <strong>de</strong>sberges peut être faite à l’ai<strong>de</strong> d’épis perpendiculaires au lit mineur, unesolution éprouvée, relativement bon marché et appliquée partout enSuisse et dans le mon<strong>de</strong> avec <strong>de</strong> très bons résultats. La largeur <strong>de</strong>s diguesest fonction <strong>de</strong> leur hauteur, <strong>de</strong> la largeur <strong>du</strong> sommet et <strong>de</strong>s pentes latérales.Des valeurs standard, basées sur l’expérience, existent pour ces paramètres,afin <strong>de</strong> satisfaire aux exigences <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s digues face àla pression d’eau ainsi qu’à celles <strong>de</strong> la circulation pour l’entretien <strong>de</strong>sdigues et pour les piétons et les cyclistes. En additionnant les largeursnécessaires pour ces aménagements techniques sécuritaires, on obtientune largeur totale <strong>du</strong> Rhône, <strong>de</strong> pied <strong>de</strong> digue extérieur à pied <strong>de</strong> digueextérieur, qui est d’environ 1,6 fois la largeur actuelle.En procédant à un élargissement minimal <strong>du</strong> Rhône qui correspon<strong>de</strong>à la largeur <strong>de</strong> régime, la hauteur actuelle <strong>de</strong>s digues sera généralementsuffisante pour faire passer la crue centennale, et pourra mêmeêtre abaissée dans certains cas. Cette solution peut être combinée avecun abaissement <strong>du</strong> fond.Toutefois, les autres objectifs sécuritaires, ayant trait à la robustesse età l’adaptabilité, ne sont pas garantis avec un élargissement minimal.En ce qui concerne les objectifs liés à la nature, la largeur <strong>de</strong> régimepermet le développement <strong>de</strong> bonnes conditions pour la fonction <strong>de</strong> biotopeaquatique <strong>du</strong> fleuve même si elles ne sont pas optimales, étantdonné la problématique rési<strong>du</strong>elle <strong>du</strong> marnage. Sur les rives, elle nepermet que le développement d’un cordon boisé ré<strong>du</strong>it.Quelle est la largeur minimale d’un élargissement sécuritaire?L’emprise minimale pour la sécurisation <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la plaine vaut 1.6fois l’emprise actuelle. Cela permet d’évacuer les crues <strong>de</strong> dimensionnementavec <strong>de</strong>s niveaux relativement bas et <strong>de</strong> réaliser une protection<strong>de</strong> berge et <strong>de</strong>s digues soli<strong>de</strong>s.L’élargissement nécessaire à la sécurité <strong>du</strong>rableL’élargissement minimal d’environ 1,6 fois la largeur actuelle est basésur les débits actuels <strong>du</strong> fleuve qui refelètent la situation hydrologiquerécente mais ne tiennent pas compte <strong>de</strong> l’effet possible <strong>du</strong> réchauffementclimatique sur l’augmentation <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> crue. Ces débits correspon<strong>de</strong>ntpar ailleurs à un niveau <strong>de</strong> protection actuel à atteindrepour la plaine, compte tenu <strong>de</strong>s dégâts potentiels élevés. En cas <strong>de</strong> réalisation<strong>de</strong> nouveaux investissements dans la plaine (création ou extensiond’une zone in<strong>du</strong>strielle par exemple), le niveau <strong>de</strong> protectionet par conséquent le débit <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>vrait être revu à lahausse. L’élargissement minimal ne permet que difficilement cette souplesse,le profil idéal <strong>de</strong> sécurisation <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la plaine est plus large:il vaut 1,9 fois la largeur actuelle <strong>du</strong> Rhône.De plus, les fonctions naturelles <strong>du</strong> cours d’eau doivent être améliorées,comme le <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la loi fédérale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eauet comme le précisent les objectifs <strong>du</strong> projet dans le domaine <strong>de</strong> la nature.Cela passe par la réalisation d’élargissements plus conséquentsque l’élargissement minimal.Une étu<strong>de</strong> spécialisée sur les milieux riverains <strong>du</strong> Rhône a permis <strong>de</strong>définir l’espace minimal nécessaire au fleuve pour atteindre ces objectifs.Cette étu<strong>de</strong>, qui a reçu l’aval <strong>de</strong> la Confédération, a fixé à 30mètres sur chaque rive l’espace nécessaire à la nature le long <strong>du</strong>Rhône, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> régime. Cette ban<strong>de</strong> ne garantitqu’une partie <strong>de</strong>s fonctions écologiques <strong>de</strong>s biotopes riverains que la loivise à rétablir. Elle ne s’inscrit que partiellement dans l’espace nécessaireà la protection <strong>de</strong>s berges. L’emprise totale qu’elle nécessite est enElargissement minimal pour assurer la sécurité (1,6 fois la largeur actuelle).Elargissement équilibré, optimum nécessaire à la sécurité <strong>du</strong>rable (1,9 fois la largeur actuelle).42


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Végétation alluviale correspondant à un Rhône «naturel». Les milieux Al 1 à Al 2.3 sont les plusétroitement liés au fleuve. Les élargissements «standard» leur permettront <strong>de</strong> s’établir.Quel est l’élargissement idéal pour la sécurité?Compte tenu <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong> actuelles sur les débits et <strong>de</strong> leur tendancenaturelle à la hausse, mais surtout vu le développement intensif <strong>de</strong> laplaine qui va rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r dans certains secteurs un <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> protection supérieur à celui actuellement prévu, un élargissementmajoré à 1,9 fois la largeur actuelle serait nécessaire. Il permettrait enoutre d’atteindre une majeure partie <strong>de</strong>s objectifs environnementauxexigés par les bases légales en matière <strong>de</strong> protection contre les crues etd’aménagement <strong>de</strong> cours d’eau.Ils permettent aussi le développement local <strong>de</strong>s milieux qui manquerontdans les élargissements plus petits: forêts à bois <strong>du</strong>r <strong>de</strong> peuplierset <strong>de</strong> frênes, milieux humi<strong>de</strong>s annexes. Ils augmentent également larobustesse écologique <strong>du</strong> Rhône en offrant <strong>de</strong>s réservoirs <strong>de</strong> biodiversitéindispensables au fonctionnement <strong>de</strong> l'ensemble, permettant parexemple d’assurer une recolonisation suite à <strong>de</strong>s crues qui auraient localementdécimé certaines populations d'espèces.Les élargissements ponctuels peuvent aussi offrir un espace très intéressant<strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s fonctions socio-économiques recherchées(chap. 3.10).effet supérieure à celle <strong>de</strong> l’élargissement minimal: elle est d’environ1,9 fois la largeur actuelle, mesurée <strong>de</strong> pied <strong>de</strong> digue extérieur à pied<strong>de</strong> digue extérieur.Ce profil d’élargissement offre aussi une marge <strong>de</strong> sécurité à la capacitéhydraulique et permet <strong>de</strong> garantir la robustesse et l’adaptabilité <strong>de</strong>la solution. Il peut donc être considéré comme celui qui est nécessaireà la sécurité <strong>du</strong>rable. Bien que le gain en sécurité par <strong>rapport</strong> à l’élargissementminimal – spécialement en robustesse et en adaptabilité –soit évi<strong>de</strong>nt, il serait illusoire <strong>de</strong> vouloir quantifier numériquement cegain, étant donné les incertitu<strong>de</strong>s qui pèsent sur les paramètres hydrologiqueset sur l’interaction future entre crues, développement <strong>de</strong> lavégétation et entretien.Ce type d’élargissement sera par la suite aussi appelé «élargissementéquilibré». Outre l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs dans les domaines <strong>de</strong> la sécuritéet <strong>de</strong> la nature, il permet aussi <strong>de</strong> maintenir ou <strong>de</strong> développer lesactivités socio-économiques liées au fleuve: chaque partie <strong>de</strong> l’espaceremplit <strong>de</strong>s fonctions différentes dans les domaines <strong>de</strong> la sécurité, <strong>de</strong> lanature et <strong>du</strong> domaine socio-économique.Les élargissements ponctuelsCet élargissement équilibré ne peut pas être mis en oeuvre sur tout lelinéaire <strong>du</strong> Rhône en raison notamment <strong>de</strong> son insertion parfois difficiledans le territoire. Afin d’améliorer la sécurité offerte par l’élargissementminimal et <strong>de</strong> rétablir un niveau suffisant d’atteinte <strong>de</strong>sobjectifs nature, il sera nécessaire <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>s élargissements ponctuelsplus importants.Les élargissements ponctuels, dont la largeur peut atteindre <strong>de</strong>ux àtrois fois la largeur actuelle <strong>du</strong> Rhône, sont directement utiles pour lasécurité. En effet, lors <strong>de</strong> crues supérieures aux crues <strong>de</strong> dimensionnement<strong>du</strong> lit, une partie <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>vra être déversée dans la plaine à traversles couloirs <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el, puis restituée au Rhône.Judicieusement placés, les élargissements ponctuels offrent <strong>de</strong>s conditionsidéales pour permettre ces retours au Rhône. Près <strong>de</strong>s embouchures<strong>de</strong>s affluents, ils facilitent <strong>de</strong> plus la gestion <strong>de</strong>s matériauxapportés par ces <strong>de</strong>rniers.La réalisation systématique en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones bâties d’un profil élargià 1,6 fois la largeur actuelle suffit-elle?Non. Pour <strong>de</strong>s raisons sécuritaires, il est nécessaire <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s élargissementsponctuels plus importants permettant le retour dans le lit<strong>de</strong>s écoulements provenant <strong>de</strong>s couloirs <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>el, à la gestion<strong>de</strong>s matériaux ou à l’amélioration <strong>du</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s embouchures<strong>de</strong>s affluents. Ces élargissements ponctuels ont par ailleurs unevaleur naturelle importante et permettent d’atteindre les objectifs fixéspar le projet et surtout <strong>de</strong> satisfaire les bases légales. Finalement, ilssont très souvent en lien avec <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> tourisme et loisir, ou agricolesextensives, qui pourraient utiliser une partie <strong>de</strong> leur surface.43


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20083.9 UN TRÈS GRAND NOMBREDE VARIANTES CONSIDÉRÉESTroisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURExemples <strong>de</strong> concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits (tronçon n°32 = Chablais). Sur chaque tronçon, toutes les options possibles pour gérer les cas <strong>de</strong> surcharge ont été étudiées.Une règle absolue: la prise en compte <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surchargeLes crues <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières décennies nous ont montré la faille sécuritairela plus importante <strong>de</strong>s anciens aménagements <strong>de</strong> cours d’eau:un débit supérieur à celui prévu aboutit à une catastrophe avec ruptures<strong>de</strong> digues intempestives et <strong>de</strong>s inondations générales.L’enseignement: il ne s’agit pas seulement <strong>de</strong> dimensionner le coursd’eau pour qu’il puisse évacuer en toute sécurité sa crue <strong>de</strong> dimensionnement(1000 mètres cubes par secon<strong>de</strong> par exemple) mais il s’agitaussi <strong>de</strong> prendre en compte ce qui se passe en cas <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> cedébit (1100 mètres cubes par secon<strong>de</strong> par exemple). Sans réflexion débouchantsur la conception d’aménagements spécifiques, ce surplus <strong>de</strong>débit amène à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées avec, dans le cas <strong>du</strong>Rhône, <strong>de</strong>s quantités d’eau phénoménales qui se déversent sur la plaine.Il s’agit donc, dès le début <strong>de</strong> la génération <strong>de</strong> variantes, <strong>de</strong> prendre encompte la crue dépassant la crue <strong>de</strong> dimensionnement, ce qui se faitprincipalement par un concept <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits adapté.44Pourquoi, si on prend déjà en compte <strong>de</strong>s débits bien supérieurs à ceuxobservés jusqu’ici, doit-on encore prévoir leur dépassement?Parce que <strong>de</strong>s vies et <strong>de</strong>s biens importants sont en jeu. Une crue supérieureà celle servant au dimensionnement <strong>du</strong> cours d’eau peut toujourssurvenir, comme nous l’ont montré les événements <strong>de</strong> l’été 2005 enSuisse centrale. Dans ces cas extrêmes, <strong>de</strong>s inondations et <strong>de</strong>s dégâts sontinévitables, mais il faut se protéger contre le pire et garantir que les centres<strong>de</strong>nsément habités et les sites les plus vulnérables sont hors danger.Les concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débitsLa première étape <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s variantes a consisté à découperle Rhône en 32 tronçons d’étu<strong>de</strong> selon <strong>de</strong>s critères morphologiques,puis à définir pour chacun d’eux les concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits envisageables,c'est-à-dire les scénarios d’écoulement <strong>de</strong>s crues dans leRhône et dans la plaine, en fonction <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la crue.Les concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits permettent notamment <strong>de</strong> définir cequi se passera en cas <strong>de</strong> surcharge. Ils définissent non seulement lesinondations acceptées à partir <strong>de</strong> la crue centennale, mais aussi cellesqui se pro<strong>du</strong>iront au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la crue extrême, en délimitant dans laplaine <strong>de</strong>s corridors d’évacuation <strong>de</strong>s crues qui épargnent, dans la mesure<strong>du</strong> possible, les zones et les objets pour lesquels les dégâts potentielssont les plus élevés. Cette gestion contrôlée <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>mentspermet également <strong>de</strong> garantir la préservation d’au moins un axe <strong>de</strong>circulation principal en cas <strong>de</strong> crue extrême.Les concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits retenus à l’issue <strong>de</strong> cette étape sontconformes aux objectifs <strong>de</strong> protection: toute la plaine est protégéejusqu’à la crue centennale et les zones <strong>de</strong> hauts dégâts sont protégéesjusqu’à la crue extrême. Ils présentent également les garanties suffisantes<strong>de</strong> fonctionnement sur le plan technique, en particulier pour lamaîtrise <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> déversement contrôlés et le maintien <strong>de</strong>s eauxdéversées dans les corridors délimités. Leur faisabilité est égalementconfirmée et l’ampleur <strong>de</strong>s travaux est proportionnée.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Des variantes techniquement faisablesOn peut concevoir dans un premier temps un très grand nombre <strong>de</strong>variantes en croisant l’ensemble <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits retenusavec l’ensemble <strong>de</strong>s solutions-types pour l’augmentation <strong>de</strong> lacapacité hydraulique <strong>du</strong> Rhône, à savoir les élargissements, les approfondissements<strong>du</strong> lit et les rehaussements <strong>de</strong> digues. Toutefois, dans lecadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> PA-R3, les variantes retenues pour une analyse plusdétaillée <strong>de</strong>vaient être techniquement faisables.Pour cela, les variantes <strong>de</strong>vaient satisfaire à <strong>de</strong>s conditions liées notammentau fonctionnement hydraulique et à la stabilité <strong>du</strong> fond <strong>du</strong>lit. Un bon fonctionnement hydraulique implique non seulement <strong>de</strong>scapacités hydrauliques suffisantes dans chaque section, mais aussi unenchaînement satisfaisant <strong>de</strong>s mesures le long <strong>du</strong> Rhône. Ainsi, unabaissement <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit ne peut être hydrauliquement efficace ques’il se poursuit bien à l’aval <strong>de</strong> la section considérée, parfois <strong>de</strong> plusieurskilomètres. En revanche, les digues ne peuvent assurer la protection<strong>de</strong> la plaine à un endroit donné que si elles le font le long <strong>de</strong>tout le casier <strong>de</strong> plaine considéré: il faut éviter que les eaux d’une cruedébor<strong>de</strong>nt à l’amont, ou qu’elles remontent <strong>de</strong>puis l’aval.D'autre part, les modifications <strong>de</strong> la section d’écoulement par approfondissementou par élargissement in<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> lacapacité <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s matériaux soli<strong>de</strong>s par le fleuve, et donc <strong>de</strong>sphénomènes d’érosion et <strong>de</strong> dépôt. Ces phénomènes doivent être compatiblesavec les hypothèses sur la position <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit qui sont intro<strong>du</strong>itesdans les calculs hydrauliques en anticipant l’effet <strong>de</strong>sextractions <strong>de</strong>s gravières. A titre d’exemple, un approfondissement surun tronçon court sera faisable s’il est précédé à l’amont d’un élargissementpermettant au fleuve <strong>de</strong> déposer une partie <strong>de</strong> ses sédimentsqui seront extraits, puis il sera suivi, dans l’idéal, d’un élargissementà l’aval permettant <strong>de</strong> maintenir le plan d’eau à un niveau bas.Les critères éliminatoiresUne liste <strong>de</strong> critères techniques éliminatoires a été dressée en intégrantles impératifs techniques liés à la sécurité ainsi que la notion <strong>de</strong> proportionnalité<strong>du</strong> <strong>rapport</strong> coûts / bénéfices. Une fois validés par la Confédération,ces critères, présentés <strong>de</strong> manière résumée dans la grille <strong>de</strong> lafigure ci <strong>de</strong>ssous ont été appliqués aux variantes.Critère Satisfait Remarque/raisonPas <strong>de</strong> réhaussementsystématique <strong>de</strong>s diguesSolution avec élargissementsi espace disponibleAbaissement compatibleavec nappePas <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>elimportant (et d’enjeux forts)Pas <strong>de</strong> disproportionentre mesures et objectifsMaintien <strong>de</strong>s connexions(life-line)Compatible avec l’amontet l’aval (continuité)1 OUI2 OUI3 OUI4 OUI5 NON6 OUI7 OUIAlternative conservée?Si déficit <strong>de</strong> capacité<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’intervenirVariantes retenues pour l’analyseLes variantes retenues au terme <strong>de</strong> cette étape pour une étu<strong>de</strong> plus détailléesont fondées <strong>de</strong> manière prédominante sur la mise en œuvred’élargissements. Elles se distinguent les unes <strong>de</strong>s autres par <strong>de</strong>s variationsimportantes liées aux concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débits, à la distribution<strong>de</strong>s élargissements le long <strong>du</strong> parcours <strong>du</strong> Rhône ainsi qu’auxchoix <strong>de</strong>s rives sur lesquelles les principales mesures étaient appliquées.Elles ont été soumises à une comparaison multicritère pour i<strong>de</strong>ntifier lameilleure d’entre elles. Cette étape est présentée au paragraphe suivant.Combien <strong>de</strong> variantes ont-elles été étudiées?A part les familles <strong>de</strong> solution décrites au chap. 3.6, chaque tronçon<strong>de</strong> Rhône, le long <strong>de</strong>s 160 kilomètres <strong>de</strong> fleuve a fait l’objet <strong>de</strong> développementpuis d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> variantes. Virtuellement, si on combine cessolutions, ce sont <strong>de</strong>s milliers d’alternatives qui ont été générées.Quelle métho<strong>de</strong> a été suivie pour générer puis trier ces variantes?Il y a eu principalement trois étapes. Le concept <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s débitsd’abord, qui consiste à déterminer quel est le débit <strong>de</strong> dimensionnement<strong>du</strong> Rhône et où passe le surplus en cas <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> cedébit. Les critères techniques éliminatoires ensuite, <strong>de</strong> manière à garantirque la solution développée soit techniquement fiable et faisable.Finalement, la comparaison <strong>de</strong>s variantes ayant passé ce filtre s’estfaite en prenant en compte <strong>de</strong> multiples critères issus <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong>projet et <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s partenaires.45


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.10 ANALYSE MULTICRITÈRE DES VARIANTESContexte d’applicationA ce sta<strong>de</strong>, entre <strong>de</strong>ux et quatre variantes ont été retenues par tronçon<strong>de</strong> dix kilomètres. Elles satisfont aux conditions minimales pour êtreacceptables <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue sécuritaire et légal. Il s’agit maintenant<strong>de</strong> les comparer pour choisir laquelle atteint au mieux les objectifs définisen les notant à l’ai<strong>de</strong> d’une grille multicritère. La grille multicritèreest un outil technique d’ai<strong>de</strong> à la décision, qui permet <strong>de</strong> donner<strong>de</strong>s notes aux différentes caractéristiques <strong>de</strong> chaque variante, afin <strong>de</strong>rendre la comparaison plus objective et transparente.Pondération <strong>de</strong>s objectifs et sous-objectifs <strong>du</strong> PA-R3.Objectifs Sous-objectifs Pondération(%)SECURITÉ35%CARACTÉRISTIQUES15%ENVIRONNEMENT25%S1 Protéger la plaine <strong>de</strong> manière différenciéeS2 Garantir la faisabilité techniqueS3 Ré<strong>du</strong>ire les risques rési<strong>du</strong>elsS4 Assurer la <strong>du</strong>rabilité en stabilisant le charriageS5 Eviter le transfert <strong>de</strong> risque à l'avalC6 Assurer la flexibilité <strong>de</strong> la mesure et favoriser le phasage <strong>de</strong>s travauxC7 Eviter ou intégrer les contraintesC8 Minimiser les coûtsC9 Assurer une cohérence d’ensembleE1 Rétablir la dynamique fluvialeE2 Améliorer qualité / diversité <strong>de</strong>s habitats aquatiquesE3 Améliorer qualité / diversité <strong>de</strong>s habitats riverainsE4 Favoriser la mise en réseau <strong>de</strong>s milieuxE5 Favoriser la qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> Rhône et <strong>du</strong> LémanE6 Assurer une protection qualitative et quantitative <strong>de</strong>s eaux souterraines252025201020304010102020201515Les objectifs, sous-objectifs et leurs poidsCette grille se base sur les objectifs adoptés par le Conseil <strong>de</strong> pilotage<strong>du</strong> projet (COPIL-VS, chap. 2) et reprend la proposition <strong>de</strong> pondération<strong>de</strong>s principaux volets <strong>du</strong> projet, conformément à ce qui a été définidans la ligne directrice adoptée par le COPIL-VS, à savoir: unepondération <strong>de</strong> 50% pour les aspects sécurité-<strong>du</strong>rabilité, <strong>de</strong> 25% pourles aspects naturels et environnementaux et <strong>de</strong> 25% pour les aspectssocio-économiques, tout en laissant ouverte la possibilité d’une analyse<strong>de</strong> sensibilité (analyse <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> l’analyseen cas <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>s pondérations). Toutes les variantes soumisesà cette grille remplissant déjà les objectifs <strong>de</strong> base, cette grillepermet donc <strong>de</strong> les départager en mettant en évi<strong>de</strong>nce ce qu’elles apportenten plus, par <strong>rapport</strong> à ces objectifs <strong>de</strong> base, et ce qu’elles ontcomme désavantages.En ce qui concerne les aspects territoriaux et socio-économiques, ladéfinition <strong>de</strong>s sous-objectifs et <strong>de</strong> leurs poids a été soumise aux partenairesrégionaux (les Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage, CORÉPIL)pour discussion et modification éventuelle selon les priorités locales,En revanche, les sous-objectifs concernant la sécurité, les caractéristiques<strong>du</strong> projet et l’environnement – ainsi que leurs poids respectifs àl’intérieur <strong>du</strong> poids total attribué au domaine dont ils font partie – ontété définis sur la base <strong>de</strong> considérations d’ordre scientifique et technique.Les objectifs, sous-objectifs et leurs poids sont donnés dans letableau ci-contre. A noter que l’ensemble <strong>de</strong>s sous-objectifs se <strong>rapport</strong>antà l’atteinte <strong>de</strong> la sécurité a été scindé en <strong>de</strong>ux parties: la sécuritéproprement dite (poids total: 35%), et les caractéristiques <strong>du</strong> projet(poids total: 15%).Critères, indicateurs et règles d’évaluationAprès la définition <strong>de</strong>s sous-objectifs, un ensemble <strong>de</strong> critères a été associéà chacun d’eux. Il s’agit <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s conditions qui doiventêtre remplies pour considérer qu’un sous-objectif est bien atteint.Par la suite, <strong>de</strong>s indicateurs ont été associés à chaque critère. Ce sont<strong>de</strong>s paramètres qui caractérisent les variantes et dont la valeur peutêtre reliée au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> satisfaction <strong>du</strong> critère par une règle simple. Afind’homogénéiser les notations, une échelle commune allant <strong>de</strong> -3 à +3a été utilisée pour attribuer <strong>de</strong>s notes aux critères (voir illustration ci<strong>de</strong>ssous).Exemple d’échelle <strong>de</strong> notation <strong>de</strong>s critères.DégradationEtat actuelAméliorationL’ensemble <strong>de</strong>s critères utilisés est donné dans les tableaux par domaine(voir page ci-contre), qui fournissent aussi un résumé <strong>de</strong>s règlesd’évaluation utilisées.46SOCIO-ÉCONOMIQUE25%SE1 Favoriser le développement territorial et optimiser l’occupation <strong>du</strong> solSE2 Minimiser et compenser les atteintes à l'agricultureSE3 Maintenir/valoriser les ressources liées à l’eau potable, l'énergie et au gravierSE4 Renforcer l’attractivité paysagère et l’appropriation <strong>du</strong> Rhône, en particulierpour les loisirs et le tourisme30302020


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Critères SECURITEConditions recherchées (note maximale)S1.1 Niveau d'objectif <strong>de</strong> protection atteint ou dépassé Protection <strong>de</strong> la plaine dépassant les objectifs <strong>de</strong> R3S2.1 Faisabilité hydraulique et technique Solutions classiques, fonctionnant facilement; mise en œuvre simpleS3.1 Robustesse <strong>de</strong> la variante par <strong>rapport</strong> aux risques rési<strong>du</strong>els <strong>Plan</strong>s d’eau larges et niveaux d’eau bas (comportement favorable en cas <strong>de</strong> surcharge)S3.2 Ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s dégâts potentiels état actuel – état futur Dégâts potentiels ré<strong>du</strong>its à un minimum, même en cas <strong>de</strong> crue extrêmeS3.3 Risque in<strong>du</strong>it par les mesures (aléa technologique) Digues fortement abaissées ou éliminées; pas d’organes mécaniquesS3.4 Circulation possible lors <strong>de</strong> crues Tous les principaux axes <strong>de</strong> circulation restent utilisables en cas <strong>de</strong> crue extrêmeS3.5 Intervention humaine ou hydromécanique inutile Pas d’évacuations ni <strong>de</strong> fermetures <strong>de</strong> vannes, etc., nécessaires jusqu'à la crue extrêmeS4.1 Stabilité <strong>du</strong> fond Profil en long correspondant aux prédictions <strong>du</strong> modèle numérique <strong>du</strong> charriageS5.1 Variation <strong>de</strong> débit entre amont et aval <strong>du</strong> tronçon imputable à R3 Pas d’augmentation <strong>du</strong> débit (zones d’épanchement <strong>de</strong>s crues maintenues)Critères CARACTERISTIQUESConditions recherchées (note maximale)C1.1 Extension / adaptation possible Espace disponible tout le long <strong>du</strong> Rhône pour une extension / adaptation futureC1.2 Possibilité <strong>de</strong> réalisation par étapes et <strong>de</strong> travailler en hautes eaux Les zones <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>s dégâts potentiels peuvent être protégées rapi<strong>de</strong>mentC2.1 Projets in<strong>du</strong>its Pas <strong>de</strong> besoins <strong>de</strong> reconstruire <strong>de</strong>s ponts et autres infrastructures <strong>du</strong> voisinage <strong>du</strong> RhôneC2.2 Equilibre <strong>de</strong>s matériaux Pas d’excès <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong>vant être mis en décharge, ni <strong>de</strong> déficitsC2.3 Sites contaminés Le tracé évite les sites contaminés dont l’assainissement est couteuxC2.4 Sites archéologiques ou objets patrimoniaux L’emprise évite les sites archéologiques et les objets patrimoniaux ou les protègeC2.5 Aménagement affluents/canaux Les objectifs d’aménagement <strong>de</strong>s affluents <strong>de</strong>viennent plus faciles à atteindreC3.1 Coûts <strong>de</strong> construction Faibles coûts <strong>de</strong> constructionC3.2 Coûts d’entretien Coûts d’entretien plus faibles que dans l’état actuel, voire nulsC3.3 Coût – bénéfice (retour sur investissement annualisé) Relation coût – bénéfice très favorable d’après les critères économiques (dont ceux <strong>de</strong> l’OFEV)C4.1 Cohérence - homogénéité <strong>de</strong> la variante Variante permettant <strong>de</strong> satisfaire à tous les objectifs <strong>de</strong> R3, tout le long <strong>du</strong> tracéAu total, chacun <strong>de</strong>s 43 indicateurs a été évalué pour 15 variantes , soit <strong>de</strong>ux à trois variantesdans chacun <strong>de</strong>s 6 secteurs correspondant aux Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL).Les tableaux <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong> cette «grille» multicritère ont été discutés avec les CORÉPIL,afin d’y apporter les modifications que celles-ci ont jugé nécessaires en particulier dans le domainesocio-économique. L’exposition <strong>de</strong>s résultats dépasserait largement le cadre <strong>de</strong> ce <strong>rapport</strong><strong>de</strong> synthèse. Les exemples <strong>de</strong> graphiques ci-<strong>de</strong>ssous montrent les résultats, agrégés par domaines,<strong>de</strong> l’évaluation multicritère pour <strong>de</strong>ux secteurs.Critères ENVIRONNEMENTConditions recherchées (note maximale)E1.1 Surface dynamique Lit <strong>du</strong> Rhône large, variété <strong>de</strong> formes d’écoulement <strong>de</strong> l’eauE1.2 Intensité <strong>de</strong> la dynamique alluviale Formation <strong>de</strong> bancs <strong>de</strong> sable et <strong>de</strong> graviers (lit <strong>du</strong> Rhône large, dans lequel une accumulation d’alluvions est permise)E1.3 Débit rési<strong>du</strong>el / marnage artificiel Largeur suffisante pour éviter un fond plat; débit <strong>de</strong> base augmenté; ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> débit <strong>de</strong>s centralesE2.1 Variat. écoulement + profond Frayères et zones calmes; fosses; lien avec végétation riveraineE2.2 Qualité <strong>du</strong> substrat / colmatage Bancs d’alluvions mobiles, bonne granulométrieE3.1 Surface riveraine Augmentation importante <strong>de</strong> la surface «nature» riveraineE3.2 Diversité <strong>de</strong>s espèces et régénération <strong>de</strong>s milieux Gran<strong>de</strong>s zones «nature» et relais à intervalles réguliers le long <strong>du</strong> fleuveE3.3 Connectivité <strong>de</strong>s milieux riverains et biotopes annexes Connectivité longitudinale <strong>de</strong>s milieux riverains (corridors «nature»)E4.1 Complémentarité zones nature <strong>de</strong> valeur Complémentarité / intégration <strong>de</strong>s zones protégées, renaturations; proximité <strong>de</strong>s élargissementsE4.2 Elimination <strong>de</strong>s obstacles Suppression <strong>de</strong>s obstacles (seuils, passages étroits, tunnels) dans le Rhône et ses affluents (aux confluences)E5.1 Fonction auto-épuration Critère très proche <strong>de</strong> E5 (colmatage), noté i<strong>de</strong>ntiquementE5.2 Inci<strong>de</strong>nce rejets <strong>de</strong> STEP Bonne aptitu<strong>de</strong> <strong>du</strong> Rhône à diluer et épurer les rejets <strong>de</strong> STEPE6.1 Modification / variation <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la nappe Effets favorables sur l’exploitation <strong>de</strong> la nappe; pas d’effets négatifs sur les constructionsE6.2 Sites contaminés assainis Assainissement <strong>de</strong>s décharges (favorable pour la nappe phréatique)E6.3 Teneur en polluants <strong>de</strong> la nappe Abaissement <strong>de</strong> la nappe au droit <strong>de</strong>s déchargesCritères SOCIO-ECONOMIQUES (1)Conditions recherchées (note maximale)SE1.1 Optimiser la compatibilité et les synergies avec <strong>de</strong>s projets Compatibilité et synergies fortes avec les projets locaux / régionaux (évaluation qualitative)locaux / régionauxSE1.2 Optimiser les effets <strong>de</strong> R3 sur les infrastructures voisines et Déplacement ou remplacement favorables d’infrastructures avec création d’une forte plus-valuecréer <strong>de</strong>s synergiesSE1.3 Minimiser les pertes <strong>de</strong> surfaces à bâtir Pas <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> surface à bâtir, ou pertes entièrement compenséesSE1.4 Minimiser les surfaces <strong>de</strong> gestion liées aux risques rési<strong>du</strong>els Pas <strong>de</strong> contraintes / limitations pour le développement futur par <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSE2.1 Minimiser les pertes en surfaces d’assolement (SDA) Pas <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> surfaces d’assolementSE2.2 Emplois agricoles Pertes d’unités <strong>de</strong> main d’oeuvre minimiséesSE2.3 Perturbations <strong>de</strong>s infrastructures agricoles Pas <strong>de</strong> perturbations <strong>de</strong>s infrastructures d’irrigation et <strong>de</strong> drainage, <strong>de</strong>s chemins et <strong>de</strong>s bâtimentsSE2.4 Potentiel <strong>de</strong> réalisation d’une amélioration foncière intégrale Critère déterminé par une étu<strong>de</strong> ad-hoc (expert AFI)SE3.1 Maintenir et valoriser le potentiel d’exploitation <strong>de</strong> l’eau potable La qualité <strong>de</strong> l’eau est améliorée en augmentant les distances <strong>de</strong> filtration (profond. nappe > 2m)SE3.2 Minimiser les contraintes pour l’exploitation hydroélectrique Effets fortement positifs sur l’exploitation hydroélectrique existanteSE3.3 Valoriser le potentiel hydroélectrique Très bonne compatibilité avec une exploitation hydroélectrique supplémentaireSE3.4 Optimiser l’inci<strong>de</strong>nce sur l’exploitation <strong>du</strong> gravier Les lieux d’exploitation <strong>du</strong> gravier correspon<strong>de</strong>nt aux souhaits <strong>de</strong>s communesSE4.1 Favoriser la continuité <strong>du</strong> réseau pé<strong>de</strong>stre, cycliste, mobilité douce La continuité <strong>de</strong>s réseaux pé<strong>de</strong>stres et cyclables est assurée par les aménagements <strong>du</strong> RhôneSE4.2 Créer <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> loisirs Fort potentiel <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> loisirsSE4.3 Améliorer les relations homme-fleuve et l’attractivité <strong>de</strong>s Fort potentiel <strong>de</strong> réalisation d’aménagements ou <strong>de</strong> points d’accès au Rhônezones sécuriséesSE4.4 Favoriser la compatibilité avec les visions paysagères Bonne compatibilité avec la vision paysagère <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône47


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURExemple <strong>de</strong> résultat global <strong>de</strong> l’analyse multicritère dans le cas <strong>de</strong> variantes contrastées(Vallée <strong>de</strong> Conches).21.510.50-0.5SécuritéCaractéristiques<strong>du</strong> projetEnvironnementSocio-économievariante 1variante 2variante 3Exemple <strong>de</strong> résultat global <strong>de</strong> l’analyse multicritère dans le cas <strong>de</strong> variantes peu différenciées(Chablais).Note3210Chablais – Synthèsevariante 1variante 2variante 3Le type <strong>de</strong> variante qui s’est généralement profilé lors <strong>de</strong> l’évaluationmulticritère privilégie les combinaisons d’élargissements <strong>de</strong> type minimal(1,6 fois la largeur actuelle) avec <strong>de</strong>s élargissements ponctuelsplus importants implantés à <strong>de</strong>s endroits stratégiques pour la sécurité.Cette combinaison a été évaluée comme favorable <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue <strong>du</strong>paysage, <strong>de</strong>s effets sur les infrastructures voisines et <strong>de</strong> l’utilisation <strong>du</strong>territoire. Ce résultat correspond pour l’essentiel à l’appréciation <strong>de</strong>sCorépil. Les possibilités d’extension et d’adaptabilité future ne sont pasaussi bonnes que dans le cas <strong>de</strong>s variantes à élargissement uniforme à1,9 fois la largeur actuelle sur toute la longueur <strong>du</strong> fleuve. Les risquesrési<strong>du</strong>els sont cependant bien gérés, avec une proportion forte <strong>de</strong> secteursà gestion <strong>de</strong>s débits extrêmes dans la plaine, en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> lit <strong>du</strong>Rhône. Cela confère une bonne robustesse à la variante et permet aussid’envisager plus sereinement un phasage qui ne soit pas dicté par unelogique <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> risque qui obligerait à commencer <strong>de</strong> manièresystématique la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône à partir <strong>de</strong> l’aval.-1SécuritéCaractéristiques<strong>du</strong> projetEnvironnementSocio-économie48


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20083.11 SOLUTION RETENUEDeux gran<strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> solutions ont été comparées grâce à l’analysemulticritère. La première prévoit un élargissement systématique <strong>du</strong>fleuve <strong>de</strong> 1,9 fois la largeur actuelle dans les secteurs non bâtis.La secon<strong>de</strong> un élargissement systématique <strong>du</strong> fleuve <strong>de</strong> 1,6 fois la largeuractuelle dans les secteurs non bâtis, complété par <strong>de</strong>s élargissementsponctuels plus importants.Après analyse multicritère et discussion avec les Corépil, c’est cette<strong>de</strong>uxième solution qui a été retenue. Elle a fait l’objet d’une présentationet discussion aux Conseils <strong>de</strong> Pilotage vaudois et valaisan et a étéconsolidée par le Conseil d’Etat valaisan dans sa décision <strong>du</strong> 19 décembre2007 où il décidait que l’établissement <strong>du</strong> plan d’aménagementpouvait se poursuivre sur cette base.Cette solution retenue peut être représentée par les figures suivantesqui illustrent ses principales caractéristiques:• Intervention uniquement dans les secteurs à déficit sécuritaire (passystématique dans la vallée <strong>de</strong> Conches, ni à Finges, ni au Bois Noirou sur le tronçon à l’aval <strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong>s Clous dans le Chablais.• Abaissement <strong>du</strong> fond dans les secteurs <strong>de</strong>s traversées <strong>de</strong> ville, permisgrâce à la bonne stabilité <strong>de</strong>s sols en cas d’abaissement <strong>de</strong> lanappe, avec traitement urbain <strong>de</strong>s berges (profil <strong>du</strong> haut dans lafigure ci-<strong>de</strong>ssous).• Elargissement sécuritaire minimal <strong>de</strong> 1,6 fois la largeur actuelle,continu sur <strong>de</strong> grands linéaires (profil <strong>du</strong> bas dans la figure ci<strong>de</strong>ssous).• Elargissements ponctuels pour le retour d’écoulement <strong>de</strong>s crues extrêmes,la gestion <strong>de</strong>s matériaux, l’amélioration <strong>de</strong>s embouchures,l’intégration <strong>de</strong>s aspects nature et <strong>de</strong>s activités loisir et détente.Types d'interventions prévuesPas d'interventionElargissement sécuritaire minimalApprofondissementElargissement ponctuel© Etat <strong>du</strong> Valais-Projet Rhône© Etat <strong>du</strong> Valais-Projet Rhône49


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR3.12 COORDINATION TERRITORIALE: DES VARIANTESAJUSTÉES AUX PROJETS DE DÉVELOPPEMENTDE LA PLAINEElaboration <strong>de</strong>s concepts: une démarche participativeLes Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) ont accompagnéle projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et se sont engagées, via la signatured’une charte <strong>de</strong> collaboration, à élaborer un projet commun <strong>de</strong> développement<strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la plaine. Celui-ci s’est concrétisé par un conceptrégional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP) (chap. 2).Ainsi, associés dans une démarche participative parallèle au pland’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PA-R3), les différentspartenaires ont cherché:• à définir une base <strong>de</strong> réflexion sur le développement futur <strong>de</strong> la plaine,• à définir la vision régionale et les objectifs principaux à atteindrepar domaine (tourisme, agriculture, in<strong>du</strong>strie, etc.),• à i<strong>de</strong>ntifier les actions prioritaires ainsi que les «territoires à enjeux»,soit les territoires à caractère multifonctionnel où <strong>de</strong>s synergies, <strong>de</strong>sréalisations combinées peuvent s’intégrer à la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône,• et enfin à définir les modalités <strong>de</strong> mise en œuvre.Réunis au sein d’ateliers thématiques, <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s milieuxconcernés ont dégagé <strong>de</strong>s priorités pour chacun <strong>de</strong>s secteurs. Celles-ciinspirent l’élaboration <strong>du</strong> scénario <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> laplaine, en cohérence avec les objectifs <strong>du</strong> PA-R3.La relation entre le CDP régional et le plan d’aménagement <strong>de</strong> la 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) est double. D’abord, le CDP intègre lavision, les objectifs et les principes <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> fleuve au niveaurégional. Pour ce faire, il s’appuie sur le plan sectoriel Rhôneainsi que sur les projets existants dans les régions et les communes.Ensuite il constitue une base <strong>du</strong> projet Rhône qui permet d’en favoriserl’insertion harmonieuse dans le territoire.L’établissement <strong>de</strong>s CDP a ainsi permis la prise en compte <strong>de</strong>s différentsintérêts locaux et régionaux en accord avec les objectifs sécuritaires,environnementaux et socio-économiques <strong>du</strong> PA-R3.Une synthèse <strong>de</strong> cet important travail figure dans le chapitre 7, CORÉ-PIL par CORÉPIL, ainsi que sur les plans annexés au présent <strong>rapport</strong>.Choix et optimisation <strong>de</strong> la solution retenueLes Corépil ont reçu <strong>de</strong>s informations régulières sur l’avancement <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong> planification <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, qu’il s’agisse <strong>du</strong> <strong>Plan</strong>sectoriel, mis en consultation publique en été 2005 et adopté par le Conseild’Etat en juin 2006, ou <strong>de</strong>s mesures prioritaires <strong>de</strong> Viège, Sierre-Chippis,Fully, et <strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielle d’Aigle (mesure urgente transitoire).Elles ont par ailleurs été informées et consultées à toutes les étapes-clés<strong>de</strong> l’élaboration <strong>du</strong> PA-R3, soit:• la définition <strong>de</strong>s objectifs, <strong>de</strong>s sous-objectifs et <strong>de</strong> leurs poids dansl’analyse multicritère <strong>de</strong>s variantes,• la sélection <strong>de</strong>s variantes (partie finale <strong>du</strong> processus),• la récolte <strong>de</strong>s remarques et <strong>de</strong>s questions soulevées par les variantes,• l’optimisation <strong>de</strong> la solution retenue.Si les variantes ont été développées, comparées puis présentées aux CO-RÉPIL à l’échelle <strong>du</strong> 1:25000, le travail d’optimisation <strong>de</strong> la solutionretenue a pour sa part été réalisé à l’échelle <strong>du</strong> 1:10000, et par secteur,afin <strong>de</strong> tenir compte au mieux <strong>de</strong>s contraintes locales et <strong>de</strong>s remarques<strong>de</strong>s CORÉPIL.Cette optimisation a notamment consisté en l’analyse <strong>de</strong>s aspects suivants,à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ou en collaboration avec les CORÉPIL et les autrespartenaires:• l’adaptation <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> dimensionnement,• la possibilité d’abaissement <strong>du</strong> fond,• l’équilibrage <strong>de</strong>s emprises entre la rive droite et la rive gauche, enparticulier dans le Chablais,• l’adaptation <strong>de</strong>s profils en travers et <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s bergespour tendre vers l’équilibre <strong>de</strong>s matériaux,• la prise en compte d’une revanche (marge <strong>de</strong> sécurité) appropriée,• une adaptation <strong>de</strong> chaque profil en travers en tenant compte <strong>de</strong>scontraintes locales (routes, bâtiments, in<strong>du</strong>stries...),• l’affinement <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong>s digues et <strong>de</strong> la configuration <strong>de</strong>s élargissementsponctuels, sur la base <strong>de</strong>s lignes directrices paysagères.Finalement, une série <strong>de</strong> réunions bilatérales avec les communesconcernées a permis une coordination plus étroite pour objets les plusimportants.L’exemple <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Saint-LéonardLe secteur <strong>de</strong> Saint-Léonard figure parmi d’autres dans les «territoiresà enjeux». Il a été i<strong>de</strong>ntifié comme tel par la CORÉPIL <strong>de</strong> Sierre dansle cadre <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong> son concept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> laplaine (CDP).Les images suivantes illustrent la démarche <strong>du</strong> PA-R3 dans cette zone,en lien et en interaction avec le développement <strong>du</strong> territoire, tant dansla phase <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> la variante que dans celle <strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong>la solution retenue.Le «territoire à enjeu» <strong>de</strong> Saint-Léonard tel qu’il a été i<strong>de</strong>ntifié et décrit dans le CDP<strong>de</strong> la Région <strong>de</strong> Sierre.50


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008La variante A <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Saint-Léonard proposait un élargissement ponctuel important enrive droite jusqu’à la Lienne.Lors <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux variantes, la CORÉPIL a mis en évi<strong>de</strong>ncel’importance <strong>de</strong>s terrains situés en rive droite <strong>du</strong> Rhône (secteur d’activitéssportives) et a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s solutions techniquescompatibles avec leur utilisation actuelle. Cela a abouti à l’établissement<strong>de</strong> la variante optimisée présentée ci-<strong>de</strong>ssous.La variante B prévoyait un déplacement <strong>du</strong> Rhône au Nord <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s or<strong>du</strong>respour favoriser le passage <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els en rive gauche.La solution retenue et optimisée après discussion avec les CORÉPIL <strong>de</strong> Sion et <strong>de</strong> Sierre.51


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4. DESCRIPTION GÉNÉRALE DU PROJET: LA 3 e CORRECTION DU RHÔNE4.1 PRINCIPES GÉNÉRAUX D’AMÉNAGEMENTRappel <strong>de</strong>s objectifsL'ensemble <strong>du</strong> projet est dicté par l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs qui lui sont assignés,à savoir:La sécurité <strong>du</strong>rable qui passe par:• la recherche d'un abaissement <strong>de</strong> la ligne d'eau, par un élargissementadapté (chap. 3.6 et 3.7), voire par un abaissement <strong>du</strong> lit• un dimensionnement hydraulique adapté (chap. 4.2)• la mise en place <strong>de</strong> concepts <strong>de</strong> gestions <strong>de</strong>s débits robustes, en particuliervis-à-vis <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els (chap. 4.3) et <strong>du</strong> transport soli<strong>de</strong>(chap. 4.5).L’intégration <strong>de</strong>s aspects environnementaux par:• le développement d’une majeure partie <strong>de</strong>s fonctions nature <strong>du</strong> coursd’eau dans l’emprise dévolue à la sécurité• la réalisation d’élargissements ponctuels complémentaires, en lienavec le réseau écologique cantonal (REC).Une insertion harmonieuse <strong>du</strong> projet dans le territoire en recherchant:• la cohérence avec les enjeux territoriaux et les concepts <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (chap. 4.13)• à préserver les terres <strong>de</strong> meilleure qualité et à compenser les atteintes.Configuration généraleComme expliqué au Chapitre 3, le principe généralement retenu, enparticulier suite aux consultations <strong>de</strong>s Commissions régionales <strong>de</strong>pilotage (CORÉPIL), consiste à implanter l'élargissement sécuritaireminimal, en le complétant par <strong>de</strong>s élargissements ponctuels quis'appuient sur les opportunités que peut offrir le territoire.Rappelons que l'alternative que constituerait un élargissement intégrécontinu a été écartée <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> son inci<strong>de</strong>nce plus lour<strong>de</strong> sur laplaine. Elle serait également beaucoup moins riche en termes <strong>de</strong> qualitéet diversité <strong>de</strong>s espaces et milieux créés.L'inscription <strong>du</strong> projet dans la plaineL'implantation <strong>de</strong> l'élargissement sécuritaire minimal s'appuie sur lesprincipes décrits ci-après.Les emprises supplémentaires seront en priorité sur <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> (relativement)moindre valeur ou qualité. Cette analyse se base toutd'abord sur l'occupation <strong>du</strong> sol actuelle ou envisagée, mais intègreégalement <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s terres agricoles, d'ensoleillement,d'enclavement ou <strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong> développement.Le déplacement d'une seule digue sera recherché autant que faire sepeut, pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes d’économie et pour permettre <strong>de</strong>conserver sur l'autre digue le cordon boisé et les circulations <strong>de</strong> manièreà minimiser les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> réalisation.En plaine, l’image <strong>du</strong> Rhône est celle d’un fleuve dynamique d’allurenaturelle; on recherche donc une géométrie souple dans ses formes,sans changement brusque <strong>de</strong> direction ni <strong>de</strong> cassure. En revanche,dans nombre <strong>de</strong> tronçons, le Rhône actuel s'appuie sur <strong>de</strong>s infrastructureslinéaires (A9, voies CFF). Ces grands alignements sont alorsmaintenus.Perspective type: Rhône et infrastructure.Les élargissements ponctuelsLes élargissements ponctuels sont nécessaires pour que le projet puisseatteindre l'ensemble <strong>de</strong> ses objectifs. Leurs implantations répon<strong>de</strong>ntaux fonctions qu'ils doivent assurer:Sous l'angle <strong>de</strong> la sécurité, ces élargissements ponctuels permettentd'assurer une certaine régulation <strong>du</strong> transport soli<strong>de</strong>. Leur largeur tolèreune certaine «respiration <strong>du</strong> lit»: dépôts lors <strong>de</strong> la crue d'un affluent,puis reprise <strong>de</strong> ces matériaux, soit par les eaux <strong>du</strong> Rhône, soitpar <strong>de</strong>s extractions ad hoc. Lorsque la gestion <strong>de</strong>s débits le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,ils constituent également <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> retour très favorables.Ces élargissements constituent <strong>de</strong>s sites privilégiés <strong>de</strong> mise en valeur<strong>du</strong> fleuve et peuvent permettre le développement d'usages <strong>de</strong> loisir, détenteou récréation. Ces pôles d'attractivité s'insèrent dans les concepts<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine et les renforcent. Peuvent également s'ydévelopper <strong>de</strong>s synergies efficaces avec d'autres domaines d'activitéstels que l'hydro-électricité (et en particulier la gestion <strong>du</strong> marnage)ou l'extraction <strong>de</strong> graviers.Par leur ampleur, ils permettent le développement d'une pleine dynamiquealluviale et l'installation <strong>de</strong>s principaux milieux et biotopes associésau cours d'eau. Ce chapelet d'élargissements ponctuels constitueégalement un réseau <strong>de</strong> haltes et refuges vital pour la biodiversité <strong>de</strong> l'ensemble<strong>de</strong> la plaine, encore renforcé lorsqu'ils peuvent s'appuyer au mont.Perspective type: élargissement ponctuel.Perspective type: élargissement sécuritaire minimal.52La continuité <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> la plaine doit être assurée.Le respect <strong>de</strong> cette cohérence d'ensemble peut in<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s écarts locauxpar <strong>rapport</strong>s aux principes d’aménagement généraux.Leurs implantations visent à les insérer au mieux dans la plaine. Ainsi,<strong>de</strong>s opportunités telles que d'anciennes forêts alluviales actuellementdéconnectées <strong>du</strong> Rhône, une topographie favorable permettant d'éviterune arrière-digue, <strong>de</strong>s terrains enclavés ou délaissés, sont favorables.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Exemple d'élargissement ponctuel implanté à une confluence importante, associé à unefonction <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el et connectant le Rhône à une ancienne forêt alluviale:Iles <strong>de</strong>s Clous à Aigle.De manière générale, ces élargissements ponctuels pourront être réalisésen déplaçant l'une <strong>de</strong>s digues, charge au Rhône <strong>de</strong> créer ensuitesa morphologie en allant éro<strong>de</strong>r dans la terrasse alluviale qui lui est offerte.Cette dynamique pourra être localement initiée par <strong>de</strong>s mesuressimples et temporaires telles que <strong>de</strong>s épis ou déviateurs, ou <strong>de</strong>s affaiblissementslocalisés <strong>de</strong> la berge.Lorsque la topographie est favorable (rencontre avec le mont ou uncône <strong>de</strong> déjection), l'arrière-digue pourra être supprimée, permettantainsi une liaison douce avec la plaine. Cela peut même permettre danscertains cas (tels les élargissements <strong>de</strong> la Borgne ou <strong>de</strong> la Fare) <strong>de</strong>maintenir dans la frange supérieure <strong>de</strong> la terrasse alluviale <strong>de</strong>s usagescompatibles avec leur caractère inondable.Vue en perspective d'un élargissement ponctuel avec suppression <strong>de</strong> la digue, berge érodableet terrasse inondable (avec possibilité <strong>de</strong> maintien d'usages).Les points particuliersComme toute règle, ces principes généraux souffrent d'exceptions découlant<strong>de</strong> particularités locales.Les traversées urbainesDans les agglomérations, les possibilités d'emprises supplémentairessont extrêmement limitées par le bâti et les infrastructures. La dynamiquenaturelle <strong>du</strong> Rhône in<strong>du</strong>ira un abaissement <strong>du</strong> lit dans ces rétrécissementslocalisés, ce qui se révèlera très favorable pour le bontransit <strong>de</strong>s crues. Les élargissements à l'amont et à l'aval font doncpartie intégrante <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong> ces agglomérations.En milieu urbain, c'est le caractère construit qui dicte la forme. Lesberges seront réaménagées en favorisant <strong>de</strong>s quais, promena<strong>de</strong>s ou esplana<strong>de</strong>s.En sus <strong>de</strong> leur bonne fonctionnalité hydraulique, il s'agit <strong>de</strong>recréer une relation forte et valorisante avec le fleuve tout en dégageantplus d'espace en pied pour le lit.Profil type urbain.Les secteurs sans interventionLa troisième correction ne prévoit pas d'interventions dans les tronçonsoù le Rhône reste naturellement confiné par la topographie, telsque le Bois-Noir, le Bois <strong>de</strong> Finges et les gorges <strong>de</strong> la Vallée <strong>de</strong> Conches.Lorsque la capacité actuelle <strong>du</strong> lit est adaptée aux objectifs <strong>de</strong> protection,les interventions peuvent être limitées aux opérations <strong>de</strong> confortement<strong>de</strong>s digues. Cela concerne principalement la vallée <strong>de</strong> Concheset, dans le Chablais, le secteur à l'aval <strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous.Les modifications <strong>du</strong> profil en longExaminé en détail, le profil en long <strong>du</strong> Rhône présente quelques acci<strong>de</strong>ntsqui peuvent offrir <strong>de</strong>s opportunités d'abaissement <strong>du</strong> lit, donc<strong>de</strong>s lignes d'eau, et par conséquent <strong>de</strong>s digues, ce qui permettrait unemeilleure gestion <strong>du</strong> risque. La première limite à ces abaissements estleur inci<strong>de</strong>nce sur la nappe, et par là sur les pratiques agricoles, voireles bâtiments dans <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> sols compressibles. Des investigationsdétaillées ont été menées pour i<strong>de</strong>ntifier au mieux ces impacts.Ces abaissements doivent enfin pouvoir être garantis à long terme (pas<strong>de</strong> tendance à l'exhaussement). Au final, les tronçons remplissant cescritères se limitent au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Follatères à Martigny, à Sion, au secteur<strong>de</strong> Chalais, à l'amont <strong>du</strong> barrage <strong>de</strong> Susten et à Brigue.Comme mentionné précé<strong>de</strong>mment, les secteurs urbains qui resterontdans un gabarit proche <strong>de</strong> l'actuel verront naturellement leur lits'abaisser.53


