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L'universitarisation et la formation continuée des enseignants ... - IUFM

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M. SACILOTTO-VASYLENKOLe micro-enseignement, les modules de <strong>formation</strong> <strong>et</strong> les séminaires thématiques sontprivilégiés. Très souvent utilisé en <strong>formation</strong> continue, ce paradigme favorise l’entraînement<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> en techniques, en actualisant <strong>des</strong> connaissances <strong>et</strong> <strong>des</strong> savoir-faire.Le paradigme de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> « personnaliste » : L’accent sur <strong>la</strong> personnalité de l’enseignant,« l’approche individuelle », change le contenu <strong>et</strong> l’organisation de <strong>la</strong> <strong>formation</strong>. Paquay(1994) ajoute que « selon le paradigme personnaliste, l’essentiel d’une <strong>formation</strong> consistedès lors à « devenir-une-personne-en-re<strong>la</strong>tion ». Il pointe l’importance de <strong>la</strong> communication<strong>et</strong> de <strong>la</strong> construction <strong>des</strong> re<strong>la</strong>tions avec les élèves <strong>et</strong> les collègues. Ainsi, les programmesde <strong>formation</strong> perm<strong>et</strong>tent aux <strong>enseignants</strong> de s’exprimer, de communiquer, d’analyser leursre<strong>la</strong>tions dans un climat de confiance.Le paradigme « artisanal » de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> : En <strong>formation</strong> continue, ce paradigme m<strong>et</strong> l’accentsur le développement <strong>des</strong> savoirs pratiques pour aider les <strong>enseignants</strong> à mieux exercerleur métier. Les dispositifs comme les stages sur site, l’observation de cours d’<strong>enseignants</strong>expérimentés, les échanges avec les collègues perm<strong>et</strong>tent d’atteindre les objectifs de cesprogrammes. Selon Perrenoud (cité par Paquay, 1994), l’enseignant ne peut réussirson action pédagogique en appliquant seulement <strong>des</strong> théories <strong>et</strong> <strong>des</strong> règles apprises en<strong>formation</strong> : l’enseignant fonctionne comme un bricoleur ou un artisan qui rassemble <strong>des</strong>matériaux disponibles pour construire son enseignement.La recherche <strong>et</strong> développement sur/pour <strong>la</strong> <strong>formation</strong> : Ferry (1983) utilise le terme de« centré sur l’analyse » pour décrire le modèle de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> fondée sur l’articu<strong>la</strong>tion de<strong>la</strong> théorie <strong>et</strong> de <strong>la</strong> pratique. Il préconise une p<strong>la</strong>ce importante pour <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue quiperm<strong>et</strong> de dépasser les approches superficielles <strong>et</strong> factices de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> initiale. Paquay(1994) soutient l’idée que <strong>la</strong> <strong>formation</strong> <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> à <strong>la</strong> recherche est possible. Il préciseque <strong>la</strong> priorité est donnée aux recherches sur le développement, l’évaluation, <strong>la</strong> résolutionde problèmes, ainsi qu’aux recherches liées à l’action <strong>et</strong> aux recherches praxéologiques. Enmême temps, il rejoint les nombreux chercheurs pour qui <strong>la</strong> professionnalisation est d’abordle développement de stratégies de <strong>formation</strong> de praticiens efficaces <strong>et</strong> réfléchis <strong>et</strong> pourlesquels <strong>la</strong> participation à <strong>la</strong> recherche n’est pas <strong>la</strong> priorité absolue.Dans les analyses <strong>des</strong> systèmes de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>, les chercheurs remarquentque les concepteurs <strong>des</strong> programmes ont tendance à privilégier certains paradigmes. C<strong>et</strong>tedémarche est critiquée car le métier d’enseignant est multidimensionnel <strong>et</strong> demande une<strong>formation</strong> diversifiée, qui intègre tous les paradigmes existants. De plus, nous pensons que,pour que <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue soit efficace, ses objectifs <strong>et</strong> ses stratégies doivent s’adapterà l’évolution constante du métier d’enseignant, de l’environnement sco<strong>la</strong>ire, de <strong>la</strong> recherche,de <strong>la</strong> société en général.Une notion plus <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> <strong>formation</strong> tout au long de <strong>la</strong> vie, est récemment apparue. Elle estinterprétée comme un eff<strong>et</strong> de mode ou, à l’opposé, une réelle volonté de répondre auxexigences <strong>et</strong> défis de <strong>la</strong> société. Le paradigme de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> tout au long de <strong>la</strong> vie peutêtre utilisé comme un moyen de réponse à <strong>la</strong> diversité <strong>des</strong> compétences attendues <strong>des</strong><strong>enseignants</strong> <strong>et</strong> comme une voie alternative à <strong>la</strong> <strong>formation</strong> institutionnelle. Ainsi, ce paradigmeperm<strong>et</strong> un ensemble équilibré entre <strong>la</strong> <strong>formation</strong> initiale, l’accompagnement dans les débutsprofessionnels (induction en ang<strong>la</strong>is), <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue. La <strong>formation</strong> initiale, dansson organisation <strong>et</strong> ses métho<strong>des</strong>, doit donc intégrer les besoins futurs <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>, lesresponsabiliser dans leurs parcours de développement personnel <strong>et</strong> professionnel. CROS(2005) considère qu’une telle <strong>formation</strong> est possible à un niveau universitaire. Elle ajouteque c<strong>et</strong>te conception de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> entraîne <strong>des</strong> modalités différentes comme <strong>des</strong> ateliers180<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is


L’universitarisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> : analyse comparative France-Ukrainede création collective, <strong>des</strong> stages dans d’autres pays, un travail en équipe pédagogique ouen équipe é<strong>la</strong>rgie, une véritable <strong>formation</strong> en alternance, un travail universitaire de qualité,c’est-à-dire une <strong>formation</strong> perm<strong>et</strong>tant de changer <strong>la</strong> profession.Les étu<strong>des</strong> montrent que les <strong>enseignants</strong> deviennent de plus en plus conscients de leur rôledans <strong>la</strong> société <strong>et</strong> de <strong>la</strong> nécessité de se former régulièrement. Ils utilisent <strong>des</strong> ressources<strong>et</strong> <strong>des</strong> lieux différents de ceux proposés dans le cadre formel de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue.Ils cherchent eux-mêmes <strong>des</strong> réponses à leurs besoins professionnels par <strong>des</strong> moyensnouveaux d’accès à l’in<strong>formation</strong> (Intern<strong>et</strong>, cédéroms, émissions culturelles…). Pourtant,ces nouvelles compétences ne sont pas prises en compte institutionnellement. Les liensentre le développement professionnel (formel ou informel) <strong>et</strong> <strong>la</strong> reconnaissance de cesefforts ne sont pas suffisants. De plus, les politiques de <strong>formation</strong> visent <strong>des</strong> perspectivesà court terme <strong>et</strong> ont du r<strong>et</strong>ard par rapport aux changements de conceptions du métier <strong>et</strong> depratiques professionnelles.2. Les universités <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>L’universitarisation, un <strong>des</strong> discours actuels en <strong>formation</strong> initiale, est considérée comme unpas en avant pour <strong>la</strong> professionnalisation du métier <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Elle est très peu présenteen <strong>formation</strong> continuée, qui privilégie plutôt le développement <strong>des</strong> connaissances pratiques<strong>et</strong> se centre sur les établissements sco<strong>la</strong>ires. Cependant, les universités sont censéesapporter une spécificité à <strong>la</strong> <strong>formation</strong>, surtout par le lien entre <strong>formation</strong> <strong>et</strong> recherche :<strong>formation</strong> d’un esprit réflexif, critique <strong>et</strong> créatif nécessaire à <strong>la</strong> fonction enseignante, <strong>formation</strong><strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> comme obj<strong>et</strong> de recherche, initiation à <strong>la</strong> recherche <strong>des</strong> formateurs <strong>et</strong> <strong>des</strong><strong>enseignants</strong>. C<strong>et</strong>te mission spécifique pour les universités rencontre <strong>des</strong> obstacles d’ordr<strong>et</strong>héorique <strong>et</strong> politique. Ils sont à l’origine <strong>des</strong> discours qui tentent d’exclure les universités de<strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>Les débats portent sur les re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> <strong>la</strong> pratique enseignante, <strong>et</strong>, enparticulier sur <strong>la</strong> pertinence <strong>des</strong> savoirs scientifiques pour <strong>la</strong> <strong>formation</strong> <strong>et</strong> le développementprofessionnel <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Les derniers arguments développés dans ce débat portentsur <strong>la</strong> diversification <strong>des</strong> types de recherche, le rapprochement entre les différents corps deformateurs d’<strong>enseignants</strong>, <strong>la</strong> nécessité accrue d’articuler les différents types de savoirs pouraméliorer les pratiques <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong>. Pour favoriser l’intégration <strong>des</strong> savoirs théoriques<strong>et</strong> pratiques, HENSLER (2005) appelle les universitaires à « aider les <strong>enseignants</strong> à reformulerleurs savoirs