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4.2 LE DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUELes crues passées ont montré les limites <strong>de</strong> la capacité actuelle <strong>du</strong>Rhône: celle-ci doit être augmentée pour garantir la sécurité requise.Le dimensionnement hydraulique va déterminer la largeur <strong>du</strong> lit futur,ainsi que la position <strong>du</strong> fond et la hauteur <strong>de</strong>s digues.Débit <strong>de</strong> dimensionnement pour l’aménagement <strong>du</strong> Rhône (Qdim)Pour le dimensionnement hydraulique <strong>du</strong> futur lit <strong>du</strong> Rhône, un débit<strong>de</strong> projet a été défini pour chaque tronçon <strong>du</strong> fleuve (Qdim). Cette valeurdécoule <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> débits définis tronçon par tronçonsur la base <strong>de</strong>s critères suivants:• Objectifs <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s secteurs avoisinants qui ont été fixés surla base <strong>du</strong> dommage potentiel dans la plaine <strong>du</strong> Rhône. De manièregénérale les valeurs suivantes sont utilisées:- Habitations et agriculture: protection au moins jusqu’à un événementcentennal Q100,- Centres habités <strong>de</strong>nses, in<strong>du</strong>stries importantes, risques spéciaux:protection jusqu’à un événement extrême Qext.Débit <strong>de</strong> dimensionnement <strong>du</strong> futur lit <strong>du</strong> Rhône.Qdim = QexQdim = Q100cible à QextQdim =Q100cibleQdim = inférieur à Q100cibleQdim non défini• Prise en compte <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surcharge (chap. 4.3).• Besoins <strong>de</strong>s communes riveraines: augmentation <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> dimensionnementpermettant <strong>de</strong> renoncer à <strong>de</strong>s arrières-digues, coûteusesen emprise, dans la plaine.• Capacité d’écoulement actuelle <strong>du</strong> fleuve: <strong>de</strong> manière générale, lacapacité actuelle n’est pas diminuée même si elle dépasse localementl’objectif <strong>de</strong> protection nécessaire.Le futur lit <strong>du</strong> Rhône doit être dimensionné pour permettre le transit<strong>du</strong> débit <strong>de</strong> projet sans débor<strong>de</strong>ment ni rupture <strong>de</strong> digue. La largeur<strong>du</strong> lit et la hauteur <strong>de</strong>s digues sont définies pour satisfaire ces exigenceshydrauliques.Les débits <strong>de</strong> dimensionnement, issus <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s hydrologiques <strong>de</strong> base(chap. 1.2), sont compris entre la crue centennale (Q100cible) et la crueextrême (Qext). L’analyse <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> rétention a montré que les volumes<strong>de</strong> rétention disponibles – ou à créer – ne permettaient pas <strong>de</strong>garantir une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s sections (chap. 3.1 et 3.3). Il est beaucoupplus rationnel d’utiliser ces volumes pour une meilleure gestion <strong>de</strong>scrues extrêmes.Une augmentation <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> protection – en principe <strong>de</strong> la cruecentennale à la crue extrême – a été appliquée à certains tronçons,après examen <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surcharge et d’entente avec les communesconcernées. Elle n’a été admise que lorsqu’elle était économiquementproportionnée. Le débit <strong>de</strong> dimensionnement se situe ainsi partoutentre Q100cible et Qex. Il est représenté sur la figure ci-contre. Il peut êtredifférent sur les <strong>de</strong>ux rives en fonction <strong>de</strong>s besoins locaux.Le calcul <strong>de</strong> la ligne d’eauLe dimensionnement hydraulique <strong>du</strong> futur lit a été effectué à l’ai<strong>de</strong>d’un modèle numérique <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> courbe <strong>de</strong> remous calé par l’Ecolepolytechnique fédérale. Le calcul stationnaire fournit pour chacun <strong>de</strong>s1432 profils en travers un niveau d’eau et une ligne d’énergie et celapour chaque débit.La ligne d’énergie représente le niveau théorique que peut atteindrel’eau, en fonction <strong>de</strong> sa vitesse (énergie cinétique). Plus l’eau s’écoulerapi<strong>de</strong>ment, plus la ligne d’énergie est élevée. Des effets locaux peuventse pro<strong>du</strong>ire comme par exemple la formation <strong>de</strong> vagues ou <strong>de</strong>sremous lors d’obstacles à l’écoulement.Hormis les débits <strong>de</strong> dimensionnement déjà décrits, l’hydrauliqued’une rivière est déterminée par la largeur, le niveau <strong>du</strong> fond, la rugosité<strong>du</strong> lit ainsi que par la pente longitudinale:Largeur <strong>du</strong> profil d’écoulement: la partie <strong>du</strong> lit entretenue parl’écoulement - la largeur <strong>de</strong> régime - a été calculée par un expert surla base <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> régime <strong>de</strong> Yalin et da Silva, quifournit les résultats suivants:54Largeurs <strong>de</strong> régime:• Conches – Aletsch• Saltina – Viège à Viège• Viège – Loèche• Bois <strong>de</strong> Finges – Navisence• Navisence – Borgne• Borgne – Dranse• Dranse – Evionnaz• Lavey/St.Maurice• Massongex – Lac Lémanlargeur variable60 m70 m75 m80 m90 m95 m60 m95 m


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Le profil type sécuritaire minimal (1,6 x la largeur actuelle) se composeprincipalement <strong>de</strong> cette largeur <strong>de</strong> régime et <strong>de</strong> l’emprise nécessairepour la protection <strong>de</strong> berge et les digues.Niveau <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit: <strong>de</strong>s formes <strong>du</strong> lit variables se développerontdans les élargissements sous forme <strong>de</strong> bancs <strong>de</strong> graviers, d’affouillements,<strong>de</strong> chenaux <strong>de</strong> basses eaux, etc.Le projet prévoit dans certains tronçons – Reckingen, Brigue, Steg,Leukerfeld, Chalais, St-Léonard, Sion et Martigny – un abaissementactif modéré <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit (par dragage). Ce fond peut égalements’abaisser naturellement par érosion ou monter par déposition. Puisqueces processus dépen<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> bilan futur <strong>de</strong>s matériaux charriés, laprédiction <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> fond à long terme a été effectuée par un expertà l’ai<strong>de</strong> d’un modèle <strong>de</strong> charriage. L’interaction entre le modèle <strong>de</strong>charriage définissant le niveau <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône et le modèle hydraulique<strong>de</strong> calcul <strong>du</strong> niveau d’eau se présente comme suit:• Définition d’un niveau <strong>de</strong> fond objectif sur la base d’estimationssommaires et <strong>de</strong> calculs préparatoires.• Optimisation <strong>de</strong>s extractions <strong>de</strong>s matériaux (emplacements, volumesextraits; chap. 4.5) permettant la stabilisation <strong>du</strong> fond à long terme.• Simulation à long terme à l’ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> charriage sur une pério<strong>de</strong><strong>de</strong> 20 ans (Haut-Valais), respectivement <strong>de</strong> 27 ans (Valais romand).• Intégration <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> fond issu <strong>de</strong> la simulation à long termedans le modèle hydraulique et calcul définitif <strong>de</strong>s lignes d’eau et <strong>de</strong>shauteurs d’énergie.Le modèle hydraulique effectue donc ses calculs avec un niveau <strong>de</strong>fond qui s’établira à long terme après la réalisation <strong>du</strong> projet.Rugosité <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit: les paramètres <strong>de</strong> rugosité <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit ontété dé<strong>du</strong>its à l’ai<strong>de</strong> d’une formule empirique <strong>de</strong> la taille <strong>du</strong> granulat <strong>du</strong>matériel charrié. La rugosité <strong>de</strong>s berges a été fixée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> valeursempiriques pour la végétation riveraine future et la protection <strong>de</strong>sberges prévue. Ces paramètres ont été ajustés pour que les calculs correspon<strong>de</strong>ntaux niveaux mesurés lors <strong>de</strong>s crues récentes.Pente longitudinale: la pente longitudinale globale est caractérisée par<strong>de</strong> longs tronçons à forte pente (Conches/Aletsch, Bois <strong>de</strong> Finges et Bois-Noir), avec <strong>de</strong>s tronçons intermédiaires à faible pente, et ne peut être influencédans le cadre <strong>du</strong> projet. Les conditions <strong>de</strong>s pentes locales résultent<strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> fond issu <strong>de</strong> la simulation <strong>du</strong> charriage à long terme.La revanche hydraulique.Hauteur <strong>de</strong> digue extérieurRevancheLigne d’énergieNiveau d’eauQdimLa revanche fait partie intégrante <strong>du</strong> dimensionnement hydraulique.Elle désigne la différence <strong>de</strong> hauteur entre le niveau d’eau <strong>du</strong> débit <strong>de</strong>dimensionnement Qdim et celui <strong>du</strong> couronnement <strong>de</strong> la digue. La revanche<strong>de</strong>vrait couvrir les incertitu<strong>de</strong>s suivantes:• Effets dynamiques (formation <strong>de</strong> vagues): la revanche doit être supérieureà la ligne d’énergie <strong>de</strong> l’eau en écoulement.• Incertitu<strong>de</strong>s par <strong>rapport</strong> à la section d’écoulement déterminante(changement <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> régime ou <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> fond).• Incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong> la rugosité <strong>du</strong> lit.• Incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la pente (évolution <strong>du</strong> fond).• Incertitu<strong>de</strong>s sur la stabilité <strong>de</strong>s digues dans un écoulement à plein-bord.• Gestion <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surcharge: écoulement sans danger d’un débit rési<strong>du</strong>eldans le lit <strong>du</strong> fleuve supérieur à la crue <strong>de</strong> dimensionnement,à l’aval d’une zone <strong>de</strong> déversement (chap. 4.3)• Imprécisions géométriques lors <strong>de</strong> l’interpolation entre <strong>de</strong>s profilsen travers.Les auteurs <strong>du</strong> projet, les experts accompagnant le dossier et les représentants<strong>de</strong> la Confédération et <strong>de</strong>s Cantons ont défini les règles suivantespour la revanche:Revanches choisies dans le cadre <strong>du</strong> plan d’aménagement:• Digues hautes non renforcées (1.5 m et plus à l’extérieur)• Digues basses (jusqu’à 1.5 m à l’extérieur)• Berge sans digue• Digues submersibles, <strong>de</strong> déversement1.0 m0.5 m0.0 – 0.5 m0.0 mDe plus, la ligne d’énergie (hauteur dynamique <strong>de</strong> l’eau en écoulement)doit toujours se situer sous le couronnement <strong>de</strong> la digue.Moins la hauteur d’une digue est gran<strong>de</strong>, moins il y a <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>rupture en cas <strong>de</strong> surcharge et moins il y a <strong>de</strong> dégâts. Pour une rivesans digue, l’eau se déverse, en cas <strong>de</strong> surcharge, progressivement dansla plaine avec <strong>de</strong>s intensités d’inondation modérées. Une digue submersibleest protégée contre l’érosion et ne peut <strong>de</strong> ce fait se rompre.C’est pour cette raison qu’il est possible <strong>de</strong> renoncer à la revanche dansces cas <strong>de</strong> figure.Dans une phase <strong>de</strong> projet ultérieure, la revanche peut le cas échéantêtre optimisée sur la base d’étu<strong>de</strong>s approfondies.55


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR564.3 LA GESTION DES RISQUES RÉSIDUELSPrincipes <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsL’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône apporte un gain énorme<strong>de</strong> sécurité par <strong>rapport</strong> aux crues. Une sécurité absolue n’est néanmoinsni techniquement ni financièrement réalisable. Peu importe leniveau <strong>de</strong> protection, <strong>de</strong>s événements extrêmes peuvent provoquer unesurcharge <strong>du</strong> système et créer <strong>de</strong>s inondations. Ce risque rési<strong>du</strong>el estconsidéré pour <strong>de</strong>s crues très rares et significativement plus élevées quela Q100cible ou que la crue d’octobre 2000.Dans le cadre d’un projet, les processus qui peuvent se pro<strong>du</strong>ire en cas<strong>de</strong> surcharge <strong>du</strong> système doivent être examinés. Le concept <strong>de</strong> protectioncontre les crues doit alors satisfaire aux principes suivants:Principes• En cas <strong>de</strong> surcharge, le système <strong>de</strong> protection contre les crues doitse comporter <strong>de</strong> manière robuste et peu sensible.• En cas <strong>de</strong> surcharge, <strong>de</strong>s dommages d’inondation limités sontadmis. Mais il faut absolument éviter <strong>de</strong>s processus soudains avecune évolution <strong>de</strong>s dommages non contrôlable.• Des ruptures <strong>de</strong> digues non contrôlées causant <strong>de</strong>s inondationssoudaines,rapi<strong>de</strong>s et dangereuses doivent être évitées par <strong>de</strong>s restitutions maîtriséesd’eau dans la plaine.• Le déversement <strong>de</strong> digues hautes et non protégées ne peut être acceptéà cause <strong>du</strong> risque <strong>de</strong> rupture brusque.• Même en cas <strong>de</strong> surcharge, les risques rési<strong>du</strong>els doivent être minimisésautant que possible.Un comportement robuste et peu sensible <strong>du</strong> système est obtenu parl’élargissement <strong>du</strong> fleuve et le respect d’une revanche suffisante. Par cebiais, les niveaux d’eau lors <strong>de</strong> crues sont abaissés <strong>de</strong> manière généraleet la pression sur les digues est ré<strong>du</strong>ite. De plus, une augmentation <strong>du</strong>débit au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim in<strong>du</strong>it une surélévation <strong>du</strong> plan d’eau moins importanteque pour un lit moins large.Exemple d’un déversement latéral contrôlé avec couronnement mobile sur l’Engelberger Aa,après la construction et lors <strong>de</strong> la crue 2005.Digues submersibles et déversementsDes ruptures <strong>de</strong> digues non contrôlées doivent être évitées à tout prixaussi en cas <strong>de</strong> surcharge. Pour ce faire, la stabilité géotechnique <strong>de</strong>sdigues est améliorée et un système <strong>de</strong> déversoirs et <strong>de</strong> digues submersiblesainsi qu’une revanche suffisante, permettent d’éviter un débor<strong>de</strong>mentsur <strong>de</strong>s hautes digues non protégées.Les systèmes à appliquer pour chaque déversoir et digue submersibledoivent être examinés dans le projet <strong>de</strong> détail à établir. De manière générale,les possibilités suivantes sont offertes:• Déversoir latéral avec un couronnement fixe.• Déversoir latéral avec un couronnement mobile permettant un décalage<strong>du</strong> moment <strong>de</strong> déclenchement.• Points <strong>de</strong> rupture préparés et contrôlés (digue fusible).• Systèmes <strong>de</strong> déversement contrôlés (blocs basculants).Minimisation <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>elPour le cas <strong>de</strong> surcharge, les cartes <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el présentent <strong>de</strong>ssurfaces d’inondation limitées et <strong>de</strong>s corridors d’évacuation <strong>de</strong> crues.Ces surfaces sont inondées progressivement, une fois le débit <strong>de</strong> dimensionnement<strong>du</strong> tronçon Qdim dépassé. Cela peut aussi concerner<strong>de</strong>s bâtiments et zones d’habitation.Pour minimiser le risque rési<strong>du</strong>el, il est nécessaire <strong>de</strong> décharger le surplusd’eau <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> la rive avec le plus faible dommage potentiel et<strong>de</strong> le faire transiter par <strong>de</strong>s corridors d’évacuation où les dommagescausés sont moindres. Cela est plus acceptable économiquement qued’inon<strong>de</strong>r les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône. Le choix d’une rivepour la gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el est donc objectif: il se base sur ledommage potentiel et la faisabilité technique.Le fonctionnement hydraulique <strong>de</strong>s corridors d’évacuation doit être assurépour faire transiter l’eau déversée par le Rhône. Il n’est pas possible<strong>de</strong> définir un couloir préférentiel dans <strong>de</strong>s casiers hydrauliquesd’une éten<strong>du</strong>e limitée.Pour limiter encore davantage le risque rési<strong>du</strong>el, le projet prévoit unesérie <strong>de</strong> mesures proportionnées dans la surface d’inondation qui circonscriventet canalisent l’inondation pour protéger au mieux les centreshabités et les sites à grand potentiel <strong>de</strong> dégâts. Des arrières-digues, <strong>de</strong>scorridors d’évacuation, <strong>de</strong>s clapets anti-retour ou <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> pompagesur les canaux font par exemple partie <strong>de</strong>s mesures possibles.Concept prévu pour la gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsLe risque rési<strong>du</strong>el après réalisation <strong>du</strong> projet est représenté en <strong>de</strong>ux catégories:• Surface touchée par <strong>de</strong>s événements très rares (débits entre Q100cibleet Qext)• Corridor d’inondation pour <strong>de</strong>s événements extrêmement rares plusgrands que la Qext.Le périmètre <strong>de</strong> ces surfaces a été calculé sur la base <strong>de</strong> relevés <strong>de</strong> terrainset <strong>de</strong> modèles numériques <strong>de</strong> terrain dans le cadre <strong>de</strong> la modélisationnumérique en <strong>de</strong>ux dimensions <strong>de</strong> la plaine pour la cartographie<strong>de</strong>s dangers.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Les surfaces hors périmètre <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>el sont protégées contre lescrues prises en compte. Néanmoins un risque minime ne peut êtreexclu totalement parce que <strong>de</strong>s événements et processus imprévisiblespeuvent se pro<strong>du</strong>ire lors <strong>de</strong> situation si exceptionnelles.Dans les couloirs <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>el, la situation <strong>de</strong> danger par <strong>rapport</strong>aux crues n’est nulle part aggravée, au contraire: dans toutes les surfaceset notamment celles restant dans <strong>de</strong>s surfaces inondables et <strong>de</strong>scorridors d’évacuation, la protection contre les crues est améliorée <strong>de</strong>manière significative par <strong>rapport</strong> à l’état actuel.La gestion concrète <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> surcharge peut être résumée, par tronçon,comme suit:• Conches Oberwald-Reckingen: <strong>de</strong>s déversements progressifs à partir<strong>de</strong> Q100cible par <strong>de</strong>ssus les berges non endiguées con<strong>du</strong>isent à <strong>de</strong>s surfacesinondées localement délimitées.• Conches/Aletsch Reckingen-Bitsch (secteur <strong>de</strong> gorge sans gran<strong>de</strong>ssurfaces inondables): en cas <strong>de</strong> surcharge <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> transportspeuvent être localement mises en danger par <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong>berges et <strong>de</strong>s érosions latérales.• Brigue-Gamsen: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droiteà Naters et corridor en rive gauche au Glisergrund pour <strong>de</strong>s événementsextrêmement rares à partir <strong>de</strong> Qex.• Brigerbad-Viège: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droiteBrigerbad-Baltschie<strong>de</strong>r pour <strong>de</strong>s événements extrêmement rares àpartir <strong>de</strong> Qext.• Viège-Rarogne-Steg: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rivegauche Grosseya-Turtig-Schnydrigen pour <strong>de</strong>s événements très raresà partir <strong>de</strong> Q100cible + 200 m 3 /s.• Gampel-Loèche: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droiteGampel-Nie<strong>de</strong>rgampel-Getwing pour <strong>de</strong>s événements très rares àpartir <strong>de</strong> Q100cible + 200 m 3 /s.• Loèche-Sierre: secteur dynamique <strong>de</strong> Finges. Risque rési<strong>du</strong>el limitépar ligne <strong>de</strong> défense et intervention d’urgence• Sierre-Chalais: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive gaucheà l’aval <strong>de</strong> la confluence <strong>de</strong> la Navisence pour <strong>de</strong>s événements extrêmementrares à partir <strong>de</strong> Qex.• Chalais-Borgne: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive gauchePramont-Granges-Poutafontana pour <strong>de</strong>s événements très rares àpartir <strong>de</strong> Q100cible +200 m 3 /s. Le corridor doit être optimisé hydrauliquementau resserrement vis à vis <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la Lienne.• Borgne-Sion: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive gaucheBorgne-Vissigen pour <strong>de</strong>s événements extrêmement rares à partir <strong>de</strong> Qex.• Sion-Rid<strong>de</strong>s: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droite <strong>de</strong>puisLes Iles jusqu’au pont CFF <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s, pour <strong>de</strong>s événements raresà partir <strong>de</strong> Q100cible. Arrières-digues pour protéger les zones d’habitation<strong>de</strong> Sion, Conthey, Vétroz et Ardon.• Rid<strong>de</strong>s-Saxon: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droiteSaillon pour <strong>de</strong>s événements très rares à partir <strong>de</strong> Q100cible + 160 m 3 /s.Arrière-digue à l’aval <strong>de</strong> Mazembroz.• Fully-Martigny-Vernayaz: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rivedroite Mazembroz-Fully-Branson et corridor en rive gauche Drance-Vernayaz pour <strong>de</strong>s événements extrêmement rares à partir <strong>de</strong> Qext.• Dorénaz-Evionnaz: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rivedroite Dorénaz-Collonges pour <strong>de</strong>s événements très rares à partir <strong>de</strong>Q100cible + 120 m 3 /s.• Evionnaz-Lavey-Massongex: tronçon <strong>de</strong> gorge et surfaces bien délimitéesqui sont inondés progressivement, une fois le débit Q100cibledépassé.• Massongex-Aigle: surface d’inondation Massongex-La Vièze à partir<strong>de</strong> Qex. Corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droite LaGryonne – Gran<strong>de</strong> Eau à l’ouest <strong>de</strong> l’autoroute pour <strong>de</strong>s événementsextrêmement rares à partir <strong>de</strong> Qex.• Aigle-Vouvry-Lac: corridor <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el en rive droiteLes Iles <strong>de</strong>s Clous-Chessel-Noville-Lac pour <strong>de</strong>s événements rares àpartir <strong>de</strong> Q100cible. Arrières-digues pour protéger les zones d’habitation.AigleDorénazFullySaillonSionSierre/ChippisGampel/StegRarogne/TurtigNatersReckingenOberwald17161514131211764321Vouvry16Massongex13Rid<strong>de</strong>s10985VispBrig/GlisGestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>elQdim= Q100cibleCorridor d’évacuation dès Q100cible – QextCorridor d’évacuation dès QextQdim= Q100cible - QextQdim= EHQ57


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR584.4 BILAN DES MATÉRIAUX DE CHANTIEROn distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> matériaux différents à gérer. D'une part lesmatériaux <strong>de</strong> chantier (chap. 4.4) issus <strong>de</strong> l'excavation nécessaire àl'augmentation <strong>de</strong> l'emprise <strong>du</strong> Rhône (remblai et déblai). D'autrepart, les matériaux <strong>de</strong> charriage (chap. 4.5) transportés par les coursd'eau ou prélevés au niveau <strong>de</strong>s gravières au fil <strong>de</strong> l'eau.Pour la gestion <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> chantier, le bilan a été calculé entre lesmatériaux <strong>de</strong> déblais (digue à supprimer, élargissement) et les matériaux<strong>de</strong> remblai (nouvelle digue, autre stockage).Matériaux <strong>de</strong> chantier (déblai-remblai).V inElargissementDigue à remplacerV outBanc alternéEmprise = <strong>Plan</strong> <strong>de</strong> situation 1:10 000Hdigue(+1 m)Q100Largeur <strong>de</strong> régimeDigue existanteFond moyenLa gestion <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> chantier permet <strong>de</strong> réutiliser au mieux lesvolumes d'excavation en minimisant les distances <strong>de</strong> transport et parconséquent les coûts. Le but est d'avoir un bilan nul. La mise en décharge<strong>de</strong>s matériaux est une opération très coûteuse et peut représenterjusqu’à la moitié <strong>de</strong>s coûts d’un projet si aucune solution <strong>de</strong>réutilisation n’est proposée. Plusieurs variantes ont été étudiées pouroptimiser le bilan. Pour l'ensemble <strong>du</strong> tronçon Brigue-Léman (à l'exception<strong>de</strong>s secteurs prioritaires qui ont déjà fait l’objet d’une analyse<strong>du</strong> bilan <strong>de</strong>s matériaux), le volume total <strong>de</strong>s déblais est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>15 millions <strong>de</strong> m 3 .Près <strong>du</strong> tiers <strong>de</strong> ces matériaux, composés d’éléments fins tels que <strong>de</strong>s limons,peuvent être emportés par le Rhône sur la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong>s travaux (5millions <strong>de</strong> m 3 sur environ 30 ans).Profil <strong>de</strong> digue.1 :3 à 1 : 5Une partie <strong>de</strong>s matériaux excavés pourra être utilisée pour la réalisation<strong>de</strong>s nouvelles digues. Comme il s'agit <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> mauvaisequalité, l'épaisseur <strong>de</strong>s digues doit être augmentée. En se basant sur<strong>de</strong>s digues nouvelles avec une largeur au sommet <strong>de</strong> 6 mètres et <strong>de</strong>spentes <strong>de</strong> <strong>rapport</strong> 1:5 <strong>du</strong> côté intérieur et 1:3 à l'extérieur (selon le profil<strong>de</strong> digue ci-<strong>de</strong>ssus), les nouvelles digues utiliseraient un volume <strong>de</strong>l'ordre <strong>de</strong> 2.2 à 3.8 millions <strong>de</strong> m 3 , selon la géométrie adoptée. Lesdigues plus larges seront plus robustes (moins sensibles à une érosionou autre type <strong>de</strong> détérioration locale).Sur les grands élargissements, les volumes <strong>de</strong> déblai peuvent être ré<strong>du</strong>itsen considérant uniquement le déblai concernant la largeur <strong>de</strong>régime <strong>du</strong> Rhône («variante optimisée sans AFI»). Cette variante optimiséepermet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire les volumes d'excavation <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2 millions<strong>de</strong> m 3 (maintenus dans le lit <strong>du</strong> Rhône).Les possibilités suivantes <strong>de</strong>vront être encore explorées pour le stockage:une variante «optimisation avec AFI», avec d’une part un stockagedans <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> remblayage (volume indicatif: 1 mio m 3 ) <strong>de</strong>stinéesà la protection contre les crues et, d’autre part, la réutilisation <strong>de</strong>s déblaisdans ou sous les sols agricoles pour en améliorer les aptitu<strong>de</strong>s pédologiquesdans le cadre <strong>de</strong> l’amélioration foncière intégrale (volumeindicatif 1.5 mio m 3 ); stockage dans les vieilles carrières avec améliorationpaysagère ou par surélévation <strong>de</strong> terrains constructibles en zoneà bâtir pour protection contre les crues (à étudier). Le graphique ci-<strong>de</strong>ssousmontre les volumes <strong>de</strong> déblai et remblai concernant les <strong>de</strong>ux variantesmentionnées (variantes optimisées avec et sans AFI).6 m1 : 3Bilan <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> chantier Brigue – Léman (déblai - remblai - bilan).10 000 0008 000 0006 000 0004 000 0002 000 000Volumes (m 3 )0Optimisation sans AFIOptimisation avec AFIDéblai Remblai BilanAu total, les volumes <strong>de</strong> déblai sont estimés à près <strong>de</strong> 8 millions <strong>de</strong> m 3 ,avec une part <strong>de</strong> 45% pour le Bas-Valais (Martigny-Léman), 38% pourle Valais Central (Sierre-Martigny) et 17% pour le Haut-Valais (Brigue-Loèche). Les volumes <strong>de</strong> remblai peuvent varier selon les disponibilitésentre 3.8 et 6.2 millions <strong>de</strong> m 3 . L'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s matériaux se situedonc, selon ces <strong>de</strong>ux variantes optimisées, entre 4.2 et 1.8 millions <strong>de</strong>m 3 pour l'ensemble <strong>du</strong> secteur Brigue-Léman (sans les mesures <strong>de</strong> lapremière phase).


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20084.5 GESTION DES MATÉRIAUX CHARRIÉSLes matériaux <strong>de</strong> charriage sont amenés dans le Rhône au niveau <strong>de</strong>saffluents et transportés le long <strong>du</strong> Rhône (chap. 1.3). Les gravières lelong <strong>du</strong> Rhône jouent un rôle régulateur dans le processus <strong>de</strong> charriageet ont à long terme une influence importante sur le niveaumoyen <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit. La gestion <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong>vra doncêtre adaptée au nouvel aménagement <strong>du</strong> Rhône, afin <strong>de</strong> garantir lastabilité <strong>du</strong> profil en long (c'est-à-dire <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> Rhône, le long <strong>de</strong>l’axe <strong>du</strong> fleuve). Globalement, comme le montre le tableau ci-<strong>de</strong>ssous,Gestion <strong>du</strong> charriage: lieux <strong>de</strong> prélévement (gravières le long <strong>du</strong> Rhône).Gravière maintenue sans modificationsGravière maintenue, emplacement à optimiserSites potentiels pour <strong>de</strong> nouvelles extractionsles volumes <strong>de</strong> prélèvement auront tendance à diminuer <strong>de</strong> 7% environentre l'état actuel et à l'état futur (projet), notamment dans le Bas-Valais (Martigny – Léman) et dans le Haut-Valais (Vallée <strong>de</strong> Conches– Loèche). Pour le Valais Central (Sierre – Martigny), le bilan globalrestera stable. Les valeurs sont indicatives, car elles dépen<strong>de</strong>nt notamment<strong>de</strong> conditions hydrologiques très variables d’une année à l’autre.Il est important <strong>de</strong> retenir néanmoins que le profil en long défini peutêtre garanti sans un changement important <strong>de</strong>s quantités extraites annuellement.Ces quantités seront précisées sur la base d’observations.Annuellement, environ 265000 m 3 sont apportés dans le Rhône. Unemeilleure gestion <strong>de</strong> ces matériaux implique une reconfiguration etune meilleure synergie entre les lieux <strong>de</strong> prélèvement, notamment auniveau <strong>de</strong>s tronçons terminaux et aux embouchures <strong>de</strong>s affluents. Lamajeure partie <strong>de</strong>s prélèvements est effectuée entre Brigue et Martigny.La gestion doit toutefois pouvoir rester flexible, notamment sur letronçon <strong>de</strong> Finges.Gestion <strong>de</strong>s matériaux d'extraction.N° Secteur 1982-2002 A long terme Différence(m 3 /an) (m 3 /an)1 Léman-Martigny 110 000 100 000 -9%2 Martigny-Loèche 120 000 120 000 +0%3 Loèche-Brigue 60 000 50 000 -17%4 Total 290 000 270 000 -7%La carte ci-contre montre les principales gravières le long <strong>du</strong> Rhônepermettant <strong>de</strong> maintenir à terme la stabilité <strong>du</strong> profil en long. D'autresprélèvements seront effectués au besoin aux embouchures <strong>de</strong>s affluents(possibilité <strong>de</strong> déplacer / optimiser <strong>de</strong> certains lieux <strong>de</strong> prélèvements).59


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR604.6 ENTRETIEN DU LIT ET DES BERGESPrincipes <strong>de</strong> baseLes profils types <strong>du</strong> Rhône pour le PA-R3 ont été élaborés dans le but<strong>de</strong> limiter au maximum l’entretien.Le concept <strong>de</strong> double lit dans lequel coule le Rhône aujourd’hui (litmineur bas et toujours en eau et lit majeur haut inondé en crues) estabandonné. Actuellement, sur ce lit majeur, la végétation se développerapi<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un entretien régulier onéreux et néfaste à l’environnement(suppression <strong>de</strong> milieux naturels et disparition <strong>de</strong> lafaune), mais nécessaire pour l’évacuation <strong>de</strong>s crues car cet espace estpris en compte dans les calculs hydrauliques <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>la 2 e correction.Gabarit d’écoulement actuel (en haut) et élargi (en bas).Protection<strong>de</strong> bergeet végétationLargeur <strong>de</strong> régime:fonction d’écoulement <strong>de</strong> l’eauProtection <strong>de</strong>bergeet végétationLa figure ci-<strong>de</strong>ssus montre (en bleu) le gabarit d’écoulement <strong>du</strong> profilactuel (2 e correction, figure <strong>du</strong> haut) et <strong>de</strong> l’élargissement type prévupar le PA-R3. Le premier tient compte d’un écoulement complet surles lits mineurs et majeurs, ce qui exige un entretien régulier <strong>du</strong> litmajeur. Le second est fondé sur une largeur <strong>de</strong> régime auto-entretenuepar le Rhône, et libre <strong>de</strong> végétation. La végétation peut croître sur lesrives sans perturber l’écoulement. Dans le profil type d’élargissementsécuritaire (1,6 x la largeur actuelle <strong>de</strong> pied <strong>de</strong> digue à pied <strong>de</strong> digue),l’espace où la végétation peut se développer (en vert) est nécessairepour assurer la protection <strong>de</strong> berges. Les épis par exemple, ou les pentes<strong>de</strong> berge douces, permettent <strong>de</strong> stabiliser les digues.Concept d’entretienA l’intérieur <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> régime, aucun entretien régulier n’est nécessaire.Un suivi <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong> fond et <strong>de</strong> la morphologie permettrale cas échéant <strong>de</strong> définir la nécessité d’entretiens épisodiques.Sur le parement intérieur <strong>de</strong>s digues (zone <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> berge), unentretien épisodique <strong>de</strong> rajeunissement pourra être effectué pour <strong>de</strong>sraisons écologiques ou <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> digue.Sur le parement extérieur <strong>de</strong> digue, en cas <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> digue forte (profilgéotechnique minimal), un entretien régulier (ou <strong>de</strong> la pâture) assurerala présence uniquement <strong>de</strong> végétation herbacée ou arbustivepour permettre le contrôle visuel <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la digue et ne pas la fragiliser.En cas <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> digue douce (digue plus large que le profilgéotechnique minimal), <strong>de</strong>s arbres et arbustes pourront se développersanas risque pour la sécurité. Ce choix <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> digue et <strong>de</strong> végétationsera fait dans un sta<strong>de</strong> ultérieur <strong>du</strong> projet, en prenant en compteles possibilités <strong>de</strong> synergie avec l’agriculture.Pour les élargissements ponctuels, les principes ci-<strong>de</strong>ssus s’appliquentavec, en complément, l’entretien <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>s terrasses alluviales.Il s’agira soit d’un entretien minimal en fonction <strong>de</strong>s besoinsécologiques, soit d’un entretien régulier pour assurer le gabarit nécessaireà l’écoulement <strong>de</strong> retour (pour les élargissements ponctuels servantà la gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el).Finalement, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> lutte contre les plantes envahissantes serontprises, particulièrement en phase <strong>de</strong> travaux et dans les premièresannées <strong>de</strong> colonisation par la végétation.Phase <strong>de</strong> transitionDans la phase <strong>de</strong> transition entre l’aménagement et l’entretien actuelset la situation future, la planification <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> la 3 e correctionsera prise en compte. L’entretien sera diminué, pour ré<strong>du</strong>ire les coûts,dans les <strong>de</strong>rnières années avant les travaux et adapté ensuite aux nouveauxprofil et concept d’entretien.Répartition <strong>de</strong>s tâches et financementL’entretien <strong>du</strong> Rhône incombe à l’Etat, propriétaire <strong>du</strong> fleuve, qui délèguecette tâche aux communes riveraines. Il leur alloue pour celaune subvention <strong>de</strong> 70% et édicte <strong>de</strong>s directives d’entretien. Les tâches àeffectuer et les principes à respecter feront l’objet <strong>de</strong> contrats <strong>de</strong> prestationsspécifiques.Entretien <strong>du</strong> lit majeur tel que pratiqué aujourd’hui. Le Rhône futur maintiendra lui-même son lit libre<strong>de</strong> végétation sur la largeur <strong>de</strong> régime.Exemple <strong>de</strong> largeur <strong>de</strong> régime (sur la Gérine, Fribourg): le cours d’eau auto-entretient son chenald’écoulement. La végétation peut se développer sur les rives sans influence négative sur l’écoulement.Le Rhône pourra présenter un aspect similaire, avec <strong>de</strong>s proportions différentes.Photo: M. Bernard


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20084.7 EMPRISE ET POLITIQUE D’ACQUISITIONDES TERRAINSEmpriseL’emprise future <strong>du</strong> projet représente l’ensemble <strong>de</strong>s surfaces nécessairesà sa réalisation. Sont ainsi comprises dans l’emprise les surfaces:• <strong>du</strong> lit mineur et <strong>du</strong> lit majeur• <strong>de</strong>s terrasses alluviales• <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> digues (existantes ou nouvelles)• <strong>de</strong>s arrière-digues.La sécurisation <strong>de</strong> la plaine nécessite une augmentation <strong>de</strong> l’empriseactuelle <strong>du</strong> Rhône. Les élargissements sont par exemple indispensablespour assurer le transit <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> dimensionnement et atteindre ainsiles objectifs <strong>de</strong> protection. Les emprises supplémentaires sont synthétiséespour chaque secteur (voir carte <strong>de</strong>s «CORÉPIL» au chap. 2.5) dansle tableau ci-<strong>de</strong>ssous. L’emprise «supplémentaire» est égale à l’emprisefuture moins l’actuelle.Les chiffres ci-après se reportent au linéaire complet <strong>du</strong> Rhône, pour les<strong>de</strong>ux cantons.SecteurLongueur[km]Empriseactuelle[ha]Emprisesupplémentaire[ha]Chablais VD 29.3 163 179Chablais VS 29.9 194 58Martigny 25.9 284 187Sion 18.6 196 140Sierre 13.1 143 81Brig-Salgesch 35.6 362 143Oberwald-Brig 52.9 110 82TOTAL 1452 870L’emprise future <strong>du</strong> Rhône et par là-même l’emprise supplémentairetouchent cependant <strong>de</strong>s zones d’affectation différentes. L’emprise globalea donc été répartie en fonction <strong>de</strong> l’affectation actuelle <strong>du</strong> sol.Type d’affectationEmprisesupplémentaire[ha]Zones d’habitat 11Zones in<strong>du</strong>strielles et artisanales 36Zones d’intérêt général et sportives 56Zones agricoles 376Zones protégées 106Aire forestière 121Autres ou sans affectation 164Les surfaces agricoles représentent près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s emprises supplémentairesnécessaires au projet. Les zones à bâtir concernent quant àelles 12% <strong>de</strong>s surfaces supplémentaires concernées.Un bilan <strong>de</strong> l’emprise sur les surfaces d’assolement (SDA) a aussi étéeffectué. Au total, 382 ha <strong>de</strong> SDA sont concernés, dont 27 ha dans lechablais vaudois.L’analyse <strong>de</strong>s emprises sous l’angle <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong> réalisation montreque 211 ha (dont 120 ha <strong>de</strong> surfaces agricoles) sont nécessaires dansla première étape <strong>du</strong> projet, soit jusqu’à 2020.Type d’affectationTOTAL 870Emprisesupplémentaire[ha]Pourcentage[%]Priorité 1 (2009-2020) 211 24Priorité 2 (2020-2030) 250 29Priorité 3 (>2030) 409 47TOTAL 870 100Politique d’acquisition <strong>de</strong>s terrainsL’Etat <strong>du</strong> Valais privilégie l’échange <strong>de</strong> surfaces plutôt que l’expropriation.Dans ce sens, il a mis en place une politique d’achats <strong>de</strong> terrainsà l’amiable <strong>de</strong>puis fin 2002. A ce jour, cette démarche a permisl’acquisition <strong>de</strong> 100 ha, en majeure partie agricoles. La réalisation, enparallèle <strong>de</strong> la 3 e correction, d’améliorations foncières intégrales permettrad’améliorer encore les possibilités d’échange et <strong>de</strong> regroupement<strong>de</strong> parcelles.Le projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône prendra en charge le remplacement<strong>de</strong>s infrastructures et <strong>de</strong>s bâtiments présents dans la future emprise<strong>du</strong> Rhône. Ce principe n’est cependant pas valable pour lesinfrastructures et les bâtiments situés à bien plaire dans les digues <strong>du</strong>Rhône (par ex. le gazo<strong>du</strong>c) ou dont la construction n’est pas légalisée.61


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4.8 ETAPES DE RÉALISATION DES MESURESLes différentes mesures <strong>de</strong> protection se feront en 3 phases principales:• Phase 1: pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> réalisation jusqu’à 2020• Phase 2: pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> réalisation 2020 - 2030• Phase 3: pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> réalisation après 2030Les mesures les plus urgentes (priorité 1) ont été définies en fonction<strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s dégâts potentiels, <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> danger et <strong>de</strong> lacoordination <strong>de</strong>s mesures avec les travaux prévus sur les affluents. Cesmesures en priorité 1 peuvent être locales (renforcement <strong>de</strong> digues déficitaires)ou générales (traversée d'une ville par exemple).Les mesures les plus urgentes (priorité 1) sont localisées à Aigle-Monthey,Fully, Sion, Sierre-Chippis et Viège. Il s’agit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étapes. Desmesures plus ponctuelles peuvent être réalisées en parallèle. Il s’agitprincipalement <strong>de</strong> réalisation anticipée <strong>de</strong> renforcements <strong>de</strong> diguesdans <strong>de</strong>s secteurs à risques <strong>de</strong> rupture élevés et à forte <strong>de</strong>nsité d’habitationau voisinage immédiat <strong>de</strong> la digue (<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> danger élevé). Lessecteurs déjà i<strong>de</strong>ntifiés sont Port-Valais, Aigle, Collombey, Sion. A celas’ajoutent <strong>de</strong>s mesures ponctuelles déjà planifiées, comme c’est le casdans la vallée <strong>de</strong> Conches à Obergesteln, ou à l’amont <strong>du</strong> barraged’Evionnaz (extraction).Finalement, les aménagements <strong>de</strong> la 3 e priorité concernent les mesuresles moins urgentes en termes <strong>de</strong> sécurité, comme par exemple la partie<strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Conches jusqu'à Brigue, le secteur entre Martigny etBex ou l’embouchure au Léman.Il s’agit à ce sta<strong>de</strong> d’une planification globale. D’autres mesures anticipées– <strong>de</strong>s réalisations partielles <strong>du</strong> PA-R3 ayant une très gran<strong>de</strong> efficacité– pourront être également proposées ultérieurement.Les priorités données sont indicatives et peuvent encore être adaptées,notamment par <strong>rapport</strong> à <strong>de</strong>s secteurs au fort potentiel <strong>de</strong> gain environnemental(<strong>de</strong>lta <strong>du</strong> Rhône, par exemple) dont la réalisation peutêtre avancée si d’autres sources <strong>de</strong> financement sont proposées.Différents <strong>de</strong>gés <strong>de</strong> priorités <strong>de</strong>s mesures.2009 – 2020: Priorité 12020 – 2030: Priorité 2> 2030: Priorité 3En <strong>de</strong>uxième priorité, il s’agit également <strong>de</strong> zones à dégâts potentielsimportants, mais dont la <strong>de</strong>nsité et l'urgence <strong>de</strong>s objets à protéger sontmoindres. Les principaux secteurs sont situés entre Rid<strong>de</strong>s et Martigny,à l'aval <strong>de</strong>s mesures prioritaires <strong>de</strong> Sion, Sierre et <strong>de</strong> Viège, ainsi qu'entreBrigue et Viège.62


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20084.9 SECTEURS DE PREMIÈRE PRIORITÉ DU PROJETTronçons prioritairesCinq zones principales ont été définies pour faire l’objet <strong>de</strong> mesuresprioritaires:1) Secteur Monthey/Aigle (longueur 11 km, <strong>du</strong> km 9 au km 20)2) Secteur Fully (longueur 1.8 km, <strong>du</strong> km 44 au 45.8)3) Secteur Sion (longueur 7 km, <strong>du</strong> km 61.9 au km 68.9)4) Secteur Sierre / Chippis (longueur 3 km, <strong>du</strong> km 79.2 au km 82.2)5) Secteur Viège (longueur 7.8 km, <strong>du</strong> km 107.5 au km 115.3)Coûts <strong>de</strong>s mesures prioritairesLe coût total <strong>de</strong>s mesures prioritaires s’élève à 820 millions <strong>de</strong> francsrépartis sur une <strong>du</strong>rée d’un peu plus <strong>de</strong> quinze ans. Pour le Canton <strong>du</strong>Valais, en se basant sur les montants annuels pouvant être engagés etl’ai<strong>de</strong> fédérale atten<strong>du</strong>e, un budget annuel <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 53 millions<strong>de</strong> francs est planifié pour ces mesures dans un programme <strong>de</strong> 12 ans.Elles permettront <strong>de</strong> protéger les zones à très hauts dégâts potentiels(environ 6,2 milliards): <strong>de</strong>s zones à forte <strong>de</strong>nsité d’habitations et à activitéin<strong>du</strong>strielle intense. Compte tenu <strong>du</strong> financement <strong>du</strong> Canton <strong>de</strong> Vauddans le Chablais, le montant global d’investissement pour la pério<strong>de</strong>2008-2020 peut être estimé à 700 millions <strong>de</strong> francs. Il permettra laréalisation d’une majeure partie <strong>de</strong> ces mesures.Pour la mesure <strong>de</strong> Monthey/Aigle, le coût est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 264 millions<strong>de</strong> francs (répartis entre les Cantons <strong>de</strong> Vaud et <strong>du</strong> Valais). A Fully, lesmesures s’élèvent à près <strong>de</strong> 85 millions <strong>de</strong> francs, tandis qu’à Sion,elles sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 150 millions <strong>de</strong> francs. Pour Chippis, les travauxse dérouleront en <strong>de</strong>ux phases, respectivement évaluées à 80 et120 millions <strong>de</strong> francs. A Viège, le <strong>de</strong>vis est estimé à près <strong>de</strong> 120 millions<strong>de</strong> francs.Secteurs <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> la première phase.Mesures prioritaires Monthey – Aiglekilométrage: km 9.0 – km 20longeur: 11.0 kmMesures prioritaires Chippiskilométrage: km 79.2 – km 82.2longeur: 2.8 kmMesures prioritaires Sionkilométrage: km 61.9 – km 68.9longeur: 7 kmMesures prioritaires Vispkilométrage: km 107.5 – km 115.3longeur: 7.8 kmMesures prioritaires Fullykilométrage: km 44.0 – km 45.8longeur: 1.8 km63


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSituation <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong>s mesures prioritairesMesures prioritaires Chablais longueur: 11.0 kmMesures prioritaires Fully longueur: 1.8 km64


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Mesures prioritaires Sionlongueur: 7.0 kmMesures prioritaires Chippislongueur: 2.8 kmMesures prioritaires Viègelongueur: 7.8 km65


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4.10 DEVIS ESTIMATIF DU PROJETPrécisionLe <strong>de</strong>vis se basant sur une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s mesures telles que présentéesdans l’avant-projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône est établi avec uneprécision <strong>de</strong> plus ou moins 25% et tient compte <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong> divers et imprévus.A ce sta<strong>de</strong>, une très gran<strong>de</strong> marge d’optimisation <strong>de</strong>s coûtsexiste et pourra être exploitée dans les phases ultérieures <strong>de</strong> développement<strong>du</strong> projet.Métho<strong>de</strong>L'estimation <strong>de</strong>s coûts a été établie en fonction <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> priorité(avant ou après 2020), <strong>du</strong> type d'aménagement (hydraulique, infrastructure,territoire) et <strong>du</strong> secteur géographique (Martigny-Léman /Martigny-Sierre / Loèche-Conches).Les aménagements hydrauliques concernent, outre les déblais et remblais,<strong>de</strong>s éléments tels que les protections <strong>de</strong>s berges et <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong>digues avec <strong>de</strong>s épis ou <strong>de</strong>s enrochements. Les coûts pour les infrastructurescomprennent les ponts, les routes, les bâtiments, les lignesélectriques et les con<strong>du</strong>ites qui sont touchées par la nouvelle emprise.Quant au territoire, il s’agit essentiellement <strong>de</strong>s coûts pour l'acquisition<strong>de</strong>s terrains (selon qu’il s’agisse <strong>de</strong> zones agricoles, <strong>de</strong> zones in<strong>du</strong>strielles,ou autres).A) Coûts globaux étape 1Etape 1 (2020): 700 mios (636 mios VS, 64 mios VD)Les mesures prévues dans cette étape sont mieux connues car elles fontl’objet <strong>de</strong> projets spécifiques plus détaillés que le PA-R3. Leurs coûtssont présentés au chapitre précé<strong>de</strong>nt. Le montant total <strong>de</strong> ces mesuresétant supérieur au budget <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>, elles se poursuivront <strong>du</strong>rantl’étape suivante, sur une quinzaine d’années au total. L’avancement<strong>de</strong>s travaux étant soumis à divers impondérables. Uneplanification roulante est prévue. Le principe <strong>de</strong> privilégier les mesuresles plus efficaces sera cependant respecté.B) Coûts étapes 2 et 3Les étapes ultérieures sont moins précisément connues, le <strong>de</strong>vis est établien <strong>de</strong>ux parties, en distinguant le coût <strong>de</strong>s aménagements hydrauliques,qui peuvent être calculés avec une assez bonne précision, <strong>de</strong>scoûts complémentaires (infrastructures, AFI, achats <strong>de</strong> terrains, ...)plus difficiles à évaluer à ce sta<strong>de</strong>.Devis estimatif pour les travaux d’aménagement hydrauliqueEtape 2 (2030): 500 miosEtape 3 (après 2030): 500 miosLa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s étapes est fournie au chap. 4.8.Autres fraisAux coûts <strong>de</strong> l’aménagement hydraulique se rajoutent les coûts suivantsdont l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur peut être estimé:• Les frais liés au déplacement et à la reconstruction d’infrastructures(+ 15% à 20%)• La participation <strong>de</strong> la troisième correction <strong>du</strong> Rhône aux AFI (évaluéeà ce sta<strong>de</strong> à 160 mios (+ 8 à 10%)• Les coûts d’achat <strong>de</strong> terrain et d’aménagement <strong>du</strong> territoire(+ 5 à 10%)• Les divers et imprévus (+ 20%)• Les frais d’étu<strong>de</strong>s et taxes (+ 20 %).FinancementLa protection contre les crues est une tâche conjointe <strong>de</strong> la Confédérationet <strong>de</strong>s Cantons. Ceux-ci ont droit à un soutien financier fédéral: laloi sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau définit les principes <strong>de</strong> participation.Les in<strong>de</strong>mnités peuvent varier selon certains critères relatifs àla qualité <strong>du</strong> projet. En cas <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> projets prioritairespar les Cantons, la participation fédérale peut être augmentée.Le taux <strong>de</strong> subventionnement maximum <strong>de</strong> la Confédération est <strong>de</strong> àsavoir un taux <strong>de</strong> 65%.En raison <strong>de</strong> l’intérêt pour la sécurisation <strong>de</strong> l’autoroute A9, une contributiondirecte <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong>s routes est également prévue. Unmodèle <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s coûts a été développé par le Canton <strong>du</strong> Valaiset doit faire l’objet d’une décision au niveau fédéral.Aujourd’hui, la participation financière <strong>de</strong> la Confédération au projetn’est pas encore connue. L’importance <strong>de</strong> cette contribution nécessiteune décision au niveau <strong>du</strong> Parlement fédéral afin <strong>de</strong> libérer <strong>de</strong>s créditsspécifiques pour une première étape <strong>de</strong> travaux prioritaires. Les discussionsau sein <strong>du</strong> Parlement seront prochainement initiées.Après dé<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la participation fédérale, et en se basant sur leurslois, les Cantons <strong>de</strong> Vaud et <strong>du</strong> Valais peuvent faire appel aux personnesmorales <strong>du</strong> domaine public ou privé, pour autant qu’ils retirent <strong>de</strong>savantages <strong>de</strong>s mesures. Au niveau <strong>de</strong> la Confédération, l’armée ou lesCFF peuvent notamment être appelés à participer. Les critères pour définirces contributions seront établis prochainement.En Valais, selon la loi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong>2007 (LcACE), les communes participent à l’aménagement <strong>du</strong> Rhônepar une contribution <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s coûts restant reconnus – après dé<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s participations <strong>de</strong> la Confédération et d’éventuelles contributions<strong>de</strong> tiers – mais au maximum <strong>de</strong> 5% <strong>de</strong>s coûts totaux reconnus.La quote-part <strong>de</strong>s intéressés (communes <strong>du</strong> même bassin hydrographique,collectivités et personnes morales ou physiques bénéficiant <strong>du</strong>projet, etc.) sera fixée par le Conseil d’Etat sur préavis <strong>de</strong> la commissionrhodanique, en tenant compte <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré d’intérêt <strong>de</strong> chacun.66


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20084.11 RELATION COÛT - BÉNÉFICELe ratio dommage potentiel / coût <strong>du</strong> projet est un indicateur essentiel.Il est en effet utilisé au niveau fédéral pour définir les priorités <strong>de</strong> réalisation.Un ratio supérieur à 5 signifie un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> priorité maximal.Ce ratio varie beaucoup en fonction <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> réalisation.La première étape (2009-2020) permet d’épargner environ 6 milliards<strong>de</strong> dégâts potentiels grâce à 700 à 800 millions d’investissements (cf.graphique ci-contre). Le ratio dommage potentiel / coût <strong>du</strong> projetétant très favorable, cette étape sera vraisemblablement classée en premièrepriorité par la Confédération. Elle fait l’objet d’une planificationspécifique au niveau valaisan. Une démarche similaire est encours à la Confédération et dans le Canton <strong>de</strong> Vaud.Les étapes suivantes présentent un ratio moins intéressant. L’analyse <strong>de</strong>leur relation «coût / bénéfice» fera l’objet d’une étu<strong>de</strong> détaillée dansle cadre <strong>de</strong> la révision <strong>du</strong> PA-R3 en 2020 (le PA-R3 est valable 10 ansselon la loi, puis fait l’objet d’une révision).L’évolution dans le temps <strong>de</strong> la relation «coût / bénéfice» <strong>de</strong> l’ensemble<strong>du</strong> projet est représentée ci-contre jusqu’à l'horizon 2050 (fin supposée<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône), enconsidérant les trois étapes <strong>de</strong> réalisation. Avec la réalisation <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> première priorité (d’ici 2020), la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s dégâts potentielsest <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 70% (pour environ 30% <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> projet). L’intensité<strong>de</strong>s travaux étant relativement constante au fil <strong>du</strong> temps, leur coûtsur toute la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> réalisation reste stable. En revanche, les dégâts potentielsdiminuent rapi<strong>de</strong>ment au début, soulignant ainsi la pertinence<strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong>s mesures les plus urgentes. La <strong>de</strong>rnière étape, dont leration coût bénéfice est peu favorable, reste nécessaire pour assurer lacohérence et le fonctionnement d’ensemble <strong>de</strong> l’aménagement.Relation «coût / bénéfice» <strong>de</strong>s mesures par phases d’aménagement.Durant la première phase d’aménagement, les dégâts potentiels diminuent fortement,mettant ainsi en évi<strong>de</strong>nce l’importance <strong>de</strong>s mesures prioritaires.67


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4.12 PLAN D’INTERVENTION D’URGENCECe chapitre s’attache principalement à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s principes d’interventiond’urgence basés sur le PA-R3, après avoir rappelé les élémentsessentiels <strong>de</strong> la situation actuelle.Situation actuelleDans la situation actuelle, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments et ruptures <strong>de</strong> digues peuventsurvenir pour <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> 50 ans déjà.Les Cantons <strong>de</strong> Vaud et <strong>du</strong> Valais ont défini, sur la base <strong>de</strong> la capacitéactuelle et <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s digues, un système coordonné <strong>de</strong> suivi<strong>de</strong>s crues et d’intervention d’urgence. Dans le Chablais, <strong>de</strong>s seuils unifiésd’alerte et d’alarme ont été défini par les <strong>de</strong>ux Cantons.Le processus général d’organisation pour l’alarme et l’interventiond’urgence pour le Valais a fait l’objet d’une réflexion spécifique et aété consolidé dans le <strong>Plan</strong> Sectoriel Rhône. Il est repris à la figure précé<strong>de</strong>nte.Une cellule <strong>de</strong> gestion d’intervention d’urgence (CIR) a étéconstituée. Elle est chargée d’appuyer les communes dans leur tâche <strong>de</strong>suivi <strong>du</strong> Rhône en crue et <strong>de</strong> coordonner les actions intercommunalessur le terrain. La cellule scientifique <strong>de</strong> crise (CERISE), assure notammentle suivi et les prévisions <strong>de</strong> crue, et propose <strong>de</strong>s consignes <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s barrages via le programme MINERVE (chap. 3.2).<strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence basé sur le PA-R3Le <strong>Plan</strong> d'aménagement <strong>du</strong> Rhône (PA-R3) définit une stratégie <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s crues liées au fleuve, <strong>de</strong> sa source au Léman. Dans cecontexte, <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> protection ont été définis et les zones pouvantêtre sujettes à débor<strong>de</strong>ment pour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue centennale,mais inférieures à la crue dite extrême, sont i<strong>de</strong>ntifiées (chap.4.3). Grâce à cela, les points <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment (digues submersibles) et<strong>de</strong> retour au Rhône sont localisés et la gestion <strong>de</strong> crise gran<strong>de</strong>ment facilitée.L'intervention d'urgence reste cependant nécessaire et doit êtreconvenablement préparée.PrévisionsmétéoRégulation<strong>de</strong>s barragesLégen<strong>de</strong>Cotes d’alerteRhôneCERISE(Cellule scientifique <strong>de</strong> crise)MINERVEEtat MajorCatastrophe EMCcommunalPrévision,gestion <strong>de</strong>s barragesOrganisation générale<strong>de</strong> l’alarme et <strong>de</strong> l’intervention d’urgence en ValaisPour le RhôneÉvénementsCENCECA VSEtat MajorCatastrophe EMCcommunalEtat MajorCatastrophe EMCcommunalAlarme Evacuation InterventionAlerte, Alarme,Con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> criseSituation<strong>de</strong> dangerPC <strong>de</strong> criseSRCE Bas-VSScénarios(débor<strong>de</strong>mentrupture...)<strong>Plan</strong> d’interventiond’urgence VSCellule InterventionRhône CIRTableau <strong>de</strong> bord MINERVEPC <strong>de</strong> criseSRCE Centre-VSGestion<strong>de</strong>s Débits,Digues fusiblesPC <strong>de</strong> criseSRCE Haut-VSObservation <strong>de</strong> terrain etappui aux communes pourIntervention d’urgence RhôneCadre légal et objectifsLa définition <strong>du</strong> concept d'intervention d'urgence doit se faire selonles directives et recommandations nationales et cantonales existantes,la priorité étant donnée à la protection <strong>de</strong>s personnes. Sur le territoirevalaisan, les mesures d'intervention d'urgence sont présentées dans lesfiches <strong>de</strong> coordination relatives aux dangers naturels <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> directeur<strong>du</strong> cantonal et les actions sont supervisées par la Cellule d'InterventionRhône (CIR). Dans le Canton <strong>de</strong> Vaud, la fiche E13 <strong>du</strong> <strong>Plan</strong>directeur cantonal dresse les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> la protection contre lesdangers naturels, et <strong>de</strong>s <strong>Plan</strong>s d'alarme et d'intervention sont préparésou sont en préparation pour le Rhône vaudois. Selon les débits atteintspar le fleuve, différentes entités sont mobilisées. Elles restent cependanttoutes sous la responsabilité <strong>de</strong> l'Etat Major cantonal <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite.Les mesures sont en principe i<strong>de</strong>ntifiées et définies pour les crues excédantla crue centennale (Q100 voir chap. 1.2). Pour les crues dépassantla crue extrême (Qext), les seules mesures définies sont celles visantà sauver <strong>de</strong>s vies humaines en évacuant les zones habitées, ainsi quecelles visant la prévention <strong>de</strong>s dommages indirects mettant en péril <strong>de</strong>svies humaines ou pouvant pro<strong>du</strong>ire une catastrophe écologique <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> ampleur (dommages in<strong>du</strong>its par exemple par <strong>de</strong>s matièresdangereuses ou <strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its chimiques).La mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures s'inscrit dans le cadre existant pour lesinterventions d'urgence en cas <strong>de</strong> catastrophes. Il convient cependant <strong>de</strong>définir le déploiement <strong>de</strong>s forces et <strong>de</strong>s interventions au sein <strong>de</strong>s communeset <strong>de</strong>s Cantons. Ainsi, par exemple, la gestion préventive <strong>de</strong>saménagements hydroélectriques est <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong>s autorités cantonales.68


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Mesures d'intervention (voir aussi chap. 3.5)Les mesures décrites ci-après sont déclenchées en fonction <strong>de</strong>s prévisions<strong>de</strong> crues faites par la surveillance météorologique et <strong>de</strong>s niveauxobservés à l’amont dans le Rhône et ses affluents. Selon l’importance<strong>de</strong> la crue, elles peuvent s’additionner.Crue inférieure à la crue centennale (Q100)La surveillance <strong>de</strong>s digues doit se faire par tronçons. Une restrictiond'accès doit être mise en place en cas <strong>de</strong> crue. Il convient <strong>de</strong> ne pas circulersur <strong>de</strong>s digues fusibles ou à proximité. La gestion <strong>du</strong> réseau hydrauliquesecondaire (affluents, canaux) doit être définie en détaildans le cadre <strong>de</strong>s projets d'exécution <strong>de</strong> l'aménagement afin d'éviter lapropagation d'une inondation à travers ce réseau. Des organes telsqu'écluses et clapets anti-retour peuvent être installés à cet effet. Lasurveillance <strong>de</strong>s confluences avec les cours d'eau latéraux permetd'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s apports importants <strong>de</strong> sédiments ou <strong>de</strong> corps flottantsgénérateurs d'embâcles. Une restriction d'accès aux ponts doit êtremise en place.Crue supérieure à la crue centennalemais inférieure à la crue extrême (Qext)L'évacuation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el pour <strong>de</strong>s crues supérieuresà la crue centennale, mais inférieures à la crue extrême, peutêtre décidée si une telle crue <strong>de</strong>vient probable. De plus, les consignesd'exploitation <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> réseau hydraulique secondairepeuvent être modifiées. Enfin, il convient, le cas échéant, <strong>de</strong> mettreen place <strong>de</strong>s dispositifs locaux <strong>de</strong> protection afin d'éviter lapropagation <strong>de</strong> l'inondation ou <strong>de</strong> protéger <strong>de</strong>s objets spécifiques.Crue égale ou supérieure à la crue extrêmeLes couloirs d'évacuation <strong>de</strong>s crues extrêmes sont <strong>de</strong>s zones éten<strong>du</strong>es,parallèles au fleuve sur lesquelles l’inondation est circonscrite en cas<strong>de</strong> crue supérieure à la crue extrême. Leur évacuation préalable est doncnécessaire. Certains sites doivent faire l'objet d'une protection spécifiqueen raison <strong>de</strong> leur dangerosité pour les hommes et l'environnement. Lasécurisation <strong>de</strong> ces sites doit se faire en coordination avec leurs propreséquipes <strong>de</strong> sécurité et leur protection consiste essentiellement en la miseen place <strong>de</strong> mesures telles que <strong>de</strong>s barrières étanches. La fermeture <strong>de</strong>routes (grands axes) ou <strong>de</strong> voies ferrées peut se révéler nécessaire, enparticulier pour interdire l'accès aux couloirs d'évacuation <strong>de</strong>s crues. Ilconvient cependant <strong>de</strong> conserver un réseau <strong>de</strong> communication longitudinalet transversal (réseau d’intervention d’urgence ou vital).69


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR4.13 MISE EN OEUVRE DU PROJETDE 3 e CORRECTION DU RHÔNE EN LIENAVEC LE DÉVELOPPEMENT DE LA PLAINELe chapitre 3.11 a mis en évi<strong>de</strong>nce la nécessité d’insérer au mieux leprojet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône dans le territoire et d’exploiter les potentiels<strong>de</strong> synergie mis en évi<strong>de</strong>nce par les concepts <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine établis à l’échelle régionale.La poursuite <strong>de</strong> ce processus d’interaction lors <strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong>mise en oeuvre, par tronçon, <strong>de</strong> la solution retenue dans le PA-R3 peutêtre illustré à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’exemple <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> sécurisation <strong>du</strong> secteurprioritaire Sierre-Chippis contre les crues <strong>du</strong> Rhône, récemment mis àl’enquête publique, ou encore par l’exemple <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> Pramont.L’exemple <strong>de</strong> la mesure prioritaire Sierre-ChippisEn collaboration avec la Commune <strong>de</strong> Sierre, la Commune <strong>de</strong> Chippiset Sierre Région, une réflexion globale a été menée en vue d’une valorisationurbanistique et paysagère <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> en lien avec lamesure prioritaire <strong>de</strong> Sierre-Chippis et les intentions <strong>de</strong> développement<strong>de</strong>s communes riveraines (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> contextualisation urbanistique etpaysagère).Les propositions d’aménagement dans la zone d’étu<strong>de</strong>.A Sierre, la mesure prioritaire a fait l’objet d’une réflexion globale en vue d’une valorisation urbanistique etpaysagèrele long <strong>du</strong> secteur d’élargissement <strong>du</strong> fleuve. Ici, le lien avec secteur <strong>de</strong> loisir détente <strong>du</strong> lac <strong>de</strong> Géron<strong>de</strong>.Cette appréhension globale <strong>du</strong> territoire a permis <strong>de</strong> dégager diversespropositions d’aménagement en vue <strong>de</strong> reconsidérer l’urbanisation <strong>du</strong>secteur autour <strong>du</strong> pont entre Sierre et Chippis et <strong>de</strong> favoriser le contact<strong>de</strong> la population riveraine avec le fleuve.Certaines propositions ont été directement intégrées dans la mesureprioritaire Sierre-Chippis: c’est le cas par exemple pour la réalisationd’une terrasse en rive droite au pied <strong>de</strong> la Colline <strong>de</strong> Géron<strong>de</strong>, ou lacréation d’un cheminement <strong>de</strong> mobilité douce en rive gauche le long<strong>de</strong> l’usine Alcan (cf. plan ci-<strong>de</strong>ssous). D’autres seront réalisées <strong>de</strong> manièrecoordonnée, mais indépendamment <strong>du</strong> projet : réalisation d’unespace public reliant le site <strong>de</strong> Géron<strong>de</strong> au Rhône via l’établissementd’un plan d’aménagement détaillé sous la responsabilité <strong>de</strong> la Commune<strong>de</strong> Sierre.L’exemple <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> PramontUne démarche similaire a également été engagée dans le secteur<strong>de</strong> Pramont où un élargissement ponctuel important <strong>du</strong> Rhôneest projeté.A partir <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s enjeux <strong>du</strong> secteur réalisée dans le cadre<strong>de</strong> l’établissement <strong>du</strong> concept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (cf. ci<strong>de</strong>ssus),le projet territorial Pramont vise à proposer une vision spatialequi intègre les différentes fonctions <strong>de</strong> cet espace qui soitcompatible avec le <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>du</strong> Rhône. Les premières propositionsd’aménagement <strong>du</strong> secteur sont présentées dans le plan d’intentionspage suivante.Le «territoire à enjeu» <strong>de</strong> Pramont tel qu’il a été i<strong>de</strong>ntifié et décrit dans le CDP <strong>de</strong> la Région<strong>de</strong> Sierre.Par ailleurs, en vue <strong>de</strong> faciliter la mise en oeuvre <strong>de</strong>s propositions faiteset <strong>de</strong> permettre la réorganisation <strong>du</strong> territoire qui en découle – en particulier<strong>de</strong>s surfaces agricoles –, une étu<strong>de</strong> d’opportunité d’améliorationfoncière intégrale est menée en parallèle sur le secteur, selon lepérimètre indicatif mentionné dans le plan ci-<strong>de</strong>ssous.70


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008<strong>Plan</strong> d’intentions <strong>du</strong> projet Territorial-Pramont.71


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR5. L’ATTEINTE DES OBJECTIFS ET SOUS-OBJECTIFS72La solution d’aménagement <strong>du</strong> Rhône décrite au chapitre précé<strong>de</strong>ntdoit atteindre <strong>de</strong> multiples objectifs dans les domaines <strong>de</strong> la sécurité, <strong>de</strong>l’environnement et <strong>du</strong> socio-économique. Ce chapitre passe en revueces différents objectifs, ainsi que leurs sous- objectifs associés, pour évaluerla qualité <strong>de</strong> la solution retenue.5.1 AMÉLIORATION DURABLE DE LA SÉCURITÉTour d’horizonProtéger la plaine <strong>de</strong> manière différenciée: A l’exception <strong>de</strong>quelques courts tronçons sans dégâts potentiels majeurs (Bois <strong>de</strong>Finges, Bois-Noir, tronçons <strong>de</strong> la Vallée <strong>de</strong> Conches), sur lesquels unnouvel aménagement ne se justifie pas, toute la plaine est protégéecomme prévu jusqu’à la crue centennale, dont le débit a fait l’objetd’une estimation pru<strong>de</strong>nte. Le niveau <strong>de</strong> protection a été clairementdifférencié en fonction <strong>de</strong>s dégâts potentiels (chap. 4.2). Ainsi, toutesles zones urbaines majeures et les objets à haut potentiel <strong>de</strong> dégâts sontprotégés jusqu’à la crue extrême. Certaines opportunités ont mêmepermis d’élever le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> zones à <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> dégâts intermédiairesà <strong>de</strong>s niveaux entre Q100 (fort débit, qui se pro<strong>du</strong>it enmoyennetous les 100 ans) et Qext, (débit extrême, qui se pro<strong>du</strong>it enmoyenne tous les 1000 ans), sans remettre en cause la rationalité <strong>de</strong>smesures.Garantir la faisabilité technique: A chaque étape <strong>de</strong> génération, développementpuis tri <strong>de</strong>s variantes, la notion <strong>de</strong> faisabilité technique,mais aussi <strong>de</strong> fiabilité, a été prise en compte. La solution retenue esttechniquement faisable et fiable.Ré<strong>du</strong>ire les risques rési<strong>du</strong>els: La solution adoptée est robuste, dansla mesure où elle permet, grâce aux élargissements, d’abaisser les niveauxd’eau en cas <strong>de</strong> crue. Les risques <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> digue sont <strong>de</strong> cefait ré<strong>du</strong>its, autant au niveau <strong>de</strong> leur probabilité qu’au niveau <strong>de</strong>sconséquences possibles. Même dans les corridors <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>surcharge (zones <strong>de</strong> risques rési<strong>du</strong>els), les risques sont fortementré<strong>du</strong>its par <strong>rapport</strong> à l’état actuel: il n’y a plus <strong>de</strong> dégâts potentielsjusqu’à la crue centennale. Pour toutes les crues supérieures, les corridorsont été définis, parfois bordés d’arrière-digues, <strong>de</strong> manière à éviterau mieux les zones les plus sensibles. Les secteurs planifiés <strong>de</strong> diguessubmersibles ou fusibles permettent <strong>de</strong> garantir dans les limites <strong>du</strong> possiblequ’aucune rupture incontrôlée <strong>de</strong> digue ne se pro<strong>du</strong>ise. Par ailleurs,en cas <strong>de</strong> crue extrême, un axe routier reste praticable afin <strong>de</strong>permettre aux secours d’accé<strong>de</strong>r aux zones sinistrées («réseau d’interventiond’urgences»).Assurer la <strong>du</strong>rabilité en stabilisant le charriage: Le niveau <strong>du</strong> fond<strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône a été calculé sur la base <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong> charriage aucours <strong>de</strong>s prochaines décennies, en tenant compte <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong>s gravières.La solution retenue prévoit une modification importante <strong>de</strong> la largeur<strong>du</strong> fleuve sur une majeure partie <strong>du</strong> linéaire et permet une stabilisation<strong>du</strong> fond. Les gravières sont maintenues et les volumes d’extractionsont légèrement ré<strong>du</strong>its.Eviter le transfert <strong>de</strong> risque à l’aval: Le redimensionnement complet<strong>du</strong> fleuve, <strong>de</strong> manière unifiée entre Brigue et le Léman, pour <strong>de</strong>s cruesi<strong>de</strong>ntiques répond à cette préoccupation <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> risquesamont/aval. La question <strong>du</strong> transfert <strong>du</strong> risque lors <strong>de</strong> la réalisationpar étape sera examinée ultérieurement pour ré<strong>du</strong>ire au maximumcet effet.Assurer la flexibilité et favoriser la réalisation <strong>de</strong>s travaux parétapes: L’élargissement représente l’option la plus flexible en termes <strong>de</strong>possibilités d’adaptation future. Un espace Rhône suffisant est par ailleursmaintenu dans les secteurs où la solution définitive n’est pas encorei<strong>de</strong>ntifiée (Vallée <strong>de</strong> Conches, <strong>de</strong>rnier tronçon <strong>du</strong> Chablais). Lapossibilité <strong>de</strong> réalisation par étapes est donnée, comme démontré auchap. 4.8, en privilégiant en première étape les zones à plus forts dégâtspotentiels. L’élargissement permet par ailleurs une réalisation parétapes <strong>de</strong>s travaux en construisant d’abord la nouvelle digue, puis enélargissant l’écoulement.Eviter ou intégrer les contraintes: Le nombre <strong>de</strong> projets in<strong>du</strong>its parla 3 e correction <strong>du</strong> Rhône – les reconstructions <strong>de</strong> ponts, les aménagementsd’embouchures d’affluents ou les assainissements <strong>de</strong> décharges –a été limité en particulier dans la phase d’optimisation <strong>du</strong> projet.Lorsque ces projets in<strong>du</strong>its sont inévitables, ils sont pris en charge parla 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, sauf dans certains cas exceptionnels d’ouvragestolérés «à bien plaire» (gazo<strong>du</strong>c) ou dans le cas <strong>de</strong> pollueursresponsables eux-mêmes <strong>de</strong> l’assainissement <strong>de</strong> leur sol. Un importanteffort a été réalisé pour réutiliser les matériaux extraits à l’intérieur<strong>de</strong> l’emprise <strong>du</strong> projet (notamment dans les digues). Ainsi, même siun certain excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>vra être géré (chap. 4.4), les mises en déchargeont été gran<strong>de</strong>ment ré<strong>du</strong>ites.Minimiser les coûts: Quelle que soit la solution adoptée, les coûtsd’aménagement d’un cours d’eau comme le Rhône sont élevés vu lanécessité d’augmenter <strong>de</strong> manière importante la capacité. L’élargissementpermettra en revanche d’assouplir les contraintes d’entretien sousréserve d'une gestion <strong>de</strong>s matériaux adaptée, et donc d’en diminuerles coûts à long terme. Lorsque le déficit <strong>de</strong> protection était limité, enparticulier dans la vallée <strong>de</strong> Conches et tout à l’aval, il a été renoncé àun réaménagement <strong>du</strong> Rhône, même si les objectifs environnementauxle nécessitaient. Ces mesures pourront être proposées dans unautre cadre.Réaliser un concept <strong>de</strong> mesures cohérent: La solution retenue est cohérentele long <strong>du</strong> Rhône: à conditions égales, les mêmes types <strong>de</strong> mesuressont appliqués partout (élargissement, approfondissement etconfortement <strong>de</strong>s digues) et s’enchaînent <strong>de</strong> façon logique. Cela a étévérifié grâce à la modélisation <strong>du</strong> débit et <strong>du</strong> charriage. L’alternativeétudiée avec <strong>de</strong>s élargissements plus conséquents (1,9 fois la largeuractuelle au lieu <strong>de</strong> 1,6 fois) et constants tout au long <strong>du</strong> fleuve auraitcertes été meilleure en termes <strong>de</strong> robustesse et d’adaptabilité. Cependantle compromis trouvé (combinaison d’élargissements <strong>de</strong> type minimalavec <strong>de</strong>s élargissements ponctuels plus importants) permet <strong>de</strong>mieux respecter les intérêts notamment <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoire,<strong>de</strong> l’agriculture, <strong>du</strong> paysage et <strong>de</strong> l’environnement, tout en présentantune certaine souplesse dans la gestion <strong>de</strong>s extractions <strong>de</strong> matériaux et<strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el. Il s’agit donc d’une solution équilibrée.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20085.2 AMÉLIORATION DE L'ENVIRONNEMENTParmi les sous-objectifs que doit atteindre la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône,certains concernent l’environnement, et plus particulièrement la dynamiquefluviale, les biotopes aquatique et riverain, la mise en réseau,l’autoépuration <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface et la protection <strong>de</strong>s eaux souterraines.Dans ces domaines, les contraintes légales sont respectées et lessous-objectifs réalisés, comme expliqué ci-<strong>de</strong>ssous. En revanche le projetne règle que partiellement les déficits écologiques imputables à <strong>de</strong>stiers, comme les effets <strong>de</strong> l’exploitation hydro-électrique, mais propose<strong>de</strong>s synergies à développer.Fonctions écologiques améliorées par le Rhône élargi.mise en réseaupaysageautoépurationbiotopes aquatiquesbiotopes riverainsDynamique fluviale et aspects générauxL’élargissement minimal <strong>du</strong> lit (1,6 fois la largeur actuelle), réalisépartout où cela est possible, répond non seulement aux objectifs sécuritaires,mais garantit aussi au Rhône l’espace minimal nécessaire àcertaines fonctions écologiques. Lorsqu’il aura atteint sa largeur <strong>de</strong> régime,le lit mineur <strong>du</strong> fleuve adoptera une dynamique naturelle, <strong>de</strong>sbancs <strong>de</strong> sédiments se développeront en alternance et s’accompagneront<strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s riveraines. La trame <strong>de</strong>s habitats typiques <strong>de</strong>s milieuxnaturels les plus proches <strong>de</strong> l’eau pourra alors s’installer et accueillirune faune et une flore plus diversifiées. L’élargissement permettra aussi<strong>de</strong> reconstituer un tracé plus naturel.Pour atteindre les buts fixés par l’Ordonnance sur l’aménagement <strong>de</strong>scours d’eau, <strong>de</strong>s élargissements ponctuels plus importants sont indispensables.Ils permettront le développement <strong>de</strong> milieux aquatiques etsurtout riverains plus étoffés. Ces élargissements permettront aussi <strong>de</strong>créer <strong>de</strong>s zones où l’eau circule plus lentement, <strong>de</strong>s «milieux lents».Ceux-ci constitueront <strong>de</strong>s habitats complémentaires et toutes les successionsvégétales alluviales pourront s’y développer. Ils constituerontaussi <strong>de</strong>s refuges, <strong>de</strong>s réservoirs <strong>de</strong> recolonisation en cas <strong>de</strong> crues exceptionnelleset <strong>de</strong>s relais entre les zones alluviales d’importance nationale<strong>de</strong>s Grangettes et celles <strong>de</strong> Conches. Par ailleurs, ces zonesalluviales – comme les Iles <strong>de</strong>s Clous notamment – seront revitalisées.Le Rhône et la plaine en général présentent un très fort déficit en milieuxalluviaux et zones lentes; le projet restituera partiellement cesbiotopes dans l’emprise <strong>du</strong> projet.Les confluences <strong>de</strong>s affluents, points stratégiques en termes <strong>de</strong>connexions latérales et d’enjeux biologiques, sont traitées par le projetlorsque ce <strong>de</strong>rnier influence leur profil en long ou leur écoulement.Les embouchures sont en principe réaménagées, et dans certains casinclues dans <strong>de</strong>s élargissements ponctuels.Habitats riverainsPour autant qu’entre les digues la dynamique <strong>de</strong>s milieux soit conformeaux projections et qu’elle ne soit pas entravée par les ouvrages <strong>de</strong> protection<strong>de</strong>s berges, on s’attend à ce que <strong>de</strong>s milieux riverains dignes <strong>de</strong>protection se développent dans l’emprise future <strong>du</strong> Rhône. Seul le Chablaisaccuse encore un déficit significatif sur le tronçon non élargi allant<strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous au <strong>de</strong>lta <strong>du</strong> Rhône. Ainsi, les atteintes inévitablesaux milieux dignes <strong>de</strong> protection existant à l’heure actuelle seront compenséesdans l’emprise <strong>du</strong> projet avec un bilan positif.Concernant les forêts, on doit s’attendre à un important changementqualitatif <strong>de</strong>s peuplements, avec une augmentation <strong>de</strong>s bois tendres et<strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s juvéniles. Les forêts plus âgées pourront s’établir dans lesélargissements ponctuels.Habitats aquatiquesLa faune aquatique – poissons, insectes, mollusques et crustacés – bénéficiera<strong>de</strong>s améliorations <strong>du</strong> milieu aquatique. La qualité et la diversité<strong>de</strong>s substrats et <strong>de</strong>s habitats seront accrues notamment avec lavariation <strong>de</strong>s hauteurs d’eau et <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement. Le renouvellement<strong>de</strong>s substrats ré<strong>du</strong>ira le colmatage. Ce nouvel environnement<strong>de</strong>vrait également favoriser la remontée <strong>de</strong> la truite lacustre et<strong>de</strong> certaines autres espèces <strong>du</strong> Léman, pour autant que le barraged’Evionnaz soit ren<strong>du</strong> franchissable par son propriétaire. Le développement<strong>de</strong> frayères dans certains élargissements ponctuels sera possible.Les élargissements ponctuels favoriseront les zones lentes et lesmilieux annexes, riches en espèces d’eaux plus calmes et plus chau<strong>de</strong>s.La truite sera la première à profiter <strong>de</strong> ces changements qui améliorerontles conditions <strong>de</strong> son maintien naturel.Mise en réseau <strong>de</strong>s milieuxLa morphologie future <strong>du</strong> Rhône favorisera le déplacement <strong>de</strong>s poissons;l’accès aux sites <strong>de</strong> frai potentiels dans les affluents sera garantipar le nouvel aménagement <strong>de</strong>s embouchures. Les déplacements <strong>de</strong> lafaune terrestre le long <strong>du</strong> fleuve seront ren<strong>du</strong>s possibles par les nouvellesban<strong>de</strong>s riveraines. Dans les endroits où les berges ne seront pasassez larges (contraintes fortes), <strong>de</strong>s liaisons biologiques accompagnentle projet dans la plaine. Elles sont portées la plupart <strong>du</strong> temps par<strong>de</strong>s canaux retenus par le réseau écologique cantonal (REC) tels leLaldnerkanal, le canal <strong>de</strong> Vissigen, le canal Sion-Rid<strong>de</strong>s.Qualité <strong>de</strong>s eauxLe décolmatage <strong>de</strong>s substrats et le réchauffement possible <strong>de</strong>s eaux (<strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur d’au maximum 1°C), en particulier dans les élargissementsponctuels, amélioreront la capacité d’autoépuration <strong>du</strong>fleuve. La qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> la nappe phréatique – critère qualitatifretenu ici – est très peu influencée par le projet. Toutefois l’assainissementd’une série <strong>de</strong> décharges en bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong> Rhône contribuera àaméliorer la qualité <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> la plaine.73


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR5.3 FAVORISER LE DÉVELOPPEMENTDans le domaine socio-économique, les bénéfices <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône étaient à optimiser, en particulier dans les domaines <strong>du</strong> développementterritorial, <strong>de</strong> l'agriculture, <strong>de</strong> la valorisation <strong>du</strong> potentiellié aux ressources naturelles (eau, énergie, gravier), <strong>de</strong> l'attractivité et<strong>de</strong> la qualité paysagère, <strong>du</strong> tourisme et <strong>de</strong>s loisirs. Les effets <strong>du</strong> projetsont décrits ci-<strong>de</strong>ssous en regard <strong>de</strong>s quatre objectifs socio-économiqueset <strong>de</strong> leurs sous-objectifs. L’analyse <strong>de</strong>s effets par <strong>rapport</strong> auxaspects territoriaux pour chaque secteur est détaillée dans la partie régionale<strong>du</strong> présent <strong>rapport</strong> (chap. 7).Favoriser le développement territorial et optimiserl’occupation <strong>du</strong> solOptimiser la compatibilité et les synergies i<strong>de</strong>ntifiées avec <strong>de</strong>s projetslocaux / régionaux: Dans le cadre <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>la plaine (CDP), la compatibilité et les synergies ont été i<strong>de</strong>ntifiées, évaluéeset optimisées secteur par secteur.Optimiser les effets sur les infrastructures voisines et créer <strong>de</strong>ssynergies: Le projet <strong>de</strong>vra remplacer ou déplacer les infrastructurestouchées directement par les aménagements ou affectées au niveau <strong>de</strong>leur fonctionnement ou <strong>de</strong> leur entretien. L’évaluation a tenu compte<strong>de</strong> la plus-value ou moins-value résultante.Minimiser les pertes <strong>de</strong> surfaces à bâtir (habitat, zones in<strong>du</strong>strielles):La ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s surfaces bâties ou à bâtir n’est qu’exceptionnelleet elle s’est limitée aux endroits où la solution s’imposait.Minimiser les surfaces <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els: Les surfacesliées à la gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els n’entravent pas le développement<strong>du</strong> bâti mais peuvent imposer certaines contraintes. Cessurfaces ont en général été limitées à l’un <strong>de</strong>s côtés <strong>de</strong> la plaine, celuioù le préjudice est le moins important.Minimiser et compenser les atteintes à l’agricultureMinimiser les pertes en surfaces d’assolement: Les surfaces d’assolementcorrespon<strong>de</strong>nt en principe aux surfaces agricoles pro<strong>du</strong>ctives (terresouvertes, prairies, cultures spéciales) et garanties à long terme pour assurerl’approvisionnement alimentaire <strong>du</strong> pays. Bien qu’une emprise sur cessurfaces soit inévitable, le choix <strong>de</strong>s élargissements minimaux a permis <strong>de</strong>ré<strong>du</strong>ire l’emprise, et les discussions avec les Commissions régionales <strong>de</strong>pilotage sur la localisation <strong>de</strong>s élargissements ponctuels ont généralementpermis <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r les meilleures terres agricoles.Minimiser les pertes d’emplois agricoles: Cet indicateur est lié à laperte <strong>de</strong> surfaces agricoles et au type d’agriculture pratiquée. Commepour les surfaces d’assolement, l’impact <strong>du</strong> projet pourra être relativementlimité.Minimiser les perturbations sur les infrastructures agricoles: Certainsimpacts sur les systèmes d’irrigation et <strong>de</strong> drainage, ainsi que surles chemins et bâtiments, sont inévitables. Les infrastructures serontcependant remplacées.Contribuer au développement <strong>du</strong> territoire rural et <strong>de</strong>s infrastructuresagricoles: Au travers <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales(AFI), dont le potentiel a été mis en évi<strong>de</strong>nce (chap. 6.3), le projetcontribuera à améliorer les infrastructures agricoles et à offrir une plusgran<strong>de</strong> multifonctionnalité et <strong>du</strong>rabilité.Maintenir / valoriser les ressources liées à l’eau potable,à l’énergie et au gravierMaintenir et valoriser le potentiel d’exploitation <strong>de</strong> l’eau potable:L’impact sur les eaux souterraines et les sources est faible, le projetn’autorise que <strong>de</strong> faibles inci<strong>de</strong>nces sur la nappe. La qualité <strong>de</strong>s eauxsera marginalement améliorée par l’élimination d’une série <strong>de</strong> déchargesen bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong> Rhône.Minimiser les contraintes pour l’exploitation hydroélectrique: Lesaménagements existants sont maintenus par la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône. Une augmentation <strong>de</strong> la capacité d’évacuation <strong>de</strong>s crues et <strong>de</strong>ssédiments est cependant à prévoir à moyen ou long terme pour certains<strong>de</strong> ces barrages, à charge <strong>de</strong>s propriétaires.Valoriser le potentiel hydroélectrique: Les aménagements prévussont compatibles avec <strong>de</strong> nouveaux projets d’exploitation hydroélectrique,notamment à l’amont <strong>de</strong> Massongex. Les promoteurs <strong>de</strong> cesaménagements <strong>de</strong>vront toutefois modifier localement les mesures <strong>de</strong>protection <strong>de</strong> la plaine.Optimiser l’inci<strong>de</strong>nce sur l’exploitation <strong>du</strong> gravier: L’exploitation<strong>du</strong> gravier pourra se poursuivre aux principaux emplacements actuels.Certaines gravières pourraient être déplacées en fonction <strong>de</strong> l’emplacement<strong>de</strong>s élargissements et <strong>du</strong> comportement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve à ces endroits.Les volumes d’extraction ne seront que peu modifiés par le projet.Renforcer l’attractivité paysagère et l’appropriation <strong>du</strong>Rhône, en particulier pour les loisirs et le tourismeFavoriser la continuité <strong>de</strong>s réseaux pé<strong>de</strong>stre et cycliste et la mobilitédouce: Il est prévu <strong>de</strong> développer la mobilité douce et <strong>de</strong> garantirautant que possible la continuité <strong>de</strong>s réseaux pé<strong>de</strong>stres et cyclablessur les digues ou <strong>du</strong> moins dans la plaine. Une digue préférentielle estdéfinie dans ce sens.Créer <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> loisirs: Le nouvel aménagementoffre <strong>de</strong>s conditions cadre favorables au développement <strong>de</strong> zones pourle tourisme et les loisirs, en coordination avec les espaces nature et lesréseaux pé<strong>de</strong>stres, cyclables et équestres.Améliorer les relations homme-fleuve et l’attractivité <strong>de</strong>s zonessécurisées: L'espace Rhône sera valorisé comme un espace <strong>de</strong> vie pourla population. Des zones ou points d’accès au fleuve seront aménagés,en particulier dans les secteurs <strong>de</strong> traversées urbaines.Favoriser la compatibilité avec les visions paysagères: La combinaisond’élargissements minimaux avec <strong>de</strong>s élargissements ponctuelsplus importants permet d’améliorer la qualité <strong>du</strong> paysage <strong>de</strong> la plaine<strong>du</strong> Rhône.74


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 20085.4 SUITE DU PROCESSUS ET CONTRÔLE DES RÉSULTATSDE LA 3 e CORRECTION DU RHÔNEMise à jour et adoption <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagementLe processus d’information publique dans le cadre <strong>du</strong>quel est diffusé leprésent <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse permettra <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong> manière systématiqueles remarques <strong>de</strong> toutes les personnes concernées par la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône. Ces remarques feront l’objet d’une synthèse, lafaisabilité <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> modification sera analysée, et <strong>de</strong>s modificationsseront apportées au projet. En cas d’intérêts divergents, lapesée <strong>de</strong>s intérêts se fera au niveau <strong>de</strong>s instances d’organisation existantes<strong>du</strong> projet (notamment les Conseils <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> chaque Cantonet <strong>du</strong> Chablais ainsi que les commissions régionales <strong>de</strong> pilotage).Après son adoption par les Conseils d’Etat respectifs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cantons,le <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong>viendra contraignant pour les administrationscantonales et communales, soit directement, soit via l’adoptionconjointe <strong>de</strong> la fiche <strong>de</strong> coordination y relative <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> directeur cantonal.Ce sera en particulier le cas <strong>du</strong> Canton <strong>de</strong> Vaud qui ne connaîtpas formellement l’instrument <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement.Poursuite <strong>de</strong> la coordination territoriale et établissement<strong>de</strong> bases additionnellesDès l’approbation <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement, la concertation sera poursuivieet <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s seront menées en collaboration avec les communeset partenaires concernés afin <strong>de</strong> préciser les solutions communes àconcrétiser pour les projets d’exécution dans les «territoires à enjeux»i<strong>de</strong>ntifiés dans les concepts <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine, dans les périmètrespotentiels d’améliorations foncières intégrales ou encore pourles points à coordonner.La coordination <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône avec d’autres domainesou projets sera par ailleurs renforcée au fur et à mesure que se définissentles objectifs et les mesures envisagées par ces <strong>de</strong>rniers, notammentdans les domaines <strong>de</strong>s infrastructures, <strong>de</strong>s projets sur lesaffluents, <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>de</strong> l’hydro-électricité, <strong>de</strong>s extractions <strong>de</strong> gravier,<strong>de</strong> la nature et <strong>du</strong> tourisme.Par ailleurs, certaines étu<strong>de</strong>s générales permettront <strong>de</strong> compléter lecadre technique <strong>de</strong> référence pour les projets d’exécution. En particulier,une étu<strong>de</strong> plus poussée <strong>de</strong>s déversements et retours au Rhône encas <strong>de</strong> surcharge (modélisation numérique en <strong>de</strong>ux dimensions <strong>de</strong>sécoulements) permettra <strong>de</strong> fixer plus précisément leur localisationainsi que les dimensions et hauteurs <strong>de</strong>s ouvrages; <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> dangerdétaillées avant et après mesures, accompagnées d’estimationsmises à jour <strong>de</strong>s dégâts potentiels, mettront en évi<strong>de</strong>nce au cas par cas,<strong>de</strong> manière plus détaillée, l’effet prévisible <strong>de</strong>s mesures.Des investigations seront aussi menées, en collaboration avec d’autresservices <strong>de</strong> l’administration, dans les domaines où les solutions prennent<strong>du</strong> temps à être développées, tels que l’assainissement <strong>de</strong>s sitespollués ou le déplacement <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong> ligne électrique.Si <strong>de</strong>s aspects locaux ont été omis, d’autres compléments <strong>de</strong> bases décisionnellesne sont pas à exclure.Il faut également souligner que même si la faisabilité <strong>du</strong> projet est garantie,la réalisation gran<strong>de</strong>ur nature dans les tronçons <strong>de</strong> premièrepriorité (secteurs tests) et leur suivi dans le temps permettront égalementd’adapter certaines caractéristiques sans remettre en cause lesprincipes <strong>du</strong> projet.Contrôle <strong>de</strong>s résultatsAfin <strong>de</strong> mesurer le <strong>de</strong>gré d’atteinte <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône, un contrôle d’efficacité sera mené dès la fin <strong>de</strong>s premiers travaux.Le but <strong>de</strong> ce contrôle est <strong>de</strong> pouvoir soit apporter <strong>de</strong>s adaptationset <strong>de</strong>s améliorations aux aménagements réalisés, soit en tirer les leçonspour les réalisations futures ou pour l’entretien <strong>de</strong>s aménagements.Un «Manuel <strong>du</strong> contrôle d’efficacité <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône» esten cours d’élaboration. Il constitue un gui<strong>de</strong> pratique général <strong>de</strong>stinéà l’ensemble <strong>de</strong>s intervenants qui participeront à l’élaboration <strong>de</strong>s projetspar tronçon, puis à leur suivi à long terme.Le contrôle est basé sur une comparaison entre l'état initial, l'état viséet l'état observé en fonction <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong> PA-R3. Il débute par la saisie<strong>de</strong> l’état initial dans le cadre <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> mise à l'enquête publique,avec <strong>de</strong>s indicateurs appropriés. La planification détaillée <strong>du</strong>contrôle est mise au point lors <strong>de</strong> l’élaboration <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> détail. Aprèsla réalisation <strong>de</strong>s mesures, les contrôles périodiques donneront lieu àl’élaboration <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>s <strong>de</strong>stinés au maître d’œuvre, qui en communiquerales résultats aux principaux intéressés.Le «Manuel <strong>du</strong> contrôle d’efficacité» contient un catalogue d’indicateursregroupés selon les trois objectifs généraux <strong>de</strong> la troisième correction<strong>du</strong> Rhône (sécurité, environnement et socio-économie) et leurssous-objectifs. Ont été définis entre autres, pour chaque indicateur: lesobjectifs visés, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> relevé <strong>de</strong> l’état initial et <strong>de</strong> l’état futur,l’échelle d’évaluation, la fréquence <strong>de</strong>s relevés. Un seuil définissant siun objectif est atteint ou non sera fixé par les spécialistes en charge <strong>du</strong>contrôle d'efficacité. L’évaluation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s résultats fait l’objetd’une appréciation par les spécialistes. Sur la base <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong>contrôle d'efficacité, la faisabilité <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> mesures correctives<strong>de</strong>vra au besoin être analysée au cas par cas, selon le principe<strong>de</strong> proportionnalité.Les institutions académiques seront incitées à accompagner le processusafin d’encourager la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> recherches approfondies.75


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6. ASPECTS THÉMATIQUES6.1 ROUTES ET COURS D’EAUCoordination avec l’aménagement <strong>de</strong>s affluentsLe Rhône et ses affluents font l’objet d’une politique commune <strong>de</strong> protectioncontre les crues issue <strong>de</strong> directives fédérales. Les canaux et lesaffluents feront l’objet d’un plan sectoriel coordonné avec le <strong>Plan</strong> sectoriel<strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PS-R3), conformément à la nouvelleloi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau.La recherche <strong>de</strong> la solution d’aménagement <strong>du</strong> Rhône doit cependantprendre en compte les canaux et les embouchures <strong>de</strong>s affluents. Leurcomportement est en effet directement influencé par la solution trouvéesur le Rhône. Le PA-R3 étudie les implications <strong>de</strong>s aménagementsdans le Rhône sur les canaux et les affluents et y prévoit les mesuresadéquates.Plusieurs cartes <strong>de</strong> dangers, concepts <strong>de</strong> protection ou dossiers d’exécutionsont disponibles ou sont en cours d’élaboration sur les coursd’eau latéraux. Ces éléments ainsi que les travaux qui en découlentsont coordonnés avec l’élaboration <strong>du</strong> PA-R3.Des principes <strong>de</strong> protection coordonnée contre le danger <strong>de</strong> crues ontété définis: d’une manière générale, les objectifs <strong>de</strong> protection (voirchap. 4.2) <strong>de</strong>vraient être semblables. Ils peuvent toutefois être parfoissupérieurs pour le Rhône. En effet, ce <strong>de</strong>rnier présente la particularité<strong>de</strong> concerner toute la plaine valaisanne: en cas <strong>de</strong> crue, les infrastructures<strong>de</strong> base risquent d’être touchées sur d’immenses surfaces, avec<strong>de</strong>s conséquences amplifiées par cette échelle. Le Rhône répond aussià une logique plus globale, avec la mise en place <strong>de</strong> corridors <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els sur <strong>de</strong> longues distances (chap. 4.3).<strong>Plan</strong>ification <strong>de</strong>s travauxLa coordination avec les affluents et les synergies possibles ont été intégrésdans la définition <strong>de</strong>s priorités <strong>du</strong> PA-R3. Cela permet <strong>de</strong> réalisersimultanément les travaux sur les <strong>de</strong>ux objets pour améliorer globalementet conjointement la sécurité <strong>de</strong>s secteurs les plus menacés.L’importance <strong>de</strong>s sites prioritaires pour le Rhône et la nécessité <strong>de</strong> réaliser<strong>de</strong>s mesures sur un grand linéaire pour sécuriser ces secteurs fontqu’il n’est pas envisageable, dans une première étape <strong>du</strong> moins, <strong>de</strong>tenir compte <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong>s affluents pour définir celles <strong>de</strong> la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône.<strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence communLes affluents et le Rhône satisfont à une philosophie commune d’interventionsd’urgence et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> crise qui intègre notamment unsystème <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la situation sur le terrain. Le projetMINERVE, développé essentiellement pour le Rhône (chap. 3.2), proposeune gestion optimisée <strong>de</strong>s barrages en cas <strong>de</strong> crue est aussi efficacepour les grands affluents.Exemple d’une confluence.ConfluencesL'aménagement <strong>de</strong>s affluents sur la longueur sur laquelle ils sont influencéspar le Rhône est assurée par la 3 e correction. Il se fait en coordinationavec les étu<strong>de</strong>s et les projets en cours (gestion <strong>de</strong>s crues,revitalisation, etc.). En fonction <strong>de</strong>s caractéristiques et <strong>de</strong>s potentialités<strong>de</strong> chaque affluent, le traitement <strong>de</strong>s confluences doit permettre <strong>de</strong>gérer ou <strong>de</strong> contrôler les apports soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'affluent, et d'assurer uneconnectivité adéquate – hydraulique et environnementale – entrecelui-ci et le Rhône.Il s'agira d'adaptations locales sur l'affluent pour les confluences àenjeu ré<strong>du</strong>it, ou pour celles dont le fonctionnement est satisfaisant etdoit être maintenu. Sinon, les confluences seront autant que possibleintégrées aux élargissements ponctuels, voire élargies spécifiquement.Relevons que, dans ces confluences élargies, la forte dynamique alluvialepermet le développement <strong>de</strong> milieux à fort potentiel écologique,et que ces zones présenteront aussi un attrait paysager important.76


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Ponts, routes et autres infrastructuresPlus d’une centaine <strong>de</strong> ponts et passerelles franchissent le Rhône. Certains<strong>de</strong> ces ouvrages peuvent engendrer <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments ou <strong>de</strong>s embâcles.Ils constituent donc une source <strong>de</strong> danger supplémentaire. Pourpermettre la mise en oeuvre <strong>de</strong>s mesures, un quart environ <strong>de</strong> ces ouvragesseront reconstruits ou feront à terme l’objet d’adaptations importantes.15% d’entre eux seront conservés grâce à <strong>de</strong>s adaptationsmineures, tandis que la majorité ne nécessitera aucune modification<strong>du</strong>e à la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.La nouvelle emprise <strong>du</strong> Rhône nécessitera la création <strong>de</strong> tracés alternatifspour quelques routes, comme c’est le cas dans les mesures prioritairesactuellement à l'étu<strong>de</strong>. Toutefois, le projet n’entre en conflitni avec les lignes ferroviaires ni avec l’autoroute A9, qu’elle soitconstruite ou au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> projet. Ces gran<strong>de</strong>s infrastructures seront aucontraire intégrées, lorsque cela est possible, comme élément contribuantà la stabilité <strong>de</strong> la digue <strong>du</strong> fleuve. Le projet <strong>de</strong> la nouvelle routeH144 dans le Chablais est aussi pleinement compatible avec les aménagementsprévus.Plusieures infrastructures sont localisées dans les berges et les abordsimmédiats <strong>du</strong> Rhône – gazo<strong>du</strong>c, oléo<strong>du</strong>c, lignes électriques.Certains objets sensibles, comme le gazo<strong>du</strong>c par exemple, <strong>de</strong>vrontêtre traités <strong>de</strong> manière appropriée s'ils sont concernés par la solutionadoptée <strong>du</strong> PA-R3. Il s'agit <strong>de</strong> contraintes ponctuelles, qui seront analyséeset prises en compte au cas par cas. Il en sera <strong>de</strong> même pour leséléments <strong>du</strong> patrimoine: bâtiments et chemins historiques, vestigesarchéologiques.Influence <strong>du</strong> projet sur les ponts.Confluences influencées par le projet, 1:500000* Projet / étu<strong>de</strong> existantou en coursAdaptations localesElargissement spécifiqueDans élargissement ponctuel77


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR786.2 AMÉNAGEMENT DU TERRITOIREUne occupation intensive <strong>de</strong> la plaineSuite aux 1 re et 2 e corrections <strong>du</strong> Rhône, la plaine a connu <strong>de</strong>s changementsfondamentaux. Son assainissement et sa mise en exploitationont occasionné un déplacement <strong>de</strong> l’agriculture valaisanne <strong>de</strong> lamontagne vers la plaine. L’urbanisation, l’in<strong>du</strong>strialisation et le développement<strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> circulation en ont progressivement investi unegran<strong>de</strong> partie.Aujourd’hui, la plaine <strong>du</strong> Rhône représente la «gaine technique» <strong>du</strong>Valais et concentre les principaux centres urbains (Brigue-Viège, Sierre,Sion, Martigny et Monthey-Aigle), <strong>de</strong>s installations in<strong>du</strong>strielles importanteset le réseau principal <strong>de</strong> transport (route nationale A9 etlignes ferroviaires <strong>du</strong> Simplon et <strong>du</strong> Lötschberg).Entre les centres urbains, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces sont encore utilisées par l’agriculture,les exploitations viticoles, fruitières ou maraîchères, mais elles se ré<strong>du</strong>isentsous l’effet d’une urbanisation à la fois soutenue et diffuse.Cette utilisation intensive <strong>de</strong> la plaine a été ren<strong>du</strong>e possible par sa sécurisationcontre les crues <strong>du</strong> Rhône, mais le potentiel <strong>de</strong> dégâts en aété accru d’autant. Une 3 e correction <strong>du</strong> Rhône est aujourd’hui nécessairepour protéger la plaine <strong>de</strong> manière adéquate et permettre la poursuite<strong>de</strong> son développement.La coordination <strong>de</strong>s conséquences spatiales<strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône viales instruments <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoireD’une manière générale, la solution d’aménagement proposée dansle cadre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction Rhône aura <strong>de</strong>s effets importantsur l’utilisation <strong>du</strong> sol et l’organisation <strong>du</strong> territoire dans la plaine<strong>du</strong> Rhône. La coordination spatiale <strong>de</strong> ces effets sera assurée via lesinstruments <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoire au niveau cantonal etcommunal.A l’échelle cantonale valaisanne, on distingue les outils suivants:• Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> base et les plans sectoriels, qui donnent une vued’ensemble <strong>de</strong> la situation spatiale actuelle et indiquent dans lesgran<strong>de</strong>s lignes les options générales <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoirepour les différents domaines d’activités.• Pour ce qui touche particulièrement le territoire <strong>de</strong> plaine concernépar le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, le Canton <strong>du</strong> Valais a établile <strong>Plan</strong> sectoriel 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (PS-R3) qui a été adoptépar le Conseil d’Etat en juin 2006. Ce plan indique les surfaces menacéespar les crues (carte indicative <strong>de</strong>s dangers) ainsi que les surfacesà réserver <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> fleuve pour assurer lesdifférentes fonctions <strong>du</strong> fleuve ainsi que la réalisation <strong>du</strong> projetRhône (carte <strong>de</strong> l’Espace Rhône). Il définit également les principes<strong>de</strong> gestion territoriale qui s’appliquent à ces surfaces.• Les objectifs d’aménagement, qui définissent la politique généraled’aménagement <strong>du</strong> territoire et le développement spatial souhaité. Cesobjectifs ont été fixés par décision <strong>du</strong> Grand Conseil le 2 octobre 1992.• Le plan directeur, qui constitue un outil <strong>de</strong> coordination au service<strong>de</strong> la mise en oeuvre <strong>de</strong>s objectifs d’aménagement <strong>du</strong> territoire et définitla façon <strong>de</strong> coordonner les activités qui ont <strong>de</strong>s effets sur l’organisation<strong>du</strong> territoire, compte tenu <strong>du</strong> développement spatial souhaité.Les principes et la marche à suivre en relation avec l’aménagement<strong>de</strong>s cours d’eau et la protection contre les crues sont notammentfixées dans les fiches <strong>de</strong> coordination F.9/3 «Aménagements et entretien<strong>de</strong>s cours d’eau» et I.4/2 «Dangers naturels: Crues». La fiche<strong>de</strong> coordination F.9/3 charge en outre le Canton d'élaborer une nouvellefiche <strong>de</strong> coordination spécifique afin d’assurer la coordinationterritoriale <strong>de</strong>s modifications d'utilisation <strong>du</strong> sol liées au projet <strong>de</strong> 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône.Du côté vaudois, le nouveau plan directeur cantonal est actuellementen phase d’approbation auprès <strong>du</strong> Conseil fédéral. Le Canton a égalementélaboré un projet <strong>de</strong> plan sectoriel concernant la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône sur son territoire. Ce plan est l’équivalent vaudois <strong>du</strong> PA-R3valaisan. Il i<strong>de</strong>ntifie en particulier <strong>de</strong>ux éléments importants:• définition d’un espace Rhône non constructible,• gestion <strong>de</strong> l’aménagement hors espace Rhône dans les zones inondablesqui fait référence aux cartes <strong>de</strong> danger.Ce plan sectoriel est groupé avec le plan d’aménagement en un seul document.Un complément au plan directeur cantonal est établi et estmis en consultation en même temps que le plan sectoriel.A l’échelle locale, les communes disposent d’un plan d’affectation <strong>de</strong>szones (PAZ), respectivement d’un plan général d’affectation (PGA)pour le Chablais vaudois, et d’un règlement communal <strong>de</strong>s constructionsen force.Les communes directement touchées par le projet sont au nombre <strong>de</strong>65 en Valais et <strong>de</strong> 7 dans le Chablais vaudois. Les surfaces supplémentairesrequises par le <strong>Plan</strong> d’aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône (PA-R3) sont les suivantes:Zoned’affectationZone d’habitatZones in<strong>du</strong>strielleset artisanalesZones d’intérêtgénéral et sportivesZones agricolesZones protégéesAires forestièresAutres ou inconnuTotalSurface en ha(VS)Pour assurer la coordination spatiale <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> l’utilisation<strong>du</strong> sol en lien avec la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, une adaptation <strong>du</strong> plandirecteur cantonal est prévue via l’élaboration d’une nouvelle fiche <strong>de</strong>coordination consacrée spécifiquement à la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.Cette fiche reprendra les principales données <strong>du</strong> projet et formulera lesrésultats provisoires <strong>de</strong> la coordination. L’avant-projet <strong>de</strong> cette fiche estannexé au présent dossier <strong>du</strong> PA-R3 et fait également l’objet d’uneconsultation publique.La mise à jour <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> sectoriel 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (adaptation <strong>de</strong>l’espace Rhône) et l’adoption <strong>de</strong> la nouvelle fiche <strong>de</strong> coordination <strong>du</strong>plan directeur cantonal se font en principe conjointement à l’adoption<strong>du</strong> <strong>Plan</strong> d’aménagement (PA-R3) par le Conseil d’Etat. L’adaptation <strong>de</strong>11345534010024127Surface en ha(VD)-213669737691 ha 179 ha