pratiques en liaison avec les théories intelligibles ; rendre les savoirsscientifiques plus visibles <strong>et</strong> donc facilement utilisables ; mieux organiser <strong>et</strong> davantagediffuser les savoirs dans <strong>la</strong> société ».Nous voulons ici soulever quelques interrogations sur une <strong>formation</strong> continue <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>davantage « universitaire » <strong>et</strong> montrer les réponses issues de <strong>la</strong> recherche francophone.Les savoirs « universitaires » sont-ils nécessaires pour <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue ?Comment former les <strong>enseignants</strong> à ces savoirs ? Quels savoirs selon l’étape de <strong>la</strong>carrière ?Du coté de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue, les auteurs soulignent que les <strong>enseignants</strong> préfèrent uneoffre diversifiée <strong>des</strong> savoirs qui perm<strong>et</strong> « une théorisation de <strong>la</strong> pratique, <strong>la</strong> construction d’uneattitude prudente, une problématisation <strong>des</strong> situations vécues, une analyse « après-coup »,un enrichissement <strong>des</strong> schèmes professionnels acquis antérieurement <strong>et</strong> une osmoseprogressive <strong>des</strong> savoirs <strong>et</strong> <strong>des</strong> pratiques » (Lessard, Alt<strong>et</strong>, Paquay, Perrenoud, 2004, p.16).<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is 181


M. SACILOTTO-VASYLENKOIls ajoutent que ce constat ne concerne qu’une minorité d’<strong>enseignants</strong> qui manifestent unevolonté de participer à ce type de <strong>formation</strong>, <strong>et</strong> qui intègrent déjà une démarche réflexivedans leur pratique professionnelle.HENSLER (2004) considère que les <strong>enseignants</strong> en <strong>formation</strong> continue sont intéressés parles savoirs universitaires surtout ceux qui sont associés aux modèles opératoires (l’approchepar problèmes, <strong>la</strong> pédagogie coopérative). Les savoirs scientifiques sont davantage appréciésquand ils les aident à comprendre les concepts <strong>et</strong> les principes théoriques énoncés dans lesprogrammes officiels. HENSLER ajoute que l’impact sur le travail enseignant <strong>des</strong> savoirs derecherche vulgarisés pendant les conférences pédagogiques reste faible.Les savoirs professionnels se construisent tout au long de <strong>la</strong> vie par un processus, uneinteraction <strong>et</strong> une confrontation entre <strong>des</strong> situations de travail <strong>et</strong> <strong>des</strong> ressources cognitives.SAUSSEZ <strong>et</strong> PAQUAY (2004) considèrent que l’enseignant démarre dans le métier avec <strong>des</strong>concepts du sens commun, <strong>des</strong> concepts empruntés à <strong>des</strong> « théories popu<strong>la</strong>ires comme <strong>la</strong>psychologie popu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> pédagogie popu<strong>la</strong>ire, l’épistémologie popu<strong>la</strong>ire ». Ces conceptsinteragissent avec les concepts scientifiques, « les théories scientifiques transmises par <strong>la</strong><strong>formation</strong> professionnelle ». L’ensemble de ces concepts, appelé « amalgame », constitue<strong>la</strong> connaissance professionnelle <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Les chercheurs s’intéressent au rapportentre ces concepts, <strong>et</strong> montrent <strong>la</strong> nécessité d’établir un dialogue entre eux. Souvent, soitles concepts du « quotidien » s’enferment dans l’expérience, soit les concepts scientifiquesperdent tout contact avec le contenu de l’expérience. À ce propos, SAUSSEZ <strong>et</strong> PAQUAYsoulignent l’importance du transfert <strong>des</strong> connaissances scientifiques dans le champ del’activité professionnelle : <strong>la</strong> construction d’un espace commun aux concepts quotidiens <strong>et</strong>scientifiques peut être réalisé par <strong>la</strong> (co) recherche <strong>et</strong> <strong>la</strong> (co) <strong>formation</strong> entre les chercheurs<strong>et</strong> les <strong>enseignants</strong>.D’après PERRENOUD, le concept « de transposition pragmatique » est plus adéquat pourdésigner <strong>la</strong> mobilisation <strong>des</strong> savoirs en vue de l’action. La transposition pragmatique estle processus qui « opère sur les savoirs pour enseigner, ceux qui fondent les décisions <strong>et</strong>les actions pédagogiques <strong>et</strong> didactiques » (Perrenoud, 2004, p.142). En eff<strong>et</strong>, l’enseignantmobilise les savoirs existants <strong>et</strong> les transforme en actions pour répondre à une situationparticulière de son travail. Ce processus singulier de raisonnement peut amener les<strong>enseignants</strong> à <strong>la</strong> construction de savoirs nouveaux, dénommés <strong>des</strong> savoirs situés.Enfin, les recherches montrent que les <strong>enseignants</strong> manifestent une attitude différente enversles savoirs scientifiques selon les moments de leur carrière : <strong>la</strong> « socialisation