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008ces plans sera conforme à la procé<strong>du</strong>re définie dans la nouvelle loi cantonalesur les cours d’eau et dans la loi cantonale d’application <strong>de</strong> laloi fédérale sur l’aménagement <strong>du</strong> territoire.Par ailleurs, les plans d’affectation <strong>de</strong>s zones, respectivement les plansgénéraux d’affectation <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3, <strong>de</strong>vrontprogressivement être adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône.Enfin, même si la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône cherche à limiter les emprisessur ses meilleures terres, le secteur agricole sera affecté par uneré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> surfaces. Par le biais <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales(AFI) et par l'adaptation <strong>de</strong>s infrastructures (irrigation, drainage,chemins) et l'amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, leprojet prévoit <strong>de</strong> compenser autant que possible cette perte.La problématique <strong>de</strong>s surfaces d’assolement (SDA)Les surfaces d’assolement (SDA) désignent la partie <strong>du</strong> territoire quise prête à l’agriculture. Les terres cultivables comprennent avant toutles terres ouvertes, les prairies artificielles intercalaires et les prairiesnaturelles arables. Ces surfaces ont été délimitées par les Cantons etsont fixées dans le <strong>Plan</strong> sectoriel <strong>de</strong>s surfaces d’assolement arrêté parle Conseil fédéral en 1992. Pour le Valais, ce sont 7350 ha qui doiventêtre garantis par <strong>de</strong>s mesures d’aménagement <strong>du</strong> territoire (cf. Fiche<strong>de</strong> coordination E.2/2 «Surfaces d’assolement» <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> directeur cantonal).Tout projet dont la réalisation implique l’utilisation <strong>de</strong> SDA doit fairel’objet d’une pesée d’intérêts dans laquelle la protection <strong>de</strong>s SDA doitêtre dûment prise en compte en tant qu’intérêt national qualifié. Suiteà cette analyse, si l’utilisation <strong>de</strong> surfaces d’assolement est inévitable,l’empiètement doit être ré<strong>du</strong>it au minimum. Une première pesée d’intérêtsa eu lieu dans le cadre <strong>du</strong> processus d’évaluation et d’optimisation<strong>de</strong>s variantes d’aménagement <strong>du</strong> fleuve. En Valais, la solutionactuellement retenue pour la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône a une emprise <strong>de</strong>355 ha ou 5% <strong>du</strong> quota cantonal pour une emprise supplémentaire totale<strong>de</strong> 691 ha. Sur le Chablais vaudois, 27 ha sont concernés, pourune emprise supplémentaire totale <strong>de</strong> 179 ha.Selon l’Office fédéral <strong>du</strong> développement territorial, la réalisation <strong>du</strong>projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône n’est pas remise en cause par le faitqu’elle impliquera l’utilisation <strong>de</strong> SDA, en premier lieu parce que leprojet présente un intérêt public majeur allant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s intérêtsd’un seul Canton, et ensuite parce que sa philosophie <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>scours d’eau est exemplaire.Il est donc prévu <strong>de</strong> réexaminer la situation <strong>de</strong>s SDA dans le canton, et<strong>de</strong> rechercher d’éventuelles surfaces <strong>de</strong> compensation (en particulierdans le cadre d’une utilisation judicieuse <strong>de</strong>s surfaces en lien avec leprojet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône lui-même), puis <strong>de</strong> mener la procé<strong>du</strong>red'adaptation <strong>du</strong> <strong>Plan</strong> sectoriel <strong>de</strong>s SDA via une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction<strong>du</strong> quota cantonal. Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sera faite <strong>de</strong> manièreglobale pour l'ensemble <strong>du</strong> PA-R3, une fois ce <strong>de</strong>rnier adopté.Les espaces ouverts <strong>de</strong> la plaine,en particulier les zones agricoles,doivent être préservées.En Valais, 7350 ha <strong>de</strong> SDAsont garantis par <strong>de</strong>s mesures d’aménagement<strong>du</strong> territoire.L’avenir <strong>de</strong> la plaine: sauvegar<strong>de</strong>r les grands espaces ouvertsLes Commissions régionales <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) constituées dansle cadre <strong>de</strong> la démarche participative adoptée pour l’élaboration <strong>du</strong>projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône ont été chargées d’élaborer une visioncommune <strong>de</strong> la plaine, synthétisée dans un concept régional <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> la plaine (CDP).Cette démarche, qui vise à assurer une bonne adéquation entre le projet<strong>de</strong> 3 e correction correction <strong>du</strong> Rhône et le développement communalet régional, a notamment permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les projetsou domaines à coordonner avec le projet Rhône ainsi que les territoiresà enjeux, soit <strong>de</strong>s territoires à caractère multifonctionnel où <strong>de</strong>s synergiespeuvent être envisagées entre sécurité, nature, agriculture, paysage,détente et loisirs. Elle a également permis <strong>de</strong> faire un constatclair: si l’évolution <strong>de</strong> la plaine se poursuit au même rythme qu’aujourd’hui,on assistera au cours <strong>de</strong>s pochaines décennies à un perte irréversible<strong>du</strong> patrimoine <strong>de</strong> la plaine.Dans un territoire aussi limité, il est <strong>de</strong>venu essentiel <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r lesespaces agricoles ouverts, tant pour favoriser la perennité <strong>du</strong> secteuréconomique agricole que pour <strong>de</strong>s raisons d’unité paysagère. Le «vi<strong>de</strong>»c’est-à-dire les espaces <strong>de</strong>stinés à l’agriculture et à la nature constitueun élément <strong>de</strong> premier ordre pour valoriser le «plein», c’est-à-dire leszones urbaines, et réciproquement.Se fondant sur le travail élaboré dans le cadre <strong>de</strong>s concepts régionaux <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine et sur l’opportunité offerte par le projet <strong>de</strong> 3 e correction<strong>du</strong> Rhône, la réflexion doit se poursuivre selon les axes suivants:• les élargissements ponctuels prévus dans le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong>Rhône ainsi que les territoire à enjeux, mis en évi<strong>de</strong>nce dans lesconcepts <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine, doivent être abordés selonune logique multi-objectifs. Ils sont à considérés comme <strong>de</strong>s territoiresspécifiques pour lesquels une réflexion territoriale approfondiedoit être menée en collaboration avec les communes et les acteursconcernés, dans le cadre <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoire local;• l’importance d’une utilisation mesurée <strong>du</strong> sol dans la plaine en relationavec le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône est manifeste. Il s’agit notammentd’éviter une urbanisation incontrôlée <strong>du</strong> territoire et <strong>de</strong>maintenir les grands espaces agricoles nécessaires à la pro<strong>du</strong>ction agricole,qui remplissent également une fonction paysagère importante;• enfin, les concepts <strong>de</strong> développement élaborés par les CORÉPILmontrent les limites d’une approche ré<strong>du</strong>ite à la commune et mettenten évi<strong>de</strong>nce la nécessité <strong>de</strong> poursuivre la réflexion d’aménagement<strong>du</strong> territoire à une échelle supra-communale.79


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR806.3 AGRICULTURELe climat <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône est chaud et sec. Il n’y a pratiquementaucune restriction climatique à la pro<strong>du</strong>ction végétale, si ce n’est legel hivernal et les risques <strong>de</strong> gel <strong>de</strong> printemps (climat continental enhiver). Grâce aux travaux <strong>de</strong> la 1 re correction <strong>du</strong> Rhône et aux améliorationsfoncières qui l’ont suivie, les agriculteurs ont pleinementmis en valeur le potentiel élevé <strong>de</strong> fertilité <strong>de</strong>s sols et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>l’agriculture a fortement augmenté dans la plaine.Effets sur la fertilité <strong>de</strong>s solsLes sols <strong>de</strong> la plaine valaisanne se sont formés sur un matériau géologiquetrès hétérogène, principalement constitué <strong>de</strong> dépôts glaciaires etd’alluvions fluviatiles. Ce sont <strong>de</strong>s sols jeunes et ils en ont les défauts:manque d’argile, manque <strong>de</strong> structure, faible capacité d’échange <strong>de</strong>scations. Dans le cadre <strong>du</strong> projet, les caractéristiques <strong>de</strong>s sols sont décriteset synthétisées dans une carte pédologique détaillée qui couvre laplaine et servira <strong>de</strong> base aux améliorations foncières intégrales. La pério<strong>de</strong><strong>de</strong> chantier, source d'interventions diverses sur les sols, pourraitendommager ceux-ci. Les principaux risques encourus lors <strong>de</strong>s travauxsont la compaction, c’est-à-dire la disparition <strong>de</strong>s pores grossiers<strong>du</strong> sol lors <strong>du</strong> passage <strong>de</strong> véhicules lourds ou lors <strong>de</strong> dépôts temporaires<strong>de</strong> matériaux, ainsi que l’érosion éolienne pouvant survenir lorsqueles sols sont laissés nus, sans couverture végétale. Des mesures organisationnelleset <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques susmentionnés seront priseslors <strong>de</strong>s chantiers.Concernant l'éventuelle présence <strong>de</strong> polluants, chaque situation <strong>de</strong>vraêtre appréciée pour elle-même. L'application dans les règles <strong>de</strong> l'art<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s sols sur toutes les surfaces concernées(et pas seulement sur celles <strong>de</strong>s emprises <strong>du</strong> projet) permettra <strong>de</strong> restituer<strong>de</strong>s sols <strong>de</strong> qualité, et d'assurer ainsi le respect <strong>de</strong> l'Ordonnancesur les atteintes portées aux sols.Effets sur la nappeParmi les facteurs naturels qui concourent à la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>de</strong> l’agriculture<strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône, la présence <strong>de</strong> la nappe phréatique joueun rôle très important pour la croissance <strong>de</strong>s cultures: par hydratationdirecte (capillarité et contact avec le système racinaire <strong>de</strong>s cultures) etpour l’irrigation artificielle (puits <strong>de</strong> pompage).La nappe phréatique sous la plaine <strong>du</strong> Rhône est alimentée par les précipitations,par le Rhône et via les versants. En un lieu donné, la hauteur<strong>de</strong> la nappe est sujette à <strong>de</strong>s variations saisonnières et interannuellesimportantes qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la topographie, <strong>de</strong> la saison, <strong>de</strong>s conditionsclimatiques, <strong>du</strong> type <strong>de</strong> sols et <strong>de</strong>s échanges Rhône-nappe. D’expérience,les exploitants agricoles ont adapté le type <strong>de</strong> culture et lestechniques culturales aux conditions locales imposées par la nappe.Extrait <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> la nappe.Situation en hautes eaux estivales dans la région <strong>de</strong> Chalais: dans les zones bleu foncé,la nappe est à moins d’un mètre <strong>de</strong> la surface.La modification <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la nappe, que celui-ci s’élève ous’abaisse, peut avoir <strong>de</strong>s effets néfastes sur les cultures. Parmi les effetsles plus craints, on peut citer, en cas d’augmentation <strong>du</strong> niveau, l’asphyxie<strong>de</strong>s cultures, le pourrissement <strong>de</strong>s récoltes, l’impraticabilité etl’impossibilité d’accès aux cultures. Au contraire, une baisse <strong>du</strong> niveau<strong>de</strong> la nappe peut avoir pour conséquence le flétrissement <strong>de</strong>s cultures,la rupture <strong>de</strong> la capillarité, l’augmentation à la sensibilité au gel ouencore un recours plus important à l’irrigation artificielle.Le mon<strong>de</strong> agricole s’inquiète <strong>de</strong>s effets potentiels négatifs <strong>de</strong> la modification<strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la nappe phréatique sur les cultures consécutivesaux travaux <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône sur le lit <strong>du</strong> fleuve. La solutionretenue pour le <strong>Plan</strong> d’aménagement répond à cette préoccupationen cherchant à limiter les profon<strong>de</strong>urs d’abaissement <strong>du</strong> lit et,conséquemment, les effets sur la nappe phréatique (chapitre 3.6).Le mon<strong>de</strong> agricole s’inquiète aussi <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> faire valoir sesdroits en cas <strong>de</strong> dommages aux cultures. Pour y répondre, une solutionnon bureaucratique est recherchée, sans passer par la création d’unebase légale formelle, visant au renversement <strong>du</strong> far<strong>de</strong>au <strong>de</strong> la preuve.En clair, il suffira à l’exploitant lésé d'apporter le constat d’un dégâtaux cultures suite à une modification <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la nappe consécutiveaux travaux sur le Rhône. Cette procé<strong>du</strong>re s’attachera particulièrement– avant toute procé<strong>du</strong>re judiciaire – à libérer l’exploitant lésé<strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> l’expertise sur la cause et, si la causalité est reconnue,à l’in<strong>de</strong>mniser. L’in<strong>de</strong>mnisation <strong>du</strong> dégât suivra également une démarcheaccélérée pour ne pas plonger les exploitants lésés dans <strong>de</strong>sdifficultés financières.Les améliorations foncières intégrales pour renforcerla compétitivité <strong>de</strong> l’agriculture <strong>de</strong> la plaine et pourcompenser les pertes <strong>de</strong> surfaces agricolesLe projet aura une emprise importante sur les terres agricoles : 382 ha<strong>de</strong> surfaces d’assolement (chap. 6.2). Il s’agit donc <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>s compensationspar une amélioration <strong>du</strong> potentiel <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction.Lorsqu’une réorganisation <strong>du</strong> territoire rural et une adaptation <strong>de</strong>séquipements agricoles sont nécessaires, la réalisation d’une améliorationfoncière intégrale (AFI) est souhaitable. Il convient alors <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rà un regroupement judicieux <strong>de</strong>s terres et <strong>de</strong> tirer parti au mieux<strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> synergies, notamment sur le plan touristique, économiqueet environnemental.Les AFI sont un outil pertinent pour intégrer les aménagements <strong>du</strong>Rhône dans la plaine. Elles ont pour objectif <strong>de</strong> favoriser la multifonctionnalité<strong>de</strong>s projets d’améliorations structurelles subventionnéespar la Confédération (ordonnance fédérale sur les améliorations structurelles).Elles permettent <strong>de</strong> réorganiser le territoire rural <strong>de</strong> façonglobale, en prenant en compte l’ensemble <strong>de</strong>s intérêts privés et publics:agriculture, développement régional, infrastructures, nature, paysage,loisirs, risques naturels, etc. Les AFI sont généralement utilisées pour


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008gérer le territoire en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones à bâtir, mais elles peuvent s’yétendre s’il existe une volonté d’intégrer les réflexions sur l’espace bâtiet l’espace rural. En matière d’aménagement <strong>du</strong> territoire, les AFI sontle seul instrument qui permette <strong>de</strong> réorganiser le territoire jusqu’auniveau <strong>du</strong> foncier et <strong>de</strong>s propriétaires, tout en garantissant la propriétéprivée et l’équité <strong>de</strong> traitement par une procé<strong>du</strong>re très structurée.Entre Oberwald et le Lac Léman, l’agriculture <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhôneprésente une importante diversité: élevage, arboriculture, maraîchage,gran<strong>de</strong>s cultures et cultures <strong>de</strong> niche. Les solutions pour intégrer les aménagements<strong>du</strong> Rhône dans le territoire rural doivent donc être adaptéesà chaque situation locale, en fonction <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s grands projets,dont le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, <strong>de</strong>s enjeux agricoles, environnementauxet socio-économiques. Une analyse globale <strong>de</strong>s enjeuxa été faite pour proposer la meilleure solution pour chaque portion <strong>du</strong>Exemple <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong>s enjeux agricoles pour la région Morge-Losentze.Les secteurs en rouge mettent en évi<strong>de</strong>nce la nécessité <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s AFI en première priorité.territoire rural <strong>de</strong> la plaine. Les solutions développées sont <strong>de</strong> trois types:• <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales,• <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales en interactionavec la planification générale <strong>du</strong> territoire,• <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> développement régional.Un dossier présentant l’analyse <strong>de</strong>s enjeux et <strong>de</strong>s potentialités pour laplaine ainsi qu’une fiche par périmètre potentiel pour réaliser <strong>de</strong>s améliorationsfoncières intégrales sont disponibles pour chaque portion <strong>du</strong>territoire <strong>de</strong> la plaine.Une recommandation est également formulée à l’intention <strong>de</strong>s pouvoirspolitiques et <strong>de</strong>s milieux agricoles <strong>de</strong> la région.Le financement <strong>de</strong>s AFI sera en gran<strong>de</strong> partie à charge <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> latroisième correction <strong>du</strong> Rhône et <strong>de</strong>s instances <strong>de</strong> subventionnementhabituelles (Confédération, Canton, Communes).L’utilisation agricole <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> RhôneLe mon<strong>de</strong> agricole envisage <strong>de</strong>s solutions pour minimiser les pertes <strong>de</strong>surfaces agricoles utiles (SAU) soit dans l’élargissement <strong>du</strong> fleuve, soitdans les surfaces <strong>de</strong> compensation écologiques (SCE). Une <strong>de</strong> ces solutionsserait <strong>de</strong> pouvoir bénéficier <strong>de</strong> SAU et/ou <strong>de</strong> SCE dans l’emprise<strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, soit sur les talus <strong>de</strong>s digues, soit sur lecontre-canal lorsqu’un tel ouvrage est intégré au projet, ou encore dansles élargissements ponctuels.L’Ordonnance fédérale sur la terminologie agricole règlemente cettequestion pour les petits et moyens cours d’eau, mais pour les cours d’eau<strong>de</strong> la taille <strong>du</strong> Rhône, elle délègue aux Cantons la définition <strong>de</strong> la SAU.Il ressort <strong>de</strong>s premières réflexions que la marge <strong>de</strong> manœuvre «technique»est avérée pour le talus extérieur <strong>de</strong> la digue, en adaptant sapente, et pour les berges <strong>du</strong> contre-canal. L’intérêt pour l’agricultured’exploiter le talus <strong>de</strong> la digue, pour la fauche ou la pâture, voired’avantage au cas où la pente était très douce, dépend <strong>de</strong>s régions et <strong>de</strong>ssecteurs agricoles. Les <strong>de</strong>ux figures ci-<strong>de</strong>ssous présentent quelques cas<strong>de</strong> figure analysés dans le cadre <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.Aménagement <strong>du</strong> talus extérieur <strong>de</strong> la digue intéressant dans certaines régions <strong>de</strong> la plaine<strong>du</strong> Rhône. L’exploitation agricole peut alors être prolongée jusqu’en sommet <strong>de</strong> digue.SAUsans contraintesRhônedigue < 3%Aménagement <strong>de</strong> la digue intéressant pour l’agriculture lorsqu’un contre-canal est nécessaire.Il préserve au maximum les bonnes terres agricoles en permettant l’exploitation, certes difficile, <strong>du</strong> talusextérieur <strong>de</strong> digue.SAUSCESCE 6 mSAUsans contraintesRhônedigue 30%Contre-canal81


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.4 NATURELa thématique «nature» regroupe ici les milieux aquatiques et riverains,ainsi que la fonction mise en réseau. L’environnement au sensstrict (effets sur la nappe et les sols, gestion <strong>de</strong>s matériaux) est traité auChap. 6.5 ci-<strong>de</strong>ssous.Le Rhône naturel avant les correctionsUn projet d’aménagement <strong>de</strong> cours d’eau doit s’inspirer <strong>de</strong>s caractéristiquesnaturelles qui lui sont propres. Un rappel sur l’état naturel<strong>du</strong> Rhône s’impose donc au début <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s aspects en lien avecla nature dans la perspective <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.A l’état naturel, le Rhône et ses affluents s’écoulaient dans la plaineen tresse, bancs alternés ou méandres, avec <strong>de</strong>s bras secondaires et <strong>de</strong>slônes (bras alimentés par l’aval). Leur dynamique naturelle était puissanteet leur largeur atteignait plusieurs dizaines <strong>de</strong> mètres pour lesaffluents, plusieurs centaines <strong>de</strong> mètres pour le Rhône. Les rivières <strong>de</strong>plaine s’écoulaient en méandres et se perdaient dans les marais. Ceuxciabritaient une flore et une faune aquatiques et palustres très riches.A l'exception <strong>de</strong>s cinq zones alluviales d’importance nationale <strong>de</strong> lavallée <strong>de</strong> Conches et <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Finges et <strong>du</strong> Bois-Noir, il ne reste aujourd’huiplus que quelques lambeaux <strong>de</strong> végétation alluviale dispersés.Les <strong>de</strong>ux zones alluviales d’importance nationale <strong>du</strong> Chablaisvaudois (Iles <strong>de</strong>s Clous et Les Grangettes) sont <strong>de</strong>s structures entièrementséparées <strong>du</strong> Rhône par une digue continue; elles ont par conséquentaussi per<strong>du</strong> toute dynamique.Effets <strong>du</strong> projetPour lui permettre d’assurer sa fonction <strong>de</strong> biotope aquatique, la morphologiegénérale <strong>du</strong> Rhône doit être modifiée pour améliorer la variabilité<strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> berge, la diversité <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs, <strong>de</strong>s vitessesd’écoulement et <strong>de</strong> la granulométrie <strong>de</strong>s fonds, la capacité d’accueil <strong>de</strong>shabitats et diminuer le colmatage. Sa fonction <strong>de</strong> biotope riverainSecteur <strong>de</strong> Granges: Rhôneendigué, à morphologie trèslinéaire, sans milieux riverains.dépend <strong>de</strong> la conservation et <strong>du</strong> développement <strong>de</strong>s successions végétales,allant <strong>de</strong> la zone pionnière au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> boisements. Une dynamiquealluviale est assurée par une inondation régulière d’intensitéplus ou moins forte qui permet la régénération <strong>de</strong>s milieux. La fonction<strong>de</strong> mise en réseau <strong>de</strong>s espèces que joue le Rhône, véritable colonnevertébrale <strong>de</strong> la plaine, doit être garantie: la faune aquatique doit pouvoirfranchir les embouchures <strong>de</strong>s affluents et <strong>de</strong>s canaux et la fauneterrestre, tant liée aux milieux humi<strong>de</strong>s que secs, doit voir ses déplacementsfacilités.Le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône influencera positivement la morphologie,les milieux aquatiques et riverains, et la mise en réseau. Leconcept d’élargissement minimal, avec <strong>de</strong> plus grands élargissementslocalisés dans les endroits stratégiques aussi bien <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue biologiqueque <strong>de</strong> l’occupation <strong>du</strong> territoire et <strong>de</strong> la sécurité, répond auxbases légales et aux objectifs écologiques.82Situation actuelle : un Rhône déficitaireActuellement, le Rhône présente presque partout un cours endigué par<strong>de</strong>s épis datant <strong>de</strong> la 1 re correction ou <strong>de</strong>s enrochements <strong>de</strong> la 2 e correction.A peine 20 km (environ 12% <strong>du</strong> Rhône) bénéficient d’unemorphologie naturelle ou peu atteinte: <strong>de</strong> Gletsch à Oberwald, dansles gorges entre Steinhaus et l’embouchure <strong>de</strong> la Binna, à Finges, dansle Bois-Noir où le Rhône s’écoule en partie librement, avec toutefoisune forte influence anthropogène (ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s débits, effets <strong>de</strong>spurges, présence <strong>de</strong> digues sécuritaires).Il résulte <strong>de</strong> ces modifications, cumulées aux autres atteintes, un étatactuel <strong>du</strong> Rhône très dégradé et déficitaire: cours linéaire fixe sansdynamique, absence d’habitat aquatique, dénaturation <strong>de</strong>s fonds (colmatage<strong>du</strong> lit), marnage dû à l’exploitation hydroélectrique (fluctuationsrapi<strong>de</strong>s et fréquentes <strong>du</strong> niveau d’eau exondant puis inondantquotidiennement les marges <strong>du</strong> lit, les rendant stériles <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vuebiologique), forte ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s milieux alluviaux accompagnés <strong>de</strong>formations végétales directement liées à la dynamique <strong>du</strong> fleuve.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008L’obtention d’un lit <strong>de</strong> régime dynamique, avec formation <strong>de</strong> bancs alternéset <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s riveraines, reconstitue un tracé plus naturel et garantitau Rhône l’espace minimal nécessaire à la préservation d’unepartie <strong>de</strong> ses fonctions écologiques. On peut prévoir à la fois un meilleurrenouvellement <strong>de</strong>s substrats accompagné d’une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> colmatage,et une nouvelle structuration <strong>de</strong>s fonds. Ces éléments,touchant à la qualité et la diversité <strong>de</strong>s substrats, sont très positifs pourla faune aquatique (insectes, mollusques, crustacés et poissons). Enne créant aucun nouveau seuil et en aménageant les embouchures, leprojet améliorera la libre migration <strong>de</strong>s poissons.Dans les élargissements ponctuels, les eaux seront plus lentes. Les milieuxaquatiques et surtout riverains seront plus étoffés et diversifiés,avec un développement <strong>de</strong> toutes les successions végétales alluviales.Ces grands élargissements permettront <strong>de</strong> restaurer les milieux viséspour que le projet soit équilibré. Ils joueront le rôle <strong>de</strong> zones refuge, <strong>de</strong>réservoirs <strong>de</strong> recolonisation en cas <strong>de</strong> crues importantes et <strong>de</strong> relaisentre Les Grangettes et les zones alluviales <strong>de</strong> Conches. Les zones alluviales<strong>de</strong>s Grangettes, <strong>de</strong> l’Iles <strong>de</strong>s Clous et <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Conches serontpar ailleurs revitalisées en étant remises sous l’influence <strong>de</strong> ladynamique alluviale. Ces secteurs offriront aussi une souplesse dansla gestion <strong>de</strong>s extractions <strong>de</strong> matériaux et <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el. Le Rhôneà Finges est géré par le service <strong>de</strong>s routes nationales, en coordinationavec la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.Le projet respecte ainsi <strong>de</strong> façon satisfaisante les objectifs <strong>de</strong> l'Ordonnancefédérale sur l'aménagement <strong>de</strong>s cours d'eau. Il garantit en particulierun espace minimal (sauf dans les tronçons contraints) etrestitue au Rhône <strong>de</strong>s conditions plus naturelles, favorables à unefaune et à une flore diversifiées. Les buts visés par la Loi fédérale sur lapêche sont aussi respectés: diversité <strong>de</strong>s espèces a priori améliorée, meilleuresconditions <strong>de</strong> vie et reconstitution locale <strong>de</strong> biotopes détruits.La nouvelle configuration <strong>du</strong> Rhône satisfera aussi les exigences liéesaux déplacements <strong>de</strong> la faune terrestre. Dans les endroits contraints,<strong>de</strong>s liaisons biologiques accompagneront le projet. Elles seront portéesla plupart <strong>du</strong> temps par <strong>de</strong>s canaux définis comme prioritaires dans leconcept <strong>de</strong> réseau écologique cantonal (REC). Ce <strong>de</strong>rnier a été développépar les administrations cantonales valaisanne et vaudoise pourassurer la protection <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la nature dans la plaine <strong>du</strong> Rhône. Ildéfinit les surfaces à maintenir ou créer et les liaisons biologiques, sanslesquelles les milieux et leurs hôtes seraient trop isolés et ne pourraientse maintenir à long terme.Les projets d’exécution <strong>de</strong>vront préciser certains éléments: type <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> berge, aménagement d’un éventuel contre-canal, mo<strong>de</strong> d’extraction<strong>de</strong>s matériaux. Ils <strong>de</strong>vront aussi répondre à quelques questionset intier par exemple <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus académiques pour apprécier les différentstypes d’habitats, les variations <strong>de</strong>s vitesses et <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs ouencore les effets <strong>du</strong> marnage. Le retour d’expérience <strong>de</strong>s aménagementsexistants, appelé contrôle d’efficacité, permettra d’adapter les projets quisuivront. Des synergies seront aussi développées avec les autres acteurs <strong>du</strong>Rhône, par exemple pour limiter le marnage dû à l’exploitation hydroélectrique,ou pour promouvoir un tourisme écologique.La réalisation <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône <strong>du</strong>rera quelques décennies(jusque vers 2050), les gains ne seront donc obtenus que sur la <strong>du</strong>rée.Un élargissement ponctuel<strong>du</strong> Rhône montrera unemorphologie comparableconstituée <strong>de</strong> bancs àgranulométrie diverse surlesquels une végétationalluviale peut s’installer.Les déficits temporaires <strong>du</strong> projetLes améliorations présentées ci-<strong>de</strong>ssus entraînent néanmoins un certaincoût pour la nature, car elles impliquent la disparition <strong>de</strong> milieuxdignes <strong>de</strong> protection – dont certains <strong>de</strong> valeur – qui ne pourrontpas être restaurés avant <strong>de</strong> nombreuses années, comme les boisementsâgés par exemple. Des défrichements et <strong>de</strong>s emprises sur <strong>de</strong>sobjets protégés seront également nécessaires. Ces déficits sont néanmoinstemporaires.Afin <strong>de</strong> minimiser les impacts <strong>du</strong>rant la phase <strong>de</strong> chantier, <strong>de</strong>s mesuresappropriées concernant la protection <strong>de</strong> la faune, <strong>de</strong> la flore, <strong>de</strong>s solset <strong>de</strong>s eaux seront mises en place à travers un suivi environnemental<strong>de</strong> la réalisation (SER).83


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.5 ENVIRONNEMENTRépartition <strong>de</strong>s différentes typologies <strong>de</strong> relation Rhône nappe <strong>de</strong> Brigue au Léman:Le Rhône s’infiltre le plus souvent dans la nappe.Position actuelle <strong>de</strong> la nappe en hautes eaux sur le tronçon Rid<strong>de</strong>s-Evionnaz.Les implications <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône sur l’environnement physique,et en particulier sur le sol et la nappe phréatique, telles qu’ellessont présentées ci-<strong>de</strong>ssous, correspon<strong>de</strong>nt aux conclusions <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>d’impact sur l’environnement (1re étape) qui accompagne ce <strong>rapport</strong>.84Effets sur les eaux souterrainesL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s eaux souterraines a permis d’apprécier les relations entre leRhône et la nappe qui circule dans les dépôts alluvionnaires <strong>de</strong> laplaine. En règle générale, les eaux <strong>du</strong> fleuve s'infiltrent et alimententla nappe, mais le phénomène inverse se pro<strong>du</strong>it également sur certainstronçons.De nombreux pompages d'eau potable, ainsi que leurs zones <strong>de</strong> protectionsont localisés dans la plaine <strong>du</strong> Rhône, classée presque dansson intégralité en secteur A u <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s eaux sauf dans la vallée<strong>de</strong> Conches qui accueille différents petits aquifères discontinus.Dans certains cas, les élargissements prévus par le PA-R3 empiètentsur ces puits ou leurs zones <strong>de</strong> protection, et certains pompages <strong>de</strong>vrontêtre déplacés, en respectant une distance suffisante par <strong>rapport</strong>au cours d’eau.Les échanges Rhône – nappe ont été analysés <strong>de</strong> manière détaillée. Lafigure ci-contre présente une synthèse <strong>de</strong>s géométries possibles. Elles neseront que peu modifiées par le projet. L'élargissement <strong>du</strong> lit con<strong>du</strong>iraen général à un léger abaissement <strong>de</strong> la ligne d’eau <strong>du</strong> fleuve et parconséquent à une légère baisse <strong>de</strong> la nappe, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> quelques dizaines<strong>de</strong> centimètres en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux estivales. Le niveau<strong>de</strong> la nappe étant actuellement très proche <strong>du</strong> sol, on peut attendre uneamélioration par <strong>rapport</strong> à la vulnérabilité <strong>de</strong> la nappe aux pollutions<strong>de</strong> surface, ou par <strong>rapport</strong> au drainage <strong>de</strong> certaines zones agricoles actuellementsaturées. Dans certains tronçons, l'efficacité <strong>de</strong>s petits pompagespourrait cependant diminuer.Les possibilités d’abaisser le lit sont limitées par leurs effets sur lanappe, qui engendre <strong>de</strong>s tassements dans les sols sensibles. Ces effetssont surtout importants dans les secteurs à matériaux fins, mais sontplus faibles dans les secteurs <strong>de</strong> cône <strong>de</strong> déjection composés <strong>de</strong> matériauxgraveleux peu sensibles aux tassements. Il en résulte que l’abaissementest faisable sur certains tronçons et dans certaines limites, maisqu’un abaissement systématique <strong>du</strong> fond <strong>de</strong> 2 à 2,5 m <strong>de</strong> Brigue auLéman, en alternative à <strong>de</strong>s élargissements, n’est pas possible en raison<strong>de</strong> son effet trop important sur la nappe phréatique.Les cartes ci-contre présentent l’effet sur la nappe d’un abaissement<strong>du</strong> fond <strong>de</strong> 2 à 2.5 mètres au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Martigny. Cette variante a dû êtreadaptée avec un abaissement plus faible sur un tronçon ré<strong>du</strong>it en raison<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> tassement inacceptables qu’elle engendre dans lesterrains fins <strong>de</strong> la zone bâtie <strong>de</strong> Branson.Position future <strong>de</strong> la nappe en cas d’abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône <strong>de</strong> 2,5 m <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> cou<strong>de</strong>.Baisse <strong>de</strong> la nappe en réponse à l’abaissement:les risques <strong>de</strong> tassement sont trop importants et la variante a <strong>du</strong> être adaptée.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Dans quelques zones particulières, l’effet <strong>de</strong>s abaissements <strong>de</strong>vra encoreêtre précisé lors <strong>de</strong>s étapes postérieures.L’effet <strong>du</strong> projet sur la nappe sur le long terme est neutre avec une légèretendance à l’abaissement. En phase <strong>de</strong> chantier sur certains tronçons,une augmentation temporaire <strong>de</strong>s infiltrations est possible. Pouréviter une hausse <strong>de</strong> la nappe qui pourrait prétériter les cultures ou lesbiens, <strong>de</strong>s mesures d’étanchéification ou <strong>de</strong> drainage seront prévuesdans les projets d’exécution.Les points encore en suspens touchant à l'évolution <strong>de</strong> la nappe serontprécisés dans les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détail <strong>du</strong> projet. Ce <strong>de</strong>rnier répondra alorsaux exigences <strong>de</strong> la Loi fédérale sur la protection <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> sonordonnance d'application, en particulier en ce qui concerne l'état plusnaturel <strong>du</strong> fleuve et la préservation <strong>de</strong>s relations Rhône – nappe.Gestion <strong>de</strong>s matériauxLes aménagements <strong>du</strong> lit – élargissements et abaissements – pro<strong>du</strong>irontd'importants volumes <strong>de</strong> matériaux d'excavation (chap. 4.4). Desoptions <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> ces matériaux restent encore à consoli<strong>de</strong>r(berges élargies avec utilisation <strong>de</strong> limons, surélévation protectrice <strong>de</strong>zones à bâtir, rehaussement <strong>de</strong> terres agricoles dans le cadre <strong>de</strong> projetsd'améliorations foncières intégrales). Un concept <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s matériauxsera élaboré après l’approbation <strong>du</strong> PA-R3, en coordinationavec le concept cantonal. Des mesures <strong>de</strong> tri sélectif et <strong>de</strong> revalorisationseront prises conformément aux directives en la matière. Il <strong>de</strong>vraitnéanmoins subsister un volume <strong>de</strong> limons et <strong>de</strong> sables qui <strong>de</strong>vra êtremis en décharge. Au besoin, <strong>de</strong>s analyses chimiques seront effectuéesau préalable afin <strong>de</strong> s'assurer <strong>de</strong> leur qualité.Le respect <strong>de</strong> l'Ordonnance sur le traitement <strong>de</strong>s déchets sera garantipar une gestion soigneuse <strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong>s déchets <strong>du</strong>rant le chantier.Ce point fera l'objet le moment venu <strong>de</strong> plans <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets<strong>de</strong> chantier dans le cadre <strong>du</strong> suivi environnemental <strong>de</strong> la réalisation.Sites pollués (décharges)Les cadastres cantonaux <strong>de</strong>s sites pollués recensent dans l'emprise <strong>du</strong>projet 33 sites pollués, essentiellement <strong>de</strong>s décharges. Les interventionsdirectes sur ces sites (excavation ou remblayage) con<strong>du</strong>iront dans lamajorité <strong>de</strong>s cas à leur assainissement, au moins partiel, ce qui est bénéfiquepour l'environnement. Par ailleurs, une meilleure sécurisationcontre les crues entraînera aussi un effet positif en limitant lerisque d'érosion <strong>de</strong>s sites pollués. Cette appréciation doit cependant êtrenuancée pour la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chantier, car il s'agit d'une phase sensibleen regard <strong>de</strong> l'éventuelle mobilisation <strong>de</strong> polluants (y compris pourles sites localisés en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> périmètre d'emprise <strong>du</strong> PA-R3). Des analysesrestent par ailleurs nécessaires afin <strong>de</strong> préciser les types et les volumes<strong>de</strong> matériaux à extraire, en vue <strong>de</strong> leur traitement conforme àl’Ordonnance sur le traitement <strong>de</strong>s déchets.Le respect <strong>de</strong> l'Ordonnance sur l'assainissement <strong>de</strong>s sites pollués <strong>de</strong>vraêtre vérifié pour chaque cas particulier.Autres domainesSeules les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chantier pro<strong>du</strong>iront <strong>de</strong>s polluants atmosphériques,<strong>de</strong>s nuisances sonores et <strong>de</strong>s vibrations. L'application <strong>de</strong>s mesuresétablies sur la base <strong>de</strong>s directives en la matière et le suivienvironnemental <strong>de</strong> la réalisation permettront <strong>de</strong> respecter les exigenceslégales. Concernant les rayonnements non ionisants, l'éventueldéplacement <strong>de</strong> lignes électriques ou d'installations émettrices <strong>de</strong>vraêtre étudié <strong>de</strong> cas en cas, en redéfinissant au besoin <strong>de</strong> nouveaux périmètres<strong>de</strong> restriction pour les zones à bâtir.BilanD’un point <strong>de</strong> vue d’ensemble, le PA-R3 est un aménagement sécuritaireéquilibré qui respecte, sur tout le linéaire, les exigences environnementales.Compte tenu <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> réalisation, il seraindispensable <strong>de</strong> s'assurer que les pertes et les gains au niveau localsoient équilibrés.85


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.6 CHASSE ET PÊCHELes objectifs <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône ne sont pas seulement sécuritaireset environnementaux. Ils intègrent aussi les loisirs et la détente.La chasse et la pêche sont considérées à ce titre.En plaine, le territoire <strong>de</strong> chasse se concentre sur les berges <strong>du</strong> Rhôneet <strong>de</strong>s canaux, sur la surface agricole et sur quelques bosquets ou massifsforestiers comme Finges et le Bois-Noir, compte tenu <strong>de</strong>s restrictionslégales. Les espèces chassables – <strong>de</strong>s mammifères <strong>de</strong> moyenne etgran<strong>de</strong> taille, tels le cerf, le sanglier, le chevreuil ainsi que les oiseauxd’eau – sont soit rési<strong>de</strong>ntes, en fréquence plus ou moins élevée, soitmigratrices. Les canards sont les espèces les plus chassées.La pêche dans le Rhône et ses affluents <strong>de</strong> plaine est ouverte <strong>de</strong> débutmars à fin octobre; la pause hivernale vise à protéger la truite, salmonidéemblématique pour les milieux halieutiques, pendant sa pério<strong>de</strong><strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction. Il n’existe actuellement aucune réserve <strong>de</strong>pêche sur le Rhône.Situation actuelleLe Rhône offre à la faune terrestre un couloir <strong>de</strong> passage central – àl’aval <strong>de</strong> St-Maurice il constitue un corridor faunistique d’importancenationale – sur lequel se connectent les corridors <strong>de</strong>s affluents, liaisonstransversales entre la plaine et les coteaux. Les ongulés y sont toutefoisrares en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s massifs forestiers. Les milieux riverains ont égalementChevreuil, assez fréquentdans les berges <strong>du</strong> Rhône dansle Chablais: endigué, le Rhôneconstitue un obstacle auxdéplacements transversaux <strong>de</strong>la gran<strong>de</strong> faune.une importance vitale comme gagnages pour les animaux quifréquentent les terres agricoles environnantes (p.ex. le lièvre). Sans cesstructures refuges, la diversité biologique <strong>de</strong> la plaine serait drastiquementré<strong>du</strong>ite. Le fleuve endigué, souvent longé par <strong>de</strong>s infrastructures(autoroute A9, lignes CFF, zones bâties, etc.), constitue en général unobstacle aux déplacements transversaux <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune dans laplaine. Seuls quelques corridors biologiques transversaux relient encoreles <strong>de</strong>ux versants (par exemple ceux <strong>de</strong> Finges et <strong>du</strong> Bois-Noir). Lafonctionnalité <strong>du</strong> corridor longitudinal constitué par le Rhône est elleaussi localement limitée par <strong>de</strong>s ouvrages (ponts <strong>de</strong> Bœuferrant et <strong>de</strong>la Porte <strong>du</strong> Scex par exemple).Concernant la pêche, la pro<strong>du</strong>ctivité et la diversité piscicole très faibles<strong>du</strong> Rhône actuel en font un milieu peu intéressant. D’accès facile, lefleuve est fréquenté par les pêcheurs dans l’attente <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> lapêche dans les rivières <strong>de</strong> montagne au mois <strong>de</strong> juin. Dans les années1882-1890, 18 espèces <strong>de</strong> poisson étaient recensées. Actuellement, onn’en compte plus que huit à l’aval <strong>du</strong> barrage d’Evionnaz si l’on inclutla truite <strong>de</strong> lac. De plus, les truites ne peuvent vraisemblablementpas se repro<strong>du</strong>ire dans le Rhône en raison <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> graviersnon colmatés nécessaires aux frayères, sauf à Finges et dans le Bois-Noir. Les truitelles ne se maintiennent pas le long <strong>de</strong>s rives et au milieu<strong>du</strong> fleuve par manque <strong>de</strong> structures appropriées et <strong>du</strong> fait <strong>du</strong>marnage quotidien (fluctuations rapi<strong>de</strong>s et fréquentes <strong>du</strong> niveaud’eau). L’existence d’obstacles à la migration piscicole (barragesd’Evionnaz, Susten, Mörel, Fiesch et Gluringen et quelques seuilsmoins importants) contribuent à aggraver les déficits, en cloisonnantle Rhône et en le rendant inaccessibles en amont d’Evionnaz aux populationsvivant dans le lac, en particulier la truite lacustre. De même,<strong>de</strong> nombreux seuils situés aux embouchures <strong>de</strong>s affluents s’avèrentinfranchissables. Les populations <strong>de</strong> truites <strong>du</strong> Rhône ne sont doncpas naturelles et résultent <strong>du</strong> repeuplement.86Photo: Paul Marchesi


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Effets <strong>du</strong> projetMis à part les perturbations liées aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chantier, la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône apportera pour la chasse et la pêche une augmentation<strong>de</strong> l’attractivité <strong>du</strong> fleuve et <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong> ses affluents,réaménagés par l'accroissement <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité et <strong>de</strong> la diversité<strong>de</strong>s espèces qui <strong>de</strong>vrait se pro<strong>du</strong>ire. Par ailleurs, la modification <strong>du</strong>paysage fluvial, en lui rendant un caractère plus naturel, amènera unenote plus sportive à ces activités <strong>de</strong> loisirs.L’espace riverain plus étoffé <strong>du</strong> Rhône offrira <strong>de</strong>s conditions plus favorablesau gibier et facilitera le transit longitudinal <strong>de</strong> la faune. Uneamélioration sensible <strong>de</strong> l’offre en biotopes et <strong>de</strong> la connectivité latéraleest prévisible. L’élargissement <strong>du</strong> lit à la largeur <strong>de</strong> régime permettral’apparition <strong>de</strong> bancs exondés et <strong>de</strong> hauts-fonds offrant, enbasses eaux, <strong>de</strong> meilleures possibilités <strong>de</strong> traversée pour les espècesmauvaises nageuses.Les projets d’exécution <strong>de</strong>vront garantir une connectivité suffisantepour les déplacements <strong>de</strong> la faune terrestre et amphibie, et veillerontdonc à supprimer les obstacles au transit <strong>de</strong> la faune et à assurer une<strong>de</strong>nsité suffisante <strong>de</strong> structures-relais le long <strong>du</strong> Rhône. En complément,ils définiront, en concertation avec le Service <strong>de</strong> la chasse, <strong>de</strong> lapêche et <strong>de</strong> la faune, les mesures appropriées pour limiter les risques <strong>de</strong>conflit avec l’agriculture: zones tampon, etc.Dans les tronçons bénéficiant <strong>de</strong> la mise en place d’un lit <strong>de</strong> régime, lafaune piscicole bénéficiera <strong>de</strong>s améliorations <strong>du</strong> milieu aquatique.Qualité et diversité <strong>de</strong>s habitats seront accrues notamment avec la variation,dans l’espace, <strong>de</strong>s hauteurs d’eau et <strong>de</strong>s vitesses d’écoulement.Les élargissements ponctuels favoriseront les zones lentes et les milieuxannexes, zones <strong>de</strong> refuge par excellence, et dans certains d’entres eux,le développement <strong>de</strong> frayères est atten<strong>du</strong>. La libre circulation <strong>de</strong>s poissonssera facilitée. C’est la truite qui profitera en premier lieu <strong>de</strong> cesaméliorations; abondance et structure <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>vraient se rapprocherd’une courbe plus naturelle. Toutes les conditions seront aussiréunies pour l’accueil <strong>de</strong> la truite lacustre et certaines autres espèces <strong>du</strong>lac Léman, dont la remontée dépend <strong>de</strong> l’adaptation <strong>du</strong> barraged’Evionnaz par son propriétaire. L’ombre pourrait aussi bénéficier <strong>du</strong>changement morphologique.Les projets d’exécution <strong>de</strong>vront définir les secteurs <strong>de</strong> contrainte pouvantrendre difficile la migration piscicole, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> vitesses d’écoulementtrop élevées (secteurs non élargis, comme la traversée <strong>de</strong> Sionou à Viège). Ils étudieront en détail les impacts <strong>du</strong> projet sur <strong>de</strong>s sitesexistants hébergeant <strong>de</strong>s espèces rares (écrevisses indigènes par exemple)et proposeront <strong>de</strong>s solutions pour leur déplacement et leur protection.Des synergies seront développées avec les autres acteurs <strong>du</strong>Rhône pour rendre franchissables les barrages sur le Rhône, ceuxd’Evionnaz et <strong>de</strong> La Souste en particulier.La planification <strong>de</strong>s travaux tiendra dans la mesure <strong>du</strong> possible compte<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s sensibles pour la faune, tant piscicole que terrestre.Gestion future <strong>de</strong> la pêche et <strong>de</strong> la chasseDans les secteurs <strong>du</strong> Rhône où les travaux <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhôneseront terminés, le Service <strong>de</strong> la chasse, <strong>de</strong> la pêche et <strong>de</strong> la faune analyserala nécessité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> pêche ou <strong>de</strong> chasse.Photo: François PerraudinLa 3 e correction <strong>du</strong> Rhôneaméliorera l'attractivité<strong>du</strong> fleuve pour l'exercice<strong>de</strong> la pêche.87


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.7 ÉNERGIEAménagements existantsActuellement, la force hydraulique <strong>du</strong> Rhône est exploitée pour la pro<strong>du</strong>ctiond'énergie sur les sites <strong>de</strong> Mörel, Ernen et Massabo<strong>de</strong>n dans lavallée <strong>de</strong> Conches, entre La Souste et Chippis dans le Valais central etentre Collonges et Lavey dans le Bas-Valais et le Chablais. Les aménagementssont en dérivation, c’est-à-dire que les eaux sont captées en unpoint <strong>du</strong> Rhône, dérivées latéralement sur plusieurs kilomètres, turbinéeset restituées au Rhône. Ces aménagements sont implantés auxendroits les plus intéressants: les dénivellations importantes créées parles cônes <strong>de</strong> déjection <strong>de</strong> l’Illgraben et <strong>du</strong> St-Barthélémy ainsi que dansla vallée <strong>de</strong> Conches, où la pente <strong>du</strong> Rhône est forte. La compatibilité<strong>de</strong>s aménagements actuels avec le PA-R3 est garantie, mais les aménagements<strong>de</strong>vront augmenter leur capacité d’évacuation <strong>de</strong>s cruespour tenir compte <strong>de</strong>s nouveaux débits <strong>de</strong> dimensionnement. Cetteadaptation <strong>de</strong>vra se faire dans le cadre <strong>du</strong> renouvellement <strong>de</strong>s concessionsou par le biais d’un décret cantonal. A noter que les barrages <strong>de</strong>La Souste et d’Evionnaz font également l’objet <strong>de</strong> projets d’aménagementd’échelles à poissons.Le Rhône récolte les eaux <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction électriques installésdans les vallées latérales. Ces rejets, s’ils engendrent un marnage défavorablesous l’angle <strong>de</strong> la nature, sont cependant utiles à la pro<strong>du</strong>ctiond’énergie en hiver, puisque l’eau stockée dans les barrages en étépeut être restituée plus tard lorsque la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’énergie est plus forte.ProjetsLa promotion <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction d’énergie sur le Rhône ne fait pas partie<strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Elle assume par contre lacoordination entre les projeteurs et l’aménagement <strong>du</strong> Rhône.Les Forces motrices valaisannes (FMV), chargées d’analyser le potentiel<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction énergétique <strong>du</strong> Rhône, et partenaires <strong>de</strong> la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône, ont fait part <strong>de</strong> leur intention <strong>de</strong> réactualiser lesprojets <strong>de</strong>s paliers n°8 (Massongex) et, éventuellement, n°9 (Illarsaz)<strong>du</strong> projet Hydro-Rhône. Ce <strong>de</strong>rnier prévoyait la construction <strong>de</strong> dix barragesau fil <strong>de</strong> l’eau dans les années 80-90. Il s’agit d’aménagementsdans le lit <strong>du</strong> Rhône avec un barrage-usine créant la chute d’eau nécessaireet une restitution immédiatement après l’ouvrage, sans dérivation<strong>de</strong> l’eau en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> Rhône. Les projets tels que ceux queprévoyait le dossier Hydro-Rhône <strong>de</strong> 1987 <strong>de</strong>vront être adaptés auxnouveaux débits <strong>de</strong> dimensionnement.Illustration <strong>du</strong> palier 8.Source: Bulletin d’informationd’Hydro-Rhône SA,septembre 1985 (4 e passeajoutée par photomontage).Palier <strong>de</strong> Massongex (n°8): L’implantation prévue se situe au km 22.6 <strong>du</strong>Rhône, soit en amont <strong>du</strong> pont CFF <strong>de</strong> Massongex. En amont <strong>du</strong> palier, laretenue s’étend jusqu’au km 25, soit à la restitution <strong>du</strong> canal <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong>l’aménagement <strong>de</strong> Lavey. Entre les km 22.6 et 25, les aménagements prévuspar le PA-R3 sont minimaux et la coordination ne pose pas <strong>de</strong> problèmemajeur. A l’aval <strong>du</strong> palier, le projet <strong>de</strong> 1987 prévoit d’abaisser <strong>de</strong> sixmètres le lit <strong>du</strong> Rhône, immédiatement à l’aval <strong>du</strong> barrage. Cet abaissementest fait en relation avec le niveau <strong>de</strong> retenue <strong>du</strong> palier 9.Palier d’Illarsaz (n° 9): Cet ouvrage, <strong>de</strong> conception analogue au palier8, est situé au km 15.2, soit environ 7.5 kilomètres en aval <strong>du</strong> palier8. Il est admis que le palier 9 soit construit après le palier 8. Aprèsconstruction <strong>du</strong> palier 9, la vitesse <strong>de</strong> l’eau entre les <strong>de</strong>ux ouvrages,hors débits <strong>de</strong> crues, serait très ré<strong>du</strong>ite et le Rhône aurait l’aspect d’unlac. A l’aval <strong>du</strong> palier, un abaissement <strong>du</strong> fond d’environ 5 mètres seraitégalement prévu.88


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Compatibilité avec le PA-R3Palier n°8 uniquement: une brève étu<strong>de</strong> a démontré que la compatibilitéétait bonne, à condition <strong>de</strong> diminuer l’abaissement <strong>du</strong> fond àl’aval <strong>du</strong> barrage-usine. Il s’agit en effet <strong>de</strong> retrouver les niveaux d’eau<strong>du</strong> Rhône le plus rapi<strong>de</strong>ment possible à l’aval afin <strong>de</strong> limiter l’impact.La chute disponible et, partant <strong>de</strong> là, l’énergie pro<strong>du</strong>ite serait diminuéepar <strong>rapport</strong> au projet initial.Paliers n°8 et 9: dans ce cas, la dynamique alluviale entre les <strong>de</strong>ux paliersserait inexistante et un <strong>de</strong>s objectifs <strong>du</strong> PA-R3 ne serait pas remplisur ce tronçon. De plus, l’abaissement <strong>du</strong> fond en aval <strong>du</strong> palier 9nuirait à la revitalisation <strong>de</strong> l’Iles <strong>de</strong>s Clous.Il faut remarquer que l’emplacement <strong>du</strong> palier 9 avait été choisi suivantune logique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s paliers 8, 9 et 10. Le palier 10étant probablement abandonné, il est possible que l’emplacement <strong>du</strong>palier 9, les abaissements <strong>du</strong> fond ainsi que d’autres caractéristiques,soient considérablement modifiés par les responsables <strong>de</strong>s projets hydroélectriques.En conclusion, la construction <strong>du</strong> palier 8 est pleinement compatibleavec le PA-R3 à condition <strong>de</strong> diminuer l’abaissement <strong>du</strong> fond à l’aval<strong>du</strong> palier. Dans le cas <strong>de</strong>s paliers 8 et 9, il sera nécessaire <strong>de</strong> reprendrele projet d’aménagement <strong>du</strong> Rhône sur environ 12 kilomètres. Cecidoit être fait en coordination avec les sociétés promotrices.Le projet «Synergie»Il vise en premier lieu la diminution <strong>de</strong>s effets <strong>du</strong> marnage en aval <strong>de</strong>la restitution <strong>de</strong>s usines électriques. Il a été développé selon une approchemultiobjectifs: pro<strong>du</strong>ction d’énergie, utilisation pour les loisirset la détente, etc.Ce projet ne vise pas un site particulier, mais constitue une étu<strong>de</strong> générale<strong>de</strong> faisabilité. Le cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s, à l’aval <strong>de</strong>s restitution <strong>de</strong>Cleuson-Dixence et Gran<strong>de</strong> Dixence, représente le site privilégié pource type d’aménagement. Il s’agit <strong>de</strong> construire un bassin <strong>de</strong> rétentionavec un ouvrage <strong>de</strong> contrôle <strong>du</strong> débit à l’aval, la restitution <strong>du</strong> débit sefaisant au travers <strong>de</strong> turbines. Pour être compatible avec ce type d’aménagement,le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône <strong>de</strong>vrait être adapté surenviron 5 km.L’opportunité <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> tels projets n’est pas compromise par la3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Au contraire, <strong>de</strong>s sites potentiellements intéressantsont été i<strong>de</strong>ntifiés et sont mentionnés sur les plans <strong>de</strong> manièreà faciliter la coordination. Une participation <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière reste possible,sachant que l’initiative revient aux milieux hydroélectriques quipourraient être appelés à <strong>de</strong>voir gérer le marnage dans un futur proche.Aménagement en dérivation sous la Dent <strong>de</strong> MorclesLes Forces motrices valaisannes (FMV) ont étudié la faisabilité d’unegalerie <strong>de</strong> dérivation <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> Rhône sous la Dent <strong>de</strong> Morcles avecune prise d’eau en aval <strong>du</strong> cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s, et une restitution soit enamont <strong>du</strong> barrage d’Evionnaz, soit à Lavey. Ce projet très coûteux estpour l’instant abandonné. Par ailleurs, comme les autres solutions <strong>de</strong>dérivation étudiées, il ne permettrait pas d’éviter l’assainissement géotechnique<strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône, et son bilan écologique serait défavorable(chap. 3.2).Pompage-turbinage <strong>de</strong>s eaux <strong>du</strong> RhôneUn projet <strong>de</strong>s FMV prévoit <strong>de</strong> pomper <strong>de</strong> l’eau <strong>du</strong> Rhône dans les aménagements<strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> Dixence SA, le turbinage étant fait par Cleuson-Dixence. Ce projet n’est pas encore très avancé. L’influence sur le PA-R3peut être considérée comme faible, mais <strong>de</strong>s synergies existent et sontmises en évi<strong>de</strong>nce.Construction <strong>de</strong> nouveaux barrages d’altitu<strong>de</strong>Différents projets ou idées <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> crues dans les affluents(Conches, Vispa, Dranse) ont été analysés pour définir leur intérêt pourla protection contre les crues. Une analyse <strong>de</strong> l’Ecole polytechnique fédérale<strong>de</strong> Lausanne a montré que le gain en sécurité n’était pas trèsélevé, mais surtout que ce type d’aménagement était peu fiable. Deplus, leur configuration d’implantation dans <strong>de</strong>s secteurs déjà occupéspar <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication (exemple <strong>de</strong> la Dranse, chap. 3.2)impose souvent un niveau <strong>de</strong> retenue faible, ce qui diminue leur intérêtpour la pro<strong>du</strong>ction électrique.89


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.8 ÉCONOMIE ET TOURISMELa 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, en sécurisant toute la plaine jusqu’à la cruecentennale et les zones <strong>de</strong>nsément bâties jusqu’à la crue extrême, constitueune condition cadre indispensable pour la poursuite <strong>du</strong> développementéconomique <strong>de</strong> toute la plaine. Tous les secteurs économiquesbénéficieront <strong>de</strong> cette nouvelle sécurité. Les activités plus particulièrementliées au Rhône ou influencés par le projet, comme l’agriculturesont traités dans d’autres parties <strong>du</strong> présent <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse. Pourcette raison, ce chapitre traite essentiellement <strong>du</strong> secteur touristique, bénéficiairepotentiel particulier <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône.Le Rhône et la plaine n’ont pas été envisagés jusqu’à présent commeun territoire touristique à proprement parler. Les habitants, et parconséquent les touristes, manquent d’espaces appropriés et proches <strong>de</strong>slieux d’habitat pour y évoluer pendant le temps <strong>de</strong> leurs loisirs. Il subsistecependant <strong>de</strong>s espaces rési<strong>du</strong>els qui pourront être appréciés par legrand public lorsqu’ils auront été montrés et, dans certains cas, aménagés.Outre quelques rares secteurs où l’opportunité d’un rapprochementhomme-fleuve est réelle, l’attention au Rhône lui-même ne seraportée qu’aux endroits où il sera dans un état proche <strong>de</strong> la nature. Dansce sens, le chapelet <strong>de</strong>s grands élargissements prévus dans le pland’aménagement offrira un intérêt particulier.parfois en rive gauche. Un autre principe important est celui <strong>de</strong> la séparation<strong>de</strong>s flux. Il s’agit <strong>de</strong> permettre aux piétons, aux cyclistes, auxcavaliers et aux «rollers» d’exercer leur activité dans <strong>de</strong> bonnes conditionset avec un risque minimum d’acci<strong>de</strong>nts. Pour cela, il s’agira <strong>de</strong>bannir la circulation motorisée <strong>de</strong>s digues.Les concepts régionaux <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP) ont tousabouti à la nécessité <strong>de</strong> valoriser l’eau en tant que fil rouge spécifique àla plaine. Dans un canton sec, il s’agit d’une richesse inestimable, constituéenon seulement <strong>du</strong> Rhône et <strong>de</strong> ses affluents, mais aussi <strong>de</strong>s nombreuxcanaux, points d’eau (plages) et points d’attraction (piscines,centres thermaux et <strong>de</strong> loisirs aquatiques), bien distribués sur tout le territoire.Le Rhône réaménagé <strong>de</strong>vra <strong>de</strong>venir la colonne vertébrale <strong>de</strong> laplaine pour le développement d’activités <strong>de</strong> sport, <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> détente.Partant <strong>du</strong> fait que l’offre est diversifiée mais atomisée, il faudra penserà la mettre en cohérence, notamment par l’élaboration <strong>de</strong> visions et <strong>de</strong>propositions à l’échelle cantonale ainsi que par un balisage appropriéqui utilisera au mieux les potentiels offerts par le projet Suisse Mobile<strong>de</strong> la fondation “Suisse à vélo”qui veut faire <strong>de</strong> la Suisse une <strong>de</strong>stinationreconnue en matière <strong>de</strong> mobilité lente. Un accent particulier seradonné à la mise en valeur <strong>de</strong> la Route <strong>du</strong> Rhône (Itinéraire No 1 <strong>de</strong> laSuisse à vélo). Enfin, il est à rappeler que la plaine <strong>du</strong> Rhône offre environquatre mille places <strong>de</strong> camping, un atout important à valoriser.Pôles d’attractionLa plaine regorge <strong>de</strong> pôles d’attractions très diversifiés. Ceux-ci ne sontmalheureusement pas encore suffisamment mis en valeur et promuspar une politique touristique concertée.Les villes avec leur accessibilité privilégiée, leur caractère spécifiquechargé d’histoire, leur offre culturelle diversifiée et leurs possibilitésd’achats et d’hébergement, représentent les portes d’entrée les plus visibles<strong>de</strong> la plaine. Leur offre est agréablement enrichie par <strong>de</strong> nombreuxpôles d’attraction disséminés sur tout le territoire.90Principes <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> tourisme <strong>de</strong> plaineLe Canton veut promouvoir le développement <strong>du</strong> tourisme doux. Ilveut ainsi soutenir la mise en réseau, la diversification <strong>de</strong> l’offre, lacréation d’hébergements novateurs et <strong>de</strong> chaînes <strong>de</strong> valeur ajoutée, lacommercialisation, l’agrotourisme et le tourisme <strong>de</strong> santé, la valorisation<strong>de</strong> l’espace rural et périurbain ainsi que <strong>du</strong> Rhône pour le tourisme<strong>de</strong> loisirs. La création d’une véritable économie touristique quicouvre toute la plaine valaisanne, <strong>du</strong> glacier <strong>du</strong> Rhône à l’embouchureau Léman, est un élement important pour la réalisation <strong>de</strong> cettestratégie. Le Canton a aussi défini <strong>de</strong>s principes dans le cadre <strong>de</strong> la 3 ecorrection <strong>du</strong> Rhône, notamment dans ses lignes directrices paysagèrespour le Rhône et pour la plaine. En application <strong>du</strong> principe <strong>de</strong> continuité<strong>de</strong>s réseaux, ces lignes définissent sur toute la longueur <strong>du</strong> fleuveune digue préférentielle pour la mobilité douce, parfois en rive droite,Facteurs-clés <strong>de</strong> succèsLa gran<strong>de</strong> force <strong>de</strong> l’offre touristique <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône est sa diversité,agrémentée la plupart <strong>du</strong> temps d’une bonne accessibilité. Il ya donc presque tout pour bien faire et la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône donneral’occasion d’améliorer l’offre à la satisfaction <strong>de</strong>s habitants, <strong>de</strong>stouristes et <strong>de</strong>s opérateurs touristiques. La réussite <strong>du</strong> tourisme <strong>de</strong> plainerepose sur un système <strong>de</strong> quatre facteurs-clés <strong>de</strong> succès complémentairesqui sont la valorisation <strong>de</strong>s pôles d’attractions, l’organisation <strong>de</strong>réseaux multimodaux, <strong>de</strong>s transports et un accueil performant.Le Rhône futur: axe <strong>de</strong>mobilité douce et lieu <strong>de</strong>ressourcement.Photo: François Perraudin


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008La plaine offre ainsi <strong>de</strong> nombreux endroits favorables à la détente, parexemple les parcs d’attraction et les centres thermaux. L’offre sportive,notamment en lien avec les sports nautiques, ainsi que les pôles agrotouristiques,avec les possibilités d’accueil à la ferme, <strong>de</strong> cueillette à laferme ou <strong>de</strong> gastronomie à la ferme, <strong>de</strong>vront aussi être développées etmieux mises en valeur.A certaines conditions, la nature représente également un potentieltouristique attractif. Les zones protégées doivent <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s lieux organisés<strong>de</strong> manière à offrir une rencontre avec la nature. La correction<strong>du</strong> Rhône permettra <strong>de</strong> compléter cette offre par la création d’une série<strong>de</strong> grands élargissements ponctuels qui constitueront un fil rougeaquatique et ombragé offrant <strong>de</strong>s possibilités intéressantes <strong>de</strong> synergieavec les activités <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> détente. Ces potentiels d’interactionentre la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et le territoire ont d’ailleurs souventété mis en évi<strong>de</strong>nce dans les CDP régionaux et ont été repris dans lamesure <strong>du</strong> possible dans le PA-R3.Réseaux multimodauxLes pôles d’attraction, dont aucun ne dispose d’une offre suffisammentétoffée pour se suffire à lui-même, doivent être bien reliés entre eux.Avec la mise au point d’un réseau approprié sur toute sa longueur, laplaine peut <strong>de</strong>venir un paradis <strong>de</strong> la mobilité lente avec une saison d’étéqui se prolonge en tout cas jusqu’à la fin <strong>de</strong>s vendanges. En coopérationavec Suisse Mobile, les réseaux <strong>de</strong>vront être complétés pour offrir <strong>de</strong>bonnes conditions pour la promena<strong>de</strong>, la randonnée, le cyclisme, le rolleret l’équitation, tout en limitant les inconvénients pour l’agriculture.Ils pourront s’appuyer sur le Rhône corrigé, les sentiers et pistes existants,les canaux et le réseau écologique cantonal. Il s’agira en particulier<strong>de</strong> construire cinq à six nouvelles passerelles sur le Rhône àl’usage <strong>de</strong>s piétons et <strong>de</strong>s cyclistes entre Baltschie<strong>de</strong>r et Bex. Les réseaux<strong>de</strong>vront être conçus pour permettre <strong>de</strong> réaliser une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>parcours allant <strong>de</strong> la courte promena<strong>de</strong> au raid à travers toute laplaine. Les liaisons avec les villes et villages <strong>de</strong>vront être assurées <strong>de</strong>même qu’entre ceux-ci et les espaces <strong>de</strong> loisirs périurbains.Rafting sur le Rhône.TransportsLes activités touristiques <strong>de</strong> plaine s’appuieront sur un système <strong>de</strong>transport performant. Les villes <strong>de</strong>vront être confirmées dans leur rôle<strong>de</strong> nœuds <strong>de</strong> transports publics routiers et ferroviaires reliant les <strong>de</strong>stinations<strong>de</strong> plaine. Cela permettra à chacun, après une promena<strong>de</strong>, <strong>de</strong>rejoindre facilement son point <strong>de</strong> départ ou son lieu d’hébergement. Letrafic privé bénéficiera <strong>de</strong> bonnes conditions pour accé<strong>de</strong>r aux pôlesd’attraction, mais il ne sera pas favorisé en particulier. Une offre judicieuse<strong>de</strong> parkings <strong>de</strong>vra cependant être assurée.AccueilComme ailleurs, le tourisme <strong>de</strong> plaine <strong>de</strong>vra bénéficier d’une offre attrayanteet diversifiée en matière <strong>de</strong> logement et <strong>de</strong> gastronomie. Le développement<strong>de</strong> l’hébergement se fera sur plusieurs niveaux. Il s’agira d’unepart <strong>de</strong> mettre en valeur l’exceptionnelle offre <strong>de</strong> campings bien répartisdans toute la plaine, car elle est spécialement adaptée aux raids le long<strong>du</strong> Rhône. Les hôtels villageois et citadins pourront être valorisés. Pour répondreaux besoins spécifiques <strong>de</strong>s cyclistes, on développera le label «BikeHotel» à l’exemple <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>stinations européennes.PerspectivesLe projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône présente un important potentielpour permettre le développement <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> détente dansla plaine. Il peut constituer la base <strong>du</strong> développement d’un tourisme <strong>de</strong>plaine, avec la promotion et la vente <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its touristiques spécifiques.Il s’agira <strong>de</strong> mettre à profit le projet, avec sa digue préférentielle pour lamobilité douce et ses grands élargissements, en proposant une offrecomplémentaire dans les domaines <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong> l’hébergement.91


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.9 PAYSAGE ET URBANISMESituation actuelleLe paysage <strong>du</strong> Rhône présente <strong>de</strong>ux traits caractéristiques:• le cadre végétal <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s rives,• la géométrie rectiligne <strong>de</strong> ses rives donnant le plus souventl’image d’un canal.La forte présence <strong>de</strong> la végétation en bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong>s digues joue un doublerôle. D’une part, la présence très visible <strong>du</strong> cordon boisé <strong>de</strong>puis laplaine et <strong>de</strong>puis les coteaux permet <strong>de</strong> reconnaître l’existence <strong>du</strong> fleuve:c’est un élément essentiel <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité. D’autre part, cette végétationin<strong>du</strong>it la variété <strong>de</strong>s ambiances sur la digue avec <strong>de</strong>s ouvertures tantôtsur le fleuve tantôt sur la plaine.Vue plongeante <strong>de</strong>puis le versant montrant le Rhône dans la plaine avec son cordon boisé quipermet <strong>de</strong> localiser immédiatement le fleuve.Du canal au corridor <strong>de</strong> vieLa 3 e correction <strong>du</strong> Rhône doit transformer cet héritage: ce canal seratransformé en un véritable corridor <strong>de</strong> vie situé dans une plaine <strong>de</strong> plusen plus exploitée. Le Rhône <strong>de</strong>viendra progressivement une image <strong>de</strong>marque forte <strong>du</strong> Valais et <strong>du</strong> Chablais vaudois où, <strong>de</strong> Brigue au Léman,le randonneur pourra se promener sur 120 kilomètres, sans quitter lesbords <strong>du</strong> fleuve et sans rencontrer <strong>de</strong> véhicules motorisés. Il s’agirad’une véritable artère <strong>de</strong> mobilité douce à partir <strong>de</strong> laquelle il sera possible<strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s incursions dans la plaine pour y découvrir <strong>de</strong>s richessesculturelles et naturelles.Image générale <strong>de</strong>s diguesEn règle générale, l’élargissement <strong>du</strong> fleuve se réalisera sur un seulcôté, l’autre rive faisant l’objet d’une consolidation. Le tracé <strong>de</strong> la nouvelledigue, soumis à <strong>de</strong>s rétrécissements locaux et à <strong>de</strong>s élargissementsponctuels plus importants, se fera grâce à <strong>de</strong>s formes souples, en <strong>rapport</strong>avec la fluidité <strong>de</strong> l’eau, et en contraste avec la géométrie orthogonale<strong>de</strong> la plaine (voir les perspectives type, chap. 4.1).Esquisse <strong>de</strong> l’aménagement proposé en rive gauche <strong>du</strong> Rhône à la hauteur <strong>de</strong> Chippis(Bureau Alpa – Mesure prioritaire Sierre-Chippis. En ville, le contexte urbain définit le caractère <strong>de</strong> la digue.L’espace mouillé <strong>du</strong> fleuveDans cet espace situé entre les <strong>de</strong>ux digues, le paysage sera façonné parla dynamique naturelle <strong>du</strong> fleuve, pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> ses crues. La zone riverainesera tantôt à sec tantôt mouillée, voire inondée avec <strong>de</strong>s bancs alternés<strong>de</strong> gravier d’une rive à l’autre. Le caractère <strong>de</strong> la végétationvariera en fonction <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong> son inondation.Le «paysage Rhône»futur, un paysageen mouvement:exemple <strong>de</strong> la Thur.Au cours <strong>de</strong>s 150 <strong>de</strong>rnières années, le Rhône a été progressivementtransformé en un ouvrage technique dont la mission était d’écoulerl’eau avec le seul objectif <strong>de</strong> la sécurité: les préoccupations ayant traità la nature et au paysage n’étaient pas d’actualité.En milieu urbain, le projet offre l’opportunité <strong>de</strong> repenser la relation<strong>de</strong> la ville avec son fleuve dans le sens d’un aménagement permettantaux citadins <strong>de</strong> se l’approprier. Dans cette situation particulière, c’estla géométrie urbaine qui définit le caractère <strong>de</strong> la digue.92


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008L’arborisation, élément i<strong>de</strong>ntitaire <strong>du</strong> RhôneL’arborisation fera l’objet <strong>de</strong> considérations différentes, selon qu’ils’agit <strong>de</strong> la digue maintenue ou <strong>de</strong> la digue nouvelle.Sur la digue maintenue, le fait <strong>de</strong> conserver ou non la végétation existantedépendra <strong>de</strong> l’état actuel <strong>de</strong> la digue et <strong>de</strong> la technique qui serautilisée pour la renforcer. L’objectif d’une présence visible <strong>de</strong> l’arborisationcontinue constituera une donnée à prendre en compte pour lasuite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Sur la digue nouvelle, l’objectif <strong>de</strong> l’arborisation visible doit être assurédans l’élargissement sécuritaire minimal. Dans le cas <strong>de</strong>s élargissementsponctuels supplémentaires, échelonnés sur toute la longueur <strong>du</strong>parcours <strong>de</strong> Brigue au Léman, une végétation alluviale abondante s’établiraentre le fleuve et la digue. Ces surfaces importantes <strong>du</strong> point <strong>de</strong>vue <strong>du</strong> paysage seront <strong>de</strong>stinées essentiellement à la nature, mais présenterontd’excellentes opportunités pour les loisirs et, dans certains cas,pour l’agriculture, tout en ayant <strong>de</strong>s rôles à jouer pour la sécurité.Continuité et diversification <strong>de</strong>s réseauxDe Brigue au Léman, la continuité biologique, la continuité <strong>de</strong>s réseaux<strong>de</strong> mobilité douce et la continuité formelle seront assurées.Dans la conception et dans la mise en œuvre <strong>du</strong> projet, <strong>de</strong>s dispositionsseront prises pour assurer la continuité <strong>du</strong> corridor biologique, en particuliersous les ponts et si possible également en traversée urbaine.Pour ne pas affaiblir considérablement l’intérêt <strong>de</strong> la promena<strong>de</strong>, touteinterruption <strong>du</strong> cheminement le long <strong>du</strong> Rhône, impliquant <strong>de</strong> quitterla rive en <strong>de</strong>vant traverser <strong>de</strong>s routes à trafic pour rejoindre à nouveaule fleuve, sera évitée. Le réseau <strong>de</strong> mobilité douce sera généralement intégréaux digues. Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> conflits liés à la différence <strong>de</strong> vitesse,le circuit <strong>de</strong> promena<strong>de</strong> sera en principe séparé <strong>de</strong> celui <strong>du</strong>cyclisme sportif et <strong>du</strong> roller. Cette distinction peut s’opérer par différence<strong>de</strong> niveau sur la même digue ou en imaginant que les circuits se situentsur <strong>de</strong>s digues différentes, avec <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> sols différents.Tracé géométrique <strong>de</strong>s digues, signalisation et informations, places <strong>de</strong>stationnement, accès aux digues, d’une manière générale tous lessignes qui caractérisent un parcours doivent avoir la même signature.L’arborisation restera un élément essentiel <strong>du</strong> paysage Rhône(ici dans l’état actuel, près <strong>de</strong> Sion / Les Iles).Le paysage dans le tempsContrairement aux ouvrages <strong>de</strong> génie civil ou d’architecture, le paysagene connaît pas <strong>de</strong> situation finale. Une évolution permanente se ferapendant plus d’une trentaine d’années sur toute la longueur <strong>du</strong> Rhône.L’image réjouissante d’un nouveau fleuve sera précédée, <strong>du</strong>rant laphase <strong>de</strong> construction, d’une situation <strong>de</strong> dénudation <strong>de</strong> la végétation.Elle <strong>du</strong>rera une dizaine d’années par secteur en chantier. Cette pério<strong>de</strong>connaîtra la coupe <strong>de</strong>s boisements et <strong>de</strong>s vieux arbres, ainsi que <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong> chantier et <strong>de</strong>s ruptures dans les réseaux. Ces effets peuventêtre ré<strong>du</strong>its selon l’ordre dans lequel les travaux sont entrepris. Des mesuresd’accompagnement avant ou pendant le chantier peuvent égalementjouer un rôle positif. D’où la nécessité d’établir un scénariod’ensemble <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône tenant compte <strong>de</strong> cette compréhension<strong>du</strong> temps et <strong>de</strong> l’espace et indiquant l’ordre probable <strong>de</strong>s interventions.A terme cependant, le nouveau paysage <strong>du</strong> Rhône offrira un tracé <strong>du</strong>fleuve plus généreux et plus souple, <strong>de</strong>s contre-pentes adoucies et unboisement riverain renouvelé, à même <strong>de</strong> satisfaire les besoins <strong>de</strong> délassementet <strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong>s habitants et <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> la plaine.Photo: Marc BernardLes espaces paysagers <strong>du</strong> Rhône futurLes différents types d’espace décrits ci-<strong>de</strong>ssous sont représentés sur lacarte «Insertion territoriale et paysagère <strong>du</strong> Rhône dans la plaine» figuranten annexe.La digue préférentielle: En raison <strong>de</strong>s contraintes sur l’autre rive (autoroute,voie CFF, pied <strong>du</strong> versant), il existera généralement une riveconsidérée comme préférentielle pour la promena<strong>de</strong>, les loisirs, l’accèsà l’eau, avec <strong>de</strong>s aménagements appropriés pour ces usages (traitement<strong>de</strong>s sols, places <strong>de</strong> stationnement pour accé<strong>de</strong>r à la digue, rampesd’accès, etc.). Dans tous les cas, il n’y aura pas <strong>de</strong> circulation motoriséesur les digues, entretien excepté.Elargissements ponctuels et territoires à enjeux: Dans ces secteursstratégiques répondant à <strong>de</strong> nombreux objectifs (hydraulique, environnemental,paysager, <strong>de</strong> loisirs et, dans certains cas, agricole), le programmed’affectation et d’usage ainsi que l’aménagement qui enrésultera <strong>de</strong>vront faire l’objet d’une démarche interdisciplinaire et participativeavec les groupes d’acteurs concernés.Traversée urbaine: En milieu urbain, le projet offre l’occasion <strong>de</strong> repenserla relation <strong>de</strong> la ville avec son fleuve. La conception <strong>de</strong>s diguespour la traversée <strong>de</strong>s agglomérations comme Sion et Sierre doit doncfaire l’objet d’étu<strong>de</strong>s particulières. Les étu<strong>de</strong>s en cours montrent qu’ilexiste <strong>de</strong>s possibilités intéressantes pour ouvrir la ville au fleuve et offriraux citadins une appropriation sous la forme <strong>de</strong> quais et <strong>de</strong> plansinclinés donnant accès à l’eau. En tenant compte <strong>de</strong>s données hydrauliques,ce sont les données <strong>de</strong> l’urbanisme qui prévalent pour définirle caractère <strong>de</strong>s digues.Confluences: Ces espaces stratégiques, dynamiques et paysagers, vivantset changeants, sont souvent inclus dans les territoires à enjeux décritsci-<strong>de</strong>ssus et doivent faire l’objet d’étu<strong>de</strong>s particulières (chap. 6.1).Espaces <strong>de</strong> transition entre le front bâti et le Rhône: Afin <strong>de</strong> rehausserla valeur paysagère <strong>du</strong> fleuve, un espace libre <strong>de</strong> touteconstruction <strong>de</strong>vrait être préservé avant d’entamer la plaine urbanisée.Cet espace doit être abordé d’entente avec les intérêts locaux là oùles zones urbanisées sont adjacentes au Rhône.93


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR6.10 RECHERCHE, FORMATION ET CULTURELe projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, par son ampleur, sa complexité,sa pluridisciplinarité et le caractère original <strong>de</strong> son élaboration – baséesur une gestion par objectifs et une approche partenariale –, susciteune vive curiosité non seulement auprès <strong>de</strong>s groupes d’intérêts ou <strong>de</strong>la population mais également auprès <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> l’enseignement et<strong>de</strong> la recherche.Le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône est ainsi <strong>de</strong>venu un sujet quasi inépuisable<strong>de</strong> travaux d’étudiants ou <strong>de</strong> recherche. Il est souvent retenucomme étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas dans <strong>de</strong>s programmes plus ambitieux <strong>de</strong> recherchepluridisciplinaire, à l’échelle nationale et internationale.Suivi <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> recherche académiquesDiverses institutions – l’institut <strong>de</strong> Recherche <strong>de</strong> l’Eau <strong>du</strong> Domaine <strong>de</strong>sEPF (EAWAG), l’Institut fédéral <strong>de</strong> recherche sur la forêt, la neige et lepaysage (WSL), les Ecoles polytechniques fédérales, l’Office fédéral <strong>de</strong> laprotection <strong>de</strong> l’environnement, entre autres – ont mené un projet interdisciplinaired’envergure intitulé «Aménagement intégral <strong>de</strong>s coursd’eau», mais plus connu sous le nom <strong>de</strong> projet «Rhône-Thur». La3 e correction <strong>du</strong> Rhône a été étroitement liée à ce projet qui a pro<strong>du</strong>it<strong>de</strong> nombreuses thèses et <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> diplôme, articles spécialisés, colloqueset cours <strong>de</strong> formation continue. Les principaux thèmes qui ontété abordés sont les suivants: biologie/écologie, société/paysage, et aménagementshydrauliques.Par ailleurs, d’autres étu<strong>de</strong>s ont été suivies <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin parl’Equipe <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône:• Suivi <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> recherche européen Cost C19 «Vulnérabilité <strong>de</strong>sinfrastructures urbaines et gestion <strong>de</strong> crise. Impacts et enseignements<strong>de</strong> cas d’inondation en Suisse» (étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> cas <strong>de</strong> Saillon).• Suivi <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> recherche européen Harmonicop (Projet Rhônecomme étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas suisse).• Accompagnement <strong>de</strong> nombreux travaux d’étudiants consacrés à lathématique <strong>du</strong> Rhône (travaux <strong>de</strong> maturité, travaux <strong>de</strong> semestre,travaux <strong>de</strong> diplôme).Le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône a été présenté lors <strong>de</strong> nombreusesjournées d’étu<strong>de</strong> ainsi que dans le cadre <strong>de</strong> plusieurs enseignements <strong>de</strong>caractère universitaire (Université <strong>de</strong> Lausanne, Ecole polytechniquefédérale <strong>de</strong> Lausanne, Université <strong>de</strong> Genève, ...).Echanges et relations internationalesDes relations et échanges réguliers ont lieu avec la Zone Atelier Bassin <strong>du</strong>Rhône, basée à Lyon et regroupant <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherches <strong>du</strong> bassin<strong>du</strong> Rhône. Ces équipes sont chargées d’élaborer <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche<strong>de</strong>stinés à apporter <strong>de</strong>s éléments pour l’ai<strong>de</strong> à la décision publiqueen matière <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s cours d’eau et <strong>de</strong> leurs bassinsversants. Par ailleurs, <strong>de</strong>s échanges réguliers ont eu lieu avec la Maison<strong>du</strong> Fleuve Rhône, basée à Givors, en particulier sur les aspects culturelset socio-économiques liés au fleuve.Le projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône a aussi été présenté dans <strong>de</strong>s colloqueset manifestions internationales.Groupe <strong>de</strong> recherches «Mémoires <strong>du</strong> Rhône»Le déficit <strong>de</strong> connaissances sur l’évolution <strong>de</strong> la relation entre le fleuveet la société a incité <strong>de</strong>s chercheurs à constituer un Groupe <strong>de</strong> réflexioninterdisciplinaire, le Groupe «Mémoires <strong>du</strong> Rhône», soutenu dès 2004par le Département cantonal <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation, <strong>de</strong> la culture et <strong>du</strong> sport.L’équipe <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône collabore avec ce groupedans lequel les services culturels <strong>de</strong> l’Etat <strong>du</strong> Valais sont représentés:archives, médiathèque, musées, archéologie.Depuis 2004, «Mémoires <strong>du</strong> Rhône» est associé formellement avec«l'Unité Société et Environnement» <strong>de</strong> l’Institut universitaire Kurt Böschqui en accueille le Secrétariat scientifique dont la mission principale estla mise sur pied d’un colloque annuel. Ce groupe a, dans les domaines<strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> la formation, notamment les objectifs suivants:• Établir <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> recherche et susciter <strong>de</strong>s travaux en sciences humaines,sciences naturelles et <strong>de</strong> la Terre (travaux <strong>de</strong> diplôme, thèses etc.).• Inventorier, constituer, mettre à disposition et valoriser les sources,documents écrits, images, traditions, etc. permettant <strong>de</strong> documenterl’état ancien <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhône et l’organisation <strong>de</strong> ses habitants.• Rechercher, mettre à disposition et valoriser les informations contenuesdans les sédiments <strong>de</strong> la plaine (géologie, sédimentologie, <strong>de</strong>ndrochronologie,archéologie, botanique, zoologie) permettantd’élargir les connaissances sur l’état ancien <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong> Rhôneet l’occupation humaine.• Diffuser les résultats <strong>de</strong>s recherches récentes afin <strong>de</strong> permettre l’élaboration<strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône sur <strong>de</strong>s bases documentairesactualisées.• Sensibiliser la population et les établissements <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> Valaisafin <strong>de</strong> mieux faire connaître le Rhône et l’état ancien <strong>de</strong> la plaine.94


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Dans le même but <strong>de</strong> constituer progressivement les Mémoires <strong>du</strong>Rhône, la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône a procédé à un dépouillement <strong>de</strong>sdonnées historiques et à l’établissement <strong>de</strong> leur inventaire sous la formed’un catalogue (base <strong>de</strong> données informatique). Elle a également organiséla repro<strong>du</strong>ction informatique <strong>de</strong> documents cartographiques anciens– la carte Napoléon, conservée aux Archives nationales <strong>de</strong> France,repro<strong>du</strong>isant la plaine <strong>du</strong> Rhône <strong>du</strong> Léman à Brigue et datant <strong>de</strong> 1802– ou photographiques (photos aériennes <strong>de</strong> la plaine <strong>de</strong>s années 30).Extrait <strong>de</strong> la carte Napoléonà Sierre. (Centre historique<strong>de</strong>s archives nationalesCHAN, F/14/1091- 1092,cliché M. Lechevalier).95


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Cette étape a permis <strong>de</strong> porter les améliorations suivantes:• adaptation <strong>de</strong> la position et <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s élargissements ponctuelsen fonction <strong>de</strong>s CDP,• adaptation <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> dimensionnement et <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s risquesrési<strong>du</strong>els (cas <strong>de</strong> surcharge, chap. 3.9),• affinement <strong>de</strong>s possibilités d’abaissements <strong>du</strong> fond,• affinement <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong>s digues et <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s élargissementsponctuels sur la base <strong>de</strong>s lignes directrices paysagères.Des séances bilatérales avec les communes concernées ont permis <strong>de</strong>coordonner les objets les plus importants.Dans le Chablais, <strong>de</strong>s séances spécifiques ont eu lieu pour rechercherun bon équilibrage intercantonal <strong>de</strong>s surfaces.Les sous-chapitres suivants présentent, selon le découpage par secteur<strong>de</strong>s CORÉPIL, les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ainsi que la solution retenue.Les thèmes abordés sont les suivants:• Etat actuel <strong>du</strong> secteur- Crues historiques récentes- Etat <strong>de</strong>s digues- Transport soli<strong>de</strong>• Situation actuelle <strong>de</strong> danger- Gestion actuelle <strong>de</strong>s risques- Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentiels- Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els- Gestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenue- Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els- Réseau d’intervention d’urgence• Caractéristiques générales <strong>de</strong> la solution retenue• Le concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)- Les principales thématiques régionales- Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3• Aspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue- Coordination avec les affluents- Synergies avec d’autres intérêts- Aspects environnementaux locaux- Inci<strong>de</strong>nces sur l’utilisation <strong>du</strong> territoire97


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.2 SECTEUR OBERWALD-BITSCH (VALLÉE DE CONCHES)Intro<strong>du</strong>ctionComme le «Rhône <strong>de</strong> Conches» possè<strong>de</strong> une typologie qui se rapprocheplus d’une rivière <strong>de</strong> montagne <strong>de</strong> taille moyenne que d’unfleuve <strong>de</strong> vallée, il n’est pas traité comme l’ensemble <strong>du</strong> linéaire entreBrigue et le Léman. Objectifs et projet sont distincts et certains conceptsretenus pour la partie aval ne s’appliquent pas. Par contre, les directivesfédérales sont applicables. «L’espace cours d’eau» <strong>du</strong> Rhône est élargilà où c’est possible pour que la zone riveraine atteigne 15 m <strong>de</strong> chaquecôté <strong>du</strong> lit, soit 30 m au total (talus intérieur <strong>de</strong>s digues compris),conformément à l’abaque établi par la Confédération (OFEG, 2001).Etat actuel <strong>du</strong> secteurHistoriqueLa crue <strong>de</strong> 2000, plus importante que celle <strong>de</strong> 1987 et 1993 dans la vallée<strong>de</strong> Conches, correspond localement à un événement centennal,comme par exemple dans le Binntal. La ligne ferroviaire entre Brigueet Oberwald a été interrompue à plusieurs reprises. Les dégâts dans lavallée <strong>de</strong> Conches sont uniquement ponctuels. De manière générale, lesévénements passés montrent que ce sont surtout <strong>de</strong>s phénomènesd'érosion <strong>de</strong>s berges qui ont posé <strong>de</strong>s problèmes au niveau <strong>du</strong> Rhône.DébitsLes débits caractéristiques servant <strong>de</strong> base au dimensionnement <strong>du</strong>Rhône dans la vallée <strong>de</strong> Conches figurent dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous:Débit Q100 et crue extrême Qext pour la Vallée <strong>de</strong> ConchesDébits [m 3 /s]km secteur Q100cible Qext160.5-165.8 Amont Goneri – Gletschbo<strong>de</strong>n 43 64157.3-160.5 Amont Obergesteln – aval Goneri 99 148154.9-157.3 Amont Ägene – aval Obergesteln 122 183148.3-154.9 Reckingen – aval Ägene 162 240144.8-148.3 Amont Walibach – Reckingen 220 320136.9-144.8 Amont Milibach – aval Walibach (Blitzingen) 254 364135.2-136.9 Amont Wysswasser – aval Milibach (Fiesch) 284 402131.6-135.2 Amont Binna – aval Wysswasser 342 473121.6-131.6 Amont Massa – aval Binna 394 536Concernant le transport soli<strong>de</strong>, une quantité annuelle d'environ 22500m 3 est transportée par le Rhône à l'amont <strong>de</strong> Brigue.Concept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)Dans le cas <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Conches, il n’y a pas eu une démarche classique,avec la constitution d’une commission régionale <strong>de</strong> pilotage(CORÉPIL) et l’établissement d’un concept régional <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (CDP). Mais dans la partie amont <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Conches,R3 a déclenché une planification agricole qui définit une série <strong>de</strong> mesureset <strong>de</strong> propositions pour développer <strong>de</strong>s projets régionaux.Tronçon Bitsch-Oberwald (PK124-PK162)Sur la partie Brigue-Vallée <strong>de</strong> Conches, le tronçon actuel ne subit que peu<strong>de</strong> modifications. Les mesures <strong>de</strong> protection seront entreprises pour certainsobjets ponctuels à proximité <strong>du</strong> cours d'eau, comme par exemplele rehaussement <strong>de</strong> la berge gauche à Bodme (Blitzingen) ou àGluringen ou l'abaissement <strong>du</strong> lit à Reckingen. Au tronçon Oberwald-Obergesteln-Ulrichen, la capacité insuffisante d'aujourd'hui exige unélargissement <strong>du</strong> gabarit <strong>du</strong> fleuve qui sera combiné avec <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> revitalisation. Pour Obergesteln, il existe déjà un projet d'exécution(priorité 1). Un autre secteur est celui <strong>de</strong> Mörel; les travaux prévus surla rampe sont également considérés comme première priorité.Une protection est également prévue pour la STEP <strong>de</strong> Fiesch et l'installationhydroélectrique <strong>de</strong> Mörel. Le débit <strong>de</strong> dimensionnement peutêtre variable entre Blitzingen et Oberwald, avec une limite supérieurecorrespondant à un Q100 pour l'ensemble <strong>du</strong> secteur Bitsch-Oberwald.L'encaissement <strong>de</strong> la vallée limite et confine les risques rési<strong>du</strong>els dansun espace très limité en bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong> Rhône.98


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Aspects environnementaux locauxLa partie amont <strong>du</strong> Rhône dans la vallée <strong>de</strong> Conches est séparée <strong>de</strong>l’aval par un tronçon <strong>de</strong> gorges qui limite naturellement la connectivité.La vallée <strong>de</strong> Conches étant appelée à fonctionner <strong>de</strong> manière plusou moins autonome, l’accent est mis sur la consolidation <strong>de</strong>s élargissementsexistants. Les zones alluviales d'importance nationale sont revaloriséeset remises sous la dynamique <strong>du</strong> Rhône, ce qui constitueraun gain très appréciable <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue biologique. Des élargissementsseront prévus où il y a un déficit sécuritaire. Des options à long termesont également envisagées.La faune sauvage et le gibier ne seront dérangés que <strong>du</strong>rant les travaux.De nombreux sites refuges en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’emprise <strong>du</strong> projet etun échelonnement <strong>de</strong>s travaux permettront <strong>de</strong> pallier aux dérangementssans qu’un impact fort soit à craindre.Les emprises supplémentaires prévues <strong>du</strong> projet s’élèvent à 82 ha, auxquelspourraient s’ajouter 28 ha <strong>de</strong> surfaces potentielles d’extensionnature. Le projet nécessite l’assainissement <strong>de</strong> 3 décharges et d’une aired’entreprise. Les travaux <strong>de</strong> correction <strong>de</strong>vront intégrer la protection <strong>de</strong>8 sites ISOS, la continuité <strong>de</strong> plusieurs voies historiques et <strong>de</strong>s précautionsparticulières dans les zones archéologiques d’Obergesteln et Filet.De nombreuses lignes à haute tension longent le Rhône: il n’est pasexclu que certains mâts soient déplacés en direction <strong>de</strong>s zones à bâtir,ce qui nécessitera la définition <strong>de</strong> nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction.Enfin, la présence <strong>du</strong> gazo<strong>du</strong>c à proximité <strong>du</strong> Rhône impose une organisationappropriée <strong>de</strong>s travaux, le risque d’acci<strong>de</strong>nts pouvant êtresensiblement diminué par <strong>de</strong>s mesures adéquates.CommuneZones d’habitat [ha]Zones in<strong>du</strong>strielles etartisanales [ha]Zones d’intérêt généralet sportives s [ha]Zones agricoles [ha]Zones protégée [ha]Aire forestièr [ha]Autres affectations etinconnu [ha]Emprisesupplémentaire [ha]Bitsch - - - - 1 - - 1Blitzingen - - 1 - - - 3 4Ernen - - - 1 1 - - 2Fiesch - - 1 1 - - - 2Filet - - - - - - 2 2Grafschaft - - - 3 - - 11 14Grengiols - - - - - - - 0Mörel - - - - 3 - 2 5Münster-Geschinen - - - 4 3 2 2 11Naters - - - - - - 1 1Obergesteln - - 1 1 1 - - 3Oberwald - - - - - - 17 17Reckingen-Gluringen - - - 5 5 - 1 11Termen - - - 1 - - 2 3Ulrichen 1 - - 3 1 - 1 6Emprise supplém.[ha] 1 0 3 19 15 2 42 8299


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Brig – GrengiolsPK 126.5 - 130.0ZONES OPTIMISATION A LONG TERMEPK 124.2 – 125.1ZONE ALLUVIALE PROTEGÉEPK 117.2 - PK121.7 TRAVERSEE DE BRIGUE/NATERS• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône• Renforcement <strong>de</strong> la rive droite à NatersPK 127.5RAMPE ADAPTATIONPK 125.2PROTECTION PONCTUELLE KW MÖRELPK 122.8 - 123.6ZONE OPTIMISATION A LONG TERME>2030 2008-2020>2030PRIORITÉS DE RÉALISATION100


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Grengiols – BellwaldPK 134.4PROTECTION PONCTUELLE STEP FIESCH>2030PRIORITÉS DE RÉALISATION101


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Bellwald – MünsterPK147.8-PK148.8TRAVERSEE DE RECKINGEN• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> RhônePK 145.3 - 146.0ZONE OPTIMISATION A LONG TERMEPK 148.8 - 149.8ZONE OPTIMISATION A LONG TERMEPK 143.9 – 144.2ZONE OPTIMISATION A LONG TERMEPK 147.0 – 147.8ZONE ALLUVIALE PROTEGÉEPK 143.5PROTECTION PONCTUELLE BODMEPK 144.2 – 145.2ZONE ALLUVIALE PROTEGÉE>2030PRIORITÉS DE RÉALISATION102


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Münster – OberwaldPK 159.7ADAPTATION DU PONT OBERWALDPK 160.0 – 161.0ZONE ALLUVIALE PROTÉGEEPK 156.8ADAPTATION DU PONT OBERGESTELN>2030 2008-2020>2030PRIORITÉS DE RÉALISATION103


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.3 SECTEUR BRIGUE-SALQUENENEtat actuel <strong>du</strong> secteurCrues historiques récentesLa crue <strong>de</strong> 1860 a été particulièrement dévastatrice pour le Haut-Valais.Elle fut à l'origine <strong>de</strong>s premiers travaux <strong>de</strong> protection systématiquecontre les inondations dans la plaine. Brigue et Naters ont particulièrementété touchés. Les voies <strong>de</strong> communication ont été coupées, lesponts <strong>de</strong> la Saltina et <strong>de</strong> Naters emportés, la campagne à Brigue, Viègeet Rarogne a été inondée. La crue <strong>de</strong> 1920 a inondé plusieurs secteurs<strong>de</strong> plaine suite à <strong>de</strong> nombreuses brèches (Naters, Lal<strong>de</strong>n, Brigerbad,Baltschie<strong>de</strong>r, Viège).Lors <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 1993, les dégâts ont été importants sur l'ensemble <strong>du</strong>Valais (à Brigue, les dégâts ont représenté un montant <strong>de</strong> 500 millions<strong>de</strong> francs suite au débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la Saltina). Les digues <strong>du</strong> Rhônen'ont pas cédé, mais <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> percolation d'eau au travers<strong>de</strong>s digues ont été observés.La crue <strong>de</strong> 2000 correspond à peu près à un événement <strong>de</strong> type centennal.A Brigue le débit était <strong>de</strong> 560 m 3 /s en 2000 (en comparaison: 460m 3 /s en 1993 et 495 m 3 /s en 1987) alors que le Q100 théorique est <strong>de</strong> 575m 3 /s. Au total, pour la crue <strong>de</strong> 2000, 193 ha ont été inondés dans leHaut-Valais à cause <strong>du</strong> Rhône et 281 ha à cause <strong>de</strong>s canaux. A l'amont<strong>de</strong> Viège, les eaux ont percolé à travers la digue. A Naters et à Viège notamment,la situation était critique (limite <strong>de</strong> capacité hydraulique).Capacité hydraulique <strong>du</strong> RhôneActuellement, le Rhône présente une capacité hydraulique inférieureau débit <strong>de</strong> la crue centennale (Q100) sur plus <strong>de</strong> la moitié <strong>du</strong> secteurBrigue-Loèche.Capacité % Rive gauche % Rive droite< Q100 59% 72%> Q100 et < Qext 21% 14%> Qext 20% 15%100% 100%Les débits caractéristiques (crue centennale Q100 et crue extrême Qex)pour le Haut-Valais augmentent significativement à la confluence <strong>de</strong>la Viège comme l'indique le tableau suivant.Débits [m 3 /s]km secteur Q100cible Qext121.6-131.6 Amont Massa – aval Binna 394 536118.7-121.6 Amont Saltina – aval Massa 489 649115.1-118.7 Amont Gamsa – aval Saltina 575 750109.3-115.1 Amont Viège – aval Gamsa 605 79099.3-109.3 Amont Lonza – aval Viège 1000 1380Capacité hydraulique <strong>du</strong> secteur Loèche-Rarogne. (voir chapitre 1.5)Capacité hydraulique <strong>du</strong> secteur Rarogne-Brigue. (voir chapitre 1.5)104


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Etat <strong>de</strong>s diguesLes débor<strong>de</strong>ments ne sont pas les seuls dangers qui menacent la plaine.Les ruptures <strong>de</strong> digues constituent un danger important sur la plupart <strong>du</strong>secteur Viège-Loèche, selon leurs qualités intrinsèques et la nature <strong>de</strong>scouches <strong>de</strong> fondation. Selon la classification adoptée, 57% <strong>de</strong> la longueur<strong>de</strong>s digues en rive droite et 42% en rive gauche, présentent un danger<strong>de</strong> rupture élevé ou moyen, sur l'ensemble <strong>du</strong> secteur Loèche-Brigue.Etat <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteur Loèche-Rarogne. (voir chapitre 1.5)Transport soli<strong>de</strong>Annuellement, près <strong>de</strong> 190000 m 3 <strong>de</strong> sédiments sont apportés dans leRhône entre Brigue et le Bois <strong>de</strong> Finges dont une très large partie provient<strong>de</strong> l'Illgraben (env. 130000 m 3 ). Plusieurs installations d'extraction<strong>de</strong> gravier (au nombre <strong>de</strong> six) sont situées entre Brigue etSalquenen, dont les plus importantes en terme <strong>de</strong> quantités prélevéessont celles <strong>de</strong> Naters, Loèche et Salquenen. Au total, environ 135000 m 3sont extraits annuellement (moyenne <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1982-2002). Durantles 20 <strong>de</strong>rnières années, le niveau <strong>de</strong> fond a eu tendance à s'éleverglobalement entre Viège et Brigue (env. 50 cm) et, a contrario, àdiminuer entre Viège et Rarogne (jusqu'à plus <strong>de</strong> 1.5 mètre localement)à l'aval <strong>du</strong> site d'extraction <strong>de</strong> St-German. Entre St-German etLoèche le niveau <strong>du</strong> fond moyen est relativement stable (compris entre+/- 30 cm). Une meilleure gestion <strong>de</strong>s extractions permettrait <strong>de</strong>mieux stabiliser le niveau moyen <strong>du</strong> fond à long terme.Etat <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteur Rarogne-Brigue. (voir chapitre 1.5)105


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSurface totale touchée: 2189 haDégâts potentiels : 4022 millions CHFZone à forts dégâts potentiels dûs aux zonesin<strong>du</strong>strielles et à forte <strong>de</strong>nsitéSituation actuelle <strong>de</strong> dangerGestion actuelle <strong>de</strong>s risquesLe long <strong>de</strong>s rives <strong>du</strong> Rhône, la surveillance et la mise en place <strong>de</strong> mesuresd’urgence en cas <strong>de</strong> crue sont <strong>du</strong> ressort communal. Hors pério<strong>de</strong><strong>de</strong> crue, l’entretien <strong>de</strong>s berges incombe également aux communes.Au niveau cantonal, un <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence Rhône est élaboré,avec comme élément central la Cellule d’intervention Rhône(CIR), organe décisionnel et <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s interventions. Dans cemême cadre, un réseau d’observateurs <strong>du</strong> Rhône a été mis en placepar le canton.Parallèlement à l’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagement <strong>du</strong> Rhône, lamesure prioritaire <strong>de</strong> Viège permet d’assurer sur le territoire <strong>de</strong> cettecommune un développement et une réalisation plus rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> projetd’aménagement. Les mesures anticipées déjà réalisées ont permis <strong>de</strong>surélever la digue sur la rive gauche à l'amont <strong>de</strong> la Viège sur une distance<strong>de</strong> 500 m. environ.Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentielsLa surface touchée par les inondations en cas <strong>de</strong> crue centennale représenteactuellement 2189 ha entre le cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Loèche et Brigue. Lesdégâts qu’occasionneraient une telle crue sont estimés à un coût total<strong>de</strong> CHF 4022 millions.L’importance <strong>de</strong> ces dégâts potentiels est principalement liée à la présence<strong>de</strong> la forte <strong>de</strong>nsité d'habitations dans la région <strong>de</strong> Viège et auxnombreuses infrastructures in<strong>du</strong>strielles situées à proximité immédiate<strong>du</strong> Rhône. En effet, la Lonza, plusieurs centres commerciaux, la step etles installations <strong>de</strong> sport constituent <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentiels.Sur la carte d'inondation ci-<strong>de</strong>ssus, on remarque que les hauteursd'inondation peuvent dépasser 2 mètres sur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>nsément bâties,comme à Viège, Nie<strong>de</strong>rgesteln, Rarogne, Turtig ou Tourtemagne.CommuneEstimation <strong>de</strong>sSurfacedégâts potentielstouchée [ha][mio Frs]Leuk – Susten 412 14Agarn 22 4Bratsch 27 14Turtmann 201 190Gampel 117 44Hohtenn 24 6Steg 131 548Nie<strong>de</strong>rgesteln 150 6Raron / St.German 340 153Baltschie<strong>de</strong>r 119 59Lal<strong>de</strong>n 69 795Visp – Eyholz 354 1’981Brig-Glis 154 206Naters 69 22189 ha 4022 mio106


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il n’y a plus <strong>de</strong> danger pour la crue <strong>de</strong> dimensionnement QdimSeul un risque rési<strong>du</strong>el subsiste au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim, en jaune strié fort (Q100ou Q100-Qext) ou jaune strié léger (Qext)Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsGestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenueLa solution retenue considère un débit <strong>de</strong> dimensionnement comprisentre Q100 (crue centennale) et Qex (crue extrême), selon les tronçonset les objets <strong>de</strong> protection considérés.Entre Brigue et Gamsen, les dégâts potentiels élevés justifient un débit<strong>de</strong> dimensionnement Qdim = Qex. La capacité actuelle peut être augmentéeà relativement faible coût. La gestion <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el pourune crue extrême >Qex est déterminée par la topographie <strong>de</strong> la plaine.Sur le secteur Viège-Baltschie<strong>de</strong>r, le concept <strong>de</strong> gestion a été considérédans le cadre <strong>de</strong>s mesures prioritaires <strong>de</strong> Viège. La protection se faitpour une Qex à l'amont <strong>de</strong> la Viège et une Q100 à l'aval.Sur le secteur Rarogne, il a été nécessaire d'augmenter le débit <strong>de</strong> dimensionnementà Qdim =Q100+200 m 3 /s. Le corridor pour la gestion<strong>de</strong>s crues en cas d'inondation n'est possible que sur la rive gauche. Unearrière-digue à l'amont <strong>de</strong> Turtig et une déviation traversant le tunnelautoroutier ont été étudiées, mais l'analyse a montré une faisabilitétechnique limitée et <strong>de</strong>s coûts prohibitifs. En diminuant la fréquence<strong>de</strong>s inondations <strong>du</strong> secteur par l’augmentation <strong>de</strong> 200 m 3 /s <strong>de</strong> la capacité<strong>du</strong> Rhône, le risque rési<strong>du</strong>el <strong>de</strong>vient admissible et n'occasionnepas d'inondations dangereuses.Entre Steg et Getwing, cinq alternatives ont été étudiées. Une protectionpour la Qex n'est prévue qu'au niveau <strong>de</strong> la gare <strong>de</strong> Steg, où la plaineest serrée en raison <strong>du</strong> cône <strong>de</strong> déjection <strong>de</strong> la Lonza. Dans le tronçonaval, ce standard serait démesuré et aurait été irréalisable techniquement.Comme en amont, un débit Qdim = Q100+200 m 3 /s a été admis.A Loèche, ce secteur se trouve au pied <strong>du</strong> cône <strong>de</strong> gravats <strong>de</strong> l'Illgraben.Des gran<strong>de</strong>s zones d'inondation ne sont pas possibles. Il faut veillerque le resserrement <strong>du</strong> lit ne con<strong>du</strong>ise pas à un remous vers l'amont.Le secteur <strong>de</strong> Finges est géré directement par les Routes nationales.Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSi le Rhône peut évacuer en toute sécurité la crue <strong>de</strong> dimensionnement,la prise en compte <strong>de</strong> débits supérieurs à cette crue reste indispensable.Le cas <strong>de</strong> surcharge, s’il est géré, permet d’éviter que lesurplus <strong>de</strong> débit ne con<strong>du</strong>ise à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées débouchantsur le déversement <strong>de</strong> quantités d’eaux conséquentes sur laplaine et provoquant <strong>de</strong>s dégâts potentiellement catastrophiques.Plusieurs déversoirs assurent une meilleure protection avale <strong>de</strong>s zonessensibles, à l'instar <strong>du</strong> déversoir Wehreya à Viège à partir d'un débitQ100+200 m 3 /s ou à l'aval <strong>de</strong> Gampel pour un Q100+200 m 3 /s (gestionen rive droite). Entre Naters et Viège le risque rési<strong>du</strong>el est manifeste au<strong>de</strong>làd'un Qex.Réseau d'intervention d'urgenceLe réseau d’intervention d’urgence est assuré en rive droite entre Steget Viège, et sur la rive gauche entre Brigue et Viège, <strong>de</strong> même qu'entreSteg et Loèche.107