personnalisée »,(Nault, 1999, cité par Cattonar), par exemple, est décrite par les auteurs comme <strong>la</strong> périodede socialisation <strong>et</strong> de développement personnel <strong>et</strong> professionnel, où les lectures, les bonnes<strong>et</strong> mauvaises expériences, <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue ont beaucoup d’importance. L’enseignantpossède alors <strong>des</strong> compétences professionnelles soli<strong>des</strong>, <strong>et</strong> commence à chercher <strong>des</strong>approches innovantes en lien avec ses besoins pédagogiques. Après c<strong>et</strong>te période vient <strong>la</strong>phase de« socialisation de rayonnement », moment où l’enseignant devient un « théoricienréflexif » (Nault, 1999, cité par Cattonar).Quelles sont les pratiques « universitaires » les plus efficacesdans <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue ?DEMAILLY (1991) constate que <strong>la</strong> « forme universitaire » de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue estdevenue très rare. Elle s’adressait traditionnellement aux <strong>enseignants</strong> du secondaire, <strong>et</strong> étaitfondée sur <strong>la</strong> conception d’un droit personnel à l’enrichissement culturel. Selon c<strong>et</strong> auteur, <strong>la</strong><strong>formation</strong> continue, dans le contexte français, pourrait correspondre au modèle « interactif-182<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is


M. SACILOTTO-VASYLENKO▪ Pas de débat de fond dans <strong>la</strong> communauté éducative sur les nouveaux paradigmes de <strong>la</strong><strong>formation</strong> continue : « <strong>formation</strong> tout au long de <strong>la</strong> vie » ; dispositifs pour « le développementprofessionnel <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> ». On se concentre plutôt sur <strong>la</strong> <strong>formation</strong> initiale.▪ Absence de reconnaissance par l’Éducation Nationale <strong>des</strong> investissements <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>pour le développement de leurs compétences professionnelles par <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue, <strong>la</strong><strong>formation</strong> universitaire diplômante, l’auto<strong>formation</strong>, <strong>et</strong>c.▪ Problèmes de communication entre les institutions participant à <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> : difficultés d’identification <strong>des</strong> vrais besoins <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>, absencede dispositifs pédagogiques perm<strong>et</strong>tant aux <strong>enseignants</strong> de comprendre <strong>la</strong> nécessité de seformer régulièrement, <strong>et</strong>c.▪ Problèmes liés aux formateurs : statut, fonction, <strong>formation</strong>. Quelles sont les missionspremières <strong>des</strong> formateurs : s’investir dans l’organisation d’une <strong>formation</strong> continue« professionnelle » ou dans <strong>des</strong> activités de recherche ?Les <strong>IUFM</strong> ont <strong>des</strong> difficultés à organiser une <strong>formation</strong> continue « professionnelle », àformer les <strong>enseignants</strong> à <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> à faire de <strong>la</strong> recherche. À l’opposé, les Universitésfrançaises sont considérées comme les lieux privilégiés de <strong>la</strong> recherche, <strong>et</strong> ce<strong>la</strong> limite leurengagement dans une <strong>formation</strong> « professionnalisante » <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. La <strong>formation</strong> <strong>des</strong><strong>enseignants</strong>, <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue en particulier, ne sont pas au centre <strong>des</strong> préoccupations<strong>des</strong> Universités. La séparation institutionnelle (<strong>des</strong> <strong>IUFM</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> Universités) ne perm<strong>et</strong>pas une évolution positive de c<strong>et</strong>te situation : les universitaires font de <strong>la</strong> recherche, <strong>et</strong> lesformateurs <strong>des</strong> <strong>IUFM</strong> s’investissent en <strong>formation</strong> initiale, <strong>et</strong> très peu en <strong>formation</strong> continue.Le rapprochement de ces « deux mon<strong>des</strong> » ne s’est pas concrétisé sur le terrain. De raresexemples se situent dans les équipes de recherche qui travaillent sur <strong>la</strong> didactique <strong>des</strong>disciplines ou encore dans l’engagement de formateurs d’<strong>IUFM</strong> dans <strong>des</strong> doctorats. Quant à<strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue, les formateurs d’<strong>IUFM</strong> animent <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> stages <strong>des</strong> professeursdu premier degré. En ce qui concerne le second degré, elle reste pour <strong>la</strong> plupart confiéesaux maîtres-formateurs : en 2002-2003, dans un <strong>IUFM</strong>, 81 % de <strong>la</strong> répartition horaire de <strong>la</strong><strong>formation</strong> continue