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Leuk – GampelPK91.0-PK101.3TRAVERSEE DE LEUK - STEG•Elargissement et abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> RhônePK 91.1ADAPTATION PONTS LEUK ET SUSTENEMBOUCHUREAFFLUENTPK 91.0ADAPTATION WEHR SUSTENLIAISON BIOLOGIQUELIAISON BIOLOGIQUEPK 91.0 – 95.0ADAPTATION CHEMIN PIETONS / VELOPK 93.0ADAPTATION PONTPK 95.0PK 94.8PROTECTION PONCTUELLE STEP LEUKROUTE D'ACCES STEP LEUKDIGUE SUBMERSIBLE (RD)EMBOUCHUREAFFLUENT/CANALDIGUE SUBMERSIBLE (RD)DIGUE DE RETOUR (RD)ZONE REMBLAYAGEDIGUE DE RETOUR (RD)DIGUE SUBMERSIBLE (RD)ARRIERE-DIGUES EMSBACHGAUCHEPK 93.7ADAPTATION PONT LEUKERFELDPK 93.0 – PK 94.9ELARGISSEMENT LEUKERGRUNDZONE REMBLAYAGEFONCTIONSECURITAIRE• Digue <strong>de</strong> retour en rive droite pour leseaux <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’amont vers leRhône• Gestion <strong>de</strong>s matériaux• Zone C3ARRIERE-DIGUES AGARNGAUCHE2020-2030> 2030PRIORITÉS DE RÉALISATION108


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Gampel – Baltschie<strong>de</strong>rPK91.0-PK101.3TRAVERSEE DE LEUK -STEG• Elargissement et abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> RhônePK 101.4 – PK 103.6FONCTIONSSECURITAIRESNIEDERGESTELN• Abaissement <strong>de</strong>s niveaux d'eau• Dépôt charriage Bietschbach• Digue submersible• Zone C3 Nie<strong>de</strong>rgestelnPK 105.3 – PK 105.7FONCTIONSSECURITAIRES• Zone C3 z’ ChummuST.GERMAN• Zone <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s eaux souterrainesZONE REMBLAYAGEENBOUCHURESCANAL / LONZADIGUE SUBMERSIBLE (RD)PK104.7 – 106.1ADAPTATION DE LA ROUTE D'ACCESDIGUE DE RETOUR (RD)PK 106.1ADAPTATION PONT ST.GERMANPK 100.3ADAPTATION PONT ALCANLIAISON BIOLOGIQUEPK 102.3ADAPTATION PONT NIEDERGESTELNLIAISON BIOLOGIQUE PAR CANAL TURTIGPK 103.9 – PK 104.7ST.GERMANFONCTIONS SECURITAIRES • Elargissement <strong>de</strong> 15 m> 2030 2020-2030> 2030 2020-2030PRIORITÉS DE RÉALISATION109


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Baltschie<strong>de</strong>r – BrigerbadPK 107.0EXTRACTION DES MATERIAUX ROCHEUXPK 107.4-PK109.5• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> RhôneTRAVERSEE DE BALTSCHIEDERPK 113.3 – PK 117.0FONCTIONS SECURITAIRESELARGISSEMENT BRIGERBAD-GAMSEN• Abaissement <strong>de</strong>s niveaux d'eau• Digue submersible (RD)• Dépôt/gestion charriage Mundbach et Gamsa• Biotope BrigerbadEMBOUCHUREBALTSCHIEDERBACHPK 109.6.ADAPTATION DES PONTS BALTSCHIEDERPK 114.3 - 119.0ADAPTATION CHEMIN PIETONS / VELOPK 110.8-PK111.3TRAVERSEE DE VIEGE• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> RhôneDIGUE SUBMERSIBLELIAISON BIOLOGIQUE PARCANAL DE LALDENPK 110.9 – 114.3ADAPTATION DE LA ROUTE (RD)PK 114.3ADAPTATION DU PONT «BLAUE BRÜCKE»2020-2030 2008-2020PRIORITÉS DE RÉALISATION110


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Brigerbad – BrigPK 117.2 -PK121.7 TRAVERSEE DE BRIGUE /NATERS• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône• Renforcement digue rive droite à NatersPK 119.0ADAPTATION DU PONT BLSPK 119.3ADAPTATION DU PONT NATERSPK 113.3 – PK 117.0FONCTIONS SECURITAIRESELARGISSEMENT BRIGERBAD-GAMSEN• Abaissement <strong>de</strong>s niveaux d'eau• Digue submersible (RD)• Dépôt/gestion charriage Mundbach et Gamsa• Biotope BrigerbadPK 114.3 - 119.0EMBOUCHURE MUNDBACHADAPTATION CHEMIN PIETONS / VELOPK 116.4ADAPTATION DU PONT GAMSENLIAISON BIOLOGIQUE PAR CANALGLISERGRUNDLIAISON BIOLOGIQUE PAR CANAL DE LALDENPK 110.9 - 114.3ADAPTATION DE LA ROUTE (RD)PK 114.3 ADAPTATION DU PONT « BLAUE BRÜCKE »2008-20202020-2030PRIORITÉS DE RÉALISATION111


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR112Le concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)La Commission régionale <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) <strong>de</strong> Brigue – Salgeschqui regroupe les représentants <strong>de</strong>s communes riveraines valaisanneset vaudoises ainsi que divers groupes d’intérêt à l’échelle régionale -s’est réunie à <strong>de</strong> nombreuses reprises <strong>du</strong>rant près <strong>de</strong> trois ans pour suivrel’évolution <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et mener une réflexionsur le développement <strong>de</strong> la plaine. Elle a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s ateliersspécifiques sur les thèmes suivants:• Nature, agriculture, tourisme• In<strong>du</strong>strie et artisanat• Urbanisation, infrastructure et transport.Les réflexions menées dans ce cadre ont permis <strong>de</strong> définir les objectifsrégionaux et d’i<strong>de</strong>ntifier les principales thématiques régionales ainsique les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3. Ces élémentsont été synthétisés dans un projet <strong>de</strong> concept régional <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (CDP) qui a été pris en compte dansl’établissement <strong>du</strong> PA-R3 et qui sert d’outil <strong>de</strong> référence pour coordonnerce <strong>de</strong>rnier avec le développement <strong>de</strong> la plaine.Les divergences éventuelles subsistant entre les propositions <strong>du</strong> PA-R3et celles <strong>du</strong> CDP seront réglées autant que possible lors <strong>de</strong> la phased’adaptation <strong>du</strong> PA-R3 faisant suite à l’information publique ainsi quelors <strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3ème correction<strong>du</strong> Rhône. La mise en œuvre <strong>de</strong>s propositions <strong>du</strong> CDP relève également<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s communes concernées.Les principales thématiques régionalesNature: Le CDP prévoit d’entretenir et <strong>de</strong> réhabiliter les paysages naturelsconformément aux directives nature et paysages. Il importe <strong>de</strong>favoriser la valorisation écologique <strong>de</strong>s cours d'eau (Rhône, canaux,embouchure). Le CDP prévoit également l'amélioration <strong>de</strong> la biodiversitéen rétablissant un nouveau réseau <strong>de</strong> liaisons. Les mesures <strong>de</strong>compensation sont à coordonner pour les aménagements importants.La morphologie <strong>du</strong> Rhône, <strong>de</strong>s affluents et <strong>de</strong>s canaux sera améliorée.Agriculture: Il s'agit d’éviter la perte <strong>de</strong> nouvelles surfaces agricoles et<strong>de</strong> protéger les sols <strong>de</strong> qualité pour l'agriculture. Les pertes <strong>de</strong> surfacesseront dans la mesure <strong>du</strong> possible compensées. Les surfaces <strong>de</strong> compensationécologique sont à coordonner avec le projet A9 et la NEAT etintégrées dans un concept <strong>de</strong> réseau global.Tourisme: Le CDP prévoit <strong>de</strong> promouvoir un espace attractif en lienavec le Rhône et les plans d’eau ainsi que la création d'un réseau <strong>de</strong>chemins pour les loisirs. Il faut éviter autant que possible les conflitsavec l'agriculture et la nature et aménager <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> détente.In<strong>du</strong>strie et artisanat: Le CDP envisage la planification <strong>de</strong> zones in<strong>du</strong>striellesrégionales dont la qualité doit être améliorée. L'optimisation<strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication entre les in<strong>du</strong>stries constitue égalementun enjeu important. Les zones in<strong>du</strong>strielles doivent disposer d'un approvisionnementattractif en énergie.Infrastructures: Il s’agit <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s liaisons entre les zones d'habitationet les zones <strong>de</strong> détente, <strong>de</strong> coordonner la planification <strong>de</strong>s aménagements,d’optimiser les zones déjà construites et <strong>de</strong> centraliser lesinfrastructures. Le projet <strong>de</strong> route A509 doit être analysé. D'autre part,il s'agit <strong>de</strong> redéfinir les zones utilisées par l'aviation à Rarogne.Transport: Le réseau inter-régional doit être amélioré et les grandsprojets routiers doivent être achevés aussi rapi<strong>de</strong>ment que possible. Letrafic routier dans les villages doit être ré<strong>du</strong>it, notamment avec la réalisationrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'A9.Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3Getwing-Leukerfeld: L’élargissement ponctuel plus important <strong>du</strong>Rhône prévu dans le secteur doit tenir compte <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> loisirs et<strong>de</strong> détente déjà existantes.Gampel-Steg: Un réaménagement <strong>du</strong> secteur intégrant le déplacement<strong>du</strong> Camping Rhone en lien avec l'élargissement <strong>du</strong> Rhône est à l’étu<strong>de</strong>.Nie<strong>de</strong>rgesteln: Les diverses possibilités <strong>de</strong> synergie avec l’élargissement<strong>du</strong> Rhône prévu dans le secteur sont à i<strong>de</strong>ntifier et à coordonner, en liennotamment avec le LEK élaboré par la Commune <strong>de</strong> Nie<strong>de</strong>rgesteln.Z’Chummu: L’élargissement ponctuel le plus important <strong>du</strong> Rhôneprévu dans le secteur doit être coordonné avec les possibilités <strong>de</strong> maintiend’une exploitation agricole extensive.Traversée <strong>de</strong> Viège: la sécurisation <strong>de</strong> ce secteur fortement urbaniséet in<strong>du</strong>strialisé, avec <strong>de</strong> forts dégâts potentiels, est déjà prévue avec laprochaine réalisation <strong>de</strong> la mesure prioritaire <strong>de</strong> Viège. Deux améliorationsfoncières intégrales sont également prévues dans les secteursViège-Rarogne et dans Lal<strong>de</strong>n, en accompagnement <strong>de</strong> la mesure prioritairepour compenser les pertes <strong>de</strong> surfaces agricoles.Aspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue (Secteur Loèche-Brigue)Optimisation <strong>de</strong> la solution retenueLa variante <strong>de</strong> base a été optimisée au cours <strong>du</strong> projet avec la CORE-PIL ainsi qu’avec les communes concernées, notamment sur les pointssuivants:• L'abaissement <strong>du</strong> lit à Naters permet une solution sans nouvellesdigues• Pour améliorer la continuité hydraulique, le charriage, ainsi que lavaleur écologique, le tronçon <strong>de</strong> Brigerbad a été élargi (complémentà la mesure prioritaire <strong>de</strong> Viège)• Elargissement hydraulique <strong>du</strong> lit à Giblätt (NEAT-Portal) et à Rarogne,avec augmentation <strong>de</strong> la capacité hydraulique à Q100 +200 m 3 /s• Nouvel élargissement ponctuel plus important à Nie<strong>de</strong>rgesteln• Augmentation <strong>de</strong> la capacité à Nie<strong>de</strong>rgampel-Getwing à Q100 +200 m 3 /s• Adaptation <strong>du</strong> tracé <strong>de</strong> la digue selon les lignes directrices paysagères• Coordination avec le projet <strong>de</strong> l'A9.Mesure prioritaireLes principales mesures prévues dans le cadre <strong>de</strong> la Mesure prioritaire<strong>de</strong> Viège, mise à l’enquête publique en 2006, sont:- le renforcement <strong>de</strong>s digues- l’abaissement <strong>du</strong> lit et <strong>du</strong> seuil <strong>de</strong> Giblätt- <strong>de</strong>s élargissements <strong>du</strong> lit à Baltschie<strong>de</strong>r et à Lal<strong>de</strong>n.Aspects environnementaux locauxL’élargissement <strong>du</strong> Rhône partout où cela est possible favorisera lamise en place d’un lit <strong>de</strong> régime qui occupera une largeur <strong>de</strong> 60 à 70m selon les secteurs. Trois élargissements ponctuels (c3) sont projetésà Raron (z’Chummu), Nie<strong>de</strong>rgesteln et Getwing-Leukerfeld. Ils contribuerontau développement <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> frayères. De plus petits élargissementssont également prévus et serviront <strong>de</strong> relais pour que le Rhôneremplisse correctement son rôle <strong>de</strong> liaison biologique.Le Rhône, à partir <strong>du</strong> barrage <strong>de</strong> la Souste, va être élargi sur la rivedroite. Cet élargissement n’est pas très prononcé parce que l’espace dis-


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008ponible est faible. Le lien biologique est garanti au niveau <strong>de</strong> l‘Emsbach.Sur le secteur Feschiloch – Ra<strong>de</strong>t, un élargissement ponctuelest prévu. Il est connecté au versant (IFP No 1714) et inclut la pinè<strong>de</strong>sur le cône <strong>de</strong> déjection <strong>du</strong> Feschelbach. L'élargissement est d’un facteur1.6 entre Ra<strong>de</strong>t et Steg/Nie<strong>de</strong>rgesteln selon le profil d’élargissementsécuritaire minimal. Ensuite, le Rhône va être élargi plusgénéreusement jusqu’à l’embouchure <strong>du</strong> Bietschbach près <strong>de</strong> Rarogne.Cet élargissement comprend d’anciennes forêts alluviales, actuellementcoupées <strong>du</strong> Rhône, qui peuvent être réintégrées dans l’espace riverain.La valeur <strong>de</strong> ces forêts alluviales et la dynamique nécessairepeuvent être restituées partiellement. De Raron jusqu’au «Giblätt»(Baltschie<strong>de</strong>r), les espaces sont très limités sauf à «z’Chummu».CommuneZones d’habitat [ha]Zones in<strong>du</strong>strielles etartisanales [ha]Zones d’intérêt généralet sportives s [ha]La largeur désirée pour garantir les fonctions écologiques n’est pas disponible.C'est pourquoi les liaisons biologiques <strong>du</strong> Nordkanal (en coordinationavec l‘A9) et <strong>du</strong> Grossgrundkanal ont été intégrées dans leprojet. A «Chummudorf» un élargissement ponctuel plus importantest prévu avec lequel une liaison transversale jusqu’au versant (IFP No1711) est assurée.Dans la mesure prioritaire <strong>de</strong> Viège, <strong>de</strong>s élargissements sont planifiésà la hauteur <strong>de</strong> Baltschie<strong>de</strong>r, à l’embouchure <strong>de</strong> la Viège et entre Lal<strong>de</strong>net Brigerbad. La traversée <strong>du</strong> secteur in<strong>du</strong>striel <strong>de</strong> la Lonza est trop étroiteet nécessite l’intégration <strong>du</strong> Laldnerkanal comme élément additionnelpourla mise en réseau. Le biotope <strong>de</strong> Brigerbad doit être inclus partiellementdans l’élargissement <strong>du</strong> Rhône pour améliorer la gestionSalgesch 0 0 0 0 0 0 0 0Varen 0 0 0 0 0 0 1 1Leuk – Susten 0 1 1 24 3 1 8 38Bratsch 0 0 0 6 0 0 0 6Turtmann 0 0 0 7 1 0 3 11Gampel 0 0 1 3 0 1 1 6Hohtenn 0 0 0 0 0 2 0 2Steg 0 8 2 0 0 0 2 12Nie<strong>de</strong>rgesteln 0 0 0 9 7 0 2 18Raron / St.German 3 0 0 9 2 1 2 17Baltschie<strong>de</strong>r 0 0 0 3 2 0 2 7Lal<strong>de</strong>n 0 2 1 0 1 0 0 4Visp 0 1 0 3 0 0 2 6Mund 0 0 0 1 0 0 0 1Brig-Glis 0 0 4 5 1 0 4 14EmprisesupplémentaireZones agricoles [ha]3 12 9 70 17 5 27 143Zones protégée [ha]Aire forestièr [ha]Autres affectations etinconnu [ha]Emprisesupplémentaire [ha]<strong>du</strong> charriage. L’autre partie <strong>du</strong> biotope restera dans son état actuelcomme biotope adapté pour <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s calmes. Le lien avecle Rhône sera fort lors <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s crues, avec <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> limons et<strong>de</strong>s déversements possibles.A partir <strong>du</strong> biotope <strong>de</strong> Brigerbad jusqu'à Naters, quelques élargissementsponctuels sont prévus. Entre Brigue et Naters, aucun élargissementn'est possible. Les canaux <strong>du</strong> Glisergrund vont être intégréscomme liaisons biologiques. Plusieurs embouchures d’affluents sontreprises et élargies, ren<strong>du</strong>es franchissables pour les poissons, la principaleétant celle <strong>de</strong> la Turtmänna. Là où le Rhône est contraint et nepeut être élargi à la largeur <strong>de</strong> régime, <strong>de</strong>s liaisons parallèles assurerontla connectivité longitudinale dans la plaine. La faune sauvage etle gibier ne seront dérangés que <strong>du</strong>rant les travaux. De nombreux sitesrefuges en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’emprise <strong>du</strong> projet permettront <strong>de</strong> pallier aux dérangementssans qu’un impact fort soit à craindre.Inci<strong>de</strong>nces sur l'utilisation <strong>du</strong> territoireLes plans d’affectation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3<strong>de</strong>vront être progressivement adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône,une fois le PA-R3 adopté par le Conseil d’Etat. Au besoin, une zone réservéeselon l’art. 15 <strong>de</strong> la loi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s coursd’eau pourra être délimitée sur les périmètres concernés.Les emprises supplémentaires prévues <strong>du</strong> projet entre Brigue et Loèches’élèvent au total à 143 ha, le secteur <strong>de</strong> Finges étant géré dans le cadre<strong>du</strong> projet <strong>de</strong>s Routes nationales. Le projet nécessite l’assainissement <strong>de</strong>4 décharges. Les travaux <strong>de</strong> correction <strong>de</strong>vront intégrer la protection<strong>de</strong> 3 sites ISOS, la continuité <strong>de</strong> plusieurs voies historiques et <strong>de</strong>s précautionsparticulières dans la zone archéologique <strong>de</strong> z’Chummu etdans les objets IFP Raron-Heidnischbiel et Bergji-Platten. De nombreuseslignes à haute tension longent le Rhône: il n’est pas exclu quecertains mâts soient déplacés en direction <strong>de</strong>s zones à bâtir, ce qui nécessiterala définition <strong>de</strong> nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction. Enfin laprésence <strong>du</strong> gazo<strong>du</strong>c à proximité <strong>du</strong> Rhône (et qui le traverse à 2 reprises),impose une organisation appropriée <strong>de</strong>s travaux, le risque d’acci<strong>de</strong>ntspouvant être sensiblement diminué par <strong>de</strong>s mesures adéquates.113


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.4 SECTEUR SIERRE – SAINT-LÉONARDEtat actuel <strong>du</strong> secteurCrues historiques récentesDepuis 1860, certaines crues importantes ont marqué les esprits. Lesplus récentes, celles <strong>de</strong> août 1987, septembre 1993 et octobre 2000 ontmis en évi<strong>de</strong>nce les limites <strong>du</strong> système actuel <strong>de</strong> protection, même sielles n’ont pas causé <strong>de</strong>s dégâts importants sur le secteur <strong>de</strong> Sierre. Lesniveaux d’eau ont atteint le tablier <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> la route cantonaleSierre-Chippis lors <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces trois <strong>de</strong>rnières crues majeures,créant une situation <strong>de</strong> danger pour l’agglomération Sierre-Chippis etpour la zone in<strong>du</strong>strielle. Lors <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 1987 d'importantes fissureslongitudinales dans les digues sont apparues dans plusieurs secteurs,notamment entre Granges et Bramois, en rive gauche(Poutafontana).Situation <strong>de</strong> danger au niveau <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> Chippis lors <strong>de</strong> la crue d’octobre 2000.Capacité hydraulique <strong>du</strong> Rhône dans le secteurLes débits caractéristiques sur la traversée <strong>du</strong> secteur (crue centennaleQ100 et crue extrême Qex) augmentent à la confluence <strong>de</strong> la Navisence.Les autres affluents, peu importants, <strong>du</strong> secteur ne font par contre pasaugmenter <strong>de</strong> manière significative les débits <strong>du</strong> Rhône pris en comptedans le projet.Débits [m 3 /s]km 83.4 Début <strong>du</strong> secteur Q100cible Qextkm 83.4 Raspille 1080 1480km 67.6 Navisence 1120 1520km 71.1 Lienne 1120 1520km 71.1 Fin <strong>du</strong> secteur Q100 QextActuellement, le Rhône présente une capacité hydraulique inférieureau débit <strong>de</strong> la crue centennale (Q100) sur quasiment tout le secteur <strong>de</strong>Sierre, à l’exception d’un tronçon en rive gauche (talus <strong>de</strong> l’autoroute),en considérant une revanche <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 cm.Capacité hydraulique <strong>du</strong> secteur Loèche-Rarogne. (voir chapitre 1.4)Capacité % Rive gauche % Rive droite< Q100 84% 71%> Q100 et < Qext 12% 18%> Qext 4% 10%100% 100%114


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Etat <strong>de</strong>s diguesAu cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières crues historiques, <strong>de</strong> nombreux indices ontmontré la fragilité <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône. Sur le secteur <strong>de</strong> Sierre, lesdigues présentent un danger élevé ou moyen sur 86% <strong>du</strong> linéaire enrive gauche et sur 29% en rive droite. Les protections en rive droite ontété refaites sur une partie significative <strong>du</strong> linéaire lors <strong>de</strong> la construction<strong>de</strong> l’autoroute. Cet état <strong>de</strong>s lieux confirme la vulnérabilité <strong>de</strong>sdigues mise en évi<strong>de</strong>nce lors <strong>de</strong> chaque crue importante <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnièresannées. Le mauvais état <strong>de</strong>s digues en rive gauche constitue unesource <strong>de</strong> danger importante dans le secteur <strong>de</strong> Sierre, surtoutlorsqu’on tient compte <strong>du</strong> niveau bas <strong>de</strong> la plaine sur ce secteur.Transport soli<strong>de</strong>Le secteur se caractérise par <strong>de</strong>s apports importants provenant <strong>de</strong> l’Ilgraben.Suite à la diminution progressive <strong>de</strong> la pente, et donc <strong>de</strong> la capacité<strong>de</strong> transport, à la sortie <strong>de</strong> Finges, ces matériaux doivent êtregérés par <strong>de</strong>s extractions. Actuellement, les principales gravières activessur le secteurs sont la gravière Praz à l’amont <strong>de</strong> l’agglomération<strong>de</strong> Sierre-Chippis et la gravière Pont-Chalais à l’aval.Etat <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Sierre. (voir chapitre 1.5)115


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSurface totale touchée : 942 haDégâts potentiels : 1164 millions CHFZone à forts dégâts potentiels dûs aux zonesin<strong>du</strong>strielles ainsi qu’au tissu urbainSituation actuelle <strong>de</strong> dangerGestion actuelle <strong>de</strong>s risquesSur le secteur, la surveillance <strong>du</strong> Rhône et la mise en place <strong>de</strong> mesuresd’urgence en cas <strong>de</strong> crue est <strong>du</strong> ressort communal. Hors pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>crue, l’entretien <strong>de</strong>s berges incombe également aux communes.Au niveau cantonal, un <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence Rhône est élaboré,avec comme élément central la Cellule d’intervention Rhône(CIR), organe décisionnel et <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s interventions. Dans cemême cadre, un réseau d’observateurs <strong>du</strong> Rhône a été mis en placepar le canton.Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentielsLa surface potentiellement touchée par les inondations en cas <strong>de</strong> cruecentennale représente actuellement 942 ha sur le secteur concerné. Lesdégâts qu’occasionnerait une telle crue sont estimés à un coût <strong>de</strong> CHF1164 millions.L’importance <strong>de</strong> ces dégâts potentiels est principalement liée à la présence<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries sur les communes <strong>de</strong> Sierre et Chippis. Ils’agit d’unités <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction liées à la filière <strong>de</strong> l’aluminium appartenantactuellement à la multinationale Rio Tinto (anciennementAlcan) ainsi que la fon<strong>de</strong>rie Novelis actuellement en construction. Lamétallurgie est le secteur le plus important <strong>de</strong> la région, un vrai moteuréconomique, et représente plus <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong>s emplois. Les dégâts potentielspour ces in<strong>du</strong>stries dépassent le milliard <strong>de</strong> francs.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries, <strong>de</strong>s dégâts considérables se pro<strong>du</strong>iraienten cas d’inondation dans les zones construites et les surfacesagricoles <strong>de</strong>s communes concernées. Le total <strong>de</strong>s dégâts potentiels auxzones construites et agricoles est estimé à 240 millions CHF.A l’aval <strong>de</strong> Chippis, le niveau <strong>de</strong> la plaine en rive gauche est inférieur auniveau <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône. Considérant le mauvais état <strong>de</strong>s digues dans cesecteur et leur hauteur importante, le danger que les digues puissentcé<strong>de</strong>r en cas <strong>de</strong> sollicitation importante est grand. Dans ce cas, unegran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> crue s’écoulerait à travers la plaine et les zoneshabitées, Granges en particulier. Les gran<strong>de</strong>s vitesses et profon<strong>de</strong>ursd’écoulement créeraient une situation <strong>de</strong> danger particulièrement grave.Estimation <strong>de</strong>sCommune/Objets Surface touchéedégâts potentielsparticuliers[ha][mio Frs]Alcan-Novelis - 925Sierre 709 158Chippis 19 24Chalais 12 7Grône 61 12St-Léonard 140 38942 ha 1164 mio116


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il n’y a plus <strong>de</strong> danger pour la crue <strong>de</strong> dimensionnement QdimSeul un risque rési<strong>du</strong>el subsiste au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim, en jaune strié fort(Q100 ou Q100-Qext) ou jaune strié léger (Qext)Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsGestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenueLa solution retenue considère un débit <strong>de</strong> dimensionnement comprisentre Q100+200 m 3 /s et Qextrême, selon les tronçons.A l’amont, dans le secteur <strong>de</strong>s Iles Falcon, le Rhône est dimensionnépour le débit extrême (1480 m 3 /s). La traversée <strong>de</strong> Sierre-Chippis estaussi dimensionnée pour assurer une protection <strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielleet <strong>de</strong> l’agglomération urbaine contre une crue extrême. Pour le secteurà l’aval <strong>de</strong> Chippis les étu<strong>de</strong>s menées ont permis <strong>de</strong> conclure que l’endroitle plus propice pour diminuer le niveau <strong>de</strong> protection en <strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> Qex (1520 m 3 /s) se situe à l’aval <strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> Chalais (km 78400)avec un déversement <strong>de</strong>s débits excé<strong>de</strong>ntaires en rive gauche. Pour letronçon allant <strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> Pont Chalais jusqu’à la Lienne le Rhôneest dimensionné à 1320 m3/s (Q100 +200 m 3 /s). Un niveau <strong>de</strong> protectionsupérieur à la crue centennale à été choisi pour ce secteur dans lebut <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire les risques rési<strong>du</strong>els, à travers Granges et compte tenu <strong>de</strong>la capacité d’écoulement ré<strong>du</strong>ite à travers le couloir étroit entre leRhône et le versant (km 71100).Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSi le Rhône peut évacuer en toute sécurité sa crue <strong>de</strong> dimensionnement,la prise en compte <strong>de</strong> débits supérieurs à cette crue reste indispensable.Le cas <strong>de</strong> surcharge, s’il est géré, permet d’éviter que lesurplus <strong>de</strong> débit ne con<strong>du</strong>ise à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées débouchantsur le déversement <strong>de</strong> quantités d’eau phénoménales sur laplaine et à <strong>de</strong>s dégâts potentiellement catastrophiques.A l’amont <strong>du</strong> secteur, les débits supérieurs à la crue extrême doiventdébor<strong>de</strong>r dans la zone in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong>s Iles Falcon. Dans la traversée <strong>de</strong>l’agglomération <strong>de</strong> Sierre/Chippis le Rhône <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments ne pourrontsurvenir qu’en cas <strong>de</strong> surcharge lors d’une crue supérieure audébit extrême. La gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els se fera en rive gauche <strong>du</strong>Rhône à cause <strong>de</strong>s contraintes topographiques.A l’aval <strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> Pont-Chalais les débor<strong>de</strong>ments contrôlés en rivegauche <strong>du</strong> Rhône transitent dans la plaine pour <strong>de</strong>s débits supérieursà 1320 m 3 /s (Q100 +200 m 3 /s). Ces débits excé<strong>de</strong>ntaires sont évacués àl’aval <strong>du</strong> secteur par le corridor d’évacuation aménagé en rive gaucheau cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Léonard. Toutefois, les conditions topographiques limitentla capacité d’écoulement <strong>de</strong> ce corridor. Par conséquent, pour<strong>de</strong>s débits supérieurs au débit extrême, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments en rive droitepeuvent se pro<strong>du</strong>ire à l’amont <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la Lienne sur le territoire<strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Saint-Léonard.Réseau d'intervention d'urgenceLe réseau d’intervention d’urgence est assuré en rive droite sur toute latraversée <strong>du</strong> secteur par la route cantonale.117


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Sierre – partie avalCARACTERISTIQUES GENERALES DU PROJET• Elargissement sécuritaire minimal en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones à fortes contraintes• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône jusqu’à 2 m sur la traversée <strong>de</strong> Granges• Mise à niveau ponctuelle <strong>de</strong>s digues, mais pas <strong>de</strong> rehaussement systématique• Elargissements locaux pour augmenter l’espace riverain, favoriser la gestion <strong>de</strong> matériaux et ladynamique alluviale naturelle <strong>du</strong> fleuve, et développer les synergies avec l’aménagement <strong>du</strong> territoire• Aménagement <strong>de</strong> traversée urbaine <strong>de</strong> Sierre/Chippis selon les mesures prioritairesPK 74.8PASSERELLE DE GRANGES ARECONSTRUIREPK 75ADAPTATION DUPONT DE GRANGESPK75.6 – PK77.5FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DE PRAMONT• Gestion <strong>de</strong>s matériaux (extraction) pour garantirl’abaissement Sierre-SionPK71.4 – PK72.2FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DE ST LEONARD• Augmentation <strong>du</strong> gabarit hydraulique• Utilisation <strong>de</strong>s talus autoroutiers commedigueLIAISON BIOLOGIQUECANAL : TRACEA COORDONNEREMBOUCHURE DE LA LIENNEPK71.4-PK74.2POUTAFONTANA• Elargissement sécuritaire minimal etabaissement <strong>du</strong> fondPK74.2-PK75.6GRANGES• Augmentation <strong>de</strong> la capacité hydraulique parélargissement et abaissement <strong>du</strong> fond• Aménagement type urbainPK 70.9ADAPTATION DU PONT DE ST-LEONARDLIAISON BIOLOGIQUEPK71COULOIR D’EVACUATION• Création d’un couloir d’évacuation <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els > 20302020-2030> 2030PRIORITÉS DE RÉALISATION118


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Sierre – partie amontPK77.9-PK78.5AVAL COLLINES DE PONT-CHALAIS• Elargissement sécuritaire minimal et abaissement <strong>du</strong>fondAVAL DE CHIPPIS ETPK78.5-PK80.7COLLINES DE PONT-CHALAIS• Elargissement sécuritaire minimalPK80.7-PK82.1TRAVERSEE DE CHIPPIS• Profil-type traversée d’agglomérationsPK 83.5PREMIERE PONTDE SIERREPK 83.6PONT ROUTECANTONALEPK 78.8ADAPTATION DUPONT DE NOËSDIGUE SUBMERSIBLE (RG)PK 79.4PONT DE LA TRANSVERSALESIERRE-OUESTPK 81.5PONT FERROVIAIRE ARECONSTRUIREARRIERE-DIGUELIAISON BIOLOGIQUEPK 81.4PONT DE CHIPPIS A RECONSTRUIREPK 82.4PONT A9PK 82.1PASSERELLE A9PK82.1-PK84ILLES FALCON ET RASPILLES• Reconstruction <strong>de</strong> digue en rive droite> 20302008-20202020-2030PRIORITÉS DE RÉALISATION119


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR120Le concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)La Commission régionale <strong>de</strong> pilotage (COREPIL) <strong>de</strong> Sierre – qui regroupeles représentants <strong>de</strong>s communes riveraines valaisannes et vaudoisesainsi que divers groupes d’intérêt à l’échelle régionale - s’estréunie à <strong>de</strong> nombreuses reprises <strong>du</strong>rant près <strong>de</strong> cinq ans pour suivrel’évolution <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et mener une réflexionsur le développement <strong>de</strong> la plaine. Elle a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s ateliers spécifiquessur les thèmes suivants:• Nature• Agriculture• Loisirs et tourisme• Arts & métiers et in<strong>du</strong>strie• Aménagement <strong>du</strong> territoire et infrastructures.Les réflexions menées dans ce cadre ont permis <strong>de</strong> définir les objectifsrégionaux et d’i<strong>de</strong>ntifier les principales thématiques régionales ainsique les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3. Ces élémentsont été synthétisés dans un projet <strong>de</strong> concept régional <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (CDP) qui a été pris en compte dansl’établissement <strong>du</strong> PA-R3 et qui sert d’outil <strong>de</strong> référence pour coordonnerce <strong>de</strong>rnier avec le développement <strong>de</strong> la plaine.Les divergences éventuelles subsistant entre les propositions <strong>du</strong> PA-R3et celles <strong>du</strong> CDP seront réglées autant que possible lors <strong>de</strong> la phased’adaptation <strong>du</strong> PA-R3 faisant suite à l’information publique ainsi quelors <strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction<strong>du</strong> Rhône. La mise en œuvre <strong>de</strong>s propositions <strong>du</strong> CDP relève également<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s communes concernées.Les principales thématiques régionalesNature: Le CDP prévoit <strong>de</strong> mettre en valeur les espaces naturels <strong>de</strong> laplaine en conservant au minimum les espaces naturels existants, enassurant leur survie à long terme et en les reliant. Le réseau écologiquerégional ainsi constitué se basera dans une large mesure sur le Rhônerevitalisé, les canaux, les points d'eau et les collines. Un élargissementnature exceptionnel est prévu dans la zone <strong>de</strong> Pramont, en gran<strong>de</strong> partiesur <strong>de</strong>s terrains appartenant au Canton. Des liaisons seront aménagéesavec les coteaux et le tout sera réalisé <strong>de</strong> manière à minimiserles conflits avec les autres utilisations <strong>de</strong> la plaine en particulier l'agriculture.Une fois en place le réseau écologique régional pourra engran<strong>de</strong> partie être parcouru par les habitants et les touristes joignantainsi l'utile à l'agréable.Agriculture: Le CDP propose <strong>de</strong> prendre les mesures nécessaires pourconserver une agriculture forte dans la plaine <strong>de</strong> la région sierroise. Ils'agira <strong>de</strong> minimiser les pertes <strong>de</strong> surfaces inévitables et <strong>de</strong> les compenseren améliorant encore l'efficacité <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>pro<strong>du</strong>ction et en maintenant un cœur arboricole fort. Une bonne gestion<strong>du</strong> territoire <strong>de</strong>vra permettre <strong>de</strong> limiter les surfaces <strong>de</strong> compensationécologiques au minimum légal et <strong>de</strong> les organiser <strong>de</strong> manière àne pas gêner l'exploitation agricole tout en contribuant à la réalisation<strong>du</strong> réseau écologique régional. Dans ces aménagements on profiteraau maximum <strong>de</strong>s avantages procurés par les améliorations foncièresintégrales et l'ordonnance sur la qualité écologique.Loisirs et tourisme: Une priorité <strong>du</strong> CDP est d'améliorer l'espace <strong>de</strong>vie <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> la plaine et <strong>de</strong> ses visiteurs. Le Rhône re<strong>de</strong>venu attrayantet diversifié <strong>de</strong>viendra la colonne vertébrale <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> loisirsdans la plaine en constituant notamment un lien entre le Parcnaturel Finges et la réserve <strong>de</strong> Poutafontana. Les mesures à prendre serontcohérentes avec la politique cantonale en matière <strong>de</strong> tourisme.Arts & métiers et in<strong>du</strong>strie: Afin <strong>de</strong> ne pas gaspiller le sol et d'offrir<strong>de</strong>s conditions cadre optimales aux entreprises, il est prévu d'établir etmettre en œuvre un concept régional <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles.Celles-ci <strong>de</strong>vront être profilées <strong>de</strong> manière à être à mêmed'accueillir <strong>de</strong>s entreprises novatrices et performantes en cohérenceavec la politique cantonale <strong>de</strong> développement économique. La démarchetiendra compte <strong>de</strong>s équipements et investissements déjà réaliséset <strong>de</strong> la nécessité d'optimaliser le plan général <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> laplaine. La mise en œuvre d'un système cohérent <strong>de</strong> zones d'activités artisanaleset in<strong>du</strong>strielles <strong>de</strong> qualité rendra probablement nécessaire unéquilibrage <strong>de</strong>s coûts et avantages entre les communes.Aménagement <strong>du</strong> territoire et infrastructures: Le CDP offre une opportunitéunique d'organiser les activités <strong>de</strong> la plaine <strong>de</strong> manière àéconomiser le sol qui est une <strong>de</strong>nrée précieuse et limitée. Il faudra ré<strong>du</strong>irel'émiettement <strong>du</strong> territoire et trouver un équilibre entre <strong>de</strong>s zonesagricoles, naturelles, in<strong>du</strong>strielles exclusives et <strong>de</strong>s zones qui offrentune superposition d'utilisations. On pourra créer <strong>de</strong>s superpositionsqui offrent <strong>de</strong>s avantages à tous les utilisateurs comme par exempleune zone in<strong>du</strong>strielle ren<strong>du</strong>e plus attrayante car traversée par le réseauécologique régional. Le CDP est considéré comme un élément d'unefuture planification régionale <strong>de</strong> l'organisation <strong>du</strong> territoire.Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3Chippis – Géron<strong>de</strong>: Contextualisation urbaine et liaison transversaleentre le Rhône et le lac <strong>de</strong> Géron<strong>de</strong>. Création d’un espace nature & loisirsavec une liaison piétonne sur le Rhône et un renforcement <strong>de</strong> l’espacebâti.Pramont – Chablé – Etreys: Elargissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône avec <strong>de</strong>sbras morts et <strong>de</strong>s zones d'eaux calmes, petit poumon vert au milieu<strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> la plaine qui servira <strong>de</strong> relais entre Pfyn-Finges et Poutafoutanaet restaurera une magnifique forêt alluviale. Restructurationagricole, amélioration <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> camping.Poutafontana: Elargissement <strong>du</strong> Rhône. Intégration <strong>de</strong> la zone sportive<strong>de</strong> St-Léonard dans un espace Nord / Sud avec aménagementd'une liaison piétonne traversant le fleuve.Réseaux Loisirs & Nature: Maintien et renforcement <strong>de</strong>s liaisons natureet <strong>de</strong> loisirs en un réseau longitudinal et transversal cohérent.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Aspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue (Sierre)Mesure prioritaire <strong>de</strong> Sierre/ChippisParallèlement à l’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagement <strong>du</strong> Rhône, lamesure prioritaire <strong>de</strong> Sierre-Chippis dont la première phase a été miseà l’enquête publique en avril 2008 permettra d’augmenter rapi<strong>de</strong>mentle niveau <strong>de</strong> protection dans la zone in<strong>du</strong>strielle et l’agglomération <strong>de</strong>Sierre et Chippis. Cette première phase a été coordonnée avec le PA-R3.Aspects environnementaux locauxL’élargissement <strong>du</strong> Rhône partout où c’est possible favorisera la mise enplace d’un lit <strong>de</strong> régime qui occupera une largeur <strong>de</strong> 80 m. Deux élargissementsponctuels sont projetés à Pramont/Crête Longue et à l’amont<strong>de</strong> la confluence <strong>de</strong> la Lienne. Du fait <strong>de</strong>s conditions locales particulières,un cours en tresses pourrait se former à Pramont, morphologieparticulièrement favorable à la faune benthique, au développement <strong>de</strong>frayères et aux sta<strong>de</strong>s pionniers <strong>de</strong> la végétation alluviale. Il offrira <strong>de</strong>shabitats riverains variés, éten<strong>du</strong>s et moins perturbés par la formationd’îles qui serviront <strong>de</strong> refuge et <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction à <strong>de</strong>s espècessensibles comme les petits échassiers ou les canards. Sa situation entreles <strong>de</strong>ux réserves <strong>de</strong> Finges et <strong>de</strong> Poutafontana lui confèrera <strong>de</strong>s fonctionsparticulièrement importantes au niveau biologique. Il s’agira d’unbiotope relais permettant l’extension d’espèces riveraines très rares pourlesquelles Finges et Poutafontana figurent parmi les <strong>de</strong>rniers refugesdans la plaine (p.ex. sonneur à ventre jaune) voire en Suisse.Les embouchures <strong>de</strong> la Navisence (mesure prioritaire <strong>de</strong> Chippis) et <strong>de</strong>la Rèche seront reprises et améliorées. La première rivière revêt un intérêtélevé en termes <strong>de</strong> sites <strong>de</strong> frai pour la truite.Des contraintes topographiques et les zones construites <strong>de</strong> Sierre/Chippiset Granges limitent les possibilités d’un élargissement au profil nécessairepour que le Rhône puisse remplir ses fonctions écologiques.Là où le Rhône est contraint et ne peut être élargi à la largeur <strong>de</strong> régime,<strong>de</strong>s liaisons parallèles assureront la connectivité longitudinaledans la plaine, comme à Granges ou au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Léonard.Les surfaces prises sur le site <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s batraciens d’importancenationale à Poutafontana (IBN 66) sont intégralement restituéesen aval <strong>de</strong> la réserve, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.Inci<strong>de</strong>nces sur l’utilisation <strong>du</strong> territoireLes emprises prévues <strong>du</strong> projet s’élèvent au total à 81 ha répartis <strong>de</strong> lamanière suivante: 2 ha pour les zones d’habitat, 2 ha pour les zones in<strong>du</strong>strielleset artisanales, 10 ha pour les zones d’intérêt général et sportives,33 ha pour les zones agricoles, 24 ha pour les zones protégées, 3ha pour l’aire forestière et 9 ha pour les autres affectations ou inconnu.Les plans d’affectation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3<strong>de</strong>vront être progressivement adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône,une fois le PA-R3 adopté par le Conseil d’Etat. Au besoin, une zone réservéeselon l’art. 15 <strong>de</strong> la loi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s coursd’eau pourra être délimitée sur les périmètres concernés.Le projet nécessite l’assainissement <strong>de</strong> 4 décharges. Les travaux <strong>de</strong> correction<strong>de</strong>vront intégrer la protection <strong>de</strong> 2 sites ISOS, par ailleurs inclusdans le périmètre <strong>de</strong> la mesure prioritaire <strong>de</strong> Sierre-Chippis, et la continuité<strong>de</strong> plusieurs voies historiques. De nombreuses lignes à haute tensionlongent le Rhône: il n’est pas exclu que certains mâts soientdéplacés en direction <strong>de</strong>s zones à bâtir, ce qui nécessitera la définition<strong>de</strong> nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction. Enfin, la présence <strong>du</strong> gazo<strong>du</strong>cà proximité <strong>du</strong> Rhône (et qui le traverse à 3 reprises) impose une organisationappropriée <strong>de</strong>s travaux, le risque d’acci<strong>de</strong>nts pouvant êtresensiblement diminué par <strong>de</strong>s mesures adéquates.SierreChippisSt-LéonardChalaisGrôneTotalZones d’habitat 2 - - - - 2Zones in<strong>du</strong>strielles etartisanalesZones d’intérêt généralet sportives2 - - - - 210 - - - - 10Zones agricoles 25 - 8 - - 33Zones protégées 21 1 - - - 22Aire forestière 3 - - - - 3Autres affectationset inconnuEmprisesupplémentaire [ha]3 - 4 - 2 966 1 12 0 2 81121


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.5 SECTEUR SION – CHAMOSONEtat actuel <strong>du</strong> secteurCrues historiques récentesDepuis 1860, certaines crues ont marqué les esprits. Les inondationsont le plus souvent été initiées par <strong>de</strong>s brèches et ruptures <strong>de</strong> la digue,ou alors par le refoulement d’eaux dans <strong>de</strong>s canaux. Parmi les événementsles plus récents figurent les crues d’août 1987, <strong>de</strong> septembre 1993et d’octobre 2000.En 1987 (770 m 3 /s à Sion), une digue cédant partiellement à Bellini,une inondation <strong>de</strong>s cultures en rive gauche <strong>de</strong> la Borgne, un refoulement<strong>de</strong>s eaux dans le canal <strong>de</strong> Vissigen inondant la zone in<strong>du</strong>strielleainsi que <strong>de</strong>s digues fortement déstabilisées à l’aval <strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong>Nendaz ont provoqué <strong>de</strong> nombreux dégâts. La plaine a tout <strong>de</strong> mêmeété en partie épargnée, limitant cette fois-ci l’ampleur <strong>de</strong>s dommages.En 1993 (820 m 3 /s à Sion), la crue a <strong>de</strong> nouveau provoqué une inondation<strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielle par refoulement <strong>du</strong> canal <strong>de</strong> Vissigen.De nombreux indices (percolation d’eau à travers les digues, érosion <strong>du</strong>talus externe, renards hydrauliques) ayant mis en évi<strong>de</strong>nce la vulnérabilité<strong>de</strong>s digues, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> renforcements et rehaussement ontété réalisés suite à cet événement.En 2000 (900 m 3 /s à Sion), 240 ha <strong>de</strong> plaine ont été inondés entre laLizerne et le cône <strong>de</strong> Chamoson suite à la rupture d’une digue sur unecentaine <strong>de</strong> mètres au niveau <strong>du</strong> poste <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong> Chamoson. Lerefoulement <strong>du</strong> canal <strong>de</strong> Vissigen a touché la zone in<strong>du</strong>strielle et lazone d’habitations.Capacité hydraulique <strong>du</strong> Rhône dans le secteurLes débits caractéristiques sur la traversée <strong>du</strong> secteur (crue centennaleQ100 et crue extrême Qex) augmentent aux confluences <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux affluents(la Borgne et la Lizerne). Les autres affluents <strong>du</strong> secteur ne fontpas augmenter <strong>de</strong> façon significative les débits <strong>du</strong> Rhône pris encompte dans le projet.Débits [m 3 /s]km 71.1 Début <strong>du</strong> secteur Q100cible Qextkm 71.1 Lienne 1120 1520km 67.6Borgnekm 61.1 Printse 1200 1580km 60.0Morgekm 57.8 Lizerne 1260 1600Actuellement, le Rhône présente une capacité hydraulique inférieureau débit <strong>de</strong> la crue centennale (Q100) sur quasiment tout le secteur <strong>de</strong>Sierre, à l’exception d’un tronçon en rive gauche (talus <strong>de</strong> l’autoroute),en considérant une revanche <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 cm.Capacité % Rive gauche % Rive droite< Q100 92% 94%> Q100 et < Qext 12% 3%> Qext 3% 3%100% 100%Capacité hydraulique <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Sion. (voir chapitre 1.4)122


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Etat <strong>de</strong>s diguesAu cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières crues historiques, <strong>de</strong> nombreux indices ontmontré la fragilité <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône. Sur le secteur <strong>de</strong> Sion, lesbrèches et les ruptures <strong>de</strong> digues ont été fréquentes notamment à l’aval<strong>de</strong> Sion, à Conthey et à Chamoson.Sur l’ensemble <strong>du</strong> secteur, ce sont 58% et 49% <strong>de</strong>s digues en rive droiteet gauche qui présentent un danger élevé.Transport soli<strong>de</strong>L’extraction <strong>de</strong>s matériaux charriés par le Rhône ne concerne sur lesecteur qu’un site, la gravière <strong>du</strong> cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s.Etat <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Sion. (voir chapitre 1.5)Sur le sol<strong>de</strong> <strong>du</strong> tronçon, 28% <strong>de</strong>s digues en rive droite et 21% <strong>de</strong> cellesen rive gauche ont été classées en danger moyen. Et si 30% <strong>de</strong>s diguesen rive gauche sont répertoriées en <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> danger faible, seuls 13%<strong>de</strong>s digues en rive droite comportent un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> danger faible.Cet état <strong>de</strong>s lieux confirme la vulnérabilité <strong>de</strong>s digues mise en évi<strong>de</strong>ncelors <strong>de</strong> chaque crue importante ces <strong>de</strong>rnières années.123


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSurface totale touchée : 1553 haDégâts potentiels : 1029 millions CHFZone à fort dégâts potentiels dûs aux zonesaéroportuaire et in<strong>du</strong>strielles ainsi qu’au tissu urbain124Situation actuelle <strong>de</strong> dangerGestion actuelle <strong>de</strong>s risquesSur la carte d’inondation ci-<strong>de</strong>ssus on remarque que dans le quartier<strong>de</strong> Vissigen, <strong>de</strong>nsément habité, les hauteurs <strong>de</strong> l’inondation peuventdépasser les 2 mètres, avec <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>s vitesses élevées en raison <strong>de</strong>sruptures <strong>de</strong> digues. Cela représente une source <strong>de</strong> danger importantepour la population. Des hauteurs d’eau importantes sont aussi présentesdans la partie inférieure d’Aproz.Sur le secteur, la surveillance <strong>du</strong> Rhône ainsi que la mise en place <strong>de</strong>mesures d’urgence en cas <strong>de</strong> crue est <strong>du</strong> ressort communal. Hors pério<strong>de</strong><strong>de</strong> crue, l’entretien <strong>de</strong>s berges incombe également aux communes.Au niveau cantonal, un <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence Rhône est élaboré,avec comme élément central la Cellule d’intervention Rhône(CIR), organe décisionnel et <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s interventions. Dans cemême cadre, un réseau d’observateurs <strong>du</strong> Rhône a été mis en placepar le canton.Parallèlement à l’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagement <strong>du</strong> Rhône, lamesure prioritaire <strong>de</strong> Sion permet d’assurer sur le territoire <strong>de</strong> la commune<strong>de</strong> Sion un développement et une réalisation plus rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> projetd’aménagement. Les mesures anticipées déjà réalisées ont permis lerenforcement et l’homogénéisation <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong>s digues en rivegauche <strong>du</strong> Rhône, à la hauteur <strong>de</strong> Vissigen et entre le pont Sainte-Margueriteet le pont <strong>de</strong> l’autoroute A9.Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentielsLa surface touchée par les inondations en cas <strong>de</strong> crue centennale représenteactuellement 1553 ha entre le cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Léonard et Chamoson.Les dégâts qu’occasionnerait une telle crue sont estimés à uncoût <strong>de</strong> 1029 millions CHF.L’importance <strong>de</strong> ces dégâts potentiels est principalement liée à la présence<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Sion et aux nombreuses infrastructures urbainessituées à proximité immédiate <strong>du</strong> Rhône. Les quartiers <strong>de</strong> Vissigen, <strong>de</strong>sRonquoz, la zone in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong> Chandoline et l’aéroport <strong>de</strong> Sionconstituent <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentiels.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Sion, les centrales <strong>de</strong> Nendaz et le poste <strong>de</strong>couplage <strong>de</strong> Chamoson constituent également <strong>de</strong>s zones à fort dégâtpotentiel.CommuneEstimation <strong>de</strong>sSurface touchéedégâts potentiels[ha][mio Frs]Sion 906 897Nendaz 46 92Conthey 59 2Vétroz 282 24Ardon 133 7Chamoson 127 71553 ha 1’029 mio


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il n’y a plus <strong>de</strong> danger pour la crue <strong>de</strong> dimensionnement QdimSeul un risque rési<strong>du</strong>el subsiste au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim, en jaune strié fort(Q100 ou Q100-Qext) ou jaune strié léger (Qext)Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsGestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenueLa solution retenue considère un débit <strong>de</strong> dimensionnement comprisentre Q100 et Qex, selon les tronçons.Du cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Léonard à l’embouchure <strong>de</strong> la Borgne, le débit <strong>de</strong> dimensionnementpris en compte est <strong>de</strong> 1320 m 3 /s, ce qui correspond àQ100 majoré <strong>de</strong> 200 m 3 /s. Au niveau <strong>de</strong> la confluence <strong>de</strong> la Borgne, ladigue en rive gauche est dimensionnée pour Q100 afin <strong>de</strong> permettre le retouroptimal au Rhône <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els gérés en rive gauche.La traversée <strong>de</strong> Sion (km 67715 à km 62321) voit un Rhône dimensionnépour assurer une protection <strong>de</strong> la zone urbaine contre une crueextrême (1580 m 3 /s) De la zone <strong>de</strong>s Iles à l’entrée <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s au niveau<strong>de</strong> la gravière (km 62321 à km 52860), un débit <strong>de</strong> dimensionnement<strong>de</strong> Q100 a été retenu.Sur la partie la plus à l’aval <strong>du</strong> secteur, au passage <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la Losentse,le Rhône est dimensionné pour faire transiter la crue extrême.Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSi le Rhône peut évacuer en toute sécurité sa crue <strong>de</strong> dimensionnement,la prise en compte <strong>de</strong> débits supérieurs à cette crue reste indispensable.Le cas <strong>de</strong> surcharge, s’il est géré, permet d’éviter que le surplus <strong>de</strong> débitne con<strong>du</strong>ise à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées débouchant sur le déversement<strong>de</strong> quantités d’eau conséquentes sur la plaine et provoquant<strong>de</strong>s dégâts potentiellement catastrophiques.Entre Saint-Léonard et l’embouchure <strong>de</strong> la Borgne, les débor<strong>de</strong>mentscontrôlés jusqu’à 200 m 3 /s transitent par la rive gauche pour <strong>de</strong>s débitscompris entre Q100+200m 3 /s et Qex. Le retour <strong>de</strong>s débits excé<strong>de</strong>ntaires auRhône est réalisé au niveau <strong>de</strong> la Borgne par une digue <strong>de</strong> retour. Seulun débit extrême peut provoquer un débor<strong>de</strong>ment en rive droite.Dans la traversée <strong>de</strong> Sion, le Rhône étant dimensionné pour une protectionjusqu’à la crue extrême, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments ne pourront survenirqu’en cas <strong>de</strong> surcharge lors d’une crue supérieure au débit extrême.Dans ce cas, la gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els est fixée par les contraintestopographiques. Elle se fera en rive gauche <strong>du</strong> Rhône, les débits déverséstransitant jusqu’à l’embouchure <strong>du</strong> canal <strong>de</strong> Vissigen. A l’aval<strong>du</strong> pont <strong>de</strong> l’autoroute, la gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els supérieurs à lacrue extrême se fera en rive droite.A la sortie <strong>de</strong> Sion, à l’amont <strong>de</strong>s Iles, le débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> débits supérieursà la crue <strong>de</strong> dimensionnement se fera <strong>de</strong> manière contrôlée auniveau d’une digue submersible en rive droite. Une inondation lente<strong>de</strong>s zones amont jusqu’à la hauteur <strong>du</strong> pont <strong>de</strong>s Ronquoz reste possible.Les débits débordés transiteront dans la plaine dans la zone confinéeentre les arrière-digues <strong>du</strong> remblai sud <strong>de</strong> l’A9 et le Rhône,préservant ainsi les zones fortement <strong>de</strong>nsifiées au nord <strong>de</strong> l’autoroute.Une digue <strong>de</strong> retour au niveau <strong>de</strong>s Epeneys permet <strong>de</strong> ramener ces débitsau Rhône, à nouveau dimensionné pour la crue extrême <strong>de</strong>puisRid<strong>de</strong>sRéseau d'intervention d'urgenceLe réseau d’intervention d’urgence est assuré en rive droite sur toute latraversée <strong>du</strong> secteur par la route cantonale, <strong>de</strong> Saint-Léonard à Rid<strong>de</strong>saprès avoir traversé la ville <strong>de</strong> Sion.125