était confiée aux maîtres-formateurs, 7 % aux formateurs de l’<strong>IUFM</strong>, 9 %aux universitaires <strong>et</strong> 3 % à <strong>des</strong> formateurs hors EN).Ce contexte particulier confirme l’existence, en France, de bases pour une universitarisation<strong>et</strong> une professionnalisation de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue, à condition que les tensions d’ordrepolitique, institutionnel <strong>et</strong> administratif soient dépassées. Les tensions essentielles se trouventdans l’organisation <strong>des</strong> <strong>formation</strong>s <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> recherche. Pour obtenir une évolutionvers une <strong>formation</strong> professionnelle davantage « universitaire », il serait souhaitable que lesprincipaux acteurs de ce processus (académies, <strong>enseignants</strong>, politiques, <strong>IUFM</strong>, Universités)avancent en connaissance de cause dans sa construction. Pour ce faire, il est nécessairede privilégier une « intégration » intelligente entre les oppositions existantes : Université/ <strong>IUFM</strong> / école ; théorie / pratique ; chercheur / formateur / enseignant ; enseignement /<strong>formation</strong> / recherche ; disciplinaire / inter-pluridisciplinaire. Évidemment, une rechercheplus diversifiée est une nécessité absolue pour atteindre c<strong>et</strong> objectif.4. L’organisation <strong>et</strong> le fonctionnement de <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continue<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> en Ukraine : le modèle « universitaire »L’Ukraine a hérité, de l’époque soviétique, d’un système extensif <strong>et</strong> rigide de <strong>formation</strong>184<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is


L’universitarisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> : analyse comparative France-Ukrainecontinue <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> qui fonctionnait depuis 1939. Après <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration d’indépendance(1990), le pays a essayé de faire changer ce système en posant comme priorités les principesde démocratisation, de décentralisation <strong>et</strong> d’humanisation. Ces intentions de trans<strong>formation</strong>n’ont pas pu se réaliser rapidement sur le terrain. Des étu<strong>des</strong> (Banque Mondiale, 2004 ;fondation « Renaissance », 2003) ont montré que les réformes annoncées n’étaient passoutenues financièrement, <strong>et</strong> que le système n’avait pas su les p<strong>la</strong>nifier, les diriger <strong>et</strong> lesévaluer. Par ailleurs, les <strong>enseignants</strong> <strong>et</strong> les formateurs n’ont pas été préparés pour soutenir<strong>et</strong> appliquer ces changements venus de l’extérieur. Les nouveaux concepts, « qualité »,« individualisation », « innovation pédagogique », « réflexivité », <strong>et</strong>c., ont été mal interprétés<strong>et</strong> assimilés. De plus, le statut <strong>des</strong> personnels d’éducation s’est détérioré dans <strong>la</strong> société :les bas sa<strong>la</strong>ires ont obligé beaucoup d’entre eux à chercher un travail complémentaire, oumême à quitter leur poste. Ce<strong>la</strong> a diminué <strong>la</strong> qualité de l’enseignement <strong>et</strong> l’investissement<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> dans le développement professionnel.Il fal<strong>la</strong>it accepter, en eff<strong>et</strong>, que les trans<strong>formation</strong>s en cours dans ce système éducatif <strong>et</strong> <strong>la</strong><strong>formation</strong> <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> prennent du temps, car elles sont complexes : d’un coté, ellesdépendent de l’évolution sociale <strong>et</strong> politique d’un pays en construction démocratique, <strong>et</strong>d’un autre coté, elles sont fortement influencées par les processus éducatifs européens <strong>et</strong>mondiaux. Il est donc intéressant d’étudier certains dispositifs (traditionnels <strong>et</strong> innovants)qui font partie de <strong>la</strong> culture « pédagogique » de ce pays, <strong>et</strong> les particu<strong>la</strong>rités de sa <strong>formation</strong>continue.En Ukraine, <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> se réalise dans trois types d’institutions :les établissements sco<strong>la</strong>ires, les centres régionaux <strong>et</strong> municipaux d’éducation, les instituts de<strong>formation</strong> continue <strong>des</strong> cadres pédagogiques (IFCCP). Le développement <strong>des</strong> compétencesprofessionnelles <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>, ainsi que <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> l’innovation sont les objectifsprioritaires.En eff<strong>et</strong>, il existe une obligation statutaire pour les <strong>enseignants</strong> de se former <strong>et</strong> de participeraux activités de réflexion <strong>et</strong> d’innovation sur les différents aspects du processus éducatif. Enplus de l’inspection, pour l’avancement dans <strong>la</strong> carrière, les <strong>enseignants</strong> doivent être forméstous les cinq ans dans les IFCCP. Ces institutions (27 établissements) sont considéréescomme <strong>des</strong> établissements d’enseignement supérieur car, en plus de l’organisation <strong>des</strong>stages de perfectionnement, elles assurent <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> l’innovation pédagogique dansleurs régions respectives.Pour former les <strong>enseignants</strong> en exercice, les IFCCP développent <strong>des</strong> programmes (deux àquatre semaines, 72 ou 144 heures) qui correspondent aux politiques ministérielles. Mêmesi ces dernières années, <strong>des</strong> changements ont été entrepris, <strong>la</strong> structure <strong>des</strong> programmesn’a pas évoluée. Ils comportent trois parties :▪ « humaine» : questions générales sur l’éducation, sur les nouvelles politiques, lesprogrammes d’enseignement (de 8 % à 30 % du temps de <strong>formation</strong>) ;▪ « professionnelle » : modules liés à <strong>la</strong> discipline <strong>et</strong> aux métho<strong>des</strong> d’enseignement, avecquelques visites d’établissements sco<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> de c<strong>la</strong>sses d’<strong>enseignants</strong> expérimentés (de60 % à 80 % du temps de <strong>formation</strong>) ;▪ « diagnostique <strong>et</strong> analytique » : évaluation <strong>des</strong> formés, évaluation <strong>des</strong> <strong>formation</strong>s (de 2 à10 % du temps de <strong>formation</strong>).C<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription confirme son appartenance au modèle « universitaire » : <strong>formation</strong>re<strong>la</strong>tivement longue <strong>et</strong> académique, avec l’accent sur les savoirs disciplinaires, didactiques<strong>et</strong> pédagogiques. Cependant, l’efficacité de ces <strong>formation</strong>s est faible. Ainsi, les <strong>enseignants</strong><strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is 185


M. SACILOTTO-VASYLENKOparlent d’acquisition de certains savoirs, mais ils confirment rarement l’évolution <strong>des</strong> pratiquesen c<strong>la</strong>sses. Le système est très critiqué, car il ne peut plus répondre aux changementsrapi<strong>des</strong> de <strong>la</strong> société <strong>et</strong> aux attentes professionnelles <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>.Une autre fonction assumée par les IFCCP est l’organisation de <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> ledéveloppement d’innovations dans les établissements sco<strong>la</strong>ires. C<strong>et</strong>te recherche porteplus sur les problèmes issus de <strong>la</strong> pratique : « didactique », métho<strong>des</strong> d’enseignement,dispositifs pour le développement professionnel <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Pour c<strong>et</strong>te fonction,chaque institut crée <strong>des</strong> chaires (de pédagogie, de psychologie, de didactique <strong>des</strong> sciences,<strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> travaille en col<strong>la</strong>boration avec les Universités ou les Instituts de recherche. Mêmes’il existe certaines critiques quant à <strong>la</strong> « scientificité » de c<strong>et</strong>te recherche, elle perm<strong>et</strong> devaloriser le travail <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> (qui y sont souvent associés), d’identifier les pratiquesinnovantes, de les conceptualiser <strong>et</strong> de les diffuser dans le milieu éducatif.En eff<strong>et</strong>, le personnel de l’institut est constitué de formateurs (<strong>enseignants</strong> expérimentés)<strong>et</strong> de professeurs (chercheurs). Il y a une exigence institutionnelle assez forte pour que lesformateurs d’<strong>enseignants</strong> soutiennent une thèse <strong>et</strong> fassent de <strong>la</strong> recherche. C<strong>et</strong>te exigenceest difficilement réalisable, car après l’accomplissement de leurs tâches de <strong>formation</strong> (<strong>et</strong>d’accompagnement, de conseil, <strong>et</strong>c.), il reste très peu de temps pour s’investir dans lesdémarches de <strong>la</strong> recherche « scientifique ».4.1. Les évolutions récentes <strong>des</strong> pratiquesRécemment, les IFCCP ont obtenu plus d’autonomie dans l’organisation de <strong>la</strong> <strong>formation</strong>.Ainsi, de nouvelles pratiques sont apparues pour concurrencer le système traditionnel. Ceschangements sont complétés par les dispositifs prévus dans le proj<strong>et</strong> commun du Ministèrede l’Éducation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Science de l’Ukraine <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Banque Mondiale « The Equal Accessto Quality Education » (2005-2009). Mêmes si l’analyse de ces évolutions est délicate àfaire (différences régionales, modifications en cours dans <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion), il est possible dediscerner quelques tendances.La diversification <strong>des</strong> <strong>formation</strong>s : un lien avec les pratiques enseignantesAujourd’hui, dans <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> IFCCP, les <strong>enseignants</strong> peuvent choisir de nouvelles formesde <strong>formation</strong> appelées thème « problématique » (qui se centre sur un problème spécifiqued’éducation ou d’enseignement), ou thème « auteur » (qui présente une expérienceparticulière d’un enseignant). Ces <strong>formation</strong>s sont souvent organisées en col<strong>la</strong>borationentre les formateurs <strong>et</strong> les <strong>enseignants</strong>. De plus, les <strong>enseignants</strong> qui s’investissent dans c<strong>et</strong>ravail sont évalués <strong>et</strong> obtiennent une promotion. Pour les formateurs, c’est une occasionde conceptualiser une expérience de pratiques professionnelles, <strong>et</strong> de l’inclure dans <strong>des</strong>travaux de recherche ou dans <strong>des</strong> publications.Le nombre d’<strong>enseignants</strong> qui s’inscrivent dans ces <strong>formation</strong> augmente chaque année(dans certaines régions, un tiers <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> y sont formés). Le contenu plus diversifié<strong>et</strong> proche <strong>des</strong> problèmes du « terrain », <strong>la</strong> possibilité de choix, <strong>la</strong> durée plus courte, <strong>la</strong>fréquence adaptée expliquent c<strong>et</strong>te popu<strong>la</strong>rité parmi les <strong>enseignants</strong>.La modernisation <strong>des</strong> <strong>formation</strong>s traditionnellesLes IFCCP <strong>et</strong> le ministère de l’Éducation reconnaissent que le système traditionnel de<strong>formation</strong> continue ne peut plus fonctionner efficacement : <strong>formation</strong> trop espacée (une fois186<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is


L’universitarisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> : analyse comparative France-Ukrain<strong>et</strong>ous les cinq ans), contenu trop « théorique », durée longue, dominance <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>« transmissives » d’enseignement. Pour que <strong>la</strong> <strong>formation</strong> soit plus adaptée aux réalitésdu « terrain », les IFCCP entreprennent <strong>des</strong> enquêtes sur les besoins <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> <strong>et</strong>innovent dans les programmes de <strong>formation</strong>. Ainsi, les programmes se diversifient : ils sontproposés selon les qualifications <strong>et</strong> l’expérience <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Leur contenu s’organisepar modules thématiques, ce qui perm<strong>et</strong> une réflexion plus approfondie sur les suj<strong>et</strong>s étudiés.Les instituts proposent <strong>des</strong> <strong>formation</strong>s plus courtes, mais fréquentes.La coopération avec <strong>des</strong> organismes <strong>et</strong> <strong>des</strong> institutions externes :l’échange d’expériencesDifférents organismes internationaux contribuant aux processus de démocratisation dupays sont présents dans le secteur d’éducation : <strong>la</strong> Fondation Renaissance, <strong>la</strong> FondationSoros, le British Council, l’Institut Français d’Ukraine, <strong>et</strong>c. Ils développent <strong>des</strong> programmes<strong>et</strong> <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s éducatifs avec les établissements sco<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> les IFCCP. Ce travail s’inscritdans une durée assez longue <strong>et</strong> offre <strong>des</strong> possibilités d’intégration de savoirs théoriques<strong>et</strong> pratiques. Ainsi, les <strong>enseignants</strong> ou les équipes pédagogiques peuvent confronter leurssavoirs de <strong>la</strong> pratique quotidienne. Ces <strong>formation</strong>s originales <strong>et</strong> informelles attirent beaucoupd’<strong>enseignants</strong> : ils se sentent en sécurité, car ils sont accompagnés tout au long du proj<strong>et</strong> ;ils peuvent exprimer leurs idées <strong>et</strong> leurs inquiétu<strong>des</strong>, car ces <strong>formation</strong>s sont basées sur <strong>des</strong>métho<strong>des</strong> interactives. Le succès de ces <strong>formation</strong>s est confirmé par le ministère qui, depuis2004, perm<strong>et</strong> à ces institutions <strong>la</strong> délivrance de certificats aux <strong>enseignants</strong> participants (enlimitant leur nombre à 200 par institution).La trans<strong>formation</strong> <strong>des</strong> IFCCP en centres de ressources :premiers pas pour un développement professionnel continuéUne <strong>des</strong> principales idées soutenues par tous les acteurs du processus de <strong>formation</strong> est queles <strong>enseignants</strong> ont besoin de développement professionnel tout au long de leur carrière.C’est pourquoi, les IFCCP m<strong>et</strong>tent en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> dispositifs pour un accompagnement <strong>et</strong> une<strong>formation</strong> autonome <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Ces initiatives portent sur l’organisation d’activités« pédagogiques » pendant <strong>la</strong> période