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Sion – partie avalCARACTERISTIQUES GENERALES DU PROJET• Elargissement sécuritaire minimal en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones à fortes contraintes• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône jusqu’à 1.8m sur la traversée urbaine• Mise à niveau ponctuelle <strong>de</strong>s digues, mais pas <strong>de</strong> rehaussement systématique• Elargissements ponctuels aux embouchures pour gérer les matériaux et les risques rési<strong>du</strong>elsARRIERE-DIGUES EN BORDURE DE L’A9PK57.1 – PK58.2FONCTIONSSECURITAIRESEMBOUCHURE DE LA LIZERNE• Aménagement <strong>de</strong> l’embouchure• Elargissement <strong>du</strong> Rhône en rive droite• Transit <strong>de</strong>s débits <strong>du</strong> couloir <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsPK60.1 – PK60.5FONCTIONSSECURITAIRESEMBOUCHURE DE LA MORGE• Reprise <strong>de</strong> l’embouchure pour assurer le transit <strong>de</strong>sdébits <strong>de</strong> la Morge dans le Rhône• Elargissement <strong>du</strong> Rhône en rive droiteEMBOUCHURE LOSENTSEPK53.6 – PK60.5FONCTIONSECURITAIREELARGISSEMENT DES EPENEYS• Digue <strong>de</strong> retour en rive droite <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’amont vers le RhônePONT ET LIGNE CFFARRIERE-DIGUES DU POSTE DE COUPLAGEPK 60.6REMPLACEMENT DU PONT D’APROZLIAISON BIOLOGIQUEPK 56.6ADAPTATION PONTPK 58.3ADAPTATION PONT DE LA SEBAPK 52.8PONT ROUTE CANTONALEPK 54.7ADAPTATION PONTS BIEUDRONPK52.3-PK57.8LOSENTSE -LIZERNE• Elargissement sécuritaire minimal avec nouvelle digue en rive droite entre la Lizerne et le poste <strong>de</strong>couplage <strong>de</strong> Bieudron et digue renforcée en rive gauche• Abaissement sur moins <strong>de</strong> 1km pour passer le secteur fortement contraint <strong>de</strong> Bieudron (poste <strong>de</strong>couplage en rive droite, usine en rive gauche)• Elargissement ponctuel plus important <strong>de</strong> l’usine jusqu'au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>sPK57.8-PK61.2LIZERNE -PRINTZE• Elargissement sécuritaire minimal avec renforcement <strong>de</strong> la digue rive gauche etnouvelle digue en rive droite2020-2030> 2030PRIORITÉS DE RÉALISATION2020-2030126


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Sion – partie amontPK67.6 – PK68.8FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DE LA BORGNE• Mise en vitesse <strong>de</strong>s écoulements dans la traversée <strong>de</strong> Sion• Maintien <strong>de</strong> l’abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône dans la traversée<strong>de</strong> Sion• Gestion <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> la Borgne• Utilisation pour favoriser le retour <strong>de</strong>s débits excé<strong>de</strong>ntairesau RhônePK63.0-PK68.0TRAVERSEE DE SION• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône jusqu’à 1.5m sur latraversée urbaine• Aménagement urbain <strong>de</strong>s digues sur le tronçoncentral• Mise à niveau ponctuelle <strong>de</strong>s diguesARRIERE-DIGUE EN RIVEGAUCHE DE LA BORGNECANAL DE BRAMOISARRIERE-DIGUE EN BORDURE DE L’A9SIONNELIAISON BIOLOGIQUE PARCANAL DE VISSIGENPK61.0-PK63.0LES ILES –LES RONQUOZ• Elargissement sécuritaire minimal dès lepont <strong>de</strong>s RonquozPK 65.6ADAPTATION DES PONTS DE STE-MARGUERITEPK 70.9ADAPTATION DU PONT DE ST-LEONARDDIGUE SUBMERSIBLE (RD)EMBOUCHURE CANAL VISSIGENLIAISON BIOLOGIQUEPK 63.7ADAPTATION DU PONT DES RONQUOZPK68.8-PK71.0BORGNE - COUDE DE ST-LEONARD• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône pour permettrel’évacuation <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> dimensionnementPK61.1 – PK61.9FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DE LA PRINTSE• Synergie avec le concept <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la Printse• Suppression <strong>de</strong>s digues en rive gauche• Gestion optimale <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els• Evacuation <strong>de</strong>s débits excé<strong>de</strong>ntaires par la rivegauche préférentiellement• Elargissement sécuritaire minimal dès la sortie <strong>du</strong>cou<strong>de</strong>2020-20302008-2020PRIORITÉS DE RÉALISATION> 2030127


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURLe concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)La Commission régionale <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) <strong>de</strong> Sion – qui regroupeles représentants <strong>de</strong>s communes riveraines ainsi que <strong>de</strong>s diversgroupes d’intérêt à l’échelle régionale - s’est réunie à <strong>de</strong> nombreusesreprises <strong>du</strong>rant plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour suivre l’évolution <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong>3 e correction <strong>du</strong> Rhône et mener une réflexion sur le développement <strong>de</strong>la plaine. Celle-ci a permis <strong>de</strong> définir les objectifs régionaux et d’i<strong>de</strong>ntifierles principales thématiques régionales ainsi que les enjeux territoriauxprioritaires en lien avec le PA-R3. Ces éléments ont étésynthétisés dans un projet <strong>de</strong> concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> laplaine (CDP) qui a été pris en compte dans l’établissement <strong>du</strong> PA-R3et qui sert d’outil <strong>de</strong> référence pour coordonner les propositions <strong>du</strong> PA-R3 avec le développement <strong>de</strong> la plaine.Les divergences éventuelles subsistant entre les propositions <strong>du</strong> PA-R3et celles <strong>du</strong> CDP seront réglées autant que possible lors <strong>de</strong> la phased’adaptation <strong>du</strong> PA-R3 faisant suite à l’information publique ainsi quelors <strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction<strong>du</strong> Rhône. La mise en œuvre <strong>de</strong>s propositions <strong>du</strong> CDP relève également<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s communes concernées.Les principales thématiques régionalesNature: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit <strong>de</strong> valoriser le réseau formé par leRhône et les canaux ainsi que les points d'eau et les bas-marais. Il insisteaussi sur la préservation <strong>de</strong>s espaces naturels offerts par les affluentsnotamment le long <strong>de</strong> la Losentse et à l'embouchure <strong>de</strong> laBorgne. Il s'agira également <strong>de</strong> favoriser les lieux d’habitat <strong>du</strong> poisson.Agriculture: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit d'éviter autant que possible ladiminution <strong>de</strong>s surfaces agricoles que ce soit par le Rhône ou par l'extension<strong>de</strong>s zones à bâtir et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s eaux, ainsi quele mitage <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction. D'autre part, on pourra compensercet impact et améliorer l'outil <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction par la mise en œuvred'améliorations foncières intégrales qui permettront par exempled'améliorer les accès aux parcelles et d'interconnecter les réseaux d'irrigation.On pourra aussi profiter <strong>de</strong>s avantages offerts par l'application<strong>de</strong> l'ordonnance sur la qualité écologique.In<strong>du</strong>strie: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit l’établissement d’une pensée régionalequant à la localisation et la gestion <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles,afin notamment <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le trafic <strong>de</strong>s poids lourds.Loisirs et tourisme: Par <strong>de</strong>s mesures adéquates, le projet <strong>de</strong> CDP prévoit<strong>de</strong> favoriser l'appropriation <strong>du</strong> nouveau Rhône, <strong>de</strong> ses affluents et<strong>de</strong>s canaux par la population au moyen d'un chapelet d'espaces naturels,<strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> rencontre. Ceux-ci seront mis en réseau en accordantune attention particulière au développement d'une offre attrayanteen matière <strong>de</strong> mobilité lente (randonnée, vélo, roller, équitation).Territoire: Le projet <strong>de</strong> CDP propose <strong>de</strong> repenser le développement <strong>de</strong>la plaine par une approche régionale cohérente, dans le cadre d’unprojet d’agglomération. Il prévoit <strong>de</strong> concevoir et mettre en place <strong>de</strong>smesures qui permettent d’augmenter les performances d’occupation<strong>du</strong> sol et <strong>de</strong> ménager les espaces <strong>de</strong> transition non bâtis entre les secteursdéjà bâtis. Il évoque d'autres sujets comme l'interconnexion <strong>de</strong>sréseaux d'eau, la problématique <strong>de</strong>s affectations et les effets <strong>de</strong> l'aérodromeainsi que le rôle <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Sion, porteuse d'image et distributrice<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its et services.Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3Bramois-Borgne: Maintien <strong>du</strong> coeur agricole et <strong>de</strong> la césure non bâtieentre Sion et Bramois. Densification <strong>de</strong>s zones à bâtir existantes et fixationd’indices <strong>de</strong> construction élevés pour d’éventuelles nouvelleszones. Maintien et revitalisation <strong>du</strong> bois situé à l’embouchure <strong>de</strong> laBorgne avec accès public. Coordination avec la région <strong>de</strong> Sierre.Traversée <strong>de</strong> Sion: Maintien d’une utilisation mixte <strong>du</strong> territoire faisantcohabiter <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries non polluantes à haute valeur ajoutée etun habitat <strong>de</strong> qualité avec accès au Rhône. Réorganisation <strong>de</strong> la distribution<strong>de</strong>s espaces rési<strong>de</strong>ntiels et in<strong>du</strong>striels. La ville habitée se regroupeautour <strong>de</strong> Rhône et l’urbanise.Sion – Les Iles: Utilisation <strong>de</strong> l’élargissement <strong>du</strong> Rhône pour améliorerle site dans son ensemble et renforcer le pôle loisirs en valorisantles synergies avec les valeurs naturelles existantes ou potentielles. Résolution<strong>de</strong> la problématique <strong>du</strong> parking et <strong>de</strong> la gravière <strong>de</strong>s Iles. Améliorationet signalisation <strong>de</strong>s cheminements qui convergent vers le site.Morges – Rid<strong>de</strong>s: Maintien d’un cœur agricole fort. Maîtrise <strong>de</strong> l’urbanisation.Revitalisation <strong>de</strong>s bas-marais d’Ardon – Chamoson etaménagement <strong>du</strong> site pour la visite. Regroupement <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>striellesvers les nœuds routiers et/ou ferroviaires.128


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Aspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue (Sion)Coordination avec les affluentsLes zones <strong>de</strong> confluence <strong>de</strong>s affluents dans le Rhône ont été privilégiéespour la mise en place d’élargissements ponctuels.Les confluences nécessitent localement un aménagement particulier<strong>de</strong>s affluents (reprise <strong>de</strong> la pente <strong>du</strong> lit pour garantir la libre migrationpiscicole, élargissement pour création d’une embouchure plus naturelleet fonctionnelle, gestion <strong>de</strong>s matériaux, assurer la connexion <strong>de</strong>sliaisons biologique...).Pour la Borgne, la Morge et la Lizerne, l’aménagement <strong>de</strong> laconfluence nécessitera un abaissement progressif <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit <strong>de</strong>s affluentsjusqu’au Rhône. Afin <strong>de</strong> conserver une pente régulière <strong>du</strong> lit, leprofil en long <strong>de</strong> ces cours d’eau sera en partie repris à l’amont. Cesaménagements seront réalisés en coordination avec les projets d’aménagementet <strong>de</strong> revitalisation <strong>de</strong>s affluents.Synergies avec d’autres intérêtsL’utilisation <strong>de</strong>s surfaces dans les zones retenues pour les élargissementsrestent à optimiser selon les enjeux <strong>de</strong> développement.Une étu<strong>de</strong> détaillée doit être menée avec la Commune <strong>de</strong> Sion pourgarantir l’intégration <strong>de</strong>s digues dans le contexte urbain et le développement<strong>de</strong>s fonctions socio-économiques et urbanistiques.Aspects environnementaux locauxL’élargissement <strong>du</strong> Rhône partout où cela est possible favorisera lamise en place d’un lit <strong>de</strong> régime qui occupera une largeur <strong>de</strong> 90 mètres.Cinq élargissements ponctuels plus important sont projetés enamont <strong>de</strong> la Borgne, aux confluences <strong>de</strong> la Printse, <strong>de</strong> la Morge, <strong>de</strong> laLizerne et aux Epeneys (Chamoson/Rid<strong>de</strong>s). Ils formeront <strong>de</strong>s surfacesindispensables jouant le rôle <strong>de</strong> relais entre Pouta Fontana et le maraisd’Ardon, <strong>de</strong>ux sites d’importance nationale.La plupart <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong>s affluents sont reprises et élargies, ren<strong>du</strong>esfranchissables pour les poissons, rendant accessibles les sites potentiels<strong>de</strong> frai <strong>de</strong> la Borgne, <strong>de</strong> la Morge et <strong>de</strong> la Printse. L’embouchure<strong>de</strong> la Lizerne est inclue dans un élargissement plus conséquent.Actuellement, les propriétaires d’aménagement hydroélectriques n’ontpas <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> marnage provoqué à l’aval <strong>de</strong> Chamoson.On peut toutefois s’attendre à un bilan final plus satisfaisant que la situationactuelle <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> décolmatage <strong>de</strong>s substrats qui favoriseraune meilleure colonisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>du</strong> fond <strong>du</strong> lit.A travers Sion, le Rhône est fortement contraint et ne peut être élargi àla largeur <strong>de</strong> régime. La liaison biologique sera assurée par une revitalisation<strong>du</strong> canal <strong>de</strong> Vissigen. De même, la liaison au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s(entre les ponts A9 et CFF) sera renforcée par une revitalisation <strong>du</strong>canal Sion Rid<strong>de</strong>s.Inci<strong>de</strong>nces sur l’utilisation <strong>du</strong> territoireLes plans d’affectation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3<strong>de</strong>vront être progressivement adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône,une fois le PA-R3 adopté par le Conseil d’Etat. Au besoin, une zone réservéeselon l’art. 15 <strong>de</strong> la loi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s coursd’eau pourra être délimitée sur les périmètres concernés.Les emprises supplémentaires prévues <strong>du</strong> projet s’élèvent à 140 ha répartis<strong>de</strong> la manière suivante: 2 ha pour les zones d’habitat, 10 ha pourles zones in<strong>du</strong>strielles et artisanales, 22 ha pour les zones d’intérêt généralet sportives, 61 ha pour les zones agricoles, 15 ha pour les zonesprotégées, 6 ha pour l’aire forestière et 24 ha pour les autres affectationsou inconnu.SionNendazLe projet nécessite en outre l’assainissement <strong>de</strong> 4 décharges. Les travaux<strong>de</strong> correction <strong>de</strong>vront intégrer la protection d’un site ISOS, lacontinuité <strong>de</strong> plusieurs voies historiques et <strong>de</strong>s précautions particulièresdans les zones archéologiques <strong>de</strong> Clavau et Tourbillon, et dansl’objet IFP «Valère et Tourbillon». De nombreuses lignes à haute tensionlongent le Rhône: il n’est pas exclu que certains mâts soient déplacésen direction <strong>de</strong>s zones à bâtir, ce qui nécessitera la définition <strong>de</strong>nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction. Enfin, la présence <strong>du</strong> gazo<strong>du</strong>c àproximité <strong>du</strong> Rhône (dont 2 traversées) impose une organisation appropriée<strong>de</strong>s travaux – le risque d’acci<strong>de</strong>nts pouvant être sensiblementdiminué par <strong>de</strong>s mesures adéquates.ContheyVétrozArdonChamosonEmpriseZones d’habitat - - - - - 2 2Zones in<strong>du</strong>strielleset artisanalesZones d’intérêtgénéral et sportives6 - - 4 - - 1017 - 2 3 - - 22Zones agricoles 27 1 2 6 10 15 61Zones protégées 10 - - - 3 2 15Aire forestière 6 - - - - - 6Autres affectationset inconnuEmprisesupplém.6 - 11 2 3 2 24[ha] 72 1 15 15 16 21 140suppl. [ha]129


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.6 SECTEUR RIDDES – EVIONNAZEtat actuel <strong>du</strong> secteurCrues historiques récentesLa crue <strong>du</strong> Rhône en 1948 a atteint un débit <strong>de</strong> 990 m 3 /s à Branson.Cette crue spectaculaire a provoqué l’ouverture <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux brèches sur larive gauche, à l’aval <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> Fully. Toute la largeur <strong>de</strong> la plaineentre Charrat et le cône d’alluvions <strong>de</strong> la Dranse à Martigny a été inondée.Cette section Branson – Fully faisait pourtant partie <strong>de</strong> la premièreétape <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la 2 e correction qui débuta en 1936.Lors <strong>de</strong> la crue d’octobre 2000, le débit atteint à Branson a été <strong>de</strong> 990m 3 /s. Avec l’apport particulièrement élevé <strong>de</strong> la Dranse, il a été <strong>de</strong> 1370m 3 /s à la Porte <strong>du</strong> Scex. A Bieudron, une rupture <strong>de</strong> la digue en rivedroite sur une largeur d’environ 100 m s’est pro<strong>du</strong>ite. Par l’intermédiaire<strong>du</strong> canal Leytron-Saillon-Fully, l’inondation se propagea enaval, recouvrant la plaine <strong>de</strong> Saillon sur environ 140 ha. De nombreusescaves et garages ont été inondés et toute la zone a été recouverted’une fine pellicule <strong>de</strong> limons. Cette crue fit également <strong>de</strong>s dégâtsconsidérables entre Collonges et Evionnaz. En effet, les eaux débordèrenten rive gauche et dans une moindre mesure en rive droite. Cesinondations touchèrent une surface d’environ 87 ha, mettant sousl’eau et recouvrant <strong>de</strong> limons les installations et infrastructures présentes,en particulier la STEP d’Evionnaz, une partie <strong>de</strong>s installations<strong>de</strong> l’usine Orgamol et le parc d‘attraction <strong>du</strong> Labyrinthe Aventure.L’autoroute A9, en partie inondée, a <strong>du</strong> être fermée. Suite à la crue <strong>de</strong>2000, <strong>de</strong>s mesures urgentes ont été entreprises dans les secteurs <strong>de</strong>Fully et Rid<strong>de</strong>s.Capacité hydraulique <strong>du</strong> RhôneLes débits caractéristiques sur la traversée <strong>du</strong> secteur (crue centennaleQ100 et crue extrême Qex) augmentent aux confluences <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxaffluents (Dranse et Trient). Les autres affluents <strong>du</strong> secteur n’augmententpas <strong>de</strong> façon significative les débits <strong>du</strong> Rhône pris encompte dans le projet.Actuellement, le Rhône présente une capacité hydraulique inférieureau débit <strong>de</strong> la crue centennale (Q100) sur 80% <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Martigny.Capacité % Rive gauche % Rive droite< Q100 81% 78%> Q100 et < Qext 16% 16%> Qext 4% 4%100% 100%Débits [m 3 /s]km 52.3 Début <strong>du</strong> secteur Q100cible Qextkm 52.3 Losentse 1260 1600km 37.4 Dranse 1404 1804Km 35.4 Trient 1489 1913km 29.6 Barrage d’Evionnaz 1489 1913km 29.6 Fin <strong>du</strong> secteur Q100cible QextCapacité hydraulique actuelle <strong>du</strong> Rhône. (voir chapitre 1.4)130


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Etat <strong>de</strong>s diguesAu cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières crues historiques, <strong>de</strong> nombreux indices ontmontré la fragilité <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> Rhône. Sur le secteur <strong>de</strong> Martigny, lesbrèches et les ruptures <strong>de</strong> digues ont été fréquentes, notamment àSaillon ou Fully.Sur l’ensemble <strong>du</strong> secteur, ce sont 55% <strong>de</strong>s digues en rive droite et 73%<strong>de</strong>s digues en rive gauche qui présentent un danger élevé. Cet état <strong>de</strong>slieux confirme la vulnérabilité <strong>de</strong>s digues mise en évi<strong>de</strong>nce lors <strong>de</strong>chaque crue importante ces <strong>de</strong>rnières années.Etat <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong> Martigny. (voir chapitre 1.5)Transport soli<strong>de</strong>La capacité <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> sédiments est relativement élevée à l’amont<strong>du</strong> secteur (autour <strong>de</strong> 40000 m 3 /an), mais décroît dans le secteur <strong>de</strong>Fully pour arriver à moins <strong>de</strong> 7000 m 3 /an à Branson. A l’aval <strong>du</strong> cou<strong>de</strong><strong>de</strong> Martigny, elle croît <strong>de</strong> nouveau pour atteindre <strong>de</strong> 12000 à 18000m 3 /an. En situation normale, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s sédiments charriéspar le Rhône se dépose dans la retenue formée par le barrage d’Evionnaz,alors que lors <strong>de</strong>s crues annuelles, ces sédiments sont remobiliséset transitent vers l’aval. La Gravière <strong>du</strong> Rhône Genetti SA située au km53.1 est actuellement la seule en activité. Dans la pério<strong>de</strong> 1982-2002 lamoyenne <strong>de</strong>s extractions a été <strong>de</strong> 6900 m 3 /an.131


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSurface totale touchée : 3307 haDégâts potentiels : 784 millions CHFZone à danger élevé dûs à <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urd’eau dans <strong>de</strong>s zones urbaniséesSituation actuelle <strong>de</strong> dangerGestion actuelle <strong>de</strong>s risquesSur le secteur, la surveillance <strong>du</strong> Rhône ainsi que la mise en place <strong>de</strong>mesures d’urgence en cas <strong>de</strong> crue sont <strong>du</strong> ressort communal. Hors pério<strong>de</strong><strong>de</strong> crue, l’entretien <strong>de</strong>s berges incombe également aux communes.Au niveau cantonal, un <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgence Rhône est élaboré,avec comme élément central la Cellule d’intervention Rhône (CIR), organedécisionnel et <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s interventions. Dans ce même cadre,un réseau d’observateurs <strong>du</strong> Rhône a été mis en place par le canton.Parallèlement à l’élaboration <strong>du</strong> plan d’aménagement <strong>du</strong> Rhône, lamesure prioritaire <strong>de</strong> Fully permet d’assurer sur le territoire <strong>de</strong> la commune<strong>de</strong> Fully un développement et une réalisation plus rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> projetd’aménagement.Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentielsLa surface touchée par les inondations en cas <strong>de</strong> crue centennale représenteactuellement 3307 ha sur le territoire <strong>de</strong> la région, ce qui représenteune gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la plaine. Il s’agit principalement <strong>de</strong> surfaces agricoles,mais ayant un grand potentiel pro<strong>du</strong>ctif et faisant partie <strong>du</strong> cœuragricole valaisan. Les dégâts qu’occasionnerait une telle crue sont estimésà un coût <strong>de</strong> 784 millions CHF. Les gran<strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries représententune moindre partie <strong>de</strong>s dégâts potentiels que dans d’autres régions valaisannes,mais les dégâts au zones bâties et à l’agriculture sont néanmoinstrès importants. Les profon<strong>de</strong>ur d’eau supérieures à 2 m enparticulier dans certains quartiers <strong>de</strong> Fully et dans la zone in<strong>du</strong>strielle etartisanale <strong>de</strong> Martigny représentent <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> danger très importantpour les personnes et les biens.Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsGestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenueLa solution retenue considère un débit <strong>de</strong> dimensionnement comprisentre Q100 et Qex, selon les tronçons.Dans l’étroit <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s, passage obligé contraint par la topographienaturelle, le fleuve est dimensionné pour la crue extrême (1600 m 3 /s).CommuneEstimation <strong>de</strong>sSurface touchéedégâts potentiels[ha][mio Frs]Rid<strong>de</strong>s 335 38Saillon 375 63Saxon 490 120Charrat 311 62Fully 577 151Martigny 789 64Dorénaz 121 39Vernayaz 160 154Evionnaz 78 83Collonges 71 103307 ha 784 mio132


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il n’y a plus <strong>de</strong> danger pour la crue <strong>de</strong> dimensionnement QdimSeul un risque rési<strong>du</strong>el subsiste au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim, en jaune strié fort(Q100 ou Q100-Qext) ou jaune strié léger (Qext)A l’aval, dans la zone <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s et Saillon (entre le km 52.3 et le km45.9) le débit <strong>de</strong> dimensionnement pris en compte est <strong>de</strong> 1420 m 3 /s, cequi correspond à Q100 majoré <strong>de</strong> 160 m 3 /s.De l’amont <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> La Solverse (km 45.9) et jusqu’à l’élargissement<strong>de</strong> Vernayaz (km 34.2), le fleuve est dimensionné pour transiter en toutesécurité la crue extrême. Ceci permet d’offrir une protection élevée auxcentres habités, notamment Fully et Martigny, et aux in<strong>du</strong>stries, notammentcelles <strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong> Martigny et BASF-Orgamol.Sur le tronçon Dorénaz-Evionnaz (<strong>de</strong> km 34.2 au km 30.9 ) jusqu’àl’amont <strong>du</strong> barrage d’Evionnaz, un débit <strong>de</strong> 1610 m 3 /s a été retenu, cequi correspond à Q100 majoré <strong>de</strong> 120 m 3 /s. Finalement, sur les 4 <strong>de</strong>rnierskm à l’amont <strong>du</strong> barrage d’Evionnaz, le Rhône est dimensionnépour la crue extrême.Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSi le Rhône peut évacuer en toute sécurité la crue <strong>de</strong> dimensionnement,la prise en compte <strong>de</strong> débits supérieurs à cette crue reste indispensable.Le cas <strong>de</strong> surcharge, s’il est géré, permet d’éviter que lesurplus <strong>de</strong> débit ne con<strong>du</strong>ise à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées débouchantsur le déversement <strong>de</strong> quantités d’eau conséquentes sur laplaine et à <strong>de</strong>s dégâts potentiellement catastrophiques.A l’aval <strong>de</strong> l’étroit <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s, les débor<strong>de</strong>ments contrôlés transitent parla rive gauche pour <strong>de</strong>s débits <strong>du</strong> Rhône supérieurs à 1420 m 3 /s. Unearrière-digue parallèle à l’autoroute confine la zone <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>srisques rési<strong>du</strong>els dans le cou<strong>de</strong> et protège le reste <strong>de</strong> la plaine en rivegauche jusqu’à Martigny. Le retour au Rhône <strong>de</strong>s débits excé<strong>de</strong>ntairesest réalisé au niveau <strong>de</strong> l’élargissement <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s. A l’aval <strong>de</strong> la Salentse<strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments contrôlés en rive droite se pro<strong>du</strong>isent pour <strong>de</strong>sdébits supérieurs à 1420 m 3 /s. Les débits excé<strong>de</strong>ntaires transitent par uncouloir d’évacuation vers l’aval jusqu’au niveau <strong>de</strong> la digue <strong>de</strong>s Maretzons,où un retour au Rhône est prévu pour <strong>de</strong>s débits inférieurs àla crue extrême. Pour <strong>de</strong>s débits supérieurs au débit extrême, les excé<strong>de</strong>ntstransitent en partie par un couloir d’évacuation en rive droite. Al’aval <strong>du</strong> pont <strong>de</strong> la Solverse, un couloir d’évacuation pour les débitssupérieurs à la crue extrême est aussi prévu en rive gauche, ce qui permet<strong>de</strong> limiter encore les débits gérés en rive droite à travers Fully. Cecouloir est délimité par l’autoroute. L’abaissement projeté au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong>Martigny permet un retour au Rhône (<strong>de</strong> km 38.6 au km 38.1) <strong>de</strong>srisques rési<strong>du</strong>els gérés aussi bien en rive gauche et qu’en rive droiteavec une faible profon<strong>de</strong>ur d’eau dans la plaine.A l’aval <strong>du</strong> cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Martigny, pour <strong>de</strong>s débits compris entre 1610 m 3 /set la crue extrême (1910 m 3 /s) les risques rési<strong>du</strong>els sont gérés uniquementen rive droite dans le secteur <strong>de</strong> Dorénaz-Collonges (<strong>de</strong> km 35.0 aukm 30). Les débits supérieurs à la crue extrême sont gérés en rive gaucheà partir <strong>de</strong> la confluence <strong>de</strong> la Dranse et transitent par un couloir d’évacuationjusqu’au barrage d’Evionnaz. Ce couloir a toutefois une capacitélimitée dans son tronçon médian et une partie <strong>de</strong>s ces débits doitpouvoir transiter par la rive gauche dans le couloir Dorénaz-Collonges.Réseau d'intervention d'urgenceLe réseau d’intervention d’urgence est assuré en rive gauche sur pratiquementtout le secteur <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s à Evionnaz par la route cantonale.En rive droite, Saillon et Fully sont reliés par le coteau. La connexionavec la rive gauche est assurée à l’amont et à l’aval par <strong>de</strong>s liaisonstransversales empruntant le pont <strong>de</strong> la T9 et respectivement le pont<strong>de</strong> Branson. Un principe similaire est utilisé pour relier Dorénaz etCollonges à la rive droite.133


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Martigny – partie avalCARACTERISTIQUES GENERALES DU PROJET• Elargissement sécuritaire minimal en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones à fortes contraintes• Abaissement <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Martigny• Mise à niveau ponctuelle <strong>de</strong>s digues, mais pas <strong>de</strong> rehaussement systématique• Elargissement ponctuel à l’embouchure <strong>de</strong> la Dranse pour gestion <strong>de</strong>s matériauxPK30.8-34.2DORENAZ –EVIONNAZ -COLLONGES• Elargissement sécuritaire minimalLIAISON BIOLOGIQUEPK37.3-PK38.1AVAL DE LA DRANSEFONCTIONSSECURITAIRES• Gestion <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> la DransePK 31.6ADAPTATION DU PONT DE COLLONGESPK 34.8PK 38.1-PK 39.6ADAPTATION DE LA PASSERELLE DORENAZREALISATION TUNNEL POUR DEVIATION DE LA ROUTEEMBOUCHURE CANALPK 35ADAPTATION DU PONT VERNAYAZ - DORENAZEMBOUCHURE DRANSEPK38.1-PK38.7 COUDE DE MARTIGNY• Elargissement <strong>du</strong> Rhône• Abaissement <strong>du</strong> fondPK29.6-PK30.8AMONT DU BARRAGE D’EVIONNAZ• Augmentation <strong>de</strong> la capacité d’évacuation <strong>du</strong> barrage• Gestion <strong>de</strong>s matériaux à l’amont <strong>du</strong> barrage• Aménagements à coordonner avec le fonctionnement<strong>du</strong> barragePK34.2 – PK36FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DE VERNAYAZ• Gestion <strong>de</strong>s matériaux <strong>du</strong> TrientPK36.0-PK37.3LES ILES• Elargissement sécuritaire minimal• Abaissement <strong>du</strong> fond2008 - 2020>20302020-2030> 2030PRIORITÉS DE RÉALISATION134


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Martigny – partie amontPK50.4-PK52.2COUDE DE RIDDES• Elargissement sécuritaire minimalPK45.8-PK47.1DOMAINE DU GRAND BLETAY• Elargissement sécuritaire minimalPK48.4-PK49.4PONT DE SAILLON• Elargissement sécuritaire minimalPK 52PK 52.2 – 52.6PK 52.8ADAPTATION DU PONT DE LEYTRONRECONSTRUCTION DES PONTS DE RIDDESADAPTATION DU PONT DE LA ROUTE CANTONALEPK39.1-PK44.0• Elargissement sécuritaire minimalFULLY - BRANSONDIGUE SUBMERSIBLE (RD)LIAISON BIOLOGIQUEPK 44ADAPTATION DU PONT DE LA SOLVERSEPK 48.6ADAPTATION PONT DE SAILLONPK38.7 – PK39.1FONCTIONSECURITAIRELIAISON BIOLOGIQUEEMBOUCHURE CANAL FUITEELARGISSEMENT DESVERNEYSRetour couloir d’évacuationen rive gauchePK44.0-PK45.8SOLVERSE• Elargissement selon mesures prioritaires <strong>de</strong> FullyPK47.0-PK48.5FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENTTOBROUCGestion <strong>de</strong>s matériauxPK49.4-PK50.4FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENTRIDDESRetour <strong>de</strong>s débitsrési<strong>du</strong>elsPK52.6 – PK55FONCTIONSSECURITAIRESELARGISSEMENT DESEPENEYSRetour <strong>de</strong>s débits rési<strong>du</strong>elsen rive droite2020-2030 > 20302008-20202020-2030PRIORITÉS DE RÉALISATION135


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURLe concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)La Commission régionale <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) <strong>de</strong> Martigny – quiregroupe les représentants <strong>de</strong>s communes riveraines valaisannes etvaudoises ainsi que divers groupes d’intérêt à l’échelle régionale –s’est réunie à <strong>de</strong> nombreuses reprises <strong>du</strong>rant près <strong>de</strong> trois ans poursuivre l’évolution <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et mener uneréflexion sur le développement <strong>de</strong> la plaine. Elle a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s ateliersspécifiques sur les thèmes suivants:• Agriculture, paysage et nature• Tourisme et loisirs• Développement économique et urbanisation.Les réflexions menées dans ce cadre ont permis <strong>de</strong> définir les objectifsrégionaux et d’i<strong>de</strong>ntifier les principales thématiques régionales ainsique les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3. Ces élémentsont été synthétisés dans un projet <strong>de</strong> concept régional <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (CDP) qui a été pris en compte dansl’établissement <strong>du</strong> PA-R3 et qui sert d’outil <strong>de</strong> référence pour coordonnerce <strong>de</strong>rnier avec le développement <strong>de</strong> la plaine.Les divergences éventuelles subsistant entre les propositions <strong>du</strong> PA-R3et celles <strong>du</strong> CDP seront réglées autant que possible lors <strong>de</strong> la phased’adaptation <strong>du</strong> PA-R3 faisant suite à l’information publique ainsi quelors <strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction<strong>du</strong> Rhône. La mise en œuvre <strong>de</strong>s propositions <strong>du</strong> CDP relève également<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s communes concernées.Les principales thématiques régionalesAgriculture, paysage et nature: Pour maintenir <strong>de</strong>s exploitationsagricoles compétitives, le CDP prévoit <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s zones agricoles spécialespour regrouper les nouvelles serres et grands équipements <strong>de</strong>conditionnement <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its agricoles dans les espaces les mieux appropriés.Il veut favoriser la collaboration entre milieux agricoles etdéfenseurs <strong>de</strong> l’environnement pour mettre en œuvre <strong>de</strong>s solutions àlong terme qui mettent en valeur les surfaces <strong>de</strong> compensation écologiques(SCE) et les surfaces non-agricoles au profit <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>la nature (réseau écologique régional) tout en assurant un outil <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctionagricole performant. Il s'agira aussi d'améliorer les valeurs naturelles<strong>de</strong> la plaine pour la flore, la faune, les habitants et les touristes.Tourisme et loisirs: Le CDP prévoit <strong>de</strong> développer l'offre touristique et<strong>de</strong> loisirs autour <strong>de</strong>s 4 sites <strong>de</strong> Saillon-Rid<strong>de</strong>s; <strong>du</strong> Cou<strong>de</strong> <strong>du</strong> Rhône-Follatères; <strong>du</strong> Restoroute-Rosel et d'Evionnaz-Collonges-Barrage-Labyrinthe-Eolienne. En s'appuyant sur les réseaux longitudinaux,pé<strong>de</strong>stres, cyclables et autres <strong>de</strong> même que sur <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its existants ouà créer comme la route <strong>de</strong>s tours ou le chemin <strong>du</strong> vignoble, il veut favoriserles liaisons transversales <strong>de</strong> la plaine et valoriser les liaisonsavec les coteaux (sentiers, téléphériques).Développement économique et urbanisation: Le CDP prévoit <strong>de</strong> clarifierle statut et la vocation <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles, commerciales, artisanaleset mixtes existantes. Par exemple une gestion intercommunale<strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielle à l'est <strong>de</strong> Martigny <strong>de</strong>vra être organisée car c'estla seule zone in<strong>du</strong>strielle à vocation régionale. Le développement <strong>de</strong>szones rési<strong>de</strong>ntielles <strong>de</strong>vra être planifié et leur qualité améliorée. Le potentiel<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d'énergie renouvelable sera valorisé et l'interconnexion<strong>de</strong>s réseaux (eau potable, eaux usées, etc.) favorisée. Lapossibilité <strong>de</strong> réaliser une galerie <strong>de</strong> dérivation hydro-électrique entreSaillon et Collonges/Lavey a également été examinée.Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3Cou<strong>de</strong> <strong>du</strong> Rhône: Mener une étu<strong>de</strong> d’aménagement <strong>du</strong> secteur afin<strong>de</strong> favoriser le développement d’activités liées au tourisme doux, auloisir et à la nature pour le bien-être <strong>de</strong> la population. Déplacer les activitésconflictuelles, notamment celles <strong>de</strong>stinées à l’artisanat et à l’in<strong>du</strong>strie.Intégrer dans ce secteur les activités liées au tourisme et auloisir <strong>de</strong> la zone agricole voisine.Projet d'agglomération <strong>de</strong> Martigny: Elaborer et mettre en oeuvreune vision d'ensemble dépassant les limites communales, une stratégie<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> l'agglomération et un plan d'action avec <strong>de</strong>sprojets concrets au niveau <strong>du</strong> développement économique, <strong>du</strong> logement,<strong>de</strong>s transports.Evionnaz-Collonges-Dorénaz: Etablir un avant-projet <strong>de</strong> mise en réseauet <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’énergie renouvelableexistantes. Définir, sous réserve <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’avant-projet, lesmodalités <strong>de</strong> mise en oeuvre <strong>du</strong> projet en termes d’infrastructures, d’exploitationet <strong>de</strong> financement et <strong>de</strong> commercialisation.Amélioration foncière intégrale (AFI) Saxon - Fully - Charrat: Implanterla mesure prioritaire R3 dans le territoire rural et l’accompagner<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> surface agricole.Réorganiser le territoire et les infrastructures, en prenant en comptel’ensemble <strong>de</strong>s intérêts privés et publics. Eviter les expropriations touten garantissant la propriété privée et l’équité <strong>de</strong> traitement.Liaison Saillon-Rid<strong>de</strong>s: Mettre en place un axe piéton reliant le bourg<strong>de</strong> Saillon au village d’Isérables par une passerelle piétonne sur le Rhône(à construire) et par le téléphérique. Renforcer les synergies entre lescommunes <strong>de</strong> Saillon, Leytron et Rid<strong>de</strong>s en favorisant la complémentarité<strong>de</strong> l’offre touristique, en valorisant les berges <strong>du</strong> Rhône (par la créationd'un espace <strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> loisirs facilement accessible) et l’aireagricole voisine et en assurant un développement qualitatif <strong>du</strong> paysage.Restructurer la zone agricole riddane dans le cadre <strong>du</strong> projet R3.136


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Aspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue (Martigny)Coordination avec les affluentsLes confluences nécessitent localement un aménagement particulier<strong>de</strong>s affluents (reprise <strong>de</strong> la pente <strong>du</strong> lit pour garantir la libre migrationpiscicole, élargissement pour création d’une embouchure plus naturelleet fonctionnelle, gestion <strong>de</strong>s matériaux, assurer la connexion <strong>de</strong>sliaisons biologiques...).L’abaissement prévu au cou<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Follatères permettra d’améliorer lesconfluences <strong>de</strong> la Dranse, <strong>du</strong> canal <strong>du</strong> Syndicat et <strong>du</strong> Canal LSF, avec<strong>de</strong>s effets bénéfiques sur la sécurité <strong>de</strong> la plaine. Afin <strong>de</strong> conserver unepente régulière <strong>du</strong> lit, le profil en long <strong>de</strong> ces cours d’eau sera en partierepris à l’amont. Ces aménagements seront réalisés en coordinationavec les projets d’aménagement et <strong>de</strong> revitalisation <strong>de</strong>s affluents.Synergies avec d’autres intérêtsUne étu<strong>de</strong> détaillée pourra être menée avec les exploitants <strong>de</strong>s aménagementshydroélectriques et la Commune <strong>de</strong> Rid<strong>de</strong>s pour évaluer lespossibilités <strong>de</strong> créer un bassin <strong>de</strong> rétention pouvant servir à l’atténuation<strong>du</strong> marnage et activités <strong>de</strong> loisirs et sportives dans le cou<strong>de</strong> <strong>de</strong>Rid<strong>de</strong>s parallèle à l’autoroute ou aux Epeneys.Zonesd’habitatZonesin<strong>du</strong>strielleset artisanalesZonesd’intérêtgénéral etsportivesZonesagricolesZonesprotégéesAireforestièreAutresaffectationset inconnuEmprisesuppl. [ha]CollongesDorénazEvionnazFullyLeytronMartignyRid<strong>de</strong>sSaillonSaxonVernayazEmprisesuppl. [ha]- - - - - - 1 - - - 1- - - - - 2 - - - - 1- - 4 - - 2 3 - - - 94 8 5 29 1 34 29 1 19 1301 - - 1 - 16 1 2 - 2 23- - 2 - - - - - - - 2- - 2 - 1 4 4 5 1 4 215 8 13 30 1 25 43 36 2 25 187Aspects environnementaux locauxL’élargissement <strong>du</strong> Rhône partout où cela est possible favorisera la miseen place d’un lit <strong>de</strong> régime qui occupera une largeur <strong>de</strong> 90 m à 95 mselon les secteurs. Une succession <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux élargissements sont prévus àRid<strong>de</strong>s puis à Saillon (nécessité <strong>de</strong> créer un relais pour assurer laconnectivité le long <strong>du</strong> Rhône). Le petit élargissement au Cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Martignys’appuie sur les biotopes protégés <strong>de</strong>s Verneys et <strong>de</strong>s Follatères, cequi <strong>de</strong>vrait développer d’importantes synergies au niveau <strong>de</strong> la biodiversitélocale. Un autre élargissement ponctuel est projeté à Vernayaz envue <strong>de</strong> la restauration d'une dynamique alluviale en lien avec laconfluence <strong>du</strong> Trient, pour laquelle la formation <strong>de</strong> frayères est visée(notamment pour la truite lacustre lorsque le barrage <strong>de</strong> Lavey seraren<strong>du</strong> franchissable pour cette espèce). Les apports <strong>de</strong> matériaux <strong>du</strong>Trient offriront <strong>de</strong>s possibilités supplémentaires <strong>de</strong> dynamique alluviale(relais pour les espèces pionnières <strong>de</strong>s alluvions grossières).La plupart <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong>s affluents sont reprises et élargies, ren<strong>du</strong>esfranchissables pour les poissons. Du fait <strong>de</strong> l’abaissement <strong>du</strong> Rhône,celle <strong>du</strong> canal <strong>du</strong> Syndicat est déplacée en amont <strong>du</strong> cou<strong>de</strong> <strong>de</strong> Martigny.Les surfaces prises sur le site IBN (canal Müller, site <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>batraciens d’importance nationale) sont intégralement restituées lelong <strong>de</strong> la digue <strong>du</strong> Rhône (contre-canal).Inci<strong>de</strong>nces sur l’utilisation <strong>du</strong> territoireLes plans d’affectation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3<strong>de</strong>vront être progressivement adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône,une fois le PA-R3 adopté par le Conseil d’Etat. Au besoin, une zone réservéeselon l’art. 15 <strong>de</strong> la loi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s coursd’eau pourra être délimitée sur les périmètres concernés.Les emprises supplémentaires prévues <strong>du</strong> projet sur le secteur s’élèventau total à 187 ha répartis <strong>de</strong> la manière suivante: 1 ha pour les zonesd’habitat, 2 ha pour les zones in<strong>du</strong>strielles et artisanales, 9 ha pour leszones d’intérêt général et sportives, 128 ha pour les zones agricoles, 23ha pour les zones protégées, 2 ha pour l’aire forestière et 21 ha pour lesautres affectations ou inconnu.Le projet nécessite l’assainissement <strong>de</strong> 7 décharges. Les travaux <strong>de</strong> correction<strong>de</strong>vront intégrer la continuité <strong>de</strong> plusieurs voies historiques et<strong>de</strong>s précautions particulières dans la zone archéologique Les Mûres etdans l’objet IFP Les Follatères – Mont <strong>du</strong> Rosel. De nombreuses lignesà haute tension longent le Rhône: il n’est pas exclu que certains mâtssoient déplacés en direction <strong>de</strong>s zones à bâtir, ce qui nécessitera la définition<strong>de</strong> nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction. Enfin, la présence <strong>du</strong>gazo<strong>du</strong>c à proximité <strong>du</strong> Rhône (et qui le traverse à 4 reprises) et <strong>de</strong>l’oléo<strong>du</strong>c <strong>de</strong>puis Martigny impose une organisation appropriée <strong>de</strong>s travaux,le risque d’acci<strong>de</strong>nts pouvant être sensiblement diminué par <strong>de</strong>smesures adéquates.137


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR7.7 SECTEUR SAINT-MAURICE/LAVEY – LACEtat actuel <strong>du</strong> secteurCrues historiques récentesLa crue historique la plus dévastatrice qui a inondé le Chablais est sansdoute celle <strong>de</strong> 1935. En effet, suite à une rupture <strong>de</strong> digue en aval d'Aigle,la plaine agricole a été inondée entre Chessel et Noville et cejusqu'au Léman. Les travaux <strong>de</strong> reconstruction <strong>de</strong> la digue ont <strong>du</strong>réjusqu’en 1938.Suite à la crue d’octobre 2000, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> remise en état <strong>de</strong>s protections<strong>de</strong> berge ont dû être effectués sur <strong>de</strong> nombreux tronçons <strong>de</strong>digue <strong>du</strong> Chablais, notamment dans les communes vaudoises <strong>de</strong> Chessel,Yvorne, Ollon et Lavey, ainsi que dans les communes valaisannes<strong>de</strong> Port-Valais, Vouvry, Collombey, Massongex et Saint-Maurice.Capacité hydraulique <strong>du</strong> RhôneLes débits retenus pour le dimensionnement <strong>de</strong> l'aménagement <strong>du</strong>Rhône chablaisien (crue centennale Q100, cible et crue extrême Qex)n'augmentent que légèrement aux confluences <strong>de</strong>s quatre affluentsprincipaux qui le rejoignent (Avançon, Vièze, Gryonne, et Gran<strong>de</strong> Eau).Des déficits <strong>de</strong> capacité hydraulique sont manifestes pour <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> la Q100, <strong>de</strong> l’amont <strong>du</strong> secteur jusqu’à la confuence avec laGran<strong>de</strong>-Eau. Plus en aval, seuls les débits supérieurs à Q100 entrainent<strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments soit en rive droite, soit en rive gauche.Débits [m 3 /s]km 29.6 Début <strong>du</strong> secteur Q100cible Qextkm 28.2 St Barthélémy 1490 1915km 19.9 Vièze 1590 2040km 19.2 Gryonne 1590 2040km 11.0 Gran<strong>de</strong> Eau 1660 2100km 6.1 Porte <strong>du</strong> Scex 1660 2100km 0 Fin <strong>du</strong> secteur Q100cible QextCapacité hydraulique<strong>du</strong> secteur Chablais.(voir chapitre 1.4)138


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Etat <strong>de</strong>s diguesDe Massongex au Léman, le Rhône est contenu entre <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong>hauteur et <strong>de</strong> géométrie variable, dont le corps principal remonte engénéral aux travaux <strong>de</strong> la 1 e correction <strong>du</strong> Rhône. Les étu<strong>de</strong>s géotechniquesont mis en évi<strong>de</strong>nce le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> danger élevé <strong>de</strong>s digues sur unegran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> linéaire, en particulier sur la rive gauche (valaisanne)ainsi que sur la rive droite (vaudoise) au niveau <strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielled’Aigle.Danger <strong>de</strong>s digues <strong>du</strong> secteurChablais. (voir chapitre 1.5)Transport soli<strong>de</strong>Alors qu'en situation normale, une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s sédiments charriéspar le Rhône se dépose en amont <strong>du</strong> secteur, dans la retenue formée parle barrage <strong>de</strong> Lavey, ces sédiments sont remobilisés lors d'épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong>crue. A ceux-ci s'ajoutent les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> charriage provenant <strong>du</strong> Saint-Barthélémy et <strong>du</strong> Mauvoisin. Plus en aval, il convient <strong>de</strong> considérerégalement le charriage <strong>de</strong>s affluents importants, mais leurs apportssont significatifs seulement pour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue centennale,une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s matériaux se déposant avant laconfluence lors <strong>de</strong>s crues moins importantes. Outre les extractions <strong>de</strong>gravier sur les affluents comme sur l'Avançon au niveau <strong>de</strong> son embouchure,la seule installation importante d'exploitation <strong>de</strong> graviersise sur le secteur est celle <strong>de</strong> l'embouchure dans le Léman.139


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSurface totale touchée : 4212 haDégâts potentiels : 2175 millions CHFZone à forts dégâts potentiels dûs aux zonesin<strong>du</strong>strielles ainsi qu’au tissu urbainSituation actuelle <strong>de</strong> dangerGestion actuelle <strong>de</strong>s risquesLe long <strong>de</strong>s rives valaisannes, la surveillance <strong>du</strong> Rhône et la mise enplace <strong>de</strong> mesures d’urgence en cas <strong>de</strong> crue est <strong>du</strong> ressort communal.Hors pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, l’entretien <strong>de</strong>s berges incombe également auxcommunes. Au niveau cantonal, un <strong>Plan</strong> d’intervention d’urgenceRhône est élaboré, avec comme élément central la Cellule d’interventionRhône (CIR), organe décisionnel et <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s interventions.Dans ce même cadre, un réseau d’observateurs <strong>du</strong> Rhône a été mis enplace par le canton.Du coté vaudois, l'entretien <strong>de</strong>s berges et <strong>de</strong>s digues est <strong>du</strong> ressort <strong>du</strong>Service <strong>de</strong>s eaux, sols et assainissement. En cas <strong>de</strong> crue, <strong>de</strong>s débitsd'alertes sont définis dans le cadre <strong>de</strong> <strong>Plan</strong>s d'Alarme et d'Intervention.Un Etat Major Cantonal <strong>de</strong> Con<strong>du</strong>ite gère l'événement et coordonneles interventions <strong>de</strong>s différents acteurs. Un plan d’intervention d’urgence,coordonné avec le Valais, a également été établi sur le Chablaisvaudois, avec <strong>de</strong>s seuils d’alerte et d’alarme unifiés, en vue <strong>de</strong> garantirune efficacité d’intervention optimale entre les <strong>de</strong>ux cantons.Zones <strong>de</strong> hauts dégâts potentielsLa surface touchée par les inondations en cas <strong>de</strong> crue centennale représenteactuellement 4212 ha, dont 1997 pour le Chablais vaudois et2215 pour la partie valaisanne. Les dégâts qu’occasionnerait une tellecrue sont estimés à un coût <strong>de</strong> 2175 millions CHF, dont 484 pour larive vaudoise et 1691 pour la rive valaisanne.La majeure partie <strong>de</strong>s zones potentiellement inondées par le Rhône surle secteur <strong>du</strong> Chablais sont <strong>de</strong>s zones à vocation agricole. Les zones àhauts dégâts sont essentiellement situées entre Monthey et Aigle, avecla présence <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s installations in<strong>du</strong>strielles, artisanales et sportives.Les agglomérations <strong>de</strong> Massongex, Collombey, Illarsaz, Aigle, Novilleet Le Bouveret sont particulièrement exposées.Sur la carte d’inondation ci-<strong>de</strong>ssus, on remarque que dans le la zone in<strong>du</strong>strielleet commerciale d’Aigle, les hauteurs <strong>de</strong> l’inondation peuventdépasser les 2 m, ce qui est une source <strong>de</strong> danger pour la population.Surface touchée Estimation <strong>de</strong>sCommunedégâts potentiels[ha][mio Frs]Saint-Maurice 3 7Massongex 110 45Monthey 145 134Collombey-Muraz 960 1255Vionnaz 141 8Vouvry 506 129Port-ValaisRive gauche (VS)350 113Bex 50 1Lavey-Morcles 14 2Ollon 244 8Aigle 455 380Yvorne 303 17Chessel 176 16Roche (VD) 241 30Rennaz 38 2NovilleRive droite (VD)476 284212 ha 2175 mio140


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Il n’y a plus <strong>de</strong> danger pour la crue <strong>de</strong> dimensionnement QdimSeul un risque rési<strong>du</strong>el subsiste au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qdim, en jaune strié fort(Q100 ou Q100-Qext) ou jaune strié léger (Qext)Gestion future <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsGestion <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> la solution retenueLa solution retenue considère un débit <strong>de</strong> dimensionnement comprisentre Q100 et Qex, selon les tronçons.Sur la partie amont, <strong>du</strong> barrage d’Evionnaz jusqu’à Massongex (<strong>de</strong>km 29 à km 23), le Rhône est dimensionné pour la crue extrême sansrevanche. Une optimisation cocnernant les objectifs <strong>de</strong> protection resteà faire.A l’aval <strong>de</strong> Massongex, entre les km 23 et 21, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>sdébits supérieurs à la crue centennale peuvent se pro<strong>du</strong>ire en rivedroite, mais sont confinés par la topographie. Entre le km 23 et l’Ile <strong>de</strong>sClous (km 11.5), dans la traversée <strong>de</strong> Monthey et Aigle et <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles,le Rhône est dimensionné à la crue extrême.Pour la partie aval <strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong>s Clous, le Rhône est dimensionné pourassurer la protection pour la Q100.Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>elsSi le Rhône peut évacuer en toute sécurité sa crue <strong>de</strong> dimensionnement,la prise en compte <strong>de</strong> débits supérieurs à cette crue reste indispensable.Le cas <strong>de</strong> surcharge, s’il est géré, permet d’éviter que lesurplus <strong>de</strong> débit ne con<strong>du</strong>ise à <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues incontrôlées débouchantsur le déversement <strong>de</strong> quantités d’eau conséquentes sur laplaine et à <strong>de</strong>s dégâts potentiellement catastrophiques.Sur le secteur amont <strong>de</strong>puis Evionnaz jusqu’à Massongex, les débor<strong>de</strong>mentspour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue extrême sont gérés en rivegauche et rive droite <strong>du</strong> km 29 jusqu'au km 27 puis en rive droite seulement.A l'aval <strong>de</strong> l'étroit <strong>de</strong> Saint-Maurice, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments pour<strong>de</strong>s débits inférieurs à la crue extrême peuvent avoir lieu en rivegauche, dans le casier entre le Rhône et les voies CFF.Entre le km 23 et le 21, les débor<strong>de</strong>ments se pro<strong>du</strong>isent en rive droitepour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue centennale. A l’aval <strong>de</strong> Saint-Maurice,les débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>s crues au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qext sont gérés en rivegauche jusqu'à la Vièze.A l’aval <strong>de</strong>s Iles d’Amont, les risques rési<strong>du</strong>els sont gérés en rive droiteet transitent vers l’aval <strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong>s Clous par un couloir délimité parl’autoroute.Sur le tronçon aval, les risques rési<strong>du</strong>els sont liés au déversement enrive droite à l’aval <strong>de</strong> l’Iles <strong>de</strong>s Clous. Un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> portection supplémentairepour les villages <strong>de</strong> Chessel et Noville peut être obtenu par laconstruction d’arrière-digues limitant l’extension <strong>de</strong>s périmètres inondésau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Q100. Une arrière-digue le long <strong>de</strong> l’A9 permet <strong>de</strong> confinerla surface d’inondation.Réseau d'intervention d'urgenceEn rive droite (Vaud), le réseau vital est assuré par la route <strong>de</strong> Lavey àBex et après par la route cantonale Bex – Aigle – Villeneuve et éventuellementpar la H144. En rive gauche (Valais), le réseau vital est assurépar la route cantonale Evionnaz – Saint-Maurice – Massongex –Monthey – Collombey – Vionnaz – Vouvry – Port-Valais, ainsi que parl'autoroute entre les sorties <strong>de</strong> Saint-Maurice et Bex.141


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURSecteur <strong>de</strong> Chablais – partie avalCARACTERISTIQUES GENERALES DU PROJET• Elargissements sécuritaires minimaux alternés dans les zones à fortes contraintes• Aucun élargissement entre les Iles <strong>de</strong>s Clous et le Delta• Hauteur <strong>de</strong>s digues comparable à l’état actuel (pas <strong>de</strong> rehaussement)• Elargissements ponctuels aux embouchures pour gérer les matériaux et les risques rési<strong>du</strong>elsARRIERE-DIGUES EN BORDURE DE L’A9PK9.0 – PK11.3FONCTIONSSECURITAIRESILES DES CLOUS• Elargissement ponctuel• Reprise <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Eau• Restauration d’une dynamique alluviale <strong>de</strong> confluenceARRIERE-DIGUES DE NOVILLEPK2.2-PK9.0DELTA - ILES DE DES CLOUS• Confortement <strong>de</strong>s berges actuelles (Vouvry / Chessel)• Confortement <strong>de</strong> la berge gauche (aval Porte-<strong>du</strong>-Scex)• Aménagement <strong>du</strong> Grand Canal (réalisation 2008-2020)DIGUE SUBMERSIBLE (RD)GRANDE EAUPK 1.4REPRISE DE LA PASSERELLELIAISON BIOLOGIQUEPK 12.4REPRISE DE LA PASSERELLE D’ILLARSAZARRIERE-DIGUE DE CHESSELLIAISON BIOLOGIQUEPK0.0 – PK2.2FONCTIONSSECURITAIRESDELTA DU RHONE• Elargissement ponctuel• Ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> seuilPK11.0-PK15.0AIGLE -ILLARSAZ• Elargissement sécuritaire minimal alterné>2030 (RD)2008-2020 (RG) 2020-2030 (RG)2020-2030 (RD)PRIORITÉS DE RÉALISATION2008-2020142


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Secteur <strong>de</strong> Chablais – partie amontPK19.0 – PK21.5FONCTIONSSECURITAIRESGRANDES ILES D’AMONT• Elargissement ponctuel alterné• Intégration <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong> la Gryonne et <strong>de</strong> la Vièze• Restauration d’une dynamique alluviale <strong>de</strong> confluence• Gestion <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els (déversement crues > EHQ)PK24.5-PK29.9PLAINE DE LAVEY –BOIS NOIR• Elargissement sécuritaire minimal (Plaine <strong>de</strong>Lavey – St-Maurice)• Pas d’aménagement (Bois Noir)GESTION MATERIAUXREPRISE DE LA ROUTEARRIERE-DIGUE OPTIONNELLELA GRYONNEL’AVANÇONPK 19.3REPRISE PASSERELLE STEPLA VIEZEPK 21.8REPRISE PASSERELLE MASSONGEXPK 25.3REPRISE PONT DE ST-MAURICE -LAVEYLIAISON BIOLOGIQUEPK15.0-PK19.0GRANDES ILES D’AVAL -GRYONNE• Elargissement sécuritaire minimal alterné avecrenforcement digue rive gauche (Collombey-Muraz)• Elargissement sécuritaire minimal (Aval Gryonne)PK21.5-PK24.5MASSONGEX –ST-MAURICE• Digues urbaines (Massongex)• Renforcement digue rive gauche (Pont CFF – Massongex)• Pas d’aménagement (Etroit <strong>de</strong> St-Maurice)2008-20202020-2030 > 2030PRIORITÉS DE RÉALISATION20082020143


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTUR144Tronçon Barrage <strong>de</strong> Lavey – Massongex (PK29 à PK23)Du barrage <strong>de</strong> Lavey à l'entrée <strong>de</strong> Lavey-les-Bains (km 29 - 27), l'étatactuel n'est pas modifié.Ensuite, les mesures d’aménagement consistent en un élargissements’inscrivant dans un espace Rhône élargi sur les <strong>de</strong>ux rives et à optimiser.Des approfondissements, <strong>de</strong>s remblayage <strong>de</strong> la plaine en rivedroite et <strong>de</strong>s rehaussements <strong>de</strong> digues tenant compte d’objectifs <strong>de</strong> protectionadaptés, peuvent être envisagés. Il convient <strong>de</strong> relever qu'un approfondissement<strong>du</strong> lit au droit <strong>de</strong> la zone artisanale <strong>de</strong> Lavey n'est pascompatible avec un futur aménagement hydroélectrique à Massongex.Le tracé actuel est conservé en aval (km 25-23).ElargissementDiguesPonts/routesBâtimentsNiveaux d'eauLa largeur actuelle est conservée jusqu'au PK27.Dans le secteur Lavey - Saint-Maurice, les fortescontraintes ne permettent qu'un élargissement limitéà la largeur <strong>de</strong> régime. L'élargissement se faiten RD dans la courbe, en RG jusqu'au PK26 puisen RD et RG jusqu'au pont Saint-Maurice – Lavey,puis en RD jusqu'au canal <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong> Lavey.Les hauteurs <strong>de</strong> digues sont comparables à cellesen l'état actuel, avec un renforcement pour lesdigues existantes conservées. Le remblayage <strong>de</strong> laplaine en RD offre une sécurité accrue (pas <strong>de</strong>risque <strong>de</strong> rupture).Le pont <strong>de</strong> Lavey doit être repris.Bassins et bâtiments <strong>de</strong> la STEP <strong>de</strong> Lavey, zone artisanale<strong>de</strong> Lavey, aménagement <strong>de</strong> loisir en RG surSaint-Maurice probablement touchés.Les niveaux d'eau sont abaissés <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 à1.50 m.DébitsCrue extrême sans revanche. Une optimisationselon les objectifs <strong>de</strong> protection reste à faire.Risques Les débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>s crues au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Qexrési<strong>du</strong>els sont gérés en RG et RD jusqu'au PK27 puis en RD.A l'aval <strong>de</strong> l'étroit <strong>de</strong> Saint-Maurice, <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>mentspour <strong>de</strong>s débits < Qex peuvent avoir lieu enRG, dans le casier entre le Rhône et les voies CFF.Gestion Les apports soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s affluents (St-Barthélémy et<strong>de</strong>s matériaux Mauvoisin) doivent être gérés sur le long terme afind'assurer l'efficacité <strong>de</strong> la solution.Liaisons Une liaison biologique est à maintenir en RGbiologiques pour assurer le franchissement <strong>du</strong> barrage <strong>de</strong> Lavey.Réseau vital Le réseau vital est assuré en RD par la route Bex –(routes) Lavey, et en RG par l'autoroute entre les sorties <strong>de</strong>Saint-Maurice et Bex, et la route cantonale.Eléments Emprise RG en amont <strong>du</strong> pont Saint-Maurice –optimisables Lavey, ou RD entre le pont et le canal <strong>de</strong> restitution<strong>de</strong> la centrale <strong>de</strong> Lavey.Tronçon Massongex – Iles <strong>de</strong>s Clous (PK23 à PK11.5)En amont immédiat <strong>de</strong> Massongex, la largeur actuelle est conservée.Le projet <strong>de</strong> la centrale hydroélectrique au fil <strong>de</strong> l'eau n'est pas prétéritépar l'aménagement. Du PK21 à PK19 se trouve un élargissement ponctuelen rive droite (Gran<strong>de</strong>s Iles d'Amont). En aval, l'élargissement nécessaire<strong>du</strong> fleuve alterne entre les rives gauche et droite, selon les zonesbâties. Les hauteurs <strong>de</strong> digue sont comparables à l'état actuel et l'ensemble<strong>du</strong> tronçon est dimensionné pour le passage <strong>de</strong> la crue extrême.ElargissementElargissementponctuelDiguesPonts/routesLa largeur actuelle est conservée jusqu'à Massongex,puis s'accroît à l'aval jusqu'à une emprisemaximale <strong>de</strong> 450 m dans l'élargissement, qui se faiten RG puis en RD. Le profil retenu à l'aval présenteune emprise totale <strong>de</strong> 190 m, <strong>du</strong> PK19 au PK11.L'emprise alterne entre RG et RD selon le bâti àproximité (Collombey, raffinerie, Illarsaz, CMC, ...).L’élargissement <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Iles d'Amont représenteune surface supplémentaire <strong>de</strong> 22 ha, actuellementen zone agricole / zone protégée / forêt, et comprendl'embouchure <strong>de</strong> la Vièze et <strong>de</strong> la Gryonne. Il permetla restauration d'une dynamique alluviale <strong>de</strong> cesconfluences, et la reconnexion au cours d'eau <strong>de</strong> laforêt alluviale. Du point <strong>de</strong> vue hydraulique, il permetun abaissement <strong>de</strong> la ligne d'eau et facilite lagestion <strong>du</strong> transport soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s déversements pour<strong>de</strong>s crues supérieures à la crue extrême.Les hauteurs <strong>de</strong> digues sont comparables à cellesen l'état actuel, avec un renforcement pour lesdigues existantes conservées (projet MUT).La passerelle <strong>de</strong> Massongex doit être reprise.Le pont <strong>de</strong> la route Monthey-Bex peut être préservé.La passerelle <strong>de</strong> la STEP <strong>de</strong> Monthey doit être reprise.Le pont <strong>du</strong> Boeuferrant peut être préservé pour autantqu'un aménagement spécifique soit réalisé en RD(remplacer le remblai d'approche par un via<strong>du</strong>c).La route en RD au PK16-17 <strong>de</strong>vra être reprise.La passerelle TAMOIL est conservée.Le pont d'Aigle est conservé. La passerelle d’Illarsazdoit être reprise.


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008BâtimentsNiveaux d'eauDébitsRisquesrési<strong>du</strong>elsGestion<strong>de</strong>s matériauxLiaisonsbiologiquesMesuressur affluentsRéseau vital(routes)ElémentsoptimisablesPlusieurs bâtiments sont touchés par le projet, àMassongex, Monthey, Illarsaz et Aigle.Les niveaux d'eau sont abaissés <strong>de</strong> 1 à 2 m sur toutle tronçon.Le débit <strong>de</strong> dimensionnement est Qex sur tout letronçon à l'exception <strong>du</strong> tronçon entre les PK 21 et23 où <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>s débits inférieursà Qex peuvent se pro<strong>du</strong>ire en RD.Entre les PK 23 et 21, les débor<strong>de</strong>ments se pro<strong>du</strong>isenten RD pour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue centennale.Les débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>s crues au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>Qext sont gérés en RG jusqu'à la Vièze puis en RD. Lepincement créé par le pont <strong>du</strong> Boeuferrant permet<strong>de</strong> contrôler les déversements en aval <strong>de</strong> la Gryonne.L'exploitation <strong>de</strong> gravier à l'embouchure <strong>de</strong> l'Avançondoit être conservée afin <strong>de</strong> gérer les apports soli<strong>de</strong>s<strong>de</strong> cet affluent. Les apports <strong>de</strong> la Vièze doivent égalementêtre maitrisés.Confluence avec l'Avançon et la GryonneLa confluence avec la Vièze offre <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong>liaison.Les embouchures <strong>de</strong> l'Avançon, <strong>de</strong> la Vièze et <strong>de</strong> laGryonne sont reprises.Le réseau vital est assuré en RD par la route cantonaleBex-Aigle, et l'autoroute en amont <strong>de</strong> la sortie <strong>de</strong>Bex; par la route cantonale en RG.Emprise RD PK21-22Emprise RD et RG PK 18-19 (en tenant compte <strong>de</strong>sdépôts CIMO en RG)Affectation <strong>du</strong> lit majeur dans l'élargissement <strong>de</strong>sGran<strong>de</strong>s Iles d'Amont: une exploitation agricole légèrepeut être maintenue, selon l'évolution <strong>du</strong>cours <strong>du</strong> Rhône.Tronçon Iles <strong>de</strong>s Clous – Léman (PK11.5 à PK0)Les dégâts potentiels dans ce tronçon sont limités et la capacité <strong>du</strong>Rhône suffisante pour le transit <strong>de</strong>s crues centennales. Ainsi, au niveau<strong>de</strong> l'élargissement <strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous <strong>de</strong>s débor<strong>de</strong>ments au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> lacrue centennale s'effectuent en RD au moyen <strong>de</strong> digues submersibles.Des Iles <strong>de</strong>s Clous au Léman, le profil actuel est conservé avec d'éventuelsrenforcements <strong>de</strong> berges. Les hauteurs <strong>de</strong> digues sont i<strong>de</strong>ntiques àcelles en l'état actuel. L'espace Rhône est défini <strong>de</strong> sorte à offrir à longterme les possibilités <strong>de</strong> créer un élargissement sur l'ensemble <strong>du</strong> tronçon.L'embouchure au Léman comprend l'aménagement d'un <strong>de</strong>lta.ElargissementElargissementponctuelDiguesPonts/routesAucun élargissement n'est prévu en aval <strong>de</strong> celui<strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous, mais l’espace Rhône est réservé,et ce jusqu'au <strong>de</strong>lta.L'élargissement <strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous s'étend sur 2 kmet représente une surface supplémentaire <strong>de</strong> 27 ha,actuellement en zone protégée (zone alluviale protégée– ZA 124). Il favorise la mise en valeur <strong>de</strong> cesite en le reconnectant à la dynamique <strong>du</strong> Rhône.Il comprend aussi l'embouchure <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Eauet permet la restauration d'une dynamique alluviale<strong>de</strong> confluence L'aménagement d'un <strong>de</strong>lta permetune ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> seuil in<strong>du</strong>it par lasurélévation <strong>du</strong> fond au débouché dans le lac. Ilpermet la restauration d’une dynamique alluvialeen lien avec le Léman et la zone protégée <strong>du</strong> Vieux-Rhône et constitue une mise en valeur importanterépondant aux objectifs «Nature» <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>l’aménagement <strong>du</strong> Rhône.Les hauteurs <strong>de</strong> digues sont égales à celles en l'étatactuel.Le pont <strong>de</strong> Portes-<strong>du</strong>-Scex est conservé.Bâtiments etinfrastructuresDébitsRisquesrési<strong>du</strong>elsLiaisonsbiologiquesMesuressur affluentsRéseau vital(routes)ElémentsoptimisablesLe captage proche <strong>de</strong> l'embouchure <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>Eau doit être soit modifié, soit déplacé.Le débit <strong>de</strong> dimensionnement est environ Q100 enaval <strong>de</strong> l'élargissement <strong>de</strong>s l'Iles <strong>de</strong>s Clous où undéversement a lieu en RD pour les débits supérieursà la crue centennale.Les risques rési<strong>du</strong>els sont liés au déversement en RD.Les villages <strong>de</strong> Chessel et Noville sont protégés parune arrière-digue limitant l'extension <strong>de</strong>s zonesinondées au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Q100. Une arrière-digue le long<strong>de</strong> l’A9 permet <strong>de</strong> confiner la surface d’inondation.Les débor<strong>de</strong>ments pour <strong>de</strong>s crues au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la crueextrême sont également gérés en RD le long <strong>du</strong>Grand Canal.Le Grand Canal (3550 m), le Canal Stockalper(2700 m) et le fossé Savorat (1650 m) constituent<strong>de</strong>s liaisons biologiques.L'embouchure <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Eau est reprise et intégréedans l'élargissement <strong>de</strong>s Iles <strong>de</strong>s Clous.Le Grand Canal doit être élargi à la hauteur <strong>de</strong>Chessel afin <strong>de</strong> vidanger efficacement le casierd'inondation.Le réseau vital est assuré par la route cantonaleAigle-Villeneuve, et éventuellement par la H144 enRD; en RG par la route cantonale.Tracé et mo<strong>de</strong>lé <strong>de</strong>s arrière-digues <strong>de</strong> Noville etChessel.145


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURLe concept régional <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaine (CDP)La Commission régionale <strong>de</strong> pilotage (CORÉPIL) <strong>du</strong> Chablais – qui regroupeles représentants <strong>de</strong>s communes riveraines valaisannes et vaudoisesainsi que divers groupes d’intérêt à l’échelle régionale - s’estréunie à <strong>de</strong> nombreuses reprises <strong>du</strong>rant près <strong>de</strong> trois ans pour suivrel’évolution <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône et mener une réflexionsur le développement <strong>de</strong> la plaine. Elle a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s ateliers spécifiquessur les thèmes suivants:• Mise en valeur <strong>du</strong> territoire bâti - Urbanisation, équipements et économie• Mise en valeur <strong>du</strong> paysage - Agriculture, nature, loisirs et tourisme• Mise en valeur <strong>de</strong> l'eau - Eau et énergieLes réflexions menées dans ce cadre ont permis <strong>de</strong> définir les objectifsrégionaux et d’i<strong>de</strong>ntifier les principales thématiques régionales ainsique les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3. Ces élémentsont été synthétisés dans un projet <strong>de</strong> concept régional <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> la plaine (CDP) qui a été pris en compte dansl’établissement <strong>du</strong> PA-R3 et qui sert d’outil <strong>de</strong> référence pour coordonnerce <strong>de</strong>rnier avec le développement <strong>de</strong> la plaine.Les divergences éventuelles subsistant entre les propositions <strong>du</strong> PA-R3 etcelles <strong>du</strong> CDP seront réglées autant que possible lors <strong>de</strong> la phase d’adaptation<strong>du</strong> PA-R3 faisant suite à la consultation publique ainsi que lors<strong>de</strong>s phases ultérieures <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong>Rhône. La mise en œuvre <strong>de</strong>s propositions <strong>du</strong> CDP relève également <strong>de</strong>la responsabilité <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s communes concernées.Les principales thématiques régionalesMise en valeur <strong>du</strong> territoire bâti: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit <strong>de</strong> traiteret d’optimiser par <strong>de</strong>s conceptions à l’échelle <strong>du</strong> Chablais les questionsliées aux transports publics et indivi<strong>du</strong>els, à l’urbanisation, aux infrastructureset équipements ainsi qu’aux zones in<strong>du</strong>strielles et aux pôles<strong>de</strong> développement économique. Les aménagements communaux <strong>de</strong>vrontêtre mis en cohérence en valorisant les investissements privés etpublics existants. Pour réaliser tout cela, il sera nécessaire <strong>de</strong> trouver<strong>de</strong>s équilibres entre les zones à utilisation exclusive et partagée, <strong>de</strong>même qu'entre les coûts et avantages pour les différentes communes.Nature et paysage: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit <strong>de</strong> maintenir et renforcerles éléments naturels et paysagers existants et <strong>de</strong> compléter leurs liaisonsen minimisant leurs impacts sur l'agriculture et maximisant leursfonctions naturelles. Les élargissements <strong>du</strong> Rhône <strong>de</strong>vront être prévusen priorité sur <strong>de</strong>s secteurs agricoles peu pro<strong>du</strong>ctifs. Les ri<strong>de</strong>aux abrisexistants, les bosquets, les friches et les îlots <strong>de</strong> ver<strong>du</strong>re seront maintenuset <strong>de</strong>s espaces naturels créés dans les zones in<strong>du</strong>strielles et à bâtirce qui augmentera leur qualité. Le CDP veillera à recréer <strong>de</strong>s conditionsplus favorables pour la pisciculture.Agriculture: Le projet <strong>de</strong> CDP prévoit <strong>de</strong> maintenir les grands domainesperformants <strong>de</strong> la plaine, <strong>de</strong> les renforcer et <strong>de</strong> créer les conditionsfavorisant leur évolution. Pour cela, il faudra minimiser lemorcellement et les pertes <strong>de</strong> surface agricoles, que ce soit par la correction<strong>du</strong> Rhône ou par la pression <strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles et d'habitat.Il faudra aussi rationaliser le mo<strong>de</strong> d'utilisation <strong>de</strong>s terres enréalisant au besoin <strong>de</strong>s améliorations foncières intégrales (AFI). Lessurfaces <strong>de</strong> compensation écologiques (SCE) seront organisées <strong>de</strong> manièreoptimale. Les ri<strong>de</strong>aux abris et les compensations écologiques liéesà la construction <strong>de</strong> la H144 <strong>de</strong>vront être intégrés dans les surfaces <strong>de</strong>compensation écologiques (SCE). Un système <strong>de</strong> suivi et d’in<strong>de</strong>mnisationpendant et après les travaux <strong>de</strong>vra être mis en œuvre. Finalement,les activités <strong>de</strong> loisirs en zone agricole et forestière <strong>de</strong>vrontpouvoir cohabiter <strong>de</strong> manière optimale.Mobilité, loisirs et tourisme: L’ensemble <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong>s transports publicset indivi<strong>du</strong>els <strong>de</strong>vra être amélioré pour répondre au mieux aux besoins<strong>de</strong>s habitants, <strong>de</strong>s touristes et <strong>de</strong>s entreprises. Le potentiel <strong>de</strong>navigabilité sur le tronçon aval <strong>du</strong> Rhône sera étudié. Au niveau <strong>de</strong>sloisirs et <strong>du</strong> tourisme, les points d'eau et les cours d'eau seront mis envaleur et reliés entre eux par <strong>de</strong>s réseaux pé<strong>de</strong>stres, cyclistes et équestresattrayants, interconnectés avec les coteaux et les Alpes, pour valoriserles complémentarités. Un sentier didactique pourrait êtreaménagé le long <strong>du</strong> Rhône et les bala<strong>de</strong>s en lien avec le terroir etl’agrotourisme <strong>de</strong>vront être valorisées.Projets techniques: Outre la protection contre les crues, le projet <strong>de</strong>CDP prévoit <strong>de</strong> maintenir la possibilité d’exploitation <strong>du</strong> gravier charriépar le Rhône et ses affluents et <strong>de</strong> mettre en valeur leur potentiel etcelui <strong>de</strong> la nappe phréatique pour la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> chaleur et d'électricité,en particulier en réactualisant les projets <strong>de</strong> paliers hydroélectriques<strong>de</strong> Massongex et d’Illarsaz. Il faudra aussi utiliser aumaximum les potentiels offerts par la géothermie (Lavey-les-Bains,etc.) et les autres formes d’énergie renouvelable. La création d'unegaine technique le long <strong>du</strong> Rhône pour permettre l’interconnexion <strong>de</strong>sréseaux communaux (eaux potables, services in<strong>du</strong>striels) sera étudiée.146


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Les enjeux territoriaux prioritaires en lien avec le PA-R3Lavey et Saint-Maurice (loisirs et détente/énergie): Protection globale<strong>de</strong> l’usine hydroélectrique et <strong>de</strong> la zone in<strong>du</strong>strielle et sécurisation<strong>de</strong> la zone intermédiaire à proximité <strong>du</strong> camping <strong>de</strong>s Iles à Lavey.Développement <strong>de</strong> la zone détente en rive gauche. Aménagement <strong>de</strong>spassages sous-voies pour le camping <strong>du</strong> Bois-Noir. Mise en place <strong>de</strong>l’élargissement projeté par le réseau écologique cantonal.Les Gran<strong>de</strong>s Iles d’Amont (Ollon et Monthey) et le Domaine <strong>du</strong> Rhôneà Bex (loisirs et détente / énergie): Réalisation <strong>du</strong> palier hydroélectrique<strong>de</strong> Massongex et <strong>de</strong> ses installations annexes (passe à poissons).Développement <strong>du</strong> Domaine <strong>du</strong> Rhône, d’activités en lien avecl’eau et mise en valeur <strong>de</strong>s berges. Aménagement <strong>de</strong> pistes équestressur les berges. Liaison <strong>de</strong>stinée aux piétons et <strong>de</strong>ux roues <strong>du</strong> village <strong>de</strong>Bex à la gare CFF, puis aux berges <strong>du</strong> Rhône. Mise en place <strong>du</strong> maraisavec étang peu profond projeté par le réseau écologique cantonal.Zones in<strong>du</strong>strielles d’Aigle et <strong>de</strong> Collombey-Muraz (in<strong>du</strong>strie):Sécurisation <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries situées sur les <strong>de</strong>ux rives <strong>du</strong> Rhône. Réalisation<strong>du</strong> palier hydroélectrique d'Illarsaz et <strong>de</strong> ses installations annexes(passe à poissons). Création <strong>de</strong> liaisons routières et ferroviairespour traverser le Rhône dans le secteur <strong>de</strong> la Charbonnière. Mise enplace <strong>de</strong> l’élargissement projeté par le REC (objet C7). Aménagement<strong>de</strong> pistes équestres sur les berges en rive gauche. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la faisabilitéd’une pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> biocarburant sur le site <strong>de</strong> la Charbonnière.Barges – Illarsaz – Iles <strong>de</strong>s Clous – Chessel (agriculture et nature):Réalisation d’une étu<strong>de</strong> préliminaire AFI (amélioration foncière intégrale).Mise en place <strong>de</strong> l’élargissement projeté par le réseau écologiquecantonal (REC) en rive droite (Ile <strong>de</strong>s Clous). Aménagement et balisage<strong>de</strong> pistes équestres autorisées sur les berges en rive gauche et balisage <strong>de</strong>scheminements autorisés en zone agricole pour garantir cohabitationentre l’agriculture et les cavaliers. Gestion et aménagement <strong>de</strong>s canauxpour qu’ils assurent la fonction <strong>de</strong> liaisons polyvalentes pour les loisirset la nature, ainsi que maintien <strong>de</strong> leurs rôles <strong>de</strong> drainage.Vieux Rhône – Domaine <strong>du</strong> Fort (nature et loisirs): Confirmation<strong>de</strong> l’importance <strong>du</strong> secteur pour la protection <strong>de</strong> la nature et les loisirsdoux en garantissant leur cohabitation. Poursuivre l’exploitation forestière<strong>du</strong> Domaine <strong>du</strong> Fort et <strong>de</strong>s Iles Ferran<strong>de</strong>s. Maintien <strong>de</strong>s possibilités<strong>de</strong> navigation <strong>du</strong> Vieux-Rhône et à l’intérieur <strong>de</strong> l’embouchure<strong>du</strong> Rhône. Exploiter les graviers <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> Rhône. Gestion et aménagement<strong>de</strong>s canaux pour qu’ils assurent la fonction <strong>de</strong> liaisons polyvalentespour les loisirs et la nature. Maintien <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong> drainage <strong>du</strong>Grand Canal. Création d’un sentier didactique dans le Domaine <strong>du</strong>Fort en lien avec les pistes équestres, cyclables et pé<strong>de</strong>stres existantes.Agglomération: Lancement d'un projet d'agglomération pour la zoneMonthey-Aigle définie comme telle par l'Office fédéral <strong>du</strong> développementterritorial. Une étu<strong>de</strong> préliminaire a été officiellement remise àla Confédération, aux cantons et communes concernées. Elle marquel’engagement officiel <strong>de</strong> la région à s’engager dans le processus d’élaboration<strong>du</strong> projet d’agglomération.147


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURAspects particuliers <strong>de</strong> la solution retenue (Chablais)Mesure d'urgence transitoiresLes mesures d'urgence transitoires (MUT) proposées sur le secteur visentessentiellement à améliorer la sécurité face à un risque <strong>de</strong> rupture<strong>de</strong> digues sur le tronçon Vièze-Gran<strong>de</strong> Eau. En rive droite,l'extension d'une inondation <strong>du</strong>e à une rupture entrainerait <strong>de</strong>s dégâtsimportants dans la zone in<strong>du</strong>strielle d'Aigle. En rive gauche, lesinstallations in<strong>du</strong>strielles <strong>de</strong> la raffinerie seraient touchées ainsi quel'agglomération d'Illarsaz. Les tronçons <strong>de</strong> digue présentant un danger<strong>de</strong> rupture important en raison <strong>de</strong> leurs caractéristiques géotechniquesou géométriques ont été i<strong>de</strong>ntifiés.L'objectif <strong>de</strong>s MUT, à savoir la sécurisation face aux ruptures <strong>de</strong> digues,correspond à un objectif <strong>du</strong> plan d'aménagement <strong>du</strong> Rhône. Toutefois,l'objectif sécuritaire <strong>du</strong> plan d'aménagement <strong>du</strong> Rhône dépasselargement celui <strong>de</strong>s MUT. En effet, les zones in<strong>du</strong>strielles et d'habitationse trouvant <strong>de</strong> part et d'autre <strong>du</strong> tronçon <strong>de</strong> Rhône concerné parla MUT sont <strong>de</strong>s zones à forts dégâts potentiels, pour lesquelles uneprotection jusqu'au débit extrême est prévue par le plan d'aménagement<strong>du</strong> Rhône. De plus, ce <strong>de</strong>rnier cherchera aussi à combler le déficitenvironnemental <strong>du</strong> Rhône, tout en améliorant ou pour le moinsconservant le reste <strong>de</strong>s fonctions socio-économiques <strong>de</strong> la plaine <strong>du</strong>Rhône, ce qui n'est pas le cas <strong>de</strong>s MUT.Face à ces objectifs <strong>du</strong> plan d'aménagement <strong>du</strong> Rhône, les mesures d'urgencepermettent cependant <strong>de</strong> combler rapi<strong>de</strong>ment et à moindre coûtsun déficit <strong>de</strong> sécurité grave sur une pério<strong>de</strong> transitoire, ce que ne permetpas la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, étant donné l'ampleur <strong>du</strong> projet et sa<strong>du</strong>rée <strong>de</strong> réalisation.Une réalisation par étape <strong>de</strong>s MUT est prévue, les premières mesuresréalisées étant celles qui s'intègrent dans le cadre <strong>du</strong> plan d'aménagement<strong>du</strong> Rhône tel que présenté ici.Synergies avec d’autres intérêtsPro<strong>du</strong>ction hydroélectrique: Dans le courant <strong>de</strong>s années 1980, unprojet <strong>de</strong> palier <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction hydroélectrique a été étudié et proposé enamont <strong>du</strong> village <strong>de</strong> Massongex. Cet aménagement prévoyait notammentun barrage en rivière avec centrale <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d'énergie au fil<strong>de</strong> l'eau et plusieurs sections vannées pour régler les niveaux d'eau etassurer le passage <strong>de</strong>s crues. Le plan d'aménagement <strong>du</strong> Rhône ne prévoit,pour le tronçon concerné, qu'un renforcement <strong>de</strong>s digues existantes.Ainsi, la réalisation d'un palier hydroélectrique à Massongexn'est pas compromise par la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône. Il conviendra toutefoisd'éventuellement ré<strong>du</strong>ire la chute par <strong>rapport</strong> au projet Hydro-Rhône afin <strong>de</strong> limiter l'abaissement <strong>du</strong> lit en aval et d'éviter <strong>de</strong>perturber ainsi l'aménagement <strong>de</strong> l'embouchure <strong>de</strong> l'Avançon et celui<strong>de</strong>s Iles d'Amont.Par ailleurs, il convient <strong>de</strong> relever que par <strong>rapport</strong> aux objectifs expriméspar la CDP, celui lié à la mise en valeur <strong>de</strong> la navigabilité <strong>du</strong> Rhônen'a pas pu être mené à bien dans le cadre <strong>de</strong> la solution retenue.Aspects environnementaux locauxLe projet ne prévoit pas d’élargissement <strong>du</strong> lit entre Saint-Maurice etMassongex, hormis un petit élargissement à la hauteur <strong>de</strong> Saint-Maurice-Lavey.Le resserrement naturel <strong>de</strong> la vallée constitue un frein auxéchanges biologiques longitudinaux, situation qui ne sera pas modifiée.Entre Massongex et Chessel, l’élargissement <strong>du</strong> Rhône favorisera la miseen place d’un lit <strong>de</strong> régime qui occupera une largeur <strong>de</strong> 95 m. Deuxélargissements ponctuels sont projetés, localisés aux Gran<strong>de</strong>s Ilesd’Amont et aux Iles <strong>de</strong>s Clous (zone alluviale protégée - ZA 124). Cesélargissements visent la reconnexion <strong>de</strong> forêts alluviales par restaurationd'une dynamique alluviale et l’amélioration <strong>de</strong> la confluence <strong>de</strong>saffluents (Vièze et Gryonne pour le premier, Gran<strong>de</strong> Eau pour le second).Des milieux lents complémentaires pourraient se former dans les<strong>de</strong>ux élargissements. Sur les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers kilomètres, la digue en rivedroite s’écarte progressivement pour former un <strong>de</strong>lta <strong>de</strong> 500 à 800 m <strong>de</strong>large pour redonner au Rhône une confluence naturelle dans le Léman.L’emprise <strong>de</strong> cette variante touche essentiellement <strong>de</strong>s milieux naturelsexistants <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur (marais périlacustres, aulnaie et saulaie marécageuse),ainsi qu’une petite portion <strong>de</strong> la peupleraie <strong>du</strong> Fort.Du fait <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> déficit sécuritaire en aval <strong>de</strong> Chessel, le lit <strong>du</strong>Rhône n’est pas élargi en aval <strong>de</strong> l'Ile <strong>de</strong>s Clous. Cependant, entre laPorte <strong>du</strong> Scex et le <strong>de</strong>lta, la rive droite longe l’aire forestière (plantationset peuplements transformés par l’homme) comprise entre leRhône actuel et le chenal <strong>du</strong> Vieux Rhône. Cette zone pourra être développée<strong>de</strong> façon indépendante sous l’angle environnemental. Ce milieuaquatique <strong>de</strong> transition entre les eaux courantes <strong>du</strong> Rhône et le lacconstituera un gain biologique très élevé. Les zones <strong>de</strong> <strong>de</strong>lta sont lessecteurs les plus riches en termes <strong>de</strong> biodiversité et dans ce cas particulier,il aura une fonction <strong>de</strong> refuge importante pour la faune <strong>de</strong>seaux stagnantes au sein <strong>de</strong> la réserve <strong>de</strong>s Grangettes.La plupart <strong>de</strong>s embouchures <strong>de</strong>s affluents (les principales étant intégréesdans les élargissements - Vièze, Gryonne et Gran<strong>de</strong> Eau) sont repriseet élargies, ren<strong>du</strong>es franchissables pour les poissons. Celle <strong>de</strong>l’Avançon, intégrée dans un petit élargissement <strong>de</strong> confluence, bénéficieraaussi d’une renaturation.148


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Inci<strong>de</strong>nces sur l’utilisation <strong>du</strong> territoireLes plans d’affectation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>s communes touchées par le PA-R3<strong>de</strong>vront être progressivement adaptés à la future emprise <strong>du</strong> Rhône,une fois le PA-R3 adopté par le Conseil d’Etat. Il est par ailleurs prévu<strong>de</strong> maintenir l’espace Rhône (et les règles <strong>de</strong> gestion territoriale y relatives)tel que délimité dans le <strong>Plan</strong> sectoriel Rhône VS adopté par leConseil d’Etat valaisan en juin 2006 ainsi que dans le <strong>Plan</strong> sectorielRhône VD qui fait l’objet <strong>de</strong> la présente consultation publique.Les emprises supplémentaires prévues <strong>du</strong> projet s’élèvent au total à 236ha dont 103 ha pour la forêt. Le sol<strong>de</strong> comprend 16 ha pour les zonesà bâtir, 64 ha pour les zones agricoles, 14 ha pour les zones protégéeset 40 ha pour autres affectations ou inconnu. Le projet nécessite l’assainissement<strong>de</strong> 10 décharges et <strong>de</strong> 2 aires d’entreprise. Les travaux <strong>de</strong>correction <strong>de</strong>vront intégrer la protection d’un site ISOS, la continuité<strong>de</strong> plusieurs voies historiques et <strong>de</strong>s précautions particulières dans leszones archéologiques Vardant, Saint-Maurice, Massongex et Boeufferantet dans l’objet IFP Les Grangettes. De nombreuses lignes à hautetension longent le Rhône: il n’est pas exclu que certains mâts soient déplacésen direction <strong>de</strong>s zones à bâtir, ce qui nécessitera la définition <strong>de</strong>nouveaux périmètres <strong>de</strong> restriction. Enfin la présence <strong>du</strong> gazo<strong>du</strong>c àproximité <strong>du</strong> Rhône et <strong>de</strong> l’oléo<strong>du</strong>c sur la Commune <strong>de</strong> Collombey-Muraz, impose une organisation appropriée <strong>de</strong>s travaux, le risque d’acci<strong>de</strong>ntspouvant être sensiblement diminué par <strong>de</strong>s mesures adéquates.Enfin, il faut signaler dans ce secteur le projet d’aménagement <strong>du</strong> palierhydroélectrique <strong>de</strong> Massongex.ChablaisvalaisanCollombey-MurazMassongexMontheyPort-ValaisSt-MauriceVouvryEmprisesuppl. [ha]Zones d’habitat 0 1 1 0 0 0 2Zones in<strong>du</strong>strielleset artisanalesZones d’intérêt généralet sportives7 0 1 0 0 0 80 2 0 0 1 0 3Zones agricoles 16 11 1 0 0 0 28Zones protégées 2 1 2 0 1 2 8Aire forestière 3 0 3 0 0 0 6Autres affectationset inconnuEmprisesupplém.1 0 2 0 0 0 3[ha] 29 15 10 0 2 2 58ChablaisvaudoisAigleBexChesselLavey-MorclesNovilleOllonYvorneEmprisesuppl. [ha]Zones d’habitat 0 0 0 0 0 0 0 0Zones in<strong>du</strong>strielleset artisanalesZones d’intérêt généralet sportives1 0 0 1 0 0 0 20 0 0 1 0 0 0 1Zones agricoles 1 16 4 2 1 11 1 36Zones protégées 0 0 0 0 6 0 0 6Aire forestière 7 17 2 0 30 6 35 97Autres affectationset inconnuEmprisesupplém.0 2 1 4 27 2 1 37[ha] 9 35 7 8 64 19 37 178149


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÉSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008GLOSSAIRE (DÉFINITIONS ADAPTÉES AU PA-R3)Arrière-digueDigue construite à distance <strong>de</strong> la berge d'un cours d'eau limitantl'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el.Carte indicative <strong>de</strong> dangersCarte synoptique établie selon <strong>de</strong>s critères scientifiques et renseignantsur les dangers i<strong>de</strong>ntifiés mais non analysés ou évalués en détail;avec indication grossière <strong>de</strong> la délimitation spatiale et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>danger; à l'échelle <strong>du</strong> 1:25000.Carte <strong>de</strong> dangerCarte établie sur la base <strong>de</strong> critères scientifiques qui, à l'intérieurd'un périmètre bien défini, contient <strong>de</strong>s indications détaillées portantsur le type <strong>de</strong> danger, les niveaux <strong>de</strong> danger et l'extension spatialeprobable <strong>de</strong>s processus dangereux; la partie cartographique (échelleenviron 1:2000 à 1:10000) est généralement complétée par un texte.Charriagevoir transport soli<strong>de</strong>Couloir d’évacuationZone <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>el pour <strong>de</strong>s crues supérieures à la crue extrême.Crue centennaleCrue qui est atteinte ou dépassée en moyenne une fois tout les cent ans.Crue extrêmeCrue très rare, en principe supérieure au débit maximal connu(crue utilisée pour l'analyse <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els et définie commeun multiple <strong>de</strong> la crue centennale).Dynamique alluvialeModification <strong>de</strong> la morphologie <strong>du</strong> lit par les alluvions déposées etreprises alternativement par le cours d’eau.Emprise <strong>du</strong> RhôneEspace égal à la surface comprise entre les <strong>de</strong>ux pieds <strong>de</strong> digue extérieurs(ou somment extérieur <strong>de</strong> digue si construit en déblai), ycompris le contre-canal <strong>de</strong> filtration.Espace nécessaire à un cours d'eauEspace nécessaire pour assurer la protection contre les crues et lesfonctions écologiques <strong>de</strong>s cours d'eau.Espace Rhône(notion d'espace cours d'eau appliquée au cas <strong>du</strong> Rhône)Surface réservée supplémentaire au Rhône actuel pour l’aménagement<strong>du</strong> cours d’eau, définie dans le plan sectoriel Rhône.GeotechniqueEtu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s sols et par extension <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>sdigues <strong>du</strong> Rhône.Hydrologie (dans le cadre <strong>de</strong> ce <strong>rapport</strong>)Détermination <strong>de</strong>s débits <strong>du</strong> Rhône en fonction <strong>de</strong>s précipitationsmétéorologiques et <strong>de</strong> la température.HydrogrammeReprésentation d’un débit en fonction <strong>du</strong> temps (hydrogramme <strong>de</strong> crue).Largeur <strong>de</strong> régimeLargeur d'équilibre <strong>du</strong> cours d'eau (auto-curée et libre <strong>de</strong> végétation).Life-line (réseau d’intervention d’urgence)Route ou connexion garantie pour intervention d’urgence en cas <strong>de</strong>débor<strong>de</strong>ment.Objectifs <strong>de</strong> protectionDegré <strong>de</strong> sécurité qui doit être atteint par les mesures <strong>de</strong> protection; enréférence à un événement d'un temps <strong>de</strong> retour (fréquence) donné.MarnageDifférence entre les hauteurs d’eau provoquée par un brusque changement<strong>de</strong> débit. Marnage dû à la fonte <strong>de</strong>s neiges ou à l’exploitation<strong>de</strong>s usines hydroélectriques.Périmètre <strong>de</strong> dangerTerritoire menacé par <strong>de</strong>s dangers naturels.Périmètre <strong>de</strong> risque rési<strong>du</strong>elZone à sécurité accrue (protégée contre une crue <strong>de</strong> type centennal)mais susceptible d'être atteinte par une crue extrême.Périmètre d'inondation (= enveloppe d'inondation)Terrain contigu au lit d'un cours d'eau qui est submergé lorsque ledébit dépasse la capacité <strong>du</strong> chenal.<strong>Plan</strong> d'aménagement Rhône (PA-R3)Avant-projet au 1:10000 <strong>de</strong> l'aménagement <strong>du</strong> Rhône prévu parla 3 e correction.<strong>Plan</strong> sectoriel Rhône (VS) PS-R3Document contenant la carte indicative <strong>de</strong>s dangers au 1:25000,la délimitation <strong>de</strong> l'espace Rhône, ainsi que les règles territorialesassociées. Il a été adopté par le Conseil d'Etat valaisan en juin 2006et est liant pour les autorités.<strong>Plan</strong> d'intervention en cas d'urgence (ou plan d'urgence)Description <strong>de</strong>s mesures à prendre en cas d'un événement quipermettent la protection <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens.<strong>Plan</strong> d'alarme (ou plan d'alerte)Partie d'un plan d'urgence global qui décrit principalement lesprocé<strong>du</strong>res <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> l'information et d'alarme.<strong>Plan</strong> d'évacuationPartie d'un plan d'urgence global qui décrit principalement lesmesures consistant à déplacer la population civile d'un lieu menacéou touché par une catastrophe naturelle.RétentionDiminution d’un débit <strong>de</strong> crue par déversement dans un bassin hors<strong>du</strong> cours d’eau.RevancheHauteur <strong>du</strong> couronnement <strong>de</strong> la digue au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la ligne d’eaucorrespondant à la crue <strong>de</strong> dimensionnement.Rugosité (d’un chenal)Valeur représentative <strong>de</strong> la résistance à l’écoulement.Temps <strong>de</strong> retourMoyenne à long terme <strong>du</strong> temps ou <strong>du</strong> nombre d'années séparantun événement <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur donnée d'un second événement d'unegran<strong>de</strong>ur égale ou supérieure.Transport soli<strong>de</strong>Quantités <strong>de</strong> matériaux (sables et graviers) transportés par le coursd’eau. Syn. Charriage


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURABRÉVIATIONSAdUAnalyse d'UtilitéIFPInventaire fédéral <strong>de</strong>s paysagesQ100minEstimation minimale <strong>du</strong> débit centennalAFIAméliorations foncières intégralesISOSInventar schützenwerter Ortsbil<strong>de</strong>r <strong>de</strong>r SchweizQ100Débit centennalBDeauxBase <strong>de</strong> données cantonale <strong>du</strong> Diagnostic EnvironnementGCGrand ConseilQextDébit extrêmeBD-forBase <strong>de</strong> donnée cantonale forages, Etat <strong>du</strong> ValaisLACELoi fédérale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eauR33 e correction <strong>du</strong> RhôneCDPConcept <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la plaineLcACELoi cantonale sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eau (VS)RECRéseau écologique cantonalCEConseil d’EtatLATLoi fédérale sur l’aménagement <strong>du</strong> territoireRIERapport d’impact sur l’environnementCEPConception d’évolution <strong>du</strong> paysageLCHLaboratoire <strong>de</strong> construction hydrauliqueSCCMService cantonal <strong>de</strong> la sécurité civile et militaire (VS)CERISECellule scientifique <strong>de</strong> criseLSFCanal Leytron-Saillon-FullySATService cantonal <strong>de</strong> l’aménagement <strong>du</strong> territoire (VS)CICOCommission intercantonale <strong>de</strong> coordinationVaud – ValaisMINERVEModélisation <strong>de</strong>s Intempéries <strong>de</strong> Nature Extrême <strong>de</strong>s RivièresValaisannes et <strong>de</strong> leurs EffetsSBMAService cantonal <strong>de</strong>s bâtiments, monuments etarchéologie (VS)CIRCellule d’intervention d'urgence <strong>du</strong> RhôneOFEGOffice fédéral <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> la géologie,SCESurface <strong>de</strong> compensation écologiqueCOCO R3COPILCOPRO R3COREPILCONSECRUDOP R3DTEEEIEEPFLCommission <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône (VS)Conseil <strong>de</strong> pilotage <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> RhôneComité <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône (VS)Commission régionale <strong>de</strong> pilotageConcept <strong>de</strong> sécurité contre les cruesDirection opérationnelle <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> la 3 e correction<strong>du</strong> Rhône (VS)Département <strong>de</strong>s transports, <strong>de</strong> l’équipement et <strong>de</strong>l’environnement (VS)Etu<strong>de</strong> d’impact sur l’environnementEcole polytechnique fédérale <strong>de</strong> LausanneOACEOATODTOQEPA-R3PS-R3PAZPDcPS-RConfédération helvétiqueOrdonnace sur l’aménagement <strong>de</strong>s cours d’eauOrdonnance fédérale sur l'aménagement <strong>du</strong> territoireOffice fédéral <strong>du</strong> développement territorialOrdonnance fédérale sur la qualité écologique<strong>Plan</strong> d’Aménagement <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong>Rhône, anciennement nommé «projet général»<strong>Plan</strong> sectoriel <strong>de</strong> la 3 e correction <strong>du</strong> Rhône<strong>Plan</strong>s d’affectation <strong>de</strong>s zones<strong>Plan</strong> directeur cantonal<strong>Plan</strong> sectoriel RhôneSDASERSESASFHSFPSIRS-R3SPESRCEWOLGAZASurface d’assolementSuivi environnemental <strong>de</strong> la réalisation typeService <strong>de</strong>s eaux, sols et assainissements (VD)Service <strong>de</strong>s forces hydrauliques (VS)Service <strong>de</strong>s forêts et <strong>du</strong> paysage (VS)Système d’information à références spatiales <strong>de</strong> la3 e correction <strong>du</strong> Rhône (VS)Service <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> l’environnement (VS)Service <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s cours d’eau (VS)Base <strong>de</strong> données hydrogéologiques cantonale (VS)Zones alluviales


Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURRAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008BIBLIOGRAPHIEA) Dossiers <strong>du</strong> PA-R3 (documents ayant servià l'établissement <strong>du</strong> <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> synthèse)B) Références bibliographiques selon numérotation <strong>de</strong>sdocuments <strong>de</strong> base <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône1. Historique1.1 Historique général1.2 Cadastre <strong>de</strong>s événements1.3 Cadastre <strong>de</strong>s aménagements1.4 Historique <strong>de</strong>s profils <strong>du</strong> fleuve2. Synthèses <strong>de</strong>s bases2.1 Hydrologie et informations sur le bassin versant2.2 Géotechnique <strong>de</strong>s digues2.3 Zones <strong>de</strong> danger et dégâts potentiels2.4 Cadastre <strong>de</strong>s ouvrages et plan <strong>de</strong>s contraintes2.5 Nappe phréatique2.6 Environnement2.7 Nature2.10 Prise en compte <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche2.11 Paysage: synthèse <strong>de</strong> l’analyse historique,fonction et typologie actuelle3. Critères et indicateurs3.2 Définition <strong>de</strong>s indicateurs, critères et poids3.3 Grille d’analyse <strong>de</strong>s variantes5. Variantes possibles5.1 Gestion <strong>de</strong>s débits et <strong>de</strong>s risques rési<strong>du</strong>els6. Analyse <strong>de</strong>s variantes6.5 Synthèses <strong>de</strong>s remarques <strong>de</strong>s partenairessur la composition <strong>de</strong>s variantes8 Variante retenueRapport technique <strong>de</strong> la variante retenue[1] Rapport <strong>de</strong> synthèse, juin 2000[100] Dossier <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> 3 e correction <strong>du</strong> Rhône, mars 1999[102] Bases danger et nature, vallée <strong>de</strong> Conches[103] Bases danger et nature, projet Rhône, Bas-Valais[105] Bases danger et nature, projet Rhône, canaux[106] Bases agriculture: préparation et accompagnement<strong>du</strong> secteur agriculture[114] Etu<strong>de</strong> hydrologique CONSECRU 1[115] Etu<strong>de</strong> hydrologique CONSECRU 2, y compris Bas-Valais[500] Directives «Protection contre les crues <strong>de</strong>s cours d’eau»,OFEG, 2001[607] Elaboration d’une vision <strong>du</strong> tourisme et <strong>de</strong>s loisirs. Etat <strong>de</strong>slieux et perspectives (HEVS)[927] Données GEOSTAT <strong>du</strong> recensement <strong>de</strong>s bâtimentset logements (1990-2000)


RAPPORT DE SYNTHÈSEDU PLAN D’AMÉNAGEMENTmai 2008Troisième correction <strong>du</strong> RhôneSÉCURITÉ POUR LE FUTURDIRECTION DU PROJET Etat <strong>du</strong> Valais SRCE Projet RhôneEtat <strong>de</strong> VaudSESAEXPERTS/ Hydraulique EPFL Laboratoire <strong>de</strong> construction hydraulique, Lausanne Prof. A. SCHLESSSPÉCIALISTES Hydrologie EPFL-HYDRAM, LausanneCharriage Hunziker, Zarn & Partner AGI5000, Aarau Roni HUNZIKERMorphologie alluviale Jäggi-Flussbau & Flussmorphologie. Ebmatingen Prof. Martin JÄGGIFaune piscicole EAWAG, Dübendorf Armin PETERNature Service conseil Zones alluviales (SCZA), Yverdon Christian ROULIERHydrogéologie Rovina & Partner AG3953, Varen Hermann ROVINAUniversité <strong>de</strong> Neuchâtel CHYN, NeuchatelProf. Pierre PERROCHETSédimentation/colmatage Flussbau AG, Zurich Ueli SCHÄCHLIPaysageProf. Leopold VEUVEAgriculture B+C ingénieurs SA Montreux Clau<strong>de</strong>-Alain VUILLERATEmac, MontreuxAlexandre REPETTIGéotechnique EPFZ / Institut für Geotechnik, Zürich Prof. S. SpringmannGROUPEMENTMULTIDISCIPLINAIRED’INGENIEURSAreaplan Raumplanung Siedlung Umwelt AG, GampelBonnard&Gar<strong>de</strong>l (Valais) SA, SionBIAG Beraten<strong>de</strong> Ingenieure, VispBISA, SierreBSAP Ingenieure und Berater, VispIngenieurbüro André Burkard, BrigBUWEG Büro für Umwelt und Energie, VispCEP, AigleDrosera SA, SionEtec écologie appliquée Sàrl, SionGEA SA - Paysagestion SA architectes urbanistes associés, LausanneGeoplan Geowissenschaftliches Büro, StegGlenz, Walther & Winkler AG Forstwesen, Hoch- und Tiefbau, BrigHWB Bauberatung GmbH, SchattdorfIDEALP Ingénieurs Sàrl, SionBureau d'étu<strong>de</strong>s Impact SA, SionNie<strong>de</strong>rer + Pozzi Umwelt AG, UznachPRONAT Umweltingenieure AG, BrigSDI Ingénierie Sion SA, SionSITTEL Consulting SA, SionStucky SA, RenensTeysseire & Candolfi AG, VispSous-traitantsGéoval Ingénieurs-Géologues SA, SionImahorn Landschaftsarchitektur, NatersConception graphique: Atelier Grand à SierreIllustrations/crédit photographique: Etat <strong>du</strong> valais/SRCE – Groupement d’ingénieurs mandatés – Alcan SA – Marc Bernard – François Perraudin – Paysagestion – Hydro-Rhône SA – Prof. Léopold Veuve

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