entre les <strong>formation</strong>s formelles. Les consultations, lesséminaires d’échange <strong>et</strong> d’in<strong>formation</strong> ont lieu dans les instituts mais également dans lesétablissements sco<strong>la</strong>ires ou les centres éducatifs <strong>des</strong> régions. Une autre initiative prévoitl’utilisation de nouvelles technologies pour l’échange d’in<strong>formation</strong> entre les formateurs <strong>et</strong>les <strong>enseignants</strong> : depuis 2002, quelques IFCCP proposent aux <strong>enseignants</strong> <strong>des</strong> <strong>formation</strong>sà distance. Ces innovations sont difficiles à assumer car le personnel <strong>des</strong> instituts ainsi queles <strong>enseignants</strong> possèdent <strong>des</strong> compétences informatiques insuffisantes.ConclusionNous avons voulu poser <strong>la</strong> question de l’universitarisation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> professionnalisation de <strong>la</strong><strong>formation</strong> continuée <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> telle quelle est présente dans les recherches <strong>et</strong> dansles pratiques. Même si les changements <strong>et</strong> les tensions dans les systèmes de <strong>formation</strong>continue sont spécifiques à chacun <strong>des</strong> contextes nationaux, il est possible d’identifiercertaines caractéristiques communes : mise en p<strong>la</strong>ce de nouveaux dispositifs pour une<strong>formation</strong> plus efficace, volonté de rapprocher les milieux de recherche <strong>et</strong> le « terrain »,changement dans les cultures institutionnelles. Évidemment, les <strong>enseignants</strong> ont besoind’une réflexion « scientifique » pour faire face aux situations complexes du travail quotidien.<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is 187


M. SACILOTTO-VASYLENKOIl faut leur proposer aussi une <strong>formation</strong> selon leurs besoins. Enfin, c’est aux Universités <strong>et</strong>aux établissements de <strong>formation</strong> de dépasser les contradictions politiques <strong>et</strong> institutionnellesafin de construire une « vraie » <strong>formation</strong> tout au long de <strong>la</strong> vie.BibliographieCASALFIORE S. (2000) « L’activité <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> en c<strong>la</strong>sse. Contribution à <strong>la</strong>compréhension de <strong>la</strong> réalité professionnelle <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> ». Cahiers de PédagogieUniversitaire <strong>et</strong> du GIRSEF n° 6, disponible sur www.girsef.ucl.ac.be/CREF.htmCATTONAR B. (2001) « Les identités professionnelles enseignantes. Embauche d’un cadred’analyse » - Cahiers de Pédagogie Universitaire <strong>et</strong> du GIRSEF n° 10, disponible surwww.girsef.ucl.ac.be/CREF.htmCROS F. (dir) (2005) Préparer les <strong>enseignants</strong> à <strong>la</strong> <strong>formation</strong> tout au long de <strong>la</strong> vie : unepriorité européenne ? Institut EPICE, Paris, l’Harmattan.DEMAILLY L. (1991) « Modèles de <strong>formation</strong> continue <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> <strong>et</strong> rapport auxsavoirs professionnels » - Recherche <strong>et</strong> Formation n° 10, pp. 23-37.EQUAL ACCESS TO QUALITY EDUCATION IN UKRAINE (2005-2009) Project in thesupport of the education sector reform program. The World Bank and Ministry of Educationand Science of Ukraine, http://web.worldbank.org/external/projects/main?FERRY G. (1983) Le traj<strong>et</strong> de <strong>la</strong> <strong>formation</strong>. Les <strong>enseignants</strong> entre <strong>la</strong> théorie <strong>et</strong> <strong>la</strong> pratique.Paris, Dunod.HENSLER H. (2004) « Pour une ouverture de <strong>la</strong> culture professionnelle aux savoirs de <strong>la</strong>recherche en éducation : quelles conditions aménager en <strong>formation</strong> initiale <strong>et</strong> continue ? »in Lessard C., Alt<strong>et</strong> M., Paquay L., Perrenoud P. (éds) Entre sens commun <strong>et</strong> scienceshumaines. Quels savoirs pour enseigner ? pp.179-200. Bruxelles, de Boeck.KILLEAVY M. (Ed) (2001) Professional development in teacher education. European journalof teacher education ATEE, 24 n° 2.LESSARD C., ALTET M., PAQUAY L., PERRENOUD P. (éds) (2004) Entre sens commun <strong>et</strong>sciences humaines. Quels savoirs pour enseigner ? Bruxelles, de Boeck.PAQUAY L. (1994) « Vers un référentiel <strong>des</strong> compétences professionnelles de l’enseignant ? »- Recherche <strong>et</strong> Formation n° 15, pp. 7-38.PUKHOVSKA L.(1997) Formation professionnelle <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> en Europe de l’Ouest :divergences <strong>et</strong> convergences. Monographie, Kiev, l’École supérieure.ZEICHNER K., LISTON D. (1987) « Traditions of reform in US teacher education », NationalCenter for research in teacher education, disponible sur :http://ncrtl.msu.edu/http/ipapers/html/pdf/ip901.pdf188<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Ca<strong>la</strong>is

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